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EN OUVERTURE
Photo: Matt Tse
Magenta Cross-Trail
Shirley Lim (1688) et Preet Dowlut (2665) lors du 11 km.
LE PLAISIR DE COUR STAY SAFE 2
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L’horizon olympique
L’enthousiasme des retrouvailles était au rendez-vous à l’occasion du Magenta Cross-Trail, organisé par Rando Trail & Nature le 18 juillet dernier à Bassin. Cette reprise des activités, après un arrêt forcé dû au confinement, a vu la participation d’un peu plus de 400 trailers, répartis dans différentes catégories (juniors, seniors, vétérans et masters). Cela, pour la plus grande satisfaction des organisateurs. Au menu de cette reprise, la course de 11 km, quasiment plate et rapide, avec une vue sur la côte ouest entre les collines et un 19 km pour les coureurs du long format, tout aussi rapide, longeant les flancs des Trois Mamelles, remontant jusqu’à Henrietta, pour venir s’achever au même point de départ à Bassin. Dhavind Custnea (37’56) et Alicia Staub (49’17) se sont illustrés respectivement en masculin et féminin dans le format de 11 km. En ce qui concerne l’épreuve de 19 km, la victoire est revenue à Simon Koenig en masculin dans le temps de 1h09’33 et Jaclyn Geils en féminin avec un chrono de 1h34’55. Le Trail de La Liberté est la prochaine épreuve inscrite au calendrier. Elle aura lieu le 29 août au Morne. Trois courses seront au programme : 4 km, 9 km et 20 km. Le Trail de La Liberté a une portée sociale. Les organisateurs viendront en effet en aide financièrement à l’ONG Action Développement du Morne, qui œuvre dans ce petit village de la côte sud-ouest.
A
lors que la tenue des Jeux Olympiques de Tokyo, reportés à 2021, reste toujours suspendue à la pandémie de Covid-19, le mécanisme pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 a été déjà enclenché à Maurice. Le ministère des Sports vise une médaille olympique pour les Jeux de Paris. C’est ainsi qu’a été mis en place le comité Horizon Paris 2024. Celui-ci a pour mission de trouver des ressources financières additionnelles pour soutenir la préparation des athlètes locaux – et médaillés potentiels – pour le plus grand rendez-vous sportif planétaire. Le pari est certes audacieux, mais les dirigeants réunis autour de ce projet entendent bien relever ce défi, aussi titanesque soit-il. La finalité demeure, coûte que coûte, une médaille olympique, de préférence du plus précieux métal. Un podium olympique va-t-il changer ou améliorer le contexte du sport en général ? Ou ne sera-t-il pas qu’un honneur éphémère pour le pays ? Pour rappel, l’île Maurice avait inscrit pour la première fois son nom au palmarès olympique grâce au boxeur Bruno Julie qui avait décroché la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Beijing en 2008. En dépit de cette performance exceptionnelle, ce sportif est tombé progressivement dans l’anonymat alors qu’il aurait pu être retenu par les différents locataires du maroquin ministériel des Sports pour être véhiculé comme un « role model » afin d’inspirer les générations à venir. Comme cela se fait dans divers pays qui reconnaissent la contribution des sportifs au progrès socio-économique. Force est de constater que le médaillé olympique de Beijing 2008, connu comme The Mauritian Magician, n’a pas eu droit à cet honneur qui relève de la légitimité. Il n’a même pas eu le privilège d’allumer la vasque olympique aux 10es Jeux des îles de l’océan Indien en 2019. Plus récemment, en octobre 2018, Terence Saramandif, né en France d’un père mauricien, avait offert à Maurice une médaille d’or en slalom à l’épreuve de canoë-kayak aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires. A part une récompense sous la forme d’un chèque de Rs 720 000 de l’État mauricien, rien de probant par la suite. Pourtant les promesses et projets à l’égard du jeune champion olympique étaient nombreux. Bien que l’ambition soit tout à fait permise, la question centrale que l’on se pose est : quel est l’objectif réel derrière cette volonté de décrocher une médaille en 2024 ? Est-il purement sportif ou y-a-t-il d’autres visées ? Car, en fin de compte, l’horizon olympique pourrait cacher des vagues inattendues.
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Danielo Ramsamy
Directeur de publication Danielo Ramsamy
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Graphic designer Christopher Arsenius
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Sports Consulting & Communications 18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis Tel : 214 57381462 4587- 5738 4587
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BASKET-BALL Maurice sera représentée par deux formations (masculine et féminine) au Youth U17 Skill Challenge. Cette compétition, qui se déroulera en ligne, d’un nouveau genre, organisée par la FIBA, a vu la Fédération mauricienne de basketball (FMBB) organiser les préliminaires en deux phases, (25 juillet et 1er août) afin de présenter les meilleures équipes aux éliminatoires. Mais la FMBB veut aussi utiliser cette plateforme pour augmenter son capital de formation.
Au menu des préliminaires: des tests d’aptitude, avec passes, layups et tirs.
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Youth U17 Skill Challenge
Une plateforme pour détecter de nouveaux talents
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nitialement, cette compétition vise à tester et évaluer les jeunes joueurs sur la base du basket-ball. Ainsi, le 25 juillet dernier, une cinquantaine de garçons et un peu moins d’une trentaine de filles se sont rendus au gymnase de Phoenix. Au menu de cette journée, des tests d’aptitude, avec passes, layups et tirs. « Ce sont les bases mêmes du basket-ball », fait ressortir Hedley Han, président de la FMBB. Cette première phase bouclée, trente éléments, 15 garçons et autant de filles, ont été retenus par le DTN Ivan Smiljanic. Ce nombre sera encore réduit à 16, avec huit éléments de chaque genre. C’est ce groupe qui disputera la phase africaine des qualificatifs, prévue entre le 12 et le 15 août prochain.
