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À l’assaut des Rocheuses
Mike Horn explore le Canada en Classe G
Retour vers le futur Le véhicule de recherche F 015 ouvre la voie à la conduite autonome
Le SLC a 20 ans Le légendaire coupé-cabriolet fait peau neuve pour l’occasion
Le grand blanc Un safari-photo sur la trace des ours polaires du Nunavut
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SOMMAIRE
« Un jour, je me suis réveillé en me demandant si je voulais faire ça pour le reste de ma vie. » M I K E H O R N , E X P L O R AT E U R
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PERFORMANCE 42 L’AVENIR. ICI. MAINTENANT. Voyons ce qui attend la voiture autonome au prochain carrefour et le chemin qu’il lui reste à accomplir avant d’arriver à destination. 48 TOUT FEU TOUT FLAMME Jamais un véhicule de série de Mercedes-AMG n’a autant tablé sur des technologies issues de la Formule 1 que le GT R à deux turbocompresseurs.
CONDUITE AUTONOME À la découverte du véhicule de recherche F 015 de Mercedes-Benz.
DANS CHAQUE NUMÉRO 12 ITINÉRAIRE
PHOTOS CHRIS BRINLEE JR (MIKE HORN); DAIMLER AG (F 015)
100 INNOVATION 50 VOITURE DE RÊVE Mercedes-Benz a conçu un luxueux cabriolet de Classe S, 45 ans après que le dernier modèle de la série est sorti de la chaîne de production.
104 MONDANITÉS 106 EN ROUTE
60 HEUREUX 20 e ANNIVERSAIRE Le légendaire coupé-cabriolet de Mercedes-Benz a subi une métamorphose et roule sous le nom de SLC. 64 TOUR DE PISTE La DJ et productrice de musique canadienne Eva Shaw conduit le nouveau CLA 45 4MATIC pour un essai routier aux aurores. 72 LE CHARME DES GRANDS ESPACES La nouvelle familiale de Classe E conjugue silhouette sportive et intérieur spacieux.
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IDÉE LUMINEUSE La déco en mode tropical.
SOMMAIRE
AUTOMNE-HIVER•16 16 LA LISTE De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route. 20 DESIGN Faites régner une ambiance estivale avec des créations ornées d’ananas et de palmiers. 22 ÉVÉNEMENTS De la peinture en plein air à la pêche sur la glace, des entreprises réinventent l’héliski. 24 QUARTIER Dans le quartier Wellington Ouest, à Ottawa, découvrez le patriotisme sous un jour nouveau.
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VOYAGE 76 SÉJOURS Nos hôtels préférés autour du globe. 78 TRAITÉ DU ZEN ET DE PHOTOGRAPHIE DES OURS POLAIRES En safari-photo au Nunavut, notre collaborateur en apprend un peu sur l’art de capter de belles images... et beaucoup sur la vie dans le Grand Nord. 86 TOURNÉE VERS L’HORIZON Brute, avant-gardiste et pleine de contrastes, Marseille est le parfait opposé de la Provence. 94 LA ROUTE DES ÉPICES Pour remonter à la source de la cuisine cambodgienne, une croisière sur le fleuve Mékong s’impose.
ART DE VIVRE 26 CHANGER LES RÈGLES La mission de Brie Code : parcourir le monde pour faire découvrir les jeux vidéo à ceux qui ne jouent pas (encore).
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30 LE FACTEUR CANADIEN Nous avons examiné sous toutes leurs coutures trois marques de manteaux « faits au Canada ».
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L’AUTRE PROVENCE Redécouvrez la magie qui règne à Marseille.
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CUISINE 101 PAGEUne croisière pour s’initier à la gastronomie cambodgienne. PAGE
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VIE D’HÔTEL Les meilleures adresses pour poser ses valises.
PHOTOS GUNNAR KNECHTEL (SOUPE); ENNO K APITZ A (MARSEILLE)
36 L’INTRÉPIDE AVENTURIER Un séjour dans les Rocheuses canadiennes avec l’explorateur Mike Horn nous révèle une étonnante histoire de deuil et de persévérance.
D É C O U V R E Z
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M A G N I F I Q U E S
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VA N C O U V E R • 1 0 8 8 A L B E R N I S T R E E T • 6 0 4 2 3 5 5 5 5 5
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MOT DU PRÉSIDENT
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est incroyable comme le temps a filé depuis le dernier numéro du magazine Mercedes-Benz. Même si les nuits ont commencé à s’allonger et à se rafraîchir, que les balades à l’extérieur requièrent quelques couches supplémentaires, les souvenirs de l’été perdurent – lorsque la température nous permettait encore de conduire une décapotable. Pour ma part, je dois avouer que l’enthousiasme suscité par la nouvelle saison de hockey facilite grandement la transition ! J’espère que vous apprécierez le numéro d’automne-hiver du magazine Mercedes-Benz. Vous serez assurément emballés par tout ce que nous réservent les mois à venir. Suivez-nous dans un safari-photo au pays du soleil de minuit, sur les traces des ours polaires qui parcourent les paysages sauvages du Nunavut (page 78). Puis, laissez-vous entraîner par votre esprit d’aventure lors d’une virée à bord d’un légendaire VUS de Classe G à travers les Rocheuses canadiennes en compagnie de l’explorateur de réputation mondiale Mike Horn (page 36). Changement de cap : passez en mode urbain pour explorer Wellington Ouest, le nouveau quartier branché d’Ottawa (page 24). Nous irons ensuite à la rencontre de marques canadiennes qui redéfinissent l’industrie des manteaux d’hiver (page 30). Après tout, qui connaît mieux le froid que nous ? Bien entendu, ce périple vous donnera de nombreuses occasions d’en apprendre davantage sur l’impressionnante sélection de nouveaux véhicules Mercedes-Benz, dont certains ont été entièrement redessinés. Vous y verrez le coupé de quatre portes CLA 45 4MATIC de Mercedes-AMG à travers les 12
yeux de la DJ canadienne Eva Shaw (page 64). Et vous découvrirez aussi l’incroyable histoire du luxueux cabriolet de Classe S et sa plus récente version, un classique des temps modernes créé 45 ans après que le dernier modèle de la série est sorti de la chaîne de production (page 50). Nous vous invitons également à célébrer une étape importante : le 20e anniversaire du SLK, récemment rebaptisé SLC. Cette merveille combine les avantages de rouler quotidiennement en coupé et le plaisir de conduire une décapotable (page 60). Dans le précédent numéro, nous vous avons fait découvrir comment la toute nouvelle Classe E semi-automome transforme notre façon de conduire en alliant une technologie de pointe et un design élégant. Dans celui-ci, nous vous entraînons sur la route du futur en vous donnant un aperçu de ce que sera le monde après l’avènement des véhicules entièrement autonomes (page 42). Au cours du siècle dernier, Mercedes-Benz s’est imposée comme chef de file de l’industrie automobile avec des innovations à la fine pointe de l’ingénierie et un design à couper le souffle. Aujourd’hui, la technologie nous donne un fascinant avant-goût d’un avenir encore plus sécuritaire où nous serons connectés aux routes, qu’il s’agisse de traverser les Rocheuses ou de parcourir la capitale nationale. Dans l’immédiat, j’espère que vous aurez la chance de profiter des couleurs de l’automne et de prendre la route pour découvrir les trésors cachés de votre région. Sincèrement,
Brian D. Fulton Président et directeur général Mercedes-Benz Canada
PHOTOS ADAM M c CULLOCH (NUNAVUT ); DAIMLER AG (SLC, VÉHICULE AUTONOME)
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DÉ TA I L S DE PU BL ICAT ION Publié par Daimler AG · Communications · HPC E402 · D-70546 Stuttgart Responsables auprès de l’éditeur Thomas Fröhlich · Mirjam Bendak Conseil d’édition Ola Källenius (Chairman) · Thomas Fröhlich · Bettina Fetzer · Jörg Howe Gesina Schwengers · Dr. Jens Thiemer · Andreas von Wallfeld Canada Mercedes-Benz Canada Inc., 98, avenue Vanderhoof, Toronto, ON M4G 4C9 Président et directeur général Brian D. Fulton Vice-présidente du marketing Virginie Aubert Directrice, communications et relations publiques JoAnne Caza Superviseure, relations publiques Nathalie Gravel C O NC E P T I O N E T R É DAC T I O N Allemagne Condé Nast Verlag GmbH · Karlstrasse 23 · D-80333 München Collaborateurs Gregor Bresser, Leandro Castelão, Karin Finkenzeller, Christoph Henn, Enno Kapitza, Sebastian Krawczyk, Niclas Müller, Benjamin Pichelmann, Benedikt Sarreiter, Anna Schäfer, Martin Trockner Canada Bookmark Content and Communications, a Spafax Group Company 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Bookmark Content and Communications, a Spafax Group Company 500, rue Saint-Jacques Ouest, bureau 1510, Montréal QC H2Y 1S1 Président-directeur général, Amérique Raymond Girard Vice-président directeur, marketing de contenu Nino Di Cara Vice-président principal, stratégie de contenu Arjun Basu Directrice principale, développement des affaires et stratégie clients Courtney MacNeil Gestionnaire de comptes, marques de luxe et art de vivre Elana Crotin Rédactrice en chef Natasha Mekhail Rédactrices adjointes Violaine Charest-Sigouin, Eve Thomas Rédactrice, contenu numérique Renée Morrison Stagiaire à la rédaction Kelly Stock Réviseure Louise Richer Collaborateurs Jennifer Berry, Chris Brinlee Jr, James Robert Dawe, Andrew Findlay, Erik Hecht, Wolfgang Kaehler, Gunnar Knechtel, Richmond Lam, Jasmin Legatos, Paige Magarrey, Adam McCulloch, Amy Rosen, Gabrielle Sykes, Chantal Tranchemontagne Directeur artistique Guillaume Brière Directrice artistique adjointe Mélanie Ouimet Graphiste Marie-Eve Dubois Recherchiste photo Julie Saindon Directrice de la production Joelle Irvine Responsable de la production Jennifer Fagan Responsable de la production publicitaire Mary Shaw Coordonnateur de production et de circulation Stephen Geraghty Coordonnatrice de la production publicitaire Joanna Forbes Vérificatrice d’information Jessica Lockhart Traducteurs Simon Demers, Marie-Paule Kassis, PopCom Correctrices d’épreuves Sabine Cerboni, Isa Tousignant Ventes médias et publicitaires sales@bookmarkcontent.com Directrice de compte national, High Net Worth Media Fiona Stedman, fiona.stedman@bookmarkcontent.com Responsable des ventes, Québec et Est du Canada Lysanne Boileau, lysanne.boileau@bookmarkcontent.com Directrice de compte national, Québec et Est du Canada Barb Welsh, barb.welsh@bookmarkcontent.com Droits ©Copyright 2016 pour Mercedes-Benz Canada Inc. Tous droits réservés. La reproduction et l’utilisation du contenu de ce magazine, en tout ou en partie, ne sont permises qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et de Daimler AG. Les points de vue formulés sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement ceux de Mercedes-Benz Canada Inc., de l’éditeur ou des chefs de la rédaction. L’éditeur se réserve le droit d’accepter ou de refuser tout matériel publicitaire. L’éditeur n’est pas responsable des manuscrits, photographies ou autres documents non sollicités. Certains véhicules illustrés peuvent inclure des équipements non offerts au Canada, et certains équipements offerts en option peuvent ne pas être disponibles pour tous les modèles. Certains modèles présentés n’ont pas de feux de position latéraux. Pour de l’information mise à jour sur les modèles, les caractéristiques standard, les équipements offerts en option ou les couleurs disponibles au Canada, de même que sur les prix, veuillez contacter le concessionnaire autorisé Mercedes-Benz le plus près de chez vous, ou visiter www.mercedes-benz.ca. À notre connaissance, les renseignements contenus dans ce magazine sont exacts, mais nous ne pouvons pas être tenus responsables de toute erreur éventuelle. Retourner les non livrés à Bookmark, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Imprimé sur du papier certifié FSC et 100 % blanchi sans chlore (SCE) Imprimé au Canada ISSN 1925-4156 Poste-publications numéro de convention 41657520
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L A LISTE A U T O M N E - H I V E R •1 6
De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route.
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À BOIRE ! Oubliez les sodas bourrés de sucres artificiels et optez plutôt pour ces boissons produites ici, avec des ingrédients naturels.
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MÉLANGE CÉSAR WALTER Une rafraîchissante et onctueuse version du classique cocktail, qui contient des tomates mûries sur vigne, du raifort râpé et du jus de palourdes de l’Atlantique Nord.
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TERRE RENOUVELÉE LO R I M O R G A N A F O N D É la boutique Terre-Neuve après avoir constaté l’intérêt des gens pour les vêtements et accessoires à la fois simples et modernes mettant en valeur l’héritage de sa province natale. Parmi les nouveaux arrivages, mentionnons cette version contemporaine du traditionnel coussin circulaire. Il a été tricoté à la main par la mère de Lori, qui a troqué les habituelles couleurs primaires pour des teintes pastel et fluo.
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DOUCE REVANCHE
Après avoir terminé une résidence d’artiste sur l’île Fogo, à Terre-Neuve, l’auteur de romans graphiques Walter Scott publie Wendy’s Revenge, la suite d’un premier tome paru aux éditions Koyama Press. À travers cet ouvrage de 256 pages, il poursuit sa satire de la scène artistique canadienne par l’entremise de son héroïne qui
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souffre d’anxiété et rêve d’être reconnue en tant qu’artiste. On a notamment pu voir le travail de ce bédéiste originaire de Kahnawake, au Québec, sur les populaires sites littéraires Hazlitt et The Hairpin. KOYA M A P R E S S . C O M
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FEMMES DE LET TRES Bien que plus de 1100 ans les séparent, l’histoire de deux femmes avant-gardistes converge dans un établissement du Moyen-Orient : la bibliothèque Al Quaraouiyine à Fès, au Maroc. Fondée au ixe siècle par Fatima Al Fihriya, la brillante fille d’un commerçant, elle a abrité près 4000 manuscrits, dont des corans anciens. L’accès de la bibliothèque a toutefois toujours été réservé aux universitaires. Depuis cet automne, c’est chose du passé grâce à l’architecte torontoise Aziza Chaouni, qui a entrepris sa restauration en 2013. Non seulement a-t-elle convaincu le ministère de la Culture marocain d’autoriser la construction de deux nouvelles salles d’exposition maintenant ouvertes au public, mais elle en a aussi assuré le design. A Z I Z A C H AO U N I P R OJ E C T S . C O M
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LA LISTE
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SAVEURS DU NORD Il suffit de boire une tasse de tisane Délice boréal pour goûter un peu aux traditions inuites. En été, des résidents du Nunavik parcourent la toundra pour cueillir à la main des feuilles, des tiges et des baies de l’Arctique. Il en résulte un assortiment de tisanes aussi savoureuses que thérapeutiques, notamment l’Arpiqutik (avec feuilles de ronce petit-mûrier et racines de pissenlits grillés) et la Pauranagaqutik (à la camarine noire). Tous les profits des ventes sont remis à un organisme culturel dont la mission est de promouvoir et de protéger la langue et la culture des Inuits au Nunavik. D E L I C E B O R E A L . C O M
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FAIT AVEC AMOUR
Les collaborations entre designers n’ont rien de nouveau. Mais l’alliance qui unit Félix Guyon et Audrée L. Larose va au-delà de leur travail, puisqu’ils forment aussi un couple dans la vie. C’est dans leur atelier de Verchères, en périphérie de Montréal, qu’ils ont conçu La Belle Époque, une collection d’objets pour la maison inspirée du romantisme de la fin du xixe siècle. Leur dernière création ? Deux somptueux luminaires faits de chaînettes cuivrées qui, au printemps dernier, ont été dévoilés à la International Contemporary Furniture Fair de New York. L A R O S E G U YO N . C O M
AC H AT
DU ST YLE AU BERCEAU La chambre de bébé adopte enfin un look contemporain grâce à Ralph et Michelle Montemurro, fondateurs du studio de design torontois Monte. Leur populaire berceau Rockwell et leur nouveau fauteuil berçant Jackson partagent tous deux l’esthétisme et la philosophie de l’entreprise : un design épuré qui plaît aux adultes, une fabrication artisanale canadienne et des matériaux durables, dont du bois certifié FSC et une rembourrure fabriquée à base d’huile extraite de graines de soja. Pour leur prochaine collection, les deux designers comptent délaisser la chambre de bébé et se consacrer à des meubles pour les grands. M O N T E D E S I G N . N E T 18
VOYAG E
JARDIN NATIONAL Au printemps prochain, nous serons nombreux à attendre l’éclosion de la tulipe Canada 150. Cette fleur rouge et blanche qui rappelle l’unifolié a été créée spécialement pour le 150e anniversaire du pays (et à temps pour être plantée cet automne). Environ 300 000 d’entre elles s’épanouiront dans les jardins de la capitale lors du célèbre Festival canadien des tulipes. Ceux et celles qui ont le pouce vert peuvent se procurer les bulbes dans les magasins Home Hardware partout au pays. CCN - NCC.GC.CA
APPÉTIT
UNE FÊTE BIEN ARROSÉE PHOTO HANDCR AF T CREATIVE (R AW:CHURCHILL)
VOYAG E
58 DE LATITUDE NORD e
A P R È S L E S U C C È S de RAW:almond, une expérience gastronomique hivernale tenue à Winnipeg l’an dernier, voilà que les organisateurs font monter les enchères avec RAW:churchill, qui se tiendra du 3 au 11 mars 2017. L’aventure débute à Churchill, au Manitoba, à bord d’un véhicule tout-terrain qui traversera les eaux gelées de la rivière Churchill pour arriver, 30 minutes plus tard, au fort Prince-de-Galles, une citadelle de 6,5 m de hauteur, aux murs en pierres de 10,5 m d’épaisseur. Là, une tente montée sous les lueurs d’aurore boréale accueillera les convives. Ils passeront les deux heures suivantes, bien au chaud, à déguster un repas de plusieurs services préparé par le chef Mandel Hitzer, qui alliera saveurs historiques et techniques modernes. R AW - C H U R C H I L L . C O M
Alors qu’elle célébrait son 10e anniversaire l’été dernier, la microbrasserie Beau’s a été nommée brasseur officiel d’Ottawa 2017, les festivités du 150e de la Confédération canadienne qui se dérouleront pendant toute l’année. Partout au pays, on pourra se procurer la lager Lug-Tread, dont plus d’un million de bouteilles arboreront l’effigie des célébrations. Mais le plus important producteur de bière artisanale bio du pays ne compte pas fêter seul : il a convié d’autres microbrasseries canadiennes – dont Big Rig Brewery et Kichesippi Beer Co., basées à Ottawa –, à se joindre à ses efforts patriotiques afin de créer une nouvelle bière pour chaque mois de l’année. B E AU S . C A mercedes-magazine.ca
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DESIGN
COCKTAIL TROPICAL La saison douce n’est peutêtre plus qu’un vague souvenir, mais on peut compter sur les designers canadiens pour faire régner une ambiance estivale dans toute la maison grâce à leurs créations kitsch et exotiques : un foisonnement de couleurs vives, de meubles d’inspiration tiki et de motifs vintage rappelant la Floride. Ne restera plus qu’à servir les daiquiris ! T E X T E PAIGE MAGARRE Y
HAUTES EN COULEUR Les suspensions Homespun de l’atelier de design vancouvérois Propellor sont fabriquées à la main par des ferronniers locaux : les rainures à l’intérieur des abatjours en sont la preuve. Elles sont offertes en aluminium ou en cuivre, en trois tailles, et dans plusieurs combinaisons de nuances (même leur fil peut arborer une couleur vive). Nous, on a un faible pour le duo vert et corail aux allures de melon d’eau ! P R O P E L L O R . C A
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REVU ET CORRIGÉ Ce fabricant de meubles montréalais puise son inspiration dans le design moderne du milieu du siècle dernier, comme en témoigne la chaise Strand, une interprétation actuelle des meubles en rotin des années 1960. Composée de tiges en métal incurvées et d’un coussin en laine, elle est, depuis peu, vendue dans une version (très tendance) plaquée or ou nickel.
ON CRAQUE POUR LE ROTIN ! T I R É D E L A C O L L E C T I O N 2016 de Thom Fougere, ce meuble en rotin tressé est à la fois moderne et rustique. Le designer winnipégois a voulu créer avec ce banc, qui fait également office de table basse, une « surface dynamique avec laquelle on peut interagir ». Sa charpente en chêne minimaliste soutient sans l’éclipser le matériau vedette : le rotin. T H O M F O U G E R E . C O M
DES PALMIERS À L’ANNÉE Bel exemple d’accessoire pour toutes les saisons : cette housse de coussin du studio Tessuto Designs, de Milton, en Ontario, peut être laissée sur la terrasse pendant tout l’été (elle supporte 500 heures de soleil direct sans perdre son éclat) et, une fois l’hiver venu, elle s’intègrera parfaitement à votre intérieur. Faite à la main à partir de polyester filé, elle se décline en sept formats carrés (allant de 40 40 cm à 66 66 cm). Ses magnifiques feuilles de palmier de la Martinique ajouteront une touche verdoyante à votre décor. E T S Y. C O M/S H O P/
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POUSSE L’ANANAS
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« P O U R M O I , L A P L AG E est toujours une célébration, alliant la beauté de la nature et la fébrilité des vacances », affirme la designer torontoise Kate Thornley-Hall au sujet de sa collection Cayman Islands, qui comprend des tenues de plage, des coussins et des tapis inspirés de la mer. Parmi les favoris, signalons le papier peint coloré Cayman Brac Parrot, fait au Canada en collaboration avec le Senay Design Studio et offert en différents formats.
