Traduire l'Europe 2011 - Le Programme

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Une géographie cordiale de l’Europe Se caractérisant par un développement ininterrompu, la manifestation Traduire l’Europe fêtera du – 4 au 12 mars 2011 – son troisième anniversaire. Elle sera, comme depuis sa naissance, l’occasion d’attirer un large public grâce à l’engagement de ses animateurs, à l’énergie des équipes des médiathèques où elle se déroulera et à la qualité de sa programmation. À une heure où la légitimité d’une culture citoyenne et populaire se trouve malmenée ici et là, Strasbourg et sa Communauté Urbaine appliquent au pied de la lettre les engagements pris avant les élections municipales de 2008 : l’accès démocratique de tous aux joies de la lecture et de l’enrichissement spirituel, associés à la réduction d’inégalités territoriales. Ainsi, neuf médiathèques, – dont celle de Cronenbourg et de Lingolsheim – recevront-elles les manifestations de Traduire l’Europe. Parmi ces structures, les médiathèques du Neuhof, de la Meinau et de Neudorf marqueront l’intégration de quartiers et de publics populaires à un cycle de rencontres et de spectacles entrant dans un ensemble plus vaste. L’un de ses autres fleurons n’est-il pas Fous d’images ? La lecture de l’appétissant menu de Traduire l’Europe 2011 montre aussi que nos médiathèques sont devenues de véritables maisons de la culture. On y goûtera, en une dizaine de jours, conférences et tables rondes, lectures et contes bilingues franco-italiens, autant que marionnettes et théâtre. Une savoureuse rencontre finlando-nipponne et une présentation du cinéaste Joris Ivens seront, ainsi, à l’ordre du jour. Un pareil programme, illustrant la dimension européenne intrinsèque de notre métropole, comportera également deux actions représentatives de ce qui se réalise aujourd’hui dans celle-ci. D’une part, le plasticien autrichien Peter Weibel participera à Traduire l’Europe grâce à des installations se déployant à la médiathèque Malraux, à l’artothèque de Neudorf, au Palais du Rhin, au Musée d’art moderne et contemporain, comme à la galerie Frank Pagès de Baden-Baden. Quel exemple de transversalité et d’utilisation pertinente d’un réseau public intégrant, en l’espèce, un partenaire privé ! Nous saluons, d’autre part, le retour à Strasbourg de Jorge Semprùn, ancien déporté de Buchenwald et écrivain espagnol à la célébrité internationale. Une telle présence honore notre métropole, autant que la venue d’Herta Müller, Prix Nobel de littérature 2009. Accompagnée par sa traductrice Nicole Bary, cette représentante éminente de la minorité germanophone de Roumanie fut considérée comme une pestiférée sous la dictature de Ceausescu. Sans le travail de sa traductrice, l’œuvre d’Herta Müller serait – encore aujourd’hui – seulement accessible à une minorité de germanistes. Il importe, dès lors, de se féliciter – une fois encore – de l’intégration des Rencontres européennes de littérature à l’édition 2011 de Traduire l’Europe. Ayant comme invité d’honneur Yves Bonnefoy, elles ne se limiteront pas à distinguer quatre autres écrivains européens. Elles valoriseront également les traducteurs de trois d’entre eux. Tel le mystique médiéval strasbourgeois Rulman Merswin, ayant vécu au 14e siècle et écrit en vieil allemand. Cette langue, aujourd’hui morte, retentira avec celles – si variées – qu’on parle dans la Communauté Urbaine de Strasbourg, terrain d’une géographie cordiale de l’Europe. Jacques Bigot

Roland Ries

Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg

Maire de Strasbourg

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De nouveaux rapprochements Avec Jacques Bigot et Roland Ries, nous saluons avec joie l’édition 2011 de la très belle manifestation Traduire l’Europe, ainsi que la tenue des sixièmes Rencontres européennes de littérature à Strasbourg, devenues désormais un rendez-vous annuel dans la capitale parlementaire européenne. Nous nous réjouissons particulièrement de la venue dans notre ville d’Herta Müller, Prix Nobel de littérature 2009. Cette éminente représentante de la minorité germanophone de Roumanie connut autrefois censure, opprobre et humiliations, imposées par le régime de Bucarest. L’un de ses premiers livres fut, ainsi, publié de manière clandestine. Lors de la rencontre du 5 mars, Herta Müller se souviendra, en compagnie d’auteurs choisis par elle-même, des souffrances endurées par les peuples de l’Europe Centrale au cours du 20e siècle. Les témoignages d’Hanna Krall et de György Dragomán y retentiront. Ils diront la mémoire des Juifs polonais victimes de la Shoah, comme les tourments traversés, plus récemment, par une autre minorité linguistique : celle des Magyars établis en Roumanie. Autant de mises en garde dont l’actualité permanente ne saurait échapper aux démocrates ! L’expression poétique de ces blessures rejoindra aussi l’un des objectifs majeurs des sixièmes Rencontres européennes de littérature à Strasbourg, associées de nouveau, ce dont on ne peut que se réjouir, à Traduire l’Europe. Le poète français Yves Bonnefoy en sera l’invité d’honneur. Tony Harrison, Denise Desautels et Claudio Rodríguez, disparu en 1999, y représenteront respectivement le Royaume-Uni, le Québec et l’Espagne. La mise à l’honneur du mystique Rulman Merswin, rappellera le Strasbourg médiéval. Trois de ces cinq auteurs verront aussi, comme désormais de coutume, leurs traducteurs honorés. Si, ces dernières années, le Palais Universitaire a été le cadre de plusieurs manifestations des Rencontres européennes de littérature, leur édition 2011 verra l’intensification des liens existant entre l’Université de notre ville et cette manifestation aux contenus toujours vivifiants. Ainsi, les étudiants pourront notamment rencontrer Denise Desautels à l’UFR des Lettres. Il sera, par ailleurs, possible de discuter du travail de traduction littéraire. Celui-ci connaît évidemment des préalables incontournables : l’étude approfondie des langues étrangères, autant qu’une maîtrise supérieure de la langue française, acquises grâce à un cursus universitaire. Nous nous réjouissons donc de ces nouveaux rapprochements entre la Ville, la Communauté urbaine et l’Université de Strasbourg. Forte de soixante mille étudiants, pôle d’excellence dont le rayonnement international s’accroît sans cesse, elle s’associe à une logique globale de développement, de valorisation et de rayonnement de notre métropole. Sa longue tradition humaniste n’y est pas étrangère.

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Souad El Maysour

Daniel Payot

Michel Deneken

Vice-Présidente à la Culture et à la lecture publique de la Communauté urbaine de Strasbourg

Adjoint au Maire à l’Action culturelle

Premier Vice-Président de l’Université de Strasbourg


Le Jardin des Langues Ambitieux programme que de vouloir « Traduire l'Europe ». Soyons honnêtes : nul ne pourra jamais remplir cette mission en l'espace d'un temps fort. Est-ce une raison pour ne pas essayer de partager les joyaux de notre littérature commune ? Pour cela, il faut écouter ceux qui portent un regard distancié sur notre société à travers leurs livres qui touchent à l'universel : les écrivains ET leur(s) traducteur(s). N'oublions jamais ces passeurs que sont les traducteurs, auteurs associés. C'est d'abord leur texte que nous lisons quand nous entrons dans un univers étranger. Que saurions-nous de ce patrimoine commun s'ils n'étaient pas là ? « Traduire l'Europe » et son jardin des langues doit être l'occasion de rendre hommage à ceux qui nous ont fait connaître Peter Handke, Per Olov Enquist, Antonio Tabucchi ou encore Herta Müller. Cette année, nous sommes fiers d'accueillir le Prix Nobel de Littérature 2009, auteure issue de la minorité germanophone de Roumanie et qui, à ce titre, eut à subir la violence du régime dictatorial de Nicolae Ceaucescu. Nous lui avons donné carte blanche pour qu'elle invite, le temps d'une journée, des écrivains qui, comme elle, ont une conscience aigüe du devoir de mémoire : Hanna Krall, György Dragomán, Jorge Semprún, George-Arthur Goldschmidt et Jean Daive. Transmettre la mémoire, oui mais comment ? Les invités présents cette année ont chacun des façons très différentes de le faire. Les uns privilégient la fiction, les autres le récit, l'autobiographie. Certains montrent les plus petits détails de l'horreur, d'autres préfèrent la souligner en ayant recours à une langue plus... poétique. Qu'importe puisque, au final, il s'agit d'entendre les mots d'Anatole France : « Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir. » Comment ces paroles ont-elles pu être oubliées, ignorées ? Sans doute parce que la sagesse des anciens reste trop enfouie. Nous avons voulu que résonne à nouveau la parole philosophique. La voix de Michel de Montaigne nous parviendra grâce à celle de Didier Sandre qui « traduira » ainsi l'étonnante modernité des propos de l'auteur des fameux Essais.

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Installations Du 4

mars au 2 juillet

Peter Weibel, artiste Apollonia présente Peter Weibel, du 4 mars au 2 juillet 2011, à Strasbourg en collaboration avec l’auditorium des musées de la ville de Strasbourg, les médiathèques et l'artothèque de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg ainsi que la galerie Frank Pages de Baden-baden. Comptant parmi les figures centrales de la réflexion et de la pratique artistique de notre époque, Peter Weibel, qui a démarré son travail dans la mouvance des actionnistes viennois, reste inexplicablement mal connu du public français. Grâce à la collaboration de plusieurs partenaires d’art contemporain strasbourgeois, les multiples dimensions, mondes et personnalités de l'artiste seront mises à l'honneur dans notre ville.

« No limits » de Peter Weibel

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Médiathèque André Malraux, aux horaires d’ouverture de la médiathèque. apollonia, artothèque, auditorium des musées de la ville de Strasbourg (MAMCS), salle des fêtes du Palais du Rhin Sous le titre équivoque de No limits se déploiera de mars à juillet 2011 l'œuvre encyclopédique de Peter Weibel : de Poésies visuelles à la médiathèque André Malraux, aux installations regroupées sous le titre De la réalité virtuelle à la réalité augmentée à l'espace apollonia, le parcours se poursuivra à la salle des fêtes du Palais du Rhin qui accueillera l’œuvre Réécrire l’Europe, pour se clôturer à l’auditorium des musées de la ville de Strasbourg qui proposera une programmation autour de l’œuvre de Peter Weibel (concert, sélection vidéos et performances de l’artiste). Le 7 mai marquera l’ouverture de l’ensemble de la manifestation, le public sera invité à déambuler à travers les différents lieux et participer à la journée de réflexion mise en place par l’auditorium des musées de la ville de Strasbourg (MAMCS), en présence de l’artiste. Combinant imagination et maîtrise technique, fantaisie utopique et critique des médias et de la société, Peter Weibel est avant tout un artiste exploitant avec esprit et humour la liberté assumée de son acte créatif à la croisée de la poésie, des médias, de la philosophie et des arts visuels.

