Sport Together | No.9 | Aug 2019

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éDITO

Voir au-delà

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es Jeux sont faits dans le sens large du terme. Maurice a remporté avec panache les 10es Jeux des îles de l’océan Indien. Avec 92 médailles d’or, le Club Maurice termine en tête au tableau final des médailles, loin devant Madagascar (49 or) et La Réunion (46 or). Il était grand temps que Maurice fasse enfin partie du cercle très fermé des vainqueurs des Jeux. Un cercle où le podium est jalousement occupé par La Réunion (7), suivie de Madagascar (2). Cette victoire de Maurice a une saveur particulière dans la mesure où le pays, considéré comme un modèle par le continent, notamment sur les plans socio-économique et politique, est parvenu après 40 ans, soit depuis la création des Jeux, à affirmer sa « Le football mauricien suprématie dans un autre domaine. est enAussi pleine gestation » puisse paraître, Maurice est étrange que cela une des rares îles de l’océan Indien avec un nombre conséquent de champions d’Afrique, mais ce n’est pas pour autant qu’elle avait jusqu’ici pu s’imposer comme un cador du sport indianocéanique. Cette anomalie a, d’une certaine façon, été corrigée après la grande victoire aux 10es JIOI. La suite du sport mauricien s’annonce maintenant des plus palpitantes. Les dirigeants responsables du sport local ne pourront plus et ne devront plus se cantonner aux JIOI. Il ne faut, certes, pas perdre ce

sommaire

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Sommaire

« Le football mauricien est en pleine gestation »

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« Reconsidérer ma carrière sportive après Rabat »

INTERVIEW

Nicholas Li Yun Fong

Quintuple médaillé d’or des JIOI au marteau

« Le football mauricien 12-13 est en pleine gestation »

by

18 rue Volcy Pougneto Port-Louis

Sport Together Tel: 214 1462

18-19 Directeur Directeur de publication Responsable de publication Ramsamy DanieloDanielo Ramsamy

Conception & Design N 9 - Samedi 17 août 2019

Email: avdr@myt.mu

Dav Ramoyee

rendez-vous de vue, mais il incombe aussi de voir au-delà. Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) voit plus grand avec l’idée d’obtenir des médailles aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Avec de la volonté, tout reste possible. Ainsi, la planification menant à l’objectif 2024 doit être au diapason. Car un tel événement planétaire ne peut se jouer sur des à-peu-près, espérant tourner à notre avantage un éventuel article de la Charte des Jeux pour exclure un quelconque athlète étranger. Et si d’aventure, le prochain médaillé olympique de Maurice était un pur produit local – tout le monde se souvient du boxeur Bruno Julie, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Beijing en 2008 – au lieu de quelqu’un qui s’est approprié d’une double nationalité et qui président de la MFA ne a déjà été façonné grâce à l’expertise et le financement passe pas par quatre chemins. d’un quelconque pays étranger ? Son rêve de créer une industrie autour du dans football local, qui années a On saura quelques si les résultats pristravail un nouveau souffle du effectué paravec les décideurs, surtout en l’apport deaux la MPFL, se poursuit référence différents projets mis en chantier sous l’avènement de la profeslaavec houlette d’experts étrangers, sont au rendez-vous. sionnalisation. A bâtons Les Jeux de Paris 2024 ne devraient pas être perçus rompus, il parle, avec son comme une fin en eux-mêmes. Les compétences dynamisme coutu mier, au doivent être sciemment utilisées. Autrement dit, the MPFL Magazine de la détection right people right de place… et formation in desthe jeunes, la

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Excellente victoire LE

gestion des clubs, du Club M et Danielo Ramsamy des objectifs à court et long dramsamy@sporttogether.mu terme de la fédération. Le président de la MFA ne passe pas par quatre chemins. Son rêve de créer une industrie Objectif : les local, qui a autour du football championnats pris un nouveau souffle avec d’Afrique juniors l’apport de la MPFL, se poursuit l’avènement de la profesàavec Tunis sionnalisation. A bâtons rompus,Natation il parle, avec son dynamisme coutu mier, au AMPFL licia Kok Shun Magazine de la détection Quadruple et formation desmédaillée jeunes, de la d’or aux 10es JIOI gestion des clubs, du Club M et des objectifs à court et long 18-19 terme de la fédération. A bâtons rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au MPFL Magazine de la détection 18, rue Volcydes Pougnet, et formation jeunes,Port-Louis de la gestion des clubs, Club 4587 M et Tel : 214 1462 du - 5738 des objectifs à court et long sporttogether.mu Email : contact@sporttogether.mu terme de la fédération.

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En ouverture

MONDIAUX JUNIORS DE PARA-ATHLÉTISME

Michel et Clair au firmament Brigila Clair est championne du monde juniors au poids.

