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MAGAZINE-901

Joseph-Philippe Bevillard Ryan Hildebrand Lydia Panas Adrian Lowe Ulrich Vincent Tom Chambers Pierre Liebaert Vera Saltzman Sarah Seené Stéphane Mahé


Danielest

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Joseph-Philippe Bevillard Ryan Hildebrand Lydia Panas Adrian Lowe Ulrich Vincent Tom Chambers Pierre Liebaert Vera Saltzman Sarah Seené Stéphane Mahé

04 12 23 34 46 55 66 78 88 100

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Les droit des images présentées dans ce magazine sont réservés à leurs auteurs respectifs. The images published in this magazine are copyrighted to their respective authors.


Editorial Welcome to another issue of the internationally acclaimed Square Magazine, with electrolytes. The news is of course that I am deep into the building, promoting and networking of the forthcoming Square Gallery. Basically, when I repatriated myself back to France after 25 years spent in the UK, I bought a rural property in a remote part of the country. This property had an extra barn and it was quickly decided this barn would be home to a photography gallery. It is right in the middle of nowhere, but hey... it’s like a dream come true. So start checking the price of a return ticket to Limoges: seeing the work published in the magazine in the flesh could be a dream come true for you too!

Bienvenue dans le nouveau numéro de Square Magazine, la revue acclamée internationalement. Les nouvelles du jour c’est bien sûr la construction, la promotion et la création de réseau autour de Square Gallery. Après 25 ans passés en Grande Bretagne, je me suis rapatrié en France, où j’ai acquis une propriété dans un coin perdu. Cette propriété comportait une grange, et il fut bientôt décidé que ladite grange deviendrait une galerie photographique. Elle sera au fin fond de nulle part, mais c’est un peu un rêve qui deviendrait réalité. Vous pouvez dès maintenant vous renseigner sur les prix des vols pour Limoges : voir les images publiées dans le magazine pourrait devenir pour vous aussi une réalité .

Christophe Dillinger, April 2018.


Joseph-Philippe Bevillard

0 4 Irish Travellers

When I moved from Boston to Ireland in 2000, I took a taxi at Shannon airport. Five minutes en route to my destination, I spotted a row of caravans and white vans on the roadside. Scantily clothed children were running around black and white ponies, there were clothes billowing in the wind, suspended on makeshift clothes lines. Mothers and daughters were doing morning chores, young adolescent boys were burning rubbish on the bonfire. I was taken by this energy, this chaotic lifestyle, and I began to study the travellers trying to build up some form of trust, at least enough to be allowed to document their life in 2010. To date, Irish Travellers has become the most interesting and the largest body of work I have ever produced in my 3 decades as a photographic artist.

Quand j’ai déménagé de Boston pour l’Irlande en 2000, j’ai pris un taxi à l’aéroport de Shannon. Cinq minutes en route vers ma destination, j’ai vu une rangée de caravanes et de fourgonnettes blanches sur le bord de la route. Des enfants à peine vêtus couraient autour de poneys noirs et blancs, le linge flottait au vent, suspendu à des cordes de fortune. Les mères et les filles étaient aux corvées du matin, de jeunes adolescents brûlaient des ordures sur un feu de joie. J’ai été pris par cette énergie, ce mode de vie chaotique, et j’ai commencé à étudier ces gens du voyage, essayant de construire une forme de confiance mutuelle, qui m’amena à pouvoir documenter leur vie en 2010. À ce jour, la série « Irish Travellers » est devenu le travail le plus intéressant et le plus important que j’ai jamais produit dans mes trois décennies en tant qu’artiste photographe.

www.jpbevillard.com









Ryan Hildebrand

1 2 Elsewhere

I take pictures because it makes me feel good. Seeking out a scene, transforming it, easing the image into itself, and watching it take shape through the glow of the viewfinder is an uplifting experience. For me, the photographs are records of the feeling brought on by the act of photographing, more so than mere records of particular places. The images are created in response to a need to impose a kind of in-betweens-ness on the familiar; to transform my neighbourhood, my city, my place of work into something else. An “elsewhere”. It is a kind of escapism, but it also improves my relationships with the places I live in.

