Photo: Alexander Egger
Mensuel de l’Armée du Salut - 122ème année N°12 Spécial Noël 2012
Non à la nuit !
histoire de Noël
Pour de vrai
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n ce temps-là, l’empereur Auguste publia un édit qui ordonnait le recensement de tous les habitants de l’Empire. Ce recensement, le premier du genre, eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de la province de Syrie. Tout le monde allait se faire recenser, chacun dans la localité dont il
était originaire. C’est ainsi que Joseph, lui aussi, partit de Nazareth et monta de la Galilée en Judée, à Bethléhem, la ville de David : il appartenait, en effet, à la famille de David. Il s’y rendit pour se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui attendait un enfant. Or, durant leur séjour à Bethléhem, arriva le moment où Marie devait accoucher. Elle mit au monde un fils : son premier-né. Elle lui mit des langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la pièce réservée aux hôtes. Dans les champs environnants, des bergers passaient la nuit pour garder leurs troupeaux. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Une grande frayeur les saisit. Mais l’ange les rassura : N’ayez pas peur : je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une très grande joie. Un Sauveur vous est né aujourd’hui dans la ville de David ; c’est lui le Messie, le Seigneur. La Bible, évangile de Luc, chapitre 2, versets 1 à 11.
Mensuel de l’Armée du Salut En Suisse : Chef de territoire : Commissaire Franz Boschung | Laupenstrasse 5 | Case 6575 | CH-3001 Berne | Tél. 031 388 05 91 - Fax : 031 382 05 91 | Courriel : redaction@armeedusalut.ch | Internet : http://www. armeedusalut.ch | CP : 30-3117-4| Abonnement 1 an : CHF 48.-, CHF 67.- (étranger), CHF 72.- (par avion) | En Belgique : Chef pour la Belgique : Major Noélie Lecocq, Armée du Salut, Pl. du Nouveau Marché aux Grains 34 | BE-1000 Bruxelles | Tél. 02 513 39 04 - Fax : 02 513 81 49 | Courriel CH : redaction@armeedusalut.ch Courriel BE : Noelie_Lecocq@bel.salvationarmy.org | Internet : www.armeedusalut.be, www.legerdesheils. be | Abonnement 1 an : 7.5 | Fondateur : William Booth | Générale : Linda Bond | Rédactrice responsable : Gabrielle Keller, Berne | Comité de rédaction : Sébastien Goetschmann, Berne / Pierre-André Combremont, Yverdon-les-Bains / Marianne Hefhaf, Lausanne | Mise en page : Rolf Messerli, Secteur graphique | Imprimerie : Rub Graf-Lehmann SA, Berne | Tirage spécial : CH :42’000 ex./ BE:7’500 ex. | Crédit photo : P1 : Alexander Egger / P2 : NASA / P3, : Gabrielle Keller / P4-5 : AdS, AdS et Library of Congress, Washington D.C., USA / P6–7 : Alexander Egger / P10 : Sébastien Goetschmann / P11 : e-pyton - Fotolia.com / P 12, 13 : AdS / P15 : Wikimédia |
L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom,
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sans distinction aucune, les détresses humaines.
Edito
Non à la nuit !
Gabrielle Keller Responsable de la rédaction
La nuit s’étend dans le monde et dans le cœur des hommes. Manquer de tendresse et de joie nous rapproche de la mort. Jésus est la lumière du monde. Celui qui le suit ne marchera pas dans les ténèbres. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?
