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WENDY HOLDENER SUR SA LANCÉE
Enjoying peak season. L’Audi e-tron Sportback entièrement électrique. Future is an attitude
audi.ch
Editorial
Les plaisirs de l’hiver, malgré tout! «Les fans me manquent plus que ce je ne l’imaginais.» Ce sont les mots de Wendy Holdener lors de l’entretien que nous avons réalisé dans le cadre de notre présentation complète des différents Championnats du monde de cet hiver. Oui, le ski de compétition a bien lieu. Tant chez les professionnels que les amateurs. Les différentes épreuves de Coupe du monde doivent composer sans la cerise sur le gâteau, mentionnée par Wendy Holdener. Elles ont lieu sans spectateurs – tout comme en football, hockey sur glace, unihockey ou volley-ball. Il en sera de même lors des Championnats du monde: à Cortina d’Ampezzo pour les skieurs alpins, à Oberstdorf pour les disciplines nordiques, à Pokljuka pour les biathlètes ou encore à Mürren/Schilthorn pour les spécialistes de télémark. Caressons l’espoir que ces événements puissent d’ailleurs vraiment se dérouler.
Le passé récent, le présent et probablement aussi l’avenir proche ne peuvent plus être planifiés comme nous en avons l'habitude. La météo est elle aussi imprévisible. L’hiver dernier, nous avions littéralement eu la voie libre, mais peu de neige. En ce moment, nous avons également la possibilité de dévaler les pistes, mais avec des restrictions de taille. Sauf si l’on se lance dans des aventures solitaires dans les espaces blancs. Le coronavirus a poussé les amateurs de sports d’hiver à (re)découvrir des plaisirs sportifs alternatifs: les tours en raquettes, le ski de randonnée, les randonnées hivernales ou encore les descentes en luge. Chacun trouve son compte durant l’hiver – à commencer par le bon air, couplé aux activités sportives raisonnables. En ce sens, je vous souhaite de continuer à profiter des plaisirs de la neige et de l’hiver!
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Sommaire // Février 2021 F OC U S 8 // Championnats du monde de ski alpin à Cortina d’Ampezzo Wendy Holdener associe la station italienne à de magnifiques souvenirs sportifs et sensations – mais pas seulement. «C’est aussi un très bel endroit», confie-t-elle. 12 // Championnats du monde de ski nordique à Oberstdorf Après différents tests chaussures, le sauteur Gregor Deschwanden a retrouvé sa forme d’origine et se dit optimiste avant les Mondiaux de ski nordique à Oberstdorf. 16 // Championnats du monde de biathlon à Pokljuka Alexander Wolf, nouveau chef des biathlètes, veut amener ses athlètes au top de leur forme dans l’optique des Mondiaux en Slovénie.
P E RS ON N AGE S 24 // Doris De Agostini Le rédacteur de Snowactive Richard Hegglin rend hommage à une grande skieuse, qui nous a quittés à 62 ans des suites d’une courte maladie.
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26 // Skiclub Reigoldswil Ce ski-club de plaine typique a fêté l’an dernier son 75e anniversaire. Les célébrations prévues n’ont pas pu avoir lieu, mais les Bâlois n’y ont pas renoncé. Leurs espoirs reposent désormais sur la tenue d’un événement traditionnel. 28 // Leur flamme brûle encore Les skieurs nidwaldiens Andrea Ellenberger et Reto Schmidiger sont poursuivis par la malchance et partagent les souffrances de leur blessure. Les deux membres du cadre de Swiss-Ski veulent se battre pour retrouver l’élite mondiale. 30 // Mondiaux de biathlon 2025 à Lenzerheide La Suisse veut jouer un rôle important dans le biathlon international avec l’organisation des Mondiaux de biathlon 2025.
S E RV IC E 34 // Ski acrobatique L’acrobate du ski Noé Roth (20 ans) a prévu de présenter un nouveau saut pour les Jeux olympiques 2022: le Hurricane. Un immense défi pour l’ambassadeur de l’équipementier freestyle Schöffel. 38 // Silvan Nideröst Un amoureux des montagnes, de la nature et de la neige. Il a soif d’apprendre et se spécialise dans la compétition. Depuis onze ans, Silvan Nideröst occupe une fonction dirigeante auprès du fabricant de skis Atomic.
Standards 01 // Editorial 30 // Mixed Zone F É VR IE R 2021
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WENDY HOLDENER SUR SA LANCÉE
42 // Huit infos brèves 44 // Médecine
47 // Sudoku 48 // P.-S.
Couverture Athlète d’exception, Wendy Holdener est déjà montée sur le podium dans les cinq disciplines. Après des débuts en demi-teinte, la Schwytzoise monte lentement mais sûrement en puissance alors que se profilent les Championnats du monde de ski alpin.
Photo: Keystone
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Panorama P RENDR E LE LA RG E – R E GAR DER DEVA N T S O I Etre seul n’est pas synonyme de solitude. Cet adepte de randonnées en raquettes recherche en tout cas la solitude dans ce magnifique décor hivernal. Le fait de se retrouver seul dans la nature libère des forces et procure un sentiment de liberté. Les sports de neige ne consistent pas seulement à s’amuser sur deux spatules étroites. Ils prennent de nombreuses formes différentes. La crise du coronavirus a fait découvrir à de nombreuses personnes l’importance de prendre le large et de regarder devant soi.
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PHOTO: KEYSTONE
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CORTINA D’AMPEZZO Attentes élevées malgré le contexte particulier
Les Championnats du monde de ski alpin se dérouleront à Cortina d’Ampezzo dans un contexte inédit et proposent le plus vaste programme de compétition de l’histoire de la Coupe du monde. Cela fait trois décennies que les attentes envers l’équipe de Swiss-Ski n’ont été aussi grandes.
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u printemps et en été de l’année dernière, on n’a rarement ou probablement jamais parlé autant à l’avance et avec une telle émotion des prochains Mondiaux de
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ski à Cortina d’Ampezzo. La pandémie de COVID-19 a aussi fait planer de grandes incertitudes et a soulevé bien des questions quant aux 46e Championnats du monde de ski alpin. Cela d’autant plus que la région de la Vénétie a été victime de la crise du coronavirus avec l’annulation des finales de la Coupe du monde en 2020. «Il est très important que l’on puisse disputer des courses pour obtenir des médailles aux Mondiaux de Cortina d’Ampezzo, aussi bien pour l’ensemble du ski alpin et sa chaîne de
valorisation que pour la FIS, les sponsors, l’industrie du ski et bien sûr aussi pour les athlètes», déclare Walter Reusser, Directeur alpin de Swiss-Ski. Le combiné au programme Le programme des compétitions à Cortina d’Ampezzo n’a jamais été aussi dense, étant donné que pour la première fois, on se battra pour l’or, l’argent et le bronze dans la discipline du parallèle. Par conséquent, 13 lots de médailles seront décernés – six chez les
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femmes et les hommes, plus une pour le Team Event. Contrairement à cette année en Coupe du monde, un combiné est aussi organisé lors du grand moment de la saison. Wendy Holdener aura ainsi l’opportunité d’être la première Suissesse à remporter l’or trois fois de suite dans la même discipline aux Championnats du monde. Des attentes élevées envers l’équipe de Suisse Malgré quelques absences notoires dues à des blessures, cela fait longtemps que les attentes n’avaient été aussi élevées envers l’équipe de Suisse avant des Championnats du monde. La victoire au classement des nations à la fin de la saison 2019/20, après 31 ans d’attente, les cinq globes de cristal remportés la saison dernière ainsi que la récente progression réjouissante de plusieurs athlètes y ont contribué. Pendant l’hiver dernier et celui en cours, plusieurs porte-drapeaux de Swiss-Ski ont fêté leur premier podium en Coupe du monde. Actuellement, la Suisse dispose de skieuses et skieurs capables de terminer sur le podium dans chaque discipline. Peu de choses séparent la chance de la malchance Il ne faut toutefois pas comparer des Championnats du monde avec des courses de Coupe
PROGRAMME Lundi
8 février
11h00/14h30
Combiné féminin
Mardi
9 février
10h30
Super-G féminin
13h00
Super-G masculin
Mercredi
10 février
10h00/13h30
Combiné masculin
Samedi
13 février
11h00
Descente féminine
Dimanche
14 février
11h00
Descente masculine
Mardi
16 février
9h00/14h00
Parallèle féminin et masculin
Mercredi
17 février
12h15
Team Event
Jeudi
18 février
10h00/13h30
Slalom géant féminin
Vendredi
19 février
10h00/13h30
Slalom géant masculin
Samedi
20 février
10h00/13h30
Slalom féminin
Dimanche
21 février
10h00/13h30
Slalom masculin
du monde. «La chance et la malchance se côtoient souvent plus étroitement lors de Championnats du monde qu’au quotidien de la Coupe du monde. Alors qu’une saison de Coupe du monde s’étend sur cinq mois, les Championnats du monde s’apparentent plutôt à un instantané», affirme Reusser. En 2017 à St. Moritz, la Suisse a terminé à la 2e place derrière l’Autriche au classement des médailles avec trois médailles d’or, deux d’argent et de bronze. Il y a deux ans à Åre, elle a
terminé au 1er rang avec deux médailles d’or, une d’argent et de bronze. Reusser est optimiste et pense que la Suisse se classera tout en haut du classement des médailles lors des Championnats du monde 2021 de Cortina d’Ampezzo. «Si nous sommes épargnés par les blessures et que nos athlètes arrivent à donner le meilleur d’eux-mêmes le jour J, alors nous pourrons tirer un bilan positif des Mondiaux une fois la dernière course terminée.»
participer pendant la guerre. Et lors des Jeux olympiques 1956, comme cela se faisait à l’époque, les médailles des Championnats du monde avaient encore été attribuées en même temps. En 2026, Cortina accueillera à nouveau les Jeux olympiques d’hiver. La Coupe du monde féminine de ski alpin y passe chaque année.
Cortina souhaitait renoncer à l’organisation de ces joutes en raison de la pandémie de coronavirus, mais s’est ensuite décidée à les mettre sur pied après avoir reçu des garanties de déficit de la FIS et de la Fédération sportive nationale (CONI). L’athlète le plus connu de Cortina est Kristian Ghedina, détenteur du record de la descente du Lauberhorn. En 1990, il a remporté l’avant-dernière descente masculine sur la Tofana, il a désormais 51 ans et est devenu papa pour la première fois quelques mois avant les Mondiaux.
RO MA N E B E RL E
LA «PERLE DES ALPES» UN SITE À PA RT POUR DES MONDIAUX Cortina d’Ampezzo, souvent appelée la «perle des Alpes», a une histoire mouvementée et a vécu au cours du siècle dernier sous domination austro-hongroise, allemande et italienne. Pendant la Première Guerre mondiale, la ligne de front passait par la province de Belluno dans la région de la Vénétie. Aujourd’hui encore, des témoins muets de la guerre tels que des tranchées, impacts de balles et dépôts de munition sont visibles. Cortina (5700 habitants, jusqu’à 50 000 hôtes en hiver) s’est développée, de même que St. Moritz au début du siècle dernier, comme station de sports d’hiver au moment où ceux-ci ont été découverts par la noblesse austro-hongroise et la haute bourgeoisie française et anglaise. La station a connu sa deuxième apogée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand de riches Lombards ont construit leurs villas dans le paradis des Dolomites. En raison de sa renommée internationale, Cortina a souvent été le cadre de films, de James Bond à la «Panthère rose» en passant par «Cliffhanger». Des statuts différents Après 1932, 1941 et 1956, les Championnats du monde auront lieu pour la quatrième fois à Cortina d’Ampezzo; les précédentes éditions ont toutes été marquées d’un sceau particulier. Les compétitions de la FIS de 1932 ont obtenu rétroactivement le statut de Championnats du monde seulement cinq ans plus tard. Les Championnats du monde de ski alpin 1941 ont par contre été ultérieurement supprimés des annales car seule une douzaine de nations avait pu
Kristian Ghedina, l’enfant du pays Ces Championnats du monde se dérouleront aussi dans des circonstances particulières. A l’origine,
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STATISTIQUES Femmes Dernière Suissesse championne du monde Dernière médaille d’une Suissesse aux Mondiaux Descente
Maria Walliser (1989)
Corinne Suter (2019)
Super-G
Maria Walliser (1987)
Corinne Suter (2019)
Slalom géant Sonja Nef (2001)
Sonja Nef (2001)
Slalom
Vreni Schneider (1991)
Wendy Holdener (2017)
Combiné
Wendy Holdener (2019)
Wendy Holdener (2019)
Hommes Dernier Suisse champion du monde
Dernière médaille d’un Suisse aux Mondiaux
Descente
Beat Feuz (2017)
Beat Feuz (2017)
Super-G
Didier Cuche (2009)
Didier Cuche (2009)
Slalom géant Carlo Janka (2009)
Carlo Janka (2009)
Slalom
Georges Schneider (1950)
Silvan Zurbriggen (2003)
Combiné
Luca Aerni (2017)
Luca Aerni (2017)
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«Les fans me manquent plus que ce que je pensais» Wendy Holdener fait partie des skieuses les plus titrées de l’équipe de Swiss-Ski et nous espérons qu’elle fera à nouveau vibrer les fans de ski lors des Championnats du monde de ski à Cortina d’Ampezzo. A l’interview, la double championne du monde de combiné parle du grand événement de la saison et explique comment elle gère les circonstances particulières de cette saison marquée par le coronavirus. La skieuse d’Unteriberg (SZ), qui représente la Suisse pour la sixième fois déjà aux Championnats du monde, confie aussi ce qu’elle a de typiquement suisse.
Plus précisément, qu’est-ce qui te manque le plus? Les applaudissements quand tu franchis la ligne d’arrivée? Avoir tes proches autour de toi? Pour les préparatifs avant le départ, il n’y a pas de grande différence: on a les mêmes personnes autour de soi et on ressent la tension et 8
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la pression. Mais dès le moment où je suis au départ, les applaudissements et les «Hop Wendy» des fans me manquent. Ce soutien me manque, tout comme le fait de ne pas pouvoir partager sa joie avec les fans à l’arrivée. Je me réjouis de revivre cela – espérons qu’il y aura bientôt à nouveau quelques skieurs au bord de la piste qui nous encouragent. Cette saison, les tests de dépistage du coronavirus sont nombreux. Ce serait cruel de devoir faire l’impasse sur une course en raison d’un résultat de test positif. Comment gères-tu cela? Es-tu à chaque fois stressée avant les tests? Il y a des tests pour lesquels je suis presque sûre qu’ils ne peuvent pas être positifs. Mais il y a aussi des tests pour lesquels je suis tendue. Par exemple après avoir été à la maison, on commence déjà à penser au fait que l’on aurait pu contracter le virus parce que l’on a rencontré des gens. Je trouve cette incertitude quand on rentre à la maison et que l’on quitte la bulle de l’équipe presque pire que les désagréments causés par les tests en eux-mêmes. On doit bien réfléchir aux rencontres que l’on fait car il serait dommage de manquer des courses à cause du virus. C’est pourquoi, il faut être très
prudent et essayer de minimiser les contacts. C’est évidemment dommage, mais il faut faire avec cette saison. Les Championnats du monde de ski se dérouleront à Cortina d’Ampezzo malgré la pandémie de coronavirus. Ces Mondiaux ont-ils pour toi la même importance que les années précédentes ou est-elle moindre? Non, pas du tout. Pour nous, c’est le grand événement de cette saison. En tout cas, jusqu’à maintenant, ils semblent avoir la même importance. Je ne sais pas encore combien de spectateurs seront autorisés à assister. S’il n’y en a pas, ils me manqueront certainement, mais sinon les Mondiaux ont pour l’instant la même importance que les années précédentes. Tu as été au départ à Cortina pour la première et unique fois il y a deux ans (janvier 2019). En Super-G, tu as obtenu la 6e place. Peut-on donc parler de bons souvenirs? J’avais alors eu de la peine en descente, mais en Super-G, j’ai réalisé un exploit. Ce n’est pas l’unique raison pour laquelle j’ai de très beaux souvenirs et sensations liés à Cortina. C’est aussi un endroit magnifique. La vue, la nature
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Wendy Holdener, le coronavirus a aussi des conséquences sur le cirque blanc. Quand on regarde les courses à la télévision, on se rend immédiatement compte qu’il n’y a pas de spectateurs et qu’il n’y a donc aucune ambiance dans l’aire d’arrivée. Mais y a-t-il aussi des avantages que l’on ne voit pas en tant que spectateur? Par exemple le fait qu’il y ait moins d’agitation autour des skieuses? Wendy Holdener: Oui, nous gagnons un peu de temps à cause de cela. Le tirage au sort des dossards est supprimé et on ne doit plus prévoir de temps pour distribuer des autographes aux fans ou faire des selfies avec eux. Mais les gens me manquent plus que ce que j’avais pensé. Je me suis rendue compte que les spectateurs m’ont toujours aidée à me mettre dans l’ambiance de la course. Leurs encouragements me faisaient beaucoup de bien. Ca me manque.
