Magazine No. 7 / décembre 2015

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Nº 7 / décembre 2015

DE L̓A RMÉE DU SA LUT

« QUAND D’AUTRES VONT BIEN, TU TE SENS MIEUX »

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FOYER « PARADIES » POUR ENFANTS ET ADOLESCENTS

FOYER POUR HOMMES

HÉLÈNE VUILLE

Lorsque les feux de la rampe s’éteignent

« S’inspirer des sans-abri »

Un lieu pour grandir et s’épanouir


SOMMAIRE Page 14

Une maison et ses habitants

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Le bidule

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L’Armée du Salut apporte son soutien

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Au pied de la lettre

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Nous quatre

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Pour se réjouir

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Recette

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Du concret

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Pour ceux que la chance a abandonnés

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La musique invite

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Que de questions !

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A suivre

IMPRESSUM Magazine des donateurs de l’Armée du Salut Suisse Parution deux fois par an (juin / décembre) Editrice : Fondation Armée du Salut Suisse, Service des donateurs, Laupenstrasse 5, Case postale 6575, CH-3001 Berne. Téléphone : 031 388 05 35, e-mail : dons@armeedusalut.ch, armeedusalut.ch CP Dons : 30-444222-5 Rédaction : Christoph Bitter (responsable dons), Tamara Traxler (responsable rédaction), Nathalie Schaufelberger Traduction: Nathalie Steffen Noiosi, Pierre de Herdt,Christine Eckert Concept : Spinas Civil Voices, Zurich, spinas-cv.ch Mise en page : Nadia Shabani Imprimeur : Kyburzdruck, Dielsdorf Fondateur de l’Armée du Salut : William Booth Général : André Cox Chef de territoire : commissaire Massimo Paone 2

4 Foyer « Paradies » pour enfants et adolescents : relation et éducation vont de pair.


ÉDITORIAL

8 Seul à Noël : pour les détenus, l’Armée du Salut est souvent le seul contact avec le monde extérieur.

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Il se sentait à la maison sur les scènes du monde entier. Après un coup du destin, Edouard K.* est tombé de haut et s’est heurté à la dure réalité.

*  Nous avons utilisé des noms fictifs et les photos d’autres personnes afin de protéger la vie privée des personnes concernées.

Chère donatrice, cher donateur, Noël, la fête de l’amour et de la naissance de Jésus-Christ, est à nos portes. En tant que Sauveur de l’humanité, Dieu nous a envoyé son fils. Dieu nous offre son amour sans se demander si nous l’avons mérité. La fête de Noël nous rappelle de vivre activement l’amour. Nous voulons donner un visage à l’amour en étant là pour nos semblables. Notre porte est ouverte à tout le monde. Une écoute attentive et des paroles réconfortantes donnent des forces nouvelles aux personnes dans le besoin. Il s’agit de faire preuve de courage et d’aller aussi à la rencontre de ceux et celles qui sont différents de nous. Nous voulons aussi visiter ceux et celles que plus personne ne visite. Le Service des prisons de l’Armée du Salut accepte les détenus comme ils sont et leur offre des conseils de vie. Durant la période de Noël, les entretiens sont tout particulièrement demandés, car, pour les détenus, les jours de fêtes représentent une période spécialement difficile (cf. p. 8). A Noël, on veut passer du bon temps en famille. Un souhait qui demeure hors de portée pour de nombreuses personnes dans le besoin. Dans le Foyer pour jeunes et enfants « Paradies », dans la commune zurichoise de Mettmenstetten, la famille est également un sujet important. De nombreux enfants ont grandi dans des conditions difficiles. Au Paradies, ils ont trouvé un nouveau chez-soi. Pourtant, leur vœu le plus cher reste de retrouver leur famille (cf. p. 4). Quand nous nous intéressons à l’autre, nous recevons toujours quelque chose en retour. Comme dans le cas d’Edouard K., un musicien professionnel talentueux, qui a touché le fond, avant de frapper à la porte de l’Armée du Salut. Au Foyer pour hommes de Bâle, il a non seulement trouvé un toit, mais il a encore renoué avec son grand amour : la musique. Aujourd’hui, il se produit lors de différentes manifestations organisées par le Foyer (cf. p. 16). Ça peut être tous les jours Noël. Nous entendons vivre activement, jour après jour, notre amour du prochain. Avec l’aide de Dieu. Commissaire Jane Paone Présidente territoriale Société & Famille

armeedusalut.ch

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UNE MAISON ET SES HABITANTS

A CHACUN SON PARADIS

Il n’est pas rare que les enfants qui ont grandi en foyer aient été confrontés à la violence et aux problèmes de dépendance dans le cadre de leur famille. Il leur a souvent manqué des modèles importants. Au Foyer pour enfants et adolescents « Paradies » de l’Armée du Salut, ils apprennent comment mener une vie autonome et comblée. Voici un aperçu du quotidien des 24 enfants et adolescents du foyer de Mettmenstetten (canton de Zurich). « Chacun a sa propre représentation du paradis, pense Kurt Romer, le directeur du foyer. Pour beaucoup de personnes, c’est un endroit où les fruits mûrs tombent du ciel. » Il s’empresse de préciser que ce n’est cependant pas le cas au Foyer de l’Armée du Salut. Certes, au Foyer « Paradies », les enfants trouvent un chez-soi dans un environnement idyllique et une vaste palette de loisirs. Ils doivent toutefois observer des règles strictes. Comme dans une famille, chaque enfant a ses tâches et ses fonctions. « Les jeunes font eux-mêmes leur lessive pour se préparer à leur autonomie future, et le week-end, les enfants cuisinent ensemble dans les différents groupes de résidents », explique Kurt Romer. Pour le moment, 24 enfants et adolescents, 4

âgés de 4 à 15 ans vivent au « Paradies ». Le premier étage abrite les groupes d’enfants Smarties et  Pandas. Par une entrée séparée, on parvient au royaume du groupe de jeunes dynamique Energy. Pour certains adolescents, le rangement de leur chambre s’avère problématique. « Avant de se mettre à table ce midi, Sandro et Julian doivent d’abord mettre leur chambre en ordre », explique le directeur de l’établissement, en jetant un œil sur le sol des chambres jonché d’habits et de magazines. «Avec d’autres jeunes, par contre, ça se passe bien », complète Romer, lui-même père de trois enfants adultes. En quête d’attention Les chambres des jeunes se situent directement sous le toit de la vénérable demeure. Le « Paradies » appartient à l’Armée du Salut depuis 1923. Ce ne sont pas seulement les alentours avec les prés et les forêts qui sont paradisiaques, mais encore la vue que l’on a depuis certaines chambres. Depuis le Homberg, on a une vue plongeante sur le beau lac de Zoug. « Par temps clair, on voit même les Alpes bernoises », ajoute Romer fièrement. Cela fait un peu plus de six ans que le directeur du foyer diplômé dirige l’établissement, situé dans la commune zurichoise de Mettmenstetten. « Les êtres humains m’ont toujours intéressé », confie Romer. Il travaille dans le domaine social depuis 25 ans et s’est occupé intensivement de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. « Les enfants que nous accueillons ont


