La capitale totalement ignorée e-Magazine e-Magazinemensuel mensueldudusport sportde del’île l’îleMaurice Maurice
N Noo 15
Décembre Avril 2019 2018
Aussi étrange que cela puisse paraitre, aucune médaille d’or ne sera décernée à Port-Louis, capitale de l’île Maurice, pour les 10es JIOI...
Natation - Championnat d’Afrique
BRADLEY VINCENT DÉCROCHE L’OR AU 100M NL
Le judo et la natation annoncés au complexe sportif de Côte d’or
éDITO
L’héritage des Jeux
A
insi donc, le complexe multisport de Côte d’Or sera partiellement prêt pour accueillir les compétitions des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), prévus du 19 au 28 juillet prochain. Le judo et la natation seront les seules disciplines qui seront privilégiées pour l’utilisation inaugurale de cette infrastructure pour les Jeux. La nouvelle a été officiellement faite par Jean-Pierre Sauzier, Chief Executive Officer du Comité organisateur des Jeux des îles (COJI), lors d’une rencontre express entre la presse et les différentes commissions liées aux Jeux, dans l’après-midi du 10 avril dernier au Caudan pour présenter le travail réalisé jusqu’ici. «Arts LeCentre, football mauricien Après avoir entretenu le doute pendant plusieurs mois est en pleine gestation » sur le sort du complexe multisport de Côte d’Or, l’utilisation partielle de cette infrastructure moderne et coûteuse sera une réalité pour les JIOI. Cette annonce résonne, de toute évidence, comme un ouf de soulagement pour le COJI, le ministère de la Jeunesse et des Sports et même les autorités gouvernementales. Cependant, dans la perspective où le président du COJI et ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, a apposé l’étiquette « cinq étoiles » sur les Jeux, l’utilisation, bien que partielle, dudit complexe doit-elle être perçue comme un développement majeur ? Il va de soi que ce développement permettrait d’abord tout «bonnement Le football aux mauricien organisateurs d’acquérir une certaine crédi-
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Sommaire
est en pleine gestation »
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Interview Kevin Venkiah
Président de la Rugby Union Mauritius
by
18 rue Volcy Pougnet Port-Louis l No5 avril 2019 Sport Together Tel: 214 1462 Email: avdr@myt.mu
éDITO
Excellente victoire LE
et formation des jeunes, de la gestion des clubs, du Club M et Danielo Ramsamy des objectifs à court et long dramsamy@sporttogether.mu terme de la fédération. Le président de la MFA ne passe pas par quatre chemins. Son rêve de créer une industrie autour du football local, qui a pris un nouveau souffle avec l’apport de la MPFL, se poursuit avec l’avènement de la professionnalisation. A bâtons Mes Jeux rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au Priscilla MPFL Magazine de la détection Chéry et formation des jeunes, de la gestion des clubs,judokate du Club M et des objectifs à22-23 court et long terme de la fédération. A bâtons rompus, il parle, avec son dynamisme coutu mier, au MPFL Magazine de la détection 18, rue Volcy Pougnet, et formation des jeunes, dePort-Louis la gestion des clubs, du Club M et Tel : 214 1462 sporttogether.mu desEmail objectifs à court et long : contact@sporttogether.mu terme de la fédération.
D’une retraite dorée à une autre
« Les JIOI représentent un défi »
« Le football 14-15 mauricien est en pleine gestation »
bilité, du moins, en ce qu’il s’agit des infrastructures. Certes, le COJI avait la possibilité d’organiser les compétitions de judo et de natation sur d’autres sites, mais ce changement de trajectoire est comme une innovation. Organiser les JIOI les plus coûteux de l’histoire sans infrastructures modernes aurait été en quelque sorte un désaveu pour un pays comme le nôtre au moment où l’accent est mis sur la modernisation, mais aussi au moment où le mot « sports hub » du continent africain, revient de plus en plus. A chaque grand événement, notamment pour des Jeux d’Afrique ou des Jeux olympiques, la ville hôte se fait toujours un devoir de léguer un héritage pour le sport. Souvent une partie de la ville concernée se voit transformée avec de sites sportifs modernes construprésident de la MFAdes ne infrastructures routières its et d’autres rénovés, passe pas par quatre chemins. réaménagées, des moyens de transports publics bien Son rêve de créer une industrie établis, tout ceci pour rendre accessible les compétiautour du football local, qui a tions. dotésouffle d’uneavec conscience soucieuse de prisLe un tout nouveau l’aspect environnemental. l’apport de la MPFL, se poursuit Bien que les JIOI soient organisés sur une échelle avec l’avènement de la profesbeaucoup plus réduite sionnalisation. A bâtonspar rapport à un événement continental planétaire, rompus, ilou parle, avec son la philosophie de léguer un dynamisme mier, au héritage aprèscoutu les Jeux devrait faire partie de la priorité Magazine la détection desMPFL priorités des de caciques du sport et du pays.
18-19 Directeur Directeur de la publication Responsable de publication Ramsamy DanieloDanielo Ramsamy Conception & Design Dav Ramoyee
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En ouverture 12-Hour National Relay Walk, Jog and Run for Health & Fun 2019
Le Premier ministre fait de la résistance Lorsque le Premier ministre, Pravind Jugnauth, recommande régulièrement à la population de pratiquer une activité physique ou sportive pour rester en bonne santé, il sait de quoi il parle. Le chef du gouvernement ne se contente pas de le dire, mais le prouve en joignant les actes à la parole.
L
e Premier ministre a en effet démontré publiquement qu’il jouit d’une forme olympique lors de la deuxième édition du 12-Hour National Relay Walk, Jog and Run for Health & Fun 2019, tenue le samedi 30 mars dernier (de 6h à 18h) au stade Maryse-Justin, à Réduit. Pravind Jugnauth aura été l’attraction principale lorsqu’il a en-
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tamé sa course aux alentours de 16h. Certains de ses ministres, présents pour l’événement, ont voulu lui emboîter le pas, mais le chef du gouvernement a fait de la résistance pour se retrouver seul et détaché au fil de la course. Au final, le Premier ministre a parcouru, à lui seul, 26 tours de piste, soit un total de 10 400 mètres en 1 heure et 9 minutes. Cette deuxième édition de 12-
Hour National Relay Walk, Jog and Run for Health & Fun 2019 a été remportée par l’équipe de la Fire Serivces. Les sapeurs-pompiers ont réalisé 424 tours de piste soit un total de 10 400 m (169 600 mètres). Le ministère de la Jeunesse et des Sports en a fait 348 tours (139 200 mètres) et l’équipe de la Mauritius Prison Services a complété le podium pour avoir fait 343 tours (137 200 mètres). No5 avril 2019 l Sport Together
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, mène la course ici devant ses ministres Yogida Sawmynaden et Stephan Toussaint, a effectué 26 tours de piste du stade de Réduit, soit un total de 10 400 mètres en 1 heure et 9 minutes.