Mais plus qu’une simple compétition, la FMBB veut aussi utiliser cette plateforme pour détecter de nouveaux talents. « C’est une idée que nous devons développer », ajoute le président de la FMBB. Dans un premier temps, les exercices serviront à détecter les jeunes talents, qui iront grossir les rangs des sept écoles de formations régionales. C’est, du moins, le projet que compte mettre sur pied la FMBB. « On vient de commencer. Mais on compte solliciter les animateurs, qui devront de leur côté effectuer un suivi. » En outre, cet exercice, une fois lancé, devrait se tenir sur une base annuelle. « Il s’agit de maintenir le nombre de jeunes. Donc, la logistique bougera sans doute vers les régions pour des opérations de détection », précise Hedley Han.
Face à d’autres nations africaines our le moment, Maurice ne connaît pas encore ses adversaires. P Mais selon la FMBB, les Mauriciens pourraient se mesurer à d’autres nations africaines autres que les pays de la zone 7 en raison de l’absence de Madagascar, des Comores et des Seychelles, qui ne se sont pas inscrits. Par ailleurs, une liste de pays exemptés de qualifications a déjà été arrêtée par la FIBA. Le Mali et l’Égypte font partie des pays qui ont été qualifiés pour la phase finale, sous l’égide de la FIBA.
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EN COUVERTURE
Football féminin
Une commission féminine mise sur pied, une directrice administrative nommée pour la première fois et une direction technique qui veut enfin voir décoller le football féminin. Le chantier est vaste à construire mais il demeure impératif.
Les joueuses des U17 et U20 s’entraînent à une fréquence de trois sessions par semaine sur le terrain de la MFA sous la supervision du directeur technique national.
L
e football, dans son ensemble, a pris un gros retard à Maurice. Nul besoin, donc, de préciser que le football féminin est, lui, à des années lumières de ce qui se fait ailleurs, en termes de formation, de gestion ou de résultats. Mais on commence à voir une lumière au bout du tunnel avec les restructurations qu’a enclenchées la Mauritius Football Association (MFA). Si vous cherchez le classement de la sélection mauricienne de football féminin sur le site de la FIFA, il vous faudra commencer par le bas
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Un vaste chanti fond. Le Lady Club M se retrouve, en effet, à la dernière place du classement de l’instance mondiale du football. Une situation logique. Il faut savoir que le Lady Club M ne dispute que très peu de rencontres officielles. Et lorsque celle-ci ont lieu, les Quadricolores ne font jamais le poids. Les scores fleuves sont, du reste, là pour témoigner du fossé à combler entre ce qui se met en place Sport Together
ici et ce qui est déjà la norme dans certains pays africains. De plus, il y a certaines années où la sélection féminine est restée inactive toute une saison. Difficile, donc, de contester la dernière place du classement de la FIFA au Lady Club M. Cet état de choses est appelé à changer. Cela commence notamment avec l’ambition du nouveau directeur technique national (DTN), le Sud-
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groupes s’entraînement à raison de trois séances par semaine sur le terrain de la MFA à Trianon. Petit à petit, le DTN veut instaurer des coaches féminins pour s’occuper des deux équipes. Il chapeautera toute la partie technique.
Plus hautes sphères
ier à construire Africain Zunaid Mall, d’accorder plus d’importance au football féminin tant dans sa gestion qu’au niveau des résultats. L’une de premières missions du technicien sud-africain est de faire en sorte que l’équipe féminine de Maurice participe à tous les tournois de la COSAFA (U17, U20 et Senior). Malheureusement, la Covid-19 est en quelque sorte venue bouleverser Sport Together
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le plan initial. « Nous allons explorer toutes les pistes qui vont nous permettre de faire progresser le football féminin », avait entre autre déclaré Zunaid Mall lors de sa présentation officielle au ministère des Sports. Le DTN, en poste depuis février dernier, a apporté une refonte du football féminin à différents niveaux avec les équipes U17 et U20. Les joueuses concernées par ces deux
La MFA, soutenue par sa direction technique, s’attèle donc à adhérer aux propositions de la FIFA. Cette dernière a développé des plateformes de formation au leadership pour attirer les femmes jusqu’aux plus hautes sphères du football, améliorant de ce fait l’appareil réglementaire en vigueur tout en modernisant la gestion du football. La FIFA injecte d’ailleurs d’énormes sommes dans ses fédérations membres, dont Maurice. L’aventure du football féminin a réellement commencé en 1991 avec la création de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA; c’est ensuite à la Coupe du Monde Féminine U20 de la FIFA qui a vu le jour en 2002, puis la Coupe du Monde Féminine U17 de la FIFA en 2008. Le niveau de jeu a fortement augmenté, tout comme l’intérêt des médias et la popularité de la discipline. Parmi les recommandations de la FIFA, l’on retrouve la sensibilisation des joueuses et toutes les femmes impliquées dans le football aux questions médicales. L’importance d’adopter un style de vie sain et l’attitude à avoir pour pouvoir rêver d’une longue carrière sont entre autres citées. Selon les recommandations de la FIFA, les joueuses sont encouragées à participer et à contribuer aux programmes d’aide et aux campagnes de sensibilisation et de promotion visant à renforcer la place de la femme dans la société grâce au football.
