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WATER-POLO
14-15
Sale temps pour le futsal
A
FINA Development Programme Course for coaches
Une première initiative effectuée MES JO
20-21
Khemraj Naiko, Barcelone 1992 et Atlanta 1996
« Une expérience exceptionnelle »
by
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insi donc, la Mauritius Football Association (MFA), malgré elle, devra endosser, seule contre tous, l’entière responsabilité de la participation controversée de l’équipe nationale à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de futsal 2020 organisée (28 janvier - 8 février) par le Maroc à Laâyoune, un territoire disputé et revendiqué par la République arabe sahraouie démocratique. Après le retrait, pour des raisons politiques, de l’Afrique du Sud de ce rendez-vous sportif continental, personne n’a tenu en compte la portée de la décision de Pretoria. Et dire qu’au début, le « repêchage » de Maurice pour combler la place vacante laissée par les Sud-africains à Laâyoune n’a interpellé personne, dirigeants politiques et sportifs compris. Il aura fallu, selon les indications, d’une action émanant de la Southern Africa Development Community (SADC) pour susciter une remise en cause réactionnelle de la participation mauricienne à cette CAN de futsal. La SADC voit en cette compétition sur un territoire revendiqué une entorse en raison de son soutien à la cause de la République arabe sahraouie démocratique. Devant un tel imbroglio, le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, n’a eu d’autre alternative que de sommer la MFA de retirer illico presto l’équipe nationale de la compétition. Il s’avère qu’à ce moment les joueurs mauriciens s’apprêtaient à disputer leur premier match contre la Guinée Equatoriale, le 28 janvier pour le compte du groupe A. Au final, Maurice a été battue d’entrée par les Guinées 2-4. Si Maurice est sur la même longueur d’ondes que la SADC, une question mérite d’être posée : comment la SADC a-t-elle vu et abordé la participation de l’Angola et du Mozambique, tous deux faisant partie des seize pays membres de cette communauté du sud de l’Afrique ? L’Angola et le Mozambique, tirés dans le groupe B, sont allés jusqu’au bout des matches de poule. D’ailleurs, cette CAN a eu droit à une confrontation cent pour cent SADC entre l’Angola et le Mozambique, avec une victoire des Angolais (7-4). Qui plus est, l’Angola a terminé troisième de la compétition en disposant de la Libye (2-0) en petite finale. Grâce à ce podium, l’Angola, au même titre que le Maroc (champion) et l’Egypte (vice-championne), a obtenu sa qualification pour la FIFA Futsal World Cup 2020, prévue du 12 septembre au 4 octobre, en Lituanie. Conséquences toutes aussi désastreuses que cette participation mauricienne à la CAN futsal 2020, qui fera à coup sûr date pour le sport local et par extension celui du continent : la sélection locale a été suspendue par la Confédération africaine de football pour une période de deux ans et la MFA, quant à elle, devra s’acquitter d’une amende de 75 000 USD (approximativement Rs 2,7M). Pour éviter que le sport ne soit pas au centre des conflits liés à la géopolitique, les autorités et les responsables des fédérations sportives devraient dorénavant se montrer plus vigilants et se concerter sur le lieu exact de chaque compétition, histoire de ne pas revivre un autre « Laâyoune », aussi absurde que cela puisse paraître.
Danielo Ramsamy
Directeur de publication Danielo Ramsamy Graphic designer Christopher Arsenius
AVDR | Sports Consulting & Communications 18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis Tel : 214 1462 - 5738 4587
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EN OUVERTURE 4
generating emotions through sports Sport Together
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BADMINTON
Championnats d’Afrique 2020
Paul et Foo Kune au sommet de la PYRAMIDE
L Julien Paul et Kate Foo Kune dominent à nouveau le badminton continental dans l’épreuve individuelle.
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e badminton mauricien s’est à nouveau installé au sommet du continent à l’issue des championnats d’Afrique seniors 2020, 9-16 février au Caire, Egypte. Et pour cause ! Julien Paul et Kate Foo Kune ont décroché respectivement le titre en simple hommes et simple dames. Après un premier sacre acquis en 2018, Julien Paul a goÛté à nouveau à la consécration en simple hommes. Le numéro un du badminton africain a eu toutefois fort à faire face au nigérian Anuoluwapo Juwon Opeyori. Celui-ci, intrépide face à son vis-à-vis, a d’ailleurs enlevé le premier set de la finale (21-16). Dans une situation guère reluisante après avoir concédé le set initial, le badiste mauricien n’avait pas droit à l’erreur. Paul a su tenir à la pression adverse afin d’enlever le set suivant (21-16) pour égaliser. Le troisième set s’annonce crucial d’un côté comme de l’autre. Les deux joueurs étaient au coude à coude. D’ailleurs, ils étaient en parfaite égalité 21-21. A ce niveau, le premier qui laisserait des plumes paierait de lourdes conséquences pour la suite. Paul a profité des erreurs de son adversaire pour faire ainsi la différence (23-21). « C’était un match dans le match. Mon adversaire m’a opposé une forte résistance. Je savais au départ que la partie ne serait pas facile. Mais je me suis donné à fond pour reconquérir l’or africain », a déclaré Julien
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Paul, qui a enlevé pour la deuxième fois de sa jeune carrière le titre de champion d’Afrique. Une victoire qui permet à Paul de consolider ses chances en vue des Jeux de Tokyo 2020. Retour remarquable pour Kate Foo Kune. Avec trois titres individuels africains à son actif avant le rendez-vous cairote, elle n’a pas fait dans la dentelle. D’ailleurs, elle n’a pris le moindre set durant le tournoi individuel. Battue en finale des championnats d’Afrique 2019 par la Nigériane Dorcas Ajoke Adesokan, la Mauricienne avait une revanche à prendre. Et elle l’a obtenue. Kate Foo Kune a mis sous pression son adversaire dès le coup d’envoi avant de conclure le premier set par 21-19. Le deuxième set était moins disputé. Foo Kune mit un terme à la finale en s’imposant 21-16. « Je suis heureuse d’avoir reconquis le titre africain. J’ai connu des moments difficiles ces derniers temps. Mais le plus important, c’est d’être retournée sur le devant de la scène africaine. C’est un message aussi pour dire que je suis toujours là », fait ressortir la championne d’Afrique 2020. Au cours de ces championnats, l’équipe de Maurice a décroché une médaille d’argent avec le duo Julien Paul-Aatish Lubah en double hommes et une médaille de bronze par l’entremise de la paire Tejraj PultooKobita Dookhee en double mixte.
