Sport Together | No.3 | Feb 2019

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3e session du CIJ L’adhésion du Sri Lanka e-Magazine e-Magazinemensuel mensueldudusport sportde del’île l’îleMaurice Maurice

N Noo 13

Décembre 2018 Février 2019

débattue en juillet

Natation - Championnat d’Afrique

BRADLEY VINCENT DÉCROCHE L’OR AU 100M NL Sports Award 2018 National

historique TRIPLÉ

pour l’haltérophilie



éDITO

Les Comores aux aguets

LE Conseil international des Jeux des îles (CIJ), réuni les 18 et 19 février dernier à Voilà Bagatelle, pour sa troisième et décisive session en prévision des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (19-28 juillet), n’est pas parvenu à trancher qui des Comores ou des Maldives, accueilleront les Jeux de 2023. Les Comores s’attendaient à obtenir, pour la première fois de leur histoire, l’organisation de « leurs » premiers JIOI comme une lettre à la poste. Mais elles devront patienter encore. Pour le CIJ, une visite sur le terrain s’impose inéluctablement dans les deux îles avant d’attribuer l’organisation 2023. Le verdict sera donc connu en juillet, soit pendant les JIOI 2019. Une question se pose donc. Le CIJ joue-t-il aux prolongations, usant de cette « delaying tactics », s’assurant ainsi de la présence des Comores en juillet prochain à Maurice ? Personne n’a oublié le coup d’éclat des en 2015, en pleine cérémonie d’ouverture «Comores Le football mauricien des Jeux. est en pleine gestation » Le président du Comité olympique et Sportif des îles Comores, Ibrahim Ben Ali, a une nouvelle fois menacé de rééditer le coup en juillet prochain. Mais il y a un détail qui a peut-être échappé au dirigeant comorien. Les JIOI 2015 se sont bien tenus, malgré l’absence de sa délégation. Il en sera de même pour Maurice en 2019. Même si le CIJ a choisi de temporiser et de laisser durer le suspense – ce qui ne devrait pas être le cas pour un conseil qui se veut crédible – les chances que les Comores obtiennent les Jeux de 2023 au détriment des Maldives sont plus réelles. La bande à Ibrahim Ben Ali «possède Le football mauricien une longueur d’avance sur son concurrent.

sommaire

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Sommaire

est en pleine gestation »

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Interview

Josian Valère Président de la FMJ

by

18 rue Volcy Pougnet Port-Louis l N 3 Février 2019 Sport Together o

Tel: 214 1462 Email: avdr@myt.mu

éDITO

Excellente victoire LE

terme de la fédération. Le président de la MFA ne passe pas par quatre chemins. Son rêve de créer une industrie autour du football local, qui a pris un nouveau souffle avec l’apport de la MPFL, se poursuit avec l’avènement de la professionnalisation. A bâtons rompus, il parle, avec son dynamisme mier, au Mescoutu Jeux MPFL Magazine de la détection Yannick Lincoln et formation des jeunes, de la gestion des clubs,Cycliste du Club M et des objectifs à court et long 22-23 terme de la fédération. A bâtons rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au MPFL Magazine de la détection 18 rue Volcy Pougnet, et formation des jeunes, dePort-Louis la gestion des clubs, du Club M et Tel : 214 1462 desEmail objectifs à court et long : contact@sporttogether.mu terme de la fédération.

« 2003 était spécial »

« Le judo est au-dessus de l’individu »

« Le football mauricien 14-15 gestation » est en pleine

En 2012, les Comores avaient accueilli les Jeux de la CJSOI. Certes, ces Jeux de la Jeunesse ne sont pas comparables aux JIOI notamment en termes de population (athlètes et officiels), d’investissements, de ressources humaines, d’hébergements, de transports et d’infrastructures. Mais ils sont nombreux à dire que les Comores figurent en bonne position pour accueillir les JIOI pour la première fois de leur histoire. D’aucuns s’interrogent sur la capacité des Comoriens en ce qui concerne l’organisation des JIOI, surtout avec autant de disciplines, en raison d’infrastructures limitées. Cependant, les Comores peuvent se référer à l’article 17 du cahier des charges concernant les disciplines sportives, fixées par les règlements généraux, et s’y appuyer. « Le nombre doit être au moins égal ou supérieur à cinq et comprendre impérativement l’athlétisme et la natation. Au moins 80% de ces disciplines sportives doivent être impérativement des sports olympiques. » président de la MFA ne Ce « petit détail » serait, semble-t-il, ignoré. Mais il passe pas par quatre chemins. pourrait avoir une grande importance pour les CoSon rêve de créer une industrie mores. Mais surtoutlocal, pourqui l’impact des Jeux, qui se autour du football a tiendraient pour la première fois avec un nombre réduit pris un nouveau souffle avec de disciplines. Quelle sera alors la position du CIJ si l’apport de la MPFL, se poursuit pareil scénario se produit ? Reste à savoir si le CIJ, avec l’avènement de la profesperçu comme unAorganisme clanique, sortira au dernier sionnalisation. bâtons rompus, il parle,chose avec son moment quelque de son chapeau pour faire dynamisme coutu mier, au barrière à la candidature comorienne. MPFL détection Dans tousMagazine les casde delafigure, les Comores restent aux et formation des jeunes, de la aguets. gestion des clubs, du Club M et Danielo Ramsamy des objectifs à court et long dramsamy@sporttogether.mu

18-19 Directeur Directeur de la publication Responsable de publication Ramsamy DanieloDanielo Ramsamy Conception & Design Dav Ramoyee

sporttogether.mu

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En ouverture

Volley-ball - 25e CCC Zo

QUATRE-BORNES maintient son hégém 4

generating emotions through sports generating emotions through sports

No3 Février 2019 l Sport Together


one 7 (dames) Angélique Ramdoss, Rachel Etiennette, Valentine Paul, Lucy Latour, Vanessa Chellumben, Joëlle Pierre-Louis (debout de g. à dr. ), Alison Labour, Cristelle Parsooramen, Océane Labour, Stacy Armoogum, Liza Bonne, Heidy Durhonne.

