Une 10e édition
qui se veut grandiose pour les e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice
No 1
Décembre 2018
L’or Olympique
Natation - Championnat d’Afrique
BRADLEY VINCENT DÉCROCHE L’OR AU 100M NL signé
Terence Saramandif
40 ans d’existence
Sommaire « A chacun d’assumer ses responsabilités »
sommaire
12-15
Together éDITO in Sports
SPORT TOGETHER, e-magazine mensuel et destiné principalement aux athlètes de Maurice, se veut être un support additionnel, qui, d’une manière ou d’une autre, aidera à vulgariser da« Le football mauricien vantage le sport local. est en pleine gestation » 6-9 président de laen MFA ne Un magazine qui concernera premier lieu les passe pas par quatre chemins. sportifs, principaux moteurs de la communauté. Son rêve de créer une industrie Cette publication regroupera sous difautour du football notamment, local, qui a férents aspects etun sujets, leurs performances et leur pris nouveau souffle avec l’apport de la MPFL, se poursuit préparation pour les compétitions à venir, particulièavec l’avènement dede la profesrement les 10es Jeux des îles l’océan Indien que sionnalisation. A bâtons Maurice accueillera du 19 au 28 juillet 2019. rompus, il parle, avec son Sport Together a pour objectif également de faire dynamisme coutu mier, au revivre les moments de gloire ces athlètes qui MPFL Magazine de la de détection ont jadis apporté leur contribution et formation des jeunes, deaux la différents du Club M et A l’heure évènements, gestion locauxdes ouclubs, internationaux. des objectifs àest courtévoqué et long de part et « Le football mauricien où le « Mauricianisme » terme de la fédération. est en pleine gestation » 13-16 d’autre, à l’heure où il doit prendre tout son sens, Le président de la MFA ne Sport Together propose produit atypique perpasse pas par un quatre chemins. mettant aux lecteurs, surtout à industrie la jeune généraSon rêve de créer une tion, de se rapprocher du sport. autour du football local, qui a Mes Jeux prisd’idées, un nouveau souffle avec consacré Dans cet ordre nous avons Sheila l’apport de la MPFL, se poursuit la une de ce premier numéro de Sport Together avec l’avènement de la profesSeebaluck à Terence Saramandif, le premier médaillé d’or sionnalisation. A bâtons olympique de rompus, l’histoire du mauricien. 22-23 il parle, sport avec son Ensuite, pleins feux sur les JIOI. Ces Jeux, qui dynamisme coutu mier, au MPFL Magazine de la détectionrevêtent restent un rendez-vous quadriennal, et formation jeunes, del’attention la toute leur importance etdes focalisent des gestion des clubs, du Club M et pays de la région. « Le football mauricien des objectifs à court et long Maurice sera terme la capitale de l’océan Indien le est en pleine gestation » 18-19 de la fédération. temps de ces AJeux. Jeux historiques bâtonsAprès rompus,les il parle, avec de 1985 et l’édition de 2003, il va deausoi que son dynamisme coutu mier, MPFL Magazine de la détection toute une nation sera à nouveau en ébullition etpour formation des jeunes,fois de lal’événeen accueillant la troisième Directeur gestion des toute clubs, du Club M et de ce by ment. Pour démontrer l’étendue Responsable de publication des objectifs à court et long Danielo Ramsamy « Mauricianisme » ambiant, il faut soutenir nos terme de la fédération. 18 rue Volcy Pougnet Port-Louis Conception & Design représentants sur et en dehors des pistes. Directeur de la publication Tel: 214 1462 Dav Ramoyee Sport Together, c’est aussi « Together in Sports ». Ramsamy Email: Danielo avdr@myt.mu
Interview Akbar Patel Entraîneur du Club M
éDITO
Excellente victoire LE
« En 1985 j’ai couru pour mon père et la nation »
: redac@sporttogether.mu 18Siteweb: rue Volcy Pougnet, Port-Louis www.sporttogether.mu Tel : 214 1462 Email : contact@sporttogether.mu N 1 Décembre 2018 o
sporttogether.mu
Sport Together l N 1 Décembre 2018 o
Textes et Photos Sport Together
Danielo Ramsamy dramsamy@sporttogether.mu
Danielo Ramsamy Sport Together 3 dramsamy@sporttogether.mu
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En couverture Terence Saramandif, Médaillé d’or des JOJ 2018 (slalom/canoë-kayak)
Le reste appartient
à l’histoire Lorsque Terence Saramandif s’essaie au canoë-kayak, il est loin de se douter du chemin qu’il va parcourir jusqu’à sa médaille d’or décrochée aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires en octobre dernier. Pourtant, c’est en allant à son entraînement de judo qu’il découvre des kayakistes. Il a voulu essayer. Le reste appartient, comme on dit, à l’histoire. 4
SON père, Henley, parle d’une
passion sans bornes pour le canoë-kayak. Le kayakiste a alors huit ans. A l’époque, c’est sur les tatamis que le jeune Terence s’exerce. Rien, à priori, ne le prédestinait à découvrir les eaux tumultueuses. Si ce n’est cette route qui passe au-dessus d’un spot, où Terence découvre des athlètes dans leur esquif. No1 Décembre 2018 l Sport Together
fort mentalement », soutient le champion olympique à Sport Together. Mais avant, il lui fallait un brevet de natation. « Il a eu 8 ans en mars, et il se jetait à l’eau un mois plus tard », se souvient son père Henley Saramandif. Huit ans et une médaille d’or olympique plus tard, la passion est toujours la même. Au point d’avoir aménagé un emploi du temps pour Terence, qui arrive à conjuguer sport et études, tout en consacrant du temps à sa famille. En règle générale, ce sont 12 à 15 heures que l’adolescent consacre à l’élément aqueux, à bord de son embarcation. « C’est un planning partagé, avec ses heures d’entraînement, ses cours. Il nous arrive parfois de partager autre chose, comme des cours de boxe thaï ou de suivre sa sœur Doriane sur des compétitions
de tir à l’arc », explique Henley Saramandif. Etudiant en première filière scientifique, le kayakiste vit donc cet aménagement avec un certain enthousiasme, d’autant qu’il prépare sa Terminale en 2019. « Je pense que ce sera jouable si j’arrive à maintenir le rythme. J’arrive à récupérer assez vite de mes déplacements », précise le champion olympique des JOJ de Buenos Aires. D’ailleurs, c’est à travers le plaisir de partager des activités avec son père que le fils a découvert le canoë-kayak. « J’avais commencé un peu avant. Il m’a suivi ensuite. Mais il faut dire que nous aimons découvrir de nouvelles choses en famille, mon épouse Laure, Terence et ma fille Doriane », avance Henley Saramandif.
