Mercedes-Benz magazine

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mercedes-magazine.ca

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1925-4156

14·printemps/été

Une classe à part La nouvelle GLA change les règles du jeu

FUTUR SIMPLE Place à la nouvelle génération de Classe S

découvrir doha Une oasis urbaine au cœur du Qatar

trempe viking Le côté islandais du Manitoba Le style dans la rue Le photographe canadien Tommy Ton redessine le visage de la mode


Cinq heures de détente Dans le calme du salon d’un aéroport Le plein d’énergie pour un 36-trous

Obtenez une prime de bienvenue2 de 25 000 milles Aéroplan.

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Tout compte fait. Les voyages peuvent être épuisants, mais les quatre laissez-passer par année pour une visite dans un salon Feuille d’érable MC1 d’Air Canada peuvent vous aider à refaire le plein d’énergie. Ce n’est là qu’une des nombreuses façons dont la carte Visa Infinite PrivilègeMC TDMD AéroplanMD vous fait vivre une meilleure expérience de voyage. Elle vous permet aussi de profiter de l’enregistrement et de l’embarquement prioritaires, ainsi que d’une réduction annuelle de 50 % sur un billet d’invité pour un vol Air Canada au tarif classe Affaires admissible1.

droit de limiter le nombre de comptes pouvant être ouverts par une même personne, ainsi que le nombre de milles-bonis de bienvenue attribués à une même personne. Une fois votre premier achat inscrit à votre compte, prévoyez de deux à trois semaines avant que les milles-bonis de bienvenue soient crédités à votre compte de membre Aéroplan. Cette offre peut être modifiée, prolongée ou retirée à tout moment, et ne peut être jumelée à aucune autre offre. Les taux d’intérêt annuels, les frais et les caractéristiques peuvent changer. MC Feuille d’érable, Air Canada rouge et Air Canada Express sont des marques de commerce d’Air Canada, utilisées sous licence. MD Le logo feuille d’érable d’Air Canada et Air Canada sont des marques déposées d’Air Canada, utilisées sous licence. MD Aéroplan est une marque déposée d’Aimia Canada Inc. MD Le logo TD et les autres marques de commerce sont la propriété de La Banque Toronto-Dominion.


Le sentiment de BONHEUR VRAI

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da ns ce n u m éro

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Fa s c i n at i o n De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route.

D ESI G N

M é ta l p r é c i e u x

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événements

S pa m a i s o n Les adeptes du mieux-être veulent rapporter trucs et astuces à la maison. Plusieurs spas au pays en ont pris bonne note.

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Quartier

R e n a i s s a nc e Ur ba ine Petit guide du quartier le plus distingué de Montréal.

m i s e au p o i n t

70

Le photographe canadien Tommy Ton a fait des coulisses de la mode le véritable point de mire des défilés.

32

Composante essentielle des meubles de jardin, le métal migre vers l’intérieur.

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profil de vedet te

SC è NE

L a c ou l é e d ouc e

e s c a pa d e

D ’ u n n o r d à l’au t r e

À l a sa n t é de l’Ou e s t

Ville réputée pour ses cowboys et ses rodéos, Scottsdale, en Arizona, caracole en tête des destinations écolos.

110

Dans les épiceries fines et les cabanes à sucre nouveau genre, on redécouvre le sirop d’érable sous son jour le plus sophistiqué.

50

J ET SET

Séjours

L u x e e T av e n t u r e Cinq destinations d’exception, des luxueux hôtels anglais aux mystérieux gîtes africains.

112

À Gimli, au Manitoba, la population d’origine islandaise est toujours attachée à ses racines.

mondanités

F i l m s , f e s t i va l s e t jo l i s m i no i s Sortez avec Mercedes-Benz aux événements les plus courus de la saison, de concerts privés aux fêtes remplies de stars.

114

L’a p p e l d e l’av e n t u r e

E l l e a t ou t p ou r e l l e La nouvelle GLA est un VUS multisegment compact qui marie puissance et polyvalence.


14• p r int em p s / ét é

bulletin

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M O T DU P R É S I DE N T

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CH ÂT E AU X DE S A B L E

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l es y eu x au c ie l

Doha est une oasis futuriste nichée entre le désert et la mer, où les projets avant-gardistes côtoient une version ancienne de la ville.

Le télescope spatial James-Webb sera envoyé dans l’univers d’ici quelques années, dans le but d’en explorer les confins.

P O INT D E MIRE

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g r a ines d ’ espoir Dans une chambre forte en Norvège se cache la plus importante collection de semences vivrières de la planète.

I nnovation Des sculptures en papier aux rétrospectives mode, voyez comment culture et design se conjuguent au plus-que-parfait.

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60 78

Pa s ca l W e h r l ein Le plus jeune pilote de l’histoire de la série DTM n’a jamais eu la patience comme principale qualité.

H aut l es m a ins ! Grâce à sa technologie avantgardiste, la voiture laboratoire S 500 prouve que la conduite intelligente est à nos portes.

c h e f - d ’œ u v re Le nouveau modèle de MercedesBenz est conçu pour l’aventure, à la ville comme à la campagne.

c l a sse c a mé l iorée Plus confortable, plus luxueuse et plus performante ; la nouvelle Classe C atteint des sommets inégalés.


mot du PRéSIDENT

D

ans le monde de la mode et celui de l’automobile, le design joue un rôle de premier plan. Il compte parmi les facteurs clés du succès d’une marque. Soucieux de saisir l’esprit du temps et les forces à l’œuvre au sein de la société, les designers automobiles recherchent l’innovation et la perfection, l’élégance et le style. Autant de qualités qui ont permis à Mercedes-Benz de s’établir comme un partenaire d’expérience des grandes plateformes internationales de la mode. L’Opération démarrage Mercedes-Benz est un bon exemple de partenariat fructueux. Ce programme national sert d’incubateur à une nouvelle génération de designers de mode au Canada. En mars, nous avons célébré une autre étape de cette initiative couronnée de succès en présentant les stylistes primées Malorie Urbanovitch et Cécile Raizonville (de la griffe Matière Noire) aux défilés de la Semaine de la mode World MasterCardMC de Toronto. Alors que nous nous préparons à accueillir une nouvelle cohorte de participants dans l’espoir de contribuer à leur notoriété aux quatre coins du monde, nous vous invitons à observer de plus près la haute couture qui défile à l’extérieur des défilés, à travers l’objectif du photographe de mode canadien Tommy Ton (p. 22). Ce dernier est réputé pour ses clichés de mode urbaine pris sur le vif pendant les semaines de la mode. L’automobile, tout comme la mode, est l’expression, le prolongement de notre style de vie. Avec son design fascinant et son caractère pratique au quotidien, la GLA, notre tout nouveau VUS compact de luxe (p. 60), comblera sûrement les nouveaux clients comme les fidèles de Mercedes-Benz. Basée sur la même plateforme que nos populaires Classes B et CLA, la GLA

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réunit un style musclé et des caractéristiques évoluées sous une forme hautement attrayante. Polyvalent et écoénergétique, ce VUS possède un châssis extrêmement rigide, qui assure une tenue de route solide et un niveau supérieur de confort, sur tous les types de terrains. Partageant plusieurs points communs avec sa famille, la GLA est dotée de systèmes perfectionnés tels que la conduite intelligente de Mercedes-Benz (p. 48), qui continue de révolutionner l’industrie automobile. Dans ce numéro du magazine Mercedes-Benz, vous apprendrez comment cette technologie de pointe coordonne les systèmes de sécurité et d’assistance de votre véhicule, pour vous aider à réagir efficacement à toute situation de conduite donnée. Mercedes-Benz s’est toujours démarquée par sa technologie avancée et le design élégant et intemporel de ses véhicules. De fait, la toute première voiture à porter la marque Mercedes en 1901 avait conquis le marché avec une esthétique extraordinaire. L’étoile à trois branches emblématique de la marque Mercedes-Benz est aujourd’hui l’incarnation de l’excellence automobile, et notre engagement indéfectible envers l’innovation nous permettra de rester en tête de peloton, alors que nous empruntons le chemin de l’avenir.

Amicalement,

Tim A. Reuss Président et Chef de la direction



dé ta i l s de pu bl icat ion Publié par Daimler AG · Communications · HPC E402 · D-70546 Stuttgart Responsable auprès de l’éditeur Mirjam Bendak Conseil d’édition D r Joachim Schmidt (Président) · Daniel Bartos · Thomas Fröhlich · Lüder Fromm Christoph Horn · Jörg Howe · Anders Sundt Jensen · Alexandra Süss Canada Mercedes-Benz Canada Inc., 98 Vanderhoof Ave., Toronto, ON M4G 4C9 Président et chef de la direction Tim A. Reuss Vice-président du marketing Gavin Allen Directrice, communications et relations publiques JoAnne Caza Directeur, communications commerciales nationales Jay Owen Superviseure, gestion des relations avec la clientèle Lisa Hynek Superviseure, relations publiques Nathalie Gravel Coordonnatrice Britany Murphy C o nc e p t i o n e t r é dac t i o n Allemagne Condé Nast Verlag GmbH · Karlstrasse 23 · D-80333 München Collaborateurs Frank Bauer, Greg Conraux, Jan Friese, Christoph Henn, Anatol Kotte, Kerstin Löffler, Michael Moorstedt, Ralph Richter, Alexander Runte, Max Scharnigg, Thomas Schweigert, Brian Taylor, Marc Trautmann Canada Spafax Canada, 4200, boul. Saint-Laurent, bureau 707, Montréal QC H2W 2R2 Président, contenu Raymond Girard Vice-président directeur, marketing de contenu Nino Di Cara Vice-présidente, finances et exploitation Paula Pergantis Directeur de contenu Arjun Basu Stratégiste principale Courtney MacNeil Chargée de projet Celyn Harding-Jones Rédactrice en chef Natasha Mekhail Rédactrices adjointes Mélanie Roy, Eve Thomas Rédactrice web Jasmin Legatos Adjointe à la rédaction web Renée Morrison Stagiaire à la rédaction Natacha Medeiros Rédacteurs-réviseurs Christopher Korchin, Isabelle Wolfmann-Berlandier Collaborateurs Lorne Bridgman, Karen Burshtein, Joanna Fox, Paige Magarrey, Stephanie McBride, Natacha Medeiros, Celeste Moure, Alexandra Redgrave Directrice artistique Christine Houde Graphiste Marie Roques Directrice de la production Joelle Irvine Responsable de la production Jennifer Fagan Responsable de la production publicitaire Mary Shaw Coordonnateur de production et de circulation Stephen Geraghty Vérificatrice d’information Lisa Voormeij Traducteurs Josiane Bergeron-Lord, Simon Demers, Maude Labelle, Ubiqus Correctrice d’épreuves Sabine Cerboni Ventes médias et publicitaires Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8, sales@spafax.com Directrice médias Laura Maurice Tél. : 416-350-2432, lmaurice@spafax.com Droits ©Copyright 2014 pour Mercedes-Benz Canada Inc. Tous droits réservés. La reproduction et l’utilisation du contenu de ce magazine, en tout ou en partie, ne sont permises qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et de Daimler AG. Les points de vue formulés sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement ceux de Mercedes-Benz Canada Inc., de l’éditeur ou des chefs de la rédaction. L’éditeur se réserve le droit d’accepter ou de refuser tout matériel publicitaire. L’éditeur n’est pas responsable des manuscrits, photographies ou autres documents non sollicités. Certains véhicules illustrés peuvent inclure des équipements non offerts au Canada, et certains équipements offerts en option peuvent ne pas être disponibles pour tous les modèles. Certains modèles présentés n’ont pas de feux de position latéraux. Pour de l’information mise à jour sur les modèles, les caractéristiques standard, les équipements offerts en option ou les couleurs disponibles au Canada, de même que sur les prix, veuillez contacter le concessionnaire autorisé Mercedes-Benz le plus près de chez vous, ou visiter www.mercedes-benz.ca. À notre connaissance, les renseignements contenus dans ce magazine sont exacts, mais nous ne pouvons pas être tenus responsables de toute erreur éventuelle. magazine Mercedes-Benz est publié deux fois par an, en collaboration ou sous licence, en 40 langues. Numéro 325, 60e année de publication, en remplacement de Mercedes – le magazine pour les gens en mouvement et de Mercedes-Benz in aller Welt. Retourner les non livrés à Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Imprimé sur du papier blanchi sans chlore Imprimé au Canada ISSN 1925-4156 Poste-publications numéro de convention 41657520

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APPÉTIT

Retour aux sources

A p r è s av o i r été n o m m é plus jeune Grand Chef Relais & Châteaux, gagné le titre de Top Chef Canada et s’être lancé en affaires à Vancouver, Dale MacKay a décidé de rentrer au bercail, à Saskatoon. L’ouverture du Ayden Kitchen & Bar lui a en effet permis de faire un retour aux sources et de passer plus de temps avec son fils, dont le nom a inspiré celui du resto. Situé au cœur de la ville dans un édifice patrimonial rénové, l’Ayden privilégie un menu saisonnier composé d’aliments frais, de charcuteries et de plats à partager. Et pour ceux qui désirent rapporter le goût des Prairies à la maison, la boutique du resto vend charcuteries artisanales, fromages exquis et condiments qui plairont aux fins gourmets.

aydenkitchenandbar . com

a v o i r s

S T Y L E

C U L T U R E

VO Y A G E

A P P É T I T

fa s c i n at i o n st yle

av o i r s

C ’ est e n 1874 que Rémy

Précieuse eau-de-vie remymartin . com

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Martin embouteille le cognac Louis XIII et crée la catégorie des spiritueux haut de gamme. Depuis, la concurrence s’est intensifiée. Pour s’en démarquer, la maison, en quête d’inspiration, est retournée dans ses celliers. Le résultat ? Le Louis XIII Rare Cask 42,6, tiré d’un tonneau de 1913 qui contenait de quoi remplir 738 carafes en cristal noir de Baccarat faites à la main. Seulement trois de ces flacons sont en sol canadien : le premier appartient à un collectionneur québécois ; le deuxième a été remporté dans une loterie organisée par la Liquor Distribution Branch, en Colombie-Britannique ; le troisième a récemment été acquis au prix fort par le resto Hawksworth de Vancouver, où on peut déguster ce divin nectar au coût de 1500 $ les 30 ml.

Port altier hillbergandberk . com

D e p u i s l’ o u v e r t u r e de Hillberg & Berk, en 2007, les bijoux de l’Albertaine Rachel Mielke ont été portés par Céline Dion, Barbara Walters et Carrie Underwood. L’année dernière, la lieutenante-gouverneure de la Saskatchewan a offert à Sa Majesté la reine Élisabeth II une broche H&B d’une valeur de 15 000 $. L’éblouissante création a été confectionnée à la main avec cinq pétales de tourmaline de Madagascar entourés de 300 diamants et sertis d’or blanc 18 carats. La joaillière a utilisé le surplus de la gemme richement colorée pour assembler la collection Legacy de 160 bijoux uniques.


av oi r s

APPÉTIT

A u p r i n t e m p s , quand le resto de fruits

Chaussure à son pied sullywong . com

cubes de gl ace pol aires ConçuS par Atsuhiro Hayashi, a - hayashi.com/sous l a direction de Masayuki Kur ak ata ,monos Inc., monos.co.jp

D e s c h ai s e s O H pour Umbra à l’image de marque de Sony Mobile, en passant par le revêtement des bouches d’égout de New York, le très créatif Karim Rashid, coqueluche canadienne du design, multiplie les partenariats. Il vient de s’associer à Sully Wong, entreprise torontoise spécialisée en conception de sacs et de chaussures. Le mandat : produire des imprimés pour une série limitée d’espadrilles en cuir, un article qui le fascine, à la croisée de la mode et de la haute technologie. Ce printemps, quatre modèles exclusifs seront en vente en huit couleurs différentes.

La pointe de l’iceberg lightkeepersvikingfeast . com

de mer terre-neuvien Lightkeepers de St. Anthony rouvre pour la saison, le propriétaire Randy Cull saute dans son bateau et vogue sur l’Atlantique en quête d’une ressource inusitée : les icebergs. Il en casse des petits morceaux et les entrepose au froid, pour en garnir ensuite ses cocktails. Il n’est pas le premier à se lancer dans cette mode glaciale : les cubes d’iceberg sont aussi populaires dans les tavernes de l’Alaska que dans les bars huppés de Manhattan. Lorsqu’on dépose le glaçon dans une boisson, de minuscules bulles prisonnières depuis des milliers d’années se libèrent. Plutôt cool, non ?

APPÉTIT

Prendre l’amer bitteredsling . com

Si l e s b a r m a n s ratissent les cuisines en quête d’ingrédients pour leurs cocktails, les chefs, eux, puisent leur inspiration derrière le zinc. À Vancouver, le chef Jonathan Chovancek et la mixologue Lauren Mote ont ouvert le Bittered Sling Extracts, un resto où les amers artisanaux font plus qu’assaisonner les cocktails, ils se marient aux plats, de la meringue à la sauce barbecue. Essayez le Plum & Rootbeer (prune et racinette) sur des brownies, ou le Lem-Marrakech, avec du saumon fumé ou dans une Margarita bien relevée. Des unions libres fort réussies.

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c u lt u r e

Le bon pli lacybarry . com bloompapers . com

L’ a r t i s t e L a c y B a r r , de l’Alberta, après avoir vécu et

STYLE

travaillé à Los Angeles, à Brooklyn, à Montréal et à Londres, s’est établie à Berlin, où elle crée des installations aussi légères qu’intrigantes. Son matériau de prédilection ? Le papier. Formée en graphisme, cette passionnée d’arts textiles s’est frottée à la conception de costumes avant de mettre son talent au service de la publicité et de l’habillage de vitrines de magasins de luxe, comme Tiffany & Co., La Canadienne et la marque de chaussures française Arche. En collaboration avec la division barcelonaise de Bloompapers, elle réalise ce printemps une gamme de papiers peints inspirée de sa série Little Wing, une explosion de couleurs en trois dimensions qui a déjà fait l’objet d’une exposition à la galerie Bottleneck de New York.

Nouvelle mode malorie . ca matierenoirestudio . com

A u c o n c o u r s Opération démarrage de Mercedes-Benz, les juges n’ont eu d’autre choix, en raison de la qualité des candidatures, que de nommer deux lauréates. Malorie Urbanovitch, d’Edmonton, déjà finaliste en 2012, a opté pour des soies lavables tissées main dans des nuances de pastel et d’anthra­ cite, pour sa collection automne-hiver 2014. Son objectif : jumeler luxe et désinvolture, avec des vêtements qui se portent en toutes occasions. Cécile Raizonville, fondatrice du studio Matière Noire, a pour sa part collaboré avec un tisserand, afin de concevoir une fibre unique composée de lin, de soie écrue et de laine. Pour ses nouvelles créations, la designer a délaissé l’esthétique minimaliste de ses collections précédentes au profit d’une touche plus féminine.

s TYLE

Design et philanthropie holtrenfrew . com

H o lt R e n f r e W repousse à nouveau les limites de la mode avec Projet H, sa marque maison, qui offre une variété de produits sélectionnés avec soin. Sur une idée originale d’Alexandra Weston, directrice en stratégie de marque de l’entreprise, la griffe (offerte aux magasins des rues Yorkdale et Bloor, à Toronto, ainsi qu’à Calgary et Vancouver) présente des créations exclusives de designers qui font la promotion du développement durable ou d’œuvres de bienfaisance. Les modèles printaniers d’Alice & Whittles, entreprise torontoise d’espadrilles écolos, les accessoires de luxe éthique du fabricant anglais Bottletop et la ligne carboneutre Lalesso, inspiré du kanga, vêtement traditionnel de l’Afrique de l’Est, sont au nombre des heureux élus.

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APPÉTIT

C U LT U R E

Jeux d’enfants

Effervescent saké artisansakemaker . com

dx . org

C ’ e s t e n 2 0 07 que Masa Shiroki, pionnier du saké au Canada, a ouvert la Artisan Sake Maker, une microbrasserie de Granville Island, à Vancouver, qui produit de petites quantités du premier saké artisanal au pays. Deux ans plus tard, il a installé des rizières dans la vallée du Fraser, devenue la région de riziculture la plus septentrionale au monde. De la première récolte est né le Junmai 100-mile. Shiroki fournit à présent les restos ORU, l’hôtel Fairmont Pacific Rim, et Pidgin en Osake Junmai Nama, un saké non pasteurisé servi en fût. La nouveauté du printemps : un Osake Junmai pétillant.

L e s ca m p s d ’ été ont la cote. Mais pour le Design Exchange, important musée de design du Canada, les feux de camp et les excursions en canot ne sont pas les seules façons de profiter de l’été. De juillet à août, les créateurs en herbe de 6 à 14 ans peuvent s’inscrire à des camps de jour d’une semaine où ils pourront explorer, développer et raffiner leurs talents artistiques. De l’architecture à la fabrication de tissus, la liste d’activités comprend de nombreuses thématiques. Conçue en collaboration avec la troupe Canadian Stage, la séance Drama + Design guide les participants dans l’élaboration d’un spectacle, de la levée à la tombée du rideau. Un autre incontournable : la House of DX, pour apprendre les bases du prêtà-porter, de l’illustration de mode et de la création de patrons, et confectionner un vêtement de A à Z. En anglais seulement.

