Sport Together | No. 38 | Janvier 2022

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J O U R N É E I N T E R N AT I O N EN OUVERTURE

Jennita Lebrasse, ancienne sprinteuse

« De nos jours les femmes bravent les stéréotypes » Jennita Lebrasse est l’invitée de Sport Together dans le cadre de la Journée internationale du Sport féminin, observée chaque année le 24 janvier. Cette ancienne sprinteuse du 100m et du 200m estime que le sport a le pouvoir d’améliorer des vies, et que cela s’applique en particulier à la femme.

S

’il reste sans doute encore du chemin à faire pour accorder à la femme, de manière générale, plus de postes à responsabilité dans le domaine sportif, Jennita Lebrasse reconnaît quelque part que la femme a tout de même accès à certains rôles et peut assumer ces responsabilités avec assurance. La Journée internationale du Sport féminin est une occasion, dit-elle, de faire un bilan et non un procès d’intention à un monde sportif géré et gardé par la gent masculine. Cette journée, souligne Jennita Lebrasse, est l’occasion de faire une projection sur ce qui a été accompli et de se recentrer sur les principales caractéristiques que sont le développement de la pratique du sport chez les femmes, la présence des femmes dans les instances dirigeantes sportives et une plus grande médiatisation du sport féminin. « Le sport a le pouvoir d’améliorer des vies, et cela s’applique en particulier à la femme. La femme qui a accès au sport, en tant que professionnelle, amatrice ou simplement pour le loisir, développe une autonomie, une résilience et une confiance en soi. Tout cela permet d’aider la femme à forger son caractère », fait-elle ressortir. Pour l’ancienne sprinteuse, le sport est d’ailleurs l’un des moteurs capables d’amener une vraie égalité des sexes. « Je fais référence ici à la reconnaissance sociale des compétences féminines. De nos jours, les femmes dans le sport bravent les stéréotypes de genre et les normes sociales, et sont des sources d’inspiration. »

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ALE DU SPORT FÉMININ Âgée de 38 ans, Jennita Lebrasse, née Louis, a longtemps pratiqué l’athlétisme, notamment le 100m et le 200m. Elle a fait partie de l’équipe nationale durant plusieurs années, et a été médaillée d’argent avec le quatuor féminin du 4x100m lors des 7es Jeux des îles de l’océan Indien, en 2007, à Madagascar. Au niveau individuel, elle avait pris la 5e place au 100m et avait terminé au pied du podium au 200m. Elle est actuellement coresponsable de la commission protocole du comité organisateur des 22es championnats d’Afrique d’athlétisme seniors qui auront lieu du 8 au 12 juin prochain au complexe sportif de Côte-d’Or. Sa présence au sein du comité organisateur de cet événement continental, souligne-t-elle, met en exergue le soutien important de la femme au monde sportif, peu importe le degré d’implication.

Elle estime qu’il reste encore de nombreux combats à mener, même si un long chemin a été parcouru. « La place de la femme au sein des instances sportives reste limitée alors, sa voix pourrait ne pas se faire entendre. Ceci étant dit, si nous faisons l’historique de l’évolution du sport féminin depuis la fin du 19e siècle, où la femme devait conserver une part de féminité pour la pratique d’un quelconque sport par rapport à ses tenues vestimentaires, nous pouvons dire que le sport féminin a beaucoup progressé dans ce sens. » L’ancienne athlète encourage vivement les femmes, surtout les jeunes, à s’adonner au sport et invite celles qui ont mis un terme à leur carrière à continuer à soutenir ou à aider la cause sportive, que ce soit au niveau technique ou administratif.

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Édito

A

Le défi malgache vec un programme, provisoire certes, de 27 disciplines sportives en compétition pour les 11es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) en août 2023, Madagascar a lancé un défi on ne peut plus clair à ses voisins de la région.

Certains dirigeants de fédérations à Maurice dont les disciplines avaient été laissées sur la touche depuis plusieurs éditions se frottent d’ores et déjà les mains avec l’annonce en fanfare du pays organisateur de les inclure de nouveau dans le concert sportif régional. Et c’est tant mieux si les disciplines concernées vont renouer avec les Jeux alors que d’autres feront leur apparition pour la toute première fois, offrant ainsi une belle occasion de découvrir la « magie » des Jeux dans l’antre de l’île Rouge. Douze jours après le premier Conseil des Jeux des îles (CIJ), les 18 et 19 janvier dernier à Tananarive, le ministère des Sports et le Comité olympique mauricien (COM) ont manifesté un certain désir de réussir dans leurs rôles et responsabilités en réunissant les représentants des fédérations sportives concernées par les 11es JIOI le 31 janvier au Citadelle Mall, le temps d’une « mise au point » en prévision de Madagascar 2023. L’action est peut-être louable, mais des interrogations s’imposent quant au planning d’une préparation digne de ce nom afin que les sportifs du Club Maurice soient aussi percutants et efficaces aux prochains Jeux comme ils l’ont été à domicile en 2019. Le ministère des Sports, le COM et les fédérations représentant les disciplines qui seront au programme des prochains JIOI sont désormais suivis de manière encore plus attentive quant aux démarches pour organiser, préparer et aborder ce rendez-vous indianocéanique.

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Avec des entraînements qui se font ici et là, et les compétitions au niveau local à l’arrêt, il serait intéressant de voir comment ceux qui se trouvent au sommet du pouvoir décisionnel vont convaincre les experts sanitaires d’enlever ou d’assouplir les restrictions liées à la Covid-19 dans le but de favoriser une reprise rapide des activités dans le monde sportif. Alors que le sport mauricien est empêtré dans un tel imbroglio et qu’une solution urgente s’avère plus que jamais vitale pour sortir de cette inconfortable situation, les dirigeants nourrissent malgré tout l’espoir de remporter les Jeux de Madagascar. Certes, avoir de l’ambition est légitime. Rester pragmatique devrait également l’être. Ainsi, après la rencontre « tripartite » - ministère des Sports, COM et fédérations -, les prévisions allaient bon train. Si le ministre Stephan Toussaint a privilégié un discours visiblement nuancé en référence à l’objectif des prochains JIOI, en revanche, le président du COM Philippe Hao Thyn Voon a appuyé à fond sur l’accélérateur, allant jusqu’à prédire une victoire de Maurice aux Jeux de 2023. Il fallait le faire. Avant de crier victoire de manière aussi prématurée, il convient aux dirigeants de redonner d’abord confiance et considération aux athlètes en présentant et en défendant, si besoin est, les stratégies pour emprunter une route bien tracée menant au succès en 2023, tout en étant convaincant dans leur approche. Le défi lancé par Madagascar ne se limite pas aux compétitions. La préparation des athlètes, sous toutes ses formes, demeure centrale. Si, en 2019, pour les Jeux « cinq étoiles », les représentants mauriciens avaient tenu la gageure, le souhait reste le même pour 2023. Au cas contraire, ils risquent de voir des étoiles avec un planning approximatif, s’il n’est pas tout bonnement négligé. Danielo Ramsamy

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EN COUVERTURE

Football - Arbitrage Imtehaz Heeralall espère être retenu pour officier à une première Coupe du Monde, celui qu’organisera le Qatar du 18 novembre au 21 décembre 2022.

