Mercedes-Benz magazine – automne/hiver 2015

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mercedes-magazine.ca

12 , 9 5  $ c a d

15 ·AUTOMNE/HIVER

GÉNÉRATION MONTANTE Le nouveau GLE : l’original revu et corrigé SAVOUREZ L’ITALIE Sur la piste des trésors cachés de la Toscane

BEAUTÉ GLACÉE Sebastian Copeland, photographe-activiste

NOTRE CARTE DES VINS Les régions viticoles canadiennes en pleine effervescence


D E B E E R S ® E T U N D I A M A N T E S T É T E R N E L ® S O N T D E S M A R Q U E S D É P O S É E S D E S C O M PA G N I E S D E D E B E E R S G R O U P.

D É C O U V R E Z L E S D I A M A N T S D E M A Î T R E 18 8 8 , D I A M A N T S D E C O U L E U R E T D E C A R A C T È R E E X C E P T I O N N E L L E ®

L O N D O N · N E W Y O R K · PA R I S · T O K Y O · S H A N G H A I · B E I J I N G · H O N G K O N G · TA I P E I · S E O U L · D U B A I VA N C O U V E R · 1 0 8 8 A L B E R N I S T R E E T

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Le nouveau Coupé GLE. Le monde est votre terrain de jeux. mercedes-benz.ca/coupe-gle

© Mercedes-Benz Mercedes-Benz Canada Canada Inc., Inc., 2015. 2015. ©


Une marque Daimler


15 • AU TO M N E / H I V E R

Dans ce numéro 14

L A LISTE De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route.

26

PORTR AIT COURBE D’APPRENTISSAGE James Stewart n’était pas à court de paradoxes. Un an après sa mort, nous célébrons son inspirante existence.

84

JE T SE T L A TOSCANE SANS FIORITURE Pour un séjour mémorable à Florence ou à Vérone, mieux vaut parfois retourner à l’essentiel.

20

DESIGN TRICOTÉ SERRÉ L’artisanat est au goût du jour et les designers canadiens n’hésitent pas à se mettre au tricot.

40

SCÈNE NOTRE CARTE DES VINS Les régions viticoles canadiennes bâtissent discrètement l’une des industries touristiques les plus effervescentes au pays.

110

SÉJOURS HÔTELS DE CHARME Notre sélection pour une escapade inoubliable, incluant un hôtel-boutique sur bord de mer et un chalet rustique-chic.

22

É VÉNEMENTS LES GR ANDS ESPRITS SE RENCONTRENT Visionnaires et entrepreneurs se retrouvent lors d’événements tenus d’un bout à l’autre du Canada.

46

ESCAPADE TERRE DES ARTS Un road trip à Terre-Neuve révèle que la scène artistique de cette province est à mille lieues de ses paisibles paysages.

112

MONDANITÉS SOUS LES PROJECTEURS Les événements Mercedes-Benz les plus courus, des défilés de mode aux tournois de golf.

24

QUARTIER OSBORNE VILL AGE Une visite du quartier le plus branché du Manitoba suffit pour ne plus jamais voir Winnipeg de la même façon.

114

RECHERCHE VOITURE SANS CHAUFFEUR Le véhicule de recherche F 015 Luxury in Motion de Mercedes-Benz transporte ses passagers sur la route de l’avenir.


Bulletin

10

28

Point de mire

MOT DU PRÉSIDENT

70

IL ÉTAIT UNE FOIS UN ROYAUME ... Dubrovnik est sur toutes les lèvres depuis le tournage de Game of Thrones. Bien plus qu’un décor, cette ville est parfaite pour une escapade culturelle.

108 ICÔNES Entre le vacarme assourdissant et

LET TRES DE NOBLESSE Selon le calligraphe Nicolas Ouchenir, pour réaliser des créations fortes et significatives, il faut investir du temps et de l’énergie dans les moindres détails.

54

GÉNÉR ATION MONTANTE L’original revu et corrigé : le nouveau GLE est un VUS exceptionnel qui allie la puissance du design à l’innovation technique.

72

TR ANSFERT D’ÉNERGIE La première berline de luxe rechargeable au monde ouvre la voie aux versions hybrides de Mercedes-Benz qui prendront la route dans les années à venir.

NE FAITES PAS FAUSSE ROUTE ! Mercedes-Benz s’est doté d’une équipe dont le travail consiste à enquêter à l’échelle mondiale sur la contrefaçon.

le silence insoutenable, il existe une étonnante gamme de sons.

36

60 e ANNIVERSAIRE À l’occasion du 60e anniversaire de Mercedes-Benz Canada, regardons dans le rétroviseur tout le chemin que la marque a parcouru.

78

64

ÉTOILE POL AIRE Il fut un temps où Sebastian Copeland braquait son objectif sur des célébrités hollywoodiennes. Aujourd’hui, il photographie les icebergs.

LE DÉBUT D’UN TEMPS 82 NOUVE AU Un retour sur 1979, avec des nouveautés telles que le Walkman, le hip-hop – et la Classe G de Mercedes-Benz.

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96

PETITE MERVEILLE La smart de nouvelle génération est plus moderne et plus confortable que le modèle original... mais tout aussi novatrice !

C’EST UNE TOP- MODÈLE ... et elle pose avec un modèle d’une aussi grande beauté. Petra Nemcova et le nouveau GLC de Mercedes-Benz forment un duo de rêve.


MOT DU PRÉSIDENT

J U S Q U ’À P R É S E N T, 2015 a été une année formi-

dable pour Mercedes-Benz Canada. En plus de célébrer notre jubilé de diamant, nous avons tout récemment franchi un nouveau cap en livrant le 500 000e véhicule vendu au Canada. Cette réalisation n’est pas négligeable lorsqu’on connaît les débuts plutôt modestes de la compagnie au pays. Dans ce numéro, vous découvrirez comment la marque est devenue, à travers son histoire, une véritable étoile du nord (page 36). Depuis plus d’un siècle, Mercedes-Benz crée des produits légendaires et, en 1979, elle pavait la voie aux véhicules utilitaires sport modernes en lançant le Geländewagen – mieux connu aujourd’hui sous le nom de Classe G (page 82). Vous remarquerez d’ailleurs que la nomenclature de Mercedes-Benz a été modifiée cette année afin de regrouper tous les VUS sous la lettre G, évoquant ainsi l’héritage de ce tout-terrain. La popularité des VUS Mercedes-Benz ne cesse de prendre de l’ampleur. Et nous sommes enchantés d’être en mesure de répondre à cette demande croissante avec rien de moins que six modèles spectaculaires. Certains pourraient même affirmer que c’est l’année des VUS chez Mercedes-Benz. Nous sommes particulièrement fiers de vous présenter dans ce numéro la version améliorée de deux favoris : le GLE (page 54) et le GLC (page 96). Autrefois connu sous le nom de Classe M, le GLE a subi une profonde transformation : son design plus athlétique met l’accent sur un capot et des pare-chocs avant et arrière redessinés, ainsi que sur le style caractéristique d’AMG. Il s’est doté d’un nouvel intérieur époustouflant, mais aussi de caractéristiques telles que le système d’essuie-glaces MAGIC VISION CONTROL, le dispositif de stabilisation en cas de vent latéral et le nouvel ensemble optionnel Intelligent Drive. Aucun doute : ce véhicule, qui a inauguré le segment de VUS haut de gamme, est un original atteignant la perfection de l’art. Successeur du populaire GLK, le GLC promet lui aussi de vous impressionner en misant sur le souci de sécurité propre à la marque, des systèmes d’aide à la fine pointe et une superbe efficacité. Sa nouvelle transmission automatique à neuf rapports effectue les changements de vitesse plus rapidement et, par conséquent, fait une meilleure consommation d’essence en basse vitesse. Pour ce qui est du design, le nouveau GLC rompt totalement avec les lignes 10

angulaires du GLK original et opte plutôt pour des volumes arrondis et musculaires. Qui de mieux pour présenter cet éblouissant nouveau modèle que la top-modèle Petra Nemcova, qui est aussi ambassadrice de la marque Mercedes-Benz ? Nous sommes tout aussi heureux d’accueillir la nouvelle championne de la mobilité urbaine : la smart fortwo (page 92). Au cours de son existence, cette voiture bien spéciale a contribué à changer significativement les paradigmes du transport. Tout aussi innovatrice que la première de sa génération, la nouvelle smart fortwo risque d’en charmer plusieurs avec ses nombreuses améliorations, que ce soit son rayon de braquage de seulement 6,95 m ou encore sa transmission à double embrayage à 6 rapports twinamic, qui permet de changer de vitesse en douceur sans interrompre la force de traction. La nouvelle smart fortwo est désormais plus complète et promet une conduite fougueuse grâce à son moteur 3 cylindres de pointe, doté de 89 ch. Elle ne fait toutefois aucune concession quant à sa longueur unique de 2,69 m et offre toujours le même potentiel de plaisir. Dans ce numéro, il est également question du lancement de la toute première berline de luxe rechargeable au monde : la S 550 e hybride rechargeable, qui ouvre la voie à d’autres modèles hybrides de Mercedes-Benz dans les années à venir (page 72). Vous pourrez aussi en apprendre davantage sur le travail d’enquête que mène à l’échelle mondiale une équipe d’experts afin de débusquer les pièces de rechange contrefaites qui risquent de mettre en danger les conducteurs insouciants (page 78). Nous sommes persuadés que la lecture de ce numéro du magazine Mercedes-Benz saura, comme à chaque édition, vous offrir un moment de répit et vous transporter dans notre monde, loin de l’agitation de votre quotidien. Sincèrement,

Tim A. Reuss Président et chef de la direction


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SAN FRANCISCO . VANCOUVER . CALGARY . EDMONTON . REGINA . WINNIPEG . TORONTO . MONTRÉAL . OTTAWA . ST JOHN’S ©2015 BONE Structure ® L’illustration peut différer du modèle réel. Les oeuvres architecturales relatives à chacune des maisons BONE Structure sont assujetties aux lois internationales sur le droit d’auteur. Le simple fait d’utiliser ou de copier les plans de BONE Structure Inc., en tout ou en partie, ou de fabriquer ou de construire, directement ou indirectement, une maison basée, en tout ou en partie, sur les plans, maquettes ou maisons modèles de cette dernière, sans la permission écrite expresse de BONE Structure Inc., est susceptible de constituer une contravention aux lois internationales sur le droit d’auteur. *Meccano and Lego sont des marques enregistrées.


DÉ TA I L S DE PU BL ICAT ION Publié par Daimler AG · Communications · HPC E402 · D-70546 Stuttgart Responsable auprès de l’éditeur Thomas Fröhlich · Mirjam Bendak Conseil d’édition Ola Källenius (Chairman) · Thomas Fröhlich · Bettina Fetzer · Jörg Howe Gesina Schwengers · Dr. Jens Thiemer · Andreas von Wallfeld Canada Mercedes-Benz Canada Inc., 98 Vanderhoof Ave., Toronto, ON M4G 4C9 Président et chef de la direction Tim A. Reuss Vice-président du marketing Gavin Allen Directrice, communications et relations publiques JoAnne Caza Directrice, marketing national Virginie Aubert Superviseure, relations publiques Nathalie Gravel Superviseure, marketing relationnel Lisa Hynek C O NC E P T I O N E T R É DAC T I O N Allemagne Condé Nast Verlag GmbH · Karlstrasse 23 · D-80333 München Collaborateurs 500GLS, Thomas Argent, Titus Arnu, Kilian Bishop, Leandro Castelão, Sebastian Copeland, Christoph Henn, Enno Kapitza, Marija Latkovic, Mierswa & Kluska, Benjamin Pichelman, Fernando Pinheiro, Alexander Runte, Niko Schmid-Burgk, Nike Vlachos, Margot Weber, Jan Wilms, Robert Zsolnay Canada Spafax Canada, 4200, boul. Saint-Laurent, bureau 707, Montréal QC H2W 2R2 Président, marketing de contenu Raymond Girard Vice-président directeur, marketing de contenu Nino Di Cara Vice-président principal, stratégie de contenu Arjun Basu Directrice principale, développement des affaires et stratégie clients Courtney MacNeil Stratégiste principale, marques de luxe et art de vivre Christal Agostino Gestionnaire de comptes, marques de luxe et art de vivre Celyn Harding-Jones Rédactrice en chef Natasha Mekhail Rédactrices adjointes Eve Thomas, Violaine Charest-Sigouin Rédactrice, contenu numérique Renée Morrison Stagiaire à la rédaction Kyle Mooney Réviseure Louise Richer Collaborateurs Sivan Askayo, Bryan Borzykowski, Andrew Braithwaite, Stacey Brandford, Félix Léonard Gagné, Shinan Govani, Valerie Howes, Dominique Lafond, Richmond Lam, Celeste Moure, Daniel Raiche Directeur artistique Guillaume Brière Graphiste Marie-Eve Dubois Recherchiste photo Julie Saindon Directrice de la production Joelle Irvine Responsable de la production Jennifer Fagan Responsable de la production publicitaire Mary Shaw Coordonnateur de production et de circulation Stephen Geraghty Vérificateurs d’information Philippe Lambert, Jessica Lockhart Traducteurs Simon Demers, Marie-Paule Kassis Correctrice d’épreuves Sabine Cerboni Ventes médias et publicitaires Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8, sales@spafax.com Directrice médias Laura Maurice Tél. : 416-350-2432, laura.maurice@spafax.com Directrice des ventes nationales Tracy Miller, Tel. 416-350-2434, tracy.miller@spafax.com Directrice de compte national, High Net Worth Media, Mimi Quaile, mimi.quaile@spafax.com Droits ©Copyright 2015 pour Mercedes-Benz Canada Inc. Tous droits réservés. La reproduction et l’utilisation du contenu de ce magazine, en tout ou en partie, ne sont permises qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et de Daimler AG. Les points de vue formulés sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement ceux de Mercedes-Benz Canada Inc., de l’éditeur ou des chefs de la rédaction. L’éditeur se réserve le droit d’accepter ou de refuser tout matériel publicitaire. L’éditeur n’est pas responsable des manuscrits, photographies ou autres documents non sollicités. Certains véhicules illustrés peuvent inclure des équipements non offerts au Canada, et certains équipements offerts en option peuvent ne pas être disponibles pour tous les modèles. Certains modèles présentés n’ont pas de feux de position latéraux. Pour de l’information mise à jour sur les modèles, les caractéristiques standard, les équipements offerts en option ou les couleurs disponibles au Canada, de même que sur les prix, veuillez contacter le concessionnaire autorisé Mercedes-Benz le plus près de chez vous, ou visiter www.mercedes-benz.ca. À notre connaissance, les renseignements contenus dans ce magazine sont exacts, mais nous ne pouvons pas être tenus responsables de toute erreur éventuelle. Retourner les non livrés à Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Imprimé sur du papier blanchi sans chlore Imprimé au Canada ISSN 1925-4156 Poste-publications numéro de convention 41657520

mercedes-magazine.ca Centre de service à la clientèle Mercedes-Benz 1 800 387-0100 12


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OBJETS

STYLE

C U LT U R E

La liste

VOYAG E

APPÉTIT

D ES I G N

POÈMES EN TERRE CUITE LA CÉR AMISTE Pascale Girardin parvient à donner une esthétique lyrique à tout ce qu’elle touche, de la vaisselle de tous les jours aux installations architecturales qu’elle crée dans son atelier de Montréal. Son œuvre, primée à plusieurs reprises par le Conseil des arts du Canada, lui a permis de collaborer avec de prestigieuses firmes de design, comme Yabu Pushelberg. Elle a notamment été mandatée pour créer de la vaisselle pour des restaurants (dont le Nobu) ; une installation de 1200 pots en grès pour un hôtel de New York ; des mobiles de fleurs pour les vitrines de magasins à Manhattan, en Asie, en Europe et en Russie. Plus récemment, elle a conçu, avec sa collègue Maud Beauchamp, une série de créations murales géométriques combinant des panneaux de fibres laqués et des pastilles en céramique façonnées à la main, qui ornent désormais les chambres d’un hôtel de Montréal. PA S C A L E G I R A R D I N . C O M

La vaisselle créée par Pascale Girardin pour le resto Flyjin.

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Ilana Ben-Ari, fondatrice de Twenty One Toys

APPÉTIT

LECTURES GOURMANDES

Au menu : de nouvelles publications culinaires à savourer… des yeux !

AC H AT

UN JEU D’ENFANT

«  L E S J O U E T S S O N T les nouveaux manuels scolaires », croit Ilana Ben-Ari, fondatrice de Twenty One Toys. Il est vrai qu’aucun livre ne permet de développer des aptitudes sociales et émotionnelles aussi bien que les créations de cette conceptrice de jeux torontoise. Son premier jouet, nommé Empathy Toy, nécessite l’intervention de plusieurs joueurs afin d’assembler les cinq pièces asymétriques d’une même construction. Le défi ? Les joueurs ont les yeux bandés. La clé ? La communication, la collaboration et, bien sûr, l’empathie. Aujourd’hui, on joue à ce jeu dans plus de 800 écoles de 40 pays, mais aussi dans des ateliers de développement professionnel, pour des clients comme FedEx et Deloitte. Sa dernière création, le Failure Toy, a été lancée plus tôt cet automne et transforme la peur de l’échec en une fascinante expérience d’apprentissage. T W E N T YO N E T OY S . C O M

B   OUFFE   4x année

Concocté entre Montréal et Moncton, Bouffe s’adresse aux bons vivants. Ce magazine à la facture visuelle audacieuse offre un véritable buffet côté contenu : essais songés, photographies inspirantes et graphiques ludiques. BOUFFEMEDIA .CA

CARIBOU   2x année   Offert sur iPad

Le magazine montréalais Caribou a fait le pari de ne publier aucune recette. En misant plutôt sur les produits, les producteurs et les chefs de la scène culinaire québécoise, l’équipe de rédaction espère créer un lien entre les identités culturelle et culinaire de la Belle Province.

PHOTO L AYNNA MEYLER ( T WENT Y ONE TOYS)

CARIBOUMAG .COM

VOYAG E

SÉJOUR CULTUREL Niché entre le quartier chinois et Gastown, à Vancouver, le Skwachàys Lodge est le tout premier hôtel-

boutique amérindien à être doté d’une galerie d’art. Ce complexe appartenant à des représentants des Premières Nations offre 18 suites qui ont été aménagées par 6 artistes autochtones

jumelés à autant d’entreprises de décoration intérieure. Chaque chambre offre un coup d’œil unique sur la culture des Premières Nations grâce à des détails comme une tapisserie

en écorce de bouleau, des sculptures en acier à l’effigie de saumons ou encore une chaise faite de branches sculptées. Dans le hall, la galerie d’art permet aux clients de repartir avec une œuvre artisanale, qu’il s’agisse d’une boîte en bois, d’un bijou en étain ou d’un tableau en série limitée. L’hôtel abrite également des logements sociaux pour les Autochtones. S K WA C H AY S . C O M

TROIS FOIS PAR JOUR   4x année

La version magazine du livre Trois fois par jour contient elle aussi d’excellentes recettes avec, en prime, des articles sur la gastronomie. La chanteuse et blogueuse Marilou fait de nouveau équipe avec Alexandre Champagne, son partenaire dans la vie et en affaires, pour produire cette magnifique publication. TROISFOISPAR JOUR.COM/MAGAZINE

mercedes-magazine.ca

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LA LISTE

C U LT U RE

PHOTOGR APHIE EXTRÊME

Deliverance de Benjamin Von Wong

LE CANADIEN Benjamin Von Wong a 29 ans et il produit des images qui transcendent les limites du monde physique. Cet autodidacte compte, parmi ses plus récents projets, des photos de mode surréalistes prises à Bali, à 25 m sous la mer, et qui mettent en scène

LES SOURCES qui affluent à Kolapore, dans l’escarpement de Niagara, en Ontario, offrent des conditions idéales pour l’élevage de truites arc-en-ciel et mouchetées. La demande est forte pour ces poissons recommandés par l’organisation Ocean Wise, si bien que Sean Brady, propriétaire de Kolapore Springs, fait parfois lui-même des livraisons à Toronto, à bord de sa E 63 AMG de Mercedes-Benz. Il compte parmi ses clients le chef Carl Heinrich du Richmond Station, gagnant de Top Chef Canada, et l’hôtel Fairmont Royal York. Ses poissons sont livrés partout au Canada. KO L A P O R E S P R I N G S . C O M

C U LT U RE

LE MARCHÉ DES (BONNES) VALEURS

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Le Danois Hedvig Alexander a travaillé pendant 15 ans en développement international, dont 7 en Afghanistan, avant de fonder le marché en ligne Far & Wide Collective, à Toronto. Ce site permet d’acheter d’authentiques produits fabriqués par des artisans de plusieurs régions du globe. Basé sur le commerce équitable, ce projet contribue à la croissance de petites entreprises et fait la promotion de

pratiques durables. Parmi les collections de vêtements, de bijoux et de décoration, on trouve des foulards kantha de l’Inde, des essuie-mains colorés du Sri Lanka, des tuniques en soie d’Afghanistan, des bracelets en cuir ornés de perles de Tanzanie… et, en prime, un bon karma ! FA R A N D W I D E COLLECTIVE .COM

des mannequins et une épave vieille d’un demi-siècle. Il a aussi photographié du haut d’un gratte-ciel de 40 étages des gens ordinaires déguisés en superhéros. Pour recréer des scènes hyperréalistes de pêche au cormoran, il n’a pas hésité à plonger dans une cénote de Tulum, au Mexique, dans laquelle se trouve un nuage toxique de sulfure d’hydrogène. On lui a même demandé d’immortaliser – à l’aide d’un cellulaire et sans Photoshop ! – un modèle posant dans un anneau de feu. Vu à travers ses yeux, le réel devient soudainement féérique. VO N W O N G . C O M

APPÉTIT

CUISINE RELA X ANTE Le spa Balnéa, à Bromont, s’est donné pour mission de stimuler nos papilles en plus de soulager nos tensions ! Depuis six ans, les cuisiniers les plus réputés du Québec y croisent le fer chaque dimanche du début juillet jusqu’à la mi-septembre lors du concours gastronomique l’Été des chefs. Et voilà maintenant qu’on peut s’y régaler à l’année au restaurant Lumami, où officie le chef Jason Gladue. Au menu : poulet à la bière blanche accompagné de topinambours et de feuilles de chou croustillantes, flan de courges brûlé à la cardamome et au beurre noisette, et autres plats inspirés par l’umami, la cinquième saveur de base très présente dans la cuisine japonaise. Après le bain, le festin ! BALNE A .CA



ST Y L E

PRÊT À PARTIR Prenez la route avec style grâce à ces accessoires de Mercedes-Benz. THECOLLECTION.CA

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VESTE CABRIOLET 2 EN 1

PORTEFEUILLE CLASSIQUE

Protège de l’eau et du vent, avec un col en fausse fourrure détachable.

En cuir souple brun, doté d’une résistante doublure en viscose.

D ES I G N

L’AS DES LAMES « S E S C O U T E AU X coupent tout simplement mieux que presque tous les autres. » Voilà ce que Matthew Rudofker, le chef du Momofuku Ssäm Bar, à New York, avait à dire à propos du coutelier Murray Carter. Il faut dire que ce dernier affûte sa technique depuis 28 ans : il a passé 18 ans au Japon, dont 6 auprès d’un maître coutelier de 16e génération. Ce Haligonien devenu Orégonais a déjà produit plus de 23 000 couteaux dans son atelier de Hillsboro, une banlieue de Portland. Murray Carter dirige également une école qui enseigne la philosophie de la métallurgie japonaise, ainsi que le choix de l’acier, le ponçage, le polissage et l’aiguisage de la lame. Un expert à la fine pointe de son art ! C A R T E R C U T L E R Y. C O M

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SAC PROFESSIONNEL

CEINTURE POUR HOMME

Muni d’un compartiment pour ordinateur portable.

Un modèle minimaliste en cuir de veau italien.

EN DÉCEMBRE , l’exposition On les appelle Vikings, présentée au Musée canadien de l’histoire de Gatineau, risque de réduire en miettes l’image du barbare barbu arborant un casque à cornes. Cette expo itinérante du Musée historique de Stockholm, en Suède, raconte comment ces Scandinaves ont joué un rôle important en tant que marchands, marins et explorateurs. Vous y découvrirez leurs moyens de subsistance, leurs structures sociétales, leur religion et leur art, grâce à des installations interactives et à près de 500 artefacts originaux, incluant des bijoux, des armes et des objets sacrés du viiie au xie siècle. À l’affiche jusqu’au 17 avril 2016. M U S E E D E L H I S T O I R E . C A C U LT U R E

DÉCOUVERTE DE TAILLE

Le musée des dinosaures Philip J. Currie laissera sa marque sur le paysage albertain. Inauguré en septembre dernier près de Grande Prairie, en Alberta, ce complexe de 4 ha héberge un laboratoire de recherche paléontologique de pointe.

L’impressionnante structure de 3900 m2, conçue par Teeple Architects de Toronto, évoque le squelette d’un dinosaure. Les visiteurs y trouveront une mine de renseignements sur l’évolution et l’extinction de ces géants par le truchement

d’expositions interactives, de stations de réalité augmentée, du cinéma, de la promenade extérieure permettant d’observer des fossiles et de la galerie accueillant les squelettes recréés de cinq espèces récemment identifiées. DINOMUSEUM.CA

PHOTO CANDICE POPIK (LE MUSÉE DES DINOSAURES PHILIP J. CURRIE)

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Purisme. SensualitÊ. Intelligence. Pour en savoir plus sur la fascination qu’exerce la cuisine bulthaup, contactez votre revendeur bulthaup.

