N°1 MAI 2015
RPCA
NOTE D’ANALYSE DU RÉSEAU DE PRÉVENTION DES CRISES ALIMENTAIRES
ANALYSER INFORMER PRÉVENIR www.food-security.net
sommaIRe 1.
Une épidémie sans précédent, des conséquences diffi ciles à évaluer
2.
Impacts
3.
Enseignements pour le RPCA
La présente note repose sur une investigation menée en octobre et novembre 2014 à la demande du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA). Coordonnée par le Secrétariat du CSAO et le CILSS, elle a consisté en : i) une revue documentaire auprès de services techniques et autres intervenants ; ii) la collecte de données qualitatives auprès d’opérateurs économiques sur des marchés ; iii) la collecte de contributions auprès de partenaires de la communauté internationale impliqués dans les pays concernés ; iv) le traitement, l’analyse et la synthèse des données et informations recueillies. Les limites de l’investigation résident dans le fait que les informations et données ainsi recueillies sont très incomplètes du fait de l’impossibilité de se rendre dans les zones concernées.
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mpacts de l’épIdémIe ebola sur la situation alimentaire et nutritionnelle, la résilience et le marché régional 1. Une épidémie sans précédent des conséquences difficiles à évaluer L’ampleur sans précédent de l’épidémie peut être expliquée – au moins partiellement – par deux phénomènes concomitants qu’il sera nécessaire de prendre en compte lorsque l’heure sera venue de tirer des enseignements ; y compris du point de vue de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de la résilience. Le premier de ces éléments est l’isolement de la zone d’origine. On sait désormais que le premier cas est apparu en Guinée le 6 décembre 2013 dans le village Méliandou, proche de Guékédou, à 60 km de la frontière libérienne et 100 km de celle avec la Sierra Leone. Plus de trois mois
après le premier décès, le virus Ebola n’apparaît sur aucun écran-radar. Le virus a donc eu de nombreuses semai nes pou r se répand re impunément ; parce que la zone est isolée, dispose de peu de centres de santé dont les personnels ne sont pas suffi samment formés et équipés. Le deuxième élément réside dans la nature transfrontalière de l’espace concerné. Bien que située en Guinée, Guékédou est la ville-marché d’un grand nombre de villages frontaliers de Sierra Leone et du Liberia. Alors que le gouvernement de Conakry reconnaissait officiellement en mars l’existence de l’épidémie dans son pays, cette dernière avait déjà – depuis longtemps – passé la frontière.
Février-mars 2015
Juin-août 2015
2 zones en phase de crise en Sierra Leone
11 zones en phase de crise en Sierra Leone et en Guinée
Guinée
Guinée
Phases d’insécurité alimentaire Minimale Sous pression Crise
sierra leone
sierra leone
Urgence Famine liberia source : Analyse régionale du Cadré harmonisé (CH) dakar, 22-25 février 2015. Carte adaptée du CILSS/Agrhymet.
liberia
Impacts de l’épidémie Ebola
RPCA
Mais les premiers cas officiellement recensés dans la zone frontalière de Kailahun en Sierra Leone, datent du 27 mai . À plusieurs reprises, les autorités guinéennes ont pensé avoir gagné la bataille. À chaque fois, de nouveaux cas apparais-
saient de façon « inexpliquée ». Il s’agissait en réalité de la propagation du virus à partir des pays voisins. Mi-2014, des experts notaient que le contrôle du virus en Guinée ne pourrait pas être possible tant que le nombre de cas dus à la maladie dans les pays voisins n’aurait pas diminué.
2. Impacts Productions agricoles
Budget des ménages
Les zones les plus touchées par l’épidémie sont parmi les plus productives sur le plan agricole. La maladie a, en particulier eu les impacts suivants :
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Pertes de revenus agricoles dans les zones de production en raison de la baisse de la production, de la forte chute des prix et du manque de débouchés. En Guinée, le manque à gagner au niveau de la production de riz grain (estimée à près de 150 000 tonnes), peut être estimé pour les seuls producteurs à plus de 800 milliards de GNF. De même, des milliers de tonnes de pomme de terre et fruits/légumes ont pourri dans les mains des producteurs et des commerçants suite à la chute des prix et au manque de débouchés provoquant l’effondrement de leurs revenus. En Sierra Leone, dans le district agricole de l’Est, la plupart des cultures de rente (café, cacao, riz et manioc) n’ont pu être récoltées et les producteurs ont vu leur source de revenu simplement disparaître.