Au contact des animaux, les enfants apprennent toujours quelque chose sur eux-mêmes.

souvent grandi dans des conditions difficiles. Du fait qu’ils sont dépendants à l’alcool ou aux drogues, de nombreux parents ne sont plus en mesure de s’occuper de leurs enfants. D’autres sont en prison ou sont décédés prématurément », explique Romer. Les enfants emportent ces expériences marquantes au foyer. Il n’est pas rare que les enfants aient des accès de colère, qu’ils crient, endommagent le mobilier de l’établissement ou menacent les éducateurs/-trices. « Souvent, en se comportant ainsi, ils cherchent simplement à attirer notre attention », complète le directeur du foyer. Appréhendés par la police Au « Paradies », les enfants et les adolescents doivent sentir qu’on s’occupe d’eux et qu’on est à l’écoute de leurs problèmes. Ils peuvent se développer dans un environnement merveilleux et adapté à leur âge, qui leur est favorable et leur permet de progresser. Sur la

Tous deux engagés pour le « Paradies » : Kurt Romer, directeur du foyer, et sa femme Marlies.

grande propriété, les enfants peuvent participer à l’entretien du jardin-potager qui approvisionne la cuisine, se défouler sur la place de jeux ou aller nager dans la piscine du foyer. C'est aussi l’endroit préféré de Max. Il y a trois ans, il est arrivé avec son frère aîné au foyer. « Comme sa mère se montrait violente et était incapable de s’occuper des enfants, Max et son frère ont fui la maison. La police les a appréhendés et amenés chez nous », témoigne Romer. « Mon activité préférée est de me baigner dans la piscine ou de jouer au football avec mes amis sur la place derrière la maison », explique Max (11 ans). Jan, le meilleur ami du jeune supporter du Real Madrid, a aussi résidé au « Paradies ». « Jan et Max fréquentent l’école publique en bas dans le village », explique le directeur du foyer. Nous tenons à ce que les enfants placés chez nous disposent ici de quelque chose de spécial, comme la piscine, et qu’ils aient du plaisir à inviter d’autres enfants à participer à leurs activités. » Les animaux enrichissent le quotidien du foyer De nombreuses choses qui enrichissent le quotidien du foyer sont rendues possibles grâce à des dons. Cela va des petits jouets jusqu’aux animaux vivants ! Tout comme la piscine, de nombreux jouets, de même que les animaux, sont financés par des dons. « Peu avant Noël, une société m’a appelé et m’a demandé si j’avais besoin de quelque chose pour le foyer. Au printemps 2011, nos deux chevaux islandais, Odin et Koppur, nous ont alors rejoints. » Grâce aux chevaux, les enfants apprennent aussi beaucoup sur eux-mêmes. Que ce soit durant les unités d’apprentissage socioprofessionnelles ou pendant le trekking à cheval. Lors du trekking à cheval de deux jours, auquel Sarah et Céline ont par5


Les herbes et légumes frais du jardin agrémentent la cuisine du Foyer. Les enfants donnent volontiers un coup de main et apprennent les variétés qui peuvent être plantées en fonction de la saison.

ticipé, les enfants se relaient pour monter à cheval puis le guider. La jeune Sarah (7 ans) aime les animaux par-dessus tout. « Le mercredi après-midi, je peux parfois entraîner la chienne Jara », raconte-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Le dernier camp d’été qui, pour la première fois, s’est déroulé à l’étranger, lui a aussi tout particulièrement plu. « Ce fut une expérience merveilleuse pour les enfants, certains d’entre eux ont pour la première fois découvert la mer en Italie », explique Romer. Quelque chose a tout de même manqué à la petite Sarah durant ces belles vacances. De préférence à la maison auprès de la famille « Dommage que Mirjam n’était pas là », dit-elle avec un brin de mélancolie. Mirjam est la sœur aînée de Sarah. Elle a aujourd’hui 21 ans et elle a aussi résidé au « Paradies ». « Mirjam a accompli une formation et elle vole aujourd’hui de ses propres ailes », se rappelle fièrement le directeur du foyer. Pour les enfants du Foyer, leur propre famille reste toujours très importante. « Les liens du sang sont plus forts que tout le reste. » Kurt Romer aborde là un sujet auquel les enfants du foyer sont régulièrement confrontés. Il faut se rendre compte qu’aucun des enfants n’est venu au « Paradies » de son plein gré. « Même s’ils ont déjà traversé des épreuves terribles à la maison, c’est auprès de leur famille que les enfants préféreraient retourner. A l’exception de quatre d’entre eux, les en6

fants retournent tous à la maison les week-ends et durant les vacances. Profiter de l’expérience des skieurs acrobatiques Le foyer doit également servir d’école de vie pour les enfants et les jeunes. Ils apprennent à s’entraider et à être responsables de leurs faits et gestes. Souvent, il leur a manqué des modèles. « Certains parents vivent de l’aide sociale et, du fait de leurs problèmes de dépendance, sont à peine capables de se prendre en charge , rapporte Romer. Nous voulons montrer aux enfants comment se débrouiller dans la vie et comment la réussir. » Dans ce sens, les échanges avec les sportifs suisses et étrangers pratiquant le ski acrobatique constitue une excellente occasion. Le « Paradies » loue souvent deux studios à des sportifs, qui s’entraînent sur le tremplin aquatique de saut à ski de Mettmenstetten. « Les sportifs peuvent louer le studio pour un prix modique. En contrepartie, ils partagent une fois par semaine le repas avec les enfants et les adolescents. Ce faisant, ils parlent de leur expérience de vie, souvent en anglais », se réjouit Kurt Romer. Dans l’idéal, cela permet en même temps aux jeunes d’améliorer leurs connaissances scolaires d’anglais. wohnheim-paradies.ch Texte : Tamara Traxler | Photos : Tina Steinauer

* Nous avons utilisé des noms fictifs et les photos d’autres enfants afin de protéger la vie privée des enfants concernées.