Réinventer la roue 2

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Avec l’arrivée des vélos pour enfants Kid’s Bikes, décorés de l’étoile à trois pointes (1), les petits de 3 à 4 ans peuvent désormais prendre le volant de leur propre Mercedes-Benz. Les débutants de trois ans et plus pourront trouver leur point d’équilibre sur deux roues grâce au modèle en bois, sans pédale, Motorsport Balance (2). Plaisir sur quatre roues garanti avec le Mille Miglia Go-Kart (3), un modèle sportif et sécuritaire recommandé pour les enfants âgés entre 5 et 11 ans. thecollection.ca

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f a s c i n a t i o n :

d e s i g n

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Métal précieux Composante essentielle des meubles de jardin, le métal migre vers l’intérieur. Sobres et minimalistes, les structures d’aluminium et d’acier embellissent avec l’âge. T e x t e Pa i g e M a g a r r e y

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Bas-relief

Angle aigu

Voici ce que dit Geof Ramsay, de Halifax, des bancs et de ses tables You Are Here (« Vous êtes ici ») en feuilles d’acier : « Je voulais aborder le sur-mesure de masse non seulement dans le choix des couleurs et des autres détails, mais aussi dans la conception globale de chaque meuble. » L’artiste découpe les pieds de ses meubles au laser, pour recréer des cartes de différents endroits dans le monde.

Pour perforer délicatement les feuilles d’acier de son luminaire 60 Pendant, le designer torontois Jonathan Sabine utilise aussi bien des méthodes artisanales que des instruments commandés par ordinateur. Cette suspension de 41 cm × 36 cm, dont le nom est inspiré de l’angle de 60° d’un triangle équilatéral qui se répète sur le pourtour de l’hexagone, est offerte en blanc thermolaqué ou en cuivre plaqué.

geoframsay . com

jonathansabine . com


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Or(gasme)

Oscillations

Modernisme

Onde sonore

La table à café Jouir, conçue par l’atelier Mtharu basé à Calgary, est fabriquée à la main avec de l’acier brut, un matériau qui est tour à tour coupé, plié, formé, soudé, limé, bref, peaufiné avec le plus grand soin. Travaillée avec une extrême précision, au millimètre près, l’œuvre est durable, et prête à traverser les générations. Un détail inusité : la soudure, plutôt que masquée, est soulignée par une fine bande dorée.

Le designer vancouvérois Saleem Khattak a commencé sa carrière comme photographe. Son modèle Archilume DEL, à intensité réglable, est une véritable variation sur l’ombre et la lumière. Offert en différents formats (version applique murale, plafonnier ou lustre), ces luminaires sont dotés d’un diffuseur cylindrique qui évoque les ondulations de l’eau en produisant une lueur diffuse qui se reflète dans sa base lustrée.

Quels ont été les trois mots d’ordre du designer torontois Marco Pecota au moment de concevoir la chaise baptisée Mark 1 ? Précision, robustesse et accessibilité. Fortement inspirée dans son style par le mobilier de l’esthétique moderniste du milieu du xxe siècle, la structure est faite d’acier découpé au laser puis laminé à chaud, et de merisier russe. Le siège est aussi offert, à la demande, en bois franc, en aluminium ou en acier inoxydable.

Philip Brown, designer industriel chez Pab, une firme torontoise, a été formé en ingénierie. Son mobilier métallique aux formes fluides et naturelles, bien conçu dans ses détails et ses proportions, témoigne des aptitudes technologiques du designer. Sa table à café Soundwave est composée d’une série de bandes d’acier plié au fini mat, qui lui donne à la fois un aspect aérien et robuste.

sumersingh . com

archilume . com

pekota . com

pabfurniture . com

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F A S C I N A T I O n   :

É V É N E M E N T S

Spa maison Un séjour axé sur la détente rime avec mine resplendissante. Les adeptes du mieux-être veulent maintenant prolonger l’expérience, et rapporter trucs et astuces à la maison. Au pays, plusieurs spas en ont pris bonne note. Texte Celeste Moure

C L I N T O N , e n C O L O M B I E - B R I TA N N I Q U E

Echo Valley Ranch & Spa evranch . com

Après une randonnée dans la vallée majestueuse entourée par la chaîne Cariboo, les clients de ce ranch écologique sont initiés aux fondements d’une saine alimentation, dépassant le cadre strict et temporaire d’un régime alimentaire. S’inspirant du livre du docteur Peter J. d’Adamo, 4 groupes sanguins, 4 régimes, les nutritionnistes du ranch déterminent les aliments bénéfiques ou néfastes pour notre santé, en fonction de notre groupe sanguin. Entre pêche à la mouche, randonnée pédestre ou équestre, les activités offertes vous creuseront assurément l’appétit.

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B A N C R O F T, e n O N TA R I O

Grail Springs grailsprings . com

Intégrer des jeunes pousses dans nos plats aide à éradiquer les mauvaises habitudes alimentaires, à renforcer le système immunitaire et à maximiser l’apport nutritionnel. Pendant le cours de germination du Grail Springs, vous apprendrez comment cultiver ces superaliments, pour concocter des soupes et des smoothies ultravitaminés. D’autres ateliers vous guideront dans la réalisation de tableaux de visualisation et vous aideront à y voir clair dans l’astrologie celtique.


G R A N D E P R A I R I E , en A L B E R T a

The L Spa lspa . ca

Pratiquée sur une base régulière, la méditation est reconnue pour améliorer notre santé : elle diminue la tension artérielle, renforce le système immunitaire et augmente le niveau d’énergie. Une inscription à un atelier de méditation du son primordial au L Spa suffira à vous convaincre que la pratique ne se résume pas à l’impassibilité. Avec l’aide d’un instructeur, durant quatre séances réparties sur deux jours, vous apprendrez à syntoniser votre sonorité intérieure, l’histoire de la technique et comment l’intégrer à votre quotidien.

C O R T E S I S L A N D , en C O L O M B I E B R I TA N N I Q U E

Hollyhock hollyhock . ca

G R A F T O N , en O N T A R I O

Hollyhock a pour mission « d’inspirer, de nourrir et de soutenir les gens qui construisent un monde meilleur ». Fondé en 1983 sur Cortes Island, le centre encourage le développement personnel et professionnel par le biais de conférences, de cours et de retraites estivales. Durant le week-end, on vous proposera, en plus des cours traditionnels de yoga et de méditation, des leçons de ukulélé, des ateliers de création littéraire et des démonstrations de pâtisserie sans gluten. Pendant votre séjour, régalez-vous de la cuisine végétarienne biologique et du festin hebdomadaire de fruits de mer.

Ste. Anne’s Spa steannes . com

Même si l’univers équestre vous est familier, vous retirerez beaucoup de l’apprentissage des techniques de toilettage et d’équitation proposées ici, qui vous seront utiles bien au-delà de ce domaine de 1,6 km2. Dans un environnement sécuritaire, l’instructrice Kareylee White vous aidera à apprivoiser votre cheval et, si vous ne dédaignez pas l’introspection, à jeter un regard neuf sur vos habiletés à communiquer. À la suite de cette expérience, vous pourrez vous faire bichonner au spa : le massage suédois est essentiel à tout nouveau cavalier.

R AWDON, au QUéBEC

La Source photo myhealthyeatinghabits.com (pousses)

lasourcespa . com

En pleine forêt verdoyante, cette retraite écologique possède des baignoires à remous, une chute thermale, un sauna sec et un bain vapeur au parfum d’eucalyptus. Et les arbres n’y sont pas qu’un décor : le forfait Aventure et relaxation comprend un parcours aérien au parc Arbraska (imaginez un village d’Ewoks avec des ponts suspendus entre les arbres, des tyroliennes et des lianes de Tarzan). Vous aurez bien mérité votre cure de détente.

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f a s c i n a t i o n :

Q U A R TI E R

2

1

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Renaissance urbaine Petit guide du quartier le plus distingué de Montréal. t e x t e S t ep h a n i e M c B r i de

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D E S T I N AT I O N

Le lieu

Le mont Royal

C’est sur l’avenue Laurier Ouest que le charme du Vieux Continent si propre à Montréal se fait le mieux ressentir. Cette paisible artère, bordée de boutiques indépendantes et de restaurants, dont certains ont pignon sur rue depuis les années 1870, est un savant mélange entre le charme bohémien du Mile End et l’élégance d’Outremont. Arpentée par une clientèle exigeante pour ses épiceries fines et ses vêtements griffés, elle est aujourd’hui fréquentée par une nouvelle génération conquise dans la foulée d’un réaménagement urbain. Cette cure de rajeunissement a été réalisée grâce aux efforts concertés des marchands établis et des nouveaux venus, afin de redonner à l’avenue ses lettres de noblesse.

D’abord, en un tournemain, rassemblez sur Laurier Ouest tout le nécessaire pour un pique-nique (pour les fromages et charcuteries, un arrêt au Gourmet Laurier s’impose). Ensuite, prenez la direction du mont Royal, qui s’élève à deux pas. La montagne ne fait que 230 m de haut, ce qui vous permet de grimper jusqu’à son belvédère sans vous époumoner. D’une superficie de 2 km2 le parc du xixe siècle a été conçu par Frederick Law Olmsted, le réputé architecte paysagiste à qui l’on doit Central Park, à New York. Le parc du MontRoyal est le cœur qui fait battre la ville ; s’y croisent coureurs, familles et amateurs de tam-tam, à l’occasion d’un rassemblement dominical de percussionnistes et de cantines de rue, pour les gourmets.


1 Le mont Royal et ses espaces verts, comme le Parc Jeanne-Mance, sont situés à une distance de marche (ou à un coup de pédale). 2 Dermalounge offre des soins de la peau sophistiqués. 3 Billie ressemble à la penderie de rêve d’une copine. 4 Nouveaux restos côtoient repaires établis (La Chronique est un chouchou de longue date). 5 Un mezzé turc au BarBounya. 6 Les Touilleurs est une cuisinerie chic, ainsi qu’une populaire émission de cuisine.

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photo Phillip Maisel (bicyclette)

Le spa Pour un traitement royal, choisissez parmi la grande sélection de soins santé et beauté du Dermalounge, dont la gamme de services s’étend des plus traditionnels (manucure et pédicure) aux plus originaux (massage Lomi-Atsu, un croisement de techniques hawaïenne et japo­naise) ou sophistiqués (traitement au laser et microdermabrasion). Tout près, des experts sont à votre disposition chez Alvaro Coiffure, fréquenté depuis plus de 35 ans par les fashionistas et les célébrités montréalaises. À preuve, le salon était le « coiffeur officiel » de la dernière soirée des prix Gémeaux.

SHOPPING

APPÉTIT

c u lt u r e

La boutique Michel Brisson est à l’image de ses griffes : minimaliste, éblouissante dans sa conception. L’édifice, autrefois une banque, a été restauré par la firme Saucier + Perrotte, qui a retravaillé l’espace au moyen de vitres et de miroirs fumés. Un arrêt incontournable pour l’homme moderne à la recherche de lignes européennes, de Jil Sanders à Christophe Lemaire. En prime, attention indémodable, on y offre un service de tailleur, aux frais de la maison. Du côté des femmes, il y a Billie, dont le décor fait penser à la penderie (rêvée) d’une amie très bien sapée. Choisissez un pull Filippa K ou un chemisier Joie, et essayez-le dans une cabine aux allures de boudoir.

Héritier de la bistronomie française, Leméac est une véritable institution. À l’heure du brunch, laissez-vous tenter par le pain doré aux bananes caramélisées, servi tous les week-ends dans le solarium. Sinon, frottez-vous à la faune locale qui se régale de son célèbre menu à prix fixe, offert après 22 h. Un peu plus à l’est, rendez-vous au BarBounya pour déguster des mezzés turcs revisités (essayez la spécialité, le barbounya, un rouget servi en ceviche, avec tomates, chili et épices). Vous aimez cuisiner ? Aux Touilleurs, vous pourrez vous procurer une cocotte Le Creuset ou participer à un atelier dans la cuisine de démonstration, où est tournée l’émission du même nom.

Si vous êtes plutôt un fin connaisseur d’art contemporain, jetez un œil à la Galerie d’Avignon, où sont exposées des œuvres d’artistes émergents d’ici et d’ailleurs, comme les tableaux de l’expressionniste Aaron Fink et les sculptures métalliques monumentales de Dale Dunning (dont le travail est aussi présenté au Musée des beauxarts de Montréal). Un peu plus loin, vous trouverez la Galerie Clarence Gagnon, ouverte depuis 1976. Tenue par Gilles et Lisette Brown, elle est reconnue pour sa sélection éclectique et sa collection impressionnante d’œuvres de grands maîtres canadiens, dont celles de Jean-Paul Riopelle et de Albert Rousseau.

Les boutiques

Le menu

Les arts

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V E D E T T E

Mise au point Aux quatre coins du monde, le photographe canadien Tommy Ton a fait des coulisses de la mode le véritable point de mire des défilés. T E X T E A l e x a n d r a R e d g r av e

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T Tommy Ton a passé la nuit avec des anges. Voilà l’excuse prononcée d’une voix feutrée par le photographe qui nous rejoint avec un léger retard dans le hall du Tribeca Grand Hotel de New York, vêtu d’un pull en mohair marine et d’espadrilles colorées. Il avait une heure de tombée à respecter, après avoir photographié le défilé annuel de Victoria’s Secret. Modeste et imperturbable, il s’assoit et commande un petit déjeuner composé de pâtisseries, d’œufs et de steak. Il se remémore sa soirée en compagnie d’une poignée de femmes sublimes : « J’aime ce joyeux bazar », confesse-t-il. Il pourrait tout aussi bien parler de sa carrière. Ton s’est fait connaître comme photographe de mode de rue dans les Fashion Weeks de New York, de Londres, de Paris et de Milan. Avec des milles de récompense, le propriétaire de la boutique en ligne Vintage Couture de Toronto, où il travaillait à l’époque, lui a procuré un billet d’avion et l’a encouragé à créer Jak & Jil, le blogue qui l’a rendu célèbre. Au lieu de pointer son objectif sur les premières rangées, Ton s’est intéressé, à la sortie des défilés, aux rédacteurs de magazines et aux stylistes moins connus, ainsi qu’à la parade d’un public composé de fashionistas. Il a perfectionné sa signature, un cadrage serré sur le détail d’une tenue, loin du portrait en pied traditionnel, jusqu’à forger un style proche du documentaire. Un processus qui s’est fait en partie malgré lui : « Je suis timide et je n’osais pas demander aux gens de poser pour moi, alors j’ai simplement commencé à photographier comme si j’étais en pleine nature », explique Ton. Bien qu’illustrant des tenues parfois extravagantes, ses images captent une douce intimité : une femme, perdue dans ses rêves, traverse un jardin des Tuileries désert. Un pan de sa chemise vaporeuse traîne, comme la queue d’un oiseau exotique. Sur un autre cliché, deux hommes s’esclaffent devant un café milanais, leurs bras de chemise et leurs bas de pantalons roulés nonchalamment. Bien sûr, les célébrités de l’heure et les faiseurs de tendances apparaissent aussi dans son travail, comme Anna Dello Russo ou Giovanna Battaglia. Ton explique qu’elles doivent maintenant changer de tenue entre les défilés, pour fournir à la demande d’images des blogues et des sites de mode.

photo justin chung ( tommy ton)

P R O F I L


Je suis timide et je n’osais pas aborder les gens ; j’ai commencé à les photographier comme si j’étais en pleine nature.

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Arrêt sur image Tommy Ton partage avec nous cinq clichés importants de sa carrière. 1 Anna Wintour Il y a une certaine vulnérabilité dans cette image. Anna est reconnue pour être une femme froide, mais ici, on perçoit de la douceur en elle.

2 Sa r a h C h a v e z Un moment de pure beauté ; une occasion qui ne se présente pas souvent. 3 B a r ba r a Ma r t e l o J’aime regarder les éditrices de magazines traverser le jardin des Tuileries sur la pointe des pieds, comme dans un grand ballet de gazelles ou de zèbres. Ici, Barbara Martelo, en Balmain.

5 4 C a t h e r i n e B aba Toutes les photos que j’ai prises de Catherine Baba sur son vélo étaient une entreprise périlleuse, mais le résultat dépeint Paris à merveille.

5 E m m a n u e l l e A lt Depuis que je fais de la photo, je suis fasciné par les Parisiennes. Emmanuelle Alt incarne tout le chic décontracté que je recherche chez les femmes françaises.

À l’instar des tendances, qui évoluent rapidement, la carrière de Ton progresse en mode accéléré. Le Torontois, qui ne passe maintenant que deux mois par année dans sa ville natale, a commencé comme assistant du designer Wayne Clark, avant de travailler aux ventes puis aux achats chez Holt Renfrew. Deux mois après avoir lancé Jak & Jil, Ton a été engagé par le prestigieux grand magasin de Hong Kong Lane Crawford pour illustrer son catalogue de printemps. Très rapidement, sont venus cogner à sa porte Style.com, le magazine GQ et Kanye West... Ton préfère néanmoins rester dans l’ombre et minimise son influence sur la planète mode. « Quand j’ai commencé, je n’avais pas l’ambition d’infiltrer ce monde auquel je me sentais et me sens toujours étranger. Je préfère me tenir à une certaine distance. Si j’étais partie prenante de cet univers, si je participais aux défilés et aux soirées, je perdrais de ma singularité », confie-t-il. Jusqu’à maintenant, il a poliment décliné toutes les propositions de livre ou d’exposition qui lui ont été faites. Avant une dizaine d’années, Ton estime qu’il n’a pas accumulé suffisamment de matériel pour constituer une rétrospective. Il résiste aussi aux offres publicitaires sur son site, au profit d’un canevas blanc et pur, une anomalie dans le milieu hautement commercial de la mode. D’une modestie désarmante, Ton se décrit plus comme un amateur de mode qui exerce son œil à travers la photo que comme un photographe : « Si je photographie un foulard noué d’une certaine manière, je veux qu’il ait quelque chose de palpable : on doit sentir la texture, la couleur. » Capter ces instantanés représente un défi de plus en plus grand depuis l’émergence des blogues de mode urbaine, qui ont ajouté un grand nombre de photographes dans l’environnement déjà bondé des défilés. Mais Ton, avec sa force tranquille, fait du chemin : « Je laisse les nouveaux photographier la faune habituelle ; ils sont comme des appâts. Moi, je regarde autour. Il faut pointer ailleurs. > Toujours. La vie est trop courte. »

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Ch창teaux de sable

texte Ma x Scharnigg

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photos Fr ank Bauer


De nouveaux gratte-ciel qui s’élèvent en chœur vers le ciel, des hôtels luxueux, une île artificielle. Bienvenue à Doha, capitale du Qatar, une oasis futuriste nichée entre le désert et la mer. Près de ces somptueux projets futuristes coexiste une version plus ancienne de la ville ; il suffit de la chercher.

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ccueillir trois clients, prendre une énième bouffée d’une cigarette au clou de girofle. Ainsi se déroule la soirée de Khaled Breish. Le Libanais d’origine est posté dignement à l’entrée du Layali. Il garde un œil attentif sur le carnet de réservations de son resto, tout en suivant du regard les deux douzaines de serveurs qui serpentent les salles spacieuses, les bras chargés d’assiettes qui débordent de houmous et d’agneau grillé. Les jeudis soir sont toujours achalandés. Dehors, les VUS commencent à faire la queue. Avec des températures avoisinant les 36 °C, les conducteurs veulent se rapprocher au plus près de la porte d’entrée – mais la température à Doha est trop chaude pour qu’on se presse inutilement. Le trajet jusqu’au Layali, rue Sarwa, mérite bien quelques gouttes de sueur supplémentaires. Si la cuisine libanaise est considérée comme la meilleure du Moyen-Orient, elle est particulièrement bien représentée ici. Le premier plat n’est pas encore servi qu’on dépose des narguilés au centre des tables. Tout au long de la soirée, les clients pourront en tirer des bouffées. Ce soir, comme à l’habitude, la majorité des convives masculins sont assis entre eux. La position du Qatar vis-à-vis de la loi islamique est assez conservatrice. En public, à moins d’être en famille, les deux sexes marchent séparément dans la rue. Les hommes sont habillés de blanc éclatant, les femmes sont voilées et vêtues de noir de jais. Ce traditionalisme contraste vivement avec le développement fulgurant de cette ville du golfe Persique de plus d’un million d’habitants. Les résultats de ce progrès sont visibles dans la lumière éblouissante du lendemain. Le vendredi est

la journée de la prière. Même la rue de la Corniche, habituellement bondée, baigne dans un calme sacré. Au cours des dernières années, on a érigé des gratteciel les uns après les autres. Les traces de cette construction sont visibles partout – impossible de prendre une photo sans avoir une grue ou deux en toile de fond. À observer ce panorama ultramoderne sur lequel se découpent quelques boutres (bateaux en bois traditionnels) ancrés au large de la Corniche, on comprend pourquoi de nombreux habitants prétendent que cette ligne d’horizon est un miracle créé par le pétrole et la climatisation. Il y a environ 20 ans, le guide de voyage Lonely Planet taxait la ville « d’endroit le plus morne au monde ». Doha a fait beaucoup de chemin depuis. Le responsable de cette métamorphose est l’ancien émir Hamad ben Khalifa al-Thani, qui a su reconnaître la richesse inexploitée des réserves de pétrole et de gaz, pousser la technologie d’extraction vers de nouveaux sommets et, ce faisant, moderniser toute la société. Depuis, les coffres de l’État débordent et le minuscule Qatar est rapidement devenu le pays le plus riche sur terre.

