PRINTEMPS . ÉTÉ
MERC EDES
2018 . 12,95 $
futur
rapproché
Bienvenue à l’ère bionique
Classe A
L’équipe derrière le véhicule
Les années lumière
De brillantes créations d’ici
CHANEL .COM
©CHANEL, Inc. CHANEL ® BLEU DE CHANEL TM
B® CHANEL S. de R.L.
LE PARFUM. NOUVEAU.
Le pouvoir de l’attraction. Le Cabriolet de Classe S 2018. Laissez-vous séduire. Avec sa silhouette sportive et dynamique, jumelée à son élégance intemporelle, le Cabriolet de Classe S vous attirera dans son habitacle sensuel à l’image de son prodigieux savoir-faire. Et avec ses fonctions intelligentes des plus révolutionnaires, vous prendrez la route en tout confort, de façon sécuritaire. Voilà exactement où vous voulez être.
© Mercedes-Benz Canada Inc., 2018.
SOMMAIRE
Départ
Inspiration
24 30 L es bêtes lumineuses Les robots bioniques de Festo inspirés de la nature. 40 Tour de table L’événement Terroir Symposium prend la route. 44 O n joue ? Le sport électronique : une discipline qui électrise les foules à travers le monde. 48
52
Harbourfront
Ce quartier portuaire de Toronto a le vent dans les voiles.
Dans chaque numéro
12 I nnovation Idées et technologies
8 Itinéraire
a liste 16 L Arts et culture
10 Cartouche 104 Mondanités 106 En route
Restez concentré Comment avoir une meilleure concentration selon les experts.
30 Robots Des scientifiques conçoivent des robots en s’inspirant d’animaux, tel l’éléphant (et son agile trompe).
Tofino
Le paysage changeant d’un paradis du surf.
esign 20 D Luminaires tendance endance 22 T Impression 3D uartier 24 Q Harbourfront à Toronto ôtels 26 H Meilleures adresses
PHOTO XXXXXX
Restez branché Scannez ce code QR pour avoir accès au magazine en ligne et à des suppléments. me rce de s-magaz ine .ca
Mercedes
6
Mercedes-Benz
SOMMAIRE
Performance
52 Nouvelle vague De paradis du surf à terreau fertile pour l’architecture moderne, Tofino sait se réinventer.
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Classe G
Le passé et le futur d’un véhicule légendaire.
64
L’air du temps Des parfumeurs d’ici s’imposent dans cette industrie mondiale.
70 Écolo chic Le Costa Rica propose sa propre vision du tourisme et du luxe éthique.
44 Sport électronique remiers de classe 78 P Les créateurs de la nouvelle Classe A révèlent leur inspiration.
Zoom sur un phénomène mondial.
PHOTO XXXXXX
84 Printemps - Été 2018
84 L a renaissance de Varsovie La capitale polonaise s’est transformée en une ville moderne et branchée.
Varsovie
92
otalement G T Ce légendaire VUS créé en 1979 se réinvente au fil du chemin parcouru.
98 Ici, le futur La science-fiction d’hier est devenue réalité. 0
Un tour de la ville en GLA. 7
Mercedes
ITINÉRAIRE
Mot du président
A
lors que la fraîcheur du printemps fait place aux chaudes journées d’été, il est facile de trouver des prétextes pour partir à l’aventure, que ce soit au loin ou près de la maison. Émerger d’un long hiver, c’est envisager le monde sous une autre perspective et peut-être aussi avoir la possibilité de se réinventer. Avec ce numéro, nous sommes heureux de présenter une toute nouvelle version d’un classique de longue date : le magazine Mercedes-Benz devient Mercedes me. Ce n’est pas seulement le nom de la publication qui a changé, mais aussi son look, sans compter l’ajout de nouvelles sections.
Quittons les forêts et les odeurs de la côte Ouest pour rencontrer des parfumeurs d’ici qui, eux aussi, transforment notre paysage, imprimant leur marque à travers le pays et remportant au passage des prix internationaux (page 64). De là, mettons le cap sur Toronto pour y découvrir le quartier Harbourfront, un centre technologique futuriste qui embrasse les arts actuels (page 24). Enfin, rendons-nous à Berlin pour voir comment Arlene Stein, une visionnaire de la scène culinaire torontoise, fait voyager les conférences du Terroir Symposium à travers le monde (page 40). Changement de vitesse : allons-y d’une incursion dans l’univers automobile pour rencontrer l’équipe derrière la nouvelle Classe A, une référence dans la catégorie des véhicules compacts (page 78). Celle-ci fera son entrée au Canada à la fin 2018 et promet de révolutionner ce segment du marché. Profitons-en pour admirer de plus près la nouvelle Classe G, une légende qui a su conserver son style unique malgré une transformation en profondeur. Ce VUS livre désormais une performance accrue sur les terrains accidentés et est mieux équipé que jamais pour offrir une luxueuse expérience de conduite au quotidien (page 92).
Cette métamorphose reflète bien les importants changements qui transforment notre quotidien : l’apparition d’incroyables technologies, des modes de transport en pleine mutation et l’évolution de plus en plus rapide de notre société. Le magazine Mercedes me est bien placé pour vous tenir à l’avant-garde de ces transformations mondiales grâce à une mine de précieuses informations et réflexions. La nouvelle section Inspiration (page 29) s’intéresse aux plus récents développements technologiques et sociaux, en mettant l’accent sur des gens créatifs et innovateurs. Quant à la section Performance (page 77), elle présente les produits que nos clients et admirateurs apprécient tant, à travers des articles captivants qui démontrent à quel point les véhicules de Mercedes-Benz font partie intégrante du quotidien de nombreuses personnes.
Je n’ai mentionné ici que quelques-uns des excellents articles que vous trouverez dans ce numéro. Je vous invite à prendre le temps de les lire afin de découvrir ceux qui figureront dans votre propre palmarès. En espérant que voir le monde à travers une nouvelle lentille saura vous inspirer et que vous profiterez des possibilités que vous offriront les prochains mois d’été.
Bien que la forme du magazine ait changé, il offre un contenu tout aussi diversifié. Nous continuerons à vous proposer de fabuleux périples à travers le Canada et le monde, qui – en plus d’être matière à réflexion – vous donneront envie de planifier le voyage de votre vie. Dans ce numéro, nous visitons une destination populaire auprès des Canadiens, le Costa Rica, qui réussit à atteindre ses objectifs environnementaux avec style (page 70). Nous explorons également, plus près de chez nous, la nature luxuriante de Tofino, en ColombieBritannique, où l’architecture moderne se fond à la beauté du paysage… ce qui donne des résultats impressionnants (page 52).
Brian D. Fulton, président et directeur général de Mercedes-Benz Canada
Au cours de ses 63 années d’existence, notre magazine a changé de nombreuses fois.
1955 Mercedes
1970
2017
2000 8
2018 Mercedes-Benz
CARTOUCHE
Créateurs
Susan Nerberg – journaliste Nouvelle vague
Née à Finspång, en Suède, et vivant à Montréal, Susan Nerberg est une amatrice de plein air qui écrit aussi bien sur le camping d’hiver au Manitoba que sur le vélo de montagne au Maroc. En tant qu’ancienne rédactrice des magazines Azure et enRoute, elle était la personne toute désignée pour enquêter sur l’architecture à Tofino. « Malgré le déferlement de visiteurs, cette destination est parvenue à conserver son ambiance chaleureuse de petit village. »
Éditeurs
Composé de Martin Flamand, Gabriel Carbonneau, Rodolphe Beaulieu et Lucas Bayzelon, Le Quartier réalise aussi bien des campagnes pour des lunettes que du sirop d’érable. Pour ce numéro de Mercedes me, ce studio montréalais lauréat de nombreux prix a immortalisé les ingrédients qui composent les meilleurs parfums canadiens.
Le Quartier – studio de photographie L’air du temps
Le fait d’avoir grandi à Tofino a certainement joué dans la carrière de Jeremy Koreski, qui compte des clients tels que Patagonia, Adidas, ESPN et National Geographic Explorer. « J’ai commencé à prendre des photos de mes amis qui faisaient du surf à l’école secondaire et, depuis, je me suis spécialisé dans ce sport, la pêche, la vie et la culture des côtes canadiennes. » En plus d’avoir réalisé les photos de cet article, il nous dévoile ses restaurants du coin préférés.
Publié par
Conseil d’édition
Canada
Daimler AG, Communications HPC E402, D-70546, Stuttgart
Ola Källenius (président), Thomas Fröhlich, Bettina Fetzer, Jörg Howe, Gesina Schwengers, Dr Jens Thiemer, Andreas von Wallfeld
Mercedes-Benz Canada Inc., 98, avenue Vanderhoof, Toronto, ON M4G 4C9
Responsables auprès de l’éditeur Thomas Fröhlich, Mirjam Bendak
Mercedes
Jeremy Koreski – photographe Nouvelle vague
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Président et directeur général Brian D. Fulton Vice-présidente du marketing Virginie Aubert Directrice, communications et relations publiques JoAnne Caza Spécialiste des communications corporatives Lindsay Archibald Mercedes-Benz
CARTOUCHE
Printemps - été 2018
Concept et rédaction
Concept et rédaction
Allemagne
Canada
Condé Nast Verlag GmbH Karlstrasse 23, D-80333 München
Bookmark Content and Communications, a Spafax Group Company
Collaborateurs Marc Bielefeld, Ina Brzoska, David Daub, Tillman Franzen, Peter Glaser, Jörg Heuer, Maya Morlock, Iris Mydlach, Pow!!!/Die Illustratoren, Johannes Schweikle, Laura Wagner
2 Bloor Street East, Suite 1020, Toronto, ON M4W 1A8
Droits
mercedes-magazine.ca Centre de service à la clientèle Mercedes-Benz 1-800-387-0100
Imprimé sur du papier blanchi sans chlore Imprimé au Canada ISSN 1925-4156 Poste-publications numéro de convention 41657520
Spring - Summer 2018
©Copyright 2018 pour Mercedes-Benz Canada Inc. Tous droits réservés. La reproduction et l’utilisation du contenu de ce magazine, en tout ou en partie, ne sont permises qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et de Daimler AG. Les points de vue formulés sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement ceux de Mercedes-Benz Canada Inc., de l’éditeur ou des chefs de la rédaction. L’éditeur se réserve le droit d’accepter ou de refuser tout matériel publicitaire. L’éditeur n’est pas responsable des manuscrits, photographies ou autres documents non sollicités. Certains véhicules illustrés peuvent inclure des équipements non offerts au Canada, et certains équipements offerts en option peuvent ne pas être disponibles pour tous les modèles. Certains modèles présentés n’ont pas de feux de position latéraux. Pour de l’information mise à jour sur les modèles, les caractéristiques standards, les équipements offerts en option ou les couleurs disponibles au Canada, de même que sur les prix, veuillez contacter le concessionnaire autorisé Mercedes-Benz le plus près de chez vous ou visiter mercedes-benz.ca. À notre connaissance, les renseignements contenus dans ce magazine sont exacts, mais nous ne pouvons pas être tenus responsables de toute erreur éventuelle.
Directeur de l’équipe du design Guillaume Brière
Ventes médias et publicitaires sales@bookmarkcontent.com
Directrice artistique Annick Désormeaux
Vice-présidente, médias Laura Maurice, laura.maurice@ bookmarkcontent.com
Graphiste senior Marie-Eve Dubois
500, rue Saint-Jacques Ouest, bureau 1510, Montréal, QC H2Y 1S1
Recherchiste photo Vanessa Basille
Chef de la direction, Bookmark Raymond Girard
Directeur, exécution de projets Alain Briard
Vice-présidente directrice, groupe luxe et art de vivre Kristin Izumi
Responsable de la production Jennifer Fagan
Vice-présidente, stratégie de création et de contenu Ilana Weitzman Gestionnaire de comptes, groupe luxe et art de vivre Elana Crotin Rédacteur en chef, groupe luxe et art de vivre Elio Iannacci Responsable de la rédaction Eve Thomas Rédactrice francophone Violaine Charest-Sigouin Rédactrice principale Renée Morrison Adjointe à la rédaction Kelly Stock
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Responsable de la production publicitaire Mary Shaw Coordonnatrice de la production publicitaire Joanna Forbes
Directrice des ventes nationales Tracy Miller, tracy.miller @bookmarkcontent.com Directrice des comptes nationaux, Québec et Est du Canada Dominique Beauchamp, dominique.beauchamp @bookmarkcontent.com Directrice des comptes nationaux, Ouest du Canada Barb Welsh, barbwelsh@shaw.ca
Vérificatrice d’information Jessica Lockhart Traducteurs Marie-Paule Kassis, Maude Labelle, PopCom, Isabelle VialleSoubranne, Isabelle Wolfmann Collaborateurs Lucas Bayzelon, Rodolphe Beaulieu, Gabriel Carbonneau, Sabine Cerboni, Sarah Daniel, Martin Flamand, Valerie Howes, Julie Jones, Thomas José Henri, Lauren McKeon, Susan Nerberg, Louise Richer, Brett Schaenfield, Barb Sligl, Isa Tousignant, Debra Weiner
Retourner les non-livrés à Bookmark Content and Communications, 2 Bloor Street East, Suite 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Mercedes
Départ Innovation
Idées et technologies
Dans un futur proche, les citadins pourront échapper aux embouteillages en s’envolant à bord d’un Volocopter.
Taxi volant
Une solution à la congestion routière pourrait bientôt faire son apparition dans les grandes villes. Vous pourriez par exemple vous rendre à votre prochain rendez-vous à bord d’un silencieux et sécuritaire Volocopter.
PHOTO VOLOCOPTER/PR
Il est blanc, léger et aérodynamique, doté d’un élégant cockpit et de deux patins d’atterrissage. Le Volocopter ressemble à un croisement entre un hélicoptère et un drone… et c’est exactement ce qu’il est ! Ce prototype testé à Dubaï est autoguidé, propulsé exclusivement à l’électricité, il ne produit aucune émission de GES et peut décoller à la verticale. Il est tout de même possible de le piloter en maniant intuitivement son manche qui, par de simples procédés mécaniques, commande 18 petits rotors. L’appareil a été conçu par une compagnie allemande dans l’espoir de réduire le trafic routier dans les grandes agglomérations. « À Dubaï, nous avons assisté à une démonstration historique pour l’avenir de la mobilité, se réjouit Susanne Hahn, directrice du laboratoire d’innovation Lab1886 de Daimler AG, qui a investi dans le projet. C’est la preuve qu’implanter des moyens de transport électriques et entièrement autonomes dans l’espace urbain est non seulement réaliste, mais à portée de la main. » volocopter.com
Mercedes
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Mercedes-Benz
DÉPART
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Conte de fées La marque Cinderella Garbage assume bien son nom, même si celui-ci évoque des ordures : elle conçoit des bijoux à partir de matières organiques et non orga‑ niques vitrifiées de manière écoresponsable par PyroGenesis Canada, une entreprise spécia‑ lisée dans l’élimination de déchets. Ces « diamants contem‑ porains », comme elle les surnomme, sont ensuite taillés pour orner des bagues, penden‑ tifs et autres bijoux.
secondes
C’est l’intervalle auquel les véhicules car2go sont empruntés au Canada et aux États‑Unis. Plus de 32 millions de trajets ont été faits en Amérique du Nord depuis le lancement de ce service d’autopartage. car2go.com/ca
cinderellagarbage.com
PHOTOS WIM WENDERS, GRACIEUSETÉ DE WWW.SEDITIONART.COM; GOOGLE STREET VIEW; DAIMLER AG
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Art pour emporter
Exposez les créations exclusives d’artistes renommés sur votre tablette ou votre téléphone intelligent grâce au site Web Sedition. Une authentique photo de Wim Wenders (ci-dessus) pour 10 $ ? Un original de Tracey Emin pour 15 $ ? De véritables aubaines ! En 2008, Damien Hirst, dont les œuvres figurent parmi les plus chères du monde, appelait à la démocratisation de l’art en vendant certaines de ses installations aux enchères plutôt que par l’entremise
Printemps - Été 2018
d’une galerie. Il est également un des premiers artistes à avoir offert ses créations numériques à une fraction du prix sur Sedition. Depuis, ce site est devenu un véritable marché de l’art où les collectionneurs revendent leurs acquisitions. On peut y télécharger une œuvre directement sur sa tablette. seditionart.com
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C’est le nombre moyen de visiteurs annuel du parc national Quttinirpaaq, le plus septentrional de l’Arctique canadien. (Ajoutez à ce chiffre les quelques chercheurs qui s’y trouvent pour étudier l’environnement.) Mais grâce à un partenariat entre Google Street View et Parcs Canada, on peut maintenant tous explorer ses glaciers et ses fjords immaculés tout en restant dans le confort de notre foyer.
Les caméras Trekker de Google Street View ont permis d’immortaliser ce paysage lointain. Mercedes
DÉPART
shé: kon
C’est grave, docteur ?
Ça signifie « bonjour » en mohawk, une langue parlée par environ 2350 personnes en Ontario et au Québec. Un nombre qui pourrait augmenter grâce à l’appli Speak Mohawk, semblable à Duolingo, développée par des étudiants de la Six Nations Polytechnic, en Ontario, et l’entreprise américaine Thornton Media, qui vise à maintenir et à revitaliser les langues aborigènes.
Joanne Pransky, alias Dre Joanne, est une experte en robotique qui conseille les entreprises. Elle se considère comme la toute première psychiatre pour robots.
Vous leur demandez de s’allonger sur un divan, comme le faisait Sigmund Freud ? Ça peut arriver. Si un robot se présente à moi en disant : « Je suis harcelé sexuellement au travail. » Ou si sa famille me l’envoyait parce qu’il fait preuve de jalousie envers ses frères et sœurs humains. Mais, sérieusement ? Je me consacre à ce qu’on appelle le système d’exploitation humain. J’aide les gens à surmonter leur peur de l’intelligence artificielle. On a le choix entre bénéficier de cette technologie ou se laisser envahir par la crainte et le doute. Il s’agit aussi d’inciter les programmeurs et les utilisateurs à se poser des questions d’ordre éthique. Qu’est-ce que ça signifie concrètement ? Mon travail est d’amener les gens à mieux comprendre leurs réactions – qu’elles soient émotives, sociales ou psychologiques – face à la robotique. C’est une technologie en plein essor qui affectera inévitablement tous les aspects de notre vie, et ce, dans un futur proche. Mercedes
Selon une étude de l’Université Oxford, les robots occuperont probablement près de la moitié des emplois dans les pays développés, ce qui est plutôt insécurisant. Peuvent-ils également créer des perspectives d’avenir ? Ce genre d’étude est trompeuse : il n’est pas tant question d’emplois que de productivité. Les robots ne remplaceront pas les gens qui exercent des professions, mais plutôt certaines fonctions. Celles qu’on trouve ennuyeuses, salissantes, désagréables ou sans intérêt. En fait, les robots créeront des emplois plutôt que de les supprimer.
Il s’agit d’un problème pour bien des couples : certains partenaires aiment la chaleur, alors que d’autres préfèrent rester au frais. L’entreprise québécoise Smartduvet, fondée par Tina Cayouette, conçoit des couettes dont la température est contrôlable par zones autonomes grâce à une simple application. Elles n’empêchent toutefois personne de tirer la couverture à soi ! smartduvet.com
Les résultats démontrés grâce à une caméra infrarouge.
