Magazine No. 13 / décembre 2018

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N° 13 | décembre 2018

MAGAZINE DE L’ARMÉE DU SALUT SUISSE

« J’AIME BIEN PASSER DU TEMPS AVEC DES GENS. » Reto | Page 4

FOYER « SUNNEMÄTTELI » Une offre exceptionelle | Page 8

SOUDAIN SANS ABRI Erika remonte la pente | Page 18

LA CONSEILLÈRE NATIONALE MARIANNE STREIFF « Les personnes handicapées doivent pouvoir participer à la vie » | Page 20


ÉDITORIAL

Chère donatrice, cher donateur, En cette période froide de l’année, la vie des gens se déroule surtout dans l’ambiance chaleureuse des foyers. C’est au chaud, avec sa famille et ses amis, que l’on savoure la période de l’avent. Lors de telles journées d’hiver, je prends conscience de ce que cela signifie d’avoir un toit sur la tête. Tout le monde n’a pas la chance de passer les fêtes de Noël en harmonie entouré de ses proches. Je pense à ceux qui n’ont pas de chez-soi et pas de famille, qui sont seuls. En tant que chrétiens, nous nous devons d’être à leur côté, indépendamment de leur origine, de leur histoire ou de leurs besoins. Pour Dieu, chacun de nous est précieux. Les foyers et hébergements de l’Armée du Salut accueillent, pour quelques nuits ou pour une plus longue période, des adultes et des enfants souffrant de problèmes sociaux, psychiques ou physiques. Ce que réalise le personnel d’accompagnement est impressionnant, car chaque hôte amène ses défis particuliers : que ce soit un sans-abri qui se réjouit de bénéficier d’un repas chaud et d’un lit, ou un enfant souffrant d’un handicap physique lourd et nécessitant une prise en charge intensive. Afin de tenir compte de cette diversité, l’Armée du Salut s’engage sur tous ses sites pour une inclusion vécue. Cela signifie que, indépendamment de leurs difficultés, tous les bénéficiaires de nos offres doivent pouvoir participer à la vie de la manière la plus autonome possible et sur un pied d’égalité. Vivre, travailler et habiter ensemble : c’est sur cela que portent de nombreux articles du présent Magazine. Je vous invite chaleureusement à découvrir la vie de nos bénéficiaires. Je vous souhaite un Noël béni. Philipp Steiner Responsable Marketing & Communication

IMPRESSUM Magazine des donateurs de l’Armée du Salut Suisse Parution deux fois par an (juin/décembre) Éditrice Fondation Armée du Salut Suisse, Dons, Laupenstrasse 5, case postale, CH-3001 Berne Téléphone 031 388 05 35 dons@armeedusalut.ch armeedusalut.ch | CP Dons 30-444222-5 Rédaction Holger Steffe (chef Dons a. i.), Gino Brenni, Florina German, Sébastien Goetschmann, Marco Meier, Stefan Meier, Nathalie Schaufelberger Traduction Service de traduction de l’Armée du Salut Concept et design Spinas Civil Voices, Zurich / Stefan Walchensteiner Mise en page Nadia Shabani Imprimeur Stämpfli SA, Berne Fondateur de l’Armée du Salut William Booth Général Brian Peddle Chef de territoire Commissaire Massimo Paone Photo de couverture Ruben Ung | Photos Lin Geissler, Ruben Ung, Sébastien Goetschmann, Daniel Oester, Armée du Salut Suisse, Sunnemätteli, Dé­ve­lop­p e­ment In­ter­na­tio­nal

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SOMMAIRE

4 Une maison et ses habitants Le Foyer « Hertihus » à Bülach n’est pas un foyer comme les autres

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7 Le bidule 8 L’Armée du Salut apporte son soutien Le Foyer « Sunnemätteli » soutient les familles d’enfants handicapés 10 Au pied de la lettre 11 Nous quatre 12 Pour se réjouir 14 La musique est… la fête 15 Du concret Un hébergement pour les plus pauvres à Genève et la première brocante de la région de Soleure

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17 Entre autres 18 Pour ceux que la chance a abandonnés Soudain sans abri – comment Erika* a trouvé un nouveau chez-soi 20 Que de questions ! La conseillère nationale Marianne Streiff en discussion 22 À suivre Aménagement de logements accompagnés au Foyer « Lorrainehof »

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* Nous avons modifié les noms et utilisé les photos d’autres personnes afin de protéger la sphère privée des personnes concernées.

armeedusalut.ch


UNE MAISON ET SES HABITANTS

VIVRE AVEC UN MAXIMUM D’INDIVIDUALITÉ

Reto, dans la boutique avec la directrice Doris Haab.

Au Foyer « Hertihus » à Bülach, des personnes qui ont besoin d’aide pour organiser leur quotidien trouvent un chez-soi. Un lieu rempli de vie et d’histoires, constamment en mouvement et tout sauf ennuyeux. On remarque depuis l’extérieur déjà que le Foyer « Hertihus » n’est pas un foyer comme les autres. Depuis son ouverture en septembre, la boutique du Foyer, « Ladä », invite les visiteurs à entrer et à y jeter un œil. Dans le local de vente réaménagé, un assortiment toujours plus important est offert. Composé de produits de l’exploitation ainsi que de produits achetés, il est adapté à son emplacement animé à la Bahnhofstrasse de Bülach. « Downtown Bülach » : c’est ainsi que Doris Haab appelle le voisinage. Doris Haab dirige le Foyer « Hertihus » de l’Armée du Salut. À un emplacement central comme celui-ci, on ne veut pas se cacher et on cherche le contact avec les voisins, les passants et les personnes intéressées. « Ce n’est certes pas un magasin Apple et nous ne voulons pas entrer en bourse avec la boutique », explique Doris Haab. C’est une jolie contribution à la vie urbaine de Bülach. Reprendre pied Reto, résident, confirme ce qu’il y a de particulier au Foyer « Hertihus » : « Ici, on n’est pas simplement considéré

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comme un résident de foyer, mais comme un être à part entière. » Reto a 43 ans et habite au Foyer depuis avril 2017. Comme beaucoup d’autres résidents, Reto n’a pas un parcours facile derrière lui. Il a perdu son père du cancer, a souffert de crises de panique et a une grande peur des changements. Reto est très sensible, « presque hypersensible », comme il le dit lui-même. Reto a longtemps travaillé à la station d’épuration de Bülach. Lorsque son équipe de travail a connu de profonds changements et que son chef de longue date a été remplacé, c’était trop pour lui. Des crises de panique toujours plus fréquentes et plus graves ont débouché sur une tentative de suicide. Il était clair qu’il n’était plus possible de continuer comme cela. Alors au plus bas, Reto a trouvé une place au Foyer « Hertihus » grâce à une connaissance ; il y a emménagé « un matin pluvieux ». Il s’y est plu dès le début, et la façon simple de vivre ensemble lui a facilité son nouveau départ. Reto a commencé avec une activité régulière dans les services de nettoyage du Foyer et a retrouvé petit à petit sa confiance en lui et en ses capacités.