LE BIDULE

Armée du Salut brocante.ch Suivez l’Armée du Salut brocante.ch sur Instragram, Twitter ou Facebook. Découvrez chaque jour, sur notre site Internet et les médiaux sociaux, de nouvelles informations sur nos 20 filiales et la seconde main.

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L’ARMÉE DU SALUT APPORTE SON SOUTIEN

DOUCE NUIT EN PRISON

Un engagement actif : l’officière de l’Armée du Salut Hedy Brenner ne rend pas seulement visite aux prisonniers à Noël. L’année passée, l’Armée du Salut a mené plus de 1 500 entretiens.

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En tant que personne humaine, être là pour les autres : le Service des prisons de l’Armée du Salut rend visite aux détenus tout au long de l’année. Durant la période de Noël, l’Armée du Salut distribue près de 1 500 cadeaux dans les prisons. « Pour de nombreux détenus, Noël est une période difficile , témoigne Hedy Brenner, une collaboratrice du Service des prisons de l’Armée du Salut. Beaucoup d’entre eux repensent aux fêtes joyeuses qu’ils ont vécues. » Pour les détenus, il est particulièrement difficile de se retrouver seuls durant cette période de recueillement. De plus, comme l’explique l’officière de l’Armée du Salut, il y a peu d’heures de visite dans les prisons à Noël. En offrant de petits cadeaux, l’Armée du Salut veut montrer aux prisonniers que quelqu’un pense également à eux. Chocolat, gel douche, salut « Une femme m’a particulièrement remerciée de lui avoir offert du gel douche. Ce nouveau parfum a apporté un peu de changement dans son quotidien en prison », confie avec joie cette assistante sociale qualifiée. En plus du gel douche, les détenus trouvent dans le colis de l’Armée du Salut notamment du chocolat, du pain d’épice, un agenda, et une paire de chaussettes chaudes en laine. « Des femmes provenant de toute la Suisse nous ont envoyé ces chaussettes qu’elles ont-elles-mêmes tricotées », nous informe Hedy Brenner. Toutefois, parmi les 1 500 paquets, certains ne contiennent pas de chaussettes. « Le contenu du paquet est toujours discuté avec la direction de la prison, car les directives ne sont pas partout les mêmes. » Même si ces paquets contiennent uniquement des objets d’une valeur modeste, ils représentent souvent quelque chose de très particulier pour les détenus. « J’ai rencontré une fois un homme, qui avait utilisé le papier cadeau brillant de notre paquet pour enjoliver le coin prière de sa cellule », nous raconte cette femme de 60 ans, sourire aux lèvres. Certains préfèrent offrir le chocolat ou le pain d’épice à quelqu’un d’autre, que ce soit à un codétenu ou à une personne qui leur rend visite. « De cette manière, nous pouvons également donner quelque chose en retour aux personnes qui nous rendent visite », explique un détenu. Atelier de Noël Hasenberg  Pour certains résidents du Foyer Hasenberg de l’Armée du Salut, les paquets pour les prisonniers représentent un temps fort de l’année. Dans les ateliers, les

Chaque année, les résidents du Foyer et des ateliers Hasenberg s’activent pour emballer les paquets destinés aux prisonniers.

hommes placent avec soin et un sens aigu des détails les friandises et menus présents dans des pochettes cadeau. En aucun cas, ils ne doivent oublier d’ajouter la carte de vœux fabriquée à l’atelier Buchseegut de l’Armée du Salut. « Avec la carte, nous adressons aux prisonniers nos vœux pour Noël, accompagnés d’un verset biblique », précise Hedy Brenner. Dans plusieurs prisons, l’Armée du Salut prend part aux fêtes de Noël. Les détenus reçoivent alors leur paquet lors de la fête. Selon le site, l’Armée du Salut donne également des pièces de théâtre ou des concerts.

«  Nous voulons être un ami pour ceux qui n’en ont plus. » Hedy Brenner Officière de l'Armée du Salut

Dans de nombreuses prisons, l’Armée du Salut n’est pas seulement présente à Noël. Les huit personnes qui travaillent pour le Service des prisons se rendent toutes les deux à quatre semaines dans 20 établissements pénitentiaires, répartis entre Genève et le lac de Constance. Hedy Brenner apprécie tout particulièrement les discussions très diverses avec les détenus. « Chaque discussion est différente et je suis heureuse, en tant qu’individu, de pouvoir être là pour les autres. » Contrairement aux assistants sociaux ou aux agents de sécurité, par exemple, le travail du Service des prisons n’est pas régi par un mandat légal. Les détenus décident eux-mêmes ce dont ils souhaitent parler avec les collaborateurs de l’Armée du Salut. « Nous sommes soumis au secret professionnel et ne portons pas de jugement sur ce que nous entendons. » Les prestations de l’Armée du Salut sont accessibles à 9


Les repas sont remis aux prisonniers à travers cette lucarne. Les gestes tactiles, comme une poignée de main, sont strictement interdits.

toutes les personnes dans le besoin, quelle que soit leur situation. Notre priorité est d’aider nos semblables, sans distinction aucune. Selon Hedy Brenner, les détenus ont principalement des questions juridiques concernant leur détention, la prise en charge de leur famille ou leur avenir une fois qu’ils seront libérés. L’Armée du Salut est souvent le seul contact avec le monde extérieur, en particulier pour les prisonniers

AU PIED DE LA LETTRE

condamnés à une longue peine. Elle accompagne un grand nombre d’entre eux pendant des années, voire des décennies. La devise du Service des prisons de l’Armée du Salut prend alors tout son sens : « Nous voulons être un ami pour ceux qui n’en ont plus. » Texte : Tamara Traxler | Photos : Alexander Egger, MAD

Envoyé par Gisela M.

« L’histoire du Foyer de Bâle m’a beaucoup touchée. Le destin de cet homme et l’intervention du Directeur du foyer pour lui sauver la vie. Tout à fait admirable, cet engagement empreint d’amour ! C’est de l’amour véritable, comme Dieu seul peut l’offrir ! Je remercie Dieu de faire en sorte qu’il y ait des gens comme vous ! Ne vous arrêtez jamais, vous accomplissez l’œuvre de Dieu. » * Vous trouverez ce témoignage, ainsi que bien d’autres, sous : armeedusalut.ch/témoignages 10


NOUS QUATRE

CHR IST IN STACHL

HUGUES MATHEZ

struction, Quartier Général Responsable gest ion projets de con de l'Armée du Salu t, à berne

nique et la construction, Passionné par l’architecture, la tech t dans la conception et la j’aime représenter l’Armée du Salu ons et de construction réalisation de ses projets de rénovati site de sa mission. de nouveaux ouvrages pour la réus institutions et dans les Souvent en déplacements dans les multitude d’activités et pos tes, je suis impressionné par la rts. A côté de mon les soutiens quotidiens qui y sont offe h et nos trois filles que travail, c’es t avec mon épouse Sara village, en excursion au , j’aime profi ter de mon temps libre ou avec les amis.