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DESIGN

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Tricoté serré

L’artisanat est au goût du jour et les designers canadiens n’hésitent pas à se mettre au tricot. T E X T E PAIGE MAGARRE Y

TA RJ A Y U I L L a appris à tricoter de sa grandmère finlandaise alors qu’elle n’était qu’une enfant. Pourtant, les mailles géantes de sa gamme Connection Knits sont résolument modernes. Réalisées à l’aide d’aiguilles longues d’un mètre et larges de cinq centimètres, ses couvertures ultra-épaisses en mérinos et en laine néo-zélandaise Corriedale (elle feutre la laine avec du savon et de l’eau pour la rendre plus résistante) mesurent 1,2 m sur 1,8 m – et pèsent plus de 5 kg ! CONNECTIONKNITS.COM

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PHOTO FRÉDÉRIC BOUCHARD (SAINTE- MARIE TEX TILE)

GROSSE MAILLE


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COUP DE FILET

FOU DU POUF Lorsqu’elle a été lancée plus tôt cette année par la boutique en ligne canadienne G*Furn, cette série de poufs tricotés a été accueillie avec un tel enthousiasme que, deux mois plus tard, elle frôlait la rupture de stock. Recouverts d’un épais tricot de coton, ces sièges-tables-repose-pieds sont offerts en version carrée ou circulaire dans une palette de tons neutres, incluant le bleu ardoise et le gris foncé (mais aussi le jaune moutarde, pour les plus audacieux !). G F U R N . C O M

Les lampes Amulette d’Annie Legault étaient à l’origine un projet conceptuel réalisé pour un cours d’art visuel, avant qu’un marchand local ne les repère lors d’une exposition. « L’idée était de créer un objet qui protège contre la noirceur et le froid », dit-elle au sujet de sa création faite de laine et de fibres naturelles. « Je m’inspire des années 1960 et 1970, de l’architecture et de la coiffure . Je ne peux m’empêcher de regarder autour de moi quand je marche dans la rue, dans les bois… Mes sources d’inspiration sont partout ! » Quant à son prochain projet, elle le décrit comme étant « à grande échelle, à très grande échelle » ! A N N I E L E G AU LT. C O M

PURE LAINE L E S T R I C O T E U R S raffolent des patrons Midknits, de Erin Black, qui leur permettent de créer des versions en laine de cache-pots et de paniers pour chats. Ceux qui n’ont aucun talent pour l’artisanat apprécient quant à eux l’indéniable talent de cette designer de Perth, en Ontario, pour créer des accessoires sur mesure, incluant des jetés, des coussins, des poufs et des tapis à grosses mailles de toutes les couleurs, qui n’ont rien à voir avec les napperons de nos grands-mères. E R I N B L A C KS D E S I G N S . C O M

COUSSIN NATIONAL

Le coussin Alpine de Liz Eeuwes embrasse le style canadien avec brio. Sa collection Coast to Coast contient d’autres modèles tissés en laine qui « célèbrent les créatures emblématiques du Canada » (avec motifs de lapin, d’écureuil ou de castor). E E U W E S . C O

CORBEILLE RÉINVENTÉE La designer montréalaise Monique Ste-Marie adore le caractère répétitif et méditatif du tissage. Elle a toutefois cherché à donner une troisième dimension à sa production avec Chanvre, sa plus

récente collection. Ses corbeilles sont faites à partir de fil de chanvre tissé (l’artisane utilise autant que possible des matériaux durables) – la moitié de ton naturel, l’autre colorée –, le tout enroulé autour d’une base circulaire en bois. SAINTEMARIETE X TILE .COM

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ÉVÉNEMENTS

Assis dans des chaises suspendues à 5 m dans les airs, les participants de C2 Montréal réalisent que la prise de risques change les perceptions.

Les grands esprits se rencontrent

Visionnaires réputés, penseurs avant-gardistes et entrepreneurs de différents domaines se retrouvent pour échanger des idées et célébrer la créativité lors d’événements inspirants tenus d’un bout à l’autre du Canada.

M O N T R É A L , Q U ÉB E C

C2 MONTRÉAL M A I 2016

Assistez à une journée de réseautage hors du commun à C2 Montréal, un événement intellectuel et expérientiel qui prend place dans le « Village d’innovation » – pensez à un croisement entre le Cirque du Soleil et le festival de musique Coachella. Cette année, on y trouvait une tente ingénieusement conçue pour être à la fois un lieu de rassemblement et d’ateliers, une grande roue, des comptoirs gastronomiques et bien plus encore. Vous cherchez un bailleur de fonds pour votre entreprise ? Il y a un atelier pour ça. Vous êtes prêt à sortir de votre zone de confort et à expérimenter la réalité virtuelle ? Il y a une activité collaborative pour vous y initier. Au programme : conférences, classes de maître et discussions animées par des PDG, des fondateurs d’entreprises et des directeurs de création. L’environnementaliste David Suzuki et Chip Conley, le chef de l’hospitalité d’Airbnb, figurent parmi les têtes d’affiche de la prochaine édition. C 2 M T L . C O M 22

OT TAWA , O N TA R I O

LA POLITIQUE ET L’ÉCRIT AV R I L 2016

Imaginez être assis à la même table que l’auteur Douglas Gibson et la sénatrice Joyce Murray. Ou à celle de la chef du Parti vert Elizabeth May et de l’essayiste Taras Grescoe. Vous en aurez la possibilité lors du gala La

politique et l’écrit, de la Société d’encouragement aux écrivains du Canada, qui fait la promotion des auteurs d’ici et de leurs plus récentes œuvres. Cette soirée de financement tenue chaque année au Fairmont Château Laurier, à Ottawa, vous donne en effet l’occasion de partager un repas et de discuter pendant toute une soirée avec un politicien et un écrivain. WR I T E R S TRUST.COM

PHOTOS ELECTRICUMBRELL A.CA (MOSO); EDMONTON ECONOMIC DEVELOPMENT (IGNITE)

TEXTE CELESTE MOURE


Dylan Otto Boelte, directeur artistique du magazine Wired (anciennement du Spin et du Vogue) en conférence à MoSo.

ED M O N TO N , A L B ERTA

IGNITE EDMONTON FESTIVAL S E P T E M B R E 2016

Créatifs, entrepreneurs, bâtisseurs de technologies émergentes et concepteurs de produits

envahissent le Shaw Conference Centre pendant deux jours, au mois de septembre, à l’occasion du festival Ignite Edmonton. Les participants assistent à des conférences et à des ateliers individuels ou collectifs afin de développer de nouvelles compétences comme le pistage

et le prototypage de données, la résolution de problématiques ou encore la recherche d’innovations dans des marchés changeants. Même les pavillons temporaires du festival, conçus par des équipes multidisciplinaires de la région, sont des défis créatifs en soi. I G N I T E E D M O N T O N F E S T I VA L . C O M

S A S K ATO O N , S A S K ATC H E WA N

MOSO J U I N 2016

AUCUNE SALLE DE CONFÉRENCE ICI : la mission d’Adventure

Canada, c’est d’organiser des croisières éducatives explorant les plus impressionnantes régions sauvages du pays, en invitant à bord d’éminents musiciens, auteurs, biologistes ou historiens. Par exemple, en septembre dernier, les passagers de l’expédition Out of the Northwest Passage ont voyagé de l’ouest du Nunavut jusqu’au Groenland en compagnie de l’auteure à succès et écologiste Margaret Atwood. En plus d’observer des bélugas et des ours polaires, ils ont pu, grâce à son aide, identifier les rares oiseaux marins de l’Arctique. A DV E N T U R E C A N A DA . C O M

Si MoSo était un film, il s’intitulerait Les idées : l’embrasement. Voilà le genre d’événement pendant lequel on peut faire du réseautage, échanger des points de vue, s’inspirer de performances musicales et entendre d’audacieux orateurs sur des sujets comme « exercer de l’influence grâce aux médias sociaux » ou « comment la musique stimule la créativité ». C’est aussi l’occasion de présenter ses idées à des investisseurs, et même de croiser des conférenciers et des musiciens aux différents partys. Bref, de quoi booster sa carrière tout en s’amusant. M O S O2015 . C O M

mercedes-magazine.ca

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QUARTIER

L’ART DES PETITS PLATS

Osborne Village Une visite du quartier le plus branché du Manitoba suffit pour ne plus jamais voir Winnipeg de la même façon. T E X T E B R YA N B O R Z Y KO W S K I

b oin R ivièr e A s sini

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ille Centre-v e oug R re viè i R

Aucun autre endroit au Canada n’incarne aussi bien le mot communauté qu’Osborne Village. Si ce quartier tendance de Winnipeg est aujourd’hui aussi populaire, c’est grâce aux commerçants qui se serrent les coudes depuis des décennies. Dans les années 1960, Carlo Gabrielli construisait un espace commercial et résidentiel au cœur de la rue Osborne, avant que Dino Stewart n’érige un bâtiment identique de l’autre côté de la rue. Et ce n’était pas une affaire de rivalité : tous deux ont partagé les mêmes plans dans le but de bâtir ensemble une communauté. Ces dernières années, cette rue de presque 2 km a gagné en élégance grâce aux restaurants et boutiques haut de gamme qui s’y sont établis. Le village n’a toutefois jamais perdu son esprit communautaire et son ambiance bohème d’origine.

PHOTOS DUSTIN LEADER (SEGOVIA); BRYAN SCOT T (2); BILL ACHESON (5)

Au resto Segovia, les traditionnels tapas espagnols sont revus à la façon des Prairies.


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LES BOUTIQUES

1. La pizza poulet-bacon du Black Rabbit. 2. Un collier de Justine Brooks vendu à la bijouterie Silver Lotus. 3. L’une des bottes Bed|Stü que l’on trouve à la boutique Rooster Shoes.

4. Le chef Adam Donnelly du bar à tapas Segovia. 5. Bragabót (2015) de Inga Torfadottir exposé au centre d’art Gas Station.

LE MENU Tout comme le quartier, la culture culinaire de l’Osborne Village a évolué au cours des années. Les bars et les pubs miteux qui le peuplaient à une certaine époque ont fait place à certains des meilleurs restaurants de la ville. Premier arrêt ? Nuburger, un bar à burgers gastronomiques. Garni d’une salsa à l’ananas et à l’avocat, le Summer Breeze a été qualifié de meilleur burger de Winnipeg. À l’heure du souper, arrêtez-vous au bar

à tapas Segovia. Le renommé chef Adam Donnelly y sert des classiques espagnols (chorizo, patatas bravas), en plus de ses propres créations (tostada de thon grillé, chou-fleur frit servi avec une sauce à la lime et au tahini). Tout près de là, le bistro Black Rabbit n’est ouvert que depuis le mois d’avril dernier, mais il est vite devenu l’une des meilleures adresses du quartier. Sa pizza poulet-bacon et son sandwich à la poitrine de bœuf méritent à eux seuls une visite du village.

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LES ARTS

LES SORTIES

Au fil des ans, des galeries d’art et des salles de spectacle ont ouvert et fermé leurs portes, mais deux incontournables de l’Osborne Village ont traversé les époques. Considéré comme un tremplin pour les artistes, le centre d’art Gas Station – qui a été une véritable stationservice pendant près de sept décennies – présente depuis 1983 des pièces écrites et jouées par des auteurs et des acteurs locaux. Chaque année, on peut également y voir les numéros d’humour du Winnipeg Comedy Festival. À l’autre extrémité du quartier se trouve l’Osborne Village Motor Inn, un hôtel qui a appartenu à Phil Kives, le fondateur de l’étiquette de disques K-Tel. Il abrite l’Ozzy’s et le Zoo, deux salles de concert légendaires qui ont accueilli Mick Jagger, Neil Young et Jeff Healey, sans compter d’innombrables groupes locaux.

Lorsqu’il a été fondé, en 1891, l’Osborne Village était considéré comme la banlieue de Winnipeg. Il s’est développé autour de ce qui était – et demeure toujours – l’une des principales routes pour accéder au centre-ville. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il est devenu un passage obligé pour prendre un verre après le travail. Les gens d’affaires ont l’habitude de se retrouver au G Martini Bar, qui abrite aussi un restaurant japonais (goûtez à ses huîtres légendaires, cuites avec de la mayo japonaise, du saké et du miso). Autre adresse populaire du village : le Cornerstone, un chic restopub qui a ouvert ses portes l’an dernier. On y trouve une sélection de 31 bières en fût, dont certaines bières artisanales canadiennes qui sont généralement difficiles à trouver.

Les commerces indépendants qui suivent la tendance du « fait main » pullulent sur cette rue marchande exempte de grandes chaînes. Les amateurs de musique adoreront Music Trader, l’un des meilleurs magasins de disques en ville, tant pour sa sélection musicale que pour discuter de rock avec son gérant Jay Churko, ancien chanteur du groupe winnipégois Transistor Sound & Lighting Co. Quant aux mordus de chaussures, ils voudront mettre les pieds au Rooster Shoes pour y dénicher des bottes de cuir délavé de la marque new-yorkaise Bed|Stü ou des sabots modernes de la compagnie scandinave Swedish Hasbeens. Tout juste à côté, la bijouterie Silver Lotus offre de superbes créations canadiennes, dont les bracelets superposables de la griffe BauXo, d’Edmonton, et les boutons de manchette gravés de sceaux du xixe siècle signés Pyrrha, de Vancouver. Vous pourrez également y découvrir les œuvres de Justine Brooks, de Whistler, qui a étudié la joaillerie en Inde avant de créer une impressionnante collection de colliers et de bagues inspirée de la flore de la région du Nord-Ouest Pacifique. Quant à la boutique de vêtements Out of the Blue, elle est sans doute celle qui s’est le mieux adaptée à tous les changements qui ont transformé le village. Il y a 25 ans, elle vendait exclusivement des produits consignés, tandis qu’on y trouve aujourd’hui aussi bien des pièces vintage que des nouvelles créations, comme les robes de soirée de Judith March, ou encore une collection de t-shirts sur le thème des Prairies. mercedes-magazine.ca

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PORTRAIT

Mathématicien, violoniste, philanthrope, activiste : James Stewart n’était certes pas à court de paradoxes. Un an après sa mort, nous célébrons son inspirante existence. T E X T E S HINAN G OVANI

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C

ourbes et crescendos : la vie de James Stewart pourrait être résumée en ces termes. À l’automne 2014, ce professeur de mathématique de renommée internationale avait convié les médias à une visite guidée de l’Integral House. Trônant au-dessus d’un ravin, dans le plus riche quartier de Toronto, cette résidence construite sur mesure est sans doute celle dont on a le plus parlé au Canada. À cette époque, James Stewart était faible, résigné à perdre sa bataille contre le myélome multiple, un type de cancer qui l’affligeait depuis déjà un an, mais cela ne l’avait pas empêché d’être un hôte remarquable. Pilotant une équipe de tournage à travers ce chef-d’œuvre moderniste, le mathématicien de 73 ans faisait l’équation suivante : après avoir passé une décennie à créer cette maison de rêve, il n’y vivrait finalement que la moitié du temps consacré à sa construction. Malgré tout, il gardait un bon moral. Ce jour-là, lorsqu’un journaliste lui a demandé pourquoi il n’avait pas opté pour un bâtiment aux lignes droites plutôt que le concept aéré et curviligne élaboré par la firme d’architectes Shim-Sutcliffe – « un accordéon de bois et de verre », comme l’a décrit le Wall Street Journal –, James Stewart a déclaré : « Le calcul algébrique est la mathématique des courbes. Et les courbes font tourner le monde. » C’était l’une de ses fameuses déclarations flamboyantes, mais pas sa dernière. Celle-là viendrait un peu plus tard, à l’occasion d’une fête qui prendrait une connotation mythique au cours de l’année suivant son décès. « Bonsoir, mesdames et messieurs, et bienvenue à ma veillée mortuaire », avait-il lancé devant une assemblée composée de ses intimes. Ils étaient tous réunis dans la principale courbure de sa maison – celle qui faisait également office de salle de concert et où il s’amusait à jouer les maîtres de cérémonie en accueillant de prestigieux invités, tels que Philip Glass ou David Bowie. Un dernier concert. Une dernière grande fête. Ce professeur – qui a fait fortune en écrivant l’ultime manuel de calcul algébrique, traduit en 27 langues – a donné certaines des plus mémorables soirées qu’ait connues Toronto, de quoi réduire en miettes l’image du mathématicien ennuyeux. Cela dit, il avait aussi un côté introverti à la Howard Hughes, solitaire même dans la foule. Il vivait seul, ne l’oublions pas, dans cette immense maison de cinq étages, d’une superficie atteignant les 1675 m2. Qu’il ait été un extraverti introverti ou un introverti extraverti, il ne fait aucun doute que James Stewart est devenu encore plus célèbre après sa mort. Sa prestigieuse demeure y a été pour beaucoup. Qualifiée de « l’une des plus importantes résidences

PHOTO STACEY BR ANDFORD (STEWART )

Courbe d’apprentissage

ARCHITECTURE SONORE James Stewart s’adonnant à sa deuxième passion, le violon, dans la salle de concert de sa résidence.


LE CALCUL algébrique est la mathématique des courbes. Et les courbes font tourner le monde. L’ I N T E G R A L H O U S E EN C H I F F R ES

privées d’Amérique du Nord » par Glenn Lowry, directeur du Musée d’art moderne de New York, elle a été mise en vente cette année pour 22,9 millions de dollars. Des publications comme le Architectural Digest et le Daily Mail de Londres lui ont consacré des articles, et la rumeur a même prétendu que parmi les acheteurs potentiels figuraient le rappeur canadien Drake et Elton John, dont le mari David Furnish est originaire de Toronto. L’événement organisé lors de la mise en vente ressemblait d’ailleurs davantage à une première de film qu’à une visite libre. Mais le génie derrière cette maison demeure enveloppé d’une brume mystique, insaisissable. James Stewart compte parmi ses réalisations d’avoir été l’un des architectes du mouvement de la fierté gaie dans sa ville natale de Hamilton. Il est l’un de ceux qui ont galvanisé la foule lors de la première marche qui y a eu lieu, dans les années 1970. Les nombreux hommages qui lui ont été rendus après sa mort avaient comme point commun les maths et la musique, deux passions qui rivalisaient pour devenir son principal centre d’intérêt. Même s’il a été violoniste professionnel par le passé (il a joué pour l’orchestre philharmonique de Hamilton), ce sont les maths qui ont remporté

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années de construction

1675

m2 de superficie

28

millions de dollars en prix de vente

150

personnes, en capacité pour la salle de concert

97

lames en bois fabriquées sur mesure parcourent l’étage d’entrée et la salle de concert

la lutte. « J’ai finalement décidé qu’il valait mieux être un mathématicien dont le passe-temps est la musique qu’un musicien dont le passe-temps est les mathématiques », a un jour affirmé ce diplômé de l’Université Stanford. La manière vivante et accessible avec laquelle James Stewart enseignait le calcul algébrique a permis à ses étudiants – et à des millions d’autres – de percer les secrets de cette matière complexe. Les livres qui ont longtemps été minutieusement alignés dans son bureau à la Integral House racontent une histoire. Il s’agit de manuels, dont certains en sont à leur huitième édition, utilisés dans des universités aux quatre coins du monde. Ce sont ces livres qui ont permis de construire cette maison et qui – dans une inspirante façon de donner au suivant – profiteront à plusieurs autres. James Stewart a quitté la scène de manière aussi flamboyante qu’il a vécu : cet inspirant éducateur a en effet dicté à ses exécuteurs testamentaires de distribuer les profits tirés de la vente de sa Integral House à des organismes qu’il appuyait lui-même de son vivant, dont la Compagnie nationale d’opéra du Canada et l’École Glenn Gould. Un dernier cadeau remarquable de la part d’un homme remarquable... bien qu’insaisissable. mercedes-magazine.ca

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BULLETIN


SUR LES TOITS Les rues sinueuses de la vieille ville, du haut des fortifications. Pendant la guerre civile yougoslave, 70 % des toits ont été détruits ; depuis, presque toutes les maisons ont été restaurées.

Il était une fois, un royaume... Dubrovnik est sur toutes les lèvres depuis que cette ville croate a accueilli le tournage de Game of Thrones. Mais, bien plus qu’un décor de télésérie fantastique, ce pittoresque coin de pays est aussi l’endroit idéal pour une inoubliable escapade culturelle. TE X TE TITUS ARNU PHOTOS ENNO K APITZA

P

ort-Réal est un lieu funeste, mais magnifique. « C’est ici que les bâtards ont été noyés », affirme Ivan Vukovic, notre guide, en pointant une falaise. Nous le suivons ensuite au parc Gradac, qui offre une impressionnante vue sur la forteresse de Lovrijenac. Il nous tend alors une photo plastifiée tirée de la quatrième saison de la série télévisée américaine Game of Thrones. « C’est ici qu’ont été célébrées les noces pourpres, pendant lesquelles le roi Joffrey a été empoisonné. » Bâtards ? Noces pourpres ? Si vous n’avez aucune idée de ce dont notre guide parle, sachez que Game of Thrones est une télésérie qui connaît actuellement un succès planétaire. Dans cette sanglante saga fantastique, sept familles combattent pour imposer leur hégémonie sur un royaume nommé Westeros. Intrigues, incestes et meurtres violents figurent au scénario ; les personnages y tombent d’ailleurs comme des mouches. L’action gravite autour d’un trône de fer qui se trouve à Port-Réal, une ville fortifiée perchée sur une falaise au bord de la mer. Une ville fortifiée qui – comme vous le confirmeront les mordus de la série – se trouve être Dubrovnik. Jusqu’à tout récemment, cette cité médiévale de la côte mercedes-magazine.ca

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BULLETIN

LA CULTURE est gravée dans notre ADN. L AUR A HL ADILO, CHANTEUSE D’OPÉR A

DES HAUTS ET DES BAS La vieille ville de Dubrovnik compte 160 escaliers.

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sud de la Dalmatie se consacrait surtout au tourisme de croisière. Durant la haute saison, jusqu’à 10 bateaux par jour y sont amarrés. Mais, depuis peu, l’office du tourisme de la ville publie une carte qui permet de repérer les principaux lieux de tournage, et des guides comme Ivan Vukovic proposent de les faire visiter. Aujourd’hui, les boutiques de souvenirs sont axées sur le thème médiéval­ fantastique, et un bijoutier offre même une collection de bijoux inspirée de Game of Thrones. Avec ses rues étroites et sinueuses, ses murs bien préservés et ses imposantes fortifications, la ville

croate était le décor tout indiqué pour une épopée fantastique. Pendant près de 500 ans, Dubrovnik – originalement nommée Ragusa – a été une république prospère, qui maintenait son indépendance vis-à-vis des Ottomans moyennant un tribut annuel de 12 500 ducats. Mais cet âge d’or a connu une fin abrupte en 1806 lorsque la république est tombée aux mains de Napoléon. Presque deux siècles plus tard, dans les années 1990, la guerre civile yougoslave a dévasté 70 % des toits de la cité, en plus d’infliger un sort terrible à sa population. Dubrovnik a par la suite été impeccablement restaurée. Elle est aujourd’hui la ville la plus riche de Croatie, profitant depuis une décennie d’un boom économique. Du haut des anciennes fortifications, Stradun, la rue principale du centre historique, a l’air d’un interminable défilé de mode. Les pas de millions de visiteurs ont lustré son pavé et, parmi la foule, les flashs d’appareils photo crépitent de toutes parts. Bien que Dubrovnik compte 43 000 habitants, seulement 1000 d’entre eux vivent dans la vieille ville, qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Les voitures sont interdites dans ce secteur, où les piétons doivent s’attendre à gravir l’un des 160 escaliers qui le sillonnent. Bien que les jeunes familles lui préfèrent les banlieues modernes de l’arrière-pays, la nouvelle génération commence à se réapproprier ce quartier en opposant un contrepoids culturel à la myriade de boutiques de souvenirs bon marché qui s’y trouve. Parmi les représentants de cette nouvelle vague, notons le chef Vedran Perojevic qui sert, à son restaurant Azur, une cuisine méditerranéenne aux influences asiatiques, ou encore les bijoutiers Simona et Marko Farac, qui créent des pièces uniques à partir de coraux, d’or et d’argent.

ADN culturel D’un point de vue esthétique, Dubrovnik a tout pour plaire. Ici, même un modeste panneau annonçant un coiffeur à proximité s’avère de bon goût, avec ses élégantes lettres blanches sur fond de velours rouge. Plus loin, sur les tables en bois d’un petit marché extérieur, sont joliment disposées des fleurs de courgette, des pêches, des oranges confites et des amandes caramélisées. Il suffit d’une balade dans la vieille ville pour


surpêche et au bruit des bateaux de croisière, des motomarines et des traversiers, qui fait fuir les poissons. Mais le vieux pêcheur connaît quelques bons repaires où il peut encore utiliser sa parangal (palangre), pour extraire des eaux cristallines un ou deux beaux spécimens.

Histoire de pêche Miho Hajtilovic contrôle le « teuf-teuf » régulier de son moteur diésel, tandis que nous naviguons près de l’île de Lokrum, faisant face à la vieille ville. C’est là que les scènes du royaume désertique de Qarth ont été filmées pour Game of Thrones – même si, en réalité, cette île est verdoyante et qu’elle possède son propre jardin botanique. Le pêcheur se moque bien de la télésérie. Il vit dans un modeste appartement, sans Internet, et ne possède pas de voiture non plus. Il semble toutefois ne manquer de rien. Au contraire, sa vie comporte son lot d’événements excitants. « Mon grand-père était le Robin des bois des pêcheurs ! » lance fièrement son petit-fils Ivan. Il y a longtemps, lors d’un marathon de natation organisé près du littoral, Miho a aperçu, de son bateau, un requin qui s’approchait. Sans hésiter, le pêcheur a abattu le prédateur avec son harpon. Depuis ce jour, il est célébré comme un héros local. Une histoire de pêche ? Peut-être. Mais cette histoire de requin est tout de même plus plausible que bien des scènes de Game of Thrones. OASIS DE TRANQUILLITÉ L’île de Lopud, truffée de criques isolées, se trouve à proximité de Dubrovnik.

mesurer toute l’importance qu’accordent ses résidents à la culture : des galeries d’art se trouvent pratiquement à chaque coin de rue, des notes de violoncelle et de piano s’échappent de l’ancien couvent Sainte-Catherine, transformé en école de musique, tandis qu’un ensemble de cuivres donne un concert sur la rue Stradun. Cette petite ville possède un orchestre symphonique, un théâtre, une académie de musique et trois cinémas en plein air. Son festival de musique classique, qui a lieu chaque été, est connu partout en Europe. « La culture est gravée dans notre ADN », confirme Laura Hladilo, 20 ans. Depuis qu’elle a 15 ans, la jeune femme s’exerce pour devenir chanteuse d’opéra, marchant ainsi sur les traces de sa grand-mère. Bien qu’elle aspire à une carrière dans l’un des grands opéras d’Europe et qu’elle anticipe par conséquent un possible départ pour Berlin, Vienne ou Paris, Laura n’en apprécie pas moins l’ambiance familiale de sa ville natale.

Miho Hajtilovic, lui, n’a jamais songé à quitter Dubrovnik. Ce pêcheur, qui ne fait pas ses 83 ans, se tient dans l’écoutille de son bateau, la barre dans une main, une cigarette dans l’autre. Il a commencé à pêcher à l’âge de 5 ans ; depuis, il navigue presque tous les jours sur les eaux de la côte Adriatique. Jadis, la ville comptait 40 pêcheurs professionnels, alors qu’aujourd’hui, Miho est l’un des derniers de son espèce. « Les pêcheurs sont d’une race qui se meurt, c’est un travail difficile », déclare sans amertume le vieil homme. Miho a nommé sa modeste embarcation Mali Ivan (Petit Ivan), en hommage à son petit-fils. Ivan a maintenant 35 ans – comme le bateau – et il a promis à son grand-père de reprendre les rênes de l’entreprise familiale, même si elle rapporte peu. « Les filets avaient autrefois l’habitude d’être pleins, affirme Ivan. Quand il partait en mer, mon grand-père les remplissait à 70 ou 80 %, comparativement à 30 % aujourd’hui. » C’est la faute à la

FUTURE DIVA Laura Hladilo, 20 ans, rêve de devenir chanteuse d’opéra, même si cette carrière risque de l’éloigner de sa ville natale.


