Sport Together | No.4 | Mar 2019

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JIOI Tableaux des médailles d’or combinés

J-101 au lieu J-100

N Noo 14

Décembre Mars 2019 2018

BR EAK ING NEWS

Le 10 avril marquera une date symbolique. Le compteur affichera 100 jours à patienter avant les JIOI 2019, qui se tiendront du 19 au 28 juillet, à Maurice. Mais, selon les informations de Sport Together, c’est le 9 avril, soit à 101 jours du coup d’envoi des Jeux, que le COJI compte célébrer ce tournant de l’organisation. Pourquoi le 9 avril ? Tout simplement parce que « J-101 »

présente des similitudes avec le sigle JIOI. Pour marquer l’événement J-101, un spectacle de lumière de haute facture est prévu à partir de 18h30 au Port-Louis Waterfront. Athlètes, représentants des fédérations, sponsors associés aux JIOI et personnalités du pays seront parmi les invités. Le chef du gouvernement, Pravind Jugnauth, sera également présent.

9 avril

Spectacle de lumière

au Port Natation Louis Waterfront - Championnat d’Afrique

BRADLEY VINCENT 10es JIOI DÉCROCHE L’OR AU 100M NL

Maurice est-elle en mesure de

terminer en tête ?

Pas Telle Photography

e-Magazine e-Magazinemensuel mensueldudusport sportde del’île l’îleMaurice Maurice

La Réunion 583, Maurice 406



Pari 2019

L

’échéance des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) approche à grands pas. Les préparatifs organisationnels s’accélèrent de plus en plus et entrent dans une phase décisive. Les travaux de rénovations y sont également. La tension monte et se répercute naturellement au sein du COJI à travers ses commissions. Le public se mobile cahin-caha en attendant que la mayonnaise monte. Pendant ce temps, les principaux acteurs de ces JIOI, les athlètes il s’entend, s’affûtent dans des conditions différentes, afin d’être au summum à l’occasion de ce «rendez-vous Le footballquadriennal mauricientant attendu et à ne manquer sous aucun prétexte. est en pleine gestation » Même si au niveau de la hiérarchie sportive, les JIOI ne sont pas comparables à un championnat d’Afrique ou encore à des Jeux d’Afrique, ils sont empreints toutefois d’une symbolique particulière. Ils sont en effet non seulement un événement incontournable pour nos athlètes, mais marquent visiblement un passage indélébile dans la vie de tout sportif de la région. Un rassemblement où les athlètes des peuples de l’océan Indien se réunissent pour se mesurer dans différentes disciplines sportives, la plupart du temps dans un esprit de fair-play et de franche camaraderie. Pour certains, les JIOI, dans leur ensemble, sont un «événement Le football mauricien fraternel et rempli d’amitié. Pour d’autres,

sommaire

6-9

Sommaire

est en pleine gestation »

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Interview

Christopher Lagane cycliste de haut niveau

by

18 rue Volcy Pougnet Port-Louis l N 4 Mars 2019 Sport Together o

Tel: 214 1462 Email: avdr@myt.mu

cependant, il s’agit d’une compétition tout court. Qui dit compétition, dit esprit et envie de gagner. Ce qui amenuise de plus en plus le postulat « l’important, c’est de participer ». Pour aller plus loin, les 10es JIOI revêtent un cachet particulier pour Maurice. Ces JIOI sont en effet le « Pari 2019 », non seulement pour le ministère de la Jeunesse et des Sports, mais aussi pour les fédérations sportives engagées. Le temps de se faire une idée sans ambages sur la situation du sport après le dernier passage à La Réunion. Il est certain que les derniers à prendre le témoin dans cette course demeurent les sportifs, ultimes maillons de cette importante chaîne, sur qui reposent la vicprésident de la MFA toire. Mais il convient de ne rappeler que le ministère de la passe pas par quatre chemins. Jeunesse et des Sports et surtout les fédérations auront Son rêve de créer une industrie une part à jouer dans la réussite ou les déboires de nos autour du football local, qui a représentants. pris un nouveau souffle avec Ce l’apport « Pari 2019 » s’annonce ardu pour le Club Maurice, de la MPFL, se poursuit qui avec tentera de terminer pour la toute première fois de l’avènement de la professonsionnalisation. histoire en tête du classement final des médailles A bâtons desrompus, JIOI. Des résultats probants permettraient donc aux il parle, avec son dynamisme coutu mier,etau dirigeants mauriciens aux organisateurs de se targuer MPFLproposé Magazinedes de la10es détection d’avoir Jeux « cinq étoiles » aux peuformation jeunes, de la plesetde l’océandes Indien. gestion des clubs, du Club M et Danielo Ramsamy des objectifs à court et long dramsamy@sporttogether.mu

éDITO

Excellente victoire LE

terme de la fédération. Le président de la MFA ne passe pas par quatre chemins. Son rêve de créer une industrie autour du football local, qui a pris un nouveau souffle avec l’apport de la MPFL, se poursuit avec l’avènement de la professionnalisation. A bâtons Mes Jeux rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au Loreen MPFL Magazine de la détection Djeunes, avy de la et formation des basketteuse gestion des clubs, du Club M et des objectifs à22-23 court et long terme de la fédération. A bâtons rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au MPFL Magazine de la détection 18, rue Volcy Pougnet, et formation des jeunes, dePort-Louis la gestion des clubs, du Club M et Tel : 214 1462 desEmail objectifs à court et long : contact@sporttogether.mu terme de la fédération.

