Sport Together | No.22 September 2020

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EN OUVERTURE

Judo - Championnats nation

La ruse de C

’est une folle semaine que celle qu Après le Gala du Nord du 20 sep multisports de Côte-d’Or, ils étaient c week-end suivant (26 et 27) aux cham national, à Grande-Rivière-Nord-Oue Eu égard aux résultats enregistrés au G championnats nationaux allaient être certains et une revanche pour d’autres -60 kg attirait une attention particuliè au titre, en l’occurrence le jeune et pro Winsley Gangaya (17 ans), et l’expérim Briqueterie. Ce duel s’annonçait passionnant dans plus tôt, Gangaya avait causé la surpri juniors-seniors en prenant justement l licencié de Cassis partait avec un léger qu’est Pascal Laurent n’avait pas encor Certes plus agile et mobile, Gangaya a dépens qu’un combat, surtout en judo même si une majorité du dojo était ga le combat engagé, Laurent a laissé ven déjà passé à l’offensive. Plus patient et mouvement adverse, Pascal Laurent a pour contrer une prise initiée par Gan qui a fait mouche, mettant ippon le je cependant à coup sûr le flambeau de l voire le leadership de la discipline. De manière générale, la hiérarchie a ét qu’en féminin durant ces championna La Fédération mauricienne de judo se judokas avec cette reprise coup sur cou

Sur cette action, Pascal Laurent fera une contre-attaque pour mettre ippon Winsley Gangaya (ceinture bleue) afin de prendre sa revanche et ainsi ajouter un autre titre de champion national à son palmarès.

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L’île Maurice en marche... L

naux 2020

Laurent

a cause de marcher est-elle plus significative que de marcher pour une cause ? Au-delà de la réelle cause, le plus important à retenir, c’est que la marche sur une base régulière, à des fins sportives ou pour le simple plaisir, est connue pour ses bienfaits sur la santé. C’est prouvé et même vivement recommandé. La marche, insignifiante pour certains, mais hautement symbolique pour d’autres, dépendant bien évidemment du contexte, peut aussi être un argument solide avec des objectifs divers, notamment pour une sensibilisation quelconque, une levée de fonds ou pour protester contre certaines dérives de la société. Ainsi donc, pour faire valoir ses intérêts, quels qu’ils soient, la marche, visiblement devenue en vogue à Maurice, poursuit sa progression. La TAFISA World Walking Day est observée durant le premier week-end d’octobre de chaque année depuis 1991. La TAFISA, dont Maurice est membre, est, pour rappel, la principale association internationale pour le sport pour tous, dont son siège social se trouve à Francfort, en Allemagne. Dans ce contexte bien particulier, le ministère des Sports et le Mauritius Sports Council se sont associés pour saisir la balle au bond en organisant une marche à leur manière le 4 octobre dans les 21 circonscriptions, Rodrigues y compris, entre 9h et midi sur des parcours allant de 7 à 15 km. Mobilisant du coup les ressources possibles de l’État et collectivités locales entre autres, surtout en raison de la présence de certaines hautes personnalités du pays. Cette envie subite de marcher à l’échelle nationale est-elle organisée uniquement dans le but de sensibiliser les Mauriciens sur l’importance d’une activité physique ? La question que l’on se pose dans certaines sphères : pourquoi sortir maintenant de sa léthargie, alors que la World Walking Day est un événement annuel qui se tient depuis vingt-neuf bonnes années ? Des coïncidences, il en existe. L’île Maurice est bien en marche…

ue nos judokas ont vécue ! ptembre au complexe conviés à nouveau durant le mpionnats nationaux au dojo est. Gala du Nord, ces une confirmation pour s. A ce titre, la catégorie des ère entre les deux prétendants ometteur judoka de Cassis menté Pascal Laurent, issu de

la mesure où une semaine ise en s’imposant chez les le meilleur de Laurent. Si le r avantage, le « vieux routier » re dit son dernier mot. a appris cependant à ses o, n’est jamais gagné d’avance, agnée à sa cause. Une fois nir son adversaire, qui était t mieux concentré sur le attendu le moment opportun ngaya. Une contre-attaque eune judoka qui prendra la catégorie légère du judo,

té respectée tant en masculin ats. e réjouit de la performance des up post-confinement.

