L'occulte catholique

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SAR MÉRODACK

J.

PELADAN t.

a

8 Ad

Ros

per

Crucem ,dd C rucem

per

Rosam

•i

non nobis

n ea

sed

i

ne

nom mis

\^4ortûe

in eis £era m ait.

resunjam

Dom

tui

sole

Amen

.

DES

SCIENCES MORTES V

L'OCCULTE ,oO<

CATHOLIQUE

1899

PARIS AS

CHAMUEL,

Éditeur,

5,

rue de Savoie,





AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES v

L OCCULTE CATHOLIQUE


Je crois et e

t

Romaine

je lui

je

promets

Je reconnais €

Ex

cathedra

Quoique

proclame que

est la Vérité.

ma

mon

propres mains,

intelligence et

l'infaillibilité » et «

Urbi

et

conscience et

cune hétérodoxie, si

l'Église Catholique, Apostolique r

Je fais profession d'en être

je suis

mon

du pape prononçant sur Orbi

ma

le fils, et

sang. le

dogme

».

me reprochent aumon œuvre, de mes

science ne

prêt à brûler

Pierre l'infaillible la jugeait mauvaise ou

intempestive. S.

M.

J.

P.


SAR MÉRODACK

J.

PELADAN


Ce cinquième

traité

de

V AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES a été annoncé sous

le titre

de

COMMENT ON DEVIENT CATHOLIQUE


A LA MÉMOIRE DE

STANISLAS DE GUAITA

Cher Adelphe, C'est ainsi

sième roman,

Tu

que je T'appelais, dans /'Initiation

n'avais encor publié

dédicace de

:

laisse- moi

troi-

que Ton Seuil du mystère, mais j'au-

immor tellement marcher

Le Merodack du Vice Suprême, Te Va montrée

«

mon

Sentimentale.

gurais que dans cette voie, Tu allais

je

la

cher Adelphe ,

me

vanter,

meilleure gloire, d'avoir éveillé en Toi,

le

!

— disais-

comme

de

la

Mage qui som-

meillait. »

Laisse-moi m'en souvenir, aujourd'hui, en offrant ce livre à

Ta mémoire, tendre souvenir à

l'ami,

profond

hommage au

Kahbaliste.

La

dédicace du roman

d'une amitié où

la

<<

c'était la salutation

communauté

des

pentaculaire

études et l'identité des


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

Il

illuminaient

aspirations,

de

sérénité,

dévouements du

les

cœur. »

Comment de

vaines gens, des choses vaines ont-ils ralenti,

apparence éteint

refroidi, en

grande

cette chose forte et

»

adelphat? Les

orgueilleusement, noire

témoignais

dont je

«

quelques points de doctrine, prétextes qu'on employa pour nous séparer, ne valaient pas une causerie de notre amitié.

Car Tu

fus,

magnifique, n'as

.

cher

un bon ami, un noble ami,

comme Ton

pour compagnie que et

A

Ton cœur

et

Dans mon

intelligence.

grand Barbey d'Aurevilly

le

était r

Tu

regret, et

le

malheureux Armand Hayem. Renaissance des

la

restera inoubliable,

Ta physionomie

sciences mortes,

comme Ton œuvre ; Tu

fus,

pour

tous, le

gentilhomme de V Occulte, Ce nest pas le

lieu

de dire

les

mérites insignes de

serpent de la Genèse est un des

monuments de

Armand Hayem, l'auteur du Donjuanisme de d'Aurevilly a été publié

:

laissé,

En

HUIT

sa volonté

mandé

un seul ouvrage a

;

et

années

la

publication du Traité

un chef d'œuvre

Malheur à qui

à l'intérêt de race de mettre au

pu revendiquer

:

je confie

mon vœu

la

volonté des

ne serait-il pas com-

sévit,

jour

esprit

et

la viole.

heure où l'ignoble antisémitisme

du plus français, du plus séduisant

de

!

que son œuvre fut publiée

est sainte et terrible.

cette

Magie.

Vérités et Apparences.

Nous attendons depuis

C'était

:

pendant au Dandysme

une œuvre considérable

l'Amant, son chef d'œuvre

morts

ce

la

Ton œuvre

les

œuvres du plus

que jamais

d'ami pieux à

les

l'esprit

latin

Juifs aient

de race

!


DÉDICAGIC Je n'ai voulu je T'aimais

;

(jue récrire

cl

Ton nom dans mon œuvre, parce que

que maintenant, je Te vénère.

Ta mort prématurée a assuré devenir, et

Tu

III

es, élu, à celle

Ton amitié, devenue

céleste,

toute la purification de

Ton

heure :jeme recommande encor à

en témoignant de celle qui nous

unit longtemps et qui nous réunira, j'espère, dans V éternité.

Ainsi soit

il

Sar Pkladan.



INTRODUCTION

Celui qui rénove

un thème

d'idéalité,

déformations que subit sa pensée, dans

La le

loi

divine ne

Karma

fait

le

est-ii

responsable des

cerveau d'autrui ?

point une innocence de l'inconscience

intellectuel reflue sur l'écrivain les virtualités

ou

et

;

les

perversions qu'il a déchaînées.

Nul de ceux qui ont œuvré, n'aura d'autre devenir que sa propre conception

;

au-delà de

la vie terrestre,

David Téniers a

retrouvé ses ivrognes et Fra Angelico ses anges.

Mais

l'au- delà

la vulgarité soit

l'enfer

ne comportant pas de magots,

un péché mortel, qui

il

se pourrait

que

précipitât son prophète à

ou au néant.

L'expiation du délit privé ne sera qu'une peine modérée auprès

du péché formidable, l'entêtement contre

la vérité

établie, qui

déroule un chapelet de conséquences effroyables.

Toutes

les

mauvaises pensées nées d'un livre sont au compte

éternel de son auteur et de très grands génies, tels

que Racine,

ont tremblé à cette notion. «

L'occulle catholique » est

non pas une palinodie, mais une

ampliation méditée qui précise

la

doctrine de l'amphithéâtre des

sciences mortes et apaisera sans doute les consciences troublées.

En

1880,

le

Mage, l'homme pensant, vivant, agissant selon 1

le


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

2

déterminisme occulle,

n'existait pas,

dans

la

représentation

litté-

raire. «

Le Vice Suprême

», révéla,

Depuis 1880, Eliphas Levy d'école

et

Lacuria, :

;

premier surtout, devinrent des chefs

le

aujourd'hui,

et

étudiants

les

la

magie désormais

familière,

parisienne, a ses journaux, ses éditeurs, ses confréries,

usuelle,

elle est officielle et

reconnue

La même réputation ouvre aujourd'hui avec

de Mérodack, un

traits

force d'anciennneté.

matière occulte a vu pulluler

la

posthumes

sous les

nouveau à

idéal de la personnalité,

les

qui,

d'utilité cérébrale.

trois siècles,

menait au bûcher,

portes les plus qualifiées et s'accommode

fonctions publiques

les

y a

il

chemin de Damas sous

les

;

futurs Paracelse trouvent leur

de l'Odéon

les galeries

l'occulte est dé-

:

soccullé autant qu'il peut l'être. les

Ici,

tueux d'Isis

;

:

pillage

Matho violemment

;

là,

de plus conscients et respec-

beaucoup portent une main téméraire ou pieuse sur chacun en arrache un morceau

:

sa part dans

le

le

voile

grand

du mystère.

Ceci est

un constat

de notables esprits

:

que sa propre beauté

et

ne juge pas un mouvement qui réunit

mais ;

elle

la déesse

polyonyme

pourrait dire

n'est plus vêtue

comme

l'Istar

du

texte

kaldéen. «

Pourquoi m'as-tu ôté

les sept

vêtements de

On m'a accusé d'avoir voulu inventer

ma

pudeur

!

»

l'Occulte, au lieu de

l'étudier.

L'homme vérité

;

de génie est celui qui trouve la forme durable d'une

l'homme de bonne volonté recherche seulement

actuelle. J'ai

abandonnant

donc cherché la

pompe de

la

formule moderne

la

clavicule et le pittoresque

sa

forme

de la tradition,

du

en

Gri-


INTRODUCTION moire

3 de systéma-

cette entreprise sage, rationnaliste a trouvé

:

tiques détracteurs.

D'Aurevilly, cet admirable

homme,

le

dernier qui fut grand

•dans l'intimité, ce survivant de toutes les aristocraties mortes et

qui

fut,

un génie d'amitié comme de

me donnant

en

éperons.

les

« Il

y

a,

lettres,

une

me

l'avait prédit,

triple raison,

pour que

du

le scandale soit la destinée des livres de Peladan. L'auteur

Vice Suprême a en présent.

lui

choses les plus haïes du temps

les trois

a l'aristocratie, le catholicisme et l'originalité. »

Il

Je ne retiendrai qu'une des trois choses,

le

catholicisme

;

je

viens lui rendre, par ce livre, ce qui lui appartient et qu'on lui oonteste injustement.

La

tradition à sa plus belle époque, était orale

:

tous les textes

que nous avons sont d'une rédaction bien postérieure à leurs auteurs. C'est s'est écrit

:

il

aux temps

troublés que

le

la vie

Verbe ancien

garde un caractère scolastique où l'image trop an-

cienne obscurcit

l'idée.

L'imprimerie en diffusant toute chose n'empèchait*pas cences et tion, et

les

de

obscurations

comme

;

l'écrivain de

les réti-

magie craignait persécu-

Rabelais a voilé de grotesques ses livres maçon-

niques, les hermétistes ont accumulé symboles sur symboles, afin

que

la

Gnose passât sans

être découverte.

Persécutés par l'Eglise et cependant d'esprit très dévotieux, transportèrent dans la Magie la

suivre

la

Tradition. Les anciens

modernes ont cru ils

l'être,

facultés diffèrent l'occultiste

ou

le

pratique religieuse et crurent

mages

étaient prêtres

lors, les

les

mages :

et

anathèmes du clergé. Les

étrangement qui font fidèle.

;.

secundum ordinem Melchissedec

ont usurpé, justifiant, dès

ils

le

mage ou

Les grands désastres du

le

prêtre,

passé

sont


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

4

nés d'une inconvenance entre l'individu et sa fonction. Fabre

donné une philosophie à

d'Olivet, après Herder et Vico, a toire

qui donc

;

lui

donnera une morale? L'humanité, quand

monstres et qui classe guerriers, par le

égregores

les

nombre des

comme

les

l'idéal

:

inavoué de

c'est le

bandit corse, cet anléchrist,

duquel

les

trois cent

mille

les

sauvages, leurs

victimes. Le militaire, celte néga-

du temple

tion vivante de toute charité, reçoit l'encens

louanges du scribe

elle

pâme devant

annales, voit une chienne enragée qui

relit ses

l'his-

lêles

et

les

plupart des Français

la

ce vulgaire jacobin auprès

de Marat ne sont que plaisan-

terie.

Quinze millions d'hommes sont morts pour d'un lieutenant

d'artillerie

faire la réputation

!

Le catholicisme n'a jamais su dire au guerrier pitaine de l'enfer, et Satan visible (le Satan

tisme

commence son enseignement par

le

qui n'incarne pas le Droit et piétine les

Nimrod à

qu'il était le ca-

du vulgaire)

;

l'occul-

mépris de toute force sanglants lauriers de

Victoria.

Les adeptes seront mécontents de voir l'occulte et les catholiques scandalisés

présent dans

ment, pour

explicative

foi

suivront

le

raisonne-

avec sincérité.

le vérifier

La Magie, comme

empiéter sur

qu'on leur montre l'occulte

Ceux de bonne

la religion.

la religion

la religion, a toujours

du mystère

et

une pratique

comporté une théorie

corollaire de cette expli-

cation.

L'une

et l'autre se

sent leur

proposent

commandement

térêts d'au-delà.

Comme

sur

la

le

la perfection

de l'homme

et

ba-

devenir, c'est-à-dire sur les in-

religion, la

Magie a des signes, des

cérémonies, une ascèse et des dogmes. Dans

les

deux ordres


INTRODUCTION on

croit à Ici,

Goëlie

vertu des symboles

la

simultanément, et

les

et

5 on

des

fait

miracles.

uns pensent au sabbat, aux

sorts,

mystères religieux

;

les autres,

évoquant

souvenir de prêtres in-

le

férieurs et de lâches cardinaux, estiment indigne d'un

mêler

à la

jugent l'impertinence grande d'assimiler des crimes aux

la routine ecclésiastique à la

Qu'ils réfléchissent et,

au

lieu

initié,

de

lumineuse Gnose.

de juger une chose par son état

d'excès ou de corruption, au lieu de

Torquemada

et

du maréchal

de Retz, qu'ils évoquent saint François d'Assise et Plotin, saint

Thomas d'Aquin forme

et

et

Spinosa.

verront, malgré la disparité de

Ils

de méthode, que la matière et l'aboutissement sont

mêmes. Le Mage

et le

marchant par des voies

Saint cherchent Dieu et

excès de

est de

il

:

la foi

que par

L'humaine nature,

même

le

La

la raison

elle,

le

cherche à retrouver dans l'avait entraîné

les

la

maintien de

Les plus orgueilleux des orgueilleux,

aux

la voie

divine

sentiers profanes.

humains de rendre

nécessité

du

lieu

et

la vé-

du moment

la doctrine.

hommes

et parfois les plus

justement

Mages, ont renoncé la connaissance de

pour ne pas avoir su

matières

qu'elle fût prolifique, les a conduis à des en-

seignements pratiques l'emporte sur

les

la logique.

passionnément qui

émouvante pour

dans

son essence d'être mieux séduite par les

nécessité pour tous les moralisateurs

rité

trouvent en

différentes.

L'imagination intervient au lieu de religieuses

le

les

lire

dans

le

phénomène normal

qu'ils ont constatée dans l'anormal. Les dévots,

au

la

lieu

la vérité

même

loi

de conce-

voir l'application perpétuelle des principes chrétiens aux circonstances de la vie, ont mélangé les meilleurs rites aux plus vaises

mœurs,

et le clergé,

mau-

suivant en cela l'action réflexe du trou-


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

6

peau, s'enquiert

calomnie

est

si

poule d'eau est un plat maigre

la

Quiconque a une croyance ou une certitude

moments de

les

et

non

si

la

une variété de l'homicide.

la vie et réaliser

doit l'appliquer à tous

incessamment

cette

âme

de ses

pensées.

La

cœur qui va du

l'homme en abus de

au

fort

sécurité à

potentialités,

il

demander

réalise à

du bien portant au malade, de

faible,

l'homme en

péril.

Au

contraire,

chaque

chaque affirmation d'égoïsme s'appelle inhumanité.

force,

La conception d'un

lui

d'humanité tout mouvement du

civilisation appelle acte

l'homme

donne

peu près

sa

mesure

civilisé a précisé

le

même

et

l'équation de ses

lui-même

ce qu'on pouvait

les sources diverses de ses notions^

sans chercher

et

;

être

hu-

idéal qu'il affecte par respect

main.

Le cynisme

c'est-à-dire la négation

du bien n'a

des conditions où l'individu renonce à tout prestige étant

le

balancier de l'horloge humaine,

harmonique que Il

lorsqu'il

il

l'orgueil

;

ne cesse son oscillation

éprouve l'absolue résistance d'aulrui.

ne faut pas diminuer l'homme à ses propres yeux

trop de tendance à repousser citer à

que dans

lieu

moins valoir que de

les le

entraves morales,

;

il

n'a

que

et c'est le solli-

persuader de sa déchéance

:

l'hu-

maine nature ne produit pas de vertu sans enthousiasme préalable.

Diminuer l'estime qu'un

d'autant

l'effort

lui-même, diminue

être a de

moral qu'on en peut attendre. La doctrine re-

ligieuse de la grâce, sans danger pour des mystiques convient

mal la

à la pluralité des êtres,

balance de son

d'une ils

dam

et

l'homme

de son élection

algèbre morale, mais les

s'en servir ?

doit faire ;

égregores

il

chaque jour

possède

les

termes

eux-mêmes savent-


INTRODUGTIOX Le cardinal Perraud,

7

gens

les

plus

les

dans

l'un des quarante,

10 mai 1897, à Saint-Louis-des-Français dit

«

:

de France, réunis pour faire

titrés

sermon du

le

Dieu a permis que bien, aient

le

trouvé la mort la plus cruelle, pourquoi? Cest un grand pro-

blème insoluble à

Un

la raison

humaine.»

cardinal peut être médiocre, mais

fester.

il

ne doit pas

mani-

le

L'Eglise a prévu l'incapacité de ses princes, elle leur a pré-

paré des paroles pour obtus, des gestes pour muets, des attitudes

Un

pour difformes.

élève de la doctrine chrétienne, ayant fait

quelques narrations saurait qu'en face d'un événement funeste

l'homme de Dieu sous peine deux motifs

justice

:

et

l'homme de

d'être

clémence.

L'homme

Bicêtre y trouve

de Dieu

justifie

Dieu perpétuellement, mais d'une seule façon, en découvrant de la

miséricorde dans n'est

Il

pas

le

difficile

innocents, puisque

châtiment.

de justifier

le sacrifice

manente dans l'humanité de locauste.

Il

la

la

vengeance divine frappant des

du Golgotha constitue

l'idée per-

victime pure et sans (ache, de l'ho-

n'y a donc rien d'embarrassant pour la foi à voir les

justes payer pour les coupables, surtout, en manière de

mort su-

bite.

A

propos de

la

catastrophe du Bazar de Charité,

vier, intelligent, aurait le

simplement

dit

:

«

«

pue,

comme

Gomme il

la

il

a pu

,

il

la chorie des

purs et des confesseurs

faut continuer incessante, afin

Seulement, ritable.

Pour

il

le

le

Seigneur s'en

a recruté des élus par la violence

réponde aux réclamations de

Olli-

depuis quelque temps

paradis manquait de saints et des martyrs, et

est fait

un père

que

était la

!

interrom-

miséricorde

la justice. »

aurait fallu de la

flamme

et

une éloquence vé-

cardinal académicien, le discours était plus fa-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

8 cile

encore

comme

:

toute abdication de pouvoir est aussi

une

abdication de devoir, les représentants de la tradition qui ont

survécu à

cette tradition

grands coupables

En

outre,

et

môme

par là désignés au châtiment exemplaire.

l'homme du commun lui-même

malheurs d'en haut que des Toutes mie,

ici

sont d'une façon idéale les plus

les

est plus frappé des

siens propres.

questions de conscience sont des questions d'antino-

l'antinomie existe entre

motif de l'assemblée et son sort.

le

problème insoluble du cardinal académicien

Religieusement,

le

se réduit à.ceci

concilier l'acte de charité avec le désastre qui

s'en suit.