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du ministre de
Merven Clair, Sportsman of the Year, reçoit son trophée des mains du Deputy Prime minister, Ivan Collendavelloo,
MSC National Sports Award 2019
Ranaivosoa et Clair… comme de l’eau de roche
C
’est sans surprise aucune que le boxeur Merven Clair et l’haltérophile Roilya Ranaivosoa ont été respectivement sacrés Sportsman et Sportswoman of the Year 2019, lors de la soirée des MSC National Sports Award, qui s’est tenue le 15 février dernier au Château de Labourdonnais. Après cinq années de disette, la boxe
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se retrouve à nouveau sur la scène des Awards. Kennedy St Pierre était le dernier boxeur à avoir remporté le Sportsman of the Year en 2014. Merven Clair a du coup redoré le blason du noble art. C’est en toute logique que le titre de Sportsman of the Year 2019 est revenu à Merven Clair, puisqu’il a remporté la médaille d’or aux 10es JIOI, à Maurice, avant de s’illustrer Sport Together
à nouveau aux 12es Jeux d’Afrique, à Rabat, au Maroc. « Je suis très heureux d’ être sacré sportif de l’année. J’ai travaillé très dur et mes eff orts ont payé », a souligné le boxeur de 69 kg. Pour Clair, être sportif de l’année est une grande chose. « Le travail ne doit cependant pas s’arrêter là en dépit de ce succès. » Il tentera de viser une deuxième participation aux Jeux Olympiques (Tokyo) après une première participation aux Olympiades. C’était à Rio en 2016. Et de deux pour l’haltérophile Roilya Ranaivosoa. Triple médaillée d’or aux 10es JIOI et performance identique aux 12es Jeux d’Afrique à Rabat, le titre de Sportswoman of the Year 2019 ne pouvait lui échapper. La leveuse de fonte conserve au passage son titre de
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La cuvée 2019
L’haltérophile Roilya Ranaivosoa, Sportswoman of the Year, est entourée es Sports, Stephan Toussaint, et de la présidente du MSC, Sarah Rawat-Currimjee.
sportive de l’année enlevé en 2018. « Je dois d’abord remercier tous ceux qui m’entourent et m’encouragent afin de réaliser de bons résultats et de rester toujours focalisée sur mes objectifs. Je dis merci à mon entraîneur Gino Soupprayen et aussi à ma famille. Il n’est pas facile d’ être athlète de haut niveau. On doit toujours donner le meilleur de soi-même », a déclaré l’haltérophile. Au niveau des juniors, Jérémie Lararaudeuse (athlétisme) et l’haltérophile Ketty Lent ont été plébiscités respectivement meilleur sportif et meilleure sportive de l’année. Si le vice-champion d’Afrique du 110m haies fait son entrée au palmarès de cette catégorie, en revanche, la triple médaillée d’or des 10es JIOI et triple médaillée de Sport Together
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bronze des Jeux de Rabat en est à sa troisième consécration successive. Autre fait notable : l’élection de Judex Bazile en tant que coach of the Year – Sports Individuels. Il a décroché ainsi le sixième titre de sa carrière et devient le plus titré chez les coaches. Il a aussi remporté un titre de Coach of Year avant que cette catégorie ne soit scindée en deux (sports individuels et sports collectifs) à partir de 2005. Le golf inscrit pour la première fois son nom au palmarès des Awards grâce à son équipe masculine, devenue vice-championne au cours du All Africa Championship. L’athlétisme a fait une razzia chez les handisports en décrochant les huit titres en jeu.
