MAGAZINE-902
Andrea Tonellotto Maurizio Cortigiano Michel Pannier Arthur Tress Eliza Badoiu Marc Shoul Jim Naughten Mishu Vass Ludovica Anzaldi Benjamin Tankersley
Danielest
902
Andrea Tonellotto Maurizio Cortigiano Michel Pannier Arthur Tress Eliza Badoiu Marc Shoul Jim Naughten Mishu Vass Ludovica Anzaldi Benjamin Tankersley
04 13 24 35 48 57 68 80 90 102
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Les droit des images présentées dans ce magazine sont réservés à leurs auteurs respectifs. The images published in this magazine are copyrighted to their respective authors.
Editorial Well, Square Magazine was not in Arles this year. It wasn’t in Arles last year either. If fact, Square Magazine has never been to Arles. I wonder what impact such a wondrous publication would have on the photography cognoscenti if it ever went. Maybe we’ll know next year. If the meantime, here is your summer instalment of square wonders. Please note that Eliza Badoiu’s work will be exhibited at Square Gallery in August, alongside Sylvestre Anasse.
Bon, hé bien Square Magazine n’était pas à Arles cette année. Il n’y était pas l’an dernier non plus. En fait, Square Magazine n’a jamais fait Arles. Je me demande quel impact cette merveilleuse publication aurait sur la crème du monde photographique. Peut-être le saurons-nous l’an prochain. En attendant, voici votre dose d’été de petites merveilles carrées. Notez que le travail d’Eliza Badoiu sera exposé à Square Gallery en aout, avec celui de Sylvestre Anasse.
Andrea Tonellotto
0 4 Paper & Sky
I love the sky, I love the colours, I love the shadows and I love my polaroid sx70. That is all...
J’aime le ciel, j’aime les couleurs, j’aime l’ombre, j’aime mon Polaroid SX70. Il n’y a rien à ajouter...
www.andreatonellotto.com
Maurizio Cortigiano
1 3 Hindsight
My first album, ‘New York’, dates from 1975. It was a journal about a family trip to the States. I am mainly a travel and street photographer with a passion for portraiture. l am fascinated by how the camera works as a ‘third eye’, picking up details and, in hindsight, rendering what I see into something new and beautiful. I also want to explore how photography reveals the gaps in our mind’s recollection of past moments, their evanescence and how memory can alter our recounting of experiences. I often find my images resembling drawings painted from memory, thus lacking sharpness or detail but rather suggesting an atmosphere.
Mon premier album, « New York », date de 1975. C’était le journal d’un voyage en famille aux EtatsUnis. Je suis principalement photographe de voyage et de rue avec une passion pour le portrait. Je suis fasciné par la façon dont la caméra fonctionne comme un « troisième œil », mettant en valeur certain détails et, rétrospectivement, transformant ce que je vois en quelque chose de nouveau et d’esthétique. Je veux aussi explorer comment la photographie révèle les lacunes de nos souvenirs, leur évanescence et comment la mémoire peut modifier nos expériences passées. Je trouve souvent que mes images ressemblent à des dessins peints de mémoire, manquant ainsi de netteté ou de détail, mais suggérant plutôt une atmosphère.
Michel Pannier
2 4 Paths that cross
Memories. Dreams. Fantasy. Paths That Cross is some of each. The suggestive narrative, based on a blend of Norse and Grecian mythology, is a tale of life, the roads we take, the people we meet. The images invite the viewer to interpret the images based on their own experiences. Paths that cross will cross again. Photographed in the studio, each image is constructed on set from a collection of wardrobe and props based on a loose concept for the session. A carefully blended palette of cool tones and textures, the final images are both photographic and photo based mixed media. Select images from the series are treated with an encaustic process utilizing hot wax, poured onto the image, then scraped away and oil based pigments then applied. Each mixed media piece is then a unique work of art.