Si

:

chefs d'oeuvres,

ils se

Car Shakespeare, qui

:

le roi

Providence

« la

cet

un

était

d'Autun, savait que tuer

en faisant

prince de

Danemark

roi Claudius,

en prière.

souviendraient que

remet son épée au fourreau devant

de l'enfer

quand on joue des

prêtres allaient au théâtre,

les

le

autre

le

théologien

Claudius en prière

telle

que

exemple, a voulu que

les

le

que l'évêque

c'était le

catéchisme

victimes du

sauver

la conçoit,

fait terrestre

fussent en état d'élection céleste et elle les a prises dans des circons-

tances où

pement de

mondain

l'être

est à son

avantage éternel.

Le dévelop-

cetle idée eût satisfait la conscience chrétienne.

à la conscience philosophique, c'est

non

»

le prêtre.

le

mage qui

Quant

lui parle

et

Les solutions pathétiques que je viens d'indiquer ne

La conception sentimentale de

sont pas des solutions logiques.

la

conscience diffère de sa conception spirituelle. Le dictionnaire de Littré définit la Providence « la

conduit tout»

:

suprême sagesse par laquelle Dieu

expression enfantine et indigne d'un dictionnaire.

Providence signifie prévoir

;

mais par rapport à l'absolu qui n'a ni

passé ni futur, prévoir c'est voir

manence de

la loi

:

la

Providence est donc

la

divine. Nous connaissons quelques-unes des

perlois


INTRODUCTION de

la

sommes

matière et nous

9

troublés chaque fois que cette loi

Que

agit en contradiclion avec notre sentiment

la

foudre tombe

sur un assassin, que l'auteur d'un attentat périsse dans cet attentat,

voilà qui satisfait pleinement

y a antinomie entre l'événement

et le

Bdssuet parlant de celte Providence

même «

je

conscience

la

sentiment; «

point qu'une

crois

monde pour

l'économie du

il

mais

lorsqu'il

y a scandale.

poussée par Jésus-Christ

jusqu'au moindre de nos cheveux ne

;

»

Providence

et

Voltaire disant:

change

particulière

voire oiseau ou votre chat

sont éga-

»

lement dans l'erreur parce que chacun formule mal une vérité qui a deux aspects. Le destin d'un cheveu a pour facteur générale du système pileux, la diathèse de la tête où cela constitue déjà

une

il

végète et

série d'actions et de réactions infiniment

compliquées. La feuille qui se détache de l'arbre obéit aux la

chute des corps dans

règle dépasse

manifeste une

l'air libre

loi, et

:

la

de

dernière des molécules

Bossuet est justifié de son assertion. Mais

Voltaire n'a pas compris par quelle série de cercles

ques l'infmiment

lois

par rapport à son volume. La

monde microscopique

le

la loi

concentri-

petit se trouve aussi étroitement régi

que

l'in-

finiment grand.

L'homme

n'est attentif qu'à ses passions qui le metlent hors de

l'état

philosophique

ment

instinctif de détresse,

libérateur.

Dans

est dévoré

La

et

par

son appel à

la

Providence est un mouve-

semblable à une victime qui attend un

deuil et la souffrance, l'âme

Wagner

ble à l'Eisa de

ne paraît pas

le

;

et

il

humaine ressem-

y a des circonstances où Lohengrin

où Frédéric de Telramund l'emporte, où Siegfried

le

dragon.

religion a toujours des explications de l'au-de-là à fournir

la vie future

T

donne des thèmes à

ses

embarras, mais

la

:

phi-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

10

même que

losophie alors

logie, susoite des solutions plus

La Providence pour

conformes à

ses conclusions sont

théo-

la

immédiates.

est le confluent de quatre séries

normales

d'un événement,

faire la critique providentielle

il

et,

faut éva-

luer le point physique, le point animique, le point intellectuel et le

même

point cosmique de la

question.

Les phénomènes sont en raison directe de

la subtilité

des forces,

de leur quantité, c'est-à-dire que centchevaux, vapeur physique,

l'emportent sur cinquante chevaux vapeur animique, vingt-cinq

chevaux vapeur

Un ou

spirituelle et treize

saint François d'Assise

comme

titativement en infériorité, c'est

si

la

On ne

la

reconnaît

nature n'était pas

la

Dieu pouvait dérogera

Le miracle

est ce

Charité eût arrêté

l'énormon supérieur

norme physique, la

lui

même

la création

lois

quan-

plus basse le

mi-

de la nature

de Dieu et

comme

si

et se dédire. loi

animi-

Cela est

simple

phénomène où qualitativement

que ou

spirituelle l'emporte sur la loi physique.

et clair

comme un problème

attachées à

la

était

Providence que dans

niaisement, une dérogation aux

racle, défini

comme

au Bazar de

par sa puissance animique, se combinant

éteint l'incendie

avec la cosmique. Mais

qui a eu son cours.

chevaux vapeur cosmique.

la

de géométrie. Supposons

un anneau, supposons un

homme

trois

cordes

tirant sur

cha-

cune, celui qui opérera une plus-value de traction entraînera les

deux autres videntiel la loi

telle est

— l'homme

morale

l'image grossière du fonctionnement pro-

est

au centre de

cet

et la loi intellectuelle sont

anneau, la

loi

physique,

autant de forces qui l'en-

traînent dans des sens divers.

Le sentiment de

l'Eglise varie et rie

vaut pas sa doctrine. Mon-

seigneur d'Hulst, un des membres les plus intelligents du clergé


il

INTRODUCTION contemporain,

une

tières

mais Il

et

lettre

qui n'a pas été remplacé, m'a écrit sur ces macurieuse que je ne cite pas, parce qu'on n'a ja-

de publier, pour tous, ce qui a été

le droit

y avait, parmi d'intelligentes choses,

du miracle

à propos

«

mais je réserve

pour un

écrit

formule

celte extraordinaire la liberté

de Dieu

seul.

».

Cette

expression indique l'intervention divine analogue à l'intervention

dramatique

on suppose,

;

des souffrances tableau

pour

le

Dieu n'est pas

de

comme

en littérature, Dieu enfin touché

comme

envoyant des anges

Job,

dans

le

consoler et autres anlhropomorphismes. Non,

de se tromper ni de revouloir après avoir

libre

voulu.

Les théologiens eux-mêmes oublient que

modes pour l'homme les

il

temps a

le

si

trois

n'en a qu'un pour Dieu, les passés et

futurs ne signifient rien,

quand

s'agit

il

de

La

lui.

créa-

tion a été conçue et prévue dans tous ses détails et jusqu'à son

complet aboutissement en un seul milliardième de seconde. Le

malheureux

legs sémitique, cette

semaine d'ouvrier avec son re-

pos du dimanche, toute cette contingence inutile posée sur tère

semble une enseigne d'auberge à

Dieu

n'est conceptible

déjà

qu'une

plus

qu'à ce

moment de de

dilution

porte du

la

du

foyer, plus l'intensité

point parabolique

du Logos

tiple

que

Dieu

ni

les séries

même

où notre

la

exactement

notre

état

de

et,

n'est

la

parabole

et bien, le

atteint

est

un

pouvons concevoir ni

La

;

plus

esprit

archétypes.

matériel qu'à l'intellectuel

:

du rayon diminue;

de sa création, nous

les

il

Lui-même. Prenez un foyer

point relativement bas, puisque nous ne l'unité de

mys-

Genacolo,

son verbe où

lumineux ou calorique, projetez un rayon s'éloigne

le

loi

est aussi

mul-

suivons plutôt au

comment comprendrions-nous

rapport

de

créature

à

Créateur


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

12

lorsque nous ne concevons pas

moins de leur rapport entre

même

âmes ou du

la science des

L'effroyable infériorité de la

elles.

théologie morale montre à quel point se limite noire puissance investigatrice. Entre notre impuissance et les résultats d'une véritable application,

y a un énorme

il

Les éléments critiques du sur sa table, pour une

sont multipliés, on peut réunir

fait se

somme

écart.

relativement modique, l'exacte figu-

ration des temples divers de l'humanité

que toute

autre, permet de

tique de doctrine.

Moïse

comme

lois

de

Manou

xvin

e

la

les

éléments d'une

Ceux qui ont donné à l'Occident

la

cri-

loi

de

plus parfaite avant celle de Jésus, ignoraient les

qui a été traduit en langue occidentale à

la fin

du

qui n'a paru en français qu'en 1830. « Le chant du

siècle, et

bienheureux

comparer tous

notre époque, mieux

;

»

était

inconnu,

il

y a soixante ans. Les

prêtres,

formés dans l'ancienne apologétique, semblent parler une langue oubliée,

de

non pas que

même

ment

le

dogme en lui-même

que l'ignorance d'Aristote ou

soit modifiable,

la perte

mais,

de l'Ancien Testa-

aurait changé toute la succession de la haute culture, la

connaissance de nouvelles sources modifie cette modification

la

culture actuelle; et

ne s'applique pas seulement à

la religion, elle

s'étend à l'Occulte. L'Eglise doit renoncer à attribuer

le

Cantique

des Cantiques à l'Esprit-Saint ou sinon lui donner l'éponymat de tous

les textes sacrés

d'abandonner

même la

de l'humanité

les prestigieux

:

la

magie

oripeaux dont

est forcée elle aussi elle

de prononcer une renonciation, celle de ses

magie théorique

est

une matière

se trouvent les règles

antique usurpation sur

du le

s'affublait, rites

;

et

autant

sainte, cardinalice et papale

salut de tous et de tout, autant son

terrain

religieux n'a plus d'excuse

ni déraison, et ne peut encore durer. J'entends par occulte ca-


INTRODUCTION tholique la démonstration que

magie pratique, venir,

et

que

s'il

13

catholicisme renferme toute la

le

y a encore des mages ou

s'il

doit en

devront être catholiques pratiquants sous peine de ne

ils

pas réaliser.

La haute culture entraîne dans

même

tion de l'impression

danger,

les

Dieu,

il

décadences une sophistica-

erreurs religieuses n'ont plus de

les

erreurs magiques gardent toujours

En magie, l'homme et

;

les

le leur.

cherche lui-même au lieu de chercher

se

trouve souvent

la

démence ou autre

perdition.

L'occultiste traite l'âme par des réactifs intellectuels et l'esprit

par des actions animiques

magie explique, mais

elle est

:

de

désordre et déraison. Oui, la

l'ensemble des réponses intellectuelles

la religion fait voir, sentir; elle est le visage

elle est

;

du mystère,

Dieu sensible.

La plupart des

sorciers de la tradition et ceux qu'on a

naître et étudier étaient sordides, gueux,

peu enviable

entre

;

autres

menaient une existence

campagnes qui ne

sorciers des

les

pu con-

furent jamais de grands propriétaires. Leur seule satisfaction reste

impunément

à l'analyse, celle de gens qu'on n'offensait pas tiraient

une prompte Le

était fait.

sorcier

vengeance, un ascète de de

existe encore est

formules joyeuses

mal pour

le

mal. Le sorcier est

antagoniste du verbe chrétien

quand

il

la

les

le

ne pardonne pas, antithèse parfaite de

brise l'obstacle

un mystique de

haine qui sacrifie

au pouvoir de rendre

la vie

celui qui

la

qui

vengeance de tout ce qui leur

et officielle

tel qu'il

et

le

et

la charité, véritable

par là détestable.

peut, mais

l'obstacle

L'homme

conjuré

ou

simplement dépassé, l'homme ne s'enquiert pas davantage de l'ennemi vaincu que de failli

le

faire

la pierre

qui une heure auparavant a

tomber. Le sorcier s'acharne en des représailles


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

14

compliquées

et

pour un déplaisir de quelques instants

posera des semaines d'effort. Ce qui rend

lière,

il

il

s'im-

goële redoutable,

pas en son pouvoir de s'arrêler et se restreindre

c'est qu'il n'est

quand

le

il

se croit offensé

:

lui faudrait

il

une abnégation singu-

malade atrocement du mal

serait

pas

n'aurait

qu'il

rendu.

L'humanité n'a jamais eu une religion qui vaises passions de l'homme, et

ques

et

dans toutes

est véritablement

que

le

bien et

L'homme

instincts.

mau-

les épo-

sorcellerie

la

qui

Quiconque ne veut

magiques.

meut suivant

l'attrait qu'il

subit

l'inconnu de l'aider en sa concupiscence,

il

qui demanderait au bourreau de

servir

science ne dotera pas les

mœurs

toutes

lumière, suit la raison, et l'expérience et n'a'que

la

se

on trouve

civilisations

une religion des

simagrées

faire des

les

s'inspirât des

voilà pourquoi à

manifestent

lui

;

s'il

est ce ridicule

que

criminel

de complice.

mœurs d'un déterminisme

les passions, et

demande à

les idées

parce que

La les

en elles-mêmes

n'influent pas sur la vie générale. Convaincre et émouvoir ne sont

qu'un

même terme,

daigné de

les

génies du catholicisme primitif ont dé-

concorder leur enseignement avec

faire

enseignement d'obscurité.

hermétistes, eux, ont enveloppé leur

En

face

du mystère, l'humanité ressemble au public d'un voient des nuances,

les intellectuels, les privilégiés

que

les

que ce

du

logique. Les

la

inférieures

places soient

spectacle

et

les

qui jouissent

en tirent

Comprendre une douzaine de moins, savoir comment se

;

ne perçoivent pas, mais peut-on dire

privilégiés

qu'ils

théâtre

des détails

fait

le

lois

plus

le

grand

matérielles

plus souvent profit

moral

de plus ou

un miracle, pouvoir

le faire,

?

de cela

ne constitue pas une grande différenciation. La disproportion de-


.

INTRODUCTION meure d'un

fatale entre le

homme

en percevrait serait pas

pouvoir

et le vouloir

le

double

il

;

homme

moins

l'effort, l'évolution

dans un fille

:

devancer par l'application

si

et

précéder l'événement par des actes

:

la stase

humaine

:

de Magie, je trouve ce titre

vous trouver,

n'en

il

;

aux ophtalmies.

et sujet

du devenir

traité

unique

serait extraordinaire,

d'une essence anlicipatrice sur

une

quel serait l'avantage

:

qui au lieu de percevoir huit kilomètres d'horizon,

Préparer l'autre vie par celle-ci

Si

15

sage qu'elle soit

;

voilà la vraie voie

pour

«

ou

faire venir

faire venir trois

demoiselles ou trois messieurs dans sa chambre après souper je ne sais plus

si

je

lis

une

stupidité

un appeau dangereux parce

»

ou une infamie, mais

voilà

aux plus

appé-

qu'il s'adresse

sales

tences de l'individu. Si je dois des oraisons à Bob, Djinn, Paralda et

Nicksa, génies des quatre éléments, je préfère emprunter à

saint François sa formule

persuadé que

les

plutôtque par des

:

mon

a

Elémentals seront

noms

il

mus

par

ma sœur

mon

l'eau »

seul sentiment,

sans racine, déformations de mots religieux.

immense

Eliphas Lévy est un génie

mais

frère le feu et

:

il

a renouvelé

la

a renouvelé aussi les anciennes et décevantes promesses

après avoir raconté deux évocation d'Apollonius de Thyane, ainsi

Magie,

« le

résultat fut

pour moi

balistiques, qui pourraient,

changer en peu de temps

la révélation

s'ils

les

les lois

finit

de deux secrets kab-

étaient connus de tout le

bases et

il

:

monde,

de Ja société

tout

entière ».

Cette seule phrase suffit à montrer quels mirages se produisent

en ce domaine

et

comment

le

plus naïves illusions. Révélez

plus haut esprit se défend peu les

plus grands secrets,

pas bassement pratiques et un renfort pour ils

ne seront pas

même

écoutés.

s'ils

des

ne sont

les intérêts matériels,

Pour propager une

vérité,

il

ne


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

16 suffit

pas de la concevoir,

virtuelle par

un concours

il

faut la

dynamiser

inouï, des circonstances

secret kabbalistique est aussi stérile en soi

logique, réalise 11

il

et

faudrait la réaliser en

acte

que

devient

elle

cycliques.

Le

proposition théo-

la

génie lui-même ne

et le

qu'en paroles.

y a des mages encore, en Orient, mais au lieu de révéler aux

turcs des arcanes,

ils

auraient plus court de changer

le

cœur du

sultan. Il

y a des

S.

François d'Assise, dans l'Inde,

et

cependant

la

reine Victoria vit! Il

et

y a des

occultistes en

France qui appellent

nul n'a pu frapper, quand on abandonnait

En une

Grèce

la la

«

Matrie

»

Grèce.

année, trois cent mille Arméniens ont été massacrés,

deux mille

villages de

l'Inde brûlés,

Grèce piétinée par les

la

brutes ottomanes, et sultan, reine et président digèrent paisible-

ment. Cependant c'étaient œuvres de magie, nastes coupables et

nul ne

:

ce sont des

le

supplice des dys-

œuvres possibles, à peine

difficiles

les fait.

Le Kaiser allemand, malgré sa supériorité, autre atteint par

la

Je crois donc que

serait plus

qu'un

magie pratique, nul n'y peut, nul n'y songe. le

mage

doit être

modeste

et

ne rien pro-

mettre d'un art qui ne tient plus aucun de ses emplois. La croix, le

signe par excellence, groupe encore des vertus, c'est-à-dire des

forces, et le successeur de

Léon

XIII, le fera voir, urbi et orbi.


L'OCCULTE CATHOLIQUE

1

introït

A Eleusis,

le

récipiendaire était conduit devant une

statue de Pan, d'un caractère réaliste

étonné,

fût

gaine d'une

la grossière

momie

:

avant qu'il se

image s'ouvrait comme

et laissait voir,

la

radieux et su-

blime, cet androgyne qui est devenu l'ange catholique, et qui est la vérité au

La

religion, obligée par essence à obtenir des ré-

sultats,

Sous

monde des formes.

subit les nécessités de

les banalités

de

la

climat et de

dévotion

race.

routines du

et les

culte, le plus subtil ésotérisme attend l'initié.