L’aventure de la Coupe d’Afrique des Nations 2021 (9 janvier - 6 février 2022) a pris fin pour le sifflet No. 1 mauricien Imtehaz Heeralall lors des huitièmes de finale, pour lesquels il avait été retenu comme quatrième arbitre à l’occasion du match entre le Burkina Faso et le Gabon.

Un premier Mondial semble se préciser pour Imtehaz Heeralall 6

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Q

uoi qu’il en soit, il reste un des arbitres africains que l’on voit de manière régulière ces derniers temps dans les compétitions

organisées sous l’égide de la Confédération africaine de football (CAF), notamment la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les Championnats d’Afrique des Nations (ChAN), la Champions League ou encore la Coupe de la CAF. Grâce à sa prestation durant la CAN camerounaise, le sifflet No. 1 local est en bonne posture pour obtenir un ticket du quota africain pour officier à sa toute première Coupe du monde, au Qatar, prévue du 18 novembre au 21 décembre prochains. Au cours de la CAN camerounaise, Imtehaz Heeralall a été sollicité à cinq reprises. Il a d’abord dirigé la rencontre entre l’Algérie – tenante du titre et menée par le joueur de Manchester City Riyad Mahrez – et la Sierra Leone (groupe E). Puis, il a arbitré le match opposant le Burkina Faso à l’Éthiopie (groupe A). Il a été en deux occasions quatrième arbitre au premier tour, soit pour la rencontre MauritanieGambie (groupe F) et le match opposant la Guinée Bissau à l’Égypte (groupe D). Il a de nouveau été retenu comme quatrième arbitre pour le match des huitièmes de finale mettant aux prises le Burkina Faso et le Gabon. « J’ai été très satisfait de ma participation et aussi de ma performance. J’ai fait mon travail comme il le fallait, en prenant les décisions qui s’imposaient. Sans fausse modestie, je pense que j’ai réalisé une bonne CAN, malgré les conditions météorologiques difficiles et, surtout, la situation sanitaire liée à la Covid-19. Ce fut une expérience mémorable d’autant que cette édition

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EN COUVERTURE

Football - Arbitrage

de la CAN a été marquée par l’utilisation de la technologie, pour la toute première fois de l’histoire de cette compétition, avec l’introduction de la VAR », a déclaré à Sport Together l’arbitre international mauricien, qui en était à sa deuxième phase finale de la CAN, après celle de 2019 en Égypte. Après une « mise en jambes » aux Championnats d’Afrique des Nations 2021 au Cameroun – compétitions réservées aux sélections comprenant des joueurs évoluant uniquement dans le championnat de leur pays respectif –, Imtehaz Heeralall connaissait déjà l’environnement dans lequel il allait évoluer. « C’est un avantage de connaître le cadre dans lequel on sera appelé à travailler, mais la performance est surtout liée à la qualité de notre arbitrage. Il y va aussi de la

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réputation de notre pays de donner le meilleur

nos chances de diriger un match au-delà des

de nous-même lors de telles compétitions »,

huitièmes de finale auraient été considérables.

ajoute celui qui a porté haut le quadricolore

Malheureusement, tel n’a pas été le cas. Cela

durant sa présence à la CAN camerounaise,

favorise d’autres pays, surtout ceux d’Afrique

particulièrement pour les matches

du Nord », précise notre interlocuteur.

qu’il a dirigés.

Qu’importe, Imtehaz Heeralall a bien assuré

Bien qu’il ait été le seul Mauricien à être

sa mission et se projette désormais dans

retenu dans le corps arbitral pour cette

l’avenir. Un avenir qui semble tout à fait

CAN, Imtehaz Heeralall a été sollicité

rassurant avec une possible participation

plus d’une fois. Une preuve s’il en fallait

à son premier Mondial. « Je suis prêt à

de ses qualités d’arbitre. « Si Maurice

assumer une autre responsabilité même s’il

avait un trio dans cette Coupe d’Afrique,

s’agit de la Coupe du monde. J’ai acquis de

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L’arbitre mauricien lors de son premier match à la CAN 2021 entre l’Algérie et la Sierra Leone.

En action le 19 février au Botswana

l’expérience à travers mes participations à diverses compétitions africaines, sans compter mes recherches personnelles. Je suis persuadé que je vais réaliser une année 2022 satisfaisante en termes d’arbitrage », estime cet habitant de Chemin-Grenier de 38 ans, marié et père de deux enfants. Imtehaz Heeralall a débuté l’année 2022, pour ainsi dire, sur les chapeaux de roue avec la CAN au Cameroun; il y a de toute évidence de

La CAN camerounaise désormais chose du passé, Imtehaz Heeralall a les yeux rivés sur les prochaines échéances. En effet, il sera de nouveau en action le 19 février prochain pour la rencontre entre les Botswanais du Jwaneng Galaxy FC et les Tunisiens de l’Étoile Sportive du Sahel comptant pour la Champions League. Ce match a été confié à un quatuor mauricien. Ainsi donc, Imtehaz Heeralall sera assisté de Ram Babajee et de Jean-Marc Pithia. Patrice Milazar agira comme quatrième arbitre.

fortes chances qu’il la termine en apothéose avec d’autres compétitions continentales et pourquoi pas une participation au Mondial qatari en guise de reconnaissance pour son travail assidu d’année en année, que ce soit sur le plan physique ou mental.

