Sport Together Hors-Série - International Womens' Day

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Hors-SĂŠrie 8 mars 2020

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e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice

Hors-Série 8 mars 2020


édito

Faisons du sport…

En toute liberté

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l est incontestable que pratiquer une activité sportive est bon pour la santé et nous sommes nombreuses, les femmes, à essayer chaque jour de trouver du temps pour nous adonner à une activité quelconque. Ce qui n’est guère évident quand la société nous demande d’être efficace au travail, d’être sexy pour notre homme mais aussi d’être une bonne mère de famille. Ainsi, notre rythme de vie, le stress et une mauvaise gestion de nos habitudes alimentaires nous sont néfastes. Pourtant, il suffit de peu de choses. Par exemple, 15 minutes d’abdos par jour avant la douche, ou trente minutes de marche tôt le matin. Le mot clé demeure la régularité. La constance dans ce que l’on a décidé de faire, c’est ce qui donne des résultats. C’est ce que découvre également tout sportif qui veut aller plus loin. Être en bonne santé, c’est simplement un bon équilibre entre l’alimentation et une activité saine. Il n’y a pas de poids ni de façon de manger idéal. Comme pour toute chose, l’excès est néfaste. Nous devons juste apprendre à nous aimer et à trouver ce qui nous sied car nous sommes uniques, toutes autant que nous sommes. Laissons de côté le marketing des uns pour un régime ou produit miracle qui donne des résultats spectaculaires dans un premier temps et qui demande que l’on s’adapte à quelque chose qui ne nous est pas naturel et dont on se lassera au fil du temps pour voir les kilos revenir en force. Personne ne nous connaît mieux que nous-même. Apprenons simplement à écouter notre corps. Il nous parle. Cultivons cela et apprenons à nos enfants à le faire également. Sheila Seebaluck

BIO express Première athlète sacrée Sportswoman of the Year (1986), Sheila Seebaluck, ancienne spécialiste du 800m et du 1500m, a fait les beaux jours de l’athlétisme mauricien. Elle a été deux fois médaillée d’or du 800m aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), en 1985 à Maurice et en 1993 aux Seychelles. Son meilleur souvenir en tant qu’athlète demeure sa double médaille d’or au 800m et au relais 4x400m avec ses coéquipières Patricia Serret, Christine Duvergé et Sheila Vyapury. Le tout sous le regard attentif de son père et mentor, Dan, décédé depuis. En 1988, elle a décroché la médaille de bronze du 800m aux Championnats d’Afrique d’Annaba, en Algérie. Après sa carrière d’athlète, Sheila Seebaluck, professionnelle de la communication, a continué son association au sport mauricien. Elle a été CEO du Trust Fund for Excellence in Sports.

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Directeur de publication Danielo Ramsamy Graphic designer Christopher Arsenius

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port Together consacre, pour la deuxième année consécutive, un hors-série exclusif dédié au sport féminin dans le cadre de la Journée internationale de la Femme, observée le 8 mars. Une édition dans laquelle notre équipe a voulu rappeler et mettre en avant la contribution de la femme au sport dans notre République. Loin de nous l’idée de faire un quelconque parallèle entre les deux genres, mais il s’agit plutôt d’une reconnaissance – aussi modeste soitelle – de saluer les efforts consentis et le dévouement dont font preuve les femmes dans le développement du sport local.

L’égalité Les 10es Jeux des îles de l’océan Indien en 2019 à Maurice ont été la preuve irréfutable du rôle des athlètes et volontaires féminins dans le succès historique qu’a connu le pays lors de cette manifestation sportive régionale. « La place de la Femme dans le Sport », thème de notre débat (pages 8 et 9), permet d’avoir une idée préliminaire d’un sentiment qui se dégage dans un monde sportif endémique régulièrement soumis aux directives des dirigeants. Le Comité International Olympique a déjà mis en pratique la parité hommefemme pour faire tomber les barrières entre les deux genres. Reste à savoir, maintenant, si ce mouvement olympique fera écho chez nous.

