SWISSLIFE Automne 2011 // Nos amis
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SWISSLIFE // Automne 2011 // Nos amis
Magazine 11.11
2e année // 3e édition // 6.50 francs
Expéditeur: Prénom Nom N°/rue NPA/localité E-mail N° de téléphone
Conditions de participation Sont autorisées à participer toutes les personnes âgées de 18 ans au minimum et domiciliées en Suisse, à l’exception des collaborateurs du groupe Swiss Life, des collaborateurs des agences participant à la campagne et des membres de leur famille. Les gagnants seront informés personnellement. Un versement en espèces des prix est exclu. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du tirage au sort. Tout recours juridique est exclu. Vos données peuvent être utilisées à des fins de marketing.
Swiss Life SA Marketing Suisse General-Guisan-Quai 40 Case postale 8022 Zurich
La plateforme Facebook permet de «collectionner» les amis et de communiquer avec eux. En Suisse, à la mi-2011, Facebook recensait 2,6 millions de membres. Il y en a 700 millions à l’échelle mondiale. Je suis joignable de
Objet:
Je souhaite un conseil personnalisé. Veuillez me contacter.
à
Economiser avec le pilier 3b (cf. UPDATE page 6) Swiss Life Premium Junior Plan (cf. UPDATE page 6) Swiss Life Champion Timeplan (cf. UPDATE page 7) Guide «Comment faire rimer prévoyance et avantages fiscaux.» Autres requêtes:
Je souhaite obtenir davantage d’informations. Veuillez m’envoyer des documents sur les thèmes suivants:
L’ensemble home cinéma Blu-Ray Sony BDV-L800 d’une valeur de 899 francs (cf. page 54). Question du concours: Quel film se termine par la phrase: «Louis, je pense que c’est le début d’une belle amitié» A: Casablanca B: A l’est d’Eden C: La main au collet Deux tickets de concert pour une soirée «Jazz Classics» au KKL de Lucerne, dîner compris. (Cf. Update page 10). (Date limite de participation: 31 décembre 2011)
Je veux gagner!
SWISSLIFE // Automne 2011 // Nos amis
Editorial // 3
Bonjour! Au début des années 70, Carole King chantait «You’ve got a friend». Cette chanson a bouleversé toute une génération de par le monde. Tout comme nos parents proches, nos bons amis sont toujours là pour nous. Ce sont des personnes désintéressées qui certes nous critiquent, mais avec bienveillance. C’est pourquoi les vrais amis sont une partie importante de la vie, et c’est pourquoi nous leur dédions cette édition. Les amis, c’est la fiabilité, la proximité, mais aussi le conseil dans les bons moments comme dans les moins bons, dans chaque phase de notre vie. Toutefois, les vrais amis ne sont pas uniquement là pour donner de leur personne. Ils ont aussi le droit de recevoir en retour. D’ailleurs, en parlant de recevoir: SWISSLIFE, le maga zine que vous avez dans vos mains, a obtenu la médaille d’argent «Best of Corporate Publishing Award», le plus grand concours européen pour les publications d’entreprises. Avec toute l’équipe de production, j’espère donc que cette édition vous procurera des moments agréables et qu’elle vous accompagnera dans votre quotidien, un peu comme un ami.
SWISSLIFE Automne 2011
Ivo Furrer, CEO Suisse: «Les amis sont des personnes de confiance désintéressées et des critiques bienveillants. Sans eux, l’existence serait morne. Cette édition du magazine leur est dédiée.»
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Swiss Photo Selection:
Entrez s.v.p.!
Un animal dans le salon. Calme et docile. En visite, comme un ami. Des images qui peuvent laisser perplexe. La série de photos d’intérieurs pour lesquelles Jon Naiman a obtenu un prix est en décalage par rapport aux schémas habituels. 16 Double face:
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Amitié réelle vs. amitié virtuelle
Deux amis contre une montagne
Repères:
Pour Oswald Oelz et Marcel Rüedi, impossible de résister à la fascination exercée par l’Himalaya. L’écrivain Erwin Koch raconte l’histoire de deux amis qui dépassent leurs limites. 28 Déchiffrage:
Walterswil SO Le photographe Jon Naiman met en scène animaux et humains en jouant sur le décalage. Ce n’est pas l’homme qui va à l’animal, mais l’animal qui va à l’homme.
Nos amis européens
31 Weidmanns Heil:
L’avenir commence ici.
Responsables du projet: Swiss Life Public Relations, Martin Läderach Comité de rédaction: Ivo Furrer, René Aebischer, Thomas Bahc, Thomas Langenegger, Christian Pfister, Hans-Jakob Stahel, Paul Weibel Directeur de la rédaction UPDATE: Dajan Roman Adresse de la rédaction: Magazine SWISSLIFE, Public Relations, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Direction du projet: Mediaform, Christoph Grenacher, Ittenthal Concept et mise en page: Festland Werbeagentur, St-Gall/Zurich Traduction: Language Services Impression et envoi: Heer Druck AG, Sulgen Parution: 3 x par an au printemps, en été, en automne Tirage: 100 000 exemplaires Vente d’annonces: Mediaform, Baumgärtli, 5083 Ittenthal, mediaform@mediaform.ch Changements d’adresses et commandes: Magazine SWISSLIFE, General-GuisanQuai 40, 8022 Zurich, www.swisslife.ch/magazinabo Indication d’ordre juridique: les informations fournies dans cette publication sur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu. Imprimé sur papier FSC.
L’enfer blanc Le Makalu est le 5e sommet le plus haut du monde (8 463 m). Marcel Rüedi et Oswald Oelz ont voulu le vaincre. Les deux amis sont donc partis pour l’Himalaya, mais un seul en est revenu.
Contenu // 5
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A Swiss Life:
Rea Eggli
Son métier: réaliser les projets les plus divers. Ici, rien n’est possible sans un vaste réseau. Mais un large cercle d’amis, c’est encore mieux! Rea Eggli en a un. Elle le nourrit de l’esprit du temps.
51 Plaisirs culinaires: 53 Reeto von Gunten: Un vrai cercle d’amis Bien que les «réseaux sociaux», comme on les appelle, soient très à la mode, Rea Eggli préfère miser sur les vrais amis pour mener ses affaires.
54 56 Encore!
Supplément:
Homard et fruit de la passion Souvenirs et diapositives
Concours:
Gagnez un système home cinéma 3D!