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ous ne connaissons pas la date exacte de la naissance de Jésus. L’Eglise l’a fixée au 25 décembre, puisqu’il s’agit là de la plus longue nuit. C’est de cette obscurité profonde qu’apparaît le Sauveur du monde. La Bible nous dit : « Dieu a tant aimé le monde qu‘il a donné son fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu‘ils aient la vie éternelle » (évangile de Jean, chapitre 3, verset 16). Ce message d’amour pourraitil être plus clair, plus concret ? Le mystère de Noël, c’est jeter loin sa méfiance et son nombrilisme pour accepter d’être aimé, sans condition aucune ! C’est tourner le dos aux ténèbres et se diriger vers la lumière. Jésus est venu sur terre pour mourir et ressusciter, car ni vous ni moi ne sommes capables de mener une vie pure, sans tache. Les fautes que nous commettons nous collent à la peau et ne nous lâchent plus. Impossible de purger n’importe quoi, nous sommes maudits, tous. Aucun sacrifice de notre part ne serait assez parfait pour avoir la force d’effacer nos péchés. Un seul en était capable et c’est Dieu lui-même, l’Amour fait homme. Dieu nous dit : Si nous plaçons notre espérance en Jésus et que nous engageons notre vie sur Lui, Il nous pardonne nos péchés et nous offre non seulement la vie éternelle, mais une vie nouvelle pleine d’espoir et d’amour déjà ici-bas. C’est ça le vrai message de Noël. Non à la nuit !
Je suis la lumière du monde, dit Jésus.
« J’ai à engager ma vie, Jésus, sur ta parole. J’ai à jouer ma vie, Jésus, sur ton amour. Les autres peuvent bien être sages, tu m’as dit qu’il fallait être fou. D’autres croient à l’ordre, tu m’as dit de croire à l’amour. D’autres pensent qu’il faut conserver, tu m’as dit de donner. D’autres installent, tu m’as dit de marcher et d’être prêt à la joie et à la souffrance, aux échecs et aux réussites, de ne pas mettre ma confiance en moi mais en toi, de jouer le jeu chrétien sans me soucier des conséquences, et finalement de risquer ma vie sur ton amour. » Eugène Joly
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marmites
Décembre 1891 à San Francisco …
Sébastien Goetschmann Rédaction
Collecte des marmites à New York en 1903.
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e chômage et la détresse grandissent sur la côte californienne, surtout pour ceux qui tirent leurs profits de la mer. C’est dans ce contexte que le capitaine de l’Armée du Salut Joseph McFee décide de soulager les indigents en leur offrant un repas le jour de Noël. Mais comment couvrir les frais de ces repas ? Réfléchissant à cette question, il se rappelle l’époque où il était marin à Liverpool, en Angleterre. Non loin du débarcadère était posé un grand pot appelé « pot de Simpson », dans lequel
les passants déposaient leurs dons pour les pauvres. Le lendemain, le capitaine McFee installe un trépied dans lequel il fixe une grande marmite avec l’inscription « Faites bouillir la marmite ! » au débarcadère du ferry d’Oakland, au pied de Market Street. Rapidement, il obtient de quoi financer son action. Depuis, l’idée s’est répandue au travers des Etats-Unis, mais également un peu partout où l’Armée du Salut est présente, jusqu’à devenir une véritable tradition salutiste. En Suisse, les « collectes des marmites », comme on les appelle com-
marmites munément, ont débuté dans les années 1900. Aujourd’hui encore, leurs recettes servent à soutenir le travail social de l’Armée du Salut.
Un groupe de salutistes faisant les marmites dans les rues de Lausanne (en uniforme, Marianne Hefhaf, rédactrice de ce journal).
L’AdS en chiffres L’Armée du Salut est présente dans 125 pays à travers la planète. Dans tout le territoire Suisse, Autriche et Hongrie, dirigé par le commissaire Franz Boschung, on compte 4152 membres et 1762 employés.
