Dialogue 01/2016 - Rendre visible l’unité de l’Eglise

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Photo  : Bernhard Raspels

Mensuel pour les salutistes et amis de l’Armée du Salut

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Rendre visible l’unité de l’Eglise Un hommage à l’œcuménisme

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Aide aux réfugiés  : témoignage

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Nouvelles salutistes

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Dialogue

Photo  : MAD

En mémoire de la major Ariane Alègre

Cette maman de cinq enfants a su, aux côtés de son mari, trouver l’équilibre entre ses tâches familiales, son engagement envers les autres et concilier la mise en service de ses nombreux talents avec sa vie d’officière. Elle pratiquait la musique à travers plusieurs instruments. C’est par une discipline stricte qu’elle atteignit un excellent niveau pianistique. Polyvalente, elle osait presque tout. Ainsi, elle n’hésita pas, sur le tard, à rejoindre le Conservatoire pour apprendre l’orgue, ce qui lui permit, à l’invitation de la Paroisse réformée, d’animer une fois par mois la partie musicale du culte.

«  Un jour, au ciel de gloire, je chanterai pour toi, témoin de ta victoire par ta mort sur la croix. Permets que j’accomplisse demain comme aujourd’hui, fidèle à mon service, tout ce que j’ai promis  !  » Depuis bientôt deux ans, Ariane chante pour Jésus, car elle a été fidèle à sa promesse de le servir comme elle l’exprimait par ce chant. «  Elle était petite, presque frêle d’apparence, mais grande de l’intérieur.  » Ainsi nous est-elle présentée au début de la nécrologie du 15 avril 2014, (parue sur le site de Music & Gospel Arts), sous la plume de la major Christine Volet, qui a si bien défini cette personnalité hors norme, emportée soudainement par un accident vasculaire cérébral. Ariane Alègre-Mollet est petite-fille et fille d’officiers salutistes suisses, originaires de Reconvilier. Très jeune, elle donne son cœur à Christ. Elle fait des études littéraires et d’anglais, mais aussi de hautes études musicales. Cherchant toujours à se former, elle suivra des cours d’hébreu et de grec, pour pouvoir mieux comprendre la Bible et mieux la faire connaître. C’est cette passion de la Bible et son désir de témoigner, son amour pour son Sauveur, qui l’amèneront à conjuguer ses talents littéraires et musicaux, ainsi qu’à se lancer, encouragée par le colonel Pierre Westphal, dans la traduction de chants et comédies musicales. Mariée en 1970, à Maurice Alègre, elle entre avec lui à l’Ecole d’officiers de l’Armée du Salut l’année suivante.

Ses traductions des textes anglais se voulaient aussi fidèles à la lettre qu’à l’esprit, dans un souci constant de respecter le message biblique. Son nom figure aujourd’hui au bas de nombreux chants de notre recueil l’Unisson. En outre, elle a contribué à la réalisation de divers camps de musique en s’engageant dans le scoutisme salutiste (Porteurs de Flambeaux). Toutes ses tâches étaient accomplies dans un esprit de «  consécration sans compromis  » par une femme de passion. La complémentarité harmonieuse entretenue avec son mari Maurice fut le ciment d’une famille dont les enfants reconnaissent les valeurs. Parvenus à la retraite après 42 ans comme officiers de Poste, animés de projets communs, ils n’ont pu les réaliser. La tempête est venue balayer leurs rêves. Maurice avait aménagé avec soin leur maison de vacances, transformée en résidence définitive dans la douceur du Midi de la France. La demeure accueillante souffre désormais en silence de l’absence d’Ariane et de son enthousiasme. Subsistent alors les questionnements encore sans réponse  : les «  pourquoi  » cherchent le douloureux passage vers le «  pour quoi  ». Que faire de ce qui est arrivé  ? Lorsque nous chantons les cantiques à l’élaboration desquels a participé Ariane Alègre, sommes-nous conscients de l’important cadeau que Dieu a fait à l’Armée du Salut, ainsi qu’à chacun de nous  ? Des dates clés s’offrent à notre sympathie en ce début d’année à l’égard de son mari Maurice, sans oublier que Dieu a droit à toute notre reconnaissance. Ruth Schumacher et Major Maurice Alègre

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«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · janvier 2016

Editorial Photo  : Bernhard Raspels

Courrier de lecteur

A la recherche de l’unité Chaque année, des milliers de chrétiens de différentes orientations se réunissent au mois de janvier pour célébrer ensemble l’unité du corps du Christ. Cette année, la Semaine universelle de prière, organisée par le Réseau évangélique suisse, a lieu du 10 au 17 janvier 2016. La semaine suivante, c’est la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui aura pour thème  : «  Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur.  » (1 Pierre 2  : 9). On pourrait croire que l’œcuménisme a le vent en poupe. Pourtant, tout le monde n’est pas de cet avis. Quels sont les avantages et les risques de l’œcuménisme  ? Quelle est l’expérience de l’Armée du Salut dans le domaine œcuménique  ? Ce sont les questions que nous nous sommes posées dans ce dossier du dialogue. Il y a des pistes bibliques (cf. page 5), mais aussi pratiques (cf. pages 4 et 6), qui peuvent nous aider à nous forger une opinion sur le sujet. Sans renier nos spécificités, ce début d’année nous rappelle qu’il y a «  un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.  » (Ephésiens 4  : 6). Sébastien Goetschmann

Charte internationale de l’Armée du Salut L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.


Partage

Photo  : Werner Tschan

De séance en séance L’Armée du Salut est une grande Organisation dont la direction nécessite beaucoup de préparation et de planification. Mais où est la place de Dieu dans tout cela  ? Je vous donne un aperçu d’une journée ordinaire. A mon programme d’aujourd’hui  : • Séance pour préparer les rencontres du management évangélisation pour 2016. Quels sont les points importants que nous devons absolument aborder ? • Séance pour discuter des futurs développements de l’évangélisation dans une région spécifique. Où voulons-nous être présents, avec quelle structure, ... ? • Séance pour préparer les changements pour l’an prochain. Avec plus de Postes que d’officiers disponibles. • Et une séance pour discuter des priorités de Music & Gospel Arts avec les collaborateurs de cette Unité et le Secrétaire en Chef. Et puisqu’il me restait un peu de temps, le responsable de Mission & Développement est passé à mon bureau pour discuter de la collaboration que nous pourrions avoir à l’avenir.