Sina parle de sa chanson «Parfum»
UPDATE
Découvrez comment optimiser vos impôts d’ici la fin de l’année, pourquoi le pilier 3a n’est pas le pilier 3b et comment Swiss Life a réussi à simplifier un problème complexe avec le nouvel environnement LPP. Prévoyance privée et sécurité Le système suisse des trois piliers est excellent. Toutefois, bien que le 1er et le 2e pilier soient garants de sécurité financière à la retraite, un grand nombre de personnes souscrivent un 3e pilier. Nous vous expliquons pourquoi.
SWISSLIFE Automne 2011
Entrez s.v.p.! Dans sa série intitulée «Familiar Territory», le photographe Jon Naiman met en scène des animaux de ferme et leurs éleveurs de manière décalée. Ce n’est pas l’homme qui va à l’animal, mais l’animal qui va à l’homme. Les animaux entrent dans les salons. Ce qui d’habitude paraît anormal ne l’est soudainement plus.
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SWISSLIFE présente les travaux de photographes suisses dans «Swiss Photo Selection». Ces œuvres ont été sélectionnées par le jury international du «Swiss Photo Award». www.ewzselection.ch
Swiss Photo Selection // 7
En famille Ă Zeneggen VS SWISSLIFE Automne 2011
Autour d’un café à Adelboden BE
Swiss Photo Selection // 9
Porc de plaisance Ă Bellach SO
SWISSLIFE Automne 2011
Faire l’âne pour avoir du son à Frauenkappelen BE
Swiss Photo Selection // 11
SWISSLIFE Automne 2011
Pari sur le bon cheval Ă Binningen BL
Swiss Photo Selection // 13
Poulets fermiers, Berne
SWISSLIFE Automne 2011
Face bouc, Berne
Swiss Photo Selection // 15
Jon Naiman: «Pour moi, la photo n’est jamais la performance d’une seule personne.» Jon Naiman est né en 1965 à Philadelphie. Il a suivi une formation de photographe à la Rhode Island School of Design. Actuellement photo graphe indépendant à Bienne, ce passionné s’adonne à des projets artistiques en plus de ses mandats commerciaux. Les travaux de Jon Naiman ont été primés plusieurs fois et jouissent d’une recon naissance internationale. La possibilité de commencer une histoire, de raconter un mouvement qui ne fait qu’esquisser son origine et son but sont des aspects de la photographie qui fascinent Jon Naiman. Pour lui, une bonne photo repose toujours sur une idée qui peut prendre de nouvelles directions tout au long du travail de l’artiste. Laisser libre cours à un processus permet de s’ouvrir à la nouveauté et de ne pas tomber dans la simple production. «J’adore photographier les gens», explique Jon Naiman. «C’est comme une danse. On réfléchit, on bouge, on essaye de gagner la confiance des personnes, de les comprendre et de collaborer. Pour moi, la photo n’est jamais la performance d’une seule personne.»
SWISSLIFE Automne 2011
Dans sa série sur le hornuss, Jon Naiman a saisi le mouvement des joueurs. Il les a figés comme des statues. Dans la concentration, les joueurs regardent l’horizon ou derrière eux. La fougue et la force offrent alors une surprenante impression de sérénité. Ces photos ont été prises à l’automne 2010 à Bangerten bei Worb BE, Recherswil SO et Grenchen SO. www.jonnaiman.com
16 // Double face
Texte: Florian Caürez, photo: Kilian Kessler
Amis en réseau ou réseau d’amis? Andrea Wagnières-Angst, 33 ans, femme au foyer, Bouveret (VS), 176 amis sur Facebook
Yann Wagnières, 38 ans, courtier, Bouveret (VS), 21 amis dans la vraie vie
«Il y a neuf ans, je suis venue habiter la région de mon mari. J’étais enceinte et je ne parlais pas français. J’avais laissé mes amis et ma famille dans la région zurichoise. Lorsque
«Je travaille dans le secteur de l’assurance et de l’intermédiation. Le contact personnel avec le client est décisif. Je dois voir et écouter mon vis-à-vis, je dois pouvoir le cerner. Il en va de
Facebook est apparu, je n’ai pas hésité à m’y inscrire. Cet outil me permet de communiquer au quotidien avec mes amis et ma famille. Et c’est évidemment la même chose pour eux. Grâce à Facebook, j’ai aussi retrouvé de nombreuses personnes qui avaient disparu de ma vie un jour ou l’autre. Je me suis bien intégrée en Valais, et j’ai appris le français. Mais en tant que jeune mère de trois enfants, il est impossible de sortir pour rencontrer des gens, papoter, se confier après une journée frustrante ou passer la soirée dans un bar pour se détendre entre amis. Le contact virtuel possible à toute heure du jour et de la nuit est important pour moi. Même si Facebook ne peut en rien remplacer les vrais contacts. Les choses sérieuses et importantes se discutent au téléphone. Et si c’est nécessaire, je prends ma voiture et je fais trois heures de route. C’est la vie!»
même avec mes amis. Pour moi, rencontrer des gens qui me sont proches représente mille fois plus que d’échanger des banalités anonymes par écrit sur Internet. Les Bas-Valaisans sont sans doute ici aussi différents des Suisses allemands... J’avoue jeter parfois un œil rapide sur Facebook, mais surtout parce que ma femme y passe énormément de temps. Pourtant, il n’est pas question que j’y publie des choses personnelles. Ce type d’information n’a rien à faire sur un espace public. Pour cela, j’ai ma famille et mes amis les plus proches. J’aime être avec eux, parler et faire la fête. Et puis nous avons nos trois enfants. Je veux être un exemple pour eux. Je veux leur montrer toute l’importance du contact social personnel. Sans avoir besoin d’ordinateur. Sur une planète toujours plus mondialisée, je souhaite transmettre mes valeurs. Chez soi, ce n’est pas un espace où l’on ‹rencontre› ses amis Facebook, mais là où l’on vit son existence.»
La qualité suisse, partout où vous irez. Le confort en voyage comme à la maison ? Rien de tel qu’un service attentionné, et le sérieux typiquement Suisse. Choisissez votre destination parmi 27 villes au départ de Genève en contactant votre agence de voyages ou allez sur swiss.com
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Photo: ŠExposedPlanet.com, photographe: Harry Kikstra
Repères // 21
Texte: Erwin Koch
Deux amis contre une montagne
Un médecin et un boucher, deux alpinistes, deux amis avec un but: l’ascension du Makalu. Ils avaient choisi le 5e sommet le plus haut du monde à une époque où l’Himalaya connaissait une véritable ruée. Mais si l’un en est revenu, l’autre est resté prisonnier des glaces.