Danielo Ramsamy

Directeur de publication Danielo Ramsamy

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Sports Consulting & Communications 18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis Tel : 214 57381462 4587- 5738 4587

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Tennis de table -

FOCUS

Les je

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Ivana Desscann.

Si Brian Chan Yook Fo et Faiz Baboolall ont fait respecter leur droit d’aînés en occupant, au classement final, les deux premières places de la 1ere division de l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT), ce sont surtout les résultats en D2 qui retiennent quelque peu l’attention. Ryan Sahajasein (13 ans) et Ivana Desscann (18 ans), respectivement champion et vice-championne de la D2, ont pris acte.

ls symbolisent la relève du tennis de table mauricien. L’encadrement technique national en est d’ailleurs convaincu. « Ce qui est intéressant avec les jeunes, c’est la marge de manœuvre que nous, techniciens, avons vis-à-vis d’eux », dit l’entraîneur national Allan Arnachellum. Lui a côtoyé cette jeune génération de pongistes, alors que luimême était un joueur. « C’est le genre de joueurs teigneux, qui n’abandonnent pas face à l’adversité. Avec cet état d’esprit, ils sont dans la bonne dynamique », lâche-t-il. Selon le coach, la jeune génération a fait ses gammes très tôt. Tout commence avec le projet Baby Ping, l’ambitieux projet que l’AMTT a mis sur pied il y a quelques années. L’idée, portée par Rajessen Desscann et Patrick Sahajasein, est de doter Maurice d’une base de jeunes pongistes, qui alimenterait l’élite par la suite. Ryan Sahajasein et Ivana Desscann en font partie. « Ils étaient rigoureux, appliqués, comme tous ceux qui ont produit des résultats. » En fait de résultats, la nouvelle génération s’affirme en Afrique. Ainsi,

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- Divisions

eunes prennent ACTE Ivana Desscann a été plusieurs fois médaillée en Afrique, décrochant même un podium au World Junior Circuit. La relève est donc en marche. « La présence d’Ivana au sein de la sélection des Jeux des îles, l’année dernière, prouve qu’elle a emmagasiné suffisamment d’expérience, mais les jeunes ont encore du chemin à parcourir », analyse Allan Arnachellum. Il leur reste, toutefois, quelques paliers à franchir avant de pouvoir se positionner comme les futurs leaders de la sélection nationale. Il cite l’exemple de Ryan Sahajasein, qui, sur la pente montante, arrive à s’affirmer dans les moments cruciaux. « Il a montré des signes de maturité. Il commence à présenter un jeu plus posé dans les derniers sets. Ses derniers matches sont là pour le prouver », soutient l’entraîneur national. Il va même jusqu’à leur prédire un avenir radieux au sein de la sélection nationale. « Ce sont les prochains champions. Au vu de leur marge de progression, ils seront bientôt prêts pour le grand bain. »

Bon sang ne saurait mentir

Ryan Sahajasein.

Il existe un adage qui dit « bon sang ne saurait mentir ». Rien de plus vrai, quand on sait que Ryan Sahajasein n’est autre que le fils de Patrick Sahajasein, ancien champion de Maurice et entraîneur national. Ce dernier est d’ailleurs... le seul pongiste mauricien à avoir réussi à se qualifier pour les Jeux Olympiques. Ivana Desscann, elle, est la nièce de Rajessen Desscann, ancien médaillé d’or du simple hommes aux JIOI et médaillé en Afrique. Considérée comme l’une des meilleures pongistes de sa génération, Ivana Desscann pourrait être appelée à assumer le leadership de la sélection féminine. Sport Together

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Photos: Je vin Sawm ynaden

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Maiky Manouvallou pratique avec aisance l’escalade sportive.

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L u l p l S l s r d d ( c d


APEIM

Le développement holistique passe aussi par le sport

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La pratique du sport occupe une grande importance dans le cursus de l’Association de parents d’enfants inadaptés de l’île Maurice (APEIM). Selon la direction de l’établissement, les activités sportives favorisent résolument une amélioration de la condition physique de ses bénéficiaires adultes (masculins et féminins confondus) ayant une déficience intellectuelle.