Reto reçoit de l’argent pour les repas, qu’il gère de façon indépendante pour le budget de son propre ménage. « Je participe quand même la plupart du temps aux repas communs, ici au Foyer, dit-il, ici, la cuisine fait toujours quelque chose de bon et de frais.» Reto est un vrai habitant de Bülach : des passants qui cheminent près de la terrasse le saluent toutes les deux minutes. Reto les salue amicalement en retour. « J’aime bien passer du temps avec des gens », dit-il. Depuis que Reto habite au Foyer « Hertihus », il a connu de nombreux changements positifs : ses peurs et ses doutes ont fortement reculé et il est devenu plus autonome. Il le prouve au quotidien, avec son travail dans la boutique. Avant, il n’aurait pas osé faire cela. « Reto est une personne très fiable, il fait cela très bien », le félicite Doris Haab, la directrice. Reto se réjouit visiblement de ce beau compliment. « Ce que je fais est bien », dit-il avec un sourire. Des histoires comme celle de Reto confirment à Doris Haab que son travail en tant que directrice d’institution a un sens. « C’est la raison pour laquelle je viens tous les jours avec plaisir au travail. Cela me réjouit quand les résidents disent qu’ils se sentent appréciés ici », dit-elle en expliquant sa motivation. Elle reçoit aussi la liberté nécessaire de l’Armée du Salut pour faire, ensemble avec les résidents, du Foyer « Hertihus » un foyer sortant de l’ordinaire. Doris Haab et son équipe font en sorte qu’il s’y passe toujours quelque chose. L’agrandissement du Foyer, par exemple, afin qu’il y ait toujours suffisamment de places de travail à offrir aux résidents. Plus d’espace pour les loisirs et le travail Depuis le 1er septembre 2018, un nouveau bâtiment situé au Hertiweg, de l’autre côté de la rue, fait partie du Foyer. « La nouvelle maison nous offre des possibilités insoupçonnées, explique Doris Haab, avant, nous ne pouvions offrir que des possibilités limitées de travail. » Dans la cuisine de l’ancienne ferme, des prunes et des pommes venant de stocks ayant subi des dommages de grêle sont par exemple séchées et transformées en fruits secs. Les idées pour de nouveaux produits ne manquent pas : pour l’année prochaine, le Foyer a prévu de lancer sa propre production de pâtes. Dans l’atelier d’artisanat situé à côté, des œuvres sont créées. Pour la période de Noël, l’Hôpital de Bülach a commandé 250 petits anges fabriqués avec du bois flotté comme cadeau pour ses patients. L’esprit d’entrepreneur est toujours là, et des petits anges supplémentaires sont produits pour l’assortiment de Noël de la boutique. Le chemin du travail est nouveau pour les résidents : « On ne va plus au travail en pantoufles. Se rendre au travail prend une autre signification avec le fait de devoir traver-

De la production en ateliers à la vente en boutique : de nombreux articles sont produits sur place pour compléter l’assortiment.

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Le nouveau bâtiment situé au Hertiweg offre surtout la place nécessaire pour travailler ensemble. En cuisine ou dans les ateliers, les résidents ont de vastes possibilités.

ser la rue », poursuit Doris Haab. La place supplémentaire à l’étage supérieur est utilisée comme salle de groupe, par exemple pour le groupe de femmes qui se rencontre justement ici. Un coin lecture dans la galerie permet aux résidents qui ne peuvent pas travailler de prendre part à ce qui se passe. « La nouvelle maison doit être un lieu de travail et de rencontre, afin que personne ne soit seul. » Une source bienvenue de revenus Avec le nouveau bâtiment, les dépenses pour le loyer et l’entretien augmentent aussi. Afin de pouvoir couvrir ces coûts, la boutique a été reconçue et réaménagée. Le déménagement de l’atelier de l’autre côté de la rue a rendu cela possible. Dans les rayons, on trouve des biscuits et des arrangements de Noël, en plus des petits anges en bois flotté, et à partir de l’année prochaine, on y trouvera également des pâtes produites dans le Foyer. Des produits soigneusement choisis, fabriqués dans d’autres institutions de l’Armée du Salut comme Obstgarten, Buchseegut ou HandsOn, complètent l’assortiment.

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Une fête de Noël commune Indépendamment du travail pour l’assortiment de Noël, la période de Noël est à la fois belle et triste. Avec elle, des souvenirs d’une époque révolue pour les résidents remontent à la surface. « Pour nous, il est important que personne ne se sente seul. Chacun reçoit un petit cadeau personnalisé, dit Doris Haab. Nos résidents apprécient le fait d’avoir une fête de Noël traditionnelle », poursuit-elle. Elle lit une histoire, puis tout le monde chante, mange et rit ensemble. La plupart des personnes en Suisse ont la chance de pouvoir passer cette période de recueillement dans leur cercle familial. Beaucoup de résidents du Foyer « Hertihus » n’ont pas ce privilège. C’est pour cela que Doris Haab dit : « Pour beaucoup de personnes ici, nous sommes comme une famille de remplacement. Nous voulons rendre ce moment le plus beau possible pour tous. »

armeedusalut.ch/hertihus Texte : Marco Meier | Photos : Ruben Ung


LE BIDULE

UN VIEUX JOUET, MAIS TOUJOURS AUSSI BEAU : CE JOUET EN FER-BLANC EST PEUT-ÊTRE UN CADEAU DE NOËL SORTI DU PASSÉ, IL N’A CEPENDANT PAS VIEILLI. LES LOCOMOTIVES RAYONNENT DANS LEURS COULEURS INTENSES ET TOURNENT BRUYAMMENT DANS UN PAYSAGE ALPIN.

brocki.ch

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L’ARMÉE DU SALUT APPORTE SON SOUTIEN

Au Foyer « Sunnemätteli », les enfants ne s’ennuient pas : en hiver, des balades dans la neige sont au programme.

