e-Magazine mensuel du sport de Maurice | No 50 | Février 2023
CYCLISME – 19ES CHAMPIONNATS D’AFRIQUE
HALBWACHSLINCOLN
La 19e édition des championnats d’Afrique de cyclisme sur route, qui s’est tenue du 8 au 13 février 2023 à Accra, au Ghana, restera à jamais gravée dans l’histoire du sport mauricien. La sélection mauricienne y a réalisé sa meilleure moisson avec pas moins de neuf médailles : cinq d’or, une d’argent et trois de bronze.
Aurélie HalbwachsLincoln a effectué un retour gagnant en y décrochant à elle seule trois médailles d’or.
L’île Maurice a marqué de son empreinte le surf africain grâce à Nellie Le Juge de Segrais, avec sa médaille de bronze dans la catégorie ‘Surf Ladies’ lors de la première édition du championnat d’Afrique de cette discipline qui s’est tenue du 1er au 5 mars 2023 à Taghazout (Agadir), au Maroc. Sept pays, pour un total de 26 inscrits, 21 hommes et cinq femmes, y ont participé.
« Je suis extrêmement fière et heureuse d’avoir décroché une médaille pour mon pays au niveau du continent africain. C’est vraiment une source d’inspiration pour moi afin de poursuivre dans ma quête d’autres événements », a déclaré à Sport Together la surfeuse, qui a remporté au mois de janvier le championnat de Maurice organisé à l’îlot Sancho.
C’était sa deuxième participation à une compétition sur le plan local, après celle de 2019, avant les championnats d’Afrique. Ce championnat africain a aussi vu à l’œuvre deux autres surfeurs mauriciens, en l’occurrence Brian Furcy et Esben Raffray. En association, les trois représentants de Maurice ont ramené le trophée de bronze par équipe mixte.
Cette participation africaine a mis en perspective les objectifs de la médaillée de bronze du ‘Surf Ladies’ du continent. Elle compte s’aligner dans des compétitions avec un intérêt particulier cette année pour les Jeux mondiaux de plage, qui auront lieu du 5 au 12 août à Bali, et les 11es
1ER CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE SURF
NELLIE LE JUGE EN BRONZE, LA NOUVELLE VAGUE MAURICIENNE
Jeux des îles de l’océan Indien, prévus du 25 août au 3 septembre à Madagascar.
« Le rendez-vous de Taghazout a été une expérience enrichissante et remplie d’émotions. Cette compétition a été une belle aventure sportive et humaine. Ce championnat d’Afrique m’a permis de voir au-delà de certaines choses pour progresser davantage afin de pouvoir faire de meilleures impressions dans des compétitions d’envergure. Je remercie la fédération pour cette
participation et mes sponsors pour leur soutien et pour mes équipements », fait ressortir la jeune surfeuse qui a grandi dans une famille de sportifs, ses parents ayant fait partie de l’équipe nationale de voile et ayant représenté Maurice à différentes reprises.
Enfant, suivant les traces de ses frères, elle a pratiqué principalement le kite et la voile. Outre le surf, Nellie, détentrice d’un master en architecture, s’adonne aussi à la course à pied, à la musique et à la photographie.
BON SANG NE SAURAIT MENTIR
Dire d’Emeric Allet qu’il a le sport dans le sang serait un euphémisme. Le jeune Rodriguais, originaire de Camp-du-Roi, vient en effet d’une famille où le sport occupe une place prépondérante. Rivalland Félicité, son grand-père maternel, faisait partie de la sélection rodriguaise – aux côtés, notamment, d’un certain Jean-Marc Ithier – qui avait remporté le tournoi de football des « Jeux des Villes » de 1986, tournoi regroupant des équipes de tout l’océan Indien.
Ingrid, sa mère, est une volleyeuse confirmée et évoluant en première division au sein de l’Olympique Montagne Goyayes. Françoise, sa grand-mère paternelle, a par deux fois été médaillée en pétanque aux Jeux des îles de Madagascar, décrochant l’argent en 1990 et le bronze en 2007.
Michaël, le père d’Emeric, a été footballeur et a évolué dans des équipes de première division. Il a tout remporté sur son passage avant de se reconvertir, avec une certaine réussite, au trail.
Si son frère Maë, âgé de 12 ans, a opté pour le foot, Emeric préfère, lui, les sports individuels, notamment le karaté et le running, avec une préférence toutefois pour le trail. Emeric, âgé de 7 ans, a disputé sa première course à 4 ans, pour le Kids Trail. La plus longue distance qu’il a parcourue en compétition est le Trail de la Tortue, qui couvre 7 kilomètres, un des parcours du célèbre Trail de Rodrigues, événement phare de la Rod Trail Association. Pour la dernière édition du Trail de Rodrigues, en novembre 2022, il a complété le 6 km en moins de 35 minutes, temps plus qu’honorable pour un jeune de son âge.
Ce qui a surtout surpris, c’est qu’il a fini seul, donnant l’impression d’être un traileur habitué, puisqu’il avait laissé loin derrière son frère et sa mère engagés dans la même épreuve. Aussitôt qu’il a traversé, tout heureux, la ligne d’arrivée, il s’est permis le luxe de rebrousser chemin pour aller les rejoindre et les accompagner sur le parcours afin de terminer la course ensemble.
