La libye d'après kadhafi

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La Libye post Kadhafi Institut de Relations Internationales et Stratégiques

Sophie Alexandra Aiachi

Le présent rapport est une évaluation de la situation actuelle en Libye. Ce rapport a pour vocation de constituer une base de données complète, claire et axée sur la Libye post Kadhafi. Il a été réalisé par Sophie Alexandra Aiachi, spécialiste du Printemps Arabe pour l’Institut de La eLt ibye post Kadhafi Relations Internationales Stratégiques. Sophie Alexandra Aiachi


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TABLE DES MATIERES I. INTRODUCTION

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II. LA STRATEGIE DE L’EMPREINTE LEGERE

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2.1 UNE STRATEGIE MILITAIRE NOVATRICE

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2.2 EMPREINTE LEGERE

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III. LE REGNE DE L’INSECURITE

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3.1 POTENTIEL D’ESCALADE DE LA CRISE

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3.2 UNE LIBYE EN PROIE AU DOUTE DEUX ANS APRES KADHAFI

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3.3 LE PARADIS DES ARMES

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3.4 LES VIOLENCES REGNENT EN LIBYE

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IV. LE FUTUR ECONOMIQUE DE LA LIBYE 4.1 PROCESSUS DE RECONCILIATION 4.2 LES IMPERATIFS D’UNE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE

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V. CONCLUSION

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ANNEXES

La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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I.

INTRODUCTION

En 2011, la région Afrique du Nord est devenue l'épicentre d’un bouleversement social et politique de dimension mondial : le Printemps Arabe. Ces révolutions sont devenues une source d'admiration et d'inspiration pour les peuples en quête de changement. Les raisons de ces révolutions sont nombreuses. Néanmoins la raison qui revient pour chacune des nations fut l’incompétence des gouvernements des pays en révolution, car ils n'avaient pas réussi à répondre convenablement aux demandes grandissantes de leur population. En Libye, le pouvoir est resté sourd face aux revendications, il a décidé d’employer la force, il a fait couler le sang. Face à cela, une instance dirigeante alternative est née : le CNT (Conseil National de Transition). Avec l'appui de l'étranger, les forces rebelles sont parvenues à prendre progressivement le contrôle de la partie orientale du pays. Le conflit est resté dans l'impasse jusqu'à la prise de contrôle par l'opposition de Tripoli et de ses environs en août. En Octobre 2011, 40 ans de dictature d’un régime controversé autant nationalement que internationalement prirent fin. La mort de Mouammar Kadhafi, et le torpillage de son régime ont marqué la fin des 8 mois de guerre civile. Si cela est vrai, il n’en reste pas moins que cette libération a également annoncé le début d’une nouvelle phase qui promet d’être encore plus difficile pour les libyens qui souffrent aujourd’hui d’un manque de pouvoir politique stable et fort. La guerre a été menée par des milices et non une seule grande armée unie, ce qui cause aujourd’hui un véritable problème sécuritaire. Ces milices étant aujourd’hui les « garants » de l’ordre dans les villes libyennes. La Libye n’est pas homogène, ni ethniquement parlant, ni idéologiquement parlant. Les multiples différences sont la source des inquiétudes pour la population locale d’abord, mais également pour la scène internationale. Les divisions tribales qui éclatent à travers tout le pays compliquent davantage la situation. Ces divisions pourtant ancestrales entre l’Est et l’Ouest ont été la cause de la durée des combats tant les loyautés tribales sont ancrés et divergent d’une tribu à l’autre. Ce tribalisme est une réalité certaine de la situation libyenne actuelle post-­‐Kadhafi. Il aurait été utopique de penser que ces divisions auraient cessé à sa mort. En réalité, c’est bel et bien ce puissant tribalisme qui a fait perduré le combat même après la prise de Tripoli. La question qui se pose lorsque l’on étudie la Libye post Kadhafi est la suivante : la Libye arrivera-­‐t-­‐elle a fonder un nouvel Etat sachant qu’elle n’aura aucune aide étrangère pour combattre l’insécurité régnante ? Pourra-­‐t-­‐elle retrouver une stabilité nécessaire au retour des investissements étrangers afin de pouvoir se développer économiquement parlant et répondre enfin aux demandes pressantes du peuple ? La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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La transition démocratique en Libye, si cette dernière réussit à franchir le cap de la démocratie, et l’instauration d’un régime nouveau, sera un long chemin semé d’embuches. La nouvelle autorité en place a pour tache de mettre en place des institutions fonctionnelles, désarmer et réintégrer toutes les milices, instaurer la réconciliation nationale, rédiger une nouvelle constitution, retrouver la sécurité dans le pays, réparer les dommages dont les infrastructures ont fait les frais lors de la guerre civile et assurer le développement économique afin de répondre aux demandes des populations.

