Sport Together | No.8 | Jul 2019

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éDITO

Vibe Club Maurice

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e coup d’envoi des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) a été donné officiellement depuis hier soir, 19 juillet, avec la traditionnelle cérémonie d’ouverture. Le temps de ces JIOI, l’île Maurice est devenue la capitale de l’océan Indien. Si auparavant ces Jeux étaient regardés et suivis principalement en grande partie par les peuples de la région, mais avec les moyens technologies avancés mis en place pour la diffusion de ces 10es JIOI, le monde dans son ensemble – et particulièrement les diasporas indianocéaniques – pourra les suivre en « live and direct ». C’est dire à quel point ces 10es JIOI, considérés affectueusement comme les mini Jeux Olympiques de l’océan Indien, auront un impact planétaire sans précédent. Cet événement, qui célèbre au passage ses 40 ans d’existence, offre à l’île Maurice une visibilité accrue sur la carte mondiale, ce qui est de bon augure pour l’image du pays. Après des années de préparation et de sacrifice, l’heure estde à présent président la MFA nevenue pour nos 277 athlètes, hommes et dames confondus, de se mettre en passe pas par quatre chemins. dansune les industrie quatorze disciplines au programme. Sonexergue rêve de créer Toute Maurice sera autour du l’île football local, qui a derrière eux pour les de souffle manière inconditionnelle afin qu’ils prissoutenir un nouveau avec surmontent leurs épreuves pour faire honneur au l’apport de la MPFL, se poursuit quadricolore. avec l’avènement de la profesEvoluer à domicile sionnalisation. A bâtons implique à coup sûr une certaine pression, mais gagner rompus, il parle, avec son devant son public provoque un immense de communion avec le public et il y a dynamisme coutu mier, au par-dessus un privilège de pouvoir faire vibrer MPFL Magazine tout de la détection toute unedes nation aux performances de ses et formation jeunes,scotchée de la héros. gestion des clubs, du Club M et Danielo Ramsamy des objectifs à court et long dramsamy@sporttogether.mu terme de la fédération.

éDITO

sommaire 6-9

« Le football mauricien est en pleine gestation »

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Sommaire

« Le football mauricien est en pleine gestation »

« Nous sommes déterminés à bien faire »

INTERVIEW

Julien Paul Badiste et capitaine de l’équipe masculine de Maurice

« Le football mauricien est en 10-11 pleine gestation »

by

18 rue Volcy Pougneto Port-Louis

Sport Together Tel: 214 1462

18-19 Directeur Directeur de publication Responsable de publication Ramsamy DanieloDanielo Ramsamy

Conception & Design N 8 Samedi 20 juillet 2019

Email: avdr@myt.mu

Dav Ramoyee

Excellente victoire LE

Le président de la MFA ne passe pas par quatre chemins. Son rêve de créer une industrie «A La Réunion, autour du football local, qui a pris un nouveau souffle avec le podium 100% l’apport de la MPFL, mauricien… » se poursuit avec l’avènement de la professionnalisation. A bâtons Mes Jeux rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au Jessika Rosun MPFL Magazine de la détection Lanceuse et capitaine etdeformation des jeunes, de la l’équipe féminine de Maurice gestion des clubs, du Club M et des objectifs à court et long 22-23 terme de la fédération. A bâtons rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au MPFL Magazine de la détection 18, rue Volcydes Pougnet, et formation jeunes,Port-Louis de la gestion des Club M et Telclubs, : 214du 1462 des objectifs à court et long Email : contact@sporttogether.mu terme de la fédération.

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En ouverture

NATATION

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Bradley Vincent

Premier médaillé d’or mauricien generating emotions through sports 4

generating emotions through sports

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Le nouveau recordman du 50m nage libre des JIOI montrant fièrement sa médaille d’or apres la cérèmonie protocolaire ce matin au Côte d’Or National Sports Complex.

ttendu avec une grande conviction par tout un public, le nageur mauricien Bradley Vincent n’a pas déçu sur le 50m nage libre à l’occasion de la première journée de natation tenue hier après-midi (19 juillet) à la piscine olympique du Côte d’Or National Sports Complex. Bradley Vincent n’a pas fait dans la dentelle. Dès le départ, il a imprimé son rythme infernal pour s’imposer avec la manière en 22’’57 devant le Seychellois Mathieu Bachmann 23’’54. Grâce à ce chrono, il a établi du coup un nouveau record des Jeux. Il devient, de ce fait, le premier médaillé d’or mauricien de ces 10es JIOI. « Je suis très heureux de ma victoire. C’est un travail de longue haleine. Je ne voulais pas faire de pronostics avant la course. Je remercie le public pour son support. J’espère que d’autres médailles suivront », a déclaré le nouveau recordman du 50m nage libre de la région. Cette journée inaugurale a été aussi marquée par le doublé réalisé par les Mauriciennes au 50m brasse. Lors de cette