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EN COUVERTURE
Mila Motur-Sinnasamy
Dans son nouveau rôle de directrice administrative Depuis mars dernier, Mila Motur-Sinnasamy est directrice administrative du département du développement du football féminin au sein de la MFA. Ce qui constitue une première. Cette nomination vient directement du DTN Zunaid Mall. Une décision prise afin
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e développement, rappelle Mila MoturSinnasamy, ne se limite pas qu’au rectangle vert. « La CAF veut octroyer davantage de responsabilités aux filles et aux femmes afin de prendre la destinée du football féminin. C’est un changement qui va certainement révolutionner la discipline », a-t-elle soutenu à Sport Together. Ce n’est pas un hasard que Mila Motur-Sinnasamy a été titularisée à ce poste. Il faut dire qu’elle a accumulé une certaine expérience du football. D’abord anciennement à la défunte Mauritius Professional Football League (2014-2017) avant d’intégrer le secrétariat de la MFA (2017), apportant aussi son aide à la communication et l’administration. Sa participation en tant que volontaire à la FIFA World Cup 2018 en Russie lui a permis
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de mettre en œuvre la nouvelle stratégie de la Confédération africaine de football (CAF) en ce qui concerne le football féminin. Les objectifs-clés sont : augmenter la participation ; améliorer le jeu (compétition et professionnalisation), promouvoir et changer les perceptions.
d’étoffer ses connaissances en football. Elle était affectée au département de ticketing. Elle assurait par moments la traduction. Au mondial russe, elle a eu l’occasion d’assister à sept rencontres, dont les quarts de finale entre l’Angleterre et la Suède. Entre-temps, elle a commencé à agir comme commissaire de matches féminins pour le compte de la Cosafa et de la CAF. Elle a été sollicitée à plusieurs rencontres, dont les qualificatifs olympiques en octobre 2019 entre la Zambie et le Botswana, puis les qualifications des mondiaux U17 entre l’Afrique du Sud et la Zambie en mars 2020. Le tournant qui la propulse dans le football féminin reste sans conteste sa participation au CAF Women Administration Course du 24 au 28 novembre 2019 en Egypte. « C’est à partir de cette formation
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que les choses ont été activées. C cours m’a permis d’avoir une pl grande perspective de la stratégi du football féminin. C’est un va projet comprenant plusieurs asp allant de la pratique du footbal l’administration en passant par développement humain », indiq Mila Motur-Sinnasamy, 28 an Selon elle, le football féminin appelé à jouer un rôle importa afin de donner la chance à chaque jeune fille et femme de développer à travers la discipli Elle soutient que dans un prem temps l’accent sera mis sur les et U20.
Détections
Même si certaines joueuses s’entraînent actuellement sous la houlette du DTN Zunaid Mall, la directrice administrat avance que des détections
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Mila Motur-Sinnasamy a participé au CAF Women Administration Course en novembre 2019 en Egypte.
auront lieu bientôt pour recruter d’autres joueuses. Elle s’accorde à dire que le football féminin sera géré progressivement par la gente féminine, tant sur le plan technique qu’administratif, en étroite collaboration avec le secrétaire général de la MFA et le comité dédié au football féminin. D’ailleurs Vydia Boodhonee et Rosita Louise ont été désignées teams managers respectivement des Sport Together
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équipes U17 et U20. « Le football ne se limitera plus aux séances d’entraînement. Il a une nouvelle mission avec une approche différente. Les joueuses auront droit à un suivi hors du terrain pour un soutien éducatif et sur leur hygiène de vie, entre autres. Nous aurons aussi des formations spécifiques. La CAF veut donner une chance aux éléments féminins de transformer leur vie à travers le football afin
qu’elles deviennent des personnes responsables dans leur quotidien et dans la société », souligne notre interlocutrice. Celle-ci indique que la MFA entend bien appliquer les recommandations de la CAF afin de non seulement promouvoir le football mais aussi commencer à changer la perception à l’égard du football féminin.
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INTERVIEW
Rémy Mabillon, CEO de Necker Gestion Privée
Paris s’éveille 10
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Necker Gestion Privée, société de gestion de ortune indépendante basée à Maurice depuis inq ans, s’est aussi fait connaître dans le monde u sport. Son Chief Executive Officer (CEO), le rançais Rémy Mabillon, apporte davantage de récisions, dans cette interview, quant à l’intérêt ue porte la société qu’il dirige la chose sportive.
Necker Gestion Privée, dont vous êtes le CEO, se positionne à Maurice non seulement comme un acteur économique mais aussi comme un partenaire pour le sport. Le squash demeure cependant de loin la discipline favorite... Il faut savoir que Necker Gestion Privée est implantée à Maurice depuis cinq ans. Au-delà de nos activités économiques, l’entreprise veut aussi apporter son aide dans d’autres sphères, notamment le sport local. Le sport, par sa définition et les valeurs qu’il véhicule, peut contribuer à une société meilleure. C’est aussi un excellent moyen de fédérer des gens. D’où vient votre passion pour le squash ? J’avoue qu’il y a tout juste quelques années, je ne connaissais pas grand-chose au squash. C’est grâce à un ami proche que je me suis intéressé et familiarisé à la discipline, surtout lorsque la société avait fait l’acquisition d’un club à Annecy, qui porte le nom de RM Club. Ce club regroupe les meilleurs joueurs français et aussi des joueurs allemands. Nous avons plusieurs éléments, masculins et féminins, qui font partie de l’équipe de France de squash. Notre équipe est bien située en championnat interclubs de France. Nous visons d’ailleurs la prochaine édition du Championnat européen.
