Mercedes-Benz magazine – printemps/été 2016

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mercedes-magazine.ca

12 , 9 5  $ C A D

PRINTEMPS-ÉTÉ·16

RÉVOLUTION NUMÉRIQUE La nouvelle Classe E allie confort et connectivité

AGRICULTURE URBAINE Des entrepreneurs canadiens changent l’avenir de l’alimentation

PRÈS DU PARADIS La Polynésie française en solo

PRENDRE LE LARGE Alex Thomson se prépare pour une régate autour du monde


D E B E E R S ® E T U N D I A M A N T E S T É T E R N E L ® S O N T D E S M A R Q U E S D É P O S É E S D E S C O M PA G N I E S D E D E B E E R S G R O U P.

D É C O U V R E Z L E S D I A M A N T S D E M A Î T R E 18 8 8 , D I A M A N T S D E C O U L E U R E T D E C A R A C T È R E E X C E P T I O N N E L L E ®

L O N D O N · N E W Y O R K · PA R I S · T O K Y O · S H A N G H A I · B E I J I N G · H O N G K O N G · TA I P E I · S E O U L · D U B A I VA N C O U V E R · 1 0 8 8 A L B E R N I S T R E E T

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30

P R I N T E M P S - É T É •1 6

SOMMAIRE PAGE

90

« Le ciel, la mer, tout nous dit : “ cet endroit est dangereux ”.  » ALEX THOMSON, SKIPPEUR

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80

PHOTOS CHRISTIAN BORTH (PORTR AIT ); R ALPH RICHTER (CL ASSE E); BRUNO FLORIN/RODEO (ONTARIO)

CLASSE E Soyez connecté même sur la route

PERFORMANCE 48 PASSÉ À LA MODERNITÉ Le nouveau coupé de Classe C fait belle figure devant le musée Vitra Design. Son directeur, Mateo Kries, nous explique ce qui caractérise les classiques du modernisme. 58 SUR LA TÊTE D’UN PILOTE Découvrez de quoi est fait le casque de Nico Rosberg.

HAUTES -TERRES Les routes sinueuses de l’Ontario

DANS CHAQUE NUMÉRO 12 MOT DU PRÉSIDENT 106 INNOVATION 111 ICÔNES 112 MONDANITÉS

64 HAUT DE GAMMES Suivons Irvin Mayfield alors qu’une Mercedes-Maybach l’emmène à travers sa ville natale, La Nouvelle-Orléans. 70 DÉFORMATION ESSENTIELLE En 1959, Mercedes-Benz révolutionnait l’industrie automobile en dotant ses véhicules d’une cellule de sécurité. 72 PRÊT POUR L’ÈRE GLACIAIRE Le nouveau GLS de Mercedes-Benz mène ses passagers à bon port, peu importe le type de terrain.

114 AU CINÉMA

RESTEZ BRANCHÉ

Scannez ce code QR pour avoir accès au magazine en ligne et à des suppléments. MERCEDES - MAGA ZINE .CA

80 NATIVE NUMÉRIQUE Le concepteur automobile Sajjad Khan explique comment la Classe E change la donne en matière de confort et de sécurité. mercedes-magazine.ca

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SOMMAIRE

PRINTEMPS - ÉTÉ•16

VOYAGE

16 LA LISTE De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route.

88 SÉJOURS Hôtels inoubliables, virées en voiture et destinations dépaysantes

20 DESIGN Les lustres brillent d’un tout autre éclat depuis que des designers ont entrepris de transformer les traditionnels plafonniers en de flamboyantes œuvres d’avant-garde.

90 QUAND ON PARTAIT SUR LES CHEMINS Les hautes-terres de l’Ontario sont le paradis des amoureux de la route.

22 ÉVÉNEMENTS Les mordus de surf le savent depuis longtemps : des Grands Lacs au fleuve Saint-Laurent, on trouve au pays d’incroyables vagues que l’on peut chevaucher pratiquement à l’année.

98 TROIS NUANCES DE SOLITUDES À des milliers de kilomètres de notre tumultueuse vie moderne se trouvent des îles d’une beauté paradisiaque, où l’on peut s’offrir le luxe de se sentir seul au monde.

24 QUARTIER Ce qu’il faut voir et faire dans l’effervescente rue Notre-Dame Ouest, à Montréal.

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ART DE VIVRE 26 PLUS GRAND QUE NATURE Le muséologue George Jacob, président du Musée des dinosaures Philip J. Currie, a réussi l’exploit de mettre sur la carte la petite ville pétrolière de Wembley, en Alberta. 30 UN HOMME ET LA MER Alex Thomson compte bien remporter le Vendée Globe, une régate en solitaire autour du monde, sans escale. 36 COUP DE MAÎTRE En 40 ans, le centre équestre Spruce Meadows est passé de parc d’engraissement à l’hôte des plus importantes compétitions de saut d’obstacles au monde.

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PAGE LE VIN PAPILLON Se régaler dans l’un des quartiers branchés de Montréal

10

98

AGRICULTURE URBAINE Les ruches sur les toits d’Alvéole

24 ÉVASION POLYNÉSIENNE L’île paradisiaque de Bora Bora

PHOTOS X AVIER GIR ARD - L ACHAÎNE (NOURRITURE); TIM M c KENNA (BOR A BOR A)

40 RÉVOLUTION SUR LES TOITS Une génération d’entrepreneurs transplante le savoir-faire rural dans le paysage urbain et change l’avenir de l’alimentation.


Tout de suite captivant. Avec son design élancé des plus élégants et son agilité sportive de haut niveau, le tout nouveau Coupé de Classe C attire tout de suite les regards. Son moteur turbo développe un couple époustouflant de 273 lb-pi et sa suspension sport surbaissée vous aide à bien manœuvrer quel que soit l’état de la chaussée. Faites l’expérience de sa conduite exaltante.

© Mercedes-Benz Canada Inc., 2016.


MOT DU PRÉSIDENT

J

Conduire, c’est bien plus que de se rendre d’un point A à un point B.

DANS CE NUMÉRO Un aperçu du GLS (cidessus) et du coupé de Classe C (ci-contre)

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e suis un lecteur assidu du magazine Mercedes-Benz depuis de nombreuses années, et je ne peux vous cacher à quel point je suis emballé d’y contribuer pour la toute première fois. Après avoir fait plusieurs séjours d’affaires aux États-Unis et passé deux années en Asie, mon parcours professionnel m’a ramené chez moi, à Toronto, où j’ai été nommé président et directeur général de Mercedes-Benz Canada. J’espère que cette édition du magazine Mercedes-Benz vous donnera envie de profiter de l’été canadien tant attendu, comme elle l’a fait pour moi. Dans ce numéro, je vous invite à partir en voiture dans les hautes-terres de l’Ontario (page 90), où l’histoire canadienne se révèle au détour des routes taillées à la main. Vous aurez l’occasion de faire connaissance avec George Jacob (page 26), l’homme qui a donné vie au Musée des dinosaures Philip J. Currie, en Alberta. Vous découvrirez comment les Canadiens redéfinissent l’avenir de l’alimentation (page 40) en installant des fermes et des ruches sur les toits de certains édifices. Et, si vous avez vraiment besoin de changer d’air, je vous suggère de faire un voyage inoubliable, sous le soleil de la Polynésie française (page 98). Accompagnez-moi dans un périple en voiture qui nous mènera au cœur de l’unité Mobilité et véhicules numériques de Mercedes-Benz, dans le sudouest de l’Allemagne, où se trouve le musée Vitra Design, et sur les traces d’une expédition en Arctique. Que vous soyez au volant de la nouvelle Classe E (page 80), aussi luxueuse que connectée,

du nouveau GLS (page 72), robuste et confortable, ou du coupé de Classe C (page 48), agile et ingénieusement conçu, vous serez ébloui par le design à échelle humaine qui caractérise chacun de nos récents modèles. La Classe E en particulier parvient à allier une technologie à la fine pointe et un design élégant, afin de faire vivre une expérience des plus confortable et satisfaisante. Elle offre un éventail de technologies d’assistance créées pour améliorer la qualité de vie de son conducteur, du régulateur de distance et de vitesse DISTRONIC, à l’assistance active au changement de voie, en passant par la suspension AIR BODY CONTROL. Conduire, c’est bien plus que de se rendre d’un point A à un point B, et la principale mission de nos véhicules est de veiller à votre sécurité, afin que vous puissiez vous concentrer sur la route devant vous. Je me réjouis de ce nouveau poste et de la perspective de rendre visite à nos concessionnaires d’un bout à l’autre du pays. Qui sait, peut-être qu’en chemin, j’aurai l’occasion de découvrir certains des magnifiques lieux mentionnés dans ce numéro. Je vous encourage à profiter des mois à venir, que vous soyez sur la route ou non. Sincèrement,

Brian Fulton Président et directeur général


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DÉ TA I L S DE PU BL ICAT ION Publié par Daimler AG · Communications · HPC E402 · D-70546 Stuttgart Responsable auprès de l’éditeur Thomas Fröhlich · Mirjam Bendak Conseil d’édition Ola Källenius (Chairman) · Thomas Fröhlich · Bettina Fetzer · Jörg Howe Gesina Schwengers · Dr. Jens Thiemer · Andreas von Wallfeld Canada Mercedes-Benz Canada Inc., 98 Vanderhoof Ave., Toronto, ON M4G 4C9 Président et directeur général Brian D. Fulton Vice-président du marketing Gavin Allen Directrice, communications et relations publiques JoAnne Caza Directrice, marketing national Virginie Aubert Superviseure, relations publiques Nathalie Gravel C O NC E P T I O N E T R É DAC T I O N Allemagne Condé Nast Verlag GmbH · Karlstrasse 23 · D-80333 München Collaborateurs 500GLS, Christian Borth, Fabrice Braun, Leandro Castelão, Filippo Cataldo, Ulrich Clewing, Antonina Gern, Christoph Henn, Niclas Müller, Benjamin Pichelmann, Ralph Richter, Benedikt Sarreiter, Scott G. Toepfer, Helmut Werb Canada Spafax Canada, 500, rue Saint-Jacques Ouest, bureau 1510, Montréal QC H2Y 1S1 Président-directeur général, Spafax Marketing Content Raymond Girard Vice-président directeur, marketing de contenu Nino Di Cara Vice-président principal, stratégie de contenu Arjun Basu Directrice principale, développement des affaires et stratégie clients Courtney MacNeil Stratégiste principale, marques de luxe et art de vivre Christal Agostino Gestionnaire de comptes, marques de luxe et art de vivre Elana Crotin Rédactrice en chef Natasha Mekhail Rédactrices adjointes Violaine Charest-Sigouin, Eve Thomas Rédactrice, contenu numérique Renée Morrison Stagiaire à la rédaction Robin Della Corte Réviseure Isabelle Wolfmann Collaborateurs Karen Ashbee, Bruno Florin, Curtis Gillespie, Xavier Girard-Lachaîne, Dominique Lafond, Jasmin Legatos, Carrie MacPherson, Paige Magarrey, Tim McKenna, Celeste Moure, Chris Philpot Directeur artistique Guillaume Brière Directrice artistique adjointe Mélanie Ouimet Graphiste Marie-Eve Dubois Recherchiste photo Julie Saindon Directrice de la production Joelle Irvine Responsable de la production Jennifer Fagan Responsable de la production publicitaire Mary Shaw Coordonnateur de production et de circulation Stephen Geraghty Coordonnateur de la production publicitaire Joanna Forbes Vérificateurs d’information Philippe Lambert, Jessica Lockhart Traducteurs Simon Demers, Marie-Paule Kassis, Jacinthe Lemay Correctrices d’épreuves Sabine Cerboni, Isa Tousignant Ventes médias et publicitaires Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8, sales@spafax.com Directrice de compte national, High Net Worth Media Fiona Stedman, fiona.stedman@spafax.com Responsable des ventes, Québec et Est du Canada Lysanne Boileau, lysanne.boileau@spafax.com Responsable des ventes, Ouest du Canada Barb Welsh, barb.welsh@spafax.com Droits ©Copyright 2016 pour Mercedes-Benz Canada Inc. Tous droits réservés. La reproduction et l’utilisation du contenu de ce magazine, en tout ou en partie, ne sont permises qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et de Daimler AG. Les points de vue formulés sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement ceux de Mercedes-Benz Canada Inc., de l’éditeur ou des chefs de la rédaction. L’éditeur se réserve le droit d’accepter ou de refuser tout matériel publicitaire. L’éditeur n’est pas responsable des manuscrits, photographies ou autres documents non sollicités. Certains véhicules illustrés peuvent inclure des équipements non offerts au Canada, et certains équipements offerts en option peuvent ne pas être disponibles pour tous les modèles. Certains modèles présentés n’ont pas de feux de position latéraux. Pour de l’information mise à jour sur les modèles, les caractéristiques standard, les équipements offerts en option ou les couleurs disponibles au Canada, de même que sur les prix, veuillez contacter le concessionnaire autorisé Mercedes-Benz le plus près de chez vous, ou visiter www.mercedes-benz.ca. À notre connaissance, les renseignements contenus dans ce magazine sont exacts, mais nous ne pouvons pas être tenus responsables de toute erreur éventuelle. Retourner les non livrés à Spafax Canada, 2, rue Bloor Est, Bureau 1020, Toronto, ON M4W 1A8 Imprimé sur du papier blanchi sans chlore Imprimé au Canada ISSN 1925-4156 Poste-publications numéro de convention 41657520

mercedes-magazine.ca Centre de service à la clientèle Mercedes-Benz 1 800 387-0100 14


sym bole étern el d'un Amour pur

d i A m A n t s t r Aç A b l e s c A n A d i e n s


L A LISTE P R I N T E M P S - É T É •1 6

De la gastronomie au style, la culture canadienne tient la route.

AC H AT

AMUSEGUEULES B U G B I T E S , une start-up de Montréal, propose des gâteries pour chien extrêmement nutritives, mais aussi écolos, car leur production qui nécessite moins d’eau émet moins de carbone que celles des grands fabricants. Son secret ? La farine de grillons. Cet ingrédient riche en protéines (dont le goût rappelle la noisette, avec une note subtile de crevette) est combiné à d’autres excellents produits pour la santé, comme des bananes, des patates douces et des pois chiches. Et BugBites ne compte pas en rester là : ses gâteries, offertes en deux saveurs (pommes-canneberges et bananes-arachides), seront bientôt complétées par une gamme de nourriture pour chien respectant aussi l’environnement. GETBUGBITES.COM

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AC H AT

À S’EN LÉCHER LES LÈVRES AC H AT

VR AIMENT COUET TE Inspirée par les jolies courtepointes que sa grand-mère cousait lorsqu’elle était enfant, Geneviève Lorange a lancé Bigarade, une collection de housses de couette, de draps et de coussins écologiques fabriqués en édition limitée. La Montréalaise recycle des étoffes vintage dénichées aux quatre coins du Québec, avec une préférence pour le coton, le lin, la laine et la soie. Ses créations tout confort sont à la fois contemporaines et intemporelles et toutes uniques. De plus, elles sont garanties à vie : le meilleur gage de qualité qui soit ! B I G A R A D E . I O

Les rouges à lèvres Bite Beauty sont un vrai régal, littéralement ! Lorsqu’elle a appris que les femmes ingurgitaient l’équivalent de plusieurs tubes de rouge au cours de leur vie, la Torontoise Susanne Langmuir a eu l’idée de créer une gamme de cosmétiques comestibles, riche en nutriments. Voici ses trois produits favoris :

MASQUE POUR LES L È V R E S À L’AG AV E Appliquez-le avant d’aller au lit et réveillez-vous avec des lèvres lisses, grâce au resvératrol, un puissant antioxydant, à la lanoline et à l’huile de jojoba.

ST Y L E

C R AYO N À L È V R E S C R È M E M AT T E Un fini mat, mais une réelle sensation d’hydratation. De la cire d’écorce d’orange protège les lèvres, tandis que des huiles et des beurres de fruits bios les hydratent en profondeur.

AVANCÉE ST YLÉE Basée à Victoria, en Colombie-Britannique,

l’entreprise Alleles Design Studio se spécialise en technologie, en design numérique, en bionique et en mode. La mission de ses cofondateurs, McCauley Wanner et Ryan Palibroda : « brouiller la frontière entre prothèses et vêtements ». Ce duo conçoit sur mesure des enveloppes en plastique aux couleurs et aux motifs audacieux, qui servent à recouvrir avec style les prothèses de jambes. À leur agenda de 2016 : une collection complète de bas, de chaussures, de vêtements et d’accessoires. A L L E L E S . C A

ROUGE À LÈVRES AMUSE BOUCHE Un délicieux cocktail d’huiles comestibles (argan, argousier et amande douce, entre autres) spécialement conçu pour hydrater. B I T E B E AU T Y. C O M

mercedes-magazine.ca

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L

LA LISTE

C U LT U RE

VISITES VIRTUELLES Deux nouvelles galeries font jaser dans le milieu de l’art contemporain canadien. En voici un bref aperçu.

APPÉTIT

AU DA I N A R T M U S E U M (2016)

R E M A I M O D E R N (2017 )

AU DA I N A R T M U S E U M . C O M

REMAIMODERN.ORG

Évoquant une arche, l’architecture de ce musée de 5200 m2 a été inspirée par la plaine d’inondation sur laquelle il a été construit, à Whistler, en Colombie-Britannique.

ARCHITECTURE

Bordant la rivière Saskatchewan Sud, à Saskatoon, cette galerie de 4 étages et d’une superficie de 130 000 m2 rend hommage au mouvement architectural Prairie School.

Patkau Architects, de Vancouver

CABINET

KPMB Architects, de Toronto

PA R T I C U L A R I T É S

Onze galeries, des ateliers pédagogiques, un auditorium pour les performances et les lectures, un restaurant, et une boutique.

Des espaces d’expositions totalisant 1850 m2, un salon de thé japonais, un atelier de restauration et, bientôt, un jardin de sculptures.

200

ŒUVRES DE LA COLLECTION PERMANENTE

Des masques de la côte nord-ouest datant du xixe siècle ; The Crazy Stair, la toile la plus coûteuse d’Emily Carr (et 20 autres de ses œuvres).

À NOTER

8000

Des œuvres du Groupe des Sept, dont Mountains Near Jasper, de Lawren Harris, et 405 linogravures de Picasso.

BON BOULEAU DA N S L E G R A N D N O R D, on préfère le sirop de bouleau à celui d’érable. Cette tendance descend enfin au sud du pays, comme en témoignent les nombreux desserts et les bières artisanales qui en contiennent. Michele Genest, une chef originaire du Yukon, auteure de Boreal Gourmet et de The Boreal Feast, en décrit la saveur comme « riche et intense, presque comme de la mélasse, mais avec une vive touche d’agrume ». Voici sa recette de saumon rouge sauvage glacé au sirop de bouleau. 1 FILET DE SAUMON ROUGE SAUVAGE, SOIT ENVIRON 750 G MARINADE

À VOS CR AYONS ! Le coloriage pour adultes fait fureur et l’artiste albertaine Crystal Salamon en fait la preuve avec son livre, Awakening: Artful Colouring, dont le premier tirage s’est écoulé en moins de deux semaines. Ses 40 pages de motifs abstraits, de mandalas complexes et d’animaux mystérieux sont inspirées de l’art du tatouage et du henné indien ou issues de l’imagination de l’auteure. Reconnu pour ses bienfaits relaxants, le coloriage est non seulement divertissant, mais il requiert peu d’habiletés artistiques… il suffit de ne pas dépasser les lignes ! Encouragée par ce premier succès, la diva du crayonnage travaille à son prochain projet : un livre de coloriage pour hommes. C R Y S TA L S A L A M O N . C O M 18

30 ML (2 C. À SOUPE) D’HUILE D’OLIVE 15 ML (1 C. À SOUPE) DE VINAIGRE BALSAMIQUE 7,5 ML (1/2 C. À SOUPE) DE SAUCE SOYA

Au fouet, battre les ingrédients. Badigeonner le filet de saumon de la moitié de cette sauce. Faire cuire de 10 à 12 minutes en arrosant fréquemment avec le reste de la sauce. Y U KO N B I R C H . C A

PHOTO KRYSTAL COOPER (SAUMON)

AC H AT

30 ML (2 C. À SOUPE) DE SIROP DE BOULEAU UNCLE BERWYN


C U LT U RE

TARTAN ACADÉMIE Seul collège gaélique au Canada, le Colaisde na Gàidhlig accueille ses étudiants depuis plus de 75 ans sur son campus de bord de mer à Cap-Breton. Nul besoin d’être originaire des Highlands pour s’y inscrire : les cours intensifs donnés pendant l’été sont un excellent moyen de s’initier à la culture gaélique de cette île néo-écossaise. Des professeurs expérimentés (dont la violoniste Natalie MacMaster et le cornemuseur Keith MacDonald) y enseignent entre autres la danse écossaise, le gaélique, le tissage et la cornemuse. Séances d’improvisation musicale, jeux et céilithe (bal traditionnel) sont aussi au programme. GAELICCOLLEGE.EDU

APPÉTIT

Naturel

Bière

Balsamique

Mûres

Vin rouge

LA SAVEUR DU MOIS

Sur l’île de Salt Spring, en ColombieBritannique, Philippe Marill et Carolyn Kvajic ont appris à maîtriser un procédé complexe et ancestral, qui a longtemps été l’apanage des Français : la production de fleur de sel. Récoltés à la main, ces cristaux de sel marin sont offerts nature ou aromatisés d’ingrédients tels que la vanille et le chocolat, les mûres, le vin rouge ou la bière. Il en résulte une fleur de sel gastronomique, au goût du Pacifique. S A LT S P R I N G S E A S A LT. C O M

ST Y L E

DU MUSÉE AUX PASSERELLES Exposée depuis 2011 au Musée des beaux-arts du Canada, la toile Water Song, de Christi Belcourt, consiste en un complexe motif floral formé par plus de 150 000 points semblables à de minuscules billes de couleurs. L’œuvre a attiré l’attention de la maison de haute couture Valentino, qui a invité l’artiste métisse à collaborer à sa collection Croisière 2016. Celle-ci comporte neuf magnifiques pièces, allant du short à la robe, sur lesquelles sont recréés ses minutieux ornements floraux. C H R I S T I B E L C O U R T. C O M mercedes-magazine.ca

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D

DESIGN

LUMINEUSES CRÉATIONS

Les lustres brillent d’un tout autre éclat depuis que des designers ont entrepris de transformer les traditionnels plafonniers en de flamboyantes œuvres d’avant-garde. T E X T E PAIGE MAGARRE Y

CORPS CÉLESTES O M E R A R B E L , D U S T U D I O B O C C I D E VA N C O U V E R , fabrique la suspension 73 en soufflant du verre liquide à l’intérieur d’une enveloppe en fibre de céramique résistante à la chaleur. Ainsi, chaque lampe possède une taille et une apparence unique évoquant un nuage (l’effet est plus spectaculaire encore quand on en accroche plusieurs). Une ampoule à DEL a été spécialement conçue pour diffuser la lumière uniformément à l’intérieur du verre et mettre en relief l’aspect du tissu et sa forme singulière. B O C C I . C A

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ENTRE LES LIGNES BELLE BRUINE

Le lustre Crystal Cradle, de l’AM Studio de Toronto, est un nid de tiges en nickel soudées soutenant une pyramide inversée en cristaux Swarovski. Il résulte de cette combinaison de matériaux inusitée un luminaire moderne à l’aspect végétal. La base en nickel est suspendue par des câbles, tandis que les fils de cristaux se déploient dans un élégant éventail. A M S T U D I O . C A

Ceux qui cherchent une suspension à l’apparence non conventionnelle aimeront Switch, une création de la compagnie montréalaise Eureka, qui mise sur un design minimaliste pour un maximum d’effets. Ce luminaire est composé d’une tige d’acier à laquelle on peut fixer un, trois ou cinq bras en aluminium blanc ou noir dotés d’embouts chromés et d’ampoules à DEL à intensité variable. Il suffit de faire pivoter ces panneaux de 1,6 m autour de la tige pour adapter l’éclairage à la configuration de la pièce. Pour les vastes espaces, ils sont aussi vendus en grandes dimensions. EUREK ALIGHTING.COM

RÉACTION EN CHAÎNE Si les designers canadiens de la marque Gabriel Scott possèdent une salle d’exposition à New York, c’est de leur pays natal que Gabriel Kakon et Scott Richler fabriquent leurs luminaires à la main. Le récent modèle Kelly est réalisé avec 500 m de chaînette noire et argentée (ou cuivrée) fixée à un socle en panneaux métalliques rappelant un présentoir à bijoux. G A B R I E L - S C O T T. C O M

LUMIÈRE NATURELLE

VISION D’ÉQUIPE La firme Yellow Goat Design ne conserve aucun produit en stock dans ses bureaux ontariens de Cambridge. Pour découvrir ses brillantes idées, il suffit de visiter son site ; l’un de ses designers se chargera ensuite d’adapter ses créations aux besoins du client. Curves est un modèle récent de suspension, dont la beauté éthérée a pourtant été inspirée par un amoncellement de panneaux tordus abandonnés dans un coin de l’atelier. Elle est constituée de lampes à DEL coiffées de globes en verre en forme de poires entourés d’anneaux ondulés en acier inoxydable ou en acrylique. Y E L L O W G O AT D E S I G N . C O M

B R A N C H N ’ E S T PA S U N E S U C C E S S I O N aléatoire de tiges en cuivre et d’ampoules. Les designers torontois Denise Murphy et Michael Stamler, fondateurs du studio Lightmaker, se sont inspirés de la nature pour créer ce luminaire, dont la structure à géométrie variable peut être adaptée à l’espace que les décorateurs et architectes (ou les simples amateurs de design) désirent aménager. Il est offert en cuivre vieilli, naturel ou noirci, ainsi qu’en nickel poli et en bronze foncé. LIGHTMAKERSTUDIO.COM


E

ÉVÉNEMENTS

SUIVEZ LA VAGUE

Les mordus de surf le savent depuis longtemps : des Grands Lacs au fleuve Saint-Laurent, on trouve au pays d’incroyables vagues que l’on peut chevaucher pratiquement à l’année… à condition d’enfiler une combinaison isotherme ! T E X T E J A S M I N L E G AT O S

Î L E N O OT K A , C O LO M B I E - B R I TA N N I Q U E

CALVIN BAY ET BAJO POINT

E A ST L AW R EN C E TO W N , N O U V EL L E - É C O S S E

LAWRENCETOWN BEACH D E M A I À N O V E M B R E Pendant l’été, on peut s’initier au surf sur les paisibles vagues qui déferlent sur cette plage située à 30 minutes à l’est du centre-ville d’Halifax. Les surfeurs expérimentés s’y rendent plutôt à la saison des ouragans, d’août à novembre, alors que la houle représente un plus grand défi (certains accros y surfent même en hiver). De la fin mai au début octobre, ceux qui désirent communier avec la nature peuvent dormir à la belle étoile (dans une luxueuse tente de prospecteur, bien entendu !), grâce au forfait East Coast Glamping, qui inclut une heure de leçon de surf, pour deux, trois ou quatre personnes, donnée par les pros de l’école East Coast Surf School. L AW R E N C E T O W N B E A C H . C O M

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CÔTE OUEST L’une des planches de surf fabriquée à la main à Tofino par Stefan Aftanas, aftanas.ca

D E M A I À AO Û T Alors que les plages de Tofino attirent les novices, les pros à la recherche de tranquillité et de vagues tubulaires se réfugient plutôt sur les côtes sauvages de l’île Nootka, à l’ouest de l’île de Vancouver. Ici, on a plus de chance de tomber sur un ours noir, un cerf ou un loup que sur une marée de surfeurs. Bien qu’elle ne soit accessible que par hydravion ou par bateau, la forêt pluviale abrite quelques écogîtes dispersés. Les deux meilleurs endroits pour affronter les vagues sont Calvin Bay et Bajo Point, sur la côte ouest de l’île.