II. LA STRATEGIE DE L’EMPREINTE LEGERE En Octobre 2011, avec l'appui de l'étranger la guerre civile qui régnait en Libye a prit fin, le dictateur Mouammar Kadhafi a été capturé et tué dans sa ville natale de Syrte. Peu de temps après soit le 23 Octobre 2011, le Président du CNT (le conseil national de transition) Moustafa Abdel Jalil proclame la « libération » de la Libye. 2.1 Une stratégie militaire novatrice Suite à la déclaration de la libération de la Libye, les opérations militaires engagées par l’OTAN sur le sol libyen ont prit fin. En ce sens, les troupes déployées ont toutes étaient rapatriées. Les libyens ont certes réussi à éliminer l’ancien régime et la personne de Kadhafi, mais tout reste encore à faire. En effet, il s’agit à présent de fonder les principaux piliers d’une démocratie naissante, dans un pays qui pendant plus de quatre décennies a été dirigé par un système politique opaque, avec peu

d’institutions civiles et sans aucun parti politique. 2.2 L’empreinte légère La stratégie américaine : « leading from behind »1 (dirigé par l’arrière) utilisée en Libye était une nouvelle approche de politique étrangère. Cette stratégie appelée « l’empreinte légère » choisie par l’OTAN (19 mars – 31 octobre 2011) avait pour but de faire tomber l’ancien régime de Kadhafi mais de ne laisser aucun homme sur le terrain pour gérer l’après-­‐intervention. La situation de la Libye est novatrice dans le sens ou c’est une première du genre. En effet, les acteurs internationaux qui ont eu un rôle dans cette guerre n’ont pas déployé de forces d’interventions post conflit (postconflict peacekeeping forces), comme l’explique le rapport RAND Corporation sur l’intervention militaire de l’OTAN : « Since the conclusion of the war, the United States has maintained this low-­‐ profile approach. Another important difference with the 2003 Iraq War is the fact that in Libya, the United States sought to orchestrate an

1 Rand Corporation report on Libya La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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intervention with broad international—including, crucially, Arab—support ». La stratégie était claire : il ne fallait pas entraver le processus mis en place par le CNT. En gardant des troupes au sol il y aurait eu un risque d’ingérence et d’accusations. Cela aurait certainement amoindrie la bonne volonté et la réconciliation nationale pourtant si chérie par les libyens à l’époque. Cette version épurée, s’il est possible de le dire ainsi, de l’intervention militaire, est quelque peu unique en son genre. En effet, elle serait pour l’OTAN et les USA une forme de test qui conduirait à changer les modes opératoires pourtant utilisés jusqu’à aujourd’hui : en Iraq et en Afghanistan par exemple. Cette nouvelle approche a ainsi nécessité une division militaire au sol assez différente des précédentes dans la mesure où des petites troupes (étrangères) étaient éparpillées sur l’ensemble du territoire et étaient dirigées par les forces libyennes. Selon plusieurs analyses concordantes, les Etats Unis regrettent aujourd’hui cette nouvelle approche qui n’a apparemment pas produit les effets escomptés. Comme l’explique Musa Al Gharbi pour le courrier international : « l’aide apportée par l’administration Obama à l’intervention de l’OTAN en Libye (…) s’avère deux ans plus tard une erreur ».2 L’empreinte légère a-­‐t-­‐elle

été un succès ? La question se pose lorsque l’on constate le capharnaüm sécuritaire dans lequel se trouve la Libye aujourd’hui. III. LE REGNE DE L’INSECURITE Deux ans après le début du soulèvement armé qui devait mettre à bas le régime de Kadhafi, les milices qui s’étaient alors formées pour le combattre semblent loin d’être véritablement intégrées aux forces nationales de sécurité. 3.1 Potentiel d’escalade de la crise Aujourd’hui, le pays reste très instable. Les élections de 2012 conçue pour élire pour une Assemblée Constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution, et leurs résultats pour le moins inattendus ont été considérés comme un signe positif. En effet, ce ne sont pas les islamistes qui ont remportées ces élections, contrairement à la Tunisie, le Maroc et l’Egypte. L’exception libyenne a accouché de la situation suivante : L’Alliance des Forces Nationales (AFN) de Mahmoud Jibril a obtenu 39 des 80 sièges réservés alors que les Frères Musulmans en ont obtenu 17. En ce qui concerne candidats indépendants, ils sont 120 a avoir obtenu des sièges auprès des 80 candidats de partis élus pour les 200 sièges de l’Assemblée Constituante. Cette élection n’a néanmoins pas obtenue une chose essentielle : l’autorité. L’autorité centrale de Tripoli est toujours confrontée aux nombreux chefs de milices qui contrôlent « leurs propres villes ».