Chefs et architectes primés

Désert de sable L’ancien Fort Zubarah fait partie des monuments historiques (ci-dessus) les plus importants du Qatar. Vous devez vous déplacer dans le sable ? Montez à dos de chameau ou essayez la Classe M.

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« Le Qatar mérite ce qu’il y a de mieux. » Ce slogan est affiché sur tous les chantiers de construction de Doha, qui a pris la formule au sérieux. Dans les sables du désert, des architectes renommés comme I.M. Pei et Rem Koolhaas ont donné libre cours à leur imagination. Plusieurs années consécutives, Qatar Airways a été sacrée meilleure compagnie aérienne au monde. La ville accueille de grands chefs tels Alain Ducasse et Gordon Ramsay, et compte certains des plus hauts buildings de la planète. Plus encore, tous les chauffeurs de taxi et commerçants vous confieront avec une fierté non dissimulée que le Qatar sera l’hôte de la Coupe du monde de soccer en 2022. D’ici là, Doha sera devenue une destination incontournable. Mais le reste du monde n’est pas indifférent aux immenses tours et aux centres commerciaux climatisés, qui font office de parcs urbains pendant les périodes de chaleurs étouffantes. Des gens de la planète entière


déménagent dans le golfe Persique pour y travailler, et ils constituent un élément essentiel de la société qatarie contemporaine. Claire est l’une de ces nouvelles arrivantes. Un an plus tôt, elle vivait avec son mari et leur enfant dans une maison en pierres près de Genève. Aujourd’hui, dans le hall d’entrée du Musée d’art islamique, elle répond avec un sourire dans la voix lorsqu’on lui demande de décrire son premier été dans le désert : « Les mois chauds ont été assez durs ; on ne pouvait pas sortir de la maison aussi souvent qu’on le voulait. Et le ramadan peut parfois rendre les choses plus ardues – impossible d’acheter un repas sur le pouce et de le manger en chemin. » Recrutée par une agence de relations publiques, Claire vit maintenant avec sa famille au 17e étage de l’une des tours du quartier West Bay. Les nombreux hôtels de luxe sont des lieux de rassemblement populaires tant auprès des expatriés que des Qataris. Leurs restos, bars et clubs sont des oasis dans le désert : l’alcool est permis,

les bikinis sont autorisés sur les plages des hôtels et les femmes peuvent sortir seules le soir, explique la relationniste. Elle attend impatiemment l’arrivée de l’hiver qui promet des températures autour de 25 °C, voire quelques rarissimes journées de pluie. L’existence de lieux où la culture arabe ancestrale croise la modernité fait de cette ville un endroit où il fait bon vivre. Le musée fournit le meilleur exemple de cette heureuse fusion, où se côtoient les magnifiques épées de Damas et la fine cuisine d’Alain Ducasse. À deux pas, Damien Hirst présente l’exposition la plus importante de sa carrière. Un peu plus loin, la boutique Pearl Man vend depuis des décennies de minuscules perles des mers du Sud. Le luxe est omniprésent à Doha. Ceux qui souhaitent s’imprégner de l’exotisme du Moyen-Orient peuvent se promener au souk, au milieu des arômes de cardamome et de pétales de rose, des Arabes fiers, un faucon perché sur l’avant-bras, et des commerçants qui arborent de larges sourires édentés. Le souk Waqif est le marché traditionnel le plus populaire ; ses ruelles étroites incitent le visiteur à se perdre. À l’issue de ce labyrinthe, on peut se retrouver devant une écurie remplie de chameaux, comme un rappel de la proximité du désert au-delà des gratte-ciel étincelants, mais aussi du hameau désolé qu’a été autrefois Doha. Si on ajoute à cela le chant modulé du muezzin et le vent du désert qui vous griffe le visage, nous voilà transporté ailleurs un instant. Puis, les énormes VUS réapparaissent, faisant vrombir leur moteur avec impatience aux feux de circulation. Au loin, un complexe spectacle de lumières se réverbère sur les façades des gratte-ciel. Vous vous rappelez soudainement où vous êtes : à Doha, nouvelle métro> pole internationale. Un mirage, en effet.

Narguilé Au centre des tables, le personnel de service du Layali dépose les narguilés, qu’il allume en tirant quelques bouffées. Ci-dessus : l’impressionnante entrée du Musée d’art islamique.

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Se sucrer le bec

L’ é q u i v a l e n t q a t a r i du café au lait s’appelle karak. Banale en apparence, cette boisson réconforte dès la première gorgée par sa chaleur, son goût sucré, où se mêlent cardamome et miel. Ses ingrédients demeurent un mystère. Aucun vendeur du souk ou de la plage ne consent à en dévoiler la recette. Le meilleur karak est servi chez Chapati & Karak, dans l’enclave culturelle de Katara. Comme son nom l’indique, le café propose des chapatis, un pain plat traditionnel, et du karak, tous deux de pures délices. Une expérience simple, mais ô combien rafraîchissante. Chapati & Karak, +974 4408 1408

Boisson dohanaise Le karak a été introduit au Qatar par des travailleurs immigrants originaires du sud-est de l’Asie.

i Karak maison Ingrédients pour 250 ml 1 c. à thé de thé noir de haute qualité 1 ⁄2 c. à thé de cardamome (moulue) 250 ml d’eau bouillante 50 ml de lait (au goût) 1 c. à thé de sucre 1 c. à thé de miel Épices (clou de girofle, anis étoilé, safran)

Dans une casserole, mélanger le thé noir et la cardamome moulue. Ajouter l’eau bouillante, puis laisser mijoter brièvement. Ajouter le lait (les pros conseillent du lait concentré sucré), le sucre et le miel. Porter de nouveau à ébullition et filtrer la préparation dans une tasse à l’aide d’une passoire à thé. Déguster cette boisson très chaude ! On peut aussi y infuser, au goût, des épices, comme du clou de girofle, de l’anis étoilé ou du safran.

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L a p e r l e d u Q ata r L’île artificielle surnommée « La Perle » n’est pas encore achevée que des centaines de yachts ont déjà jeté l’ancre dans son port.


Ducasse au musée

Le Musée d’art islamique de Doha est un passage obligé. Cet édifice aux proportions monumentales abrite une collection d’objets d’art uniques provenant de la péninsule d’Arabie. Toutefois, lorsque les derniers visiteurs du musée ont déserté les lieux, le cinquième étage s’anime. Tous les soirs depuis un an, dans un décor signé par l’architecte I.M. Pei, le chef français Alain Ducasse le transforme en haut lieu de la gastronomie. Dans cette pure merveille de resto, le détenteur du nombre record d’étoiles Michelin a parfaitement adapté sa cuisine aux couleurs de la région. L’alcool est interdit, mais il est facile de l’oublier. Car la carte des vins a été remplacée par une sélection de jus nouveau genre, dont les bouquets et arômes s’harmonisent avec les plats proposés. Derrière les fourneaux,

Romain Meder, élève de Ducasse, invente un menu qui combine le meilleur des deux mondes. En témoigne un plat désormais célèbre, composé de chameau braisé et de foie gras sauté. Seuls le panorama nocturne de la ville et le silence obscur du musée sont encore plus impressionnants. IDAM, dans le Musée d’art islamique, +974 4422 4488 alain - ducasse . com / en / restaurant / idam

Accents fr ançais Romain Meder (extrême gauche) est le chef du restaurant IDAM (à gauche). Son plat signature est une mousse de pois chiches et de lentilles recouverte d’une feuille d’or (à droite). Ci-dessus, un pastilla framboise-rose. À l’extrême gauche, un turbot accompagné d’une marinade de chermoula.

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Tour d’horizon 1

paradis des sports Tennis, chevaux, soccer… Les cheiks raffolent des sports, et l’Aspire Park incarne cet engouement. L’hiver, c’est dans une Sports Academy à la fine pointe que les membres de l’équipe de soccer Bayern Munich s’entraînent. Tandis que la Aspire Tower, la plus haute de Doha, domine le paysage de sa prodigieuse masse.

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Front de mer La Corniche se déroule sur 7 km, reliant la West Bay et ses gratte-ciel à la partie sud de la ville. Lorsque les températures sont « douces », la moitié des Dohanais s’y retrouvent pour jogger, discuter sous les palmiers ou boire du karak. Le Musée d’art islamique est à un jet de pierre.

Vie de château

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l’antre du faucon Derrière le souk Waqif s’élève un marché consacré à un passe-temps traditionnel du Moyen-Orient : la fauconnerie. Les faucons à vendre reposent fièrement au sommet de hauts perchoirs. On y trouve aussi des accessoires en cuir fin et un hôpital pour les oiseaux de proie. Seul inconvénient : l’odeur, plutôt envahissante.

É l e v é s d r o i t d a n s l e s a i r s , les hôtels de Doha, aussi exceptionnels soient-ils, tendent à se confondre les uns aux autres. Au Sharq Village & Spa, une expé­ rience complètement différente nous attend. Situé à l’est de la ville, cet hôtel a été édifié à l’horizontale plutôt… qu’à la verticale. L’architecture du bâtiment s’inspire d’anciens plans arabes, aussi les clients ont-ils l’impression dès leur arrivée de pénétrer dans un environnement somptueux, qui rappelle l’Orient. Le résultat est majestueux : les cours des villas spacieuses sont décorées de palmiers, un vaste palais abrite le hall et le restaurant. La plage et la piscine comptent parmi les plus belles de Doha. Incontournable pour ceux qui désirent s’imprégner des mystères de l’Orient. Un atout gourmand : le buffet arabe, composé de 1001 petits miracles culinaires. À partir de 475 $ la nuit. sharqvillage.com

Les affichettes « Je cède le passage » apposées sur certaines voitures envoient un message d’avertissement. Ici, le respect des règles de priorité est une vertu rare.

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Points de repère Orient(ation) À Doha, le nom des rues et les numéros civiques sont parfois attribués au hasard. Pour se rappeler des adresses, les habitants se fient à des directions très générales ou à la présence d’édifices importants à proximité. Heureusement qu’ils ne manquent pas !

Embraser la nuit Situé dans la partie ouest de la capitale, l e q u a r t i e r K ata r a forme une municipalité indépendante. Avec le projet d’aménagement appelé « La Perle » et les gratte-ciel de West Bay, il compose la nouvelle ville de Doha. Le cœur battant de Katara est un vaste amphithéâtre, aménagé pour accueillir des spectacles en plein air toute l’année. Dans les rues avoisinantes, les galeries, les restaurants et les cafés s’animent après 20 h. Trop chaud pour se balader ? Pas de souci. Montez gratuitement à bord de l’un des nombreux véhicules électriques en circulation.

Se déplacer Le taxi bleu, dit « Karwa », est la meilleure façon de se déplacer, et la moins chère (le prix de base est d’environ 2,75 $ + 5 ¢/km). Malheureusement, ils sont en nombre insuffisant ; bonne chance pour en héler un dans la rue ! Les agents de circulation et commerçants se font cependant un plaisir d’indiquer aux touristes l’emplacement des postes de taxis (non officiels). Depuis peu, un nouveau moyen de transport a fait son apparition à Doha : l’autobus. Les véhicules colorés passent aux heures et desservent les principaux sites touristiques de la ville.

Doha MU

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Bien dans son assiette « Tout le monde prend du poids au Qatar » affirme Claire, notre experte. La raison ? On passe beaucoup de temps assis dans sa voiture, il fait trop chaud pour faire du sport et, par-dessus le marché, la nourriture est exquise. Un court trajet en taxi jusqu’à l’entrée du marché principal de Sarwa suffit à s’en convaincre. Là-bas, de sympathiques commerçants vendent à la criée des montagnes de poissons, de fruits et de légumes. Un paradis pour quiconque a accès à une cuisine. Les grosses crevettes, par exemple, coûtent une bouchée de pain.

photo Get t y Images illustration Anna Linder

Souvenirs heureux L’eau de rose et les desserts arabes, les noix et l’artisanat raffiné, et les bijoux du Gold Souq.

souvenirs douloureux Les coups de soleil. Même cachés derrière le sable tourbillonnant du désert, les rayons du soleil demeurent extrêmement brûlants. Le port d’un chapeau, de lunettes de soleil de qualité et de crème solaire est chaudement recommandé.

Temps d’arrêt Au Qatar, les températures caniculaires obligent les gens à s’accorder de longues pauses l’après-midi. De nombreux kiosques et commerces ne rouvrent pas avant 17 h, pour ne fermer que tard en soirée.

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G é n é r a l e m e n t , lorsqu’on ressent le besoin de se replonger dans nos souvenirs d’enfance, un coup d’œil rapide à un album de photos suffit. Pas pour l’ancien cheik Hamad ben Khalifa al-Thani. Dans un élan de nostalgie, il a réalisé que la foudroyante renaissance d’une Doha de verre et d’acier la dépouillait d’une partie de son charme d’antan. De fait, il a ordonné la construction d’un marché conçu à l’échelle de ses souvenirs d’enfant. Le souk Waqif est né sur une planche à dessin. Volontairement, ses étals semblent patinés par le temps. Et la magie opère. Les marchands vendent leurs épices, les tissus et vêtements traditionnels se déclinent en abondance. Dans une rue transversale à proximité, on peut se procurer des huîtres pêchées dans le golfe Persique. De quoi réjouir le cheik, mais aussi ses anciens sujets, reconnaissants pour cette portion de Doha qui résiste à la modernité.

À l’aventure ! Une visite à Doha est incomplète sans une excursion dans le désert. Plus près de la steppe rocheuse que de la vaste étendue de sable, il abrite des trésors cachés, comme le Fort Zubarah, au nord-ouest. Sans hésitation, on peut affirmer que la vue de la mer depuis ses remparts est des plus romantiques. À ceux qui souhaitent chevaucher les dunes de sable au volant d’un véhicule tout-terrain, il est conseillé de réserver une visite guidée. Elles sont légion à Doha (essayez qataradventure.com).

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s c è n e

La coulée douce Au placard, les conserves de sirop d’érable ! L’heure de réinventer la sucrerie préférée des Canadiens a sonné. Dans des plats audacieux, les épiceries fines et les cabanes à sucre nouveau genre, le sirop est redécouvert sous son jour le plus sophistiqué. TE X TE Joanna Fox

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la bonne dose Le sirop de Drip, un producteur ontarien, est la vedette de ces sucettes de poitrine de porc braisée au soya et à l’érable.

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e 30 juillet 2012, un des plus grands méfaits agricoles de l’histoire a lieu à Saint-Louis-de-Blandford, au Québec, à environ deux heures au nord-est de Montréal. La victime : la Réserve stratégique mondiale de sirop d’érable. Le butin : environ 2,7 millions de kilogrammes de sirop d’érable pur, d’une valeur de plus de 18 millions de dollars. L’incroyable vol (souvent rapporté sur un ton moqueur) fait la manchette de la presse interna­tionale et est même cité au Daily Show de Jon Stewart. Bien que ce fait divers amuse la population, il en demeure pour le moins déconcertant : qui aurait cru qu’un sirop valait une telle somme ? Le sirop d’érable fait depuis longtemps le délice, presque banal, des Canadiens : de la cabane à sucre traditionnelle où il nappe tous les plats – en plus d’être dégusté chaud, sous forme de tire sur la neige – à la conserve, qui se cache dans tous les garde-manger. Or, l’industrie acéricole a décidé de transformer la denrée nationale en un produit de luxe moins saisonnier. Des sirops artisanaux aux cabanes à sucre encensées mondialement, en passant par les boissons, les assaisonnements et même les parfums à l’érable, l’industrie veut hausser ses standards, tout comme sa réputation.

L’âge d’or

sucre nouveau Ci-contre : Cabanes à sucre à l’ancienne et recettes traditionnelles subissent une cure de rajeunissement à travers le Québec.

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On connaissait déjà les cafés et le chocolat de provenance unique, mais voilà que l’Ontarien Drip fait aussi usage de cette appellation pour son sirop d’érable. Contrairement à la plupart des grands producteurs, qui collectent leur sirop de différentes sources, Drip propose un sirop 100 % biologique, issu d’une même érablière au nord de l’île Manitoulin. « Nous avons choisi ce terroir, car il produit un sirop qui se démarque par son

intensité et sa pureté, explique Scott Leder, fondateur et partenaire de Drip. Afin de conserver un goût et une qualité caractéristiques, nous avons décidé de nous limiter à cette région. » L’entreprise a aussi peaufiné sa présentation, avec des bouteilles dont la forme élégante, qui rappelle celle des flacons d’apothicaire, se distingue autant ici qu’à l’étranger. À Montréal, Société-Orignal est une autre entreprise qui prend le sirop très au sérieux. Les propriétaires, Alex Cruz et Cyril Gonzales, voulaient faire le pont entre les agriculteurs et les chefs, et approvisionner les cuisines en ingrédients québécois de première qualité. Miel brut et infusions sauvages font partie de leur gamme de produits. En ligne, leur manifeste témoigne de leur intention de n’accepter « rien de moins qu’un changement de premier plan au sein de la culture agricole actuelle ». Le sirop de Société-Orignal, baptisé Remonte-Pente, provient d’une érablière de 3000 arbres âgés en moyenne de 150 ans à Frost Village, en Estrie. La sève est recueillie manuellement dans 50 lots, dont on produit un jus unique, pour en arriver à un produit de qualité supérieure, sélectionné dans une dégustation à l’aveugle. Une rareté, si l’on considère que le procédé habituel consiste à classer le sirop selon sa couleur (voir page 38). « C’est comme le vin et le terroir : des caracté­ ristiques particulières sont tirées des arbres et de l’environnement dans lequel ils croissent, explique Alex Cruz, qui a déjà travaillé avec Cyril Gonzales au restaurant montréalais DNA. Cinquante arbres au sommet d’une montagne sont différents de 50 autres au bord d’un lac. Il faut profiter de cette différence, et non > la masquer. »

photos Drip Maple Photographe Rob Fiocca Recettes Christopher St.Onge direction artistique Scot t Leder & Lisa Greenberg (pages précédentes);   Andrew McL achl an/Corbis (ér ablière); Jonathan Bl air/Corbis (récolte); louise savoie (détail)

THE ARRIVAL of the high-speed gladiator: Nico Rosberg strides from paddock to garage ahead of the Australian Grand Prix.


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Pas étonnant que la bouteille de 700 ml vaille 49 $. Elle est convoitée des meilleurs chefs de Montréal, de Toronto et de New York, qui l’utilisent comme ils le feraient d’une huile ou d’un vinaigre balsamique vieilli. (« Le sirop donne aux crêpes un goût délicieux, dit Cruz, mais les crêpes, ce n’est pas tout ! ») Derek Dammann, chef et copropriétaire du restaurant montréalais Maison Publique, apprécie tant le sirop de Société-Orignal que la méthode de fabrication de l’entreprise, qui fait honneur aux producteurs d’autrefois : « Elle rappelle la manière dont le sirop était fait jadis et fait briller le produit. Elle recule de 10 pas pour avancer d’un. Pour ces entrepreneurs, tout est dans le goût du sirop, pas dans sa couleur. » Rob Gentile, chef du restaurant Buca à Toronto, confirme : « Le sirop d’érable est un de mes ingrédients préférés pour cuisiner, et celui de Société-Orignal est le meilleur. Arrosez d’un trait un bon ragu bianco et le gibier aura un goût incroyable. Ajoutez-y des airelles rouges, vous aurez une touche acidulée. » Lorsqu’on l’interroge sur le sirop d’érable, Chuck Hughes, chef

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et vedette de Food Network, répond simplement : « En gros, c’est de l’or liquide, un produit merveilleux qui, en restauration, remplace le sucre dans pratiquement tout. »

Sirop en fût

dans tous ses états Décor et menu bon kitsch bon genre sont à l’honneur à La Cabane ; Noble propose une gamme de sirops vieillis dans des fûts de chêne américain, comme un bourbon.

Outre les sirops « à l’ancienne » de Drip et de SociétéOrignal, les produits Noble méritent aussi notre attention. « Les puristes de l’érable pensent qu’on ne devrait rien ajouter au sirop. Je ne suis pas de ceux-là, dit Tyler Gray, de Mikuni Wild Harvest, le distributeur de Noble, établi sur la côte Ouest. Je crois que les techniques de vieillissement et les infusions aromatiques ne font qu’enrichir la dégustation du sirop d’érable. » Pour son Tonic 01, Noble a choisi des érables québécois. Le sirop est vieilli dans des fûts de chêne américain de Tuthilltown, pendant une période de cinq à huit mois. Le résultat est un sirop foncé au goût sucré-fumé, aussi intéressant dans un cocktail que badigeonné sur un flanc de porc. On le trouve au menu de restaurants tels > que la French Laundry de Thomas Keller.