BULLETIN

i THON AU BASILIC E T AUX P OUSSES RECETTE DE VEDRAN PEROJEVIC, CHEF AU RESTAURANT AZUR INGRÉDIENTS POUR QUATRE PERSONNES 680 G DE THON, COUPÉ EN FILETS D’AU MOINS 2 CM D’ÉPAISSEUR HUILES D’OLIVE ET DE SÉSAME GROS SEL DE MER FLOCONS DE PIMENT DE CAYENNE 1 POIGNÉE DE FEUILLES DE BASILIC 1/2 PIMENT ROUGE, TRANCHÉ EN FINES LAMELLES 1 C. À THÉ DE PIMENT DE CAYENNE, TRANCHÉ EN FINES LAMELLES 1 POIGNÉE DE POUSSES 1 C. À THÉ DE CAJOUS HACHÉS 1 POIGNÉE DE CRESSON ALÉNOIS GRAINES DE SÉSAME NOIR

FUSION CROATE Vedran Perojevic a vécu et a travaillé en Chine pendant de nombreuses années, et il possède d’ailleurs un restaurant Azur à Zhuhai. De retour dans sa ville natale, il a inauguré Azur Dubrovnik, un restaurant qui allie les cuisines asiatique et méditerranéenne. On peut y déguster du thon à peine saisi (en haut à droite), relevé d’huile de sésame, de cajous, de pousses, de basilic et de piment de Cayenne, de même que des tacos de ceviche de saumon (ci-dessus), assaisonnés d’un mélange d’herbes asiatico­-méditerranéen. A ZURVISION.COM

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Éponger les filets de thon avec un essuietout pour les assécher. Les enduire d’un filet d’huile d’olive et les assaisonner de sel et de flocons de piment de Cayenne. Chauffer une petite quantité d’huile d’olive dans une casserole. Lorsque l’huile commence à fumer, saisir les filets, environ deux minutes de chaque côté. Retirer les filets de la casserole et réserver. Dans la même casserole, faire sauter les feuilles de basilic, le piment rouge et le piment de Cayenne avec un peu plus d’huile d’olive, jusqu’à ce que les feuilles de basilic soient bien croustillantes. Baisser le feu et laisser le tout dans la casserole. ASSEMBLAGE

Verser une larme d’huile de sésame sur chaque filet de thon. Couper en tranches minces. Recouvrir de pousses, de cajous, et de légumes sautés. Décorer de cresson alénois et de graines de sésame. Bon appétit !


MISSION : MOLLUSQUES La baie de Mali Ston, située à une heure de route au nord de Dubrovnik, est propice à la reproduction de l’ostrea edulis, une huître plate appréciée des gourmets pour ses riches arômes et ses fraîches notes marines. La méthode de culture qu’on y pratique, qui consiste à « cimenter » les huîtres sur des cordes, est le fruit d’une longue tradition, puisque l’aquaculture à Mali Ston remonte à l’Empire romain. Au xviie siècle, les maisons royales d’Europe s’approvi­sionnaient régulièrement en huîtres provenant de cette région. À Dubrovnik, le meilleur endroit pour goûter à celles-ci est le Buffet Kamenice, situé dans la vieille ville. Le midi, les Dubrovnikois se donnent rendez-vous dans ce modeste restaurant pour y savourer un repas d’huîtres et d’anchois frits, accompagné d’une carafe de vin blanc. Le prix habituel d’une huître est d’environ 2 $. B U F F E T K A M E N I C E , G U N D U L I C E VA P O LJ A N A 8 , T É L . +3 8 5 20  323  6 8

UN PLAISIR MÉCONNU Les vins croates sont peu connus à l’extérieur du pays. Non pas parce qu’ils sont mauvais, mais plutôt parce que la plupart des vignerons en produisent une trop petite quantité pour suffire à l’exportation. Pour avoir la preuve que ces crus rivalisent avec les meilleurs d’Italie et de France, rendez-vous au bar à vin Razonoda, de l’hôtel Pucic Palace. Le sommelier Hrvoje Gasparovic se fera un plaisir de vous initier au monde des vins croates, que vous pourrez accompagner de charcuteries, de fromages et d’olives. Attention : la plupart de ces vins ont une teneur en alcool plus élevée qu’on l’imagine. Par exemple, un rouge du vignoble Vukas (fait à partir du cépage Plavac Mali) contient environ 16 % d’alcool. T H E P U C I C PA L A C E . C O M

LA DIVE BOUTEILLE Le sommelier Hrvoje Gasparovic (à gauche) sert du vin accompagné d’un choix de tapas. mercedes-magazine.ca

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BULLETIN

À VOIR 1

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Dans un jardin

Vue du ciel

Escapade en mer

Dans un parc, au nord de Dubrovnik, se trouve la résidence estivale que l’aristocratique famille Gucetic a fait construire au xve siècle. Celle-ci abrite désormais l’Arboretum Trsteno, un des plus beaux jardins botaniques de Croatie, réputé pour ses arbres exotiques. La vue qu’on y a des îles Élaphites vaut aussi le détour.

Prenez l’apéro du haut du mont Srd : grâce au téléphérique, vous atteindrez en seulement quelques minutes son sommet de 400 m, où se trouvent une terrasse et un café-restaurant offrant une vue panoramique sur la ville et les îles environnantes.

Si vous avez envie de passer une journée loin des foules de la vieille ville, rendez-vous au port de Dubrovnik et laissez-vous guider par Niksa Smojver. Montez à bord de l’un de ses bateaux à moteur et, en 20 minutes, vous accéderez à un nouveau monde : Lopud, une île paisible et... sans voiture. Niksa, un ancien pêcheur, connaît toutes les criques cachées de la région. D U B R O V N I K B O AT S . C O M

D U B R O V N I KC A B L E C A R . C O M

REFUGE DE LUXE L’élégante Villa Orsula a jadis été une résidence estivale privée, puis une école des métiers de la restauration, avant de devenir le siège des Nations Unies pendant la guerre civile yougoslave. Aujourd’hui, cette demeure appartient à la chaîne hôtelière Adriatic Luxury, qui possède aussi les hôtels cinq étoiles Excelsior et Palace. L’hôtel-boutique Villa Orsula ne compte que 13 chambres, dont la plupart offrent une vue saisissante sur la mer et le centre historique. Toutes sont élégamment décorées d’antiquités, de meubles griffés et d’œuvres d’art moderne. Le restaurant Victoria, situé au premier étage, est doté d’une magnifique pergola, qui en fait l’un des endroits les plus charmants de la ville. A D R I AT I C L U X U R Y H O T E L S . C O M

UNE VILLE EN PORCELAINE

Depuis 37 ans, l’artiste Lucija Perojevic vit à Dubrovnik et travaille la porcelaine à l’intérieur même de son appartement, situé près du vieux port. Ses vases, plats, statuettes et autres objets décoratifs intègrent souvent les couleurs de la ville : bleu, blanc, turquoise, or et rouge. CHAMBRE AVEC VUE Les chambres de la Villa Orsula offrent une vue spectaculaire sur la vieille ville et la mer.


À SAVO I R

CHANGEMENT D’HUILE

Uje signifie olive en croate. Dans une chic boutique ainsi nommée, vous trouverez de nombreuses huiles, mais aussi des cosmétiques, des cuillers et des bols faits de bois d’olivier, de la confiture de figues, des oranges confites, des fromages et des vins régionaux. UJ E . H R

Dubrovnik Devise Bien que la Croatie soit membre de l’Union européenne depuis 2013, elle n’a pas pour autant abandonné sa devise : le kuna. En croate, le mot kuna signifie « martre », une appellation datant du Moyen-Âge, alors que la fourrure de martre était utilisée comme unité monétaire. Aujourd’hui, l’euro (qui vaut environ 7,5 kunas) est accepté presque partout au pays... Et pour peu on y accepterait aussi les pelisses de martre !

Un bar caché Buza signifie « trou » en croate. Niché sur le flanc d’une falaise, à 20 m au-dessus de la mer, le bar Buza n’est accessible que par un trou dans le rempart qui le surplombe. La clientèle y boit de la bière Ozujsko au goulot ou du vin blanc local, au son d’une pop croate crachée par les hautparleurs. Tout juste sous le bar, au creux du rocher, de jeunes bronzés prennent la pose devant les cellulaires de leurs copines. Les plus courageux d’entre eux plongent dans la mer directement de la falaise.

Trafic piétonnier De Pâques jusqu’au mois de septembre, c’est la haute saison pour les bateaux de croisière. Mieux vaut alors éviter le centre historique durant les heures de visite, car ses rues étroites sont assaillies par des dizaines de milliers de touristes. Il arrive même que l’accès à la citadelle par la porte principale se fasse au compte-goutte, un groupe après l’autre. Privilégiez donc les visites le matin, avant que les croisiéristes débarquent, ou en soirée, après leur départ.

Remerciement croate Le croate est une langue très difficile et, pour la maîtriser, il ne suffit pas d’ajouter des vic après chaque mot. Cela dit, comme tous les autres peu­ ples, les Croatiens apprécient qu’on essaie au moins de leur dire merci – Hvala – dans leur langue. L’expression molim lijepo signifie « de rien ».

ILLUSTRATION ANNA SCHÄFER

PROMENADE HISTORIQUE D’une longueur de 2000 m et d’une hauteur de 25 m, les fortifications de Dubrovnik sont les plus imposantes et les mieux préservées d’Europe. Elles ont été construites à partir du ixe siècle, et renforcées jusqu’au xviie siècle. Pendant des lustres, les remparts ont protégé les résidents des incursions étrangères. La tradition voulait que chaque visiteur apporte, afin de payer son droit d’entrée dans la ville, une pierre – matériau brut qui servait à prolonger la muraille. Aujourd’hui, marcher le long des remparts coûte 70 kunas (environ 13 $). En été, il est préférable de s’y rendre après 18 h ; la billetterie ferme à 19 h 30 et, à partir de ce moment, le trafic piétonnier diminue considérablement.

Vieux remèdes Fondée par des moines en 1317, la pharmacie Male Brace occupe encore aujourd’hui son emplacement d’origine, soit le mona­s­ tère franciscain de la rue Stradun, au cœur de Dubrovnik. Parmi les spécialités de cette pharmacie, reconnue comme l’une des plus vieilles d’Europe, notons la crème de pétales de rose, la crème d’amande et l’eau de rose – toutes concoctées selon les recettes ancestrales. mercedes-magazine.ca

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BULLETIN

À l’occasion du 60 anniversaire Canada, regardons dans le rétro tout le chemin que la marque a e


de Mercedes-Benz viseur parcouru. TE X TE CHRISTOPHER KORCHIN

RETOUR EN ARRIÈRE Depuis plus de 60 ans, des publicités mettant en scène des voitures et des concessionnaires Mercedes-Benz sont parues dans les médias canadiens.

mercedes-magazine.ca

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C’

était en 1955. Notre drapeau national était alors le Red Ensign canadien, la Voie maritime du Saint-Laurent était encore en construction, la princesse Mary (la tante de la jeune reine Elizabeth II) était en voyage officiel du Québec à la Colombie-Britannique et l’essence ne coûtait que huit cents le litre. À la même époque, Mercedes-Benz lançait prudemment une voiture de luxe dans un pays d’à peine 16 millions d’habitants. La compagnie avait fait une première incursion chez nous, en 1954, à l’Exposition nationale canadienne de Toronto, où elle présentait quelques véhicules MercedesBenz, une première depuis le début de la Deuxième Guerre mondiale. Mais c’est le lancement du bientôt légendaire Coupé 300 SL Gullwing, dont le style futuriste allait créer un réel engouement pour la marque, qui a mené à l’ouverture, l’année suivante, des premiers magasins Mercedes-Benz

60 ANS DE MERCEDES -BENZ AU CANADA

1954 Les voitures Mercedes-Benz sont présentées à l’Exposition nationale canadienne, à Toronto.

1955 Les premiers concessionnaires canadiens de Mercedes-Benz ouvrent leurs portes à Toronto et à Montréal.

Lancement du coupé 300 SL.

1957


BULLETIN

en sol canadien : le 100, rue Davenport, à Toronto, et le 3475, avenue du Parc, à Montréal. Dès 1956, un distributeur indépendant établi sur la rue Georgia, à Vancouver, allait desservir l’Ouest canadien. Puis, en 1957, les concessionnaires Mercedes-Benz d’Ottawa et de Québec, ouvraient leurs portes. Malgré tout, le succès de Mercedes-Benz au Canada était loin d’être assuré. Sa clientèle était alors principalement composée d’expatriés allemands qui connaissaient déjà la marque et en reconnaissaient la valeur. Au siège social de Mercedes-Benz Canada, l’allemand a d’ailleurs été la lingua franca pendant de nombreuses années, comme se le rappelle une employée de longue date : « C’était une équipe très forte, tout le monde se connaissait. C’était comme une grande famille », affirme celle qui travaillait dans les années 1950 au service de la garantie, puis pour le vice-président des finances, et qui occupe aujourd’hui un poste pour le service de défense de la marque et de la gouvernance d’entreprise. Dans les années qui ont suivi, de nombreux Canadiens ont eu vent de la réputation de qualité et de fiabilité de Mercedes-Benz, ou ont été séduits par ses irrésistibles coupés, comme le 300 SL, successeur du Gullwing. Mais le prix de ces véhicules constituait un obstacle important. « N’oubliez pas qu’à l’époque, une grosse berline Mercedes-Benz comme la 600 coûtait aussi cher qu’une maison », précise l’employée. Aujourd’hui, un tel ratio est inimaginable, même en considérant les voitures les plus chères de la marque, mais n’empêche que les premiers clients canadiens (dont la plupart ne bénéficiaient que d’un seul revenu familial) se demandaient s’ils pouvaient vraiment justifier une telle dépense.

1987

1994

1999

Pour la première fois, MercedesBenz Canada vend 500 voitures en un seul mois.

La Classe C 1994 est nommée « Voiture de l’année » par l’Association des journalistes automobile du Canada (AJAC).

Pour la première fois, un pilote de McLaren Mercedes, Mika Häkkinen, gagne le Grand Prix de Montréal.

L’élargissement de son éventail de modèles a été l’un des facteurs décisifs qui a permis à cette marque exclusive de devenir le détaillant de véhicules de luxe numéro un au pays. C’est, par exemple, en lançant la 190, la première « petite » voiture de Mercedes-Benz et la précurseure de l’actuelle Classe C, qu’elle est arrivée à séduire une nouvelle génération de clients. Et c’est sans compter l’impact de brillantes campagnes publicitaires (voir les pages précédentes), réalisées par des agences new-yorkaises comme McCaffrey & McCall (l’inspiration à l’origine de la télésérie Mad Men), qui ont su démontrer que MercedesBenz n’était pas seulement une marque de prestige, mais aussi un choix judicieux. Cela dit, c’est l’avènement des VUS, dans les années 1990, qui a tout changé : à la suite du lancement de la Classe M, les ventes totales de la compagnie ont rapidement triplé. Aujourd’hui, grâce à la smart fortwo et aux fourgonnettes commerciales, Mercedes-Benz offre une gamme de modèles pour satisfaire tous les besoins et les budgets. Le siège social de la compagnie, situé désormais sur l’avenue Vanderhoof, à Toronto, a lui aussi pris de l’expansion et accueille aujourd’hui environ 200 employés. « Les temps changent. Mercedes-Benz est une marque prestigieuse. Elle l’était aussi, à l’époque, mais elle a dû faire ses preuves dans ce nouveau pays », observe l’employée de longue date. Par contre, la devise de Mercedes-Benz Canada, elle, n’a pas changé : « Née en Allemagne, élevée au Canada ». Alors qu’elle célèbre son 60e anniversaire, l’entreprise qui a fait ses débuts à Toronto et qui compte aujourd’hui environ 1500 employés à travers le pays, n’a rien oublié de l’exigeante mais merveilleuse route qu’elle a parcourue.

Mercedes-Benz Canada se classe parmi les 50 meilleurs employeurs au Canada, selon un sondage réalisé par le magazine Report on Business.

2015

2014

2002

Maurice Parent, président du concessionnaire Chatel Automobile, célèbre 50 ans de partenariat avec Mercedes-Benz à Québec.

2008

Sur le plan des ventes de véhicules, Mercedes-Benz Canada connaît la meilleure année de son histoire.

Mercedes-Benz Canada célèbre son 60e anniversaire avec la campagne #60aunord.

2013

L’Académie de conduite Mercedes-Benz pour nouveaux conducteurs ouvre ses portes au public canadien à Vancouver. mercedes-magazine.ca

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Notre carte des vins En s’inspirant des meilleures destinations spécialisées en œnotourisme du monde, les régions viticoles canadiennes bâtissent discrètement l’une des industries touristiques les plus effervescentes du pays. TE X TE ANDRE W BR AITHWAITE PHOTOS DOMINIQUE L AFOND ST YLISME DANIEL R AICHE

NOUVELLE-ÉCOSSE Son climat frais, comparable à celui de la région de Champagne, dans le nord de la France, est propice à la culture des raisins acidulés utilisés dans la fabrication du mousseux.


SCÈNE

LES VINS SONT UNE GR ACIEUSETÉ DE L‘ASSOCIATION DES VIGNERONS DU CANADA

D

ans sa ferme écologique de Wolfville, en NouvelleÉcosse, Michael Lightfoot étale quelques plans architecturaux sur la table en bois de sa cuisine pour que j’y jette un coup d’œil. « Ma femme et moi avons expérimenté le concept d’agriturismo pour la première fois en Toscane », raconte cet agriculteur de septième génération. « Nous avons séjourné dans une ferme, au cœur d’un vignoble, où nous pouvions cueillir des tomates pour le souper et regarder le bétail paître juste à côté de nous », ajoute l’homme aux yeux bleus rayonnants d’optimisme. Sur les plans d’expansion de son entreprise, Lightfoot & Wolfville Vineyards, figure une structure ressemblant à une grange, qui abritera un bar à dégustation, une cuisine commerciale, un chai à barriques souterrain, ainsi qu’une salle de réception. Michael et sa femme Jocelyn, une sommelière de formation qui travaillait auparavant comme agente de voyages, planifient construire ce bâtiment au bout de la route, sur le versant nord dominant la baie de Fundy. Des moutons gambaderont sur les terres agricoles avoisinantes, où Michael aimerait aménager des sentiers de randonnée. Pendant la deuxième phase du projet, prévue d’ici quelques années, s’ajoutera une série de chalets de style acadien pour les visiteurs désireux de passer la nuit au domaine. Voilà un projet ambitieux pour cet éleveur de volailles qui a planté ses premières vignes en 2009, sur des terres jusque-là consacrées au pâturage et à la pomiculture. C’est en vendant son raisin pendant quelques années au réputé producteur de mousseux Benjamin Bridge que Michael a réalisé le potentiel exceptionnel des vins de climat frais produits en Nouvelle-Écosse. « En agriculture, il faut s’adapter, m’explique-t-il. C’est en s’adaptant que les familles d’agriculteurs parviennent à survivre. Le vin, c’est l’avenir de cette région. »

Le goût d’ici Aujourd’hui, il existe environ 550 vignobles au Canada, qui sont principalement regroupés dans quatre provinces : la Nouvelle-Écosse, le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique. Ensemble, ils attirent chaque année plus de trois millions d’amateurs de vin, ce qui leur permet d’engranger des revenus directs de 476 millions de dollars (soit plus de 150 $ par visiteur !). Et c’est sans compter les retombées sur les autres pôles touristiques (restauration, hôtellerie, transport), qui équivalent à près de trois fois ce montant. Il suffit de visiter la Bourgogne, la Toscane ou la vallée de Napa pour constater l’indéniable attrait de l’œnotourisme. Après tout, les vins les plus intéressants sont l’expression d’un lieu. Et un ensemble de facteurs – comme le microclimat, la géographie et le type de terroir – contribue à rendre chacun d’eux unique. Pour attirer les visiteurs, les

producteurs misent sur la beauté de leurs installations, un concept encore peu répandu à Napa lorsque Robert Mondavi y a ouvert, en 1966, une vinerie à l’architecture grandiose, du jamais vu dans la vallée. En 1973, c’était au tour de Sterling de faire construire une salle de dégustation aux allures de monastère grec sur le sommet d’une montagne, accessible grâce à un téléphérique. Au milieu des années 1980, la vallée de Napa attirait 2,5 millions de visiteurs par année, devenant la destination touristique générant le plus de profits en Californie après Disneyland. C’est ce à quoi je réfléchis une semaine après mon séjour en Nouvelle-Écosse, alors que je me trouve cette fois à l’autre extrémité du pays, dans le sud de la région d’Okanagan, en ColombieBritannique. Me voilà assis à la terrasse du restaurant Sonora Room, au cœur du vignoble de Burrowing Owl, ceinturé de falaises rocheuses. Regroupant un hameau de bâtiments qui évoquent une hacienda, la vinerie surplombe un coteau où s’alignent en rangées parfaites des vignes de cabernet sauvignon et de pinot gris. On y trouve également une salle de dégustation, un gîte de 11 chambres, ainsi qu’une piscine extérieure, où j’ai passé une grande partie de l’après-midi à relaxer. Tandis que j’accompagne mon poulet de Cornouailles rôti d’un verre de cabernet franc au bouquet boisé – un ancien millésime de référence, offert exclusivement au vignoble –, j’ai soudain une révélation. Ce vin a le goût du soleil d’été qui plombe sur la vallée, faisant durcir la peau du raisin et mûrir le fruit, celui des vignes qui luttent pour s’abreuver de cette même eau précieuse que les pins aspirent dans ce sol aride.

Richesse naturelle Le Canada est situé à l’extrémité nord des latitudes où les raisins de cuve de grande qualité peuvent être cultivés. Par conséquent, les rares sols qui produisent du bon vin se trouvent souvent à proximité d’étendues d’eau qui, été comme hiver, tempèrent le climat. Par exemple, ceux de la vallée de l’Okanagan, formée par un

C’EST EN S’ADAPTANT que les agriculteurs parviennent à survivre. Le vin, c’est l’avenir de cette région. M I C H A E L L I G H T F O O T, V I G N E R O N

mercedes-magazine.ca

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SCÈNE

L’Œ N OTO U R I S M E C A N A D I EN EN C H I F F R ES

3 millions

nombre estimé de touristes qui, chaque année, visitent les vignobles canadiens, dont 1 900 000 pour les seules régions viticoles ontariennes.

548

nombre de vignobles en ColombieBritannique, en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse, soit une augmentation de 72 établissements depuis 2011, et de 174 depuis 2005.

6,8

impact économique, en milliards de dollars, de l’industrie vinicole canadienne, incluant les recettes fiscales et commerciales, ainsi que les salaires, selon une étude réalisée en 2011 par l’Association des vignerons du Canada.

42

degrés de latitude du Viewpointe Estate, le plus méridional des vignobles canadiens ; il est situé bien au sud de Bordeaux, la Toscane et la vallée de la Willamette, en Oregon.

1 milliard

nombre de verres produits par l’industrie vinicole canadienne et appréciés par les consommateurs chaque année.

42

chapelet de lacs profonds ; ceux de la région de Niagara, comprimée entre les lacs Ontario et Érié ; ou encore ceux de la vallée de la Gaspereau, dans la baie de Fundy, en Nouvelle-Écosse. Les régions productrices de vin ont cette propriété intrinsèque de jouir de richesses naturelles qui plaisent autant à la vigne qu’aux voyageurs. Selon l’Association des vignerons du Canada, l’Ontario ne compte que le quart des vignobles du pays, mais attire pourtant les deux tiers des touristes vinicoles. Il faut dire que la région de Niagara bénéficie à la fois de sa proximité avec Toronto, qui permet à ses six millions d’habitants d’y faire une escapade d’une journée, mais aussi avec les chutes Niagara, qui sont admirées par 13 millions de visiteurs chaque année. De son côté, la vallée de l’Okanagan est fréquentée par les résidents de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, en plus d’être une destination populaire auprès des golfeurs et des plaisanciers. Keltie MacNeill, responsable de la salle de dégustation de Benjamin Bridge, observe ce même phénomène en Nouvelle-Écosse : « Lorsque je quitte la vallée de la Gaspereau pour aller présenter nos vins dans les villes, je réalise à quel point le magnifique paysage où nous sommes établis constitue un réel avantage. » Évidemment, les touristes ne sont pas tous les mêmes et, pour les séduire, les producteurs de vins ne procèdent pas tous de la même façon. Prenez le vignoble Mission Hill Family Estate, situé à West Kelowna, en Colombie-Britannique. Ce domaine méticuleusement entretenu a été imaginé par l’architecte de Seattle Tom Kundig et aménagé, en 2002, sur la crête d’une montagne dominant le lac Okanagan. Ses installations évoquent le style monastique espagnol et toscan, mais avec une touche de glamour californien à l’échelle monumentale : un clocher de 12 étages y sonne toutes les heures ! À 30 minutes de là, en empruntant l’autoroute 97 jusqu’à Summerland, Tyler Harlton dirige un tout autre type d’empire. Son entreprise TH Wines occupe deux entrepôts d’un parc industriel qui abritaient autrefois les installations d’un fabricant de skis pour les motoneiges. « Je ne suis pas propriétaire de ma terre ni de ma machinerie », affirme l’homme d’affaires originaire de la Saskatchewan. Il se considère plutôt comme un négociant et cite en exemple les producteurs de vin de Bourgogne, en France, qui achètent la totalité de leurs raisins à des cultivateurs. Après une visite des lieux, je trouve que Tyler s’apparente à un Steve Job, illustrant la tendance du « fait dans mon garage » qui s’est popularisée en Californie. Il m’invite à goûter à ses créations dans la petite salle de dégustation de 42 m2, que la designer Tarynn Liv Parker a conçue, en 2014, selon de strictes règles minimalistes. Mon verdict : époustouflant. Son vin By Hand, un assemblage de

SI LE SECTEUR de l’hôtellerie a la capacité de croître rapidement, la production du vin est un processus qui requiert de la patience. chardonnay et de sauvignon blanc, présente cette irrésistible combinaison d’acidité rafraîchissante et d’onctuosité qui me donne envie de passer l’après-midi à le siroter. Aucun doute : TH Wines vise la nouvelle génération d’amateurs de vins. « Quand Tarynn m’a présenté sa vision des lieux, elle m’a précisé que ce serait beau sur Instagram. Les jeunes trouvent d’ailleurs facilement l’endroit grâce au GPS de leur téléphone, ce qui n’est pas le cas de certains clients plus âgés, qui semblent découragés lorsqu’ils arrivent. J’essaie donc de faire installer davantage de panneaux routiers », raconte Tyler.

