Snowactive février 2021 | FR

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Focus

C H A MP I ONNAT S DU MON DE DE SKI N ORDIQU E 2021, OBERSTDORF

Il a trouvé une pièce importante du puzzle Plus jeune, Gregor Deschwanden était considéré comme le futur numéro 1 de l’équipe suisse de saut à ski. Ces dernières années, le Lucernois a toutefois connu une baisse de performance; il a même manqué les derniers Championnats du monde au Tyrol. Cette saison, il s’est adjugé le titre de champion national et est devenu la pièce maîtresse de l’équipe suisse. A l’interview, Deschwanden parle entre autres d’un changement de chaussures de saut qu’il n’a finalement pas effectué, mais qui lui a permis de progresser, d’un vol à Planica qui a prolongé sa carrière il y a trois ans et de son attrait pour les voyages.

Tu as mentionné Ronny Heer. Le combiné nordique n’a jamais été une option pour toi, à plus forte raison que tu faisais déjà du ski de fond? Si, absolument. J’ai fait du combiné jusqu’en U16 et je suis monté sur le podium aux Championnats de Suisse juniors. Je suis ensuite toutefois arrivé à un point où je me suis rendu compte que je ne deviendrais pas meilleur en endurance et que mon haut du corps ne deviendrait pas plus musclé. Voilà pourquoi j’ai continué le saut à ski. 12

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FÉVRIER 2021

A Oberstdorf, tu disputeras tes quatrièmes Championnats du monde de ski nordique. Quelle expérience t’a particulièrement marqué aux Championnats du monde, pendant ou en dehors d’une compétition? (rit) Je me souviens aujourd’hui encore avoir mangé le meilleur hamburger de ma vie en 2015 à Falun avec Luca Egloff après les Championnats du monde. Il y a deux ans, tu n’as pas participé aux Mondiaux de Seefeld. L’hiver dernier, tout ne s’est pas non plus déroulé comme tu l’aurais voulu. Comment expliques-tu l’amélioration de tes performances cette saison? En raison d’une inflammation au pied, j’ai dû interrompre la saison 2018/19 et me soumettre à une intervention chirurgicale. L’hiver dernier, j’ai ensuite aussi eu de la peine à accrocher le bon wagon. Le principal facteur par rapport à la saison actuelle a été d’être passé pendant l’été à la chaussure en carbone de Simon Ammann. Cette chaussure m’a montré ce qui me manque encore. Après l’appel, j’ai réussi à amener mes skis plus près de mon corps. Le saut dans son ensemble s’est donc simplifié pour moi. Ensuite, j’ai adapté les réglages de l’ancienne chaussure pour qu’elle soit pareille à la chaussure en carbone. Finalement, en comparant, il s’est révélé que je sautais mieux avec l’ancienne chaussure et les nouveaux réglages qu’avec la chaussure en carbone. Toujours est-il que je n’en serais pas là où j’en suis

aujourd’hui si je n’avais pas essayé la chaussure en carbone. Une semaine avant le début de la saison, je sautais encore avec le modèle en carbone. De cette manière, j’ai trouvé une pièce importante du puzzle que je n’aurais sinon peut-être pas trouvée. Y a-t-il eu des moments avant cette saison pendant lesquels tu as imaginé arrêter le saut à ski? Notre sport a énormément évolué au cours des dernières années. Je me suis amélioré chaque année, mais les résultats n’ont pas suivi. La concurrence a progressé encore plus rapidement. On se pose bien évidemment la question si les efforts en valent la peine. On investit tellement et on ne récolte aucun fruit. Je pense que quand on en est arrivé à un tel point, il est normal de réfléchir à son avenir. A la fin de la saison 2017/18, j’avais déjà presque arrêté. A ce moment-là, à Planica, j’ai réussi un vol de 230 mètres lors de la dernière Coupe du monde. Je pense que sans ce vol et les émotions qu’il m’a fait ressentir, je ne serais aujourd’hui plus au départ. J’ai réalisé au bon moment le genre d’émotions et de sensations que ce sport me procure. Quel rôle endosses-tu actuellement au sein de l’équipe suisse, en particulier maintenant que Kilian Peier est absent sur blessure? Pour les jeunes, je suis actuellement une sort de leader ad interim. J’aime bien être leader

PHOTOS: STEPHA N BÖGLI/SWISS -SKI

Gregor, quels sont tes premiers souvenirs d’enfance relatifs au saut à ski? Gregor Deschwanden: Je n’étais pas du genre à regarder les compétitions de saut à ski à la télévision et à dire: un jour, je ferai du saut à ski mon métier. Je vais vous raconter comment ça s’est passé: le père de Ronny Heer (ancien athlète de combiné nordique, n.d.l.r.) dirigeait un entraînement du Skiclub Horw pendant lequel nous avons un jour monté un banc en travers sur lequel nous avons glissé au moyen d’un linge pour atterrir sur un matelas. Ca été mon premier «saut à ski», en salle. Etant donné que ça m’a énormément plu, j’ai pensé à en faire pour de vrai. J’ai ensuite participé à un combiné regroupant trois sports, le ski alpin, le saut à ski et le ski de fond, ma première compétition liée au saut à ski. Le ski m’a aussi plu, mais je ne viens pas vraiment d’une famille pratiquant le ski alpin. Et je n’ai jamais été particulièrement doué pour le ski.


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