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e handisport, grand contributeur de médailles aux 10es Jeux des îles de l’océan Indien en juillet dernier, a donné un prestige international au pays avec le sacre de Roberto Michel, au 400m fauteuil, et Brigila Clair, au lancer de poids, lors des championnats du monde juniors de para-athlétisme tenus du 1er au 4 août à Nottwil, en Suisse. Un exploit sans précédent pour le sport adapté local. Déjà médaillée d’or aux JIOI, la lanceuse de Rodrigues Brigila Clair a évolué un cran au-dessus avec cette réussite mondiale. De son côté, Roberto Michel a effectué des débuts tonitruants en décrochant l’or au 400m fauteuil dans la catégorie T34. Il a aussi obtenu deux autres médailles, en argent et en bronze, respectivement au 200m et 100m. « Je suis très heureux pour mes débuts. Je me suis beaucoup donné pour en arriver là. Je dois remercier mon coach Jean-Marie Bhugeerathee, qui m’a toujours encouragé à me donner à fond à l’entraînement », fait ressortir le champion du

monde junior du 400m fauteuil T34. A noter qu’Ashley Telvave, médaillée d’or aux JIOI, a terminé à la 7e place du 400m à ces mêmes mondiaux. Après le rendez-vous de Nottwil, Roberto Michel se prépare

maintenant aux championnats du monde seniors prévus du 7 au 15 novembre prochain à Dubaï, où il sera en lice au 100m, 400m et 800m T34. Il avait obtenu sa qualification lors d’une compétition en juin dernier en Italie.

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« Je suis très heureux pour mes débuts. Je me suis beaucoup donné pour en arriver là » Roberto Michel

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10es JIOI-Bilan

Personne n’avait prédit que le Club Maurice terminerait detaché en tête du classement aux 10es JIOI, échouant à huit longueurs de la mythique barre des 100 médailles d’or. Tout comme personne n’avait prédit que les choses iraient si bien que dès le sixième jour, la cause mauricienne allait être entendue. Avec 92 médailles d’or, la délégation mauricienne a largement battu son record, établi en 2015, avec 66 bouts de métal précieux récoltés. Retour sur les 10es Jeux teunus du 19 au 28 juillet dernier à Maurice.

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Le Club Mau

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a campagne mauricienne a débuté fort. Dès le coup d’envoi de la compétition, le 19 juillet, Maurice touchait à l’or. A la piscine olympique de Côte d’Or, les deux nageurs, Bradley Vincent (50m nage libre) et Alicia Kok Shun (50m brasse), ont ouvert la voie en vue des dix jours de compétition. D’abord, Bradley Vincent a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui en s’imposant sur le 50 m nage libre, réalisant ainsi un doublé sur la distance après son sacre de 2015 à La Réunion. Ainsi, à son sacre au 50 m nage libre, il faut ajouter, au palmarès de Bradley Vincent, trois autres

médailles d’or, au 100 m nage libre, au 50 m papillon et au 200 m dos. La jeune Kok Shun, elle, confirme ses prédispositions pour la brasse, avec deux autres titres soit 100 m et au 200 m. Le relais féminin, avec Élodie Poo Cheong, Tessa Ip Hen Cheung, Camille Kœnig et Alicia Kok Shun, a aussi fait fort, s’imposant au 4x100 m 4 nages. Sans oublier la surprise Inès Gébert au 200 m papillon devant la Réunionnaise Alizée Morel. Qui plus est, la natation a obtenu trois autres médailles d’or en handisport grâce à Jeysheeka Rungoo, Suffian Roopen et Scody Victor. Ces douze médailles ont, semble-t-il, donné des idées

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urice à la hauteur aux haltérophiles. Au gymnase James-Burty-David, à Curepipe, les leveurs de fonte mauriciens ont raflé 22 médailles d’or. Côté confirmations, celles de Roilya Ranaivosoa et Shalinee Valaydon qui ont justifié toute la confiance placée en elles. Mais outre ses gros moteurs, l’haltérophilie mauricienne a également pu compter sur ses étoiles montantes, au nombre de trois, pour assurer le coup. On pense, notamment à Anthony Madanamoothoo, triple médaillé de bronze en 2015, monté de deux crans en 2019. Avec lui, on retrouve Ketty Lent, elle aussi de l’aventure en 2015, monte à Sport Together

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ramené la bagatelle de 32 médailles nouveau sur le podium, avec un d'or. C’est le plus grand total triplé en or. La palme revient ramené par une délégation à ces toutefois à Alison Sunee, elle aussi Jeux. Et elle fait beaucoup de bien, en or. puisqu’elle représente un peu plus Si l’on constate que l’haltérophilie d'un tier des 92 médailles glanées maintient le cap, on doit au cours des Jeux. toutefois noter la performance des La folle semaine a débuté par la Malgaches. Les leveurs de fonte victoire de Jonathan Bardottier de la Grande île ont dominé la au 100 m. Maurice, qui avait compétition, avec 24 médailles remporté, en 2003, 2007 et 2015, d’or, soit deux de mieux que les l’épreuve reine de l’athlétisme, représentants mauriciens, qui a reconquis son titre malgré la terminent ironiquement à la menace du Seychellois Dylan deuxième place. Après la natation et l’haltérophillie, Sicobo, annoncé comme l’archifavori sur la distance. Ce même c’est l’athlétisme qui a tenu la Bardottier s’adjugeait, comme gageure. Sur le tartan du stade pour confirmer sa suprématie, un Germain-Comarmond, les athlètes Pour les 227 titres en jeu dans les épreuves individuelles et doublé, avec une victoire au 200 m. et handisportifs mauriciens ont collectives, 538 médailles d’or ont été conçues.

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Julien Paul (à dr.) a été impliqué dans trois des quatre médailles d’or en badminton.

