Densité intimité entre voisins

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DENSITE INTI MITE ENTRE VOISINS Vers des nouveaux modes de « chez soi » dans les espaces intermédiaires de l’Habitat Individuel Dense

Architecture, Environnement & Cultures Constructives École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble

Bondarenko Sofiia

Mémoire Master 1 mai 2Ο17


Remerciments: Je tiens à remercier mon directeur de mémoire, Stéphane Sadoux pour les conseils et le suivi; La documentation de l'ENSAG où j'ai passé de laborieuses semaines de travail; Magali Paris et Rémy Vigneron pour avoir pris le temps de répondre et m'éclairer sur toutes mes interrogations pendant les entrevues. Et surtout Noémie Pierre pour les conseils et les dernières relectures.


Sofiia BONDARENKO

DENSITE INTIMITE ENT RE VOISINS Vers des nouveaux modes de « chez soi » dans les espaces intermédiaires de l’Habitat Individuel Dense

Membres du jury: Stéphane SADOUX, directeur du mémoire Romain LAJARGE Anne-Monique BARDAGOT

mai 2Ο17



sommaire INTRODUCTION

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I. VILLE DENSE ET NOUVELLES MANIERES D’Y HABITER - Etalement urbain en France - Habiter la ville dense - Calculer la densité

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II. RECONCILIER LA MAISON AVEC LA VILLE Ecpaces intermédiaires – lieu de transition, espace habitation. Description et choix des critères d'études:

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- Habiter le jardin / Rapport à la nature - Habiter à l’abrît du regard des autres / Rapport à l’intimité - Habiter avec ces enfants / Rapport à la sécurité : élimination de la crainte de la circulation automobile possibilité de jouer de faire de l’exercice

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III. ANALYSES DE L’HABITAT INDIVIDUEL DENSE EN FRANCE - Résidence Les Allées de la Roseraie en Rhône-Alpes - Cité Wagner en Alsace - Résidence Frassati en Ile-de-France - Résidence Les Vignes en Bretagne - Logements quartier Foch en Rhône-Alpes

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CONCLUSION ICONOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE ENTRETIENS CHERCHEURS - Magali Paris - Rémy Vigneron ENTRETIENS ANONYMES AVEC LES HABITANTS

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int r odu ction « Au cours des quatre dernières décennies, les couronnes périurbaines des villes françaises se sont à la fois étendues et densifiées. Une partie des zones agricoles ou naturelles des périphéries urbaines se transforment en zones dites « artificielles », principalement sous l'effet de la construction de logements individuels. » 1 « En effet, il apparaît qu'entre 1995 et 2005 seulement, les terres urbanisées(+17%) se sont étendues quatre fois plus vite que l'accroissement de la population (+4%), attestant d'une consommation excessive d'espace »2 L'étalement urbain est ainsi au cœur des problématiques actuelles: s'il est vrai que le périurbain, se caractérisant par des opérations de lotissements et de pavillonnaires, se développe de façon continue, grignotant petit à petit la campagne française, il engendre des conséquences néfastes sur l'environnement et la société comme la régression des surfaces agricoles, le mitage du territoire, ainsi que la mobilité énergivore, comme cela est évoqué dans « S(t)imulation pavillonaire » de Laureline Guilpain et Simon Jean Loyer. 6

Consulté le 8/06/2017, https:// www.insee.fr/fr/statistiques/1280801 1

CHARMES Eric et SOUAMI Taoufik, Villes rêvées, villes durables, Paris, éd. Gallimard, 2009, hors série Découvertes, p.2

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À vrai dire, il doit son succès au fait qu'il rend possible le rêve de plus de 80% des Français de s'installer dans une maison indépendante. « Déjà plus de la moitié (57%) des logements existants en France, soient 19 millions, correspondent à cette maison individuelle avec jardin, participant de l'étalement urbain. » 3 La notion de densité devient alors essentielle pour faire face à l’étalement urbain : à l’échelle urbaine, elle correspond théoriquement à une simple proportion d’habitant par mètre carré ; et lorsqu’on commence à parler concrètement de logement, elle est aussitôt associée à tout ce que l'on prête à l'habitat intermédiaire, groupé, du semi collectif au collectif, comme l’ont étudié l’équipe des jeunes architectes A+T Reserch group dans leur étude « Density is home ». L’habitat dense permettrait, dans une certaine mesure de concilier qualité de vie et économie d'espace pour faire face à l’étalement urbain. Mais apporte-il la même qualité de vie dans le rapport au lien social, à l’intimité, ou au contexte environnant des maisons en périphérie, tant recherchées par les habitants ? « L’habitat intermédiaire et son dérivé l’HID présente les formes les plus collectives et les plus denses de l’habitat individuel. Ce sont des espaces qui négocient leur intimité avec l’espace public dans le temps grâce à la présence de dispositifs architecturaux et

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Ibid. p.1


PARIS Magali, WIECZOREK. Les dimensions émergents de l’intimité au dehors du chez soi dans les zones d’Habitat Individuel Dense PUCA, 2007 juillet, p. 18

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les pratiques d'usages. Afin de préserver précisément une certaine « distance » et un anonymat entre les différents usagers, se pose une question délicate en matière d’équilibre entre les sources sonores dans les espaces accessibles au public. » 4 Il se peut que ce type de logement aussi particulier serai en mesure d’offrir une alternative à ce rêve de foyer individuel en proposant des potentialités d’usages intéressantes dans les cours intérieures, dans les balcons profonds, dans les venelles piétonnes, ainsi que dans les jardins et espaces de vie. C’est dans ce type d’espace que l’on profite de l’extérieur, que l’on fait une pause pour aller fumer, que l’on reçoit ponctuellement les amis, que l'on jardine et que l'on joue avec nos enfants. Quels que soit leurs usages, ces espaces intermédiaires sont souvent fortement investis comme de vraies pièces du logement. Mon hypothèse est que les nouvelles formes de l’Habitat Individuel Dense sont en mesure de nous offrir la même qualité de vie que celle recherchée au sein de la maison individuelle par le biais de ces espaces intermédiaires. Il se peut que les résidents acceptent cette idée de densité, uniquement si les logements leurs proposaient le même cadre de vie que le tant rêvé foyer individuel. Dans un premier temps, je me pencherai sur la question de la densité, à l’échelle urbaine de la ville, car aussi bien le logement individuel que collectif se développe principalement dans les périphéries urbaines. Les grandes lignes du développement durable et du gaspillage des ressources parcellaires seront au centre du discours. Dans un deuxième temps on essayera de réconcilier la maison avec la ville, par le biais des espaces publics, appelés également, comme lieux de transitions. Un état des lieux non exhaustif se suit sur le contexte du logement français, afin de comprendre pourquoi tant de personnes restent attirées par la maison individuelle. Nous verrons quelles sont les qualités de vie et les qualités d’usages recherchées. Ce qui nous donnera une grille d’étude sur laquelle je pourrai m’appuyer pour un corpus les projets d’Habitat Individuel Dense sur le territoire français. L'idée sera de tirer de cette étude des indications qui pourront nous aider à mieux concevoir, et mieux vivre les logements en préservant toute la qualité de vie recherchée par les habitants.

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I. VILLE DENSE ET NOUVELLES MANIERES D’Y HABITER

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« Le territoire le plus dense d’Europe est naturel de construction de la ville qui celui où l’on construit majoritairement est là, car on retrouve des logiques de l’habitat individuel... mais dense. »3 immobilières de construction progressive, et d’aménagement progressif, Ce « paradoxe » de la ville néerlanda- qui existaient à l’origine de la ville. »4 ise, a été étudié par Sophie Rousseau et Jos Smeets du laboratoire Interface de La réflexion autour d’un habitat dul’Université technique d’Eindhoven. Le rable et écologique se dirige vers Pays-Bas n’est pas construit sur le même les questions des allées-venues des relief géomorphologique, que les villes populations périurbaines vers les cenfrançaises, mais porte aussi une grande tres-villes. Une des solutions de planiattention envers la question de l’étale- fication vernaculaire, serait d’arriver à ment urbain en Europe. Ces villes eu- concilier le modèle rural de la maison ropéennes proposent des moyens de individuelle avec les périphéries urcombats différents pour répondre à baines, et de développer au mieux les la question de l’étalement urbain, mais lieux de transitions. Par cela on entend toujours par le biais du développement un travail sur des nouvelles formes de durable. C’est-à-dire avec les qual- vivre ensemble qui seraient centrées ités de la ville compacte et maîtrisée. dans des espaces privés, tout en favorisant le partage, ainsi que le dévelCette ville limite les extensions ur- oppement des espaces communs. baines pour favoriser le travail sur le Pour ne pas avoir de surconsommation tissu urbain existant et notamment d’espaces périurbains il est important ses périphéries. Ce système de densi- de réfléchir à des logements réponfication pourrait clairement être une dant à certains critères de la maison solution pour la ville de demain, car individuelledu pavillon, liés aux quescomme l’a dit lors de l’entretien le tions d’intimité, de proximité et chercheur et urbaniste Rémy Vigneron d’intimité d’espaces appropriables. « Cette densification est une solution dans la mesure, où c’est un processus

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BENDIMERAD Sabri, « Habitat pluriel. Densité, urbanité, intimité », Collection « Recherches » PUCA n° 199, 2010, p 16

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VIGNERON Rémy, entretien personnel, 14/04/2017


Eta l e m e nt urba in e n F r a nc e L’étalement urbain actuel est un phénomène mondial particulièrement visible dans la ville européenne et notamment en France. Il est perçu comme un phénomène de « morcelage » de l’espace qui donne à la ville une image négative. Mais la population actuelle reste encore dans une forte demande de logements, mais très peu de personnes sont prêtes à vivre superposées les uns sur les autres. Associer densité et bonne qualité de vie des habitants face à l’étalement urbain semble assez difficile, mais pas impossible. Il ne faut surtout pas associer l’architecture dense comme déjà une sorte de compromis futur à prendre entre le collectif et l’intime, avec les nuisances sonores qui vont arriver par la suite. Il faut plutôt raisonner sur cette question, comme un processus de construction de ville lente, mais qui concile le réseau d’espace non-bâtie avec le tissu urbain existant.

Ca lcule r la d e nsité Alors comment la densité se calcule-elle du point de vue architectural ? A vrai-dire c’est quelque chose de plus complexe à définir du point qualitatif, que quantitatif. Pour le quantitatif c’est le nombre des logements par hectare urbanisé ; si on considère que l’hectare urbanisée est la surface dédiée à l’occupation privative. La différence se trouve dans le qualitatif, car la densité ressentie humaine peut être différente de la densité réelle. et sans rapport avec la morphologie de l’habitat. Enfin la compacité est un terme utilisé au sein des débats sur les transferts thermiques dans la construction pour parler de l’enveloppe. Dans le cas de l’urbanisation, c’est un modèle résidentiel caractérisé par un regroupement de plusieurs unités de logements dans un volume simple et dense en termes d’occupation et d’usages. C’est que si on prend en compte ces trois notions ensembles qu’il est possible de trouver les moyens à mettre en œuvre pour le respect de l’intimité et la qualité des espaces.

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I. VILLE DENSE ET NOUVELLES MANIERES D’Y HABITER

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Plus la ville s’étend, plus cette frontière domestique s’efface du mode d’habiter des citadins. On se retrouve face aux paysages sans obstacles visuels. Cette limite, même si elle est encore symbolique - une haie, une nouerestent marquée lisiblement. Ces étroits espaces de transitions ne sont pas la seule articulation nécessaire. La qualité de l’espace public, ce qu’il offre en termes d’expériences sensible et d’usage est tout aussi déterminant. Qu’il s’agisse d’un projet de grande ampleur ou d’aménagements mineurs, il établit une continuité entre la parcelle privée et le reste de la ville, de ses habitants, de ses activités. Ce lien contemporain est de moins en moins routier, et c’est un nouveau paramètre. Il privilégie les modes de déplacement doux, la promenade et les transports publics – tramway, arrêts de bus. Les c r it èr es d u c h oix de s fr an ç a is d e l a m a ison in div id u e lle Chaque personne rêve un jour d’une maison. Déjà tout petit on dessine maladroitement un toit, une porte, une fenêtre, une famille dans la mai-

son avec un arbre et un soleil dehors. En grandissant, et avec l'arrivée à l’âge adulte, notre désir va nous porter dans un quelconque pavillon en France, territoire clos et protégé. Mais quelle proposition d’habiter plus près les uns des autres pourrai le faire changer d’avis ? De manière général, les familles françaises décident d’habiter en dehors des villes. Premièrement pour des questions d’augmentation du prix du foncier dans le centre, et deuxièmement quand elles décident de fonder une famille ce n’est pas l’un des moyens les plus économique. Après arrive la question d’être proche de la nature et d’envie de faire le tour de sa propriété, d’avoir un logement qui nous appartient pleinement. Avoir des espaces qui sont en capacité d’accueillir une grande famille. Au final, tous ces points sont également propres au logement intermédiaire. Peut-être que l’Habitat Individuel n’est pourrais pas être aussi indésirable aux eux des français. En revanche il souffre de ne pas exister aujourd’hui dans l’imaginaire collectif et social de la France, par contre culturellement


il est très ancré aux Pays-Bas par exemple. Il est plutôt stigmatisé comme un habitat social réservé à ceux qui n’ont pas pu accéder à mieux. L’ h a b i tat Ind ivid ue l d e ns e, c omme nouve a u m od è l e d e « che z soi »

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ELEB Monique. Les 101 mots de l’habitat, Archibooks, Paris, 2014, p. 88

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Ecologik, Habitat partisipatif éd. Architectures à vivre, n°19, fév/mars 2011

Tout d’abord il faut définir ce qu'est ce type d’habitat ? « L’habitat intermédiaire 5 – ce type architectural, entre logement collectif et individuel, présent dans les années 1970, mais négligé depuis, est réapparu récemment, qu’on l’appelle intermédiaire, individuel groupé ou individuel dense, si l’on tient compte des nuances. Avec l’appétit pour les espaces extérieurs privés qui ne cesse d’augmenter, il est nouveau d’actualité. Il consiste à « superposer et additionner des logements présentant des caractères d’habitat individuel ». Il permet de pénétrer directement chez soi par une entrée privée, de bénéficier d’un jardin ou d’une terrasse, d’habiter comme dans une maison individuelle mais avec des voisins proches.