S VBC monie Sport Together l No3 Février 2019

LES joueuses du Quatre-Bornes VBC (QBVBC) ont écrit l’histoire du volley-ball mauricien en décrochant un deuxième titre d’affilée à la Coupe des Clubs Champions de la zone 7, qui s’est déroulée du 2 au 10 février dernier au Palais des Sports de Mahamasina, à Tana (Madagascar). Avant la compétition l’équipe quatre-bornaise avait certaines appréhensions en raison d’un effectif réduit et un manque de ressources financières nécessaires pour compléter le budget de participation, mais grâce à la détermination collective, le QBVBC est parvenu à surmonter les difficiles épreuves pour conserver son hégémonie dans la compétition en s’imposant en finale face aux Rodriguaises d’Orange Club d’Amitiés (25-19, 19-25, 25-15, 25-22). Après le départ de son entraîneur Prisca Seerungen pour raisons médicales, le groupe s’est vu privé par la suite de sa joueuse Melody Mootoosamy. Les Quatre-Bornaises ont dû faire une demande pour bénéficier de deux « guest-players », en l’occurrence Lucy Latour et Heidy Durhône. « Nous avons dû nous batailler dur pour réaliser une telle performance. Certes, nous avons été mises à l’épreuve durant la compétition mais nous étions déterminées à aller jusqu’au bout de nos rêves, c’est-àdire décrocher le titre », a expliqué Alison Labour, capitaine du QBVBC, à Sport Together. Cristelle Parsooramen, joueuse qui agissait également comme

Head Coach, a soutenu que le groupe a fait preuve d’une solidarité remarquable avant et pendant la compétition. « Nous étions soudées à bloc malgré les soucis administratifs. Nous nous sommes entraînées régulièrement jusqu’à notre départ. Notre persévérance a fini par payer. Je dois aussi remercier le DTN Zoran Kovacic et Eric Louise pour leur aide durant notre aventure. » Lors de ce championnat, le QBVBC a enlevé six victoires sur les six matches disputés (quatre en phase de poules, la demi-finale et la finale), ne concédant qu’un seul set en cours de route. C’était lors de la finale con« Le football mauricien est en pleine gestation » 6-9 tre les joueuses d’Orange. Sur le plan individuel, quatre joueuses du QBVBC ont été récompensées nommément Vanessa Chellumben (meilleure passeuse), Valentine Paul (meilleure serveuse), Rachel Etiennette (meilleure con« Le football mauricien est en pleine gestation » 13-16 treuse) et Alison Labour (meilleure attaquante et meilleure joueuse). Les joueuses quatre-bornaises ont désormais le regard tourné vers la 26e édition de la Coupe des Clubs Champions de la zone 7 qui aura lieu en novembre prochain à Maurice.

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« Le football mauricien est en pleine gestation »

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Hors-sérieby

18 rue Volcy Pougnet Port-Louis Tel: 214 1462 Email: avdr@myt.mu : redac@sporttogether.mu Siteweb: www.sporttogether.mu Journée internationale

Mars de la FEMME

18-19

Directeur Responsable de p Danielo Ramsamy

Conception & Des Dav Ramoyee Textes et Photos Sport Together

No1 Décembre 2018

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En couverture

Photo

Julien Paul et Roilya Ranai

LE badiste Julien Paul et l’haltérophile Roilya Ranaivosoa ont été sacrés respectivement Sportsman et Sportswoman of the Year à l’occasion de la cérémonie du National Sports Award 2018, tenue le 9 février dernier au Caudan Arts Centre. Les deux athlètes méritent amplement cette consécration après une année remplie pour l’un comme pour l’autre. Ils remportent chacun un trophée et un chèque de Rs 120 000. Julien Paul a remis le badminton mauricien en orbite au niveau continental grâce à son titre décroché aux championnats d’Afrique en Algérie. Lors de ces championnats africains, le numéro un du badminton local avait eu raison du Nigérian Clement Krobakpo. Paul rejoint ainsi ses aînés Eddy Clarisse et Denis Constantin au palmarès africain. De son côté, Roilya Ranaivosoa, triple championne d’Afrique et surtout médaillée d’argent aux Jeux du Commonwealth à Gold Coast, Australie, est devenue la sportive de l’année, devançant la badiste Kate Foo Kune et l’athlète Marie Perrier. « Je suis très fière de cette distinction. C’est la récompense de tous les efforts durant l’année 2018. Je vais continuer à travailler dans l’espoir de décrocher d’autres titres », a déclaré la leveuse de fonte.

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Chez les juniors, Terence Saramandif, médaillé d’or à l’épreuve du slalom en canoë-kayak aux Jeux olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires, a enlevé le titre en masculin. En féminin, l’haltérophile Ketty Lent a mis tout le monde d’accord en conservant le titre de Junior Sportswoman of the Year, après celui remporté en 2017. Le tennis a raflé les titres de Most Promising Sportsman et Sportswoman of the Year. Grâce à leurs performances continentales réalisées dans différents tournois, Jake Lam et Malika Ramasawmy ont été les lauréats en masculin et féminin.