Signé Terence
« Il a voulu essayer. L’aventure a commencé là », se rappelle Henley Saramandif. Des propos que reprend volontiers le jeune homme, qui à 16 ans, se rappelle de ses débuts. « J’ai testé pas mal de sports quand j’étais petit. » Les essais s’avèrent concluants. « J’ai tout de suite accroché. C’était dur au début. Il a fallu être Sport Together l No1 Décembre 2018
Terence Saramandif a allumé, à lui seul, la flamme olympique, un jour d’octobre 2018, à Buenos Aires. Du haut de ses 16ans, le kayakiste a offert à Maurice sa première médaille d’or, conquérant l’Olympe en 1’18’’86, devant le Néo-Zélandais Finn Anderson. Un exploit dont lui seul a, pour l’instant, le secret, qu’il veut toutefois bien partager avec ses compatriotes en vue des JO de la Jeunesse de 2022, au Sénégal. Sa médaille surviendra dix ans après celle en bronze du boxeur Bruno Julie, conquise à Beijing, en 2008. Terence n’avait alors que six ans et n’avait pas encore découvert son élément. Aujourd’hui, il veut aider. Il veut se rendre disponible pour ceux qui voudront, comme lui, garder la flamme olympique allumée. Mais surtout, l’athlète voit grand. A Paris, en 2024, il tentera d’inscrire son nom encore une fois sur le sommet de l’Olympe.
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De cette découverte est née la passion. De cette passion, l’envie de toujours se surpasser. Au point de suivre les performances de son fils et de les vivre comme s’il était à ses côtés. Par exemple, la médaille olympique, décrochée le 15 octobre dernier à Buenos Aires, Henley Saramandif l’a vécue en direct. Son chrono, 1’18’’86, le verra monter sur la plus haute marche du podium, avec près de quatre secondes d’avance sur son adversaire, le Néo-Zélandais Finn Anderson. « A ce moment, on s’est dit qu’il mérite drôlement son succès. Les soirées qu’il zappe, les heures d’entraînement, les objectifs qu’il se fixe, autant de travail qui ont mené à cette médaille », se targue de dire le père de Terence. Avant d’arriver en Argentine, il a pris le temps de laisser sa marque à Alger, pour les Jeux d’Afrique de la Jeunesse, en juillet dernier. Une médaille d’or et une de bronze, couplées à une troisième place aux Mondiaux juniors. De quoi faire rêver tout le monde, son père en premier. « On y croyait. On y a cru à partir de sa médaille à Barcelone. » Justement, cette médaille mondiale revêt une certaine importance. Loin d’être un échec, elle a, en fait, ouvert la voie du succès olympique. « Barcelone a été un vrai succès », note le champion des Jeux olympiques des Jeunes de 2018. S’il a connu la victoire cette saison, il y a aussi la façon d’aborder les défaites. C’est dans ces moments que la maturité du jeune sportif prend toute sa dimension. « Il sait faire ses propres analyses. Il sait que s’il a pris des risques, ce sera du 50-50. En cas de défaite, il ne va pas s’apitoyer », fait ressortir Henley Saramandif.
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Terence Saramandif a pratiqué plusieurs disciplines sportives avant de s’adonner au canoë-kayak. No1 Décembre 2018 l Sport Together
Buenos Aires 2018
Remise de récompenses de l’État
Rs 720 000 pour Saramandif et Rs 80 000 à Koeing Tout effort mérite récompense. Après avoir décroché la médaille d’or en slalom à l’épreuve de canoë-kayak aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires (6-18 octobre dernier), le kayakiste Terence Saramandif a obtenu un chèque de Rs 720 000 de l’État. La cavalière Margaux Koenig, a elle décroché une récompensé de Rs 80 000 pour sa médaille de bronze par équipes avec l’équipe africaine. La cérémonie de remise de récompenses s’est tenue le 18 décembre à l’hôtel Le Labourdonnais, au Caudan. LORS de son allocution, le ministre de la Jeu-
nesse et des Sports, Stephan Toussaint, a exprimé sa gratitude et son appréciation envers Terence Saramandif et Margaux Koenig pour leur parcours réalisé à l’occasion du rendez-vous argentin. « Sans détours, je dirai tout simplement que vous êtes de vrais exemples pour la jeunesse mauricienne. Vous vous êtes beaucoup sacrifiés pour en arriver là. Vous êtes considérés désormais comme des roles models pour le sport mauricien. Toute l’île Maurice vous remercie et vous est reconnaissante pour ce que vous avez accompli. Je tiens aussi à remercier les parents pour leur inconditionnel soutien qui permet à l’enfant de faire des efforts supplémentaires », a déclaré le ministre Toussaint. Ce dernier a par ailleurs reconnu et salué l’humilité Sport Together l No1 Décembre 2018
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, en compagnie des deux médaillés de Buenos Aires.
des deux médaillés olympiques de Buenos Aires. Il a par la suite annoncé que tous les partenaires concernés, le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité Olympique Mauricien (COM), le Trust Fund for Excellence in Sports (TFES) et les fédérations sportives vont travailler sur une structure en prévision de Paris 2024. Pour sa part, le président du COM, Philippe Hao Thyn Voon, a lui aussi salué les deux médaillés. Il a annoncé que le COM apportera une contribution financière de Rs 100 000 à Margaux Koeing et Rs 200 000 à Terence Saramdandif en prévision des JO de Tokyo, en 2020. Ce soutien, a-t-il précisé représente l’achat d’équipements et les frais de participation à des compétitions.