Durant l’année 2022, outre le Trail de Rodrigues, Emeric a participé à toutes les manches de la ligue de trail (huit au total) et a aussi participé aux quatre manches de la ligue de cross, sans oublier la course sur route à Grand-Baie et d’autres épreuves sur piste dans sa catégorie.
A côté, il a réussi brillamment deux passages de ceinture en karaté. Actuellement en troisième (Grade 3) à l’école primaire de Baie-aux-Huîtres, Emeric assure dans ses études, étant le premier de sa classe. Le petit traileur est tout heureux d’avoir débuté la saison 2023 avec toute sa détermination et aussi sur les mêmes bases qu’en 2022, avec l’idée en tête de courir, courir et encore courir. Le tout en s’amusant !
PORTE DE SORTIE édito
La surprenante, quoique réussie, intervention du Comité olympique mauricien (COM) dans le bras de fer opposant le ministère des Sports à la Mauritius Football Association (MFA) semble s’être achevée sur un scénario « gagnantgagnant », évitant ainsi une éventuelle suspension de Maurice de la très démocratique institution qu’est la Fédération internationale de football association (FIFA).
Après avoir dissous, le 2 mars, le comité exécutif de la MFA – en raison de sa non-conformité à la Sport Act –, pour le remplacer par un comité temporaire, le ministère a, par la suite, abandonné son dessein suivant un tête-à-tête entre le ministre Stephan Toussaint et le président du COM Philippe Hao Thyn Voon le 17 mars.
Coup de bluff, comme s’il s’agissait d’une partie de poker, ou non, le président du COM a convaincu le ministre Toussaint que si le football mauricien est suspendu par la FIFA, cela pourrait avoir un effet domino avec la suspension éventuelle du sport mauricien dans son ensemble, cette fois par le Comité international olympique (CIO).
Soit le président du COM a raconté une histoire à dormir debout, soit il a tout simplement usé de ruse avec les principaux intéressés pour décanter une situation qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses pour le football et aussi un impact sur la structure gouvernementale, notamment sur les jeunes de la Liverpool International Academy, basée au Côte d’Or National Sports Complex.
Il serait intéressant de voir si le COM serait en mesure d’avancer une quelconque preuve pour soutenir son argument que le CIO peut prétendument suspendre un pays tout entier en lui interdisant toute participation à la moindre compétition internationale ou régionale. Et de démontrer que tel a déjà été le cas.
Ce serait alors la trame d’une histoire à dormir debout, qui plus est avec les yeux grands ouverts, dans le but pur et simple d’extirper honorablement le ministère du marasme dans lequel il s’était empêtré.
Par conséquent, ce coup de COM donne à la MFA la possibilité de continuer à frapper tranquillement le ballon dans tous les sens, comme bon lui semble, sans avoir à se préoccuper de trouver véritablement les buts. Comme quoi, le COM peut parfois se révéler une vraie porte de sortie.
Danielo RAMSAMY dramsamy@sporttogether.muLa 19e édition des championnats d’Afrique de cyclisme sur route, qui s’est tenue du 8 au 13 février 2023 à Accra, au Ghana, restera à jamais gravée dans l’histoire du sport mauricien. La sélection mauricienne y a réalisé sa meilleure moisson avec pas moins de neuf médailles : cinq d’or, une d’argent et trois de bronze. Aurélie Halbwachs-Lincoln a effectué un retour gagnant en y décrochant à elle seule trois médailles d’or.
CYCLISME – 19ES CHAMPIONNATS D’AFRIQUE, GHANA 2023
LA SÉLECTION MAURICIENNE S’INSTALLE AU SEIN DU GRATIN CONTINENTAL, RETOUR GAGNANT POUR AURÉLIE HALBWACHSLINCOLN
ette performance a été rendue possible grâce à l’introduction de deux épreuves pour les cadets, soit le contre-la-montre par équipes et la course sur route. Samuel Dupuy, Tristan Hardy, Juliano Ndriamanampy et Henri Rouillard ont remporté la première épreuve avant que Dupuy ne remporte la seconde devant Ndriamanampy.
Chez les élites, il y a eu la confirmation dans le relais mixte après le titre remporté l’année dernière à Charm el-Cheikh en Égypte. Et le retour gagnant d’Aurélie Halbwachs-Lincoln qui n’avait pas pris part à ces championnats depuis cinq ans. L’aînée de la sélection, 36 ans, a fait en effet parler son expérience pour décrocher trois médailles d’or, dans le relais mixte avec Kimberley Lecourt de Billot, Raphaëlle Lamusse, Christopher Lagane, Alexandre Mayer et Gregory Mayer, dans le contre-la-montre (CLM) par équipes élite dames avec Lecourt de Billot, Lamusse et Lucie Lagesse, et surtout dans le CLM individuel élite dames, qui demeure sa spécialité.
C’est son troisième sacre dans l’effort en solitaire après 2006 à Maurice et 2017 à Louxor, en Égypte. On peut affirmer que la sélection féminine a pleinement rempli son contrat si on ajoute les médailles de bronze de Lecourt de Billot dans le CLM individuel et de Lagesse dans la course sur route.
