Sport Together | No.16 | Mar 2020

Page 1

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 Mars 2020

COVID-19 Compétitions sportives

Temps mort rté o p e r ? s 0 2 n 0 o i 2 t c o e y Tok s él e d d i u q : Sport Together

s n o i t a r é Fé d

No16 - Mars 2020

1


Mob INTERVIEW

10-11

Colin Bell, Entraîneur du Pamplemousses SC

BELLE PRESTATION ZOOM

12-13

Alison Labour, Volleyeuse

A

pareille époque en 2019, tout était en ébullition. Et pour cau s’apprêtait à accueillir avec fe Jeux des îles de l’océan Indien Comité organisateur des JIOI (COJI) et de la Jeunesse et des Sports (MJS), ave gouvernement, ne s’étaient épargnés a n’avaient lésiné sur les moyens pour fai un événement 5-étoiles. Le COJI et le MJS encourageaient les M venir en grand nombre aux activités org prélude des JIOI 2019. De cette mouva alors le fameux rendez-vous mensuel it « Mobilisation Moris 19 », dont le but ét sensibiliser le grand public aux JIOI que accueillir pour la troisième fois de son h 1985 et 2003. Une activité qui, par moments, prenait de carnaval et semblait aller au-delà de sportif en lui-même. Ainsi allait le rythm en préparation de cette manifestation r Mobilisation Moris 19 » poursuivait son pratiquement à travers île. La mayonnaise montait peu à peu. Les a sensibilisation se poursuivaient de diffé avec, notamment, les visites d’anciens a tant qu’ambassadeurs, pas nécessairem de la nouvelle génération, dans les étab scolaires. Plus l’échéance approchait, plus la folie hôte, et plus la passion des JIOI se déch petit, la frénésie gagnait les Mauriciens Les JIOI, dans toute leur splendeur, éta évidence, omniprésents dans le quotidi chacun. Les entreprises, institutions, mairies et districts entre autres étaient touchés l’ l’autre de plein fouet par la fièvre des Je parait des couleurs du quadricolore. De dans les médias, sur les ondes, sur les b les réseaux sociaux et même des vidéos ou concept de ‘parallel thinking’ - annon grande pompe les 10es JIOI, l’édition la de l’histoire des Jeux. Le public allait être de plus en plus moti

La perfection jusqu’au bout des mains 2

STAY SAFE Sport Together

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


bilisation Moris Covid-19

te l’île Maurice use : le pays erveur les 10es n (JIOI). Le t le ministère ec le soutien du aucun effort ni ire de ces Jeux

Mauriciens à rganisées en ance naquit tinérant tait de e Maurice allait histoire, après

des allures e l’objectif me folklorique régionale. « n itinéraire

activités de érentes façons athlètes en ment connus blissements

e gagnait le pays haînait. Petit à s de tous bords. aient, de toute ien de tout un

conseils de ’un après eux. L’île se es publicités billboards, sur s clips - plagiat nçaient en a plus coûteuse

ivé par les

organisateurs et décideurs à sortir aussi nombreux que possible pour témoigner de leur patriotisme et aussi pour soutenir et encourager nos sportifs durant les Jeux sur les différents sites des compétitions. L’île Maurice se noircissait de monde au passage de la Flamme des Jeux sur le tracé dessiné par l’organisation. La pagaille était, certes, assurée. Sans oublier la participation remarquable des parlementaires, surtout ceux de la majorité, des corps paraétatiques et autres anonymes sortis exceptionnellement de leur cocon pour l’occasion et se rappeler aux bons souvenirs des uns et des autres. Ils étaient légion à vouloir porter fièrement aussi loin que possible la flamme, à vouloir se faire photographier avec ce qui était devenu l’objet de tous les désirs. Tant pis si le protocole et les basesmêmes du mouvement olympique étaient devenus secondaires. Durant la période des JIOI (19-28 juillet), toute l’île Maurice, capitale de l’océan Indien le temps des Jeux, était mobilisée « As One People, As One Nation ». Au final, le pays, sous une telle impulsion, remporta pour la première fois de son histoire les JIOI. Après 40 longues années. Mission accomplie. Le peuple, lui, est fier de ses athlètes qu’il s’est, du reste, appropriés. Dès lors, les JIOI 2019 deviennent une référence, en termes sportifs et politiques bien évidemment, pour le pays. Même jusqu’à tout récemment, les JIOI faisaient toujours l’actualité, histoire de vanter les mérites. Comme si tout était acquis. Le chemin de la réussite était déjà tracé. Pas le moindre obstacle en perspective. En voulant voir plus loin et plus grand, le ministère des Sports prend un pari, celui de la mise en place du projet Horizon Paris 2024, qui veut que les athlètes listés pour le rendez-vous parisien obtiennent une préparation minutieuse. On n’en avait pas encore fini avec Tokyo-2020. Par contre, l’actualité tournait autour du maintien ou du renvoi du rendez-vous tokyoïte, épidémie de coronavirus oblige. Et finalement, Tokyo-2020 est officiellement reporté à 2021. La cohabitation quant à la préparation de nos athlètes entre ces deux événements majeurs s’annonce manifestement ambigüe.

