Sport Together | No.21 August 2020

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EN OUVERTURE

Tour de l’île pédest

282,85 km à pied le long d défi audacieux que s’est lan Staub du 28 au 31 août de effectuée en 68h30’28. Par le vendredi 28 août à 14 he l’île pédestre, en courant et Staub a rallié son point de à 10h30. Ce défi, l’ultra traileuse l’a l’ONG Chrysalide, centre situé à Bambous, qui aide l à quitter le cycle infernal d se reconstruire. Cela fait déjà quatre ans qu prouesses sportives à une c fois femme et maman, je me par la démarche de cette ON femmes vulnérables et qui ve main. On a tous droit à une elle soutenu. Au départ, Tina Staub souh par personne, ce qui représ kilomètre parcouru. Le but un minimum de Rs 275 00 Chrysalide d’aménager l’es centre. Cette levée de fonds a été f plateforme de crowdfundin qui permet à des ONG et d soumettre des demandes d projets spécifiques. A l’issue de son parcours d a récolté pas moins de Rs 2 d’avoir pu lever ces fonds à t chaque donneur et ceux qui incroyable », explique la spo performances en trail.

Tina Staub est allée au bout de son défi de 282,85 km au profit de l’ONG Chrysalide, qui s’occupe des femmes vulnérables.

Tina Staub : DIRE, C’EST TE STAY STRONG 2

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de l’île Maurice. C’est le ncé et qu’a réalisé Tina ernier. Une performance rtie du Sparc à Cascavelle eures pour ce tour de t en marchant, Tina départ le lundi 31 août

réalisé au profit de d’accueil pour femmes les femmes toxicomanes des substances illicites à

ue Tina Staub associe ses cause sociale. « Étant à la e sens plus que concernée NG qui vient en aide aux eulent se reprendre en e deuxième chance », a-t-

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de 282,85 km, Tina Staub 200 000. « Je suis contente travers ce défi. Je remercie ont cru en cette aventure ortive, connue pour ses

ENIR !

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Ne pas ignorer la base

e parcours du club de basket-ball Roche-Bois Warriors peut être une source d’inspiration, voire un exemple qui interpelle. Au cours de ses quinze années d’existence, la survie n’a pas été une mince affaire. Contre vents et marées, le groupe a résisté et n’a pas dévié de son principal objectif : être champion national. Ce jour est enfin arrivé (le 2 août). Le club de la banlieue de Port-Louis est parvenu à faire la différence cette saison afin d’inscrire son nom, pour la première de son histoire, au palmarès des champions. Un parcours tout à fait remarquable et salutaire surtout lorsqu’il s’agit d’un club qui se met en quatre pour pouvoir assurer ses dépenses personnelles, dont une grande partie est financée par les joueurs eux-mêmes. C’est à la base que l’aventure commence. Une base qu’on ne peut ignorer. C’est la source perpétuelle pour bâtir sur le roc. Or, les responsables du sport ne cessent de parler de grands objectifs pour faire de Maurice un ‘Sport Hub’. Il est cependant regrettable de constater qu’il existe un fossé à franchir dans la réalité. Au lieu de se recentrer sur le contexte du sport local pour favoriser une progression horizontale, les autorités semblent être plus intéressées, pour ne pas dire séduire, à recenser ce qui se fait ailleurs pour le répliquer ici. Le tout avec le soutien et conseils d’experts venus du pays de Sa Majesté. Entre-temps, la situation ne fait que se corser. Ils sont légion à revendiquer que la politique sportive ne peut être gérée ou décidée par un petit groupe de personnes sans une vraie consultation avec les dirigeants volontaires de terrain qui, par extension, vivent le sport dans son véritable contexte. Le sport n’est pas une science exacte. Il est davantage compliqué lorsque les rouages ne sont pas appropriés dans la chaîne de transmission du bas vers le haut. Il va sans dire que ce n’est pas avec la structure la plus moderne, à l’instar du complexe multisports de Côte d’Or, que l’on parviendra à rehausser le sport dans son ensemble. Ceux qui sont engagés dans la promotion du sport diront que les champions de demain sont formés, en règle générale, dans les régions. C’est à la base que les efforts consentis doivent se concentrer afin de pouvoir monter crescendo jusqu’à l’émergence d’une élite digne de ce nom. Pour cela, des accompagnements crédibles s’imposent avec, notamment, des infrastructures pas nécessairement ultrasophistiquées mais surtout convenables ; des entraîneurs formés et aussi des membres de fédérations formés régulièrement et impliqués dans leur mission. L’annonce, dans le budget 2020-2021, de la mise en place des Local Active Mauritius Partnerships (LAMP) dans chacune des 21 circonscriptions est perçue comme une stratégie déguisée, vouée à la cause politique et non sportive, qui pourrait se substituer à la présence des comités régionaux. A l’heure actuelle, aucune explication n’a été donnée à la communauté sportive quant au rôle défini de ces LAMP. Ce qui suscite des interrogations tout à fait légitimes. Danielo Ramsamy

Directeur de publication Danielo Ramsamy

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Graphic designer Christopher Arsenius

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Sports Consulting & Communications 18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis Tel : 214 57381462 4587- 5738 4587

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FOCUS Marie Perrier n’était pas encore de ce monde lorsque Maryse Justin, décédée en septembre 1995, et Josiane Nairac faisaient les beaux jours de l’athlétisme féminin de l’île Maurice. L’histoire a voulu cependant que cette spécialiste du demi-fond, âgée de 25 ans, écrive à sa façon son palmarès dans la discipline en améliorant trois records réalisés par ses deux aînées.