2 Article de presse, Les américains auraient dû laisser Kadhafi tranquille ! Par Musa Al Gharbi, Courrier International en date du 22 février 2013. La Libye post Kadhafi

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3.2 Une Libye en proie au doute deux ans après Kadhafi Même si les élections pour une Assemblée Constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution se sont déroulées sans encombre, de profondes tensions existent et persistent dans la société. La question sécuritaire préoccupe une grande partie des libyens. Elle est considérée comme étant le plus gros défi du gouvernement libyen à l’heure actuelle. En effet, le fait que l’ordre public soit encore aujourd’hui assurer par les milices pose problème dans la mesure où il paraît évident qu’il faille à présent instaurer des forces de sécurité unifiées et mettre en place un commandement central. Les quatre mois qui se sont écoulés entre les élections, en juillet, et la formation du gouvernement, ont certainement amplifiés les problèmes de sécurité. Voici les propos d’un libyen Ameur, vivant dans l’enfer des violences au quotidien3 : « Personnellement je pleure l’ancien régime, parce qu’il maintenait la sécurité. La Libye est libre dans les paroles, c’est vrai, mais les armes circulent partout et les milices contrôlent nos rues ! On peut parler c’est vrai, mais est ce la liberté ?! » L’absence de sécurité en Libye est l’inquiétude première des citoyens libyens où les policiers qui devraient représenter les forces de l’ordre s’occupent à présent de la circulation

dans les rues. Ce sont les ex rebelles, les brigades de combattants anti Kadhafi, les katibars, qui font aujourd’hui la loi. Sous peine de dissolution l’Etat leur a demandé de se placer sous son autorité, en rejoignant le nouveau Comité Suprême de la Sécurité4. Dans les faits, ce sont les milices lourdement armées, qui occupent les institutions de l’Etat laissées vacantes par le pouvoir faute de moyen et d’autorité. Ces milices remplissent aujourd’hui le rôle de l’Etat en faisant régner la « justice », l’ordre dans les rues. Elles fournissent un service et « la population est donc prête à faire avec pendant quelque temps ». Il est estimé que 700 milices5 opèrent actuellement en Libye, sans être soumises à aucune autorité légale ou constitutionnelle. La plupart de ces milices, qui se considèrent au-­‐dessus de la loi, continuent à harceler la population libyenne et ont jusqu’à présent refusé d’être démantelées, posant ainsi une menace à la stabilité nationale. 3.3 Le paradis des armes Aujourd’hui de grands pans du pays demeurent incontrôlés et des milices lourdement armées agissent en toute impunité. A en croire Ahmed Langhi, député de la République, « 70 % des armes en circulation en Libye sont toujours aux mains des milices », et le député ne croit guère aux efforts du

3 Interview menée par Sophie Alexandra 4 Reportage vidéo de BFM Tv : 7 jours Aiachi dans le cadre du rapport La Libye La Libye de Kadhafi un an après sa mort 5 Selon Small Arms Survey post Kadhafi en Janvier 2013. La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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gouvernement de transition pour intégrer ces combattants, moyennant rémunération, aux services de sécurité des ministères de l'Intérieur et de la Défense. « En payant ces hommes au lieu de négocier avec eux, les autorités centrales ont sapé leur propre pouvoir » juge-­‐t-­‐il.6 Ainsi, il y aurait un conflit d’autorité, et certainement un gouvernement démissionnaire face à ces milices. Néanmoins la quantité d’armes détenue par les milices a de quoi inquiéter. A ce titre, le porte parole de la brigade des forces spéciales de l’armée, Ibrahim Rikhayis en s’exprimant pour le Libya Herald expliquait : « Nous sommes surpris par la quantité d’armes détenues par les habitants de Benghazi. Dans le cadre d’une campagne organisée par les autorités libyennes, des centaines de personnes sont allées, les 29 et 30 septembre, remettre leurs armes dans différents points de collecte de l’armée à Tripoli et à Benghazi. Cette collecte s’est -­‐déroulée dans une ambiance festive. Certains ont même restitué des missiles à tête chercheuse, et un homme a proposé un char. Les armes rendues représentent cependant une infime fraction des armes pillées en masse dans les arsenaux de l’ancien régime ». 7 La Française Savannah de Tessières, spécialiste de la circulation illicite des armes légères et membre du

panel d’experts des Nations unies sur la Libye, déclara : « Sous Kadhafi, les stocks d’armes et de munitions entreposés dans le pays étaient disproportionnés par rapport aux besoins réels de l’armée. La guerre a entrainé une redistribution totale », a-­‐t-­‐elle expliqué lors d’un séminaire organisé à Paris par l’institut Thomas More. « Le pouvoir des katibas (brigades) dépend des stocks d’armes qu’elles maîtrisent. Elles n’ont pas confiance dans les institutions centrales à qui elles pourraient les remettre ». Plus d’un an après la chute de Kadhafi, les armes circulent toujours librement dans le pays. Les Kalachnikovs, les batteries anti-­‐ aériennes russes et les autres armes sont facilement accessible à quiconque veut les acheter. Il existe un besoin urgent de désarmer la population afin de favoriser une certaine stabilité dans le pays. En réalité, la circulation d’armes en tout genre dans les rues libyennes, et ce en toute impunité n’entraine qu’une seule chose : la violence. 3.4 Les violences règnent en Libye. Plus d’un an après la chute de Kadhafi le pays reste très instable. Selon un sondage effectué en février dernier, 16% des Libyens se déclaraient prêts à recourir à la violence pour des fins politiques8. Ce sondage est alarmant, surtout si l’on