›››
C
e fut comme lors de chacune de leurs rencontres précédentes. Le médecin et le boucher, Oswald Oelz et Marcel Rüedi, deux quadragénaires et amis, se voyant déjà à 8 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, là où chaque pas devient douloureux, là où l’air est rare. Ils se sont mutuellement tapés sur l’épaule en riant. C’était le 7 septembre 1986 à l’aéroport de Zurich, avant le grand départ. Oswald et Marcel, 43 et 48 ans, sont accompagnés de leurs épouses. Après l’enregistrement des bagages, ils se rendent au ‹Sky Bar› pour prendre un café. Dans la bonne humeur et la décontraction. «Papa», avait dit la plus jeune fille de Marcel en pleurant, «Papa, tu ne reviendras plus.» En ce jour de septembre 1986, Oswald et Marcel embarquent à bord de l’avion pour Karachi au Pakistan, où ils prennent un autre avion pour Katmandou, au Népal. Les deux hommes vont tenter l’ascension d’un sommet de l’Himalaya. Un an auparavant, ils avaient voyagé à travers le Tibet. La charcuterie de Marcel qui faisait partie de leur paquetage avait été rapidement consommée. Et lorsqu’ils avaient dû abattre un mouton sur place, c’est le médecin et non le boucher qui s’en était chargé, ce dernier n’ayant pas pu s’y résoudre. Ils avaient escaladé le Shisha Pangma, un sommet qui culmine à 8 027 m. C’était la deuxième fois pour Oswald, et la huitième fois pour Marcel. Les deux hommes avaient la barbe comme taillée dans la glace. Ils avaient ouvert une
bouteille de Malvoisie pour fêter l’événement. Oswald et Marcel ont souvent fait la fête ensemble. A la montagne comme à la ville. Cette fois, ils visent le sommet du Makalu, à 8 463 m. C’est le cinquième sommet le plus haut du monde. Oswald, directeur de clinique adjoint à l’hôpital universitaire de Zurich déclare qu’il s’en contentera. Mais Marcel, propriétaire d’une boucherie-charcuterie à Winterthour, maître ès-saucisse, insiste. Tant qu’à être dans l’Himalaya, on peut aussi tenter l’Everest et le Lhotse! A la fin des années 80 du siècle dernier, l’alpinisme extrême connaissait un
Le visage du médecin se plisse. Il réfléchit sans parler, en regardant par la fenêtre les moutons qui broutent sur la prairie. Puis il articule une phrase: «L’amitié est sans doute la ‹conditio humana sine qua non›.» Qu’entendez-vous par là exactement? «Sans amis, la vie sur terre serait insupportable.» Il réfléchit. «L’amitié n’est pas un calcul. Elle est faite de longanimité et d’indulgence.» Avez-vous beaucoup d’amis? «Si je prends mes amitiés existantes au sérieux, je ne peux pratiquement pas m’en permettre de nouvelles.»
Marcel Rüedi et Oswald Oelz ne restent que deux jours au camp de base. Ils arrivent à se convaincre qu’ils ne peuvent pas avoir le mal de la montagne. véritable engouement, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Dans le sillage de Reinhold Messner, le Tyrolien, ou de Jerzy Kukuczka, le Polonais, les passionnés rêvaient d’être les premiers à vaincre les 14 sommets de plus de 8 000 m. «Marcel était lui aussi l’un de ces passionnés» raconte Oswald Oelz dans la cuisine de sa maison du Bachtel, dans l’Oberland zurichois. Nous sommes en 2011, en été, un quart de siècle après la tragédie. Monsieur Oelz, qu’est-ce que l’amitié?
Ce qui signifie? «Que l’amitié se nourrit de temps, d’intention et d’engagement.» Le temps presse. Oswald n’a que trois semaines de vacances, et Marcel ne peut pas s’absenter trop longtemps de la boucherie. Ils prennent donc un hélicoptère qui les dépose près du Makalu, à 2 800 m, dans un champ de maïs. Ils engagent deux porteurs et partent à travers les marais, les forêts, les ruisseaux. Il pleut le 13 septembre, six jours
Repères // 23
après leur départ de Zurich-Kloten, lorsqu’ils atteignent le camp de base à 5 400 m au-dessus du niveau de la mer. Il y a là une douzaine de Polonais et, à une vingtaine de mètres, la tente de Messner et sa troupe. Tout le monde se connaît. Amis, mais néanmoins concurrents. Monsieur Oelz, étiez-vous jaloux de Marcel qui avait déjà huit 8 000 m derrière lui, alors que vous n’en aviez que deux? Cela fait rire Oswald Oelz. «Marcel était bien plus costaud que moi. Il avait une énergie incroyable. Ne pas le reconnaître aurait été stupide.» Qu’est-ce qui ressortait particulièrement chez lui? «Son rire était franc et massif. Impossible de ne pas apprécier Marcel.» Vous rêvez de lui? «Non», répond le médecin dans sa barbe. Jadis, il a parfois rêvé qu’il dévissait en montagne. Mais aujourd’hui, avec la sérénité due à son âge, ce n’est plus le cas. Oswald et Marcel restent seulement deux jours au camp de base avant de monter à 6 000 m, accompagnés du Polonais Krzysztof Wielicki qui fut le premier à faire l’Everest en hiver. Ils passent la nuit à cette hauteur. Ils plaisantent, racontent des blagues et arrivent à se convaincre qu’ils ne peuvent pas avoir le mal de la montagne s’ils font leur ascension le plus rapidement possible. «Nous étions pétris de témérité.» De quoi parlent deux amis dans une tente minuscule plantée dans la glace à 6 000 m d’altitude et secouée par le vent? Oswald Oelz rit une fois encore et regarde ses bêtes à l’extérieur. «De tout ce dont des amis parlent, tout et n’importe quoi, sur les femmes.»
SWISSLIFE Automne 2011
Flirter avec le danger Oswald Oelz, 68 ans, nous a confié lors de son interview qu’il se sentait comme l’Apprenti sorcier de Goethe. Son ambition personnelle lui a permis d’aller plus loin qu’il ne l’aurait pensé. C’est sûr. Ce médecin dont la dernière affectation a été le Triemlispital de Zurich et qui fait autorité en tant que médecin spécialiste de la montagne a escaladé des sommets parmi les plus hauts du monde. «Je ferai de l’alpinisme tant que je serai en vie», declare-t-il avant de citer Nietzsche: «Car, croyez-m’en, le grand secret pour moissonner l’existence la plus féconde et la plus haute jouissance, c’est de vivre dangereusement. Bâtissez vos villes sur le Vésuve!»