Il peut réinstaurer une mitoyenneté, mais les entrées sont autonomes et les parties communes inexistantes ou réduites. Ce type nécessite de bien étudier les vis-à-vis pour des relations de voisinage agréables et sans sentiment d’intrusion. » « L’habitat groupé6 - terme générique faisant référence à la constitution d’un habitat à l’initiative de particuliers et mettant l’accent sur le projet de vie collectif. C’est un lieu de vie où l’on bénéficie de son espace privatif (celui des habitations ou des appartements autonomes) et où l’on partage des lieux communs (jardins, salles communes, …).

« L’habitat semi-collectif ou individuel superposé6 - selon la terminologie en cours chez les professionnels, correspond à une forme hybride d’individuel groupé ( constitué de maisons de plain-pied. Il réunit quelques-unes des caractéristiques du pavillon car il offre à la fois un ancrage au sol, un rapport au ciel,

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I. VILLE DENSE ET NOUVELLES MANIERES D’Y HABITER Traversant, il oppose généralement un versant public, une façade sur la rue, avec quelquefois une petite cour devant, à un espace privatif à l’arrière, le plus souvent un jardin.) et de semi-collectif, puisqu’il ne superpose jamais plus de deux appartements et donne à chacun un accès individualisé et un espace extérieur (si possible de la taille d’une pièce), que le logement soit sur un seul niveau, en duplex ou en triplex.» 12

« L’habitat intermédiaire (plusiesieurs définitions)6 - il correspond à de l’individuel superposé décliné sur une plus grande échelle: nombre de logements plus importants, mais maintien du principe d’un accès direct à l’ensemble des logements et pour chaque appartement un espace extérieur privatif, que ce soit un petit jardin ou une terrasse (construite selon la disposition du vide sur le plein, c’est-à-dire espace extérieur sur volume habité). L’échelle de la construction permet par ailleurs de recourir à des techniques industrielles afin de conserver, autant que faire se peut, des coûts de

revient proches de ceux des logements collectifs plus classiques.» « Espace intermédiaire, Limite, ou le frontage public – est la surface du domain public de voirie comprise entre le caniveau de la chaussée et la limite du trottoir côté riverains. Il comprend le trottoir, les arbres de rue, les lampadaires, les mobiliers urbains, et éventuellement des bandes de terrain plantées. Le frontage public est cette partie cruciale de la rue, où les piétons circulent et accèdent aux propriétés et aux bâtiments riverains ; ils constituent un des principaux éléments de l’espace public ; c’est là que les gens se mêlent les uns aux autres, conversent, jouent, mangent... C’est une composante importante non seulement du système de déplacement, mais aussi du tissu social. »

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Ecologik, Habitat partisipatif éd. Architectures à vivre, n°19, fév/mars 2011

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SOULIER, Nicolas. Reconquérir les rues. Pour les villes où on aime habiter. ULMER, 2012, p. 126


II. Reconcilier la maison avec la ville

ELEB Monique, SIMON Philippe. Entre confort, desir et normes - Le logement contemporain (1995- 2010). PUCA, 2012, p. 8

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ELEB Monique. Les 101 mots de l’habitat, Archibooks, Paris, 2014, p. 88

C’est à cette époque de la reconstruction que l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a donné une définition au terme de « logement » en 1950 en le rattachant fortement aux usages : « Un local utilisé pour l’habitation, séparé, c’est-à-dire complètement fermé par des murs et cloisons, sans communicaLes compétences de l’architecte à tion avec un autre local si ce n’est par organiser notre espace de vie ont les parties communes de l’immeuble, également suivi le fil du temps en sans devoir traverser un autre local. »9 fonction du changement de notre mode d’habiter et des usages, comme Aujourd’hui, alors que la plupart des l’évoque également Monique Eleb, Français vivent dans des lieux conmais déjà dans « Les 101 mots de fortables matériellement et inclul’habitat ». Par exemple, au tout début ant en soi tout le confort moderne, des années 1940, le confort moderne c’est le confort affectif ou moral se résumait à l’accès au gaz, à l’eau ou à procuré par la maison qui est mis en l’électricité et c’était suffisant. De nos avant (ELEB (M.),2010, p.27) L’habitat jours, il inclut également la permanen- Individuel Dense en dans la mesure te connectivité aux plateformes de d’offrir ce manque de convivialité et communication, inexistantes aupara- préserver l’intimité qui est soulignée vant. Ces nouveaux critères, au fil du . Autre confirmation de cette entemps, deviennent des impératifs à quête, le chez-soi, qu’il soit maison ou intégrer par les architectes dans les appartement, reste le lieu de liberté logements. Or, après la Deuxième pour la plupart des Français qui nous Guerre mondiale, c’étaient les modes permet de faire une micro-pause dans constructifs, les règles, les coûts, les un monde où le travail avec ses règles, normes et la situation socio-politique ses horaires, ses hiérarchies, rythme du pays qui expliquaient, en grande nos vies et structure ce que les sopartie, les dispositifs du logement. ciologues appellent le mode de vie. Depuis la nuit des temps notre manière d’habiter est étroitement liée à la société et à l’époque dans laquelle nous vivons. Selon Monique Eleb et Simon Philippe : « L’organisation de l’habitat, sa distribution, devrait tenir compte des valeurs d’une société et des structures des rapports interindividuels. » 8

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- hab it er l e ja r d in/ r a pport à l a n at u r e 10

Lorsqu’on habite le lieu de forte densité urbaine, on cherche en permanence à s’évader vers un espace vert : "c'est l'effet barbecue, qui à l'inverse, montre que lorsqu'on habite un quartier pavillonnaire périphériqe, on a plus de chances de rester chez soi profiter du jardin le week end " 10. Ces microflores vertes sont la première qualité recherchée par les habitants fatigués de le la vie citadine.

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« Déjà en 1978, plus de la moitié des Français ont un jardin, près de la moitié jardinent » 10 . Donc, l’acte même de travailler la terre est quelque chose de vraiment ancré dans la conscience collective. Il y a cet aspect apaisant du petit jardinage pour les citadins, le plaisir de voir pousser les plantes aux fils de saisons de la ville dans laquelle ils habitent. Ces espaces ont également le grand atout de laisser une grande liberté aux usages, on peut aussi bien recevoir les invités, jouer avec nos enfants, que cultiver un potager, planter un arbre et construire son propre « chez soi ». 11

« Habiter, ce n’est pas seulement rester enfermé chez soi (Radkowsky, G.-H., 2002), mais c’est surtout construire un chez-soi en relation avec un contexte social et environnemental. Étant donné l’exiguïté de plus en plus importante des logements et malgré un contexte de densité croissante, le chez-soi s’étend souvent aux abords extérieurs du logement parfois en dehors de la limite foncière stricto-sensu. Le chez-soi peut se déployer dans les jardins, terrasses, paliers et espaces extérieurs communs. En milieu périurbain comme en milieu urbain, « l’entre-soi » résidentiel semble se jouer à une échelle plus large que celle de la maison ou du logement. » 12 Alors qu'apporte le jardin au logement, à l'habitat en général ? Une proposition s’impose d’emblée - c’est l’idée d’une continuité d'espaces et de seuils de transition.

« Seuil - c’est l’élément matériel, de pierre, de bois ou de tout autre matériau, qui marque au sol l’entrée de la maison, ou le passage entre S’approprier l’espace, c’est le rendre deux pièces de la maison. Le seuil est sien par l’aménagement et en mar- la marque concrète de la transition quer le périmètre des vis-à-vis de ce entre l’intérieur et l’extérieur, et inqui est public et privé. versement. (...) » 13

CHARMES Eric et SOUAMI Taoufik, Villes rêvées, villes durables ?Paris, éd. Gallimard, 2009, hors série Découvertes, p.5

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VERRET Michel, Revue française de sociologie, 1984, volume 25, Numéro 4, p. 708. 12

POIRIER ‐ GHYS Geneviève,Révéler l'importance de la nature : communication des biens et services fournis par les écosystèmes, Essai présenté au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable en vue de l’obtention du grade de maître en environnement (M.Env.), Université de Sheerbrooke, janvier 2015, p.6 consulté le 12 juin 2017 URL https:// www.usherbrooke. ca/environnement/ fileadmin/sites/environnement/documents/ Essais_2015/Poiri-


PARIS Magali, WIECZOREK. Les dimensions émergents de l’intimité au dehors du chez soi dans les zones d’Habitat Individuel Dense , PUCA, 2007 juillet, p. 7

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FLAMAND J-P. L’abécédaire de la maison, éditions de la Villette, penser l’espace, 2004, p. 57

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ELEB Monique, SIMON Philippe. Entre confort, desir et normes - Le logement contemporain (1995- 2010). PUCA, 2012, p.255

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PARIS Magali entretien personnel, 19/04/2017

Ces espaces verts ont la vocation de créer des limites, mais aussi de créer les continuités avec l’espace public. Ici on parle surtout des continuités visuelles du parcours : « L’alternance entre villa et jardin, entre plein et vide, établit une cohérence entre les morphologies, mais permet également la mise en place des continuités. Continuité du végétal qui se fabrique entre les arbres du boulevard et les jardins de la résidence. Continuité des parcours qui permet un cheminement de l’espace public vers l’espace privé. Continuité visuelle par cours-jardins qui laissent passer le soleil, donnant, à tous la vue des jardins. » 14 Il existe avec ces continuités une sorte de nécessité de faire le marquage de l’espace qui nous appartient. Peutêtre qu’architecturalement parlant on crée des barrières visuelles avec les haies et des murets, mais ces espaces servent aussi à connecter les gens entre eux : Par exemple, dans les configurations du jardin de devant, et jardin de derrière permettent aux habitants d’avoir le choix pour inventer leur quotidien. La première possibilité qui est face

à la rue permet de se sociabiliser et se faire voir, alors que la deuxième préserve l’intimité et permet d’être à l’abri du regard des autres – c’est cette possibilité d’avoir accès aux deux qui fait que le tout fonctionne. Les mêmes dispositifs architecturaux peuvent également anticiper le contact avec le voisin par le biais de la vue et le son : « il faut arriver à voir l’autre, ça ne sert à rien d’ériger des murs opaques, qui ne permettent plus le contact. Si il n'y a a plus de contact entre voisins, il y a conflit, c'est obligatoire. Pour éviter le conflit, il faut pouvoir anticiper et donc il faut rester en contact les uns avec les autres, du point de vue sonore - entendre l'autre- et pouvoir se dire « ah oui, il est là, il est dans son jardin, donc moi je vais éviter d'y aller avec des trompettes et de faire un boucan pas possible et je vais adopter une autre position.» 16 Cette gestion architecturale permet aussi la reconnaissance de l'intimit é du voisin par la technique « d’évitement »: en effet, “on va éviter de rentrer en contact avec l'autre mais éviter aussi de l'envahir, [ce]qui [va] être [permis], notamment, par les parois

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latérales, les séparations que l'on va avoir sur les côtés de part et d'autre de ces jardins, mais aussi par la multiplicité du jardin, soient les petites terrasses et jardins [...]Donc cette multiplicité des espaces extérieurs elle permet une grande liberté pour arriver à éviter.“ Le chez soi, ici visuel, spatial et sonore, est possible par les limites et les contraintes que l'on s'impose et que l'on partage avec ses voisins, dans une certaine réciproque, si possible. 16

Je trouve que la maison nous propose un mode de vie assez inerte, où l’on mène un mode de vie calme et apaisé, par contre le jardin peut également être un lieu qui nous met en activité d’une manière collective par la technique de « diffusionnisme » . « Par le simple son de sécateur du voisin il est possible de faire jardiner tout le quartier », comme le dit très bien Pierre Sansont dans L’espace et son double . « Donc l'entendre, généralement c'est le son qui va jouer, là, mais il ne faut pas le voir, parce que sinon il va être envahi dans ce qu'il est en train de faire, s'il voit qu'on est en train de faire la même activité. » 17

Le jardin est un élément clé dans ce type d’habitation, car ces espaces apportent aux anciens citadins le lien à la nature et ont la vocation d’être accueillants et conviviaux. Ils sont aussi des lieux de transition entre l’intime et le partagé.

