No 6 / juin 2015
DE L̓A RMÉE DU SA LUT
« ICI, JE ME SENS MIEUX » Page 4
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CENTRE-ESPOIR À GENÈVE
150 ANS DE L’ARMÉE DU SALUT
PATRICK ODIER
Un lieu d’espérance au cœur de la métropole
L’aide au prochain – hier, aujourd’hui et demain
« Donner est aussi merveilleux qu’exigeant »
SOMMAIRE Page 14
Une maison et ses habitants
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Le bidule
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L’Armée du Salut apporte son soutien
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Au pied de la lettre
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Nous quatre
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Pour se réjouir
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La musique invite
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Du concret
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Pour ceux que la chance a abandonnés
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Entre autres
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Que de questions !
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A suivre
Page 4 Foyer et travail créatif sont réunis sous un même toit au Centre-Espoir à Genève.
IMPRESSUM Magazine des donateurs de l’Armée du Salut Parution deux fois par an Editeur : Armée du Salut, Dons, Laupenstrasse 5 Case postale 6575, CH-3001 Berne. Téléphone : 031 388 05 35, Courriel : dons@armeedusalut.ch, armeedusalut.ch CP Dons : 30-444222-5 Rédaction : Christoph Bitter (responsable Dons), Nathalie Günter, Florina German Concept et graphisme : Spinas Civil Voices, Zurich, spinas-cv.ch Imprimeur : Vogt-Schild Druck Fondateur de l’Armée du Salut : William Booth Général : André Cox Chef de Territoire : Commissaire Massimo Paone
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Page 20 Le banquier Patrick Odier encourage les entreprises à être généreuses.
ÉDITORIAL
Chère donatrice, cher donateur,
Page 8 C.A.S.A. Winterthour : une oreille attentive et de bons conseils.
Il y a 150 ans que l’Armée du Salut existe. Malgré des débuts difficiles en 1865, notre organisation est toujours là, pour venir en aide à ceux qui se trouvent dans le besoin. William Booth, son fondateur, a rapidement compris que pour lutter efficacement contre la détresse et la misère, il fallait organiser l’Armée du Salut de façon militaire. Lorsque l’organisation s’est implantée en Suisse en 1882, elle s’est heurtée à une forte opposition. Pour beaucoup, nous étions trop anticonformistes, trop organisés ou, tout simplement, trop bruyants. Aujourd’hui, nous constatons que notre engagement et notre persévérance en ont valu la peine. « Soupe, savon, salut », la devise que nous suivons est encore et toujours actuelle. Vous trouverez davantage de détails sur les 150 ans de l’Armée du Salut en page 12.
Page 16 Stefan N. doit vivre isolé dans les montagnes. Une maladie rare l’y oblige.
Aujourd’hui, nous continuons à soutenir ceux qui ont perdu pied : en offrant une soupe, un lit pour passer la nuit ou en accordant un entretien et des conseils réconfortants. Nous sommes présents là où le besoin se fait sentir. Au « Centre-Espoir » à Genève, par exemple, nous accompagnons des personnes souffrant de troubles psychiques sur leur cheminement vers l’autonomie. Aux pages 4 à 6, vous ferez notamment la rencontre de Catherine Barral, qui se sent beaucoup mieux dans le « Centre de l’espoir » que dans son ancien appartement. Dans 150 ans, il y aura toujours des personnes que la chance abandonne de manière brutale ou insidieuse. Et dans 150 ans, nous nous tiendrons toujours à leur côté. Nous les aiderons, par amour du prochain et avec l’aide de Dieu. Commissaire Massimo Paone Chef du Territoire de l’Armée du Salut Suisse, Autriche, Hongrie
armeedusalut.ch 3
UNE MAISON ET SES HABITANTS
UNE ANCRE SÉCURISANTE AU CŒUR DE GENÈVE
La notion d’espérance se trouve dans le nom même du Centre-Espoir à Genève. L’espérance de mener une vie quasiment indépendante malgré des déficits psychologiques. Sur ce chemin, le directeur Jean-Marc Simonin et son équipe accompagnent quotidiennement les pensionnaires et les travailleurs.
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Pour Catherine Barral, ses bricolages ne seront jamais assez bariolés et tape-à-l’œil.
De l’agitation remuante des rues aux alentours de la gare de Genève, il n’y a qu’une porte tournante à franchir. Et déjà, on l’entend, le convivial « bonjour », à l’accueil, dans l’ascenseur, à la cafétéria. JeanMarc Simonin, membre de l’Armée du Salut et directeur du Centre-Espoir depuis bientôt dix ans, connaît et salue chaque pensionnaire par son nom.
psychiques. En outre, jusqu’à 63 travailleurs, résidant à l’extérieur, viennent quotidiennement collaborer dans les ateliers du Centre-Espoir, comme par exemple dans l’atelier de céramique. La fidélité des collaborateurs est impressionnante : rien que cette année, 15 d’entre eux fêtent leurs 10, 15, 20, 25, ou même leurs 30 ans de service.