6 Article de presse, La sécurité, le casse-­‐ tête des nouvelles autorités. Par Alice 8 Analyse pays – Libye. Rapport sur le Fordham pour Courrier International 7 Article de presse, « Rendez les armes ». Conseil de paix et de sécurité, numéro Courrier International 37 août 2012 La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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considère le fait qu’en cas de disparités grandissantes, davantage de Libyens seraient prêts à prendre les armes afin d’obtenir des gains sur plan social, politique et économique. Dans les faits, depuis deux ans, les violences font rage en Libye. Pour ne prendre que quelque exemples, souvenons nous du « 5 janvier où le corps d'un officier a été retrouvé dans la zone de Sidi Faraj, dans les environs de Benghazi, berceau de la révolte anti-­‐Kadhafi. Depuis quelques mois, les forces de sécurité de cette ville de l'est libyen sont la cible d'une vague d’assassinats. Le 2 janvier, c'est le chef par intérim des enquêtes criminelles de Benghazi, Abdulsalam al-­‐Mihdawi, qui avait été enlevé par des miliciens. Le 3 janvier, le président du Congrès général national (CGN) a échappé à une tentative d'assassinat dans la région de Sebha au sud du pays »9. Ces violences rappellent bien évidemment, le meurtre de l’Ambassadeur Christopher Stevens par des salafistes. Cette attaque illustre le vide sécuritaire qui règne sur la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Cette attaque a mis en relief une situation qui se dégradait. L’attaque et le pillage du consulat ont mis en relief le manque de contrôle que les autorités avaient sur le pays. En effet, cette attaque dénote d’une dégradation de la situation en Libye et ce depuis des mois. En réalité, plusieurs attaques contre des pays étrangers ont été

commis ces deux dernières années en Libye. A ce titre d’ailleurs, depuis 2011, plusieurs pays ont retiré ou réduit leur présence diplomatique à Benghazi : la Grande-­‐Bretagne, la France, les Etats-­‐Unis, l'Egypte et la Tunisie10. Ces violences déstabilisent grandement le pays et nuisent au gouvernement naissant. Afin de les réduire, il faut les connaître. A ce titre, notons que ces violences ne sont pas toutes les même. En effet, les violences rencontrées à Benghazi ne seront du même acabit que celles subit pas les tripolitains. Tripoli est devenue l’endroit premier des confrontations entre les différentes milices du pays. Comme les médias ont pu le relayer à travers les vidéos (BFMTv) et autres reportages, tripoli est le théâtre d’échanges, d’attaques à armes lourdes et légères contre des institutions, des infrastructures et des combats entre milices interposées. Le rapport sur le Conseil de Paix et de Sécurité fait état d’une de ces attaques : « En septembre dernier, des milices rivales se sont affrontées à l’arme légère et au lance-­‐ grenades à Tripoli, mettant notamment feu à un ancien bâtiment des services de renseignement et tuant au moins cinq personnes. Ce bâtiment abritait le comité suprême de sécurité (SSC), un organe mis en place pour réguler les groupes armés, a été détruit par les flammes et pillé

9 Article de presse, La sécurité, le casse-­‐ 10 Article de presse, L’insécurité en Libye tête des nouvelles autorités. Par Alice entrave les investissements étrangers. Fordham pour Courrier International AFP L’Express La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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par des membres d’une milice rivale ».11 Face à ces violences qui empoisonnent la vie des Libyens depuis plus d'un an, les enquêtes ouvertes par le nouveau pouvoir n'avancent pas vraiment et les arrestations sont plutôt rares. En dépit du fait que des milliers de miliciens aient intégrés le Comité Suprême de Sécurité, et qu’un programme de rachat d’armes ait été mis en place, le gouvernement éprouve de plus en plus de difficultés à contrôler la situation sécuritaire. Néanmoins tant que le gouvernement ne réussira pas à reprendre le contrôle du pays, la situation continuera à se dégrader et l’escalade de violences, les luttes tribales et ethniques, s’accentueront. Outre le fait que ces violences reflètent la dangerosité chaotique des milices semi-­‐officielles pour la sécurité nationale, elles entravent également les efforts des membres du gouvernement qui essayent tant bien que mal d’attirer les investissements étrangers dans un pays dont l’économie peine à se relever depuis 2011. IV. LE FUTUR ECONOMIQUE DE LA LIBYE L’attaque très récente, en date du 14 janvier 2013, qui a eu lieu à Tripoli à l’encontre du consul italien Guido De Sanctis reflète l’impuissance du gouvernement libyen a sortir son