L’avenir du vin Si Mission Hill Family Estate s’inspire des vignobles de Napa (son fondateur Anthony von Mandl avait pour mentor feu Robert Mondavi) et que Tyler Harlton est l’équivalent des « garagistes » de Sonoma, eh bien le vignoble Benjamin Bridge, en Nouvelle-Écosse, est pour sa part l’émule des producteurs de champagnes, tant par son approche du vin que par son hospitalité. « Lorsque nous avons parcouru la route des vins en Champagne, nous avons remarqué que plusieurs vignerons offraient des visites sur rendez-vous », m’explique Devon McConnell-Gordon, dont les parents, Gerry McConnell et Dara Gordon, ont fondé l’entreprise en 1999. La jeune femme m’a accueilli dans la moderne salle de dégustation au décor noir et blanc qui est pratiquement invisible de la route, car la façade du bâtiment, recouverte de rustiques planches en bois et dotée d’un imposant vestibule vitré, fait plutôt face à la vallée. Ici, une visite guidée d’une heure et demie, incluant une dégustation en compagnie d’un des vinificateurs ou des membres de la famille, ainsi qu’un service de hors-d’œuvre – pétoncles grillés, minibagels au saumon fumé, fromage de chèvre local – coûte 200 $. « Nous ne vendons ni tabliers ni confitures », précise Devon. Ce que l’on vend à Benjamin Bridge, c’est du vin : des mousseux produits selon la méthode traditionnelle et qui figurent sur la carte des plus grands restaurants du pays, à un prix


ONTARIO On y cultive la vigne sur la péninsule de Niagara, sur la rive nord du lac Érié et à Prince Edward County. L’Ontario compte seulement le quart des vignobles du pays, mais attire les deux tiers des touristes vinicoles au Canada.


SCÈNE

à des vins produits en petite quantité, mais aussi d’assister aux soirées de lancement organisées chaque saison au domaine et dont le menu est signé par de grands chefs, comme Jason Lynch du Caveau, le restaurant du Domaine de Grand Pré considéré comme le meilleur de la vallée de la Gaspereau. « Certains de nos visiteurs d’Ontario et de ColombieBritannique planifient leurs vacances en fonction de ces soirées », ajoute Keltie. Si la perception qu’on a de l’industrie vinicole canadienne est en train de changer, ici comme à l’étranger, c’est grâce à cette nouvelle vague d’intérêt pour les vins de climat frais que nous produisons avec tant de succès. Parions que cet engouement inspirera bien des gens à visiter nos régions viticoles et à découvrir ce terroir présent dans chaque bouteille. Il suffit de se rendre dans la vallée de l’Okanagan ou à Niagara-on-the-Lake pour constater que plusieurs vignerons et leurs partenaires hôteliers contribuent déjà à cet essor. C’est maintenant au tour des régions émergentes – l’île de Vancouver et la vallée de la Similkameen en ColombieBritannique, les Cantons de l’Est au Québec et Prince Edward County en Ontario – de tenir lieu de laboratoires afin de découvrir ce que les vins canadiens peuvent réellement devenir.

Prendre racine

COLOMBIE-BRITANNIQUE On y plante des cépages tels que le pinot gris, le chardonnay et le gewürztraminer, pour les vins blancs ; ou encore, le merlot, le pinot noir et le cabernet sauvignon, pour les rouges. Le ratio de blancs par rapport au rouge est de 49:51.

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comparable à celui des meilleurs champagnes. Il s’agit bien souvent des premiers vins de NouvelleÉcosse que les gens de Toronto ou de Vancouver dégusteront. « Nous prenons notre rôle d’ambassadeur des vins néo-écossais très au sérieux », affirme Devon. Sa collègue Keltie MacNeill estime que la moitié de leurs visiteurs proviennent des provinces de l’Atlantique. « Les autres sont des collectionneurs ou des sommeliers. La semaine dernière, nous avons reçu les sommeliers du Château Lac Louise pour une dégustation. » Quant à leur club œnophile, il permet à ses 200 membres de goûter en exclusivité

Si le secteur de l’hôtellerie a la capacité de croître rapidement, il n’en reste pas moins que la production du vin est un processus qui requiert de la patience. Mais revenons aux Lightfoot & Wolfville Vineyards, en Nouvelle-Écosse. Après avoir sur­ volé avec moi ses ambitieux plans architecturaux, Michael Lightfoot me propose une dégustation sans prétention, à même les cuves en acier inoxydable et les fûts de chêne dans lesquels ses prochaines cuvées fermentent. « Nous lançons notre tout premier cru cette année », annonce-t-il. Ses vins – un énergique pinot noir, un riesling aromatique et un envoûtant chasselas produit par cryoextraction – rappellent les collines, tachetées de soleil et fouettées par l’air salin, où j’ai conduit la camionnette des Lightfoot plus tôt ce matin. Josh Horton, le vinificateur en chef, est l’ancien ouvrier agricole de Michael. Il a étudié l’œnologie en Ontario, puis a fait ses classes chez Benjamin Bridge. Et c’est Rachel, la fille de 24 ans de Michael, qui est son assistante. Après seulement trois minutes de dégustation en sa compagnie, je peux affirmer qu’elle s’y connaît. Le projet des Lightfoot, tout comme le raisin issu de leurs vignes, a encore besoin de mûrir. Mais le potentiel est là. Évoquant la nature de son entreprise familiale intergénérationnelle aussi bien que le contenu euphorisant de chaque bonne bouteille, Michael Lightfoot résume sa stratégie comme auraient pu le faire tous les vignerons canadiens : « C’est un pari de longue haleine. »


LE TOP DES VINS CANADIENS F É L I X L É O N A R D G AG N É , du restaurant Maison publique, à Montréal, sélectionne uniquement des vins canadiens pour la carte de cette version locale du gastro-pub anglais. « Nous sommes fiers que chacune des bouteilles qui figurent sur notre carte soit canadienne », affirme Félix. Voici ses principaux coups de cœur... d’un océan à l’autre.

VALLÉE DE LA GASPEREAU, NOUVELLEÉCOSSE PRESTIGE BRUT, L’ACADIE VINEYARDS « Avec ses bulles très fines, ce mousseux est d’une élégance qui s’accorde parfaitement à la délicatesse des fruits de mer et même du caviar. »

ESCARPEMENT DE NIAGARA, ONTARIO RIESLING CUVÉE BLACKBALL PEARL MORISSETTE « Cette vinerie très intéressante et hors du commun a conçu – sans trop d’interventions – ce riesling extrêmement sec et d’une acidité renversante. »

CANTONS DE L’EST, QUÉBEC SEYVALCHARDONNAY, LES PERVENCHES « Les régions viticoles devraient rester fidèles à ce qu’elles sont, et cet assemblage de seyval blanc hybride et de chardonnay exprime justement l’essence même du terroir québécois. »

NIAGARA LAKESHORE, ONTARIO LAUNDRY CABERNET FRANC, TAWSE « Même si plusieurs cépages poussent bien dans cette région, on sent qu’il y a de l’amour et de l’attention dans cette cuvée. C’est l’un des meilleurs cabernets francs ontariens. »

VALLÉE D’OKANAGAN, COLOMBIEBRITANNIQUE BRUT, BLUE MOUNTAIN VINEYARD AND CELLARS « On retrouve une réelle diversité, et même de la délicatesse, dans les vins de l’Okanagan. Ce mousseux élaboré selon la méthode traditionnelle fait presque toujours partie de notre carte de vins servis au verre. »


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ESCAPADE

T E R R E DE S ARTS Il suffit d’un road trip à Terre-Neuve pour réaliser que la scène artistique de cette province canadienne est à mille lieues de ses paisibles paysages maritimes. T E X T E VALE R IE H OWE S P H OTO S R I C HM O ND L AM

COULEUR LOCALE Christina Parker, dans sa galerie éponyme, où sont exposées des œuvres d’artistes de Terre-Neuve et des autres provinces.


CAPTION HEAD Ipsam aditiatur? Bistorr ovidest quunt v Ipsam aditiatur? Bistorr ovidest quunt velesec elesec tioribus nat mo et exeru aditiatur? Bistorr ovidest

D INSPIRATION CÔTIÈRE À la galerie Christina Parker, les tableaux de Bruce Alcock (ci-dessus) et de Kym Greeley (à droite) reflètent la côte et les maisons colorées de Terre-Neuve.

ans la galerie Christina Parker, j’admire un tableau représentant la sortie 37 de la route 1, à Terre-Neuve. La toile, aux dimensions d’une autocaravane, est signée Kym Greeley, une artiste de Conception Bay. Son étonnante interprétation du paysage – route couleur fauve, ciel jaune d’œuf et panneau routier bleu vif – me donne l’impres­­sion de voir Terre-Neuve à travers les yeux d’Andy Warhol. Mais c’est bien plus que le clin d’œil au pop art qui m’interpelle dans cette sérigraphie. Je viens de rouler pendant des heures sur cette même route pour me rendre de l’île Fogo jusqu’à St. John’s, en contemplant à travers la fenêtre l’océan bordé de falaises, les forêts de conifères et les côtes couvertes de toundra. J’ai fait ce road trip en compagnie de M’Liz Keefe, une peintre de Boston qui travaille à une série de grands formats recréant l’atmosphère ténébreuse de l’île Fogo. Nous nous sommes rencontrées alors que j’écrivais un livre sur ce coin de pays isolé qui, tel un aimant, attire maintenant les artistes en raison de ses paysages sauvages et de ses studios d’art construits à même les rochers polis par les vagues. M’Liz et moi sommes tombées sous le charme de cette île, mais nous étions également curieuses de voir ce qui se passait dans le reste de la province. Ce que nous y découvrons, c’est un lieu où l’art actuel puise son inspiration dans l’artisanat d’autrefois et où le sentiment d’appartenance à sa terre natale est un thème récurrent. En poursuivant notre visite de la galerie Christina Parker, nous tombons sur les tableaux de Will Gill, un résident de St. John’s : des chaos multicolores faits de

pastel, d’acrylique et de mine de plomb. Puis nous contemplons Truths, une série de toiles oniriques sur la mémoire et la démence réalisée par Mike Gough, un natif de Corner Brook. Mike est un artiste dans la vingtaine, à la tignasse foncée et à l’allure dégingandée, qui travaille comme assistant à la galerie. Lorsqu’il n’est pas occupé à répondre au téléphone ou à orienter les serveurs qui distribuent des verres de vin aux invités, il nous montre ses œuvres préférées. « Nous accueillons en ce moment les participants au Women’s Film Festival pour leur fête de clôture, explique-t-il, à bout de souffle. Hier soir, nous sommes tous allés voir leurs films et, aujourd’hui, ils viennent voir notre exposition. » La plupart des artistes qui exposent ici sont nés à Terre-Neuve, y vivent ou s’en inspirent. Plusieurs butinent d’un genre à un autre. C’est le cas

mercedes-magazine.ca

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ESCAPADE

de Bruce Alcock. Dans l’une des salles est présentée sa série Ice Men, des toiles de lin brut teintes à l’encre bleu nuit et suspendues à des barres d’acier qui évoquent les 78 chasseurs de phoques terre-­ neuviens morts gelés en 1914. Dans la salle suivante, on peut voir 54 heures, un film d’animation portant sur cette même tragédie qu’il a coréalisé et pour lequel il a créé des silhouettes en papier. Si les Terre-Neuviens sont parvenus à traverser ce genre d’épreuves et à survivre dans un milieu aussi reculé, c’est grâce à leur esprit communautaire et à leur propension à se serrer les coudes. « Nous nous entraidons tous, cinéastes, artistes en arts visuels, écrivains et musiciens, souligne Mike Gough. Et c’est ce qui nourrit notre créativité. » En plus de cette salle d’exposition aux plafonds hauts, qui était autrefois un entrepôt maritime, Christina Parker possède deux autres galeries d’art : elle a ouvert la première il y a trois décennies et a compris, cinq ans plus tard, que l’effervescence de la scène locale ne pouvait pas être confinée dans un espace de 42 m2. « Nous avons tout simplement grandi, m’explique la galeriste aux cheveux auburn, très stylée dans sa jupe et son haut asymétriques. Nous avons tous grandi ensemble. » Je suis momentanément distraite de notre conversation par des navires qui se pointent dans le port et qui, par le plus grand hasard, affichent les mêmes couleurs que la peinture abstraite devant moi. À travers les fenêtres occupant un mur de la galerie, je vois l’océan entouré de montagnes et émaillé d’icebergs, les bâtiments patrimoniaux du centre-ville convertis en boutiques, et une série de maisons aux couleurs Crayola. « Terre-Neuve est une terre d’artistes, ajoute Christina Parker, en me voyant regarder l’horizon. Je pense que cette galerie en témoigne. »

L’HISTOIRE MUR-À-MUR À St. John’s, une murale rend hommage aux industries traditionnelles.

Le passé au goût du jour « J’ai déjà fait des bikinis en cotte de mailles. Et je suis même monté sur les passerelles avec les mannequins portant ces bikinis », déclare Jason Holley. Puis, il ajoute, sourire en coin : « C’était très amusant. » L’artiste de 37 ans fabrique aussi des bijoux et des sculptures en caoutchouc, en métal et en céramique. En fait, il utilise n’importe quel matériau, pourvu qu’il puisse le façonner en chaînes qu’il met des heures à assembler. « Je suis un peu compulsif », avoue-t-il. Nous sommes au quartier général du Craft Council of Newfoundland & Labrador, situé au centre-ville. Jason saisit un amas de maillons entrelacés posé sur un socle et entreprend de le modeler comme s’il s’agissait d’une figurine Transformer. Prise d’une petite angoisse, je suis tentée d’appeler les gardes de sécurité. « C’est fait pour être touché, me lance-t-il en riant. J’ai choisi de ne pas exposer mes œuvres dans une galerie de Toronto parce que je voulais que les gens puissent les manipuler. » 48

SECONDE PEAU Dans la famille de Megan Jackman, le travail du cuir se transmet de génération en génération.


Jason me tend la pièce pour que je puisse la soupeser. Elle semble avoir le poids d’une tonne d’acier, mais pèse pourtant moins qu’un sachet de sucre. Il s’agit d’un des 48 cubes qui, à l’origine, étaient empilés pour l’installation d’art public nommée Chimney. L’artiste les a photographiés sur la plage au lever et au coucher du soleil avant de les apporter ici. En réalité, les maillons sont en argile et, afin d’obtenir un aspect métallisé, ils ont été cuits selon la technique japonaise du raku. Il faut être casse-cou pour se risquer au raku. Histoire de me le prouver, Jason me montre une vidéo de YouTube sur son téléphone cellulaire. On le voit sortir ses pièces de céramique d’un four chauffé à température maximale (environ 1000 °C) et les jeter dans la sciure. La glaçure qui les recouvre se fissure alors entièrement et un nuage de fumée les imprègne de carbone. Parfois, des pièces qu’il a méticuleusement moulées pendant une semaine explosent. « Il ne faut pas y être trop attaché, ironise-t-il. Quand les gens viennent me voir travailler, c’est comme un feu d’artifice ! Je deviens alors complètement différent du gars posé qui a travaillé seul dans son studio 16 heures par jour au cours du dernier mois. » Pratiquée dans la région depuis des siècles, cette technique artisanale du raku sert à fabriquer des objets usuels, tels que des tasses ou des bols. Or,

ŒUVRES ATTACHANTES Jason Holley (à droite) fabrique des sculptures (ci-dessus) avec des chaînes de métal, d’argile et de caoutchouc.

J’AI CHOISI de ne pas exposer mes œuvres dans une galerie de Toronto parce que je voulais qu’on puisse les manipuler. J A S O N H O L L E Y, A R T I S T E

voilà maintenant que Jason Holley l’utilise pour créer d’impressionnantes œuvres. Et il n’est pas le seul à mettre l’artisanat au service de l’art, comme en témoigne notre dernière visite de la journée : celle de la Quidi Vidi Village Plantation, un nouvel espace financé par la ville de St. John’s, situé dans un quartier datant de plus de 400 ans et longeant la mer. En parcourant les studios ouverts aux plafonds ponctués de poutrelles d’acier, nous rencontrons une douzaine de jeunes artisans aussi talentueux que Jason Holley. « J’ai appris la couture quand j’étais petite », raconte Megan Jackman, tandis qu’elle coud un tissu teint à la main sur une peau de mouton ondulée. « Ma mère fabriquait des ceintures et m’a enseigné le travail du cuir, poursuit d’une voix douce celle qui a déjà été pharmacienne. Ma grandmère m’a appris à coudre et mon père m’a montré tout ce qui concerne l’installation des garnitures. » Le résultat de ce travail ? Un sac à main à franges dont le cuir est irrésistiblement doux, orné de bandoulières martelées à la main et d’empiècements en tissu uniques. Dans le studio voisin, nous rencontrons une tisserande-couturière qui, grâce à son métier à tisser et à sa machine à coudre, crée des étoffes qui évoquent les bouts de ciel qu’on peut apercevoir d’une ruelle. Puis, nous nous attardons devant les colliers qu’un batteur de grève fabrique avec du verre poli par la mer et de la soie tressée. Les artistes de leur génération ont parcouru le monde, que ce soit pour les études, le travail ou les vacances. Ils sont au courant des tendances qui émergent bien au-delà des frontières de TerreNeuve. Fiers de leurs racines, ils se font un devoir de préserver leur héritage artisanal tout en se créant une identité nouvelle où influences étrangères et sensibilités locales coexistent harmonieusement.

Chambres avec vues Je ne suis pas du genre à bouder les levers de soleil, mais je ne peux m’empêcher de maudire celui que j’aperçois de mon lit, à l’auberge Fishers’ Loft de Port Rexton, à trois heures au nord de St. John’s. J’avais prévu faire la grasse matinée, mais je me sens obligée de me lever pour photographier cette splendeur. mercedes-magazine.ca

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Il y a environ 270 œuvres d’art qui embellissent les chambres et les aires communes de l’auberge. Elles sont toutes à vendre et les profits sont versés en totalité aux artistes. « Certains de nos clients demandent toujours la même chambre, où ils admirent chaque fois des œuvres différentes », explique John Fisher. Dans un salon décoré de tapis crochetés, de poissons en céramique et de mélancoliques photos de fermes abandonnées, je parcours une bibliothèque mise à la disposition des hôtes. L’aubergiste me confie qu’il a uniquement sélectionné des auteurs terre-neuviens pour la garnir. C’est aussi lui qui a lancé, en 2008, la revue littéraire provinciale Riddle Fence et qui donne, chaque automne, la parole aux écrivains locaux lors d’une série de lectures publiques. « Qu’il soit question de politique ou d’esthétique, nos artistes ont des opinions bien tranchées », dit-il en serrant sa petitefille ensommeillée dans ses bras. (Trois générations de Fisher vivent sur sa propriété.) « Notre but est de servir d’intermédiaire entre nos visiteurs et la créativité des gens de Terre-Neuve. »

L’essence du temps

Dehors, un labyrinthe de buissons rouges enchevêtrés me mène à une mer d’huile orangée. Les câbles suspendus entre les maisons quadrillent le paysage de fils d’or. Je prends photo après photo jusqu’à l’« extinction des feux ». John Fisher, le copropriétaire de l’auberge, s’est lui aussi levé aux aurores. « Avez-vous vu ce lever de soleil ? me demande-t-il, dans la salle où les clients savourent leur déjeuner. Peggy et moi vivons ici depuis 25 ans et, ce matin encore, nous nous sommes exclamés : “Regarde le soleil ! Regarde le soleil !” » Il faut dire que ces aubergistes ont l’œil pour saisir les beautés locales. En 2012, ils ont été nommés protecteurs des arts par le Newfoundland and Labrador Arts Council, et leur établissement abrite aujourd’hui une des plus grandes collections d’art terre-neuvien (la plus importante se trouve à The Rooms, le musée provincial de St. John’s). Après une exposition impromptue du travail de M’Liz sur la vitre arrière de notre voiture, le couple l’invite à devenir l’artiste en résidence du Fishers’ Loft au printemps prochain. « Comme vous le voyez, notre processus de sélection n’a rien de très formel », lance en riant John Fisher, tandis que sa femme cherche son portefeuille pour acheter trois petits tableaux de l’île Fogo qu’elle désire offrir à des amis pour Noël. 50

SOURCE D’INSPIRATION Luke Fisher (ci-dessus) et sa famille exposent l’art terre-neuvien sur les murs de l’auberge Fishers’ Loft, dont ce tableau d’Anne LeMessurier Pinsent.

Nous évitons de justesse des poules errant sur la route qui nous mène à l’atelier de Mike Paterson, à Upper Amherst Cove. J’ai eu un coup de foudre pour le travail de cet ébéniste en voyant les meubles – en bouleau, épinette et sapin baumier de la région – qu’il a fabriqués pour le Fishers’ Loft. Il a aussi construit des prototypes pour l’hôtel Fogo Island Inn, dont le mobilier est le résultat d’une collaboration entre des menuisiers locaux et des designers de renommée internationale. Mike Paterson conçoit aussi des lits, des chaises et des armoires aux formes fuselées et utilitaires qui font écho au design côtier traditionnel, mais dans un style épuré et contemporain. « J’ai beaucoup de respect pour tout ce qui résiste à l’épreuve du temps, mais qui sait se renouveler », affirme l’ébéniste en me faisant visiter son atelier imprégné par l’odeur de sciure et où des plans pendent du plafond à côté de quenouilles séchées. Son chef-d’œuvre : le mobilier pour la collation des grades que lui a commandé l’Université Memorial. Mike Paterson me montre des plans et des photos d’une table de cérémonie en noyer noir qui évoque un établi pour couper le poisson,

J’AI BEAUCOUP de respect pour tout ce qui résiste à l’épreuve du temps, mais qui sait se renouveler. M I K E PAT E R S O N , É B É N I S T E


CARTE POSTALE Pas surprenant que les artistes (et touristes) de Terre-Neuve soient inspirĂŠs par ses paysages maritimes.


ESCAPADE

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REVU ET CORRIGÉ Mike Paterson fait une interprétation moderne de meubles traditionnels, comme la chaise à barreaux.

de même que cinq magnifiques chaises dont les dossiers rappellent les rames d’un bateau et les accoudoirs, des queues de baleine. « C’est ce que j’ai fait de plus créatif, déclare-t-il en refermant l’album. Je ne me suis basé sur aucun modèle pour les faire fabriquer. »

Les yeux de l’artiste Après avoir passé la semaine à observer autant de créateurs, c’est à mon tour d’être inspirée. Durant la dernière journée de mon séjour, je m’offre une visite du domaine de Landfall en compagnie du

professeur de photographie Maurice Fitzgerald, fondateur des Far East Photography Tours. « J’aime la façon dont les lettres “fall” de “Landfall” semblent littéralement tomber de la falaise », fait-il remarquer en regardant la photo que je viens de prendre d’une vieille enseigne gravée à la main. Je change de perspective, cette fois pour viser l’océan et une clôture en bois brut. Maurice Fitzgerald me tend un filtre pour mieux capter les nuances de gris du ciel. Puis, il m’aide à jouer avec le flou en arrière-plan. « C’est un beau plan panoramique que vous avez là », dit-il, tout en ouvrant la barrière de bois. Nous descendons le sentier verdoyant qui conduit au Kent Cottage, où le célèbre peintre et aventurier américain Rockwell Kent s’est établi, il y a un siècle, et où il a réalisé certains de ses plus spectaculaires tableaux de nature sauvage. En combinant une leçon de photographie à ce pèlerinage, je découvre cette partie du monde comme Kent lui-même l’avait fait : avec les yeux d’un artiste. Tandis que mon professeur m’indique quels rochers escalader et quels chemins de terre emprunter pour obtenir les meilleurs points de vue, je mitraille le paysage avec l’intensité d’un détective sur une scène de crime. Sur le chemin du retour, assise du côté passager, je fais défiler sur mon appareil photo numérique toute une semaine de photos en me demandant lesquelles je ferais imprimer et encadrer. Les embruns de l’océan, les ports enveloppés de brouillard, les levers de soleil et les cottages aux couleurs vives me confirment à quel point TerreNeuve est inspirante. Puis, à travers la vitre de la voiture, j’aperçois un panneau signalant une prochaine sortie et je souris. Ici, même les routes sont des œuvres d’art.

SOUVENIRS DE TERRE-NEUVE 1.

Sacs à main à franges de Megan Jackman Juxtaposition de cuir de mouton souple et de textiles recyclés ou imprimés à la planche. R A G M AW. B L O G S P O T. C A

2.

Bracelet de Jason Holley Chaînette en caoutchouc, aussi flexible et résistante que sexy. J A S O N G O R D O N H O L L E Y. WORDPRESS.COM

3.

Bols à sel en forme d’oursin d’Alexis Templeton Formés de squelettes d’oursin, ils sont peints à la main de teintes laiteuses. ALE XISTEMPLETON.COM

4.

Sel de mer de Terre-Neuve du chef Peter Burt Flocons de sel de mer doux provenant de Logy Bay, au bord de l’océan Atlantique. S TJ O H N S FA R M E R S M A R K E T. O R G

COUPÉ GLE Pour découvrir la scène artistique de Terre-Neuve, nous avons voyagé avec l’un des chefsd’œuvre de Mercedes-Benz : le Coupé GLE 450 AMG 4MATIC 52

2016. À l’instar de ce qui se crée sur cette île, ce mi-VUS mi-voiture de sport est un fascinant mélange de savoir-faire traditionnel, de design et d’innovation. Parcourir la côte Est de Terre-Neuve procure

son lot de défis. Mais, quelles que soient les conditions routières, nous avons pu compter sur le système à traction intégrale permanente 4MATIC et le système de contrôle de tenue de route DYNAMIC SELECT du GLE, qui permettent à ce véhicule V6 biturbo, de 362 ch et de 3 L, d’être à la fois un VUS robuste et un fougueux coupé, capable de passer de 0 à 100 km/h en seulement 5,7 secondes. Et c’est sans compter ses phares actifs haute performance à DEL, qui offrent une visibilité optimale la nuit. Ils nous ont guidés sur notre route au pays des orignaux. MERCEDES - BENZ .CA

5.

Chaise à barreaux de Mike Paterson Chaise contemporaine inspirée de l’esthétique côtière, en bouleau et pin de Terre-Neuve. PAT E R S O N W O O D W O R K I N G . C O M

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VOUS ALLEZ ADORER LES FEUX ROUGES. Avec la musique qui vous passionne, vous ne verrez pas d’inconvénient à rester un peu plus longtemps dans la voiture. Et avec plus de 120 stations, ce ne sera pas difficile de trouver ce qui vous allume.

Abonnez-vous dès aujourd’hui à siriusxm.ca © Sirius XM Canada Inc., 2015. « SiriusXM », le logo SiriusXM, les noms et logos de stations sont des marques de commerce de SiriusXM Radio Inc., utilisées sous licence. Toutes les autres marques de commerce, marques de service, images et tous les logos sont la propriété de leurs détenteurs respectifs et sont reproduits dans cette publication avec leur permission. Tous droits réservés.