Sportsman of the Year Merven Clair (boxe) Sportswoman of the Year Roilya Ranaivosoa (haltérophilie) Junior Sportsman of the Year Jérémie Lararaudeuse (athlétisme) Junior Sportswoman of the Year Ketty Lent (haltérophilie) Most Promising Sportsman of the Year Khemtish Nundah (badminton) Most Promising Sportswoman of the Year Alicia Kok Shun (natation) Coach of the Year - Sports individuels Judex Bazile (boxe) Coach of the Year - Sports collectifs Melchior Miniopoo (volley-ball) Team of the Year - Sports individuels Equipe masculine de golf Team of the Year - Sports collectifs Equipe féminine de beach-volley
Handisports Masculin Déficience auditive Vincent Duval (athlétisme) Déficience intellectuelle Denovan Rabaye (athlétisme) Déficience physique Roberto Michel (athlétisme) Déficience Visuelle Rosario Marianne/Samuel Bousoula (guide) (athlétisme) Féminin Déficience auditive Ayusma Lokheeram (athlétisme) Déficience intellectuelle Brigila Clair (athlétisme) Déficience physique Noemi Alphonse (athlétisme) Déficience Visuelle Anndora Asaun/Loic Bhugeerathee (guide) (athlétisme)
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EN COUVERTURE
INTERVIEW Kate Foo Kune, Championne d’Afrique de badminton
« Une championne ne meurt jamais. » Kate Foo Kune n’a pas fait mentir l’adage. La badiste mauricienne s’est offert sa quatrième couronne continentale en simple dames aux championnats d’Afrique qui se sont déroulés du 9 au 16 février dernier au Caire, en Egypte. Elle marque ainsi son retour au premier plan, avec la manière, dans un des rendez-vous les plus importants de 2020. Après une suspension de pratiquement quatre mois par la Badminton World Federation pour un cas suspecté de dopage aux stéroïdes, la cheffe de file du badminton féminin s’est signalée d’emblée en décembre 2019 avec une médaille de bronze aux Internationaux de Zambie avant de conclure avec une en or aux Internationaux d’Afrique du Sud. A 26 ans, Kate Foo Kune est une référence du badminton mauricien et africain, avec ses quatre titres en individuel d’Afrique (2014, 2017, 2018 et 2020), sans compter son titre décroché aux 11es Jeux d’Afrique tenus à Brazzaville en 2015. Au 25 février dernier, elle occupait la 107e place mondiale et 3e rang au niveau de l’Afrique. Son principal objectif en cette année olympique est de décrocher une qualification directe pour les Jeux de Tokyo, prévus du 24 juillet au 9 août. Porte-drapeau de la délégation mauricienne aux Jeux de Rio en 2016, Kate Foo Kune, élue à deux reprises Sportswoman of the Year (2015 et 2016), peut de toute évidence faire les beaux jours du sport mauricien. Celleci, qui a un penchant pour la protection de l’environnement, a aussi pour objectif de terminer son Master en Management. 8
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Kate Foo Kune, qu’est-ce que ça vous fait de vous approprier à nouveau le titre de championne d’Afrique ? Je suis très heureuse et émue de revenir au premier plan du badminton en Afrique. 2019 a été une année éprouvante pour moi du fait d’avoir perdu mon titre en finale. Cette défaite m’a beaucoup attristée. Afin de pouvoir me réaffirmer, j’ai battu mes adversaires sans concéder le moindre set durant ces championnats d’Afrique 2020 en Egypte. C’est un message fort que j’ai envoyé pour dire que je suis de retour et plus déterminée que jamais. Au moment de monter sur le podium pour recevoir votre médaille d’or, vous pensiez à quoi ? Vous ressentiez quoi ? Franchement, j’étais très soulagée et fière. Soulagée, car j’ai travaillé vraiment dur ces derniers mois pour pouvoir me rattraper après mes mois perdus en raison de ma suspension. Je voulais être prête mentalement et physiquement pour ce rendez-vous continental. J’étais vraiment contente d’avoir pu atteindre mon objectif et pouvoir passer à autre chose après cette mésaventure. Je suis fière d’avoir pu une fois encore donner à l’île Maurice un nouveau titre suprême du contient. Quand l’hymne national a retenti, j’ai fermé les yeux et entonné le Mother Land. J’ai savouré cet instant car des moments pareils n’arrivent pas tous les jours.
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Juillet 2019. C’est le coup de massue, avec une suspension de presque quatre mois, infligée par la World Badminton Federation. Comment avez-vous vécu et géré cette épreuve ? Ce n’était pas facile. Quand cette affaire a commencé, ça devait être confidentielle jusqu’à ce que le verdict soit prononcé. Mais malheureusement, cette affaire a été dévoilée et on a commencé à m’accuser à tort et à travers avant même d’attendre le verdict, qui a finalement été rendu en ma faveur. Depuis le début de cette affaire, je me suis sentie détruite, abandonnée et déjà jugée avant même d’attendre sa conclusion. J’avais les larmes aux yeux presque tous les jours et je voulais juste dire au monde que je n’aurais jamais fait une telle chose qui aurait pu ternir ma réputation alors que j’avais tant bâti pour être l’athlète que je suis. J’ai toujours fait de mon mieux pour être une sportive modèle, que ce soit sur ou en dehors des courts. Il m’a fallu du temps pour surmonter cette douloureuse