LES PARENTS D’ENFANTS HANDICAPÉS ONT BESOIN D’AIDE Le Foyer pour enfants handicapés « Sunnemätteli » se trouve en pleine nature, dans l’Oberland zurichois. En accueillant des enfants en situation de handicap, il permet surtout de soulager leurs familles pendant quelques jours d’un quotidien très astreignant. « Notre fille s’impatiente de retourner en vacances au Sunnemätteli. Merci beaucoup pour tout ce que vous y faites. Cela nous soulage beaucoup. » Andreas Girsperger reçoit souvent des commentaires positifs comme celui-ci de la

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part de parents. Il dirige le Foyer pour enfants handicapés « Sunnemätteli » de l’Armée du Salut. Ces commentaires montrent à quel point les soins et l’encadrement professionnels fournis ici sont précieux. Andreas Girsperger dit :


« Malheureusement, il arrive souvent que des familles avec un enfant handicapé se brisent à cause d’un lourd quotidien. Un week-end de libre par mois peut déjà prévenir le surmenage. » Des destins qui nous touchent « Beaucoup de parents amènent leur enfant le vendredi soir et viennent le chercher le dimanche », explique Andreas Girsperger. Il s’agit d’enfants et d’adolescents âgés de deux à dix-huit ans, qui ont un handicap physique ou mental. Beaucoup d’entre eux sont en chaise roulante ou ne peuvent communiquer que grâce aux technologies modernes, par exemple au moyen d’un ordinateur qui transforme le mouvement des yeux en signaux vocaux. Les cas particulièrement tristes sont ceux de maladies dégénératives : « On sait que certains enfants vont bientôt mourir. Nous sommes aussi confrontés à cette réalité ici. » Un partenaire important pour les parents Tous les enfants ne partagent pas un destin aussi définitif. Andreas Girsperger sort un dossier et nous parle de Selina*, une fille de 13 ans. Ces dossiers sont une sorte de guide de la part des parents, avec des indications précises concernant le comportement de leur enfant lors du bain ou des repas. Il lit : « Avec de l’aide, Selina peut guider la cuillère elle-même et donne le rythme. Elle est en fauteuil roulant et ne peut presque pas bouger. Elle utilise sa langue pour indiquer qu’elle a besoin d’aller aux toilettes. Avec ses yeux et des mimiques, elle signale oui ou non. » On doit toutefois bien la connaître pour décoder ces signes. Elle comprend quand même ce qui se passe autour d’elle : « Elle rit quand quelque chose l’amuse, par exemple lorsque je ne l’ai pas bien comprise », ajoute-t-il en souriant.

« Un week-end de libre par mois peut déjà prévenir le surmenage. »

Selina savoure ses quelques jours de vacances au Foyer « Sunnemätteli ».

Le grand jardin est propice à maintes découvertes.

Andreas Girsperger On se rend vite compte de l’importance de l’étroite collaboration avec les familles. « Nous attachons une très grande importance à la communication avec les parents. Souvent, ils nous appellent parce qu’ils cherchent une oreille attentive pour parler de leur enfant, par exemple au sujet d’événements récents. Cela fait aussi partie de notre travail », dit-il.  Tributaire des dons Pour les enfants, les jours passés au Foyer « Sunnemätteli » sont comme des vacances. « Surtout dehors, dans le

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Une offre unique en son genre en Suisse alémanique Le Foyer pour enfants handicapés « Sunnemätteli » offre 16 places pour des enfants avec un handicap, 360 jours par an. Les enfants y passent, par exemple, un weekend, ce qui soulage leur famille. La demande est grande : pendant les périodes de vacances et les week-ends, les places sont généralement toutes occupées. Pour des cas particulièrement pressants, il y a également une place disponible en cas d’urgence. En règle générale, l’encadrement se fait avec un accompagnant pour deux enfants. Dans des situations spéciales, par exemple lorsque les enfants prennent leur bain, un encadrement individuel est nécessaire. À l’avenir, on aimerait aussi trouver des solutions pour accueillir également des enfants nécessitant une prise en charge individuelle.

Andreas Girsperger est le directeur du Foyer « Sunnemätteli ». grand jardin, par exemple sur le trampoline : c’est là que les enfants aiment être. Beaucoup d’entre eux aiment tout particulièrement sentir le vent sur leur visage », explique Andreas Girsperger. Ou alors ils s’étendent simplement sur un matelas, observent et écoutent attentivement ce qui se passe. Cela fonctionne particulièrement bien sur les matelas à eau dans la salle de relaxation. La lumière est tamisée et des images de nuages peuvent être projetées sur les murs afin de stimuler les sens. L’assistance complète a bien entendu un prix. « Nous accueillons les enfants indépendamment de la capacité financière de leurs parents », explique le directeur du Foyer. La grande partie des coûts est prise en charge par les communes scolaires et le canton. Toutes les communes ne paient

cependant pas l’intégralité du montant. Dans ce cas, le Foyer dépend de dons afin de ne pas devoir augmenter la part des parents. « Nous sommes très reconnaissants d’avoir ces dons à disposition », poursuit Andreas Girsperger. L’année prochaine, le Foyer « Sunnemätteli » fêtera ses 100 ans. Ce bel anniversaire est possible grâce à l’Armée du Salut, ses donateurs et l’engagement infatigable de l’équipe d’encadrement.

armeedusalut.ch/sunnemaetteli Texte : Marco Meier | Photos : Sunnemätteli

* Le nom de l’enfant a été modifié pour des raisons relatives à la protection de la vie privée.

Commentaire d’Andrea via notre site internet

AU PIED DE LA LETTRE « Les personnes qui vivent dans la rue ont droit à la dignité et à l’estime. Moi aussi, j’ai été obligée de faire appel à l’Armée du Salut toute une nuit – et j’ai reçu de l’aide, sans être interrogée. C’est pourquoi je soutiens l’Armée du Salut. »

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NOUS QUATRE

Stève Galeuchet

l’Armée du Salut Étudiant au Centre de formation de

nées dans l’informaAprès avoir travaillé une dizaine d’an ti que Dieu m’appelait à tique et la communication, j’ai sen à disposition de mon met tre mon temps et mes capacités courent après le temps. prochain. Au quotidien, beaucoup s fait le choix de nous Avec mon épouse Debora, nous avon les. C’est un privilège arrêter, de le prendre et d’être disponib du Salut. Concrètement, de réaliser ceci au sein de l’Armée s avons lancé le projet durant une année sur Berne, nou r les besoins, attentes « oreille ouverte » : être une oreille pou notre ville. Étant désoret autres préoccupations des gens de rsuivre cette mission mais à Bienne, nous souhaitons pou ner espoir et vie autour dans notre nouveau lieu de vie et ame de nous.