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PARIS Magali entretien personnel, 19/04/2017

- ha bi te r à l’a bri d u reg a rd d e s a utre s/ intim i té « Le sentiment d’intimité joue un rôle primordial dans les conditions du vivre ensemble car il est un équilibrage complexe entre le besoin de se protéger des autres et celui de communiquer avec eux. » 18 Ce terme d'intimité n’apparaît qu’en 1684 et est associé à la vie intérieure, au "secret"19 ; ce n’est seulement qu'ensuite qu’il sera rattaché à la vie en famille : « ... on n’agrandit pas physiquement les espaces, mais on augmente les lieux d’intimité, pour permettre à chacun et chacune d’abriter ses secrets » 20 Depuis toujours les architectes ont réfléchi à des dispositifs d’arrangement qui permettraient aux habitants d’avoir le sentiment d’indépendance et de rencontre à la fois : d’associer la

GEHL Jan, « Pour des villes à l’échelle humaine », Ecosociété, 2013, p.115

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ELEB Monique. Les 101 mots de l’habitat, Archibooks, Paris, 2014, p. 90

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ELEB Monique, CHATELET Anne-Marie, MANDOUL Thierry. Penser l’habité. Le logement en question, Pierre Mardaga éditeur, Liège 1988, p. 68

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vie familiale avec la vie sociale. Ainsi, B.J Hubert, M. Roy dans le livre « Trait Architectes » proposent de diviser les espaces communautaires en fonction de deux types de sociabilité : le « commun privé » et le « commun public ». Ils proposent également les trois degrés d’aptitudes à acquérir pour vivre en société : sociabilité à l’échelle d’un couple, à l’échelle d’une famille et à l’échelle des voisins. Pour le premier, l’important est que chaque membre de cette chaîne ait droit à une vie relationnelle personnelle qui lui serait exclusivement propre. La sociabilité à l’échelle de la famille se situe dans les espaces de séjours, dans lesquels tous les membres de la structure familiale se retrouvent. Et la troisième, qui m’intéresse le plus, est celle à l’échelles des voisins, car elle s’attache aux espaces de réceptions : liaisons avec les espaces extérieurs, comme terrasses, serres, loggias, patios, double hauteur. L’équipe de « Problématique du pavillonnaire et prospective de l’habitat » réussit, dans son travail, à différencier ces trois différents types de sociabilité dans cette dialectique entre petits espaces personnels et les espaces de la vie sociale. ( ELEB (M), CHATELET

(A-M), MANDOUL (T), 1988, p. 182) A présent, les lieux de vie quotidienne ont encore évolués et se sont transformés pour s’ajuster aux évolutions des interactions entre les personnes aux changements des modes de sociabilité, mais aussi au changement du rapport de l’individu à lui-même. Les architectes proposent de nouveaux dispositifs pour une circulation plus complexe avec un nouveau système de gestion des flux. La « proximité sociale » se crée entre individus par la mise à disposition de cette « distance sociale ». On vit dans une époque où des attentes individualistes et une société fondée sur la propriété capitaliste exigent malheureusement un découpage parcellaire pour clarifier le statut juridique des espaces extérieurs

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- ha b i t er av ec s e s e nfa n ts

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Il semble évident et important pour les parents d’avoir un espace de vie qui permette à leur enfant d’exercer les activités physiques, tout en étant à l’abri, et en sécurité de la circulation automobile. Un lieu qui leurs permette d’être dans un environnement sain, loin de la ville polluée et pleine de dangers, comme l'atteste cet article du Figaro Santé « Comment protéger vos enfants de la pollution » 21 qui met en exergue l'air irrespirable des villes lors des pics de pollution. La grande ville est associée au sentiment de danger et d’insécurité. De plus il montre comment beaucoup de Français déménagent dans le péri-urbain, pensant choisir un environnement dans lequel ils auraient envie que leurs enfants grandissent. C’est pour cette raison que la faible densité urbaine ainsi que l’absence des voitures, font des campagnes pavillonnaires de vrais lieux de protection pour leurs enfants. La question de sécurité a pris beaucoup plus d’envergure ces dernières années auprès des Français : « Si la maison idéale est pour plus de 50% des interviewés, un lieu où l’on se sent protégé, ils sont unanimes à penser que c’est la première qualité matéri-

elle d’un logement, avant l’isolation et l’éclairement ». 22 La chambre d’enfant est justement le premier lieu. Mais comment parvenir à ce sentiment de pouvoir protéger ces enfants sans forcément sécuriser tout leur cadre de vie ? Dans les éléments constructifs pour le meilleur sentiment de sécurité il y a déjà la planification et la trame claire du logement-même, la répartition des espaces selon Monique ELEB. Le fait de pouvoir trouver son chemin facilement, et n’avoir surtout pas à faire les détour(GEHL(J), 2013, p.190)Le respect de la distance personnelle avec les voisins qui ne doit surtout pas oppresser notre bulle intérieure (GEHL(J), 2013, p.190) De même qu’un contact rapproché nécessite une délimitation précise du territoire pour ceux qui y prennent part. Une démarcation claire entre les éléments construits des structures sociales favorisent, à tous les niveaux, la démarcation des structures et le sentiment d’appartenance à une communauté augmente le sentiment d’appartenance citer un bouquin (GEHL(J), 2013, p.190). Il est plus simple pour eux de se dire que c’est ici leur rue, leur maison, leur quartier. Par ces travaux précurseurs en matière

DELAISI Bertrand Comment protéger les enfants de la pollution Le Figaro Santé Publié le 19/05/2014 à 19:11 Mis à jour le 12/06/2014 à 10:12 consulté le 16 juin 2017 URL : http:// sante.lefigaro.fr/actu21

ELEB Monique, SIMON Philippe. Entre confort, desir et normes - Le logement contemporain (1995- 2010). PUCA, 2012, p. 24 22


ELEB Monique, SIMON Philippe. Entre confort, desir et normes - Le logement contemporain (1995- 2010). PUCA, 2012, p. 24 22

NEWMAN Oscar, Creating Defensible Space, U.S. Department of Housing and Urban Development,Office of Policy Development and Research, 1996, p. 9 23

GEHL Jan, « Pour des villes à l’échelle humaine », Ecosociété, 2013, p.126. 24

Par ces travaux précurseurs en matière de prévention de la criminalité Oscar Newman nous parle de "l’espace à défendre"23 et de l’existence d’un lien solide entre l’appartenance en un territoire et sécurité .Il a souligné pour les urbanistes cette importance de bien hiérarchiser à petite échelle ( en particulier par rapport au logement individuel), une bonne délimitation du territoire. Il semble évident et important pour les parents d’avoir un espace de vie qui permette à leur enfant d’exercer les activités physiques, tout en étant à l’abri, et en sécurité de la circulation automobile.24 Un lieu qui lui permette d’être dans un environnement sain, loin de la ville polluée.

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III. ANA LY S E S DE L’ H A BI TAT INDIVIDUEL DENS E EN FRANCE

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Les quatres projets étudiés sont des HID, qui se situent dans des zones périurbaines aves des typologies différentes. Il s’agit à travers les quatre valeurs d’usages attribuées principalement à la maison individuelle d'explorer les potentialitées de l'habitat intermédiaire à travers les venelles publices . Des schémas en plan et en coupe viennent souligner le fonctionnement.


R é s ide n ce Les All ées de la Roseraie France, Isère(38) Atelier Da.u, mandataire Groupe 6 architectes Densité de logements 133 lgts/ha

La strucuture urbaine est complexe, mais très lisible, par la hiérarchisation des différents espaces privés, ainsi que délimitations claire: alignement sur rue, clôtures, portillons et hall d'entrée.

21


22


-

Ha b ite r le j a r din Habiter à l'abrît du regard des autres/ INTIMITÉ Habiter avec Ses enfants/ sécurité

Rapport à la nature Malgré la forte dansité de ce logement, la co-visibilitée se crée par des nombreux dispositifs et configurations permettant de cacher les vues, non tout simplement d'une façade à l'autre, mais aussi également les vues plongeantes d'une terrass à l'autre.

Semi/public

Semi/public

23

Haute végétation

Vénelle piétonne

Haute végétation


Allées de la Ro se raie L'opération oscille entre urbanité structurée et patio verdoyant. Parmis les terrasses, les claustras et jardinières des logements, qui coupent les vis-à-vis, mais permettent d'avoir de garder l'intimiter propre des voins entre eux. Les avis sur ces dispositifs diverge entre habitants, mais la magorité reste assez satisfaits de ces micros-terrasses vertes. 24

Entretien personel: Femme, d’une quarantaine d’année, se précipitant vers sa voiture "X03 : Ah oui ! Les terrasses c’est quand même 50 m2 sur un petit appartement c’est vraiment génial. En plus j’ai un chat, un chien c’est très bien." Cela me plait par ce que, en fait on dirait des cages à poule, lorsque que vous le présenter on dirait.. enfin je me suis dit jamais j’habiterai dans ces cages à poules et je venu en visiter un. En fait lorsque vous êtes sur une terrasse personne ne vous voit. Tout voisins sont présents mais on ne voit personnes et personnes ne vous voit. Les appartements sont tellement bien fait, en fait je n’ai pas encore compris comment celle du dessus ne pourrait pas me voir chez moi quoi. Du coup c’est comme même bien fait.

- terrasses privée

- jardin publics - espace public


-

Ha b ite r à l' a br ît du regard des autres Habi ter avec Ses enfants / sécurité Habiter le jardin

Rapport à l'intimité

Le détachement des logements du sol et des escaliers permettent d'éviter des circulations réparties sur tous les blocs perment de bien gérer le flux trop important des gens. Les façades sont ouvertes. Séparation verticale entre fenêtres de deux logements face-à-face supprimme la co-visibilité entre voisins. La multiplicité d'espaces intermédiaires: rue, troittoir, haull entrée donnant sur une contre-allée, un portail, escalier colimasson. Le riche séquensage se crée par ce simple chemin d'entrée chez soi.

25


Allées de la Ro se raie Entretien personel: X05, Maman d'une quarantaine d'anné : On avait un peu l’impression de ne pas avoir trop d'intimit", mais nous on est au deuxième. on souffre moins de ça. Je pense que ceux qui sont au 1er, on voit chez eux alors que nous on ne voit pas chez nous. On est bien situé, on a le mec d’en face qui est proche mais voilà. On a quand même des voisins qui ne sont pas gênant.

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Entretienpersonel: Homme; quarantaine, salarié X02 : C’est le seul truc bien, on a pas de balcon mais une terrasse. Oui, je l'utilise assez souvent, c’est une pièce en plus. Sofiia : Est-ce que vous vous sentez gênez sur votre terrasse par rapport à vos voisins ? X02 : Oui oui mais moi, je déteste la ville, les immeubles, j’ai une maison à Saint ..et je n’ai pas de voisin.


C it é Wa gner France, Mulhouse - Haut-Rhin (68) Atelier Ott Collin, architecte mandataire Bernard Bastien, sociologue Densité de logements 56 lgts/ha Le renouvellement urbain de la Cité Wagner s’inscrit dans la requalification globale de la frange nord du quartier. Cette restructuration du secteur a pour objectif de relier la Cité Wagner au reste de la ville en favorisant les échanges et les continuités urbaines. Ce projet propose un programme mixte et complexe, dans lequel je vais m’intéresser uniquement à la partie des logements individuels denses.

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Coupe gĂŠnĂŠrale sur les maisons en bande

Plan masse

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Cité Wa g n er

- Ha b i t er l e jar din Habiter à l'abrît du regard des autres/ Intimité Habiter avec ces enfants / Sécurité

Rapport à la nature La Cité Wagner est un projet, qui explore davantage l’importance de variation des espaces verts sur toute la parcelle des logements. Les délimitations entre les espaces publics, et les espaces privés sont finement pensées. Les haies et les clôtures existantes deviennent support au plan masse général. La nature présente sur chaque surface plane disponible, accompagnant le résident au seuil du logement. Elle se développe sur le moindre espace disponible. Aux extrémités de toute la parcelle, une bande végétale large de 6 m est en bordure de la rue de la Mertzau et sert de filtre végétal et de cheminement piéton-vélo. Ce programme de logements intermédiaires, groupés et des maisons en bande intègre la gestion des vis-à-vis. 29

Accès privé

passerelle public

Bande végétale

Place public


espace public

espace jardin privatif

jardin familiaux

jardin privatif

public jardin privatif

jardin familiaux

Coupe générale La végétation sépare les différents bâtiments entre eux et les met à distance de la voie publique, générant une sorte d'immersion dans un parc habité.

- jardins familiaux - jardins résidentiels

- jardin publics 30

Plan masse


- Ha b i t er l e jar din Habiter à l'abrît du regard des autres/ Intimité Habiter avec ces enfants / Sécurité

Rapport à la nature Chaque logement propose aux habitants deux espaces verts autour de la maison, le premier est plus un lieu d’entrée qu’un vrai espace de jardin, même si certain voisins ont déjà investi cette micro-parcelle par un jardin-potager. Le deuxième se situe derrière la maison, et propose un espace vert plus intime, jardin de derrièr (PARIS (M),2007,p.185) dans lequel les habitants pourraient exercer différentes activités. Pour les maisons en bande: la privatisation et la gestion des vis-à-vis sont clairement affirmées par une clôture doublée d’une haie venant se caler sur les locaux annexes du programme, servant de garage à vélos, de local poubelles ou de cellier. Cela apporte du visu depuis l'intérieur de l'habitation sur la rue mais apporte aussi au passant extérieur un parcours stimulant de diversité par les façades superposées.

Entrée duplex

Entrée simplex Limite entre voisins

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Accès

Jardin privé

Jardin public Venelle piétonne

Place public


Cité Wagn er

Coupe sur le logement

32

Les espaces extérieurs apportent une possible appropriation d'une partie de la nature comme prolongement du foyer, changeant totalement l'esprit du lieu, urbain de base. Les arbres réduisent les vis-à-vis frontaux, le bardage bois appuie une ambiance proche de la nature, la distance entre les batiments et leur gabarits laissent passer le soleil, pour une atmosphère directement liée aux conditions climatiques.

l’espace public -

semi-public -

l’espace public privé -

public privé -

l’espace intime -


- Habiter à l'abrît du regard des autres Habi ter avec ces enfants/ Sécurité Habi ter le jardin/ NATURE

“J’aime bien le système, ça m’a toujours plu. Ça fait comme pour celui qui a une villa et un jardin: quand il rentre, il est chez lui. On ne se sent pas enfermé, on sort, ça fait une transition pour aller dehors, je trouve que c’est pas mal. On est dehors sans être dehors, on est quand même à l’abri.”