Souvenirs. Rêves. Fantaisie. « Paths that cross »contiennent un peu de tout celà. Le récit suggestif, basé sur un mélange de mythologie nordique et grecque, est un conte de vie à propos des routes que nous empruntons, et des gens que nous rencontrons. Le spectateur est invité à interpréter les images en fonction de ses propres expériences. The paths that cross vont se croiser à nouveau. Photographiée en studio, chaque image est construite librement sur l’ensemble d’une collection de garde-robe et d’accessoires. Avec leurs palettes soigneusement mélangées de tons et de textures, les images finales sont à la fois de la photographie et des créations de médias mixtes. Certaines images de la série sont traitées avec un procédé à l’encaustique : de la cire chaude est versées sur l’image, puis grattées et ensuite appliquées avec des pigments à base d’huile. Chaque pièce devient alors une œuvre d’art unique.
michaelpannier.com
Arthur Tress
3 5 Skate Park
After a trip to Mexico City in 2003 where I visited the vast pyramids of the religious complex Teotihuacan, when I came back to my home town of Cambria, I suddenly saw the same sense of ritual sacred precinct in the improvised architectural design of our local skateboard park. The park’s challenging ramps and deep bowls of flowing concrete seemed to become similar sites for the archetypal dramas of adolescent self-initiation. Like tough young warriors with battle wounds , the skaters often left the park with bleeding bruises as they aspired to fly into the sky, but more often came hurtling down hard. As if they were birds in flight, arms akimbo, the youngsters seemed aggressively graceful as they flew over the steep slopes, their thin angular bodies making dancelike patterns skimming the rough concrete swells in defiance of gravity and fear, flowing like liquid water in vortexes of spiralling energy spilling against the surging wave surfaces in sharp contrasts of sunlight and shadow.
Lors d’un voyage à Mexico en 2003, j’ai visité les vastes pyramides du complexe religieux de Teotihuacan. De retour dans ma ville natale de Cambria, j’ai soudainement perçu le même sentiment d’espace rituel sacré dans la conception architecturale improvisée de notre parc de skateboard local. Les rampes raides et les bols en béton, fluides et profonds, ressemblaient à ces sites immémoriaux, théâtres de drames archétypaux de rites de passages adolescents. Tout comme de jeunes guerriers endurcis couvert des blessures du combat, les skateurs quittaient souvent le parc avec des contusions sanglantes, eux qui aspiraient à l’envol. Bras croisés, les jeunes gens glissaient sur les pentes escarpées, leurs corps anguleux et minces tournoyaient, rasant les crêtes de béton rugueux au mépris de la gravité et de la peur. Leur énergie se déversait en spirales liquides contre les vagues de béton, dans le contraste aigu de la lumière et de l’ombre.
www.arthurtress.com
GALLERY
JUIN SEPT
© Virginie Plauchut
01
Entrée gratuite
30
Galerie photographique dédiée au format carré 23200 Chambroutière www.squaregallery.fr 06 07 70 23 18
Vous êtes, vous connaissez quelqu’un qui est un pauvre photographe qui lutte avec le rectangle et qui aimerait essayer le format carré et être publié dans le magazine ? Le programme de résidences d’artistes peut vous aider. C’est gratuit, ça dure de 3 à 6 mois et c’est ouvert à tous, quels que soient votre âge, votre sexe ou votre nationalité. Ce qu’il nous faut : Rassemblez des extraits de vos travaux et quelques infos sur vous-même. Mettez sur pied une proposition, mettant en lumière votre projet visuel et les raisons pour lesquelles vous pensez que le format carré serait approprié. Envoyez le tout à editor@squaremag.org Ce que vous pouvez attendre de nous : Une évaluation et un retour sur votre projet d’un des membres de l’équipe de Square Magazine (mail, téléphone ou Skype). Une aide académique si nécessaire (par exemple en histoire de l’art ou en études contextuelles). Un article dans le magazine à la fin de la résidence. La promotion de votre travail via les réseaux sociaux et notre site web.
Décalage Immédiat, par Eric Droussent Format : 28 x 29 - 120 pages, près de 100 photos, les coulisses des créations. Photos et textes d’Eric Droussent. Préface par Julie de Waroquier Prix 45€ Disponible via www.droussent.fr
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Eliza Badoiu
This is an outdoor session I shot on a family trip. That is quite an unusual series insofar as I generally deal with studio self-portraits. I used myself as the main subject which became reduced to an illusion, a body assimilated by the remoteness of the scenery. It is a series of self-searches, where the mind and the inner flow can’t just yet be put at ease. The head is always replaced either by the moon, a symbol that stands for femininity, or by a sphere, a circle that encloses the vision of the inner mind itself.
