Commission Technique et sportive
e-Magazine e-Magazinemensuel mensueldudusport sportde del’île l’îleMaurice Maurice
N Noo 12
Décembre 2018 Janvier 2019
National Sports Awards 2018
Sur plusieurs fronts
Dénouement 9 février
Caudan Arts Centre
Natation - Championnat d’Afrique
BRADLEY VINCENT DÉCROCHE L’OR AU 100M NL
Sommaire « Il est temps de réinventer les JIOI »
éDITO
QUESTION d’organisation éDITO
TOUTE organisation, qu’elle quelle soit, implique des risques, des maladresses, et parfois de désagréables surprises. Cela requiert une planification méthodique, Interview prenant en considération des éléments susceptibles Jacques Malié de changer la donne une fois l’activité entamée. Si tel est le cas, cela permettra à l’organisateur de réagir en 14-16 « Le football mauricien prenant promptement les mesures appropriées. est en pleine gestation » président la MFA ne achevée, les Encore faut-il qu’une fois la de planification passe pas par quatre chemins. rôles et responsabilités bien établis, l’organisateur Son rêve de créer une industrie arrive maintenant à implémenter ce qu’il a planifié et autour du football local, qui a maintenir un contrôle en temps réel.avec Si un tel exercice pris un nouveau souffle avait été effectué par le MJS/COJI l’apport detandem la MPFL, se poursuit pour le lancement de « Mobilisation 19 » le samedi 19 avec l’avènementMoris de la profesA bâtons janvier au Port sionnalisation. Louis Waterfront, la presse, particurompus, il parle,de avec son n’auraient pas lièrement les photographes presse, dynamisme coutu mier, au fonctions au eu le moindre problème à exercer leurs MPFL Magazine de la détection moment de l’arrivée de Krouink, la mascotte des 10es et formation des jeunes, de la JIOI, par hélicoptère. L’incident survenu entre phogestion des clubs, du Club M et tographes presse des agents sécurités, recrutés des et objectifs à court de et long « Le football mauricien par l’organisateur, aurait être évité. terme de la pu fédération. est en pleine gestation » Cette « Mobilisation Moris 19 », qui vise Le président de la MFA ne à galvaniser le pas pardes quatre chemins. public mauricienpasse en marge 10es JIOI, qu’abritera l’île Son28 rêve de créer une industrie Maurice du 19 au juillet prochain, aurait été un tremdu football local, qui pu a s’en servir Mes Jeux plin pour le MJSautour et le COJI, qui auraient pris un nouveau souffle avec comme une répétition, à six mois des Jeux. Widaad Gukhool l’apport de la MPFL, se poursuit C’était l’occasion pour le COJI de vérifier en temps 26-27 l’avènement de la profesréel l’efficacité avec de certaines commissions, notamment sionnalisation. A bâtons celles chargées de la presse/communication et sécuil parle, avec rité, par le biaisrompus, d’une telle activ itéson afin de se confronter dynamisme coutu mier, au dire que chaque et gérer la réalité du terrain.Il va sans MPFL Magazine de la détection activité liée aux JIOI doit être un test pour chacune des et formation des jeunes, de la instances du COJI. gestion des clubs, du Club M et A fortiori, ce triste « Le football mauricien des incident objectifs àphotographes court et long de la presse/ agents de sécurités devrait interpeller principalement est en pleine gestation » terme de la fédération. ceux ayant la responsabilité deil l’organisation des 10es A bâtons rompus, parle, avec son dynamisme coutu mier, au ce renJIOI. A eux de revoir leur copie pour que MagazineIndien de la détection dez-vous sportifMPFL de l’océan soit vraiment « des et formation des jeunes, la le répéter le Jeux cinq étoiles », comme ne cessedede Directeur gestion des clubs, du Club M by Responsable de publication ministre Stephan Toussaint. Des « Jeuxetcinq étoiles », des objectifs à court et long Danielo Ramsamy relatifs à différents niveaux. terme de la fédération. 18Directeur rue Volcyde Pougnet Port-Louis la publication Conception & Design Au cas contraire, ce ne serait qu’un slogan aléatoire.
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Excellente victoire LE
« 2011, mon meilleur souvenir »
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Tel: 214Danielo 1462 Ramsamy Email: avdr@myt.mu
18 rue: redac@sporttogether.mu Volcy Pougnet, Port-Louis : 214 1462 Siteweb:Tel www.sporttogether.mu Mob : 57384587 Email : contact@sporttogether.mu
No1 Décembre 2018 sporttogether.mu
Sport Together l No2 Janvier 2019
Dav Ramoyee
Textes et Photos Sport Together
Danielo Ramsamy dramsamy@sporttogether.mu
Danielo Ramsamy dramsamy@sporttogether.mu Sport Together 3
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En exclusivité
« Le football mauricien est en pleine gestation »
La pédagogie et le social au service du football
DTN à Trianon: De vastes projets enclenchés
e-Magazine mensuel du sport de l’île Maurice
C’est Brian Marion, de l’Helicopter Squadron de la Mauritius Police Force, qui a eu l’insigne d’honneur d’enfiler le costume de la mascotte Krouink, le temps de faire une entrée aussi remarquée que spectaculaire au Port-Louis Waterfront lors la Mobilisation Moris 19 le 19 janvier. Ce n’était pas celui qui d’habitude incarne Krouink qui exécutait un tel numéro. Il s’agissait en fait de
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Décembre 2018
Brian Marion, un sauveteur hautement entraîné de l’Helicopter Squadron, capable de descendre d’un filin pour rejoindre le patrouilleur de la National Coast Guard. Après son spectacle, Brian Marion a été rejoint par sa mère Mauricette, émue et fière d’avoir vu son fils à l’œuvre durant ce spectacle, et José Ramar, son beau-père.
N 2 Janvier 2019 Natation - Championnat d’Afrique o
l
Sport Together
MJS/COJI
Mobilisation Moris 19
L’arrivée de Krouink polarise l’attention
descente en rappel depuis l’hélicoptère dans le front de mer avant d’être récupéré par un patrouilleur de la National Coast Guard. Le programme de la journée consis tait notamment en une présentation symbolique des athlètes de diffé rentes disciplines inscrites aux 10es JIOI, d’anciens médaillés des Jeux des îles…, des danses assurées par des jeunes et aussi la présence du
chanteur réunionnais Mickael Pouvin, qui a interprêté son tube « Eternel ». L’animation a été confiée à Ton Rolo. Six autres Mobilisation Moris 19 sont programmées. La prochaine aura lieu le samedi 16 février au Mahébourg Waterfront.