épreuve, Alicia Kok Shun (33’’54) et Tessa Ip Cheung (34’’04) ont terminé respectivement première et deuxième de la course. Les Dallons ont été les premiers à ouvrir leur compteur au tableau des médailles, avec la victoire de Felicity Passon (26’’21) au 50m nage libre établissant, au passage un nouveau record des Jeux. Le Réunionnais Ambroise Petit, vainqueur du 400m 4-nages (4’31”95) a également établi un nouveau record des Jeux. La Réunionnaise Alizée Morel a dominé cette même épreuve chez les dames (5’04’’81). La Réunion s’est aussi distinguée dans le relais du 4 X 100m nage libre, tant en masculin qu’en féminin. Si les Réunionnaises maintiennent leur suprématie dans cette épreuve, en revanche, la Réunion a repris la main à Maurice chez les hommes. A l’issue de cette première journée, La Réunion empoche quatre des huit médailles d’or. Maurice et les Seychelles se partagent équitablement les quatre médailles d’or restantes. Les compétitions en natation se poursuivent jusqu’au 23 juillet.

n des Jeux Sport Together

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En couverture L’enjeu sera de taille pour le Club Maurice, qui envisage de terminer, pour la première fois de l’histoire, en tête du tableau final des médailles d’une édition des Jeux des îles de l’océan Indien : celle qui se déroule actuellement à Maurice (19-28 juillet). Une tâche qui s’annonce difficile mais pas impossible pour les locaux, qui veulent rejoindre La Réunion (7) et Madagascar (2) au palmarès des vainqueurs des Jeux.

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n total de 227 titres sont en jeu pour ces 10es JIOI, auxquels d’aucuns se réfèrent comme les Jeux 5-Etoiles. Les spéculations divisent en ce qui concerne les chances de Maurice de remporter enfin « ses premiers » Jeux des îles. Bien que les athlètes mauriciens partent avec un avantage certain en évoluant devant leur public, mais la compétition dans certaines disciplines est toutefois loin d’être gagnée d’avance. La ruée vers l’or est donc lancée pour nos athlètes. Les avis sont partagés quant aux performances attendues de la part des athlètes du Club Maurice, et surtout par rapport à la moisson des médailles attendue à l’issue de

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227 titres en jeu

La ruée

« Maurice doit absolumen

haltérophilie, en athlétism disciplines porteuses de méd totalisent à elles seules

ce rendez-vous sportif régional. Si les autorités concernées avaient prédit, à un certain moment avec détermination, une récolte d’au moins 100 médailles d’or, il se trouve cependant qu’au fur et à mesure que l’échéance indianocéanique approchait, les prévisions ne semblaient pas nécessairement les mêmes que celles fixées initialement. Certains facteurs inattendus ou tout bonnement pas tenus en compte pourraient donner une autre trajectoire à la courbe. Des neuf éditions des JIOI, Maurice avait réalisé sa meilleure performance au tableau final en décrochant 66 médailles d’or, terminant deuxième dernière les Réunionnais, qui avaient décroché

84 médailles d’or, lors de la 9e édition tenue à l’île sœur. De 66 médailles d’or pour atteindre la barre des cent fixée par le ministre Toussaint, l’écart est assez conséquent. Pour atteindre pareil objectif, Maurice doit absolument faire la différence en haltérophilie, en athlétisme et en natation, trois disciplines porteuses de médailles. Ces trois disciplines totalisent à elles seules 166 médailles d’or. 60 en haltérophilie, 62 en athlétisme, dont 16 pour les sportifs handicapés, et 44 en natation, six destinées aux handisportifs. Les observateurs interrogés par Sport Together estiment qu’il faudra redoubler d’efforts pour parvenir à atteindre la barre des 100 médailles d’or. Ils Sport Together

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e vers l’or

nt faire la différence en me et en natation, trois dailles. Ces trois disciplines s 166 médailles d’or

»

reconnaissent que la concurrence sera de toute évidence rude dans certaines disciplines, telles que la natation et l’athlétisme et, à un degré moindre, en haltérophilie. Au niveau de l’haltérophilie, on croit dur comme fer que les leveurs de fonte mauriciens feront mieux que la dernière édition. Aux Jeux de La Réunion en 2015,

Le rôle déterminant des handisportifs Maurice avait en effet obtenu 21 médailles d’or terminant du coup en tête dans cette discipline. Pour garder en ligne de mire l’objectif des 100 médailles d’or, les haltérophiles, hommes et dames confondus, devront néanmoins remporter un minimum de 30 Sport Together

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Pour les 227 titres en jeu dans les épreuves individuelles et collectives, 538 médailles d’or ont été conçues.