Directeur de publication Danielo Ramsamy

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Graphic designer Christopher Arsenius

18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis 5738 4587 @ contact@sporttogether.mu

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ÉVÉNEMENT

22es championnats d’Afrique d’athlétisme

C’est avec la signature de la convention, le 19 janvier à Côte-d’Or, qu’a pris fin la visite officielle de quatre jours de la délégation de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) composée de trois personnes et dirigée par son président, le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum. Cette visite chargée avait pour but de permettre à la CAA de voir l’évolution des préparatifs en vue des 22es championnats d’Afrique d’athlétisme seniors, qui se tiendront du 8 au 12 juin prochain au complexe sportif de Côte-d’Or.

L

a satisfaction est palpable chez les représentants des différentes parties concernées, de la CAA elle-même au comité organisateur de ces championnats africains, placé sous la présidence de Giandev Moteea, en passant par l’Association mauricienne d’athlétisme (AMA), à travers son président Paramasiven Sammynaden, et le gouvernement, par le biais du ministère des Sports, représenté par le ministre Stephan Toussaint. Le président de la CAA est revenu sur sa visite bien remplie et a exprimé son appréciation par rapport au déroulement des préparatifs. « Ce que je peux dire, c’est que ma visite s’est très bien passée. Je suis impressionné par le sérieux avec lequel Maurice, à travers le comité

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Photo : GIS

La visite de la CAA prend fin avec la signature de la convention

organisateur et avec le soutien de votre gouvernement, entreprend les opérations », a indiqué le colonel Kalkaba Malboum. Celui qui préside la CAA depuis ces dix-neuf dernières années a affirmé qu’il n’a aucun doute que cette 22e édition sera un succès tant sur le plan organisationnel que sur celui des compétitions. Étant donné que ces championnats appartiennent à la CAA et se déroulent automatiquement sous son égide, l’instance africaine sera appelée à jouer un rôle prépondérant en usant de son influence pour convaincre un maximum de pays à y participer. Durant sa visite, Hamad Kalkaba Malboum, accompagné du directeur général de la CAA, le

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Le président de la CAA Hamad Kalkaba Malboum et celui du comité organisateur des 22es championnats d’Afrique Giandev Moteea après la signature de la convention en présence du ministre des Sports Stephan Toussaint.

Sénégalais Lamine Faty, et de l’Account Manager de Vanquish, agence de marketing et de communication de la CAA, la Française Marianne Pellistrandi, a eu droit à diverses présentations des différentes commissions du comité organisateur : technique, hébergementrestauration, accréditation et transports. La santé constitue un sujet central avec la Covid-19. La médiatisation de cet événement continental était également au cœur de l’agenda de la CAA. Dans ce contexte, le président Kalkaba Malboum, avec sa délégation, et les représentants du comité organisateur ont eu une rencontre bien élaborée avec la station nationale de radio-télévision en ce qui concerne la diffusion de ces championnats africains. La délégation de la CAA a aussi eu droit à une visite guidée du stade d’athlétisme de Côte-d’Or. En ce qui concerne l’hébergement, les membres des pays participants, athlètes, officiels et dignitaires,

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représentant au total quelque 450 personnes, seront logés sous le même toit, plus precisément au Ravenala Attitude Hotel à Balaclava, où ont d’ailleurs séjourné Hamad Kalkaba Malboum et sa délégation durant leur récente visite à Maurice. Pour rappel, la dernière édition des championnats d’Afrique seniors remonte à 2018 au Nigeria. En 2019, les athlètes ont participé aux Jeux d’Afrique à Rabat, et les éditions des championnats d’Afrique de 2020 et de 2021 n’ont pu avoir lieu en raison de la pandémie de Covid-19. La CAA, par le truchement de son président, veut plus que jamais saisir l’occasion qui tend les bras pour redorer l’image de l’athlétisme africain en renouant avec ces championnats en juin prochain. Il s’agira, par ailleurs, de la troisième édition que Maurice accueillera après celles de 1992 et 2006.

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ÉVÉNEMENT

22es championnats d’Afrique d’athlétisme

Giandev Moteea : « Une étape supérieure franchie »

L Giandev Moteea, président du comité organisateur des 22es championnats d’Afrique d’athlétisme seniors 2022 (COCAAS22), estime que l’agenda de la visite officielle du président de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA), Hamad Kalkaba Malboum, a été respectée à la lettre.

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es retombées, ajoute-t-il, sont positives puisque le patron de l’athlétisme africain a pu constater avec beaucoup d’intérêt et de satisfaction l’état d’avancement des travaux entrepris jusqu’ici par les différentes commissions tombant sous la tutelle du comité organisateur. « Cette visite de la délégation de la CAA a été en quelque sorte un baromètre permettant à l’ensemble du comité de jauger la progression des préparatifs. A présent, nous sommes confiants de la direction que nous avons prise. Les appréciations du président Kalkaba Malboum sont une motivation certaine pour poursuivre notre mission en toute sérénité afin d’offrir une organisation de qualité, à la hauteur des attentes et de l’image de notre pays », soutient le président du COCAAS22. Les présentations assurées par les commissions et les visites, par la délégation de la CAA, des sites, des lieux d’hébergement et du complexe sportif de Côte-d’Or ont été des facteurs déterminants.

La signature de la convention a marqué le passage à un autre stade des préparatifs, de même que les pourparlers avec la MBC pour la diffusion des compétitions. « Une étape supérieure a été franchie dans l’organisation, surtout après la signature de la convention », souligne Giandev Moteea, qui rappelle que cet événement revêt un cachet particulier avec le soutien de l’État, par le biais du ministère des Sports et de l’ensemble du gouvernement, et l’appui de l’Association mauricienne d’athlétisme. « Concrètement, cette collaboration entre Maurice et la CAA s’est aussi traduite par les visites du président de la CAA Hamad Kalkaba Malboum au président de la République Prithvirajsing Roopun, au Premier ministre Pravind Jugnauth et au ministre des Sports Stephan Toussaint. Tout cela démontre cette osmose entre les parties prenantes pour faire de cet événement africain un succès pour tout un chacun. Au niveau du comité organisateur, nous sommes confiants d’atteindre notre objectif. » generating emotions through sports


Concours de logo

Neelesh Mooloo primé

Le vainqueur a reçu un chèque de Rs 40 000.