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Wendy Holdener est déjà montée sur le podium en Coupe du monde dans les cinq disciplines.
y sont simplement fantastiques. Sans oublier que j’adore la cuisine italienne. Vreni Schneider a été récemment élue meilleure athlète suisse des 70 dernières années. Dans le cadre des Swiss Awards, la triple championne du monde a révélé qu’elle s’était toujours mis une pression énorme lors des grands événements parce qu’elle voulait absolument confirmer. Après son premier titre de championne du monde, elle s’est mis une forte pression parce qu’elle voulait rester à la hauteur. Comme Vreni Schneider, tu as depuis longtemps prouvé que tu n’est pas une skieuse d’un jour. Est-ce que tu vis la même chose? Te mets-tu toi aussi beaucoup sous pression après ton succès aux Mondiaux à St. Moritz en 2017? (réfléchit) Non, pas du tout. Avec toutes ses podiums, Vreni n’était absolument pas une skieuse d’un jour, c’est pourquoi je suis étonnée qu’elle dise une chose pareille. Ca m’a toujours beaucoup aidé de pouvoir aborder les Mondiaux en confiance. En clair, quand j’ai fait quelques bons résultats avant les Mondiaux et montré que je suis en forme. J’ai alors confiance dans mes points forts et mon ski. Il est vrai qu’avant St. Moritz, j’ai pu acquérir de l’expérience lors de grands événements pendant lesquels tout ne s’était pas déroulé comme je l’avais souhaité. Cela m’a certainement permis de faire des expériences qui m’ont énormément appris. Ensuite, j’ai peut-être simplement eu de la chance que mes derniers grands événements se soient si bien déroulés. Sinon, qu’est-ce qui t’aide pour une préparation optimale à un grand événement? Comment fais-tu pour te déconnecter et faire le plein d’énergie avant un grand événement comme les CM à venir? J’aime intégrer encore un bloc d’entraînement avant un grand événement et faire une pause de quelques jours à la maison pour avoir de la tranquillité. Et quand on y est, que les CM ont 10
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commencé, j’aime que l’ambiance soit bonne et beaucoup dormir. Je veille à ne pas gaspiller mon énergie. Par exemple? Il peut s’agir d’entraînements qui ne se sont pas bien déroulés, de pensées négatives ou de divergences dans l’équipe, quand on ne partage par exemple pas la même opinion. Quels sont tes premiers souvenirs d’enfance des Mondiaux de ski alpin? (rit) Je me rappelle que mes deux frères aînés et mon oncle ont pu aller aux Mondiaux de ski 2003 à St. Moritz alors que j’ai dû rester à la maison. Ce souvenir est encore très présent. Il y a dix ans (2011), tu as remporté l’or, l’argent et le bronze lors des Championnats du monde juniors à Crans-Montana. Quel a été ton développement personnel depuis ce moment-là? J’ai eu la chance d’avoir toujours pu avancer sans brûler les étapes. J’ai réussi à atteindre mes objectifs un à un et j’ai obtenu de nombreux podiums et médailles. J’ai également beaucoup appris. J’ai engrangé de l’expérience. Parallèlement, c’est peut-être devenu aussi un peu plus difficile avec le temps, parce qu’aujourd’hui, je n’ai plus cette insouciance et légèreté que j’avais tout au début. Mais je dirais que j’ai réalisé un très beau parcours. Jusqu’à aujourd’hui, quel est le moment qui t’a procuré le plus d’émotions au cours de ta carrière? (Réfléchit longuement) La première médaille aux Mondiaux a été quelque chose de très spécial. C’était fou de devenir championne du monde en combiné à St. Moritz, devant mon public. D’une part, parce que j’ai pu fêter tout cela avec Michelle (Gisin, n.d.l.r.) et d’autre part, parce que cela s’est passé dans mon propre pays. Mais j’ai aussi vécu d’autres moments très forts en émotions et je ne sais donc pas si je peux vraiment affirmer qu’il s’agit de
ce moment-là en particulier. Lors de chaque saison, il y a eu des moments qui m’ont donné la chair de poule. Tu as aussi beaucoup de succès en dehors des pistes et tu es une athlète très appréciée par les médias, les sponsors et les fans. Tu ne peux pas répondre à toutes les sollicitations, tu dois fixer des priorités. Selon quels principes gères-tu cela? Je suis très heureuse d’avoir mon frère Kevin qui s’occupe de cela. Il s’occupe de toutes les demandes et m’aide à planifier afin de tout concilier. Et Ruedi Holdener, qui n’est pas un parent, mais un bon ami de notre famille, l’aide dans cette tâche. De plus, la fédération m’aide dans le traitement de différents sujets. Nous cherchons à chaque fois ensemble la meilleure solution. C’est une aide précieuse. On pourrait donc d’une part affirmer que ces demandes et ces mandats font partie du métier, d’autre part, qu’ils ne doivent pas prendre trop de place? Exactement, ces demandes doivent toujours convenir à ma planification. Certaines choses sont pour moi des obligations, et il y a d’autres choses que je fais avec beaucoup de plaisir. Je trouve par exemple beau de sentir la reconnaissance des fans sur les réseaux sociaux. Ils me donnent aussi beaucoup en retour. C’est pourquoi, j’essaie de leur donner un aperçu intéressant de ma vie. Mais il est très clair qu’il faut fixer des priorités. Et la première question est toujours la suivante: qu’est-ce qui m’aide à skier vite? Beaucoup de fans, d’entreprises et de marques peuvent s’identifier à toi. Qu’est-ce qui est typiquement suisse chez toi? (rit) Je suis très ambitieuse et en même temps, j’ai les pieds sur terre. Ce sont deux qualités très suisses. Sinon, j’aime la nature et la famille est très importante pour moi. Pour terminer, regardons plus loin: quel est ton premier souhait à réaliser après ta carrière de ski? (réfléchit) Je ne sais pas. Il n’y a rien que je ne peux pas réaliser avant la fin de ma carrière. Hormis peut-être le fait de pouvoir faire ensuite de plus longs voyages ou vacances en espérant que jusque-là, le coronavirus ne sera plus d’actualité. (rit). C’est la seule chose qui me vient à l’esprit. Faire une fois de plus longues vacances sans devoir toujours faire attention à ma planification. Mais ce n’est pas comme si je trépignais d’impatience. J’ai la chance de découvrir des endroits d’une telle beauté dans le monde grâce à mon sport, ce que j’apprécie énormément. D A N J A S PI C H T I G
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OBERSTDORF Plusieurs espoirs de médaille en ski de fond
Après 1987 et 2005, Oberstdorf sera à nouveau le cœur des disciplines nordiques de sports d’hiver puisque les championnes et champions du monde de saut à ski, ski de fond et de combiné nordique y seront couronnés. Les courses aux médailles pour les athlètes nordiques débuteront le 24 février et se termineront le 7 mars.
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epuis son premier succès en Coupe du monde, Nadine Fähndrich fait définitivement partie des candidates à une médaille en sprint en style classique. La Lucernoise âgée de 25 ans nourrit aussi beaucoup d’espoirs de médaille dans le sprint par équipes en style libre. En décembre dernier à Dresde, Fähndrich et Laurien van der Graaff ont fêté la première victoire d’un duo suisse en Coupe du monde. La saison précédente, les
deux fondeuses avaient déjà décroché deux podiums en Coupe du monde en sprint par équipes. Chez les hommes, Dario Cologna a déjà défini son objectif pour les Mondiaux: une médaille. Par le passé, Oberstdorf a toujours bien réussi au Grison. Il a jusqu’ici obtenu six podiums de Coupe du monde sur la neige bavaroise. Etant donné que Cologna a déjà obtenu des médailles sur toutes les distances lors de grands événements, il faudra compter sur lui à Oberstdorf en skiathlon ainsi que dans la course avec départ individuel (skating, 15 km) et pour terminer dans la discipline reine, le départ en ligne sur 50 km classique. Le podium en relais à l’occasion de la Coupe du monde de Lahti l’hiver dernier permet à l’équipe masculine suisse de rêver de médaille par équipes aux Mondiaux.
Lors des derniers Championnats du monde de ski nordique en 2019, Killian Peier a écrit un chapitre de l’histoire suisse en décrochant la médaille de bronze sur le grand tremplin à Innsbruck. Après la rupture des ligaments croisés de Peier, l’équipe suisse doit toutefois disputer la saison de Coupe du monde actuelle sans son numéro 1 sur le papier. Les athlètes suisses connaissent très bien les tremplins du Schattenberg. Avant la fin de l’année, les meilleurs sauteurs à ski de la planète se sont déjà affrontés dans le cadre de la Tournée des quatre tremplins à Oberstdorf. En l’absence de Peier, Gregor Deschwanden s’est en particulier distingué au sein de l’équipe suisse par ses bons résultats; les espoirs d’obtenir une excellente place au classement reposent donc sur ses épaules. LU K A S K U RT H
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Il a trouvé une pièce importante du puzzle Plus jeune, Gregor Deschwanden était considéré comme le futur numéro 1 de l’équipe suisse de saut à ski. Ces dernières années, le Lucernois a toutefois connu une baisse de performance; il a même manqué les derniers Championnats du monde au Tyrol. Cette saison, il s’est adjugé le titre de champion national et est devenu la pièce maîtresse de l’équipe suisse. A l’interview, Deschwanden parle entre autres d’un changement de chaussures de saut qu’il n’a finalement pas effectué, mais qui lui a permis de progresser, d’un vol à Planica qui a prolongé sa carrière il y a trois ans et de son attrait pour les voyages.
Tu as mentionné Ronny Heer. Le combiné nordique n’a jamais été une option pour toi, à plus forte raison que tu faisais déjà du ski de fond? Si, absolument. J’ai fait du combiné jusqu’en U16 et je suis monté sur le podium aux Championnats de Suisse juniors. Je suis ensuite toutefois arrivé à un point où je me suis rendu compte que je ne deviendrais pas meilleur en endurance et que mon haut du corps ne deviendrait pas plus musclé. Voilà pourquoi j’ai continué le saut à ski. 12
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A Oberstdorf, tu disputeras tes quatrièmes Championnats du monde de ski nordique. Quelle expérience t’a particulièrement marqué aux Championnats du monde, pendant ou en dehors d’une compétition? (rit) Je me souviens aujourd’hui encore avoir mangé le meilleur hamburger de ma vie en 2015 à Falun avec Luca Egloff après les Championnats du monde. Il y a deux ans, tu n’as pas participé aux Mondiaux de Seefeld. L’hiver dernier, tout ne s’est pas non plus déroulé comme tu l’aurais voulu. Comment expliques-tu l’amélioration de tes performances cette saison? En raison d’une inflammation au pied, j’ai dû interrompre la saison 2018/19 et me soumettre à une intervention chirurgicale. L’hiver dernier, j’ai ensuite aussi eu de la peine à accrocher le bon wagon. Le principal facteur par rapport à la saison actuelle a été d’être passé pendant l’été à la chaussure en carbone de Simon Ammann. Cette chaussure m’a montré ce qui me manque encore. Après l’appel, j’ai réussi à amener mes skis plus près de mon corps. Le saut dans son ensemble s’est donc simplifié pour moi. Ensuite, j’ai adapté les réglages de l’ancienne chaussure pour qu’elle soit pareille à la chaussure en carbone. Finalement, en comparant, il s’est révélé que je sautais mieux avec l’ancienne chaussure et les nouveaux réglages qu’avec la chaussure en carbone. Toujours est-il que je n’en serais pas là où j’en suis
aujourd’hui si je n’avais pas essayé la chaussure en carbone. Une semaine avant le début de la saison, je sautais encore avec le modèle en carbone. De cette manière, j’ai trouvé une pièce importante du puzzle que je n’aurais sinon peut-être pas trouvée. Y a-t-il eu des moments avant cette saison pendant lesquels tu as imaginé arrêter le saut à ski? Notre sport a énormément évolué au cours des dernières années. Je me suis amélioré chaque année, mais les résultats n’ont pas suivi. La concurrence a progressé encore plus rapidement. On se pose bien évidemment la question si les efforts en valent la peine. On investit tellement et on ne récolte aucun fruit. Je pense que quand on en est arrivé à un tel point, il est normal de réfléchir à son avenir. A la fin de la saison 2017/18, j’avais déjà presque arrêté. A ce moment-là, à Planica, j’ai réussi un vol de 230 mètres lors de la dernière Coupe du monde. Je pense que sans ce vol et les émotions qu’il m’a fait ressentir, je ne serais aujourd’hui plus au départ. J’ai réalisé au bon moment le genre d’émotions et de sensations que ce sport me procure. Quel rôle endosses-tu actuellement au sein de l’équipe suisse, en particulier maintenant que Kilian Peier est absent sur blessure? Pour les jeunes, je suis actuellement une sort de leader ad interim. J’aime bien être leader
PHOTOS: STEPHA N BÖGLI/SWISS -SKI
Gregor, quels sont tes premiers souvenirs d’enfance relatifs au saut à ski? Gregor Deschwanden: Je n’étais pas du genre à regarder les compétitions de saut à ski à la télévision et à dire: un jour, je ferai du saut à ski mon métier. Je vais vous raconter comment ça s’est passé: le père de Ronny Heer (ancien athlète de combiné nordique, n.d.l.r.) dirigeait un entraînement du Skiclub Horw pendant lequel nous avons un jour monté un banc en travers sur lequel nous avons glissé au moyen d’un linge pour atterrir sur un matelas. Ca été mon premier «saut à ski», en salle. Etant donné que ça m’a énormément plu, j’ai pensé à en faire pour de vrai. J’ai ensuite participé à un combiné regroupant trois sports, le ski alpin, le saut à ski et le ski de fond, ma première compétition liée au saut à ski. Le ski m’a aussi plu, mais je ne viens pas vraiment d’une famille pratiquant le ski alpin. Et je n’ai jamais été particulièrement doué pour le ski.
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dans les domaines où je suis fort. Pour d’autres choses, je n’aimerais pas changer de comportement, uniquement parce que Kilian n’est malheureusement pas avec nous cette saison. Je ne peux et ne veux pas être tout à coup un leader là où j’ai des manques. Que ferais-tu actuellement si tu n’étais pas devenu sauteur à ski? Après l’école, j’ai fait un apprentissage de commerce,parce que c’était facile à concilier avec le saut à ski. Sans le sport, une formation
de polymécanicien serait entrée en ligne de compte. Peut-être que j’aurais aussi terminé des études. Sans le saut à ski, j’aurais certainement une autre vie et je pense qu’elle serait plus ennuyeuse. Déjà à l’âge de neuf, dix ou onze ans, j’avais envie de voyager. J’ai déjà dit tôt à ma mère que j’aimerais un jour faire le tour du monde. Alors que les footballeurs de mon âge jouaient contre des équipes d’un ou deux villages à côté, en tant que jeune sauteur, j’avais déjà été à Berchtesgaden par exemple. Et nous faisions deux jours de route pour nous rendre à Zakopane. C’était pour nous alors un autre monde et en même temps une aventure que j’ai aimée. Les voyages ont été fortement limités à certains moments l’année dernière. Qu’as-tu appris de la pandémie de Covid-19? Personnellement, je n’ai été touché que par le fait qu’il n’était soudain plus possible de voyager. Pour les skieurs professionnels, le mois d’avril est toujours un mois de vacances pendant lequel nous pouvons déconnecter et partir en voyage. Ma compagne habite en Pologne et il n’était pas possible de la voir.
Que fais-tu pour penser à autre chose qu’au saut à ski? En principe, le sport prend déjà beaucoup de temps, aussi bien en été qu’en hiver. On doit simplement se donner du temps pour entreprendre quelque chose avec son amie ou ses amis. Mes études en économie d’entreprise à UniDistance me permettent certainement aussi de me changer les idées. Toutefois, les efforts à fournir pour les études sont pour moi actuellement supportables. Ca ne devient à chaque fois intensif que juste avant les deux dates d’examen, quand je me rends compte que je me suis à nouveau mis trop tard à apprendre. Peux-tu t’imaginer rester dans le milieu du saut à ski après ta carrière active? Sur le fond, oui. Je ne sais toutefois pas si je serais un bon entraîneur. Dans tous les cas, je n’aimerais pas travailler dans le saut à ski juste après la fin de ma carrière active. Je fais maintenant des études, je suis aussi assez tenté d’exercer une profession classique dans l’économie privée. J’aimerais bien mettre en pratique ce que j’apprends maintenant et aussi voir une fois autre chose. RO MA N E B E RL E
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POKLJUKA De beaux souvenirs
L’événement phare de la Coupe du monde 2020/21 se déroulera du 9 au 21 février 2021 et aura pour cadre le merveilleux hiver slovène. Le haut-plateau alpin de Pokljuka est situé au nord-ouest du pays et accueillera pour la première fois depuis 20 ans les Championnats du monde de biathlon.
