Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
CADEV Info N°12 - Février 2014
La valorisation
des métiers négligés
11 eme promotion du centre de Formation Gidan Gwaninta, baptisée « Promotion Fonds social de développement (FSD / Ambassade de France)
Réinsertion des enfants par l’apprentissage ici de la mécanique moto
EDITORIAL
CADEV-Info version életronique
Etre plus proche de vous
YORO RAYMOND Younoussi Secrétaire Exécutif National de la CADEV-Niger
Chers lecteurs,
J
e suis heureux de vous présenter aujourd’hui le journal d’information de la CADEV Niger
en version électronique. Cette version internet est une nouvelle étape dans la feuille de route que représente le plan stratégique de la CADEV Niger. Le CADEV Info en version électronique un nouveau pas dans la direction d’une amélioration de la communication de la structure Caritas Niger.
"
CADEV Info » version electronique, est avant tout un moyen de rendre la communication de la CADEV Niger plus efficace, plus rapide, plus accessible. A la caritas niger, nous sommes convaincu que la communication est un élément fondamental. Nous voulons faciliter
La valorisation
En rappel ; le centre forme les apprenantes sur une période de 11 mois ; dont 8 mois de formation théorique ; et 3 mois de stage pré-professionnel
des métiers négligés
L’espace de Formation professionnelle Gidan Gwaninta a fété ce vendredi 31 janvier 2014 la onzième promotion. L’espace de formation Gidan Gwaninta est l’un des 10 centres coordonnés par le programme de Promotion Féminine/Activités Génératrices de Revenus de la Caritas développement Niger (CADEV-Niger). Ce centre qui a officiellement ouvert ses portes le 12 juin 2004 a été crée dans le souci de mieux répondre aux besoins des filles et femmes et celui de leur
Page 2
environnement. L’objectif premier étant la valorisation des métiers tels que bonne d’enfant, employée de maison et restauration et agents de vente. Des métiers négligés car majoritairement pratiqués par des Non- Nigériennes. Le deuxième objectif est l’insertion socioéconomique des filles et femmes après la formation. Soulignons que déjà
130 apprenantes sont sur le marché de l’emploi avec un revenu mensuel variant entre 20 000 et 92 000Fcfa.
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
l'accès aux informations des nos actions, de nos réalisations en offrant des informations plus rapides, plus réactifs, plus à l'écoute - bref, plus efficaces. Informer les citoyens, les partenaires, les bénéficiaires, c'est aussi leur permettre d'accéder gratuitement, en ligne, au site de la CADEV Niger.
N°12
Cette onzième promotion du centre est baptisée « Promotion Fonds social de développement (FSD / Ambassade de France). GALADIMA Souleymane
Projet de Réinsertion des Enfants en difficultés des Villes de Maradi et d’Agadez (PREDAM)
REPÈRE
Réinsertion des Enfants en Difficultés dans la ville de Maradi. Le PREDAM, Projet de Réinsertion des Enfants en difficultés des Villes de Maradi et d’Agadez est entré dans sa phase ultime. Financé par le Ministère Allemand de la Coopération Internationale et la Caritas Allemagne (DCV), le PREDAM travaille principalement avec trois groupes cibles composés d'enfants en rupture familiale, de filles vendeuses ambulantes et d'enfants issus de familles démunies. S’agissant des enfants de rue, les contacts sont établis régulièrement avec les enfants et les cheminements aboutissent à une réconciliation familiale. Sur les 17 enfants de la « rue » ayant maintenu un contact permanent avec le projet, 9 ont été réinsérés dans leurs familles et placés en apprentissage en couture, mécanique auto et moto. 5 autres ont accepté reprendre les études. Concernant les filles vendeuses, il s’agit de les aider à apprendre un métier d’avenir ou à retourner à l’école. Pour cette année académique 2013 – 2014, 22 filles ont accepté le retour à l’école classique allant du primaire au collège et 28 sont placées dans des ateliers et centre de couture. La pauvreté étant un des facteurs qui poussent les parents à faire mendier leurs enfants ou à les retirer de l’école, le PREDAM II de concert avec l’enfant et sa famille entreprend des démarches de placement en atelier. Pour cette catégorie, 40 enfants et jeunes répartis dans 24 ateliers suivent actuellement des formations qualifiantes. Toujours dans cette catégorie d’enfants issus