Danielo Ramsamy

AVDR | Sports Consulting & Communications 18, rue Volcy Pougnet, Port-Louis Tel : 214 1462 - 5738 4587

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Focus

Les volleyeuses du Q

Championnes du CCZ7 2020

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Les joueuses quatre-bornaises effectuent une pause sur leur route pour une séance d’entraînement au complexe culturel et sportif de la CNAPS à Vontovorona.

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Quatre-Bornes VBC font BLOC

atre-Bornes VBC a enlevé pour isième année consécutive le pionnat des clubs de la Zone 7 ) de volley-ball féminin. oisième titre a été obtenu lors 26e édition disputée du 15 au 22 er dernier à Madagascar.

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ne prestation remarquable qui permet par là-même à la formation de la ville des Fleurs d’inscrire un peu plus son nom au palmarès du volley-ball féminin de l’océan Indien. Si le gymnase du Palais des Sports de Mahamasima, à Tana, pouvait parler, il aurait tout simplement dit que les joueuses mauriciennes ont été exceptionnelles au cours de ce tournoi. Malgré le soutien vocal des Malgaches lors de la finale, le 22 février, mettant aux prises les locales de Stef’s Auto au QuatreBornes VBC, les protégées d’Eric Louise ne se sont pas laissées intimider par le public. Elles ont pris l’ascendant sur leurs adversaires avant de plier la finale en leur faveur par un 3-0 (25-21, 25-16 et 25-17). Le tout en 71 minutes de jeu. « C’est phénoménal », a souligné la team manager et assistanteentraîneur du Quatre-Bornes VBC, Cristelle Parsooramen. « C’est une victoire d’équipe. Tout le monde a contribué pour obtenir un tel succès », fait elle ressortir. « Depuis le début de ce

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championnat, toutes les joueuses se sont données à fond durant les séances d’entraînement. Toute l’équipe a serré les coudes lors du tournoi. Elles se sont mises la pression du fait qu’elles étaient les championnes en exercice et avaient un titre à défendre », a indiqué l’assistanteentraîneur du club champion de la Zone 7. Les joueuses quatre-bornaises ont réalisé un sans-faute dans ce championnat de l’océan Indien et ce même si le niveau était davantage rehaussé avec le retour en compétition de La Réunion avec ses représentantes du Saint-Denis Olympique VB. Le Quatre-Bornes VBC a remporté ses quatre matches en phase de poule. La demi-finale face aux Réunionnaises de Saint Denis Olympique VB s’annonçait disputée en perspective. Mais les championnes sortantes n’avaient qu’un objectif en tête : passer ce cap pour se rapprocher encore un peu plus près du titre. Chose faite avec une victoire nette et sans bavure 3-0 (25-18, 25-19 et 25-21). « Nous avons accompli notre mission en conservant notre titre. Les joueuses le méritent largement pour tout ce qu’elles ont fait. C’est une fierté aussi pour le volley-ball de Maurice », a observé Cristelle Parsooramen. Leur mission accomplie, les membres du Quatre-Bornes VBC pouvaient alors savourer cette victoire bien méritée.

Cinq récompenses individuelles Outre le titre suprême de l’océan Indien, le Quatre-Bornes VBC a enlevé cinq récompenses individuelles. Ainsi, en bonne capitaine, Alison Labour a été désignée meilleure attaquante du championnat. Valentine Paul a été la meilleure serveuse tandis que le trophée du meilleur libero est allé à Stacy Armoogum. Nathalie Létendrie a été récompensée comme la meilleure défenseuse du championnat. Vanessa Chellumben s’est vue décerner le trophée de MVP de la compétition.

L’escouade du Quatre-Bornes VBC Alison Labour, Valentine Paul, Stacy Armoogum, Nathalie Létendrie, Vanessa Chellumben, Océane Labour, Heidy Durhone, Lucy Latour, Félicia Julie-Bignoux, Angélique Ramdoss, Rachel Etiennet, Joëlle Pierre-Louis (joueuses), Cristelle Parsooramen (team manager), Eric Louise (entraîneur).