M O N T R É A L , Q U ÉB E C

FLEUVE SAINT- LAURENT La bonne vague ne se fait pas attendre à Habitat 67, le site de surf qui doit son nom à son célèbre voisin, le complexe d’habitations montréalais conçu par l’architecte Moshe Safdie pour l’Expo 67. Habitat 67 est une vague stationnaire formée par le fort courant qui rebondit sur les roches au fond du fleuve. Elle se trouve toujours au même endroit et son débit est constant, ce qui est idéal pour apprendre à se tenir debout sur une planche. Pour les novices, l’école de surf KSF offre des leçons sur une vague d’entraînement nommée « la vague à Guy », afin qu’ils maîtrisent les bases avant de s’attaquer au vrai défi. KS F. C A

DE MAI À OCTOBRE

O N TA R I O

GR ANDS LACS Le plus grand réservoir d’eau douce au monde compte, des deux côtés de la frontière, une intéressante communauté de surfeurs. Les Torontois qui désirent troquer leur complet-cravate pour une planche de surf peuvent longer le lac Ontario jusqu’aux falaises de Scarborough, où une péninsule rocheuse artificielle, combinée aux vents du sud-ouest, crée de parfaites vagues. Plus à l’ouest, la ville de Kincardine accueille les surfeurs qui apprécient les puissantes vagues du lac Huron, formées par un fond abrupt et une houle constante. Il n’est possible de surfer sur un lac que lorsque les conditions météorologiques sont favorables ; c’est l’hiver qu’elles sont optimales, quand les tempêtes produisent les plus grosses vagues. S U R F O N TA R I O . C A

PHOTOS JEREMY KORESKI/TOURISM VANCOUVER ISL AND (C.- B.); EAST COAST GL AMPING (N.- É.); MAUDE CHAUVIN (QC); LUCAS MURNAGHAN (ON); COOPER + O’HAR A (AB)

DE SEPTEMBRE À MARS

Le lac Huron, près de Kincardine

PA RC P ROV I N C I A L D U W H I T ES H EL L , M A N I TO B A

R APIDES DE STURGEON FALLS

D E M A I À J U I N Dans le parc provincial de Whiteshell, à environ 90 minutes au nord de Winnipeg, les tumultueux rapides de Sturgeon Falls réjouiront les amateurs de sensations fortes. Ces rapides se situent en plein cœur du lac Nutimikm, le long d’une île, et engendrent des remous allant de 1 à 2,5 m, dans le cas de celui qu’on surnomme Big Mouth et qui déferle toutes les 20 secondes. Si vous n’êtes pas un bon nageur, prévoyez la location d’une motomarine, car l’île se trouve à une bonne distance de la rive. W H I T E S H E L L . M B . C A

ED M O N TO N , A L B ERTA

WORLD WATERPARK Domptez le Tsunami, la plus récente attraction du parc aquatique à l’intérieur du centre commercial West Edmonton Mall. Dans cet environnement contrôlé, les experts dès l’âge de 10 ans peuvent se mesurer à cette double vague artificielle (et surfer côte à côte avec leur ami). Si vous n’êtes jamais monté sur une planche, suivez d’abord un cours à l’école du parc aquatique, puis affinez votre technique en devenant membre du club de surf, ce qui vous permettra de surfer en dehors des heures d’ouverture. W E M . C A

À L’A N N É E

mercedes-magazine.ca

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Q

QUARTIER

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RUÉE VERS L’OUEST

Ce qu’il faut voir et faire dans l’effervescente rue Notre-Dame Ouest, à Montréal. TEX TE CARRIE MacPHERSON

S I VO U S AV I E Z E M P R U N T É la rue Notre-Dame Ouest il y a à peine 10 ans, vous n’y auriez trouvé qu’une succession de casse-croûtes et d’antiquaires. Cet ancien quartier industriel s’est depuis transformé en destination de choix pour ceux qui aiment profiter de la vie. Nouveaux restaurants, bars, cafés, boutiques et spas apparaissent sans cesse dans cette rue qui traverse les quartiers Griffintown, Saint-Henri et Petite-Bourgogne. Quant à ses usines, elles ont été converties en condos modernes, où des résidents branchés ont élu domicile. 24

LE MENU Le renouveau culinaire dans le quartier de la Petite-Bourgogne, on le doit aux proprios du Joe Beef, qui ont été des précurseurs en installant dans la rue Notre-Dame Ouest ce restaurant de fruits de mer doublé d’un bar à huîtres. En plus de faire des petits, avec le Liverpool House et Le Vin Papillon [1 et 2], ils ont ouvert la voie au Burgundy Lion, le pub anglais situé juste en face, mais aussi au Grumman 78 et au Satay Brothers [3], deux favoris de la cuisine de rue qui ont désormais un domicile fixe à Saint-Henri. Plus à l’est, dans Griffintown, la rue compte une nouvelle recrue épicurienne avec Foxy, le pendant nocturne d’Olive et Gourmando, un populaire café du VieuxMontréal. Ne manquez surtout pas de vous arrêter chez Patrice Pâtissier ; son emplacement, en face d’une quincaillerie, peut passer inaperçu. Allez-y pour le lunch et les desserts de Patrice Demers, ou mieux encore, participez en soirée à un atelier de pâtisserie ou à une dégustation de vins animée par la sommelière et copropriétaire Marie-Josée Beaudoin. 3

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6

4

LES BOUTIQUES

PHOTOS X AVIER GIR ARD - L ACHAÎNE (1); JOHN CULLEN (2); MICK AËL BANDASSAK (3); PARISIAN L AUNDRY (7)

5

Faites le plein de style à la boutique Stockmarkt, qui propose des articles de marques contemporaines telles qu’Acne Studios [4], James Perse, Filippa K, Nudie Jeans, Maison Kitsuné, ainsi que de la griffe montréalaise Want Les Essentiels de la Vie [5], à prix d’entrepôt. À un jet de pierres de là, visitez la boutique de décoration Beige [6], où trouver des cadeaux uniques, des accessoires de table, des coussins sur mesure, mais aussi des conseils de pro. C’est en remarquant l’absence de magasin offrant un service d’aménagement intérieur complet, comme il en existe à Paris, à Londres ou à New York, que le propriétaire et designer Michael Stratulak a eu l’idée d’ouvrir ce commerce.

Without Consent, de Luc Paradis (2014), acrylique, gouache et encre sur papier 7

LES ARTS Inauguré en 2012, l’Arsenal est un espace d’art contemporain situé dans un ancien chantier naval au sud de la rue Notre-Dame, dans Griffintown. En plus d’héberger une galerie d’art et l’impressionnante collection privée Majudia, il accueille des événements de grande envergure. Pour poursuivre votre exploration artistique, visitez la galerie Antoine Ertaskiran et, dans Saint-Henri, la Parisian Laundry [7], qui sont toutes deux logées dans des bâtiments industriels. 8

LE SPA Des femmes de tous âges et de tous styles apprécient les soins du spa Barbarella, qui vont des manucures et pédicures traditionnelles au nail art. Parmi les favoris, on compte l’épilation à la cire et le bronzage par brumisation. Non loin de là, le Notorious Barbershop amène la tendance des salons de barbiers à un niveau de luxe inégalé, avec son décor Versace, sa collection de cognacs et ses produits haut de gamme. Tenant davantage du club privé que du simple barbier à l’ancienne, il propose à ces messieurs d’expérimenter un luxueux rasage à 1000 $, exécuté avec un rasoir plaqué or qu’ils pourront garder en souvenir. Pour pousser l’idée encore plus loin, Notorious a fait équipe avec Rémy Martin afin de créer le Centaure [8], un Sprinter de Mercedes-Benz converti en bar à cognac et en barbier mobile. Au poil !

L’HÉBERGEMENT

L’équipe du Joe Beef a aménagé un appartement à l’attention des amateurs de bonne chère. Situé audessus du célèbre restaurant, il donne sur l’effervescente rue Notre-Dame, à l’avant, et sur un jardin, à l’arrière. Il est doté d’une cuisine fonctionnelle, d’une table pour huit personnes, de charcuteries accrochées au plafond et d’un réfrigérateur rempli de vins d’importations privées et de bière artisanale Joe Beef. mercedes-magazine.ca

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ART DE VIVRE Événements, innovations, arts et divertissements à ne pas manquer

PLUS GRAND QUE NATURE

Avec une vision audacieuse, des partenariats stratégiques et une façon de faire bien à lui, le réputé muséologue George Jacob, président du Musée des dinosaures Philip J. Currie, a réussi l’exploit de mettre sur la carte la petite ville pétrolière de Wembley, en Alberta. TEXTE CURTIS GILLESPIE

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cravate est parfaitement nouée et assortie à son mouchoir de poche.

PHOTOS JOANNE COUSINS (PORTR AIT, VUE AÉRIENNE); CANDICE POPIK (CR ÂNE SUR PIÉDESTAL, EX TÉRIEUR DU MUSÉE); SEAN TROSTEM (SITE DE PIPESTONE CREEK DIG, CR ÂNE VU D’EN HAUT )

DE L A SALLE DE CONFÉRENCE

PARC JURASSIQUE Les visiteurs du musée peuvent survoler en hélicoptère le site de Pipestone Creek et même jouer aux archéologues.

L A L O C A L I T É D E W E M B L E Y (1410 habi-

tants), dans le nord de l’Alberta, est une terre de contrastes. Ici, la nature cohabite avec l’industrie pétrolière, l’isolement avec l’immensément grand. Pour se rendre à la ville la plus proche, Grande Prairie (68 556 habitants), on doit rouler vers l’est sur la route de l’Alaska pendant 25 km. Là, une vaste prairie défile sous un ciel infini : c’est le cœur pétrolier de la province. On doit l’abondance de combustibles fossiles dans cette région aux couches géologiques préhistoriques qui s’y trouvent et constituent, par ailleurs, un terreau idéal pour la préservation des fossiles. C’est la raison de la présence d’un site paléontologique aussi exceptionnel que celui de Pipestone Creek, au sud de Wembley, et pourquoi ce patelin accueille le Musée des dinosaures Philip J. Currie, sans doute le plus important du genre au monde. Bien avant que ce musée de 40 millions de dollars ne soit inauguré en septembre 2015, il faisait parler de lui pour une acquisition de taille : son président, George Jacob. Reconnu autant pour ses projets d’envergure que pour son attention aux détails, ce conservateur d’origine indienne avait conçu des expositions pour de gros joueurs à l’international, comme la Smithsonian Institution. Et voilà qu’il allait atterrir dans ce lieu perdu. Au royaume de la camionnette, où les jeans et la casquette composent l’uniforme officiel, George Jacob s’assure chaque matin, avant de démarrer sa CLA 250 4MATIC de Mercedes-Benz, que sa

George Jacob sait concilier une vision ambitieuse et une attention particulière aux détails.

entièrement vitrée du musée, je peux voir des écoliers déambuler joyeusement dans la galerie du niveau inférieur et même entendre les rugissements des dinosaures à travers les murs. Serein, George Jacob est assis au-dessus de toute cette agitation. Il a 51 ans, mais on lui donnerait une décennie de moins. Son costume sur mesure et ses cheveux bouclés contrastent avec son air réservé. Il sourit souvent, parfois avec une certaine gêne, et agrémente quelques-unes de ses réflexions de citations d’artistes tels que Derek Walcott ou Leonard Cohen. Je lui demande s’il se plaît à Wembley et ce qui l’a mené jusqu’ici. « Eh bien, au départ je ne savais pas trop quoi en penser ; mais maintenant, j’aime beaucoup, répond-il d’une voix douce. À vrai dire, il s’agissait d’un incroyable défi que je ne pouvais tout simplement pas refuser. » Le défi qu’il se devait de relever était principalement logistique. Lorsqu’il a pris la barre du Musée des dinosaures Philip J. Currie, un an seulement avant son ouverture, une partie du bâtiment, la majorité de son intérieur et la totalité des expositions n’étaient toujours pas construites (et, dans certains cas, même pas encore imaginées). Il n’en demeure pas moins que le résultat est spectaculaire, un édifice d’une grande modernité qui, de l’extérieur, paraît tout en angles et en surfaces. George Jacob s’est assuré que l’intérieur du > musée fasse écho à cette architecture organique,

PASSÉ RECOMPOSÉ L’architecture hypermoderne du musée contraste avec ses ossements de plusieurs millions d’années.


ART DE VIVRE

PIÈCE À CONVICTION Même si Wembley est le royaume de la camionnette, George Jacob conduit une CLA 250 4MATIC. SUJET FOUILLÉ Des bornes interactives permettent d’approfondir ses connaissances.

« I L Y A U N E D I F F É R E N C E entre se conten-

ter de donner de l’information et raconter une histoire », explique-t-il. Cette idée pourrait d’ailleurs s’appliquer à lui-même. Son CV donne un aperçu de son parcours diversifié. Né à Cochin, dans l’État du Kerala, au sud de l’Inde, il a d’abord étudié en maîtrise à l’institut des sciences et des technologies de Pilani, au Rajasthan. En 1994, il a obtenu une bourse du Commonwealth qui l’a mené à l’Université de Toronto, puis, en 2000, après avoir occupé plusieurs postes dans des musées, il a poursuivi ses études à l’École de gestion de l’Université Yale. Aujourd’hui, George Jacob est considéré comme l’un des penseurs qui ont contribué à redéfinir la muséologie. L’étendue de son expertise sur le terrain est si vaste qu’il est difficile de croire qu’elle appartient à une seule et même personne. En plus d’avoir été mandaté par une douzaine d’institutions à Singapour, en Inde, à Abu Dhabi, à Hong Kong, en Égypte et aux États-Unis, il a contribué à la création de trois musées : l’un consacré à l’astronomie, à Hawaii, les deux autres à l’histoire sikhe et aux sciences et technologies, en Inde. Il a également supervisé pour la Smithsonian Institution une exposition permanente consacrée à un grand symbole, le drapeau américain. Et voilà qu’il s’attaque maintenant au paléotourisme.

L E M U S ÉE D ES D I N O S AU R ES PHILIP J. CURRIE EN C H I F F R ES

13

mois pour compléter sa construction

8

mois pour la conception, la construction et l’installation de ses expositions

7432 mètres carrés

40

coût, en millions de dollars

5

espèces albertaines exposées

55 000 visiteurs dans les 81 premiers jours

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Toutes les idées novatrices de George Jacob ont pour but de transformer « l’information » en « histoire », comme en témoigne ce tour d’hélicoptère au-dessus du site de Pipestone Creek. Au confluent du ruisseau Pipestone et de la rivière Wapiti, le pilote plonge dans la vallée pour survoler les excavations et offrir aux passagers une vue aérienne des fouilles archéologiques (qui peut être complétée par une visite des installations). « Je peux vous assurer que cet hélico orné d’un pachyrhinosaure ne passe pas inaperçu lorsqu’il décolle et atterrit près de la route de l’Alaska ! » dit-il en riant. George Jacob sait aussi comment attirer l’attention, en concluant notamment des partenariats avec National Geographic (son musée sera le seul au Canada à avoir accès aux archives vidéo de l’organisation), avec l’Aéroport international d’Edmonton (qui a accepté d’accueillir une imposante exposition de dinosaures pour promouvoir l’ouverture de l’établissement) et même avec l’acteur Dan Aykroyd et sa famille, des passionnés de paléontologie, qui serviront d’ambassadeurs à Hollywood. I L VA S A N S D I R E Q U E L E S D I N O S AU R E S

ne sont pas toujours le sujet central des entrevues qu’il accorde. À un moment, je lui demande si ceux qui l’ont engagé savaient dans quoi ils s’embarquaient. « Probablement pas, me répond George Jacob, sourire en coin. Mais ils n’ont sans doute pas tardé à le comprendre. » Après notre entretien, je m’arrête un instant à la boutique de souvenirs où je remarque une série de cartes aux élégantes illustrations, dont celle du musée, en rouge et orange vifs. Je la prends en main et la retourne. À l’arrière, je peux lire le prix et le lieu d’impression, mais aussi, en petits caractères, « conçu par George Jacob ». Voilà qui ne m’étonne pas.

PHOTOS JOANNE COUSINS (PORTR AIT ); SEAN TROSTEM (ENFANTS, BORNES INTER ACTIVES) SOURCE DE L‘ENCADRÉ GEORGE JACOB

en évoquant les strates d’une fouille archéologique. Le tout est dominé par des squelettes de dinosaures et de monstrueux lézards marins qui nagent sur des écrans LCD tactiles. Avec ses imprimantes 3D, ses laboratoires paléontologiques, son amphithéâtre National Geographic et ses bornes interactives, le musée est une salle de classe ultraperfectionnée. Et tout cela, on le doit en grande partie à cette capacité qu’a George Jacob de concilier une vision ambitieuse et une attention particulière aux détails.


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ART DE VIVRE

UN HOMME ET

LA MER Alex Thomson est prêt à affronter même les plus monstrueuses vagues. Ce skippeur britannique compte bien remporter le Vendée Globe 2016-2017, une régate en solitaire autour du monde, sans escale. Il nous a entretenus sur la force mentale, la peur de mourir et ce sentiment immense d’être infiniment petit. ENTRE V U E FABRICE BR AUN PHOTOS CHRISTIAN BORTH


PHOTO DE GAUCHE MARK LLOYD

RAPIDE COMME LE VENT Le yacht d’Alex Thomson est unique : il est composé de plus de 20 000 pièces, toutes optimisées pour la vitesse. Son prix : près de six millions de dollars. mercedes-magazine.ca

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ART DE VIVRE

B

arbe, lunettes de soleil, mouchoir dépassant de la poche avant de son veston : Alex Thomson a de la classe. On pourrait le prendre pour le frère de James Bond. Même si ses jambes sont un peu flageolantes, la faute aux puissantes rafales. Il se trouve à 10 m au-dessus de la mer, sur le mât de son yacht, qui est incliné à un angle de 50 o. Le voilà qui plie les genoux, s’élance et plonge dans l’eau. Cette vidéo intitulée Mast walk a été visionnée plus de deux millions de fois. C’est ce genre de bravade qui a permis à ce Britannique de 41 ans, commandité par Mercedes-Benz, de devenir l’un des marins les plus célèbres. Originaire de Bangor, au nord du pays de Galles, Alex Thomson s’est fait connaître en 1999 en devenant le plus jeune skippeur à remporter une course autour du monde en yacht. Sa carrière a tout d’abord été soutenue par Keith Mills, l’entrepreneur et DG qui a permis à Londres de relever le pari des Jeux olympiques de 2012. En 2008, Alex Thomson terminait deuxième à la Barcelona World Race, avec Andrew Cape comme membre d’équipage. En 2012, il établissait un nouveau record en traversant l’Atlantique en solo en 8 jours, 22 heures et 8 minutes. Celui qui est arrivé troisième au Vendée Globe 20122013 compte bien devenir le premier non Français à remporter la plus difficile régate du monde. Récemment, il inaugurait son nouveau yacht, une merveille technologique d’une valeur de près de six millions de dollars. Êtes-vous excité par cette acquisition ? Je suis excité comme à chaque fois que j’ai un nouveau bateau, et tout aussi nerveux. Il aura fallu deux ans pour le construire, près de 40 000 heures de travail. Le but, c’est d’avoir l’engin le plus rapide de sa catégorie, comme en Formule 1. Reste que ce bateau est composé de 20 000 pièces et qu’il y a davantage de facteurs à prendre en considération qu’en course automobile. Par exemple, la vitesse du vent n’est pas la même au sommet du mât qu’à la surface de l’eau, où nous la mesurons. L’impact des vagues sur l’océan est aussi très difficile à calculer. Et chaque bateau est unique ; on n’en construit pas deux pareil. Y a-t-il a un élément en particulier qui a retenu votre attention pendant sa construction ? Nous voulions créer le bateau le plus léger possible. Le défi, c’est qu’il soit suffisamment léger pour gagner la course, mais assez solide pour la terminer. Il s’agit toujours du même compromis. Nous allons maintenant faire des essais pendant environ un an, afin de trouver le bon équilibre. Le Vendée Globe débute le 6 novembre 2016, et c’est ce qui définit notre échéancier. À cette 32

EAU QUI DORT Ce skippeur professionnel semble totalement en contrôle de lui-même. Il est toutefois conscient de sa plus grande faiblesse : ses émotions.

date, le bateau sera rapide. On l’aura dépouillé du moindre élément de confort : plus d’évier, de douche ni de toilette !

On trouve toujours quelque chose pour encombrer nos existences. J’ai la chance de passer trois mois sur un bateau et de me concentrer sur une seule chose. Mentalement, c’est très rafraîchissant.

Pardonnez ma question évidente, mais où irez-vous à la toilette alors ? Nous avons un seau spécial, fait de fibre de carbone. Il contient un sac de plastique biodégradable qui est jeté à la mer après usage. À l’occasion du Vendée Globe, vous passerez près de trois mois, seul, en haute mer. Comment décririez-vous cette expérience ? Si tout va bien, que j’avance à la vitesse souhaitée, il n’y a pas de meilleure sensation. Mais lorsque ça tourne mal, c’est l’enfer. Comment gérez-vous la solitude ? C’est une question d’attitude. Je me dis : « Trois mois ? C’est quoi, trois mois ? Ce n’est pas si long. » Qu’avezvous fait ces trois derniers mois ? Ils ont passé rapidement, non ?


