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J’AI LE DROIT D’ABORD
from ACTIVMAG Eté 2021
by Sopreda 2
VIENT DE L'INTÉRIEUR QUAND LE DANGER
Durant le premier confinement, les pouvoirs publics relayés par les médias se sont « souvenus » que le logement familial peut devenir un piège pour bon nombre de femmes et hommes, victimes de violences, situation aggravée par le huis clossanitaire.
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PAR MAÎTRE DELPHINE MONTFORT-BACHELET
Une information massive quant aux solutions d’urgence s’est alors développée avec des résultats plus ou moins significatifs, mais qui aura eu au moins le mérite de mettre en lumière l’ampleur de ces violences et la difficulté pour les victimes d’en sortir. Le confinement strict n’étant plus de mise actuellement, il n’en demeure pas moins que la réduction des échanges sociaux, le chômage partiel, le télétravail, les difficultés économiques accrues depuis un an maintiennent encore trop de femmes notamment, dans des conditions de vie inacceptables.
UN TEMPS POUR PARLER
Il n’est donc pas inutile de rappeler que les numéros d’urgence (3919) largement diffusés lors du premier confinement sont bien évidemment toujours d’actualité. Mais si la peur «qu’il sache » prend parfois le pas sur le besoin de dénoncer, et en tout cas de mettre fin aux violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques, les victimes doivent savoir que leur parole peut être entendue de manière anonyme, ce qui, bien souvent leur permet ce premier contact, qui peut ensuite tout déclencher dans un climat de confiance et de sécurité. Parallèlement aux associations nombreuses et très dynamiques, les avocats soumis au secret professionnel peuvent accompagner en mettant à disposition les outils judiciaires que ce soit en termes de plainte pénale, mais aussi d’organisation de la famille. Ils sont là également pour soutenir les démarches des victimes vis-à-vis des différentes administrations et notamment lorsqu’il s’agit de déposer plainte et que la victime ne sait pas forcément comment s’y prendre ou ne se sent pas ou mal écoutée.
UN TEMPS POUR SE PROTÉGER
Après l’écoute et l’information initiales indispensables, 2 types de procédures, qui peuvent se cumuler le cas échéant, se présentent aux victimes. Ainsi, elles peuvent déposer une plainte pénale et en conséquence, bénéficier de différentes mesures associées à cette plainte, visant à les protéger et notamment via une ordonnance de placement sous contrôle judiciaire rendue immédiatement à la fin de la garde à vue à l’égard du conjoint violent, qui se verra ainsi, en attendant d’être jugé, interdit de l’approcher. Par ailleurs, la victime peut obtenir du Juge aux Affaires Familiales, Juge civil, dans des délais rapides, une ordonnance de protection, visant également à un éloignement du conjoint violent, notamment en lui interdisant de paraître au domicile de la famille, mais aussi à organiser les conséquences cruciales de cette séparation: résidence des enfants, droits de visite ou non du conjoint, pension alimentaire, ce qui permet à la victime de «se poser», de prendre soin d’elle, avant d’envisager des suites éventuelles, comme un divorce par exemple s’il s’agit d’un couple marié. Plus que jamais, celles et ceux qui sont prêts, peuvent donc accéder à ces procédures.