Le rugby, après 2005

Au niveau des sports collectifs, l’équipe de moins de 18 ans de rugby à VII a été sacrée pour avoir décroché la médaille de bronze aux Jeux d’Afrique de la Jeunesse en Algérie. Le ballon ovale remporte pour la deuxième fois ce titre après celui de 2005 lorsque les seniors du XV avaient enlevé le titre dans le tournoi zone sud de l’Afrique en Tanzanie, et la finale inter zones à Maurice. Le titre du sport collectif individuel est revenu au badminton. No3 Février 2019 l Sport Together


Hall of Fame 2018 Sportsman of the Year Julien Paul (Badminton) Sportswoman of the Year Roilya Ranaivosoa (Haltérophilie) Junior Sportsman of the Year Terence Saramandif (Canoë/Kayak) Junior Sportswoman of the Year Ketty Lent (Haltérophilie) Most Promising Sportsman of the Year Jake Lam Hau Ching (Tennis) Most Promising Sportswoman of the Year Malika Ramasawmy (Tennis) Team of the Year “Sports individuels” Uber Cup Team (Badminton) Team of the Year “Sports collectifs” Mauritius Team (Rugby) Coach of the Year “Sports individuels” Gino Souprayen (Haltérophilie) Coach of the Year “Sports collectifs” Prisca Seerungen (Volley-ball)

o souvenir des lauréats avec les représentants d’institutions sportives et les sponsors.

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Gino Souprayen et Prisca Seerungen se sont vus décernés le titre de meilleurs entraîneurs respectivement pour le sport individuel et sport collectif. A l’heure des discours de cette 33e édition du NSA, organisée par le Mauritius Sports Council (MSC) en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, la présidente du conseil d’Administration du MSC, Sarah Rawat-Currimjee a rappelé que: « Le National Sports Award est un rendez-vous très attendu par la grande famille du sport mauricien car il vient récompenser, athlètes et entraîneurs, qui se sont démarqués, par leurs performances exceptionnelles, durant l’année écoulée ». De son côté, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, a félicité les nominés et les a encouragé à fournir encore plus d’efforts pour aller chercher d’autres médailles. « Cette soirée de gala, organisée en votre honneur, a non seulement pour but de vous témoigner la reconnaissance du gouvernement, à travers le ministère, mais surtout pour vous encourager dans votre quête aux performances, particulièrement aux Jeux des îles de l’océan Indien en juillet à Maurice. » Sport Together l No3 Février 2019

Handisports Dames Aurally Shleysha Lokheram (Athlétisme) Mentally Ashley Telvave Trinity (Athlétisme) Physically Noemi Alphonse (Athlétisme) Visually Julie Asaun (Athlétisme), Joannie Salmine (Guide) Hommes Aurally Vincent Duval (Athlétisme) Mentally Denovan Rabaye (Athlétisme) Physically Nitesh Momine (Tennis en fauteuil) Visually Kessaven Narrainen (Athlétisme), Joannie Salmine (Guide)

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Gino Souprayen, entouré de Ketty Lent et Roilya Ranaivosoa (à dr.), lors d’une séance d’entraînement, le 13 février dernier au centre communautaire de Joachim, à Curepipe.

L’haltérophilie a réalisé un véritable tour de force au cours de la 33e édition du National Sports Award en décrochant un triplé historique. Une première pour la discipline. 8

GINO SOUPRAYEN, assistant-entraîneur national, n’en revient pas. Il est devenu le premier coach de l’histoire de l’haltérophilie à être sacré Sports coach of the Year en « Sports individuels ». « Je suis particulièrement ému et fier de recevoir un tel titre. Lorsque je me suis lancé dans le coaching, je n’aurais jamais imaginé obtenir un jour une telle récompense », a-t-il confié à Sport Together. Après avoir mis un terme à sa carrière d’athlète à l’issue des Jeux des îles de l’océan Indien de Madagascar en 2007, Gino Souprayen, neuf fois médaillé d’or des JIOI, a

embrassé une carrière d’entraîneur. « J’ai grandi dans cette discipline. L’haltérophilie représente beaucoup pour moi. Je voulais toujours en faire partie. C’est la raison pour laquelle je me suis converti en entraîneur. Je voulais également transmettre mes connaissances et l’expérience acquises durant ma longue carrière d’athlète », a souligné le Coach of the Year 2018.

3 titres d’affilée pour Lent Médaillé d’or aux Jeux d’Afrique No3 Février 2019 l Sport Together


TRIPLÉ historique

pour l’haltérophilie

d’Harare (1995), Gino Souprayen veut continuer à aider l’haltérophilie mauricienne à progresser. La consécration de Roilya Ranaivosoa, Sportswoman of the Year, et Kelly Lent, Junior Sportswoman of the Year, est pour lui une récompense des efforts consentis bien avant 2018. « Ce n’est pas un hasard si Roilya et Ketty se sont distinguées. Elles le méritent. Elles se donnent corps et âme lors des séances d’entraînement. Elles veulent toujours se surpasser pour s’améliorer. Pour vous dire, c’est la troisième année de suite que Kelly obtient une distinction. En

Sport Together l No3 Février 2019

2016 elle a été élue Most Promising Sportswoman of the Year. En 2017, elle a enlevé le titre chez les juniors, avant de l’enlever à nouveau en 2018. Cela démontre qu’elle est une athlète régulière », a précisé Gino Souprayen. Pour lui le meilleur reste encore à venir avec les 10es Jeux des îles de l’océan Indien où tout le monde s’attend à ce que l’haltérophilie soit une nouvelle fois exacte au rendez-vous comme ce fut le cas en 2015 aux JIOI de La Réunion pour apporter leur énorme contribution au classement des médailles.

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Gros Plan

3e session du CIJ

L’adhésion du Sri Lank

Les membres du CIJ, en présence notamment de Stephan Toussaint, ministre de la Jeunesse et des Sports et président du COJI 2019, posant pour la photo traditionnelle à l’issue des travaux.