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vant l’apparition de la pandémie de Covid-19, Pokljuka attendait environ 135 000 spectateurs qui devaient visiter le haut-plateau et encourager les biathlètes.
L’événement aurait dû devenir la plus grande épreuve de sports d’hiver jamais organisée en Slovénie. Malheureusement, les Championnats du monde de biathlon à Pokljuka ne se verront pas décerner ce titre cette année. Les spectateurs ne seront toutefois pas totalement absents. Le 15 décembre, le comité d’organisation a décidé qu’un nombre limité de fans de biathlon serait autorisé à assister aux compétitions. L’organisateur veut modifier le nombre de spectateurs en fonction de la situation épidémiologique en Slovénie et à l’étranger. La région de Pokljuka
rappelle de bons souvenirs à l’équipe suisse de biathlon. En décembre 2018, deux Suissesses et deux Suisses ont écrit l’histoire lors de la Coupe du monde en Slovénie. Elisa Gasparin, Lena Häcki, Benjamin Weger et Jeremy Finello ont obtenu la deuxième place du relais mixte par équipes, soit le premier podium pour la Suisse dans un relais par équipes en Coupe du monde de biathlon. Huit ans auparavant, Benjamin Weger était monté pour la première fois sur le podium de la Coupe du monde avec sa deuxième place en individuel. M A RT H A H Ä C K I
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Alexander Wolf: «Je suis épanoui» Alexander Wolf, le nouvel entraîneur en chef des biathlètes veut préparer son groupe en vue de décrocher des médailles aux Jeux olympiques 2022. Le premier grand événement sous sa direction sera tout d’abord les Championnats du monde à Pokljuka, en Slovénie.
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evenir entraîneur? Continuer de vivre dans ses valises? Etre toujours sur la route? Non merci! Au début de l’année 2013, Alexander Wolf arrête sa carrière de biathlète au haut niveau et planifie d’entreprendre des études de marketing. Mais la Fédération de ski allemande voit en lui un homme doté de compétences pédagogiques. La fédération veut par tous les moyens éviter de le perdre et le convainc finalement de devenir entraîneur, en commençant par transmettre ses connaissances à la base.
adieux en Allemagne, il reçoit en cadeau un dictionnaire allemand-suisse allemand. Avant de signer, il se penche de façon approfondie sur le monde du biathlon en Suisse. Il donne son accord «parce que ce projet est plus attrayant que n’importe quel autre». Et il insiste aussi sur un point: «J’ai appris le métier d’entraîneur depuis la base. Il s’agit d’une nouvelle carrière dans un nouveau métier, et je n’ai pas voulu qu’on me fasse de cadeaux, mais au contraire mériter de devenir un jour entraîneur en chef à ce niveau.»
Envie de plus Wolf prend du plaisir à travailler avec les jeunes et à leur donner l’envie de faire du sport. Ca lui donne envie d’en faire plus. Le Thuringien passe son diplôme d’entraîneur à Cologne et obtient un bachelor en sciences du sport à l’université de Leipzig. Auprès de la fédération de ski allemande, il fait progresser les talents dans le haut-lieu du biathlon à Oberhof et arrive à un moment où il sait qu’il veut démontrer ses compétences dans le sport de haut niveau. Il est prêt pour cela et possède un bagage très solide. Seulement, il n’y a pas de poste libre au sommet de la fédération allemande. Mais Wolf dispose d’un grand réseau de relations et fait savoir à plusieurs endroits qu’il a des ambitions. Au moment où Swiss-Ski cherche un nouvel entraîneur assistant, il fait part de son intérêt. Il tend encore plus l’oreille quand au début février 2020, l’entraîneur en chef des hommes, Jörn Wollschläger, annonce son départ à la fin de la saison.
Un beau palmarès Il préférerait commencer tout de suite, mais le coronavirus retarde son arrivée en Suisse. A mi-mai, il a la possibilité de rencontrer personnellement à Andermatt toutes les personnes avec qui il collaborera dans le futur. Pour les Suisses, Wolf n’est pas n’importe qui. Pendant sa carrière, il a remporté huit victoires en Coupe du monde, il a obtenu le bronze aux Mondiaux en poursuite et avec le relais, il a remporté trois titres aux Championnats d’Europe en sprint et en relais; d’autre part, il a participé trois fois aux Jeux olympiques (2002, 2006 et 2010).
Rencontre sur une aire d’autoroute Pendant les Mondiaux de biathlon à Anterselva, il rencontre Markus Segessenmann, chef de la discipline biathlon de Swiss-Ski, sur une aire d’autoroute pour prendre un café. Il sent rapidement que la réflexion, les opinions et la philosophie lui conviennent. Et quelques semaines plus tard, à la mi-avril, c’est fait: Alexander Wolf succède à Wollschläger, qu’il a côtoyé en équipe d’Allemagne. Lors de ses 16
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Aller à Pékin avec des ambitions Le message qu’il fait rapidement passer à tous les participants est sans équivoque. Il veut conditionner son groupe de sorte que des médailles aux Jeux olympiques 2022 ne soient pas une illusion. «Je fixe volontairement des objectifs élevés», dit-il, «pour quelle raison ne serions-nous pas en mesure de les atteindre? Le simple fait de participer aux Jeux n’est pas suffisante pour moi. Nous voulons nous rendre à Pékin avec des ambitions.» Les premiers mois de Wolf aux commandes sont encourageants. Il a affaire à des athlètes qui lui montrent qu’ils jouent le jeu, qu’il y a une dynamique au sein de l’équipe, que malgré la concurrence, il existe aussi un soutien mutuel entre eux. Il observe le jeune Sebastian Stalder mettre à l’épreuve le routinier Benjamin Weger en lui imposant un rythme élevé sur
le stand de tir. «C’est magnifique de voir comment ils se poussent mutuellement», dit-il, «tout s’enchaîne automatiquement.» «L’équipe m’a toujours fait du bien» Quand il parle d’une structure intacte, d’un vivre ensemble qui fonctionne, cela lui rappelle son passé. Lorsque cela n’allait pas comme il le voulait ou s’il manquait une fois de motivation, Sven Fischer le poussait. L’ancien biathlète de classe mondiale a souvent partagé sa chambre avec Wolf et c’est une raison pour laquelle l’actuel entraîneur de l’équipe suisse affirme: «L’équipe m’a toujours fait du bien. Chez Swiss-Ski, il doit aussi régner un esprit qui ait une influence positive sur chacun.» Viser le plus haut possible Alexander Wolf souhaite que le Valaisan Benjamin Weger, leader de son équipe, fasse à nouveau partie des meilleurs. Mais il ajoute aussi: «Mon objectif est de rendre tout le monde meilleur, pas seulement lui, et de travailler sur le long terme.» Il donne de l’importance au respect, veille à traiter chacun de façon équitable et à ne pas se laisser guider par les émotions dans la prise de décisions: «Au final, il n’y a qu’une qu’une seule chose qui compte: avoir le plus grand succès possible.»
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PHOTOS: MÀD
L’organisation des Mondiaux de biathlon 2025 à Lenzerheide devrait avoir une influence cruciale sur la motivation générale. «C’est quelque chose d’énorme, une source de motivation supplémentaire pour nous tous», affirme Wolf. «L’organisation d’un tel grand événement donne de l’élan à la relève et de manière très générale, elle est profitable au biathlon en Suisse. On peut créer quelque chose de très beau.» Etre prêt à toutes les situations Wolf prépare ses troupes à apprendre à gérer une forte pression, aussi de la part des médias. «J’essaie de leur esquisser des solutions. Il
existe des situations contre lesquelles on doit et on peut se prémunir», dit-il, «j’ai la chance d’avoir de l’expérience et de disposer de crédibilité ainsi que de pouvoir sentir les athlètes.» Il ne vit plus dans les valises comme auparavant, et il n’y voit absolument aucun inconvénient. Son épouse Katja et son fils de deux ans Brian restent pour le moment dans leur environnement familier de Steinbach-Hallenberg près d’Oberdorf. Mais un déménagement en Suisse est tout à fait envisageable, «nous espérons que la pandémie de coronavirus sera bientôt derrière nous. A ce moment-là, nous aviserons.»
Pour l’instant, il investit toute son énergie dans son travail. Cela signifie aussi qu’il doit laisser tomber certaines choses, notamment un de ses hobbies. Wolf est passionné de vieilles voitures de course, il en détient quelques modèles dans son garage à Steinbach-Hallenberg. «Un jour, j’aurai à nouveau du temps pour ça», dit-il. Il a le soutien de sa femme pour exercer le métier qu’il aime: «Elle trouve que je suis plus équilibré depuis que je travaille en Suisse. En Allemagne, je me trouvais dans une voie sans issue comme entraîneur de la relève, maintenant je m’épanouis vraiment.» PE T E R B I RRE R
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MÜRREN/ SCHILTHORN Des médailles devant la triade bernoise
Le paysage suisse formé par l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau ainsi que le lieu de tournage d’un film de James Bond font du Schilthorn un site inoubliable. Du 23 au 27 mars 2021, le domaine skiable de Mürren-Schilthorn accueillera les Championnats du monde de télémark durant lesquels l’équipe locale vise cinq à sept médailles.
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L
’histoire des Championnats du monde de télémark remonte à l’année 1987 quand les premières médailles ont été attribuées en Norvège, la patrie du télémark. 34 ans plus tard, la 23e édition se tiendra à Mürren-Schilthorn. Pour le monde du télémark suisse, il ne s’agit pas là du premier grand événement. Les Championnats du monde ont déjà été organisés en Suisse à trois reprises: en 1992 à Engelberg, en 1997 à Meiringen et enfin à Thyon (VS) en 2007. Hans-Peter Birchler, Chef télémark chez Swiss-Ski, connaît l’impact et l’importance
de Championnats du monde dans son propre pays, «en particulier si le succès est au rendez-vous». Des Mondiaux à domicile ont des conséquences positives surla discipline sportive; elle montre à un grand groupe-cible la compétence sportive et organisationnelle de la Suisse. «J’espère notamment un coup de pouce supplémentaire pour la notoriété et la popularité du télémark sur la large scène des sports d’hiver.» Toutefois, en tant que discipline sportive marginale sans présence à la télévision, il est particulièrement difficile de se montrer, par-
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ticulièrement en période de restrictions liées au coronavirus, dit Birchler. «Mais nous faisons notre chemin et essayons de tirer le meilleur de la situation.» En ce qui concerne les objectifs sportifs, Birchler est clair: «Si nous arrivons à répéter les performances des années précédentes, nous devrions obtenir cinq à sept médailles.» Aux Championnats du monde 2019 disputés à Rjukan en Norvège, l’équipe suisse entourée par l’entraîneur en chef Ruedi Weber avait obtenu sept médailles, dont quatre d’or. Endosser le rôle de favoris ne semble pas faire grand-chose à l’équipe de télémark, bien au contraire: la pression donne des ailes. En fin de compte, la saison dernière, l’équipe de suisse a réussi à remporter le classement des nations pour la cinquième fois consécutive et la série devrait se poursuivre. Avec la championne du monde à 13 reprises Amélie Wenger-Reymond, le sextuple médaillé Bastien Dayer ou le septuple vainqueur en Coupe du monde Nicolas Michel, pour n’en citer que trois, l’équipe de Suisse a plus d’une corde à son arc. Toutefois, Birchler et Weber doivent malheureusement déplorer l’absence
P HOTO : SWIS S -S K I/ E TIE NNE BO R NE T
C H A M P I ONNAT S DU MOND E DE T ÉLÉMARK 2021 MÜ RREN /SCHILTHORN
Elle veut gagner ses prochaines médailles lors de ses huitièmes Mondiaux au mois de mars: l’athlète d’exception Amélie Wenger-Reymond.
d’une valeur sûre: le tenant du titre du classement général et double champion du monde Stefan Matter doit faire l’impasse pour cause de blessure. Birchler fait donc preuve de retenue en ce qui concerne le pronostic pour le classement par nations cette saison: «Nous
nous concentrons sur les différentes compétitions. On s’intéressera au classement par nations à la fin de la saison.» Et comme on le sait, c’est à la fin que l’on fait les comptes. S A BR I N A A E B I S C H E R
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«J’ESPÈRE QUE MES ENFANTS POURRONT ENCORE SKIER, EUX AUSSI»
Sports alpins et durabilité: une contradiction en soi? Pas du tout, car ce n’est pas une question de renoncement absolu, mais de modération. «Oui, nous faisons du ski, nous dépendons parfois de la voiture, et nous avons besoin des remontées mécaniques et des téléphériques pour nous rendre au sommet», avoue Daniel Yule. «Mais si nous réfléchissons ensemble à l’avenir, nous pouvons contribuer, en tant que citoyens, à rendre les sports de neige plus durables.» Le changement climatique l’inquiète lui aussi. «Les hivers sont de plus en plus courts.» Mais il
voit aussi clairement des leviers que chacun peut actionner pour faire la différence. Pour sa part, il mange délibérément peu de viande, achète rarement des vêtements neufs, pratique le covoiturage pour ses déplacements et protège ainsi le climat. Ce sont de petites choses qui permettent d’engendrer un changement plus grand. La réussite sportive en équipe Réfléchir à l’avenir fait partie du travail quotidien des sportifs de haut niveau, car leur succès dépend d’une préparation optimale. «Actuellement, les préparatifs se passent très bien. En raison de la fin précoce de la saison en mars, nous avons repris l’entraînement physique tôt. L’équipe discute régulièrement du déroulement de la préparation et des priorités en la matière. «L’organisation de l’entraînement est un travail d’équipe. Nous nous basons sur certaines données issues
des mesures, sur l’œil du coach et sur cette intuition qui nous dicte ce qu’il faut faire.» Daniel Yule ne souhaite pas dévoiler trop de détails, car «ce sont les subtilités tactiques qui nous rendent plus rapides et nous donnent une longueur d’avance sur nos concurrents», déclare-
PHOTOS: MÀD.
Daniel Yule, champion suisse de slalom et triple vainqueur de la Coupe du monde la saison dernière, veut apporter sa contribution pour que les hivers restent blancs également à l’avenir. «Ensemble, nous pouvons y arriver si nous pensons à demain dès aujourd’hui.»
t-il en envisageant l’avenir avec optimisme. Un avenir dans lequel il veut skier vite et continuer à s’émerveiller devant les magnifiques paysages suisses. «Etant donné que nous avons déjà entamé une réflexion et un travail de sensibilisation, j’espère vivement que mes enfants pourront encore skier en hiver, eux aussi.»
BKW EN P IST E AVEC SWISS -SKI Depuis cinq ans, BKW est partenaire de développement durable et sponsor de l’association suisse du ski Swiss-Ski. Une infrastructure dans un esprit moderne et précurseur est une condition préalable au développement économique et à la prospérité sociale. BKW planifie, construit et exploite des infrastructures et soutient également ses clients et partenaires dans les défis qui se présentent à eux à travers le changement climatique, l’urbanisation et la transition numérique. Pour en savoir plus: ----https://ensembleimaginons.bkw.ch
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… PISTE Stelvio
… DISCIPLINE La descente
… HOBBY Le VTT
… INSTRUMENT L’accordéon
La Stelvio de Bormio. C’est une piste passionnante, même si elle est relativement sombre. Sur cette piste, on n’a pratiquement pas le temps de réfléchir. Il se passe tout le temps quelque chose et on doit se montrer actif de haut en bas, contrairement aux autres pistes où tu as de longs passages de glisse, où tu te mets en position de recherche de vitesse et où tu as le temps d’étudier ta trace.
La descente, même si je pourrais aussi dire le super-G. En super-G, tu n’as qu’une seule chance et tu dois de suite livrer la marchandise. Quant à la descente, c'est la discipline reine du ski alpin.
J’aime faire du VTT durant l’été et rouler sur des sentiers. C’est un hobby que je partage avec ma copine et mes coéquipiers. Je roule à VTT depuis que je suis petit.