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POINT DE MIRE

GÉNÉRATION MONTANTE L’original revu et corrigé : en tant que digne héritier de la Classe M, le nouveau GLE entame le prochain chapitre d’une histoire à succès. Ce VUS exceptionnel allie la puissance du design à l’innovation technique. T E X T E J A N W I L M S P H O T O S M I E R S W A  &  K L U S K A MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ

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mercedes-magazine.ca

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POINT DE MIRE

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u’est-ce qui distingue un original d’une copie ? À cet égard, l’avènement de la reproduction numérique a brouillé les pistes. Aujourd’hui, on se formalise moins d’avoir affaire à une réplique – surtout d’un point de vue visuel. N’empêche que, comme l’a déjà fait remarquer le philosophe Walter Benjamin, seul un original dégage cette aura qui le rend unique. En tant que digne héritier de la Classe M, le nouveau GLE de Mercedes-Benz en est un parfait exemple. Celuici possède les mêmes gènes que ceux de ce segment de VUS haut de gamme, créé en 1997, qui est à l’origine de l’engouement pour ce type de véhicule et qui a, du coup, marqué l’histoire de l’automobile moderne. Derrière les portes d’un immense studio de photo à Sindelfingen, en Allemagne, nous avons pu admirer ce « nouvel original ». Parmi les gens réunis dans la plus totale confidentialité, on compte le concepteur chargé du design extérieur Volker Leutz et le chef de produit Matthias Lücke. Pour la première fois, ils posent les yeux sur ce véhicule en dehors de l’usine, alors qu’il se trouve maintenant

sous les projecteurs. C’est un moment bien spécial pour ces concepteurs : le point culminant de toutes les années de travail qu’eux-mêmes et leurs équipes ont investi pour développer ce modèle. Le temps est enfin venu pour le nouveau GLE de goûter aux feux de la rampe. Devant nous, l’imposant bolide resplendit d’un éclat bleu cavansite métallisé. Il évoque un physique athlétique sous des vêtements ajustés. Le nouveau GLE s’inscrit dans la même lignée que le ML, mais il est résolument plus moderne avec sa carrosserie sculptée, dont l’avant et l’arrière ont été modifiés, et ses larges roues, sans oublier l’inimitable calandre Mercedes-Benz qui annonce son arrivée.

CONDUITE SPORTIVE Le volant multifonction perfectionné, ainsi que la paire d’instruments de bord circulaires et tubulaires apportent une touche sport à l’habitacle.


SES PHARES ÉVOQUENT UNE

SCÈNE D’OPÉRA

VISAGE FAMILIER Les phares dotés de « sourcils » DEL sont caractéristiques du design Mercedes-Benz actuel.


LA PUISSANCE DE LA RÉFLEXION Depuis leurs planches à dessin, les designers se sont assurés que les angles et les surfaces du nouveau GLE réfractent parfaitement la lumière. La signature de ce VUS demeure toutefois son montant arrière proéminent.

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POINT DE MIRE

LIGNES FRANCHES, FORMES MUSCULAIRES

UN CHARME SENSUEL Pureté sensuelle En matière de design, le GLE s’inspire du style actuel de Mercedes-Benz et en propose une interprétation agile et athlétique. « Nous avions comme ligne directrice d’évoquer une “pureté sensuelle”, d’où l’interaction entre des volumes arrondis et des lignes franches, explique M. Leutz. On peut bien s’en vanter : il s’agit d’un véhicule aussi habile en ville qu’en dehors des sentiers battus », ajoute le designer, faisant allusion à l’aplomb de la GLE 350 d 4MATIC. Les designers se sont beaucoup attardés sur l’avant du véhicule. La calandre à doubles lamelles – au centre de laquelle se trouve l’étoile MercedesBenz –, les pare-chocs, les prises d’air, les ailes et le capot (avec ses deux bossages) ont tous été retravaillés. Les stylistes ont aussi conçu de nouveaux phares dotés de lumières organiques qui sont désormais caractéristiques des voitures Mercedes-Benz. « Jadis, un phare était une surface en verre rainuré dont le design ne variait que par sa forme. Aujourd’hui, même l’éclairage qu’il diffuse est pris en compte. La technologie de la fibre optique offre une multitude de possibilités à explorer, soutient M. Leutz. Les phares sont comme une scène d’opéra – un lieu obscur et vaste où apparaît une variété d’acteurs qui nous impressionnent instantanément par la puissance de leur talent. » Le studio photo offre, lui aussi, des possibilités presque infinies. Sous les divers éclairages mis en place par le photographe, les lignes de la carrosserie du GLE brillent d’une vive intensité. Ici, ce modèle de Mercedes-Benz se révèle être un véritable topmodèle, ses formes impressionnantes captant les regards de toute l’assistance. Dans ce lieu surréaliste, le GLE décrit un parcours sans fausse note, comme il le ferait sur la route. C’est la pierre de touche qui révèle – et célèbre – le travail des designers. M. Leutz s’agenouille près d’un des mercedes-magazine.ca

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SURPIQÛRES ET ÉLÉMENTS ARGENTÉS

ATTENTION AUX DÉTAILS 60


CHANDAIL MAERZ PANTALON BOSS MONTRE FREDERIQUE CONSTANT

MULTIMÉDIA SUR QUATRE ROUES Le grand écran de 20 cm du système optionnel COMAND en ligne semble flotter au-dessus du tableau de bord. Le système d’infodivertissement comprend un lecteur DVD, offert avec un changeur DVD à six disques et un récepteur télé optionnels.


POINT DE MIRE

Héritier d’une tradition Nous avons demandé à nos experts quel était l’ADN de l’original, et comment celui-ci avait influencé la conception du GLE et influencerait les futurs VUS de la marque. Ce à quoi M. Lücke, expert de cette série de modèles, a répondu : « L’une des caractéristiques classiques, mais peu communes, des modèles de la Classe M, c’est leur large montant arrière, qui les distingue des autres VUS. Cet élément illustre à merveille l’évolution de la série, et c’est pourquoi on le retrouve également dans le GLE. » Grâce à son style contemporain, le GLE s’intègre bien dans la série des véhicules tout-terrain de Mercedes-Benz, aux côtés du GLA, plus petit mais plus expressif. La précision de son design s’accorde parfaitement avec la nouvelle nomenclature de Mercedes-Benz : le préfixe « GL » réfère dorénavant à un véhicule tout-terrain, tandis que les autres lettres – A, E, etc. – indiquent à quelle série appartient chaque voiture. À la toute fin de la séance photo, M. Leutz, le concepteur chargé du design extérieur, demande que l’on éteigne les projecteurs, de telle sorte que 62

i GLE 350 d 4MATIC Moteur/Performance Moteur 6 cylindres turbo de 3,0 L, 249 ch ; couple max. 457 lb/pi à 1600 tr/min

Transmission Automatique à 9 rapports 9G-TRONIC

Configuration de conduite Traction intégrale permanente 4MATIC

Voir clair Le MAGIC VISION CONTROL, un système d’essuie-glaces dont les balais chauffants vaporisent directement le liquide de nettoyage sur le pare-brise. La visibilité est donc accrue, et la quantité de liquide utilisé, réduite. Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaisons de modèles.

MERCEDES-BENZ.CA

seules les DEL arrière de la voiture brillent, comme deux rayons lumineux, dans la nuit artificielle du studio. Il est temps pour le véhicule de prendre la route. Ou bien un parcours accidenté, pour mettre au défi son ensemble hors route offert en option. Comme ses prédécesseurs, ce VUS peut dompter les parcours les plus difficiles, grâce à son différentiel de verrouillage à 100 %, à une protection de soubassement renforcée et à un réducteur de vitesse hors route. « Plusieurs aspects du GLE, et même de nombreux détails, ont été inspirés par les prouesses technologiques et la qualité suprême des légendaires tout-terrains Mercedes-Benz », affirme M. Lücke. Seuls les vrais originaux comme le GLE peuvent espérer poursuivre une telle tradition. Une tradition qui, on s’en réjouit, lance un regard vers l’avenir, sans pour autant renier le passé.

ST YLISME L ÂLE AK TAY CHEVEUX ET MAQUILLAGE ALEX ANDER HOFMANN/USCHI R ABE MANNEQUIN ERIK REISINGER/KULT MODELS CONSTRUCTION DU DÉCOR JAN BORSDORF

passages de roue et lance un regard impartial vers sa création. Il se réjouit : « Nous avons investi beaucoup de temps pour que les reflets qui apparaissent à la surface de la voiture nous conviennent. » Une douce harmonie se dégage à l’avant du VUS et se poursuit sur ses flancs. « Les ailes, avec leur aspect convexe, presque musculaire, ajoutent une présence et une sensualité au nez de la voiture », affirme le designer. Il glisse sa main le long des lignes du montant avant jusqu’aux vigoureuses bandes latérales. « La bande supérieure et celle en dessous, qui est légèrement incurvée, structurent les volumes des surfaces latérales. Grâce à elles, cet imposant véhicule procure une impression de tranquillité plutôt que de surpuissance », explique M. Leutz. Bien qu’il soit le leader d’un segment automobile complet, le GLE ne se préoccupe pas d’imposer une telle image – faisant la preuve, une fois de plus, de son indéniable classe. « C’est incroyablement satisfaisant de voir le produit sur lequel on a tant misé obtenir ainsi les meilleures notes », avance M. Lücke, en inspectant à son tour le GLE sous tous ses angles. « Ce véhicule n’est pas seulement fascinant en termes de design, il surpasse son segment sur les plans du rendement, de la performance, de la sécurité et de l’espace. » La sécurité active à bord de ces modèles est renforcée par de nombreux systèmes d’assistance, comme le BAS PLUS avec assistant carrefours. Cette ingénieuse technologie permet de prévenir de façon visuelle et auditive le conducteur d’une possible collision en ayant recours à une caméra stéréoscopique et à des capteurs radar afin de détecter les voitures qui s’approchent sur les côtés.

FEUX DE LA RAMPE En mode nocturne, les feux arrière révèlent instantanément que le GLE est une Mercedes-Benz.


FEUX ARRIÈRE DEL

LUMINEUSE IDÉE


BULLETIN

ÉTOILE POLAIRE Il fut un temps où Sebastian Copeland braquait son objectif sur des célébrités hollywoodiennes. Aujourd’hui, il préfère photographier les icebergs des régions polaires. Grâce à ses images époustouflantes, ce photographe mondain devenu « écoguerrier » nous sensibilise aux changements climatiques. ENTREVUE MARGOT WEBER

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PHOTOS SEBASTIAN COPELAND


PORTRAIT NIKO SCHMID - BURGK CHEVEUX THOMAS KEMPER ST YLISME NAPAPIJRI

VISIONNAIRE Le photographe et activiste environnemental Sebastian Copeland.


du Sud et, un jour, il m’a emmené en safari photo dans l’arrière-pays. Plus jeune, je lisais tout ce que je pouvais trouver sur les aventuriers, les alpinistes et les explorateurs – Livingstone, Scott, Amundsen, Mallory et Hillary.

INSTINCT DE PROTECTION Dans l’Arctique canadien, Zepher, un chien-loup, signale la présence d’ours polaires.

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ersonne n’expose les changements climatiques aussi merveilleusement – ni aussi brutalement – que le photographe et aventurier Sebastian Copeland. Pendant des années, il a gagné sa vie en réalisant des publicités et en photographiant des célébrités ; ses portraits de Salma Hayek, de Sandra Bullock ou encore de son cousin Orlando Bloom ont d’ailleurs été publiés sur les pages glacées de nombreux magazines à travers le monde. Mais depuis 2007, cet Anglais de 50 ans, qui vit maintenant à West Hollywood, préfère les icebergs aux étoiles du grand écran. En tant que membre du conseil de surveillance de l’organisme Global Green USA, il sensibilise le public aux changements climatiques à sa manière, en immortalisant la pureté des régions polaires dans d’époustouflantes photos. Au cours d’une brève visite à Munich – où sa femme est née –, l’activiste environnemental nous a expliqué ce qui le motive et l’inspire. Pendant les deux heures qu’a duré l’entrevue, Sebastian est resté alerte et attentif. Des traits de personnalité probablement liés à son autre passion : les sports extrêmes. Lorsque les gens vous demandent ce que vous faites dans la vie, que répondez-vous ? Bonne question ! Ça se résume en trois choses : aventurier, photographe et activiste environnemental. Mais, d’abord et avant tout, je me perçois comme un artiste. On peut aussi dire que je suis simplement un gars qui se laisse guider par ses passions. Et quelles sont-elles ? Je suis un amateur de sports extrêmes. J’ai besoin de ressentir des montées d’adrénaline. Enfant, j’étais fasciné par les montagnes et les océans. Dès que j’en avais l’occasion, je faisais du ski ou de la voile. Par la suite, je me suis initié à l’alpinisme, à l’escalade, au surf, à la planche à voile, au parachutisme et à la plongée. Et il y a aussi, bien sûr, la photographie : j’ai commencé à prendre des photos à l’âge de 12 ans. Mon grand-père vivait en Afrique

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Quel aspect de la photographie vous a donné envie d’en faire une carrière ? La possi­­bi­ lité de saisir un instant pour l’éternité, de le rendre immortel. Puis de pouvoir le partager avec les autres. Qu’espérez-vous accomplir grâce à vos photos ? Je veux que les gens tombent amoureux de notre planète au point de vouloir la protéger à tout prix. Mais une image n’est qu’une image. Est-ce qu’une simple photo peut vraiment amorcer un changement ? Je crois que l’image est un outil émotionnel. Elle peut parvenir à rejoindre les gens d’une manière inatteignable par les arguments intellectuels.

JE VEUX QUE, grâce à mes photos, les gens tombent amoureux de notre planète au point de vouloir la protéger à tout prix.

Après des études en cinéma, vous avez passé une quinzaine d’années à photographier des célébrités et à réaliser des publicités à Los Angeles. Qu’est-ce que cette période représente pour vous ? Ces années sont importantes parce qu’elles ont façonné ma compréhension de la photographie. Et elles ont été essentielles pour me permettre de découvrir ce que je voulais faire de ma vie. Vous avez pris une année sabbatique en 2003. Est-ce que cela a marqué la fin de cette phase de votre carrière ? Je suppose que l’on pourrait dire ça. J’ai seulement senti qu’il y avait une distance croissante entre la profession que j’exerçais et moi-même. Est-ce à ce moment que vous avez commencé à vous intéresser à la problématique des changements climatiques ? Non, j’en avais déjà pris conscience à la fin des années 1990, lorsque j’ai rencontré le DG de Global Green, la division américaine de Green Cross. Cette organisation, fondée en 1993 par Mikhaïl Gorbachev, se concentre surtout sur les changements climatiques, mais elle s’implique aussi dans la question de l’eau potable. Elle évalue l’empreinte que les humains laissent sur la Terre, et ses conséquences. Pendant mon année sabbatique, j’ai réalisé que si je m’engageais sé­rieusement pour faire la promotion d’une meilleure utilisation des ressources planétaires, ça marquerait un tournant dans ma carrière. Je ne pourrais plus être un réalisateur publicitaire et créer des campagnes pour que les gens consomment toujours plus, parce que ce se< rait incompatible avec ma nouvelle vie.


PAYSAGE LUNAIRE Une tempête de neige s’abattant sur le Groenland, la plus grande surface glacée sur Terre après l’Antarctique.


PROFONDE RÉFLEXION Sebastian Copeland (à gauche), en expédition au pôle Nord avec la plus importante pièce de son équipement : son appareil photo. De l’île d’Ellesmere, dans l’Arctique canadien, il a immortalisé l’iceberg VIII flottant sur le fjord Otto. Une fois glacée, l’eau salée est lisse comme un miroir.

Et quelle a été la première chose que vous avez faite pour amorcer cette nouvelle vie ? En plus de la photographie, j’avais une autre importante corde à mon arc : une connaissance des rouages de la publicité et du marketing – et une liste de contacts. En 2005, j’ai convaincu les acteurs Salma Hayek et Jake Gyllenhaal de voyager avec moi au Groenland au nom de Global Green USA. Notre objectif était de sensibiliser les gens au danger que représente la fonte des glaces pour les Inuits. Vu la très grande couverture médiatique que nous avons reçue, nous pouvons dire « mission accomplie ». Et ensuite ? En 2007, une autre expédition en Antarctique m’a permis de réaliser le livre illustré Antarctica, pour lequel j’avais convaincu Mikhaïl Gorbachev et Leonardo DiCaprio d’écrire la préface. Je suis retourné en Antarctique en 2008 avec mon cousin Orlando Bloom, et nous avons de nouveau réussi à attirer l’attention des médias sur la fonte des glaces. Au bout de quelques années, j’ai pris conscience que mes talents et mes passions étaient devenus parfaitement complémentaires. Pourquoi vous consacrez-vous aux régions polaires plutôt qu’aux forêts tropicales ? En matière de changements climatiques, chacun des pôles peut être considéré comme un point zéro. Actuellement, la concentration des gaz à effet de serre – comme le dioxyde de carbone et le méthane – dans l’atmosphère terrestre a un effet majeur sur le réchauffement de la planète : elle cause une augmentation de la température de l’air et du niveau des océans. La première  conséquence visible de ce réchauffement est la fonte de la calotte glaciaire. Cela dit, j’ai une fascination personnelle pour les paysages glacials. 68

Qu’ont-ils de si spécial ? Ils sont propres. Ils sont inhabités. Ils sont exceptionnellement beaux. Et il s’agit du seul endroit de notre biosphère qui semble appartenir à une autre planète.

NOUS AVONS LA CAPACITÉ de tout réinventer. Nous devons maintenant utiliser ce talent extraordinaire pour assurer la survie de notre espèce.

La situation est-elle la même en Arctique et en Antarctique ? Non. L’Arctique consiste principalement en un océan entouré de continents et couvert d’une fine couche de glace de moins de 1,8 m. L’Antarctique, lui, est un continent gigantesque qui fait une fois et demie la taille des États-Unis. Il est entouré de mers et ses banquises peuvent atteindre des profondeurs abyssales. Le climat de l’Antarctique est beaucoup plus stable que celui de l’Arctique, car le volume colossal des glaciers assure une température de congélation constante. C’est donc l’Arctique qui est actuellement menacé ? Précisément. Puisque l’Arctique contient moins de glace, il est beaucoup plus sensible au réchauffement planétaire. De plus, l’Arctique est attaqué sur deux fronts : celui du dessus, par l’air toujours plus chaud, et celui du dessous, par l’eau toujours plus chaude. Selon les prévisions du World Climate Council, d’ici 2035, il n’y aura plus de banquises en Arctique pendant les mois d’été. Quels seraient les impacts de la disparition des banquises de l’Arctique sur le reste de la planète ? Cela risque de déclencher une réaction en chaîne dans plusieurs régions du monde. Moins il y a de glaciers, plus la planète


BULLETIN

risque de se réchauffer rapidement. L’eau de la fonte pourrait empêcher la circulation du Gulf Stream, qui est responsable du climat tempéré en Europe. De plus, la température des mers augmenterait. À petite échelle, les conditions de vie du plancton se­raient affectées et, à grande échelle, cela mettrait en péril la survie des ours polaires et des Inuits. L’infrastructure de régions entières serait également touchée  : si le pergélisol – c’est-à-dire le sol gelé en permanence sous la toundra et les forêts d’Amérique du Nord et d’Eurasie – vient à fondre, les routes et les chemins de fer deviendraient impraticables. Or, ce pergélisol contient d’énormes quantités de méthane et de dioxyde de carbone. S’il y avait un dégel, ces gaz seraient libérés dans l’atmosphère, ce qui aurait pour effet d’augmenter encore davantage les températures. Vu l’état des choses, comment parvenez-vous à rester fidèle à votre engagement ? Malgré tout, j’ai une grande confiance en l’espèce humaine. Nous avons la capacité de tout réinventer. Nous devons maintenant utiliser ce talent extraordi­ naire pour assurer la survie de notre espèce. Pourquoi vous sentez-vous responsable au point de militer pour la protection de l’envi­ ronnement ? Pour moi, il s’agit d’un impératif moral. Je suis devenu en quelque sorte une référence pour tout ce qui concerne les pôles. Avec le temps, j’ai accumulé assez de connaissances à propos des glaciers pour pouvoir raconter des histoires et imaginer des scénarios qui touchent les gens. C’est devenu une vocation : j’ai le sentiment que c’est ce que je dois

faire. Et puis, ne serait-il pas irresponsable de ma part de ne pas mettre cette expertise au service d’une aussi bonne cause ?

LIGNE DE VIE Né en 1964, Sebastian Copeland est issu d’une dynastie d’acteurs et de musiciens comme son père, chef d’orchestre français réputé. Après avoir grandi entre la France et New York, il a étudié le cinéma à Los Angeles. Depuis 2007, il se consacre à la protection de l’environnement, notamment grâce à la publication de son livre Antarctica : alerte sur la planète.

Avons-nous encore le pouvoir d’arrêter le réchauffement planétaire ou est-il déjà trop tard ? C’est la question fondamentale. Je ne connais pas la réponse. Mais, comme la plupart des scientifiques, je ne suis pas particulièrement optimiste. Pourquoi pas ? La Terre existe depuis environ 4,5 milliards d’années alors que nous, les humains, n’y vivons que depuis 175 000 ans. Ce n’est rien en comparaison. Même les fleurs é­taient là bien avant nous, il y a 135 millions d’années. Malgré tout, nous pensons que nous sommes spéciaux, simplement parce que nous savons construire des fusées, des ordinateurs et des gratte-ciel. Pour être honnête, nous sommes plus néfastes pour notre planète que n’importe quel arbre, fleur ou oiseau. Pour elle, nous relevons bien plus du virus que de la bénédiction. La vérité, c’est que notre planète n’a pas besoin de nous et qu’elle continuera à exister bien après notre disparition. Est-ce difficile de ne pas perdre espoir devant une telle perspective ? Est-ce que ça changerait quelque chose si j’étais constamment affligé ? Je n’ai pas envie de ressentir du désespoir. Vous êtes donc un optimiste ? Je célèbre la vie, comme chacun de nous devrait le faire. Mais je veux simplement que nous prenions conscience qu’il ne faut pas le faire au détriment de nos enfants et de nos petits-enfants.

LA POINTE DE L’ICEBERG L’iceberg XVIII, au nord du Groenland. Les neuf dixièmes de sa superficie sont sous la surface de l’eau.


BULLETIN

LETTRES DE NOBLESSE Comment créer une œuvre intemporelle ? Selon le calligraphe Nicolas Ouchenir, pour réaliser des créations fortes et significatives, il faut investir du temps et de l’énergie dans les moindres détails. E N T R E V U E M A R IJ A L AT KOV I C P H OTO F E R N A N D O P I N H E I R O

I

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l y a quelques années, je me suis rendu en Chine pour rencontrer Mao Xiao Tao, un vieux maître de la calligraphie. J’approchais alors de la trentaine et je travaillais depuis un certain temps comme calligraphe autodidacte. J’avais prévu passer trois jours à m’initier à la technique de Mao Tao. J’y suis resté trois semaines. À cette époque, je souffrais de maux de dos causés par le fait de m’être tenu, pendant des années, voûté au-dessus de ma planche à dessin, la main crispée sur mon crayon. Trois semaines plus tard, pour la première fois depuis longtemps, je n’avais plus mal. En plus de m’apprendre à fabriquer l’encre et la plume avec lesquels j’allais écrire, Mao Tao m’a montré comment aligner chacune de mes vertèbres afin que mes lettres coulent littéralement sur le papier. J’ai alors réalisé qu’une belle calligraphie devait suivre son rythme et que c’était seulement en investissant du temps et de l’énergie dans les moindres détails que l’on pouvait réaliser une œuvre forte et significative. Évidemment, on peut toujours éviter l’effort et choisir la voie la plus facile. Mais à quoi bon ? Pour créer quelque chose qui sera au goût du jour, que l’on considérera cool et tendance, mais qui aura sombré dans l’oubli en moins d’un an ? Je suis peut-être critique à l’égard des méthodes actuelles, mais je veux faire plus que simplement maintenir en vie cet art presque moribond qu’est la calligraphie. En m’inspirant de l’ancien pour créer du nouveau, en liant le passé au présent, je parviens à créer des lettres, des logos et des emblèmes qui

À LA LETTRE Nicolas Ouchenir parvient à coucher sur papier l’essence même de plusieurs maisons de couture.

traversent l’épreuve du temps. Mais pour y arriver, je dois comprendre les marques et les personnes pour lesquelles je travaille, ce qu’elles incarnent et, aussi, connaître leur histoire. Certaines personnes croient qu’il faut être fou pour vouloir visiter chacun des domaines d’un producteur de champagne dans le seul but de réaliser la nouvelle étiquette d’une bouteille. J’ai suffisamment d’imagination pour faire ce travail sans jamais quitter mon bureau de Paris. N’empêche que c’est en m’inspirant de l’atmosphère des vignobles, en discutant avec les chefs de caves et en humant les arômes des cépages que je parviens le mieux à traduire sur papier – pour les futurs clients qui verront l’étiquette que j’ai conçue – le goût de ce champagne et l’esprit de la maison qui le produit. Mon objectif premier est de susciter une émotion. Et plus j’accorde de l’importance aux détails, plus j’ai de chances d’y parvenir. Pour la même raison, de nombreux clients m’ont demandé de calligraphier une lettre d’amour, un discours nuptial ou un éloge funèbre. Pour eux, ce simple bout de papier devient l’incarnation de ce qu’ils ressentent, il décuple le sens des mots qui y sont écrits. Le lettrage doit être aussi léger que le sentiment d’être amoureux, et les nuances d’encre doivent refléter le chagrin ou la gravité du moment. Pourquoi ces gens-là ont-ils recours à mes services ? Parce que leurs pensées et leurs émotions sont troublées. Or, la multitude de petites décisions qui doivent être prises en compte avant d’amorcer le travail de la calligraphie les aide à comprendre ce qu’ils ressentent et ce qu’ils cherchent à exprimer. De nos jours, accorder une telle importance aux détails peut paraître archaïque. Seuls la vitesse et le résultat final semblent compter maintenant – et c’est une grave erreur, si vous voulez mon avis. Une missive que vous conserverez pendant des années, voire des décennies, n’était au départ qu’un point d’encre sur une page, puis une lettre, un mot, une séquence de phrases. Posez-vous la question : comment votre travail peut-il émouvoir les autres si vous n’y avez pas mis du cœur dès le départ ?

Nom de plume N I C O L A S O U C H E N I R a passé sa jeunesse à Paris, où il avait l’habitude de couvrir de graffitis les rames de métro. À 36 ans, il est aujourd’hui calligraphe. En plus d’écrire à la main des milliers d’invitations de la part des grandes maisons de haute couture pour les semaines de la mode, il conçoit des logos et autres créations pour des marques de luxe renommées, ainsi que pour des particuliers. N I C O L A S O U C H E N I R . C O M


DE NOS JOURS, accorder une telle importance aux détails peut paraître archaïque. Seuls la vitesse et le résultat final semblent compter maintenant – et c’est une grave erreur, si vous voulez mon avis.