Je prends des photos parce que j’aime ça. Rechercher une scène, la transformer, l’assouplir et la regarder prendre forme à travers la lueur du viseur est une expérience enrichissante. Pour moi, les photographies sont des enregistrements du sentiment provoqué par l’acte même de photographier, plus que de simples enregistrements de lieux particuliers. Les images sont créées en réponse à un besoin d’imposer une sorte d’in-betweens sur le familier; transformer mon quartier, ma ville, mon lieu de travail en quelque chose d’autre. Un «ailleurs». C’est une sorte d’évasion, mais qui change aussi mes relations avec les endroits où je vis.

Instagram: @brutal.ardour












Lydia Panas

2 3 Holding on

I invited women I know to pose for me, with people upon whom they depend. The photographs attempt to depict the tenuous nature of relationships. Navigating hopes and fears, ambitions and vulnerabilities, much of what we feel goes unspoken. I am interested in the uncomfortable conversations, the uncertainty, and what we hold back from one another, despite a universal need to be connected.

J’ai invité des femmes que je connaissais à contacter des gens dont elles dépendaient et à poser pour moi avec eux. Ces images tentent de représenter des zones de relations tacites. Navigant entre les espoirs et les peurs, les ambitions et les vulnérabilités, une grande partie de ce que nous ressentons ne se dit pas. Je m’intéresse aux conversations inconfortables, à l’incertitude et à ce que nous retenons les uns des autres, ceci malgré un besoin universel d’être connectés. J’essaie de photographier la nature ténue des relations et des interactions humaines, aux impacts si importants dans nos vies.

www.lydiapanas.com












Lowe 3 4 Adrian Flowers This project has been keeping me sane for two years or so. They’re portraits. Everything I do is a portrait it seems. The flowers themselves are bought from local supermarkets and petrol stations, they are not remarkable in any sense other then that they are beautiful. Taken for granted in a “throw away” world where everything is for the use of man, all else is subservient. I watch them, I see their colours intensify as life continues to fall away. I started this project influenced by Irving Penn, I had at first tried to mimic Penn’s style which of course I cannot do, so I let go and became a spectator as I began to develop some semblance of style.

Ce projet m’a permis de rester sain d’esprit pendant deux ans. Ce sont des portraits. Tout ce que je fais est un portrait, apparemment. Les fleurs elles-mêmes proviennent de supermarchés locaux et de stations-service. Elles ne sont remarquables à aucun autre titre que celui de leur beauté. Pris pour acquis dans un monde « à jeter » où tout est à l’usage de l’homme, tout est soumis à sa volonté. Je les observe et vois leurs couleurs s’intensifier alors que leur vie continue de s’estomper. Ce projet fut au départ influencé par Irving Penn. Quand je me suis rendu compte que je ne pouvais imiter son style, je suis redevenu un spectateur et j’ai inventé le mien.

Instagram











GALLERY

JUIN SEPT 01

© Virginie Plauchut

Entrée gratuite

30

Galerie photographique dédiée au format carré 23200 Chambroutière www.squaregallery.fr 06 07 70 23 18


Vous êtes, vous connaissez quelqu’un qui est un pauvre photographe qui lutte avec le rectangle et qui aimerait essayer le format carré et être publié dans le magazine ? Le programme de résidences d’artistes peut vous aider. C’est gratuit, ça dure de 3 à 6 mois et c’est ouvert à tous, quels que soient votre âge, votre sexe ou votre nationalité. Ce qu’il nous faut : Rassemblez des extraits de vos travaux et quelques infos sur vous-même. Mettez sur pied une proposition, mettant en lumière votre projet visuel et les raisons pour lesquelles vous pensez que le format carré serait approprié. Envoyez le tout à editor@squaremag.org Ce que vous pouvez attendre de nous : Une évaluation et un retour sur votre projet d’un des membres de l’équipe de Square Magazine (mail, téléphone ou Skype). Une aide académique si nécessaire (par exemple en histoire de l’art ou en études contextuelles). Un article dans le magazine à la fin de la résidence. La promotion de votre travail via les réseaux sociaux et notre site web.