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En couverture Cependant, en ce qui concerne l’athlétisme, les dirigeants avancent, avec une certaine prudence, une récolte se situant entre 9 et 12 médailles d’or, soit pratiquement le même nombre qu’aux derniers Jeux. Toutefois, tous espèrent que ce chiffre pourrait évoluer positivement. De ce fait, les handisportifs joueront un rôle déterminant en apportant leur précieuse contribution pour faire la différence, comme ce fut le cas aux derniers Jeux. La natation reste sans conteste une discipline où La Réunion a toujours dominé ses adversaires. Mais pour cette présente édition, Maurice pourrait bouleverser quelque peu la donne. Si la Fédération mauricienne de natation ne veut pas se mouiller ouvertement, il se chuchote quand même dans les coulisses, qu’elle pense faire mieux que les quatre médailles d’or décrochées en 2015. Si on se base sur les prévisions autour des trois disciplines les plus porteuses de médailles d’or, Maurice dépasserait ainsi la moitié des 100 médailles d’or visées. Pour se rapprocher de l’objectif, d’autres disciplines, à l’instar de la boxe, le badminton ou encore le tennis de table apporteront leur pierre à l’édifice. En ce qui concerne le badminton, les dirigeants de cette discipline ne veulent pas s’aventurer pour parler de razzia, avançant tout simplement que ce sport apportera son lot de médailles d’or au pays. Quant au tennis de table, là aussi aucun pronostic n’est avancé par les dirigeants de la Fédération mauricienne de tennis de table. Au niveau de la boxe, dix titres sont à pourvoir. L’Association mauricienne de boxe ne passe pas par quatre chemins pour faire une estimation d’un minimum de cinq médailles d’or. Pour sa première admission aux JIOI, le beach-volley devrait rester une affaire mauricienne. Les

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quatre médailles d’or semblent, effectivement, à la portée des locaux. Le volley-ball reste une discipline ouverte. Idem pour le cyclisme, même si les coureurs mauriciens restent en bonne posture. Le football possède de bonnes chances pour réaliser la passe de trois après 1985 et 2003.

La voile, le judo et le rugby à VII restent à suivre. En revanche, la performance en basket-ball demeure résolument incertaine par rapport à une hypothétique médaille d’or. Tout compte fait, donc, la course aux 100 médailles d’or ne s’annonce guère de tout repos pour la délégation mauricienne.

Les nageurs mauriciens, à l’image d’Alicia Kok Shun, médaillée d’or au 50m brasse, ont bien démarré la compétition en décrochant deux médailles à l’issue de la première journée.

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Interview

Julien Paul

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Badiste et capitaine de l’équipe masculine de Maurice

Julien Paul, triple médaillé d’or aux JIOI de 2015 à La Réunion, est considéré comme le leader du badminton mauricien. L’équipe compte en partie sur sa contribution afin de faire briller la discipline aux 10es JIOI. Dans l’interview qui suit, le badiste estime que le badminton mauricien est en mesure de justifier son statut de favori.

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« Nous sommes déterminés à bien faire » Julien Paul, quel est votre état d’esprit pour ces 10es Jeux ?

Je me sens bien. Je suis prêt pour entamer ces Jeux.

Après 2015, pensez-vous que les badistes mauriciens pourraient réaliser à nouveau une razzia ?

Tout reste possible. Nous avons une bonne équipe. Nous sommes déterminés à bien faire.

Une razzia est donc possible ?

Nous allons tout faire pour atteindre un maximum de médailles d’or. Une razzia s’avère cependant compliquée. Nous allons mettre toutes nos énergies dans ce sens.

Les données ont toutefois changé avec le retrait de Kate Foo Kune ? Son absence va se faire cruellement sentir, mais je pense qu’il faut faire confiance à toute l’équipe. Chacun aura sa part de responsabilité et chacun aura un rôle à jouer afin de contribuer au succès de la discipline. Je reste confiant que nous ferons de très bons jeux.