« Le podium de 2011 est mémorable »

« J’aimerais bien gagner le Tour de Maurice »

« Le football 12-14 mauricien est en pleine gestation »

éDITO

18-19 Directeur Directeur de la publication Responsable de publication Ramsamy DanieloDanielo Ramsamy Conception & Design Dav Ramoyee

sporttogether.mu

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En ouverture FOOTBALL - Republic Cup 2019

Pamplemousses SC a

S

S’il fallait décerner le titre de meilleur club de football mauricien lors de ces 10 dernières années à une équipe en particulier, cette récompense honorifique irait sans aucun doute rejoindre l’étagère à trophées déjà bien garnie de Pamplemousses SC. Les Nordistes ont remporté leur 5 e Coupe de la République, le 10 mars dernier à Trianon, en battant La Cure Sylvester sur le score de 1-0. En s’imposant en finale contre les Sylvesters, Pamplemousses SC prend donc sa revanche, après avoir vu le trophée lui filer entre les doigts en 2015 contre le même adversaire. L’unique but de cette rencontre, où les occasions n’ont pas manqué, a été inscrit par Fabrini Razah au retour des vestiaires. Le Malgache a toujours fait partie des plans de Tony François et ensemble, les deux hommes ont ramené plusieurs titres aux Nordistes. Depuis qu’il est sur le banc, l’ancien attaquant du Club M a toujours bouclé la saison avec au moins un trophée dans son escarcelle. Le cycle de Pamplemousses SC a débuté lors de la saison 2005/2006 avec notamment le titre de champion de Maurice. Suivront ensuite les succès au terme de la saison 2009/2010, 2011/2012, 2016/2017 sous l’ère du football professionnel et ensuite 2017/2018. En coupes nationales, il faut ajouter trois MFA Cup (2009, 2016 et 2018) et cinq Republic Cup (2010, 2011, 2013, 2017 et 2019). Jusqu’où ira cette formation qui domine le football local ? Encore

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très loin probablement car, outre un technicien chevronné, le recrutement judicieux a également beaucoup contribué au succès des Nordistes. Reste maintenant à franchir un nouveau palier en tent-

ant de s’imposer progressivement sur la scène africaine. Le groupe de supporteurs qui avait fait le déplacement à la MFA, à Trianon n’a pas manqué d’exulter au coup de sifflet final avec la No4 Mars 2019 l Sport Together


assoit sa domination

Les joueurs de Pamplemousses SC remportent la Republic Cup pour la cinquième fois de leur histoire.

victoire de leur équipe. Notons que parmi les invités présents, on peut citer Daniel Laurent, le maire

de Port-Louis et Barlen Vyapoory, le président de la République par intérim. Les deux personnalités

politiques ont d’ailleurs procédé à la remise de médailles et de coupe.

generating emotions through sports generating emotions through sports

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En couverture 10es JIOI

Maurice est-elle en mesure de

terminer en tête ?

En neuf éditions et en autant de participations, Maurice n’a jamais terminé à la première place du classement général final des médailles dans la moindre édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). L’heure est-elle venue pour que le Club Maurice se retrouve enfin sur la plus haute marche du podium à l’issue des 10es JIOI, prévus du 19 au 28 juillet prochain ?

Les deux haltérophiles mauriciens Cédric Coret et Yannick Coret, tous deux médaillés d’or aux JIOI de 2015 à La Réunion, apporteront à nouveau sans doute leur contribution à la moisson des médailles.

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G

randiose. Cinq étoiles. Deux qualificatifs régulièrement utilisés par les principaux responsables de l’organisation des 10es JIOI pour démontrer et affirmer que Maurice est prête à accueillir dignement ce rassemblement sportif régional. Il est certain que les yeux seront braqués sur Maurice, qui sera, le temps de ces JIOI, la capitale de l’océan Indien. Si sur les plans de l’organisation et de l’accueil, le pays n’a plus grand-chose à prouver, les performances sportives sont, par contre, une autre paire de manches. Les représentants mauriciens ont certes toujours donné le meilleur d’eux-mêmes en défendant bec et ongle le quadricolore, mais il se trouve qu’au décompte final, leurs efforts se sont malheureusement Sport Together l No4 Mars 2019

La natation reste une affaire réunionnaise.

avérés insuffisants. La 10e édition des JIOI est considérée comme le « Pari 2019 » pour le sport local. Ces JIOI seront en quelque sorte le baromètre de la communauté sportive, qui tentera d’établir un constat en temps réel du progrès accompli depuis la 9e édition des JIOI à La Réunion en 2015. La question qui mérite d’être posée : après les derniers Jeux, ceux concernés ont-ils planifié de matière méthodique la préparation des athlètes, qu’importe leurs disciplines, afin qu’ils soient davantage percutants et performants pour envisager de mettre fin à l’hégémonie réunionnaise ? « Une fois les derniers Jeux terminés, un post-mortem s’imposait. Il fallait effectuer un exercice de « SWOT » qui aurait permis de voir nos forces et faiblesses,

mais aussi les opportunités et les dangers qui nous guettent. Si pareil exercice avait été fait convenablement, les responsables auraient trouvé les solutions appropriées pour rendre nos athlètes encore plus compétitifs », fait ressortir à Sport Together un observateur averti de différentes sphères du sport, qui a requis l’anonymat. En 2015 à La Réunion, Maurice avait réalisé sa meilleure performance, en neuf participations aux JIOI, au classement général final des médailles avec une moisson de 66 médailles d’or contre… 84 aux Réunionnais. « Même si ce chiffre est notre meilleure performance, nos voisins réunionnais sont passés par là. Ils nous ont devancés de 18 médailles d’or. Ce qui est assez conséquent », fait-il remarquer.

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JIOI Tableaux des méd

Disciplines stratégiques Ce dernier estime que la natation et surtout l’haltérophilie demeurent deux disciplines stratégiques pour prendre un avantage considérable sur ces concurrents en espérant de remporter les Jeux. Il rappelle que les Réunionnais ont, dans la majeure partie des éditions, dominé les JIOI en raison de leur supériorité, exercée dans les piscines. « La natation et l’haltérophilie sont deux grosses disciplines pourvoyeuses de médailles. Si on arrive à faire la différence, le tour sera quasiment joué. D’ailleurs, les chiffres ne mentent pas. La Réunion a toujours creusé l’écart au tableau des médailles grâce à la natation. Elle domine cette discipline de la tête et des épaules », souligne notre interlocuteur. Cependant, si tout semble indiquer que La Réunion montrera à nouveau ses muscles en natation aux prochains Jeux, par contre, les prévisions s’annoncent moins optimistes en haltérophilie. En effet, même si Maurice, avec son

armada de leveurs de fonte redoutés, peut aspirer à décrocher un nombre important de médailles d’or, il convient de rappeler que la répartition des titres dans cette discipline risquerait d’être toutefois plus importante qu’en natation. « C’est là où les choses seront compliquées pour Maurice. En natation, l’équipe réunionnaise peut avoir une avance d’au moins vingt à vingt-cinq médailles d’or sur son plus proche concurrent. Comme cela a été d’ailleurs le cas en 2015. Mais en haltérophilie, Maurice, première dans cette discipline aux derniers Jeux, n’avait qu’une avance de neuf médailles d’or sur les Seychelles. C’est pour vous démontrer que nous sommes dans une situation complexe », analyse ce dirigeant sportif. Reste à savoir si Maurice et les autres pays vont faire mieux en natation qu’en 2015. Et si les haltérophiles des autres îles feront moins bien qu’aux derniers Jeux. On est du coup dans une conjoncture où Maurice sera mise à l’épreuve pour terminer en tête du classement final des médailles de « ses » Jeux. Mais tout reste possible.