Oui, mais en trois mois, j’ai côtoyé beaucoup de monde… On a tendance à remplir nos vies du matin au soir. On passe notre temps à s’en faire pour notre famille, nos amis, notre travail ou notre hypothèque. On trouve toujours quelque chose pour encombrer nos existences. J’ai la chance de passer trois mois sur un bateau et de me concentrer sur une seule chose. Mentalement, c’est très rafraîchissant. Et je ne suis pas vraiment seul : sur le bateau, je peux téléphoner à ma famille, à mon équipe ou à ma femme. Selon vous, quel est l’aspect le plus éprouvant de la course ? L’océan Austral. Ça commence à devenir difficile sous le 40e parallèle sud. Au cours de la régate, on y passe quatre ou cinq semaines. À cause des vents forts et des vagues colossales, c’est un endroit très dangereux. Là, personne ne peut nous aider, on est seul au monde. Et c’est exactement comme ça que je me sentirai. Craignez-vous ces eaux ? Lorsque j’ai participé pour la première fois au Vendée Globe, en 2004, et que j’ai traversé l’océan Austral, je croyais pouvoir gagner la course. J’étais jeune et téméraire, mais je manquais d’expérience. En vieillissant, on a moins de sang-froid, mais plus d’expérience. Ça compense [rires]. Aujourd’hui, je suis conscient que je peux perdre la course à cause de l’océan Austral. Là-bas, tout est une question de survie. Parvenez-vous à apprécier la course malgré ces conditions difficiles ? L’océan Austral nous rend extrêmement conscients de notre propre mort. Ça peut être très dur sur les nerfs. Le ciel, la mer, tout nous dit : « cet endroit est dangereux ». Mais dès qu’on passe le cap Horn, on sait que la proue de notre bateau pointe enfin vers la ligne d’arrivée et, soudainement, tout change. La mer est plus calme, le ciel est plus clément, et on se sent beaucoup mieux. C’est comme si le poids du monde cessait de peser sur nos épaules, bien que la pression ne retombe réellement qu’à l’arrivée. Sur le plan personnel, quel est le plus grand défi de cette course ? Devoir constamment évaluer les risques. Je deviens un gestionnaire de risques. Je dois prendre des décisions chaque minute, et un mauvais jugement peut me coûter la vie. Je dois gérer mon corps, mes rations alimentaires, mon sommeil, mon humeur et ma capacité à prendre de bonnes décisions. Je dors de 20 à 40 minutes toutes les 2 à 4 heures. Lorsque je me trouve dans le froid mordant de l’océan Austral, où je dois travailler d’arrache-pied, je brûle environ 7000 calories par jour. Pendant le dernier Vendée Globe, j’ai perdu 8 kg. Ça peut

LA COURSE Le Vendée Globe se tient tous les quatre ans depuis 1989. Il s’agit de la seule course pendant laquelle des compétiteurs naviguent autour du monde sans faire aucune escale. Le départ est donné le 6 novembre 2016 aux Sables-d’Olonne, en France. Les participants empruntent un parcours qui les mène d’abord vers le sud, jusqu’au cap de BonneEspérance, puis vers l’est, sous l’Australie et le cap Horn, avant de les ramener au point de départ. De la vingtaine de participants, seule la moitié terminera la traversée. En janvier 2017, lorsque le vainqueur atteindra la ligne d’arrivée, après avoir parcouru près de 39 000 km, c’est une foule de 300 000 personnes qui l’accueillera. Jusqu’à présent, chacune des éditions de la course a été remportée par un Français. L’Anglais Alex Thomson compte bien changer la donne. VENDEEGLOBE .ORG

PORT D’ATTACHE Alex Thomson contemple la baie à Portsmouth, en Angleterre. Son équipe et son bateau sont amarrés à la marina de Haslar, à Gosport.

paraître bizarre, mais ce n’est pas si facile d’évaluer la quantité de nourriture et de sommeil dont on a besoin. Vous avez le soutien d’un psychologue sportif pour vous préparer à cette compétition. Vous aide-t-il à améliorer votre résistance mentale ? Je ne crois pas qu’on puisse entraîner sa force mentale. C’est quelque chose qu’on a ou qu’on acquiert. Je sais que je l’ai. Par contre, je discute avec le psychologue des situations difficiles auxquelles je devrai faire face durant la course. Sur l’océan Austral, par exemple, les vagues peuvent atteindre une hauteur de 15 m. Je navigue sur celles-ci à 30 nœuds [environ 55 km/h]. Et ça semble 100 fois pire lorsqu’on descend dans la cabine et que le pilote automatique est en marche. Dans ces moments-là, mon cerveau me dit que je vais mourir. Mais il faut que je dorme. Pour y parvenir, je dois me détendre, ralentir mon rythme cardiaque et abaisser mon niveau d’adrénaline. Avec l’aide du psychologue, j’ai mis au point une technique de visualisation. J’imagine que je suis, non pas dans la cabine, mais sur un nuage d’où j’observe le bateau. De là, je vois les vagues gigantesques, mais aussi qu’il n’y a aucun iceberg à l’horizon et que le bateau ne court aucun danger. Cette image men< tale m’aide à m’endormir.


FIGURE DE PROUE Alex Thomson, alors qu’il s’entraînait pour le Vendée Globe 2012-2013. Il espère gagner la prochaine course.

Mais votre peur de vous endormir est tout à fait justifiée : à plusieurs reprises, vous avez été sauvé des eaux. Si un problème doit survenir, il y a de bonnes chances que ce soit lorsqu’on dort. Pendant une course, il m’est déjà arrivé de me réveiller et de réaliser que le mât de mon bateau touchait presque à l’eau. C’est le genre de situation qui peut être mortelle. Ce n’est pourtant pas ce à quoi nous pensons lorsque ça arrive. On ne reste pas planté là à se dire : « Je vais mourir, je vais mourir ». On passe plutôt automatiquement en mode survie et on se demande : « Bon, OK, qu’est-ce que je dois faire pour m’en sortir ? » Et puis, on fait le nécessaire. Vous avez beaucoup d’expérience en tant que marin. Mais, selon vous, quelle est votre plus grande faiblesse ? Je suis très émotif. Mon humeur dépend grandement de la manière dont la compétition se déroule. Peu importe si je suis fatigué ou affamé : il n’y a que les résultats intermédiaires de la course qui comptent pour moi. Le problème, c’est que nous recevons ce classement plusieurs fois par jour. Si j’occupe une mauvaise position, j’ai tendance à devenir indiscipliné et à travailler davantage. Je change ma routine et par conséquent, je me fatigue plus rapidement. Et si ça va trop bien, c’est encore pire, je me crois invincible. Je perds alors toute ma concentration et risque de faire une erreur qui pourrait me coûter la course. Quel rôle joue la stratégie dans une régate ? Elle est très importante. C’est comme pour une partie d’échecs. Les bateaux vont tous plus ou moins à la même vitesse, mais mon nouveau 34

Sur l’océan Austral, les vagues peuvent atteindre une hauteur de 15 m. Je navigue sur cellesci à 30 nœuds [environ 55 km/h]. Et ça semble 100 fois pire lorsqu’on descend dans la cabine et que le pilote automatique est en marche. Dans ces moments-là, mon cerveau me dit que je vais mourir.

bateau sera sans doute plus rapide [rires]. Nous subissons le même climat et utilisons des ordinateurs munis des mêmes logiciels. Pour une course de 80 jours ou plus, l’avantage revient à celui qui parvient à prendre de l’avance dès le départ. La traversée sera beaucoup plus pénible pour celui qui prend du retard. C’est pourquoi il faut éviter les erreurs dès le premier jour. Après avoir vécu pendant trois mois dans de telles conditions, est-il difficile de revenir à la maison et de mener une vie normale ? La dernière fois, j’ai eu beaucoup de difficulté à retrouver un cycle de sommeil régulier. Ça m’a pris des semaines, c’était très frustrant. Mais à part ça, je considère avoir une vie tout à fait normale. Lorsque je reviens, je me demande pourquoi on en fait tout un cas. Après tout, c’est mon travail. Lorsqu’on est en mer à bord d’un petit bateau et qu’on ne distingue même plus l’horizon, on réalise la petitesse de l’homme. Je sais que les autres skippeurs ont aussi cette impression d’être insignifiants dans l’immensité de l’univers. C’est une belle leçon d’humilité. Lorsque je reviens à la maison, je suis impatient de retrouver mes amis et par-dessus tout, de faire la fête avec eux ! Le champion de Formule 1 Lewis Hamilton est déjà monté à bord de votre yacht et vous avez aussi navigué à Monaco avec son coéquipier Nico Rosberg. Sont-ils de bons skippeurs ? J’ai remarqué que les pilotes de course parviennent facilement à se concentrer sur une tâche précise. Je leur demande d’être attentif et d’attendre le signal et ils le font. Ce que le commun des mortels arrive difficilement à faire.


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COUP DE MAÎTRE En 40 ans, le centre équestre Spruce Meadows est passé de parc d’engraissement à l’hôte des plus importantes compétitions de saut d’obstacles au monde. TEXTE KAREN ASHBEE

E

n cette fraîche journée d’automne, la foule qui est rassemblée au centre équestre Spruce Meadows, à 30 minutes au sud de Calgary, afflue vers le circuit International pour assister au Masters annuel. Des parents trim­ballent leurs enfants et leur chien sur la colline gazonnée qui borde la piste, à la recherche d’un endroit pour s’asseoir, tandis que les spectateurs dans les loges ou à l’intérieur de la prestigieuse British House sirotent du champagne en jetant un coup d’œil à la liste des départs. Dans une ambiance électrique, les cavaliers et leurs chevaux s’apprêtent à s’affronter dans ce tournoi qui pourrait leur rapporter des prix 36

RENDEZ-VOUS À CALGARY Le tournoi annuel Masters de Spruce Meadows figure au calendrier des compétitions internationales de saut d’obstacles.

totalisant plus de deux millions de dollars. Des amateurs s’agglutinent près de la piste d’entraînement dans l’espoir d’être photographiés avec Éric Lamaze, médaillé d’or aux Jeux olympiques. D’autres cherchent un souvenir de Spruce Meadows, parmi la multitude de kiosques à thématique équestre, avant de rejoindre les gradins bondés. « En arrivant, la première chose que les gens disent c’est : “Je n’aurais jamais pu imaginer ça !” », commente Ian Allison, vice-président de Spruce Meadows (un vétéran, il y travaille depuis 40 ans), alors que nous nous assoyons dans un bureau qui surplombe le circuit All Canada. Bien que Calgary soit souvent associée au Stampede (le rodéo qui prend la ville d’assaut pendant 10 jours chaque mois de juillet), Spruce Meadows s’est discrètement hissé en tête de peloton, au point d’avoir été nommé meilleur centre de saut d’obstacles au monde par la Fédération équestre internationale. Cette dernière lui a permis d’organiser plusieurs tournois de niveau cinq étoiles, le degré de compétition le plus élevé. Il est d’ailleurs le seul centre équestre

PHOTOS MIKE STURK (OUVERTURE; VUE AÉRIENNE); DIRK CAREMANS (BÂTISSE; L AMA ZE; BR ASH)

ART DE VIVRE


canadien à avoir mérité cet honneur, et c’est pourquoi il accueille le quart des épreuves cinq étoiles en Amérique du Nord.

Dans les ligues majeures Spruce Meadows est né en 1975, grâce à Ron Southern, fondateur d’Alberta Trailer and Hire Company (ATCO), et à sa femme, Margaret. Le couple désirait faire construire une écurie pour les chevaux de leurs deux filles (la ferme qui les hébergeait avait brûlé à deux reprises). Lorsqu’ils ont entamé les travaux, dans un ancien parc d’engraissement de 24 ha acheté en 1971, un ami leur a suggéré d’en faire un centre équestre ouvert au public. Ils ont suivi son conseil et y ont aménagé une piste de saut d’obstacles comme celles qu’on trouvait en Europe. En 1976, les Southern y organisaient un premier tournoi et, l’année suivante, obtenaient la permission d’y accueillir la Coupe des Nations. Spruce Meadows devenait alors le premier centre équestre en Amérique du Nord à tenir celle-ci en plein air. Dès lors, Spruce Meadows a figuré au calendrier des compétitions internationales de saut d’obstacles, attirant les meilleurs chefs de piste, compétiteurs, commanditaires et, finalement, une < foule d’amateurs.

EN TÊTE Le Canadien Eric Lamaze (cidessous) compare le Masters de Spruce Meadows au Super Bowl ; en 2015, Scott Brash (à droite) a marqué l’histoire en remportant le triplé du Grand Chelem.

La première chose que les gens disent c’est : “Je n’aurais jamais pu imaginer ça !” IAN ALLISON, VICE-PRÉSIDENT

mercedes-magazine.ca

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ART DE VIVRE

Selon Éric Lamaze, le Masters de Spruce Meadows est l’équivalent du Super Bowl. « C’est l’une des plus excitantes épreuves au monde, me confie le Montréalais, lorsque je le rejoins sur le circuit. Chaque année, je suis impatient de participer à cette compétition. J’ai des frissons dès que j’arrive sur la piste et je veux faire un sans-faute, rien que pour entendre la foule se déchaîner. »

Le paradis du saut d’obstacles Pour remporter une épreuve à Spruce Meadows, les compétiteurs doivent avoir tous les atouts dans leur jeu. La plupart d’entre eux sont habitués aux surfaces synthétiques qui recouvrent les autres circuits et ont du mal à garder l’équilibre sur ce parcours gazonné, parfois glissant et irrégulier. Mais, comme c’est le cas au tennis, la pelouse naturelle confère un caractère traditionnel et une certaine élégance au sport. Spruce Meadows se distingue aussi par sa superficie. Il compte sept pistes gazonnées, dont le circuit International qui équivaut à presque cinq terrains de football. Enchaîner les épreuves dans ce centre équestre donne l’impression d’être à chaque fois dans un lieu différent, me dit Scott Brash. « J’ai été surpris de voir à quel point Spruce Meadows est immense. Ne pas être confiné au même parcours jour après jour permet d’offrir de meilleures performances », croit le cavalier britannique, considéré comme le meilleur du monde.

MERCEDES - BENZ EVENING OF THE HORSE Le soleil se couche derrière les Rocheuses tandis que les étoiles du monde équestre trottent sur le circuit International offrant une vue époustouflante pour l’événement Mercedes-Benz Evening of the Horse. Depuis 2011, Mercedes-Benz Canada est le commanditaire officiel de cet événement, le seul du calendrier international de Spruce Meadows à avoir lieu sous les projecteurs, en soirée. Deux épreuves sont au programme, dont l’exigeante Six Bar, pendant laquelle les compétiteurs doivent franchir six obstacles dont la hauteur est croissante à chaque tour de piste. La soirée culmine avec un feu d’artifice synchronisé à la prestation d’un British Military Band. Ces festivités combinées à une intense compétition équestre en font un événement que les amateurs de sport équestre ne veulent pas manquer.

S P R U C E M E A D O W S EN C H I F F R ES

200

hectares de terrain, incluant les installations et les pâturages

38

61

nations qui se sont affrontées sur les parcours

16 000

tours de piste accomplis pendant les Séries d’été

10,2 millions visiteurs ont été dénombrés depuis l’ouverture

La renommée internationale de Spruce Meadows n’en fait toutefois pas un lieu exclusif. Tous les jours de l’année, ses portes sont ouvertes aux compétiteurs, aux spectateurs et au grand public. « Le prix d’entrée est le même depuis 1976 : cinq dollars pour l’admission générale, et c’est gratuit pour les aînés et les enfants de moins de 12 ans. Ça l’est aussi pour ceux qui parviennent à sauter la clôture, mais je ne le conseille pas », plaisante Ian Allison. Malgré cette atmosphère bon enfant, il ne faut pas s’étonner d’y apercevoir Bruce Springsteen assister à l’une des compétitions de sa fille, Jessica, ou Tom Selleck aidant sa fille, Hannah, à seller son cheval. « Les filles de Bill Gates, Jennifer, et de Steve Jobs, Eve, ont toutes deux chevauché ici. Elles étaient d’ailleurs dans la même équipe, fait remarquer Ian Allison. Nous avons eu la visite de personnalités allant de Sa Majesté la reine Elizabeth II à Mikhail Gorbachev, le chef de l’ex-Union soviétique. » Même si Spruce Meadows se fait un devoir de perpétuer la tradition, cela ne l’empêche pas de regarder en avant. L’objectif de cette année est de changer les surfaces gazonnées et, pour ce faire, plusieurs millions de dollars seront investis. L’année 2016 a aussi été marquée par de tristes pertes : le maître d’équitation Albert Kley est décédé en janvier ; et deux semaines plus tard, le fondateur de Spruce Meadows rendait l’âme. En visitant aujourd’hui ce domaine de 200 ha, on a la conviction que la vision et le dévouement de Ron Southern pour cette discipline jumelés aux constantes améliorations de Spruce Meadows inspireront les générations de cavaliers à venir. Avec la possibilité de se mesurer aux sauts à obstacle les plus exigeants du monde et de remporter des prix valant des millions de dollars, il n’est pas surprenant qu’ils soient si nombreux à rêver de se rendre un jour à Spruce Meadows, un centre équestre inusité dans un lieu inusité.

PHOTOS MIKE STURK

COUPE CONVOITÉE L’équipe brésilienne (à gauche) a chevauché pour la victoire à la Coupe des Nations du Masters ; Tiffany Foster (ci-dessus) a remporté le prix Mercedes-Benz de la Première cavalière canadienne, à la clôture du Masters 2015.



CHAÎNE ALIMENTAIRE Des projets verts prennent d’assaut la ville, incluant les serres sur les toits des Fermes Lufa (page de droite).

P. 4 4 RUCHES URBAINES

P. 41 POTAGERS SUR LES TOITS

P. 4 5 NOURRITURE ET TECHNOLOGIES

P. 4 6 FLEURISTES ÉTHIQUES

P. 4 6 VOLAILLES URBAINES


PHOTOS LES FERMES LUFA

ART DE VIVRE

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RÉVOLUTION SUR LES TOITS

La tendance « de la ferme à la table » n’emprunte pas toujours la route de la campagne à la ville. Une nouvelle génération d’entrepreneurs transplante le savoir-faire rural dans le paysage urbain et ainsi change l’avenir même de l’alimentation. T E X T E E VE TH O MAS I L LU ST R AT I O N C HR IS PHILP OT

e pourrais aussi bien faire la visite d’une colonie sur la lune : au-dessus de moi, une succession de panneaux en verre s’étend à perte de vue. En dessous, des rangées de boîtes blanches renferment des pots en fibre de coco. Un complexe réseau de tuyaux achemine de l’eau et des nutriments à chaque semis. Le tout fonctionne grâce à une appli iPad. « Certains de nos consultants ont aussi la NASA pour client », me confie Lauren Rathmell, directrice des serres et cofondatrice des Fermes Lufa. « Le parallèle entre l’exploration spatiale et ce que nous faisons est facile à faire. » C’est Mohamed Hage, ex-ingénieur en informatique, qui est à l’origine des Fermes Lufa, dont la première serre de 3000 m2 a été inaugurée à Montréal en 2011, et la seconde, à Laval, en 2013. Ces deux installations produisent 190 tonnes de légumes chaque année, qui sont distribuées dans des paniers livrés deux fois par semaine à des points de cueillette. On ne parle pas ici de jardins communautaires : il s’agit des premières fermes commerciales du monde à avoir été construites sur un toit. Les Fermes Lufa, tout comme de nombreux entrepreneurs sont en voie de changer le rapport que nous entretenons avec la nourriture. On ne peut pas minimiser l’importance de l’industrie agroalimentaire au pays : un Canadien sur huit est à son emploi et sa contribution au PIB dépasse les 100 milliards de dollars. N’empêche > que la mission des fermiers urbains n’est pas mercedes-magazine.ca

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FRAÎCHEUR ASSURÉE Les légumes des Fermes Lufa sont cultivés dans l’une de leurs deux serres (page de droite) et livrés dans des paniers deux fois par semaine.

uniquement de pourvoir à leur propre consommation et celle de leur communauté. Maintenant que plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, il est plus que jamais nécessaire de miser sur les avancées technologiques pour favoriser l’agriculture durable. Et le Canada pourrait bien devenir un modèle pour le monde entier.

Les fermes Lufa : repenser la ville « Nous n’avions aucun modèle sur lequel nous baser », se remémore Lauren Rathmell, diplômée en biochimie de l’Université McGill, lorsque je l’interroge sur les débuts des Fermes Lufa. Pour trouver un toit qui pourrait convenir à leur première ferme, ces visionnaires ont survolé Montréal… à l’aide de Google Earth. Les défis de l’agriculture urbaine ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Par exemple, ce qui a préoccupé l’équipe l’an dernier, ce ne sont pas les -30 °C (les serres sont de surprenants refuges contre le froid), mais plutôt 42

Les ingrédients qui composent les repas du Canadien moyen parcourent de 1000 à 3000 km.

les 30 °C et plus qui sévissaient l’été. Bien que le contrôle de la température et de l’humidité soit automatisé, les employés doivent alors travailler fort pour empêcher les plants de se détériorer. J’entrevois une autre de leurs préoccupations à la rangée des plants de concombre, ou ce qu’il en reste. Les Fermes Lufa n’ont pas le droit à la certification biologique, même si elles respectent les standards de cette agriculture, parce qu’elles ont aussi recours à l’hydroponie. Pourtant, on n’emploie ici aucun pesticide. On utilise plutôt une application conçue pour localiser les insectes nuisibles, qu’on attaque ensuite à l’aide d’exterminateurs bio, comme des coccinelles, friandes de pucerons. « Il y a des phénomènes naturels qui se produisent dans une ferme dont on ne soupçonne pas l’existence », m’explique Nick Taylor, tout en inspectant une feuille à moitié mangée. « Mon but est de créer un véritable écosystème ; que les insectes utilisés comme biopesticide se reproduisent ici plutôt que de s’envoler à l’extérieur de la serre. » Ce chargé de projet en botanique a grandi dans une ferme à L’Île-Perrot, au Québec. Pour lui, manger local et de saison a longtemps signifié se limiter à un régime de légumes racines pendant la moitié de l’année. Comme ses collègues, il est curieux de voir jusqu’à quel point cette serre peut donner dans l’exotisme. Dans une petite section aménagée près des piments, on expérimente la culture des figues, des melons et même des caféiers. Nick Taylor tend la main et cueille la feuille lustrée et odorante d’un combava, qui produit la lime kaffir, puis me la remet. C’est le genre de produit qui pourrait un jour se retrouver dans les paniers Lufa, si la rentabilité et le goût des consommateurs sont au rendez-vous. Car il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout d’une entreprise et qu’elle doit son succès au bouche-à-oreille. Entre la serre sur le toit et le rezde-chaussée qui bourdonne d’activité (c’est là qu’on remplit les paniers) se trouvent des bureaux où des employés tentent de mettre les Lufavores en appétit. Pour ce faire, ils alimentent le blogue de la compagnie de recettes et de photos des produits de partenaires, comme des œufs de poules en liberté ou du kombucha préparé localement. Les Fermes Lufa ont pris une excellente décision d’affaires en bonifiant ainsi leur marché en ligne pour permettre à leurs clients d’acheter des produits éthiques à un seul et même endroit. Ces aliments échappent à une statistique stupéfiante : les ingrédients qui composent les repas du Canadien moyen parcourent de 1000 à 3000 km. Aujourd’hui, les employés se préparent également pour l’une des journées portes ouvertes qui permettent au public de découvrir les coulisses de la ferme. « Les Lufavores nous appuient depuis nos débuts ; nous voulons être transparents avec eux, affirme Lauren. Notre travail, ce n’est pas que > cultiver des tomates ! »

PHOTOS LES FERMES LUFAS; DOMINIQUE L AFOND/RODEO (PAGE DE DROITE)

ART DE VIVRE



Une autre journée, une autre révolution qui se fait, elle aussi, sur les toits. Cette fois, je me trouve tout en haut du siège social de Birks, cette bijouterie fondée il y a 122 ans, en compagnie de 50 000 abeilles et d’Alex Mclean, cofondateur d’Alvéole. Il est ici pour inspecter les ruches qui ont été installées sur la toiture de cet édifice au centre-ville de Montréal. L’attitude de cet homme dans la vingtaine est décontractée : il ne porte pas de combinaison d’apiculteur, mais, simplement, un pantalon et une chemise. Aussi, lorsqu’il me suggère d’enfoncer mon doigt dans une alvéole, je lui obéis sans hésiter. En ressort une goutte ambrée, collante et sucrée. « C’est le miel le plus frais qu’on peut trouver ! », me dit-il en riant. Lorsqu’il était adolescent, Alex passait tous ses étés au Manitoba à travailler parmi les 2000 ruches de l’entreprise apicole de son oncle avec ses deux amis (et futurs partenaires), Étienne Lapierre et Declan Rankin Jardin. Mais ce n’est que lorsqu’ils ont visité la ferme Brooklyn Grange, à New York, la plus importante terre agricole aménagée sur un toit, que ces jeunes entrepreneurs ont réalisé tout le potentiel des espaces urbains inutilisés. Le trio a d’abord installé deux ruches expérimentales sur le toit d’un cabinet d’architectes montréalais, en 2013. Aujourd’hui, ils supervisent environ 400 ruches à Montréal et à Toronto, qui 44

BELLE ENVOLÉE Alex McLean inspecte les ruches installées sur un toit du centre-ville de Montréal (ci-dessus) ; les miels d’Alvéole provenant de différents quartiers ; une appli pour partager des données sur les ruches.

produisent chacune jusqu’à 20 kg de miel par année. Alvéole offre ses services à ceux qui désirent élever des abeilles dans leur jardin ou sur leur balcon, mais aussi aux entreprises, comme Birks et le Cirque du Soleil, pour l’installation et l’entretien des ruches et pour donner des ateliers à leur personnel. Elles récoltent un bénéfice tangible : des pots de miel portant leur marque. « C’est mieux qu’un stylo avec leur logo », commente Alex Mclean. Et ça paraît plutôt bien sur leur rapport de responsabilité sociale. Selon Alex Mclean, la moitié du miel qui est consommé au pays est importé. L’engouement pour l’apiculture urbaine dépasse toutefois la question du manger local : il s’agit aussi de protéger la planète. Depuis que la disparition des colonies d’abeilles fait les manchettes, un message s’est imposé : pour sauver le monde, il faut sauver les abeilles. Elles sont essentielles à la pollinisation de 70 espèces des 100 principaux végétaux que nous consommons. Étonnamment, les abeilles urbaines ont un avantage sur leurs cousines rurales : les pesticides dont l’agriculture fait couramment usage sont interdits en ville. Le plus gros obstacle à l’apiculture urbaine n’est pas le béton, c’est la peur. « Les gens confondent les guêpes et les abeilles, explique Alex Mclean. Les guêpes sont carnivores et elles chassent, tandis que les abeilles sont végétariennes et organisées. Elles envoient des éclaireurs et planifient leurs déplacements. Ce ne sont pas elles qui apparaissent