Directeur de publication Danielo Ramsamy Graphic designer Christopher Arsenius

Sport Together

No16 - Mars 2020

Soudain, le défi prend d’autres proportions. Au gigantisme des JO s’oppose l’invisibilité de la maladie (Covid-19), de plus en plus terrifiante. Son apparition et sa propension à voyager font officiellement partie de notre quotidien depuis le 19 mars. Depuis l’imposition du confinement, le 20 mars, puis du couvre-feu total trois jours plus tard, l’atmosphère est devenue encore plus pesante. Les services hospitaliers, affairés, sont à pied d’œuvre. La force policière a ainsi vu ses responsabilités brutalement changer. Un coup d’arrêt, à différents niveaux, de l’activité quotidienne notamment économique, éducative et sociale, et le pays tourne au ralenti, comme ailleurs. Il va sans dire qu’après la « Mobilisation Moris 19 », les Mauriciens, sans distinction aucune, sont appelés depuis peu à une « Mobilisation Moris Covid-19 » pour être responsables et disciplinés afin de faire bloc contre l’ennemi commun en respectant strictement les consignes de rester aussi longtemps que possible à l’abri et de se protéger dans leurs démarches. Le patriotisme était palpable pendant la période des 10es JIOI. Une fois que le train-train quotidien avait repris ses droits, nous avons été témoins d’un triste relâchement général, de presque toutes les sphères. Il aura fallu malheureusement la présence redoutable de l’indésirable Coronavirus pour permettre de faire une introspection quant à certains laisser-aller que l’on a perpétués. Une réorganisation s’impose, particulièrement sociétale. Ainsi donc, le Covid-19 nous aura inéluctablement fait une douloureuse piqûre de rappel. Aussi bien préparés qu’on pouvait prétendre l’être, quelles que soient les circonstances, on ne sait de quoi demain sera fait. Le Covid-19 en est une preuve désolante. Une fois encore, l’occasion nous est donnée de faire preuve de solidarité et de patriotisme dans cette bataille qui nous concerne tous, indistinctement, pour venir à bout du Covid-19. En espérant bien évidemment que le slogan « nou pays nou fierte » prévaudra en tout temps et qu’il ne nous faudra pas attendre un autre événement pour voir se manifester notre patriotisme.

Danielo Ramsamy

AVDR | Sports Consulting & Communications 18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis Tel : 214 1462 - 5738 4587

3


EN OUVERTURE

FOOTBALL

Kevin Perticots

L’inévitable ascension

Q

ui ne se souvient pas de ses larmes au terme de la finale des 10es Jeux des îles de l’océan Indien 2019 perdue par Maurice contre de La Réunion. Kevin Perticots, l’un des éléments incontournables du Club M et du Pamplemousses SC, a une nouvelle fois prouvé son efficacité. Il a quasiment offert la Republic Cup 2020 aux siens.

