Sport Together | No. 32 | Juillet 2021

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EN OUVERTURE

Tokyo 2020 Football féminin

L

’arbitrage mauricien est à l’honneur avec la sélection, quoique tardive, de Mara Rivet par la Fifa et le Comité international olympique dans le cadre des 32es Jeux Olympiques (23 juillet au 8 août 2021). L’arbitre mauricienne n’a pas chômé depuis qu’elle a atterri dans la capitale nippone, ses services ayant été sollicités à quatre reprises. Elle a, en effet, servi comme quatrième arbitre en trois occasions et une fois comme arbitre réserve. Son aventure olympique a démarré rapidement dans le tournoi féminin de football avec la rencontre entre le Japon et le Canada, comptant pour le groupe F, le 21 juillet, soit deux jours avant l’ouverture officielle des Jeux. L’arbitre numéro un de Maurice a enchaîné, le 24 juillet, avec l’explication opposant le Canada au Chili, toujours pour le compte du groupe F. Elle a une nouvelle fois agi comme quatrième arbitre au cours du match mettant aux prises les Pays-Bas à la Chine, le 27 juillet. Le match Australie-Grande Bretagne, comptant pour les quarts de finale, a été dirigé par une équipe composée essentiellement d’arbitres africaines. Maria Rivet en faisait generating emotions through sports

Maria Rivet lors de la rencontre entre le Japon et le Canada.

L’aventure olympique de Maria Rivet partie, en tant que réserve. Les Jeux de Tokyo sont une grande première pour l’arbitre mauricienne en termes de participation à un

événement majeur. Maria Rivet fait actuellement partie des meilleures arbitres du continent africain.

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BADMINTON

Championnats d’Afrique U15 et U19

L

e badminton mauricien reprend du service au niveau de l’Afrique. C’est le cas de le dire puisqu’une délégation composée de douze personnes se rendra au Bénin, le 14 août, en vue de participer aux championnats d’Afrique U15 et U19. L’Association mauricienne de badminton (AMB) a obtenu le feu vert du ‘National Communication Committee on Covid-19’ afin d’effectuer ce déplacement à Cotonou, la capitale béninoise. L’AMB estime que cette participation revêt toute son importance dans la mesure où les badistes de cette catégorie étaient privés de compétitions internationales depuis presque deux ans. Selon l’AMB, c’est à l’issue d’un tournoi de ranking organisé deux semaines auparavant que la sélection a été constituée. Quatre éléments, deux filles et deux garçons, font partie des U15, tandis que quatre joueurs et deux joueuses composent l’équipe des U19. Lors de ces championnats, les joueurs et joueuses des deux équipes seront coachés par Neeresh Ramtohal. De son côté, Soopayah Veerasamy, membre du comité exécutif de l’AMB, a été désigné

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Tejas Savoo fait partie de l’équipe des U15.

Une délégation de 12 personnes s’envole pour le Bénin generating emotions through sports


Édito

L’art de partir ‘team manager’ de la délégation qui participera à ces championnats béninois. Les U15 seront les premiers en action. Leurs compétitions se tiendront du 22 au 26 août. Mais avant d’entrer de plain-pied dans la compétition, les U15 auront l’occasion de participer à un camp d’entraînement commun de trois jours, du 19 au 21 août, avec leurs homologues des pays participant à ce rendez-vous pour jeunes badistes. Les U19 se lanceront ensuite dans la compétition à partir du 26 août pour un championnat qui durera jusqu’au 1er septembre. L’objectif de cette participation est de décrocher des podiums, voire des titres. Selon l’AMB tout a été mis en œuvre afin que les jeunes raquettes parviennent à faire leur maximum au cours de ces championnats qui marquent en quelque sorte un renouement du badminton local avec la scène continentale. Les équipes U19 : Khemtish Nundah, Lucas Douce, Rohissen Soobramanien, Pravish Hanuman, Vilina Appiah et Kritisha Mungrah. U15 : Pranav Bhaugeerothee, Tejas Savoo, Tiya Bhurtun et Layna Chiniah.

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l serait certainement improbable, voire impensable, de préparer déjà son départ au moment même où l’on accède à un quelconque poste, aussi important et convoité soit-il. Cette manière de concevoir qui semble a priori invraisemblable, peut néanmoins donner l’impression d’une éthique proportionnelle à une certaine grandeur et démontrer sa sincérité de servir pour faire progresser un mouvement au lieu de servir ses propres intérêts. D’un autre côté, il est difficile, mais néanmoins pas impossible, de quitter un poste, surtout après y avoir accédé suivant moult démarches. Partir quand il faut y aller est une qualité qui ne se trouve pas à tous les coins de rue. Cela s’apprend, se cultive et s’entretient. Mais ce n’est pas négociable. Partir au moment venu pour laisser la place aux autres est aussi un facteur déterminant, preuve d’une certaine ouverture d’esprit et d’une certaine grandeur d’âme. C’est aussi reconnaître que nul n’est irremplaçable. Bref, il s’agit de se retirer au moment opportun en passant par la grande porte, plutôt que de devoir se faufiler par la suite à travers une imposte. D’une manière ou d’une autre, quitter son poste un jour ou l’autre est inévitable. Dans quelles conditions? Là, c’est une autre paire de manches. Et aussi quel souvenir ou image gardera-t-on de ceux qui ont les yeux plus gros que le