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Temperatures can be pre-set for both sides. 2 An infrared camera shows off the results.
Et comment peut-on surmonter notre peur de perdre le contrôle sur notre vie ? Tout dépend de la façon dont on l’aborde : c’est une question de perspective. Il y a déjà beaucoup d’ordinateurs qui sont bien plus intelligents et précis que l’homme. L’informatique ne nous contrôle pas pour autant : nous l’utilisons parce qu’elle nous facilite la vie. Il en ira de même pour les robots. L’humain et la machine travailleront de concert pour trouver des solutions, comme des remèdes à des maladies. C’est tout à notre avantage.
PHOTOS DAIMLER AG; TIMOTHY ARCHIBALD; HELGE BENDL
Que faites-vous exactement en tant que « psychiatre pour robots » ? Je les aide dans leurs rapports avec les humains, mais aussi à résoudre les problèmes auxquels ils font face.
Sous la couette
robot.md
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Mercedes-Benz
DÉPART
Instantané Jour heureux à Singapour : la famille Khoo et sa 220a 1955 de Mercedes‑Benz, prêtes à prendre la route.
Mouvement artistique Un GIF peut-il être considéré comme de l’art ? Voilà une question bien actuelle, à laquelle l’artiste et militante canadienne Jessica MacCormack, alias Jess Mac, tente de répondre sur son fil Tumblr. Des images faussement attrayantes y palpitent, provenant aussi bien de la culture populaire que de la scène politique : émojis, toiles de la Renaissance et vidéos des Kardashian. « Je suis très intéressée par la génération Y, qui vit dans un genre de posthistoire, un monde fragmenté et entièrement décontextualisé d’où peut toutefois émerger des discours non dominants », affirme l’artiste, qui coordonne les Living Labs de l’Université Emily Carr, à Vancouver, et qui a été mandatée pendant l’ère d’Obama afin de créer des GIF pour la page Tumblr officielle de la Maison-Blanche. jessicamaccormackrmack.tumblr.com
Printemps - Été 2018
Khoo Yeow Khim (au volant) conduit Irene Kuok (à gauche), leur fils Khoo Kay Hong, son épouse, Ran, et la petite Vera.
Étant passée du statut de voiture rêvée à celui de cortège nuptial, cette 220a de Mercedes-Benz fait la fierté de la famille Khoo depuis 63 ans. Khoo Yeow Khim a aujourd’hui 89 ans et, depuis longtemps déjà, il bichonne sa spacieuse Ponton de Mercedes-Benz pour les générations à venir. 15
Mercedes
La liste
Cuisine familiale Le duo père-fille derrière l’entreprise Herriott Grace vit à des kilomètres de distance, mais travaille de concert (lui dans son atelier de Victoria, elle dans son studio de Toronto) pour produire d’élégants articles de cuisine. Résultat : des classiques qui transcendent les générations, comme des rouleaux à pâte et des cuillères en bois, de même que des séries limitées de porcelaines conçues par des artisans triés sur le volet. herriottgrace.com Mercedes
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Herriott Grace réalise des photos impeccables de ses plats en porcelaine. Une stratégie qui lui a permis de s’attirer des milliers d’admirateurs sur Instagram.
Mercedes-Benz
PHOTO HERRIOTT GRACE
Arts et culture
DÉPART
La porte du Nord L’architecte Todd Saunders a contribué à la popularité de Terre-Neuve avec l’hôtel Fogo Island Inn, lauréat de nombreux prix. Il aimerait faire de même pour une communauté du Labrador avec le centre culturel Illusuak, qu’il réalise en partenariat avec Blue Rhino Design. Prévu pour la fin 2018, l’établissement sera une vitrine pour la culture inuite locale et la porte d’entrée du parc national des Monts-Torngat. bluerhinodesign.com
85 %
PHOTO DAVID LACHAPELLE (MUGLER); HAMLIN LAMPE (CENTRE CULTUREL ILLUSUAK)
Fait au Canada Alors qu’il travaillait à un projet pour les Jeux olympiques de Vancouver, Greg Durrell (de la firme de design Hulse & Durrell) a réalisé qu’il lui manquait un document de référence majeur : un guide officiel du design canadien, de l’évolution du logo de Radio-Canada jusqu’aux produits dérivés des Expos de Montréal. Il s’est associé à la boîte de production Film First, de Brooklyn, pour réaliser le documentaire Design Canada, qui explore l’iconographie du pays et son rôle dans notre identité nationale. hulsedurrell.com
C’est le pourcentage de biens de consommation achetés par des femmes, selon le site vancouvérois Project Her. Il s’agit de la première plateforme de sociofinancement canadienne dédiée aux femmes entrepreneures.
En attendant Mugler
Elle ne prendra l’affiche qu’en février 2019 et, pourtant, les passionnés de mode à travers le monde attendent déjà impatiemment l’expo Thierry Mugler : créatures haute couture, du Musée des beaux-arts de Montréal. En 2008, l’établissement avait fait une première incursion en haute couture avec la rétrospective d’Yves Saint Laurent, suivie de celle de Jean Paul Gaultier (et d’une autre entièrement consacrée à ses robes de mariée). L’œuvre de Mugler est certainement matière à une exposition multidimensionnelle, le designer ayant créé des costumes pour le Cirque du Soleil, en plus de réaliser le vidéoclip de la chanson Too Funky de George Michael. mbam.qc.ca
projecther.com
Mini fashionistas C’est Ashleigh Dempster, une blogueuse et maman branchée vivant entre Toronto et Los Angeles, qui a cofondé la marque de chaussures AKID, approuvées par les petits et jalousées par leurs parents. Sa dernière collection – signée par l’actrice Jaime King (une amie, elle aussi maman) – inclut d’extravagants modèles en suède rouge ou ornés de pompons en fausse fourrure. akidbrand.com Printemps - Été 2018
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Mercedes
DÉPART
Havre de paix
Meredith Erickson a coécrit le premier livre de recettes du légendaire hôtel Claridge, à Londres.
Après un an de travaux, l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth de Montréal a rouvert ses portes en dévoilant une collaboration avec les agences Sid Lee Architecture et MASSIVart : une collection permanente de 123 œuvres d’artistes canadiens (incluant Axel Cohen et Jessica Eaton) et la chambre 1742 convertie en véritable petit musée. C’est là que John Lennon et Yoko Ono ont tenu leur bed-in pour la paix et enregistré la chanson Give Peace a Chance. Ses prochains occupants pourront revivre leur séjour grâce à une réplique des menus de service aux chambres, à un téléphone permettant d’écouter des extraits d’entrevues et à une expérience de réalité virtuelle.
PHOTOS JENNIFER MAY (MEREDITH ERICKSON); FELIX BERNIER (TÉLÉPHONE, CLASSEURS); JILL CHEN/STOCKSY (COCKTAILS); ABITIBI&CO (CANOT)
fairmont.com/queen-elizabeth-montreal
L’ingrédient secret Les chefs n’hésitent pas à se confier à Meredith Erickson, une auteure de livres de recettes originaire de Windsor, en Ontario. Elle nous raconte comment tout a commencé pour elle et ce qui la tient occupée. mereditherickson.com
Quel est le premier livre de recettes que vous avez lu ? New Basics Cookbook est le premier que j’ai consulté pour cuisiner. C’est le livre qui était sur la tablette la plus basse de l’étagère de ma mère. Mais French Laundry Cookbook est le premier que j’ai vraiment lu. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Je viens de terminer le deuxième livre du restaurant Joe Beef, qui paraîtra l’automne prochain, et je poursuis l’écriture de mon premier ouvrage solo, prévu pour l’automne 2019. J’en coécris un autre avec le sommelier américain Bobby Stuckey. Dans ce genre de livre, les gens préfèrent-ils trouver une histoire ou uniquement des recettes ? Une histoire. Un bon livre de recettes devrait éduquer, divertir, inspirer et, si possible, faire sourire. Quel projet rêvez-vous de réaliser un jour ? L’an dernier, j’ai eu le privilège de Mercedes
travailler avec le chef Martyn Nail sur le livre de l’hôtel Claridge, ce qui était tout un honneur pour moi. J’ai aussi des projets en dehors du monde culinaire, mais je suis superstitieuse, alors motus et bouche cousue ! Sinon, je serais prête à collaborer avec un grand restaurant new-yorkais. Comment choisissez-vous vos projets ? Je dois apprendre, créer quelque chose que je n’ai jamais fait auparavant. Il faut aussi que j’aie envie de vivre dans cet univers pendant plusieurs années. Quel est le meilleur repas que vous avez mangé récemment ? Pour Noël, j’ai emmené mes parents au Bernardin, à New York. C’était spectaculaire ! Quand je suis à Montréal, je mange au Leméac une fois par semaine et c’est toujours remarquable, parce que j’y vais avec mes amis. Ce sont les gens qui font qu’un repas est « le meilleur ». 18
Mercedes-Benz
Région sauvage
Avec la tendance du camping de luxe, il n’a jamais été aussi facile de séjourner en pleine nature. Voici des entreprises canadiennes qui vous permettront de prendre l’air sans compromettre votre style ni votre confort.
Abitibi & Co. Ce fabricant québécois de canots et de kayaks recourt à des méthodes traditionnelles et limite son empreinte environnementale. abitibico.ca Norquay Co. Sa fondatrice Natasha Wittke personnalise des pagaies artisanales qui peuvent fendre l’eau ou être accrochées à un mur. norquayco.com Camp Lifestyle & Coffee Co. Cette boutique de Whistler, en Colombie-Britannique, vend plusieurs articles inspirés par la nature, comme des coussins et des tasses en émail (aussi utiles dans un appartement que dans une tente). camplifestyle.ca
Santé !
Que ce soit pour des raisons de santé ou par simple goût personnel, les tenants de la sobriété n’ont plus à s’en tenir au Shirley Temple, car les mocktails font sensation au pays. Ils peuvent désormais apprécier les accords mets-jus frais (incluant des saveurs inusitées comme un kombucha au thé du Labrador) proposés par le restaurant Alder Room, en Alberta. À Toronto, des « cocktails placebo » figurent au menu du bar Pretty Ugly, simulant des classiques comme l’amaretto spritz (spiritueux en moins). Ceux qui préfèrent créer leurs propres boissons voudront se procurer les sirops artisanaux Djinn, une entreprise montréalaise qui offre aussi un service de bar à mocktails pour les fêtes et autres événements. alderroom.ca prettyuglybar.com djinnsirops.com
« Bienvenue au monde entier ! Venez pour l’art, restez pour les gens. »
L’heure juste Du nouveau ce printemps : des montres Mercedes-Benz dotées d’un mouvement suisse et rehaussées de touches d’élégance, avec un index couleur acier pour lui (à gauche) et un bracelet milanais en mailles pour elle (à droite). thecollection.ca Printemps - Été 2018
– Tweet de Charlie Clark, maire de Saskatoon, après que sa ville a été nommée par le New York Times un des 52 endroits à visiter en 2018 (en grande partie grâce au musée Remai Modern).
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Mercedes
DÉPART
Design Le siècle des lumières
Ces brillantes créations de designers canadiens puisent leur inspiration dans des phénomènes tels que l’effervescence, les phases lunaires et les aurores boréales. TEXTE BARB SLIGL
De toutes les couleurs Conçu à Toronto, le système d’éclairage modulaire Nanoleaf permet de faire de la chromothérapie à domicile : ces panneaux DEL intelligents reproduisent les couleurs d’une aurore boréale… ou tout autre agencement qu’aura imaginé l’artiste en vous. Assemblez jusqu’à 35 unités triangulaires (par contrôleur) dans une infinité de combinaisons. Il suffit de les fixer à n’importe quelle surface plane à l’aide de ruban adhésif double-face pour transformer ainsi votre mur en œuvre unique et lumineuse. nanoleaf.me Mercedes
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Mercedes-Benz
DÉPART
« J’aime créer des luminaires d’aspect minimal et sculptural, qui sont à la fois empreints de sensualité et de mouvement. » Le designer vancouvérois Matthew McCormick s’est inspiré de l’effervescence du prosecco pour sa lampe Halo, qui se décline en une série d’anneaux lumineux. Ces formes géométriques épurées évoquent des bulles qui s’élèvent tout en produisant d’éclatantes auréoles de lumière. matthewmccormick.ca
Exploration lunaire
Simplicité volontaire
Alliant pureté poétique et savoir-faire artisanal, le studio de design collaboratif Lambert et Fils crée des lampes modernes qui ont été présentées à la prestigieuse exposition Euroluce du Salone del Mobile de Milan. Le designer et fondateur Samuel Lambert a établi son atelier sur la rue Beaubien, à Montréal, et sa collection de lampes linéaires qui porte le nom de cette artère représente bien sa philosophie : un objet d’art épuré et ajustable se déclinant en divers formats – lampe sur pied, applique ou suspension – afin de produire un maximum d’effet. lambertetfils.com
Deux disques fixés à un axe rotatif diffusant une lueur aussi changeante que celle de la lune : voilà le concept du designer d’Edmonton Jordan Tomnuk, lauréat du concours Launch Pad au salon WantedDesign de New York, en 2016. tomnuk.com
Et la lumière fut !
Les sculpturales lampes Gweilo consistent en de minces feuilles de DEL modelées à la main dans le but d’évoquer un ondoiement lumineux. « Nous avons voulu concevoir un luminaire qui était la lumière elle-même plutôt qu’une douille, une armature ou un boîtier destiné à accueillir une ampoule », explique Alex Josephson, cofondateur de la firme d’architecture torontoise Partisans, à qui on doit cette création novatrice (en collaboration avec l’entreprise espagnole Parachilna, qui la produit et la distribue). i
Printemps - Été 2018
Les raccords en laiton offrent un élégant contraste avec les tiges noires mates de la collection de luminaires Beaubien.
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partisanprojects.com
Mercedes
DÉPART
Tendance
Nouvelle dimension
Grâce à l’impression 3D, des visionnaires canadiens redéfinissent certaines façons de faire dans des domaines comme la mode et la médecine.
« J’ai dû repenser tout ce que je savais sur la céramique, ce qui m’a permis d’explorer certaines pistes uniquement réalisables grâce à l’impression 3D. »
TEXTE BRETT SCHAENFIELD
Bonne impression Originaire d’Alberta, la Montréalaise Zoë Mowat est reconnue pour ses meubles et objets épurés et sculpturaux, ainsi que pour sa collaboration avec OTHR, la quintessence du minimalisme moderne. Afin d’éviter la surproduction, tous les produits imprimés par cette entreprise newyorkaise le sont sur demande, incluant le bol Trestle de la designer.
Chaque création produite par OTHR est unique et numérotée.
othr.com
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PHOTOS OTHR (BOL TRESTLE)
– Zoë Mowat, designer
DÉPART
À l’os
Des scientifiques prouvent que l’impression 3D est bien plus qu’une tendance. À l’hôpital Mount Sinai, à Toronto, les prothèses en plastique ou en métal sont remplacées par d’autres imprimées à partir d’un composé de calcium et de phosphate imitant la matière osseuse. En Alberta, des paléontologues du Musée royal Tyrrell ont reproduit des plésiosaures en 3D afin de tester les théories sur la motricité de ces reptiles marins préhistoriques. Enfin, à Cambridge Bay, au Nunavut, on projette de transformer les déchets, tels que le café et la gélatine, en bioplastique afin d’imprimer par la suite des articles ménagers et des outils pédagogiques pour cette communauté nordique.
Usine du futur
Alors que la popularité de l’impression 3D est en hausse, et son coût en baisse, de plus en plus de machines font leur apparition dans les ateliers de créateurs et les bureaux d’entreprises spécialisées au pays. L’une se démarque : la Hot Pop Factory, à Toronto, qui traduit les idées numériques en objets tangibles, en ayant recours à du plastique, du nylon, du grès et de l’alumide (sans oublier le découpage et la gravure au laser). Des architectes aussi bien que des bijoutiers y ont créé leurs produits et prototypes.
Matt Compeau et Biying Miao, les cofondateurs de Hot Pop Factory. Une maquette 3D du Musée royal de l’Ontario. Ces miniatures, inspirées des chaises Eames, s’impriment facilement à toutes les tailles.
PHOTOS MUSÉE ROYAL TYRRELL (DINOSAURE); HOT POP FACTORY (IMPRIMANTE 3D, MINIATURES); JOHN BIEHLER (3D CANADA)
hotpopfactory.com
Passe-partout Conçue par une équipe d’ingénieurs montréalais et imprimée en 3D, Uclip est la seule pince universelle pour appareils mobiles. Elle se fixe parfaitement aux surfaces planes et aux rebords, incluant les tapis de course, les comptoirs de cuisine et les bouches d’aération des voitures.
Le collier Shimon de Shawna Tabacznik
Selfie 3.0
uclip.ca
Techniques mixtes
Les bijoux de l’artiste Shawna Tabacznik combinent des matériaux imprimés et de l’argent moulé artisanalement. Cette diplômée de l’École d’art et de design de l’Ontario puise son inspiration dans son bagage culturel (elle a vécu en Israël, en Colombie et au Canada) pour créer des pièces actuelles alliant diverses formes géométriques. shawna-tabacznik.com Printemps - Été 2018
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L’artiste et écrivain Douglas Coupland a contribué à l’engouement pour l’impression 3D avec 3DCanada, un projet artistique qui l’a amené à parcourir les grands magasins du pays afin de numériser les silhouettes de volontaires. Ceux-ci ont pu repartir avec un buste miniature d’eux-mêmes, alors que l’artiste en a utilisé environ 1000 pour créer une sculpture qui sera dévoilée en mai à la nouvelle Galerie d’art d’Ottawa. Elle y sera exposée pendant un mois. coupland.com Mercedes
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Port de plaisance
Le quartier de Harbourfront, à Toronto, est sur le point de subir une véritable métamorphose. La firme d’urbanisme Sidewalk Labs – du conglomérat Alphabet, qui détient aussi Google –, transformera 50 000 m2 de ce secteur industriel en ville du futur. Le projet Quayside prévoit des taxis autonomes, une ligne de train léger et un complexe résidentiel conçu par les architectes danois 3XN. Une ambiance digne des Jetson, qui contribuera sans aucun doute à la vie culturelle de ce quartier portuaire. TE X TE L AUREN McKEON
Un projet immobilier de la firme d’architecture 3XN, inspiré par les vagues du lac Ontario.