Pour la Suisse : Vous pouvez faire un don avec la Postcard, VISA ou la Mastercard. Vous pouvez également faire un don général au compte donateurs CCP-30-444222-5. Si vous avez un compte en banque à l’étranger, utilisez l’IBAN CH41 0023 5235 5606 3601L. Pour soutenir un projet spécifique du département de Mission et Développement : CCP 30-6709-1. www.armeedusalut.ch Pour la Belgique : Vous pouvez toujours nous aider financièrement au n° de Banque CBC/KBC : 191-0512441-53. En nous faisant don de vêtements, aliments, mobilier et appareils ménagers. www.armeedusalut.be
A l’heure actuelle, l’Armée du Salut en Suisse exploite et dirige, 57 Postes d’évangélisation (communautés salutistes), 27 Foyers pour personnes défavorisées, 5 ateliers pour personnes handicapées, 2 crèches, 20 Brocantes et 9 Foyers d’accueils temporaires pour les réfugiés. En Belgique : 11 Centres, dont des Foyers d’hébergement, d’accueil, 2 magasins de seconde main, 2 Service d’aide, 1 Centre de vacances, et 10 Postes d’évangélisation. Le cœur à l’ouvrage.
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aide sociale
« Elle te ronge de l’intérieur »
Gabrielle Keller Responsable de la rédaction
Pour Myriam*, l’absence de domicile fixe est comme une sale maladie : « Elle te ronge de l’intérieur » marmonne-t-elle. Myriam doit avoir la trentaine et en parlant, elle me plonge dans une forte odeur d’alcool.
Markus Wäfler, directeur du Foyer : « On s’attache aux résidents. »
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Armée du Salut ». Les lettres blanches de l’inscription ressortent sur le blason rouge. A Bienne, cette ville qui bat le triste record national des bénéficiaires de l’aide sociale, l’enseigne est visible, loin à la ronde, sur la façade du Foyer de passage. « Bonsoir Madame ! » Markus Wäfler (46 ans) salue une femme africaine qui, le pas lourd et la respiration difficile, franchit le seuil du Foyer.
Le responsable du Foyer accueille chaque résident avec le même respect. Il n’en tutoie aucun. Il est justement en train de mettre les couverts pour le souper : « Je ne sais jamais combien des personnes qui se sont annoncées vont vraiment venir. Cela dépend de la disposition de chacune d’entre elles. » dit-il. Aujourd’hui, il en attend douze. En fait, il n’en viendra que neuf. Ici d’autres règles s’appliquent que dans le monde extérieur. Les sans-abri sont souvent fatigués ou malades. Parfois, quand l’ambiance est bonne, il leur arrive de s’attarder avec quelques compagnons d’infortune. Les agendas et les montres ne rythment plus le même quotidien. Markus Wäfler, Directeur de ce Foyer depuis 1995, a appris à s’accommoder de cette situation. La dame africaine entre dans la salle à manger, à bout de souffle, s’assied sur une chaise et place soigneusement un immense sac à main sur ses genoux. « Enchantée, je m’appelle Claudette* » dit-elle avec une distinction non commune. Elle est resplendissante avec son chapeau en feutre noir et son foulard rose. Son rire vient du fond de son cœur, il est contagieux. Elle a 56 ans ; on ne les lui donnerait pas. Elle prend cela pour un compliment et réplique avec coquetterie : « Si, si, la maladie m’a usée, vous savez, c’est le cœur qui est malade ». Ne
aide sociale parle-t-elle vraiment que du physique ? Nous ne le saurons pas. Elle vit depuis bien six mois dans les rues de Bienne. Ici les histoires de vie sont le plus souvent des histoires tristes, que personne n’aime raconter. Par exemple Bari*, un homme de 27 ans, au look rasta. Il nous montre certes spontanément la chambre qu’il occupe depuis trois semaines. Par contre, lorsque nous lui demandons pourquoi il vit ici, il répond évasivement : « J ’ai perdu mon emploi, puis mon logement, ok, ça te suffit ? » Nous n’en n’apprendrons pas davantage de lui. A Bienne, plus d’un habitant sur dix dépend de l’aide sociale. Markus Wäfler porte fièrement le blason rouge de l’Armée du Salut sur son gilet : « C ’est très motivant de pouvoir aider concrètement et de constater comment les choses évoluent positivement dans la vie des gens. » Ceux qui vivent ici reçoivent une aide globale : qu’il s’agisse de trouver un logement, de problèmes de santé ou d’accompagnement spirituel – pour autant qu’ils le veuillent. De nombreux résidents souffrent de problèmes aigus d’addiction. Cela ne simplifie pas la vie en groupe. Ce soir, ils mangent tranquillement, puis ils disparaissent dans leur chambre ou dans la salle de séjour, où ils regardent la télévision. Parfois, explique Markus Wäfler, ils se querellent aussi. Il doit alors évaluer la situation et décider s’il y a lieu d’intervenir ou pas. Nombre de résidents sont jeunes, la plupart sont des hommes. Plus la soirée avance, plus il y a du monde se pressant au portillon. Cela fait belle lurette que Claudette a pris son sac à main sous le bras et qu’elle est montée dans sa chambre. Myriam n’est pas réapparue. Quatre
Claudette, belle et radieuse, malgré ses problèmes.
