mercedes-magazine.ca
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1925-4156
14·AUTOMNE/HIVER
droit devant Le nouveau coupé de Classe S passe le test
orientalisme La cuisine chinoise du Canada Repenser le ranch
enveloppante vienne L’art de vivre à l’autrichienne
Escapades zen au pays des cowboys
Quelle couleur a ton bonheur? Collection Vrai Bonheur
SAN FRANCISCO
Shreve & Co tel. +1 415 860 4010
BERLIN KaDeWe • Hotel Adlon tel. +49 7231 28 40 128
TOKYO
The Ritz-Carlton, Tokyo tel. +81 3 6434 8070
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CALGARY: J. Vair Anderson, tel. 403 266 1669 • VANCOUVER: Montecristo, tel. 604 263 3611 • TORONTO: Bandiera, tel. 416 642 8806 www.wellendorff.com
da ns ce n u m éro Fa s c i n at i o n De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route.
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profil de vedet te
t ow er s collectionneur
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D ESI G N
c ou p s de s o l e i l
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Cet hiver, la couleur jaune brille de mille feux du côté du mobilier, des éclairages et autres accessoires déco.
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événements
t e r r a s s e r l’ h i v e r
quartier
r i v e r s da l e r e v i s i t é Petit guide du plus légendaire quartier de Saskatoon.
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or ient expr ess
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D’un océan à l’autre, la cuisine chinoise canadienne prend des saveurs inattendues.
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Les bars, restaurants et galeries d’art sont chauds à l’idée de prolonger l‘ouverture de leur terrasse au-delà de la saison estivale.
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SC è n e
e s c a pad e
r e p e ns e r l e r a nc h Dans la région de Cariboo-Chilcotin, en Colombie-Britannique, les ranchs d’hôte puisent leur inspiration à l’est.
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h ô t e l s de c h a r m e Cinq destinations exceptionnelles, des centres de villégiature tropicaux aux chalets ultramodernes.
L’Albertain d’origine et fondateur de Farmboy Fine Arts raconte comment il est passé de la ferme à l’art.
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séjours
m o n da n i t é s
f i l m s , f e s t i va l s e t jo l i s m i n o i s Les événements Mercedes-Benz les plus courus de la saison, des concerts privés aux fêtes remplies de stars.
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nive au supérieur
U n e c l a s s e c p ou r c h aq u e é p o q u e La C 400 4MATIC 2015 est le résultat d‘une incroyable évolution de la forme et de la fonction.
J ET SET
Vous av ez di t gem ü tl ich k eit ? À Vienne, partez à la recherche de ce sentiment de bien-être indéfinissable, si bien capturé par la langue allemande.
photo hubert k ang
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14• au tom ne/ h iver
bulletin
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MOT DU PRÉSIDENT
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L’ é v e i l de va l e nc e
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Nou v e l l e vag u e
Entre la plage, l’architecture et le parfum des fleurs d’oranger, la ville espagnole connaît une véritable renaissance.
Lorsque les vagues portugaises atteignent la hauteur d’un immeuble de dix étages, le surfeur Garrett McNamara se jette à l’eau.
P OINT DE MIRE
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h au t e vo lt i g e Pour l’aéronaute suisse Bertrand Piccard et sa famille, tenter l’impossible est la seule source de motivation.
l a c h a s s e au x t r é s o r s Avec la discrétion et l’instinct du chasseur, Cheyenne Westphal supervise le secteur de l’art contemporain à la maison d’enchères Sotheby’s.
I n n ovat i o n De gastropubs en expositions internationales, haute technologie et design se conjuguent au plusque-parfait.
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UN AUTRE TOUR DE PISTE Rudi Koniczek restaure d’anciens modèles de la célèbre 300 SL venus de partout dans le monde.
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é tat de c o n du i r e Pour gagner une course du DTM, il faut des coureurs aussi bien préparés que leur voiture. À la rencontre de Paul Di Resta et de ses coéquipiers chez Mercedes-Benz.
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c ro i s i è r e de l u x e
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Dé r isnegs a i l e s ta pkli oy n g ew
Avec son impressionnant design, sa puissance et sa technologie intelligente, le coupé de Classe S atteint un nouveau sommet de perfection.
Six spécialistes et passionnés A legend bids farewell: the d’automobile font adieux à la last gullwing left theleurs factory dernière Gullwing. this summer. Six experts and enthusiasts describe the fascination of this super sports car.
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T
mot du PRéSIDEN
L
e coupé de Classe S fascine le public depuis ses tout premiers débuts. Mais contrairement à la plupart des véhicules qui naissent d’un concept dont l’idéal n’est jamais atteint dans le produit final, il est intéressant de constater que le nouveau coupé de Classe S 2015 respecte la vision initiale de ses créateurs. Dotée d’aménagements raffinés exclusifs et d’une allure sport qui respire l’assurance, cette superbe automobile allie les proportions classiques d’un grand coupé contemporain à une technologie d’avant-garde. Plusieurs sont d’avis que le nouveau coupé de Classe S est déjà l’une des plus belles (sinon la plus belle) voitures Mercedes-Benz jamais conçues. Vous vous en ferez certainement une opinion après avoir lu l’article à son sujet (p. 52). L’automne a été marqué par le lancement d’un nouveau concept de voitures sport qui a captivé le monde entier : la Mercedes-AMG GT. Après le succès de la SLS AMG, la nouvelle GT est la deuxième voiture entièrement développée par Mercedes-AMG. L’allure époustouflante et l’incroyable agilité de ce modèle en feront tressaillir plus d’un. Alors que le rideau se lève sur cette nouvelle supervoiture, six spécialistes font leurs adieux à la célèbre SLS AMG (p. 80). La SLS fait maintenant partie des annales de la légende automobile, c’est pourquoi nous vous présentons le travail d’un homme qui s’est donné pour mission d’entretenir le
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caractère intemporel des anciens véhicules Mercedes-Benz. Rencontrez Rudi Koniczek, de Rudi & Company, situé à Victoria, en ColombieBritannique (p. 34), et découvrez comment sa passion a évolué en une des entreprises de restauration les plus courues au monde. Chacun des magazines Mercedes-Benz rassemble un contenu finement sélectionné, conçu pour inspirer le lecteur. Dans ce numéro, voyagez à Vienne et laissez-vous guider par la Gemütlichkeit, cet art de créer un bien-être synonyme de confort et de tranquillité (p. 92). Plus près de chez nous, explorez les cultures culinaire et artistique de Riversdale, un des plus vieux quartiers de Saskatoon (p. 20). C’est bien connu, les Canadiens aiment se plaindre du temps qu’il fait. Les changements climatiques inhabituels, mais bien réels, ont créé au cours des dernières décennies un certain comportement bipolaire collectif. Nous espérons que ce numéro vous enveloppera de Gemütlichkeit et qu’il adoucira le temps, où que vous vous trouviez au pays. Amicalement,
Tim A. Reuss Président et Chef de la direction
dé ta i l s de pu bl icat ion Publié par Daimler AG · Communications · HPC E402 · D-70546 Stuttgart Responsable auprès de l’éditeur Mirjam Bendak Conseil d’édition D r Joachim Schmidt (Président) · Daniel Bartos · Thomas Fröhlich · Lüder Fromm Christoph Horn · Jörg Howe · Anders Sundt Jensen · Alexandra Süss Canada Mercedes-Benz Canada Inc., 98 Vanderhoof Ave., Toronto, ON M4G 4C9 Président et chef de la direction Tim A. Reuss Vice-président du marketing Gavin Allen Directrice, communications et relations publiques JoAnne Caza Directeur, communications commerciales nationales Virginie Aubert Superviseure, gestion des relations avec la clientèle Lisa Hynek Superviseure, relations publiques Nathalie Gravel Coordinatrice Britany Murphy C o nc e p t i o n e t r é dac t i o n Allemagne Condé Nast Verlag GmbH · Karlstrasse 23 · D-80333 München Collaborateurs Stefan Armbruster, Frank Bauer, Joao Bracourt, Jenny Buchholz, Leandro Castelao, Richard Moreta Castillo, Nathalie Chrobaczek-Prospero, Olwen Evans, Alexandra Gonzalez, Tom Haller, Christoph Henn, Philipp Horak, Steffen Jahn, Enno Kapitza, Ali Kepenek, Daniel Gebhart de Koek, Henriette Kuhrt, Gray Malin, Igor Panitz, Fatih Pinar, Benedikt Sarreiter, Anna Schafer, Jacob Schrenk, James Thew Canada Spafax Canada, 4200, boul. Saint-Laurent, bureau 707, Montréal QC H2W 2R2 Président, contenu Raymond Girard Vice-président directeur, marketing de contenu Nino Di Cara Vice-présidente, finances et exploitation Paula Pergantis Vice-président principal, stratégie de contenu Arjun Basu Directrice, alliances de marques, marketing et relations publiques Courtney MacNeil Stratégiste principale, marques de luxe et art de vivre Christal Agostino Gestionnaire de comptes, marques de luxe et art de vivre Celyn Harding-Jones Rédactrice en chef Natasha Mekhail Rédactrices adjointes Mélanie Roy, Eve Thomas Rédactrice, contenu numérique Renée Morrison Stagiaire à la rédaction Genevieve Wright Rédacteurs-réviseurs Christopher Korchin, Daoud Najm Collaborateurs Andrew Findlay, Adam Leith Gollner, Ellen Himelfarb, Frances Juriansz, Hubert Kang, Jasmin Legatos, Celeste Moure, Julie Saindon, Chantal Tranchemontagne, Nik West Directrice artistique Christine Houde Graphistes André Bazinet, Marie Roques Directrice de la production Joelle Irvine Directrice de la production (par intérim) Maureen Veilly Responsable de la production Jennifer Fagan Responsable de la production publicitaire Mary Shaw Coordonnateur de production et de circulation Stephen Geraghty Vérificatrice d’information Jessica Lockhart Traducteurs Josiane Bergeron-Lord, Simon Demers, Marie-Paule Kassis Correctrice d’épreuves Sabine Cerboni Ventes médias et publicitaires Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8, sales@spafax.com Directrice médias Laura Maurice Tél. : 416-350-2432, lmaurice@spafax.com Droits ©Copyright 2014 pour Mercedes-Benz Canada Inc. Tous droits réservés. La reproduction et l’utilisation du contenu de ce magazine, en tout ou en partie, ne sont permises qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et de Daimler AG. Les points de vue formulés sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement ceux de Mercedes-Benz Canada Inc., de l’éditeur ou des chefs de la rédaction. L’éditeur se réserve le droit d’accepter ou de refuser tout matériel publicitaire. L’éditeur n’est pas responsable des manuscrits, photographies ou autres documents non sollicités. Certains véhicules illustrés peuvent inclure des équipements non offerts au Canada, et certains équipements offerts en option peuvent ne pas être disponibles pour tous les modèles. Certains modèles présentés n’ont pas de feux de position latéraux. Pour de l’information mise à jour sur les modèles, les caractéristiques standard, les équipements offerts en option ou les couleurs disponibles au Canada, de même que sur les prix, veuillez contacter le concessionnaire autorisé Mercedes-Benz le plus près de chez vous, ou visiter www.mercedes-benz.ca. À notre connaissance, les renseignements contenus dans ce magazine sont exacts, mais nous ne pouvons pas être tenus responsables de toute erreur éventuelle. magazine Mercedes-Benz est publié deux fois par an, en collaboration ou sous licence, en 40 langues. Numéro 326, 60e année de publication, en remplacement de Mercedes – le magazine pour les gens en mouvement et de Mercedes-Benz in aller Welt. Retourner les non livrés à Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Imprimé sur du papier blanchi sans chlore Imprimé au Canada ISSN 1925-4156 Poste-publications numéro de convention 41657520
mercedes-magazine.ca Centre de service à la clientèle Mercedes-Benz 1-800-387-0100 8
Sonata Streamline Mouvement automatique breveté manufacture avec technologie Silicium. Alarme et compte à rebours. Boîte titane avec lunette en céramique. Aussi disponible avec lunette en or rose 18 ct. W W W . U LY S S E - N A R D I N . C O M
AV OIRS
P o u r v e n d r e u n e p r o p r i é t é exceptionnelle, il faut faire preuve d’une grande élégance et de doigté, et Garage Sale l’a bien compris. Établie à Kelowna, en Colombie-Britannique, cette maison d’encan de luxe, qui a renversé le procédé traditionnel de vente immobilière, s’occupe uniquement de propriétés dont la valeur est estimée à plus de 4 millions de dollars, et offre des services de promotion personnalisés. Par exemple, pour l’enchère, un nombre limité de billets sont vendus à des clients potentiels présélectionnés. Garage Sale offre même aux acheteurs la possibilité de séjourner dans une propriété de leur choix avant sa mise en vente (ce séjour inclut les services d’un chef cuisinier et d’un concierge).
Points de vente luxuryauction house . com
a v o i r s
S T Y L E
C U L T U R E
VO Y A G E
A P P É T I T
fa s c i n at i o n ST Y L E
Un regard neuf bonlook . com
L a M o n t r é a l a i s e Sophie Boulanger a créé BonLook afin d’offrir, en ligne, des lunettes de vue abordables et à la mode. Pour la création de ses quatre collections annuelles (auxquelles s’ajoutent une collection capsule toutes les six semaines), elle déploie le flair esthétique qu’elle a développé chez LVMH et les hôtels du Groupe Germain. Fort d’un lancement réussi aux États-Unis en 2010, BonLook offre maintenant ses montures au Canada. À ses 50 modèles originaux pour femme (chacun offert en trois couleurs) s’ajoute désormais une collection pour homme. La fonction d’essayage virtuel du site internet permet de voir quel style vous sied le mieux.
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A P P ÉTIT
Élever la barre nadegepatisserie.com
To u s l e s 15 j o u r s , de janvier à août, un rituel a lieu dans la région de Piura, au nord du Pérou : des fèves de cacao blanches sont récoltées à la main dans des arbres parfois vieux de 150 ans, avant d’être transformées en succulent chocolat Illanka. Pour 2014, la chef Nadège Nourian, de l’incontournable pâtisserie Nadège à Toronto, a créé la collection Illanka, une exclusivité canadienne constituée à 63 % de cacao péruvien « grande cuvée ». Onctueux, ses macarons, ses bonbons et ses barres de chocolat sont subtilement infusés de mûres, de bleuets et de raisins noirs. Ils sont offerts en magasin ou en ligne.
APPÉTIT
Sirupeux spiritueux barlelab . com
APPÉTIT
Chef de file mediumrarechef . com
Ce u x q u i c o n n aisse n t le bar Le Lab savent que c’est la place pour boire des cocktails originaux à
T e r n es , les u n i f o r m es d e c h e f ? C’est de ce constat qu’est né, en
Montréal. L’inépuisable menu propose les mélanges les plus audacieux auxquels s’ajoutent maintenant de délicieux sirops pour cocktails. La collection artisanale Le Lab, élaborée par la mixologue renommée Gabrielle Panaccio, est produite en petites quantités à partir d’ingrédients 100 % naturels. En plus des sirops Tempête d’Épices, Gingembre Infernal, Fraîche Récolte et Tonic Ancestral, on garde l’œil ouvert sur les nouveautés, comme le Tiki 1930, un subtil mélange d’épices, de gingembre et de lime, et l’Orgeade à l’amande.
2006, Medium-Rare Apparel, lancé par le restaurateur de Calgary Cam Dobranski et l’ancien chef Andrew Dallman. D’abord spécialisée dans les uniformes bon marché, l’entreprise s’est rapidement orientée vers la conception de produits haut de gamme, en collaboration avec des designers provenant de plusieurs villes d’Amérique du Nord, afin de cibler les besoins du monde culinaire. Aujourd’hui, les tabliers et trousses de couteaux en toile cirée et en cuir ne représentent qu’une infime partie de la sélection que propose Medium-Rare Apparel et qui s’étend au-delà de l’équipement traditionnel de chef. Lancée cet automne, leur dernière collection est entièrement urbaine : T-shirts, chandails à capuchon et chapeaux, le tout pour passer aisément de la cuisine à la rue.
ST YLE
Théorie des nœuds getyourbo . com
S ’ il e x iste u n a r ti c le de mode qui affirme l’assurance d’un homme et son goût pour l’aventure, c’est bien le nœud papillon. Récemment, Bö Mansouri, une entreprise de Vancouver dirigée par Mehran Mansouri et son fils Saman, a revisité avec audace cet accessoire masculin. Le corps du nœud papillon est créé à partir de retailles de bois récupérées dans les scieries nord-américaines. Ensuite, des chutes de cuir sont façonnées pour former le tour de cou (ajustable), avant que ne soient ajoutées des ficelles de papier artisanales, importées d’Autriche et trempées dans des teintures naturelles, pour donner une touche colorée à leur œuvre.
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S T YLE
Dépêche Mode maison matthewgallagher . com
V o ya g e
Valise passepartout ebbyrane.com
La v a l i s e de cuir Quartermaster
Le Néo - Éc os sais Matthew Gallagher a rapidement su capter l’attention de l’industrie de la mode internationale. Doué pour les détails, le styliste formé à l’Istituto Europeo di Design de Milan a présenté l’an dernier, à la World MasterCard Fashion Week de Toronto, une collection de vêtements pour femmes. Avant d’arriver sous les projecteurs en 2013, il s’est démarqué comme illustrateur pour la marque de luxe canadienne Ports 1961. À partir des matériaux italiens les plus nobles, sur consultation privée ou par commande personnalisée, Gallagher crée dans son atelier des vêtements sur mesure pour ses clientes.
d’Ebby Rane, inspirée des malles victoriennes, a été réalisée avec ingéniosité afin de parfaire notre expérience du voyage. Conçu par Sonja M. Salmon, ancienne avocate de Toronto et voyageuse chevronnée, ce système génial de sacs gaufrés de lettres d’or permet de garder la valise en ordre. Les vêtements sales ou mouillés vont dans une première pochette. Dans la seconde, sont serrées les chaussures. Les étuis souples, quant à eux, servent à ranger cosmétiques, bijoux et autres liquides. Pour ce qui est de l’élégant portedocument, il se transforme aisément en bourse. Offerte en trois combinaisons de couleurs, la Quartermaster fait tourner les têtes, sur le podium des défilés et… en route vers le Terminal 2.
APPÉTIT
Le secret d’Omer domainevb . ca
À l’été 1938, en Belgique, les tomates poussent comme de la mauvaise herbe dans le jardin d’Omer Miche, au point où il ne sait plus quoi faire de ses récoltes. Il lui vient alors l’idée de créer un élixir obtenu par la pression, la fermentation et la longue macération de ses tomates (comme on le ferait avec des raisins). La recette sera tenue à l’abri des regards indiscrets pendant quatre générations, jusqu’à ce que, de l’autre côté de l’océan, au Domaine de la Vallée du Bras de Charlevoix, Pascal Miche, inspiré par la science de son aïeul, commercialise Omerto. Unique au monde, ce vin apéritif haut de gamme est élaboré à partir de tomates ancestrales du terroir. La cuvée « Moelleuse », d’un beau jaune paille, gorgée de soleil, libère des notes puissamment végétales. Un secret digne d’être partagé.
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bugatti-fashion.com | 1.800.363.7442
s t y le
C U LT U R E
Faire peau neuve
Bonne bouffe rkkitchen . com
dermalogica . ca
R e b ecc a K le m ke est la descendante d’une des premières familles « culinaires » de Calgary. Son oncle, Pat O’Connor, est le fondateur des Canadian Rocky Mountain Resorts et un champion de la cuisine de l’Ouest canadien. Ce n’est donc pas étonnant que son livre Decades of Decadence, une compilation de 300 recettes familiales, publié en 2012, ait connu un succès instantané. Le recueil a été nommé « Meilleur livre d’histoire culinaire » au Canada, puis, en mai dernier, « Meilleur au monde » dans la catégorie des recettes historiques du Gourmand World Cookbook Awards de 2014, à Pékin. La prochaine incursion littéraire de Rebecca : un livre pour préparer de succulents desserts !
L e V i eu x - M o n tr é a l se refait une beauté. Sans chirurgie ! La réputée gamme de soins pour la peau Dermalogica a choisi d’y établir son premier Centre d’apprentissage « hybride » au Canada. Les professionnels du milieu peuvent y recevoir des formations, tandis que les clients y font leurs achats, prennent part à des consultations gratuites au Skin Bar ou reçoivent un traitement MicroZone qui cible, en 20 minutes, un problème précis (poches sous les yeux, lèvres gercées, éruptions cutanées). Le tout loin de l’ambiance clinique : les murs de briques et les armoires de pharmacie vintage s’agencent au charme européen de ce quartier.
L’esprit des fêtes 1
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Parfaits pour les cadeaux d’hôtesse ou « à moi, de moi », les articles de la collection Mercedes-Benz célèbrent l’esprit des fêtes. Faits de verre soufflé à la main, les porte-bougies (1) projettent les ombres discrètes du logo Mercedes-Benz et créent une ambiance intime lors de nos réceptions. La tasse en porcelaine, ornée du motif étoilé (2), complète avec élégance le rituel hivernal du chocolat chaud. Et on surprend l’amateur de Mercedes-Benz pendant qu’on décore l’arbre de Noël grâce à l’ensemble de quatre décorations en verre (3), couvertes d’étoiles et du logo. thecollection.ca
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La vraie beauté
se cache à L’intérieur des murs
Si la perfection vous habite. session d’information gratuite. inscrivez-vous aujourd’hui ! BONEstructure.ca san francisco . VancouVer . calgary . edmonton . regina . Winnipeg . toronto . ottaWa . montréal . st John’s
©2014 BONE Structure Inc. | BONE Structure. L’illustration peut différer du modèle réel. Les œuvres architecturales relatives à chacune des maisons BONE Structure sont assujetties aux lois internationales sur le droit d’auteur. Le simple fait d’utiliser ou de copier les plans de BONE Structure Inc., en tout ou en partie, ou de fabriquer ou de construire, directement ou indirectement, une maison basée, en tout ou en partie, sur les plans, maquettes ou maisons modèles de cette dernière, sans la permission expresse de BONE Structure Inc., est susceptible de constituer une contravention aux lois internationales sur le droit d’auteur.
f a s c i n a t i o n :
d e s i g n
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Coups de soleil Cet hiver, le jaune brille de mille feux du côté du mobilier, des éclairages et autres accessoires déco. La plus éclatante des couleurs primaires, qu’on retrouve dans des compositions aux accents géométriques ou dans des articles isolés qui éblouissent de leur éclat n’importe quel décor, promet un maximum d’ensoleillement. T E X T e Paig e M agarr e y
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Fait maison
Théorie des cordes
Depuis 2011, les designers français Julie Ferrero et Guillaume Darnajou, du studio montréalais Otra (On the Road Again) promeuvent un mode de vie plus écologique. Leur abat-jour géométrique Craft, qui peut être assemblé de deux manières et sans outil, est fabriqué à partir de carton recyclé. Également vendu sans le système électrique, il est prêt-à-monter et s’installe au-dessus d’ampoules déjà en place.