Le handisport en fier porte-drapeau Chez les dames, Jessika Rosun a fait honneur à son statut de capitaine de la délégation féminine. La lanceuse de javelot, qui confiait à Sport Together vouloir faire honneur à la confiance placée en elle a justifié sa présence en sélection avec un jet à 52m36, dix mètres de plus que la Mahoraise Tanzila Jean-Jacques, conserve sa couronne acquise en 2015. Saluons, au passage, la victoire de Mohammad Dookhun au 1500 m, signant ainsi un succès qui échappe à Maurice depuis les 1ers Jeux en 1979, lorsque Jacques Legrand avait enlevé l’or sur cette épreuve

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de demi-fond. Que dire, par ailleurs, de la performance des handisportifs ? Brigila Clair, Jean-François Sénèque, Denovan Rabaye, Noemi Alphonse, Evans Mootheen, Ashley Telvave et Shleysha Lookheeram, pour ne citer que ces derniers, ont apporté leur pierre à la construction du succès de Maurice. A eux seuls, ils ont contribué 14 médailles d’or au palmarès mauricien… La boxe mauricienne retrouve elle aussi ses lettres de noblesse. Certes, le travail est encore long. Mais d’avoir placé neuf boxeurs en autant de finales prouve que le travail en amont a payé. Commençons par les

deux médailles d’argent. Ludovic Bactora (-52 kg) et Denis Mickey (-56 kg) ont manqué de lucidité contre le Malgache Marco Andrianarivelo et le Réunionnais Jami Abdalah respectivement. Un moment qui restera sans doute un énorme regret pour les deux pugilistes.

Voile : cinq médailles historiques Par contre, sept médailles d’or sont tombées dans l’escarcelle mauricienne à Vacoas. A commencer par celle de Sharwin Beedassee (-49 kg), imité par John Colin (-60 kg), son frère

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Richarno (-64 kg), Merven Clair (-69 kg), Jean-Luc Rosalba (-75 kg), Christophe Otendy (-81 kg) et Cédric Olivier (-91 kg). La médaille de Richarno Colin a une saveur particulière, puisqu’il prend sa revanche sur le Seychellois Andrique Allisop, vainqueur en 2011 chez lui. Direction Anse La Raie et le Grand Baie Yacht Club, pour les épreuves de voile, de windsurf et de kite-surf. Et on constate que les barreurs mauriciens ont tenu leur pari. Depuis 1985 que les Mauriciens attendaient cet exploit, la jeune génération n’a pas échoué dans sa quête. Tasiana Mathieu, capitaine de la sélection féminine, vainqueur en laser 4.7, devant la Réunionnaise Clémentine Bretagne et l’autre

Mauricienne, Anaëlle Félicie. Autre suprise, le barreur Christopher Bon, lauréat en laser radial chez les hommes. Il y a toutefois une médaille que les Mauriciens ne pourront pas toucher tant que le Seychellois Allan Julie sera dans les parages. Ce dernier règne en maître sur la catégorie standard depuis longtemps qu’il fait parler son expérience à chaque fois. En kite-surf, la confirmation est venue de Jean de Falbaire, devant Drany Clair. Annoncés comme les grands favoris, ils n’ont pas fait mentir les pronostics, s’adjugeant les deux premières places devant le Réunionnais Wilfried Latchman au terme d’une semaine de compétition. Ajoutons à cela la large victoire de Julien Maurice en

windsurf. Le judo a également apporté sa pierre à l’édifice. Avec six médailles, les judokas mauriciens ont établi un record, oscillant entre surprises et confirmations là encore. D’abord, les surprises : Louis Bégué (-66 kg), Christina Spéville (-78 kg) et Rémy Feuillet (-90 kg). Viennent ensuite les habitués : Christiane Legentil (-52 kg), Priscilla Morand (-48 kg).

Les badistes au sommet L’exploit réside, toutefois, dans la compétition par équipes féminine,où Maurice a conservé sa suprématie, avec notamment Priscilla Morand, Christiane Legentil, Christina Speville, Sarah Sylva et Kimberley Jean-Pierre.

Remy Feuillet, kimono bleu, s’est illustré chez les -90 kg.

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Il n’y a, toutefois, pas eu de razzia au Centre national de badminton, à Rose-Hill. Après 2015, on s’attendait à une certaine opposition de la part des autres badistes de l’océan Indien. Et l’absence de Kate Foo Kune a pesé dans la balance, puisque Maurice termine avec seulement quatre des sept médailles d’or en jeu. Ils ont malgré tout conservé leur couronne dans le tournoi par équipes masculin, et s’imposant dans les trois épreuves de doubles (hommes, dames, mixte). Le dénominateur commun a pour nom Julien Paul, lauréat dans le tournoi par équipes, en double hommes et en double mixte. Le cyclisme mauricien a également été à l’honneur, avec deux médailles d’or. Les cinq Mauriciens ont donné une leçon de collectif à leurs adversaires, s’adjugeant le chrono par équipes et la course en ligne. Ils ont assis leur domination dans cette dernière épreuve, passant la ligne d’arrivée comme un seul homme au terme de la course. Finalement, une pensée spéciale pour les volleyeurs. Ces derniers ont réussi l’exploit de récupérer une couronne qui leur échappait depuis 2003, s’offrant les Malgaches en finale, après être venus à bout de La Réunion au terme d’une demi-finale d’anthologie.

