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Editorial

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Nombreux sont les clichés qui pourraient décrire la situation actuelle, mais le plus approprié semble être que nous sommes tombés de Charybde en Scylla, autrement dit, que ça va de mal en pis. Alors que le Covid semblait disparaître dans le rétroviseur, les scènes atroces qui se déroulent en Ukraine font aujourd’hui paraître ce virus quelque peu insignifiant. Et les sports de glisse font bien pâle figure en comparaison, mais c’est notre job de parler du business des boardsports, je vais donc tenter de replacer les choses dans leur contexte.

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En Europe, la plupart des détaillants de sports d’hiver ont réalisé de bonnes ventes cette saison, ce qui a permis aux marques de placer de solides précommandes. Cependant, vu que ces dernières années, de nombreuses marques ont développé leurs activités en Europe de l’Est, l’incertitude liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie a laissé de grands vides dans leurs bons de commande, et les directeurs commerciaux doivent décider s’il est préférable de prendre le risque que les magasins de ces régions passent leurs commandes en automne, ou que la marque se retrouve avec des stocks inutiles. Tels sont les problèmes que rencontre notre industrie dans les pays immédiatement concernés, notamment les entreprises de sports de glisse biélorusses, russes et ukrainiennes. Et, pour l’heure, les répercussions de cette guerre sur l’ensemble du secteur, sur les habitudes de consommation et sur le pouvoir d’achat des consommateurs sont colossales.

Ai-je dit que la Covid disparaissait dans le rétro ? Eh bien, apparemment pas, avec le retour du confinement à Shanghai et un autre énorme impact à venir sur la fabrication et les chaînes d’approvisionnement mondiales. Il nous faut aussi remercier le Covid pour la montée en flèche du coût de la vie, à laquelle beaucoup d’entre nous n’ont jamais été exposés auparavant. A cause de toutes ces incertitudes, nous entendons dire que de nombreuses entreprises prennent des décisions mois par mois, voire au jour le jour, tant il est difficile d’établir des plans à moyen et long terme.

La bonne nouvelle, c’est que les fabricants d’équipements, qui ont fait récemment irruption dans le secteur du skate et du surf pour tenter d’absorber une demande en pleine explosion, ont maintenant battu en retraite, laissant ceux qui sont là sur le long terme se disputer le marché. Il y a surabondance de produits skate sur le marché mais, avec la guerre en Ukraine, les contraintes des chaines d’approvisionnement devraient être allégées, vu que les produits destinés aux pays susmentionnés ne seront probablement pas fabriqués.

Et pour voir le verre à moitié plein, il suffit de jeter un œil sur le line-up local, de discuter avec les skateparks du plein essor des sessions d’initiation (et de progression) et d’observer l’appétit de la génération Z pour faire la fête (comme jamais auparavant), dans les festivals comme le Snowbombing, pour savoir qu’elle est fin prête à dévorer la vie qu’elle n’a pas pu vivre ces deux dernières années.

Certes, nous espérons toujours que la pratique des sports de glisse continue à progesser, mais, avec les scènes horribles qui se déroulent actuellement en Europe de l’Est, souhaitons surtout que la folie de Poutine soit vite endiguée ; c’est notre seule véritable lueur d’espoir.

Toujours déjanté Harry Mitchell Thompson Ed-in-chief

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