Franziska Rüegg Collaboratrice du Service aux donateurs

L’année dernière, suite à des circonstances particulières, j’ai trouvé cet emploi au Service aux dona teurs de l’Armée du Salut. C’est un privilège pour moi de trava iller ici − et de pouvoir aider les personnes qui sont dans le besoin. Cela m’enrichit et me permet de me réaliser. Mon activité utile me motive chaque matin à quitter la maison et à m’at teler aux tâches du Service aux donateurs. Je soutiens pleinement l’Armée du Salut et sa Déclaration de mission, son ancrage dans la foi chrétienne et sa lutte pour la justice sociale, la paix et l’amour − y compris pour les personnes marginalisées et seules. Je suis très reco nnaissante à l’Armée du Salut et à Dieu pour mon trava il.

Christian Russ

Major Markus Brunner Chef de la Division Est de l’Armée du Salut

Ma vie en chiffres : 55 ans, 30 ans de mariage, 25 ans en tant qu’officier de l’Armée du Salut, quatre enfants adultes. Derrière ces chiffres, il y a moi, l’homme, Markus Brunner. Je dirige avec mon épouse la Division Est de l’Armée du Salut depuis Zurich : ce sont près de 15 Postes, 2 Bureaux sociaux et un Centre de contact diaconal situé à la Langstrasse à Zurich, où une équipe de femmes apporte son aide aux travailleuses du sexe. Je rends visite aux responsables de ces services et je m’occupe d’eux. Ce faisant, je suis toujours étonné par les biographies impressionnantes de chacun : ces personnes se dévouent pour Dieu et pour leurs semblables. Ma source d’inspiration est la Bible. Elle me marque depuis mes 18 ans et répond à mes questions existentielles lancinantes.

Directeur de l’é

médico-social «

tablissemen t

Lorrainehof » à

Berne

« Im Quar tier da heim » chez soi dans le quartier cription qui figur : c’est l’inse sur la façade du Foyer « Lorr réalisée par un ar ainehof », tiste de graf fiti. Disposer d’un ch un privilège. Pouv ez-soi est oir contribuer à aménager un ch ses semblables, ez-soi pour également. C’es t notre intention rainehof ». Nou au « Lors y prenons en charge et soigno personnes âgée ns des s de 30 à 96 ans. Moi aussi, j’ai gr un foyer. Mes andi dans parents ont dirig é différents fo personnes âgée yers pour s. Nous, les enfa nt s, vivions en leur en part agions la sein et vie. Mon expérie nce des foyers m pagné durant to ’a accomute la vie. Depu is plus de 30 an bonheur d’appo s, j’ai le rter ma contrib ut io n au fonctionnem foyers. J’habite ent de à Berne et j’a i deux enfants petits- enfants. Ce et deux s derniers ont au ssi du plaisir à m régulièrement vi e rendre site au Foyer « Lo rrainehof ».

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POUR SE RÉJOUIR NOUVEAU BÂTIMENT À L’ANKERSTRASSE À l’Armée du Salut, lorsqu’il y a quelque chose de nouveau, on le fête. Cela vaut aussi pour le nouveau bâtiment à l’Ankerstrasse à Zurich : c’est avec tambours et trompettes que le début des travaux avait été annoncé au printemps 2018. C’est là qu’un nouveau foyer verra le jour dans un futur proche. La planification n’a pas toujours été facile : le premier coup de pioche a été repoussé à plusieurs reprises, ce qui a mis la patience de toutes les parties impliquées à rude épreuve. Le 18 mai 2018, le moment était enfin arrivé. À cette occasion, la fanfare de l’Armée du Salut ainsi que les invités et amis sont descendus dans la profonde fosse de construction au centre de Zurich. Avec l’aide d’un résident du foyer Molkenstrasse, une « capsule temporelle » a été enterrée. Différents orateurs ont inauguré le bâtiment, dont Marianne Meyner, directrice opérationnelle de la Fondation Armée du Salut Suisse. Une fois terminé, le nouveau bâtiment accueillera sous un seul et même toit 36 personnes souffrant de problèmes de dépendance ou de troubles psychiques et sociaux, un Poste de l’Armée du Salut ainsi que les locaux de paroisse.

anker31.ch Texte: Nathalie Schaufelberger | Photos : Daniel Oester

LA RÉSIDENCE AMITIÉ PORTE LES VALEURS DE L’ACCUEIL DEPUIS 25 ANS Cet établissement médico-social, situé au cœur de la ville de Genève, a fêté ses 25 ans d’existence le mercredi 6 juin. Les résidents et collaborateurs, qui ont participé dès le départ à faire de cet établissement un lieu d’accueil mettant l’accent sur la relation, ont été chaleureusement remerciés. Le conseiller d’État du Canton de Genève, Mauro Poggia, a souligné que l’Armée du Salut était un partenaire précieux et particulier pour le Canton. « Grâce à son accueil inconditionnel, la Résidence Amitié offre une solution à des personnes qui ne trouvent pas de place ailleurs », a-t-il dit. L’amitié est une relation indispensable pour notre vie en société. Un élément que la Résidence entend bien continuer de mettre en valeur.

armeedusalut.ch/residence-amitie Texte : Sébastien Goetschmann | Photos : Résidence Amitié

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VIDÉO : DES BÉNÉVOLES AIDENT À NOËL

Bien qu’ils aient des enfants et des petits-enfants, ils passent Noël avec des inconnus. Le 24 décembre, lorsque beaucoup de personnes profitent de passer ce moment en famille, les aides bénévoles Chantal et Simon Keller s’engagent avec motivation. Ils contribuent à ce que des personnes qui se sentent abandonnées passent une magnifique fête de Noël au Poste de l’Armée du Salut de Berne. Le couple avait eu cette idée il y a un moment déjà et avait proposé son aide à l’Armée du Salut, qui l’acceptait tout de suite. Chantal et Simon aident avec passion, qu’il s’agisse d’accueillir les invités, d’aider dans la cuisine, de préparer les assiettes ou d’assurer le service. Par leur engagement, ils veulent transmettre la lumière de Noël à leurs semblables. Un caméraman a suivi le couple. Vous pouvez regarder la vidéo (en allemand) ici :

armeedusalut.ch/benevoles-de-noel Texte : Florina German | Photos : Anil Zaugg

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GLORIA IN EXCELSIS DEO Une musique festive de J. S. Bach de 1742, texte traditionnel français du XVIIIe siècle