CINDY BERT SCHI

Assistan te sociale, Reinach, AG

icipé à un camp pour enLorsque j’étais adolescente, j’ai part Dès le départ, je me suis fants organisé par l’Armée du Salut. suis engagée comme sentie très à l’aise. Par la suite, je me nts et les jeunes. Sur le bénévole pour travailler parmi les enfa envie d’un métier relaplan professionnel, j’avais également n commerciale, effectionnel. Après avoir suivi une formatio ieurs postes, j’ai entatué différents voyages et occupé plus al. Lors de ma dernière mé des études dans le domaine soci poste à temps partiel à année de formation, j’ai accepté un vestis principalement l’Armée du Salut. Aujourd’hui, je m’in travail me plaît beaudans différents projets sociaux. Mon vons faire face aux sicoup car, à l’Armée du salut, nous pou onnalisée. Durant mes tuations d’urgence de façon très pers et je continue à travailler loisirs, j’apprécie le calme, la nature bénévolement parmi les jeunes.

Secrét aire divisionnaire de

Jeunesse, Divi

sion Cent re, Be

rne

Bonjour, je suis Chris tin. Non se ulement mon no Chris tin, mais de m es t plus je suis une adepte de Chris Jésus-Chris t et t. J’aime je sais qu’il a un plan pour chac Mes passe-tem un de nous. ps sont très varié s, tout comme l’e travail. Je suis st mon responsable ré gionale du trav l’Armée du Salu ai l qu ’e ffectue t parmi les jeun es et les enfant donc exercer to s. Je pe ux utes sortes d’ac tivités créatives du théâtre, dans (p . ex . jouer er, prêcher, chan ter, jouer de la gu peindre, maqui itare, ller les enfants, et bien d’autres encore). Je me choses réjouis de pouv oi r servir Dieu de diverses au sein façons si de l’Armée du Sa lut, et ce malgr caractère partic é mon ulier !

PATR ICK ROSSET TI

Directeur-adjoin t, Cen tre-Espoir, Genève

J’aime prendre du bon temps ave c ma famille et mes proches, et aussi lire et visiter l’his toire des hommes, leurs contradictions et les souffrances qui en déc oulent. Pour moi, il est nécessaire d’ap prendre les uns des autres pour éviter les maltraitances sur des compagnons d’imperfection et sur l’environnement. Je suis un inconditionnel de la libe rté, qui serait la bonne dépendance à Dieu, et réalise qu’e lle est loin d’être acquise par ticulièrement pour les person nes en situation de fragilité. Par mon travail au Centre-Espoir, je peux échanger concrètement concernant des valeurs hum aines profondes dont fait par tie cet te liberté.

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POUR SE RÉJOUIR

« L’AMOUR PASSE PAR L’ESTOMAC » De nombreuses offres de l’Armée du Salut l’illustrent. Que ce soit à la maison, au centre de rencontre de l’Armée du Salut ou au centre d’accueil de nuit : un bon repas fait toujours plaisir.

EN BREF : LES REPAS LIVRÉS PAR L’ARMÉE DU SALUT L’Armée du Salut à Bâle livre des repas à domicile à des personnes âgées, malades ou nécessiteuses. « Souvent, les personnes concernées peuvent encore habiter seules parce qu’elles ne doivent pas cuisiner elles-mêmes », explique Willi Gubler. Cet officier de l’Armée du Salut gère le service repas à domicile depuis deux ans. « En plus de recevoir un repas chaud, les bénéficiaires sont également contents de pouvoir discuter un moment », dit-il. Grâce au soutien de 25 conducteurs bénévoles, le service peut livrer plus de 1 100 repas par mois. Les bénéficiaires peuvent choisir entre un menu avec de la viande et un menu végétarien, chacun comprenant trois plats. « Désormais, nous proposons aussi des portions plus petites et des repas pour les diabétiques », précise Willi Gubler avec enthousiasme.

Des conducteurs bénévoles livrent jusqu’à 1 100 repas par mois.

essen-daheim.ch Texte : Tamara Traxler | Photo : MAD

DES SAINT-NICOLAS POUR L’ÂME

Les personnes dans le besoin apprécient particulièrement les dons de chocolat

Au Centre de rencontre « Open Heart » de l’Armée du Salut de Zurich, on distribue chaque vendredi soir de la nourriture aux personnes dans le besoin. On ne distribue certes pas de cadeaux de Noël, mais, après les fêtes, il y a parfois des friandises de Noël parmi les marchandises données. « Au cours des dernières années, l’une des aides a spécialement organisé des Saint-Nicolas en chocolat » se réjouit Walter Sommer, Directeur de l’« Open Heart ». En temps normal, c’est le consommateur suisse qui détermine ce qui arrive finalement à la distribution de nourriture. Ce que ce dernier n’achète pas parvient à Table Suisse. « De Table Suisse , nous recevons des légumes et des boulangeries locales, des pains et des pâtisseries. » Le service au prochain va au-delà de la distribution de nourriture. « Nos hôtes nous confient leurs soucis. Nous avons noué une relation avec la plupart d’entre eux. », ajoute Sommer. heilsarmee-openheart.ch Texte : Tamara Traxler | Photo : pixabay

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Un peu moins seul : à la fête de Noël de « La Marmotte », il n’y a pas seulement un délicieux repas, mais aussi de bonnes conversations.