économie du marasme dans lequel elle se trouve. L’attentat visant le Consul Italien, dont il est sorti indemne bien heureusement, a tout de même porté atteinte aux relations italo-­‐libyennes. En effet, l’Italie a condamné ce « vil acte terroriste »12, sachant que l’Italie est le premier investisseur étranger dans le domaine de l’industrie énergétique libyenne, cela pose un grand problème. Ainsi, l’insécurité régnante en Libye ne porte pas seulement atteinte à la liberté des libyens mais également à leur économie et d’une manière plus globale à toute la région. En ce sens, Claudia Gazzini, analyste de l’International Crisis Group basée à Tripoli confirme nos inquiétudes en soulignant que « de nombreuses compagnies pétrolières qui opèrent en Libye ou ont l’intention d’y retourner » pourraient réviser leurs positions et cet attentat pourrait « constituer une raison d’inquiétude ». Selon elle toujours « cela pourrait avoir un impact négatif sur leur décision de rester ou de revenir ». Comment assurer une certaine stabilité politique et sociale afin de ramener les investisseurs étrangers ? 4.1 Processus de réconciliation Kadhafi réussissait à faire cohabiter toutes les tribus. Il avait cette capacité à pouvoir communiquer et satisfaire chacune d’entre elles afin

12 Article de presse, L’insécurité en Libye 11 Rapport sur le Conseil de paix et de entrave les investissements étrangers. sécurité, numéro 41 décembre 2012 AFP L’Express La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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qu’elles ne s’affrontent pas. Il faisait régner la sécurité pour tous. Dans son intention de maintenir donc la sécurité, il avait mis en application la maxime suivante : diviser pour mieux régner. Les communautés étaient donc monter les unes contre les autres, les tribus se jaugeaient, les régions se comparaient continuellement. Ces différences, qui loin de s’être atténuées aujourd’hui sont l’épicentre du problème sécuritaire libyen. Elles pourraient être quelque peu apaisées si de fortes institutions sont créés et surtout si un processus de réconciliation nationale est mis en place. Ce processus de réconciliation passera forcément par la justice transitionnelle et le dialogue intertribal, car il ne faudrait pas espérer construire un Etat libyen fort et stable sans cela. Il existe plus d’une centaine de tribus et clans à travers tout le territoire libyen. Elles se divisent en trois grandes ethnies : Arabe, Berbère et Africaine. Seulement quelques unes sont connues et influentes, comme l’explique Mohamed El Katiri auteur du rapport State building Challenges in a post-­‐revolution Libya13 :

• Magarha: the second most populous of Libyan tribes, inhabiting the southern regions of Wadi al-­‐Shati and Sebha;

Warfala: the largest tribe in the country, with members spread across different Libyan cities, but considering Bani Walid as its home base;

Ce processus de réconciliation nationale que le gouvernement devra engager sera long et périlleux. En effet, le gouvernement devra revenir sur les atteintes aux droits de l’homme que l’ancien régime à perpétrer à l’encontre de ceux qui ne lui prêtaient pas allégeance. Les divisons sont nombreuses entre les milices mais la mort de Kadhafi a

• Zintan: concentrated in the Nafusa mountains region in the western part of Libya. Most of its members belong to the Amazigh minority; • Obeidat: located in the northeastern cities; • Zawiya: located in the oil-­‐rich southeast; • Qadhadhfa: Qadhafi’s own tribe, based in Sirte and Sebha regions. Le sentiment tribal est partagé à travers tous les libyens selon Amal Obeidi, universitaire libyen. Il explique que le sentiment tribal est une concordante essentielle à la vie sociale, en effet elle touche autant le milieu rural que urbain, et ce, toutes générations confondues. Compte tenu de ces éclaircissements, le processus de réconciliation devient vital.

13 State-­‐Building Challenges in a post-­‐ revolution Libya par Mohammed El-­‐ Katiri – Strategic Studies Institute US Army War College La Libye post Kadhafi

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creusé davantage le fossé qui les séparait. Même si des efforts ont déjà été réalisés en ce sens par le CNT fin 2011 dans la ville de Zawiya, lorsqu’il a organisé une rencontre entre toutes les tribus afin de dialoguer à construire un avenir commun, le gouvernement ne peut pas se dire aujourd’hui que la réconciliation est aboutie. Elle prendra beaucoup de temps. Le gouvernement devra encore, à terme, une fois qu’il aura fonder des institutions plus pérennes, mettre en place un processus de réconciliation nationale en profondeur afin de pouvoir stabiliser la situation et faire avancer la population ensemble dans la transition, dans l’instauration d’un pouvoir fort et stable et garantir la sécurité pour tous à l’échelle nationale. 4.2 Les impératifs d’une reconstruction économique La Libye affiche de fortes disparités sociales. En effet, le taux élevé de chômage des jeunes et les inégalités régionales (comme en Tunisie ou en Egypte) ont gangrené le système libyen qui méritait déjà à l’époque de grandes réformes économiques et sociales. La chute du régime de Kadhafi a bouleversé l’économie libyenne. La production de pétrole a été momentanément interrompue (principale source de revenus du pays) et les tensions sécuritaires ont empêché les investissements étrangers. De plus il convient