Organisée conjointement par le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Mauritius Sports Council, cette activité a pour objectif principal d’encourager les membres du service civil à s’adonner au sport, et utiliser cet événement comme un exercice
de team building. Vingt ministères, les cinq municipalités, six des sept conseils de district - hormis Pamplemousses - et quelques entreprises ont participé à cette activité. Outre Pravind Jugnauth, les ministres Stephan Toussaint (Jeunesse et
Sports), Yogida Sawmynaden (Technologie & Communications), Mahen Seeruttun (Agro-Industrie), Eddy Boissezon (Service Civil) et Sunil Bholah (Business, Entreprises et Coopératives) ont été en action sur la piste du stade de Réduit.
generating emotions through sports generating emotions through sports
Sport Together l No5 avril 2019
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Infrastructures
En couverture
Le
judo et la natation
a au complexe sportif de Côte
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth a participé à une visite guidée, organisée par la Mauritius Multisports Infrastructure Ltd (MMIL), le 17 avril dernier, du complexe sportif de Côte d’or afin de donner un aperçu de l’avancée des travaux. Cette infrastructure abritera, comme annoncé par le COJI, les compétitions de judo et de natation des 10es Jeux des îles de l’océan Indien que Maurice accueillera du 19 au 28 juillet prochain. 6
No5 avril 2019 l Sport Together
annoncés e d’or
C
’est le Premier ministre lui-même qui avait procédé à la pose de la première pierre en février 2017 à Côte d’Or. A l’époque, le lieu était un vaste champ de canne. Deux ans après, la presse a eu l’occasion de constater officiellement l’avancée des travaux au cours de cette visite. Initialement, le complexe sportif Sport Together l No5 avril 2019
Le gymnase polyvalent pourrait accueillir jusqu’à 2 000 spectateurs.
devait accueillir la quasi-totalité des disciplines inscrites au programme des JIOI 2019. Au bout du compte, seules les compétitions de judo et de la natation auront lieu à Côte d’Or. Selon une première constatation des responsables du chantier, les deux sites de compétition devraient être livrés le 30 juin. D’après leurs estimations effectuées le 17 avril dernier en présence du Premier ministre, les
travaux ont été complétés à 70%. Environ 1 000 ouvriers chinois se relaient nuit et jour pour faire en sorte que le délai soit respecté. Une fois les travaux complètement achevés, le site sera appelé à être rentabilisé, comme l’a précisé le chef du gouvernement à la fin de la visite. « Le gouvernement a investi gros dans ce projet. Nous voulons que les athlètes étrangers viennent également utiliser
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cette infrastructure que nous souhaitons rentabiliser à la longue. Je fais confiance aux responsables et professionnels du chantier pour que le projet soit terminé à temps pour les Jeux des îles de l’océan Indien », avait fait ressortir le Premier ministre. Construit sur une superficie de 22.44 hectares, le complexe est présenté comme un bijou’. Un bijou qui aura toutefois nécessité un investissement faramineux. A l’origine, un budget de Rs 3,1 milliards avait été dégagé pour mener à bien les travaux. Le chiffre a ensuite pris l’ascenseur atteignant les Rs 3,9 milliards. Et ce n’est pas fini puisqu’il est prévu que le coût global du projet sera réévalué. Egalement présent au cours de la visite, Stephan Toussaint, président du COJI et ministre de la Jeunesse et des Sports, qui affiche l’optimisme. « Lorsque nous étions venus ici en novembre de l’année dernière, il n’y avait pas grand-chose. Les
travaux ont atteint un stade avancé et toutes les installations électriques ont déjà été complétées. D’ici le 30 juin, la piscine et le gymnase polyvalent seront prêts pour accueillir les compétitions respectives », a expliqué le ministre Toussaint. Le Complexe sportif de Côte d’or comprend un centre aquatique, avec une piscine aux normes olympiques et des installations adaptées à l’échauffement, conforme aux directives de la Fédération internationale de natation (FINA). Un gymnase polyvalent comprenant, lui, les installations nécessaires pour pratiquer le handball, le basket-ball, le volley-ball et des arts martiaux à l’instar du karaté, taekwondo ou encore le judo fait également partie de ce complexe sportif. Un stade de football sera également aménagé aussi bien qu’un stade dédié à l’athlétisme. D’ailleurs, dès le départ, il avait été convenu que quelques
L’architecte sud-africain, Ruben Reddy, donnant des explica
La piscine devrait être prête pour la tenue des compétitions des JIOI.
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No5 avril 2019 l Sport Together
La capitale totalement ignorée Aussi étrange que cela puisse paraitre, aucune médaille d’or ne sera décernée à Port-Louis, capitale de l’île Maurice, pour les 10es JIOI. Si à l’époque pour les JIOI de 1985 (boxe) et de 2003 (judo), la capitale était concernée par ces Jeux, il se trouve que cette fois, les responsables en ont décidé autrement. Ils sont nombreux à s’interroger comment le COJI a-t-il bifurqué la capitale ? Si dans un premier temps Port-Louis était pressentie pour abriter au moins une discipline en l’occurrence le judo, au dojo de GRNO puis délocalisé au SVICC, les derniers développements indiquent que les compétitions de judo se feront à Côte d’Or.
ations au Premier ministre lors de la visite du 17 avril dernier.
rencontres de football auraient lieu à Côte d’Or pendant les JIOI 2019. Le complexe, une fois fonctionnel, abritera une piste d’athlétisme synthétique conforme aux exigences de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), un bloc administratif, une unité médicale, un terrain polyvalent en extérieur, un boulodrome, un parking avec des activités récréatives en plein air. A moins de trois mois du coup d’envoi des 10es JIOI, la MMIL concède qu’il faudra redoubler d’efforts pour qu’une partie des travaux soit terminée à temps.
Seulement 11 600 places d’accueil Pour un investissement aussi faramineux, le « bijou » de Côte d’Or aura seulement une capacité d’accueil globale de 11 600 places. En effet, selon les chiffres officiels obtenus par Sport Together, le stade de football pourra accueillir 5 500. Celui de l’athlétisme, 3 000. La piscine 1 100 spectateurs alors que le gymnase polyvalent 2 000 places. La vision d’organiser des compétitions d’envergure au complexe sportif de Côte d’Or avec une telle capacité nombre de places pousse à la réflexion
Accès compliqué Les autorités concernées feront-ils le nécessaire pour faciliter le public pour se rendre au complexe sportif de Côte d’or lors des JIOI ? Bien que le complexe sportif se veuille être un véritable joyau dans la région, il faut toutefois faire ressortir que cette infrastructure sportive n’est pas accessible pour le moment via les transports publics. Si vous ne disposez pas d’un moyen de transport, il vous sera compliqué de rallier le Complexe. Sport Together l No5 avril 2019
S’agissant du transport en commun, valeur du jour, la desserte n’est pas faite sur une base régulière. Là-aussi, le transport public vous déposera près de l’entrée secondaire soit au moins un kilomètre avant d’atteindre la piscine par exemple. Le Complexe est situé près de l’autoroute M3 et autant ne pas songer de s’y rendre à pied car c’est tout aussi compliqué.