ventre en restant accrochés à leur poste ? Est-ce un tel exemple qu’il faut léguer, surtout pour la jeune génération ? Le 29 juin dernier, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a écrit une belle page de son histoire avec l’élection à la présidence de l’ancienne footballeuse internationale Brigitte Henriques (50 ans), jusquelà vice-présidente de la Fédération française de football et viceprésidente du CNOSF. Une première pour le CNOSF qui se retrouve ainsi avec une femme à la présidence. Son prédécesseur, Denis Masseglia (73 ans), dont l’âge ne lui permettait pas de briguer un nouveau mandat, a eu la décence de se retirer sans broncher tout en acceptant les règlements et aussi le cycle de la vie. La question se pose : les membres du CNOSF auraient-ils agréé si d’aventure le président sortant avait demandé de lui accorder une prolongation pour briguer un nouveau mandat afin qu’il puisse vivre les prochains Jeux Olympiques, qui auront lieu à Paris en 2024 ? Il se trouve que le CNOSF a suffisamment de discernement et de respect pour ne pas bafouer ses propres règlements et surtout les valeurs olympiques. Partir avec honneur et dignité s’avère, au final, un art. Celui capable de montrer la grandeur de l’homme. Danielo Ramsamy

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EN COUVERTURE

Para-athlétisme

24 août - 5 septembre 2021

L’important c’est non seulement de participer

Noemi Alphonse et Brandy Perrine, toutes deux en fauteuil (T54), Anaïs Angéline, handicap physique (T37), et le Rodriguais Eddy Capdor, souffrant d’une déficience intellectuelle (T20), sont les quatre athlètes qui représenteront Team Mauritius aux Jeux Paralympiques de Tokyo, prévus du 24 août au 5 septembre 2021. Ils seront sans aucun doute suivis de près à l’occasion du plus grand rendez-vous sportif planétaire.

C

es Jeux de Tokyo restent tout de même

Jean Marie Malepa, qui sera le chef de délégation de

particuliers puisque c’est la première

Team Mauritius aux Jeux Paralympiques de Tokyo.

fois que Maurice compte des athlètes

Pour le président du MPC, eu égard aux performances

qualifiés directement pour participer au rendez-vous

de ces quatre athlètes, tout est désormais envisageable.

paralympique. Ce qui fait la fierté de toute une nation,

Et pourquoi pas concrétiser cette participation en finale

estime le président du Mauritius Paralympics Committee

paralympique ? « Ce serait vraiment la cerise sur le gâteau.

(MPC).

Nous n’en sommes pas là, mais nous ne sommes pas loin non

« Nos quatre athlètes partent à Tokyo non pas comme des

plus d’une telle réalisation. »

invités aux compétitions paralympiques mais pour avoir

Jean-Marie Malepa estime que le fait de parvenir à

réalisé les minimas requis. Ce qui constitue une première

disputer une finale à Tokyo sera alors exceptionnel. Fidèle

dans toute l’histoire du handisport mauricien », indique

à son engagement, le président du MPC rappelle que les

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Noemi Alphonse Noemi Alphonse (24 ans), coachée par JeanMarie Bhugeerathee, participera pour la première fois aux Jeux Paralympiques. Elle sera en action aux 100m, 400m, 800m et 1 500m fauteuil. Elle détient les meilleurs temps du continent africain aux 100m, 800m et 1 500m. « Je vise au minimum une finale au 100m. J’espère que tout va bien se passer et que je vais pouvoir réaliser mon objectif principal. »

TEAM MAURITIUS

Noemi Alphonse désignée porte-drapeau de Maurice à Tokyo.

qualifications pour ces Jeux sont le résultat d’un travail

Les conditions sanitaires qui prévalent en ce moment

collectif de longue haleine, à travers un plan entamé

dans la capitale nippone avec la Covid-19 restent bien

depuis presque sept ans déjà.

préoccupantes pour les organisateurs de même que les

« Je dois remercier tous ceux et toutes celles qui ont cru dans

participants, mais l’enthousiasme n’en démord pas. La

cette initiative pour faire progresser le handisport à Maurice

délégation quadricolore mettra le cap sur Tokyo via

comme à Rodrigues et pour l’avoir mené là où il en est. Il

Dubaï le dimanche 15 août.

ne faut pas oublier les coaches qui ont beaucoup travaillé

Mais avant de s’envoler pour le pays du Soleil Levant, les

pour obtenir des résultats probants. Avec le ministère des

athlètes effectuent un dernier réglage à travers des

Sports, nous avons encouragé nos athlètes à participer aux

séances spécifiques.

compétitions de haut niveau », explique le président du MPC. generating emotions through sports

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EN COUVERTURE

Para-athlétisme

24 août - 5 septembre 2021

Anaïs Angéline Anaïs Angéline (22 ans) s’entraîne sous la houlette de Jean-Marie Bhugeerathee et participera aux Jeux Paralympiques pour la première fois de sa carrière d’athlète. Elle sera en action au 100m, 200m et au saut en longueur. « Ce sera une première et une grande expérience de vivre ces Jeux Paralympiques. Je ferai de mon mieux pour me retrouver dans au moins une finale. Je pense bien au saut en longueur. Mais tout dépendra de la manière dont les choses évolueront. »