PHOTOS 3XN ARCHITECTS (CONDOS); TOM BILENKEY (HARBOURFRONT CENTER); TONI HAFKENSCHEID ( COLOR ME BADD )
Quartier
Les arts
C’est Marah Braye, ex-directrice de la Biennale de Sydney, qui, depuis 2014, est à la barre du Harbourfront Centre, administrant un budget annuel de plus de 30 millions de dollars et contribuant à en faire un centre culturel majeur. En octobre, les rats de bibliothèque se rendent au Festival international des auteurs qui a déjà accueilli plus de 9000 écrivains, dont Isabel Allende et Pico Iyer, ainsi que de jeunes plumes canadiennes telles Sheila Heti et Vincent Lam. En juillet aura lieu l’inauguration du festival multidisciplinaire Brave, qui portera sur le thème du risque et de l’échec. Ne manquez pas la conférence du légendaire cinéaste John Waters. Le reste de l’année, vous pourrez assister à des spectacles de danse contemporaine au Fleck Dance Theatre ou voir les audacieuses créations des artistes en résidence du programme HATCH. N’oubliez pas non plus de visiter le Bill Boyle Artport, un ancien garage de camions transformé en salle d’exposition. harbourfrontcentre.com
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Les boutiques
Pour un souvenir (vraiment) unique, visitez la boutique du Harbourfront Centre qui propose des œuvres originales d’artistes en résidence, telles que les porcelaines de ChengOu Yu, ainsi que la papeterie et les sacs faits au Canada par Couple d’Idées (ci-dessous). Ceux qui ont le pied marin trouveront au Dock Shoppe les horloges Martinique indiquant l’heure et celle des marées, de même que les mystérieux baromètres Weems & Plath (semblables à l’instrument utilisé pour prédire les tempêtes lors du célèbre second voyage effectué par le HMS Beagle). Non loin de là, Nautical Mind vend exclusivement des cartes, des livres et des guides consacrés à la navigation. harbourfrontcentre.com/shop thedockshoppe.com
nauticalmind.com
Une œuvre de Julia Dault dans le cadre de l’exposition Color Me Badd, à la galerie Power Plant.
Les sorties
Incontournable de la scène culturelle de Toronto, The Power Plant est la galerie d’art contemporain la plus influente au Canada, en plus d’être un espace consacré à l’innovation. Allez-y pour les ateliers offerts (par exemple, sur la création d’une camera obscura), les conférences d’artistes (la programmation de 2018 inclut la poète Lee Maracle et le journalise Kamal Al-Solaylee), les spectacles, les projections et, bien sûr, les expositions. Ou tentez d’obtenir une invitation pour l’événement annuel Power Ball, qui convie 1500 invités à vivre une expérience immersive. L’an dernier, la soirée Stereo Vision s’inspirait des univers parallèles, alors que l’édition de 2015 portait sur l’art comestible. thepowerplant.org
Le menu Boxcar Social propose des cafés de torréfacteurs comme Phil & Sebastian, de Calgary, et Anchored Coffee, de la Nouvelle-Écosse, une sélection de vins du Niagara, des bières du Québec et des plats pour combler les gros appétits (toasts à l’avocat et patatas bravas). En août, le brasseur Steam Whistle tient le Summer Craft Beer Festival, où l’on peut déguster 40 sortes de bières et de cidres ontariens. Pour vous rafraîchir, faites un saut chez Joe Bird et à la crèmerie The Fix. Ce nouvel établissement attire les foules avec ses gargantuesques créations, dont un poulet à la sauce hoisin et au tamarin (à droite), des sundaes aux s’mores et des sandwichs à la crème glacée et aux churros. boxcarsocial.ca steamwhistle.ca joebird.ca Printemps - Été 2018
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Hôtels Les meilleures adresses autour du globe. Toronto
Travail d’équipe
PHOTOS CHRISTIAN HORAN (FOUR SEASONS); MATHIEU BITTON (LENNY KRAVITZ)
Les collaborations sont à l’honneur au Bisha, le tout dernier hôtel boutique de Toronto, situé dans le district du divertissement. Le musicien Lenny Kravitz a imaginé la déco d’un des 44 étages, tandis que le célèbre chef Akira Back est à la tête d’un de ses restaurants. Et c’est sans compter son partenariat (aussi stratégique que patriotique) avec la marque de parfum culte Byredo, qui signe les produits pour le bain et dont le fondateur, Ben Gorham, a grandi à Oakville, en Ontario. bisha.com
New York
Oasis urbaine
Difficile d’imaginer qu’on puisse trouver un havre de tranquillité dans l’effervescent quartier Tribeca, mais c’est exactement ce qu’évoque le Four Seasons Hotel New York Downtown. Logé dans un des plus hauts édifices résidentiels de la ville, il offre une impressionnante vue sur les gratte-ciels de Midtown, incluant le One World Trade Center. Son spa vaut à lui seul le détour avec son impressionnante piscine de 23 m donnant sur d’immenses fenêtres – une perle rare à Manhattan. C’est la firme Yabu Pushelberg, celle des célèbres designers torontois basés à Soho, qui signe les 189 chambres, rehaussées de teintes pastel et de chaleureux panneaux de bois, dont quatre sont dotées d’une terrasse. Pour l’expérience suprême, réservez la suite royale ornée d’œuvres dignes d’une galerie d’art et disposant d’une salle multimédia privée. fourseasons.com/newyorkdowntown
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La salle de bal du Shangri-La Hotel Paris évoque son ancien propriétaire : le petit-neveu de Napoléon.
Une vue sur la tour Eiffel de l’une des suites.
Bali
Moment de grâce
Bien que Bali soit une trépidante destination touristique, l’hôtel Amandari vit encore au rythme des traditions de l’île, qui se perpétuent le long des rizières en terrasses et de la rivière Ayung. Durant la matinée, observez un ancien bénir les sanctuaires qui s’y trouvent avec de l’encens et du jasmin. L’après-midi, le pavillon en teck, près du restaurant, se transforme en école de danse balinaise où les enfants du village viennent exécuter leurs gracieux mouvements au son d’un gamelan. Plus tard, rendez-vous au spa pour un gommage corporel au riz ou un bain de lait de coco. aman.com/resorts/amandari
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Paris
Traitement royal À Paris, on peut apercevoir la tour Eiffel de bien des points de vue, mais aucun n’est aussi somptueux que celui du Shangri-La Hotel, qui se trouve tout juste de l’autre côté de la Seine. Qu’il s’agisse de la décoration (mosaïques en feuilles d’or, papier peint en fils de soie, lustres en cristal), du spa CHI à la fine pointe de la technologie ou de la grande piscine intérieure inondée de lumière, ici, tout nous donne l’impression d’être dans un très sélect club privé. Pas étonnant lorsqu’on sait que l’édifice principal, classé monument historique, a été construit en 1896 pour le petit-neveu de Napoléon. shangri-la.com/paris/shangrila 27
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NE MANQUEZ PAS UN SON. Écoutez la musique qui vous passionne et emportez-la n’importe où. Captez ce que vous aimez dans l’auto, ou écoutez en continu tout le contenu que vous voulez sur votre ordinateur, votre téléphone intelligent ou votre tablette. Grâce à SiriusXM, vous resterez en contact avec la musique que vous aimez, sans compromis. Visitez siriusxm.ca/fr pour en savoir plus.
© 2018 SiriusXM Canada Inc. « SiriusXM », le logo SiriusXM, les noms et les logos des stations sont des marques de commerce de SiriusXM Radio Inc., utilisées sous licence.
PHOTO FESTO AG & CO. KG, TOUS DROITS RÉSERVÉS
Inspiration
Inspirées des méduses, ces élégantes AquaJellies communiquent grâce à des LED.
Qu’est-ce que les méduses, les fourmis et les éléphants ont en commun ? Ils ont tous inspiré les robots de Festo, un fournisseur de Daimler AG. Pour vous accueillir dans la toute nouvelle section Inspiration du magazine Mercedes me, nous vous invitons à découvrir comment l’anatomie de certains animaux et insectes influencent la mobilité de demain. Printemps - Été 2018
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Des bêtes bioniques Le Terroir Symposium d’Arlene Stein Le sport électronique Comment rester concentré L’architecture à Tofino Les parfums canadiens Costa Rica écolo
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Les bêtes lumineuses
Les eMotionButterfly en action. Ces papillons bioniques volent en nuée, en dépensant peu d’énergie. Leurs capteurs sont si petits qu’on les voit à peine. Mercedes
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Papillons intelligents et fourmis bioniques : en mettant au point des robots, Festo, un fournisseur de Daimler AG, explore la mobilité de demain… et obtient des résultats fascinants. TEXTE MARC BIELEFELD
PHOTO FESTO PR
PHOTOS TILLMANN FR ANZEN
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Cet assistant de manipulation bionique est inspiré de la trompe d’un éléphant et son préhenseur flexible, d’une nageoire de poisson. Il peut saisir des pommes, des tomates et même des œufs.
L’ingénieur en bionique Sebastian Schrof, en compagnie d’un kangourou artificiel qui se déplace en bondissant et récupère de l’énergie à chacun de ses sauts.
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1 Pattes
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Les six pattes de la fourmi sont activées par des transducteurs à flexion piézoélectrique.
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2 Processeur
Il envoie des signaux et contrôle ses pattes et ses petites pinces. 3 Énergie
Le circuit de charge convertit 8,4 volts en 30 volts. 4 Circuit annulaire
Ses étages de sortie sont les interfaces de l’actuateur. 5 Batteries
Deux batteries lithiumpolymère génèrent 8,4 volts (jusqu’à 40 minutes). 6 Puce du capteur 5
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Elle balaie le plancher et calcule les distances. 7 Yeux
Des caméras stéréo 3D détectent les objets et les alentours. 8 Pinces
Elles permettent de saisir, de tirer et de pousser un objet. 9 Antennes
Grâce à elles, la fourmi peut se brancher à la borne de recharge sans aucune aide.
E
lle trottine sur le plancher, soulevant et abaissant ses six petites pattes, tandis que ses yeux inspectent les alentours. Deux fines antennes se dressent sur sa tête. Son corps noir est strié de motifs dorés. Deux fils agissent ici comme un système nerveux et permettent au courant de la traverser. Cette fourmi artificielle a l’air intelligente. On s’attendrait presque à la voir sourire. Il s’agit d’un insecte bionique contrôlé par des algorithmes. Son crâne contient des caméras stéréoscopiques, son abdomen, des capteurs, et son corps, des antennes. Ses pattes sont activées par des transducteurs à flexion piézoélectrique (on y reviendra) et des conducteurs tridimensionnels sont fixés à sa carapace. C’est ce qui lui permet de voir, de marcher, de soulever des objets et de
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les transporter. Elle peut communiquer avec ses semblables et leur demander de l’aide. La BionicANT est autonome. Elle prend ses décisions par elle-même et, comme une vraie fourmi, collabore avec les autres. Grâce aux technologies de pointe et à sa petite taille (seulement 14 cm de long), ce minirobot peut se déployer dans de minuscules espaces. Conçue par l’entreprise allemande Festo, la BionicANT illustre merveilleusement bien l’époque révolutionnaire dans laquelle nous vivons. Jamais auparavant des entreprises réseautées à l’échelle mondiale ne sont parvenues à concrétiser leurs idées aussi rapidement, en combinant autant de domaines de recherche et des innovations qui se complètent aussi efficacement. Elles obtiennent aujourd’hui des résultats époustouflants, qui contribuent 34
Petite, mais futée : la BionicANT allie diverses technologies et se comporte comme une vraie fourmi. Elle profite même d’une intelligence distribuée à l’ensemble de la colonie.
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Des membres de la division bionique de Festo dans son laboratoire d’idées. Chaque année, elle met au point de nouveaux animaux artificiels en collaboration avec des universités et des experts de diverses entreprises.
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à l’évolution exponentielle des technologies. Celles-ci dominent l’industrie de la mobilité depuis longtemps déjà et elles continueront à la façonner. Les mots-clés de cette nouvelle ère ? Robotique, technologie des capteurs, automatisation. Connectivité, impression 3D, construction légère. Cinématique, adaptabilité, miniaturisation, intégration de multiples fonctions dans un minicomposant. Ajoutez à cela la force des algorithmes. L’intelligence artificielle. Les systèmes autodidactes. Déboussolé ? Nous sommes plusieurs à l’être. La fourmi artificielle est un projet qui illustre concrètement ces concepts et nous aide à mieux les comprendre. Elle a été conçue à Esslingen, en Allemagne, par Bionic Learning Network, un groupe de recherche mis sur pied par Festo. Cette société de 18 800 employés est l’un des chefs de file mondiaux en technologie d’automatisation et un fournisseur de longue date de Daimler AG. Grâce à cette division dédiée à la bionique, la société bénéficie d’un laboratoire d’idées permettant aux ingénieurs, aux designers, aux biologistes et aux développeurs d’imaginer des « concepts du futur ». Le modèle qui les inspire remonte au début des temps : la nature. Sebastian Schrof est l’un de ceux qui ont élaboré la BionicANT. Ce designer industriel spécialisé en robotique s’empare de l’insecte artificiel et le replace dans son boîtier en plastique. Il s’agit d’une des 12 fourmis présentées dans des foires commerciales et des salons technologiques à travers le monde, pour démontrer l’expertise de l’équipe. Et elles suscitent généralement l’ébahissement. Non seulement leur anatomie délicate et complexe imite celles de vraies fourmis mais, grâce aux algorithmes, elles reproduisent leurs fonctions cognitives. Une fois sur ses pattes, chaque robot cartographie son environnement et communique l’information à ses congénères. Bien assez vite, il « sait » où il se trouve et connaît la position des autres. S’il désire déplacer quelque chose, il leur envoie un message radio et, rapidement, ils arrivent en renfort. Toutes ces informations sont mémorisées. Ces fourmis sont d’ailleurs plus efficaces en colonie : elles unissent leurs forces pour transporter des objets, sans que personne ne les contrôle à distance.
algorithmes sont une suite de nombres infinis qui agissent virtuellement sur les capteurs. Chaque fourmi dispose d’un processeur situé dans son abdomen. C’est l’équivalent d’un cerveau qui traite et envoie des signaux, contrôle ses pattes et ses pinces. Sa faculté la plus époustouflante ? Il peut simuler une « intelligence distribuée » sur l’ensemble de la colonie. « Les systèmes de chacun des individus se coordonnent. Ils accomplissent collectivement des tâches qu’ils ne pourraient pas réaliser seuls », explique Nadine Kärcher. Les pattes des insectes sont activées par une technologie nommée piézoélectricité. En soumettant certains types de cristaux à un voltage, on obtient une réaction physique : leur structure change, s’étire ou se comprime. Inversement, la tension mécanique qui est alors créée engendre à son tour une charge électrique – un phénomène réciproque extrêmement efficace. Les fourmis bénéficient également de dispositifs interconnectés moulés, une technologie qui permet de fixer des circuits en trois dimensions sur leurs composants imprimés en 3D. Ces conducteurs intégrés exécutent simultanément des fonctions mécaniques et électriques. Ces nouvelles technologies ont de quoi stimuler l’imagination. On a même aperçu un kangourou artificiel bondir dans les bureaux de Festo. Les ingénieurs en bionique ont observé quelque chose d’incroyable chez cet animal : tout comme une balle en caoutchouc, il récupère l’énergie obtenue en rebondissant au sol afin de se propulser à nouveau, déplaçant son centre de gravité
Une intelligence faite de nombres Nadine Kärcher, qui a joint la division bionique de Festo il y a six ans, développe les logiciels de ces créatures artificielles. Elle a notamment élaboré, avec les experts en TI de l’Université d’Ulm, les algorithmes qui font de ces fourmis des entités animées : des équations complexes reposant sur plusieurs étapes minutieusement définies. C’est ainsi qu’elle décrit le fonctionnement des BionicANT : « On leur enseigne ce qu’il faut faire dans une situation donnée. Par exemple, si leurs capteurs détectent un obstacle à droite, elles doivent l’éviter en passant à gauche. Et si leur batterie est à plat, elles doivent se rendre à la borne de recharge. » Les 35
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Nadine Kärcher développe des logiciels et des algorithmes complexes. Pour le BionicCobot, elle a élaboré une toute nouvelle interface utilisateur.
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L’avenir de la mobilité
PHOTOS ROMAIN TRYSTRAM/DAIMLER (ENCADRÉ)
Convois automatisés, voitures bioniques, robotique intelligente : Mercedes-Benz contribue à l’avancement de plusieurs nouvelles technologies afin de créer des véhicules, des concepts d’aménagement urbain et des modèles de partage du futur.
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Plusieurs chemins mènent au monde numérique de demain. Les nouvelles technologies évoluent à la vitesse grand V et leur combinaison révèle de toutes nouvelles perspectives. Il y a 20 ans déjà, Mercedes-Benz inaugurait un centre de recherche et développement dans la Silicon Valley. Aujourd’hui, la connectivité, la conduite autonome, les services partagés et la mobilité électrique sont des tendances majeures. Et l’impact de l’intelligence artificielle sur notre quotidien est encore plus grand. Mercedes-Benz œuvre sur plusieurs fronts, non seulement pour repérer les concepts novateurs, mais pour les engendrer et les développer encore davantage. Nos designers ont conçu une voiture bionique ayant la forme d’un poisson-coffre et des coefficients de traînée sensationnels. Elle compte parmi une multitude de nouveaux projets qui s’inspirent des réseaux neuronaux et interagissent avec leur environnement. Le véhicule de recherche F 015 mise sur un bon nombre de concepts révolutionnaires. Il parvient à reconnaître et à coopérer avec ce qui l’entoure. De plus, il adopte des approches novatrices en matière de technologie des capteurs, de construction légère et de connectivité. D’autres experts chez Daimler AG planchent sur l’organisation d’un parc automobile interconnecté et d’un système d’autopartage intelligent. À Sindelfingen, par exemple, on teste les robots des usines de demain, alors que Camions Daimler fait l’essai de convois connectés numériquement, aussi appelés « déplacement en peloton ». Les concepteurs s’inspirent notamment des oiseaux volant en formation dans le ciel. L’objectif : un meilleur rendement énergétique.
pour effectuer différents sauts. « Nous avons examiné plus attentivement ce qui se passait : les axes et les impulsions qui lui permettaient de s’élancer et de retomber, explique Elias Knubben, directeur de la division bionique de Festo depuis 2012. Nous avons appris comment utiliser cette énergie avec une grande efficacité. À chaque bond, le kangourou récupère 80 % de son énergie. Il n’a donc qu’à en dépenser 20 % pour obtenir la même force de bondissement. Un principe astucieux ! » Les ingénieurs en bionique de Festo ont également imité la langue d’un caméléon, un projet qui a donné naissance au préhenseur FlexShapeGripper. À l’image de celui-ci, cet outil se déploie pour saisir des objets au vol, à l’aide d’un embout élastique en silicone. Ils ont aussi reproduit le tentacule d’une pieuvre, une structure souple pilotée par un système pneumatique qui s’enroule autour des 37
Les Camions Daimler font l’essai de convois connectés numériquement, aussi appelés « déplacement en peloton ».