La Chine, partenaire privilégié
La construction du Complexe sportif de Côte d’or repose sur un accord signé entre Maurice et Beijing. Au cours de la rencontre, il avait été convenu qu’un financement sous forme d’un don et d’un emprunt sans intérêt serait accordé à Maurice par le gouvernement chinois, cela pour une somme totale de Rs 1,7 milliard. La cérémonie de la pose de la première pierre, en février 2017, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de Chine et devant un parterre d’invités.
Les équipes responsables du projet • Indian Ocean Games Infraworks Joint Venture (IOG JV) - Global Consultancy Services pour la supervision du ‘Design and Construction’ du complexe – Consortium comprenant Mott Mc Donald, Ruben Reddy Architect et LUXCONSULT (Mauritius) Ltd • Hooloomann/GIBB Joint Venture Project Management Consultant • Beijing Construction Engineering Group Co Ltd (BCEG) – Bulk Earthworks et Offsite enabling works • China State Construction Engineering Co Ltd (CSCEC) • Portas Consulting Ltd (Développement du plan stratégique et du ‘business model’ pour MMIL) • Frankipile Mauritius International Ltd • Myrtha Pools (conception, livraison, installation, essai et mise en marche des piscines) • Clive Richardson Limited (CRL) - conception, livraison et installation du terrain de foot et des pistes d’athlétisme
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Football
Red Bull Neymar Jr’s Five 2019
L’équipe de Joker Wind représentera Maurice à la compétition mondiale Red Bull Neymar Jr’s Five 2019, prévue les 14 et 15 juillet prochain à Sao Paulo.
J
Joker Wind décroche son billet pour le Brésil
oker Wind a disposé de Frolo par 2-0 en finale, tenue le 27 avril dernier au centre de foot Le Five, à Terre Rouge. Lors des demi-finales, Joker Wind a eu raison des Dalons tandis que Frolo s’est imposée face au Amas FC. Sameer Sumsair, le capitaine, et ses coéquipiers, Muhammad Kinoo, Atiff Kausmally, Taheer Noordalli, Ismaël Batun et Saif Chetty, n’ont guère connu de repos avant de valider leur ticket pour le Brésil. Trente-deux équipes avaient pris part aux qualifications disputées les 6 et 7 avril. « Nous sommes super contents ! Nous allons au Brésil grâce à Red Bull pour jouer contre les autres équipes. J’encourage vraiment d’autres équipes mauriciennes à y participer, car c’est une compétition extraordinaire, très bien organisée et bien encadrée. Nous devons maintenant nous préparer pour les matches internationaux », a fait ressortir le capitaine de Joker Wind, Sameer Samsair. Pour le rendez-vous brésilien, une quarantaine de formations venant de divers pays du globe seront en compétition pour les phases de poules qui déb-
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Les joueurs de Joker Wind défendront les couleurs de Maurice à Sao Paulo.
utent le 14 juillet. Le lendemain, les équipes qualifiées disputeront la phase finale. La finale aura lieu le même jour. Les coûts des billets d’avion et d’hébergement de l’équipe mauricienne seront pris en charge par Red Bull, organisateur de ce championnat international. Les joueurs de Joker Wind mettront le cap sur Sao Paulo via Johannesburg. Joker Wind sera la quatrième équipe mauricienne à se rendre au Brésil dans le cadre de cette compétition mondiale. Lors de la première édition en 2016, l’équipe mauricienne WMA Black Stars 91 avait impressionné en terminant en tête de sa poule (en battant notamment les Etats-Unis, le Japon et la Turquie) et avait atteint les huitièmes de finale, où elle avait été battue par la Hollande. Le Brésil avait remporté la finale face à la Hollande. Les Firefly, équipe championne mauricienne 2017, et celle de Rossoneri en 2018, n’avaient pu passer le cap des poules. Pour rappel, l’organisation de cette compétition nationale a bénéficié de l’assistance technique de l’équipe de Mangalkhan. No5 avril 2019 l Sport Together
JIOI
Rodrigues
Un semi-marathon pour déterminer la sélection
U
n semi-marathon (21 km) est prévu le 4 mai à Rodrigues pour déterminer la sélection en vue des 10es JIOI. Cette course sera organisée en présence de membres du COJI, notamment son président et son CEO, respectivement Stephan Toussaint et Jean-Pierre Sauzier, en visite dans l’île (3-5 mai). Cette course s’insère dans le cadre d’une évaluation des progrès accomplis en vue des prochains JIOI. Rodrigues accueillera, pour le rappel, le semi-marathon et la compétition par équipes en judo. Selon les indications, cette visite permettrait au COJI d’avoir une idée proche des dispositions prises pour
l’organisation de ces compétitions. Pour bien se situer, l’objectif principal du semi-marathon sera de déterminer les sélections masculine et féminine. Mais il se trouve que certains ont déjà réalisé les minima requis pour intégrer la sélection à l’instar de Marie Perrier, actuellement en France. « Il y aura quand même certains qui vont venir chercher leur qualification pour les JIOI », laisse-t-on entendre dans les milieux de l’athlétisme. Certains athlètes peuvent, en outre, faire l’impasse sur le semi-marathon et privilégier les 10 000m. « Nous allons trouver un équilibre pour une équipe pour le semi-marathon et les 10 000m afin de préserver nos chanc-
es de médailles pour les JIOI. » A part le côté sportif, le COJI en profitera pour tester le parcours. Dans cette optique, différentes commissions sont concernées et effectueront une répétition générale en prévision des JIOI. La visite du COJI débutera par une rencontre avec le COJI Rodrigues. L’objectif est de passer en revue toutes les commissions et aussi d’apporter les retouches nécessaires là où le besoin se fait sentir. « On veut apporter tout notre soutien à Rodrigues pour que les compétitions prévues là-bas se déroulent dans les meilleures conditions », laisset-on entendre. Le COJI prévoit un rassemblement des athlètes après le semi-marathon.
Mobilisation Moris 19
Les jeunes ont eu l’occasion de pratiquer les disciplines inscrites aux JIOI.
Réplique des 14 disciplines concernées
La quatrième « Mobilisation Moris 19 » avait eu une allure particulière. En effet, après Port-Louis, Mahébourg et Flacq, cette activité s’est tenue sur la plage de Flic-en-Flac le samedi 27 avril dernier. Un millier de jeunes y ont participé. Certains Sport Together l No5 avril 2019
ont eu l’opportunité de découvrir et de s’adonner aux quatorze disciplines concernées par les 10es JIOI. Fidèle à son habitude, Krouink, la mascotte des Jeux, a fait son entrée de manière spectaculaire, cette fois en buggy. Les
gagnants de différentes activités ont été récompensés. Pour ne pas déroger à la tradition, le public a eu droit à une présentation des athlètes et par la suite un concert. La cinquième « Mobilisation Moris 19 » se tiendra le 19 mai à Curepipe.