autres personnes figurent sur la liste d’attente. Pour elles, l’Armée du Salut cherchera une solution alternative. *les noms ont été modifiés par la rédaction Le Foyer de passage de Bienne occupe dix collaborateurs (cinq unités de personnel) et peut accueillir 25 personnes. Il affiche toujours complet. Le prix de la nuitée varie selon le canton dans lequel se trouve le foyer. Lorsqu’un client ne parvient pas à réunir la somme couvrant les frais d’hébergement, l’Armée du Salut comble la différence. Un fond d’aide est alimenté à cet effet grâce à la collecte des marmites. Parallèlement, l’Armée du Salut vérifie si le pensionnaire a éventuellement droit à d’autres aides publiques.
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chantons Noël
Minuit, chrétiens Il est né le divin enfant Il est né le divin enfant Jouez hautbois, résonnez musettes ! Il est né le divin enfant, Chantons tous son avènement ! Depuis plus de quatre mille ans, Nous le promettaient les prophètes Depuis plus de quatre mille ans, Nous attendions cet heureux temps. Ah ! Qu´il est beau, qu´il est charmant ! Ah ! Que ses grâces sont parfaites ! Ah ! Qu´il est beau, qu´il est charmant ! Qu´il est doux ce divin enfant ! Une étable est son logement Un peu de paille est sa couchette, Une étable est son logement Pour un dieu quel abaissement! Il veut nos cœurs, il les attend : Il est là pour faire leur conquête Il veut nos cœurs, il les attend : Donnons-les lui donc promptement !
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Minuit, chrétiens, c’est l’heure solennelle, Où l’Homme-Dieu descendit jusqu’à nous Pour effacer la tache originelle Et de Son Père arrêter le courroux. Le monde entier tressaille d’espérance En cette nuit qui lui donne un Sauveur. Peuple à genoux, attends ta délivrance. Noël, Noël, voici le Rédempteur ! De notre foi que la lumière ardente Nous guide tous au berceau de l’Enfant, Comme autrefois une étoile brillante Y conduisit les chefs de l’Orient. Le Roi des rois naît dans une humble crèche : Puissants du jour, fiers de votre grandeur, A votre orgueil, c’est de là que Dieu prêche. Courbez vos fronts devant le Rédempteur. Le Rédempteur a brisé toute entrave : La terre est libre, et le ciel est ouvert. Il voit un frère où n’était qu’un esclave, L’amour unit ceux qu’enchaînait le fer. Qui Lui dira notre reconnaissance, C’est pour nous tous qu’Il naît, qu’Il souffre et meurt. Peuple debout ! Chante ta délivrance, Noël, Noël, chantons le Rédempteur ! .
chantons Noël
Ecoutez !
Le chant des anges Ecoutez le chant des anges, Vient d’éclater dans les airs; Joignons aussi nos louanges A leurs sublimes concerts : Gloire à Dieu ! Paix sur la terre ! Aujourd’hui le Christ est né ! Jésus s’est fait notre frère, Un Sauveur nous est donné ! Son palais est une étable, Une crèche est son berceau, Et pourtant, c’est l’Admirable, C’est le Fils du Dieu très-haut. Il vient à nous débonnaire Et de grâce couronné. Jésus s’est fait notre frère, Un Sauveur nous est donné ! Avec vous, bergers et mages, Aux pieds de notre Seigneur, Nous déposons nos hommages, Nous lui donnons notre cœur. Tout son peuple sur la terre Dit, avec nous prosterné : Jésus s’est fait notre frère, Un Sauveur nous est donné !