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épreuve. Fort heureusement, j’ai eu le soutien inconditionnel de ma famille, de mes amis et même de personnes de tous bords. Ils m’ont dit de ne pas baisser les bras, de ne pas abandonner et de continuer à me battre jusqu’à ce que la justice triomphe. Et c’est ce que j’ai fait. Dans cette affaire, vous étiez accusée d’avoir eu recours à un produit prohibé dans le cadre des championnats d’Afrique en avril 2019 au Nigeria. Lorsque vous avez pris connaissance du test positif, qu’avez-vous ressenti ? Quelle a été votre première réaction ? Ma première réaction, c’était de dire que ce n’était pas possible. Que c’était une blague de mauvais goût ! Le badminton n’est pas une discipline sportive où on se dope. Il y a très rarement des cas de dopage et les stéroïdes sont virtuellement inutiles au badminton. Alors, testée positive aux stéroïdes, cela n’avait aucun sens pour moi. C’était tout simplement impossible. Il y a des jours où je me disais que tout ce qui m’est arrivé était surréel et je ne pouvais absolument pas y croire. Cette suspension vous a privé d’une participation aux 10es JIOI tenus en juillet 2019 à Maurice et aux 12es Jeux d’Afrique à Rabat. Vous aviez un titre à défendre dans ces deux compétitions. Avez-vous des regrets ? Oui, j’en ai beaucoup. Des JIOI à la maison, devant un public mauricien en feu, je n’aurais pas voulu rater une telle occasion pour rien au monde. Surtout qu’en 2015, le badminton avait fait une razzia à La Réunion. Je voulais un remake. Malgré tout, je suis heureuse que Maurice ait pu remporter autant de médailles et que notre pays ait été vainqueur des Jeux pour la première fois de son histoire. Quant aux Jeux d’Afrique, je n’ai effectivement pas eu la chance de défendre le titre que j’avais décroché à Brazzaville en 2015. Parlez-nous de votre préparation et l’état d’esprit avant l’entame de ces championnats d’Afrique de 2020 ? J’étais déterminée comme pas possible ! Déterminée de retrouver mon niveau et de reconquérir mon titre. Dès que j’ai su que je pouvais rejouer, je me suis
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Il m’a fallu du temps pour surmonter cette douloureuse épreuve. Fort heureusement, j’ai eu le soutien inconditionnel de ma famille, de mes amis et même de personnes de tous bords
entraînée à un rythme soutenu. J’ai eu l’occasion de faire quelques tournois fi n 2019 en vue des championnats d’Afrique. Au début de ces tournois, je me suis un peu trop pressée et je n’avais plus le niveau d’avant. Je voulais gagner des matchs comme auparavant mais je n’avais plus cette hargne. Au commencement, ça m’a fait beaucoup de peine de devoir presque tout recommencer à zéro. Mais tout cela m’a rendu mentalement plus forte et après mes premières défaites, je me suis entraînée encore et encore, et les victoires ont commencé à s’enchaîner. J’avais le sentiment de reculer pour mieux sauter. Je
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me suis entraînée depuis sans relâche et avec l’aide de mes coaches et de mes coéquipiers au Danemark, j’ai remonté la pente pour être au top pour les championnats d’Afrique en Egypte. Vous multipliez les compétitions afin de préserver vos chances de décrocher une qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo. Où en êtes-vous, à ce jour ? Je me bats actuellement pour tenter de décrocher un des derniers tickets. Après avoir perdu trois mois en pleine période de qualification à cause de la suspension, j’ai beaucoup à rattraper. Mais ce n’est pas impossible. Sport Together
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Je pense que si je fais encore quelques bons résultats jusqu’au mois d’avril, je pourrai y arriver. Championne d’Afrique en titre, à la recherche d’un ticket pour Tokyo 2020, qu’espérez-vous par la suite ? Je me suis fi xé certains objectifs dans la vie, tant sur le plan sportif que personnel. C’est comme ça que je fonctionne. La suite, c’est de grimper dans le classement mondial du badminton et de terminer mes études afi n de décrocher mon Master en Management.
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Aarti Gulrajani-Desscann
ZOOM
De la petite balle blanche à Aarti Gulrajani-Desscann est ce qu’on peut appeler un exemple de reconversion réussie. Elle a échangé le « toc… toc… pow » du tennis de table contre le buzzer de l’escrime, elle est passée de pratiquante à administratrice, en prenant en main la destinée de la Fédération mauricienne d’escrime (FME). Elle nous parle de sa reconversion.
L
’ancienne pongiste Aarti Gulrajani-Desscann a pleinement réussi son passage de l’autre côté de la barrière. En prenant en main la toute récente Fédération mauricienne d’escrime, elle se lance un défi. Celui de découvrir un monde qu’elle a vu à la télé, aux Jeux Olympiques. C’est donc sur les conseils de son époux, Rajessen, lui-même ancien pongiste de haut niveau, qu’elle se lance dans l’aventure. « Je suivais passionnément l’escrime à la télé surtout pendant les Jeux olympiques. Cela me fascinait de voir les combats comme dans les films d’action. Donc, quand j’ai eu l’occasion d’intégrer cet univers, je n’ai pas hésité une seconde », explique-t-elle. Mais comment passe-t-on de la petite balle blanche à l’épée et au fleuret ? « Le tennis de table a été pour moi une belle aventure. C’est grâce à cette discipline et ses valeurs que j’arrive aujourd’hui à les
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inculquer aux autres. » Reste que la promotion de l’escrime passe par une diffusion de l’image de la discipline. « Cela fait deux ans que nous nous concentrons sur la promotion de l’escrime », soutient notre interlocutrice. Et le public, jeune, se retrouve dans ce sport où il faut allier différentes fonctions motrices, comme la coordination, les réflexes, l’agilité et l’habileté. « La promotion se fait dans les écoles, dans les centres commerciaux et autres espaces publics. La meilleure réaction vient de jeunes, qui prennent du plaisir à imiter Zorro », ajoute la présidente de la FME.