La Réuni

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a Réunion a été sept fois sacrée championne des JIOI et Madagascar deux fois. Tel est le bilan des différents tableaux des médailles des neufs éditions des JIOI. Maurice, demeure, quant à elle, le Raymond Poulidor des Jeux avec six deuxièmes places au total. Au combiné des médailles d’or, La Réunion, avec ses 583 médailles, caracole loin devant Maurice (406) et Madagascar (357). La Réunion a remporté sept fois les JIOI, les deux titres restants lui ayant échappé, 1990 et 2007,

58 406 8

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dailles d’or combinés

ion

83

583, Maurice 406

deux éditions organisées par Madagascar. Les représentants de Madagascar ont été maîtres chez eux. Bien que l’île sœur demeure un poids lourd du sport dans la région, elle n’a toutefois jamais pu atteindre la barre des 100 médailles d’or au cours d’une seule édition. Seule la Grande île a réalisé une telle performance. C’était en 2007, lorsqu’elle abritait les 7es JIOI. Lors de ces Jeux, les Malgaches avaient mis les grands moyens pour s’imposer les doigts dans le nez, rappelant par la même occasion à ses invités que leurs sportifs sont intraitables lorsqu’ils évoluent sur leur sol. Au final, Madagascar avait décroché 103 médailles d’or durant cette édition. Record absolu.

225 médailles d’or en jeu, dont 60 en haltérophilie La Réunion et Madagascar demeurent, jusque-là, les deux seuls pays organisateurs victorieux de « leurs Jeux », contrairement à Maurice, en neuf éditions. Il va sans dire que les représentants mauriciens ont et auront une constante pression avant et pendant les 10es JIOI afin de marquer de leurs empre-

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intes l’histoire des Jeux. Pour ce qui est des 10es JIOI, un total de 225 médailles d’or seront mises en jeu. L’haltérophilie demeure la plus grosse pourvoyeuse de médailles d’or. En effet, 60 précieux métaux seront distribués, soit 30 en masculin et 30 en féminin. Autrement dit, plus d’un quart du total des médailles des JIOI sera attribué à l’haltérophilie. Ce qui fait l’affaire de Maurice d’autant plus que le Conseil international des Jeux des îles a ajouté deux nouvelles catégories tant chez les hommes que chez les dames afin de se mettre sur la même longueur d’onde que la Fédération internationale d’haltérophilie. Un flashback des 9es JIOI, les

haltérophiles mauriciens avaient raflé 21 médailles d’or sur les 45 possibles pour terminer en tête dans cette discipline. La performance des locaux sera ainsi suivie avec un intérêt particulier dans la mesure où s’ils arrivent à réaliser une meilleure moisson qu’il y a quatre ans, Maurice peut espérer, à ce moment-là, terminer à la première place au tableau final des médaillés. Et ce, même si la natation sera monopolisée par La Réunion. Tout cela reste dans le domaine de l’hypothétique. La réalité, elle, est toute autre. Le vrai test se fera en temps réel, en compétition. Les résultats dépendront grandement de l’état physique et mental des haltérophiles locaux.

JIOI 2019 STATISTIQUE DES MEDAILLES

NO. DISCIPLINES Hommes Femmes 1. Athlétisme 23 23 2. Badminton 3 3 3. Basketball 01 01 4. Beach Volley 02 02 5. Boxe 10 - 6. Cyclisme 03 - 7. Football 01 - 8. Haltérophilie 10 10 9. Judo 09 09 10. Natation 19 19 11. Rugby à 7 01 - 12. Tennis de Table 3 3 13. Voile 05 01 14. Volleyball 01 01 15 Handisports Athlétisme: Sourds et Muets 02 02 Mentaux 04 04 Physiques 01 01 Visuelles 01 01 Handisports Natation: Sourds et Muets 01 01 Mentaux 01 01 Physiques 01 01 TOTAL 102 83

Mixtes Or Ar. Br. - 46 46 46 1 07 07 07 - 02 02 02 - 02 02 02 - 10 10 20 - 03 03 03 - 01 01 01 - 60 60 60 - 18 18 36 - 38 38 38 - 01 01 01 1 07 07 07 - 06 06 06 - 02 02 02 16 16 16 - - - - 06 06 06 - - - 2 225 225 253

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Trail

14e ROYAL RAID

ENTRE COMPÉTITION

et aventure humaine

A travers ce trail, les participants auront le privilège de découvrir des réserves et domaines.

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L

a 14e édition du Royal Raid sera courue le samedi 11 mai prochain. Considéré à la fois comme une aventure humaine et une randonnée sportive, le Royal Raid permet, au travers d’un parcours exceptionnel, de découvrir le cœur du sud-ouest de l’île Maurice et ses paysages somptueux. Cette année, le Royal Raid a pour sponsor-titre la Standard Bank. Organisé par Racing Republic, ce trail, pour rappel, est le premier à avoir eu lieu dans l’histoire de cette discipline à Maurice. Les participants auront ainsi toujours le privilège de découvrir des réserves et domaines qui ouvrent leurs portes qu’aux coureurs du Royal Raid ainsi que le cœur du Parc National, dont la célèbre ascension du Parakeet. Albert d’Unienville, manager de Racing Republic, se réjouit de l’engouement autour de l’événement et de la venue de la Standard Bank comme sponsor-titre : une grande première et un grand privilège pour le Royal Raid. « Le Royal Raid continue à attirer de nombreux trailers locaux et du monde entier. Nous sommes très heureux d’accueillir la Standard Bank comme sponsor-titre cette année. C’est un privilège pour nous et je les remercie, de même que tous nos sponsors, dont certains qui nous sont fidèles depuis le début. Je tiens aussi à adresser mes Sport Together l No4 Mars 2019