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Ulrich Vincent Identités

Dans cette série, j’ai porté mon regard sur ces bâtiments anonymes, ceux que l’on croise tous les jours dans nos trajets habituels et qui finissent par disparaitre dans les méandres de nos réflexions; entre le planning de notre journée et le menu du soir. Aussi j’ai tenté par un jeu de double exposition d’en isoler une partie, de la multiplier et de la faire flotter dans les airs. On imagine alors difficilement que ces bâtiments puissent être des lieux de travail ou d’habitation, mais plutôt des vaisseaux improbables; des satellites flottant en orbite de notre quotidien grisonnant.

In this series, I looked at all these anonymous buildings, the ones we meet every day on our commute, the ones that eventually disappear in the chaos of our inner thoughts, caught between the planning of our day and the question of what we’re going to eat tonight. And so, through a game of double exposure, I tried to isolate parts of them, to multiply them and have them float in the air. It is difficult to imagine that these buildings could be workplaces or places to live in: they are now improbable vessels, satellites orbiting our monochromatic everyday life.

ulrichvincent.com










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Tom Chambers Still Beating

Narrative art refers to visual imagery which tells stories, engages the imagination, and stirs the emotions. These stories transcend culture and are relatable to all. My photomontage is narrative art which additionally uses magic realism. Magic realism creates stories which seem both true and believable, but likely are improbable. Using magic realism, “Still Beating” presents narrative imagery about the vitality of all living things whose survival is challenged. These living things are the embodiment of contrasts, both weakness of body and strength of emotions. As you hold a wild bird in your hand, you can feel its fragile bones contrasted with the fortitude of its beating heart. And yet such creatures prevail through sheer grit. Witnessing the determination for survival is a source of hope that the natural world will endure.

« L’art narratif » fait référence à l’imagerie visuelle qui raconte des histoires, engage l’imagination et attise les émotions. Ces histoires transcendent les cultures et sont accessibles à tous. Mes photomontages sont un art narratif qui utiliserait en plus une sorte de réalisme magique. Ce réalisme crée des histoires qui semblent à la fois vraies et crédibles, mais pour autant probablement improbables. « Still Beating » montre des narrations centrées sur la vitalité de tous les êtres qui luttent pour leur survie. Ils sont l’incarnation de maints contrastes, comme la faiblesse du corps et la force des émotions : prenez un oiseau sauvage dans votre main, vous pouvez en sentir les os fragiles, contrastés avec la force de son cœur qui bat. De telles créatures l’emporteront par leur simple volonté. Témoigner de cette détermination à survivre est une source d’espoir pour le monde naturel.

tomchambersphoto.com












Pierre Liebaert

6 6 Macquenoise

« Macquenoise » est le portrait doux-amer d’une mère et de son fils vivant reclus parmi les bêtes, au gré des saisons. De cette relation œdipienne éname une violence asphyxiée par un état d’immobilisme. Parfois, le regard laisse échapper un cri d’alarme que l’on observe muet, impuissant. « Macquenoise », ce pourrait aussi être le nom d’une danse macabre. Le souvenir d’un sacrifice originel à l’aube d’un horizon qui soupire, entre lumière et obscurité. Mais il s’agit d’un village aux confins de la Belgique, à la frontière française. On y perçoit l’ombre de la mère, plantée comme un grand chêne noueux et celle du fils claudiquant. Deux personnages qui habitent la terre et y ont pris racine, infiniment. Afin de capter ces images, Pierre Liebaert s’est immiscé dans l’intimité de cette famille, qui l’a progressivement adopté. Le photographe s’est accordé au rythme lent de la ferme et de ses hôtes par un mimétisme volontaire. Il dévoile ainsi un intérieur banal auréolé de chaleur, indice d’une vie simple et sans aspérité, qui semble pouvoir durer pour l’éternité.

«Macquenoise» is the bittersweet portrait of a mother and her son living a secluded life with only animals for company, at the mercy of the seasons. From this oedipal relationship wells up a violence suffocated by a state of immobility. Sometimes, a look seems to be a cry for help, a warning that we heed while remaining mute, powerless. «Macquenoise» might well be the name of a dance of death. The memory of an original sacrifice from the very edge of a horizon that sighs, between light and darkness. But it is a village on the fringes of Belgium, on the French frontier. We see there the shadow of the mother, planted like a knobby oak-tree, and that of the limping son. Two characters so deeply engrained in the earth they live on that they have taken root there forever. To capture these images, Pierre Liebaert has steeped himself in this family’s intimacy until he beccame part of it. The photographer has tuned himself to the slow rhythm of the farm and his hosts by deliberate mimicry. He reveals a mundane interior haloed by warmth, indicating a simple, uneventful life that seems set to last for eternity.