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Tyler Gray pense aussi que le système actuel de classification du sirop ne reflète pas la qualité des produits : « Je crois que l’accent sera de moins en moins mis sur la distinction entre clair, moyen et foncé dans la fabrication traditionnelle. Avec la vision actuelle de l’industrie en ce qui a trait au goût, nous devrions plutôt voir des mariages de saveurs inventifs, et la création de produits uniques. » De grandes entreprises, comme la coopérative de producteurs de sirop d’érable québécoise Citadelle, s’efforcent elles aussi de changer le visage de l’industrie. Et pas uniquement en modifiant l’emballage et le contenu de la bouteille, mais en inventant de nouveaux produits. Inspirées de la cuisine moléculaire, les Perles à l’érable primées de Citadelle ont la taille et la forme du caviar. Servies en garniture, ces petites billes à la texture gélatineuse libèrent leur arôme à chaque bouchée.

Le sirop donne aux crêpes un goût délicieux, mais ce n’est pas tout ! alex cruz,

société-orignal

Chics shacks Saint-Benoît de Mirabel se situe à 45 minutes environ de Montréal. C’est là que se trouve la cabane à sucre Au Pied de Cochon, de Martin Picard. À la campagne, le chef s’est efforcé de transposer l’ambiance joviale et les plats riches en foie gras de son restaurant montréalais du même nom, qui a contribué à positionner le Québec sur la scène gastronomique mondiale. Tout ou presque y est arrosé du sirop de son érablière. L’expérience donne un second souffle au traditionnel festin, en redéfinissant ses plats. Même les pairs du chef Picard sont déroutés par son esprit novateur : « Il nourrit ses cochons et ses canards au sirop d’érable. Je ne sais même pas quoi en dire ! s’exclame Derek Dammann. Il a changé la manière de cuisiner avec le sirop et la perception que les gens en ont, autant au restaurant qu’à la maison. »

succès sucrés L’artiste montréalais whatisadam rend hommage à l’inévitable conserve de sirop d’érable.

Si Martin Picard a transformé l’imagerie populaire de la cabane à sucre sans la sortir de la campagne, La Cabane, une expérience éphémère, a investi la ville. La première « cabane urbaine » a ouvert ses portes il y a cinq ans, dans le Vieux-Port de Montréal, avec des chefs invités et un menu raffiné, une variation sur le thème de l’érable – le cocktail Coureur des Bois n’est pas fait avec du sirop de poteau ! Le décor y est bon kitsch bon genre : abat-jour tricotés et menus en papier brun, ornés d’images de peaux d’animaux et de raquettes. « C’est comme si nous venions seulement de nous éveiller à la beauté de ce produit incroyable, commente le propriétaire Michel Leroux, en précisant que La Cabane fait aussi la part belle à d’autres spécialités régionales, comme le cidre et le porc d’élevage local. Nous voulons valoriser les chefs et les produits du Québec, les présenter sous un éclairage inattendu. » Qu’il s’agisse de retourner aux sources ou de moderniser son approche, l’industrie canadienne du sirop d’érable voit son attrait déborder largement de la table du petit-déjeuner. Âge d’or du sirop d’érable ou une simple tendance ? Peu importe. Impossible de nier que cet univers autrefois modeste connaît aujourd’hui une véritable métamorphose. Revenons au « gang du sirop d’érable » ayant commis le vol du siècle. Une vaste enquête a mené à plusieurs arrestations et une partie du sirop a été retrouvée. Le vol a même inspiré un scénario de film dont l’acteur Jason Segel (How I Met Your Mother) incarnerait un des protagonistes. Et même si une partie du monde a ri de ce pillage du patrimoine canadien, il a bien fallu se rendre à l’évidence : le sirop d’érable est une denrée précieuse. En plus de définir notre culture et nos traditions, il s’impose comme une nouvelle référence en > matière d’innovation culinaire.

Selon le pays ou la province, le système de classification varie légèrement. Les Américains renvoient aux lettres A, B et C, tandis que les Cana­ diens, aux numéros 1, 2 et 3. La classification est fondée sur la trans­ lucidité du sirop et non sur son goût.

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Sirop d’érable Catégorie no 1 Extraclair

Sirop d’érable Catégorie no 1 Clair

Sirop d’érable Catégorie no 1 Médium

Sirop d’érable Catégorie no 2 Ambré

Sirop d’érable Catégorie no 3 Foncé

Couleur légèrement dorée, goût subtil et saveur délicate d’érable ; à servir en légers filets, comme touche de finition.

Couleur dorée, goût subtil et saveur d’érable douce et sucrée ; parfait pour les sauces et les vinaigrettes.

Couleur ambrée, goût typique d’érable et saveur douce et sucrée ; excellent sur les crêpes et pour cuisiner.

Couleur foncée, goût d’érable prononcé ; trop corsé comme sirop de table, mais bon pour la cuisine et la cuisson.

Couleur très foncée, saveur corsée et un peu caramélisée ; utilisé comme ingrédient commer­ cial seulement.

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L’érable en chiffres Le Canada produit 80 % du sirop d’érable mondial. 91 % De cette production, provient du Québec.

30 % de la production est exportée au Japon, en Allemagne et en France, entre autres.

Un baril de sirop d’érable  vaut environ 1800 $, soit approximativement 18 fois le prix d’un baril de pétrole brut.

349 500 000 $ Valeur totale du sirop et des produits de l’érable distribués par les acériculteurs canadiens en 2011.

Bilan de santé

8600 Nombre d’entreprises acéricoles au Canada.

Il faut en moyenne 40 litres de sève pour produire 1 litre  de sirop.

Certains chefs choisissent aussi l’érable pour des raisons de santé. Le sirop et le sucre raffiné contiennent le même nombre de calories, mais

le sirop a une valeur nutritionnelle supérieure en minéraux. Certains producteurs tentent même d’introduire le marché des aliments santé avec l’eau d’érable. Selon les fondateurs de Maple3, la sève d’érable était autrefois utilisée par les Premières Nations comme tonifiant. Avec ses deux grammes de polyphénols (antioxydants) et ses 25 calories par tasse, l’eau d’érable pourrait bien être la prochaine eau de coco.

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En marge du sirop On trouve aussi de l’érable dans… Les couverts en érable de Justenbois, justenbois.com Les croustilles à l’érable et au bacon de Neal Brothers Foods, nealbrothersfoods . com

Le parfum Attire-moi de Chantal Roux et Pierre Faucher, attire - moi . com

Le thé « Cabane à sucre » de David’s Tea, davidstea.com L’eau de sève embouteillée, De L’Aubier, delaubier.ca La crème de nuit à l’érable de B. Kamins Laboratories, bkamins . com

Les reproductions Maple Sizzurp de whatisadam, whatisadam . com

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photos gracieuseté de Drip Maple Photogr aphe Rob Fiocca Recettes Christopher St.Onge direction artistique Scott Leder & Lisa Greenberg (pain perdu)

Environ 70 % de l’exportation en vrac est destinée aux États-Unis.


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Pascal Wehrlein est l’histoire de la série jamais été mon point TE X TE christoph Henn

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photos jan friese


le plus jeune pilote de DTM.« La patience n’a fort », a-t-il déclaré. 43


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UNE BOMBE. C’est l’effet qu’a provoqué l’annonce de Mercedes-Benz, en 2013, alors qu’elle venait de confier l’un de ses bolides de DTM à un jeune homme de 18 ans. Pourtant, Pascal Wehrlein, l’ancien enfant prodige de la formule 3, commence déjà à prouver son talent sur des voitures de tourisme. Alors qu’il se prépare pour la course d’Oschersleben, en Allemagne, il nous parle de ses ambitions, du travail d’équipe et de sa passion pour la batterie. EN DEUX TEMPS Chez Mercedes : Pascal Wehrlein avec David Coulthard (extrême gauche), qui s’est retiré de la Série DTM en 2012, et entouré de ses collègues (gauche).

BLOC D’ALIMENTATION Le Coupé C 63 AMG édition 507 de Mercedes-Benz est équipé d’un V8 de 500 ch.

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ascal Wehrlein arrive à la séance de photos aussi concentré que pour une course automobile. Il enlève son casque, vérifie sa coiffure. Pour la photo suivante, il troque sa combinaison de pilote pour un élégant complet cravate. Aux blagues de « bal de fin d’études » de ses mécaniciens, il fait la sourde oreille. Quand le photographe demande à l’immortaliser au volant de son Coupé C 63 AMG édition 507 de Mercedes-Benz, il commence par refuser net : « Je vais salir mon complet ! » Ces petits détails révèlent deux choses sur Pascal Wehrlein. D’abord, il sait ce qu’il veut et ne craint pas d’affirmer ce qu’il pense. Ensuite, il a suffisamment les pieds sur terre pour peser les avantages et les inconvénients de sa voiture de course à la fine pointe de la technologie. Les gens du milieu s’entendent : ce jeune homme de 19 ans démontre un professionnalisme étonnant pour un athlète de son âge. Avez-vous été surpris quand Mercedes vous a fait signer un contrat pour courir en DTM ? J’avais envisagé plusieurs scénarios, mais pas


LE BON GOÛT En complet ou en combinaison de course, Pascal Wehrlein a du style.

FA I T S D’A R M E S 19 9 4 Pascal Wehrlein naît à Sigmaringen, en Allemagne. Sa mère est originaire de l’île Maurice. 2003 Première expérience en karting, à huit ans. L’année suivante, il termine deuxième dans une série de courses intérieures. En 2006, il remporte le premier de ses trois titres nationaux de karting. 2 01 0 Pascal Wehrlein passe à la course de formule et s’impose rapidement. En 2011, il remporte l’ADAC Formula Masters. Un an plus tard, il se classe deuxième comme meilleure recrue de l’année au Formule 3 Euro Series.

photos  Jan friese; Daimler AG

2 013 À 18 ans seulement, Pascal Wehrlein devient le plus jeune pilote de l’histoire de la série DTM, au volant du Coupé C 63 AMG édition 507.

celui-là. Je n’étais pas chez moi quand j’ai appris qu’un volant s’était libéré [celui de Ralf Schumacher lui-même] et que j’avais été choisi. J’étais presque en état de choc. Je venais de terminer les essais de formule 3 et j’allais disputer la première course de la saison. Avez-vous demandé un temps de réflexion ? Non, on ne peut pas refuser une occasion comme celle-là. Passer d’une voiture de formule à la Mercedes DTM, c’est difficile ? Je l’avais conduite deux fois pendant l’hiver, de sorte que je la connaissais déjà. Je savais où se trouvaient tous les boutons, au moins. Mais le changement est majeur. La voiture de DTM est beaucoup plus lourde, plus large. Le siège du pilote n’est pas central, et impossible de voir les pneus. S’y habituer demande du temps. Je suis toujours en apprentissage. Les fins de semaine de course sont courtes et nous disposons de 90 minutes d’essais libres seulement. Même si plusieurs circuits m’étaient familiers, grâce à la formule 3, il m’a fallu les réapprendre. En DTM, par exemple, on passe sur des bordures qu’on éviterait normalement avec une voiture de formule. Les autres pilotes vous rappellent-ils constamment que vous êtes le plus jeune ? Bien sûr, je me fais beaucoup taquiner. Par mes coéquipiers, particulièrement. À mon tour, j’aime

bien dire à Gary Paffett [33 ans] qu’il est mon grandpère. Il me réplique que je ne suis pas beaucoup plus vieux que ses enfants. Mais sur la piste, l’âge ne compte plus. À la fin, nous courons les uns contre les autres, nous faisons de notre mieux. C’est partout pareil, il faut commencer par gagner le respect de ses pairs. J’imagine que vous apprenez beaucoup au contact des conducteurs plus âgés ? Bien sûr. J’étudie les données de Gary pour voir ce qu’il fait différemment, par exemple. Je compare les données de ses tours de piste avec les miennes, pour analyser ses freinages, ses virages. Même lors d’une course parfaite, il vous arrive de perdre un temps précieux au puits en raison de problèmes qui vous dépassent. Est-ce que ce sont des irritants ? Certes, ces impondérables sont frustrants, parce qu’ils nous empêchent d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Nous en discutons entre nous, bien sûr. Mais la prochaine fois, je commettrai une erreur, alors que l’équipe aura exécuté une performance parfaite. C’est un travail d’équipe continuel. Comment vous détendez-vous après une dure journée sur la piste ? Je m’éclate sur ma batterie. À travers le hard-rock surtout, mais j’écoute aussi du hip-hop et du rap. Je > joue beaucoup au soccer, également.

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Sur la piste, l’âge ne compte plus. À la fin, nous courons tous les uns contre les autres, nous faisons de notre mieux. C’est partout pareil, il faut commencer par gagner le respect de ses pairs.

Auriez-vous pu devenir joueur de soccer plutôt que pilote de course ? Oui, toutes les grandes équipes voulaient me recruter... [rires]. Le soccer crée un contrepoids ; c’est un sport d’endurance, qui m’apprend à jouer en équipe. Et en tant qu’ailier, je dois garder mon sang-froid, comme au volant. Êtes-vous d’un naturel ambitieux ou du genre patient qui attend le bon moment ? La patience n’a jamais été mon point fort, mais j’ai beaucoup appris au cours de la dernière saison. Je suis extrêmement ambitieux, c’est mon trait distinctif. Toute ma vie, je me suis mesuré à des personnes plus âgées que moi, et j’ai toujours été l’un des meilleurs. En DTM, vos derniers résultats n’ont pas été des plus spectaculaires, par contre. La victoire vous manque-t-elle ? Évidemment. Mais à certains moments, la victoire m’a échappé de peu. En général, je suis satisfait de la tournure des événements. J’ai obtenu le tour le plus rapide au Nürburgring, j’ai raté de justesse certains podiums. J’ai mené pendant plusieurs tours lors de ma première course. Il y a eu des faits saillants.

fonctionné comme prévu la saison dernière pour Pascal Wehrlein.

La pression est-elle plus forte en DTM ? Non, pas vraiment. En réalité, je ressentais davantage la pression en formule 3, puisqu’il me fallait rester en tête pour me démarquer. Sans quoi, difficile d’envisager une offre de Mercedes. Personne ne s’attendait à me voir monter sur les podiums l’an dernier. La pression venait de mes propres attentes, qui n’ont pas changé. Qui sont vos modèles en course automobile ? À mon avis, les modèles sont réservés aux jeunes enfants. Mais il y a des gens que j’admire. Dans le passé : Mika Häkkinen, puis Kimi Räikkönen. Maintenant, Lewis Hamilton. Fait impressionnant, il est monté sur le podium dès sa première course de F1, après être passé à deux doigts de remporter le championnat. D’aucuns vous comparent à Hamilton... Peut-être, mais je n’accorde pas trop d’attention à ces comparaisons. Je conduis en DTM et je suis > Pascal Wehrlein, point final.

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photos  Jan Friese; daimler AG

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ne berline de Classe S s’avance sur la scène. La portière arrière s’ouvre. Dieter Zetsche, le PDG de Daimler, apparaît devant la foule en liesse du Salon de l’automobile de Francfort. Mais les applaudissements témoignent tout autant, sinon plus, d’un étonnement : il n’y a personne au volant. La voiture laboratoire S 500 à conduite intelligente (concept Intelligent Drive) qui vient de déposer Zetsche sur la scène est un pas de plus vers la concrétisation du rêve d’une automobile sans conducteur. Et pas seulement sur quelques mètres, comme à Francfort. En août dernier, entre Mannheim et Pforzheim, la Classe S a fait ses preuves Ouvrir l a vo ie et franchi une centaine de kilomètres de routes, des Cent vingt-cinq ans après le premier trajet en automobile carrefours giratoires, des centaines de feux de circu- entre Mannheim etforzheim, P lation, des intersections, des passages piéton et des le temps du premier essai de travaux routiers. Un voyage historique. Cent vingt-cinq conduite autonome est arrivé.

ans après le trajet de Bertha Benz à bord de la nouvelle invention de Carl, son mari, Mercedes-Benz est devenu le premier constructeur automobile au monde à démontrer qu’une voiture peut se conduire seule, à la ville comme à la campagne. Une panoplie de caméras, de capteurs radars et de cartes intelligentes 3D permettent à la voiture de commander le volant, l’accélérateur et la pédale de freins en complète autonomie. « Je suis fier qu’on ait accompli cet exploit avec un véhicule semblable à nos modèles actuels », commente Ralf Guido Herrtwich, directeur Systèmes de châssis et d’aide à la conduite. Efficace même dans la circulation dense, la nouvelle Classe S nous donne un avant-goût de ce que l’avenir nous réserve. D’ici quelques années, les conducteurs de MercedesBenz récolteront les fruits de la recherche actuelle.


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D’un nord à l’autre À Gimli, au Manitoba, un siècle après l’immigration de ses ancêtres en terre canadienne, la population d’origine islandaise est toujours attachée à ses racines. T E X T E K a r e n B u r s h t e i n p h o t o s L o r n e B r i d gm a n

mythologie nordique Dans le sens horaire : le Viking de Gimli, inauguré en 1967 ; carte décorative chez Kris’ Fish & Chips ; Josavin Berghildur et ses enfants aux abords du lac Winnipeg ; cette enseigne porte le nom d’un village islandais ; Ivan Grimolfson, dans ses habits de pêcheur ; le port de Gimli ; les moutons de Riverton ; un drapeau islandais flotte au vent à Hecla. 50


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E S C A P A D E

Le Goût du pays

« J’

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ai parfois l’impression qu’ils sont plus Islandais que moi », s’exclame Birgir Robertsson, le pro­ priétaire de la pâtisserie Reykjavik, à Gimli, au Manitoba. « Ils », ce sont les Islando-Manitobains qui se rassemblent ici pour manger un vínarterta, un gâteau aux prunes traditionnel parfumé à la cardamome, et placoter en islandais, la langue de leurs lointains aïeuls, arrivés il y a cinq générations dans ce village de pêcheurs sur les rives du lac Winnipeg. Robertsson, âgé d’une quarantaine d’années, est le « petit nouveau » du coin. Après l’effondrement économique de son pays, il a quitté Reykjavik pour ce hameau dont les habitants sont surnommés, de façon pittoresque et obstinée, les « Islandais de l’Ouest ». Le premier exode islandais a commencé bien avant la récente crise bancaire du pays. À la fin du xixe siècle, une éruption volcanique a paralysé l’économie nationale et l’industrie du bétail. Environ 20 % de la population islandaise a émigré au Canada, quittant un lieu isolé d’une beauté céleste pour un lieu isolé… d’un froid qui paralyse, même selon les critères islandais. Après

en plus d’une éthique de travail forte, les Islandais ont transposé au Nouveau Monde une touche de magie.

avoir appris à pêcher sur des lacs et des rivières recouverts d’un mètre de glace, les nouveaux arrivants ont fondé la Nouvelle-Islande, alias Gimli, « demeure des dieux » en norois, la langue verna­ culaire scandinave. En plus d’une éthique de travail forte, ils ont transposé au Nouveau Monde une certaine touche de magie, comme le huldufólk, un « peuple caché » composé d’elfes. Cette croyance, à laquelle même le plus rationnel des Islandais adhère, influence tout, du tracé des rues à l’archi­ tecture des bâtiments. Aujourd’hui, le Manitoba incarne plus que jamais cette Nouvelle-Islande. Je ne dispose que d’une semaine pour faire l’expérience de ce sentiment patriotique, et je constate déjà que cette nostalgie lancinante s’étend bien au-delà de Gimli, à d’autres villages islando-manitobains de la région d’Entre-les-Lacs. Et à Winnipeg aussi, où une nouvelle génération revendique son héritage dans un Manitoba multiculturel. Parmi ses figures de proue, il y a John K. Samson, chanteur du célèbre groupe folk-punk The Weakerthans, qui a mis en scène un spectacle de cabaret, le

photoS leif norman (enseigne sur l a page précédente et pâtisseries)

Le magasin général islandais H.P. Tergesen & Sons (depuis 1899) à Gimli et le café Parlour à Winnipeg.


Icelandic Vaudeville ; le réalisateur Guy Maddin, dont les sujets des films My Winnipeg et Tales from the Gimli Hospital ont été puisés dans l’imaginaire de son enfance islando-manitobaine ; et l’artiste multidisciplinaire Freya Björg Olafson, cofondatrice de Núna, un festival d’art canado-islandais. Je rencontre cette dernière juste avant mon départ pour le Parlour, un des nombreux cafés scandinaves dits de troisième vague récemment ouverts à Winnipeg. Elle est en pause d’une répétition de HYPER_, une chorégraphie éthérée mêlant mouvements et jeux d’éclairages. La nouvelle œuvre sera présentée au Núna. « S’agit-il d’une renaissance ou d’une continuité assurée par une bande particulièrement créative ? se demande-t-elle à voix haute, avant d’ajouter : nous sommes un groupe entêté. » Alors pourquoi sont-ils aussi nombreux dans le milieu artistique du Manitoba ? Selon Björn Olafson, un début de réponse se trouve peut-être dans le penchant naturel de l’Islande pour la littérature (le pays peut se vanter d’avoir une industrie du livre parmi les plus prolifiques au monde). « Je me retrouve, dans ces grands récits d’histoires familiales », dit-elle. Son ami, le réalisateur Caelum Vatnsdal, est du même avis : « Guy Maddin se plaît à dire que les immigrants auraient embarqué leurs livres avant leurs en­fants. » Tous deux admettent cependant qu’une part de l’intérêt manifesté par leur génération pour l’Islande provient de la popularité que connaît leur terre natale depuis quelque temps. « C’est exotique, isolé, mais en même temps très cosmopolite, affirme Caelum Vatnsdal. Et puis nous avons Björk. »

Des gens fiers Fanion authentique et pâtisseries traditionnelles à la pâtisserie Reykjavik.