Crédit photos : CR
Le coup d’envoi de Mobilisation Moris 19 a été donné le samedi 19 janvier dernier au Port Louis Waterfront. Cette campagne, organisée conjointement par le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité d’organisation des Jeux des îles, vise à galvaniser le public mauricien autour des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), qui se tiendront du 19 au 28 juillet prochains à Maurice. Mais c’est l’arrivée de Krouink à bord de l’helicoptere de la force policière qui a polarisé l’attention du public au cours de cette manifestation. Krouink a fait une spectaculaire
generating emotions through sports generating emotions through sports
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En couverture National Sports Awards 2018
Grâce à sa médaille d’argent obtenue lors des Jeux du Commonwealth en Australie, l’haltérophile Roilya Ranaivosoa avait réalisé la meilleure performance de la délégation mauricienne, toutes disciplines confondues.
Dénouement le 9 février C’est le Caudan Arts Centre, nouvelle infrastructure destinée à la culture et qui est récemment venue s’ajouter aux nombreux édifices de la capitale, qui accueillera la soirée des National Sports Awards 2019 prévus le samedi 9 février prochain. L’évènement viendra récompenser les athlètes et les entraîneurs ayant brillé au cours de l’année 2018. 6
AU TOTAL, 18 catégories sont au programme, soit autant de titres qui seront décernés aux plus méritants. A l’heure actuelle, il n’y a pas grand mystère quant à ceux et celles qui repartiront avec le trophée et le chèque. Les titres de Sportsman et Sportswoman 2018 devraient respectivement revenir au badiste Julien Paul, champion d’Afrique en titre en
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badminton et à l’haltérophile Roilya Ranaivosoa, médaillée d’argent aux derniers Jeux du Commonwealth à Gold Coast, en Australie et triple médaillée d’or dans la catégorie des 48kg aux championnats d’Afrique organisés à Maurice Julien Paul est également le numéro un africain depuis le mois de février 2018. Certes la concurrence est rude dans ces deux catégories suprêmes mais les deux athlètes ont déjà quasiment mis fin à tout suspens. A moins que… Le titre de Junior Sportsman of the Year devrait sans conteste tomber dans l’escarcelle de Terence Saramandif. Le jeune homme a fait la fierté de tout un pays en offrant son tout premier titre olympique au quadricolore. C’était lors des Jeux olympiques de la Jeunesse qui ont eu lieu en octobre 2018 à Buenos Aires, en Argentine. Notre représentant, qui vit en France avec ses parents, a brillé dans l’épreuve du slalom en canoë-kayak et offre un certain espoir dans l’optique des Jeux olympiques d’été qui auront lieu l’an prochain à Tokyo. Si les performances de Warren Robertson, champion du monde de kick-boxing et de Dorian Madanamoothoo, médaillé d’or aux Jeux africains de la Jeunesse ne peuvent en aucun cas être mis sous éteignoir, il faut néanmoins qu’il y ait un vainqueur. Toutes ces performances prouvent que la jeune garde mauricienne a un énorme potentiel. Pour ce qui est du titre de la Junior Sportswoman of the Year, il va sans dire que la cavalière Margaux Koenig partira avec l’étendard de favori. Elle sera suivie de près par l’haltérophile Ketty Lent. Le titre de Most Promising Sportsman devrait sourire au tennisman Jake Lam. Il sera en compétition avec le nageur Victor Ah Young et l’athlète Jordan Quirin. La badiste Vilina Appiah, la nageuse Inès Gebert et la tenniswoman Malika Ramasawmy se disputeront le titre de Most Promising Sportwoman. Les handisportifs et les handisportives ne seront pas en reste non plus. Ils sont plusieurs à se positionner pour décrocher les neuf titres. La lutte sera intense dans ces catégoSport Together l No2 Janvier 2019
ries qui ont si souvent relevé l’honneur du quadricolore un peu partout dans le monde. S’agissant des sports collectifs, les équipes de badminton, d’équitation et d’haltérophilie figurent parmi les nominés dans la catégorie Team of the Year 2018 – “Sports individuels”. Dans la catégorie Team of the Year 2018 – “Sports collectifs”, l’équipe
nationale de Rugby U18, médaillée de bronze aux Jeux d’Afrique de la Jeunesse, sera en lice aux côtés de la formation féminine de Quatre-Bornes VBC. Pour récompenser les athlètes comme il se doit et pour s’assurer que la fête soit une réussite, douze sponsors sont venus apporter leur pierre à l’édifice. Il s’agit de City
La cavalière Margaux Koenig a récolté l’or et le bronze lors des Jeux d’Afrique de la Jeunesse.
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Les rugbymen de moins de 18 ans avaient effectué une performance notable en décrochant la médaille de bronze lors des Jeux d’Afrique de la Jeunesse.
Sport Ltd qui récompensera les gagnants par des bons d’achats dans ses magasins. Comme la State Bank of Mauritius et Quality Beverages ltd, City Sport figure dans la catégorie ‘Gold’. Leal & Co Ltd, Panagora Marketing Co Ltd, Lottotech Ltd, Nestlé Products Ltd et Nissan apporteront également leur soutien à cette soirée de récompense et seront des partenaires qui tombent dans la catégorie ‘Silver’. La Banque de Maurice, Mauritius
Terence Saramandif en route pour l’or olympique à Buenos Aires dans l’épreuve du slalom en canoë-kayak.
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Ports Authority, SOFAP Ltd et la MauBank Ltd sont, eux, dans la catégorie ‘Bronze’. Ils fourniront des prix en espèces aux lauréats. Les sponsors se sont fait connaître le jeudi 24 janvier au cours d’une cérémonie de signature de contrat. Comme à son habitude, la soirée de récompenses sera agrémentée de plusieurs spectacles de danses et de chants qui seront présentés par de jeunes espoirs des arts et de la culture bien de chez nous. S’agissant des votes, c’est un panel constitué par des institutions sportives et des membres de la presse qui désigneront les gagnants de la cuvée 2018.