de familles très pauvres, 55 enfants et jeunes sont scolarisés dans la ville de Maradi dont 18 au niveau du collège. Pour permettre le plein épanouissement de ces cibles plusieurs autres activités connexes aux formations sont organisées par le projet notamment des séances de communication pour un changement de comportement. Pour lutter contre l’analphabétisme, les enfants suivent des cours d’alphabétisation en langue haoussa. Ceux qui sont malades, reçoivent les soins. Toutes ses actions du PREDAM visent à créer un cadre familial et social favorable au retour des enfants en rupture familiale dans leur milieu d’origine, d’accompagner les filles vendeuses à abandonner cette activité pour se consacrer à un apprentissage ou à repartir à l’école. Le PREDAM II mène son action de concert avec les directions régionales des services déconcentrées de l’Etat en fonction des activités. La municipalité de Maradi dont le 2ème Vice Maire est d’ailleurs membre du comité de pilotage est aussi au parfum des résultats du projet. Comme le disait Victor Hugo, Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. Chaque étape de gagner par le PREDAM est un grand pas pour l’avenir des enfants du Niger. Pour CADEV Niger, chaque enfant compte, chaque enfant a de l'importance, chaque enfant a donc le droit à l'éducation. Serge Xavier OGA
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12 Page 3
REPÈRE
CADEV-Info version életronique
A Tahoua, CADEV Niger au secours des personnes en situation de handicap
Agir sur la conscience sociale Après la phase pilote, la Caritas Allemagne a accepté le financement d’une nouvelle phase d’un an du Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des personnes en situation de handicap dans les communes de Tahoua et de Kalfou. Cette initiative de la Caritas diocésaine de Maradi vise à contribuer à la lutte contre la pauvreté des personnes handicapées en leur donnant les moyens (connaissances, éducation, santé, formation humaine, formation professionnelle) d’abandonner la pratique de la mendicité et de jouer pleinement leurs rôles en tant que membre de la société. Le projet a démarré au 1er janvier et les activités sur le terrain se mettent progressivement en marche. D’une valeur de 40 663 350 FCFA, ce financement de la présente phase, permet d’appuyer les personnes en situation de handicap, les enfants, les jeunes et les adultes afin de les rendre autonomes dans plusieurs domaines. En effet, 33 jeunes inscrits en apprentissage d’un métier (soudure, tissage de chaises, couture, menuiserie) vont pouvoir perfectionner leur formation ; 15 nouveaux apprenants seront formés dans des métiers de leurs choix. 48 trousseaux seront offerts aux jeunes handicapés placés dans les ateliers d’apprentissage. Le projet prévoit aussi le financement de 10 micros projets collectifs dans le but de la pratique d’activités génératrices de revenus. Des tricycles, des béquilles, des verres correcteurs et des cannes blanches seront respectivement octroyés aux handicapés locomoteurs, aux malvoyants pour renforcer leur mobilité. Un centre d’alphabétisation sera aussi ouvert pour leur permettre d’apprendre à lire, écrie et calculer dans leur langue maternelle. En aidant les personnes ciblées à sortir du cycle qui voudraient dans notre pays que l’activité de la personne en situation de handicap soit d’abord la mendicité, CADEV Niger veut comme elle le fait depuis très longtemps agir Page 4
sur la conscience sociale en accompagnant les personnes en situation de handicap dans leur autopromotion et en luttant contre stigmatisation dont ils sont régulièrement victimes. Il faut rappeler que selon une vieille enquête de 1988, 1,3% de la population présente un handicap. Serge Xavier OGA
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12