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Pertes de revenus dans les filières. Les activités commerciales ont été profondément touchées. La fermeture de la frontière entre la Guinée et le Sénégal a eu un impact négatif sur le commerce de la pomme de terre et de l’huile de palme en provenance de Guinée. Les quantités d’huile de palme échangées ont chuté de 87 % sur le corridor de Diaobé et de 97 % sur l’axe de Kédougou. Les quantités de pomme de terre, de fruits et légumes ont connu sur ce même corridor des baisses allant de 80 à 100 %. Concomitamment, les prix de l’huile de palme et de la pomme de terre ont augmenté de 58 % et 54 % respectivement sur le marché de Kédougou.
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Pertes d’emplois salariés. Les grandes entreprises privées ont réduit ou arrêté leurs activités en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone ; mettant au chômage tout ou partie de leur personnel local. Tous les secteurs d’activité ont été touchés, y compris les mines et le tourisme. À Conakry, les hôtels ont perdu – durant le premier semestre 2014 – en moyenne 22 % de leur chiffre d’affaires par rapport à 2013. Tout ceci a occasionné des pertes d’emplois et de revenus pour de nombreux chefs de ménages avec un impact négatif sur leurs moyens d’existence.
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Pertes de revenus liés aux activités minières traditionnelles. Ebola a provoqué la fermeture et l’abandon de plusieurs sites aurifères traditionnels transfrontaliers. Ceci a par exemple engendré des pertes substantielles de revenus pour les femmes de la Région de Kédougou (Sénégal) qui avaient beaucoup investi dans les services aux acteurs de l’orpaillage (restauration notamment).
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Augmentation du coût de la vie. Une augmentation de 30-40 % du coût du transport pour les marchandises et les passagers a été notée en Sierra Leone. Le volume des produits transportés a baissé de manière drastique (en-dessous de 50 % des quantités transportées d’avant
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Forte diminution de la main-d’œuvre. L’épidémie est survenue à un moment déterminant de la saison agricole – celui de la récolte de culture essentielles (cacao, riz, etc.) : un grand nombre de travailleurs agricoles a quitté les zones affectées ; arrêt du travail communautaire traditionnel ; décès de membres actifs des ménages ;
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Perturbation du système d’encadrement agricole. Cessation des activités d’appui-conseil menées par les services d’appui et d’encadrement nationaux et autres structures internationales (ONG, Nations Unies, etc.) ;
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Cessation des activités des projets/programmes de développement entraînant l’arrêt des investissements.
Cette situation a eu des conséquences négatives sur les superficies emblavées et les productions agricoles. Quelques exemples : •
Sur les superficies emblavées. En Guinée, dans la région de Guékédou, où 102 villages et 512 ménages ont été affectés par la maladie, les superficies emblavées ont chuté de 41 673 ha en 2013 à 26 811 en 2014, soit une diminution de 36 %.
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Sur les productions agricoles. En Guinée, l’objectif de production de riz paddy était de 2.2 millions de tonnes. La production n’a été que de 2 millions de tonnes. Ce déficit de production est, dans sa quasi-totalité, concentré dans la région forestière. Cette dernière qui contribue en moyenne à hauteur de 22,8 % de la production nationale de riz, a vu sa production chuter de 38 %, passant de 491 900 à 304 978 tonnes.
L’épidémie a également engendré d’énormes difficultés d’écoulement des produits agricoles dans les pays touchés : fermeture des frontières terrestres, restrictions dans les déplacements et mouvements des populations, fermeture de certains marchés locaux, arrêt des exportations (suppression des vols de plusieurs compagnies aériennes). On a ainsi enregistré des pertes de quantités importantes de produits agricoles périssables suivies d’une diminution des intentions de production. Beaucoup d’arrangements contractuels entre producteurs et commerçants n’ont pu être exécutés. En Sierra Leone, ces blocages contractuels ont particulièrement touché le cacao dans les districts de Kenema, Kailahun et Kono ainsi que les légumes à Koinadugu. Rien que pour le mois d’août, les commerçantes de la coopérative de Kabala affirment avoir perdu près de 200 millions de leones, soit 47 620 dollars US.
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note d’ANALYSE DU RPCA / N°1, MaI 2015
© Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA)
Impacts de l’épidémie Ebola
la crise). Dans les pays affectés, le blocage des circuits d’approvisionnement a engendré une augmentation des prix dans les zones de forte consommation en raison d’une offre insuffisante ajoutée aux coûts élevés de transaction. En Guinée, le prix du gari, produit à base de manioc importé de la Sierra Leone, a augmenté de plus de 150 % (de 710 à 1 907 francs guinéens) comparé à sa valeur au 3e trimestre 2013. Dans les trois pays, certains marchés hebdomadaires ont été désertés ou suspendus. Les flux commerciaux des produits agricoles entre les différentes régions ont été fortement réduits avec pour conséquences la baisse du volume commercialisé et une augmentation des prix à la consommation sur les marchés lointains déficitaires.