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Tennis de Table World Junior Circuit, Ghana
Prathna Jalim, la réussite du proje
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n montant, pour la première fois, sur la plus haute marche du podium du tournoi par équipes lors de l’étape ghanéenne du World Junior Circuit (1er-5 avril dernier), à Accra, la Mauricienne Prathna Jalim a symbolisé, à elle seule, toute la réussite du projet Baby Ping, lancé il y a quelques années par l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT). Ce projet, qui devait à terme produire des champions d’Afrique, a commencé à prouver sa viabilité. Rajessen
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Prathna Jalim a placé Maurice un peu plus sur la carte du tennis de table africain et mondial.
Desscann, l’un des initiateurs de cette démarche fédérale, en est le premier ravi. Il est l’un de ceux qui ont vu le talent de Prathna Jalim éclore. « Quand elle a commencé, on a vite réalisé son potentiel », explique l’ancien entraîneur national. Et de fil en aiguille, de tournois en tournois, la pongiste s’impose comme l’étoile montante du tennis de table mauricien. En fait, elle devient, assez vite, l’égérie d’une nouvelle génération, qui prend peu à peu le leadership, même si les aînés tentent encore de faire de la résistance. Mais elle prend
de plus en plus de galons, au point de devenir, championne de Maurice seniors. Un parcours atypique, que la pongiste, en stage depuis quelques mois en France, validera avec deux médailles d’or en début de mois au Ghana. Engagée dans le World Junior Circuit, tournoi préparatoire pour les championnats d‘Afrique cadets et juniors, aux côtés de l’Indienne Diya Chitale, Prathna Jalim aura permis de placer Maurice un peu plus sur la carte du tennis de table africain et mondial. No5 avril 2019 l Sport Together
Championnats d’Afrique cadets & juniors
et Baby Ping
D’abord, en enlevant le tournoi par équipes féminin avec sa coéquipière. Pour leur ultime rencontre, elles ont défait la paire nigériane composée de Vivian Oku et Oluwa Falana. L’exploit est d’autant plus grand qu’elle a pris le dessus sur Oku, alors même que Maurice avait toujours ce complexe vis-à-vis des joueurs et joueuses de ce pays. « Isabelle Chowree l’avait fait quelques années de cela. Maurice avait alors pris l’argent dans le tournoi par équipes », fait ressortir le technicien. Quelques jours plus tard, Prathna Jalim enlevait une deuxième médaille d’or, en double dames, toujours aux côtés de Diya Chitale. Cette fois, elles ont battu le duo indo-anglais Ananya Chande et Ruby Chan. « La première médaille est historique, la seconde vient confirmer tout le bien qu’on pensait d’elle », rappelle Rajessen Desscann. La seule finale perdue sera celle du simple dames, où la Mauricienne était engagée contre la même Diya Chitale. A défaut d’or, elle sera parée d’argent. Là encore, Rajessen Desscann salue la performance de sa protégée. « La portée de ces médailles est immense. Il faut savoir que le circuit mondial de l’ITTF est tellement important que des joueurs n’hésitent pas parfois d’aller à l’autre bout du monde pour récolter des points. Et Prathna, elle, a réussi à inscrire son nom. » Au-delà des médailles, c’est le cap nigérian, franchi pendant la compétition, qui demeure la plus grande satisfaction de l’AMTT. La jeunesse commence donc à prendre le pouvoir. « Au début, le projet Baby Ping devait former des futurs champions d’Afrique. Nous sommes sur la bonne voie », conclut Rajessen Desscann.
Sport Together l No5 avril 2019
L’histoire réécrite La sélection mauricienne, emmenée par Prathna Jalim, a réécrit l’histoire en enlevant, à Accra, au Ghana, deux médailles de bronze aux championnats d’Afrique cadets & juniors (6-13 avril dernier). La performance, saluée par l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT), a permis à Maurice de se positionner en vue des JIOI, 19-28 juillet à Maurice.
L
e succès du clan mauricien porte la griffe de Prathna Jalim, Oumehani Hosenally et Ivana Desscann. Les trois pongistes, associées le temps du tournoi par équipes, ont échoué en demi-finales contre les Nigérianes. La déception peut être de mise, puisque Maurice menait 2-1, grâce à la prestation d’Ivana Desscann. Mais les Nigérianes, qui seront plus tard couronnées championnes d’Afrique, sont revenues à 2-2, avant de mettre fin aux ambitions mauriciennes. « Il y a de quoi être un peu déçu. Nous étions si proches d’une finale. Mais le Nigeria est un pays à prendre au sérieux et ils l’ont montré encore une fois », analyse Rajessen Desscann, Technical Manager de l’AMTT. L’exploit est d’autant plus retentissant que la dernière fois qu’une équipe féminine est montée sur un podium africain remonte à 2011. « L’attente aura duré huit ans. Mais je pense que ça valait le coup pour nous », dit-il. Le tandem Oumehani Hosenally-Prathna Jalim montera encore une fois sur le podium, cette fois, en double dames. Contre l’Égypte, les choses ne se sont pas passées comme elles le voulaient, mais le bronze, qui vient après une médaille acquise en 2002 par Aarti Gulrajani et Wendy Kwok Choon, vaut son pesant d’or. « Sans trouver d’excuses, nous devons admettre que le niveau était vraiment relevé. L’Égypte, le Nigeria, la Tunisie ou encore l’Algérie ne viennent jamais avec l’idée de faire
des cadeaux. Voilà pourquoi ces deux médailles prennent tout leur sens », indique encore Rajessen Desscann. Il y a, pourtant, un fait que l’AMTT ne peut nier. C’est le manque d’expérience à ce niveau qui a joué contre les Mauriciennes. « C’est vrai que dans les matches comme contre le Nigeria, ce genre de chose ne pardonne pas. Mais nous notons aussi une nette progression dans leur niveau de jeu », avance le Technical Manager. D’autres motifs de satisfaction viennent s’ajouter à ces deux médailles. Oumehani Hosenally a remporté son match contre la 48e mondiale, la Tunisienne Garcy Fawda, qui occupe aussi la tête du classement africain. « Cela prouve que nous avons eu raison de croire en cette génération. » Dans les tableaux individuels, la moisson n’a pas été au rendez-vous. Les quelques bonnes performances – victoire de Faez Baboolall (U21) contre le no.2 ghanéen, huitièmes de finale pour les cadets Zayhan Sheik Hossen et Ryan Desscann – n’ont servi à rien. Mais dans le fond, cette médaille vient rassurer à quelques mois des JIOI. En effet, les championnats d’Afrique font partie de la préparation des pongistes en vue du rendez-vous indianocéanique de juillet prochain. « Nous voulions les voir soumis à la pression de la compétition. On a noté les points faibles et les aspects de la progression. Ce sont des axes sur lesquels nous travaillerons pour nous améliorer », ajoute Rajessen Desscann.