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Après trois éditions du Necker Squash Open, l’objectif 2020 était d’accueillir une étape professionnelle. Mais la Covid-19 est venue jouer les trouble-fêtes. Avez-vous des regrets ? Les trois éditions du Necker Squash Open étaient des tournois exhibitions. Ils ne comptaient pas pour les circuits mondiaux. Cela dit, l’organisation de ces tournois a pris une certaine dimension, surtout avec la participation de joueurs de renom. Suite à ce succès, Necker Gestion Privée a voulu aller plus loin en donnant un cachet professionnel au tournoi cette année. Nous avons, de ce fait, obtenu la reconnaissance de la Professional Squash Association (PSA), qui nous a certifié « Gold » pour organiser un tournoi doté de 100 000 USD qui devait avoir lieu en août au complexe multisport de Côte d’Or. Ce tournoi allait attirer la participation de 24 meilleurs mondiaux, dont une ‘wild card’ réservée à l’ancien numéro un mondial, en l’occurrence Grégory Gauthier. Mais malheureusement, nous n’avons pu matérialiser ce projet en raison de la crise sanitaire.
Partie remise donc pour 2021 ? Certainement. Ce sera probablement vers fin mai-début juin. Le circuit mauricien de Necker Squash Pro fait désormais partie intégrante du calendrier de la PSA. Ce tournoi permettra aussi aux joueurs professionnels de récolter des points tout comme pour les autres circuits de la PSA organisés à travers le monde. Quelle est la philosophie derrière une étape professionnelle de la PSA à Maurice ? C’est de mettre Maurice sur la carte mondiale du squash et aussi de permettre aux Mauriciens dans leur ensemble d’assister à un tournoi de qualité où ils peuvent voir les meilleurs joueurs du monde à l’œuvre. Necker Gestion Privée voit en cet événement une opportunité d’encourager les jeunes à s’adonner au squash. Ce qui s’est avéré depuis l’organisation de nos tournois exhibitions. Votre société était l’un des sponsors des 10es Jeux des îles de l’océan Indien organisés en juillet 2019 à Maurice. Quelles ont été les retombées de pareil partenariat ? Nous n’avons pas vraiment mesuré les retombées. Nous avons en premier lieu apporté notre support au comité organisateur du fait que les Jeux se déroulaient à Maurice. Pour ainsi dire, il y avait aussi le squash aux Jeux comme discipline de démonstration, qui coïncidait du reste avec notre tournoi exhibition. Le principal était de témoigner, en tant qu’un des sponsors, de notre engagement envers les sportifs du Club Maurice.
«
Nous avons, de ce fait, obtenu la reconnaissance de la Professional Squash Association, qui nous a certifié « Gold » pour organiser un tournoi doté de 100 000 USD » 11
INTERVIEW
«
Je dirais que ce sera un
club de sport et fitness additionnel à Maurice. Mais sans doute le premier club où on pourra pratiquer les sports de raquette »
Necker Gestion Privée et le RM Club Mauritius, dont vous êtes le propriétaire, sont devenus le 9 juillet dernier les premiers Gold Sponsors de Horizon Paris 2024, dont la mission première est de soutenir les athlètes mauriciens dans leurs préparations aux Jeux Olympiques de Paris ? Qu’est-ce qui vous a motivé à vous associer à ce projet ? J’ai trouvé que ce projet a un sens pour aider les sportifs mauriciens dans leur quête d’une éventuelle médaille olympique à Paris en 2024. Ce serait formidable si une telle chose se réalisait. Ce serait un honneur pour le pays. Etant Parisien de naissance et ayant grandi dans cette magnifique ville, je me suis intéressé davantage à ces Jeux Olympiques. C’est aussi une occasion pour la société d’associer son nom à cet événement planétaire, même si cela ne se fait que sur le plan local. Il se trouve que le RM Club Mauritius, situé à Forbach, jouera un rôle dans le paysage du sport et du fitness à Maurice. Qu’en sera-t-il au juste ? Je dirais que ce sera un club de sport et fitness additionnel à Maurice.
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Mais sans doute le premier club où on pourra pratiquer les sports de raquette avec, notamment, trois terrains de squash, dont un vitré, deux surfaces pour le padle-tennis et deux courts de badminton. Le club disposera également de deux terrains pour le foot à cinq. Il est important de préciser que ce club sera dirigé par une équipe de professionnels avec, à sa tête, Lionel Kupper, le CEO. Le tout est d’offrir un service de qualité à nos clients. A quand le lancement du RM Club ? Ce sera en principe pour octobre
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prochain. Mais le lancement du club reste tributaire à l’ouverture des frontières. On attend aussi une équipe venue de France pour effectuer certains travaux techniques. Si notre plan ne marche pas comme prévu, le lancement sera alors repoussé. Mais nous espérons que ce sera pour cette année-ci. Avez-vous d’autres projets en point de mire dans le domaine sportif ? Possiblement un nouveau RM Club dans une autre région de l’île.