TEAM MAURITIUS Brandy Perrine Entraînée par Maxwell Drack, Brandy Perrine (22 ans) en sera à sa deuxième participation consécutive aux Jeux Paralympiques après Rio 2016, pour lesquels elle avait obtenu une invitation afin de disputer l’épreuve du 100m fauteuil, où elle avait terminé cinquième de sa série. Depuis, elle a bien progressé. Elle détient d’ailleurs le record d’Afrique au 400m. A Tokyo, elle s’alignera au 100m, 400m et 800m fauteuil. « Je vais à Tokyo dans le but de disputer une finale. Pourquoi pas celle du 100m ? »

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EN COUVERTURE

Eddy Capdor, saut en longueur

24 août au 5 septembre 2021

Dans l’espoir d’une finale

Souffrant d’une déficience intellectuelle, le Rodriguais Eddy Capdor, 21 ans, sera en action uniquement au saut en longueur aux Jeux Paralympiques de Tokyo. L’épreuve est prévue pour le samedi 4 septembre prochain. Selon l’entraîneur Fabrice Ramsamy, son poulain est en bonne posture pour réaliser une belle performance à ces Jeux.

Q

u’est-ce qui peut bien pousser le technicien de Corail Petite Butte à faire pareille prévision ? Cela fait sept ans qu’Eddy Capdor s’entraîne sous la férule de Fabrice Ramsamy, 34 ans. Celui-ci souligne que le sauteur en longueur de Rivière Coco a connu une nette progression, notamment depuis sa septième place au championnat du monde à Dubaï en 2019. Toutefois, en raison de la pandémie de Covid-19, il n’a pu participer au Virtus World Athletics Championship, qui s’est tenu du 7 au 17 juin dernier en Pologne. Ce rendez-vous aurait permis de jauger la progression d’Eddy Capdor, surtout après sa performance de 7,10m réalisée au cours d’une compétition régionale à Rodrigues en mai dernier. Fabrice Ramsamy ne veut surtout pas mettre la charrue devant les

Fabrice Ramsamy (à dr.) encadre Eddy Capdor depuis que celui-ci à 14 ans.

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Photos : James Castel

Eddy Capdor en plein saut lors d’une séance d’entraînement au stade Camp-du-Roi.

TEAM MAURITIUS bœufs, mais estime qu’il existe des indications intéressantes et encourageantes à ne pas négliger. Dans ce contexte, le technicien rappelle qu’Eddy Capdor avait effectué un bond de 6,84m lors de la compétition organisée par le Mauritius Paralympics Committee en décembre 2020 à Réduit. « Entre décembre 2020 et mai 2021, Eddy a progressé de 26 centimètres. Ce qui est très important. C’est ce qui me permet d’affirmer qu’il peut bien faire une bonne prestation à Tokyo », affirme l’entraîneur. Tout reste subjectif par rapport à

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la disposition du sauteur le jour de la compétition, sans compter les conditions dans lesquelles se dérouleront les choses. Pour parer à toute éventualité, le coach souligne : « Il est impératif de maintenir l’athlète dans une bonne forme jusqu’au jour J. » Cela comprend des séances d’entraînement et aussi d’autres approches pour favoriser un bon équilibre autant que possible. « Nous avons préparé ces Jeux depuis très longtemps. L’échéance est maintenant proche et il nous faut rester concentrés pour être à la hauteur des attentes. C’est l’occasion à saisir et faire

ses preuves. Ce n’est pas souvent que des opportunités pareilles se présentent pour défendre son pays à une compétition d’une telle envergure », avance le coach. Depuis 2012, suivant une formation au Sénégal, Fabrice Ramsamy s’est lancé à plein régime dans l’encadrement des handisportifs. Il espérait qu’un jour, avec tout le sacrifice et les efforts consentis, un de ses athlètes brillerait de mille feux au plus haut niveau. Ce jour semble se rapprocher lentement mais sûrement.

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BILAN

Pari non tenu, en attendant Paris 2024 La médaille tant attendue aux Jeux de Tokyo (23 juillet - 8 août 2021) n’est finalement pas tombée dans l’escarcelle de Team Mauritius, composée de huit athlètes évoluant dans six disciplines. Depuis Beijing 2008, la délégation locale rentre des JO bredouille.

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La meilleure prestation réalisée parmi nos huit représentants à Tokyo revient au boxeur Merven Clair.

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e boxeur Bruno Julie reste le seul et unique athlète médaillé olympique mauricien à ce jour. Treize ans de cela, lors des Jeux chinois, il était parvenu à se hisser aux demi-finales des -54 kg. Depuis, aucun sportif local, toutes disciplines confondues, n’a pu conquérir le podium olympique tant espéré. Ils étaient légion à croire dur comme fer que Julie allait faire des émules lors de l’édition de Tokyo, avec le retour des Jeux en

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Asie. Mais il n’en fut rien. Il faudra repasser, voire se réinventer. Surtout lorsqu’il s’agit de planification et de la préparation en amont des athlètes, au lieu de stages à rabais ou effectués à la dernière minute. Les athlètes de Team Mauritius étaient sous les feux des projecteurs à Tokyo mais n’ont malheureusement pas brillé. La seule satisfaction vient du boxeur Merven Clair, qui a pu atteindre les quarts de finale des -69 kg. Il ne lui manquait que ce petit quelque chose pour s’offrir un podium olympique. Clair a effectué trois combats lors de ces Jeux. Il a entamé les compétitions au lendemain de la cérémonie d’ouverture. Pour son combat inaugural, il a maîtrisé le Canadien Wyatt Sanford (5-0). Au deuxième tour, le boxeur mauricien a connu une farouche opposition de la part du Jordanien Zeyad Eashash. Mais Clair s’en est sorti avec une victoire (3-2), étriquée certes, mais qui lui a tout de même permis de poursuivre l’aventure olympique. En quarts de finale, dernière étape pour s’assurer au minimum du bronze, notre compatriote n’a pas été suffisamment percutant face au Nord-Irlandais Aidan Walsh (4-1). Mais pour sa deuxième participation olympique, Clair a démontré qu’il a progressé et gagné en maturité. A 28 ans, il peut toujours rêver d’un prochain pari olympique, à Paris en 2024.