Oswald Oelz conserve quatre orteils gelés dans un bocal de grappa. «Nous vivons plus consciemment lorsque la mort nous guette.» 30 de ses amis sont morts en faisant de l’alpinisme. Oswald Oelz a confié au journal Tages Anzeiger qu’à partir de 70 ans, l’alpinisme extrême devenait trop dangereux. «Une petite montagne devient l’Everest», déclare Oswald Oelz qui élève aujourd’hui des moutons au pied du Bachtel, une montagne zurichoise de 1 115 m. Les montagnes paraissent plus hautes chaque année et leurs parois plus abruptes. Essayer de le nier est destructeur. «Je n’ai pas besoin d’aller en montagne pour savoir que je ne suis qu’une minuscule créature» dit encore le médecin.
Photo: auteur inconnu
Oswald Oelz et Marcel Rüedi. Les deux hommes plaisantent et sont pétris de témérité. L’un deux restera prisonnier des glaces.
Repères // 25
SWISSLIFE Automne 2011
Les comportements sont-ils différents en montagne et en plaine? «Différents à quel point de vue?» Les gens sont-ils plus fiables, plus honnêtes lorsqu’il y a un danger? «L’homme est le même partout. Il pense d’abord à avancer. C’est un principe évolutionniste!» Assis à sa table de cuisine devant deux livres ‹Love Songs from a Shallow Grave› et ‹Die schönsten Gratwanderungen der Schweiz›, Oswald Oelz esquisse un sourire: «Le risque induit une dépendance mutuelle en montagne. C’est ce qui soude les personnes. Tout comme l’intensité des moments vécus ensemble, un lever de soleil, le brouillard,
Puis vient le moment de s’engouffrer dans son sac de couchage. Vers minuit, Oswald se réveille en toussant. Ses poumons sifflent. Il a besoin d’air. Il se lève. Il crache une mousse blanchâtre. C’est un œdème pulmonaire dû à une ascension trop rapide. Le médecin sait qu’il doit immédiatement redescendre dans la vallée. Qu’a dit votre ami Marcel lorsqu’il vous a vu dans cet état? «Il ne pouvait pas m’aider.» «Là-haut, personne ne peut t’aider», déclare Oswald Oelz. Il est vêtu d’un pantalon de jogging et d’un polo rouge. Son bras gauche repose sur un appareil médical.
Le plus fort encore capable d’avancer ne reste pas aux côtés du plus faible ou du blessé pour attendre la mort avec lui. l’immensité, le calme, la condition de l’être sur le toit du monde, lorsqu’il n’a plus qu’un but: arriver au sommet.» «Difficile à expliquer. Il faut le vivre.» Les deux amis continuent leur ascension vers le ciel. Le 17 septembre 1986, le Polonais arrive le premier à 7 000 m. Il creuse une plateforme dans la glace et y plante sa tente. Ils mangent du porc en boîte, font de la soupe et du thé. Ils se prennent en photo. Faces hilares devant l’objectif. Derrière eux, l’Everest et le Lohtse. Ils sont à mi-parcours de leur vie.
En tant que médecin et spécialiste des œdèmes pulmonaires ainsi que du mal des montagnes, Oswald Oelz a des capsules de Nifédipine dans son sac, un antagoniste du calcium permettant de traiter l’angine de poitrine. A cette époque, la molécule n’a toutefois pas encore été testée sur l’être humain, mais seulement sur le rat. Il en prend 40 mg en pensant: «Si cela n’agit pas, tu es mort.» Vingt minutes après, Oswald se sent mieux. Il cesse d’écumer. Il s’habille, boucle son paquetage et annonce qu’il redescend.
Il redescend seul, pas à pas. Il croise Messner qui monte avec une armée de porteurs et qui lui dit qu’ils ont été complètement cinglés de monter si vite. Plusieurs heures après, il arrive au camp de base. Il est épuisé, malade, mais sauvé. Le même soir, Marcel et Krzysztof reviennent. Ils ont été jusqu’au col de Makalu La, à 600 mètres du sommet. Ils iront jusqu’en haut. «Sans moi», dit Oswald. «Aucun problème», répond Marcel. «Tu n’est pas acclimaté à ces hauteurs, Marcel», lui dit son ami. «Je vais monter tout doucement. Et si je n’en peux plus, je redescends. Aucun problème». Vous en êtes-vous voulu que votre ami ne soit pas revenu? «Non» dit Oswald Oelz d’une voix forte. «Marcel savait ce qu’il faisait. C’était sa décision.» «The sky is the limit.» Oswald et Marcel, le médecin et le boucher, le faible et le fort s’étreignent. Ils rient. Nous sommes le dimanche 21 septembre 1986. Oswald tousse encore. Alors qu’il redescend vers la plaine, Marcel remonte vers le sommet. Oswald Oelz, le visage soudain sombre dit: «Je n’ai peut-être que deux sommets de 8 000 m à mon actif, mais, en tant que médecin, j’ai soulagé, voire prolongé la vie de nombreuses personnes. Et j’aime encore aller boire une bière avec ceux qui ont fait de la montagne avec moi.» Vous êtes un ami fidèle? «Disons que j’aime l’harmonie.» Marcel était-il votre meilleur ami? «Je n’ai que des meilleurs amis»,
Repères // 27
dit-il en un rire muet. L’amitié est-elle plus stable que l’amour? Il a une moue, puis hoche la tête. Il réfléchit un moment jusqu’à ce que sorte une réponse digne d’un manuel: «D’un point de vue phénoménologi que, l’amitié et l’amour sont toutes deux de nature hormonale. Il y a différentes interactions. En tant qu’incorrigible hétérosexuel, je n’arrive pas à m’imaginer l’amour sans la composante érotique. C’est aussi sans doute pourquoi l’amitié est plus stable que l’amour. Sans l’érotisme, c’est moins compliqué.» Trois jours après, Oswald rejoint un aérodrome et achète un ticket pour Biratnagar. Là, il prend un bus pour Katmandou où il arrive au petit matin du 27 septembre 1986. Il s’installe sur une terrasse pour y prendre un café. Il y a un journal sur la table: ‹THE RISING NEPAL›. Oswald commence à le lire. ‹Messner climbs Makalu while one dies›. Marcel Rüedi a atteint le sommet du Makalu le 25 septembre. Il est décédé lors de la descente. Messner l’a découvert dans une crevasse près de sa tente, assis dans la neige, pris dans la glace. Mort. «Je ne sais plus ce que j’ai pensé à ce moment», dit Oswald Oelz. «J’étais stupéfait.» Vous avez pleuré? «Non.» «Il est impossible d’expliquer ce que l’on ressent dans un tel moment.» «C’est un sentiment d’impuissance totale.» Oswald se fait conduire à l’hôtel dans lequel il a séjourné deux semaines plus tôt avec Marcel. Il essaye
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de dormir. Il appelle sa femme qui se rend immédiatement à Winterthour, à la boucherie de Marcel. Madame Rüedi est derrière le comptoir, joviale, à son habitude. La femme d’Oswald lui demande si elle peut lui parler en privé. Une question qui peut vous paraître étrange, Monsieur Oelz: Marcel ou vous-même avezvous déjà pensé pouvoir vous sacrifier pour l’autre si seul l’un de vous deux avait eu une chance de survie? Oswald Oelz fixe la prairie. Puis il regarde l’horloge qui égrène les secondes, et enfin le mur sur lequel figurent des héros de l’Himalaya. Il hoche doucement la tête. «A 8 000 mètres, on n’a jamais le choix.» Marcel et lui ont toujours su, et cela est plus qu’une évidence, que le plus fort encore capable d’avancer ne reste pas aux côtés du plus faible ou du blessé pour attendre la mort avec lui. Une mort partagée est un double décès. C’est absurde. Cela n’a aucun sens. «Marcel et moi nous étions promis mutuellement d’agir ainsi.» Marcel Rüedi, l’un des meilleurs alpinistes au monde, charmeur, maître de la saucisse bien tempérée, époux, père et ami repose dans une crevasse du Makalu, à près de 8 000 m entre la terre et le ciel. Oswald Oelz n’est jamais retourné sur la tombe de son ami.
