Villages de joie numéro 233

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JUIN 2015/n° 233/ 2 €

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En arménie KAREN ET SONYA Ensemble, au service des enfants

© Katerina Ilievska

ENFANTS PLACÉS

GRANDIR, AVEC QUELLES RACINES ?


Chaque trimestre, un jeune d’un village SOS s’exprime

ENFANTS PL ACÉS

© DR

Je m’appelle Adeline. Je suis arrivée au village de Carros il y a 3 ans. Je prépare un diplôme d’Aide MédicoPsychologique. J’aime beaucoup aider des personnes plus faibles ou accompagner des personnes âgées. Je me souviens très bien de mon arrivée au village d’enfants. J’étais d’abord venue un week-end pour découvrir la maison où j’habiterais. Je venais de passer 7 mois dans un foyer. Je n’y étais pas malheureuse mais c’était différent. Ce qui m’a tout de suite plu au village et dans la maison, c’était l’ambiance familiale. On partageait des tas de moments de vie quotidienne avec les autres enfants. J’ai trouvé que ça ressemblait à une vraie maison à vivre, surtout que j’ai pu choisir ma chambre et que mes deux petits frères, dont j’étais séparée parce qu’ils avaient été placés dans un autre foyer, m’ont rejointe. Je suis très proche de mes frères : ce qu’on a vécu nous a soudés comme les doigts de la main. On dit même qu’on est comme un œuf… C’est pour cela que je n’aime pas quand qui que ce soit s’interpose entre nous. Je sais quelle chance j’ai d’être au village d’enfants parce que je n’oublie pas comment était ma vie avant : pas de repas réguliers, pas d’argent, pas de vêtements, jamais de vacances, … Aujourd’hui, j’ai 18 ans et j’ai quitté la maison où j’ai vécu avec mes frères pour vivre dans un appartement du village. J’apprends à être autonome. Je peux appeler mes frères et ma grande sœur quand je veux pour leur parler. Avec la nouvelle éducatrice qui me suit, cela a été un coup de cœur immédiat : elle m’aide, pour mon budget par exemple ; elle ne me juge pas, elle m’écoute et m’accepte comme je suis. Elle est exceptionnelle. Mon plus beau souvenir au village c’est peut-être ma rencontre avec elle … et il y a eu aussi mes premières vacances !

Adeline

Publication trimestrielle éditée par SOS Villages d’Enfants 6, cité Monthiers - 75 009 Paris Tél. : 01 55 07 25 25

PHOTOS : Le Jas, Phovoir, SOS Villages d’Enfants, Tom Hart, Katerina Ilievska, Zishaan Akbar Latif, Gwenael Piaser.

PRÉSIDENT : Pierre Pascal

ABONNEMENT ANNUEL : 8 euros PRIX AU NUMÉRO : 2 euros

VICE-PRÉSIDENTS : Jean-Pierre Rousselot, Daniel Barroy, Marie-Claude Hamon. DIRECTEUR GÉNÉRAL ET DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: Gilles Paillard RÉDACTEUR EN CHEF : François-Xavier Deler CONCEPTION, RÉDACTION ET MAQUETTE : Le Jas - 01 53 10 24 10 - www.lejas.com

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IMPRESSION : Fabrègue

COMMISSION PARITAIRE : 0117H81095 ISSN : 0243.6949 Dépôt légal à la parution/ Cette revue est accompagnée d’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletins d’abonnement/don). Imprimé

sur papier mat 90 g PEFC VILLAGES DE JOIE/JUIN 2015/N° 233/WWW.SOSVE.ORG

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Dans les rues du village, les cris et les rires fusent parmi les enfants. Tous semblent égaux dans le jeu et la camaraderie et pourtant l'un deux ne partage pas cette insouciance. Quand il regarde sa peau dorée par le soleil, il se demande par quel mystère elle bronze plus vite que celle de ses camarades ? Et puis, pourquoi est-il le seul dans la bande à ne pas porter le même nom que ses parents ? Les autres lui ont fait remarquer plusieurs fois, sans détours. Nous sommes dans la France des années 50, dans un petit village lorrain. On est encore peu accoutumé au brassage des populations et aux recompositions familiales. “Cette question des racines s'est posée pour moi de manière difficile autour de dix ans”, confie Jean-Marie Muller, pupille de l'État et président de la Fédération nationale des Associations d'entraide des personnes accueillies en protection de l'enfance (Adepape). Happé par la question de ses racines, celles héritées d'un père kabyle mais presque méconnu, il s'est débattu avec cette interrogation au point d'en oublier le reste, délaissant l'école pour faire les quatre cents coups, avant de devenir finalement un élève exemplaire. En Auvergne, Monique Ferreira a elle aussi été placée, loin de chez elle, très jeune, en tant que pupille de l’État. “Je me suis très bien adaptée à ma nouvelle vie mais je n'ai pas eu d'explication me permettant de savoir d'où je venais”. Jusqu'au jour où ses racines refont surface à l’occasion d’une remarque des camarades sur son nom. Puis, le manque se fait ressentir “d'un coup, sans prévenir” dans des moments importants, comme celui de sa communion solennelle.