TEAM MAURITIUS Richarno Colin, l’autre boxeur engagé dans ces Jeux chez les -63 kg, n’a pu aller au-delà des 16es de finale. Après des débuts encourageants face au Marocain Abdelhaq Nadir (4-1), Colin s’est vu percuter aux 16es de finale face au Russe Gabil Mamedov (0-5). L’haltérophile Roilya Ranaivosoa a pris la 11e place sur 14 participantes chez les 49 kg. Elle a réalisé une performance de 73 kg à l’arraché et 91 kg à l’épaulé-jeté pour un total olympique de 164 kg. En badminton, Julien Paul a enregistré deux défaites en autant de sorties dans le groupe I face au Japonais Kanta Tsuneyama (5-21, 16-21) puis face au Brésilien Ygor Coelho (21-14, 21-8). Côté aquatique, les deux représentants mauriciens ont été éliminés en série. Alicia Kok Shun a réalisé un chrono de 1’15’’42 au 100m brasse alors que Mathieu Marquet a parcouru le 100m nage libre en 53’’56. En judo, Rémi Feuillet (-90 kg) s’est fait battre par le Japonais Shoichio Mukai. Le représentant mauricien a résisté face à son adversaire pendant 3 minutes et 9 secondes, soit à 51 secondes de la fin du temps réglementaire. Jérémie Lararaudeuse, huitième et dernier athlète mauricien en action aux Jeux de Tokyo, a pris la septième place de sa série au 110m haies avec un chrono de 14’’03.

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INTERVIEW

Cristelle Parsooramen, avocate et dirigeante sportive

Cristelle Parsooramen, comment expliquez-vous votre présence à une conférence sur le sport ? En tant qu’ancienne athlète et désormais cadre technique au sein du Quatre-Bornes VBC et de par ma profession d’avocate, que ce soit au niveau local ou international, j’ai pu faire l’expérience que le sport peut rassembler et inspirer des gens. Mais le sport peut également avoir des effets moins positifs, non seulement sur les personnes impliquées directement que sont les athlètes, les officiels et les volontaires, mais également sur tous ceux qui ont un rôle à jouer dans sa pratique et dans l’organisation d’un événement sportif. On ne le réalise pas souvent, mais nous avons tous, en tant qu’humains, des droits et ce, peu importe la fonction ou la capacité que nous avons dans le monde sportif. Comme j’ai rejoint tout récemment la Sports and Exercise Medicine Association, mon intervention à cette conférence aura pour but de sensibiliser les

acteurs du monde sportif sur le fait qu’on n’évolue pas dans un vacuum, mais que les droits humains doivent bel et bien être respectés. Qu’entendez-vous exactement par droits humains dans le monde sportif ? A mon avis, cela couvre deux aspects. D’abord, chacun a le droit

de pratiquer un sport et dans un deuxième temps, dans la pratique de ce sport, il faut que le respect des droits humains prévale. On en revient ici à la Charte Olympique qui nous énonce ces droits comme suit : La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte

Les droits humains au cœur du sport 14

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Avocate spécialisée en droit des affaires, Cristelle Parsooramen est active dans le sport, particulièrement dans le volleyball, en sa qualité d’assistante-secrétaire et d’assistante-entraîneure de l’équipe féminine du Quatre-Bornes VBC. Membre fondatrice du Lions Club de Beau-Bassin/Rose-Hill, elle fait partie depuis peu de la Sports and

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intervention à la conférence, elle servira surtout à mettre en perspective l’idée que chaque personne a des droits et ceux évoluant dans le monde sportif ne sont pas en reste. Je compte faire bien ressortir que la violation de ces droits ne doit pas être tolérée. Qu’en est-il de l’aspect mental ? Le nageur américain Michael Phelps, qui a parlé de sa dépression après les JO de Londres de 2012, la tenniswoman japonaise Naomi Osaka, qui a abandonné le tournoi de Roland-Garros cette année, et tout récemment la gymnaste américaine Simone Biles au cours des JO de Tokyo, sont quelques exemples que la santé mentale des athlètes peut être mise à rude épreuve. On idolâtre souvent les sportifs mais on oublie qu’ils sont avant tout des êtres humains. Tout athlète de haut niveau abonderait dans le même sens pour dire que la solitude peut régner, surtout que cette période de Covid-19, où plane l’incertitude quant à leur carrière ou leurs entraînements, apporte une charge mentale

« L’association veut aussi

mettre l’accent sur la formation et l’éducation car de nos jours, pratiquer un sport demande une bonne préparation

«

et dans l’esprit olympique, qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play. L’organisation, l’administration et la gestion du sport doivent être contrôlées par des organisations sportives indépendantes. Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au Mouvement olympique. Les cas de dopage remettent aussi de l’avant le respect des droits humains, tout comme les cas de discrimination ou de harcèlement subis non seulement par des athlètes mais par toute personne impliquée d’une façon ou d’une autre dans le monde sportif. Je vous parle ici, par exemple, des droits des athlètes handicapés, des travailleurs qui sont impliqués dans la construction d’infrastructures sportives ou des fabricants de matériels de sports, les cadres qui sont victimes de harcèlement, ou des organisations qui encouragent le dopage. En ce qui concerne mon

Exercise Medicine Association (SEMA) nouvellement créée et présidée par la Dr Adisha Bholah. Elle animera une session sur la thématique ‘Human Rights in Sports’ lors des ‘2 Exciting Days of Sports Conference Sessions’ prévus les 3 et 4 septembre prochain au complexe sportif de Côte-d’Or.