L’écrivain et journaliste Erwin Koch travaille notamment pour le «Spiegel», «Geo», «Die Zeit» et «Das Magazin». Il a gagné en 1996 le prix Egon Erwin Kisch. Son roman «Nur Gutes» a été publié en 2008 aux éditions Nagel & Kimche, Zurich.
A mi-chemin entre ciel et terre Le livre de la journaliste Charlotte Jaquemart du NZZ am Sonntag propose un excellent texte sur la montagne et le maître-boucher Marcel Rüedi. «Zehn Achttausender dank Gerda» raconte l’histoire de ses aventures dans le contexte de sa vie en tant qu’entrepreneur indépendant et alpiniste amateur. Oswald Oelz a quant à lui publié son cinquième livre cette année. Dans «Orte, die ich lebte, bevor ich starb», le médecin parle de l’alpinisme comme d’une forme de vie complémentaire dans le monde d’aujourd’hui. Charlotte Jaquemart: «Zehn Achttausender dank Gerda» 192 pages; 45,00 francs, Rosch Verlag, Pfäffikon ISBN 3-908022-50-9
Oswald Oelz: «Orte, die ich lebte, bevor ich starb» 240 pages; 58,00 francs AS-Verlag, Zurich ISBN 978-3-909111-82-4
Islande › 19
Monaco › 16
Slovénie, Russie, Portugal, Pologne, Hongrie, Croatie › 14
Grande-Bretagne › 12
Suède, Danemark, Norvège › 11
France, Albanie › 10
Serbie, Israël, Andorre › 9
Grèce, Bosnie-Herzégovine › 8
Autriche › 7
Pays-Bas, Espagne › 6
Ukraine, Roumanie, Irlande › 5
Slovaquie, Macédoine › 4
Arménie, Bulgarie › 3
Géorgie › 2
Malte est notre meilleure amie
C’est au concours annuel de l’Eurovision que nous pouvons voir quels sont les pays européens amis de la Suisse. Alors que le gagnant de cette année a reçu 221 points, la Suisse totalise 479 points… sur les 10 dernières années! SWISSLIFE a voulu savoir qui nous les avait attribués.
Azerbaïdjan › 0
Belgique › 0
Italie › 0
Moldavie › 0
Saint-Marin › 0
Turquie › 0
Source: Concours Chant Euro Vision
SWISSLIFE Automne 2011
Estonie, Lettonie › 26
Lituanie › 22
République de Chypre › 21
Biélorussie, Allemagne › 20
Finlande › 31
Malte › 36
Déchiffrage // 29
«SWISSLIFE est disponible en tant qu’App pour iPad au AppStore, E-Magazine sur www.swisslife.ch/magazine ou sur la page Facebook de Swiss Life www.facebook.com/swisslife»
Permis de chasse // 31
Photos: Daniel Ammann
L’avenir commence ici. Ils se considèrent comme les gardiens de la nature et pensent que leur activité est la plus naturelle du monde. Ils parcourent et entretiennent notre espace vital, débusquent le gibier sauvage et l’abattent. Mais avant cela, ils doivent passer un examen particulièrement difficile. SWISSLIFE fait le portrait de neuf chasseurs du canton de Saint-Gall.
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SWISSLIFE Automne 2011
leander baumann, schwarzenbach ÂŤJe suis chasseur, car la nature me passionne.Âť
peter weigelt, Saint-Gall «La chasse me procure un équilibre avec ma vie professionnelle.»
SWISSLIFE Automne 2011
marc schnetzer, bichwil «La chasse me captive, car j’aime passionnément la nature.»
Fredi kohler, Pfäfers «Etant enfant, j’allais déjà à la chasse avec mon père. C’est une sorte d’héritage.»
SWISSLIFE Automne 2011
Gallus grünENfelder, Wangs «En chassant, j’approfondis mes connaissances et j’apprends toujours quelque chose de nouveau.»
Ruedi Brändle, Wildhaus «J’aime la chasse, car les animaux et la nature me passionnent depuis mon plus jeune âge.»
SWISSLIFE Automne 2011
Johann steiner, Mols «Je vais à la chasse pour passer du temps dans la nature.»
ABEL-Jan TASman, Saint-Gall «Je chasse pour goûter au calme de la nature et vivre des sensations fortes.»
SWISSLIFE Automne 2011
Oliver bernd GraeFen, Saint-Gall ÂŤJe chasse par amour de la nature et de la meilleure viande bio.Âť
Je ne peux pas vivre sans toi ma vie va commencer. La vie est pleine d’imprévus. Nos solutions de prévoyance s’y adaptent. Swiss Life propose des solutions sur mesure pour chaque étape de la vie. Vous allez vous marier, vous voulez fonder une famille ou vous souhaitez aménager votre prévoyance? Nous vous conseillons au mieux de vos intérêts. www.swisslife.ch
A Swiss Life // 43
Texte: Erich Noetel, photos: Tom Haller
Dans l’esprit du temps
Le métier de Rea Eggli est de réaliser les projets les plus divers. Ici, rien n’est possible sans un vaste réseau social. Ou mieux encore: un large cercle d’amis.