Contact

apollonia european art exchanges 12 rue du Faubourg de Pierre 67000 Strasbourg / France +33 (0) 3 88 52 15 44 apollonia@apollonia-art-exchanges.com www.apollonia-art-exchanges.com

Photo page de gauche : Selbstportrait als junger Hund, Peter Weibel, 1967

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Événements

Le Jardin des Langues www.mediatheques-cus.fr www.strasbourg.eu

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Atelier

Finlande : les Moumines Mercredi 2 mars à 14h

Médiathèque Ouest, Lingolsheim Fabrication d’un kamishibaï Moumine Du jamais vu !! Rencontre finlando-nipponne à la médiathèque. Les bibliothécaires proposent de construire un kamishibai (petit théâtre de papier japonais) et d’y mettre en scène les Moumine, cette famille de gentils trolls ressemblant à des hippopotames. De 8 à 12 ans. Sur inscription au 03 88 77 16 93 ou à la médiathèque

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Lecture

Michel de Montaigne par Didier Sandre vendredi 4 mars à 20h30

Médiathèque André Malraux / RDC « De toutes les vanités, la plus vaine c'est l'homme » disait Michel de Montaigne. Six siècles après sa mort, l'auteur des fameux Essais exerce toujours une immense admiration. Sa sagesse continue d'être citée en exemple par de nombreux écrivains fascinés par celui qui tenta de vivre selon des grands principes philosophiques, y compris quand il s'engagea en politique. Comment traduire cette modernité autrement qu'en faisant appel à un homme connu pour servir, et comment, des grands textes du répertoire ? Grâce à son immense talent de comédien, Didier Sandre (1_) fera revivre pour nous celui qui parla si bien « de l'amitié », « de l'institution des enfants », ce penseur qui affirmait « que philosopher, c'est apprendre à mourir ».

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Rencontre / Table ronde

Herta Müller, Prix Nobel de Littérature 2009 samedi 5 mars 10h/12h

Médiathèque André Malraux / RDC La poésie pour dire la blessure ? Parce qu'elle appartenait à la minorité allemande de Roumanie durant la dictature Ceaucescu, Herta Müller (2_) fut considérée comme une pestiférée par le régime, pire : une fasciste. Elle se mit alors à écrire, pour témoigner de cette violence dont les siens et elle-même furent les victimes. Un premier livre paru clandestinement la fit remarquer à l'étranger. D'autres suivirent. Si nous pouvons la lire en France c'est grâce à Nicole Bary, éditrice et traductrice. Fin 2009, Herta Müller obtient le Prix Nobel de Littérature pour son œuvre qui, « avec la concentration de la poésie et l'objectivité de la prose, dépeint les paysages de l'abandon. » La poésie pour mieux souligner l'horreur : cela pourrait surprendre si l'on ne trouvait pas d'autres écrivains engagés, eux aussi, sur cette voie littéraire. Herta Müller viendra évoquer ce parti pris avec Hanna Krall, romancière polonaise qui rend hommage à la communauté juive massacrée dans son pays durant la Seconde Guerre Mondiale et avec György Dragomán, écrivain et traducteur hongrois issu de la minorité magyarophone de Roumanie. Avec : Nicole Bary, éditrice et traductrice de Herta Müller, Hanna Krall (3_), écrivaine polonaise et György Dragomán (4_), écrivain hongrois, Margot Carlier et Joëlle Dufeuilly, traductrices. Table ronde animée par William Irigoyen (5_), présentateur du journal d'Arte, critique littéraire dans l'émission « Jeux d'épreuves » sur France Culture et blogger (« Le poing et la plume ») Rencontre illustrée de lectures d'extraits de romans en allemand, en polonais, en hongrois et en français.

Table ronde

L'écriture et la vie samedi 5 mars à 15h /17h

Médiathèque André Malraux / RDC Écrire un poème après Auschwitz est-il barbare comme le prétendait eodor Adorno ? Si oui, alors cela ne signifie-t-il pas que les génocidaires ont gagné ? Plutôt que de vouloir trancher ce débat, pourquoi ne pas écouter les survivants des pires horreurs du XXe siècle nous dire comment ils ont été confrontés à la question de l'écriture ou la vie. Ces deux notions sont-elles conciliables ? Si oui, comment trouver les mots justes pour transmettre la mémoire ? Comment continuer de travailler sur une langue qui est précisément celle de l'oppresseur? Nous entendrons chacun des participants évoquer sa propre expérience de la dictature ou celle d'écrivains qu'ils ont traduits. Avec : Jorge Semprún (6_), George-Arthur Goldschmidt (7_) et Jean Daive (8_). Table ronde animée par William Irigoyen. Rencontre illustrée de lectures d'extraits de romans en allemand et en français.

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Lectures et contes bilingues

Contes d’Europe Rêve de Contes samedi 5 mars à 15h

Médiathèque Neuhof (sur inscription au 03 88 79 86 66 ou à la médiathèque)

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Lectures et contes bilingues

Contes d’Europe Rêve de Contes mercredi 9 mars à 10h30 - Médiathèque Meinau (entrée libre dans la limite des places disponibles) à 15h - Médiathèque André Malraux (sur inscription au 03 88 45 10 10 ou auprès du département jeunesse)

Avec la compagnie TeaTraCouR Julie et Paul sont frères et sœurs. Comme chaque soir le sommeil peine à venir. Comme chaque soir ils se racontent des histoires, se content des aventures, fredonnent de vieilles légendes. Comme chaque soir l’un s’endort plus vite que l’autre. Un spectacle qui combine des contes d’Europe à une écriture d’auteur contemporain. Un univers coloré pour une aventure faite d’incarnations, de chants et de musiques. La valeur du conte et la place du rêve jalonnent ce voyage dans une (sur)réalité, celle de l’enfant, qu’est son rapport à la vie et aux choses qui la composent. À partir de 6 ans.

Spectacle

L’enfant invisible mercredi 9 mars à 14h

Médiathèque Ouest, Lingolsheim D’après le conte de Tove Jansson, la Vallée des Moumines Adaptation théâtrale d’Anneli Mäkelä, mise en scène d’Audrey Lamarque (1_). Imaginons… Le salon d’une petite maison où il fait très sombre. Une lampe à pétrole éclaire un poêle de faïence d’où s’échappe le fumet d’un plat qui mijote. La famille Moumine est recroquevillée à la table. On se tient chaud : ça rassure. On trie des champignons : ça occupe. Soudain, quelqu’un frappe à la porte ! Tooticki, une amie, vient leur confier Nini, une enfant un peu « différente ». Qu’est-il arrivé à Nini pour qu’elle s’efface peu à peu, jusqu’à devenir invisible ? La famille va tenter de résoudre ce mystère. Mais comment s’y prendre avec quelqu’un qu’on ne voit pas ? À partir de 5 ans. Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Contes franco-italiens

HiSTORIEttes mercredi 9 mars à 15h

Médiathèque Robertsau Pour mettre du soleil dans nos oreilles et se laisser bercer d’une langue à l’autre au gré des comptines et histoires aux sonorités familières. Une invitation à découvrir la langue de nos voisins italiens le temps d’un spectacle. À partir de 4 ans. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

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Petit théâtre de marionnettes

Shnapi, der kleine Elefant Komm, sing und begleite uns ! mercredi 9 mars à 10h30

Médiathèque Sud Les bibliothécaires vous convient à un petit théâtre de marionnettes musicales consacré aux aventures de Shnapi, le petit éléphant. Cette petite histoire sera l’occasion pour les enfants de participer activement aux côtés des conteurs et de chanter en allemand et en français. À partir de 3 ans. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Contes franco-anglais

Fairy tales / Contes merveilleux mercredi 9 mars à 15h

Médiathèque Cronenbourg La bibliothèque de Cronenbourg rejoint pour une heure les brumes de l’Angleterre. Nous vous proposons ainsi de découvrir de merveilleux trésors de la littérature enfantine anglaise à travers des histoires drôles, merveilleuses ou fantastiques… Lecture proposée en anglais et en français. Tout public. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

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Rencontre littératures européennes

Coups de cœur jeudi 10 mars à 18h

Médiathèque Cronenbourg Avec Gilles Million, librairie L’Usage du Monde Du nouveau roman finlandais jusqu’au sud de l’Espagne, nous vous proposons de découvrir des textes d’auteurs et nouvellistes européens. Si vous souhaitez faire découvrir des écrivains que vous avez aimés à d’autres lecteurs, venez partager avec nous ce moment de convivialité.

Photo page de gauche : Gipfel der Weisheit. Die Bücherwand als Kletterwand, ZKM, 2009

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Conférence

Tove Jansson et la famille Moumine jeudi 10 mars à 20h

Médiathèque Ouest, Lingolsheim Nous le savons bien sûr, la vallée des Moumine n’existe pas. Quoique… On sait qu’elle a été inspirée à Tove Jansson (1_), née en Finlande en 1914 et décédée en 2001, par les îles Porvoo où elle passa souvent ses vacances d’enfant. La précision et la force d’évocation avec lesquelles elle met en scène cette vallée et ses nombreux habitants fantasques font de son petit monde un véritable territoire poétique, tout aussi chargé d’affect que celui que laissent en nous les souvenirs d’enfance. Les aventures des Moumine sont de petits bijoux qui paraissaient en leur temps en histoires à suivre dans la presse et où leurs auteurs s’amusent à épingler les travers de leur temps grâce à ces trolls rondouillards et amoureux d’imprévu. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Avec Claude André, libraire.