Pour donner naissance au prototype de la Loom Chair, Laura Carwardine, Albertaine installée à Toronto, a exploré la relation entre les meubles et les textiles surdimensionnés. Une épaisse corde agrume s’enroule autour de la charpente composée de chevilles de bois pour former le siège et le dossier de cette chaise présentée au Interior Design Show de Toronto.
otra - design . com
lauracarwardine . com
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Centre d’attention
Pure laine
Tirer les ficelles
Prendre l’air
Même vides, les plats décoratifs Leaf du studio Tsunami Glasswork, basé à Windsor, ne passent pas inaperçus. Avec leurs lignes et formes fluides, ces plats (ici de couleur fraise et safran), sont offerts en quatre tailles différentes (de 23 à 73 cm de largeur). Résultat d’une technique de soufflage à la main, chacun d’entre eux est d’une épaisseur et d’un diamètre uniques.
Janna Watson et Nico Soule, du nouveau studio torontois Watson Soule, ont lancé une première collection de tapis hauts en couleur, de vraies œuvres d’art ! Noué à la main, le tapis pure laine Fools Gold ne contient aucun COV et résiste aux taches et au feu. De plus, Watson et Soule supervisent chacune des étapes de la production, afin de s’assurer qu’elles sont conformes à leurs exigences de qualité et à leur éthique de travail.
Chez Véronique Lamarre, la simplicité fait la beauté. Pour créer la lampe minimaliste Popsi, cette ancienne conceptrice pour des manufacturiers de luminaires qui est maintenant à la tête de son atelier de design durable, a jumelé une tourie vide, une ampoule de 60 W et un fil de couleur (ci-haut, en jaune). Offerte en divers formats, cette lampe respecte les normes de la CSA.
Là où l’espace est restreint, les meubles quatre-saisons s’avèrent d’excellents atouts. Jardin de ville, une entreprise québécoise, a récemment lancé Blow Up, une collection de meubles signée par la designer Céline Godin. Elle comprend un ottoman, un large fauteuil club et un canapé 2 places, tous recouverts d’épais coussins jaune vif et de Sunbrella. Résultat : des sièges d’une douceur incomparable, pour l’intérieur et l’extérieur.
tsunamiglassworks . com
watsonsoule . com
veroniquelamarre . com
jardindeville . com
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F A S C I N A T I O n :
É V É N E M E N T S
Terrasser l’hiver
Partout au Canada, bars, restaurants et galeries d’art prolongent l’ouverture de leur terrasse au-delà de la saison estivale. Et à condition d’y trouver le confort de chaudes couvertures, un feu qui crépite et des cocktails réconfortants, il n’y a aucune raison que ces terrasses hivernales nous rendent frileux. T E X T E Celes t e M o u re
Winnipeg
RAW:Almond rawgallery . ca
Du 26 janvier au 13 février, les meilleurs artistes culinaires se joindront au chef Mandel Hitzer du RAW:Almond, un restaurant éphémère où le design et la gastronomie font la paire. La galerie Raw et le restaurant Deer + Almond de Winnipeg aménageront une salle à manger sur glace, à la jonction des rivières gelées Assiniboine et Red. Sous la tente, les clients se réchaufferont grâce aux lanternes et aux couvertures en peaux de mouton. À déguster : de bons crus et le cinq services du chef Hitzer.
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Edmonton
Parka Patio latitude 53. org / parka
Le 30 janvier, les gens branchés d’Edmonton se rendront au Latitude 53, un centre d’art contemporain reconnu pour les concerts, les installations, les soirées platines et les ventes aux enchères qu’il accueille. À l’extérieur de la galerie, des artistes locaux ont inauguré une terrasse chauffée, où on peut siroter un vin épicé ou un cocktail maison bien fumant à l’endroit de notre choix (igloo, tunnel d’hiver ou bar de glace).
Toronto
Rose and Sons Big Crow roseandsonsbigcrow . com
Une atmosphère urbaine de glamping hivernal plane sur Rose and Sons Big Crow. Sa terrasse, décorée de vieilles lanternes suspendues aux poutres et de lampes infrarouges qui font grimper le mercure, nous transporte au cœur de la forêt canadienne, une pinte de Santa’s Stache (bière épicée aux agrumes) à la main et une couverture de laine sur les épaules. Sans jamais quitter la ville.
M ON T R É A L
Terrasse nordique au Labo culinaire
W h i s tl e r
Fifty Two 80 Eatery + Bar
sat . qc . ca / fr / terrassenordique
fourseasons . com / whistler
La culture numérique et les traditions nomades se rencontrent sous la yourte de la Société des Arts Technologiques (SAT), l’endroit par excellence où se réchauffer par une froide soirée d’hiver. Sur cette terrasse, on savoure grog et vin chaud entourés de tables basses, de bancs couverts de fourrures, de branches de sapin et de lumières de Noël.
photos Marianne Helm (raw ); Mack d. male (latitude 53); Sébastien roy (labo culinaire)
De la terrasse extérieure de l’hôtel Four Seasons, rendez-vous idéal d’après-ski, la vue sur le mont Whistler est à couper le souffle. Attablés avec ou sans habit de neige, couvertures et feux de foyers nous tiennent au chaud. Des concerts et un menu pour enfants (gratuit pour les moins de cinq ans) sont également au rendez-vous, mais il ne faut surtout pas oublier de déguster les délicieuses ailes de poulet épicées enrobées de sauce chili ni de s’arrêter devant la station de s’mores, gracieuseté de la maison.
Va n c o u v e r
The Roof au Black + Blue the - roof . ca
Des rayons de soleil liquide. C’est l’expression employée par les Vancouvérois pour qualifier, non sans ironie, la pluie qui tombe sur la ville en hiver. The Roof est muni d’une terrasse au toit qui permet à la clientèle de savourer son repas au sec. De plus, un mur de foyers vitrés encadre la terrasse de cette grilladerie, permettant ainsi à chaque tablée de se réchauffer auprès d’un foyer individuel. Au menu, côtes de bœuf bulgogi accompagnées de kimchi maison et pains cuits à la vapeur garnis de flanc de porc et de rutabaga mariné, le tout préparé par la chef Zuzana Harsaghy.
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f a s c i n a t i o n :
Q U A R TI E R
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Riversdale revisité Petit guide du plus légendaire quartier de Saskatoon. T E X T E C H R I S T O P H E R KO R C H I N
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D E S T I N AT I O N
SHOPPING
À Saskatoon, le quartier Riversdale a longtemps été plus rude que l’hiver des Prairies. Mais depuis peu, les tensions économiques qu’a connues cette enclave historique ont cédé le pas à un esprit d’innovation et de coopération. Ses habitants se sont appropriés ses repaires légendaires, tandis que des investissements dans des projets résidentiels et commerciaux, comme The Banks, ont insufflé une deuxième vie à cette ancienne ville champignon. Revampé, Riversdale est aujourd’hui méconnaissable. Le quartier s’est même mérité le titre de centre-ville du mois de juin décerné par l’International Downtown Association, témoignage de son remarquable essor.
Plusieurs magasins ont plié bagage dans les dernières années, mais la vie bat encore son plein dans le quartier. Le grand magasin Adilman’s a été remplacé par Anthology, une boutique de meubles design, et Little Bird Patisserie & Cafe est l’endroit où faire la pause entre deux achats. À quelques portes de là, Green Ark Collected Home vend des meubles écologiques, fabriqués à partir de matériaux durables, récupérés ou réutilisés. Dans une ancienne usine s’est installé GA Interiors, un magasin d’articles ménagers haut de gamme. Une fois la maison revampée grâce à leurs produits, on se dirige vers le Village Guitare & Amp Co, antre de la guitare vintage, Fender ou Les Paul.
Le lieu
Les boutiques
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1 The Hollows a conservé l’enseigne au néon de l’institution Golden Dragon. 2 Green Ark est spécialisé dans les meubles écologiques et durables. 3 Le Roxy est l’un des derniers cinémas construits au début du dernier siècle. 4 Les rives luxuriantes de la rivière Saskatchewan Sud accueillent randonneurs, skieurs et raquetteurs. 5 Le spa Damara Day est l’expression de la détente, version saskatchewanaise. 6 Un plat d’inspiration locale à The Hollows. 7 L’intérieur du restaurant chinois nouveau genre Odd Couple.
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photo heather bruneau (golden dragon)
c u lt u r e
Les arts
Le spa
La rivière
Le majestueux Roxy Theatre a retrouvé sa réputation de plaque tournante culturelle. Construit en 1930 dans le style des missions espagnoles, ce cinéma a échappé aux boulets de démolition et aux projets de transformation. Dans l’une de ses salles atmosphériques, on peut assister à la projection d’un classique du cinéma muet (accompagné par l’Orchestre symphonique de Saskatoon). Un pâté de maison à l’ouest, la galerie AKA Artist-Run présente l’œuvre d’artistes locaux et internationaux. On s’arrête ensuite à l’Underground Café pour écouter les groupes indépendants qui s’y produisent le soir.
Le spa Damara Day propose un forfait conçu spécialement pour les hommes, qui comprend un facial nettoyant en profondeur (avec les produits Skin Regimen) et des traitements pour mains et pieds. En plus de la sélection de massages thérapeutiques et de soins de la peau, les enfants de moins de 12 ans y trouvent aussi leur compte grâce au traitement Little Goddess. Fait intéressant, le spa est situé dans le Delta Bessborough, cet hôtel ferroviaire classique qui apparaît sur les cartes postales de Saskatoon depuis 1935. Dans ce décor idyllique, les effets euphorisants du massage durent plus longtemps qu’on ne le pense.
Si Saskatoon est le Paris des Prairies, selon toute logique, la rivière Saskatchewan Sud en est la Seine. Cette rivière, l’une des plus importantes voies navigables du pays, coule encore vivement, tourbillonnante et pleine de surprises, lorsqu’elle atteint Saskatoon. Près de la galerie d’art Mendel, on peut faire une croisière à bord du Prairie Lily, long de 20 m, et longer la ville et Meewasin Valley, ou simplement explorer à pied le quartier revitalisé de River Landing. Les véritables aventuriers se rendront à Escape Sports sur la 19e et s’élanceront sur la rivière en planche à pagayer l’été, et en skis nordiques, en luge-patinette ou en raquettes l’hiver.
APPÉTIT
Le menu Two Gun Quiche cuisine la meilleure quiche de Saskatoon (mention spéciale à celle à la patate douce). Le quartier chinois est aussi à redécouvrir. Pour déguster des plats traditionnels, on se rend chez Odd Couple. The Hollows a repris le flambeau de l’institution Golden Dragon (il en a même conservé l’enseigne au néon, la vaisselle et les cartons d’allumettes). On y propose des plats d’inspiration locale, comme un carpaccio d’orignal et de la truite arc-en-ciel. Chez Odessa Deli, on savoure la spirale de saucisse kielbasa, un rappel des origines est-européennes du village. Chez Leyda’s, les plats santé, mais inspirés, sont un vrai délice.
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v e d e t t e
Towers collectionneur Todd Towers, un garçon de ferme pas comme les autres, raconte comment il est passé de l’élevage du bétail à la collection d’œuvres d’art pour les plus prestigieux hôtels. T E X T E E L L E N H I M E L FA R B
La vie agraire a été pour moi une source d’inspiration, un véritable incubateur. todd towers
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B Bakou, en Azerbaïdjan, n’a pas encore la notoriété de Shanghai ou de Dubaï, mais dans cette capitale du Proche-Orient qui n’a rien à envier au reste du monde, une fulgurante renaissance culturelle est en train d’avoir lieu. L’art est omniprésent dans cette ville qui regorge de galeries, qui surgissent au détour des rues et métamorphosent l’espace public en musée vivant. Au cœur de cette effervescence, l’hôtel Fairmont Baku, fraîchement inauguré, est situé dans l’œuvre architecturale la plus étincelante de la ville : les Flame Towers, un trio de gratteciel en forme de flammes argentées. Lorsque je mets le pied dans l’imposant hall, la première chose qui me frappe, ce sont les murs au fini turquoise, sertis de fleurons de métal qui s’élèvent sur plus de la moitié de la surface. À droite, j’aperçois une fresque colorée de Reza Derakshani et, de l’autre côté, une sculpture de papier signée Hadieh Shafie. Partout où mes yeux se posent, je découvre des œuvres d’art fascinantes. « Qui a mis en place cette collection ? », me suis-je informée auprès de la concierge aux lunettes Prada, m’attendant, en guise de réponse, à un nom à particule issu de la noblesse ou à consonance suisse. « Farmboy », a-t-elle rétorqué, l’air étonné par sa propre réponse. Ce farmboy est en réalité Farmboy Fine Arts, un cabinet de conseil de Vancouver. On leur doit les collections d’œuvres d’art de plusieurs hôtels prestigieux, dont le Four Seasons et le W. Le fondateur, Todd Towers, le « garçon de ferme » en question, a grandi à Red Deer, en Alberta, à quelque 10 000 km de la mer Caspienne. Dans les années 1990, Towers, qui descend d’une lignée d’éleveurs de bovins (six générations), a quitté la ferme familiale pour entrer à l’école des beaux-arts. Les galeries immaculées qu’il visite dans les grandes métropoles une fois diplômé, il les qualifie « d’extrêmement intimidantes ». À le voir, jamais on ne le soupçonnerait d’être un homme gêné. Vêtu d’un blazer élégant et arborant une barbe d’un jour, Towers semble plus à son aise assis sur la banquette arrière d’une limo que sur la selle d’un bronco. Ce sont ses confrères étudiants qui l’ont affublé de ce surnom, le voyant se précipiter pour aller à la maison familiale rassembler le troupeau. Au moment de baptiser son nouveau cabinet de
photo Vancouver Creatives ( Todd Towers)
P r o f i l
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Mur-à-mur
Les cinq projets les plus mémorables de Farmboy Fine Arts, selon Todd Towers. 1 Rosewood Hotel G e o r g i a , Va n c o u v e r Avec ce projet, nous voulions que les œuvres sautent aux yeux des visiteurs. Nous avons privilégié le travail d’artistes locaux, comme celui de Brent Comber, Derek Root, David Robinson et Douglas Coupland, des artistes de Vancouver. 2 Fa i r m o n t B a k u , B a ko u , A z e r b a ï d j a n
Les Soviétiques, les Mongols, les Iraniens et les arabes ont tour à
tour établi leur empire à Bakou, avant l’arrivée des Rockefeller et des Rothschild durant le premier boom pétrolier. L’ensemble de la collection reflète la diversité des influences que cette ville a connue. 3 l’ î l e d e ya s , Ab u Dh a b i À mon arrivée, le décor m’a fait penser à Tatooine, dans La guerre des étoiles. Je n’arrivais pas à en croire mes yeux ! Au même moment, nous avons ouvert ici sept hôtels, garnis de milliers d’œuvres d’art.
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4 E astern Mangroves, Ab u Dh a b i Anantara souhaitait que les talents émiriens soient bien représentés. Ça s’est fait plus facilement cette fois, puisque les gens nous connaissaient et les artistes étaient enthousiastes à l’idée d’exposer leurs œuvres dans l’hôtel. 5 Bell agio, L a s V e g a s Ici, les 4000 œuvres exposées dans les chambres sont une variation sur le thème de la flore, inspirée par les jardins botanique et d’hiver de l’hôtel.
conseil en art, il s’est dit que Farmboy incarnait cet esprit dénué de prétention : « La vie agraire a été pour moi une grande source d’inspiration, un véritable incubateur. » Towers décrit son affection pour l’art comme « un amour qui a grandi en lui ». Mais une fois diplômé, il a troqué les habits solitaires du peintre pour l’enrichissement mutuel des artistes et des collectionneurs et a décidé de fonder un studio coopératif. « L’agriculture ne peut se pratiquer seul, explique-t-il. Chez Farmboy, c’est ce principe communautaire que je mets à exécution. » Les premiers clients haut de gamme se sont volatilisés lors de l’éclatement de la bulle technologique. Puis, les événements du 11 septembre ont relégué l’art au bas de la liste des priorités. « Trois années de vache maigre, se souvient-il. Mais je ne jette pas l’éponge si facilement. Ce n’est pas inscrit dans mes gènes de fermier. » Les affaires ont repris lorsque les hôtelsboutique sont devenus des plateformes sociales et culturelles. Du jour au lendemain, un public pour l’art est né en dehors des galeries. En 2004, Towers a convaincu le groupe des Hôtels W d’acquérir des œuvres d’art, autant pour l’investissement que pour le rayonnement de la culture locale auprès des voyageurs. La même année, le W de Séoul ouvrait ses portes, exposant sur ses murs près de 2000 œuvres choisies par l’équipe de Farmboy. Une révolution pour l’entreprise, qui montrait du même coup une nouvelle voie à explorer pour les hôtels design. « Après, nous avons très vite pris de l’expansion », raconte Towers. En 2009, Farmboy a été mandaté pour faire l’acquisition de 8000 œuvres destinées à un centre de villégiature de l’Île de Yas, à Abu Dhabi. La collection du Fairmont Baku célèbre le couronnement de Farmboy, sa plus grande réussite. Et si elle semble réservée aux nantis, tous les gens de passage à Bakou peuvent en apprécier la beauté. Coup sur coup, cette collection produit son effet. « L’un de nos objectifs est de rassembler des collections qui peuvent profiter à tous, affirme Towers. Ce n’est pas une question de fortune. Qu’elles soient présentées à Bakou ou dans le Dakota du Sud, seul nous importe ce à quoi vous êtes sensibles, ce qui vous interpelle dans une > image. C’est ça qui nous stimule. »
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B U b u Ll Ll Ee Tt Ii N n
STYLE PUR Le charme unique de Valence tient à plus d’une chose, comme au vin vieilli en fûts de la Casa Montaña et au gigantesque projet municipal de la Cité des arts et des sciences.
texte henriet te kuhrt
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photos enno k apitz a
photos NASA/ESA; NASA/MSFC/DAVID HIGGINBOTHAM
L’éveil de Valence Plages, vins délicieux, architecture spectaculaire, doux parfum des fleurs d’oranger. Valence est un paradis en soi. Cette ville, pourtant, aux côtés de Madrid et de Barcelone, a longtemps souffert d’un complexe d’infériorité culturelle. Aujourd’hui, elle connaît une véritable renaissance.
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B U L L E T I N bulletin
j’ai réalisé que j’avais eu besoin de traverser cette période de ma vie, que les chagrins et la douleur sont nécessaires à la naissance de la beauté. »
Un design ingénieux
Voya g e da n s le temps Alejandro (à gauche) et Emiliano Garcia tiennent une sympathique bodega dans l’ancien village de pêche Cabanyal. Tout comme les manifestants devant leur porte, qui s’opposent à la construction d’un nouveau boulevard, le père et le fils veulent préserver les traditions locales dans leur petit bistrot.
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e café La Más Bonita est orienté côté océan et, dehors, une chaude matinée se prépare. Valence jouit chaque année de 300 journées aussi ensoleillées que celle d’aujourd’hui. Paula Sanz Caballero commande une tasse de thé et allume son ordinateur portable. Cette illustratrice de 44 ans, à la silhouette élancée et au rire contagieux, travaille pour des magazines en Espagne, aux États-Unis, au Japon et en Allemagne. Sa démarche consiste d’abord à esquisser un dessin, de manière simple et élégante, avant d’y superposer des figurines de tissus, qu’elle brode ou colle. Le travail de Paula connaît un succès mondial, mais pour rien au monde, elle ne voudrait vivre ailleurs qu’à Valence. « La vie sociale est importante pour les Valenciens. Ma famille et mes amis vivent ici. Souvent, on va prendre une bière à la tombée du jour et on finit par faire la fête jusqu’au petit matin. » Paula n’a pas toujours connu une telle insouciance. « Avant d’aller à l’école des beaux-arts, j’ai travaillé comme agente de bord. Je vivais un amour malheureux ; j’étais prête à suivre l’homme que j’aimais n’importe où. Je m’ennuyais tellement sur les vols de nuit que j’ai commencé à faire de la broderie. Plus tard,
On peut employer les mêmes adjectifs que Paula pour décrire Valence. Malgré tous les cadeaux que la nature, l’histoire et les résidents lui ont offerts, Valence souffre toujours d’un complexe d’infériorité, cette impression qu’elle n’est pas aussi imposante ou cosmopolite que Barcelone ou Madrid. Même l’équipe de soccer, FC Valencia, a tendance à s’incliner devant ses deux principaux rivaux. Ce complexe est si profond que les résidents refusent d’appeler leur dialecte du nom de catalán. Ici, le terme officiel est valenciano, même dans les bastions gouvernementaux. Pour remédier à ce complexe, le gouvernement a entrepris de moderniser l’image de la ville, notamment à travers la Cité des arts et des sciences, un parc culturel spectaculaire regroupant un opéra, un cinéma, des musées, un aquarium gigantesque et un planétarium. Sa brillante conception est l’œuvre de Santiago Calatrava, architecte, ingénieur, artiste et enfant chéri de la ville. À l’image d’extraterrestres léthargiques, les bâtiments s’élèvent au creux d’une ancienne rivière. Au rang des monuments contemporains, la Cité se classe parmi les 12 plus importants trésors culturels d’Espagne, aux côtés de la Sagrada Familia à Barcelone. Il était temps ! Les habitants de Valence ont toutefois d’autres chats à
La vie sociale est importante pour les Valenciens. On fait souvent la fête jusqu’au petit matin. paul a sanz caballero
vieux quartier du centre-ville, a déjà ouvert la voie à la préservation du patrimoine de la ville. Même s’il est dominé par d’imposants projets de construction, ce quartier connaît un nouvel essor, et les bâtisses cossues du quartier ont été achetées à bas prix par des artistes qui les ont transformées en espaces de travail coopératif.