La connectivité de demain : lorsque toutes les voitures seront intelligentes, la conduite autonome prendra une nouvelle dimension.
objets et parvient à saisir même des surfaces lisses comme le verre, grâce à des ventouses qui créent un effet de succion. La trompe d’un éléphant et la nageoire d’un poisson ont aussi été l’inspiration d’un bras de préhension extrêmement habile. Ces robots peuvent cueillir des tomates et des pommes, et même manipuler des œufs. « Ces nouveaux projets nous permettent d’apprendre énormément de la nature, affirme Elias Knubben. Et la plupart d’entre eux se rendent jusqu’à l’étape de production. » Il est vrai que la recherche fondamentale est infinie. L’objectif est d’utiliser de nouveaux matériaux, de tester des capteurs dans un autre contexte ou de se demander ce qu’on peut obtenir en combinant les technologies de l’information et la bionique. Le but ultime est d’identifier les possibilités qu’offre cette nouvelle ère, puis de les exploiter. Mercedes
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L’avenir en marche C’est durant le processus de production que la robotique parvient à rationaliser le plus efficacement la mobilité de demain. Les robots du futur pourraient sortir de leur cage et travailler avec les humains. Ils font preuve de fines aptitudes motrices dans leurs mouvements et, grâce à leurs capteurs, savent à quel moment ils doivent s’immobiliser. Des prototypes tels que le BionicCobot ne sont pas faits d’acier et se passent de moteurs électriques. C’est l’air comprimé qui active les articulations de ses coudes, avant-bras et poignets. Il peut empoigner un objet avec force ou le soulever délicatement, compresser fermement un matériau et même donner une petite tape sur l’épaule d’un employé, pour lui dire qu’il faut ajouter une vis ou resserrer un écrou. Chez Daimler AG, on observe ces avancées avec grand intérêt. « On veut des robots intelligents capables de déceler des erreurs, de superviser tout ce qui se fait et d’intervenir si nécessaire. Et ils doivent être aussi faciles d’utilisation qu’un téléphone intelligent », précise Simon Klumpp, responsable des procédés à Daimler AG pour l’assemblage, la robotique et l’automatisation. Afin d’offrir des produits aussi personnalisés que possible, les différentes étapes de fabrication doivent permettre souplesse et variabilité. « Dans le futur, la collaboration entre humains et robots aura de plus en plus d’importance, ajoute Simon Klumpp. Mais, pour ce faire, les machines devront être dotées de capteurs qui leur permettront d’être plus sensibles, d’avoir une meilleure compréhension et, idéalement, d’apprendre en cours de processus. » Ces avancées iront dans le même sens que les systèmes intelligents qui nous prêtent assistance. Grâce aux percées en intelligence artificielle, à un réseautage encore plus élaboré et au flux de données échangées en continu, plusieurs innovations feront bientôt partie intégrante de notre quotidien. La technologie des capteurs nous rapproche de la conduite autonome et de la réduction d’accidents qui en résultera. Dans la même visée, elle optimisera considérablement la recherche de places de stationnement, un enjeu particulièrement important dans les grandes villes. La nature peut être une source d’inspiration à un niveau encore plus vaste. Elias Knubben parle de réseaux neuronaux et d’intelligence distribuée. « Ce serait un bond en avant sur le plan technologique. » Son dernier projet donne un saisissant aperçu de ce qui nous attend. Ce matin, le directeur relâche des papillons dans le hall d’entrée vitré de Festo. Les voir battre agilement des ailes et voleter gaiement est presque poétique. Ce spectacle a quelque chose de miraculeux : c’est une démonstration de la mobilité intelligente de demain, en version poids plume. Le eMotionButterfly pèse à peine 27 g et maîtrise parfaitement ses battements d’ailes : celles-ci s’abaissent et se soulèvent simultanément. Son corps minimaliste est Mercedes
produit grâce à une imprimante 3D ; une pellicule ultramince, tendue sur un châssis en carbone. Les moteurs et composants électroniques de ce papillon bionique sont si discrets qu’on le détecte à peine à 1 m de distance. Il nécessite très peu d’énergie pour voler. Dix caméras infrarouges sont disposées dans la pièce et localisent les insectes en enregistrant 160 photos et des milliards de pixels par seconde. Dotés de marqueurs qui permettent de les détecter, ces papillons bioniques n’entrent jamais en collision. Ils exécutent de magistrales manœuvres d’évitement en changeant abruptement de direction sans pour autant quitter la nuée, pour finalement venir se poser doucement sur la main tendue de l’ingénieur. 38
Elias Knubben dirige la division Bionic Learning Network de Festo.
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Tour de table
Il y a 12 ans, Arlene Stein fondait Terroir Symposium et faisait de Toronto le nouveau centre de l’innovation culinaire. Aujourd’hui, ces grands rassemblements gastronomiques voyagent, grâce à elle.
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PHOTOS DITTE ISAGER/EDGE REPS (HUÎTRES); JOHN GUNDY (ARLENE STEIN)
« C
Des huîtres cuites à la vapeur dans de l’eau de mer accompagnées de perles de tapioca, une création de René Redzepi, chef du Noma et conférencier au Terroir Symposium. Arlene Stein divertit ses invités lors de l’événement Terroir Symposium. Printemps - Été 2018
omment ça va, vous ? », demande René Redzepi à un auditoire de restaurateurs déjà conquis. Le chef du Noma est reconnu pour sa cuisine nordique inventive, mais ce n’est pas ce dont il est venu parler aujourd’hui. Il confie plutôt qu’au moment où son établissement de Copenhague arrivait pour la troisième fois en tête des 50 meilleurs restaurants du monde, il souffrait de dépression nerveuse. Faire preuve d’autant d’honnêteté est rare en restauration, mais pas au Terroir Symposium. Lors de ces rencontres uniques, les leaders de l’industrie mettent de côté leurs prétentions pour s’inspirer mutuellement. Ces 10 dernières années, cet événement torontois a attiré plusieurs sommités, dont Dominique Crenn, nommée meilleure femme-chef du monde en 2016, Magnus Nilsson, chef du Fäviken, et Daniel Boulud, à la tête d’un empire gastronomique étoilé. Le succès de cette initiative est tel que sa fondatrice Arlene Stein a récemment quitté le Canada pour faire rayonner son concept à l’étranger. « En Allemagne, quand je dis à de nouveaux restaurateurs qu’ils doivent prendre des risques – comme transmettre les coordonnées de leurs meilleurs fournisseurs ou tenir des séances de cuisine collaborative –, ils abondent aussitôt dans ce sens », affirme Arlene Stein, tout en servant un kaffee und kuchen dans sa nouvelle maison de Berlin. Ce n’était pas le cas en 2006, avant l’avènement du Web participatif, alors que le seul fait de suggérer à des concurrents de se rencontrer dans une même salle, voire de partager leurs secrets, était accueilli avec scepticisme. 41
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Une autre étrange création de Bompas & Parr : un bouquet de la SaintValentin mangeable, fait d’aliments et de fleurs.
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« J’ai pensé que, si on pouvait apprendre les uns des autres, toute l’industrie s’en trouverait gagnante », explique celle qui était à l’époque responsable du service de traiteur et des réceptions pour le centre Hart House, de l’Université de Toronto. C’est autour d’une bouteille de vin ontarien qu’Arlene Stein et cinq de ses amis (dont un chef, un sommelier et l’éditeur d’un magazine de cuisine) ont imaginé le tout premier Terroir Symposium : un événement sans budget, mais débordant d’ambition. Utilisé en viniculture, le terme « terroir » englobe tout ce qui incarne un lieu : le sol, le climat, mais aussi les méthodes de production propres à une région (ou à un vignoble) qui, ensemble, contribuent au caractère d’un produit. « De même, je veux inclure tout le monde : les agriculteurs, les équipes des cuisines, de même que les serveurs », précise Arlene Stein. Une centaine de personnes ont assisté au premier symposium qui s’est tenu à l’Université de Toronto. Aujourd’hui, il s’agit du plus important rassemblement du genre en Amérique du Nord, réunissant des conférenciers du monde entier dans des salles toujours plus grandes, dont les quatre étages du Musée des beaux-arts de l’Ontario. Ils n’y participent pas pour recevoir un cachet, puisque l’organisation n’en offre aucun. « Les chefs sont heureux de sortir de leur cuisine pour monter sur la scène », soutient Arlene Stein. Au-delà des conférences et des panels, des présentations de plus en plus sophistiquées 42
se sont ajoutées au programme. Sam Bompas, du duo britannique Bompas & Parr, expert en expériences multisensorielles, y a démontré comment on peut utiliser la charge électrique naturelle d’un cornichon pour créer un spectacle de lumières « alimentaires ». Quant à Dali Bikich et Paul Azevedo, de Playlist Company, ils y ont dévoilé l’approche scientifique derrière les trames sonores qu’ils produisent pour des restaurants, celles-ci ayant la faculté de rehausser les sensations gustatives. Malgré le succès de Terroir Symposium, Arlene Stein a décidé que 2017 serait sa dernière année à la tête de l’événement de Toronto. Elle demeurera consultante, mais concentrera ses énergies à l’exportation du concept. Des éditions ont déjà eu lieu à Berlin et à Budapest, et d’autres sont prévues à Varsovie et à Tel-Aviv. « Ce qui m’emballe, c’est de réfléchir à des problématiques spécifiques à certaines régions. Par exemple, comment le communisme a-t-il façonné la culture culinaire de la Pologne ou pourquoi des jeunes des Balkans quittent-ils leur travail pour rétablir l’élevage de bétail dans les plaines. » En cette époque d’instabilité politique, elle croit que Terroir Symposium doit aller au-delà des réussites personnelles et mobiliser les pouvoirs diplomatiques. « Une industrie alimentaire forte ne peut faire ressortir que le meilleur de l’humanité. Après tout, quand on mange bien, il est beaucoup plus facile d’être en paix avec soi-même et les autres. » Mercedes-Benz
PHOTOS BOMPAS & PARR STUDIO LTD. (BOUQUET ET ASSIETTES)
L’un des 200 plats servis au Club 200, de Bompas & Parr, un événement culinaire d’une durée de 24 heures pendant lesquelles on a battu le record d’offrir un menu dégustation comprenant autant de services.
Nous avons traversĂŠ plusieurs fuseaux horaires et conduit plus de 4 heures, mais le coucher de soleil en vaut la peine.
PHOTO XXXXXX
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Melek Balgün commente souvent des compétitions devant des auditoires de milliers de personnes.
Melek Balgün est l’ambassadrice d’une nouvelle discipline qui compte des millions d’adeptes à travers le monde : le sport électronique. TE X TE IRIS MYDLACH
PHOTOS BART OERBEKKE/ESL; INSTAGRAM/MELEK BALGÜN
On joue ?
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La tension est si vive durant les compétitions que s’ensuit une grande décharge émotionnelle.
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orsqu’on dîne avec Melek Balgün, il y a de bonnes chances que le repas s’étire. Devant une table couverte de délices japonais, la jeune femme de 29 ans s’exprime avec fougue, les yeux écarquillés d’excitation. Il faut dire que sa vie est particulièrement palpitante en ce moment. Elle vient tout juste d’être nommée pour un prix Adolf-Grimme, dans la catégorie Information et culture, à titre d’animatrice de la websérie Art of Gaming, diffusée sur le site de la chaîne ARTE. Une reconnaissance inouïe, qu’elle qualifie de « surréaliste », considérant la trajectoire qu’a prise le sport électronique. Cette discipline, qui jusqu’à récemment n’intéressait qu’un cercle d’initiés, est désormais en voie de conquérir le monde avec des compétitions remplissant des arénas entiers de fervents adeptes. Mercedes
Les meilleures équipes peuvent jouer les yeux fermés, comme c’est le cas au ESL One de Cologne.
Melek Balgün est une passionnée de jeux vidéo : elle y joue depuis qu’elle est assez grande pour se tenir assise. Elle a grandi dans une maison où il y avait quatre ordinateurs, sans compter que le père de sa meilleure amie était informaticien. Lorsqu’elle rendait visite à sa copine, elle voyait souvent son papa travailler dans son atelier. « J’ai rapidement su que c’était aussi ce que je voulais faire », dit-elle.
et crier, elle leur a demandé si elle pouvait se joindre à eux. Ils lui ont répondu que ce n’était pas un jeu pour les filles. C’est ce qui a tout déclenché, se souvient-elle. Après l’école, elle est passée chez un voisin technicien en informatique et, dès le lendemain, elle était prête à jouer en réseau. « J’affrontais mon petit frère. Au bout de quelques semaines, je suis devenue si bonne que je battais les gars du club. » C’était il y a 15 ans. Depuis, les jeux vidéo ont évolué de passe-temps pour adolescents à phénomène de masse (et même culturel). Le MoMA leur consacre des expositions, on enseigne le sport électronique dans les écoles en Norvège et en Suède, et un premier programme universitaire portera entièrement sur ce sujet au Royaume-Uni. Des ligues professionnelles
Pas pour les filles ? Au secondaire, Melek lisait des magazines informatiques plutôt que ceux destinés aux ados. Elle était la seule fille du club informatique de son école. Les garçons assis derrière elle s’amusaient souvent à CounterStrike, un jeu multijoueur critiqué pour son apologie de la violence. En les entendant rire 46
« J’affrontais mon petit frère. Au bout de quelques semaines, je suis devenue si bonne que je battais les gars du club informatique. »
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Sport électronique 101
Avant d’être une animatrice pour la télé, Melek Balgün était une joueuse professionnelle de jeux vidéo.
Un survol des jeux les plus populaires et des meilleurs joueurs.
Qu’est-ce que le sport électronique ? Un jeu vidéo ou sur ordinateur, individuel ou multijoueur, qui repose sur une compétition. De quels genres de jeux s’agit-il ? On y trouve tous les sports existants : le football, le basket et les courses automobiles. Cela dit, depuis quelques années, les jeux de stratégie en temps réel dominent, incluant League of Legends (LoL) et Dota 2.
PHOTOS ADELA SZNAJDE; HELENA KRISTIANSSON/ESL; INSTAGRAM/MELEK BALGÜN
Qui sont les stars du sport électronique ? Le Germano-Iranien Kuro « KuroKy » Salehi Takhasomi et le Coréen « Faker » Sang-hyeok sont actuellement les deux meilleurs athlètes professionnels du monde.
de soccer, comme le club allemand FC Schalke 04, signent des contrats avec des joueurs. Et c’est sans compter le partenariat que Mercedes-Benz a conclu en 2017 avec l’Electronic Sports League (ESL), la plus importante et ancienne ligue consacrée aux jeux vidéo. Depuis quelques années, les meilleurs joueurs de sport électronique se vouent exclusivement à leur discipline. Son audience compte des centaines de millions de personnes à travers la planète, allant du père de famille qui joue au football sur sa PlayStation la fin de semaine à l’ado adepte de League of Legends (LoL, pour les intimes). On peut s’adonner à ce jeu fantastique peuplé de créatures mythiques en tout lieu, en tout temps et gratuitement, bien que la plupart des participants optent pour la version payante Printemps - Été 2018
Le sport électronique d’élite a favorisé l’avènement d’un nouveau type d’athlète : réservé, poli, cérébral, doté d’une concent ration et d’une coordination main-œil remarquables. Dans une autre vie, ces stars du jeu pourraient être pianistes ou violonistes virtuoses, ou encore neurochirurgiens. Mais c’est dans la sphère numérique que s’exerce leur génie. Pour décr ypter leur art et le faire découvrir à un large auditoire, ils comptent sur des ambassadeurs comme Melek Balgün, qui a elle-même été joueuse professionnelle pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, elle comment e r ég u l ièr ement des tou r nois, dont celui du Gamescom, à Cologne en Allemagne, qui rassemble jusqu’à 18 000 spectateurs devant un écran géant sur lequel est projeté le jeu. « On
dans l’espoir de pouvoir se mesurer aux meilleurs « champions ». Chaque mois, ils sont 85 millions à ouvrir une session en ligne pour tenter, en équipes de cinq et à l’aide d’une carte virtuelle, de prendre d’assaut la base de leurs adversaires. Des athlètes nouveau genre Mais les véritables champions de League of Legends parviennent, eux, à empocher des millions. On compte environ 10 000 joueurs professionnels de sport électronique dans le monde. Ceux-ci prennent jusqu’à huit décisions par seconde (soit 480 par minute), surpassant la crème des pilotes aux tests de la US Air Force. Ils font face tant de fois aux moindres variations du jeu qu’ils peuvent anticiper intuitivement les réactions des autres membres de leur équipe. 47
Quel est le tournoi le plus important en 2018 ? La finale des tournois Intel Extreme Masters, qui a lieu tous les ans en Pologne, où la crème des joueurs de l’Electronic Sports League (ESL) s’affronte. En 2017, le Championnat du monde de League of Legends a été suivi en ligne par plus de 40 millions de personnes sur la planète.
i Pour en savoir plus sur l’Electronic Sports League, les dates importantes, les équipes et les meilleurs joueurs, visitez le site eslgaming.com.
a rarement la chance de voir un spor t évoluer d’une telle manière. C’est pourquoi nous sommes si émotifs en ce moment. Notre communauté s’agrandit, mais je ressens encore la même solidarité qu’à mes débuts », confie-t- elle. Lorsqu’elle évoque cette com munauté de joueurs, elle en parle souvent au « nous », comme s’il s’agissait encore d’une centaine de personnes plutôt que de millions. Diplômée en marketing international depuis l’an dernier, Melek exerce aujourd’hui le métier d’animatrice. L’émission Art of Gaming n’est qu’un de ses multiples projets. Elle et sa coanimatrice française font appel à des scientifiques pour découv r ir ce q ui pousse les gens à jouer. De toute évidence, il y a beaucoup à dire sur le sujet. Mercedes
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RESTEZ CONCENTRÉ À force d’être constamment bombardé de courriels et de nouvelles, on peut parfois se sentir dépassé. Comment peut-on rester concentré et être davantage satisfait de son travail ? Selon les experts, c’est quelque chose qui s’apprend. TEXTE INA BRZOSKA PHOTOS REINHARD HUNGER/BR ANSCH EUROPE
« Une abondance d’information crée une rareté d’attention », écrivait Herbert Simon, lauréat du prix Nobel d’économie, en 1977. Ce qui semble d’autant plus vrai aujourd’hui : autour de nous, les gens sont constamment penchés sur leur téléphone, vérifiant les notifications de Facebook ou leurs courriels. Des entreprises comme Daimler AG ont rapidement réalisé que les avancées numériques n’allégeaient pas la charge de travail de leurs employés et qu’elles devaient leur proposer des solutions adaptées à cette nouvelle réalité. Mais, sur un plan individuel, que peut-on faire pour gérer le flot constant de tâches et d’informations ? Il faut d’abord remonter à la source du problème. Minimiser le travail superficiel Appel à la méditation Nos téléphones
intelligents peuvent aussi nous aider à relaxer. L’application Headspace nous rappelle quand prendre une pause, et médite même avec nous. headspace.com
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Cal Newport, un informaticien diplômé du Massachusetts Institute of Technology, est la figure de proue d’une nouvelle école de pensée qui s’intéresse à la concentration. « Pour plusieurs employés, le trop grand nombre de courriels, d’appels et de réunions est une cause de stress. Ils ont l’impression de négliger les tâches les plus importantes parce qu’ils ne peuvent s’y atteler qu’une fois qu’ils sont passés à travers tout le reste », 48
observe l’auteur du livre Deep Work, qui a obtenu un succès international. Selon lui, la plus grande partie de ce qu’on accomplit au bureau n’a pas d’objectif précis. C’est ce qu’il appelle le « travail superficiel » : une suite de tâches administratives et de communications par courriel et par téléphone qui permettent de démontrer un certain niveau de productivité sans rien accomplir de valable. « Si le cerveau est le rouage qui permet aux industries du service et des technologies de tourner, on doit cesser de constamment l’interrompre. Il faut remettre la machine en marche », soutient-il. Tranquillité : la clé du succès
Cal Newport nomme « travail profond » une activité soutenue, un flux de productivité qu’on ne peut accomplir qu’en se coupant autant que possible des distractions. C’est le contraire de passer huit heures dans un bureau à aire ouverte, d’assister constamment à des réunions et d’être joignable en tout temps. Selon lui, il peut être extrêmement bénéfique de se débrancher si c’est pour se concentrer sur un problème important. À une époque où chacun est submergé d’informations, maîtriser l’art du travail profond est une compétence essentielle. Se concentrer sur ce qui compte
Une journée dans la vie de Cal Newport ne correspond sans doute pas à ce à quoi on aspire : jusqu’à tout récemment, il ne possédait pas de téléphone intelligent et il refuse d’utiliser Facebook, Twitter et Instagram. Il donne des conférences – sur l’inutilité des médias sociaux – qui sont bien souvent critiquées. Mais son approche mérite néanmoins d’être considérée. Selon cet informaticien, les nouveaux gadgets technologiques ne sont pas synonymes de progrès. Et, si les gens sont stressés, Mercedes-Benz
Lorsqu’on est sollicité par tant de stimulus, comment déterminer ce qui est vraiment important ? À l’avenir, la capacité de se concentrer deviendra une compétence essentielle. Printemps - Été 2018
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c’est parce qu’ils se concentrent sur les mauvaises choses. Il est du même avis que le psychologue Winifred Gallagher, qui affirme que notre perception est influencée par ce à quoi on accorde de l’importance : « Ce qu’on pense et ressent est la somme des objets auxquels on porte attention. » En passant ses journées en réunion ou à répondre à des courriels, on accorde plus d’ascendant à ce qui est négatif, qu’il s’agisse des conflits entre collègues, des échéanciers ou autres formalités superficielles. Au contraire, ceux qui sont absorbés par une tâche au point de perdre la notion de l’espace et du temps auront davantage la satisfaction du travail accompli. De la concentration naît la satisfaction
Dans les années 1970, les psychologues de la motivation ont décrit pour la première fois ce qu’est le flux : le sentiment d’être totalement absorbé par une tâche, un niveau de concentration que connaissent les athlètes de haut niveau, les peintres et les écrivains.