Marie Perrier, ici dans les forêts d’Annecy, est entrée dans l’histoire de l’athlétisme féminin avec ses trois records nationaux.

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MARIE PERRIER, spécialiste du demi-fond

Comblée de… records

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Crédit photo : Maxime Venheye

arie Perrier est comblée. Et pour cause : la spécialiste du demi-fond a ajouté un troisième record national à son palmarès. Il s’agit cette fois du 5 000 m qu’elle a bouclé en 16m54s62 le 14 août, lors du Meeting Estivaux du CA Balma à Toulouse. L’ancienne marque, vieille de de 31 ans, était détenue par Josiane Nairac (17m05s10). Marie Perrier détient également le record du semi-marathon effectué aux Commonwealth Half Marathon Championships à Cardiff en 2018 (1h17m) et celui du 10 000 m, enregistré lors du championnat de France 2019 (34m43s31). Pour rappel, la charismatique Maryse Justin était la recordwoman du semi-marathon depuis avril 1991 (1h18m26s) et du 10 000 m depuis août 1988 (36m39s25). Pour en revenir à son 5 000 m couru en temps record, Marie Perrier, sociétaire du CA Balma, s’est imposée facilement en devançant dans l’ordre Aurélie Dupouy (17m50s14) et Maya Hebrand (18m49s25). « Je suis très contente d’avoir amélioré le record du 5 000 m. Cela faisait un moment que je voulais le réaliser. L’objectif est atteint », déclare la nouvelle recordwoman nationale à Sport Together. Depuis quelque temps, elle était déterminée à battre ce fameux record. Si, lors du Meeting Estivaux, quatre participantes devaient s’inscrire à l’épreuve, elles n’étaient que trois sur la ligne de départ. Le nombre restreint, fait-elle ressortir, rend la tâche plus compliquée surtout, lorsqu’il

s’agit d’effectuer un bon chrono. Une fois le départ donné, la Mauricienne a pris les commandes de la course. Une tendance qu’elle maintiendra jusqu’à la fin de l’épreuve. A un moment donné, elle voulait accélérer pour réaliser un meilleur chrono, mais a préféré rester sur le même rythme. « Je ne voulais pas trop précipiter les choses. En entamant le dernier tour de piste, je savais que j’allais battre le record », indique la pensionnaire du CA Balma. Toutefois, elle aurait souhaité avoir plusieurs concurrentes durant la course. Cela aurait suscité, selon elle, un autre engouement. « Si vous avez deux ou trois concurrentes devant vous et quelquesunes qui suivent, cette situation vous permet d’adopter une autre stratégie pour maintenir une distance appropriée et le rythme. Cela favorise des repères en vue d’attaquer au moment opportun », explique celle qui pratique de l’athlétisme sur piste depuis 2015, date à laquelle elle est arrivée en France, à La Rochelle. « J’espère que mes records seront une source de motivation pour la jeune génération, histoire de les encourager à les améliorer », ajoute sportivement la triple recordwoman. Elle est actuellement en stage de fin d’études à Annecy pour son Master en marketing et communication obtenu à l’université de Toulouse. « J’ai opté pour Annecy dans la mesure où cette région me permet de m’entraîner en alternant entre la montagne, la route et la piste. »

Le GR 20 en cinq jours et demi Profitant un peu de ses vacances, Marie Perrier a effectué le GR 20 en cinq jours et demi, du 25 au 30 août. Le GR 20 est un sentier de longue distance qui traverse la Corse en diagonale du Nord au Sud. Il est considéré comme le plus difficile de tous les itinéraires GR (grande randonnée) et l’un des plus beaux sentiers de montagne d’Europe.

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EN COUVERTURE

Les Roche-Bois Warriors rond -point Kaya en signe

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orsque, il y a maintenant deux ans, Jérôme Tonta perd Howard Alexandrine sur blessure, il perd du même coup le titre. Non pas que les siens auraient pu remettre en question la suprématie des Mahebourg Flippers à ce moment. Mais il perd un de ses meilleurs atouts sur le terrain. Deux ans plus tard, ce même Howard Alexandrine est désigné

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MVP de la finale et participe pleinement au sacre des siens. Clin d’œil du destin ? Sûrement, puisque ce soir fatidique du 2 août, l’aîné des Alexandrine – Owen, son petit frère, défend aussi les couleurs rocheboisiennes – est sur tous les fronts. Rebonds, contres, tirs à trois points, layups : Howard Alexandrine ne s’en laisse pas compter une. Il y a bien eu ce moment où l’issue

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BASKET-BALL - CHAMPIONS 2019-2020

Warriors tout pour Roche-Bois Le sacre des Roche-Bois Warriors en Super League de basket-ball, le 2 août, le premier de la formation, est particulier. En effet, cette victoire a mis du temps à se dessiner. Au-delà des cinq matches, il faut voir un travail de longue haleine et de la détermination d’un groupe de jeunes, qui veulent tirer leur région, souvent victime de mauvaise presse, vers le haut.