Heureusement, ce matin avant de partir, j’ai pris un peu de temps pour mon culte personnel. J’ai lu dans Jean : « Je ne peux rien faire par moi-même. Je juge d’après ce que le Père me dit, et mon jugement est juste. En effet, je ne cherche pas à faire ce que je veux, mais à faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean 5 : 30). Bien sûr, c’est un passage connu et nous avons tous déjà entendu une réflexion à ce sujet. Mais pour moi, c’était un très fort rappel : si Jésus ne faisait rien par lui-même, mais faisait toujours la volonté du Père, comment pourrais-je avoir la moindre efficacité dans mon travail si je prends mes décisions par moi-même sans rechercher activement la volonté de Dieu  ? Les objectifs et la stratégie de l’Œuvre d’évangélisation mettent en avant la nécessité de prendre du temps pour

soigner sa relation et être en communion avec Dieu. L’Armée du Salut est un mouvement actif. Je me réjouis et espère que cela pourra encore se développer, mais cela n’a aucun sens si Dieu ne reste pas au centre, et si nous ne faisons pas de notre relation avec Dieu une priorité. Que le Seigneur nous aide à mettre chaque chose à la bonne place ! Je vous laisse, je dois préparer la séance de Direction pour demain … Major Jacques Donzé, Chef du Département de l’œuvre d’évangélisation

De nous à vous

«   Nous sommes devenus des communautés qui adorent, plutôt que des communautés qui servent.  » C’est un réel défi que nous a lancé notre Général au cours du week-end à Bienne. Nous parlons volontiers «  d’unité dans la louange  », pour adorer et louer Dieu. Mais nous sommes aussi appelés à être unis dans le service  : servir Dieu et manifester, au travers de gestes de bienveillance, notre amour envers notre prochain. Notre adoration s’exprime dans un service pratique, qui va au-delà des murs de nos salles. Le service à Dieu transparaît naturellement dans le service communautaire. «   Soyez par amour serviteurs les uns des autres.  » (Galates 5  : 13). L’action parle plus fort que les mots  ! Dans cette unité de service, les paroles

deviennent moins importantes. Les gens voient de leurs propres yeux une expression tangible de l’unité. Et l’unité ne signifie pas que chaque personne doive être identique. Pour créer une unité riche, nous avons besoin d’apprendre à respecter chacun, et à nous réjouir de sa contribution unique dans la collectivité. Si nous nous engageons dans le service, nous serons proactifs, cherchant à voir les dons que l’autre possède. Nous ne devrions pas juger l’autre tant que nous n’avons pas parcouru un kilomètre dans ses chaussures.

Chacun peut commencer à construire l’unité à travers le service, par de petits gestes de bonté. L’adoration et le service sont inséparables – unis – tels que nous devrions l’être. Commissaires Massimo et Jane Paone, responsables territoriaux

Si nous nous focalisons sur le positif, il est alors possible de transformer un moment d’interaction potentiellement négatif, en une brique créative, qui nous permet de construire une relation durable. Cela nécessite une volonté intentionnelle pour travailler à l’unité plutôt qu’à la division. Un mot gentil au bon moment peut même transformer une vie.

«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · janvier 2016

Photo  : Werner Tschan

Créer l’unité

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Dossier  : Rendre visible l’unité de l’Eglise

Montrer l’unité de l’Eglise Dans sa charte, l’Armée du Salut déclare faire partie de l’Eglise chrétienne universelle. Pourtant, elle n’est pas membre du Conseil œcuménique des Eglises (COE), la plus vaste et la plus inclusive des nombreuses expressions organisées du mouvement œcuménique moderne. En voici l’explication.

En 1948, lors de son Assemblée fondatrice à Amsterdam, le COE comptait 147 Eglises membres, dont l’Armée du Salut. Actuellement, elles sont au nombre de 345. Le COE est une communauté fraternelle d’Eglises qui confessent le Seigneur JésusChrist comme Dieu et Sauveur selon les écritures, et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et SaintEsprit. Cette communauté d’Eglises est sur la voie de l’unité visible en une seule foi et une seule communauté eucharistique, exprimée dans le culte et la vie commune en Christ. Le sujet qui fait débat Dans les années 1970, l’Armée du Salut, ainsi que d’autres Eglises, ont voulu prendre leurs distances avec le COE. C’est la décision d’accorder des dons à des mouvements de libération d’Afrique australe, notamment en Rhodésie, par le biais du Fonds spécial de lutte contre le racisme, qui a amené ce retrait. Ces mouvements recouraient en effet à la violence dans leur lutte pour la liberté, ce que ne pouvait tolérer l’Armée du Salut. Selon le Général Arnold Brown, il s’agissait d’une mesure de protestation, ainsi que de la crainte d’affecter l’unité internationale de l’Armée du Salut, présente dans plusieurs pays d’Afrique. Jusqu’en 1981, l’Armée du Salut a continué d’avoir un représentant au COE, jusqu’à ce que sa demande d’admission en tant que «   Délégué fraternel  » soit acceptée. Ainsi, l’Armée du Salut, qui continue de souscrire au but du COE  : «  Parvenir à l’unité visible de l’Eglise  », se rend comme observateur aux réunions du Comité central, mais sans avoir le droit de vote. Elle continue à être active, notamment dans les domaines «  Mission et Evangélisme  », «  Foi et Constitution  »,