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SPONSORING
Horizon Paris 2024
Cinq mois après son lancement, a signé ses premiers sponsors, e Privée et RM Club Mauritius, q entités ont chacune contribué R Bronze Partner pour un montan
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Laetitia Darche, représentante du RM Club Mauritius.
a première cérémonie de signature de contrats s’est tenue le 9 juillet dernier au complexe multisport de Côte d’Or. Organisme mis en place par le ministère des Sports en collaboration avec le Trust Fund for Excellence in Sports (TFES), Horizon Paris 2024 a pour mission première de trouver des sources de financement pour la préparation des athlètes mauriciens, cités comme médaillés potentiels aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Le président du comité Horizon Paris 2024, Dominique Filleul, a tenu à saluer, lors de cette cérémonie de signature, les efforts consentis par Necker Gestion Privée et RM Club Mauritius pour s’associer à ce projet, surtout dans la conjoncture économique difficile qui prévaut partout dans le monde due à la Covid-19. Bien que la tâche s’annonce ardue, Dominique Filleul persiste et signe : l’objectif est de décrocher une médaille d’or à Paris en 2024. Un pari certes à haut risque, mais qu’il veut tout de
Necker Gestion Privée et RM Club GOLD PARTNERS pour Rs 3M chacun 14
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, le comité Horizon Paris 2024 n l’occurrence Necker Gestion qui sont Gold Partners. Les deux Rs 3 millions. MuscleTech est nt de Rs 400 000.
même prendre. « Nous allons mettre tout en œuvre pour décrocher cette médaille d’or », a-t-il insisté. Le ministre de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Stephan Toussaint, a rappelé, pour sa part, qu’en général, une médaille d’or nécessite deux cycles, soit huit ans, l’équivalent de deux Olympiades. Mais il nourrit toutefois l’espoir en un podium olympique dans la capitale française en 2024. Pour arriver à cet objectif, le ministre Toussaint a réitéré son appel pour une , association secteur public-privé. « Nous faisons donc un appel aux entreprises qui ont les moyens et la capacité, de nous rejoindre pour soutenir nos sportifs en vue de les préparer pour aller chercher la médaille olympique. » De son côté, Rémy Mabillon, Chief Executive Officer de Necker Gestion Privée, et propriétaire de RM Club Mauritius, a fait ressortir qu’il a été séduit par le projet que lui a présenté Dominique Filleul. « Nous avons dès lors mis les conditions nécessaires afin de nous associer à ce projet en vue d’aider les sportifs mauriciens dans leur quête pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024. » Le comité Horizon Paris 2024 peut compter également sur le TFES pour une contribution d’un peu plus de Rs 700 000 sans compter les Rs 10M annoncées dans le budget 2020-2021.
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La contribution du sponsoring revue à la baisse
Dominique Filleul, président du comité Horizon Paris 2024.
La situation économique peu favorable a contraint au comité Horizon Paris 2024 de revoir sa stratégie de sponsoring. Dominique Filleul a confié à Sport Together que cette décision a été prise afin de continuer à encourager aux entreprises d’apporter leur soutien au projet. « Nous avons décidé de revoir à la baisse le montant initialement prévu pour les trois catégories sur quatre ans. » Ainsi sur quatre ans, la catégorie Gold est passée de Rs 6M à 3M. L’argent de Rs 5.2M à Rs 1.6M et le bronze de Rs 1M à Rs 400 000. Le sponsor effectue une contribution annuelle du quart du chiffre global quelle que soit la catégorie choisie.
D’autres types de contributions Telle l’arche de Noé, Horizon Paris 2024 veut embarquer un maximum de contributeurs dans son projet. Des stratégies ont été développées et d’autres le seront encore. A titre d’exemple, les petites et moyennes entreprises auront la possibilité de contribuer d’une somme de Rs 40 000, payable équitablement sur quatre années. Pour le public, la contribution est de Rs 1 000 par an et ce durant quatre années. Des avantages au public sont assurés notamment des remises avec les partenaires du secteur privé Horizon Paris 2024 et aussi des remises pour participer à ses événements. 15
FLASHBACK
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Retour sur piste pour Eric Milazar et Marie-Lourdes Allysamba-Appadoo, deux anciens champions d’athlétisme, qui ont eu l’insigne honneur d’allumer la vasque olympique des 10es JIOI au stade Anjalay.
Un long chemin vers la VICTOIRE Il y a un an, Maurice remportait pour la première fois de son histoire les Jeux des îles de l’océan Indien ( JIOI), la 10e édition, qu’elle avait abritait du 19 au 28 juillet 2019. 16
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l aura fallu ainsi attendre quarante ans pour que le Club Maurice fasse son entrée dans le club très fermé des vainqueurs des JIOI, dominé, pour le rappel, par La Réunion (7), suivi de Madagascar (2). Avec 92 médailles d’or aux 10es JIOI, la délégation mauricienne a, au passage, battu largement son record des 66 médailles d’or décrochées en 2015 aux 9es JIOI à La Réunion. Les 10es Jeux avaient été déclarés comme cinq-étoiles en raison des investissements de l’état, notamment le très coûteux complexe multisport de Côte d’Or, utilisé en partie seulement pour les compétitions de judo et de natation, alors que des établissements hôteliers faisaient office de Village des Jeux. Les Mauriciens, dans leur ensemble, ont apporté un soutien sans faille au Club Maurice. Le pays tout entier a vécu au rythme des Jeux, se laissant gagner par la frénésie. Maurice était devenu du coup la capitale de l’océan Indien, le temps des Jeux. Il faut dire que la victoire de Maurice, tant attendue, aux JIOI s’est dessinée dès la sixième journée des compétitions lorsque les locaux ont commencé à prendre définitivement le large au tableau des médailles. Toujours est-il qu’avec la défaite du Club M en finale, la sélection nationale de football n’a pu réaliser la passe de trois par rapport aux victoires enregistrées lorsque ces Jeux étaient tenus à domicile, comme en 1985 (2e édition) et en 2003, (6e édition). Qu’importe, le principal c’est que Maurice ait remporté les JIOI.
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La aé Je ell m ép 10 tit 4-
Le public mauricien a répondu présent en grand nombre au cours des Jeux pour supporter ses athlètes.