« Je suis très heureuse de ce résultat et forcément très fière de ramener la médaille d’or pour Maurice. Il y a eu beaucoup
de sacrifices et d’efforts pour revenir à ce niveau-là. Tenir près de 40 minutes à son maximum n’est pas évident mais je n’ai pas lâché, même dans les moments les plus difficiles. J’ai tout le temps essayé de garder ma concentration. Avec l’or au bout, il n’y a rien de mieux », a déclaré Aurélie Halbwachs-Lincoln après sa victoire dans le CLM individuel. Après le relais mixte, elle n’a non plus caché sa satisfaction. « Les garçons ont super bien lancé la course pour nous. J’ai adoré courir avec l’équipe ; c’est vraiment autre chose que de faire un effort en équipe et de célébrer ensemble. Je ne pouvais rêver mieux pour cette semaine de compétition. »
Les juniors Samuel Quevauvilliers, Jeremy Raboude, Noah Ong Tone et Gaël André se sont, eux, offert le bronze dans le contre-la-montre par équipes dans leur catégorie.
Le Sud-Africain Trevor Court, Directeur Technique National (DTN) du cyclisme mauricien, a beaucoup apprécié la prestation de ses protégés. « Grâce aux résultats que les coureurs ont enregistrés, je pense que nous sommes bien partis pour la qualification pour les Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Je crois que la mission a été accomplie. Tout le monde est content. La semaine a été fantastique avec les bonnes performances des filles, des cadets et des juniors. L’atmosphère était très bonne et on a vu un bon travail d’équipe. On ne pouvait espérer mieux », a observé le technicien.
TRAVAIL DE LONGUE HALEINE
« Le principal objectif de notre participation aux championnats d’Afrique était de récolter des points UCI pour les filles ou les garçons. Au vu des résultats obtenus, ce sera suffisant pour les filles mais pour les garçons, il y a encore du travail. Il faudra tout faire pour améliorer le classement dès que possible. Notre équipe a été plus forte que l’année dernière dans le relais mixte alors que les cadets ont évolué sans aucun complexe. Ils ont dépassé nos attentes dans la course sur route en décrochant les médailles d’or et d’argent. C’est un travail de longue haleine qui a rapporté ses fruits pour le plus grand bonheur de toute la communauté cycliste mauricienne. Ils sont extrêmement talentueux. Nous devons veiller à ce que cette belle pépinière soit bien encadrée en vue des objectifs futurs », a fait ressortir, de son côté, le président de la Fédération mauricienne de cyclisme, Jean-Philippe Lagane.
Les résultats n’auraient pas été ceux que l’on connaît si certaines personnes n’œuvraient pas dans l’ombre et il faut ici saluer l’apport du coach des cadets, Michael Khedoo, du mécanicien Mervin Bignoux et du soigneur Jordan Caldeira.
Le lendemain des championnats au Ghana, le classement de l’UCI Africa Tour a été mis à jour et l’on note que Maurice occupe la cinquième place avec 595.99 points. L’Africa Tour est un des cinq circuits continentaux de l’Union cycliste internationale (UCI) avec, au programme, une vingtaine de courses de haut niveau ayant lieu sur le continent africain.
Évidemment, les bons résultats réalisés par les Mauriciens au cours de la Tropicale Amissa Bongo, qui a été disputée du 23 au 29 janvier dernier au Gabon, surtout avec la troisième place au classement général final de Christopher Lagane, se sont ajoutés à ceux des championnats d’Afrique pour permettre à Maurice d’accumuler des points.
Au classement, on retrouve l’Érythrée, solide aux commandes avec 3 741.5 points, devant l’Afrique du Sud (2 019 points), le Maroc (1 308 points), l’Algérie (1 026.33 points) et Maurice (595.99 points). Au classement mondial, Maurice occupe la 48e place et le but est d’intégrer les 45 premières et d’y rester pour décrocher la qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. L’Érythrée est 15e, l’Afrique du Sud est 26e, le Maroc est 31e et l’Algérie 35e.
LAGANE 11E AFRICAIN
Au classement individuel africain, Christopher Lagane se retrouve 11e avec 224.58 points après avoir progressé de 10 places par rapport au classement précédent. Alexandre Mayer se retrouve à
D’AUTRES ÉCHÉANCES
La sélection de Maurice cycliste aura
DES PERFORMANCES INTÉRESSANTES EN GÉNÉRAL
Les villes émiraties de Sharjah et de Dubaï, qui ont accueilli le Sharjah 2023 International Open Para Athletics Meeting (20-22 février) et le Dubaï 2023 World Para Athletics Grand Prix (23 février-1er mars), ont été les témoins de quelques performances fort intéressantes qui ont qualifié pas moins de 12 athlètes pour les prochains Mondiaux de Paris, qui se tiendront du 8 au 17 juillet.
Les regards étaient braqués sur l’objectif parisien, d’autant plus que la PHYSFED en a fait son objectif de l’année. Et son porte-drapeau, Noemi Alphonse, continue de faire parler d’elle.