La croissance douloureuse d’une ville
La Classe B de Mercedes-Benz devant l’une des prestigieuses maisons de Cabanyal.
fouetter. Par exemple, Emiliano Garcia vient de confier les rênes de la Casa Montaña – une institution dans le quartier Cabanyal – à son fils Alejandro. En plus de ses formidables vins espagnols et de ses délicieuses absinthes, la bodega transporte ses visiteurs dans le passé. Le décor, avec ses pièces carrelées et ses vieux fûts en bois, n’a presque pas changé en 175 ans. Une odeur de vinaigre flotte dans l’air, des pêcheurs se resservent un verre de vin à même les fûts. Pendant qu’Alejandro s’entretient avec des clients derrière le bar, Emiliano est déjà en route pour une réunion où l’on discutera de la préservation de l’ancien village de pêche. Un projet qui prévoit la construction de l’imposante Avenida Valencia est en branle ; celle-ci, en passant par le cœur de Cabanyal, se rendra directement à la mer. Parées de carreaux colorés, les pittoresques maisons à deux étages qui se trouvent sur son passage seront démolies. Malgré cela, les résidents ont appris, au fil des ans, que le destin de leur ville leur appartient. Russafa, un
Entre les cafés-terrasses, qui dominent le paysage urbain, s’entassent boutiques de vêtements vintage, restaurants végétaliens et minuscules galeries d’art. Vinz Feel Free (un artiste de rue considéré comme le Banksy valencien) a son atelier sur les toits. Feel Free est un homme dans la mi- trentaine qui, par prudence, préfère taire son nom. Ses œuvres, bien que très convoitées, peuvent choquer. Après avoir photographié ses modèles nus, il les peint grandeur nature sur des feuilles de papier jaunies. Il les colle ensuite sur les murs de la ville, avant de les couronner de têtes d’oiseau. Rebelles, ces créations mythiques se soulèvent contre l’héritage catholique d’Espagne, la croissance de Valence et la crise espagnole en général. Si ces œuvres éphémères en offensent plusieurs, les collectionneurs, eux, n’hésiteront pas à arracher du mur un authentique Feel Free. Et bien que ses œuvres soient exposées dans les galeries de Londres ou de New York, villes où l’art de rue inspire le respect, Vinz demeure fidèle à sa ville natale. « Je ne peux pas vivre là où il fait froid, affirme-t-il. À Londres, il peut pleuvoir quatre mois sans arrêt. Comment pourrais-je y faire de l’art de rue ? À Valence, le climat est si agréable qu’on peut pratiquement rester à l’extérieur à longueur d’année. Et j’adore ma famille. » Il a donc choisi d’exporter le nouveau style espagnol dans les grandes métropoles, à partir d’une ville qui a encore de la difficulté à croire qu’elle < compte parmi elles.
UNE FIN HEUREUSE Un échec amoureux a été source d’inspiration pour l’illustratrice Paula Sanz Caballero. Aujourd’hui, son travail est reconnu partout dans le monde.
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B U L L E T I N
a r d e n t e pat i e n c e La première étoile Michelin du chef valencien Quique Barella ne devrait plus se faire attendre bien longtemps.
S’amuser dans la cuisine « Reste calme et amuse-toi dans la cuisine », telle est la devise qui orne
simplicité incarnée Le dessert créé par Quique Barella se nomme Torrijam, un pain blanc trempé dans du lait d’amande, puis caramélisé.
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le mur du restaurant de Quique Barella, même si elle détonne avec le design fonctionnel et les meubles rectilignes du restaurant. Quique s’amuse réellement avec ses ingrédients. Afin de catapulter la cuisine valencienne au xxie siècle, il combine des valeurs sûres avec des ingrédients plus audacieux. Il rejette l’ancien credo selon lequel les aliments utilisés en cuisine sont les mêmes à toutes les époques, au profit d’une approche plus originale dans la gestion de l’héritage culinaire valencien. Il peut se permettre d’enfreindre quelques règles, puisqu’il les suit depuis l’enfance ; sa grand-mère tenait un étal au marché, où elle vendait des poissons, et ses parents possédaient
un petit restaurant à Artana, un village près de Valence. « Je traîne dans les cuisines depuis l’âge de 14 ans », soutient-il. Dans son menu composé de portions de style tapas, la chufa, cette amande de terre adorée des Valenciens, est mise en vedette ; qu’elle soit servie sous forme de mousse, de réduction ou en accompagnement d’une sucrerie qui ressemble à du pain doré à la cannelle. Le repas se termine avec un dessert régional, un sorbet de petit pois et une mousse de chou-fleur. Ce qui peut sembler un cauchemar pour les amateurs de viande est en fait à la fois délicieux, frais et exotique. Les étoiles Michelin ne sont peut-être pas encore suspendues au mur de Quique, mais pour ce chef enjoué, de telles distinctions ne sauraient tarder. qdebarella.com
P O INT C H AUD À la Casa Carmela, la salle à manger donne sur la cuisine. Selon la tradition, la paella est préparée sur feu de bois.
i Agua de Valencia La soif des Valenciens n’a pas d’égal. Selon la légende, ils aimeraient boire au point de vouloir siphonner l’eau des pots de fleurs. Heureusement pour les fleurs, il existe à Valence un cocktail des plus populaires :
terrain de jeu L’image du bonheur : la terrasse d’un café, une Agua de Valencia à la main.
200 ml de jus d’orange 50 ml de gin 50 ml de vodka 750 ml de cava et une ou deux pincées de sucre Mélanger les ingrédients dans un pichet. Donne 4 portions. Mise en garde : sous ses airs innocents, l’Agua de Valencia, servi dans un verre de jus ordinaire, fait des ravages.
Un remède secret au complexe d’infériorité L e co m p l e x e d e s V a l e n c i e n s repose sur la croyance que l’Espagne a une faible opinion de leur ville. Et ce, malgré le fait qu’elle lui est redevable de la paella, son mets national. Autrefois, puisque les frontières de la ville n’atteignaient pas l’océan, la traditionnelle paella valenciana était préparée avec du lapin, du poulet, des escargots, des fèves blanches… et du rat des champs, qui ne figure heureusement plus sur la liste des ingrédients. Casa Carmela se targue de préparer la meilleure paella de la ville, depuis près de 100 ans. À travers les énormes fenêtres de la cuisine, les clients peuvent espionner les chefs qui défient bravement la chaleur infernale afin de leur concocter, sur feu de bois, ce plat authentique. Un tel délice que l’endroit est fréquenté presque uniquement par des Valenciens, malgré les prix exorbitants des plats. casa - carmela . com
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B U L L E T I N
Fruits, mode et façades 1
Un refuge inattendu Valence, c’est aussi le charme terreà-terre, une architecture sobre, comme en témoigne le style Art nouveau espagnol du Mercat Central. On y trouve, en plus des aliments locaux, une buvette où le chef Ricard Camarena, décoré d’une étoile Michelin, sert du vin et des tapas.
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De grandes espérances La Calle del Marqués de Dos Aguas est à Valence ce que la Rodeo Drive est à Beverly Hills. Toutes les marques de luxe y ont pignon sur rue, dont Loewe, une marque espagnole qui confectionne des sacs à main renommés pour leur facture de qualité. loewe.com
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mercadocentralvalencia . es
Intérieurs impressionnants Les termes « musée de céramique » et « excitant » sont rarement conjugués dans la même phrase. Attendez de voir la façade de marbre et de plâtre qui orne le Palacio del Marqués de Caro, et son intérieur à couper le souffle, incarnation de la splendeur de l’ancienne noblesse espagnole. mnceramica.mcu.es
le Palacio del marqués de caro, situé au centre-ville devait être trans formé en hôtel cinq étoiles. Lors des rénovations de ce palais municipal, de riches artefacts ont été découverts, tels que des colonnes et des mosaïques romaines, vieilles de 2000 ans, les sections d’une muraille islamique, de la vaisselle et des carreaux bleus mauresques. L’architecte Francisco Jurado et le designer d’intérieur Francesc Rifé ont dû repenser les plans initiaux, afin d’intégrer dans la nouvelle structure ces éléments historiques. Maintenant, les restes des colonnes romaines se dressent au-dessus d’un bar, et l’espace de réception est décoré de verre et d’une merveilleuse mosaïque. Un petit déjeuner cinq étoiles, un aimable portier polyglotte et des oreillers très confortables vous y attendent. Ce qui rend la visite au Caro vraiment unique est toutefois cette sensation de passer la nuit quelque part à mi-chemin entre le passé et le présent. carohotel.com
Passé et présent composés
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« De Manière à comprendre l’architecture comme forme d’art, j’ai tenté de rapprocher le plus possible les frontières entre l’architecture et la sculpture. » s a ntiag o c a l atr ava , a r c hite c te
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Bon à savoir Un dessert classique La chufa, une amande de terre, figure parmi les spécialités gastronomiques de Valence. On en tire un type de lait spécial qui accompagne souvent le fartón, une pâtisserie moelleuse et sucrée. Si fartón se traduit par « vorace », c’est que la pâte absorbe le lait de manière remarquable. Après une bouchée de ce pur délice, il est impossible de s’arrêter. Un détour par la Horchatería El Siglo (11, Plaz de Santa Catalina) pour en manger un… ou trois ?
S ag e s s e in c a r n é e Pensat i fet – pense et fais – est un proverbe valencien. Oser, ne pas penser à demain et, pardessus tout, ne pas faire de plan. De toute façon, dans cette ville bouillonnante, les plans se voient toujours contrecarrés.
Les pécheurs de pierre Perchées sur les ponts et sur les vieux bâtiments, les gargolas se frayent un chemin jusqu’à notre imagination. Ces terrifiantes créatures de grès, mi-loup mi-démon, indiquent les endroits où le vice n’a pas sa place.
Histoires sans fin L u i s L o n j e d o était professeur d’art avant de consacrer sa vie à la peinture. Inspiré par le quotidien, il photographie des scènes, en apparence banales, et les recrée sur canevas. Un mélange de beauté et de tragédie émerge de son travail, comme dans cette peinture où une femme passe, insouciante, devant des musiciens de rue. Selon lui, le mode de vie méditerranéen se joue principalement en plein air, sur la grande scène de la vie, et Valence recèle d’une infinité d’histoires qui se déroulent à l’extérieur. Certaines de ses peintures se trouvent au Teatro Olympia (44, Calle de San Vicente Martir) et à la Galería 9 (9, Conde Salvatierra). luislonjedo . es
Valence
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Dernière attraction, mais non la moindre : le Fallas. Exclusivement valencien, ce spectacle printanier paralyse la ville pendant quatre jours. Les groupes du Fallas travaillent toute l’année pour fabriquer des sculptures de papier mâché, parfois aussi grosses qu’une maison, qui seront brûlées lors du dernier jour des festivités, au grand plaisir des 100 000 festivaliers qui profitent aussi des feux d’artifice et des concerts pop. Un moment de délire pour célébrer la culture de la ville, son saint patron et la vie. fallas . com
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Au petit matin, il peut s’avérer agréable d’aller marcher ou jogger dans l’ancien fleuve Turia. Autrefois source d’inondations dévastatrices, le cours d’eau a ensuite été détourné de son ancien lit et transformé en un énorme parc municipal. La balade donne la meilleure vue d’ensemble de Valence ; le chemin traverse la Cité des arts et des sciences et bifurque par le terrain de jeu Gulliver. On peut aussi louer un vélo pour > faire une plus longue randonnée.
illustration anna Schäfer
Le côté festif de la ville
Allons-y !
‘De quel droit faites-vous cela?’ S’ E X CLAMA L E DIRECTEUR D’UNE GRANDE MA R Q UE HO R L O G ÈR E S UI S S E EN EN T EN DA N T PA R LE R DU CAL IB RE SH21, L E PREMIER MOUV E MEN T C O N Ç U PA R C HR I S TO PHER WA R D.
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Un autre tour de piste Grâce à sa passion pour les voitures classiques, Rudi Koniczek s’est assuré une place de choix dans l’histoire de l’automobile. Spécialiste de la Mercedes-Benz 300 SL, le restaurateur de renommée internationale nous raconte comment il est passé des modèles réduits à la réalité. t e x t e J a sm i n L e g at o s p h o t o s N i k W e s t
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S Située sur l’île de Vancouver, la ferme de Rudi Koniczek est séparée du monde extérieur par deux grilles de fer entourées d’un mur de pierre et d’un talus gazonné. « On forme notre propre pays », affirme l’entrepreneur d’origine allemande. Les clients de Rudi & Company viennent d’abord dans cette enceinte de 4 hectares pour rencontrer l’homme derrière cette entreprise vieille de 40 ans. « Nous cuisinons, buvons du vin et faisons les idiots, dit-il. Je veux m’assurer que je peux rire avec eux. Sinon, impossible de travailler sur leur voiture. » Quand on est considéré comme l’un des plus grands experts en restauration automobile, particulièrement des légendaires Mercedes-Benz 300 SL Gullwing et Roadster, on peut se permettre d’être pointilleux : « Aux enchères, nos voitures se vendent au prix le plus élevé. » C’est à Toronto, où il a grandi, que Rudi tombe amoureux de la Mercedes-Benz 300 SL. Adolescent, il travaille dans une boutique de modélisme où il demande à être payé en maquettes de voiture, plusieurs d’entre elles étant des modèles réduits de la SL. L’exposition de ses miniatures dans le magasin lui rapportera finalement bien plus que ses 25 ¢ de l’heure : en 1965, carton d’invitation en main, il se rend au siège social de Mercedes-Benz Canada, sur l’avenue Eglinton, pour rencontrer Rainer Lange-Mechlen, le président à l’époque. Lange-Mechlen est si impressionné par la passion et le talent du garçon de 15 ans qu’il l’aide à se trouver un emploi dans un concessionnaire Mercedes-Benz. Il y étudie sous la tutelle de trois meisters venus directement du siège social de l’entreprise à Stuttgart, en Allemagne, ce qui fait de Rudi le seul apprenti au Canada formé par l’usine. C’est son troisième meister qui l’encourage à voler de ses propres ailes : « Il m’a dit que mon talent naturel me destinait à devenir plus qu’un mécanicien. » En 1969, charmé par l’Ouest canadien, il déménage à Victoria, en Colombie-Britannique. En 1971, il commence tranquillement à bâtir l’une des entreprises de restauration les plus courues au monde, avec des clients venus d’aussi loin que du Japon et du Bahreïn. À ce jour, son atelier compte plus de 100 restaurations complètes de SL, dont la Roadster argent que Justin Trudeau a héritée de son père, le premier ministre Pierre Elliott Trudeau, et quatre des vingt-neuf 300 SL Gullwing à carrosserie en > alliage toujours en circulation. Il a déniché un
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de ces spécimens rares, le no 21, dans une grange à Santa Monica ; il a mis deux décennies à convaincre le propriétaire de le lui vendre. Enseveli sous un tas de ferraille pendant 40 ans, le coupé Gullwing de 1955 est maintenant entièrement restauré. « C’est l’une de nos meilleures », affirme Koniczek.
Vision et dur labeur Le garage de Rudi & Company est loin d’être traditionnel. La luminosité accueillante de l’endroit est accompagnée d’une musique classique, trame de fond sur laquelle s’effectue le travail de démontage et de remontage de Rudi et ses huit employés à temps plein. Ce processus intensif peut durer jusqu’à un an et demi, et les coûts s’élever jusqu’à 300 000 $. Il faut avoir une vision à long terme, comme en témoignent les SL embouties dans des collisions ou sévèrement brûlées dont Rudi s’est occupé. « Nous pouvons tout réparer, spécialement la SL qui est comme une cellule d’aéronef : on peut la reconstruire encore et encore », ajoute-t-il. De toute évidence, ramener une épave à la vie est la partie que Rudi préfère : « C’est de l’art automobile. » Mais Rudi & Company n’est pas seulement artiste. Il s’assure que ce qui se trouve sous le capot est aussi fidèle à l’original, de même pour la garniture et la peinture. En fait, l’atelier est si populaire (même s’ils n’ont jamais fait de publicité) que Rudi peut se permettre de faire ses restaurations sans compromis : « Nous avons déjà eu un client de Los Angeles qui voulait recouvrir l’intérieur de sa SL en peau d’autruche. J’ai refusé. Ça ne correspondait pas à l’identité de la voiture. Je l’ai finalement convaincu. » C’est le dévouement et la passion qui inspirent une telle loyauté, autant de la part de son équipe de restaurateurs (cinq de ses employés sont avec l’entreprise depuis plus de deux décennies) que de la part de ses clients. « Nous encourageons nos clients à venir récupérer leur voiture en personne, afin qu’ils puissent la conduire », affirme Rudi. C’est pourquoi une bonne partie du processus de restauration est consacrée aux procédures de rodage, lors desquelles Rudi et son équipe s’assurent qu’il n’y a pas de bruit inhabituel. « Au fond, nous livrons une vieille voiture flambant neuve », dit-il. L’île de Vancouver est le terrain idéal pour mettre ces voitures à l’essai. Un des trajets préférés de Rudi va de sa ferme jusqu’à la péninsule Saanich, où il s’arrête pour dîner au Deep Cove Chalet. Ses restaurations ne sont pas des œuvres à entreposer dans un garage. « Ces voitures sont faites pour la > route, affirme-t-il. Elles sont un mode de vie. »
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RUDI koniczek est l’un restaurateurs de SL les plus importants au monde ; il a réalisé plus de 100 remises à neuf.
Les étapes d’une restauration 1 Quand Rudi et son équipe reçoivent une demande de restauration, ils s’assurent d’abord que le véhicule est un bon candidat. Ensuite, ils s’occupent de l’expédition. La plupart des automobiles arrivent dans des conteneurs, en passant normalement par le port de Vancouver ou par fret aérien. Les travaux peuvent s’échelonner sur plus d’un an, selon la condition du véhicule à son arrivée.
2 Une fois la voiture arrivée à l’atelier, l’équipe, qui comprend un chercheur, se documente : des centaines de photos sont prises et la correspondance du numéro de série avec celui de l’usine est analysée, afin de s’assurer de son authenticité. Si tout est en ordre, Rudi invite le client à sa ferme pour quelques jours dans le but de faire connaissance et de partager la vision finale qu’il a de la voiture.
3 Une fois que le client a déposé le premier versement, l’équipe démonte la voiture jusqu’au dernier boulon. Dans le cas d’une 300 SL typique, cela peut prendre environ deux mois. Ensuite, le processus de reconstruction peut commencer. Le châssis est microbillé, puis la peinture est appliquée. Rudi n’utilise que des couleurs de Mercedes-Benz fidèles à l’année et à la fabrication du véhicule.
4 Une fois le châssis et l’intérieur de la voiture terminés, l’équipe de restauration amène la voiture pour un essai routier de 800 km. Une fois que les hauts standards de qualité de Rudi sont atteints, le propriétaire peut reprendre possession de sa voiture. « Il passe quelques jours avec nous et nous amenons la voiture sur la route, dit-il. Nous lui montrons aussi comment la conduire et s’en occuper. »
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Orient express
D’est en ouest, la cuisine chinoise canadienne s’enflamme et prend des saveurs inattendues. t e x t e A D A M L e i t h G O L L N E R p h o t o s f ran c e s j u r i an s z
AU MENU À Toronto, Luckee by Susur Lee réinvente la cuisine chinoise (à gauche), tandis qu’à Markham, le Fung Lam Court met à l’honneur, dans l’assiette et le décor, le meilleur des traditions (cette page).
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sc È ne
Je garde un excellent souvenir de mon dernier passage au Momofuku, où j’ai mangé un mets exceptionnel composé de fleurettes de brocoli, de saucisse lap cheong, de vinaigre noir et d’œuf au thé. « C’est notre interprétation d’un classique du quartier chinois », m’avait expliqué Jed Smith, sous-chef au Momofuku Daisho¯. Même si le repas était parfait, Smith a dû admettre qu’il ne goûtait pas exactement la même chose que si je l’avais commandé dans un vrai restaurant chinois. « Même si nous suivions la recette traditionnelle à la lettre, nous n’arriverions pas à la reproduire aussi bien que dans les cuisines où l’on n’a pas peur de jouer avec le feu [littéralement]. Quand il est question de cuisine chinoise, on ne peut jamais surpasser l’original. » Dans le merveilleux monde de la cuisine chinoise de Toronto, Smith et les chefs du Momofuku sont toujours en quête de « l’original », de plus en plus facile à dénicher. Au cours des dernières décennies, beaucoup de grands chefs chinois ont immigré au Canada en quête d’un nouveau départ et d’une vie meilleure. Même si, dans bien des cas, la réputation qui les précédait en Chine ne les a pas suivie jusqu’ici… Durant cette période, jusqu’à 12 % de l’immigration au Canada provenait de la République populaire de Chine, faisant des Chinois les principaux nouveaux arrivants au Canada. Il ne faut donc pas s’étonner qu’aujourd’hui, l’une des meilleures cuisines au Canada soit chinoise !
Un trésor caché
E En 2012, le critique culinaire du Globe and Mail sacrait le restaurant torontois Momofuku Sho¯to¯ « meilleur restaurant en ville », huit semaines seulement après son ouverture. Depuis, les clients ne cessent de s’extasier devant la qualité de la nourriture qui y est servie, mais ils sont également épatés par la capacité qu’a ce restaurant à offrir une grande diversité culturelle dans ses plats et de les transformer pour en faire une expérience unique. Le Momofuku de Toronto, qui comprend un bar à nouilles et une pâtisserie, allie techniques européennes et ingrédients locaux nordaméricains, avec des influences disparates provenant du Japon à la Colombie, en passant par l’Inde. Mais les plats servis au Momofuku Daisho¯, une salle à manger communale située au troisième étage du restaurant, sont remarquables pour une raison : ils sont tous influencés par la cuisine chinoise. Chef acclamé du Momofuku, David Chang est un AméricanoCoréen New-Yorkais qui s’inspire du quartier chinois dans nombre de ses plats les plus réussis, que ce soit ses brioches à la vapeur farcies au porc, sa marque de commerce, ou encore sa soupe poulet et nouilles, présentée à l’émission de PBS The Mind of a Chef.
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bon goût Au Momofuku, on admire la sculpture du Shanghaïen Zhang Huan, intitulée Rising (ci-haut), tout en savourant les célèbres brioches à la vapeur farcies au porc de David Chang (à droite).