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INTERVIEW

Cristelle Parsooramen, avocate et dirigeante sportive

énorme. On a aussi tendance à penser qu’un athlète ne connaît pas de dépression. Tout être humain, incluant un sportif, a le droit à la parole, à la santé. Avec les prises de position de ces athlètes de renom, cela démontre qu’un sportif est avant tout un être humain et non une machine, et que la recherche d’une médaille ou d’un record ne peut se faire au détriment de la santé, que ce soit physique ou mentale, d’une personne. C’est un tout autre aspect du monde sportif qu’on doit absolument prendre en considération car ce genre de cas augmente graduellement et la situation sanitaire actuelle liée à la Covid-19 nous invite à

revoir notre façon d’opérer. Il nous faut absolument considérer les droits de l’homme de manière incontournable dans toute démarche, que ce soit dans la préparation de l’athlète, l’organisation d’un événement sportif, ou la gestion des clubs, associations ou fédérations sportives. Quelle sera la prochaine étape après la conférence ? La SEMA regroupe plusieurs médecins et autres acteurs de la médecine liés aux sports, notamment la Dr Adisha Bholah, le Dr Bernard Baptiste, le Dr Sunassee, Dev Deerpaul, Nisha Ramdin, Aurélie Thésée et

Khemraj Naiko. Cette association vise à améliorer le bien-être et la santé globale de tout un chacun dans le monde sportif, que ce soit les athlètes, les entraîneurs ou les cadres techniques. L’association veut aussi mettre l’accent sur la formation et l’éducation car de nos jours, pratiquer un sport demande une bonne préparation. La SEMA viendra de l’avant avec d’autres événements de ce genre et on espère sensibiliser un maximum de personnes sur le bien-être et la santé dans la pratique du sport.

Cristelle Parsooramen (à dr.) avec l’equipe du Quatre-Bornes VBC.

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ÉVÉNEMENT

3 et 4 septembre à Côte-d’Or

Une série de conférences sur le sport “2 Exciting Days of Sports Conference Sessions”. C’est le thème de l’événement que prévoit RSVP Group les 3 et 4 septembre prochain au complexe sportif de Côte-d’Or.

A

près avoir été contraint de renoncer à la première édition de ‘The Annual Sports Festival Mauritius 2021’, initialement prévue du 23 au 25 avril dernier, en raison de la situation sanitaire incertaine liée à la Covid-19, le RSVP Group, entreprise engagée dans l’événementiel et le sport, revient à la charge avec une série de conférences payantes qui seront organisées sur deux jours, le 3 et le 4 septembre prochain. L’événement bénéficie du concours du ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs.

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Selon l’organisateur, au moins trente thématiques couvrant divers aspects du sport seront abordées, en anglais et en français, durant ces deux jours. Ces conférences seront assurées du reste par des professionnels et professionnelles représentant de nombreux domaines relatifs au sport et d’autres personnes impliquées d’une manière ou d’une autre dans le giron sportif. Le prix pour assister à une session est de Rs 650. Les organisateurs proposent également un ‘All-Day Pass’ à Rs 2 800, incluant le déjeuner. Les tickets sont disponibles chez Otayo.

Ces ‘2 Exciting Days of Sports Conference Sessions’, rappelle RSVP Group, sont organisées afin de rester dans l’esprit de l’initiative initiale qu’est le Salon du Sport ; un événement qui devait, somme toute, donner l’opportunité aux visiteurs de découvrir les différents aspects du sport. L’objectif était, rappelonsle, de promouvoir un ‘sporty lifestyle’ autour d’un événement qui devait réunir plusieurs acteurs du mouvement sportif à Maurice exposant sous un même toit. Bien que ces conférences se tiendront dans des salles fermées, generating emotions through sports


Human rights in Sports Losing weight the right way by eating the right things

Walk your way to a better health

Pregnancy and Sports - Activité physique pendant la grossesse et post-partum

DNA and Sports

Case presentation in orthopaedics & sports rehabilitation

Learn to Swim, Pool safety and Rescue

First Aid & Safety

The importance of Nutrition for sports and exercise

Concussion detection & Return to Sports

Force Mentale - Hypnose et Performance Sportive Ces thèmes sont parmi les sujets qui seront abordés durant la conférence.

l’organisateur affirme que les mesures sanitaires seront strictement observées avant, pendant et après les sessions. Selon le RSVP Group, les sessions seront limitées à trente personnes afin d’assurer une distanciation physique sans faille, cela bien que chacune des trois salles puisse en accueillir davantage vu leur superficie. Comme cela devait être le cas pour le ‘Annual Sport Festival Mauritius 2021’, le RSVP Group, conscient de l’importance et de l’ampleur de la pratique du sport sous toutes ses formes, notamment en ce qui concerne la santé, a appliqué la même philosophie pour son projet

Directeur de publication Danielo Ramsamy

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Graphic designer Christopher Arsenius

‘2 Exciting Days of Sports Conference Sessions’. Ce qui fait que les participants disposeront d’un large choix par rapport aux thèmes proposés. Outre les sessions de conférences, un exercice de networking est aussi prévu durant la pause-déjeuner. Il ressort que seules six fédérations seront invitées aussi bien que le Mauritius Sports Council, à travers sa marque Active Mauritius, pour faire la promotion de leurs disciplines et activités respectives.