Pour prolonger l’été à longueur d’année, quoi de mieux qu’une touche de couleur qui prend, de surcroît, la forme d’un fruit tropical ? Mesurant 24 × 14,5 cm, cet ananas de la firme torontoise Distinctly Home est recouvert d’une laque en résine ultrabrillante. Qu’il soit bleu, rose, vert ou blanc, il saura égayer la table, la cheminée ou le patio. L A B A I E . C O M
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ÉVÉNEMENTS
PRENDRE L’AIR
Ces entreprises canadiennes réinventent l’héliski en offrant aux aventuriers des expériences en nature dans les coins les plus reculés du pays. T E X T E J A S M I N L E G AT O S
J A S P ER , EN A L B ERTA
PEINTURE D E J U I N À D É C E M B R E Laissez l’inspiration vous guider vers les lointains espaces des Rocheuses canadiennes, d’où vous rapporterez de bons souvenirs, mais aussi une œuvre d’art. L’hélicoptère décolle de Jasper, survole les champs de glace du mont Robson, plane à quelques mètres du glacier Kiwa, tournoie près des sommets de la chaîne Cariboo (si le temps le permet), avant d’atterrir dans l’arrière-pays où vous attend un chevalet. Mountain Galleries fournit le nécessaire de peinture, un repas gourmet et un guide pour cinq personnes (trois passagers peuvent monter dans l’hélicoptère, les grands groupes doivent donc faire deux voyages).
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PÊCHE SUR GLACE La pêche sur glace prend une tout autre dimension lorsque vous atterrissez directement sur le lac. La pourvoirie Kouri’s Kopters peut amener les amateurs de pêche partout dans le sud de l’Ontario, du fleuve Saint-Laurent à la baie de Quinte en passant par la région reculée de Land O’ Lakes. Coupé du monde, vous pêcherez la truite et le doré jaune dans la tranquillité la plus totale. Chaque excursion comprend le matériel de pêche, le refuge, des chaufferettes et un guide qui peut aussi montrer les bases aux débutants – vous n’avez qu’à apporter vos vêtements et votre permis de pêche. Pour les groupes ou les gens de l’extérieur, l’entreprise offre des chalets rustiques qui logent jusqu’à six personnes, à environ une heure de Gananoque. D E J A N V I E R À AV R I L (S E L O N L E S C O N D I T I O N S M É T É O R O L O G I Q U E S )
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PHOTOS CARL TRESCHER, CMH SUMMER ( VIA FERR ATA )
M O U N TA I N G A L L E R I E S . C O M
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VIA FERR ATA DE JUILLET À SEPTEMBRE
M O N T-T R EM B L A N T, AU Q U ÉB E C
GASTRONOMIE Le repas quatre services et la vue des montagnes qu’offre le restaurant Altitude du casino du MontTremblant ont de quoi faire rêver, mais la soirée ne sera que plus féérique si vous arrivez par les airs. L’hélicoptère d’Héli-Tremblant survole pendant dix minutes les Laurentides, passant au-dessus du lac Tremblant, des pentes de ski, des somptueux chalets et de la piste de course, puis atterrit dans le stationnement du centre de ski, où une navette transporte les passagers vers le restaurant. Au menu : bœuf Manhattan, risotto au fromage de chèvre et saumon poêlé. Pour les occasions très spéciales, disons une demande en mariage, vous pouvez sauter le souper et atterrir sur la montagne – Héli-Tremblant offre le mousseux pour célébrer ce grand moment. D ’AV R I L À O C T O B R E
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YOGA
Pratiquez votre chien tête en bas et renouez avec Mère Nature grâce à une leçon de hatha yoga alpin dans les Rocheuses. L’hélicoptère décolle de la base de Rockies Heli Canada et met seulement quelques minutes pour atteindre Lusk Hill (un voyage qui prendrait trois heures à pied), temps suffisant pour vivre des émotions fortes sans sacrifier une seconde de shavasana. Au crépuscule, célébrez la journée en contemplant l’inoubliable panorama autour d’un pique-nique avec vos compagnons yogis. Lorsque l’hélicoptère vous aura ramené, vous pouvez séjourner au Stoney Nakoda Resort & Casino, situé tout près. DE JUIN À SEPTEMBRE
Mordus d’adrénaline, soyez avertis : nul besoin d’être un grimpeur expérimenté pour gravir la via ferrata (« parcours ferré » en italien) du mont Nimbus, dans la chaîne Columbia. Si vous êtes en bonne forme physique, ce système de barreaux en fer vous permet de conquérir des cimes de 600 m sans même faire un nœud. Réservez l’hébergement tout compris de trois jours au CMH Bobbie Burns Lodge, une propriété de Canadian Mountain Holidays, qui offre des aventures comme la plus longue via ferrata d’Amérique du Nord et de l’hélirandonnée. Les clients prennent un autobus (de luxe, bien entendu) qui va de Banff à la région de Kootenay, puis un hélicoptère jusqu’à l’hôtel. C A N A D I A N M O U N TA I N H O L I DAY S . C O M
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R ANDONNÉE Explorez la plus grande zone protégée des Maritimes à pied, en raquette ou en ski de fond. Montez à bord d’un hélicoptère avec un guide d’Ukaliq Wilderness, puis survolez les plus beaux coins de la péninsule – Peggys Cove, Lunenburg et la goélette Bluenose II – avant d’atterrir dans un aérodrome abandonné à l’extérieur de Tobeatic. De là, vous réaliserez toute l’étendue de cette région sauvage. Aucun véhicule motorisé n’est autorisé sur les 12 000 hectares du parc et il n’existe aucune carte pour orienter les visiteurs sur ses sentiers, c’est pourquoi un guide expérimenté est essentiel. Pendant cette expédition de plusieurs jours, Ukaliq fournit tout le nécessaire et organise de nombreuses activités : randonnées dans les forêts anciennes et le long des routes commerciales des Mi’kmaqs ; canoëkayak dans les rapides ; ou observation d’ours et d’orignaux. L’hébergement va de l’abri de fortune (que les plus aventureux construiront dans le programme de formation à la survie) à la tente traditionnelle et au prêt-à-camper de luxe, pour les amateurs de plein air plus raffinés. U K A L I Q . C O M À L’A N N É E , S AU F D E M A I À D É B U T J U I N
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QUARTIER
Steve et Jennifer Wall, les propriétaires du resto Supply and Demand.
PHOTOS JOHN CULLEN (1); SCOT T ADAMSON (2); JUSTIN VAN LEEUWEN (3); SAR A CR AT T (4); FLEUR DE LOTUS PHOTOGR APHY (5); REMI THERIAULT (6)
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CAPITALE CULTURELLE Dans le quartier Wellington Ouest, à Ottawa, découvrez le patriotisme sous un jour nouveau. TEXTE EVE THOMAS
L E C A N A D A C É L È B R E R A l’an prochain son
sesquicentenaire (c’est-à-dire son 150e anniversaire !) et, pour l’occasion, la capitale nationale vivra 365 jours de festivités effrénées, allant des installations artistiques immersives aux concerts de grande envergure. Si vous préférez un séjour culturel plus détendu, mettez le cap sur Wellington Ouest, un ancien quartier ouvrier qui gagne en popularité grâce à ses restaurants inventifs et ses boutiques locales qui ont leur communauté à cœur.
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LE MENU Oubliez les chaînes de restauration insipides et les dîners d’affaires ennuyants. À Wellington Ouest, les bonnes tables, tout comme les casse-croûtes, tissent des liens serrés avec les producteurs de la région. À cet égard, le resto Supply and Demand [1 et 2] est un incontournable pour sa cuisine raffinée et faite maison, incluant des brioches nappées de beurre de bacon ou encore le gargantuesque gâteau Eton Mess à la rhubarbe. Pour bien manger sur le pouce, faites un saut au Hintonburger, un ancien PFK converti en stand à burger où l’on sert de la viande provenant de
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la boucherie du coin, de nombreuses options végés et les sodas artisanaux Harvey & Vern’s. Le pâtissier Michael Holland, propriétaire de Holland’s Cake and Shake, prépare de la crème glacée molle aux saveurs aussi inusitées que la barbe à papa et l’Ovaltine, ainsi que des sandwichs avec du pain au lait frais (la recette de son grand-père !), garnis de croustilles. Côté épiceries fines, essayez Ottawa Bagelshop and Deli, fondé en 1984, pour ses bagels qui goûtent comme ceux de Montréal, ou encore Thyme & Again pour ses salades fraîches et ses produits congelés, dont la morue issue de la pêche écoresponsable à l’île Fogo. En 25 ans, cet établissement est passé de 3 à 60 employés et a même assuré le service de traiteur pour la reine d’Angleterre. Et si vous avez envie de découvrir les grands chefs de demain, rendez-vous dans un ancien stationnement de l’avenue Irving qui accueille à l’année des kiosques de restauration. SuzyQ [3] y vendait ses beignes avant d’ouvrir son tout nouveau magasin. La file d’attente s’y allongeait parfois jusqu’au coin de la rue !
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L’EXPLOR ATION Vous connaîtrez mieux Wellington Ouest après avoir participé à l’une de ces visites guidées qui attirent aussi bien des résidents que des touristes. Les randonnées gastronomiques de C’est Bon Cooking débutent par une visite du marché Parkdale, où l’on peut faire des dégustations parmi les comptoirs à jus frais et les chocolateries, le tout accompagné de commentaires historiques. Le service de livraison de bières artisanales Brew Donkey, fondé par Brad Campeau, offre quant à lui des visites de microbrasseries locales et des excursions d’une journée dans des brasseries et distilleries régionales, mais aussi chez des torréfacteurs et des fabricants de kombucha. Vous trouverez le tout nouveau kiosque de Brew Donkey à la boutique Maker House Co. [4], spécialisée dans les produits pour la maison fabriqués localement (2 % de leurs ventes sont remis à des initiatives communautaires grâce à la campagne #CraftChange).
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LES BOUTIQUES
LES SORTIES
Alors que le centreville d’Ottawa peut être étrangement calme un samedi soir, Wellington Ouest sait s’amuser (posément) avec ses bars à cocktails, ses promenades artistiques mensuelles et ses concerts qui surgissent partout où l’on pose le regard ou tend l’oreille. Dégustez un fish’n chips entouré de photos et d’enseignes d’époque à la taverne Elmdale [5], fondée en 1934 par l’étoile du hockey Bill Cowley, puis achetée en 2013 par le réputé restaurateur et marchand de fruits de mer Whalesbone. Pour découvrir un autre lieu historique, rendez-vous ensuite au bowling West Park Lanes, dont les allées de cinq quilles ont été construites en 1946.
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Vous pouvez arborer l’étiquette « Fait au Canada » sans compromettre votre style (ni rapporter dans vos bagages un t-shirt orné de l’unifolié) grâce à de petits commerces indépendants tels que Victoire [6], qui vend les chaussures L’Intervalle, les jeans Iris Denim et les épinglettes Rosehound Apparel. À la porte voisine, la bijoutière Jasmine Virani a rempli sa boutique JV Studios [7] d’objets uniques et délicats, comme des alliances sur mesure, de ludiques cartes de souhaits en série limitée, des chandelles faites à la main et des terrariums créés par le fleuriste Pollen Nation. La pharmacie Oresta Apothecary, fondée en 2010 et petite sœur du premier spa écolo d’Ottawa, compte une salle de soins et propose sur ses étagères en verre et en bois d’origine des marques naturelles dont Éminence, de Vancouver, et CAMP [8], de la région de Toronto.
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ART DE VIVRE Événements, innovations, arts et divertissements à ne pas manquer.
CHANGER LES RÈGLES La mission de Brie Code : parcourir le monde pour faire découvrir les jeux vidéo à ceux qui ne jouent pas (encore). TEXTE EVE THOMAS PHOTOS RICHMOND LAM
UNE FOULE DE VINGTENAIRES enthousiastes ont
accueilli Brie Code lorsqu’elle est montée sur scène à Tunis, en Tunisie. Elle n’était pourtant pas là pour parler de politique, de religion ou d’actualité… mais plutôt de jeu vidéo. « Je leur ai dit que j’aimais les jeux vidéo parce qu’ils pouvaient changer le monde, et que je voulais changer le monde. Je n’aime pas les défis qui se relèvent facilement. » Brie Code a quitté son emploi chez Ubisoft à la fin 2015, après avoir travaillé pendant sept ans sur certains des meilleurs jeux d’action et d’aventures de ce géant de l’industrie. Depuis, elle sillonne la planète. Son plan initial était de louer son appartement de Montréal et de s’acheter un billet d’avion aller simple. Elle l’a (légèrement) révisé pour assister à des conférences internationales de jeux vidéo et revenir au bercail à l’occasion, histoire de revoir ses amis. Cette année, celle qui se décrit comme un bourreau de travail a visité Austin, Beyrouth, Berlin, Istanbul et Stockholm, entre autres destinations. Bien avant d’avoir l’ambition de conquérir le monde, Brie Code prenait régulièrement la parole dans des conférences de technologie et des compétitions de programmation, ce qui lui avait permis de réaliser à quel point la culture locale teintait chacun de ces événements. Elle se souvient, par exemple, du 26
TABLEAU SUIVANT La déco de l’appartement de Brie Code, où figure une œuvre inspirée d’un jeu vidéo de Brock Davis (ci-dessous), reflète son esthétique éclectique.
J’aime les jeux vidéo parce qu’ils peuvent changer le monde, et je veux changer le monde.
nombre élevé de femmes qui participaient au congrès Nordic Game à Malmö, en Suède, et de la facilité avec laquelle les conférenciers abordaient aussi bien leurs échecs que leurs succès. Brie Code est passionnée de jeux vidéo, mais ce n’est pas le cas de tous ses amis, dont certains considèrent ce genre de divertissement comme une forme d’art inaccessible. Et c’est justement la mission qu’elle s’est donnée en fondant le studio Tru Luv Media : créer des jeux pour ceux qui ne jouent pas. « En organisant des groupes de discussion, j’ai réalisé qu’il ne suffisait pas de séduire les segments de marché sous-représentés, mais qu’il fallait concevoir les jeux avec eux. Ce que ces gens aiment n’a rien à voir avec ce qui se fait actuellement dans l’industrie. » Bien souvent, ces gens-là étaient réticents à jouer parce qu’ils manquaient de temps libre, que le sexisme et la violence véhiculés par certains jeux vidéo les rebutaient ou simplement parce qu’ils n’étaient pas ciblés par les campagnes publicitaires des grands studios. Or, avec la collaboration de ces concepteurs en herbe et une équipe de directeurs artistiques indépendants, Brie Code crée le genre de divertissement qu’ils aimeraient avoir dans leur console ou leur iPhone.
JEUX D’ÉQUIPE Brie Code a travaillé sur plusieurs jeux dans les bureaux d’Ubisoft, à Montréal, dont la série Assassin’s Creed et Child of Light, à titre de programmeuse principale.
Au moment d’écrire ces lignes, la programmeuse qui revenait de Turquie et s’apprêtait à partir pour New York avait six produits en développement. Chacun porte sur un thème défini par un de ses collaborateurs : un jeu à défilement horizontal d’inspiration japonaise, un autre axé sur la pollution des océans et même une application bien-être permettant entre autres de désamorcer les crises de panique en contrôlant sa respiration grâce à un GIF animé. À ce travail (elle passe son temps à programmer, qu’elle soit dans un avion ou un chalet) s’ajoute la difficile tâche de s’imposer dans une industrie qui, au Canada seulement, représente trois milliards de dollars du PIB. « Les sceptiques me rappellent qu’il est déjà difficile d’obtenir l’attention des amateurs de jeux vidéo, alors comment espérer intéresser ceux qui n’y jouent pas ? » Originaire de Colombie-Britannique, la programmeuse n’est pas tombée dans la marmite quand elle était petite. Ses parents refusant de lui offrir une console, elle a dû se rabattre sur quelques jeux sur ordinateur, ce qui a eu pour effet d’attiser son intérêt (« Je n’aime pas qu’on me dise quoi faire ! ») et de lui donner une fausse perception de l’industrie. À preuve, son jeu favori, The Colonel’s Bequest, créé par la pionnière Roberta Williams, en était un d’exploration plutôt que de combats, et mettait en scène un personnage féminin. Brie Code n’a toutefois réalisé que beaucoup plus tard, alors qu’elle travaillait pour le studio vancouvérois Relic Entertainment, que son tempérament à la fois méthodique et créatif – sans compter son diplôme en programmation – lui permettrait de faire carrière dans ce milieu. Elle a ensuite été spécialiste en intelligence artificielle > pour les bureaux australiens de Pandemic mercedes-magazine.ca
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PRÊTE À PARTIR Voyageant plusieurs fois par mois, Brie Code est devenue une experte dans l’art de faire ses valises. Elle ne suit qu’une règle : pour chaque objet acheté à l’étranger, elle se dépouille d’un autre.
Studios, avant de se joindre à Ubisoft où elle a travaillé sur la série Assassin’s Creed et, plus récemment, sur Child of Light, à titre de programmeuse principale. L’héroïne de ce jeu est une petite fille nommée Aurora qui doit résoudre des énigmes et se faire des alliés dans le pays onirique de Lemuria. Parmi les critiques élogieuses dont Child of Light a fait l’objet, on pouvait lire : « Ce n’est pas le genre de jeu auquel Ubisoft nous a habitués, mais c’est le genre de jeu dont l’industrie a besoin. » Tout comme Aurora, Brie Code fait figure d’exception dans cet univers dominé par les hommes et, pour elle, la diversité se doit d’être bien plus qu’un mot à la mode. « Pour Child of Light, j’ai voulu que mon équipe soit composée à 25 % de femmes, ce qui est très élevé dans ce milieu. J’ai choisi des gens dont les expériences, les âges et les intérêts diffèrent. Il ne suffit pas d’avoir de nouveaux points de vue ; les études démontrent que les gens expriment davantage d’idées différentes lorsqu’ils sont au sein d’un groupe diversifié. » Aujourd’hui, Brie Code peut tenir compte d’une multitude de points de vue. Ceux de ses collaborateurs (dont un architecte turc, un entrepreneur irano-canadien et, pour tout dire, l’auteure de ce portrait), mais aussi de gens qu’elle rencontre au cours de ses voyages. Séjourner dans d’autres pays lui a permis de mieux comprendre ce qu’on ressent lorsqu’on est étranger à une culture et l’importance de se sentir accueilli. Son approche a d’ailleurs toujours davantage fait appel à la carotte qu’au bâton car, au-delà de ses critiques de l’industrie, elle cherche d’abord à inspirer et à éduquer. Et si elle désire tellement transformer cette industrie, c’est parce qu’elle est persuadée que les jeux vidéo peuvent changer le monde. En tant qu’art interactif, mais aussi pour soutenir les économies vulnérables. En ce qui concerne sa vie personnelle, Brie Code attend de voir comment ses jeux se positionneront dans l’App Store. « D’une certaine façon, je suis égoïste. Je veux que des gens différents créent des jeux pour que je puisse y jouer, pour qu’ils me fassent vivre des histoires que personne d’autre ne peut raconter. Je veux voir ce qu’ils peuvent exprimer lorsqu’on leur en donne la chance. » 28
GLOBE -TROT TEUSE Les voyages inspirent le travail de Brie Code. Suivez-la sur Instagram : @briecode.
Norvège
Turquie
États-Unis
Suède
EN CONSTRUCTION. PAVILLON DE PRÉSENTATION
HEURES D’OUVERTURE
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LE FAC T E U R Nous avons examiné sous toutes leurs coutures trois marques de manteaux « faits au Canada ». Notre verdict : il est possible d’être au chaud sans renoncer au style. TE X TE JENNIFER BERRY PHOTOS GABRIELLE SYKES
CANADIEN P
our les Canadiens, le froid n’a pas de secret. Nous préférons les histoires de tempêtes aux récits de guerre et trouvons tout à fait normal de porter un t-shirt dès qu’il fait plus de 0 °C. Pas surprenant que des marques canadiennes se classent dans les ligues majeures de l’industrie du manteau d’hiver ! Nous connaissons déjà les principaux joueurs : Canada Goose, pour son prêt-à-porter en Arctique (ou à Aspen) ; Mackage, pour un look digne des passerelles ; et Kanuk, pour leurs manteaux faits au Québec et dont l’écusson illustre un harfang des neiges. Voilà maintenant qu’une avalanche d’entreprises bien de chez nous créent une nouvelle génération de vêtements d’extérieur, en ayant recours à des matériaux aussi variés que le cuir lavable et le tweed anglais. Ces marques sont faites de la même étoffe : deux parts égales de substance et de style.