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Interview KEVIN VENKIAH
Président de la Rugby Union Mauritius
« Les JIOI
représentent un défi »
Le rugby mauricien, avec pour but de se « colorer », est entré dans une dimension certaine. La discipline continue à se développer dans diverses régions de l’île et touche aussi les établissements scolaires, primaires et secondaires, publics. Dans l’interview accordée à Sport Together, Kevin Venkiah, le président de la Rugby Union Mauritius (RUM), élabore les grands axes de ce sport collectif. Kevin Venkiah, comment se porte le rugby mauricien ? Sans fausse modestie, je dirais, de manière générale, que le rugby va de l’avant. Notre progression peut en témoigner à travers les développements apportés à différents niveaux. Aujourd’hui de plus en plus de gens s’intéressent et adhèrent à ce sport collectif. Qu’ils soient jeunes, garçons ou filles, et seniors. Ce qui démontre clairement que le rugby est dynamique et en plein essor.
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Selon vous, quels sont les éléments indicateurs qui vous motivent à dire que ce sport est en plein essor ? Il suffit de suivre nos activités, organisées sur une année. Il faut aussi voir les développements, sans compter le travail effectué avec détermination dans les régions et dans les écoles et collèges publics. De nos jours, le rugby a gagné plusieurs régions de l’île. De Port-Louis à Bel Ombre en passant par Tamarin. A
l’heure actuelle, la Rugby Union Mauritius met tout en œuvre pour que le rugby soit encore présent dans deux autres régions, à Flacq et à Rivière-des-Anguilles. Une fois ce projet concrétisé, on sera en mesure de dire avec fierté et satisfaction que le rugby quadrille l’île Maurice. Le rugby fonctionne aussi bien à Rodrigues. Les différents programmes du rugby touchent au moins 10 000 jeunes. Six ans depuis que vous avez accédé à la présidence de la RUM, vous avez respecté les bases jetées par vos prédécesseurs, notamment Denis Ulcoq et Patrick Bradshaw, tout en orientant cependant la discipline vers votre propre vision. Votre passé du rugby de haut niveau en France et vos relations internationales sont-ils des avantages pour vulgariser la discipline ? Dans un sens, oui. Mais vous savez, le rugby est avant tout une discipline pratiquée non seulement en équipe et No5 avril 2019 l Sport Together
des U12 à Monaco et la première participation de l’équipe nationale féminine à VII en coupe d’Afrique. Le titre de l’équipe de l’année des U18 obtenu lors du National Sports Award du Mauritius Sports Council est une autre satisfaction. Je dois aussi saluer le travail fait en amont par les clubs et dans les écoles pour assurer la relève. Le tout est une osmose qui nous permet d’obtenir ce genre de résultats.
par équipes sur le terrain mais aussi par l’exécutif fédéral. Nos avancées se font de manière collégiale. Au sein de la Rugby Union Mauritius, on évite de jouer en solo. Certes j’ai des prérogatives que me confère mon statut de président. Mais le collectif prime toujours au sein de notre comité exécutif. L’avis de chacun compte. C’est ça, l’esprit d’équipe du rugby. Cet élément nous fait progresser. Après la médaille de bronze des U18 en 2018 aux Jeux d’Afrique de la Jeunesse à Alger, la RUM s’attend-elle à d’autres performances continentales ? Certainement. Nous mettons les moyens nécessaires pour atteindre des performances pareilles. Cette médaille de bronze décrochée par les jeunes est le résultat du travail entrepris par la Rugby Union Mauritius à travers son staff technique. Comment ne pas faire mention de la médaille d’or des U14 dans le tournoi Vision Sport, la bonne prestation Sport Together l No5 avril 2019
Comment est-ce que la RUM abordera-t-elle les 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) ? C’est avec du sérieux que nos rugbymen présélectionnés se préparent assidument sous la houlette du directeur technique national, Jean-Baptiste Gobelet, et de l’entraineur national, Patrice François. Les JIOI représentent un défi pour le rugby dans son ensemble dans la mesure où ce sport fera partie à nouveau de ce rassemblement sportif régional. Nous nous préparons en conséquence face à des adversaires redoutables, notamment Madagascar. Je peux dire que nos joueurs ont entamé la phase finale de leur préparation physique et ils seront prêts en juillet pour la compétition. Justement les véloces rugbymen malgaches sont considérés comme favoris de ces Jeux. Maurice aura-telle son mot dire ? Un tournoi se joue pour gagner. Aussi longtemps que la compétition n’est pas achevée, on peut toujours entretenir l’espoir. A la Rugby Union Mauritius, nous sommes déterminés à faire ce qu’il faudra pour démontrer que nous avons notre mot à dire dans la région de l’océan Indien d’autant que la compétition se déroule sur notre sol. Nous saurons faire bloc pour endiguer nos adversaires. Le 28 mars dernier, la RUM avait marqué un coup avec la tenue de sa première édition des Awards. Quel est le but derrière un tel événement ? Ces Awards étaient organisés dans le but de récompenser ceux qui ont brillé en 2018 mais aussi pour témoigner notre reconnaissance à tous ceux qui ont contribué et ceux qui continuent à le
faire pour le rugby. Là j’ai une pensée particulière aux joueurs, coaches, arbitres, sponsors, autorités concernées et les médias. La Rugby Union Mauritius n’a pas lésiné sur les moyens pour faire de cet événement une réussite sportive et sociale. Grâce à ces Awards, nous avons pu nous reconnecter avec les anciens joueurs de l’équipe nationale. Ces Awards seront désormais un événement annuel. La démocratisation du rugby. Un mot qui revient assez régulièrement dans vos discours… Il s’agit tout simplement de faire propager le rugby à travers île en permettant à un maximum de gens, surtout des jeunes, peu importe leur classe sociale, de s’adonner à cette discipline. Je dois faire ressortir que le rugby est un sport alliant certaines traditions. Il ne s’agit pas de races, de couleurs ou de communauté. Mais il suffit d’adhérer aux valeurs et préceptes du rugby. Chacun doit obligatoirement les respecter. C’est inéluctable. Qu’en est-il du Business Excellence Club de la RUM ? C’est une fondation créée avec pour objectif de collecter des fonds pour financer certains projets. Cette fondation fonctionne avec à sa tête Arnaud Dalais. Cette structure aura un rôle central à jouer pour le développement du rugby, mais aussi pour réunir des sponsors. La Rugby Union Mauritius ambitionne d’avoir ses propres infrastructures, notamment un stade dédié uniquement au rugby. Après votre départ, le fonctionnement du rugby sera-t-elle toujours le même ? Comme je l’ai dit, même avec des contraintes, le rugby est dirigé en équipe par une équipe. Certes, je ne serai pas éternellement à tête de la Rugby Union Mauritius. Mais nous avons déjà une bonne base et des objectifs à moyen et long termes. Mon successeur appliquera le mécanisme mis en place tout en apportant naturellement sa touche personnelle. Comme cela a été mon cas.