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Gros Plan
VTT
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Revenir sur les sentiers battus Des sentiers, parfois battus. De la boue. Des rivières. Des aqueducs. Du matériel, parfois brisé au retour. Des chutes. Mais surtout, des paysages à couper le souffle, le sentiment d’avoir fait corps avec la nature. Ce sont là les joies du vélo tout terrain, plus communément appelé VTT. Au cours de ces dernières années, cette discipline a connu une croissance exponentielle, avec l’apparition de courses à difficultés variables, mais toujours accessible au coureur du dimanche.
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Yannick Lincoln (à dr.) lors du Colin Mayer Tour.
POUR comprendre le phénomène,
Sport Together a fait appel à Yannick Lincoln, « Mr. VTT himself », et à Michel Mayer, organisateur du Colin Mayer Tour. Le premier a tout connu sur le plan local et africain. Le second s’est découvert une passion pour le VTT et chapeaute, en compagnie d’un groupe d’amis du regretté Colin Mayer, l’organisation de la course qui porte son nom. Donc, quand on veut comprendre l’ampleur du VTT, ce sont les portes à frapper pour une analyse. Dans un premier temps, la montée – ou le gain de popularité – du VTT sur le plan local s’inscrit dans la lignée de ce qui se fait dans le monde. L’Union cycliste internationale (UCI) ne s’épargne aucun effort pour populariser cette discipline. Depuis son arrivée sur la scène olympique, lors des Jeux d’Atlanta en 1996, le monde a assisté à la croissance du VTT. « Ce que nous voyons ici n’est que le reflet de la tendance internationale. » Dixit Yannick Lincoln, vététiste et organisateur d’épreuves. Cependant, il nuance ses propos. Maurice présentant une superficie limitée, l’accent est plutôt mis sur les sentiers. « L’aspect ludique des parcours permet à tout le monde, qu’il soit vététiste confirmé ou
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débutant, de trouver son compte. » Ceci expliquerait-il donc cela ? Dans un ordre général, oui. « C’est tout un mouvement. Il est moins connoté que l’effort-type cycliste. C’est cette dimension ludique qui a fait monter le VTT en popularité. »
Chacun y trouve son compte
Ajoutons à cela les parcours. Malgré les limites geographiques, les organisateurs s’échinent, année après année, à proposer de nouveaux tracés avec des niveaux techniques variables. Certains sont abordables, d’autres plus techniques. Ce qui revient à voir le vététiste confirmé et le débutant sur la même ligne de départ. « Il a fallu trouver des parcours où chacun y trouve son compte. » Les faits, eux, parlent d’une autre réalité. Le VTT permet d’explorer l’île de l’intérieur. Un point de vue partagé par de nombreux pratiquants. « Il existe un faible pourcentage de sportifs mauriciens qui connaissent leur île », lance Yannick Lincoln. L’organisateur de courses reprend le dessus. En organisant, il y a quelques années, le Southern Tropical Challenge, il avait trouvé une phrase d’ac-
croche. « C’était Discover Mauritius from the Inside », se souvient-il. La course, ouverte à tous, mais pratiquée en équipe de deux, avait donc une particularité propre à elle. « Elle avait la vocation de faire découvrir Maurice de l’intérieur, de voyager sans quitter le pays. » Cette tendance s’est confirmée au fil des années, avec l’apparition de courses en binôme, style Cape Epic ou Cape Pioneer. Ces épreuves, le Southern Tropical Challenge et le Colin Mayer Tour, traduisent les faits. Pour l’édition 2018, le Colin Mayer Tour a vu l’inclusion d’une nouvelle catégorie : Buffalo. Cette catégorie réunissait les équipes où chacun des deux coureurs pesaient 90 kg ou plus. « C’est dans ce sens que nous avons souhaité apporter une nouvelle catégorie : pour montrer que tout le monde a sa place dans le milieu du VTT », explique Michel Mayer. Une logique qui se respecte de plus en plus, avec l’inclusion d’épreuves pour enfants et masters – on ne dira pas vétérans. « Cette année, nous avons dû refuser une cinquantaine d’enfants sur le Colin Mayer Tour. Cela témoigne de l’engouement qui règne autour. » No1 Décembre 2018 l Sport Together
Pour aller plus loin dans la réflexion, les deux intervenants avancent l’argument du matériel. Nous sommes bien loin de ces vélos « gros ferail », lourds. « Aujourd’hui, les ronces ne sont pas ce qu’il y a de plus dangereux sur les parcours. On badigeonne du produit, on fait notre sortie, on rentre, le risque de panne est minime. Cela fait partie de tout l’aspect sécurité qu’offre le VTT », fait ressortir Michel Mayer. « Je me souviens encore de mon premier VTT », raconte Yannick Lincoln. « Aujourd’hui, avec celui que je pilote, la différence est palpable. » D’autres facteurs peuvent expliquer le boost qu’a connu le VTT ces dernières années. Michel Mayer parle de chiffres. Avec une dizaine de courses organisées par la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC) via la commission VTT, et les courses à étapes, chacun peut se situer. « Il y a désormais trois ou quatre courses à étapes pendant la saison. » Autre argument : la convivialité. Les vététistes sont une communauté où tout le monde se connaît. L’esprit d’entraide y est aussi très présent. Cette proximité, où les conseils sont bienvenus, contribue à la courbe ascendante que connaît la discipline. « L’ambiance est plus cool que le cyclisme sur route. Une ambiance conviviale, puisque vous vous retrouvez avec des amis qui partagent la même passion, tout cela donne une autre dimension,
fort appréciée d’ailleurs, au VTT. » Un dernier facteur pourrait aussi expliquer la popularité de ce sport. Chaque année, les organisateurs s’échinent – avec raison – à proposer un service de plus en plus relevé. Race village aux normes internationales, prestataires de soins et de mécanique, de la nourriture adéquate : on est loin du sandwich et de la bouteille d’eau d’après-course, comme c’était le cas il y a quelques années. Yannick Lincoln va dans ce sens. « L’organisation d’une course devient plus méticuleuse, plus recherchée. » A Maurice, le VTT est encore nouveau, si on se réfère à ce qui se fait à l’international. Mais des organisateurs de courses, à l’instar du Southern Tropical Challenge, ont fait de leur épreuve l’une des références en la matière. L’aspect nature du VTT vient aussi se greffer sur le produit. « C’est cette connotation qui rajoute de la valeur à la discipline. » Aujourd’hui, il est difficile de dresser le portrait-type du vététiste, tant le VTT a pris de l’ampleur. On sait seulement que tout le monde peut le pratiquer. « Il n’y a pas d’âge pour la pratique du VTT. On l’a vu encore récemment sur le Colin Mayer Tour, avec des enfants, et des coureurs qui étaient en masters 2 et 3 », note Michel Mayer. Il n’a pas tort : le VTT se pratique à tout âge.