L’Afrique à l’horizon L’océan Indien conquis, les joueuses quatre-bornaises veulent maintenant tenter l’aventure africaine. En effet, en tant que championne, la formation de Quatre-Bornes s’est qualifiée pour représenter la zone 7 à la prochaine Coupe d’Afrique des clubs champions, prévue du 31 mars au 11 avril prochain, en Egypte. Un défi colossal pour l’équipe mauricienne, qui se dit prête à le relever sur le plan sportif. Mais le financement pour une telle participation se dresse comme un vrai obstacle pour les championnes de l’océan Indien. Le club de Quatre-Bornes doit au moins réunir Rs 1,2 M pour se rendre en Egypte.

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Parcours Doreen Tiborcz

Doreen Tiborcz à la nageuse é lors des Helio

Depuis 2017, Doreen Tiborcz nage dans les grandes eaux avec son accession à la Fédération internationale de natation (FINA) comme présidente de la commission des Masters. Elle est du reste la toute première Africaine à présider un comité à la FINA. 6

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vant d’atteindre le sommet mondial de la natation, elle a été tour à tour présidente du Cercle des Nageurs de QuatreBonnes, secrétaire-générale avant devenue présidente de la Fédération mauricienne de natation (FMN) et membre de la Confédération africaine de natation (CANA).

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Première Africaine à présider un comité à la FINA

z (à g.) remettant un trophée égyptienne Hanaa Dowidar opolis International Masters en octobre 2019 au Caire.

s’accorde toujours une attention lorsqu’il s’agit du développement de la natation locale quel que soit le niveau. En tant que vice-présidente de l’actuel comité directeur de la FMN, elle a encouragé la fédération à mettre en œuvre pour que le water-polo soit initié à Maurice. Grands événements

Passionnée de la discipline, celle-ci a apporté sa contribution, à sa façon, afin de propulser la natation locale. Elle a été la cheville ouvrière de plusieurs initiatives par le passé notamment les championnats d’Afrique juniors tenus à Maurice en 2009. Bien qu’elle ait ses obligations au niveau de la FINA et de la CANA, Doreen Tiborcz Sport Together

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Démarche qui s’est concrétisée en début de février dernier lorsque la FINA avait octroyé à la FMN un programme de développement pour former des entraîneurs. L’idée d’introduire le water-polo à Maurice a germé à la suite de sa participation à une conférence en 2018 à Budapest. « Cette conférence avait pour principal objectif l’implémentation de

water-polo dans des fédérations nationales. Par la suite, j’ai fait le suivi auprès du président de la FMN (Harold Lai). D’où la tenue du stage que nous avons bénéficié en février dernier », explique Doreen Tiborcz. De par sa riche expérience internationale, celle-ci demeure un atout pour la natation mauricienne. Après s’être impliquée directement dans les Masters des championnats du monde en juillet 2019 à Gwangju, Corée du Sud, et les Heliopolis International Masters en octobre 2019, en Egypte, Doreen Tiborcz, s’attend à relever d’autres défis dans les mois à venir. Elle ambitionne de voir Maurice d’organiser de grands événements à l’instar des Seychelles qui deviendront le premier pays africain à accueillir les « FINA Marathon Swim World Series » le 3 mai 2020.

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En Une

La plac

Le débat

L’émancipation de la femme passe, qu’on le veuille ou non, aussi par le sport. Loin d’être un simple postulat, c’est une situation qui se conjugue aussi bien à Maurice qu’à l’étranger. Sport Together est allé à la rencontre de quatre éléments féminins, histoire de voir si l’évolution des mentalités est à l’ordre du jour. Et le constat n’est, parfois, guère reluisant.

Corinne Marguerite, basketteuse et coach de fitness.