Leadership 2020 Daimler vise un changement de culture radical grâce à son programme Leadership 2020. « Avec cette nouvelle conception du leadership, les processus sont plus efficaces et l’entreprise s’en trouve solidifiée. Cela contribue à ce que les employés soient plus motivés, ce qui favorise le changement », affirme Elmira Schmidt, responsable de l’évaluation. Voici les huit aspects de cette initiative :
4. Meilleure intégration Des plateformes d’emploi transparentes et mieux adaptées permettent de pourvoir les postes vacants avec les meilleurs candidats à l’échelle mondiale.
1. Rétroaction Lorsqu’on donne ses commentaires, on doit être ouvert, honnête et précis. Les employés évaluent aussi leurs superviseurs sous différents aspects.
6. Demandes Les décisions sont prises plus rapidement et facilement. Par exemple, en autorisant les voyages verbalement plutôt qu’en utilisant un formulaire.
2. Gratification Grâce à une nouvelle gestion du rendement, les succès individuels et d’équipe sont récompensés.
7. Savoir collectif Les employés collaborent plus souvent avec des divisions hors des frontières nationales.
3. Développement du leadership Les apprentissages à long terme sont favorisés. Même les employés de haut niveau profitent du perfectionnement professionnel.
8. Esprit entrepreneurial Le partage d’idées est essentiel. Des ateliers favorisent l’émergence de nouveaux concepts en misant sur le brainstorming et l’expérimentation.
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5. Numérisation Les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies doivent être optimisées et adaptées aux besoins des employés.
Selon Cal Newport, ces derniers ne peuvent écrire que dans des conditions idéales : un lieu isolé avec accès restreint aux technologies. Comment transposer cela au monde du travail ? Éliminer les distractions numériques est un bon départ, répondent les psys. Il s’agit avant tout d’une question de contrôle sur ce à quoi on veut se concentrer et quand on veut le faire. Ce qui n’est pas si facile, affirme le psychologue Daniel Goleman : « Comme pour le traitement d’une dépendance, la première étape est d’apprendre à ne pas se laisser distraire par les stimulus », écrit-il dans son livre Focus. Une gymnastique mentale
Daniel Goleman affirme que la concentration s’apparente à un muscle qu’il faut entraîner. Le meilleur exercice consiste à prendre des pauses pour pratiquer la focalisation et la pleine conscience. Il énumère diverses études neurobiologiques qui ont démontré que la méditation a pour effet de renforcer certaines connexions cérébrales facilitant la concentration. Par exemple, ceux qui la pratiquent depuis plusieurs années parviennent à mettre en veille les parties de leur cerveau qui réagissent aux distractions et à faire un meilleur usage du cortex préfrontal, qui contrôle notre capacité à demeurer concentré. « Pour la gymnastique mentale, comme pour tout autre entraînement, c’est la pratique qui fait toute la différence, écrit Daniel Goleman. Tout dépend de votre assiduité. » Une heure de tranquillité
Le livre Deep Work de l’informaticien Cal Newport est publié en anglais par les éditions Grand Central Publishing. calnewport.com
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Travailler sans interruption pendant aussi peu que 60 minutes peut augmenter considérablement la qualité de ce qu’on fait. Voilà la découverte qu’a faite Cornelius König, professeur en psychologie industrielle et organisationnelle à l’Université Saarland, dans le cadre d’une étude portant sur les gestionnaires. C’est ce qu’il appelle disposer d’une « heure de tranquillité ». Les conditions sont simples : éteindre son téléphone et l’Internet, s’installer dans un endroit calme et se concentrer sur une priorité. Avec un peu de pratique, on pourra même expérimenter le flux et ressentir la joie du travail profond. Mercedes-Benz
Dès les années 1960, les surfeurs ont contribué à transformer Tofino en destination écotouristique.
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PHOTO BACKCOUNTRY HUT (PAGE DE DROITE)
Un rendu du chalet côtier de la firme Backcountry Hut Company.
vague Ancien poste de traite devenu paradis du surf, puis terreau fertile pour l’architecture moderne, Tofino est passé maître dans l’art de se réinventer. TE X TE SUSAN NERBERG PHOTOS JEREMY KORESKI
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L’hiver dernier, d’impressionnantes vagues de 9,5 m ont déferlé à Tofino. Cela dit, les surfeurs débutants y trouvent aussi leur compte.
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PHOTO NIC LEHOUX FOR AA ROBINS (PAGE DE DROITE)
Jeremy Koreski attend une vague. Il se tient dans la mer qui, à 12 °C, fait de Tofino, en Colombie-Britannique, un des sites de surf les plus frisquets de la planète. En voilà une sur le point de déferler. Plutôt que de monter illico sur une planche comme les autres surfeurs, Jeremy s’immerge dans l’eau. Suffisamment pour pouvoir braquer son objectif grand-angle sur les gars qui s’élancent à l’intérieur du rouleau. Mercedes-Benz
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Une maison en porte-à-faux conçue par AA Robins Architect.
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L’industrie du tourisme de Tofino a été façonnée par les premiers surfeurs et campeurs qui y ont séjournés dans les années 1960. Mercedes
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Tofino est situé sur la pointe de la péninsule de la baie Clayoquot, une région habitée depuis des siècles par les Premières Nations.
Un hélicoptère permettant d’installer les chalets de Backcountry Hut Company en pleine nature.
Le Surf Shack de Backcountry Hut Company s’intègre bien au paysage de la côte.
PHOTO BACKCOUNTRY HUT (SURF SHACK)
À
quoi bon braver les éléments sur une planche de surf lorsqu’on a des palmes et un appareil photo ? Cette communion avec la nature – le tumulte de l’océan Pacifique, la forêt ondoyante, les inébranlables caps rocheux –, c’est ce qui a poussé Jeremy et ses amis surfeurs à vivre en immersion (littéralement) dans cet environnement sauvage de la côte ouest de l’île de Vancouver. Il en va de même pour un nombre croissant de citadins venus à Tofino pour échapper à l’asphalte, au bruit et aux embouteillages. Ici, ils trouvent des restaurants renommés et des hôtels de luxe, la région s’étant transformée en une destination très prisée au cours des 10 dernières années. Cet ancien poste de traite reconnu pour ses tempêtes hivernales s’est métamorphosé avec l’arrivée des surfeurs et des campeurs dans les années 1960, puis en 1972, lorsqu’on y a inauguré la seule route pavée du pays menant au Pacifique. Avec une population d’à peine 2000 âmes, Tofino est toujours aussi bohème et décontractée, si bien qu’on a l’impression d’être propulsé 60 ans dans le passé… alors qu’en réalité on n’a fait qu’un trajet de six heures en voiture depuis Vancouver. « Mon succès, je le dois en grande partie au fait que Tofino est une populaire destination de surf et qu’à mes débuts, j’étais le seul à prendre ce genre de photos », affirme Jeremy avec modestie. Tofino réinventé Au fil des ans, Jeremy a vu une véritable marée humaine déferler sur Tofino. Certains y sont de passage pour observer les baleines, pêcher, faire de la randonnée et, bien sûr, du surf, tandis que d’autres choisissent d’y rester. Mais tous ont laissé leur marque sur le paysage. Au-delà des restaurants de réputation internationale et des 59
luxueux chalets, une architecture moderne y a pris racine au milieu de la forêt, des constructions minimalistes poussant comme des champignons entre les cèdres et les épinettes. Tony Robins, directeur de la firme AA Robins Architect de Vancouver, n’est pas étranger à cette façon d’aménager des habitations qui s’intègrent à la nature tout en la mettant en valeur. Comme cette maison qu’il a imaginée pour un surfeur et sa famille : une structure sur pilotis érigée autour d’une cour centrale surplombant Rosie Bay (le meilleur endroit pour apprendre le surf à Tofino). Mercedes
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Les chalets d’Ocean Village ont été érigés en bordure de la plage MacKenzie il y a plus de 40 ans.
« Son design est très contextuel, explique Tony Robins. Les piliers en acier galvanisé et la terrasse en cèdre font écho à la teinte argentée des troncs d’arbres qu’on trouve autour de la résidence. » Vu du ciel, son toit recouvert de mousse se fond au paysage, tandis que sa piscine à débordement réfléchit la forêt et l’océan, qui se trouve à seulement 15 m de là. « Pourtant, de la plage, on distingue à peine la demeure. L’architecture moderne s’insère bien partout, qu’elle reflète la nature au milieu du bois – comme ma maison de Tofino – ou qu’elle s’oppose à son contexte géographique. » Seconde nature Cette architecture, qui se fond dans la nature et respecte la singularité de chaque lieu, peut revêtir différentes formes, allant des volumes sombres, rectangulaires et épurés de Tony Robins aux rustiques chalets en cèdre d’Ocean Village, donnant sur la plage MacKenzie, dont la toiture évoque la coque d’un bateau. Ce que ces deux projets à l’esthétique pourtant distincte ont en commun (outre la forêt pluviale en arrière-plan) ? Leur intemporalité. Inauguré en 1976, Ocean Village a un petit côté hippie (davantage lié à l’ambiance qui règne à Tofino qu’avec l’année de sa construction), et pourtant, il s’intègre toujours aussi bien au paysage. Les constructions modernes Mercedes
qui sont récemment apparues dans ce secteur de l’île de Vancouver aspirent à cette même pérennité. C’est notamment le cas des habitations préfabriquées Surf Shack qui, selon le nombre de modules assemblés, passent d’un chalet pour une personne à un cottage familial, ou encore à un dortoir pouvant accueillir un groupe de surfeurs et tout leur attirail. « C’est une réinterprétation de nos abris pour la montagne », explique Wilson Edgar, qui a fondé Backcountry Hut Company avec l’architecte Michael Leckie, de la firme vancouvéroise Leckie Studio Architecture + Design. L’idée de départ était de concevoir une habitation relativement facile à transporter et qui pourrait être installée sur des terrains accidentés et peu accessibles. « Les structures modulaires modernes sont généralement carrées. Or, en haute altitude, il peut tomber jusqu’à 10 m de neige, ce qu’une telle structure ne supporterait pas. C’est pourquoi nous avons opté pour un toit en pente », précise Wilson Edgar. Il s’agit d’une architecture très lumineuse : le plafond atteint près de huit mètres et dispose de fenêtres encastrées, ce qui permet à l’air de circuler et à la lumière naturelle d’éclairer l’intérieur de fond en comble. Le revêtement extérieur en métal noir n’exige aucun entretien et sa durée de vie est de 50 ans. 60
PHOTO TARA HURST (PAGE DE GAUCHE)
Accueillant des compétitions comme celle de Queen of the Peak, Tofino est reconnu comme un des meilleurs endroits pour le surf féminin.
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Où boire et manger Voici des adresses qui plaisent aussi bien aux surfeurs affamés qu’aux urbains branchés, selon le photographe Jeremy Koreski. 1 Wolf in the Fog « Que dire, sinon que la bouffe y est exceptionnelle. » (Récompenses à l’appui.)
4 Sea Monster Noodle Bar « Des fruits de mer ultrafrais. »
seamonsternoodle.com
wolfinthefog.com
Sobo « Pour sophistiqué et bohémien. J’y croise toujours un ami ou deux. » 2
sobo.ca
5 Shelter Restaurant « Le repaire des locaux. On s’y retrouve après une journée de surf, de pêche ou de randonnée pour boire une bière en bonne compagnie. »
shelterrestaurant.com
Kuma « Essayez le cocktail Yuzu Smash. » 3
kumatofino.com
Un bol de ramen et une œuvre de Jeremy Koreski ornant la salle à manger du Kuma.
« Le concept du Surf Shack est venu par la suite, explique Wilson Edgar. Michael, mon associé, fait du surf et il adore la région de Tofino. Il a suggéré de modifier notre abri pour créer un chalet côtier où on se sentirait comme à la maison. » À l’instar de la version pour la montagne, celle pour la plage est conçue pour durer. Le revêtement en métal, qui aurait rouillé vu la salinité de l’air, a été remplacé par du cèdre, une essence qui pousse le long du littoral. Car à Tofino, l’architecture doit non seulement tenir compte de la nature, mais l’épouser. Sur la plage, tandis que la marée se retire, Jeremy Koreski réitère l’importance de vivre en harmonie avec son environnement. Il remarque que ceux qui visitent la région ont tendance à relâcher leur vigilance dès qu’ils sont détendus. « Depuis 10 ans, il y a certainement plus de monde à Tofino. Mais où ailleurs peut-on admirer des épaulards de la fenêtre de sa cuisine ? C’est magique. » Mercedes
Des épaulards peuvent souvent être observés de la rive.
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MĂŞme les surfeurs aiment explorer la forĂŞt pluviale.
Une nouvelle génération d’artisans canadiens infiltre l’industrie mondiale de la parfumerie. TE X TE SAR AH DANIEL PHOTOS LE QUARTIER
L’AIR DU TEMPS
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STYLISME THOMAS JOSÉ HENRI, RECHERCHISTE (INGRÉDIENTS) JULIE SIMARD JONES
Mousse de chêne (evernia prunastri) Notes : terre humide, feuille et champignon
C
omme ça arrive souvent dans le cas des idées géniales, Victor Wong a eu une révélation alors qu’il était sous la douche. Depuis longtemps, il en avait assez de son travail de graphiste pour une boîte de jeux vidéo de Toronto. Il était en vacances au Château Frontenac, à Québec, quand il a pour la première fois été inspiré par le pouvoir évocateur d’un parfum. Il est tombé sous le charme du gel douche et de la lotion pour le corps Rose 31, de la marque culte Le Labo. Cette fragrance florale et épicée, créée spécialement pour les hôtels Fairmont, doit son nom à la rosa centifolia, une variété prisée (également utilisée dans N° 5 de Chanel) et cultivée à Grasse, en France. « Je n’avais jamais rien senti de tel », déclare Victor Wong. Dès lors, il s’est empressé de flairer des centaines de flacons, de consulter des forums, des blogues et des ouvrages, pour finalement fonder Zoologist, une marque de parfums complètement à part. Ses effluves complexes et atypiques misent sur des notes animales synthétiques, comme le musc et l’ambre gris, afin de rendre hommage à différentes espèces de la faune. Depuis, Victor a quitté son emploi et ses fragrances ont récolté de nombreuses récompenses (Beaver, inspiré du castor, a été nommé parfum de l’année par ÇaFleureBon, en 2014, tandis que Bat, qui évoque une chauve-souris, s’est distingué comme meilleur parfum indépendant aux Art and Olfaction Awards, en 2016), sans compter que la marque a gagné le respect des grands noms de l’industrie, incluant Luca Turin, ardent critique et auteur de Parfums : Le guide. 65
Historiquement considérée comme la capitale mondiale de la parfumerie, Grasse compte autant de familles influentes dans ce milieu que de champs couverts de jasmin, de fleurs d’oranger et de tubéreuses. Il y règne d’ailleurs un népotisme bien documenté qui constitue un obstacle pour quiconque n’appartient pas à cette dynastie. Le succès de Victor Wong laisse toutefois présager une nouvelle ère. Comme lui, de nombreux artisans n’ayant aucune formation officielle, et encore moins de parenté à Grasse, parviennent à se tailler une part du marché, pavant la voie à la première génération de parfumeurs canadiens. Selon la société NPD Group, les ventes de fragrances ont totalisé 4 milliards de dollars aux États-Unis en 2017, notamment grâce à de nouveaux joueurs qui bouleversent l’industrie. Alors que le début des années 2000 a été dominé par les parfums de stars, comme ceux de Jennifer Lopez et de Sarah Jessica Parker, ce sont désormais les créations artisanales qui ont la cote, surfant sur la même tendance qui a favorisé l’essor des microbrasseries et des fromages artisanaux dans le domaine alimentaire. « De la même manière, les gens veulent des parfums auxquels on a accordé une attention particulière quant à la qualité et aux matières premières », observe Kissura Craft, analyste du NPD Group. Ce nouvel engouement, on le doit aussi au fait que ces produits sont moins accessibles en magasin, ce qui leur procure une aura d’exclusivité comparativement aux grandes marques omniprésentes sur le marché (un récent sondage de NPD révèle ainsi que 63 % des consommateurs américains désirent « un parfum unique et distinct ».) Du maquillage M.A.C. aux produits Deciem (louangés par les médias), le Canada peut se targuer de compter plusieurs marques de cosmétiques ayant obtenu un succès international. Le domaine de la parfumerie est toutefois resté plus discret, à l’exception des créations de la Torontoise Susanne Langmuir, vendues en exclusivité chez Barneys New York. (Depuis, elle a lancé la gamme de rouges à lèvres Bite Beauty et aidé la Néo-Brunswickoise Barb Stegemann à élaborer les fragrances 7 Virtues, à base d’ingrédients provenant de pays ravagés par la guerre ou la pauvreté, comme l’Afghanistan et Haïti, afin de soutenir les femmes et les agriculteurs locaux.) Il existe des parfumeurs qui font appel à des « nez » de l’étranger pour composer leurs fragrances. C’est le cas de Ben Gorham, qui a fondé Byredo, et de Michel Germain, qui a bénéficié de l’expertise de la NewYorkaise Sophia Grojsman (à qui on doit Eternity, de Calvin Klein, et Trésor, de Lancôme) pour créer Sexual, un parfum féminin qu’il a dédié à son épouse, Norma. Mercedes
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« LA PLUIE, LA SÉCHERESSE ET LE SOL CONTRIBUENT AU CARACTÈRE DE MES PARFUMS, COMME POUR UN VIN. » Josee Gordon-Davis, fondatrice de Reassembly
En 2016, Michel Germain a reçu un prix des Canadian Fragrance & Beauty Awards pour couronner ses 25 ans dans l’industrie. Victor Wong a également recours à la sous-traitance. Il travaille étroitement avec des nez du Royaume-Uni et d’autres régions du monde, communiquant par Skype pour ajuster ses formules jusqu’à ce qu’il obtienne exactement ce qu’il avait imaginé. Parmi les fragrances artisanales qui sont apparues au pays, plusieurs ont toutefois été entièrement élaborées par des entrepreneurs ayant transformé leur maison en labo de chimie. Josh Smith est l’un d’eux. Cet arboriculteur devenu parfumeur a lancé Libertine Fragrance afin d’offrir une option de rechange aux odeurs génériques des grandes marques et à leurs publicités sur papier glacé. Il étudiait en design industriel lorsqu’il a commencé à s’intéresser à la parfumerie, se demandant « si une fragrance pouvait, plutôt que d’être genrée et d’évoquer de luxueux yachts, offrir une expérience authentique et artistique ». Ses créations unisexes n’ont pas tardé à obtenir du succès, ce qu’il doit notamment au fait d’habiter Edmonton plutôt qu’une grande capitale comme Paris ou New York. « Il y a peu de parfumeurs ici,
ce qui m’a permis de me démarquer », constate-t-il. Le paysage canadien a aussi été une véritable muse : la flore d’ici joue un rôle prédominant dans ses fragrances, que ce soit Soft Woods, avec ses notes de baies de genièvre et de sapin baumier, ou Sweet Grass, qui embaume l’odeur du foin fraîchement coupé. « Le Canada produit certaines des meilleures huiles essentielles d’arbres, en particulier celles des conifères et des variétés de la côte Ouest, comme le genévrier rouge », affirme Josee Gordon-Davis, fondatrice de la marque de parfums et de soins pour la peau Reassembly, de Vancouver. Alors que Victor Wong et Josh Smith misent sur une combinaison d’essences naturelles et synthétiques, elle a principalement recours à des huiles essentielles. « Ma mère était naturopathe. On en trouvait donc partout dans notre maison. C’est d’ailleurs ce qu’elle utilisait comme parfum », raconte celle qui récolte certains de ses ingrédients dans sa propre cour. Sa fragrance Mountain Milk, composée de bois de santal, d’épinette noire, de cèdre, d’aiguilles de pin et de vanille Bourbon, est conçue à partir de branches qu’elle ramasse dans les forêts avoisinantes. Chaque flacon est unique, influencé par la saison. « La pluie, la sécheresse et le sol contribuent au caractère de mes parfums, comme pour un vin. Plutôt que de lutter contre ces phénomènes naturels, je les accueille à bras ouverts. » À l’autre bout du pays, la Montréalaise Julie Simard Jones s’inspire de la nature et de ses souvenirs pour confectionner les fragrances de la marque Les Lares. Elle apprécie particulièrement la liberté de création que lui offre son atelier aménagé dans sa propre maison. « Je n’ai pas grandi à côté d’un champ de lavande, je ne peux donc pas discuter de mon métier comme le ferait un parfumeur né en France », admet-elle. Mais ici, elle peut expérimenter. C’est ce qui permet d’ailleurs aux Canadiens d’innover, sans être entravés par la tradition ou les idées préconçues. « Bat est sans doute un des premiers parfums dont la base repose sur la molécule synthétique de géosmine,
L’EAU À LA BOUCHE
L’odeur des cosmétiques ajoute à leur charme, comme le démontre le fard à joues à la rose dont se paraît la royauté espagnole, au xviie siècle, ou le parfum de violette de la poudre Météorites, de Guerlain, apprécié par tant de femmes. Aussi, lorsqu’on se concocte un rouge à lèvres à l’un des comptoirs de la marque canadienne Bite Beauty, à Toronto ou à New York, le choix de la fragrance importe autant que la teinte. Chaque formule, composée d’ingrédients comestibles et infusée de resvératrol (un antioxydant) peut être aromatisée avec les huiles essentielles figurant au menu (dont la cerise, les agrumes, la noix de coco et la menthe), afin d’obtenir non seulement un rouge à lèvres personnalisé, mais un parfum unique.