Les sponsors (par catégorie) Gold: SBM, Vital, CitySport Silver: Leal Group, Yop, Lottotech, Milo Nestlé, Nissan Bronze: Sofap, Bank of Mauritius, Mauritius Ports Authority, Mau Bank
Les nominés 2018 Sportsman of the Year Julien Paul (badminton), Jonathan Charlot (jiu jitsu), Bradley Vincent (natation) Sportswoman of the Year Marie-Paule Perrier (athlétisme), Kate Foo Kune (badminton), Roilya Ranaivosoa (haltérophilie) Junior Sportsman of the Year Terence Saramandif (canoë/kayak), Christopher Robertson (kick-boxing), Dorian Madanamoothoo (haltérophilie) Juniors Sportswoman of the Year Margaux Koenig (équitation), Marie Rathbone (kick-boxing), Ketty Lent (haltérophilie) Most promising Sportsman of the Year Mathew Quirin (athlétisme), Victor Ah Yong (natation), Jake Lam Hau Ching (tennis) Most promising Sportswoman of the Year Vilina Appiah (badminton), Inès Gébert (natation), Malika Ramasawmy (tennis) Coach of the Year « Sports individuels » Estelle Chane (équitation), Judex Jeannot (kick-boxing), Gino Sooprayen (haltérophilie) Coach of the Year « Sports collectifs » Patrice Francois (rugby), Prisca Seerungen (volley-ball) Team of the Year « Sports individuels » Estelle Chane (équitation), Judex Jeannot (kick-boxing), Gino Sooprayen (haltérophilie) Coach of the Year « Sports collectifs » Equipe nationale (rugby), Quatre Bornes VBC - Dames (volley-ball) Handisports (hommes) Vincent Duval, Diano Ravina, Suffian Ropun (Aurally) Donovan Rabaye, Eddy Capdor, Jean-François Sénèque (Mentally) Cédric Ravet, Scody Victor, Nitesh Momine (Physically) Richard Souci, Kessaven Narrainen Marie Joannie Salmine (guide) (Visually) Handisports (dames) Ayusha Lokheram, Shena Bhikea, Jeysheeka Rungoo (Aurally) Ashley Telvave, Brigila Clair, Samuella Perrine (Mentally) Noemi Alphonse, Brandy Perrine, Angeline Anais (Physically) Julie Andora Asaun, Marie Joannie Salmine (guide) (Visually)
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Gros Plan
Le ministre Toussaint posant avec les représentants de clubs pour la photo-souvenir marquant d’une nouvelle ère des clubs à vocation collective.
Un premier
pas de f
En décembre 2018, le ministre Stephan Toussaint procédait à une annonce importante. « Nous viendrons avec un système d’allocation pour les autres disciplines collectives. » Près d’un mois plus tard, l’effet est passé, mais la promesse, elle, a été tenue. Le 23 janvier dernier, le ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS) a procédé à une remise de chèques à une vingtaine de clubs de basket-ball, de handball, de rugby et de volley-ball lors d’une cérémonie tenue au siège du MJS. 10
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Allocation aux équipes collectives
franchi pour les clubs AU DÉPART, ils étaient une quarantaine de clubs inscrits sur la liste du MJS. Petit hic : sur les 39 clubs recensés, toutes disciplines collectives confondues, seulement 19 ont rempli les critères requis, présentant comptes audités, accord tripartite – MJS, fédérations sportives et clubs – signé, et la liste des membres de leurs comités Sport Together l No2 Janvier 2019
directeurs respectifs. Un état de choses que Stephan Toussaint veut aider à corriger. « Je lance un appel aux autres clubs afin qu’ils se mettent en conformité. Nous voulons que tout le monde profite de cette allocation. » Il a même laissé entendre que les officiers du MJS seront disponibles pour aider les clubs rencontrant des
difficultés à se conformer aux exigences. « Venez vers nous. Nous trouverons un moyen de vous aider. Cette allocation est la vôtre », a-t-il rappelé. Au-delà de ce geste, il faut voir là une certaine volonté, celle de réparer « une injustice », comme le dit le ministre lui-même. « A l’époque de la régionalisation, seuls les
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La somme de Rs 100 000 est bien accueillie par les clubs.
clubs de football étaient concernés et bénéficiaient d’allocations », explique-t-il. Au total, ce sont près de Rs 5 M qui seront alloués à 39 clubs, à condition, bien entendu que tous répondent aux critères établis. Et la date limite pour se mettre en conformité a été fixée au 15 février prochain. Cette mesure a été bien accueillie dans une large mesure. Les Mahebourg Flippers, champions de Maurice de basket-ball, en savent quelque chose. Au lendemain de la validation de leur ticket pour la Coupe des Clubs Champions de l’océan Indien (CCCOI), ils se sont démenés comme de beaux diables pour trouver les moyens financiers
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nécessaires pour participer à la compétition, aux Seychelles, en décembre 2018. L’annonce du MJS tombait, donc, pile au bon moment. « C’était une manne inespérée », selon Pascal Prayag, l’entraîneur du club mahébourgeois. En fait, ils ont touché le double de la somme, en tant que champions. « C’était vraiment ce qu’il nous manquait pour aller à la CCCOI. Je dois d’ailleurs dire merci au ministre et aux officiers qui ont entendu l’appel lancé par les autres clubs. » D’ailleurs, Pascal Prayag est le premier à reconnaître que la quête a été un peu plus dure que prévue. Mais l’expérience, au bout
du compte, a largement atteint son but. « Je voulais que les joueurs aient un avant-goût de ce qu’est le basket-ball de haut niveau. C’est le genre de choses que cet argent permettra de faire à l’avenir. »
Faire tourner la boutique
Concrètement, que change cette mesure ? « Nous sentons que la considération vient petit à petit. Cette année, nous avons des projets, avec une participation au tournoi de l’AROI. Cette aide est plus que bienvenue », avance Jérôme d’Unienville, entraîneur des rugbymen du Highland Blues-CSSC. Jérôme Tonta, l’entraîneur des
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«
Par exemple, on pourrait lancer des écoles de formation. L’effort du MJS ne doit pas être à sens unique
»
basketteurs de Roche-Bois Warriors, soutient, pour sa part, que les données ont changé avec cette nouvelle mesure. Un premier pas de franchi pour les clubs, qui jusqu’ici se saignaient parfois aux quatre veines, écumant en vain les sponsors pour trouver des moyens de faire tourner la boutique. « Ca a pris du temps avant de venir. Mais au final, ce geste est bienvenu. Auparavant, on n’avait rien. Il fallait bien commencer quelque part. » L’entraîneur des Flippers, lui, va même plus loin dans sa réflexion. « Il ne faut pas être négatif. On ne peut pas demander la même considération que le football. » Ces fonds, dans bien des cas, serviront à l’élaboration et la mise en place de projets. « Par exemple, on pourrait lancer des écoles de formation. L’effort du MJS ne doit pas être à sens unique », ajoute Pascal Prayag. Mais encore ? « Si on considère que c’est un pas en avant, alors c’est vraiment un gros plus pour les petits clubs. Dans les faits, les Rs 100 000 ne couvrent pas toutes les dépenses. Mais c’est toujours ça de moins à trouver », selon Jérôme Tonta. En fait, le montant pourrait évoluer, à condition, cependant, que des efforts soient faits. Le ministre lui-même a été clair à ce sujet. « Si vous faites des efforts, nous en ferons aussi. » Sous-entendu : si les clubs produisent des résultats, la donne pourrait changer. Mais au-delà de cette démarche, Pascal Prayag y voit un moyen Sport Together l No2 Janvier 2019
L’appel des clubs a été entendu, selon Pascal Prayag.
d’émanciper les clubs. « Certes les Rs 100 000 ne seront pas suffisants. Mais cela devrait nous encourager à trouver d’autres sources de financement. » Dans le fond comme dans la forme, l’arrivée de cette manne
financière va aider au développement des disciplines concernées. « L’intention est honorable. Et l’appel des clubs a été entendu. Le plus important, maintenant, est de s’en montrer digne », conclut Pascal Prayag.