Concours littéraire La stratégie, elle, porte ses fruits. De jeunes escrimeurs ont intégré le circuit et font vivre la discipline à Maurice. « Ils ont même eu l’occasion de participer à différentes compétitions internationales, car c’est Sport Together
très important pour eux. » Avant sa reconversion, elle arpentait les salles de tennis de table. Elle avoue ne pas avoir de regrets, après deux JIOI, en 2003 et 2007, où elle a récolté quatre médailles d’argent et deux de bronze. « Je suis fière de mon parcours, même si j’aurais aimé avoir fait plus. » Au passage, elle a raflé un concours littéraire, organisé par le Comité olympique mauricien (COM). La preuve que la réussite scolaire et le sport de haut niveau peuvent aller de pair. « Il n’y a pas de secrets. Il faut tout simplement rester concentré et savoir ce qu’on veut », ajoute encore Aarti Gulrajani-Desscann. D’ailleurs, elle aurait souhaité voir l’émergence d’autres projets dans la veine de la Liverpool Football Academy. Le succès du sport mauricien passe par la professionnalisation, qui verrait nos athlètes rivaliser avec les meilleurs du continent. « Le sport à Maurice a beaucoup progressé. Mais il faut arriver à le professionnaliser si nous voulons rivaliser avec des nations telles que l’Egypte, le Nigeria, la Tunisie ou plus près de nous, l’Afrique du Sud. La création de la Liverpool Football Academy est déjà un grand pas. Espérons que d’autres disciplines pourront bénéficier de projets de ce type », conclut-elle.
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à l’escrime
Satya Gunput : ambassadeur de taille
L’escrime mauricienne compte un ambassadeur de taille en la personne de Satya Gunput. Ce dernier, basé en Angleterre, est actuellement à la recherche d’un ticket pour les JO de 2020. D’ailleurs, il a réalisé une performance fort honorable aux 12es Jeux d’Afrique de Rabat en 2019 avec une médaille de bronze. « Nous sommes fiers de compter un tel athlète dans nos rangs. Il a fait à maintes reprises honneur au pays, et sa médaille d’argent aux Jeux d’Afrique a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui », ajoute Aarti GulrajaniDesscann.
Aarti Gulrajani-Desscann lors de sa participation aux Jeux de Rio en 2016.
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WATER-POLO
FINA Development Programm
Sébastien René, un des participants au cours, s’apprête à effectuer un tir lors d’un exercice.
Une première initiative effectuée LES STAGIAIRES Zuberr Hyath, Nicolas Bactora, Lovine Chinnasamy, Reekesh Dusoyea, Sébastien René, Virginie Tranquille, Chandraduth Sarju, Dharamjay Kurmah, Ramphul Ramgolam, Sitaram Sharma, Olivier Armance, Rohan Reshabh Sarju.
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u 3 au 7 février derniers, la piscine Serge-Alfred a vécu un moment très particulier avec la tenue du WaterPolo Course for coaches. Ce stage était dirigé par Gabriel Hernandez, notamment champion du monde de water-polo comme joueur avec l’Espagne (2001) et Head-Coach de la formation espagnole aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Sport Together
Douze entraîneurs locaux, venant de différents clubs de la Fédération mauricienne de natation (FMN), ont suivi cette formation placée sous le FINA Development Programme. Lors de ce cours, les aspirants-entraîneurs de waterpolo ont eu des sessions théoriques et pratiques. « Les règlements du water-polo ont été expliqués. Ensuite la base technique et tactique. Une
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me Course for coaches façon pour commencer à développer les entraîneurs dès la base elle-même », a souligné Gabriel Hernandez, qui a dirigé cette formation en tant que consultant de la FINA. L’ancien champion du monde de water-polo a expliqué que malgré le fait que cette discipline demeure nouvelle à Maurice, il existe des possibilités pour qu’elle se développe davantage et devienne un sport à part entière. Selon le consultant de la FINA, la suite de cette formation sera la création des équipes. « Il suffit de créer trois, voire cinq équipes pour les faire jouer dans un championnat. C’est à partir de là que les choses vont évoluer », a affirmé le technicien espagnol. En ce qui concerne les infrastructures, le consultant de la FINA est d’avis que Maurice, étant une île, demeure un endroit favorable pour jouer en mer. Le climat, tout comme le calme de la mer, demeure idéal pour la pratique du water-polo. Ce qui traduit que la FMN a toutes les cartes en main pour développer cette discipline. D’ailleurs, le water-polo, a rappelé le
Barcelonais, peut être pratiqué à n’importe quel âge. Il suffit toutefois de savoir nager le crawl pour pouvoir jouer et se déplacer rapidement avec un ballon dans l’eau. S’agissant de son évaluation du stage, Gabriel Hernandez a conclu que les participants ont été très actifs et ont montré une grande motivation et de l’enthousiasme pour appendre. Ils étaient en effet confrontés à des situations réelles. Le water-polo reste très peu pratiqué en Afrique. Selon un recensement, une dizaine de pays du continent seulement le pratiquent. En 2019, l’Egypte avait organisé un championnat d’Afrique. Mais la FINA et la CANA veulent voir le water-polo africain décoller. Avec ce FINA Development Course dont a bénéficié la FMN, le ton est donné pour que Maurice soit ajoutée au nombre des pays pratiquant le water-polo en Afrique. Les douze stagiaires qui ont complété ce cours de water-polo ont reçu chacun une attestation délivrée par la FINA.