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Pays-Bas : cinéma documentaire

Joris Ivens, un cinéaste dans le monde, entre lyrisme et engagement samedi 12 mars à 14h30

Médiathèque Neudorf (2_) (1898-1989) est l'un des plus grands documentaristes. Militant et philosophe, poète aussi, il a sillonné le globe pendant plus d'un demi-siècle, posant sa caméra devant les soubresauts de son époque, s'intéressant à l'individu dans son rapport avec le milieu social. Il s’est voulu le témoin de l'espoir révolutionnaire. Dès son premier film, Le Pont (1928), il séduit les milieux d'avant-garde. En 1933, il tourne avec Henri Storck l'une de ses œuvres majeures, Borinage, sur les conséquences d'une grève dans une région minière en Belgique. Puis en 1937, avec Ernest Hemingway, ce sera Terre d'Espagne, sur la guerre civile qui ravage le pays. Aux États-Unis et au Canada, il se lie avec Robert Flaherty, John Dos Passos et d’autres. Ensuite, il s'intéresse aux démocraties populaires en Europe centrale. Dans les années 1970, il voyage énormément en Chine, et en 1976, il regroupe plusieurs films sous le titre Comment Yukong déplaça les montagnes (1973) où il livre ses diverses perceptions du pays. Son œuvre ultime, Une histoire de vent (1988), co-réalisé avec sa compagne Marceline Loridan, raconte l'histoire d'un homme qui tente de filmer le vent…

Joris Ivens

Georges Heck, directeur de Vidéo Les Beaux Jours, responsable de la Maison de l’image, pôle régional d’éducation et de formation au cinéma et à l’audiovisuel, conduira cette introduction à œuvre de Joris Ivens.

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Lecture

Les petits impromptus de Mlle Maria K samedi 12 mars à 15h30

Médiathèque Robertsau Avec Cécile Gheerbrant, comédienne Mlle Maria K (3_), pipelette invétérée, mi star mi tragédienne, vous invite à la suivre pour une visite originale de la médiathèque. C’est avec son nez rouge de clown qu’elle vous fera découvrir les trésors de la littérature européenne actuelle. Pour le plus grand bonheur des petits et grands, le personnage créé par Cécile Gheerbrant lira des morceaux choisis de romans sélectionnés par les bibliothécaires. Suivez le fil rouge et laissez-vous guider !

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6es Rencontres Européennes de Littérature 11 et 12 mars 6th European Festival of Literature in Strasbourg 6e Europäische Literatur-Begegnungen in Strassburg 6os Encuentros Europeos de Literatura en Estrasburgo

www.prixeuropeendelitterature.eu Yves Bonnefoy (1_) Invité d’honneur

Tony Harrison (2_) (Grande-Bretagne) Traduit par Cécile Marshall

Denise Desautels (3_) (Québec)

Rulman Merswin (Strasbourg, 1307-1382) Traduit par Jean Moncelon et Éliane Bouchery

Claudio Rodríguez (4_) (Espagne, 1934-1999) Traduit par Laurence Breysse-Chanet

Organisées par l’Association Capitale Européenne des Littératures (ACEL) en association avec l’Université de Strasbourg et avec le soutien de la Ville et Communauté Urbaine de Strasbourg Partenaires institutionnels : Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Alsace, Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, Région Alsace, Office pour la Langue et la Culture d’Alsace Partenaires médias : France Culture, Mediapart, Dernières Nouvelles d’Alsace, France 3 Alsace, CanalC2-TV Partenaires privés : Winstub « Chez Yvonne », Librairie Kléber, Centre Emmanuel Mounier, Éditions Arfuyen Remerciements : Représentation Permanente du Royaume-Uni auprès du Conseil de l’Europe, British Council, Délégation Générale du Québec, Service de l’action culturelle et UFR des Lettres de l’Université de Strasbourg, Médiathèque Protestante, Centre culturel Saint-Guillaume, Bibliothèque Nationale Universitaire, Médiathèque de Strasbourg, éâtre National de Strasbourg, Assises de la Traduction Littéraire en Arles (ATLAS), Réseau Universitaire Les Lettres Européennes, Association des Amis du Vieux Strasbourg, Printemps des Poètes L’entrée est libre pour toutes les manifestations

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Ces 6es Rencontres Européennes de Littérature sont organisées par l’Association Capitale Européenne des Littératures (ACEL) en association avec l’Université de Strasbourg et avec le soutien de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg. Fondée en 2005, l’ACEL s’est donné pour vocation de promouvoir la place de Strasbourg, siège des institutions européennes, comme capitale d’une Europe des peuples et des cultures. Aider les peuples européens à se reconnaître mutuellement à travers les figures emblématiques de leur littérature; aider les peuples francophones à se reconnaître dans une langue française qui ne soit plus vécue comme contrainte mais comme choix de valeurs et d’ouverture sur le monde ; mettre au service de cette double prise de conscience l’expérience de l’Alsace, déchirée au travers des siècles entre les langues et les cultures, mais riche d’un exceptionnel patrimoine littéraire qui reste à découvrir et à valoriser : c’est une immense ambition – et une nécessité.

Autour d’Yves Bonnefoy Invité d’honneur des Rencontres

Conférence inaugurale

Les lettres de Hofmannsthal et la question de la poésie vendredi 11 mars à 14h

Palais universitaire, salle Louis Pasteur, place de l’Université Séance animée par Patrick Werly. Traduit et étudié dans le monde entier, auréolé des plus hautes distinctions, Yves Bonnefoy est l’un des écrivains français les plus importants d’aujourd’hui. Son œuvre de traducteur et d’essayiste est aussi considérable que celle du poète, inaugurée en 1953 au Mercure de France avec son recueil Du mouvement et de l'immobilité de Douve. Car, bien au-delà des habituelles frontières de genres littéraires, Yves Bonnefoy attend surtout de l’écriture de l’aider à vivre. En témoigne encore son essai Notre besoin de Rimbaud (Seuil, 2009) : « Je dois à Rimbaud, écrit-il, la révélation de ce qu'est la vie, de ce qu'elle attend de nous, de ce qu'il faut désirer en faire. » Écrasés que nous sommes par la tyrannie de besoins factices, l’écriture nous ramène à l’essentiel : « La poésie a accès à nos vrais besoins, lesquels sont d'assumer notre finitude, d'en reconnaître l'infini intérieur […], de nous ouvrir de ce fait à des rapports de plus d'immédiateté à nos proches dans une société qui pourrait en être transfigurée. » Avec Rimbaud, mais aussi Pétrarque et Leopardi, Shakespeare, Keats et Yeats, avec Hugo von Hofmannsthal, figure majeure de la modernité, Yves Bonnefoy nous ouvre la voie à une réflexion nouvelle sur la littérature et sur l’Europe.

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Autour de Tony Harrison Prix Européen de Littérature 2010 et de Cécile

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Bourse de Traduction 2010 du Prix Européen de Littérature Parrainés par la Ville et la Communauté Urbaine de Strasbourg

Projection de films de Tony Harrison vendredi 11 mars à 22h Cinéma L’Odyssée, 3 rue des Francs-Bourgeois Présentation par Tony Harrison (1_) et Cécile Marshall (2_). Homme de théâtre (5 volumes chez Faber & Faber), homme d’opéra marié depuis 1984 à la cantatrice Teresa Stratas, Tony Harrison (né à Leeds en 1937) est l’auteur d’une œuvre cinématographique abondante : son premier film/poème, e Blasphemers’ Banquet, est réalisé en 1989 pour la défense de Salman Rushdie. Black Daisies for the Bride (1993) remporte en 1994 le Prix Italia. L’année 1998 marque sa consécration de cinéaste avec le long métrage Prometheus. Deux ans plus tard, il explore les possibilités du numérique avec Metamorpheus. Crossings (2002) est un remake de Night Mail, film pionnier dans le mélange de la poésie, de la musique et du documentaire auquel collaborèrent W. H. Auden et Benjamin Britten en 1936.

Hommage à Tony Harrison samedi 12 mars à 15h Palais du Rhin, salle des fêtes, 2 place de la République Avec Tony Harrison, Cécile Marshall et Andrew Eastman. Séance animée par Vladimir Fisera. Lectures par l’auteur et Fred Cacheux. Pressenti à la mort de Ted Hughes en 1998 pour lui succéder au poste de poète de la Reine (Poet Laureate), Tony Harrison le refusa avec éclat. Est-ce cette gloire officielle qui a manqué à Harrison pour être célébré en France à sa juste grandeur ? Est-ce sa personnalité hors norme, son engagement à l’extrême-gauche de l’échiquier politique du Royaume, son talent multiforme : poète, dramaturge, cinéaste, traducteur, grand reporter ? Poète prolétarien et helléniste distingué, pourfendeur du thatchérisme puis du blairisme et républicain déclaré, Tony Harrison détone, déroute. Une sorte de Pasolini d’outre-Manche ? Mieux encore : l’un des écrivains les plus originaux, les plus puissants et les plus tendres de l’Europe d’aujourd’hui : « Poésie en colère, sans concession, militante, elle est marquée d'un humanisme passionné qui croit en la libération par l' ‘‘éloquence’’, c'est-à-dire par la voix qui parle d'au-delà des différences » (Michel Rémy).

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Autour de Denise Desautels Prix de Littérature Francophone Jean Arp 2010 Parrainé par l’Université de Strasbourg et la DRAC Alsace

Rencontre des étudiants de l’Université avec Denise Desautels vendredi 11 mars à 10h30 Université, UFR des Lettres, bât. Le Portique, salle 409, 14 rue Descartes Séance animée par Pascal Maillard. Denise Desautels (3_) est née à Montréal en 1945. Son premier livre paraît aux Éditions du Noroît à Montréal en 1975. Parallèlement à une œuvre poétique abondante, elle écrit des textes dramatiques qui seront diffusés sur de nombreuses radios francophones. Deux anthologies ont paru en 2004 et en 2007 : Mémoires parallèles, à Montréal, puis, en traduction anglaise, e Night Will Be Insistent, à Toronto. Son œuvre a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles en 2009 le prix AthanaseDavid, la plus haute distinction littéraire du Québec.