PHOTOS FUTURE FOOD STUDIO; FAIRMONT SOURCE DU GRAPHIQUE WORLD WEATHER ONLINE

Alvéole : l’ingrédient secret


DE L A

Future Food Studio : l’avenir Pour mieux comprendre ce que l’alimentation du xxie siècle nous réserve, je rencontre quelqu’un qui a l’habitude de prédire l’avenir : Irwin Adam Eydelnant, cofondateur de Future Food Studio. Ce chimiste et ingénieur biomédical revient tout juste de Londres, où il a pris part à une conférence TEDx consacrée à la nourriture. « Local et bio : ça

reste les préoccupations de base. Mais le débat évolue. Au-delà de la traçabilité des produits, on parle beaucoup de sécurité alimentaire. » À son studio de Toronto, Irwin Adam Eydelnant dirige une équipe de chefs, de designers, de scientifiques et d’artistes qui réinventent l’acte même de manger. Pour de grandes marques, il coordonne des projets, comme la création d’ustensiles qui ajoutent des saveurs aux aliments ou un « nuage » qui se boit. « Nous utilisons la technologie existante et l’appliquons à l’alimentation », explique-t-il. Selon lui, il ne suffit pas de faire pousser des légumes sur les toits ; il faut aussi comprendre ce qui affecte leur valeur nutritionnelle. Il prédit qu’un jour, il sera possible de réduire les ingrédients à leurs simples composantes et de mesurer leur teneur en temps réel, à l’aide d’une application. Il n’est toutefois pas convaincu que les tendances alimentaires actuelles définiront le régime alimentaire de demain. « Des boissons Soylent au sandwich Double Down de PFK, l’éventail de ce qui nous est offert en ce moment est vraiment très large. » Et que dire de la pizza imprimée en 3D ? « Je ne sais pas si l’imprimante 3D pourra un jour produire de la nourriture, mais l’idée qu’on puisse créer soimême des aliments mérite qu’on poursuive la réflexion. » Et les régimes détox ? « On devrait les oublier, et faire plutôt preuve de modération. » Irwin Adam Eydelnant a pu élargir ses horizons en voyageant dans le monde entier, mais il a aussi beaucoup appris tout près de chez lui, au contact d’élèves du secondaire. Dans le cadre du programme FEED, il a accompagné un groupe pendant plus d’un an, que ce soit dans leurs projets de recherche, leurs visites d’usines et même la supervision d’une petite entreprise de bananes congelées. Face à la nourriture, ces adolescents avaient tous une philosophie différente : alors que certains se nourrissaient de collations préemballées, d’autres cuisinaient pour leur famille, « faisant leur épicerie comme une maman, en touchant et en goûtant aux aliments ». C’est aussi ce qui a permis à Irwin Adam Eydelnant de constater l’inefficacité de certaines politiques alimentaires, qui ont été adoptées avec les meilleures intentions. Par exemple, lorsque la > cafétéria a opté pour un menu santé (plus cher),

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lorsqu’on ouvre une canette de boisson gazeuse. Elles ne sont pas là pour nous embêter. » Alvéole n’a pas lancé la tendance des ruches d’entreprise (voir l’encadré), mais grâce à sa présence en ligne, la compagnie vole au-dessus de la mêlée. Elle publie sur Twitter des liens qui permettent de voir ses ruches en direct et a même lancé une appli grâce à laquelle on peut déterminer les différentes essences d’arbres à Montréal et partager des données sur les ruches avec des laboratoires universitaires. Étrange combinaison que ce recours à une technologie pour documenter un processus naturel qui frôle la perfection. N’empêche que l’observation des ruches procure un sentiment d’apaisement, presque de zénitude. « On peut être un chef d’entreprise, avoir une montre Apple et manipuler l’enfumoir comme on le faisait il y a des centaines d’années », fait remarquer Alex. Alvéole est parvenu à créer une image de marque forte, en publiant des calendriers coquins (où se côtoient abeilles, ruches et nudité), en ouvrant un café dans le Mile-Ex, à Montréal, et en lançant une sélection de miels pour les épiceries fines. Alex me tend deux pots, l’un étiqueté « Plateau », l’autre « Westmount », et ajoute : « Nous sommes les seuls à être assez fous pour faire ça ! » Chaque miel correspond à la récolte d’une seule ruche, plutôt que d’être un mélange de l’ensemble de la production. Le processus est laborieux, mais le résultat est remarquable : le miel produit dans un quartier peut être pâle et crémeux, foncé et luisant dans un autre, selon les fleurs qui ont été butinées par les abeilles. Selon lui, c’est un délicieux moyen de montrer le lien entre un aliment et son environnement. Et c’est ce qu’enseigne l’apiculture. « Il suffit de regarder une ruche pour comprendre qu’elle n’est qu’un maillon de la chaîne. »

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COCKTAIL MÉTÉ0 Future Food Studio a notamment élaboré un « nuage » qui se boit.

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Il a suffi que le Fairmont Royal York de Toronto installe des ruches sur son toit, en 2008, pour que tous les hôtels désirent aussi avoir des abeilles (plus de 20 hôtels Fairmont en ont adopté). Cole Glendinning, souschef cuisinier du Royal York, en décrit les doux bénéfices. Que buvons-nous en ce moment ? Une bière à base de miel de la brasserie Mill Street. Environ 20 kg de notre miel est utilisé pour en produire 40 barils. La drêche (résidu d’orge) de la bière est envoyée à une boulangerie artisanale, qui s’en sert pour fabriquer notre pain. Sinon, où peut-on goûter le miel que vous produisez ? Dans les sauces et les charcuteries. Il accompagne aussi le service du thé en après-midi, qu’on peut jumeler à une visite des ruches et du jardin sur le toit [de mai à octobre]. Il y a aussi un jardin sur le toit de l’hôtel ? Il a été créé par l’un des chefs en 1996, avant que ce soit la mode ! On y trouve surtout des fines herbes, mais aussi de la laitue, des courges et des fraises des bois. Vous appréciez ce jardin ? Oui ! Mes grands-parents exploitaient une ferme laitière, mais j’ai grandi au centre-ville de Toronto. Disons que ça met les choses en perspective. On réalise tout le travail nécessaire pour la production d’une seule boîte de tomates. C’est un très bel endroit pour relaxer. J’essaie d’y aller chaque jour. On m’a dit que vous aviez de nouvelles résidantes sur le toit ? L’été passé, on a installé un « hôtel » pour les abeilles solitaires. C’est à elles que l’on doit la pollinisation de plus de 80 % de nos plantes à fleurs. Produisent-elles du miel ? Non, mais sans elles, nous n’aurions pas autant d’ingrédients à cuisiner ! mercedes-magazine.ca

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ART DE VIVRE

SANTÉ ! Les cocktails effervescents du Future Food Studio ont fait sensation au festival SXSW, à Austin, au Texas.

les jeunes ont préféré se rendre au casse-croûte du coin. « Le concierge de l’école m’a confié qu’il n’avait qu’à regarder le plafond de la cafétéria pour savoir que les jeunes n’aimaient pas les plats ! » Dans un tout autre milieu, Irwin Adam Eydelnant a aussi pu relever une mesure sociale inefficace grâce à la nourriture. « Dans certains jardins communautaires, il y a des bénéficiaires de prestations d’invalidité qui n’occupent aucun emploi régulier parce qu’ils risqueraient de ne plus recevoir de chèque d’assurance. En compensation pour ce travail, qu’on peut dire thérapeutique, ils reçoivent des crédits échangeables contre des fruits et

légumes frais qu’ils ne pourraient pas se permettre autrement. Il s’agit en quelque sorte d’une économie parallèle. » Irwin Adam Eydelnant croit finalement que le principe « de la ferme à la table » n’est pas incompatible avec la haute technologie, qu’il faut simplement trouver des moyens de les faire coexister. Et pas uniquement pour des entreprises comme la sienne, mais aussi pour l’avenir de tous. « Un chef, qui est aussi un ami, a déjà dit que nous pouvions changer le monde avec notre bouche. Ce que nous choisissons de manger influence jusqu’à la façon dont tourne la planète. »

L’ŒUF OU LA POULE ? « L’élevage de basse-cour connaît un regain de popularité. On est davantage concerné par la sécurité alimentaire et le bien-être des animaux, et on désire des aliments sains », écrit la spécialiste de l’alimentation Signe Langford, dans Happy Hens & Fresh Eggs, un guide pour élever de la volaille et cuisiner les œufs. Les poules urbaines sont un sujet d’actualité : des municipalités comme Vancouver et Gatineau les autorisent, tandis que d’autres les ont bannies par crainte du bruit et des prédateurs. « À mon avis, l’élevage de poules est une extension naturelle du jardin et de la cuisine », déclare Signe Langford. DOUGL AS - MCINT YRE .COM

CULTURE POISSONNIÈRE

On cultive des légumes mais aussi des poissons aux fermes Fresh City, à Toronto. L’aquaponie, qui combine l’aquaculture et l’hydroponie, permet de fertiliser des légumes et d’élever du tilapia, sans produire aucun déchet. F R E S H C I T Y FA R M S . C O M

AMIS DES FLEURS 1

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VA N C O U V ER

MONTRÉAL

WINNIPEG

OLL A URBAN F LO W E R P R OJ E C T Ce fleuriste en ligne s’approvisionne en fleurs locales seulement, cultivées de façon éthique, auprès de fermes urbaines et de jardins privés.

F LO R A N T H R O P I E Des bouquets récupérés dans des mariages ont une seconde vie grâce à des bénévoles qui font des arrangements floraux pour des hôpitaux et des résidences de personnes âgées.

B O TA N I C A L PA P E R W O R KS Cette compagnie fondée par une mère et sa fille est à l’origine du papier « plantable » : des cartes biodégradables incorporant des semences.

OLL AFLOWERS.CA

FACEBOOK.COM/FLOR ANTHROPIE

B O TA N I C A L PA P E R W O R KS . C O M

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Des excursions guidées proposent de faire la cueillette d’aliments comestibles insoupçonnés. À l’auberge Fogo Island Inn, à Terre-Neuve, des clients partent à la recherche de baies, d’algues et de mousse de caribou (ou les découvrent au menu de son restaurant). À l’autre bout du pays, à Vancouver, l’organisme Forager Foundation offre une excursion ethnobotaniste dans le parc Stanley, afin de faire connaître les plantes médicinales et comestibles utilisées par les Premières Nations. FOGOISL ANDINN.CA F O R A G E R F O U N DAT I O N . O R G

PHOTOS FUTURE FOOD STUDIO; RICHMOND L AM (ÎLE FOGO)

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PERFORMANCE

VÊTEMENTS MANTEAU: PAUL SMITH; SAC ET JUPE: JIL SANDER; CHAUSSURES: COS

Le monde de l’automobile, des sports motorisés aux nouveaux véhicules

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ARCHITECTURE DU PAYSAGE Le coupé de Classe C Mercedes-Benz en rouge hyacinthe métallisé, garé en face du musée Vitra Design, conçu par Frank Gehry

PASSÉ À LA

MODERNITÉ Le nouveau coupé de Classe C fait belle figure devant le musée Vitra Design, un chef-d’œuvre architectural. Son directeur, Mateo Kries, nous explique ce qui caractérise les classiques du modernisme. ENTRE V UE ULRICH CLEWING PHOTOS BENJAMIN PICHELMANN MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ

mercedes-magazine.ca

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PERFORMANCE

VISION D’EXPERT Mateo Kries, directeur du musée Vitra Design, à Weil am Rhein, en Allemagne. L’expert de 41 ans nous explique ce que l’on peut considérer comme du design de qualité et pourquoi les idées issues du Bauhaus sont toujours aussi pertinentes aujourd’hui. 50


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ul besoin de chercher très loin pour trouver des classiques du design. La plupart du temps, ils se trouvent sous nos yeux. Ou, littéralement, en-dessous de nous, comme c’est le cas pour Mateo Kries. Ce dernier est assis sur une chaise en aluminium créée en 1958 par Charles et Ray Eames. Une création qui exerce une véritable fascination chez cet historien de l’art. « Vous voyez cette petite vis qui maintient le revêtement de cuir bien tendu ? C’est une brillante idée ; très avant-gardiste pour l’époque. » Depuis 2010, Mateo Kries dirige conjointement avec le directeur commercial Marc Zehntner le musée Vitra Design, à Weil am Rhein, dans le sud-ouest de l’Allemagne.

l’architecte Walter Gropius. Près de 100 ans plus tard, en quoi ce mouvement artistique est-il toujours aussi pertinent ? Il l’est plus que jamais, ne serait-ce que pour le travail interdisciplinaire qu’il mettait de l’avant. L’idée qu’un architecte collabore avec un artiste, que des scientifiques s’ajoutent à l’équation, et qu’ils puissent tisser des liens étroits avec l’industrie était révolutionnaire à l’époque. Par exemple, Marcel Breuer a demandé conseil au constructeur aéronautique Junkers afin d’élaborer ses célèbres meubles en acier tubulaire. Le Bauhaus préconisait une expérimentation exhaustive et nous avons fait plusieurs parallèles sur la manière dont une innovation parvient à passer de la planche à dessin à la réalité d’aujourd’hui.

M. Kries, avant d’aborder le sujet des classiques du design, pourriez-vous nous en dire davantage sur le musée ? Quelle était sa mission lorsqu’il a été fondé en 1989 ? L’idée était d’expliquer aux visiteurs ce qu’est réellement le design. Il faut se rappeler que, dans l’Allemagne de 1989, ce concept n’était pas aussi bien connu qu’aujourd’hui. À cette époque, il s’agissait plutôt d’un phénomène restreint, que seuls les spécialistes comprenaient.

Comment l’exposition fait-elle ce lien avec le présent ? Elle est dotée d’œuvres et de commentaires de designers contemporains, qui vont d’une entrevue avec l’architecte britannique Norman Foster à un magnifique habitacle signé MercedesBenz. L’idée était de démontrer comment le Bauhaus est parvenu à accéder à ce statut légendaire, l’équivalent d’une image de marque. L’exposition prend place dans un environnement qui rappelle un atelier, comme si des étudiants du Bauhaus avaient affiché quelques croquis au mur avant de sortir de l’école à la fin de la journée. Au total, c’est environ 250 objets qui y sont exposés.

Sur quoi porte principalement sa collection ? Sur tout ce qui touche au design d’intérieur. Cela dit, elle est surtout composée de mobilier du xxe siècle ; nous sommes d’ailleurs parvenus à rassembler un des plus intéressants ensembles au monde. La collection comprend également des appareils électriques, comme certains classiques de marque Braun dessinés par Dieter Rams, ainsi que des maquettes architecturales et des textiles. On y trouve aussi des œuvres de designers réputés, tels que le couple américain Charles et Ray Eames ou le créateur danois Verner Panton. Quel est le rôle du design aujourd’hui ? Il n’est pas du tout le même que lorsque le musée a été inauguré. De nos jours, quand on parle de design, on ne se réfère pas uniquement à un simple objet ; il peut aussi s’agir d’un processus. On n’a qu’à penser à la manière dont Facebook ou certains formats de télévision sont configurés afin de proposer à leurs utilisateurs des profils à leur image. Le génie médical, les matériaux intelligents et le nanodesign sont d’autres excellents exemples. Le design occupe désormais une place importante dans plusieurs domaines qui n’ont rien à voir avec ce qui est perceptible à l’œil nu. Il est un facteur essentiel à la culture contemporaine. Vous avez récemment présenté une expo­ sition sur la légendaire école d’art allemande Bauhaus, fondée en 1919, à Weimar, par

Quelles sont les pièces issues du Bauhaus qui sont présentées et dont vous êtes le plus fier ? Je suis ravi d’être parvenu à y inclure la Lattenstuhl (« chaise à lattes ») que Marcel Breuer a créée en 1923, peu de temps avant de

N’oublions pas que ce qui nous semble intemporel aujourd’hui équivalait souvent à une prise de position radicale au moment de sa création. concevoir son premier meuble en acier tubulaire. Par sa forme sculpturale, elle évoque un tableau abstrait de Piet Mondrian. L’exposition regroupe également une série de photographies d’Adrian Sauer, un artiste contemporain berlinois que j’aime beaucoup. Un malentendu réduit souvent le Bauhaus à un style : on pense à des angles, beaucoup de chrome et du cuir noir à profusion. Ou encore à des murs blancs et à un toit plat. Adrian Sauer a reconstruit certains intérieurs du Bauhaus et les a photographiés en couleurs. Ses clichés changent complète> ment la perception que nous avons de ces mercedes-magazine.ca

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PERFORMANCE

décors. Ce qui n’est pas surprenant, puisque nous avons été habitués de les voir sur des images en noir et blanc. Quels sont les facteurs qui permettent à un objet de devenir un classique du design ? Il y a d’abord le temps. Après deux ou trois décennies, certains produits sombrent dans l’oubli, alors que d’autres semblent toujours aussi modernes. L’authenticité et la pertinence sont également des aspects importants. Un bon design est le résultat d’un processus de création rigoureux. On peut voir si un objet a été soumis à cette procédure minutieuse ou si, au contraire, ce souci du détail est absent. Et n’oublions pas que ce qui nous semble intemporel aujourd’hui équivalait souvent à une prise de position radicale au moment de sa création. Lorsqu’en rétrospective, cette extravagance apparaît comme de la clairvoyance, on a de bonnes chances d’être en présence d’un classique. Bien que les professeurs et les élèves du Bauhaus n’aient conçu aucune voiture, est-il possible que les principes fondamentaux de cette école aient influencé le design automobile ? Le fonctionnalisme était une tendance lourde dans les années 1920 et, pourtant, les véhicules créés au cours de cette décennie étaient d’allure plutôt robuste. Il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le design automobile prenne un virage fonctionnel et 52

AVANT- GARDE L’exposition Das Bauhaus #itsalldesign, conçue par le musée Vitra Design, sera présentée du 1er avril au 14 août au Centre national d’art et d’expositions de la République fédérale d’Allemagne, à Bonn, en Allemagne. Ci-dessus : Mateo Kries examine la sculpture Aesthetics No. 2, réalisée en 2011 par Mercedes-Benz. En arrière-plan, la chaise Wassily, redessinée en 1983 par Alessandro Mendini.

minimaliste, au moment où les idées Bauhaus revenaient au goût du jour. N’oublions pas que la vitesse était un thème central pour les créateurs de l’avant-garde. De par leurs formes, les voitures de l’après-guerre matérialisaient d’ailleurs cette idée. L’aérodynamisme a par la suite joué un rôle de plus en plus important, et pas seulement pour réduire la consommation de carburant. Depuis, ce qui importe surtout, c’est d’imaginer une silhouette qui corresponde le mieux à la personnalité d’un modèle donné. Est-ce que l’automobile a elle aussi influencé le design ? Absolument. L’architecte Le Corbusier, par exemple, adorait les voitures. Il en possédait une de la marque française Voisin, qu’il prenait soin de garer devant ses édifices lorsqu’il les faisait photographier. Il s’agissait d’un véhicule qui était alors à la fine pointe de la technologie et Le Corbusier désirait ainsi démontrer que ses bâtiments étaient tout aussi novateurs. Ce n’est pas pour rien qu’il qualifiait ses maisons de « machines à habiter ». Et, à l’époque, la voiture était l’incarnation par excellence de la machine. Si Walter Gropius, fondateur du Bauhaus, devait choisir aujourd’hui un modèle MercedesBenz, quel serait-il ? C’était un homme élégant et affable, mais aussi un membre de l’establishment. Son choix aurait sans doute porté sur un modèle > haut de gamme.


LIGNES FLUIDES, FORMES SENSUELLES

LA CONDUITE EN TOUTE ÉLÉGANCE


L’ART DE L’INGÉNIERIE Le pop art à l’œuvre : Balancing Tools de Claes Oldenburg


À L’IMAGE DE L’ŒUVRE ARCHITECTURALE DE FRANK GEHRY, LA NOUVELLE MERCEDES-BENZ EXPLOITE LES

JEUX D’OMBRE ET DE LUMIÈRE


PERFORMANCE

DESIGN ET TECHNOLOGIE

CLASSE À PART

A

vant même d’appuyer sur l’accélérateur, on sait que le coupé de Classe C est un athlète de haut niveau. Il suffit de voir sa calandre diamant à l’avant, son capot allongé et sa silhouette surbaissée, qui file vers l’arrière en accrochant les regards. Le conducteur monte à bord, jette un coup d’œil sur l’habitacle à la fois sportif et confortable, et attend qu’un dispositif automatique transforme un geste aussi banal que le bouclage de ceinture en une expérience délectable. Rarement un véhicule sportif a été aussi généreux en ce qui a trait au confort. Le nouveau coupé de Classe C de Mercedes-Benz rapproche deux mondes qui gravitent généralement à bonne distance l’un de l’autre : celui du sport, qui exige du travail, des sacrifices et des séances d’entraînement interminables, et celui du

LUXE SPORTIF Le volant multifonction avec section inférieure aplatie (ci-dessus, à gauche) offert avec l’Ensemble Sport ; les commandes intégrées aux portes sont, quant à elles, tout en courbes. Une silhouette sportive, un coupé qui respire la vitalité.


VÊTEMENTS CHANDAIL: MA X MAR A STUDIO; JUPE: JIL SANDER; MANTEAU: PAUL SMITH; ROBE ET CHAUSSURES: COS ST YLISME STEFANIE SCHWAIGER COIFFURE ET MAQUILLAGE ALEX ANDER HOFMANN/AGENTUR USCHI R ABE AVEC DES PRODUITS CHANEL MANNEQUIN DOMINIK A K./MODELWERK

DE PREMIER PLAN Le nouveau coupé de Classe C s’intègre admirablement bien dans le paysage de Weil am Rhein.

luxe, qui est synonyme de récompenses. Parvenir à combiner les deux dans la conception d’un coupé relève de l’art. Au fil des ans, Mercedes-Benz a conçu quelques croisements qui sont devenus des classiques : le 300 SE, dans les années d’aprèsguerre, puis les distingués modèles deux portes de la série W123, qui ont été en production jusqu’en 1985. Le coupé de Classe C entend perpétuer cette tradition. Thomas Weber, directeur du développement chez Mercedes-Benz, l’explique ainsi : « Notre tout nouveau coupé de Classe C est le plus récent modèle à illustrer la philosophie perpétuée par tous les coupés de Mercedes-Benz. Une combinaison de design séduisant, d’agilité sportive et de luxe contemporain. »

Bien plus qu’un coupé classique Les concepteurs du coupé de Classe C souhaitaient que son dynamisme soit reflété dans son design, sans pour autant mettre l’accent sur les ailerons et les embouts d’échappement. Pour y parvenir, ils ont prêté une attention particulière aux détails, que ce soit ses rétroviseurs extérieurs autonomes, ses portes sans cadre, sa ligne de ceinture haute, son profil effilé caractéristique et sa garde au sol abaissée de 15 mm comparativement à la berline. Loin d’être exagérés, les volumes de sa carrosserie rappellent le corps bien proportionné d’un athlète. La peinture qui miroite sur cette surface structurée exerce un éternel jeu d’ombre et de lumière, donnant l’impression que le véhicule est constamment en mouvement, même lorsqu’il est immobile.

C 300 4MATIC Moteur/Performance Moteur à 4 cylindres en ligne turbo de 2,0 L, 241 ch à 5500 tr/min ; couple max. 273 lb-pi à 1300-4000 tr/min

Transmission Automatique 9G-TRONIC à 9 rapports Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaisons de modèles.

M E R C E D E S - B E N Z . CA

Toutefois, c’est lorsqu’il est réellement en mouvement que ce nouveau coupé de Classe C révèle l’étendue de ses prouesses. Bien qu’il soit plus long de 95 mm et plus large de 40 mm que son prédécesseur, il est plus léger grâce à une combinaison de composants en aluminium et de matériaux à haute résistance. L’impression d’être à bord d’un véhicule d’exception ne fait qu’accroître en cours de route, et pas uniquement à cause de ses sièges sport intégraux ou de l’affichage à tête haute offert en option. Des systèmes sophistiqués, tel que le freinage d’urgence assisté adaptatif, l’assistant directionnel et l’avertisseur de changement de voie, permettent une conduite semi-autonome et sans stress. Sa nouvelle suspension avant à quatre bras et sa direction directe lui procurent l’adhérence et la stabilité latérale d’une voiture sport. À partir du sélecteur DYNAMIC SELECT, on peut choisir parmi cinq modes de conduite. Le mode SPORT+ permet à ceux qui savent manier avec enthousiasme les pédales sport (offertes avec l’Ensemble Sport) de découvrir le côté étonnamment dynamique du coupé de Classe C. Ce véhicule à deux portes de Mercedes-Benz réserve bien d’autres surprises. Le système de climatisation assure en permanence une excellente qualité de l’air dans l’habitacle, notamment en fermant le volet de circulation de l’air dès qu’on entre dans un tunnel (repéré au préalable grâce à la fonction de navigation par satellite). Autre fonctionnalité de haute technologie : la caméra 360°, qui capte le véhicule à vol d’oiseau, facilitant ainsi les manœuvres de stationnement. mercedes-magazine.ca

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PERFORMANCE

Impossible de savoir ce qui se passe dans la tête d’un coureur automobile. Ce qui la recouvre, en revanche, est à la vue de tous. Mais comment le casque de Nico Rosberg est-il fabriqué, au juste ?

SUR LA TÊTE D’UN PILOTE T E X T E F I L I P P O C ATA L D O P H O TO S A N T O N I N A G E R N

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PRÊT POUR LE DÉPART Un des 92 casques de haute précision fabriqués au fil des ans par Schuberth pour Nico Rosberg, à Magdebourg, en Allemagne.