Toute religion vérité éternelle à les

est

une adaptation pratique de

une date

et à

un

lieu

;

la

sont-ils

arabes christianisés? Les cuistres de la Reine

n'ont pas converti un seul hindou en cinquante ans. L'occulte, au contraire, se définit la plus grande 2


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

18

nudité dont

la vérité

susceptible

soit

;

c'est la for-

mule, abstraite, amorphe de ces

mêmes dogmes que

chaque

son image.

civilisation concrétise à

Cornélius Agrippa

ma

Eliphas Lévy pardonneront

et

contradiction, car je vénère et leurs intentions

et leurs génies

flexions

;

mais je viens après beaucoup de

prétendre

que toute cérémonie

gieuse, et que le rite sacrilège

s'il

magique

d'abord une inconséquence.

n'était pas

aux

aux essences, sont éternelles

mais

elles

reli-

une usurpation

serait

Certes, les idées, préexistantes

res

est

ré-

faits,

supérieu-

et intémérables,

s'incarnent et changent de signes ou de

corps.

Le pentagramme rayonne dans un entendement mais vit,

ne

il

vit

plus pour

collectif

le

:

:

ce signe, sur-

illumination de l'individu.

La physiologie nous

affirme que les molécules or-

ganiques se renouvellent entièrement chez l'homme

en un ou sept ans;

et

l'expérience sentimentale a

montré que jamais une impression ne

que

le

même

d'hui qu'hier

Deux supplice,

baiser, au

même

lieu, est autre

séries de victimes n'échappent jamais au les

rétardataires

et

Julien l'apostat a péri en

ver

paganisme expirant,

été la

aujour-

!

l'idée. le

se revit et

première pierre de

la

les

précurseurs de

s'efforçant de ravi-

et la tête

du baptiseur a

Messianisme.


v.

19

l'occulte catholique

Pourquoi donc, en rénovant l'ésotérisme,

con-

lui

server des oripeaux sinistres et dérisoires; pourquoi subir l'imagination populaire en matière de sublime, et

ne voir

les traits

de

la

magie que dans

les

grima-

ces de la légende et de l'hallucination ? Pourquoi

en ressuscitant

si

raisonnable déité.

Pourquoi? Parce que le

l'oc-

conserver un aspect fantastique, indigne

culte, lui

d'une

au bois dormant de

celle Belle

maquis cérébral où

l'occulte a été de tout

temps

les réfractaires intellectuels

se sont réfugiés, et la conception n'a pas changé

qui attribue

au

magicien un

aux œuvres de passion chantée de Grandier,

et

immense

pouvoir

de cupidité. La Rose en-

transmu-

la pistole volante, la

tation de Flamel, voilà les

thèmes qui ont servi aux

•abominations du maréchal de Retz et qui continuent

à éblouir les esprits. La carte biseautée au jeu de la vie, telle est la définition de la

électeurs

:

et l'Eglise,

magie pour

gens

les

odieuse au premier abord, ap-

paraît judicieuse, en anathématisant cette rivale sans

nom

qui a tâché de se constituer en religion du mal.

Oui,

l'homme a rêvé un

rituel

pour ses

désirs,

une

théologie pour ses faiblesses, un culte où ses vices s'étaleraient

pompeux,

satisfaits, sanctifiés

ne s'amuse pas aux appellations blanche

:

et

qu'on

et noire,

nul

n'est puissant, sans abus, lorsqu'il est sans sanction.

Les inquisiteurs étaient trop brutes pour poursuivre


20

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

autre chose qu'un fanatisme de police morale: parmi toute la dominicaine d'Espagne,

il

n'y eut ni cer-

veau, ni discernement, ce n'était que des militaires déguisés, de petits et féroces antéchrists, et leur buiorderie cruelle a fort contribué à l'usurpation des

formes religieuses par l'occulte. Est-il besoin de rappeler que, jusqu'à notre ère,

magie

une

et religion étaient

mêmes hommes. Pendant

sentaient les

siècles après Jésus,

mages Mais

et le

même chose que

on

repré-

plusieurs

évêques

voit des Synésius

et

des Plotin dignes d'être évêques.

grand schisme s'opère à Alexandrie

;

l'oc-

culte et la religion se méconnaissent et se disputent

des préséances légitimes

tranche le

la nécessité

:

débat, la victoire reste au clergé, la clergie est vaincue et sitôt tes,

commence

grande errance des hermétis-

désormais scandaleux, dangereux

élément social

sorti

comme

de sa place. Supposez

le

tout

plus élo-

hommes apparaissant sur colonnade du Bernin au moment où le Pape bénit

quent la

la

et le

plus beau des

urbi et orbi, et opposant sa bénédiction à celle atten-

due

et consacrée,

pour

le

plus grand désarroi des

consciences.

Le Mage a

été

le

premier

et restera l'éternel

classé: pendant toute l'antiquité,

il

dé-

porta la mitre sa-

cerdotale et accomplit son office providentiel. Voyezle,

vagabond, recherché

et

soupçonné,

et

non plus


L OCCULTE CATHOLIQUE

V.

21

recteur des rois, mais réduit à les servir en leurs

pour obtenir une protection incertaine,

passions,

sous

les traits d 'Agrippa

voyez Paracelse,

;

gieux génie, sous un aspect à allures charlatanesques

enseigner

sur elles fin,

la

le

:

la Callot et

prodi-

le

avec des

voyez Eliphas consentant à

magie à des femmes

et

n'ayant pas laissé

moindre souvenir prestigieux. Voyez en-

Lacuria, ce Platon, mourant de froid, rue de la

Vieille-Estrapade, malgré l'amitié de gens aussi influents

queGounod. Voyez encore

les discussions in-

croyables qui existent parmi les occultistes contem-

porains et

comment

concluez que

la

tel

groupe vitupère

tel

autre, et

magie n'a pas trouvé sa forme mo-

derne, sa case dans l'économie de la civilisation.

Ces hommes, seuls détenteurs des nie,

lois

ne s'énoncent pas sans désordre

réprouvés par religion,

ils

l'Eglise,

ils

:

d'harmo-

injustement

s'efforcent de créer

une

élaborent un rituel magique, un cérémo-

nial.

Wagner

a singulièrement deviné ce grand

drame

intellectuel, le plus pathétique qui ait agité des

âmes

chrétiennes. Son Klingsor, que la pureté de Parsifal

rend

si

noir et odieux, ce magicien fut d'abord un

fervent néophyte de Monsalvat; mais le feu des pas-

sions ardait en lui simultanément avec la flamme

d'un vrai zèle,

et,

désespéré de son impureté,

mutile, ce passionné, pour approcher

il

se

du Graal. Gela


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

22

est contraire à la règle

n'appartient pas à

monastique, mais ce

un quelconque et

duitse conçoit. La religion

à la magie il

le

;

il

le rejette,

aime toujours

désire uniquement,

!

les

les chevaliers

de

;

Colombe,

la

et

se

il

donne

puisqu'on ne veut pas

et,

moyens sont noirs

rage de l'écon-

Graal, cet eunuque,

le

l'admettre à sa contemplation,

Oh

la

trait

il

conçoit sa conquête.

il

et

séduit,

corrompt

il

un jour

il

arrache

la sainte lance au téméraire Amfortas.

Voilà la plus haute allégorie qui jamais lisé

les

antinomies religieuses

magicien Klingsor possède

réa-

magiques. Le

et

la sain te

ait

lance et

le

grand

prêtre garde sa plaie béante que seule fermera

le fer

qui Ta ouverte. Sans l'advenue du pur ingénu,

Mon-

salvat et le château enchanté resteraient éternelle-

ment en guerre, sans tous sont pécheurs

»,

y eût victoire car « tous, comme dit Kundry, l'ordre du qu'il

:

Graal a été implacable pour l'impur,

et l'impur, à

son tour, dresse d'infernales embûches. Mesurez

la

distance intellectuelle qui sépare l'héroïsme téné-

breux de Klingsor de

Gurnemanz

:

la

comme on

noble mais simple nature de sent,

que

le

mage

noir in-

digne moralement est supérieur cérébralement à

Amfortas lui-même,

et

de Klingsor, ce sera

celle

retenons la caractéristique

du magicien l'homme su:

périeur qui n'a pas les vertus connexes à son idéal. Ici, c'est la

sexualité qui est la pierre d'achoppé-


V.

ment;

i/ OC CULTE

ailleurs ce sera l'ambition

l'infatuation aveugle. L'infériorité

gne de

la religion et s'agit-il

têté,

rêve de violenter

il

il

23

CATIIOLIQUIî

d'un

encore

ailleurs

;

morale seule

homme

la religion

par

éloi-

violent, enla science

:

devient magicien.

La

raison qui décide un être à suivre

le

sentiment

une raison de compé-

d'autrui au lieu du sien est

tence, c'est-à-dire d'expérience. L'application de l'esprit sur

une matière permet de

des compétences morales

percer

la

comme

et

il

ya

des matérielles.

L'horlogerie représente une activité inférieure, ce-

pendant l'individu s'adresse aux spécialistes au

lieu

d'étudier cette industrie; au sens surélevé, l'application de l'esprit

aux problèmes moraux entraîne un

prestige d'autorité.

L'homme ne pouvant

se déve-

lopper régulièrement dans tous les sens doit être prisé dans le sens

même

de son effort; mais

lieu de se méfier des déformations lité

impose à

l'idée

que

la

y a personnail

exprimée. L'universalité d'une

formule en consacre l'évidence. L'être

pour térêt

la

humain, en tout temps, a suivi des chefs pensée

du plus

comme pour

l'action

faible, c'est-à-dire

;

toujours

l'in-

du moins compétent,

a été de recevoir sous forme d'éducation ou d'initiation

les

éléments testamentaires de ses prédéces-

seurs. L'individu

abandonné jeune dans

les

condi-

tions de la sauvagerie perdrait aisément les bénéfices


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

24

de son origine

civilisée.

Erreur ou vérité, l'opinion

de nos prédécesseurs est encore et

meilleur guide

le

ceux qui ont voulu se dater d'eux-mêmes ont

découvert leur inanité. Profiter du passé est

mière

et légitime

habileté.

Ce

serait

vite

pre-

la

ses

affaiblir

chances de réalisation que de s'entêter contre éléments

actifs

d'une époque

actuellement aller à cheval l'autre diminuerait et

s'agisse d'un

il

celui qui voudrait

par étapes, d'un lieu à

son temps

déplacement

ter le saint Graal,

et

;

les

et

son action

d'affaires

faut accepter les

;

qu'il

ou de transpor-

modes

d'activité

d'une époque. Les hypogées des pyramides ne contiennent plus un sacerdote répondant à l'interrogation

;

dans

les ruines d'Eleusis, nul

L'homme

veille.

hiérophante ne

supérieur demandera à

la

seule

lecture ce qu'on appelle l'initiation. Elle n'est rece-

vable que sous condition d'un développement anté-

cédent;

il

faut être déjà conscient de la culture gé-

nérale

pour percevoir

qui

de l'individu, l'exception. En outre, l'ensem-

fait

cette

culture

particulière

ble des formules répondant à l'idée d'ésotérisme pré-

sente un danger véritable, car elle suppose chez celui qui l'affronte

une extraordinaire puissance; au

reste, la religion

ne serait pas un phénomène social

aussi

permanent

besoin où rien ne

On demande

et

si

la

elle

ne correspondait pas à un

peut suppléer.

on obtient l'humilité individuelle,


V.

mais comment

le

dogme

et

de son

formules:

il

faut

25

l'occulte catholique

croyant ne

pas fanatique

serait-il

penseur enthousiaste de ses

le

donc bien choisir ses raisons de

croire.

Dans

toute initiation

y a des cérémonies pro-

il

pres à solenniser l'entrée d'un nouveau cathécumène. Il

est impossible

commence

l'être

sa

nous verrons dans culatif

à penser et

d'inviter des enfants

morale par

vie

la suite si le

ne confirme pas

Fidée religieuse et

les

du dogme.

mouvements mêmes de

protestantisme n'est qu'une

le

dérision parce qu'il n'a pas de sacrements. nition cathéchistique ne satisfait pas

un signe de

;

développement spé-

les assertions

Les sacrements sont

religion

la

sanctification,

il

;

on

La

défi-

les appelle

serait plus juste de les

appeler un sceau du pacte entre

la

créature et

le

Créateur.

La religion pactise au nom du ciel avec la terre l'homme accepte tel effort et Dieu consent telle grâce. Les sceptiques demanderont comment un pa;

contrat s'établit,

reil

Exactement comme

se

prouve

et se

phénomène

le

graine, que ce soit une

manifeste?

végétal

main consciente ou

:

le

une vent

qui l'apporte, germe et produit une fleur, puis un fruit

;

or, la religion se

reconnaît aux

fruits, c'est-à-

dire à ce qu'elle obtient d'idéales concessions sur la

barbarie native de l'homme et l'égoïsme social qui


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

26

l'aggrave. Si on considère à quelles horreurs

tianisme moderne

s'est

opposé

tions d'âmes qu'il a obtenues, soit

un des pactes

les

le chris-

sublimes réac-

et les

on ne doute pas que ce

plus valables qui aient été

faits.

Quelle que soit Terreur humaine, la bonne volonté terrestre n'est pas niable et dès lors, le catholicisme

prend parmi

les religions sa

double valeur de deux

cents millions d'adhérents et d'unique religion occi-

dentale

;

car ce n'est pas une interprétation plus ou

moins erronée qui change une doctrine

et si les ca-

tholiques sont, ce qui n'est pas douteux, les seuls

conséquents, les Grecs

pas moins des

fils

et les protestants

n'en sont

plus ou moins obscurés de Jésus-

Christ.

Au

point de vue dynamique, l'Eglise possède en

réserve des forces qui la rendent inexpugnable.

volonté devenu verbe ne meurt pas et

Salomon tilité

la

:

le

La

signe de

œuvres de sub-

sert de point d'appui à des

mais dans l'économie des puissances verbales,

pensée quoiqu'immortelle n'a pas

la

même

puis-

sance de réalisation que de l'énormon sentimental.

Selon l'arcane de Pistorius,

monter

et se revêt

l'esprit se

dévêt pour

pour descendre, c'est-à-dire que

rien de spirituel ne se produit en ce

sentimentaliser. Les idées du

Mage

monde, sans se doivent,

si

elles

sont lumineuses, se résoudre finalement en formule sacerdotale

;

au passé oriental,

le

penseur

était

un


v.

l'occulte catholique

que de nos jours on

consultant, au lieu

prêtre

condamne au

le

rôle de pensée dissidente.

Le baptême,

cette consécration anticipée de l'in-

nom

dividu encore inconscient, au

comme

27

d'un idéal conçu

meilleur, par ceux qui représentent les

le

droits et les devoirs

du sang,

est

une norme de

ci-

vilisation.

insoutenable que ceux qui n'ont pas été

est

Il

baptisés, soit parce qu'ils étaient antérieurs au

tême,

soit qu'ils aient

vécu

loin des manifestations

chrétiennes, n'entreront jamais au

une double erreur en

qué

pas

La seconde

que

c'est

les enfants

dans

étonnantes

Montpellier

:

même

aimé des dieux

;

man-

la pire infortune.

tême seront séparés de Dieu roles

y a

redoutable opération du devenir

si la

n'était

ciel. Il

matière: un proverbe

cette

turc dit que mourir jeune c'est être

comme

bap-

« l'Eglise

le

et

morts sans bap-

on peut

lire

ces pa-

fameux catéchisme

n'a pas décidé

s'ils

de

souffrent

aussi la peine du feu dans les enfers. L'Ecriture ne le dit

pas nettement, la tradition n'est pas bien claire

sur ce point. »

Absurdité indigne du d'autant plus que

le

moindre élève

même

enseignement déclare

deux autres sortes de baptême qui est

une

le

martyre

explication.

et le

d'Aristote,

;

le

baptême de sang

baptême de désir qui mérite


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

28

Quiconque,

soit

à Jésus-Christ,

dans

soit

les sept mille

dans des lieux

Verbe n'a pas pénétré, aura

conformément

agi est

baptisé

de

et

pensé, surtout

senti,

au

à l'Evangile et

toute

éternité

ans antérieurs

des races où son

Golgotha,

Deo

sed ex

nali

sunt.

Le prince Siddarlha, qui abandonna son son royaume, eon foyer pour rechercher et

la

palais,

sagesse

qui a consolé et console encore six cents millions

d'âmes, serait-il exclu de

assure à

la

la

vue de Dieu que

l'Eglise

plus ordinaire des vieilles filles? Orphée,

déchiré par les Ménades, c'est-à-dire par les passions

voulu conjurer,

qu'il avait

Hypathia,

la

est

un martyr

comme

vierge philosophe, assassinée par la ca-

naille chrétienne.

Le catholicisme ses prétentions

pas rejeter

le

;

n'a pas eu toujours le courage de

quand on

se dit universel,

nombre des

plus grand

ne faut

il

êtres et

parmi

ce nombre, les meilleurs!

Quiconque

à la vérité

résiste

connue entraîne

la

colère du Saint-Esprit, mais quiconque suit la forme

de vérité Il

qu'il connaît mérite l'éternelle

faut bien plus s'étonner du

chrétiens donnent à

la

peu de suite que

réception

que de Péloigneinent presque tains

êtres

supérieur

pour

la

indulgence.

religion.

subit la tare de son

les

des sacrements

inconscient de cerL'individu

même

époque; l'individu


v.

moindre

subit

29

l'occulte catholique

de son milieu

l'action

de son

et

métier.

Ouvrez au hasard un ouvrage d'homilétique autre de gnose et vous constaterez que

les

auteurs, malgré la différence du point de vue,

dent également à leurs disciples

et

deux

deman-

mépris de

le

un

l'opi-

nion mondaine. Massillon vous répétera que les saints ont été, en tout temps, des et la

gnose que, pour naître à

conscience,

espère

nexes le

le

hommes

supérieure de la

la vie

faut croire et espérer

il

dévot

:

singuliers

comme

croit et

ces matières sont tellement con-

plus court de rechercher en quoi

qu'il serait

catholicisme et la magie diffèrent.

Deux causes expliquent

ce

rieurement à Jésus jamais

la

la religion

:

il

fait

singulier qu'anté-

magie ne scinda d'avec

a fallu un excès d'animisme chez les

premiers pères

et

un excès

néo-platoniciens pour que

d'intellectualité chez les

le

moyen-âge

et la

Renais-

sance soient remplis de penseurs isolés qui ne se raccordent point à

Dans

les

la

formule ecclésiale.