ont choisi de poser sur le fameux e d’un attachement total à leur localité.

de la rencontre devenait incertaine, où, au terme des deux premiers quarts, Warriors et Flippers rentrent aux vestiaires sur le score de parité (41-41). Mais comme l’a dit Abraham Lincoln, 16e président des Etats-Unis, « only the test of fire makes fine steel ». Le feu, ici, est représenté par les Mahébourgeois. Le « fine steel », par les Roche-Boisiens, qui résistent à tout ! Résultat : 24-3 Sport Together

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pour les Warriors au troisième quart ! Seuls José Nantenaina, vers la fin du troisième quart, et Vincent Clémentine, qui a réussi un de ses deux lancers francs, ont réussi à tromper la vigilance d’une défense roche-boisienne emmenée par le jeune Mitchy Charles (19 ans). C’est à ce moment que la rencontre bascule définitivement. « J’ai demandé aux joueurs de défendre de manière plus agressive, plus compacte. On a bien commencé, puis, c’est parti dans tous les sens. Et lorsqu’on s’y est mis sérieusement, on a vu le résultat », dit le coach. Il faut dire que, comme ses aînés, la jeune garde roche-boisienne a su se faire respecter. Aux 10 points, six rebonds, deux lancers francs et 23’09 sur le parquet de Mitchy Charles,

ajoutons trois contres et quatre interceptions. Le résultat final (85-61) importe peu, tant la victoire est savoureuse. Oubliée, cette époque où les Warriors faisaient les gros titres pour les frasques de leurs supporters déçus. Par contre, ils sont nombreux à saluer la justesse des choix de Jérôme Tonta, le coach qui a repris en mains les destinées de l’équipe après le départ de Désiré Numa. « Jérôme a fait un gros boulot avec l’équipe. Même pendant le confinement, il s’assurait que nous nous maintenions en forme. » Le coach a par ailleurs su bâtir un groupe solide et homogène, intégrant petit à petit des jeunes auprès des cadres. En faisant confiance à la jeunesse et en procédant à quelques

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EN COUVERTURE Les Warriors juste après leur sacre au gymnase de Phoenix.

recrutements judicieux – Joey Gérie, meilleur marqueur de la finale et Kerry Laprovidence, un des meilleurs pivots du championnat – il a fait gagner ses galons à un groupe qui a désormais les yeux rivés sur la Basketball Africa League. La force des Roche-Bois Warriors vient justement du fait que les joueurs, même les recrues, se sont appropriés l’équipe au fil du temps. Joey Gérie, 26 points le jour de la finale, le disait lui-même. « Je suis un Curepipien. Mais ils m’ont tout de suite accueilli et l’intégration a été quasi-immédiate », raconte l’ancien du Real. Le mérite de Jérôme Tonta est d’avoir su inspirer

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confiance à un groupe qui a perdu son avance de deux matches. « Avant d’entamer la cinquième et dernière manche, nous avons beaucoup travaillé, nous nous sommes inspirés de nos premiers matches des play-offs. » Les Roche-Bois Warriors ont, aussi, pendant longtemps, joué avec le statut d’outsider qui n’arrive pas à conclure. Mais ce fameux soir du 2 août, ils ont répété leurs gammes pour montrer qu’ils ont beaucoup progressé ces dernières années. « Les Warriors ont une passion pour le basket-ball. Tout le monde a envie de jouer à son meilleur niveau pour l’équipe », dit encore Joey Gérie. Si, à 2-0, ils avaient eu l’occasion de faire le break, le

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fait d’avoir effet pour « C’est une Ce titre, il e du Tombea Laproviden L’histoire a de football premier tro disputaient ball. Mais i plus tard, il Ils ne l’ont


Une équipe liée à sa région

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es Roche-Bois Warriors sont intimement liés à leur région. Créée en 2005, l’équipe se taille rapidement une solide réputation sur le parquet. Chaque victoire des Warriors est dignement célébrée. Les défaites, elles, sont mal digérées. Les supporteurs se font alors remarquer pour les mauvaises raisons. Si bien qu’il fut mentionné que les rencontres des Warriors se joueraient à huis clos. Sur le parquet, le style de jeu proposé par les Roche-Bois Warriors, proche de l’esprit street, est séduisant et loin des styles parfois stéréotypés de ses adversaires. Avec le temps, les talents quittent l’équipe, parfois pour aller tenter leur chance ailleurs, parfois pour des raisons personnelles. Mais le petit noyau dur qui le compose reste en place et plutôt que de laisser l’équipe disparaître, se renforce avec des jeunes. Petit à petit, ces jeunes s’imposent eux aussi comme la relève des Warriors. The rest is history…

r disputé cinq manches aura eu un autre les Warriors. Jérôme Tonta le dit lui-même. e bonne chose : on a pu fêter avec tout le monde. est pour les Roche-Boisiens. » Mais aussi pour Baie au, représenté par Brady Bégué, Cassis et Kerry nce et le Curepipien Joey Gérie. voulu que Roche-Bois Bolton City, le club de la localité, remporte la Republic Cup, son ophée majeur, en 2018. Cette année, les Warriors t eux aussi la finale de la Republic Cup de basketils l’ont laissé au rival mahébourgeois. Deux ans ls avaient encore rendez-vous avec l’histoire. t pas raté cette fois…