C’est une séance en plein air que j’ai shootée lors d’une sortie en famille. C’est une série assez inhabituelle, dans la mesure où mon travail consiste généralement d’autoportraits en studio. Je me suis utilisée comme sujet principal, un sujet qui s’est retrouvé réduit au statut d’une illusion, un corps assimilé par le décor. C’est une série basée sur la recherche de soi, un moment où l’esprit et le flux intérieur ne sont pas encore en harmonie. La tête est toujours remplacée soit par la lune, qui symbolise la féminité, soit par une sphère, un cercle qui enceint la vision de l’esprit intérieur lui-même.
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Marc Shoul Flatlands
Flatlands focuses on Johannesburg’s inner city. The work documents people who have moved into this high-rise urban environment; many of them refugees, all of them searching for ‘gold’ in one form or another. And so it has always been. For over a century now, Johannesburg has been a beacon for people from all over the world, offering the promise of a better life. Today, the inner city comprises a densely populated landscape, filled with high-rise office buildings and apartments. Accommodation is cheap, catering for the waves of immigrants who move through these flatlands. The once mainly-white population has dwindled to a sprinkling and the inner city has, instead, become a hub for the entire sub-continent. Today, it is a home, of sorts, for people from across the African continent.
Flatlands est une série de focus sur le centre-ville de Johannesbourg. Ce travail nous livre un portrait des gens qui ont choisi de vivre dans cet environnement urbain composé d’immeubles ; la plupart d’entre eux sont des réfugiés, tous sont à la recherche d’un avenir doré sous une forme ou une autre. L’Histoire est un éternel recommencement. Depuis plus d’un siècle maintenant, Johannesbourg demeure un phare pour tous les hommes à travers le monde, la promesse d’une vie meilleure.
Aujourd’hui, le centre ville est densément peuplé, rempli d’immeubles résidentiels et de bureaux. Les loyers sont peu élevés afin de pouvoir accueillir les flots d’immigrants qui s’installent dans ces flatlands. La population jadis majoritairement blanche a fortement diminué tandis que le centre ville est devenu un foyer pour le sous-continent tout entier et pour les peuples de l’ensemble du continent africain.
marcshoul.com
Jim Naughten
6 8 Mountains of Kong
Jim Naughten’s latest project takes the viewer back in time to a fabled place, which may or may not have ever existed. Acting as an explorer, scientist and photographer Naughten has documented a world that existed in the popular consciousness for over a hundred years. The Mountains of Kong can be found on printed British maps of West Africa from 1798 through to the late 1880s when they were finally declared to be non-existent. Naughten has created a series of stereoscopic images that tell a very different story as he imagines a fictitious record made for posterity and scientific purposes during an expedition of the mountain range. The resulting images are viewable in three dimensions by using the same stereoscopic technology made popular in the late 1800s which allowed Victorians to travel to the four corners of the world whilst sitting at home in their armchairs. Naughten presents us with the evidence for the existence of the mythical kingdom in irrefutable three-dimensional forms.
Le dernier projet de Jim Naughten transporte le spectateur dans un lieu légendaire, qui n’a peut-être jamais existé. Agissant à la fois comme un explorateur, un scientifique et un photographe, Naughten a documenté un monde qui existait dans la conscience populaire depuis plus de cent ans. On peut trouver The Mountains of Kong sur les cartes britanniques géographiques de l’Afrique de l’Ouest imprimées entre 1798 et la fin des années 1880, quand elles furent finalement déclarées inexistantes. Naughten a créé une série d’images stéréoscopiques qui racontent une histoire très différente, en imaginant une expédition de cette chaîne de montagnes qui en aurait recueilli un enregistrement fictif réalisé pour la postérité et à des fins scientifiques. Les images qui en résultent sont visibles en trois dimensions en utilisant la même technologie stéréoscopique populaire à la fin des années 1800 et qui permettait aux Victoriens de voyager aux quatre coins du monde tout en restant assis confortablement au coin du feu. Naughten nous présente les preuves de l’existence du royaume mythique au travers de ces clichés tridimensionnels irréfutables.
jimnaughten.com
Are you, do you know, a poor rectangular photographer who would like to try their hands at the square format and be published in the magazine? If so, the Square Residencies programme is just what you need. It is free, it lasts three to six months and is open to all, regardless of age, gender or nationality (or photographic gear). Here’s what you need to do: Gather some of your work and some info about yourself. Put together a proposal, highlighting your visual project and why you think the square format would fit. Email the lot to editor@squaremag.org What you’ll get: Ongoing assessment and feedback on your project from members of the Square Magazine team (via email, phone and Skype). Academic help if needed (for instance art history and contextual studies). A slot in the magazine at the end of the residency. Promotion of the project via social networks and the magazine’s website.
