Printemps 2012 // Histoires urbaines

SWISSLIFE Printemps 2012 // Histoires urbaines

SWISSLIFE // Printemps 2012 // Histoires urbaines

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(C’est si simple d’utiliser les QR-Codes!

Page 54)

Conditions de participation Sont autorisées à participer toutes les personnes âgées de 18 ans au minimum et domiciliées en Suisse, à l’exception des collaborateurs du groupe Swiss Life, des collaborateurs des agences participant à la campagne et des membres de leur famille.

Les gagnants seront informés personnellement. Un versement en espèces des prix est exclu. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du tirage au sort. Tout recours juridique est exclu. Vos données peuvent être utilisées à des fins de marketing.

en

Swiss Life SA Marketing Suisse General-Guisan-Quai 40 Case postale 8022 Zurich

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3e année // 1re édition // 6.50 francs

www.swisslife.ch/magazine

Map data © OpenStreetMap contributors, CC-BY-SA

Magazine 3.12

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Swiss Life Business Profit (cf. UPDATE page 5) Swiss Life Classic Crescendo Duo (cf. UPDATE page 6) Possibilités de placement des capitaux auprès de Swiss Life (cf. UPDATE page 8) Autres:

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Date limite de participation: le 30 avril 2012

Un des cinq bons-cadeaux de Ochsner Sport d’une valeur de 200 francs (cf. UPDATE page 10)

La solution est:

Un dîner et une nuitée pour deux personnes au Grand Hotel Dolder de Zurich d’une valeur de 1 500 francs environ (cf. page 58)

Je veux gagner!

SWISSLIFE // Printemps 2012 // Histoires urbaines Télécharger l’application pour les QR-Codes et saisissez le code avec votre portable: bon divertissement en lisant les histoires urbaines de Alex Capus!

Les histoires liées à nos QR codes sont tirées de l’ouvrage écrit par Alex Capus «Der König von Olten kehrt zurück», paru aux éditions Knapp.

Editorial // 3

Bonjour!

L’on dit souvent que les villes suisses ressemblent à de gros villages. Les quartiers nous sont rapidement familiers, leurs habitants aussi. Nous passons aisément de la ville à la campagne, de l’agitation au calme, du grand au petit format. Il y a peu de temps, j’ai déménagé avec ma famille du paisible village de Wiesendangen pour m’installer à Winterthour. Bien que je sois très attaché à la campagne depuis bien longtemps, j’apprécie toujours plus les avantages de la vie urbaine.

La présente édition du magazine est consacrée aux «Histoires urbaines». Cette lecture de printemps vous fait découvrir toute la diversité des villes de notre pays, avec les gens, les animaux, mais aussi les cultures qui en font des espaces où la vie s’organise de manière variée.

En Suisse, villes et campagnes sont très proches et profitent réciproquement les unes des autres. Jour après jour, nous redécouvrons la diversité de notre pays. Les histoires urbaines racontées dans cette édition décrivent bien l’endroit où nous vivons: il s’agit d’un gros village global qui laisse aussi la place aux villes.

SWISSLIFE Printemps 2012

Ivo Furrer, CEO Swiss Life Suisse: «J’ai vécu mes propres histoires urbaines dans une petite ville comme Lucerne, mais aussi dans des métropoles comme Londres, Francfort ou Zurich.

Le chapitre suivant dans mon guide de voyage personnel sera consacré à Winterthour.»

06

Swiss Photo Selection:

Une ville dans la ville

Construit dans les années 60, le quartier du Lignon est encore aujourd’hui considéré comme une solution exemplaire à la pénurie du logement. Le travail primé du photographe Meinrad Schade intitulé «Le Lignon» illustre la vie de ce quartier genevois.

16 Double face:

20

Rat des villes et rat des champs

Repères:

Dans Paris

L’amoncèlement urbain made in Switzerland.

Le bâtiment le plus long d’Europe est à Genève.

Le Lignon s’étend sur un kilomètre environ, recense quelque 5 500 habitants, et ses tours culminent à 200 m.

Partir de son village pour s’installer en ville n’est pas toujours simple. Surtout lorsque le village s’appelle Weinfelden et la ville, Paris. A 19 ans, Peter Stamm obtient un emploi de bureau à Paris. Parallèlement, il commence à écrire.

28 Déchiffrage:

Règne animal urbain

31 Les cadets de la circulation:

L’avenir commence ici.

Responsables du projet: Swiss Life Public Relations, Martin Läderach Comité de rédaction: Ivo Furrer, René Aebischer, Thomas Bahc, Monika Behr, Thomas Langenegger, Christian Pfister, Hans-Jakob Stahel, Paul Weibel Directeur de la rédaction UPDATE: Dajan Roman Adresse de la rédaction: Magazine SWISSLIFE, Public Relations, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Direction du projet: Mediaform I Christoph Grenacher, Ittenthal Concept et mise en page: Festland Werbeagentur, St-Gall/Zurich Traduction: Swiss Life Language Services Impression et envoi: Heer Druck AG, Sulgen Parution: 3 x par an; printemps, été, automne Tirage: 100 000 exemplaires Annonces: Mediaform, Baumgärtli, 5083 Ittenthal, mediaform@mediaform.ch Changements d’adresses et commandes: General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, www.swisslife.ch/magazinabo Clause juridique: les informations fournies dans cette publication sur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu. Imprimé sur papier FSC.

Les canaux, les bistrots, la fondue…

Le Paris des touristes n’est pas celui des parisiens. Dans son livre, Peter Stamm dresse un portrait du Paris que seuls ceux qui y résident vraiment connaissent.

Contenu // 5

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A Swiss Life:

Roger Widmer

Le parkour, le sport à la mode, est né dans les banlieues parisiennes et fait aussi parler de lui en Suisse. Les traceurs se déplacent en franchissant les éléments urbains de manière spectaculaire.

Roger Widmer est un pionnier parmi les traceurs suisses.

Grimper, dévaler Trouver le chemin direct est une question de volonté. Roger Widmer y parvient en sautant les obstacles, en escaladant les murs ou en dévalant les pentes.

55 Plaisirs culinaires:

Le printemps au Tessin

57 Reeto von Gunten:

La photo pour les nuls

58

Gagnez un dîner et une nuitée pour deux personnes au Grand Hotel Dolder

60 Encore!

Annexe:

Concours:

Phenomden parle de sa chanson «Stadt»

UPDATE

Apprenez comment augmenter vos chances de rendement sur votre capital de retraite, comment Swiss Life combine sécurité et flexibilité dans la prévoyance et ce que vous devez savoir sur les placements en temps de crise.

Laisser l’œuvre de sa vie en de bonnes mains La succession est un sujet brûlant d’actualité dans de nombreuses PME et entreprises familiales. Découvrez dans UPDATE comment une entreprise lucernoise règle la question de la relève et ce qu’il convient d’observer dans cette situation.

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Un bâtiment, 17 000 pièces L’immeuble d’habitation le plus long d’Europe se trouve à Vernier GE. 5 500 locataires habitent sur une longueur de 1 060 mètres. Le Lignon a été construit dans les années 60 par l’architecte Georges Addor. Le photographe Meinrad Schade illustre la vie de ce quartier aux allures de colosse.