La mince ligne verte La route jusqu’à Gimli sillonne un paysage de prairies si plat qu’il ressemble à un dessin d’en­ fant qui ignorerait le concept de perspective : une large bande bleue pour le ciel, une mince ligne verte en dessous. À moins d’une heure au nord de Winnipeg, un panneau routier me souhaite la bienvenue en Nouvelle-Islande. J’aperçois bientôt des sorties d’autoroute vers des rues appelées Husavik et Siglavik. À la pâtisserie Reykjavik, M. Robertsson me sert une tasse de café très corsé et un kleinur – une espèce de beigne entortillé, mais délicieux –, puis me dit : « Tu sais, cake (« gâteau ») est un mot islandais. » J’entame ma première bouchée que le pasteur luthérien se joint déjà à la conversa> tion, me demandant si j’aimerais ren­contrer

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Tammy Axelsson, l’ancienne mairesse : « Elle parle l’islandais couramment. » Je lui dis que ce sera pour une autre fois, parce que je suis déjà en retard. Je m’en vais voir un film à l’église du village, un des lieux de présentation du festival du film de Gimli, une vitrine pour le cinéma d’auteur manitobain, suédois, norvégien et islandais, qui a lieu chaque année en juillet. Je parviens à me glisser sur un banc, alors que les lumières sont tamisées pour le début de A Boy Like Her, un documentaire sur Hrafnhildur, un Islandais transgenre. Seul Gimli peut offrir une telle expérience. Pendant mon séjour au village, je dénombre plus de drapeaux islandais que l’Islande doit en contenir. D’innombrables enseignes bleues ornent le devant des maisons portant le nom de sagas ou de villages islandais. Une imposante statue de Viking domine le village (elle a dû surprendre quelques premiers baisers). Non loin, Lifa Home, une nouvelle boutique de décoration d’intérieur scandinave, est tenue par trois sœurs de la région. En cette fraîche journée d’été, je suis étonnée par le nombre de têtes blondes, pêcheurs et fashionistas, qui arborent un chandail islandais, facilement reconnaissable à ses couleurs neutres et à son encolure ronde. Partout, l’odeur fermentée et enivrante de seigle (la distillerie Gimli produit le whisky Crown Royal) amplifie l’atmosphère un peu surréelle du lieu.

Des racines profondes Après une journée de cinéma nordique, je quitte Gimli sachant que je serai bientôt de retour pour

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Entre-les-lacs possède un cachet très évocateur et mystérieux, presque hanté. john k. samson, chanteur, the weakerthans

le Islendingadagurinn, le festival islandais, un événement majeur pour la communauté islandaise d’Amérique du Nord. Je me mets en route pour Hecla, qui doit son nom à l’un des volcans les plus actifs d’Islande, au nord du lac Winnipeg. Au fil de la route, les métamorphoses du paysage sont spectaculaires. Le relief plat s’arrondit, les champs de blé et de canola cèdent le pas à la broussaille, puis aux peupliers et aux pins élancés. Enfin apparaît la chaussée surélevée qui relie l’île d’Hecla au continent. Autrefois village de l’une des plus importantes colonies islandaises du Manitoba, Hecla a été déserté par une partie de la population lorsque la région a été transformée en parc provincial, avec 1000 km2 de pistes de randonnée et de vélo de montagne, ainsi qu’un des meilleurs terrains de golf de la province. La chaussée porte le nom de Grimolfur « Grimsi » Grimolfson, capitaine du traversier pendant des décennies. En entrant dans le parc, je donne un coup de volant pour éviter un cerf qui se précipite hors de la forêt. Je retrouve mon sang-froid et m’éloigne du village en direction de la maison d’Ivan Grimolfson, pêcheur et fils de Grimsi, qui doit m’emmener sur son bateau. À 70 ans, Grimolfson pêche ici depuis son enfance, et reflète l’atmosphère maussade d’Hecla : mi-Dieu nordique, mi-loup solitaire, ses manières sont posées, sa barbe blanche et ses yeux de la couleur d’un lagon bleu. Il expédie ses poissons dans le monde entier. Lors de mon passage, le moratoire sur la pêche estivale est en vigueur, mais il m’assure qu’à ma prochaine visite, il me montrera comment fumer du > brochet. Comme il l’aime, sur du bois de poirier.

photoS leif norman (Festival)

E S C A P A D E



E S C A P A D E

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Tricotés serrés Les activités du festival islandais marient tradition et divertissement, tandis qu’à Hecla, une expérience authentique vous attend. Au menu, tournées des fermes ancestrales (ci-dessous) et dégustation de pâtisseries, dont les recettes ont été importées directement d’Islande par Birgir Robertsson (photo à la page précédente), le propriétaire de la boulangerie Reykjavik.

Branle-bas de combat Les paroles de John Samson contrastent avec l’ambiance qui règne à mon retour au Islendingadagurinn qui bat son plein. Snorri Helgason, vedette de musique indie islandaise, réchauffe la foule avec un « Gott Kvöld, Gimli ! » bien senti. Durant le festival, la population du village passe de 5000 à 50 000 habitants. Le clan islandais, vêtu de maillots aux noms en –dóttir ou –sson, fait ses emplettes de hareng, de Brennivín (l’alcool préféré des Islandais) et de rugbraud (pain de seigle dense et noir) à la pâtisserie Reykjavik. Le premier ministre islandais, qui s’est déplacé pour l’occasion, est descendu au même hôtel que moi. De même que six Vikings, assis dans le hall à siroter un café. Je file au village Viking. On y offre des ateliers sur les épices islandaises et la fabrication de filets de pêche, mais l’attraction la plus populaire est la reconstitution d’une bataille, rude, pour le plus grand plaisir de la foule. « Il n’y avait aucune règle à leur combat ! hurle l’annonceur. Chacun faisait de son mieux pour rester en vie ! » Les milliers de spectateurs jubilent. Impossible, pourtant, de dire avec certitude qui est descendant direct d’un Viking, visiteur de Reykjavik ou simple curieux venu se divertir. J’examine la foule. Les paroles du réalisateur Caelum Vatnsdal me reviennent en tête. Pour expliquer sa constitution génétique, Vatnsdal (un quart Islandais) aime à dire : « Une seule goutte de sang islandais suffit à vous définir. Et elle prend le dessus sur tout le reste. Elle fait de vous > un Islandais. »

photo leif norman (Festival)

Après Hecla, je retourne vers le sud et m’arrête à Riverton pour rencontrer Nelson Gerrard, historien et cultivateur, qui s’est lancé dans l’élevage de moutons islandais. Il est une source intarissable de savoir et tient mordicus à rétablir les faits historiques. « On dit que Gimli est le cœur de la Nouvelle-Islande, mais c’est à Riverton que tout a commencé », précise-t-il. Outre les sites à but non lucratif regroupés sous le nom Icelandic River Heritage, Gerrard a aussi fondé Icelandic River Roast, une entreprise locale de torréfaction de café dont les profits permettent de financer divers projets, comme la construction de la statue en bronze grandeur nature de Sigtryggur Jónasson, « père de la NouvelleIslande » ou la restauration de la maison historique d’Engimyri, où Gerrard et moi nous sommes rencontrés. Il veut transformer la propriété familiale, dont le vieux papier peint fleuri est orné de cartes de la Nouvelle-Islande, en un magnifique café typique de l’Islande rurale. Quand je lui demande pourquoi les Islandais sont fous de pâtisseries et de café, il explique : « Tous les Scandinaves aiment les pâtisseries, et le café fort les accompagne bien. » À la ferme de Gerrard, tout près, les moutons faufilent leur tête entre les planches de la grange délabrée de 1876, donnant sur la rivière Icelandic et le cimetière Nes. Ce lieu m’est familier, car John K. Samson, des Weakerthans, l’a filmé pour la vidéo de Provincial Road 222. « La région d’Entreles-lacs, mais surtout Riverton, a un caractère extrêmement évocateur et mystérieux », me dira ce dernier, pour justifier son choix.


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smart – une marque de Daimler

© smart Canada est une division de Mercedes-Benz Canada Inc., 2014. Le ebike de smart est muni de garde-boue et d’éclairage intégré, et il se conforme au code de la route. Ses caractéristiques techniques et son design peuvent faire l’objet de modifications, car le vélo présenté est un modèle de préproduction.


Adresses

Gimli, Manitoba

Séjour et loisirs

Galerie Mermaid’s Kiss Jilian, la fille de Guy Maddin, a créé une gamme de bijoux inspirés des pierres de la plage de Gimli, où enfant elle a passé ses vacances. 204-642-7453 mermaidskissgallery.com David Rice Jewelry + Objects Ayant pignon sur rue depuis belle lurette, cette bijouterie vend les sculptures en verre d’Ione Thorkelsson. 204-453-6105 davidrice . com

New Iceland Heritage Museum Ce musée est un incontournable à Gimli, notamment pour son café Icelandic River Roast et ses pulls islandais faits à la main avec de la laine d’élevages locaux. 204-642-4001 nihm.ca

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style scandinave

Terre de festival

Chic hôtel

Quand le travail a commencé à se faire rare en Islande, la firme Batteriid Architects de Reykjavik s’est tournée vers le Manitoba. Elle s’est associée à Cibinel Architects, une firme de Winnipeg, pour la conception du centre Active Living de l’Université du Manitoba, un des projets de construction les plus intéressants du moment. L’immeuble entièrement en verre s’inspire des lignes pures de l’architecture scandinave.

À vous de choisir parmi les festivals d’été à thématique islandaise, du plus kitsch au plus contemporain. Démonstrations et jeux vikings sont présentés tous les ans au festival islandais de Gimli, à une heure au nord de Winnipeg. Un festival du film, une vitrine pour plus de 100 courts et longs métrages manitobains, canadiens et internationaux, est aussi organisé dans la même localité. Núna, créé par des artistes locaux ayant des liens avec l’Islande, présente de l’art, de la littérature, de la musique et du théâtre islando-canadien. icelandicfestival.com,

À Hecla, le tout nouveau Lakeview Hecla Resort brille d’un lustre nordique. Ses chambres au plancher de bois offrent une vue sur des forêts de peupliers, des bains thermaux scandinaves et le spa Salka, qui propose des traitements inspirés par l’eau, la glace et le feu d’Islande. On y trouve aussi un terrain de golf 18 trous très bien coté.

arkitekt . is , cibinel . com

lakeviewhotels . com

gimlifilm . com , nunanow . com

Pâtisserie Reykjavik À ne pas manquer pour son vínarterta, une tarte faite de couches superposées, un délice islando-manitobain. 204-642-7598

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lifahome . com

Pêcher avec Ivan Ivan Grimolfson invite les visiteurs d’Hecla sur son bateau, pour une partie de pêche au filet, puis montre comment découper et cuire les prises du jour. 204-619-4119 discoversecondnature . ca

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La Mercedes-Benz ML 350 BlueTEC 4MATIC vous permet d’explorer les richesses du Manitoba rural. Entre deux destinations, le divertissement des passagers est assuré par le système d’infodivertissement COMAND, incluant un changeur DVD et une interface Bluetooth, alors que le moteur écoénergétique diesel V6 turbo de 3,0 l, d’une puissance de 240 ch et d’un couple de 455 lb-pi, se charge du plaisir du conducteur. À l’intérieur, l’éclairage ambiant et les cinq sièges ergonomiques créent un environnement reposant. À l’extérieur, l’ensemble de style AMG procure à la ML un attrait tout en rondeur. Le toit escamotable panoramique optionnel vous donne accès au ciel des Prairies, tandis que la climatisation automatique THERMATIC et la traction intégrale permanente 4MATIC vous offrent le confort et la > confiance nécessaire pour profiter de la route. Peu importe la saison et les conditions routières.

photo leif norman (Festival)

Lifa Home Cette boutique de Gimli est le seul endroit au Canada où se procurer la célèbre gamme de soins pour la peau Purity Herbs. De plus, à l’étage supérieur se trouve un appartement en location hebdomadaire. 204-642-5020


Purisme. SensualitÊ. Intelligence. Pour en savoir plus sur la fascination qu’exerce la cuisine bulthaup, contactez votre revendeur bulthaup.

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Chef-d’œuvre TEXTE Alex ander Runte

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photos r alph richter


ELLE CHEMISE : Markus Lupfer; PANTALON : COS; SOULIERS : BOSS LUI COSTUME : So Popular; CHAUSSURES : Y3

La dégaine sportive d’un coupé, la robustesse et la puissance d’un VUS : le nouveau modèle de Mercedes-Benz est conçu pour l’aventure. modèle européen présenté

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Une classe Ă part 62


ELLE MANTEAU : BURBERRY, SOULIERS : MICHAEL SONTAG LUI CHEMISE, PANTALON : JIL SANDER, CHAUSSETTES : FALKE, CHAUSSURES : NIKE

t ê t e d ’a f f i c h e Sous les feux de la rampe, le raffinement de la GLA attire tous les regards.

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Et… action ! L’allure sportive de la GLA suggère qu’elle peut se faufiler n’importe où.

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e plus beau compliment à adresser à un concepteur automobile ? Que sa dernière création nous laisse sans voix. Comme en ce samedi après-midi étouffant, dans un studio de photographie de la banlieue de Stuttgart, où les mots nous manquent pour qualifier le modèle exposé sous nos yeux. La nouvelle GLA est, sans exagération, incomparable. Plusieurs mois avant son entrée en scène officielle, au Salon de l’automobile de Francfort, elle nous est dévoilée pour la toute première fois. Enveloppée d’une aura de mystère, la séance de photos se donne des airs de confidentialité. L’agent de sécurité recouvre le véhicule d’une toile chaque fois qu’une porte s’entrouvre – il ne faudrait pas qu’un intrus en aperçoive la moindre parcelle. Hans-Peter Wunderlich et Robert Lesnik, les deux concepteurs de la GLA, sont impatients de présenter leur VUS compact haut de gamme au public. Wunderlich,

ELLE CHEMISIER, PANTALON : BOSS, VISIÈRE : AMERICAN APPAREL LUI DÉBARDEUR : ADIDAS SLVR, PANTALON : PUMA BY MIHAR A YASUHIRO, CHAUSSET TES : FALKE

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directeur du design intérieur chez Mercedes-Benz, est ravi d’apprendre qu’elle nous laisse pantois : « Le X156, son nom de code à l’interne, est un véhicule à part, parce qu’il n’a pas de prédécesseur. Ce qui signifie que nous avions plus de liberté que d’habitude dans sa conception. » Lesnik, directeur du design extérieur, acquiesce aux propos de son confrère : « Bénéficier d’une telle latitude n’est pas chose courante dans une compagnie comme Mercedes-Benz, dont l’héritage est si riche. Nous avions l’autorisation de donner à cette voiture un caractère qui lui est propre. »

La perfection d a n s le s d é ta il s Les garnitures galvanisées sont caractéristiques d’un intérieur spacieux.

Toujours prêt Ce caractère propre se traduit par la rencontre des caractéristiques d’un coupé et d’un VUS – à l’évidence, la GLA a des gènes communs avec la superbe CLA. Une combinaison qui frappe d’étonnement, et ce depuis les premiers essais. Le temps est maintenant venu pour lui de faire sa grande apparition. Tout de suite, on est happé par sa silhouette sportive, inusitée pour un VUS, habituellement réservée à un coupé. Puis, par son capot plus long et sa verrière plus basse. Avec le prolongement marqué des panneaux du soubassement de carrosserie, ils confèrent à la GLA une allure aérienne, comme s’il flottait au-dessus du sol. À l’avant, deux saisissantes saillies, appelées dômes de puissance, s’allongent sur le capot, avant d’être reprises sur le pavillon. Le long empattement, la ligne tombante qui borde les flancs, en fait la plus élégante de tous les VUS compacts. Robert Lesnik a passé des mois à peaufiner ces détails, au millimètre près. Mais sa priorité demeure l’image que laisse dans son sillon la GLA au regard de ses compagnons de route. « La première impression doit être la bonne, commente-t-il. Ce qui retient d’abord notre attention sur un nouveau véhicule, ce n’est pas la qualité de sa finition, mais ses proportions globales. Et à ce titre, la GLA a fière allure. » « La GLA est comme une chaussure de randonnée, mais très classe », poursuit-il. A priori étonnante, la comparaison n’en demeure pas moins juste. D’accord, les caractéristiques VUS de la GLA, aussi sportives soient-elles, n’accrochent pas l’œil au premier regard. Mais la voiture donne à ses conducteurs potentiels

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Les mots nous manquent pour qualifier le modèle exposé sous nos yeux. La nouvelle GLA est, sans exagérer, incomparable.

le sentiment qu’elle peut les emmener n’importe où, n’importe quand. C’est là une impression que confirment plusieurs éléments du véhicule : le pare-chocs avant en deux parties, les barres qui traversent de part et d’autre l’étoile à trois branches de la calandre (comme dans la GLK), les rails sur le toit et la caisse de carrosserie robuste, comme la « semelle » de la chaussure de randonnée. Vu de l’arrière, la GLA affiche son plein potentiel VUS, gorgé d’adrénaline. Orné de trois élégantes courbes, un déflecteur définit le haut de la lunette arrière, tandis que les feux bicorps accentuent l’effet élargissant des panneaux de la caisse de soubassement. À l’intérieur, les sièges des passagers sont légèrement surélevés et peuvent être placés en position cargo, augmentant ainsi la capacité du coffre de 421 l à 1235 l. À l’avant, le conducteur et le copilote sont confortablement assis dans un fauteuil intégral avec appui-tête découpé, positionné à la hauteur d’un coupé. Du point de vue techno, les mots continuent de nous manquer. L’affichage autoporteur et le casque minimaliste nous donnent un aperçu de la panoplie de systèmes d’aide à la conduite : DISTRONIC PLUS, avertisseur de changement de voie, d’angle mort et de risque de collision et dispositif PARKTRONIC avec aide au stationnement actif. Les buses de ventilation circulaires, qui ressemblent à des ailes de papillon, apportent une > touche différente. Elles rappellent une

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At h l é t i q u e L’arrière du véhicule en révèle toute la puissance.

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ELLE CHEMISE : MIU MIU, PANTALON : BURBERRY, BOTILLONS : Y3, ÉCOUTEURS : MARSHALL LUI PANTALOn : Y3, ESPADRILLES : ADIDAS SLVR


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DY N A M I S M E À l’intérieur et à l’extérieur, le jeu des formes et du design rappelle la parenté de la GLA avec l’élégant coupé CLA.

CAR ACTÈRE Les courbes donnent un avantgoût de l’agilité du véhicule. PRODUCTION DIRK MEYCKE ASSISTANT PHOTO SVEN LINNERT OPÉRATEUR numérique JOCHEN STARZ STYLISME SEBASTIANO R AGUSA COIFFURE ET MAQUILLAGE CAROLINE JARCHOW/NINA KLEIN MANNEQUINS CAROLINE SCHROEDL/MEGAMODEL AGENCY, MARCO RODRIGUEZ/TUNE MODELS

P o i n t m i r e


La GLA est le véhicule idéal pour les gens qui aiment se démarquer et s’aventurer sur les terrains les plus accidentés.

i ELLE BLOUSON : FADE TO W, JUPE : MUUBA , VISIÈRE : propriété de la st yliste LUI PANTALON : SO POPUL AR, SOULIERS : Y3

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GLA Ange gardien Conduire la GLA est une stimulation en soi, mais le système de détection de la somnolence est là pour déceler les premiers signes de fatigue du conducteur, juste au cas.

Aide au stationnement Le nouveau système amélioré d’aide au stationnement actif (optionnel) de la GLA permet de garer le véhicule automatiquement, ou presque, dans des espaces parallèles ou perpendiculaires.

Priorité : piéton La caractéristique la plus réussie de la GLA selon Robert Lesnik, son concepteur ? Son système intégré de protection des piétons. Les renseignements qui précèdent ne s’appliquent pas à un véhicule en particulier et ne font pas partie d’une offre. Ils ont pour fonction de faciliter les comparaisons entre les différents modèles.

MERCEDES-BENZ.CA

époque où voler était encore une aventure, où des icônes de l’art de la construction automobile, comme la Mercedes-Benz SL, parcouraient les routes. Hans Peter Wunderlich est fier de dire qu’il s’agit là de deux éléments de style recherchés : « Nous avons décidé de mettre les prouesses techniques en évidence. » L’affichage, par exemple, est placé au-dessus de la console centrale (comme un téléviseur à écran plat sur un meuble) tandis que les buses de ventilation, à contrôle manuel seulement, dont le fini galvanisé est aussi lisse que toutes les surfaces en plastique de l’habitacle, mettent la technologie à la portée de vos doigts. Le plus grand défi pour les concepteurs ? Donner une impression de grandeur, à l’intérieur d’un véhicule de 4,42 m de long. « Le tableau de bord élevé est conforme à ma philosophie, selon laquelle dans un véhicule sportif, on doit être assis devant le tableau de bord, et pas au-dessus, explique Peter Wunderlich. En revanche, on ne devrait pas non plus avoir la sensation d’être à l’étroit. » La disposition des instruments reflète la vision du conducteur de la GLA. Une vision sportive, sans aucun doute. Voici le véhicule idéal pour les gens qui aiment se démarquer et s’aventurer sur les terrains les plus accidentés. Pour les gens qui aiment la vie et qui attendent d’un véhicule qu’il > les aide à en jouir pleinement.