UN BON REPAS RÉCHAUFFE LE CŒUR « A ‹ La Marmotte ›, Noël est un temps calme et béni. C’est comme si nous étions une grande famille », explique Sara Hefhaf, Directrice du Centre d’accueil de nuit « La Marmotte » à Lausanne. Le 6 décembre, les sans-abri commenceront déjà à décorer le sapin de Noël avec les employés du Centre d’accueil. Les bougies du sapin seront également allumées le 25 décembre lorsque nos usagers s’assoiront à la table de « La Marmotte » pour le repas de Noël. Toutefois, pour beaucoup d’entre eux, Noël ne représente pas une fête joyeuse. Ils ne peuvent pas être auprès de leur famille ou se trouvent dans une situation difficile. « Notre repas de Noël comble non seulement les estomacs vides, il réchauffe également bien des cœurs tristes », se réjouit Sara Hefhaf. Texte : Tamara Traxler | Photo : Aurélien Bergot 13


ENTRE AUTRES Notre recette préférée:

SOUPE À LA TOMATE pour 4 personnes • temps de préparation env. 40 min SOUPE Emincer deux oignons et les faire revenir dans deux cuillères à soupe d’huile. Ajouter 1 kg de tomates coupées en morceaux et étuver env. 10 min. Verser 1 l de bouillon de légumes, porter à ébullition et poursuivre la cuisson à basse température pendant env. 10 min. Ensuite, réduire en purée et passer la soupe à la passoire. Assaisonner avec du sel et du poivre. Selon les goûts, ajouter du concentré de tomates, doublement concentré, et porter à ébullition. Réduire ensuite le feu et laisser mijoter. GARNITURE Faire chauffer 3 cuillères à soupe d’huile d’olive dans une poêle. Ajouter 500 g de tomates cerises, couvrir et attendre jusqu’à ce que les tomates se fendent.

SOUPE POPULAIRE À L’« OPEN HEART » DE ZURICH  L’« Open Heart » à Zurich offre de la soupe aux personnes démunies du lundi au vendredi, de 18 h 00 à 21 h 30. Des produits frais, provenant de boulangeries locales, complètent le repas. Les hôtes (20 à 50 en moyenne) apprécient particulièrement de pouvoir manger une soupe durant la saison froide. La soupe à la tomate, accompagnée de sa délicieuse garniture, remporte un franc succès : elle plaît vraiment à tout le monde ! En plus de la soupe, l’« Open Heart » de l’Armée du Salut est un centre de rencontre qui offre d’autres prestations aux personnes en détresse, telles que la distribution de nourriture, un accueil de nuit, des conseils d’ordre social, des groupes de discussion et des cultes.

Couper finement 4 gousses d’ail et des feuilles de basilic, ajouter aux tomates et laisser mijoter env. 3 min. Mélanger 250 g de mascarpone avec de la crème entière jusqu’à obtenir une préparation onctueuse. PRÉSENTATION Servir une louche de soupe dans une assiette creuse et napper d’une cuillère à soupe de garniture et d’une cuillère à soupe de mascarpone

heilsarmee-openheart.ch

GABRIELA DURRER Responsable de la cuisine

Ingrédients : 2 oignons 2 EL d’huile 1 kg tomates 1 l de bouillon de légumes du sel et du poivre du concentré de tomates

3 EL d’huile d’olive 500 g de tomates cerises 4 gousses d’ail des feuilles de basilic 250 g de mascarpone de la crème persil

Photo : pixabay

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DU CONCRET

Amriswil, TG

Bâle

ACCOMPAGNER LES RÉSIDENTS DANS LEUR RÉINTÉGRATION SOCIALE

PRENDRE UN NOUVEAU DÉPART GRÂCE AU TRAVAIL MANUEL

En Suisse orientale, le besoin en logements d’urgence est également en constante augmentation, raison pour laquelle l’Armée du Salut a lancé en 2013 le projet « Logement accompagné » dans la commune d’Amriswil (Thurgovie). Les personnes impliquées dans ce projet se sont rapidement rendu compte qu’un nouvel appartement, sans autre mesure, ne suffisait pas à améliorer durablement la vie des bénéficiaires, c’est pourquoi un encadrement par du personnel spécialisé a été inclus dans l’offre. Dans un logement accompagné, les personnes souffrant de problèmes psychiques ou sociaux doivent retrouver un équilibre et un nouveau chez-soi. Grâce à une approche globale, alliant l’hébergement et la gestion de la vie quotidienne, les résidents ont des journées structurées. Ils gagnent ainsi en autonomie et acquièrent de l’assurance pour gérer leurs tâches quotidiennes. L’objectif de ce projet est que les résidents puissent un jour vivre à nouveau dans leur propre appartement. A long terme, l’offre « Logement accompagné » devrait être partiellement financée par des fonds publics. L’Armée du Salut a pu utiliser l’argent versé par les donateurs pour développer l’offre et la consolider.

Dans l’édition de décembre 2014 du magazine des donateurs, nous avons présenté le « Textilprogramm », mis en place à Bâle. Cette offre s’adresse à des requérantes d’asile, à des femmes admises en Suisse à titre provisoire et à celles bénéficiant de l’aide sociale. En avril 2014, sept participantes ont commencé le programme. Jusque-là, les 15 places disponibles étaient en grande partie occupées. La majorité des participantes sont envoyées par le service social de la ville de Bâle. Trois places ont été attribuées aux services internes de l’Armée du Salut. Beaucoup de participantes souffrent de problèmes physiques ou psychiques et, dans la plupart des cas, ne pourraient trouver un autre emploi. De plus, les barrières linguistiques compliquent la situation : certaines femmes ne sont en Suisse que depuis quelques semaines lorsqu’elles entament le programme. En parallèle au travail manuel effectué dans l’atelier de la Schönbeinstrasse, elles suivent un cours d’allemand plusieurs fois par semaine. La situation de certaines d’entre elles s’est sensiblement améliorée au cours du programme. La mise en place d’une structure pouvant accueillir les enfants sur place a permis d’encore mieux répondre aux besoins des participantes. Notre prochain objectif est de donner à ces femmes la possibilité de vendre les articles qu’elles ont elles-mêmes confectionnés.

heilsarmee-amriswil.ch Texte : Nathalie Schaufelberger, Tamara Traxler | Photo : Tina Steinauer

travailplus.ch Texte : Nathalie Schaufelberger, Tamara Traxler | Photo : Sara Stöcklin

7 à 10 places pour les hommes, les femmes et les familles 2 professionnels gèrent l’offre, totalisant un taux d’activité de 150 %

15 places de travail

3 appartements et 1 studio

11 jours d’activité par mois (en moyenne)