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«   Entraide entre Eglises et Service au développement  ». Cette décision de ne plus être membre du COE a eu des répercussions de la part des «  Forces de libération  » qui ont tué deux officières missionnaires, et plusieurs propriétés salutistes ont été détruites. Historique du COE Les racines historiques du Conseil œcuménique des Eglises se trouvent dans les mouvements laïques et estudiantins du 19e siècle, la Conférence mondiale des missions d’Edimbourg (1910) et une encyclique du Synode (orthodoxe) de Constantinople (1920), proposant la création d’une «  société des Eglises  » similaire à la Société des Nations. En 19371938, des responsables représentant plus de 100 Eglises se prononcèrent en faveur de la création d’un Conseil œcuménique des Eglises, mais sa réalisation fut ajournée en raison de la Deuxième Guerre mondiale. Le COE tient une Assemblée tous les huit ans. La première eut lieu à Amsterdam en 1948 et la dernière s’est déroulée à Busan (République de Corée) en 2013. Aujourd’hui, aucune communauté de l’Armée du Salut n’est membre du COE, bien que la plupart des Territoires soient membres de conseils nationaux d’Eglises associés au COE. A propos du logo du COE L’Eglise est représentée comme un bateau voguant sur la mer du monde et son mât est en forme de croix. Ces anciens symboles de l’Eglise illustrent la foi et l’unité, et portent le message du mouvement œcuménique. Sébastien Goetschmann

www.oikoumene.org/fr

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L’Armée du Salut est impliquée dans de nombreuses associations ou communautés de travail. En voici quelquesunes des plus importantes (exceptées les associations cantonales) CTEC - Communauté de travail des églises chrétiennes en Suisse, Chef territorial Eurodiaconia (Association œcuménique des Eglises, européennes) – affiliation du QGI, Secrétaire en chef Ligue pour la lecture de la Bible, Capitaine Andy Fuhrer et major Sylvette Huguenin Hommes d’affaires chrétiens, Manuel Breiter Christliche Soziale Arbeit (Travail social chrétien), Marco Innocente CISA - Christliche Institutionen der sozialen Arbeit (Institution chrétienne du travail social), Daniel Röthlisberger (membre de la direction) FADS - Fondation en faveur des adultes en difficultés sociales, Didier Rochat (viceprésident) Conférence femme, major Brigitta Heiniger ERF - Evangelisches Radio Fernsehen (Radio-télé évangélique), Sergent Philipp Steiner Réseau évangélique  : Conférence des Présidents d’Unions d’Eglises, major Sylvette Huguenin et Conférence des Délégués de Secteurs d’Œuvres, Didier Rochat Chaîne du Bonheur, Jacques Miaglia Commission des Enfants, Renata Bischofberger JMP - Journée Mondiale de Prière, major Erika Zimmermann FPS - Femmes Protestantes en Suisse, major Hedy Brenner et major Christine Volet Christliches Fernsehen (Télévision chrétienne), commissaire Franz Boschung (R) SBS Société Biblique Suisse Schweizerische Flüchtlingshilfe (Aide suisse aux réfugiés), Paul Mori (membre de la direction) SEA Jugendforum (Forum de jeunesse), capitaine Andy Fuhrer CESM - Conseil évangélique suisse des Missions, Jacques Miaglia ONU Vienne et Genève, sera communiqué prochainement RJ - Rencontres de jeunesse, Sylvain Riard SKOS - Schweizerische Konferenz für Sozialhilfe (Conférence suisse pour l’aide sociale, Daniel Röthlisberger (membre de la direction) KidsGames, Sylvain Riard et capitaine Gabrielle Volet


Au bord de l’étang, ce qui nous rassemble est mis en avant Le chœur féminin de l’Armée du Salut de Berne participe au culte œcuménique qui se déroule chaque année au bord de l’«  Egelsee  », à Berne. Le fait de chanter ensemble a créé des possibilités de partage.

Photo  : HP Burger

C’est un œcuménisme à petite échelle que célèbrent une paroisse catholique et une paroisse réformée avec le chœur féminin de l’Armée du Salut de Berne. Et ceci dehors, en plein air, au bord d’un petit étang du nom de «  Egelsee  », situé à l’est de Berne.

prédication, les chants, on répartit les tâches et on décide de l’affectation de la collecte. La participation courtoise a fait place à une collaboration amicale.

Ce qui nous unit est mis au premier plan On se connaît personnellement et on Au cours des premières années, le chœur s’intéresse aux particularités des autres  : féminin était invité pour la partie musicale de on demande comment les catholiques l’office. Au fur et à mesure, les dames sont appliquent ceci ou cela, ce qui est central sorties de leur rôle d’invitées. Aujourd’hui, pour les réformés (et pourquoi) et ce qui est une représentante de l’Armée du Salut particulièrement important pour l’Armée du prend chaque fois part à la préparation du Salut. Et pour le culte, ce seront toujours culte. On y discute le sujet, les versets de la les éléments qui unissent qui seront mis en exergue. Pour les cantiques, on choisira ceux qui se trouvent dans les recueils de chants des trois communautés, pour la lecture de la Bible on recourra à une traduction œcuménique de la Bible. En accord avec l’emplacement et la cérémonie, on Le culte se déroule à l’extérieur, au bord de l’«  Egelsee  ». utilisera parfois du

L’œcuménisme n’est pas une fin en soi

L’un des avantages de ce culte est l’emplacement où il se déroule  : l’espace situé devant la cabane de l’association de quartier au bord du minuscule «  Egelsee  », étang situé à l’est de Berne. Aucune communauté ne bénéficie ainsi de l’avantage «  d’évoluer à domicile  ». Le culte se déroule au bord de l’étang, dans la «  grande cathédrale nature  ». On voit des passants promenant leur chien, des canards se dandinant en passant devant les sièges et des moineaux faisant concurrence au chœur. Cela incite régulièrement des familles à faire baptiser leurs enfants ce dimanche-là. Le culte de l’«  Egelsee  » représente une petite mais précieuse contribution à l’œcuménisme. Et le ciel aussi semble se réjouir de l’évènement, étant donné qu’en 20 ans, la manifestation n’a dû se dérouler qu’une ou deux fois (en raison de la pluie) à l’intérieur de la cabane. Elsbeth Cachelin

aux croyants  ? Et en quoi cela est-il utile au monde, dont l’Armée du Salut est au service  ?  »