Ce chant nous raconte une partie du récit de la naissance de Jésus, mais il nous enseigne plein de choses sur l’œuvre qu’il est venue réaliser sur terre : il nous dit, entre autres, que Jésus est notre sauveur, que c’est une bonne raison de se réjouir, qu’il vient régner et que nous sommes appelés à l’honorer. C’est pourquoi, cette année, nous produisons tout un programme musical de Noël qui sera disponible sur notre site internet et sur CD (sur demande). Ce programme permettra à chaque famille qui le souhaite de fêter Noël ensemble autour du sapin (sapin non fourni) et de se laisser toucher par les chants et la musique de Noël. Major Jacques Donzé, chef du Département de l’évangélisation

Écoutez le programme musical de Noël : armeedusalut.ch/cd-de-noel

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DU CONCRET

Soleure

Genève

BROCANTE DE LUTERBACH: INAUGURATION RÉUSSIE

UN LIEU DE RÉPIT AU CŒUR DES NUITS GENEVOISES

La région de Soleure a enfin sa propre brocante de l’Armée du Salut ! La nouvelle filiale de Luterbach-Soleure a ouvert ses portes le 1er septembre 2018. Le premier jour, des centaines de clients ont trouvé et acheté un article qu’ils désiraient. Un record : nous n’avons encore jamais récolté plus de 30’000 francs lors d’un jour d’inauguration. Les visiteurs n’avaient pas seulement soif d’achats, mais voulaient aussi se mettre quelque chose sous la dent. Les ailerons de poulet, les frites et les gâteaux proposés ont été avidement dévorés. Un autre record a ainsi été atteint : jamais on n’avait autant mangé lors d’un jour d’inauguration. Une visite à la brocante en vaut la chandelle. Dans la grande surface de vente, on peut découvrir des objets d’usage quotidien, des pièces de collection ou des cadeaux de Noël encore manquants. Avec l’introduction de la nouvelle « BrockiCard », on peut collecter des points précieux lors de chaque achat et don de marchandises. La carte sera introduite d’ici à fin 2019 dans toute la Suisse. Comme dans toutes les brocantes, les bénéfices sont intégralement reversés aux projets sociaux de l’Armée du Salut. Nous vous invitons cordialement à nous rendre visite, sur place ou sur notre vitrine en ligne.

Dans le Temple des Pâquis à Genève, l’Armée du Salut a mis sur pied un projet pilote. Pendant trois mois, elle a ouvert les portes de la Halte de nuit tous les soirs de 22h30 à 6h30 du matin. Cet accueil à bas seuil est devenu un lieu de répit pour les plus démunis. « On y servait de la soupe, des boissons chaudes et de la nourriture provenant des invendus des grandes surfaces », explique Antoine Beuret, adjoint de direction de l’Accueil de Nuit de l’Armée du Salut. « Certains soirs, ils étaient 100, parfois plus, à venir prendre le repas. La grande majorité y passait la nuit. » Sans lieu de stockage pour les matelas, il n’était pas possible de transformer chaque nuit l’église en dortoir. En guise de couchettes, des tapis de sol étaient distribués. L’Espace Solidaire Pâquis, l’Église protestante, l’association le CARÉ et l’Armée du Salut auront collaboré à ce projet unique en ville de Genève. « C’est un bel élan associatif et solidaire », estime Antoine Beuret. « Un tel lieu d’accueil est indispensable. Nous tenterons de le pérenniser. » Texte : Marco Meier | Photo : MAD

brocki.ch/luterbach-solothurn Texte : Marco Meier | Photo : MAD

720

acheteurs lors de l’inauguration

30000 articles proposés sur 2000 m 2 * 250

clients ont utilisé leur « BrockiCard » lors de l’inauguration

90 personnes en moyenne y ont pris un repas 75 personnes en moyenne y ont passé la nuit 8

travailleurs sociaux ont été engagés

* chiffres de septembre 2018

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SPINAS CIVIL VOICES

Pour ceux qui ont besoin d’un peu de chaleur.


ENTRE AUTRES Fêtes de Noël pour tous Personne ne devrait être seul à Noël. C’est pourquoi de nombreux Postes de l’Armée du Salut organisent chaque année des fêtes de Noël ouvertes à tous. Chacun est chaleureusement invité à y participer. Il y a des fêtes le matin avec un brunch, des cultes de minuit et des fêtes dans la soirée, durant lesquelles un menu copieux de trois plats est servi. Lors de toutes ces fêtes, l’accent est mis sur la convivialité. On mange, on chante, on rit et on prie ensemble. Des personnes d’horizons les plus divers se rassemblent et se rencontrent d’égal à égal. Parmi elles se trouvent aussi de nombreux bénévoles : ils décorent, font le service et aident à la cuisine. C’est leur engagement qui rend possible ces moments de recueillement. Nous les remercions de tout cœur pour leur engagement. Souhaitez-vous fêter Noël avec nous ? Vous trouverez toutes les coordonnées sur notre site internet.

armeedusalut.ch/noel Texte : Gino Brenni | Photo : Anil Zaugg

Des jardins pour animer le quartier Au Poste de Malleray, un projet de jardins en permaculture, dont s’occupent notamment des personnes du village dans le besoin, a débuté au printemps. Les légumes ainsi récoltés servent à confectionner les repas sociaux servis tous les jeudis à midi, et les personnes qui aident à cultiver les jardins peuvent se servir au besoin. « Depuis que nous avons vu le documentaire Demain, nous avons entamé une réflexion globale sur notre façon de vivre en tant que chrétiens dans la société actuelle », explique le capitaine Yanick Termignone, officier du Poste. « La permaculture, pratiquée ici par association de plantes se protégeant et s’aidant mutuellement à croître sans qu’il faille recourir aux pesticides, nous a semblé être une bonne option. En plus, cela nous permet d’amener une activité dans le quartier et d’échanger avec les personnes qui viennent nous aider. »

armeedusalut.ch/malleray Texte et photo : Sébastien Goetschmann

Des jouets en bois faits main pour la brocante de l’Armée du Salut « Autour de 1980, mon parrain avait trouvé de l’aide à l’Armée du Salut. Alors qu’il avait touché le fond − brisé par la consommation d’alcool − le Foyer de Winterthour était devenu sa maison et sa famille. » Aujourd’hui encore, son filleul* est profondément impressionné par l’aide que son parrain a reçue de l’Armée du Salut. Le talentueux maître de travaux manuels veut à son tour faire un geste en faveur de l’Armée du Salut : depuis 2014, il sculpte des jouets en bois avec tout son cœur et les donne à la brocante de l’Armée du Salut. « Je n’ai jamais oublié ces bons moments dont mon parrain a pu bénéficier grâce à l’Armée du Salut alors qu’il vivait la pire crise de son existence. Je fabrique des jouets par gratitude − parce que pour moi la gratitude signifie que l’on apprécie ce que les autres font. » Aujourd’hui encore, le Foyer de Winterthour offre un hébergement et un encadrement simple aux personnes en détresse.

armeedusalut.ch/foyer-winterthour Texte : Florina German | Photo : Armée du Salut

* nom connu de la rédaction

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POUR CEUX QUE LA CHANCE A ABANDONNÉS

SOUDAIN SANS ABRI « Je n’avais encore jamais plongé si bas de toute ma vie », confie Erika. Cette femme de 62 ans raconte son histoire à peine croyable : la manière dont elle s’est retrouvée à la rue de manière inattendue et comment elle a remonté la pente grâce à une rencontre.