époques de

foi,

l'homme ayant des be-

soins de religiosité se constitue un ses passions et toute

la

dogme propice à

magie pratique a

été

une

déformation des cérémonies religieuses pour obtenir des résultats que la religion réprouvait. Le sorcier est

un méchant qui

du mal

;

le

mage

se

persuade l'existence d'un Dieu

est parfois

un orgueilleux qui vou-


30

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

drait se persuader qu'il

seurs

c'est toujours

:

y a un Dieu pour

les

pen-

notre sentiment qui corrompt

nos idées, ce sont toujours nos passions qui s'inter-

posent entre

La magie ponsabilités

nous.

la vérité et

pourrait se définir le

;

mage

mauvaises entraîne des

conséquences de malheur la

science des res-

n'ignore pas que la moindre

bonnes ou

des pensées

la

:

ou

de bonheur;

magie, dans ce qu'elle a d'intolérant, représente

une pratique passionnelle qu'une doctrine.

plutôt

Je démontrerai par

suite

la

que tout ce

peut pas être demandé à Dieu, est en traire la

donc

au bien de l'homme

et

que

magie orthodoxe rentrent dans

la

con-

effet

les désiderala

le

magie

de

cadre du catho-

licisme pratique, car la religion est

harmonieusement comme

qui ne

de vivre

l'art

est la science

de

penser juste.

Le plus grand scandale qui puisse ce n'est pas

un mage déraisonnable,

patriote, qui

commande

produire,

se

un pape

c'est

d'un cœur italien une reli-

gion universelle?

Mysticisme ou extension de l'âme, occultisme ou extension de

l'esprit,

forment des parallèles

et

non

pas des antinomies.

L'homme découvre, modes

:

le

ment, qui

d'instinct,

besoin, qui est

le

que sa

vie a trois

plus impérieux

;

le

senti-

est le plus agréable; et l'idée le plus élevé...


v.

La

l'occulte catholique

31

religion va lui apprendre à limiter ses besoins,

ce qui le rendra plus indépendant, et à orienter sa

Quant à ses

sensibilité, ce qui le préservera.

idées,

leur complète satisfaction que dans

elles n'auront

l'occulte.

Cependant, religion, elle s'il

les

magie va

la

va

lui

s'offrir

accepte pour réaliser ses impulsions,

en

et

il

est

l'autre.

En admettant les promesses

homme

concevoir un

la

présenter des armes redoutables;

perdu en ce monde

on

pour suppléer à

de l'Hermétisme, peut-

qui s'armerait ainsi, en

guerre, pour des intérêts privés. Si on ne veut que

son accomplissement personnel

et la

perception du

mystère, c'est un office de méditation

et

de piété,

et l'occultisme suffit.

La magie ne et

de

doit servir qu'à la défense de l'idéal

la justice

conception de

elle

;

la sainte

l'employait à régner

de Jeanne d'Arc, c'est

cher

dans

le

était à

le

;

son vrai point dans

Vehme. Catherine de Médicis

mais

elle

rayonne dans

la vie

plus bel androgyne de l'histoire

mystère de sa vocation

l'Ange visible, opérant, au grand

soleil, les

;

cher-

qu'il faut

chef-d'œuvre de l'occulte moderne

le

la

:

c'est

œuvres

de Dieu.

La baguette pour que

Le Pape

et

est

la terre

un

éclat de la crosse et

du

sceptre,

connaisse un troisième pouvoir.

l'Empereur ne sont que des

tiers

de Dieu,


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

32 le

Mage achève

le

triangle des puissances légitimes.

Quelqu'un recherchera un jour la part de l'individu conscient dans les grands

faits collectifs; la

matière

ardue, hérissée, couverte de décombres recèle cepen-

dant d'extraordinaires surprises.

Que peut

la

pensée consciente

pour l'humanité? Actuellement sante cieux,

:

le

grand Tolstoï

aux moudjicks

et

est

et

pure d'un

semble impuis-

elle

défendu,

cependant

homme

le

comme

perni-

monde garde

encore l'impulsion de quelques pensées conscientes et

pures qui l'ont soulevé de sa matière, pour

montrer

cet

au-delà sans lequel l'homme n'aurait

par plus de raison d'être que male.

lui

telle

autre espèce ani-


ARCANES DU

MICROCOSME

I

L"occulte

plus grande nudité dont

est la

le

mystère soit sus-

ceptible.

L'occulte est

de la race

et

mystère abstrait, amorphe, dégagé du temps,

le

du

lieu, et

même

de la personnalité qui

le

for-

mule. II

La Religion

est l'état le

plus prestigieux dont

le

mystère

soit

susceptible.

La une

Religion

race,

est le

à un climat

mystère concrétisé, adapté à un cycle, à et

personnalisé en son fondateur.

III

Un symbolisme Il

est

une langue manifestant un Verbe.

y a identité de verbe

lisation

à

et

disparité de symbole, d'une civi-

l'autre. 3


34

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES IV

Pour comprendre

la

tradition,

faut la traduire en

il

mode

actuel.

V Avant

chrétienne,

l'ère

temple :He prêtre

et le

mage

enfermé dans

l'occulte

était

étaient

même homme.

le

le

VI Depuis,

le

prêtre

chacun jalousement en

et

la

le

mage

méconnaissent

se

et

gardent

moitié de la vérité quils ont déchirée

se séparant.

VII

La tête

Religion resté incomplète

sans corps

chacune

;

première nie tout la seconde tion

ce

et

s'efforce

une

d'usurper sur l'autre.

La

gui lui manque

usurpe tout

magie

est

sans

tête ;

la

}

,

c est-à-dire l'abstraction;

ce qu'elle regrette, la

forme de réalisa-

.

VIII

Une religion

est

qui a pour signes

un pacte

les

entre

l'homme

et

son créateur,

et

sacrements.

IX

Lorsque l'Eglise refuse elle est

le

devenir heureux aux non-baptisés,

téméraire et politique.


V.

-Lorsque

l

'occulte

l'occulte catholique

propose ses

rites,

35

détourne

il

les

formes

qui appartiennent à un autre Verbe.

X L'occulte est,

par

excellence, la science des rapports et,

mo-

ralement, celle des responsabilités.

La magie

est la

mise en pratique de

l'occulte.

XI

V occulte est V esprit même de la religion, corps même de Vocmlte. L occulte est la

et la

tête

le

mystère, la religion est Il

le

cœur où

faut penser solitairement, avec

se conçoit le

mystère se dynamise.

le

les

religion est le

Maîtres, avec

les

Keru-

bim. Xtl II faut prier solidairement avec les fidèles, avec les

génus,

les

purs in-

Séraphim.

XIII L'occulte comprend, explique, c'est

le

flambeau

;

la religion

réalise, incarne, c'est le foyer.

D'un

côté, la subtilité

rend

ses oracles

accomplit ses œuvres. Mais sur rité,

s'élève,

cette

couronnement insigne,

mystère superexcellent,

l'ineffable,

;

de Vautre, la charité

double polarisation de véle

Très Saint Graal,

V Eucharistie

!

le



Il

KYRIE

Lorsque conscience

l'Eglise catholique fera son et

prendra

examen de

fermes propos qui décou-

les

lent d'une vraie contrition, elle

changera sa façon

imparfaite d'administrer le sacrement de confirmation.

Les mieux partagés pour l'enseignement

reli-

gieux, les élèves des jésuites, reçoivent la confirmation quelques ni

mois après

la

communion, sans études

exercices préalables. N'était l'injure du mot, on

pourrait dire que la confirmation est un sacrement

de

surcroît

laisse

:

un souvenir

présente

que

tandis

même

la

première communion

ineffaçable, la

confirmation ne

à l'élève des ordres religieux qu'un

souvenir confus. Or,

le

baptême ou sacrement des

inconscients ne devient définitif que par la confir-

mation qui tant ce

que

signifie l'acte libre de l'individu, accepla tutelle

morale

lui avait

imposé. Sauf


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

38

sacrement de l'Ordre, aucun ne concerne

le

Esprit, et

même

il

faut s'étonner

le

Saint-

du silence caté-

chistique sur la plus puissante des personnes divines

puisque actes des

qui accomplit et parachève les

elle

c'est

deux autres. Les sept dons constituent un

apanage incomparable

La

crainte de Dieu est

faut dire le sentiment de

de sa

La

terribilité et

ne

une

Dieu

israélite :

il

serait-il

défini.

formule

implique

:

il

la vision

de sa miséricorde.

piété est l'acte qui correspond

moment que Dieu

Dieu. Car du

mal

et d'ordinaire

au sentiment de

comment

est senti,

pas servi ?

Dieu étant

la clef

haute de toute pensée,

et la piété

étant l'adhésion sentimentale au Verbe éternel, la science, c'est-à-dire la notion des rapports, se trouve

toute formée dans l'esprit

De

cette

car du

du

fidèle.

connaissance des relativités naît

moment que nous savons

:

l'origine et l'abou-

tissement d'une chose, nous savons

puyer nos

la force

comment ap-

efforts.

Cette économie de la force constitue conseil qui est

le

le

don de

calcul d'abstraction à propos des

contingences. Et dès l'instant que l'homme s'abstrait des contingences,

il

possède l'intelligence.

La sagesse actes.

n'est

que

l'intelligence manifestée

en


V.

La confirmation suppose en

avec étonnement que

primitive Eglise les deux sacre-

la

comme

ments se succéder, ment, dans l'Eglise russe^ et le

baptême puisqu'elle

le

est la perfection, et c'est

nous voyons dans

39

l'occulte catholique

est d'usage actuelle-

il

Même

grecque.

non content de simultanéiser

baptême, on communie

dans l'Eglise

la

confirmation

enfants encore aux

les

bras des nourrices. L'inconscience du clergé éclate

dans

les raisons qu'il

tion

:

donne de retarder

recevoir deux fois

le

exorcisme sition des

et

la

mains

Févêque

est

avec

fait

que désormais charges

le

le

un

rite

et

on

est

moins

ex-

Le baptême vaut en

»

le

continue. L'impo-

incantatoire bien anté-

quant au signe de croix que

;

pouce sur

le front,

il

signifie

récipiendaire accepte consciemment

et les bénéfices

tera la croix

!

confirmation

rieur au catholicisme

les

confirma-

parce que, en recevant ce sacrement avec

«

connaissance, on s'en souvient

posé à

la

du baptême,

et qu'il

non seulement en son cœur par

tique, mais encore dans la

la

porpra-

mêlée sociale par l'exem-

ple.

La confirmation l'adulte et

devrait

être

le

sacrement de

comporter un catéchisme spécial qui en-

seignerait à l'individu la rationalité de ses devoirs.

Le

Saint-Esprit, qui est'presque passé sous silence

domaine de

la piété, est

l'enseignement;

le

au

encore plus oublié à celui de

clergé, entraîné par l'urgence de


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES morale, oublie que son rôle dépasse l'en-

Ja police

diguement des

harmonisé

esprits après avoir

nément

les

doit conduire

instincts et qu'il

du

rapports

mœurs; commu-

les

fidèle

les

du prêtre se

et

bornent à des contacts de débiteur à huissier;

il

a

toujours existé pour les sacerdoces cette condition

de et

prestige

que

Dans

le

les

le fidèle

;

que

guide

il

que

faudrait

contemporain

pour

satisfaction

de

chez

du

que

averti

guidé.

le

et

nient entre elles;

à la religion des services

présenter

de

;

lacunes

individu des facultés

magie

sororaux,

rendre

peut si

la

religion fait,

devant l'individu. Le mysticisme ou

ascétisme est un

domaine surélevé où

ment à son plus haut point confine gence. Chaque elle atteint

des

serait hasar-

il

consent à reconnaître, ce qu'elle n'a jamais ses

le

de l'âme ne s'ob-

éléments

la

dans

philosophiques? La

celle

même

augmentât

clerc. Est-il

le

dire

mêmes

deux de demander au

prestige

le

prêtre

ainsi

l'esprit

tiennent pas aux

se

l'enseigné

décadences, la religiosité diminue chez

séductions

qui

mieux

soit

proportionnellement rôle

dépasse

l'enseignant

fois

le

à

senti-

l'intelli-

qu'une âme prend son essor,

simultanément

le

point d'intellectualité

concordant à son point d'élan;

et

lorsque

saint

François d'Assise déclarait, à propos du loup du

Gubbio, qu'aucune

créature

n'était

méchante,

il


V.

vrai par

disait

mait

en

l'occulte catholique

rapport

chien

à lui

de pensée aboutira toujours

une formule de charité pline

de

nombre dans

que

plutôt

les

subtilité

en dernier concapt

de

la

peuples

et

non ;

religion

pour

mais

formules

satisfaisantes

Celui

enseigne

tion. la

morale

qui

ici

teur et cependant elle

qu'un

roi

soit

le

pour

instituée

à

satisfaire l'utilité

le

s'appelle :

a visé

de

la

l'oc-

d'excep-

l'être

à tout

l'est

disci-

immémorialement

pour

individuelle

est

à

des fidèles. Ceci est

la qualité

culte s'impose puisqu'il conserve les

La

parce qu'elle

faibli

de quelques-uns

L'homme

animal.

d'altruisme.

et

même

l'esprit

sauver

a

l'Eglise

transfor-

puisqu'il

redoutable

le

41

monde que un

malfai-

importe davantage

il

moral dans ses actes que dans son

privé. Si la charité sert de définition à la religion, l'har-

monie gera

le

définit l'occulte

:

Tune enseigne que Dieu ven-

prochain de tous

faits et l'autre

nous

les torts

avertit

que

que nous

les

avec rimplacabilité d'un balancier

lui

avons

normes agissent et

frappent perpé-

tuellement des médailles à notre gloire ou à notre confusion

dans

le

et

que nul

domaine de

n'est censé ignorer la l'occulte qui est celui

pour ses enfants,

les

:

du Saint-

comme

des fautes,

mère pleine de

sollicitude

Esprit, les ignorances sont punies

voilà pourquoi l'Eglise, en

norme

détourne de ce domaine redou-


42

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

où chaque pas

table

à une

ressemble

Ceux qui s'adressent à

témérité.

un ac-

l'occulte espèrent

que

cueil plus propice à leurs passions

frontaient avec la formule

religieuse

s'ils

pensent

ils

;

les af-

trouver des sophistications pratiques

pouraccommo-

der leur orgueil et leurs vices, comme

si

l'intelligence

un droit à moins

constituait par sa culture

Les responsabilités augmentent en raison conscience

plus un

:

homme sait

ce qu'il

même fait,

demandé un compte rigoureux de

lui sera

L'intellectuel n'ignore pas le

pas conformer ses

mœurs

danger

valoir.

de

la

plus

il

ses actes.

qu'il court à

ne

à ses doctrines, tandis que

l'animique, restreint dans sa conception, ne voit ja-

mais l'extrême conséquence de ses plus doux que comprendre

dans

que

fautes. Croire est

la

y a plus de vraie joie pratique religieuse que dans la magie, parce

la religion

nous

;

il

sentir

fait

Dieu

et le

rapproche

de nous, tandis que l'occulte, en nous faisant mesurer les

incommensurabilités qui séparent

la

créature

quelle qu'elle soit, de son Créateur, nous décourage

au lieu de nous consoler.

pensent

;

il

faut

que tous

Il

faut

que quelques-uns

prient.

L'humanité a besoin d'adhérer au Verbe divin bien plus que

de

le

saisir

subtile. L'adoration de la

d'une façon plus ou moins

cause est encore

la

meilleure

voie pour attirer sur l'effort d'en bas, la bénédiction

d'En-Haut.


LOCCULTE CATHOLIQUE

V.

La légende nous montre nent à

un

la

43

toujours ceux qui s'adon-

magie en injustes qui espèrent trouver

biais et éluder la loi de Dieu,

réussissent à se glisser

comme

impunément

les habiles

entre les articles

d'un Code; cette idée enfantine ne peut pas être

sérieusement formulée

ou l'homme abdique

;

sa

raison et s'en remet au débat de son instinct et de ce qui s'appelle

le

hasard

;

ou bien, reconnaissant

toute puissante loi de Dieu, les arrêts et d'y satisfaire

La magie augmente

la

il

la

s'efforce d'en prévenir

devant qu'elle éclate.

conscience de l'individu, elle

étend un cachet de déterminisme et de volonté à tous les

mouvements de son âme. Là

pour

la

bonne volonté

et la

justification d'un acte gît

il

n'y a pas de place

pureté d'intentions; la

dans son résultat, tandis

que, en matières religieuses,

il

est

moins demandé

parce qu'il a été moins donné.

Pythagore,de tous

nement

philosophes grecs, est certai-

celui qui a osé la plus grande extension

compas de ciait les

les

la

pensée, et

lui,

différen-

vertus civiles ou nécessaires, des vertus su-

périeures ou surhumaines rage,

comme Plotin,

du

tempérance

;

les

unes, prudence, cou-

et justice, constituent

l'ensemble

du devoir. Transportée dans

le

s'appelle la science

;

pérance, l'équilibre

;

domaine

occulte, la

la sagesse,

la justice,

la

pensée

prudence ;

la

tem-

l'accomplissement de


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

44

sa personnalité. édifice,

ment pour

La

tion.

temps

la

bâtir

un

vertus existent déjà morale-

les

qu'elles se réalisent sur le plan d'intellec-

môme

religion défriche les âmes, elle est en

semeuse des ferments divins

représente et

que

faut

il

un fondement pour

faut

Il

le

perfectionnement de

et l'occulte

la piété

en pensée

de l'illumination en logique. Saint Thomas d'Aquin

sera toujours tenu en honneur égal par les dévots

penseurs, car en

et les

tendances

;

il

lui

est à la fois

père de l'esprit;

il

a

un père de

raison

comme philosophe, et

aussi

sont satisfaites les deux

comme

l'Eglise et

un

théologien et

celui qui n'admettrait pas

ses prémices devrait encore admirer la conduite du

raisonnement; voilà pourquoi gnose

et

de l'Eglise est vraiment

tellectuelle qui sorti

la

gent;

le

la

de la

grande œuvre in-

devra s'opérer au xx e siècle

:

tout est

il

faut

que tout y conflue. Trop long-

vérité a

été

semblable à un foyer diver-

de l'unité,

temps

la conciliation

jour où toute la lumière ne formera qu'une

seule nappe, elle deviendra évidente et obligera les pires volontés à la subir.