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eelesh Mooloo a remporté le concours de logo lancé par le comité organisateur des 22es championnats d’Afrique d’athlétisme seniors. Le gagnant reçoit ainsi un chèque de Rs 40 000. Coup d’essai, coup de maître serait-on tenté de dire pour ce Digital Graphic Designer de 27 ans employé au Fashion & Design Institute. En effet, il affirme que c’est la toute première fois qu’il participe à un tel concours. « Je suis vraiment heureux d’avoir décroché le premier prix d’autant que c’est la première fois que je participe à ce genre de concours », souligne Neelesh Mooloo. Le dévoilement officiel du logo a eu lieu au cours d’une cérémonie en présence du président de la Confédération africain d’athlétisme, Hamad Kalkaba Malboum, le 17 janvier dernier au complexe sportif de Côte-d’Or. Le logo est désormais la propriété du comité organisateur generating emotions through sports

des 22es championnats d’Afrique d’athlétisme qui peut l’utiliser à sa guise. Neelesh Mooloo dit avoir réalisé le logo primé – chaque participant avait le droit de soumettre trois logos différents – après avoir passé un moment au stade Maryse-Justin, à Réduit, pour suivre une séance d’entraînement à laquelle participaient quelques athlètes. Le départ des athlètes dans les starting-blocks a été sa principale inspiration pour la conception de son logo. « Le logo dépeint la silhouette d’un athlète au moment du départ, sous un soleil puisque nous sommes dans une île tropicale. Les couleurs dominantes sont celles du drapeau national alors que les cinq rayons du soleil représentent les cinq régions du continent: nord, sud, est, ouest et centre », explique l’artiste. No 38 - Janvier 2022

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INTERVIEW

Hamad Kalkaba Malboum Président de la Confédération africaine d’athlétisme

Photo : GIS

De ses rencontres au plus haut sommet de l’État mauricien à ses réunions de travail avec le comité organisateur des 22es championnats d’Afrique d’athlétisme, prévus du 8 au 10 juin 2022 à Côte-d’Or, en passant par la signature de la convention, le président de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) Hamad Kalkaba Malboum est a fortiori persuadé que sa visite officielle à Maurice, du 16 au 19 janvier dernier, a été cruciale et significative pour la suite des préparatifs en vue de cet événement. Le colonel camerounais de 71 ans, qui est à la tête de la CAA depuis 2003, estime que Maurice, en tant que pays organisateur des prochains championnats africains, aura une belle carte à jouer sur la scène continentale, voire mondiale, puisque tout sera mis en œuvre pour une large diffusion de cette compétition à travers le monde, histoire de mettre les athlètes à l’avant-plan autour d’une organisation qui répond aux normes. Réalisée par Danielo Ramsamy

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M. Hamad Kalkaba Malboum, quel est le bilan de votre visite à Maurice ? Je dirais que je suis très satisfait et rassuré du progrès en cours concernant l’organisation des prochains championnats d’Afrique d’athlétisme. La CAA, à travers Maurice, le pays organisateur, espère très certainement pouvoir tenir une prochaine édition des championnats dans de très bonnes conditions. Ma visite a été non seulement positive, mais également riche sur le plan symbolique. En effet, j’ai eu l’honneur de rencontrer tour à tour le président de la République, Son Excellence Prithvirajsing Roopun, le Premier ministre, l’Honorable Pravind Jugnauth, et le ministre des Sports, l’Honorable Stephan Toussaint. Ces rencontres ont été très cordiales et aussi rassurantes. Mes réunions de travail avec les membres du comité organisateur ont été très fructueuses et productives. C’est la raison pour laquelle je suis confiant que toutes les parties intéressées sortiront gagnantes de cette commune entreprise. Je sais que, pour sa part, l’Association mauricienne d’athlétisme joue bien son rôle pour faciliter les choses.

Je rappelle que la CAA a eu les garanties nécessaires des autorités du pays pour cet événement. Avoir le support de la haute sphère est capital. Je suis aussi admiratif devant le travail accompli jusqu’ici par le comité organisateur. La convention pour la tenue de l’événement sur sol mauricien a d’ailleurs déjà été signée. Comment s’annonce la suite ? Je suis plutôt optimiste. Organiser un événement de cette envergure est un travail colossal et sans relâche. Ma visite m’a permis de faire une évaluation sans concession tout en restant objectif afin d’entamer d’autres démarches qui viendront renforcer les préparatifs autour de cet événement pour lui donner la valeur de sa dimension. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Après ma visite officielle à Maurice, j’ai envoyé une lettre au président de World Athletics, Lord Sebastian Coe, pour lui donner les détails nécessaires. Au niveau de la CAA, nous avons déjà contacté toutes nos fédérations membres pour les mettre au courant des dernières nouvelles entourant ces championnats.

« L’espoir repose sur Maurice pour la relance de l’événement africain » generating emotions through sports

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INTERVIEW

Hamad Kalkaba Malboum Président de la Confédération africaine d’athlétisme

La CAA encourage chaque fédération à se faire représenter par un maximum d’athlètes du mieux qu’elle le peut. Le souhait de la CAA est que les drapeaux des 54 pays membres flottent en haut des mâts au stade de Côte-d’Or durant les prochains championnats. Comment la CAA entrevoit-elle l’évolution de l’organisation ? Certaines démarches ont déjà été entamées à notre niveau, notamment pour une médiatisation plus large de ces championnats. La CAA veut que cet événement soit répercuté en Afrique et qu’il ait, par ricochet, un écho planétaire. Dans cette optique, des contacts ont été pris avec certaines chaînes internationales du sport, notamment beIN SPORTS, pour apporter leur soutien pour la diffusion. Ce projet médiatique relatif aux championnats va être de toute évidence bénéfique pour l’image de l’athlétisme africain, du pays organisateur et des sponsors qui seront associés à cet événement. Cette 22e édition des championnats a-t-elle une particularité pour la CAA ? Voyez-vous, après les Jeux d’Afrique, les championnats d’Afrique restent le rendezvous phare du calendrier annuel de la CAA. Il faut savoir que la dernière compétition remonte à 2018 au Nigeria. Les championnats n’ont malheureusement pu être organisés en 2020 et 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. Je précise