d’ajouter que le gel des avoirs à l’étranger de la Libye par la communauté internationale n’a fait qu’empirer la situation pour une Libye déjà en proie à des difficultés économiques post révolutionnaire. Pourtant en 2003 déjà, le premier ministre était très conscient des réformes économiques qu’il fallait opérer dans le pays :"Les stratégies et les initiatives que nous allons prendre visent à créer une architecture nouvelle et complète pour l'économie nationale. Elles comporteront de nombreuses incitations aux investisseurs étrangers, telles que des exonérations fiscales pendant les premières années, une forte réduction de l'impôt sur les sociétés, l'établissement d'une zone franche à Misrata, et l'ouverture du capital des entreprises publiques aux investisseurs étrangers. Nous chercherons également à réduire la mauvaise gestion, la corruption et, bien sûr, la bureaucratie ».14 Selon le rapport : Libye Note de pays15, le régime Kadhafi avait a plusieurs reprises tenter de restructurer l'économie libyenne. Mais ces dernières se sont toujours heurtées « à l’opposition des groupes dont elles menaçaient les intérêts ». Même si et il faut le dire, à la fin de l’année 2010 le pays avait réalisé

14 Note économique, AfDB Septembre 2011 : Libye : Défis d’après guerre – African Development Bank 15 Libye 2012 : African Economic Outlook Report. BAfd, OCDE, PNUD, CEA La Libye post Kadhafi

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quelques progrès vers l'adoption des lois nécessaires à la mise en œuvre de certaines des réformes prévues, conduisant à l'application d'une série de lois majeures régissant la vie économique. Avant la fin de 2010, une nouvelle pléthore de textes -­‐ droit commercial, droit douanier, droit fiscal, droit boursier, droit du travail, droit des communications, droit foncier et loi réglementant le fonctionnement de l'Autorité libyenne des investissements -­‐ avait été édictée. Quant à elle, l’économie libyenne n’a malheureusement pas applaudie cette révolution. En effet, le PIB a chuté de 17,1% en 2011 (l’excédent budgétaire était de 8,6% en 2010) ! Malgré les investissements étrangers et l'aide internationale, les efforts de reconstruction se heurtent à un obstacle de taille risquant d'affecter la croissance des prochaines années, à savoir la capacité du gouvernement à créer des institutions fonctionnelles. Le gouvernement actuel doit impérativement reprendre les rennes du pays et offrir aux libyens un redressement économique

significatif sous peu. Le CNT avait quant à lui déjà œuvré à la redistribution équitable des richesses du pays. Il a de ce fait, repensé les dépenses publiques afin qu’elles se dirigent vers les plus nécessiteux. Il a également reconnu qu’il fallait créer des conditions pour une plus grande transparence destinée à l’intégration de l'économie dans le marché mondial. Aujourd'hui, le gouvernement en place a pour lourde tâche de construire un système bureaucratique moderne. Une aide financière et technique internationale contribuera à asseoir les institutions, mais c'est d'abord au gouvernement de tirer parti de ces opportunités. En somme, aujourd’hui en Libye voici les différents impératifs qui doivent être mis en place : La diversification et la privatisation de l’économie ainsi que l’instauration d’un cadre institutionnel et juridique transparent. Enfin il faut institutionnaliser les réformes économiques.

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V. CONCLUSION Avec un gouvernement central encore chétif, de puissantes allégeances régionales et des violences entre les différentes milices armées, la Libye est sans aucun doute à l’aube d’une transition très sensible. Le futur de la Libye reste incertain. La sécurité constitue le principal défi aujourd’hui en Libye, même si les résultats électoraux ont été encourageants, la stabilité politique et géographique du pays n’est pas encore assurée. C’est en ce sens, que la stratégie de l’empreinte légère connaît ses limites. Même si elle a réussi à garantir l’accomplissement personnel des libyens dans l’achèvement de l’ancien régime, elle a échoué dans sa volonté de rendre au CNT un pays libre et a l’abri des menaces sécuritaires. Aujourd’hui, le pays se divise entre plusieurs entités plus fidèles à leurs tribus respectives qu’à n’importe quel gouvernement. La majorité des citoyens libyens veulent retrouver la sécurité qu’offrait l’ancien régime. Ils ne veulent surtout pas retomber dans un conflit, cette fois, inter-­‐ethnique. La violence qui règne actuellement en Libye montre que le pays n’est pas encore sorti de cette périlleuse transition à laquelle le gouvernement devra remédier au plus vite afin de pouvoir offrir au monde un pays stable politiquement et socialement parlant, en proie à retrouver une économie florissante. Cette insécurité risque indéniablement d’empirer les conditions de vie socio-­‐ économique de la population libyenne. Sans la sécurité, aucun progrès ne peut être réalisé et ce dans aucun domaine. Tous les pans qui constitueraient un développement nécessitent une certaine stabilité et ce sur l’ensemble du territoire. Cette stabilité pourra se réaliser qu’à travers l’instauration d’institutions fortes et la reconnaissance des crimes de l’ancien régime afin d’œuvrer à la réconciliation nationale. En ce qui concerne l’instauration d’institution fortes et la création d’un Etat moderne, aujourd’hui encore certaines questions persistent : comment un État dans lequel la direction politique a si longtemps dominé la scène va-­‐t-­‐il réagir et s'adapter au lent processus de l'instauration d'une bureaucratie plus efficace, qui accompagnera inévitablement une libéralisation économique réelle et qui refaçonnera inexorablement les interactions entre l'État libyen et ses citoyens ? Seul l’avenir nous le dira. L’émergence du nouveau gouvernement permettra, en tout cas, d’entreprendre un certain nombre de corrections, voir même une refonte dans la manière de concevoir l’avenir de l’économie libyenne. L’absence d’un système institutionnel fort reste la première priorité en matière de restructuration. Le gouvernement devra non seulement construire un Etat moderne, mais devra également s’établir comme seul garant de la violence légitime et cela devra passer par l’introduction des réalités tribales dans les calculs politiques. La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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ANNEXES Presse :