Durée du séjour : 1 journée jusqu’à 2,5 ans

2 collaboratrices à temps partiel, 2 bénévoles 15


POUR CEUX QUE LA CHANCE A ABANDONNÉS

« ENFIN, JE SERVAIS À NOUVEAU À QUELQUE CHOSE » Lisbonne, Bucarest, Stockholm – en tant que musicien, Edouard K.* se sentait à la maison sur de nombreuses scènes. Pourtant, le rideau est tombé de manière abrupte. Il a perdu sa famille, ses amis et toute sa fortune. A l’Armée du Salut, il a repris goût à la vie. « J’étais continuellement en déplacement, vivais dans de luxueux hôtels équipés de piscines accueillantes et dotés de personnel de service », s’enthousiasme Edouard K., à propos de sa vie de musicien professionnel. De tout ce faste, il est toutefois resté bien peu de chose aujourd’hui. Il y a quatre ans, il est arrivé au Foyer pour hommes de Bâle. « Je suis arrivé en chaise roulante. J’étais psychiquement au bout du rouleau », se rappelle l’homme de 66 ans. L’annonce d’un accident a chamboulé sa vie sans nuages. « Ils sont revenus dans des cercueils, la voix d’Edouard K. s’étrangle. Deux de mes collègues musiciens de notre quartet ont trouvé la mort dans un accident de voiture en Italie. » A l’époque, le musicien avait 58 ans. Suite à ce coup du destin, il n’a tout simplement plus réussi à se réinsérer dans la société, encore moins dans un groupe de musique. Edouard K. a tenté de reprendre pied dans la vie professionnelle, mais en vain. Il était « bon à rien », comme il le formule : « Je n’ai jamais rien fait d’autre que de la musique. » 40 années durant, il s’était investi dans la musique de danse. Cette situation n’a également pas toujours été facile à vivre pour sa femme. Livré à lui-même « J’ai été marié durant 30 ans à ma femme. Nous possédions une maison, c’était chouette quand j’étais à la maison », raconte le musicien avec un brin de nostalgie. Afin d’épargner pour sa retraite, Edouard K. avait investi dans un restaurant. Au début, ça marchait bien et le musicien se produisait de nombreux soirs dans son propre local. « Nous avons malheureusement fait confiance aux mauvaises personnes. L’escroquerie nous a finalement conduits à la ruine. » Le fait que son épouse soit soudainement tombée malade a alors en-

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core davantage détérioré leur relation. « Nous avons divorcé. Ma femme voulait enfin trouver la paix intérieure », confie Edouard K. Tristement, il baisse les yeux. « Nous nous sommes quittés en paix, pourtant elle me manque terriblement. » Livré à lui-même, Edouard K. avait de la peine à se débrouiller. Il n’avait jamais appris à gérer son propre ménage. Sans emploi, il a atterri au service social, puis finalement à l’Armée du Salut. Edouard K. est heureux de mener à nouveau une vie quotidienne réglée. Au Foyer pour hommes, il a trouvé sa place et remarque que l’on compte sur lui. « Je suis flexible. J’ai commencé ici en nettoyant des tables. » On m’a pour la première fois depuis de nombreuses années fait des compliments pour mon enga-

A nouveau dans le rythme grâce à l’Armée du Salut : Edouard K.* recommence à écrire ses propres chansons.


Educateurs et résidents font de la musique ensemble dans le groupe salutiste « les Groovties ».

gement. « A l’Armée du Salut je servais enfin à nouveau à quelque chose », confie avec reconnaissance le musicien, qui, en plus de jouer cinq instruments, écrit aussi volontiers des chansons.

« J’ai même composé une chanson pour l’Armée du Salut. » Lire les paroles du chant sous :

armeedusalut.ch/edouard-k

Faire de la musique à l’Armée du Salut « Ici, on m’a enfin écouté avec considération et on a reconnu mes talents. » Depuis que Edouard K. a trouvé un nouveau chez-soi dans le Foyer pour hommes de Bâle, il s’est remis à la musique. Il s’est déjà produit lors de différentes manifestations du foyer. Il est également le fondateur du groupe de musique du foyer « Groovties ». Chaque jeudi, la salle de séance du cinquième étage se transforme en salle de répétition. Sous les

combles, certains résidents apprennent de nouveaux morceaux avec leur responsable Robert Trummer sur des guitares, des bongos et des claviers. « J’ai même composé une chanson pour l’Armée du Salut », raconte Edouard K. rempli de fierté. Grâce à la musique il a retrouvé sa joie de vivre. C’est avec plaisir que le soixantenaire partage son savoir musical avec d’autres résidents et il se réjouit de pouvoir apprendre avec eux leurs chansons préférées. Selon la devise « Quand d’autres vont bien, tu te sens mieux », comme aimait à le dire son père. * Nous avons utilisé des noms fictifs et les photos d’autres personnes afin de protéger la vie privée des personnes concernées.

wohnen.heilsarmee-basel.ch/wohnen-für-männer Texte : Tamara Traxler | Photos : Martin Heimann Vous trouverez ce témoignage, ainsi que bien d’autres, sous :

armeedusalut.ch/témoignages

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LA MUSIQUE INVITE

Kapitel 3c.xpr

29.4.2003 11:00 Uhr

Seite 244

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Vivre en Christ – Mission et service

Texte : William Booth 1893, mélodie : J. Ellis

148 Salut infini La b

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Salut infini

Vivre en Christ – Mission et service

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29.4.2003 11:00 Uhr

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- li - vrer, mes pleurs sais vaincre - ci - dé,

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ge, se, ne ; e

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qui je vers la

toi car et que

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sans ri bler sans et m’en em - pa -

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au cri de ne re - garde sou - mettre à s’a - ban - donne

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moi ! moi ! moi ! moi.

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d’après William Booth 1893 – J. Ellis → Ps 42; Jon 2, 4

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A écouter sous : www.armeedusalut.ch/la-musique-invite

LA MUSIQUE EST UNE INVITATION Jésus-Christ est venu au monde à Noël. William Booth, fondateur de l’Armée du Salut, a écrit ce chant contenant le message essentiel. L’amour de Dieu est si grand qu’il a envoyé son fils sur Terre. Jésus-Christ nous a donné accès à Dieu. Il pardonne nos péchés et nous offre une vie nouvelle. Nous devons toutefois franchir le pas nous-mêmes. Lui confier notre vie. De cette manière, nous pouvons nous réjouir d’être auprès de Lui pour l’éternité. Alléluia. Christoph Bitter, responsable dons et membre de l'Armée du Salut 18

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Oh ! Oh ! Oh ! Je

te, te, te, de,

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puis - san - te, puis - san - te, puis - san - te, cette on - de,

j œ œ œ œ œ œ J

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Pour ceux qui se retrouvent seuls à Noël.


QUE DE QUESTIONS !