CADEV-Info version életronique
REPÈRE
PRECA – Projet de renforcement des capacités de résilience aux crises alimentaires au Niger intervient dans les départements de Dakoro et Keita
L’autonomie par le maraîchage
CADEV Maradi et la Caritas International Belgique renforcent les moyens de production des populations du département de Keita Une mission de la Caritas diocésaine de Maradi a séjourné dans le département de Keita dans la région de Tahoua du 9 au 10 janvier 2014 pour la mise en service de plusieurs ouvrages dans le cadre du projet PRECA. Cette mission a procédé à la réception provisoire des forages achevés et à la remise des ouvrages aux bénéficiaires. Les cérémonies ont eu lieu en présence des bénéficiaires, des autorités administratives et coutumières dans les différents sites où les ouvrages ont été construits. Cet appui aux producteurs est une initiative de la Caritas Développement Niger et de la Caritas International Belgique grâce à un financement de la Direction générale de la Coopération au Développement du Royaume de Belgique. Le projet dénommé PRECA – Projet de
renforcement des capacités de résilience aux crises alimentaires au Niger intervient dans les départements de Dakoro et Keita a pour objectif de contribuer à l'augmentation de la résilience des populations face aux crises alimentaires. A Keita où la mission s'est rendue, 300 ménages sont appuyés dans l'amélioration des conditions de la production maraichère. 85 forages maraichers ont été réalisés et fonctionnels. 160 motopompes ont été octroyées aux producteurs ainsi que des intrants pour leur permettre d'exploiter les périmètres maraichers dans 9 villages des communes de Kéita et de Tamaské : Damna, Guidan Fako, Incthilmia, Kirari, Tamaské Elhazarawa, Alabaraka, Agouloum Karama, Agouloum Sabon gari, Agoulou, Kanama, Tsougaé. Parmi les bénéficiaires de Kirari, première escale de la mission où tous les ouvrages sont fonctionnels et la mise en eau jugée
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12 Page 5
CADEV-Info version életronique
REPÈRE
Les stratégies de la CADEV-Niger face aux crises alimentaires
L’autonomie par le maraîchage positive par le génie rural de Keita qui est chargé de la conformité des ouvrages, il y a Lantou Djibo âgée de 55 ans et veuve depuis 20 ans. « Cette aide va nous permettre de mieux produire, nourrir la famille et nous procurer aussi de l'argent. La motopompe c'est idéal pour notre exploitation parce que je n'ai plus la force pour puiser avec mes bras de l'eau pour irriguer » avance la vieille dame. Plusieurs autres ménages dans le besoin ont été servis par le projet. La mission s'est aussi rendue sur le site d'Agouloum Karama et Agouloum Sabon Gari. A chaque étape la mission a informé les autorités communales et administratives sur son objet, les sites concernés,... Les populations ont été aussi informées de la vision de la CADEV Niger qui est de construire une société de paix, de justice et de solidarité, dans la solidarité, avec tous et chacun. Le PRECA intervient aussi dans les communes de Birnin Lallé et Ajekoria sur l’accès à l’eau potable ainsi que dans le domaine de l’accès aux vivres. Cette aide du Royaume de Belgique va permettre dans les deux communes de mettre à disposition des populations 1505 tonnes de mil destinés aux 40 banques céréalières mises en place par un autre projet de la Caritas dicoésaine. Le projet va créer plusieurs mini adductions d’eau potable. Ce sera le cas à Guidan Dodo où les
Page 6
études de faisabilité ont été terminées et le démarrage des travaux est imminent. Le directeur de l’école primaire se réjouit de l’initiative qui selon lui va diminuer les corvées et permettre de rehausser le taux de scolarisation de la jeune fille. Le préfet de Dakoro Ounteni Kongeoi a salué les efforts de la Caritas dans les deux communes de son département. Il a affirmé que les interventions de la CADEV Niger sont de précieuses contributions pour permettre d’atteindre les objectifs du gouvernement nigérien notamment l’initiative 3N, les nigériens nourrissent les nigériens. Serge Xavier OGA.