Coursive du bâtiment collectif A1.

LEGER Jean-Michel, « Renovation de la cite Wagner, Mulhouse », IPRAUS / Observatoire d’architecture de l’habitat UMR AUS 3329, juillet 2010, p.10

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CitĂŠ Wagn er

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- Habiter à l'abrît du regard des autres Habi ter avec ces enfants/ Sécurité Habi ter le jardin/ NATURE

Rapport à l'intimité à l'extérieur

Les façades, côté rue, sont extrêment ouvertes, ce qui nous donne des espaces vulnérables, exposés au risque de la perte de l’intimité personelle. Tandis que les façades de la cour intérieure permettent à deux familles de pratiquer les actvités extérieures sans se gèner mutuellement. Tous les espaces intimes sont principalement concentrés au nord-est du logement. Le projet offre le choix de plusieurs espaces à l'avant comme à l'arrière de chaque logement, pour garantir au résident un confort optimal pour chaque occasion,sur 2 orientations différentes. 35


Cité Wagn er

36

- l’espace intime - l’espace partagé - l’espace de transition - l’espace collectif Plan du logement


- Habiter à l'abrît du regard des autres Habi ter avec ces enfants/ Sécurité Habi ter le jardin/ NATURE

Rapport à l'intimité dans intérieur

Les espaces intérieurs sont traversants avec le principe simple de la cloison coulissante, ce qui nous donne des ouvertures vers les espaces extérieurs. Ce dispositif simple permet de bien moduler et compartimenter les espaces entre-eux.

"C’est magnifique ! Ah oui parce que vous n’avez pas besoin de passer par cinquante-six portes pour aller de l’autre côté, c’est bien. On prend les repas à la cuisine, on n’est que trois et tout de suite on put passer dans le salon" E4, intermédiaire B2

LEGER Jean-Michel, « Renovation de la cite Wagner, Mulhouse », IPRAUS / Observatoire d’architecture de l’habitat UMR AUS 3329, juillet 2010, p.14

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Cité Wagn er Si les seuils des ouvertures dans l'épaisseur des murs ne parait pas si importante, la transition entre espace privé et public se trouve davantage dans les coursives et les terrrasses. Prolongenat les intérieurs ils mettent à distance l'espace public et proposent des espaces en contact avec la rue, tout en gardant leur statut privé.

38


- Habiter à l'abrît du regard des autres Habi ter avec ces enfants/ Sécurité Habi ter le jardin/ NATURE

Rapport à l'intimité dans intérieur

Ces dispositifs coulissants permettent de passer d'un espace traversant à des espaces-bulles, isolés et à l'abri du regard des autres. Ces espaces traversants sont réglables, et permettent d’avoir la maîtrise de son environnement peronnel, à l'exception de l’étage supérieur qui reste très ouvert. Dans les études sociologiques sur le vécu du lieu des habitants aucune plainte envers les nuisances sonores n'a été évoquées. Ce qui prouve les bonnes performances acoustiques du bâtiment. 39


CitĂŠ Wagn er

40


- Habiter avec ces enfants Habiter le jardin/ NATURE Habiter à l'abrît du regard des autres/ intimitÉ

Rapport à la sécurité

Les espaces verts de ce projet proposent aux enfants des lieux de récréation, et des lieux pour faire de l’activité physique. Les espaces publics sont bien partagés de la zone de circulation automobile, ce qui donne les lieux sûrs, hors du danger extérieur. Des jardins privatif de 15m² sont en capacité d’être de micro-terrain de jeux. Dans le logement les architectes ont pensés à la pièce en plus qui s’appelle « myrobolan», pour les grandes familles c’est un espace qui s’est transformé en un lieu de correction des devoirs pour enfants, un jardin d’hiver ou une salle de gym, ou de jeux: "Ça me sert aussi à faire du sport, puisque j’ai un tapis de course. C’est formidable parce que c’est tellement lumineux, en plus ! Quand il fait beau, vous ouvrez les portes-fenêtres, vous avez vraiment la sensation d’être dehors. C’est super cette mezzanine, du point de vue place, on peut tout faire !"

LEGER Jean-Michel, « Renovation de la cite Wagner, Mulhouse », IPRAUS / Observatoire d’architecture de l’habitat UMR AUS 3329, juillet 2010, p.19

41


CitĂŠ Wagn er

42


r é s ide n ce fr a ssati France, Country - Seine et Marne (77) Atelier Da.u, mandataire Pascal Arsène-Henry et Philippe Dandrel, architectes Densité de logements 42 lgts/ha

Ce projet de logements superposés en petit collectif s'inscrit dans le quartier comme une couture entre le regroupement de grands équipements publics et la dispersion hétéroclite de pavillons de ces cinquante dernières années. Il répond à un double objectif : augmenter la part de logement locatif social PLUS de la commune et donner des espaces publics alors manquants aux équipements jouxtant l'opération. Un projet d'une grande envergure autour de 13 maisons de villes et 8 appartements.

43


Route Cossée espace public

jardin privé

maison en banse T3 unité résidentielle

jardin privé

Le Mail Rue de Frênes espace public

jardin privé

maison en banse T4

unité résidentielle

jardin privé

la prairie jardin collectif

jardin privé

maison en banse T3

unité résidentielle

jardin privé

Rue de Chênes espace public

Coupe générale sur les maisons en bande

44


- Ha b i t er l e jar din

ré side nce f ra ssat i

Habiter à l'abrît du regard des autres/ Intimité Habiter avec ces enfants / Sécurité

Rapport à la nature Dans ce projet, la part belle est faite aux espaces verts, qui prennent plus de la moitié du terrain. Transition entre le public, le collectif et le privé, ils offrent un cadre verdoyant au quotidien, pour la contemplation et le parcours des résidents mais aussi comme pièce extérieure du logement. La bande interne des prairies fleuries, parallèle au mail des frênes, rend le projet remarquable : cet espace de communication vers la rue par les jardins est une prairie collective à laquelle les résidents ont libre accès pour se rencontrer et partager des activités. Elle peut, de plus, servir d'espace "soufflet" lorsque le jardin d'un particulier s'avère trop petit ou inadéquat ponctuellement. La duplicité des jardins met aussi en valeur le parcellaire en lanière qui a étés dessiné pour ce projet, dans le but d'une meilleure intégration de l'opération à l'ensemble du quartier.

Coupe sur le logement collectif

Coupe maison T345


Route Cossée espace public

jardin privé

maison en banse T3

jardin privé

unité résidentielle

Le Mail Rue de Frênes

jardin privé

espace public

maison en banse T4

jardin privé

unité résidentielle

la prairie jardin collectif

jardin privé

maison en banse T3

unité résidentielle

jardin privé

Rue de Chênes espace public

Coupe générale sur les maisons en bande

N

- jardins familiaux - jardins résidentiels

Les maisons en bande

- jardin publics

Le petit collectif Les maisons en bande

46 Les maisons en bande

Plan masse

Jardin privatif T3

Jardin privatif T3 Prairie

Plan maison niveau RDC

Plantation de bambou

Plan logement individuel dense


- Ha b i t er l e jar din Habiter à l'abrît du regard des autres/ Intimité Habiter avec ces enfants / Sécurité

Rapport à la nature

Que ce soient les appartements ou les maisons en bande, les logements bénéficient tous d'une mise à distance de l'espace public ou privé voisin par un jardin avant et un jardin arrière. Le choix d'un aménagement en bande ou collectif réduit les vis à vis aux vues frontales et arrières, les latérales pouvant se traiter par des parevues simples ou des murs de refend, entre voisins.

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Coupe maison T3

Mur de refend

Espace public

Venelle piétonne


ré side nce f ra ssat i

Coupe sur le logement collectif

N

48

l’espace intime l’espace public privé l’espace public semi-public l’espace public -

Plan masse


- Ha b i t er l e jar din Habiter à l'abrît du regard des autres/ Intimité Habiter avec ces enfants / Sécurité

Rapport à la ville

Le rapport à la ville se fait ici aussi de manière progressive, jouant également de la distanciation des rez-de-chaussées aux yeux des passants par une série de plans verticaux successifs (muret, mur de refend, paroi, façade), et par l'ouverture des façades à l'étage seulement. Si les rez-de-chaussées sont alors opaques et n'offrent que très peu d'interactions à la rue, elle est néanmoins égayée par la végétation des abords extérieurs de la résidence et des jardins privés.

49


rĂŠ side nce f ra ssat i

50


- Ha b i t er à l' abr ît du r eg a rd de s a utre s Habiter avec ces enfants/ Sécurité Habi ter le jardin/ nature

Rapport à l'intimité L'intimité dans le logement est travaillé en partitions claires entre étages et entre orientations : pour la maison de ville, l'espace commun à la famille au rez-de-chaussée, jardin compris, sert d'intermédiaire entre la partie individuelle des chambres et l'espace public de la rue. Tandis que dans les appartements du bâtiment collectif, les parties individuelles tantôt côté arrière, donnant sur l'Est pour le rez-de-chaussée, à distance des chemins extérieurs collectifs ; tantôt sur une traversante est-ouest à l'étage pour profiter d'espaces communs traversants eux-aussi. Ils ont en commun de rendre clairement lisible l'espace "nuit" et l'espace "jour" des logements, pour la famille mais aussi pour leurs invités.

51 chambre 1

chambre 2

Coupe maison T3

chambre

chambre

Coupe sur le logement collectif


ré side nce f ra ssat i

Plan maison T3 niveau RDC

Plan maison T3 niveau 1

52

Plan du logement collectif niveau RDC

Plan du logement collectif niveau 1

- l’espace intime - l’espace partagé - l’espace de transition - l’espace collectif


- Ha b i t er avec Ses en fants

ré side nce f ra ssat i

Habiter le jardin/ nature Habi ter à l'abrît du regard des autres/ INTIMITÉ

Rapport à la sécurité L'importante étendue des jardins individuels font évidemment le bonheur des enfants, en ce qu'ils profitent d'espaces amples, définis et sécurisés, constamment à portée de vue des parents, pour ne jamais manquer de jouer à l'extérieur. De plus, les "prairies fleuries", ainsi nommées dans l'opération pour caractériser la bande verte collective séparant les jardins individuel servirait à rassembler les enfants de la résidence autour d'une même activité , dans le même calme et la même sécurité caractéristique des jardins individuels.

53


Le s VIGNES France, Servon-sur-Vilaine - Ille-et-Vilaine (35) Cabinet JAM, architectes urbanistes Densité de logements A Servon-sur-Vilaine, la priorité est 110 lgts/ha à la densification du centre-bourg par l'intérieur, par l'existant. Car il y a une forte demande de retraités à se rapprocher des commodités de la vie urbaine en emménageant à proximité du centre, tout comme les jeunes ménages. La ZAC des Vignes a alors été crée pour 109 logements et 4 entités commerciales dans le Sud du centre-bourg. L'offre d'habitat est diverse, allant de l'appartement en collectif à la maison superposée puis individuelle, destinée à la vente originellement.

54


Maisons superposées

Maisons en bande

Maisons en bande

Coupe générale

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-

Ha b ite r le j a r din/ nature

Les VIGNES

Habiter à l'abrît du regard des autres/ INTIMITÉ Habi ter avec Ses enfants / sécurité

La diversité de l'espace public dans le projet de la ZAC, entre mail, rue, venelle, chemin, jardin, jardinet... est un avant-goût de son rapport multiple à la nature, lui aussi divers. Ces espaces verdoyants sont mis à profit dans la fabrication de l'habitat selon des bandes publiques, résidentielles puis individuelles pour entourer les logements et leur offrir un cadre "vert". La découpe en lanières des parcelles, dans un dessin réglé perpendiculairement à la rue, facilite l'impression d'un environnement vert autour des habitations traversantes bilatéralement.

Coupe sur les maisons en bande

Accès entrée

56

Façade ouverte

Limites privé/public

Haute végétation

Limite espace public


Maisons superposées

- jardins familiaux - jardins résidentiels

- jardin publics

Maisons en bande

Maisons en bande

La présence des jardins ouvre progressivement l'habitat sur l'extérieur, créant des porosités privées, enrichissant l'espace public. La diversité des espaces verts, placettes, jardins, mail... finit de lier l'ensemble des objets hétéroclites du projet dans un esprit verdoyant et local, dans la continuité de son environnement urbain direct.

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Plan masse


-

Ha b ite r le j a r din Habiter à l'abrît du regard des autres/ INTIMITÉ Habiter avec Ses enfants/ sécurité

Rapport à la nature Les espaces extérieurs sont pensés pour voir et être vu dans une relation réciproque avec l'intérieur du logement de la même parcelle, tout en permettant une certaine distance avec l'espace public extérieur par la surélévation en terrasse. Le séquençage du regard par différents plans filtre ce qu'on laisse voir et ce que l'on veut préserver des autres. Une multiplicité d'espaces générés par le travail de niveaux de l'extérieur privé, qui proposent des usages diversifiés selon les matériaux au sol, leur configuration et également leur niveau d'exposition à l'espace public. 58

Le garage est ainsi mis judicieusement au profit de façon plurielle : sa terrasse praticable offre un espace extérieur supplémentaire au logement, le contact à la rue génère une deuxième place de stationnement et permet une distanciation des terrasses gazonnées à la rue, tout en la tenant.

Limite voisinage

Espace public

Jardin privé

Jardin privé

Garage, comm dispositif protection privé/public

Espace public


Les VIGNES

Coupe sur le logement

Le travail par niveaux qui séparent sans occulter l'espace privé de l'espace public : des frontages avant arrières pour enrichir l'expérience de la rue.