LA BONNE FÉE DES GÂTEAUX DES RUES ZURICHOISES Hélène Vuille est ravie lorsque les sans-abri se retrouvent au Centre de rencontre « Open Heart » de l’Armée du Salut pour l’heure du gâteau. Elle échange volontiers quelques mots avec eux et leur consacre son temps. Avec sa « boulangerie ambulante », elle est toujours la bienvenue. A votre avis, pourquoi des personnes perdent-elles pied ? Les gens ont des parcours de vie différents. Ce qui déroute les uns, déconcerte à peine les autres. Nombre d’entre eux ont vécu une enfance difficile et n’ont jamais eu de chance. Beaucoup ont déjà vécu en foyer, en clinique psychiatrique, dans la rue ou en prison. Je crois que l’on ne peut pas donner de réponse générale à ces questions très individuelles. Depuis 17 ans, vous vous occupez de personnes vivant dans la rue. Comment est-ce arrivé ? Un soir, en rentrant à la maison, je voulais encore acheter une miche de pain. Peu avant la fermeture du magasin, je me tenais au comptoir de marchandises fraîches d’un grand distributeur. J’ai vu toutes ces bonnes choses à l’étalage : des tartes sucrées et salées, des sandwiches et des pâtisseries. Pourtant, tout ce qui restait de la journée, les vendeuses le jetait dans une grande poubelle verte. Je suis restée sans voix et j’ai pensé que ces produits étaient certainement encore mangeables et auraient trouvé des repreneurs reconnaissants. Existe-t-il une raison légale justifiant l’élimination de ces produits ? Oui, il s’agit en partie de ce qu’on appelle les produits ayant une garantie de fraîcheur de 14 heures. Ces produits ne peuvent plus être vendus après la fermeture du magasin. Pourtant, chacun est libre de consommer le produit s’il le souhaite. Le distributeur ne peut rien prescrire en la matière. Ceci m’a incitée à proposer spontanément au responsable du comptoir des produits frais d’emporter la marchandise après la fermeture du magasin et de la distribuer aux sans-abri. Le soir même, j’ai amené la première cargaison dans un foyer zurichois pour sansabri. J’avais l’impression d’être une boulangerie ambulante.

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Comment les sans-abri ont-ils réagi à l’arrivée des friandises ? Les gens sont extrêmement reconnaissants. Lors d’une pause-café et gâteau, on peut aussi, pour un court instant, oublier ses soucis. Pour moi, les rencontres avec les sans-abri font partie des plus précieuses. Un homme m’a un jour confié : « C’est seulement quand tu n’as plus rien que tu apprends à partager. » Les sans-abri m’ont appris ce qu’est un comportement vraiment social. Je crois que bon nombre d’entre nous pourraient s’en inspirer. Vous avez consigné les rencontres et les récits de vie des personnes en détresse dans un livre. Comment ce livre a-t-il influencé la poursuite de votre travail ? Peu après la publication, j’ai reçu un appel du grand distributeur. Le sujet semblait avoir acquis une priorité supérieure dans l’entreprise. Enfin, les choses progressaient. J’avais déjà depuis longtemps tenté d’étendre mon projet, afin de pouvoir approvisionner encore davantage de foyers. En 2012, je suis parvenue à conclure un contrat avec le grand distributeur, permettant de distribuer les produits frais du jour de chaque filiale du canton de Zurich aux personnes dans le besoin. D’autres portes se sont aussi ouvertes : vous livrez déjà des Saint-Nicolas en chocolat au Centre de rencontre « Open Heart » de l’Armée du Salut… Je ne pourrais pas concevoir Noël sans chocolat et je ne connais personne qui n’aime pas le chocolat. Le livre m’a permis de nouer de nouveaux contacts et a ouvert de nouvelles possibilités. Un fabricant de chocolat suisse m’a mise sur sa liste pour les livraisons de dons en chocolat. Cela fait que, le vendredi et le samedi, l’« Open Heart » reçoit non seulement des gâteaux et des pâtisseries, mais aussi de temps en temps du bon chocolat.


Comment avez-vous vécu la collaboration avec le Centre de rencontre « Open Heart » de l’Armée du Salut ? On remarque, qu’à l’Armée du Salut, les gens accomplissent leur travail avec cœur. Je suis toujours émerveillée de constater combien l’Armée du Salut respecte les personnes en détresse et leur montre de la considération. C’est toujours une rencontre d’égal à égal, marquée de l’amour de ses semblables. Je connais de nombreuses personnes qui ont vécu dans les foyers de l’Armée du Salut et leur écho a toujours été positif. Je me réjouis de pouvoir soutenir l’Armée du Salut par mes livraisons de produits frais du jour.

Quel avenir souhaitez-vous pour votre projet ? Depuis l’année passée, je peux également distribuer les produits frais du jour du grand distributeur dans les cantons d’Argovie, de Berne et de Soleure. J’aimerais bien étendre le projet à l’ensemble du territoire suisse. Par ailleurs, je souhaiterais continuer à attirer l’attention de la société sur le gaspillage de nourriture et à la sensibiliser à une consommation responsable des denrées alimentaires. Interview : Tamara Traxler | Photo : MAD

Voilà 17 ans qu’Hélène Vuille, 62 ans, se bat pour que les produits frais des grands distributeurs ne finissent pas à la poubelle à la fermeture des magasins, mais soient plutôt distribués aux sans-abri. L’un des bénéficiaires est le Centre de rencontre « Open Heart » de l’Armée du Salut à Zurich. En 2012, elle a publié son livre « Im Himmel gestrandet » (traduction conforme au sens : échoués au ciel). Cette œuvre rend compte de ses rencontres avec les nécessiteux et de leurs parcours mouvementés. Hélène Vuille habite avec son mari à Birmensdorf (Zurich).

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À SUIVRE Dans cette nouvelle construction, des personnes que la chance a abandonnées retrouveront un chez-soi.