Avec lui, 120 collaborateurs encadrent et accompagnent 114 pensionnaires souffrant de maladies
Faire autant que les ressources le permettent Les pensionnaires du Centre-Espoir conviennent
Le directeur Jean-Marc Simonin (à gauche) échange toujours quelques mots avec Jean-Claude Prod’hom lorsqu’il le croise au Centre-Espoir.
d’un objectif personnel avec leurs animateurs. Quand elle y pense, Catherine Barral soupire : « J’ai décidé d’acheter et de lire davantage de journaux. Mais je n’arrive pas à me concentrer si longtemps et cela me déconcerte. » Elle habite au Centre-Espoir depuis bientôt six ans. « Auparavant, j’étais dans un appartement normal. Mais c’était beaucoup trop pour moi. Il faut penser à tant de choses. Le Centre-Espoir est pour moi un lieu de vie où je me sens mieux. » Tandis qu’elle parle, elle relève à peine la tête. Mais lorsqu’elle lève son regard, on aperçoit deux magnifiques yeux bleus dans un visage délicatement maquillé. En plus, elle n’est pas du matin, avoue-t-elle. Au CentreEspoir, cela ne pose pas de problème. Comme elle participe à l’atelier « Cré’activités », elle peut répartir ses plages de travail elle-même. Là, elle peint et coud. De préférence avec des couleurs soutenues. Ou alors, elle réalise des bijoux qu’elle offrira ensuite. Elle a décidé de faire prochainement un album de photos dans lequel elle collera des souvenirs personnels. Cela l’aide de pouvoir vivre ici à son propre rythme, souligne-t-elle à nouveau.
Se soutenir l’un l’autre en pratique Le Centre-Espoir possède également un grand jardin à la périphérie de la ville, près de la frontière française. Philippe Escoffier fait visiter les diverses serres et les platebandes. Depuis quatre ans, il cultive, avec une vingtaine de pensionnaires et de travailleurs, un terrain d’un hectare : légumes, fruits et herbes aromatiques, apprêtés ensuite pour les pensionnaires du Centre-Espoir. Ils cultivent aussi des plantes aquatiques et des fleurs qu’ils vendent ensuite sur des marchés locaux. Aujourd’hui, onze personnes s’étaient inscrites comme jardiniers. Seules, sept sont venues. Philippe Escoffier le prend sereinement. Le plus important, c’est qu’aujourd’hui, à la différence d’avant, les pensionnaires ont pu venir au jardin en bus de manière autonome, et en repartir quand ils en avaient assez. A quelques pas du Centre-Espoir, dans l’historique quartier des Grottes, se trouve l’atelier de travail sur bois. Ici, cela sent délicieusement bon quand les pensionnaires et les travailleurs scient et liment des pièces uniques en bois. Celles-ci sont vendues dans la boutique de la maison. Noé Richard, un des responsables, se réjouit par ailleurs que l’atelier puisse bientôt remplacer les bureaux, les tables de nuit et les commodes du Foyer par des meubles en bois faits à la main, par des pensionnaires pour des pensionnaires. Trouver la paix au cœur de la maison Retour au Centre-Espoir. Neuf heures trente à la cantine : les collaborateurs qui le peuvent font une pause commune. Gilles Gaillard, l’aumônier de la maison, se saisit du micro. Il donne une petite méditation. Sinon, on le trouve la plupart du temps dans son bureau à côté de la chapelle. Là, il propose des entretiens : sa 5
Rituel quotidien : Jean-Claude Prod’hom trouve le calme dans la chapelle.
porte et la chapelle sont toujours ouvertes aux pensionnaires et travailleurs comme aux collaborateurs qui peuvent y trouver consolation ou conseils. « Je viens tous les jours à la chapelle », dit Jean-Claude Prod’hom. Le pensionnaire de 71 ans habite au CentreEspoir depuis 20 ans. Ici, il prend volontiers du temps pour prier. Parfois, il médite aussi le verset qui se trouve sur son calendrier dans sa chambre. Lorsqu’il ne passe pas du temps à la chapelle, il part souvent se promener. « La marche, c’est mon sport et ma relaxation », dit-il avec fierté. Il peint également : des poissons, des anges, des tulipes, des oiseaux. Il les dessine avec son crayon à papier, les peint avec un stylo-feutre et signe le tableau. Il se délecte de souvenirs. Une fois, il a suivi des cours de dessin à Genève. Il a été livreur de lait à Berne. Il demande avec empressement que la phrase suivante soit imprimée ici : « L’humain et l’argent vont à une vitesse folle. » Etre aussi indépendant que possible Dans la charte de l’Armée du Salut, il y a sept valeurs. En tout premier, il y a la dignité et l’espoir. Viennent ensuite la liberté, l’amour du prochain, la justice, la réconciliation et la responsabilité. Le directeur, JeanMarc Simonin, aimerait qu’on y ajoute la confiance : « Alors que je commençais mon travail ici, quelqu’un m’a dit qu’on ne pouvait simplement pas faire confiance aux pensionnaires. Cependant, mon expérience m’a prouvé tout le contraire. » 6
Le Centre-Espoir poursuit un but : que les pensionnaires puissent devenir, aussi bien que possible, capitaines à bord de leur propre bateau. Pour ce faire, le projet Magellan, du nom du fameux navigateur et explorateur, est actuellement en cours. Ce qui est nouveau, c’est que trois pensionnaires et travailleurs font également partie de l’équipe de base. Ils pilotent et décident ensemble de la route à suivre depuis le début. Afin de marquer l’envol de leur projet, les pensionnaires du Centre-Espoir ont levé l’ancre et hissé une voile dans la cour intérieure. Le projet démarre actuellement « mais nous ne savons pas encore quel terrain nous allons découvrir », dit Jean-Marc Simonin. Son souhait : par un changement de paradigme, que pensionnaires et travailleurs deviennent eux-mêmes des ressources et des personnes clés pour d’autres pensionnaires et travailleurs. Il se réjouit d’en voir bientôt quelques-uns dépasser leurs appréhensions. centre-espoir.ch Texte : Florina German, Photos : Aurélien Bergot
LE BIDULE
La Brocante propose un cours de do-it-yourself. En un après-midi, les douze participantes apprennent à transformer quelques vulgaires morceaux de bois en une œuvre d’art de style shabby chic. Sans tarder, les participantes se mettent à l’ouvrage : poncer, cirer et peindre. Par chance, pour confectionner des articles shabby chic, il n’est pas nécessaire de décaper le bois. En deux heures, les participantes sont en mesure d’apprendre sept techniques différentes. A la fin du cours, chacune d’entre elles emporte un porte-manteau personnalisé et de nombreuses nouvelles idées. Souhaitez-vous apporter une nouvelle patine à vos meubles ? Les cours des brocantes de l’Armée du Salut vous permettent de découvrir le style shabby chic ou de confectionner des « étagères » à partir d’assiettes provenant des brocantes. brocante.ch Texte et Photo : Nathalie Günter
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L’ARMÉE DU SALUT APPORTE SON SOUTIEN
UNE « CASA » AVEC DES PERSPECTIVES
Ecouter, réconforter, encourager : Christoph Sommer (à droite) prend beaucoup de temps pour conseiller ses clients.