Douce nuit! Sainte nuit! Douce nuit ! Sainte nuit ! Tout se tait, l’heure fuit. Seuls Joseph et Marie humblement, sont penchés au berceau de l’Enfant. Dors, Jésus radieux ! Dors, Jésus radieux ! Douce nuit ! Sainte nuit ! Rois, bergers vont à Lui. L’air s’emplit de cantiques joyeux, qui s’envolent aux portes des cieux. C’est Jésus le Sauveur ! C’est Jésus le Sauveur ! Douce nuit ! Sainte nuit ! Où Jésus a souri. Son amour jusqu’à nous est venu ! L’âme en Lui trouve enfin le salut ! Christ au monde est donné ! Christ au monde est donné !
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histoire d’homme
De l’obscurité à la lumière Propos recueillis par Sébastien Goetschmann Rédaction Claude Jaccoud (57 ans), marié, trois enfants et quatre petits-enfants, gère une ferme du Brassus (VD) en communauté d’exploitation avec l’un de ses fils. Si l’homme est aujourd’hui ferme et épanoui dans sa foi, cela n’a de loin pas toujours été le cas.
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epuis tout petit, j’avais deux vocations : devenir agriculteur, car j’aime la nature et les animaux ; et rechercher la vérité de Dieu. Ma mère était une protestante pudique dans l’expression de sa foi, mais mon père était totalement réfractaire à l’Evangile, ce qui m’a freiné dans ma quête de la vérité. J’ai dû me débrouiller tout seul, en lisant et en cherchant un peu partout. Et dans ce cheminement pour trouver la vérité, j’ai été rejoint par un lourd héritage occulte que traînait notre famille. C’est ainsi qu’à l’âge de 12 ans, j’ai passé un pacte directement avec le diable, sans savoir que c’était lui. Je me suis mis à pratiquer toutes sortes d’expériences occultes, comme la table « Ouija », où on demande à un esprit de répondre à nos questions. Cela semble sympa et inoffensif, mais en fait, on entre en contact avec des esprits démoniaques et on ne se rend pas compte des effets que cela produit. J’ai aussi exercé le reboutage et la divination. Ce qui se passe quand on pratique l’occulte, c’est qu’on a comme un voile devant les yeux, on ne se rend pas compte que les tuiles qui nous tombent dessus sont liées à ces pratiques.
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Quête de la perfection Durant huit ans, j’ai vécu intensément la fin de mon enfance, mon adolescence, mon apprentissage d’agriculteur
Le pendule peut sembler une pratique anodine, voire rigolote, mais les forces cachées derrières ce genre de pratiques sont néfastes.