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Plan masse

l’espace intime -

La nature comme principal espace intermédiaire entre public et intime deslogements, assurant une progression du regard, des sens et du parcours.

l’espace public privé l’espace public semi-public l’espace public -


-

H a b ite r à l' a br ît d u regard des autres Habiter avec Ses enfants / sécurité Habiter le jardin/ Nature

Rapport à l'intimité intérieur Avec un système de circulation centrale, les espaces se retrouvent organisés en périphérie sur les façades pour mieux profiter de la luminosité et du visu sur l'extérieur. Le rez de chaussée traversant rend facilement visible l'ensemble de la parcelle d'un bout à l'autre. L'intimité se crée en montant, en atteignant les chambres au niveau supérieur, protégées des regards extérieurs par l'angle de vue. l'espace intime est distancié de la rue en la dominant depuis le R+1, puis s'ouvre progressivement en rejoignant la rue.

60

R+2

- l’espace intime - l’espace partagé - l’espace de transition - l’espace collectif

R+1

Entrée depuis la rue

Rez-de-chaussé Plans la maison en bande


Les VIGNES

chambre 1

chambre 2

61

Coupe la maison en bande

L'intimité se retranscrit et se rend lisible dans le degré de porosité depuis l'espace extérieur.


-

Ha b ite r ave c S es enfants

Les VIGNES

Habiter le jardin/ Nature Habiter à l'abrît du regard des autres/ intimi tÉ

Rapport à la sécurité Le jardin individuel arrière, visible depuis l'intérieur du logement, offre alors une place privilégiée pour laisser jouer les enfants en sécurité. La mise à distance de la rue pas la disposition surélevée en terrasse et la fermeture des accès par une clôture, signifie le caractère privé du jardin aux passants et les limites à ne pas franchir, aux enfants. Une délimitation claire des chez soi par le jeu de claustra et de co-visibilité réduit sur le voisinage, grâce à la facade linéaire qui ne permet pas ou faiblement de voir chez le voisin.

62


noms

coupe longitidunale prpoportions public/privÉ - jardins résidentiels

- jard publics

- jardins familiaux

les vig nes

- espace public

c it e wagner

résidence fr a ss at i

8m

5.5m

2m

9.20m

jardin privé

13m

jardin privé

Le Mail Rue de Frênes

11.20m

8m

jardin privé

maison en banse T4

jardin privé

13m

la prairie

13m

espace public

IN T I M I T É

8m

Articulation emplacement

- Platformes/Terrasses - Garage - Clotures - Dans le jardin de devant la haute végétation

-L'intimité se crée par le contrôle du R+1 des terrasses privée

- Terrasse / espace public

- distenction claire entre venelle piétonne - le muret permet d'être abrité du voisinage, et par sa non-continuité rest assez ouvert

-nivellement du 1-er étage

- Cloture doublée - Haie -Arbres

- Micro espaces intérieurs traversants - Disposififs coulissants

- Simple délimitation claire - Parking hors espace piéton - Bonne distance avec le voisins et espace piéton

- Haute végétaion - Seuil venelle entrée résidence

-Plateformes terrasses - Très peu de visibilité voisine par la bonne distance entre les plateformes des terrasses - claustras, jardinières

- Délimitation claire piste ciclable/ piéton/ espace privé - Façades ouvertes côté rue -l'îlo de la parcelle est fermé par la clôture

Articulation emplacement

- muret

jardin familiaux

10.30m

5.25m

jardin familiaux

public jardin privatif

jardin privatif

3m

- Entrée logement/ jardin de devant

Limite dispositif - des parois trop opaques - très peu de lien avec le voisinage - les terrasses peu accèssibles, et, et séparé de la circulation automobile, ce qui est bien pour la sécurité des enfants

- espace public de la ville/ accès aux mures, ne cree pas logements de d'interaction avec l'espace public

- la succession des

4m

2.3m

7m

11m

Articulation emplacement

de la ville

espace jardin privatif

S ECURI T É

Limite dispositif

Limite dispositif

8m

13m Route Cossée

4m

Rés id en ce L e s Allé es de l a Ro s er aie

9m

nature

- Parking/ espace public - Entrée logement/ espace public


CONC LUSION 64


CONC LU SION « La question centrale n’est pas celle d’une opposition radicale entre habitats individuel et collectif, mais d’une conception architecturale qui donne aux occupants la maîtrise de leur habitat... la sphère du chez soi et de l’intime »8

RAYMOND Henri, «L’habitat pavillonaire», collection habitat et société, éd. l’Harmattan, 2001, p.43 25

Après l’étude sur ma première partie sur la ville dense et les nouvelles manière d’y habiter, je trouve qu’il est important de développer une certaine relation au quartier dans lequel on habite : pouvoir laisser son vélo sur les bord des rue, laisser ses enfants de jouer librement sur une placette public, alors qu’on passe faire quelque achéchât dans la boulangerie du quartier. Afin d’articuler les logements avec les espaces de jardin et avec le reste de la ville, on met en place des venelles piétonnes qui irriguent les îlots et s’apparentent à des parcours quotidiens, des cheminements qui deviennent le support de sociabilités et favorisent l’éloignement de la voiture qui est rabattue aux limites de la parcelle. Il est essentiel pour tout habitant de préserver dans le logement un certain cadre de vie, qui lui est propre. L’habitat intermédiaire dense est le bon compromis pour répondre à la question de l’étalement urbain ( projet les Vignes, 110 lgts/ ha) et répondre aux désirs de ses occupants (Cité Wagner). Elle donne une voie assez prometteuse, car offre une richesse d’espaces et de dispositifs hybrides, et attirent de suite différents acteurs locaux, et habitants à la recherche d’une maison avec un jardin. Mais cette richesse d’espace n’est pas suffisante, puisqu’ils doivent être pensés en lien avec les usages. Cela exige des architectes un travail minutieux dans les articulations, pour que ces espaces soient appropriables et vivables. La dialectique de l’espace et cette frontière de transition entre individuel/ collectif, intime/partagé est quelque chose de très important dans la question de l’Habitat Individuel Dense. Lorsque ce type de logement n’est pas séparé physiquement de l’espace public, il est possible d’avoir un certain conflit avec cet espace de dehors, au détriment de l’espace collectif qui perd son caractère convivial.

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SOULIER Nicolas. Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde et pistes d’actions, ULMER, 2012, p.264

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L’Habitat Individuel dense permet justement cette interaction entre la dimension collective et le fameux « chez soi ». Il se pourrait alors que la valeur ajoutée de ce dispositif ne réside pas dans l’individualisation spatiale ( accès individuel, espaces extérieurs propres), comme dans la maison pavillonnaire, mais dans la manière dont il permet le développement des nouveaux usages, et de bouger des « limites de chez soi». Ainsi le désir de vivre en proximité avec les voisins est une notion très variable, ce qui peut vite se transformer en un fardeau, si on n’est pas prêt de faire des compromis avec le voisin. Cela nous renvoie à la question jusqu’où pourrai aller cette proximité ? S’arrête-elle juste sur le palier de l’espace intime du voisin ? Une approche plus sociologique des besoins et des désirs des habitants sera un sujet intéressant à approfondir par la suite. Consternant désormais à quelles suite à donner à ces études il me semble intéressant de conti-nuer à développer les actions d’accompagnement pour les habitants des logements déjà cons-truits pour que l’architecte s’occupe pas uniquement du bâti construit, mais de ce qu’il en de-vient. Car depuis la nuit des temps ce qui met le plus de temps à évoluer, c’est justement l’espace public, par rapport au bâti, et l’évolution de la parcelle même. L’architecture est assez souvent réduite à la conception d’objet fini séparé de son contexte, ce que les architectes sou-cieux d’environnement appellent méchamment « l’architecture objet ». Aujourd’hui je trouve qu’on habite dans l’époque de l’architecture de vivant, car on propose comme une structure vide pour qu’elle soit remplie par la flexibilité et part le rapport social. Comme le dit très bien l’architecte autrichenne Helmut Wimmer : « Pour nous, l’idée importante est que le bâtiment ne soit pas simplement parçu comme un objet lié de manière fixe à un concept initial, mais plustôt comme un objet permettant des interprétations variés à ceux qui l’habitent, une structure ou-verte à de multiples usages. Le non-prévu est alors non seulement accepté, mais considéré comme un point de référence. Le concept est de répondre de manière positive et directe à la dynamique de notre société en évolution rapide et multiforme ».


ic on og r a p hie COUVERTURE p. 1 projet de maison individuelle à Saint-Cloud (92) Hauts-de-Seine, architectes: CroixMarieBourdon architectes http://pierreyvesbrunaud.net/portfolio/maisons-boiscroixmariebourdon-architectures/#2

I.VILLE DENSE ET NOUVELLES MANIERES D’Y HABITER p.12-13 croquis personnel

II.RÉCONCILIER LA MAISON AVEC LA VILLE p. 19 croqui personnel

analyse critique de références p.21-26 - Résidence de l'allée de la rosairaie, groupe 6, Pour un habitat dense individualisé , Certu, 2009 site agence: http://groupe-6.com/fr/projects/view/133 p. 26 -photo personelle p.27-43- Cité Wagner: RAYMOND Henri, « L’habitat pavillonaire », collection habitat et société, éd. l’Harmattan, 2001 p.83-90 p.43-54 - Résidence Frassati: RAYMOND Henri, « L’habitat pavillonaire », collection habitat et société, éd. l’Harmattan, 2001 p.160-165 site agence: http://atelier-dau.com/index2.htm p.55-62 - Les Vignes: RAYMOND Henri, « L’habitat pavillonaire », collection habitat et société, éd. l’Harmattan, 2001 p.140-145 site agence: http://www.germeetjam.com/servon-sur-vilaine-54-logements-en-accession-2544

conclusion p. 55 projet La Sècherie, logements sociaux, écoquartier de la Bottière Chénaie (44), Nantes architectes: Boskop Architectes http://pierreyvesbrunaud.net/portfolio/ecoquartier-de-la-bottiere-chenaie-nantes-colomer-dumont-boskop-architectes/#41

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bi bl iog r a p hie OUVRAGES :

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- ALBERTO Eiguer. L’inconscient de la maison , Paris, Edition Dunod, 2013 - AUGOYARD Jean-François. Les facteurs lumineux du sentiment d’insecurité , Plan-Construction (MELTEM) - BADIA Marie-Hélène préface, équipe CERTU (Les transports, l'urbanisme et les constructions publiques Centre d'études sur les réseaux), Pour un habitat dense individualisé , Certu, 2009 - BAUER Gérard, CLAPOT Guy, BENDIMERAD Sabri, Habitat pluriel. Densité, urbanité, intimité, Collection « Recherches » PUCA n° 199, 2010 - CHARMES Eric et SOUAMI Taoufik. Villes rêvées, villes durables, Paris, éd. Gallimard, 2009, hors série Découvertes - FERNANDEZ PER Aurora, MOZAS Javier, APRA Javier. Density is home. A+T Densityseries, 2011 - FLAMAND J-P. L’abécédaire de la maison, éditions de la Villette, penser l’espace, 2004 - ELEB Monique. Les 101 mots de l’habitat, Archibooks, Paris, 2014. - ELEB Monique, SIMON Philippe. Entre confort, desir et normes - Le logement contemporain (19952010). PUCA, 2012. - ELEB Monique, CHATELET Anne-Marie, MANDOUL Thierry. Penser l’habité. Le logement en question, Pierre Mardaga éditeur, Liège 1988. - FLEIG, Karl. Alvar Aalto, Studiopaperback, 1979 - GEHL Jan. Pour des villes à l’échelle humaine , Ecosociété, 2013 - GEHL Jan. Life between buildings, using public space , The Danish architecture Press, 2001 - GUILPAIN, LOYER, RAPIN, SCHEAFER, STABLON. S(t)imulation pavillonaire , Sautereau Editeur, 2014 - HALL Edward, La dimension cachée, Paris : Seuil, 1978 - LEGER Jean-Michel. Renovation de la cite Wagner, Mulhouse , IPRAUS / Observatoire d’architecture de l’habitat UMR AUS 3329, juillet 2010 - PARIS Magali, WIECZOREK. Les dimensions émergents de l’intimité au dehors du chez soi dans les zones d’Habitat Individuel Dense , PUCA, 2007 juillet - RAYMOND Henri, L’habitat pavillonnaire , collection habitat et société, éd. l’Harmattan, 2001 - SOULIER Nicolas. Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde et pistes d’actions, ULMER, 2012 - VERON Jacques., L’Urbanisation du monde. Paris : La Découverte, 2006

REVUES: - Les annales de la recherche urbaine n°102, Individualisme et production de l’urbain, PUCA, juillet 2010 - Ecologik, Habitat partisipatif éd. Architectures à vivre, n°19, fév/mars 2011


ARTICLES : - CHALAS Yves, L’individualisme habitant : la vie en deçà et au-delà du quartier. L’exemple de l’Isle-d’Abeau , Les annales de la recherche urbaine n°102, Individualisme et production de l’urbain, PUCA, juillet 2010 - KOFLER, Andreas, Symétrie nippo-scandinave = Japanese-scandinavian symmetry , L'Architecture d'aujourd'hui, 2014, septembre, n° 402, pp. 94-99 - LOUDIER-MALGOUYRES Céline, L’effet de rupture avec l’environnement voisin. Des ensembles résidentiels enclavés , Les annales de la recherche urbaine n°102, Individualisme et production de l’urbain, PUCA, juillet 2010 - LUCAN, Jacques, MARCHAND B., STEINMANN M.,(édit) Elargissement du fonctionnalisme 1930-1950. Avec des exemples en Suisse et en Suède », thèse dans la revue Matières, №8, 2016, pp.122-124

SITES INTERNET: - Bimby.fr - http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/05/19/22367-comment-proteger-enfants-pollution - https://www.usherbrooke.ca/environnement/fileadmin/sites/environnement/documents/Essais_2015/Poirier-Ghys_G__2015-02-17_.pdf

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e n t r e t iens Entretien avec Magali Paris

Réalisé le 19 avril 2017

Chercheuse CRESSON, paysagiste, enseignante.