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Interview
Jacques Malié
« Il est temps de réinventer les JIOI » De la 1ère édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) en 1979 à La Réunion à la 6e en 2003 à Maurice, Jacques Malié a été un témoin privilégié et régulier de ce rassemblement sportif de l’océan Indien. Dans l’interview accordée à Sport Together, l’ancien instituteur et recteur, homme respecté et apprécié, du Collège St Esprit, et dirigeant sportif reconnu, parle de son expérience des JIOI et jette au passage un regard sur un rendez-vous qui, selon lui, mérite d’être réinventé. 14
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éditions, ce sont celles de 1985 et 2003 qui me l’ont plus marquées. En 1985, le pays commençait à sortir de son marasme économique et il fallait relever un défi titanesque pour mettre tout en œuvre.
Jacques Malié, Maurice accueillera, en juillet prochain, les 10es JIOI, les troisièmes de son histoire. Vous étiez au four et au moulin lors de la 2e édition en 1985 et la 6e en 2003, lorsque le pays avait abrité ces Jeux. Pourriez-vous retracer dans les grandes lignes votre longue et riche expérience ? D’abord j’ai une pensée spéciale et une profonde reconnaissance pour certaines personnes avec qui j’ai appris, travaillé et que j’ai côtoyées durant les JIOI. Je fais référence ici à Jean-Roland Delaître, Yves Fanchette, Ram Ruhee, Pierre Philogène, Michael Glover et Myrna Lapierre pour ne citer que ceux-là. Il y en a d’autres avec lesquelles je m’étais associé durant mes différents Jeux. Pour moi, les JIOI restent un évènement exceptionnel, sur les plans humain et sportif. Des six premières Sport Together l No2 Janvier 2019
Comment manager dans de telles conditions ? Il nous fallait organiser des Jeux mémorables avec le peu de moyens financiers que nous avions alors. C’était le plus grand rendez-vous sportif que Maurice s’apprêtait à accueillir. C’est ce que notre équipe avait fait. Ceux qui avaient cette lourde responsabilité étaient des patriotes, non seulement dans la parole mais aussi dans les actes. Nous n’étions pas rémunérés. Nous le faisons par amour pour l’intégrité et l’honneur du pays. Nous avons travaillé sans relâche jusqu’aux petites heures afin de faire des JIOI de 1985 ce qu’ils ont été. Ces Jeux demeurent une référence qui a permis au pays d’avoir un statut économique, grâce, entre autres à l’École hôtelière. Les pays de la région ont été témoins de notre hospitalité et de notre savoir-faire. Il n’y avait pas que le côté organisationnel. En termes sportifs, nos athlètes, dans les différentes disciplines, ont fait leur maximum pour faire flotter haut le quadricolore. Le public mauricien dans son ensemble a massivement soutenu ses athlètes. Et que dire de la médaille d’or de l’équipe nationale de football. Cette victoire avait suscité une frénésie. C’était la liesse populaire. Racontez-nous cette épopée. Il était difficile de circuler de Curepipe à Rose-Hill, tant a circulation était dense. Je ne vous dis pas l’ambiance et la foule au Plaza. Ce sont les personnes de l’Ecole hôtelière qui ont été appelées à assurer la restauration des athlètes. Cette ambiance s’entendait jusqu’au Village des Jeux, à St Mary’s, où étaient logés les athlètes masculins, et Notre Dames de Lourdes pour les athlètes féminins. En tant que Maire du Village, mon équipe et moi avions forts à faire. Mais au final, nous avons
tenu la draguée haute. Tout ça s’est passé dans la convivialité et une franche amitié. Vous auriez une anecdote à raconter ? Pour la petite histoire, en 1985 je venais de prendre de l’emploi au Collège du St Esprit. Cyril Leckning était alors le recteur. Je devais trouver un responsable pour le St Marys pendant les Jeux. Je me suis alors tourné vers Cyril. Je lui avais dit qu’il serait sous ma responsabilité pendant les Jeux. C’est avec une certaine humilité qu’il a accepté de collaborer. Ceci, pour vous démontrer l’entente qui régnait. Roselyne Nicole s’occupait, de son côté, du Village des filles. Guy Félix était mon adjoint, comme j’étais aussi responsable de l’hébergement et de la restauration. Quel rapport faites-vous entre les Jeux de 1985 et l’Ecole hôtelière ? Le comité, sous la présidence de Sir Maurice Rault, avait obtenu le collège St Andrews pour le convertir en restaurant. Par exemple, des hôtels haut de gamme à la place du Village des Jeux. Le personnel de cette institution avait abattu un travail remarquable, opérant presque 24 heures sur 24 heures. Les classes du collège étaient convertis en chambres afin d’accommoder le personnel de l’Ecole hôtelière. Grâce à cette expérience et ce rythme, cette institution a fait un bond en avant pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Pour la prochaine édition vous ne serez, excusez du peu, qu’un simple spectateur… C’est ainsi. Je suis, d’une part, heureux que le pays organise un tel événement pour la troisième fois et triste d’autre part. Je suis comblé parce que, selon moi, c’est un moment de ferveur pour toute une nation. Ces Jeux nous réunissent et nous rappellent que nous sommes des Mauriciens au-delà de nos religions, races et communautés. Les JIOI apportent une certaine cohésion sociale au pays. Il est aussi important pour les jeunes de la génération actuelle de vivre de tels moments.