PERFORMANCE

I

l fut un temps où Sven Krieter ne se souciait guère de la Formule 1. Au cours des 10 dernières années, il s’est pourtant retrouvé au cœur de l’action dans de nombreux grands prix. Son rôle : « protecteur en chef » du crâne des pilotes. Grâce à lui, les coureurs peuvent, littéralement, garder la tête froide, et une vision claire, même quand la météo fait des siennes. Pour l’heure, Sven Krieter s’applique à coller une lanière en caoutchouc sur le rebord d’un casque noir. Il le fait tournoyer sur lui-même et essuie l’excédent d’adhésif, tout en pressant fermement sur le matériau élastique avec ses doigts. Nous sommes à Magdebourg, en Allemagne, dans l’atelier de ce spécialiste des casques. Une fois terminée, sa création protégera la tête de Nico Rosberg, à la prochaine course qu’il disputera pour l’écurie Mercedes AMG Petronas. Sven Krieter est l’un des artisans vedettes de Schuberth, la marque de casques qui approvisionne cinq pilotes de Formule 1, et son porte-parole pour ce qui touche aux sports automobiles. L’homme de 40 ans voyage partout où se pose le cirque de la F1. Afin de veiller sur les pilotes, il assiste à toutes les courses et à tous les essais libres au calendrier. Ce qui signifie qu’il parcourt plus de 250 000 km en avion par année. Mais, pour rien au monde, il ne changerait de travail. Pourtant, il a longuement hésité avant d’occuper ce poste. Lui qui avait reçu une simple formation en installation de systèmes de chauffage et de ventilation trouvait ce défi un tantinet intimidant. Mais, après mûre réflexion, et un cours d’anglais intensif, il a accepté l’offre. « J’ai assisté à ma première course à Silverstone, en Angleterre, en 2005. Je n’avais jamais pris l’avion et je ne m’étais jamais retrouvé dans un lieu aussi chaotique que l’aéroport Heathrow. Puis, j’ai dû conduire sur le côté gauche de la route sans l’aide d’un système de navigation. Pas évident ! » Aujourd’hui, il lui est impossible de repenser à cette expérience sans sourire.

Artisanat de haute technologie Chaque année, Sven Krieter et ses trois collègues fabriquent 80 casques pour la Formule 1, 20 pour le championnat DTM et quelque 150 pour la vente générale. Les pilotes amateurs peuvent se procurer le modèle de course SF1 de Schuberth pour environ 7000 $. Dans l’usine dernier cri de la compagnie, un petit atelier a été créé spécialement pour cette production. C’est là que Sven Krieter et son équipe confectionnent des casques à l’aide d’outils spéciaux, d’instruments de mesure et de colle ultraperformante. Voilà un bon exemple du rôle que jouent encore les techniques artisanales dans le monde de très haute technologie de la Formule 1. La coque externe préfabriquée de ces casques est faite de 19 couches de fibre de carbone. Chaque 60

CECI N’EST PAS DE L’ART… mais un savoirfaire de pointe. Un excédent de colle chaude recueilli sur une feuille de papier.

Les pilotes doivent se sentir à l’aise. Nous faisons plusieurs essais avec eux jusqu’à ce que tout soit parfait. SVEN KRIETER, DESIGNER DE CASQUE

couche, superposée à la précédente, est comprimée et cuite dans un autoclave à une pression maximale de 87 psi et à une température de 170 °C à 200 °C. C’est la même méthode que celle utilisée pour confectionner les cellules de sécurité monocoque des voitures de Formule 1. Ce procédé extrêmement sophistiqué est aussi employé dans l’industrie aéronautique, car il maximise la résistance des matériaux. En tout, trois formats de coque sont produits ; celui intégré dans le casque de Nico Rosberg est de taille intermédiaire. Sven Krieter et son équipe ne reçoivent les coques qu’à l’étape de la finition. Elles ont été renforcées et peintes et même les logos des pilotes et de leurs commanditaires ont été appliqués à l’aérographe. Il ne leur reste plus qu’à les transformer en casque complet. La coque empêche le casque de se fragmenter et lui permet de résister au feu (même à une température de 740 °C) ; mais ce qui importe avant tout, c’est sa capacité à absorber les chocs. Sous la coque se trouve un revêtement intérieur fait d’une mousse multizone de grande qualité, mais semblable à celle utilisée dans la


plupart des modèles. Les techniciens y ajoutent une mousse amortissante unique : c’est l’une des caractéristiques exceptionnelles des casques Schuberth, qui aujourd’hui encore fait la fierté de la compagnie. Bien que la composition de cette mousse soit secrète, nous savons qu’elle contient deux ingrédients. Schuberth utilisait déjà cette recette en 2000, à ses débuts dans le monde de la Formule 1. C’est Nick Heidfeld, ex-pilote de réserve pour Mercedes, qui a été le premier à porter les casques de la marque, suivi de peu par Ralf et Michael Schumacher. Quant à Nico Rosberg, il fait confiance aux produits de l’atelier de Magdebourg depuis l’époque de ses compétitions juniors. Le casque sur lequel travaille Sven Krieter est le 92e à être destiné à ce pilote né à Wiesbaden, en Allemagne.

TRAVAIL DU BOIS Pour s’assurer que le casque est suffisamment rembourré, les techniciens ont recours à un buste en bois sans visage, aux mêmes dimensions que la tête de Nico Rosberg. Avant que le pilote ne l’essaie, on y ajoute des oreilles en cire, pour vérifier s’il pourra le mettre et l’enlever sans difficulté.

À la hauteur des exigences Mis à part la taille de leur coque et la peinture de finition, les casques de course Schuberth sont tous identiques à cette étape de la production. C’est ici que commence le processus de personnalisation. Les doublures rembourrées sont conçues sur mesure en fonction de la morphologie du crâne et du visage des pilotes. Leur tête doit être maintenue fermement à l’intérieur du casque, sans pour autant être comprimée. « Ils doivent se sentir à l’aise. Nous faisons plusieurs essais avec eux jusqu’à ce que tout soit parfait », explique Sven Krieter. Ces derniers ont aussi leur mot à dire pour ce qui est de la visière et des déflecteurs spéciaux, conçus pour réduire l’effet de portance à haute vitesse, qui sont situés sur le front et à l’arrière du casque. Nico Rosberg préfère avoir ce genre de dispositif aérodynamique sur le dessus de son casque, tandis que d’autres pilotes choisissent de s’en passer, pour une raison de poids. Lorsqu’il est terminé, un casque peut peser entre 1,35 et 1,5 kg. À un grand prix, Sven Krieter a en sa possession six types de visières pour chaque casque utilisé. « S’il pleut, j’insère celle qui est transparente. On a aussi des variantes teintées à 50 % et à 80 % », précise-t-il. Toutes les visières sont offertes en trois couleurs différentes. Avant que les pilotes soient en piste, Sven Krieter applique également des bandes détachables sur leur visière. Si elles se salissent ou sont embuées, elles peuvent être arrachées d’un simple mouvement, même à des vitesses de 320 km/h. « Nico ne veut jamais plus de trois ou quatre bandes, alors que d’autres pilotes en utilisent sept ou huit », observe l’expert. Une fois que Nico Rosberg est sur le circuit, le technicien est en contact direct avec lui. Il arrive aussi que son physiothérapeute l’appelle, « si Nico a besoin d’une pièce de rechange, de nouveaux > coussinets, d’une visière différente ou de

COUP DE PEINTURE La coque est composée d’un revêtement intérieur fait de mousse multizone de grande qualité et d’une mousse amortissante spéciale. Sven Krieter uniformise ensuite le tout avec de la peinture noire. Ce dernier est présent à chaque course de Formule 1 et peut faire les rectifications nécessaires dans le cas où certaines composantes du casque ne s’ajusterait pas parfaitement.


PERFORMANCE

tout autre article, ou s’il veut suggérer une amélioration. » Dernièrement, le pilote a toutefois dû accepter les limites du possible : « Nico se demandait si nous pouvions fabriquer une visière de la même couleur que le logo de son nom, qui apparaît sur le côté de son casque. Nous avons fait plusieurs essais, mais nous ne sommes malheureusement pas parvenus à reproduire la teinte exacte avec l’assurance que la visière demeurait conforme aux normes de sécurité. » Si certaines idées ne se concrétisent pas, Sven Krieter fait néanmoins son possible pour répondre aux exigences des pilotes. « Leurs principales préoccupations touchent la ventilation et la légèreté », remarque-t-il. De nouvelles coques plus légères sont lancées pratiquement chaque année et soumises à des tests de sécurité en laboratoire avant d’être produites en série. Les casques sont perforés à 10 endroits dans les zones du menton, du front et de la visière, ce qui permet à 10 L d’air frais de circuler autour de la tête du pilote à des vitesses de 100 km/h. « Auparavant, l’air se diffusait simplement sur le visage et la tête du pilote. Aujourd’hui, il est dirigé par-dessus sa tête vers l’arrière, d’où il s’échappe à travers six trous d’aération », commente Sven Krieter. C’est tout l’aérodynamisme des casques qui s’en trouve amélioré. En fait, ceux-ci distribuent l’air d’une manière

VISION PARFAITE Protégé par son casque fait sur mesure, Nico Rosberg se concentre sur les qualifications à Singapour.

similaire au système de climatisation d’une voiture. Pas surprenant qu’on les mette à l’épreuve dans leur propre tunnel aérodynamique !

Casques de ski sur le circuit

Auparavant, l’air se diffusait sur le visage et la tête du pilote. Aujourd’hui, il est dirigé par-dessus sa tête vers l’arrière, d’où il s’échappe à travers six trous d’aération. SVEN KRIETER

La dernière innovation consiste en deux ouvertures supplémentaires permettant une diffusion de l’air autour de la visière, afin d’empêcher cette dernière de s’embuer. Si elle fait ses preuves dans le tunnel aérodynamique et obtient de bons résultats à l’essai de choc, elle sera retenue pour la production en série. En vue de la course de Monaco, une nouvelle visière high-tech, conçue pour rehausser la visibilité, a aussi été ajoutée au casque de Nico Rosberg. « Désormais, il aura l’impression de voir en HD », affirme Sven Krieter. Comme toutes les visières, elle a été soumise à un essai de choc en laboratoire, qui consistait à projeter des billes d’acier sur celle-ci, à l’aide d’un pistolet pneumatique. En 2015, Schuberth est devenu un fournisseur officiel de l’écurie Mercedes AMG Petronas. Les mécaniciens qui travaillent dans la voie de ravitaillement portent les casques de ski SK1, qui seront bientôt vendus en édition limitée. Quant aux techniciens qui manipulent les crics à l’avant et à l’arrière des voitures, ils sont protégés par le casque de motocycliste intégral SR1 de Schuberth.


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PERFORMANCE

HAUT DE GAMMES Enfant chéri de La Nouvelle-Orléans, Irvin Mayfield est l’un des grands trompettistes de ce monde. Suivons-le à travers sa ville natale, alors qu’une Mercedes-Maybach l’emmène aux origines du jazz. Visite guidée sur fond musical. TE X TE HELMUT WERB PHOTOS SCOTT G. TOEPFER MODÈLE AMÉRICAIN PRÉSENTÉ

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LA CLASSE ASSURÉE La S 600 de Mercedes-Maybach, en noir andésite métallisé, parcourant le Vieux Carré de La Nouvelle-Orléans.


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LE PRODIGE Irvin Mayfield, trompettiste récompensé d’un Grammy, à bord de la MercedesMaybach. Il est conduit par un chauffeur sur Bourbon Street, la zone touristique de La NouvelleOrléans, où il possède son propre club de jazz, l’Irvin Mayfield’s Jazz Playhouse.

parfaitement climatisé de la luxueuse Classe S de Mercedes-Maybach. Malgré la tombée du jour, il fait 30 °C et le taux d’humidité dépasse les 90 % ; c’est pourtant un agréable 21 °C qui est affiché à l’intérieur de la Maybach. Tandis que les touristes en nage déambulent en shorts et en tongs dans cette chaleur écrasante, je laisse mes pieds s’enfoncer dans le soyeux tapis de la Mercedes-Maybach. Cinq mètres et demi de luxe et de puissance à l’état pur. Je suggère à Irvin de bien se caler dans son siège et d’essayer la fonction massage. Il appuie sur le bouton et allonge ses jambes. L’incroyable système de son Burmester fait entendre Angola, une chanson enveloppante tirée de son livre-disque, New Orleans Jazz Playhouse. « Lorsque je mixe ma musique, je veux la sentir ici, me dit-il en formant devant son visage une sphère invisible avec ses mains. Comme si je pouvais la saisir au passage. » Et c’est exactement là que je la ressens à cet instant même. « Il y a 24 hautparleurs intégrés dans cette berline de luxe, lui fais-je remarquer. C’est un système de son ambiophonique 3D haut de gamme de Burmester, qui a une puissance de 1140 watts, sans compter les

PHOTOS DAIMLER AG

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a Nouvelle-Orléans. Royaume du jazz, du Mardi gras et sans doute aussi de la musique en général. La S 600 de MercedesMaybach semble glisser le long des rues du Vieux Carré français, le Disneyland de La Nouvelle-Orléans. Chaque jour, des milliers de touristes envahissent ce quartier en espérant percer l’âme de cette ville bordée par le Mississippi. Mais aujourd’hui, la principale attraction de Bourbon Street n’est pas le mythique club de jazz Preservation Hall, où vibre le cœur de La Nouvelle-Orléans. C’est plutôt l’homme qui est assis dans cette impressionnante voiture noire. Le rire de Irvin Mayfield retentit. Lauréat d’un Grammy et considéré comme l’un des meilleurs trompettistes du monde, ce natif de La NouvelleOrléans a été nommé ambassadeur culturel de sa ville. « Au fait, savez-vous comment toute cette histoire de jazz a commencé ? » demande-t-il, tout en agitant la main pour saluer les passants. Nous nous sommes arrêtés pour observer l’animation de la rue, mais sans avoir quitté l’arrière


PERFORMANCE

400 watts du caisson de graves logé dans le coffre et les haut-parleurs intégrés dans la doublure du toit. » « Impressionnant », me répond-il. Nous roulons toujours sur les pavés du Vieux Carré et même entre les chansons, nous n’entendons rien du tapage extérieur. La Mercedes-Maybach traverse de profonds nids de poule sans tressaillir. Ce n’est toutefois pas ici, avec cette foule, que cette berline équipée d’un moteur biturbo 12 cylindres développant 523 chevaux aura l’occasion de nous montrer ce dont elle est capable. Pour cette démonstration, la grandroute s’impose.

Si Irvin Mayfield manque de mots pour exprimer son amour pour La NouvelleOrléans, il est plus éloquent dans sa musique.

Berceau du jazz Irvin Mayfield est né à Seventh Ward, le quartier très pauvre où nous roulons, ce qui ne l’empêche pas d’arborer un sourire radieux. Les habitants nous regardent toutefois passer avec un mélange de surprise et de méfiance. « C’est un quartier difficile », euphémise le musicien. Il envoie tout de même la main à ses anciens voisins qui, soudainement plus amicaux, le saluent en retour. Ici, ce sont les gens qui font la différence, commente le trompettiste. « Ils sont à part. » Si Irvin manque de mots pour exprimer son amour pour La Nouvelle-Orléans, il est plus éloquent dans sa musique. Lorsqu’il était enfant, après chaque enterrement, le cortège funèbre passait devant la maison de ses parents. Il écoutait l’orchestre, puis joignait la centaine de danseurs du défilé. Dans une rue non loin de là, il entendait Fats Domino jouer du piano. Sa première trompette, c’est son père qui lui a offerte pour ses neuf ans. « C’était mes premiers vrais contacts avec notre culture. Si je n’avais pas grandi ici, jamais je n’aurais joué de la musique. La Nouvelle-Orléans attire les musiciens comme un aimant. » Et parmi les plus grands. Wynton Marsalis, l’ami et mentor d’Irvin, y revient souvent. Les Neville Brothers sont d’anciens camarades de classe de son père. Louis Armstrong est né ici. À ces noms s’ajoutent ceux des musiciens < qui s’y produisent encore.

CHAMPIONNES DES LIGUES MAJEURES La berline de Classe S et ses pareilles

LES INSTRUMENTS La trompette d’Irvin Mayfield et le tableau de bord de la Maybach, avec horloge analogique IWC et garniture laque piano noir.

BERLINE DE CLASSE S « Le meilleur dans les moindres détails ou rien du tout » : voilà comment Dieter Zetsche, président du conseil d’administration de Daimler AG, définissait l’objectif de la Classe S. On peut dire mission accomplie, surtout pour ce qui est des systèmes de conduite intelligente qui permettent une expérience encore plus sécuritaire et confortable.

CABRIOLET DE CLASSE S Le premier en son genre depuis 44 ans. Et extrêmement bien équipé. Parmi les options offertes, le système d’éclairage actif haute performance à DEL, avec cristaux Swarovski et la climatisation automatique THERMOTRONIC, conçue spécialement pour les cabriolets. Il mise intelligemment sur le magnésium et l’aluminium pour un design poids plume. mercedes-magazine.ca

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S 600 MERCEDES-MAYBACH Moteur/Performance Moteur biturbo V12 de 6,0 L, 523 ch de 4900 à 5300 tr/min ; couple max. 612 lb-pi de 1900 à 4000 tr/min

Transmission Automatique à 7 rapports 7G-TRONIC PLUS

Consommation Ville : 18,2 L/100 km Autoroute : 11,7 L/100 km Combinés : 15,3 L/100 km Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaisons de modèles.

M E R C E D E S - B E N Z . CA

COUPÉ DE CLASSE S Son élégance et ses lignes dynamiques évoquent peut-être ses prédécesseurs, mais l’actuel deux portes de la Classe S est résolument tourné vers l’avenir. Son système de châssis MAGIC BODY CONTROL (offert avec la S 65 au Canada) a fait sensation lors de son introduction en 2014. Grâce à la fonction d’inclinaison de sa suspension, ce coupé négocie les virages comme une moto. 68

Nous remontons à présent Frenchmen Street, épicentre de la scène musical. Miss Sophie Lee chante le blues au Spotted Cat. En face, au club d.b.a., un groupe de funk parvient à faire taper du pied même les piètres danseurs comme moi. Plus loin, des jeunes armés de trompettes, de trombones, d’une batterie et d’un tuba improvisent la meilleure musique de rue que j’ai entendue depuis ma visite de Cuba. « La Nouvelle-Orléans est la seule ville où les gens qui n’ont rien réagissent à un tuba et à une batterie comme si c’était de la magie, la chose la plus cool du monde » affirme Irvin. Il salue un portier (il semble connaître tous les musiciens que nous croisons), puis ajoute : « Nous dansons sur du jazz, mangeons sur du jazz, faisons la fête sur du jazz. On joue du jazz aux anniversaires et aux enterrements. » Je songe alors : puisqu’il faut mourir un jour, aussi bien que ce soit à La Nouvelle-Orléans. Ici, chaque porte s’ouvre sur de la musique, derrière la vitre embuée de chaque bar se cache davantage de talents que dans tous les bars branchés réunis. Nulle part ailleurs en Amérique le cœur d’une ville ne bat avec une telle force. Lorsqu’on y célèbre le Mardi gras, même Rio est envieuse. Lieu de perdition bien avant la création de Las Vegas, la plus importante ville de la Louisiane est tout aussi sulfureuse que sexy. Ici, tout est permis. Tandis que la Mercedes-Maybach file le long de Jackson Square, une caméra stéréoscopique détecte la moindre bosse dans la chaussée et la suspension est ajustée en conséquence. C’est comme si nous flottions sur un tapis magique, dépassant doucement les demeures historiques de Bourbon Street pour arriver au club appartenant à mon compagnon de route, l’Irvin Mayfield’s Jazz Playhouse. Ce soir, le trompettiste joue à guichet fermé, comme toujours. Il n’y a rien de mieux que d’entendre du jazz en concert à La Nouvelle-Orléans… même si je continue de penser que le son du Burmester est aussi pas mal !

PHOTOS DAIMLER AG

UN AIR DE MUSIQUE Il suffit d’un tuba pour captiver un auditoire à La NouvelleOrléans, croit Irvin Mayfield. Selon lui, le système de son ambiophonique 3D haut de gamme de Burmester donne l’impression d’être dans un studio professionnel. Il est doté de 24 haut-parleurs.


L’Opération démarrage de Mercedes-Benz est une initiative continue qui fournit une plateforme nationale servant à découvrir et à soutenir des designers de mode canadiens émergents. Maintenant dans sa sixième année, le programme se déplace d’un océan à l’autre, identifiant la prochaine génération d’étoiles montantes au Canada et leur donnant accès aux conseils d’experts de l’industrie de la mode pour les aider à perfectionner un vaste éventail d’habiletés. Pour soumettre votre candidature, veuillez visiter www.mbstartup.com et suivez-nous @MBStartUp.


1940

PROTOTYPE La voiture d’essai II de Mercedes-Benz est la première à être dotée d’un plancher conçu selon les principes de la sécurité passive : avec des traverses renforcées et une protection latérale.

1950

CROQUIS Ingénieur chez Daimler-Benz, Béla Barényi réalise des croquis à main levée de ce qu’il imagine être une zone de déformation. Il désigne celle-ci comme étant un « point de rupture prédéterminé ».

1951

De l’idée au brevet : trois étapes vers une sécurité accrue

BREVET L’invention de Béla Barényi est déposée à l’office allemand des brevets. Ses dessins illustrent le principe d’une cellule rigide pour protéger les passagers.

GAULOIS En 1959, l’auteur René Goscinny et l’illustrateur Albert Uderzo publient le premier album de leur bédé mythique, mettant en scène les héros Astérix et Obélix.

CUBAINS Le 1er janvier 1959, Fidel Castro s’empare du pouvoir à Cuba forçant le dictateur militaire Fulgencio Batista à se réfugier en République dominicaine. Le nouveau régime communiste choisit de transformer le Capitolio de La Havane (ci-contre), le siège du gouvernement, en centre de conférence.

COWBOYS ET ROMAINS Le 12 septembre 1959, le réseau NBC diffuse le premier épisode de la série western Bonanza (ci-dessous). Le 18 novembre, c’est le péplum Ben-Hur (avec Jack Hawkins incarnant Quintus Arrius, à droite) qui est présenté en grande première.


PERFORMANCE

DÉFORMATION

ESSENTIELLE

PHOTOS ALLSTAR PICTURE LIBR ARY, DAIMLER AG, GET T Y IMAGES, MAURITIUS IMAGES/NOVARC, MAURITIUS IMAGES/AL AMY

C’

est une époque que l’on se remémore le plus souvent avec des images en noir et blanc – la télévision en couleurs ne s’est démocratisée que quelques années plus tard. Même si 1959 semble appartenir à un passé lointain, elle a été le terreau d’un nombre impressionnant d’idées et d’événements, dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Par exemple, Fidel Castro s’emparait alors du pouvoir à Cuba et à Rome, le pape Jean xxiii convoquait le deuxième concile du Vatican, qui allait révolutionner l’Église catholique. Le monde du design et celui des technologies ont eux aussi connu leur part de découvertes spectaculaires. La conquête de l’espace en était à ses balbutiements et la sonde soviétique Luna 2 devenait le tout premier engin spatial à atterrir sur la lune. À une seconde-lumière de là, le musée Guggenheim ouvrait ses portes à New York et sa structure en hélice, imaginée par Frank Lloyd Wright, faisait sensation dans le milieu de l’architecture. Au même moment, l’industrie automobile explorait elle aussi d’autres types de formes et de volumes. C’est en 1959 que la série W 111 de Mercedes-Benz a été lancée, avec ses modèles 220, 220 S et 220 SE munis d’ailerons arrière facilitant les manœuvres de stationnement. À première vue, on remarque surtout l’esthétisme de leur carrosserie. Il s’agissait pourtant des véhicules les plus sécuritaires jamais construits. Pour la première fois, des automobiles étaient non seulement dotées de zones de déformation à l’avant et à l’arrière, mais également d’une cellule rigide pour protéger leurs passagers. Une première pour des voitures de série.

En 1959, Mercedes-Benz révolutionnait l’industrie automobile en dotant ses véhicules d’une cellule de sécurité. Créativité synonyme de sécurité

Dotée d’ailerons, la série W 111 de Mercedes-Benz se distinguait par son allure, mais aussi par sa cellule rigide de protection des passagers, une première pour une voiture de série.

Lorsqu’un accident survient, une voiture doit pouvoir se déformer afin d’absorber l’énergie cinétique causée par la collision. C’est l’ingénieur Béla Barényi qui a été le premier à formuler ce principe essentiel à la sécurité des passagers. À une époque où l’on tentait de fabriquer les carrosseries les plus rigides possible, l’idée qu’un véhicule doive au contraire se déformer en cas d’impact était révolutionnaire. Jeune ingénieur chez Daimler-Benz, Béla Barényi avait travaillé avant la guerre à l’amélioration de la sécurité passive des véhicules, un thème récurrent dans sa vie. En 1951, cet ingénieur d’origine hongroise, né en Autriche, déposait le brevet numéro DBP 854 157 pour un concept novateur : celui de créer une cellule de sécurité autour du conducteur et du passager avant. Huit ans plus tard, les fameux modèles à ailerons de Mercedes-Benz devenaient la concrétisation de cette idée. À partir de 1963, tous les véhicules du constructeur sont équipés de l’invention de Béla Barényi, et les autres manufacturiers automobiles n’ont pas tardé à emboîter le pas. La réputation de Mercedes-Benz d’être un pionnier des technologies de la sécurité remonte d’ailleurs à cette époque. Cette innovation a eu des répercussions directes sur les statistiques de la sécurité routière : malgré le nombre croissant de voitures en circulation, il y a eu une diminution des collisions mortelles. Au fil des ans, Béla Barényi a mis au point plusieurs autres dispositifs innovants tels que la protection latérale, la colonne de direction rétractable et le volant sécuritaire. Vers la fin de sa carrière, il détenait plus de 2500 brevets. Des dizaines de milliers d’automobilistes de par le monde doivent leur vie à son inépuisable génie créatif.