L’héritage Marissa Freed baigne dans l’industrie du vêtement depuis qu’elle est toute petite. Cette entrepreneure de 37 ans, qui passe son temps entre 30
Toronto et Winnipeg, représente la quatrième génération à la tête de Freed & Freed, l’entreprise fondée par son arrière-grand-père en 1921. Cette compagnie, qui pendant ses belles années comptait plus de 750 employés, confectionne des vêtements à Winnipeg depuis près de 100 ans. Au départ, des pantalons aux genoux pour garçon (vendus par correspondance par T. Eaton), puis des uniformes, notamment pour le personnel de VIA Rail et de Postes Canada. Aujourd’hui, elle consacre une partie de sa production à une collection de manteaux éponyme, la première à porter le nom de FREED, dessinée par nulle autre que Marissa Freed. En 2009, cette héritière de l’industrie du vêtement a préféré la neige au sable, quittant ainsi une carrière en relations publiques et marketing à South Beach, à Miami, pour revenir à Winnipeg. Son mandat initial de six mois au sein de l’entreprise familiale en est devenu un de deux ans, puis s’est transformé en poste permanent à mesure qu’elle prenait en charge des projets supplémentaires, que ce soit pour maximiser l’efficacité de la chaîne de production ou recruter de nouveaux clients. « J’ai eu la chance de suivre une voie tra> cée pour moi qui comportait déjà beaucoup
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d’accomplissements et de pouvoir compter sur l’impressionnant savoir-faire de mon père », confie-t-elle. Malgré ce substantiel patrimoine, Marissa Freed a dû retrousser ses manches. D’autant plus qu’elle était la seule de trois enfants à vouloir travailler pour l’entreprise familiale dont l’avenir était alors incertain. À cette époque, Freed & Freed subsistait principalement grâce à des commandes des Forces armées canadiennes et le nombre d’employés avait chuté à moins de 50. Un énorme contraste avec les beaux jours de la compagnie qui, en 1981, passait de l’usine de 745 m2 qu’elle occupait depuis les années 1920 à un espace de 15 000 m2, et qui pendant des décennies avait tiré profit des manteaux qu’elle produisait pour la populaire marque London Fog. Marissa Freed était toutefois déterminée à apprendre le métier et à négocier des ententes, comme celle conclue en 2011 pour la confection des nouveaux uniformes de la Gendarmerie royale du Canada, le premier de plusieurs importants partenariats. Depuis, son père Stephen a pris sa retraite après avoir passé quatre décennies à la barre de l’entreprise qu’il avait jointe à 21 ans, et c’est maintenant Marissa qui est aux commandes, prête à la faire entrer dans la modernité. Pardessus tout, elle est convaincue que le nom Freed doit être reconnu comme une marque à part entière, d’autant qu’il évoque quelque chose qui interpelle la nouvelle génération de consommateurs : un héritage. « L’industrie est devenue beaucoup plus patriotique ; il y a une demande pour les produits faits ici, explique Marissa Freed. Il m’a semblé que nous devions profiter de cette conjoncture pour mettre en valeur notre histoire canadienne. » L’étape suivante a été de trouver comment actualiser ces manteaux qui avaient fait leurs preuves. « Lorsque nous avons lancé la marque, les parkas étaient très populaires, mais nous voulions revenir à la laine. Nous avons dû expliquer qu’elle était plus chaude et moins volumineuse, et ce, tout en misant sur le luxe. »
MARQUES D’ICI D’autres manteaux faits au Canada.
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ARCTIC BAY 1965, Toronto Cette compagnie nommée en l’honneur du hameau d’Arctic Bay, sur l’île de Baffin, confectionne des parkas légers avec des techniques et des matériaux d’inspiration inuite, comme la fourrure du coyote et du castor.
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JOHNNY YIU 2003, Toronto Au quartier général torontois de Yiu, chaque manteau en duvet piqué est méticuleusement cousu à la main, orné de fermetures éclair faites sur mesure et d’une étiquette en soie signée par le designer.
L’industrie est devenue beaucoup plus patriotique ; il y a une demande pour les produits faits ici. MARISSA FREED, FREED & FREED
GÉO LOCALISATEUR Ces vêtements d’hiver portent un nom qui exprime la fierté à petite ou grande échelle. QUARTIER Tuque Parkdale Tuck Shop Trading Co.
VILLE Parka Regina Arctic Bay
PROVINCE Manteau P.E.I. FREED
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OSC (OUTDOOR SURVIVAL CANADA) 2009, Toronto Leurs manteaux utilitaires et prêts pour l’expédition sont entièrement confectionnés à la main dans leur usine de Toronto.
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QUARTZ NATURE 1997, Québec Cette marque de Québec confectionne – notamment pour les employés de la Sûreté du Québec et d’Air Creebec – des parkas qui résistent aux grands froids.
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SKOOKUMBRAND 1999, Dawson City, Yukon Skookum [skoo-kuh m] est un mot des Premières Nations qui signifie puissant, fort et impressionnant. Chaque manteau est fabriqué sur commande dans le Grand Nord.
Mais comment les manteaux FREED peuventils affronter l’hiver canadien s’ils ne sont pas faits de duvet, une matière qui, selon plusieurs, est la seule défense efficace contre les grands froids ? Marissa Freed répond que tous leurs modèles sont munis d’une membrane respirante qui protège du vent et des précipitations « sans donner une allure bouffie », mais aussi d’une veste sans manches amovible en duvet. Composés à 100 % de laine de Grande-Bretagne ou de tweed anglais, ces manteaux sont délibérément à la fois classiques et tendance. À preuve, le Vancouver pour femme (la plupart des modèles portent un nom de ville ou de province canadienne), dont la silhouette s’apparente à une large cape et qui arbore des carreaux rouges et noirs. Son design a d’ailleurs été inspiré d’un tweed anglais des années 1960 qui a été retrouvé dans l’usine familiale. « Nous voulions travailler avec des étoffes qui évoqueraient notre passé de confectionneur, explique Marissa Freed. Le tweed et les autres lainages nous permettent de raconter cette histoire. » Une histoire qui captive aussi bien les détaillants que les célébrités : les manteaux FREED sont ainsi vendus chez Holt Renfrew, Sporting Life et Pink Tartan, et on a vu la chanteuse Andra Day et l’animatrice de télévision Cheryl Hickey en porter.
La performance Si la force de FREED réside dans son héritage et ses racines familiales, celle de Nobis (qui signifie « nous » en latin) repose sur une technologie de pointe et un design sophistiqué. Fondée en 2007, cette compagnie de Markham, en Ontario, se voulait une option de rechange aux volumineux par> kas, explique son vice-président Robin Yates. mercedes-magazine.ca
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Comme il a déjà été à l’emploi de Canada Goose, l’homme est bien placé pour comprendre l’engouement suscité par ce genre de modèles et le désintérêt qui lui a succédé – conséquence d’une industrie saturée par des manteaux informes aux logos très apparents, davantage conçus pour des expéditions polaires que les hivers urbains. « [Chez mon ancien employeur], nous disions aux clients qu’il leur fallait un modèle pouvant résister aux plus froides températures, que c’est ce qui attestait la qualité et la fonctionnalité d’un manteau, relate M. Yates. Mais c’est plutôt l’inverse. Un parka fabriqué exclusivement pour des températures de -40 °C n’est pas du tout adapté à la ville, puisqu’il s’agit d’un froid sec et intense. » Cela ne signifie pas pour autant que Nobis boude les plumes. La majorité de leurs manteaux sont d’ailleurs rembourrés d’un duvet de première qualité exclusivement canadien (ce qui n’est pas le cas des autres marques, précise Robin Yates). Non seulement ils protègent du vent et des intempéries, mais ils respirent, et sont par conséquent adaptés aux froids extrêmes, tout comme à la sloche, au grésil et aux préoccupations esthétiques propres à la vie urbaine. J’ai pu constater toute l’attention portée aux détails en essayant quelques modèles à la boutique Nobis du centre-ville de Toronto. Après avoir enfilé le Tula, une version utilitaire du classique caban avec ceinture et double boutonnière, je me trouvais assez stylée pour sortir dans les bars de Yorkville. Puis, je suis passée en mode expédition avec le Cindy, un parka mi-cuisse à la silhouette ultraflatteuse, doté de multiples poches et de larges élastiques aux poignets avec ouvertures pour les pouces. L’uniforme parfait pour une fin de semaine au chalet ! Les manteaux Nobis comportent d’ingénieuses fermetures magnétiques (plutôt qu’en Velcro, qui fait des accrocs aux pulls en tricot) ; de discrètes fermetures éclair sous les aisselles, pour une ventilation optionnelle ; une doublure indépendante en nylon respirant, qui empêche les plumes de s’échapper ; et des bandes de fourrure détachables, permettant de les laver à domicile. Les modèles de la collection Sterling sont même dotés de manches en cuir lavable. Voilà du luxe facile d’entretien ! « Je me souviens d’éléments qui déplaisaient à mes anciens clients. Avec cette marque, j’ai laissé tomber le tape-à-l’œil pour créer des manteaux ajustés et plus légers », affirme Robin Yates. Dans cette optique, autant l’intérieur que l’extérieur du manteau ont été repensés. L’une de ces améliorations est invisible : il s’agit d’une membrane plastifiée en SympaTex, une technologie allemande ayant recours à l’osmose (« la diffusion de molécules de solvant à travers une membrane semi-perméable, d’une zone de forte concentration 34
LA GUERRE DES BOTTES Deux marques canadiennes s’affrontent. SOREL FONDÉ EN
1962
De : Kitchener, en Ontario Modèle emblématique : 1964 Premium Composantes : ces bottes en cuir huilé, dotées d’une doublure en laine feutrée et d’une semelle ultrarésistante, sont faites pour sauter dans la neige. Extra : on compte parmi leurs admiratrices Demi Moore et Elizabeth Olsen, aperçues au festival du film de Sundance avec des Sorel aux pieds.
J’ai remarqué que les manteaux qui ont du style sont peu fonctionnels, tandis que ceux qui le sont paraissent volumineux et fades. JANET HAN, THE WILD NORTH
COUGAR FONDÉ EN
1948
De : Burlington, en Ontario Modèle emblématique : Pillow Composantes : ces bottes sont immédiatement reconnaissables à leur cuir brun roux, à leurs lacets et à leur doublure en molleton rouge. Extra : lancé en 1976, le modèle Pillow a été mis à jour 35 ans plus tard et se décline désormais dans des versions aux genoux ou avec talons compensés.
à une zone de faible concentration, jusqu’à ce qu’on obtienne une uniformité »). On minimise ainsi la perte de chaleur tout en maintenant la respirabilité. « Par exemple, si on retrouve 90 % d’humidité à l’intérieur du manteau et 10 % à l’extérieur, celui-ci respirera comme une seconde peau jusqu’à ce qu’il atteigne le même degré d’humidité. » Aujourd’hui, les vêtements et accessoires Nobis sont vendus dans plus de 40 pays, notamment dans les magasins Harrods, au Royaume-Uni, et Saks Fifth Avenue, à New York. On peut aussi repérer leurs manteaux dans les rues enneigées de Manhattan, revêtant des célébrités comme Charlie Hunnam, Kate Hudson et Rachel Weisz.
L’éthique Alors que Nobis allie mode et fonctionnalité, The Wild North crée des manteaux aussi éthiques que pratiques. Cette entreprise d’Oakville, en Ontario, a été fondée en 2014 par Janet Han et un groupe d’amis et de membres de sa famille, tous amateurs de plein air. Cette passionnée de randonnée et de planche à neige, qui a étudié en génie de conception des systèmes à l’Université de Waterloo, déplorait devoir constamment choisir entre le style et la performance. « J’ai remarqué que les manteaux d’hiver qui ont du style sont peu fonctionnels, tandis que ceux qui le sont paraissent volumineux et fades, et se limitent souvent à une seule couleur et un seul tissu », affirme-t-elle. C’est ainsi qu’elle et sa bande en sont venues à confectionner des manteaux, en ayant dès le départ la durabilité en tête.
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Signalons que le nom « The Wild North » ne réfère pas uniquement au Grand Nord canadien, mais aussi à la fourrure provenant d’animaux sauvages qui est utilisée pour plusieurs modèles de la collection. L’entreprise consulte régulièrement Environnement Canada et plutôt que de s’approvisionner auprès d’éleveurs, elle fait affaire avec des trappeurs autochtones et s’est même engagée à aider leurs familles. Toujours pour des motifs écologiques, The Wild North privilégie le cachemire et la laine plutôt que des matières synthétiques (beaucoup moins chères), comme le Gore-Tex et le polyester. « Les fibres naturelles qu’on utilise sont biodégradables et moins nocives pour l’environnement, puisqu’on produit moins d’émissions de gaz à effet de serre en les confectionnant. De plus, elles respirent davantage que les matières synthétiques utilisées comme isolants », explique Janet Han.
Bien que le principal objectif de Wild North soit de confectionner des manteaux fonctionnels et éthiques, ceux-ci ne manquent pas de style. À peine un an après son lancement, la marque faisait d’ailleurs valoir son statut de modeuse en dévoilant sa collection printemps 2015 à la Semaine de la mode de Toronto (ainsi que lors de l’édition masculine de cet événement, pendant laquelle des mannequins ont défilé en manteaux et caleçons). Robin Yates de Nobis a bien raison : « En fin de compte, nous n’avons pas à renoncer au style ni à choisir entre le confort et la chaleur. » Et Marissa Freed de renchérir : « La chaleur reste ce qu’il y a de plus important, mais le look suit tout juste après, parce que nous portons ces manteaux pendant la moitié de l’année. » Une seule question demeure pour les Canadiens qui ont du style et veulent rester au chaud : quel manteau acheter ?
Les marques canadiennes n’envisagent pas que les pires scénarios climatiques. On peut aussi trouver des manteaux ajustés et bien coupés pour des températures plus clémentes, comme ceux de Judith & Charles (ci-dessous), une griffe aux coupes féminines et structurées, lancée à Montréal en 1991 ; Zareen, dont les trenchs pour femme signés par la Vancouvéroise Cindy Xin sont inspirés de la haute couture ; et Smythe, dont les blazers et les pardessus faits à Toronto ont été aperçus sur des célébrités comme Beyoncé et Cameron Diaz.
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L’INTRÉPIDE AVENTURIER 36
PRÊT POUR L’AVENTURE Mike Horn a roulé de Calgary jusqu’aux sommets de Banff et de Jasper à bord d’un robuste VUS de Classe G. Une multitude d’autres aventures l’attendent aux quatre coins du monde pour les deux prochaines années, alors qu’il poursuivra l’expédition Pole2Pole.
Un séjour dans les Rocheuses canadiennes avec l’explorateur Mike Horn nous révèle une étonnante histoire de deuil et de persévérance. T E X T E A N D R E W F I N D L AY
PHOTOS ERIK HECHT ET CHRIS BRINLEE JR
ART DE VIVRE
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ike Horn n’a jamais signé de décharge de responsabilité. Jamais. C’est du moins ce que cet explorateur d’origine sud-africaine affirme et je le crois. Il fallait voir son air lorsque l’athlète canadien Will Gadd, notre guide pour cette expédition d’escalade dans les Rocheuses, lui en a tendu une. « C’est quoi ce papier ? » a-t-il demandé en l’agitant dans l’air pur du matin comme s’il s’agissait d’une contravention. Il a fini par le signer – non sans avoir argumenté – dans un café de Lake Louise où nous nous sommes arrêtés pour remplir nos thermos. « C’est une première ! », s’est moqué Will Gadd. J’ai rencontré Mike Horn à l’occasion de sa tournée canadienne pour promouvoir son audacieuse expédition Pole2Pole, un tour du monde d’environ deux ans pendant lequel il se rend d’un pôle à l’autre en voilier, en kayak et en ski. Cet explorateur des temps modernes est un des plus connus d’Europe. Il a parcouru les deux pôles en ski, a voyagé tout au long de l’équateur sans aucun 38
À L’ASSAUT DE LA ROUTE Lors de leur traversée des Rocheuses, Mike Horn et ses compagnons d’aventure se sont arrêtés pour se mesurer à un parcours de via ferrata ; un jeu d’enfant pour l’explorateur.
transport motorisé, a navigué en solitaire autour de la Terre, a descendu l’Amazone à la nage et a accompagné des jeunes de diverses nationalités dans des expéditions afin de réaliser des projets environnementaux. Il compte parmi les proches du Prince Albert II de Monaco et, en 2001, a reçu le prix Laureus du sportif extrême de l’année. On l’engage comme entraîneur pour inculquer une attitude gagnante aux athlètes ; il a d’ailleurs contribué à la victoire de l’équipe de football allemande lors de la Coupe du monde 2014 de la FIFA, au Brésil. Et ce n’est là qu’un aperçu de son CV. Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois à Calgary, Mike Horn m’a presque broyé les métacarpes en me serrant la main. Il a commandé des côtelettes d’agneau fumées et un tartare de bison surmonté d’un jaune d’œuf. Lorsqu’il a aperçu ma salade mixte parsemée de graines de chanvre, il s’est exclamé : « C’est la nourriture de ma nourriture ! » Mike Horn affiche une beauté digne de James Bond, à la fois brute et télégénique : regard sombre et intense, mâchoire carrée, chevelure poivre et sel soigneusement coupée et silhouette trapue donnant l’impression qu’il pourrait s’attaquer à un tigre. Ajoutez à cela un accent européen indéchiffrable et une aisance naturelle devant le public. Pas surprenant qu’il anime la téléréalité française The Island – seuls au monde, dans laquelle il enseigne à des urbains comment survivre sur une île déserte. Une fois les décharges signées, nous prenons place dans le VUS de Classe G Mercedes-Benz et
Hors des sentiers battus
laissons à Mike Horn le soin d’appuyer sur l’accélérateur tandis que nous roulons sur l’autoroute 93, alias la promenade des Glaciers, qui mène à la localité de Saskatchewan River Crossing. Deux heures plus tard, nous arrivons dans un stationnement poussiéreux au pied du mont Stelfox. C’est là que Will Gadd nous explique comment se servir d’un baudrier et de mousquetons pour parcourir en toute sécurité la via ferrata, un parcours fait de barreaux fixés à la paroi rocheuse et reliés entre eux par un câble d’acier pour en faciliter l’ascension. La roche est tiède au toucher, et aussi rugueuse qu’un papier sablé de grain 50. Mike Horn s’élance sans attendre et, plutôt que de s’agripper aux barreaux, escalade le roc à mains nues. Pour quelqu’un qui s’apprête à traverser le pôle Sud en solitaire pendant 4 mois en tirant un traîneau de 200 kg, et qui pilotera ensuite le Pangaea, un voilier de 33 m, la via ferrata est d’un ennui...
Mike Horn a parcouru les deux pôles en ski, a voyagé tout au long de l’équateur et a navigué en solitaire autour de la Terre.
Le tempérament intrépide de Mike Horn est lié à ses origines. Issu d’une famille bien nantie et sportive d’Afrikaners, il est animé par une soif d’aventure que son père a su déceler très tôt, en lui permettant d’explorer la nature des environs de Johannesburg. Le jeune Mike parcourait les ruisseaux, retournait des pierres, regardait du haut des falaises et pédalait sur les chemins de terre. « Mon père ne m’a jamais demandé ce que je faisais. Tout ce qui comptait pour lui, c’est que je sois rentré à 18 h », se souvient-il. À 20 ans, une vie aisée l’attendait. Une fois son diplôme universitaire en poche, il a travaillé pour l’entreprise d’importation alimentaire de son oncle. Il gagnait bien sa vie, possédait une maison, jouait au cricket et au rugby. « Un jour, je me suis réveillé en me demandant si je voulais passer le reste de mon existence à importer du chou et des fruits », me confie-t-il alors que nous faisons une pause sur une corniche à mi-parcours, la surface émeraude du lac Abraham étincelant sous nos pieds. Après cette révélation, il a téléphoné à son oncle un vendredi pour lui annoncer qu’il ne rentrerait pas au bureau le lundi. Ni le suivant. Il s’est départi de la majorité de ses biens et a acheté un billet d’avion pour la Suisse. À cette époque, peu de pays délivraient des visas aux Sud-Africains à cause de l’apartheid. « Je n’avais pas de plan, mais je savais que je voulais voir le monde », poursuit l’aventurier. Soudain, il se lève et s’élance de nouveau sur la paroi rocheuse, coupant court à notre conversation. Décidément, Mike Horn ne tient pas en place. Ce n’est qu’après avoir passé la journée à grimper le mont Stelfox et la suivante à escalader la glace du canyon Maligne, à Jasper, que je me retrouve enfin de nouveau à ses côtés, pendant le trajet de trois heures qui nous ramène à Lake Louise. Je découvre alors que, lorsqu’il ne cède pas à ses élans de bravoure, l’homme est plutôt contemplatif. L’histoire de sa vie, après qu’il a quitté l’Afrique > du Sud à 28 ans, est aussi improbable qu’un mercedes-magazine.ca
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ART DE VIVRE
L’HISTORIQUE DES AVENTURES DE MIKE HORN 1997 Il descend l’Amazone sans aucune aide, de sa source à la mer, et vit pendant six mois de cueillette et de chasse dans la forêt tropicale.