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ituée à Trianon, à proximité du siège du Comité national olympique et celui de la Mauritius Football Association, l’APEIM met beaucoup d’accent sur le sport. La pratique du sport fait partie intégrante du programme de l’association. La preuve : le sport est pratiqué quotidiennement. Il va de soi que le développement holistique passe aussi par le sport ce qui contribue non seulement à maintenir à une bonne santé mais également à briser l’isolement pour mieux s’ouvrir et se retrouver sans hésitation aucune à côtoyer d’autres sphères. Il convient de souligner cependant que même si l’APEIM encourage ses bénéficiaires à s’adonner à une discipline sportive, voire plusieurs, par rapport aux activités proposées, l’association veille à ce que le/la bénéficiaire parvient à le faire quel que soit le degré du mouvement de la discipline. Au final tout le monde devra trouver son compte. Outre les sports « traditionnels » tels que le basket-ball, le football, la marche, la natation, la pétanque ou encore le trail, l’APEIM innove depuis peu en proposant à des bénéficiaires l’escalade sportive. Ce sport tendance, qui gagne de plus en plus du terrain, est pratiqué par une dizaine de bénéficiaires de l’association.

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L’escalade sportive est supervisée par la Française Camille Wiehe, qui est chez l’APEIM à temps partiel depuis voilà deux ans. Masseur-kinésithérapeuthe diplômée de l’université de Lille, elle a d’ailleurs formé Delphine Victoire et Chavelie César, deux éducatrices de l’atelier, pour l’épauler dans l’encadrement des bénéficiaires durant les sessions de l’escalade sportive. Vu la variation de cette discipline, Camille Wiehe se fait un must à chaque séance pour prodiguer une démonstration et des conseils techniques aux pratiquants. Les mesures de sécurité sont prises et respectées à la lettre afin d’éviter tout imprévu. Les « téméraires » sont ensuite appeler à mettre en exergue leurs dextérités sur le mur de 4 mètres de haut, non incliné bien entendu. Là encore, une fois en action, les bénéficiaires sont parfois guidés par Camille Wiehe et ses deux assistantes, afin de trouver des solutions en grimpant ou en descendant. L’objectif est de varier l’escalade pour ne pas tomber dans la monotonie. En ce faisant, les pratiquants développent inéluctablement certaines aptitudes notamment la confiance en soi, l’équilibre et la motricité.

Davishnee Venkatachellum progresse de plus en plus dans la discipline.

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Camille Wiehe apporte ses conseils à une bénéficiaire lors d’un exercice.

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Impact po la socialis

Clifford Georges (à g.), volontaire à l’APEIM, accompagne Jordan Caliste lors du 5 km Ciel Ferney Trail.

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es bénéficiaires de l’APEIM ne pratiquent pas le sport en interne uniquement. Ils ont aussi la possibilité de participer à des activités organisées par d’autres ONG ou institutions. A titre d’exemple, un groupe de bénéficiaires était engagé dans la Fun Run 5 km lors du Ciel Ferney Trail du 12 septembre dernier. Cette participation sociale a été un succès et a un impact positif sur les bénéficiaires de l’APEIM. Deux semaines plus tard, soit le samedi 26, une équipe de bénéficiaires s’est alignée pour le CFL Trail à Solitude. Clifford Georges, ancien coureur du 400m et volontaire chez l’APEIM depuis un an et demi, apporte son aide durant des ateliers et accompagne également les bénéficiaires lors de certaines activités, comme cela a été le cas

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pour les deux événements susmentionnés. En tant qu’accompagnateur dans ce genre d représentants de l’APEIM réussissent à aller qu’importe le rythme et les moyens d’y parv ligne d’arrivée. Afin de s’assurer que les bénéficiaires sont su il fait le va-et-vient pour apporter son aide, s les encourager à continuer. Il trouve qu’ils so renoncent pas pour un iota. « Même si certains ne vont pas à la même allu parcours. Le mérite de l’effort surpasse tout. Ce discipline et de l’engagement. Le plus émouvan et leur joie après avoir bouclé une course », fait qui est policier de profession. Chaque participation des bénéficiaires à des certaine organisation, notamment en termes Outre sa participation à diverses activités, l’A sportive annuelle qui se tient durant le troisi scolaire. Il s’agit d’une compétition saineme où chacun a l’occasion de démontrer ce don

L’APEIM a 50 ans

L’APEIM célèbre cette année ses 50 an Cette association, fondée en 1970 par organisation non gouvernementale au une déficience intellectuelle avec ou sa jour, l’APEIM compte quelque 115 b quatre ateliers.