et ma recherche de la vérité. En parallèle aux pratiques occultes, j’ai étudié un peu toutes les religions : l’animisme, le bouddhisme, l’hindouisme, le confucianisme, …, toujours en quête de cette vérité. Et dans chacune de ces disciplines, j’allais jusqu’au bout dans la mise en pratique, mais j’ai à chaque fois eu le sentiment d’aboutir à une impasse. Lorsqu’on se lie à des esprits démoniaques, on a l’impression de devenir
histoire d’homme puissant et mes capacités occultes augmentaient effectivement, mais en fait, on devient esclave et soumis à ces puissances. Et celles-ci ont commencé à me jouer des tours en m’insufflant un esprit de destruction, des envies de suicide. Jusqu’au jour où ma vie a basculé. Le voile se lève A l’âge de 20 ans, j’étais en alpage avec un ami. Un matin, nos deux réveils n’ont pas sonné et nous avions 15 minutes de retard pour livrer le lait. Durant ce laps de temps, l’homme qui venait chercher le lait se promenait et a vu un autocollant sur ma voiture. Il y était écrit : « Dieu n’est pas loin, Jésus est le chemin. » Même si je pratiquais des choses sombres, cela ne me dérangeait pas d’avoir un tel autocollant, puisque dans le fond, je recherchais Dieu. L’homme m’a alors dit : « Je ne savais pas que tu étais chrétien. », (je ne le savais pas non plus) et il m’a invité dans sa communauté où un évangéliste passait le soir même. J’ai accepté. Ce soir-là, j’ai été littéralement saisi par le Saint-Esprit et il a levé le voile sur ma situation. La première chose que j’ai vue, après la Gloire de Christ, c’était ma propre misère. Je me suis rendu compte que je profitais des autres, que je cherchais une position de dominant, même lorsque je guérissais quelqu’un par de la magie blanche, j’attendais quelque chose en retour. J’ai compris la vanité de mes recherches dans les différentes religions. En fait, en cherchant la vie, je m’étais plongé dans le monde de la mort, sans même le voir. J’ai alors ressenti toute la noirceur de la séparation d’avec Dieu. C’était le 18 juin 1975 et depuis, ma vie a changé du tout au tout. Ce jour-là, Dieu m’a dit : « Tu mérites la mort, vu tes actes et tes souillures. Mais si tu reconnais tes fautes, je peux te pardonner. »
« Non à la nuit ! » Je n’avais pas trop le choix, je savais maintenant tout le mal dont je m’étais chargé. Mais la grâce de Dieu est plus grande que la rébellion. Durant une année, j’ai vécu un processus de guérison où Dieu m’a consolé par son Esprit. Puis j’ai senti que Dieu m’appelait à me former pour pouvoir le servir. Dieu a alors ouvert les portes pour que je puisse suivre une école biblique au Danemark. Et aujourd’hui, j’exerce un ministère pastoral en recevant des gens chez nous.
Claude Jaccard
Durant ma vie, j’ai passé d’un extrême à l’autre. De l’obscurité à la lumière. Et je peux affirmer qu’il y a toujours moyen de dire non à la nuit. Car Dieu est fidèle et il désire que nous le rencontrions. Malgré nos mauvais choix, il ne renonce pas et programme des rendez-vous, il nous interpelle. C’est une stratégie du diable de nous faire croire que notre péché nous empêche de revenir à Dieu. Car Dieu, lui, continue de nous tendre la main, mais il faut faire l’effort de la saisir.
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dans le monde
Un amour sans frontière Doris Droz Officière de l’Armée du Salut « Le Père Noël ne connaît pas Haïti, il ne m’apporte jamais de cadeau » soupire tristement Kassandra, une fillette d’un quartier pauvre de Port-au-Prince.
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élas, ils sont nombreux les enfants qui, comme Kassandra, ne reçoivent jamais de cadeaux à Noël, les êtres humains à qui la vie ne fait pas de cadeaux ! L’Armée du Salut est à l’œuvre dans 125 pays du monde. Beaucoup de ces pays, situés pour la plupart au Sud de la planète, vivent dans une extrême pauvreté. Animée par la foi en Jésus-Christ, l’Armée
du Salut s’engage à soulager, sans distinction aucune, les détresses humaines. Elle lutte pour l’amélioration des conditions de vie et vient en aide aux personnes concernées par la pauvreté et la détresse. L’Armée du Salut Suisse soutient l’Armée du Salut locale dans ce combat, financièrement mais aussi au travers de projets de développement, à l’exemple de ces trois témoignages :
Le capitaine Kolmiena est officier de l’Armée du Salut au Congo-Brazzaville. Juste à côté de sa maison, se trouve un dépôt d’ordures. Au milieu de cette saleté, des enfants ont trouvé un abri pour y dormir. Tous les jours, le capitaine leur rend visite ; il leur offre du pain et quelque chose à boire. Il leur dis-
pense aussi des cours d’alphabétisation, convaincu que chaque enfant peut devenir quelqu’un de bien dans la société. Son cœur et sa foi le motivent à leur offrir un peu de chaleur humaine et la possibilité d’une formation de base qui les orientera vers un avenir meilleur.
dans le monde
En Equateur, la plupart des personnes âgées vivent dans une grande précarité, seules et isolées. Elles n’ont pas de rente de vieillesse et représentent ainsi une charge pour leurs proches. Grâce à un projet de l’Armée du Salut, 200 personnes sont nourries deux fois par semaine.