Nous sommes fin septembre. Après une expatriation ratée de quatre ans en Espagne, Erika* revient en Suisse. Il était convenu qu’elle pourrait loger de manière transitoire chez une connaissance. Pourtant, lorsque la situation se présente, l’amie ne veut plus rien entendre. Comment faire ? Erika se retrouve sur le trottoir avec ses deux valises. Même l’auberge de jeunesse est trop chère, le centre d’accueil de nuit est complet et les portes du cloître restent fermées. Pour Erika, il ne reste rien d’autre à faire que de passer la nuit dehors. Des nuits froides et interminables Avec le peu d’argent qu’elle a sur elle, elle achète de quoi manger, se douche à la gare et lave ses vêtements à la laverie. De temps en temps, elle commande une boisson dans un restaurant pour se réchauffer un peu et aller aux toilettes. Ses moyens limités s’épuisent rapidement. Elle s’accroche en pensant qu’elle finira bien par trouver une solution. Elle passe ses journées à la gare. La nuit, elle se blottit dans un abribus. « Là, on est assis et on compte les heures : les nuits sont interminables. » Durant la journée, les températures sont supportables, mais les nuits sont glaciales. « J’ai de l’arthrose dans les genoux et ils me font surtout mal lorsqu’il fait froid. »

Erika aAprès retrouvé le sourire de Nous sommes fin septembre. une expatriation (ci-dessus aux côtés de Il quatre ans en Espagne ratée, Erika* revient en Suisse. Markus Brunner de l’Armée était convenu qu’elle pourrait loger de manière transitoire chez une connaissance. Pourtant, lorsque du la Salut). situation se présente, l’amie ne veut plus rien entendre. Comment faire ? Erika se retrouve sur le trottoir avec ses deux valises. Même l’auberge de jeunesse est trop chère, le centre d’accueil de nuit est complet et les portes du cloître restent fermées. Pour Erika, il ne reste rien d’autre à faire que de passer la nuit dehors.

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Sauvetage dans une situation de détresse Après qu’Erika a passé une semaine à la gare, Simon l’aborde. Cet homme portant une veste bleue est un collaborateur du service de sécurité, d’intervention et de prévention de la ville. Cette institution s’occupe des marginaux et assure le relais entre la police et les services sociaux. Simon offre une couverture d’urgence à Erika et lui conseille d’appeler l’Armée du Salut. Une autre semaine passe avant qu’elle s’adresse aux officiers de Poste Markus et Eva Brunner. Maintenant, les choses s’accélèrent : le soir même, elle emménage dans une chambre d’urgence de l’Armée du Salut. Eva et Markus Brunner sont surpris : « Elle a vécu dans la rue mais n’est ni droguée ni alcoolisée. Elle souffre néanmoins de toux chronique. » Le conseil de Trudy La chambre d’urgence dans laquelle Erika emménage est aménagée de manière rudimentaire : un lit, une armoire, une table, un lavabo. « Après deux semaines passées dans la rue,


Erika a enfin le temps de réfléchir à sa situation.

cette chambre est vraiment confortable », observe Erika. Pour la première fois depuis son retour en Suisse, elle se trouve en sécurité et a enfin le temps de réfléchir à sa situation. Elle utilise ces quelques jours pour réactiver les prestations complémentaires qu’elle ne recevait pas à l’étranger. Elle se fixe un objectif : « Dans un délai de deux mois, je veux trouver un appartement. » C’est très difficile, mais elle a de la chance : Trudy* occupe la deuxième chambre d’urgence de l’Armée du Salut. La jeune femme cherche elle-même intensivement un appartement et finit par le trouver. Elle apprend qu’un autre appartement se libère dans le même immeuble et le fait savoir à sa voisine de chambre. Erika saisit cette chance et, après sept semaines passées à l’Armée du Salut, elle peut louer son propre 2,5 pièces. Confiante en l’avenir « J’ai confiance en l’avenir », dit Erika. Elle peut à nouveau s’adonner à ses hobbies : elle adore cuisiner et faire de la pâtisserie. « J’ai rarement acheté du pain. Qu’il s’agisse de petits pains, de croissants, de gâteaux, de lasagnes ou de raviolis : je fais tout moi-même. » Erika est très reconnaissante envers l’Armée du Salut. Elle souhaite maintenir le contact. Les officiers Eva et Markus Brunner sont aussi contents d’avoir pu donner un coup de main : « Erika a tout fait elle-même. Elle sait bien s’organiser et coopérer. Et de la coopération, il en faut toujours, sinon cela ne fonctionne pas. »

* Nous avons modifié les noms et utilisé les photos d’autres personnes afin de protéger la sphère privée des personnes concernées.

Des chambres pour des femmes en détresse L’Armée du Salut offre des chambres d’urgence dédiées aux femmes dans différentes villes suisses. Elles sont souvent situées dans un bâtiment de l’Armée du Salut. La disposition des locaux est souvent la suivante : au rez-de-chaussée, il y a une salle polyvalente pour les cultes, qui sert aussi de cuisine et de salle de séjour. Au premier étage, il y a un appartement, au deuxième, le logement des officiers et, au troisième, deux chambres d’urgence. La plupart du temps, les immeubles sont ouverts et sans surveillance. C’est pourquoi nous ne pouvons accueillir ni des personnes toxico-dépendantes ni des personnes souffrant de troubles psychiques graves. Pour ces cas-là, l’Armée du Salut gère des foyers spécialisés en Suisse romande et en Suisse alémanique. La durée d’un séjour en chambre d’urgence est limitée à six mois. Les instances de placement sont les hôpitaux, les centres d’accueil de nuit, les maisons pour femmes et les services chargés de la protection de l’enfant et de l’adulte.

armeedusalut.ch/loger Texte : Livia Hofer | Photos : Ruben Ung

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QUE DE QUESTIONS ! Marianne Streiff s’engage pour les droits et l’autonomie des personnes présentant un handicap.