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ans le lot, Hewlett Nelson, présidente de la Physically Handicapped Persons Sports Federation (PHYSFED), Isabelle Jeannot, de la Fédération mauricienne de kick-boxing et disciplines assimilées (FMKBDA), Ashita Beenessreesing, ancienne présidente de l’Association mauricienne de tennis de table (FMTT) et la basketteuse et coach de fitness Corinne Marguerite. Différentes générations, avec, forcément, une vision différente à chaque fois, même si les opinions vont dans la même direction. Le débat tournait autour de la place de la femme dans le sport mauricien. Tout de go, les opinions varient. « Il existe des disparités », note Hewlett Nelson. Isabelle Jeannot, elle, parle d’une mentalité à faire évoluer. « Il y a toujours ce choix à faire à un moment, entre une vie de famille et une carrière sportive. Elles sont très rares, ces sportives mauriciennes qui arrivent à faire une carrière remplie, quand on y pense. » Ashita Beenessreesing, ancienne présidente de l’AMTT, va dans ce sens. « J’ai eu de la chance de venir d’une famille qui m’a encouragée à faire du bénévolat. Mais nous sommes peu nombreuses à le faire », dit-elle. Corinne Marguerite, médaillée de bronze aux 10es JIOI, en 2019 à Maurice, avec la sélection nationale de basket-ball, va

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ce de la femme dans le sport

Ashita Beenessreesing.

encore plus loin. Coach de fitness depuis deux ans, elle remet cette question dans sa perspective professionnelle. « Je citerais le monde du fitness comme exemple. On voit que les femmes commencent à assimiler le fait de pratiquer du sport. Quand je fais des classes, 95% de l’audience sont des pratiquantes », avance-t-elle. Toujours est-il que les mentalités doivent encore changer. « Il y a toujours plus de coaches masculins, même si la profession tend à se féminiser de plus en plus », estime la basketteuse médaillée de bronze des 10es JIOI. Pourtant, pour ce qui est du sport de compétition, les choses sont différentes. « Les garçons

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Hewlett Nelson.

sont souvent préférés à nous », dit-elle. Mais ce phénomène ne s’arrête pas à Maurice. « Il est mondial », avance encore Corinne Marguerite. Elle cite en exemple la Coupe du monde de football féminin. « C’est une façon de penser qu’il faut changer. Mais je note aussi que les filles sont de plus en plus intéressées par le sport. » Les femmes aux postes administratifs dans les fédérations apportent, selon Ashita Beenessreesing, cette touche particulière. « Un peu comme une maman, qui comprend un peu mieux les besoins de ses enfants et de ses filles, surtout », note-t-elle.

Isabelle Jeannot.

Isabelle Jeannot, de son côté, affirme que tout est fait pour augmenter le nombre de pratiquantes. « Nous avons mis en place des structures pour accueillir plus de filles au sein de la FMKBDA. Et c’est une stratégie qui a marché pour nous. » Nos quatre invitées, ont, toutefois, un souhait. Celui de voir plus de femmes dans des postes à responsabilités au sein du sport mauricien. « C’est une question de mentalités à faire évoluer », assure Hewlett Nelson. Isabelle Jeannot va aussi dans ce sens. « La femme a vraiment sa place au sein du sport mauricien », conclut la présidente de la FMKBDA.

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Coaching Martine Kelly

Intervie

Le foot dans le sang

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Martine Kelly (photo) participe à une formation de « CAF Instructors » qui se déroule actuellement à Johannesburg (5-11 mars). Cette formation, organisée par la CAF et le Cosafa, regroupe les coaches féminins de la partie sud de l’Afrique. Animée par Fran Hilton-Smith, Sheryl Botes (Afrique du Sud) et Jacqueline Shipanga (Namibie), cette formation a pour objectif de permettre aux éléments féminins de cette région de devenir des instructrices certifées par la CAF afin d’assurer la formation dans leurs pays respectifs.