Les courses en binômes, l’autre bonne idée Si le VTT a connu au cours de ces dernières années une croissance significative, il faut se dire que les courses en binôme ont aussi aidé à populariser cette discipline. D’ailleurs, les choses ont tellement évolué qu’une simple participation au Cape Epic ne représente plus un Graal. Mais connaissez-vous l’origine de ce genre d’épreuves ? La première course en binôme vient d’Amérique Latine, où elle était surnommé la Route des Conquistadors (La Ruta de Los Conquistadores), qui se déroule traditionnellement au Costa Rica et qui voit la bagatelle de 500 vététistes pédaler plus de 250 km en trois jours, d’Ouest en Est. Et pourquoi une épreuve à deux ? « Pour la sécurité, tout simplement. Il peut vous arriver quelque chose, et il y aura toujours votre coéquipier pour vous aider. » Et ce genre de course présente, aussi, l’avantage de voir les amateurs prendre le départ aux côté des professionnels. De quoi donner envie de se mettre en selle…
Michel Mayer en action.
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Interview
Akbar Patel revient aux affaires. Le 3 novembre dernier, il a été officiellement nommé entraîneur de l’équi-
pe de Maurice de football avec comme principal objectif les 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), qui auront lieu à Maurice du 19 au 28 juillet 2019. Après avoir conduit l’équipe nationale au succès en 2003 à Maurice, puis en finale en 2011 aux Seychelles, le nouvel entraîneur du Club M estime que la médaille d’or aux JIOI 2019 reste possible. A la seule condition que tous les éléments soient réunis... Dans l’interview accordée à Sport Together, Akbar Patel parle de ses ambitions pour l’équipe nationale.
Akbar Patel Entraîneur du Club M
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« A chacun d’assumer ses responsabilités » Akbar Patel, vous revoilà entraîneur national pour une troisième édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Comment accueillez-vous cette nomination ? Lorsque j’avais eu cette proposition, j’ai un peu hésité avant de donner une réponse définitive. Cependant, une telle opportunité ne se présente pas tous les jours. Surtout lorsque votre pays a besoin de vous. Finalement après mûre réflexion, j’ai donné mon accord pour prendre en charge l’équipe nationale en vue des 10es Jeux des îles de l’océan Indien. Pourquoi avoir hésité ? Cela fait suite aux JIOI de 2015 à La Réunion. Les conditions dans lesquelles je suis parti. J’étais alors adjoint à l’entraîneur national. Depuis, j’ai pris mes distances du football. Mais en novembre 2017 le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, a fait appel à moi pour que je m’occupe du centre de formation pour les équipes U13 et U15. C’est à partir de là j’ai repris goût au football. Vous êtes désormais entraîneur national, ce qui implique une lourde tâche. Etre entraîneur national comporte en effet une grande responsabilité. Faire partie de l’équipe nationale est aussi une fierté dans la carrière d’un entraîneur ou d’un joueur. C’est en quelque sorte l’accomplissement d’un rêve. C’est un engagement non seulement envers le football mais aussi envers Sport Together l No1 Décembre 2018
la population qui attend beaucoup de son équipe nationale. On dira ce qu’on veut des JIOI, mais cet événement sportif régional suscite un engouement parmi les populations des pays concernés. A chaque fois que Maurice a organisé les JIOI, en 1985 et en 2003, les footballeurs mauriciens ont décroché l’or. L’objectif pour 2019 est-il « go for gold »? A ce jour, je ne peux dire avec certitude que nous allons remporter la médaille d’or. Toutefois, je peux dire qu’il y a des facteurs qui peuvent nous mener à l’or. Il faut d’abord travailler avec acharnement et en même temps réunir les conditions idéales pour y parvenir. C’est vrai de dire que l’objectif est de « go for gold ». Cela n’implique pas uniquement un groupe de personnes. Mais l’ensemble des partis concernés par un tel objectif. Ce qui veut dire ? Cela passe par les autorités concernées, les clubs, les joueurs, le staff technique et aussi le public. A chacun d’assumer ses responsabilités. Autrement dit, créons une osmose. J’attends le soutien de tout un chacun. Les joueurs doivent avoir une mentalité de sélection. Défendre
«
l’équipe nationale est une belle responsabilité. Il faut inculquer cette attitude aux joueurs et la cultiver. C’est le ciment pour bâtir une équipe solide et solidaire. Il leur faut ce sens d’appartenance et ils doivent comprendre que porter le maillot national est une chance mais aussi un privilège. On peut avoir des divergences d’opinions mais en équipe nationale, chaque joueur doit soutenir son partenaire le plus rigoureusement possible. Je veux créer cet esprit d’équipe et surtout la « positive thinking » dès le départ. Il n’y aura pas de place pour la négativité. En tant qu’entraîneur national, il est de mon devoir de galvaniser le groupe et de veiller à ce que tout se passe correctement pour la bonne marche de tout un chacun et pour la cohésion du groupe. L’expérience sera dans la valeur ajoutée. Cette génération de footballeurs n’a pas connu de près la ferveur populaire de 1985 et 2003 lorsque Maurice avait remporté la médaille d’or. Il faut la leur raconter. Il est l’heure pour eux d’émuler leurs aînés afin qu’ils vivent eux aussi des moments forts et inoubliables. Quinze années se sont écoulées depuis notre dernier sacre aux JIOI,