Dans le Bureau social de Winterthour, portant le nom « C.A.S.A. » (pour « Christliche Anlaufstelle für soziale Anliegen »), ceux qui en ont besoin obtiennent des conseils, de l’aide et de nouvelles perspectives, de manière durable et sans bureaucratie. Nous sommes mardi, il est 15 heures. Rendez-vous à la « C.A.S.A. » : un jeune homme demande de l’aide. Il ne sait plus comment s’en sortir pour payer son loyer, son budget est tout simplement trop serré. Christoph Sommer, le directeur de la « C.A.S.A. » de l’Armée du Salut, prend son téléphone. Il demande à la gérance immobilière si le locataire peut exceptionnellement payer son loyer par tranches. Ensuite, il donne des conseils au client sur la manière de répartir son argent de telle sorte qu’il en ait encore assez à la fin du mois pour payer toutes ses factures. Problèmes soudains d’argent ou de logement : les personnes touchées par ce coup du destin ou par un autre se rendent à la « C.A.S.A. », un Bureau social 8
situé au cœur de Winterthour, et mis sur pied il y a 13 ans par l’Armée du Salut locale. Chacun y est le bienvenu. Celui qui a fixé un rendez-vous (les consultations ont lieu cinq après-midi par semaine) sera accueilli au Foyer avec un café. Environ 15 bénévoles s’occupent de la coordination des rendez-vous et de l’accueil chaleureux. Ils déchargent Christoph Sommer et ses deux collègues en leur permettant de se consacrer entièrement au conseil. Il règne une grande confiance à Winterthour Une fois par année, la « C.A.S.A. » vit une période de turbulence. C’est le moment où l’équipe doit vérifier, sur mandat de l’association « Table couvre-toi ! », ceux qui parmi environ 200 cas à Winterthour, bénéfi-
cieront d’une carte donnant droit à la distribution de nourriture. Christoph Sommer se réjouit : « Le fait que l’association nous ait délégué cette tâche prouve qu’elle a confiance dans la qualité de notre travail ». L’une des autres tâches de la « C.A.S.A. » consiste à orienter les bénéficiaires d’aide vers les 150 services spécialisés de la ville et des environs. « Parfois, la recherche d’un numéro de téléphone suffit », nous confie Christoph Sommer. « Un jour, un homme a frappé à notre porte suite à un accident de voiture. Il se plaignait de douleurs à la nuque. Je lui ai trouvé l’adresse de l’Association du Coup de Lapin. Plus tard, il est revenu pour nous remercier. Par le biais de l’Association, il a réussi à trouver un spécialiste qui a pu l’aider. »
L’équipe de la « C.A.S.A. » aide aussi ses clients à accomplir des démarches administratives, par exemple à remplir des formulaires pour le Service social. De nombreux clients ignorent complètement qu’ils ont droit à des prestations d’aides dans des situations précaires. Avec l’aide des conseillers de la « C.A.S.A. », ils rassemblent les documents nécessaires. Pour des demandes plus conséquentes, comme pour un traitement dentaire indispensable, la « C.A.S.A. » adresse des demandes à des fondations pour leurs clients. Donner le courage de continuer D’autres personnes sont contentes de trouver une écoute attentive et des conseils à la « C.A.S.A. ». Il y a peu, Michael* en a eu besoin. Après s’être séparé 9
Un rendez-vous à la C.A.S.A. donne un peu d’air à beaucoup de gens à Winterthour.
de son épouse, sa vie a dérapé. Au cours d’un long entretien, il se confie à Christoph Sommer. L’assistant social parvient aujourd’hui, tant à l’appuyer dans ses recherches d’emploi qu’à l’aider personnellement à traverser cette période de crise. Donner de l’espoir Des miracles ont aussi lieu à la « C.A.S.A. », comme pour la famille Wenger* qui, endettée et sans emploi, n’avait pratiquement plus aucune chance de trouver un logement meilleur marché. Elle doit à la « C.A.S.A. » d’avoir pu déménager. Le personnel du Bureau social a peaufiné le dossier de candidature, donné du courage à la famille et prié avec elle pour trouver un logement adéquat.
Ce n’est certainement pas par hasard qu’on peut voir accrochée aux murs de la « C.A.S.A. » une photo géante d’un panorama montagneux à couper le souffle. Dans ce centre, les personnes dans le besoin doivent pouvoir trouver de nouvelles perspectives. Christoph Sommer contemple la photo et dit : « C’est juste, ce que chante Reinhard Mey dans sa chanson ‹ Über den Wolken › [Par-dessus les nuages] : vus d’en haut, les problèmes ont une toute autre dimension. » * Noms modifiés par la Rédaction heilsarmee-winterthur.ch/c-a-s-a Texte : Florina German, Photos : Tina Steinauer
AU PIED DE LA LETTRE
« Le papier-cadeau de l’Armée du Salut m’a été très utile. Il m’a servi à couvrir l’intérieur des meubles de cuisine dans l’appartement de mon père, que j’ai dû amener d’urgence à l’hôpital. Je l’ai trouvé si pratique, si beau et si précieux. Merci ! »
Jolanda G.