Mohammad Dookun est devenu le deuxième athlète mauricien à avoir remporté le 1 500 m aux JIOI, 40 ans après Jacques Legrand, vainqueur sur la distance aux 1ers JIOI en 1979 à La Réunion. A l’image de Brigila Clair, médaillée d’or au lancer du poids, les handisportifs ont apporté une remarquable contribution à la moisson des médailles.
a nageuse Alicia Kok Shun été la révélation de ces eux. A seulement 14 ans, le avait enlevé les trois médailles d’or dans les preuves de brasse (50m, 00m et 200m) et un tre au relais du 4x100m -nages.
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RENCONTRE
Jérôme Ferrat
A cheval sur l’équitation et le r
Jérôme Ferrat est l’un des rares sportifs mauriciens de sa génération à s’être illustrés dans deux disciplines distinctes pratiquées en parallèle, l’équitation et le rugby. Il a d’ailleurs été champion de Maurice à maintes reprises dans ces deux disciplines et a représenté l’équipe de Maurice dans différentes compétitions.
Jérôm
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érôme Ferrat a débuté, quasiment à la même époque, le rugby, au Dodo Club, et l’équitation, au Club Hippique de Maurice. Il était alors âgé de 10 ans. C’est son père (Roland), ancien rugbyman, qui le motive à s’adonner à ces deux sports. « Au départ, les choses étaient un peu compliquées puisque l’approche, les mouvements et la condition physique, entre autres, sont diamétralement opposés dans ces deux disciplines », raconte Jérôme Ferrat à Sport Together. Passionné du monde équestre et du ballon ovale, il s’appliquait à fond pour se retrouver toujours parmi les meilleurs. Entre l’équitation et le rugby, il n’arrivait pas à accorder de priorité à l’un ou à l’autre. « C’est la raison pour laquelle j’ai continué à pratiquer les deux à un niveau avancé. Il s’agit simplement de bien planifier et de s’organiser », souligne ce sportif reconnu pour sa discipline, sa détermination et aussi pour son côté téméraire. A 43 ans, Jérôme Ferrat prépare en douceur sa retraite d’athlète, surtout en tant que cavalier. Marié et père
rugby
de deux enfants, il considère avoir beaucoup donné au sport et veut contribuer à l’avancement du sport. Pendant des années, son quotidien se résumait à l’équitation tôt le matin et le rugby dans l’après-midi. Une cadence qu’il a maintenue avec une régularité sans faille six jours sur sept, la seule exception étant ses études tertiaires à Pietermaritzburg en Afrique du Sud. Il n’y avait pas la possibilité de s’adonner à l’équitation. En revanche, il jouait régulièrement au rugby avec l’équipe universitaire. Pour Jérôme Ferrat, le sport demande beaucoup de sacrifices. S’il estime que la relève est là, par contre, fait-il ressortir, il faut travailler pour trouver les talents. Dans le passé, il a mis ses expériences à contribution au sein du comité directeur de la Mauritius Equestrian Sports Federation. Il est actuellement membre coopté de la Rugby Union Mauritius, représentant de Curepipe Highland Blues, club auquel il est resté fidèle depuis qu’il s’est lancé dans le monde du ballon ovale.
Parcours Bien qu’il possède un palmarès sportif rempli, certains souvenirs sont plus vivaces, notamment sa participation à l’International Show Jumping en 1992 au stade Anjalay. Lors de ce rendez-vous mondial, il avait eu l’occasion de côtoyer les 21 meilleurs cavaliers mondiaux de l’époque, notamment les Brésiliens Pessoa, Nelson (père) et Rodrigo (fils), champion olympique. « J’avais 15 ans à l’époque et je représentais
me Ferrat, ici sur Trianius, est un sportif hors pair.
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Maurice à cette compétition. C’était ma toute première participation internationale. Etre en compétition avec les meilleurs du monde a été une grande motivation. Cela m’a permis de progresser durant ma carrière », se souvient Jérôme Ferrat. Depuis, il a connu plusieurs compétitions internationales. La finale du World Jumping Challenge de 2017, qui s’est tenue en Algérie, a marqué sa carrière. Suite en page 25
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FOCUS
Complexe multisport de Côte d’Or
Toujours au centre des discussions Inauguré depuis un an, le complexe multisport de Côte d’Or a une nouvelle fois été au cœur des attentions au sein du Parlement, mais également parmi les citoyens. L’investissement massif, les coûts de maintenance et l’incapacité des responsables du site à rentabiliser jusquelà l’infrastructure continuent de susciter les interrogations. Récemment, la pelouse infectée par des champignons et donc rendue inutilisable a mis de l’eau au moulin de ceux qui pointent du doigt le complexe.
C
’est le 15 juillet 2019, soit trois jours avant que ne débute le tournoi de football, la discipline à donner traditionnellement le coup d’envoi des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), que le complexe avait été inauguré par le Premier ministre. Durant son discours, Pravind Jugnauth avait expliqué que le gouvernement mauricien avait financé le projet avec une enveloppe de Rs 2 mds. La Chine et l’Arabie Saoudite ont aussi injecté de l’argent dans
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la construction du complexe. L’Empire du milieu y a contribué Rs 1,8 md. Ce sont d’ailleurs majoritairement des travailleurs chinois qui ont façonné le complexe. L’Arabie Saoudite a, quant à elle, offerte une enveloppe de Rs 875 000. S’étalant sur une superficie de 53 arpents, le complexe a nécessité un investissement total de Rs 4,9 mds. Un chiffre qui sera probablement revu à la hausse à mesure que les travaux se poursuivront sur le site. Si des montants colossaux ont été injectés dans ce projet, il reste que Sport Together
la maintenance de l’infrastructure est également pointée du doigt. A l’origine, Côte d’Or devait accueillir plusieurs disciplines au programme des 10es JIOI en 2019. Mais les retards accumulés dans la construction ont finalement obligé le comité organisateur des JIOI à ne tenir que les compétitions de natation et du judo.