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cependant qu’en 2019, les athlètes étaient en action à l’occasion des Jeux d’Afrique de Rabat. En ce qui concerne la particularité des prochains championnats, ils marqueront en quelque sorte le retour des athlètes africains à leur compétition. Ce qui fait que l’espoir repose sur Maurice pour la relance de l’événement africain, résolument très attendu à différents échelons. Ces championnats s’annoncent hyper intéressants et importants du fait que certains athlètes tenteront de venir chercher leurs minimas en vue des Mondiaux 2022 qui auront lieu le mois suivant aux États-Unis (NDLR : 15 au 24 juillet à Eugène). L’aspect organisationnel mis à part, qu’en est-il de la participation des athlètes ? Comme je vous l’ai dit précédemment, la CAA va tout faire pour motiver les fédérations membres à venir avec d’importantes délégations. Participer à la compétition continentale est aussi une responsabilité sportive. La pandémie de Covid-19 a eu à coup sûr un impact négatif sur le sport dans son ensemble. Il va sans dire qu’il va falloir faire avec pour ces championnats. Malheureusement, oui. Cette pandémie a provoqué des situations sanitaires défavorables pour différents secteurs liés au sport, notamment l’économie et le social. La CAA est consciente que le climat est préoccupant. Cela endigue dans

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« Après ma visite officielle à

Maurice, j’ai envoyé une lettre au président de World Athletics, Lord Sebastian Coe, pour lui donner les détails nécessaires »

« Des contacts ont été pris avec

certaines chaînes internationales du sport, notamment beIN SPORTS, pour apporter leur soutien pour la diffusion »

« Ces championnats s’annoncent

hyper intéressants et importants du fait que certains athlètes tenteront de venir chercher leurs minimas en vue des Mondiaux 2022 »

« Cette pandémie a provoqué des situations sanitaires défavorables pour différents secteurs liés au sport, notamment l’économie et le social »

beaucoup de cas la liberté de circuler ou de voyager. Les restrictions qui vont avec ont des impacts sur les performances des athlètes. Qu’importe, il faut toujours trouver des solutions dans les moments difficiles. Quelles seront les mesures prises pour les championnats d’Afrique en juin prochain ? La CAA et le comité organisateur suivront à la lettre les recommandations des autorités mauriciennes. Les membres des délégations, athlètes, techniciens

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ou officiels, doivent impérativement avoir reçu la vaccination recommandée. Cela s’appliquera également à ceux qui y viendront en tant que spectateurs ou pour une quelconque attribution. D’autres mesures liées à la Covid-19 seront aussi appliquées. Quelles sont vos attentes pour ces championnats ? Qu’ils soient grandioses et à la hauteur des espérances, à la fois sur le plan de l’organisation et sur la piste athlétique.

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FOCUS

11es Jeux des îles de l’océan Indien

Madagascar a la ferme intention d’organiser une édition XXL des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) en août 2023. Le comité organisateur des Jeux des îles (Coji) malgache a proposé un programme des Jeux record comprenant 27 disciplines en compétition et quatre en démonstration. Eu égard à cette audacieuse ambition, la Grande île donne déjà du fil à retordre à ses voisins.

Madagascar 2023

en mode XXL

L

es principaux dirigeants politiques et sportifs de Madagascar veulent non seulement démontrer leur savoir-faire en matière d’organisation, mais aussi leur capacité à entreprendre pour la troisième fois les JIOI, après avoir accueilli la 3e édition en 1990 et la 7e en 2007. Comparaison n’est pas raison. Mais un parallèle entre les derniers JIOI, tenus à Maurice en 2019, et les prochains à Madagascar en 2023 pourrait laisser entrevoir que cet événement indianocéanique fait monter les enchères. On se souvient qu’avant, pendant et après les 10es Jeux, le Coji 2019 n’avait pas hésité à exploiter la moindre occasion de se vanter d’avoir organisé des Jeux « cinq étoiles » du fait que les délégations et dignitaires logeaient dans les différents hôtels qui

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faisaient office de Village des Jeux. Sans compter l’incessante focalisation sur le complexe sportif de Côte-d’Or, alors pourtant inachevé, qui avait accueilli seulement les compétitions de natation et de judo. Ces Jeux « cinq étoiles » avaient toutefois été ternis de manière grotesque avec, notamment, le renvoi pour 24 heures de la finale de football (Maurice-Réunion) en raison de l’état impraticable du terrain du New George V Stadium à la suite d’averses qui l’avaient transformé en champ de patates. Ainsi donc, c’est le stade régional de Flacq, AugusteVollaire, qui avait, contre toute probabilité, accueilli la finale qui fut remportée par la formation de l’île sœur à l’issue des tirs au but. Une première défaite en finale de football des JIOI à domicile (victoire en 1985 et 2003) avait entaché, au passage, la toute première

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Le stade Barea de Mahamasina, complètement rénové, accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture et des matches de football, dont la finale.

place de Maurice au classement général final des médailles après 40 ans, soit depuis l’existence des Jeux. Si certains dirigeants-connaisseurs avaient émis des réserves lorsque Madagascar avait pris la charge d’organiser officiellement les JIOI 2023, après le désistement des Maldives en octobre 2020, force est de constater que les dirigeants malgaches ont su convaincre l’ensemble de la communauté sportive de l’océan Indien durant la première réunion du Conseil des Jeux des îles (CIJ) tenue en présentiel les 18 et 19 janvier dernier au Novotel, à Tananarive. A noter que seuls les représentants de La Réunion et de Mayotte n’avaient pas effectué le déplacement dans la capitale malgache mais avaient suivi la réunion en ligne. Après différents renvois en raison des restrictions sur la desserte aérienne liées à la Covid-19, pour rendre

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possible cette première rencontre du CIJ coûte que coûte, les autorités malgaches avaient affrété un vol spécial, avec Maurice comme port d’embarquement, pour le déplacement des membres mauriciens, seychellois, comoriens et maldiviens du CIJ de Plaisance à Ivato et pour le retour. Une initiative inédite dans les annales des Jeux. Il s’agit sans doute également d’un signal fort envoyé par Madagascar à ses voisins de la région afin de dissiper tout doute quant à sa volonté et, surtout, sa capacité à organiser les prochains JIOI. La Grande île, pour rappel, demeure jusqu’ici le seul pays de la région à avoir organisé les Jeux de la Francophonie, alliant art et sport. C’était en 1997 pour la 3e édition.