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NOUS QUATRE
SUS A NNE R Y SE R
AMOS GR ÄDEL
Membr e de l’Ar mée du Salut
Assis tan te d’équipe et du « UHC emo tion Hut twi
l»
té de l’Armée du Salut de Je fais par tie de la communau ant . Très attirés par le sport, Hu ttwil depuis que je suis enf hockey il y a maintenant plus nous avons commencé le uni utilisions une salle que la de 15 ans . A l’époque, nous nous avait mise à disposiBrocan te de l’Ar mée du Salut e trop petite pour elle. A tion parce qu’elle était devenu s entraînés chaque semaine par tir de là, nous nous somme nts tournois. Il y a hui t ans, et avons par ticipé à différe on « UHC emotion Hu ttwil ». nous avons fondé l’associati e ligue sur petit terrain. Nous Depuis là, nous jouons en 3 ensemble. Pour nous, c’est aimons nous entraîner et jouer re foi. une manière de par tager not
LUC PETT ER
Intendan t du Centre de jeunesse Les Rasses (VD) et aumônier Service des prisons
Je suis très reconnaissant de me retrouver aux Rasses avec mon épouse. La montagne m’a toujours attiré et m’apporte une dimension spirituelle de paix et de sérénité. Admirez le roi des arbres du Jura, le sapin ! Majestueux, élancé, sa cime pointe vers le ciel. Lorsque la neige arrive, il semble plier sous le poids du fardeau, mais il sait se décharger et retrouver sa splendeur. C’est pour moi un signe évident : savoir regarder à Dieu et me laisser décharger du poids de mon travail au sein des prisons et dans la maison des Rasses.
à la Di vision Os t
J’apprécie les activ ités créatives et je fais les bricolages les plus variés. Je confectionne par ex emple des couronnes à partir de boîtes de conser ve ou je décore des horloges murales et des boules de po lys tyrène à l’aide de matériaux naturels. J’expose ensuite ce s ar ticles sur des marchés. Une fois, l’une de mes horlo ges murales a telle ment plu à une fille qui passait par là, qu’elle a décidé de l’acheter avec son argent de poche. El le était émer veillé J’ai plaisir à rencon e. trer les autres resp on sa bl es de stand. Le travail créatif m e relaxe et me perm et en même temps de laisser libre cour s à ma fantaisie. Ce tte activité cons titue un équilibre id éal à mon activité à l’Armée du Salut.
ANOUCHKA ROM AN
Direc trice La Résidence et Foyer Féminin à Lausanne
C’est dans la nature, plus particulièrement en altitu de, et en médi tant que je puise mon énergie et que je peux m’affermir. Chaque jour les résidents et mes collègues m’enrichissent, ils m’aident à grandir. Travailler à l’Armée du Salut c’est être proche de mes valeurs profo ndes : recevoir et donner avec humilité, se souvenir que je ne suis qu’un maillon d'une chaîne et que cette chaîn e a une mission à remplir : soutenir les plus démunis, veiller au confort de mes collègues. C’est une chance qui m’es t donnée et un défi que je ne pourrais pas assu mer sans tous les autres maillons.
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POUR SE RÉJOUIR
ALLÉLUIA ! L’ARMÉE DU SALUT INTERNATIONALE A 150 ANS
A l’époque L’Armée du Salut est née en 1865, à l’époque de la révolution industrielle, dans l’East End de Londres. Le fondateur en est le britannique William Booth (1829–1912). Avec son épouse, Catherine, il s’aperçoit que les individus touchés par la misère sociale ne fréquentent plus les églises. Ainsi, Booth qui est prédicateur, vient en aide à cette population de la rue. Son principe : soulager les détresses de l’âme et les besoins matériels. L’Armée du Salut se répand rapidement en GrandeBretagne et à l’étranger. En Suisse, les premières réunions de l’Armée du Salut ont lieu en 1882 sous l’énorme résistance des citoyens, qui n’apprécient guère la présence bruyante des salutistes dans les rues.
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1865
1882
William Booth fonde l’Armée du Salut dans une banlieue de Londres. Accompagné de son épouse Catherine, il aide, avec compassion et amour, les foules vivant dans les rues.
La fille des Booth, Catherine « Katie » Booth-Clibborn, commence l’œuvre salutiste en Suisse. Tout d’abord à Genève. Malgré une grande résistance, elle parvient à gagner toujours plus de membres.
Années 1960 : les femmes, membres de l’Armée du Salut, portent encore le « chapeau Alléluia ». Nuit et jour, elles partagent leur foi en Dieu, que ce soit dans les cafés ou dans les rues.
1965 L’Armée du Salut fête ses 100 ans avec plus de 50 000 participants à Londres. La reine Elizabeth loue l’Armée du Salut, lors de cette réunion en plein air, pour son travail respecté partout.
1971 Nouveaux habits, même mission : les salutistes féminines passent du « chapeau Alléluia » à un modèle plus discret nommé « Amen ».
Les prédécesseurs de Takasa : le groupe des « Joystrings » s’est constitué en 1963. Ce groupe pop s’est placé à deux reprises dans le hit parade britannique.
Demain Les détresses ont changé, mais elles n’ont pas diminué. Les membres de l’Armée du Salut portent un uniforme plus moderne, mais la mission demeure la même : venir en aide aux personnes dans le besoin, motivés par l’amour du prochain et par la force de Dieu. Avec une oreille ouverte, une parole réconfortante, un repas chaud : l’Armée du Salut continuera d’aider dans l’avenir. Le 2 juillet 1865, William Booth fonde la « Mission Chrétienne » qui portera le nom « Armée du Salut » dès 1878. L’organisation aux aspects militaires est en guerre contre la misère.