Lors de la finale le 15 mars dernier, l’intenable ailier, qui permute souvent de la gauche à la droite, a inscrit un triplé. Il y a d’abord eu ces deux premiers buts, quasi-identiques, dans cette finale face au Petite-RivièreNoire FC. Parti dans le dos de la défense, il battra facilement le dernier rempart de la formation de l’ouest. Originaire de Pointe-aux-Piments, Kevin Perticots est rapidement passé de l’ombre à la lumière. Son ascension commence vraiment en 2015 lorsqu’il est régulièreh nationale. Même si les victoires arrivent avec parcimonie, le joueur à la chevelure reconnaissable parmi tant d’autres est toujours parvenu à tirer son épingle du jeu. En pour cause. Ses dribbles déroutants, sa pointe de vitesse et ses fixations lui ont souvent attiré des commentaires élogieux. Que ce soit sous les ordres de Henri Spéville, Tony François ou plus récemment Colin Bell, Kevin Perticots a toujours poursuivi sa progression et n’a que rarement connu le banc. Son importance dans l’effectif du sextuple vainqueur de la Coupe de la République s’est de nouveau vérifiée au stade St François-Xavier où il a énormément pesé tant en milieu de terrain qu’en attaque. Chose significative, il a également apporté son grain de sel en défense avant d’être ovationné à sa sortie en fin de rencontre. Un flashback du parcours de ce joueur âgé de 24 ans nous permet de découvrir qu’il a fait ses premiers pas dans le sport roi à l’école de foot de Trou-aux-Biches. Ce premier apprentissage terminé, il intègre l’Ecole de foot de Pamplemousses et a un avant-goût de la scène internationale avec des participations aux tournois inter-îles. Ses prestations sur le rectangle vert lui ont vite ouvert la porte de la sélection U17. Il rejoint ensuite Lions SC, en division régionale, avant que Pamplemousses SC ne lui mette le grappin dessus. Il passe d’abord chez l’équipe junior avant d’être appelé en équipe première par Henri Spéville. C’est véritablement là où débutera sa carrière au sein de Pamplemousses. La suite, on la connaît. Et tout porte à croire qu’il continuera encore à compliquer la tâche des défenseurs adverses.

4

generating emotio Sport Together

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


Kevin Perticots demeure un ĂŠlĂŠment essentiel pour le Pamplemousses SC comme pour le Club M.

ons through sports Sport Together

No16 - Mars 2020

5


EN COUVERTURE

Les championnats d’Afrique de cyclisme devaient avoir lieu du 23 au 29 mars dernier à Maurice.

La pandémie de Coronavirus, qui sévit actuellement un peu partout sur la planète, n’a malheureusement pas épargné Maurice. Et le dommage collatéral, comme partout ailleurs, est notamment le sport. Tout est à l’arrêt depuis l’annonce du gouvernement mauricien de fermer les frontières et d’instaurer un confinement total dont le but est d’endiguer la propagation du virus. Plus de rassemblements sportifs, plus de compétitions. Résultat : beaucoup de reports, et un temps mort qui ne semble pas prêt de s’arrêter.

6

Sport Together

C

ertaines fédérations n’ont pas attendu le hiatus des autorités, prenant ainsi les devants pour repousser de quelques mois les échéances qu’elles avaient inscrites à leurs calendriers respectifs. Premier cas : la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC). Alors que le monde du vélo local s’apprêtait à accueillir pour la deuxième fois de son histoire les championnats d’Afrique sur route

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


.

Covid-19 - Compétitions sportives

Temps mort qui devait accueillir, du 23 au 29 mars dernier. La FMC avait demandé et obtenu, dans un premier temps, une réunion avec le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL), afin de signifier son intention de reporter l’événement-phare de la saison 2020. Quelques jours plus tard, soit, le vendredi 13 mars, c’est chose faite. « Nous vous informons que le Championnat Continental 2020 sur route qui devait avoir lieu du 24 au 29 mars 2020 à l’ île Maurice a été reporté pour une date ultérieure », écrit Hans Brasse, secrétaire général de la FMC dans un communiqué. Et pour le moment, on ne sait toujours pas quand se tiendront ces championnats d’Afrique de cyclisme. Selon Jean-Philippe Lagane, vice-président de la FMC, le mois de juin serait le plus approprié. « Nous attendons la réponse de la Confédération africaine de cyclisme pour aller de l’avant. » Autre événement continental reporté pour le mois de juin : les championnats d’Afrique d’haltérophilie. Initialement prévu pour le mois d’avril, le rendez-vous continental a été repoussé, pour cause de pandémie, au mois de juin. Comme la FMC, la Mauritius Weightlifting Federation (MWF) Sport Together

No16 - Mars 2020

a exprimé quelques inquiétudes et n’a pas attendu les autorités pour renvoyer ces championnats d’Afrique. En fait, tout part de la Weightlifting Federation of Africa, qui commandite un rapport auprès de la MWF. A l’époque, Maurice ne fait pas encore l’objet d’un couvre-feu, mais la situation mondiale devient de plus en plus inquiétante. C’est ainsi que les consultations sont enclenchées entre le MAJSL et la MWF. Et suivant la même voie que la FMC, l’instance suprême de l’haltérophilie locale décide de renvoyer les championnats d’Afrique. Dans le même ordre d’idées, la Mauritius Football Association s’est retrouvée contrainte de reporter la COSAFA Women’s U17 Cup, également prévue pour avril. Maurice, qui devait accueillir l’événement pour la deuxième fois, voit le COSAFA repousser la compétition. Dans un communiqué émis par le COSAFA, on peut ainsi lire que la compétition sera reprogrammée à une date ultérieure. L’Association mauricienne d’athlétisme, devait, de son côté, abriter, au mois d’avril, le Meeting international, un de ses plus importants rendez-vous de la saison, n’a eu d’autre choix que le reporter à juin.