•
La reconstitution des moyens d’existence des ménages affectés risque de prendre du temps : i) pertes d’emplois ; ii) dégradation des moyens de production agricole ; iii) isolement économique et commercial des zones affectées. Les séquelles d’une telle situation sur les revenus et les moyens d’existence pourraient affecter dans la durée la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
•
La méfiance dans la fréquentation des centres éducatifs et de santé par crainte de contracter la maladie pourrait durer. Cet environnement de psychose pourrait affecter pendant encore longtemps la mise en œuvre des programmes nutritionnels, sans oublier la fourniture des autres services de santé, de planning familial, etc.
Situation alimentaire et résilience •
•
Déclin de la situation alimentaire et nutritionnelle. Les populations des trois pays les plus touchés sont structurellement parmi les moins résilientes de la région et du continent. Confrontées à de fortes baisses de revenus et à une augmentation du coût de la vie, un très grand nombre de personnes – à commencer par les plus fragiles – ont vu leur situation alimentaire se dégrader fortement. En outre les populations les plus touchées ont dû se résoudre à réduire ou abandonner la consommation de viande de brousse. Une enquête rapide en Sierra Leone montre ainsi que plus de 94 % des ménages avaient cessé la chasse ; ceci entraînant à la fois une baisse de consommation de protéines animales et une diminution additionnelle des revenus tirés de la vente de la viande de brousse. Impacts négatifs sur la fréquentation des centres de santé. La résilience des populations a sans doute été affectée par la baisse de fréquentation des infrastructures de santé. La majorité des personnes malades a préféré rester à la maison plutôt que de se rendre à l’hôpital ou au centre de santé. En outre, les personnes qui ont décidé de fréquenter les établissements de santé font l’objet de peu ou pas d’attention de la part des agents de santé craignant d’être infectés par Ebola. On a par ailleurs enregistré une baisse du niveau de fréquentation des écoles et autres établissements d’enseignement même lorsque ces établissements n’étaient pas officiellement fermés. En Sierra Leone, les écoles et autres établissements d’enseignement ont été fermés en raison de la peur de propagation de la maladie à virus Ebola.
Signaux pouvant affecter dans le moyen et long terme les moyens d’existence et la résilience des ménages : •
Le difficile retour des paysans dans les champs abandonnés, ainsi que la reconstitution de leurs moyens de production (semences, matériels, etc.). À cela s’ajoute le retour de la main-d’œuvre dans les zones de production, qui lui aussi – au prix de campagnes intensives d’information et de communication – pourrait prendre du temps. Cette situation pourrait affecter les campagnes subséquentes de production ainsi que les moyens d’existence de ménages agricoles.
© Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA)
RP
Aide alimentaire et nutritionnelle L’assistance alimentaire a été fortement perturbée : •
Craintes liées à l’organisation de rassemblements de personnes susceptibles de recevoir l’aide ; méfiance et démotivation des personnes en charge de la distribution ; manque de moyens logistiques ; refus des populations de se rendre dans des centres de santé ; tous ces éléments cumulés ont empêché l’aide alimentaire et nutritionnelle de se déployer comme il l’aurait fallu.
•
Tout ceci confirme que la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone ne sont pas préparés à gérer seuls des situations d’urgence de sécurité alimentaire et sont obligés d’attendre les bons offices des partenaires extérieurs.
Marché régional •
Sur le corridor Guinée – Sénégal, les flux commerciaux ont été fortement perturbés au niveau des deux axes (Diaobé et Kédougou) du fait de la fermeture de la frontière. Le prix unitaire moyen (FCFA/litre) de l’huile de palme sur le marché de Diaobé est passé de 687,5 en 2013 à 825 en 2014 soit une augmentation de 20 %. Diaobé est le principal marché de gros de l’huile de palme pour la Gambie, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Quant au miel, son prix unitaire moyen est passé de 1 057 FCFA/litre en 2013 à 1 233 FCFA/litre en 2014, soit une augmentation de 17 %. Celui de la pâte d’arachide est passé de 600 FCFA/kg en 2013 à 725 FCFA/kg en 2014 soit une augmentation de 21 %.
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Sur le corridor Guinée – Mali, les flux des échanges ainsi que les prix (fonio, huile de palme, miel, soumbala, etc.) n’ont pas connu de variations significatives. À Niaréla (quartier de la commune 2 de Bamako communément appelée « Port sec de Guinée »), les grands magasins de dépôt de produits agroalimentaires en provenance de Guinée n’ont pas connu de rupture de stocks. Les importations de produits guinéens au Mali n’ont pas été interrompues.