Aujourd’hui Actuellement, en Suisse, l’Armée du Salut gère 25 homes pour des individus dans le besoin, 5 ateliers, 57 paroisses salutistes, 22 brocantes et bien d’autres choses. En cette année de jubilé, l’Armée du Salut est à l’œuvre dans 126 pays. Son siège international est à Londres. Depuis 2013, pour la première fois, elle est dirigée par un Suisse, le Général André Cox. armeedusalut.ch Texte : Florina German et Nathalie Günter Photos : Archives Armée du Salut
1991 La Générale Eva Burrows est la première à être élue pour un deuxième mandat comme cheffe mondiale de l’Armée du Salut. Durant cette période, avec l’ouverture des pays de l’Est, l’Armée du Salut, étend son action.
2013 L’Armée du Salut en Suisse ose de nouveaux chemins : le groupe Takasa participe au concours Eurovision de la chanson. Le binational britanno-suisse André Cox est le premier Helvète à être nommé à la tête de l’Armée du Salut internationale.
2015 Aujourd’hui, l’Armée du Salut, apporte son aide dans 126 pays. Sous le mot d’ordre « Sans limites », les salutistes du monde entier fêtent durant cette année, le jubilé des 150 ans.
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LA MUSIQUE INVITE
Reste avec nous, Seigneur Texte : Henry Francis Lyte 1847, Mélodie : William Henry Monk
5. E t quand, au bout de ce pèlerinage, / Nous partirons pour le grand rendez-vous, / Pour nous guider dans ce dernier passage, / Reste avec nous, Seigneur, reste avec nous !
LA MUSIQUE EST UNE INVITATION Pour moi, ce chant est un rappel que nous devons perpétuellement inviter Dieu dans notre vie. C’est un cantique inspiré de Luc 24 : 29. Le Seigneur est notre compagnon et il répond à notre invitation, dans la joie comme dans la tristesse, dans les moments de paix comme dans les moments de tumultes. Les paroles sont accompagnées d’une très belle mélodie, simple et apaisante. Micael Dikantsa, responsable de Music & Gospel Arts et membre de l’Armée du Salut
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DU CONCRET
Bâle
Saint-Gall
ACCEPTÉES AVEC LEURS TRAVERS ET LEURS DÉFAUTS
DONNER UNE BOUFFÉE D’OPTIMISME
La violence domestique, les problèmes psychiques, la perte d’un logement… tels sont les problèmes rencontrés par les femmes qui trouvent un toit et du réconfort dans le Foyer pour femmes de Bâle, récemment rénové. Les résidentes sont acceptées dans toute leur individualité, avec leurs travers et leurs défauts : « Il s’agit de prendre en compte les femmes et leur personnalité », explique Jasmina Pfister (responsable du site jusqu’à la fin du mois de février 2015). « Nous souhaitons les intégrer pour qu’elles trouvent leur place dans la maison et se sentent à l’aise ou qu’elles redeviennent suffisamment autonomes pour vivre dans leur propre appartement. » Une autre priorité du Foyer de l’Alemannengasse à Bâle est de renforcer l’estime de soi de ces femmes, en leur accordant plus de confiance qu’elles ne s’en accordent ellesmêmes. Une telle approche encourage les résidentes à se considérer comme des membres à part entière de la société et à prendre leurs responsabilités.
Ce ne sont pas moins de 350 personnes qui, chaque année, frappent à la porte du Bureau social de l’Armée du Salut de SaintGall. Elles sont issues de couches sociales différentes et ont vécu dans des conditions de vie différentes. Le dénominateur commun : elles ont toutes besoin d’aide. Selon Ruedi Odermatt, le responsable du Bureau social : « Ce qui est important, c’est que ces gens reçoivent une considération bienveillante pour leur situation. » Lors du premier contact, ce sont souvent les difficultés financières qui constituent la préoccupation principale. Mais souvent ces problèmes matériels cachent des problèmes plus profonds : licenciement, dépendance, problèmes de migration. L’Armée du Salut soulage aussi les détresses de l’âme. Les personnes en détresse bénéficient de conseils, peuvent fréquenter le café, passer la nuit dans la chambre sociale et profitent, si elles y ont droit, gratuitement de la distribution de nourriture. L’Armée du Salut dispose d’autres Bureaux sociaux à Bâle, Berne, Bienne, Reinach (AG), Renens, Winterthour et Zurich.
heilsarmee.ch/frauenwohnheim-basel armeedusalut.ch/oeuvresociale Texte : Elsbeth Cachelin Photo : MAD
Texte : Claire-Lise Bitter Photo : MAD
37 résidentes
6 collaborateurs bénévoles dans la distribution alimentaire
1 à 4 transferts annuels dans son propre appartement
52 cartes de bons alimentaires timbrées
3 repas frais préparés par jour
200 personnes bénéficient des cartes de bons alimentaires 15
POUR CEUX QUE LA CHANCE A ABANDONNÉS
« ENFIN, QUELQU’UN M’ÉCOUTAIT »
Un peu moins seul : les visites de l’Armée du Salut l’aident à combattre cette solitude forcée.
Photographe : le métier de rêve de Stefan N.* reste une douce rêverie.