ÉLÉGANCE ET SÉCURITÉ Les longerons bombés de la 220 SE (voir illustration ci-dessus) constituent une zone de déformation qui se contracte de manière contrôlée en cas d’impact. mercedes-magazine.ca

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PERFORMANCE


PRÊT POUR L’ÈRE

GLACIAIRE Qu’il s’agisse de parcourir le désert, l’Arctique ou d’effectuer un trajet quotidien, le nouveau GLS de Mercedes-Benz mène ses passagers à bon port, peu importe le type de terrain... tout en les immergeant dans un luxe infini. TEXTE BENEDIKT SARREITER MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ

CHEF DE MEUTE Le GLS est un véhicule exceptionnel qui s’impose comme une référence auprès de ses semblables. Il évoque la puissance avec son capot à deux bossages et son éblouissante calandre.

mercedes-magazine.ca

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VÊTEMENTS ANOR AK: CANADA GOOSE; SAC À DOS: FJÄLLR ÄVEN VIA GLOBE TROT TER; PANTALON: COS; CHAUSSURES: BOSS; GANTS: MAISON MARGIEL A

PERFORMANCE

Le nouveau GLS est assez spacieux pour accueillir sept personnes et leurs bagages. Ses capacités hors route lui permettent même d’envisager des expéditions en terrain accidenté.

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D

e face, le GLS de Mercedes-Benz pourrait évoquer un ours plongé dans une douce torpeur, paisible mais imposant une autorité naturelle, même lorsqu’il est immobile. Ce robuste VUS transporte ses passagers en toute sécurité, peu importe le type de terrain. Il règne en maître absolu sur la route, de l’intense circulation à l’orée des grandes villes au sinueux chemin de gravier menant à un chalet en montagne ou même, si l’occasion se présente, dans des régions sauvages comme l’Arctique. Sa présence imposante est renforcée par son capot à deux bossages et sa calandre à doubles lamelles qui monte la garde, encadrant l’étoile à trois branches tel un tissu de muscles. Plus perfectionné encore que ne l’était le GL, son prédécesseur, le GLS fait passer le confort et la sécurité à un niveau supérieur. Il suffit de prendre place derrière son volant pour réaliser que la barre est désormais haussée d’un cran pour cette catégorie supérieure de VUS.

Une force tranquille On ne se lasse pas d’entendre le claquement sourd que produit, en se refermant, la portière de ce GLS 550 4MATIC couleur marron citrine. Rarement bruit ambiant n’a-t-il été étouffé avec une telle souplesse, une telle douceur. Dès lors, on est emporté par une vague de tranquillité : le luxueux siège du conducteur est propice à la détente avec son rembourrage ni trop moelleux (pour ne pas saper notre énergie) ni trop ferme (pour éviter les inconforts au niveau du dos et des fesses). Il est tout simplement confortable, et offre le support nécessaire, sans être contraignant. Une aura de sérénité enveloppe l’habitacle de qualité supérieure du GLS, qui est offert en gris cristal, en beige gingembre, en brun expresso et en noir, pour satisfaire les préférences de chacun. Le modèle présenté dans ces pages est habillé de > l’ensemble de garnitures exclusif designo, qui mercedes-magazine.ca

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PERFORMANCE

Le 550 possède un moteur 8 cylindres qui se développe à 449 ch. Cette version dotée du style extérieur AMG de couleur marron citrine a une allure extrêmement dynamique.

comprend des sièges en cuir nappa de teinte porcelaine ornés de surpiqûres losanges, une doublure de toit noire et des seuils de portières en inox poli. Alliant douceur et adhérence, le volant multifonction à trois branches est recouvert de cuir nappa, très agréable au toucher. Situé au centre du tableau de bord, l’écran média est facile à utiliser, notamment à l’aide du pavé tactile qui permet de faire des interventions rapides. Voilà un habitacle où chaque élément trouve sa place pour former un ensemble harmonieux. Ceux qui montent à bord de ce GLS (il peut accueillir jusqu’à sept passagers ou un attelage complet de huskies) sont plongés dans une atmosphère de luxe qui les enveloppe tel un cocon douillet. 76

ROIS DES NEIGES

Le meilleur compagnon pour une expédition hivernale : le GLS 550 4MATIC ou un attelage de huskies.

Sous ce calme apparent gronde toutefois un puissant moteur qui, comme ceux de tous les GLS, offre une performance supérieure à celui du GL. À titre d’exemple, le 550 est maintenant équipé d’un moteur 8 cylindres d’une puissance de 449 ch, soit 20 ch de plus que le modèle précédent ; mais il consomme pourtant moins de carburant. On doit cette économie en partie à l’ingénieuse transmission automatique 9G-TRONIC, qui passe presque imperceptiblement d’un rapport à l’autre, sans rien perdre de ses réflexes sportifs. Ces changements de vitesse fluides permettent au GLS de glisser élégamment sur la route, d’une manière plutôt étonnante pour ce qui est d’un véhicule aussi imposant.


À l’épreuve des tempêtes

BIENVENUE DANS LE CLUB Une porte ouverte sur la nature sauvage : les sièges en cuir de teinte porcelaine du GLS lui confèrent la classe et l’élégance d’un luxueux campement de safari.

Le système de suspension pneumatique AIRMATIC fait équipe avec le système d’amortissement adaptatif ADS Plus (qui ajuste chaque roue en fonction de l’état de la chaussée), afin d’assurer un niveau de confort exceptionnel tout au long de la route. Quant au commutateur DYNAMIC SELECT, située sur la console centrale, il permet au conducteur qui en a maintenant l’habitude, de choisir parmi six modes de conduite (dont Sport, Confort et Hors Route) quand le véhicule est en mouvement. Peu importe où l’on se trouve sur la planète, dans le désert, au sommet d’une montagne ou en route pour le supermarché, le GLS garde magistralement le cap, grâce à la traction intégrale 4MATIC. La boîte de transfert à réduction simple répartit uniformément la puissance du moteur entre les essieux avant et arrière, tandis qu’un ensemble de systèmes d’aide à la conduite (en version améliorée ou introduits avec le GLS) se portent garants de la sécurité. Par exemple, l’avertisseur de risque de collision > Collision Prevention Assist Plus, prévient le


P E R F O R M A N C E

conducteur s’il y a une possibilité de choc avec un obstacle ou une autre voiture et, si nécessaire, augmente la force du freinage ou enclenche le freinage partiel autonome. Le système d’éclairage haute performance à DEL permet une meilleure visibilité nocturne en s’adaptant automatiquement aux conditions extérieures, que ce soit à la tombée du jour ou par temps brumeux. Si la météo se détériore et qu’une rafale menace de faire dévier la course du véhicule, le dispositif de stabilisation en cas de vent latéral, une caractéristique de série, rectifiera discrètement

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À PORTÉE DE LA MAIN Le volant à trois branches adhère parfaitement à la main ; l’écran média est une importante source d’information et il peut être actionné à l’aide du pavé tactile.

sa trajectoire. Véhicule d’exception, le nouveau GLS est synonyme de luxe dans ses moindres détails ; il ne redoute aucun défi et s’adapte à toutes les situations. Chaque déclinaison de la série est conçue méticuleusement afin d’offrir une expérience unique. Aucun autre VUS ne peut se targuer de concilier les caractéristiques d’un tout-terrain et d’une berline de luxe avec autant de détermination et de rigueur, sans négliger la puissance et la maniabilité. Par l’étendue de ses capacités encore inégalée, il se tient bien au-dessus de la mêlée.


ST YLISME STEFANIE SCHWAIGER/PERFECT PROPS COIFFURE ET MAQUILLAGE ALEX ANDER HOFMANN/AGENTUR USCHI R ABE MANNEQUIN JEREMY VEASEY/KULT CHANDAIL COS REMERCIEMENTS PARTICULIERS AUX MAÎTRES - CHIENS ALEX ANDER ET SANDR A GOMERINGER ET LEURS HUSKIES

GLS 550 4MATIC Moteur/Performance Moteur biturbo V8 de 4,7 L, 449 ch de 5250 à 5550 tr/min ; couple max. 516 lb/pi de 1800 à 4000 tr/min

Transmission Automatique à 9 rapports 9G-TRONIC Les données ci-dessus ne sont pas celles d’un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre du produit ; elles ne sont fournies qu’à des fins de comparaisons de modèles.

M E R C E D E S - B E N Z . CA

Berline de luxe et tout-terrain : ce VUS signé Mercedes-Benz allie le meilleur des deux mondes.


PERFORMANCE

NATIVE

NUMÉRIQUE La Classe E parcourt aussi bien l’autoroute informatique que les voies rapides. Le concepteur automobile Sajjad Khan explique comment le concept de véhicule connecté pourrait changer la donne en matière de confort et de sécurité. TE X TE NICLAS MÜLLER PHOTOS R ALPH RICHTER MODÈLE EUROPÉEN PRÉSENTÉ


DANS L’ESPACE VIRTUEL Cette berline surfe avec élégance sur la vague numérique. Son toit ouvrant panoramique laisse entrevoir l’intérieur du véhicule.


B

ien avant que le photographe soit prêt à faire son portrait, Sajjad Khan lance une idée : pourquoi ne pas combiner une image réaliste de lui et des visions numériques de ce que sera l’automobile du futur ? Le directeur artistique et le photographe se regardent, déconcertés. Comment peut-on photographier une vision ? Et de quelque chose qui est, de surcroît, confidentiel ? Sajjad Khan dirige l’unité Mobilité et véhicules numériques de la division Développement de Mercedes-Benz, où il chapeaute les projets de 1000 spécialistes basés aussi bien à Sindelfingen, en Allemagne, qu’aux États-Unis, en Inde, au Japon, en Corée du Sud et en Chine. Tous partagent le même objectif : mettre au point des logiciels et de l’équipement informatique pour des véhicules « connectés ». En d’autres mots, faire en sorte que les voitures soient plus confortables et sécuritaires encore, grâce à des systèmes intégrés, des applications et des services que l’on peut utiliser que l’on soit sur la route ou pas. 82

Nous décidons plutôt de prendre Sajjad Khan en photo au volant d’une Classe E et de projeter sur son visage des faisceaux lumineux de 1 et de 0. « C’est tout à fait approprié », nous dit-il. La nouvelle Classe E est le véhicule le plus numérisé qui soit, et le code binaire ne risque pas de révéler de données confidentielles. Quant aux visions de Sajjad Khan, il vaut sans doute mieux qu’il nous en parle en entrevue. VISIONNAIRE Sajjad Khan (ci-dessus) dirige l’unité Mobilité et véhicules numériques de la division Développement de MercedesBenz. À droite : Les commandes tactiles intégrées au volant permettent d’accéder à tous les menus. Quant aux boiseries et aux garnitures en cuir marron noix/macchiato, elles relèvent davantage du savoir-faire que de la haute technologie.

Qu’est-ce qui importe le plus dans un véhicule fabriqué en 2016, le moteur ou le logiciel ? Ils sont aussi importants l’un que l’autre. Lorsqu’on est au volant d’une MercedesBenz, on s’attend à vivre une expérience exceptionnelle à tous points de vue ; du son que fait sa portière en s’ouvrant à sa performance sur la route en passant par la manière dont les informations s’affichent. Mais l’aspect numérique revêt de plus en plus d’importance, non ? C’est vrai. Notre objectif est d’étudier toutes les possibilités de numérisation,


PERFORMANCE

La Classe E est équipée de dispositifs numériques très performants. Il ne s’agit pas de simples options avantageuses ; ils font partie intégrante de la voiture, comme si elle était traversée d’un système nerveux.

afin d’améliorer la qualité de vie des conducteurs. Au cours des 100 dernières années, l’homme a fait d’immenses progrès, grâce à l’ingénierie traditionnelle qui lui a permis de passer de la calèche à l’avion. Dans 100 ans, la plupart des aspects de notre vie seront réglés par l’informatique. Mais les innovations mécaniques auront toujours leur importance, parce que nous sommes des humains en chair et en os. Et non des êtres virtuels. En quoi la Classe E est-elle numérique ? Plusieurs croient que la « connectivité automobile » n’est qu’une simple expression à la mode. Pour nous, c’est beaucoup plus qu’une tendance, c’est une réalité. La nouvelle Classe E change les paramètres en étant la voiture la plus connectée. Qu’entendez-vous par connectivité ? La Classe E est équipée de dispositifs numériques très performants. Il ne s’agit pas de simples options avantageuses ; ils font partie intégrante de la voiture, comme si elle était traversée d’un système nerveux. En soi, la connectivité n’est rien de plus qu’une technologie habilitante. La vraie question > est de savoir ce que l’on peut faire avec.

mercedes-magazine.ca

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PERFORMANCE

Exactement. Alors, qu’en avez-vous fait ? Laissez-moi vous donner un exemple. La Classe E transmet au conducteur des informations personnalisées en fonction du contexte de conduite. Si on est au volant d’un véhicule et que l’on risque de manquer d’essence, le système de navigation indiquera les stations-services à proximité. Nul besoin de sélectionner un onglet ou de recourir à une application. La seule chose qu’on doit faire, c’est choisir une station-service et s’y laisser guider. Comment une voiture peut-elle être plus confortable grâce à un logiciel plutôt qu’à un bon châssis ? Nous nommons notre approche le 24 plus : tout le monde ne dispose que de 24 heures dans une journée. Notre objectif est donc de faire gagner du temps à notre clientèle, grâce à des services dotés d’une valeur ajoutée et à de l’information personnalisée livrée automatiquement, au moment opportun. Est-ce que votre travail améliore aussi la sécurité routière ? Oui. Lorsqu’on demande à un conducteur d’interagir intuitivement avec une interface graphique, la sécurité doit être une priorité absolue. Les commandes tactiles intégrées au volant de la Classe E constituent une première mondiale ; elles permettent au conducteur de contrôler les différents systèmes d’un simple balayage du doigt, tout en gardant les deux mains sur le volant. Il n’a pas à se pencher vers l’avant ni à regarder d’un côté ou de l’autre ; il peut se concentrer sur la route devant lui. Est-ce qu’une conduite sans accident est envisageable ? C’est ce que nous visons. Le désir de protéger les usagers de la route est dans les gènes de Mercedes-Benz. Le nombre de victimes d’accidents a d’ailleurs chuté de façon spectaculaire. Le bilan pourrait tomber à presque zéro grâce au numérique, qu’on pense à la voiture autonome ou à l’éventail de systèmes d’information et d’aide à la conduite. Quand aurons-nous éliminé la possibilité d’accidents ? S’il n’en tenait qu’à moi, ce serait déjà chose faite, mais notre succès dépend également de divers facteurs extérieurs, comme les infrastructures et le code de la route. Quelle est la contribution de votre division à la mise au point de la voiture sans conducteur ? L’un des éléments clés pour permettre la conduite automatisée est l’accès à des atlas et des cartes routières de haute résolution. Voilà pourquoi un consortium formé par Daimler AG, Audi et BMW a récemment fait l’acquisition du service de cartographie Here, développé par Nokia. Nous étudions 84

SOUS UNE BONNE ÉTOILE L’emblème de Mercedes-Benz se dresse sur le capot à la manière traditionnelle pour les véhicules de l’ensemble Luxe ; pour les modèles de série, elle trône au centre d’une calandre sport.

Tout le monde ne dispose que de 24 heures dans une journée. Notre objectif est de faire gagner du temps à notre clientèle.

différents moyens d’utiliser ces données pour rendre possible la conduite automatisée. Que diriez-vous à ceux qui redoutent que cette nouvelle technologie compromette leur liberté ? Comme pour toute nouvelle technologie, je pense que nous aurons besoin de temps pour faire des ajustements. La conduite automatisée fait face à plusieurs défis de taille. Tout d’abord, son fonctionnement doit être irréprochable sur le plan technique. De plus, pour que les consommateurs l’adoptent, nous devons mériter leur confiance. Cela nous ramène à l’expérience de l’utilisateur : comment peut-on être convaincu qu’un véhicule est plus apte que nous le sommes à juger des conditions routières ? Une possibilité serait que le système nous informe d’une situation à risque qui se présente quelques rues plus loin. Est-ce que le volant pourrait éventuellement être éliminé ? Non. Je crois que c’est une option que nous voudrons toujours conserver. Tôt le matin, on sera probablement très heureux de se laisser conduire en répondant à ses courriels ou en discutant avec nos enfants sur le chemin de l’école. Mais par un beau dimanche ensoleillé, on préférera sans doute s’installer au volant pour faire une balade en famille à la campagne. L’idée derrière la conduite automatisée, c’est d’élargir > les possibilités, pas de les limiter.



TOURNÉ VERS L’AVENIR Sajjad Khan et son équipe améliorent continuellement le niveau de confort de la Classe E.

L

ET LA LUMIÈRE FUT

a numérisation a déjà révolutionné plusieurs aspects de nos vies et le design automobile n’y échappe pas. C’est toutefois une surprenante première impression que laisse la nouvelle Classe E. Pur produit de l’ère numérique, elle est dotée d’une technologie de pointe et de quelques primeurs mondiales ; pourtant, une fois installé dans le confortable siège du conducteur, ce n’est pas un monde en bouleversement que l’on perçoit, mais plutôt une sensation de sérénité, d’élégance et de sécurité. On pourrait croire que cette voiture est l’œuvre d’une équipe d’artisans plutôt que de spécialistes en technologie de l’information. Mercedes-Benz a d’ailleurs accompli quelque chose de remarquable avec sa nouvelle Classe E : à son volant, on a pour la première fois le sentiment que la révolution numérique a été menée à bien. 86

IDÉES PHARES Les nouveaux phares multifaisceaux comportent chacun 84 DEL haute performance, contrôlés individuellement. La nuit devient le jour, sans éblouissement.

Le design de cette berline y est pour beaucoup. La technologie est si bien intégrée dans l’habitacle qu’elle semble exister de façon organique. Une même paroi de verre dissimule deux afficheurs optionnels, dont les écrans haute résolution sont d’une longueur diagonale de 31 cm. C’est comme si un téléphone intelligent géant était posé sur un élégant écrin de cuir. Le tout est subtilement illuminé par un système d’éclairage à DEL, que l’on peut personnaliser en 64 teintes. Il est même possible de choisir parmi les styles « Classique », « Sport » ou « Progressif », pour l’affichage des instruments et des graphiques. De plus, il suffit de déposer son téléphone intelligent sur le socle de la console centrale et d’appuyer sur la touche COMAND en ligne, pour être connecté à Internet et accéder à la fonction mains libres. Pendant ce temps, ses batteries seront rechargées grâce à un dispositif par induction sans fil.


La nouvelle Classe E a assimilé la technologie numérique avec une grande aisance et son volant à quatre branches en est le parfait exemple. Pour la première fois, un volant est doté de commandes tactiles : il suffit de balayer du doigt, verticalement ou horizontalement, ces touches d’environ 2 cm2 pour contrôler tout le système d’infodivertissement. Le volant retrouve ainsi son rôle déterminant au centre de la conduite ; on peut garder ses deux mains sur celui-ci en tout temps et les yeux sur la route. Si l’on désire toutefois accéder à d’autres modes de contrôle, il est aussi facile d’activer le pavé tactile de la console centrale, grâce au sélecteur COMAND, ou encore le système de commande vocale LINGUATRONIC. Sur la route, on peut compter sur un éventail de systèmes d’aide à la conduite qui donnent un avant-goût de la voiture autonome. La Classe E bénéficie du système optionnel DRIVE Pilot. Grâce au régulateur de distance DISTRONIC, on est assuré de ne pas s’approcher trop près du véhicule

BEAUTÉ INTÉRIEURE Les nouveaux sièges, dont le style est plus dynamique, sont toujours aussi confortables. À gauche : la console centrale dotée d’un pavé tactile et d’un sélecteur.

qui nous précède, et de le suivre à bonne distance, peu importe la condition de la route, et ce, jusqu’à une vitesse de 210 km/h. L’assistant directionnel nous aide également à négocier les virages modérés. À moins de 130 km/h, ce système n’a désormais plus recours aux marques sur la chaussée pour se repérer et peut intervenir même si elles sont estompées ou absentes, lorsqu’on traverse des travaux routiers, par exemple. L’assistance active au changement de voie détermine les zones de dépassement possibles, à l’aide d’un radar et d’une caméra, avant d’exécuter cette manœuvre. En cas de ralentissement de la circulation, les freins s’enclenchent automatiquement jusqu’à ce que le passage soit libre. La nouvelle Classe E établit de nouvelles normes, non seulement en matière de design et d’innovations numériques, mais aussi de moteurs et de suspensions. Il s’agit de la seule voiture de sa catégorie à être équipée de la suspension pneumatique multichambres AIR BODY CONTROL. Celle-ci ne se contente pas d’ajuster la hauteur du véhicule, mais aussi les essieux avant et arrière, pour plus de confort. De série, la berline est offerte avec un moteur à essence à quatre cylindres et une transmission automatique à 9 rapports 9G-TRONIC. Et c’est sans compter les moteurs à 6 cylindres et hybrides rechargeables. Exceptionnelle à bien des égards, la Classe E n’en demeure pas moins une Mercedes-Benz typique : technologie intelligente et design passionné ne vont pas l’un sans l’autre. Certaines choses ne changent pas, et ce même après une révolution numérique. mercedes-magazine.ca

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VOYAG E Hôtels inoubliables, virées en voiture et destinations dépaysantes

SÉJOURS Nos hôtels préférés autour du globe.

CA N YO N P O I N T, EN U TA H

SAUGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ Situé dans un domaine de 243 ha au cœur du désert de l’Utah, l’hôtel Amangiri peut compter sur un ingrédient secret : la sauge. Cette herbe odorante, prisée des Navajos, pousse en abondance autour de cet édifice minimaliste construit au pied d’une falaise de grès que l’on peut explorer à pied, à cheval ou en grimpant aux câbles, échelles et barreaux d’une via ferrata. Au restaurant de l’hôtel, des feuilles de sauge garnissent les pizzas cuites au feu de bois et aromatisent les mojitos et les limonades. Au spa, elle parfume les nettoyants et les hydratants, et on peut même s’en imprégner lors de la cérémonie de la fumée qui précède les traitements. La nuit tombée, les clients qui ont de la chance trouvent un bouquet de sauge séchée sur leur oreiller (où un cadeau est laissé chaque soir, de l’album photo au capteur de rêves), qu’ils pourront suspendre ou brûler à la maison. A M A N . C O M/ R E S O R T S/A M A N G I R I 88


A M ST ER DA M , AU X PAYS - B A S

AMSTERDAM DE TROIS FAÇONS La pittoresque capitale néerlandaise se visite aussi bien en vélo qu’en bateau ou en montgolfière. Découvrez-la par ces trois moyens de transport, en séjournant au Canal Huis 58, une demeure que l’on peut louer en entier, grâce au service de conciergerie Eleven Experience. 1. E N B AT E AU

S C OT T S DA L E , EN A R I ZO N A

BIEN - ÊTRE TOTAL

Niché sur le flanc du mont Camelback, à Scottsdale, en Arizona, l’hôtel Sanctuary est un excellent point de départ pour entreprendre une randonnée sur cette montagne qui évoque le dos d’un chameau et dont la hauteur dépasse l’Empire State Building. Relevez le défi de monter jusqu’à son sommet (par un sentier qui fait moins de deux kilomètres), pour admirer un impressionnant panorama de la ville. Dorlotez ensuite vos muscles endoloris avec un massage sportif offert au spa de l’hôtel. Les voyageurs ayant un grand besoin de détente peuvent réserver la toute nouvelle Spa House, une villa dotée de son propre spa, de bains extérieurs, d’une pisicine et de salles de traitement. S A N C T UA R YA Z . C O M

En logeant au Canal Huis 58, vous pourrez bénéficier d’un bateau privé, et des services d’un capitaine, pour parcourir les innombrables canaux d’Amsterdam.

2. À VÉLO

G R A N D E P R A I R I E , EN A L B ERTA

VIEUX OS On trouve sur la rive du ruisseau Pipestone, près de Grande Prairie, en Alberta, l’un des plus impressionnants dépôts d’ossements de dinosaures au monde. Vous pouvez le parcourir à pied ou le survoler en hélicoptère ou encore visiter le Musée des dinosaures Philip J. Currie et jouer aux paléontologues sans vous salir. Offrez-vous ensuite une véritable cure de jouvence au L Spa and Wellness Centre, l’un des 100 meilleurs spas en Amérique du Nord, avec une pédicure, un passage dans le sauna infrarouge et un soin du visage à l’oxygène. L S PA . C A

À Amsterdam, les cyclistes ont priorité sur les automobilistes et les piétons et la plupart des Amstellodamiens se déplacent d’ailleurs à deux-roues. Enfourchez l’un des vélos de la maison pour partir en promenade ou faites une visite de la ville en compagnie d’un guide. 3. EN MONTGOLFIÈRE

Demandez au concierge d’organiser une inoubliable balade en montgolfière : vous serez éblouis par les champs de fleurs colorées que vous pourrez admirer à vol d’oiseau. E L E V E N E X P E R I E N C E . C O M/ CANAL- HUIS - 58

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Q UA N D O N PA R TA I T S U R L E S CHEMINS Les hautes-terres de l’Ontario sont le paradis des amoureux de la route. TE X TE CHRISTOPHER KORCHIN PHOTOS BRUNO FLORIN

À CIEL OUVERT Le cabriolet E 400 de Mercedes-Benz négocie adroitement les courbes qui ponctuent les routes des hautes-terres de l’Ontario.