Elles fréquentent des ateliers créatifs et, par des lectures, prennent conscience de leurs droits. Ces personnes peuvent en outre bénéficier d’un soutien médical, psychologique, spirituel et d’une écoute attentive.
Au Pakistan, depuis les graves inondations de 2010, l’Armée du Salut gère un programme dont l’objectif est la réhabilitation des moyens de subsistance des villageois. Dans la région du Pendjab, l’Armée du Salut a donné quelques vaches aux habitants d’un vilage. Parmi eux, un
couple de personnes âgées et aveugles se trouvent dans l’impossibilité d’élever l’animal. Cependant, toutes les familles qui possèdent une vache approvisionnent quotidiennement ce couple en lait ; l’officier de l’Armée du Salut leur a appris à s’entraider dans l’amour du prochain.
Témoigner de l’estime et de l’amour, offrir de l’aide et l’espérance d’un avenir meilleur, telle est la mission de l’Armée du Salut, tout autour du monde. armeedusalut.ch/mission
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message de Noël
Une étreinte de Noël Linda Bond Générale de l’Armée du Salut Internationale à Londres
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e petit garçon était visiblement perdu. Seul au milieu du centre commercial, avec tout le monde s’affairant autour de lui, il semblait terriblement inquiet, cherchant du regard un visage familier. C’était la période de Noël, le plus mauvais moment de l’année pour se trouver au milieu d’une foule qui se presse, séparé d’un membre de sa famille. Cependant, me tenant à côté de la marmite de l’Armée du Salut, je voyais ce que lui ne pouvait pas voir, un homme âgé qui ne se tenait pas très loin, les yeux fixés sur le garçon. Je me dis que ce devait être son grand-père. Et bientôt leurs regards se sont croisés et le vieil homme a couru étreindre le garçon. « Tu te croyais perdu, n’est-ce pas ? Et bien, j’ai tout le temps su où tu étais. » Il ne gronda pas le petit garçon pour s’être éloigné. Pas de sermon embarrassant devant des étrangers. Pas la moindre réprimande. Pour tant de gens, la période de Noël ne fait qu’accentuer leur impression d’être perdus, d’être seuls au milieu de la foule. L’accent mis sur la famille, les souvenirs heureux, les fêtes et les cadeaux ne fait que leur rappeler leur isolement, et que leur vie n’a pas été comme ça pour eux. C’est peut-être pour ça que l’Armée du Salut a fait de Noël un objectif important de l’année. C’est peut-être la raison pour laquelle nous faisons des repas spéciaux dans la communauté, nous apportons une aide pour Noël et nous donnons des jouets. Nous voulons combler le vide, ou répondre aux besoins urgents et
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faire preuve de l’esprit de Noël de la façon la plus pratique. Cependant, en dépit de tout ce que nous faisons, nous ne pouvons pas réparer les vies brisées ou guérir les blessures profondes du cœur. Quelquefois nous sommes surpris de découvrir que les gens qui se sentent le plus perdus dans le labyrinthe de Noël ne sont pas ceux qui ont des difficultés économiques. Quelquefois ceux qui souffrent, qui sont brisés, seuls et perdus sont en fait ceux qui semblent tout avoir. La Bible raconte l’histoire d’un tel homme : Zachée. Il était en fait très prospère. Toutefois, sa profession de collecteur d’impôts le mettait à l’écart. Mais Jésus, comme le grand-père gâteau, voyait toujours où il était et a communiqué avec lui d’une façon qui a