Enfant, j’ai joué du «Schwyzerörgeli» (accordéon schwyzois) durant environ trois ans avant de faire une longue pause. Mais maintenant je m’y suis remis – pour le plaisir. C’est un peu une tradition familiale: mon grand-père était un bon musicien, mon oncle et mon cousin le sont aussi. J’ai également commencé la guitare, comme hobby. Et en voyage, il m’arrive de prendre un ukulélé dans mes valises.
P PERSONNAGES
PHOTO: SWISS -SKI
PROPOS R E CUE I L L I S PA R ZO É CH A S TA N
ADVERTORIAL
Fischer propose une solution numérique pour l’analyse de la forme du pied via son application «Scan-Fit».
SCAN-FIT FISCHER:
UN AJUSTEMENT PARFAIT, PAS DE DOULEURS AUX PIEDS
Comment trouver mes chaussures de ski idéales? Voilà une question à laquelle il est toujours plus facile de répondre grâce aux technologies innovantes et aux nouvelles formes anatomiquement adaptées. Pour une harmonie parfaite, Fischer propose une sélection de modèles avec différents chaussants. Ce système multicharge permet d’effectuer une sélection précise. Le choix du modèle le plus approprié est déterminé par deux facteurs. D’une part, les exigences imposées à la chaussure pour répondre aux besoins individuels (débutant à très sportif, mécanisme de marche, semelles antidérapantes, etc.) et, d’autre part, le pied. Ce n’est pas seulement la longueur du pied qui est déterminante, mais aussi sa largeur et sa forme individuelle. Fischer propose une solution numérique pour cette importante analyse de la forme du pied dans son application Scan-Fit.
Le Scan-Fit a été développé par Fischer afin de déterminer la taille réelle des chaussures pour chaque modèle de la gamme de chaussures de ski et de ski de fond Fischer grâce à la mesure exacte du pied. La caméra d’un smartphone suffit pour que l’app capture une empreinte 3D du pied, la compare avec notre base de données de produits et trouve ainsi le rapport idéal entre le pied et la taille de chaussure. Fischer propose une solution innovante pour tous les problèmes individuels tels que les douleurs au tendon d’Achille, les déformations après des opérations ou tout ce qui ne correspond pas à la «norme». Vacuum. Vacuum est la technologie qui permet d’adapter complètement la coque de la chaussure de ski à l’anatomie de chaque pied. La chaussure Vacuum de Fischer utilise un polymère spécial de haute technologie. Ce dernier a été développé de manière exclusive pour les chaussures de ski et se distingue par ses caractéristiques optimales: formabilité à 80°C, plus grande stabilité à la température, poids plus faible et meilleur amortissement des vibrations. Le matériau conserve ses caractéristiques même après plusieurs processus de chauffage et de façonnage, ce qui le rend si unique. Le polyuréthane conventionnel a un point de fusion beaucoup plus élevé, de sorte que les propriétés du matériau changeraient sensiblement avec ce processus. Autre avantage: le matériau Vacu-Plast s’adapte également aux conditions anatomiques extrêmes.
Avec ces technologies et bien d’autres, les chaussures de ski Fischer permettent de trouver la solution adaptée à chaque pied. La gamme Vacuum a été étoffée pour 2021 afin de répondre du mieux possible à toutes les attentes. ----www.fischersports.com
Fischer propose une solution innovante pour les problèmes individuels: Vacuum.
PHOTOS: MÀD
Les chaussures de ski sont l’élément le plus important du ski. Par leur rôle de lien entre le skieur et les skis, elles sont directement responsables de la transmission de toutes les impulsions de mouvement depuis les pieds. Le ski soumet nos pieds à des forces physiques importantes. Si le pied a trop ou trop peu de place dans la chaussure, c’est souvent la porte ouverte aux douleurs désagréables. C’est pourquoi les chaussures devraient toujours être parfaitement ajustées!
Personnages
In Memoriam Doris De Agostini
Une anti-star à l’aura magique
La nouvelle a choqué tout le monde: Doris De Agostini n’est plus. Quelques mois après Jacques Reymond, le ski suisse perd une autre personnalité qui l’a marqué durablement. Une maladie incurable a emporté Doris en quelques semaines, alors qu’elle n’était âgée que de 62 ans.
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Personnages
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n mai, elle présentait ses condoléances à son ancienne coéquipière Erika Hess qui venait de perdre son mari Jacques. Maintenant, c’est elle qui n’est plus parmi nous. Erika Hess parle d’une «personne magnifique». Il est difficile de trouver les mots pour parler de Doris De Agostini. C’était une formidable sportive qui a terminé à huit reprises sur la plus haute marche du podium en Coupe du monde et gagné la Coupe du monde de descente en 1983. Elle a aussi remporté une médaille aux CM 1978 à Garmisch. Mais elle était avant tout une femme dotée de qualités humaines exceptionnelles, délicate, empathique, chaleureuse et elle avait une présence fascinante: c’était une personne que l’on aimait bien, tout simplement.
PHOTO: KEYSTONE
Bernhard Russi: «Notre princesse» Son ancien coéquipier Bernhard Russi disait d’elle qu’elle était «notre princesse». Elle n’a en effet jamais voulu être reine. Elle n’a jamais cherché à se retrouver sous les feux des projecteurs et toute coquetterie lui était étrangère. Et cela bien que, déjà enfant, la grande et photogénique Tessinoise ait toujours attiré l’attention et les regards par la magie de son aura. A l’âge de onze ans, elle a remis un bouquet de fleurs à Russi à Andermatt après son triomphe aux Mondiaux. Andermatt, plus précisément le col du Gothard, a aussi marqué le début de sa carrière. Pour s’acheter un équipement, elle a travaillé pendant deux mois et demi en été comme vendeuse de souvenirs et de cartes postales au sommet du col. «Ça marchait bien» a-t-elle raconté un jour, «il n’y avait pas encore de tunnel et toutes les voitures devaient passer par le col du Gothard.» Salaire investi dans des skis Elle a gagné 750 francs et s’est offert la paire de skis de ses rêves, des Head. Il ne lui restait plus que 20 francs. S’en est suivi l’effroi: «Quand je les ai chaussés, je me suis rendue compte que je n’arrivais pas à faire un virage. Je les ai revendus à perte.» Plus tard, à partir du moment où elle a fait partie du cadre de Swiss-Ski, l’achat du matériel s’est simplifié, mais il est toutefois resté assez peu conventionnel: «Ma mère et moi, nous prenions le train avec la liste du cadre en poche, et traversions la moitié de la Suisse pour négocier avec toutes les marques de ski et de fixations. Comme mon père travaillait aux chemins de fer, les billets de train étaient heureusement gratuits pour nous.» Et c’est ainsi que plus tard, elle se rendait aux courses de ski en train avec des billets CFF gratuits. Elle a souvent manqué des correspondances parce qu’elle trimballait tout son barda d’un quai à l’autre. Mais elle a fait son chemin, a gravi les échelons jusqu’en Coupe du monde et a remporté sa première descente à Bad Gastein alors qu’elleétait âgée d’à peine 17 ans.
La fanfare ne jouait pas pour elle Cette victoire lui a toutefois apporté plus de larmes que de joie. La course s’était disputée dans le brouillard, le vent et de fortes chutes de neige. Certaines concurrentes lui ont fait comprendre qu’elle avait profité de conditions irrégulières. Elle a pleuré et s’est défendue: «Il est clair que j’ai eu de la chance. Mais toutes les skieuses avec un numéro de dossard élevé auraient pu saisir cette opportunité.» Et quand à son retour à la maison à Airolo, elle a entendu de la musique, les fanfares jouer et qu’un feu d’artifice a été tiré, elle a pensé que le monde du ski avait complètement perdu la tête. «Cette fois, ils exagèrent vraiment!» Jusqu’au moment où elle s’est rendu compte que la fête n’était pas organisée en son honneur. Airolo fêtait le jubilé des 100 ans du percement du tunnel du Gothard. Airolo était tout sauf la capitale du ski Jusqu’à ce moment-là, Airolo et le Tessin n’étaient pas connus comme haut lieu du ski. Doris De Agostini faisait partie d’un petit groupe de fanatiques de ski qui pratiquaient leur sport avec une passion incroyable. Quand il n’y avait plus de neige dans la vallée, ils montaient au col du Nufenen (2478 mètres d’altitude) et préparaient une piste entre les derniers lacets de la route. Doris De Agostini raconte qu’il y avait toujours quelqu’un pour l’amener au sommet: «On prenait du plaisir et on faisait fondre de la neige pour cuire des spaghettis. Et on avait le sentiment d’avoir un avantage par rapport à la concurrence parce qu’on pouvait s’entraîner jusqu’au mois de juin.» Dans ce groupe haut en couleur se trouvait un certain Pauli Gut, camarade d’école de Doris et père de Lara, qui comme Michela Figini, a suivi plus tard les traces de Doris De Agostini. La victoire à Bad Gastein Après sa sensationnelle victoire à Bad Gastein, elle a dû attendre un certain temps jusqu’au prochain succès: «Je ne disposais pas encore de la condition physique et de la forme nécessaires. Je manquais de musculature et de force.» Elle n’a jamais été un monstre de puissance. Doris De Agostini compensait ce manque par sa témérité et une combativité féroce qui contrastaient fortement avec sa grâce. Elle a souvent payé son courage excessif par des chutes spectaculaires et il est étonnant qu’elle ne se soit jamais blessée sérieusement. Elle a «inventé» le signe de la main «ok» par lequel elle indiquait à chaque fois à la télévision à ses proches et ses fans restés à la maison: «Une fois de plus, je suis indemne.» Deux ans après Bad Gastein, elle a confirmé ce résultat en obtenant une médaille de bronze aux Championnats du monde de Garmisch, étant ainsi la seule membre de l’équipe suisse
à monter sur le podium aux côtés de LiseMarie Morerod (deuxième en slalom géant) et ce, malgré la présence de poids lourds comme les champions olympiques Russi, Hemmi, Nadig et autres. Elle a connu sa période de gloire au début des années quatre-vingt avec sept autres victoires en Coupe du monde et elle a remporté le petit globe de cristal en 1983. Arrivée au sommet, elle a ensuite pris sa retraite à seulement 25 ans. Retraite après son mariage Des considérations d’ordre privé ont aussi joué un rôle. Elle était en couple depuis six ans avec Luca Rossetti, l’ancien hockeyeur international d’Ambri et des ZSC Lions, et elle voulait fonder une famille. Ils se sont mariés et ont déménagé de la Léventine à Minusio. où Luca avait trouvé une place comme géomètre et ont eu deux enfants, Andrea et Alessia. Doris De Agostini s’est complètement retirée du monde du ski et s’est consacrée entièrement à sa famille. Quelques décennies plus tard, elle a été invitée par son ancienne collègue de chambre Ariane Ehrat, Directrice du tourisme de l’Engadine, à assister à nouveau à une course de ski à St. Moritz, remportée précisément par son héritière Lara Gut. Son fils Andrea venait de Davos, où il était engagé comme officier de surveillance lors du WEF et s’est également rendu en Engadine. Et il a été étonné quand il a vu toute l’agitation autour de sa mère. «Je crois», a-t-elle dit à l’époque, «qu’il ne se rendait pas vraiment compte que j’ai joué un jour un rôle dans ce sport, parce qu’à la maison, nous n’avons pas de films ni de vidéos de ma période active. A ce moment-là, il a compris que j’avais tout le temps été présente uniquement pour lui, Alessia et la famille.» Pour les deux, cela a été un moment très riche en émotions. Une perte douloureuse Et Doris De Agostini a aussi pu constater à ce moment-là les changements et évolutions opérés dans le ski et sa commercialisation. Juste après sa retraite, une année plus tard, la FIS a permis le sponsoring privé et la publicité personnelle, ce qui a causé des regrets à des gens comme Marc Biver, le manager de Pirmin Zurbriggen. A ses yeux, cette mannequin du ski de 1,83 m, intelligente, polyglotte et belle, serait devenue la personne parfaite pour ce business, pour autant qu’elle l’ait voulu. «Tu es venue au monde quelques années trop tôt», lui a-t-il glissé. Et Doris a malheureusement quitté ce monde bien trop tôt. Chère Doris, nous te regretterons tous et nous n’oublierons jamais ta gaieté et ta gentillesse. Nous adressons nos sincères condoléances à la famille, Luca, Alessia et Andrea. R I CHA RD H E G G L I N
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Une fête mais pas de jubilé
C’était une décision difficile à prendre. Nous étions impatients et avions même commencé les préparatifs.» La présidente Fabienne Ballmer regrette encore l’annulation des festivités du 75e anniversaire du Skiclub Reigoldswil. Au programme figuraient un slalom parallèle lors d’une grande fête de ski et la projection du film «75 ans d’histoire et de petites histoires». Le slalom a été reporté au 13 novembre 2021, tandis que la date de projection du documentaire n’a pas encore été fixée. Transfert en Suisse centrale «Planifier est particulièrement difficile en ce moment», expliquait Fabienne Ballmer peu avant la fin de l’année. L’incertitude règne également quant à la tenue du «Wasserfallen Derby», organisé depuis 1963, lors du deuxième week-end de mars. L’événement avait lieu au Wasserfallen jusqu'au milieu des années 70, avant d’être déplacé à Sörenberg en raison du manque de neige au Reigoldswiler Hausberg. Quelques 100 skieurs y participent chaque année, dont une bonne partie sont membres du club organisateur. La manifestation connue bien au-delà des frontières cantonales fait partie du «Biosphären Winter Trophy», organisée conjointement par les ski-clubs de Reigoldswil, Sörenberg et Hasle depuis 2002. Sur deux jours, les athlètes licenciés ont la possibilité de prendre quatre départs dans trois disciplines – «ce qui est unique à ce jour en Suisse». Des politiciens du nord-ouest de la Suisse seront éventuellement invités à cette 53e édition. Une course de ski pour parlementaires avait été en effet prévue pour eux dans le cadre du jubilé du Skiclub Reigoldswil, comme cela avait déjà été le cas en 2010 et 2018, Parcours en neige artificielle au centre-ville Le Skiclub Reigoldswil, fondé en janvier 1945 en tant que sous-section du club de gymnastique, ne recule devant aucun défi. Il lance sans arrêt de nouvelles idées et de nouveaux projets – «parfois même un peu fous», sourit Fabienne Ballmer. En 2017, il a par exemple mis sur pied un parcours en neige artificielle à Liestal lors du dernier dimanche avant Noël. Il gère égale-
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ment un parcours de ski de fond à la Waldweide dès que l'enneigement le permet. Son infatigable promoteur était Michael Vogt, longtemps responsable de la recherche à Swiss-Ski et décédé il y a cinq ans. L’importance du ski de fond est toujours de taille pour le Skiclub Reigoldswil, car ce sport reste largement pratiqué dans la région. Et cela au contraire du ski alpin. Les membres du club privilégient généralement les pentes des stations de ski de Sörenberg, Andermatt, l’Oberland bernois ou Le Markstein au cœur des Vosges françaises. Le transport est organisé en minibus – «ce qui nous réunit et a quelque chose de motivant, surtout pour les jeunes», explique Fabienne Ballmer. La présidente du club, âgée de 40 ans, sait de quoi elle parle: elle a elle-même été membre du groupe de compétition du Skiclub Reigoldswil dans sa jeunesse. Aujourd’hui, ce groupe compte 15 enfants; quant à la section OJ, fondée en 1972, elle se compose d’en-
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viron 40 garçons et filles répartis dans les groupes Racers, Kids et Allround. Le ski-club du Fünflibertal compte un total de 60 actifs et son nombre de membres s’élève à 220. Un chiffre qui évolue à un niveau stable depuis une décennie, la tendance étant légèrement à la hausse. En finale dans le top 10 Le membre le plus illustre dans les rangs du Skiclub Reigoldswil est Stefan Singer, qui a pu s’élancer comme ouvreur lors des courses du Lauberhorn au tournant du millénaire. Le Skiclub Reigoldswil s’est également démarqué en tant que club en décrochant son billet pour la finale du Bankverein Open 1993. Il s’y est classé au 9e rang et a dominé de nombreux clubs de régions de montagne à cette occasion. Cette performance n’a été possible que grâce à une passion de tous les instants. Les Bâlois n’ont pas de pistes à disposition dans les environs et doivent effectuer un long déplacement pour pratiquer le ski. Mais il semble que le Skiclub Reigoldswil ne recule devant rien. C’est en tout cas l’un des clubs les plus actifs du nord-ouest de la Suisse et il propose tout au long de l’année un programme varié pour toutes les tranches d’âge. Lorsque les conditions d’enneigement sont bonnes, il est par exemple possible d’organiser des randonnées à ski, des sorties à raquettes au clair de lune ou une soirée fondue au Wasserfallen suivie d’une descente en luge jusqu’au village; en dehors de l’hiver, des randonnées et excursions en montagne, un week-end de Pentecôte ou encore plusieurs activités dans le village. En 1990, l’année où la section ski s'est séparée du club de gymnastique pour devenir un skiclub indépendant, les membres du SC Reigoldswil ont également organisé pour la première fois une course de VTT sur le Mattweid, à Titterten. L’événement qui s’est rapidement fait connaître au-delà des frontières cantonales attirait même quelques sportifs étrangers et a longtemps fait partie de l’Argovia-Cup. Mais la dernière édition a eu lieu après deux décennies d’existence. Le grand engagement du club en faveur du ski, lui, est resté. A N I TA F U C H S
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Le Skiclub Reigoldswil aurait dû célébrer son 75e anniversaire avec de nombreuses activités à la fin de l’an dernier. Le Covid-19 en a empêché la tenue. Les responsables de ce club très actif du nord-ouest de la Suisse n’ont cependant pas tiré un trait sur ces festivités. Mais ils espèrent surtout qu’ils pourront organiser un événement traditionnel.