-­‐ ‫ ﺕتﻙكﺙثﻱيﻑف‬ ‫ ﺍاﻝلﺕتﻉعﺍاﻭوﻥن‬ ‫ ﺏبﻱيﻥن‬ ‫ ﺏبﻝلﺩدﺍاﻥن‬ ‫ ﺍاﻝلﺱسﺍاﺡحﻝل‬ ‫ ﺃأﻡمﺍاﻡم‬ ‫ ﺍاﻥنﺕتﺵشﺍاﺭر‬ ‫ ﺍاﻝلﺃأﺱسﻝلﺡحﺓة‬ ‫ ﺍاﻝلﻝلﻱيﺏبﻱي‬ -­‐ 23/09/2011 ‫ فيدات‬ ‫ منصور‬ ‫ من‬ ‫ الجزائر‬ ‫ لمغاربية‬ http://magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/ar/features/awi/features/2011/0 9/23/feature-­‐01 « Rendez les armes » Courrier International http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/04/rendez-­‐les-­‐armes “Les tribus libyennes soutiennent Kaddafi mais sont favorable a une loi d’amnistie”, Jeune Afrique, May 7, 2011, www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20110507111233/ La sécurité, le casse-­‐tête des nouvelles autorités, par Alice Fordham pour Courrier International http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/07/la-­‐securite-­‐le-­‐casse-­‐ tete-­‐des-­‐nouvelles-­‐autorites ‫ ﺃأﻡمﻥن‬ ‫ﻝلﻱيﺏبﻱيﺍا‬.. ‫ ﺍاﻝلﻡمﻝلﻑف‬ ‫ﺍاﻝلﺱسﺍاﺥخﻥن‬ ‫ ﺍاﻥنﺕتﺵشﺍاﺭر‬ ‫ ﺍاﻝلﺱسﻝلﺍاﺡح‬ ‫ ﻭوﺍاﻝلﻡمﻱيﻝلﻱيﺵشﻱيﺍاﺕت‬ ‫ ﻭوﺃأﻉعﻭوﺍاﻥن‬ ‫ﺍاﻝلﻕقﺫذﺍاﻑفﻱي‬.. ‫ »ﺍاﻝلﺩدﺍاﺥخﻝلﻱيﺓة«ﻭو‬ ‫ ﺏبﻝلﺍا‬ ‫ ﺥخﻁطﺓة‬ ‫ ﺃأﻭو‬ ‫ ﻉعﻥنﺍاﺹصﺭر‬ ‫ ﻑفﻉعﺍاﻝل‬ http://www.aawsat.com/details.asp?section=45&article=694111&issueno=1233 7#.UUX47Ftvw8g Article sur la propagation des armes en Libye post Kadhafi Les Américains auraient dû laisser Kadhafi tranquille ! Courrier International par Musa Al Gharbi, février 2013 http://www.courrierinternational.com/article/2013/02/22/les-­‐americains-­‐ auraient-­‐du-­‐laisser-­‐kadhafi-­‐tranquille Libye : les négociations secrètes pour la réconciliation nationale AfriqueAsie Juin 2012 http://www.afrique-­‐asie.fr/component/content/article/68-­‐afrique-­‐asie-­‐ confidentiel/3022-­‐libye-­‐negociations-­‐secretes-­‐pour-­‐la-­‐reconciliation-­‐ nationale.html ‫ ﺍاﻝلﺃأﻡمﻥن‬ ‫ ﻭوﺍاﻝلﺍاﻕقﺕتﺹصﺍاﺩد‬ ‫ ﺕتﺡحﺩدﻱيﺍاﻥن‬ ‫ ﺃأﻡمﺍاﻡم‬ ‫ ﻝلﻱيﺏبﻱيﺍا‬ ‫ ﻡمﺍا‬ ‫ ﺏبﻉعﺩد‬ ‫ ﺍاﻝلﻕقﺫذﺍاﻑفﻱي‬ http://www.masress.com/akhbarelyomgate/112350 La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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Article de presse qui étudie la relation entre la stabilité socio-­‐politique, la sécurité et le développement économique. L’insécurité en Libye entrave les investissements étrangers AFP – L’Express Janvier 2013 http://lexpansion.lexpress.fr/economie/l-­‐insecurite-­‐en-­‐libye-­‐entrave-­‐les-­‐ investissements-­‐etrangers_368394.html Rapports : Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité n°37 aout 2012 http://www.operationspaix.net/DATA/RAPPORTCPS/16_fr~v~Rapport_sur_le_C PS_-­‐_No__37.pdf P.7-­‐8-­‐9-­‐10 Ce rapport donne une idée précise de l’escalade des violences en Libye. Moment T Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité n°41 décembre 2012 http://www.operationspaix.net/DATA/RAPPORTCPS/20_fr~v~Rapport_sur_le_C PS_-­‐_No__41.pdf P.3-­‐4-­‐5-­‐6 Ce rapport donne une idée précise de l’escalade des violences en Libye. Redefining the Libyan revolution -­‐ the changing ideology of Muammar al-­‐Qaddafi -­‐ march 2008 http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13629380701742819?journalCo de=fnas20 analyse de l’ante-­‐révolution ‫ ﺍاﻟﻤﺤﺎﻓﻈﺔ‬ ‫ ﻋﻠﻰ‬ ‫ﻭوﺣﺪﺓةﻟﻴﯿﺒﻴﯿﺎ‬: ‫ ﺍاﻟﺘﺤﺪﻳﯾﺎﺕت‬ ‫ ﺍاﻷﻣﻨﻴﯿﺔ‬ ‫ ﻓﻲ‬ ‫ ﺣﻘﺒﺔ‬ ‫ ﻣﺎ‬ ‫ ﺑﻌﺪﺍاﻟﻘﺬﺍاﻓﻲ‬International Crisis Group http://www.crisisgroup.org/~/media/Files/Middle%20East%20North%20Afric a/North%20Africa/115%20Holding%20Libya%20Together%20-­‐ %20Security%20Challenges%20after%20Qadhafi%20ARABIC.pdf Rapport sur la question sécuritaire en Libye. State building challenges in a post revolution Libya, by Mohammed El Katiri. US Army College Strategic studies institute. http://www.StrategicStudiesInstitute.army.mil/ Intervention militaire de l’OTAN, analyse de la stratégie de l’empreinte légère. Note pays Libye : par African Economic Outlook (2012) http://www.africaneconomicoutlook.org/fileadmin/uploads/aeo/PDF/Libye%2 0Note%20de%20pays%20PDF.pdf P.10-­‐11 Rand Corporation report on Libya La Libye post Kadhafi Sophie Alexandra Aiachi