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Pas de diagnostic, pas d’argent : comme les médecins ne peuvent expliquer ce dont il souffre, Stefan N.* doit se battre auprès du Service social pour chaque centime. L’Armée du Salut est à ses côtés. « A vrai dire, j’imaginais ma vie autrement. Mais mon destin et moi n’avons pas la même vision », écrit Stefan N.*. Lorsqu’il est dans un mauvais jour, il se sent rapidement découragé. Quant aux bons jours, il admet qu’il n’en connaît plus depuis longtemps. Il a écrit son histoire, marquée par la souffrance. Elle commence avec un homme sain, qui ne s’est jamais douté que sa vie serait chamboulée du jour au lendemain. Un homme sans allergies, qui souffre aujourd’hui à cause de différents facteurs environnementaux. Il a commencé par ne plus supporter certains aliments. Au fil du temps, il en supportait de moins en moins et, au bout du compte, plus aucun. Puis, il s’est mis à réagir à chaque médicament, y compris aux antiallergiques. Après avoir été longtemps absent de son poste, Stefan N. est licencié : à partir de là, il perd définitivement pied. Il consulte un médecin après l’autre, mais aucun ne comprend ce qu’il a. Comme il n’y a guère de patient sans diagnostic, Stefan N. se heurte à un « vide » au Service social. Ne pas rester seul Il doit sans cesse prouver aux instances officielles qu’il a besoin d’aide. Son médecin traitant comprend qu’il a besoin d’être soutenu pour son entretien avec l’administration. Il lui donne donc le numéro d’Elisabeth Schmid, qui est membre de l’Armée du Salut de Thoune et dirige le Bureau social. Celle-ci accepte d’emblée de l’accompagner. Stefan N. se rappelle qu’ « elle l’a écouté avec beaucoup de patience ». Il se souvient également qu’elle n’est pas tombée des nues lorsqu’il lui a parlé de ses maux et qu’elle les a pris au sérieux. « C’est beau quand quelqu’un peut vous écouter sans penser uniquement aux coûts. »
Au contraire, l’Armée du Salut lui a apporté une aide concrète en lui donnant un coup de pouce financier lorsque l’argent manquait à tous les niveaux. Il apprécie ses visites. En raison de son système immunitaire défaillant, il lui est pratiquement impossible d’avoir une vie sociale. Il doit habiter dans les montagnes, dans une région isolée où il est le moins possible confronté à la pollution atmosphérique. Il peut à peine sortir étant donné qu’il est astreint à un régime onéreux et à une thérapie spéciale, qui prend beaucoup de temps. « Si je ne me lève pas à 7 heures pour commencer les préparatifs, je n’arrive pas à préparer mon repas de midi à temps. » Sans aide, impossible de continuer S’il doit faire des courses, il ne peut prendre sa voiture qui, d’ailleurs, rouille à vue d’œil. Elle ne passera pas le prochain contrôle. On pourrait penser qu’un bénéficiaire de l’aide sociale n’a pas besoin de voiture. Ceci dit, pour Stefan N., d’autres critères entrent en jeu : sans véhicule, il ne peut plus subvenir à ses besoins. « Si les choses se gâtent, même un hôpital ne pourrait m’aider » nous confie-t-il. « Il me manque une bouée de sauvetage ». Il préférerait financer sa voiture lui-même. Travailler, prendre des photos et les vendre. Malheureusement, il ne peut jamais savoir dans quel état il sera le lendemain. Il ne peut pas non plus savoir si les aliments qu’il tolérait hier ne provoqueront pas aujourd’hui une réaction allergique. * Nom modifié par la Rédaction Texte : Florina German, Photos : Tina Steinauer
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ENTRE AUTRES QUE DU VENT ? « Notre objectif est de montrer différentes facettes de la musique jouée à l’Armée du Salut », dit Martina Meyner, membre de l’équipe du Musée. « Nous montrons le passé et nous souhaitons inspirer de nouvelles idées pour l’avenir. » La première partie de cette exposition temporaire « Que du vent ? » révèle le développement diversifié de la musique de l’Armée du Salut. De vieux instruments, avec lesquels les salutistes jouaient dans les rues, voisinent avec la guitare électrique du groupe Takasa du concours Eurovision de la chanson. D’innombrables photos présentent les personnalités qui ont marqué la musique salutiste. On sent leur passion et leur joie. Le 25 juin, la deuxième partie de cette exposition « Brass band : des classiques de renommée mondiale » commence au Musée de l’Armée du Salut à Berne. L’exposition est ouverte à tous les intéressés. armeedusalut.ch/musee
MALLERAY PREND DES AIRS DE RUSSIE L’Armée du Salut de Malleray a organisé un concert avec l’ensemble vocal russe « Voskresenije » de Saint-Pétersbourg, samedi 14 mars 2015, à l’Eglise catholique St-Georges. L’évènement, qui s’inscrit dans la série de manifestations culturelles intitulée « Art et foi », a attiré près de 180 personnes admiratives devant la puissance et la justesse vocale du chœur dirigé par Jurij Maruk. L’ensemble vocal « Voskresenije », en français « Résurrection », est constitué de chanteuses et chanteurs professionnels, et son répertoire se compose de chants sacrés et de chants folkloriques russes. Les bénéfices de ce concert ont été reversés pour le travail social de l’Armée du Salut dans les pays de l’est et serviront à financer des projets de soutien scolaire.
QUAND LE RÊVE DEVIENT RÉALITÉ Lorsque nous songeons à notre quotidien, nous souhaitons tous avancer dans la vie de manière autonome et prendre des décisions importantes avec discernement et précision. Du moins, aussi longtemps que tout « tourne rond » et que nous sommes dans la force de l’âge. Toutefois, lorsque nous ne sommes plus en mesure de décider par nous-mêmes, définir la manière dont nos affaires doivent être traitées ne devrait pas relever du rêve. L’Armée du Salut propose différentes prestations concernant la planification de la prévoyance et de la succession : les personnes intéressées peuvent commander gratuitement notre nouvelle brochure contenant différents documents ou s’adresser à un conseiller qui les aidera personnellement. Par ailleurs, l’Armée du Salut organise régulièrement des séances d’information. armeedusalut.ch/prevoyance 18
UN MOBBING peut transformer une personne en une autre.
Pour ceux que la chance a abandonnĂŠs. CP 30-444222-5
QUE DE QUESTIONS !