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FOCUS

11es Jeux des îles de l’océan Indien

Proposition de 27 disciplines en compétition et quatre en démonstration Outre la capitale Tananarive et la ville portuaire de Tamatave, certaines disciplines de plage pourraient se dérouler à Tuléar et à Majunga

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es grandes manœuvres ont déjà été enclenchées du côté de la Grande île en prévision de la 11e édition des JIOI. Les membres présents à la réunion du CIJ les 18 et 19 janvier dernier au Novotel, à Tananarive, ont eu l’occasion de visiter certains sites, notamment le stade Barea de Mahamasina qui accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture et des matches de football, dont la finale. Il en a été de même pour les stades de rugby et d’athlétisme ainsi que le gymnase de Mahamasina, entre autres. Reconduit à la présidence du CIJ, le Seychellois Antonio Gopal a exprimé sa satisfaction concernant cette rencontre et l’avancée des travaux de

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certaines infrastructures, notamment le Village des Jeux. « Madagascar a déjà organisé deux éditions des JIOI. Le pays a la connaissance d’un tel événement. Cependant, le CIJ voulait absolument avoir une rencontre physique afin de constater de visu la progression des choses. A l’issue de ce séjour dans la capitale malgache, les membres du CIJ sont totalement satisfaits et rassurés. Ce qui nous a plu, c’est que le Village des Jeux situé à Tananarive est bel et bien une réalité, les blocs d’appartement étant déjà à un stade avancé. Une telle infrastructure est vitale pour le bon déroulement des Jeux », a déclaré le président du CIJ à Sport Together. C’est la première fois dans l’histoire des JIOI que le pays hôte a proposé

autant de disciplines en compétition, soit 27, sans compter quatre autres en démonstration. Selon les indications, le Coji malgache envisage, pour cette raison, de décentraliser ces Jeux dans d’autres régions. En effet, outre la capitale Tananarive et la ville portuaire de Tamatave, tout porte à croire que quelques disciplines de plage pourraient être organisées à Tuléar et même à Majunga. Pour ce qui est des disciplines aquatiques (natation et surf ), elles se tiendront essentiellement à Tamatave. « Nous n’avons pas pu effectuer le déplacement à Tamatave mais nous avons en revanche eu droit à une présentation qui nous a permis d’avoir une meilleure idée des dispositions qui

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Le Village des Jeux en construction non loin de l’aéroport international d’Ivato.

ont été prises », a soutenu Antonio Gopal, qui entame par ailleurs son troisième mandat à la présidence de ce conseil, après 2007-2011 et 2015-2019. Il se dit impressionné par le stade Barea de Mahamasina complètement rénové et pouvant accueillir jusqu’à 35 000 spectateurs. En ce qui concerne les disciplines proposées en compétition, le président du CIJ s’est référé à la charte des Jeux qui stipule qu’il faut impérativement la participation d’au moins trois pays et aussi des dispositions techniques recommandées pour qu’une discipline soit retenue au programme des Jeux.

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Les disciplines proposées

Co m p é titio n Athlétisme & handisport (h/f) Badminton (h/f) Basket-ball (h/f) Basket-ball 3×3 (h/f) Beach soccer (h) Beach volley (h/f) Boxe (h) Cyclisme (h) Équitation (h/f) Football (h/f) Haltérophilie (h/f) Handball (h/f) Judo (h/f) Karaté (h/f) Kick-boxing (h/f) Lutte (h/f) Natation & handisport (h/f) Pétanque (h/f) Rugby à 07 (h/f) Rugby à XV (h/f) Taekwondo (h/f) Surf (h/f) Tir à l’arc (h/f) Tennis (h/f) Tennis de table (h/f) Voile (h) Volley-ball (h/f)

Démo n stratio n Billard Escrime Sport Auto Teqball

L’hébergement partiel dans les hôtels reste une option Bien que des appartements soient en construction non loin de l’aéroport international Ivato pour servir de Village des Jeux – ces appartements seront par la suite vendus comme ce fut le cas à Maurice en 2003 pour le Village des Jeux d’Ébène et aux Seychelles en 2011 – le Coji, présidé par le nouveau ministre malgache de la Jeunesse et des Sports Hawel Mamod’Ali, considère également l’option de l’hébergement partiel dans les hôtels. Cette mesure a pour objectif de contribuer au secteur hôtelier de la Grande île.

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ENTREVUE

Siteny Randrianasoloniaiko, 1er vice-président du Coji et président du Comité olympique malgache

« Réaliser les plus grands JIOI »

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éputé pour être un des hommes forts du sport de Madagascar et entrepreneur connu de la Grande île, Siteny Randrianasoloniaiko est le 1er vice-président du Comité des Jeux des îles de l’océan Indien (Coji) 2023, président du Comité olympique malgache et a fraîchement été élu secrétaire général du Conseil international des Jeux des îles (CIJ). Dans une entrevue à Sport Together, il parle des prochains JIOI et des ambitions de son pays pour cette 11e édition. Sans détour, Siteny Randrianasoloniaiko déclare dans un imposant anglais : « Madagascar wants to realise the biggest Indian Ocean Islands Games. » Pourquoi ? « On veut tout simplement faire quelque chose pour l’océan Indien qui reflète la grandeur et l’hospitalité de notre pays », avance cet adepte de judo et ceinture noire 5e dan, qui préside également l’Union africaine de judo depuis mai 2021. Il précise que lorsque les Maldives se sont désistées comme pays organisateur des JIOI de 2023,

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Siteny Randrianasoloniaiko.

Madagascar n’a pas hésité un seul instant à se proposer comme terre d’accueil de l’événement. Le désormais 1er vice-président du Coji indique que c’était une façon pour désamorcer une situation qui aurait pu être plus compliquée pour l’organisation des prochains Jeux. D’où, explique-

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t-il, l’intervention rapide de Madagascar. « Je pense que notre décision a mis tout le monde d’accord. Maintenir les Jeux des îles comme prévu en 2023 était essentiel afin de préserver un calendrier sportif équilibré pour les athlètes de l’océan Indien comme tremplin en marge des autres compétitions continentales ou mondiales, notamment les Jeux d’Afrique et les Jeux Olympiques. Madagascar va tout faire pour honorer son engagement vis-à-vis de son peuple et ceux de la région », fait-il ressortir. Le Coji, présidé par le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports Hawel Mamod’Ali, a déjà activé les principaux contours pour que ces Jeux soient une réussite. Si, après leur première rencontre en présentiel, les membres du CIJ se sont montrés optimistes quant aux infrastructures améliorées et aux préparatifs en cours, Siteny Randrianasoloniaiko estime que cette rencontre a aussi été le gage de Madagascar pour démontrer sa volonté et son sérieux

à mettre en œuvre les processus convenables et convenus. Avec 27 disciplines proposées en compétition et quatre en démonstration, Madagascar veut frapper un grand coup, voire « réaliser les plus grands JIOI » qui aient jamais eu lieu. Pour Siteny Randrianasoloniaiko, « le nombre de disciplines proposées est une occasion de donner à un maximum d’athlètes, hommes et femmes, de participer aux plus grands JIOI. Il convient maintenant aux pays participants de faire le nécessaire pour assurer le maintien de toutes ces disciplines, conformément à la Charte des Jeux. » Les 11es JIOI seront décentralisés dans la mesure où le Coji envisage de tenir les épreuves dans certaines disciplines hors de la capitale Tananarive ; ils pensent notamment à Tamatave, Tuléar et Majunga. « Cela permettra aussi à un plus grand nombre de Malgaches de se mettre à l’heure de l’événement », explique le 1er vice-président du Coji 2023.