scénario de Mission impossible. De sombres perspectives d’avenir l’attendaient en Suisse : un citoyen originaire d’un pays aussi critiqué que l’Afrique du Sud avait peu de chances de décrocher un emploi bien rémunéré. N’ayant rien devant lui, il a décidé de se rendre jusqu’en Israël, où il comptait s’enrôler comme mercenaire, et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé à faire du pouce dans les Alpes suisses en plein hiver. Par bonheur, un généreux automobiliste s’est arrêté en le voyant frissonner sur une route montagneuse. Lorsque le jeune Afrikaner lui a raconté qu’il comptait se rendre au Moyen-Orient en auto stop, le conducteur s’est d’abord montré incrédule, puis il lui a offert un lit à l’auberge qu’il dirigeait. En échange de son hospitalité, Mike pourrait y travailler comme plongeur. Et comme son bon samaritain l’aimait bien, à un moment donné, il lui a même proposé de gérer l’auberge. Le jeune intrépide s’est empressé d’accepter. C’était à Château-d’Œx, la commune suisse où Mike Horn habite toujours... lorsqu’il n’est pas en expédition. Les Alpes suisses ont changé sa vie. Il y est devenu une célébrité locale parce qu’il nageait en eaux vives et sautait du haut des chutes. C’est ainsi qu’il a capté l’attention du fabricant de montres italien Sector, au moment où les marques découvraient tout le potentiel marketing des sports extrêmes. Mike a dès lors intégré l’équipe d’athlètes No Limits de Sector et, à partir de ce moment-là, a commencé à organiser des expéditions de plus en plus ambitieuses. Mercedes-Benz s’est joint à la partie, commanditant à la fois ses périples en VUS de Classe G et en voilier. 40
1999 En commençant par une traversée de l’Atlantique à partir du Gabon jusqu’au Brésil à bord d’un trimaran de neuf mètres (ce défi lui a valu le prix Laureus 2001), il fait le tour de la planète en longeant l’équateur. 2004 Il termine une expédition d’une durée de 27 mois autour du cercle polaire. 2005 Avec son épouse et ses filles Annika et Jessica, alors âgées de 12 et de 11 ans, il traverse en ski l’île Bylot, de l’archipel arctique canadien. 2015 Dans un audacieux périple de 12 jours, il conduit de la Suisse au Pakistan, franchissant les terres sauvages d’Asie centrale, puis tente de gravir le K2, deuxième plus haut sommet du monde. 2016 Il fait le tour du monde en passant par les pôles Nord et Sud. Suivez son expédition Pole2Pole sur son site : MIKEHORN.COM
Bien que ses exploits l’aient mené vers la gloire, Mike Horn a aussi subi de nombreuses pertes. Son père, l’homme qui a eu le plus d’influence sur sa vie, a été emporté par un cancer avant d’avoir 60 ans. Sa sœur aînée a aussi succombé à cette maladie. Mais la disparition la plus éprouvante a sans doute été celle de Cathy, son épouse pendant 25 ans, qui s’est éteinte en 2015 après un combat de plusieurs années contre le cancer du sein. Au moment de leur rencontre, il était un jeune Afrikaner qui faisait des folies dans les rivières et les montagnes des Alpes ; elle, une Néo-Zélandaise travaillant dans une station de ski. Cathy est vite devenue le pilier de ses aventures, celle qui, en coulisses, gérait la logistique et les relations avec les médias, accompagnait leurs deux filles à l’école et les aidait dans leurs devoirs, tandis qu’il bravait vents polaires et mers agitées. « Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une personne comme elle. Pole2Pole, c’est notre expédition. Nous l’avons planifiée ensemble, je ne fais que l’exécuter. Ce sera sans doute la dernière. Parce qu’il n’y a plus personne pour m’appuyer », confie-t-il. Le soleil de cette fin d’après-midi se reflète sur les sommets des monts Athabasca et Andromeda pendant que nous roulons sur une autoroute déserte, après avoir traversé le champ de glace Columbia, qui s’amenuise peu à peu. Un paysage à couper le souffle. Pourtant, Mike Horn est silencieux pour la première fois depuis notre rencontre. Difficile d’imaginer ce qui l’attend s’il décide de rester à la maison pour de bon. Siéger confortablement à quelques conseils d’administration ? Prendre une semi-retraite en donnant des conférences ? Devenir le porte-parole à temps plein d’une marque ? C’est peu probable. Je lui demande à quoi il songe pendant ses treks polaires et ses traversées océaniques en solitaire. « À ma prochaine aventure », répond-il sans hésiter. À l’évidence, certaines espèces sauvages ne s’apprivoisent pas.
Une marque Daimler
Académie de conduite Mercedes-Benz Vivez des moments de pure exaltation ! Apprenez des techniques de conduite avancées et développez vos habiletés sous la supervision de certains des instructeurs de conduite les plus respectés de l’industrie. Maîtrisez la route et manœuvrez comme un pro au volant des tout derniers véhicules que Mercedes-Benz a à offrir. Découvrez-en davantage sur notre vaste sélection de cours en visitant mbdrivingacademy.ca/fr
© Mercedes-Benz Canada Inc., 2016.
PERFORMANCE Le monde de l’automobile, des sports motorisés aux nouveaux véhicules.
L’AVENIR. ICI. MAINTENANT. La voiture autonome relève peut-être de la sciencefiction pour les conducteurs de véhicules actuels, mais sa technologie est néanmoins bien réelle. Voyons ce qui nous attend au prochain carrefour et le chemin qu’il nous reste à accomplir avant d’arriver à destination. TEXTE NICLAS MÜLLER
AVANT- GARDISTE Le véhicule de recherche F 015 de Mercedes-Benz dans les rues de San Francisco. L’incarnation de la mobilité individuelle dans sa version futuriste.
PERFORMANCE
VOITURES DU FUTUR SEMI-AUTONOME Le conducteur doit superviser les diverses fonctions automatiques de son véhicule et, par conséquent, rester concentré en tout temps sur la route. Depuis plusieurs années, les modèles de série de Mercedes-Benz sont dotés de dispositifs semi-automatiques regroupés sous le nom de « Conduite intelligente ». Le système d’aide à la conduite intelligente de la nouvelle Classe E offre une kyrielle de fonctions novatrices qui allègent la tâche du conducteur, augmentent son confort et diminuent son stress sur la route. QUASI AUTONOME Le système automatique du véhicule reconnaît ses propres limites et, au besoin, prévient le conducteur à temps pour qu’il puisse intervenir. Dans une certaine mesure, celui-ci peut s’adonner à des activités autres que la conduite. TOTALEMENT AUTONOME Le système du véhicule réagit de façon autonome à n’importe quelle situation. Le conducteur n’a pas à le superviser et peut donc s’adonner à d’autres activités ; la conduite autonome devient une réalité.
ILLUMINATION Le F 015 est équipé d’un panneau à DEL plutôt que d’une calandre (en haut) ; un système de projection laser peut faire apparaître, au besoin, un passage piétonnier sur la route (ci-dessus). 44
LA VISION Mercedes-Benz, dont les origines remontent à l’invention de l’automobile par Carl Benz, en 1886, s’apprête une fois de plus à révolutionner la manière dont nous nous déplaçons, cette fois par la mise au point de véhicules totalement autonomes. Aujourd’hui, Dieter Zetsche, président de Mercedes-Benz et du conseil d’administration de Daimler AG, peut décrire avec précision ce que ces voitures sans chauffeur pourront accomplir : « Non seulement les Mercedes-Benz de demain ne produiront aucune émission de gaz, mais elles seront complètement autonomes, plus sécuritaires et plus luxueuses que jamais, et entièrement connectées. Ces bulles de confort nous mèneront de la maison au bureau ; on pourra y travailler, communiquer, relaxer et s’y divertir. » Il y a 130 ans, Carl Benz créait la voiture sans chevaux ; Mercedes-Benz s’apprête aujourd’hui à rendre possible la voiture sans chauffeur. Les premiers véhicules quasi autonomes devraient apparaître sur les routes dès 2025. Après quoi, il n’y aura qu’un pas à franchir pour parvenir à une autonomie totale. Les camions et les voitures arriveront à destination de manière efficace et sécuritaire grâce à un système de capteurs sophistiqué, à une cartographie précise de l’environnement et à une totale connectivité. Dévoilé en 2015, à Las Vegas, le véhicule de recherche F 015 Luxury in Motion est la concrétisation de cette idée d’un espace de vie mobile qui ne nécessiterait aucun chauffeur et dans lequel on pourrait passer le temps comme bon nous semble. Son aménagement intérieur reflète parfaitement cette optique : ses fauteuils pivotants, son élégant plancher en noyer et ses parois latérales munies d’écrans Ultra-HD donnent l’impression d’être dans le lounge d’un luxueux hôtel futuriste. Le volant n’est plus constamment au centre de l’activité : il ne se déploie à l’extérieur du tableau de bord que si l’on décide de ne plus rouler en mode automatique. Les véhicules autonomes permettront non seulement à leurs passagers de bénéficier d’un confort inégalé, mais ils respecteront aussi l’environnement. À titre d’exemple, le F 015 a été conçu pour fonctionner grâce à un système de transmission hybride rechargeable doté d’une pile à combustible (on peut donc le recharger au moyen de sa pile à combustible embarquée ou par une prise électrique), ce qui signifie qu’il ne produit aucune émission de gaz. De grands panneaux à DEL, à l’avant et à l’arrière du véhicule, permettent en outre de communiquer avec les piétons ; un système de projection laser de haute précision peut même faire apparaître, au besoin, un passage piétonnier sur la route, afin que les gens puissent la traverser en toute sécurité.
LE PRÉSENT RÉALITÉ AUGMENTÉE Le prototype Vision Tokyo (ci-dessous) donne un aperçu de ce que sera le « chez-soi mobile » de l’avenir : l’intérieur rappelle un lounge avec ses fauteuils, tandis qu’un projecteur diffuse des hologrammes en trois dimensions.
Mercedes-Benz a beaucoup progressé dans la concrétisation de sa vision avantgardiste, comme en témoignent les véhicules de recherche F 015, Vision Tokyo (aussi présenté en 2015) et S 500 INTELLIGENT DRIVE. En 2013, cette voiture de Classe S, équipée de systèmes additionnels, est parvenue à parcourir sans chauffeur le trajet de 100 km reliant Mannheim à Pforzheim, malgré la circulation en sens inverse, les nombreux virages et les voitures stationnées en double. Il s’agissait en fait de la même route qu’avait empruntée Bertha Benz en 1888, faisant d’elle une pionnière de la conduite automobile. Aujourd’hui, nombreux sont les modèles de série de Mercedes-Benz qui donnent un avant-goût de la conduite autonome en fournissant de l’assistance et en allégeant ainsi considérablement la tâche du conducteur. La nouvelle Classe E en est le meilleur exemple avec son système novateur DRIVE Pilot, dont les fonctions semi-automatiques pour la conduite sur voies rapides ont été grandement améliorées. Celles-ci se basent sur les données recueillies par des caméras stéréoscopiques multifonctions et à 360o, ainsi que des capteurs radars multimodes et ultrasoniques, qui permettent de créer une représentation détaillée de l’environnement. Le système DRIVE Pilot offre son assistance dans de nombreuses situations, qu’il s’agisse de se maintenir à bonne distance du véhicule qui nous précède, de respecter les feux de circulation, de freiner, braquer et même naviguer dans les embouteillages. Autre exemple convaincant : dès qu’on a actionné nos clignotants depuis plus de deux secondes, l’assistance active au changement de voie se charge de nous faire emprunter la voie adjacente. Bien entendu, cette manœuvre automatique est exécutée à l’intérieur d’une zone de sécurité déterminée par le système de capteurs, dans laquelle il n’y a aucun autre véhicule. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de superviser cette procédure et de se tenir prêt à intervenir manuellement, au besoin. Pour quiconque a l’habitude de conduire une voiture standard, ce simple scénario relève de la science-fiction.
CLASSE SUPÉRIEURE La nouvelle Classe E donne un avant-goût de la conduite autonome. Ci-dessus : grâce à ses caméras stéréoscopiques multifonctions et à 360°, ainsi qu’à ses capteurs radars multimodes et ultrasoniques, la Classe E détecte les distances, le marquage routier et la signalisation. mercedes-magazine.ca
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PERFORMANCE
LA CONCRÉTISATION Le concept de conduite quasi autonome, et éventuellement totalement autonome, peut sembler révolutionnaire. Sa mise en œuvre ne nécessite toutefois aucune révolution technique. Il ne s’agit en effet que de raffiner et d’améliorer des systèmes déjà testés et éprouvés. Pour mesurer l’importance que revêt l’innovation technologique chez Mercedes-Benz, il suffit de jeter un coup d’œil sur ces chiffres : en 2016 et 2017, Daimler AG investira plus de 20 milliards de dollars dans la recherche et le développement, et c’est sans compter la somme additionnelle de 20 milliards consacrée à l’acquisition de succursales, d’usines et d’équipement. Les ingénieurs de MercedesBenz ont presque atteint leur objectif, surtout en ce qui concerne la « fusion des données », soit l’évaluation par des algorithmes intelligents de toute l’information fournie par les caméras et les capteurs radars ultrasoniques. C’est non seulement ce qui permet à un véhicule de reconnaître la signalisation, le marquage routier, les obstacles et les autres automobilistes, mais de s’en faire une représentation spatiale pour que la technologie en place puisse exécuter les manœuvres de freinage et de direction de façon sécuritaire. Mais pour que le champ 46
de vision du véhicule aille bien au-delà de ce que détectent ses propres capteurs, il faut que le réseau de communication Car-to-X prenne de l’expansion. Il pourra ainsi tenir compte de renseignements provenant d’autres sources, qu’il s’agisse d’automobiles ou de balisages, dans ses calculs spatiaux. Voilà pourquoi il importe de perfectionner ce réseautage et de développer une solide infrastructure. C’est l’une des raisons qui ont poussé Audi, BMW et Mercedes-Benz à former un consortium afin d’acquérir le service de cartographie HERE : des cartes routières et géographiques de qualité HD sont en effet indispensables à l’avènement de systèmes de conduite quasi autonome et, éventuellement, totalement autonome. Une autre tâche importante, qui relève davantage des juristes et des politiciens que des ingénieurs : l’adoption d’un cadre juridique à l’échelle internationale régulant la conduite autonome. La plupart des règlements figurant au Code de la route émanent de la Convention de Vienne sur la circulation routière de 1968. Des experts du monde entier travaillent actuellement à la mise à jour et à la normalisation de ces règlements. En sachant que les humains pourront à tout moment éteindre les systèmes informatisés et prendre les commandes, il n’y a aucune raison pour que la conduite quasi autonome et totalement autonome n’obtienne pas le feu vert !
PHOTOS DAIMLER AG ILLUSTRATIONS SEBASTIAN KR AWCZ YK
EN CHANTIER Rien, ou si peu, nous sépare aujourd’hui de la conduite quasi autonome : les questions juridiques ont été clarifiées et des cartes numériques de grande précision sont actuellement en développement.
PERFORMANCE
APP
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Re n p e u f o r c é. R t aj u é s te r sult at d l’ang ’un r l e. éf l la st Le dou e cteur ble d ar riè abili té d r e l’e if fuseur e rigide , ssie u ar logé so et d’ail et ri u p oin t s c èr e et r s le t ab tes don hau d é dui lier, t on t a s da ns c la temp ug m en te et te é zo n e r atur e d es du v éhic ul e.
V8 B I -T U C O U R B O, 5 7 PLE MA X 7 CH , IM D D E 0 E 516 U M L E N À 10 0 B - P I , 3,6 S E C K M/H OND ES
TOUT FEU TOUT FLAMME Mis au point sur le circuit automobile de Nürburgring, le GT R de Mercedes-AMG est presque trop fougueux pour la route. Jamais un véhicule de série de Mercedes-AMG n’a autant tablé sur des technologies issues de la Formule 1 que ce nouveau poids plume à deux turbocompresseurs, tout juste sorti de l’usine d’Affalterbach, en Allemagne.
RI U T E N intèg r e
T Vement du GUTRRSE à unsee E F E F ubass ode CO ’abais
le so le en m rbone s qu’on ile : a u e b o de c m nt c n ro e auto orsqu’o posant généra or tanc e s r p t L m u e . . a o o l f r i h c i c t t la m/ ac ce d’a ee /h , s de amique flu x la rout e 250 k m é e t k l i r t d 0 à é sse if ian ody n ll er de 8 es h G è n r of il aé r e p lus m , m o d al o r s c o à la v ite d p m g k 0 ble un sse v ite e nt d e 4 ul e s e m ir on 4 0 v c n i m e h e ’ é iqu . Le v ed m at duit i auto Ventur t est ré n LA BÊTE DE L’ENFER VERT et l’ef f sieu ava e ll e Dans un supplément Web mettant en vedette le GT R, es ’ l app e d Lewis Hamilton tente de dompter ce bolide en le soumettant aux lois de cet « enfer vert » qu’est le circuit de Nürburgring. M E R C E D E S - M A G A Z I N E . C A/ F R - A M G - G T - R
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PHOTO DAIMLER AG
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PERFORMANCE
PURE MAGIE Le nouveau cabriolet fait une entrée remarquée grâce à son système d’éclairage actif haute performance à DEL, qui fait disparaître la brume et la noirceur comme par magie.
VOITURE DE
RÊVE
Une fois de plus, Mercedes-Benz a conçu un luxueux cabriolet de Classe S, et ce, 45 ans après que le dernier modèle de la série est sorti de la chaîne de production. Cette nouvelle décapotable quatre places n’a toutefois rien à envier à son illustre prédécesseur. La légende revient en force, plus puissante que jamais. TE X TE BENEDIK T SARREITER PHOTOS BENJAMIN PICHELMANN
ELLE BLOUSE SANS MANCHES: RENÉ LEZ ARD; PANTALON: TIM L ABENDA; VESTE: FONNESBECH; ESCARPINS À TALONS HAUTS: JIMMY CHOO LUI CHEMISE, COMPLET ET CHAUSSURES: PAL ZILERI
MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ
mercedes-magazine.ca
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PERFORMANCE
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ELLE ROBE: TIM L ABENDA; BALLERINES: PR ADA LUI PANTALON: AMERICAN VINTAGE; CHEMISE ET BLOUSON EN CUIR: BLK DNM; CHAUSSURES: COS
COMME AU CINÉMA La Classe S éblouit par sa prestance, même dans un décor aussi spectaculaire que celui d’Europa-Park, à Rust, en Allemagne.
1961 - 2016 :
LE CABRIOLET VIT DE BEAUX JOURS
ELLE COMBINAISON: BELSTAFF LUI BLOUSON ET PANTALON: RENÉ LEZ ARD; CHEMISE À COL POLO: HIEN LE
DUO IMPROBABLE Le cabriolet S 550 allie la puissance d’un moteur huit cylindres de 449 ch à un apaisant et luxueux confort.
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PERFORMANCE
Aujourd’hui, il suffit de rouler à bord d’un de ces classiques et de contempler la Voie lactée grâce au toit abaissé pour ressentir la soif de liberté et la folie des grandeurs qui ont caractérisé les années 1960. Mais aussi pour réaliser à quel point les concepteurs de Mercedes-Benz ont le souci de la tradition. Le cabriolet W 111 est devenu mythique au moment même où le dernier modèle de la série sortait de la chaîne de production. Depuis, la valeur de ces voitures a considérablement augmenté. Un cabriolet 280 SE 3.5 datant de 1971 vaut aujourd’hui la coquette somme d’environ 375 000 $, alors qu’il en valait autour de 150 000 $ il y a 10 ans… et certains sont même prêts à débourser plus d’un demi-million de dollars pour en faire l’acquisition ! Quant au prix d’un 220 SE, il est d’environ 100 000 $, et il risque lui aussi de grimper.
Le retour, 45 ans plus tard Égaler le W 111 représente tout un défi. Or, non seulement le nouveau cabriolet de Classe S y parvient haut la main, mais il s’avère le digne héritier de son illustre aïeul. Tout comme lui, le cabriolet version 2016 est le plus confortable et le plus novateur de son époque. De profil, il présente les mêmes lignes dynamiques que son prédécesseur, > qui lui confèrent une grande sérénité.
D
e quoi sont faits les rêves, exactement ? Et s’ils étaient composés des mêmes ingrédients que ceux du septième ciel ? La recette pour créer une voiture de rêve est beaucoup plus simple : dans le cas du cabriolet W 111 de Mercedes-Benz, qualifié à juste titre de légende, c’est de l’acier, du chrome, des boiseries en ronce de noyer et du cuir qui ont permis à la magie d’opérer. Ce majestueux modèle a pris la route pour la première fois en 1961, sous la forme du cabriolet 220 SE propulsé par un moteur six cylindres. Il dégageait alors la même aura de tranquillité et d’autorité, avec ses lignes pures et ses courbes douces d’une rare élégance. Les ailerons, qui avaient valu le surnom de Fintail à la berline de la série, étaient arrondis dans le cas du cabriolet. Le confort raffiné qu’il offrait (imaginez des sièges en cuir, des garnitures en bois et un habitacle assez spacieux pour accueillir toute la famille) était accompagné d’innovations qui ont fait la réputation de Daimler en matière de sécurité, qu’il s’agisse des freins à disques, du volant avec plaque de choc ou des zones de déformation à l’avant et à l’arrière de la voiture. Cette décapotable, qui avait été conçue pour les longs trajets, a alimenté les rêves de bien des admirateurs. En 1971, les modèles 250 SE, 280 SE et 280 SE 3.5 huit cylindres ont enrichi la gamme. Et puis, plus rien pendant 45 ans… N’empêche que l’imposant cabriolet n’a rien perdu de son statut quasi mythique.
RÉÉCRIRE L’HISTOIRE Prédécesseur du cabriolet de Classe S, le W 111 (ci-dessus, à droite) a été produit de 1961 à 1971. Voiture de rêve à l’époque, elle jouit aujourd’hui du statut de légende. À droite : les phares à DEL sont loin de jeter de la poudre aux yeux. Le système d’assistance de feux de route adaptatif Plus éclaire automatiquement la route à l’horizon sans aveugler les autres automobilistes.
VENT DE CHANGEMENT Grâce à des buses noires situées à l’arrière des appuie-têtes, le système révolutionnaire AIRSCARF aspire l’air, le réchauffe, puis le fait circuler autour du conducteur et du passager avant.