De nombreux chrétiens sont critiques vis-à-vis du mouvement œcuménique. Pour eux, le dénominateur commun des diverses Eglises est trop petit. Les efforts missionnaires des Eglises, organisations et sociétés chrétiennes ont mené, au 19e siècle, à la réflexion suivante  : la concurrence entre les chrétiens constitue un obstacle à l’accomplissement de la mission commune. Cette réflexion a donné naissance au mouvement œcuménique, qui a mené entre autres à la constitution du Conseil Œcuménique des Eglises (COE). La recherche de l’unité au-delà des frontières confessionnelles s’est bientôt transformée en une lutte pour une compréhension commune du sens et des motivations de l’unité. A ce jour, les objectifs définis par le COE sont controversés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du mouvement. L’œcuménisme ne se baset-il pas trop sur une conception de l’Eglise

matériel de l’association «  oeku – Eglise et environnement  » comme base pour le culte.

comme Institution, plutôt que comme «  corps spirituel du Christ  »  ? Ne s’attache-t-il pas trop à surmonter des obstacles futiles, alors que simultanément, il n’hésite pas à dépasser des frontières qui sont indispensables  ? Pour certains, les similitudes sont trop minces et leur propre point de vue trop important pour trouver une base de travail commune avec d’autres Eglises. Ils craignent les compromis sur des questions de foi. L’Armée du Salut peut poursuivre la discussion théologique sur l’œcuménisme, mais pas si elle est inspirée par la peur. Le plus logique est de se poser deux questions toutes simples et d’y répondre à l’aide de la Bible  : «  En quoi l’œcuménisme est-il utile

Un pragmatisme sain «  Examinez tout et retenez ce qui est bon  !  » écrit Paul (1 Thessaloniciens 5  : 21). Il laisse non seulement apparaître un pragmatisme sain, mais aussi la perspective de l’accompagnement spirituel. Cette perspective permet d’utiliser tant les chances de l’œcuménisme que celles de l’indépendance confessionnelle. Les activités œcuméniques sont utiles aux croyants, en favorisant leur maturité et en contribuant à bâtir la paix (cf. Ephésiens 4  : 1-16). Et elles sont utiles au monde, en contribuant à rendre visibles les forces unificatrices du Dieu vivant  : « afin que tous soient un comme toi, Père, [...]  » priait Jésus «  […] pour que le monde croie que tu m’as envoyé.  » (Jean 17  : 21). L’œcuménisme n’est pas une fin en soi, mais il constitue un moyen pour atteindre un but, moyen dont le potentiel est loin d’être épuisé. Sara Stöcklin

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Dossier  : Rendre visible l’unité de l’Eglise

L’enrichissement est réciproque Joëlle est salutiste et Jean-Jacques catholique. Voici 24 ans qu’ils se sont mariés, en décidant de s’enrichir réciproquement des différences de leurs communautés respectives.

Des liens amicaux et affectueux se sont constitués dans les deux communautés. Ils ont eu le plaisir de participer tous les deux, avec leur fils, au Congrès salutiste de Londres en juillet dernier. Ils sont reconnaissants envers les ministres du culte qui, de part et d’autre, leur manifestent beaucoup de compréhension, d’égard et d’amitié.

C’était en 1991, ils se sont dit oui devant l’assemblée réunie en l’église catholique de Renens, en compagnie du Prêtre et de l’officier du Poste. Déjà avant leur mariage, Jean-Jacques et Joëlle avaient décidé de ne pas mettre en avant ce qui pourrait diviser, mais de se concentrer sur l’essentiel qui les unit  : Jésus-Christ. Une autre décision était de ne pas vivre sa foi chacun dans son assemblée, mais de s’enrichir mutuellement. Quatre enfants sont venus agrandir la famille et tant dans les jeunes années que dans l’adolescence, ils ont appris le respect et l’acceptation de la différence. Aujourd’hui, si la place centrale de Jésus-Christ est la priorité, le rôle de l’Eglise ne peut qu’être affermi.

Garder des points d’ancrage Du côté des enfants, leur fils suit le catéchisme au Poste de l’Arc lémanique, où il donne un coup de main à la technique lors des cultes et participe au groupe de jeunes. Une des filles s’investit chaque année comme responsable au Camp de musique, elle vient plus volontiers au culte qu’à la messe. Les autres filles préfèrent participer occasionnellement à des actions ponctuelles de l’Armée du Salut, comme la vente, le souper de Noël ou l’aide aux réfugiés. Tous participent à la messe lors des grands événements familiaux ou à la messe de minuit  !

De son côté, Joëlle a suivi les cours Etapes 1 à 3, elle s’est engagée dans le comité des responsables du groupe de dames et fait maintenant partie du Conseil de Poste. A la paroisse catholique, elle a suivi une semaine de prière accompagnée qui a été déterminante pour sa vie de prière. Elle a des contacts réguliers avec une coach de prière.

Les valeurs chrétiennes et la foi en Christ restent de solides points d’ancrage lors de discussions autour des sujets d’actualité.

Aussi souvent que cela leur est possible, ils assistent ensemble au culte ou à la messe.

Photo  : MAD

Doublement engagés Dans son « église-source », catholique, Jean-Jacques a suivi un parcours de formation de bénévole appelé « parcours Siloé », qui l’a conduit à animer des

groupes d’étude et de partage biblique sur sa paroisse de Saint-Joseph à Lausanne. Il assume aussi la responsabilité du groupe liturgique des lecteurs et lectrices de la Parole de Dieu pendant la messe. Dans son «  église-sœur  », l’Armée du Salut de l’Arc Lémanique, il fait toujours partie de la chorale et participe aux activités du groupe des hommes. Il a aussi suivi les cours Etape 1 et 2.