Vass 8 0 Mishu Dark Tales The series is a selection of composite works inspired by abandoned places, natural and industrial sites, and graveyards visited for several years in a row. Some of them were originally worked in colour and are known under the generic title Elkielands, others are included in the last section of Life in Mono, and a few belong in private collections all over the world.
Cette série est une sélection d’œuvres composites inspirées par des lieux abandonnés, des sites naturels et industriels, et des cimetières visités pendant plusieurs années consécutives. Certaines images furent à l’origine travaillées en couleur et sont connus sous le titre générique Elkielands, d’autres sont incluses dans la dernière section de Life in Mono, et quelques-unes appartiennent à des collections privées de par le monde.
www.mishuvass.com
Ludovica Anzaldi
8 8 Holiday portrait
Holiday portrait is a collection of photos of umbrellas on a beach near Pachino, a small village in Sicily. By photographing the seaside “under the umbrella”, while the bather is away, Ludovica Anzaldi captures the inner life of the absent person. The umbrella becomes an extension of its absent owners; the nature and location of the objects within its shade tell the story of their day and in a way describe who they are. Looking at the images, one can perceive the presence of invisible human beings, and how connected they are to the things they left on the shore. We realise how, in this part of Sicily, the locals experience the beach as if it were their home. Out of sight, the photographer tiptoes into the intimacy of their homes and allows us to peek inside them and to imagine the lives of people that are both temporarily absent and yet still very much present.
Holiday portrait est une collection de photos de parasols disséminés sur une plage près de Pachino, un petit village en Sicile. En photographiant le bord de mer « sous le parasol «, alors que le baigneur est parti, Ludovica Anzaldi capture la vie intérieure de la personne absente. Le parasol devient une extension de ses propriétaires; la nature et l’emplacement des objets abandonnés dans son ombre racontent l’histoire de leur journée et décrivent en quelque sorte qui ils sont. En regardant les images, on peut percevoir la présence d’êtres humains invisibles, et à quel point ils sont connectés aux choses qu’ils ont laissées sur le rivage. Nous réalisons comment, dans cette partie de la Sicile, les habitants vivent la plage comme si elle était leur foyer. À l’abri des regards, le photographe se faufile dans l’intimité de ses foyers et nous permet d’y jeter un coup d’œil afin d’imaginer la vie de ces personnes temporairement absentes et néanmoins toujours très présentes.
www.ludovicaanzaldi.com
The new book from Kay Adams, creator of Wasted Film
Benjamin Tankersley
100 Frank by the Seashore
I’ve been photographing Frank Paparozzi aka ‘Frank DeVille’ since we met in high school in the Washington DC suburbs. Growing up, he spent his summers in Seaside Heights NJ and continues to work there every summer on the boardwalk performing magic. Seaside Heights is special to me having spent so many summers there visiting Frank. After the town was devastated by Hurricane Sandy in October of 2012, I was relieved to hear that Frank’s family’s home in nearby Lavallette survived and that he’d be returning to work the boardwalk again. These images span ten years of documenting Frank and the town as well as how the aftermath of Hurricane Sandy has affected them both.
J’ai commencé à photographier Frank Paparozzi, alias ‘Frank DeVille’, quand nous nous rencontrâmes au lycée dans la banlieue de Washington DC. En grandissant, il passait ses étés à Seaside Heights, dans le New Jersey et aujourd’hui continue d’y travailler comme magicien sur l’esplanade chaque été. Seaside Heights est un endroit spécial pour moi. Après que la ville fut dévastée par l’ouragan Sandy en octobre 2012, j’ai été soulagé d’apprendre que la maison de la famille de Frank, dans la ville voisine de Lavallette, avait survécu et qu’il allait bientôt retourner travailler sur la promenade. Ces images couvrent dix ans de documentaire sur Frank et la ville, ainsi que la façon dont l’ouragan Sandy les a touchés.
bentankersley.com
Rédacteur en chef : Christophe Dillinger Direction artistique : Yves Bigot Relecture : Gwenaël Skeudenner & Demir Sideronymus Berisha Layout: Alice Milner
contribute@squaremag.org We are always on the lookout for new talents. If you wish your work to be considered for publication, please send us a coherent series of 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, plus a short introductory text. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. Si vous voulez nous présenter vos travaux, envoyez-nous une série cohérente de 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, avec un court texte explicatif.
www.squaremag.org
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