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http://www.rand.org/content/dam/rand/pubs/research_reports/RR100/RR12 9/RAND_RR129.pdf P.1-­‐2 Note économique AfDB Septembre 2011 : Libye : les défis d’après guerre – African Development Bank http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Brochu re%20Français%20Lybie%20ok_North%20Africa%20Quaterly%20Analytical.pd f P.51-­‐52-­‐53-­‐54 P.81-­‐94 Arming Libya: Transfers of Conventional Weapons Past and Present DEREK LUTTERBECK http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13523260903327451?journalCo de=fcsp20 The United States and Libya: the limits of coercive diplomacy Yahia H. Zoubirhttp://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13629387.2011.572623?j ournalCode=fnas20 Bibliographie Amal Obeidi, Political Culture in Libya, Surrey, 2001. Max Weber, Le Savant et le Politique, 1959 Afrique du Nord Moyen Orient, Révolutions civiques, bouleversements politiques, ruptures stratégiques, Frédéric Charillon et Alain Dieckhoff, 2011-­‐2012 Vidéos : BFM Tv 7 jours : La Libye de Kadhafi un an après sa mort http://www.youtube.com/watch?v=vNOTlOzcyqI NATO ‫ﻱيﻱيﻉعﻝلﻥن ﺕتﻁطﻩهﻱيﺭر ﻝلﻱيﺏبﻱيﺍا ﻡمﻥن ﻑفﻝلﻭوﻝل ﺍاﻝلﻕقﺫذﺍاﻑف‬ http://www.dailymotion.com/video/xu1byi_nato-­‐yyyy-­‐yyyyy-­‐yyyyy-­‐yy-­‐yyyy-­‐ yyyyyyy_news#.UUX7gVtvw8g La stratégie de l’empreinte légère, et le rappatriement des troupes étrangères présentes en Libye.

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