Sur le plan personnel, comment accueillez-vous ces Jeux qui se déroulent à domicile ?

Je pense que l’ambiance sera sans aucun doute électrique. Je m’attends aussi à avoir plus de pression, vu que nous évoluons devant notre public. Je dirai que c’est une pression positive qui va permettre à l’ensemble de l’équipe de se surpasser.

Vous avez remporté trois médailles d’or à l’occasion de vos premiers Jeux en 2015, à quoi peut-on s’attendre pour ces 10es Jeux ? J’ai participé à mes premiers Jeux alors que je n’avais que 19 ans. Maintenant j’en ai 23. J’ai gagné en maturité et aussi en expérience par rapport à mes différentes participations aux tournois et stages internationaux. Je vais faire tout pour préserver mon titre en simple hommes, en double hommes aux côtés d’Aatish Lubah et dans le tournoi par équipes. Je vise aussi le titre en double mixte.

Outre le badminton, vous êtes aussi le capitaine de l’équipe masculine de Maurice. Comment comptez-vous remplir ce rôle ?

Je ne m’attendais pas à être désigné capitaine de l’équipe masculine de Maurice en raison de mon jeune âge. C’est à la fois un encouragement et un challenge. Je vais faire mon maximum pour garder le contact avec mes coéquipiers du Club Maurice au Village des Jeux (Ndlr : l’hôtel InterContinental Resort) et aussi pour les encourager. Ce sera un honneur pour moi d’assumer une telle responsabilité. Je m’attends à la compréhension et la coopération de toute l’équipe.

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Vous occupez la première place au classement africain et vous vous retrouvez en bonne position pour décrocher une qualification olympique pour Tokyo 2020...

C’est vrai que j’ai la possibilité de faire les JO de Tokyo. Mais à l’heure actuelle rien n’est encore joué et ce, même si je possède une certaine avance sur mon adversaire immédiat sur le continent, qui est un Nigérian. Cela dit, il me faut faire des compétitions pour pouvoir accumuler des points. Je vais capitaliser sur mes prochaines sorties internationales, que sont notamment les Jeux d’Afrique en août prochain au Maroc, puis en Europe, et les Championnats d’Afrique de badminton en février 2020 en Egypte.

Après deux années, vous avez mis en veilleuse vos études tertiaires en Management et Marketing pour vous consacrer totalement au badminton de haut niveau en intégrant successivement la YIB Academy en Malaisie et en Inde. Pourquoi un tel choix?

C’est pour mieux progresser par rapport à mes objectifs fixés menant aux JO 2020. Je me suis entraîné pendant une année sous la férule de Yogendran Krishnan. Ce dernier est l’actuel head coach de l’équipe de Maurice. Je dois dire que le courant passe bien entre lui et moi. Il a une bonne méthode de coacher. Je pense que Maurice a été chanceuse de l’avoir pour les JIOI.

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Cérémonie d’ouverture

Grandiose et symbolique Une foule compacte s’était réunie au stade Anjalay, hier soir (19 juillet) à l’occasion de la cérémonie d’ouverture marquant le début officiel des 10es Jeux des iles de l’océan Indien. Belle-Vue. Les organisateurs avaient promis un spectacle haut en couleurs et riche en sons et lumières. Ils n’ont pas déçu avec notamment un spectacle pyrotechnique à couper le souffle.

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etits et grands munis de leur quadricolore ont manifesté leur joie d’accueillir l’événement. Et ni la pluie, qui a souvent joué au trouble-fête, ni même que la température fraîche ne sont pas parvenus à entamer la joie de ceux présents. Au niveau des pièces présentées, on saluera le travail abattu par Emilien Jubeau, qui a concocté

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Une frénésie s’est emparée de la foule lors du défilé de la délégation mauricienne.

le spectacle. Articulés autour de trois thèmes, tous les numéros ont retracé l’histoire des sept îles de l’océan Indien, de leur peuplement jusqu’à leurs traditions en passant par la richesse du métissage. Tout cela devant un public conquis. En même temps, cette cérémonie d’ouverture, qui marque officiellement le début des Jeux, a été légère, rythmée et inspirée. Le séga, incontournable musique

culturelle du pays, n’a pas manqué de réchauffer le cœur de ceux présents tout en souhaitant la bienvenue aux voisins et voisines des autres îles. Le spectacle aura duré deux heures. Et comment oublier Krouink, le cateau vert, mascotte des Jeux qui ne s’est pas fait prier pour réchauffer le cœur de ceux présents. « Nous sommes heureux de voir la joie qu’apportent ces Jeux. L’esprit de fraternité est