Celui qui nie l'inspiration divine de l'Ancien Tes-

tament,

«

anathema

sit », dit le

concile de Trente.

Celui qui nie l'inspiration divine de Gita,

ces

anathema

sit », dit le

deux anathèmes

Baghavat

concile des Mages.

est dérisoire

Toute parole de lumière,

la

et

!

Un

de

Lequel?

qui engendre de

la


LOGCULTE catholique

V.

vertu, chez qui

la

reçoit, est

45

d'inspiration divine.

Le Saint-Esprit n'auraitdonc inspiré que quelques

hommes, dans un

seul peuple et à un seul

moment

du passé! Lessainls Pères du concile ne connaissaient ni Livre des morts, ni les das, ni l'Avesta

de Manou, ni les Ve-

connaissaient-ils les vers dorés de

;

Pythagore? du moins Plotin, ni

lois

le

ils

n'ignoraient ni Platon, ni

saint Denys, qui tous trois reçurent

du

Saint-Esprit quelques faveurs de plus que l'auteur

du

livre des proverbes.

Tout ce qui

mais

Saint-Esprit

le

comme ment

la

que

était

;

inconnu des hébreux,

doctrine incomparable du

la

Dieu

elle-même. On chercherait vaine-

la Trinité

Mosaïsme cis

est beau, vrai et bon, vient de

Karma dans

le

chose colossale, l'Alcoran est plus pré-

et,

Bible sur la vie future.

Recherchez

le rôle

de

la religion

nies chrétiens et vous verrez

auprès des gé-

comme

la

paresse du

prêtre a préféré exorciser l'art que le sanctifier, et le

théâtre est

devenu l'antichambre de

Ah! quand terrain au

faut disputer, à

il

mal,

sans combat,

le

et

l'enfer.

coups de génie, un

prêtre se récuse, et l'abandonne

lorsque un inspiré du Saint-Esprit

parait et réalise en toute splendeur, les plus saints

mystères, leur

les

malheureux ne reconnaissent plus

dogme parce

qu'ils sont revêtus

de beauté.


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

46

La musique de

l'Evangile,

tendue dans ParsifaI, mais

les ministres

prône assommant dont

en-

de l'Evangile

leur paresse se

appellent parole de Dieu,

ils

:

artistes l'ont

En revanche,

n'ont point compris. limite à leur fatuité

les

ils

embarrassent

n'ont point de honte à interrompre

mystères pour bafouiller

le

la

messe.

le

Ils

plus saint des

de

la pa-

roisse. Ils font servir la divine Eucharistie à

main-

les petites affaires

tenir en place des auditeurs qui ne se soucient pas, certes, d'interrompre la

pour apprendre Marinette

et

Le prône

homme tine

;

il

qu'il

commémoration du Calvaire

y a promesse de mariage entre

gros René. n'est autre chose

que

la

parole d'un

qui parle médiocrement et pense par rou-

en

l'inspiration

de

est

la

parole de

Dieu

comme

de

du Saint-Esprit, ce sont des expres-

sions téméraires, dès qu'elles ne s'appliquent pas

exactement à l'Evangile. Spiritus fluatubi

vult.

Les prônes du Saint-Esprit sont prêchés à l'Acropole d'Athènes

comme aux

Léonard de Vinci

et

temples de Thèbes, et

Raphaël apparaissent en curés

d'éternité.

Les périodes de décadence sont propres à réduire les

antinomies, les personnalités

tuelles.

Nous ne concevons aucune

vraiment abstrait; par

le

étant moins vir-

elle

nous

arrive

prisme d'intelligence. Nous

la

idée à

l'état

décomposée

décomposons


V.

l'occulte catholique

notre incompréhension

à notre tour, et ce qui

fait

ou notre adhésion

souvent

est

47

une imperceptible

coloration qui différencie à nos yeux un objet déjà

connu. Rien ne peut mesurer l'abîme qui

en découle.

de l'action logique qui

idée,

connu

avoir

époque

et

plus hauts

les

sépare

une faut

Il

d'une

représentants

homme

avoir étudié la dissemblance d'un

avec sa doctrine pour se bien démontrer l'inanité pratique de la philosophie. Elle est complète et providentielle

de

:

si

le

cerveau pouvait prendre

la sensibilité, le

humaine

grand problème de

serait à moitié résolu

;

tel

la place

la perfection

n'est pas l'ordre

normal, nous devons évoluer en toutes nos ten-

dances

:

de leur conflit naissent nos combats

et

nos

mérites. Il

y a un écart énorme pour l'imagination entre

ce qui est possible et ce qui est ordinaire ble

comprend tous

toire.

les

On ne peut pas

vampires,

phénomènes

;

le

possi-

relatés par l'his-

plus nier les revenants que les

les possessions

que

les stigmates;

on leur

applique un déterminisme différent suivant l'école à laquelle on appartient

;

mais pour

problèmes apparaissent dans gulier et la merveille

le

le

penseur, les

phénoménisme ré-

phénoménisme

s'appelle

le

génie. Il

est plus extraordinaire

que l'homme

primitif,


I

48

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

commençant par un langage

à peine articulé,

parvenu aux discours pour Ctésiphon

soi

au Credo

et

de Palestrina que de voir une foulure reboutée-

La magie et,

comme

susceptible de plusieurs définitions,

est

il

faut tenir

compte de l'acception actuelle

des mots quand on veut être entendu, je la

l'occulte

l'occulte,

et

des potentialités humaines

sance la

de

pratique

la définirai

la

connais-

mobilisées par

volonté consciente. L'orientation de l'homme par

rapport au mystère se décompose en quatre séries

phénoménales:

du mage sur lui-même, sur

hommes, sur la nature et son intrusion La sortie du corps astral ou biloea-

les autres

dans

l'action

l'invisible.

l'envoûtement,

tion,

d'une graine

l'accélération

et l'évocation

cience la

;

le

en nous

est

mystère

est

semblables

et

il

gie,théurgie.

il

et

le

il

s'appelle la cons-

;

s'appelle

est

dans nos

ou répulsion,

enfin, le mystère est

s'appelle théodicée,

La religion

il

et

mystère

attraction

s'appelle

domination ou obéissance dessus de nous et

zone.

autour de nous

nature ou l'ambiance;

croissance

des esprits sont des phé-

nomènes typiques de chaque Le mystère

de

et l'occulte se

au-

pneumatolo-

proposent ces

résultats qu'on pourrait appeler les quatre fins présentes par rapport

destinée de trui,

aux quatre

l'homme

en conquête sur

est la

fins dernières.

La véritable

de s'accomplir en

lui,

en au-

matière et en obédience sous


v.

l'esprit.

l'occulte catholique

49

L'accomplissement religieux de l'homme en

lui-même en face de

c'est la sainteté

en autrui,

;

la matière, c'est le

c'est la charité

renoncement

;

et

devant

Dieu, l'extase.

Magiquement l'accomplissement de soi c'est la subtilité;

sur

la

nature la domination

l'interrogation.

ment bonnes. le

Il

soit,

c'est

deux choses égale-

n'y a qu'un seul cas d'égalité ;

hors de

lui,

est supérieure

toute chose

ou inférieure

donc, sous peine de renoncer à rer entre les

Comme

il

la

est incontestable

que

la

quelle il

même

faut

but.

magie contient des

la -religion et

que

cette dernière

souvent double emploi avec l'occulte,

blir la critique

:

c'est

:

logique, préfé-

deux voies menant à un

éléments rejetés par fait

puissance;

la

en face de Dieu

et

n'existe pas

Il

ternaire divin

qu'elle

en autrui

l'individu en

il

faut éta-

de deux formules afin d'en préférer

une.

La

religion est le pain et la

tantent

magie

le

vin qui subs-

l'homme de mystère. Le pain étant plus

in-

dispensable reste la base de l'alimentation morale,

mais

le

vin est nécessaire à ceux qui veulent aug-

menter en eux

la vie intelligente

propose de préciser dans ce tation de frontière entre

La méthode analogique

la

;

et ce

livre, c'est

que

me

je

une délimi-

religion et

magie.

la

rigoureuse effraie

;

elle

trace des parallèles et des syncronismes de bas 4

en


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

30

haut, c'est-à-dire elle détermine l'inconnu en consi-

dérant

connu comme sa

le

cristallisation réflexe.

L'analogie appelle l'homme

monde l'homme

moindre à quantité

tivité

:

ne diffèrent que par

ils

totale.

Le cosmos a un

un corps comme l'homme

et

race,

collectif

:

d'individu à collectif et de quantité

différence

une âme

homme

ou une sorte de cosmos.

monde

phénoménal,

du diptyque, par des l'apogée de

la

au-dessous de

lui

existe

une

est le plus

établit

possède, soit

l'on

la partie

parallèles. Ainsi

absente

l'homme

est

organique, mais la vie forme

vie

jusqu'à l'infusoire il

esprit,

et toute collec-

peuple, congrégation est un

La moitié d'un diptyque que le

et le

universel pour exprimer la simili-

tude de leur constitution la

monde

le petit

une et

série

décroissante

qui

va

au batibius. Par conséquent, dont l'homme

autre série invisible

bas échelon et cette création spirituelle

remonte jusqu'aux archétypes. Une autre application qui fera comprendre

la

méthode

c'est l'analogie

vie étant

un principe

la

vapeur

est

puissante audace de cette

microbienne, bacillène. La

distinct de l'organisme,

un principe

distinct de la

comme

machine

vie n'étant pas toute contenue dans les

;

et la

phénomènes

sensoriels ou locaux, elle se manifeste par des exhalai-

sons d'un ordre fluidiforme qui constitue l'atmos-

phère morale. Cette atmosphère

est

réceptive d'une


v.

l'occulte catholique

51

sorte de sudation et d'arôme des sentiments

comme

se charge de haine

ment

l'air

;

d'émanations chimique-

y a une pureté ou impureté de cette atmosphère seconde qui agit sur l'âme comme délétères,

il

l'atmosphère gazeuse agit sur

Le grand

de

secret

le

corps.

magie pratique, Tunique,

la

est la

connaissance de ce fluide appelé lumière as-

trale,

médiateur plastique, matière radiante, télesme,

énormon

et

timentale

qui est à

et le

moyen de

à ses

une sphère qui con-

normes propres. L'homme,

ses organes, agit

lui-même,

sur

surtout

semblables, réagit sur

ses

limite

de

sa puissance

;

pratique, ce

sont elles

sont

elles

ce

la

matière de

;

ce

ce sont elles qui contiennent à la fois la faet

la

liberté

de

On

l'homme.

la dilulion

les

appelle

des normes,

de l'archétypes. C'est la dernière zone où la

désir de

la

plus haute où

l'homme puisse monter; plan

médiaire où se joue et

magie

qui relient la Providence à la néces-

miséricorde puisse descendre, c'est le

la

causes

qui font les miracles

secondes parce qu'elles sont filles

sont la

sont ces

et

secondes qui forment toute

talité

momentanément

raccorde

se

limité par

cause, par ces causes secondes qui

à sa

sité,

la vie sen-

toutes les actions morales,

car rien ne se produit dans tredise

matière de

la fois la

Prométhée, où

la tragédie

inter-

sacrée entre Zeus

les allégories des poètes à l'état


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES en

d'entité verbale sont

comme

conflit,

les

dieux de

l'Olympe, ces représentants des sous divinités, c'està-dire des divinités déléguées que nous appelons des

anges en leur attribuant l'intémérabilité.

Le plus court chemin de l'homme mais

prière;

natures

de

l'Eglise

a

la

l'homme tort

exprime

prière

que

de croire

des

l'une

non son

et

à Dieu c'est la trois

intégralité,

prière

la

et

suffit

à

comme si l'accumulation des forces, même en était la direction. La préca-

l'œuvre de Dieu leur exaltation

tion est d'autant

enthousiaste

ment ont

et

et

la

fois qu'elle

devant quelque règle

constitue

nance

le

et

nature impar-

notre

foi;

s'exagère, est en sédition

dès

lors

homicide

soi vivifiante devient

apparaît, la torche

que des crimes

est indéniable

Il

commis par

chaque

est plus

qu'elle

l'enthousiasme crée de l'aveugle-

des excès.

été

faite,

;

plus puissante

chef-d'œuvre c'est

la

chaleur

la charité

et

du bûcher à

la

la

main

mesure,

parfaite, la proportion de

l'idée

ce

;

en

nous qui

conve-

la

aux mots.

Principe restreint en lui-même, l'occulte est inca-

pable de satisfaire à

la

substantation générale: l'oc-

culte suppose le complet

développement de

sonnalité et une application qui n'a surveillance, ni d'excitateur. excellence, est

cèse

monastique, type

le

per-

besoin ni de

Le principe religieux

l'obéissance

par

la

militaire

;

l'as-

plus accompli de la re-


V.

LOCCULTE CATHOLIQUE

ligion s'efforce de briser la volonté

magie exalte

cette faculté

son raisonnement sée

:

connaît, sa

En

le

mage n'abdique jamais

ne cède qu'à sa propre pen-

et

lui

sa conception et

foi c'est

que ce

qu'il

mage reconnaît au

retour, le

ments, non

en reçoit

il

rivalité entre le

mage

Le clergé méprise

un théologien,

et le curé,

même

sphère

entre eux que

le

l'extériorité, le

mage

l'intimité ils sont

même

mage

n'ont pas plus de rapport

doit

Dans

du respect au prêtre, dans l'autre,

à

peuvent-ils se comprendre, alors qu'ils

La

perfection

la sensibilité

représente

dans

l'abstrait,

pourrait-il

représentant

le il

du prêtre

c'est

sens du divin. Le

peut occuper

mais seulement ceux-là.

être

constituer à lui seul d'Etat

et

le hait

indépendants l'un de

plus hauts pouvoirs,

peine

il

citoyen n'en a avec l'Etat.

devraient s'aimer.

d'émouvoir

et,

comme un condeux hommes n'agissent pas

clergé

le

mêmes aux comme il y a

les

y a hostilité. laïques et quand le laïque

les

current. Cependant ces

peine

les sacre-

les instructions.

matières sacrées qu'aux profanes,

la

prêtre n'est

le

prêtre son carac-

Les susceptibilités se retrouvent

dans

re-

vaut individuellement.

tère d'huissier de l'au-delà;

est

au contraire, la

n'a d'autres supérieurs que ceux qu'il

il

pour

;

;

<)3

le

la

évêque,

mais

sacré collège

:

Providence,

il

seul et

les

A

devrait

homme précisé-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

54

ment parce

cultive

qu'il

en son esprit avec

soin perpétuel les antinomies,

pour

est désigné

il

un

résoudre toutes les questions d'ordre général. La

méconnaissance les

premiers pères

tinué se

commencée et

entre

néoplatoniciens a con-

les

travers tous les événements sans jamais

à

homme

résoudre; cependant, un

l'œuvre est

dogme

Alexandrie

à

un concordat entre

Saint

:

Thomas d'Aquin

la

apparut dont

magie

et

le

qui était l'élève de

l'occulte. Tlne faut jamais oublier qu'Albert-le-Grand

a été

le

promoteur de

dans des traductions

l'Aristotélisme, faites

qu'il

étudia

sur l'arabe. Depuis,

le

tribunal Vémique, en passant par les ordres de l'hôpital et

du temple,

de Sicile, les

les fidèles

Rose-Croix

et

d'amour de Toscane

et

Illuminés d'Alle-

les

magne pour

arriver

tés secrètes

exclusivement politiques, dans toutes

les

aux franc-maçons

ruines on retrouve

comme

dissension du prêtre et du

comprendre le

qu'il existe

pastorat des esprits

;

et

aux

socié-

principal facteur, cette

mage

:

l'un ne veut pas

à côté du pastorat des

l'autre se

âmes

voyant repoussé .de

son rôle légitime tente par représailles de créer une religion intellectuelle

qui pourrait cesser

le

— double

et

simultanée erreur

jour où chacun renonçant sa

propre injustice reconnaîtrait son adversaire pour

en être reconnu. et l'esprit

— Cet effroyable

conflit entre

1

ame

de l'humanité, quand se résoudra-t-il?

et


L OGGULTE CATHOLIQUE

V.

55

l'heure actuelle, où tous les intérêts supérieurs sont

également en

péril, n'est-elle

pas

moment

le

désigné

pour une entente entre ces frères-ennemis. Ce qui

manque en ce monde humain transportant

c'est la

bonne volonté;

passions, dans sa

ses

l'être

ou

foi

dans sa doctrine, devient d'autant plus irréductible qu'il s'entête sur

une matière plus élevée

teur de reliques, ébloui de sa pensée,

essence

et s'identifie

aux idées

:

plus

les

âne por-

oublie son

il

hautes,

socle qui se croirait la statue, acteur qui pense avoir

créé

le

poème

Malgré Socrate,

le

le

qu'il récite.

témoignage de Platon

citoyen idéal, qui eut

Pythie, n'est pas

la

ment

même

:

le

comme

de Xénophon,

même

modèle qu'on

cet esprit lucide était

et

suffrage de

le

croit

communé-

l'horizon grec, lui-

borné par Athènes. Quel

intellectuel,

quel esthète n'eût pas adoré ce prodigieux coin de terre, qui produisit la

naturellement;

comme

mais entre Pythagore

sourdait

de

et le fils

il

;

réole le premier, la raison seule L'occultiste ne peut être se

si elle

y a une distance prodigieuse. L'un pontife, l'autre est philosophe le mystère au-

l'accoucheuse, est

beauté

nimbe

un citoyen

:

le il

second.

lui faudrait

solidariser avec des intérêts collectifs

qui

in-

clinent perpétuellement à l'injustice. L'intérêt de la France est peut-être de posséder l'Algérie, la doctrine occulte

n'admet pas,

comme

lé-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES gitime, la conquête militaire parti, d'agir, le

au

profit de

:

et

s'il

mage, qui oublie

son pays,

s'agit

de prendre

la justice abstraite

est le dernier des misérables.

Théoricien ou praticien du mystère, nul hermén'a le droit de servir une passion, surtout na-

tiste

tionale, et la servir avec les

armes

célestes serait

l'abomination des abominations.