Le Royal Raid continue à attirer de nombreux trailers mauriciens et étrangers.

vifs remerciements à tous les propriétaires et gérants des domaines privés qui nous ouvrent leurs portes, ainsi que ceux qui le font depuis les débuts du Royal Raid. Mes remerciements vont bien sûr à tous les participants sans exception », laisse entendre Albert d’Unienville. Pour lui, la fin de parcours, plus vallonné depuis la dernière édition, et les paysages à couper le souffle, sont un formidable challenge, riche en aventure humaine, qui attend encore une fois les trailers. Tous les regards, ajoute le manager de Racing Republic, seront braqués sur le trailer mauricien Simon Desvaux, triple vainqueur et tenant du titre dans l’épreuve reine, l’épreuve de 70 kilomètres. Distance qui devrait être parcourue en moins de 16 heures. Desvaux aura fort à faire en raison de la concurrence venant de l’étranger, notamment des coureurs réunionnais particulièrement Cédric Fleurton, champion de France de Trail 2014 et 2015, ainsi que le champion sud-africain Christiaan Greyling, vainqueur du Cape Town Ultra 100km 2015, détenteur du 2e meilleur temps réalisé par un Sud-Africain sur le Otter Trail et 6e du Marathon du Mont-Blanc 80km Ultra-Trail, pour ne citer que ceux-là. Le Royal Raid compte deux autres courses : l’épreuve de 37 kilomètres, à parcourir en moins de 09 heures, et les 15 kilomètres, à boucler en moins de 5 heures.

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Interview

A

seulement 20 ans, le cycliste Christopher Lagane a déjà remporté deux Tours de La Réunion et deux deuxièmes places au Tour de Maurice. Revenant sur ses succès les plus marquants et sur ses premières expériences dans le cyclisme de haut niveau, il jette aussi un regard sur un mal qui ronge les sportifs : les blessures. Comment gère-t-il toute sa vie ? Comment s’en sortil ? Pour Sport Together, il lève le voile.

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Christopher Lagane, à 20 ans, vous consacrez une grosse partie de votre temps au vélo. Quelles sont les implications d’un tel mode de vie ? Il s’agit d’une grande responsabilité et de beaucoup de sacrifices. On va représenter le pays. On a donc la responsabilité de représenter la Fédération (mauricienne de cyclisme, ndlr). Et ce genre de responsabilité prend beaucoup de mon temps, que ce soit à l’entraînement, à vélo, en récupération ou entre deux avions. Mais pour moi, le cyclisme reste

avant tout ma passion. Pourquoi avoir choisi le cyclisme plutôt qu’une autre discipline ? Je me suis essayé à d’autres sports, croyez-moi. J’ai joué au football, j’ai même essayé le tennis. Et puis, j’ai essayé le vélo. J’ai accroché. J’ai tout arrêté tout de suite. Je trouvais, et je trouve encore, cette sensation de prendre mon vélo, de partir m’entraîner et de retrouver mes copains. Comment avez-vous commencé votre carrière? En suivant votre No4 Mars 2019 l Sport Together


Christopher Lagane, cycliste de haut niveau

« J’aimerais bien gagner le Tour de Maurice »

père (Jean-Philippe Lagane, ndlr) ? Plutôt en suivant Grégory, mon frère. Il a commencé avant moi. Moi, j’étais en voiture. Par la suite, on m’a prêté un vélo. A l’époque, c’était un gros vélo, bien lourd. Il y avait un groupe à Curepipe qui roulait les mardis et les jeudis. Il y avait Kimberley et Olivier Lecourt. Parfois on était jusqu’à 50. On partait souvent comme ça, sans itinéraire. Quelle différence constatez-vous entre le niveau amateur et le monde professionnel ? Sport Together l No4 Mars 2019

Quand on roulait à Maurice, ce n’était pas pareil. Ce n’est pas le niveau professionnel. C’est quand on a découvert les courses à l’étranger, au niveau continental, et même au niveau professionnel, aux Jeux du Commonwealth, qu’on a compris que les petits détails comptaient. Ce n’est pas juste prendre un vélo et aller rouler et espérer battre tout le monde. Il y a tout plein d’aspects à respecter. Quand vous découvrez le niveau africain, quel a été votre première impression ? Notre première course en Afrique, c’était en novembre 2017, au Tour du Rwanda. On a vu que le niveau africain était vraiment élevé. Surtout quand on courait en altitude, et le Rwanda, c’est une course spéciale, avec le monde au bord des routes.

C’est impressionnant. Les gens viennent deux heures avant l’étape, et ils restent après le passage des coureurs. C’est la fête. Les routes sont fermées, c’est vraiment quelque chose. Comme c’était notre première course, on y était plus pour survivre, pour gagner en expérience. Et l’année suivante, on y est retourné. On était bien mieux. On connaissait la course. Juste avant votre premier Tour du Rwanda, vous gagnez le premier de vos deux Tours de La Réunion. Racontez-nous cette aventure. Quand on est parti au Tour de La Réunion la première fois (en 2017), c’était un peu à la découverte. Je prends le maillot jaune assez vite, et là, on voit que la victoire est à portée. Avec les copains, on se parle, on comprend que le coup est jouable.

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Alexandre Mayer, Matthew How, votre frère, Grégory, Olivier Lecourt, Dylan Redy, tous des coureurs de votre génération. Le contact est-il plus facile avec des coureurs de votre génération ? Oui, on a découvert le monde ensemble. On a grandi quasiment ensemble. On a vécu beaucoup de galères ensemble dans des pays extraordinaires. On est plus que des coéquipiers, on est en contact permanent. Du coup, c’est plus facile de se motiver quand on a un objectif commun. Il y a aussi votre deuxième Tour de La Réunion. Comment ça se passe, cette fois ? On y était allé mieux préparés cette fois. Le contexte avait changé, on avait deux équipes. On entrait vraiment dans une autre dimension avec ce deuxième Tour de La Réunion. Alexandre Mayer qui fait un Top 10 dans une étape de l’Amissa Bongo, Grégory qui prend le maillot de combatif sur la même course. C’est le métier qui rentre, selon vous ? Oui. Aller faire des résultats pareils sur des courses comme ça, avec des coureurs comme André Greipel, qui a gagné sur le Tour de France, c’est vraiment le fruit du travail que nous avons effectué jusqu’ici. C’est en faisant des courses comme la Tropicale Amissa Bongo, en apprenant, que nous pourrons progresser encore plus.