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a ouvert la voie. Le porte-drapeau de la délégation mauricienne était ensuite suivi de Julien Paul et de Jessika Rosun, respectivement capitaine de la sélection masculine et féminine. Avant que ne débute le spectacle, il a échu à Eric Milazar, et Marie-Lourdes AllysambaAppadoo, deux anciens champions des Jeux en athlétisme, d’allumer la vasque. « Les Jeux symbolisent la fraternité entre tous les peuples de l’océan Indien. C’est cette fraternité que nous allons célébrer pendant dix jours. Je vous souhaite de la vivre pleinement sur le sol mauricien

bien présent », a confié Antonio Gopal, président du Conseil international des Jeux (CIJ). Un peu plus tôt, c’est le traditionnel défilé des différentes délégations qui a été applaudi. Sous les yeux des différents chefs d’Etats des autres pays ayant fait le déplacement, les athlètes s’étaient parés de leurs plus beaux atouts et agitaient leurs drapeaux. Dans le clan quadricolore, c’est la handisportive Noemi Alphonse qui

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», a souligné Stephan Toussaint, président du COJI et ministre de la Jeunesse et des sports. « Au-delà des trophées et des médailles, le sport est vecteur de discipline et d’efforts, mais aussi de fraternité et de liens du cœur. Nous sommes fiers d’accueillir les Jeux pour la troisième fois », a fait ressortir le Premier ministre, Pravind Jugnauth. « Je déclare ouverts les dixièmes Jeux des îles de l’océan Indien », a déclaré Barlen Vyapoory, président par intérim de la République, en dernier lieu comme le veut le protocole.

Moment symbolique lorsqu’Eric Milazar et Marie-Lourdes Allysamba-Appadoo ont allumé la vasque

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Flamme des Jeux

Lorsque la passion se déchaîne La Flamme des Jeux a suscité bien des passions mais aussi des scènes de déchaînement depuis son arrivée à Maurice. Après un parcours pour le moins mouvementé, elle a embrasé la vasque, qui trônera jusqu’au 28 courant au stade Anjalay, où a eu lieu la cérémonie d’ouverture des 10es JIOI, hier soir.

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e parcours de la Flamme a démarré le 6 juillet dernier, à La Réunion. Une délégation composée, entre autres, du président du Comité olympique mauricien, Philippe Hao Thyn Voon, du ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, et du CEO du COJI, Jean-Pierre Sauzier, a pris possession de la torche à l’île de La Réunion, pays

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organisateur des derniers JIOI, en 2015. De retour à Maurice, il y a eu cette bourde monumentale au départ pour Rodrigues. La torche a été carrément oubliée à Maurice. Raison évoquée : un problème de poids ! Sur les différentes photos publiées, on pouvait voir un employé décharger la boîte contenant le précieux

instrument, qui est, soulignons-le, le symbole même des Jeux ! Il fallait le faire… Par contre, personne de la délégation n’a « oublié » de se presser dans l’avion. Et ce n’est qu’une fois à terre, à Rodrigues, que le COJI aurait constaté cet oubli, aussi sinistre que triste. Pourtant, il est impensable qu’Air Mauritius, partenaire des Jeux

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en tant « qu’Official Carrier », ait pu procéder avec autant de légèreté sur un aspect aussi essentiel et fortement symbolique que la Flamme des Jeux. A Rodrigues, la colère a grondé un moment. Mais le peuple rodriguais, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, a vite fait d’oublier le retard pour laisser exploser sa joie à l’idée de recevoir ce puissant symbole des Jeux. Le parcours de la Flamme à Rodrigues, qui accueillera l’épreuve de semi-marathon et le tournoi par équipes de judo, a permis de raviver la passion en attendant le début des épreuves. De retour à Maurice, le 7 juillet, la Flamme des Jeux a débuté son périple dans la partie sud de l’île. De Plaisance à Souillac, en passant par d’autres villages du Sud, ils ont été nombreux, les badauds, jeunes, adultes et les

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personnes âgées, à avoir répondu à l’appel pour accompagner la Flamme, chacun à sa manière. Le parcours de la Flamme l’a vu passer par la côte ouest, pour remonter vers le centre. L’étape la plus marquante aura été celle de Port-Louis à Côte d’Or, le 15 juillet, le jour même où le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a procédé à l’inauguration du Côte d’Or National Sports Complex. De là, la Flamme des Jeux a parcouru, toujours avec passion et déchaînement, les routes de l’est et du nord jusqu’au stade Anjalay. En entrant dans le stade, les derniers relayeurs ont eu droit à une ovation de tout le public réuni pour la cérémonie d’ouverture. La vasque des Jeux pouvait s’illuminer majestueusement pour la durée des 10es JIOI.