CE CABRIOLET ALLIANT CONFORT ET PLAISIR DE CONDUIRE
REPOUSSE LES LIMITES
ELLE JUPE PLISSÉE: BOSS; CHEMISIER: VAN L A ACK LUI CHEMISE À COL POLO, PANTALON ET VESTON: EMPORIO ARMANI; CHAUSSURES: COS PAGE OPPOSÉE ELLE ROBE: AMERICAN VINTAGE LUI CHEMISE: AMERICAN VINTAGE; VESTON: BOSS
PERFORMANCE
MER DE LUXE La combinaison de couleurs porcelaine et bleu océan, rehaussée par l’éclairage d’ambiance, crée une atmosphère maritime digne d’un luxueux yacht. En plus d’être orné de bois, le volant sport est chauffant, de même que les quatre sièges.
Qu’il entreprenne une courte escapade ou un long périple, il ne laissera personne indifférent sur son passage, peu importent les changements de température. Il faut dire que le nouveau cabriolet de Classe S est équipé du système révolutionnaire AIRSCARF : les appuie-têtes dégagent de l’air chaud directement sur la nuque du conducteur et du passager avant, faisant de la conduite à ciel ouvert une expérience des plus agréables, même par temps frais. Ce dispositif travaille de concert avec le nouveau système de climatisation THERMOTRONIC, lancé avec ce modèle, qui permet de maintenir la température ambiante automatiquement, même lorsqu’on relève ou abaisse le toit. Douze capteurs mesurent la température intérieure et extérieure, l’intensité du soleil, mais aussi le niveau des gaz nocifs, afin de s’assurer que l’air qui est diffusé à l’intérieur du véhicule soit de qualité.
La tranquillité, même à ciel ouvert Ce contrôle remarquable de la température ambiante n’a d’égal que l’exceptionnelle qualité acoustique de l’habitacle, qui nous plonge dans un silence quasi monastique. Le coupé de Classe S est le véhicule de série le plus silencieux au monde, et le cabriolet le suit de très près, entre autres grâce à des vitres doubles et des portes d’une étanchéité impressionnante. Et lorsque la capote est abaissée, le pare-vent AIRCAP réduit automatiquement les turbulences et le bruit de l’air en circulation. Ceux-ci sont également minimisés par un déflecteur se déployant au-dessus du pare-brise et un pare-vent entre les appuie-têtes. 58
i Cabriolet S 550 Moteur/Performance 8 cylindres de 4,7 L, 449 ch de 5250 à 5500 tr/min ; couple max. 516 lb-pi de 1800 à 3500 tr/min
Transmission Automatique à 9 rapports 9G-TRONIC Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies que pour faciliter la comparaison des différents modèles.
M E R C E D E S - B E N Z . CA
Offerte en noir, bleu foncé, beige ou rouge foncé, la capote est composée de trois épaisseurs, dont une – en butyle – est imperméable à la pluie. Le butyle est aussi un matériau insonorisant plus efficace que le néoprène, généralement utilisé pour ce type de modèle. Le capitonnage et la doublure de la capote fournissent un rempart supplémentaire contre les bruits extérieurs. Il suffit d’appuyer sur un bouton et, en tout juste 20 secondes, la capote glisse doucement sous le couvercle de son compartiment, dont la garniture chromée s’agence harmonieusement avec l’arrière du véhicule, large et musclé. Les rayons du soleil peuvent alors illuminer l’intérieur de l’habitacle, qui se décline dans une gamme de différents cuirs et qui séduit instantanément avec ses touches de chrome et son choix de six couleurs – dont un duo porcelaine et bleu océan, qui confère à la Classe S un style nautique sophistiqué. Pour assurer le confort et la sécurité de ses passagers, le cabriolet est équipé de systèmes d’aide à la conduite intelligente. Cette technologie de pointe signée Mercedes-Benz permet, entre autres, de freiner efficacement, de maintenir sa trajectoire, de repérer les piétons et même, au besoin, de réduire automatiquement la vitesse, grâce au système PRE-SAFE. Le système PRE-SAFE PLUS anticipe également la possibilité d’une collision et, si elle ne peut être évitée, applique automatiquement les freins et resserre les ceintures de sécurité en vue de l’impact. Combiner un design intemporel et une technologie intelligente relève du grand art. Un art qui a servi la grande tradition des cabriolets de MercedesBenz depuis bien plus que 45 ans.
ÉQUIPE DE ST YLISME STEFANIE SCHWAIGER COIFFURE ET MAQUILLAGE ALEX ANDER HOFMANN/AGENTUR USCHI R ABE, AVEC PRODUITS DE CHANEL
RÊVE DE GRANDEUR Le cabriolet de Classe S possède toutes les caractéristiques d’un grand classique. Il pose ici pour la postérité avec ses roues de 20 po et, en arrière-plan, la grande roue de l’Europa-Park.
B i r ks s N OW F L A k E
Ă partir de 995 $
V i s i t E z B i r k s .c O m
mD
PERFORMANCE
HEUREUX e
20 ANNIVERSAIRE ! Le légendaire coupé-cabriolet de Mercedes-Benz a été rebaptisé. Depuis juillet dernier, ce deux places au toit escamotable roule sous le nom de SLC. Et ce n’est qu’un des nombreux changements qu’on lui a apportés pour souligner un important anniversaire. TE X TE MARTIN TROCKNER PHOTOS DAIMLER AG MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ
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DEVANT
HABITACLE Les garnitures en aluminium au fini en fibre de carbone accentuent l’allure sportive du nouveau SLC. Le groupe d’instruments a également fait peau neuve. La console centrale intègre un système de sonorisation Audio 20 et un afficheur avec une diagonale d’écran de 17,8 cm aux pourtours noirs ultra-brillants. Les garnitures en cuir sont offertes en deux nouvelles teintes : brun sellerie et blanc platine. De plus, l’éclairage d’ambiance permet désormais de teinter l’espace pour les jambes d’une lumière rouge solaire, bleu polaire ou blanc polaire.
S
LK : trois lettres qui, depuis 1996, ornent la carrosserie d’un véhicule qui a marqué l’histoire de MercedesBenz. Au cours des 20 dernières années, ce coupé-cabriolet est parvenu à concilier les avantages de rouler quotidiennement en coupé avec le plaisir de conduire une décapotable. Son atout : un toit escamotable qui garantit un haut niveau de confort, peu importe les aléas de la météo. L’année de son lancement, le SLK a été le coupé-cabriolet le plus vendu en Allemagne et, depuis, il a gagné des adeptes partout à travers le monde. Les modèles R170 (produit jusqu’en 2004), R171 (produit jusqu’en 2011) et R172 (produit depuis 2011) ont cumulé à eux seuls des ventes combinées de 670 000 véhicules. Pour son anniversaire, nous avons offert à ce classique de Mercedes-Benz une cure de rajeunissement et un nouveau nom : dites adieu au SLK et accueillez le SLC ! Nous soulignons ainsi les affinités de ce coupé-cabriolet avec la Classe C et nous annonçons, par la même occasion, une foule d’améliorations techniques et esthétiques imaginées par les concepteurs de Mercedes-Benz. Le SLC présente une silhouette encore plus dynamique, un éventail élargi d’équipements en option et de nombreux détails qui ont été revus et corrigés. De l’avant du véhicule jusqu’à son coffre, des garnitures intérieures au toit panoramique escamotable, voici un aperçu de tout ce qui a changé. 62
PHARES Le système d’éclairage actif haute performance à DEL, offert en option, enveloppe la route d’une agréable nuance de blanc qui se rapproche de la lumière du jour. L’assistant de feux de route adaptatif Plus, lui aussi en option, permet d’utiliser les phares en continu sans aveugler les autres automobilistes.
Le caractère sportif de la SLC s’exprime particulièrement à l’avant. Son nez entièrement redessiné, sa calandre inclinée et son capot en forme de flèche dynamisent sa silhouette. La calandre diamant est d’ailleurs offerte en série pour tous les modèles de SLC. Ses superbes phares avec feux de jour à DEL intégrés ne passent pas inaperçus, ni son nouveau parechoc avant avec ses prises d’air bien en vue, qui s’inscrivent dans la plus pure tradition du coupé-cabriolet.
PERFORMANCE
Profiter du toit escamotable à commande électrique est plus facile que jamais. Si vous en avez amorcé l’ouverture ou la fermeture pendant que vous étiez arrêté, mais que la circulation vous force à rouler, l’opération se poursuivra tant que vous n’excèderez pas une vitesse d’environ 40 km/h. Le toit escamotable panoramique doté du dispositif MAGIC SKY CONTROL s’éclaircit ou s’obscurcit sur commande d’un bouton, ce qui vous permet de contempler les étoiles même lorsque le toit est rabattu.
335
LITRES
TOIT ESCAMOTABLE
Cette mesure correspond au volume du coffre du SLC, ce qui en fait un véhicule tout indiqué pour une escapade en amoureux. Il est doté d’un nouveau séparateur automatique, offert en série, qui permet d’optimiser la capacité de rangement lorsqu’il est relevé. Ce séparateur s’abaisse automatiquement dès qu’on ouvre le toit escamotable. Si l’espace manque pour loger celui-ci à l’intérieur du coffre, une alerte sur le groupe d’instruments vous en informe immédiatement.
TOUR DE
PISTE
Il n’est pas étonnant qu’Eva Shaw, à la fois DJ et productrice de musique, soit avant tout impressionnée par le son qu’émet le nouveau CLA 45 4MATIC de Mercedes-AMG. Mais la dernière mouture de ce coupé quatre portes nous réserve bien d’autres éblouissantes surprises. P H OTO S S TAU D S T U D I O S MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ
PERFORMANCE
CHANGER DE DISQUE Dès que son emploi du temps le lui permet, Eva Shaw se rend chez le disquaire à la recherche de nouveaux vinyles, un format qu’elle privilégie.
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epuis qu’Eva Shaw a pris d’assaut les pistes de danse de New York, sa carrière s’est accélérée à une telle vitesse que même le coupé CLA 45 4MATIC en pâlit d’envie. Ces jours-ci, la Canadienne, qui a grandi à Toronto, est fort occupée à ajouter quelques prestigieux noms à son CV : des festivals de musique comme le Ultra, à Miami – où elle s’est produite devant une foule de dizaines de milliers de personnes – et une résidence hebdomadaire au club Hakkasan, à Las Vegas. Le reste du temps, elle fait la tournée des discothèques américaines, d’un océan à l’autre. « Je ressens une satisfaction totale après chaque performance. J’en suis presque accro », confie Eva Shaw. En plus d’être aux commandes des platines, elle produit désormais son propre matériel, incluant les titres Charizma, Get Down et Space Jungle. Et, comme elle est très photogénique et qu’elle aime bien se retrouver devant la caméra, on la sollicite régulièrement pour des contrats de mannequinat. Inutile de dire que la DJ est en constant déplacement, que ce soit en avion ou en voiture, entre deux boîtes de nuit. Ce temps passé sur la route a aiguisé son acuité. La première impression qu’elle a eue du CLA 45 4MATIC – après un essai routier aux aurores – en est la preuve. « Il produit un son incroyable, à la fois limpide et appuyé d’une irrésistible basse. » Ce nouveau modèle pourrait aussi vous séduire par sa vivacité, son attitude sportive et sa silhouette athlétique. Voilà le < complice idéal pour une soirée inoubliable. mercedes-magazine.ca
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PERFORMANCE
L A N U I T C È D E L A P L AC E AU J O U R et même les lumières stroboscopiques des discos branchées sont éclipsées. Les phares à DEL haute performance, dont est équipé le CLA 45 4MATIC de série, ne se contentent pas d’améliorer la visibilité. Ils donnent l’impression d’être en constante quête de nouvelles expériences, comme s’ils incitaient cette nouvelle version du CLA 45 4MATIC à déployer toute son agilité à la faveur de la nuit. Du point de vue de l’aérodynamisme, ce compact quatre portes est prêt à tout : coefficient de traînée abaissé, nouveau tablier en « ailes A » d’AMG doté de prises d’air à lamelles, ailerons additionnels et nouvelle insertion sur le répartiteur d’air avant. Si vous êtes impatients de foncer sur « la piste de danse des voitures » (cette bonne vieille chaussée), ne cherchez pas plus loin : l’ensemble Aérodynamique AMG est pour vous. Offert en option, il inclut un répartiteur d’air plus large, des déflecteurs supplémentaires et des becquets à l’arrière, de part et d’autre des sorties d’air factices.
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LA DJ EVA SHAW DONNE LE TON, TOUT COMME LE
CLA ACTUALISÃ&#x2030;
PERFORMANCE
LAISSEZ TOMBER LA ROUTINE â&#x20AC;&#x201C; OPTEZ POUR LA
PERFORMANCE
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D E S M O M E N T S E X A LTA N T S . Chaque passionné de conduite pourrait en donner sa propre définition. Passer de 0 à 100 km/h en 4,2 secondes, entendre le son que produit un moteur pour la première fois – quelque chose qui reste gravé dans la mémoire – ou savoir que sous le capot du CLA 45 4MATIC se trouve un moteur turbo AMG de 2,0 L, produisant désormais 375 ch, prêt à rugir. Chaque composante de ce véhicule, chaque expérience qu’il nous fait vivre provoque inévitablement une montée d’adrénaline. Difficile de retrouver un rythme cardiaque normal après de telles sensations. Ses caractéristiques électrisantes, comme son tout nouveau diffuseur doté de quatre ailettes verticales, procurent une gamme d’émotions dont on se souviendra longtemps après avoir refermé la portière.
PERFORMANCE
D ’ U N D I S Q U E À L’AU T R E . Pour un voyage au bout de la nuit, on peut aisément passer des platines d’une discothèque au volant Performance DINAMICA, offert en option. On distingue tout de suite son marqueur central et ses surpiqûres rouges qui, tel un véritable fil conducteur, traversent tout l’habitacle. Pour le modèle de série, le groupe d’instruments et les ceintures de caisse sont désormais en cuir ARTICO travaillé à la main, tandis que la garniture signature rouge et noir d’AMG capte le regard avec ses surfaces lustrées, ses imprimés mats et le monogramme AMG. Parmi les emballantes nouveautés qui ont été ajoutées au modèle CLA 45 4MATIC, on compte la transmission sport à 7 rapports SPEEDSHIFT DCT AMG de série, avec ses modes de conduite DYNAMIC SELECT AMG et ses rapports au ratio plus court. Rien pour ralentir le rythme.
SUR LA PISTE Chaque changement de disque implique une nouvelle décision. Eva Shaw donne le rythme à la soirée.
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Coupé CLA 45 4MATIC Moteur/Performance Turbo 4 cylindres de 2,0 L, 375 ch à 6000 tr/min ; couple max. 350 lb-pi de 2250 à 5000 tr/min
Transmission SPEEDSHIFT DCT AMG à 7 rapports Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies que pour faciliter la comparaison des différents modèles.
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DESIGN ET DYNAMISME, EN PARFAITE
HARMONIE
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PERFORMANCE
LE CHARME DES GRANDS
ESPACES
Courbes fluides, lignes allongées, courts porte-à-faux, larges épaules : la nouvelle familiale de Classe E conjugue silhouette sportive et intérieur spacieux. TEXTE GREGOR BRESSER MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ
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I
l y a près de 40 ans, Mercedes-Benz imaginait une version de sa luxueuse Classe E dotée d’un hayon et d’un intérieur spacieux, créant ainsi une toute nouvelle catégorie de véhicules : la familiale haut de gamme. Ce modèle, considéré comme révolutionnaire en 1977, demeure une référence dans l’industrie. Cet hiver, la sixième génération prendra d’assaut les salles d’exposition du pays. Sa ligne de toit arquée lui confère une silhouette beaucoup plus athlétique que celle de son prédécesseur, si bien qu’on se demande comment elle peut contenir un volume de chargement allant jusqu’à 1820 L. Équipée des mêmes
innovations que celles de la berline de Classe E, elle possède également des caractéristiques propres à une familiale, le genre d’ingénieux détails qui, depuis toujours, font d’elle une voiture à part. À preuve : la nouvelle position de la banquette arrière, de série, dont le dossier peut s’incliner de 10 degrés supplémentaires. Cette modification peut sembler minime, mais elle permet d’ajouter instantanément 30 L au volume de chargement sans affecter l’espacement des sièges. Il est aussi possible de positionner la banquette arrière pour diviser l’espace dans une proportion de 40/20/40, et de choisir d’allouer ainsi plus d’espace aux passagers ou au chargement.
GROS VOLUME
PASSEZ AU SALON À l’intérieur de l’habitacle, l’allure athlétique du véhicule se confirme avec le tableau de bord incurvé. Des matériaux de grande qualité, comme du bois à grain ouvert, du cuir et du tissu métallisé, contribuent à y créer une ambiance digne d’un lounge. Deux écrans haute résolution de 31,2 cm, offerts en option, peuvent être jumelés pour constituer un impressionnant poste de conduite. Un simple balayage des pavés tactiles intégrés au volant permet de contrôler le groupe d’instruments et les commandes multimédias.
745 kg
Rien ne peut déstabiliser cette familiale : sa suspension pneumatique de série fixée à l’essieu arrière assure une bonne tenue de route, même avec une charge allant jusqu’à 745 kg.
Quoi de mieux pour transporter vos bagages ? Avec un volume de chargement de 670 à 1820 L, cette luxueuse familiale est l’une des plus spacieuses de son segment.
DU STYLE À REVENDRE
Une carrosserie extrarigide, une isolation acoustique unique et des amortisseurs acoustiques, logés sous les sièges arrière et dans les passages de roues, minimisent les bruits de la route. Les poignées de portière et les joints étanches des vitres limitent aussi le sifflement du vent. 74
À VOTRE DISPOSITION Le nouveau système DRIVE Pilot va encore plus loin que le freinage d’urgence assisté actif. Non seulement il permet de maintenir une distance appropriée avec le véhicule qui précède, mais il le détecte automatiquement.
PHOTOS DAIMLER AG
ROBUSTE , MAIS SILENCIEUX
La familiale de Classe E est la preuve que ce type de véhicule convient tout à fait au mode de vie actuel. Ses vitres, allongées sur les côtés et fortement inclinées à l’arrière, lui procurent une allure élégante et profilée. L’arrière du véhicule est aussi robuste qu’esthétique, avec son large hayon et ses deux phares à DEL. De série, le toit est muni de rails qui s’intègrent naturellement au design et peuvent accueillir des charges plus encombrantes.
BROADWAY
AUTOMATIQUE - FABRICATION SUISSE
VOYAG E Hôtels inoubliables, virées en voiture et destinations dépaysantes.
SÉJOURS Nos hôtels préférés autour du globe.
S EL F O S S , I S L A N D E
DE FEU ET DE GLACE Des volcans enneigés, d’impressionnants geysers, des glaciers à perte de vue, des chutes à couper le souffle : le Cercle d’or, en Islande, compte plus d’une merveille. C’est là, près de la brèche creusée entre les plaques tectoniques eurasienne et américaine, que se trouve le ION Luxury Adventure Hotel. Après une journée à explorer la région, réfugiez-vous dans le luxe de cet hôtel, dont l’architecture est aussi singulière que les champs de lave au-dessus desquels il semble suspendu. Ne manquez pas de relaxer dans le bain extérieur alimenté par les sources d’eau chaude environnantes sous le soleil de minuit, en été, ou les aurores boréales, en hiver. I O N I C E L A N D. I S 76
M I A M I , F LO R I D E
L’ART HÔTELIER
LO N D RES , A N G L E T ER RE
POTIONS MAGIQUES L’ouverture du Mondrian London à South Bank, autrefois quartier tranquille de Londres, avait confirmé SE1 comme étant le code postal le plus branché de la ville. Ce qui distingue cet hôtel de tous ceux qui lui ont emboîté le pas ? Le Dandelyan Bar. Le barman en chef Ryan Chetiyawardana, alias M. Lyan, dit s’inspirer des botanistes britanniques qui parcouraient jadis le globe et même des premiers chasseurs-cueilleurs. Complexe et poétique, la carte des cocktails évoque à la fois une leçon d’histoire et le Livre des ombres, un recueil de sortilèges. Par exemple, le Vaudeville Venom est à base de vodka et de zédoaire, une racine traditionnellement utilisée par les Amérindiens pour « bloquer les mauvais esprits et comme antidote au venin de cobra », tandis que les ingrédients du 13th Century Boy (incluant le sirop de palmier et de pin) s’inspirent des rituels de momification égyptiens. Inutile de dire que ce n’est pas l’endroit pour commander une bière. M O R G A N S H O T E L G R O U P. C O M
Alan Faena avait redéfini ce qu’est le rôle même d’un hôtelier avec le Faena Hotel Buenos Aires, transformant un port abandonné en quartier artistique ayant pour cœur son luxueux établissement. Il a appliqué ce même concept à une portion de plage peu fréquentée de Miami en y érigeant six bâtiments qui constituent le Faena District et le Faena Hotel Miami Beach. On aime le style Art déco de l’hôtel, qui évoque les glorieuses années de Miami, mais aussi ses œuvres d’art qui, elles, racontent une histoire résolument moderne. Voici trois d’entre elles :
THE WAY TO FUTOPIA, DE JUAN GATTI L’hôtel n’a pas vraiment de hall, mais plutôt un impressionnant espace baptisé « la cathédrale » et orné de huit fresques.