Je veux créer cet esprit d’équipe et surtout la positive thinking dès le départ
»
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les gens en parlent toujours. C’est pour vous dire quelle importance on accorde à la médaille d’or en football. Nous aurons un certain avantage de jouer devant notre public. Il faut capitaliser dessus. Ce soutien est important pour permettre aux joueurs de se surpasser. Quel est votre constat actuel du football ? Après trois saisons de la ligue professionnelle, les joueurs ont gagné beaucoup, particulièrement en termes d’entraînements. Ce concept leur avait permis d’avoir des séances régulières et poussées. Les matchs étaient intenses, surtout sur le plan physique. Cela dit, il faut prendre en considération les réalités actuelles. Le contexte a changé, mais je pense que le niveau de notre football est encore acceptable. On peut toujours trouver et apporter les solutions qui s’imposent et de continuer à travailler pour être au top pour l’échéance de juillet 2019.
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Avez-vous une idée de la force de frappe des pays concernés par les JIOI ? Je me fais un devoir de suivre autant que possible les performances de nos adversaires. Je peux vous dire que chaque pays possède ses forces et ses faiblesses. Les équipes ont beaucoup progressé ces dernières années, surtout à travers le développement continuel apporté par la FIFA. Madagascar possède un réservoir de joueurs talentueux. Les Comores rivalisent avec les grosses équipes du continent. Mais ce qui importe, c’est que nous soyons prêts au moment convenu. A moins de sept mois des 10es JIOI, avez-vous suffisamment du temps pour bâtir une équipe compétitive ? Tout reste dans le domaine du possible. En 2003 on m’avait confié la sélection à deux mois des JIOI alors que le moral des joueurs était au plus bas après leur lourde défaite face à l’Egypte. Petit à petit, nous avons reconstruit une équi-
pe capable de rivaliser avec ses adversaires. Cependant, il ne faut pas trop sombrer dans le passé. Le contexte a évolué et il faut agir en conséquence. Il se trouve que le Club M a déjà débuté sa préparation avec des regroupements sur une base hebdomadaire… Le travail a déjà été entamé à travers des regroupements qui se font pour le moment une fois par semaine. Une trentaine de joueurs ont été convoqués. Cela dit, la présélection n’est une chasse gardée pour quiconque. Elle restera ouverte jusqu’à mai. Les plus performants auront leur chance d’intégrer la sélection. Je veux donner la possibilité à un maximum de joueurs de s’exprimer et de continuer dans leur progression. Toutefois, des absents sont notés à l’entraînement. En effet, certains joueurs n’arrivent pas à participer aux séances d’entraînement du fait qu’ils n’ont pas
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obtenu la permission de leur employeur. Je fais un pressant appel à ceux concernés afin que le nécessaire soit fait pour que les présélectionnés puissent s’entraîner dans les meilleures conditions. Quel votre plan menant à l’échéance 2019 ? Dès janvier, nous allons passer à un niveau supérieur dans la préparation. Le nombre de joueurs sera réduit. Les séances seront plus spécifiques et intenses. J’ai déjà proposé un plan au ministère de la Jeunesse et des Sports et à la Mauritius Football Association. Le plan consiste en quoi exactement ? Grosso modo des matchs amicaux en mars, la COSAFA Cup en mai et un stage intensif en Afrique du Sud à partir de juin. C’est tout ce que je peux dire pour le moment. A l’occasion de votre présentation officielle comme entraîneur national, vous avez déclaré que les joueurs évoluant dans le championnat local seraient favorisés pour intégrer l’équipe nationale. Que doit-on en déduire ? Que les choses soient claires. Il ne s’agit pas de favoriser un joueur par rapport au championnat où il évolue. Il n’y a pas de doute, la sélection doit être représentée par ses meilleurs éléments. L’objectif est d’imposer une certaine culture au sein du groupe. Une culture à laquelle tout le monde s’identifie et s’adapte. Il ne faut pas qu’il y ait une certaine disparité entre joueurs. Lorsqu’on me demande si on a de joueurs capables à Maurice je réponds par l’affirmative. Vous avez également lancé un avertissement envers la presse, menaçant de couper toute ligne Sport Together l No1 Décembre 2018
de communication si les articles portaient préjudice à l’ensemble du Club M… Cela dépend comment on veut interpréter ce que j’ai dit. Les médias sont un des partenaires de l’équipe nationale. Ce que je demande à la presse, c’est de valoriser et encourager les joueurs et l’équipe dans son ensemble. Le bilan, les analyses et les critiques se feront à l’issue des JIOI. Nous ne pourrons et devrons être jugés
uniquement sur la base de nos performances. Si vous n’êtes plus entraîneur national après les 10es JIOI, comment comptez-vous aider le football ? C’est sûr que je continuerai à aider, d’une manière ou d’une autre. Je vais continuer à transmettre ce je que j’ai appris durant ma longue carrière en football. On verra alors comment faire.