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e football féminin continue à prendre de l’ampleur dans le monde et nul doute que dans les années à venir il sera aussi suivi et diffusé que son homologue masculin. Il n’y a d’ailleurs aucune raison pour que cela ne soit pas le cas, car comme dirait Martine Kelly : « il n’y a pas de différence entre l’homme et la femme quand il s’agit du sport ». Martine Kelly est une figure connue dans le sport mauricien. Elle a porté les couleurs du Lady club M à maintes reprises et défend par ailleurs les couleurs de l’équipe féminine de l’AS Quatre-Bornes en tant que joueuse et coach. Celle qui ne vit que pour le sport et notamment le football dispense des séances de formation aux jeunes pensionnaires de l’académie de la MCB et de Liverpool. Elle est d’ailleurs l’unique Mauricienne à coacher les jeunes pousses de l’académie des Reds implantée au complexe sportif de Côte d’Or. « Notre but à l’académie de Liverpool avec les jeunes, c’est de les offrir la meilleure formation possible. A partir de 15 ans, ils doivent déjà acquérir de solides bases et continuer avec l’espoir d’intégrer la sélection. C’est un vrai plaisir que de passer du temps avec ces jeunes », explique Martine Kelly. Selon elle, le sport se conjugue parfaitement au féminin. C’est d’ailleurs un excellent moyen pour la femme, avance-t-elle, d’avoir une autre plateforme pour s’exprimer. « Le sport est important car il nous offre beaucoup d’opportunités et demeure un excellent moyen pour que l’on puisse nous affirmer », confie-t-elle.

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Emmanuel Labonne

Avec six médailles d’or aux JIOI et une médaille d’or aux Championnat d’Afrique à son palmarès, l’haltér Emmanuella Labo mère de trois enfa nous retrace sa carrière et nous p aussi du rôle de la femme dans le sp

Emmanuella Labonn faites partie des halt ayant l’un des palma plus éloquents. Raco votre parcours dans discipline. J’avais d’abord pratiq l’athlétisme avant de tourner définitivemen l’haltérophilie. Mon a véritablement comm 2003, lorsque j’ai rem trois médailles d’or a Maurice. J’ai aussi enlevé trois d’argent à Tana en 20 aux Seychelles en 20 2015, j’ai déroché à n trois médailles d’or à La Réunion. J’ai égale obtenu la médaille d’ aux Championnats du Commonwealth en 2 qu’aux Championnats

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de 2016. J’ai également quelques records dans différentes catégories. Après une année loin de l’haltérophilie, qu’est-ce qui vous a poussé à vous remettre au sport ? J’ai senti que j’avais encore de la force malgré mon âge et le fait d’être maman pour la troisième fois. Je pense pouvoir réaliser une année 2020 correcte en termes de performances. Mon objectif est de participer aux Championnats d’Afrique. Cette discipline m’a tellement donné et je pense qu’il est de mon devoir de lui rendre encore ce qu’il m’a donné dans la mesure du possible. J’avais obtenu une médaille d’or et deux d’argent en 2018 lors

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de ma dernière participation au rendez-vous continental. J’espère faire encore mieux cette fois. Je me donne à fond aux entraînements pour pouvoir atteindre mes objectifs. Ce hors-série de Sport Together vise à mettre la femme et son rôle en lumière. Que pensezvous du rôle des femmes dans le sport ? Je pense que la femme mauricienne a autant de mérite que les hommes. Elle a fait flotter le quadricolore très haut à de nombreuses reprises et dans diverses compétitions. Comme les hommes, les femmes ont également contribué pour que Maurice figure sur la carte mondiale dans plusieurs disciplines. Cependant, il n’y a pas le même

traitement. Nous n’avons pas les mêmes facilités et tout n’est pas forcément mis en œuvre pour encourager les filles à se mettre au sport. Dans une plus large mesure, quel est votre regard sur la femme mauricienne ? De ce côté, il y a encore du travail à faire. Les violences subies par la femme mauricienne suffisent pour dire que les choses ne se passent pas comme elles le devraient. C’est un changement de mentalité qu’il nous faut. Il faut une éducation et une approche différentes pour inculquer une bonne fois pour toutes des valeurs fondamentales, comme le respect de la femme.