Recherche sur: « Les dimensions émergentes de l’intimité dans les espaces extérieurs de l’habitat individuel dense, et une recherche sur densification douce dans l’ouvrage : « D’une densification subie à une densification collaborative? Vécus comparés de la densification douce France,Allemagne, Espagne. »

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S.B. : Je travaille sur les nouveaux rapports de proximité dans l'habitat intermédiaire dense et j'émets une hypothèse que de nouvelles formes d'habitations individuels denses sont en mesure de nous offrir la même qualité de vie qu'on recherche dans la maison pavillonnaire. Et je sais que, justement, vous avez travaillé sur les rapports d'intimité dans l'Habitat Individuel Dense, vous avez fait toute une étude sur cette question. Je vous poserai des questions qui sont à cheval sur ces deux études que vous avez fait là et sur l'habitat individuel dense. Tout dabord quelques questions de l'ordre général.Quelle vision personnelle vous avez de la maison pavillonnaire ? Car, souvent les architectes et les urbanistes n'ont pas une bonne image de ce type d'habitation, alors que c'est le type de logement de rêve pour beaucoup de Français. M.P. : J'ai fait deux recherches sur ces ques tions-là : la première, c'était en 2006 dans le Programme « Habitat Pluriel » du

PUCA « Densité, intimité, urbanité des logements aujourd'hui » qui était une suite d'études de Frédéric Mialet, que tu as dû pouvoir regarder, sur le renouveau de l'habitat intermédiaire. À la suite de ça, il y a eu un grand blanc pendant... 10 ans, de la part du PUCA, qui a relancé en 2016 ou 2015. Donc, sur cette deuxième recherche, on s'est intéressé à la manière, dont finalement les pavillonnaires, ceux qui habitent en pavillon, se construisent un monde particulier et on a essayé de voir comment des transformations dans ces quartiers venaient perturber l'idylle, la vision idyllique qui se construisait au départ, à la fois à l'échelle de leurs pavillons et à l'échelle du quartier : comment est-ce qu'en ayant une maison à côté est qu'on les perturbait, touchait, atteint dans le rêve qu'on s'est construit. Finalement le rêve de la maison et dans la manière dont les gens l'appelle on a pu l'explorer à travers cette recherche-là, tandis que sur l'habitat individuel dense, il était plus question d'étudier


des modèles déjà réalisés plutôt que d'inventer d'autres formes de densification, de voir comment il est possible de développer une intimité, en vivant les uns sur les autres, dans des espaces où on nous promet la maison individuelle alors qu'on ne l'a jamais. On est dans du hypercollectif, puisque, dans ces espaces extérieurs, intermédiaires entre la rue et le logement, on va être constamment en contact avec l'autre vu que les jardins sont très petits et les gens viennent habiter là pour utiliser de manière intense ces espaces extérieurs donc c'est assez paradoxal. Pour autant, il y a des configurations qui fonctionnent mieux d'autres, dans ces espaces-là : notamment la question, par exemple, du jardin de devant - jardin de derrière, quand il y en a plusieurs, ça laisse la possibilité aux habitants et c'est ça qu'on a étudié dans cette recherche-là et qu'on a étudié un petit peu dans l'autre aussi, c'est la manière dont ils vont s'adapter, en fonction des configurations et arriver à inventer leur quotidien. Des techniques, par exemple, d'évitement, où on va éviter de rentrer en contact avec l'autre mais éviter aussi de l'envahir, qui vont être permises, notamment, par les parois latérales, les séparations que l'on va avoir sur les côtés de part et d'autre de ces jardins, mais aussi par la multiplicité du jardin, soient les petites terrasses et jardins : quand tout le monde occupe l'espace et puis que soi-même, on

est pas dans un état où on a envie d'être avec les autres, ben on va dans l'autre espace. Donc cette multiplicité des espaces extérieurs elle permet une grande liberté pour arriver à éviter. D'autres tactiques et stratégies habitantes qu'on a pu travailler c'était celle de l'anticipation, qui est extrêmement importante, et qui arrive assez vite au bout de six-huit mois de vie dans un lieu, on va commencer à anticiper, anticiper sa rencontre avec l'autre pour l'éviter, donc anticipation et évitement sont évidemment liés, mais aussi anticiper de ne pas nuire, parce qu'on sait que l'autre peut nous nuire à un moment donné, donc on va essayer de ne pas lui nuire et de créer cet ajustement. Cette anticipation elle est permise par la vue, il faut arriver à voir l'autre, ça ne sert à rien d'ériger des murs opaques, qui ne permettent plus le contact. Si il n'y a a plus de contact entre voisins, il y a conflit, c'est obligatoire. Pour éviter le conflit, il faut pouvoir anticiper et donc il faut rester en contact les uns avec les autres, du point de vue sonore - entendre l'autreet pouvoir se dire « ah oui, il est là, il est dans son jardin, donc moi je vais éviter d'y aller avec des trompettes et de faire un boucan pas possible et je vais adopter une autre position.»

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contact. Si il n'y a a plus de contact entre voisins, il y a conflit, c'est obligatoire. Pour éviter le conflit, il faut pouvoir anticiper et donc il faut rester en contact les uns avec les autres, du point de vue sonore entendre l'autre- et pouvoir se dire « ah oui, il est là, il est dans son jardin, donc moi je vais éviter d'y aller avec des trompettes et de faire un boucan pas possible et je vais adopter une autre position.» Donc anticiper pour respecter, respecter en anticipant, et après les deux autres stratégies qu'on avait pu travailler, c'était e diffusionnisme , quand il y en a un qui commence à faire quelque chose, tous les autres le font. Et ça, c'est une phrase que Pierre Sansont a écrite dans « l'espace et son double », une recherche qui s'appelait « l'espace et son double » où il dit : « Quel sécateur a donné l'alerte à tous les autres ». Le dimanche matin... Ces moments-là sont évidemment liés à des moments de week-ends, de vacances où on est dans une disposition qui nous permet d'être seul mais aussi avec les autres d'une certaine manière. Donc tu vas aller sur ta terrasse ou dans ton petit jardin, tu entends que ça coupe, que ça trifouille la terre, ben tu as envie de faire pareil, et tu fais pareil, et puis on se retrouve dans des situations où tu vas voir tous les voisins qui sont en train de faire la même chose, la même activité. Ou si il y en a un qui prend l'apéro avec des amis, ben on a peut être pas envie de se retrancher

chez soi et d'être seul mais d'être avec l'autre, donc on va aussi se servir un verre de vin et aller sur sa terrasse, comme si on était avec l'autre. Donc l'entendre, généralement c'est le son qui va jouer, là, mais il ne faut pas le voir, parce qu'au sinon il va être envahi dans ce qu'il est en train de faire, s'il voit qu'on est en train de faire la même activité. Donc c'est ce jeu subtil, là, qu'on avait pu travailler. La dernière stratégie c'était la concession: accepter qu'il faut faire des concessions et se dire que « là je suis gêné(e), mais que pour vivre dans ce genre de lieu, je suis obligé(e) d'être gêné(e), je ne suis pas seul(e) au monde » et dans le pavillonnaire, c'est finalement la même question : on a beau avoir des distances un peu plus importantes, ces distances ne vont pas mettre à distance. Et ça c'était aussi révélé dans la dernière recherche qu'on a faite sur la densification douce, des habitants nous ont dit que les nouveaux qui arrivent érigent des murs, ils ne savent pas travailler cette connexion, cette frontière fine qui doit obligatoirement être poreuse, dans n'importe quel type d'habitat. Et plus on a de la distance, plus on a de la possibilité d'être libre et de faire des choses pour soi, plus on doit avoir cette porosité, sinon on ne fait plus du tout attention à l'autre. Donc dans l'habitat individuel dense, c'est indispensable puisque l'on est les uns sur les autres,


donc c'est ce qui nous permet de gérer cette proximité et dans le pavillonnaire c'est aussi indispensable, parce que sinon ça amène à des conflits très importants. Redis-moi ta question ? « Quelle vision personnelle vous avez de la maison pavillonnaire ? Car, souvent les architectes et les urbanistes n'ont pas une bonne image de ce type d'habitation alors que c'est le type de logement de rêve pour beaucoup de Français. » Je ne sais pas si les archi[tecte]s ont une mauvaise image de ce type d'habitation, c'est plutôt un marché qui leur rapporte assez peu, donc c'est une question économique, qui est lié à un cadre juridique et réglementaire où les archis ne sont obligatoires qu'à partir de 150m² maintenant, donc déjà c'est un peu descendu mais 150 m² c'est une maison énorme ! Donc si les archis étaient obligatoires à partir de 5m², c'est sûr qu'on aurait une autre vision des choses, ou même à partir d'1m²... Ç’aurait été sur le même contexte que le contexte suisse, ce serait normal d'avoir un archi, là, c'est pas normal...Donc c'est plutôt cette question... cette question là où les archis... c'est un marché difficile pour eux. Et ceux qui vivent de ça, ceux qui sont sur ce marché, c'est compliqué, le rapport au particulier qui leur demande, qui leur formule cette commande là, c'est compliqué, les

gens vont changer d'avis...'fin... En d'autres termes, il va falloir énormément travailler pour avoir peu d'argent. S.B. : Mais je me rappelle que dans votre étude, justement, sur la densifications douce ce qui était intéressant, c'est que, à la fin, quand même, voilà ça n'est peut être pas le terrain pour les archis mais à la fin vous avez établi comme des sortes de règles à respecter pour accompagner au mieux ce type de densification douce et... le rôle de l'architecte, au final, ça peut être aussi dans l'accompagnement ... M.P. : Alors, il faut absolument qu'il soit là, c'est clair et net. Donc, dans ces règles-là, c'était la constitution collaborative, ensemble, au niveau du voisinage, d'une charte esthétique, qui était vraiment importante pour les habitants – d'après ce que l'on a pu faire émerger. Dans le pavillonnaire, on pourrait se dire « chacun est dans sa maison et s'en fout un peu de ce qui se passe autour.». C'est totalement faux, parce que ce qui se passe autour, c'est le paysage constitué par les voisins, donc il suffit qu'il y en ait un qui bouge et ce paysage bouge – donc cette notion de proximité elle est importante. Et vient une conscience du développement du quartier, de lignes paysagères qui sont intéressantes dans un quartier et qui devraient être conservées. Et aujourd'hui, dans les P.L.U., il n'y a rien.

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Il n'y a quasiment rien. Sauf si les secteurs sont protégés. Donc si c'est des cités ouvrières, des cités-jardins, des secteurs qui sont reconnus, avec un intérêt architectural ou paysager... dans les P.L.U., c'est très mathématique, c'est des gabarits, des distances, c'est tout. Il n'y a pas d'autres indications. Et les architectes auraient un rôle à jouer là-dedans, évidemment, parce que ce sont eux qui ont cette sensibilité-là pour accompagner les habitants... Donc ça, c'est une évidence, et après, les habitants, dans ce qu'on avait proposé, il y avait aussi les questions de l'intention à l'autre, de montrer, lorsqu'on dépose son permis, que ce qu'on va faire ne va pas complètement ruiner « l'habiter idyllique » qui est présent chez les voisins. Et pour faire ça, il faut qu'il y ait un archi, parce que c'est lui qui va pouvoir travailler la forme en fonction de ces intentions-là. Alors les habitants vont... c'est intéressant qu'ils soient pédagogiquement alertés là-dessus, qu'ils soient conscients de cette choselà. Mais après, pour mettre en forme, évidemment qu'on a besoin d'un savoir d'architecte. C'est une évidence. Parce les gens ne savent pas eux-mêmes, et c'est normal : ils n'ont pas étés formés pour ça, donc eux ils font les choses intuitivement, et souvent de manière assez fonctionnelle... et économique « bah voilà, on a tant d'argent pour faire l'extension, on va la faire comme ça et ça va être pratique. » et sans porter attention à la forme, au

sensible... Mais pas parce qu'ils ne veulent pas le faire : soit parce qu 'ils n'en ont pas conscience ou parce qu'ils ne savent pas le faire. Donc le savoir des architectes serait extrêmement important, et comment est ce qu'il peut être saisi, il faut le rendre obligatoire ! Là-dessus, je ne vois pas d'autres solutions, le rendre obligatoire auprès des habitants et dans les mairies, où il y a finalement un savoir qui est assez peu présent, dans les mairies... Les permis de construire, la plupart du temps - pas tout le temps hein, ce n'est pas une généralitésont instruits d'une manière extrêmement administrative, pas du tout architecturale. S.B. : Et...est-ce que cette participation, elle serait intéressante pour l'habitat... non pas pour le pavillonnaire, mais pour l'habitat individuel dense ? M.P. : Alors, comment tu... Qu'est-ce que tu veux dire, en fait, parce que… ce serait des habitants qui se regrouperaient entre eux, pour produire un habitat individuel dense... S.B. : Oui... M.P. : … donc ils seraient eux même les promoteurs de leur habitat ? Et les instigateurs du projet ? S.B. : Non, lorsqu'on a déjà un cadre qu'on s'est fait mais qu'il y a des choses qui ne


fonctionnent pas, du point de vue de vie en communauté, où voilà justement cette frontière avec l'autre n'est pas respectée. M.P. : … donc ça, c'est un peu compliqué. Parce que ce qu'on avait dit dans les recherches sur l'habitat individuel dense, c'est que à la fois une trame, une structure d'ensemble qui va faire fonctionner les choses et qu'il faut travailler – et ça c'est l'archi qui le travaille ou avec les habitants, si on est dans le cas d'une auto-promotion ou quelque chose comme ça-, et après, il faut laisser une marge de manœuvre, ça c'est clair et net, pour inventer un projet collectif. Mais cette marge de manœuvre, il faut faire attention à ce qu'elle ne soit pas trop grande. Parce que la vie en copropriété ou en collectivité lorsque l'on est en habitat social et en train de louer son logement ou en copropriété quand on est propriétaire, elle est extrêmement complexe : il faut qu'il y ait plus de règles que de libertés, sinon la liberté ne marche jamais et on se marche les uns sur les autres. Donc l'invention de ce projet collectif, souvent elle marche quand les gens s'entendent bien, quand ils arrivent à faire des concessions mais elle peut partir complètement en clash, et là, on n'y arrive pas, quoi. Il faut faire attention à ça, fixer un ordre, et un ordre qui donne telle ou telle possibilité, ça c'est important aussi, que les archis le pensent de cette manière-là : « ce que je

suis en train de produire ça va permettre ça, mais aussi ça, mais aussi ça... Et je suis en train de proposer des manières de faire, des possibilités de... »