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SWISSLIFE présente les travaux de photographes suisses dans «Swiss Photo Selection». Ces œuvres ont été sélectionnées par le jury international du «Swiss Photo Award». www.ewzselection.ch

Swiss Photo Selection // 7

La réponse gigantesque à la pénurie du logement des années 60: Le Lignon est une énorme cité dont le concept radical n’avait jusqu’alors jamais été appliqué en Suisse.

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8 // Swiss Photo Selection

L’artiste Justin McMahon devant son œuvre murale à l’arrêt du bus. Il habite depuis sa naissance au Lignon et doit encore convaincre le livreur de pizzas de lui apporter sa Margherita jusqu’à la porte de son appartement.

Page de droite: une soirée qui n’a rien de très romantique. Ici, les tensions sociales sont quotidiennes.

Page double suivante: Le Lignon a son propre code postal, deux églises, les tours les plus hautes de Genève, un centre commercial, des écoles et plus de 40 associations, de l’amicale des Italiens au club de pétanque.

Swiss Photo Selection // 13

5 500 personnes sous un toit: grâce à des projets engagés, notamment en faveur des jeunes et des chômeurs, le climat est devenu plus calme.

Page de gauche: il y a toujours des choses à améliorer. Des ouvriers font leur pause déjeuner sur le toit du Lignon.

Les deux tours indépendantes à l’arrière-plan font aussi partie du quartier.

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La piscine la plus haute de Genève se trouve à quelque 100 mètres de hauteur, au 28e étage de l’une des tours. La vue sur la ville et ses environs est splendide.

Seuls les habitants de la tour y ont accès.

Swiss Photo Selection // 15

Meinrad Schade: «Cet endroit m’a surpris agréablement.»

Le photographe Meinrad Schade, né en 1968, a fait des études de biologie à Zurich avant de se consacrer à la photo. Après sa formation de photographe, il travaille d’abord pour la presse. En 2002, il se met à son compte comme portraitiste et reporter et développe ses propres projets photographiques.

En 2011, il gagne le Swiss Photo Award ainsi qu’un prix dans la catégorie «Photo rédactionnelle».

Meinrad Schade se souvenait du livre «Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…», de la vie de cette enfant dans des tours grises et anonymes, quelque part à Berlin, de cette descente aux enfers. Le Lignon n’a pas non plus très bonne réputation. «En la photographiant, j’ai réalisé que cette cité ne méritait pas sa triste renommée», déclare Meinrad Schade. «Malgré tous les problèmes que l’entassement urbain suscite, cet endroit m’a surpris agréablement. Pourquoi?

La réponse est dans mes photos.»

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Depuis 2007, Meinrad Schade voyage à travers le temps et l’espace pour photographier des zones de conflits actuels et passés. Il est l’auteur de séries comme «Erinnerung an den Grossen Vaterländischen Krieg in der ehemaligen Sowjetunion» (ill. 1), «War and Peace Show» qui traite d’une gigantesque reconstitution historique en Angleterre, et notamment de la Seconde Guerre mondiale (ill. 2), ou encore une série sur les lieux des essais nucléaires soviétiques dans l’actuel Kazakhstan (ill. 3).

16 // Double face

Texte: Simone Ott, illustrations: Kilian Kessler

Rat des villes Anita Schlegel, 47 ans, directrice commerciale au Museum Haus Konstruktiv, Zurich

A 20 ans, je suis partie de St-Gall pour venir à Zurich. J’ai fait la connaissance de personnes issues des milieux artistiques et culturels et j’ai vite compris que cela me convenait.

La culture m’a toujours intéressée, et il y a dans cette ville des gens qui pensent comme moi. Professionnel­ lement, la ville me donne des pos­ sibilités qui n’existent pas à la cam­ pagne. Je pourrais faire la navette, mais ce serait pénible. Dans la ville, les cultures parallèles et diverses formes de vie se côtoient. Cela me donne un sentiment de liberté. Il est possible que la ville soit plus ano­ nyme, mais ça me va. On peut faire et laisser faire. Mes proches pensent que la ville est synonyme de solitude.

Ce n’est pas mon cas. Bien au contraire.

Je suis comblée par le milieu urbain.

Sans doute aussi parce que je n’ai pas de famille. Rencontrer des amies, aller au cinéma ou voir une expo­ sition sur un coup de tête… Il y a tou­jours quelque chose. Changer d’ambiance au quotidien dans la ville est source d’inspiration. Il y en a pour tous les goûts: milieux terre à terre, chics, simples, intellectuels, suisses, internationaux. Cela me permet de garder l’esprit vif.

Eine Schweizerin? Nö. Rund mit rechten Winkeln verkörpert der NOMOS-Klassiker Tangente zugleich Glashütter Manufaktur und allerfeinstes „Made in Germany“. Form und Qualität sind zeitlos, dauerhaft, vielfach preisgekrönt – eine Uhr, die uns hilft, wir selbst zu sein. Mit automatischem Aufzug – ebenfalls ein Glashütter Kaliber – heißt das Modell Tangomat. Wie man es dreht ...

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Modell Tangente gibt es in der Schweiz für mindestens 1540 Franken, Modell Tangomat ab 2420 Franken bei: Aarau: Widmer Goldschmied; Basel: Elia Gilli Schauraum; Bern: Helen Kirchhofer, Uhrsachen; Chur: Unix Goldschmiede; Davos Platz: André Hirschi; Lausanne: Viceversa; Locarno: Zoltan Gioielli; Luzern: Langenbacher Goldschmied; Olten: Jürg Brunner, Maegli; Samnaun Dorf: Hangl; Solothurn: Maegli; St. Gallen: Labhart Chronometrie; Winterthur: Wehrli; Zug: Maya Sulger; Zürich: Daniel Feist, Zeithalle – und im Zürcher NOMOS-Flagshipstore.

Double face // 19

Rat des champs Stefan Brunner, 25 ans, maçon, actuellement en formation de contremaître, Ganterschwil SG

Je vis à la ferme de mes parents.

La maison et le terrain nous appartiennent, et personne ne nous dit ce que nous avons à faire.

Pour moi, c’est la liberté. Nous avons beaucoup de place, pour mon atelier, par exemple. Je peux y travailler quand je le veux. La proximité de la nature est très importante. Je vois les pâturages, je vais dans la forêt, ou j’admire une nuit étoilée qui n’a pas cette beauté grandiose en ville.

Comme notre ferme est à plus de 700 m d’altitude, nous sommes souvent au-dessus du brouillard, et je peux regarder la purée de pois d’en haut! Notre grande famille habite sous le même toit: les parents, les grands-parents et les enfants. C’est un sentiment de sécurité. A la campagne, tout est plus personnel.

On vit de manière plus directe. Je ne sors pas plus d’une à deux fois par semaine. Trop de distraction tue la distraction. Mes amis sont dans le village, mais aussi ailleurs. Les moyens de communication modernes font disparaître les distances. Je me rends parfois dans des pays en développe­ ment et participe à des projets humanitaires. Mon monde ne s’arrête pas à mon village.

Repères // 21

Lumières de la ville Texte: Peter Stamm, illustrations: Marco Benedetti

A 19 ans, Peter Stamm est parti pour Paris.