Le rer,

rôle providentiel de l'hermétisme est de tempé-

par

la

présentation perpétuelle de la justice, les

violences et les infamies de l'intérêt individuel ou collectif. Il

est juge,

il

ne peut être partie

:

il

est arbitre

quelle complicité accepterait-il, lui fiancé à la pure

lumière? L'occultisme est un sacrement qui engage tralité

de l'homme dans les conflits sociaux,

pas en

lui d'être le chevalier

de l'idée

et

la

neu-

s'il

n'est

d'en prendre

le parti.

Parler, agir, combattre et mourir contre ses dieux, serait le plus

citoyen.

lamentable

sort, celui

de l'occultiste


ARCANES DU

MACROGOSME

XIV

L 'occulte mais

est

non pas une

religion,

une science ou un

la partie de la religion, de la science et

l'Antiquité cachait

au peuple

de

l'art,

art,

que

d'alors.

XV

V occulte a modifié

est,

la

non pas

telle

pour

vérité

se

doctrine, car chaque cycle l

'assimiler,

probatique applicable à tonte doctrine,

et

humain

mais une méthode on V appelle V ana-

logie.

XV

Vanalogie procède

du connu a

l'inconnu,

du corps à

du phénomène au noumène, de l'homme au monde à Dieu

:

du

visible

à

du

l'invisible,

fini

à

et

l'âme,

du monde

l'indéfini.

XVI Mieux vaut implorer jurer

les

les sept

dons du Saint-Esprit que con-

génies des sept planètes.


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

58

Concevoir Dieu, l'honorer, tivité

dont tout découle

de tous

les conseils ;

c'est

déjà savoir la grande rela-

et cela constitue

une

force et le

V intelligence s'éclaire alors

premier

manifeste

et se

en sagesse.

XVII

En

Magie,

omission

est

il

n'y a pas de miséricorde, toute ignorance, toute

implacablement punie. Il

est

donc insensé d'y ap-

porter des passions ou des intérêts.

XVIII

L'homme ne pouvant Dieu pour

le

sentir. Il

par son désir, humanise

se diviniser

V appelle

«

mon Père

».

XIX Le Mage

trop conscient et trop abstracteur

familiarité se flatte de

commander à

à des forces indéfinies,

et

à une

pour

la nature,

série spirituelle

oser la sainte

en

1

adressant

s

inconnue

:

XX La Magie tention

mais

y

ne connaît ni la bonne volonté, ni la pureté d inle

seul résultat.

XXI Celui qui nie V autorité des conciles

est

ana thème, mais cette

autorité n'existe qu'en matière connue des conciliaires. les

Pères de Trente ignoraient tous

les livres

sacrés de

l

Or,

Orient,


v.

comment

l'occulte catholique

59

pouvait-il reconnaître l'inspiration divine, sans au-

cun point de comparaison

?

XXII L'Eglise

est

bien apostolique, mais non pas catholique

sens de V universalité

abstraitement. fils

Le Mahométisme

de David empêche

:

le

manque absolument à la Papauté prise

le

est le fils

du Mosaïsme

rayonnement du Fils de Dieu.

:

et le

C'est

en matière religieuse que V antisémitisme serait une nouvelle vertu cardinalice.

XX1I1

Le saint miraculise ingénument sance

de

divine;

le

la prière

et

le

;

il

ne sait que la puis-

miséricordieux écho

de

la

qrâce

thaumaturge opère scientifiquement, par sa connais-

sance des causes secondes.

XXIV Apollonius lui-même n'a jamais atteint

Saint François d'Assise,

même

le

rayonnement de

d'après Philostrate.

Celui qui par amour s'identifie à la cause première, l'emporte en puissance sur

le

conjurateur des causes secondes.



III

GLORIA

L'homme demeure

insatisfait,

malgré que ses be-

soins physiques soient repus; son d'autres éléments et tente du petit

masse

les

si

nombre,

la

bonheur demande

magie paraît

la religion

réaliser l'at-

seule livre à la

apparences de mystère conforme à son

as-

piration.

L'individu primitif, opprimé par des nécessités im-

médiates, ne se posa aucun problème d'au-delà. sortir

de la nécessité,

il

Au

s'occupa de son devenir. Les

êtres de loisir seuls ont interrogé le mystère; l'im-

périeuse voix des contingences doit se taire pour que se manifeste l'impériosité de l'âme.

Soumis à des

pressions différentes dont la force actuelle constitue la hiérarchie, soif,

l'homme, tant que son corps a faim ou

sera incapable d'idéal ou de pensée

une accalmie de

l'instinct, le

;

pendant

problème du devenir se


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

62

présentera

il

:

le

résoudra suivant son éducation

et ses

idiosyncrasies. Paracelse prétend que nous

sommes

subordonnés à

plus in-

férieure

trois nécessités

aussi

est

la

et

que

plus despotique

l'homme éprouve un besoin physique est incapable de besoin moral, et

son âme,

t-elle

il

les

problèmes qui

de corps, d'âme

et d'esprit

lui

caractérisé,

il

appa-

les latentes

besoin soit satis-

le

sentiment silencieux, alors

résoud

que

tant

:

une passion occupât-

ne perçoit pas

tences de son esprit. Donc, que fait, le

la

l'esprit s'active et

Composé

sont propres.

conformément à

la trinité

personnelle de son unique Créateur, l'homme, dans la

sphère où nous vivons, dépend delà norme actuelle, c'est-à-dire

âme

que son corps

est plus

immédiat que son

son âme plus immédiate que son

et

corps limite

le

sentiment

que nous

vie telle

la

et l'idée,

connaissons;

esprit.

condition de la la vie se

sant, et

si

le

plus immédiat est aussi

plus pres-

le

nous passons des mois sans passions, des

années sans pensée, nous ne

passons

jours sans nourriture. Beaucoup

pas

de mages ont

chair

erré,

en niant

satisfait à l'esprit ;

la

se taisent

deux

de mystiques se

sont trompés en niant, la nécessité du corps

On ne

trouve

Au monde

niée dès que cette transition est contestée.

des rapports,

Le

les fatalités

qu'après avoir

;

nombre

de l'âme.

satisfait à la

pensée se lève, lorsque l'amour

et la

en nous. Dans ce silence du besoin

haine et

du


— l'occulte

v.

catholique

63

sentiment, l'impériosité supérieure se manifeste; et alors,

en présence de l'au-delà, nous éprouvons vertige de relatif à absolu

faillible

et,

troublés,

l'in-

nous

cherchons comment notre imperfection opérera son raccord avec l'éternel parfait.

La Révélation apparaîtra plus lumineuse que la science, non pas cette révélation du Sinaï où se manifestait

un Dieu national, mais

la véritable, celle

de Notre-Seigneur Jésus-Christ, manifeste et

et

destinée à l'universalité et des castes

:

des races, l'Evangile ne présente

l'état réalisé;

mière

ici

d'éblouir,

ment,

que l'Evangile

il

est il

le

mystère qu'à

n'y a point d'abstraction, et la lu-

de

la

a sauvé,

chaleur

;

sauve,

il

et cette simplicité est

Nul, dans l'Eglise, ne

Jésus a dédaigné

sauvera simple-

il

de Dieu.

conteste

l'excellence

de

l'Evangile selon saint Jean. Portant, devant la postérité, le titre

de disciple bien aimé

il

avait suivi Jé-

sus après avoir suivi Jean-Baptiste, présent à

la

Gène, présent au Calvaire, son Apocalypse reste encore un défi aux plus subtils, et

le

commencement

de son Evangile qui termine toute messe représentait l'initiation

la foule

dans

la

primitive Eglise. A Vite missaest

des chrétiens s'écoulait et alors seulement

célébrant disait, pour

le

ces prodigieuses paroles.

le

clergé présent et pour lui,

Eh

bien,

il

renferme en

ses quatorze versets toute la religion et toute la

ma-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

64

Les commentateurs ne

gie.

pas vu, sans en ex-

l'ont

cepter Bossuet.

commencement on

Ait

Principe

»

;

il

faut lire,

a traduit à tort par « dans le

au point où

l'intelligence

hu-

maine peut remonter, au point de compréhensibilité

Le Verbe,

était le Verbe.

volonté est à la cette volonté

fois la

volonté de Dieu, la

c'est la

matière et la

loi

du monde

;

en s'extériorisant est d'abord une puis-

sance d'être indescriptible, parce qu'elle contient en devenir toutes les modalités de extérieur à Dieu

comme

l'être.

Le Verbe

est

la parole extérieure à la

comme la pensée distincte du cerveau l'engendre. Au commencement était la pensée bouche,

vine et la pensée était avec Dieu et

sous forme de mouvement;

et ce

elle

était

qui di-

Dieu

mouvement ne

se

détacha pas tout de suite de son auteur, opérant sur Lui-même une gestation formidable où contenait

le

la

parabole

suspendue

comme

comme

contenant en puissance

créatrice, qui la

bulle de

reste

savon à

un

instant

la paille,

l'harmonique d'une parole prononcée. Dès

que l'ombilication sée,

plus

moins, en un amalgame harmonique.

C'est la molécule divine

toute

le

est

coupée entre Dieu

une formidable distance

son Verbe, car

mouvement de tion. C'est ce

le

s'établit

mouvement de

descente,

Verbe qui

ce

le

pen-

entre Lui et

Verbe

d'involution,

esl

et sa

est

un

d'incarna-

Créateur, qui a tout


v.

fait

nonne,

la

spirituelle et enfin la vie.

l'homme puisque

La

conscient.

chose

65

l'occulte catholique

Verbe contenait

ce

;

La

c'est le seul

pensée, la série

vie est la lumière de

phénomène dont néant

vie explique le

explique son

la

comme

mais

contraire,

il

le

n'ayant pas d'existence propre, n'étant pas

soit

toute

contraire

même un

principe existant, mais seulement une déficience de principe, les ténèbres, c'est-à-dire les imperfections sérielles,

demeurèrent

conséquence logique de

la

la

hiérarchie décroissante des modalités verbales. Les

imperfections sérielles offrant une contradiction ap-

parente au Verbe, d'apporter

le

il

fut

donné à certains hommes

témoignage de leur volonté en faveur

de la lumière afin que, réalisée par eux, c'est-à-dire

humanisée,

elle

parut plus proche

plus évidente. Nul

homme

mais plusieurs en ont

et

par conséquent

ne peut être

la

lumière,

lumière

été les témoins. Cette

manifestée par les témoignages est une évidence que tout le

homme

Verbe

tion

;

le

peut retrouver dans sa conscience, car

est manifesté à tous les

Verbe

est le

Créateur du monde, mais

conscience humaine assiste à la cause.

Vainement

degrés de sa créa-

le

l'effet

sans concevoir

Verbe a voulu

connaître de ses créatures

:

il

n'a

Verbe de

le

se faire re-

pu outre-passer

degré de manifestation qu'il contenait, sont ceux en qui

l'in-

et

les

le

élus

silence des passions a permis au

se faire entendre, ceux-là

du reste ne sont 5


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

66

point des mortels ordinaires, quoique tous les mor-

conviés au divin profit; ceux-là ne sont

tels soient

point de la famille humaine, par la forme

femme,

ils

incarnent

daimons qui ont

fait

volonté divine

la

sur

:

fils

de

la

ce sont les

bien qui a

la terre tout le

précédé la venue de Jésus.

Mais voici que

le

Verbe

s'est

incarné, nous l'avons

vu des yeux du corps, nous l'avons touché de nos mains, nous avons senti notre front, et

le souffle

comme nous

de son baiser sur

l'avons

vu sous sa forme

humaine, nous l'avons vu aussi dans sa gloire: car celui-là est n'était

vraiment

le

pas contenu dans

unique du Père,

fils

et

il

Verbe primitif qui con-

le

tenait tout, et tous ses précurseurs étaient des en-

fants

du Verbe

et

des témoins. Lui seul est

Dieu, Lui seul manifeste toute

le Fils

la vérité et

de

apporte

toute la grâce. Or,

est incontestable

il

que

Magie enferme une

la

part de la vérité et une portion de la grâce, et nous

devons

les

découvrir dans

Verbe du

le

Christ, si

nous

savons écarter de notre vision du Calvaire, les voiles épais de la Thorah hébraïque. Sabaoth est l'antino-

mie de YAgnus Dei, Sabaoth Sabaoth

est

un blasphème

ché, hélas, c'est

Qui donc était la

s'est

:

est

synonyme de

et le

Allah,

successeur de Mos-

Mohammed. élevé pour dire que l'idée de Patrie

grande prostituée universelle,

et

l'homi-


J/OCGULTE CATHOLIQUE

V.

cide toujours

même commis

l'homicide

mille sur cent mille? Est-ce Tolstoï

:

le

par cent

Pape, non, mais

tous deux sont chrétiens

et

67

:

mais l'un a

cœur de l'Agneau battre dans son cœur il y a donc une bonne nouvelle à annoncer que le ca-

senti le

:

tholiscisme n'annonce pas

sence

;

les

toute-puissance des

et la

uns senlent

pré-

la

cosmiques

lois

les

;

rudimentaires ou dégénérés, ne la sentent

autres, point.

L'Inops ne perçoit pas, sur

lui

et

autour de

lui,

l'immanence d'une volonté éternelle, mais l'Ops ne ferme pas son esprit aux évidences métaphysiques, et

pour

lui, le

problème

est

immédiatement posé

:

ou

bien un principe d'ordre régit l'univers et l'individu,

norme implique une

et toute transgression

de

présaille, c'est-à-dire

un châtiment, ou bien

monie

est

un accident de

Même dans le doute, soi

le

la

la vie

re-

l'har-

générale.

l'individu réfléchi réalisera en

principe harmonique

:

la

plus courte expé-

rience enseigne que l'harmonie est un principe con-

sommant à

tion de toute matière

Quiconque interroge par

l'effort

même, un par Il

la

durée, enfin à

la santé, à la

intellectuel

la

confirma-

elle se manifeste.

le

mystère par l'adoration ou

fait,

par son interrogation

acte de foi à l'Au-delà, auquel

il

s'identifie

pensée ou l'oraison.

ne faut pas trop s'étonner de

la

place que tient


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

C8 le

diable dans la magie,

occupe une haute situa-

il

tion dans la religion.

Le mystique et le sorcier, c'est-à-dire l'homme de bien et l'homme de mal, ont des notions parallèles et également

irréfléchies.

Le dualisme, qui a

été

une déformation de

trine Mazdéiste, se retrouve

Au

la

doc-

dans l'hérésie deManès.

milieu du second siècle, ce

Manès ou Mani-

chée formula l'existence de deux principes primordiaux, idée puérile qui ne supporte aucune critique et

reproduit simplement les tendances de l'instincli-

De

vité.

ces

prémices se dégageaient de

fausses

louables conclusions.

La

«

de l'homme consistait

fin

dégager

la

rejetaient

la fin

cette

eux

De 285 à du v

était

e

la

se

fît

titre

d'hon-

détestation

des

empe-

et

nom

au vn e

siècle protégèrent

une sorte d'entente entre

mahométans. Au le

Ils

La mère de l'empereur Anastase

siècle, Gallinis

en France sous

à

491, ces sectateurs furent bannis,

communion.il

et les

un

Testament

l'Ancien

dépouillés et tués.

à

eux

substance divine de la matière brute.

neur pour eux, reurs.

— pour

xi e siècle ils

reparurent

d'Albigeois, et c'est dans leur

rang que Jean Huss recruta ses premiers adeptes. Notre époque, incapable de se passionner pour une le

fana-

tisme des périodes primitives. Rien n'est plus

diffî-

question théologique, se figure difficilement


v.

cile

60

l'occulte catholique

que d'instruire

le

procès des anciennes sectes.

Les passions locales une

fois écartées,

il

reste

une

doctrine intolérante parce qu'elle exagère une vérité. L'opinion,

chéenne par

en matière occulte, est restée manila division

Goëtie, magie

de

la

:

Théurgie

Une démarcation

et sorcellerie.

mordiale paraît à l'analyse

matière

pri-

goëte passionnel,

le

:

et

ignorant, procède par l'exaltation de la sensibilité le

théurge, toujours intellectuel, savant, opère par

développement rationnel de propension vers

permet

la

l'intelligence.

magie vient de

;

le

Toute

la

cette idée qu'elle

l'injuste et le facilite.

Lorsque Eliphas Levynous

dit

dans son

rituel

:

«

II

comme les sylphes, flexible et attentif aux images comme les ondins, énergique et fort comme les salamandres, laborieux et patient, comme les gnomes, pour dompter et asservir les prompt

faut être

et actif

est exquis d'évocation,

esprits élémentaires. » Cela

mais

cet

tentif,

homme

si

si

énergique

sera extraordinaire le

monde

ne puisse

prompt

et fort, si ;

et

entier soit à le

et actif, si flexible et at-

mouiller, ni

laborieux et patient,

cependant, on son service, le

doute que

que

la pluie

vent déranger un

pli

de

son vêtement. « Il

traversera

le feu

l'eau, et verra les terre. »

sans être brûlé, marchera sur

diamants dans l'épaisseur de

la


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

70

Voilà qui est fort douteux c'est

mais ce qui

l'est

aussi

qu'un homme, à ce degré d'évolution,

aille

;

par distraction marcher sur ter

des diamants; autres,

les

flots

seront

s'inquié-

et

préoccupa-

ses

tions.

Les Mages ont trop promis de biens la

Magie ne donnera

l'impuissance

l'homme

de

ne permane dans l'homme

éclate. :

que

physique

au

car

pas,

que

positifs

Aucun pouvoir

sa volonté

a les

re-

lâches et les stérilités du génie. Inspiré à certaines

heures,

il

retombe en des dépressions proportion-

nelles à son exaltation.

Quelles sont les mémoires que l'humanité garde

en son cœur, quand

il

des daïmons,

celles

l'homme

entre terre,

ne s'obscurcit de bas de ces

et l'ange et

semant de

l'idéal

êtres

in térêts

intermédiaires

qui réalisent du ciel sur la

comme

on sème du

blé, et

sans lesquels nous serions inférieurs aux brutes.

que des instincts;

terre ne produit le

dévouement,

la

:

la

La

renonciation,

lumière viennent du

ciel

par les

daïmons.