Le tirage au sort des disciplines collectives, le Sri Lanka et l’attribution des prochains JIOI ont notamment rythmé les deux journées de travail entreprises par le Conseil international des Jeux des îles (CIJ). Ses membres se sont réunis les 18 et 19 février dernier à l’hôtel Voilà Bagatelle. EN l’absence du représentant sri-lankais, le dossier n’a pas beaucoup avancé. Mais ce qui est certain c’est que le Sri Lanka ne

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pourra pas aligner d’athlètes aux 10es JIOI (19-28 juillet). Toutefois, sa demande d’adhésion aux Jeux de 2023 demeure toujours d’actua-

lité et sera dde nouveau débattue pendant une assemblée spéciale qui aura lieu au cours des JIOI 2019. « Le dossier sri-lankais n’a pas avancé comme nous l’aurions souhaité. Cela dit, nous allons reprendre les travaux au mois de juillet et voir si le pays pourra participer…», a fait ressortir Antonio Gopal, président du CIJ. Les Jeux des îles abordant leur 40e année d’existence, le CIJ étudiera bientôt la possibilité d’attribuer une distinction à ceux et celles qui ont contribué à faire de cet événement ce qu’il est aujourd’hui. Par ailleurs, les règlements techNo3 Février 2019 l Sport Together


ka débattue en juillet

niques de différentes disciplines au programme ont aussi été étudiés pendant les deux jours. Le CIJ remettra bien le drapeau des Jeux à la fin de la cérémonie de clôture. Bien entendu, le drapeau sera remis au pays qui obtiendra l’organisation de la 11e édition des JIOI en 2023 après les délibérations des membres du Conseil.

Deux candidats pour 2023

Deux candidats se sont manifestés pour l’organisation des Jeux de 2023. Les Comores et les Maldives souhaitent, en effet, accueillir l’événement sur leur sol Sport Together l No3 Février 2019

et cela pour la première fois depuis qu’existent les JIOI. Les Comores n’ont jamais caché leur envie d’être un jour l’hôte de la compétition. D’ailleurs, les Comoriens avaient bien failli obtenir l’organisation 2019 avant que celle-ci ne soit confiée à Maurice. Le CIJ étudiera la question pendant les JIOI de 2019 et rendra son verdict au cours de la compétition. Mais avant de se prononcer, les membres du Conseil se déplaceront tour à tour aux Comores et aux Maldives pour faire un constat de la situation dans ces deux pays et les infrastructures dont ils disposent. Mayotte a, pour sa part, manifesté son intérêt d’abriter les JIOI 2027.

Une projection au lieu d’une visite

C’est la première fois depuis qu’existent les Jeux des îles qu’aucune visite des sites de compétition n’est effectuée pendant une réunion du CIJ surtout pour sa dernière session de travail. Au lieu de se déplacer, les membres du Conseil ont pu, à travers une projection sur écran, regarder un montage vidéo et avoir une certaine idée de l’avancée des travaux.

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Disciplines collectives

Jouable pour le C Le tirage au sort Basket-ball (masculin) Groupe A Réunion, A4 Madagascar, A6 Maldives, A7 Seychelles Groupe B Maurice, B3 Mayotte, B5 Comores Basket-ball (féminin) Groupe A Réunion, A4 Comores, A6 Madagascar, A7 Seychelles Groupe B Maurice, B3 Mayotte, B5 Maldives Rugby à VII (masculin) Maurice, A2 Madagascar, A3 Mayotte, A4 Réunion Beach Volley (masculin simple) Maurice, BV2 Madagascar, BV3 Seychelles, BV4 Réunion, BV5 Comores, BV6 Mayotte, BV7 Maldives Beach Volley (masculin par équipes) Groupe A Maurice, A3 Seychelles, A5 Madagascar Groupe B B2 Comores, B4 Réunion, B6 Mayotte, B7 Maldives Beach Volley (féminin simple) Maurice, BV2 Madagascar, BV3 Maldives, BV4 Seychelles, BV5 Mayotte, BV6 Réunion Beach Volley (féminin par équipes) Groupe A Maurice, A4 Maldives, A5 Seychelles Groupe B B2 Madagascar, B3 Mayotte, B6 Réunion Volley-ball (masculin) Groupe A Maurice, A4 Seychelles, A6 Mayotte Groupe B Réunion, B3 Madagascar, B5 Maldives, B7 Comores Volley-ball (féminin) Groupe A Maurice, A4 Mayotte, A6 Madagascar Groupe B Seychelles, B3 Maldives, B5 Réunion Football (masculin) Groupe A Maurice, A4 Seychelles, A6 Madagascar Groupe B Réunion, B3 Maldives, B5 Mayotte, B7 Comores

C’était l’un des items les plus attendus au cours de la réunion du CIJ. Le tirage au sort des disciplines collectives n’a pas manqué de capter l’attention de ceux présents. Evidemment, à l’heure du tirage, tous les regards étaient braqués sur le football, discipline phare dans l’océan Indien. PENSIONNAIRE de la poule A, Maurice affrontera les Seychelles et Madagascar pendant la phase de groupe. L’autre groupe verra s’affronter La Réunion, les Maldives, Mayotte et les Comores. Seuls les deux premiers de chaque groupe seront qualifiés pour le dernier carré. . Autant dire que le coup est jouable pour le Club M qui se frottera aux Seychellois, des adversaires abordables

et Madagascar qui viendra avec ses seconds couteaux. En basket-ball masculin, le groupe A est constitué de la Réunion, de Madagascar, des Maldives et des Seychelles. Maurice se retrouve donc dans le groupe B en compagnie de Mayotte et des Comores. Ces derniers représentent les petits Poucet de ce groupe. En féminin, Maurice en découdra

A l’heure du tirage au sort avec ici le Chef de Cabinet du Cet exercice a eu le

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Questions à…

Club M avec Mayotte et les Maldives dans la poule B tandis que la poule A réunira La Réunion, les Comores, Madagascar et les Seychelles. Une poule unique par manque de représentant a été constituée en rugby. Maurice est tête de série et sera opposée à Madagascar, Mayotte et La Réunion. Maurice, en tant que pays hôte, est exempté du premier tour dans le tournoi simple du beach-volley. Ses représentants affronteront Madagascar ou les Seychelles. En féminin, ce sera Madagascar ou les Maldives. Dans le tournoi par équipes, Maurice jouera contre les Seychelles et Madagascar dans le groupe A chez les hommes tandis que chez les dames, les Maldives et les Seychelles constitueront les premiers adversaires.