Coji 2023 Président : Hawel Mamod’Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports 1er Vice-Président : Siteny Randrianasoloniaiko, Président du Comité Olympique Malagasy 2e Vice-Présidente : Mercedes Ratsirahonana 3e Vice-Président : Lovatiako Ralaivao, Secrétaire Général du ministère de la Jeunesse et des Sports Directrice Exécutive : Rosa Rakotozafy, Directrice-Générale des Sports Secrétaire Général : Jackie Randriamalala, Directeur Exécutif du Comité Olympique Malagasy Trésorerie Générale : Zina Alitera Rakotoson, Directeur Administratif et Financier de TAFITA : Directeur Administratif et Financier du MJS Commissaire Général : Harinelina Jean Alex Randriamanarivo, Secrétaire Général du Comité Olympique Malagasy

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Hawel Mamod’Ali, ministre des sports de Madagascar et président du Coji.

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RENCONTRE

Yovin Gyadin, président de la FMH

Un nouveau poids sur les épaules Naguère considéré comme un poids lourd incontesté de l’haltérophilie locale, Yovin Gyadin évolue, depuis le 31 décembre 2021, sur la plateforme dirigeante suivant son élection à la présidence de la Fédération mauricienne d’haltérophilie (FMH). S’il dit vouloir poursuivre le travail entrepris au cours des six dernières années par ses prédécesseurs, il compte néanmoins apporter son propre style de management.

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a nouvelle fonction se veut un poids encore plus conséquent à porter. Mais l’ancien haltérophile aux neuf médailles (trois d’argent et six d’or), arrachées au cours des trois dernières éditions des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), estime avoir les épaules bien larges et solides pour porter la charge de cette nouvelle tâche. Bien que certains remettent en question l’organisation des élections de la FMH, le nouveau président, issu du Belle Rose Star Weightlifting Club, est, lui, imperturbable et reste concentré sur les objectifs, notamment comment faire progresser davantage et

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développer la discipline dans tous les sens du terme. Il affirme en outre que les procédures pour l’organisation des élections ont été respectées et que le ministère des Sports est en présence des documents qui en attestent. « Je suis très heureux d’avoir accédé à la présidence de la fédération. C’est un environnement que je côtoie indirectement depuis mes 13 ans. Certes, le rôle est complètement différent. D’autant qu’il s’agit de diriger un sport pourvoyeur de médailles, surtout lorsqu’il s’agit des Jeux des îles de l’océan Indien », souligne cet ancien athlète qui a contribué à la discipline, particulièrement

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Une question de gestion

Yovin Gyadin est un des rares sportifs de haut niveau qui se retrouvent actuellement aux commandes d’une fédération.

aux JIOI avec trois médailles d’argent en 2011 aux Seychelles (+94 kg), trois médailles d’or en 2015 à La Réunion (+105 kg) et trois autres en 2019 à Maurice (+109 kg). Il a également représenté le pays dans d’autres événements internationaux, notamment en Afrique. Ce qui fait de lui un des rares sportifs de haut niveau qui se retrouvent actuellement aux commandes d’une fédération.

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Certes en quête d’expérience dans son nouveau rôle, l’ancien poids lourd de la plateforme dispose de compétences en matière de gestion. Manager dans une institution bancaire, Yovin Gyadin a les atouts pour mener à bien son équipe. Toutefois, loin de se voiler la face, il reconnaît que depuis quelque temps, il existe des frictions avec lesquelles il va falloir composer dans un premier temps avant d’y trouver une solution rapide et durable. Une situation qui ne projette pas une image positive de la discipline, bien au contraire. Pour le bien commun, le nouveau président veut rassembler afin de favoriser une bonne entente qui amènera une progression de la discipline dans son ensemble. Ce qui ne se fera certes pas sans effort. « La communication est un élément clé de mon approche. En tant qu’ancien athlète, je connais la sensibilité et la priorité des athlètes. Il faut que tout le monde comprenne que nous avons un objectif commun : travailler dans la même direction pour faire avancer ensemble notre discipline. Plus on reste unis, plus vite et mieux notre sport va progresser », souligne Yovin Gyadin. Agé de 36 ans, le nouveau président de la FMH est détenteur d’un Master Business Administration de l’université de Northampton et, depuis 2016, d’un diplôme en Administration of Sports Federation du CIO délivré par le Comité olympique mauricien. La formation des athlètes, élite et jeunes, et des entraîneurs est une des priorités de Yovin Gyadin. 2022 sera marquée par les Jeux du Commonwealth, prévus du 28 juillet au 8 août à Birmingham. Un événement pour lequel le noveau président de la FMH s’attend à des qualifiés et n’écarte pas la possibilité de podiums.

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HALTÉROPHILIE

Open de Maurice 2022

L’Open de Maurice d’haltérophilie, qui aura lieu du 26 au 28 février au centre national de Vacoas, s’annonce décisif dans la mesure où ce rendez-vous marque la dernière étape qualificative de la Fédération internationale en vue des Jeux du Commonwealth de Birmingham (28 juillet au 8 août 2022).

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Khelwin Juboo, lors des championnats d’Afrique en 2018, sera en action chez les -109 kg.