M AU I , H AWA Ï
VIVEZ MAUI Bien que la baie de Kapalua, à Maui, soit la destination parfaite pour faire du snorkeling ou se prélasser sur une plage de sable blanc, il est aussi possible d’y vivre des expériences authentiques entre deux baignades grâce à la programmation du Montage Kapalua Bay. Confectionnez votre lei avec des fleurs et des fougères fraîchement cueillies en compagnie de Silla Kaina, ambassadrice culturelle de l’hôtel. Suivez ensuite une leçon de ukulélé et apprenez les accords de base de cet instrument à cordes emblématique de la musique hawaïenne, jadis introduit ici par les premiers colons portugais. Et pourquoi ne pas danser le hula, afin d’honorer l’histoire de l’archipel avec des mouvements de hanches, de pieds et de mains sur fond de chants polynésiens ? M O N TA G E H O T E L S . C O M/ K A PA L UA B AY
STORMS, D’ALBERTO GARUTTI Ces deux lustres recèlent un secret pancontinental : chaque fois que la foudre frappe la pampa argentine, les lumières clignotent.
GONE BUT NOT FORGOTTEN, DE DAMIEN HIRST Montant la garde dans les jardins, ce squelette de mammouth laineux plaqué or 24 carats et vieux de 10 000 ans ne passe pas inaperçu. FA E N A . C O M
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VOYAG E
En safari-photo au Nunavut, notre collaborateur en apprend un peu sur l’art de capter de belles images... et beaucoup sur la vie dans le Grand Nord. T E X T E E T P H O T O S A D A M MC C U L L O C H
T R AITÉ DU
ZEN
ET D E P HOTOGR APHIE DES
OURS P OL AIRES
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PHOTO WOLFGANG K AEHLER (PAYSAGE)
L’APPEL DU FROID Chaque automne, des photographes en soif d’aventure se rendent jusqu’au camp d’Arctic Kingdom, dans le Nunavut, pour immortaliser les ours polaires qui, pendant deux mois, se postent sur la rive de la baie d’Hudson, en attendant que les eaux gèlent.
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VOYAG E
CABANE AU CANADA Cet ancien camp de chasse, composé de quelques cabanes rudimentaires, est situé à proximité de l’un des meilleurs sites au monde pour faire l’observation des ours polaires.
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e sac de mon appareil photo pèse deux fois le poids de ma valise. Je l’ai trimballé jusqu’au Nunavut, à une heure de vol au nord de Churchill, au Manitoba, en prévision d’un safari-photo. Il contient des lentilles de toutes sortes, des téléobjectifs et des grands-angulaires, des piles de rechange, divers boîtiers et des filtres polarisants (quoi de mieux qu’un filtre polarisant pour capter un ours polaire ?). Impossible qu’une bête se pointe le museau à moins de 50 km sans qu’elle apparaisse dans mon viseur. Pendant une semaine, je vivrai dans un ancien camp de chasse qui consiste en un amas de cabanes de bois entourées d’une clôture électrique de 13 000 volts. Dans la salle à manger commune, derrière les tasses à café, se cache un mur couvert de graffitis faisant l’apologie de la chasse à l’arc. Le campement, géré par le voyagiste Arctic Kingdom, n’est ouvert que l’automne, deux mois par année, au moment où les ours polaires, affamés, se postent sur la rive de la baie d’Hudson en attendant de pouvoir partir à la chasse aux phoques, une fois que les eaux seront gelées. En jetant un premier coup d’œil dans mon viseur, je ne distingue rien qui soit digne d’intérêt dans ce paysage monochrome, composé de neige et de pierres. Aucun arbre, aucune route ni colline ne vient briser la ligne d’horizon. Mais les apparences sont trompeuses en Arctique. Les rochers semblent flotter, le ciel peut devenir noir même en plein jour, et le soleil couchant, lorsqu’il se retrouve pris en étau entre les nuages et la neige plus blanche encore, se reflète à l’infini, diffusant 80
Les rochers semblent flotter, le ciel peut devenir noir même en plein jour, et le soleil couchant se reflète à l’infini, diffusant une couleur intense partout autour.
une couleur intense partout autour, même dans les endroits où l’on s’y attend le moins. Le froid intense qui sévit ici transforme les humains aussi bien que la nature environnante. Jason, le chef d’expédition, a troqué une lucrative carrière en informatique contre le silence de la toundra. Françoise, son bras droit, a déjà tenté de nager du Canada au Groenland avec une équipe de relais féminin. Nos deux guides inuits, Cameron Emiktowt et Joachim Akatsiak, peuvent repérer un ours à des kilomètres de distance, sans jumelles. Il s’agit ici du territoire de chasse de leurs ancêtres, et ce, depuis plus de 1000 ans. Notre chef cuisinier, Andrew, garde un optimisme à toute épreuve, même s’il doit composer avec un approvisionnement imprévisible et des cleptomanes à fourrure d’une demi-tonne chacun. Pour les cinq prochains jours, ce paysage glacial sera ma muse qui, je l’espère, m’en apprendra un peu sur la photographie et beaucoup sur la vie dans le Grand Nord.
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SUREXPOSEZ , S’IL LE FAUT
PHOTO WOLFGANG K AEHLER (PAYSAGE)
La neige d’un blanc éblouissant peut fausser la lecture du photomètre de certains appareils qui, par conséquent, réduiront automatiquement le temps d’exposition. Résultat : des photos sombres et grisâtres. Il vaut donc mieux vérifier l’histogramme pour savoir si on doit augmenter ou non le temps d’exposition. L’Arctique nous force à regarder du côté lumineux des choses. En temps normal, s’il fait -13 °C au réveil, j’ai tendance à me réfugier avec mon Kindle sous d’épaisses couvertures. Ici, je me lève tôt, revigoré par l’aube glaciale. « C’est pas mal », ironise le chef Andrew. Selon lui, les vents qui ont soufflé à 90 km/h la semaine dernière étaient « gérables, même s’ils nous faisaient nous sentir bien vivants ». N’empêche que, cet après-midi, deux joggeurs profitent de cette température tropicale pour courir en shorts sur la piste d’atterrissage. Pendant ce temps, le reste du groupe arpente la plage à la recherche d’ours paresseux qui, par une journée aussi douce, auraient pu se tapir dans la fraîcheur du pergélisol. « C’est un endroit parfait pour ces prédateurs qui ont recours au camouflage », souligne Jason, tout en faisant le guet au-dessus d’un lit de roches. Nous traversons ensuite une forêt de saules de l’Arctique, que notre guide avait qualifiés de « séquoias géants de la toundra ». Nous réalisons bien vite qu’ils font tout au plus 25 cm de hauteur. Décidément, l’optimisme typique de l’Arctique atteint des sommets aujourd’hui ! >
BON VOISINAGE C’est une clôture électrique de 13 000 volts qui sépare les visiteurs du camp du plus grand prédateur de ce territoire.
VOYAG E
2 OUBLIEZ LE SUPERFLU Percez un trou dans une boîte à chaussures, glissez-y du papier photo et le tour est joué ! Vous venez de fabriquer un sténopé. La photographie est aussi simple que cela. Tout ce qu’il vous faut, c’est une ouverture, un temps de pose et de la distance. Les autres fonctions – comme l’imagerie à grande gamme dynamique (HDRI), la mesure matricielle et la synchronisation rideau sont certes utiles, mais pas essentielles. J’y pense chaque matin en franchissant les 20 m qui séparent ma confortable cabane de la salle à manger. Tandis que j’enlève mon manteau et mes bottes dans le vestibule, l’odeur du petit déjeuner parvient à mes narines, déclenchant aussitôt une bouffée de gratitude. « En venant ici, on renonce aux théâtres, aux cinémas, aux restaurants et aux piscines », commente Jason, en se régalant de crêpes aux brisures de chocolat. Les Inuits sont des chasseurs qui croient en la réincarnation. Voilà pourquoi ils démontrent une telle reconnaissance envers les animaux qu’ils tuent. Dans les années 1920, un chaman a expliqué à l’explorateur danois Knud Rasmussen que « le plus grand péril pour les Inuits vient du fait qu’ils consomment exclusivement des âmes ». En vivant ici, on réalise que l’être humain a besoin de très peu de choses, au fond : de la nourriture, un abri et de la chaleur. Cela m’aide à prendre conscience de tous les petits luxes auxquels j’ai droit – à commencer par les crêpes ! – et à en être reconnaissant. 82
EXPOSITION AU FROID Malgré la vue spectaculaire, les photographes ne doivent pas oublier les températures de -30 °C. Pour braver ce froid, il vaut mieux porter des vêtements d’expédition.
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AYEZ UNE VUE D’ENSEMBLE
La première journée, j’ai rempli ma carte mémoire de 16 Go d’ours polaires. Mais une fois passée l’excitation de voir ces impressionnantes bêtes en gros plan, toutes mes photos finissent par se ressembler. Et il y a le problème de la clôture électrique. Elle apparaît sur presque tous mes clichés, me privant des images parfaites que j’avais en tête en venant ici. Les photos qui me plaisent le plus sont finalement beaucoup plus singulières : Joachim qui chasse un ours de la main comme s’il s’agissait d’un chien qu’il voulait éloigner de la table ; la troublante beauté d’un lemming mort, aperçu alors que nous explorions la toundra ; l’intensité avec laquelle Jason scrute l’horizon, inconscient de la parfaite lumière qui éclaire ses traits taillés au couteau ; les yeux bleus et perçants de Françoise, rehaussés par la fourrure de son capuchon. C’est la vie au camp qui me fascine le plus. Le chalet principal devient mon studio et ma carte mémoire est bientôt remplie de gens qui guettent l’arrivée des ours. J’étais moi aussi venu les photographier mais, entretemps, ma cible a changé. Dans l’Arctique, les animaux migrent, la mer passe de l’état liquide à solide, tout bouge. Et celui qui traque l’ours polaire peut aussi se laisser tenter par l’appétissant caribou qui croise sa route.
CROYEZ À LA MAGIE ...
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Je sais que c’est impossible, mais je jurerais voir de la pluie à l’horizon. « Sauf qu’elle monte au lieu de tomber, me fait remarquer Jason. C’est de l’eau qui s’évapore de la mer, parce qu’elle est plus chaude que l’air, avant d’être aspirée par les nuages. » L’Arctique est ainsi le théâtre de plusieurs phénomènes étranges. L’autre jour, j’ai photographié des rochers de la taille d’un immeuble qui semblaient flotter comme des montgolfières : une illusion causée par la réfraction de la lumière dans l’air froid. Ces effets d’optique guident les Inuits lorsqu’ils chassent. Par exemple, s’ils aperçoivent un « ciel d’eau », une bande sombre dans les nuages, ils savent qu’il y a un trou dans la banquise à cet endroit, parce que l’eau ne réfléchit pas autant le soleil que la glace. Et que, par conséquent, ils y trouveront probablement des phoques. En connaissant la nature de ces phénomènes, on parvient mieux à les saisir sur pellicule.
PATIENTEZ « On ne part pas à la recherche des ours polaires, ce sont eux qui viennent à nous », affirme Jason. Et cette attente exige une préparation : il faut choisir sa lentille, trouver l’angle parfait et savoir quelle vitesse d’obturation minimale sera nécessaire pour obtenir une image nette d’un ours en mouvement. Un après-midi, j’observe Françoise à l’œuvre. Pendant le repas, elle nous a éblouis en nous montrant ses photos qui ont remporté des prix. La voilà maintenant qui marche jusqu’à l’enceinte du camp où elle se couche à plat ventre, même s’il n’y a aucun animal en vue. Après quelques minutes, un ours vient se placer dans son cadrage, comme si elle l’avait prédit. Lorsqu’ils chassent le phoque, les Inuits peuvent attendre des heures près d’un trou dans la glace. Il faut être persévérant et savoir saisir les occasions. L’équipement ne compte pas tant que ça. « Certains n’ont qu’un appareil automatique et font de superbes photos », affirme Jason. Leur secret ? Ils sont bien préparés et attendent le moment d’appuyer sur le déclencheur. Lorsqu’on sait tirer le meilleur de ce qui se présente, on est récompensé. Les autres peuvent croire qu’il s’agit d’un coup de chance, mais nous, on sait ce qui a fait la différence.
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VOS BATTERIES SE DÉCHARGERONT Habituellement, je peux passer toute une journée à faire de la photo sans changer les piles de mon appareil. Mais quand les températures chutent à -30 °C avec le facteur éolien, comme ici, elles durent à peine une heure. Et je dois avouer que je ne résiste pas plus longtemps. Non seulement le froid sape mon énergie, mais il a pour effet de ralentir à peu près tout. Sauf les morceaux de glace que le vent propulse à travers la toundra avec un sinistre bruit de verre brisé. Lorsque Cam et Joachim aperçoivent un ours, ils ont beau me prévenir 10 minutes avant son irruption au camp, j’ai à peine le temps d’enfiler mon attirail contre le froid à 2000 $, de régler mon appareil, de choisir un angle et de me préparer mentalement à l’arrivée de l’animal. « À cause de ce froid, j’ai perdu sept kilos en six semaines, me confie Andrew. Voilà pourquoi je prépare des plats réconfortants. On en a besoin. » Je décide alors de pardonner à mon corps ses subites baisses d’énergie et je pique une sieste, au besoin.
...MAIS NE SOYEZ PAS DUPE !
En 1818, l’explorateur écossais John Ross s’est engagé dans le détroit de Lancaster, alors qu’il était à la recherche du passage du Nord-Ouest. Il n’a pas tardé à constater qu’une chaîne de montagnes – qu’il a baptisée Croker – lui barrait la route, ce qui l’a incité à faire demi-tour. Une erreur, car ces montagnes n’étaient rien d’autre qu’un « mirage supérieur », qui se produit lorsque l’air froid courbe les rayons lumineux en donnant l’impression que le paysage s’étire à la verticale. La vie est ainsi faite d’illusions et de faux obstacles. Une fois ces phénomènes démystifiés, > ils ne peuvent plus nous détourner de la voie qu’on a choisie. mercedes-magazine.ca
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PORTRAIT POLAIRE Après avoir multiplié les photos d’ours polaires, le photographe a tourné son objectif vers les gens, dont la guide Françoise Gervais.
SACHEZ IMPROVISER
« Vivre en Arctique, c’est comme vivre sur un bateau. Il faut être autosuffisant et savoir improviser », lance Andrew, tout en s’efforçant de découper à la scie une pièce de viande gelée. « La nuit dernière, une ourse et son petit ont renversé un des congélateurs. Ils ont volé toute la viande de caribou et le pain à l’ail. » Aucun doute : le repas de ce soir nécessitera un peu d’improvisation. Ici comme en mer, l’outil considéré comme le plus utile est sans aucun doute la corde (et parfois la babiche de caribou). Par exemple, le traîneau du camp est arrimé grâce à une corde gelée, qui a la texture d’un spaghetti séché, tandis que Joachim porte une fine lanière de babiche en guise de ceinture. C’est ce même esprit d’invention qui a poussé une des photographes à juxtaposer son iPhone à la lunette d’une jumelle pour obtenir une photo des plus acceptables. Les habitants de l’Arctique ne jurent que par deux autres règles : ne jamais déposer ses gants au sol (si le vent les emporte, vous vous en gèlerez les doigts) et toujours laisser son parka dans son traîneau, au cas où l’abri prendrait feu. Ce soir-là, j’ai copié tous mes fichiers sur un disque dur externe. Si jamais mon « abri » numérique brûlait, je n’aurais pas tout perdu.
MET TEZ DE CÔTÉ VOTRE APPAREIL PHOTO
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« Si vous voyez votre séjour en entier à travers votre viseur, vous manquez quelque chose », murmure Jason, alors que nous observons une maman ourse qui enseigne à son petit comment forcer un conteneur (serait-ce les voleurs de pain à l’ail ?). « Nous avons déjà aperçu un morse géant qui faisait surface près de la rive. Il était aussi gros qu’un sous-marin ! Les seuls qui ne l’ont pas vu, ce sont les photographes. Ils étaient trop concentrés sur leur viseur. » Tandis que le soleil flamboie derrière le plus grand prédateur de ce territoire et que la pleine lune se lève au-dessus de nos têtes, j’oublie la profondeur de champ, l’ouverture et le centième de seconde qui, selon mon appareil photo, me permettrait de bien saisir cette scène… Je dépose mon Nikon et remplis mes poumons de l’air glacé de l’Arctique. Les fractions de seconde s’étirent, se fondent les unes aux autres pour devenir une minute, puis une heure. J’éprouve soudainement l’intemporalité de l’Arctique. Et je me sens plus vivant que jamais. 84
PEUREUX, LES OURS ?
« En Arctique, on entend très peu de sons forts comme celui du tonnerre », souligne Jason, notre chef d’expédition, au moment de nous donner les consignes de sécurité. Et si l’équipe se protège à l’aide de crécelles, de chevrotines et de balles en caoutchouc, l’arme la plus utile de toutes reste une voix autoritaire. « Les ours polaires sont peut-être gros et impressionnants, mais ils détestent le bruit et ont horreur qu’on les touche », précise-t-il.
Royaume des neiges
Le voyagiste Arctic Kingdom organise des safaris dans le Grand Nord. Il propose des itinéraires prédéfinis ou personnalisés, auxquels ont participé des célébrités et des réalisateurs de documentaires, dont ceux de National Geographic ou de la BBC. Ces expériences uniques permettent d’explorer ce territoire éloigné tout en prenant part à des activités comme la plongée libre en compagnie de narvals, une envolée à bord d’une montgolfière au-dessus de la banquise ou encore une randonnée avec les grizzlis. A R C T I C K I N G D O M . C O M
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COUP DE FILET Un pêcheur vend ses prises à la criée dans le Vieux-Port (à gauche). À droite : le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, inauguré en 2013.
T O U, R N É E V E R S L HORIZON Si la Provence n’évoque pour vous que le parfum de la lavande et la vision de paisibles villages médiévaux, Marseille pourrait bien vous surprendre. À bien des égards, la métropole de cette région chargée d’histoire en est le parfait opposé : brute, avant-gardiste, pleine de contrastes, et aussi vivifiante qu’un bain de mer. TE X TE K ARIN FINKENZELLER PHOTOS ENNO K APITZA
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DOUBLEMENT BELLE
La cathédrale de La Major, de style néoroman, reflétée sur la façade vitrée de la Villa Méditerranée ; la designer Roselyne Gierlinger (ci-dessous).
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arseille parvient à se métamorphoser aussi subitement et entièrement que le ferait une grande actrice. Sur la rue Grignan, à l’est du VieuxPort, les vitrines des boutiques de luxe sont aussi élégantes qu’une diva qui foulerait le tapis rouge, un soir de remise des oscars. Traversez le pont, faites quelques pas, et une enseigne vous indiquera que vous vous trouvez dans le Quartier des créateurs. Moteur, action ! Ici, la ville se dévoile sous un tout autre jour, avec ses murs couverts de graffitis bigarrés, ses boutiques de designers branchés, ses épiceries bios et ses restaurants exotiques qui s’alignent le long d’étroites allées. Franchissez encore quelques rues et vous aurez l’impression d’avoir fait le tour du monde. Ensuite, remontez vers le port en passant par le marché de Noailles et la célèbre avenue La Canebière. Nouveau changement de décor : vous vous croirez au cœur du quartier Neukölln, à Berlin. Pourtant, vous n’êtes qu’à 2 km de la boutique Hermès devant laquelle vous êtes passé plus tôt. Marseille est unique. Elle n’a pas la beauté classique de Cannes ou de Nice, ni le charme caractéristique de ces villes du sud de la France, où flotte en permanence un parfum de lavande. « Ceux qui disent aimer inconditionnellement Marseille la connaissent mal. C’est une ville à la fois fascinante et repoussante. Elle est rebelle, débordante d’une énergie difficile à canaliser. » C’est ainsi que Roselyne Gierlinger, 55 ans, décrit sa ville adoptive. Cette designer originaire de Corse (elle doit 88
Marseille est rebelle, débordante d’une énergie difficile à canaliser. R O S E LY N E G I E R L I N G E R , DESIGNER
son nom à son mari autrichien) y vit depuis 20 ans. Au-dessus de l’entrée de sa boutique, une enseigne indique « Floh », qui signifie puce en allemand. C’est aussi son surnom. « Quand j’ai rencontré mon mari, je ne tenais pas en place. Je faisais toujours un tas de choses en même temps. C’est peut-être pour ça que cette ville me va si bien. » Il y a quelques mois, Roselyne a choisi de déménager sa boutique du quartier multiethnique du Cours Julien dans un secteur beaucoup plus chic, près de l’Opéra et du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), inauguré en 2013, alors que Marseille était la Capitale européenne de la culture. « J’aimais l’ambiance de notre ancien quartier, mais ici, il y a plus d’achalandage », explique-t-elle. Autrefois, les croisiéristes ne faisaient qu’une courte escale à Marseille avant de visiter Aixen-Provence, qui est beaucoup plus pittoresque. Aujourd’hui, ils sont ravis d’y passer la journée. Des entreprises du Web et des biotechnologies prennent aussi d’assaut la ville, qui est la deuxième plus importante de France. Ce port industriel et carrefour commercial était ouvert sur le monde bien avant l’avènement de la mondialisation. Ici, la tradition coexiste avec la modernité, la richesse avec la pauvreté. Dans le Vieux-Port, c’est aux côtés de somptueux yachts que les pêcheurs vendent, chaque matin, leurs prises du jour. Non loin de là, dans la cuisine du restaurant La Kahena, le chef
Nouredine Miladi se tient devant de gigantesques marmites de bouillon de poulet et d’agneau, préparant le même couscous qu’il mangeait lorsqu’il était enfant à Djerba, en Tunisie. Dans les rues pentues du Panier, le quartier historique, des matrones bavardent en peignoir. Elles suspendent aux fenêtres leur lessive qui, telle une installation artistique, sèche au-dessus des nouvelles galeries d’art et boutiques. C’est ici qu’on trouve le fameux savon de Marseille (apprécié par nul autre que Louis XIV), fait à base d’huile végétale bouillie et d’autres ingrédients naturels. À deux pas du Vieux-Port, on aperçoit aussi l’ancien Hôtel-Dieu, qui abrite désormais l’hôtel cinq étoiles InterContinental. « Il y a ici une grande diversité de cultures et de modes de vie. On se considère avant tout comme Marseillais et ensuite, peut-être, comme Français », affirme Corinne Vezzoni, une urbaniste et architecte de 51 ans qui, comme bien des gens parmi les 850 000 habitants de la ville, est immigrante. Corinne vivait au Maroc avec ses parents jusqu’à ce qu’elle termine l’école secondaire. En 2015, un parti d’extrême droite français a failli remporter la présidence de la région Provence– Alpes–Côte d’Azur. La population multiethnique de la capitale a poussé un soupir de soulagement en apprenant sa défaite. « Marseille a été fondée par les Grecs il y a 2600 ans. Ils sont passés par la mer plutôt que de traverser le territoire français », précise Corinne Vezzoni. Les montagnes qui ceinturent la ville expliquent sans doute pourquoi ses résidents ont constamment les yeux rivés vers l’horizon. Selon l’architecte, les Marseillais ont davantage l’habitude des traversiers en provenance de l’Afrique que des TGV qui arrivent de Paris. Corinne Vezzoni travaille au sixième étage d’un édifice en béton qui, vu de l’extérieur, n’a rien d’attrayant. C’est Le Corbusier qui a conçu ce bâtiment, inauguré en 1952. Son style a visiblement influencé les immeubles environnants qui se dressent devant la chaîne de montagnes l’Estaque. « Il n’est pas nécessaire d’aimer cette architecture. Ce qui compte, c’est que même les gens qui ne peuvent pas s’offrir une villa sur la plage aient une vue sur la mer », dit-elle, en pointant fièrement la fenêtre de son bureau. À cette hauteur, on peut voir les contreforts escarpés qui s’étendent de la banlieue jusqu’à la côte. Les calanques qui s’y trouvent sont une parcelle de nature sauvage à l’intérieur même de la ville. Les randonneurs, grimpeurs, plaisanciers et pagayeurs apprécient leurs eaux turquoise entrecoupées d’abruptes falaises. Et c’est sans compter les cavernes dans lesquelles pirates et contrebandiers se sont jadis réfugiés, tout comme les résistants de la Seconde Guerre mondiale. Le bar appartenant à Guillaume Ferroni est aussi très bien caché dans Marseille. Pour y accéder, vous devez d’abord recevoir un courriel mystérieusement
Il y a ici une grande diversité de cultures et de modes de vie. On se considère avant tout comme Marseillais et ensuite, peut-être, comme Français.