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SWISSLIFE Automne 2011
L
es milieux culturels et du spectacle comptent de nombreuses personnes importantes, d’une manière ou d’une autre. Des gens qui croient connaître tout le monde et que tout le monde croit connaître. Mais il y en a peu comme Rea Eggli. Elle semble connaître tout le monde, mais plus encore, tout le monde semble la connaître plutôt bien. Professionnellement, et surtout personnellement. Son nom est lié à de nombreuses personnes, à de nombreuses histoires. Des choses de nature privée. Car tout est plus ou moins privé avec Rea Eggli, même dans ses relations professionnelles. Et c’est peut-être là son talent particulier, le secret de sa réussite. Ses relations sont des amitiés. «Une partie importante de mon travail est de connaître beaucoup de gens, par des moyens différents», déclare Rea Eggli en tirant sur son oreille. Qu’elle a d’ailleurs fort jolie. Ce samedi, elle avait un rendez-vous en ville. Elle doit vite passer au bureau avant de prendre la S-Bahn pour rentrer chez elle en agglomération. Elle vit avec son mari et leur enfant. Ne plus habiter en ville est nouveau, mais l’appartement lui a tellement plu que l’endroit n’a soudain plus eu d’importance. Elle avale une gorgée de son coca zéro («Je ne comprends pas bien pourquoi le coca light est partout remplacé par le zéro.»). L’on remarque qu’elle doit faire un effort de pensée pour adopter des concepts tels que le «réseautage» ou le «socializing». C’est aussi une manière de faire du business. «C’est bien sûr une partie de mon travail que j’apprécie.» Tout a débuté par une amitié. Employée d’une entreprise de télécommunication, elle part travailler deux ans en Inde en tant que bras droit du CEO, comme femme à tout faire, et fait la connaissance de l’écrivain Christian Kracht. Ensemble, ils décident d’organiser une lecture publique à Zurich. «A l’époque, les lectures ne faisaient pas partie de la culture populaire. Elles étaient pratiquées dans les bibliothèques, les librairies et les universités. Nous avons loué le Théâtre Winkelwiese, créé des prospectus. Pas très pro, mais on a bien rigolé. Nous avons fait salle comble.» C’est ainsi que Rea Eggli se met à son compte avec ‹swissandfamous›. Ce nom était né en Inde, lors d’un dîner japonais entre amis bien arrosé au saké. La deuxième lecture eut lieu en été. A la
piscine de Enge. Parmi les auteurs, il y avait Tom Kummer. Quelques années auparavant, il avait été accusé d’avoir fal sifié des interviews et était depuis ‹persona non grata› pour la presse. «Je n’avais pas d’idée préconçue. Je voulais juste savoir quel genre de personne c’était», dit Rea Eggli. Elle s’esclaffe: «Il y avait bien entendu tout le gratin de la presse dans le public!» Elle se souvient de la lecture de ‹Russendisko› par Wladimir Kaminer. Elle ne cache pas son plaisir en évoquant ce souvenir. «Cette époque a été la plus belle de ma vie, car tout était encore possible, ouvert. J’étais naïve et inexpé rimentée, et je me suis jetée à corps perdu dans l’aventure.»
Nous avons loué le Théâtre Winkelwiese, créé des prospectus. Pas très pro, mais on a bien rigolé. Nous avons fait salle comble.» Il y eut ensuite une lecture d’importance internationale avec Nick Hornby qui illustre bien la direction que Rea Eggli prendra un peu plus tard. De la littérature sympa. C’est à peu près ce qui est le plus dans l’air du temps. «Je me fie souvent à mon instinct», nous dit Rea. Et cet instinct va le plus souvent vers les tendances du moment. Ses vêtements en sont aussi l’expression. Elle porte toujours quelque chose qui attire l’œil. L’on peut parfois se demander si c’est vraiment seyant. Le fait est que sur elle, ça l’est. Elle fait partie de ces gens qui portent des vêtements bien avant qu’ils ne fassent la couverture des magazines de mode. Mais, tout comme le «réseautage» et le «socializing»,
Décontractée, inspirée et très personnelle: Rea Eggli dans son bureau de la Ankerstrasse de Zurich.
De Piccard à Kübler: le projet de livres audio «erlebt&erinnert» lui tient particulièrement à cœur. SWISSLIFE Automne 2011
Elle n’a pas souvent son agenda sur elle. Rea Eggli à la librairie «Westflügel».
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lancer des modes n’est pas vraiment sa tasse de thé. Aujourd’hui, elle porte un haut rayé façon années 80, une jupe en jeans et des escarpins rétro. Il n’est pas donné à tout le monde de s’habiller ainsi sans avoir l’air de sortir d’une vieille malle qui sent la naphtaline. Rea Eggli est aujourd’hui spécialiste de la communication et cheffe de projets. Elle organise des lectures pour ses amis. Mais la culture ne nourrit pas toujours sa femme. Il fallut donc rapidement trouver un équilibre sain entre les mandats qui rapportent et les autres. Pourtant, Rea Eggli se défend de mettre argent et cœur en opposition. «J’ai aussi à
«Ensemble, nous sommes meilleurs que seuls.» Beaucoup de gens ne peuvent pas dire cette phrase sans que cela sonne un peu ridicule. cœur de gagner de l’argent», dit-elle avec un sourire et de la manière la plus charmante qui soit. «J’aime entrer et penser dans d’autres univers.» Ses clients sont suisses et internationaux. Rea Eggli a élaboré des mesures de communication, de Credit Suisse à Google Londres. A côté, il y a aussi l’art pour l’art. Les «Märli für Erwachsene» en sont un exemple. Il s’agit d’un concept avec des auteurs suisses alémaniques qui fête ses 10 ans cette année. Il y a aussi «Westflügel», un joli petit magasin de meubles et de livres. Ou encore la Fondation Eiger pour la promotion du talent littéraire et les éditions de livres audio. La série «erlebt&erinnert» lui tient particulièrement à cœur. Des personnalités suisses comme Bertrand Piccard ou Carla Del Ponte racontent leur vie sur
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un CD. L’idée des livres audio a été concrétisée avec Christian Kracht en Asie, lors de vacances à Bangkok. Les deux amis décident alors spontanément d’enregistrer un CD dans un studio «quelque part» dans la campagne thailandaise, sans grande préparation. Avec deux autres amis, Rea Eggli a également fondé une crèche, agacée par les temps d’attente pour avoir une place lorsque son fils Lee est né il y a deux ans et demi. Depuis Lee, Rea Eggli travaille à 80%. «Enfin, à peu près. C’est comme ça lorsqu’on est à son compte…» et à la façon dont elle le dit, on croirait entendre les points de suspension en fin de phrase. Mais pendant la journée qu’elle passe avec Lee, il n’est pas aisé de la joindre sur son portable, et elle n’a pas son agenda sur elle. Pour Rea Eggli, la vie a changé en bien depuis la naissance de Lee. «Mon temps prend plus de valeur. Avant, je faisais beaucoup trop de choses, souvent sans gagner un centime. C’est très bien, mais cela ne fonctionne pas à la longue. Aujourd’hui, je suis plus cohérente. Et j’arrive mieux à refuser des mandats. Car je sais maintenant où je préfère passer mon temps.» Avec le temps, ‹swissandfamous› est devenu «eggli, eggli». Ce nom exprime en fait une réalité qui perdure depuis dix ans. Rea et Chris Eggli sont mariés et travaillent ensemble. «Avant, je pensais qu’il fallait éviter de le dire pour que cela n’aie pas l’air d’être du népotisme!», dit Rea. «Aujourd’hui, nous assumons notre partenariat. Nous fonctionnons ensemble. Son regard d’artiste et de créateur complète le mien. Ensemble, nous sommes meilleurs que seuls.» Beaucoup de gens ne peuvent pas dire cette phrase sans que cela sonne un peu ridicule. Lorsque c’est Rea Eggli qui la prononce, elle nous touche. Et lorsque l’on découvre ce qu’elle va offrir à l’un de ses auteurs pour la naissance de son enfant, l’on a envie de rejoindre son cercle d’amis. C’est une petite layette tricotée par elle-même.