« LE PARTAGE EST CONTAGIEUX » S’engager dans la lutte contre la précarité, est le cheval de bataille de Patrick Odier, Associé-gérant senior de Lombard Odier. Avec la Fondation Lombard Odier, il soutient des œuvres de bienfaisance. 20
Vous gérez une entreprise familiale depuis six générations. Que représente la famille pour vous ? Pour moi, l’environnement familial rime avec des valeurs fondamentales. Celles-ci appellent au sens de la responsabilité. Elles s’appliquent aussi envers ses employés, ses clients, ses fournisseurs, et vis-à-vis des générations futures. C’est une manière de se montrer reconnaissant envers tous ceux qui ont permis à l’entreprise d’exister jusqu’à ce jour. Comment est-ce que vous choisissez les projets à soutenir avec votre Fondation ? Au-delà des axes principaux de soutien au patrimoine et à l’innovation, j’ai choisi pour ma part de me concentrer sur la recherche, la formation et la jeunesse. Il ne faut pas toujours réinventer des projets existants. La Fondation Lombard Odier préfère parfois apporter sa contribution à des initiatives collectives existantes. Qu’est-ce que vous conseillez aux gens fortunés ? Au même titre que nous conseillons nos clients dans la gestion de leur patrimoine, nous les accompagnons dans la réalisation de leurs projets philanthropiques. Nous les encourageons aussi à intégrer la philanthropie dans leurs entreprises. Cela signifie : se mettre au service de la communauté dans laquelle on vit. Je trouve d’ailleurs que c’est une responsabilité des entreprises de partager leur réussite et de soutenir la société afin qu’elle se développe. Je suis convaincu que ce partage est contagieux. Banquier et bienfaiteur – peut-on être les deux ? Bien sûr, il n’y a pas pour moi de contradiction. Une banque est une entreprise. Par le passé, certaines ont parfois commis des erreurs, mais il faut rappeler le rôle qu’elles jouent au service de la collectivité. Elles font partie de la société et à ce titre elles doivent respecter ses normes juridiques, mais aussi ses normes éthiques. Elles doivent être attentives aux aspirations de cette société. Personnellement, qu’est-ce qui vous motive à partager ? Donner est un acte aussi merveilleux qu’exigeant. Je ressens pour ma part le besoin d’aider les personnes qui n’ont pas les moyens de réaliser leurs idées, leurs projets. Je m’engage beaucoup dans la lutte contre la précarité. J’essaie aussi de m’impliquer dans les
domaines de l’éducation et du handicap. C’est impressionnant de voir les gens se réaliser grâce à l’appui qu’on peut leur apporter. M. Sommer, conseiller au Bureau social de l’Armée du Salut à Winterthour, m’a demandé de vous interroger sur le soutien du secteur public. Est-ce une option pour vous ? Bien sûr. Il faut absolument inscrire un projet philanthropique dans le contexte politique local. J’appelle au partenariat, sans concurrence, des secteurs public et privé. Mais le secteur public n’a peut-être pas les mêmes moyens pour lancer des projets. A travers la Fondation Lombard Odier, nous souhaitons mettre les outils et les compétences en place pour faire exister et subsister un projet. Une sorte de passerelle jusqu’à ce que l’Etat prenne le relais. Prenez-vous le temps de visiter les personnes que vous soutenez ? J’ai pris le temps d’en rencontrer plusieurs. Avec ma femme, nous nous sommes, entre autres, déplacés en Thaïlande dans un camp de réfugiés à la frontière du Myanmar. Le projet de soutien devait permettre à 200 jeunes de suivre des cours d’anglais afin de les aider à se qualifier et à sortir de la misère. Je me rappelle avoir aussi apporté une table de ping-pong. Ils l’ont ramenée au village, sur leurs épaules, sur un chemin impraticable. Une fois la table installée, ils se sont littéralement jetés dessus. Que gardez-vous comme souvenir de ce cadeau ? Je garde le souvenir d’un bonheur partagé. Il faut parfois faire des dons qui ne sont pas uniquement utilitaires, mais simplement offrir un « rayon de soleil ». Interview : Florina German, Photos : MAD
Patrick Odier est né en 1955. Représentant de la 6 e génération au sein de la banque suisse, il est Associé-gérant senior du Groupe Lombard Odier, fondé en 1796 et dont le siège se trouve à Genève. Patrick Odier est depuis longtemps un généreux donateur de l'Armée du Salut. 21
À SUIVRE
Vie quotidienne à Amriswil : le directeur David Berlinger (à gauche) fait un versement au résident. Ce dernier signe l’accusé de réception.
ACCOMPAGNER SANS ÉTOUFFER Le « Logement accompagné » d’Amriswil permet actuellement d’héberger dix personnes. Voilà maintenant deux ans que l’offre de l’Armée du Salut est en place. L’heure de tirer un premier bilan intermédiaire. « Nous avons débuté avec quatre places et sommes maintenant déjà à dix », explique David Berlinger, directeur du « Logement accompagné » d’Amriswil. Les adultes peuvent obtenir une chambre à Amriswil pour une durée allant de trois jours seulement à 24 mois. Si une femme se présente accompagnée d’enfants, parce qu’elle a par exemple été victime de violences domestiques, il est possible de mettre deux chambres à disposition. « Lorsque ce genre de situation se présente, nous sommes flexibles », dit David Berlinger. Lui et son équipe n’offrent pas que des solutions d’hébergement : ils aident souvent des toxicomanes, des sans-abri ou des personnes souffrant de troubles psychiques, à retrouver une vie normale. Réapprendre à faire le ménage soi-même, cuisiner ensemble une fois par semaine, préparer un dossier de postulation, le soutien peut prendre les formes les plus diverses. 22
Pour les personnes souffrant de troubles psychiques, le « Logement accompagné » constitue souvent la solution de dernier recours. Dans les autres institutions, ils n’ont pas pu rester plus longtemps. Ce n’est qu’à Amriswil, où leur autonomie est sciemment encouragée, qu’ils parviennent à retrouver une certaine stabilité. David Berlinger se souvient : « L’un des résidents était très instable lorsqu’il est arrivé chez nous. A ce jour, il n’a plus dû être interné depuis deux ans. Un succès ! » Pour l’instant, l’offre sera maintenue telle qu’elle est. David Berlinger s’est toutefois déjà fixé un nouvel objectif : « Nous voulons créer des places spécialement pour les femmes. » Texte : Nathalie Günter Photos : Tina Steinauer
heilsarmee-amriswil.ch/angebot/soziales
SÉANCES D’INFORMATION SUR LES QUESTIONS DE PRÉVOYANCE ET DE SUCCESSION
PUBLIREPORTAGE
Journée sur les questions successorales Aarau, le 22 octobre 2015 Neuchâtel, le 17 novembre 2015 Bienne, le 24 novembre 2015 Information / Inscription Nathalie Schaufelberger Tél. 031 388 06 18 prevoyance@armeedusalut.ch testament@armeedusalut.ch armeedusalut.ch
RÉGLER SES DERNIÈRES VOLONTÉS DE MANIÈRE AUTONOME Ce n’est pas un rêve, c’est faisable. Grâce à un plan de prévoyance et de succession individuel.