A Sharjah, elle était engagée dans cinq épreuves en fauteuil. Elle est rentrée au pays avec quatre médailles de bronze. Mais pas seulement. Elle a amélioré pas moins de quatre records d’Afrique. D’abord, celui du 400m T54, où elle a abaissé la marque de 55”99 à 54 secondes. Suivra celui du 800m T54, toujours en fauteuil, qui passera de 1’52”27 à 1’47”57.
Elle était également alignée au 5 000m, où elle a encore récolté le bronze, mais avec un record continental à la clé. Elle a abaissé la marque de 11’56”13 à 11’40”57, avant de s’approprier celui du 1 500m fauteuil en 3’21”45.
Quelques jours plus tard à Dubaï, la handisportive a ajouté le record d’Afrique du 100m fauteuil à son palmarès, le ramenant de 16”17 à 16”05.
Ce déplacement aux Émirats arabes unis a aussi été prolifique pour Ashley Telvave, Eddy Capdor et Brigilla Clair. En effet, les trois handisportifs sont rentrés de Sharjah avec une médaille d’or chacun. Telvave et Clair ont par ailleurs ramené une autre médaille, d’argent cette fois, de leur déplacement à Dubaï.
Mais ce qui rend la performance encore plus intéressante, ce sont les records d’Afrique améliorés lors de leurs prestations respectives. Telvave s’est illustrée au 400m T20, avec 1’06”37, synonyme de record d’Afrique sur la distance.
Au lancer du poids (T20), Clair a propulsé l’engin à 11,93 m, améliorant le record d’Afrique de 41 cm. Dans la foulée, quelques jours plus tard, à Dubaï, Brigila Clair a frappé encore plus fort. En effet, elle a de nouveau amélioré sa marque continentale,
franchissant cette fois la barre des 12m. Et finalement, Capdor a été le vainqueur du concours de longueur avec un saut à 6,80m, là encore synonyme de record d’Afrique. D’autres performances notables ont été enregistrées pendant cette quinzaine émiratie. Ainsi, à Sharjah, Anaïs Angeline s’est adjugée une médaille d’argent au 200m (T37) et deux médailles de bronze au 100m (T37) et à la longueur. Engagée sur 200m (T11), Andora Asaun a ramené une médaille d’argent, tout comme Roberto Michel, qui était, lui, inscrit au 100m (T34). Yovanni Philippe et Pascal Lapérotine ont ajouté trois médailles de bronze au total mauricien. Philippe est monté sur le podium du 400m T20, alors que Lapérotine a récolté deux médailles de bronze au lancer du disque et au lancer du poids.
De plus, Yovanni Philippe a été chercher la médaille d’or au 400m (T20) à Dubaï, alors que Lapérotine s’est contenté de deux autres médailles de bronze au Dubaï 2023 World Para Athletics Grand Prix.
JEAN-MARIE MALEPA, PRÉSIDENT DU MAURITIUS PARALYMPIC COMMITTEE
« FAIRE UN CARTON PLEIN À MADAGASCAR »
Les récentes performances des handisportifs mauriciens sur le plan international font dire à Jean-Marie Malepa, président du Mauritius Paralympic Committee (MPC), que viser toutes les épreuves aux 11es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), prévus du 25 août au 3 septembre 2023, ne sont pas une utopie, loin de là. Il va même plus loin en insistant que Maurice peut enfin goûter à un podium aux World ParaAthletics qui auront lieu du 8 au 17 juillet 2023 à Paris.
Dans cette interview, il livre ses impressions et ses espoirs. Il parle également de la visite d’Anna Derechi, qui a été mandatée par l’International Paralympic Committee pour évaluer les projets de développement du MPC.
Jean-Marie Malepa, l’année commence plutôt bien pour le MPC, puisque vous avez enfin un local où tenir vos réunions…
Oh, oui ! C’est effectivement une bonne chose pour nous car, après deux ans, le ministère des Sports a enfin entendu nos doléances et a mis un local à notre disposition jusqu’à 2026. Je dois dire que le Citadelle Mall n’était pas confortable pour nous, pour des raisons d’accessibilité. Notre siège, qui se trouve au NPF Building, à Rose-Hill, est beaucoup mieux adapté pour nos membres.
En sus de cela, les parathlètes mauriciens continuent de bien se comporter sur la scène internationale. Qu’estce que cela augure pour le court et le long termes ?
En effet, les performances des parathlètes mauriciens nous permettent de nous situer et de mesurer le travail à faire pour aller chercher un podium aux prochains championnats du monde en juillet à Paris et aux prochains Para-Africa Games à Accra, au Ghana. Mais nous visons plus loin, en songeant à une médaille aux Jeux Paralympiques de Paris en 2024.
l’International Paralympic Committee. Cette représentante de l’IPC a constaté de visu le projet que nous avons mis en place pour bénéficier de l’allocation que nous reverse cet organisme. Nous pourrons utiliser ces fonds, qui devraient varier entre 6 000 et 7 500 euros, pour des projets de développement.
Nous comptons ainsi organiser des séances de formation pour les entraîneurs, des camps d’entraînement pour les athlètes et aussi utiliser une partie de cet argent pour couvrir nos frais administratifs. Le rapport qu’elle a produit illustre le travail que nous avons fait en amont.