Du sport en confinement version MAJSL L’initiative est salutaire. Le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL) a mis sur pied, depuis le 30 mars dernier, des séances de culture physique via sa page Facebook. Il s’agit d’une série d’exercices physiques qui seront coordonnés par l’ancien coureur du 400m et 800m Eric Milazar, l’ancien sauteur en hauteur Khemraj Naiko et l’ancienne athlète Géraldine Latouche. Tous trois sont Advisor Coaches au ministère. Selon le programme, Eric Milazar sera sur les écrans les lundis et les vendredis, entre 16h et 16h20. Khemraj Naiko, de son côté, animera des sessions les mardis et les jeudis. Géraldine Latouche, pour sa part, apportera sa contribution les mercredis. Il faut toutefois noter que ces séances se dérouleront pendant toute la période de confinement. De plus, plusieurs athlètes, dont des médaillés d’or des derniers JIOI, se sont joints au concert pour soutenir la campagne contre le coronavirus.

7


Tokyo-2020

Les Jeux reportés

La sati est de

L

Le président du COM, Philippe Hao Tyn Voon (à g), a exprimé sa satisfaction quant à la décision du CIO.

Face à la pression grandissante exercée par les comités nationaux olympiques, fédérations internationales, athlètes et gouvernements, le bon sens a fini par prévaloir.

8

Sport Together

e Comité international olymp effet annoncé, le 24 mars der Jeux Olympiques, initialemen du 24 juillet au 9 août proch année (23 juillet au 8 août). L’actuel e de l’humanité, le Coronavirus (Covid en Chine, depuis décembre dernier, es évidente de ce report. Cette décision d après consultation avec notamment le gouvernement japonais et l’Organisat Santé (OMS). Lors du lancement du projet Horizon février dernier au complexe national d d’Or, le président du Comité olympiq (COM), Philippe Hao Thyn Voon, av allocution de circonstance, soutenu qu Olympiques Tokyo-2020 devaient êtr que le monde entier était sous la men au Covid-19, désormais qualifié comm L’OMS. « La meilleure chose à faire serait de ne Jeux Olympiques cette année puisque ce compliqué pour la préparation des athlè participation aux tournois qualificatifs compromise. Nous devons être conscients Nous ne pouvons faire preuve d’imprud exposer inutilement la santé de nos sport souligné. Depuis lors, le président du COM n’a discours. « Il était évident qu’on se diri des JO Tokyo-2020. La santé de l’être h

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


isfaction mise

pique (CIO), a en rnier, le report des nt prévus à Tokyo, hain, pour une ennemi commun d-19), né à Hubei st la raison du CIO intervient e COJO 2020, le tion mondiale de la

n Paris 2024, le 6 des Sports à Côte que mauricien vait, dans son ue les Jeux re reportés du fait nace terrifiante liée me pandémie par

pas tenir les ela va être ètes. En outre, leur pour ces Jeux est s et très prudents. dence afin ne pas tifs », avait-il

a pas changé de igeait vers un report humain passe avant

tout. Je suis satisfait que le CIO a pris une telle décision », a-t-il déclaré à Sport Together. Le report des Jeux nippons comporte toutefois certains réaménagements. D’abord les bourses de solidarités olympiques dont bénéficient certains athlètes arrivent à terme en mai-juin prochain. Il y va aussi de la tenue des compétitions qualificatives pour Tokyo-2020. Vu la progression rapide du Covid-19, qui a manifestement gagné tous les continents du globe, les observateurs redoutent que la reprise des activités sportives, en berne depuis quelque temps, perdurent pour encore une longue période. En tout cas, la décision du CIO de reporter les JO a été très bien accueillie par les athlètes mauriciens potentiellement qualifiés pour le plus grand rendez-vous sportif de la planète. « Cette décision nous permet d’enlever un gros stress. Depuis quelque temps déjà j’étais dans l’expectative quant à l’issue des JO. Maintenant les choses sont claires et nettes et je pourrais continuer à espérer une qualification », a fait ressortir la badiste Kate Foo Kune, qui a décroché pour la quatrième fois le titre de championne d’Afrique en février dernier. Même son de cloche pour le boxeur Merven Clair, Sportsman of the Year 2019, qui garde encore espoir pour décrocher une qualification pour Tokyo-2020. A l’heure actuelle, le boxeur Richarno Colin est le seul athlète mauricien officiellement qualifié pour les prochains Jeux Olympiques. Il avait décroché son ticket pour Tokyo en février dernier au cours du tournoi qualificatif africain au Sénégal.