Bon à savoir Le water-polo Le water-polo est un sport collectif aquatique opposant deux formations de sept joueurs. Il fut codifié dans le Royaume-Uni à la fin du XIXe siècle et devint sport olympique en 1900 pour les hommes, et en 2000 pour les femmes. Aire de jeu Surface : 30 mètres par 20 mètres pour les matchs masculins (si le bassin est assez grand sinon possibilité de jouer en 25 mètres) et 25 mètres par 20 mètres pour les matchs féminins. La profondeur minimale est quant à elle fixée à 1m80. La durée d’un match Un match se décompose en 4 quarts temps de 8 minutes chacun. Ces périodes sont séparées par des temps de repos de 2 minutes sauf entre les 2e et 3e quarts temps où le repos est de 5 minutes. Chaque équipe peut demander 1 temps mort d’une minute par période lorsqu’elle est en possession de la balle (attaque). Possession Chaque équipe, dès qu’elle prend possession de la balle (interception, engagement, etc.) dispose d’au plus 30 secondes pour tirer au but. Dans ce cas (qu’il y ait but ou non, ou encore corner), le décompte de ces 30 secondes est réinitialisé. Il est également réinitialisé si un joueur de l’autre équipe est exclu. Si le décompte arrive à son terme, une faute est sifflée et la balle est donnée à l’autre équipe. Le ballon Il est d’une circonférence comprise entre 65 et 67 cm pour les femmes, entre 68 et 71 cm pour les hommes. Son poids peut varier entre 400 et 450 grammes.
L’Espagnol Gabriel Hernandez s’est aussi jeté à l’eau pour prodiguer ses conseils aux stagiaires.
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Super League - Finale
Les Mahebourg Flippers et les RocheBois Warriors se retrouvent, cette année encore, pour la finale de la Super League. Comme l’année dernière, les deux formations ont en tête de soulever le trophée qui couronnera les champions de Maurice au terme des cinq manches de la finale, prévues au gymnase de Phoenix.
L
a première des cinq manches de cette finale des play-offs se tient le 1er mars prochain. Ensuite, place à la deuxième rencontre, le 8 mars, suivie, le 15, du troisième match. Les deux dernières rencontres se disputeront les 22 et 29 mars. Cette année encore, les objectifs des uns et des autres n’ont pas changé. Si d’un côté, les Flippers viseront à conserver leur trophée, les Warriors, eux, veulent faire chuter le champion de son piédestal, comme le résume Jérôme Tonta, l’entraîneur roche-boisien. « Nous avions pour objectif d’atteindre la finale. C’est chose faite. Il nous faut désormais travailler pour pouvoir remporter la finale », dit-il. Pour cela, le coach sait qu’il pourra compter sur ses joueurs, Cédric Modliar, Kerry Laprovidence, ou encore Kessaven Vythelingum pour mettre à mal les prétentions des
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Flippers. « Nous avons eu une saison pour nous préparer pour cette finale. Nous serons prêts », avance encore Jérôme Tonta. La confiance est de mise du côté des Flippers, même si on se veut prudent. Si, lors de la première confrontation entre ces deux équipes pendant la saison régulière, les Warriors avaient réussi à faire douter les Mahebourgeois forçant deux prolongations, lors de la manche retour, les Flippers ont vite endigué les ambitions de leurs adversaires, s’imposant 94-83.
75 points lors du premier match « Nous avons travaillé pas mal d’aspects de notre jeu, et nous avons eu aussi l’occasion de faire tourner le banc », note, de son côté, Pascal Prayag, l’entraîneur des Flippers. Cette année encore, les Flippers ont fait forte impression, avec un Sport Together
Les Warrior parcours sans-faute depuis le début de la Super League. Invaincue tant dans la phase aller que pendant la manche retour, la formation mahebourgeoise a déroulé et prouvé qu’elle restait en lice pour un nouveau titre. « En démarrant la saison, l’année dernière, nous avions pour objectif de conserver notre titre. Si nous savons que nous avons fait le premier pas dans cette direction, nous sommes
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les Flippers ont fait forte impression, avec un parcours sans-faute depuis le début de la Super League.
rs défient les champions Flippers tout aussi conscients que les Warriors ne nous feront pas de cadeaux », souligne Pascal Prayag. Les joueurs mahebourgeois l’ont prouvé lors des demi-finales des play-offs, en deux occasions, contre les PAS Mates, surprenants néopromus. Certes, les Sablipoiteaux n’ont pas pesé lourd dans la balance, mais ils auront malgré tout réussi à prendre 75 points lors du premier match Sport Together
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contre les Flippers. De leur côté, les Roche-Boisiens se sont faits une petite frayeur lors de la deuxième demi-finale contre le CSSC. En effet, les Curepipiens ont réussi à mettre au pas les Warriors au cours des deux premiers quarts-temps. Mais les vice-champions de Maurice ont vite fait de se rappeler leurs ambitions, portés notamment par Joey Gérie et Keseven Vythelingum.
Par ailleurs, la Fédération mauricienne de basket-ball (FMBB) a, par contre, prévu un seul match de classement pour déterminer qui, du CSSC ou des PAS Mates, prendra la troisième place du championnat. Cette rencontre se jouera le 15 mars prochain, à partir de 16h45 et ce sera le gymnase de Phoenix qui abritera ce match, comme tous les autres.