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ositif sur sation

d’activités, il veille à ce que les jusqu’au bout du parcours, venir. L’objectif est de traverser la

ur la bonne voie durant la course, si nécessaire, ou simplement ont courageux du fait qu’ils ne

ure, ils font l’effort de terminer leur ela relève aussi de leur sens de la nt dans tout cela, c’est leur sourire t remarquer Clifford Georges,

s activités externes requiert une s d’encadrement et de logistique. APEIM a aussi sa journée ième trimestre du calendrier ent assurée entre les bénéficiaires nt il est capable.

ns d’existence. r Nancy Piat, est une u service des citoyens ayant ans troubles associés. A ce bénéficiaires dans ses

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Lynsie Putchay, chef de service chez l’APEIM.

« L’objectif global des ateliers de l’APEIM est de renforcer les capacités des adultes présentant une déficience intellectuelle et de promouvoir leur insertion sociale, affective et professionnelle », avance Jocelyne Beesoon, directrice de l’association depuis trois ans. Les actions que mène l’APEIM, ajoute-t-elle, portent sur une formation en aptitudes et attitudes au travail, et une adaptation pour des adultes ayant une déficience intellectuelle moyenne et sévère. Elle fait ressortir qu’un soutien et un accompagnement aux parents font partie de la préoccupation de l’association. Dans cette perspective, la mise en place d’un programme de formation et d’accompagnement à long terme s’avère nécessaire pour celles et ceux qui présentent plus de difficultés liées à leur situation. En ce qui concerne les activités sportives, Lynsie Putchay, chef de service, fait ressortir que le sport améliore leur compétence physiologique et mentale en termes de fonctionnement. Les bénéficiaires ont appris des valeurs et des habitudes telles que la persévérance, ce qui a encouragé certains d’entre eux dans leur participation sociale au Ferney Trail. « Cet impact social souligne l’effort qu’ils ont fait pour augmenter leur participation aux exercices physiques et au sport, et cela a joué un rôle important dans leur vie quotidienne en maintenant leur forme physique et en réduisant leurs contraintes », soutientelle. Elle ajoute par ailleurs que les objectifs spécifiques des adultes sont de perdre du poids, d’avoir une activité sportive régulière et d’éliminer la stigmatisation. Bref, le sport est un moyen de dépasser le regard des autres sur leur aspect physique et leur physiologie.

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INTERVIEW

Camille Wiehe, Masseur-kinésithérapeute

L’escalade thérapeutique Deux ans déjà qu’elle est chez l’APEIM. D’abord trois mois en tant que bénévole, ensuite employée à temps partiel, Camille Wiehe, masseurkinésithérapeute de profession, s’occupe des bilans des bénéficiaires axés sur des diagnostics. Grâce à ses compétences en escalade sportive, cette Française de 25 ans, originaire de Boulogne-sur-Mer, encadre également une quinzaine de bénéficiaires à la pratique de cette discipline dont l’objectif est principalement thérapeutique. Elle reçoit aussi sa patientèle dans un cabinet privé à Mapou.

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D’où vous vient cette passion pour l’escalade sportive ? Après mes études à l’université de Lille, je suis partie à l’île de La Réunion, en 2017, pour exercer ma profession. Avec un groupe d’amis, on faisait régulièrement des randonnées dans différentes partie de l’île, dont trois ascensions du Piton des Neiges, assorties de trois camps. Nous avons voulu passer à autre chose. C’est à ce moment qu’a germé l’idée de l’escalade sportive. Il faut dire qu’à La Réunion, cette discipline est très bien pratiquée. Cela peut se faire en terrains naturels ou dans des salles avec une variation de surfaces inclinées ou non. Quelles sont vos responsabilités à l’APEIM ? Je m’occupe, au sein de l’association, des bilans (diagnostics en équipe des exercices à faire) et je suis en support des différentes équipes de l’APEIM : intervention précoce, visites à domicile et équipes de l’atelier, le tout dans le domaine de la motricité. Je participe aussi à la formation des

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«

Ce sport permet d’abord de prendre petit à petit confiance en soi. Ensuite cela les aide à développer l’équilibre et la motricité »

éducateurs de l’APEIM. D’ailleurs, j’ai formé deux éducatrices à l’escalade sportive pour qu’elles deviennent autonomes et qu’elles puissent accompagner et sécuriser les bénéficiaires pendant les séances d’escalade sportive qui se font au gymnase de l’APEIM. Je suis très fière du travail qu’elles réalisent.