Sport Together

No16 - Mars 2020

Fédérations : quid des élections ?

A

vec la pandémie de coronavirus est survenue l’urgence sanitaire, forçant le renvoi de toute activité sportive. Même les JO de Tokyo-2020, prévus pour juilletaoût, ont été reportés. Toutefois, il existe une question. Qu’adviendrat-il des fédérations sportives, dont les mandats arrivent à terme dans quelques mois. Normalement, les fédérations nationales, à travers des assemblées générales électives, doivent désigner de nouveaux dirigeants à l’issue des Jeux olympiques. Mais cette fois, la pandémie vient ajouter son grain de sel dans une situation que personne n’a vu venir. En effet, même le Sports Act préconise que les comités exécutifs soient renouvelés après quatre ans. Mais avec la tenue des JO l’année prochaine, il serait intéressant de savoir comment va se passer la transition. La question à se poser est donc : les bureaux des comités directeurs resteront-ils en place jusqu’aux JO l’année prochaine? Si oui, on se retrouvera alors devant une situation où les successeurs n’auront qu’un mandat de trois ans au lieu de quatre comme préconisé. Si non, quelles mesures seront prises ? Cela s’appliquerait également pour le Comité olympique mauricien.

9


INTERVIEW

BELLE PRE

L’ancien milieu interna Colin Bell, a tout gagn Depuis fin 2019, il s’est mains la destinée de la Coup d’essai, coup de m palmarès en tant que c Republic Cup face au P Ce Physical Training In originaire et habitant P Bayaram, de l’équipe U

Colin Bell, avec le succès dans la Republic Cup 2020, peut-on dire que Pamplemousses a sauvé sa saison 2019-2020 ? Nous sommes heureux d’avoir remporté la Republic Cup. Nous avons travaillé beaucoup pour conserver ce trophée. Mes joueurs ont répondu présent à un moment décisif. Ça démontre qu’il va falloir compter encore sur nous. Pamplemousses SC est bien là. Est-ce que cette Republic Cup a sauvé notre saison ? Je ne sais pas. Toujours est-il que cette victoire nous a permis de retrouver une certaine sérénité après un début de saison compliqué. Fort heureusement que le groupe, avec le soutien de nos dirigeants, a su réagir à certaines situations pour garder la tête froide. Vous avez vous-même soulevé ce trophée en tant que capitaine de Pamplemousses SC. Cette fois, vous l’avez fait en tant qu’entraîneur. Quel est votre sentiment ? Fier de le décrocher comme entraîneur. Mais je dois rappeler que c’est avant tout un travail d’équipe. Sans le dévouement collectif en football, il est très difficile de gagner. L’esprit d’équipe a primé avant tout. C’est ça l’essentiel en sport collectif.

10

Comment avez-vous été accueilli pour votre retour au bercail après deux années cette fois en tant que coach ? Très bien, je dirais. Comme si je n’avais jamais quitté le club. Le courant passe très bien étant donné que je connais la maison, où j’ai évolué pendant quatorze bonnes années comme joueur. Qu’en est-il de la cohabitation entre vous et vos anciens coéquipiers ? J’ai été surpris. Je pensais que j’allais avoir un peu de difficultés à m’imposer en tant qu’entraîneur vu que j’ai évolué à coté de certains d’entre eux pendant quelques années. Je peux dire qu’ils m’ont très bien accepté. Ils suivent mes consignes. L’aspect de confiance entre joueurs et entraîneur est significatif pour solidifier tout un ensemble. Nicolas Doro, mon adjoint, lui aussi un ancien cadre de l’équipe, apporte aussi sa contribution à l’équipe. Quelle est votre lecture sur le joueur qui reçoit les consignes et l’entraîneur qui donne les directives ? Les deux ne sont pas évidents. Chacun a son rôle à jouer. Le seul petit mais important détail c’est