Pas vraiment. Je suis tombé sur plus fort que moi. J’ai fait deux fois second, une fois derrière James Tennant et une fois derrière Gustav Basson. La deuxième fois, on avait eu fort à faire avec la ProTouch qui avait trois coureurs bien placés. Le Tour de Maurice figure-t-il dans vos plans ? Oui, surtout après avoir gagné deux fois celui de La Réunion. Tous les ans, je suis bien à ce moment. Mais les circonstances ont joué contre moi. Mais personnellement, j’aimerais bien gagner le Tour de Maurice. Les JIOI font partie des objectifs majeurs cette année. Comment préparez-vous cette échéance ? C’est sûr que comme les Jeux se tiendront à Maurice, on aura envie de briller. Je vais me préparer à fond. Je viserais le contre-la-montre individuel, ensuite le chrono par équipes. Pour la course en ligne, j’aimerais que ce soit un gars de l’équipe qui gagne. Après, on ne sait pas qui va venir. Il y a quelques noms qui reviennent de temps en temps et qui promettent de beaux duels s’il s’avère qu’ils seront là.

Qu’est-ce qui, selon vous, rend les Jeux si particuliers ? Je pense que c’est la passion, le fait que les Jeux seront suivis. Ce sera à Maurice, tous ces gens qui nous soutiennent quand nous sommes à l’étranger seront là pour nous soutenir. Vous avez été assez souvent blessé. Comment gérez-vous cet aspect de la vie d’un sportif ? J’en ai connu des blessures. Ce sont les aléas de la vie d’un sportif. En fait, cela nous permet d’apprendre à se remettre debout. Par exemple, j’ai été pas mal embêté depuis le début de la saison. Quand je suis parti à la Coupe des Nations au Cameroun, je n’avais que 15 jours d’entraînement dans les jambes. Je me dis que c’est mieux d’être embêté là qu’en juillet. Yannick Lincoln a raté deux grands rendez-vous pour cause de blessures mais il est toujours là, à la poursuite d’autres objectifs. Est-ce un modèle, une source d’inspiration pour vous ? Oui. Quand on pense qu’il aurait pu arrêter, et se dire qu’il le fera pour le plaisir, et qu’il revient plus fort à chaque fois, alors, oui, c’est vraiment un modèle. Il vient montrer que rien n’est fini après une blessure.

De vos deux Tours de La Réunion, lequel a été le plus dur ? Je dirais le premier. Tout le monde était cuit après chaque étape. Mais le lendemain, nous repartions tous à bloc pour essayer de garder le maillot. La première année, on s’est vraiment tous surpassés. Pour la deuxième année, on avait deux équipes, on avait appris à mieux gérer. Vous avez déjà gagné deux Tours de la Réunion, mais pas encore de Tour de Maurice. Vous avez des regrets ?

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Préparation

FOOTBALL Three Nations FIFA International

Sortie encourageante pour le Club M dans le Three Nations FIFA International tenu aux Fidji.

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Le Club M sur la bonne voie

La sortie internationale du Club M dans l’océan Pacifique Sud a été ponctuée par une victoire éclatante et un petit revers. Deux enseignements sont toutefois intéressants à retenir lors de ce Three Nations FIFA International, qui s’est tenu en mars dernier aux Fidji. D’abord, il faut noter que la sélection mauricienne de football a de nouveau goûté à une échéance internationale après plus de six mois. L’autre fait marquant à retenir demeure le retour d’Akbar Patel à la tête du Club M. Le technicien avait permis au quadricolore d’obtenir la médaille d’or au cours des Jeux des îles de 2003. Pour son retour, l’entraîneur ne s’est pas manqué avec notamment cette victoire 3-1 contre la Nouvelle-Calédonie le 21 mars. Les protégés de Patel ont, au cours de cette rencontre, démontré qu’ils avaient de la ressource en renversant une situation qui leur était, au départ, un peu compliquée. En effet, ce sont les Calédoniens qui ont ouvert le score après une faute du gardien Kevin Jean-Louis dans sa surface. Mais en deuxième période, la situation devait tourner Sport Together l No4 Mars 2019

à l’avantage des Mauriciens qui allaient coup sur coup marquer trois buts par l’entremise du jeune Adrien François, Kevin Perticots et Ashley Nazira. Face au pays hôte le 24 mars, la situation aura été différente. Après s’être pourtant bien battu en première période, le Club M, largement remanié, s’est incliné d’une courte marque après un penalty concédé par Christopher Caserne, la doublure de Kevin Jean-Louis. Le but intervenait à la 58e minute et les joueurs mauriciens n’ont jamais pu recoller au score. Quoi qu’il en soit, les performances de la sélection, loin de ses terres, méritent d’être saluées dans la mesure où elle ne s’en est pas mal sortie, d’autant que Kevin Jean-Louis et ses coéquipiers ont été sevrés de compétitions internationales depuis longtemps. La Nouvelle-Calédonie est, pour rappel, 90e au classement de la Fifa. Les Fidji pointent au 169e rang tandis que Maurice occupe la 156e place. Il est à noter que le Club M avait disputé une rencontre amicale face à l’Indonésie le 11 septembre dernier et s’était incliné 1-0. A l’époque, c’est le Brésilien Francisco Filho qui tenait les rênes de l’équipe nationale.

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Préparation BASKET-BALL Dames

Conjurer le sort… La sélection féminine de basket-ball peutelle ouvrir un nouveau pan de son histoire, en juillet prochain ? Là est toute la question, puisque Maurice, tirée dans le Groupe B, en compagnie de Mayotte et des Maldives, doit obligatoirement passer ces deux caps pour atteindre les demi-finales.

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l’approche des Jeux, forcément, les séances d’entraînement se font de plus en plus intenses. Et forcément, les organismes s’usent. Mais à en croire Corinne Somauroo, la fatigue sera utile au moment de fouler le parquet, en juillet prochain. « Ça se voit que nous sommes toutes fatiguées. Mais au final, ça va payer », dit-elle à Sport Together. Déjà médaillée de bronze aux Jeux – en 2003 et en 2011– elle compte donc agrémenter son palmarès cette année. Pour cela, la sélection veut mettre toutes les chances de son côté. « Nous sommes toutes assidues aux entraînements », note-t-elle.