Sport Together l No3 Février 2019

Président du Comité olympique et Sportif des îles Comores

« Un sentiment d’insatisfaction » Répondant aux questions de Sport Together à l’issue de la troisième session du Conseil international des Jeux des îles, le président du Comité olympique et Sportif des îles Comores a fait ressortir : « J’ai un sentiment d’insatisfaction par rapport à tout ce qui s’est passé. » Les Comores ont une nouvelle fois fait acte de candidature pour l’organisation des JIOI. Etes-vous confiant désormais ? Notre candidature est un peu improvisée. On va devoir subir une évaluation avant de savoir éventuellement si les Jeux nous seront accordés. J’ai un sentiment d’insatisfaction par rapport à tout ce qui s’est passé. Je trouve que l’attitude à notre égard n’est pas correcte.

u MJS, Mubarak Boodhun, et le ministre Stephan Toussaint. e soutien de la MFA, ici représentée par Nazir Bowud (à g.)

Ibrahim Ben Ali,

Pensez-vous avoir les infrastructures nécessaires pour accueillir un tel événement ? Nous avons un grand stade qui répond aux normes africaines. Le gouvernement mauricien a, lui-même, investi dans de nouvelles infrastructures et nous n’avons pas effectué de visite des sites. On nous a pourtant donné la garantie que les travaux avancent bien. A 150 jours du début des Jeux, certains travaux de rénovation n’ont

été complétés qu’à 30 ou 40 pourcent. Pourtant, nous faisons confiance aux autorités concernées. Etes-vous déçu de devoir attendre jusqu’au mois de juillet pour savoir si votre candidature sera acceptée ou non ? Beaucoup de déception en effet. Surtout dans la manière dont il faudra procéder avant que notre candidature soit acceptée. Nous avons fait beaucoup d’efforts et suivi le processus afin de rendre crédible notre candidature. Tout ceci n’est pas logique. C’est ce qui nous encourage ensuite à bien réfléchir pour savoir si nous serons ou pas de la fête au mois de juillet. Que voulez-vous dire ? La manière dont les choses se présentent complique la tâche. J’espère que nous pourrons être de la fête au mois de juillet. Mais nous n’écartons aucune possibilité.

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Interview

Josian Valère, président de la

« Le judo est au-de Après près de trois ans, Josian Valère préside, depuis le 26 janvier dernier, à nouveau la Fédération mauricienne de judo (FMJ) suite à l’assemblée générale élective tenue ce jour-là. Il se confie à Sport Together pour évoquer le futur de la discipline. Josian Valère, vous accédez à nouveau à la présidence de la FMJ. Comment qualifiez-vous votre retour ? C’est une suite logique dans la mesure où plusieurs personnes de tout bord dans le giron, judokas, anciens judokas et dirigeants, attendaient mon retour à la tête de la FMJ pour travailler de concert afin de remettre la discipline sur les rails. Je tiens à préciser cependant que j’ai un court mandat, c’est-à-dire deux ans, pour présider la fédération puisque comme le stipulent les règlements, des élections doivent être organisées à l’issue de chaque édition des Jeux olympiques. Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour ce mandat ? Favoriser une bonne structure à tous les niveaux au sein de la FMJ. Il est essentiel de mettre en place un mécanisme pour la pérennisation de la discipline. L’heure est à la restruc-

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FMJ

essus de l’individu » turation, mais aussi de soigner notre image auprès de la Fédération internationale de judo, de l’Union africaine et de nos partenaires. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la restructuration ? Redynamiser le judo à travers différentes commissions notamment la compétition, l’éducation, l’arbitrage et le développement des jeunes. Nous prévoyons de faire un audit de nos infrastructures. Notre souci est de permettre aux judokas de s’entraîner dans les meilleures dispositions qui soient. Avez-vous déjà élaboré un plan d’action menant aux objectifs énumérés ? Le travail est déjà entamé. Je pense que d’ici peu, nous serons en mesure de le dévoiler. Le comité ne veut pas aller vite en besogne juste pour montrer que des commissions existent. Il faut aller au plus profond des choses, mais aussi permettre à la fédération d’avoir une structure solide. Quel regard portez-vous maintenant par rapport à votre premier mandat ? Auparavant, je me concentrais davantage sur l’aspect compétitif. Au fil du temps, j’ai acquis de l’expérience grâce à l’exposition liée aux évènements mondiaux, continentaux et surtout depuis mon intégration en 2016 au sein de l’Union africaine de judo comme responsable de communication. A présent, je vois les choses différemment. C’est la raison pour laquelle j’insiste pour mettre en place une structure afin de permettre à mon successeur et son équipe de continuer le travail. Cela permettrait au judo de progresser à différents niveaux. Sport Together l No3 Février 2019

Le judo faisait autrefois honneur au pays. Mais ces derniers temps, l’aura du judo a été écornée par des tiraillements. Comment comptez-vous surmonter cette épreuve ? Depuis le 26 janvier dernier, la FMJ a un nouveau comité directeur élu démocratiquement. Ces élections, pour le rappel, se sont tenues en présence de l’assistant secrétaire-général de la Fédération internationale de judo, Michel Huet, du Chef de cabinet de l’Union africaine de judo, Mohamed Azzoug, d’un représentant du Comité olympique mauricien, en la personne de son président Philippe Hao Thyn Voon, et un représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Sans oublier François de Grivel, qui présidait le comité intérimaire. Les membres du comité ont été élus pour travailler en faveur du judo. Je pense que dans le sport il ne devrait pas avoir d’opposition. Le judo est au-dessus de l’individu à commencer par moi. Personne ne peut et ne doit utiliser le judo comme un outil de profit personnel.