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À la santé de l’Ouest Ville réputée pour ses cowboys et ses rodéos, Scottsdale, en Arizona, caracole en tête des destinations écolos. Texte E ve Thomas

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C « Cultiver un jardin est d’une simplicité désarmante », m’assure Ken Singh, une poignée de betteraves terreuses à la main, en m’entraînant sur les sentiers rocailleux semés d’arbres noueux et de jardins ombragés de son oasis. Dans ce labyrinthe près de l’autoroute 101, sous le soleil de plomb du désert, un urbaniste y perdrait son latin. Dans les années 1970, Singh a quitté la Colombie-Britannique pour échapper au froid. Qu’il parle de bactéries anaérobies ou d’énergies cosmiques, il raconte toujours avec passion l’histoire de la ferme expérimentale qu’il exploite depuis 2003 sur une terre autrefois réputée infertile, près de la communauté autochtone Pima-Maricopa de la rivière Salt. Parfois, il fait allusion à une autre vie, celle qu’il a vécue à la ville, dans une grande maison entretenue par des domestiques. C’était à une époque où il ne se préoccupait ni d’environnement ni de ses voisins. À Scottsdale, Singh fait maintenant partie d’un mouvement qui, grâce aux pratiques agricoles durables, à la préservation des terres et à la présence de nombreux spas, est en voie de transformer la ville et ses environs en une destination santé. Oui, les quelque 200 000 habitants de la ville la plus western de l’Ouest préfèrent causer chou frisé et reiki que cowboys et rodéos.

Prendre racine « Voici un amandier et, là-bas, de la canne à sucre », m’apprend-il au fil de la discussion. Il ne peut s’empêcher de nommer les plantes qui nous entourent et d’en goûter les fruits. « Mûriers, prosopis… » Nous passons devant deux mustangs, des orphelins sauvés de justesse : « Nous les gardions dans un enclos – voici de la menthe, du romarin –, mais il est maintenant occupé par des poules – des grenades, du céleri –, qui pondent de délicieux œufs bruns. On peut faire une foule de choses sous un même toit. » En nous dirigeant vers le marché de la ferme, > abrité par une petite structure de bois, nous

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à ma grande surprise, des dizaines d’éleveurs et de maraîchers sont installés dans le désert de Sonora. Cultivé et bien élevé De gauche à droite : le marché de la ferme Singh ; une œuvre de Chihuly au Jardin botanique du désert ; yoga aérien au Fairmont Scottsdale Princess.

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croisons un couple, sur un vieux banc d’église, et deux petits garçons inspectant un tipi autochtone. Les samedis, la ferme Singh est ouverte au public et par la magie du bouche-à-oreille, elle attire une clientèle toujours croissante. En semaine, les chefs des meilleurs restaurants en ville viennent s’y approvisionner. Ils ont l’embarras du choix : à ma grande surprise, des dizaines d’éleveurs et de maraîchers sont installés dans le désert de Sonora. Mais pour vraiment observer cette tendance écolo, c’est au marché de producteurs du Vieux-Scottsdale qu’il faut aller. À ses débuts, il ne comptait que six ou sept kiosques. Aujourd’hui, le marché est si achalandé que je dois faire la queue pour parler à Payton Curry. L’homme se cache derrière un monticule d’artichauts violets qui se vendent comme des petits pains (même s’il lui faut encore expliquer comment éplucher ce légume inconnu de quelques clients). « C’est le meilleur boulot que j’ai eu, s’exclame Curry, qui est aussi chef et copropriétaire du restaurant Brat Haus. J’étais un gamin

grassouillet, je pesais 90 kg. Aujourd’hui, pour encourager les enfants à manger des légumes, je dis à ceux qui passent me voir à mon étal que c’est la maison qui régale. Et venir au marché, ça les occupe, et les éloigne des ennuis. » À deux pas des saloons et des boutiques de bottes et de bolos du charmant Vieux-Scottsdale, le marché exhale une indéniable fraîcheur. Ses sucettes glacées artisanales, ses petits gâteaux sans gluten et ses burritos au bœuf élevé en liberté me rappellent les quartiers branchés de renom, Williamsburg à Brooklyn ou Queen Street West à Toronto, mais le soleil (330 jours par année) en plus.

Culture verdoyante Si l’humeur ensoleillée des habitants de Scottsdale m’enchante, la chaleur, elle, m’est insupportable. Avec une température qui frise les 40 °C, je suis soulagée de me rendre au Jardin botanique du désert, à Phoenix, où un coin d’ombre m’attend. Le désert du parc national de Saguaro, qu’il faut


deux endroits en ville qui donnent ce genre de cours », échappe-t-il en riant.

Spas d’avant-garde

photoS Kholood Eid/Phoenix New Times (ferme singh); DBG/Scott M. Leen (jardin)

Le yoga n’est qu’un indice. Je découvre rapidement que Scottsdale possède les centres de remise en forme les plus diversifiés au pays (et peut-être même au monde). De l’acupression à la zumba, une myriade de cours et de traitements originaux sont offerts, n’en déplaise aux partisans des masques de boue et des massages suédois. Au Fairmont Scottsdale Princess, après m’être présentée à la réception de l’hôtel, je me dirige vers le Willow Stream Spa. J’y découvre le monde depuis un nouveau point de vue : celui du plafond. « C’est la posture de la chaise la plus relaxante qui soit », lance Sierra Ramm Cantrell aux mem­bres de la classe à laquelle je participe. Confortablement calés dans une sangle de nylon bleu accrochée à une poutre de bois, nous pratiquons le yoga aérien, rejeton du style acrobatique du Cirque du Soleil, exécuté plus lentement et à quelques pouces du sol, donc en toute sécurité. Lorsque je pratique le yoga, j’ai souvent de >

traverser, me donne un aperçu de la flore à découvrir dans cette institution vieille de 75 ans. L’observation de la nature est aussi un prétexte pour admirer les œuvres de Dale Chihuly. Parmi les agaves se dressent les Desert Towers, des sculptures en verre soufflé imitant les lignes tranchantes et les feuilles drues des yuccas. Un guide, ayant sans doute remarqué mon air égaré, propose de m’accompagner jusqu’à l’exposition saisonnière de papillons vivants, autre grande attraction du jardin. En route, il m’apprend que sa femme et lui, tous deux du New Jersey, ont d’abord fréquenté les lieux dans le but d’apprendre à cultiver les plantes qui poussent dans leur climat d’adoption. Le jardin héberge une école d’aménagement paysager pour le désert et offre des cours de photographie, de peinture et même de dégustation de téquila. Lorsque je lui confie que je suis ici pour me détendre, il me recommande d’assister au cours de yoga, au coucher du soleil, ou de revenir à l’aube pour une séance de taï-chi. « Sinon, vous trouverez un ou

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le bod pod est la référence pour la mesure de la composition corporelle.

Refuge santé La piscine sur le toît du Willow Stream Spa du Fairmont Scottsdale Princess et son architecture de style espagnol.

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la difficulté à toucher mes orteils, mais grâce à cette bande de tissu, j’ai une souplesse insoupçonnée. « La sangle fait une grande partie du travail, elle permet de décompresser », explique Cantrell. Si la gravité me plaît, certains yogis expérimentés éprouvent parfois de la difficulté lors de leur première leçon. « Si vous avez déjà pris la posture du chien tête en bas ou celle du guerrier I, vous savez dans quel état elles vous plongent. Certaines personnes sont peu disposées à les faire dans ma classe. Pour moi, c’est ça le yoga. Il ne s’agit pas seulement de méditer dans une pièce tranquille, mais de garder son calme dans le chaos ambiant. » J’ai encore la tête dans les nuages lorsque je descends pour un traitement digne de l’ère spatiale, un HydraFacial naturopathique rajeunissant prodigué dans un espace ressemblant à un chic bureau de médecin. L’esthéticienne m’explique chaque étape, pendant qu’autour de moi apparaissent fioles, tubes et diodes électroluminescentes (pour éliminer les bactéries). Par la suite, je me décide à prendre place dans un Bod Pod. La machine ovoïde de 50 000 $, qu’on croirait sortie de La mouche ou de 2001, l’odyssée de l’espace, est à la fine pointe de la technologie

et la référence pour la mesure de la composition corporelle. Craig Cristello, kinésiologue, m’apprend que la technologie en question est la pléthysmographie par déplacement d’air, un procédé plus précis que la mesure de l’indice de masse corporelle (selon l’IMC, M. Cristello, à la généreuse musculature, serait obèse) qui discrédite les résultats inconstants des calibreurs de tissu adipeux. Comme pour le yoga aérien, ce qui de prime abord semble menaçant – le blanc éclatant, la chambre hermétique et son seul siège – est indolore, voire amusant. J’enfile un bikini, un bonnet de bain, et je m’installe. Un déclic m’indique que la pression change, mais à part ça, je ne remarque rien. Après deux tests de 50 secondes, j’enfile un peignoir et passe dans une autre pièce pour prendre connaissance des résultats. « C’est le temps des révélations », dit Cristello. Les résultats que je n’ai pas de peine à décrypter confirment que mon entraînement occasionnel est bénéfique (comme l’est, en partie, mon bagage génétique). « Si quelqu’un me dit qu’il a perdu 5 kg, c’est bien. Mais 5 kg de quoi ? Il faut chercher à conserver la masse maigre. » Mes résultats sont encourageants, mais je ne suis pas certaine de leur utilité. Je suis donc rassurée d’apprendre que cette consultation ne marque pas la fin de mon parcours santé : un suivi par courriel et par téléphone sera fait. Et pour rester sur le droit chemin, on me suggère aussi des applications pour téléphone intelligent. Je monte sur le toit du spa. Près de la piscine, un cocktail à l’eau de coco m’attend (et me donne une autre bonne raison de revenir). Je suis complètement sous le charme de cette cure à la mode de l’Arizona. « Nous voulons aider les gens à progresser, me confie Cristello, et prouver qu’il est possible d’être en santé sans suivre un régime strict. » Cette façon de voir les choses trouve un écho partout à Scottsdale, que ce soit dans les groupes de randonnée de la réserve de Sonora ou aux cours des jardins botaniques régionaux. Et tous les centres de relaxation que j’ai visités ont leur propre écosystème, qui fait la part belle au golf, aux jardins, au sable et aux spas. Je dois me rendre à l’évidence. Pour adopter un mode de vie > sain, cette ville a vraiment tous les talents.



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Adresses

Scottsdale Pause détente Le Joya Spa du Montelucia Resort offre un décor éblouissant et des techniques d’inspiration orientale. Mais c’est peut-être les yeux fermés que vous apprécierez le mieux l’endroit : dans la Zone des murmures, lits à baldaquin et couvertures douillettes assurent une paisible sieste d’après massage. 4949 E Lincoln Dr, Paradise Valley montelucia . com

Le goût de l’eau Le Spa Avania de l’hôtel Hyatt vit au gré du temps qui passe : traitements et saveur de l’eau changent selon l’heure du jour. Profitez de l’expérience spa en vous délassant dans la piscine minérale ou amusez-vous dans les glissades d’eau. 7500 E Doubletree Ranch Rd, Scottsdale scottsdale . hyatt . com

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Design dans le désert

Téquila !

Frank Lloyd Wright est une des premières personnalités médiatiques à avoir convoité le climat chaud et sec du désert de Sonora. (Les Giants de San Francisco s’y rendent aussi pour leur entraînement printanier.) Dans les années 1930, après avoir contracté une pneumonie, l’architecte a choisi Scottsdale pour y construire la Taliesin West, sa résidence d’hiver, une structure emblématique de son esthétique. Offrez-vous la visite de 90 minutes, non seulement pour admirer l’intégration de la maison à son environnement, mais aussi pour voir des étudiants en architecture à l’œuvre (la propriété-école sert toujours de campus).

Le week-end, le resto La Hacienda propose plus de 200 variétés de téquila à la dégustation. Un « dieu » ou une « déesse » de la téquila vous guidera dans vos choix, mais en attendant, voici quelques éléments essentiels à retenir : comme les vins et les fromages, les téquilas se dégustent et se comparent. Vous pouvez en essayer trois d’une même marque ou essayer différentes variétés d’une même catégorie (extra añejo, vieillie, par exemple). Oubliez vos habitudes d’étudiant : la téquila ne se boit pas cul sec, elle se sirote. Passezvous du sel et du citron : les vrais amateurs la boivent sans glace et à température ambiante.

franklloydwright . org

fairmont . com / scottsdale / dining

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Toujours plus haut Votre réveil à l’aurore ne sera qu’un mauvais souvenir quand vous aurez contemplé le lever du soleil d’une montgolfière. À une altitude de 120 m à 900 m (et à un maximum de 10 km/h), vous profiterez d’un magnifique panorama sur l’immensité déser­ tique et pourrez observer des éléments de la faune et la flore, les cactus saguaro, les coyotes ou les grands géocoucous. De retour sur la terre ferme, vous serez récompensés d’un certificat de vol et d’un déjeuner gourmet arrosé de mousseux. hotairexpeditions . com

fourseasons . com / scottsdale

Yoga de toute beauté Le spa de l’établissement The Boulders est magnifique, mais une autre merveille n’est qu’à quelques pas : une colline composée d’énormes rochers et entourée d’herbes, idéale pour le yoga d’extérieur ou un mariage en toute intimité. 34631 N Tom Darlington Dr, Carefree theboulders.com Massage renversant Au Camelback Inn, un des meilleurs spas de Scottsdale, gardez la tête haute avec un soin de techniques diverses allant des cymbales tibétaines aux pierres de basalte placées sous, plutôt que sur, votre dos. 5402 E Lincoln Dr scottsdalemarriott.com >

photoS Alexi Hobbs ( taliesin); Lisa Romerein/Corbis ( tequila)

Excursions

Vie nocturne Au Four Seasons, le plaisir se poursuit après le coucher du soleil. Soupez à la terrasse Talavera, avec vue sur le désert, puis rencontrez un astronome qui vous indiquera les différentes constellations dans un télescope professionnel. 10600 E Crescent Moon Dr, Scottsdale


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Classe C améliorée T e x t e M i c h a e l M o o r s t e dt

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photos marc tr autmann

Backdrops wwChristoph Koestlin/Folio -ID - ID fonds d’écr an Christoph Koestlin/Folio

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Plus confortable, plus luxueuse et plus performante, la nouvelle Classe C de Mercedes-Benz atteint des sommets inégalés, à l’intérieur comme à l’extérieur.

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Même à l’arrêt, la voiture

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her Shirt: Markus Lupfer; PANTS: COS; Pumps: BOSS him suit: So Popul ar; sneakers: Y3

semble avoir des ailes.

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fonds d’écr an GREG CONRAUX/FOLIO - ID


Grand format, poids plume.

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en Grande PremiÈre Offerte pour la première fois dans la Classe C, la suspension pneumatique AIRMATIC allie le confort aux plaisirs d’une conduite sportive.

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fonds d‘écran Greg Conraux/Folio - ID

P o s t u r e at h l é t i q u e Le capot allongé et l’arrière raccourci créent une silhouette aérodynamique.


L

e monde est littéralement au bout de nos doigts. Téléphones intelligents, tablettes électroniques, ordinateurs, guichets automatiques et autres appareils du quotidien fonctionnent à l’aide d’écrans ou de pavés tactiles. Les gestes pour manipuler ces appareils (qu’il s’agisse d’un glissement, d’un pincement, d’un tapotement...) sont devenus banals au point où les enfants regardent d’un air incrédule les mots qui refusent de glisser sur une page imprimée. Grâce à ces nouveaux outils, les relations entre l’homme et la machine sont plus étroites que jamais. Pendant de nombreuses années, la voiture n’a pas été touchée par cette révolution, sans doute parce que sa puissance brute et la force de ses centaines de chevaux-vapeur ne se conforment pas si aisément à la simplicité du contrôle par écran tactile. Présentée en janvier dernier par Mercedes-Benz au Detroit Auto Show, la nouvelle Classe C change carrément la donne : la pièce maîtresse de la console centrale est rien de moins qu’un pavé tactile. Toutes les fonctions du véhicule, de l’éclairage ambiant au contrôle de la température et de la technologie multimédia, peuvent être gouvernées du bout des doigts, comme on le fait sur un téléphone intelligent. De plus, le système est relié à l’appareil de navigation. Par exemple, en effleurant le pavé, l’utilisateur peut agrandir une carte routière. La fonction de reconnaissance écrite identifie chaque lettre d’une destination « dessinée » à l’écran (il est intéressant de mentionner que le programme interprète même les pattes de mouche !). Et après une courte période d’adaptation, l’utilisateur sera en mesure d’inscrire instinctivement ses commandes, sans même avoir à regarder l’écran. Toutefois, il est à noter que pour les conducteurs qui seraient moins à l’aise avec le pavé tactile, le bouton de contrôle traditionnel a été repositionné sous l’écran magique.

Garder la tête haute

Luxe dernier cri Le grand panneau d’affichage central, les trois buses de ventilation emblématiques et l’affichage tête haute donnent à l’habitacle une allure avant-gardiste.

En combinant plusieurs fonctions dans un même appareil, le pavé tactile a aussi l’avantage de réduire le nombre de boutons et de commutateurs sur la console centrale. L’habitacle semble plus ordonné, presque minimaliste. L’écran et les trois buses de ventilation, situées juste en dessous, créent un effet sport. Une allure rehaussée par l’affichage tête haute (offerte pour la première fois dans un véhicule Mercedes-Benz), qui projette sur le pare> brise avant des informations importantes telles

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UN ŒIL SUR LA ROUTE Le radar détecte les obstacles jusqu’à 200 m devant le véhicule.

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que la vitesse ou le parcours. À l’œil du conducteur, l’image virtuelle semble flotter devant la Classe C. Ces ajouts novateurs n’enlèvent rien à l’ambiance chaleureuse de l’intérieur, laquelle émane de la douceur des surfaces et de l’élégante fluidité des lignes. Elles convergent toutes vers la console centrale et enlacent confortablement les passagers. Hartmut Sinkwitz, directeur du design intérieur pour Mercedes-Benz, utilise l’expression « clarté sensuelle » pour définir le design sculptural de l’habitacle. Des surfaces galvanisées et en métal massif à la finition extrêmement soignée où se rencontrent coutures et boiseries, les meilleurs éléments du design d’intérieur ont été rassemblés. Lorsqu’elle a été introduite sur le marché, il y a 30 ans, la devancière de la Classe C, la 190, avait été affectueusement affublée du surnom de « bébé Benz ». Si le sobriquet était déjà inopportun à l’époque, il l’est encore davantage avec la Classe C contemporaine à « intérieur amélioré ». Difficile de dire au premier regard que ce nouveau modèle spacieux, luxueux, > appartient à un modèle de la classe intermédiaire.

modèle européen présenté

A I R D E FA M I L L E Difficile de nier ses liens de parenté avec la grande berline de luxe. Parmi ses caractéristiques en vedette, notons de nombreux systèmes d’aide à la conduite.


Les mathématiques n’ont jamais été plus séduisantes. Notre Hydratant tout-en-un est composé de 16 extraits botaniques, 8 minéraux et enzymes et plus de 20 antioxydants en provenance du monde entier. Il ne s’agit pas seulement d’une crème de jour, de nuit et de contour des yeux, mais également d’un sérum et d’une base de maquillage. Facile à appliquer, rapide à absorber et impossible à abandonner... car plus vous l’utiliserez, moins vous en aurez besoin. Les soins pour la peau Mèreadesso vous feront épargner temps et argent. Difficile de ne pas aimer!

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h au t e q ua l i t é La douceur des surfaces et l’élégante fluidité des lignes offrent le meilleur du design intérieur d’automobile.

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Aussitôt qu’il a pris place à bord du véhicule, le conducteur ressent une joie équivalente à celle du passager de la classe économique qui a été promu à la classe affaires. « Le modèle a été conçu au moment où nous redéfinissions notre image de marque, repensions notre nouveau slogan, qui est devenu ‘‘Le meilleur ou rien’’ », explique Sinkwitz.