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Les cyclistes mauriciens ont effectué une belle démonstration lors des Jeux surtout à l’occasion de la course en ligne en terminant avec une avance de plus de cinq minutes.

TABLEAU FINAL DES MEDAILLES 10es JEUX DES ILES | MAURICE 2019 19-28 JUILLET

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Ambiance

Tous les moyens étaient bons pour soutenir les athlètes mauriciens. Comme en témoigne ici, lors de la finale de football entre Maurice et La Réunion à Flacq… où ces supporteurs ont trouvé une place à haut risque pour suivre le match.

Les spectateurs tiennent le pari

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es Mauriciens étaient nombreux à être présents dans les gradins lors des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) pour soutenir le Club Maurice et, quelques fois, ses adversaires. L’ambiance était au rendez-vous et ce quels que soient les sites des compétitions. Le pic a été atteint lors de la finale de football, où ils étaient près de 5500 personnes à s’être rendues au stade Auguste-Vollaire, à Flacq, pour assister à la rencontre entre le Club M et le Club R. Comme à chaque sortie de la sélection nationale de football, la police a parfois eu du mal à contenir la foule. Il suffit aussi de voir celle qui était réunie au Champ de Mars, au lendemain des JIOI (29 juillet), pour se rendre compte que les sportifs mauriciens ont laissé une empreinte indélébile dans l’esprit des Mauriciens de tout bord. Reste à espérer que cela se reproduira plus souvent. Sport Together

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Petits et grands, avec leur attirail, ont été derrière le Club Maurice tout au long des Jeux.

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Interview Nicholas Li Yun Fong, quintuple médaillé d’or des JIOI au marteau

« Reconsidérer ma carrière sportive après Rabat » Une référence pour le marteau de l’océan Indien, Nicholas Li Yun Fong a décroché sa cinquième médaille d’or d’affilée en cinq éditions des JIOI. De 2003 à 2019, il a régné sur l’épreuve du lancer du marteau. Qui plus est, il détient le record

Nicholas Li Yun Fong, comment accueillez-vous votre cinquième titre consécutif aux JIOI ? Je suis très heureux et fier d'avoir remporté la médaille d'or au marteau. C'est un objectif que je me suis fixé. Je me suis bien préparé pour cette compétition sous la férule de Jacques Ramtanon. Au final j'ai réalisé ce que je voulais. C'est-àdire décrocher un cinquième titre consécutif pour mon pays et devant mon public. Je peux dire avec satisfaction que ma mission a été accomplie. Rester invaincu en cinq éditions, cela constitue un record et une longévité sans précédent. En effet, c'est une performance à mettre sur les tablettes des records. Cela requiert beaucoup de travail et de sacrifices personnels, professionnels et familiaux pour

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des Jeux avec un jet de 63m28, établi lors de sa première participation en 2003. Nicolas Li Yun Fong, 36 ans, confie à Sport Together : « Je vais reconsidérer ma carrière sportive après les Jeux d’Afrique de Rabat. »

maintenir une constante et garder une certaine hégémonie. Vous avez eu un parcours remarquable aux JIOI puisque vous avez débuté comme remplaçant lors des 5es JIOI en 1998 à La Réunion et par la suite imposer votre suprématie sur le marteau ? En effet, j'ai débuté aux Jeux en tant que remplaçant. Je n'avais alors que 15 ans. A cette époque, Stéphane Tolbize et Eric Koo Wan Siong jouaient les premiers rôles. Au final, j'ai été qu'un simple observateur, en quête d'expérience. Graduellement, j'ai pris les choses en main et j'ai fait mes preuves. Ainsi, à l'approche des 6es Jeux en 2003 à Maurice, je me suis imposé davantage pour être le titulaire au marteau. D'ailleurs, pour mes débuts, j'avais réalisé le record des Jeux avec un jet de 63m28.

Cependant, je dois faire ressortir que ma référence personnelle est de 63m64 réalisée quelques semaines précédant les Jeux de 2003. Depuis, vous avez monopolisé le marteau ? Oui, le marteau aux JIOI et moi, c'est une longue histoire. Je me suis beaucoup investi pour le pays et je suis aussi heureux de voir comment les Mauriciens ont soutenu les athlètes durant les 10es Jeux. Cela m'a vraiment impressionné le fait de voir et de savoir que nous, athlètes, avions tout ce beau monde dernière nous. Avec cinq JIOI au compteur, lesquels vous sont les plus particuliers ? Sans aucune hésitation je dirais les deux éditions tenues à Maurice. En 2003 c'était ma première participation. J'étais encore jeune. Sport Together

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J'ai décroché ma première médaille aux JIOI avec à la clé un record des Jeux. C'est quelque chose qui reste gravé pour toujours. Puis les 10es JIOI. Ces Jeux ont été exceptionnels sur les plans sportif et personnel. L'ambiance était aussi vivante que 2003. L'émergence des réseaux sociaux et autres moyens médiatiques a donné une autre dimension à ces Jeux. On vivait les Jeux autrement. Nous étions plus près de l'info. On pouvait consulter à n'importe quel moment notre smartphone pour suivre l'évolution des autres disciplines qui se déroulaient sur d'autres sites. Des photos, des encouragements et Sport Together

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autres commentaires défilaient en boucle. Médaillé de bronze aux Jeux d'Afrique de Brazzaville en 2015, qu'attendez-vous aux Jeux d'Afrique de Rabat, 19-31 août prochain ? Je vais à Rabat avec pour objectif principal d'améliorer ma performance de 61m90 et aussi de faire du mieux possible pour réaliser un podium. Le niveau des Jeux d'Afrique est de plus en plus élevé. Ce qui veut dire que la compétition est de haute facture. Mais quand on participe à une compétition, il faut avoir en tête l'esprit de la gagne.