Retrouver d'autres racines Depuis, les pratiques en protection de l'enfance ont évolué pour faire une place - dès que c’est


GRANDIR AVEC QUELLES RACINES ?

© sos Villages d’Enfants

Nés quelque part et élevés ailleurs, par d'autres que leurs parents biologiques : les enfants placés dans le cadre de la protection de l'enfance grandissent avec des racines forcément multiples. Que conservent-ils de leur milieu familial d'origine ? Effacent-ils ces attaches originelles pour les remplacer par d'autres ? Comment grandir avec ces racines entremêlées ? Jeunes et moins jeunes “passés par là” nous racontent.

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Difficile de répondre à cette question car les données disponibles restent peu nombreuses. Pour avoir une photographie exacte de la situation, il faudrait pouvoir recenser tous les enfants ayant fait l'objet d'une mesure de placement sur plusieurs générations. En revanche, on connaît un peu mieux le nombre d'enfants nouvellement concernés. En 2011, l’Observatoire national de l'enfance en danger (Oned), recensait 296 000 jeunes ayant fait l'objet d'une mesure de protection de l'enfance dont 275 000 mineurs. Parmi eux, 48 % ont été placés et ont dû s'adapter à un nouvel environnement en foyers ou dans une famille d'accueil (les autres bénéficiant d’un accompagnement éducatif à domicile).

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© Tom Hart

COMBIEN REPÈRES D'ENFANTS CONCERNÉS ?

possible - à la famille d'origine, dans la construction des enfants placés. Néanmoins, la question du rapport à leurs racines continue de se poser. Naïma est aujourd’hui une maman épanouie dans sa famille et son métier après avoir été, elle aussi, placée durant son enfance. Son parcours l'a conduite du Maroc au centre de la France en passant par la région parisienne. Du Maroc, elle n'a gardé ni la religion de ses parents ni même leur langue, bien qu'elle ait conservé des liens réguliers. En grandissant à distance de son milieu et de sa culture d'origine, Naïma considère que ce placement a été synonyme de liberté, celle de pouvoir faire abstraction de son passé pour choisir sa vie, entreprendre ses études. “Je me suis construite avec ma famille d’accueil car il y avait cette coupure”. Elle reconnaît cependant que l'attachement aux racines est resté présent même en filigrane. “Je rêverais d'avoir un grenier parce que je n'ai pas de photos ni d'objets”, confiet-elle aujourd'hui. Et ce n'est sans doute pas un hasard si à l'université, elle a choisi d'apprendre les langues, forte de se sentir un peu d’ici et un peu d’ailleurs.

à l'âge adulte”. Même si des liens parfois très forts et durables se tissent avec les parents d'accueil, ils n'éclipsent pas ceux qui existaient précédemment. “Il faut soit choisir son univers, soit faire une sorte de synthèse et de métissage entre deux racines. La construction de soi est assez clivée entre les deux”, reconnaît-il. Lui-même en a fait l'expérience, devant se familiariser avec des codes aussi différents que ceux du quartier parisien de Barbès puis une vie à la campagne. Pour avoir toutes les chances de s'épanouir, les enfants placés ont besoin que ce double enracinement soit encouragé par l'institution. Sinon, le risque qu'ils courent est celui d'une “double peine” à brève échéance. Comme l'analyse Léo : “Faire le choix trop rapidement d'une mise à distance de la famille d'origine expose au risque, si le lien avec la famille d’accueil se désagrège, de ne plus pouvoir réactiver le lien d'origine”. D'où l'importance d'un discours des éducateurs qui n'écarte pas les racines familiales, au moins symboliquement en les évoquant et de préférence sous un jour positif. Ces liens préservés sont autant de points d'appui devenus précieux au moment où ces jeunes adultes sont livrés à eux-mêmes à l'âge de 18 ou de 21 ans.

Reconnaître une double appartenance “Il existe une ambivalence par rapport au lien avec la famille d'origine et à sa mise à distance”, observe Léo. Lui-même placé très tôt dans une famille d’accueil, il a participé à une recherche avec d'autres jeunes qui ont connu cette situation. “La question des racines se pose forcément un jour ou l'autre, souligne-t-il, que ce soit pendant le placement de l'enfant, en cas de changement de la relation avec sa famille d'accueil, ou lors de la sortie de la famille

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Partir de la situation de l'enfant Directeur de l'association RETIS en Haute-Savoie, qui prend en charge le placement des enfants sous plusieurs formes, Mohamed L'Houssni met en garde contre la tentation de l'“ethnocentrisme”, consistant à proposer aux enfants un modèle qui serait en rupture avec leurs racines. “Dès lors qu'il y a un écart entre le mode de vie de la famille d'origine et celui de la famille d'accueil, il y a un