Business model Lorsque le complexe sera entièrement terminé, il sera notamment équipé d’une piste
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Maintenance : Rs 2 420 772 pour six mois Rs 2 420 772. C’est le montant pour assurer la maintenance du complexe de Côte d’Or durant le premier semestre de 2020. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Sports Stephan Toussaint, au Parlement le 7 juillet dernier, suite à une question du député Travailliste Eshan Juman. Le ministre a souligné que ces informations proviennent de la MMIL, entité créée pour gérer le complexe.
Un champignon a abimé la pelouse du complexe, ce qui a valu aux pensionnaires de la Liverpool Football Academy d’aller s’entraîner ailleurs.
d’athlétisme avec gradins capables, selon la Mauritius Multisports Infrastructure Ltd (MMIL), d’accueillir environ 1 500 personnes. Un gymnase multisport dédié à la pratique des sports collectifs à l’instar du volley-ball et du basket-ball et des sports individuels comme le taekwondo et le badminton figurent aussi dans les plans. Toutefois, aucune indication précise concernant l’avancée des travaux. A y voir de près, les responsables du site n’ont toujours pas trouvé la solution adéquate Sport Together
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pour permettre à cet édifice de fonctionner de manière optimale ou – plus important encore – de le rentabiliser. Lors de son inauguration en 2019, le Premier ministre avait bien expliqué que les investissements seront rentabilisés. Qui plus est, il avait même indiqué que le gouvernement travaillait sur un « business model » pour que le complexe multisport de Côte d’Or puisse générer des revenus. La location de l’enceinte aux sportifs originaires de l’étranger ou encore l’organisation de compétitions
internationales avaient entre autres été citées. Toujours est-il qu’aucun circuit mondial, digne de ce nom, ne s’est arrêté à Côte d’Or jusqu’à présent. La Professional Squash Association avait prévu un tournoi à Côte d’Or au mois d’août avec une dotation de $100 000 mais la Covid-19 a obligé l’organisateur, Necker Gestion Privée, à annuler le tournoi. Seule l’Académie de football de Liverpool, un projet imposée à l’île Maurice, a quelque peu donné une portée internationale au projet. Depuis la levée du confinement cependant, les jeunes de l’académie poursuivent leurs entraînements au stade St FrançoisXavier à Port-Louis ou au stade de Quartier-Militaire. En cause, un champignon qui a abimé la pelouse. Finalement, le salut pourrait venir du secteur de l’événementiel. Depuis plusieurs mois maintenant, les organisateurs de concerts ont jeté leur dévolu sur le parking du site pour tenir les concerts. Il faut dire que le vaste parking peut accommoder sans peine une multitude de fêtards. En attendant, les interrogations quant à la suite de cette infrastructure, qualifiée par certains d’éléphant blanc, demeurent sans réponse.
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Fabienne St Louis, L
Triste aventur 22
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Londres 2012 & Rio 2016
Fabienne St Louis a connu, et c’est le moins que l’on puisse dire, une triste aventure au cours de sa participation aux Jeux de Rio en 2016. Et pour cause : la meilleure triathlète mauricienne de l’époque n’a pu en effet terminer la compétition, abandonnant juste après l’épreuve de natation.
C
’est par le biais du site officiel des Jeux de Rio, le 20 août 2016, que le public apprenait la nouvelle, avec la mention, à côté de son nom, ‘Did not finish’. Ce qui signifie qu’elle avait abandonné. Vingt-quatre heures plus tôt, Fabienne St Louis annonçait, dans une interview accordée à la respectée chaîne BBC, qu’elle souffrait d’un cancer. Après sa 42e place lors de sa première apparition aux Jeux Olympiques, à Londres en 2012, Rio 2016 était un moment exceptionnel de sa carrière d’athlète. Plus expérimentée et aguerrie, Fabienne St Louis gardait espoir de faire une meilleure performance que celle réalisée à Londres, histoire de quitter les Jeux avec plein de satisfaction. Mais le sort en avait décidé autrement. Numéro 1 d’Afrique et 55e mondiale au moment de ses premiers Jeux à Londres, Fabienne St Louis, qui avait tant sacrifié pour multiplier les compétitions et stages avant d’obtenir son ticket pour Rio, ne s’attendait pas à une telle aventure. « Même si je n’étais pas à cent pour cent de mes moyens, je voulais malgré tout être de la partie », raconte Fabienne St Louis à Sport Together. Malgré sa santé peu stable, elle tenait à être présente au moment du départ. A l’issue de la première épreuve, le 1,5 km de natation, des douleurs persistantes à son pied gauche l’ont forcé à renoncer à la compétition. « C’était un moment douloureux et pénible. La décision d’abandonner était difficile à prendre et à accepter. Mais je ne pouvais effectuer le moindre mouvement puisque je souffrais terriblement de mon pied. Il était impossible dans une telle condition d’imaginer un seul instant poursuivre la compétition », confie celle qui a été championne d’Afrique Espoirs en 2010 et championne de France de D2 par équipes cette même année. La déception était immense. Mais avec le recul, elle finira par accepter et conjurer le sort. Pour se qualifier à l’épreuve olympique en triathlon, souligne-t-elle, il faut faire beaucoup de courses afin d’acquérir des points pour se hisser le plus haut possible sur le classement mondial, sur les deux années précédant les Jeux. « Autant dire qu’il faut être constamment en forme. Je me suis officiellement
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MES JEUX OLYMPIQUES
En 2012 Fabienne St Louis était No.1 d’Afrique et 55e mondiale du triathlon.
qualifiée en février en remportant une coupe d’Afrique au Zimbabwe, la course la plus dure du circuit. Cette course reste d’ailleurs une des plus belles de ma carrière », faitelle ressortir. Ticket olympique de Rio assuré, la triathlète est toute comblée. Mais quelques semaines plus tard, le doute s’installait lorsqu’elle apprend, suite à ses résultats médicaux liés à des douleurs à l’oreille, qu’elle a une tumeur de la parotide.