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Pourquoi vous dites-vous triste ? Dans la mesure où, à mon avis, certaines compétences et expériences ont été négligées. Il faut bien faire comprendre qu’un événement de cette envergure n’est pas nécessairement l’affaire d’un groupe de personnes, mais bel et bien celle de toute une nation. Il y va de notre réputation. Je pense que ceux qui ont vécu pareils événements et qui possèdent autant d’expérience auraient dû être consultés au préalable pour la mise en place du comité d’organisation des 10es JIOI. Estimez-vous que le COJI 2019 ne possède pas les qualités requises pour mener à bien ce projet ? Permettez-moi d’abord de clarifier une chose. Ce serait impoli, voire grotesque de ma part, de douter des compétences de qui que ce soit. Qui détient le monopole du savoir ? Cependant, de manière élégante ou sportivement parlant, je pense qu’on aurait pu consulter les personnes possédant l’expérience, et pourquoi pas, en retenir quelques-uns pour les inclure de près ou de loin dans l’organisation. Ne pensez-vous pas qu’il faut éDITO donner la chance aux autres, surtout aux nouveaux éléments, de s’exprimer afin de pérenniser la Excellente relève ? Au cas contraire cela auvictoire « Lemême, football mauricien rait été du pareil au avec les est en pleine gestation » 6-9 LE président de la MFA ne mêmes personnes siégeant dans passe pas par quatre chemins. Son rêve de créer une industrie les comités d’organisation ? autour du football local, qui a Pas nécessairement. L’un n’empêche pris un nouveau souffle avec l’apport de la MPFL, se poursuit pas l’autre. Je suis tout à fait conavec l’avènement de la professcient que la relève est primordiale. Pensez-vous sionnalisation. que lesA bâtons 10es JIOI rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au Mais pour que la relève soit vraiment seront une réussite ? MPFL Magazine de la détection assurée, il faut permettre aux nouIls devraient l’être. Compte et formation des jeunes, detenu la gestion des clubs, du Club M et veaux d’acquérir de la connaissance. particulièrement des importants des objectifs à court et long « Le football mauricien termefinanciers de la fédération. consentis. Il faut qu’ils côtoient plusgestation expéri-» 13-16 estles en pleine investissements Le président de la MFA ne mentés comme ce fut mon cas. J’ai Par exemple, des hôtels hautes passe pas par quatre de chemins. Son rêve de créer une industrie énormément appris des personnes gammes éparpillés à la local, place autour du football qui a d’un pris un nouveau souffle avec que j’ai citées au début de cette interVillage des Jeux. l’apport de la MPFL, se poursuit view. avec l’avènement de la professionnalisation. A bâtons Quel est votrerompus, lecture sur il parle, avec son le condynamisme coutu mier, au cept du Village des Jeux ? MPFL Magazine de la détection et formation des jeunes, la Ecoutez, je pense qu’on nedepeut doter gestion des clubs, du Club M et « Le football mauricien un tel concept des duobjectifs nom deet long Village des à court est en pleine gestation » 18-19 terme de la fédération. Jeux. Le Village des Jeux est A bâtons rompus, il parle, avec tout dynamisme coutu mier, au un symbole. Leson Village possède une MPFL Magazine de la détection et formation des des jeunes, de la vie propre, à travers animations, Directeur gestion des clubs, du Club M et by Responsable de publication Hors-série et autres rencontres des objectifs à court et long entre Danieloactivités Ramsamy terme de la fédération. 18 rue Volcy Pougnet Port-Louis athlètes Mars Conception & Design et autres. Dans le cas des Tel: 214 1462 Journée internationale Dav Ramoyee Email: avdr@myt.mu 10es JIOI, comment va-t-on conjuguer et Photos : redac@sporttogether.mu Danielo Ramsamy Sport Together Siteweb: dramsamy@sporttogether.mu tout cela ? Y-aura-il un Maire ou des dewww.sporttogether.mu la FEMME Textes
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Sport Together 3
Maires pour assurer le quotidien ? A mon avis, j’estime aussi que les lieux d’hébergement sont éloignés des sites des Jeux. Comment voyez-vous l’avenir des JIOI ? Depuis quelque temps, l’idée de repenser les Jeux a été évoquée. Si on continue au même rythme, ces Jeux tomberont dans une monotonie certaine et n’auront probablement plus la même attraction. Avec la demande de participation du Sri Lanka, le CIJ doit sérieusement penser à l’éventualité d’agrandir les Jeux en incluant d’autres pays, tels que le Djibouti, dans le futur, pour une plus grande participation d’athlètes. Il est temps de réinventer les JIOI. No2 Janvier 2019 l Sport Together
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Préparation
Rugby à VII
Réaliser
un essai
concluant
Le rugby mauricien sera officiellement à l’épreuve régionale pour la deuxième fois à l’occasion des 10es JIOI en juillet prochain. Si pour les 1ers JIOI en 1979 à La Réunion, la compétition ne s’est résumée qu’à une simple confrontation entre les deux îles sœurs, il se trouve que cette fois les choses s’annoncent capitales pour les rugbymen mauriciens, en quête d’un titre historique.
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LE RUGBY à VII avait fait son retour aux JIOI de 2007 à Madagascar en tant que discipline de démonstration. Maurice avait alors décroché la médaille d’argent lors de la finale face aux redoutables Malgaches. Pour y parvenir en finale, les joueurs mauriciens s’étaient permis le luxe de se défaire de leurs adversaires réunionnais en demi-finale. Au-delà de cette médaille d’argent qui ne comptait pas au tableau, la Rugby Union Mauritius (RUM) voyait en cette prestation une suite logique pour maintenir la cadence afin de faire progresser le rugby dans la région, voire sur le plan continental. Depuis, le rugby local, dans son ensemble, a évolué et est prêt à rivaliser avec ses adversaires même si les Malgaches restent un cran au-dessus. Depuis 2017, la RUM, soutenue par le ministère de la Jeunesse et des Sports, a signé le Français Jean-Baptiste Gobelet en tant que directeur technique national (DTN). Dès son arrivée, le nouveau technicien, assisté de Patrice François, sélectionneur national et lui-même un ancien du XV de Maurice, a élaboré, avec la RUM, une stratégie bien définie avec pour objectif les 10es JIOI et ce sans pour autant négliger le fonctionnement de la discipline à Maurice.
« Au début, nous avons fait une évaluation afin de remettre le rugby sur de bonnes bases. Ensuite, il a fallu dégager une stratégie par rapport aux Jeux des îles et en même temps continuer à faire évoluer le rugby à travers les championnats dans différentes catégories d’âges, nos participations aux compétitions régionales et continentales », a déclaré le DTN à Sport Together.