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JIOI Compte-à-rebours J-100
Se laisser prendre aux Jeux
Après avoir connu un faux-départ pour cause de mauvais temps le 9 avril, le lancement du compte-àrebours à 100 jours des JIOI (19-28 juillet), à Maurice, a finalement eu le lendemain, le 10 avril, sur l’esplanade du Port-Louis Waterfront.
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Krouink, la mascotte des 10es JIOI, a fait une entrée remar
Les fly-boarders ont quelque peu retenu l’attention du public réuni à l’Esplanade du Port-Louis Waterfront.
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’était l’occasion pour les uns et les autres de se laisser emporter par une relative euphorie, même si on est loin du compte en ce qu’il s’agit du « jamais vu, jamais fait » annoncé par le président du COJI et ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint. Fly-board, feux d’artifice, discours : certes, ce n’est pas dans cet ordre que les choses ont évolué pour cette soirée sur tapis rouge. Mais il faut d’emblée signaler que d’abord, dans un souci de vouloir – peut-être – trop bien faire, le lancement du compte-à-rebours devait se tenir la veille, 9 avril, comme l’avait annoncé Sport Together. L’accent avait été mis sur la similitude existant entre JIOI et J-101. Mais la pluie, couplée à des inondations, a No5 avril 2019 l Sport Together
à la Coupe du Monde de football alors que le thème était les JIOI… Dans l’ensemble, les athlètes, personnages centraux de la soirée, notent que la pression monte. « On a compris ce qu’on attendait de nous », se rejoignent ceux que nous avons interrogé. La basketteuse Nastazia St Martin va même plus loin. « Il y avait une bonne ambiance. Ce lancement nous a permis de prendre conscience de l’enjeu que sont les JIOI. » Tout comme le pongiste Allan Arnachellum, qui fera pour la première fois les JIOI à Maurice. « On sent que l’ambiance est là. Je suis satisfait de ce que j’ai vu », a-t-il déclaré. Les deux sportifs ajoutent que tout va aller crescendo au fur et à mesure que les Jeux approchent. « Le public ne réagit pas encore. Il va commencer à s’approprier les Jeux au fur et à mesure. Nous avons entendu des
discours motivants, on a senti la pression et on a compris que les Jeux approchent. » Justement, à l’heure des discours, celui de Stephan Toussaint, où il a remercié « ceux qui travaillent dans l’ombre pour réaliser des Jeux cinq étoiles », a mis en avant les réalisations du MJS en amont du rendez-vous indianocéanique. « C’est la première fois que les fédérations reçoivent un budget pour la préparation deux ans avant les Jeux. » Ensuite, il a lancé un appel à toute la population de Maurice – qui regroupe Rodrigues, Agaléga et même les Chagos – pour apporter le soutien aux athlètes. Dans le sillage des Jeux cinq étoiles, Stephan Toussaint a aussi demandé des résultats cinq étoiles. « Nous ferons notre maximum. A vous de nous ramener des résultats à la hauteur », a-t-il conclu.
Les feux d’artifice ont illuminé la rade de Port-Louis.
rquée, fidèle à son habitude, cette fois en Harley Davidson.
rendu ce premier exercice impossible. Mention spéciale à l’organisation, qui a cru dur comme fer que le temps s’améliorerait en début de soirée, le 9 avril. Si bien que le lancement de ce compte-à-rebours spécial a été annulé à la dernière minute. Inconscience ou ignorance ? Nous ne le saurons jamais. Mais gageons qu’ils étaient nombreux, le lendemain, à scruter le ciel à la recherche d’un éventuel nuage et espérant que la pluie ne vienne pas encore jouer au trouble-fête. Mais il n’en fut rien. Pour revenir à la soirée, tout y était pour en mettre plein la vue. Tapis rouge, arrivée de Krouink, la mascotte des Jeux, en Harley Davidson, plateau télé, animateurs vedettes des radios locales, dont un qui aura marqué à sa façon la soirée par sa question relative Sport Together l No5 avril 2019
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COJI
Sponsoring
Les représentants de la MDFP n’ont pas raté l’occasion de se faire prendre en photo avec Krouink, la mascotte des 10es JIOI.
L’objectif des Rs
L
100M sera atteint
e Comité organisateur des Jeux des îles de l’océan Indien (COJI) atteindra son objectif fixé : récolter les Rs 100M. Son CEO, Jean-Pierre Sauzier, l’a confirmé. Durant le mois d’avril, le COJI a organisé deux cérémonies de signature au Citadelle Mall. Le 4 avec Mauritius Duty Free Paradise et le 24 avec cinq autres entreprises : MC Vision, Eclosia, Rodgers, SICOM et Checkout.com. « Le COJI avait mis pour objectif Rs 100M. Nous sommes heureux de dire que nous allons atteindre cette somme. Au rythme où vont les négociations, nous avons la possibilité d’aller au-delà », a précisé le CEO du COJI. Celui-ci a fait ressortir que la firme privée engagée pour trouver de sponsors a apporté 10% de la somme globale recueillie jusque-là. « Ce qui fait que le COJI a apporté le reste des 90% », a avancé Jean-Pierre Sauzier. De ce fait, au 24 avril, le COJI avait déjà obtenu la somme de Rs 90,165M. Le plus gros montant signé durant le quatrième mois de 2019 revient à la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP). Cette entité est devenue un des « gold partners » pour les 10es JIOI pour une contribution de Rs 6M. Lors de son discours, Rashid Daureeawoo, chairman de la MDFP, a expliqué que son entreprise sera, en quelque sorte, la vitrine de ces 10es JIOI et du pays. En effet, les
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délégations étrangères seront accueillies à l’aéroport via la MDFP. « Les délégations des différents pays participant à ces Jeux verront en premier l’emblème de la MDFP. Il est de notre devoir de les accueillir comme il se doit dès leur arrivée à l’aéroport. Il ne fait pas de doute qu’à l’approche des Jeux, cela va créer un élan patriotique pour le pays. Et la MDFP est prête à assurer ce rôle afin de faire bonne impression comme d’habitude pour permettre aux sportifs et officiels venant des autres pays de se sentir bien accueillis », a fait ressortir le chairman de la MDFP. Il a donné l’assurance que les dispositions nécessaires seront prises pour aller dans ce sens. Parlant des 10es JIOI, Rashid Daureeawoo a laissé entendre que la MDFP est à cent pour cent derrière les athlètes mauriciens dans leur mission de faire honneur au pays. Il a d’ailleurs souligné que les employés de la MDFP seront sur les sites de compétitions pour soutenir les athlètes du Club Maurice. Stephan Toussaint, président du COJI et ministre de la Jeunesse et des Sports, a exprimé sa gratitude envers les sponsors pour leur soutien aux JIOI. « On ne va pas cesser de vous remercier. Nous sommes heureux de vous avoir parmi nous. Je constate que nos sponsors viennent de divers horizons du monde du business. » No5 avril 2019 l Sport Together
Football
Un des héros des JIOI de 1985
La dernière parade de Désiré L’Enclume
L’ancien gardien de but de l’équipe de Maurice et de la défunte Fire Brigade, Désiré L’Enclume, 59 ans, est décédé le 11 avril dernier des suites d’une maladie. Il est parti au lendemain du lancement du compte-à-rebours, à 100 jours des 10es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI).