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Items des Jeux

5 504 médailles fabriquées Le Comité organisateur des Jeux des îles (COJI) a dévoilé au grand public, le 3 juillet dernier au Bagatelle Mall, les médailles conçues pour les 10es JIOI, et d’autres items entourant cet événement.

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u total 5 504 médailles ont été fabriquées par Karl Ray Co. Ltd. 1 654 médailles, dont 538 en or plaqué, 538 en argent plaqué et 578 en bronze seront décernées aux athlètes durant les compétitions. Les 3 750 autres médailles sont destinées à tous ceux concernés par les Jeux : athlètes, entraîneurs, juges, officiels et volontaires, en guise de récompense pour leur participation. Conformément à la réglementation européenne REACH, ces médailles sont fabriquées en bronze, certifiant l’utilisation de matières premières et de produits respectueux de l’environnement, sans indium ni mercure. Chaque médaille pèse 130 g, pour un diamètre de six centimètres et une

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Les médailles ont été fabriquées par la compagnie Karl Ray.

épaisseur de six millimètres. Pour ce qui est des participants, la médaille sera en bronze et pèsera 70 g pour un diamètre de cinq centimètres et une épaisseur de trois millimètres. La médaille destinée aux officiels sera en bronze et pèsera 95 g pour un diamètre de 6 centimètres et une épaisseur de 4 millimètres. Le design de toutes les médailles est le même comprenant l’emblématique dodo, dix étoiles en référence au nombre d’éditions des JIOI et la carte de l’île Maurice. Par ailleurs, les podiums, les

plateaux, les certificats et les tenues pour les officiels ont aussi été présentés ce jour-là. Les podiums ont été réalisés par la compagnie Decologie. Les paniers, dans lesquels seront placées les médailles, ont été confectionnés à la main par l’établissement Lizie dan la main. En ce qui concerne les vêtements officiels et les polos, ils sont comme suit : officiels techniques (vert), volontaires (orange), Field staff (rouge), sécurité (bleu), médical (rose), transport (jaune) et l’équipe du COJI (grenat). Sport Together

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Cyclisme

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a sélection de Maurice, composée de Yannick Lincoln, Christopher Lagane, Grégory Lagane, Alexandre Mayer et Dylan Redy, a remporté ce matin, a Côte d’Or, le contre-la-montre par équipes. Les coureurs mauriciens ont devancé après 38,6 km, les Réunionnais avec un temps canon de 47 minutes et 6 secondes, laissant le quintet de l’île sœur à 30 secondes. Madagascar est la surprise de cette première épreuve cycliste en prenant la troisième place du podium. « Les Réunionnais étaient très forts. Mais on a fait ce qu’on devait faire. Cette médaille enlevé la pression un peu. Maintenant, il reste le contrela-montre individuel et la course en ligne », a déclaré Christopher Lagane. Les coureurs seront à nouveau en compétition le mardi 23 juillet pour le contre-la-montre individuel (19,4 km) à Côte d’Or.

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L'équipe de Maurice enlève la médaille d’or

Les coureurs mauriciens après leur victoire de ce matin dans le CLM.

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Infrastructure Le PM inaugure le Côte d’Or National Sports Complex La signature du contrat entre le gouvernement et la Liverpool FC Academy constitue une première action concrète. L’académie sera opérationnelle en août prochain et accueillera dans un premier temps 256 stagiaires. Le Cote d’Or National Sports Complex comprend une piscine olympique aux normes de la FINA pouvant accueillir 1 100 spectateurs. Le gymnase polyvalent, quant à lui, a une capacité de 2 000 places. Le stade de football, aux normes de la FIFA, et le stade dédié à l’athlétisme, construit selon les spécificités de l’IAAF, seront prêts fin 2019.

Après la cérémonie protocolaire, Pravind Jugnauth a rencontré les équipes de judo et de la natation. Il salue ici la judokate Priscilla Morand, médaillée d’or des 9es JIOI.