M.P. :Alors, si les habitants viennent, soit acheter, soit louer dans ce genre d'habitat, c'est pour avoir accès à la maison individuelle. C'est le premier objectif. Et, dans le programme « Habitat Pluriel», dans l'ouvrage, tu as une équipe qui a travaillé sur l'image de l'habitat individuel. Dense. C'est l'équipe d'Alain Ranque. Lis leur article dans l'ouvrage de synthèse ce qu'ils avaient fait ressortir, eux, par exemple, c'est que c'était impensable, pour les habitants qui viennent habiter là pour avoir la maison individuelle - c'est le rêve qu'on leur promet en leur vendant ce type de produit ou en leur louant ce type de produit- ça n'est pas possible pour eux d'avoir quelqu'un au dessus de la tête. Ça n'est pas une maison si tu as quelqu'un au-dessus de la tête, c'est un immeuble, c'est un immeuble collectif. Donc, il y avait cette dimension-là, après, euh..., aussi la dimension de la multiplicité du jardin, qui laisse plus de... quand je dis jardin, ça peut être une terrasse, un balcon, différents espaces extérieurs. S'il n'y en a qu'un, il y a une contrainte assez forte. Parce que les gens, qui, habitent dans ces jardins là, généralement accèdent par cet espace de jardin, donc c'est un

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un jardin de devant – le jardin de devant est un espace de représentation et d'interaction de voisinage- mais ils vont aussi faire en sorte d'en faire un jardin de derrière, celui où je vais avoir la table, la micro-piscine pour les enfants, qui va être mon micro-espace à moi où je n'ai pas envie de voir l'autre. Donc c'est là où ça va être assez compliqué. Donc quand on a qu'un espace extérieur, donc on n'arrive plus, finalement, à faire le tour de sa maison. Parce que dans cet habitat individuel, ce qui plaît aux habitants, c'est d 'avoir la maîtrise de leur chez-eux. Et la maîtrise du chez-soi, on l'a à travers la composition de cette limite, la haie, mais aussi de faire comme ça avec sa maison, de la comprendre, de la saisir et de ne pas avoir des murs qui ne nous appartiennent pas, qui sont en contact avec les voisins, qui sont en vis-à-vis trop fort...Donc cette multiplicité de l'espace extérieur, elle permet de reproduire, finalement, ce contour, qu'on aime dans la maison individuelle, sans avoir le contour, sans avoir la disposition spatiale complètement stupide du point de vue... si on regarde les choses du point de vue de la densité et de la compacité, d'avoir la maison en plein milieu de son terrain. Et ce qui souvent ne fais pas des choses intéressantes du point de vue des interactions de voisinage. Alors qu'avec des formes plus denses, on arrive à produire des choses beaucoup plus intéressantes. Il en faut [de la den-

sité] pour conserver l'intimité et pour donner à rencontrer les habitants. Donc les habitants, si ils viennent vers ce type de produit, en vente ou en location, c'est pour accéder à une maison individuelle, c'est pour accéder à un rêve de maison individuelle. Mais, sur la durée, se construit la vie collective. On a tendance à la dire comme ça. Sur la durée, ce projet collectif prend du temps et c'est en arrivant dans ce produit qu'après on voit « ah oui, il y a une interaction qui est intéressante avec l'autre, il y a de la convivialité, plus que dans un immeuble - ça on l'a répété cinquante fois ce genre de choses-là-, vu qu'on se croise plus, on est plus en interaction obliga.. « obligée », cette interaction qu'on apprend à aimer au fur et à mesure et à... anticiper, éviter l'autre,etc. donc à jouer avec cette interaction pour arriver à vivre les uns avec les autres... Là, il y a plus de contact et on va plus facilement...heu... s'organiser avec les autres pour amener les enfants à l'école, par exemple. Alors que, peut-être en immeuble, on ne l'aurait pas fait. On l'aurait peut-être fait entre deux personnes. Mais pas trois, quatre, cinq... Pas à travers des mini-groupes. On ne sait jamais l'ensemble de l'habitat individuel dense, qui fonctionne comme ça, souvent des mini-groupes au sein de l'ensemble résidentiel et qui sont plus importants qu'en immeuble ou qu'en maisons. La constitution du groupe et l'activité de groupe est plus facile, puisqu'on se voit


plus facilement, qu'on se croise plus facilement, qu'on s'entend plus facilement. On est normalement plus à l 'écoute des uns des autres dans ce type d'habitat par rapport à un autre. S.B. : Je sais que vous aviez fait deux études : une sur l’habitat individuel dense, et l’autre sur la densification douce, après ces recherches laquelle selon-vous, répond au mieux à la question de l’étalement urbain, même si cela n’a pas forcément été le but de vos recherches ?

M.P. : Le terme la densification douce il est compliqué parce qu’il ne veut rien dire, cela doit être « doux » par rapport à quoi ? Si on est dans les maisons avec des grands jardins le « doux » cela va être de construire une maison sur un plus petit jardin. Si on va être dans un tissu un peu plus compacte, avec des micro-jardins, des jardins côte-à-côte cela va être l’habitat individuel dense, donc on va compactifier les choses en mettant les maisons en bandes. Donc cela va être un tout petit peu compliqué de comparer le « doux », par rapport à l’Habitat Individuel dense, parce que ce même type d’habitat put être le « doux » dans un tissu en particulier ou cela sera justement le cran de densification juste au-dessus. C’est évident qu’il faut promouvoir ce type d’habitation, et ne pas rester dans le développement

du pavillonnaire, qui est encore une fois stupide, par rapport aux interactions de voisinages, dans la manière, où les choses sont disposées, le référentiel est uniquement une maison au centre de la parcelle, et pas dans la composition de l’ensemble, donc ça n’a pas de sens par rapport aux modes d’habiter aujourd’hui de ce qu’on vaudrait faire aujourd’hui. Cela n’a pas de sens du point de vue de l’économie spatiale, du sol, et cela n’a pas sens du point de vue des modes d’habiter, et de faire habiter au mieux pour ces gens-là, comme du point de vue du voisinage. Donc il faut arriver vers des modes de compacités plus importants, on ne peut pas trouver le règlement contraire aujourd’hui. Cela serait complétement aberrent encore une fois, tant, de point de vue quantitatif, économique, d’optimisation du sol, que du pont de vue des modalités. On peut mieux habiter, tout en habitant plus dense, plus compacte, c’est clair et net ça. Après, c’est la manière dont, on densifie qui importe, donc on construit cette trame lorsqu’on vient amener le système, donc l’habitat individuel dense est un système tout fait, tandis que dans la densification douce on construit le système au fur et à mesure. Donc on a deux temporalités différentes, on a deux processus : une procédure d’ensemble qu’on vient ramener tout de suite, alors que la densification douce – c’est la réflexion sur le tissu progressive, qui peut amener à la même

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ent r e t iens Réalisé le: 14 avril 2017

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finalité, mais qui ne se déroule pas dans le même temps. La densification douce est là, mais cela s’intensifie, puisque les PLUs l’ont permis, donc aujourd’hui le rythme a commencé dès la création du quartier à se mettre en place, et s’intensifie extrêmement fortement. Au départ il y avait deux densifications par mois, et aujourd’hui c’est 20, 30, 40. Donc le rythme s’intensifie, on ne peut pas aller contre, mais on ne le fait pas n’importe comment, et notamment lorsque les gens sont déjà là, et ont déjà un univers qui est construit. Je pense que la réflexion est différente dans un cas, et un autre. Dans un cas c’est plutôt arriver à construire un mode de fonctionnement et anticiper sur comment il va évoluer dans le temps sur 10 ans, 15 ans, 20 ans pour l’Habitat Individuel Dense, et dans la Densification douce, plutôt arriver à maîtriser les initiatives individuelles en les inscrivant dans un cadre collectif, donc c’est un peu le mouvement inverse. Créer la trame d’ensemble pour l’Habitat Individuel Dense en envisageant comment cela va pouvoir évoluer. Et pour la Densification douce, comment maîtriser ces évolutions individuelles pour qu’elles s’inscrivent dans la logique d’ensemble. Qui doit être décidé par l’ensemble des habitants, qui dépend du contexte dans lequel on s’inscrit, de la forme urbaine... Voilà c’est extrêmement contextuel.Entretien avec

Rémy Vigneron Chercheur associé au laboratoire Cultures Constructives (LabEX AE&CC), sociologue, architecte

Chercheur associé au laboratoire Cultures Constructives, unité de recherche Architecture, Environnement & Cultures Constructives (LabEX AE&CC), Soutenu la thèse sur les Formes et enjeux sociotechniques du périurbain durable.

SB.: Quels documents vous êtes allés chercher pour qualifier et étudier la question du périurbain durable ? RV.:Le périurbain durable repose sur un certain ensemble des critères. Comment je suis allé les chercher? Dans les documents techniques que j’ai croisés entre eux : la RST 02, la grille du réseau scientifique technique, également les documents issus de mes terrains d’études américains. Dans le Smart Code et le New Urbanisme également SB.: Est-ce que la densification douce peut être une réponse pour la périurbain du futur ? Est-ce qu’il y a peut-être d’autres alternatifs, mais que l’on ne connait pas pour le pavillonnaire ? RV En France, la densification douce est une solution dans la mesure où c’est un processus naturel de construction de la ville. C’est à dire que jusqu’aux années 50 la ville était construite sur elle-même, sur une emprise constante. Au moment de l’après-guerre, moment de la reconstruc-


reconstruction, lors de l’avènement de la maison individuelle, on a commencé à consommer les terres agricoles, et là 50 ans plus tard, on se rend compte d’une belle bêtise. Il est nécessaire de reprendre le rythme historique de construction de la ville, et ça, c’est ce que fait la densification douce. Il y a clairement une solution qui est là, puisque c’est le processus historique de construction progressive, et d’aménagement progressif, car on retrouve des logiques immobilières qui existaient à l’origine de la ville. Et le propriétaire qui va... Là je pense qu’il y a trois temps d’évolution en ville. Il y a le bâtie, la parcelle et la voirie . Le bâtie évolue plus vite que la parcelle, et le dernier qui prend du temps à évoluer c’est l’espace public et la voirie. La densification douce permet justement de faire bouger les lignes des parcelles, dans le seconde temps ce qui va bouger, c’est le bâtie, comme ça on ira vers des formes plus denses, plus compactes, plus imbriqués les unes avec les autres, de cette manière-là on va retrouver les modèles urbains, ceux de la ville historique. ... La conception participative des espaces urbains, l’implication des futures habitants dans la conception, ou l’évolution typo-morphologique du quartier il y a deux grandes choses.

SB.: Je pense que la partie qui m’intéresse c’est la participation habitante. Je pense que dans votre thèse vous avez évoqué les trois manières très distinctes de le faire : vous avez parlé de la micro-conception, du BIMBY, et du design charrette. Vous en avez tiré les trois manières différentes de mener une enquête sociologique auprès des habitants. C’est quoi c’est trois manières et quels en sont les résultats ? RV. Le BIMBY – c’est la micro-conception, donc on a deux choses : on a le BIMBY. Le New urbanisme, donc le design charrette part de l’intérêt général. Dans l’atelier participatif il y a un intérêt général qui est défini de manière collective, et c’est dans l’intérêt général, que l’intérêt individuel se retrouve parce que les américains qui participent à ce projet ils vont se l’approprier de manière individuelle. En France la logique est complétement différente dans la mesure où culturellement on a des grandes difficultés à s’intéresser à l’intérêt général. Donc le Bimby, ou la micro-conception va solliciter l’intérêt général, individuel pour ensuite le raccrocher à l’intérêt général dans les documents d’urbanisme. La grande différence, elle est là.

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ent r e t iens SB.:Quelle est la différence entre la perception de la densification entre la France et les Etats-Unis ?