Hommage à Denise Desautels vendredi 11 mars à 15h30 Palais Universitaire, salle Louis Pasteur, place de l’Université Avec Denise Desautels et Paul Bélanger (4_). Séance animée par Pascal Maillard. Lectures par l’auteur. Denise Desautels est aujourd’hui une des grandes voix de la littérature de langue française. Mais voilà, elle est québécoise et les livres publiés dans la Belle Province ne franchissent pas toujours l’Atlantique : « Je suis née au milieu de l’autre siècle, écrit-elle, à Montréal, dans la partie francophone de la ville […] Je parle français à l’autre bout du monde, et c’est un miracle – ou une aberration. » À travers des livres bouleversants comme La promeneuse et l’oiseau (1980), Ce fauve, le Bonheur (1998) ou le magnifique Tombeau de Lou (2000) s’est construite une œuvre dont le ton est immédiatement reconnaissable, âpre et sans concession, mais toujours dans l’ellipse et la retenue. Douée d’une rare force intérieure, cette écriture est puissante à « décaper l’intimité » pour atteindre « l’histoire vraie, l’ossature grêle qui protège l’âme ». Auteure de nombreux livres d’artistes, Denise Desautels est aussi animée par une passion pour les arts visuels. L’écrivain Paul Bélanger, directeur des Éditions du Noroît, est l’un des meilleurs connaisseurs de la littérature québécoise. À l’occasion de ces 6 es Rencontres Européennes de Littérature à Strasbourg sont publiés des ouvrages des différents auteurs présentés, édités en France le plus souvent pour la première fois : aux Éditions Arfuyen, partenaires du Prix, ainsi qu’aux Éditions Petropolis et aux Éditions des Cahiers Bleus.

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Autour de Rulman Merswin

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Prix du Patrimoine Nathan Katz 2010 et de Jean Moncelon et Éliane

Bouchery

Bourse de Traduction 2010 du Prix du Patrimoine Nathan Katz Parrainés par la Région Alsace et l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace (OLCA)

Exposition

Le Tauler de Strasbourg et les Amis de Dieu (2_)

Du 28 février au 20 mars

Médiathèque protestante, 1 bis quai St-omas Visite guidée de l’exposition par Rémy Vallejo.

vendredi 11 mars à 11h Maître Eckhart (1260-1328) vit douze années décisives à Strasbourg. Jean Tauler (1300-1361) y passa sa vie. Si le rôle de Strasbourg est ainsi déterminant, au début du XIVe siècle, pour la mystique rhénane, il l’est tout autant à la fin de ce siècle pour le mouvement des Amis de Dieu, autre moment fort de la culture européenne. L’époque est terrible : trois séismes en 1346, 1348 et 1356, la grande peste de 1347 à 1349, entraînant fanatisme, pogroms, famines, brigandages. Face à cet effondrement de la société civile et religieuse, un mouvement de laïques s’organise, animé d’une profonde méfiance vis-à-vis des puissants et des clercs et prônant une vie intégralement évangélique. Ces caractéristiques en feront l’inspirateur direct de la Réforme ainsi que de ses prolongements spirituels et artistiques jusqu'à l'époque romantique.

Hommage à Rulman Merswin vendredi 11 mars à 17h Palais Universitaire, salle Louis Pasteur, place de l’Université Avec Jean Moncelon (3_), Éliane Bouchery (4_) et Rémy Vallejo. Séance animée par François Pétry. Lectures par Martin Adamiec. Rulman Merswin (1307-1382) est le fondateur des Amis de Dieu. Riche banquier strasbourgeois, il décide à 40 ans de se retirer des affaires. Jean Tauler devient son directeur spirituel. En 1366, il fonde la maison de l’Île-Verte destinée à devenir un ermitage pour des laïques désireux de vivre une vie authentiquement évangélique au cœur de la cité. Ce lieu est aujourd’hui le site de l’ENA… Merswin laisse une œuvre spirituelle abondante, conservée à la BNUS et aux Archives de Strasbourg.

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Lecture-concert sur l’orgue d’Albert Schweitzer , en dialogue avec la voix de l'Oberland (5_)

samedi 12 mars à 20h30

Église Saint-Guillaume, 1 bis rue Munch Avec Daniel Maurer orgue et Julie Pierre-Jean ondes Martenot Lectures par Daniel Boch. Présentation par Rémy Valléjo. « Un jour, écrit Merswin, Dieu commanda à un homme de l’Oberland de descendre à ma rencontre. Cet homme était un parfait étranger pour les gens d’ici, mais il devint mon ami caché. Je devins aussi intime avec lui qu’avec Dieu, et lui confiai tous les secrets de mes quatre années de naissance spirituelle. » Inspirée par Jean Tauler, l'œuvre de Jean-Sébastien Bach (6_) rentre en résonance avec la voix de l'Oberland.

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Autour de la traduction En association avec le Prix de Traduction Nelly Sachs (1_) Parrainé par les Assises de la Traduction Littéraire en Arles (ATLAS)

Table ronde

L’Europe, le livre, la traduction samedi 12 mars à 10h30 Librairie Kléber, salle blanche, 1 rue des Francs-Bourgeois Table ronde avec Yves Bonnefoy (2_), Laurence Breysse-Chanet (3_), Michel Deneken, Denise Desautels, Tony Harrison, Cécile Marshall et Jean Moncelon. Débat animé par Jean Lebrun, en partenariat avec France Culture. Sans traduction, pas de littérature européenne. Cette situation empêche les grandes œuvres de se refermer sur elles-mêmes : elles renaissent à chaque époque et dans chaque langue. Est-ce le propre de l’Europe ? D’une civilisation du livre ? Et qu'en est-il aujourd'hui où le livre, nous dit-on, peut disparaître ?

Traduire Claudio Rodríguez

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samedi 12 mars à 17h30 Librairie Kléber, salle blanche, 1 rue des Francs-Bourgeois Avec Laurence Breysse-Chanet. Séance animée par Patrick Werly. Le Prix Nelly Sachs 2010 a été décerné à Laurence Breysse-Chanet pour sa traduction de Don de l’ébriété, de Claudio Rodríguez (1934-1999), reconnu comme son maître par Antonio Gamoneda, premier Lauréat du Prix Européen de Littérature en 2005.

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Calendrier Le jardin des langues

Jeudi 10 mars

Expositions

18h Rencontre littératures européennes

Du 4 mars au 2 juillet Expositions

« No limits », installations de Peter Weibel, artiste Médiathèque André Malraux apollonia, artothèque, auditorium des musées de la ville de Strasbourg (MAMCS), salle des fêtes du Palais du Rhin

Événements

Coups de cœur Médiathèque Cronenbourg

20h Conférence

Tove Jansson et la famille Moumine Médiathèque Ouest

Samedi 12 mars 14h30 Pays-Bas : cinéma documentaire

Joris Ivens

Médiathèque Neudorf

15h30 Lecture

Mercredi 2 mars

Les petits impromptus de Mlle Maria K Médiathèque Robertsau

14h Atelier

Finlande : les Moumines Médiathèque Ouest, Lingolsheim

6es Rencontres Européennes de Littérature

Vendredi 4 mars 20h30 Lecture

Vendredi 11 mars

Michel de Montaigne par Didier Sandre Médiathèque André Malraux

Samedi 5 mars Rencontre Herta Müller, Prix Nobel de Littérature 2009

Autour de Denise Desautels 10h30

Rencontre des étudiants de l’Université avec Denise Desautels Université, UFR des Lettres Autour de Rulman Merswin 11h Visite guidée de l’exposition

10h - 12h Table ronde

Le Tauler de Strasbourg et les Amis de Dieu

La poésie pour dire la blessure ?

Médiathèque protestante

Médiathèque André Malraux

15h - 17h Table ronde

L'écriture et la vie Médiathèque André Malraux

15h Lectures et contes bilingues

Contes d’Europe /Rêve de Contes Médiathèque Neuhof

Autour d’Yves Bonnefoy 14h Conférence inaugurale

Les lettres de Hofmannsthal et la question de la poésie Palais universitaire Autour de Denise Desautels 15h30

Hommage à Denise Desautels Palais Universitaire

Mercredi 9 mars

Autour de Rulman Merswin 17h

10h30 Petit théâtre de marionnettes

Hommage à Rulman Merswin Palais Universitaire

Shnapi, der kleine Elefant Komm, sing und begleite uns ! Médiathèque Sud

Autour de Tony Harrison 22h

14h Spectacle

Projection de films de Tony Harrison

L’enfant invisible Médiathèque Ouest

Cinéma L’Odyssée

Samedi 12 mars

Lectures et contes bilingues

Contes d’Europe /Rêve de Contes 10h30 Médiathèque Sud, Illkirch-Graffenstaden 15h Médiathèque André Malraux

Autour de la traduction 10h30 Table ronde

L’Europe, le livre, la traduction

Librairie Kléber

15h Contes franco-italiens

HiSTORIEttes Médiathèque Robertsau

Autour de Tony Harrison 15h

Hommage à Tony Harrison

Palais du Rhin

15h Contes franco-anglais

Fairy tales / Contes merveilleux Médiathèque Cronenbourg

Autour de la traduction 17h30

Traduire Claudio Rodríguez Librairie Kléber Autour de Rulman Merswin 20h30

Lecture-concert sur l’orgue d’Albert Schweitzer Église Saint-Guillaume

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traduire l’Europe

Sélection bibliographique


Parallèlement à ces rencontres, la Médiathèque André Malraux propose une exploration des littératures européennes dans deux directions privilégiées : partant de Herta Müller, une plongée dans l’histoire récente de la Roumanie et de la Hongrie avec des romanciers qui ont souvent dû faire le choix de la langue; partant de Tony Harrison, la vision d’auteurs britanniques sur les mutations sociales contemporaines, souvent dans toute la brutalité de la langue. Sélections complètes sur www.mediatheques-cus.fr (Parcours Littérature et BD). Tous ces titres sont disponibles dans les collections de la Médiathèque André Malraux, département Langues et Littératures (2e étage).

Partant d’Herta Müller… des auteurs roumains et hongrois dans la tourmente de l’Histoire La force poétique d’Herta Müller Herta Müller est née en Roumanie en 1953. Elle y a étudié les littératures allemande et roumaine entre 1973 et 1976, avant de travailler en tant que traductrice dans une usine de machines industrielles. Refusant de collaborer avec les services secrets roumains, elle est mise sur écoute et menacée à de nombreuses reprises. Entrée très tôt en conflit avec la politique autoritaire du régime de Nicolae Ceausescu, l'écrivain doit attendre quatre ans avant que ne soit édité son premier roman, amputé par la censure. La version originale qui paraît finalement en Allemagne vaut à Herta Müller une reconnaissance immédiate mais scelle la fin de sa carrière littéraire dans son pays d'origine. C'est à Berlin, où elle s'installe en 1987, qu'elle rédige ses romans suivants, qui évoquent le destin douloureux des minorités allemandes dans la Roumanie de l'aprèsguerre. En 2009 elle reçoit le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son œuvre « qui, avec la concentration de la poésie et l'objectivité de la prose, dépeint les paysages de l'abandon. »

L'Homme est un grand faisan sur terre

La bascule du souffle

Gallimard, 1990

Atemschaukel

Der Mensch ist ein Grossser Fasan auf der Welt Fischer, 2009

La vie d'une petite communauté allemande en Roumanie, dont les membres cherchent à émigrer et dont l'identité est menacée.