intitulé « Instructions secrètes ». Puis, il faut vous rendre devant ce qui semble être une boutique de souvenirs et en faire ouvrir la porte en composant le code C25469. Passez ensuite à travers un placard et vous arrivez au Carry Nation, un bar clandestin nommé en l’honneur d’une dévote américaine connue pour avoir attaqué des débits d’alcool à la fin du xixe siècle. Guillaume Ferroni distille du rhum (légalement, bien entendu), ce qui est plutôt inhabituel à Marseille. Ici, où il est socialement acceptable de boire son premier pastis de la journée après le déjeuner, la popularité du rhum a décliné en même temps que celle des barons du sucre, à la fin de la période coloniale. « Au xixe siècle, il y avait 25 marques de rhum à Marseille et de nombreux entrepôts de spiritueux. Tout cela a disparu », déplore l’entrepreneur de 47 ans. Mais Guillaume Ferroni compte bien remédier à cette situation. Il n’hésite pas à fouiller les archives à la recherche des descendants des propriétaires des distilleries abandonnées, en plus d’administrer trois bars en ville. « Vous n’y trouverez pas de cocktails au jus de fruits qui masquent l’alcool », prévient-il. Le tenancier préfère de loin servir un rhum Bellevue 1998 vintage. Cul sec. Soixante millilitres à 33 euros. Marseille, ce n’est définitivement pas un lieu pour les cœurs sensibles.
CORINNE VEZZONI, ARCHITECTE ET URBANISTE
POÉSIE PORTUAIRE Les voiliers et les yachts du Vieux-Port avec, en arrière-plan, l’église Saint-Ferréol les Augustins ; Guillaume Ferroni, tenancier de bars et distillateur de rhum (cidessus) ; l’architecte et urbaniste Corinne Vezzoni (en haut).
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J’adore cuisiner le poisson frais, surtout le sébaste et le bar. C’est tout simplement ce que je fais de mieux. JÉRÔME CAPRIN, CHEF
ARCHITECTURE ET GASTRONOMIE
DÉLICE DE LA MER Dans un édifice conçu par Le Corbusier, le chef Jérôme Caprin (en haut, à droite) met son talent à l’œuvre pour concocter des plats raffinés comme ce carpaccio de pétoncles, accompagné de laitue, de fleurs, d’algues et de gelée de curaçao bleu.
M É D I T E R R A N É O - M A G R É B I N E : voilà comment Jérôme Caprin, du restaurant Le ventre de l’architecte, définit sa cuisine. Sa grand-mère étant d’origine tunisienne, le chef de 34 ans a baigné non seulement dans la culture culinaire de la France, mais aussi dans celle du sud de la Méditerranée. Son plat favori : la molokhia au lapin, qu’il sert dans une sauce verte à base de feuilles de corète, comme la préparait sa grand-mère. Jérôme Caprin modifie son menu du midi chaque semaine, et celui du soir tous les mois. Mais comme son nom le suggère, Le ventre de l’architecte n’offre pas seulement une expérience gastronomique : le restaurant loge en effet au troisième étage de la Cité radieuse, un édifice en béton construit au début des années 1950 par Le Corbusier et qui offre une vue partielle sur la Méditerranée. Le célèbre architecte a imaginé cet immeuble du huitième arrondissement de Marseille comme un paquebot avec des appartements, des commerces, des restaurants et des garderies. L’idée d’une cité verticale dotée de services pouvant combler la plupart des besoins quotidiens de ses habitants s’est rapidement répandue à travers le monde. Encore aujourd’hui, certains des meubles d’origine participent au décor des lieux. Ceux qui désirent prolonger leur visite peuvent réserver une chambre à l’hôtel Le Corbusier, voisin immédiat du restaurant. H O T E L L E C O R B U S I E R . C O M/ R E S TAU R A N T
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BON APPÉTIT Le « couscous complet » du Kahena contient beaucoup de viande : brochettes d’agneau, poulet et boulettes.
BIEN ANCRÉ Nouredine Miladi est passé de garçon de cuisine à propriétaire de restaurant. La Kahena est aujourd’hui une adresse incontournable du Vieux-Port.
LE MAÎTRE DU COUSCOUS À M A R S E I L L E , vous pourrez goûter à des mets provenant de tous les coins du monde. C’est la terre d’accueil d’immigrants d’une quarantaine d’origines diverses, pour la plupart de pays européens voisins et d’Afrique du Nord, comme c’est le cas du chef Nouredine Miladi. Bien que les membres de sa famille nombreuse l’appellent simplement « tonton », Nouredine est considéré comme une véritable légende auprès des Marseillais. À 20 ans, il a quitté l’île de Djerba, en Tunisie, pour travailler en France comme garçon de cuisine. Aujourd’hui, il est propriétaire du restaurant La Kahena, dans le Vieux-Port. Difficile de trouver un couscous aussi bon que le sien. Son secret ? Faire mijoter un bouillon à base de poulet et d’agneau à feu doux pendant des heures. Pour y parvenir, Nouredine se met aux fourneaux dès l’aurore. L A - K A H E N A - . Z E N C H E F. C O M
BONNE PÊCHE L E VA L LO N D E S AU F F E S est une anse située à une dizaine de minutes de marche du Vieux-Port ; il doit son nom à une plante que les pêcheurs marseillais utilisaient pour tisser leurs filets. C’est là que se trouve le restaurant Chez Fonfon, où le chef Clément Renault (à gauche) apprête une des meilleures bouillabaisses du pays, servie en deux plats distincts : la soupe et le poisson. Cuisinée partout en Provence, la bouillabaisse était jadis un ragoût fait de restes de poissons que mangeaient surtout les pauvres. Clément Renault n’utilise toutefois que les meilleurs ingrédients pour sa soupe et le plat qui suit : une généreuse assiette de fruits de mer fraîchement pêchés (à l’extrême gauche). C H E Z - F O N F O N . C O M mercedes-magazine.ca
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À VOIR 1
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P L AG E U R B A I N E Mercédès, la fiancée d’Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo, vit dans le village des Catalans. Fondée par des pêcheurs de la Catalogne au xviie siècle, cette bourgade est aujourd’hui un quartier situé au cœur de Marseille. On y trouve une plage qui est l’endroit idéal pour faire une pause, l’été, à l’heure du lunch.
C AT H É D R A L E D U S O C C E R Marseille a été l’hôte de six matchs pendant l’Euro 2016. En vue de ce championnat, le stade Vélodrome a été agrandi et un toit y a été ajouté ; il peut maintenant accueillir 67 000 spectateurs. En temps normal, le stade est la résidence de l’Olympique de Marseille, la seule équipe française à avoir gagné le trophée de la Ligue des champions, en 1993.
L I E U D E C U LT E Surnommée « Bonne Mère » par les Marseillais, la basilique Notre-Dame-de-la-Garde attire chaque année environ deux millions de touristes, qui la visitent notamment pour sa vue spectaculaire sur la ville et la mer. Son architecture n’a pas été modifiée depuis sa construction, en 1853, pour remplacer une ancienne chapelle médiévale.
L E N O U V E AU S TA D E V E L O D R O M E . C O M
N O T R E DA M E D E L A G A R D E . C O M
ART DE LA RUE Des œuvres de $kunk Dog ornent les murs de la chambre 2113 du New Hotel of Marseille.
PLONGÉE DANS LE TEMPS
À Marseille, on ne manque de rien, pas même de contacts avec la nature. Situées à la hauteur du huitième arrondissement, les calanques sont dissimulées entre les falaises de calcaire et peuvent être explorées en bateau ou en kayak. Dans les années 1990, des peintures rupestres datant de plus de 20 000 ans ont été découvertes dans la grotte Cosquer, au pied du cap Morgiou, à 37 m sous l’eau. CROISIERES - MARSEILLE - CAL ANQUES.COM
AU LIT ! L’hôtelier et mécène Georges Antoun invite régulièrement de jeunes artistes au New Hotel of Marseille. Ils peuvent y séjourner pendant quelques mois, à condition de l’embellir. C’est ainsi qu’est née la chambre 2113 : la designer Marine Peyre y a créé un lit multifonctionnel dans lequel on pourrait faire bien autre chose que dormir. Manger, lire, écouter de la musique et discuter entre amis comptent parmi les occupations auxquelles, en théorie, on peut s’adonner sans quitter le lit. Le graffiteur $kunk Dog, qui préfère habituellement laisser sa trace sur les murs de Marseille, enjolive la déco d’une de ses œuvres. NEW- HOTEL .COM
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CRÉPUSCULE
La vue depuis Notre-Dame-de-la-Garde, par-dessus une mer d’immeubles jusqu’à l’archipel du Frioul.
TOUR DE VILLE Marcheurs et joggeurs peuvent explorer Marseille grâce à cet itinéraire de 11 km. Commencez sur la rive nord du Vieux-Port, où se trouve une plaque commémorant la fondation de la ville par des marins grecs. Longez ensuite le bassin en direction est, et poursuivez à travers Le Panier, un quartier historique. Besoin d’une pause ? Arrêtez-vous à la Vieille Charité, un ancien hospice converti en centre culturel, pour voir sa collection d’artéfacts archéologiques. De là, passez par le centre commercial Les Terrasses du Port pour vous rendre à la cathédrale La Major et au MuCEM. Marchez le long de la côte en passant par le fort Saint-Jean, l’abbaye Saint-Victor, le Palais du Pharo, puis, finalement, la plage des Catalans. Là, vous pourrez vous détendre au bord de la Méditerranée avant de retourner au Vieux-Port.
ILLUSTRATION ANNA SCHÄFER
EXERCICE TOURISTIQUE
Découvrez Marseille en compagnie du coureur Christophe Arzoumian : faites un jogging matinal sur la corniche du PrésidentJohn-Fitzgerald-Kennedy, qui longe la mer et d’où vous apercevrez l’archipel du Frioul baignant dans la lumière rosée de l’aurore. Ou encore, en soirée, grimpez tout en haut d’un des plus grands monuments de la ville, la basilique Notre-Dame-de-la-Garde. Le tarif est de 14 euros pour un jogging guidé d’une heure.
B O N À S AVO I R
C H AU D D U F O U R Situé près de l’abbaye Saint-Victor, le Four des navettes est la plus ancienne boulangerie de la ville. Elle doit son nom au célèbre biscuit à l’orange en forme de bateau qu’on y fabrique depuis 1781. Les connaisseurs le trempent dans leur café avant de le déguster. F O U R D E S N AV E T T E S . C O M
T R A N S F E R T H AU T E V I T E S S E Le TGV fait le trajet Paris-Marseille en un peu plus de trois heures. B R U YA N T E , VO U S D I T E S ? « Tais-toi Marseille, tu cries trop fort. Je n’entends pas claquer les voiles dans le port », chantait Colette Renard dans cette célèbre chanson, des années 1950. Encore aujourd’hui, on peut reprocher aux Marseillais leur tendance à s’exprimer bruyamment. S O U S L E S PAV É S , L A P L AG E Seulement 25 % de la région métropolitaine marseillaise est urbanisée. On trouve même des plages au cœur de la ville. Certains en ont d’ailleurs improvisé une devant le bassin du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Techniquement, c’est illégal... mais tout à fait à l’image de cette ville rebelle !
R U N A N DV I S I T- M A R S E I L L E . C O M
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LA ROUTE
DES ÉPICES Pour remonter à la source de la cuisine cambodgienne, une croisière sur le Mékong s’impose. TE X TE AMY ROSEN PHOTOS GUNNAR KNECHTEL
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SAVEURS LOCALES De gauche à droite : un moine bouddhiste ; de la nourriture de rue à Cai Be ; un pêcheur sur le Mékong ; une marchande au marché Sa Dec ; une soupe épicée laksa ; le temple bouddhiste de Vinh Trang.
S
ommes-nous ancrés ou en mouvement ? Immobiles ou à la dérive ? Voilà la première pensée qui me traverse l’esprit alors que je me frotte les yeux, dans mon lit, à bord du navire Aqua Mekong. Je saute sur le plancher de bois, tire les rideaux et recule aussitôt, éblouie par les rayons du soleil. De mon immense fenêtre, je ne vois que du bleu. L’air qui en émane est tropical. Le Mékong n’est pourtant pas la mer des Caraïbes. Les eaux de ce large fleuve sont vaseuses et saumâtres, et ses berges, grouillantes de vie. C’est là que réside toute sa beauté. Oh,
et oui, ce luxueux bateau est bien en mouvement, poursuivant sa trajectoire de la cité des temples de Phnom Penh, au Cambodge, jusqu’à Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam. Ce sont les riches eaux du Mékong qui nourrissent les poissons, irriguent les rizières, et permettent de tirer d’abondantes récoltes de ses rives fertiles. Elles sont sources de nourriture et de vie. Cette croisière me semble d’autant plus à propos qu’elle me fera découvrir la cuisine de l’Asie du Sud-Est en compagnie du chef David Thompson, consultant pour l’Aqua Mekong, tout en contemplant les paysages qui > défilent le long du fleuve. mercedes-magazine.ca
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lorsqu’elle est mijotée ou cuite à la vapeur. Puis, Adrian nous désigne des petits homards irisés, des poissons à tête de serpent, des fleurs de bananier et de la pâte de tamarin. « Plongez le tout dans l’eau, laissez mijoter, puis filtrez. Vous obtiendrez une base à vinaigrette au goût aigre-doux. » Au-delà des parfums et des saveurs, on remarque la fierté avec laquelle les vendeurs ont disposé leurs produits : qu’il s’agisse des parfaits bouquets de menthe, de basilic, de coriandre, d’oignons verts et de limes kaffir, ou les colonnes de poissons fermentés empilés avec une précision artistique.
Au fil du Mékong
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CHEZ-SOI FLOTTANT De haut en bas : l’Aqua Mekong illuminé ; un délicieux pho servi à bord.
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Ce chef originaire d’Australie est le tout premier à avoir obtenu une étoile Michelin pour un restaurant thaï, le Nahm de Londres, tandis que son deuxième établissement, le Nahm de Bangkok, trône au sommet de la liste San Pellegrino des meilleures tables d’Asie. Pour ma part, je le connais surtout pour La Cuisine thaïe, un livre de recettes de 672 pages qui a démystifié la gastronomie thaïlandaise en Occident. Tout comme nous, David Thompson profite de cette croisière pour socialiser et en apprendre davantage sur la cuisine cambodgienne, un mélange de saveurs fermentées, fumées, aigres et douces. Nous sommes d’accord pour dire qu’elle se distingue de la nourriture thaïe, bien qu’elle soit tout aussi complexe et délicieuse. Alors que le cari rouge thaïlandais est bien connu pour son goût piquant, la version servie au Cambodge est beaucoup plus douce même si elle consiste en un même mélange de citronnelle, de galanga, de lime kaffir, d’ail et d’échalotes. En fait, le cari rouge khmer est fait à base de curcuma plutôt que de piment. Et on le sert avec du pain baguette, vestige de l’époque où ce pays était une colonie française. Même si la cuisine d’Extrême-Orient se décline en plusieurs variantes, certains principes restent les mêmes, selon David Thompson : « Les recettes asiatiques sont flexibles. Il suffit de sentir, de goûter et d’ajuster les ingrédients. » Pour nous en faire la démonstration, Adrian Broadhead, chef de l’Aqua Mekong, nous entraîne sur la terre ferme au marché Sa Dec, près de la frontière entre le Cambodge et le Vietnam. « Voici un lotus », explique-t-il en prenant sa délicate fleur verte dans sa main pour en peler la tige avec un couteau d’office. La fleur contient des graines qui ressemblent à des noix de macadam, alors que la tige évoque un daïkon croquant. « Voici un luffa », ajoute le chef. C’est une sorte de courge (entre la courgette et l’okra), délicieuse
Outre notre sortie au marché, mes compagnons de bord (une joyeuse bande de Marco Polo enduits d’écran solaire) et moi partons en excursion tous les jours, le matin et en fin d’après-midi. Et, tandis que des embarcations pour 10 passagers nous transportent vers la rive, nous emmagasinons autant d’exotisme fluvial que possible. Un matin, nous visitons un temple en rickshaw ; le suivant, nous pédalons le long de rizières. Un après-midi, nous nous aventurons dans les mangroves pour voir en quoi consiste le quotidien d’une famille d’agriculteurs. Assister à une danse du dragon exécutée par des enfants qui l’ont apprise sur YouTube n’est qu’un des multiples charmes de la vie sur ces terres luxuriantes. Je suis séduite par cette famille, et tout
autant par la grande variété de fruits locaux qu’ils nous offrent comme goûter : goyaves vertes, jaques charnus, mangues juteuses et durians, le fruit suprême d’Extrême-Orient. « Parfum terrible, goût extraordinaire », m’assure la matriarche. (Je dirais plutôt : parfum terrible, goût de mangue et de fromage bleu.) Sur le chemin du retour, notre embarcation traverse une portion du fleuve si verdoyante qu’on croirait naviguer à travers la Cité d’Émeraude. Dans l’eau, des enfants nous saluent de la main. Ils apprennent à nager à leur petite sœur qui s’agrippe à un tronc de bananier comme s’il s’agissait d’un flotteur. Non loin de là, leur mère lave des vêtements sur une roche ; à côté d’elle, un coq se pavane. En regagnant l’Aqua Mekong, nous sommes accueillis avec du thé glacé et des débarbouillettes fraîches parfumées au jasmin. Puis, tandis que je fais trempette dans la piscine, nous passons à côté de pêcheurs aux chapeaux de paille coniques qui naviguent dans des barques en bois. Je me réfugie ensuite dans la bibliothèque, d’où j’aperçois un marché flottant. Sur chaque embarcation, la marchandise (bananes mûres ou limes fraîches) est suspendue à un mât comme s’il s’agissait d’un drapeau. Le débit du Mékong est lent, mais le mouvement y est incessant. Nous faisons un arrêt dans une ferme piscicole, où des hommes et des femmes distribuent des pangasius dans des paniers d’osier. Des arbres touffus et de longues herbes poussent sur un affleurement sablonneux. Ici, la terre aussi est en mouvement. Pendant la saison des pluies, certaines rizières disparaissent sous l’eau, avant de renaître à la fin de l’été.
Bon bouillon
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La cuisine cambodgienne est un mélange de saveurs fermentées, fumées, aigres et douces. Elle se distingue de la nourriture thaïe, mais est aussi complexe et délicieuse.
LE GOÛT DE L’AVENTURE De haut en bas : les chefs Adrian Broadhead et David Thompson ; Cai Bè, au Vietnam.