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«Le feu n’est pas encore éteint» Au début de la saison, les Nidwaldiens Andrea Ellenberger et Reto Schmidiger se sont à nouveau souvenus à quel point le ski peut être impitoyable et douloureux. Mais ils ne veulent pas baisser les bras – au contraire! Les deux membres du cadre de Swiss-Ski veulent retrouver leur place au sein de l’élite mondiale. La participation aux Jeux olympiques de Pékin prévus l’an prochain est leur grand objectif. Ils représenteront la prochaine occasion pour Ellenberger, Schmidiger et Marco Odermatt, qui ont tous appris la ski au Skiclub Hergiswil, de participer tous ensemble pour la première fois à un grand événement. «Ce serait énorme!», lance Ellenberger.
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ndrea Ellenberger et Reto Schmidiger prennent actuellement leur mal en patience. Mais tous deux ont bien plus en commun que le simple fait de devoir faire l’impasse sur toute la saison pour cause de blessure. Andrea et Reto se connaissent depuis l’enfance et ont tous deux découvert leur passion pour le ski au Skiclub Hergiswil. Ils ont ensuite été camarades de classe au sein du programme de
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promotion des talents «Ski alpin» à Hergiswil, puis au Centre national de performance à Engelberg. Les deux Nidwaldiens ont même un lien familial. Le frère d’Andrea est en effet en couple avec la sœur de Reto depuis longtemps. «Quand les deux viennent à la maison, je leur demande toujours comment va Reto. Ce qui fait que nous sommes toujours en contact indirect», confie Andrea Ellenberger.
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Saison interrompue prématurément Actuellement, elle voit probablement les personnes de son cercle privé plus qu’elle ne le souhaiterait. La Nidwaldienne devrait être en route avec le cirque de la Coupe du monde, mais au lieu de cela, elle est forcée de rester dans son canapé. La faute à une chute survenue au mois de décembre, lors d’un entraînement de géant. L’athlète de 27 ans a tout de suite craint le pire. Mais quand elle s’est rendue chez le médecin, elle a eu l’espoir que ce soit finalement moins grave que prévu car la douleur s’estompait peu à peu. Un espoir de courte durée. «Il m’a suffi de voir le regard du médecin pour comprendre», résume Ellenberger. L’IRM a confirmé le soupçon, à savoir qu’elle souffrait d’une déchirure du ligament croisé antérieur du genou gauche et que sa saison était donc terminée.
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Aucun plaisir C’est également le genou qui a mis à mal l’hiver de Reto Schmidiger. Dans son cas, les douleurs sont apparues dès le mois de septembre. Au début, la situation semblait moins grave et il était prévu qu’il retrouve les piquets d’entraînement après une pause de cinq semaines sans ski. Mais dès qu’il a rechaussé ses skis en novembre, la douleur est revenue. Le skieur de 28 ans a dû se résoudre à se soumettre à une opération au cours de laquelle le ménisque lui a été en partie enlevé, en partie recousu et les lésions du cartilage lissées. Même si cette intervention a été synonyme de fin de saison, il ne s’est pas laissé abattre. Ses expériences passées en matière de blessures lui ont permis de savoir ce qui l’attendait et comment se projeter sur la rééducation à venir. «Il faut d’abord dire que tu ne ressens aucun plaisir à t’arrêter. La seule envie, c’est d’être au départ ou entre les portes. Mais lorsque tu es déjà passé par là, ça t’aide à surmonter ce moment car tu sais que tu y es déjà parvenu.» Andrea Ellenberger savait elle aussi exactement ce qui l’attendait après avoir déjà subi à deux reprises la même blessure. Mais contrai-
Reto Schmidiger fait tout pour pour attaquer à nouveau la saison prochaine.
que le feu est encore là. La sensation est la même chez Schmidiger. Il est convaincu d’avoir encore plus à prouver: «Je n’ai pas encore montré tout ce dont je suis capable. De loin pas. Et donc pas question de baisser les bras. Tant que j’ai la flamme, je vais tout mettre en œuvre pour revenir.»
Andrea Ellenberger, Marco Odermatt et Reto Schmidiger lors de la finale du Grand Prix Migros 2005.
rement à Schmidiger, elle n’en était encore qu’au début du traitement à Noël. Un point sur lequel la comparaison avec ses précédentes blessures n’a pas aidé: «Actuellement, je trouve que c’est encore pire. Le contexte est différent à ce stade de ce qu’il était lors de mes précédentes blessures. J’étais plus proche que jamais des meilleures skieuses du monde. Cela fait donc davantage mal car je suis tombée de plus haut. Et parfois, le fait de savoir ce qui nous attend ne rend pas les choses plus faciles.» Un petit retour à la normalité Pour la skieuse d’Hergiswil, la distraction est la meilleure médecine dans la phase actuelle. Son filleul est un bon exemple de ce qui peut lui redonner le sourire, comme on peut clairement le voir sur l’une de ses publications sur les réseaux sociaux. Lorsqu’elle passe du temps avec lui, elle oublie son genou – du moins pour un moment. C’est un petit retour à la normalité. Reto Schmidiger a moins besoin de distraction concernant sa blessure actuelle. Le plus important pour lui était de retrouver davantage de structure dans son quotidien. C’est pourquoi il a entamé une formation de masseur thérapeutique. Mais le triple champion du monde junior ne quitte pas non plus le ski des yeux durant cette pause forcée. S’il le peut, il regarde toutes les courses. «J’ai l’impression qu’il me manque quelque chose si je ne peux pas voir les courses.» Andrea Ellenberger ne manquerait elle aussi pour rien au monde les courses de ses coéquipières, même si cela s’est révélé douloureux – surtout au début: «Voir le géant de Courchevel à la télévision m’a vraiment fait mal, mais j’ai simplement dû regarder la course. C’est important pour moi. En fin de compte, c’est le sport que j’aime. Mais oui, ça fait mal. Tu penses toujours à l’endroit où tu pourrais être et à ce qu’il aurait été possible de faire. La Nidwaldienne cherche malgré tout à voir le positif. Selon elle, cette douleur montre aussi
Bien plus que de simples coéquipiers Sur la voie du retour, les deux athlètes convalescents sont également motivés de voir les prestations de leurs coéquipiers qui ont subi des blessures similaires. Justin Murisier a par exemple prouvé avec la manière qu’il est possible de revenir plus fort après une blessure grave. Le Valaisan de 28 ans est parvenu à réaliser ce dont il rêvait depuis des années en montant sur la troisième marche du podium, lors du géant d’Alta Badia. Ou encore la première victoire en Coupe du monde de Marco Odermatt en géant, qui a fait office de grande motivation pour Schmidiger. Pas seulement parce qu’il s’agit d’un ami de longue date, mais surtout parce qu’Odermatt a dû subir une opération au ménisque. Andrea Ellenberger, Marco Odermatt et Reto Schmidiger sont bien plus que de simples coéquipiers. Les trois Nidwaldiens ont grandi ensemble au sein du Skiclub Hergiswil et se sont peu à peu hissés vers l’élite mondiale. Si Odermatt brille de mille éclats, Schmidiger et Ellenberger ont une fois de plus été freinés par la malchance cette saison. C’est aussi la raison pour laquelle les trois skieurs n’ont encore jamais participé ensemble à un grand événement. Peut-être que cela sera le cas dans une année aux Jeux olympiques de Pékin? Ils signeraient tout de suite. Ce serait la fin heureuse de l’histoire pour ces deux battants qui ont montré énormément de persévérance et de capacité à endurer la souffrance tout au long de leur carrière. D A N J A S PI C H T I G
Andrea Ellenberger rayonne avec son enfant parrainé. Il la ramène à la normale pendant cette période difficile.
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Mondiaux de biathlon 2025 à Lenzerheide
Lenzerheide 2025 Un événement précurseur
Urs, quel sentiment t’habite lorsque tu repenses au 14 novembre 2020? Urs Lehmann: La joie ressentie lors de ce moment historique est toujours aussi forte. Nous avons réalisé en moins de six mois quelque chose de pratiquement impossible en si peu de temps pour un nouvel arrivant à ce niveau-là. En temps normal, un processus d’au moins une année est nécessaire pour une candidature aux Mondiaux dans cette catégorie. Nous avons réussi à convaincre l’IBU de l’excellence de notre dossier et souhaitons jouer un rôle important dans le biathlon international. L’organisation des Mondiaux dans un peu plus de quatre ans est un nouveau grand pas dans cette direction. Quels sont les principaux défis désormais? Outre l’infrastructure proprement dite, de nombreuses constructions temporaires doivent être réalisées. Bien entendu, les finances sont elles aussi un sujet important. Le budget de l’organisation de l’événement s’élève à environ 14 millions de francs. Ajouté 30
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aux investissements pour l’infrastructure, les coûts s’élèvent à environ 25 à 30 millions de francs. Nous dépendrons également des subsides de la Confédération et du Canton des Grisons qui sont habituellement versés pour les événements d’une telle ampleur – avec à la clé, une création de valeur considérable pour la région. Lenzerheide bénéficie d’un grand savoir-faire en ce qui concerne l’organisation de grands événements sportifs. Je pense par exemple à l’organisation répétée des finales de Coupe du monde en ski alpin, aux étapes du Tour de Ski en ski de fond ou aux Mondiaux et étapes de Coupe du monde de VTT.
Cette organisation des Championnats du monde de biathlon ne doit pas être considérée de manière isolée. Notre objectif premier est d’organiser des épreuves de Coupe du monde à Lenzerheide grâce à la belle infrastructure à disposition et à l'engagement de l'équipe sur place. L'opportunité unique d'organiser les Mondiaux 2025 s'est présentée en cours de route. Notre objectif est clair: en plus de ces Mondiaux, nous voulons organiser régulièrement des événements de Coupe du monde en Suisse à l’avenir. Située au centre des Alpes et dotée d’un fort potentiel de commercialisation, la Suisse jouit d'une excellente réputation au niveau international. ROMAN EBERLE
Quelle est l’importance de ces Championnats du monde 2025 pour le biathlon suisse? Les Championnats du monde ont généralement un très grand retentissement dans le pays qui les accueille et peuvent déclencher tout un mouvement. Je cite régulièrement comme exemple les Mondiaux de ski alpin 2017 à St. Moritz. Les Mondiaux de biathlon 2025 auront également un rôle de précurseur. Si les grands événements sont importants pour une fédération comme Swiss-Ski, leur portée est particulièrement grande pour les sportives et sportifs ainsi que la discipline en elle-même. Le biathlon suisse va bénéficier d’un énorme élan, inédit dans notre pays. L’opportunité d’organiser les Mondiaux 2025 est inestimable pour l’avenir de ce sport attrayant en Suisse. Mais les Championnats du monde 2025 ne doivent pas rester le seul grand événement de biathlon organisé en Suisse.
www.swiss-ski.ch/kandidaturvideo
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Dès sa première tentative, la candidature de Swiss-Ski a obtenu à la mi-novembre l’attribution des Championnats du monde de biathlon 2025 à la Biathlon Arena Lenzerheide. Les compétitions élites auront donc lieu en Suisse pour la première fois depuis la création de l’Union internationale de biathlon (IBU), cinq ans après le succès des Championnats du monde juniors et jeunesse 2020.
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Saut à ski / Combiné nordique
JOEL BIERI EST LE NOUVEAU CHEF DE LA RELÈVE SAUT À SKI ET COMBINÉ NORDIQUE Joel Bieri occupe depuis début décembre le poste de Chef de la relève chez Swiss-Ski pour les disciplines saut à ski et combiné nordique. Ancien athlète du cadre (combiné nordique), Bieri succède ainsi à Berni Schödler. Joel Bieri travaillera à 40% pour Swiss-Ski jusqu’à fin mars, puis passera ensuite à 80%. Au sein du Comité d’organisation des finales de la Coupe du monde de ski alpin à Lenzerheide, Bieri, 31 ans, est
responsable des domaines concept de protection, accréditations et cérémonies. En qualité de chef du Comité d’organisation des CM juniors de 2018 à Kandersteg et d’ancien athlète Swiss-Ski, Joel Bieri, qui a suivi des études en management du sport à Coire, apporte des expériences riches et variées en vue de ses nouvelles fonctions. Au poste de Chef de la relève saut à ski et combiné nordique, il est responsable des offres de cours et de la composition
des délégations pour les compétitions dans les catégories de la jeunesse dans ces deux disciplines Swiss-Ski. Il assure la réalisation de la série de compétitions pour la relève Helvetia Nordic Trophy et contribuera à l’établissement d’une nouvelle structure dans le domaine de la relève, avec les deux entités Team Est et Team Ouest. Bieri a remporté le bronze à deux reprises lors des Championnats suisses de combiné nordique (2008 et 2009). Au niveau de la Coupe du
monde, il a décroché la 4e place lors de l’épreuve par équipe en janvier 2010 à Schonach. RO MA N E B E RL E
Ski alpin
DES MONDIAUX JUNIORS EN FORMAT RÉDUIT Pour la deuxième fois de suite, les médailles des Championnats du monde juniors ne pourront être attribuées dans l’ensemble des disciplines prévues. L’édition 2020 à Narvik avait dû être interrompue à la moitié du programme en raison de la propagation du coronavirus, et la situation actuelle relative au Covid-19 a forcé les organisateurs à retirer des épreuves du programme de courses à Bansko (BUL).
La descente, le combiné et le Team Event n’auront pas lieu en 2021. Les dates des compétitions seront strictement séparées entre les juniors filles et garçons. Les compétitions masculines auront lieu en premier, avec trois courses sur trois jours consécutifs dans les disciplines super-G, slalom géant et slalom. Les compétitions féminines suivront dans le même ordre. Les juniors hommes se rendront dans la destination de sports d’hiver du sud-ouest de la Bulgarie du 1er au 6 mars, puis les juniors femmes leur succèderont du 6 au 10 mars. Seuls quatre garçons et quatre filles par nation seront autorisés à voya-
ger à Bansko. Les responsables de Swiss-Ski auront donc des choix difficiles à effectuer au moment d’établir la sélection. «Certains de nos athlètes qui font partie des favoris sont privés d’une réelle chance de médaille avec l’annulation de la descente et du combiné», explique le chef de la relève du ski alpin Hans Flatscher. «L’objectif sera donc de sélectionner les athlètes qui ont actuellement le plus de chances de remporter une médaille dans les trois disciplines restantes.» RO MA N E B E RL E
www.bansko2021.ski
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Sci Svizzera Italiana
La stella del freestyle elvetico torna a brillare
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n respiro profondo prima di partire, poi giù le gobbe e sui salti per una ventina di secondi. Tagliato il traguardo, un urlo liberatorio: un grido come per buttar fuori tutto quello che ha vissuto in questi ultimi anni, passati tra infortuni, incertezze e momenti difficili. Al termine della «big final» solo un altro atleta è in grado di fare di meglio e Marco può quindi festeggiare il 2° posto. Nei suoi occhi si legge la commozione di chi non si è mai arreso davanti alle difficoltà e che finalmente ritorna ad altissimi livelli.