Comment l’escalade sportive peut aider au développement des bénéficiaires ? D’abord, c’est une discipline qui se pratique en altitude. A l’APEIM, ils la pratiquent sur un mur de 4 mètres de haut. Ce sport permet d’abord de prendre petit à petit confiance en soi. Ensuite cela les aide à développer l’équilibre et la motricité. C’est un sport qui favorise le renforcement des muscles du fait de tirer sur les bras et les pieds. Et c’est aussi fun. Mais l’escalade sportive requiert aussi équilibre et souplesse, ainsi qu’une coordination pour positionner les mains et les jambes. Du coup, tout cet enchaînement fait travailler l’image corporelle. Apprendre à utiliser les mains stimule le cœur, les poumons et le cerveau dans la mesure où l’escalade se fait dans tous les sens : latéral, monter et descendre. Le tout permet d’améliorer la posture. Cette discipline est-elle adaptée aux bénéficiaires ? Elle est recommandée pour la plupart et

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nous l’adaptons aux compétences de chaque bénéficiaire, dans un but thérapeutique. Certains bénéficiaires, à cause de leur déficience, ne peuvent malheureusement pas y participer.

Les séances sont-elles variées ? En effet, nous varions les séances en fonction des besoins des pratiquants. A force de varier graduellement les exercices, mieux ils arrivent à travailler leurs sens et leur coordination. Quel est votre programme à moyen et à long termes ? A moyen terme, il s’agit de les familiariser et de les mettre davantage en confiance. A long terme, il faut varier constamment les activités en rendant les parcours plus difficiles. Comment s’en sortent les bénéficiaires qui pratiquent l’escalade ? Je dirais bien en général. Ils le font par rapport à leurs dispositions. Mais je peux dire qu’il y en a deux ou trois qui le font avec aisance et qui n’hésitent pas à entreprendre un parcours plus compliqué. Ce qui prouve que cette pratique sportive a un côté thérapeutique qui développe une certaine discipline, aide à combattre la frayeur et permet de cultiver la confiance en soi. Bref, tout ce qui est essentiel au développement.

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ATHLÉTISME

Commission des athlètes

Servir sa discip Après quelques essais peu concluants, l’Association mauricienne d’athlétisme (AMA) a finalement mis sur pied une Commission des athlètes, cette fois avec une version revisitée. L’objectif est d’apporter un soutien aux athlètes de l’actuelle génération, principalement ceux de l’élite.

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ans cette optique, un comité a été institué et présenté officiellement le 5 septembre au cours d’un atelier portant sur le sport de haut niveau. Le comité de ladite Commission est composée d’anciens athlètes, toutes générations confondues, qui ont fait le bonheur de l’athlétisme dans différentes épreuves. Il convient maintenant à ces anciens champions de faire leurs preuves autrement. La Commission des athlètes est présidée par Lensley Juhel, ancien spécialiste des 110 m haies et 400 m haies et médaillé d’or de cette épreuve lors des 6es Jeux des îles de l’océan Indien tenus en 2003 à Maurice. Cette fois, le nouveau comité veut prendre un bon départ. La mise en place d’une Commission des athlètes est, pour rappel, une des recommandations de World Athletics. L’AMA, par l’entremise de son président Vivian Gungaram, n’a fait qu’activer et faciliter les choses pour la réalisation de cette structure considérée comme étant un support additionnel dans le but de suivre les athlètes de haut niveau durant leur carrière. Le rôle de ladite Commission est bien défini. Elle a pour mission d’assurer le bien-être des athlètes, ainsi que de leur faire prendre conscience de leurs droits et de leurs responsabilités. Elle a pour vision: « To help athletes pave their way in the pursuit of excellence in their discipline without any hurdles. » « Depuis février dernier, cette commission était en préparation. Mais avec le confinement, nous avons dû stopper toutes nos

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Lensley Juhel a assist stade Germain-Comarmond à Bambo