UN NOUVEAU FOYER SUR UN SITE QUI A FAIT SES PREUVES L’Armée du Salut est présente à la Ankerstrasse, à Zurich, depuis plus de 75 ans. Le site, qui a fait ses preuves, sera notamment utilisé pour la construction d’un nouveau foyer d’habitation. L’Armée du Salut occupe le bâtiment de la Ankerstrasse à Zurich depuis 1928. A l’époque, ce bâtiment était considéré comme un édifice moderne. Aujourd’hui, le bâtiment ne répond plus aux exigences en termes de construction et d’exploitation, qui découlent d’une nouvelle affectation. Une nouvelle construction doit voir le jour sur le site actuel. A l’avenir, 37 personnes défavorisées trouveront un nouveau chez-soi dans la maison de la Ankerstrasse 37. Par ailleurs, la paroisse salutiste de Zurich Central y vivra en communauté chrétienne et y offrira ses prestations sociales. L’Armée du Salut poursuit ainsi son objectif stratégique consistant à rapprocher les offres sociales de la paroisse et les institutions sociales. Au travers de ses offres, l’Armée du Salut entend adopter une approche holistique, visant à procurer sécurité, estime de soi et sens aux personnes en détresse. 22

Avant de pouvoir débuter une nouvelle construction dans le centre de la ville de Zurich, de nombreux facteurs doivent être pris en compte. C’est ainsi que l’Armée du Salut, comme tous les maîtres d’ouvrage, doit se soumettre aux standards de constructions de la ville. Suivant une procédure de mise au concours ordinaire, le projet a été soumis à différents architectes. Le paysage urbain et le voisinage ont joué un rôle important lors de la planification. On a dû trouver une solution adaptée à l’image du quartier. Les nombreuses exigences ont constitué un immense défi pour les architectes et pour le jury. Ce dernier disposait d’une vaste palette de propositions pour faire son choix. Le projet vainqueur répondra de manière idéale aux futures affectations et sera un point de contact pour de nombreuses personnes. Texte : Nathalie Schaufelberger | Photos : MAD


PUBLIREPORTAGE

VOS VOLONTÉS COMPTENT Béatrice*, 68 ans, connaît l’Armée du Salut par le chant et la collecte de Noël. Et elle sait que l’Armée du Salut fait beaucoup de bien. Ceci l’incite ainsi que son mari à s’adresser à l’Armée du Salut pour régler leur succession. plement être « dilapidé », mais doit parvenir entre de bonnes mains. D’autre part, des personnes en situation difficile doivent pouvoir en profiter.

* Afin de protéger la personne citée, nous avons modifié le nom et la photo.

Ayant grandi au sein d’une famille modeste, Béatrice sait ce que signifie « renoncer ». Son père est un simple employé, la famille produit elle-même ce dont elle a besoin. Béatrice accomplit sa scolarité et son apprentissage à Winterthour. Après une année passée en Romandie, elle travaille d’abord comme vendeuse, puis comme réceptionniste. Elle aime le contact avec les gens. Par ailleurs, elle aime planifier et prévoir. Cela est important pour elle, car jusqu’au début de son second mariage, elle devait toujours se débrouiller par elle-même. Cette

expérience l’a marquée, c’est pourquoi la fortune qu’elle et son mari ont amassée doit revenir à ceux qui savent également ce que signifie « renoncer ». Qu’est-ce qui vous a incités, votre mari et vous-même, à vous occuper de questions successorales ? Mon époux et moi-même n’avons pas d’enfant. De ce fait, il nous a semblé important de régler notre succession en tenant compte des éléments suivants : d’une part, ce que nous possédons (de beau) ne doit pas sim-

Comment êtes-vous rentrés en contact avec l’Armée du Salut ? En vérité, nous ne la connaissions que par sa collecte de Noël, ce qui nous a incités à nous renseigner auprès de l’Armée du Salut de Winterthour au sujet des questions de planification successorale. Suite à ce premier contact, le spécialiste de l’Armée du Salut a repris contact avec nous et nous a conseillés de manière compétente et discrète. Qu’est-ce qui vous a poussés à inscrire l’Armée du Salut dans votre testament ? L’Armée du Salut fait beaucoup de bien. Nous sommes de ce fait convaincus qu’elle gèrera notre héritage de manière soigneuse ! Et, maintenant, nous sommes très soulagés de savoir que cette question est réglée.

PRÉVOYANCE ET SUCCESSION : NOUS VOUS AIDONS VOLONTIERS Veuillez nous indiquer la manière dont nous pouvons vous aider à régler votre prévoyance ou votre succession. Je suis intéressé / e à participer à une séance d’information à . Je commande la brochure explicative gratuite « Vos volontés comptent » sur les questions de prévoyance et de succession. Je souhaite bénéficier d’un entretien personnel sur les questions de prévoyance et de succession. Veuillez me rappeler. Je souhaite recevoir la visite d’un officier de l’Armée du Salut pour discuter de questions liées à la foi, à la vie et à la mort. Veuillez me rappeler. Veuillez m’envoyer d’autres informations sur l’Armée du Salut dans la région de . J’ai des objets dont je souhaite faire don à l’Armée du Salut / une brocante de l’Armée du Salut. Veuillez me rappeler. Nom :

NPA / localité :

Prénom :

Courriel :

Rue et N° : Téléphone (moment approprié pour appeler) :

Prière d’envoyer le talon-réponse à : Fondation Armée du Salut Suisse, Anja Kistler, Laupenstrasse 5, Case postale 6575, 3001 Berne Tél. 031 388 06 39, prevoyance@armeedusalut.ch, testament@armeedusalut.ch, armeedusalut.ch 23


L’ARMÉE DU SALUT AIDE EN PROPOSANT : Une oreille attentive Tout commence par une personne sensible et prête à écouter une autre personne ayant besoin d’aide. Nos 8 Bureaux sociaux et nos 57 paroisses accueillent les personnes en détresse pour les écouter et les aider. Un endroit pour dormir Perdre pied fait souvent perdre le toit également. Nos 7 foyers d’habitation, 5 centres de passage, 4 établissements médico-sociaux et 2 foyers d’accueil temporaire hébergent chaque nuit plus de 1200 personnes. En outre, nous disposons également d’un foyer pour jeunes et de 6 foyers pour enfants. Des tables garnies Le problème d’une personne en détresse est souvent simplement la faim de nourriture ou de compagnie. Nous invitons volontiers des personnes à partager le repas (repas de midi pour enfants, fêtes de Noël, déjeuners contact pour dames). Du réconfort Notre action est marquée par notre relation avec Dieu que nous aimerions faire connaître à notre entourage. Par exemple lors des cultes organisés chaque dimanche dans nos 57 paroisses salutistes. Notre Service de soins psychiatriques à domicile et notre Service des prisons sont des offres précieuses pour les personnes en détresse.

CHARTE DE L’ARMÉE DU SALUT L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est inspiré par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et à soulager les détresses humaines en Son nom, sans distinction aucune.

Fondation Armée du Salut Suisse | Laupenstrasse 5 | Case postale 6575 | 3001 Berne | Téléphone 031 388 05 35 Fax 031 382 05 91 | dons@armeedusalut.ch | armeedusalut.ch | CP Dons 30-444222-5


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