NOTE D’ANALYSE DU RPCA / N°1, MaI 2015
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Impacts de l’épIdémIe ebola
RPCA
3. enseignements pour le Rpca 1.
Même s’il est impossible à ce stade de quantifier quoi que ce soit, il est certain que l’épidémie laissera derrière elle des populations en proie à une situation alimentaire et nutritionnelle dégradée et encore moins résiliente aux chocs (y compris à une éventuelle résurgence de l’épidémie).
2.
Pour l’heure (début février 2015), la dynamique épidémiologique semble en voie de stabilisation mais la crise n’est pas éteinte. Il est donc plus que probable que, pour la deuxième année consécutive, les campagnes agricoles en Guinée, au Liberia et Sierra Leone, seront très fortement perturbées cette année. Une analyse spécifique du Cadre harmonisé (CH) pour ces pays touchés devrait permettre d’évaluer l’ampleur des séquelles et leurs impacts sur le long terme sur la sécurité alimentaire et la résilience des populations. Cette crise montre que le Réseau doit se doter d’une capacité d’analyse rapide face à d’éventuelles crises aussi dévastatrices comme Ebola. Une réflexion méthodologique doit être rapidement entreprise à ce sujet.
3.
Les restrictions de mouvements associées à la psychose générale, ont rendu difficile la collecte des données via les enquêtes classiques et bloqué par ailleurs les mécanismes de dialogue/ concertation pour l’analyse, le contrôle de qualité et la recherche du consensus tels que dictés par la Charte PREGEC. Cela implique que le Réseau s’investisse davantage dans la recherche d’outils innovants – à même de faire face à des crises similaires - construits autour de réseaux locaux à la base, tout en valorisant les opportunités offertes par les NTIC (téléphonie mobile, Internet, etc.).
4.
Cette crise a montré par défaut l’importance de systèmes d’alerte précoce et de réaction sanitaire dans la résilience des populations, surtout dans les zones isolées. Ces enseignements interpellent davantage le Réseau sur la question centrale de la gouvernance alimentaire et nutritionnelle des pays – notamment l’accompagnement dans la construction et le renforcement de dispositifs PREGEC efficaces et pérennes capables de renseigner la mise en œuvre du CH comme prévue dans le cadre de l’Alliance globale pour la résilience (AGIR) – Sahel et Afrique de l’Ouest. Cela requiert notamment des engagements politiques et fi nanciers soutenus des Membres du RPCA pour rendre opérationnel dans le moyen terme le CH dans tous les États membres de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS.
5.
Au regard des signaux négatifs pouvant affecter dans la durée la sécurité alimentaire et la résilience des populations affectées, il apparaît nécessaire que le Réseau interpelle l’ensemble des parties prenantes de la Charte PREGEC pour la mise en œuvre de l’engagement sur les programmes structurels post-crises. Il est indispensable que les trois pays les plus touchés, leurs voisins immédiats et leurs partenaires de la communauté internationale, abordent ensemble - à l’échelle régionale transfrontalière qui est l’échelle du problème – les questions de l’urgence alimentaire et de (re)construction de la résilience des populations les plus fragiles.
6.
Les mesures de fermeture des frontières, ainsi que les autres dispositifs de restriction des mouvements, ont sans doute contribué à la limitation de la propagation de la maladie mais ont été préjudiciables pour la résilience des populations. En fragilisant les moyens de production, les revenus et les moyens d’existence des populations, ces mesures ont laissé des séquelles dont les effets sur la sécurité alimentaire et la résilience des populations risquent de perdurer. Cela pourrait par exemple dans les zones affectées limiter l’accès des populations vulnérables aux aliments, ainsi qu’aux services sociaux de base. Il est primordial pour les États et leurs organisations inter-gouvernementales – sans que cela ne porte atteinte à la souveraineté d’aucun État – de réfléchir sur des mécanismes alternatifs qui, tout en limitant la propagation de la maladie en cas d’épidémies similaires, minimiseraient autant que possible les effets immédiats et de long terme sur la sécurité alimentaire et la résilience des populations.
À PROPOS DU RPCA Crée en 1984, le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) est une plateforme internationale de concertation et de coordination en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de la résilience. Fondé sur la consultation, le dialogue et l’analyse, le Réseau réunit les principales parties prenantes de la région. Il est placé sous le leadership politique de la CEDEAO et de l‘UEMOA. Le secrétariat exécutif du CILSS et le secrétariat du CSAO co-animent le Réseau. www.food-security.net
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