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Organisation
Une 10e édition
qui se veut grandiose pour les
40 ans d’existence
Après la 2e édition en 1985 et la 6e en 2003, Maurice s’apprête à accueillir pour la troisième fois de son histoire les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), les 10es du nom, du 19 au 28 juillet 2019. Ainsi en a décidé le Conseil International des Jeux (CIJ). Les JIOI demeurent un rendez-vous sportif majeur dans la région océan Indien. ÉVÉNEMENT quadriennal majeur
de la région, cette dixième édition coïncide avec le 40e anniversaire de l’existence des Jeux. Pour rappel, les JIOI regroupent sept îles de l’océan Indien, à savoir Madagascar, Réunion, Seychelles, Maldives, Comores, Mayotte et Maurice. Ce sera une nouvelle fois le stade Anjalay, à Belle-Vue, qui accueillera les cérémonies d’ouverture et de fermeture. Quatorze disciplines ont été retenues pour les Jeux de 2019. Elles sont, l’athlétisme (incluant
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le handisport), le badminton, le basket-ball, la boxe, le cyclisme, le judo, le football, l’haltérophilie, la natation (incluant le handisport), le rugby à 7, le tennis de table, le volley-ball, le beach-volley et la voile. Depuis l’attribution de l’organisation de ces Jeux à Maurice, le gouvernement mauricien a mis un budget considérable pour la préparation des athlètes, la rénovation des infrastructures sportives qui abriteront les compétitions et entraînements
ainsi que la construction d’un complexe multisport aux normes internationales, à Côte d’Or. « Mon gouvernement apporte tout son soutien aux athlètes et aux organisateurs. Nous avons établi plusieurs budgets pour rénover les infrastructures existantes et procéder à la construction d’un complexe sportif haut de gamme. Une somme importante a été débloquée en vue d’aider les athlètes dans leur préparation. Le travail accompli jusqu’ici est considérable et il devra être soutenu jusqu’en juillet 2019 », a notamment souligné le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Au niveau de l’organisation, le bureau du comité d’organisation des Jeux des îles (COJI) a déjà été mis en place. Le secrétariat général a été confié à Sada Vuddamalay, qui a été désigné le commissaire de ces JIOI. Ancien directeur des Sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, et ancien secrétaire général de la No1 Décembre 2018 l Sport Together
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, Jean-Pierre Sauzier et Stephan Toussaint lors de la présentation de Krouink, la mascotte des Jeux.
Mauritius Football Association (MFA), Sada Vuddamalay est définitivement un homme d’expérience en matière du sport mauricien, du sport régional et continental, pour avoir déjà siégé sur plusieurs instances de la Confédération Africaine de Football (CAF). En 1985, il a été l’assistant du Commissaire général Yves Fanchette et a occupé le poste de responsable du Commissariat lors de l’organisation de la 2e édition des JIOI.
Un suivi régulier Le secrétariat général compte plusieurs sous-comités, qui oeuvrent à faire de ces 10es Jeux une édition historique. Le Chief Executive Officer (CEO), JeanPierre Sauzier, a pris ses fonctions le 1er juillet 2017. « On attend d’une organisation comme le COJI que ses dirigeants et son équipe adhèrent aux plus hauts degrés d’excelSport Together l No1 Décembre 2018
lence. Il est important de savoir se remettre en question quand c’est nécessaire avec une planification bien établie par rapport aux objectifs. Un athlète c’est tout cela, de la préparation aux entraînements pour arriver enfin aux résultats escomptés. C’est là le secret de la réussite », a-t-il rappelé. Un suivi régulier au niveau régional est entrepris, cela afin de garantir des Jeux sans failles. C’est dans cette optique que la réunion du CIJ, tenue les 19 et 20 février 2018, au siège du Comité Olympique Mauricien, a permis de ratifier plusieurs accords entre les membres du Comité d’organisation des Jeux des îles 2019 (COJI). Les Règlements Techniques des 14 disciplines au programme rentrent ainsi en vigueur. De ce fait, Maurice, a accepté la proposition des Seychelles concernant le nombre de participants en voile. En 2019, il y aura 12 participants
par pays dans cette discipline contre six dans le passé. Concernant le basket-ball, il y aura un stage de deux jours, deux mois avant le début des Jeux. Cet atelier de travail sera destiné aux arbitres. Un examen physique pour évaluer chaque arbitre et dirigé par la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) sera aussi au programme. «Nous ne cesserons de le répéter, ces JIOI seront des Jeux cinq étoiles. Nous mettons tout en oeuvre pour que ces Jeux restent mémorables. Toutes les commissions en charge de l’organisation fonctionnent à plein régime. Nous comptons également sur le soutien de la population pour mettre la main à la pâte et venir encourager nos sportifs. Ils ont besoin de sentir que leur pays est derrière eux », a indiqué de son côté Stephan Toussaint, ministre de la Jeunesse et des Sports et président du COJI 2019.
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Organisation Un logo, une mascotte et un magazine souvenir. Les 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), en juillet 2019 à Maurice, approchent à grand pas et ces trois éléments sont là pour en témoigner. L’engouement monte petit à petit au sein de la population.