La

hiérarchie a son

de religion, ceux que

sommet dans la

Moïse, lesManou, lesZoroastre la

lumière

fondateurs

légende appelle de

divins, les Oannes, les Trimegiste,

témoignage à

les

:

les

noms

Orphée, les

ceux-là ont rendu

et ils l'ont fait voir à

des

races entières. Après eux, viennent les occultistes, les


v.

mages, la

les

l'occulte catholique

71

philosophes, tous ceux qui ont enseigné

sagesse et recherché la conception du mystère. L'Eglise, au lieu de les honorer, les ignore, elle

veut donner au christianisme une floraison instan-

comme dans

tanée et conçoit vard,

le

Chena-

dessin de

le

dernier triomphe romain qui passe sur une

catacombe où se célèbre

la

même

disposait des légions angé-

:

comme Dieu

il

messe. Jésus

liques ou plutôt de sa propre divinité

même

pouvait vaincre créateur; mais

était

il

tion, qu'elle s'opérât

quoi s'inquiéter

les

cœurs

humainement,

comme

dès lors,

et,

y pénétrer,

dans l'essence de et,

lors,

la

pour-

Perse, parcourue par

missionnaires boudhistes.

Pourquoi veut-on sans cesse déshonorer et

lui

Rédemp-

la

dès

il

d'une diminution de gloire

de l'Essenisme qui venait de les

et

l'a dit lui-

les

aïeux

souligner son propre effort en niant celui des

prédécesseurs.

Le mystère a encore d'autres

pontifes,

les

gé-

nies; les architectes des temples sont les théolo-

giens de la forme. rable de l'Egypte

pour témoigner

Que :

reste-t-il

de la religion admi-

des temples en ruine et cela

d'elle.

Combien

d'esprits cultivés

ne se souviendraient plus du catholicisme ture ne leur remettait sans cesse les

sous

les

suffît

si

la

pein-

dogmes même

yeux.

Les prônes éloquents ont

lieu

dans

les

musées,


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

72

qui seraient des églises plus sévère

:

le

si

le

choix des œuvres était

poète, le romancier

artisans de lumière;

émeuvent

ils

même

la sensibilité, et,

audessus de toute autre manifestation théâtre grec apparaît

rémonie morale où

un tremplin

On

littéraire, le

d'idéalité,

la pitié s'épanouit,

provoquée à s'ouvrir par tous

sont des

une cé-

l'âme étant

les prestiges réunis.

s'étonne de trouver des artistes nominalement

inférieurs à leur

œuvre

:

et l'intellectuel induit

dépréciation de cette inconscience fréquente.

La

une fa-

culté de créer n'implique pas l'esprit de synthèse

Raphaël n'aurait pas commenté Platon, mais

composé toujours

l'école le

d'Athènes

:

le

il

:

a

chef-d'œuvre sera

grand œuvre.

Evoquer des fantômes, recevoir des frissonner et

même

souffles froids,

apercevoir des choses inouïes,

cela reste une moindre opération que de fixer dans

une œuvre immortelle un

reflet divin.


ARCANES DE

L'ANALOGIE

XXV La

défense victorieuse

si l'on

répudie

Dieu disons

le legs

d'Israël,

:

du christianisme

n'est possible

que

sémitique.

Dieu d'Abraham sont des blasphèmes ou bien

Dieu des Italiens, Dieu d'Hildebrand

que nul n'a écrites

et

que tout

le

monde

:

expressions

lit.

XXVI VArchée

est le

point où descend l'Absolu

et

où l'homme

peut élever sa compréhension.

Le Logos les

c'est tout le

devenir encore indevenu; ce sont toutes

modalités encore ombiliquées à l'archétype,

gerbe des rapports encore liée. le

La

c'est

V immense

cellule idéale s agglomère,

divin mouvement se prépare à la parabole créatrice.

Le

Logos qui était en Dieu va se détacher, comme une parole s'envole des lèvres

hommes.

:

et la vie

commencera, seule lumière des


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

74

faut donc que la lumière s'humanise afin que l'homme s'illumine.

Bénis

qui furent choisis comme

ceux

et glorifiés soient

miroirs vivants de V idéal, mais adoration au Logos incarné, lui seul est la voie, la lumière et la vie.

XXVII Tout

être

exclusivement animique est manichéen,

magie a deux pôles dont Vun

du

est

noir

et

et

la

où grouillent, à défaut

diable chef, les élémentaires et les élémentals.

XXXIIÏ

La

théorie de

V orthodoxe

Vandrogyne ou daimon, qui n'appartient ni à

occulte,

ni à la religion, explique seule l'existence,

sous une forme semblable, de Léonard de Vinci

Mahon, de V omnipuissance

et

Mac -

de

et

de la stupidité.

XXIX Celui qui mène V homme à Dieu, quel que soit est la

chemin,

plus noble des créatures.

Celui qui éloigne est la

le

Vhomme

de Dieu, quel que soit

le

motif,

plus infâme des créatures.

Entre

ce

point d'auréole

et cet

autre d'ignominie, la hiérar-

chie se déroule d'elle-même, chorie sublime qui

non à Sophocle, de Pythagore à Lacuria Wagner.

et

va de

Ma-

de Phidias à


v.

75

l'occulte catholique

XXX Le

génie, c'est la

grand œuvre

;

suprême magie

mais

d'œuvre, ce n'est pas

le le

et le

chef-d'œuvre,

génie, ce n'est pas

Décaméron.

Rubens

le

et le

vrai chef-


•


IV

OREMUS

Quiconque étudie

dans son ensemble phé-

la vie,

noménique, découvre que

libre arbitre

le

humain

évolue entre deux pressions égales en essence, inégales en actualité, qui s'appellent de leurs

siques

:

la

mouvement au moral et à y a aussi un perpétuel conflit entre

l'inertie et le

l'intellectuel,

dynamique

il

noms phy-

;

et la statique

:

ce

que qu'Eschyle a

incomparablement exprimé dans sa Prométhéïde. L'élément conservateur analogue à

meure sous

la pression

du passé

;

de-

l'inertie

l'élément

actif,

au

contraire, excité par les forces latentes de l'avenir, sollicite

perpétuellement

la

volonté de l'homme. Sa-

gesse, salut, succès, génie, toute pensée et tout acte, tout

événement

même

conflit.

se

Le

réduisent pour l'analyste à ce

saint résoud l'antinomie par

adhésion complète à

la

Providence

;

une

cela s'appelle la


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

78

conformité à

la

volonté de Dieu,

moins qu'on ne considère

le

terme inexact à

divin vouloir dans les

connues. Pour ne pas désorienter l'âme simple

lois

comme un

toujours obstinée à considérer Dieu

père

selon la chair, l'Eglise a enseigné que pas un che-

veu

ni

une

feuille d'arbre

ne tombait sans

sion du Très-Haut, et cela est vrai

que

l'arbre obéit à son espèce,

au

Mais

la

sol,

normes natu-

se persuader qu'il était pour

actuel objet de préoccupation et

luer dans les fléaux,

du Créateur qui ainsi les

hommes ou

discussion

aime

parce que la

la foi,

;

:

foi

Il

ne faut pas discuter

est

comme quand

intérieurement par l'enthousiasme.

avec

le

doute,

le

est arrivé à sa-

cyclones, la volonté

n'a que faire des motifs,

il

Dieu

n'a rien à recevoir de la

qui croit

celui

il

scepticisme

Il

qui

celui

est

il

faut discuter

et l'incertitude

;

il

faut

montrer à ceux qui ont plus d'esprit que d'âme

dogmes

spirituels

;

or, la

intervient dans son

:

se trouve responsable de toutes

déformations du cosmos.

avec

au climat et

formule a été autrement comprise

l'homme a voulu

un

permis-

l'on considère

si

enfin à toutes les circonstances des relles.

la

les

conception d'un Dieu qui

œuvre comme un

jardinier en-

émonde et travaille son jardin est d'un antropomorphisme puéril la création entièrement conçue dans l'instant même où elle a commencé et les tretient,

:

six jours

en six périodes sont des formules sans va-


v.

leur.

Chaque

mettre

le

fois

que nous parlons de Dieu,

verbe au présent sinon

cées n'ont plus aucun sens.

de toute éternité,

comprendre

la

rédemption,

il

En

les paroles

faut

énon-

Dieu, tout est présent,

quoiqu'il nous soit impossible de

et,

cependant certain qu'entre un

est

une puissance

d'être

devant agir,

temporelle, divinement n'existe

la différence étant

expliquer pourquoi Dieu

S'il fallait

il

simultanéité de la création et de la

acte agissant et

pas.

79

l'occulte catholique

s'est

incarné

y a dix-neuf siècles, on ne pourrait donner aucune raison que banale comme l'état d'immoralité.

il

L'incarnation existait en puissance d'être dans la création et les

seulement un effet

mérites de Jésus-Christ n'ont

effet

pas

postérieur à Lui, mais aussi un

antérieur. L'Eglise se déclare avec raison la

véritable société des chrétiens, mais elle méconnaît les chrétiens d'avant le Christ, c'est-à-dire

ont

fait

des œuvres messianiques. Qui conquiert des

chastetés

sur

des

l'instinct,

Pégoïsme, qui voit

et qui

grès

renonciations

sur

montre aux autres un

point de perfection, celui-là est là est

ceux qui

un

chrétien, celui-

un Messie. On a parlé récemment d'un condes religions, idée

carne

le

terait

d'être

ingénue. La religion, in-

principe d'autorité et l'autorité qui accepdiscutée ou comparée, ne serait plus

qu'un vain simulacre. L'unification de universelle est

la

conscience

un beau rêve, mais pour

le faire il


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

80

faut ignorer et la philosophie et l'histoire.

comme un monument,

gion,

concrétise

Une

reli-

une

âme

échangé des idées abstraites

collective. Celui qui a

avec des individus appartenant au groupe caractéristique de l'espèce, sait parfaitement

que l'âme des

même

races jaunes ne se substante pas de la

morale que

tion

nutri-

sémites ou les Aryas. Quoi de

les

com-

plus légitime et de plus noble que de vouloir

muniquer à tous sélilisme est

de

la vérité

que

une des formes

la charité et

cependant

Même telle

le

que ses

imperfection

s'il

aux passions

sous

viol,

foi.

ne réagit point contre

la

drait

:

A

écrire

un

aux désordres

aucun

à

le

pré-

permanents de passions

acte officier

nationaux.

barbare,

n'a

dans aucun

régulier de tout soldat

l'homme poussé par

un pain chez

ferait six

la doctrine.

La Société ne nous

le viol est l'exercice

vainqueur

mentionne.

qualités, ses

comme un

jamais été reproché pays, or

soi

conserve une

forme de sentiments

considéré

en

faudrait consacrer une section

il

la

pro-

le

sente-t-elle pas des traits

coupables,

l'histoire

religieuses, c'est-à-dire

qui naissent de

le

vertus

déformation passionnelle de des passions

:

prosélitisme a donné

même mage, l'homme

saint,

poussent au crime

traité

possède

les plus élevées

au plus grand crime que

lieu

Le

l'on

la faim, qui pren-

boulanger, serait déshonoré et

ans de prison

;

la famille

qui a pris la Po-


V.

logne jouit de

la

l'occulte catholique

81

plus grande considération et

le bri-

gand incomparable qui avait rêvé de changer

monde en un bagne, dont il

le

eût été le garde chiourme,

dresse encore sa grotesque figure non-seulement sur

de Paris, mais

les places

l'humanité.

de Dieu

:

L'homme

reste féroce

marque

l'auto-da-fé

personnes

dans l'âme d'esclave de

:

ce

domaine

d'incomparables prétextes à la tyrannie

Aucun catholique parmi

tion.

prêtres, et l'auteur de ce livre, les

pays

pour éviter l'Etat,

offre

et à l'exac-

si

aux mains des

l'Eglise triomphait

Certes,

l'Eglise,

assumant une charge d'âmes a

comme

droit de

le

défendre ses ouailles des contagions morales. a des paroles délétères,

il

empoisonnent, mais

ne

police générale esprits.

Le troupeau

et les

teurs

eux-mêmes

l'humanité

faut pas

a

mais

droit

vie

à son

le

monde

latin,

libre

but que

le

intellectuelle

cours

la divinité

de

pour que

Ceux

qui,

de Jésus-

cette race n'a d'autre

;

Verbe du Calvaire

la

venir de ses pas-

se réalisent.

attaquent

Christ sont des malfaiteurs

confondre

doit paître paisible-

lui

la

œuvres du Saint-Esprit

dans

y

le droit de quelques

ecclésial

réformes doivent ;

Il

y a des prédications qui

des âmes et

ment

les

il

ne

abandonner ces pays

latins, devrait

l'inquisition.

des

les plus fervents

verrait sans terreur le pouvoir passer

dans

aux pieds

qu'il faut se méfier

des choses sacrées

et

même

;

mais ceux-là qui vont 6


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

82

dans l'Extrême-Orient contredire

Mongols

tres et enseigner à des

descendant des rois

le

culte des ancê-

qu'il faut

adorer

d'Israël, ceux-là sont aussi

le

des

malfaiteurs. Depuis que les temples de la Grèce ont

cessé leurs oracles, ni

le

clergé, ni les

hommes de

pensée n'ont compris l'effroyable lacune qui

dans

la civilisation.

Repoussé par

exislait

pen-

le prêtre, le

seur indépendant a perdu de vue ses responsabilités

morales

et l'Eglise

au discrédit de avec

elle.

a trouvé plus simple de travailler

la science

Actuellement,

qu'à opérer son concordat le

penseur

et

n'échangent plus que des formules de dédain

méconnaissance mutuelle désoriente qu'ils représentent

La

vérité.

sous

divinité,

et

leur

les esprits puis-

chacun une indiscutable part de une d'essence,

forme ternaire

la

prêtre

le

;

la

doit être

vérité revêt

conçue

donc

trois

formes, trois personnalisations pour être complète.

La

religion et la philosophie procèdent d'un troisième

pouvoir spirituel équilibrant

les

deux autres.

Il

est

extraordinaire que cette nécessité ne soit pas sentie.

Plusieurs fois dans l'histoire moderne, cette impérieuse

mais

nécessité se présenta à de grands esprits

les

;

uns manquaient de puissance matérielle,

les autres

comme Huges

la compétition

des

des paiens, ont provoqué

pouvoirs politiques

et,

de nos

jours, les initiés ayant toute liberté pour parler, seraient

moins entendus que jamais. Dans ces temps


v.

inquiets où

l'occulte catholique

pensée

la

83

en péril dès qu'elle

était

souvent grossière, du

s'exprimait, sous l'allégorie

moins, la moindre parole suscitait des échos prolongés.

Avec

de tout dire est venue une

la faculté

indifférence telle chez l'auditeur que, avant de

le

convaincre, on s'aperçoit qu'il faudrait l'intéresser.

main pour

la

Par l'éducation, reusement, de

l'interprétation d'un

on

peut

agir

inconscients

les

sectaire, se sont

Malheu-

encore.

du pouvoir, au

attachés à détruire la

en tant que faculté,

sacré.

texte

un sens religieux

l'âme dans

cultiver

difficilement

des hérésies qui mettait les armes

cette violence

à

comprendraient

contemporains

Les

lieu

même

religiosité

dans dix ans nous pourrons

et

voir une génération qui sera entièrement inculte,

au

point de vue moral. L'initiation a toujours

répondu aux postulants qui

demandaient de participer au mystère

toi-même

et

»,

:

«

connais-toi

Pythagore, qui représente

grande élévation de

la

plus

la

pensée hellénique, indique

dans ses vers dorés de ne jamais s'endormir avant d'avoir

fait

son examen de conscience

des

résolutions pour

met

les plus

de tous, se

connût

mât.

et d'avoir pris

lendemain. L'Eglise,

le

hauts exercices de l'âme à

a institué et,

la

confession

regardant

afin

en lui-même,

la

qui

portée

que

l'être

se

réfor-


84

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES Eschyle, dans son incomparable Orestie, nous

mon-

une doctrine bien plus proche du christianismeque celle de l'Inde. Dans le cas d'Oresle,le coupable tre

implore de

personne

la religion

même

une purification

et,

d'Apollon et d'Athéné,

corde l'absolution.

On ne songe pas

dans

elle lui

assez

la

ac-

quand on

discute le sacrement de la confession que la remise

de

la

pas

coulpe qui correspond à

la

remise du

dam

la contrition

n'implique

qui nécessite la réparation.

Le

plus grand tort actuel des confesseurs est d'appli-

quer avec rigueur une formule du catéchisme qui

remonte à une époque où

y avait une vraie pro-

il

portion entre les pénitences et les péchés, c'est la

recommandation de ne pas oublier notables du vis-à-vis des

délit.

les

circonstances

Or, rien n'est dangereux surtout

pénitentes

comme

ciemment romanesques ou

ces récits incons-

lascifs et

qui entraînent

le

prêtre à des questions d'un effet dépravant sur le fidèle;

il

bizarre

tique

véniel

selon

s'est glissé

qui

l'adultère la

dans

pratique une casuis-

la

considère lorsqu'il

chair. Autre

comme pas

n'est

chose est

à

peu près

consommé

la confession, sa-

crement savamment conçu de culture animique

;

autre chose est la direction, formule aristocratique

du désœuvrement moral. La magie seule explique pourquoi

comme

la confession

la prière,

ne peut pas être intérieure

pourquoi

il

faut le

truchement du


V.

l'occulte catholique

prêtre pour que la grâce du sacrement opère. Lors-

qu'un sorcier guérit magnétiquement un malade, va ensuite rejeter

il

le fluide

contaminé dont

il

s'est

chargé sur un arbre ou un animal qui peu après dépérissent et meurent.