www.pierreliebaert.com












Are you, do you know, a poor rectangular photographer who would like to try their hands at the square format and be published in the magazine? If so, the Square Residencies programme is just what you need. It is free, it lasts three to six months and is open to all, regardless of age, gender or nationality (or photographic gear). Here’s what you need to do: Gather some of your work and some info about yourself. Put together a proposal, highlighting your visual project and why you think the square format would fit. Email the lot to editor@squaremag.org What you’ll get: Ongoing assessment and feedback on your project from members of the Square Magazine team (via email, phone and Skype). Academic help if needed (for instance art history and contextual studies). A slot in the magazine at the end of the residency. Promotion of the project via social networks and the magazine’s website.


Saltzman 7 8 Vera O Human Child Canadian author W.O. Mitchell’s seminal book Who Has Seen the Wind depicts life as a child in rural Saskatchewan in the 1930s. Through stories of everyday events of a young boy trying to make sense of life, death and God, Mitchell addresses universal themes in an authentic Canadian prairie voice. Seventy years after its publication, “O Human Child” takes a contemporary look at children growing up in rural Saskatchewan, and considers how the tensions and complexities of childhood today both contrast and mirror those of Mitchell’s time. Title borrowed from W.B. Yeats’ poem The Stolen Child

Who Has Seen the Wind, de l’auteur Canadien W.O. Mitchell, décrit la vie d’un enfant dans les régions rurales du Saskatchewan dans les années 1930. Au travers du questionnement d’un jeune garçon à propos du sens de la vie, de la mort et de Dieu, Mitchell aborde des thèmes universels avec l’accent authentique des grandes prairies canadiennes. Soixante-dix ans après sa publication, « O Human Child » jette un regard contemporain sur les enfants qui grandissent dans les régions rurales du Saskatchewan et examine comment les tensions et les complexités de l’enfance contrastent et reflètent celles de l’époque de Mitchell. Titre emprunté au poème de W.B. Yeats The Stolen Child

www.verasaltzman.com











Sarah Seené

8 8 Fovea

The fovea centralis (the term fovea comes from the Latin, meaning pit or pitfall) is a small, central pit composed of closely packed cones in the eye. It is located in the centre of the macula lutea of the retina. This Polaroid series shows some visually impaired or blind teenagers and young adults from Canada. It is a series of poetic portraits that bring them to light within their own environment and their relationship to the world.

La fovea centralis (le terme fovea vient du latin, signifiant fosse ou abîme) est une petite fosse composée de cônes serrés au centre de l’œil. Elle est située au centre de la macula lutea, de la rétine. Cette série de Polaroids a pour sujet des adolescents et des jeunes adultes canadiens malvoyants ou aveugles. C’est une série de portraits poétiques qui les mettent en lumière dans leur propre environnement et leur relation au monde.

www.sarahseene.com












The new book from Kay Adams, creator of Wasted Film


Stéphane Mahé

100 Somewhere

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais avec ce papier collant qu’on déroule en rubans. Il a quelque chose du rouleau de pellicule. Stéphane Mahé attrape les silhouettes, pattes de mouche, poche les paysages et les plonge dans un liquide de sa composition : les êtres et les choses sont pris dans cette résine, instantanés, toujours vivants. À travers les photographies, ils brillent plus intensément, sauvés du ruissellement du temps. Arnaud LE GOUËFFLEC

To catch a fly, you need fly paper. Photographic film is just like this sticky ribbon and Stéphane Mahé traps silhouettes like flies in amber, frozen, alive. Through the photographic medium they glow brighter, free of time’s grasp.

Arnaud LE GOUËFFLEC

Ulule












Rédacteur en chef : Christophe Dillinger Direction artistique : Yves Bigot Relecture : Gwenaël Skeudenner & Demir Sideronymus Berisha Layout: Alice Milner

contribute@squaremag.org We are always on the lookout for new talents. If you wish your work to be considered for publication, please send us a coherent series of 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, plus a short introductory text. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. Si vous voulez nous présenter vos travaux, envoyez-nous une série cohérente de 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, avec un court texte explicatif.

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901-APR 18

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