J’ai d’abord entendu parler de ce phénomène culinaire par le maître des sushis britanno-colombien, Hidekazu Tojo, pionnier de l’omakase et créateur autoproclamé du California Roll. « Les meilleurs chefs chinois aiment venir ici », m’a-t-il confié lors d’un souper au restaurant de Vancouver qui porte son nom. Pour constater (et goûter) ce fait par moi-même, Tojo m’a recommandé de manger à l’un de ses restaurants préférés, qu’autrement je n’aurais jamais découvert par moi-même : le Shanghai Lu (anciennement le Golden Great Wall), sur West Broadway. Bien que l’endroit soit minuscule, force est d’admettre que j’y ai dégusté l’un des meilleurs repas de ma vie. Tojo m’a guidé (heureusement !) parmi les 353 victuailles qui figurent au menu. J’ai commencé par un plat de concombres marinés et de raviolis shanghaïens faits à la main par un guru des xiaolongbaos de Shanghai. Puis, on m’a servi un délicat filet de morue accompagné de délicieuses tranches croustillantes de céleri chinois. (Tojo m’a informé un peu plus tôt que le repas avait été préparé par Qing Zou, un homme qui, avant son arrivée presque anonyme à Vancouver, était un chef de renommée à Shanghai.) Le repas s’est poursuivi avec du canard laqué de Pékin, accompagné de haricots frits et de tofu mapo, une gracieuseté du chef Rui Yang Xie qui, avant d’immigrer en Amérique du Nord, a consacré sa vie à la technique sichuanaise. Tout était sensationnel. Même le riz était meilleur que tous ceux aux> quels j’ai pu goûter auparavant dans ma vie.
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saveur locale L’arrivée en masse d’immigrants chinois en Ontario explique les nombreuses inflexions asiatiques de la gastronomie torontoise, comme chez Luckee (en haut), Momofuku (à gauche) et Fung Lam Court (à droite).
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> Des équipes culinaires parmi les plus talentueuses de Chine, tel est l’ingrédient secret de la cuisine chinoise de Toronto.
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sa haute toque blanche vers l’arrière de sa tête en ajustant l’intensité des flammes à l’aide d’un levier qu’il contrôle avec ses genoux. Lai s’assure aussi que je vois bien les langues de feu qui s’envolent comme des fléchettes pour retomber sur la nourriture. L’élément essentiel pour réussir une cuisine chinoise authentique, c’est le « le souffle du wok », ou wok hei. Cette qualité des aliments léchés par les flammes et saisis à feu élevé est une caractéristique que les chefs du Momofuku admettent ne pas pouvoir reproduire dans leurs cuisines occidentalisées. Mais ils ne cherchent pas nécessairement à faire de la cuisine chinoise traditionnelle ; ils tendent plutôt à développer leur propre interprétation de cette cuisine devenue internationale.
Un coup de chance
Mais l’Ouest n’a pas l’exclusivité des équipes culinaires les plus talentueuses de Chine ; elles constituent aussi l’ingrédient secret de la cuisine chinoise de Toronto, surtout axée sur la cuisine cantonaise de Hong Kong. Pourquoi ? La raison est simple : alors que le destin de la colonie britannique de Hong Kong, devenue une région administrative, semblait incertain, une vague d’immigrants a quitté le pays en 1990 pour venir s’installer au Canada. Karisa Lui, un membre torontois du Hong Kong Tourism Board, m’a confié que le Fung Lam Court était le meilleur restaurant du Grand Toronto où l’on peut savourer une cuisine chinoise authentique. À mon tour, je le recommande chaudement. Comme le Shanghai Lu, l’endroit est on ne peut plus modeste, mais la cuisine y est remarquable. Le restaurant, situé dans la banlieue de Markham (là où se trouvent, en grande partie, les meilleurs restaurants chinois), est dirigé par Wing Lai, un chef qui s’est établi au Canada en 1974 et qui, depuis, ne cesse d’impressionner les clients avec sa spécialité : le crabe braisé dans une sauce au rhum. « Je travaille dans les cuisines depuis que j’ai 13 ans », me confie Lai en sélectionnant quelques gros crustacés dans les aquariums de la salle à manger. Puis, je le suis dans la cuisine afin de voir les woks s’enflammer. « Quand je fais à manger, ajoute-t-il en souriant, je me sens comme un adolescent. » Il est facile de voir pourquoi : la cuisine du Fung Lam Court ressemble à un parc d’attractions. Les flammes sont si intenses que je sens mon visage rougir lorsque Lai ajoute des épices au bok choy ou fait sauter de l’ail et du gingembre avec les homards. Il sait que ce genre de cuisine audacieuse est un spectacle en soi, et il en savoure chaque instant. Il replace
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> Le Fung Lam court est modeste, mais la cuisine y est remarquable.
à pleine vapeur L’heure des dimsums au Fung Lam Court (ci-haut) et au Luckee (ci-contre).
L’un des plaisirs de manger dans d’excellents restaurants chinois comme le Fung Lam Court ou le Shanghai Lu réside dans l’appréciation de l’habileté et du savoir-faire incroyables qui se retrouvent dans les plats en apparence les plus simples. Bien que l’environnement et le décor de ces restaurants soient souvent modestes, les saveurs qui s’y concoctent sont incomparables. Ceux qui recherchent à Toronto une version plus haut de gamme du Fung Lam Court peuvent désormais se rendre au nouveau restaurant du chef Susur Lee, l’une des plus grandes vedettes culinaires à avoir quitté Hong Kong pour venir s’établir au Canada. Après avoir fait ses classes au réputé Peninsula, il a émigré à la fin des années 1970 en quête de gloire culinaire, et ses accomplissements sont remarquables. Non seulement a-t-il participé aux émissions Iron chef, Chopped et Top Chef Masters, mais il a aussi ouvert plusieurs restaurants salués par les critiques, tant à Hong Kong qu’à Singapour. Il envisage maintenant l’ouverture d’un établissement dans le nouveau World Trade Center. Le dernier projet de Susur, le Luckee by Susur Lee, est situé dans le SoHo Metropolitan Hotel, au centre-ville de Toronto. Son menu est axé sur la « nouvelle cuisine chinoise », et on y trouve des plats de la tradition culinaire de Hunan et de Guangzhou, ainsi que des dimsums, mis au goût du jour et retravaillés par le personnel de sa cuisine. Et c’est là que réside la formule gagnante : le restaurant possède une > équipe de rêve, composée des meilleurs chefs chinois
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> établis au Canada. Ils œuvrent dans une cuisine traditionnelle similaire à celles que l’on trouve dans le quartier chinois (en plus raffinée) et ils s’activent sous l’égide d’un des chefs les plus réputés d’Amérique du Nord. Le Luckee cherche à présenter la cuisine chinoise sous son plus beau jour, ce qu’il réussit avec aplomb. Les repas sophistiqués débutent par des hors-d’œuvre de fleurs comestibles déposées sur des cubes de melon d’eau et du tofu frit trempé dans le mirin. Ce délicat prélude donne le ton au reste du repas, exquis à tout point de vue ; des crevettes cheung fun au bœuf braisé aux huit épices (cuit pendant 72 heures à la plus basse température possible) accompagné de lob ok, sans oublier une gamme de mets beaucoup plus fins que ceux généralement servis dans les restaurants chinois.
partout au pays, cet exode se fait sentir dans les cuisines.
Une touche québécoise Partout au pays, de multiples saveurs n’attendent qu’à être découvertes. Même si l’immigration en provenance de Hong Kong a diminué avec les années, une nouvelle vague de prouesses culinaires continue d’arriver du continent. Partout au pays, cet exode se fait sentir dans les cuisines. Le phénomène est particulièrement observable à Montréal, ville moins peuplée d’immigrants chinois que l’Ontario ou la ColombieBritannique (710 000 et 460 000 personnes se disent Chinoises
Six plats chinois incontournables au Canada 1 Les haricots frits du Shanghai Lu, de style sichuanais, frits à sec (Vancouver). 2 Un ragoût de crabe dormeur avec courges kabochas, au restaurant de fruits de mer Sea Harbour (Vancouver). 3 Le canard Luckee garni à la pékinoise, au Luckee by Susur Lee (Toronto). 4 Les petits pains vapeur au porc servis avec de la sauce hoisin, des échalotes et des concombres, au Momofuku Nikai (Toronto). 5 Les desserts traditionnels (soupe d’amandes, de cajou ou de sésame noir et une gelée d’herbe) au Fung Lam Court (Markham). 6 L’aubergine yu xiang au sirop d’érable du Gai Ba (Montréal).
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bien épicé Haricots verts grésillants au Luckee (ci-haut).
dans chacune de ces provinces), mais où plusieurs grands chefs ont élu domicile. L’un d’entre eux est Beichuan « David » Yang. Originaire de Pékin, il est chef de partie dans l’un des restaurants qui fait la renommée de Montréal, Maison Publique, dirigé par le Montréalais Derek Damman et le célèbre chef anglais Jamie Oliver. Au menu, la touche personnelle la plus notable de Yang est la sauce XO, son interprétation d’un classique de Hong Kong fait à base de fruits de mer épicés. L’équipe de la Maison Publique m’a aussi présenté à Andy Su, le chef au nouveau restaurant sichuanais Gia Ba, qui a ouvert ses portes plus tôt cette année dans le quartier NotreDame-de-Grâce. « Ce restaurant, cette petite maison, je l’ai ouvert pour laisser s’exprimer ma grande passion pour la cuisine sichuanaise », confie Su. Son premier restaurant, Cuisine Szechuan, s’est forgé une réputation grâce à ses plats riches en piments forts, comme le bœuf au chili et le tofu épicé. Alors que Cuisine Szechuan, situé au centre-ville, possède un extérieur discret et un intérieur décoré modestement, le nouveau restaurant d’Andy, situé dans le village Monkland, un joli quartier où habitent de jeunes familles, a plutôt des allures de bistro asiatique raffiné. Su y concocte aussi de nouvelles recettes, dont ses interprétations québécoises et canadiennes de classiques sichuanais et taïwanais (comme les côtes levées aigres-douces au sirop d’érable). Il affirme cependant que certains plats ne tolèrent aucun substitut. En effet, il fait encore venir de Chine ses piments lampions adorés. Lorsque je lui demande pourquoi autant de grands chefs chinois sont venus s’installer au Canada, je constate qu’il a longuement médité le sujet : « Dans le passé, le choix était clair : c’était une question d’argent. Pour le même temps travaillé là-bas, on pouvait gagner trois fois plus ici. Mais les temps changent. Les gens réalisent que ce n’est plus vraiment une question de qualité de vie. Être chef signifie travailler sans arrêt ; inévitablement, ce doit être une question de passion. Il > faut avoir à cœur ce que l’on fait. Et j’y arrive ici, enfin. »
Où séjourner En plein cœur du quartier financier, l’hôtel Shangri-La offre un bel aperçu de la cuisine chinoise de Toronto. Les racines hongkongaises de cette chaîne d’hôtels sont offertes à la vue des visiteurs partout dans l’établissement, des lithographies du Shanghaïen Wang Xu Yuan en passant par le menu aux influences asiatiques. Le déjeuner au restaurant Bosk comprend, en plus des pâtisseries et des omelettes, des dimsums à la vapeur et le traditionnel congee (bouillie de riz) garni de gingembre râpé, d’échalotes, d’arachides grillées (accompagné de beignes chinois). Le Shangri-La possède également une adresse à Vancouver, une raison de goûter à la culture et à la cuisine chinoises de l’autre côté du pays. shangri-la.com
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© Mercedes-Benz Canada Inc., 2014.
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RETOUR L’Écossais Paul Di Resta est de retour en DTM après une incursion en Formule 1. Une fois de plus, il sera de l’écurie Mercedes-Benz.
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te x te Christoph henn
T Pour remporter une course du DTM, il faut des coureurs aussi bien préparés que leur voiture. Nous avons rencontré Paul Di Resta et ses coéquipiers de Mercedes-Benz pendant leur camp d’entraînement, avant le début de la saison.
EN PLEINE ACTION rois minutes quarante secondes. Juste assez de temps Quand les vagues pour sentir ses muscles frémir, des épaules à la tête ; déferlent, McNamara doit un mouvement à peine perceptible. Il relâche être prudent pour neensuite pas sa tête près des mains de sonqu’elles thérapeute. Paul Di Resta l’engloutissent. n’a toutefois pas besoin d’aide, et il fait grimper de nouveau la tension dans son cou. Il demeure impassible. Les grimaces de douleur, pas trop son genre. Et puis, elles ne conviennent pas à l’exercice. À première vue, il semble confortablement étendu sur le dos. Le canapé ne touche que ses épaules, et il doit soutenir le poids de sa tête. Les 30 premières secondes de cet exercice d’entraînement du cou se déroulent relativement en douceur, même pour ceux qui sont peu rompus à l’activité physique. Pourtant, l’effort s’amplifie, jusqu’à devenir insupportable. Après deux minutes, la douleur s’accentue, de plus en plus intolérable. Un homme de forme physique moyenne tient environ deux minutes et demie dans cette position. Toutefois, l’Écossais de 28 ans peut compter sur ses trois dernières années passées dans le circuit de la Formule 1, où des forces centrifuges atteignant 5 g
État de conduire
ÉPREUVE De course Paul Di Resta et ses coéquipiers sont des athlètes de haut niveau. L’entraînement sur la bicyclette ergométrique n’est rien en comparaison du stress énorme qu’ils subissent pendant une course de DTM. Dans le cockpit, le rythme cardiaque moyen du pilote grimpe à 180 battements par minute.
(soit cinq fois la force gravitationnelle de la Terre) soumettent les muscles du cou à rude épreuve. Di Resta n’est pas du genre à jeter l’éponge : « Je n’admettrais jamais quels ont été les défis majeurs rencontrés dans une course. Je dévoilerais alors mes faiblesses aux autres coureurs. » L’exercice n’aurait pas de quoi réjouir ses adversaires ; le coureur n’ayant laissé percevoir qu’un faible tremblement à peine digne de mention. Il n’est pas porté sur les demi-mesures, et encore moins quand un chronomètre d’entraînement a été fixé. Il franchit l’objectif des quatre minutes sans broncher et enchaînera sept autres épreuves de force et un exercice ECG au cours de cette matinée d’entraînement de l’équipe à l’institut de médecine sportive d’Innsbruck, en Autriche. Cet examen des performances est l’un de ses premiers engagements depuis qu’il a rejoint les rangs du DTM. Pour Di Resta, renouer avec le championnat allemand des voitures de tourisme, c’est raviver ses plus grands succès (qui plus est avec Mercedes-Benz). À partir de 2007, et jusqu’à la fin de 2010, il s’est hissé 21 fois sur le podium (en remportant six victoires) en 42 courses, devenant champion en titre des pilotes la dernière année. Il a ensuite intégré l’écurie Force India en F1 où il a rem> porté 121 points de championnat en trois saisons.
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Force tranquille Le camp d’entraînement est axé non seulement sur l’énergie et l’endurance, mais aussi sur la maîtrise du corps et la coordination.
ÉPREUVE DE RÉSISTANCE Les coureurs passent environ une heure à l’intérieur de la voiture à des températures qui atteignent les 60 °C, sous quatre couches de combinaisons ignifuges. Ils perdent jusqu’à quatre kilos de sueur par course.
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Pour Di Resta, il est maintenant temps de se préparer pour le prochain défi. Cette année, comme tous les ans, Mercedes-Benz a rassemblé l’ensemble de sa cavalerie de coureurs du DTM, à l’occasion d’un camp d’entraînement qui précède le début de la saison. Outre Di Resta, sont présents en Autriche, pour six jours de conditionnement physique, Gary Paffett, Robert Wickens, Christian Vietoris, Pascal Wehrlein, Vitaly Petrov, Daniel Juncadella et Roberto Merhi. Les voitures brillent par leur absence. La semaine débute avec les examens d’aptitudes et Di Resta la termine avec flegme et assurance, comme si la victoire lui revenait d’ores et déjà. En effet, il n’est pas loin d’atteindre les notes maximales en nombre de flexions des bras, de redressements assis ou de tractions à la barre, laissant ses coéquipiers loin derrière. « Il est en excellente forme », affirme l’homme à l’origine de son programme de conditionnement, Gerry Convy, qui a précédemment travaillé auprès de coureurs tels que Pablo Montoya et David Coulthard. « Un coureur de Formule 1 doit avoir l’endurance du triathlonien, le torse et le cou du boxeur, et les réactions vives et félines du pilote de chasse », explique Convy. Ce sont tous des attributs que maîtrise Di Resta. Il s’entraîne trois heures par jour (course, nage et gymnase) et il n’est jamais autant dans son élément que sur son vélo de course, lors de randonnées de 100 kilomètres autour de Monaco, sa patrie d’adoption. « Je ne me suis sûrement jamais autant entraîné pour la Formule 1 auparavant », dit-il. « Il est essentiel, du point de vue psychologique, de ne jamais déroger aux exigences que l’on s’est fixées », admet Convy.
photos fr ank bauer, igor panitz
Un marathon demain ? Pourquoi pas ! L’exploration des limites de la douleur physique n’est pas l’objectif du camp d’entraînement. Les pilotes ont besoin d’être dans la meilleure forme possible afin de supporter les pressions énormes causées par une course de DTM. Ils passent environ une heure dans une voiture, à des températures qui atteignent les 60 °C, sous quatre couches de combinaisons ignifuges, et perdent de trois à quatre kilos de sueur par course. Selon Ingo Froböse, spécialisé en performance sportive, au cours d’une minute de course, un pilote émet environ 250 ng d’adrénaline et de noradrénaline, deux hormones liées au stress ; c’est le double de ce qu’il produirait sur une bicyclette durant l’attaque maximale. Étant donné que cette libération hormonale constante fait grimper le rythme cardiaque à environ 180 battements par minute durant les qualifications et la course, un niveau élevé d’endurance est essentiel. « Si je devais courir le marathon demain, je crois que j’y arriverais », déclare tout bonnement Di Resta.
Un coureur doit posséder une force intérieure, une volonté de fer et une impressionnante capacité de concentration. to ni m athi s , e ntr a îneur
EXAMEN PHYSIQUE L’analyse de l’impédance bioélectrique mesure les quantités de graisse et de liquides corporels.
Voilà pour l’aspect physique de la course automobile, mais la forme mentale est également cruciale. Les coureurs doivent prendre des décisions réfléchies et instinctives, dans les conditions astreignantes d’une course, afin de franchir avec brio les chicanes, les repères de freinage, etc. « Un coureur doit disposer d’une force intérieure, d’une volonté de fer et d’une impressionnante capacité de concentration », affirme Toni Mathis, qui travaille avec les équipes de Mercedes-Benz au DTM depuis plus de 20 ans à titre de physiothérapeute, de nutritionniste, et de consultant en entraînement. C’est Mathis qui a organisé la semaine de préparation dans son pays d’origine, l’Autriche. Il a recours à des techniques comme le bagua. Plutôt que de repousser les limites physiques pour atteindre un but (comme avec les redressements assis), cette forme particulière de taï-chi agit au-delà de la simple force musculaire. Mathis guide donc les coureurs dans des mouvements circulaires lents. Au départ, les coureurs échappent quelques rires étouffés, mais Mathis sait d’expérience que le bagua les aidera à améliorer la maîtrise de leur corps et à trouver leur force intérieure. Mathis provoque aussi le rire des coureurs lorsqu’il leur distribue un ensemble de petites balles. L’exercice consiste à reculer sur une jambe, à son signal, tout en attrapant la balle, ou de lancer deux balles dans les airs et de croiser les mains pour les rattraper. Ce type d’entraînement, connu sous le nom de Life Kinetik, est suivi par les joueurs de soccer professionnels du club allemand Borussia Dortmund et par Felix Neureuther, un as du ski alpin. En plus des mouvements physiques, les exercices constituent aussi un entraînement pour le cerveau qui permet de surmonter certaines difficultés de coordination et de vision. Ils sont donc parfaitement adaptés pour les coureurs automobiles, qui doivent regarder à la fois droit devant eux et sur les côtés durant une course. Il y a certes place à l’amélioration, comme en font foi les protestations enjouées de Di Resta qui, balle en l’air et l’œil droit recouvert d’un cache-œil aux fins de l’exercice, s’empare d’une poignée d’air. Mais quelques jours plus tard, l’Écossais réussit l’exercice haut la main. Quiconque a travaillé avec Di Resta vous dira qu’il ne renonce jamais à relever un défi. Il est coureur automobile jusqu’à la moelle, et doté d’une volonté de fer. Vous ne le trouverez pas en train de se peser constamment ou de se ronger les sangs à propos de ses niveaux de lactate ou de ses fréquences cardiaques. Pourtant, à l’issue du camp d’entraînement, on lui attribue une forme exceptionnelle. « Le plus important dans tout ça, ajoute-t-il, c’est que je < sache conduire. »
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Croisière de luxe Avec son impressionnant design, sa puissance et sa technologie intelligente, le luxueux coupé de Classe S atteint un nouveau sommet de perfection.
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Grâce à la technologie à DEL, les phares éclairent mieux la surface de la route, sans éblouir, et leur faible consommation d’énergie augmente considérablement leur durée de vie.
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our accéder au siège conducteur du coupé de Classe S, il faut ouvrir et refermer la portière derrière soi ; une habitude qui, cette fois, se transforme en une merveille d’ingéniosité. À quelques millimètres de la fermeture, la portière se clôt doucement grâce au système de bord électronique. Clic. Un son, une sensation agréable. Ça donne envie d’ouvrir et de fermer la portière de nouveau. On a le sentiment que tout fonctionne dans une parfaite harmonie et se déroule dans le bon ordre. On se demande : la perfection existe-t-elle ?
Des admirateurs conquis d’avance Le coupé de Classe S attire l’attention bien avant qu’on n’y prenne place. Sa silhouette, à la fois discrète et spectaculaire, y est pour quelque chose. Si ce modèle peut paraître simple, sa création a été longue et coûteuse. Le capot allongé s’étire subtilement jusqu’à la ligne du toit (sans se heurter à un montant central), puis s’efface doucement à l’arrière, pour créer un profil harmonieux. À l’intérieur, les lignes sont tout aussi pures et évoquent davantage la maison douillette que l’engin futuriste. C’est en grande partie grâce aux sièges qui, tout en offrant un soutien ferme, sont aussi confortables que des fauteuils. Il est même possible d’y recevoir un massage. Deux écrans dominent le tableau de bord. À gauche se trouvent le tachymètre et le compteur de vitesse. À droite sont affichées la navigation satellite et les images du système de caméras à 360°. Ce système génère une vue d’ensemble des alentours du véhicule, afin d’en faciliter le stationnement. De nos jours, la clientèle n’est jamais totalement satisfaite (le nouvel ordinateur au travail est trop lent, le pli qui s’est formé à l’arrière du manteau trop apparent…). Ces soucis et ces exigences avivent le désir de perfection, un désir que ce véhicule réalise sans doute. Né du mariage de la haute technologie et du savoir-faire manuel, aussi rapide qu’élégant, le coupé de Classe S déclenche les passions et regorge d’innovations techniques. Pour le dire simplement, il est de toute beauté. Il n’est donc pas surprenant que le coupé de Classe S attire les regards, avant même que l’essai sur route ne commence. Les passants se pressent autour du véhicule, examinent l’intérieur, posent des questions sur sa performance et son prix, et reconnaissent sa perfection. Près du siège > 56
PREMIÈRE MONDIALE Le MAGIC BODY CONTROL permet au coupé de s’incliner jusqu’à 2,65 degrés, réduisant l’accélération latérale et maximisant le plaisir de conduire.