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12
REPÈRE
CADEV-Info version életronique
CADEV Niger et CAFOD soutiennent la production maraichère dans le 5ème arrondissement de Zinder En partenariat avec la CAFOD, la Caritas Diocésaine de Maradi a lancé à Baban Tapki dans le 5ème arrondissement de Zinder, un Projet d'Appui à la Sécurité Alimentaire des Populations de Baban Tapki. Le coût total de l’initiative lancée en janvier 2013 est de 153.995.661 F CFA. Il vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations de Baban Tapki 5ème arrondissement de la ville de Zinder dans le cadre d’une gestion durable et équitable des ressources naturelles. De façon spécifique, il s’agit d’améliorer les conditions d’irrigation pour une meilleure production, de renforcer les moyens d’existence de 150 ménages bénéficiaires, d’améliorer la qualité nutritionnelle de 1050 personnes. Les premières opérations ont permis de construire en matériaux définitifs 50 puits maraichers d’une profondeur chacune de 12 mètres, la construction et le ravitaillement d’une boutique d’intrants agricoles, la dotation en motopompes et les formations assurées par les services techniques de Zinder. Après donc la saison hivernale, les activités ont débuté sur le terrain et en prélude au comité de pilotage du projet, une équipe tripartite CADEV NIGER-CAFOD-Mairie du 5ème arrondissement de Zinder s’est rendue sur le terrain le 23 janvier à Zinder afin d'apprécier les résultats atteints et proposer des orientations dans la mise en œuvre du projet depuis son lancement en janvier 2013. Dans l’ensemble, la campagne maraichère se déroule normalement même si toues les superficies exploitables ne le pas malgré la disponibilité de l’eau et des intrants. Comme effet inattendu, les populations des villages d’intervention ainsi que celle des villages environnantes dans un rayon de 8 km, s’approvisionnent en eau de boisson via les puits. Ce qui influence négativement la pratique maraichère. Cette situation s’explique par les difficultés des populations de la zone de se procurer de l’au en certaines périodes de l’année. La CAFOD et la CADEV Niger ont déjà noté ce problème dans leurs agendas afin d’y trouver des solutions idoines. Le maraichage contre l’exode au Niger, Si sur certains sites, les paysans peinent encore à retrouver leur marque, ce n’est pas le
cas d’Abou Zabeye du périmètre de Baban Tapki. Il habite dans le village de Bauchéri à 10 km environ du site maraicher. Durant son exode de 4 ans à Jos au Nigéria, il a pu se rendre compte de ce que pouvait rapporter financièrement les cultures de décrues. Las de cet exode qui ne nourrit plus son homme, Abou Zabeye a décidé de rester dans son village d’origine après les travaux champêtres et pouvoir pratiquer la culture de contre saison. C’est à Baban Tapki qu’il a trouvé l’espace. « Avant, j’avais creusé, un, deux, trois puits, et il fallait reprendre chaque année » affirme Abou. Grâce à l’intervention dans la commune du projet de la CADEV Niger financé par la Caritas Angleterre et du Pays de Galles (CAFOD Catholic Aid For Overseas Development), il a bénéficié d’un puits maraicher, d’une motopompe, d’intrants agricoles et de formations afin de bien maîtriser sa production. Son champ verdoyant démontre qu’il a assimilé les pratiques. Il y a semé de l’oignon, des laitues, de la tomate, du haricot, …«Avant je cultivais comme mes parents. Nous utilisons le poquet comme méthode. Nous ne savions rien des normes de cultures, de l’irrigation via les motopompes qui est d’ailleurs un luxe pour nous » assure M. Zabeye. Traduisant en acte son objectif de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations de l'arrondissement de Baban Tapki, le projet a mis en place un jardin école pour un transfert direct de compétences. Les apprenants peuvent alors dupliquer directement sur leur site les techniques apprises. C’est ce qu’a fait Abou Zabeye qui salue l’apport de la CADEV Niger dans l’amélioration de sa méthode de production : « Avant je puisais l’eau toute la journée, maintenant, je mets en
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12 Page 7
REPÈRE
CADEV-Info version életronique
CADEV Niger et CAFOD soutiennent la production maraichère dans le 5ème arrondissement de Zinder