C 300 4MATIC

Déployer ses ailes

Transmission

En y regardant de plus près, on constate que ce modus operandi a été appliqué jusque dans la carrosserie. La voiture donne l’impression d’avoir gagné en volume... tout en ayant perdu du poids. Ce sentiment se confirme à la lecture de la fiche technique : une conception ingénieuse, ainsi que l’utilisation de matériaux légers et de parties en aluminium, ont allégé le nouveau modèle de 100 kg. La consommation d’essence s’en trouve elle aussi réduite, ce qui a permis à la nouvelle Classe C d’obtenir les meilleurs résultats de sa catégorie. Malgré ces quelques changements, le nouveau modèle est plus long d’environ 10 cm. À l’arrière, le dégagement pour les jambes est plus important, tandis que la silhouette aérodynamique est améliorée et allonge le capot. La ligne de toit arquée tombe abruptement sur l’arrière qui, lui, a été raccourci. Les contours distinctifs sont prêts à se propulser vers l’avant. Enfin, l’allure est assurément dynamique et laisse croire que même à l’arrêt, la Classe C semble posséder des ailes, prêtes à se déployer. Impossible d’ignorer son air de famille avec la Classe S. Un an après avoir fait leur entrée en

Transmission automatique à 7 rapports 7G-TRONIC PLUS

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Moteur / Puissance 4 cylindres turbo de 2,0 l, 208 ch ; couple max. de 258 lb-pi

C 400 4MATIC Moteur / Puissance Moteur V6 turbo à injection directe de 3,0 l, 329 ch ; couple max. de 354 lb/pi

Assistance à portée de main En plus des systèmes d’aide à la conduite, la voiture offre un système de climatisation qui utilise les signaux GPS : dans les tunnels, le volet de recirculation de l’air se ferme automatiquement pour empêcher les gaz d’échappement de pénétrer dans l’habitacle. Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaison de modèle.

MERCEDES-BENZ.CA

grande première mondiale dans le modèle vedette de Mercedes-Benz, un nombre important d’innovations techniques et de systèmes d’aide à la conduite ont été ajoutés à la Classe C. La caméra stéréoscopique intégrée, par exemple, fournit une vue tridimensionnelle, jusqu’à 50 m devant le véhicule, et détecte les piétons, les cyclistes et les voitures, de chaque côté de la route. La caméra est aussi reliée à d’autres capteurs, afin d’offrir une visibilité complète des alentours. Le choix d’équipement en option comprend aussi l’ensemble Aide à la conduite Plus, ainsi que l’affichage tête haute et les projecteurs DEL haute performance, maintenant offerts individuellement. La technologie du système DISTRONIC PLUS avec assistant directionnel, déjà présent dans la Classe S, a elle aussi été améliorée. Cette fonction réagit automatiquement au rythme discontinu de la circulation, donnant un avant-goût de la conduite sans les mains. Tout comme le confort et le luxe, la sécurité est augmentée. La nouvelle Classe C possède tout l’équipement nécessaire pour aller plus loin. La suspension a aussi évolué d’un cran. La Classe C est plus agile, grâce au nouvel essieu avant à quatre bras, qui permet à la suspension des roues d’être complètement découplée de l’amortisseur à ressort. Par ailleurs, la suspension pneumatique AIRMATIC est maintenant aussi offerte dans ce segment. Combinées à la carrosserie hybride en aluminium, ces innovations garantissent un confort et un plaisir de conduite inégalés. Et avec la somme de toutes ces améliorations, votre attention sera < assurément concentrée… sur la route.



B U L L E T I N

Les yeux au ciel Le télescope spatial James-Webb est le plus performant et le plus coûteux jamais construit. Il sera lancé dans l’espace d’ici quelques années pour explorer les confins de l’univers et repousser ses limites observables.

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L’

espace nous éclaire sur le passé. Si on examine l’amas stellaire Messier 15, situé à 30 000 annéeslumière, on le perçoit tel qu’il était il y a 30 000 ans, le temps requis pour que la lumière atteigne notre œil. Les étoiles bleues et dorées de Messier 15 sont bien visibles sur les dernières images qui ont été transmises par le télescope spatial Hubble (à gauche, en arrière-plan). Le James-Webb, son successeur, pourra remonter plus loin encore dans le temps, jusqu’à 200 millions d’années après le Big Bang. Ce projet conjoint de la NASA et des agences spatiales européenne et canadienne, dont le coût est estimé à 8,8 milliards de dollars, devrait débuter en 2018. En captant les nuages de poussière interstellaire qui entourent les jeunes étoiles, James-Webb permettra de comprendre la formation des premières galaxies. Et pourrait peut-être aussi transmettre des images de phénomènes inconnus à ce jour… jwst.nasa.gov

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T r ava i l de réflexion

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É c o n o mie d’ e s pac e

photos NASA/ESA; NASA/MSFC/DAVID HIGGINBOTHAM

Le télescope sera envoyé dans l’espace à l’aide d’un lanceur Ariane 5. Pendant le transport, le miroir, d’une envergure trop importante pour être transporté par un moyen de lancement actuel, sera plié en trois segments qui se déploieront dans l’espace.

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T e m p é r at u r e i d é a l e Un écran solaire maintient le télescope à sa température de fonctionnement. Il est composé de cinq couches de kapton revêtu d’aluminium, du côté ensoleillé, et de silicone, de l’autre, afin de contrer la chaleur des radiations infrarouges.

Composé de 18 parties hexagonales de 1,3 m de large, le miroir du télescope (en photo ci-dessus, pendant le test de résistance au froid de la NASA) a un diamètre de 6,5 m. Il est fait en béryllium, un métal ultra léger qui supporte très bien les températures extrêmes, et est revêtu d’or, ce qui améliore sa réflectance.

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invisibilité La lumière des débuts de l’univers a été déformée par l’expansion de l’espace et ne peut être perçue par l’œil humain. C’est pourquoi les instruments du télescope sont conçus pour détecter la lumière infrarouge.

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PHOTO INTERTOPICS/EYEVINE/DAVE WALSH

Graines d’espoir

te x te K ERSTIN LÖFFLER

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pHOTOS THOMAS SCHWEIGERT


Entre fascination et responsabilité Dans une chambre forte au cœur de la nature sauvage norvégienne se cache la plus importante collection de semences vivrières de la planète. Un trésor qui, selon Marie Haga, gestionnaire du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures, permettra de surmonter d’éventuels problèmes d’approvisionnement alimentaire.

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B U L L E T I N

Madame Haga, pourquoi faut-il entreposer des semences de riz, de maïs et de blé dans une réserve de l’Arctique ? L’agriculture est confrontée à des défis sans précédent. On prévoit qu’il y aura un milliard de bouches supplémentaires à nourrir d’ici 10 ans. Ce qui exige une augmentation de la production alimentaire d’environ 15 %. Par ailleurs, nous savons que le rendement de la production rizi­ cole diminue de 10 % lorsque la température terrestre augmente d’un degré Celsius. La situation est d’autant plus grave que la température n’augmentera pas seulement d’un degré, mais de trois ou de quatre. Ces données proviennent de la Banque mondiale, qui n’a pas la réputation d’être alarmiste. Il est difficile de mesurer les effets sur la production rizicole, mais il est indéniable qu’il faudra produire davantage sur un territoire restreint, et composer avec moins d’eau et d’énergie qu’avant. Quel rôle la Réserve mondiale de Spitsberg joue-t-elle ? Pour adapter l’agriculture à ces nouvelles conditions, nous devons miser sur la biodiversité. Nous savons quels végétaux sont essentiels à l’heure actuelle, mais qu’arrivera-t-il si une nouvelle maladie vient soudainement dévaster tous les champs de blé ? La solution doit provenir de la diversité génétique. Un exemple : au début du xxe siècle, il existait environ 7100 variétés de pommes. Il n’y en a plus que 1000 aujourd’hui. En d’autres mots, 6100 variétés ont disparu. Ce qui reste peut paraître amplement suffisant, mais le problème est que l’une de ces 6100 variétés de pommes renfermait peut-être les propriétés

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Il est indéniable qu’il faudra produire davantage sur un territoire restreint, avec moins d’eau et d’énergie qu’avant.

nécessaires pour combattre une nouvelle maladie des cultures ou pour adapter les vergers aux températures élevées. La perte de la diversité signifie qu’il y a moins d’options pour l’avenir. Qu’est-il advenu de ces 6100 variétés ? Pourquoi n’ont-elles pas survécu ? Des variétés meurent partout dans le monde, pour diverses raisons. Les facteurs climatiques jouent un grand rôle, mais pour mettre le doigt sur la cause principale, il faut examiner les méthodes agricoles. Avec la commercialisation de l’agriculture, la survie économique des fermiers passe par une culture de masse. On cultive moins de variétés, dont le rendement doit être élevé. Au Sri Lanka, on dénombrait en 1959 quelque 2000 variétés de riz ; les riziculteurs actuels n’en produisent plus que cinq. La FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, estime que depuis le début du xxe siècle, nous avons perdu 75 % des variétés cultivées. Si nous ne pouvons recréer ce qui a disparu, nous pouvons au moins conserver ce qui existe aujourd’hui, et le préparer pour le futur.

Pergélisol La Réserve a été construite dans les glaces de l’île de Spitsberg en Norvège, car la température d’entreposage optimale est de -18 °C. Si le système de refroidissement faisait défaut, les échantillons seraient ainsi en sécurité, dans le sol gelé en permanence.

Est-ce pourquoi il faut une chambre forte creusée à même la glace ? La réserve de Spitsberg constitue l’ultime copie de sauvegarde du système. Il existe 1750 banques de semences dans le monde, dont plusieurs sont très bien entretenues, comme celles de l’Allemagne et des États-Unis. Mais d’autres sont en mauvais état, notamment celles qui se situent dans des régions politiquement instables. Leur gestion est

P H O T O N AT I O N A L G E O G R A P H I C C R E AT I V E

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epuis six ans, la Réserve mondiale de semences, qui doit assurer la survie de l’espèce humaine, est conservée en Norvège au milieu de l’océan Arctique, dans le sol gelé de Spitsberg, une des îles qui composent l’archipel Svalbard. Entreposées dans les entrailles d’une montagne, les 800 000 semences de cultures vivrières les plus importantes de la planète (blé, riz, maïs) sont maintenues à une température avoisinant -18 °C et protégées par un système de sécurité digne de celui de Fort Knox. Il y en aura 4,5 millions en tout, quand leur collecte sera terminée. Depuis 2013, Marie Haga est la directrice du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures qui gère cette réserve sécurisée conjointement avec le gouvernement norvégien.


simple, mais l’électricité est nécessaire et les pannes de courant enclenchent des effets désastreux sur elles. Par exemple, aux Philippines, ce sont les inondations qui ont détruit la banque de semences nationale. Pendant la reconstruction des installations, un feu a ravagé du matériel génétique de très grande valeur. Notre objectif principal est d’établir un système rationnel et efficace à l’échelle mondiale, dans le but de protéger durablement, à long terme, les semences les plus importantes. Et comment comptez-vous y parvenir ? En dupliquant les semences et en entreposant les échantillons sur un autre continent que celui d’origine. À l’heure actuelle, outre les 1750 banques à travers le monde, il existe 11 collections internationales composées d’un grand nombre d’échantillons, en Syrie, au Mexique et au Nigeria, par exemple. Celle d’Alep comprend la collection de blé la plus précieuse au monde. Mais avec la guerre qui fait rage, nul ne sait ce qui adviendra d’elle. Des gens ont pris la lourde responsabilité de protéger les installations. Ils alimentent les génératrices du système de refroidissement avec du diésel acheté au marché noir. S’il devait arriver quoi que ce soit à cette banque, ce serait une perte désastreuse pour l’avenir de la production du blé. Nous travaillons depuis quelques années à la duplication et à l’envoi de semences à Spitsberg, pour parer à toute éventualité. Pratiquement toute la collection est maintenant > entreposée à la Réserve.

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SÉCURITÉ La Réserve se trouve au cœur de la montagne, à 130 m audessus du niveau de la mer. On estime qu’elle résisterait à une explosion nucléaire.

Qu’arriverait-il si une entité non autorisée y accédait malgré tout ? Un important dispositif de sécurité est en place. La chambre forte est tapie dans la montagne et une série de systèmes d’alarme la protège. Il est difficile de s’y rendre. Elle a été conçue pour résister à la force d’une bombe atomique. Pour la protéger de la crue des eaux, elle a été construite à une altitude de 130 m au-dessus du niveau de la mer. Si la mer atteignait cette hauteur, nous ferions face à bien d’autres problèmes. N’est-il pas risqué de placer cette réserve sous l’autorité d’un seul pays ? Officiellement, la Réserve appartient à la Norvège. Elle est située en sol norvégien, dans une région stable, qui ne connaît pas les tremblements de terre. Les risques d’une attaque terroriste sont plutôt faibles. Spitsberg est une île où tout est maîtrisé, stable. La démocratie européenne s’écroulera avant que la Norvège ne soit plus en mesure de gérer ce projet. Et n’oubliez pas que Spitsberg n’abrite que la copie de sauvegarde. Tout

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FONDS La Réserve ne contrôle pas les échantillons : ceux qui les déposent sont responsables de la qualité des semences.

Vers qui peut se tourner un riziculteur qui a connu de mauvaises récoltes et veut planter de nouvelles variétés ? Peut-il se procurer des échantillons à la Réserve ? Les échantillons qui entrent dans la Réserve n’en sortent pas ; ils ne quittent jamais Spitsberg. Les agriculteurs et les éleveurs peuvent communiquer avec leur banque nationale ou les collections de semences internationales pour obtenir des échantillons gratuits. Il leur suffit de signer une entente. Nous encourageons l’entraide entre agriculteurs et éleveurs, dans le but d’obtenir de meilleurs rendements avec des quantités d’eau réduites dans les régions arides. Nous avons récemment organisé > une conférence pour les spécialistes de la

PHOTOS GLOBAL DIVERSIT Y TRUST, BIBBY/FINANCIAL TIMES/REA/L AIF

ce qui y est déposé se trouve ailleurs dans le monde ; la conservation des semences est donc assurée dans deux endroits. Dans notre système, ce sont les banques nationales et internationales qui sont importantes. La majorité du matériel entreposé en Norvège, dont nous souhaitons ne jamais avoir besoin, provient de ces collections. Si tout va bien, nous n’aurons jamais à y recourir.

Comment les échantillons sont-ils acheminés vers Spitsberg ? Les semences sont empaquetées par centaine dans un paquet hermétique tapissé d’aluminium, puis déposées dans des boîtes et expédiées. Le fonctionnement des installations de Spitsberg diffère de celui des banques nationales et internationales en cela que le matériel appartient au pays ou à l’organisation qui l’a déposé, qui seul a le droit de l’ouvrir. Personne d’autre n’en a le droit, pas même nous ou le gouvernement norvégien.



B U L L E T I N

FUTUR La plus grande part du financement provient des gouvernements. Mais on espère récolter des dons des philanthropes, des institutions et des organismes.

culture du blé. Ils étaient ravis qu’après 15 ans et 3170 tentatives de combinaisons de matériel génétique issu de 26 pays, nous ayons finalement réussi à créer une nouvelle variété de blé canadien qui résiste mieux à la chaleur et casse moins dans les champs. C’est un bon exemple d’échange d’idées fructueux, le type de coopération que nous visons à plus grande échelle. Reste à trouver des façons d’y arriver. Et le temps presse. Si, au cours du prochain millénaire, un agriculteur doit se rendre à Spitsberg, à la suite d’une catastrophe naturelle, pour retrouver sa variété de blé, comment la reconnaîtra-t-il parmi les 4,5 millions d’échantillons contenus dans des paquets d’aluminium ? Il y a en fait deux réserves : le véritable lieu d’entreposage des semences, à Spitsberg ; et une deuxième, qui contient toutes les informations pertinentes sur la collection. L’agriculteur ou l’éleveur ne peut savoir ce qui est entreposé à Spitsberg. C’est en corrélation avec notre système d’information que la réserve a toute son utilité. Loin de nous l’idée de créer un musée. Il s’agit plutôt d’une ressource à utiliser. La mission du Fonds est de préserver pour toujours la diversité des plus importantes cultures vivrières. Comment le projet est-il financé ? Jusqu’à maintenant, environ 95 % du financement provenait des gouvernements. Mais nous sollicitons aussi les philanthropes, les institutions et les organismes. Chaque dollar compte, car des

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Les espèces sauvages apparentées sont des variétés de plantes extrêmement résistantes. Nous envoyons des équipes de recherche pour les trouver.

pans entiers de la biodiversité disparaissent chaque jour. La bonne nouvelle est que nous connaissons les coûts nécessaires au maintien du système : nous avons besoin de 34 millions de dollars par an. La préservation à long terme des échantillons requiert un fonds de dotation de 850 millions de dollars. Il s’agit d’une somme importante pour des semences de riz et de maïs congelées… ? Il y a quelques années, nous avons construit un opéra en Norvège, une structure peu esthétique qui a coûté 550 millions. Notre fonds équivaut à un opéra et demi. Plus d’un milliard de dollars ont été dépensés pour la construction à Brasilia d’un seul stade pour la coupe du monde de soccer. Et 12 autres ont été érigés pour l’occasion ! Nos besoins sont-ils si grands ? C’est en fait bien peu pour la subsistance des réserves alimentaires mondiales. Et il y a un élément fascinant dont nous n’avons pas encore parlé : les espèces sauvages apparentées. D’innombrables espèces extrêmement résistantes n’ont pas encore été cataloguées. Une plante qui a survécu sur le flanc d’une falaise escarpée, ou avec peu d’humidité dans le désert, par exemple. Elles pourraient présenter les caractéristiques dont nous avons besoin. C’est pourquoi nous traçons des cartes et envoyons des équipes de recherche pour les trouver. Ces espèces possèdent peut-être des gènes utiles pour les variétés nationales. Si nous devons augmenter la production alimentaire mondiale d’environ 15 % dans la prochaine décennie, les semences devront vite s’adapter. La > biodiversité est la condition sine qua non.


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Au-dessous du volcan

R e y k j a v i k Salle de concert et centre des congrès, Harpa est une sorte d’incarnation de la capitale islandaise. Selon les conditions climatiques et l’heure du jour, des tons de jaune, de vert et de gris dansent sur la façade alvéolée de briques de verre conçue par l’artiste Ólafur Elíasson, comme un rappel des lueurs boréales. Rouge comme de la lave, l’Eldborg (« cratère volcanique ») est la plus vaste des quatre salles du bâtiment. Les trois autres rappellent elles aussi d’impressionnants panoramas islandais, composés de glaciers, de falaises et d’aurores polaires. Même les lignes épurées de l’édifice s’inspirent des côtes vertigineuses de l’île. En 2013, Harpa a reçu le prix d’architecture Mies van der Rohe, l’un des plus prestigieux d’Europe. en.harpa.is

I n novat ion 100


Sonu Shivdasani a fondé les hôtels Soneva avec son épouse, Eva. Là-bas, le luxe est synonyme de détente et de développement durable. Le mantra des deux centres de villégiature en Thaïlande et aux Maldives ? « Pas de nouvelles, pas de semelles. »

Jeu d’ombres

Photos Eldborg/Harpa.IS ; Hilden Dia z ; deluxe- distribution Illustration Lyndon Hayes/dutchuncle GRAPHISME Willy Verginer

F o r m s i n n a t u r e est le nom d’une installation lumineuse capable de métamorphoser une pièce en une forêt enchantée. L’inspiration première de cet abat-jour conçu par le couple d’artistes Thyra Hilden et Pio Diaz ? Les croquis du biologiste excentrique Ernst Haeckel. En intensifiant la luminosité de la lampe, les ombres se découpent sur les murs, lugubres. Lorsque l’ampoule est mise en veilleuse, on croirait plutôt discerner un feu de bois qui crépite au loin. Pour le moment, le prototype est en vente sur commande seulement, mais sera bientôt disponible via crowdfunding.  piodiaz.wordpress.com Une chaîne d’hôtels écoresponsables, c’est possible ? Je pense que oui. Chez nous, le plastique est interdit. Nous n’utilisons que des matériaux de construction naturels. Nous cultivons dans nos potagers la plupart de nos produits agricoles. Nous possédons notre propre usine d’embouteillage d’eau. De plus, nous avons lancé des programmes de reboisement dans plusieurs pays, dans le but d’obtenir un bilan carbone neutre.

Le design dans les talons L’ A r c h i t e c t E Zaha Hadid, en collaboration avec le designer Rem D. Koolhaas, a créé un soulier au croisement de l’accessoire mode et de la sculpture. Son talon plateforme en fibre de verre est revêtu de vinyle au fini chromé, dans les teintes de noir, rose ou argenté. Véritable œuvre d’art, le Nova Shoe est fabriqué en quantité limitée, à raison de 100 paires par couleur.

Et tout cela est compatible avec le luxe ? Nous qualifions notre concept de « luxe intelligent ». Les gens ne recherchent plus ce qui coûte cher, plutôt la rareté, l’inusité. Nous voulons donc offrir des expériences uniques : un cinéma en plein air, un dîner sur un banc de sable dans l’océan, une conférence prononcée par l’astronaute Buzz Aldrin dans le planétarium de l’hôtel. Comment incitez-vous les voyageurs à relaxer ? Notre philosophie ramène tout le monde… les deux pieds sur terre. Difficile de rester guindé les pieds nus dans le sable. Aussi, je dois admettre que nous trichons un peu avec l’horaire. Les gens se lèvent à l’aube sans pourtant avoir l’impression de s’être éveillés au petit matin. soneva . com

unitednude . com

a r t

Grandeur nature T Y ROL D U SU D L’artiste italien Willy Verginer crée des sculptures de bois spectrales qu’il rehausse de subtiles touches de couleurs. Sa série Nature humaine montre des personnages en contact avec des animaux ou des plantes, sans jamais parvenir à entrer en relation directe avec eux. verginer.com

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B U L L E T I N

R e s t a u r a n t

À l’équerre

Sens dessus dessous H o n g K o n g The Room est un minuscule bistro. Comme un pied-de-nez à

l’exiguïté du lieu, le designer Joey Ho a recréé une autre dimension… au plafond, qu’il a habillé de fenêtres et d’escaliers. joeyhodesign.com

Konstantin Grcic et sa table d’appoint Medici.