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RV.: Le problème ne réside pas dans la perception de la densification, me semble-il, mais plutôt une perception qui va se passer à proximité, où près de « chez moi », c’est plutôt basé sur la question : « est-ce que cela va me déranger au quotidien ? ». Aux Etats-Unis, comme je l’expliquais pour design charrette, qu’en partant de l’intérêt collectif, le gens qui participent à ces ateliers devinent les ambassadeurs du projet, donc ils vont en parler autour d’eux .... Et en France, du fait que l’intérêt collectif soit peu prit en compte fait qu’on préfère entretenir les formes individuelles dans les ménages, au moment des ateliers de micro-conception, et les arguments qui sont utilisés sont basés sur autre chose qu’une projection dans l’intérêt collectif. Pour le dire autrement, en ayant une réflexion sur le patrimoine mobilier d’un ménage, il sera becoup plus facil pour eux de faire accepter la densification douce, plutôt que cela soit la collectivité qui leurs dise dans le cadre d’un tel, ou tel projet d’urbanisme on va densifier. « C’est pas acceptable, et difficile à gérer », mais c’est dans la culture française . Par contre l’intérêt du BIMBY fait que sa rentre dans l’intérêt individuel, et on rend la densification acceptable parce qu’elle les touche, aux Etat-Unis le New Urban-

isme elle est pas fortement touche c’est la densification, c’est comme les contrats d’axes, autours des axes structurants on va venir construire autour des gares, autour des stations métros, stations services. C’est en partie c’est ce que mettent en place leurs urbanistes. Le projet, comme il est qualifié d’une manière collective, pendant une semaine d’atelier fait que c’est plus acceptable. C’est vraiment deux dynamiques différents, qui s’adresse au même problème, qui est l’étalement urbain, mais qui l’aborde d’une manière complètement différente. La différence fondamentale qu’il y a entre ces deux pratiques, c’est le point de départ de la question posée au problème . Il y en a un qui part de l’intérêt collectif, et l’autre de l’intérêt individuel pour arriver au résultat de même nature. SB.:Aviez-vous fait des entretins avec des gens? Aussi bien en Amérique qu’en France ? Est-ce qu’il y a eu dans ces entretiens une certaine pleine de la perte d’une cetaine qualité de vie des habitants ? Bien sûre, plus de deux cent. Cela ne fait pas totalement partie de mon travail, mais je m’y suis confronté dans ma thèse. Il y a eu une étude qualitative que j’ai fais sur le terrain. Et oui, effectivement il y a une certaine forme d’acceptabilité de la densité aux Etats-Unis en tout cas. En France j’ai pas eu l’occasion d’en faire, mais


en Amérique il y a eu un dégrée d’acceptation, donc d’appréciation assez élevé.

public de meilleure qualité qui se mettra par la suite en place. La forme du quartier, et du tissu urbain s’amorcera par la suite.

SB.:La densification douce également une solution pour le développement durable ? RV:Pour vous donner un exemple évoquant là-dessus, je vous renvoie à des chiffres, qui... je pense que vous pouvez les retrouver également dans ma thèse, là, tout de suite la référence m’échappe. Une densité de 24 logements à l’hectare permet de viabiliser les transports en commun, de viabiliser l’économie très ancienne, ou résidentielle, ou des commerces de type boulangerie, pharmacie etc... Si on attend ce type de densité, c’est une densité du quartier résidentiel dense, mais avec des maisons individuelles, ça rend la ville de faite plus durable en utilisant l’automobile, on se déplace moins, et on est moins aliénais par des grands pôles urbain, parce que de faite il y a une multifonctionnalité qui s’installe progressivement, cela va supprimer le côté résidentiel du périurbain, parce qu’aujourd’hui le problème du périurbain, c’est également son côté monofonctionnel, et aujourd’hui on est seulement à la densité de 10 à 15 logement par hectare. En passant de la densité de 24 log/ha, cela nous permettra de viabiliser et les transports en communs, et des commerces etc. S’il y a des commerces de proximités et y aura l’espace

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ent r e t iens a nonymes avec les habitants Réalisé le 12 juin 2017 fin après-midi vers 19:00 Lieu: Résidence Les Allées de la Roseraie, Grenoble 38000

Entretien n°X01 : Vieux Monsieur, retraité, baladant un chien entretien effectué par BONDARENKO (S.) Présentation rapide de moi-même et du sujet de mémoire (non enregistré). Début de l’enregistrement : Sofiia : Ça fait dix ans que vous avez aménager ici, et pour quelle raison principalement ?

X01 : C’est les promoteurs qui ont mis cela et c’est aussi pour la sécurité . Sofiia : Et quand est-ce que vous utilisez votre terrasse ? X01 : En hiver, automne été, printemps. Le matin au petit déjeuner, le midi mais pas le soir. Sofiia : Et du point de vue du confort intérieur,

X01 : Ba c’est à dire que j’habiter avant et ils ont démonté les immeubles, alors j’ai été obligé de partir et je suis venu habiter là. J’habiter à Jean Masseuil avant. Ils ont démonter les immeubles.. Sofiia : Oui, oui, et vous apprécié votre logement .

X01 : C’est confortable. Sofiia : Vous avez un T2,T3 ? X01 : Moi j’ai un T1, j’ai une salle de séjour, une cuisine, une chambre et c’est tout et c’est assez grand.

X01 : Oui je l’apprécie, oui oui.

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Sofiia : Vous êtes ouvert de quel coté ? Sofiia : Est-ce que vous utiliser souvent vos terrasses ? X01 : a ba la terrasse, l’été oui, souvent. Sofiia : Est ce que il y’a un sentiment de gène pas rapport à vos voisins ? X01 : Les voisins, on n’est pas amis mais on se fréquente, on se dit bonjour, bonsoir. Sofiia : Et est-ce que lorsque vous être sur la terrasse vous êtes gêné ? Est-ce que vous sentez une perte d’intimité, qu’il y a quelqu’un ? X01 : Non pas du tout, non. Non pas mot pour mots. Sofiia : Je vois qu’ici il y’a deux bâtiments, il y’a en un complètement ouvert, l’autre fermé, pourquoi vous avez choisi celui qui est fermé par des clôtures ?

X01 : De celui là. Sofiia : Du coté Est, d’accord. Vous recevez le soleil de l’aprèm midi. X01 : Oui je suis bien, j’ai aussi le soleil le matin. Sofiia : Et par rapport à vos autres logement celui vous paraît mieux que les autres ? X01 : Ba c’est-à-dire c’est un choix que j’ai fais. Avant j’avais un F2 il était plus grand. Et puis là j’ai un petit F1. Sofiia : Est ce que ce bâtiment à les me^me qualité qu’une maison individuelle ? X01 : Ah non, non pas celui là. Sofiia : Très bien, je vous remercie.


Entretien n°X02 : Homme, salarié d’un quarantaine d’années, entretien effectué par BONDARENKO (S.). Présentation rapide de moi-même et du sujet de mémoire (non enregistré). Début de l’enregistrement : Sofiia : Le weekend d’accord, comment cela ce fait que vous avez choisi ce type de logement. X02 : J’ai divorcé et je me suis remarié avec une dame qui habité ici. Sofiia : Et comment vous trouvez la qualité du logement ici ? et des terrasses ?

utilités ? X02 : Oui ils sont nécessaire, il y’a les enfants qui jouent ici. Sofiia : Vous trouvez qu’il est nécessaire de fermé, pour la délinquance, les espaces communs ? X02 : Oui je pense qu’il est nécessaire, ce n’est pas un quartier bien famé ici. Voilà Sofiia : Merci beaucoup X02 : Bonne soirée Sofiia : Oui à vous aussi.

X02 : C’est le seul truc bien, on a pas de balcon mais une terrasse. Sofiia : D’accord et est ce que vous utilisé souvent les terrasses ? X02 : Oui c’est bien, c’est une pièce en plus. Sofiia : Est-ce que vous vous sentez gênez sur votre terrasse par rapport à vos voisins ? X02 : Oui oui mais moi, je déteste la ville, les immeubles, j’ai une maison à Saint ..et je n’ai pas de voisin. Sofiia : Est ce que vous trouvez que l’habitat individuelle dense répond au même enjeu que l’habitat individuel ? X02 : Ah non pas du tout c’est une obligation de venir là, ce n’est pas une volonté. Le boulot de ma femme est à proximité. Ne faites pas des tours comme ça, hein. Sofiia : Et est ce que ces petits espaces ont

Entretien n°X03 : Femme, d’une quarantaine d’année, se précipitant vers sa voiture, entretien effectué par BONDARENKO (S.). Présentation rapide de moi-même et du sujet de mémoire (non enregistré). Début de l’enregistrement : Sofiia : Cela fait longtemps que vous habitez ce type de logement ? X03 : Ici ça doit faire 6 ans. Sofiia : Est ce que c’est votre choix, vous y habitez parce que.. ca vous plait ? X03 : Cela me plait par ce que, en fait on dirait des cages à poule, lorsque que vous le présenter on dirait , enfin je me suis dit jamais j’habiterai dans ces cages à poules et je venu en visité un. En fait lorsque vous êtes sur une terrasse personne ne vous voit. Tout voisins sont présents mais on ne voit personnes et personnes ne vous voit. Les appartements sont

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tellement bien fait, en fait je n’ai pas encore compris comment celle du dessus ne pourrait pas me voir chez moi quoi. Du coup c’est comme même bien fait. Sofiia : Du coup vous êtes assez satisfaite de ces espaces ? X03 : Ah oui ! Les terrasses c’est quand même 50 m2 sur un petit appartement c’est vraiment génial. En plus j’ai un chat, un chien c’est très bien.

Entretien n°X04 : Jeune fille, d’une douzaine d’années, entretien effectué par BONDARENKO (S.), 12/06/17 Présentation rapide de moi-même et du sujet de mémoire (non enregistré). Début de l’enregistrement : Sofiia : Ca fait longtemps que vous habitiez ici ? X04 : Non pas longtemps Sofiia : Et pourquoi vous êtes venue ici ?

Sofiia : Et du coup est-ce-que vous pensez que cette maison pourrait-être l’équivalent à une maison individuelle ?

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X03 : C’est autre chose mais c’est un choix aussi, si vous aimez le jardin c’est sur que c’est pas le mieux, mais c’est un bon compromis je pense. Et toutes les fenêtres donnent sur le jardin. Sofiia : Est-ce que ce type d’habitation, si vous aviez les moyens, est-ce que vous investiriez dans une maison ou plus dans ce type d’habitation ? X03 : Ah non moi je resterai dans un truc comme ca, si je pouvais acheter.

X04 : Par ce que mon père travaille dans la gendarmerie, et il a était muté. Du coup on était obligé de resté sur Grenoble. Sofiia : D’accord. Est-ce que tu trouves que c’est un bon type d’habitation ? est-ce que cela te plais ? X04 : L’arrangement est bizarre au première abords, mais maintenant ça va. Sofiia : Est-ce que tu trouves que ça à la même qualité qu’une maison avec une piscine, une maison individuelle ?

X03 : Je vous en prie au revoir.

X04 : Au niveau du voisinage, nous on a eu des problèmes lorsque nous sommes arrivés avec le voisinage. Il fallait une étiquette sur la boite aux lettres et on ne l’avait pas au début parce que l’on arrivait. Et on a reçut des mots dans les boites aux lettres collé aux portes, sur les voiture en disant veuillez faire vos mots, nous ne sommes pas dans une cité, des trucs comme ça, il y’a eu des gens qui ont bu et cassé des bien et ils nous ont accusé et tout de bien vouloir nettoyé , etc.

Sofiia : Merci au revoir.

Sofiia : Très bien c’est qu’il y a une vie de com-

Sofiia : D’accord. Et est-ce que les espaces intermédiaires sont souvent utilisés ? X03 : Ah oui, ils sont bien, c’est parfait un truc comme ça. Sofiia : Très bien, je pense que c’est parfait, je vous remercie.


munauté ici à avoir comme même. Je vais te laisser partir, merci beaucoup au revoir. X04 : De rien au revoir. Entretien n°X05 : Femme, maman avec son enfant, entretien effectué par BONDARENKO (S.). Présentation rapide de moi-même et du sujet de mémoire (non enregistré). Début de l’enregistrement : Sofiia : Je ne sais pas si vous savez mais ce bâtiment à été fait par groupe 6 une des plus grosses agences de Grenoble et donc je voulez vous posez comme question est ce que cela fait longtemps que vous habitiez ici ? X05 : Depuis 2014 Sofiia : Et est-ce que c’est vous qui avez choisi ce logement personnellement ? L’habitat groupé ? X05 : Nous on cherchait un logement sur Grenoble, c’était des prix accessibles au niveau … ba voilà, ce qui me plaisais c’est que ce n’était pas des gros immeubles, ces des petits logements avec terrasses. Sofiia : C’est vraiment que la terrasses que vous cherchiez ? X05 : C’est ce qui nous convenez d’avoir un espace un peu dégagez. En plus il y’a des triplex aussi, c’est sympa. Sofiia : Et est-ce que sur les terrasses vous sentez une perte d’intimité ? X05 : On avait un peu l’impression de ça au

début, mais nous on est au deuxième on souffre moins de ça. Je pense que ceux qui sont au 1er, on voit chez eux alors que nous on ne voit pas chez nous. On est bien situé, on a le mec d’en face qui est proche mais voilà. On a quand même des voisins qui ne sont pas gênant. Sofiia : Est-ce que vous trouvez que ca à la même qualité qu’une maison individuelle ? ou c’est complétement autre choses ? X05 : Non c’est complètement autre chose. Sofiia : Si vous aviez le choix entre un immeuble, un habitat groupé, ou une maison individuel c’est quoi que vous préfèreriez ? X05 : Moi j’aimerai avoir une maison de ville ,voilà j’aime bien la proximité des voisins, et un jardin. La maison et le jardin c’est autre chose que d’avoir une terrasse et cela ne vous convient pas à nous. Voilà. Sofiia : Je vous remercie. X05 : Je vous en prie, au revoir. Sofiia : Au revoir.

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