Stage : les deux présélections en Serbie

Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a agréé à la demande de la Fédération mauricienne de basket-ball (FMBB) en ce qui concerne un stage intensif aux présélections masculine et féminine de basket-ball en prévision des 10es JIOI. Ainsi, les deux présélections mettront le cap sur la Serbie, où elles seront en stage du 10 mai au 2 juin. Pendant cette tournée, les deux équipes affronteront des formations serbes afin d’avoir un frottement et du rythme en amont de l’échéance indianoceanique. Le président de la FMBB, Hedley Han, a exprimé sa satisfaction de ce développement. Il faut savoir qu’au départ, il était question d’un stage en Chine ou en Serbie. Mais au final, le choix s’est porté sur la Serbie en raison des relations d’Ivan Smiljanic, DTN du basket-ball mauricien. « Vu ses relations avec la fédération serbe et dans le giron du basket-ball de son pays, le stage en Serbie sera un avantage certain pour nos présélectionnés à différents niveaux notamment en termes administratifs et sportifs. Ivan Smiljanic sera plus en mesure de suivre nos basketteurs et basketteuses. Cela fait quelque temps que nous entamé des pourparlers avec le MJS pour préparer un tel stage pour nos présélectionnés », a déclaré Hedley Han.

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Si les équipes ont longtemps galéré pour un terrain d’entraînement avant de finalement se poser notamment à Curepipe et à Réduit, les séances sont variées, comme pour les hommes. Une fois par semaine, les joueurs comme les joueuses ont droit à une séance de culture physique, histoire de travailler des aspects aussi spécifiques que la puissance. Donc, l’objectif est de réaliser le même exploit de 2011, sinon faire mieux. Si toutes les conditions sont réunies, le bronze pourrait même se changer en argent. Un rêve ? « Si on a pu aller chercher une médaille de bronze aux Seychelles, on devrait pouvoir rêver plus grand ici. » Avant de rêver plus grand, il faudra venir à bout de Mayotte et des Maldives, les deux premières difficultés sur le chemin des Mauriciennes. Ces difficultés sont donc, dans les faits, une mise en jambe pour la sélection féminine. « Tous les pays ont progressé. Ce sera dur », prédit la joueuse. Mais avant de penser aux demi-finales, la sélection nationale féminine a quelques comptes à régler avec Mayotte. Aux Jeux de 2015, les Mahoraises avaient pris la mesure des Mauriciennes, privant ainsi le groupe du podium. « C’est une revanche que nous voulons prendre. Et on est toutes motivées parce que le coup est vraiment jouable », dit encore la double médaillée des JIOI. Le scénario idéal verrait donc Maurice accéder aux demi-finales. Le No4 Mars 2019 l Sport Together


La présélection féminine s’entraîne à raison de cinq fois par semaine.

groupe A, par contre, présente une hécatombe. La Réunion et Madagascar se posent en favorites. Les deux autres nations, les Comores et les Seychelles, seront donc les deux à tomber. « Si on passe, on se retrouvera contre les Malgaches. Là, ce sera le match où il faudra tout donner. On doit s’attendre à un gros match contre Madagascar. Mais tout est réalisable. » En fait, la sélection féminine voit plus loin que les matches de poule. En 2015, la sélection mauricienne avait subi la dure loi de ses adversaires, rentrant bredouille de son périple réunionnais. « Madagascar a toujours dominé le basket-ball féminin. Mais en 2015, les choses ont changé. Donc, il faut s’attendre que La Réunion place la barre encore plus haut », laisse entendre Corinne Somauroo. Les regroupements, depuis l’anSport Together l No4 Mars 2019

née dernière, sont centrés vers la préparation en vue de l’échéance. La venue du DTN Ivan Smiljanic a corsé les choses, avec un durcissement, mais aussi avec des une touche plus spécifique. « Nous sommes à l’entraînement cinq jours sur sept. Même si on sait que c’est dur, toutes les filles s’accrochent, parce qu’on est toutes conscientes que ça va payer. » Le groupe, qui comporte des joueuses expérimentées, à l’instar de Loreen Davy et Corinne Marguerite, pourra aussi compter sur de jeunes joueuses, comme Alisha Chundunsingh et Caroline Legrand. L’amalgame prend forme petit à petit. « Les anciennes sont toujours là. Et les nouvelles s’intègrent bien au groupe. On voit qu’elles ont beaucoup progressé. » De grosses interrogations subsistent, toutefois, à quelques mois

des JIOI. Ce n’est un secret pour personne que les filles n’ont pas disputé le moindre match de championnat depuis plus d’un an. Si l’on excepte les test-matches contre les Malgaches résidant à Maurice, les basketteuses n’ont que très peu de temps de jeu. Le pari sera-t-il tenu ? Là est la grande question.

La présélection Caroline Adeline, Thiphanie Andine, Sandrine Appadoo, Aurélie Baptiste, Vonimanitra Chérubin, Alisha Chundunsing, Loreen Davy, Anne Carleen Gentil, Julie Jacques, Anoushka Josselin, Caroline Legrand, Corinne Marguerite, Guillaine Meunier, Isabelle Némorin, Juliana Poonoosamy, Joana Robette, Nastazia St Martin, Corinne Somauroo, Vanessa Spéville, Kelly Webb. Entraîneur : Désiré Numa

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Préparation

BASKET-BALL Hommes

Un optimisme

MESURÉ

Tirée dans le Groupe B, avec Comores et Mayotte, la sélection masculine de basket-ball aura, à coup sûr, du souci à se faire aux prochains Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), qui se tiendront à Maurice du 19 au 28 juillet prochain. Le coup est-il jouable pour la sélection nationale, qui veut effacer les échecs des Jeux précédents ? Quelques éléments de réponse avec le DTN, le Serbe Ivan Smiljanic.

Ivan Smiljanic et Vincent Boitier en pleine discussion avant une séance d’entrainement.