« Si ON ne se contredisait JAMAIS, la vie serait terriblement ennuyeuse. Changer d’idée est probablement l’une des plus belles choses que l’on puisse faire. » , paul auster

éc r ivain

m u n i c h La série Medici du designer Konstantin Grcic comporte une collection d’objets audacieux et élégants, tous composés de bordures et d’angles droits. Les tables d’appoint, chaises et tabourets de bois ont un aspect si léger qu’on les dirait fabriqués avec des papiers pliés, comme autant d’origamis. Grcic puise son inspiration à même les planches de bois, « au commencement du processus de fabrication ». konstantin - grcic . com

Plouf ! Chacun voit le monde avec ses propres yeux, mais certains ont le talent de partager leur regard avec autrui. Dig Me River de Wagner Araujo a remporté, parmi 15 500 photographies, le dernier concours du National Geographic Traveler. L’image capture un aquathlète (natation et course à pied) en plein élan à Manaus, au Brésil. « Ma lentille était trempée, mais j’étais totalement captivé par l’énergie du mouvement », a commenté le photographe. travel . nationalgeographic . com

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4 1 e 20 t u o R n e a d a n a rC

l a v i t s e F Film

the Ai

m l i f u d l a v i eL fest da a n a C r i A ’ d e t e n R o u c o m e dy Ta k i n g é m o c a L Là où

hts g i e h w e to n nvol e n o s d n die pre

Each month from August to November, Air Canada showcases a diverse selection of short films by emerging Canadian filmmakers on the Air Canada enRoute In-flight Entertainment System (Canadian Movies channel). Films eligible for the People’s Choice Award will also be streamed online at enRoutefilm.com.

Vote for your favourite now!

Entre août et novembre, le système de divertissement à bord enRoute d’Air Canada (menu Films canadiens) met à l’honneur une sélection de courts-métrages réalisés par des cinéastes canadiens émergents. Les films admissibles au Prix du public peuvent être visionnés en ligne à enRoutefilm.com.

Votez dès maintenant !


B U L L E T I N

Chambre avec vue Terre-Neuve

Un e î l e à s o i L’hiver, le brise-glace est la seule liaison jusqu’à Fogo. Mais arrivé à destination, on ne manque de rien. L’hôtel a sa bibliothèque, son cinéma, ses salles de réunion et sa propre galerie d’art.

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À l’heure des vacances, nombreux sont ceux qui rêvent de ralentir la cadence et d’échapper à la sonnerie incessante du téléphone. Mais que faire lorsque ni la cabane au fond des bois ni le refuge luxueux ne nous permettent de chasser le stress et d’oublier les petits tracas ? L’hôtel Fogo Island Inn a été pensé pour assouvir les désirs de l’ermite moderne. Se rendre à destination est une vraie expédition. Il faut un vol d’avion entre Halifax et Gander, une heure de route jusqu’à Farewell et un traversier pour nous amener à bon port. Un paysage austère en arrièreplan, l’hôtel se dresse sur une falaise. Juché sur des pilotis, sa forme imite celle d’un étrange oiseau marin. Chacune des 29 chambres offre une vue imprenable sur l’océan, avec des fenêtres qui s’étalent du plancher au plafond. Un poêle à bois et une courtepointe tricotée à la main vous garderont bien au chaud.

Drôle d’oise au L’architecture contemporaine de l’hôtel évoque un oiseau marin perché au-dessus des vagues. G RASSE M ATI N É E Grâce aux fenêtres pleine hauteur, l’Atlantique se faufile jusqu’à nos pieds.

Exploiter les richesses de l’île est l’un des principes de l’hôtel. Son élégant mobilier, entre autres, est fabriqué par des artisans locaux avec du bois d’origine. En plus d’héberger sa clientèle régulière, l’hôtel a mis sur pied un programme de subventions, qui accueille des artistes en résidence pour une durée de trois mois. Mais surtout, les clients de l’hôtel Fogo Island Inn sont entièrement laissés à eux-mêmes, libres comme l’air. Et c’est parfait ainsi. fogoislandinn . ca

Photos Joey Ho Design Ltd. ; Markus Jans for Konstantin Grcic ; Mat tia zzi ; Wagner Ar aujo/concours photo du National Geographic Traveler  ; Alex Fr adkin/Fogo Isl and

Sur une île au large de Terre-Neuve s’élève le Fogo Island Inn. Avec l’océan pour horizon, ses clients peuvent se consacrer pleinement à la contemplation et à la détente.


La route croit qu’il s’agit d’une voiture sport. Voilà ce qui se produit quand on combine la performance AMG à la traction intégrale permanente 4MATICMC. La remarquable puissance de 518 chevaux du VUS ML 63 AMG 4MATICMC s’allie à une adhérence exceptionnelle afin d’offrir une dynamique de conduite si agréable que vous voudrez prendre le volant rien que pour le plaisir. Profitez des avantages d’un VUS et de la conduite exaltante souvent réservée aux voitures sport. La route n’en saura jamais rien.

Une marque de Daimler

Le ML 63 AMG 4MATIC MC. Planifiez un essai routier auprès de votre concessionnaire Mercedes-Benz ou à mercedes-benz.ca/classeml

© Mercedes-Benz Canada Inc., 2014.


B U L L E T I N

Directeur du musée Städel et des galeries Schirn Kunsthalle et Liebieghaus Skulpturensammlung de Francfort, où les visiteurs affluent, Max Hollein concilie commerce et art. Voici comment.

Max Hollein, en toute bonne foi, êtes-vous un homme d’art ou d’affaires ? Je suis les deux, très franchement. J’ai grandi entouré d’art. Au lieu d’aller en vacances au bord de la mer, nous visitions des expositions, et Joseph Beuys venait souvent manger à la maison. J’ai vite compris que je ne voulais pas être artiste, alors j’ai étudié l’histoire de l’art, et les affaires. Comment choisissez-vous ce qui est exposé dans votre musée et vos galeries ? Le but n’est pas uniquement d’attirer les foules, car il faudrait se limiter aux grands noms comme Monet ou Picasso. Il s’agit plutôt d’illustrer les enjeux importants et les questions débattues dans la société : qu’est-ce qui nous importe ? Pourquoi sommes-nous ici ? Ces réflexions culturelles devraient trouver un écho dans l’art. Combien de temps consacrezvous à la planification d’une exposition ? Deux à trois ans maximum. Il faut constamment revoir et repenser ses objectifs, afin de demeurer dans un perpétuel état d’incertitude, seule façon de garder la porte ouverte aux nouvelles possibilités. 106

D e s ig n

Repos solo

M e x i c o Le fauteuil Gi Booth sert à la fois de siège et de cloison. L’appui-tête rembourré absorbe le bruit tout en créant un espace qui favorise l’intimité et la concentration. D’une superficie d’environ 1 m2, ce meuble de détente est propice aux confidences. La structure est offerte en trois types de bois, et le rembourrage, en cinq couleurs. j a k o b g o m e z . c o m

Rétrofuturisme c a p e to w n Le décor du

Truth Café s’inscrit dans la mouvance du steampunk (une émanation du cyberpunk). L’énorme moulin à café, avec ses pignons et ses leviers, semble tout droit sorti d’une vision futuriste des années 1800. Le propriétaire, David Donde (un « évangéliste du café » autoproclamé), torréfie les grains sur place.

truthcoffee.com

photos Bulls Press Illustr ation Brian Taylor

Max Hollein


TÉLÉVISEUR OFFICIEL de la FIFA World CupMC

LA FIFA WORLD CUP COMME VOUS N'EN AVEZ JAMAIS FAIT L'EXPÉRIENCE MC

Peu importe la source, les téléviseurs 4K Sony offrent la FIFA World Cup en détails et couleurs sans précédent. MC

Offrant plus de 4 fois la résolution de la Full HD conventionnelle, le jeu sera encore plus magnifique que jamais. MC

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Sony est une marque déposée de Sony Corporation. adidas, le logo à 3 barres et la marque à 3 rayures sont des marques déposées du Groupe adidas, utilisés avec permission. brazuca est une marque de commerce du Groupe adidas, utilisée avec permission.


B U L L E T I N

TA B L E À C A F É

Microcosme et les oiseaux ne sont qu’une infime partie de l’espèce animale. Le livre Animal Earth présente une variété fascinante d’organismes multicellulaires insolites, comme le zoanthaire bleu, constitué d’une multitude de polypes.

chez soi

Feuille mobile

th a mesa ndhudson.com

S T O C KH O L M Les mobiles « Themis Prism » de l’artiste graphique Clara von Zweigbergk sont faits de papier plié et replié. Ces ornements sont si légers qu’on les dirait prêts à s’envoler. a rtecnica.com

« Ce que vous portez vous révèle au monde. À une époque où les contacts humains se succèdent à un rythme effréné, la mode est un langage instantané. » miuccia prada, designer

Icône de la mode New York Le styliste britannique Charles James est sans doute le premier à avoir élevé la confection de robes au rang d’œuvre d’art. Dès le 8 mai, on pourra voir certaines des opulentes robes de bal qu’il a créées entre 1930 et 1970, à l’occasion de la rétrospective Charles James : Beyond Fashion du Metropolitan Museum of Art. metmuseum.org

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phOTOS The Metropolitan Museum of Art, Cecil Beaton/Vogue/Condé Nast Archive © Condé Nast; The Metropolitan Museum of Art, Michael A. Vaccaro/LOOK Maga zine Photogr aph Collection

L on d on Les mammifères, les reptiles


Roulez en toute confiance.

Une marque Daimler

Vous pouvez maintenant choisir un programme d’entretien qui vous convient, que vous ayez acheté ou loué votre véhicule. En choisissant de payer vos services d’entretien périodique à l’avance, vous économisez grandement par rapport au coût des services acquittés au fur et à mesure. L’Entretien prépayé est offert au moment de l’acquisition du véhicule, ou en tout temps avant la première visite d’entretien prescrite.* Pour tous les détails, visitez le site mercedes-benz.ca/epp. Principaux avantages de l’Entretien prépayé† : > À partir de 14 $ par mois dans le cas d’un véhicule loué > Programmes de 3 ans à partir de 749 $ > Économies pouvant atteindre 30 % sur le coût des services payés au fur et à mesure > Entièrement cessible d’une personne à une autre > Reconnu par les établissements autorisés à l’échelle du Canada

© Mercedes-Benz Canada Inc. *L’Entretien prépayé est offert pour la plupart des véhicules 2013 et plus récents. †Certaines conditions s’appliquent. Consultez votre concessionnaire ou visitez le site Web pour obtenir tous les détails.


S É J O U R S

Luxe et aventure Cinq destinations d’exception, des luxueux hôtels anglais aux mystérieux gîtes africains.

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N e w Yo r k , É tat s - U n i s

P r i dd i s , c a n a d a

newyorkpalace . com

azuridge . ca

Le New York Palace

Azuridge

Cet hôtel somptueux de Manhattan situé à l’angle de l’avenue Madison et de la 50e rue s’élève audessus de l’ancien manoir du financier Henry Villard. Récemment, 140 millions de dollars ont été investis pour rénover l’édifice. DESIGN Le luxe européen rencontre l’art moderne. Abritant le restaurant Villard Michel Richard, l’ancienne salle de musique aux murs dorés est décorée de portraits lenticulaires de Villard et Richard. C OMMODITÉS Plaisirs sensoriels garantis grâce aux pâtisseries du Richard’s Pomme Palais, aux chandelles Dyptique qui parfument le hall et aux produits Molton Brown dans les chambres. C ODE VESTIME NTAIRE Une occasion de briller à chaque escalier. BOISSON Le cocktail Scorpion, à base d’absinthe, de mescal, de chartreuse et de liqueur de gentiane, pique notre curiosité. METS Le chef Richard transforme le banal en gastronomique. À témoin, l’assiette de poulet frit et de patates pilées. SORTIE La muse Holly Golightly, dont le portrait orne la salle à manger The Gallery, raffolerait des boutiques de l’avenue Madison, à proximité. À NE PAS MANQUER Pour 25 000 $ la nuit, l’extravagante suite Champagne vous donne un accès illimité à une cave privée Dom Pérignon.

Au pied des Rocheuses, à Priddis, en Alberta, cet ancien ranch converti en hôtel de 13 suites est bien connu des visiteurs du centre équestre Spruce Meadows (qui compte Steven Spielberg parmi ses plus célèbres cavaliers). DESIGN Conçus pour se fondre dans les montagnes environnantes, les deux bâtiments de l’hôtel sont dotés de vastes fenêtres, points de vue privilégiés sur le paysage. C OMMODITÉS À la demande, votre majordome organisera pour vous un cours d’art, une randonnée équestre ou un départ de golf (quatre parcours sont accessibles à moins de 20 minutes). C ODE VESTIME NTAIRE Cachemire et bottes de cowboy. BOISSON Un mousseux Sofia Blanc de Blancs de Francis Ford Coppola, avec le coucher du soleil en toile de fond. METS Au Sapphire Hall, savourez le carré d’agneau rôti aux herbes, à la moutarde et au miel préparé devant vous par le chef Yoshi Chubachi. SORTIE Baladez-vous en toute quiétude sur le domaine de 5 hectares ou rejoignez le centre-ville de Calgary en 30 minutes. À NE PAS MANQUER Le Hydrotherapy Bath Experience, une plongée dans l’aromathérapie sans quitter votre suite.

Shih tzu

Superaliments

Weimaraner

Steak tomahawk


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Ta n z a n i e

Sanctuary Saadani River Lodge

Mexique

L o n d r e s , R oyau m e - U n i

Le Connaught the - connaught . co . uk

D’abord, il faut remonter en bateau la rivière Wami. Une fois rendu à destination, dissimulées dans les fourrés de la jungle d’Afrique de l’Est, de luxueuses huttes n’attendent que vous. DESIGN Ces suites individuelles sur pilotis, munies d’une terrasse privée et d’une douche extérieure, font rimer isolement et raffinement. C OMMODITÉS Au centre de soins, les professionnels utilisent Africology, une gamme de cosmétiques sud-africaine écocertifiée. C ODE VESTIMENTAIRE Superpositions de vêtements légers et manches longues sont de mises pour combattre la chaleur. BOISSON Prenez l’apéro, confortablement installé au bord de la rivière. La vue à couper le souffle vous fera oublier votre gin-tonic. ME TS Des poissons et fruits de mer tout droit sortis de l’océan Indien. SOR TIE Vous ressentez l’appel de la plage ? Destination Saadani Safari Lodge. À NE PAS MANQUER Un safari sur la rivière complète à merveille une excursion dans le Serengeti. Les guépards et zèbres cèdent le pas aux hippopotames et crocodiles, tandis que sur les berges se prélassent girafes et éléphants.

Situé dans le chic quartier Mayfair, cet hôtel 5 étoiles accueille depuis un siècle les familles royales et les dirigeants d’États. DESIGN La nouvelle aile de l’hôtel est dotée de chambres de style moderne et d’un spa Aman (le seul en dehors des retraites de la chaîne Amanresorts). C OMMODITÉS Les articles de toilette Bamford sont faits en Angleterre à partir d’huiles essentielles biologiques pressées à froid, comme le romarin et la lavande. C ODE VESTIMENTAIRE Une tenue élégante achetée sur la Savile Row. BOISSON Les martinis du primé bar Connaught sont préparés à votre table, devant vous. ME TS Dégustez la perdrix écossaise ou le cerf gallois du Hélène Darroze, restaurant serti de deux étoiles Michelin. SOR TIE Le magasin Liberty est le temple du luxe intemporel, doublé d’un service personnalisé hors du commun. On y trouve des tapis orientaux, des robes vintage et des étoffes fleuries vendues au mètre. À NE PAS MANQUER Faites-vous plaisir avec un cirage de chaussures chez John Lobb, bottier détenteur d’un Royal Warrant. Laissez vos chaussures au majordome ou détendez-vous dans un fauteuil de cuir pendant le cirage.

Short kaki

Barbour

sanctuaryretreats . com / tanzania - holidays

Chemise en lin

Burberry Prorsum

Four Seasons Punta Mita fourseasons . com / puntamita

À des lieues du rythme effréné de Puerto Vallarta, ce centre de villégiature offre 600 hectares de péninsule côtière déserte. DESIGN Nichées dans la jungle verdoyante, les casitas en briques d’adobe jonchent la mer. C OMMODITÉS À la plage, dans une cabana ou l’une des cinq piscines, un flot continuel de serveurs vous offrent serviettes et rafraîchissements. C ODE VESTIMENTAIRE Chic décontracté. BOISSON Participez à une dégustation de téquila avec le maître Alfredo Sanchez et apprenez à savourer (et non à boire d’un trait) cette eau-de-vie mal aimée. ME TS Choisissez votre prise du jour et la manière de l’apprêter, du ceviche à la grillade. Elle vous sera servie en soirée, au restaurant de votre choix, selon les règles de l’art. SOR TIE Une courte excursion en bateau vous amène au parc national des îles Marieta (lieu de prédilection de Jacques Cousteau) où vous découvrirez, en planche à rame, l’impressionnante réserve d’oiseaux marins. À NE PAS MANQUER Le massage Hakali, au cours duquel votre corps est enduit d’une purée de figue de Barbarie chaude et les tiges de cactus remplacent les pierres brûlantes.

sandales

talons aiguilles

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M O N D A N I T É S

Sous les projecteurs SORTEZ avec Mercedes-Benz aux événements les plus courus de la saison, des semaines de la mode aux salons de l’auto.

world mastercard fashion week À l’occasion de la première Opération démarrage de MercedesBenz, deux designers de talent se sont frayées un chemin jusqu’à la première place, remportée ex aequo : Malorie Urbanovitch d’Edmonton et Cécile Raizonville de Montréal, qui travaille sous le nom de Matière Noire (photo ci-contre). Une autre invitée stylée a fait grand bruit lors des événements de cette semaine de la mode, nulle autre que la GLK 250 BlueTEC 4MATIC 2014. Matière Noire

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photos img (passerelle, designers); Joseph ticar (matière noire)

salon international de l’auto du canada La nouvelle Classe C 2015 de Mercedes-Benz a fait une entrée remarquée lors du salon de l’automobile parmi les plus prestigieux au Canada, au grand plaisir des enthousiastes et des visiteurs venus des quatre coins du monde. Les plus chanceux ont également eu droit à un avant-goût du futur en montant à bord du simulateur de conduite intelligente de la Mercedes-Benz de Classe S.

La Compagnie nationale d’Opéra Mercedes-Benz est commanditaire officiel de la compagnie canadienne. Au pro­ gramme de la saison 2014-2015, Madame Butterfly avec Patricia Racette (ci-haut) et Falstaff avec Gerald Finley (à droite). Seront exposés au Four Seasons Centre for the Performing Arts de Toronto certains modèles de voitures. 113


C e t é t é m a r q u e r a l’ e n t r é e dans les salles d’exposition de l’écurie Mercedes-Benz

L’appel de l’aventure

Elle a tout pour elle La nouvelle GLA est un VUS multisegment compact qui marie puissance et polyvalence. TE X TE c h r isto p h e r ko r c h in modèle européen présenté

de la GLA 2015. Un véhicule musclé et performant, à la fois sport et utilitaire, en voie de transformer la notion même de VUS. En plus de la robustesse des utilitaires sport, la GLA possède la plateforme d’assemblage et plusieurs éléments de transmission du nouveau coupé quatre portes CLA. Fait étonnant, elle est conçue comme un VUS, mais conserve la dégaine avant-gardiste d’un coupé. Des éléments de design clés évoquent la force et la grâce, comme la calandre à deux lamelles sertie, au centre, par la grande étoile, le capot à double bosselage, l’habitacle bas, les lignes élancées, l’aileron du toit arrière, les rails avec garnitures chromées et la lunette arrière incurvée. L’intérieur haut de gamme de la GLA, avec sa garniture à finition métallique, son toit ouvrant panoramique coulissant et son système multimédia COMAND en ligne, conjugue le luxe à la technologie. Le dos des sièges arrière s’incline complètement, un ajout aussi pratique qu’élégant. Équipée d’un moteur quatre cylindres à turbocompresseur, d’un aérodynamisme exceptionnel et de la dernière génération de l’acclamé système de traction intégrale 4MATIC de Mercedes-Benz, la GLA 250 4MATIC allie la puissance, la confiance et la stabilité à une économie de carburant. Le VUS compact est efficace en toute saison, pour se rendre au bureau, à l’opéra ou à la campagne.

Visitez mercedes-benz.ca pour de plus amples renseignements sur la toute nouvelle GLA. 114


Dépassez vous propres limites.

Une marque de Daimler

mercedes-benz.ca/academiedeconduite

L’Académie de conduite Mercedes-Benz.



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