© Phovoir

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MATHIEU RAVOUS Psychologue clinicien, ayant exercé 15 ans auprès de l’Aide sociale à l’enfance

conflit de loyauté pour l'enfant, met-il en garde. S'il se conforme au modèle de sa nouvelle famille, l'enfant dénigre ses parents. À l'inverse, il risque de se sentir comme un étranger dans son milieu d'accueil parce qu'il n'a pas la même manière de se tenir ou de parler”. Comme un migrant fraîchement débarqué, l'enfant qui est placé doit pouvoir prendre racine dans son nouveau monde et conserver ce qu'il souhaite de celui d'où il vient. “Il peut y avoir des objets, de la musique ou des visites de lieux qui évoquent ses racines, poursuit-il. Comme dans les cas d'adoption, il ne faut pas que la famille d'accueil redoute cet attachement de l'enfant à sa famille biologique. Elle doit au contraire l'aider à se construire une histoire acceptable par lui”. Consciente de cet enjeu SOS Villages d’Enfants apporte beaucoup de soin à ce que les fratries qui lui sont confiées soient élevées dans le respect de leur culture d’origine et de leur religion. Quand c’est possible, les équipes des villages d’enfants SOS organisent des entretiens de co-parentalité avec les parents des enfants confiés pour évoquer avec eux des choix qui concernent l’enfant, dont certains pourraient heurter leur culture d’origine. De même, lorsqu’une mère SOS s’occupe de fratries de cultures différentes, elle sera particulièrement vigilante sur l’apprentissage du respect et de la tolérance mutuels. Enfin, les maux identitaires dont peuvent souffrir les enfants placés se soignent aussi par la transmission. C’est pourquoi, chez SOS Villages d’Enfants comme chez RETIS, on leur apprend à donner, à transmettre à d'autres. Une manière de retisser des racines avant et après soi. ■

PUPILLE DE L’ÉTAT : de nouvelles racines très tôt Selon l'Oned, 2 363 enfants bénéficiaient du statut de pupille de l’État en 2013. Cette reconnaissance intervient majoritairement en raison de l'absence de filiation ou suite à une déclaration judiciaire d'abandon. Un quart d'entre eux est reconnu pupille avant l'âge d'un an, et bénéficie donc d’une orientation précoce pour un nouveau départ. Pour les autres, l’âge est variable, et le délai peut sembler long lorsque l’enfant est placé durablement avec une quasi-absence de liens avec ses parents biologiques mais suffisante pour empêcher la déclaration d’abandon permettant l’adoption.

INTERVIEW

Pourquoi nos racines familiales sont-elles si importantes ? Parce qu'on ne se construit qu'au travers de liens. Les premiers liens d'un enfant avec ses parents lui permettent de se sentir exister et bien sûr de satisfaire ses besoins primaires. Les deux ou trois premières années, ce lien s'avère indispensable pour permettre à l'enfant de se structurer psychiquement. Durant cette période, la capacité des parents à s'accorder avec leur enfant, à créer un sentiment de partage, une “mutualité”, est cruciale. S'ils ne sont pas en mesure d'assurer une parentalité suffisante, ce lien peut être étayé par d'autres adultes. Quand l'enfant se pose-t-il la question de ses racines et de sa filiation ? Plus tard, vers l'âge de quatre ou cinq ans, quand il commence à se structurer par rapport à un réseau d'appartenances. Pour les enfants placés, c'est un moment délicat car ils doivent se construire à distance d'un partage au quotidien avec leurs parents biologiques. C'est pourquoi il est important qu'ils puissent garder un lien avec leurs racines lorsqu'ils grandissent au contact d'autres adultes qui devront les aider à s'humaniser pour grandir. Est-on prisonnier de ses racines ? On ne peut pas renoncer à ses racines mais l'enfant ne doit pas en être dépendant car elles peuvent, étant donné les troubles de la parentalité, présenter un aspect aliénant. Il faut que l'enfant comprenne pourquoi il a été placé afin de pouvoir faire la différence entre la partie saine et la partie malade de ses parents. Tout le travail consiste à lui permettre de reconnaître leur valeur et leurs limites pour ne pas rester dans une idéalisation du parent absent. De ce point de vue, la séparation ne répare rien mais elle créé les conditions du soin. C'est un travail collectif de l’accueillante au quotidien, de l'éducateur, du psychologue et des autres intervenants, que d'apprendre à l'enfant à gérer cette distance avec ses parents tout en conservant un sentiment d'appartenance. C'est toujours un processus qui demande du temps. WWW.SOSVE.ORG/JUIN 2015/N° 233/VILLAGES DE JOIE

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UNE NOUVELLE PLACE POUR LA FIGURE MASCULINE

© Gwenael Piaser

DANS LES VILLAGES D’ENFANTS SOS

ine de rien, c’est une étape importante qui vient d’être franchie dans la politique de recrutement de l’association SOS Villages d’Enfants. En effet, pour la première fois en France deux aides familiaux - donc de sexe masculin - ont été recrutés dans des villages d’enfants SOS. L’un à Marseille en décembre dernier, l’autre à Jarville, en janvier. Pour l’association, dont l’un des principes fondateurs est la mère SOS, l’arrivée de ces aides familiaux masculins dans le quotidien des enfants marque une évolution significative de la place de la figure masculine dans ses villages.