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Dai primi passi mossi con EYFA al bronzo mondiale La prima volta che Marco mette sci e scarponi ai piedi è a solo 1 anno e mezzo d’età, quando viene portato sulle piste dai suoi genitori. In età scolare, con lo Sci Club Airolo partecipa a qualche uscita sugli sci e a volte si diverte pure tra le gobbe. L’incontro definitivo con il freestyle avviene però nel 2006 grazie ai corsi estivi dell’European Youth Freestyle Academy (EYFA), la scuola per giovani freestyler creata in quello stesso anno da Andrea Rinaldi, che finita l’esperienza come allenatore della nazionale italiana di moguls vuole far crescere il movimento del freestyle anche in Ticino. A circa 11 anni viene selezionato nella squadra di TiSki, con la quale ha l’occasione di testarsi nelle gare di Critérium Jeunes, il circuito giovanile francese di moguls, e nelle varie competizioni regionali e nazionali. Qualche anno dopo entra in Swiss-Ski e debutta in Coppa Europa (CE): nel gennaio 2010 partecipa alle gare europee di Prato Leventina, nelle quali come più giovane atleta iscritto stupisce tutti concludendo al 23° e al 19° posto. Nel dicembre del 2011 vince la sua prima gara di CE a Chiesa in Valmalenco (Italia) ed esordisce in CdM a Méribel (Francia) e a fine stagione conquista il 1° posto nella classifica generale europea, trofeo che vince per una seconda volta nella stagione 2013–2014, annata nella quale si aggiudica pure il 3° posto ai Mondiali junior di dual moguls. La prima gioia in CdM arriva ad inizio
2015: nella pista «regina» del moguls, a Deer Valley (Stati Uniti), il 19enne svizzero che fino ad ora ha collezionato solo due finali nel massimo circuito mondiale conquista la 3° posizione nel dual moguls, esibendosi in discese di altissima fattura tecnica e battendo nella «small final» l’idolo di casa Patrick Deneen. Il secondo podio di CdM arriva nel febbraio del 2017 a Thaiwoo, sempre nel dual moguls, ma in questa occasione si spinge su fino al 2° posto, arrendendosi solamente al canadese Mikael Kingsbury. Nel marzo del 2017, Marco ottiene il risultato più importante della sua carriera: si tratta della medaglia di bronzo ai Mondiali di dual moguls a Sierra Nevada (Spagna), un bronzo che non si è lasciato scappare dopo averlo solamente sfiorato nella gara di moguls del giorno prima. Un percorso fortemente condizionato dagli infortuni Il cammino di Marco non è però per nulla semplice, come testimonia la lista degli infortuni che ricorda lui stesso: «Nel marzo del 2015 ho rotto i legamenti crociati del ginocchio sinistro e nel 2016 mi sono infortunato al menisco dello stesso ginocchio. Nel 2017 è stato il turno dei legamenti crociati del ginocchio destro, il quale ho poi operato solo nel 2018». Nel 2018 infatti, la delusione più grande: a pochi giorni dalla partenza per le Olimpiadi di Pyeongchang (Corea del Sud), Marco si infortunia al ginocchio destro già malridotto durante un allena-
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Ruka, Finlandia, 5 dicembre 2020. Tra i sei atleti che si contendono la vittoria nella prima gara di Coppa del Mondo (CdM) c’è Marco Tadé, ticinese classe 1995 e punta di diamante della squadra di moguls di Swiss-Ski. Come sempre, al cancelletto di partenza Marco non si fa prendere dall’emozione e resta concentrato sulla sua discesa.
Sci Svizzera Italiana
LE PAROLE DI ANDREA RINALDI (ex caposquadra della nazionale svizzera e ora FIS Race Director) Andrea Rinaldi è l’attuale FIS Freestyle Moguls and Aerials Race Director, ossia il capo del circuito di CdM nelle discipline moguls ed aerials. Incarico assunto nell’aprile 2020, Rinaldi ha fatto la sua prima esperienza in questa nuova veste nel moguls proprio nell’evento di Ruka: «Come prima gara da FIS Race Director nel moguls il 2° posto è il più bel regalo che Marco potesse farmi». Per Marco, Rinaldi è stato ed è tuttora una figura di riferimento nella sua vita di freestyler: con EYFA ha iniziato a muovere i primi veri passi nella disciplina e nel periodo
2007–2019 Rinaldi è stato pure caposquadra della nazionale svizzera di moguls. In poche parole, Rinaldi ha seguito Marco dai primi successi nelle competizioni regionali fino agli incredibili traguardi ottenuti a livello mondiale: «Ho visto Marco nelle gobbe per la prima volta quando aveva 8 anni e ho subito notato le sue grandi potenzialità: aveva doti acrobatiche e motorie evidenti e imparava molto in fretta. È uno di quegli atleti che ti capitano ogni vent’anni. Ha tutte le qualità del campione, soprattutto la fame di vittoria».
mento a Tignes (Francia). Questo sfortunato episodio lo porta pure a pensare di porre fine alla sua carriera, ma alla fine l’amore per questo sport, la voglia di rimettersi in gioco e di inseguire ancora il sogno olimpico prevalgono su ogni dubbio. Come se non bastasse, a causa di un problema persistente alle cartilagini di entrambe le ginocchia, Marco deve procedere nella riabilitazione con massima cautela: i carichi in palestra diminuiscono, le giornate sugli sci sono meno lunghe e l’attenzione che presta
al suo corpo accresce. Il rientro alle competizioni avviene quasi due anni dopo, per l’inizio della stagione 2019–2020, e l’obiettivo principale è quello di riprendere fiducia sugli sci e sentire come risponde il proprio fisico. L’unico acuto stagionale è la 7° posizione nel dual moguls ottenuto in marzo in Kazakistan. E così, in un batter d’occhio, inizia la stagione 2020– 2021: con il sorprendente ed in parte inaspettato 2° posto di Ruka, Marco apre un nuovo ciclo nella sua carriera, quello alla rincorsa dei
Giochi olimpici del 2022. In Svezia, una settimana dopo il podio finlandese, Marco si classifica al 12° rango nel moguls e al 5° posto nel dual moguls. Ora Marco, con cinque gare ancora in calendario, si gode la momentanea 4° posizione nella classifica generale di CdM. Come svela lui stesso, dietro a questo grande ritorno «non c’è nessun segreto, solo una grande forza di volontà e tanto duro lavoro». N I CO L Ò MA N N A
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LA COMPÉTITION
DANS LA PEAU L’ AC RO B AT E D U S K I N OÉ ROT H ( 20 A NS ) NE T R E M B L E JAM AIS AVA NT UN S AUT. SA D ER NI È R E I D É E E N VU E D E S J O 2 0 2 2 : LE HU R R I C A NE .
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ichel Roth a parfois du mal à y croire. Il observe comment Noé se prépare à la compétition dans le plus grand calme, sans trahir le moindre signe de nervosité avant de sauter comme s’il n’y avait rien de plus simple au monde. Michel Roth (57 ans) est l’entraîneur en chef de l’équipe suisse d’aerials. Noé est son fils, qu’il a amené dans l'élite mondiale. Le fait que Noé Roth soit devenu un acrobate du ski n’a rien d’étonnant. Ses parents ont en effet contribué à l’essor de ce sport en Suisse et continuent de le faire aujourd’hui. Son papa compte deux succès de Coupe du monde et un titre de champion d’Europe à son palmarès; sa maman Colette a décroché 13 victoires en Coupe du monde et la médaille de bronze aux JO 1998 à Nagano. Elle était alors entraînée par ... Michel Roth, avec lequel elle est en couple depuis 1986 et mariée depuis l’été 1998. Noé a rapidement voulu troquer la luge pour les sensations du ski. Et lorsque papa Roth partait s’occuper des athlètes au centre d’entraînement d’aerials à Mettmenstetten, Noé était toujours de la partie. Enfant, il passait de nombreuses heures au bord des tremplins aquatiques ou sur le trampoline. Michel Roth le dit si bien: «C’était son univers.»
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Tous les outils à disposition Noé Roth aime les acrobaties et le vol. Il décolle jusqu’à 14 mètres de haut, virevolte dans les airs, effectue des tours sur lui-même dans tous les sens avant d’atterrir. Son père exige que l’atterrissage soit parfait: «C’est la cerise sur le gâteau qui valide un bon saut.» La gymnastique que Noé pratiquait dans son enfance porte ses fruits. Le maintien du corps, une posture propre, l’attrait pour le risque, un sens aigu de l’orientation pendant les rotations font de lui un talent naturel: l’acrobate de 20 ans a tous les outils en main pour flirter avec les limites et aussi les repousser. Son leitmotiv est à la hauteur: «No risk, no fun.» Noé Roth a bien entendu l’ambition de constamment s’envoler vers les sommets. Mais il ne perd jamais son sourire dans le cas contraire. Lorsqu’il manque un saut, voire une compétition, il le prend avec philosophie. Son objectif est clairement de remporter le général de la Coupe du monde pour la deuxième fois après 2020, «mais même si je n’y parviens pas, je n'en ferai pas un drame». A la fin de sa scolarité obligatoire, il ne savait pas encore exactement quelle orientation pro-
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fessionnelle donner à sa vie. Noé Roth a commencé un apprentissage d’employé de commerce, mais il l’a interrompu après une année. «Ce n’était pas mon truc de m’asseoir toute la journée à un bureau», explique-t-il. Ses parents ont certes regretté sa décision, mais ils l’ont soutenu. «L’école n’a jamais été un véritable plaisir pour Noé», dit Michel Roth, «c’est vrai que c’est dommage qu’il ait arrêté son apprentissage, mais Colette et moi ne nous faisons pas de mauvais sang. Nous avons une confiance totale en Noé et peut-être qu’une nouvelle option professionnelle se présentera à lui.»
PHOTOS: CHRIST IAN EGELM AIR
Montrer le «Hurricane» à Pékin Michel Roth se refuse également à lui mettre la pression au niveau du sport. Et cela spécialement durant la phase où Noé peaufine son «Hurricane». Dans le jargon, le saut est un «Full-Triple-Full-Full». Traduction: trois saltos avant et cinq vrilles. Une prouesse qui doit lui permettre de briller aux Jeux olympiques 2022. La figure fonctionne déjà très bien à l’entraînement, mais il ne la présentera au grand public que l’hiver prochain. «Noé sait lui-même
jusqu’où il peut aller», explique Michel Roth. «En tant que coach, je ne peux que lui donner des conseils, mais je ne peux pas le forcer à montrer le Hurricane en permanence.» Ses parents et lui-même croient dur comme fer au fait que Noé parviendra à poser ce saut le jour J. «Il m’arrive souvent d’être meilleur en compétition qu’à l’entraînement», dit-il. «Mais je ne sais pas du tout d’où me vient cette qualité.» Il aime les frissons que lui procure sa discipline. Mais il apprécie aussi les sports tels que le skate ou le surf, sans oublier la gymnastique qu’il pratique encore sur le trampoline: «Un peu de folie fait du bien.» Le globe de cristal de gagnante du général de la Coupe du monde remporté par Colette Roth – qui s’appelait alors Colette Brand – a longtemps trôné dans le salon familial. Noé disait souvent: «Je gagnerai aussi le même globe et sa place sera ici.» Une prédiction qui s’est réalisée à la fin de la saison dernière. La collaboration avec son père ne représente aucun problème, même s’il est aussi son chef. Les deux séparent facilement sport et vie privée. «A l’entraînement, je l’appelle Misch comme les autres athlètes», confie Noé, «puis je l’appelle à nouveau papa. Nous n’avons jamais de frictions.» Le duo a réussi à se hisser au sommet de l’élite mondiale. Il s’agit maintenant de se montrer constant et de confirmer à ce niveau. Ce sera un autre défi de taille. Et comme le dit Michel Roth: «Rester longtemps au sommet est plus difficile que d’y parvenir.»
LA DISCIPLINE AERIALS EN BREF
La discipline consiste à s’élancer sur un tremplin de saut dirigé presque verticalement vers le haut et à effectuer deux combinaisons de sauts périlleux et vrilles l’une après l’autre. Chaque saut fait l’objet d’un niveau de difficulté fixe. La bonne posture et le maintien du corps sont deux éléments importants pour sauter avec des skis. Les tremplins ont des constructions différentes, jusqu’à quatre mètres de haut. Le saut le plus difficile actuellement réalisé en compétition est un triple salto avec cinq vrilles. Chacun des cinq juges attribue une note de 1 à 10. Comme le score le plus élevé et le plus bas sont tracés, le maximum est de 30 points pour un saut. Le nombre de points est ensuite multiplié par le degré de difficulté du saut choisi. Chaque saut a donc un nombre de point maximal. Un maximum de deux points est accordé pour le décollage («Take-Off»), cinq pour la figure dans les airs («Air») et trois pour la réception («Landing»). L’entraînement de ski acrobatiqueest très diversifié. Afin de pouvoir s’orienter dans les airs, il est important de réaliser des saltos et vrilles sur le plus grand nombre possible d’engins d’entraînement. L’entraînement sur tremplin aquatique, trampoline, plongeoir ou encore de saut à l’élastique est tout aussi important que l’entraînement sur le tremplin de neige. J O SE P H WE IB E L
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PHOTOS: ANDREY KULAGIN
Noé Roth se sent bien non seulement dans son rôle de leader d’équipe, mais aussi dans les vêtements de loisir de l’équipementier de l’équipe de freestyle Schöffel. Noé Roth porte un polaire sur la photo à gauche.