Le renard était déjà le chasseur Seuil, 1997

Der Fuchs war damals schon der Jäger Fischer Taschenbuch Vlg., 2009

Aux abords d'une grande ville roumaine, où les habitants vivent en symbiose avec leur environnement naturel malgré la dictature et le modernisme des technocrates du parti, des personnages entremêlent leur vie au fil des événements qui font et défont l'histoire du pays.

La convocation Métailié, 2001 Seuil, 1997

Heute wär ich mir lieber nicht begegnet Rowohlt Verlag, 1999

La narratrice, ouvrière dans une usine qui travaille pour l'Italie, a été convoquée par la Securitate. Elle est dans le tramway et lutte pour ne pas se laisser entraîner par son angoisse et le sentiment d'humiliation. Pendant le trajet, elle voit en flash-back les principaux épisodes de sa vie, elle regarde aussi les passagers autour d'elle et décide de ne pas se rendre à la convocation.

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Gallimard, 2010 Carl Hanser Verlag, 2009

En Roumanie, en janvier 1945, certains germanophones de Transylvanie et de Banat sont déportés en Russie, soupçonnés d'avoir soutenu l'Allemagne nazie durant la guerre. Leopold prépare sa valise sans savoir qu'il s'apprête à passer cinq ans dans un camp de travail soviétique. Il raconte le froid, la faim, le découragement, des conditions de vie qui tueront plus de trois cents déportés.

21 poèmes-anagrammes d'après Hebel Oskar Pastior éâtre typographique, 2008

Oskar Pastior, roumain de la minorité germanophone, est surtout connu en France comme représentant allemand de l'Oulipo. Ce sont ses souvenirs de déportation qu’Herta Müller a recueilli et dont elle s’est inspirée pour créer Léopold Auberg, personnage principal et narrateur de son roman La bascule du souffle. Les 21 poèmes qui composent ce recueil sont présentés comme des grilles de mots-croisés, accompagnées de leur définition, résolues sous forme d'anagrammes.


L’œuvre d’Herta Muller porte la marque de ses origines, faites de superpositions. Aires linguistiques, minorités ethniques, découpages politiques… après une longue tradition de coexistence multiculturelle, la Roumanie et la Hongrie ont cruellement vécu les coupes sombres des frontières en Europe : de la guerre froide jusqu’aux années 1990, le roman témoigne. Face au totalitarisme, comment conserver son identité, sa langue, sa culture ?

Joska Atyin n'aura personne pour le lui rendre Béla Osztojkan Fayard, 2008

Inspiré de faits réels qui touchèrent dans les années 1950 la communauté tsigane d’un village de Hongrie, le récit s’ouvre sur les prémonitions d'une centenaire sur la proche fin du monde, tournées en ridicule par les habitants. À la fois roman historique, fable, comédie humaine, cette épopée nous introduit auprès d’hommes et de femmes en marge de la société qui, faute de comprendre ce qui leur arrive, réinventent un monde. Écrivain hongrois tzigane, Béla Osztojkan a été très marqué par ses origines, près de la frontière roumaine, et situe tous ses récits dans cette région pauvre.

Départ et retour

La visite de l'archevêque Ádám Bodor R. Laffont, 2001 (Pavillons. Domaines de l'Est)

Dans une ville aux odeurs pestilentielles, où la moitié des habitants vit dans un camp "d'indésirables" tandis que l'autre est essentiellement composée d'étranges ecclésiastiques, un jeune homme vient chercher la dépouille de son père. Mais, les semaines durent des mois, les formalités sont sans cesse reportées... Un conte à la cruauté surréaliste et à l’ironie burlesque. Cet écrivain né en Transylvanie en 1936 et réfugié en Hongrie au début des années 1980 a su laisser courir son imagination pour s’édifier un monde littéraire très personnel.

L'orchestre le plus triste du monde László Darvasi Actes Sud, 1999

L'univers de Laszlo Darvasi foisonne d’histoires incongrues et de personnages comme sortis d’une légende. On y retrouve l’ambiance rurale et décalée si chère aux écrivains et cinéastes est-européens. Un monde apparemment réaliste qui s'ouvre sur l'onirisme et le surréalisme. Malgré une intemporalité apparente, chacune de ces nouvelles évoque à sa manière la situation des pays de l’est lors de ces dernières décennies : communautés défaites, individus brisés, langue amputée, nature détournée…

György Konrád Mille et une nuits, 2002

Sur les quelque mille Juifs de Berettyóújfalu dans l’est de la Hongrie, la famille Konrád était la seule dont tous les membres aient survécu à la déportation. Le père de György a repris son commerce, il a pris chez lui les cousins et une cousine de Konrád, devenus orphelins. En 1950, le magasin de son père et leur maison ont été nationalisés, les parents ont rejoint leurs enfants scolarisés à Budapest. Ce roman autobiographique retrace la lutte du jeune Konrád pour assurer sa survie. Écrit dans un style « pointilliste », une succession d'instantanés, il offre un tableau intéressant du bouleversement subi par la Hongrie avec l'invasion des Russes.

Paysans du Danube Marin Sorescu J. Chambon, 2006 (Métro)

Scènes vives, ironiques et tendres qui font revivre, à travers la vie des habitants d'un village, l'esprit de cette Roumanie que le gouvernement a tenté de faire disparaître. Marin Sorescu s’est montré fidèle à ses origines paysannes : il a « gardé la langue » comme l’ont gardée et transmise les paysans roumains au cours des âges et il a mis la sienne, celle d’un grand écrivain, au service de ceux dont il est issu.

La symphonie du loup Marius Daniel Popescu J. Corti, 2007

Récit autobiographique, brassant plusieurs cultures et des expériences de plusieurs générations dans la Roumanie de la dictature. L'auteur y évoque des scènes capitales de son adolescence, l'annonce de la mort accidentelle de son père et le souvenir de son grandpère paternel, figure tutélaire, faisant pendant à celle du père disparu.

Un Sosie en cavale Oana Orlea Seuil, 1986

Au cœur même du système totalitaire, un monde où la dissimulation et le rôle qu'on doit tenir sont la seule façon de survivre. Une intrigue policière d'une efficacité redoutable. Alliance du grotesque et de l'horrible, du terrifiant et du burlesque.

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Épépé

La langue perdue

Ferenc Karinthy Denoël, 2005 (Et d'ailleurs)

Giorgio Pressburger Actes Sud, 2008

Un linguiste hongrois nommé Budaï se rend à Helsinki pour un congrès. Mystérieusement, son avion atterrit dans une ville immense et inconnue dont il ne connaît et ne comprend nullement la langue. Tandis qu'il cherche désespérément à retrouver sa route, le mur d'incompréhension se resserre chaque jour sur lui. Publié en 1970, ce texte ne va pas sans rappeler la société de l'époque… à moins qu'il ne s'agisse de la vision anticipée des métropoles du XXIe siècle... L'écriture, efficace et saisissante, confère à ce récit cauchemardesque une dimension lamentablement comique qui ne fait qu'accroître l'intensité du texte.

Vers la fin des années 1950, un petit pays de l'Est est envahi par une puissance étrangère. Andreas, un étudiant qui vit dans la capitale, doit s'exiler ; il trouve refuge en Italie, après un voyage riche en péripéties. Pour ce jeune homme devenu orphelin de sa langue maternelle, c'est le début d'une véritable métamorphose. Giorgio Pressburger a lui-même quitté la Roumanie pour l’Italie en 1956 et a écrit toute son œuvre en italien.

Un train pour Trieste Domnica Radulescu Belfond, 2010

Revu et corrigé Péter Esterházy Gallimard, 2005 (Du monde entier)

Retrace la détresse d'un fils trahi par le père adulé. Ce texte révèle que Matyas Esterhazy a été un agent de la police secrète du régime communiste pendant plus de 20 ans. En livrant de larges extraits du dossier de son père, l'auteur livre un témoignage sur une sombre période de l'histoire de la Hongrie et exprime la détresse d'un fils dévasté par le mensonge de son père.

Des poissons sur le sable Radu Anton Noir sur blanc, 1997

« Qu'est-ce qu'il a donc, notre Delta, pour attirer autant de fous ? » Une jungle bouillonnant de vie en pleine Europe centrale, un monde sauvage, primitif, dangereux et spectaculaire bouillonnant de mort, les destinées d'un village de pêcheurs, mi-cosaques mi-roumains, oppressés par une nature agressive et par le communisme absurde des années Ceausescu, fait de pauvreté, de corruption, d'arbitraire et de lutte pour la survie : voilà ce qui attire les « fous », qu'ils soient de passage ou installés à demeure, dans ce roman étrange et envoûtant.

À travers l'odyssée d'une adolescente de Bucarest jusqu'à la lointaine Amérique, ce roman brosse un bouleversant portrait de femme en quête d'identité et de liberté. Roumanie, 1977. Mona, impulsive gamine de dix-sept ans, aime Mihai. Mais, autour d'eux, le monde sombre et l'étau de la dictature devient chaque jour plus insupportable. Alors, pressée par ses parents, Mona va devoir fuir. Elle réussit à prendre le fameux « train pour Trieste ». Seule, terrifiée, sans avoir pu dire au revoir à Mihai. Des années plus tard, installée aux États-Unis, Mona comprend qu'elle doit retourner dans ce petit village des Carpates où elle avait rencontré Mihai, pour découvrir la vérité sur son premier amour... Née en Roumanie, Domnica Radulesca s'est installée aux États-Unis en 1983, elle a écrit ce premier roman directement en anglais.

Le roi blanc György Dragomán Gallimard, 2009

En Roumanie, au milieu des années 1980, le narrateur, 10 ans, cueille des tulipes pour sa mère, afin de remplacer le bouquet que son père lui offrait traditionnellement. Son père est officiellement en mission, mais le jeune garçon comprend qu'il a été déporté, car c'est un opposant au régime. Au bout de quelques mois, sa mère se résout à demander l'aide d'un dirigeant du Parti communiste. Les parents de György Dragomán, roumains de langue hongroise, quittent la Roumanie en 1988 et émigrent en Hongrie.