Pour Jean-Jacques et Joëlle Steiner, l’essentiel est de garder Jésus au centre, peu importe quelle Eglise ils fréquentent.

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Major Jacques Tschanz


Echos

Une première pour le Brass of Praise

Photo  : Pascal Donzé

Samedi 21 novembre, le BoP donnait sa première représentation en Suisse romande, depuis que Christoph Liechti la dirige. Plus de 200 personnes garnissaient les rangs du Temple de Tramelan.

solo de Christian Liechti au cornet) et le troisième exprime l'adoration à Dieu. La foi et la consécration des musiciens étaient perceptibles dans leur interprétation. A relever en particulier   : les sons, la musicalité et la sensibilité de trois jeunes musiciens, Deborah Heiniger (bugle), Mikael Allenbach (premier euphonium) et Dominic Allenbach (solo alto) ; la profondeur et la puissance des trois basses ; la vigueur et la précision des quatre trombones ; l’énergie de la jeune Sandra Schorer à la batterie. Un tel résultat dans l’interprétation est le fruit de l’excellente direction et de l’enthousiasme de Christoph Liechti.

Le Brass of Praise a donné, en l’église réformée de Tramelan, son premier concert en Suisse romande, sous la direction Christoph Liechti.

L’ensemble national a proposé une musique de grande qualité, qui a su ravir les auditeurs présents en nombre. La pièce principale «  Glorifico Aetemum  » du compositeur Dean Jones, interprétée avec

beaucoup d’émotion et de sensibilité, a littéralement saisi les auditeurs. Une prière musicale en trois mouvements. Le premier exprime la reconnaissance, le second exprime la demande (avec un splendide

Le capitaine du Poste de Tramelan, Pascal Donzé, a apporté une courte réflexion biblique sur le thème de la paix  : «   Heureux ceux qui répandent autour d’eux la paix, car Dieu les reconnaîtra pour ses fils.  » (Matthieu 5  : 9). Michel Sterckx (tromboniste et ancien directeur de la BoP) a conclu en faisant référence à ce pianiste qui, au lendemain des récents attentats de Paris, a joué «  Imagine  » de John Lennon sur un piano à queue, devant le Bataclan. La collecte, conséquente, sera utilisée pour le nouveau bâtiment de Tramelan, actuellement en construction. Capitaine Pascal Donzé

Photo  : Sébastien Goetschmann

Une nouvelle adresse pour le Lern·Punkt En novembre, le Lern·Punkt s’est installé dans ses nouveaux locaux, dans le quartier du Weissenbühl à Berne. Ainsi, il regroupe maintenant les deux anciens lieux bernois. Le Lern·Punkt, une offre de l’Œuvre sociale de l’Armée du Salut, propose des cours de base d’allemand et d’intégration, unique dans le Canton de Berne. Ils sont destinés à des réfugiés et demandeurs d’asile. Voici quelques avantages des nouveaux locaux  : vue sur la nature, plus de place et de lumière. Pour le Foyer d’apprentissage, par exemple, cela a permis d’installer une petite bibliothèque et du matériel pédagogique. Les participants peuvent y étudier de manière autonome. Des bénévoles sont là pour les aider.

De la place, il y en a aussi pour une salle de jeux, avec encadrement des enfants, et même pour un lave-linge. Un lavelinge  ? «  Pour bien pouvoir s’intégrer, il faut connaître les habitudes de la vie quotidienne des Suisses  », explique Daniel Röthlisberger, Chef du Département de l’œuvre sociale, lors de son discours d’inauguration. Actuellement, plus de 800 personnes de 43 nationalités fréquentent les cours. La Rédaction Anita Flückiger (à gauche) donne son cours d’allemand à une vingtaine d’étudiants. «dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · janvier 2016

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Echos

Photos  : MAD

Nouvelle responsable de la Communication Florina German, nouvelle responsable de la Communication, est une chrétienne engagée, qui fréquente l’Eglise réformée de Berne. Pour elle, nous avons besoin d’une communication authentique. Florina German (28 ans) est née à Berlin et a suivi une formation en journalisme. Elle a déjà travaillé pendant deux ans et demi au Quartier Général territorial comme rédactrice, dès juillet 2011, puis durant deux ans comme Corporate Publisher à l’Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication. Florina, que représente ce retour à l’Armée du Salut  ? Je trouve captivant de revenir dans cette phase de changement dans la stratégie de communication. C’est à la fois une chance et un défi de contribuer à ce processus, depuis la réflexion jusqu’à la réalisation. Quels sont les défis auxquels tu t’attends dans tes nouvelles fonctions  ? L’UO Communication doit composer avec plusieurs publics différents, qui ont chacun des attentes différentes. Le défi est

de répondre à chacun avec les moyens adéquats. Personnellement, le passage du côté opérationnel au côté organisationnel est une expérience nouvelle. Je dois apprendre à gérer une équipe et je me rends compte de la responsabilité que cela implique. Pour toi, qu’est-ce qu’une bonne communication  ? Une communication authentique, transparente et honnête. A l’Armée du Salut, elle doit refléter les deux «  jambes  » (social et évangélisation) qui permettent à l’Organisation d’avancer. C’est une communication qui prend en compte les besoins des gens, proche de ses interlocuteurs, comme l’Armée du Salut revendique l’être. C’est aussi une communication qui ose prendre position, qui n’a pas honte de ses motivations chrétiennes. Car même si certains le pensent désuet, l’Evangile est toujours actuel. Quelle est ta vision pour l’Unité d’or-