Il s’est senti dépassé par le bruit ainsi que par la foule, il a eu le mal du pays. Puis, il a découvert la nuit, le jazz – et son besoin d’écrire.

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SWISSLIFE Printemps 2012

L

e voyage a commencé il y a 27 ans, un samedi de décembre.

J’avais 19 ans quand mes pa­ rents m’ont conduit à la gare. Ce voyage n’était pas comme les autres: dans ma poche, pas de billet de retour. Mon dé­ part pour Paris signait aussi mon dé­ part de la maison familiale.

Alors que j’étais encore à l’école de recrues, j’avais posé ma candidature à l’Office national suisse du tourisme, une organisation étatique qui – au­ jourd’hui sous le nom de Suisse Tou­ risme – promouvait la Suisse comme destination de vacances et avait des bureaux dans bien des pays. Je m’étais rendu en uniforme à l’entretien de pré­ sentation. Quand l’on m’avait deman­ dé si je m’imaginais travailler à l’étran­ ger, j’avais répondu: «Plutôt pas». Je pensais travailler et passer parallèle­ ment ma maturité, puis je voulais étu­ dier et devenir écrivain, même si je ne savais pas exactement comment faire.

Quelques jours plus tard, l’on m’a télé­ phoné à la caserne. C’était le chef du personnel de l’Office du tourisme qui me proposait une place à Paris, si j’étais intéressé. Le comptable du bureau de Paris était membre des Scouts Suisses (l’une des nombreuses associations suisses de Paris) et s’était mortellement blessé en tombant d’un pont de corde qu’il avait lui­même construit. J’ai de­ mandé un peu de temps pour réfléchir.

Et j’ai accepté.

Le train vers Zurich était plein d’adolescents qui se rendaient en ville pour aller au cinéma ou en boîte de nuit. Ma valise ne cadrait pas dans le décors, tout comme mes parents qui se

trouvaient sur le quai et tentaient de donner à ce moment une certaine di­ gnité. Mais l’arrêt ne permit pas autre chose qu’un bref signe de la main, et le train partit. J’imagine que mes parents ont encore fait quelques pas sur le quai, puis sont repartis pour la maison en cette froide soirée de décembre. Pour eux, c’était la fin d’une époque; pour moi, le début d’une ère nouvelle.

Je suis arrivé à Paris tard dans la soi­ rée. Il pleuvait. Et bien que l’hôtel ne fût qu’à dix minutes de la gare de l’Est, je décidai de prendre un taxi. Le conducteur n’avait jamais entendu parler de l’hôtel de la Nouvelle France; le quartier de la gare foisonnait d’éta­ blissements du même type, aux noms grandiloquents mais aux chambres miteuses. Il m’a déposé devant une ca­ serne de gendarmerie du même nom et

pas 8 m2. Une chambre comme celle de «Mr. Bleaney» dans le très célèbre poème de Philip Larkins: Bed, upright chair, sixty-watt bulb, no hook/Behind the door, no room for books or bags …

Mais je m’y suis immédiatement senti bien, en sécurité dans ce lieu étroit qui me reliait cependant à la ville grâce à la vue sur les toits de Paris. Du­ rant les premiers mois de mon séjour, j’ai cherché un appartement, mais j’ai finalement abandonné et suis resté toute l’année dans ma petite chambre.

Je ne sais plus ce que j’ai fait lors de mes premiers jours à Paris. J’ai certai­ nement déambulé dans les rues, sous la pluie, et me suis fait du thé avec mon thermoplongeur que j’utilise encore parfois aujourd’hui. J’étais déjà allé à deux reprises à Paris et je croyais

Ma valise ne cadrait pas dans le décors, tout comme mes parents qui tentaient de donner à ce moment une certaine dignité. le gendarme de garde m’a expliqué comment me rendre à l’hôtel qui se trouvait à proximité, dans une rue sombre et étroite. A cette heure du soir, il n’y avait plus personne à la réception et la clef de ma chambre se trouvait dans une enveloppe, sous le paillasson.

J’ai monté ma valise au quatrième étage. Ma chambre se trouvait tout au bout du couloir et ne faisait même

connaître un peu la ville. J’étais monté sur la Tour Eiffel et avais vu Mona Lisa au Louvre. Mais le fait que Paris intra­ muros soit en fait une énorme agglo­ mération dans laquelle vivaient cent fois plus de personnes que dans le vil­ lage où j’avais passé les 19 premières années de ma vie m’avait totalement échappé. En Suisse, j’allais à pied au bureau et connaissais la moitié des

Repères // 23

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gens que je croisais dans la rue. A Paris, j’étais toujours coincé dans un métro, le nez plein de cette odeur de cheveux pas lavés et de parfum bon marché.

Lors de mon premier jour de travail, j’ai laissé passer un train parce qu’il était plein. Mais le suivant et celui d’après l’étaient tout autant. Ce réservoir de personnes semblait sans fin. Et alors

banlieue après leur travail. Souvent, je ne revenais de mes balades que tard dans la nuit. Mon bistrot habituel, le «Cordial» était tenu par Paco, un Algé­ rien qui vendait aussi parfois clandesti­ nement des vestes en cuir ou des cas­ settes de musique dont on ne savait pas exactement d’où elles venaient. Tant qu’un rai de lumière filtrait encore sous

Et quand une des filles nous demandait du feu ou nous prenait par le bras en disant «Tu viens?», nous nous sentions adultes. qu’il n’y avait qu’un seul cinéma dans mon village, Paris en comptait 400, voire plus, entre lesquels il fallait choi­ sir. Quelle que soit l’heure du jour, je n’étais jamais seul, je ne trouvais jamais le calme.

Les premiers mois, j’ai souvent pen­ sé à démissionner et à repartir chez moi. Mais j’étais trop fier pour aban­ donner. Semaine après semaine, j’ai fait mon trou et me suis habitué au rythme à la fois rapide et lent de la ville, au quotidien. J’ai commencé à décou­ vrir Paris, avec la curiosité et l’impartia­ lité d’un jeune de la campagne. Ce n’était pas tant les monuments qui re­ tenaient mon attention que les gens.

J’ai découvert les lieux sombres de la Ville Lumière, les quartiers pauvres et sales du Nord que même mes collègues de travail français évitaient, préférant regagner aussi vite que possible leur

les épais rideaux, l’on pouvait frapper à la vitre, bien après les heures réglemen­ taires d’ouverture. Alors, le patron re­ gardait avec méfiance par une fente du rideau. Puis, peu de temps après, la porte était déverrouillée et l’on était appelé à l’intérieur. La plupart de mes amis étaient aussi là, des fils de gen­ darmes et quelques employés suisses qui logeaient, comme moi, à l’hôtel.

Nous parlions et nous buvions, jusqu’à ce que le jour se lève.

Au bureau, je n’avais pas grandchose à faire. Mon prédécesseur avait passé son temps à compter le matériel.

Sur chaque boîte de crayons ou de blocs-notes figuraient l’effectif initial et la date des différents prélèvements.

J’avais depuis longtemps enlevé les images de saints dont il avait décoré la pièce et les avait remplacées par des af­ fiches touristiques sur la Suisse, des

paysages enneigés, des montagnes et des lacs, la nature qui me manquait à Paris.