Parlez-nous en, justement. Quels sont les projets de développement ?
Le projet porte sur plusieurs niveaux, soit l’élite, mais aussi l’élite jeune. Nous sommes conscients que la génération actuelle n’est pas éternelle et qu’il faut préparer la relève. Dans cette optique, je dirais que les résultats des handisportifs mauriciens ont joué en notre faveur. Nous avons une population d’à peine plus de 1,2 million d’habitants, mais nous arrivons à produire des athlètes de niveau mondial.
Quel autre aspect du projet a, selon vous, convaincu l’IPC de vous soutenir financièrement ?
L’IPC a aussi été particulièrement séduit par le projet de sport de haut niveau que nous voulons mettre en place. Il faut savoir que le handisport n’est pas beaucoup considéré en Afrique. Il n’existe d’ailleurs, malheureusement, aucune structure spécialisée pour accueillir les handisportifs de haut niveau.
Quelles sont les visées de l’IPC pour les prochains Jeux des îles de l’océan Indien ?
Quels sont les moyens qui seront mis à la disposition des parathlètes pour atteindre ce but ?
D’abord, il y a eu la visite récente d’Anna Derechi, qui s’inscrit dans le cadre de l’allocation que nous obtenons de
Cela pourrait sembler prétentieux de ma part de le dire, mais nous visons la totalité des épreuves, soit 22 médailles d’or. Nos athlètes sont désormais de niveau mondial. Donc, nous les préparons pour des échéances où le niveau sera encore plus élevé. Mais nous gardons toutefois les JIOI en ligne de mire avec, comme je l’ai mentionné, l’idée de faire un carton plein à Madagascar.
VOLLEY-BALL – 27E CHAMPIONNAT DES CLUBS DE LA ZONE 7
PARI RÉUSSI POUR LE QUATRE-BORNES VBC AVEC
UN QUATRE À LA SUITE
Le Quatre-Bornes VBC a marqué l’histoire du volley-ball mauricien et indianocéanique en remportant la 27e édition du championnat des clubs de la zone 7 de la Confédération Africaine de Volley-ball. La compétition s’est tenue du 25 février au 4 mars 2023 à Maurice.
Les joueuses d’Eric Louise ont remporté la compétition pour la quatrième fois d’affilée, un exploit qui n’avait jamais été réalisé auparavant. En masculin, ce sont les Réunionnais du Tampon Gecko Volley qui ont été sacrés champions, pour la quatrième fois de leur histoire également. Les finales se sont tenues le 4 mars au gymnase Pandit-Sahadeo, à Vacoas.
Le parcours des volleyeuses de la formation quatrebornaise n’a certainement pas été de tout repos. Certes, Alison Labour et ses coéquipières ont remporté sans grand mal leurs deux matches de poule contre les Mauriciennes du Curepipe Starlight SC et les Seychelloises d’Anse Royale, mais en quart de finale, elles ont bien failli connaître une grosse désillusion. Opposées aux Malgaches de Stef’Auto – qu’elles avaient dominé en finale lors de la précédente édition en 2020 – elles ont eu du mal à rentrer dans leur match.
Les championnes de Maurice perdaient le premier set sur le score de 25-16. Dans le deuxième, elles étaient également malmenées mais parvinrent à rétablir l’équilibre (25-21) avant d’enchaîner dans le troisième sur le score de 2518. Le QBVBC se retrouvait de nouveau en difficulté lors de la quatrième manche, qu’il a concédée (18-25). C’est finalement au terme d’un tie-break à rebondissements que les Mauriciennes feront la différence sur un score de 15-11.
En demi-finale, le Quatre-Bornes VBC s’est retrouvé face à un autre os dur avec l’équipe Saint-Denis Olympique de La Réunion. Bien que débutant timidement la rencontre, Alison Labour, Nathalie Létendrie, Vanessa Chellumben, Valentine Paul, Rachel Etiennet, Stéphanie Louise et la libéro Stacy Armoogum empochaient le set initial 25 à 19. Elles eurent un coup de mou au cours de la manche suivante et les Dionysiennes ne se firent pas prier pour égaliser (25-15). Les Quatrebornaises se ressaisirent ensuite pour remporter les deux manches suivantes sur un score identique de 25-20.
UN GOÛT SPÉCIAL
Lors de la grande finale, le QBVBC retrouvait Anse Royale, l’équipe seychelloise qu’il avait battu en phase préliminaire en quatre sets. L’intention d’Alison Labour et de ses camarades était claire : laver l’affront subi lors de la finale de 2016 devant le public mauricien en trois sets, 18-25, 18-25 et 17-25.
Elles débutèrent de la meilleure façon qui soit en remportant le premier set, 25-18. Dans le deuxième, Quatre-Bornes donnait l’impression de poursuivre sur cette lancée en prenant cinq points d’avance mais commettait ensuite des fautes évitables qui lui coûtèrent cher (17-25). Requinquées, les Seychelloises enfonçèrent le clou lors du troisième set, 25-19. Au pied du mur, les championnes de Maurice se réveillèrent durant la quatrième manche et égalisèrent (2516). Le QBVBC allait forcer la décision, une fois de plus, dans le tie-break, 15 points à 13.