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NATATION
Championnats CANA Zone
Adrien Ciceron, Victor Ah Yong, Alicia Kok ont décroché la médaille d’or au relais mixte
Ah Yong contribue 5 des 11 médailles d’or de Maurice
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’équipe de Maurice a remporté 26 médailles (11 d’or, 6 d’argent et 9 de bronze) lors des championnats de la Zone 4 de la Confédération africaine de natation (CANA), tenus du 20 au 23 février à Gaborone, Botswana. Cette performance a permis à la délégation locale de terminer à la quatrième place au classement final. Ces championnats de la CANA ont
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été, une fois de plus, prolifiques pour Victor Ah Yong, qui a décroché un total de cinq titres, quatre en individuel et un au relais mixte 4x100m 4-nages. Outre ces médailles, Ah Yong a réalisé deux records de Maurice : 50m dos (29’’07 ; 15-17 ans) et 100m papillon (57’’24 ; 15-18 ans). Il est bon de rappeler que sa performance au 100m papillon constitue également un record de Sport Together
ces championnats d’Afrique de la zone 4 pour la catégorie d’âge de 15-16 ans. Les autres médailles d’or de la délégation mauricienne sont à mettre à l’actif d’Alicia Kok Shun aux 50m, 100m et 200m brasse chez les 15-16 ans, Inès Gébert aux 200m papillon et 200m 4-nages chez les 15-16 ans et Alina Muslun au 50m brasse pour la catégorie de 12 ans et moins.
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La 4x le Al et Le de Zo d’ N (1 pa
Qualification olympique
BOXE
e 4 – 2020
k Shun et Inès Gébert e du 4x100m 4-nages. Après Beijing (2008) et Londres (2012), Richarno Colin s’apprête à participer à ses troisièmes JO à Tokyo.
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Colin empoche son ticket pour Tokyo
a médaille d’or au relais mixte du x100m 4-nages a été obtenue par quatuor composé d’Inès Gébert, licia Kok Shun, Victor Ah Yong Adrien Ciceron. e Zimbabwe a été le vainqueur es championnats de la CANA one 4 2020 avec 34 médailles or devançant dans l’ordre la Namibie (28 or) et le Mozambique 12 or). Treize pays avaient pris art cette compétition. Sport Together
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e boxeur Richarno Colin (63 kg) est le premier sportif mauricien à obtenir sa qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo, prévus du 4 juillet au 9 août prochain. Il a décroché son ticket le 26 février dernier, après avoir accédé à la demifinale du tournoi qualificatif africain, tenu à Dakar, Sénégal. Lors de cette demi-finale, Colin avait pris la mesure du Congolais Fiston Mbaya (4-1). En finale, le 28 février, le boxeur mauricien n’a pas eu les coudées franches face au Namibien Jonas Jonas. Ce dernier s’est imposé par 4-1 pour enlever la médaille d’or du tournoi. Deux autres boxeurs mauriciens, Merven Clair (69 kg) et Jean-Luc Rosalba (75 kg), étaient engagés dans ce tournoi. Mais l’aventure s’est achevée pour eux en quarts de finale. Clair a toutefois une dernière occasion pour décrocher une éventuelle qualification pour les Jeux de Tokyo avec le tournoi mondial en mai prochain à Paris.
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Khemraj Naiko, Barcelone 1992 et Atlanta 1996
« Une expérience exceptionnelle » Participer à une édition des Jeux Olympiques (JO) s’avère une référence pour tout athlète sur leur portfolio post-carrière. Khemraj Naiko, 47 ans, ancien champion et recordman d’Afrique du saut en hauteur (2m28), en sait quelque chose puisqu’il compte à son actif deux JO, Barcelone 1992 et Atlanta 1996.
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« Les Jeux Olympiques demeurent un rendez-vous à ne pas rater pour tout athlète confirmé. C’est un objectif à atteindre », fait ressortir d’emblée cet ancien athlète au passé glorieux. Ses deux Jeux, Khemraj Naiko les a vécus différemment. Les Jeux de Barcelone étaient plus au moins une découverte pour le sauteur en hauteur mauricien. Grâce à une invitation, il a pu accéder aux Jeux catalans. « C’était un choc culturel dans le sens propre du terme puisque les Jeux de Barcelone étaient basés sur une variété de cultures. Je découvrais cet événement planétaire pour la première fois. J’avais alors 20 ans et je sautais à 2m20 », raconte notre interlocuteur. Les Jeux de Barcelone sont à marquer d’une pierre blanche pour Khemraj Naiko, et pour deux raisons. En effet, non seulement participait-il pour la première fois aux JO, mais il a eu l’honneur de s’aligner, durant la même compétition, contre Javier Sotomayor, le célèbre sauteur cubain, sacré champion olympique Sport Together
à Barcelone avec un saut d’anthologie et le record du monde à la clé (2m45). « Javier Sotomayor était la star incontestée du concours. Plus globalement, il était une des stars des JO et de l’athlétisme. Même ses adversaires immédiats ne pouvaient s’empêcher de l’admirer lorsqu’il était à l’œuvre », se rappelle Naiko. En 1996, il se retrouve à nouveau aux JO. La ville d’Atlanta, aux USA, accueillait le centenaire des JO. Naiko était beaucoup plus aguerri. Quelques semaines auparavant, Naiko avait décroché le titre de champion d’Afrique à Yaoundé avec une performance de 2m16. Et il devient recordman d’Afrique du saut en haut au cours d’une compétition à Dakar avec une performance de 2m28.