Mais j’ai aussi trouvé dans cette ville ce qui me manquait chez moi. En un an, je suis allé 80 fois au cinéma, j’ai vu tous les classiques qui n’avaient ja­ mais été projetés dans notre petit ciné­ ma de village: Il était une fois dans l’Ouest, Midnight Express ou Papillon, mais aussi des films d’action de série B lors de séances doubles à prix réduits. Quand je sortais du cinéma et que je marchais à grandes enjambées le long des grands boulevards qui étaient encore pleins de monde même la nuit, je me sentais comme les héros de ces films, des hommes seuls dans des villes sombres, à la fois chasseurs et chassés.

Un collègue m’a initié au monde du jazz en m’amenant sans cesse au New Morning, un petit club de la rue des Pe­ tites écuries où des pointures du jazz se produisaient, pointures que l’on ne pouvait sinon voir qu’à la célèbre salle de l’Olympia. Il arrivait que, pendant l’entracte d’un concert, mon collègue vienne jusqu’à ma chambre et me fasse sortir du lit où j’étais déjà, m’obligeant à l’accompagner pour qu’au moins, je ne manque pas la seconde partie d’une soirée géniale. Grâce à lui, j’ai entendu Lionel Hampton et George Adams, Niels-Henning Ørsted Pedersen et même Chet Baker peu de temps avant sa mort.

Lors d’une escapade en Normandie, j’ai mangé des fruits de mer pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à fumer et me suis acheté mon premier aftershave, «Jules», une odeur de can­

Repères // 25

nelle que je peux encore sentir au­ jourd’hui. Avec mes amis, j’ai traîné dans le quartier chaud de la rue du Faubourg Saint-Denis. Nous enten­ dions les négociations entre les prosti­ tuées et les fêtards et observions com­ ment les hommes disparaissaient dans les entrées de maisons et la vitesse à la­ quelle ils en ressortaient. Et quand une des filles nous demandait du feu ou nous prenait par le bras en disant «Tu viens?», nous nous sentions adultes et continuions notre chemin vite fait.

Mon Paris devenait chaque jour plus grand, mes promenades me me­ naient vers des quartiers de plus en plus éloignés. J’ai découvert le parc des Buttes-Chaumont, un magnifique pe­ tit paysage de contes de fée en plein 19e arrondissement, les canaux parisiens, les relais de routiers du périphérique où l’on servait une excellente fondue.

Sur le grand marché aux puces de la Porte de Clignancourt, j’ai trouvé un imperméable militaire anglais que je porte sur presque toutes les photos de l’époque.

Durant les vacances d’été, nous avons rendu visite à nos amis français sur les côtes de l’Atlantique, dans un camping réservé aux gendarmes et à leurs familles. Le midi, nous mangions des huîtres sur le sable et dansions le soir dans une discothèque improvisée.

Puis, il y a aussi eu cette fille, une Autri­ chienne, qui a d’abord eu une chambre dans notre hôtel, puis un petit studio pas loin. Mais c’est une autre histoire.

A la gare de l’Est, mon point de dé­ part pour la Suisse où je me rendais pour des vacances ou un week-end pro­

SWISSLIFE Printemps 2012

Peter Stamm: son premier texte s’intitule Habermus.

«Je ne suis pas obligé d’écrire, mais je préfère l’écriture à toute autre activité», déclare l’écrivain Peter Stamm (49 ans) sur son travail. «Ecrire ne m’a jamais ennuyé, mais toujours stimulé. Je n’avais, et n’ai toujours pas le sentiment de faire exactement ce que je veux faire». Agnes, le premier roman de Stamm, est paru en 1998. Grâce à ses derniers récits «Seerücken», ce natif de Thurgovie s’est vu nominé l’année dernière au prix de la Foire du livre de Leipzig ainsi qu’au «Schweizer Buchpreis». Un bon texte, dit Stamm, est vraiment bon quand il est vivant: «C’est une chance pour moi.»

Le texte reproduit est la traduction d’une partie du nouveau livre de Peter Stamm: Paris, Liebe, Mode, Tête à Tête (éditions Corso, disponible en allemand seulement).

Le premier texte de Stamm existant encore est une recette de bouillie d’avoine écrite au jardin d’enfants. Un autre de ses premiers textes était «un poème sur Ferdi Kübler, un coureur cycliste qui m’avait une fois offert une carte dédicacée et une casquette.» Peter Stamm, qui vit maintenant à Winterthour, ne sait plus exactement quand il a décidé de faire de l’écriture son métier: «Je sais seulement que j’ai eu l’idée de mon premier roman la nuit de Noël qui a précédé mon 20e anniversaire, projet que je n’ai mené à son pauvre terme que des années plus tard.

Je ne savais pas comment devenir écrivain et si j’avais su à l’époque qu’il me faudrait encore attendre 15 ans avant la publication de mon premier roman, je n’aurais certainement pas continué.»

Repères // 27

longé, il y avait une affiche: «Engage­toi dans la Légion étrangère». Je n’ai jamais sérieusement pensé à devenir légion­ naire, mais j’ai quand même commandé les documents à l’adresse indiquée.

C’était la promesse que le monde était plus vaste encore, que le retour à la mai­ son n’était pas la seule voie possible, mais qu’il existait aussi des chemins qui menaient plus loin, vers le sud, dans les régions arabes ou africaines.

Paris m’a fait devenir adulte. J’y ai appris que les hommes, comme l’a dit Hugo Lötscher, n’avaient pas de ra­

Mon pays, c’était mon enfance. Et même si je ne l’avais pas perdue, je ne pouvais ni ne voulais revenir au pays.

Paris m’avait infligé de ces blessures plus importantes pour un écrivain qu’un cours de littérature ou un atelier d’écriture. Dans cette ville gigantesque où j’étais souvent seul, dérouté et mal­ heureux, la littérature était devenue un moyen de survie.

Un soir, en visite chez des amis, je suis rentré dans une cour intérieure sur laquelle régnait un calme total. Après des mois de bruit et d’agitation, ce

«Paris m’avait infligé de ces blessures plus importantes pour un écrivain qu’un cours de littérature.» cines, mais des jambes. Et que, dans cette grande ville, l’on pouvait dispa­ raître dans la solitude d’une petite chambre ou d’une foule humaine. Cha­ cun était responsable de lui­même: si on ne faisait pas d’efforts, l’on som­ brait. En même temps, je me réconci­ liais avec mon village et compris ce que Cesare Pavese avait écrit dans La Lune et les feux: «On a besoin d’un pays, ne se­ rait­ce que pour le seul plaisir de le quitter. [...] Un pays signifie ne pas être seul: savoir que chez les gens, dans la terre, les plantes, il y a quelque chose de toi, un pays qui t’attend, même quand tu n’es pas là.»

SWISSLIFE Printemps 2012

calme soudain était comme un choc, comme un réveil brutal. Je m’étais ha­ bitué à Paris, mais la ville était restée comme une permanente sollicitation.