18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis 5738 4587 @ contact@sporttogether.mu

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FOCUS

Dominique Koo

3e en arc à poulie du continent Faire partie du classement africain est un accomplissement exceptionnel et aussi une satisfaction sportive, surtout après avoir fourni tant d’efforts pour la discipline que l’on affectionne et dans laquelle on veut toujours progresser. C’est l’expérience que vit l’archer Dominique Koo ces jours-ci.

L

a World Archery a publié, au cours du mois de juillet, le classement actualisé pour les cinq continents. Celui de l’Afrique révèle la présence d’un Mauricien, en l’occurrence Dominique Koo, parmi les trois occupants du podium dans la catégorie arc à poulie. « J’étais à la fois surpris et fier d’être classé troisième archer du continent africain. Je dois dire que ma dernière sortie internationale remonte à 2019. C’était à l’occasion des Mondiaux de Berlin. Depuis, les sorties internationales étaient devenues compliquées en raison de la Covid-19 », fait ressortir le numéro 3 africain de l’arc à poulie, qui comptabilise 8,1 points au classement. Le classement est dominé, comme on aurait pu s’y attendre, par deux Sud-Africains. Reuben Brent-Meek, avec 29,5 points, est le leader. Il devance son compatriote Christian Beyers de Klerk qui totalise, lui, 26,45 unités. « Les archers sud-africains dominent sans partage le tir à l’arc sur le continent. D’ailleurs, ils sont parmi les meilleurs du concert mondial », avance celui qui a à son actif trois titres de champion de Maurice (2017, 2019 et 2020). Cela fait dix ans que Dominique Koo pratique le tir à l’arc au sein de l’ATA Rose-Hill, avec une ou deux séances d’entraînement par semaine à l’École hôtelière Sir Gaëtan-Duval. L’idéal pour progresser serait d’augmenter la fréquence des séances d’entraînement, mais avec ses obligations professionnelles, il lui est parfois difficile de consacrer plus de temps à la discipline.

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Dominique Koo, ici lors d’une séance d’entraînement, vient de lancer sa flèche vers la cible.

Dominique Koo n’avait jamais l’intention de s’adonner au tir à l’arc. Pendant presque huit bonnes années, il a fait du tennis de table et de la compétition au niveau interclubs, régional et même national. Mais une blessure l’a contraint à s’accorder un repos. C’est un ami qui lui a conseillé par la suite de se mettre au tir à l’arc. Après une période d’hésitation, il s’est lancé et a fini par adopter cette discipline. «Je suis passé du tennis de table, qui requiert plus d’adrénaline, au tir à l’arc qui est une discipline plus posée, quoique exigeante en termes de calme et de concentration. Mais je suis très attaché à ce sport. Je souhaite qu’à l’avenir, generating emotions through sports

l’arc à poulie devienne une discipline olympique au même titre que l’arc classique », fait ressortir le troisième meilleur archer africain. Durant sa carrière d’archer, Dominique Koo, 39 ans, a participé à trois compétitions internationales : les Mondiaux de Berlin en 2019 en reprenant la 33e place sur 59 participants et deux éditions des South African Nationals (2017 et 2018). Lors de sa première sortie dans la compétition sudafricaine, il avait remporté la médaille d’argent par équipes messieurs dans la compétition Compound.

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ECOLOGIE

Conception de matériels sportifs

Après des plaquettes de natation, bientôt des raquettes de tennis de plage et des médailles en plastique recyclé Precious Plastic Mauritius, organisation non gouvernementale fondée à l’initiative de l’ancien triathlète et nageur de haut niveau Valéry de Falbaire, est engagée dans la lutte contre la pollution des océans. Après avoir notamment conçu des plaquettes de natation en transformant les déchets plastiques, l’ONG a pour objectif de produire des raquettes de tennis de plage et des médailles en utilisant cette même matière première.

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a mer a toujours été son alliée, surtout durant sa carrière de sportif de haut niveau. Et depuis que Valéry de Falbaire a commencé à nager régulièrement en mer, il a découvert un environnement hypersensible. « J’ai été interpellé par la pollution plastique en milieu marin. Quand j’ai mis fin à ma carrière d’athlète de haut niveau, j’ai décidé de faire quelque chose pour continuer à aider le pays », déclare celui qui a été double médaillé – argent au 4x200m et bronze au 400m nage libre – lors des 11es Jeux des îles de l’océan Indien, en 2011 aux Seychelles. Après avoir lancé AgeingWell, un programme de remise en forme visant à prévenir le diabète, Valéry de Falbaire a décidé de créer Precious Plastic Mauritius pour lutter contre la pollution des océans. L’ONG Precious Plastic transforme les déchets plastiques récupérés sur les plages en équipements de sport, notamment des plaquettes de natation. Valéry de Falbaire rappelle que les plaquettes de natation servent à augmenter la résistance et sont essentielles à l’entraînement des nageurs de compétition.