« J’ADMIRE LE COURAGE DE L’ARMÉE DU SALUT » MARIANNE STREIFF

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Pour Marianne Streiff, être chrétien signifie assumer des responsabilités et agir. C’est ce qui lie la conseillère nationale et présidente du Parti évangélique suisse (PEV) à l’Armée du Salut. Madame Streiff, en tant que présidente d’INSOS Suisse, vous vous engagez en faveur des personnes handicapées. Pourquoi ? En Suisse, les mêmes droits prévalent pour tout le monde dans tous les domaines de la vie. Cela doit entre autres permettre l’inclusion complète dans la société des personnes souffrant d’un handicap. Dans la pratique, nous sommes cependant encore bien loin de l’égalité inscrite dans la loi. Les personnes handicapées continuent d’être discriminées et doivent se battre pour leurs droits. Je m’engage contre cette injustice. Les personnes en situation de handicap doivent pouvoir pleinement participer à la vie. Pourtant, elles ne sont souvent pas en mesure de se défendre par elles-mêmes lorsqu’on leur met des bâtons dans leurs roues. Exercez-vous une influence sur l’égalité des personnes handicapées par le biais d’INSOS au niveau politique ? Oui. En tant qu’association nationale de branche, nous représentons les intérêts de 800 institutions qui fournissent des prestations diverses à l’intention des personnes handicapées. Par notre intermédiaire, 60 000 personnes trouvent du travail, une structure journalière et un chez-soi. Par ailleurs, les personnes concernées bénéficient de mesures d’intégration et peuvent accomplir des formations professionnelles. INSOS Suisse exerce aussi activement de l’influence sur les processus politiques. C’est ainsi que nous entretenons des contacts avec les hommes et femmes politiques, prenons part à des consultations, travaillons au sein de groupes d’experts et prenons publiquement la parole sur des sujets politiques. Quelle est la différence entre inclusion et intégration de personnes handicapées ? L’inclusion, à laquelle nous aspirons, va au-delà de l’intégration. Elle prône l’égalité entre tous les êtres humains, le caractère unique de chaque individu ainsi que la diversité et les différences. Dans une société inclusive, la personne individuelle n’est plus forcée de respecter des normes inatteignables. Au contraire, des structures sont créées, permettant à chacun de s’impliquer avec ses particularités et de fournir des prestations précieuses pour la société de sa propre manière. Cela permet également à des personnes handicapées de mener leur vie de manière autonome et valorisante. Autonome au sens de décider par soi-même et de pouvoir choisir librement entre différentes offres. C’est leur droit. INSOS Suisse les soutient et les accompagne dans cette démarche.

Où se situe actuellement la Suisse en matière d’inclusion ? Nous sommes sur le bon chemin. La Suisse a édicté des lois sur l’égalité et ratifié la Convention de l’ONU pour les droits des personnes handicapées. La conscience est bien là et les opinions changent au sein des autorités, de la politique et de l’économie. On admet aujourd’hui que ce ne sont pas les autres qui doivent décider pour les personnes handicapées, mais que les personnes concernées savent au mieux ce qui est bien pour elles. Pourtant, comme je l’ai déjà relevé, c’est au niveau de la mise en œuvre que cela bloque encore. Je suis cependant convaincue que nous parviendrons peu à peu à une société inclusive. En fin de compte, il s’agit de l’enseignement enrichissant pour nous tous que chaque créature est unique et que chaque vie est précieuse – et vaut la peine d’être vécue. C’est pourquoi je suis opposée à ce qu’une grossesse soit interrompue lorsque l’on diagnostique un handicap avant la naissance. Quel lien avez-vous avec l’Armée du Salut ? Aucun lien direct. Mais l’Armée du Salut m’a accompagnée et stimulée depuis toujours. J’admire son courage de rendre l’Évangile visible et de le vivre – sur ce point, elle est exemplaire pour moi. Par ailleurs, certaines institutions de l’Armée du Salut sont membres d’INSOS Suisse. Ça fait que l’on se rencontre lors de manifestations. Et puis, bien sûr, l’Armée du Salut illumine la période de l’avent par ses marmites et sa musique. Cela me touche toujours lorsque je traverse la gare de Berne. Et, à ce que j’entends, cela touche aussi des personnes qui, sinon, sont très peu concernées par l’avent.

marianne-streiff.ch Texte : Stefan Meier | Photo : Ruben Ung

Marianne Streiff est conseillère nationale et présidente du Parti évangélique suisse (PEV) et d’INSOS Suisse, l’association de branche nationale des institutions pour personnes avec handicap. Déjà en tant que jeune femme, la mère de trois enfants adultes s’est intéressée aux sujets politiques. Car pour elle, être chrétien c’est aussi assumer des responsabilités. C’est ainsi qu’elle est entrée au PEV et qu’elle a fait ses premiers pas en politique au sein du Parlement de la commune bernoise de Köniz. En 1998, elle est élue au Grand Conseil du canton de Berne, puis, en 2004, à l’exécutif de la commune de Köniz et enfin, en 2010, au Conseil national. Suite à cette dernière élection, elle a dû abandonner son activité d’enseignante au service des écoles du canton de Berne, qu’elle avait exercée durant 32 ans. Durant le peu de temps libre qui lui reste, Marianne Streiff apprécie les randonnées avec son mari Jürg, s’occupe de ses petits-enfants ou chante dans le chœur « Kantatenchor » de Berne.

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À SUIVRE

Le bâtiment ne correspond plus aux besoins. Le foyer « Lorrainehof », à Berne, sera rénové.