A partir de ce moment, je ne suis plus sorti aussi souvent, ai évité mes amis et mangeais dans ma chambre plutôt qu’au restaurant. Je m’asseyais à la fe­ nêtre et regardais des heures durant les arrière­cours. Je me suis remis à lire et à me promener seul dans la ville. J’ai de plus en plus ressenti le besoin de mettre sous une forme ou sous une autre tout ce que j’avais vécu et vu. J’ai commencé à écrire mes premiers textes sur la vieille machine à écrire Hermes du bu­

reau, qui me servait à remplir les feuilles de compte. Certains de ces textes ne faisaient que quelques lignes: des scènes, des atmosphères et toute sorte de pensées sentencieuses. Presque tout est perdu aujourd’hui, mais quelques fragments, quelques souve­ nirs ont ressurgi dans le premier roman que j’ai écrit peu après mon retour en Suisse.

«A l’époque, j’étais heureux. […] Sur la petite barque, dans le bois de Bou­ logne à Paris, avec un ami et cette Suissesse que je n’aimais pas, mais qui était vivante et bronzée l’été dans le parc, avec sa petite robe blanche, ses bras et ses jambes dorés.»

Le roman, dont le nom est tiré d’un poème de Baudelaire – «Un rêve de pierre» –, commence et finit dans un train pour Paris. Il n’a trouvé aucun éditeur, et c’est justifié. Mais c’était un début, comme mon départ pour Paris, un début dont je ne suis jamais vrai­ ment revenu.

Né en 1961, le photographe Marco Benedetti vit à Bienne et a été distingué en 2011 par plusieurs prix internationaux. Ses photos racontent des histoires calmes et poétiques. Elles ne se veulent pas obligatoirement modernes, mais rendent toujours hommage à la beauté.

Règne animal urbain

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Zurich est la zone la plus urbanisée de Suisse. En plus de centaines de milliers de personnes, on y trouve aussi une faune très diverse. En effet, Zurich recense pas moins de 894 espèces animales. SWISSLIFE vous présente les spécimens des groupes les plus importants en vous indiquant combien d’espèces de cette famille ont été vues en ville.

6

Le paon de jour peuple les cieux zurichois. C’est l’un des 64 papillons de jour de la ville.

12

La couleuvre à collier est l’un des six reptiles zurichois les plus rares.

97

L’écrevisse à pattes rouges fait partie des 12 décapodes recensés.

12

La grenouille verte est l’un des 12 amphibiens zurichois.

Le pivert fait partie des 97 espèces d’oiseaux avec quatre autres pics.

Déchiffrage // 29

43

40

Le sanglier est aussi l’une des 40 espèces de mammifères vivant dans la ville, des blaireaux aux loirs, en passant par les putois.

L’Aeschne printanière est l’une des 43 sortes de libellules et fait partie des 555 espèces d’insectes répertoriées à Zurich.

Avec 100 autres espèces, l’escargot de Bourgogne est l’un des animaux que l’on rencontre le plus fréquemment à Zurich.

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La grande sauterelle verte fait partie des 31 espèces de sauterelles zurichoises et n’apparaît heureusement pas en nuées.

SWISSLIFE Printemps 2012

27

Comme pratiquement tous les autres poissons à Zurich, la perche vit dans les lacs et les cours d’eau.

Source: Stadtfauna – 600 Tierarten der Stadt Zürich, éditions Haupt, illustrations: www.atelier-symbiota.de /Alexander Schmidt

100

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Cadets de la circulation // 31

Illustrations: Giorgio von Arb

L’avenir commence ici.

Ils prennent du service au moins une fois par semaine sur les routes ou les parkings et veillent à la fluidité du trafic ainsi qu’à la sécurité des piétons.

SWISSLIFE Printemps 2012

Le corps des cadets de Bâle se compose de garçons et de filles à partir de 12 ans. Ce travail est purement bénévole, et les cadets sont formés en permanence.

SWISSLIFE présente dix cadets et deux responsables en service un samedi à Bâle, et de bonne humeur malgré le temps pluvieux.

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Mathieu Kroll (14), cadet, Bâle: «Je veille à ce que les transports publics aient toujours la priorité.»

SWISSLIFE Printemps 2012

Giuseppe Di Falco (14), cadet, Bâle: «régler la circulation est une activité intéressante.»

sven D. (13), cadet, Münchenstein Bl: «J’aime prendre des responsabilités.»

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Denny Mai (14), cadet, Bâle: «en tant que cadet de la circulation, il faut toujours garder une vue d’ensemble.»

ivan huGentoBler (13), cadet, Bâle: «on s’amuse bien, et l’esprit de camaraderie est excellent.»

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Mirco cucci (21), sergent, Bâle: «notre travail garantit la sécurité routière.»

clauDio roMeo (27), capitaine-adjudant, Bâle: «Je consacre mes loisirs à une activité utile au sein du corps des cadets de Bâle.»

SWISSLIFE Printemps 2012

sven ruF (14), cadet, Bâle: «ce que j’apprends aujourd’hui me servira demain.»

Mayuran sivanathan (13), cadet, Bâle: «nous devons être aimables, serviables et attentifs.»

SWISSLIFE Printemps 2012

DoMiniK chastonay (13), cadet, Bâle: «chaque mission est différente et permet d’apprendre des choses nouvelles.»

GaBriele santoro (14), cadet, Bâle: «il n’est pas aisé d’avoir toujours tout sous contrôle.»

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alex staMMherr (13), cadet, Gempen Bl: «nous devons veiller à la fluidité permanente du trafic.»

A Swiss Life // 47

Texte: Barbara Klingbacher, illustrations: Tom Haller

L’éclaireur Pour Roger Widmer, les rues et les escaliers sont des voies qu’il ne doit pas obligatoirement emprunter. Ce traceur bernois se fraye des chemins plus efficaces et plus rapides que ceux pensés par les architectes.

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SWISSLIFE Printemps 2012

I

l y a quelques semaines, Roger Widmer s’est approprié un nouveau lieu: une terrasse située entre des haies et du béton. L’endroit est désaffecté. Un «spot» urbain comme il les aime. Ce sportif de 31 ans s’échauffe conscien­ cieusement avant de glisser sur les bancs vides, de se lancer sur les parapets qui ne protègent personne et de gravir des murs oubliés depuis longtemps. Widmer répète des mouve­ ments qui s’enchaînent souplement, sans effort apparent.

Soudain, une voix retentit sur la terrasse. «Eh, vous! Déga­ gez de là, et tout de suite!» C’est le concierge, et il s’approche à grands pas.

Roger Widmer prend la chose avec philosophie. «Pour le concierge, il y a un type pas soigné avec un pantalon trop large qui fait un truc interdit», explique-t-il. «Il pense tout de suite que c’est un vandale agressif qui pourrait lui attirer des ennuis.» Depuis douze ans, Widmer pratique le parkour, l’art de se déplacer en ville. Il a déjà vécu toutes sortes de situa­ tions similaires. En fait, il apprécie ce type de rencontre. C’est comme parcourir la ville en sautant les murs et les précipices, ce qu’il fait fréquemment. Ce sont des obstacles à franchir.