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INTERVIEW Après deux saisons seulement à la tête de Roche-Bois Warriors, Jérôme Tonta a conduit son équipe au sacre suprême dans la Super League de basket-ball en battant Mahébourg Flippers (3-2) lors des play-offs. Alors qu’ils menaient par deux manches, les Mahébourgeois sont revenus à deux partout, avant que les Warriors ne remportent le cinquième et dernier match de la saison 2019-2020. Le titre de champion constitue une première pour la formation rocheboisienne. A 31 ans, Jérôme Tonta veut encore progresser et s’attend à d’autres consécrations.

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Au nom de l Sport Together

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Jérôme Tonta, Entraîneur de Roche-Bois Warriors

Le 2 août, l’équipe de Roche-Bois Warriors est entrée dans l’histoire du basket-ball mauricien en décrochant pour la première fois le titre de la Super League saison 2019-2020. Comment avez-vous vécu ce périple menant au sacre ? Cette consécration est en premier lieu une victoire collective. Tout le groupe, personnel technique et joueurs, a consenti les efforts nécessaires et fait montre de dévouement pour être champion. Nous sommes fiers d’avoir réalisé une si belle performance. Ce titre en Super League est la confirmation de notre progression. Durant la saison 2018, nous avons été battus en finale par les Flippers avec une différence de 3 points seulement au combiné des play-offs, qui se jouaient au meilleur de trois manches. En 2019, il n’y a pas eu de championnat en raison de la tenue des 10es Jeux des îles de l’océan Indien. Cette année, pour ma deuxième saison à la tête de l’équipe, nous avons obtenu notre revanche. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir sacrifié votre carrière de joueur pour prendre en main la destinée des Warriors ? Effectivement, lorsque Désiré Numa s’est retiré, il n’y avait personne pour poursuivre le travail. Vu que je faisais partie des joueurs présents depuis la création de l’équipe en 2005, les dirigeants m’ont suggéré d’assumer l’encadrement technique. Je l’ai fait progressivement. Avec le support de tout un chacun, nous avons réussi une belle saison 2019-2020.

la résilience Sport Together

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Ce titre, tant attendu, a toutefois été un peu pénible à décrocher... Je reconnais que cela n’a pas été aussi simple, mais notre détermination a fini par faire la différence. En mars, nous avons remporté les deux premiers matches avant de concéder le troisième. Ensuite, il y a eu le confinement. Ce

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INTERVIEW

«

Des initiatives ont été prises dans ce sens par

le passé, mais nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés. J’espère que ce titre va faire un déclic qui nous permettra d’obtenir un soutien crédible. Ce n’est pas évident de couvrir nos dépenses mais nous n’avons pas d’autre choix »

n’est que le 26 juillet que la compétition a repris avec le quatrième match. Là encore, notre adversaire est parvenu à revenir à égalité, à deux manches partout. Mais le 2 août pour le cinquième et dernier match, nous étions véritablement déterminés. Je dois avouer cependant que nous n’étions pas trop bien concentrés durant les deux premiers quarts temps. Mais, comme mes joueurs réagissent bien sous la pression, ils se sont ressaisis au troisième quart temps. A ce moment, je savais que le titre nous tendait la main. Il fallait néanmoins continuer à attaquer. Le quatrième et dernier quart temps n’a été qu’une formalité. Il suffisait juste de gérer et de temporiser quand le besoin se faisait sentir. Que représente ce titre pour Roche-Bois Warriors ? C’est très significatif pour le groupe et aussi pour les habitants de la localité, voire ceux des régions avoisinantes. Ce titre représente surtout la résilience. Depuis la création de l’équipe en 2005, nous avons connu des moments assez difficiles. Mais cela ne nous a pas empêché de persévérer pour être champions aujourd’hui. Ce titre appartient à tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à faire de Roche-Bois Warriors ce qu’il est désormais. J’ai une pensée pour notre ancien entraîneur, Désiré (Numa), qui a façonné en quelque sorte cette formation. On ne peut oublier non plus les anciens joueurs. Ce sacre est aussi une fierté pour la région de Roche-Bois et les alentours. Pour rappel, la majorité de nos joueurs vient de la localité ; quelques autres viennent d’autres

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régions de la capitale. Il existe une symbiose entre les joueurs et les habitants qui se sont toujours montrés fiers de leur équipe de basket-ball. Comment s’est passé le retour de l’équipe à Roche-Bois le soir de sa consécration ? L’ambiance était assurée. D’ailleurs, avant même de recevoir le trophée de champion au gymnase de Phoenix, les messages de félicitations et autres ne cessaient de pleuvoir sur les réseaux sociaux. Pour témoigner de leur reconnaissance, les habitants de Roche-Bois, malgré l’heure tardive, nous ont réservé un accueil émouvant. Ils étaient heureux/satisfaits/fiers de ce que leur équipe avait accompli.