POINT DE MIRE

TRANSFERT

D’ÉNERGIE La première berline de luxe rechargeable au monde ouvre la voie aux versions hybrides de plusieurs modèles de Mercedes-Benz qui prendront la route dans les années à venir. T E X T E R O B E R T Z S O L N AY I L L U S T R AT I O N 5 0 0 G L S @ U N I T. N L MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ

O

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n dit qu’elle « plane » – et c’est exactement l’im­ pres­sion que cette Mercedes-Benz hybride re­ chargeable donne en traversant le pont de l’Øresund, dans un ronronnement quasi silen­ cieux. Lorsqu’il a été inauguré en 2000, ce pont à haubans de presque 8 km enjambant le sund (détroit), entre le Danemark et la Suède, était considéré comme une véri­ table prouesse technique. Ce qualificatif sied tout aussi bien au véhicule qui le franchit : la somptueuse berline de luxe Mercedes-Benz est en effet le premier mo­ dèle hybride rechargeable (à partir d’une source de courant externe) de l’entreprise. L’une de ses principales caractéristiques est sa propulsion douce et fluide lorsque son moteur à combustion interne est coupé qui donne cette impression de « planer ». C’est une double vibra­ tion de l’accélérateur haptique qui m’a informé qu’il était temps de relâcher la pédale et de profi­ ter de la sensation unique qu’offre cet effet de propulsion. En réalité, le moteur à combustion interne s’est tout simplement éteint et a été dé­ couplé du groupe motopropulseur, laissant uni­ quement le moteur électrique en marche. Bien que Mercedes-Benz ait déjà enrichi sa Classe S d’un modèle hybride, la S  500 e hybride rechargeable fait monter les enchères grâce à un atout majeur : une durabilité supérieure. Deux as­ pects lui permettent particulièrement de se distin­ guer. D’abord, la relation harmonieuse qu’entre­ tiennent le moteur V6 biturbo de 329 ch et le moteur électrique de 114 ch, tous deux montés di­ rectement sur la transmission automatique à 7 rapports. Deuxièmement, la manière dont l’in­ formation se transmet en continu entre le groupe motopropulseur et le système électronique,

permettant au moteur électrique et au moteur à combustion interne de tra­ vailler en tandem, tout en s’adaptant parfaitement au trafic et à la topogra­ phie routière. En se basant sur des informations comme l’inclinaison d’une pente, la limite de vitesse et les embouteillages, le groupe motopropul­ seur hybride évalue le moment opportun pour couper le moteur à combustion interne et activer son pendant électrique afin de réduire les émis­ < sions de gaz au minimum.


GRÂCE AUX INFORMATIONS topographiques qu’il recueille, le système de navigation détermine la stratégie d’efficacité optimale pour ses moteurs électrique et à combustion interne.

mercedes-magazine.ca

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POINT DE MIRE

Mode hybride

Sélectionné par défaut, le mode hybride active ou désactive les moteurs électrique et à combustion interne en fonction de différents facteurs, dont le style de conduite et la charge de la batterie.

Mode E

En mode E, la voiture fonctionne autant que possible à l’énergie électrique. Le moteur à combustion interne s’active uniquement si le conducteur appuie au-delà du point de pression de l’accélérateur.

Cet échange d’informations augmente l’effica­ cité et la sécurité de la S 500 e hybride rechar­ geable. Par exemple, si elle suit un véhicule qui décélère, le système de récupération d’énergie grâce au radar s’enclenchera afin que le moteur électrique agisse comme un générateur, tout en s’assurant de rester à distance sécuritaire de cette voiture. Sur l’écran, on peut voir où en est le flux d’énergie : des flèches blanches poin­ tant vers la batterie indiquent que le moteur électrique récupère de l’énergie afin d’alimenter celle-ci. Cette stratégie peut être appliquée lorsque la voiture est en mode de fonctionne­ ment hybride ou en mode de conduite E+. Grâce à cette combinaison, le conducteur a l’assurance que le groupe motopropulseur de cette berline de luxe adoptera toujours l’option la plus effi­ cace sur le plan énergétique. 74

Mode économique E

Le mode économique E maintient le chargement actuel de la batterie, permettant d’utiliser cette réserve de puissance électrique ultérieurement durant le trajet.

SÉCURITÉ avant tout : c’est le système de récupération, et non le conducteur, qui évalue ici la distance à maintenir entre le véhicule et celui qui précède.

Mode recharge

En mode recharge, le moteur à combustion interne recharge la batterie haute tension pendant que le véhicule roule, un processus d’une durée d’environ 30 minutes.

La S 500 e hybride rechargeable est le modèle le plus intelligent issu de la luxueuse Classe S, qui compte plus de 40 ans d’existence. Depuis ses débuts, la Classe S a toujours été synonyme d’in­ génierie automobile de pointe. En 1978, elle a donné naissance à la première voiture de série dotée d’un système de freinage antiblocage (ABS) contrôlé électroniquement ; en 1981, au premier sac gonflable côté conducteur ; et, en 2005, au premier freinage d’urgence assisté par radar. Rien d’étonnant à ce que la berline haut de gamme la plus vendue au monde – avec plus de 100 000 véhicules – appartienne à la Classe S ! Après m’être arrêté pour une pause café, j’ai la certitude que conduire à travers la ville à bord de ce véhicule peut être une expérience frôlant la sérénité. Dès le démarrage, le moteur électrique < est automatiquement activé. Étonnamment


Une marque Daimler

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POINT DE MIRE

PÉDALE INTELLIGENTE En mode de conduite E+, la S 500 e hybride rechargeable utilise une technologie radar qui s’adapte au trafic. Une double vibration de la pédale indique précisément au chauffeur quand il doit relâcher l’accélérateur pour synchroniser sa conduite avec la circulation devant lui et maximiser le rendement énergétique de son véhicule.

RÉCUPÉRATION ÉNERGÉTIQUE Dès que le conducteur réagit à la double vibration, le moteur à combustion interne s’éteint et le véhicule passe en mode électrique. L’énergie sera récupérée dès que le véhicule à l’avant ralentira. Les experts parlent alors d’une récupération d’énergie par radar.

silencieux, il pourrait laisser croire que la voi­ ture n’a pas encore démarré, si ce n’était du groupe d’instruments qui s’anime. Il est vrai que l’hybride rechargeable donne l’impression de « planer », mais elle peut aussi démontrer toute sa puissance quand elle roule en mode de conduite S. Activée lorsqu’on appuie rapide­ ment sur l’accélérateur, cette fonction com­ bine la puissance du moteur à combustion in­ terne à celle du moteur électrique pour offrir une per­formance accrue. J’en ai fait l’expérience sur l’autoroute et j’ai adoré cette impression d’être propulsé contre mon siège. Alors que la voiture gagnait rapidement en vitesse, les flè­ ches indiquant le flux énergétique à l’écran sont de­venues rouges – signe que les batteries mon­ tées sur l’essieu arrière dépensaient une impor­ tante quantité d’énergie. 76

MOMENT de sérénité : le bouton démarrage active le moteur électrique qui est étonnamment silencieux.

La S 500 e hybride rechargeable est une vérita­ ble avant-gardiste. D’ici 2017, Mercedes-Benz prévoit produire un éventail de trois modèles hybrides. Selon Thomas Weber, membre du conseil d’admi­nis­tration de Daimler, les véhi­ cules hybrides seront bientôt aussi banals que les modèles caburant à l’essence ou au diésel le sont aujourd’hui. De retour en ville, il est temps de brancher la voiture par son port de chargement, situé sous un discret couvercle sur son pare-chocs ar­ rière. Dépendamment de la source d’alime­­n­tation, le chargement peut prendre de deux à quatre heures. Les prochaines générations de la Classe S hybride rechargeable devraient être « débran­ chées », c’est-à-dire munies d’un système de re­ charge sans fil par induction. Voilà ce qu’on ap­ pelle la vraie puissance.


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DOMAINE AV E C V U E D’un côté, la majestueuse rivière des Mille Îles, de l’autre, les verts du club de golf Laval-sur-le-lac qui s’étendent à perte de vue. Ici, la nature est à couper le souffle et elle a été la première source d’inspiration pour le projet de copropriétés haut de gamme L | L Laval-sur-le-Lac, le tout premier à s’établir dans ce prestigieux quartier de la grande région de Montréal. C’est la beauté des lieux qui a inspiré à l’architecte Joanne Godin, de la firme internationale Lemay+DAA, cette version moderne d’un verdoyant domaine à l’anglaise, accessible par un grand portail. Cette dernière a imaginé quatre pavillons aux lignes pures, abritant de 24 à 30 unités de prestige allant jusqu’à plus de 4000 pi2, qui s’intègrent parfaitement à la nature. « C’est une architecture qui s’ouvre sur le paysage avec de grandes fenestrations qui

permettent de voir d’un côté le golf et de l’autre la rivière. Les unités sont également dotées de terrasses en porte-à-faux, qui sont de véritables salons extérieurs », explique-t-elle. Autre particularité : les unités de L | L Laval-sur-le-Lac ont le cachet d’une résidence privée. « Chacune est dotée d’un grand hall d’entrée, qui donne l’impression de pénétrer dans une antichambre », précise le designer Alain Desgagné. On accède ensuite à des pièces lumineuses, aux plafonds hauts, qui laissent toute la place à la nature.  L | L Laval-sur-le-Lac a été pensé comme un luxueux club privé, avec notamment une piscine intérieure chauffée à débordement, des terrains de tennis et un lounge doté d’un cellier où les copropriétaires pourront prendre un verre de vin en bonne compagnie. « Des lieux à échelle humaine, où le raffinement prime », résume Alain Desgagné. Bref, un joyau dans un écrin de nature ! •

Rendez-vous dès maintenant au pavillon des ventes de L | L Laval-sur-le-Lac pour visiter l’unité témoin de plus de 1700 pi2 aménagée par le designer Alain Desgagné. llsurlelac.com 1000, rue les Érables, Laval-sur-le-Lac, Québec


POINT DE MIRE

L’ORIGINAL

On peut reconnaître un filtre à huile authentique grâce au nom du produit, au numéro de la pièce, au logo et à d’autres informations qui y sont finement imprimés, mais clairement lisibles. Et l’intérieur en plastique, fabriqué avec précision, s’insère parfaitement dans son logement.

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LA CONTREFAÇON

Dans le cas d’un filtre contrefait, le lettrage est grossier, souvent imprécis ou complètement absent. Le filtre est plus petit que l’original et on peut constater que son joint d’étanchéité est de qualité inférieure, tout comme celle du fil et de la colle qui se trouvent à l’intérieur.

NE FAITES PAS

FAUSSE ROUTE ! À première vue, les pièces de rechange contrefaites et authentiques sont pratiquement identiques. Elles présentent toutefois des différences majeures qui peuvent compromettre sérieusement la sécurité du véhicule et de ses occupants. Voilà pourquoi Mercedes-Benz s’est doté d’une équipe dont le travail consiste à enquêter à l’échelle mondiale sur la contrefaçon et à dénoncer ces dangereuses imitations. T E X T E C H R I S T O P H H E N N P H O T O S K I L I A N B I S H O P/ S C N


POINT DE MIRE

FILTRES À AIR

Les résidus de colle sur le longeron central et les joints bâclés laissent deviner que le filtre à droite est une contrefaçon. Notons aussi ses dimensions inexactes : moins long que l’original (à gauche), il risque de mal s’insérer dans le boîtier du filtre à air.

analyse aux rayons X a été nécessaire pour découvrir la vérité : le boîtier de commande défectueux n’était pas une authentique pièce de MercedesBenz. Il s’agissait au contraire d’une pièce de rechange contrefaite.

La fraude classique

E 80

n 2013, aux États-Unis, une berline Mercedes-Benz a pris feu, causant des dommages on ne peut plus graves. Comme elle était garée à côté d’un immeuble de trois étages, l’édifice a été presque entièrement détruit par l’incendie. Les enquêteurs ont rapidement établi que le feu s’était déclaré sous le capot du véhicule. Un examen minutieux a révélé que cet incendie spontané avait probablement été déclenché par un court-circuit dans le boîtier de commande du ventilateur. Puisque la voiture n’était plus qu’un amas de plastique fondu et de métal tordu, une

À des milliers de kilomètres de là, dans son bureau de Stuttgart, en Allemagne, Peter Stiefel examine les photos de l’enquête sur l’écran de son ordinateur. « Notre objectif est de prévenir de tels dangers avant qu’ils ne surviennent », affirme celui qui est chef de la protection de la marque Mercedes-Benz à l’échelle mondiale. Au siège social de Daimler, M. Stiefel est considéré comme le chasseur de contrefaçons en chef. Sur le mur de son bureau, une affiche illustre plus de 360 variantes de jantes de roues MercedesBenz. Cet expert connaît la plupart d’entre elles par cœur et, à un feu de circulation, sait tout de suite si la voiture à ses côtés n’est pas équipée de ses pièces d’origine. En matière de contrefaçon, les jantes en alliage léger ne sont toutefois que la pointe de l’iceberg. Les articles falsifiés vont du porte-clé MercedesBenz à la mythique 300 SLR vintage complètement refaite, sans oublier toutes les pièces de rechange qui préoccupent tant M. Stiefel et son équipe. Car contrai­rement aux imitations de montres ou de vêtements griffés, ces copies n’affectent pas seulement les ventes de la marque, elles mettent aussi en danger les clients qui les ont achetées sans se méfier. Afin de déterminer exactement le niveau de risque, Daimler a testé des produits contrefaits pendant des années. L’entreprise sait maintenant qu’une plaquette de frein falsifiée est 60 % moins efficace qu’une originale de Mercedes-Benz, ce qui signifie qu’elle peut allonger la distance de freinage jusqu’à 15 m. Et en situation d’urgence, la possibilité que les systèmes de sécurité ABS et ESP ne réagissent pas adéquatement aux pièces contrefaites augmente. Le service de protection de la marque effectue actuellement de nouveaux tests afin d’évaluer le facteur de risque généré par d’autres pièces de rechange, comme les filtres à huile et les coussins gonflables. M. Stiefel et son équipe coordonnent également la lutte mondiale à la contrefaçon et, comme il s’agit d’une activité lucrative, se frottent de plus en plus au crime organisé. Les faussaires peuvent réaliser des profits semblables à ceux des trafiquants de drogue sans pourtant encourir de sanctions pénales aussi sévères. Cette combinaison de bénéfices élevés et de faibles risques est à l’origine de la croissance exponentielle du marché de la contrefaçon au cours des dernières années. « Les experts estiment qu’environ 10 % des ventes industrielles à


l’échelle mondiale sont perdues à cause de la falsification de produits ou de marques, une tendance qui semble vouloir se maintenir », explique M. Stiefel. Pour la seule industrie automobile, on évalue que ce commerce illégal augmente de 9 à 11 % par année. Or, il s’agit d’une tendance dangereuse, car on sait que les pièces de rechange contrefaites peuvent grandement affecter la sécurité d’une voiture et de ses occupants. Parmi les produits falsifiés les plus souvent confisqués dans les usines et entrepôts chinois, entre 2008 et 2012 : des filtres, des plaquettes de frein, des pare-brise et des colonnes de direction. Et la Chine est loin d’être seule, car les Émirats arabes unis, l’Asie du SudEst et l’Inde figurent aussi parmi les points névralgiques de cette florissante industrie. Le fait que les faussaires sont devenus très performants et qu’ils sont maintenant dispersés autour du globe complique la tâche de M. Stiefel. Même si les enquêtes liées à la marque MercedesBenz passent par son bureau de Stuttgart, la plupart d’entre elles se déroulent à des milliers de kilomètres de distance. Les membres de l’équipe de protection de la marque sont ainsi en contact avec des collègues postés en Chine, à Dubaï, en Inde, en Russie et en Turquie. Ces derniers assurent la liaison avec les autorités douanières

PLAQUETTES DE FREIN

FILTRES À HUILE

Placés côte à côte, ces filtres à huile pour transmission automatique sont pratiquement identiques. La façon la plus sûre d’obtenir une pièce de rechange authentique est de l’acheter directement d’un concessionnaire Mercedes-Benz agréé.

Les risques d’accident sont beaucoup plus élevés quand la pièce contrefaite est essentielle à la sécurité du véhicule. Un examen attentif révèle que la plaquette de frein falsifiée (à gauche) est de mauvaise qualité comparativement à l’originale (à droite). Par conséquent, elle ne sera pas parfaitement ajustée à l’étrier de frein... et les distances de freinage seront probablement plus longues.

et fiscales du pays afin d’effectuer des patrouilles et des descentes de police, qui sont bien souvent le résultat de mois d’investigation minutieuse. « On peut mener une enquête durant 6 à 12 mois avant de procéder à une descente », précise M. Stiefel. La plupart du temps, le processus commence lorsqu’un membre de l’équipe achète en ligne une jante de roue, une plaquette de frein ou un filtre qui lui semble suspect. Avant même de tester la pièce, il sait bien souvent en la sortant de son emballage qu’il s’agit d’une copie. Parfois – comme dans le cas des filtres à huile –, un examen plus approfondi est requis. Si les soupçons initiaux sont confirmés, Mercedes-Benz envoie au propriétaire du site Internet une lettre exigeant qu’il consente à une ordonnance de cessation et d’abstention, et qu’il lui fournisse le nom du distributeur de l’article contrefait. Ensuite, l’affaire est habituellement confiée à un cabinet juridique spécialisé qui mandate des enquêteurs afin de poursuivre l’investigation au nom de l’équipe de protection de la marque. Souvent, ces enquêteurs doivent surveiller les locaux du distributeur pendant des jours avant de découvrir à quel moment les produits frauduleux y seront livrés. En suivant le véhicule qui les a transportés, les enquêteurs arrivent à retrouver le grossiste, puis le jeu de l’attente reprend de nouveau : surveillance, discussions, surveillance… Si tout fonctionne comme prévu, cette piste finit par les conduire directement à l’atelier du faussaire – quoique, de nos jours, le terme « usine » corresponde mieux à l’envergure des opérations.

Des fraudes à la tonne Saisies aux douanes, ordonnances de cessation et d’abstention, perquisitions : en 2014 seulement, près de 2000 procédures du genre ont permis à des enquêtes d’être couronnées de succès et d’aboutir à la confiscation de produits MercedesBenz contrefaits. Les 15 membres de l’équipe de M. Stiefel peuvent ainsi compter sur plus de 100 avocats et enquêteurs pour livrer bataille aux fraudeurs. Cela dit, la contrefaçon de marques n’attire généralement que des poissons de taille moyenne. L’objectif, quand on procède à des perquisitions ciblées, est de rendre ce commerce moins attrayant, mais on parvient parfois aussi à capturer de plus grosses prises. Ainsi, en 2014, l’équipe de protection de la marque a assisté à une descente policière de grande envergure menée par les autorités des Émirats arabes unis dans un entrepôt de Dubaï. Plus d’un million de pièces de voiture contrefaites ont alors été saisies, dont 123 000 étaient destinées à être vendues en tant qu’accessoires MercedesBenz. Il a fallu 10 camions pour transporter ce matériel potentiellement dangereux. mercedes-magazine.ca

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2015

Le 4x4 G 500 fait la combinaison du groupe motopropulseur à traction intégrale supérieur d’un 6x6 – moins un essieu – et d’un châssis variable nouvellement développé.

Six roues, une boîte de transfert avec rapport de gamme basse pour le horsroute, des essieux en portique et cinq différentiels de verrouillage font du 6x6 G 63 AMG le plus spectaculaire des véhicules tout-terrain à ce jour.

2016

Pour les puristes : le G 280 CDI EDITION30.PUR a été conçu afin de célébrer trois fructueuses décennies de véhicules tout-terrain.

Le G 550 4MATIC 2016 a été entièrement revu : il est doté d’un moteur plus puissant (le même que la Mercedes-AMG GT S) et consomme moins d’essence, sans oublier sa nouvelle suspension combinée au système ESP®. CULTE Lancé en juillet 1979, le Walkman a conquis le monde.

DÉCOLLAGE La première navette spatiale, Columbia, a été livrée à la NASA en mars 1979. Achevées la même année, les Kuwait Towers, mesurant 185 m et 145,5 m, symbolisent l’essor de ce pays du golfe. Persique.

TRIOMPHE Leur carrière a pris son envol en 1979 : la politicienne Margaret Thatcher (en haut à gauche), la chanteuse Debbie Harry, du groupe Blondie (en bas à gauche), ainsi que Francis Ford Coppola (ci-dessous), qui réalisait cette année-là le filmculte Apocalypse Now, portant sur la guerre du Vietnam.

TEXTE ALEX ANDER RUNTE PHOTOS DAIMLER AG; GET T Y IMAGES; MAURITIUS IMAGES/AL AMY

1992 1993 1999

Le G 55 AMG, d’une puissance de 349 ch et muni d’un moteur V8 à aspiration naturelle, est à la tête des modèles de Classe G produits en série à Affalterbach, en Allemagne.

2009

Le modèle 500 GE édition limitée, équipé d’un moteur V8 de 5 L, est le premier tout-terrain de luxe de Mercedes-Benz.

2014

Modèle de base : le W 461 est conçu pour une utilisation professionnelle hors route, tant par des entreprises que des autorités publiques.


POINT DE MIRE

LE DÉBUT D’UN TEMPS

NOUVEAU C

es quatre chiffres – 1979 – évoquent peut-être la folle excentricité des années 1970 mais, si on regarde en arrière, on réalise que 1979 a peu en commun avec cette époque. En fait, 1979 devrait plutôt être considérée comme la première année de la décennie qui va suivre : celle des années 1980. Prenez la mode et la musique : les pantalons à pattes d’éléphant et les chemises colorées typiques de la scène disco des années 1970 faisaient alors place aux jeans ultramoulants et aux chics complets portés par les groupes new-wave. En 1979, Debbie Harry, du groupe Blondie, devenait une icône. Désormais, les amateurs de pop et de rock pouvaient non seulement se rendre dans un bar, à un concert, ou se servir d’un tourne-disque pour entendre de la musique, mais aussi être accompagnés par leurs musiciens préférés peu importe où ils allaient grâce au Walkman. C’est en 1979 que Sony a lancé ce lecteur de cassettes portatif qui est rapidement devenu l’accessoire indispensable de toute une génération. En fait, 1979 a été témoin de plusieurs événements, inventions et tendances qui, désormais, définissent les années 1980. Mercedes-Benz lançait alors la Classe G, un étonnant véhicule tout-terrain qui a rapidement acquis le statut d’objet de luxe, avec une production de près de 250 000 exemplaires. À première vue, son design rectiligne a pu sembler peu élégant pour certains, mais nul doute qu’avec ce modèle, Mercedes-Benz venait de jeter les bases du VUS moderne. À chaque nouvelle version, la Classe G est devenue de plus en plus sophistiquée technologiquement, même si son allure n’a changé que subtilement. Originalement conçu pour les terrains accidentés, ce robuste véhicule tout-terrain est aujourd’hui le favori de nombreuses célébrités. L’aspect résolument cubique qui caractérisait la Classe G en 1979 est probablement en réaction aux courbes lisses des voitures de l’époque, mais à bien y penser, son design clair et fonctionnel possédait déjà les qualités qui en ont fait un classique. Aujourd’hui, le modèle de base, muni de trois différentiels de verrouillage, est très apprécié des autorités publiques pour diverses utilisations hors route, tandis que les versions haut de gamme

AVEC SES modèles de Classe G, MercedesBenz a ouvert la voie au véhicule utilitaire sport moderne.

En 1979, les années 1980 se profilent à l’horizon avec des nouveautés telles que le Walkman, le hip-hop, les jeans ultramoulants – et la Classe G de Mercedes-Benz. MODÈLES EUROPÉENS PRÉSENTÉS

sont populaires auprès de nombreux clients en quête d’excellence. Aucun doute : la Classe G a gagné de nombreux admirateurs grâce à sa fiabilité et à sa performance hors des sentiers battus. Dans d’autres domaines, 1979 a laissé présager ce goût pour l’avant-garde qui marquerait les mentalités dans les années 1980. Par exemple, c’est durant cette même année que Sugarhill Gang échantillonnait un extrait musical du groupe disco Chic afin de produire Rapper’s Delight, le tout premier succès hip-hop mondial. Deux Canadiens ont, quant à eux, eu l’idée d’un nouveau jeu de société alors qu’ils jouaient au Scrabble. Ils l’ont baptisé Trivial Pursuit. Trente-cinq ans plus tard, plusieurs de ces folles et provocantes innovations ont traversé l’épreuve du temps et sont devenues des classiques. C’est le cas de la Classe G, qui s’est constamment perfectionnée sur le plan technologique tout en demeurant fidèle à son concept original, sans jamais succomber aux caprices de la mode. Son caractère obstiné rappelle celui d’une personnalité qui, en 1979, est devenue la première femme à être élue au poste de premier ministre du Royaume-Uni : nulle autre que Margaret Thatcher.

MODÈLE EXTRÊME Grâce à sa capacité à gravir les pentes et à une garde au sol de 21 cm, le W 460 peut affronter sans problème des terrains extrêmes.

mercedes-magazine.ca

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La Toscane sans fioriture Oubliez les musées et les fresques dorées. Pour un séjour mémorable à Florence ou à Vérone, mieux vaut parfois retourner à l’essentiel. TEXTE EVE THOMAS

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PHOTOS SIVAN ASK AYO (FIGUES); IL SANTO BEVITORE (RESTAUR ANT )

JETSET


SIMPLEMENT BON Les chefs du Il Santo Bevitore, à Florence, réinterprètent en toute simplicité les classiques de la cuisine italienne (comme les figues au fromage de chèvre).


JETSET

les oiseaux chanter dans les buissons de lavande environnants. Je prends alors une décision : celle de renouer avec la simplicité de la Toscane.