« Je n’ai pas de mots. Cela fait des années que je cours derrière un titre à la maison. On a dû aller au bout de nousmêmes. Cela fait quatre coupes des clubs mais celle-ci a un goût spécial parce que c’est à la maison et devant tous ceux qu’on aime que nous l’avons décrochée. Plus c’est dur, plus la victoire est savoureuse. Quatre-Bornes est plus qu’une
équipe. Le mérite revient à toutes les filles. Pour gagner, il faut transpirer. C’est mon message aux jeunes. Venez jouer au volley, c’est un très beau sport », déclare la capitaine Alison Labour, qui s’est vu décerner le titre de meilleure joueuse de cette 27e édition du championnat des clubs de la zone 7 de la Confédération Africaine de Volley-ball.
En ce qui concerne la finale masculine, elle a été passionnante et la victoire est revenue au Tampon Gecko Volley, tenant du titre, aux dépens des Rodriguais d’Olympique Montagne Goyaves, 25-18, 25-22, 25-27, 2521. Les champions de Rodrigues ont réalisé une prestation de qualité depuis le coup d’envoi, dominant d’ailleurs les Tamponnais en poule en trois manches. Leur attaquant vedette, Kevin Larose, a été élu meilleur joueur de la compétition.
Les matchs pour la troisième place ont vu la victoire des deux équipes du Saint-Denis Olympique en trois sets. Les filles ont dominé la Gendarmerie Nationale de Madagascar (26-24, 25-21, 25-12) tandis que les garçons ont disposé des champions de Maurice, le Faucon Flacq Camp Ithier VBC (25-19, 25-22, 25-17).
JULIE GOPAL EN ESSAI
PRÉPROFESSIONNEL À BREST, PUIS À GUINGAMP
Elle a tapé dans l’œil des connaisseurs et des amateurs de football du pays. Elle, c’est Julie Gopal, qui fait partie de la Liverpool FC International Academy Mauritius et attaquante de l’équipe nationale. Elle a fait montre de son talent lors du tournoi triangulaire en Arabie saoudite en début d’année. Et son talent semble déjà avoir été reconnu à sa juste valeur ; la jeune joueuse a, en effet, été retenue pour effectuer un essai préprofessionnel du 3 au 9 avril prochain au Stade Brestois 29, en France. Elle suivra ensuite à un autre stage du 10 au 15 avril à Guingamp. L’annonce a été faite par le Côte d’Or Sports National Complex.
Julie Gopal, 16 ans, sait déjà ce qu’elle veut. Et elle travaille dur pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés dans sa carrière de footballeuse. « Je vais en France pour aller chercher un contrat pro de sorte que je pourrai y retourner quand j’aurai atteint mes 18 ans. » La détermination se ressent dans la voix de cette étudiante du Bocage International School.
Elle découvre l’univers du ballon rond en primaire, alors qu’elle n’a pas encore huit ans. Entre la discipline et elle, c’est le coup de foudre quasi immédiat. Puis, à l’âge de neuf ans, elle intègre le Racing Club de Maurice où elle fait ses gammes sous la houlette de Patrice d’Avrincourt. Elle fait son petit bonhomme de chemin jusqu’à intégrer, à 11 ans, le High Performance Centre. « C’est un peu normal pour moi d’être footballeuse. Toute ma famille est impliquée de près ou de loin dans cet univers », dit-elle. Son parcours l’amène par la suite à la sélection senior. Mais alors qu’elle se préparait à disputer sa première COSAFA Women’s Cup, la pandémie de Covid-19 est venue mettre un frein à ses ambitions. Qu’à cela ne tienne! Elle continue de s’entraîner, et a renoué avec la compétition l’année dernière, à l’occasion du tournoi triangulaire réunissant Maurice, Rodrigues et les Seychelles.
Depuis 2019, elle fait partie des sociétaires de la Liverpool Academy. Mais son nom résonne haut quand on revoit le film de la rencontre contre le Pakistan, en début d’année, dans le tournoi amical en Arabie saoudite. Ce jour-là, Julie Gopal a marqué un but d’anthologie avec un tir de 30 mètres, contribuant à la toute première victoire du Club M féminin sur la scène internationale.
Il existe une anecdote à ce sujet. Quelques minutes auparavant durant ce match historique, elle avait raté un penalty. Alors, lorsqu’elle hérite d’une passe lobée, elle ne se pose pas de questions. « Je voulais surtout rattraper mon penalty raté. Alors, quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas calculé. »
Reste que son exploit fait qu’elle est aujourd’hui sélectionnée pour un stage d’une semaine (du 3 au 9 avril) au Stade Brestois 29. Là-bas, elle compte tout donner pour convaincre l’état-major du club de la recruter. « Depuis quelque temps, l’encadrement de la Liverpool Academy m’a préparé un programme personnalisé pour que je sois en forme et en parfaite condition physique », ajoute la jeune footballeuse.
Et de son côté, elle ne néglige aucun détail, travaillant sans relâche cinq jours sur sept pour affûter sa technique et sa condition physique. « Je vais en France avec l’intention de donner tout ce que j’ai, de montrer ce que j’ai dans le ventre, de façon à ne pas avoir de regrets », conclut-elle.