marche ma motopompe et je me consacre à autres choses. Pour vous ce n’est pas grandchose mais pour nous, c’est énorme. Avec ma puisette, j’avais seulement quelques mètres carrés. Vous-même vous avez vu l’évolution de mon travail, j’ai emblavé davantage d’espace et j’espère que les récoltes seront au rendez vous ». Pour offrir toutes les chances de production aux paysans, une boutique d’intrants agricoles a été construite et ravitaillée au siège de la commune. Cette boutique d’intrants constitue un centre d’approvisionnement en intrants agricoles pour les membres des coopératives, mais également les non membres. La CADEV Niger entend résoudre les problèmes récurrents de disponibilité et d’accessibilité des intrants qui se posent avec acuité aux producteurs. Ainsi donc, le paysan a ce dont il a besoin pour pratiquer son activité à un prix inférieur à celui du marché et sans se déplacer. Des tiges de bois dans le magasin représentant l’écartement en fonction des cultures sont données aux paysans. « Avec la boutique à coté, vous nous avez tout donné et à nous de faire le reste » déclare Rabiou Abdou, un militaire à la retraite reconverti en maraicher avant de préciser : « avant on plantait partout et maintenant, avec cet appui, on apprend progressivement. Le maraichage peut nourrir et nous le savions pas assez auparavant ». Effectivement, certains producteurs nous ont affirmé avoir déjà vendu le fruit de leur récolte pour subvenir au besoin de leur famille. Il n’y a pas de vie sans eau. Les puits réalisés par la CADEV Niger sont destinés à la pratique du maraichage. Cependant, ces puits sont devenus les seuls sources d’eau disponibles dans la commune. Tôt le matin, des centaines de personnes prennent d’assaut les puits. Ils viennent de plusieurs vilPage 8
lages parfois distants de 10 km à dos d’âne, sur les charrettes,… « Dans notre village, nous n’avons pas d’eau. Dès 4 heures du matin, il faut se lever et prendre la route de Baban Tapki » déclare Hadiza. Cette jeune fille dit avoir 14 ans. Elle est la plus « vieille » de l’équipe qui compte 9 membres dont 7 filles. « Je fais cette corvée depuis l’âge de 6 ou 7 ans. Il faut se lever les matins, prier, prendre la route du puits, ramener de l’eau à la maison, piler le mil, préparer à manger et revenir à nouveau le soir. C’est deux fois par jour que nous venons ici » dit-elle. A la question de savoir quel était son rêve, elle raconte : « avoir un puits, m’amuser. Maintenant, je suis tellement fatiguée les soirs que quand je m’endors, je ne me réveille pas avant l’appel à la prière du matin ». Le ballet de corvées d’eau est incessant. Les jeunes enfants viennent de tous les coins et affluent vers les puits maraichers devenus eau de boisson. C’est le même spectacle toute la journée. Hormis ceux qui viennent de Bauchéri, Rimi Rimi,Garin Gona, … s’ajoute les riverains de la ville de Zinder située à une dizaine de kilomètres qui se ruent sur la commune quand l’eau devient rare dans leur cité. En train de recueillir de l’eau d’un puits artisanal, un jeune s’exclame «c’est la souffrance garantie ici ». Sa puisette à chaque passage dans son puits remonte du sable. De son puits dégage une odeur. Il s’agit de la décomposition du bois vert qu’il a utilisé pour consolider la margelle de son puits. « Tu vois ma souffrance, c’est l’eau des plantes, l’eau des animaux que nous buvons. Et ceux qui ont eu la chance de bénéficier de vos puits sont heureux. Tu vois le mien, c’est traditionnel et je dois en creuser chaque année. Pire, j’utilise du bois vert pour fabriquer les margelles. L’eau sent mauvais, le gout n’est pas bon mais il faut bien boire. Sans eau, il n’y a pas de vie » lâche le jeune homme. Dans ces conditions et devant ce spectacle, la CADEV Niger se retrouve sans voix. La vie de l’homme est plus précieuse que le maraichage. Il faut trouver une solution pour l’eau de boisson explique Moussa Sawa, Chargé de l’Appui au Développement de la Caritas diocésaine. Serge Xavier OGA
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12
REPÈRE
CADEV-Info version életronique CADEV Niger et CRS Niger conjuguent leurs efforts
la scolarisation en zone nomade dans le département de Bermo.