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Financement du Comité international olympique

Des machines ont été construites

Des raquettes de tennis de plage.

Pour préserver l’environnement, des exercices de nettoyage des plages sont organisés toutes les deux semaines. Les déchets sont collectés, nettoyés et ensuite transformés, à l’aide de machines de recyclage, en équipements de sport. Outre les plaquettes de natation, Precious Plastic Mauritius confectionne aussi des grips d’escalade. Bientôt, l’ONG va commencer à produire des raquettes de tennis de plage et des médailles à partir de déchets recyclés. « Il est important de nettoyer régulièrement nos plages pour protéger la biodiversité et les écosystèmes marins. J’essaie d’apporter ma petite contribution mais il s’agit surtout de donner l’exemple. Le message que je souhaite partager avant tout est que nous devons nous tourner vers des modèles économiques plus écologiques ; le recyclage a toute sa place dans l’économie circulaire. Le plastique est une ressource trop précieuse pour être jeté. En le recyclant, nous diminuons aussi la production à la base », explique notre interlocuteur, qui est également IOC Young Leader et membre de la Commission de coordination des 34es Jeux Olympiques (Los Angeles 2028). Écologiste consciencieux, cet ancien sportif s’est lancé dans une initiative tout à fait exemplaire. De plus, recycler du plastique pour créer des équipements de sport constitue une première dans le monde.

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sur place grâce au financement du Comité international olympique et de quelques sponsors locaux. Une machine sert à broyer le plastique en petites particules et l’autre sert à injecter le plastique une fois chauffé dans des moules afin de créer de nouveaux produits. Le concept de Precious Plastic Mauritius est international. Il a débuté aux Pays-Bas. Les ressources sont disponibles gratuitement sur Internet afin de permettre à chacun de créer sa propre machine de recyclage (preciousplastic.com). En plus de recycler le plastique, l’ONG vise aussi à sensibiliser les jeunes sur les effets néfastes de la pollution plastique. Des activités éducatives sur le sujet sont d’ailleurs organisées au centre de Jeunesse de Pointe-Jérôme.

Partenariat avec Arena

Valéry de Falbaire est actuellement en pourparlers avec Arena, une des plus grandes marques d’équipements de natation. L’idée est d’aboutir à un futur partenariat axé sur la création des premières plaquettes de natation en plastique recyclé pour être commercialisées à grande échelle. « Les négociations sont en bonne voie et j’espère que d’ici peu, nous allons conclure un partenariat », soutient l’ancien athlète qui, outre son engagement en faveur de l’environnement, est aussi actif sur le plan social.

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COMITÉ OLYMPIQUE

Amendement des statuts

Conserver le pouvoir à tout prix Le Comité olympique mauricien (COM) a démontré, lors de son assemblée générale extraordinaire le 5 juillet 2021, une belle solidarité collective en assurant qu’ensemble, tout est possible. L’instance de Trianon a amendé une loi ayant pour seul et unique objectif d’assurer l’ambition de l’actuel président, Philippe Hao Thyn Voon, de conserver son poste à tout prix pour encore au moins une olympiade.

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insi donc, une majorité des représentants de fédérations présents – 20 sur 24 – à cette assemblée ont soutenu sans condition aucune un amendement des statuts permettant désormais à une personne de briguer la présidence du COM, même si celle-ci a atteint ses 80 ans. Il est clair comme de l’eau de roche que ce fameux amendement a été taillé sur mesure pour le président du COM, qui fêtera ses 80 ans le 30 septembre prochain. Ce qui lui permet de rester accroché en toute quiétude à son poste pour les

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quatre prochaines années. La saveur du pouvoir, seraiton tenté de dire, ne connaît pas de limites. Quinze années à la présidence du COM n’auront finalement pas suffi à Philippe Hao Thyn Voon. Il veut continuer à poursuivre l’odyssée olympique avec comme horizon Paris 2024. Plusieurs raisons ont été avancées afin de justifier, tant bien que mal, le pourquoi de cet amendement, diversement commenté d’ailleurs de part et d’autre, particulièrement au sein de la communauté sportive. Certains acolytes du président ont tenu des discours dithyrambiques

à son encontre à la suite de l’adoption dudit amendement. D’autres n’ont pas hésité à sortir de leur chapeau pour dire que l’âge n’est qu’un chiffre. Pourquoi l’assemblée n’a pas enlevé complètement la clause de l’âge limite pour être éligible à une candidature au poste suprême du COM ? Ce qui aurait définitivement épargné au COM la tâche de refaire un éventuel exercice du même genre dans les années à venir, au cas où… Des sources proches du cercle des anneaux locaux indiquent que tout a été mis en œuvre pour que generating emotions through sports


Grâce au soutien de ses protegés, Philippe Hao Thyn Voon est bien parti pour un prochain mandat de quatre ans à la présidence du COM.

Les votes POUR Aviron, badminton, basketball, canoë kayak, escalade, escrime, haltérophilie, hockey, karaté, lutte, natation, pentathlon, rollers et skateboard, taekwondo, tennis, tennis de table, tir, tir à l’arc et volley-ball. CONTRE Athlétisme, cyclisme, équitation et golf.

cet amendement aboutisse. Pour rappel, à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire en 2020, il avait demandé qu’on lui accorde une « nouvelle chance ». En clair, un nouveau mandat. Vingt représentants de fédérations ont approuvé l’amendement et seuls quatre y ont objecté. Le président dispose d’un avantage numérique au moment des votes en raison de ses relations generating emotions through sports

avec différents représentants de fédérations et également avec la création de certaines fédérations, qui restent peu connues du grand public. Ce qui expliquerait le soutien massif obtenu durant l’assemblée générale extraordinaire du 5 juillet dernier. A qui voulait l’entendre, Philippe Hao Thyn Voon a fait comprendre qu’il choisirait son successeur au moment de son départ.