Des ennuis, de la violence, du vandalisme? Le concierge est très loin de la vérité. En 2008, Roger Widmer a fondé ParkourOne avec des amis. Depuis, il vit de son sport. Il orga­ nise des performances et tourne des films, enseigne dans des écoles et des maisons de jeunes, dans des centres de préven­ tion, dans des postes de police ou lors de séminaires de mana­ gement. Il a appris le métier d’orfèvre et a passé un diplôme d’enseignement. Il possède en outre sa propre marque de vê­ tements «Etre fort», dont 1% des recettes est reversé pour la protection de l’environnement. Roger Widmer est marié et père de deux garçons qu’il éduque «selon l’esprit du parkour».

Widmer fait plus jeune que son âge. Il est mince et très entraîné, a l’esprit vif et s’exprime de manière précise. Pour expliquer sa philosophie du sport, il tend sa main calleuse à force de râcler le béton et le métal des villes. Chaque doigt représente un principe: humilité, respect, confiance, pru­ dence et renonciation à l’esprit de compétition. «Etre fort pour être utile» est la devise du parkour. Un slogan qui pour­ rait tout aussi bien appartenir aux éclaireurs. En effet, un traceur, comme on appelle les adeptes de ce sport, sont des éclaireurs. Des personnes qui vont en reconnaissance pour ouvrir la voie.

Si l’on oublie la philosophie, le parkour peut être défini comme suit: «le but est de se déplacer d’un point à un autre de la manière la plus efficace possible», nous dit Widmer.

Cette méthode a été développée par l’armée française pour économiser les forces des troupes dans la jungle. A la fin des années 80, David Belle, un fils de soldat, a transposé ces tech­ niques dans le milieu urbain des banlieues parisiennes. L’on peut emprunter les rues... ou ouvrir d’autres voies. Un tra­ ceur voit un passage là où d’autres ne voient qu’un mur. Il voit des escaliers sur les façades lisses ou des couloirs entre les toits. «Nous ne suivons pas les indications des architectes et des urbanistes», explique Roger Widmer. «Nous redécou­ vrons chaque terrain avec des yeux d’enfants mais avec notre raison d’adultes.»

«Pour le concierge, il y a un type pas soigné avec un pantalon trop large qui fait un truc interdit. Il pense tout de suite que c’est un vandale agressif qui pourrait lui attirer des ennuis.»

Lorsqu’il était jeune, Roger Widmer sortait déjà des sentiers battus. Alors que les autres jouaient au foot, il a préféré ap­ prendre le monocycle tout seul. A 12 ans, il a découvert le Didgeridoo et en a construit un lui-même. A 18 ans, après avoir vu un reportage sur David Belle, il a décidé de se consa­ crer au parkour. A cette époque, impossible d’apprendre cette technique en prenant des cours. Peu importe. Le jour suivant, Widmer trouve un endroit adéquat: une cour désaf­ fectée près de la gare de Münsingen. Il se lance sur des para­ pets, franchit des murs, se suspend à des branches et s’en­ traîne sans relâche jour après jour. «J’aime les formes réduites» déclare-t-il. «Le parkour est le sport le plus réduit qui soit: ici, il n’y a que ton corps et le terrain.»

Roger Widmer et ses amis, toujours plus nombreux, furent la première troupe de parkour hors de France. Après s’être entraînés quatre ans de suite, ils pensaient être parmi les meilleurs traceurs. Lors d’un voyage en France à Lisses, la patrie de David Belle et la Mecque du parkour, ils constatent

Le parcours du traceur: dans la vieille ville de Berne, les gens se sont habituĂŠs Ă voir Roger Widmer emprunter des passages improbables.

SWISSLIFE Printemps 2012

Son terrain est la zone urbaine: le traceur Roger Widmer.

A Swiss Life // 51

cependant rapidement que tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils ne savent rien. Une bonne leçon d’humilité et une petite maxime en passant, comme remède contre la suffisance: «Celui qui pense qu’il est le meilleur parce qu’il a franchi un mur oublie qu’il y en a d’autres encore plus hauts» déclare Widmer. Mais il ne regrette pas ses années en autodidacte.

Elles lui ont appris à gérer la peur et l’expérience. Seule l’expérience permet de calculer les risques dans le parkour.

Quel est le bon élan pour franchir un mur? Quel matériau accroche, quel autre est glissant? A partir de quel degré de

«Quel que soit l’obstacle sur ton chemin, tu ne peux pas changer le problème. En revanche, tu peux t’améliorer et franchir l’obstacle.» rouille un grillage est-il instable? En douze ans et des mil­ liers de prises et de sauts, Widmer s’est constitué une sorte de banque de données tactiles qui lui permettent de prendre des décisions éclair sur un tronçon.

Cette capacité lui a peut-être sauvé la vie. Il y a deux ans, alors qu’il circulait à moto dans Münsingen, une voiture l’a heurté à 50 km/heure. En tombant, Roger Widmer a cherché un passage, estimé l’endroit le moins dangereux, dévié l’angle de sa chute, roulé en boule, et tout cela en une frac­ tion de seconde. En passant sous la voiture, la moto a brisé une jambe à Roger Widmer. «Je sentais que j’étais blessé», se souvient-il. «Les automobilistes étaient fu­ rieux. Je leur ai dit de sécuriser le périmètre et d’appeler la police. Ensuite, il faudrait que j’aille à l’hôpital.» Widmer était si paisible que le médecin a cru qu’il était sous le choc.

«A ce moment, j’ai compris que dix ans de parkour avaient aussi fortifié mon mental.»

Les traceurs sont partout: près de la Blutturm sur les rives de l’Aar, autour du stade du Wankdorf ou sur la grande rampe au beau milieu de la ville. Les passants s’y sont habi­ tués. Le parkour est devenu un sport à la mode. Il y a des listes d’attente pour les entraînements de ParkourOne.

SWISSLIFE Printemps 2012

Mais ceux qui commencent cette pratique pour être «cools» abandonnent aussi rapidement. Les entraînements sont durs. «Ils sont si éprouvants que l’on n’a pas l’énergie de penser à être cool» explique Widmer. Même s’il faut sans cesse repousser ses propres limites, le parkour n’est pas un sport de compétition. «Pour le traceur, il n’est pas important de savoir qui court le plus vite, qui grimpe le plus haut ou qui saute le plus loin». «C’est le terrain ou le mur qui t’in­ diquent si tu y vas correctement. Pas ton entraîneur.»

L’enseignement dispensé par Widmer est sportif, mais il veut aussi transmettre un état d’esprit aux jeunes. Quel que soit l’obstacle sur ton chemin, tu ne peux pas changer le pro­ blème. En revanche, tu peux t’améliorer et franchir l’obs­ tacle. Cela fonctionne également si l’obstacle est un concierge énervé qui se rapproche en courant et qui crie au traceur de dégager immédiatement. Roger Widmer finit de raconter son histoire. Ce jour là, il s’est dirigé vers le concierge, s’est présenté à lui et lui a expliqué ce qu’il faisait là. Poliment, simplement et respectueusement. Il aurait bien entendu ac­ cepté une interdiction du concierge. Mais, après une brève discussion, l’homme lui a même permis de faire ce qu’il n’aurait pas osé faire sans permission: escalader la façade de l’immeuble. Le soi-disant vandale et le soi-disant petit esprit se serrent la main en souriant. «A une prochaine», ajoute le concierge. «Si j’étais plus jeune, j’essaierais bien moi aussi.»