Il ĂŠpouse les courbes comme un champion de slalom. 57
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INSPIRER CONFIANCE Équipé de phares à DEL, le coupé de Classe S inspire confiance.
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Nuit étoilée Comme par magie, le toit panoramique en verre opaque devient transparent lorsqu’on appuie sur la fonction MAGIC SKY CONTROL, dévoilant le ciel étoilé.
conducteur, on caresse le véhicule du regard, on admire les courbes élégantes du tableau de bord et leur transition fluide vers le revêtement de la portière, les matériaux élégants qui recouvrent l’intérieur de la boîte à gants et du compartiment de rangement de l’accoudoir ; l’incrustation étincelante du volant. Seulement à bord du coupé S 65 AMG, on peut activer la fonction « fragrance », ou ranger une bouteille d’eau minérale dans le compartiment réfrigéré de 8,5 l. Cette automobile est à la fine pointe de la technologie et on s’y sent comme chez soi. Puis, on s’installe, on pose les mains sur le volant, on appuie du bout du doigt 58
sur le bouton de démarrage, on met le pied sur l’accélérateur, et c’est parti ! On roule doucement dans les rues de la ville en direction de l’autoroute. Au moment d’atteindre la bretelle d’accès, on gagne de la vitesse, et c’est une sensation merveilleuse. Sur l’autoroute, le véhicule roule paisiblement tandis que, de chaque côté, de majestueux paysages défilent. Lorsqu’on accélère, même le vrombissement rauque du moteur suggère que la puissance et le contrôle du véhicule sont en parfaits équilibres. Le moteur biturbo V8 génère 449 ch et sa vitesse maximale contrôlée électroniquement est de 210 km/h. >
Un son riche Dans le silencieux arrière du système d’échappement double, deux clapets s’ouvrent et se ferment de manière pneumatique, selon la vitesse du moteur et le programme de conduite présélectionné. Une fois ouverts, ils produisent un riche vrombissement. Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaison de modèle.
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Coller à la route comme une ligne sur la chaussée Si les véhicules sont tous égaux une fois sur l’autoroute (c’est du moins ce qu’affirme le Code de la route), on a pourtant le sentiment d’être unique au cours de cet essai. Il n’est pas question d’enfreindre les limites de vitesse, mais plutôt de faire le constat que la conduite du coupé est pure harmonie, de la résistance calculée des leviers de clignotant à la manière dont cette voiture à traction intégrale colle à la route comme une ligne sur la chaussée. Le coupé S 65 AMG à propulsion arrière offre aussi le MAGIC BODY CONTROL : une caméra qui analyse la route afin d’identifier toute irrégularité à sa surface et, pour y remédier, déclenche la suspension pneumatique en une fraction de
PERFECTION FORMELLE Un capot allongé, des lignes de toit basses et un arrière puissant, la silhouette du coupé de Classe S est la grâce incarnée.
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seconde. En grande première mondiale, la voiture est aussi équipée de la nouvelle suspension pendulaire qui permet au véhicule de s’incliner dans les virages jusqu’à un angle de 2,65 degrés. L’accélération latérale qui affecte les passagers s’en trouve réduite, ce qui accroît le confort et le plaisir de rouler sur une route sinueuse. Cette fonction n’est pas qu’un simple gadget d’ingénieurs, elle améliore véritablement l’expérience de conduite. Avec ou sans cette innovation, le coupé de Classe S répond immédiatement aux désirs du conducteur, que ce soit en fermant la portière, alors qu’on allait le faire, ou en réagissant avec célérité aux moindres mouvements du volant. Entre l’automobile et nous, il n’y a plus > qu’un pas à franchir.
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orsque Garrett McNamara parle de sa passion, on dirait qu’il raconte un cauchemar. McNamara est surfeur, l’un des meilleurs au monde. Des vagues d’une hauteur de 40 m le pourchassent et déferlent avec la force contenue dans des centaines de tonnes d’eau. Imaginez-vous au volant d’une voiture qui roule à plein régime. Une avalanche perpétuelle, véritable montagne en mouvement, se déploie sous vos pieds. Tout en cherchant à devancer cette force de la nature, vous savez qu’il est vital de vous y coller, pour ne pas être englouti par ce monstre. Contrairement aux vagues ordinaires, de tels mastodontes, abrupts et extrêmement rapides, confrontent les surfeurs à un défi complètement différent. Ceux qui désirent les dompter ont besoin d’un courage et d’une endurance extraordinaires, mais ce qu’il leur faut par-dessus tout, c’est la planche idéale. C’est donc en toute connaissance de cause que McNamara s’est joint à Mercedes-Benz en quête d’une planche qui permette la meilleure distribution de poids possible. Le résultat : la MBoard, taillée sur mesure pour le poids et le corps du surfeur professionnel. Les avantages de cette approche personnalisée sont quantifiables : la vitesse record de McNamara sur la MBoard a été > enregistrée à 62,4 km/h.
accélérateur La MBoard est la planche la plus rapide sur laquelle Garrett McNamara a jamais surfé.
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prendre la fuite Lorsque la vague commence à se briser, McNamara ne doit pas la laisser l’avaler.
Nouvelle vague Au large des côtes portugaises déferlent les plus grandes vagues océaniques au monde. C’est lorsqu’elles atteignent la hauteur d’un immeuble de dix étages que Garrett McNamara se jette à l’eau.
TE X TE N AT H A L I E C H R O B A C Z E K - P R O S P E R O P H O T O S J O A O B R A C O U R T
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guetter le meilleur moment, y prendre plaisir. Ensuite, la peur disparaît. Le projet, piloté par Gorden Wagener, designer en chef de Mercedes-Benz, a réuni le savoir-faire technique des concepteurs et des ingénieurs à l’expérience de surfeur acquise par McNamara au fil des décennies. Essentiellement, McNamara a imaginé la planche dont il a toujours rêvé. La MBoard a été créée de la même manière qu’une voiture. Elle a d’abord été dessinée sous forme de dossier 3D, puis modélisée dans une soufflerie, avant d’être assemblée à la main. Les épreuves que McNamara cherche à relever demandent une planche très spéciale. Le défi pour l’équipe Mercedes-Benz a été de combiner des exigences a priori contradictoires dans la fabrication d’un seul produit. Pour garantir la stabilité nécessaire, la planche devait être à la fois flexible et rigide, ni trop lourde ni trop légère. Une planche unique, pour un athlète unique. En janvier 2013, sur la côte portugaise, McNamara a surfé sur une vague atteignant une hauteur de 30 m, soit une des plus hautes jamais enregistrées. Il se décrit lui-même comme un perfectionniste orienté vers des objectifs précis, mais le sport lui a aussi appris à prendre les choses comme elles viennent. Surfer sur de grosses vagues requiert, avant tout, une qualité spécifique : la patience. L’entraînement cardiovasculaire et musculaire sont un prérequis. La glisse parfaite commence bien avant que la crête de la vague ne se forme. McNamara attend patiemment le bon moment, en portant une attention particulière aux vents et aux courants, afin de voir dans quelle direction ils tirent.
C H RONOL O GI E 19 67 Garrett McNamara naît à Pittsfield, dans l’État du Massachusetts, à plus de 160 km de l’océan. 19 7 8 Sa famille déménage à Hawaï. Peu après, McNamara remporte sa première compétition. 19 9 2 Invention du « surf tracté » qui, grâce à un bateau, permet de surfer sur des vagues gigantesques. 2003 McNamara échappe de peu à la mort, après avoir été englouti par une vague colossale. 20 07 Il attire l’attention des médias après avoir surfé sur une vague provoquée par le détachement d’un glacier dans l’océan, au large de l’Alaska. 2 013 McNamara bat son propre record mondial en surfant sur une vague d’une hauteur de 30 m.
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Plongée sous-marine EN ATTENTE McNamara attend patiemment le moment où les conditions idéales sont rassemblées pour surfer sur une vague.
Un maître n’échoue pas. Selon McNamara, se laisser submerger par une vague est plus excitant que de glisser tout simplement à sa surface : « Rouler sous la vague peut être une expérience exaltante, tous les sens sont stimulés. Ce n’est pas tant de lutter pour sa survie que d’apprendre à se détendre pour survivre qui importe. Il faut suivre la vague et y prendre plaisir. » La peur ne se déclenche que lorsqu’on s’inquiète de ce qui pourrait arriver : « Se préparer pour le moment où il faut se lancer, vivre l’instant présent et y prendre plaisir… Ensuite, la peur disparaît. » Lorsqu’il surfe, les limites s’effacent. L’homme qui prétend vivre une « histoire d’amour avec les vagues » semble presque modeste : « J’ai surfé sur tellement de vagues géantes, je suis prêt. Peu importe ce > qui peut arriver, j’essaie d’apprécier ce que je fais. »
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E S C A P A D E
Repenser le ranch
Un tout autre visage de l’Ouest canadien se dévoile lors d’une excursion dans la région de Cariboo-Chilcotin, en Colombie-Britannique. Là-bas, loin des randonnées équestres et du lancer du lasso, les nombreux ranchs d’hôte puisent leur inspiration à l’est… très à l’est. T E X T E A N D R E W F I N D L AY p h o t o s H U B E R T K A N G
accents d’asie au Echo Valley Ranch & Spa. Le pavillon principal a été dessiné par l’architecte thaïlandais Pinyo Suwankiri.
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Je parcours le sentier de la côte de CaribooChilcotin. Un paysage vallonné marqué par l’élevage de bétail et les ruées vers l’or d’autrefois, où les rivières, les lacs et les prairies sont entourés de sommets enneigés. Une seule journée s’est écoulée depuis mon arrivée au ranch et spa Echo Valley, le premier d’un trio de ranchs d’hôte où je séjournerai, et je découvre que cette partie peu populeuse de la province possède un attrait fascinant, particulièrement pour les entrepreneurs qui ont de fortes personnalités et de grands rêves. En réfléchissant aux contradictions culturelles auxquelles je suis confronté, je réalise que mes idées préconçues du ranch d’hôte appartiennent désormais aux pages d’un vieux western de Zane Grey.
Il était une fois dans l’Ouest Le jour suivant, je selle un étalon docile, nommé Ernie, qui me porte sur les traces de Utton jusqu’à un spectaculaire point de vue dominant le Big Bar Creek, un affluent de la rivière Fraser qui parcourt cette contrée semi-aride, tel un Grand Canyon nordique. Devant la vue imprenable, il est facile de comprendre pourquoi les propriétaires du Echo Valley (Norm Dove, d’origine britannique, et sa femme, Nan, qu’il a rencontrée en 1985 lors d’un voyage d’affaires en Thaïlande) sont tombés amoureux de ce lopin de terre, il y a de cela près de 25 ans. Grâce à eux, l’hospitalité de l’Asie du Sud-Est a fleuri depuis dans ce royaume de selles de cuir, de bottes de cowboy et de Stetson.
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e reçois un massage divin à la Baan Thaï, une suite au deuxième et dernier étage d’une construction décorée de meubles en tek et de figurines en forme d’éléphants. Conçu par Pinyo Suwankiri, célèbre architecte thaïlandais reconnu pour ses temples et ses sites majestueux que l’on retrouve partout en Thaïlande, l’endroit invite à la relaxation. J’ai les paupières lourdes, et une odeur d’huile à massage flotte dans l’air. Une heure et demie plus tard, bien assoupli par les mains expertes de Wanna Nuphan, j’ouvre les yeux et je me rappelle où je suis : un ranch d’hôte, bien loin de la Thaïlande, sur la terre des cowboys de la Colombie-Britannique. À l’extérieur, le soleil couchant couronne de ses rayons mauves la chaîne de montagnes Marble. Mark Utton mène un troupeau de chevaux vers un pâturage verdoyant parsemé de joncs et de fleurs sauvages. Ce cowboy n’a rien perdu de son accent cockney depuis qu’il a quitté l’East End, à Londres, pour s’installer ici.
d’est en ouest Les massages d’inspiration orientale sont pratiqués dans la suite Baan Thaï de l’Echo Valley Ranch & Spa. Page de droite : randonnée équestre avec vue en surplomb sur le Big Bar Creek.
Les jambes brisées par la fatigue de la randonnée, je me dirige vers le pavillon principal du Echo Valley où le souper est servi dans une ambiance familiale. À tour de rôle, les employés servent le repas aux invités et, lorsqu’ils ne travaillent pas, s’attablent avec eux. Le chef Jason Folk nous sert un tataki de thon, suivi d’une roulade de bœuf. La viande provient d’un troupeau élevé en liberté et les légumes, d’une serre située à proximité. Norm Dove est fier de la cuisine de son ranch, qui offre, entre autres plaisirs, une soirée thaïe hebdomadaire, laquelle se termine par une danse traditionnelle exécutée par le directeur du spa et employé de longue date Yalaporn Yaemphathee. Il se réjouit aussi du spa où l’on propose, en plus des massages thaïs et occidentaux, des séances d’aromathérapie et de nombreux traitements esthétiques, comme l’enveloppement de boue enzymatique. « À quand remonte votre dernier massage facial ? », me demande Norm, en étouffant un rire. La question
> grâce à eux, l’hospitalité de l’Asie du Sud-Est a fleuri dans ce royaume de selles de cuir, de bottes de cowboy et de Stetson.
embarrasserait n’importe quel cowboy. Mais, heureusement, je lance à peu près aussi mal le lasso que John Wayne dansait le ballet.
Tiré par les chevaux Pour vivre la plus belle expérience du ranch d’hôte, Hills Health est l’endroit où séjourner. J’ai vu le film de Robert Redford, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, mais je n’avais jamais pensé exercer mes talents de chuchoteur dans un corral. Quoique ici, sur ce tertre forestier près de l’autoroute 97, tout semble possible. Même la communion avec les animaux. Le propriétaire, Pat Corbett, est adossé à la clôture. Il écrase à l’occasion un moustique pendant que j’observe les mouvements de la chuchoteuse Sherry May. Elle dirige Trixie, une jument paint horse agitée, dont le regard intense raconte le drame de la domination et de la soumission propre à la hiérarchie des troupeaux de chevaux. « Tout est dans le langage > corporel », m’explique-t-elle.
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> Cette partie peu peuplée de la province possède un attrait fascinant, surtout pour les entrepreneurs qui ont de fortes personnalités et de grands rêves. Je suis l’exemple de May et, à mon tour, je maintiens le contact visuel avec la bête qui tourne autour du corral. J’essaie ensuite de la rediriger en brandissant ce que May appelle le « rayon sensitif », une baguette qui sert d’outil de communication. À ma grande surprise, Trixie incline la tête en signe de soumission : elle est prête à se joindre à mon « troupeau ». Très facile, me dis-je (même si j’ai l’impression que Corbett et May m’ont jumelé à une bête particulièrement coopérative). Le chuchotement et les traditionnelles randonnées équestres du ranch Hills Health plaisent aux passionnés de chevaux, mais les amateurs de mise en forme y trouvent aussi leur compte : Zumba, aquaforme, yoga, randonnée pédestre et musculation figurent sur la liste des activités quotidiennes. Corbett et moi marchons jusqu’au sommet de la colline, à l’entrée de la cabine 1871. Ce nombre commémore l’union de la Colombie-Britannique à la Confédération canadienne à l’époque où la ruée vers l’or de Cariboo atteignait son point culminant. Lorsque Pat Corbett et Juanita, sa femme et associée, ont conçu le saloon, ils ont porté une attention particulière aux
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détails ; même les papiers peints choisis auraient pu orner certaines tavernes au tournant du siècle. Près de notre table, nous contemplons par la fenêtre un ondoyant paysage forestier qui longe une falaise de calcaire cendreux. Corbett me raconte qu’il a travaillé comme promoteur immobilier jusqu’à ce que des facteurs économiques et personnels le poussent, en 1983, à réorienter sa carrière vers le milieu hôtelier. « J’ai acheté 60 hectares par téléphone, avant d’apprendre que les 50 hectares adjacents étaient aussi à vendre », affirme-t-il, alors que le serveur apporte un épais steak New York qui, j’en ai bien peur, nécessitera une semaine de Zumba pour être oublié. Puis, Juanita se joint à nous. Née au Tennessee, cette femme à la vie captivante a fait sensation dans
scènes de genre Cette page : luxueuses tentes de style safari au ranch du Siwash Lake ; le chef Derek Bendig à l’œuvre dans sa cuisine. Page de gauche : les abords pittoresques du ranch Hills Health ; la copropriétaire Juanita Corbett et ses élixirs à base d’églantier ; le journaliste Andrew Findlay apprivoise la jument Trixie lors d’une séance de chuchotement.
la chanson country. Sous le nom des Suttles Sisters, elle et ses sœurs ont chanté au Grand Ole Opry, aux côtés de Johnny Cash et de Jerry Lee Lewis. Avant même que Juanita n’atteigne la vingtaine, MGM lui offrait un contrat. Méfiante de la déchéance qui, bien souvent, accompagne la gloire musicale, elle a refusé. Elle a plutôt poursuivi une carrière en cosmétologie qui, finalement, l’a conduite en Colombie-Britannique, où elle a rencontré son mari. À l’époque où les Corbett signaient leur contrat de propriété, Juanita luttait avec des problèmes de reins que la médecine traditionnelle n’arrivait pas à traiter. Un voyage en Californie lui a permis de rencontrer un spécialiste de la médecine holistique qui a décelé une carence en vitamine A et, peu après, une guérison rapide s’ensuivait. Cette expérience a convaincu le couple d’incorporer un côté bien-être à son ranch d’hôte. Trois décennies plus tard, cette philosophie demeure présente ici. En plus de gérer le spa, Juanita supervise la production d’huiles essentielles pressées à partir des baies de l’églantier, riches en vitamines et en antioxydants, dont les bosquets poussent à l’état sauvage sur le ranch. L’approche du ranch Hills Health est reconnue mondialement ; les Finlandais qui y séjournent peuvent même se faire rembourser leur visite par leur ministère de la santé. Le matin suivant, après un cours de yoga, je me joins à un petit groupe pour une marche sportive qui nous mène jusqu’au lac Tatton, sur les traces des chevaux et des vaches. Les trembles bruissent dans le vent alors que je repère des bosquets d’églantiers parsemés de fleurs roses.
prends la direction du ranch du lac Siwash. La chaussée se transforme en gravier, qui devient à son tour une ornière traversant d’imposants sapins de Douglas. J’ai l’impression de me diriger vers une maison perdue dans les bois plutôt que vers un centre de villégiature qui, année après année, s’est classé au sommet des nombreux palmarès touristiques des plus luxueuses propriétés canadiennes. Je suis sur le point de céder à une légère panique, quand j’aperçois les phares d’une camionnette qui percent l’obscurité. Comme promis, Allyson Rogers, la propriétaire, est là pour m’accueillir. Elle me conduit rapidement dans une de ses luxueuses tentes : une résidence en toile qui plairait assurément à un magis> trat colonial du xixe siècle en safari au Kenya.
> real cowboys wuntur sae et voluptasped quidit facepero molupta tiumque num rerae rescius autem anis unt quamus
Western safari Je fais mes adieux aux Corbett puis, ébloui par le soleil orangé qui se couche, je quitte de nouveau l’autoroute 97. Armé d’indications rudimentaires, je
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En canot dans les eaux calmes et miroitantes du lac Siwash.
Mais, plutôt que d’entendre les bruits du Serengeti, je m’endors en écoutant le chant d’un huard qui se répercute sur le lac Siwash. Au matin, je suis réveillé par le meuglement des vaches. J’ouvre la porte de la tente et sors sur la terrasse en bois pour contempler la surface lisse du lac entre les arbres. Après m’être longuement rincé sous une douche extérieure équipée d’un plancher en béton chauffant, je déambule vers le ranch de bois rond pour boire un café sur le quai. Une fine brume flotte sur l’eau et des colverts glissent paisiblement entre les joncs. À 8 h, l’équipe de cuisine du chef Derek Bendig sert un déjeuner composé d’œufs des poulaillers du ranch et de bacon fumé maison. Deux ans plus tôt, Bendig a quitté ses fonctions après 12 années passées au restaurant torontois Pangaea. Si l’on tient compte de son isolement, le dévouement de ce ranch pour la durabilité est aussi impressionnant que nécessaire : un parc de panneaux solaires l’approvisionne en électricité, alors que ses jardins et ses enclos lui fournissent des aliments biologiques. Fille d’un père immigrant britannique, qui a fondé Outward Bound Canada, une école internationale d’enseignement extérieur, Rogers a grandi à West Vancouver. Très tôt, elle connaît les joies d’une vie active. À 30 ans, elle est partie pour Cariboo. « J’étais en quête d’aventure et je voulais vivre près de la nature. La suite n’était pas prévue », me dit-elle en me conduisant à l’étable, où j’enfile des bottes en vue du parcours d’intégration équestre. À l’entrée de la sellerie, une enseigne affiche « My Barn, My Rules » (ma grange, mes règles), une devise
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à l’image de l’approche originale de Rogers. L’équitation demeure l’expérience centrale du Siwash, mais de nombreuses activités, de la planche à rame à la randonnée pédestre, sont aussi offertes aux clients. Suivant les instructions de la propriétaire, je brosse mon cheval, puis je nettoie ses sabots, quelque peu hésitant devant un si puissant animal. J’apprends ensuite comment poser la couverture et la selle, dernière étape de cette introduction qui se termine par une randonnée jusqu’au lac Bird. Nous traversons des castillèjes d’Amérique sur un sentier où les feuilles mortes et les branches de conifères forment un tapis moelleux. À l’occasion, ma compagne m’indique des endroits où un ours a labouré le sol ou griffé un tremble ; j’ai droit à un vrai safari canadien ! De retour au ranch, un festin composé d’un délicieux risotto aux fruits de mer et de la truite arcen-ciel poêlée nous attend. Comme la noirceur s’installe sur le paysage de Cariboo, je décide de rejoindre ma tente royale en suivant la lueur de ma lampe de poche entre les arbres. À l’intérieur, l’âtre au propane vacille et, fidèle au poste, le huard laisse entendre son chant mélancolique. Je dois bien admettre que ma vision désuète du ranch d’hôte a été détruite à jamais, comme piétinée sous les sabots d’un cheval.