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Est-ce à dire que la figure masculine était jusquelà absente ? Bien évidemment non. À l’origine certes, les villages d’enfants sont nés de l’idée de venir en aide aux enfants en détresse du fait de la guerre en s’appuyant sur les veuves de guerre. Autrement dit : de réunir des femmes seules et des enfants ayant besoin d’une mère. Cela se traduira dans les premiers villages par une empreinte féminine forte, au demeurant assez conforme au schéma familial traditionnel de l’époque : la mère au foyer en charge de l’éducation des enfants ; le père investi à l’extérieur dans son activité professionnelle. Pour autant, dès l’origine la figure masculine était déjà bien présente à travers, fautil le rappeler, les deux fondateurs de l’association :

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en Autriche, Hermann Gmeiner ; en France, Gilbert Cotteau, surnommé “Tonton Gilbert” par les enfants. Avec la multiplication des villages d’enfants SOS, des directeurs ont pris le relais pour garantir la qualité de la prise en charge des enfants confiés à l’association. Puis, peu à peu, les équipes se sont étoffées avec l’arrivée des chefs de service, des éducateurs, des psychologues, mais aussi des personnels administratifs ou d’entretien qui, tous, jouent un rôle important pour les enfants. Les mères SOS ne sont alors plus seules et les enfants ont d’autres repères. Comme l’explique Françoise Peille, psychologue clinicienne, “vivre auprès d’une mère SOS ne les condamne pas à grandir sans modèle masculin : les enfants puisent chez tous les adultes qui s’occupent d’eux au quotidien”. Une constellation de références Un écho concret à la théorie du célèbre éthologue Boris Cyrulnik sur la “Constellation de références”, selon laquelle, lorque l’un des parents (ou les deux) vient à disparaître ou à s’éloigner, l’enfant peut continuer à se développer en s’appuyant sur d’autres figures de “référence” ou “tuteurs d’attachement” qui sauront prendre le relais. Dans le cas de l’absence du père, il peut tout aussi bien s’agir d’un autre parent masculin, d’un professeur ou d’un éducateur, de toute personne auprès de qui l’enfant trouvera ce sentiment de sécurité.


Le recrutement récent des aides familiaux masculins vient conforter cette évolution vers une présence plus fréquente d’hommes dans l’univers quotidien des enfants confiés à SOS Villages d’Enfants. Outre les atouts qu’elle comporte pour reconstruire les repères de ces enfants, cette évolution correspond aussi tout simplement à celle de la société et de la famille contemporaine (divorces, familles monoparentales, recomposées, femmes actives, pères plus impliqués…). Elle s’inscrit aussi dans un contexte, où il est plus difficile de recruter des mères SOS et où, par ailleurs, la grande majorité des enfants confiés ne sont plus des orphelins, mais des enfants disposant souvent encore de figures parentales dans leur environnement. Autant de facteurs qui autorisent une diversification des profils des adultes qui vont aider les enfants à grandir. ■

QUAND LES PROFESSIONNELS DE L’ENFANCE EN DANGER SE REMETTENT EN CAUSE es derniers temps les professionnels en charge de la protection de l’enfance n’ont pas été épargnés par les médias. Plusieurs reportages télévisés, notamment, ont gravement mis en cause la qualité des pratiques de foyers accueillant des enfants placés. Un traitement médiatique qui fait suite le plus souvent à des affaires effectivement dramatiques, mais qui, en privilégiant systématiquement “l’émotionnel” et un regard exclusivement “à charge” sur les professionnels, laisse planer dans l’opinion publique de sérieux doutes sur notre système de protection de l’enfance. Pourtant, même si des dysfonctionnements, voire des dérapages, existent bel et bien, c’est oublier que la très grande majorité des professionnels qui s’occupent des enfants en danger ou maltraités, sont soucieux d’accomplir au mieux leur mission et que notre système est envié dans de nombreux pays.