VOYAG E

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e cabriolet E 400 zigzague sur la sinueuse route de comté 29. Nous sommes dans les hautes-terres, une région du sud-est de l’Ontario qui, délimitée au nord par la rivière des Outaouais et au sud par le fleuve Saint-Laurent, ressemble à un morceau de casse-tête. Assis dans le siège du passager, Bruno photographie le paysage estival et les vaches qui nous regardent défiler. Nous venons de franchir la rivière des Outaouais à bord du Grant Beattie, un bac à câble propulsé à l’électricité ; une traversée d’un kilomètre entre le Québec et l’Ontario. Nous naviguons maintenant à travers les champs de maïs, les pâturages à chevaux et les centrales solaires. Après avoir enchaîné plusieurs courbes en lacets, nous apercevons un cours d’eau à notre gauche. C’est la rivière Mississippi qui, malgré son nom, n’a rien à voir avec son homonyme au sud de la frontière canadienne. Au croisement de la route de comté 20, une surprenante vision s’offre à nous : un pont de pierre massif, qui semble avoir été construit par les Romains. Dans le petit parc adjacent, une plaque nous apprend que c’est le pont de Pakenham, la seule structure à cinq arches de ce genre en Amérique du Nord. Bâti en 1901 et restauré en 1984, il semble pouvoir tenir jusqu’à la fin des temps. Voilà un exemple édifiant du genre de construction qui a été conçu avec fierté et panache dans ce coin de pays. Nous avons roulé jusque dans les > hautes-terres spécialement pour ces tortueux mercedes-magazine.ca

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chemins de campagne qui attirent des mordus de conduite de plus loin encore. Déjà, j’ai doublé une lente procession de motocyclistes, puis un groupe de voitures anciennes, que j’ai regardé s’éloigner dans mon rétroviseur. C’est pour des raisons bien pratiques que, pendant les deux derniers siècles, des routes ont été construites dans cette région : pour transporter ses richesses forestières et minérales, tels graphite, minerai de fer, or et autres pierres précieuses, jusqu’aux cours d’eau et au chemin de fer qui les achemineraient vers d’autres marchés. Avec savoirfaire et en faisant souvent fi de la ligne droite, des travailleurs (parfois venus des Highlands écossaises) ont taillé ces chemins à même le sol rocheux à travers la forêt boréale, contournant les montagnes et parcourant les tourbières. Ces terrassiers – arborant barbe, bretelles et chemises à carreaux sur les photos d’archives – ressemblent à des tenanciers de bar de 2016, mais leurs scies et haches du xixe siècle évoquent une tout autre histoire. Aujourd’hui, l’exploitation de ces ressources ayant décliné, ce sont les amateurs de sensations fortes qui prennent d’assaut les routes ciselées par ces hommes. Et nous sommes du nombre. Peut-être en vertu d’un accord interprovincial, l’orage qui s’abattait sur le Québec a fait place à un arc-en-ciel me permettant de baisser le toit de notre cabriolet E 400. Nous voilà prêts pour l’aventure ! L E S H AU T E S -T E R R E S ayant pra-

tiquement la superficie de la Belgique, nous avons choisi de nous limiter à la vallée de l’Outaouais pour notre escapade de trois jours. Ce qui nous laisse du temps pour les arrêts impromptus, par exemple au magasin général de Pakenham, tout près du pont. Je gare la voiture devant le commerce datant de 1840 et, quelques minutes plus tard, nous en ressortons avec du café et du pain au fromage frais. Voilà de bons arguments en faveur des chemins de traverse. Quinze minutes plus tard, nous arrivons à Almonte (aussi appelé Mississippi Mills), où une statue de James Naismith, l’inventeur du basketball, se dresse sous un érable entre des immeubles coloniaux en pierre et en brique. Toute cette région s’est développée à la suite de la décision des Britanniques de creuser le canal Rideau, entre Kingston et Ottawa, après la guerre de 1812, afin de créer une voie d’approvisionnement et de protéger le territoire en cas d’invasion américaine par le fleuve Saint-Laurent. Une telle attaque n’a jamais eu lieu, mais que serait-il arrivé si les Américains avaient réellement envahi le HautCanada ? Ou si les grands-parents écossais de 92

RETOUR EN ARRIÈRE Plusieurs des pionniers qui, au xixe siècle, se sont établis dans les hautes-terres de l’Ontario étaient originaires des Highlands écossaises.

Des travailleurs ont taillé ces chemins à même le sol rocheux à travers la forêt boréale.

James Naismith ne s’étaient pas installés dans cette région jugée plus sécuritaire ? L’inventeur du basketball n’aurait jamais vu le jour et l’Amérique ne se serait pas évertué à lancer un ballon dans un panier et… mais à quoi bon faire toutes ces suppositions ? Nous remontons à bord du cabriolet pour nous attaquer aux 50 km qui nous séparent de notre destination du jour : Perth. Bientôt, nous roulons sur la King’s Highway, longeant le lac Mississippi et une plaine argileuse qui était, il y a 12 000 ans, la mer de Champlain. En comparaison des paysages montagneux au nord du comté de Lanark, une réminiscence de notre 6e année et de l’étude du Bouclier canadien, cette région au relief plat est beaucoup plus paisible. À l’origine, elle a fait sa richesse grâce à l’abondance de bois durs et en voyant les demeures en pierre et les édifices victoriens de Perth, je devine où tout cet argent a été investi. Nous faisons une halte au verdoyant parc Stewart, sur le bord de la rivière Tay, pour une balade à travers les saules. Mais, bien vite, de grosses gouttes de pluie s’abattent sur la statue du cavalier Ian Millar et de sa monture Big Ben, deux autres héros sportifs. Il est temps de prendre la direction de l’hôtel-boutique Perth Manor, où


POUR EMPORTER La cantine Wes’ Chips à Arnprior est un arrêt obligatoire pour les automobilistes.

Toute cette région s’est développée à la suite de la décision des Britanniques de creuser le canal Rideau. AU MENU Un fish and chips servi dans la salle à manger patrimoniale du Baldachin Inn, à Merrickville, suivi d’une crème glacée de la crémerie Downtowne.

j’ai réservé la suite Robert Lyon, nommée en souvenir d’un jeune homme de 21 ans qui, en 1833, a perdu la vie en voulant défendre l’honneur d’une dame lors du dernier duel au pistolet en sol canadien. Selon l’auteure Arlene Stafford-Wilson, Gore Street, au centre-ville de Perth, était, dans les années 1970, l’endroit par excellence pour parader dans sa voiture un samedi soir. Aussi, le lendemain matin, je baisse le toit du cabriolet (il disparaît en quelques secondes d’une simple pression sur le tableau de bord) et j’emprunte cette rue principale, plutôt tranquille en ce jour de semaine. Nous quittons Perth, dont la devise est « Hâtezvous lentement mais sûrement », et passons à la vitesse supérieure sur un circuit nommé Rideau Ridge, qui serpente le long des lacs et des petites villes qui doivent leur existence au canal Rideau. Nous nous arrêtons à Westport pour acheter le journal au Murphy’s Barber and Sport Shop, où s’approvisionnent les pêcheurs de passage. Derrière le comptoir, Donna Bresee nous dit que son commerce n’est rien de moins qu’« une légende ». À voir ce bric-à-brac d’appâts et de billets de loterie, au milieu duquel trône un vieux fauteuil de barbier, qui pourrait en douter ? Près de Newboro, nous évitons habilement un chevreuil qui s’élançait devant la voiture, puis nous faisons un arrêt au cimetière St. Mary’s, où une plaque rend hommage aux Royal Sappers and Miners de l’armée britannique, qui ont contribué à la construction du canal Rideau. Parmi eux, nombreux ont payé de leur vie en succombant à la malaria. Nous déambulons à travers les pierres tombales d’hommes parfois morts très jeunes réalisant qu’il n’y a pas si longtemps, la vie était beaucoup plus difficile dans cette région pourtant paisible et fertile. Une fois à Merrickville, nous faisons un saut à Village Metalsmiths, la plus ancienne fonderie du pays. C’est là que > le gouvernement du Canada fait mercedes-magazine.ca

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EAU COURANTE Le canal Rideau traverse la ville de Smith Falls.

couler ses plaques commémoratives en aluminium. Je me laisse tenter par une patère antique, qui est sans doute aussi vieille que le canal lui-même, mais pas encore désuète ! À Smiths Falls, nous remontons le toit du cabriolet pour aller faire un tour à pied. Avec son spectaculaire château d’eau, ses chutes d’une hauteur combinée de 12 m et son centre touristique logé dans un moulin du xixe siècle, cette ville m’apparaît comme le cœur du canal Rideau. Mais cette localité n’est pas pour autant figée dans le temps, comme en témoigne cette jolie jeune femme dont les tatouages et les piercings semblent faire un pied de nez au passé. LE LENDEMAIN MATIN, nous filons à travers une

forêt mixte sur la sinueuse route 508, en direction de Arnprior, où nous nous arrêtons pour casser la croûte chez Wes’ Chips. Le copropriétaire de cette fameuse cantine est André Post, un Hollandais qui parcourt le comté à bord d’une 300 SD 1982 de Mercedes-Benz modifiée pour rouler à l’huile de friture. Tout près de là, nous achetons une douzaine d’œufs frais à un vieux fermier qui joue aussi du tambour dans le corps de cornemuse local (« Ça nous empêche de faire de mauvais coups », plaisante son ami). Nous conduisons ensuite pendant une heure sur la Transcanadienne en direction nord-ouest jusqu’à Pembroke, aux confins des hautes-terres. Samuel de Champlain aurait perdu son astrolabe dans les environs, un instrument qui lui aurait permis de calculer sa latitude pendant son exploration de la rivière des Outaouais (heureusement, il pouvait aussi compter sur des guides autochtones). Eh bien, 400 ans plus tard, l’écran de notre système de navigation indique la réponse : environ 45° N. 94

HALTES ROUTIÈRES DANS LES HAUTES -TERRES Roulez propre Dans la charmante ville de Perth, même le lave-auto loge dans un élégant bâtiment en pierre. Si votre voiture est couverte de boue après avoir sillonné les routes secondaires, passez au Perth Car Wash, mettez une pièce de 2 $ dans le compteur et donnez à votre monture un petit coup de frais. À L’ANGLE DE GORE ST. W. ET NORTH ST.

Faites le plein Si vous suivez un régime composé uniquement de glucides, vous pourriez passer des journées à répertorier tous les casse-croûte des hautes-terres, le royaume de la frite ! À commencer par l’incontournable Wes’ Chips, à Arnprior (versez du sel et du vinaigre sur vos frites avant que le serveur en rajoute quelques-unes). Peut-être apercevrezvous dans le stationnement la SD 300 de Mercedes-Benz appartenant au copropriétaire André Post, qui a été modifiée pour rouler à l’huile (de friture, évidemment !). W E S C H I P S . C A

Sur la route qui longe les méandres de la rivière des Outaouais, le paysage a quelque chose de québécois. Nous avons la confirmation que nous sommes bel et bien sur le chemin du retour lorsque nous nous assoyons à la Nook Crêperie, où la moitié des clients parlent français et mangent des crêpes à la provençale. Nous regagnons finalement le Québec en traversant de nouveau la rivière des Outaouais, puis roulons pendant une heure sur la route 148, bordée d’arbres et de rochers, jusqu’à la petite ville de Bristol, aussi britannique que la Reine elle-même. Décidément, nous vivons dans un pays de contradictions ! À la Cidrerie Coronation Hall, l’odeur de cannelle qui flotte dans l’air m’attire jusqu’à une petite boutique rustique. « J’ai passé la journée à les cuisiner ! », m’annonce Judy Stephens en me désignant une fournée de tartes aux pommes encore chaudes. « J’en prends une ! » C’est sur cette note sucrée que se termine cette douce ballade qui nous a mené jusque dans les > hautes-terres de l’Ontario.


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© Mercedes-Benz Canada Inc., 2016. Combinaison de course non nécessaire et donc non fournie.


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ADRESSES

Dormez et visitez 1 Perth Manor Boutique Hotel

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Depuis qu’ils ont acheté ce vaste manoir de style italien datant de 1878 il y a cinq ans, les copropriétaires (et musiciens professionnels) Gordon et Linda Craig n’ont fait aucune fausse note. Détendez-vous près de la fontaine du jardin, dégustez un cognac dans la bibliothèque et ne manquez pas de lire sur le personnage historique qui a donné son nom à votre chambre. 23, DRUMMOND ST. W., PERTH, 613 264-0050, P E R T H M A N O R . C O M

CALABOGIE BREWING COMPANY

Cette nouvelle venue dans la jolie ville de Calabogie bénéficie de l’engouement récent pour les microbrasseries. Sa clientèle se compose de fidèles amateurs de bière (l’hiver, une piste de motoneige passe derrière la brasserie, afin d’accommoder les propriétaires de chalet des environs). Rapportez chez vous un assortiment de canettes ou, après une journée sur la route, commandez l’une de leurs India Pale Ale dans les établissements du coin. 12612 L A N A R K R D. , C A L A B O G I E , 613 -752 -2739, C A L A B O G I E B R E W I N G C O . C A

2 Calabogie Peaks Resort Tout dans ce centre de villégiature quatre saisons est à dimension humaine, de l’hôtel de 26 chambres au terrain de golf de 9 trous, en passant par le restaurant qui donne sur la plage du lac Calabogie. Même les pentes de ski à l’arrière de l’hôtel ne semblent pas trop intimidantes (mais peut-être est-ce différent à l’arrivée de la neige). 30 BARRETT CHUTE RD., CALABOGIE, 1 800 669-4861, C A L A B O G I E . C O M

3 Cavernes de Bonnechère

DOUBLE PERSONNALITÉ C ’ E S T C E T É LÉ G ANT cabriolet E 400, au capot légèrement biseauté, qui nous a emmenés dans un coin de pays où, il n’y a pas si longtemps, le canot, le bateau à vapeur, la carriole et le train étaient les principaux modes de transport. Presque discret dans son Gris ténorite métallisé, lorsque nous traversions les villes à l’architecture victorienne comme Perth, il s’est avéré absolument stupéfiant alors que nous roulions le toit baissé sur les routes des hautes-terres. Silencieux à chaque arrêt, grâce au système de démarrage/d’arrêt ECO, son moteur biturbo V6 de 329 ch laisse échapper un joyeux vrombissement dès qu’on lui donne un peu d’« encouragement », par exemple sur les trajets jouissifs comme celui contournant le lac Centennial. Sa transmission 7G-TRONIC PLUS et sa palette de commande permettent aux amateurs de puissance de tirer profit de ses roues dotées de jantes AMG en alliage de 45 cm et de sa propulsion arrière. Les sièges en cuir chauffants, les commandes individuelles pour la climatisation et l’agréable système de chauffage de nuque AIRSCARF étaient tout indiqués pour les fraîches matinées pendant lesquelles nous roulions le toit baissé. Nous avons eu la parfaite trame sonore pour notre escapade sur les routes des villes et de la campagne, grâce au système audio ambiophonique harman/kardon LOGIC7. M E R C E D E S - B E N Z . C A 96

Besoin d’une pause après avoir conduit au grand air ? Descendez sous terre dans la noirceur humide de ces cavernes de dissolution situées près de la rivière Bonnechère. Leurs tunnels de calcaire postglaciaire donnent sur un monde fascinant rempli de fossiles préhistoriques… et de chauves-souris. 1247, FOURTH CHUTE RD., EGANVILLE, 613 628-2283, B O N N E C H E R E C AV E S . C O M

4 The Stone Cellar Une cheminée en pierre, un éclairage tamisé et un cellier vitré : voilà certains des éléments qui font de ce restaurant un lieu chic et chaleureux. Commandez la salade César à assembler vous-même qui est servie sur une ardoise, et le saumon accompagné de riz sauvage. Et, comme on dit dans la région, gardez votre fourchette pour le dessert ! 71, GORE ST. E., PERTH, 613 267-0200, THESTONECELL AR .COM


QuĂŠbec - MontrĂŠal - Ottawa - Toronto - Edmonton - Calgary - Vancouver

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TROIS NUANCES DE SOLITUDES À des milliers de kilomètres de notre tumultueuse vie moderne se trouvent des îles d’une beauté paradisiaque, où l’on peut s’offrir le luxe de se sentir seul au monde. TE X TE VIOL AINE CHAREST- SIGOUIN PHOTOS TIM McKENNA

PRÈS DU PARADIS Dans le jardin de corail de Tautau, on peut voir des poissons multicolores, mais aussi l’île volcanique de Bora Bora qui se profile au loin ; l’atoll de Tetiaroa est protégé par un anneau de corail qui la rend presque inaccessible en bateau (ci-dessus). 98


D

evant moi, une mer émeraude s’étend à perte de vue. Je plonge un instant mon regard dans cette immensité me laissant bercer par le seul clapotis des vagues. Soudain, j’aperçois un poisson à fines rayures s’agiter. Je peux le voir à travers la paroi de verre à mes pieds. Pour un peu, je me croirais sur un bateau au beau milieu du Pacifique. Je n’ai pourtant pas choisi de traverser l’océan en solitaire. J’ai plutôt opté pour des vacances en solo dans l’une de ces fameuses habitations sur pilotis qui surplombent les lagons de la Polynésie française. Ma luxueuse hutte se trouve sur la rive d’un îlot du nom de Tautau. Sur une carte, il n’a pas la taille d’un grain de sable. Il n’est d’ailleurs pas répertorié parmi les 118 îles et atolls qui forment officiellement la Polynésie française. Ces fragments de terre, dont

le plus connu est Tahiti, sont dispersés dans l’océan Pacifique sur un territoire aussi vaste que l’Europe, et seulement 67 d’entre eux sont habités. Moi qui avais besoin de me retrouver, j’ai choisi le parfait endroit pour goûter à un peu de solitude.

1. Le dépaysement Tout juste avant la tombée du jour, j’entreprends d’explorer mon île. J’emprunte un sentier qui la traverse et débouche sur une plage où, paraît-il, les couchers de soleil sont à couper le souffle. En chemin, je m’arrête pour admirer une lagune qui, tel un miroir, reflète la luxuriante végétation. Une lumière dorée découpe chacune des palmes des cocotiers et baigne ce paysage d’une aura de mystère. Je sursaute en apercevant un énorme crabe qui, plus effrayé que moi, se réfugie aussitôt dans un trou au sol. À part mon nouvel ami et quelques oiseaux qui m’offrent < un concert privé, il n’y a pas âme qui vive. mercedes-magazine.ca

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Je pourrais aussi bien être dans une scène de Seul au monde… le stress en moins ! Contrairement au personnage qu’incarne Tom Hanks, je n’ai fait aucun effort avant de savourer, un peu plus tôt, un plat de poisson cru et de lait de coco appelé i’a ota, une spécialité polynésienne. Ai-je précisé que mon île déserte abrite aussi le Taha’a Island Resort & Spa, un établissement Relais et Châteaux ? Tous les éléments sont réunis pour que je puisse vivre l’histoire de Robinson Crusoé, en version conte de fées. Le lendemain, je suis tentée par l’appel du luxe – une chaise longue près de la piscine à débordement –, mais je poursuis plutôt mon exploration. J’emprunte un masque et un tuba et marche le long de la plage de sable fin. Entre mon motu (« îlot », en tahitien) et celui voisin se trouve un lagon turquoise abritant un jardin de corail. Je fais quelques pas dans l’eau peu profonde, puis me décide à mettre la tête sous la surface. Devant moi, des dizaines de poissons multicolores nagent gracieusement. J’avance en ayant l’impression de progresser à travers un labyrinthe formé de coraux, apercevant

TERRE ET MER Situé sur l’îlot verdoyant de Tautau, le Taha’a Island Resort & Spa doit son nom à l’île de Taha’a qui lui fait face (ci-dessus) ; ses luxueuses habitations sur pilotis donnent l’impression de flotter sur l’océan.

parfois les longs piquants d’un oursin. Tout à coup, un banc de gros poissons presque transparents défilent à mes côtés, sans que ma présence ne semble les perturber. Voilà le genre de compagnie que j’apprécie. Je suis aux anges !

2. Le recueillement Comme de nombreux visiteurs de la Polynésie française, j’ai choisi de découvrir plusieurs îlots pendant mon séjour. Après deux virées en bateau et une envolée, j’arrive enfin au second, Tehotu, qui fait face à l’île volcanique de Bora Bora et abrite l’hôtel Four Seasons. Ici, une tout autre ambiance règne. J’ai l’impression de pénétrer dans un village animé, parcouru de petites routes sur lesquelles défilent des voiturettes transportant des vacanciers. ‘Ia ora na ! (« bonjour ! »), me lancent au passage les conducteurs. Je leur retourne leurs salutations tout en continuant de marcher en direction du spa avec la ferme intention de faire oublier à mes muscles jusqu’au souvenir du stress que j’ai pu leur faire subir dans une autre vie.


Tous les éléments sont réunis pour vivre l’histoire de Robinson Crusoé, en version conte de fées. Après avoir fait trempette dans le bain extérieur en compagnie de minuscules oiseaux éclaboussant leur plumage, je laisse les mains expertes de Siti dénouer mes tensions. J’ai bien entendu opté pour un massage polynésien ou taurumi, qui se fait avec du monoï ou encore de l’huile de tamanu, une noix aux propriétés cicatrisantes, qui traitera au passage mes coups de soleil. Depuis des générations, les Polynésiens massent les membres de leur famille et même les nouveau-nés, pour soigner leur corps aussi bien que leur âme. Et, de fait, après quelques minutes de ce traitement, je me sens renaître. Je suis tout à fait zen lorsque je plonge ma rame dans les eaux claires du lagon avoisinant. À ma grande surprise, je n’ai aucun mal à me tenir en équilibre ni à la manœuvrer pour suivre Sara Garcia, qui s’apprête à m’initier au yoga sur planche à rame. Impossible de trouver décor plus apaisant pour enchaîner quelques asanas. Mon regard s’accroche un instant au mont Otemanu, le plus haut sommet de Bora Bora qui pointe à l’horizon. Puis, alors que j’exécute la position du pigeon, j’aperçois quelques poissons passer sous ma planche. « Il y a une pieuvre qui assiste parfois aux séances de yoga », me dit Sara en souriant. Une fois la nuit tombée, je m’attable au Arii Moana, un restaurant gastronomique qui s’inspire de la cuisine française et polynésienne. Autour de moi, de nombreux couples dînent en tête-à-tête et je devine que certains d’entre eux sont en voyage de noces. Étonnamment, la solitude ne me pèse aucunement. Je savoure chacune des saveurs que je découvre, le crabe royal parfumé à l’ananas et au miri, une plante aromatique semblable au basilic, le mahi-mahi au citron des Marquises, le millefeuille à la vanille de Taha’a. Je suis parfaitement détendue, et j’ai l’étrange sentiment que ma tumultueuse vie est à des kilomètres de moi.

TITRE TITRE Corecepudae nosandi tatibus andelicimus.Ibusapit, qui ut vendi alit earum faccabore labor adit volupit eum, officiistrum fugitiunt aciis et aut ex esti

LES POSSIBILITÉS D’UNE ÎLE Au Four Seasons Bora Bora, on peut goûter à la cuisine française aux accents polynésiens de Frederic Angevin, chef du Arii Moana, incluant le poisson cru, une spécialité locale, ou encore prendre des leçons de yoga en compagnie de Sara Garcia.

3. La mélancolie D’un avion à hélices, j’aperçois un anneau formé d’îlots au centre duquel baigne un lagon opalescent. C’est Tetiaroa, l’atoll de Marlon Brando. Alors qu’il y tournait Les Révoltés du Bounty, l’acteur est tombé amoureux de ce joyau (et de Tarita Tériipaia, sa partenaire dans le film), au point de l’acheter en 1967. C’est ici qu’il se réfugiait lorsqu’il en avait < assez d’Hollywood. « Le soir, il regardait les mercedes-magazine.ca 101


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BIENVENUE À BORD Pour visiter les îles et les motus de la Polynésie française, il faut s’attendre à prendre plusieurs avions et bateaux, comme celui du Four Seasons Bora Bora.


CHEZ MARLON À l’abri des regards, dans l’une des 35 villas du Brando, enveloppée d’une luxuriante végétation.