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Quand la randonnée équestre est terminée et que les chevaux sont de retour à l’écurie, la Mercedes-Benz GLA 250 4MATIC nous permet d’explorer les ranchs de la Colombie-Britannique d’une autre manière. Avec un moteur à essence à turbocompresseur de 208 ch, ce VUS compact ne manque pas de fougue. Munie d’une traction intégrale permanente 4MATIC à répartition variable du couple, d’un régulateur de vitesse de pente et de roues à cinq rayons doubles de 18 pouces, la GLA est une partenaire agile pour traverser la rude région de la côte de Cariboo-Chilcotin. De retour à la civilisation, cet élégant multisegment sait aussi se comporter comme un pur-sang ; avec son intérieur de luxe à finition métallique, sa garniture en cuir ARTICO, ses sièges chauffants et la > climatisation automatique THERMATIC, elle est chez elle partout où elle galope.
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Le Navigateur Le psychiatre et aventurier suisse Bertrand Piccard.
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H AU T E VO LT IG E Faire le tour du monde en comptant uniquement sur l’énergie solaire est le projet, en apparence invraisemblable, de Bertrand Piccard. Et il y croit. Pour sa famille et lui, tenter l’impossible est la seule source de motivation. E N TREVUE B e n e d i C t S a r r e i t e r
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epuis la maison de Bertrand Piccard, située dans les collines surplombant Lausanne, en Suisse, le panorama s’étend du lac Léman aux sommets enneigés du massif du Chablais. Un voilier glisse sur le lac, minuscule point blanc sur l’immensité du fond bleu. L’aventurier et psychiatre habillé d’un veston foncé bien coupé a le teint bronzé et le regard vif. En apportant le café, il passe devant un coin de son salon empli de souvenirs de ses expéditions : des modèles réduits d’avions et de sous-marins, ainsi que des photos de son grandpère Auguste Piccard, le premier à avoir atteint la stratosphère à bord d’une montgolfière, et de son père, Jacques, le premier à avoir plongé au point le plus profond de l’océan, la fosse des Mariannes. C’est un sanctuaire dédié aux intrépides, dont Bertrand Piccard fait aussi partie. Il est le premier homme à avoir fait le tour du monde, sans escale, à bord d’une montgolfière. Dans un an, il compte répéter l’exploit, mais cette fois à bord d’un avion solaire. Âgé d’une cinquantaine d’années, Bertrand ne fait pas son âge. Et il parle avec la précision et la confiance de quelqu’un qui sait exactement ce qu’il fait. Bertrand Piccard, l’année prochaine, de mars à la fin juillet, vous planifiez faire le tour du monde en plusieurs étapes à bord d’un avion solaire. Comment vous sentez-vous par rapport à ce projet ? J’ai vraiment très hâte. Ce sera la réalisation d’un rêve que je caresse depuis 15 ans. Mais il reste beaucoup de choses à préparer d’ici là. Par exemple, on ne nous a pas encore accordé tous les droits de survol. Avec ce genre de projet, on ne peut jamais s’asseoir sur ses lauriers et dire : « D’accord, tout est prêt, dans un mois on pourra s’envoler. » Jusqu’à la dernière minute, on doit régler toutes sortes de détails.
F i l s d e l a n at u r e
Piccard dans le jardin de sa maison à Lausanne.
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CAMP DE BASE Pendant le voyage, l’entretien de l’avion se fait dans un hangar mobile conçu spécialement pour la mission.
Quand vous avez commencé à travailler sur le projet du Solar Impulse, en 1999, où en était le développement des vols solaires ? À l’époque, un avion solaire pouvait voler uniquement l’après-midi, quand les rayons du soleil sont les plus intenses. Moi, je voulais voler en tout temps, même la nuit. En 2003, j’ai donc commandé une étude de faisabilité à l’École polytechnique de Lausanne. Les résultats ont révélé qu’il nous faudrait un avion avec l’envergure d’un gros-porteur et le poids d’une voiture. Tous les spécialistes à qui j’ai parlé m’ont dit que c’était impossible. Mais ce sont les défis de ce genre qui m’attirent. André Borschberg et moi ne voulons pas copier ce qui a déjà été fait ; nous voulons être de vrais pionniers. Ouvrir notre propre voie. S’aventurer sur de nouveaux territoires et tenter l’impossible semble être la devise de votre famille... On dirait bien. Elle s’applique certainement à mon père, à mon grand-père avant lui et à beaucoup d’amis de la famille, comme Wernher von Braun. Elle s’applique aussi à la plupart des astronautes américains ou à des gens comme Charles Lindbergh. Ils ont tous occupé une place importante durant mon enfance. Faire connaissance avec eux m’a profondément marqué et m’a poussé à mener une vie à l’image de la leur.
LA TAILLE D’UN GROS-PORTEUR Malgré son envergure de 72 m, l’avion solaire pèse seulement 2300 kg.
APRÈS LE VOL D’ESSAI Le pilote André Borschberg (à gauche), Piccard et un membre de l’équipage.
De quel type de vie s’agit-il ? Une vie où tout est possible. Une vie sans peur de l’échec, où les rêves peuvent se réaliser. La plupart des gens n’osent pas la nouveauté parce qu’elle semble trop difficile et requiert trop d’effort. Mais si vous pouvez mettre ça de côté et surmonter vos peurs, vous ouvrir à l’inconnu, à de nouvelles manières de penser et d’agir, vous pouvez mener une vie vraiment intéressante. Je crois que la curiosité est le meilleur antidote à la peur.
Quels problèmes peuvent survenir pendant un vol solaire ? L’intensité et le type de rayons de soleil sont très importants. Le jour, on doit recharger les batteries afin de pouvoir continuer à voler la nuit. Puis le matin, on est nerveux parce qu’on ne sait pas si la charge tiendra jusqu’au lever du soleil.
P O RTRAIT T O M H A L L E R P H O T O S S O L A R I M P U L S E
Que craignez-vous ? Quand j’étais enfant, j’avais très peur des hauteurs. À l’âge de 16 ans, j’ai affronté cette peur en faisant du deltaplane. C’était comme suivre une thérapie. Vous êtes finalement devenu un deltiste expert. Quand vous êtes assis dans un avion solaire, comment utilisez-vous les leçons que vous avez apprises ? Le Solar Impulse est très sensible aux vents, comme un cerf-volant géant. Dans ma jeunesse, j’ai appris à lire la vitesse du vent et à l’utiliser à mon avantage, ce qui m’a d’ailleurs aidé lorsque j’ai fait le tour du monde en ballon. De ce voyage, j’ai appris à vivre pendant une longue période de temps dans les airs (20 jours d’affilée). Il y a eu des moments difficiles, par exemple quand je planais au-dessus du Pacifique et que je n’étais pas sûr d’avoir assez de carburant pour atteindre l’autre côté.
IL FAUT s’ouvrir à l’inconnu. La curiosité est le meilleur antidote à la peur. Bertrand Piccard
Vous avez mentionné plus tôt que la plupart des spécialistes ont affirmé qu’un vol continu dans un avion solaire était impossible. Pourtant, votre équipe et vous avez réussi à construire un avion qui peut voler pendant des jours sans interruption. Comment y êtes-vous parvenus ? Nous avons délibérément choisi de ne pas embaucher des membres de l’industrie aérospatiale pour le projet. S’ils connaissent peut-être tout de leur domaine, ils ne poussent pourtant pas la réflexion plus loin. > Ils auraient proposé un avion traditionnel, alors
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TEL PÈRE, TEL FILS Bertrand Piccard avec son père, Jacques, qui a établi un record de plongée sous-marine en 1960. À gauche : la montgolfière qui a permis à Bertrand, en 1999, de devenir la première personne à faire le tour du monde sans halte.
Votre avion peut seulement accueillir le pilote. Croyez-vous qu’un jour cette technologie permettra de transporter plus d’une personne ? Ça prendra du temps, mais il sera bientôt possible de transporter un petit nombre de passagers pendant le jour. Ce sera réalisable dans peut-être quatre ou cinq ans. Avec votre partenaire, l’ancien pilote de jet et entrepreneur André Borschberg, vous allez vous relayer pour piloter l’avion jusqu’à cinq jours sans quitter le minuscule cockpit. Comment faites-vous face à ce genre de défi ? Nous devons faire une courte sieste de 20 minutes toutes les 3 ou 4 heures, mais nous devons aussi garder le contrôle de l’avion en tout temps. Pour y arriver, nous pratiquons une forme d’autohypnose que j’utilise aussi en psychiatrie. C’est une sorte de transe où la conscience et le corps sont séparés. En d’autres mots, notre corps
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POUR CRÉER quelque chose de vraiment innovateur, il faut penser différemment. Bertrand Piccard
dort, mais nous pouvons toujours manœuvrer l’appareil. Pendant ces siestes, j’ouvre les yeux toutes les cinq minutes pour m’assurer que tout se déroule bien. Ça ne semble pas très reposant ! Pourtant, ça l’est. Nous avons testé cette technique sur une période de 72 heures dans un simulateur, et ça fonctionne extrêmement bien. Lorsqu’on passe de si longues périodes seul dans les airs, est-ce que notre comportement change d’une quelconque manière ? Quand j’ai volé autour du monde dans une montgolfière, j’ai senti que j’entrais dans un monde nouveau. Je me suis uni à la nature, poussé par les vents qui soufflent autour de la Terre. Avec le Solar Impulse, c’est la même chose : je peux sentir comment l’énergie qui active les hélices émane du cosmos, d’une autre étoile. Inutile d’extraire le carburant de la Terre et de la détruire à petit feu. Notre projet ne vise pas à établir des records ; nous cherchons de nouvelles manières de penser et d’agir. Au xxe siècle, nous avons fait des expéditions sur la Lune, ainsi qu’aux pôles Nord et Sud. Nous avons aussi sondé les profondeurs de l’océan, comme l’a fait mon père. Aujourd’hui, l’objectif est de voir comment nous pouvons améliorer la vie sur Terre. Nous voulons inspirer les gens à utiliser davantage les possibilités < qui leur sont offertes grâce à l’énergie durable.
photos solar impulse, familLE piccard
que nous voulions un appareil révolutionnaire. Pour créer quelque chose de vraiment innovateur, il faut penser différemment. Par exemple, toutes les pièces de carbone qui rendent le Solar Impulse si léger ont été produites par un chantier naval. Des spécialistes de différentes disciplines ont également partagé avec nous leur savoir-faire. Nous avons donc les meilleurs moteurs électriques, le meilleur équipement et la meilleure isolation possible.
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dépl oy e r ses a ile s Cet été, la dernière Gullwing est sortie de l’usine. Six spécialistes et passionnés d’automobiles font leurs adieux à la légendaire Mercedes-Benz « papillon ».
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photo igor panitz
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évélée au public en 2009, la SLS AMG a immédiatement fait sensation. Cette supervoiture, dotée d’une silhouette aussi élégante que sportive, est munie d’un cadre de châssis fait d’un treillis en aluminium, d’une suspension à doubles bras triangulaires et d’un moteur V8 de 6,2 l monté à l’avant en position centrale, ce qui lui permet d’accélérer de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes. En peu de temps, cette première voiture développée indépendamment par Mercedes-AMG a récolté d’innombrables prix tout en étant première dans plusieurs tests comparatifs. La voiture a été lancée en différents modèles : Coupé, Coupé-cabriolet à toit escamotable, GT, Black Series, Final Edition, en plus de la version de course GT3 et de la SLS AMG Electric Drive, la plus puissante voiture de production munie d’un moteur électrique. En milieu d’année, après plus de quatre ans de production, la dernière Gullwing est sortie de la chaîne de montage. Mais une nouvelle supervoiture est déjà sur la grille de départ d’AMG à Affalterbach, en Allemagne. La Mercedes-AMG GT, qui sera sur le marché canadien cet automne, est la deuxième voiture sport conçue d’un bout à l’autre à Affalterbach. « Le développement de la SLS a manifestement été une expérience bénéfique pour nous », explique le dirigeant d’AMG Tobias Moers. « La barre est haute, mais nous ne percevons pas la Mercedes-AMG GT comme l’héritière de la SLS. C’est une nouvelle voiture à part entière. » Avant que ce nouveau modèle ne prenne la route, nous avons demandé l’avis de six spécialistes sur l’impressionnante SLS AMG, déjà considérée comme un objet de collection. >
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Tobias Moers, directeur général de Mercedes-AMG
« L’inauguration de la SLS AMG, en 2009, a marqué le début d’une nouvelle ère pour nous, comme il s’agissait de la première voiture entièrement développée à l’interne. De la planche à dessin à l’essai de route, l’élaboration de cette super voiture a été pour moi, en tant que membre de l’équipe de développement, une expérience unique. La SLS AMG doit son statut emblématique à sa technologie et son design innovateurs, mais ses nombreuses variantes et ses triomphes dans le sport automobile ont séduit les admirateurs du monde entier. Dévoilée cet automne, la nouvelle Mercedes-AMG GT nous donnera la chance de confirmer qu’AMG est un fabricant dynamique de voitures sport. Conçue avec l’ADN d’AMG, cette voiture sport pur-sang est la preuve que nos standards élevés en matière de conduite, d’agilité et de performance sport, peuvent se concrétiser. »
Le spécialiste de l a GT3
T h o m a s Jä ge r, p il ot e , s p o r t c li e nt A M G
« La voiture de course SLS AMG GT3 représente l’entrée d’AMG dans le monde du sport client. L’objectif était d’établir de nouveaux points de référence pour la série de course GT3 en matière de sécurité, de manœuvrabilité et de frais d’entretien. Contrairement à la voiture standard, la machine de course est dépouillée de tout équipement lié au confort, afin de la rendre plus légère. Elle est aussi très basse : la suspension minimise l’usure des pneus, ce qui permet à la voiture d’établir de meilleurs temps chronométrés sur de plus longues distances. Sur la piste, cela lui donne un avantage majeur sur ses rivales. Mais la victoire ne réside pas seulement dans la vitesse, la fiabilité est aussi nécessaire, et la SLS AMG GT3 a prouvé qu’elle était fiable en remportant de nombreuses courses d’endurance. »
Le visionnaire
« Les portes papillon sont manifestement la caractéristique distinctive de la SLS ; elles sont intimement liées à son identité. Mais ses proportions contribuent aussi à son succès. Le devant n’est pas exagérément agressif et, même si l’arrière est surprenant, tout s’y agence à merveille. C’est comme si cette voiture avait été façonnée à partir d’un moule unique. La SLS AMG tient ses promesses, parce qu’en plus de son allure, sa conduite est celle d’une voiture sport. Aussi, elle est inspirée de l’histoire de Mercedes-Benz, ce qui est une excellente idée quand il est possible de puiser dans un tel héritage. Le genre rétro est une chose, mais je crois qu’il est aussi intéressant d’explorer les possibilités de la voiture sport de l’avenir. C’est pourquoi j’attends avec impatience la Mercedes-AMG GT. » <
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photos igor panitz, daimler ag, knoblach
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Le pilote de course
B e r n d M ay län d e r, p il ot e d e la vo itu r e d e s é c u r it é o f f i c i e ll e d e F1 M e r c e d e s - B e n z S L S A M G GT
L’a d m i r at e u r
Kazunori Yamauchi, développeur du jeu vidéo Gran Turismo et pilote de course amateur
« La SLS AMG est évidemment une voiture que vous pouvez conduire dans notre jeu de course Gran Turismo. En tant qu’amateur de course automobile, j’ai déjà conduit la version de route, ainsi que la voiture de course GT3 sur le parcours Nordschleife, à Nürburgring. Sa voie large, son long empattement et sa répartition de poids, optimale pour une voiture à propulsion arrière, démontrent que les ingénieurs de la Mercedes-AMG ne se sont pas seulement concentrés sur la vitesse, mais aussi sur la manœuvrabilité. La SLS est aussi rapide que plaisante à conduire. Derrière le volant, je peux me concentrer à 100 % sur la conduite : comme je ne lutte pas avec la voiture, je peux me dévouer à mon temps chronométré. Je me suis aussi senti en sécurité dans la SLS, chose rare dans une super voiture. » 84
avec les voitures de F1, même si elles sont deux fois plus légères. La SLS AMG est très directe : l’essieu avant réagit rapidement, ce qui lui permet de maintenir une ligne étroite. À chaque stade de son évolution, elle a gagné en modernité, en confort, en rapidité et en précision. La voiture de sécurité est équipée de deux écrans, d’une radio, d’un GPS, d’un système de caméras et, à mon grand plaisir, d’un air climatisé. Lorsque je passe beaucoup de temps dans ma voiture, je me dis parfois que j’aurais aimé qu’elle possède une chaîne stéréo [rires]. Mais, bien sûr, ce n’est pas pour rien qu’elle en a été retirée. »
L e p r o p r i é ta i r e
G ui d o H o m m e l , h o m m e d ’a f f air e s et c o ll e c ti o n n e u r d e vo itu r e s
« Lorsque je suis allé récupérer ma SLS AMG (j’ai été l’un des premiers à en acheter une), les 15 cm de neige qui se trouvaient au sol ce jour-là n’ont pas pu freiner mon élan. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps ! Je collectionne les voitures depuis 40 ans, pour les conduire et non pas pour les regarder accumuler la poussière dans mon garage. Je garde toujours un œil ouvert, à l’affût des voitures spéciales sur le marché. Cela explique pourquoi je possède aussi une vieille SL 300. Manifestement, un monde de différences sépare la SL classique de la SLS moderne, mais les portes papillon font qu’elles sont toutes deux séduisantes. Le répertoire dynamique et le vrombissement de la SLS AMG sont ce que je préfère de cette voiture. Une fois, un groupe d’adolescents m’a même demandé de m’arrêter uniquement pour entendre le ronronnement du moteur ! » >
photos igor panitz, daimler ag, knoblach
« J’ai conduit ma première voiture de sécurité en 2000, une CL 55 AMG avec un moteur V8 de 5,5 l d’une puissance de 360 ch. Aujourd’hui, je conduis une SLS AMG GT, aussi équipée d’un V8, mais beaucoup plus puissante (583 ch pour être exact). Donc la puissance de la SLS AMG GT correspond presque à la puissance standard d’une voiture de Formule 1, sans le turbo et le système de récupération d’énergie. J’aime pouvoir compter sur un moteur puissant : au Grand Prix de Monza par exemple, j’ai atteint une vitesse qui s’est située entre 275 et 280 km/h pendant la neutralisation. Sous la pluie, la SLS AMG rivalise particulièrement bien
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La chasse aux trĂŠsors
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IKB 271 d’Yves Klein est temporairement accroché dans le bureau de Cheyenne Westphal, à côté d’une autre pièce du même artiste.
Avec la discrétion et l’instinct du chasseur, Cheyenne Westphal supervise le secteur multimillionnaire de l’art contemporain à la maison d’enchères Sotheby’s. Elle nous parle de la fascination des ventes records et de ce que leurs chiffres représentent pour les collectionneurs, les artistes et les musées. E N T R E V U E A l e x a n d r a G o n z a l e z p h o t o s A l i K e p e n ek
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epuis février dernier, Cheyenne Westphal et Alexander Rotter sont conjointement responsables de l’art contemporain à Sotheby’s, qui, avec Christie’s, est la principale maison d’enchères mondiale dans le domaine des beaux-arts. Westphal a grandi à Baden Baden, en Allemagne, puis est allée à l’école en Écosse et à l’Université de Berkeley, en Californie. Cheyenne Westphal, vous travaillez pour Sotheby’s depuis plus de 20 ans. La maison vous a récemment confié la responsabilité mondiale de l’art contemporain. Comment cette nouvelle position a-t-elle influencé votre travail ? Je suppose que la principale différence est que je passe maintenant plus de temps à New York. Mais en Europe, je me concentre aussi davantage sur les tableaux qui seront vendus à New York. Les collectionneurs européens possèdent des œuvres magnifiques qui contribuent à façonner le marché new-yorkais. Lorsque Tobias Meyer, l’encanteur vedette qui a longtemps été le visage de Sotheby’s en raison de ses performances charismatiques et de ses nombreuses ventes records, a quitté la société en novembre dernier, j’ai pris la relève. Mon premier mandat important était une vente aux enchères à Londres, qui s’est remarquablement bien déroulée. En général, les enchères d’art contemporain à New York atteignent cependant des prix de vente plus élevés, entre 300 et 500 millions de dollars en tout. Et votre travail est de veiller à maintenir ce niveau ? Le marché est notre étalon. En ce moment, les possibilités sont immenses. Les prix sont hauts, les clients veulent vendre et les acheteurs sont là. J’imagine que vous pensez toujours au prochain encan. Comment une œuvre d’art se retrouve-t-elle chez Sotheby’s ? Certains artistes commandent toujours des prix élevés : tous les Américains du mouvement pop art, des Européens tels que Lucio Fontana et Piero Manzoni, et, de plus en plus, des artistes allemands comme Gerhard Richter, Anselm Kiefer et Martin Kippenberger. Vient ensuite la classe d’artistes plus jeunes dont font partie Jeff Koons et Christopher Wool. Nous travaillons également à un nouveau programme avec de jeunes talents. Nous allons peut être mettre la main sur l’une des Rain Paintings de Lucien Smith, que cet artiste de New York réalise en pulvérisant de la peinture sur une toile blanche avec un extincteur. Quelle est la meilleure façon d’obtenir des œuvres en demande ? Il s’agit surtout de tisser de bonnes relations, ce que je fais depuis des années. En règle générale,
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Flügelschlag est l’œuvre de l’artiste berlinois Michael Kunze. Produite en 2014, elle est exposée à la galerie de S|2 de Sotheby’s.
les collectionneurs acquièrent une œuvre d’art en déployant des efforts surhumains. Lorsqu’ils décident de revendre l’œuvre, c’est mon travail de faire en sorte que le processus soit le plus simple possible. Par exemple, je surveille la consignation de l’œuvre dès le début et j’essaie de l’apparier à un acheteur qui est un client aussi estimé que le collectionneur. Avec Christie’s comme rival, vous devez sans doute tout donner pour garantir une acquisition. Comment vous y prenez-vous pour aller jusqu’au bout ? Je suis extrêmement concentrée dès le début, autant sur l’œuvre que sur le vendeur. Nous fonctionnons habituellement en équipe et présentons une offre excellente, adaptée aux exigences précises du vendeur. Ensuite, il s’agit de savoir tout équilibrer. À quel prix l’œuvre devrait-elle se vendre ? Quel genre de marketing appelle-t-elle ? Où devons-nous l’exposer ? Devrions-nous la présenter à notre succursale de Hong Kong parce qu’elle convient au marché chinois ? Ou la montrer à Doha parce qu’elle pourrait se vendre au Moyen-Orient ? Comment monter le catalogue ? Comme gérer notre visibilité sur Internet ? Puis, il y a toujours la question délicate de l’anonymat souhaité par le vendeur. Je ne peux pas me permettre de lâcher prise un instant. Je sais que nos concurrents nous talonnent et présentent
leur propre argumentaire de vente. Nous devons personnaliser notre approche à chaque étape. Tobias Meyer a pleuré pendant une entrevue en décrivant le processus très éprouvant pour les nerfs, et chargé d’émotion, au bout duquel il a acquis Silver Car Crash de Warhol... Je comprends tout à fait. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir un chef-d’œuvre aussi colossal. Quelle qualité est primordiale dans votre travail : la discrétion, l’instinct de chasseur ou l’art d’aborder un collectionneur ? Ces trois points sont nécessaires. L’instinct de chasseur est très important parce que la concurrence est féroce. Vous devez faire vite, avoir beaucoup d’audace. Par exemple, vous pouvez aborder un collectionneur qui ne songe même pas à vendre et lui demander : « Alors, que penseriez-vous de… ? » La discrétion est essentielle, surtout avec les collectionneurs qui tiennent mordicus à leur confidentialité. Il faut parfois des années pour trouver une porte d’entrée. Vous travaillez dans le segment du marché de l’art le plus vaste et dont la croissance est la plus rapide. Étant donné la taille de ce marché, ne risque-t-on pas de voir une œuvre perdre un peu de son attrait initial ? Il est toujours important de trouver une œuvre à laquelle on s’identifie fortement. Prenez cette merveilleuse Anthropométrie de Yves Klein destinée aux enchères à New York. [Elle pointe du doigt la toile en bleu d’outremer, qui représente un corps de femme.] C’est une œuvre que j’aime depuis longtemps. Un autre tableau que j’admire énormément est Wand de Gerhard Richter. L’artiste le gardait dans sa collection privée jusqu’en 2010. En février dernier à Londres, nous avons vendu cette œuvre sensationnelle pour 28,7 millions de dollars.