Au 1er novembre 2015, le major Jacques Tschanz a repris la direction du Musée de l’Armée de Salut. Ses nombreux dons créatifs y apporteront une importante plus-value. Auparavant, il a dirigé l’Unité d’organisation communication durant deux ans. Nous le remercions de son engagement et lui souhaitons beaucoup de joie et d’inspiration dans ses nouvelles tâches. Philipp Steiner, Chef Marketing & Communication

ganisation communication  ? Nous devons devenir des prestataires de service, à l’écoute des besoins des Postes et des Institutions. Nous serons appelés à travailler davantage sur des projets de communication à court terme. Cela demandera peut-être plus de flexibilité et d’adaptation des supports de communication en fonction des besoins de l’Armée du Salut. Questions  : Sébastien Goetschmann

Photo  : hertihus.ch

L’Hertihus aux couleurs salutistes A partir de janvier 2016, l’Armée du Salut comptera une nouvelle Institution. Jusque-là, l’Hertihus, qui fournit logement et occupation à ses résidents, était dirigé par des bénévoles. L’Armée du Salut s’agrandit. A partir de janvier, l’Hertihus comptera parmi ses Institutions. Cette Institution a été fondée en 1913 à Bülach (ZH). Elle était alors un Foyer pour soldats. A partir de 1958, elle a accueilli des hommes alcooliques et des marginaux. Aujourd’hui, l’Hertihus est un Foyer pour hommes et femmes. 12 collaborateurs encadrent 30 résidents. L’objectif de cette Institution est d’intégrer les résidents tant au niveau social que professionnel. Jusque-là, l’Hertihus était dirigé par un Conseil d’administration composé de bénévoles, présidé par Daniel Knöpfli. Des exigences élevées Diriger une Institution sociale devient toujours

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plus exigeant. La société est en perpétuel changement, faisant sans cesse apparaître de nouveaux besoins. Les exigences des pouvoirs publics ont également augmenté de manière significative. Ce constat a amené le Conseil d’administration de l’Hertihus à chercher un organisme qui en assume la responsabilité. Il s’est adressé à l’Armée du Salut, une Organisation qui bénéficie de la taille et de l’expérience dont l’Hertihus a besoin. Grâce à ses nombreux Foyers, l’Armée du Salut dispose déjà des compétences nécessaires et des structures professionnelles. Une année s’est écoulée entre la demande adressée à l’Armée du Salut et la prise en charge de l’Institution. Une année très

«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · janvier 2016

intense. Il y a eu beaucoup de choses à organiser afin que la transition se déroule sans accrocs. Tant les collaborateurs que les résidents y ont été soigneusement préparés. L’Œuvre sociale de l’Armée du Salut a activement participé à ce processus. Il est motivant de voir que tant les collaborateurs que les résidents se réjouissent de faire partie de l’Armée du Salut. Le Conseil d’administration de l’Hertihus et l’Armée du Salut sont convaincus que cette solution est bénéfique pour les résidents. Sous la responsabilité de l’Armée du Salut, l’Hertihus est paré pour l’avenir. Marco Innocente, Directeur des Institutions Est


Trois jours auprès des réfugiés

Photo  : MAD

Le Poste de l’Armée du Salut à Thoune a été dans les premiers à répondre à l’appel concernant la prise en charge des réfugiés. Mi octobre, plus d’une quinzaine de jeunes hommes ont pu s’installer dans les locaux du Poste et bénéficier de repas, de vêtements et de soutien de la part d’une équipe formidable, que j’ai rejointe du 3 au 6 novembre.

Préparer le repas et passer un moment de partage fait aussi partie de l’accueil offert aux réfugiés.

Arrivée à Thoune, je cherche des yeux «  Fredi  », l’officier du Poste, que je finis par distinguer, en uniforme, accompagné de l’un des réfugiés. Allez hop, en voiture  ! Après une courte visite de la ville, nous voici au Poste. Je rencontre les réfugiés le soir même, lors du souper. Ils sont 13 (d’autres ont déjà pu rejoindre des connaissances ailleurs en Suisse), des hommes à peine plus âgés que moi, voire même plus jeunes (j’ai 19 ans). Si j’appréhendais un peu le moment de la rencontre, c’était bien inutile  : entre 13 sourires, je me fais servir un repas. On se bat presque pour faire ma vaisselle. J’ai dû faire bonne impression.

La suite du séjour fut plus chargée. Nettoyages, cuisine, courses, aide au bureau et puis, la nouveauté du jeudi  : les cours d’allemand  ! Quand on sait que tous ne parlent pas anglais, certains uniquement le français, d’autres, aucune langue connue par l’équipe, cela paraît difficile. Mais pas de panique  ! A force de mimes, de mélange de turc et de hindi, d’allemand et d’anglais on parvient à presque tous leur faire dire «  Wie heisst du  ?  » ainsi que l’heure qu’il est. Pas mal  !

Des valeurs fortes

Daniel Röthlisberger, Chef de l’Œuvre sociale, a utilisé l’image d’un iceberg. Il représente le fonctionnement d’une organisation. Au sommet, visible, se trouvent les processus, les structures et les stratégies. Beaucoup est investi pour les définir et les optimiser. Mais la plus grande et la plus importante partie de l’iceberg se trouve au dessous de la surface. Il s’agit des valeurs, des relations, des attitudes et des sentiments, qui déterminent la culture d’entreprise. Cela influence le comportement des collaborateurs bien plus que tous les réglements, mais reste pourtant rarement thématisé.

Les valeurs façonnent une culture d’entreprise bien plus efficacement que des tonnes de documents stratégiques. Près de 90 cadres, réunis début décembre pour la formation en leadership de l’Œuvre sociale, ont discuté de comment cela influençait leur travail.