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ésiré L’Enclume était considéré comme un des héros des JIOI de 1985 pour avoir arrêté deux penaltys lors de la finale contre La Réunion. Sa performance dans la fatidique épreuve des tirs au but ce jour-là a offert à ses coéquipiers un certain confort, avant qu’Elvis Antoine n’inscrive le but victorieux, signant la victoire mauricienne (4-2). Les deux équipes se sont livrées à un duel à couper le souffle, qui s’est terminé sur le score de 4-4 à l’issue du temps réglementaire. La disparition de Désiré L’Enclume a consterné plus d’un, particulièrement dans le monde du ballon rond. Si L’Enclume était devenu une figure emblématique du football mauricien pour « ses arrêts » de 1985 dans un stade George V plein à craquer, il entrera davantage dans l’histoire lorsque l’équipe nationale de football remportait, en 2003, les JIOI, devenant ainsi le premier à avoir remporté les JIOI en tant que joueur et assistant-entraîneur. « Je ne reviens toujours pas de la
Sport Together l No5 avril 2019
disparition de Désiré. Nous avons travaillé ensemble depuis plusieurs années. Nous avons connu des hauts et des bas, mais nous étions toujours solidaires. Après notre victoire lors des Jeux des îles de l’océan Indien en 2003, on s’est retrouvé à nouveau ensemble pour préparer l’équipe pour les prochains Jeux. Il y avait une bonne entente entre nous. Désiré était un excellent collaborateur », souligne Akbar Patel, entraîneur national de football. Pour Benjamin Théodore, défenseur central de l’équipe de Maurice et de la Fire Brigade, L’Enclume était un excellent coéquipier. « On se connaît depuis que nous sommes au collège. Lui au collège Eden et moi au collège Imperial. Nous étions alors adversaires. C’est par la suite que nous sommes devenus coéquipiers. Il a débuté avec les Tamil Tigers et moi le Cosmos. Ensuite, nous avons défendu pendant des années les couleurs de la Fire Brigade, où nous avons remporté plusieurs titres et trophées. Il y avait une complicité entre nous. De par sa position sur le terrain, il
Affable et courtois, L’Enclume, l’Araignée de son surnom de footballeur, a su rester désiré auprès de plus d’un.
nous donnait des conseils sur les positionnements à adopter », se rappelle l’ancien défenseur central réputé et lui aussi un des héros de l’équipe nationale des JIOI de 1985. Pompier de profession, Désiré l’Enclume faisait partie de la même équipe que Joseph Mounawah, autre héros des JIOI de 1985, qui a été le premier et unique judoka médaillé d’or mauricien pour ces deuxièmes Jeux, mettant fin à la domination sans partage des Réunionnais. « Nous étions collègues et ami depuis plusieurs années. Nous faisions partie de la même équipe de la Fire Brigade de la municipalité de Port-Louis. Pour garder un effectif professionnel dans notre section à l’approche des JIOI, la direction nous a séparés dans deux équipes. Nous avions le soutien de nos collègues pour les Jeux. Au final, nous avions tous deux remporté la médaille d’or. Ce qui faisait la fierté des pompiers », confie Joseph Mounawah, considéré par les observateurs sportifs comme étant celui qui a emmené le judo mauricien à un niveau mondial.
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Préparation Beach-Volley
Maurice bien partie pour écrire l’histoire
Le beach-volley est pour la première fois inscrit aux Jeux des îles de l’océan Indien. Maurice, qui accueillera ce rendez-vous du 19 au 28 juillet prochain, a une certaine obligation de résultat en tant que pays hôte. Et pour cela, les deux sélections masculine et féminine comptent miser sur l’expérience acquise pendant les tournois internationaux.
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n parvenant en demi-finales de la CAVB Continental Cup, tenue du 23 au 27 avril dernier à Abuja, au Nigeria, l’équipe féminine de beach-volley avait déjà décroché sa qualification pour les Mondiaux de beach-volley, prévus du 28 juin au 7 juillet prochain à Hambourg, Allemagne. Mais elle fera encore mieux en enlevant par la suite la médaille d’argent.
Ce titre de vice-championne d’Afrique s’annonce de bon augure pour l’équipe féminine de beach-volley en vue des JIOI. Elles partent logiquement favorites lors du tournoi indianocéanique. Pourtant, Liza Bonne et Nathalie Létendrie-Laurette, et leur coach Pascal Ava, avaient surtout misé sur cette compétition continentale pour gagner du temps de jeu et de l’expérience. Au final, les choses ont tourné à l’avantage de l’équipe féminine avec
Liza Bonne et Nathalie Létendrie-Laurette en action lors de la CAVB Continental Cup à Abuja.
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No5 avril 2019 l Sport Together
La délégation mauricienne a été accueillie à son arrivée, le 29 avril dernier à l’aéroport SSR, par Jean-Michel Dedans (à g.) et Fayzal Bundhun (à dr.), de l’Association mauricienne de volley-ball.
à la clé une médaille d’argent et une qualification pour les championnats du monde. « Nous étions partis au Nigeria pour acquérir de l’expérience. Mais je dois dire que même si n’avions pas participé précédemment a des compétitions internationales, l’équipe s’était bien préparée pour cette compétition puisque nous avons commencé la préparation depuis au moins deux ans », fait ressortir Pascal Ava à Sport Together. Mais au fil du tournoi, les Mauriciennes ont pris goût à la compétition. Leur victoire, en quarts de finale du tournoi contre le Mozambique, leur a ouvert les portes du rendez-vous mondial, les quatre demi-finalistes accédant directement qualifiés. Pour Pascal Ava, bien que le niveau de la compétition africaine n’ait pas mesurable à celui de l’océan Indien, il n’empêche que la prestation de ses protégées au Nigeria est un baromètre en vue des JIOI. « Ces derniers mois, nous avons mis l’accent sur le côté tactique, technique et physique. Nous allons poursuivre dans cette direction. Même si l’équipe est vice-championne d’Afrique, on ne va pas pour autant se relâcher. Nous allons continuer à nous préparer avec tout le sérieux », fait-il ressortir. Tout est donc mis en œuvre pour que l’or tombe dans l’escarcelle du camp mauricien en juillet prochain. Du côté des hommes aussi, l’heure est au sérieux. L’objectif est d’écrire l’histoire, devant un public qui sera sans doute acquis à la cause des locaux. « C’est la première fois depuis la création des Jeux que le beach-volley est inscrit au programme. Après une année 2018 sans compétitions internationales, cette sortie au Nigeria tombait à pic pour un commencement. Cela a été une très bonne expérience pour nous. On aurait pu Sport Together l No5 avril 2019
aller encore plus loin », déclare de son côté Reza Itoola, l’entraîneur national masculin. Les équipes masculine et féminine des beach-volley auront l’occasion de se parfaire avant les 10es JIOI avec la Continental Cup comptant pour les qualifications des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Ensuite il s’agira des Beach Games en juin au Cap Vert.