Après Rabat, quels seront vos objectifs ? Je ne sais pas vraiment. L'avenir nous le dira. Ce que je peux dire c'est que j'ai apporté ma contribution au sport mauricien à travers le marteau. J'ai de plus en plus de responsabilités professionnelles (Ndlr : il est directeur de sa propre compagnie Civelmec, Mechanical & Electrical Engeneering) ce qui prend beaucoup de mon temps. Je vais reconsidérer ma carrière sportive après les Jeux de Rabat. Avec l'âge, la compétition et le rythme soutenu de l'entraînement devient à coup sûr plus compliqué.

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Basket-ball

Si proche de l’exploit… Le basket-ball féminin est passé près de l’exploit aux 10es JIOI. Lors de la demi-finale, les joueuses mauriciennes se sont inclinées (71-65) contre les Réunionnaises, non sans avoir forcé les tenantes du titre à deux prolongations. Mais l’inexpérience et cette bête confusion entre vitesse et précipitation a desservi les coéquipières de Loreen Davy.

Loreen Davy et ses coéquipières ont passé tout près de disputer une finale aux Jeux.

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l y a bien cette médaille de bronze, « qui vaut de l’or », selon les mots de Loreen Davy, la capitaine de la sélection féminine. Mais elle n’en a que la saveur. Comme pour se venger de la cruelle défaite de la veille contre La Réunion, les Mauriciennes ont renvoyé les Seychelloises à leurs études (93-47). Lorsque, au fil de la rencontre, les deux équipes se cèdent mutuellement la tête au tableau d’affichage, les fans sont nombreux à y croire. En début de compétition, la victoire contre les Comores leur donne des raisons d’y croire. Ensuite, il y a eu cette infranchissable montagne malgache, future vainqueure de la compétition, qui a été intraitable lors du deuxième match de poules. « On revient de loin », dit encore

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Loreen Davy. De très loin même. Lorsqu’arrivent les demi-finales, le couperet tombe. Ce sera La Réunion. Cette demi-finale, elles s’en souviendront toujours. La Mauricienne Caroline Adeline, meilleure marqueuse au terme de la rencontre, ne pouvait contenir ses larmes. Le discours, un peu guerrier et pourtant s’accordant parfaitement au moment, est clair. « Nous avons montré que nous aussi savons jouer. Maurice qui subit, c’est fini », disait-elle. Lorsque, après les quatre quarts, le score de 51-51, le public du gymnase de Phoenix se doute qu’il est sur le point de vivre un moment historique. Jamais Maurice n’a autant bousculé La Réunion. « Franchement, Maurice a montré du beau jeu. Les joueuses ont même

été bousculées », admet Johan Guilloun, le président de la Ligue régionale de basket-ball de La Réunion. A la fin de la première prolongation, le score est de 61-61. Mais devant l’enjeu, les Mauriciennes tâtonnent et perdent des ballons. C’est ouvrir un boulevard aux Réunionnaises qui s’imposeront finalement 71-65. « Nous étions si proches de l’exploit », souligne Loreen Davy. Au final, cette médaille de bronze, acquise au match de classement contre les Seychelles, donne un nouveau souffle à la discipline. « Aujourd’hui, nos adversaires nous respectent. Nous avons montré notre valeur sur le terrain. On ne peut qu’être fières de nous », conclut la capitaine de l’equipe.

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Tennis de table

Rattrapés par le niveau…

Le tennis de table a connu une maigre récolte aux Jeux avec une seule médaille d'or.

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our illustrer l’échec, somme toute relatif de la sélection, il faut se fier aux dires du pongiste Rhikesh Taucoory. « J’ai fait tous les JIOI depuis 2003. C’est l’édition la plus relevée que j’ai disputée. » Il sait de quoi il parle. Après avoir affronté les Arivony et Cédric Agathe depuis quelques années, voilà qu’il est confronté à un tout autre niveau. « Il y avait des joueurs de niveau européen. Toutes les sélections ont fait appel à leurs expatriés », poursuit le pongiste. En témoigne la victoire sans contestation du Mahorais Kilomo Vitta, lauréat du simple hommes, dont la présence a forcé chacune des délégations à protester avant le coup d’envoi de la compétition. « Il y a bien eu des protestations, mais il a pu jouer », dit Brian Chan Yook Fo, ancien médaillé de bronze des JIOI. Ceci explique-t-il donc cela ? En fait, l’échec de la sélection mauricienne est bien plus Sport Together