Sport Together

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


Colin Bell, Entraîneur du Pamplemousses SC

E S TAT I O N

ational et capitaine du Pamplemousses SC, né en tant que footballeur sur le plan local. t lancé dans un nouveau défi en prenant en a formation nordiste. maître puisqu’il compte déjà un trophée à son coach avec la victoire (4-2) de son équipe en Petite-Rivière-Noire FC. nstructor de la force policière âgé de 41 ans, Poudre d’Or, s’occupe également, avec Gilbert U15 du Centre national de formation à Réduit. que le coach assume toutes les responsabilités, particulièrement dans la défaite. Il faut avoir les épaules larges. Mais c’est ainsi. La fonction d’entraîneur est exigeante et ingrate. Il faut trouver toujours un discours approprié par rapport à la situation et aussi envers chaque joueur. Champion sortant, il se trouve que le titre a d’ores et déjà échappé à Pamplemousses… C’est un défi que nous n’avons pas pu relever. Ce n’est que partie remise. On reviendra à la charge la saison prochaine. Mais comme je vous ai dit au départ, nous avons eu un début de saison compliqué du fait que nous avons démarré notre préparation relativement tard. La MFA Cup reste un autre trophée à notre portée. On attendra maintenant la reprise des compétitions suspendue en raison du Coronavirus. Cet arrêt est certes nécessaire en raison de la santé et sécurité de tout un chacun. Quels sont les temps forts que vous avez vécus comme joueur avec le Pamplemousses SC ? Je pense que mon parcours avec Pamplemousses SC en est une preuve de ma contribution à l’équipe. Avec ce club, j’ai eu trois titres de champion de Maurice, quatre Republic Cup (Ndlr : un comme coach), la MFA Cup et le Charity Shield. Nous sommes Sport Together

No16 - Mars 2020

passés à deux doigts d’accéder au deuxième tour de la Champion’s League, mais nous avons échoué aux tirs au but contre les Highlanders. Je peux dire que j’ai eu un palmarès appréciable avec Pamplemousses. Maintenant, je veux gagner des titres avec l’équipe comme entraîneur. Vous avez eu une ascension assez vite. Après avoir été entraîneur-adjoint du Club M pour les 10es JIOI, maintenant vous vous retrouvez à la tête de Pamplemousses ? J’avais toujours l’ambition de devenir entraîneur. A vrai dire, je ne m’attendais pas à me retrouver aussi vite au premier plan. Lorsque j’étais au Club M comme entraîneur-adjoint (de novembre 2018 à juillet 2019), j’ai beaucoup appris d’Akbar Patel. Ces conseils et méthodes ont été bénéfiques pour mes connaissances. Le coaching est un poste auquel il faut être régulièrement créatif. J’ai eu la chance de devenir entraîneur, surtout d’une équipe que je connais. Vous avez été, pendant plusieurs années, cadre et êtes devenu par la suite capitaine du club M. Que retenez-vous de votre parcours avec l’équipe nationale ? Des souvenirs et des déceptions. J’ai eu l’occasion de jouer contre le Cameroun du célèbre attaquant Emmanuel Eto’o et d’Alexandre Song. Nous avons réalisé pas mal de bonnes performances notamment une victoire contre l’Afrique du Sud. Mais ma plus grande déception est la finale perdue des 8es Jeux des îles de l’océan Indien face au pays hôte, les Seychelles, à l’issue des tirs au but. J’ai raté le dernier tir. Les Seychelles ont capitalisé sur cet avantage pour faire la différence en inscrivant leur dernier penalty. Je me suis dit que Maurice aurait pu gagner un premier titre aux Jeux à l’extérieur. Mais ça ne s’est pas passé comme on voulait. Nous étions sous pression du début à la fin face à des supporters adverses déchaînés. Pendant des années cette finale perdue est restée dans un coin de ma tête. Ça me revient de temps à autre. Ainsi va le football. Par ailleurs, je dois remercier tous ceux qui m’ont aidé, et qui m’aident toujours, de vivre ma passion de football. Il y a d’abord ma famille, la force policière et aussi les dirigeants de Pamplemousses. Et ceux qui ont croisé mon chemin dans ce sport.

11


ZOOM

Alison Labour, volleyeuse

En sport comme en pâtisserie, Alison Labour veut toujours se perfectionner. Cette volleyeuse, élue meilleure attaquante du Championnat des clubs de la Zone 7, tenu du 13 au 22 février dernier à Madagascar, veut atteindre d’autres horizons.

Alison Labour, ici dans la pâtisserie de l’entreprise familiale, est parvenue à atteindre le sommet régional.