J

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e suis en plein cœur de Florence – la ville la plus peuplée de Toscane – et, pourtant, je suis totalement détendue. Un exploit que je parviens à réaliser en me laissant flotter sur le fleuve Arno. Pendant que les touristes se bousculent pour entrevoir le David de Michel-Ange ou photographier le Ponte Vecchio, mes amis et moi profitons d’une leçon d’histoire informelle, une coupe de prosecco à la main. « Il ne reste plus que quatre bateaux florentins traditionnels », affirme Paolo, l’un des deux mariniers qui nous accompagnent dans cette promenade. Notre barchetto ressemble à une gondole vénitienne et ils la font glisser non pas avec des rames, mais à l’aide de longues perches. Nous sommes seuls à naviguer sur le fleuve : contrairement aux célèbres canaux de Florence, il n’y a ici aucun bateau-taxi, tour guidé ou croisière-party qui pourraient nous inonder de musique électronique. Les seules embarcations que nous avons croisées sont celles de jeunes membres d’un club d’aviron, qui s’entraînent sur ce fleuve bordé de palais de la Renaissance. « Ce que vous voyez aujourd’hui en Toscane y sera encore dans 100 ans », me fait remarquer Bart Spoorenberg, directeur de l’hôtel Il Salviatino, où nous logeons. Située dans les montagnes de Fiesole, cette villa du xve siècle a été méticuleusement restaurée ; des inspecteurs la visitent toutefois régulièrement afin de s’assurer que tout est conforme à la tradition... jusqu’à la manière d’y cultiver les roses ! Cette manie de vouloir tout préserver dans la région – des rivières jusqu’aux vignobles – peut parfois s’avérer exaspérante. Dans un tel contexte, mon séjour en Toscane (incluant mon fil Instagram) a de fortes chances de ressembler à celui de tous les autres touristes qui la visitent. Une fois revenue dans ma chambre, je m’assois à la fenêtre pour admirer la ville, ses basiliques et ses clochers, dont celui du majestueux Duomo. J’entends

Pour réaliser ce vœu de simplicité volontaire, je quitte les élégants jardins du Il Salviatino pour suivre Giulio Benuzzi dans la forêt qui parcourt ce domaine de 4,5 ha. L’homme tient à la main un vanghetto, soit une mince pelle conçue pour déterrer mon aliment favori : la truffe. Mais notre « outil » le plus utile à cet égard sera Eda, une chienne d’eau romagnol qui remue la queue à ses côtés. Me voilà bien accompagnée pour débusquer la vraie Toscane. « Pour le chien, c’est un jeu », lance Giulio, alors que nous suivons cette boule de poils bruns et beiges. Parfois, il sort des croquettes de sa poche pour récompenser Eda ou alors il lui donne des consignes en italien – « Vieni qua ! Viens ici, cherche encore ! » –, mais la plupart du temps, il répond à mes questions sur ces champignons dont je raffole. « Non, on n’a plus recours aux cochons pour les déterrer, car ils détruisent les racines des arbres en creusant. Oui, la concurrence peut être féroce : il m’arrive ainsi de changer de voiture pour semer les autres cueilleurs. Non, tu ne peux pas apprendre à ton teckel de huit ans à repérer les truffes, cet entraînement intensif devant commencer beaucoup plus tôt. » Quand je demande à Giulio si je pourrais obtenir l’un des 1000 permis délivrés aux cueilleurs de truffes en Toscane, il me répond que c’est possible, mais que lui-même a eu du mal à faire ses débuts dans le métier. « En Italie et en France, les techniques sont souvent des secrets de famille... or, malheureusement, mon père était ingénieur », ajoute-t-il, pince-sans-rire. Tandis que nous enjambons les ronces et les buissons, Giulio m’explique comment on entraîne un chien truffier en parlant de lui-même à la troisième personne, comme s’il me racontait « Les aventures de Giulio et PAUSE URBAINE Détendez-vous malgré l’effervescence de Florence en faisant un tour de bateau sur le fleuve Arno ou en vous perdant au gré de ses rues sinueuses.

PHOTOS SIVAN ASK AYO (HOMME); THIBAULT CHARPENTIER (FLEUVE, MAISON); THE ROAD FORKS (CHIEN); STOCKFOOD / AL AMY

De la forêt à la table


Tout à coup, les oreilles d’Eda se mettent à remuer. Nous accélérons le pas. Andiamo ! Giulio s’accroupit près de l’endroit où le chien s’est arrêté, puis il se relève en exhibant fièrement dans sa paume une boule noire de la taille d’une balle de tennis. C’est une truffe d’été (tuber aestivum) couverte de terre. Avant même que j’aie le temps de prendre une photo, Eda en pointe une autre. Puis une autre. La chasse est bonne : au total, nous avons trouvé cinq truffes – sans compter celle qu’Eda a dévorée pendant que nous discutions. Si cette variété est moins parfumée (et coûteuse) que la truffe blanche, Giulio est tout aussi impressionné que moi par cette heureuse coïncidence de chance, d’adresse et d’instinct animal. Au souper, la récolte nous est servie finement tranchée sur des gnudi aux épinards. Bien que subtiles, les saveurs permettent de déceler ce que la truffe a de mieux à offrir : un mélange d’arômes de terre, d’amertume et de douceur, aussi complexe que le plus fin des parfums. L’essence même d’un parfait séjour en Toscane, quoi !

L’art du risotto Si l’on vous demande de décrire un plat mémorable que vous avez goûté en Toscane, vous insisterez probablement beaucoup sur les superlatifs et peu sur les ingrédients. Pourtant, que l’on

Eda ». Premièrement, on doit placer un morceau de truffe dans une balle spéciale et s’exercer ad nauseam à jouer à « rapporte la baballe ». Puis un jour, on enterre une truffe dans le jardin, et on fait semblant de lancer la balle. « Si votre chien trouve rapidement la truffe, vous avez un champion. Eda, elle, n’a mis que 10 secondes avant de la rapporter à Giulio ! » lance-t-il avec un large sourire. Cela dit, lui arrive-t-il d’en avoir assez de cette denrée raffinée ? Dans un éclat de rire, mon guide répond qu’il n’a jamais passé plus d’une semaine sans manger de truffes. Et il ajoute, timidement, qu’il a écrit une ode sur chacune des six variétés qui poussent dans la région. Je suis d’accord avec lui : aucun autre aliment n’est à ce point digne de poésie. Ni le champagne ni le caviar, pas plus que l’oursin ou le bœuf Wagyu ne sont empreints d’autant de charme et de simplicité – deux atouts qui semblent valoir leur pesant d’or. À preuve, l’an dernier, on a vendu 1,9 kg de truffes blanches italiennes pour la somme record de 80 000 $.

POUR LE chien, chercher des truffes est un jeu. GIULIO BENUZZI, CUEILLEUR DE TRUFFES

DIVINE CUEILLETTE Six types de truffes poussent dans la campagne toscane, bien souvent sous les arbres des maisons ; Giulio Benuzzi et sa chienne Eda se proposent de vous initier à la cueillette de truffes. mercedes-magazine.ca

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JETSET

H ÔT E L S

Toscane Il Salviatino

L’HOMME QUI RIZ Au musée de la rizerie Ferron, Gabriele Ferron démontre comment on décortiquait autrefois le riz, puis cuisine un risotto à partir de fleurs comestibles.

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CUIRE du riz c’est comme faire l’amour.  Vous ne devriez pas regarder votre montre.  G A B R I E L E

SALVIATINO.COM

FERRON, AMBASSADEUR DU RIZ

Palazzo Victoria

VESTIGES ROMAINS L’hôtel Palazzo Victoria, à Vérone, a été construit sur des ruines romaines que l’on peut voir sous certaines sections transparentes de son plancher.

Au cœur de la vieille ville, cet hôtel de 74 chambres attire aussi bien les Véronais qui y passent la soirée que les touristes qui y restent pour la nuit. Ici, le nouveau et l’ancien se côtoient : des fresques originales, de grands canapés en cuir blanc et les célèbres tables à pattes d’oiseaux de Meret Oppenheim. L’hôtel est situé à proximité de la Porta Borsari, un portail datant de l’an 1 apr. J.-C., du balcon de Juliette Capulet et d’un amphithéâtre romain. Mais inutile de quitter l’hôtel pour remonter dans le temps : des sections transparentes du plancher du hall laissent entrevoir les ruines romaines qu’il recouvre. Réservez une table au Borsari 36 pour goûter à la cuisine du chef Carmine Calò (qui officie aussi au Joia, à Milan, le seul restaurant végétarien couronné d’une étoile Michelin), puis passez au bar pour assister à un concert de jazz. Adressez-vous à la réception pour la visite guidée de la rizerie Ferron. PA L A Z Z O V I C T O R I A . C O M

PHOTOS RISOFERRON (GABRIELE FERRON); PAL A ZZO VICTORIA / DIAMOND PR (RISOT TO, LOBBY )

prépare du gelato ou des spaghetti, le secret de la cuisine italienne repose invariablement sur ses composants de qualité. Mes amis et moi disons arrivederci au Il Salviatino et prenons la route en direction de Vérone, où se trouve l’hôtel Palazzo Victoria. De là, nous conduisons à travers les vignobles, puis le long des canaux jusqu’à la rizerie Ferron. Et si je suis impatiente de goûter au riso que cette famille produit depuis cinq générations, certains de mes compagnons auraient préféré rester à l’hôtel plutôt que de faire cette excursion d’une journée. Ils réaliseront bien vite qu’ils avaient tort... Gabriele Ferron, un homme jovial portant une chemise en vichy et foulard assorti, nous entraîne au milieu de la rangée de peupliers qui mène à la verdoyante rizière. Il nous raconte comment, autrefois, les mondine s’y tenaient courbées, de l’eau jusqu’aux chevilles, pour inspecter chacun des grains de riz, en chantant des airs d’opéra. Aujourd’hui, avec le coup de pouce de la technologie, les travailleurs gèrent à eux seuls des champs entiers. Nous visitons ensuite un moulin historique qui abrite un musée, où d’anciens pistoni décortiquent toujours les grains. Lorsque le riz a été importé pour la première fois en Italie, il était considéré comme un cadeau des dieux. À l’époque, on s’en servait comme médicament et cosmétique, et ce n’est que plus tard qu’on l’a utilisé en cuisine et donné aux jeunes mariés (dans une tasse, pas en le lançant dans les airs sur le parvis de l’église !). Nous suivons Gabriele vers une fermette et un potager biologique. Là, tout en discutant, il cueille des ingrédients pour notre dîner (fenouil sauvage, sauge, houblon) et les dispose délicatement dans un panier. Puis, il distribue à chacun d’entre nous un lis blanc pour orner nos cheveux. O come sei gentile ! Nous faisons un saut à la boutique – où les pâtes et les pâtisseries à base de riz feraient rêver bien des gourmets intolérants au gluten –, avant de nous diriger vers la cuisine. Je constate alors que nous ne sommes pas les seuls à suivre un cours ici. Dans la grande salle, des élèves de sept

Construite au xve siècle par un banquier qui voulait surclasser la demeure des Medici, cette villa a appartenu à la famille Salviati – qui y recevait des papes – et a été une annexe de l’Université Stanford. Elle était dans un piteux état lorsqu’elle a été rachetée, en 2007, pour en faire un hôtel de 45 chambres. Depuis, le plancher de ses corridors a été couvert de tapis rouges et ses mosaïques ont été restaurées. (Et c’est sans compter les commodités modernes, comme des téléviseurs cachés derrière les miroirs des chambres.) Choisissez une chambre avec vue sur le Duomo, et prévoyez au moins un après-midi pour vous détendre au spa. Soupez le soir sur la terrasse et ne manquez pas le déjeuner : des charcuteries, des pâtisseries, des fruits, du yogourt servis sur un énorme plateau. Renseignez-vous à la réception pour la cueillette de truffes et les excursions en bateau.


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© smart Canada, une division de Mercedes-Benz Canada Inc., 2015.


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ou huit ans se tiennent devant un réchaud, l’air sérieux avec leur tablier et leur chapeau en papier. « Seulement en Italie ! », lance l’un de mes amis. Dire que Gabriele est un ambassadeur du riz italien n’a rien d’une hyperbole. Les murs de sa salle à manger sont tapissés de coupures de journaux et de photos sur lesquelles on le voit préparer du risotto à Dubaï ou à Pékin – il a d’ailleurs déjà cuisiné sur la Grande Muraille de Chine. Grâce à lui, j’ai appris qu’un bon risotto ne requiert pas que l’on reste devant sa cuisinière à brasser et brasser encore. « Combien de temps doit-on le faire cuire exactement ? » lui ai-je demandé, carnet de notes en main. L’expert refuse de donner un chiffre. En italien, il explique que préparer du riz, c’est comme faire l’amour : « En principe, vous ne devriez pas regarder votre montre. » Sous nos yeux, Gabriele fait rôtir chaque grain de riz en utilisant un minimum d’huile d’olive (pas du beurre, qui pourrait le faire brûler). Il ajoute ensuite du bouillon chaud, couvre la casserole et laisse le tout cuire à peine 15 minutes. (Pas question d’abandonner ses invités !) Il précise qu’il faut ajouter les ingrédients comme les asperges blanches en dernier lieu et que, pour obtenir une consistance crémeuse, il suffit de remuer le mélange vigoureusement à la toute fin. Je n’arrive pas à croire qu’un plat aussi délicieux nécessite si peu de travail : c’est presque aussi merveilleux que de découvrir une truffe à mes pieds. Après un dernier grazie mille, nous repartons vers Vérone sur une route de campagne bordée de coquelicots. Aucun doute, la Toscane est riche en plaisirs tout simples. Il suffit de creuser un peu.

GELATO OU CRÈME GLACÉE ? Pourquoi un simple stand à gelato (qui vend des cornets à 2 $) surpasse-t-il le plus chic des comptoirs de glaciers ? À cause des ingrédients, bien sûr. Le gelato traditionnel est fait de lait, de sucre et de fruits frais (ou d’autres substances, comme les noix ou le chocolat). Il contient moins de gras et, souvent, moins de sucre que la crème glacée. Mais le vrai secret de son succès réside dans un barattage plus lent, qui laisse entrer moins d’air et donne un résultat dense et savoureux.

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IL SANTO BEVITORE La vraie cuisine italienne n’est pas toujours lourde, comme le prouve ce restaurant moderne du quartier étudiant de San Frediano, à Florence, qui redonne un coup de jeunesse aux grands classiques, tels que la pappa al pomodoro (soupe aux tomates). Quant à ses menus, dont l’esthétique rappelle à la fois les graffitis et le tatouage, ce sont de véritables œuvres d’art. Si vous en avez la chance, assoyez-vous près de la vitrine pour mieux observer les passants. ILSANTOBE VITORE .COM

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ENOTECA RISTORANTE COQUINARIUS Reprenez votre souffle entre la visite d’une cathédrale et celle d’un musée à ce restaurant, situé près du Duomo. On y sert de l’authentique cuisine florentine, dont de réconfortants plats idéals par temps frais. Essayez le pâté à l’artichaut et à la pomme de terre, les raviolis aux poires ou les tagliatelles garnies de pintade, de chou noir et de pesto de noix. Puis, profitez-en pour magasiner dans les boutiques de jouets, les épiceries fines et les librairies à proximité. COQUINARIUS.IT

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TRATTORIA AL POMPIERE Plusieurs acteurs ont leurs habitudes à cette adresse ; les murs y sont d’ailleurs tapissés de photos de célébrités véronaises. Attendez-vous à un joyeux vacarme d’habitués (qui ont l’air de sortir d’une audition) et à un repas qui met en scène un sommelier, un fromager et même un boucher (qui tranchera devant vous ce que vous aurez choisi sur la section du menu consacrée aux charcuteries). Pour ne rien manquer, révisez vos notions d’italien avant d’y aller. ALPOMPIERE .COM

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POINT DE MIRE

PETITE

MERVEILLE La smart de nouvelle génération est plus moderne et plus confortable que le modèle original... mais tout aussi novatrice ! TEXTE THOMAS ARGENT MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ

C’

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est une authentique avant-gardiste qui n’hésite pas à rompre avec les conventions. Elle se moque des vieux concepts et préfère, à bien des égards, faire les choses à sa façon. Bref, elle ose des idées radicalement nouvelles. Quand la smart ultra compacte a fait son entrée sur le marché européen en 1998 (et au Canada en 2004), les tenants de la tradition l’ont descendue en flammes. Une voiture de deux mètres et demi ? Avec un moteur situé à l’arrière ? Dotée de seulement deux sièges ? Et de si petites roues ! À quoi donc avezvous pensé ? La réponse ? À la parfaite voiture urbaine. À un miracle sur quatre roues qui se stationne agilement à peu près partout, qui est frugal côté essence et qui, grâce à sa cellule de sécurité tridion, offre une protection équivalente à celle de plus gros modèles. À un véhicule pour ceux qui voient grand, mais qui aiment se garer dans de petits espaces. La

smart était révolutionnaire parce qu’elle ne s’inspirait pas d’une autre voiture, mais plutôt d’une idée : « réduire au maximum ». À l’automne 2015, c’est une toute nouvelle génération de smart qui prend la route. Encore une fois, elle s’enorgueillit d’être la voiture urbaine par excellence et promet d’être aussi novatrice que la première de sa série. Mais en plus moderne, avec de nombreuses améliorations. Parions que, 11 ans après son arrivée chez nous, elle aura également gagné en maturité. Si la smart fortwo est toujours aussi charmante, l’image qu’elle projette est plus assurée. La raison ? Bien qu’elle conserve la même longueur de 2,69 m, elle a gagné 10 cm en largeur. Au niveau du châssis, ses voies sont également plus larges, ce qui lui donne une posture puissante et sportive. On doit également cette impression d’assurance à son capot surélevé, dont les courbes sont aussi


FUTÉE ET BRANCHÉE Le système multimédia smart est équipé d’un écran tactile de 17,8 cm et du contrôle vocal.


POINT DE MIRE

HABILLAGE À LA PAGE Le tableau de bord tout en courbes est recouvert d’un irrésistible tissu coloré.

DÈS QU’ON PREND PLACE dans la smart, on réalise que l’habitacle sensuel de cette citadine ultra pratique et ultra compacte n’a rien d’austère. expressives que séduisantes. Pour ajouter à cet effet, sa nouvelle calandre est plus large, faite d’étonnantes mailles alvéolaires, dont les motifs s’amenuisent aux extrémités, et ornée du logo tridimensionnel de la smart. Autre joli détail : le thème nid d’abeilles est repris sur le recouvrement des phares et même sur les clignotants. Lorsqu’on la regarde de profil, on remarque encore aujourd’hui la couleur contrastante de la cellule de sécurité tridion, signature caractéristique de la smart.

Attention aux détails Ses porte-à-faux extrêmement courts et son moteur monté à l’arrière contribuent à maximiser l’habitacle de la smart. Une fois qu’on y prend place, on oublie à quel point elle est compacte. Cette impression d’espace est encore plus forte maintenant qu’elle a gagné en largeur. À l’intérieur comme à l’extérieur, une attention minutieuse a été portée aux détails. Dans la plupart des gammes d’équipement, le grand tableau de bord et certaines composantes des portières sont recouverts d’un tissu coloré, irrésistible au 94

AVOIR DU COFFRE Comme avant, la fortwo comprend un hayon divisé pour faciliter le chargement.

toucher, qui rappelle les découpes ajourées sur les chaussures sport. Chacune des trois gammes offertes propose une combinaison différente de matériaux et de couleurs (par exemple, garnitures en tissu orange, volant en cuir avec éléments gris et noirs, et sièges en cuir noir avec surpiqûres et panneaux blancs) qui transforment complètement l’habitacle et lui donnent une allure sport, élégante ou moderne. Dès qu’on s’installe au volant, on réalise que l’habitacle sensuel de cette citadine ultra pratique et ultra compacte n’a rien d’austère. On y retrouve aussi une quantité de procédés ingénieux, comme les tiroirs latéraux de la console centrale et la commande coulissante avec verre grossissant pour la climatisation. De plus, lorsque le dossier du siège du côté passager est complètement rabattu, cette petite voiture peut contenir une cargaison mesurant jusqu’à 1,55 m de longueur. Parmi les nouveautés, il y a aussi le groupe d’instruments muni d’un écran couleur de 8,9 cm (caractéristique de série pour toutes les gammes d’équipement), qui permet au conducteur d’avoir en tout temps les informations voulues au bout des doigts. Ceux qui rêvent d’un habitacle encore plus technologique peuvent choisir le système multimédia optionnel, qui comprend un écran tactile de 17,8 cm, le contrôle vocal, ainsi qu’une connectivité Bluetooth.

Systèmes d’aide à la conduite Le châssis a aussi gagné en maturité : l’essieu avant a été revu et un élargissement des voies donne l’impression que la voiture colle à la


PHOTOS DAIMLER AG

route. La course des ressorts a été allongée et offre davantage de confort, mais pas au détriment de l’agilité. Ce nouveau modèle est en effet encore plus maniable que son prédécesseur. Pour les amateurs de virages serrés, cela transforme la ville en véritable terrain de jeu ! Le rayon de braquage de la smart fortwo est de seulement 6,95 m, ce qui établit une nouvelle norme. On peut aisément faire demi-tour pour se garer dans un espace qui se trouve de l’autre côté de la rue sans avoir à reculer et à tourner de nouveau le volant. Et c’est sans compter ses nouveaux systèmes d’aide à la conduite, auparavant offerts uniquement sur des voitures beaucoup plus chères, qui contribuent à une expérience de conduite à la fois sécuritaire et décontractée. Activé dès qu’on dépasse une vitesse de 80 km/h, le dispositif de stabilisation en cas de vent latéral détecte les rafales de travers qui peuvent soudainement surgir – lorsqu’on double un camion, par exemple – et stabilise le véhicule grâce à un freinage ciblé d’une ou de plusieurs roues. Parmi les nouveaux systè­mes électroniques d’aide à la conduite offerts en option, on compte le capteur de collision, la caméra de recul et l’aide au stationnement visuel et auditif. Que ce soit par sa petite taille, sa manœuvrabilité, son efficacité, son style unique ou les ingénieux concepts qu’elle propose, la nouvelle smart poursuit la révolution entamée par sa prédécesseure en offrant une version amé­liorée de ses impressionnantes caractéristiques. Aucun doute : cette voiture porte toujours aussi bien son nom !

smart fortwo Moteur/Performance Moteur à 3 cylindres monté à l’arrière, 89 ch ; couple max. 100 lb-pi

Transmission Manuelle à 5 rapports ou à double embrayage twinamic à 6 rapports

Dimensions

HABITACLE 2.0 Compte-tours indépendant, groupe d’instruments avec écran couleur et volant multifonction.

Cette biplace conserve une longueur de 2,69 m, mais sa largeur est maintenant de 1,66 m, soit une augmentation de 10 cm. Son rayon de braquage de 6,95 m établit une nouvelle norme.

Aides à la conduite smart Toutes les smart de série possèdent une direction assistée sensible à la vitesse et un dispositif de stabilisation en cas de vent latéral, qui stabilise le véhicule grâce à un freinage ciblé d’une ou plusieurs roues. Les systèmes optionnels comprennent le capteur de collision, l’aide au stationnement, et la caméra de recul. Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaisons de modèles.

S M A RT. C O M mercedes-magazine.ca

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C’EST UNE TOP-MODÈLE… et elle pose avec un modèle d’une aussi grande beauté. Petra Nemcova et le nouveau GLC de Mercedes-Benz forment un duo de rêve. Et leur force dépasse les apparences. ENTRE V UE NIKE VL ACHOS

PHOTOS BENJAMIN PICHELMANN

MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ

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VÊTEMENTS MANTEAU ET PANTALON: HUGO BOSS; CHEMISIER: ALOE; CHAUSSURES: STUART WEITZMAN; BOUCLES D’OREILLES ET COLLIER: CHOPARD

POINT DE MIRE


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PHOTO X X X X TAILLEUR VÊTEMENTS XX BL ANC, CHEMISIER, SAC ET LUNET TES DE SOLEIL: HUGO BOSS; SANDALES: STUART WEITZMAN; PAGE DE DROITE: HAUT: ALOE


POINT DE MIRE

PETRA NEMCOVA

« J’AIME CONDUIRE, MAIS AUSSI ME LAISSER CONDUIRE. »

Hier, elle a fait le voyage de Los Angeles à Berlin en vue de cette séance photo pour le magazine Mercedes-Benz. Et, tout de suite après, elle doit repartir pour participer à un événement caritatif qui se tient à Nice. À 36 ans, Petra Nemcova a l’habitude de ce genre d’horaire. Elle est radieuse et en excellente forme. « Berlin est incroyable, non ? » lance-t-elle, en prenant la pose devant l’objectif. La top-modèle tchèque a déjà figuré dans la campagne du GLC de Mercedes-Benz, mais c’est la première fois qu’elle est photographiée avec ce nouveau modèle. Et alors que le photographe rassemble son équipement, elle nous invite à bord du GLC 300 4MATIC. Nous en profitons pour lui poser quelques questions tandis que le véhicule la ramène à l’aéroport. Que pensez-vous de ce véhicule ? Il est écologique, élégant et pratique. Et comme il s’adapte

à tous les types de terrains, on peut le conduire aussi bien hors route que sur la route. Que demander de plus ? Regardez ces surpiqûres : c’est comme si on traversait Berlin dans un gigantesque sac à main Chanel ! Voyagez-vous toujours autant ? Oui. Chaque semaine, je visite au moins trois pays, qui se trouvent souvent sur différents continents. J’ai beaucoup de chance de pouvoir découvrir autant de lieux et de cultures. C’est ce que je fais depuis que j’ai 16 ans. Petra Nemcova a entamé sa carrière de mannequin à l’âge de 15 ans, en remportant le concours Look of the Year de l’agence Elite. Par la suite, elle a travaillé pour Max Factor, Clarins, La Perla et Victoria’s Secret. En 2003, elle apparaissait sur la couverture du spécial maillots de Sports Illustrated,

ce qui lui a permis de joindre le club sélect des top-modèles internationaux. Où vous sentez-vous à la maison ? Partout. Je ne me considère pas comme une citoyenne du monde, mais comme une habitante de l’univers. Que voulez-vous dire ? Je me suis beaucoup intéressée à la spiritualité au cours des 17 dernières années, ce qui m’a donné une autre compréhension de l’univers, en particulier de la manière dont nous sommes interreliés. Sur un poignet, je me suis fait tatouer le nombre 108, qui me rappelle de rester connectée à ce qui m’entoure. Il s’agit d’un nombre sacré selon l’hindouisme et le bouddhisme. Plusieurs personnes évoluant dans le même domaine que Petra Nemcova disent mercedes-magazine.ca

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s’intéresser à la spiritualité – sans doute pour ne pas paraître superficielles. Ou peut-être parce qu’il est plus facile d’exprimer des opinions que d’assumer la responsabilité d’une cause. Ce n’est pas le cas de Petra : bien plus qu’un simple mannequin, cette philanthrope utilise sa célébrité pour combattre la pauvreté. Sa spiritualité est authentique. En 2004, sa vie a basculé quand un tsunami a frappé la Thaïlande, où elle était en visite. Son fiancé est décédé pendant cette tragédie. Elle a pour sa part échappé de peu à la mort en s’accrochant à un palmier pendant huit heures, malgré de sérieuses blessures. Une fois remise de cette épreuve, Petra Nemcova a fondé la fondation Happy Hearts, qui a construit 118 écoles sécuritaires et résistantes, réparties dans 9 pays. Avez-vous déjà pensé abandonner le milieu de la mode ? Après m’être remise de mes 100

blessures liées au tsunami, j’ai obtenu deux contrats durant lesquels je ne pouvais m’arrêter de pleurer. Je me répétais sans cesse : « Mais qu’est-ce que je fais ici ? Quel est le sens de tout ça ? » Comment vous en êtes-vous sortie ? Mon travail a retrouvé son sens quand j’ai réalisé à quel point ceux avec qui je travaillais voulaient m’aider. Dès le départ, des gens du milieu de la mode ont supporté la fondation Happy Hearts. Des photographes ont donné leurs photos, des designers ont offert leurs vêtements. Cette générosité profite aux deux parties : ceux qui donnent sentent qu’ils font quelque chose d’important et ça les rend heureux, et ceux qui reçoivent ont la chance d’étudier dans des écoles sécuritaires, ce qui les rend heureux aussi. Nous construisons un pont entre deux mondes.