Auteur et journaliste primée, Barbara Klingbacher vit et travaille à Zurich.

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C’est si simple d’utiliser les QR codes!

1 // Charger un lecteur de QR code sur votre Smartphone.

La plupart des applications gratuites fonctionnent parfaitement.

2 // Activer l’application et placez l’appareil photo devant le QR code. L’application le reconnaît immédiatement et le déchiffre.

3 // Appuyez une fois sur l’écran tactile pour avoir un film, du son ou du texte.

Plaisirs culinaires // 55

L’excellence dans la simplicité: une spécialité printanière du Tessin Ce qui est bon n’est pas forcément compliqué.

Revenons aux choses simples. Les saltimbocca aux asperges de Magadino en sont un exemple. La formagella locale vient parfaire cette recette printanière.

Illustrations: Sylvia Geel

Matthias Althof et les produits frais

Saltimbocca aux asperges de Magadino avec formagella fondue et salade de printemps Eplucher les asperges et les cuire, chemiser une tranche de jambon cru et une feuille de sauge autour en laissant la pointe dégagée. Froisser une tranche de jambon cru de manière à former une sorte de rose, la placer sur les asperges chemisées et faire cuire le tout environ six minutes dans le four préchauffé à 160 degrés. Sortir du four lorsque le jambon est croustillant. Faire chauffer doucement la formagella de 3 à 5 minutes dans une poêle et l’étaler sur les asperges. Servir avec une salade de printemps parfumée à l’ail des ours (selon la saison) et relevée avec une vinaigrette aux herbes. Accompagner de pommes de terre nouvelles.

Ingrédients pour 4 personnes: 480 g d’asperges vertes, 16 tranches de jambon cru (env. 80 g), 160 g de formagella (ou Taleggio) coupée en tranches, salade.

SWISSLIFE Printemps 2012

Il est important pour moi de travailler avec des produits locaux. Ils ont une fraîcheur que l’on ne trouve pas autrement. Le fromage de chèvre du Val Osernone est fabriqué par une entreprise qui porte bien son nom: La Capra Contenta (la chèvre heureuse).

La viande vient quant à elle de chez un boucher de la région, à Intragna.

Je travaille sur des produits de la vallée que j’achète à des personnes passion­ nées par leur métier. Des producteurs qui viennent aussi me voir de temps à autres pour partager une bouteille de vin ou manger en famille. Cela crée des liens. Le travail avec ces produits facilite la cuisine. Les asperges de Magadino, le jambon de porcs de la région, la formagella d’un alpage voisin ou encore les salades de printemps. Et voilà un plat goûteux!

Matthias Althof tient le restaurant Tentazioni à Cavigliano TI avec sa femme Elvira, pâtissière.

Il a obtenu quinze points au Gault et Millaut ainsi que la distinction «Découverte de l’année» au Tessin en 2012. www.ristorante-tentazioni.ch

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Reeto von Gunten // 57

A l’origine, il voulait pêcher à la mouche... Trop compliqué pour lui. Du coup, notre auteur s’arme d’un appareil photo et capture les vrais moments de la vie.

Un jour, courant janvier, ma bonne résolution pour la nouvelle année qui était d’aller courir a disparu. Et je reste là avec ma mauvaise conscience qui ne fait que me rappeler ma propre indolence et les outrages du temps.

A l’origine, je voulais pêcher à la mouche. Cela a quelque chose d’apaisant, de zen presque... du moins, dans mes souvenirs cinématographiques. Pourtant, la réalité s’est révélée tout autre dans mon cas: équipement hyper sophistiqué, bureaucratie et entraînement tech­ nique des heures durant. De surcroît, ma motivation avait vraiment du mal à se faire à l’idée que mon passe-temps im­ plique in fine de devoir trucider un être vivant. Aussi ai-je enterré la pêche à la mouche. RIP. C’est pourtant simple: je sou­ haite rester actif. Et depuis que la presbytie due à l’âge m’a imposé ses lunettes, je ressens ce besoin étrange d’affûter mon regard, au sens figuré bien sûr. Avoir enfin une vue d’ensemble, percer à jour la vie. J’avais un plan. Il fallait sortir, à la recherche de la lumière! La fibre de l’explorateur! Etre au grand air, au lieu de rester vautré devant la télé! Splendide!

J’ai donc décidé de devenir un photographe averti au lieu de rester un simple amateur de prises de vue sans culture. J’ai visité des sites Internet sur la photo, passé des après-midis entiers sur des albums, étudié la compo­ sition de l’image et la subjectivité de la mise au point...

Et j’ai découvert quelque chose. Quelque chose que l’on pourrait qualifier de «vraie photographie», quasiment à l’opposé de ce que l’on peut obtenir avec un téléphone et quelques applications. J’ai toujours considéré les logi­ ciels de retouche d’images comme suspects. Celui qui modifie des photos après coup ne fait finalement que contribuer au flot d’images mensongères qui nous

SWISSLIFE Printemps 2012

inonde. Il m’importe bien plus de représenter la réalité.

Ce réel que je vois lors de mes balades à travers la ville et qui a déjà inspiré la plupart de mes histoires. Là où je vis et où je peux observer la vie qui m’entoure.

J’ai même défini un principe de travail. Des mots se sont posés sur une idée que j’entends poursuivre avec détermination. Comme pour la course à pied durant le mois de janvier.

Je ne vais donc pas rechercher le côté impressionnant dans la photo mais partir à la recherche de la sponta­ néité et de l’authenticité, de l’ins­ tant imprévisible qui a déjà dis­ paru la seconde qui suit.

Aussi me suis-je procuré un appareil photo qui me demande une certaine dextérité mais qui éloigne de moi toute tentation d’autofocus et de mode «pay­ sage», puisqu’il en est totalement dépourvu. Clic clac! Et voici le premier cliché, fruit classique de l’excitation devant un nouveau gadget: un autoportrait devant un miroir. Pourtant, pas vraiment mieux que si je l’avais fait avec le téléphone.

Ensuite, j’ai retravaillé la photo à l’ordinateur pour en supprimer les reflets.

Il semblerait donc que le chemin soit encore bien long. Et pour dire vrai, je n’ai pas l’impression que je pourrai vous montrer l’une de mes «vraies photogra­ phies» dans un prochain numéro. Mais j’y travaille.

Promis!

Reeto von Gunten écrit dans SWISSLIFE sur des choses insignifiantes à l’histoire extraordinaire. Cet animateur radio (DRS 3), écrivain et conteur est captivé par les petites choses de la vie. SWISSLIFE Printemps 2012

Vos connaissances sont-elles à la hauteur?

OÙ SE CONSTRUIT EN 2012 UN MONUMENT DE 175 MÈTRES DE HAUT? D > WINTERTHOUR A > BÂLE

DANS QUELLE VILLE A ÉTÉ ÉRIGÉ LE PREMIER GRATTE-CIEL DE SUISSE? G > LAUSANNE N > GENÈVE

OÙ PEUT-ON S’ÉMERVEILLER DEVANT LES 101 MÈTRES DU PLUS HAUT CLOCHER DE SUISSE? G > THOUNE U > BERNE

Gagnez une nuitée au Grand Hotel Dolder de Zurich.