Le Commonwealth en jeu, onze pays en lice

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utre Maurice, pays hôte, dix autres ont confirmé leur participation à la date butoir pour l’enregistrement le 26 janvier dernier. Il s’agit de l’Afrique du Sud, du Botswana, du Cameroun, du Ghana, de l’Inde, du Lesotho, du Nigeria, des Seychelles, de l’Ouganda et du Zimbabwe. Selon le comité organisateur de cet Open, une soixantaine de compétiteurs, hommes et dames, seront en action pour tenter de récolter des points tout en espérant se classer parmi les huit meilleurs dans leur catégorie respective de la Commonwealth Weightlifting Federation afin de décrocher une qualification pour les Jeux de Birmingham. On se souvient qu’en décembre dernier, Anthony Madanamootoo (-102 kg) avait

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décroché la médaille d’argent lors des championnats du Commonwealth à Tachkent, en Ouzbékistan, où se tenaient au même moment les championnats du monde. Bien qu’il y n’avait que deux participants dans sa catégorie, le leveur de fonte mauricien reste dans une dynamique capable de confirmer ses bonnes dispositions affichées depuis la fin de 2021 successivement aux championnats nationaux et aux championnats du Commonwealth. « Nous nous attendons à de bonnes

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performances chez nos représentants. Nous espérons avoir au total trois ou quatre médailles d’or. Cet Open de Maurice sera aussi une opportunité pour nous de faire un constat du progrès réalisé par nos athlètes », fait ressortir Ravi Bhollah, entraîneur national. Ce dernier rappelle que seuls huit haltérophiles sont qualifiés par catégorie pour les Jeux de Birmingham. Deux places sont réservées d’office, une au champion des derniers championnats du Commonwealth et l’autre au pays organisateur des Jeux. Selon l’entraîneur national, les Jeux du Commonwealth comptent huit catégories en masculin et autant en féminin. « Il reste encore quelques jours aux athlètes pour se parfaire ; au cas contraire, ils devront faire encore plus d’efforts pour se mesurer à leurs concurrents, d’autant que le niveau de cette compétition sera rehaussé par la présence d’haltérophiles du continent et de l’Inde », souligne le technicien.

Une médaille et non trois Si, traditionnellement, chaque athlète réalisant un podium recevait trois médailles – une pour l’arraché, une pour l’épaulé-jeté et une autre pour le total olympique – il se trouve que pour l’Open de Maurice 2022, les trois premiers de chaque catégorie n’auront droit qu’à une seule et unique médaille, sur la base du total olympique.

Quatre catégories de moins Les Jeux du Commonwealth comptent huit catégories pour les hommes et autant pour les femmes, contrairement aux mondiaux qui en regroupent dix. Ainsi, les catégories -45 kg et -81 kg chez les dames, et -89 kg et -102 kg chez les hommes ne font pas partie du programme des Jeux. C’est la raison pour laquelle certains haltérophiles changent de catégorie, à l’instar d’Anthony Madanamootoo, qui passe du 102 kg au 109 kg pour l’Open de Maurice.

La sélection de Maurice Hommes Émile Willem (-55 kg), Jonathan Coret (-67 kg), Dinesh Pandoo (-81 kg), Dorian Madanamootoo (-81 kg), Cédric Coret (-96 kg), Anthony Madanamootoo (-109 kg), Khelwin Juboo (-109 kg). Dames Maeva Matelot (-49 kg), Doushka Gopaloodoo (-59 kg), Sulakhsna Gunoo (-59 kg), Ketty Lent (-71 kg), Alison Sunee (-87 kg), Anastajia Babet (+87 kg).

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BADMINTON

Championnats d’Afrique 2022

Essayer de montrer un autre visage Après le cinglant revers essuyé aux championnats africains seniors en 2021 en Ouganda - aucun podium décroché - le badminton local parviendra-t-il à montrer un autre visage lors des prochains championnats d’Afrique seniors qui se tiendront du 14 au 20 février, une fois de plus dans ce pays de l’est du continent ?

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’équipe masculine devra composer sans le numéro un local et ancien leader africain, Julien Paul, actuellement en rééducation suivant une intervention chirurgicale qu’a nécessité une blessure au tendon survenue durant les derniers championnats africains. Cette absence pèsera sans aucun doute très lourd dans la balance pour l’équipe de Maurice puisqu’il sera compliqué pour un de nos représentants masculins d’aller chercher un titre en simple hommes. Avec cette absence de taille, il se trouve que l’Association mauricienne de badminton (AMB) n’aura d’autre choix que de compter sur Alexandre Bongout et Aatish Lubah, considérés comme les plus « expérimentés » de l’équipe masculine, pour réaliser quelque chose. Ces derniers temps, le badminton africain a vu

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l’émergence de certains pays qui jouaient autrefois les seconds rôles. La tendance évolue et Maurice n’impressionne malheureusement plus les joueurs venant de ces pays en pleine ascension. Le niveau de Maurice a pris visiblement un sérieux coup. Ce qui se traduit aussi par la vision difficile à cerner de l’AMB. L’absence d’un entraîneur qualifié et la réduction du nombre des séances d’entraînement n’ont fait que corser la situation. Côté féminin, il va sans dire que Kobita Dookhee, Lorna Bodha et Ganesha Mungrah demeurent les principales raquettes. D’ailleurs, Kobita Dookhee sera bien suivie durant cette aventure ougandaise. Elle a d’ailleurs en point de mire au moins deux podiums. « L’année dernière, nous n’avions malheureusement récolté aucune médaille. Pour cette présente édition, il va falloir réagir. Bien que les compétitions

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Kobita Dookhee tentera de réaliser au moins deux podiums en Ouganda, en double mixte et en double dames.

s’annoncent ardues, l’objectif est d’éviter de rentrer une nouvelle fois bredouille. J’espère atteindre au moins un podium en double mixte, en duo avec Tejraj (Pultoo), et pourquoi pas un autre en double dames, avec comme coéquipière Lorna (Bodha) », déclare la badiste. Pour ce déplacement, l’AMB a inclus de jeunes éléments dans l’effectif, nommément Khemtish Nundah, Tiya Bhurtun et Layna Chiniah. Cette décision vise à donner l’opportunité à cette génération de commencer à côtoyer dès maintenant le haut niveau. Après les championnats d’Afrique, il sera question des Internationaux d’Ouganda, du 24 au 27 février, qui feront ensuite place aux Internationaux Juniors de ce pays, du 28 février au 2 mars, et dans lesquels les jeunes représentants de la sélection de Maurice seront engagés.

Les sélections Hommes Aatish Lubah, Alexandre Bongout, Melvin Appiah, Shaheer Ramrekha, Tejraj Pultoo, Khemtish Nundah. Dames Kobita Dookhee, Lorna Bodha, Ganesha Mungrah, Vilina Appiah, Tiya Bhurtun, Layna Chiniah.

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hors-série

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME 8 MARS

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Sport Together

&

Sports Consulting Communications

e-Magazine mensuel du sport de generating l’ île Mauriceemotions 2021 No26through - Janviersports


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