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a procédé à l’inauguration du Côte d’Or National Sports Complex, le 15 juillet dernier, devant un parterre d’invités composé notamment de parlementaires, de membres du corps diplomatique et de la communauté sportive.

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a y est. Maurice possède désormais une infrastructure sportive nationale avec une portée régionale, voire internationale. La construction de ce complexe, perçue comme un challenge personnel du Premier ministre, est accueillie favorablement. L’objectif premier derrière la réalisation de cette infrastructure, qui a coûté Rs 4,7 milliards, est son utilisation aux 10es Jeux des îles de l’océan Indien. Les compétitions en judo et en natation s’y dérouleront notamment au gymnase polyvalent et à la piscine

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olympique. « Avec un complexe pareil, Maurice a obtenu une médaille d’or avant les JIOI », a fait ressortir le Premier ministre. « Bare ala nou vini. Ale Moris », a ajouté le chef du gouvernement faisant référence aux JIOI. Pravind Jugnauth a saisi l’occasion pour lancer un pressant appel à la population pour soutenir les athlètes mauriciens lors des Jeux. Une fois les Jeux terminés, le Côte d’Or National Sports Complex aura un rôle central dans le sport local. Le chef du gouvernement a indiqué que ce lieu sera transformé en une « Sports City ».

Après le père, le fils

Les Jugnauth et les JIOI ont un lien commun. L'histoire retiendra qu'un membre de la famille Jugnauth a toujours occupé le poste de Premier ministre à chacune des trois occasions que le pays a accueilli les JIOI. Si ce n’est pas le père qui était le chef du gouvernement, c’est alors le fils. En 1985 lorsque Maurice abritait pour la première fois les Jeux, la deuxième édition, Sir Anerood Jugnauth était le chef du gouvernement. Il occupait le même poste la deuxième fois que Maurice accueillait les Jeux pour leur sixième édition, en 2003. Seize ans plus tard, les Jeux retournent à Maurice pour la dixième édition. Cette fois, c’est Pravind Jugnauth qui assume le Prime ministership du pays. Le père et le fils ont donc marqué, chacun à sa manière, l’histoire des JIOI.

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Le public a répondu massivement pour soutenir les athlètes mauriciens comme ici en football.

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Football

Tout reste à faire pour le Club M C’est dans un stade George V plein à craquer que s’est déroulé le match phare de la première journée de football, le 18 juillet entre Maurice et les Seychelles, comptant pour les 10es JIOI. Les deux formations se sont contentées d’un nul (1-1) même si les locaux méritaient bien mieux de par leur domination en première période

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oussé par son public, le Club M n’a mis que trois minutes pour faire chavirer tout le stade. Un centre d’Adrien François trouva la tête d’Ashley Nazira. Indéboulonnable à la pointe de l’attaque quadricolore, Nazira n’eut aucune difficulté pour envoyer le ballon au fond des filets. Le but eut pour effet de faire entrer le stade en transe. Ravanne, vuvuzela et autre tambour se firent alors entendre de plus belle. Et les multiples occasions et les actions bien construites ne firent qu’ajouter au contentement des 6 000 spectateurs. Bien que dominateur, le Club M ne parvint toutefois pas à tuer la rencontre. La faute à un Ian Ah-Kong en état de grâce et qui se montra décisif à plusieurs reprises en mettant en échec les tentatives des hommes d’Akbar Patel. Finalement, ce qui devait arriver arriva. Colin Bibi profitait d’une mésentente dans la défense mauricienne pour tromper Kevin Jean-Louis. Ce dernier fut d’ailleurs coupable d’une petite faute de main sur l’égalisation. Quoi qu’il en soit, Maurice a montré un beau visage dans cette joute. Il lui faudra sensiblement améliorer son

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niveau de jeu et rester concentrée contre Madagascar, ce lundi-ci. Ce sera le dernier match de la poule et on connaitra ensuite les équipes qui joueront les demis. Mention très bien au public, qui s’est reconnecté à sa sélection qu’il n’avait pas vu jouer depuis deux ans. Il a donné de la voix et il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’il répondra de nouveau présent pour porter ses représentants contre les Barea. Le deuxième match du groupe B s’est soldé par une victoire de Mayotte jeudi. Les Hippocampes ont eu le dernier mot dans le duel les mettant aux prises aux Comores. Le score de 2-0 représente surtout un pas vers la qualification. C’est le capitaine Kamal Ben Djadid qui a montré la voie en ouvrant le score à la 50e minute. Mouhtar Madi Ali a, lui, inscrit le second but à la 77e minute. Mais le carton de la journée est à mettre au crédit de La Réunion. Annoncés comme les grands favoris du tournoi, les Réunionnais n’ont pas fait mentir leur réputation. Un doublé de Fontaine, un but de Saperdon et un autre de Vardapin ont permis aux hommes de Jean-Pierre Bade d’occuper la première place de leur groupe.