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Silvan Nideröst: des cristaux de glace dans le sang Il aime les montagnes, la nature et la neige. Il a soif de connaissances et est orienté sur la performance. Depuis onze ans, Silvan Nideröst occupe une fonction dirigeante chez la fabricant de skis Atomic. Il voyage beaucoup à travers le monde, mais aime rentrer chez lui en Suisse centrale. «L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt» est sa devise depuis sa plus tendre enfance. uand Silvan Nieröst parle de Stoos, ses yeux brillent comme les cristaux de neige au soleil. Cela ne fait aucun doute: nous nous retrouvons sur le Stoos pour une interview au sommet pas comme les autres. «Sa» montagne se trouve à dix minutes en voiture de chez lui. C’est le temps qu’il met pour se rendre de son domicile de Brunnen à la station de départ des remontées mécaniques de Stoos. Depuis là, on prend le funiculaire le plus raide du monde qui nous amène dans un autre monde, à 1300 mètres d’altitude; la pente atteint 110%, ce qui nous rappelle le grand huit du parc d’attraction à Rust. «Alors?», demande-t-il des étoiles dans les yeux, «c’est pas beau ça?» «Mon lieu de force» Tout devient encore plus beau. Deux télésièges nous séparent encore du sommet du Fronalpstock situé à presque 2000 mètres d’altitude. «Là-haut, le panorama est extraordinaire.» Pardi! Deux télésièges plus tard s’ouvre devant 38
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nous la vue sur le lac d’Uri, les Mythen et tout ce que les montagnes ont à nous offrir. Comme pour confirmer ses dires, Silvan Nideröst se frappe la poitrine: «C’est ici que je me ressource.» Il sourit: «Le temps magnifique, la neige qui crisse sous nos pas et le soleil sont autant de cadeaux qui nous sont offerts.» Il jette un bref regard au paysage de montagnes et de lacs couvert par les nuages: «Ici en haut, c’est toujours magnifique, même s’il fait un peu moins beau.» Un Schwytzois ouvert Voilà pour l’enthousiasme d’un homme qui se définit comme un Schwytzois ouvert. Il n’existe pas de meilleur ambassadeur pour la Suisse centrale. Agé de 48 ans, Silvan ne vend pas seulement son pays d’origine de façon remarquable, il a la même passion au travail. Il a suivi un apprentissage de vendeur et a étudié plus tard l’économie d’entreprise. Il a passé sa dernière année de sa scolarité dans un institut
en Suisse romande et a obtenu un diplôme dans une école de langues aux Etats-Unis. C’est pourquoi il parle couramment français et anglais. Dans son activité professionnelle actuelle, il utilise ces deux langues au quotidien. Enfin, avant de rejoindre l’industrie du ski, il travaillait dans une entreprise qui s’est intéressée très tôt à la visualisation numérique. Ce qui se révélera plus tard un avantage. Il aurait bien aimé jouer au hockey sur glace Le Schwytzois aurait-il aussi pu devenir un sportif? Un skieur comme certains de sa région? Il a disputé des courses, parfois cela s’est bien passé, parfois moins bien. En revanche, il a joué au football en deuxième ligue au poste de gardien et en a tiré une conclusion importante pour sa vie future: «En tant que gardien, soit tu perds, soit tu gagnes.» C’est la même chose dans la vie professionnelle. Il aurait préféré jouer au hockey sur glace, mais ce n’était pas possible. Déjà tout simplement parce que
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SILVAN NIDERÖST EN DÉTAILS Date de naissance 28.09.1972 Etat civil marié à Isabella (enfants: Sira 12 ans et Nico 14 ans) Formation Diplôme fédéral en commerce de détail HE Diplôme fédéral de professeur de sports de neige Fonction actuelle Market Manager Suisse/Angleterre Hobbies Famille, activités en plein air, voyages
son père s’occupait de l’exploitation d’un téléski sur le Stoos et il était donc clair qu’ils allaient y passer les week-ends d’hiver. Et pas à la patinoire. «Je n’ai rien fait de faux», dit-il. Même en été, il est attiré par cette montagne qu’il admire, comme s’il n’y avait pas d’autre destination. Il se promène sur le Fronalpstock par une belle matinée d’été. Le départ est fixé avant sept heures et le soleil l’éblouit et le mène sur la montagne. Une question s’impose: «Qu’y a-t-il de plus beau?» Une grande passion Peut-être travailler dans l’industrie du ski? Bien avant de penser à mettre un pied dans cette branche, il a contracté le virus du ski d’une autre manière. Après ses études, il a travaillé pendant deux ans comme moniteur de ski à Arosa. «Comme dans les Bronzés font du ski», dit-il en souriant. Aujourd’hui encore, il aime se rendre au Schanfigg avec sa famille dans son appartement de vacances Arosa? Allons donc. Il existe d’autres beaux domaines skiables sur cette terre. Il est d’accord, surtout depuis qu’il travaille dans l’industrie du ski. C’était en 2002. Il n’a pas suivi d’appel, mais un conseil de l’ancien développeur des produits Stöckli Ruedi Arnet. Celui-ci lui a dit qu’il devrait appeler le fabricant suisse qui était à la recherche d’un responsable communication. Il y a rencontré un certain Sepp Odermatt, son supérieur hié40
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rarchique. Il a appris à l’apprécier, tout comme l’ancien chef de l’entreprise Beni Stöckli. «Il a réalisé de grandes choses. Je lui dois beaucoup.» Il garde de très bons souvenirs des sept années passées chez Stöckli à Wolhusen. Il a vu comment l’entreprise a grandi, énormément grandi. Et cela grâce à l’enthousiasme qu’il a ressenti dans cette famille du ski. Cette passion est nécessaire pour faire du bon travail. Un autre doyen de la branche Il ressent le même enthousiasme aujourd’hui chez Atomic, le fabricant traditionnel de skis autrichien, qui appartient au AMER Group. Même si tout est beaucoup plus grand ici. «Dans une entreprise de cette dimension, c’est l’état d’esprit qui fait aussi la différence», pense-t-il. Il y a onze an, il a eu la possibilité d’entrer chez Atomic Suisse dans la gestion de produit. Hanspeter Streule, un autre doyen de la branche, l’y a motivé. Il parle avec beaucoup d’admiration de cet homme qui a lui-même été un fabricant de skis suisse. «Il me connaît depuis que je suis tout petit. Une relation toute particulière et une amitié sont nées, et elles durent jusqu’à aujourd’hui.» Quiconque fait partie d’une entreprise internationale passe aussi par des restructurations. Y survivre signifie que le travail fourni est bon. Silvan Nideröst a commencé comme gestionnaire de produit en 2009. Pendant quatre ans, il a occupé un poste important pour la région Europe centrale. «J’ai ainsi découvert
toutes les spécificités des différents marchés. C’était aussi la période la plus intense de ma vie professionnelle jusqu’à ce jour.» Aujourd’hui, il est responsable du marché Suisse et Angleterre. Le ski continue de lui procurer du plaisir; il s’en tient à la citation de Friedrich Nitzsche: «Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.» Ca a été le cas il y a 14 ans après la naissance de son fils, quand il se préparait à un Master en marketing et à un Bachelor en vente et qu’il assistait régulièrement à des cours le vendredi et le samedi. Même pendant l’ISPO à Munich, il étudiait dans sa chambre d’hôtel au lieu de boire une bière après le travail avec ses collègues. Pas fait pour la plage Silvan doit toujours être actif. Il le reconnaît volontiers. On ressent une certaine agitation chez lui, dans ses paroles. Ca a toujours été comme ça, comme quand il prenait le premier funiculaire pour le Stoos avec son fils à huit heures du matin pour arriver tôt sur la piste, mais surtout pour voir le jour se lever. C’est pourquoi il n’aime pas la mer et la plage en été. Au contraire de son épouse et de ses deux enfants. Pour le père, il y a un compromis. Aller à la montagne est obligatoire, mais sa femme et ses enfants partent aux Canaries chaque année en automne. Et lui? «Je ne peux pas prendre de vacances en automne, c’est impensable», ricane-t-il. Et il peut vivre avec cela. Sa famille aussi.
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Quand la montagne l’appelle, plus rien ne retient Silvan Nideröst. Encore moins quand elle est recouverte de neige. Il pointe du doigt vers l’est et nous montre une colline avec des chalets. C’est là que Franz Heinzer, la grande idole de sa jeunesse, a grandi. Aujourd’hui, il joue de temps en temps au golf avec lui en été. «Il est du coin. Tout comme les frères Toni et Thomas Bürgler.» Ils viennent de Suisse centrale, de Schwytz. Il suppose que comme lui, ils appréciaient de voyager à travers le monde, mais qu’ils aimaient encore plus rentrer chez eux. Et il ajoute en souriant que comme lui, ils doivent avoir des cristaux de glace dans le sang. L’état d’esprit est toujours là Pendant notre entretien, il regarde souvent les montagnes d’un air méditatif. «C’est tout simplement merveilleux.» On pourrait carrément oublier que notre vie est encore et toujours limitée. «Au moins, les domaines skiables sont ouverts.» Il ne pense pas seulement à ses journées de ski, mais surtout à l’industrie du ski qui est déjà en grandes difficultés. L’oxygène se fait de plus en plus rare. Les commerçants de sport dans les autres pays feraient d’énormes pertes. «En Suisse, nous sommes dans une situation
relativement bonne.» Mais ce n’est pas son genre de ruminer les problèmes du passé; il est au contraire toujours à la recherche de solutions. Il croit en l’avenir des sports d’hiver. «Nous avons appris à nous adapter au futur», et en disant ça, il pense aussi au ski de randonnée qui connaît un boom. «Il y a quelques années, Atomic a intégré cette tendance et a beaucoup investi dans les produits. Nous avions depuis longtemps le ski de randonnée dans notre offre, mais ce n’est qu’à partir de 2015 que nous avons eu la première chaussure de randonnée et en 2016 la première fixation pour ski de randonnée.» Pour le faire, il faut du courage et un fin nez. La part du ski de randonnée chez Atomic se montait il y a peu de temps encore à 15 pour cent, cet hiver elle va doubler. «Ca montre la grande capacité d’innovation de l’entreprise», dit Nideröst. Atomic vend le plus grand nombre de skis alpins dans le monde et partage sa domination en Suisse avec Head. Et même si Atomic n’est plus indépendante, l’état d’esprit est toujours là dans la maison mère à Altenmarkt. Il apprécie également le fait qu’il ait son mot à dire en Autriche. Et si on faisait une belle photo pour documenter le portrait d’un homme qui veut passer
chaque instant de son temps libre sur la montagne? Il est d’accord et dit au photographe Erik Vogelsang: «Il est grand temps d’immortaliser cet univers magique.» Nous trouvons tous que c’est une bonne idée. En fin de compte, il ne fait pas tous les jours aussi beau sur le Fronalpstock. J O S E PH W E I B E L
DOSSIER ATOMIC SUISSE Fondation 1955 Nombre de collaborateurs 8 collaborateurs Sales/Marketing (50 collaborateurs AMER Suisse) Produits/marques Atomic/Volant Sponsoring dans le sport de compétition Une évidence. Au cours des 20 dernières années, Atomic a équipé à 19 reprises le vainqueur du classement général de Coupe du monde. Actuellement, pour n’en citer que quelques-uns, Mauro Caviezel, Niels Hintermann, Semyel Bissig, Joana Hählen, Stephanie Jenal et Juliana Suter misent sur Atomic.
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45 932 186 francs de la Société Sport-Toto
Challenge 21 Swiss-Ski a lancé le Challenge 21 en réaction aux restrictions liées à la situation actuelle relative au Covid-19, Le Challenge propose des alternatives passionnantes et stimulantes aux événements et offres habituels de Swiss-ski. L’objectif est que l’hiver se déroule normalement malgré le coronavirus et que l’enthousiasme pour les sports de neige augmente. Les Challenges ont été développés de manière spécifique pour chaque
Informations supplémentaires: www.swiss-ski.ch/challenge-21
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Ces chaussures de skating s’adressent aux fondeurs sportifs de niveau élite et aux athlètes compétitifs. Le design innovant présente une semelle une pièce et un contrefort au niveau du talon ainsi qu’un collier en carbone, pour une sensation de légèreté absolue, de puissance, de précision et de réaction. La précision de l’ajustement épouse le pied, pour les athlètes axés sur la performance qui recherchent chaleur et soutien latéral.
Helvetia Assurances et Swiss-Ski ont prolongé leur partenariat de sponsoring pour quatre années supplémentaires, soit jusqu’à la fin de la saison 2024/25. A cette date, le partenariat entre Helvetia et Swiss-Ski aura été en place depuis 20 ans. Les contrats ont été signés par les responsables dimanche lors de la Coupe du monde de ski de fond à Davos.
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sport; ils s’adressent à toutes les catégories d’âge. Sportifs de loisirs, de la relève ou d’élite: tous auront l’occasion de relever ces défis indépendamment de l’heure et du lieu. Un onglet de l’app iSKI est en outre consacré à Swiss-Ski. L’iSKI Challenge se révèle passionnant pour tous les amateurs de sports d’hiver qui souhaitent gagner de magnifiques prix.
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En route vers un partenariat de 20 ans: Helvetia Assurances SA et Swiss-Ski prolongent leur collaboration
Grâce à l’engagement d’Helvetia Assurances, environ 300 athlètes sont soutenus dans onze sports de neige et la promotion de la relève est encouragée, notamment par le soutien direct de huit associations régionales, actuellement, et du Centre national de performance Est de Davos. Helvetia est également sponsor officiel de toutes les épreuves suisses de la Coupe du monde de ski alpin et de saut à ski. Martin Jara, CEO d’Helvetia Suisse, se réjouit de la prolongation du contrat: «Les sports de neige font partie de l’identité suisse. Le partenariat de sponsoring avec Swiss-Ski est donc un sujet qui nous tient à cœur. Il est important pour nous d’envoyer des signaux positifs dans les moments difficiles – comme c’est le cas actuellement avec la crise du coronavirus.» Philipp Gmür, CEO du Groupe Helvetia, ajoute: «Les sports de neige jouissent également d’une grande popularité dans nos pays voisins. L’engagement avec Swiss-Ski ne soutient donc pas seulement notre notoriété sur notre marché national, mais aussi sur les marchés des pays voisins.» En sa qualité de sponsor en titre de l’Helvetia Nordic Trophy, la plus grande série de compétitions de Swiss-Ski dans les disciplines nordiques, la compagnie d’assurances suisse apporte une
PHOTO: STEPHAN BÖGLI/SWISS -SKI
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L’assemblée du Parlement du sport 2020 a été l’occasion pour les fédérations sportives suisses de se réjouir, malgré les grandes difficultés qu’elles rencontrent depuis plusieurs mois. Swiss Olympic a reçu de la Société du Sport-Toto un chèque de 45 932 186 francs. Il s’agit d’environ 3 millions de plus que l’année dernière (42 474 659 francs). «Je suis convaincu que cette contribution des deux sociétés de loterie, Swisslos et la Loterie Romande, est doublement importante cette année, alors que la pandémie de coronavirus a un immense impact sur le sport», a déclaré Roger Hegi, directeur de la Société du Sport-Toto. Au nom du sport suisse, Jürg Stahl, le président de Swiss Olympic, a
chaleureusement remercié la Société du Sport-Toto pour son précieux soutien: «Les loteries – et donc les cantons – sont les plus importants sponsors du sport suisse avec la Confédération. Nous sommes convaincus que ces moyens financiers vont aider les fédérations et les clubs – en plus du paquet de stabilisation de la Confédération – à surmonter la crise du coronavirus. Nous pourrons terminer cet Ironman avec succès.»
La signature du contrat à Davos: de g. à dr. Urs Lehmann, Président de Swiss-Ski, Philipp Gmür, CEO Helvetia Group, Martin Jara, CEO Helvetia Suisse.
contribution déterminante en faveur de la relève. En tant que sponsor principal et avec le soutien des projets scolaires «Dario Cologna Fun Parcours» et «Simon Ammann Jump Parcours», Helvetia permet également à de nombreux enfants d’accéder aux disciplines nordiques. En plus de la fédération, Helvetia soutient également 16 athlètes de Swiss-Ski dans les disciplines du ski alpin, du ski de fond, du saut à ski et du télémark. Urs Lehmann, président de Swiss-Ski: «Nous sommes très heureux de pouvoir poursuivre pendant quatre années encore notre partenariat fructueux et de longue date avec Helvetia Assurances et de continuer ainsi à développer ensemble les sports de neige suisses. C’est un grand signe de confiance dans notre fédération et notre travail, particulièrement en ces temps difficiles.»
Le #swissskiteam présent sur Twitter et LinkedIn Les différents canaux de réseaux sociaux de Swiss-Ski sont la bonne adresse pour s’informer de première main et à tout moment sur les actualités du Swiss-Ski Team. Si les disciplines individuelles sont à l’honneur sur Instagram et Facebook, les comptes Twitter et LinkedIn servent de réseaux d’entreprise de la Fédération. Sur ces deux canaux de médias sociaux, les amateurs des sports de neige suisses et toutes les personnes intéressées trouvent des informations et des actualités sur la Fédération et les onze disciplines de Swiss-Ski. Twitter: @swissskiteam #swissskiteam LinkedIn: linkedin.com/company/swiss-ski www.swiss-ski.ch/ social-media-kanaele
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Grand honneur pour les auteurs du «Schneehase». L’International Skiing History Association (ISHA), basée aux Etats-Unis, a remis le «Lifetime Achievement Award» au SAS, le Ski-Club académique suisse, pour son livre culte publié tous les quatre ans. Le «Schneehase» offre probablement l'aperçu le plus complet du monde du ski et des sports de neige avec des analyses, des chroniques, des interviews, des portraits et des historiques. La 40e édition est parue l’an dernier. Comme la cérémonie prévue à Sun Valley (Idaho) a été dû être annulée en raison de la crise de coronavirus, le rédacteur en chef actuel Ivan Wagner a reçu cette distinction (finalement remise par courrier) lors d’une cérémonie virtuelle dans le cadre d’une visioconférence.
Premier Snow Sports Summit à St-Moritz Le tout premier Snow Sports Summit s’est tenu le vendredi 4 décembre 2020 à St-Moritz dans le cadre de la Coupe du monde féminine de ski alpin FIS. Quelque 20 participants se sont réunis lors de ce sommet afin de discuter de l’évolution des valeurs dans les sports de neige. En raison de la pandémie de Covid-19, le premier Snow Sports Summit St-Moritz s’est déroulé en cercle restreint et uniquement sur invitation. Une vingtaine de personnes ont assisté aux différentes présentations et à la table ronde dans la salle de théâtre de l’hôtel Reine Victoria. Les débats se sont concentrés sur l’évolution des valeurs et sur la durabilité des sports de neige. Cette première édition du Snow Sports Summit a été organisée par St-Moritz, en collaboration avec Swiss-Ski, le partenaire de la Fédération BKW et la Haute école spécialisée des Grisons. L’objectif de ce sommet est d’offrir aux experts de la branche une plateforme d’échanges professionnels et sociaux et d’aborder des sujets actuels du monde des sports de neige. En outre, l’un des buts déclarés est d’inclure activement la prochaine génération dans les débats et de lui permettre de s’exprimer. À l’avenir, le Snow Sports Summit se tiendra dans le cadre des épreuves de Coupe du monde de ski
Le Président du SAS Christoph Nater figurait également parmi les participants.