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Comment l’équipe s’organise-t-elle pour assurer ses dépenses ? Les dépenses sont quasiment assurées par les joueurs. Comme nous n’avons pas de sponsor, les joueurs contribuent à l’achat des équipements et aussi pour couvrir les frais de transport lorsqu’il s’agit de se rendre aux matches pour les compétitions. Comme chaque club de sport collectif de la D1, Roche-Bois Warriors bénéficie chaque année de Rs 100 000 du ministère des Sports. Le club obtient également Rs 20 000 annuellement de la municipalité de Port-Louis. Malgré ces aides, nous sommes loin du compte de nos dépenses. Pour faire tourner la machine, nous avons besoin au moins de Rs 350 000 par saison. Pourquoi ne pas solliciter les opérateurs économiques, particulièrement ceux situés dans la région ? Des initiatives ont été prises dans ce sens par le passé, mais nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés. J’espère que ce titre va faire un déclic qui nous permettra d’obtenir un soutien crédible. Ce n’est pas évident de couvrir nos dépenses mais nous n’avons pas d’autre choix. Nous le faisons par amour de notre équipe et pour la passion du basket-ball.

Désormais championne, comment l’équipe de Roche-Bois Warriors envisage-t-elle la Basketball Africa League ? Nous avons en point de mire cette compétition africaine des clubs mais avec la pandémie de Covid-19, nous sommes toujours dans l’incertitude quant au calendrier. Tout reste en suspens, mais nous souhaiterions plus que jamais tenter cette expérience continentale, d’autant plus que nous n’avons pas pu participer la dernière fois, en tant que vice-champion, faute d’avoir réuni le budget requis.

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Quelle est votre vision collective et personnelle ? Sur le plan collectif, il ne fait pas de doute que Roche-Bois Warriors entame une nouvelle ère. Nous allons poursuivre sur notre lancée pour consolider nos assises afin de progresser davantage. Nous avons une équipe composée d’éléments relativement jeunes et nous comptons aussi accueillir à l’avenir les jeunes de la région qui font actuellement leur formation à l’école de basket de Port-Louis. La demande est là mais il faut bien entamer et respecter un processus. En ce qui concerne ma vision personnelle, je me penche sérieusement sur ma carrière d’entraîneur. D’ailleurs, de plus en plus de gens me motivent à me perfectionner dans cette direction. J’ai suivi de petites formations dispensées par l’actuel Directeur technique national, mais mon souhait est d’entreprendre une formation sur le long terme menant à une reconnaissance dans le domaine. Mais au-delà de tout ça, je me documente régulièrement à travers des vidéos et sur certains sites spécialisés sur la discipline, histoire de mieux étudier et observer les techniques et tactiques de préparation de l’équipe, et aussi des situations durant des matches. Mon ambition, à moyen terme, est d’atteindre le niveau continental en termes de coaching.

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PORTRAIT

Howard Alexandrine

Incontestablement le meilleur

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oward Alexandrine a été désigné Most Valuable Player (MVP) des playoffs, le 2 août au terme de la saison de basket-ball. A 26 ans, l’habitant de Roche-Bois a remporté son tout premier titre de champion de Maurice avec les Roche-Bois Warriors, son club de cœur. Et il est clair : il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Appelé en équipe nationale pour la première fois l’année dernière pour les 10es Jeux des îles de l’océan Indien que Maurice abritait, il n’a malheureusement pas connu les joies d’une médaille. Mais avec ses camarades de Roche-Bois Warriors, l’aventure a été couronnée de succès. Après de vaines tentatives, les joueurs de Roche-Bois ont vaincu le signe indien. Howard Alexandrine y a contribué en réalisant 14 points et six rebonds, le tout en près de 30 minutes sur le parquet du gymnase de Phoenix. En enlevant la plus prestigieuse récompense individuelle, il a justifié toute la confiance placée en lui par le coach Jérôme Tonta. « C’est une fierté personnelle. C’est la récompense d’un long travail et des heures passées à l’entraînement », dit-il. Lui qui a commencé le basketball à l’âge de 18 ans, alors qu’il

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Howard Alexandrine demeure un atout pour les Warriors.

fréquentait le collège de La Confiance, à Beau-Bassin, a débuté sa carrière sportive par le football. « Au collège Père Laval, je n’avais pas l’occasion de jouer au basketball. Mais quand j’ai été transféré au collège de La Confiance, l’occasion était plus présente. » En effet, la cour du collège possède au moins deux aires de jeu. C’est dire l’importance accordée à la balle orange. De là commence l‘aventure. Formé au sein des Roche-Bois Warriors, il rejoint l’équipe première dès la saison 2014-15. Au cours de son cheminement avec les banlieusards, il a été approché par deux autres clubs.