L'aile tatouée Mircea Cartarescu Denoël, 2009 (Et d'ailleurs)

Après les ravages de la seconde guerre mondiale dans Orbitor, après les années 1950-60 dans L’Œil en feu, nous voici en 1989 ; la fin du régime communiste roumain sert de toile de fond à L’Aile tatouée, et la réalité de tremplin à la peinture de grands tableaux oniriques. Ces quatre chroniques explorent la généalogie familiale dans le contexte historique et politique de la Roumanie de l’époque, jusqu’à l’effondrement de la République socialiste de Roumanie. Ce tableau est traité avec un certain humour, l’humour de ceux qui subissent la présence de l’autorité à tous les instants de la vie.

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Promenade Attila Bartis Actes Sud, 2009

L'histoire d'une jeunesse au temps des révolutions et contre-révolutions dans un pays communiste. Entre 9 et 18 ans, le personnage principal est le témoin d'une série d'atrocités subies par ses proches, mais aussi de la cruauté naissant dans son propre cœur. Né dans une famille roumaine de langue hongroise, Attila Bartis déménage avec ses parents à Budapest en 1984, où son père, journaliste, espère se libérer des fortes pressions qu'il subit.


Le dompteur de loups Bujor Nedelcovici Actes sud, 1994 (Lettres roumaines)

La trace de Vlad, journaliste roumain émigré des années auparavant, a été perdue. Dans la ferme suisse où sa femme, Ana, finit par le débusquer, Vlad élève des chiens-loups. Il a changé : l'intellectuel d'hier vit en osmose avec la terre et semble étranger à ses proches. Des événements troublants viennent souligner un sentiment de profond malaise et le dompteur de loups, pourtant profondément ancré dans la réalité, commence à apparaitre comme un être quasi surnaturel. Bujor Nedelcovici, né en Roumanie en 1936, vit à Paris et écrit en français. La malédiction de l'exil est ici élevée au rang d'épreuve initiatique.

La preuve Agota Kristof Seuil, 1991

Après Le grand cahier qui dépeint les horreurs de la guerre, nous retrouvons dans La preuve les deux héros jumeaux, séparés : l'un est en exil, l'autre est resté dans son pays pacifié mais dominé par un régime autoritaire. Avec Le troisième mensonge, le temps seraitil venu d'ouvrir les yeux sur la vérité ? À l'âge de 21 ans, Agota Kristof quitte son pays, la Hongrie, alors que la révolution des Conseils ouvriers de 1956 est écrasée par l'armée soviétique. Elle, son mari et leur fille âgée de 4 mois s'enfuient vers Neuchâtel en Suisse où elle vit depuis 1956. Son œuvre est marquée par cette migration forcée.

L'exil d'Alexandra Anca Visdei Actes Sud, 2008 (Un Endroit où aller)

Alexandra, jeune dramaturge de talent, fuit la Roumanie en 1974 et s'exile en Suisse. Confrontée à la solitude et aux privations, elle puise du courage dans la correspondance qu'elle entretient avec sa jeune sœur Ioana, restée au pays. Une correspondance qui offre un regard dédoublé sur la Roumanie au temps de la guerre froide.

Le retour du hooligan : une vie Norman Manea Seuil, 2006

Le livre commence en 1997 à New York, où l'auteur est établi depuis dix ans. Il hésite à accepter l'invitation de son directeur de l'accompagner pour un voyage en Roumanie. Finalement, il part dix jours dans ce pays qu'il a fui en 1986. Entre-temps, sa mère est morte, le communisme s'est effondré (du moins en apparence). Norman Manea évoque sa vie, entre réalité et hallucination, dans un décloisonnement des temps et des époques. Né en Bucovine en 1936, il a été déporté en Transnistrie, comme tous les juifs de la région, en 1941. À son retour, en 1945, il découvre le malaise, l'hypocrisie. Bientôt, il participe à l'aventure communiste, dont il découvre vite la face tragicomique qui culmine avec Ceausescu. Mais lorsqu'il choisit l'exil, l'auteur sait aussi ce qu'il perd : sa langue, seul et dernier ancrage.

Depuis la chute du Mur de Berlin, il s’agit de se reconstruire et de s’intégrer à un nouvel ensemble européen. Partir reste d’actualité : à côté de la question des minorités ou des frontières politiques, une nouvelle ligne de partage est à présent économique. Partir, rester, mais aussi revenir? Quels sont les nouveaux repères d’une société qui a changé ?

Le matin d'un miracle : roman Bujor Nedelcovici Actes sud, 1992 (Lettres roumaines)

À Bucarest, où elle est revenue depuis trois ans, après avoir quitté Paris et l'homme qu'elle aime, Maria ne parvient pas à retrouver ses repères. Un cheminement initiatique dans une Roumanie appréhendée dans sa réalité quotidienne et contemporaine.

Requiem pour salauds et fous Augustin Buzura Noir sur blanc, 2001

Une ville des régions minières de Roumanie, dans les années 90. Parce qu'il est depuis peu harcelé de lettres anonymes et de coups de téléphone menaçants, le directeur d'un important journal d'opinion, Matei Popa, se voit contraint de fouiller dans son passé afin d'y découvrir les ennemis qui pourraient sévir encore aujourd’hui. La puissance occulte de la Securitate serait-elle toujours aussi forte après la révolution ? Un tableau vivant – et parfois cruel – d’une petite ville roumaine aux prises avec les difficultés de l’après-totalitarisme.

Étrange matière : nouvelles Terézia Mora L'Esprit des péninsules, 2002 (Europe et un)

Des hommes et des femmes vivant dans de petits villages hongrois à la frontière de l'Autriche, à la recherche de la liberté, de la fuite : passer la frontière ou se noyer dans l'alcool ou la folie. Le caractère archaïque des personnages, la présence des quatre éléments confèrent à ces nouvelles des allures de contes magiques. Terézia Mora est née en Hongrie en 1971, près de la frontière autrichienne, elle a fait de sa région d’origine le décor de ces dix nouvelles, pétries de l’étrange matière autobiographique du souvenir.

Hôtel Europa Dumitru Tsepeneag POL, 1996

Après la chute du Mur de Berlin, nombreux sont les jeunes qui ont été attirés par l'Occident. Parmi eux, le jeune Ion s'est lancé dans l'aventure et devient une sorte de Jacques le Fataliste des années 90. Un roman à rebondissements sur un fond de monde postcommuniste avec lequel l'Ouest rechigne à partager. Dumitru Tsepeneag fut dans les années 1960 et 1970, avec le poète Leonid Dimov, le chef de file de l’onirisme, le seul courant littéraire à s’opposer au réalisme socialiste officiel. 29


Tout est loin

Comment oublier une femme

Sándor Tar Actes Sud, 1996

Dan Lungu J. Chambon, 2010

Quatre jeunes hommes se sont trouvés réunis par la force des choses : un même travail comme ouvriers du bâtiment ; une chambre partagée dans une maison, près d'une voie ferrée, quelque part en Hongrie ; les mêmes distractions... Un jour, le patron leur propose d’aller faire de l’argent en Allemagne. Commence un voyage qui va les conduire vers un nouveau chantier. Totalement à rebours des antiques glorifications du monde du travail et sans concessions pour un recours aux valeurs profondes de l’humanisme, Sandor Tar donne une tonalité particulièrement sarcastique à cette fin de siècle industriel et urbain.

Le prix de l’honnêteté : véritable histoire d’une enquête policière Akos Kertesz L’Harmattan, 2002

Un flic tsigane aux prises avec le crime, la corruption, le détournement de fonds, le racisme, l'immoralité, et toutes ces sortes de choses, bref tout ce qui fait les joies de la Hongrie d'aujourd'hui. Le prix de l'honnêteté est fait d’insolence, de grincements de dents, de trouvailles stylistiques, de brutalité. Akos Kertesz est né en Hongrie en 1932.

Andi doit se rendre à l'évidence, Marga ne reviendra plus. En bon journaliste qu'il est, il se lance alors dans une investigation minutieuse de leur passé commun. Parallèlement il enquête sur les juteuses affaires des potentats locaux comme sur les pratiques intégristes d'une église néoprotestante. D'abord amusé par ces idéalistes qui eux, n'ont pas changé, rebuté par des pratiques frôlant le ridicule, il finit par trouver un certain réconfort auprès de ces dévots d'un autre âge qui, contre vents et marées, croient en la fraternité. Un portrait de la Roumanie convertie au capitalisme et les dérives qui en découlent.

La croisade des enfants : roman Florina Ilis Éd. des Syrtes, 2009

En Roumanie, des enfants en partance vers une colonie de vacances, au bord de la mer Noire, voient leur train détourné par un groupe d'écoliers qui souhaitent la liquidation des orphelinats et autres maisons d'accueil. Ils organisent la résistance en face des troupes spéciales venues de Bucarest pour les arrêter. Une fresque sur le chaos post-communiste roumain confronté à ses propres dilemmes : progrès et adaptation, innocence et compromis…

Le Masseur aveugle Catalin Dorian Florescu Liana Levi, 2008

Portrait de la Roumanie d'aujourd'hui. Ayant fui le pays dans les années 1980, Teodor s'est installé en Suisse où il a fait carrière dans les affaires. Vingt ans après, il y retrouve un monde de superstition et de mensonge tandis que l'ouverture du pays à l'Europe incite certains à tenter leur chance ailleurs. Dans une petite ville thermale, Ion, un masseur aveugle, changera le cours de sa vie. Cătălin Dorian Florescu s’est lui-même établi en Suisse en 1982.

Notre envoyé spécial Florin Lazarescu Éd. des Syrtes, 2007

Antoine est journaliste à la page culturelle d'un grand quotidien. Pris dans le mécanisme abrutissant de la presse à scandale, il rêve de réaliser un quotidien indépendant sur l'essence même de l'univers. Une savoureuse satire de la Roumanie postcommuniste. Florin Lazarescu s’impose comme le chef de file de la nouvelle génération d’écrivains roumains, affranchis de l’emprise du communisme. C’est une littérature inspirée par le spectacle du monde d’aujourd’hui qui évite les clichés, le manichéisme ou le caractère militant. Son écriture est empreinte d’une fantastique désinvolture et ses héros pittoresques se font aussi les porte-parole d’une nouvelle société roumaine à la recherche de nouveaux points de repères.