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Bien conscients de la nécessité de mieux faire connaître leurs pratiques mais aussi de continuer à les améliorer, ces professionnels, dans leur diversité – juges des enfants, éducateurs, professionnels de l’aide sociale à l’enfance, assistantes sociales…– se sont donné rendez-vous à Rennes les 15 et 16 juin à l’occasion des 8e Assises nationales de la protection de l’enfance. Objectif : interroger ensemble, et sans faux fuyants, leurs pratiques, leurs modes de collaboration, leur capacité à prendre des risques dans l’intérêt de l’enfant. Des personnes ayant été accompagnées par ces professionnels, notamment des anciens enfants placés, viendront aussi directement les interpeller en témoignant des forces et faiblesses de leurs parcours. La manifestation portée par le Journal de l’Action Sociale est organisée en étroite collaboration avec les principales institutions en charge de ces questions dans notre pays (ministères de la Justice et des Affaires sociales), ainsi qu’avec les plus importantes associations dont SOS Villages d’Enfants. Celle-ci est particulièrement impliquée dans l’élaboration du programme mais aussi dans l’animation des débats puisque certains responsables de l’association seront présents à la tribune pour expliquer l’originalité et les atouts des placements en villages d’enfants SOS.

En savoir plus, programme détaillé de la manifestation sur : www.lejas.com

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© Le JAS

Une autre étape sera franchie, en 1974, lorsqu’une mère SOS en poste décide de se marier. Cette situation nouvelle, qui n’a cependant rien d’incongru, initie alors, au sein de l’association, une réflexion sur un nouveau modèle d’accueil : celui des mères SOS en couple. Quels sont les atouts, quels sont les risques de ce modèle ? SOS Villages d’Enfants en mesure rapidement les aspects positifs : pour les enfants confiés, le renforcement d’un mode de vie de type familial, la revalorisation du modèle de la vie de couple, la modification de la représentation de la figure masculine qui a pu être violente ou abusive ; pour les mères SOS, un soutien permanent, une possibilité d’échange immédiat ; un facteur d’épanouissement sur le plan plus personnel. En miroir, le modèle comporte des risques plus difficiles à anticiper. Il requiert une bonne stabilité du couple, pour éviter que les enfants ne revivent une séparation qui pourrait être traumatisante. Il requiert aussi une grande vigilance des acteurs qui entourent les enfants quand leurs traumatismes sont liés à des hommes. D’où la nécessité pour le mari, s’il intègre le village SOS, de bien cerner la complexité de sa place auprès des enfants et dans le village SOS. Ce qui pose aussi la question de son statut aujourd’hui clarifié avec la mise en place d’un contrat et d’une charte qui lui sont spécifiquement destinés. Par ailleurs, un couple a besoin d’intimité, ce qui n’est pas toujours facile à combiner avec les spécificités de ce mode d’accueil. Il faudra attendre 1988 pour voir un mari intégrer un village d’enfants SOS en France. Aujourd’hui on compte, à l’international, 89 couples SOS et 12 pères SOS.


EN BREF… DE MOINS EN MOINS D’ENFANTS ADOPTABLES

Infos : www.ined.fr

PROJET POUR L’ENFANT : UN OUTIL À CONSTRUIRE Le Projet Pour l’Enfant (PPE) est depuis 2007 un document obligatoire devant être rédigé par les autorités dépar-

tementales dès lors qu’un enfant bénéficie d’une mesure éducative ou de placement. Cet outil doit permettre une meilleure lisibilité des actions mises en œuvre dans l’intérêt de l’enfant, et favoriser l’articulation entre les différents professionnels qui s’en occupent. Pourtant, selon une enquête du Défenseur des droits, 32% des Départements n’élaborent toujours pas de PPE et les autres ne le feraient que partiellement, en raison du poids des autres tâches administratives.

Le Défenseur des droits préconise donc de supprimer de nombreux autres écrits administratifs au profit du PPE : “Outil primordial pour l’amélioration des réponses et le dialogue avec l’enfant et sa famille”. www.defenseurdesdroits.fr

JOURNÉE DES FAMILLES : LA MOBILISATION CONTINUE Le 15 mai dernier était célébrée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, comme chaque année depuis 1993, la “Journée internationale des familles”. Objectif :

promouvoir l’égalité des sexes et les droits des enfants au sein des familles. L’édition 2015 s’est particulièrement attachée à mettre en lumière l’importance de la prévention de la violence familiale, qui reste un fléau dans la plupart des pays quel que soit leur niveau de développement. L’occasion de rappeler que quiconque serait victime ou témoin de telles violences peut appeler pour en parler le numéro de téléphone vert : 119. www.allo119.gouv.fr

© Zishaan Akbar Latif

Selon une récente étude de l’Ined, dans les dix pays qui adoptent le plus de mineurs à l’international (dont la France), le nombre annuel de mineurs adoptés à l’étranger a chuté de près de 64% depuis 2004 : il est passé de 42 194 à 15 188 en 2013. Il faut savoir qu’en France, en raison d’un dispositif légal complexe, les enfants placés dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance sont peu

susceptibles d’être adoptés, même quand les liens avec leurs parents sont quasiinexistants. C’est pourquoi, des associations comme SOS Villages d’Enfants œuvrent pour accueillir des enfants en leur offrant des repères sur le long terme.