Vivre sa vie de manière autonome et prendre des décisions importantes en toute conscience et de manière éclairée – c’est ainsi que nous voyons tous notre quotidien. Enfin tant que tout « tourne rond » et que nous sommes dans la force de l’âge. Pourtant, qu’en est-il si, pour des raisons d’âge ou de maladie, vous n’êtes plus en mesure de décider par vous-même ? Pour aborder des questions concernant la maladie et la mort, comme l’ont fait Luise Auberson et Emil Lehmann, il faut faire preuve d’ouverture et de courage. Nos séances sur les questions de prévoyance et de succession vous donnent l’occa-
sion d’aborder ces sujets de manière plus approfondie. Qu’il s’agisse de mandat pour cause d’inaptitude, de directives anticipées, de testament ou de dispositions testamentaires, les conseillers de l‘Armée du Salut disposent de l’expérience et du doigté indispensable pour aborder avec vous, de manière intelligible cette matière complexe. Vous trouverez également toutes les informations importantes sur les questions de prévoyance et de succession dans notre brochure « Vos volontés comptent », que vous pouvez commander gratuitement au moyen du talon ci-dessous.
«
Mesures de maintien en vie – oui ou non ? Je suis content d’avoir défini la bonne voie pour moi personnellement grâce à mes directives anticipées.
»
Emil Lehmann (56 ans), travailleur indépendant
«
Je suis pour la clarté, même si le sujet est difficile. Car la dernière chose que je souhaite, c’est qu’il y ait des différends autour de mes ’dernières volontés’.
»
Luise Auberson (74 ans), retraitée
PRÉVOYANCE ET SUCCESSION : NOUS VOUS AIDONS VOLONTIERS Veuillez nous indiquer la manière dont nous pouvons vous aider à régler votre prévoyance ou votre succession. Je suis intéressé/e à participer à une séance d’information à . Je commande la brochure explicative gratuite « Vos volontés comptent » sur les questions de prévoyance et de succession. Je souhaite bénéficier d’un entretien personnel sur les questions de prévoyance et de succession. Veuillez m’appeler. Je souhaite recevoir la visite d’un officier de l’Armée du Salut pour discuter de questions liées à la croyance, à la vie et à la mort. Veuillez me contacter. Veuillez m’envoyer d’autres informations sur l’Armée du Salut dans le canton de . J’ai des objets dont je souhaite faire don à l’Armée du Salut / une brocante de l’Armée du Salut. Veuillez m’appeler. Nom :
NPA / localité :
Prénom :
E-mail :
Rue et n° : Téléphone et moment approprié pour appeler :
Prière d’envoyer le talon-réponse à : Fondation Armée du Salut Suisse, Nathalie Schaufelberger, Laupenstrasse 5, Case postale 6575, 3001 Berne Tél. 031 388 06 18, prevoyance@armeedusalut.ch, testament@armeedusalut.ch, armeedusalut.ch 23
L’ARMÉE DU SALUT AIDE EN PROPOSANT : Une oreille attentive Tout commence par une personne sensible et prête à écouter une autre personne ayant besoin d’aide. Nos 8 Bureaux sociaux et nos 57 paroisses accueillent les personnes en détresse pour les écouter et les aider. Un endroit pour dormir Perdre pied fait souvent perdre le toit également. Nos 7 foyers d’habitation, 5 centres de passage, 4 établissements médico-sociaux et 2 foyers d’accueil temporaire hébergent chaque nuit plus de 1200 personnes. En outre, nous disposons également d’un foyer pour jeunes et de 6 foyers pour enfants. Des tables garnies Le problème d’une personne en détresse est souvent simplement la faim de nourriture ou de compagnie. Nous invitons volontiers des personnes à partager le repas (repas de midi pour enfants, fêtes de Noël, déjeuners contact pour dames). Du réconfort Notre action est marquée par notre relation avec Dieu que nous aimerions faire connaître à notre entourage. Par exemple lors des cultes organisés chaque dimanche dans nos 57 paroisses salutistes. Notre Service de soins psychiatriques à domicile et notre Service des prisons sont des offres précieuses pour les personnes en détresse.
CHARTE DE L’ARMÉE DU SALUT L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est inspiré par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et à soulager les détresses humaines en Son nom, sans distinction aucune.
Fondation Armée du Salut Suisse | Laupenstrasse 5 | Case postale 6575 | 3001 Berne | Téléphone 031 388 05 35 Fax 031 382 05 91 | dons@armeedusalut.ch | armeedusalut.ch | CP Dons 30-444222-5