ÊTRE CHEZ SOI DANS LE QUARTIER Le quartier évoqué est le quartier bernois de « Breitenrain-Lorraine ». L’Armée du Salut y gère un foyer d’habitation depuis 1949 qui, à l’origine, n’accueillait que des femmes. Aujourd’hui, près de 60 femmes et hommes vivent au Foyer « Lorrainehof » : les résidents ne peuvent ou ne veulent plus vivre de manière autonome. Ce sont le plus souvent des personnes âgées qui ont besoin de soins. Le Foyer accueille aussi des personnes plus jeunes, socialement défavorisées et atteintes dans leur santé mentale qui, moyennant un accompagnement, peuvent vivre de manière autonome. Transformation en « logements accompagnés » Dès la fin de l’année 2018, presque aucune pierre ne restera en place au Lorrainehof. En effet, le Foyer sera assaini de fond en comble. Par ailleurs, un nouveau bâtiment sera construit. Pourquoi cela ? La dernière rénovation remonte à 40 ans, ce qui explique que la technique du bâtiment est obsolète et que les installations sanitaires ne répondent plus aux

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exigences actuelles. Pour donner un exemple, les personnes à mobilité réduite ne peuvent pas utiliser les douches. La nécessité de rénover n’a cependant que partiellement à voir avec la vétusté de l’infrastructure. Comme le Foyer « Lorrainehof » n’offrait pas de soins à l’époque, les exigences correspondantes n’avaient pas été prises en compte. De nos jours, la demande en logements accompagnés augmente cependant fortement. Dans le nouveau bâtiment, 20 places seront aménagées à cet effet. Elles répondent aux nouvelles connaissances en matière de prise en charge de personnes handicapées. Dès que le nouveau bâtiment sera disponible, les résidents du foyer actuel y emménageront provisoirement. Lorsque leur bâtiment sera rénové, ils y retourneront. Le nouveau Foyer « Lorrainehof » proposera un lieu de vie protégé et adapté à leurs besoins, caractérisé par un sentiment de sécurité et une atmosphère chaleureuse.

armeedusalut.ch/lorrainehof Texte : Stefan Meier | Photo : Ruben Ung


PUBLIREPORTAGE

Savoir que tout est réglé ! Elisabeth Bucherer* n’a plus de famille. Elle a fait appel à un expert indépendant de l’Armée du Salut pour planifier sa prévoyance et sa succession. Comment la consultation en matière de prévoyance et de succession a-t-elle eu lieu ? Lorsque j’ai lu l’annonce concernant la planification de la prévoyance et de la succession dans le magazine des donateurs de l’Armée du Salut, je me suis inscrite. Avec un expert de l’Armée du Salut, j’ai pu ensuite régler une chose après l’autre. Vous avez réglé vos dernières affaires. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cela ? Tout d’abord, mon grand âge. À 87 ans, j’ai conscience que le jour où je ne pourrais plus décider moi-même peut arriver. Pareil pour le jour de mon décès. Pour moi, c’était important de décider moi-même de la planification en matière de prévoyance et de succession. D’autant plus que je n’ai plus de famille. Je ne voulais pas encombrer mon cercle d’amis avec cela.

Quelles étaient vos attentes à ce sujet ? Ce n’est pas facile de parler de ses dernières affaires, en raison de ses sentiments et du sujet. C’est pourquoi, en plus des connaissances professionnelles du conseiller, ce sont ses valeurs chrétiennes qui sont importantes pour moi. Cela crée une base de confiance.

Vous avez décidé de prendre un conseiller de l’Armée du Salut. Pourquoi ? J’ai beaucoup de souvenirs joyeux des Flambeaux de l’Evangile, les scouts à l’Armée du Salut, auxquels j’ai participé dans mon enfance. De plus, j’aime la façon pratique dont l’Armée du Salut œuvre pour le bien et aide les personnes défavorisées.

Information : Valérie Cazzin-Bussard Tél. 031 388 06 39 vorsorge@heilsarmee.ch armeedusalut.ch/prevoyance *Afin de protéger la personne citée, le nom a été modifié et la photo représente une autre personne.

Cette confiance s’étend-elle aussi à votre testament? Je suis convaincue que le montant que je laisserai à l’Armée du Salut (du moment qu’il reste quelque chose) sera utilisé de façon consciencieuse et utile. Vous avez aussi établi un mandat pour cause d’inaptitude et des directives anticipées ? Ici aussi, la confiance joue un rôle, car je n’ai plus de famille. Avec le conseiller de l’Armée du Salut, j’ai pu remplir le mandat pour cause d’inaptitude et les directives anticipées. De plus, il m’a aidé à trouver une personne de confiance à qui je pouvais transmettre ma procuration. J’ai aussi donné mes instructions concernant mes dernières volontés. Quel a été l’effet de régler tout cela ? Je suis soulagée et rassurée ! Je voulais savoir que tout est en ordre et ne plus remettre cette question à plus tard. J’aurai été embarrassée de laisser des incertitudes ou du désordre derrière moi.

PRÉVOYANCE ET SUCCESSION : NOUS VOUS AIDONS VOLONTIERS Comment pouvons-nous vous aider lors de l’établissement de votre plan de prévoyance ou du règlement de votre succession ? Je commande la brochure explicative gratuite « Vos volontés comptent » Je souhaite un entretien personnel sur les questions de prévoyance et de succession (1er entretien gratuit). Merci de m’appeler. J’ai une question / une autre préoccupation à soumettre à l’Armée du Salut. Merci de m’appeler. Nom :

Date de naissance :

Prénom :

E-mail :

Rue et n° :

NPA / localité :

Téléphone et moment approprié pour appeler : Prière d’envoyer à : Fondation Armée du Salut Suisse, Valérie Cazzin-Bussard Laupenstrasse 5, 3001 Berne ou prevoyance@armeedusalut.ch


VOICI COMMENT NOUS AIDONS CEUX QUI SONT EN DÉTRESSE Une oreille attentive Tout commence par une personne sensible et prête à écouter une autre personne ayant besoin d’aide. Nous proposons 29 offres sociales pour les personnes en détresse et les accueillons dans nos 55 paroisses salutistes. Un endroit pour dormir Perdre pied fait souvent perdre le toit également. Nos 10 foyers d’habitation, 4 centres de passage, 4 établissements médico-sociaux et 7 foyers d’accueil temporaire hébergent chaque nuit plus de 1200 personnes. En outre, nous gérons également 4 foyers pour jeunes et enfants. Des tables garnies Le problème d’une personne en détresse est souvent simplement la faim de nourriture ou de compagnie. Nous invitons volontiers des personnes à partager le repas (repas de midi pour jeunes et moins jeunes, fêtes de Noël, déjeuners contact pour dames). Du réconfort Notre action est marquée par notre relation avec Dieu, que nous aimerions faire connaître à notre entourage. Par exemple lors des cultes organisés chaque dimanche dans nos 55 paroisses salutistes. Notre Service de soins psychiatriques à domicile et notre Service des prisons sont des offres précieuses pour les personnes en détresse.

DÉCLARATION DE MISSION DE L’ARMÉE DU SALUT L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Église chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Évangile de Jésus-Christ et à soulager, en son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.

Fondation Armée du Salut Suisse | Laupenstrasse 5 | Case postale | 3001 Berne Téléphone 031 388 05 35 | Fax 031 382 05 91 | dons@armeedusalut.ch | armeedusalut.ch CP Dons 30-444222-5 | IBAN CH37 0900 0000 3044 4222 5


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