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L

es premières questions vont dans un seul sens : la sélection masculine sera-telle prête à temps ? Selon le Serbe, tout est fait pour que les douze joueurs retenus pour le rendez-vous indianocéanique soient fins prêts. « Nous travaillons dur », dit-il. Pour arriver à l’objectif fixé, il a commencé par créer cette cohésion de groupe propre aux sélections nationales. « Il y a un message à faire passer. Nous (l’encadrement technique, ndlr) leur avons fait comprendre qu’il s’agit de quelque chose de plus important que leurs clubs respectifs. Il s’agit de la sélection nationale. » C’est donc pour cela qu’il a pris le parti de leur inculquer un état d’esprit positif, tourné vers la victoire, plutôt qu’une attitude défaitiste. « Je ne veux pas qu’ils se concentrent sur un quelconque adversaire. Je veux qu’ils soient focalisés sur les résultats qu’ils peuvent produire eux », note le technicien. Pour construire cette cohésion de groupe, l’encadrement national a mis No4 Mars 2019 l Sport Together


Les phases de jeu sont souvent intenses.

en place des test-matches face à une sélection de Malgaches résidant à Maurice. Les résultats, s’ils ne permettent pas de dégager des individualités, forcent toutefois les responsables techniques à proposer à chaque fois des alternatives aux joueurs sur le parquet. C’est donc dans cette optique que les séances d’entraînement sont axées tant sur l’aspect physique que technique. « Parfois, nous faisons des entraînements basés sur l’endurance, d’autres fois, sur les schémas de jeu. Nous ne nous épargnons aucun effort », avance Ivan Smiljanic. A quelques mois des Jeux, la question d’une médaille se pose de plus en plus. Est-il possible, d’autant que les Malgaches semblent intouchables, tout comme les Réunionnais, d’aller chercher un podium en juillet prochain ? Pour y accéder, il faudra passer les caps mahorais et comorien et arriver aux demi-finales. De là, tout est possible. « C’est pour cela que nous essayons de varier les séances. Chacune d’entre elle est présentée Sport Together l No4 Mars 2019

comme un challenge. Le basket-ball n’est pas seulement une histoire de défense ou d’attaque. Il y a la construction du jeu et la mise en action d’un plan qui entrent en ligne de compte. » Il s’appuie sur son déplacement en décembre dernier aux Seychelles pour dire que le coup est jouable. Si les Flippers sont revenus sans aucune victoire au compteur, il parle ici de moyens que n’ont pas ces derniers. « A la CCCOI, les Seychellois, par exemple, ont pu s’en sortir grâce aux étrangers que les équipes locales avaient recrutés. On ne peut simplement pas comparer les deux cas. » La présélection masculine est composée de 17 joueurs. Ce nombre sera ramené à 12 à l’approche des Jeux. Cette première mouture est composée de joueurs d’expérience et de jeunes prometteurs. Dans la première catégorie, des noms comme ceux de Thierry Julie, quatre JIOI au compteur. Dans l’autre, ceux de Kursley Basse ou encore Cédric Modliar. « Il y a beaucoup de joueurs talentueux, qui peuvent faire la différence en match », lance le DTN. Lors de la dernière édition des Jeux en 2015, les deux sélections étaient

rentrées bredouille de La Réunion. La malchance semble poursuivre l’équipe nationale masculine, qui n’est pas montée sur le podium depuis quelques éditions. L’état d’esprit doit donc évoluer, avec une meilleure préparation mentale. « Nous voulons inculquer une nouvelle attitude, plus positive, plus optimiste aux joueurs. Il n’y a pas de raison pour qu’ils n’arrivent pas à grimper sur le podium. Ils doivent avoir confiance en eux. » Outre les Mauriciens, deux expatriés devraient rejoindre la présélection. Steward Clémentine, qui se trouve en Allemagne, et Benoît Matur, basé à La Réunion, constituent des renforts de choix pour le groupe. Les frères Perrine, John et Johnson sont également attendus.

La présélection Howard Alexandrine, Sébastien Babet, Kursley Basse, Steward, Clémentine, Michael Crochu, Joey Gérie, Donovan Hor Chun Cheong, Jonathan Jules, Thierry Julie, Kerry Laprovidence, Stephane Madelon, Benoît Matur, Cédric Modliar, John Perrine, Johnson Perrine, O’brian Robette, Ronny Sissace, Jérôme Tonta

Entraîneur : Vincent Boitier

Kursley Basse fait partie de la jeune génération de basketteurs.

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MJS/COJI Mobilisation Moris 19 (acte 3)

Flacq à l’honneur

C

’est en calèche que Krouink, la mascotte des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), a fait son apparition lors du troisième rendez-vous « Mobilisation Moris 19 », tenu le 16 mars dernier à Flacq. Cette manifestation, pour rappel, est organisée conjointement par le MJS et le COJI afin de galvaniser le public en vue des

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JIOI qui auront lieu à Maurice du 19 au 28 juillet prochain. Le défilé a débuté au Flacq Commercial Centre pour converger vers la gare, point final de la marche où se sont tenues l’animation et la présentation des athlètes, anciens médaillés des JIOI, et des présélectionnés des Jeux de 2019. Rendez-vous est pris pour le samedi 27 avril à Flic en Flac pour la prochaine « Mobilisation Moris 19 ». No4 Mars 2019 l Sport Together


COJI

Rs

75

Sponsoring

millions déjà obtenues

Le Comité organisateur des Jeux des îles (COJI) a, au 21 mars dernier, obtenu déjà Rs 75 M en termes de sponsoring. Il lui reste encore Rs 25 M pour atteindre son objectif, fixé à Rs 100 M. L’évolution de la situation financière réjouit le COJI.

L

e 5 mars dernier, le COJI a signé la State Trading Corporation (Rs 6 M) et la MauBank (Rs 3 M), puis le 21 du même mois trois autres entreprises, à savoir TheBrandHouse, à travers la marque Galaxy (1,165 M), Sofap (Rs 1 M) et Necker Gestion Financière (Rs 1 M), ont apporté leur soutien au COJI en vue des 10es Jeux des îles de l’océan Indien, prévus du 19 au 28 juillet prochain à Maurice. Jean-Pierre Sauzier, CEO du COJI, estime que le soutien financier de ces entreprises va au-delà d’une simple association aux JIOI. « Au nom du COJI, je remercie ces sponsors pour leur soutien aux Jeux. Je pense aussi que leur action est une fibre patriotique. Au sein du COJI, nous mettons tout en œuvre pour que ces Jeux soient une réussite dans tous les sens du terme », a-t-il souligné. Giandev Moteea, responsable de la commission finance du COJI, a également exprimé sa satisfaction avec la somme atteinte jusqu’ici. « On peut dire que nous allons dans la bonne direction. Le COJI avait fixé un objectif de Rs 100 M et nous avons obtenus, à l’heure actuelle, trois quarts du chiffre », a-t-il indiqué. La State Trading Corporation (STC) fait partie de la catégorie « Gold » pour une enveloppe de Rs 6 M. Rajanah Dhaliah, directeur général de la STC, a fait ressortir que c’est un sentiment de fierté d’être partie prenante des JIOI. « C’est un grand honneur d’être un des sponsors de ces Jeux qui auront lieu sur notre sol. C’est une démarche patriotique de faire partie de ce rassembleSport Together l No4 Mars 2019