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Géranium (pelargonium x asperum) Notes : très fraîches, herbacées, légèrement florales Mercedes-Benz
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Genévrier (juniperus) Notes : douces, boisées, rappelant le gin
qui a une odeur terreuse. Cette molécule existe depuis un moment, mais on ne l’utilisait pas comme ingrédient principal », explique Victor Wong. Bat se situe « quelque part entre le patchouli et le bois ambré », écrit Luca Turin sur son blogue perfumesilove.com, ajoutant que la fragrance « semble s’illuminer de l’intérieur par ses persistantes notes de terre ». Et si, un jour, l’essor de cette industrie valait au Canada le surnom de « Grasse de l’Ouest » ? Voilà qui fait rêver. D’ici là, les parfumeurs d’ici ont de bien plus modestes aspirations. « Je ne veux pas conquérir le monde ni révolutionner la parfumerie, affirme Josee Gordon-Davis. Je veux créer de belles fragrances qui plaisent aux gens. Que leur nombre soit de 6 ou de 6000, ça me va tout autant. » Mercedes
ATOMES CROCHUS
Porter plusieurs parfums à la fois, c’est un peu comme enfiler un vêtement sur mesure. « On peut créer quelque chose de totalement nouveau qu’on sera le seul à porter – et à pouvoir reproduire », affirme Lizzie Ostrom, auteure du livre Perfume : A Century of Scents, au sujet de la pratique du layering. Voici ses conseils : Ne superposez pas plus de deux fragrances à la fois. Choisissez d’abord un parfum ou une eau de Cologne musquée ou ambrée. Ce type d’odeur se rapproche de celle de la peau et ne masquera pas la fragrance que vous ajouterez ensuite. « C’est un peu comme créer une liste de pièces musicales. C’est intéressant de voir comment les odeurs interagissent. » 68
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EAU CANADA ! LES ARTISANS DE LA PARFUMERIE D’ICI Josee Gordon-Davis Reassembly, Vancouver
Josh Smith Libertine Fragrance, Edmonton Michel Germain Michel Germain Parfums Ltd., Ontario
Julie Simard Jones Les Lares, Montréal
Victor Wong Zoologist, Toronto
PHOTO ANDREW WOFFINDEN (BEN GORHAM)
Ben Gorham Byredo Parfums, Suède (originaire de Toronto)
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ÉCOLO CHIC Abritant 5 % de la biodiversité mondiale et hôte d’une des semaines de la mode les plus vertes de la planète, le Costa Rica propose sa propre vision du luxe éthique. T E X T E K E L LY S T O C K
PHOTOS VILLA MANZU (PISCINE); CRUDA (CHAUSSURE); WILLIAM HEREFORD (COCKTAIL)
I
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l suffit de penser au Costa Rica pour avoir à l’esprit ses jungles tropicales, ses idylliques plages de surf ou, si on est accro à la caféine, ses grains de café exceptionnels. Mais, plus récemment, ce pays d’à peine 4,9 millions d’habitants s’est fait remarquer pour ses pratiques durables. Alimenté à 98 % par des énergies renouvelables, il vise la carboneutralité d’ici trois ans – un objectif ambitieux que la plupart des pays sont loin d’atteindre et qui prouve que les grandes idées surgissent parfois là où on ne s’y attend pas. J’ai voulu aller à la rencontre des Costaricains – des guides touristiques aux designers de mode – pour leur demander comment chacun collaborait pour relever ce défi environnemental. Après avoir fait le trajet de San José jusqu’aux verdoyantes basses terres du Nord, j’arrive à l’hôtel Tabacón, où des sources thermales me permettent de récupérer de ce long voyage. Aménagé de façon à en minimiser l’impact sur l’environnement, ce réseau de cascades et de ruisseaux est chauffé naturellement par l’activité géothermique du volcan Arenal. Cela signifie que la température de l’eau fluctue entre 25 °C et 40 °C, peu importe la saison, sans alimentation électrique. Tandis que je m’y prélasse, la seule chose qui trouble ma quiétude est un lézard émeraude parcourant la surface. Les sources étant situées au cœur de la forêt tropicale, ce genre de rencontre est tout à fait prévisible. Chaque année, plus de 1,7 million de touristes (dont quelque 200 000 Canadiens) visitent le Costa Rica. Ses habitants multiplient les efforts pour en préserver les précieuses ressources naturelles, notamment grâce à une certification de tourisme écoresponsable (qui attribue 71
Les chaussures Cruda sont faites à la main au Costa Rica à partir de bois de laurier et de cuir responsable. L’hôtel Villa Manzu sur la très sélecte péninsule de Papagayo, dans la province de Guanacaste. Plusieurs hôtels ont condamné l’usage du plastique, optant par exemple pour des pailles en bambou.
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« Les gens ont une opinion très tranchée dès qu’il est question de la nature. » Oscar Ruiz-Schmidt, designer de Obra Gris Une expédition en kayak de mer dans la province de Guanacaste. Un modèle de la collection Múltipo de Cinco d’Obra Gris. Oscar Ruiz-Schmidt, le designer de la marque costaricaine Obra Gris.
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PHOTOS OBRA GRIS (PORTRAIT, COLLECTION); WILLIAM HEREFORD (OCÉAN, CHUTE)
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« cinq feuilles » aux hôtels comme le Tabacón). Une manière simple pour les voyageurs de s’assurer que leur séjour aura un faible impact sur l’environnement. Ce genre d’initiative a permis au Costa Rica de devenir une des destinations favorites des touristes écolos, qui optent pour des établissements comme la Villa Manzu. Répondant aux exigences de la certification (dont promouvoir les traditions et les artisans locaux), ce complexe hôtelier conçu par l’architecte Abraham Valenzuela est sans conteste l’un des plus luxueux du pays avec ses portes en cuivre (fabriquées sur mesure par le frère de l’architecte), ses meubles et ses sculptures réalisées dans des ateliers costaricains. Une tendance durable C’est une série de mesures progressives adoptées depuis la fin des années 1940 (notamment abolir l’armée pour redistribuer son financement en éducation et en santé) qui ont façonné ce pays à l’engagement social hors du commun. Une industrie aussi polluante que celle du vêtement n’y fait d’ailleurs pas exception. Le Costa Rica est en effet devenu une plaque tournante de la mode durable. À preuve, la Mercedes-Benz Fashion Week de San José est un événement « zéro plastique » qui présente des marques éthiques approuvées par le magazine Vogue, comme Cruda et Nomadic Collector, dont les accessoires sont faits en cuir responsable et en bois issu de forêts reboisées. Le designer Oscar Ruiz-Schmidt, rentré au bercail après avoir étudié la mode à Berlin et travaillé pour Zac Printemps - Été 2018
Posen à New York, y présente les collections de sa griffe Obra Gris. Avec ses lunettes à grosses montures noires, sa barbe et son allure androgyne, il pourrait être chez lui aussi bien à Brooklyn que dans le Mile End, à Montréal. Il a plutôt choisi d’établir son atelier dans une paisible rue résidentielle de San José. À l’extérieur, il y a un jardin avec des mandariniers, des citronniers, des caféiers et des héliconies colorées, sans oublier Pantera, son teckel roux et noir qui monte la garde. Le designer m’explique à quel point l’environnement influence son travail, puis ajoute : « Toute cette verdure est très apaisante. J’aimerais que mes créations aient le même effet sur ceux qui les portent. » Ses vêtements amples et drapés sont confectionnés par une vingtaine de personnes, majoritairement des femmes, dans de petits ateliers dispersés à travers la capitale. Qu’il s’agisse d’un pantalon, d’une tunique ou d’un kimono, ils sont conçus pour être portés de multiples façons. Taillés dans des fibres naturelles en évitant le gaspillage, ils se déclinent principalement dans des teintes neutres et se portent en toute saison. Oscar Ruiz-Schmidt affirme que sa philosophie est de responsabiliser ses concitoyens, tout comme les consommateurs. « En tant que designer, je dois me porter garant de ma production. On devrait tous être conscients des choix qu’on fait en achetant un produit, savoir où et comment il a été fabriqué. Ici, les gens ont une opinion très tranchée dès qu’il est question de la nature : comment on doit la respecter, l’exploiter et ce qu’on doit lui donner en retour. » 73
La chute Fortuna dans le parc national Arena.
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Zuñiga, ainsi que leurs deux enfants. On y trouve un mélange de forêts primaire (ou ancienne) et secondaire (plantée en grande partie par mes hôtes) qui abrite des paresseux, des savacous huppés et des grenouilles fraises venimeuses. Cette biodiversité est le résultat tangible des politiques environnementales costaricaines, qui favorisent la conservation des milieux vierges et l’observation de la faune dans son habitat naturel, tout en encourageant les petites entreprises. Flanqué de ses deux enfants, José Adan m’entraîne dans la jungle avec un enthousiasme qui devient 74
PHOTOS WILLIAM HEREFORD
Une jungle la nuit Pour savoir à quel point les Costaricains respectent la nature, quoi de mieux que de rencontrer des gens qui subsistent principalement grâce à la jungle ? Durant ma dernière soirée là-bas, je prévois faire une balade nocturne dans la forêt tropicale en compagnie d’une famille de la région. Le temps d’arriver à leur propriété de La Fortuna, située à 15 minutes de l’hôtel Tabacón, les cigales et les grenouilles ont déjà entamé leur symphonie. Je suis accueillie au Ecogarden Arenal par les propriétaires, José Adan Diaz Chavarria et Patricia Alfaro
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Ici, la nature est imprévisible ; elle vit à son propre rythme.
Où loger Ce n’est pas parce qu’un hôtel est écolo qu’il ne peut être luxueux. Voici quatre des meilleurs endroits pour relaxer au Costa Rica en mode écoresponsable. 1 Tabacón Thermal Resort & Spa Les villas au toit en palmier et canne à sucre sont entourées de sources thermales naturelles, idéales pour se détendre en plein air.
tabacon.com
3 El Alma Cette superbe propriété privée de la péninsule de Papagayo propose des retraites spirituelles avec des cours de méditation pleine conscience, de yoga et de coaching.
elalma.com
Finca Rosa Blanca Coffee Plantation Resort Situé dans une plantation dans les hautes terres, cet établissement permet d’observer la culture responsable du café. 2
fincarosablanca.com
4 Rosewood Puerto Papagayo Onze luxueuses cabanes dans les arbres, construites avec des matériaux indigènes et surplombant la côte de Guanacaste, devraient ouvrir en 2020.
puertopapagayocr.com
La déco de la villa privée El Alma compte notamment des mandalas sculptés à la main dans le bois. On doit les sources d’eau chaude à l’activité géothermique du volcan Arenal.
PHOTO WILLIAM HEREFORD (SINGE)
Les singes-araignées comptent parmi les quatre espèces de primates qu’on retrouve au Costa Rica.
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rapidement contagieux. Je n’ai encore repéré aucune bête, mais il faut dire que je n’ai pas son œil de lynx. Il s’arrête soudainement, se penche pour retourner une grande feuille sous laquelle se cachent une grenouille de verre et ses œufs. Je fais un pas en arrière, demandant si elle est venimeuse. Mon guide sourit et répond : « Nous sommes plus dangereux qu’elle. » Nous continuons à marcher le long d’une rivière où José Adan se met à agiter l’eau pour imiter un oiseau blessé. Anna Claudia, sa fille de 7 ans, braque sa lampe de poche sur la surface où j’aperçois tout à coup une paire d’yeux. Mon accompagnateur attire l’attention du caïman qui fait deux mètres de long. Malgré la distance qui nous Mercedes
sépare, j’en ai des frissons dans le dos (et une bonne histoire à raconter à mon retour). Le lendemain, je me lève à l’aube pour une séance de yoga dans le studio en plein air du Tabacón. J’entends soudain un croassement provenant de la forêt. Je scrute les arbres alentour avant d’apercevoir une créature aux couleurs éclatantes : mon tout premier toucan ! Il tourne la tête et, pendant un moment, me regarde droit dans les yeux, puis s’envole avant même que j’aie eu le temps de saisir mon téléphone. Plutôt que d’être déçue, je suis reconnaissante de ce moment unique. Ici, la nature est imprévisible ; elle vit à son propre rythme, comme il se doit. 76
Le parc national Arenal abrite plus de la moitié des 918 espèces d’oiseaux costaricaines, ce qui en fait un lieu couru par les ornithophiles.
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PHOTO FRANS LANTING/ALAMY
INSPIRATION
PHOTO IGOR PANITZ
Performance
La Classe A fera son entrée au Canada en 2018. (Modèle européen présenté ci-dessous.)
Dans la section Performance de ce numéro, on rencontre l’équipe qui a travaillé sur la Classe A au siège social de Mercedes-Benz. Ce modèle sera offert au Canada plus tard cette année, mais l’excitation se fait déjà sentir. Ces employés sont la preuve que chaque détail de chaque véhicule a été consciencieusement pensé, des palettes de couleurs aux applis personnalisées. Printemps - Été 2018
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L’équipe de la Classe A Varsovie en GLA La légendaire Classe G Un futur inspiré par la science-fiction
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Premiers de classe
REPORTAGE ÉQUIPE ÉDITORIALE PHOTOS DAIMLER AG; STEFAN FREUND; FRITZ BECK
Comment créer un véhicule dans lequel on se sent instantanément bien ? Ces employés de Mercedes‑Benz connaissent la réponse. Ils comptent parmi les concepteurs de la nouvelle Classe A. Voici ce qu’ils ont à en dire.
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Bien que la Classe A soit présente dans d’autres marchés, elle est offerte pour la première fois au Canada.
Nos collègues de la division développement sont parvenus à aller encore plus loin avec ce nouveau modèle. Je suis convaincu qu’il sera accueilli avec beaucoup d’enthousiasme, compte tenu de son design attrayant et d’un éventail de fonctionnalités sophistiquées. D’une part, nous avons écouté attentivement nos clients et travaillé d’arrache-pied pour répondre à leurs exigences. D’autre part, nous avons doté la Classe A d’un ADN de technologies intelligentes qui saura les surprendre. Par exemple, la nouvelle interface utilisateur permet au conducteur d’interagir intuitivement avec son véhicule. Il suffit d’en faire l’essai pour aussitôt comprendre la valeur ajoutée de ce système. On peut communiquer avec lui par une simple commande vocale. Il s’agit d’une caractéristique propre
à ce modèle, mais j’imagine que les consommateurs s’attendront bientôt à la retrouver dans tous les véhicules de série. Avec la nouvelle Classe A, Mercedes-Benz prouve que même une voiture d’entrée de gamme peut bénéficier de technologies de pointe. Prochainement, des mises à jour – semblables à celles qu’on télécharge sur notre téléphone – seront offertes. En procédant à ces mises à jour, on sera assuré que notre véhicule dispose de la plus récente version du logiciel. Une chose que j’aime particulièrement de la nouvelle Classe A : ce qu’on ressent en montant à bord. C’est comme trouver chaussure à son pied. Nous sommes parvenus à créer cet effet en combinant différentes caractéristiques, toutes réunies au sein d’un concept cohésif.