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pline autrement démarches. Malgré cet inconvénient, nous étions en contact pour faire avancer notre projet. A présent nous sommes officiellement installés. La Commission est là pour travailler de concert avec l’AMA et aussi pour veiller à ce que les droits des athlètes soient fondamentalement respectés », fait ressortir Lensley Juhel. Mais le président de la Commission des athlètes tient à rappeler que chaque athlète aura également sa part de responsabilités à assumer notamment en ce qui concerne la gestion de sa carrière, son hygiène de vie et ses objectifs. « Nous, les membres de la Commission, sommes là pour guider et conseiller les athlètes. Il s’agit en quelque sorte de transmettre ce que nous avons acquis à travers nos expériences. Ou encore être une passerelle pour une bonne connexion entre l’AMA et les athlètes. Le comité regroupe des athlètes ayant pratiqué différentes épreuves. Ce qui s’avère un bon mix dans notre mission », fait remarquer Lensley Juhel. Ce dernier assure que les membres du comité assisteront de manière régulière à des compétitions afin d’encourager les athlètes. De la parole à l’acte, Lensley Juhel a été présent lors de la Road Race à Ebène tenue le dimanche 13 septembre. « Le comité ne doit pas se résumer à un bout de papier. On veut être actifs et aussi marquer les évènements de notre présence, et par extension, apporter de l’aide à la limite de notre rôle. » La Commission des athlètes a déjà élaboré un calendrier jusqu’à fin 2020 avec au moins une activité par mois.

Le comité

té à l’entraînement des athlètes le 24 septembre au ous. Il s’entretient ici avec la lanceuse Jessika Rosun.

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Lensley Juhel (président), Paramasiven Sammynaden (vice-président), Judex Lefou (secrétaire), David Victoire (assistantsecrétaire), Annabelle Lascar-Josée (trésorière), Eric Milazar (assistant-trésorier), Arielle BretteDantier, Jenita Lebrasse, Fabrice Coiffic (membres).

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AIBA World Ranking (69 kg)

BOXE

Merven Clair: 7e mondial et No. 1 en Afrique

A

Merven Clair espère participer aux JO de Tokyo, reportés à 2021.

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la recherche d’une qualification pour Tokyo-2020, le boxeur Merven Clair se classe 7e mondial et 1er sur le continent africain chez les 69 kg. C’est ce qu’indique l’AIBA World Ranking pour septembre 2020. « Je suis très heureux de ce classement. Mais je ne compte pas m’endormir sur mes lauriers puisque j’attends avec impatience la reprise des compétitions dans l’espoir d’aller chercher une qualification pour les prochains Jeux Olympiques », déclare le boxeur. Médaillé d’or aux 12es Jeux d’Afrique, qui s’étaient tenus à Rabat en 2019, Merven Clair comptabilise 700 points à l’AIBA World Ranking chez les 69 kg. C’est l’Anglais Pat McCormack qui se retrouve en tête du classement pour cette catégorie avec un total de 1 500 points. Il est suivi du Cubain Roniel Iglisias Sotolongo et du Russe Andrei Zamkovoi, qui affichent tous deux 1 200 points. En attendant la reprise des compétitions, ce classement ne va certainement pas évoluer. Mais pour Merven Clair, élu MSC Sportsman of the Year 2019, c’est un ticket pour Tokyo-2020 qui demeure le plus important. Celui-ci fait par ailleurs partie de la Team Paris 2024, en compagnie de neuf autres athlètes.

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Photo non contractuelle

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PARCOURS

Basket-ball – Coaching

Va l é r i e la Woman

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Valérie Rasé avant une séance d’entrainement au gymnase James-Burty-David.

Valérie Rasé fait partie de ces femmes qui n’ont pas peur de se retrousser les manches. A 32 ans, celle qui a été successivement joueuse, arbitre et entraîneur possède un passé qui, même s’il n’est pavé d’or, pourrait inspirer de nombreuses jeunes filles. Pour cause ! Elle est aujourd’hui l’une des rares, sinon la seule, femme à entraîner une équipe de basket-ball masculine. Sa voix contraste avec celle de ses protégés. Pourtant, ce n’est pas parce qu’elle possède un timbre perçant qu’elle se fait respecter. « J’essaie de leur inculquer la discipline », fait-elle ressortir.