ABSENT Hand-ball, judo, rugby, triathlon et voile.

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RODRIGUES

Une coach venue d’ailleurs 26

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Rencontre avec Rachel Wootton

Australienne née au Kenya, Rachel Wootton a pratiqué le tennis au sein du Muthaiga Country Club de Nairobi. Si elle compte plusieurs participations à des tournois interclubs, elle n’a toutefois jamais suivi la moindre formation de coaching de ce sport de raquette. Et pourtant, elle encadre à titre bénévole de jeunes Rodriguais, garçons et filles, au Mont Venus Tennis Club. Rencontre avec cette coach venue d’ailleurs.

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Rachel Wootton en compagnie de quelques jeunes avant une séance d’entraînement au Mont Venus Tennis Club.

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a petite balle jaune a connu un nouveau bond dans l’île avec l’ouverture d’une école structurée au Mont Venus Tennis Club (MVTC), dont le lancement officiel a eu lieu en mai dernier, avec le soutien de la Commission des Sports. A ce jour, le club accueille dix-huit jeunes venant de différentes régions. Le but principal de cette école de tennis est de former, d’encadrer et de permettre aux Rodriguais de participer à des compétitions destinées aux jeunes à Maurice. La particularité de ce club, c’est indéniablement Rachel Wootton, sa coach qui s’est mise au service des jeunes. Cette passionnée de tennis n’a jamais suivi la moindre formation d’entraîneur. « Pendant quelque temps, j’ai joué au tennis au Muthaiga Country Club dans la capitale kenyane. Je faisais aussi des tournois au niveau interclubs exclusivement. J’ai assisté pendant des années aux séances d’entraînement de mes trois fils. Petit à petit, j’ai fini par capter, emmagasiner et analyser pas mal de choses », explique d’emblée cette mère de trois enfants, mariée à un Mauricien. Son benjamin, Richard, a été du reste numéro un des U12 au Kenya et a participé à des circuits africains et européens, entre autres. « Je l’accompagnais et j’ai eu des échanges et de l’expérience à un certain niveau », précise la coach de 61 ans, dont la principale motivation demeure sa propre détermination. Son fils a ensuite intégré la Merchiston Castle School, en Ecosse. Il y a été le capitaine de l’académie de tennis jusqu’à ses 18 ans. « Il a continué le tennis à la Durham University en Angleterre, participant à des tournois interuniversitaires. Durant sa dernière année universitaire, Durham occupait la première place des universités en tennis », souligne-t-elle.

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RODRIGUES

Rencontre avec Rachel Wootton

Après avoir pris sa retraite du business familial à Nairobi, dont les enfants ont pris la succession, le couple Wootton est rentré à Maurice avant de s’installer en 2019 à Rodrigues, plus précisément à Batatran. Quelque temps après, Rachel a rejoint le MVTC. « En septembre dernier, j’ai commencé à apporter mon aide pour encadrer deux jeunes, dont l’oncle est vice-président du club, quand ce dernier s’est retrouvé dans l’incapacité d’assurer leur entraînement en raison de ses activités professionnelles. A vrai dire, c’est à partir de là que tout a démarré », révèle notre interlocutrice. Elle a parallèlement d’autres responsabilités en sa qualité de secrétaire du MVTC et de secrétaire du comité régional de tennis de Rodrigues. De bouche à oreille, d’autres jeunes se sont inscrits au MVTC. Encadrer les jeunes s’est vite révélé une passion pour Rachel. Celle-ci estime néanmoins qu’elle a ses limites et qu’il faut trouver quelqu’un de plus expérimenté pour prendre le relais à l’avenir afin d’accompagner les jeunes à un autre palier. « Les jeunes ont une séance hebdomadaire chaque vendredi. Ils

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sont répartis en deux groupes d’âge et s’entraînent séparément : les 11-15 ans à partir de 15 h 30, et les 7-10 ans à 16 h 30. Les séances sont adaptées par rapport aux horaires scolaires. Ceux qui sont au collège commencent en premier et ensuite, c’est au tour des élèves du primaire », précise-t-elle. Pour cette coach venue d’ailleurs, les jeunes sont très enthousiastes et avides d’apprendre le tennis. Elle estime que les conditions sont graduellement réunies pour former de bons joueurs à Rodrigues. « Les jeunes s’appliquent lors des séances d’entraînement, qui se déroulent dans une atmosphère bien détendue. C’est important pour favoriser un esprit de groupe même si le tennis est a priori

une discipline individuelle. La volonté est là et nous allons poursuivre dans cette direction pour faire progresser les enfants », soutient la coach australienne qui a passé plus de trois décennies au Kenya. Au dire de la secrétaire du comité régional de Rodrigues, une compétition de double est prévue vers fin août, début septembre prochain. Il sera question d’un tournoi individuel en décembre, le temps de jauger la progression des jeunes pour ainsi leur donner l’occasion de se familiariser à ce genre d’échanges.

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