La sélection finalisée mi-juin Depuis l’année dernière, les regroupements se font en prévision de l’échéance de juillet 2019. Pour Jean-Baptiste Gobelet, les séances se font de manière spécifique. Certaines se font en groupe et d’autres sur une base individuelle, à Moka ou à Cascavelle. Des test matches sont à prévoir dans l’optique de la mise en condition des joueurs. « Nous avons repris depuis le 4 janvier. Les séances se font en harmonisation avec le calendrier d’activités de la RUM », a ajouté le technicien. Pour lui, le rugby local a atteint un niveau important comme en témoigne la médaille de bronze de l’équipe No2 Janvier 2019 l Sport Together
nationale U18 lors des Jeux d’Afrique de la Jeunesse, en juillet 2018, à Alger dans la compétition à VII. Jean-Baptiste Gobelet a rappelé que les jeunes joueurs, issus de l’aventure algérienne, font partie de la présélection des JIOI, au même titre que les seniors. « Nous voulons mettre toutes les chances de notre côté afin de présenter une équipe de douze joueurs, capables de rivaliser avec ses adversaires. Nous avons le support nécessaire de la RUM et du ministère dans notre préparation. Dans cette perspective, nous allons attendre le dernier moment avant de soumettre notre sélection. Ce sera vers la mi-juin, histoire d’avoir certaines confirmations, notamment en termes de fraîcheur physique. Nous en avons déjà parlé à qui de droit », a souligné le DTN. En ce qui concerne ses adversaires,
Jean-Baptiste Gobelet ne passe pas par quatre chemins pour désigner Madagascar comme l’équipe à battre. « Madagascar, de par son réservoir de joueurs et son classement continental, demeure un gros morceau. Nos
joueurs sont conscients de tout ça mais notre objectif principal est d’aller plus loin que possible dans cette compétition. Les joueurs auront l’avantage de jouer à domicile et devant leur public. Il faut capitaliser sur cet avantage. »
La présélection
Olivier Baissac, Adrien Bathfield, Yannick Bax, Aurélien Bouic, Robert Boullé, Adrien Bourgaud, David Braunecker, Remi Couve, Cédric D’Hotman, Gauthier D’Unienville, Hugo D’Unienville, Samuel de Marroussem, Etienne Ferrat, Stéphane Hein, William Hein, Erik Lagesse, Emeric Lamusse, Ludovic Leclair, Thierry Leclézio, Florian Maigrot, David Maringo, Kevin Mayer, Alexis Merle, Julien Merle, Jean-Philippe Montocchio, Alexandre Montocchio, Marc Nairac, Quentin Noel, Pierre Noel, Davesh Ragoo, Adrien Rivalland, Romain Rivalland, Zad Robert, Laurent Lagesse, Engie Martine, Alan Ritchen, Romain Gallet, Théo Fanchette.
Plusieurs jeunes font partie de la présélection
Sport Together l No2 Janvier 2019
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Préparation Tennis de Table
Emuler la générat La sélection mauricienne entamera les JIOI 2019, qui se tiendront du 19 au 28 juillet prochain à Maurice, avec l’idée de repartir avec la première place. Cela passe inévitablement par une razzia, avec un total de sept médailles d’or en jeu. Mais sur leur chemin se dressent des adversaires tenaces. Est-il possible d’émuler la génération 2003 avec cinq médailles d’or ?
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EMMENÉE par une génération de leaders présente aux
JIOI depuis 2003, date à laquelle Maurice avait abrité les Jeux pour la dernière fois, la sélection mauricienne devra vaincre les Malgaches, Réunionnais et autres Seychellois pour asseoir sa mainmise sur le ping-pong régional. Tout cela passe par le tournoi par équipes, considérée comme une chasse gardée par les techniciens locaux. Il est donc impératif de réaliser la meilleure performance possible. « Le tournoi par équipes est la première compétition aux Jeux. Si nous voulons marquer des points et les esprits, il faut commencer par-là », explique Rajessen Desscann, Technical Manager et responsable des relations internationales de l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT), lui-même ancien joueur de la sélection nationale. Il sait de quoi il parle : il en a participé, à des finales de tournois par équipes. « C’est généralement la compétition à ne pas rater. Si on veut montrer que nous No2 Janvier 2019 l Sport Together
La présélection
Masculin : Akhilen Yogarajah, Brian Chan Yook Fo, Allan Arnachellum, Rhikesh Toocaury, Jason Pontoise, Oumar Ahmed, Faiz Baboolall, Zayyan Sk Hossein, Ryan Desscann Féminin : Nandeshwaree Jalim, Widaad Gukhool,Caroline Ramasawmy, Ruqayyah Kinoo, Ivana Desscann, Lorie Yee Kin Sien, Anastasia Chowree, Zaynah Sadoolah, Elodie Ho Wan Kau, Oumehani Hosenally
Pratna Jalim fait partie des espoirs de médailles du camp mauricien
tion 2003
sommes de sérieux candidats, il nous faut passer par cette étape. » Alors, depuis les JIOI 2015, l’AMTT a déjà les yeux rivés sur le rendez-vous de 2019. La préparation a débuté, avec des stages et des regroupements, même si la présélection a pris du temps à se dessiner. Aujourd’hui, le groupe comporte une vingtaine de joueurs, hommes et dames confondus. L’idée de base était de brasser large. Dans un mois, ce groupe sera réduit à douze, six hommes et six femmes. Ce seront les meilleurs pongistes, avec toutefois certaines. Ils sont deux dans de ce registre, même si l’espoir est permis. Rhikesh Taucoory et Widaad Gukhool, tous deux blessés, en pleine récupération, doivent être à 100 % avant la fin du mois de février. « C’est la date qu’a fixée le DTN, Cédric Rouleau, pour arrêter la sélection. Il ne veut prendre aucun risque par rapport à leur état physique », indique Rajessen Desscann. Sport Together l No2 Janvier 2019
La préparation a vu les pongistes aller à la rencontre des meilleurs continentaux, l’année dernière, lorsque Maurice a abrité les championnats d’Afrique de tennis de table. L’échéance, bien en amont des JIOI, a souligné les forces et faiblesses d’un groupe élargi.