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la tête de l’Association de Malherbes depuis saison, Valérie Rasé v loin. « Je veux les aider à s’am devenir une équipe compétit jouer au basket-ball. » Lorsqu’elle prend en mains la de Blackshield, elle hérite d’u qui vit mal son jeu. « C’était bande d’amis qui jouait au b souvient-elle. Le défi est don devais leur faire pratiquer du J’avais arbitré un de leur ma un potentiel, pas trop bien gé était bien présent. L’aventure comme ça. » Les premières difficultés arri femme à la tête d’une équipe Mais ce n’est pas pour la déco pense que cela fait partie du une équipe d’hommes, avec d différents, d’âges et de milieu c’est la toute la beauté de la c confie-t-elle. Pourtant, c’est sans difficulté à s’imposer. Au contraire : le sont turbulents, acceptent de en question. Résultat : elle en groupe soudé, qui réapprend ont compris qu’ils pouvaient pense que, sur cet aspect, ils maturité », lâche-t-elle. Mais la réalité du terrain – et championnat – est toute autr bonne volonté affichée par la curepipienne se heurte à des

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e Rasé, n’s touch

n Blackshield s le début de la veut voir plus méliorer et à tive, qui sait

a destinée un groupe plus une basket », se nc trouvé. « Je u beau jeu. atch. J’y ai vu éré, mais qui e a commencé

ivent déjà. Une e d’hommes. ourager. « Je défi. Coacher des caractères ux différents, chose »,

é qu’elle arrive es garçons, s’ils e se remettre n fait un d le jeu. « Ils t s’améliorer. Je ont gagné en

t du re. La a formation s adversaires

mieux préparés et plus réalistes. Jusqu’ici, les Blackshield de Malherbes n’ont enregistré aucune victoire en D2. L’optimisme, toutefois, campe dans le camp de l’équipe. Valérie Rasé s’appuie sur quelques statistiques pour parler d’une certaine amélioration. « J’ai eu la chance de voir ces joueurs mûrir au cours de la saison. » En fait, le déclic vient contre Magic de Quatre-Bornes. Certes, le succès n’est pas encore au rendez-vous. Mais le secteur offensif tourne plutôt bien, au grand bonheur de la coach, avec une marque s’approchant de la barre des 50. « Ce jourlà, ils ont marqué 48 points, le meilleur total de toutes les rencontres. Donc, le métier commence à entrer. » Maintenant, il convient de mettre de l’ouvrage sur le métier, afin de boucler le championnat avec un résultat positif. Avec quatre rencontres restantes, l’objectif est tout trouvé. « Nous en avons parlé. Et nous visons trois victoires lors des quatre prochains matches. C’est vrai que nous sommes passés un peu à côté de la première partie de notre championnat. Mais on peut encore essayer quelque chose. Je sens que les joueurs sont motivés. » Objectif réalisable ? « Oui », selon elle, « parce que les joueurs ont compris l’enjeu derrière chaque minute d’entraînement. Je sais qu’ils ont progressé. Ça se sent dans les détails », confie-t-elle à Sport Together.

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Inspirée par une autre coach

Son envie de coacher une formation masculine lui est venue en voyant une certaine Roselilette Soopramanien diriger les Souillac Eagles. Il faut savoir que cette dernière a pris ses distances après plusieurs années à la tête de la formation sudiste. Valérie Rasé, elle, retient les qualités de son aînée. « Je trouvais qu’elle coachait bien, avec un style. Je me suis vue à sa place et j’ai voulu faire comme elle. » Son but, en acceptant de venir sur le banc d’une équipe masculine, est d’inciter d’autres femmes à lui emboîter le pas. « Je souhaite vraiment voir plus de femmes à la tête des équipes », conclut-elle.

Informaticienne de formation Valérie Rasé est informaticienne de profession. Actuellement employée au sein d’un établissement scolaire privé à programme français, elle nous raconte qu’elle est habituée à évoluer dans un univers d’hommes. Ou plutôt, dans des secteurs traditionnellement réservés aux hommes. « C’est déjà arrivé qu’on appelle le département informatique et qu’on demande un informaticien. Quand je répondais que c’était moi, la personne au bout du fil paraissait étonnée que ce soit une femme qui les dépanne. »

Aucun diplôme… ontrairement à ce que l’on pourrait croire, Valérie C Rasé n’a aucun diplôme de coaching. Ce qu’elle met en place à l’entraînement, elle l’a retenu de son parcours en tant que joueuse des Malherbes Harlems, des Highlands Young Cadets et de l’Union Sportive Beau-Bassin/Rose-Hill. « J’ai suivi quelques formations auprès de la fédération, mais rien qui n’ait été sanctionné par un diplôme. Ce que j’ai appris, je le tiens de mes anciens coaches, tels Alvin Athave, James Li Sun Voon, Jean-Marie Bhugeerathee, entre autres. Je remercie chacun de mes entraîneurs pour avoir partagé leur savoir. »