Et je participe à presque toutes les cérémonies d’ouverture des nouvelles écoles. Comment envisagez-vous la conduite automobile ? J’aime conduire, mais aussi me laisser conduire. Quand j’habitais à Paris, je passais tout mon temps libre à parcourir la ville. Je me suis habituée à un style de conduite plutôt fou, surtout autour de l’Arc de triomphe. Et le fait d’être constamment loin de chez vous ? C’est une chance incroyable de pouvoir voyager. J’ai grandi dans un pays communiste. J’avais 11 ans durant la Révolution de velours et, avant cela, je n’avais jamais eu la liberté de voyager, de m’exprimer, pas même celle de rêver. Mes parents n’ont jamais appris à rêver. Pendant 20 ans, ils ont été incapables de me dire où ils voulaient aller en vacances.

VÊTEMENTS CHEMISIER: HUGO BOSS; JUPE DE CUIR: LOR AGENE; ESCARPINS: STUART WEITZMAN

POINT DE MIRE


DAVANTAGE D’ESPACE À L’ARRIÈRE, DAVANTAGE DE PLACE POUR LES BAGAGES,

LA BEAUTÉ N’EST RIEN SANS UNE VALEUR INTRINSÈQUE

mercedes-magazine.ca 101


POINT DE MIRE

UN DESIGN SUBTIL

ET HARMONIEUX Alors que la lettre K est abrupte et tranchante, la courbe du C évoque l’équilibre et l’harmonie, des qualités qui conviennent bien à la désignation GLC de Mercedes-Benz. À la fois athlétique, puissant et élégant, le design de ce nouveau VUS de taille moyenne rompt totalement avec les lignes angulaires caractéristiques de ses prédécesseurs, les tout-terrains GLK lancés en 2008. Difficile en effet d’imaginer que le GLC qui transporte la top-modèle Petra Nemcova à travers Berlin a été conçu pour les parcours hors route. « Nous avions pour philosophie de doter le GLC d’une touche émotionnelle, mais aussi d’une fonctionnalité accrue », résume Gorden Wagener, designer en chef chez Daimler. Il s’agit donc d’un véhicule qui se distingue autant sur les boulevards d’une métropole que sur des plaines rocheuses. Au niveau du design, que de subtiles références ont été faites à ses capacités hors des sentiers battus : le GLC est d’une discrétion exemplaire. Une telle pureté formelle est révolutionnaire pour un véhicule Mercedes-Benz. « À l’avenir, tous nos VUS embrasseront cette même pureté sensuelle, 102

mais seront aussi beaucoup plus sportifs », explique M. Wagener. Sa silhouette de type coupé, ses porte-à-faux courts pour un usage tout-terrain, son aileron arrière allongé et son bouclier inférieur à l’avant ne donnent qu’un aperçu de tout le potentiel du GLC. Ces caractéristiques améliorent aussi son aérodynamisme, qui devient une référence pour son segment avec un coefficient de traînée de 0,32. En ce qui concerne son format, le GLC n’a pas besoin de se vanter : ce nouveau venu est définitivement plus grand que le GLK, qu’il dépasse de 12 cm en longueur, de 5 cm en largeur et de 9 mm en hauteur. Ces nouvelles dimensions sont particulièrement appréciables de l’intérieur : ainsi, son coffre peut contenir un volume maximal de 1600 L, soit 50 L de plus que celui de son prédécesseur, tandis que les passagers arrière peuvent bénéficier de 5,7 cm d’espace supplémentaire pour leurs jambes. Bref, les designers du GLC ont concrétisé un principe particulièrement applicable au milieu dans lequel évolue Petra Nemcova : la beauté n’est rien sans une valeur intrinsèque.

VÊTEMENTS VESTON: SAFIYA A; JEANS: LEVEL 99; HAUT: ALOE; CHAUSSURES: LELE PYP; BAGUE ET COLLIER: CHOPARD; SAC: STUART WEITZMAN

T O U C H É  ! Le pavé tactile permet au conducteur de contrôler les instruments de bord du bout des doigts.



POINT DE MIRE

UNE TECHNOLOGIE

Les ingénieurs de Mercedes-Benz ont équipé le GLC d’une technologie intelligente afin d’en faire le véhicule idéal à la fois dans les environnements urbains, les longs parcours et les excursions hors route. Offert sur les modèles de série, le système de contrôle de tenue de route DYNAMIC SELECT et la traction intégrale permanente 4MATIC permettent au GLC de s’attaquer à des pentes d’une inclinaison atteignant jusqu’à 70 degrés. Le GLC 300 4MATIC est équipé d’un moteur à essence quatre cylindres misant sur 241 ch et 273 lb/pi de couple. La carrosserie légère du GLC, composée de pièces en aluminium, en acier et en plastique de haute résistance contribue à son efficacité énergétique globale. Bien qu’il soit plus volumineux et qu’il bénéficie de plus d’équipements que le GLK, il est plus léger de 80 kg et consomme jusqu’à 19 % moins d’essence. 104

Tous les modèles de GLC sont dotés de nouveaux modules de commande dont le fonctionnement de base sera familier aux utilisateurs de téléphones intelligents et de tablettes électroniques. Grâce au pavé tactile de la console centrale, intégré à l’accoudoir, on peut contrôler les systèmes de bord du bout des doigts. Il suffit d’y tracer des lettres, des chiffres et des caractères spéciaux pour entrer, par exemple, un nom de rue dans le système de navigation. Mais il n’y a pas que la technologie numérique qui contribue à améliorer l’expérience de conduite. Grâce à la rigidité de la carrosserie et à l’amortissement des vibrations, il règne à l’intérieur de l’habitacle une tranquillité propice à la relaxation. La voiture de Petra Nemcova offre en outre un « démarrage silencieux » entièrement électrique. Et même lorsque le moteur à combustion s’active automatiquement en mode hybride, le

VÊTEMENTS TAILLEUR: SAFIYA A; CHAUSSURES: STUART WEITZMAN

PUISSANTE ET EFFICACE


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Les pneus d’hiver Approuvés Mercedes-Benz ne reçoivent la désignation Mercedes Original (MO) ou MOExtended (MOE) qu’après avoir réussi des tests très rigoureux portant sur la maniabilité, la traction dans la neige et sur chaussée mouillée, le bruit et l’usure des semelles.

Un freinage amélioré Une négociation des virages supérieure Une performance optimisée dans la neige et sur la glace Une traction supérieure Une efficacité énergétique optimale La neige, la gadoue et l’eau sont chassées

La quête de ce qu’il y a de mieux Personne ne connait mieux votre véhicule que votre concessionnaire Mercedes-Benz autorisé et personne d’autre que lui ne sait quelles jantes et quels pneus conviennent le mieux à votre véhicule. Voilà pourquoi nous vous avons facilité la tâche pour trouver sur www.rouesmb.ca les pneus d’hiver Approuvés pour votre Mercedes-Benz.

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POINT DE MIRE

UN HABITACLE LUXUEUX

GLC 300 4MATIC Moteur/Performance Moteur 4 cylindres de 2,0 L, 241 ch à 5500 tr/min Couple max. 273 lb/pi à 1300-4000 tr/min

Transmission Automatique 9G-TRONIC

Consommation de carburant Les données ne sont pas encore disponibles.

bruit du groupe motopropulseur, du vent et des pneus est à peine perceptible. Des données recueillies dans un tunnel aérodynamique démontrent que le GLC affiche des valeurs aéroacoustiques plus près de celles de l’actuelle Classe E que du segment VUS. Afin d’assurer une conduite confortable et sécuritaire, le GLC bénéficie de pratiquement tous les systèmes d’aide à la conduite des Classes C, E et S. L’avertisseur de risque de collision COLLISION PREVENTION ASSIST PLUS, l’avertisseur d’angle mort passif et le système PRE-SAFE sont ainsi offerts dans les modèles de série. (L’avertisseur d’angle mort actif et le frein PRE-SAFE qui permet de détecter les piétons sont inclus dans le forfait optionnel Intelligent Drive.) La plupart des

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systèmes d’aide électronique fonctionnent grâce à des capteurs radar et des caméras qui analysent l’environnement du véhicule. Par exemple, une caméra stéréoscopique multifonctionnelle placée à l’arrière du rétroviseur intérieur peut filmer jusqu’à 500 m devant elle. Celle-ci peut prévoir la trajectoire des autres voitures ou des piétons à l’intérieur d’un rayon de 50 m et transmettre cette information à des systèmes comme celui du freinage d’urgence assisté. À peine arrivée de Los Angeles la veille, et sur le point de s’envoler pour Nice, Petra Nemcova apprécie pouvoir compter aujourd’hui sur un tout autre système d’aide à la conduite pour affronter le trafic berlinois : rien de moins qu’un chauffeur qui la mènera à bon port... à l’aéroport.

Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaison de modèles.

M E R C E D E S - B E N Z . CA

ST YLISTE JOANNE BL ACK COIFFURE MIRK A HAJDOVA/ARTISTES DE SAINT LUKE MAQUILLAGE K ATERINA BR ANS, AVEC LES PRODUITS MAC VÊTEMENTS HAUT: ALOE; JEANS: LEVEL 99

ET SÉCURITAIRE


Changement à l’horizon

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BULLETIN

ICÔNES CRÉATURE CACOPHONIQUE La crevette pistolet est l’animal le plus bruyant au monde : le claquement de ses pinces peut atteindre une intensité de 200 décibels – de quoi perturber le sonar d’un sous-marin. Même le plus bruyant des hommes est plus discret ! Ainsi, selon le Livre Guinness des records, le cri de Jill Drake a atteint 129 décibels, alors qu’un avion à réaction en produit à peine 120. ÉCHOS DU PASSÉ Certains sons émanant d’appareils obsolètes – le roulement du cadran d’un téléphone, le grincement de la manivelle d’une fenêtre de voiture ou le cliquetis d’une machine à écrire – sont en voie d’extinction. Heureusement, un musée en ligne se charge d’en préserver la mémoire grâce à une centaine d’enregistrements maintenant accessibles.

MOTEUR SILENCIEUX ? Si les voitures électriques ont la réputation d’être silencieuses, ce n’est vrai qu’à basse vitesse. Bien entendu, elles sont toujours moins bruyantes que le ronronnement d’un moteur à essence traditionnel. Mais lorsqu’on se déplace entre 30 et 50 km/h, le bruit du vent et des pneus éclipse tout – même l’idée que les voitures électriques sont insonores !

C O N S E R V E T H E S O U N D. D E

LA TOUCHE SOURDINE Située sur le volant des Mercedes-Benz, elle coupe instantanément le son de la radio. Mais tous les bruits ne s’atténuent pas aussi facilement. Entre le vacarme assourdissant et le silence insoutenable, il existe une étonnante gamme de sons.

MONTER LE VOLUME Manowar a été officiellement proclamé le groupe le plus bruyant du monde à la suite de tests de sons effectués en Allemagne, durant lesquels un niveau sonore de 139 décibels a été atteint. Cela dit, un concours de chaînes stéréo pour automobile peut être encore plus assourdissant. Les multiples systèmes de 10 000 watts en compétition peuvent dépasser les 180 décibels !

PRÊTER L’OREILLE Pour que l’oreille humaine distingue qu’un bruit est plus fort qu’un autre, son volume du premier doit être 20 % plus élevé que ce dernier. L’oreille est pourtant capable de capter un large éventail sonore : le son le plus fort qu’elle supporte (près de 155 décibels) est environ 100 milliards de fois supérieur au plus faible qu’elle peut percevoir.

LE SON DU SILENCE L’endroit le plus silencieux sur terre se trouve aux États-Unis : il s’agit d’une pièce « acoustiquement propre » qui absorbe 99,9 % des sons, si bien que le plus muet des êtres humains y entend clairement la cacophonie organique produite par ses battements de cœur, sa respiration, les gargouillis de son estomac… La plupart des gens ne peuvent y rester plus de 30 minutes. 108

TEXTE CHRISTOPH HENN ILLUSTRATION LEANDRO CASTEL ÃO/DUTCHUNCLE PHOTOS DAIMLER AG; MAURITIUS - IMAGES/IMAGEBROKER/J. WALKER; MAURITIUS - IMAGES/FANCY; MAURITIUS - IMAGES/IMAGEBROKER/MICHAEL JAEGER; ORFIELD L ABS; MAURITIUS - IMAGES/AL AMY

TEST DE SON


La confiance est au rendez-vous. Sentez-vous en confiance sachant que tout véhicule d’occasion Mercedes-Benz Certifié est livré avec une garantie de série. Profitez de tous les avantages associés au fait de posséder un véhicule Mercedes-Benz. • Réconfort : inspection de certification en 150 points • Garantie : garantie Certifiée Étoile de série allant jusqu’à 6 ans ou 120 000 km • Confiance : historique complet du véhicule fourni • Sécurité : assistance routière spéciale 24 h sur 24 • Tranquillité d’esprit : privilège d’échange de 5 jours/500 km Visitez mercedes-benz.ca/certifie pour voir la liste complète des véhicules et les offres spéciales.

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SÉJOURS

Hôtels de charme LE SOLEIL D’OR Voici le rêve devenu réalité d’une femme d’affaires newyorkaise qui imaginait bâtir sur l’île de Cayman Brac un hôtel flanqué d’une ferme. Logez dans l’une des quatre

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suites du pavillon principal, ou encore dans la Villa ou le Cottage, tous alignés sur une plage privée. D É C O Si chaque habitation est unique, elles affichent toutes la même architecture coloniale et sont toutes situées le long de la même plage ensoleillée. S E R V I C E S Prenez une pause de la plage pour visiter le potager et les animaux dans leur enclos. Chaque jour, vous recevrez un panier de produits fraîchement cueillis : demandez au chef de les incorporer à votre repas ou suivez un cours de cuisine sur place pour les apprêter. C O D E V E S T I M E N TA I R E Du lin,

FOUR SEASONS HOTEL LION PALACE

de la tête aux pieds – et un tablier. B O I S S O N La limonade de l’hôtel, faite de calamondin, une petite orange acidulée qui pousse sur l’île. M E N U Bien que le chef cuisine selon son inspiration du jour, les tomates en grappe sont délicieuses en tout temps. Goûtez-y en commandant un inoubliable gaspacho. S O R T I E Explorez les nombreuses grottes du littoral pour apprendre où Barbe Noire a caché son trésor. E X T R A Un soin donné en plein air, sur la plage, avec des huiles, des crèmes et des exfoliants bios créés à partir d’ingrédients provenant du jardin.

Situé au cœur de la capitale culturelle de la Russie, ce palais transformé en hôtel (qui a été entre-temps une école et le siège de l’armée) est un joyau architectural en soi. D É C O Réservez l’une des chambres avec terrasse et profitez d’un brunch avec vue sur la cathédrale Saint-Isaac, conçue par le même architecte que l’hôtel. S E R V I C E S Le soin Royal Body Scrub, donné au spa Luceo, contient des huiles essentielles et des particules d’or. C O D E V E S T I M E N TA I R E Tout ce qui est de l’ordre du talon vertigineux et du complet sur mesure – le reste n’est pas assez chic. B O I S S O N Faites une dégustation de vodka (évidemment !) au Xander Bar. MENU Dégustez le meilleur des cuisines italienne et chinoise sans quitter les lieux : risotto aux truffes au Percorso et canard de Pékin au Sintoho. S O R T I E D’une rive à l’autre, les canaux sont bordés de musées, dont l’Hermitage ; pour une excursion d’une journée, visitez le palais de Peterhof. E X T R A Relisez Alexandre Pouchkine avant de partir : les deux lions de marbres devant l’hôtel ont été immortalisés dans son poème Le cavalier de bronze.

G O L D E N S U N C AY M A N . C O M

F O U R S E A S O N S . C O M/S T P E T E R S B U R G

Notre sélection pour une escapade inoubliable, incluant un hôtel-boutique sur bord de mer et un chalet rustique-chic. C AY M A N B R AC

S A I N T- P É T ERS B O U RG , EN R U S S I E


B R A D F O R D, EN P EN N SY LVA N I E

THE LODGE AT GLENDORN

G L A S G O W, EN É C O S S E

BLY THSWOOD SQUARE Quartier général du Royal Scottish Automobile Club durant neuf décennies, ces demeures datant de 1823, alignées face à un classique square georgien, abritent aujourd’hui cet hôtel 5 étoiles de 100 chambres sans avoir rien perdu de leur charme d’antan. D É C O Si l’élégant hall et les clins d’œil aux courses automobiles évoquent le passé, l’hôtel est bien de son temps avec son système écologique de récupération d’eau de pluie, ses salles de bain en marbre dotées de confortables baignoires, et les audacieuses suspensions à franges rouges de son restaurant. S E R V I C E S Dans l’ambiance feutrée du spa, faites le plein d’énergie grâce au soin Ishga, à base de sel marin et d’algues provenant des

îles écossaises Hébrides. Passez ensuite au Salon pour un thé ou un cocktail, selon l’heure... et votre humeur. CODE VESTIMENTAIRE Élégant, mais tendance : habillé pour les jeunes, décontracté pour les plus âgés. B O I S S O N Parfait équilibre entre l’amertume et le sucré, le Pegu – nommé en l’honneur d’un club birman fréquenté par les officiers britanniques dans les années 1880 – est un mélange de gin Tanqueray, de triple sec, d’amers West Indian Orange et Angostura, de lime et de sucre. M E N U Gibier accompagné de panais aigredoux et de poires caramélisées. S O R T I E Une visite du palais en grès rouge abritant le Kelvingrove Art Gallery and Museum, le musée le plus visité du RoyaumeUni en dehors de Londres, suivie d’une promenade le long de la rivière Kelvin. E X T R A Les présages de la boule de cristal se trouvant dans le hammam du spa. T O W N H O U S E C O M PA N Y. C O M/ B LY T H S W O O D S Q UA R E

ARUBA

BOARDWALK SMALL HOTEL Laissez tomber les tout inclus qui s’alignent le long des plages dorées et séjournez plutôt dans cette plantation de cocotiers que Kimberly et Stephanie Rooijakkers, des jumelles belgo-arubaines, ont transformé en hôtel-boutique. D É C O Plafonds blancs, accessoires colorés et terrasse avec hamac : le chic scandinave côtoie le charme tropical dans chacun des 14 cottages. S E R V I C E S Les produits Aruba Aloe (dont une lotion après-soleil) fabriqués sur l’île. C O D E V E S T I M E N TA I R E Rien de mieux qu’un chic paréo pour accéder à l’océan... qui se trouve de l’autre côté de la rue. B O I S S O N Du thé glacé bien au frais dans le réfrigérateur de

votre suite. M E N U Chaque cottage est dotée d’une cuisinette et d’un barbecue, mais vous pouvez aussi réserver les services d’un chef privé (ou suivre un cours de cuisine). S O R T I E Explorez l’île à cheval ou en 4x4 pour découvrir sa végétation désertique et ses cavernes ornées de

peintures rupestres. E X T R A Une boîte remplie des adresses incontournables de l’île – colligées par les jumelles, leurs amis et leurs fidèles clients –, incluant les meilleurs restaurants et emplacements pour la plongée (qui a besoin d’Internet ?). B O A R D WA L K A R U B A . C O M

Cette auberge Relais & Châteaux offre d’élégantes suites rustiques, mais aussi 12 chalets construits dans les années 1930 et 1940. Pouvant accueillir jusqu’à 12 personnes, ceux-ci sont dotés d’un foyer et, dans certains cas, d’une cuisine complète. D É C O Choisissez votre époque : plusieurs chambres et chalets sont lambrissés et meublés d’antiquités, tandis que le Loft est plus contemporain que champêtre. S E R V I CE S Vous trouverez dans votre chalet d’agréables petites douceurs, comme une jarre à biscuits ou des s’mores prêts à être grillés dans le foyer. C O D E V E ST I M E N TA I R E Des bottes et des vêtements chauds pour les activités extérieures pendant la journée, et une tenue décontractée pour les soirées passées à l’auberge.B O I S S O N Sirotez un Bourbon Fix, préparé avec du miel Glendorn, dans la salle de billard, puis passez à la salle à manger pour déguster un repas quatre services. M E N U Soupe de tomates blanches et basilic, risotto aux truffes noires et canard braisé sont les vedettes au menu du chef Joe Schafer. S O R T I E En hiver, parcourez la forêt environnante en motoneige, puis offrez-vous un apaisant massage au spa nouvellement construit. E X T R A Une promenade sur cette propriété de 600 ha permet d’avoir l’un des meilleurs points de vue sur la forêt nationale d’Allegheny. GLENDORN.COM

mercedes-magazine.ca 111


MONDANITÉS

Sous les projecteurs

Les événements Mercedes-Benz les plus courus de la saison, des défilés de mode aux tournois de golf.

GR AND PRIX DU CANADA L’édition 2015 du Grand Prix de formule 1 de Montréal a permis à Mercedes-Benz Canada de rayonner en tant que commanditaire officiel. Les pilotes Lewis Hamilton et Nico Rosberg (sur la photo de gauche, avec le boxeur Adonis Stevenson) de Mercedes AMG Petronas se sont respectivement hissés en première et deuxième position. Au nombre des festivités : des essais routiers sur le circuit Gilles-Villeneuve pour les propriétaires de MercedesBenz et le gala Le Grand Soir, au cours duquel 900 invités ont permis de recueillir des fonds pour Moisson Montréal et l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Les Canadiens ont eu la chance de s’initier à la conduite de haute performance en côtoyant des pros lors de journées de formation tenues de mai à juillet 2015. Donnés par l’équipe de l’Académie de conduite de Mercedes-Benz sur divers circuits à travers le pays, ces cours sont conçus pour apprendre des techniques de conduite avancées, telles que le transfert de poids et le freinage dans les virages. Pour d’autres formations, visitez mercedes-benz.ca.

Mercedes-Benz Evening of the Horse Pour célébrer son 40e anniversaire, le Spruce Meadows de Calgary a accueilli en septembre dernier certains des meilleurs cavaliers du monde et plus de 200 000 spectateurs à l’occasion du tournoi équestre Masters. Les deux concessionnaires de Calgary ont convié leurs clients à la soirée Mercedes-Benz Evening of the Horse, donnée à la CP Canada House, au cours de laquelle ils ont pu apprécier la féroce compétition ATCO Electric Circuit Six Bar.

PHOTO K ARI ERICKSEN (ENTREPRENEURS‘ ORGANIZ ATION)

Maîtrise des performances


Finale canadienne du MercedesTrophy La saison du tournoi de golf MercedesTrophy s’est conclue au club Oviinbyrd, à Muskoka, en Ontario, et ses participants ont pu s’y tailler une place pour la finale mondiale qui aura lieu à Stuttgart, en Allemagne. La compétition a débuté à la fin de mai et a compté 18 tournois de qualification à travers le Canada. L’équipe canadienne de cette année (de gauche à droite) : Arash Vahdaty (Alberta), Tony Mandarino (Ontario) et Dwayne Henry (Colombie-Britannique).

Entrepreneurs’ Organization En mai dernier, des représentants de deux divisions canadiennes de l’organisation internationale Entrepreneurs’ Organization (EO) ont voyagé en Allemagne dans le cadre d’un séjour d’apprentissage, soutenu par Mercedes-Benz. Ceux-ci se sont rendus à l’usine de Hugo Boss à Metzingen, au siège social de Mercedes-Benz à Stuttgart (où ils ont visité le musée de la marque et passé une journée à faire des essais routiers), ainsi qu’à l’ambassade canadienne à Berlin. Ce voyage a été organisé par le président de EO Edmonton, Kari Ericksen de Heritage Valley Mercedes-Benz, ainsi que par des membres de EO Montréal et EO Berlin.

Opération démarrage de Mercedes-Benz Le duo montréalais UNTTLD a remporté le titre de Designer primé de l’Opération démarrage de Mercedes-Benz lors de la Semaine de la mode World MasterCard de Toronto en octobre, après que six finalistes aient présenté leur collection printemps-été 2016 devant le jury. UNTTLD bénéficiera d’un mentorat assuré par des experts de l’industrie et d’une couverture médiatique, aura le privilège de mettre sur pied de A à Z son propre défilé et recevra une bourse de 30 000 $. L’Opération démarrage de Mercedes-Benz est une initiative qui offre une vitrine nationale afin de soutenir et de promouvoir des designers de mode canadiens émergents. mercedes-magazine.ca 113


RECHERCHE

Voiture sans chauffeur Le véhicule de recherche F 015 Luxury in Motion de Mercedes-Benz transporte ses passagers sur la route de l’avenir. TE X TE CHRISTOPHER KORCHIN

I

l y a d’abord eu l’avènement de la transmission automatique, considérée comme révolutionnaire à l’époque. Les fiers conducteurs qui en bénéficiaient passaient leur jambe gauche à travers la fenêtre de leur voiture pour démontrer qu’ils conduisaient sans actionner l’embrayage. Aujourd’hui, avec le véhicule de recherche F 015 de Mercedes-Benz, on assiste à l’arrivée de la voiture autonome. Elle ne requiert aucun changement de vitesse... ni chauffeur. Au cours des dernières années, plusieurs expérimentations de conduite auto­­nome ont été faites avec des automobiles Mercedes-Benz. En août 2013, le véhicule de recherche S 500 INTELLIGENT DRIVE a parcouru sans conducteur un trajet qui l’a mené de Mannheim à Pforzheim, en Allemagne – à peu près les mêmes 100 km que Bertha Benz, la femme de Carl Benz, avait fait en 1888 pour démontrer les capacités d’un carrosse sans chevaux nommé le Benz Patent-Motorwagen. Depuis 2014,

les chercheurs de Mercedes-Benz ont testé sur les routes de la Californie les modèles de Classe E et de Classe S munis de fonctions permettant une conduite autonome. Maintenant, c’est au tour du F 015 – avec sa carrosserie avant-gardiste faite d’aluminium, d’acier et de fibre de carbone – d’ouvrir la voie à une nouvelle ère, qui devrait débuter pas plus tard qu’en 2030. Le transport en voiture ne sera plus qu’un moment de détente au cours duquel, comme l’a formulé un journaliste, « un autopilote qui ne se fatigue jamais » prendra la conduite en charge. Cette année, le F 015 a été présenté aux salons Consumer Electronics Show de Las Vegas et de Shanghai. Selon Dieter Zetsche, président de Mercedes-Benz, la convergence des technologies automobiles et de l’information, qui rend possible la conduite autonome, changera notre société : « La voiture ne sera plus un simple moyen de transport, elle deviendra ultimement un espace de vie mobile. »

Voyez le véhicule de recherche F 015 à l’action. M E R C E D E S - M A G A Z I N E . C A/ D R I V E R L E S S C A R

ESPACE DE VIE MOBILE Le confortable habitacle du F 015 est doté de fauteuils pivotants en cuir nappa et de six écrans tactiles destinés aussi bien à la navigation qu’au divertissement.

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O B J E CT IF S DE SÉRI E L Canon est une marque déposée de Canon Inc. © 2015 Canon Canada Inc.

UN SI GNE DE DISTI NCTI O N.

V ISI ON NEZ L A VI DÉO À CANO N. CA/L



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