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Zoom Marie-Michèle St Louis-Durhone

Elle passe la plus grande partie de son quotidien sur les tatamis entre le dojo de Beau-Bassin, où elle assure les séances d’entraînement des jeunes garçons et filles (6 - 18 ans), et celui de Grande-Rivière-Nord-Ouest en tant que coach du staff technique de l’équipe nationale.

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l existe indéniablement une osmose entre MarieMichèle St Louis-Durhone et le judo. Depuis qu’elle s’est lancée dans cet art martial japonais en 1989, elle en est restée une inconditionnelle fervente. Si au départ, le judo ne se résumait qu’à une pratique sportive, elle finira rapidement par s’imposer comme une vraie référence de la discipline à Maurice. Deux ans après, elle décroche sa première médaille continentale. « J’ai été vice-championne d’Afrique chez les -72 kg », fait-elle ressortir. L’année suivante, mieux préparée, elle décroche l’or, offrant au passage au judo mauricien son tout premier et unique titre africain en féminin toujours chez les -72 kg. « Je me rappelle de ma première médaille d’or comme si c’était hier. C’était au gymnase Pandit Sahadeo. Le public me soutenait à fond. Et j’ai fini par monter sur la plus haute marche du podium. C’était le délire. Et je n’en revenais pas. » Un titre qui lui a valu d’être sacrée Sportswoman of the Year en 1992. Sa renommée avait depuis atteint les côtes africaines. Marie-Michèle St-Louis, bosseuse de nature, connaîtra par la suite d’autres instants de gloire. Toujours est-il qu’elle a été au sommet

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Elle a tracé la voie du judo féminin de son art en 1998 avec un nouveau titre de championne d’Afrique à Dakar avant de décrocher la médaille d’or chez les +78 kg aux 5es Jeux des îles de l’océan Indien à La Réunion. « 1998 a été définitivement une belle année. Je suis plus que satisfaite de mon parcours sportif. J’ai pratiquement fait le tour du monde grâce aux compétitions de judo que j’ai disputées, sans compter ma participation aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Pour tout ça, je me suis énormément investie », lâche-t-elle sur un air nostalgique. Génération dorée Marie-Michèle St-Louis reste résolument un symbole du judo local avec des titres. Elle a mis fin à sa carrière en 2003 avec la manière en décrochant deux médailles d’or (individuel et par équipes) aux 6es JIOI à Maurice. « Je suis fière d’avoir fait partie de la génération dorée du judo féminin à Maurice », souligne la championne. Marie-Michèle St Louis, ceinture noire deuxième dan, n’a pas connu que des titres en judo. Elle a connu son époux, Ricardo Durhone, ancien cadre de l’équipe nationale. De cette union est née leur fille Tracy. Celle-ci pour sa première participation aux 10es JIOI a été double médaillée, argent en individuel et or dans le tournoi par équipes. Après les JIOI de 2003, Marie-Michèle St Louis-Durhone s’est consacrée totalement à l’encadrement technique. C’est sous son impulsion que le club de judo de Beau-Bassin a vu le jour et ce avec le soutien du ministère des Sports.

Marie-Michèle St Louis-Durhone est la première judokate mauricienne à avoir été sacrée championne d’Afrique en 1992.

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Advisor Coach du ministère des Sports, l’ancienne championne d’Afrique, originaire de Résidence Beau-Séjour, estime que l’encadrement adéquat, chez les jeunes, reste primordial pour la pérennité de la discipline.

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Flash Stéphanie Domingue, Best Sports Photographer of the Year 2019

De la persévérance naît le succès. C’est le cas de le dire pour Stéphanie Domingue, photographe de 5-Plus dimanche, plébiscitée comme « Best Sports Photographer of the Year 2019 » lors du 34e MSC National Sports Award, le 15 février dernier au Château de Labourdonnais.

