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SUR TERRE
from ACTIVMAG Eté 2021
by Sopreda 2
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Gilles Lansard met sentiers et sommets sur papier glacé. Mais pour décrocher d’incroyables clichés, il faut commencer par grimper. Un bon reporter en montagne est donc forcément expert enrandonnées…
PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ PHOTOS : GILLES LANSARD
Gilles Lansard
RANDO Photoboulot
On pourrait presque dire que c’est en montagne qu’il a fait ses premiers pas. Quand on est né ici, c’est souvent comme ça. Mais vers 13-14 ans, Gilles Lansard a eu envie de capturer ces lumières et ces ambiances particulières qu’il découvrait en marchant vers les sommets, un peu comme il aurait rapporté des trophées, mais surtout pour les partager. “Parcourir la montagne, ça permet aussi de déconnecter, de se ressourcer… C’est comme un médicament. D’ailleurs, il y avait un slogan de la Fédération de randonnée dans les années 2000 : « une journée de sentier, 8 jours de santé », c’était très parlant”.
Activmag : Qu’est-ce qui fait une bonne randonnée ?
Gilles Lansard : Avant toute chose, c’est un moment de convivialité, avec des amis ou en famille. C’est aussi un circuit, je trouve des fois un peu bête de revenir par le même chemin. Enfin, c’est un parcours varié, qui n’est pas tout le temps en sous-bois par exemple, qui permet de découvrir différents biotopes. Voilà les trois principaux éléments.
Vous avez publié plusieurs livres sur la rando, qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur les randonnées insolites ? Dans les bouquins, les randonnées se déclinent souvent par thème: vers les cols, vers les lacs, autour d’Annecy ou
d’un massif… Mais aujourd’hui, le randonneur a envie de sortir des sentiers battus, d’aller voir des trucs un peu plus curieux, exceptionnels, comme un nouveau lac qui vient de naître parce qu’un glacier a reculé, ou une formation géologique, une arche, moi j’aime bien les arches… Donc dans ce livre, on n’est pas toujours sur des sentiers bien balisés et encadrés, mais ça permet de découvrir une nature un peu plus sauvage et sauvegardée.
Est-ce qu’on trouve encore des balades dépaysantes, quand on a grandi ici et qu’on a traîné ses baskets sur pas mal de sentiers ?
Ah oui ! Allez vous balader sur les lapiaz, par exemple, que ce soit au Parmelan, au Désert de Platée, ou même vers la Pointe Percée, la Pointe des Carmélites. A chaque fois, ça m’épate de voir ce que la nature peut nous proposer, ça me coupe le souffle cette espèce d’univers de dalles inclinées, toutes torturées par l’usure de l’eau, et là-dedans, il y a un arbre qui pousse au milieu d’une fissure… On est vraiment ailleurs alors que c’est juste à côté. Ajoutez à ça la saison, la lumière… C’est tout le temps différent.
On parlait tout à l’heure de circuits, quels sont ceux que vous affectionnez particulièrement ?
J’aime bien le Tour de la Vallaisonnay, du côté de Champagny-en-Vanoise. C’est un petit tour de 3-4 jours accessible avec des enfants, même assez jeunes, parce qu’il est possible de louer des ânes sur le parcours, et qu’il se fait par petites étapes. On monte à des cols assez hauts en altitude, pas loin de 2800m, il y a des marmottes, des lacs, des sommets enneigés en toile de fond, c’est très varié et c’est vraiment une belle initiation à la montagne sur plusieurs jours.
Vous avez une randonnée « coup de cœur » que vous faites régulièrement ?
Celle que je fais le plus souvent est à côté de chez moi, à la Montagne des Princes, parce que quand j’ai 1h ou 2, je peux vite y monter. J’en connais à peu près tous les chemins. Et en fait, il y en a beaucoup plus que sur les cartes. C’est aussi ça la randonnée en montagne: découvrir des sentes, des chemins de chasseurs, des anciens chemins ou parfois, à côté de chez soi, un bois, un massif, une petite montagne et se rendre compte qu’elle a plein de ressources cette montagne, plein de facettes cachées en dehors des grands chemins balisés qui la parcourent. Dans le Val de Fier, j’ai des chamois pas loin, et on a découvert une espèce de grotte, un abri sous roche. Donc la randonnée, c’est pas forcément symbole de massif du Mont-Blanc ou de grands spots, non, c’est être immergé dans un milieu assez préservé, qui peut être près de chez soi et qui est de toute façon un lieu de décompression et de ressourcement, je le répète, ça vaut tous les médicaments.
+ d’infos : gilles-lansard.com
- Savoie, Haute-Savoie, Randonnées
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