Il se trouve que certains contestent ces élections ? Nous sommes dans un pays démocratique. Chacun a le droit de s’exprimer et chercher recours là où il veut. Je ne vais pas me laisser distraire par les manœuvres des uns et des autres. Ce qui importe au comité, c’est de redorer le blason du judo.

Vous prônez un ton conciliant. Etre-vous prêt à passer de la parole à l’acte afin de faire appel à ceux qui se trouvent de l’autre côté de la barricade ? Juste après mon élection, j’avais déclaré que la porte reste grande ouverte pour toutes les personnes de bonne volonté. Je le maintiens toujours. Je suis d’avis que nous avons des personnes avec des qualités et des compétences au sein du judo mauricien. Au-delà de nos divergences d’opinions, tout le monde doit travailler dans une seule et même direction.

Quid des Jeux des îles ? Notre objectif n’a pas changé. On veut faire de notre mieux pour récolter un maximum de médailles. Nous mettons les bouchées doubles pour être exact à ce rendez-vous pour lequel nos voisins, notamment les Réunionnais et les Malgaches, s’affûtent depuis un bon bout de temps. Nos représentants sauront leur donner la réplique. Les JIOI restent un évènement incontournable pour nos judokas et nous ne voulons pas rater le coche. Nous allons mettre tous les moyens dans ce sens.

Comment comptez-vous tacler l’aspect sportif et compétitif surtout avec les championnats d’Afrique en avril à Cape Town, Afrique du Sud, et les Jeux des îles de l’océan Indien en juillet à Maurice ? Avec beaucoup de sérieux. J’ai déjà rencontré le directeur technique national, Baptiste Leroy, et les présélectionnés pour une évaluation. Nous sommes en contact permanent. Notre souhait est de déplacer une équipe au complet, soit 14 éléments, sept garçons et sept filles, à Cape Town leur permettant d’avoir ce contact continental en prévision des Jeux des îles. L’idéal serait de faire un stage d’une semaine à Cape Town après les championnats africains. Nous étudions ces possibilités.

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Préparation

Christopher Lagane (maillot jaune) demeure un médaillé potentiel pour ses premiers J

Tropicale Amissa Bongo, Tour de L’Espoir, championnats d’Afrique : la préparation des coureurs cyclistes, en vue des JIOI (19-28 juillet), passe par ces courses UCI. Cela représente certes un gros volume, tant en kilomètres qu’en termes d’investissements. Mais la Fédération mauricienne de cyclisme ne veut pas rater les JIOI.

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D’EMBLÉE, le directeur technique national, Michel Thèze pose une mine. Le niveau des épreuves auxquelles ont participé les coureurs mauriciens est vraiment au-dessus de celui des Jeux des îles. « Cela leur donnera du rythme et de la distance », fait ressortir le technicien français. Il sait de quoi il parle, puisque certains des coureurs affichent déjà la vingtaine de milliers de kilomètres au compteur au cours de l’année écoulée. Au final, les résultats, s’ils ne sont pas encore synonymes de victoires, No3 Février 2019 l Sport Together


Cyclisme

La jeune garde gagne ses galons

teur. « C’est un exercice qui demande certains réglages, une certaine précision dans l’exécution de la manœuvre. Là, ils ont vu comment les grosses équipes s’y sont prises. Ils ont appris auprès des meilleurs », analyse encore Michel Thèze. Le Top 10 d’Alexandre Mayer vient donc valider les kilomètres et les heures de selle. « Les coureurs récupèrent de bonnes images. C’est ce qu’ils ont besoin de voir. » Après l’Amissa Bongo, au Gabon, la sélection nationale, rajeunie pour l’occasion, a participé au Tour de L’Espoir, au Cameroun, avec des résultats encourageants. « On a été confronté au haut niveau, qu’il soit africain ou autre. Les coureurs ont besoin de s’étalonner afin d’être prêts pour ce qui les attend. »

Cap sur la France

JIOI en 2019.

apportent tout un lot de satisfaction. En premier lieu, la présence des Mauriciens sur les grosses courses de début de saison en Afrique, avec des résultats probants. Alexandre Mayer qui finit dans les Top 10, derrière des coureurs de la trempe de l’Allemand André Greipel ou, plus proche de nous, du Réunionnais Lorenzo Manzin, sociétaire de la Vital Concept-B&B Hôtels, en est la preuve. Plus que ces placés, Michel Thèze y a vu à l’œuvre une équipe capable de se battre pour positionner son sprinSport Together l No3 Février 2019

Cela pourrait, justement, jouer en faveur de la sélection nationale en juillet prochain. « Nous voulons faire des choses qui vont faire progresser les coureurs. » Pour cela, les coureurs vont mettre le cap sur la France au mois de mars, où ils rejoindront, pour certains d’entre eux, le club Fybolia-Locminé, en DN3. « Même si ce sont des clubs de DN3, il y aura du rythme sur les départs et pendant les courses. » Par la suite, les coureurs s’aligneront à la Coupe des Nations, au mois de mai, en France, avant d’enchaîner, en juin, avec un regroupement sous la direction de Michel Thèze. Pour l’instant, la présélection regroupe huit coureurs. Il faudra trouver

les six (cinq plus un réserviste) pour les Jeux. Sauf que le départ pour la France et différents clubs pourrait ne pas faire que du bien aux coureurs. « Nous avons pu travailler la cohésion avec des séances d’entraînement collectives. Ça risque de s’effriter. Mais on pourra toujours rectifier », poursuit le DTN. Une cohésion dont les cyclistes auront besoin lors du contre-la-montre par équipes. La sélection mauricienne a remporté cette épreuve en trois occasions au cours des cinq dernières éditions des JIOI. Les deux autres fois, le chrono par équipes est revenu à la sélection réunionnaise. La dernière épreuve, la course en ligne, reste toutefois l’apanage de la sélection réunionnaise. Maurice n’a pu remporter cette course qu’une fois. Alors, rééditer cette performance, à domicile, cette fois, sera la cerise sur le gâteau. L’année dernière, les coureurs ont fait connaissance avec le parcours de la course en ligne. Jugé trop sélectif, mais assurant quant même le spectacle, le tracé regroupe un mélange de reliefs. En 2015, les Mauriciens étaient rentrés avec une médaille d’or, deux d’argent et une de bronze. L’objectif, pour cette édition, est de faire mieux…