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symbolique qu’une victoire à domicile. Depuis 2003 et la médaille d’or de Sharon Knubley en simple dames, et 2007, où Maurice avait bouclé avec un triplé en simple hommes, il a été difficile de faire mieux qu’une médaille de bronze. Rhikesh Taucoory, aux Seychelles en 2011, avait échoué en demi-finales. A l’époque, c’était le Malgache Jonathan Nativel qui avait terminé sur la plus haute marche du podium masculin. Huit ans plus tard, ce même Nativel est troisième, et Taucoory s’est perdu dans les méandres du simple hommes. Tout comme Brian Chan Yook Fo. « Il n’y a pas de secret : personne ne s’attendait à un tel niveau », confie Chan Yook Fo. Il va plus loin, arguant que le podium final ne comporte aucune surprise. « Avec Kilomo Vitta, Loïc Collet et Jonathan Nativel, c’est une autre histoire. Il était difficile d’aller chercher quoi que ce soit en simple

La sélection nationale de tennis de table est l’une des rares à n’avoir pu rééditer sa performance de 2015. Avec une seule médaille d’or à son actif, le tennis de table mauricien a, semble-t-il, connu un coup d’arrêt. Pourtant, ils étaient si proches de la consécration par moments, mais ils sont tombés presque toujours sur plus forts qu’eux.

hommes. C’est pour cela que nous nous étions concentrés sur le tournoi par équipes. » Chez les filles, où la jeune Maldivienne Dheema Ali a surpris tout son monde, la déception a laissé la place à la stupeur. « On connaissait Muheena Mohamed. Pas Dheema Ali. A elle seule, elle a pris trois médailles d’or. Jamais les Maldives n’avaient présenté une équipe aussi compétitive », ajoute le pongiste. Dans quatre ans, Dheema Ali n’aura que 15 ans. Et elle sera chez elle.

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Prolongations

Club M

Les joueurs du Club M ont fait chavirer le cœur de toute une nation pendant un peu plus de 10 jours. Derrière eux, tout un pays, sans distinction de race, de couleurs ou de religion. Le pays a parlé un seul langage au cours de leur parcours. Celui du football.

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i les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) ont été une réussite sportive, c’est aussi à cause de ces joueurs, éléments incontournables de la sélection nationale de football. Alors certes, la médaille d’or n’a pas été au rendez-vous – ce qui aurait constitué la cerise sur le gâteau – mais ils ont la médaille d’or dans les cœurs des Mauriciens et celle-là, elle n’a pas de valeur. Et il suffit de revoir les nombreuses photos et autres vidéos défiler pour s’en rendre compte. Le public s’est déplacé en masse pour soutenir sa sélection. Ticket en poche ou pas, ils n’ont pas hésité à s’attrouper aux alentours du stade pour être ce douzième homme. Cela faisait d’ailleurs longtemps que cette partie du folklore avait disparu. Elle a été remise au goût du jour à chaque apparition du Club M. Si la ferveur a été au rendez-vous, on regrettera toutefois l’état de la pelouse du stade George V, inondée la plupart du temps et qui a un peu altéré le jeu. Au niveau de la performance, le pays hôte, bien que vaillant, n’a pu parvenir à s’imposer en 90 minutes. D’ailleurs, le Club M n’a obtenu qu’une victoire dans ces Jeux. C’était face à Mayotte

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en demi-finale, grâce à ce penalty transformé par Kevin Perticots presqu’au bout des prolongations (1-0). En phase de poule, Maurice n’a pas eu la tâche facile contre les Seychelles et Madagascar bien que les Dallons étaient présentés un peu comme le Petit Poucet du groupe. Score final 1-1 et surtout une pression maximale sur les épaules des Quadricolores qui s’attendaient à mieux pour leur début dans la compétition. Malgré son équipe C, Madagascar a apporté une farouche résistance aux coéquipiers de Christopher Caserne. Sans doute ce troisième couteau voulait émuler l’équipe première qui a réalisé un excellent parcours en juillet dernier à la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019) en Egypte.

L’encadrement nécessaire Face à Maurice, les Malgaches ont même ouvert le score dans le second match de groupe et cela bien qu’étant réduit à 10. Mais l’intenable Ashley Nazira est de nouveau sorti de sa boîte pour remettre les pendules à l’heure. En ce qui concerne la préparation

Le jeune Adrien François (à g.) représente l’ave

Ils du Club M, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) n’a, de son côté, pas lésiné sur les moyens pour offrir l’encadrement nécessaire aux footballeurs. Ainsi depuis 2017, un montant de près de Rs 10 M avait été injecté dans le football local. Une série de rencontres amicales en Afrique du Sud a également rythmé la phase d’avant les Jeux. Sport Together

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Cyclisme

enir du football mauricien.

ont rêvé grand D’autre part, le MJS a pris le Club M sous son aile durant la période pré-JIOI et a placé Akbar Patel à la tête de la sélection. Il y aura d’autres challenges, d’autres défaites, d’autres succès et surtout d’autres moments inoubliables. Il incombera une nouvelle fois au Club M de faire vibrer et d’unir ce peuple derrière le quadricolore comme il vient de Sport Together

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le faire. Comment ne pas faire mention de certaines performances personnelles à l’instar du jeune Adrien François, Fabrice Brasse, le retour de Stephan Nabab, le tonitruant Kevin Perticots ou encore l’inévitable Ashley Nazira.

Patel et Philo aux commandes Akbar Patel reste au sein de l’équipe nationale. Il codirigera le Club M avec le technicien brésilien Francisco Philo. C’est ce qu’a décidé la Mauritius Football Association. Dans le cadre des préliminaires de la Coupe du monde 2022 au Qatar, le Club M fera face au Mozambique. Le match-aller est prévu le 4 septembre à domicile et le match-retour quatre jours plus tard à Maputo.