La perfection jusqu’au bout des mains 12

Sport Together

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


A

ttaquante du QuatreBornes VBC (QBVBC), Alison Labour est considérée par ses pairs comme un maillon important. Toujours disponible, elle arrive à booster ses coéquipières quand le besoin se fait sentir que ce soit durant un match ou même à l’entraînement. Déterminée, Alison Labour, 26 ans, laisse parler ses talents sur le terrain de volley-ball et aussi dans la pâtisserie où elle travaille, « Les Caprices de Gervais », qui est aussi l’entreprise de son père. Etre athlète de haut niveau requiert indubitablement beaucoup de sacrifices, surtout lorsqu’on doit être le plus présent possible pour faire tourner le business familial. Avec un agenda chargé, l’attaquante du QBVBC, arrive toutefois à faire la part des choses pour maintenir l’équilibre entre son sport favori et sa profession. Exercer une discipline sportive collective demande une certaine disponibilité dans la mesure où les séances exigent naturellement la présence de tout le groupe.

Décisions difficiles « A part la gym qu’on peut pratiquer seule en suivant un programme et ce à n’importe quel moment, on ne peut échapper à l’entraînement collectif. Il faut obligatoirement que les joueuses soient présentes pour favoriser une meilleure entente, collectivité et combinaison », affirme-t-elle. Ce rythme, elle le maintient depuis qu’elle a rejoint le QBVBC en 2010. Après un titre en D2 en 2011, la formation quatre-bornaise

Sport Together

No16 - Mars 2020

se retrouve promue en D1. Une fois chez l’élite, les résultats tardaient à venir. Le QBVBC connaîtra un flottement pendant quelque temps. Des décisions courageuses s’imposaient. Alison Labour se retrouvait devant la croisée des chemins. Rester ou partir d’une équipe qui stagnait. Au final, elle prend les choses en main pour redonner une nouvelle dynamique au groupe. « J’etais sur le point de partir. J’ai finalement décidé de rester sous certaines conditions en aidant à la restructuration de l’équipe. Nous avons dû prendre des décisions difficiles mais tout ce qu’on faisait c’était uniquement dans l’intérêt du club. Nous avons recruté des joueuses et du staff technique », précise celle qui est devenue capitaine de la formation quatre-bornaise depuis 2015. Petit à petit, le QBVBC fait son bonhomme de chemin avant de parvenir à dominer le volley-ball féminin. « Il faut dire que si l’équipe est toujours là, c’est qu’elle a été soutenue par plusieurs personnes à différents niveaux. Aujourd’hui on peut dire que nous nous sommes fait un nom dans la discipline. Mais nous ne comptons pas en rester là », explique l’attaquante du QBVBC. En 2018, elle avait fait une pause de neuf mois, se coupant du volley-ball pour des raisons professionnelles. Elle s’était alors rendue au Japon, en France et en Angleterre afin d’acquérir des connaissances dans le domaine de la gastronomie et de la pâtisserie.

C’est au Couvent Lorette de Quatre-Bornes qu’Alison Labour a débuté le volley-ball. « J’étais encore en Form III. Mes amies et moi jouions régulière au volley-ball pendant les récréations. Nous avions comme prof d’éducation physique Prisca Seerungun », se souvient-elle. Alison Labour connaîtra par la suite un palmarès sportif intéressant. Elle a été championne de Maurice avec le QBVBC à trois reprises. Elle compte également trois titres consécutifs dans le Championnat des clubs de la Zone 7 (2018, 2019 et 2020). Sans compter des succès en Coupe de la République et Charity Cup. Elle a intégré l’équipe nationale en 2013 à l’occasion de la World Championship. Elle a aussi disputé la Coupe d’Afrique des Nations en 2015 au Kenya. Alison Labour a été médaillée de bronze des Jeux des îles de l’océan Indien avec l’équipe nationale féminine de volley-ball en 2015 à La Réunion et en 2019 à Maurice.

13


FOOTBALL

Le club de Pamplemousses peut savourer légitimement son sixième titre dans cette

Plus qu’une habitude, la Republic Cup est devenue visiblement une étape incontournable dans la saison du Pamplemousses SC. Le 15 mars dernier, les Nordistes ont mis la main sur ce trophée pour la sixième fois de leur histoire. Un véritable exploit dans cette décennie.