Le CEO de la MauBank, Premchand Mungar, recevant une peluche à l’effigie de Krouink, la mascotte des 10es JIOI, du ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint.

ment sportif. La STC véhicule les mêmes valeurs qui se retrouvent dans le sport. Nous souhaitons bonne chance et beaucoup de succès aux athlètes pour ces Jeux », a précisé le directeur général de la STC. « En tant que banque locale, enseigne mauricienne à part entière avec une responsabilité citoyenne, il était important que nous soyons de la partie, d’une part pour soutenir l’équipe d’organisation qui, je n’ai pas de doute, va faire un excellent travail afin que les Jeux soient grandioses et d’autre part pour soutenir les jeunes dans la voie sportive. Nous avons voulu que nos athlètes, nos ambassadeurs, font la fierté de Maurice, sentent qu’ils ont le soutien de leur pays à travers ses entreprises », a déclaré le CEO de la MauBank, Premchand Mungar.

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Mes Jeux

LOREEN DAVY, basketteuse

« Le podium de 201

T

oujours prête, la basketteuse Loreen Davy est non seulement la meneuse du cinq majeur de l’équipe nationale mais aussi une meneuse hors du parquet. C’est elle qui galvanise ses coéquipières afin qu’elles restent concentrées sur leur objectif. Elle vit ses premiers Jeux en 2007, à Madagascar. Ensuite, elle vivra ceux de 2011, aux Seychelles et les JIOI de 2015 à La Réunion. A 31 ans, Loreen Davy ambitionne de participer à une quatrième édition, celle prévue du 19 au 28 juillet à Maurice. De ses trois participations, elle reconnaît que chacune de ces éditions des JIOI possédait ses particularités et ses spécificités. Les JIOI de 2011 restent sans conteste jusque-là ses meilleurs Jeux, puisqu’elle est rentrée avec une médaille de bronze. « Cette médaille de bronze vaut son pesant d’or », fait ressortir Loreen Davy à Sport Together. Cette médaille, se rappelle la capitaine de l’équipe nationale de Mau-

rice, a été acquise face aux Seychelles. Lors du match de poules, les Mauriciennes, dirigées par Jean-Marie Bhugeerathee, s’étaient imposées face aux Seychelloises par deux petits points avant de prendre la mesure des Comoriennes pour terminer en tête de leur groupe. En demi-finale, La Réunion évoluait un cran au-dessus. «Tout n’était pas encore perdu. La médaille de bronze était en jeu. Les filles ont jeté tout leur dévolu sur ce match afin de ne pas rentrer bredouille. Face aux Seychelloises et surtout devant leur public, nous étions soudées et solidaires. C’était le moment ou jamais. Nous ne voulions que la victoire. Nous avions remporté la petite finale par 24 points d’écart. Nous, les joueuses et le staff technique, étions aux anges. Nous avions eu au passage notre revanche. Ce podium de 2011 est mémorable pour moi », raconte avec fierté la capitaine de l’équipe de 2011. En parlant de revanche, quatre ans auparavant aux Jeux de Madagas-

car, les Seychelles avaient contribué à l’élimination de Maurice en matches de poules. En 2007, Loreen Davy et la plupart des joueuses de l’équipe découvraient les JIOI. « Nous étions aussi impressionnées par l’évènement que par la compétition. On évoluait dans un gymnase de Mahamasina archi-comble. Les supporters malgaches restent de loin les numéros uns de la région. Il fallait gérer tout ça. C’était compliqué », explique Loreen Davy, qui a fait ses débuts aux Jeux à l’âge de 18 ans en compagnie notamment de Corinne Somauroo, Crystelle Goolam-Hossen ou encore Karina Vencatasamy-Mootoosamy. Au fil du temps, le groupe a gagné en maturité. Après cinq années passées au Centre de formation, elle rejoint, Hoop Beau-Bassin/Rose-Hill en 2006 sous la direction de Dominique Marisson. Pour elle, le basket fait partie intégrante de son quotidien. Toutefois, si elle est toujours active sur les parquets, c’est grâce à sa famille, particulièrement son père.

Loreen Davy compte trois JIOI à son actif et songe

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No4 Mars 2019 l Sport Together


11 est mémorable »

Loreen Davy (no.8) avec l’équipe nationale aux JIOI de 2011 aux Seychelles, où les basketteuses mauriciennes avaient décroché le bronze.

à une quatrième participation en juillet prochain à Maurice.

Sport Together l No4 Mars 2019

« J’ai tout le soutien de ma famille dans ma passion. Mon père me motive beaucoup. Comme les autres joueuses, je m’entraîne cinq jours par semaine. Ce n’est pas évident de rentrer chez soi à une heure tardive durant toute la semaine surtout après une journée de travail. Mais tout ça, c’est pour l’amour de la discipline et aussi pour défendre les couleurs du pays », ajoute la meneuse de Hoop et de l’équipe nationale. Faire les Jeux à domicile révèle pour Loreen Davy un défi exceptionnel. Elle fait partie de la présélection et espère qu’elle aura l’opportunité de participer à une quatrième édition de

suite. « Ce serait vraiment fantastique de jouer à la maison, devant son public. Et pourquoi pas, réaliser un podium », laisse entendre notre interlocutrice. Comment gère-t-on une compétition sachant qu’au départ une place en finale est chère à prendre ? « Il faut tout simplement être réaliste. Cependant, en compétition tout est possible. Le contexte peut changer les données à n’importe quel moment. Mais quoi qu’il en soit on n’ira pas la fleur au fusil. On essaie autant que possible de faire le maximum », soutient la médaillée de bronze des JIOI 2011.

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