FAITES VOS DONS SUR www.sosve.org 8

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MOBILISATION MASSIVE POUR

LES ENFANTS VICTIMES D’EBOLA e précédent numéro de Villages de joie le rappelait dans son dossier consacré au drame d’Ebola : si la propagation du virus est désormais maîtrisée, les conséquences de la pandémie qui a touché l’Afrique de l’Ouest ces derniers mois sont dramatiques, en particulier pour les enfants. Pour mémoire plus de 25 000 personnes infectées ont été répertoriées à ce jour en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, et parmi elles 10 000 ont perdu la vie. Et ce sont ainsi près de 4 000 enfants qui ont perdu un de leurs parents ou les deux. Or au traumatisme affectif s’ajoute désormais, pour nombre d’entre eux, un phénomène de rejet de la part des autres membres de la famille par peur de la maladie. Le risque est donc grand de voir augmenter sensiblement le nombre d’enfants livrés à eux-mêmes, particulièrement vulnérables sur le plan affectif, éducatif, sanitaire et psychosocial, et de surcroît exposés à des risques d’exploitation ou d’abus divers. C’est pour venir en aide à ces enfants isolés ou en risque de l’être qu’en octobre dernier SOS Villages d’Enfants International a lancé un programme d’urgence, auquel SOS Villages d’Enfants France contribue, grâce à vos dons, à hauteur de 100 000 euros. Objectifs du programme : soutenir le travail de repérage, d’identification et de suivi des enfants isolés ; apporter un soutien concret sur le plan financier, alimentaire et social aux enfants mis à l’abri ou restés au sein de familles qui ont été infectées ; contribuer à la continuité éducative malgré les fermetures d’écoles en soutenant divers programmes (radiophoniques notamment) ainsi que les efforts des enseignants et travailleurs sociaux locaux ; engager les survivants d’Ebola dans une mobilisation sociale permettant de lutter contre les phénomènes de stigmatisation des enfants des victimes de ce fléau. Ce programme doit aussi permettre aux villages d’enfants SOS de continuer à accueillir tous les enfants qui en ont besoin.

UN BEL ANNIVERSAIRE

POUR LE VILLAGE DE CARROS

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Le samedi 11 avril, le village d’enfants SOS de Carros fêtait son 30e anniversaire. Durant ces trente ans, l’accompagnement des enfants à Carros n’aurait pas pu être ce qu’il a été sans le soutien des donateurs pour financer de nombreux programmes - notamment éducatifs tel que Pygmalion - qui contribuent tout autant au bonheur des enfants. En chiffres, 30 ans, cela représente plus de 170 enfants accueillis et accompagnés sur le long terme, âgés de 0 à 18 ans, et répartis dans 10 maisons et appartements. ■

© SOS Villages d’Enfants

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PIERRE PASCAL

© Phovoir

Président de SOS Villages d’Enfants

“Donner à mon tour ce que j’ai reçu”

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uelles racines pour les enfants placés ? Le sujet me touche particulièrement. J’ai moi-même grandi sans connaître mes parents. Enfant "trouvé" à la naissance, j'ai eu la chance d’être accueilli et accompagné par des femmes et des hommes de cœur tout au long de mon parcours. À commencer par la femme qui m'a élevé. Elle n’avait rien et n’était jamais allée à l’école mais elle m’a tout donné. Et mon maître d’école aussi. Ayant connu au cours de mes jeunes années un environnement très démuni, j'ai eu à cœur de me tourner vers les autres dans le souvenir de ce que j'avais été afin de donner à mon tour ce que j'avais reçu. Car j'ai beaucoup reçu. Le destin a voulu que mon histoire d’enfance rencontre, très longtemps après, la démarche de SOS Villages d’Enfants, initiée par Gilbert Cotteau. C'est ainsi que je suis devenu président de SOS Villages d'Enfants en 1993. J’ai eu souci de montrer aux jeunes que nous accueillons dans nos villages qu’il est toujours possible de dépasser la détresse ou le malheur. Quand on a été aimé et aidé, on a des chances de gagner. L’important étant de devenir un homme ou une femme responsable. Je tiens à exprimer, dans ce numéro du Village de Joie, ma gratitude envers les donateurs de l’association. Ils constituent cette grande famille nécessaire au bonheur des enfants que nous accueillons. De tout cœur, mille mercis…