Remise du «Schneehase» au siège de la FIS à Oberhofen.
alpin à St-Moritz. Dès l’an prochain, le public aura la possibilité de prendre part aux tables rondes et aux présentations. «Le sujet de la durabilité dans les sports de neige a besoin d’une plateforme. Le Snow Sports Summit s’y prête parfaitement. Il est aujourd’hui temps de penser aux solutions de demain, d’aborder les défis et de rendre les sports d’hiver durables. Il s’agit de tâches sociopolitiques, que nous prenons en main et dont nous débattons», explique Michael Morgenthaler, responsable Live Experience & Campaigns de BKW. Plus d’informations: sss-stmoritz.com
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Universiade d’hiver 2021 L’Universiade d’hiver est le deuxième plus grand événement multisport au monde derrière les Jeux olympiques et aura lieu cette année en Suisse. En raison de la pandémie de Covid-19, les organisateurs ont interrompu les préparatifs pour l’Universiade d’hiver de janvier 2021 à la fin août 2020 et reporté l’événement à la saison prochaine. La 30e édition de l’événement aura finalement lieu du 11 au 21 décembre 2021 sur sept sites de Suisse centrale et à Lenzerheide. Les Universiades réunissent le sport de compétition de haut niveau avec des aspects de formation et des événements culturels. Elles sont ouvertes à tous les étudiants des Universités et Hautes écoles spécia-
lisées âgés de 17 à 25 ans. Quelque 1600 athlètes venus de 540 établissements dans 50 pays sont attendus en décembre et se disputeront les médailles lors de 11 jours de compétition dans 10 disciplines. L’exemple de Ramon Zenhäusern montre que les vainqueurs de l’Universiade d’hiver peuvent ensuite devenir champions olympiques. Zenhäusern a en effet pris part à l’événement multisport durant ses études de Bachelor en économie. «Mon succès en slalom lors de l’Universiade 2015 reste un souvenir inoubliable. Je me suis fait de nombreux amis à cette occasion.»
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PHOTO: MÀD.
Distinction pour le «Schneehasen»
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Freeride
Un rêve dans les Alpes ou un cauchemar?
Le freeride – la combinaison parfaite alliant liberté, aventure, sensations fortes et découverte de la nature! L’individualité au lieu du tourisme de masse, tout sauf conventionnel. C’est ainsi que l’on décrit une expérience de sports d’hiver dont les origines remontent au ski de fond. 44 SNOWACTIVE SNOWACTIVE FÉVRIER FÉVRIER 2021 2021
Le freeride a toujours existé, mais il a été pendant des décennies classé dans la niche des randonneurs à ski «pas cool» et n’a donc été pratiqué que par quelques connaisseurs qui ont toujours su apprécier la valeur de ce sport magnifique.
Service
PHOTOS: STOCKIM AGE, B& S; MĂ€D.
L
e freeride jouit d’une immense popularitĂŠ depuis quelques annĂŠes et cela aussi auprès des jeunes sportifs. Soutenu ou mĂŞme poussĂŠ par les fabricants d’articles de sport qui y voient l’opportunitĂŠ de proposer un second ĂŠquipement complet, il existe dĂŠsormais une quantitĂŠ presque inďŹ nie de skis de diffĂŠrentes largeurs, lignes de cotes et designs, avec en plus des chaussures et des systèmes de ďŹ xations. Toutefois, ils ont tous en commun un look et des sensations modernes, Ă des annĂŠeslumière de l’ennui provoquĂŠ par les chaussettes et les pullovers tricotĂŠs soi-mĂŞme (que j’aime et apprĂŠcie ĂŠnormĂŠment par ailleurs). Lire tous les tests sur Internet, choisir et commander son ĂŠquipement en ligne, regarder en vitesse un clip sur YouTube au sujet des dangers en montagne et ça y est, le freerider est prĂŞt! Cela se passe plus ou moins ainsi, c’est dans l’air du temps, mais c’est tout faux et dans la plupart des cas aussi dangereux. En raison des exigences physiques ĂŠlevĂŠes et des dangers naturels, le freeride exige une prĂŠparation de fond, un bon conseil, un ĂŠquipement adaptĂŠ et beaucoup d’expĂŠrience. Pour pouvoir partir Ă la dĂŠcouverte de pentes immaculĂŠes de neige fraĂŽche, il importe de veiller Ă certains aspects fondamentaux: en freeride, le skieur est constamment confrontĂŠ Ă des conditions d’enneigement changeantes et Ă des terrains diffĂŠrents. Pour cette raison, il doit disposer d’un niveau technique sufďŹ sant pour pouvoir skier hors piste. AďŹ n de maĂŽtriser la rĂŠsistance Ă la rotation plus ĂŠlevĂŠe des masses de la neige plus molle, il faut dans la mesure du possible passer d’un virage Ă l’autre avec dynamique et en rythme. Si la vitesse est trop peu ĂŠlevĂŠe, le ski s’enfonce dans la neige, ce qui complique fortement la rotation. Le but est de lester les deux skis de façon ĂŠgale pour pouvoir utiliser de façon optimale la poussĂŠe verticale de la neige. Pendant le mouvement de Êchissement et d’extension dans les articulations de la cheville et du genou, les jambes jouent le rĂ´le d’amortisseurs permettant d’Êquilibrer de façon optimale les accidents de terrain. Le haut du corps reste calme, orientĂŠ vers l’aval et stable, la position de base est la mĂŞme que celle du ski habituel, mais plus basse. Pour pouvoir proďŹ ter le plus longtemps possible du plaisir dans la neige profonde, une bonne condition physique gĂŠnĂŠrale est essentielle. La base pour un freerider est une bonne endurance ainsi qu’une musculature des jambes et du tronc sufďŹ samment puissante. En particulier pendant de longues randonnĂŠes de plusieurs heures, une endurance de base sufďŹ sante est très importante, car une musculature endurante et rĂŠsistante Ă la fatigue fonctionne plus longtemps. De plus, le corps a besoin de moins de temps pour rĂŠcupĂŠrer d’un
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effort. Il s’agit lĂ d’un aspect qui ne doit pas ĂŞtre sous-estimĂŠ dans le freeride. Rappelez-vous qu’après une montĂŠe dĂŠjĂ ĂŠpuisante, suit une descente exigeante qui demande de grands efforts au corps et Ă l’esprit. Pour amĂŠliorer votre endurance de base, des disciplines sportives comme le jogging, le vĂŠlo, la natation ou le ski de fond sont recommandĂŠes. Essayez d’intĂŠgrer Ă votre entraĂŽnement des unitĂŠs longues et variĂŠes avec peu d’intensitĂŠ. De plus, une bonne endurance de force permet ĂŠgalement de garder le contrĂ´le de ses skis et de son corps jusqu’au dernier virage lors de longues descentes. La musculature antĂŠrieure et postĂŠrieure des ischio-jambiers, les mollets et les grands muscles fessiers sont les plus sollicitĂŠs dans le freeride. Toutefois, la musculature abdominale et du dos garantit aussi une conduite sĂťre et dynamique. Alors que les jambes essaient de compenser les coups, le tronc stabilise le corps. Contrairement aux pistes prĂŠparĂŠes, le skieur doit toujours anticiper les variations de terrain et pouvoir rĂŠagir rapidement Ă des obstacles tels que des collines, des rochers et des dĂŠpressions. Les skieurs disposant d’une bonne capacitĂŠ de stabilisation et de coordination sont clairement avantagĂŠes. Pour amĂŠliorer la fonctionnalitĂŠ de vos mouvements sur les skis, il est recommandĂŠ d’effectuer des exercices axĂŠs sur vos capacitĂŠs sensorimotrices. Des exemples d’exercices efďŹ caces sont l’entraĂŽnement sur un revĂŞtement instable (coussin, matelas, toupie, planche d’Êquilibre), sauts au-dessus d’une ligne avec des tâches doubles (attraper un ballon, exercices en frappant des mains, calcul mental) ou sur une jambe les yeux fermĂŠs. Avant de partir en excursion dans le terrain hors pistes, il faut toujours contrĂ´ler les conditions d’enneigement et les bulletins d’avalanches pour obtenir un aperçu de la situation actuelle des dangers. De plus, il est important de connaĂŽtre le terrain ou de consulter un guide de montagne local pour minimiser le risque de tomber dans une crevasse couverte de neige. En cas de fort vent et de mauvaise visibilitĂŠ, il faudrait ĂŠviter de sortir des pistes. Il n’est pas
non plus recommandĂŠ de partir seul sur le terrain. Le freeride se pratique de prĂŠfĂŠrence en groupe. Toutefois, une distance sufďŹ sante d’environ 20 mètres doit ĂŞtre respectĂŠe entre les membres du groupe. Pendant la saison froide, on oublie souvent de s’hydrater rĂŠgulièrement. Commencez la journĂŠe en ĂŠtant hydratĂŠ et emportez avec vous une bouteille d’eau ou de thĂŠ pour votre randonnĂŠe. N’oubliez pas que le freeride est exigeant pour l’ensemble de votre corps et que quand vous ĂŠvoluez hors des pistes, vous n’avez pas la possibilitĂŠ de vous arrĂŞter dans le restaurant le plus proche. Emportez donc aussi un petit pique-nique pour un en-cas (banane, barre de cĂŠrĂŠales ou autre) aďŹ n de recharger vos batteries et de donner de l’Ênergie Ă votre corps. Si vous souhaitez vous prĂŠparer de façon idĂŠale et avec un suivi professionnel Ă l’expĂŠrience du ski dans la nature, vous devriez impĂŠrativement participer Ă un cours de freeride et Ă un camp sur les avalanches. D R . A ND R E A S G O E S E L E - KO P PE N BU RG J E N N I F E R EY MA N N
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Sont autorisées à participer aux concours du magazine «snowactive» toutes les personnes domiciliées en Suisse ou au Liechtenstein, exceptés les employés de «snowactive», Swiss-Ski et Prosell AG, ainsi que de leurs entreprises partenaires ou agences mandatées. La date limite de participation est définie individuellement pour chaque concours.
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Les gagnants sont tirés au sort à l’aide d’un algorithme aléatoire et informés de leur gain sans délai. Le tirage au sort du prix principal a lieu après la date limite de participation. Seules les indications correctes du participant (nom, adresse, localité) donnent droit à l’obtention du prix. Les prix sont envoyés par la poste à l’adresse indiquée.
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Les prix ne sont ni convertibles en espèce ni ne peuvent être échangés. Les participants se déclarent d’accord que les données communiquées puissent être utilisées à des fins de marketing par «snowactive» et ses partenaires.
Le concours ne donnera lieu à aucune correspondance. La voie juridique est exclue.
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P.-S. De séries noires en histoires tragiques
L’
édition limitée de casquette «Ski Nation No 1» officielle coûte 45 francs, à quoi s’ajoute 8,50 francs de frais d’emballage et de port. Pour 53,50 francs, vous pouvez donc partager visuellement la joie du plus grand succès d’équipe obtenu par la Suisse en ski alpin depuis 31 ans. En tant que supporters, nous vivons également une «édition limitée» cet hiver. Nous ne pouvons vibrer que devant les écrans de télévisions et ce sera également le cas dans quelques jours lors des Championnats du monde à Cortina d’Ampezzo, où les skieurs suisses tenteront de justifier leur nouveau statut de nation no 1 du ski. En Coupe du monde, Swiss-Ski dispose de réelles chances de défendre son prestigieux statut. Les perspectives sont également bonnes en ce qui concerne les Championnats du monde de ski alpin, mais le facteur chance joue un rôle beaucoup plus important. La neige artificielle de la station de ski italienne du pied des Dolomites est différente de la plupart des autres endroits. Elle est sèche et agressive. Pour les hommes, il s’agit même d’un territoire étranger. Sans oublier qu’en général, les épreuves d’un jour sont moins prévisibles que les compétitions se déroulant sur une saison. Une chose ne doit pas être oubliée. Les performances des Suisses aux Mondiaux ont été tout sauf convaincantes depuis le début du siècle. Les joutes les plus fructueuses ont été celles de 2009 à Val d’Isère et de 2017 à St. Moritz, avec un total de six et sept médailles. Les Mondiaux 2019 à Åre ont également souri aux Suisses avec quatre médailles obtenues par Wendy Holdener, l’équipe du Team Event et Corinne Suter (deux podiums). Un total suffisant pour trôner en tête du classement des nations, à égalité avec les Norvégiens L’Autriche a certes obtenu huit médailles, mais a dû s’avouer vaincue avec
Richard Hegglin a été journaliste d'agence pendant quatre décennies pour le ski et a siégé pendant 20 ans au sein du Comité de la Coupe du monde FIS. Aujourd’hui, il écrit pour Snowactive et divers quotidiens.
un seul titre à la clé. Décroché par qui? Par Marcel Hirscher, évidemment. Depuis la moisson des mythiques Championnats du monde 1987 à Crans-Montana (8 titres, 14 médailles), la Suisse n’est plus habituée à l’or mondial. A partir du début du siècle, il n’y a eu que sept champions du monde chez les hommes – Mike von Grünigen (2001), Daniel Albrecht (2007), Carlo Janka et Didier Cuche (2009), Patrick Küng (2015), Beat Feuz et Luca Aerni (2017) – et même seulement deux championnes du monde – Sonja Nef (2001) et Wendy Holdener (2017 et 2019). Une athlète majeure de cette époque manque étonnamment à l’appel: Lara Gut-Behrami. Entre 2009 et 2017, elle a porté l’équipe féminine à bout de bras et empêché un zéro pointé avec ses cinq médailles. Fortement marquée par des blessures dues à des chutes, elle a parfaitement lancé la moisson de St. Moritz il y a quatre ans avec sa 3e place en super-G. Avec 27 succès en Coupe du monde (état: 12 janvier 2021), elle figure au 12e rang du palmarès de tous les temps. Toutes les skieuses devant elle sont aussi des championnes du
monde ou des championnes olympiques. Au niveau national, seules Vreni Schneider (55) et Erika Hess (31) font mieux, et toutes deux se sont classées aux deux premières places de l’élection de la sportive du siècle. Le super-G du mardi 9 février sera son 30e départ aux Championnats du monde de ski ou aux Jeux olympiques. Lara Gut-Behrami est la seule Suissesse à s’être imposée à trois reprises sur la piste des Mondiaux lors des 25 dernières courses: en 2017 en descente, en 2014 et 2018 en super-G. Lors de sa dernière victoire, elle a devancé Johanna Schnarf, Nicole Schmidhofer, Anna Veith, Tina Weirather et Lindsey Vonn. Toutes ces athlètes ont désormais rangé leurs skis. Un titre de championne du monde serait donc largement mérité. Lara Gut-Behrami prendrait, ce qui est dur à croire, la succession directe de Maria Walliser. Voilà 30 ans que l’on attend de l’or en vitesse. La discipline qui affiche la série la plus noire et l’histoire la plus tragique est le slalom masculin. Voilà 71 ans que le Chaux-de-Fonnier Georges Schneider a apporté le dernier titre mondial à la Suisse. Il s’est imposé en 1950 à Aspen, devant Ikonen Zeno Colò et Stein Eriksen. C’est lui qui a porté le drapeau suisse aux JO 1956. Après son retrait, Schneider a été nommé entraîneur de l’équipe nationale. Alors qu’il s’apprêtait à aller reconnaître une piste, il s’est arrêté à Oberrickenbach (NW) où on l’a invité à une partie de chasse. Il a été accidentellement abattu par un collègue dans un sous-bois dense. Son prédécesseur Edi Reinalter, champion du monde de slalom et champion olympique en 1948, était lui aussi mort au cours d’une chasse. Il a succombé à un infarctus. Pendant longtemps, il a semblé que les nuages sombres qui recouvraient cette discipline ne se dissiperaient jamais. R I CHA RD H E G G L I N
I MPRESSU M Snowactive Février 2021, 54e année; paraît 4 fois par an ISSN 1661-7185 Editeur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Téléphone 062 858 28 20, Fax 062 858 28 29 En coopération avec Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12 Rédaction Snowactive Gutenbergstrasse 1, 4552 Derendingen, Téléphone 058 200 48 28 Direction de publication Wolfgang Burkhardt Comité de rédaction Joseph Weibel (Direction; j.weibel@snowactive.ch), Röbi Brandl, Wolfgang Burkhardt, Christian Stahl (Direction; christian.stahl@swiss-ski.ch), Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch), Annalisa Gerber (Sponsoring; annalisa.gerber@swiss-ski.ch)
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Photos Erik Vogelsang Annonces publicitaires Prosell AG, Schönenwerd, Rebekka Theiler (r.theiler@prosell.ch), Wolfgang Burkhardt (w.burkhardt@prosell.ch) Traductions Syntax Übersetzungen AG, Thalwil Concept, design et responsabilité de la production Brandl & Schärer AG, Olten, Röbi Brandl, Kurt Schärer Abonnements Prosell AG, Schönenwerd, info@prosell.ch, Telefon 062 858 28 28 Abonnement annuel CHF 49.– pour un an, CHF 89.– pour deux ans (TVA incluse) Droits d’auteur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Réimpression Admis uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction www.snowactive.ch, feedback@snowactive.ch, info@snowactive.ch
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