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Mais, lui, l’habitant de Roche-Bois, n’a jamais voulu abandonner les siens. « Avant d’être une équipe, nous sommes avant tout une bande d’amis. L’entente qui règne au sein du groupe est formidable et je ne sais pas si je pourrais retrouver la même ailleurs », fait ressortir ce membre de la National Coast Guard. Mais il prend aussi le pari de rester pour pouvoir progresser. « Les autres équipes avaient déjà leurs joueurs. Et moi, j’avais besoin d’améliorer mon jeu. Les RocheBois Warriors m’ont donné cette occasion. »

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Photo non contractuelle

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BASKET-BALL

Saison 2020-2021

Coup d’envoi le 27 septembre de Maurice. Ces derniers devront confirmer leurs bonnes dispositions puisque leurs principaux adversaires en l’occurrence, les Mahébourg Flippers, viendront avec un esprit revanchard. Les Sudistes, battus lors des playsoffs par le club de la capitale, tenteront à coup sûr de reprendre leur couronne. D’ailleurs, le coach mahébourgeois avait déclaré, à l’issue des play-offs perdus, que son équipe reviendrait encore plus forte pour la prochaine saison. De son côté, l’équipe de RocheBois Warriors, qui a enlevé pour la première fois le titre suprême, compte bien rester sur sa lancée afin de conserver son bien acquis la saison écoulée.

Le duel Roche-Bois Warriors/Mahébourg Flippers sera suivi avec un intérêt particulier.

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es basketteurs n’auront pas le temps de chômer puisqu’ils seront à nouveau en compétition. A peine la saison 2019-2020 terminée le 2 aout, que le coup d’envoi de la nouvelle saison (2020-2021) est annoncé pour le 27 septembre prochain. Selon la Fédération mauricienne de basket-ball (FMBB), onze équipes participeront à ce championnat, qui se jouera selon une ligue simple. Il ressort que les huit premiers seront retenus

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NATATION

pour disputer la Super League. Quant aux trois autres, elles seront reléguées en première division. « Nous avons déjà tout finalisé pour que le championnat se tienne le 27 septembre. La compétition devait démarrer une semaine plus tôt. Mais pour des raisons techniques et pratiques, nous l’avons repoussé d’une semaine », a souligné Hedley Han, président de la FMBB. Un championnat qui verra les regards braqués sur les Roche-Bois Warriors, les nouveaux champions Sport Together

Reprise annoncée Sevrés de toute compétition depuis le confinement en mars dernier, les nageurs devraient renouer avec la compétition post-confinement le 26 septembre prochain avec la tenue du Grand Prix et un Future Day à la piscine Serge-Alfred, à Beau-Bassin. La première compétition sera tenue le matin et est réservée aux nageurs et nageuses de douze ans à monter. Le Future Day, programmé pour l’après-midi, est destiné aux nageurs et nageuses des moins de douze ans.

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FOOTBALL

United Soccer League

Deux entrées en jeu pour Ashley Nazira Ashley Nazira a enfin fait son apparition sous les couleurs de San Diego Loyal. Il est ainsi devenu le premier footballeur mauricien à disputer la United Soccer League (USL), soit l’équivalent de la deuxième division. Le 16 août il était entré en cours de jeu face à Phoenix Rising FC. Landon Donovan, exinternational américain et entraîneur de San Diego Loyal, avait fait entrer l’ancien joueur de l’Entente Boulet-Rouge/Riche-Mare Rovers à la 77e minute. Il n’a toutefois pas permis à son équipe de retourner la situation et Phoenix Rising s’est imposé 2-0. Durant la rencontre, le Flacquois a obtenu un carton jaune pour un tacle en retard. Ashley Nazira est de nouveau entré en cours de jeu, le 23 août, face à Reno 1868. Là encore, les choses ne sont pas passées correctement pour San Diego Loyal qui s’est incliné 3-1.

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ATHLÉTISME

Championnat national de Cross-Country

La grande première de Prithviraj Jhugursing

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a patience est une grande vertu. Et c’est le cas de le dire pour Prithviraj Jhugursing. Le sociétaire de Port Louis Racers AC a en effet attendu sept ans avant d’enlever son tout premier titre de champion de Maurice de cross-country chez les seniors hommes. Lors de l’épreuve, longue de 6,6 km, courue le 22 août au Sodnac Wellness Park, à Candos, Prithviraj Jhugursing a mené la course à sa guise pour s’imposer avec panache en 22’08 devant son principal concurrent, Mohammad Dookun, crédité quant à lui d’un temps de 22’’32. Pravish Jhowry est venu compléter le podium, terminant dans le temps de 23’’12. « C’est un titre que j’attendais depuis quelque temps. Je me suis bien entraîné pour ce championnat. Le parcours a été moins long que d’habitude. En général, la distance varie entre 8 km et 12 km », fait ressortir le champion national de cross-country. Pour rappel, ce championnat coïncide avec la dernière manche de la ligue de cross-country de Vital. Prithviraj Jhugursing, originaire de Camp Thorel, dédie sa victoire à son entraîneur, Karl Paul, qui fêtait son anniversaire ce jour-là. « Cela fait sept ans que je pratique le demi-fond et je me suis toujours entraîné sous la houlette de Karl (Paul). Cette victoire est une manière pour moi de le remercier pour tout le travail entrepris », avance ce Police Training Instructor (PTI) de la Special Supporting Unit (SSU). Certains estiment qu’il a été avantagé pour ce championnat parce qu’il a pu continuer à s’entraîner, bon gré mal gré, durant le confinement en raison de son statut de PTI de la SSU. Mais Prithviraj Jhugursing tient à clarifier qu’il s’est entraîné occasionnellement dans la mesure où durant la période de confinement, il était appelé à endosser l’uniforme de la SSU pour effectuer des patrouilles de jour comme de nuit. Il faisait également partie des unités affectées à la surveillance des supermarchés, entre autres. Si Prithviraj Jhuguring a décroché pour la première fois le championnat national de cross-country, il s’est toutefois illustré auparavant, notamment dans le Moka Trail, à deux reprises en 2017 et 2018, et aussi à la Puma Night Run en 2017. Il se concentre à présent sur son prochain objectif, qui est la course virtuelle du Half Marathon Championship, le 13 septembre et le 3 octobre. Depuis qu’il a rejoint la force policière en 2011, Prithviraj Jhugursing a commencé à s’orienter sérieusement vers la course à pied. Auparavant, il a été attaquant de l’équipe de football de Middlesbrough à Camp Thorel.