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lle ne s’attendait pas à être sacrée. « Au fait, au moment de la présentation des photos du concours, j’étais complètement plongée dans ma fonction. C’est une personne qui criait pour me dire que j’avais remporté le titre », se souvient Stéphanie Domingue. La photo primée est celle du boxeur Richarno Colin prise instantanément après sa victoire en 63 kg de la finale des 10es JIOI. Sur laquelle on pouvait décrire une forte émotion et satisfaction sur le visage du boxeur mauricien qui félicitait sportivement son adversaire seychellois Alisop Andrique. « Ce jour-là, le Centre national

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Stéphanie Domingue tenant fièrement son trophée du Best Sports Photographer of the Year 2019.

Le clic qui fait mouche de boxe était plein à craquer. Il fallait se faufiler parmi mes confrères afin d’avoir l’angle idéal pour capter de cette image que je voulais à ce moment précis. J’ai pu avoir un endroit restreint et j’ai mis mon objectif au coin du ring et entre les deux cordes attendant patiemment. Et là tout est parti », explique la photographe de l’hebdomadaire du dimanche. Avant d’être photographe de presse, Stéphanie Domingue avait une préférence pour l’écriture, mais elle finira par prendre petit à petit un plaisir pour la photographie. Pendant dix ans, elle a tour à tour été à la NEF et à la MTPA, affectée au département de

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la communication. C’est en couvrant des événements liés aux projets sociaux et à la chose touristique qu’elle a commencé à manipuler de plus en plus un appareil photo. « J’ai eu diverses expériences à la NEF et à la MTPA, soit sur le terrain pour rencontrer des gens dans les maisons de type longères ou dans les grandes réceptions à faire des photos people », explique-t-elle. Après une formation dans le domaine de la photographie, elle décide de se joindre la presse écrite. C’était il y a quatre ans. A travers ses expériences, elle continue à s’adapter aux situations et conditions qui se présentent devant elle.

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Reconversion Karen Foo Kune

Des courts à l’hémicycle

L’ancienne badiste Karen Foo Kune continue sa reconversion. En effet, celle qui a fait les beaux jours du badminton mauricien est aujourd’hui une députée et siège au sein de l’hémicycle. A travers son engagement politique, elle a trouvé le moyen de servir son pays autrement.

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oit-on encore présenter Karen Foo Kune ? Ancienne no. 1 africaine, ancienne championne d’Afrique, double lauréate des National Sports Awards en 2004 et en 2009, l’ancienne sportive de haut niveau a de la suite dans les idées. A peine sa carrière sportive terminée, elle s’est engagée en politique avec un succès remarqué. « J’ai été conseillère municipale. Puis, j’ai été élue pour les élections législatives. Mon engagement politique est pour moi une autre façon de me mettre au service de mon pays après ma carrière sportive », explique la députée élue lors des élections générales en novembre 2019. Pour elle, le sport et la politique sont deux arènes différentes, qui regroupent toutefois maintes similitudes. Ainsi, le fairplay et le respect sont des valeurs qui sont présentes tant sur les courts de badminton ou dans le monde politique. Quid des femmes et de leur représentation ? « C’est un fait qu’il manque de femmes à des postes de leadership. Je pense que les conditions ne sont pas créées pour que cela arrive », lance la députée de la circonscription No.20. Au cours de sa carrière sportive, elle aura participé, en 2009, aux Mondiaux de badminton, à Paris, en étant la seule athlète d’origine africaine à s’aligner dans le tournoi du simple dames. Un an plus tôt, elle se retrouvait dans l’arène olympique, à Beijing en 2008, pour son unique participation aux JO. Par la suite, elle a siégé en tant que représentante des athlètes au sein du Comité olympique mauricien et préside, depuis quelques années, la Mauritius Olympians Association.

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Karen Foo Kune : « Me mettre au service de mon pays après ma carrière sportive ».

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Sport Together No12 - Samedi 30 novembre 2019 e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice Hors-Série 8 mars 2020


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