On enchaîne avec une balade au Lac de Thoune. Certains n’ont jamais vu de

montagnes d’aussi près. On me demande même timidement si ces traces blanches qu’on aperçoit dessus, c’est de la neige. Leur joie est palpable, ils se prennent en photo, mettent les pieds dans l’eau, testent même les grosses jumelles pour voir les montagnes ou les canards sur le lac d’encore plus près. Puis vient le dernier jour. C’est avec un cœur serré que j’ai dû rentrer chez moi. «  Que va-t-il arriver à Donsan  ? à Mamadou  ? à Toulou  ? à Yosef  ?  » Ces réfugiés dont on parle dans les journaux, ces chiffres, ces données statistiques, se sont présentés à moi comme des individus, des personnes uniques avec un nom, un caractère et une histoire. Des personnes qui m’ont marquée par leur courage, leur serviabilité et leur infinie reconnaissance. Je suis très reconnaissante, moi aussi, envers les membres du Poste de Thoune pour tout ce qu’ils ont fait pour m’accueillir et pour leur confiance. Je les félicite pour cette initiative, pour leur dévouement et leur foi solide. Je suis aussi heureuse de voir les efforts fournis par tous les autres Postes, ils en valent la peine  ! Nous ne pouvons peut-être pas accueillir toute la misère du monde, ou sauver le monde, mais nous pouvons ouvrir nos portes et nos cœurs, nous pouvons faire la différence et améliorer la situation de ces personnes en leur communiquant notre amour. Et je peux vous dire que lorsqu’un homme d’une trentaine d’années, qui a fui la guerre, vient vous serrer la main pour vous dire «  Thank you my sister  », on le sent bien, tout proche, ce monde meilleur. Florence Steiner, Poste de l’Arc Lémanique

Les valeurs de l’Armée du Salut Quelles valeurs vous ont convaincu de travailler pour l’Armée du Salut  ? Ou y a-t-il des différences entre les valeurs de l’Armée du Salut et ce qui est réellement vécu au travail  ? Les exposés de plusieurs intervenants, dont le lt-colonel Allan Hofer, le major Severino Ratti et le professeur Thierry Collaud, de l’Université de Fribourg, alternaient avec des ateliers et débats animés. Sara Stöcklin

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Nota bene

Agenda des Chefs

Les commissaires Massimo et Jane Paone, responsables territoriaux  : 24 janvier  : Culte au Poste de Bienne 14 février  : Culte au Poste d’Adelboden Les lt-colonels Allan Hofer, Secrétaire en chef et Fiona Hofer, Secrétaire territoriale Société  &  Famille  : 13  –  22 janvier  : Arrow Leadership Program 7 février  : Culte au Poste de Davos 14 février  : Culte au Poste de Frutigen

Félicitations

Agenda

90 ans 15 janvier  : Lte-colonelle Lilly Volet, Le Chant du Bisse/Le Crettet, 1932 Bovernier 85 ans 20 janvier  : Major Edith Gossauer, Niederholzstrasse 92, 4125 Riehen 8 février  : Major Elsa Hofmann, Oberlandstrasse 75, 8610 Uster 70 ans 3 février  : Major Philippe Bürki, Route du Château 28, 2520 La Neuveville

Dates importantes en 2016

Rencontre nationale d’officiers  : jeudi 12 mai

Move for Hope  : tournoi de foot en salle du 12 mars 2016. moveforhope.ch Camp de musique  : du 28 mars 2016 au 2 avril 2016  : rencontredejeunesse.ch/ rjlogin

«  Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ,  » (Ephésiens 4  : 11 et 12).

Annonces

Retraite territoriale pour tous les officiers en service actif  : 1  –  3 novembre

Cours ouverts à tous

Introduction aux livres bibliques, Nouveau Testament  : Divers enseignants, de février à juin 2016, à l’Armée du Salut de Morges. Formation pratique à l’étude d’un texte biblique (sept prières de Jésus)  : Enseignant  : Cyrille Court, vendredi soir 4 mars et samedi 5 mars 2016, à l’Armée du Salut d’Orbe. Etude approfondie de l’Evangile de Jean  : Enseignant  : Jakob Holland, les 9 et 10 avril 2016, au Poste de St-Aubin. La gestion des conflits de couple  : Enseignant  : Christian Reichel, le 30 avril 2016, au Poste de l’Arc lémanique, site de Lausanne. ads-centredeformation.ch. Inscriptions auprès de Evelyne Rothacher, 024 466 95 73 ou evelyne_rothacher@armeedusalut.ch

Remerciements

Dans l’impossibilité de remercier tous ceux qui ont manifesté leur sympathie suite au départ du lt-colonel Alfred Urwyler, par ces quelques lignes, son épouse et sa famille remercient chacun de tout cœur. Lte-colonelle Yvette Urwyler

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partage et prière A travers cette action de solidarité, l’Armée du Salut Suisse soutient les territoires partenaires suivants : - Singapour, Malaisie & Myanmar - Congo-Brazzaville - Espagne & Portugal - Nigeria - Est de l’Inde & Népal

Pour votre agenda : du 17 février au 27 mars 2016 › Collecte spéciale : dimanche 20 mars 2016


Concert de Noël pour Les Postes du Jura bernois collaborent les réfugiés pour accueillir les réfugiés

L’ambiance est bonne, les gens parlent et rient ensemble, comme dans une grande famille. Le commissaire Massimo Paone accueille chacun par ces mots  : «  Dans notre monde, divisé, et dans lequel il y a tellement de souffrance, nous avons besoin du message de Noël : un message d’espoir et de paix  ! Je souhaite une soirée où nous partageons la chaleur, le rire et la compassion.  » Alexander Tschäppät, maire de la ville de Berne, poursuit  : «  Je sais que ce n’est pas facile de vivre Noël sans sa famille, mais nous voulons vous souhaiter la bienvenue. 159 nationalités sont représentées à Berne et il fait bon vivre avec des gens de partout dans le monde.  » Dans le répertoire du groupe, on retrouve des classiques tels que «  Douce nuit  » ou «  Oh, holy night  ». Lorsque le puissant medley gospel «  Alleluia, he is wonderful  » retentit, plus personne ne reste sur sa chaise, tous se lèvent, chantent et frappent des mains. A la fin, Tracey Jane Campbell chante «  Amazing Grace  », seule. Sa voix puissante imprègne toute la salle. A la sortie, de nombreux bénévoles distribuent des dons aux réfugiés, beaucoup prennent même une bible. Tous reçoivent un panier repas. Philipp Steiner, Chef Marketing & Communication