3 opérations en 6 mois Après une première opération à Paris le 23 mars, au lendemain de ses 28 ans, elle pensait que tout allait rentrer dans l’ordre. Lors de cette intervention, elle a fait un syndrome des loges du fait qu’elle était attachée à la table d’opération. « A mon réveil, je ne me suis plaint que de mes mollets et non de mon oreille… » Le mois suivant, soit à cinq mois des JO de Rio, elle repasse à nouveau sur le billard pour un curage ganglionnaire car les résultats des analyses montraient que la tumeur était maligne. Suite à ce syndrome elle a eu des séquelles, très douloureuses. « Une période très difficile à vivre et à digérer car toutes les chances d’être au Top le jour J s’écroulaient en un clin d’œil. Heureusement que j’étais entourée de ma famille et d’amis formidables qui ont fait que ces moments furent moins pénibles. J’ai suivi le plus sérieusement possible mes soins et mes séances de rééducation afin de revenir au plus
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vite à l’entraînement », indique Fabienne St Louis. Avec le soutien de l’International Triathlon Union, elle a pu malgré tout se rendre à Rio, sans grande prétention, si ce n’était que pour se faire plaisir et donner le meilleur d’elle-même. « Malheureusement, il n’y a pas de place pour l’approximatif dans le sport de haut niveau. J’ai dû me résoudre à arrêter la compétition après l’épreuve de natation. » Elle ne s’apitoie cependant pas sur son sort. Même dans les moments difficiles, il peut y avoir du positif. « Cette expérience a été néanmoins hyper riche en apprentissage pour moi. Je retiens des JO de 2016 un véritable moment de partage avec les athlètes du Club Maurice. Ce qui m’a permis de découvrir certaines qualités chez eux ! Ce sont des choses qu’on oublie parfois ou dont on passe à côté lorsqu’on est trop concentré ou sous pression de la compétition », fait ressortir l’ancienne championne de triathlon. Fabienne St Louis a mis fin à sa carrière de sportive de haut niveau après une troisième opération – un rallongement des fléchisseurs – en septembre 2016. Elle a été embauchée chez Décathlon, à Paris, fin 2016 et depuis, elle a occupé plusieurs postes dans cette entreprise. « Aujourd’hui la douleur est toujours là et j’apprends à vivre avec. Je m’entraîne pour le plaisir et redécouvre un nouveau sport car oui, le triathlon loisir est vraiment très différent du triathlon compétition », soutient-elle.
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RENCONTRE
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Il y avait en effet remporté une épreuve. Pour aller en Algérie, il avait gagné une compétition internationale, comptant pour le groupe 9 de la Fédération équestre internationale. Il a été médaillé d’or aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) en 2015 (La Réunion) et en 2019 (Maurice). L’équitation était une des disciplines de démonstration lors des deux dernières éditions des JIOI. Pour ce qui est du rugby, s’il a évolué dans des matches internationaux avec le Dodo Club, ce n’est qu’en 2005 qu’il portera le maillot national lorsque le XV de Maurice participait pour la toute première fois à une compétition africaine lors du tournoi zonal sud en Tanzanie. Maurice avait enlevé le titre après avoir battu le Rwanda, le Burundi et le pays hôte. « Je suis fier d’avoir fait partie de cette génération qui avait offert au pays son tout premier titre », fait ressortir ce joueur qui évolue en deuxième ligne (No. 4). Quatre mois plus tard, en décembre 2005, Maurice accueillera le Burkina Faso, champion de la zone nord, pour disputer la finale interzones. Les protégés du duo Bernard Castelin-Gérard Guidi n’avaient pas fait dans la dentelle face à la formation de l’Afrique de l’Ouest dans un stade George V acquis à leur cause. Il a connu d’autre succès avec le XV de Maurice à titre d’exemple le sacre de l’équipe nationale qui avait décroché sa promotion au groupe B de la Confédération africaine de rugby à l’issue d’un championnat au Botswana en 2014.
1,94m en 1993 Jérôme Ferrat affirme détenir le record du saut d’obstacle réalisé horsconcours avec 1,94m. C’est durant une séance au Club Hippique de Maurice, en 1993, qu’il avait réalisé cet exploit alors qu’il pilotait Hunter’s Retreat. « Je voyais que le cheval avait le potentiel pour sauter audelà des 1,20m ou 1,30m. J’ai continué à faire grimper les barrières pour arriver jusqu’à 1,94m. Les personnes présentes ce jour-là n’en revenaient pas. Même moi j’étais un peu surpris, mais grandement satisfait », explique Jérôme Ferrat, qui fait partie des rares cavaliers qui sautent officiellement autour de 1,20m et 1,30m.
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Jérôme Ferrat pose aux côtés de sa mère (Greta) lors de la consécration des Highlands Blues en championnat de rugby en 2018.
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