Une IDENTITÉ
L’œuvre de Juliette primée Un concours national pour le logo avait été lancé et avait reçu un total de 80 propositions. Finalement, c’est l’œuvre de Benoît Juliette qui a été retenue. Une tête de dodo aux couleurs du quadricolore. Voilà ce qu’avait proposé le jeune homme. Le dévoilement avait eu lieu le 18 octobre 2016 au Hennessy Park Hôtel à Ebène. Krouink, le cateau vert Krouink, la mascotte, est devenu un element incontournable des JIOI depuis son devoilement, le 29 juin dernier au Château de Labourdonnais, à Mapou. Une soirée où il a fait son entrée devant un parterre d’invités prestigieux comprenant des personnalités politiques, dont le Premier ministre, l’honorable Pravind Jugnauth et d’anciennes gloires du monde sportif. « Le travail accompli jusqu’ici est considérable et il devra être soutenu jusqu’en juillet 2019. Ces prochains Jeux devront une fois de plus rassembler notre nation dans un même élan de cœur et de solidarité », a souligné le Premier ministre, Pravin Jugnauth, lors de son discours au cours de cette soirée. La mascotte des JIOI 2019 est un gros Cateau Vert,
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Benoît Juliette, concepteur du logo des JIOI 2019.
déjà définie
espèce endémique de l’île Maurice et qui a d’ailleurs échappée à l’extinction. Krouink a été réalisée par l’agence CREAD, sous la direction de Vino Sooklall, qui lui a même prêté sa voix. La mascotte des Jeux anime souvent les fonctions ministérielles et répond également présent dans divers évènements sportifs. Le premier magazine des Jeux lancé Le premier magazine des JIOI 2019 a été présenté le vendredi 23 novembre dernier à l’hôtel Voilà Bagatelle juste avant le début d’un symposium médical en présence des représentants des îles concernées par les JIOI. Il est le premier d’une série de trois numéros et met en exergue toutes les activités concernant la 10e édition du rendez-vous sportif régional. « C’est un beau magazine qui recèle mine d’informations. Les JIOI approchent à grands pas et ce magazine s’inscrit dans une longue tradition des JIOI », a fait ressortir Stephan Toussaint, ministre de la Jeunesse et des Sports et aussi président du COJI 2019. Des portraits d’athlètes locaux et originaires des autres îles, un calendrier prévisionnel des épreuves et les sites de compétitions peuvent être consultés dans ce magazine de 66 pages.
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Sponsoring
Le mois de décembre a été prolifique pour le Comité d’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien (COJI). En effet, KFC et Mauritius Telecom (MT) se sont associés à l’organisation des 10es JIOI, prévus du 19 au 28 juillet 2019. Ce qui porte à quatre, à ce jour, le nombre de sponsors après la SBM et QBL. PICK N EAT LTD., filiale du groupe
KFC et MT s’associent au COJI
le partenaire technologique de ces Jeux. Eclosia, représentant la chaîne de « Les choses bougent dans la restaurants Kentucky Fried Chickbonne direction en termes de en (KFC), est devenue le premier sponsoring », a souligné le Chief « Silver Sponsor » du COJI, avec Executive Officer (CEO) du COJI, une contribution de Rs 3 millions. La Jean-Pierre Sauzier. Ce dernier signature du protocole d’accord a eu s’est dit heureux d’un tel soutien lieu le 4 décembre dernier au siège venant de ces deux entreprises, du ministère de la Jeunesse et des Sports, au Citadelle Mall, à Port-Louis. connues pour leur implication dans le sport et le social. « Le COJI est Mauritius Telecom, de son côté, est fier d’avoir pour partenaire MT devenue, le 18 décembre dernier, et KFC, qui sont des entreprises le troisième Platinum sponsor de fondées sur une base patriotique l’organisation des 10es JIOI, avec une contribution de Rs 20M. MT sera », a ajouté le CEO du COJI.
Échange de documents entre Junaid Muslun et Jean-Pierre Sauzier.
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Junaid Muslun, managing director de KFC, a rappelé que l’entreprise qu’il dirige est régulièrement aux côtés des sportifs. « KFC a répondu favorablement à l’appel du COJI pour les 10es Jeux des îles. Nous sommes heureux de nous associer a ce rendez-vous », a-t-il indiqué. Pour Bobby Ramsoondur, Chief Marketing Officer (CMO) le devoir de MT va au-delà de son activité première, d’où sa motivation à soutenir les JIOI. « MT a toujours été un partenaire de la transformation numérique de Maurice. Notre action ne s’arrête pas à la fibre optique », a soutenu le CMO de MT. De son côté, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, a indiqué que le soutien de MT et KFC est significatif dans la mesure où le COJI a franchi une étape importante. « Je suis très satisfait de la manière dont les choses évoluent concernant l‘organisation des 10es Jeux. Un grand merci à MT et KFC pour cet engagement dans les JIOI. Le gouvernement ne peut pas tout faire tout seul. Le partenariat avec le privé est nécessaire pour faire avancer le sport », a-t-il souligné.
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Voile Seychelles et La Réunion :
adversaires à surveiller
Les barreurs mauriciens visent ni plus ni moins que l’or au cours des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), qui se tiendront à Maurice du 19-28 juillet 2019. Est-ce là un objectif réaliste et réalisable pour la sélection mauricienne, qui aura la lourde tâche de faire au moins aussi bien que la génération de 2003 ? Mais quel chemin auront-ils parcouru en attendant de s’élancer sur les plans d’eau mauriciens ? 20
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La Mauritius Yachting Association a pris le taureau par les cornes et mis sur pied un programme pour que les barreurs soient plus performants.