changé sa vie. Quand on l’a critiqué parce qu’il mangeait un morceau avec un « pécheur » comme Zachée, Jésus a déclaré avec emphase qu’il était venu dans le monde pour chercher et sauver les perdus (Luc 19 : 10). Zachée a changé : le trompeur calculateur est devenu un citoyen généreux et responsable. Pourquoi ? Pas parce qu’on l’a humilié et réprimandé en public, ou qu’on l’a mis à l’écart, mais parce que Jésus le surveillait. Il lui a donné conscience de sa dignité. Il savait qu’il pouvait être différent. Il est si important de ne pas nous laisser emporter par la nostalgie à propos de l’histoire de Noël. Nous pouvons rendre romanesque la scène de la naissance de
message de Noël Jésus et laisser échapper la puissance de son message. Dieu s’est fait homme dans la chair, il est venu vivre parmi nous et il a passé sa vie à la recherche de ceux qui avaient besoin de reprendre contact avec leur Créateur. Peut-être certains d’entre nous ne voudront jamais admettre qu’ils sont des âmes perdues, mais nous pourrions admettre que nous avons perdu nos idéaux, nos valeurs, notre foi ou notre espérance. Nous pourrions peut-être même aller jusqu’à admettre que nous
avons perdu beaucoup de notre amour pour nous-même et pour les autres. Ce n’est pas quelque chose que nous disons à n’importe qui. Nous pouvons nous sentir comme le jeune garçon, auquel la foule ne fait pas attention mais qui a désespérément besoin qu’on le trouve. Et bien, mes amis, Noël nous parle de la venue du Sauveur du monde, le Sauveur aimant, celui qui cherche les perdus, qui les étreint, et qui leur offre la meilleure façon de se sentir à leur place qu’ils pouvaient jamais imaginer.
Chères lectrices, chers lecteurs, Tout au long de l’année et des douze numéros d’ « Espoir », l’équipe de Rédaction vous a accompagnés, avec l’objectif permanent de vous transmettre des messages porteurs d’espoir. A Noël, Dieu s’est fait tout proche en JésusChrist. Ce Noël sera-t-il une rencontre avec Lui ? C’est notre vœu ! Ainsi vous pourrez fêter Noël 365 fois en 2013 ! www.armeedusalut.ch / www.armeedusalut.fr / www.armeedusalut.be
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JAAPP
3001 Berne
Annoncer les rectifications d’adresses
Si vous le désirez, vous êtes cordialement invités à assister aux différentes fêtes de Noël proposées dans nos Postes d’évangélisation. Bruxelles : Gouter de Noël le 16 décembre 2012 à 14 heures Renseignements 02 / 513 39 04 Courcelles : Fête de Noël le 23 décembre 2012 à 13 heures Renseignements 071 / 45 27 33 Forchies : Fête de Noël le 26 décembre 2012 Renseignements 071 / 54 00 97 Jumet : Fête de Noël le 23 décembre 2012 à 15 heures Renseignements 071 / 34 17 89 Liège : Fête de Noël le 23 décembre 2012 à 10 heures Renseignements 02 / 513 39 04 Quaregnon : Fête de Noël le 25 décembre 2012 à 18 heures Renseignements 065 / 78 30 08 Seraing : Fête de Noël le 23 décembre 2012 à 10 heures Renseignements 04 / 336 61 35 Verviers : Fête de Noël le 16 décembre 2012 à 12h30 Renseignements 087 / 33 33 24 Clair Matin : Spectacle de Nouvel An le 11 janvier 2013 88 rue des Trois Rois 1180 Uccle Renseignements 02 / 376 17 40
Visitez également nos marchés de Noël. Le 1er Décembre 2012 à la Maison de la Mère et de l’Enfant : 225 chaussée de Drogenbos , 1180 Uccle Renseignements 02 / 376 17 01 Les 17 et 18 décembre 2012 à la Maison communale d’Evere pour la Maison des Enfants de Clair Matin Renseignements 02 / 376 17 40