NEIL MURPHY : « CRÉER DES OPPORTUNITÉS POUR LES PLUS TALENTUEUX… »
Neil Murphy, Head Coach de la Liverpool FC International Academy (LFCIA) Mauritius, ne tarit pas d’éloges sur les récentes performances de ses protégées lors de la tournée de l’équipe nationale en Arabie saoudite. « Ce tournoi international a permis aux filles de se faire connaître. Elles ont fait l’expérience d’un niveau de compétition élevé dans le football international, ont voyagé et joué des matches dans un environnement de classe mondiale à un si jeune âge. Je suis fier de leurs performances et de la façon dont elles ont représenté la LFCIA. Elles sont déjà des modèles à suivre à l’académie et pour toutes celles qui souhaitent se lancer dans l’univers du football. »
Parlant de l’essai préprofessionnel de Julie Gopal en France, il dira que l’objectif de la LFCIA pour la période 2023-2025 est de créer des opportunités pour les plus talentueux. « L’un des principaux objectifs de la LFCIA pour 2023-2025 est de créer des opportunités à l’étranger pour les joueurs les plus talentueux du club afin qu’ils puissent montrer leurs capacités et essayer de décrocher des contrats professionnels hors de Maurice. »
Il note ainsi que les choses vont devenir de plus en plus intéressantes. « Cela semble très encourageant pour les talents locaux, car la LFCIA est impatiente de créer davantage de parcours de joueurs pour les garçons et les filles les plus talentueux de l’île et de leur fournir des plateformes afin qu’ils puissent réaliser leurs rêves. »
EN VUE DES CHAMPIONNATS D’AFRIQUE
SEPT LUTTEURS
PRÉSÉLECTIONNÉS
La Fédération mauricienne de lutte (FML) confirme que sept de ses licenciés ont été présélectionnés en vue de participer aux championnats d’Afrique de lutte qui auront lieu du 15 au 21 mai prochain en Tunisie.
Ces sept lutteurs présélectionnés ont réalisé de bonnes prestations à l’occasion du championnat de Maurice le 5 février dernier au gymnase Pandit-Sahadeo. Budget oblige, la FML est tributaire des décisions du ministère des Sports quant au nombre exact de lutteurs qui seront en lice pour cette compétition continentale. La FML attend donc la décision émanant du Citadelle Mall.
« Nous attendons une réponse du ministère pour connaître la suite de notre participation. Dans l’idéal, nous aurions souhaité que les sept lutteurs puissent participer au rendezvous africain. Mais cela dépendra du budget dont nous bénéficierons. La participation de nos lutteurs s’avère
importante du fait que nous aurons plusieurs grandes compétitions par la suite cette année. Ce sera en quelque sorte un test grandeur nature », fait ressortir Richard Papie, président de la FML.
Le championnat de Maurice a été une étape décisive pour les lutteurs puisqu’il a permis de constituer l’équipe nationale composée de seize éléments en vue des 11es Jeux des îles de l’océan Indien, prévus du 25 août au 3 septembre 2023 à Madagascar. Ils s’entraînent à raison de cinq fois par semaine au gymnase de Vacoas sous la férule du directeur technique national, Maren Melis.
Le président de la FML rappelle que la lutte aura à faire face à d’autres échéances cette année, notamment les 9es Jeux de la Francophonie, du 28 juillet au 6 août à Kinshasa, et les 13es championnats du monde prévus à Belgrade du 16 au 24 septembre.
LES PRÉSÉLECTIONNÉS
ET DE QUATRE POUR FLORE, MILAZAR
S’IMPOSE
Un quatrième succès pour Liraud Flore au 17 km masculin (01:19:45) et une victoire d’Antoinette Milazar en féminin (01:35:42) ont confirmé leur bonne disposition lors de la cinquième édition du Golden Bat Night Trail International (GBNTI) courue le 4 mars 2023 au cœur de Port-Mathurin, chef-lieu de Rodrigues, avec départ et arrivée au stade Daniel-André, à Camp-du-Roi.
Ce GNBTI, deuxième épreuve de la ligue de trail, a été organisé par la Rod Trail Association (RTA) avec le soutien de l’Assemblée régionale de Rodrigues (ARR) dans le cadre du 55e anniversaire de l’Indépendance de Maurice. Au total, 570 athlètes, hommes et dames, y ont participé, avec 24 inscrits au 17 km et 366 au 11 km.
Les participants, heureux de retrouver l’événement après deux ans, affichaient une grande motivation. Ce GBNTI est en quelque sorte une fête pour les adultes, les ados et les enfants avec, au menu, du ‘face painting’ pour les petits, animation musicale en continu, les volontaires de la RTA s’affairant ici et là, et le public présent à l’intérieur comme à l’extérieur du stade pour soutenir les participants lors leur passage. Quelques membres de l’ARR y ont également assisté, notamment le Chef commissaire Johnson Roussety.