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Ashley Nazira (no.10) reste l’unique buteur du Club M en matches officiels depuis la Cosafa Cup.

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Mes Jeux

Lanceuse et capitaine de l’équipe féminine de Mauric

« A La Réunion, le podiu Jessika Rosun a été désignée pour la deuxième fois de sa carrière capitaine de la délégation féminine du Club Maurice. La médaillée d’or au lancer du javelot aux JIOI de 2015 revient pour Sport Together sur les grands moments des Jeux réunionnais, où, aux côtés de son coach Bernadette Perrine et Vanessa Colin, deux autres Mauriciennes, elle était montée sur la plus haute marche du podium.

L

’élève a-t-elle surpassé le maître ? En tout cas, Bernadette Perrine ne le vit pas mal. Aujourd’hui, Jessika Rosun s’est attachée les services de la recordwoman du lancer du javelot pour, justement, tenter la marque des 54m57. Marque détenue par cette même Bernadette Perrine depuis 2007. « C’est un objectif que nous avons coché depuis longtemps. On y travaille petit à petit, et je suis aujourd’hui à une soixantaine de centimètres du but », dit Jessika Rosun. Pourtant, rien ne prédestinait cette habitante de St Pierre à

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une carrière de lanceuse, elle qui s’était plutôt tournée vers les sprints et qui a débuté les lancers par hasard. « Je suis passée par le Centre national de formation d’athlétisme (CNFA), puis, je me suis arrêtée un temps pour jouer au volleyball. » Et là justement, une enseignante remarque ses dispositions pour les épreuves de lancer. « Je n’arrivais jamais à placer mes services. J’avais trop de force. On me conseilla donc de m’essayer aux lancers. » Elle grimpera alors rapidement les échelons – Jeux de la CJSOI, Jeux du Commonwealth Jeunes –

Jessika Rosun sera en action, le 23 juillet au lancer du javelot, pour tenter de décrocher s

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ce

um 100% mauricien… » jusqu’aux seniors.

Reproduire son exploit En 2011, elle participe pour la première aux JIOI, que les Seychelles accueillent. Elle termine troisième. « Pour ma première participation, je ne pouvais pas avoir de regrets. Je rentrais avec le bronze », relativise-t-elle. 2015, et c’est au tour de La Réunion. La maturité est là, mais pas tout à fait. « J’avais été désignée capitaine de la délégation féminine. » Mais en bonne première représentante, elle montre l’exemple et prend l’or devant Vanessa Colin et Bernadette Perrine. « En montant sur le podium et en voyant des survêtements rouges à côté de moi, les émotions se mélangent. On est à La Réunion, le podium est à 100% mauricien… » Reste, maintenant, à reproduire son exploit. La tâche de capitaine qui lui a encore une fois été confiée lui confère la responsabilité de faire aussi bien que lors des précédents Jeux. « Oui, je promets d’essayer de ramener une nouvelle médaille d’or. En tant que capitaine, je dois donner l’exemple. »

Plus que la médaille d’or, il y a ce record de Maurice qu’elle vise. Un travail de longue haleine entrepris avec Bernadette Perrine, qui détient la marque actuelle. « Quand on était sur le terrain, nous étions compétitrices ; on se battait avec nos armes. Aujourd’hui, elle m’aide à atteindre cette fameuse marque de 54m57. » Evidemment, les choses ne sont pas toujours aussi évidentes. Toute une série de facteurs peuvent affecter, le jour J, les performances de l’athlète. Cela, Jessika Rosun en est consciente. « Ce n’est jamais facile. Il y a des jours où ça passe, d’autres pas », rappelle-t-elle. Mais ses fonctions lui imposent aussi de savoir être à l’écoute des autres athlètes, particulièrement celles pour qui elle officie comme capitaine. « Je me ferai un devoir d’aller les soutenir dans la mesure du possible. » A trois jours de son entrée en matière, elle a aussi une pensée pour l’entraîneur national des lancers, Joël Sévère. « Il ne faut pas oublier que nous avons travaillé ensemble pendant de longues années », conclut-elle.

stade Germain-Comarmond, au sa deuxième médaille d’or des JIOI.

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