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Les sonnets William Shakespeare, présentation et traduction d'Yves Bonnefoy Gallimard, Paris (Poésie)

Shakespeare a fait de ses sonnets une réflexion sur la poésie. Ils sont réunis ici avec les Poèmes, et accompagnés d’un essai d’Yves Bonnefoy sur le sens de ces œuvres et le problème de leur traduction. Depuis 1957, Yves Bonnefoy traduit les œuvres de Shakespeare. Un grand poète traduit un grand poète, avec la liberté nécessaire dans la forme pour capter la présence de la poésie.


Partant de Tony Harrison… des auteurs britanniques observateurs de leur temps Tony Harrison, l’empêcheur de tourner en rond de la littérature anglaise Né à Leeds en 1937, cet homme du nord porte la marque de ses origines ouvrières. Après une formation universitaire de tout premier plan d’helléniste, il s’inspire du théâtre d’Eschyle et de Sophocle, qu’il traduit, pour sa propre œuvre théâtrale. Poète dramatique éminent, il redonne à la poésie ce rôle politique qu’elle joue dans les circonstances extrêmes. Sa maitrise de l’art scénique se retrouve dans son sens de la progression et de la péripétie, tandis qu’il percute le réel, mêlant les alexandrins classiques et la langue le plus grossière et vulgaire. Tony Harrison est devenu le poète le plus médiatisé d’Angleterre après une diffusion télévisée du poème V.. C’est en effet comme réalisateur ou correspondant de guerre que se traduit son engagement sur la scène britannique et européenne, des années atcher à Sarajevo…

V. : Poésies

Bienvenue au club

Le Cri, 2008 (HS Revue In’Hui)

Jonathan Coe Gallimard, 2002

Tony Harrison écrit ce long poème épique et dramatique en 1985, cri du cœur pour les gens du nord qui se retrouvaient au chômage. Le Royaume-Uni vit au rythme des grèves de mineurs emmenés par Arthur Scargill à qui le poème est dédié. En arrière fond, la lutte amère dans les mines de charbon, le nord industriel anéanti par le thatchérisme et tous les vieux métiers rejetés en si peu de temps, balayés de plein fouet par l’air libéral. Un homme découvre la tombe de son père, profanée par un hooligan : la lettre « V » y est taguée. Depuis Hamlet et les sonnets de Shakespeare, méditer dans un cimetière est une tradition en Angleterre, et Tony Harrison réussit à se placer dans la continuité de la tradition poétique anglaise en la heurtant à la brutalité contemporaine.

Cracheur de feu Traduit de l’anglais et présenté par Cécile Marshall Arfuyen, parution mars 2011

Trotter, Harding et Chase ont 15 ans et font leurs études à l'école de Birmingham. Nous sommes dans les années 1970, les syndicats, depuis longtemps puissants, osent parler haut et fort. La vie de ces adolescents est riche en aventures, en espoirs et en déceptions. Ils lancent un journal, tombent amoureux, montent un orchestre de rock, se jalousent et se détestent, s'interrogent sur leurs aînés. Les parents ont d'autres préoccupations : le terrorisme de l'IRA, les grèves à l'usine de British Leyland où travaillent les pères, l'agitation sociale… Tout ce climat se reflète dans les existences des quatre jeunes héros. Un tableau à la fois comique et lucide de cette décennie de la vie de l'Angleterre, où, comme toujours chez Jonathan Coe, la satire sociale et politique est bien là, précise et affûtée. Testament à l'anglaise, virulente satire de la société britannique des années du thatchérisme, a connu un important succès auprès du public et a valu à l’auteur sa notoriété à l’étranger.

GB 84 Comme aucune autre nation européenne, le Royaume-Uni demeure le produit d’une histoire industrielle et sociale où les antagonismes se sont durcis au fil du temps. Les années atcher et l’effondrement d’un monde ont été brossés par des écrivains souvent engagés, témoins, observateurs ou reporters de leur temps.

David Peace Payot & Rivages, 2006

Un roman qui retrace le conflit social qui a opposé en 1984 au Royaume-Uni le Syndicat national des mineurs et le gouvernement de Margaret atcher, à propos de la restructuration des charbonnages. Il fait revivre ce conflit d'un an en associant les témoignages de deux grévistes et le récit des événements.

Le quai de Wigan George Orwell Ivréa, 1995

Orwell pour débuter cette sélection, en tant que précurseur de l’observation de ce monde ouvrier. Peu avant d'aller prendre part à la guerre civile espagnole, il fait un reportage au cœur du pays minier anglais, où se trouve Wigan. Un reportage objectif minutieusement attaché aux faits.

Glue Irvine Welsh Au diable vauvert, 2009

Terry le don Juan, Billy le boxeur, Carl le DJ et Gally la poisse sont quatre jeunes garçons de la banlieue d'Edimbourg. Ce roman parcourt avec eux, des années 1970 à aujourd'hui, trente ans de culture musicale et sociale avec pour arrière-plan le thatchérisme, les fermetures d'usines, les mutations. Trente ans pendant lesquels les quatre amis cherchent leur place dans la société. 31


On ne meurt que deux fois

Dorian : une imitation

Robin Cook Gallimard, 1983

Will Self Éd. de l'Olivier, 2004

Le cadavre d'un homme sévèrement battu est retrouvé dans la banlieue de Londres. Personne d'important, juste un vieil alcoolique que personne ne regrettera. L'enquête est confiée à un sergent de la section A14. Une construction irréprochable qui se fait aussi, en filigrane, sur la misère urbaine de l'Angleterre des années 80, des années atcher. On y croise des fonctionnaires en grève, du délabrement, du racisme, de l'extrémisme.

Les dépossédés Robert Mc Liam Wilson Bourgois, 2005

Lorsque Robert McLiam Wilson et le photographe Donovan Wylie, aujourd'hui membre de la prestigieuse agence Magnum, entreprennent en 1990 cette enquête sur la pauvreté en Grande-Bretagne, ils sont à peine âgés d'une vingtaine d'années. Dans un contexte politique désastreux marqué par l'ultra libéralisme de la « Dame de Fer », ils décident de jeter aux orties doctrines et théories : à Londres, à Glasgow ou à Belfast, l'auteur de Ripley Bogle raconte ce qu'il voit, sent et entend. L'essai projeté sur « les dépossédés » est en fait un récit à la première personne, toute distance journalistique abolie au profit d'une empathie, d'une proximité de l'écrivain avec les gens qu'il rencontre dans les cités, les squats, les foyers d'accueil. Parfois, même, l'auteur perd pied et le lecteur comprend soudain que Les Dépossédés constitue non seulement une sorte d'autobiographie déguisée de McLiam Wilson, mais sans doute le centre secret de son œuvre, comme une préfiguration de La Douleur de Manfred et d'Eureka Street.

Le Portrait de Dorian Gray transposé dans le Londres décadent des années 80 et 90 : Henry Wotton initie ainsi Dorian au sexe, à la drogue, à l'alcool, à toute une vie de débauche. Le jeune homme se laisse tenter par les plaisirs d'un XXe siècle finissant et fatigué, tout en faisant le vœu de garder la fraîcheur et l'innocence de la jeunesse. Mais il y a le sida et ses ravages... Will Self est l'enfant terrible des lettres britanniques. La satire chez lui est toujours extrêmement violente, provocante, parfois sous la forme d’expériences outrageantes comme d'écrire, depuis une cellule transparente installée dans un supermarché, en temps réel sur le net, l'histoire des mecs qu'il voit entrer dans le magasin et sur lesquels il déblatère des grossièretés immédiatement diffusées. Il qualifie son écriture de « réalisme magique sale ».

Le champ de l’observation sociale est très large, il porte aussi la marque de préoccupations planétaires, que le tournant du 21e siècle ne fait qu’amplifier. Parallèlement à leur travail d’écriture, qui prend souvent la liberté de l’anticipation, de nombreux auteurs restent très présents dans l’actualité pour exprimer leurs voix, dans la presse ou les média anglais.

Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre Robin Cook Payot et Rivages, 2003 (Écrits noirs)

London fields Martin Amis Gallimard, 2009

Ce roman-catastrophe met en scène une série de personnages, parmi l esquels Samson Young, qui se laissent emporter dans une fuite hallucinée. Avec London Fields, publié en 1989, Amis s'aventure dans les bas fonds et en ressort tout crotté et plus bas que par le passé. Les hommes sont sans boussoles et le monde politique ajoute à leur triste sort une série de tortures économiques, sociales qui sonnent comme autant d'humiliations pour le genre humain. Martin Amis est reconnu comme l‘un des plus grands romanciers contemporains, avec un certain goût pour la provocation, mais aussi une profonde lucidité et un sens de la formule qui fait mouche. Son style, d'une vivacité extrême, allie humour et cynisme - Le New York Times l'a désigné comme l'un des maîtres du « nouveau désagréable ».

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Dans un futur proche. Richard Watt, journaliste anglais, est obligé de s'exiler en Italie. L'Angleterre, en effet, est gouvernée par un Premier ministre qui refuse d'organiser de nouvelles élections à la fin de son mandat. Mais, Richard Watt est poursuivi, chassé d'Italie et interné dans un camp de concentration. Publié en 1970, ce roman dénonce le totalitarisme de certaines démocraties.

Fièvre guerrière : nouvelles J.G. Ballard Fayard, 1992

Dans ces 14 nouvelles, Ballard part souvent de l'actualité des gros titres de journaux, de faits divers, qu'il fait dévier jusqu'au moment où le lecteur se retrouve dans un monde parallèle. À partir du thème de la manipulation médiatique, il suggère qu’un gouvernement qui maîtriserait l’information pourrait s’en servir pour déclencher des conflits dans n’importe quel coin de la planète en dissimulant ses véritables intentions... Ballard, visionnaire au regard de la guerre contre l’Irak? Ballard est toujours et partout politique. Il n'hésite pas à se coltiner des sujets énormes et à s'avancer sur le terrain fécond mais toujours délicat de la géopolitique, en maître de l’anticipation sociale.