La RDC à la relance « Nous avions l’avantage d’abriter les championnats, donc, nous pouvions aligner un plus grand nombre de joueurs », explique encore Rajessen Desscann à Sport Together. La sélection mauricienne a subi la dure loi des Egyptiens et des Nigérians, mais a surtout gagné en maturité et expérience. En outre, la venue de la sélection de la République démocratique du Congo (RDC) a accouché d’un accord entre les deux fédérations nationales. Les Congolais ont d’ailleurs servi de sparring partners à la présélection en décembre dernier, avec un stage d’une durée d’une semaine. « La meilleure façon de progresser reste le frottement avec d’autres types de jeu. Donc, la venue des joueurs de la RDC a été bénéfique pour nous. » Auparavant, les pongistes les plus en vue avaient mis le cap sur le Nigeria, où ils avaient disputé l’Open. Certes les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Mais là encore, le temps de jeu et des rencontres d’un niveau plus élevé serviront aux pongistes. En attendant les JIOI, l’AMTT a coché quelques rendez-vous intéressants sur son calendrier. L’Open d’Espagne ou encore les championnats du monde par équipes, en avril prochain, à Budapest (Hongrie). Ce rendez-vous, le plus important du calendrier mondial, permettra sans doute à la sélection mauricienne de se situer. Mais cela permettra aussi d’améliorer les classements mondiaux. Un meilleur classement mondial signifie la possibilité de figurer parmi les têtes de série pour les JIOI. « Partir en tant que têtes de série nous permet de mieux organiser notre tournoi. Nous pourrons mieux gérer les efforts sur la durée », analyse Rajessen Desscann. Pour l’instant, il est difficile de désigner un adversaire. Mais les Réunionnais feront sans doute appel à leurs expatriés, tout comme les Malgaches, exilés en Chine depuis quelques mois, qui seront là avec l’idée de ravir l’or dans le maximum d’épreuves. « Il faut aussi compter avec les Seychelles, qui donnent beaucoup de difficultés à leurs adversaires », conclut le Technical Manager.
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Commission Technique et Sportive
Sur plusieurs f La commission Technique et Sportive demeure un des maillons importants aux JIOI. Elle a la lourde responsabilité de faire le lien entre les comités d’organisation des fédérations concernées par ces JIOI 2019 et le commissariat général.
LE BON déroulement des Jeux dépend beaucoup de cette commission. Vivian Gungaram, co-responsable avec Rajen Desscann, Senior Sports Officer du ministère de la Jeunesse et des Sports, souligne que la commission Technique et Sportive doit être rigoureuse dans son approche et ses démarches. « On ne s’en rend pas compte, mais le rôle qui nous est attribué est très important. Il faut savoir que d’énormes responsabilités reposent sur la commission Technique et Sportive, avant, pendant et même après les Jeux. Autrement dit, c’est cette commission qui en assure la certification », fait ressortir Vivian Gungaram à Sport Together. La commission Technique et sportive, qui regroupe des représentants de chaque discipline inscrite aux JIOI, doit veiller à plusieurs choses. A commencer par la gestion technique dans son ensemble, selon la charte des Jeux, les règlements - généraux et techniques - aussi bien que le schéma décidé par le Conseil International des Jeux des îles (CIJ). « Vu la complexité et la technicité de cette commission, pour faire simple, nous devons nous assurer notam-
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ment que les sites utilisés pendant les Jeux soient aux normes, comme l’exigent les fédérations internationales. Une mauvaise homologation peut fausser des résultats et des records. C’est la raison pour laquelle tout doit être fait avec précision », fait ressortir Vivian Gungaram, président de l’Association mauricienne d’athlétisme et secrétaire général du CIJ. En ce qui concerne justement les sites,
notre interlocuteur attire l’attention sur un point. La commission a, à sa charge, à établir un plan d’utilisation des sites officiels des Jeux et autres alternatives, tout comme l’entraînement des athlètes de différentes délégations durant les Jeux. « Comme vous le savez, durant les Jeux, les athlètes s’entraînent et il faut trouver des infrastructures pour subvenir à leurs besoins. C’est la raison pour No2 Janvier 2019 l Sport Together
fronts
Vivian Gungaram (polo-shirt blanc) lors d’une de ses affectations africaines pour la CAA, ici à Asaba au Nigeria en 2018.
Trois délégués techniques connus Le Sud-Africain Pieter de Jager
(athlétisme), l’Algérien Said Lanasri (tennis de table) et l’Allemand
Markus Schwendtner (voile) seront les délégués techniques de leur
fédération internationale respective lors des 10es JIOI. Les fédérations engagées aux JIOI ont l’obligation de faire une demande auprès de
leur fédération internationale afin
de nommer un représentant durant les Jeux.
Le délégué aura la tâche de
trancher, avec le CIJ, en cas de
litige durant les compétitions. La
commission Technique et Sportive fait le suivi et assure que chaque
discipline ait un délégué technique de la fédération internationale.
Pour garantir la transparence, le laquelle certains sites additionnels, autres que ceux où se déroulent les Jeux, sont identifiés afin de permettre à tous les athlètes, qu’elle que soit leur discipline, d’avoir des séances d’entraînement pour se peaufiner », ajoute le co-responsable de la commission Technique et Sportive. La formation d’officiels et l’achat d’équipements qui seront utilisés au cours des Jeux font aussi partie Sport Together l No2 Janvier 2019
des attributions de la commission Technique et sportive. « Il nous faut nous assurer de la formation des officiels. Cela se fait en liaison avec les fédérations. Qui plus est, l’achat d’équipements utilisés dans les différentes disciplines tombe sous notre commission. Ces équipements doivent être homologués par les fédérations internationales concernées », précise Vivian Gungaram.
CIJ a exigé qu’un délégué tech-
nique neutre, dont le pays ne particiope pas aux JIOI, soit nommé.
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CIJ
18-19 février, Voilà Bagatelle
Le SRI LANKA et le tira des disciplines collectives e Le Conseil international des Jeux des îles (CIJ) se réunira une dernière fois les 18 et 19 février 2019 à l’hôtel Voilà Bagatelle, avant la grand-messe régionale de juillet. Cette réunion entre les décideurs venant des sept pays qui s’aligneront aux Jeux des îles de l’océan Indien, prévus du 19 au 28 juillet, abordera plusieurs points, tous les uns plus importants que les autres. 24
C’EST sans aucun doute le cas du Sri Lanka qui retiendra l’attention de tous au cours de cette rencontre. Cet état insulaire situé au sud de l’Inde a souvent manifesté son intention de participer aux JIOI. Le Sri Lanka avait d’ailleurs été initialement impliqué dans ce projet lorsque la question d’organiser des jeux sportifs dans l’océan Indien avait été proposée au début des années 70, avec le statut de membre fondateur. Sa participation à la présente édition
No2 Janvier 2019 l Sport Together
Le ministre Toussaint entouré de Philippe Hoa Thyn Voon et Antonio Gopal lors de la dernière réunion du CIJ.