Deux paroisses de l’Armée du Salut du Jura bernois ont ouvert leurs portes aux réfugiés. Mi novembre, une trentaine de requérants d’asile ont été placés dans les locaux de l’Armée du Salut de Malleray et de Moutier. Le Poste de Tramelan, lui, apporte un soutien logistique. Sur la base des locaux à disposition aux Postes de Malleray et de Moutier, l’Aide aux réfugiés de l’Armée du Salut accueille une trentaine de personnes, surtout des familles, provenant notamment d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak et de Serbie. Des bénévoles des Postes de Malleray, Moutier et Tramelan prennent en charge les requérants d’asile, par exemple en offrant des après-midi d’animation pour

les enfants, ou pour leur permettre l’accès à des cours de français. L’Armée du Salut apporte son aide sur tous les fronts en faveur des réfugiés. En plus des Centres d’accueil et des Postes qui offrent un hébergement, des solutions sont cherchées pour proposer aux réfugiés une occupation utile et valorisante. La Rédaction Photo  : Sébastien Goetschmann

Photo  : Alexander Egger

La chanteuse de gospel britannique Tracey Jane Campbell a offert un concert de Noël à quelque 550 réfugiés et personnes dans le besoin, le 29 novembre à Berne. L’Armée du Salut a pu organiser ce concert grâce à une campagne de Crowdfunding.

Une famille kurde, hébergée au Poste de Malleray, cuisine une spécialité de légumes farcis.

Le Year Book 2016 est disponible Le Year Book (en anglais) contient des informations indispensables   sur les activités de l’Armée du Salut au niveau mondial (par pays). Outre des informations pratiques comme des adresses, des statistiques et un abrégé historique, vous y trouverez également de courts articles concernant les différents domaines d’activité de l’Armée du Salut.

Chaque lieu d’accueil salutiste (Postes, Institutions) devrait en avoir au moins un exemplaire à disposition. Le Year Book est aussi destiné à un large public   : collaborateurs, camarades et amis. Pour tous les intéressés  : le Year Book 2016 est arrivé  ! Il est disponible au prix de CHF 19.50, plus port et emballage. Commandez-le sur le Shop en ligne   : shop.armeedusalut.ch

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Maintenir le dialogue

Photo  : MAD

De bonne humeur et sereine ! Livia Imboden est reconnaissante de pouvoir poser ses questions et exprimer ses préoccupations à Dieu. Elle est également heureuse qu’il réponde.

«  Je ressens souvent la présence de Dieu, car il exauce mes prières et me répond. C’est un grand plus dans ma vie  ! Je vous donne deux exemples  :

Livia Imboden, 16 ans, collégienne

Dialoguer avec Dieu

Dans le prochain «  dialogue  »

En guerre contre la pauvreté

Photo  : Armée du

Dieu bâtit son Eglise ; Et, par pure grâce, Dans cette construction, Nous avons tous une place.

Salut en Pologn

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Ouvriers avec Dieu

Il accueille nos talents, Nos dons, nos savoir-faire Pour édifier sa maison De manière à lui plaire.

Mensuel pour les salutistes et amis de l’Armée du Salut. armeedusalut.ch Edition et rédaction Quartier Général Suisse-Autriche-Hongrie Laupenstrasse 5 - CP 6575 - CH-3001 Berne Téléphone 031 388 05 02 redaction@armeedusalut.ch Les changements d’adresse doivent nous être directement communiqués.

Layout Quartier Général territorial Impression Rub Media, Wabern/Berne Fondateur William Booth Général André Cox Chef de territoire Commissaire Massimo Paone Abonnement annuel dialogue Espoir * Etranger

Un peu partout dans le monde, l’Armée du Salut s’engage dans un combat contre la pauvreté. Mais peut-on uniquement soigner les symptômes ou agir concrètement sur les causes de cette pauvreté  ? La Rédaction

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Impressum

Equipe de rédaction Sergent Philipp Steiner (Responsable Marketing & Communication), Florina German (Responsable Rédaction), Sébastien Goetschmann (Rédacteur), Major Christine Volet-Sterckx (Neuchâtel), et Monique Bürki (St-Aubin), Nathalie Steffen-Noiosi et Pierre de Herdt (traduction)

Dieu bâtit son Eglise, Sa demeure, son trône. Ouvriers avec lui, Nous forgeons sa couronne.

Général John Gowans (†), Recueil de prières «  Ah, Seigneur  !  »

JAB

Dernièrement, je me suis sentie épuisée et nerveuse. C’était tard le soir. J’avais vraiment le trac, car j’avais des examens le lendemain. Je me suis alors demandé s’il existait un verset biblique sur la sérénité et la paix. Au même moment, mon regard est tombé sur une petite carte dans ma

Je suis également convaincue que les prières des autres pour moi sont exaucées  : récemment, nous avons déménagé et tout se passe à merveille dans mon nouvel environnement  ! J’ai des amis géniaux et la ville est magnifique. Je me réjouis de faire de nouvelles expériences avec Dieu et j’ai pleinement confiance.  »

3001 Berne

Dimanche soir, je prie pour être de bonne humeur et motivée lundi. Le lendemain, je me réveille, je vais à l’école et soudain je me rends compte que je me sens forte et confiante  !

chambre comportant exactement le verset dont j’avais besoin. J’ai trouvé d’autres encouragements dans la Bible  : «  Je me couche et aussitôt je m’endors en paix, car c’est toi seul, Eternel, qui me donnes la sécurité dans ma demeure.  » (Psaume 4  : 9). Rassurée, j’ai dormi en toute sérénité.

«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · janvier 2016

CHF 46.– | 65.–* CHF 48.– | 67.–*

«

[...] vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Ephésiens 4  : 2-3

»


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