Le Cycle de la Culture Iain M. Banks R. Laffont, 1987-2008 (Ailleurs et demain)

La Culture est une société interstellaire, bienveillante, cynique et décontractée. Elle est riche de tant de savoirs et de pouvoirs que chacun peut y mener une vie de loisirs en obtenant tous ses désirs. L’ambiguïté de la Culture réside dans la façon arrogante et autoritaire avec laquelle elle essaie souvent d’imposer sa tolérance culturelle. Dans les années 90, Iain M. Banks a contribué au renouveau du Space Opera britannique, renouvelant le genre en lui apportant de la finesse d’esprit, une ironie politique certaine et des audaces de style et de construction. Banks est également un homme de gauche convaincu, et engagé : lorsque Tony Blair, le Premier ministre britannique, a engagé les troupes anglaises aux côtés des troupes américaines en Irak en 2003, il a, en signe de protestation, déchiré son passeport et envoyé les morceaux au 10 Downing Street !

Anarchie au Royaume-Uni : mon équipée sauvage dans l'autre Angleterre

London orbital : une promenade autour de l'autoroute M25 Iain Sinclair Bourgois, 2005

Une balade littéraire et discursive dans le Londres contemporain, qui revisite les mythes anglais et la construction d'un inconscient collectif. Tantôt seul, tantôt accompagné de plasticiens ou de musiciens, l'auteur décrit les parkings, les stations-service, les supermarchés, les banlieues-dortoirs, etc., avec pour but de cerner le réel et le réduire, jusqu'à l'apparition de nouvelles formes.

Le livre de Dave : une révélation du passé récent et de l'avenir lointain Will Self L'Olivier, 2010

Dave Rudman, chauffeur de taxi londonien, exprime son mépris pour les Noirs, les Juifs, les touristes, les bourgeois et son ex-femme Michèle, dans des écrits qu'il enterre. Cinq siècles plus tard, ses élucubrations sont retrouvées. En l'an 2500, dans l'archipel d'Ingleterre, la vie est organisée selon les paroles de Dave : les hommes et les femmes vivent séparément, etc.

Nik Cohn L'Olivier, 2000

À l'envers de l'Angleterre bien propre, il en existe une autre : sale, pauvre, bruyante, cassée, parfois délirante. C'est l'Angleterre marginale, celle où toutes les utopies et toutes les détresses se sont donné rendez-vous. Nik Cohn y a passé un an. Il a vécu avec les clochards, les exclus, les junkies et les prostituées. Il raconte ici ce qu'il y a découvert.

England, England

Le deuxième avion Martin Amis Gallimard, 2010

Ce recueil rassemble par ordre chronologique, les textes que M. Amis a consacrés aux attentats du 11 septembre 2001 et à leurs conséquences. Ils se composent d'articles, tribunes libres, reportages, tous parus dans la presse britannique et américaine, de comptes-rendus d'ouvrages consacrés à l'islamisme et de deux nouvelles.

Julian Barnes Mercure de France, 1999

Quelque part, au début du troisième millénaire, il y a un riche original, sir Jack Pitman, qui décide de créer sur l'Ile de Wight un gigantesque parc d'attractions rassemblant tout ce qu'il y a de plus typique, de plus connu en Angleterre : des blanches falaises de Douvres à Manchester United, de Buckingham Palace à Stonehenge. Mais Martha, en tombant amoureuse, met l'entreprise en péril. Un impitoyable portrait de l’Angleterre au vitriol.

King : roman de rue John Berger Éd. de l'Olivier, 1999

À l'aube du XXIe siècle, King raconte le quotidien précaire de SDF vivant dans un terrain vague. Mais qui est King? Un chien, ou plutôt le point de vue d'un chien, qui se fait le chantre de ces êtres en perdition. Roman d'anticipation politique, King est d'abord une méditation poétique sur le langage et l'expérience.

L’observation sociale au Royaume-Uni, c’est aussi celle de l’immigration : tandis que le modèle multiculturaliste et l’intégration de communautés ethniques fait l’objet de débat, dans le roman peuvent s’exprimer le vécu de l’immigration et l’expérience de la double culture.

Le bouddha de banlieue Hanif Kureishi C. Bourgois, 1991

Dans le Londres du début des années 70, entre blousons noirs vieillissants, rockers et skinheads, Karim, né de père pakistanais et de mère anglaise, se cherche, multiplie les exploits sexuels et se débat dans des relations familiales complexes. Un humour corrosif. Plus tard dans Black album, Hanif Kureishi constitue une sorte de pendant au Bouddha de banlieue, avec ses évocations du Londres nocturne et souterrain et un héros naïf et comique, Shadid, écartelé entre la luxure et la pauvreté musulmane, entre la femme pécheresse et l'imam vertueux.

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Sept mers et treize rivières

Deux caravanes

Monica Ali Belfond, 2004

Marina Lewycka Éd. des 2 terres, 2010

Née au Bangladesh, la jeune Nazneen a quitté sa famille et son pays pour rejoindre son futur époux à Londres. Chronique sociale douce-amère et pamphlet contre l'obscurantisme et la xénophobie...

La cité des amants perdus Nadeem Aslam Seuil, 2006

Dans une ville du nord de l'Angleterre baptisée Désert de la solitude par ses habitants immigrés pakistanais, deux amants, Jugnu et Chanda, disparaissent. Des rumeurs circulent dans la communauté, repliée sur elle-même et cherchant à vivre selon les lois de l'islam. Lorsque les frères de Chanda sont arrêtés pour double meurtre, ils sont soutenus à mi-mots : le couple cohabitait sans être marié.

Quintet de l’islam Tariq Ali Sabine Wespieser, 2007-2010

Un sultan à Palerme (2007), Le Livre de Saladin (2008), À l’ombre des grenadiers (2009) et La Femme de pierre (2010), sont les quatre premiers volets du « Quintet de l’islam », ensemble romanesque que Tariq Ali, écrivain et intellectuel anglo-pakistanais né en 1943, traduit dans le monde entier, a initié au moment de la première guerre du Golfe, ulcéré par le nombre de commentaires tirant argument de l’absence de culture des Musulmans. Les cinq romans qui constituent cette fresque explorent chacun, de manière indépendante des autres, une période de forte influence politique et culturelle de l’islam.

Salaam London Tarquin Hall Hoebeke, 2007

De retour à Londres après des séjours en Afrique, en Amérique et en Inde, le journaliste Tarquin Hall se rend compte qu'il ne peut se loger dans les quartiers chic et se contente d'un logement donnant sur Brick Lane, une rue où les trafiquants de drogue et les prostitués exercent leurs activités. Il découvre alors qu'il est devenu un étranger dans sa ville et porte un regard humaniste sur ce quartier.

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Deux caravanes, une pour les hommes et une autre pour les femmes, sont garées dans un champ de fraises en Angleterre. Les cueilleurs, des immigrants, s'y retrouvent. Leur vie est chamboulée lorsqu'un gangster russe vient enlever Irina. Andriy s'embarque dans un long périple pour lui porter secours. Rien de misérabiliste dans ce road-movie burlesque, Marina Lewycka ayant opté pour le ton de la tragi-comédie. Cette auteure, née en Allemagne de parents ukrainiens et élevée en Angleterre, confirme un talent original de conteuse riche de ses différentes racines.

Tristesses de la lune : chroniques londoniennes Iqbal Ahmed Zoé, 2010

Ce recueil de dix nouvelles évoquent divers quartiers de Londres et dessinent la géographie intime d'un minuscule voyageur. La description d'une face cachée de la ville à travers ses immigrés : Solomon le portier nigérian, Maryam l'infirmière iranienne ou encore Kasim l'Egyptien et son kiosque de Charing Cross.


Remerciements La Ville et la Communauté Urbaine adressent tous leurs remerciements aux partenaires qui se sont associés à Traduire l’Europe : L’ACEL La DRAC L’Université de Strasbourg Goethe-Institut Strasbourg Vidéo Les beaux jours Les Éditions Arfuyen La librairie l’Usage du Monde apollonia

Partenaires d’apollonia ZKM, Goethe-Institut Strasbourg, Forum culturel autrichien et la représentation permanente de l'Autriche au Conseil de l'Europe

Partenaires de l’ACEL Les Rencontres Européennes de Littérature sont organisées par l’Association Capitale Européenne des Littératures (ACEL) en association avec l’Université de Strasbourg et avec le soutien de la Ville et Communauté Urbaine de Strasbourg Partenaires institutionnels Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Alsace, Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, Région Alsace, Office pour la Langue et la Culture d’Alsace Partenaires médias France Culture, Mediapart, France 3 Alsace, Dernières Nouvelles d’Alsace, CanalC2-TV Partenaires privés Winstub « Chez Yvonne », Librairie Kléber, Centre Emmanuel Mounier, Éditions Arfuyen Remerciements Représentation Permanente du Royaume-Uni auprès du Conseil de l’Europe, British Council, Délégation Générale du Québec, Service de l’action culturelle et UFR des Lettres de l’Université de Strasbourg, Médiathèque Protestante, Centre culturel Saint-Guillaume, Bibliothèque Nationale Universitaire, Médiathèques de Strasbourg, Théâtre National de Strasbourg, Assises de la Traduction Littéraire en Arles (ATLAS), Réseau Universitaire Les Lettres Européennes, Association des Amis du Vieux Strasbourg, Printemps des Poètes

Crédits photos p. 6 : © Joseph Tandl p.7 : Peter Weibel © ONUK p.8 : Didier Sandre © Roumagnace Hanna Krall © Grzegorz Jakubowski/PAP György Dragomán © Nándorfi Máté p.9 : Jorge Semprun © Eric Garault George-Arthur Goldschmidt © Deutsches Hygiene-Museum, Dresde, Photographie : Steffen Giersch. p. 12 : © ONUK p.14 : Les Moumine © Le livre de cuisine des Moomins, Tove Jansson et Sami Malila, éditions Le petit Lézard, 2008 p.16 et 18 : Tony Harrison © Sandra Lousada p.16 et 22 : Yves Bonnefoy © DR

Manifestation organisée avec le soutien de l’Agence culturelle d’Alsace Coordination et réalisation du programme: Ville et Communauté urbaine de Strasbourg, Renseignements: Direction de la Culture, 03 88 60 93 37 Médiathèque André Malraux, 03 88 45 10 10


Le Jardin des Langues dans les médiathèques Rencontre avec Herta Müller, prix Nobel de littérature 2009 Michel de Montaigne par Didier Sandre Installations de Peter Weibel

6es Rencontres Européennes de Littérature Invité d'honneur : Yves Bonnefoy Rencontres avec Tony Harrison, prix européen de littérature 2010 et Denise Desautels, prix de littérature francophone Jean Arp 2010

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