14

Sport Together

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


Republic Cup 2020

Pamplemousses SC… what else

P

e compétition.

amplemousses SC, emmené par Kevin Perticots, auteur d’un triplé, a pris la mesure du Petite-Rivière-Noire FC sur le score de 4-2, lors de la finale de la Republic Cup 2020, au stade StFrançois-Xavier. Jamais au cours des 90 minutes d’engagement, les joueurs de Colin Bell n’ont douté de leur supériorité ni de leur capacité à aller au bout d’euxmêmes pour sauver une saison qui était très mal engagée. Il faut dire que cette Coupe de la République-là n’a pas été la plus difficile à décrocher. Certes, Petite-Rivière-Noire FC n’a pas démérité, mais n’a pas vraiment su enfiler son costume de finaliste ni montrer qu’il avait faim de ce trophée. D’ailleurs, les coéquipiers de Stéphane Pierre ont été rapidement punis pour leur manque d’assiduité en défense avec un premier but signé Kengy Saramandif dès la 7e minute. C’est à ce moment que débutait le festival Perticots. D’abord parti dans le dos de la défense à la 12e minute, l’ailier de Pamplemousses prenait de vitesse

le dernier défenseur de PetiteRivière-Noire avant de filer au but. Douze minutes plus tard, il inscrivait son doublé sur une action similaire, éteignant les supporteurs de la formation de l’ouest. A la demi-heure de jeu, Petite-Rivière-Noire FC trouvait toutefois la faille par l’inévitable Stéphane Pierre. Mais tout allait clairement mal pour les joueurs de l’Ouest, qui non seulement étaient très mal inspirés en attaque, mais qui commettaient des erreurs défensives qui se payaient cash à l’instar de ce penalty concédé puis transformé par Kevin Perticots (53e). Le but d’Abdoul Koné en fin de rencontre ne changeait rien à la marche implacable des Nordistes qui s’imposaient 4-2. Pour ce qui est des chiffres, c’est la troisième fois que les deux formations se rencontraient en finale de la Republic Cup après 2010 et 2011. A chaque fois, ce sont les Nordistes qui ont eu le dernier mot. Par ailleurs, c’est la deuxième finale de rang perdue par PetiteRivière-Noire FC et la troisième de son histoire.

STAY SAFE Sport Together

No16 - Mars 2020

15


MES JEUX OLYMPIQUES

Roilya Ranaivosoa, Rio 2016

En quête d’une deuxième participation olympique, l’haltérophile Roilya Ranaivosoa nourrit toujours l’ambition d’accéder aux Jeux Olympiques Tokyo-2020 (initialement prévus du 24 juillet au 9 août), reportés du 23 juillet au 8 août 2021 en raison de la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement.

Roilya Ranaivosoa en plein effort aux JO de Rio.

L

« Un sentiment inexplicable »

e rêve de décrocher une qualification olympique est toujours intact pour la médaillée d’or des 12es Jeux d’Afrique de la catégorie des 49 kg. Après les JO de Rio en 2016, Roilya Ranaivosoa veut mettre toutes les chances de son côté pour atteindre cet objectif. Le report de Tokyo-2020 par le Comité international olympique pour une année apporte une certaine sérénité pour la double Sportswoman of the Year (2018 et 2019). « J’étais sérieusement inquiète avec la tournure des choses en raison du coronavirus. Cela me pénalisait beaucoup, étant

16

donné que je ne pouvais pas faire de compétitions pour assurer ma qualification pour Tokyo. Avec le report, je peux entretenir l’espoir d’un ticket pour les Jeux l’année prochaine », fait-elle ressortir. Depuis sa participation aux JO de Rio en 2016 à ce jour, l’haltérophile a acquis davantage de l’expérience dans les grandes compétitions. Mais pour elle, Rio a été vraiment une participation grandiose. « Difficile de décrire l’ambiance, l’atmosphère et l’organisation elle-même. C’est un sentiment inexplicable. La compétition était d’un niveau exceptionnel. J’avais terminé à la huitième place

Sport Together

dans ma catégorie », assure Roilya Ranaivosoa qui a obtenu une place au rendez-vous brésilien grâce à ses trois médailles d’or décrochées deux mois auparavant au cours des championnats d’Afrique au Cameroun. Plus expérimentée, elle partira en quête de son ticket pour les prochains JO. Prudente, elle souligne que la santé passe avant tout. « J’espère que cette crise sanitaire sera bientôt derrière nous. A ce moment on pourra reprendre normalement nos activités et aussi de se remettre dans une forme adéquate pour les compétitions à venir », souligne la leveuse de fonte.

e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

No16 - Mars 2020


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.