moyen de jauger notre progression, c’est en rencontrant des adversaires étrangers »¸ explique Mike Lafleur, entraîneur national. Des plans d’entraînements ont été élaborés pour les différents supports – planche à voile, laser, kite-surf – qui seront présents aux JIOI. Mais l’une des priorités reste le kite-surf, une discipline qui sera présente pour la première fois à ce rendez-vous régional. Pour préparer cette échéance, une présélection de six kiteurs a été mise sur pied. « Nous avons supervisé deux festivals à Rodrigues », rappelle l’entraîneur national. En outre, les autres athlètes, ceux qui évolueront sur des supports plus traditionnels, bénéficieront de l‘aide d’experts étrangers. « On peut dire que le plan est respecté », avance encore le technicien, rôdé depuis longtemps aux JIOI. Au rayon des adversaires, Mike Lafleur pointe du doigt les Seychellois, emmenés par l’inusable Allan Julie. Mais il regarde aussi du côté de La Réunion, qu’il appelle, à juste titre (?) le Pôle France. « Ce sont nos adversaires les plus redoutables. Ils sont toujours venus avec les bons arguments. » Reste que Maurice y a délégué, en août dernier à l’île sœur, une équipe B, qui n’a pas clairement affiché ses ambitions. « On ne dévoilera pas nos cartes. Ça pourrait nous porter préjudice », lance le coach. S’il désigne les Dallons et le Club R comme ses principaux challengers, il a aussi un œil sur les représentants des Maldives, « trop souvent négligés », selon lui, et les barreurs malgaches, qui seront au nombre de trois l’année prochaine. « Il ne faut surtout pas écarter Maldives de la course. Ils pourraient causer la surprise », conclut Mike Lafleur.
DÉJÀ, la préparation mauricienne a commencé au
lendemain des JIOI 2015. Le retour sur terre aura été dur. A tel point que la Mauritius Yachting Association (MYA) a pris le taureau par les cornes et mis sur pied un programme pour que les barreurs soient plus performants en 2019. Cette solution, entérinée, a toutefois permis à l’encadrement de la sélection nationale de se faire une idée de la manière de s’y prendre pour atteindre le maximum de médailles. Les choses sont d’abord passées par un frottement international. « Le seul Sport Together l No1 Décembre 2018
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Mes Jeux
Sheila Seebaluck
Sheila Seebaluck avait également décroché la médaille d’or au relais 4x400m (avec Patricia Serret, Christine Duvergé et Sheila Vyapury).
« En 1985, j’ai couru pour mon père et la nation mauricienne » SHEILA SEEBALUCK a partic-
ipé à trois éditions des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Celles de 1985 à Maurice, 1990 à Madagascar et 1993 aux Seychelles. Elle compte au combiné huit médailles, quatre en or et autant en argent. Sa meilleure course reste sans aucun doute la finale remportée au 800m en 1985 à Réduit.
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Lorsqu’on lui pose la question, tout revient. « J’ai beaucoup de souvenirs et d’émotions des JIOI. Participer à des JIOI est un rêve pour tout athlète. Remporter une finale, c’est littéralement entrer dans une autre dimension », fait ressortir à Sport Together l’ancienne spécialiste du 800m et 1500m. De ses trois participations aux
JIOI, celle de 1985 restera sans conteste son meilleur souvenir. « Ce jour-là J’ai couru pour mon père (Ndlr : Dan Seebaluck) et pour la nation mauricienne. Cette médaille d’or leur était dédiée, pour leur soutien, pour leur confiance en moi. Une récompense pour tous les sacrifices entrepris pour préparer cette compétition. No1 Décembre 2018 l Sport Together
J’ai toujours eu le soutien de mon père, qui m’a suivie tout au long de ma carrière. Lorsque nous portons les couleurs de notre pays, nous devons tout donner. C’était une fierté personnelle, avec une portée nationale. Une immense joie, indescriptible », avance la championne du 800m des JIOI de 1985. Pour elle, les Jeux de 1985 à Maurice ont été le déclencheur de sa carrière. « C’est une expérience inoubliable qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. Jean-Francois Leckning l’a si bien décrit dans son livre consacré aux JIOI de 1985 », indique Sheila Seebaluck. Courir devant son public, et avec son soutien, reste une expérience à marquer d’une pierre blanche. La ferveur ambiante ont été à la base d’une nouvelle vague. « La plus grande expérience reste ce patriotisme que j’ai vécu en 1985. J’ai vu, et je revois encore, les gens faire la queue pour aller voir des compétitions.
en parlent à chaque occasion. Ce sont des choses qui les ont marquées et cela me fait toujours autant plaisir. Les Jeux de 1985 auront été un sentiment d’appartenance à une jeune nation mauricienne. Je dirai aussi que ces Jeux ont été un déclic pour les sportifs et sportives de l’île Maurice », analyse la championne du 800m. Outre la médaille d’or au 800m en 1985, Sheila Seebaluck avait décroché également la médaille d’or au relais 4x400m (avec Patricia Serret, Christine Duvergé et Sheila Vyapury). Elle avait obtenu
l’argent au 1500m. Aux JIOI de 1990 à Madagascar, elle avait enlevé l’or au 4x400m et l’argent au 800m. En 1993, aux Seychelles, elle s’est distinguée à nouveau au 800m et l’argent au 4x400m. Actuellement Chief Executive Officer du Trust Fund for Excellence in Sport, Sheila Seebaluck attend avec impatience les 10es JIOI qu’abritera Maurice (19-28 juillet 2019) afin de soutenir les athlètes mauriciens, leur apportant, ici et là, des touches de sa riche expérience.
Dans les mémoires Ces Jeux ont servi de catalyseur pour tout un peuple. La population attendait avec impatience un tel événement. Toute la population était soudée. Il n’y avait pas de races, pas de couleurs ou de communautés. C’était super de voir que tous les Mauriciens étaient derrière leurs sportifs, arborant le quadricolore et tout autre gadget aux couleurs de l’ile Maurice », se rappelle-t-elle Les années ont passé. Mais les souvenirs de son épopée victorieuse restent bien vivants dans les mémoires. En témoigne ces gens qu’elle croise et qui lui parlent de sa médaille d’or au 800m. « Cela m’étonne que les gens se souviennent toujours de cette médaille au 800m à ces Jeux. Ils Sport Together l No1 Décembre 2018
Sheila Seebaluck, toute émue, est félicitée par son père après sa victoire en finale du 800 m en 1985.
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