Dans la salle à manger entièrement vitrée du navire, nous dégustons un repas léger composé de rouleaux croustillants à la patate douce, de côtelettes caramélisées à l’eau de coco et de satay de homard grillé ; puis, nous assistons à un cours de > cuisine animé par le chef David Thompson.
VOYAG E
Nous y apprenons à préparer un cari de poisson cambodgien avec les ingrédients achetés au marché le matin même. « Cette cuisine est beaucoup plus diversifiée que je le pensais et c’est en faisant cette recette que je l’ai réalisé », confie-t-il. Pendant l’heure qui suit, le chef nous livre une classe de maître mettant en vedette un poisson à tête de serpent cuit à la vapeur, de la crème de coco et des herbes fraîches. Le martèlement des mortiers et des pilons est incessant, tout comme les taquineries de David qui met Adrian au défi de manger un piment si piquant qu’il finit par en avoir le hoquet. « C’est le genre de mets qu’on trouve au bord de la route », note le chef australien, avant de goûter à son cari et d’y ajouter un peu de pâte de poisson fermenté. « On l’accompagne de riz. » Puis, il dispose dans chacun des bols un magnifique assortiment d’herbes et de légumes frais, y compris le luffa. Une fois que nous sommes tous assis pour goûter ensemble au cari, David Thompson formule un constat : « Je réalise à quel point la nourriture cambodgienne est aussi délicieuse que méconnue. » Et ce plat qui mélange les textures et les saveurs (des cadeaux du Mékong, qui abondent autour de nous) est l’expression même de ce que l’exploration culinaire devrait être.
HISTOIRE DE RIZ 1 ZONE FERTILE La ville de Sadec se trouve au cœur du delta du Mékong, dans la province de Dong Thap, au Vietnam. En 1980, un important projet de canaux y est entrepris afin de distribuer l’eau dans l’ensemble de la région. Puis, en 1989, des premières semences de riz sont plantées dans cette nouvelle zone irriguée et c’est ainsi qu’en l’espace de quelques années, le Vietnam est devenu un des plus importants cultivateurs de riz au monde. VIRÉE EN VILLE Des excursions sur la terre ferme permettent aux passagers de visiter entre autres des temples et le marché de Chau Doc.
B O N À S AV O I R
GLOSSAIRE DES INGRÉDIENTS Alors que nous visitions un marché de la ville frontalière de Tan Chau, le chef Adrian Broadhead nous a présenté les ingrédients clés de la cuisine vietnamienne et cambodgienne. Nous en connaissions certains, comme la citronnelle et la sauce de poisson ; cela dit, d’autres nous ont surpris...
TR AVERSÉE 5 ÉTOILES
L’Aqua Mekong est un navire de 62 m avec des suites luxueuses, un spa, une salle de jeu, une bibliothèque, une piscine et une salle de projection, offrant des circuits de trois, quatre ou sept nuitées. Optez pour une croisière gastronomique en compagnie du chef David Thompson, expert en cuisine asiatique. AQ UA E X P E D I T I O N S . C O M 98
GRAINES DE LOTUS Ces gros noyaux goûtent la châtaigne et ressemblent à des noix de macadam. GAC Ce fruit de couleur orange vif contient 10 fois plus de bêta-carotène que la carotte. FEUILLES DE PERILLA Leur apparence et leur goût s’apparentent à ceux du shiso japonais (famille de la menthe) et elles sont excellentes en rouleaux.
2 DU NAVIRE À L’ASSIETTE Des bateaux chargés de tonnes de riz descendent le fleuve jusqu’aux usines de traitement, où il est raffiné. Dans les marchés, on trouve plus d’une douzaine de variétés de riz, qu’il soit à grains longs, collant, rouge ou noir. 3 VISITE MYSTIQUE Sur une montagne de Chau Doc, dans la province vietnamienne d’An Giang, se trouve un temple bouddhiste décoré d’offrandes de fruits et de bannières soulignant le Nouvel An. En parcourant les environs, on peut entendre les chants d’un moine et voir les rizières à travers les brumes.
H ÔT E L S
SÉJOUR COLORÉ L’hôtel Reverie Saigon.
Ho Chi Minh-ville, Vietnam
Cambodge et Vietnam
Situé au 27e étage d’une tour qu’on a mis sept ans à construire, le Reverie Saigon est l’hôtel le plus haut (et le plus couru) de Ho Chi Minh-Ville. Plusieurs de ses suites ont une vue (très feng shui) sur la rivière de Saïgon, et l’exubérant décor, conçu par les designers italiens Provasi, Colombostile, Visionnaire et Giorgetti, laisse supposer que les réserves de marbre et de céramique d’Italie ont été épuisées. Le spa est également remarquable (tout comme ma peau après y avoir reçu un soin facial). Les clients sont gracieusement transportés à l’aéroport à bord de voitures « bleu Reverie » (couleur spécialement créée pour celles-ci), incluant des berlines MercedesBenz de Classe S. Ils sont ensuite escortés par un accompagnateur jusqu’au contrôle de sécurité.
PORTS D’ESCALE
Poursuivez l’expérience cinq étoiles sur la terre ferme en réservant une chambre dans un de ces somptueux hôtels recommandés par l’Aqua Mekong : l’un historique, l’autre flambant neuf.
THERE VERIESAIGON.COM
Phnom Penh, Cambodge Il n’y a pas que son architecture coloniale datant de 1929 qui fait du Raffles Hotel Le Royal une légende. Logeant autrefois l’ambassade des Philippines, l’Elephant Bar est aujourd’hui décoré de feuilles de palmier et propose certains de mes nouveaux cocktails préférés, dont le Femme Fatale, à base de cognac, créé en l’honneur de Jackie O (qui a séjourné à l’hôtel). Dans ce lieu de tradition, les porteurs sont vêtus d’un sampot khmer et, chaque jour, un jeune homme s’assoit en tailleur dans le hall pour jouer de la musique folklorique sur son xylophone en bois. L’ancienne salle de bal abrite le restaurant Le Royal, où le brunch du weekend est servi dans de la fine porcelaine arborant les armoiries royales. Quant à ma propre chambre, elle est dotée d’un balcon qui surplombe les arbres en fleurs entourant la piscine. R A F F L E S . C O M/ P H N O M P E N H
HÔTEL LÉGENDAIRE Le Raffles Hotel Le Royal et son Elephant Bar.
I N N OVAT I O N Haute technologie rencontre design de pointe à l’échelle internationale.
L’ I M P R E S S I O N N A N T E C A S C A D E réalisée par Alex Thomson à Alvor, au Portugal, semble trop spectaculaire pour être vraie. Même après avoir visionné la vidéo sur les coulisses du tournage à plusieurs reprises, on a du mal à croire qu’elle ne repose pas sur des effets spéciaux. On y a pourtant la preuve irréfutable de l’habileté avec laquelle le skippeur britannique est de nouveau parvenu à maîtriser les éléments. Cette fois, il n’était pas à la barre de son yacht de course de 18 m, mais suivait plutôt la trajectoire de celui-ci en se tenant sur une planche de surf, tirée par un immense cerf-volant. Les membres de son équipe qui étaient à bord ont jeté à l’eau un câble dont il s’est emparé pour l’attacher à son harnais. C’est alors que la vitesse du bateau, qui faisait face au vent, combinée à la traction du cerf-volant ont propulsé Alex Thomson dans les airs. Lorsqu’il a atteint 85 m d’altitude – la plupart des parachutistes tirent sur la corde de leur parachute bien avant –, il s’est détaché du câble qui le reliait au yacht, puis a plané pendant 40 glorieuses secondes avant de se poser sur la surface de l’Atlantique. En 13 tentatives, il n’est parvenu qu’à trois reprises à garder l’équilibre au moment de ce difficile amerrissage… mais chaque fois avec élégance. M E R C E D E S - B E N Z . C O M/S K Y WA L K
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PHOTO ALEX THOMSON R ACING/MARK LLOYD
HAUTE VOLTIGE
EN HARMONIE Jusqu’à maintenant, si deux personnes se trouvant dans une même pièce désiraient écouter différentes musiques, soit elles devaient utiliser des écouteurs, soit l’une d’elles devait partir. C’est désormais chose du passé : plutôt que d’émettre des ondes sonores dans plusieurs directions, le nouveau haut-parleur « A » dirige des ultrasons vers les oreilles d’une seule personne. Peu importe qu’on l’écoute au lit ou dans notre salon, le manufacturier assure qu’on sera le seul à entendre nos chansons. A KO U S T I C - A R T S . C O M
VERTIGE GARANTI ÉNERGIE PIÉTONNIÈRE
Grâce à une idée lumineuse, Las Vegas pourra bénéficier de centrales électriques mobiles alimentées par l’énergie excédentaire de certains câbles sous tension. Les piétons qui poseront le pied sur certaines dalles à énergie cinétique génèreront jusqu’à sept watts d’électricité qui sera stockée dans le système EnGoPlanet, soit assez pour allumer un lampadaire ou recharger un téléphone intelligent. E N G O P L A N E T. C O M
Traverser une passerelle de 430 m peut s’avérer terriblement long, surtout si sa plateforme est composée de verre et donne sur un précipice profond. Conçu par l’architecte israélien Haim Dotan, ce spectaculaire pont translucide large de 6 m est perché à 300 m d’altitude dans le parc national de Zhangjiajie, dans la province du Hunan, en Chine. Comme si sa traversée ne procurait pas assez de frissons, on prévoit également y installer une base de saut à l’élastique. HAIMDOTAN.COM mercedes-magazine.ca 101
IN N OVAT I O N
OBJET MARIN NON IDENTIFIÉ N’en déplaise aux propriétaires de yacht qui fanfaronnent, avouons que peu importe à quel point ils sont gros, luxueux ou exclusifs, tous les bateaux ont à peu près la même forme. Ce que le designer londonien Jonathan Schwinge compte bien changer en créant le Tetrahedron Super Yacht. Comme son nom l’indique, ce yacht reposant sur trois coques aura la forme d’un tétraèdre, une pyramide dotée de quatre faces et de six arêtes. Une fois le bateau ancré, les parois à la base de la pyramide pourront se déplier afin de lui donner l’allure d’une luxueuse villa. Au moment de repartir en mer, une coque sous-marine en forme de torpille et de larges foils permettront à la majeure partie du yacht de déjauger. Il aura ainsi l’air d’un vaisseau spatial flottant au-dessus de l’océan, relié uniquement par une tige au système de propulsion sous-marin. SCHWINGE .CO.UK
LE CHOC DES TITANS L’été prochain, Ottawa accueillera la troupe de théâtre française La Machine, spécialisée dans la construction de créatures géantes faites de bois et d’acier, qui s’articulent grâce à des systèmes hydrauliques et automatisés. Pour sa première performance en sol nord-américain, elle présentera aux Canadiens Kumo Ni, une araignée de 38 tonnes qui nécessite 16 opérateurs pour se mouvoir, et Long Ma Jing Shen, un cheval dragon d’une hauteur de 13 m. Dans un déluge d’effets spéciaux, ce duo déambulera dans les rues de la ville, enflammant la foule sur son passage. L A M A C H I N E . F R 102
Ayant tous deux séjourné à l’hôpital lorsqu’ils étaient enfants, Janice Ng et Henry Lo se sont sentis investis d’une mission en créant Farmooo, un jeu de réalité virtuelle destiné aux adolescents atteints du cancer. Ils collaborent actuellement avec les médecins du BC Children’s Hospital afin de le faire tester auprès de patients. Cette expérience immersive consiste à accomplir différentes tâches dans une ferme virtuelle et permet ainsi de distraire les jeunes de la douleur pendant les longs traitements de chimiothérapie.
PHOTO EYELEVEL CREATIVE FOR JONATHAN SCHWINGE; ILLUSTRATION JULIA PEL ZER
RÉALITÉ VERTUEUSE
JEU D’ENFANT Contrairement à la plupart des jeunes de 12 ans, Émile Burbidge a un emploi à temps partiel… qui fait l’envie de tous les enfants. Ce garçon de Saint-Bruno, au Québec, a été nommé « président-divertissement général » de Toys “R” Us Canada, ce qui lui permet d’avoir accès à tous les nouveaux jouets et gadgets sur le marché. En plus de transmettre ses recommandations (et autres informations d’initié) aux parents et à tous ceux qui y achètent des cadeaux, il voyagera à travers le Canada pour assister à des événements pour le compte de l’entreprise. « J’ai l’impression d’être l’enfant le plus chanceux du pays », a-t-il affirmé après avoir été choisi parmi des centaines de jeunes Canadiens. Bien joué, Émile !
AUR A DE MYSTÈRE
La lampe Ameluna (en haut, à gauche) brille comme une mystérieuse créature marine. Ce chef-d’œuvre de design, issu d’une collaboration entre Mercedes-Benz et le fabricant de luminaires italien Artemide, s’illumine grâce à un total de 288 DEL. Sans oublier ses jeux de couleurs, qui évoquent l’éclairage ambiant de la nouvelle Classe E (en haut, à droite). A R T E M I D E . C O M
AVANCÉE VESTIMENTAIRE
PHOTO DAIMLER AG (CL ASSE E)
LES VÊTEMENTS BIOMÉTRIQUES sont de plus en plus intelligents et l’entreprise montréalaise OMsignal est l’un des chefs de file de cette technologie. Son populaire chandail et son nouveau soutien-gorge sont dotés de capteurs qui recueillent des données comme le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire et le nombre de calories brûlées. Ils sont aussi à la fine pointe en matière de respirabilité, d’évacuation de l’humidité et de compression (afin de favoriser la circulation sanguine). OMSIGNAL.COM
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SOUS LES PROJECTEURS
Les événements Mercedes-Benz les plus courus de la saison, des tournois de golf aux courses sur piste. AMG EXTR AORDINAIRE
CÉLÉBR ATION CHEZ SILVER STAR En juin dernier, le concessionnaire de Mercedes-Benz Silver Star Montréal a été l’hôte d’un événement tapis rouge afin de célébrer les réalisations de son ancien propriétaire, Sam Eltes. Plus de 200 invités étaient présents pour honorer ses 25 ans de carrière, pendant lesquels l’entreprise s’est maintenue dans le top 10 des meilleurs concessionnaires du Canada, avec plus de 2000 véhicules vendus par année. Une plaque honorifique a été remise à Sam Eltes et plusieurs cadres de l’entreprise – dont Brian D. Fulton, président-directeur général de Mercedes-Benz Canada – ont souligné ses accomplissements. De gauche à droite : Norman Hébert, concessionnaire en titre, Silver Star ; Jeffrey Budning, vice-président, finance et administration, Silver Star ; Brian D. Fulton, président et directeur général, Mercedes-Benz Canada Inc. ; Rob Girouard, vice-président et directeur général, Silver Star ; Sam Eltes, ancien concessionnaire en titre, Silver Star. 104
PHOTOS MERCEDES - BENZ CANADA (AMG EX TR AORDINAIRE); SILVER STAR MERCEDES - BENZ MONTREAL (CÉLÉBR ATION SILVER STAR)
Cette année, à l’occasion du Grand Prix automobile du Canada, certains propriétaires de Mercedes-AMG ont obtenu un accès exclusif au circuit Gilles-Villeneuve de Montréal. Sous la tutelle des instructeurs de l’Académie de conduite AMG, les participants ont piloté des véhicules AMG de haute performance et expérimenté en partie ce que vivent les pilotes de F1.
MONDANITÉS
EXPANSION SUR LA CÔTE EST En juillet, Mercedes-Benz Canada a entrepris la construction d’un nouveau magasin et centre d’entretien à Dieppe, au Nouveau-Brunswick. Agissant à titre de satellite de TriStar Mercedes-Benz à Saint John, il offrira un service après-vente, ainsi que des pièces et des accessoires des marques Mercedes-Benz, AMG et smart. Situé à côté de l’Aéroport international Roméo-Leblanc du Grand Moncton, il disposera de huit postes de travail entièrement équipés afin de répondre à la clientèle croissante de cette région. Son ouverture est prévue au printemps 2017.
PHOTOS TRISTAR MERCEDES - BENZ (EXPANSION SUR L A CÔTE EST ); BRIAN YUNGBLUT (ENERCON); MERCEDES - BENZ CANADA ( TROPHÉES DE GOLF)
De gauche à droite : Hannu Ylanko, vice-président du réseau des concessionnaires, de la formation et du développement de processus, Mercedes-Benz Canada ; Neal Bodack, ancien vice-président des ventes nationales, Mercedes-Benz Canada ; Andrew Peters, directeur général, TriStar Mercedes-Benz ; Brian D. Fulton, président et directeur général, Mercedes-Benz Canada ; Ian Brett, concessionnaire en titre, TriStar MercedesBenz ; Ernest Thibodeau, maire suppléant, Dieppe ; Allen Byrns, président du conseil d’administration, Expansion Dieppe ; Louis Godbout, directeur exécutif, Expansion Dieppe.
LIVR AISON DE 4×4
Mercedes-Benz Canada a célébré la livraison de 20 Sprinter 4×4 au parc éolien d’Enercon Canada à Smithville, dans la région de Niagara, en Ontario, marquant ainsi l’aboutissement d’un partenariat amorcé en 2014. Ces 4×4 personnalisés sont adaptés aux besoins d’Enercon grâce à leur efficacité énergétique, à leur grande capacité de chargement et à leur différentiel de rapport inférieur.
De gauche à droite : Michael Weidemann, vice-président directeur, Enercon Canada ; Hans-Jörg Mehl, vice-président et directeur financier, Mercedes-Benz Canada ; Volker Kendziorra, responsable mondial du service, Enercon.
GAGNANTS DU TOURNOI DE GOLF
De gauche à droite : Ross Ashley ; Anisur Salim ; Terry O’Brien.
La finale canadienne du tournoi MercedesTrophy a eu lieu en août dernier au club de golf Öviinbyrd, dans la région des lacs Muskoka, en Ontario. Cette compétition, qui en est à sa 18e année, a rassemblé 32 clients de Mercedes-Benz s’étant qualifiés lors de tournois à travers le pays. Les gagnants (Ross Ashley, Anisur Salim et Terry O’Brien) composent l’équipe canadienne qui a participé à la finale mondiale en octobre 2016 à Stuttgart, en Allemagne. mercedes-magazine.ca 105
EN ROUTE
PARTAGER LA ROUTE Daimler ne se contente pas de construire des véhicules, la firme change notre façon de nous déplacer dans les villes. TE X TE VIOL AINE CHAREST- SIGOUIN I L LU ST R AT I O N JAME S R O BE R T DAWE
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« ILS ONT ÉTÉ NOMBREUX à douter de la faisabi-
lité de notre modèle, affirme Paul DeLong, président-directeur général de car2go pour l’Amérique du Nord. Nous leur avons prouvé qu’ils avaient tort. Aujourd’hui, nous sommes le plus important réseau d’autopartage dans le monde. » Lancé en 2008 par Daimler, car2go a révolutionné le concept d’autopartage en permettant d’emprunter une voiture smart sans devoir la réserver ni avoir la contrainte de la ramener à un endroit ou à un moment précis. Alors qu’il était sur la scène de C2 Montréal – une conférence consacrée à l’innovation, à laquelle ont aussi participé Martha Stewart et le chef italien (et étoilé Michelin) Massimo Bottura –, Paul DeLong n’a pas eu de mal à convaincre son auditoire. Car
le service car2go améliore non seulement la qualité de vie de 1,4 million d’usagers dans 28 villes à travers le monde, mais il est aussi une solution aux problèmes de mobilité auxquels les grands centres urbains doivent faire face. « En ce moment, 50 % de la population mondiale vit dans les villes et, d’ici 2050, ce sera 70 % », rappelle le PDG. Et quoi de mieux qu’une smart fortwo pour naviguer dans la jungle urbaine ? Cette voiture à deux places se contente de la moitié d’un espace de stationnement et son moteur à trois cylindres développant 89 ch offre l’un des meilleurs rendements énergétiques. Les résultats sont déjà bien réels : une étude indépendante sur l’autopartage a récemment démontré que, pour chaque véhicule de car2go, on pouvait compter 11 voitures (et 14 tonnes de gaz à effet de serre) de moins dans les rues de la ville. Les Canadiens peuvent également emprunter une Classe B de Mercedes-Benz grâce à un projet pilote mis en place à Toronto, à Calgary et à Vancouver. « La majorité de nos membres ont entre 20 et 35 ans, et ils commencent à avoir des enfants. Il est donc logique d’ajouter des voitures quatre portes à notre parc. » Que réserve l’avenir à car2go ? Paul DeLong n’a pas de mal à imaginer que le réseau d’autopartage qui vient tout juste de percer le marché chinois pourrait un jour être composé de voitures autonomes. « Daimler a été le premier à construire une automobile, le premier à créer un réseau d’autopartage de la sorte, alors espérons qu’il sera le premier à rendre possible la voiture autonome. »
PHOTOS DAIMLER
La vision de DeLong : un monde dans lequel le parc de car2go serait composé de véhicules autonomes.
Une marque Daimler
Exaltation instantanée. Le nouveau Coupé Mercedes-AMG C 43 4MATIC. Un design séduisant couplé à de véritables performances sportives. Sa longue silhouette élancée le démarque du lot, tandis que son moteur V6 biturbo lui confère une puissance impressionnante de 362 chevaux. De plus, sa suspension sport surbaissée vous aide à affronter tout ce que la route vous réserve. Découvrez ce véhicule exaltant à mercedes-benz.ca/coupe-c
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