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Natation

Alicia Kok Shun, quadruple médaillée d’or aux JIOI

Objectif : les championnats d’Afrique juniors à

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lle a impressionné en faisant son show dans le froid de Côte d’Or à l’occasion des 10es Jeux des îles. Nul ne présageait qu’Alicia Kok Shun, 14 ans, allait offrir un récital, aussi surprenant soit-il, durant la compétition en remportant les trois médailles d’or en brasse (50m, 100m et 200m) et un titre au relais 4x100m 4-nages pour terminer les JIOI en apothéose. Avec la dynamique des Jeux, la nageuse de CAMO veut atteindre d’autres horizons. Elle voit les championnats d’Afrique juniors

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Quadruple médaillée d’or aux 10es JIOI, Al prochain objectif les 13es championnats d natation qui auront lieu du 11 au 15 s à la piscine olympique El Menza comme un challenge intéressant. Si elle a déjà côtoyé le continent à travers la zone 4, le défi qu'elle veut relever maintenant est d'un autre acabit. « Ces championnats d’Afrique seront sans aucun doute d’une autre dimension sachant qu’ils réuniront les meilleurs nageurs du continent.

Mais je suis prête à me lancer afin de m’améliorer encore », fait ressortir Alicia Kok Shun à Sport Together. La championne des JIOI en brasse est revigorée mais reste consciente que sa tâche sera encore plus compliquée. « Les Jeux des îles étaient un objectif. Maintenant que cet objectif est atteint, il est tout Sport Together

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Perspective

à Tunis

licia Kok Shun a pour d’Afrique juniors de septembre 2019 ah, à Tunis. à fait normal d’aller se mesurer à des athlètes d'un niveau supérieur. Je tâcherai de faire de mon mieux et pourquoi pas viser un podium », déclare la première sportive mauricienne médaillée d’or des 10es JIOI.

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Etudiante en Form IV au Queen Elizabeth College, Alicia Kok Shun rêve de participer aux prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2022 à Dakar, Sénégal. Mais ce défi s’annonce ardu pour la nageuse dans la mesure où ses examens du HSC se tiendront durant la même année que le rendez-vous olympique. Elle est d'ailleurs considérée comme une lauréate potentielle de la filière scientifique.

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Focus

Football - Compétition africaine

Le président de Roche-Bois Bolton City, François Paul, et les joueurs saluant leurs supporteurs après leur victoire.

Roche-Bois Bolton City ou l’art de la persévérance Il y a trois ans, Roche-Bois Bolton City végétait encore dans la Première division nationale. Que de chemin parcouru depuis. La formation port-louisienne, réputée notamment pour ses supporteurs toujours présents pour donner de la voix, a récemment fait ses premiers pas en Afrique. Une nouvelle aventure pour cette formation qui connaît un parcours exemplaire. 20

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B

olton City a remporté la MFA Cup en mai dernier en disposant de l’AS Vacoas/Phoenix. Une victoire qui lui a ouvert les portes de la Coupe de la Confédération de la CAF. Le premier tour des préliminaires a vu les protégés de Jérôme Thomas croiser le fer avec le Jwaneng Galaxy. Cette formation botswanaise n’a pas fait le poids au match-aller en s’inclinant 3-1, le 11 août dernier au stade George V. Il incombe désormais à Bolton City de réaliser le match parfait lors de la manche retour, le 25 août, pour passer au tour suivant. Crée en 1978, Bolton City Youth Club de son vrai nom, a passé un nombre incalculable d’années dans les divisions inférieures. Le premier titre majeur n’a atterri sur les tablettes du club qu’en 2006 après avoir remporté le championnat de la première division régionale de Port-Louis.

Sacré champion C’est à partir de là que débute l’aventure. Une nouvelle fois, c’est la persévérance qui est au cœur du succès. En 2011, Bolton City est sacré champion de la deuxième division nationale et obtient son billet pour la Première division. Au sein de l’élite, on se souviendra surtout des premiers pas de Bolton City qui avait enchaîné cinq rencontres sans concéder de points. Mais qu’est-ce qui explique cette remarquable ascension de Bolton City ? Il faut d’abord savoir que c’est un esprit de famille qui prévaut au sein de cette formation. Plusieurs joueurs habitent d’ailleurs dans la région, ce qui a raffermi les liens.

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Roche-Bois Bolton City compte en son sein un certain Christopher Caserne, également gardien et capitaine de l’équipe nationale. Ce capitaine exemplaire, fin communicant, sait s’adresser à ses partenaires et surtout les motiver. « Nous sommes heureux de notre parcours et fiers de représenter Maurice en Afrique », a fait ressortir Jérôme Thomas, l’entraîneur de Bolton City. Roche-Bois peut également compter sur des jeunes prometteurs à l’instar d’Adriano Chui Chung Fat, souvent appelé chez les U20. Fabrice Brasse, international mauricien et Giano Li Tien Kee, constituent des éléments intéressants en attaque. Cette saison, Roche-Bois Bolton City s’est renforcé avec notamment les arrivées du solide défenseur Jonathan Spéville ou encore Jordi Paul. Le premier nommé sort d’ailleurs d’une bonne campagne aux Jeux des îles de l’océan Indien avec notamment la médaille d’argent. Mais il y a toujours ce regret sur le plan national. Bolton City n’a jamais remporté le championnat. En deux occasions, les Rocheboisiens étaient tout proches de toucher le Graal. Pourtant, ce n’est pas le manque d’implication qui fait défaut et encore moins l’effectif.