AXEL HARRIES, DIRECTEUR DE LA GESTION DU PRODUIT ET DES VENTES
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PHOTOS DAIMLER AG; STEFAN FREUND; FRITZ BECK
La nouvelle Classe A est une « voiture pour un mode de vie branché » : voilà l’identité que l’équipe responsable des couleurs et des matériaux lui a créée. Nous étions prêts à sortir des sentiers battus, tout en gardant en tête les teintes de l’histoire de Mercedes-Benz. C’est ainsi que s’est amorcée une période de grande créativité. Nous cherchions des tendances provenant des industries de la mode et de la musique ; nous avons donc parcouru des blogues de styles de rue, assisté à des défilés et visité le Salon du meuble de Milan.
Les couleurs de la nouvelle Classe A se devaient d’être stylées et branchées. Pour la carrosserie, nous avons finalement opté pour des teintes tendance qui s’agencent aux palettes modernes de l’habitacle. La Classe A a toute l’élégance et l’authenticité de MercedesBenz, grâce à de nombreux éléments décoratifs, incluant des détails en bois naturel. Des garnitures en aluminium contribuent
également à son allure sportive. On peut aussi personnaliser l’éclairage ambiant optionnel, qui offre 64 variations de couleurs, ainsi que différentes atmosphères. Les bandes lumineuses sont certainement une des caractéristiques les plus sympas de la Classe A… et un chouette clin d’œil aux derniers véhicules de salons de l’auto de Mercedes‑Benz.
La Classe A étant la voiture la plus sportive et la plus avant-gardiste de sa catégorie, nous avons modelé sa carrosserie en concentrant nos efforts sur ses proportions. Il s’agit d’un élément déterminant dans la conception d’un véhicule et Mercedes-Benz est reconnu pour ses silhouettes sensationnelles. Nous voulions que chaque chose soit à sa place, d’autant plus que nous cherchions à simplifier et à épurer autant que possible son design. Nous n’avons pas hésité à enlever une ligne ici et une autre là. Notre mission était d’arriver à une plus grande clarté. Ce sont les surfaces, et non les arêtes, qui donnent forme aux objets. Ce que je préfère de la nouvelle Classe A ? La partie avant – avec la calandre Panamericana et les phares à DEL multifaisceaux – qui est particulièrement basse. Il s’agit probablement de la décision la plus radicale que nous ayons prise. Nous voulions maximiser la sécurité des piétons en cas d’accident, sans compromettre l’allure sportive de la voiture. Une autre caractéristique distinctive : ses grosses roues, les plus larges de sa catégorie. En dessinant la nouvelle Classe A, un de nos plus grands défis a été de préserver le caractère extrêmement sportif de ses prédécesseures, tout en la rendant hautement fonctionnelle. Je pense que nous avons réussi haut la main. Une voiture doit à la fois être belle et intelligente. La nouvelle Classe A excelle en tout point.
CL AUDIA BR AUN, DIRECTRICE DE L A CONCEPTION
ROBERT LESNIK, DIRECTEUR DU DESIGN
D E S C O U L E U R S E T D E S M AT É R I AU X
DE LA CARROSSERIE
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Plusieurs importantes questions ont été soulevées au moment de créer l’interface utilisateur : Combien d’informations peut-on traiter à la fois ? Où se porte notre attention lorsqu’on regarde l’écran ? Quelle quantité de données peut-il afficher ? J’ai étudié les sciences cognitives, qui concernent des facultés comme la perception, l’apprentissage et les émotions. C’est une discipline qui se situe entre l’informatique, la psychologie, la neurobiologie, la linguistique, les mathématiques et la logique. Pendant mes études, j’ai acquis des connaissances interdisciplinaires qui me permettent d’analyser, selon différentes perspectives, les relations que nous entretenons avec les machines, afin de développer des solutions qui les facilitent.
Je visais trois objectifs en élaborant l’expérience utilisateur. Premièrement, créer du contenu et des commandes qui, tout en étant résolument modernes, procureraient instantanément un sentiment de familiarité. Je voulais que les usagers comprennent instinctivement la nouvelle Classe A. Deuxièmement, développer une interface qu’ils aimeraient vraiment et qui continuerait à leur procurer du plaisir – pas juste une semaine ou deux, mais pendant longtemps. Je veux que, chaque fois qu’ils entrent dans le véhicule, ils se disent : « Génial ! Ma voiture me donne toujours exactement l’information dont j’ai besoin. » Troisièmement, offrir un système que chaque individu peut configurer selon ses humeurs et que tout le monde peut s’approprier. Parce qu’on est tous différents.
Très tôt dans le processus, nous avons conçu un prototype de la nouvelle Classe A pour pouvoir monter à bord et regarder à l’extérieur. Nous nous sommes posé toutes sortes de questions. Des choses aussi simples (et essentielles) que : « Qu’est-ce qu’on voit en s’assoyant dans cette voiture ? » Ce qui importe n’est pas d’avoir une vue magnifique des étoiles, mais une bonne vision de la route. Bien qu’il s’agisse d’un véhicule compact, le pare-brise est considérablement éloigné du conducteur. Pour plus de visibilité, une ouverture a été créée entre les minces montants de la vitre et les deux rétroviseurs extérieurs. Il est ainsi plus facile de voir les piétons et les cyclistes qui se trouvent en diagonale. Nous avons repoussé les limites du design afin d’amincir les portes et d’offrir ainsi plus d’espace au niveau du coude du conducteur. Un de mes collègues, passionné de cyclisme, nous disait qu’il n’aime pas transporter sa bécane sur un porte-vélo : il la préfère à l’abri dans le coffre. Nous avons exaucé son souhait : le hayon scinde les phares arrière, ce qui nous a permis d’augmenter sa largeur. En retirant les roues de sa bicyclette, mon collègue peut facilement la faire entrer dans le coffre, sans même devoir replier la banquette arrière.
SIMONE KUREK,
MARCO SANTI, INGÉNIEUR
F R A N K W E I N E R T, D I R E C T E U R D E L A
DESIGNER D’INTER ACTIONS
D E L’ E X P É R I E N C E U T I L I S A T E U R
C ONCE P TION DES VÉHICULES C OMPAC TS
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PHOTOS DAIMLER AG; STEFAN FREUND; FRITZ BECK
J’ai contribué à développer plusieurs dispositifs pour la Classe A, dont l’assistant à la configuration, que nous surnommons « le magicien ». Il s’agit d’un système hautement intuitif qui aide les clients à comprendre rapidement comment fonctionne leur véhicule.
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PHOTOS DAIMLER AG; STEFAN FREUND; FRITZ BECK
Ce que je préfère de l’habitacle ? L’écran panoramique flottant.
L’habitacle de la nouvelle Classe A se distingue par son architecture spacieuse et le design novateur de l’affichage et des commandes. Notre approche esthétique, minimaliste et épurée, est une révolution de l’intérieur. L’écran panoramique est entièrement numérique et exempt de composante mécanique. Même l’aiguille indiquant la vitesse est numérique ! Les propriétaires de la Classe S bénéficiaient de cette technologie depuis un moment déjà ; c’est maintenant au tour des conducteurs de ce véhicule compact d’en profiter. Le pavé tactile de la console centrale permet de contrôler le système multimédia, dont les fonctions téléphonie et navigation sont des caractéristiques de série de la nouvelle Classe A. J’aime encore plus l’allure de la voiture une fois la nuit tombée. Je suis particulièrement fier de l’éclairage ambiant optionnel, sans précédent pour cette catégorie. Il permet de créer des ambiances exceptionnelles grâce à 64 couleurs et combinaisons de lumière directe et indirecte. Je trouve que nous sommes parvenus à intégrer cette caractéristique avec beaucoup de cohérence. Nous avons obtenu un tel résultat en faisant de l’éclairage intérieur une priorité dès le départ. Nous avons également donné une nouvelle apparence aux buses de ventilation, qui sont maintenant éclairées et qui ressemblent à des turbines. Elles deviennent bleues quand on baisse la température et rouges si on l’augmente. C’est le genre de détails qui sont importants.
La Classe A est destinée aux jeunes qui ont grandi avec un téléphone intelligent à la main. Ces membres de la génération Y peuvent communiquer avec leur véhicule comme jamais auparavant. Et vous savez ce que signifie le « A » ? Avant-garde. Elle se révèle dans les détails comme le plateau de chargement par induction : notre solution à un problème très commun. Maintenant, il suffit d’y déposer notre téléphone pour qu’il se recharge automatiquement. Plus besoin de
HARTMUT SINKWITZ,
CHRISTIAN GUGEL,
DIRECTEUR DU DESIGN INTÉRIEUR
MERCEDES ME CONNECT
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chercher un chargeur ou une prise. La Classe A atteint son plein potentiel lorsqu’elle est combinée à l’application Mercedes me qui offre des avantages, comme consulter à distance le niveau d’essence. Elle peut aussi nous indiquer les espaces de stationnement.
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Un duo dynamique : Kasia Kausa et le GLA de Mercedes-Benz en balade dans Varsovie. Mercedes
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LA RENAISSANCE DE VARSOVIE Ces dernières années, la capitale polonaise s’est transformée en une ville moderne et branchée, où affluent les créateurs. Nous avons parcouru la métropole à bord d’un véhicule parfait pour l’occasion : le nouveau GLA. TE X TE JÖRG HEUER PHOTOS DAVID DAUB MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ
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Le GLA longe le Warsaw Spire, un gratte-ciel de 220 m de hauteur. Mercedes
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Du grand art : Kasia Kausa glisse les toiles de Cezary Poniatowski (à gauche) à l’arrière du GLA.
ibrante porte d’entrée de l’Est. Mais aussi de l’Ouest. Destination tendance, capitale hipster, ville en plein essor. Voilà quelques qualificatifs qui conviennent bien à la nouvelle Varsovie. Depuis quelques années, la capitale polonaise baignant dans la Vistule a su se réinventer et s’affranchir de son ancienne image socialiste. « C’est tout à fait vrai », acquiesce Kasia Kausa, qui y habite depuis six ans et qui, grâce à son travail, y côtoie de nombreux entrepreneurs, artistes et créateurs. La jeune femme de 33 ans s’apprête à nous faire découvrir sa fascinante ville. Nous conduisons le véhicule au rendez-vous : le nouveau GLA de Mercedes-Benz est le complice tout indiqué pour ce genre d’escapades urbaines. Mère d’un garçon de trois ans, Kasia (prononcez « Kascha ») est titulaire d’un doctorat en linguistique et travaille chez Photoby, une agence de photographie. Sa réaction en apercevant le GLA du balcon de son appartement au centre-ville ? « Wow ! » Elle ne se fait pas prier pour descendre le voir de plus près, monter à bord… et la voilà déjà prête à partir. « J’adore la teinte de la carrosserie, s’exclame-t-elle. Et les sièges en cuir noir avec leurs coutures rouges. C’est très élégant. »
Belle époque : le GLA sillonne les ruelles étroites du quartier historique de Varsovie.
Éblouissante Varsovie Il est tôt et la ville s’éveille à peine tandis que nous empruntons l’un de ses boulevards huppés. Dans plusieurs quartiers de Varsovie, la métamorphose en cours est nettement perceptible et se reflète notamment dans la joie de vivre qui anime les citoyens à l’origine de ce changement. « Commençons par faire un tour de la place », suggère Kasia. C’est maintenant à notre tour de nous exclamer : « La vue est magnifique ! » Nous sommes à la place Europejski, admirant l’étincelante façade vitrée du Warsaw Spire, un gratte-ciel de 220 m de hauteur, dont la construction, terminée en 2016, a coûté 250 millions d’euros. L’édifice flanqué de deux tours latérales de 55 m a obtenu l’an dernier le prix du meilleur centre d’affaires au MIPIM, à Cannes, l’emportant sur des constructions de Londres, de Rome et de Shenzhen, en Chine. Nous empruntons l’ascenseur qui nous mène au 38e étage, là où le prince William et la duchesse Kate se sont arrêtés, à peine quelques semaines plus tôt, pour visiter Printemps - Été 2018
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les fondateurs de plusieurs start-up varsoviennes. D’ici, on a une vue plongeante sur la ville qui s’étend jusqu’à un deuxième amas de gratte-ciels, quelques kilomètres plus loin. Tout autour du Warsaw Spire, on aperçoit des camions et des travailleurs de la construction qui s’affairent à marteler, river, souder. De nouveaux édifices s’élèveront sous peu, offrant plus d’un million de mètres carrés de locaux commerciaux.
Question de style : la célèbre coiffeuse Jaga Hupalo (à droite) offre ses conseils à Kasia Kausa.
Pages glacées : Monika Brzywczy (à droite) et Krzysztof Kozanowski (à gauche), rédactrice en chef et éditeur du magazine USTA.
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De l’énergie à revendre Parmi les entreprises établies dans le Warsaw Spire, on compte The Heart, une société d’experts-conseils spécialisée dans les start-up et fondée par Tomasz Rudolf. Sa dynamique équipe est composée de 30 employés – et pas uniquement des Polonais, mais aussi des Américains, des Anglais et des Français. L’entrepreneur de 39 ans, qui parle couramment anglais (comme beaucoup de Varsoviens) et allemand, a eu l’honneur de recevoir les invités royaux britanniques pendant une heure entière et de leur servir de guide lors de leur visite du gratte-ciel. Tomasz planifie actuellement l’expansion de son entreprise et l’ouverture d’un bureau à Londres. À l’ère du numérique, l’expertise, l’engagement et la créativité sont des compétences essentielles et trois qualités qu’on trouve en abondance à Varsovie. Kasia Kausa se tient devant les immenses fenêtres de l’édifice et contemple le panorama. « La ville dégage une telle énergie ! Tout pousse et bourgeonne à une telle vitesse ! » Nous devons pourtant reprendre la route. Kasia doit passer au studio du peintre Cezary Poniatowski, sur la rue Rydygiera, pour y récupérer quelques-uns de ses tableaux. Car l’artiste de 30 ans prépare actuellement une exposition à Rome. Elle rabat les sièges arrière du GLA pour y glisser les grandes toiles. « C’est bien ! À mon avis, un véhicule ne doit pas être seulement esthétique, mais aussi pratique », lance-t-elle. Kasia ne s’attarde pas pour bavarder, vu que nous avons rendez-vous chez la coiffeuse. Et pas n’importe laquelle ! Nous traversons la ville à bord du GLA, passons devant les galeries marchandes, quelques rares façades délabrées et de nombreux édifices historiques récemment restaurés. Nous empruntons les avenues et les rues étroites, où les bâtiments anciens côtoient les nouveaux. Varsovie est un savoureux mélange de décrépitude et de raffinement. 88
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A stop in front of the city’s new landmark, the prizewinning Warsaw Spire.
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Vieille ville Copernicus Science Centre
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Saska Kȩpa Solec Zlote Tarasy
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Dyletanci
Autor Rooms
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Suggestions 1 Où dormir ? Pour les individualistes : Autor Rooms consiste en quatre chambres décorées et gérées par des designers et des auteurs.
Prague
Mirów
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VARSOVIE, POLOGNE
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autorrooms.pl
2 Où se promener ? Le long de la Vistule. Faites un arrêt au Copernic Science Centre pour ses nombreuses expositions interactives.
kopernik.org.pl
3 Où manger ? Le bar à vin Dyletanci, appartenant à Maciej Sondijhoix, propose un choix de crus et de plats préparés avec des produits locaux.
4 Où magasiner ? Situé en plein centre-ville, le Zlote Tarasy est un grand centre commercial à l’architecture futuriste.
fb.com/dyletanci
zlotetarasy.pl
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PHOTOS DAVID DAUB; SHUTTERSTOCK; MAURITIUS IMAGES (SUGGESTIONS)
Fleuve Vistule
PERFORMANCE
Modèle GLA 250 4MATIC Transmission automatique Nombre de cylindres/ disposition I4 Cylindrée (ccm) 1991 Puissance (ch à tr/min) 208/5500 Vitesse maximale 210 km/h Consommation (1/100 km) 10,1 (en ville) 7,6 (sur autoroute) 9 (combinée) Démarrage/arrêt ECO oui Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies que pour faciliter la comparaison des différents modèles.
mercedes-benz.ca
Nuit magique : Kasia Kausa aime Varsovie à toutes heures de la journée. Selon elle, le GLA est le complice idéal pour découvrir la ville.
Localisation du véhicule Une ville inconnue, un labyrinthe de rues. Mais où avez-vous donc garé votre voiture ? Grâce à l’application Mercedes me connect, votre téléphone intelligent connaît la réponse. Il peut localiser votre véhicule dans un rayon de 1,5 km et vous guider jusqu’à lui.
Services à distance Avec l’application Mercedes me connect, vous pouvez également démarrer votre moteur à distance, déverrouiller vos portières, vérifier le niveau de carburant ou transmettre une adresse à son système de navigation. Printemps - Été 2018
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Alors que la nuit tombe, la ville s’illumine, révélant une autre facette de sa personnalité.
Il s’en dégage une ambiance résolument cosmopolite. Ses nombreuses places publiques fourmillent de gens de multiples nationalités : Japonais, Chinois, Australiens, Américains, Européens de l’Ouest. À un moment donné, Kasia décide d’entrer l’adresse de notre prochaine destination dans le système de navigation par satellite et se réjouit de voir à quel point c’est facile. Et que dire de la largeur de l’écran ! Nous quittons le quartier des affaires et la vieille ville pour nous diriger vers la rue Burakowska, qui se trouve dans un chic secteur de Varsovie, où foisonnent les parcs et les magnifiques jardins. C’est ici que, depuis 17 ans, Jaga Hupalo exploite son salon de coiffure. La célèbre coiffeuse compte 8000 abonnés sur Instagram et presque deux fois plus d’amis Facebook. Parmi ses clients, elle compte de nombreuses personnalités varsoviennes du monde du sport, de la culture et de la scène, et même quelques célèbres acteurs français. Aménagé dans une ancienne usine de textiles, son salon est presque entièrement décoré en noir. Une musique relaxante s’échappe des haut-parleurs et on peut lire « Born to Create » sur le mur de la réception. Née pour créer : c’est la devise de cette coiffeuse aux longs cheveux noirs. Kasia désigne l’enseigne et s’esclaffe : « Typiquement varsovien. » Une autre devise nous attend à notre prochain arrêt : les bureaux de Krzysztof Kozanowski et Monika Brzywczy, éditeur et rédactrice en chef du magazine USTA. « On mange, on parle, on embrasse. » Un précepte qui illustre à merveille la nouvelle Varsovie. Et qui inspire les articles de ce magazine sur l’art de vivre, publié quatre fois l’an et vendu à quelque 40 000 exemplaires. Kasia discute avec ces deux fins connaisseurs des meilleures adresses pour découvrir la ville. (Curieux ? Vous trouverez la liste sur la page de gauche.) Alors que la nuit tombe, la ville s’illumine graduellement, révélant une autre facette de sa personnalité. À bord du GLA, nous longeons les enseignes au néon et les édifices élégamment éclairés. Nous stationnons le véhicule et partons à pied explorer la vie nocturne de Varsovie. Mercedes
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PERFORMANCE
TOTALEMENT
G
Un classique demeure incomparable. Ce légendaire VUS créé en 1979 ne cesse d’améliorer sa performance hors route – sa qualité suprême –, tout en se réinventant au fil du chemin parcouru. T E X T E M AYA M O R L O C K E T L AU R A WA G N E R MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ
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Pour marquer le lancement de la nouvelle Classe G, un 280 GE de 1979 a été préservé dans 44,4 tonnes de résine.