La présélection Alexandre Mayer, Grégory Lagane, Christopher Lagane, Dylan Redy, Matthew How, Fidzeral Rabaye, Olivier Lecourt et Adriano Azor

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Préparation

Haltérophilie

Une nouvelle moisson attendue S’il y a bien un sport inscrit aux Jeux des îles de l’océan Indien et qui a toujours été un gros pourvoyeur de médailles, c’est bien l’haltérophilie. Cette discipline a longtemps tiré le Club Maurice du pétrin en gonflant son total, lui permettant notamment d’accéder au deuxième rang au classement final, comme en 2015.

La présélection Feminins Maeva Matelot (-45 kg) Emilia Eole (-49 kg), Roilya Ranaivosoa, Séphora Lent (- 55 kg), Doushka Gopaloodoo, Aninia Fourmacou (-59 kg), Ketty Lent (-64 kg), Aurélie Apaya (-71 kg), Alison Sunee (-79 kg), Anaik Fidèle (-81 kg), Joycemée Agathe (Rod), Anastasia Babet, réserviste : Wendy Iram (-87 kg), Shalinee Valaydon, Marine Paul (+87 kg) Masculins Wilhem Emile, Dylan Poinen (-55 kg), Dorian Madanamoothoo, Vineshen Chumben (-61 kg) Jonathan Coret, Ludovic Printanière (-67 kg), Dinesh Pandoo, Yannick Coret, Gaël Martinson (-73 kg), Anthony Madanamoothoo, Alan Zamala (-81 kg), Cédric Coret, Jérémy Félicité (-86 kg), Akshay Jeloll, Valentino Félicité (-96 kg), Miguel Bosquet, Alvin Jooron (-102 kg), Khelwin Juboo, Maximilien Fortuno (-109 kg), Yovin Gyadin (+109 kg)

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DANS l’optique de se mettre sur la même longueur d’onde que la Fédération internationale d’haltérophilie, le Conseil international des Jeux des îles (CIJ) a ajouté deux nouvelles catégories chez les hommes et chez les dames. Désormais, il y aura dix catégories chez les deux genres, ce qui représente encore plus de chances pour nos locaux de briller et de ramener davantage de distinctions. Justement, comment se préparent nos présélectionnés avant le tant attendu rendez-vous sportif régional ? Sans aucun doute, les Mauriciens seront les grands favoris dans cette discipline qui mêle force brute et technique. Actuellement, la présélection féminine est constituée de 14 éléments et une réserviste. Chez les hommes, il y a une plus forte concurrence avec 20 présélectionnés. Évidemment, les billets valent cher et seule la crème de la crème pourra prétendre au dernier ticket pour s’aligner aux Jeux. Au sein de l’haltérophilie locale, il y a une nouvelle tendance qui se dégage, celle de la jeune garde qui cherche à tout prix à se faire une place au soleil. On peut par exemple citer Maeva Matelot (45 kg), Doushka Gopaloodoo (-59 kg) ou encore Aurélie Apaya (-71 kg). Chez les garçons, les étoiles montantes sont Wilham Emile (-55 kg), Gaël Martinson (-73 kg) et Valentino Félicité (-96 kg) entre autres. L’ossature demeure la même avec des dures telle que Shalinee Valaydon, multiple médaillée d’or aux JIOI. Son objectif sera sans aucun doute de ramener trois nouvelles médailles en or. Roilya Ranaivosoa, élue Sportswoman of the Year 2018, sera, à n’en point douter, une garantie dans cette compétition.

Signé leur retour Elle a décroché la médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth au mois d’avril 2018 à Gold Coast. Pour le moment, il est encore trop tôt pour savoir si elle sera en compétition chez les -49 kg ou les -55 kg. Notons l’absence d’Emmanuella Labonne qui a mis un terme à sa carrière. Rappelons qu’elle avait ramené trois médailles d’or aux derniers JIOI. Il y a également du beau monde dans le tableau masNo3 Février 2019 l Sport Together


Dorian Madanamoothoo (-61 kg) fait partie des valeurs sûres avec notamment cette médaille d’or acquise en 2018, aux Jeux d’Afrique de la Jeunesse à Alger.

culin. On citera notamment le retour de Cédric et Yannick Coret. Ils avaient mis l’haltérophilie de côté durant près de deux années. Le premier suite à une blessure au genou et le second pour raison personnelle. Ils ont signé leur retour lors des derniers Championnat de Maurice. Les deux leveurs de fonte avaient obtenu l’or aux JIOI de 2015 à l’île sœur. Dorian Madanamoothoo (-61 kg) fait partie des valeurs sûres avec notamment cette médaille d’or acquise en 2018 au cours des Jeux d’Afrique de la Jeunesse à Alger. Il ne devrait pas trembler dans quelques mois non plus. Pour rappel, la sélection mauricienne avait décroché un total de 21 médailles d’or aux JIOI de 2015. L’objectif initial était d’environ 15 titres. Autant dire que la mission avait été largement réussie. Shalinee Valaydon (+75 kg), Yovin Gyadin (+105 kg), Roilya Ranaivosoa (-58 kg), Emmanuella Lent-Labonne (-63 kg), Cédric Coret (-71 kg), Jonathan Coret (-56 kg) et le regretté Yvan Pierrot (105 kg) avaient tous décroché les trois médailles d’or en jeu dans leurs catégories respectives. Sport Together l No3 Février 2019