Erich Noetel est auteur et vit à Zurich.
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Plaisirs culinaires // 51
Déclaration passionnée d’un homard à un risotto Certains alliages improbables peuvent s’avérer être les prémices d’un plaisir raffiné. Ce concept de risotto au homard et fruit de la passion ravira vos papilles.
Illustrations: Sylvia Geel
Tobias Funke La nouvelle cuisine ancienne
Homard avec risotto au fruit de la passion Faire revenir le riz Carnaroli dans l’huile d’olive jusqu’à ce qu’il soit translucide. Déglacer avec le vin blanc et couvrir avec le bouillon. Ajouter les fruits de la passion épluchés au risotto et laisser mijoter. Un peu avant que le riz ne soit cuit, ajouter le parmesan et le beurre. Poursuivre la cuisson brièvement en remuant constamment avec une cuillère en bois. Ajouter la crème fouettée et rectifier l’assaisonnement avec du sel et du poivre. Faire cuire le homard dans de l’eau bouillante pendant trois minutes, et les pinces deux minutes de plus. Laisser refroidir et décortiquer. Ingrédients pour 4 personnes: 2 homards (500-600 g par homard), 2 fruits de la passion, 200g de riz Carnaroli, 1dl de vin blanc, 7,5dl de bouillon, ½dl d’huile d’olive, 50g de parmesan râpé, 20g de beurre, 1CS de crème fouettée
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Depuis environ six mois, j’ai la plus «vieille» carte de mets de Suisse. J’ai en effet effectué un voyage dans le passé et fait de nombreuses recherches. J’ai été à la Bibliothèque nationale à Berne, la Bibliothèque centrale de Zurich et aux archives du canton d’Uri. J’ai trouvé des recettes qui ont entre 200 et 500 ans, ainsi que de nombreux plaisirs gastronomiques appréciés de nos ancêtres mais depuis longtemps oubliés. Aujourd’hui, je fais du neuf avec de l’ancien. C’est passionnant. Parfois, j’aime aussi préparer des produits exotiques. Ce risotto au fruit de la passion et homard est parfait pour la saison, tout comme mes oreilles de cochon. La nouveauté à l’ancienne et celle de demain: je fais chaque jour des découvertes qui enchantent le cuisinier comme les clients.
Tobias Funke, du restaurant ‹Funkes Obstgarten› à Freienbach (SZ), a obtenu 16 points au Gault et Millaut qui l’a également nommé Découverte de l’année 2011. www.funkesobstgarten.ch
Reeto von Gunten // 53
Il y a des choses qui sont bien plus que ce qu’elles semblent être. L’Ektagraphic AF par exemple. Notre chroniqueur s’intéresse aux objets qui réveillent des souvenirs. Cela relève souvent moins de l’objet et de ses réelles fonctions que de son possesseur – et des circonstances liées à l’objet en question. C’est notre imagination qui sublime un objet usuel anodin en quelque chose d’irremplaçable. En attribuant à chacun de nos biens une histoire qui lui est propre, nous changeons la boue en or et faisons d’une misérable babiole un objet de famille unique. C’est pourquoi j’aime de tels objets. Ils témoignent de notre force d’imagination, rêverie matérialisée. Le deuxième de mes objets les plus chargés en histoire est l’Ektagraphic. L’Ektagraphic AF pour être plus précis, Kodak de son prénom. Année de naissance: 1971. Propriétés: télécommande filaire et autofocus. J’ai grandi avec l’Ektagraphic, il a formé ma perception visuelle plus que n’importe quel autre objet et m’a offert d’innombrables histoires. Bien plus, il m’a raconté l’histoire de mes parents, via ces diapositives souvenirs prises à une époque où l’on devait décider avant de mettre la pellicule si les images seraient ensuite conservées sous forme de diapositives ou de photos papier. Mon père a souvent privilégié les soirées diapos entre amis aux albums photos poussiéreux. Un vieil homme dormant à un coin de rue au Maroc, avec son mulet, ses chaussures en caoutchouc et les lunettes qu’il avait réparées lui-même. Mon meilleur ami et moi lors de notre dernier jour de classe. Un enfant que nous ne connaissions pas qui se tient, en maillot de bain et chapeau de paille, à côté de notre chien assis, presque aussi grand que lui, la moitié du bras dans la gueule ouverte de l’animal. Mon arrièregrand-père et moi.
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Des images qui m’ont marqué bien plus que l’événement réel qu’elles représentaient. Des moments qui sont restés vivants dans ma mémoire grâce à une dia positive. Je suis mes souvenirs. Et ceux-ci sont soigneusement classés dans les rangements en plastique du pro jecteur de diapositives. L’Ektagraphic est ma mémoire, ma conscience du passé. Bon nombre de mes objets ont leur propre histoire. Ma collection de disques vinyl à elle seule pourrait remplir une bibliothèque, chaque moment de ma vie étant lié à de la musique. Mais rien n’est plus riche en histoire que mon projecteur de diapositives. Mis à part mon électrophone qui est de tous mes objets celui qui nourrit le plus mon imagination et dont vous pourrez certainement lire un jour l’histoire icimême. En attendant, je raconte des histoires en images lors de mes soirées diapos, m’inscrivant ainsi totalement dans la lignée de mes parents. L’Ektagraphic reste toutefois à la maison. Son intensité lumineuse ne serait plus suffisante et il pourrait être abimé dans l’agitation du moment. Mais il m’est possible de transporter les histoires, notamment grâce au vidéoprojecteur et à l’ordinateur. Car finalement, le but principal des soirées diapos, c’est bien de lier de nouvelles amitiés.