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EN ARMÉNIE

KAREN ET SONYA

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Sur les rives du fleuve Aghstev, à environ 140 kilomètres de Erevan, se trouve Idjevan, la capitale de la province du Tavush en Arménie. Réputée pour ses vignobles et ses fabriques de tapis, la région n’est pas épargnée par la pauvreté et, dans son sillage, l’augmentation croissante des enfants sans soutien parental. Sans compter les stigmates du tremblement de terre dévastateur qu’a connu l’Arménie en 1988 et qui a marqué le début de la mise en place par SOS Villages d’Enfants de nombreuses initiatives. Parmi elles, l’ouverture en 2008 d’un village d’enfants SOS à Idjevan. C’est là que, dès sa création, travaille Karen, 41 ans. Il est d’abord le chauffeur du village SOS, et c’est en les conduisant ici ou là que les premiers liens se tissent avec les enfants. Il vit tout près, avec sa femme Sonya qui vient souvent au village partager des moments avec les enfants. Elle aussi, progressivement, s’attache à eux. Rapidement, les conversations au sein du couple tournent autour de ces enfants qu’ils croisent quotidiennement. Et c’est ainsi que germe l’idée de s’investir pour devenir père et mère SOS.

Un nouveau modèle

© SOS Villages d’Enfants

“Le modèle d’une famille SOS avec un couple marié est nouveau, souligne Karen. À SOS Villages d’Enfants Arménie, il y a surtout des mères et des tantes SOS (aides familiales). Le nombre de pères SOS reste faible”. Karen et Sonya partagent tout d’abord cette nouvelle avec leur famille et leurs amis, qui se réjouissent. Karen se souvient : “Quand j’étais chauffeur

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© SOS Villages d’Enfants

ENSEMBLE, AU SERVICE DES ENFANTS

et que je parlais en voiture avec les enfants du village SOS, mes amis me disaient toujours : C’est comme si tu amenais les enfants en cours comme le font les autres pères”. Il y a un an environ, le couple emménageait dans le village SOS et le jour de l’arrivée des enfants reste à jamais gravé dans la mémoire du père : “Ma femme préparait la maison et je venais de récupérer nos enfants au centre dans lequel ils vivaient. Je suis rentré avec nos sept enfants. Ils ont rencontré leur mère SOS, Sonya, et nous nous sommes serrés dans les bras. La fille la plus âgée, Shogher, a dit à ses frères et sœurs : Ce n’est pas cool ? Maintenant nous avons aussi un père pour vivre avec nous !”. Depuis, Karen est devenu un exemple pour les enfants, en particulier pour les garçons : “Ils veulent me ressembler en tout. Parfois, quand je me tiens juste avec les mains sur les hanches, je vois Khachik et Armen se tenir de la même façon que moi. Ils répètent mes mouvements, essayent de ressembler à leur père SOS autant que possible”. Il se souvient d’un autre moment qui l’a marqué. Alors qu’il réparait sa voiture dans le garage, Khachik l’a aperçu d’une fenêtre de la maison.


INFO PARTENAIRES AMÉLIORER LE QUOTIDIEN DES ENFANTS

© SOS Villages d’Enfants

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Cette année encore et depuis 2007, NEOPOST renouvelle son engagement aux côtés de SOS Villages d’Enfants pour améliorer le quotidien des enfants. Grâce aux placements de machines à affranchir, NEOPOST apporte son soutien à la rénovation du village d’enfants SOS de Busigny. http://www.neopost.fr

DES DESSINS SOLIDAIRES POUR SOS VILLAGES D’ENFANTS

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“Il a pris sa voiture miniature, est entré dans le garage et a commencé à réparer les roues de son jouet avec mes outils”. Mais ces belles tranches de vie n’occultent pas les difficultés auxquelles il a dû faire face dans l’éducation des enfants.

Des blessures cicatrisées

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Auchan et Bic ont aussi souhaité soutenir La Journée Mondiale du Coloriage et SOS Villages d’Enfants lors de cette journée en organisant une opération de produit-partage sur la gamme “Box coloriage” de Bic dans tous les magasins Auchan de France. A chaque produit acheté, 50% du prix a été reversé à SOS Village d’Enfants.

RENOUVELLEMENT DU PARTENARIAT

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“Le premier et peut-être le plus dur défi en tant que père SOS, c’est quand j’ai découvert que deux de nos filles avaient pris l’habitude de voler, raconte-t-il. Alors, un soir, j’ai réuni tous les enfants pour avoir une longue discussion avec eux. Je leur ai parlé des mauvaises actions, comme mentir et voler. Ensemble, nous avons regardé un dessin animé où la maison du chat, qui avait toujours menti et volé, est en train de brûler. Il demande de l’aide à tout le monde mais personne ne veut le croire et la maison est réduite en cendres”. Mais le lendemain matin, le professeur d’Hasmik et Lilit l’appelle pour lui annoncer qu’elles ont à la fois volé de l’argent et menti. Il évoque son ressenti cuisant : “Je ne pourrais pas mettre de mots sur mes sentiments, j’étais désespéré et je me sentais impuissant. Plus tard, avec l’aide de psychologues, elles ont admis ce qu’elles avaient fait et se sont excusées. Les filles ont promis de ne jamais faire en sorte que leur père et leur mère SOS se sentent honteux à cause de leurs actes”. Karen prend son rôle très à cœur : “C’est une récompense de voir qu’en tant que père SOS, tu les aides à se sentir en sécurité et à avoir confiance. Dans les familles traditionnelles arméniennes, le rôle du père est très important et il est toujours une épaule solide sur laquelle s’appuyer pour sa femme et ses enfants”. ■