Concours // 59

DANS QUELLE VILLE TRÔNE CETTE CATHÉDRALE DE 74 MÈTRES DE HAUT? L > FRIBOURG N > SOLEURE

OÙ SE TROUVE L’ACTUEL PLUS GRAND BÂTIMENT DE SUISSE QUI CULMINE À 126 MÈTRES? L > BÂLE O > ZURICH

DE QUELLE VILLE CE PONT AVEC TOUR EST-IL LE SYMBOLE? D > ST-GALL N > LUCERNE

Placés les uns à côté des autres, les plus grands monuments suisses s’imposent comme une magnifique silhouette urbaine. Mais quel bâtiment se trouve dans quelle ville? En mettant les lettres dans le bon ordre, vous trouverez le nom d’un lieu très connu – et gagnerez avec un peu de chance un dîner et une nuitée (d’une valeur de 1500 francs) pour deux personnes dans le meilleur hôtel de Suisse (classement des hôtels BILANZ 2011): le Dolder Grand de Zurich.

Participez à ce concours via Internet (www.swisslife.ch/magazin) ou répondez aux six questions sur la carte-réponse (rabat en dernière de couverture).

Date limite de participation: 30 avril 2012. Le nom du gagnant ou de la gagnante sera publié dans le prochain SWISSLIFE. Nous adressons toutes nos félicitations à Monsieur Marco Montanari, 6010 Kriens, qui a gagné lors du dernier concours un home cinema Sony Blue Ray BDV-L800 d’une valeur de 899 francs offert par Sony. La bonne réponse était: A.

SWISSLIFE Printemps 2012

60 // Encore!

Phenomden parle de sa chanson «Stadt»

«C’est magnifique d’être à nouveau ici!»

Sie wär nüüt ohni eus mir wäred nüüt ohni sie i ihre inne findet’s statt und drumm suechemer sie jede liebt sini eigeni‚ s isch ganz egal ob Basylon, Burn oder Z’riich-shitty «Je suis parti plus d’une année assez loin d’ici. J’ai passé dix mois à Kingston, en Jamaïque. Je vivais sur les collines Redhills situées à dix minutes du centre-ville. C’est très bruyant, très chaud, mais aussi très cool. Tu as l’impression d’être chez toi mais ailleurs, dans un autre monde.

J’ai écrit de nombreuses chansons là-bas. C’était sympa.

Mais j’ai aussi un peu oublié ce sentiment d’être dans un environnement familier, avec ses amis et ses proches. J’ai été très touché lorsque je suis revenu en Suisse. J’ai travaillé dans un atelier de vélos. Des clients m’ont reconnu et m’ont dit: «C’est génial que tu sois revenu. A quand ton prochain album?» Je me suis dit que c’était très cool. C’est magnifique d’être à nouveau ici!

C’était si chaleureux. Cela m’a beaucoup touché de rentrer et de constater que les gens se réjouissaient de me revoir.

Ils m’attendaient! J’ai revu mes potes, je suis retourné dans des endroits que je connais, j’ai marché à travers les rues de la ville. J’étais à la maison, là où je me sens bien. Dans ma ville. Lorsque j’ai repris les enregistrements, j’ai remarqué que les chansons écrites en Jamaïque étaient plus mélodieuses

et que les thèmes étaient plus ouverts sur le monde. C’est également l’avis des musiciens de mon groupe, The Scrucialists. Mais ils m’ont aussi dit: «On remarque que ces morceaux n’ont pas été écrits chez toi à Zurich.»

J’ai revu Stereo Luchs. Dans le temps, nous avons écrit des chansons ensemble qui sont une critique de la vie urbaine: la spéculation, la pénurie des logements, le trafic épouvantable. Mais là, on s’est dit, OK, ce serait bien de raconter aussi ce qui nous plaît dans la ville. Et c’est comme cela que cette chanson est née.

Pour moi, ce morceau est parfait. J’ai eu un accueil chaleureux en revenant ici, dans cette ville qui est aussi un gros village. Tout le monde va aux mêmes endroits, dans les mêmes bars, dans les mêmes quartiers. C’est là que tu remarques comme le monde est petit dans une ville. J’ai donc utilisé quelques pseudos dans la chanson. Il ne faut pas se prendre trop au sérieux juste parce que l’on habite la ville. Lufern, Senf, Winterchur, Basylon, Burn ou Tüüri-City. La relation avec les villes, c’est comme une relation amoureuse. Tu te dis: «wow, trop bien!» et en même temps, tu en as marre aussi. Tu es alors content de prendre un peu de distance, pour un moment. Mais le retour est très agréable, et tout ce qu’il y a autour aussi. C’est vraiment bien, et surtout aussi ZurichShitty.»

Actuellement, Phenomden est en tournée suisse avec son nouvel album «Eiland».

Il est accompagné par le groupe The Scrucialists, parfois aussi par Stereo Luchs avec lequel il a écrit la chanson «Stadt». Un reggae mélodieux aux accents jamaïcains et des textes engagés font de Phenomden l’un des artistes les plus importants de la nouvelle scène musicale suisse alémanique. www.phenomden.ch

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Je souhaite un conseil personnalisé.

Veuillez me contacter.

Sujet: à

Swiss Life Business Profit (cf. UPDATE page 5) Swiss Life Classic Crescendo Duo (cf. UPDATE page 6) Possibilités de placement des capitaux auprès de Swiss Life (cf. UPDATE page 8) Autres:

Je souhaite obtenir de plus amples informations.

Veuillez m’envoyer des documents sur les thèmes suivants:

Date limite de participation: le 30 avril 2012

Un des cinq bons-cadeaux de Ochsner Sport d’une valeur de 200 francs (cf. UPDATE page 10)

La solution est:

Un dîner et une nuitée pour deux personnes au Grand Hotel Dolder de Zurich d’une valeur de 1 500 francs environ (cf. page 58)

Je veux gagner!

SWISSLIFE // Printemps 2012 // Histoires urbaines Télécharger l’application pour les QR-Codes et saisissez le code avec votre portable: bon divertissement en lisant les histoires urbaines de Alex Capus!

Les histoires liées à nos QR codes sont tirées de l’ouvrage écrit par Alex Capus «Der König von Olten kehrt zurück», paru aux éditions Knapp.

SWISSLIFE Printemps 2012 // Histoires urbaines

SWISSLIFE // Printemps 2012 // Histoires urbaines

Expéditeur: Prénom Nom N° et rue NPA/localité E-mail Téléphone

Scannez les QR-Codes avec votre portable. Découvrez les histoires urbaines de Alex Capus.

(C’est si simple d’utiliser les QR-Codes!

Page 54)

Conditions de participation Sont autorisées à participer toutes les personnes âgées de 18 ans au minimum et domiciliées en Suisse, à l’exception des collaborateurs du groupe Swiss Life, des collaborateurs des agences participant à la campagne et des membres de leur famille.

Les gagnants seront informés personnellement. Un versement en espèces des prix est exclu. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du tirage au sort. Tout recours juridique est exclu. Vos données peuvent être utilisées à des fins de marketing.

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3e année // 1re édition // 6.50 francs

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