Animateur radio (DRS3), écrivain et conteur, Reto von Gunten est captivé par les petites choses de la vie. Il écrit dans SWISSLIFE sur ces choses insignifiantes à l’histoire extraordinaire. Depuis octobre 2011, Reeto von Guten a repris la route avec une tournée de soirées diapos (infos: www.reetovongunten.com).
Concours // 55
«Louis, je pense que c’est le début d’une belle amitié.» Gagnez un système home cinéma 3D! Le cinéma chez vous. Le système de home cinéma Sony BDVL800 d’une valeur de 899 francs restitue les films en haute définition HD3D. Le son est puissant et de haute qualité, le design élégant et racé. La question du concours est simple: Dans quel film peuton entendre la phrase suivante: «Louis, je pense que c’est le début d’une belle amitié»? A > CASABLANCA B > A L’EST D’EDEN C > LA MAIN AU COLLET
Participez au concours sur Internet (www.swisslife.ch/magazin) ou cochez la bonne réponse sur la carte-réponse (rabat de la dernière page de couverture). La date limite de participation est fixée au 31 décembre 2011. Le nom du gagnant ou de la gagnante sera publié dans le prochain SWISSLIFE. Nous félicitons M. Lukas Röthlisberger, 3123 Belp, qui a gagné un barbecue pour 20 amis d’une valeur de plus de 1 000 francs, offert par Bell et Feldschlösschen. La bonne réponse était: 1.
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56 // Encore!
Sina parle de sa nouvelle chanson «Parfum»
L’histoire d’un rêve volé «Äs isch alles värcheert du bisch plötzlich ich hengis nit umgikehrt sellu sii jetzt spriäsch du Parfum übär mich» Durant la préparation d’un album, j’écris moi-même la plupart des textes. Et je transmets aussi toujours quelques pensées à mes amies Sybille Berg ou Milena Moser. A partir de là, elles écrivent des histoires que je remanie pour qu’elles m’aillent parfaitement. Je forme des syllabes et des rimes. Tout cela finit par donner une chanson. «Parfum» est une collaboration avec Milena Moser. C’est une chanson que je voulais depuis longtemps. C’est l’histoire d’une personne comme il y en a tant dans chaque classe scolaire et qui déclare à la ronde: «Je vais devenir quelqu’un!» Et on croit ces personnes. Elles attirent tous les regards dans les cours de récréation. On pourrait croire qu’elles s’entraînent déjà à écrire des autographes sur des bouts de papier. Un peu le style: «Il faudra que je fasse un détour par les USA, mais je reviendrai riche et célèbre.» Il y avait aussi une de ces personnes dans ma classe, à l’école de commerce de Brig. Elle m’impressionnait. Pour moi, les stars étaient exactement comme ça. C’est ainsi qu’il fallait se comporter, s’habiller, se maquiller, parler... Un jour, alors que trois garçons au moins l’attendaient devant l’école, nous avons tous compris qu’elle deviendrait une star. Des années plus tard, j’ai toutefois entendu dire que sa vie avait pris un autre tournant. Et c’est ce que raconte cette
chanson. Aujourd’hui, cette personne est vendeuse en parfum, alors que nous avons tous cru qu’elle deviendrait une star. Et moi, je suis une musicienne avec un public. Lorsqu’on rencontre ces héros d’un temps passé qui ne le sont plus, on a mauvaise conscience. Car on a l’impression de leur avoir volé leur rêve. Le premier rôle aurait dû être pour elle. Beaucoup de gens me questionnent sur cette chanson. 90% d’entre elles sont des femmes. Je pense que les hommes ont une toute autre réaction envers de telles personnes. Ils se disent: «OK, la star de la récré est le chef pour le moment. Je peux peut-être en retirer quelque chose». Et ils restent dans son ombre en attendant leur heure. Chez les femmes, les choses fonctionnent différemment. Lorsque j’ai rencontré cette ancienne camarade de classe, j’ai vraiment eu l’impression de lui avoir pris quelque chose. Elle avait tout mis en place pour devenir une star. Pourquoi suis-je plus connue qu’elle? L’incompréhension l’emporte alors sur le sentiment de succès. En tant que femme, je me dis qu’elle l’aurait bien mérité, son statut de star. Que s’est-il passé? Il y a de la place pour deux, tout en haut!
«Parfum» est une chanson du dernier album de Sina «schwöru». Sina est en tournée cette année (www.sina.ch) et a déjà prévu une série de concerts l’année prochaine avec la chanteuse de jazz Erika Stucky. Le programme comprendra des films en super 8 et des vidéos qui seront accompagnés en musique sur scène. Des chansons et des histoires des montagnes valaisannes.
La plateforme Facebook permet de «collectionner» les amis et de communiquer avec eux. En Suisse, à la mi-2011, Facebook recensait 2,6 millions de membres. Il y en a 700 millions à l’échelle mondiale. Je suis joignable de
Objet:
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à
Economiser avec le pilier 3b (cf. UPDATE page 6) Swiss Life Premium Junior Plan (cf. UPDATE page 6) Swiss Life Champion Timeplan (cf. UPDATE page 7) Guide «Comment faire rimer prévoyance et avantages fiscaux.» Autres requêtes:
Je souhaite obtenir davantage d’informations. Veuillez m’envoyer des documents sur les thèmes suivants:
L’ensemble home cinéma Blu-Ray Sony BDV-L800 d’une valeur de 899 francs (cf. page 54). Question du concours: Quel film se termine par la phrase: «Louis, je pense que c’est le début d’une belle amitié» A: Casablanca B: A l’est d’Eden C: La main au collet Deux tickets de concert pour une soirée «Jazz Classics» au KKL de Lucerne, dîner compris. (Cf. Update page 10). (Date limite de participation: 31 décembre 2011)
Je veux gagner!
SWISSLIFE // Automne 2011 // Nos amis
SWISSLIFE Automne 2011 // Nos amis
www.swisslife.ch/magazine
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Magazine 11.11
2e année // 3e édition // 6.50 francs
Expéditeur: Prénom Nom N°/rue NPA/localité E-mail N° de téléphone
Conditions de participation Sont autorisées à participer toutes les personnes âgées de 18 ans au minimum et domiciliées en Suisse, à l’exception des collaborateurs du groupe Swiss Life, des collaborateurs des agences participant à la campagne et des membres de leur famille. Les gagnants seront informés personnellement. Un versement en espèces des prix est exclu. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du tirage au sort. Tout recours juridique est exclu. Vos données peuvent être utilisées à des fins de marketing.
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