Depuis 8 ans, STAEDTLER initie la journée mondiale du coloriage en soutien à SOSVillages d’Enfants le 6 Mai. Les enfants du monde entier sont invités à créer et à offrir des dessins et coloriages à leur entourage qui, en signe de solidarité, peut effectuer un don au profit de SOS Villages d’Enfants. Le thème de cette année est “RÊVES EN COULEURS”. L’opération prendra fin le 4 Juillet 2015.

Engagé aux côtés de SOS Villages d’Enfants depuis 2010, BPD Marignan, promoteur immobilier, renouvelle son soutien en faveur des programmes en France et dans le Monde mis en place par l’association. Depuis quatre ans, au moment de Noël, BPD Marignan offre un sapin à chaque village d’enfants SOS de France. http://www.marignan-immobilier.com/

WWW.SOSVE.ORG/JUIN 2015/N° 233/VILLAGES DE JOIE

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“Admirant votre mission et prenant de l’âge, j’aimerais anticiper ma succession en faisant bénéficier votre association d’une assurance-vie”

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Voici le début du courrier que Geneviève, une donatrice de 77 ans, a adressé à notre association. Avec son accord, nous partageons ci-dessous son témoignage.

« J’

avais deux assurances-vie. L’une a été partagée entre mes six petits-enfants. Donc ils ont largement ce qu’il leur faut pour démarrer dans la vie. Mes filles sont bien dotées également. L’autre avait été souscrite pour moi, au décès de notre père dans les années 80, par mon frère aîné (ndlr : aujourd’hui disparu). Je n’y ai jamais touché, et donc ça a fait des petits. Je considère que ce patrimoine ne m’appartient pas : j’ai donc choisi de faire bénéficier SOS Villages d’Enfants de cette assurance-vie. Comment ai-je connu SOS Villages d’Enfants ? J’ai dû recevoir des demandes de don, puis la revue. J’aurais aimé me dévouer auprès d’enfants qui n’ont pas eu de chance, leur donner de la joie et un peu d’équilibre : j’aurais rêvé d’être mère SOS... Je voudrais que des jeunes qui n’ont pas eu de chance au départ puissent avoir une enfance heureuse, plus que moi, lorsque j’ai été enfant. Je voudrais qu’ils s’épanouissent davantage que nous. Je n’ai pas connu la guerre car j’étais trop petite mais mes parents avaient gardé une idée de l’éducation très stricte. Dans notre enfance, on nous disait heureux parce qu’on avait matériellement ce qu’il fallait - rien de plus - mais nous n’étions pas heureux. C’était : Obéis et tais-toi. Cette jeunesse nous a beaucoup marqués. C’était une autre époque : on voulait que les jeunes soient responsables plus tard. J’ai connu Mai 68 et, avec Françoise Dolto dans les années 70, ça a été un revirement.

Aujourd’hui on cherche d’abord à faire plaisir aux enfants. Ce n’est plus du tout pareil. C’est un peu l’enfant roi. On est passé d’un extrême à l’autre. Je pense qu’il faut un équilibre. C’est pour cela que je choisis SOS Villages d’Enfants : je connais la qualité du travail réalisé de longue date par l’association et je fais confiance aux équipes de SOS Villages d’Enfants qui donnent à la fois de l’affection et un encadrement aux enfants et jeunes qu’elles accompagnent, ici et dans le monde. Je voudrais que les enfants “Je voudrais que connaissent l’amour, l’affecles enfants tion, l’attention et la tendresse. Je sais qu’avec l’association connaissent SOS Villages d’Enfants ils l’amour, l’affection, trouveront un point d’appui pour se reconstruire. Je voul’attention et la drais que les frères et sœurs tendresse”. se retrouvent entre eux : c’est important. Moi, j’ai trois frères et trois sœurs, mais je n’ai aucune relation avec eux, sauf avec une jeune sœur, ma filleule. Je trouve ça très dommage. Je voudrais aussi que les jeunes puissent être valorisés car chacun a ses capacités. Je dédie le montant de mon assurance-vie à l’ensemble des missions de SOS Villages d’Enfants et laisse à l’association le choix de l’affectation, pour répondre au mieux aux besoins des enfants.

»

✂ à retourner dûment rempli, sous enveloppe affranchie à : SOS Villages d’Enfants DEMANDE D’INFORMATION Coupon Service Legs, assurances-vie et donations - 6, cité Monthiers - 75 009 Paris FXE3LG

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