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PHOTOS DAIMLER AG
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PERFORMANCE
Un attrait supplémentaire de la Classe G : l’élégance sophistiquée et le design unique de son habitacle. On y trouve plusieurs clins d’œil à des caractéristiques emblématiques, dont les trois différentiels à blocage, ainsi qu’un nouvel écran grand format harmonieusement intégré.
P
eu de véhicules ont été autant vénérés que la Classe G qui, depuis 1979, affronte tous les types de terrains avec une allure presque inchangée. Mercedes-Benz s’est toutefois lancé un défi qui semble impossible à relever : réinventer ce VUS tout en demeurant fidèle à l’original. Un authentique « G », mais plus moderne et perfectionné. De prime abord, la toute nouvelle Classe G ressemble à s’y méprendre à ses prédécesseures, bien que peu de composantes soient restées les mêmes, à part les poignées, les grilles protectrices des phares et le boîtier du pneu
de secours. Les logements des roues et les pare-chocs ont été rapprochés de la carrosserie, qui est plus longue de 5 cm et plus large de 12,1 cm. La combinaison d’un cadre de châssis en échelle plus robuste, de rapports de démultiplication à bas régime et de trois différentiels à blocage complet permet à la Classe G de rouler mieux que jamais sur les chemins de gravier et dans l’eau jusqu’à une profondeur de 70 cm. Pour ce faire, on a prévu une garde au sol de 24 cm, en plus d’élever les composants électroniques, le système d’échappement et la prise d’air du moteur.
La Classe G est maintenant plus légère de 170 kg grâce à ses ailes, à ses portes et à son capot en aluminium.
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PERFORMANCE
Le cadre de châssis en échelle est encore plus robuste. Ci-dessous : la suspension indépendante avec essieu avant à double bras triangulaire, associé à un essieu arrière rigide.
Modèle G 550 Transmission 9G-TRONIC Nombre de cylindres et disposition V8 Cylindrée (ccm) 3982 Puissance 416 ch à 52505500 tr/min Vitesse maximale 210 km/h mercedes-benz.ca
La suspension indépendante bonifie l’expérience de conduite, tandis que les systèmes d’aide à la conduite de série, les détails confectionnés à la main et autres caractéristiques dignes de la Classe S veilleront au confort de tous les passagers. La transmission à neuf rapports offre une réponse plus rapide et la consommation de carburant est plus faible. En plus des quatre modes de conduite, on peut compter sur le tout nouveau mode G qui nous avise lorsqu’on roule sur une surface non asphaltée, en plus de s’adapter aux conditions spécifiques d’un terrain accidenté. Aucun autre véhicule que la nouvelle Classe G ne combine cet esprit d’aventure et un tel confort.
Pour l’éternité
Hommage à l’original : une Classe G de 1979, préservée dans 44,4 tonnes de résine synthétique. Il miroite de teintes dorées. Sa taille, à elle seule, a de quoi impressionner. Mais le plus fascinant est ce qui se trouve à l’intérieur. Car ce n’est pas un insecte que ce gigantesque bloc ambré préserve depuis des millions d’années, mais quelque chose qui a également traversé l’histoire : un 280 GE de 1979. Tout comme un moustique saisi en plein vol, cette Classe G semble avoir été surprise pendant qu’elle roulait à plein régime sur un terrain accidenté. Le bloc mesure 5,5 m de long, 2,55 m de large et 3,1 m de haut. Il a fallu 90 jours pour emprisonner entièrement le tout premier modèle de la série dans 44,4 tonnes de résine synthétique, appliquée à raison de couches quotidiennes de 3 cm d’épaisseur. L’œuvre a été présentée en janvier dernier, alors que Mercedes-Benz célébrait le lancement de la nouvelle Classe G au Salon international de l’automobile en Amérique du Nord, à Detroit. Depuis sa création, il y a 40 ans, ce véhicule n’a jamais cessé d’être amélioré et perfectionné, mais son essence est demeurée intacte : un design emblématique, une robustesse tout-terrain et une élégance sur route. Son caractère intemporel sera conservé pour l’éternité dans ce qui pourrait être la plus imposante installation du genre. Un hommage que nous accueillons avec une petite lueur de fierté dans les yeux. Explorez l’installation et d’autres contenus sur le site Web interactif. mercedes-benz.com/strongerthantime
PHOTOS DAIMLER AG
Un habitacle plus large de 12 cm, plus long de 5 cm : le conducteur et les passagers apprécieront de disposer de plus d’espace pour leurs jambes et leurs épaules. Printemps - Été 2018
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Ici,
Les technologies qu’on imaginait autrefois sont maintenant devenues réalité. Désormais, ce sont les chercheurs qui inspirent les auteurs de science-fiction.
le futur TEXTE PETER GLASER
I L L U S T R AT I O N S P O W ! ! !/ D I E I L L U S T R AT O R E N
N Le F 015 est la vision de Mercedes-Benz pour l’ère de la conduite autonome.
ous excluons l’idée qu’il est impossible de réaliser quelque chose. « La science a dépassé la science-fiction », affirme Neil Gershenfeld, directeur du centre interdisciplinaire Bits and Atoms, du Massachusetts Institute of Technology. Les chercheurs du MIT développent entre autres un ordinateur pouvant être peint sur une surface, des puces faites de liquides visqueux et même un scooter électrique pliant, une avancée qui ajoute un son nouveau à la symphonie de concepts qui composeront la mobilité de demain. Plusieurs des innovations qui font désormais partie de notre quotidien ont d’abord fait leur apparition dans un livre ou un film. On n’a qu’à penser à l’expédition dans l’espace imaginée par 99
Jules Verne, le téléphone cellulaire inspiré du communicateur de Star Trek ou les satellites de communication géostationnaire d’Arthur C. Clarke. Cela dit, avec l’apprentissage automatique, le clonage de moutons et ce phénomène mondial qu’est Internet, nous avons entrepris d’écrire notre propre saga de science-fiction. La recherche et l’ingénierie permettent plus que jamais de concrétiser des idées visionnaires. William Shatner, alias capitaine Kirk, en fait la démonstration dans son livre I’m Working on That : A Trek from Science Fiction to Science Fact. Par exemple, la téléportation est du registre de la fiction. N’empêche qu’en 1997, une expérience complexe menée par le physicien autrichien Anton Zeilinger et Mercedes
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Le « communicateur » de Star Trek, apparu bien avant le téléphone intelligent.
une équipe de scientifiques a permis pour la première fois de téléporter des photons. Puis, en 2004, deux équipes de l’Université d’Innsbruck et du National Institute of Standards and Technology, au Colorado, ont réalisé avec succès une téléportation quantique d’atomes. En d’autres mots, ils ont fait voyager de la matière. D’ailleurs, il est plutôt ironique que ce soit un Autrichien, né dans un pays reconnu pour son rythme de vie paisible, qui ait perfectionné une forme de transport à la vitesse de la lumière et exempte de tout mouvement. Alexander Mankowsky est « ingénieur de la connaissance » chez Daimler AG, où il supervise la recherche sur les technologies de demain. Son travail consiste à transformer ces utopies en réalité. « Nous vivons déjà dans le futur », affirme-t-il. Outre les concepts inachevés (« Où est mon réacteur dorsal ? », rigole-t-il) et ceux qu’il faut encore perfectionner (le vidéoclavardage, la sustentation électromagnétique, l’intelligence artificielle), ce qu’il aime par-dessus tout, c’est lorsqu’une idée brillante est sur le point de se concrétiser. C’est le cas de la conduite autonome. Les origines de la science-fiction Aujourd’hui, c’est la science qui alimente les esprits créatifs avec ses avancées futuristes. Les auteurs de science-fiction s’inspirent des découvertes des chercheurs, alors que ceux-ci ont été influencés par Star Trek et les autres récits imaginaires qui ont bercé leur enfance. Des idées jugées autrefois audacieuses (par exemple, connecter le cerveau à un ordinateur) sont désormais en application. En 2004, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux approuvait le premier test clinique permettant à une personne paralysée de recevoir comme implant cérébral une interface cerveau-ordinateur nommée BrainGate. Grâce à une puce logée dans son cortex cérébral (la région qui dicte les mouvements) et à un câble en fibre de verre implanté dans son crâne, ses neurones sont parvenus à interagir avec l’ordinateur et même à Mercedes
contrôler un bras robotisé. Par ailleurs, une société japonaise promet de lancer le premier train miniature guidé par la pensée. C’est l’auteur britannique William Wilson qui a inventé le terme « science-fiction », en 1851. La même année, Jules Verne publiait sa nouvelle Un drame dans les airs, qui raconte une expédition en ballon. Les amateurs de ce type de récits s’intéressaient particulièrement aux nouveaux modes de transport. On trouvait alors des cartes à collectionner dans les paquets de cigarettes et des illustrations dans les journaux laissant entrevoir ce que serait le monde dans 100 ans : des Zeppelin traversant le ciel, des voitures volantes atterrissant sur les gratteciels, des flots de trafic parcourant les villes, des trains à sustentation magnétique et de nouvelles formes de communication, telle la transmission d’images sans fil. En 1928, le Berliner Illustrirte Zeitung publiait un article intitulé Un miracle dont nos enfants pourraient un jour être témoin, qui s’avère aussi juste aujourd’hui qu’il le paraissait à l’époque. « Il semblerait que, depuis plusieurs mois, un laboratoire ait rendu possible la radiotélévision, ou la transmission d’images en direct par un radiodiffuseur. Grâce à un appareil sans fil, possiblement appelé le “téléphotophone ”, nous pourrons d’ici quelques années voir et entendre simultanément notre interlocuteur. Un modèle portable nous permettra également d’ent retenir des conversations en voyage ou en déplacement. » L’aboutissement d’un tel appareil en un téléphone intelligent qui se contrôle oralement et tactilement démontre à quel point la transformation numérique a été rapide. Bien souvent, non seulement le passé rattrape le futur, mais il le dépasse. En fait, le processus d’évolution a changé. Autrefois, il y avait une période de statu quo, un changement, puis de nouveau un statu quo. Aujourd’hui, le changement est le statu quo. La différence fondamentale entre la science-fiction et l’utopie concerne la beauté et l’inaccessibilité des rêves. La première aborde des questions technologiques, alors 100
Que nous réserve l’avenir ?
Des idées actuellement incroyables pourraient devenir de simples banalités.
La téléprésence remplacera les voyages en zones dangereuses, les longs vols pour assister à une conférence et même l’exploration de planètes lointaines. Un robot doté de vue, d’ouïe, de parole et du toucher y sera envoyé à notre place. Les ordinateurs disparaîtront, seules les fonctions subsisteront. L’informatique fera partie intégrante de notre environnement. Et comme nous contrôlerons tout par la pensée, nos ordres seront exécutés en silence. Les robots collaboreront avec nous au même titre que nos collègues. Pour encore quelques décennies, nous pourrons distinguer lesquels parmi eux sont des humains. Mercedes-Benz
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Un train miniature propulsé par la pensée… offert dans un avenir proche.
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que la seconde porte plutôt sur des concepts sociaux et sociétaux. Une utopie se compare à la navigation astronomique, comme s’orienter en se fiant à l’étoile Polaire – ce qui est possible uniquement grâce à sa distance. Si on s’en rapprochait, elle n’aurait plus aucune utilité. Or, on a besoin d’utopies. Les racines de notre fascination pour la technologie sont profondes. Le philosophe Lewis Mumford en fait la démonstration 102
lorsqu’il souligne l’étrange similitude entre une momie de l’Égypte ancienne et un astronaute dans sa combinaison spatiale : dans les deux cas, d’immenses efforts ont été déployés pour les préparer à un voyage dans l’au-delà. Au cours de l’histoire, certaines visions n’ont toutefois pas engendré les résultats escomptés. Alors que de petits robots comme le rover Curiosity nous permettent d’explorer la planète Mars, les expéditions Mercedes-Benz
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spatiales se sont souvent avérées inefficaces, dangereuses et astronomiquement coûteuses. Idem pour la technologie nucléaire, qui a pourtant déjà été considérée comme la solution aux problèmes énergétiques du monde. En 1955, le professeur Robert Havemann écrivait dans son ouvrage Ein neues technisches Zeitalter bricht an (L’aube d’une nouvelle ère technologique) : « L’avantage des centrales nucléaires, c’est qu’elles permettent d’en finir avec les cheminées fumantes et polluantes. Elles peuvent même être construites au cœur des grandes villes », concluait-il.
Sage prédiction
La science-fiction fera partie de notre quotidien.
En 1953, l’écrivain Arthur C. Clarke écrivait : « Lorsqu’il en eut assez des rapports officiels et des mémos, il brancha son minibloc d’information sur le circuit du vaisseau et parcourut les dernières nouvelles de la Terre. »
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L’exploration spatiale pour tous Aujourd’hui, les champs verdoyants en périphérie des villes font place à un nombre croissant de centres de données, les hauts lieux du commerce en cette ère numérique. Parmi les trois technologies les plus influentes de la fin du xx e siècle et du début du nouveau millénaire (l’exploration de l’espace, l’énergie nucléaire et l’Internet), seule la dernière demeure un chef de file mondial. À de nombreux égards, le Web est la démocratisation de l’exploration spatiale. Autrefois, seule une poignée d’astronautes qualifiés pouvaient obtenir un ticket pour l’espace. Aujourd’hui, l’immensité de l’univers est accessible d’un seul clic. Nous sommes les pilotes et les passagers d’un vaisseau filant dans le cyberespace. L’Internet subit actuellement de profondes transformations afin de répondre aux nombreuses conditions qui permettront aux véhicules autonomes d’être interconnectés. Dans les prochaines années, les capteurs, actionneurs et moteurs électriques seront l’oxygène de « l’Internet des objets » et le transformeront en un nouveau facteur environnemental. Celui-ci deviendra une véritable machine capable non seulement de traiter instantanément des quantités considérables de données, mais aussi de faire ce que les livres pour enfants nomment la « sorcellerie ». Le Web sera un lieu magique, un monde utopique, peuplé d’innovations, où les vœux prononcés seront aussitôt exaucés. Au même moment, grâce à la fonction coopération, nous pourrons prendre le contrôle des voitures autonomes du futur (dont le véhicule concept F 015 de Mercedes-Benz, qui communique de façon visuelle et auditive avec son environnement). Parce qu’elles auront compris la machine interconnectée que nous sommes. Mercedes
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Mondanités
Les événements de Mercedes-Benz
27.10.2017 Ouverture de Mercedes-Benz Country Hills À Calgary, un nouveau venu s’est ajouté au réseau de concessionnaires Mercedes-Benz Canada. Il offre des services pour véhicules neufs et usagés, ainsi qu’un Benz Bistro.
28.11.2017 Le meilleur depuis 1955
01–04.02.2018 Programme de conduite hivernale sportive AMG Le programme de conduite hivernale sportive AMG, dont la première édition canadienne avait été couronnée de succès, en 2017, a une fois de plus attiré des participants du monde entier à Gimli, au Manitoba. Sous la supervision d’experts, ils ont pu tester une flotte de véhicules AMG haute performance sur les pistes aménagées sur la surface glacée du lac Winnipeg.
20.10.2017 Réouverture de Mercedes-Benz Kamloops Des membres du conseil municipal, des clients et des représentants de Mercedes-Benz se sont réunis pour célébrer les nombreuses améliorations apportées chez le concessionnaire Mercedes-Benz Kamloops (incluant une rénovation de la salle d’exposition et l’addition d’un service au volant).
15–25.02.2018 Salon international de l’auto du Canada Cette année, trois véhicules Mercedes-Benz ont été dévoilés par Brian D. Fulton, président et directeur général de Mercedes-Benz Canada, au Salon international de l’auto du Canada : le tout nouveau VUS de la Classe G, le CLS 53 4MATIC+ de Mercedes-AMG (qui a fait son entrée sur le marché canadien) et Project ONE, de Mercedes-AMG, la véritable star de l’événement. Project ONE (ci-contre) est une voiture hybride rechargeable bénéficiant de la technologie des bolides de F1 de Mercedes-AMG Petronas Motorsport, qui sera vendue en série limitée à un prix s’élevant à plusieurs millions de dollars. Mercedes
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PHOTOS MERCEDES-BENZ COUNTRY HILLS (OUVERTURE); MERCEDES-BENZ KAMLOOPS (KAMLOOPS, SALON DE L’AUTO).
Le Toronto Retail Group a tenu un événement pour remercier sa clientèle et souligner ses 62 années en affaires. Les invités ont pu apprécier des performances musicales, d’excellents plats et des véhicules Mercedes-Benz de chaque décennie (dont cette berline 220 SL de 1965).
Fabriqué au Canada depuis 1987.
Montréal | 677 Sainte-Catherine O. / 3526 , bld Saint - Laurent / Centre Rockland Laval | Carrefour Laval | Québec / 66, bld Champlain
m0851.com
Minilogis
Une nouvelle exposition de la Galerie d’art de Vancouver s’intéresse à l’engouement pour les microchalets.
TEXTE EVE THOMAS
Mercedes
La tendance des micromaisons s’est propagée au pays, inspirant téléréalités et beaux livres. Il ne s’agit toutefois pas d’un phénomène nouveau. L’exposition Cabin Fever, présentée à la Galerie d’art de Vancouver du 9 juin au 30 septembre 2018, retrace les origines de l’histoire d’amour des NordAméricains pour ces petites habitations, qu’il s’agisse de chalets
en bois rond, de pittoresques cottages en forêt ou de constructions design dans le désert. À la fois historique et culturelle, cette rétrospective présente des œuvres d’artistes réputés, dont la photo journaliste Dorothea Lange, célèbre pour avoir documenté la Grande Dépression des années 1930, et le Torontois Richard Johnson, qui a immortalisé plus de 900 cabanes de 106
pêche colorées à travers le Canada. Les conservateurs de l’exposition se sont notamment intéressés à la résurgence des microchalets – influencée par les blogues de voyage et le design durable – afin de « démontrer qu’on s’est approprié cette modeste forme architecturale pour sa valeur symbolique et qu’elle a contribué à forger une identité culturelle à grande échelle. » Mercedes-Benz
PHOTO JULIUS SHULMAN, GETTY RESEARCH INSTITUTE, LOS ANGELES © J. PAUL GETTY TRUST (ALLEN CABIN, TWENTYNINE PALMS, CALIFORNIA, 1950)
EN ROUTE
MichelleRoss MNROSS.COM
La liberté totale. Certains véhicules sont faits pour vous mener du point A au point B. La gamme Mercedes-AMG en fait beaucoup plus. Explorez les possibilités de conduite des 12 modèles du parc de véhicules Mercedes-AMG et améliorez entre autres vos compétences en matière de prise de virage, de tenue de route et de contrôle de la dynamique du véhicule. Le circuit vous appartient. Le nombre de places est limité. Inscrivez-vous dès maintenant. academiedeconduiteamg.ca
ACADÉMIE DE CONDUITE
© Mercedes-Benz Canada Inc., 2018.