Avec une quatrième victoire en cinq éditions de cette épreuve nocturne, Liraud Flore se dit très heureux de cette performance, même s’il reconnaît avoir marqué un certain ralentissement à la montée de JardinMamzel. « Je me suis repris jusqu’à l’arrivée. J’étais confiant en une victoire », souligne le traileur de CitronDonis qui a désormais les yeux rivés sur le trail du 35 km des 11es Jeux des îles de l’océan Indien, prévus du 25 août au 3 septembre prochains à Madagascar.
Patrice Chan Seem (01:20:26) et Damien Ravina (01:22:54) ont pris la deuxième et la troisième places,
respectivement, dans le 17 km masculin. Au niveau féminin, Antoinette Milazar a devancé dans l’ordre Anne Marie John (01:36:21) et Marie Roselina Thérèse (02:02:40).
En ce qui concerne le format court (11 km), Matthew Edouard a dicté sa loi lors de cette épreuve au général avec un chrono de 43:42. Jameson Gaspard a pris la deuxième place dans un temps de 48:45 alors que Jean Franco Augustin a complété le podium masculin (51:53).
Au niveau féminin, Marie Merlanedy Castel Gentil (01:02:06) a traversé la ligne d’arrivée en premier dans l’épreuve du 11 km, suivie de Marie Achilane François (01:06:37) et de Lesley Anne Legentil (01:11:23).
UN ÉVÉNEMENT INCONTOURNABLE
La cinquième édition du Golden Bat Night Trail International (GBNTI) s’est tenue le samedi 4 mars. Le sourire des finishers et le retour positif des uns et des autres – malgré l’apparente difficulté de ce trail –illustraient parfaitement l’atmosphère et l’ambiance uniques associées à cette course. Chronologie d’une course devenue incontournable dans le paysage sportif rodriguais, voire le paysage rodriguais tout court.
En 2016, au moment où Damien Allas et moi avions intégré le comité de la Rod Trail Association (RTA), on se posait la question : comment dynamiser la ligue de trail de l’époque, qui comprenait quatre courses ? En même temps, pour satisfaire ma boulimie de néo-traileur, j’essayais de participer à n’importe quelle course, dès que cela m’était possible. En vacances à Maurice, je pus me retrouver sur la ligne de départ d’une édition du City Urban Trail (CUT), où l’on courait dans les rues de Port-Louis le soir.
Le départ se faisait au Caudan Waterfront et, de là, on ralliait la Citadelle, en passant par Marie Reine de la Paix, la montagne des Signaux et le Champ-de-Mars, pour se retrouver au point de départ. C’était franchement génial. L’auteur de ces lignes se dit alors pourquoi pas une course
semblable à Rodrigues ? Mais comme j’avais déjà monté le Port Mathurin Urban Trail (PMUT), il nous fallait une course plus « roots », plus trail. A côté, il y a eu les différentes éditions de Porlwi by light auxquelles j’avais assisté. Enfin, un jour j’eus également la nostalgie de ces fêtes d’indépendance nocturnes au Champ-de-Mars, puis au Caudan ou à la Place d’Armes, dans les années 1990.
C’était un rendez-vous immanquable en compagnie des parents et de la famille. Ces images de liesse populaire, de joie, de patriotisme revenaient en moi. On fêtait vraiment l’Indépendance ! « Eurêka ! », comme aurait dit l’autre. Pourquoi ne pas tout mélanger, trail, nuit, fête populaire, indépendance, et en faire un événement ? Ainsi naquit le Golden Bat Night Trail à Rodrigues !
Et le public a suivi. Si la communauté des traileurs est forcément là, il y a aussi ces traileurs qui demeurent fidèles à une unique course, celle du Golden Bat Night Trail ! Et l’ambiance sur le parcours est juste extraordinaire : de Pointe-L’Herbe, Accacia, Baie-auxHuîtres, L’Union ou Terre-Accacia, les gens sont dehors pour encourager les participants en applaudissant chacun de leurs passages, faisant de ce trail une course qu’on peut vivre à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Mais le point d’orgue reste Jardin-Mamzel et son fameux ravito : les habitants du village s’y regroupent et viennent y mettre une ambiance du tonnerre ! La musique, l’ambiance et les encouragements y sont tout simplement extraordinaires. Cette course est et reste le trail de tous les Rodriguais durant cette période festive de l’Indépendance.
Des ajustements, il y en a eu au cours des années. D’une course unique de 11 km pour les coureurs du court et du long, on est passé à 13 km, puis à 15 km pour en arriver à 17 km aujourd’hui pour le long. Le lieu de départ et d’arrivée a aussi changé avec les années. On a commencé à Port-Mathurin, devant les locaux de la Commission de la Culture – partenaire majeur de l’édition – pour migrer au désormais stade Daniel-André à Camp-du-Roi. Malgré tous ces changements, le public est resté fidèle et attaché à cet événement.
D’ailleurs, en 2022, quand il n’y a pas eu de GBNTI en raison de la Covid-19, les gens ne cessaient de nous demander s’il y aurait une édition ou pas. Difficile après le 12 mars, n’est-ce pas ? A l’annonce de notre calendrier 2023, nombreux se sont montrés enthousiastes en voyant le retour du GBNTI et ils ont largement répondu à l’appel. Gageons que le GBNTI a encore de belles années devant lui.