Autre sujet tout aussi important, le tirage au sort des poules pour les disciplines collectives, en l’occurrence le football, le volley-ball, le rugby et le basketball. Que ce soit chez les hommes ou chez les dames, Maurice sera pensionnaire de la poule A. Il faudra désormais connaitre les différents adversaires du premier tour.
Le slogan des JIOI
age au sort en vedette
des Jeux, que Maurice accueille pour la troisième fois après celles de 1985 et 2003, sera justement soumise au vote des pays présents au cours de la réunion du CIJ. Il conviendra également de savoir si le Sri Lanka sera représenté par une grosse délégation ou si ses athlètes s’aligneront de manière symbolique. Dans les deux cas, il faudra apporter quelques modifications notamment au niveau de la logistique, de l’hébergement et du transport si la présence des Sri Lankais est acceptée. Sport Together l No2 Janvier 2019
La lecture des différents Règlements généraux sera aussi à l’ordre du jour tout comme celle des règlements techniques des 14 disciplines au programme des JIOI. L’instance examinera d’autre part, les dossiers de ceux qui pourraient éventuellement se porter candidats à l’organisation des JIOI 2023. D’autres pays, rappelons-le, les Comores, avaient émis le souhait d’organiser l’événement mais s’étaient par la suite rétractées. Les Maldives se sont aussi manifestées. On verra un peu plus clair dans leurs intentions au terme de l’ultime réunion du CIJ. Le slogan des JIOI devrait, par ailleurs, être adopté. Il sera vraisemblablement choisi au terme d’un concours et devrait être connu au terme du rassemblement de février. La reconnaissance des JIOI par le Comité International Olympique (CIO) sera, comme ce fut le cas l’an dernier, au menu des discussions.
Le CIJ se penchera sur la mise sur pied d’une petite délégation pour aller débattre de la question au CIO. Pour en revenir à la précédente réunion du CIJ tenue les 19 et 20 février 2018, plusieurs items importants avaient été abordés au cours de ce rassemblement. C’est le siège du Comité Olympique Mauricien (COM) – Ram Ruhee OlympicAfrica à Trianon qui avait accueilli les membres du CIJ. Une nouvelle fois, la lecture des Règlements généraux et techniques des 14 disciplines au programme des Jeux avaient capté l’attention. Maurice a d’ailleurs accepté la proposition des Seychelles concernant le nombre de participants en voile. Aux JIOI 2019, il y aura 12 participants par pays dans cette discipline. Au cours des précédentes éditions, chaque pays ne pouvait aligner que six participants. Le basket-ball et son aspect technique étaient aussi au centre des discussions. Il a été décidé qu’un stage de deux jours, destiné aux arbitres, sera organisé deux mois avant les Jeux. En même temps, se tiendra un examen physique, dirigé par un cadre de la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) pour évaluer chaque arbitre. Au cours de la réunion, Jean-Pierre Sauzier, CEO du Comité d’organisation des Jeux des îles 2019, avait fait un exposé sur l’avancement des travaux pour les Jeux.
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Mes Jeux
Widaad Gukhool
Avec trois JIOI au compteur, la pongiste Widaad Gukhool s’apprête à participer, si elle est complètement remise de sa blessure, à ses quatrième Jeux, en juillet prochain (19-28). Présentant un total de sept médailles, dont quatre en or, la joueuse veut cette fois agrémenter son palmarès avec un dernier métal précieux, celui du simple dames. Elle revient, pour Sport Together, sur ces Jeux de 2011, aux Seychelles.
« 2011, mon m
souve
Widaad Gukhool possède quatre titres aux JIOI.
Dans la chaleur et la moiteur de Mahé, elle bataille, avec Rhikesh Taucoory, contre la paire réunionnaise Cédric Agathe et Murielle Rivière en finale du double mixte. Le score (3-2) témoigne de l’intensité de la rencontre. Au final, ce sont les Mauriciens qui enlèvent l’or, au terme d’un match intense. L’or autour du cou. Ce que beaucoup ne savent pas, c’est qu’elle était en plein Ramadan. «2011 reste mon meilleur souvenir aux JIOI. Je jeûnais, et il faisait 30 degrés. »
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Pourtant, cela ne l’a pas empêchée d’aller chercher cette médaille, avec Rhikesh Taucoory. « Tous les matches sont durs aux JIOI. Même pour les quarts ou les demi-finales, il faut se donner à fond.» Elle découvre les JIOI en 2007, à Madagascar. Si la moisson n’est pas celle qu’elle espérait, elle rentrera néanmoins avec deux médailles de bronze, avec une demi-finale du tournoi par équipes féminine et le double mixte avec
Rajessen Desscann.
La cerise sur le gâteau Quatre ans plus tard, aux Seychelles, elle agrémente sa collection de médailles. Deux médailles d’or, dans le tournoi par équipes féminin, puis en double mixte, une médaille d’argent, aux côtés de Déborah Wong, avant d’enchaîner, en 2015, à La Réunion, avec deux autres médailles d’or, dont celle No2 Janvier 2019 l Sport Together
meilleur
enir »
Widaad Gukhool, ici avec Akhilen Yogarajah, lors d’une compétition en double mixte.
avec Isabelle Chowree. « Le tournoi par équipes est spécial. A La Réunion, les conditions n’étaient pas optimales. Le logement, la nourriture, et même le transport n’étaient pas au mieux. Nous, les athlètes, sommes entraînés à persévérer. » C’est ainsi que, malgré les difficultés, les deux médailles d’or ont été les bienvenues. « Maurice a obtenu trois médailles d’or en tennis de table. J’ai apporté ma contribution pour deux d’entre Sport Together l No2 Janvier 2019
elles. » C’est ainsi qu’elle passé à côté du simple dames. « J’étais fatiguée. J’ai enchaîné les matches dans le tournoi par équipes », raconte-t-elle. Cette année, alors qu’elle s’est fixée comme objectif les JIOI à Maurice, elle se retrouve avec une fracture. La guérison prend du temps. « On ne se remet pas d’une fracture du jour au lendemain. » Actuellement en Suède où elle se trouve depuis un petit moment, elle a commencé une rééducation pour retrouver ses
moyens.Depuis quelque temps, elle se retrouve en rééducation. « Je travaille dur pour retrouver mon meilleur niveau, je sens que ça revient petit à petit. Ma blessure était grave, mais je m’en remets. » A un peu moins de six mois des JIOI, elle pense déjà aux objectifs qu’elle s’est fixée. Une seule médaille manque à son palmarès : celui du simple dames. « Il ne me manque que celle-là. Si je pouvais la remporter à Maurice, ce serait la cerise sur le gâteau. »
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