L’équipe féminine vice-championne d’Afrique
L’équipe féminine de beach-volley, représentée par Liza Bonne et Nathalie Létendrie-Laurette, a décroché la médaille d’argent lors de la CAVB Continental Cup, qui s’est déroulée du 23 au 27 avril dernier à Abuja, Nigeria. Après avoir sorti de la phase de poules, l’équipe mauricienne s’est imposée en quarts de finale contre le Mozambique (2-1), puis en demi-finale contre le Rwanda, championne de la compétition en 2017, sur le score identique. Face à l’Egypte en finale, les Mauriciennes n’ont pas pu faire la différence s’inclinant 2-0. « Nous étions partis pour acquérir de l’expérience mais à l’arrivée nous avons décroché la médaille d’argent et une qualification pour les Mondiaux en Allemagne. Ce qui constitue une bonne performance et aussi une bonne motivation pour le beach-volley en prévision des JIOI. Nous allons continuer à nous préparer afin d’être encore plus performants », estime Pascal Ava. En masculin, le duo Gilbert Alfred-Akash Doobraz a remporté trois de ses quatre matchs de poules. Les Mauriciens se sont inclinés en quart de finale devant la Sierra Léone (1-2).
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Mes Jeux PRISCILLA CHÉRY, judokate
D’une retraite doré
La judokate Priscilla Chéry pensait avoir fait ses adieux aux 5es Jeux des îles de l’océan Indien en 1998 à La Réunion et pouvait du coup profiter d’une retraite sportive bien méritée. Mais à l’approche des 6es JIOI, en 2003 à Maurice, Michael Glover, alors CEO du COJI, décide de rappeler certains anciens athlètes pour venir prêter main forte à l’équipe de Maurice.
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Après avoir décroché son deuxième titre consécutif en individuel (-66 kg) d’abord aux Jeux des Seychelles (1993) puis à La Réunion (1998), Priscilla Chéry ne se doutait pas un seul instant qu’elle se retrouverait, cinq années plus tard, sur le tatami en action pour les compétitions indianocéaniques.
« J’avais mis fin à ma carrière d’athlète une fois les JIOI à La Réunion terminés. Entre-temps, j’ai eu deux enfants. Je menais une vie tranquille jusqu’au jour où Micheal Glover était venue me voir pour me demander d’intégrer la présélection de judo en vue des JIOI de 2003. Pour moi, c’était très difficile. J’avais cessé toute activité sportive de haut niveau », explique à Sport Together la judokate aux quatre médailles d’or des JIOI. Au début, elle n’accepte pas tout de suite la proposition. Mais l’amour de la patrie sera plus fort. « Reprendre la compétition a été un énorme sacrifice pour ma famille et moi. J’avais deux enfants, il fallait maintenant reprendre les
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entraînements à un rythme régulier et intensif sans compter qu’il fallait que je perde du poids », souligne cette athlète qui avait débuté le judo à l’âge de 12 ans à l’OF de Cassis, ce après s’être essayée à d’autres disciplines sportives. Pour être éligible dans sa catégorie de prédilection, qui est passée entretemps des -66 kg aux -70 kg, elle a dû observer un régime strict pour perdre au moins quinze kilos en si peu de temps. Mais la persévérance étant une seconde nature chez Priscilla Chéry, elle est parvenue à atteindre le poids idéal pour participer aux JIOI. « Perdre du poids c’est une chose, mais il fallait parallèlement avoir la condition physique requise pour supporter le rythme de la compétition. J’ai travaillé dur pour. » Prendre le risque de faire les JIOI à la maison pour mettre, enfin, un terme définitif à sa carrière : le jeu en valait la chandelle pour Priscilla Chéry. Pour la petite histoire, elle avait effectué ses premiers Jeux en 1990 à Madagascar, où elle avait
décroché trois médailles de bronze (individuel, toutes catégories et par équipes) avant de s’imposer comme le leader de l’océan Indien en individuel (-66 kg) en 1993 aux Seychelles et en 1998 à La Réunion. « C’était un challenge pour moi d’y revenir et de décrocher une troisième médaille d’or consécutive dans ma catégorie, cette fois devant ma famille et mon public. L’esprit de compétition me revenait petit à petit, et en même temps, cette envie d’aller chercher l’or », raconte notre interlocutrice. Au bout du compte, elle atteindra son objectif, décrochant l’or chez les -70 kg. Ce n’est pas tout. Maurice s’imposera pour la première fois dans la compétition par équipes féminine, une victoire qui portera un peu sa marque. « Cela a été un moment exceptionnel pour nous les judokates qui faisaient partie de cette aventure. C’était vraiment formidable de terminer en apothéose une carrière, de surcroît à domicile, au dojo de GRNO. Mais ces Jeux, eux, restent gravés à vie », confie cette grande athlète qui exerce dans la fonction publique depuis 24 ans, dont 14 comme Senior Sports Coach. Aujourd’hui âgée de 47 ans, Priscilla Chéry, ceinture noir 2e dan, estime que le judo est une philosophie en luimême. En le pratiquant, on adhère à un mode de vie. « Quand un judoka tombe, il ne reste pas à terre. En cas No5 avril 2019 l Sport Together
ée à une autre de victoire ou de défaite, le judoka se relève toujours et cela, je l’applique dans ma vie de tous les jours. Une hygiène de vie et surtout la discipline, voilà ce que m’a apporté ce sport », poursuit Priscilla Chéry. Elle a été championne d’Afrique en 1994 en Tunisie dans la catégorie des -66 kg. L’année suivante, elle se distingue de nouveau en s’installant sur la plus haute marche du podium aux Jeux d’Afrique d’Harare. Cette consécration zimbabwéenne lui permet de valider sa qualification olympique pour les Jeux d’Atlanta en 1996. Un souvenir impérissable pour notre interlocutrice. Elue à deux reprises Sportswoman of the Year, 1994 et 1995, Priscilla Chéry reste une référence du judo féminin du pays. Elle est, jusque-là, la seule judokate à avoir décroché l’or aux Jeux d’Afrique. En 1997 elle obtiendra la President’s Distinguished Service Medal. Quid des JIOI 2019 ? Elle estime que Maurice possède toutes les chances de remporter la compétition au tableau final des médailles. « Pour les JIOI, il faut continuer à bosser dur. Il reste encore du temps. L’entraînement n’est pas suffisant, il faut aussi avoir la bonne mentalité ». Parole d’une battante qui aura tout connu dans le sport.
Priscilla Chéry compte quatre médailles d’or, trois en individuel et une par équipes, en quatre participations aux JIOI.
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