Conscientes que l’éducation est un droit universel reconnu à chaque être humain et conscientes que les mêmes chances doivent être données à tous et par tous ; CADEV Niger et CRS Niger mettent en œuvre au niveau de 40 écoles cibles dans les communes de Bermo et de Gadabédji, un Projet d’Appui aux Ecoles Nomades de Bermo. Dénommé LEARN BERMO, cette action vise à accroitre l’accès à l’éducation pour les enfants, renforcer la capacité au niveau local des enseignants, de l’administration scolaire, des communautés locales et améliorer l’infrastructure des écoles comprenant des salles de classe. Les écoles reçoivent des matériels didactiques et de fournitures scolaires de l’Unicef et des vivres via le Programme Alimentaire Mondial. Au niveau du pré scolaire, 10 Jardins d’enfants communautaires, une première dans la zone va permettre à 249 filles et 251 garçons de suivre un enseignement permettant de bien les préparer à l'entrée à l’école primaire. Au niveau de la composante amélioration du cadre d’étude des Elèves, 36 latrines ont été construites dans 18 écoles au profit de 2103 enfants. Cette année scolaire, pour offrir de vraies conditions d’études aux élèves, CADEV Niger, CRS Niger et l’Unicef appuient 15 salles de classes réparties dans 7 écoles en mobiliers et équipements scolaires. Chaque salle de classe a été équipée en tables bancs (25), en armoire (1), en bureau (1) et chaise (1). Au total 375 tables bancs, 15 armoires, 15 bureaux et 15 chaises ont été acheminés au niveau des 7 écoles en décembre 2013. Toutes les écoles ont intégré l’approche Ecole amie des enfants, amie des filles (EAEAF) qui est une méthode participative qui implique les acteurs de l’école (élèves, enseignants, Comité de Gestion, Parents et mères des filles) afin de définir les problèmes prioritaires à résoudre dans chaque école. Hormis les écoliers, 360 adultes apprendront à lire et à écrire en langue locale à travers 12 centres d’éducation parentale. Il faut noter que c’est depuis 2001 que CRS Niger et CADEV Niger travaillent main dans la main dans le département de Bermo. Depuis cette date, 23 salles de
classes, 6 dortoirs ont été construits et équipées, 17 latrines construites, 9 puits (6 traditionnels et 3 en matériaux définitifs) mis à disposition des communautés, un moulin à grain installé et des milliers de séances de sensibilisation sur divers thèmes (VIH/SIDA, la protection de l’environnement, la scolarisation de la jeune fille, …). Pour permettre à l’élève nomade de rester proche de son quotidien, plus de 700 têtes de petits ruminants ont été achetés pour les écoles. Ainsi donc l’enfant pourra entretenir les animaux qui leur procurent du lait et de la viande. Par ailleurs, grâce à l’aide du PAM, des vivres sont fournis aux élèves pour leurs cantines scolaires, grâce à l’Unicef, des kits scolaires et des Kits d’hygiène sont distribués aux apprenants, grâce à LWR, des couvertures, des habits sont donnés aux élèves des écoles ciblées. Ayant constaté que les élèves après le primaire abandonnent à cause de l’absence d’infrastructures au collège de Bermo créé seulement en 2007, Caritas Développement Niger et Catholic Relief Services Niger ont procédé en 2012 à la construction et à la remise à l’Etat du Niger de 4 salles de classes, de 2 dortoirs et de 6 latrines construits et équipés au profit du Collège d’Enseignement Général de Bermo. Il est important de préciser que c’est le seul collège dans un rayon de 85 km et qui accueille la majeur partie des élèves issues des écoles cibles du projet. Depuis le commencement du projet, CADEV Niger et CRS/Niger ont amélioré le taux de fréquentation des écoles. Learn Bermo a atteint 95% du taux de rétention à l’école, particulièrement concernant les filles, 100% d'élèves recevant au moins deux repas par jour, 98% des filles fréquentant les classes et recevant au moins deux repas par jour. Cet appui se veut toujours être une démarche de cœur permettant d’offrir les conditions nécessaires pour une éducation de qualité afin d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement dans le secteur éducatif celui « d’assurer l’éducation primaire pour tous » à l’horizon 2015. Serge Xavier OGA
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12 Page 9
REPÈRE
CADEV-Info version életronique
Partenariat Remise d'un don en nature de la Banque Atlantique à la CADEV Niger
La Banque Atlantique Niger a fait un don en nature au Fonds d'intervention rapide (FIR) de la CADEV Niger, ce mercredi 04 décembre 2013. Ce don constitué de 25 sacs de Riz de 50 kilogrammes et de deux balles de couvertures, servira aux interventions d'urgence de la Caritas Niger.
Chronoposte International Niger offre un lot de lunette à Caritas Niger, composé de 16 cartons contenant 2 907 lunettes usagées.
Le Président du Conseil d'Administration de Chronoposte International Niger, monsieur AMADOU ABDOU remettant le don à la Présidente du Conseil d'Administration de la CADEV Niger, Madame SADOU Odile. Page 10
Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger
N°12