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Prithviraj Jhugursing n’a épargné aucun effort au Sodnac Wellness Park, à Candos.

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Marie Perrier : deux événements en perspective Sauf imprévu, Marie Perrier, recordwoman national du 5 000 m, 10 000 m et semi-marathon, se prépare activement, sous la direction de son entraîneur Pascal Balducci, pour participer à deux prochaines épreuves. Le 12 septembre prochain, elle s’alignera au 21 km de la Skyruhne au Pays basque. Le 17 octobre prochain, elle participera au marathon du Festival des Templiers en France sur une distance de 36,7 km. « J’espère que ces deux événements se tiendront comme prévu. Ce sera un plus pour moi d’y participer. Je me prépare beaucoup pour ces deux événements », souligne-t-elle.

Suren Ayadassen retenu pour les Paralympiques de Tokyo Suren Ayadassen, International Technician Official, est en passe de réaliser un trois à la suite olympique. En effet, il a été retenu pour les Jeux paralympiques de Tokyo 2020, qui se tiendront du 24 août au 5 septembre 2021. Même s’il a déjà participé à cet événement, il est d’avis toutefois que chaque édition des Jeux a ses propres circonstances et caractéristiques. « Ce qui vous permet de vivre de nouvelles expériences ».

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FORMATION

LaLiga/COSAFA

Elles sont dix-neuf à avoir pris part au programme proposé par LaLiga et qui vise notamment à aider le football féminin et le programme grassroots à progresser sur le continent. La formation pour compléter la licence D (zone 4) s’est tenue le 6 et le 8 août au siège de la Mauritius Football Association (MFA), à Trianon. Zunaid Mall, directeur technique national (DTN), a animé plusieurs séances. Ce dernier, rappelons-le, a fait du football féminin sa priorité.

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aLiga a donné un autre sens à son engagement en faveur du développement du sport en Afrique australe et se concentre particulièrement sur le développement des talents du football au niveau local. Dans le cadre de cet engagement, l’entreprise a étendu sa portée à ceux qui se trouvent au-delà des frontières sud-africaines. Reconfirmant l’engagement de l’organisation internationale en faveur du développement du football de base en Afrique du Sud et sur le continent africain, LaLiga s’est une fois de plus associée à la COSAFA pour développer le football dans toutes les catégories d’âge et sexes confondus. Les fondamentaux de la préparation physique et psychologique, le guide complet pour une séance d’entraînement réussie et l’attitude à adopter avant les rencontres tout en ciblant les besoins spécifiques de chaque catégorie d’âge : c’est, en gros, ce qu’ont appris les participants, qui exercent comme enseignantes en école

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primaire, à l’atelier de travail qui s’est échelonné sur plusieurs semaines. Le programme LaLiga a véritablement pris son envol en 2019 avec la collaboration de la COSAFA. D’ailleurs, lors de la COSAFA U17 Women’s Championship, organisé sur le sol mauricien en septembre 2019, plusieurs séminaires avaient eu lieu à Maurice. Les professeurs d’éducation physique et ceux aspirant à faire carrière dans le coaching, entre autres, avaient participé à la formation. Cette première ébauche s’était achevée par un festival de la jeunesse. Cela a eu lieu le week-end du 28 et 29 septembre au stade St-François Xavier à Port-Louis. Les entraîneurs nouvellement formés ont eu l’occasion de participer à une Football Clinic débouchant sur l’obtention d’un diplôme via les activités de la COSAFA dans leur région respective. Cela ne va pas s’arrêter là. Les programmes de détection en vue de grossir les rangs du football féminin vont se poursuivre. Les encadreurs se Sport Together

Dix-ne leur lic rendront dans plusieurs régions où des ateliers de travail seront organisés. L’idée sera de mettre le grappin sur la perle rare. Il y aura également plus de suivi dans les collèges. Il est bon de noter que récemment, la CAF a procédé à une réforme

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Photo de famille entre les participantes et les représentants de la MFA.

euf coaches obtiennent cence D LES RÉCIPIENDAIRES de ses critères et son processus de coaching. Conformément aux nouvelles exigences de la CAF, ceux qui cherchent à obtenir une licence C ou supérieure doivent d’abord avoir obtenu la qualification de licence D.