étoiles de son catamaran », me raconte Tumi, sa petite-fille, qui habite toujours sur l’atoll. Cette dernière travaille pour la Tetiaroa Society, un organisme dont la mission est de préserver cette réserve naturelle, selon les vœux de Marlon Brando. Sanctuaire pour les oiseaux et lieu de ponte pour les tortues, elle est protégée par une barrière de corail qui la rend presque inaccessible par bateau. Parmi les 12 îlots qui la composent, un seul est habité, Onetahi. C’est là, à l’hôtel The Brando, qu’une poignée de privilégiés ont la chance de goûter à cette douce solitude que recherchait tant l’acteur. Et ce, sans compromettre la précieuse nature de Tetiaroa : alimenté à l’énergie solaire, l’établissement est en voie d’obtenir la certification Platinium LEED, la plus haute distinction en matière de construction écologique. Alors que je flotte dans la piscine privée de ma luxueuse villa, je comprends pourquoi certaines personnes jalouses de leur intimité choisissent de passer leurs vacances ici, à l’abri des regards. Depuis mon arrivée, je n’ai pas croisé un seul autre client – pas même sur la paradisiaque plage de sable blanc. Si je le voulais, je pourrais choisir de ne jamais quitter ma villa, comme le font certains, et de m’y faire servir tous mes repas. En soirée, je décide toutefois de me rendre au restaurant Les Mutinés, dont le menu est signé par le chef français Guy Martin, étoilé au Michelin. En chemin, j’aperçois trois couples qui, les yeux rivés vers le ciel, observent d’autres types d’étoiles. Tahiarii Yoram Pariente, directeur de la Tetiaroa Society, leur désigne la constellation des Pléiades qui s’élève à l’horizon. Il explique que les Polynésiens ont parcouru des distances impressionnantes en mer, en se guidant grâce aux étoiles, et que c’est ainsi qu’ils sont parvenus à peupler les îles du Pacifique. Je me rappelle alors d’une conversation que j’ai eue la veille avec Teiva, le guide qui m’a fait découvrir la vallée de Papenoo, à Tahiti (voir encadré Le jardin d’Éden). « Les Polynésiens étaient les Vikings du sud, m’a-t-il dit. Pour eux, la terre était leur maison et l’océan, leur jardin. » Et, lui ai-je demandé, si c’était le sentiment d’être isolés du reste du monde qui les avait poussés à explorer les mers ? « Il est vrai qu’une mélancolie nous habite, d’être ainsi perdu au milieu de l’immensité. On appelle fiu cette lassitude », m’at-il répondu. Je réalise alors que, sans mon propre désir de solitude, je n’aurais sans doute jamais découvert ce coin de paradis.

L’ Î L E D E M A R L O N B R A N D O En 1967, Marlon Brando a acheté Tetiaroa pour la somme de 270 000 $. Il y a vécu par intermittence jusqu’en 1990. Son fils, Teihotu, a été le seul habitant de l’atoll pendant plusieurs années, avant que l’hôtel The Brando n’y soit construit en 2014.

LE JARDIN D’ÉDEN À B O R D D ’ U N T O U T-T E R R A I N , je parcours la vallée de Papenoo, au centre de l’île de Tahiti. Autour de moi, une luxuriante végétation couvre des montagnes vertigineuses, dont surgit parfois un cours d’eau dégringolant d’une falaise. À chaque instant, mon guide, Teiva, me désigne un arbre couvert de fleurs orange – un tulipier du Gabon, me précise-t-il – ou encore un hibiscus sauvage, dont les pétales sont jaunes le matin, orange en après-midi et rouges le soir. Il m’explique que les Polynésiens utilisent les feuilles du pandanus pour recouvrir les toits et que les noix de l’aleurite produisent de la lumière. Au loin, j’aperçois le plus haut sommet de la Polynésie française, qui culmine à 2241 m, l’Orohena. « Ça signifie “épine dorsale du dieu Oro” », m’explique-t-il, ajoutant que les Tahitiens étaient animistes et qu’Oro était la plus importante de leurs divinités. Avec toutes ces splendeurs naturelles qui m’entourent, je suis à peine surprise d’apprendre qu’il était également le dieu de la fertilité. TA H IT ID I S C OV E RY.C O M mercedes-magazine.ca 103


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LES GR ANDS EXPLOR ATEURS Les îles qui composent la Polynésie française ont été colonisées bien avant que les navigateurs européens ne les « découvrent ». Les Polynésiens exploraient les mers à bord de pirogues à double voile, se guidant aussi bien sur les étoiles, les teintes de la mer et des nuages que sur l’observation des oiseaux et des baleines. Lorsque James Cook a séjourné à Tahiti en 1769, il a été surpris de constater que, contrairement aux Européens, les Polynésiens savaient naviguer face au vent. La rose des vents polynésienne compte d’ailleurs 16 différents types de brises, dont le maoa’e, l’alizé provenant de l’est qui souffle le plus souvent.

DITES - LE AVEC DES FLEURS... Emblème national de la Polynésie française, le tiaré de Tahiti exhale un doux parfum que l’on associe souvent à celui de l’huile de monoï. On utilise sa fleur pour tresser des colliers et des couronnes qui sont portés à l’occasion des fêtes et des mariages et que l’on remet aux voyageurs pour leur souhaiter un bon voyage. On le porte aussi sur l’oreille gauche, si on est en couple, et sur la droite, si on veut faire des rencontres.

TU SER AS UNE FEMME , MON FILS On trouve de nombreux travestis en Polynésie française. La raison : il était de coutume d’élever le troisième enfant d’une famille comme une fille, peu importe son sexe, pour qu’il aide aux tâches ménagères. Une fois adultes, certains de ces mahus s’habillent en femme, peu importe leur orientation sexuelle.

... OU DES MOTS La Polynésie française étant une collectivité d’outre-mer de la France, la langue officielle y est le français. Toutefois, plusieurs langues polynésiennes y sont couramment parlées, dont la principale est le tahitien. Voici quelques mots qui pourraient vous être utiles : ‘aita

non

1

2

3

‘e

oui

‘ia ora na

bonjour

maeva

bienvenue

P O I S S O N S DA N S L’ E AU Les eaux de la Polynésie française regorgent d’une impressionnante variété de poissons. Optez pour une excursion de plongée libre dans un jardin de corail près de Bora Bora. Vous nagerez en compagnie des raies pastenagues et serez encerclé d’une colonie de requins à pointes noires ou de requins-citron qui peuvent faire jusqu’à 3,40 m de long !

L E L AG O N B L E U Naviguez sur le lagon de Tetiaroa, qui fait 7 km de largeur, avec un guide naturaliste. Il vous aidera à reconnaître les frégates et les fous bruns qui nichent sur le motu Tahuna Iti, aussi appelé « l’île aux oiseaux ». Peut-être apercevrez-vous une raie-aigle, un requin à pointes noires, une tortue ou encore la silhouette d’une baleine faisant une halte pendant sa migration.

L E T O U R D E L’ Î L E Sur Taha’a, « l’île vanille », visitez les plantations de vanilla tahitensis, une variété recherchée des gastronomes, ou encore les fermes perlières qui produisent les fameuses perles noires de Tahiti. Vous pouvez aussi admirer les majestueux monts Ohiri et Puurauti, ainsi que les baies cristallines de cette île volcanique, lors d’une excursion en motomarine.

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IN N OVAT I O N

L’ART PREND LA ROUTE COMMENT REPRÉSENTER UNE VO I T U R E en mouvement dans une installation artistique ? Ou encore la manière dont elle interagit avec son environnement ? Sarah Illenberger excelle dans l’art d’illustrer des concepts complexes avec des images simples. Lorsque Mercedes-Benz lui a demandé de créer des œuvres inspirées du véhicule de recherche F 015 Luxury in Motion et de l’AMG GT, elle a opté pour du papier, du bois, de la laine et d’autres matériaux qui sont tout sauf high-tech. Elle a utilisé 7000 m de fils pour ériger des rayons autour du F 015, afin de symboliser sa connectivité, et a suspendu un volant à un ballon gonflé à l’hélium pour exprimer l’idée que les voitures du futur n’auront plus besoin de chauffeur. Elle a également représenté la puissance de l’AMG GT avec des traces de pneus flottant à l’arrière de celle-ci (ci-dessus). « Grâce à ces installations artisanales, une technologie abstraite et futuriste comme la voiture autonome devient plus accessible », croit l’artiste. Simplifier des concepts complexes, c’est tout simplement brillant. S A R A H I L L E N B E R G E R . C O M

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GOLFER AV E C S T Y L E

À VOL D’OISEAU L A N C E Z L E PA N O N O DA N S L E S A I R S et, lorsqu’il atteindra le point le plus élevé, 36 appareils photo se déclencheront automatiquement. Rattrapez-le pour voir les photographies qui ont été prises dans un angle de 360°, aussi bien horizontalement que verticalement. Vous pouvez aussi le fixer à un trépied ou le contrôler à distance via une application. PA N O N O . C O M

Les génies derrière Biion Footwear, une entreprise de Collingwood, en Ontario, ont eu la brillante idée de créer des chaussures de golf aussi belles que confortables. Inspirées des brogues d’Oxford, elles sont fabriquées en éthylène-acétate de vinyle, un polymère élastique et moulant, et dotées de semelles en caoutchouc à motif nid d’abeille, qui adhèrent parfaitement au sol. Parmi leurs autres ingénieuses caractéristiques, on note des billes qui massent la plante des pieds. Et leurs couleurs vives sauront vous charmer. B I I O N F O O T W E A R . C O M

PHOTO ANNA ROSA KR AU (SAR AH ILLENBERGER)

TR AJET EN HAUTE ALTITUDE Le téléphérique évoque de luxueuses stations de ski, il est toutefois l’un des principaux modes de transport à La Paz, en Bolivie. Depuis 2014, trois câbles relient cette métropole d’une altitude de 3600 m à la ville d’El Alto, 400 m plus haut. Plus de 75 000 usagers l’empruntent quotidiennement, pour gagner du temps et profiter de la vue. Six lignes supplémentaires sont prévues pour 2019.

PLEIN LA VUE Dangereux de doubler les camions ? C’est

une manœuvre qui nécessite en tout cas du sang-froid et de la concentration. À moins que ceux-ci ne soient munis d’une caméra sans fil Samsung, qui capte la circulation en sens opposé et la diffuse sur un écran à l’arrière. Il s’agit d’une technologie infrarouge, qui est donc aussi efficace la nuit. mercedes-magazine.ca 107


IN N OVAT I O N

TOBOGGAN GÉANT L E S E N FA N T S peuvent caracoler sur des terrains de jeu, mais les adultes, eux, sont tenus de choisir des passe-temps plus sérieux. Mais très bientôt, ils pourront aussi s’amuser à la tour ArcelorMittal Orbit de Londres, la plus haute sculpture du Royaume-Uni (115 m) convertie en plus long toboggan du pays. Les visiteurs du parc olympique londonien pourront d’abord admirer cette structure en acier rouge et argenté de l’artiste Anish Kapoor, lauréat du prix Turner, puis embrasser la ville du regard, du haut de sa plate-forme d’observation, avant de s’abandonner aux lois de la gravité. Plaisir garanti ! Petits et grands apprécieront la descente d’une durée de 40 secondes de cette glissade de 180 m. Q U E E N E L I Z A B E T H O LY M P I C PA R K . C O . U K

Y’A QUELQU’UN ? Dans un futur rapproché, vous pourrez savoir s’il y a trop de monde au gym et pas assez à votre bar préféré, sans même quitter le confort de votre foyer, grâce à l’application Density. Des capteurs installés à l’entrée des établissements participants permettront d’évaluer en tout temps le nombre de personnes qui s’y trouveront et de transmettre cette information à votre téléphone intelligent. D E N S I T Y. I O

1991 2016

D ’ H I ER À AUJ O U R D ’ H U I

Au début des années 1990, un petit 65 mm a changé la manière de se stationner. C’est la longueur des tiges guide en chrome qui s’élevaient à l’arrière de la Série 140 Classe S de Mercedes-Benz, dès que la marche arrière était enclenchée, afin de servir de point de repère au conducteur. En 1995, les véhicules de la même série sont passés à l’ère du stationnement assisté grâce aux capteurs acoustiques. Aujourd’hui, le terme « aide » est un doux euphémisme : l’aide au stationnement actif détermine l’espace approprié et manœuvre le véhicule à l’intérieur de celui-ci, tandis que le conducteur n’utilise que l’accélérateur et les freins. Quant à l’option d’aide au stationnement à distance, elle donne un aperçu de ce que l’avenir nous réserve : une application pour téléphone intelligent qui permettra de garer son véhicule à distance. 108

PHOTO DAIMLER AG (STATIONNEMENT )

L’ÉVOLUTION DU STATIONNEMENT


AN

À l’instar de Keurig, qui a révolutionné l’industrie du café, la compagnie Bartesian, de Waterloo, en Ontario, pourrait bien changer le monde des cocktails, une capsule à la fois. On remplit le réservoir de sa machine du spiritueux souhaité, on insère une capsule (recyclable), on appuie sur le bouton et on obtient un savoureux cocktail. Six saveurs sont actuellement offertes : Margarita, Sex on the Beach, Zest Martini, Cosmopolitan, Bartesian Breeze (un mélange tropical) et Uptown Rocks (au gin et à la pêche). Santé ! B A R T E S I A N . C O M

ILLUSTRATION JULIA PEL ZER

FINE PLUME En 2000, l’entrepreneur montréalais Ron Reuben déposait le brevet d’un tissu en duvet d’oie sans couture. Quinze ans plus tard, son invention voit enfin le jour, notamment grâce à une association avec l’entreprise italienne NIPI. Ce tissu novateur nommé Thindown pourrait révolutionner les industries de la mode, de la décoration d’intérieur, des chaussures et de l’automobile. Contrairement aux inélégantes bourres en duvet traditionnelles, qui perdent des plumes et laissent passer l’air, cette mince doublure reste en place sans couture et se taille facilement. En attendant que ce tissu révolutionnaire soit commercialisé, on peut commencer à penser au style de notre futur manteau. THINDOWN.IT

AL

MARTINI INSTANTANÉ

KOUDS E TA N

Anne Koudstaal, ingénieur civil pour l’entreprise hollandaise KWS Infra, et son collègue Simon Jorritsma ont mis au point un revêtement routier fait de plastique recyclé. Le duo est convaincu que leur innovation pourrait paver la voie aux routes de demain. Comment avez-vous eu l’idée de faire des routes en plastique ? Nous cherchions une solution de remplacement à l’asphalte, qui est principalement composé de bitume, un dérivé du pétrole, et qui finit par se dégrader. Chaque année, on jette des tonnes de plastique, et c’est une matière qui présente de nombreux avantages. Lesquels ? Nos routes se composent de modules ; on les construit trois fois plus rapidement que celles en asphalte, et elles sont plus faciles à réparer. De plus, le plastique est beaucoup plus durable, ce qui réduit les frais d’entretien. C’est une matière que l’on peut également percer. Dans quel but ? Pour faire passer des tuyaux ou du câblage. Ou pour recueillir l’eau de pluie et la canaliser, afin de prévenir les inondations. Le plastique est-il glissant ? C’est un problème que l’on pourrait résoudre en ajoutant du sable ou un autre abrasif à sa composition, mais nous aimerions plutôt améliorer la matière elle-même. Le plus grand obstacle est que le plastique prend de l’expansion ou se contracte selon la température. Nous pourrions maintenir artificiellement le revêtement routier à une certaine température ou créer un composite de plastique qui résisterait aux changements climatiques. Quand pourrons-nous rouler sur des routes en plastique ? Si nous trouvons les bons partenaires, un prototype pourrait être testé d’ici deux à trois ans. Et quelques années plus tard, la première route en plastique serait prête à l’utilisation. mercedes-magazine.ca 109


www.hamiltonwatch.com

PAN EUROP

Automatique - Fabrication Suisse


TEXTE CHRISTOPH HENN ILLUSTRATIONS LEANDRO CASTEL ÃO/DUTCHUNCLE PHOTOS DAIMLER AG; FOTOLIA; MAURITIUS IMAGES/NORDIC PHOTOS; MAURITIUS IMAGES/SCIENCE PHOTOS LIBR ARY; MAURITIUS IMAGES/SCIENCE PICTURE.CO

MODE DE VIE

ICÔNES

DISPOSITIFS DE SÉCURITÉ

UN CASQUE GONFLABLE Pour être efficace, un casque de vélo n’a pas besoin d’être visible. L’entreprise suédoise Hövding travaille actuellement à la conception d’un ingénieux modèle qui, replié, est à peine plus grand que le col d’une veste. En cas d’impact, il se transforme en un coussin protégeant la tête et le cou du cycliste, grâce à des capteurs qui libèrent instantanément un gaz sous pression. LE PARE-FEU C’est en 1989, un an après que le ver informatique Morris se soit propagé sur Internet, que le géant des télécommunications AT&T a inventé le pare-feu, afin de protéger les réseaux électroniques des logiciels malveillants. Aujourd’hui, une nouvelle génération de pare-feu contrôle simultanément des milliers de circuits, d’applications et de programmes informatiques, afin de détecter toute activité suspecte.

LE COUSSIN GONFLABLE

apparaît pour la première fois dans une Mercedes-Benz en 1981. Avec la carrosserie et la ceinture de sécurité, c’est l’un des plus importants mécanismes de protection des passagers. Mais les dispositifs de sécurité sont aussi essentiels dans plusieurs autres domaines, comme en témoignent ces six exemples issus de la nature et des technologies.

LE SYSTÈME IMMUNITAIRE Notre peau, nos muqueuses et nos cils constituent une première ligne de défense contre les germes qui causent des maladies. Quand un micro-organisme parvient toutefois à s’introduire dans notre corps, des cellules gloutonnes (les macrophages) se chargent d’avaler l’intrus. Les cellules T et B — des lymphocytes pouvant cibler des agents pathogènes précis — assurent une protection plus sophistiquée encore.

UN BOUCLIER ANTI-ÉLECTRONS Une barrière située à 12 000 km au-dessus de la surface terrestre protège la planète d’un déferlement « d’électrons tueurs ». Selon Daniel Baker, de l’Université du Colorado, « c’est comme si les électrons heurtaient un mur de verre dans l’espace ». Cette couche protectrice a été découverte en 2012, alors qu’on mesurait la ceinture de radiations de Van Allen.

UN BOUCLIER PLASMA Une avancée technologique réelle, et non un élément de scénario de la Guerre des étoiles ! L’avionneur Boeing se consacre en effet à la réalisation d’un champ de plasma qui minimiserait les effets des explosions. Conçu avec des lasers et des microondes, il pourrait créer une barrière dont la densité, la température et la composition permettraient de freiner les ondes de choc.

LE SAC DE CEINTURE Présent depuis 2013 dans la Classe S de Mercedes-Benz, le sac de ceinture offre une protection supplémentaire aux passagers arrière. En cas d’impact frontal, ce sac intégré à la ceinture de sécurité se gonfle et double de volume en une fraction de seconde, réduisant de manière significative la pression de celle-ci sur la cage thoracique du passager.

mercedes-magazine.ca 111


SOUS LES PROJECTEURS

Les événements Mercedes-Benz les plus courus de la saison, des opéras aux remises de prix.

Salon canadien international de l’auto Mercedes-Benz Canada a profité du Salon canadien international de l’auto, qui a eu lieu à Toronto en février, pour faire le lancement national de cinq modèles : le cabriolet S 63 de Mercedes-AMG, le SLC 43 de Mercedes-AMG, la S 550e (une berline hybride rechargeable), le GLS et le cabriolet smart fortwo. De plus, le coupé C 63 de Mercedes-AMG, la familiale C 300d 4MATIC, le GLC, le Metris et le coupé smart fortwo ont fait leur début régional.

Centre Stage

Ceux qui ont assisté à la réouverture du Mercedes-Benz Rive-Sud ont pu entendre la soprano Marie-Josée Lord.

Mille amateurs d’opéra étaient présents au Four Seasons Centre for the Performing Arts de Toronto, pour assister au concours annuel d’art lyrique Centre Stage, présenté par la Canadian Opera Company (COC) et Mercedes-Benz Canada. Ils ont pu y voir de jeunes chanteurs lyriques concourir pour décrocher une place dans l’Ensemble Studio, le prestigieux programme de formation de la COC. Le GLC, la GLA et le coupé GLE étaient aussi en démonstration à l’occasion de ce qui est la plus importante campagne de financement de cette compagnie.

Réouverture de Mercedes-Benz Rive-Sud En octobre 2015, 700 convives ont assisté à la grande réouverture de MercedesBenz Rive-Sud à Greenfield Park, sur la Rive-Sud, dans la région de Montréal, l’un des plus anciens concessionnaires au Canada. Pour célébrer l’occasion, des véhicules rares et classiques de Mercedes-Benz étaient en démonstration, incluant A Car for All Seasons, une 300 SD de 1980 peinte par le réputé artiste canadien Tom Forrestall. 112


MONDANITÉS

De gauche à droite : Gareth T. Joyce, ex-président et directeur général, Mercedes-Benz Canada ; Jordan Ekers, vice-président, développement des affaires, Nudge Rewards ; Lindsey Goodchild, PDG, Nudge Rewards ; Ralph Ostertag, directeur des technologies de l’information, Mercedes-Benz Canada, Mexique et Amérique latine.

Concours CXI À l’occasion du concours Customer Experience Innovation (CXI), organisé à Toronto en mars par Mercedes-Benz Canada et le Groupe Compass Canada, des start-ups se sont affrontées pour des bourses et la possibilité de réaliser des projets pilotes pour ces compagnies. Nudge Rewards (ci-dessus) a remporté cet honneur pour son application destinée aux employeurs de magasins au détail. CXI vise à soutenir les entreprises technologiques en démarrage qui se spécialisent dans l’amélioration de l’expérience client pour les détaillants automobiles et alimentaires.

TOP 100 : LES CANADIENNES LES PLUS INFLUENTES

En novembre, le Réseau des femmes exécutives célébrait les femmes d’affaires les plus influentes du Canada, lors d’un événement à Toronto auquel 1400 personnes ont assisté. Mercedes-Benz Canada a accueilli les 100 finalistes au concessionnaire MercedesBenz Downtown Toronto pour un cocktail. Fondé en 1997, le Réseau des femmes exécutives se consacre à l’avancement des femmes à des postes de gestion, de direction et d’administration.

L’Opération démarrage de Mercedes-Benz Le duo montréalais UNTTLD a présenté sa collection d’automne lors d’un défilé à la Semaine de la mode de Toronto, en mars dernier. Cette griffe a remporté le titre de Designer primé de l’Opération démarrage de Mercedes-Benz 2015, une distinction qui comprend une bourse de 30 000 $ ainsi qu’un mentorat d’experts de l’industrie et une couverture médiatique. L’Opération démarrage de Mercedes-Benz est une initiative qui se veut être une vitrine nationale et un outil de soutien et de promotion aux designers de mode canadiens émergents. mercedes-magazine.ca 113


LE CHEMIN DE LA GLOIRE

Une berline de Classe C s’est vue confier un rôle de soutien dans un nouveau film canadien qui traite de l’intimidation et de la force du présent. TE X TE CHRISTOPHER KORCHIN

D E N O M B R E U X F I L M S ont pu compter sur

l’élégante présence d’une Mercedes-Benz : Will Smith était au volant d’une berline de Classe E dans Hommes en noir II et Bryce Dallas Howard zigzaguait entre les dinosaures à bord d’un Coupé GLE dans Monde jurassique. Cet été, c’est au tour d’une berline noire de Classe C d’occuper un rôle de soutien dans le film adapté du roman Milton’s Secret, coécrit par l’auteur à succès Eckhart Tolle. Au sujet de ce drame familial, qui traite notamment du passage à l’âge adulte, le réalisateur Barnet Bain dit avoir voulu créer un « divertissement transformationnel ». L’intrigue porte sur un couple dans la tourmente, Jane et Bill Adams (Mia Kirshner, qu’on a vue dans Elles, et David Sutcliffe, dans Pratique privée), et leur fils préadolescent, Milton, qui doit composer avec ce cadre familial 114

Milton’s Secret est un film pour adultes caché dans un film pour enfants.

tendu. Ce dernier vit également du stress à l’école, où il est victime d’intimidation. Il parvient toutefois à reprendre confiance en lui, grâce à une enseignante empathique interprétée par Michelle Rodriguez (qu’on a pu voir dans plusieurs films d’action et qui est une admiratrice d’Eckhart Tolle), mais aussi avec l’aide de son grand-père Howard (Donald Sutherland), un esprit libre qui lui apprend à lâcher prise face au passé et à ne pas redouter l’avenir, mais plutôt à vivre dans le moment présent. Un thème récurrent dans l’œuvre d’Eckhart Tolle. « C’est un film pour adultes caché dans un film pour enfants », a affirmé le producteur délégué Peter Harvey, à son retour du Festival du film de Whistler. Bien que ce long métrage ait été tourné l’automne dernier à Hamilton et à Brampton, en Ontario, l’intrigue n’est pas située dans une ville en particulier, puisqu’elle traite de problématiques universelles. Par ailleurs, Milton’s Secret a été produit grâce à un financement participatif et au soutien de compagnies comme Mercedes-Benz Canada, et non par de grands studios, ce qui a permis de préserver la vision du réalisateur et le message d’Eckhart Tolle. « Les films comme Milton’s Secret agissent comme des catalyseurs de changements sociaux et de conscientisation », croit le producteur Stephen Huszar. Pour en savoir plus sur Milton’s Secret, à l’affiche cet été, visitez M I LT O N S S E C R E T M O V I E . C O M

PHOTO MILTON’S SECRET

AU CINÉMA


Investissez dans la performance à long terme. Prix compétitifs, conseils judicieux et service incomparable : voici seulement quelques-unes des raisons de découvrir les Programmes de ventes aux entreprises de Mercedes-Benz. Offrant une vaste gamme de modèles, nous déterminerons ce qui vous convient le mieux selon votre budget, tout en assurant un processus d’achat sans heurts. Apprenez-en davantage sur nos programmes et incitatifs spéciaux de parc à Mercedes-Benz.ca/ventesauxentreprises.

© Mercedes-Benz Canada Inc., 2016.



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