Jérôme Thomas, entraîneur de l’équipe.

Roche-Bois Bolton City possède des joueurs de qualité et surtout un entraîneur dévoué et fin tacticien. En dépit de tous ces éléments, le club originaire de la banlieue de la capitale n’est toujours pas parvenu à imposer sa marque, finissant toujours sur la deuxième ou troisième marche du podium avec deux ou trois points de retard sur le leader.

Cosafa U17 (féminin)

Maurice accueille la compétition

Pour la toute première fois dans l’histoire de la Cosafa, un tournoi destiné aux filles tombant dans la catégorie des U17 sera organisé. C’est Maurice qui a été choisie pour abriter cette compétition qui se tiendra du 13 au 22 septembre prochain. Huit équipes, réparties en deux poules de quatre, participeront à ce tournoi.

En tant que pays hôte, Maurice sera bien évidemment représentée par une sélection. Cette dernière s’entraîne depuis plusieurs mois sur le terrain de la Mauritius Football Association à Trianon. Elle est encadrée par Kofi Kawata, qui a également la responsabilité de la sélection féminine Senior.

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12es Jeux d’Afrique

Rabat 2019

La quête d’un ticket pour To Après les JIOI, en juillet dernier, place, cette fois, à l’échelon supérieur avec les 12es Jeux d’Afrique, qui se tiennent du 19 au 31 août prochain au Maroc. Le Club Maurice s’est rendu, en différents groupes en début

de semaine, à Rabat, où se ti rendez-vous sportif africain, quête d’un ticket pour les Je 2020 et pour d’autres, la con

Richarno Colin (à g), médaillé d'or aux 10es JIOI, sera le porte-drapeau du Club Maurice au Maroc.

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okyo 2020

iendra le plus important , avec, pour certains, la eux Olympiques de Tokyo nfirmation de leur talent.

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C

’est au cours d’une soirée organisée spécialement pour le Club Maurice, le 12 août dernier, au Henessy Park Hotel, que les athlètes ont découvert ceux qui seront leurs porte-paroles pour le rendez-vous marocain. Le Club Maurice sera représenté dans 17 des 26 disciplines au programme de ces Jeux africains. Ainsi, le lanceur Bernard Baptiste et l’haltérophile Roilya Ranaivosoa ont été désignés capitaines des délégations masculine et féminine respectivement, alors que Richarno Colin sera le porte-drapeau du Club Maurice. Le lanceur s’est d’ailleurs dit honoré d’être l’un des deux représentants des athlètes. « Je suis fier d'être le capitaine de l'équipe de Maurice pour les garçons avec l'extraordinaire Roilya Ranaivosoa pour les filles et Richardo Colin qui sera notre porte-drapeau ! Nous accompagnons 89 sportifs mauriciens qui ont tous hâte de faire honneur au pays », a tweeté le sportif, médecin de son état. A ce sujet, ils seront donc un peu moins d’une centaine à tenter de décrocher une médaille, ou, à défaut, des points pour la qualification olympique. En tennis de table, par exemple, la quête sera dure. Mais c’est une chance à tenter, selon le DTN Cédric Rouleau, qui sera en charge d’une sélection composée de six pongistes, trois garçons et trois filles. « Nous espérons terminer au moins dans le Top 5. L’objectif serait de viser une médaille de bronze chez les filles », dit-il. Le tableau masculin étant plus dense, il ne faudra pas espérer de miracles. « Le coup est

plus jouable chez les filles. Chez les garçons, ça risque d’être serré », analyse-t-il encore. En cyclisme, par contre, on note l’absence des coureurs ayant participé aux 10es JIOI. En revanche, le DTN Michel Thèze a fait appel aux deux réservistes, Adriano Azor et Fidzerald Rabaye, qui devront assurer sur la course en ligne et le contre-la-montre individuel. « Nous sommes un peu déçus. Il y a avait un coup à tenter en masculin », soutient le technicien français. La délégation mauricienne pourra compter sur Kimberley Lecourt, vainqueure de la course en ligne en 2015, et Aurélie HalbwachsLincoln, pour ramener une médaille. Yannick Lincoln, routier aux derniers JIOI, se transforme en vététiste pour l’occasion. L’athlétisme est la délégation la mieux représentée, avec 14 athlètes. Parmi, on retrouve les médaillés d’or des 10es JIOI que sont Jonathan Bardottier, Jessika Rosun, Bernard Baptiste, Jérôme Caprice, Mohammad Dookun et Nicholas Li Yun Fong. Tout comme l’athlétisme, la boxe a fait appel à ses habituels chercheurs d’or. Là encore, Sharvin Beedassy, Merven Clair, Richarno Colin, pour ne citer que ceux-là, seront en mission avec pour objectif un podium. Que dire de l’haltérophilie, qui, avec 10 représentants, reste la deuxième plus grosse délégation ? Emmenée par l’inusable Roilya Ranaivosoa, la sélection mauricienne tentera de continuer sur sa lancée des JIOI, où elle avait enlevé la bagatelle de 22 médailles d’or.

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