En règle générale, les collectionneurs acquièrent une œuvre d’art en déployant des efforts surhumains. C’est mon travail de faire en sorte que la revente se fasse le plus facilement possible.
une œuvre de Twombly. C’est par la suite que la pièce Wand de Richter a été présentée. Si cette montée graduelle ratait toutefois son effet, la tension des enchères pourrait facilement s’évanouir. Sentez-vous une certaine responsabilité envers l’encanteur à de tels moments ? Nous l’aidons. Mais il surveille étroitement tout ce qui devrait se produire : qui parle à quel client au téléphone en notant son offre, ou quel collectionneur est susceptible de participer aux enchères dans la salle. Les sommes rapportées au cours d’une seule soirée dans une salle d’encan peuvent être astronomiques. Comme vous êtes celle qui orchestre ce « grand spectacle » des enchères, êtes-vous parfois nerveuse ? Je dois admettre que je deviens un peu tendue. D’une part, c’est stimulant de connaître les sommes que l’art peut rapporter dans une vente et les prix qui deviennent le statu quo sur le marché. D’autre part, les prix élevés font monter les attentes des collectionneurs. Le prochain tableau de la stature de Silver Car Crash ne sera probablement pas évalué à 60 millions de dollars, mais plutôt à 70 ou 80 millions. Le prix > plafond ne cesse d’augmenter.
Une vente aux enchères est une séquence d’événements qui se déroulent rapidement, et dans des délais serrés. Les quelques minutes pendant lesquelles le lot est aux enchères décident du succès ou de l’échec de plusieurs mois de travail d’acquisition et de préparation… Oui, mais la façon d’orchestrer la vente de la soirée est encore plus importante. Au dernier encan à Londres, nous avons commencé avec des œuvres plus récentes. Nous avons ensuite présenté un Richter, plutôt mineur, qui avait déjà attiré l’attention des acheteurs au cours des préparatifs de l’événement. Tout cela a préparé le terrain pour Wand. Puis, la vente d’Untitled (Rome) a atteint un prix record pour
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le financement nécessaire avant la vente. Par contre, nous soutenons des musées partout dans le monde au moyen de commandites et d’encans caritatifs. En 2013, les ventes sur le marché de l’art mondial ont atteint 47,7 milliards de dollars : un résultat dû en partie à la hausse des revenus provenant de ventes privées chez Christie’s et Sotheby’s. Bien sûr, les ventes privées font maintenant partie des affaires courantes de notre entreprise. Nous en organisons beaucoup par l’entremise de notre galerie S|2 dont les bureaux sont à New York et à Londres. Ces ventes ont lieu parce que nous savons où se trouvent les œuvres d’art recherchées et qui sont les particuliers qui désirent les acheter. Les négociations se déroulent donc en continu toute l’année.
Les sociétés d’enchères attirent de plus en plus les grandes fortunes du monde entier. Dans ce contexte, les artistes visuels peuvent-ils continuer à explorer certains enjeux sociaux et à les critiquer alors que l’art contemporain est l’objet de désir des milliardaires ? Je pense que l’on peut voir la question sous plusieurs angles. Bien sûr, les nouveaux milliardaires recherchent des chefs-d’œuvre de réputation internationale, s’entourent de beauté et affichent leur style de vie : mon penthouse, mon yacht, mon Koons. Ce sont de tels tableaux et objets que nous vendons… et pas nécessairement des installations volumineuses ou des œuvres vidéo. Par ailleurs, plus que jamais auparavant, un nombre toujours plus grand d’œuvres d’art sont produites, exposées et commentées. Les artistes de la Whitney Berlinale à New York, par exemple, étaient non seulement très jeunes, mais aussi très critiques envers le marché de l’art en particulier. L’une des raisons pour lesquelles l’art devient de plus en plus cher et réservé aux collectionneurs privés, hors de la vue du grand public, c’est la présence d’une clientèle élitaire aux moyens illimités. Les musées ne peuvent plus suivre ce nouveau rythme. Comment voyez-vous votre rôle d’initiatrice de tendances artistiques ? Il a toujours été difficile pour les musées d’acheter des œuvres au cours de ventes aux enchères, parce qu’il est impossible de connaître d’avance le prix final. Habituellement, les musées n’ont pas le temps d’obtenir
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S|2 est le nom de la galerie d’art contemporain de Sotheby’s à Londres. À gauche : Asleep by the Light of Glow-worms de Ged Quinn, inspiré de Das Eismeer (La mer de glace) de Caspar David Friedrich.
Est-il juste de dire que S|2 se veut une tentative de s’éloigner graduellement de la méthode traditionnelle de la vente d’œuvres d’art, d’arrêter de voir l’art comme un produit ? À la première exposition à Londres, nous avons présenté des dessins et des sculptures de Joseph Beuys, un artiste que l’on ne décrirait pas immédiatement comme étant commercial. J’étais la commissaire de cette exposition. Mais soyons francs : notre intérêt commercial est indéniable. Le mandat de Sotheby’s est d’acheter et de vendre > des œuvres d’art.
photos sotheby‘s
Quel est votre sentiment à ce sujet ? Il est crucial de fournir une évaluation qui témoigne de l’importance du tableau, mais qui génère aussi de la concurrence.
Votre participation aux ventes privées vous fait sortir de la maison d’enchères et entrer dans l’univers des galeries. Comment cela est-il perçu ? Évidemment, notre galerie et les activités connexes ont tendance à diviser l’opinion. Je dois toutefois souligner que nous ne représentons pas les artistes, nous ne faisons pas leur publicité et n’essayons pas de les promouvoir comme les galeristes le font.
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Vous avez dit Gemütlichkeit ? Dans les endroits les plus conviviaux de la capitale autrichienne, nous partons à la recherche de ce sentiment de bien-être indéfinissable, si bien capturé par la langue allemande. T E X T E N ATA S H A M E K H A I L
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photos jessica sample (à Gauche), daniel gebhart de koekkoek (À droite)
Q Quelle émotion suscite la couleur bleue ? À Vienne, je médite cette question en sirotant un café au lait dans le minuscule Blue Bar de l’hôtel Sacher, entourée de banquettes de velours bleu foncé, de murs tapissés de brocart de soie bleu paon et de tables de marbre veiné de bleu cobalt. Même les habits des demoiselles sur les peintures à l’huile du xixe siècle sont de couleur bleu sarcelle et azur. Le bleu évoque le calme de l’eau, un ciel ensoleillé. Même ses tonalités les plus froides suscitent en nous des émotions chaleureuses ; probablement parce qu’il est omniprésent. Cigare à la main, et une troupe de bulldogs français dans son sillage, Anna Sacher, autrefois propriétaire de l’hôtel, savait comment créer une ambiance unique. Non seulement avait-elle des standards élevés (près de 140 ans plus tard, dans le plus somptueux hôtel d’Autriche, ils sont demeurés intacts), mais elle possédait également cette capacité d’imaginer des espaces où les clients se sentaient instantanément à la maison. C’est ainsi qu’elle a créé la Gemütlichkeit. En français, il faudrait une phrase entière pour décrire ce que l’allemand résume si bien en un mot succinct. La Gemütlichkeit, c’est le sentiment de bien-être qui accompagne une ambiance joyeuse, détendue et confortable. Et si le sens de ce mot est abstrait, la Gemütlichkeit se reconnaît au sentiment ; certains lieux en sont pourvus, d’autres pas. L’hiver, à Vienne, est le moment idéal pour se lancer à sa poursuite. La ville des palais, de la musique classique et des cafés lambrissés de bois offre une toile de fond des plus invitantes à ses visiteurs, et, en prime, l’attitude de ses > habitants y est parfaitement accordée.
Pause La culture du café viennois remonte au xixe siècle et a même été élevée au rang de « patrimoine culturel immatériel » par l’UNESCO. Ci-dessus : le Blue Bar de l’hôtel Sacher.
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« Comparativement à d’autres villes germanophones, Vienne vit au ralenti », affirme ma guide, Alexa Brauner, alors que nous déambulons sur le pavé, emmitouflées dans nos manteaux. Ici, même la façon de parler est plus détendue. Un exemple : la prédilection pour le suffixe diminutif « erl », qui enjolive tous les mots auxquels il est attaché. « Nous n’allons pas prendre un Kaffee, continue Brauner, mais plutôt un Kaffeetscherl, un petit café. On reconnaît tout de suite un Viennois lorsqu’on entend ça. » Nous nous dirigeons d’abord vers le café Sperl, la plus vieille maison de café viennoise. Il en existe ici des douzaines, mais celle-ci est la plus emblématique. D’ailleurs, elle a souvent servi de décor pour représenter Vienne au cinéma. À l’entrée, nous découvrons une majestueuse pièce rectangulaire, avec des fenêtres géminées en arc, de lourdes tentures, des chandeliers scintillants et des chaises en bois, polies par l’achalandage des 135 dernières années. Assises sur une banquette recouverte d’un riche tissu, nous contemplons la scène. Pour un midi de
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> Si le sens du mot est abstrait, il se reconnaît au sentiment ; certains lieux en sont pourvus, d’autres pas.
semaine, le café est plein. De la cuisine aux tables, des serveuses en chemisiers blancs vont et viennent sans arrêt avec leurs plateaux de cafés au lait et de tartes abondamment garnies de crème fouettée. Des hommes âgés lisent les journaux internationaux, tenus à la verticale grâce à d’ingénieux supports en bois. Deux amies éclatent de rire, au point de réveiller le schnauzer endormi sous leur table. Un groupe d’étudiants se rassemble autour d’une table de billard. Toute la ville est là, sous un même toit. Rainer Staub, dont la famille gère le café depuis trois générations, nous accueille chaleureusement en sortant de son bureau. Quand je lui demande ce qui donne au café Sperl sa Gemütlichkeit, il répond du tac au tac : « C’est le salon des Viennois. Même si on y vient seul, on est toujours en bonne compagnie. »
Prendre place Le café Sperl, ouvert depuis 135 ans ; le Mayer am Pfarrplatz et ses assiettes copieuses. Page de droite : formalités décontractées au Café Central ; au cœur du MuseumsQuartier.
Mémoire « prostienne » La même soirée, je me résigne à tester la théorie de Staub. Non sans réticence, je vais seule au Mayer am Pfarrplatz, dans le quartier Döbling, au nord de
photos Philipp Hor ak/Anzenberger (café Sperl, Mayer am Pfarrpl atz), Jessica sample (Café centr al), Hertha Hurnaus (MuseumsQuartier)
à une table opposée à l’accordéoniste qui, enthousiaste, prend une lampée de vin avant d’entonner son prochain oompah. Au menu : de généreuses portions d’oie, de porc et de venaison, accompagnées de pommes de terre rôties et de légumes d’hiver. Plutôt que de commander à la carte, j’opte pour le buffet, où les convives ont le choix entre différents fromages, salades, pains rustiques et charcuteries maison. Ici, le vin est souvent servi dans des tasses transparentes plutôt que dans des coupes ; probablement parce que la nourriture est grasse, et l’ambiance des repas, conviviale. Afin que je puisse en déguster plusieurs, Christian Kaufmann, le gérant du restaurant, m’assiste dans ma sélection et me propose, entre autres vins, l’effervescent Sekt sec, aussi nommé mousseux autrichien ; le Gemischter Satz, un mélange de raisins plantés et pressés dans le même vignoble ; et le Sturm (tempête), un vin brumeux et légèrement mousseux servi au stade de la fermentation. Transportée par la dégustation et le brouhaha, j’en viens presque à oublier qu’à mon arrivée, j’étais gênée de manger seule. L’accordéoniste me fait un clin d’œil complice lorsque je me lève, chancelante, pour me rendre à mon taxi.
Une nuit au musée C’est aussi dans les arts et l’architecture que réside le charme de Vienne. Son goût pour la beauté a été soigneusement cultivé et partagé depuis le règne de > la maison de Habsbourg.
la ville, à la limite de la région vinicole de Vienne. Dans les pentes fertiles de la montagne Nussberg sont produits les blancs vifs et les rouges veloutés servis dans ce Heuriger local, une taverne de vins nouveaux. En me penchant pour franchir l’arc du portail principal, je découvre une série de dépendances blanchies à la chaux autour de la cour centrale, un clin d’œil à ses 300 ans d’histoire, qui a compté Beethoven parmi ses clients. Cette taverne décorée de branches de sapin et de lumières de Noël, même si c’est encore l’automne (on dit qu’à Vienne, Noël commence en septembre pour se poursuivre jusqu’en février), dégage une Gemütlichkeit palpable. Des torchères enveloppent la cour d’une lumière orangée et gardent au chaud ceux qui s’attroupent devant les cabanes en bois pour acheter une tasse de Glühwein fumant et des marrons grillés. Le hall central est dominé par le pressoir à vin original. De nombreux groupes sont réunis autour des tables communes d’où fusent les voix enjouées et le tintement des verres. Je m’installe confortablement
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arpenter la scène Dans le sens horaire : la grande galerie du Kunsthistorisches Museum ; une peinture originale de l’artiste viennois Gustav Klimt ; les 28 m2 du Loos American Bar ; l’opéra d’État de Vienne.
Vienne a déjà été le lieu de résidence de grands artistes comme Egon Schiele et Gustav Klimt. Souvent vu sur des affiches ou des cartes de vœux, Le Baiser de Klimt, avec ses coups de pinceau vivants et ses appliques de feuilles d’or, est accroché au palais du Belvédère. Dans la même galerie est exposé le touchant portrait que Schiele a fait de sa femme, Edith, l’année où elle a succombé à la grippe espagnole. Il est mort trois jours plus tard, à l’âge de 28 ans. Au centre-ville, le MuseumsQuartier compte plus d’une douzaine de galeries situées au même endroit. Par une soirée fraîche, je décide de sortir du quartier pour me rendre au Kunsthistorisches Museum. Il est 18 h et les visiteurs s’en vont. Mais pour ceux d’entre nous qui ont réservé une Nuit au Musée, l’expérience ne fait que commencer. C’est l’empereur Franz Joseph qui a fondé l’établissement en 1891, afin de mettre en valeur la vaste collection d’antiquités et de chefs-d’œuvre européens des Habsbourg. Il a fait d’une pierre deux coups en concevant un bâtiment aussi somptueux que les objets qui y sont exposés. Avant même de gravir l’escalier de marbre qui mène au restaurant, je suis saisie par une sculpture massive d’Antonio Canova : Thésée luttant contre le Centaure. Au-dessus de l’escalier, j’aperçois des peintures de Klimt. Ces trésors inestimables font partie du mobilier. Ma table est prête et, sans perdre un instant, le serveur m’offre une flûte de Pommery en guise de bienvenue. Toutes les visites au musée devraient ressembler à celle-ci : une table réservée d’où l’on peut admirer les expositions à notre convenance, des visites guidées par des historiens de l’art ainsi qu’un sublime menu où le gravlax, les huîtres, le rôti de bœuf et les gambas sont à l’honneur. Encore mieux : ici, il n’y a pas foule. Je savoure mon champagne lentement et m’émerveille devant les colonnes de marbre et la coupole ornée de chérubins éclairés par la lueur rosée du soleil couchant.
Des lieux avec une âme Adolf Loos a été l’un des premiers architectes modernes viennois. Au début des années 1900, après avoir séjourné à New York et à Chicago, il adopte une nouvelle philosophie (l’ornementation est un crime) qui contraste avec l’opulence de sa ville natale. Avec sa théorie en tête, juste avant l’opéra, je me rends dans un lieu qui se veut le parfait reflet de la philosophie de cet architecte : le Loos American Bar. Véritable chef-d’œuvre, l’établissement mesure moins de 28 m2. En entrant, je m’exclame : « C’est tout ? » Le barman acquiesce, l’air un peu exaspéré. Je commande la spécialité, le champagne cocktail > Loos garni d’une cerise, que je bois en quelques
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photos thomas linke/laif (Kunsthistorisches Museum, klimt), Fatih Pinar/Anzenberger (opéra)
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gorgées, bien assise sur un tabouret. Les lambris de bois foncé, les banquettes de cuir vert et les panneaux muraux d’onyx rétroéclairés donnent un air sophistiqué à l’endroit, tandis que l’air emboucané par les cigares mêlé aux cliquetis des mélangeurs à cocktails lui donnent vie. Avec les cinq clients présents, le bar semble déjà bien rempli ; on ajoute cinq personnes de plus et l’endroit est plein à craquer. Voilà l’essence même de la Gemütlichkeit. Une fois mon cocktail terminé, je me prépare à partir. Au même moment, un autre groupe de novices fait son entrée. « C’est tout ? », s’étonne l’un d’entre eux. Je lance un regard au barman. Sa mâchoire se crispe à nouveau. Heureusement, l’opéra d’État de Vienne est à quelques coins de rue du bar Loos et à deux pas
de l’hôtel Sacher. (Ici, même la topographie est Gemütlichkeit !) J’arrive à mon siège avec un peu d’avance. À Vienne, la musique fait autant partie intégrante de la vie des gens que les eaux bleues du Danube. Mozart, Beethoven, Gluck, Lehár : tous y ont élu domicile. D’ailleurs, Vivaldi vivait dans une maison où s’élève maintenant le Sacher. À l’intérieur, le théâtre, à défaut d’être énorme, est grandiose. Il a été construit en hauteur, plutôt qu’en largeur, afin d’y accueillir de nombreux étages de loges. Se retrouver dans un temple de la musique aussi riche en histoire a, sur moi, un effet apaisant. Alors que le rideau se lève pour La Traviata, tout est écarlate : les rideaux, les revêtements muraux, les sièges de velours… Et je ne peux m’empêcher de penser : quelle sensa> tion procure la couleur rouge ?
Vienne Des marques patrimoniales qui ont de la Gemütlichkeit A lt m a n n & K ü h n e Cette confiserie viennoise, qui a ouvert ses portes en 1928, est célèbre pour ses minuscules chocolats faits à la main et empaquetés dans des boîtes ou des commodes miniatures. altmann - kuehne . at
J. & L . Lobmeyr C’est en 1823 que le fondateur de cette entreprise de verreries s’est fait connaître en fabriquant des chandeliers. Quelques années plus tard, en collaboration avec Thomas Edison, il en proposera la première variante électrique. lobmeyr . at
Demel Jadis confiseuse officielle de la cour royale autrichienne, cette boulangerie est située dans le Kohlmarkt depuis plus de 200 ans. On y vend toujours les magnifiques violettes confites dont raffolait l’impératrice Sissi. demel.at
Pour le temps des fêtes, la Gemütlichkeit viennoise s’emballe. Ces trois marchés festifs (considérés comme les plus intimes de la ville) battent leur plein de la mi-novembre jusqu’au 24 décembre. 1 Le vieux marché viennois de la Freyung Les Viennois y tiennent des marchés de Noël depuis 1772. Sur la petite place à l’éclairage féérique, les passants se laissent bercer par les chants d’une chorale tout en faisant leurs emplettes, des ornements uniques et des cadeaux faits à la main.
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2 Le marché de Noël de l’Ehrenhof Le majestueux palais Schönbrunn sert de toile de fond à ce marché de Noël, qui transporte les visiteurs à une époque où le plastique n’existait pas encore. Les décorations des fêtes étaient alors fabriquées de matériaux tels que le verre soufflé, le bois et la cire.
3 Le marché de Noël de Karlsplatz Ce marché propose un vaste programme conçu pour amuser les enfants (marionnettes, artisanat, jeux, visite du père Noël), pendant que leurs parents magasinent ou se détendent en savourant un verre de vin chaud et une saucisse dans un petit pain.
Mühlbauer Depuis 1903, cette boutique fabrique des chapeaux de la plus haute qualité. Aujourd’hui, Brad Pitt et Madonna comptent parmi les adeptes de ses créations contemporaines (incluant casquettes, visières et chapeaux bibi). muehlbauer . at
La t a r t e o r i g i n a l e de Sacher Plusieurs ont tenté de l’imiter, mais aucun n’a réussi à reproduire le gâteau au chocolat dont Franz Sacher a fourni la recette en 1832. Pour y goûter, pourquoi ne pas se rendre à la source ? L’hôtel Sacher. sacher.com
photo Sandra Raccanello/SIME (marché de noël)
Havres d’hiver
Nous vous gardons à l’abri. La garantie prolongée limitée de Mercedes-Benz. Profitez encore plus de la conduite sans souci avec la garantie prolongée limitée de Mercedes-Benz, une manière abordable de conserver la valeur de votre véhicule. De plus, vous pouvez acheter la garantie prolongée à n’importe quel moment pendant la période de couverture de la garantie de base pour votre véhicule neuf.