Porte-drapeau aux JO d’Atlanta Ces Jeux d’Atlanta étaient particuliers pour lui. Il est champion d’Afrique et accède à la compétition grâce à une qualification directe. Et pour couronner le tout, il est le portedrapeau de Maurice. En ce qui concerne ses performances aux Jeux américains, il s’est classé 16e au concours du saut en hauteur. « En tant que porte-drapeau, j’étais
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Khemraj Naiko, ici dans ses œuvres, a été champion d’Afrique junior, finaliste des championnats du monde junior en 1990 et champion d’Afrique senior en 1996.
fier, crispé et impressionné lorsque la délégation mauricienne faisait son entrée sur la piste. Surtout lorsque le maître de cérémonie annonçait notre passage. Les vivas du public dans le stade olympique d’Atlanta rempli comme un œuf était vraiment quelque chose. Les JO restent une expérience exceptionnelle », se souvient-il encore. Si Khemraj Naiko a côtoyé le haut niveau et a vécu de grands moments sportifs, il doit une fière chandelle à trois personnes : Michael Glover, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, feu Jacques Dudal, directeur technique national de l’époque, et Vivian Sport Together
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Gungaram, l’homme à tout faire de l’athlétisme local. Il reconnaît que ces trois personnes ont chacun joué un rôle déterminant dans sa carrière sportive et dans ses études supérieures. Naiko reste la référence du saut en hauteur que ce soit en Afrique et dans l’océan Indien. Il reste d’ailleurs le recordman de Maurice avec 2m28. En trois participations, il a dominé les JIOI de la tête et des épaules avec trois médailles d’or de suite (1990, 1993 et 1998). Il détient toujours le record des JIOI du saut en hauteur avec 2m22 réalisé en
1998. Lors des JIOI en 2003 à Maurice, Khemraj Naiko, coach-athlète, avait comme poulains Ariette Brette et Perry Prosper, tous deux médaillés d’or du saut en hauteur. Après ses études à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance, il décroche un diplôme d’entraîneur d’athlétisme et un diplôme d’entraîneur sports pour Tous (BESAPT). Il détient aussi un titulaire des Brevets d’État de Cadre Sportif de niveaux I et II. Depuis 2003 il est en poste au ministère des Sports en tant qu’Advisor Coach.
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FOOTBALL
Direction Technique Nationale
La MFA place sa confiance en Zunaid Mall A la recherche d’un nouveau directeur technique national (DTN) pour succéder à Jonathan Bru à ce poste, la Mauritius Football Association (MFA) a finalement jeté son dévolu sur le Sud-Africain Zunaid Mall. Le technicien connaÎt parfaitement le football dans cette partie de l’Afrique australe et s’est notamment donné pour mission de remettre le football féminin d’aplomb.
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unaid Mall a longtemps exercé comme directeur technique au sein du Cosafa. Il lui incombait, entre autres missions, de diriger le groupe chargé d’attribuer le titre d’Homme du match, celui de MVP de chaque Cosafa Cup ou encore le prix du fair-play. Il a aussi animé plusieurs ateliers à l’intention des coaches, étant un instructeur agrée par la CAF. A Maurice, il a pris son poste depuis le début du mois de février et son contrat devrait vraisemblablement courir jusqu’en 2022, soit à la fin du mandat de l’actuel comité directeur de la MFA. Alors que Maurice se prépare à accueillir la Cosafa Cup U17 féminine (du 17 au 26 avril prochain), le DTN sait qu’il aura du pain sur la planche. Il lui faudra en effet mettre sur pied une équipe compétitive et surtout capable de ne pas prendre trop de buts comme c’est souvent le cas avec les sélections féminines à chaque sortie. La préparation de la présélection a déjà démarré et se déroule sous la supervision de Kofi Kawata. Dans l’immédiat, ce tournoi demeure la priorité du nouveau DTN. Dans son programme figure notamment la formation des entraîneurs et la mise en place d’une structure plus adaptée pour le futsal et le beach-soccer. Le Sud-Africain sera
également pa inter-collège talent. Toutefois, il nationales je poussée en p Pour ce qui e moment sevr la Cosafa Cu de Zunaid M pour Mauric
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Hors-série 22
Sport Together
Journée Internation de la Femme
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Zunaid Mall connaît bien le football de l’Afrique australe, particulièrement celui de Maurice.
artie prenante dans les tournois s, pépinière pour la recherche de
est à prévoir que les sélections eunes auront une préparation plus prévision de leurs prochaines sorties. est du Club M, il est pour le ré de tournoi et devra se rabattre sur up. Nul doute que les connaissances Mall seront un atout supplémentaire ce.
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Sport Together
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Club M
Boualem Mankour aux commandes
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e football mauricien a un nouveau sélectionneur. Il s’agit du franco-algérien Boualem Mankour. Ce dernier prend la suite du Brésilien Francisco Filho qui n’a jamais dirigé de rencontres officielles avec les Club M à Maurice. Boualem Mankour, 49 ans, a entraîné Saint Eloi Lupopo en République démocratique du Congo, il a également conduit la sélection nationale des moins de 17 ans dans ce pays entre 2014 et 2015. Passé également par KAC Kenitra au Maroc ou Gabès en Tunisie, il a connu un parcours remarquable sur le bord des pelouses. Bien qu’il ait engrangé beaucoup d’expérience avec les clubs, il n’a jamais entraîné de sélection senior. Il en sera donc à son premier essai avec le Club M.
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Sport Together
o o Sport Together 12 - SamediN30 2019 e-Magazine mensuel du sport de l’îleNMaurice 15novembre - Février 2020