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Rateesha Boodhun, Karoona Soobah- Dookhee, Noorina Lallmahomed, Anastazia Moutalnarkin, Lalitha Ramsamwy-Panchoory, Corinne Somauroo, Cheetashna Joyram, Kirte Somoo-Sookhee, Hoshika Chooromoney, Reshma Natesen, Olivia Sarah, Asiana Allyjaun, Monisha MootoosamyNaido, Jennifer Li Wan Wang, Manda Veerasamy, Kathleen Joseph, Amrita Veeraragoo, Sumayyah Bhatoo, Vidya Boodhonee.

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MES JEUX OLYMPIQUES

« Le phénomène Bolt éta Les Jeux Olympiques font souvent référence aux athlètes et par extension à leurs performances. Mais il convient de dire que le plus grand rendez-vous sportif de la planète ne regroupe pas que des athlètes. C’est aussi un événement dont la réussite dépend grandement de la contribution des officiels et volontaires, entre autres. Suren Ayadassen, International Technician Official (ITO) de World Athletics, a officié à deux reprises, aux JO, lors des Jeux de Beijing en 2008 et ceux de Rio en 2016.

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es caméras sont braquées pour la plupart du temps sur les athlètes, surtout les stars, sans compter leurs caprices. Ce qui relègue de facto au deuxième plan les officiels, quelles que soient leurs disciplines. En tant que participants, ils apportent indéniablement leurs contributions et connaissances afin que les Jeux se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Suren Ayadassen fait partie de ceux

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Suren Ayadassen, entouré de ses collègues ITO, l’Espagnol Antonio Perez Cristobal (à g.) et l’I après la finale du 100m de Rio. A l’arrière-plan, le champion olympique de la distance Usain B

qui veillent à ce que les règlements de la discipline soient respectées et que les compétitions se déroulent sans anicroche. En tant qu’ITO, il a été appelé par World Athletics, autrefois connue sous le nom d’International Association of Athletics Federations, à servir lors de Beijing 2008 et de Rio 2016. Sport Together

« C’était un immense honneur pour moi, pour Maurice et aussi pour l’Afrique, d’avoir été retenu par l’instance mondiale pour faire partie des ITO à Beijing et à Rio. En tant qu’officiel, on ne décroche pas de titre olympique, mais le fait d’être sélectionné pour cet événement planétaire constitue

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SUREN AYADASSEN, Beijing 2008 & Rio 2016

ait le centre d’attraction » Olympiques et ensuite les Jeux Paralympiques. Il était d’ailleurs le seul ITO africain à avoir obtenu de telles responsabilités aux Jeux de Rio.

Vingt ans ITO

Italien Luca Verrascina, dans la zone mixte juste Bolt face à la presse.

une consécration en lui-même », déclare d’emblée Suren Ayadassen à Sport Together. Si, en 2008, il n’avait officié qu’aux Jeux Olympiques, en revanche, pour le rendez-vous brésilien, il avait connu un parcours remarquable avec une double attribution en officiant pour les Jeux Sport Together

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« Cette double attribution constituait pour moi une récompense et aussi une reconnaissance dans la mesure où la fédération internationale a reconnu mes efforts, ma contribution et ma régularité en tant qu’ITO », indique Suren Ayadassen, qui est aussi un ITO spécialisé en athlétisme handisport. S’il reconnait que l’organisation à Beijing était réglée comme du papier à musique, il ne saurait en dire autant pour les Jeux de Rio. « La ville de Rio faisait face à différents problèmes à cette époque, notamment le Zika. Dans les coulisses, les ITO ont dû mettre la main à la pâte pour compléter certains aspects organisationnels. Nous avons eu pas mal de choses à faire. Mais il fallait bien le faire afin d’assurer que les conditions soient réunies, avant le début des compétitions, pour un événement réussi. Malgré tout, Rio avait une bonne ambiance très cordiale », souligne-t-il. Si les expériences, certes différentes, ont été enrichissantes à Beijing comme à Rio, Suren

Ayadassen garde cependant l’image du phénomène Usain Bolt, surtout lorsque le sprinteur jamaïcain courait le 100m et le 200m en temps record mondial. « Usain Bolt était le centre d’attraction des Jeux. C’était incroyable et impressionnant de le voir de près, en action, à Beijing comme à Rio », se souvient-il. Vingt ans bientôt depuis qu’il est ITO, Suren Ayadassen, 55 ans, a su garder la régularité en dépit de l’évolution de la discipline et des changements au niveau des règlements. Il est bon de faire ressortir que pour être ITO, un officiel doit obligatoirement subir des examens tous les quatre ans. Si, d’aventure, un ITO ne réussit pas ces examens, son champ d’action sera alors limité à officier au niveau continental. Il faut alors attendre les quatre prochaines années pour reprendre les examens. World Athletics compte un panel de 33 ITO renouvelable à chaque olympiade. Suren Ayadassen s’est lancé comme officiel très tôt. Il avait d’ailleurs officié lors des 2es Jeux des îles de l’océan Indien en 1985, à Maurice. Il a par la suite gravi les différents échelons de la discipline. Il a été président du comité régional de Port-Louis et également président de l’Association mauricienne d’athlétisme (AMA) de 2001 à 2005. Il a été membre du comité directeur de l’AMA pendant de nombreuses années au cours desquelles il a occupé diverses fonctions.

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