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MES JEUX OLYMPIQUES

Merven Clair

« Une ex

Merven Clair exécute un direct sur l’Egyptien Ho

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es Jeux Olympiques de Rio, en 2016, ont été un véritable rêve devenu réalité pour Merven Clair. Pour sa première participation au plus grand rassemblement sportif planétaire, le boxeur ne cherche aucune excuse pour esquiver ou justifier sa défaite aux points, dès le tour inaugural, ce qui lui a valu l’élimination. Si, en général, il boxe dans la catégorie des 69 kg, aux Jeux Olympiques (JO) de Rio, Merven Clair a dû évoluer chez les 75 kg. Un « léger » handicap, certes, mais il assume l’entière responsabilité de son parcours bien qu’il s’attendait à un meilleur scénario pour ses débuts olympiques. Qualifié direct pour le rendez-vous brésilien à la faveur de 22

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sa médaille d’argent décrochée lors africain de ces Jeux en mars 2016, Clair savait que le périple aux JO d de tout repos. Mais, en tant que co grands rendez-vous, il était prêt à r donner. « Les Jeux de Rio étaient mes premier que je fais partie de l’élite de Mauric m’y qualifier. Cette participation éta pour moi. Mais le plus important, c’é la compétition elle-même », raconte le noble art à l’âge de 9 ans, à l’éco Rodrigues. C’est au quatrième jour de compét

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r, RIO 2016 Merven Clair est entré en action dans l’impressionnant Pavillon 6 du Riocentio. L’Egyptien Hosam Abdin, alors médaillé de bronze aux derniers championnats du monde, se dressait en face de lui. Un adversaire qu’il connaissait et qu’il redoutait aussi un peu par rapport à son pedigree et son avantage en termes de poids. Une fois sur le ring, donc, il allait falloir bien tenir sa garde.

Locomotive « C’était un adversaire costaud. Mais je ne lui ai pas donné le plaisir de développer sa boxe », relate Merven Clair. Compte tenu de sa prudence, le représentant mauricien se garde d’utiliser toute sa capacité durant les deux premiers rounds. Ce n’est que lors du troisième et dernier round qu’il a commencé véritablement à inquiéter son adversaire. Mais l’Egyptien prenait inexorablement une option sur la qualification pour le prochain tour. Au terme du combat, Hosam Abdin est déclaré vainqueur grâce à une

xpérience à revivre »

osam Abdin à Rio.

du tournoi qualificatif au Cameroun, Merven de Rio n’allait guère être ombattant habitué aux recevoir des coups et à en

rs Jeux Olympiques depuis ce. J’ai bossé dur pour ait déjà une consécration était, bien évidemment, cet athlète qui a débuté ole de boxe de Pompée, à ition des Jeux que Sport Together

victoire aux points (30-27). « J’étais un peu déçu mais c’est la règle du sport. Il faut accepter le verdict. J’ai réalisé ensuite à quel point il est facile de voir tant de sacrifices s’envoler en l’espace de quelques minutes. Obtenir un ticket olympique ne se fait pas dans la demimesure. Cela demande une régularité sans faille en tant qu’athlète et aussi dans la gestion de notre vie personnelle », reconnaît Merven Clair. Il refuse cependant de se laisser perturber par cette défaite. Bien au contraire. Il veut l’utiliser comme locomotive pour aller chercher une prochaine qualification olympique. Merven Clair, 27 ans à présent, veut jeter tout son poids dans la course à un ticket pour les JO de Tokyo. « Mes chances de participer à l’événement nippon ne dépendent que de moi. Je dois faire mon maximum pour aller chercher cette qualification difficile mais pas impossible. Je suis beaucoup plus aguerri depuis Rio et mieux averti sur la manière d’aborder les JO. Maintenant, je veux passer à une étape supérieure afin de justifier tout ce que j’ai accompli jusqu’ici. Les JO sont une expérience à revivre », avance le premier et seul boxeur, à ce jour, formé à Rodrigues qui a pu participer aux Jeux Olympiques.

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Lapé sé enn gran mo ki tou dimoun déziré. Nou tou kapav donn enn koudmé pou nou konstrir li.

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