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Lézarder au soleil
sydney « Quand je regarde les plages et les piscines du haut des airs, je vois une œuvre d’art », affirme le photographe américain Gray Malin pour expliquer son penchant pour les images prises à vol d’oiseau. Il a visité six continents dans le but de photographier, du haut d’un hélicoptère, sa série « À la plage, à la piscine », dont fait partie cette photo de Bondi Beach, en Australie. Contrairement au photographe anglais Martin Parr, qui préfère les portraits rapprochés, Malin opte pour des perspectives d’ensemble, où tous les vacanciers ont un rôle à jouer : « Chaque endroit comporte son propre agencement de serviettes de plage et de parasols. Si on se concentre sur ces détails, les images deviennent un poste d’observation sur les interactions humaines. » maisongray.com
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Diego Masciaga Diego Masciaga est le gérant du restaurant Waterside Inn, auréolé de trois étoiles Michelin et situé près de Londres. Il nous explique ce qu’il faut (à part une excellente cuisine) pour conserver ce statut pendant 30 ans.
V o y a g e À quoi reconnaît-on un bon service ? Un peu comme un costume bien coupé, tout est dans le détail. Dans la manière de placer une chaise, par exemple. On la soulève d’une main, on ne la pousse pas du bout du pied.
photos gr ay malin, pl ainpicture, vik tor & rolf ILlustration brian Taylor
Comment entretenir la conversation ? En parlant du temps qu’il fait, de l’actualité. Notre clientèle est composée de vedettes, de politiciens et de gens d’affaires. Je ne parle jamais de sport avec un joueur de soccer. Les gens ne viennent pas au restaurant pour parler de leur travail. Que faire si quelqu’un se comporte de manière inappropriée ? Si un client parmi une tablée de dix se montre grossier, il est inutile de le confronter devant tout le monde. La situation ne ferait qu’empirer. J’attends que le client se dirige vers les toilettes et je lui parle poliment. Cette tactique fonctionne 99,9 % du temps. La clientèle a-t-elle changé au cours des années ? Par le passé, la moyenne d’âge était de 60 ans. Mais nous recevons maintenant de jeunes gens de 25 ans. Les clients sont aussi plus audacieux ; sans compter qu’ils photographient tout, chose interdite il y a dix ans. Aujourd’hui, ils prennent des photos et les publient sur Facebook.
Pour les aventureux S t u t t g a r t Découvrir l’Europe et vivre des expériences extraordi-
naires, voilà l’idée derrière la nouvelle offre de voyages organisés haut de gamme de Mercedes-Benz. Les fashionistas pourront, par exemple, se rendre à la Fashion Week Mercedes-Benz, tandis que les mélomanes se verront offrir la possibilité d’assister au Festival de Jazz de Montreux. Dans le but de rejoindre une clientèle aux intérêts variés, les thèmes proposés recoupent les sports, la technologie, la mode et la culture. Pour le moment, ces voyages ne sont proposés qu’en Chine, mais les touristes du monde entier pourront bientôt en profiter. daimler.com
Tablette numérique P É K I N La table « Tornade numérique », produite en petite série de 12 exemplaires, a récemment été exposée à la Semaine du design de Pékin par l’artiste Zhang Zhoujie. Au lieu de concevoir la forme à l’avance, Zhang a fait confiance à la simulation par ordinateur. Le résultat ? Une table en acier brillant, qui met en valeur la beauté de la logique numérique sous forme tridimensionnelle. w w w. z h a n g z h o u j i e . c o m
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Contempler les étoiles F r a n c f o r t L’exposition Paparazzi ! Photographes,
stars et artistes se poursuit jusqu’au 12 octobre. Du portrait de Jacqueline Onassis, minutieusement mis en scène, à celui d’un Marlon Brando intimidé par le public, en passant par l’œuvre de personnalités mondaines ferventes d’autopromotion comme Paris Hilton, plus de 600 images y sont présentées. s c h i r n . d e
« MA MARQUE reflète mes valeurs, à savoir qu’une femme peut mener la vie d’un homme, et demeurer femme. Elle est une célébration de cette liberté. » diane von fürstenberg, designer
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La balle dans son camp
À pleine grandeur, le fauteuil Feel Seating Deluxe s’étend sur près de quatre mètres carrés.
T E L A V I V Le système
ingénieux du Feel Seating Deluxe s’adapte à l’humeur de son utilisateur. Ses 120 balles de mousse se modulent et s’étirent jusqu’à former une chaise longue, un sofa ou encore un fauteuil poire.
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Dans les graves H o n g K o n g Il ne mord peut-être pas, mais
il fait tout un vacarme : le haut-parleur AeroBull, pour iPod et lecteurs MP3, se décline en cinq couleurs. Il comprend les interfaces Bluetooth, NFC et AUX. j a r r e . c o m /a e r o b u l l
r e s t a u r a n t
Repas chimérique
M el b o u r n e Le Prahran Hotel n’est pas un hôtel, mais un pub gastronomique. L’intimité du lieu est créée grâce aux tuyaux de béton qui font office de fenêtres, tandis que le confort est assuré par des bancs de cuir et des panneaux de bois. Le bifteck d’aloyau est chaudement recommandé. p r a h r a n h o t e l . c o m
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Bienvenue à bord !
Rovinj, Croatie Des
lignes courbes, des façades immaculées et des vues époustouflantes donnant sur la mer. De loin, on pourrait confondre le Lone Hotel avec un bateau de croisière. Certaines des chambres de cet hôtel design se teintent de bleu grâce au spa privé situé sur
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leur balcon. Une vaste aire de baignade s’étend à l’extérieur, en plus de la piscine intérieure, sans compter que la plage se trouve à environ 150 m de l’hôtel. Une sculpture de neuf mètres créée sur mesure par l’artiste croate Ivana Franke est exposée dans le vestibule. Fabriquée de barres de métal entrecroisées, elle semble suspendue dans les airs. Ici, tout a été imaginé par des artistes et artisans locaux. Les 236 chambres aux dimensions généreuses, les 12 suites, de même que le centre de mieuxêtre, le spa, les trois restaurants et les deux salles de réunion, sont répartis sur six étages. Le Lone n’est peut-être pas un
Si la plage est trop loin, on peut profiter de sa propre terrasse équipée d’un spa.
hôtel-boutique intime, mais il n’a rien d’impersonnel. Cela n’est certes pas étranger à l’ambiance de Rovinj, ville des allées jaunes, de l’architecture vénitienne, de même que d’une imposante tour, celle de la cathédrale Sainte-Euphémie. Du haut de cette tour, posté face aux îles avoisinantes, on a l’impression d’être sur le pont d’un navire. lonehotel .com
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le lone Design Hotel, situé sur la péninsule de l’Istrie, donne à ses clients, avec ses airs de navire, l’illusion d’être en haute mer.
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L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage Haruki Murakami raconte l’histoire de Tsukuru Tazaki, un jeune homme ostracisé par son cercle d’amis. Seize ans plus tard, Tsukuru entreprend de comprendre ce qui s’est alors réellement passé. Le dernier chef-d’œuvre de l’écrivain japonais, publié en août dernier. randomhouse.com
D o l l a r s en dons ont été récoltés, à ce jour, sur le site Kickstarter. Cette plateforme de socio financement permet de financer toutes sortes d’initiatives, des décorations en papier aux calendriers de chats, de la conception de robots à la production de films. Les instigateurs de chacun des projets fixent une date butoir et offrent différentes récompenses aux contributeurs (le produit fini en tant que tel, une visite chez les créateurs), en fonction de la somme donnée. Lancé il y a cinq ans, le site comptait au départ sept projets. Depuis, il a aidé 5,7 millions de personnes dans 224 pays à relever quelque 135 309 défis. Plusieurs imitateurs ont emboîté le pas, si bien que le financement participatif est maintenant une industrie qui vaut plusieurs milliards de dollars.
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d ’ u n e
« La sagacité n’est pas une ampoule qui s’éteint dans notre tête. C’est une chandelle vacillante qui peut facilement être soufflée. » malcolm gladwell, auteur
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la savane vue d’en haut 106
De quoi s’agit-il ?
Exit les safaris en Jeep ! Il est maintenant possible d’explorer les territoires africains à bord d’une montgolfière. Si on a de la chance, on risque d’apercevoir lions, zèbres et gnous sauvages.
qui est l a clientèle cible ? Il faut être matinal, car la mont golfière décolle généralement au lever du soleil. Les enfants doivent être âgés de six ans et plus et mesurer plus de 1,3 m. o ù p e u t - o n a l l e r ? Plusieurs entreprises, comme wilderness-safaris.com, offrent des vols en montgolfière dans le cadre de leurs safaris écologiques en Zambie et en Namibie.
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Point de référence S t u t t g a r t La voiture
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Luxe maritime
Zone 1 Les appartements et les hôtels en construction. Des éoliennes et des cellules solaires génèrent de l’électricité verte.
Zone 5 Les locaux techniques, de même que les centres de recherche et de recyclage, se situent sous le niveau de la mer.
G r a n d C a n c Ú n est un centre de villégiature écologique, au large de la célèbre ville balnéaire de Cancún, au Mexique. Il consiste en une plateforme maritime qui supporte des hôtels et appartements de luxe, de même que des cinémas, des centres de congrès et commerciaux. Le concept est fondé sur la durabilité : la plateforme carboneutre produit suffisamment d’énergie et d’eau potable pour alimenter aussi une partie de la côte et on a recours à des techniques de pointe en purification de l’eau de mer. La construction du centre devrait être terminée d’ici 2020, juste à temps pour le 50e anniversaire de la fondation de Cancún. gr andcancunintl .wix . com /international
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Zones 2-4 Ici, de l’espace est prévu pour des restaurants, des bureaux, des centres commerciaux et des centres des congrès. p h o t o s daiml e r A G , a r c h . r ic h a r d m o r e ta cas t ill o r a+ D
Une mouche sur un mur Grâce à un champ de vision de 360°, rien n’échappe à la caméra 360Fly. Avec un poids d’à peine 120 g, on peut la monter pratiquement partout.
concept Coupé VUS est une étape de plus vers la fusion de l’allure sportive et de la robustesse, déjà suggérée dans le VUS compact GLA. Elle intègre à la fois les caractéristiques d’un coupé et d’un véhicule hors route. Grâce à ce que Gorden Wagener, concepteur chez Mercedes-Benz, appelle ses « proportions extrêmes », la voiture concept annonce une toute nouvelle classe de véhicules. m ercedes - benz . ca
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Hôtels de charme Cinq destinations exceptionnelles, des centres de villégiature tropicaux aux chalets ultramodernes.
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Berlin, Allemagne
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St. Regis Bahia Beach Resort
Hôtel Adlon Kempinski
Le St. Regis Bahia Beach Resort est la seule propriété portoricaine récompensée des cinq diamants de l’AAA. Golf, tennis et repas de qualité y sont offerts, le tout avec un souci de préservation : depuis son ouverture en 2010, 60 % de ses 195 hectares n’ont pas encore été défrichés. D E S IGN Des petites maisons de style colonial où l’on retrouve des douches ouvertes, des baignoires, des plafonds à poutres et des couvertures Frette. C O MM O D I T É S Le spa Remède offre un circuit aquatique sous un baldaquin tropical et des massages dans une hutte au bord de l’océan. C O D E V E S T IMEN T A IRE Élégant et décontracté. Pour une incursion à pied ou en vélo dans la forêt tropicale El Yunque, située à proximité, il ne faut pas oublier d’apporter des chaussures de randonnée. B O I S S O N Un verre de mousseux à la cérémonie quotidienne de sabrage du champagne. ME T S Poulpe noirci, gracieuseté du Fern de Jean-Georges Vongerichten. S O R T IE Une journée d’exploration des forts, des boutiques et des rues du Vieux San Juan, situé à 30 minutes de voiture de la propriété. À NE PAS M A N Q U ER Le Boathouse propose des tonnes d’activités pour les enfants. Un aquarium, du kayak et de la voile, en plus de la pêche avec remise à l’eau sur le quai sont au rendez-vous.
Si les murs pouvaient parler… Cet hôtel a été érigé en 1907, puis presque rasé après la Deuxième Guerre mondiale. L’un des pavillons a résisté à la division de Berlin, jusqu’à ce que l’hôtel soit reconstruit lors de la réunification, puis rénové dans les années 2000. C O MM O D I T É S Même si la porte de Brandebourg est à quelques pas, on peut éviter les foules de touristes en se rendant à l’un des trois restaurants de l’Aldon, dont le Sra Bua de Tim Raue, qui offre une cuisine aux saveurs orientales, et le Lorenz Adlon Esszimmer, couronné de deux étoiles Michelin. C O D E V E S T IMEN T A IRE Élégant et décontracté, avec un peu d’audace. B O I S S O N Une flûte de sekt de la maison. ME T S La célèbre currywurst de l’Aldon, une saucisse de porc Havel (nourri de pommes) accompagnée d’une sauce au curry. S O R T IE L’île aux Musées et ses cinq galeries d’État sont tout près, mais le véritable chef-d’œuvre du quartier, c’est la façade de la DZ Bank. Bien que son extérieur soit modeste, l’intérieur de cette banque a été conçu par Frank Gehry (pour la visiter, il faut s’adresser au concierge). À NE PA S M A N Q U ER Le spa de l’Aldon par Resense. Le Signature Ritual est une séance de soins du corps où raisins noirs, tournesols et géraniums sont à l’honneur. Vijay Kumar Vyas, le maître privé de l’hôtel, offre des cours de yoga et de méditation.
Vie nocturne
Bach
vie sauvage
Kraftwerk
Baie - Saint- Paul , Québec
Hôtel La Ferme lemassif . com / hotel
M ontréa l , Q uébec
Hôtel Liberty
Ritz-Carlton Montréal
libertyhotel . com
Érigé entre fleuve et montagne dans la campagne québécoise, cet hôtel-terroir promet une expérience qui ravira tous les sens. D E S I G N Des lampes aux courtepointes, en passant par le mobilier, les cinq bâtiments indépendants et ultramodernes de cet hôtel célèbrent le talent des artisans locaux et la riche culture charlevoisienne. C O M M O D I T É S Après s’être ressourcé dans les bains nordiques du Spa du Verger, un soin La Nuée est de mise. Ce satinage d’inspiration locale fait honneur au sucre d’érable et à la forêt boréale. C O D E V E S T I M E N T A I R E Gentleman farmer ou athlète urbain. B O I S S O N Dans le lounge du Bercail, on tombe dans les pommes un Verger Sour à la main. Ce cocktail contient de la liqueur de poire Belle de Brillet, du cidre de glace, du citron et de la cannelle. M E T S Le restaurant Les Labours offre le meilleur de la région, des fromages Maurice Dufour au bœuf Galloway de la ferme l’Oiseau Bleu. S O R T I E En moins d’une heure, une navette ferroviaire transporte les skieurs de l’hôtel sur les pentes enneigées du centre de ski Le Massif. À N E PA S M A N Q U E R Reconnue pour son acoustique impeccable, la salle Multi accueille, entre autres, les artistes d’ici et d’ailleurs, qu’ils soient émergents ou établis.
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Cet hôtel ne se cache pas d’occuper l’ancienne Prison de la rue Charles, qui a détenu certains des pires criminels, dont le Boston Strangler. Au contraire, les moindres recoins de l’établissement en témoignent ! D E S I G N Construite en 1851, la prison est le meilleur exemple du « style granit de Boston ». En 2007, les passerelles, les rosaces et le magnifique atrium ont subi une cure de rajeunissement. C O M M O D I T É S Le Yard présente des événements saisonniers, comme les jeudis Fashionably Late, un défilé de mode des designers locaux. C O D E V E S T I M E N T A I R E Décontracté de style Nouvelle-Angleterre, des mocassins Tod’s au blazer en tweed. B O I S S O N À l’Alibi, jadis une cellule de dégrisement, le Boy Named Belle est concocté avec du brandy. M E T S Les guedilles aux homards de Port Clyde, garnies de sel à la truffe, de bacon et de fenouil, sont servies au Clink (où se trouvent des vestiges provenant des anciennes cellules de la prison). S O R T I E Beau temps mauvais temps, l’entraînement pour le marathon de Boston a lieu entre les sycomores de l’Esplanade, près de la rivière Charles. À N E PA S M A N Q U E R Au cocktail-bar on peut concocter notre propre Bloody Mary pendant les brunchs de fin de semaine.
En 2012, Montréal célébrait la réouverture de la fierté de la rue Sherbrooke, en rénovation depuis quatre ans. La beauté classique et le pouvoir de séduction de cet hôtel centenaire sont aujourd’hui mis en valeur. C O M M O D I T É S Le célèbre chef Daniel Boulud apporte une touche française à la cuisine hyperlocale de Maison Boulud, le resto idéal pour les rencontres d’affaires ou les grandes occasions. Conçu par Super Potato de Tokyo, le design texturé du restaurant est aussi exquis que les plats innovateurs qui y sont servis. C O D E V E S T I M E N T A I R E Style aisé d’inspiration française (foulard Hermès recommandé). B O I S S O N Un verre de bulles au nouveau bar Dom Pérignon dans la Cour des Palmiers. M E T S Foie gras marbré de cacao sur pain d’épice. S O R T I E L’hôtel se trouve dans le Mille carré doré de Montréal, la plus importante concentration de boutiques de luxe de la ville. Tiffany & Co. partage le rez-de-chaussée du Ritz et Holt Renfrew occupe la porte voisine. À N E P A S M A N Q U E R Les petites attentions disséminées dans les élégantes chambres, des vaporisateurs à la lavande pour oreillers, aux fresques du lion Ritz dans les salles de bain, sans oublier les sièges chauffants des luxueuses toilettes Toto.
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Sous les projecteurs Mercedes-Benz a assisté aux événements les plus courus de la saison, des semaines de la mode aux salons du bateau.
inauguration officielle à vancouver En avril dernier, MercedesBenz a célébré l’ouverture de son nouveau vaisseau amiral de 6320 m2 à Vancouver, en compagnie de plus 1000 invités. Tim A. Reuss, PDG de Mercedes-Benz Canada, et Olä Källenius, directrice des ventes mondiales et du marketing de Mercedes-Benz Car Group, ont honoré l’événement de leur présence, tandis que les restaurants Hawksworth et Chez Christophe ont assuré le service traiteur. La soirée a fait la part belle aux surprises, comme une prestation de la chanteuse Divine Brown et un cadeau d’adieu signé Christopher Bates, ancien finaliste de l’Opération démarrage : une paire de boxer créée pour soutenir Cancer de la prostate Canada.
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antique and classic Boat Show Mercedes-Benz était le partenaire automobile exclusif de la 34e présentation de cette prestigieuse exposition de bateaux de Toronto. L’événement tenu au Muskoka Wharf de Gravenhurst, en Ontario, se déroulait sous le thème « Tous les bateaux ont une histoire ». Mercedes-Benz Canada était sur place pour exposer une flotte de véhicules et dévoiler le nom du gagnant du grand prix du meilleur bateau.
Relever le pari D’une association entre Johnnie Walker et le deux fois champion du monde de F1 Mika Häkkinen est née Join the Pact, une campagne de sensibilisation internationale qui vise à prévenir l’alcool au volant. Parmi les événements, on retient une cascade performée par Häkkinen à bord d’un coupé C 63 AMG de Mercedes-Benz (il a « signé » le tarmac avec ses pneus), et la distribution de coupons de taxi aux Torontois qui ont accepté de relever le pari. Photo ci-haut : Mika Häkkinen à bord d’un coupé C 63 AMG ; en dessous, de gauche à droite : Jakob Ripshtein, président de Diageo Canada, Bob Peter, PDG de LCBO, Mika Häkkinen et Steve Petsinis, directeur général de LCBO. Sid Neigum, lauréat du prix Opération démarrage 2014
Eliza Faulkner, finaliste de Victoria Opération démarrage En août, les 4e demi-finales de cette initiative qui vise à faire connaître et à encadrer des créateurs de mode canadiens émergents ont eu lieu à Victoria, à Gatineau et à Burlington. Six stylistes ont participé à la grande finale qui a eu lieu lors de la World MasterCard Fashion Week en octobre. Le Torontois Sid Neigum a reçu le grand prix: une bourse d’une valeur de 30 000 $, une aide précieuse dans le lancement de sa carrière.
Valérie Tolila, finaliste de Gatineau
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Niveau supérieur
Une Classe C pour chaque époque La C 400 4MATIC 2015 est le résultat d’une incroyable évolution de la forme et de la fonction. TE X TE c h ristop h er korc h in m o d èle eu ro péen présenté
années 1980 et à la Classe 190, la précurseure de la Classe C. Les décennies suivantes ont connu de superbes modèles de Classe C toujours plus innovateurs. Mais ces trois décennies marquent aussi le passage de l’ère mécanique à celle de l’information. Aujourd’hui, la Classe C fait étalage d’une mécanique ingénieuse et d’une technologie de pointe. En embarquant dans l’habitacle luxueux de la C 400 4MATIC, on remarque immédiatement l’élégant système de commande central qui affiche les informations de navigation essentielles. Ses multiples fonctions sont contrôlées intuitivement par le pavé tactile situé sur le repose-main de la console centrale. Au fil de l’exploration, on découvre que la nouvelle C 400 4MATIC possède de nombreuses innovations de conduite intelligente, standard ou optionnelles, qui ont récemment fait leur entrée dans les modèles plus volumineux de Classes E et S. Bien sûr, le physique de la voiture n’a d’égal que son raffinement informatique. Un peu plus large, mais plus légère que ses prédécesseures, la toute nouvelle Classe C 2015 arbore de longues et voluptueuses lignes signées AMG. Avec son groupe motopropulseur composé du puissant trio transmission automatique 7G-TRONIC PLUS, traction intégrale permanente et moteur V6 à turbocompresseur de 329 ch et à 24 soupapes, la C 400 4MATIC est aussi élégante que performante. Une merveille mécanique autant qu’un chef de file en cette ère de l’information. Pas de doute, ce modèle est conçu pour notre époque.
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