Treize haltérophiles en stage en Roumanie

Dans le but de maximiser les chances de médailles de ses haltérophiles, la Fédération mauricienne d’haltérophilie (FMH), soutenue par le ministère de la Jeunesse et des Sports, a mis en place un stage d’une durée de deux mois, du 18 février au 20 avril prochain, en Roumanie. Treize haltérophiles, neuf chez les hommes et quatre chez les dames, participent à ce stage. Le contingent s’entraîne sous la houlette de Constantin Dabija, le directeur technique national, originaire de la Roumanie et de Gino Souprayen, l’assistant-entraîneur. Ceux qui participent à ce stage sont : Yannick Coret, Anthony Madanamoothoo, Cédric Coret, Jonathan Coret, Dorian Madanamootoo, Dinesh Pandoo, Khelwin Juboo, Akshay Jeeloll et Yovin Gyadin (hommes), Roilya Ranaivosoa, Shalinee Valaydon, Alison Sunee et Ketty Lent (dames). Pour les JIOI 2019, 60 médailles d’or seront en jeu. Autant dire qu’elle permettra aux délégations les mieux préparées de faire le tour au tableau des médailles.

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MJS/COJI

Mobilisation Moris 19

Mahébourg en fête

Le deuxième rassemblement, « Mobilisation Moris 19 », organisé pour motiver le public dans le cadre des 10es Jeux des îles de l’océan Indien, prévus du 19 au 28 juillet prochain à Maurice, s’est tenu le 16 février dernier au Mahébourg

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Waterfront. Le moins qu’on puisse dire c’est que Mahébourg était en fête pour accueillir cet événement avec notamment un défilé, des régates, la présentation des athlètes, l’arrivée de la mascotte Krouink en bateau

et un spectacle musical. L’ambiance régnait dans la foule et certains se sont laissé emporter pour improviser des animations. Le prochain rassemblement de « Mobilisation Moris 19 » aura lieu le samedi 16 mars à Flacq.

No3 Février 2019 l Sport Together



Mes Jeux

Yannick Lincoln

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Yannick Lincoln (à g.) avec l

Yannick Lincoln est le cycliste qui illustre parfaitement le trait d’union entre les générations de coureurs. Lui qui a disputé tous les JIOI depuis 2003, à Maurice, a finalement réussi à vaincre le signe indien à la course en ligne en 2015, à La Réunion. Pour Sport Together, il revient sur ses Jeux des îles de l’océan Indien. 22

YANNICK LINCOLN est devenu le premier Mauricien à s’imposer dans une course aussi tactique que la course en ligne. Au terme d’un bel effort et jouant le coup intelligemment, le coureur est allé s’imposer avec Fidzerald Rabaye, à La Réunion, qui rêvait d’un triplé course en ligne-contre la montre individuel-contre la montre par équipes. No3 Février 2019 l Sport Together


ment ces Jeux qui seront les plus marquants. C’est la première fois que Lincoln participait aux Jeux. Et son coup d’essai s’est avéré être un coup de maître. « On home soil. C’était un instant magique, surtout que ma première épreuve, le contre-la-montre par équipes, s’est terminée avec une médaille d’or. » Cette année, la sélection mauricienne raflera l’argent aussi sur cette épreuve. Puis, Lincoln ira enlever deux autres médailles d’argent, une au contre-la-montre individuel et une autre à la course en ligne. Puis, il y a les Jeux à Madagascar, en 2007, où il ira prendre une seule petite médaille de bronze, sur une épreuve là encore destinée aux Mauriciens.

Succès sur toute la ligne

cial »

l’équipe de Maurice lors des Jeux de Madagascar en 2007.

Mais ce jour-là, tout était du côté des Mauriciens. Une revanche pour lui, médaillé d’argent en 2003 à Maurice ? Non, plutôt le cours des choses. « Après 12 ans, on peut difficilement parler de revanche. Mais c’est toujours un honneur de battre le pays hôte, qui partait largement favori », raconte-t-il. Parlant de 2003, ce sera justeSport Together l No3 Février 2019

« Dans le contre-la-montre par équipes, on a deux chutes, Yolain Calypso et Thomas Desvaux. On finit à peine une minute derrière les Réunionnais. » Ce sont d’ailleurs des Jeux à ranger au placard des mauvais souvenirs. « Ce sont ceux de Madagascar. Huit coureurs sur les dix de la sélection mauricienne étaient malades. » En 2011, les choses s’améliorent beaucoup. Au point où la sélection mauricienne se pose en favorite aux épreuves contre-la-montre. Ce qui sera chose faite, puisque Lincoln fera partie de l’équipe vainqueur du chrono, puis enlèvera le contre-la-montre individuel devant le Seychellois Hedson Matthieu. En 2015, La Réunion sera l’année de la consécration aux Jeux. Si les Mauriciens débutent mal, tout se termine bien pour lui. Les coureurs mauriciens commencent les Jeux avec une médaille d’argent (clm par équipes), avant de voir Yannick Lincoln prendre encore l’argent sur l’épreuve individuelle. Une performance qu’il n’explique pas trop. « C’est peut-être un de mes plus grands regrets aux Jeux. Je fais

second, mais dans l’incompréhension la plus totale. Au vu de ce que j’ai donné sur le vélo ce jour-là, je pensais que la course était largement à ma portée. » Lui, l’athlète de haut niveau aux quatre Jeux des îles, voit en cet événement une occasion de susciter l’engouement de tout le monde. « Les médias, le public, le gouvernement. Il est prétexte à plein de revendications et de changements, souvent pour le meilleur. » Au milieu de tout cela, le sportif représente son drapeau avec fierté. « Même si l’enjeu est minime, le sportif doit être à 100 % de ses capacités. » Pour finir, il souhaite que les Jeux de 2019 soient un succès sur toute la ligne. « Je dis longue vie aux Jeux car une telle ambiance et un tel investissement de l’encadrement (Fédérations, gouvernement, secteur privé...) donne envie au sportif de poursuivre sa carrière en plus loin et plus haut. »

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