Le prêtre ne pourrait pas supporter de

confession

la

s'il

ne puisait dans

le

la

poids moral

communion

une sorte de préservation. Les pénitents

ecclésiale

éprouvent en sortant du confessional une impression d'allégement Or,

physiquement,

:

faut prendre garde

il

mouvements moraux, car de

dices pas,

elle

môme ne

causalité; réelle

est

l'un

commande de

ot de

se précipiter

aux

se sentent dispos.

effets

du moment

ne se

qu'elle

discute

est

perçue

L'occulte et la religion

semblablement se retirer

dans

physiques des

sont les meilleurs in-

ils

une sensation

par action réflexe.

conçoivent pas

ils

la

pénitence

:

violemment du péché

la vertu

sans perdre de

à pleurer les fautes passées; l'autre s'attarde

force

à considérer ses péchés afin d'augmenter en contrition

;

or,

la contrition

lui la

consiste surtout dans

ce que l'Eglise appelle la satisfaction et qui est de

deux

sortes

:

l'une envers Dieu et l'autre envers le

prochain. Le catéchisme prescrit la prière, et

l'aumône. Le jeûne qui

gences de térêt

;

la vie

s'allie

mal avec

le

les exi-

moderne ne présente que peu

autant les excès du boire

et

jeûne

d'in-

du manger sontdes


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

80

prodromes d'avilissement, autant une nourriture tionnelle et

modérée

faut établir

11

calme de

tant

la

un gage de bonne conduite.

est

dans son organisme

possible

et

ra-

modificateur impor-

.dicte

la

délerminant

sensibilité,

plus grand

le

de

fièvre

la

par conséquent prédispose

à du désordre;

suivre l'exemple des saints,

non pas leur hygiène

provoquaient

ils

la tentation

difficulté,

et la

faut

il

:

nous

serions téméraires de les suivre en cette voie sans

en avoir

grâces spéciales.

les

LaGoëtie présentant religion,

la

caricature tragique de la

on y trouve appliqués au mal

comme

point

de départ des analogues aux mortifications mystiques.

Lorsqu'une sœur de charité s'entraîne à tuer en que cause

la répulsion instinctive elle

la

elle

vue des plaies,

pratique une ascèse divine.

Mais lorsque

la charité n'est

efforts extraordinaires,

sidérer

comme

il

pas

le

mobile de ces

ne faut pas toujours

les meilleurs

ment orthodoxe distingue une

les con-

L'enseigne-

mérites.

contrition parfaite qui

est le regret d'avoir transgressé la divine loi d'har-

monie afférant

ou seule crainte du châtiment

et l'attrition

au

satisfaction

péché. :

celle

Il

le

y a aussi deux sortes de pénitent abandonne sa pré-

varication et change de vie et celle où

des résolutions sans

de

la divinité,

que

le

effet. C'est

il

se

borne à

au prêtre, huissier

pénitent signifie son repentir,


V.

c'est lui qui signifie

repentir.

Aux

87

l'occulte catholique

au pénitent l'acceptation de ce

dans

initiations,

les collèges

quité, le récipiendaire se purifiait par

de l'anti-

un aveu verbal

pour monter au grade supérieur. Le catholicisme a vulgarisé pratiquement les anciens mystères, offrant ainsi le patrimoine de l'aristocratie êtres.

Par analogie,

l'esprit

commun

au

des

comme l'estomac éprouve

dans l'assimilation un besoin idiosyncrasique de va-

y a des âmes blasées qui restent sans appétence devant de saines et robustes formules et qui riété

:

il

s'émeuvent à une énonciation maladive, inférieure,

mais conforme à eux-mêmes. Qui n'a convaincu par des raisons médiocres mais identiques à l'auditeur? Cette considération suffirait pour légitimer l'indivi-

Les

hommes

se choisissent selon leur faiblesse et voilà

pourquoi

dualiste,

dans l'expression des

une démonstration en

soi

vérités.

emporte

la

résistance,

tandis que le raisonnement classique de la matière passerait inécouté.

Homme,

sois

humain

;

la religion

proposent de devenir un Dieu devenir un animal

;

sois

;

la

et la

nature

magie t'incite

te

à

un homme.

Vivant, que penses-tu faire de ta vie? Tu peux la réduire à

ver à

la satisfaction

la satisfaction

de

de

tes

besoins; tu peux

tes désirs.

Tes besoins, expriment ton espèce

expriment

ta

l'éle-

personnalité.

et tes désirs


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

88

Les besoins sont

relatifs à la vie

tous les

;

désirs

sont relatifs à la survie.

Actuellement,

que ce que

tu n'es

ment, tu seras ce que tu veux

que

;

éternelle-

avec cette limitation

désir injuste, c'est-à-dire inharmonique, en-

le

traîne

:

peux

tu

un châtiment

et n'est

pas exaucé.

Fais concorder ton désir avec la notion d'univer-

harmonie

selle

et crois

que ce

n'est pas

qui a créé l'idéal et que ses justes réalité

La

l'homme

rêves ont leur

dans l'au-delà. de

définition

Dieu

est tour à

l'Eternel; par conséquent,

si

tu te

tour l'Absolu,

bornes aux cin-

moyenne de ton espèce, tu ne trouveras pas de préceptes moraux qui puissent quante années de

la vie

te servir.

Même, la

si

tu n'as pas

mort physique

n'est

une obscure conscience que

qu'un entr'acte de

voues toi-même au devenir

le

plus limité

dans sa miséricorde réalise nos vœux sifs,

la vie, tu te ;

car,

les plus

Dieu

exces-

mais sa justice l'empêche de nous donner ce que

nous n'avons pas conçu. L'évolution ception

et

de

dépend donc de sa con-

l'être

de l'identité

de

ses

actes

avec

cette

conception.

Le

froid, la faim, la soif sont

discutés, leur la

domaine

des phénomènes in-

est le corps, tierce partie de

personnalité humaine.


v.

89

l'occulte catholique

L'âme a besoin de sympathie

et

d'émotion, et

l'es-

de mystère.

prit

donc certain

est

Il

que

et

de constatation journalière

celui qui ne souffre pas en son corps peut souf-

en son âme,

frir

et

que celui qui ne

âme peut

son cœur ni en son

souffrir

souffre, ni

en

encore en es-

prit.

Or, chaque fois qu'il y a souffrance, tion, et

s'il

y imperfection,

ya

il

il

y a imperfec-

lieu de modifier l'in-

dividu jusqu'à extinction de la douleur. Souffrir est un verbe qui n'a pas besoin de

pour

taires, Il

ya

être compris.

trois sortes

douleur consentie

de douleurs

et la

La douleur subie ter;

la

:

la

douleur subie,

la

douleur voulue.

est celle

que

l'être

ne peut évi-

douleur consentie est celle qu'on accepte

parce qu'elle est présente celle

commen-

;

la

douleur voulue est

qu'on provoque parce qu'on en espère des

biens consécutifs.

L'une sième

La

est

animale; l'autre

est religieuse,

la troi-

trompe en estimant

les seuls

est divine. pitié

commune

actes des mystiques

se ;

à

un certain degré,

la

morale devient une perception indivise entre

douleur le plai-

sir et la peine.

La

loi d'intensité

tend perpétuellement à rappro-

cher une chose de son contraire, l'extrémité de la


90

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

souffrance est une forme surélevée de la volupté.

Et cela explique

bue à ceux

qui,

souffert des

maux

béatitude que l'histoire attri-

la

comme

exaltés

les

martyrs, ont

extraordinaires dans un état d'âme

plus extraordinaire que ces

Présenter les saints

modèles à suivre,

c'est

et

maux eux-mêmes. les docteurs comme

des

proposer l'exemple du génie

au moindre élève d'humanités. L'exception ne doit pas servir d'exemple appelle

l'Eglise

Salut et

le

la

magie,

ce

;

le

que

Devenir

s'opère par la manutention de ce qu'un être contient et

non par

présomption de cet être s'efforçant

la

vainement vers potentialités.

les fins

dont

ne possède pas

il

Dans l'harmonie cosmique,

le

les

végétal

qui prétendrait à l'animalité serait en formule de

désordre

et

de rébellion; de

même

dans l'humanité

tous ceux qui se proposent des fins injustifiées se

préparent des châtiments.

Le bonheur

social d'un

homme

réside pour lui à

connaître ce qu'il peut et à faire de sa possibilité les limites

mêmes

de sa volonté

sens indéfini du devenir,

d'une

proportion

entre

le salut

ses

de

;

même

dans

le

de l'homme dépend

potentialités

et

ses

vœux. Et

c'est

pourquoi, en l'insistance de ce discours qui

n'a d'autre but je

t'ai dit

:

que ton bonheur, ô qui que

Homme,

sois

humain

;

tu sois,

à moins qu'une


v.

l'occulte catholique

impulsion céleste ne réaliser est assez

un autre

idéal

haut pour

t'

monde, du moins

ce

cherche pas à

pousse, ne

te

91

que celui de l'humanité

;

il

assurer sinon l'immortalité en

ce qu'on appelle

le

Paradis dans

l'autre.

Recherchons maintenant quel et à

est l'idéal

humain

quel prix l'opinion décerne les palmes.

dois mentionner l'écart

énorme qui sépare

Ici je le

suf-

frage compétent de l'humanité, de son suffrage passionnel. L'intérêt, qu'il soit contingent ou moral, dé-

nature chez la plupart des êtres les notions essentielles. Il faut

les

donc soustraire de l'opinion générale

jugements qui sont entachés d'une

dente

:

et

égoïsme

partialité évi-

dès lors les gloires locales, expression d'un collectif,

cessent de compter dans la ba-

lance philosophique.

Tandis que

le

commun

évidences physiques,

la

des

hommes

réflexion

s'appuie aux

impose à

l'être

conscient de ne reconnaître pour valable que ce qui est revêtu

des caractères inimitables de l'abstrac-

tion.

Or, ces caractères se réduisent à une formule l'identité

jette

à travers les temps et les lieux

;

:

ce qui re-

toutes les gloires nationales et tous les utili-

tarismes restreints.

La souffrance subie provoquée

est

est

une nécessité,

un héroïsme.

la souffrance


*

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

92

Ce pas

pas

livre n'est

le

livre

le livre,

des héros

:

ce livre n'est

des méritants, c'est simplement celui

des conscients, de ceux qui appliquent aux matières éternelles cette prudence et ce soin qu'on accorde

communément aux

choses matérielles.

Tout verbe qui oserait raturer

un

serait le

inutile

le

Verbe de Jésus

blasphème. Ce qui a été fondé sur

Calvaire ne peut subir ni diminution ni change-

ment, mais pas

n'est

il

que l'œuvre d'un Dieu

faut se souvenir

une

œuvre humaine

et

exemples

les

sublimes doivent être modérés pour être sui-

trop vis.

L'univers n'a qu'un besoin n'a qu'un besoin: l'ordre;

:

l'harmonie

l'homme

;

la société

n'a qu'un de-

voir: c'est de consonner à cette harmonie et à cet ordre.

L'Agneau qui

efface les

péchés du monde ne nous

oblige pas à une humanité de Messies, qu'en réalité

nous ne pouvons

moment terre

aux hommes de bonne volonté. sans nous

est

flatter

nous rend dociles aux

La

Les Anges

de la naissance du Sauveur:

La bonne volonté qui,

être.

l'ont dit «

Paix sur

au la

»

cette disposition de l'âme

d'aucune ambition morale,

saints enseignements.

théologie classe la tristesse parmi les péchés et

quiconque a connu de vrais mystiques sont gais et riants.

sait qu'ils


v.

La conception gémissante du

douleur lorsqu'elle arrive

la

pour

de

le

les juger,

mais

saint

le

et qui

lières

mun. Le

d'ac-

une témé-

et c'est

mérite de la vaincre. il

suffit

Il

qui excitaient en eux la ten-

rité d'imiter les saints

tation

donc pas

salut n'est

plus vraie que toute autre conception. cepter

93

l'occulte catholique

permis

était

S'il

faudrait dire qu'ils se trompaient,

comme

le

génie relève de

échappent

lois particu-

à l'entendement du

com-

salut peut se concevoir d'une façon joyeuse

ainsi la race

grecque

a-t-elle préféré

;

sourire du

le

mystère à ses pleurs.

Le Christianisme, succédant aux orgies romaines, a dû forcément s'accentuer en réaction du désordre

auquel

il

succédait.

comme

y a proportion entre

l'action et la

réaction, le sentiment religieux a subi

une exagéra-

Et

il

tion de tristesse sans connexité réelle

avec

le

dogme

lui-même. Il

y a plusieurs façons de concevoir

mule

et

les

la

même

for-

expressions de joie ou de mélancolie

s'appliquent également à l'ascèse religieuse. Si un chrétien vient à penser qu'il méprise en sa prévarication

l'amour

propre à

et

le jeter

le

supplice d'un dieu

au désespoir

:

mais

s'il

:

cela est réfléchit

qu'il n'a qu'à prier

sincèrement

ment

reprendra confiance malgré son

le

prochain,

il

et à

aimer relative-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

94

comme

indignité et opérera son salut dans la sérénité

d'autres Topèrent dans

aux

Si l'on disait

vement

l'effroi.

fidèles

de l'âme,

stérile

:

»

« le

repentir est

un mou-

on en scandaliserait plu-

sieurs et cependant la contrition c'est de changer de

conduite

et

de réparer.

Si tu as volé,

tu avais lésé

nouveau

et

il

lu

si

;

as

mal

parlé,

il

faut parler

dans des circonstances analogues

as desservi quelqu'un,

négligé Dieu,

il

il

te

faut le servir;

si

;

à lu

tu as

si

faut redoubler de prières.

Mais ne prends de

même que

faut rendre et à celui-là

ni

pour de

la vraie prière, certains

la vraie piété, ni

pour

mouvements d'âme conque

fus où l'imagination a plus de part

ferme pro-

le

pos. Agir est la seule preuve de pensée.

Quand une

action mauvaise a été commise,

commettre

une bonne action le

au moins

prochain a subi un

avantage

;

reur,

dois

tu

si

tu

as témoigné trois

témoigner sept

pensée suit celui qui

l'a

faut

équivalente

dommage,

car, retiens-le en ton esprit, la

et

il

fois

tu

lui

fois

pour

;

quand

dois

pour

un

l'er-

la vérité,

conséquence de toute

conçue d'une façon indéfinie

ne peut être effacée que par une formule propor-,

iionnellement opposée.


ARCANES DU

PSYGHURGIE

XXXI JJyi

est la

antropomorphisme détestable légué par Israël à

cette attribution

l'Eglise,

à Dieu de tout événement funeste

foudre tombe pendant

les

:

et si

vêpres, tous les crétins du, cabaret

se gaussent.

L 'enchaînement

de la causalité à la finalité englobe toute la

parabole du possible, eu une triple parallèle. Tout événement

ou apparence providentielle a r autre morale,

la troisième

trois

métaphysique,

autrement présent, à moins que

Vhomme

l'invoque, auquel cas nous entrons

maine

causes

dans

et

ne le

l'une physique,

:

Dieu n'y le

est

pas

provoque ou ne

surnaturel ou do-

des causes secondes.

XXXII Ce qui rend impossible de parler de Dieu dignement différence

du temps à

idées propres à

l'éternité.

Vhomme ; Dieu

Le passé est,

le

et

c'est la

l'avenir sont des

présent seul s'applique


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

96 à

Cela

lui.

est si

peu conçu, que Vexégèse

la

et

polémique

ont également accepté cette invraisemblable abandon où Dieu laissa sa créature

pour venir la réclempter il y a dix-neuf siècles

alors que sept mille auparavant

péchaient s'étendait

et

On

qui pensaient.

il

cette

hommes qui

accorde à la Messiation qu'elle

au futur, mais non pas

passé pour

y avait des

qu'elle nassait aussi le

simple logification, que tout acte divin

est

présent dans la durée entière, par cela seul qu'il est divin.

Les mérites de la passion ont commencé leur application à

V apparition de V homme

et

ne la finiront jamais.

XXXIII Le devenir sera

la réalisation de notre idéal.

Nous n'aurons

rien sans l'avoir demandé.

XXXIV Magiquement, rien ce

n'est

que

ce

qu'on

croit,

rien ne sera que

qu'on espère, rien ne nous sera fait que ce que nous avons fait.

L éternité aura notre espérance

donc la splendeur de notre

et la

foi, la

beauté de

chaleur de notre amour.

XXXV La miséricorde apparaîtra au jour

éternel identique à la

justice.

XXXVI La

réédité

subjugue

les

âmes ordinaires

sensation conforme à l'espèce.

et

peu développées,


v.

Si Vâme en moins

s'élève et se

; le

l'occulte catholique dégangue, V extériorité Vétreint de moins

martyre a opéré

la

transmutation de la douleur en

joie; les phénomènes physiques cèdent

lequel est encore

La

dominé par

au phénomène psychique,

l'intellectuel.

dérogation aux lois de la nature, fameuse définition

miracle chez

les dévots, est

en

effet

du

une substitution de causa-

lité.

Quand rieure de

la loi corporelle est transposée, c'est

V âme ;

cela est extraordinaire,

par

la loi supé-

mais non pas anor-

mal.

1



V

EPISTOLA

répandu

L'idéal le plus

pour

le

concevoir,

supposer il

le

vient, ni

se

résume au mot progrès;

faudrait savoir les origines et

il

devenir. Le contemporain ne sait d'où

il

va

!

de puissance positive

il

aspire à

et sa

une augmentation

mœurs

notion dans les

s'appelle bien-être dans les sciences-industries.

Con-

quérir des zones sur la résistance cosmique, sans s'informer des limites où cette conquête devient funeste, est une conception matérialiste qui nie impli-

citement

le

monde

supérieur.

Le contemporain modifie

les

moyens de

oubliant de modifier sa volonté elle-même

prend plus

les

En augmentant

nouveaux phénomènes

«es nécessités. Sur

le

;

;

il

ne com-

qu'il suscite.

son activité matérielle,

tombe en atrophie morale

sa volonté

le

moderne

ses activités ne sont

monde élémentaire

se

que

déve-


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

100

loppe actuellement sa puissance. Défricheurs qui rasent une foret pour établir

une usine,

n'ont pas expliqué leurs découvertes, le fait, la loi

savants

les

ont multiplié

ils

leur est restée inconnue. Lorsque le

surnaturel, c'est-à-dire l'élément supérieur, se mêle à

une contingence, la stigmatisée,

et

en déroute

possédée,

la

mêmes

concertent ceux

chute d'eau

l'école est

la

qui captent la force d'une

transportent à deux cents lieues

comme

moteur. La perfection des

devoir

les infiniment petits,

lentilles a

vie astrale. L'invisible a ses les

permis

aucun appareil n'a per-

mis d'étudier l'élémental qui est

ne pourrions

médium dé-

simple

le

voyante,

et la

macrobe de la animaux puisque nous

concevoir qu'à

le

l'état

de larves ou

particules imparfaites de vie et de fantômes

émanés

des décompositions organiques. Les témoignages historiques, en matière de magie, ne sont explicables

par l'adoption de

la

gnose; mais

si

qui environne l'homme au lieu de

élémentals existent bien la vie,

mais

elles

lumineuse qua

augmente

paraisse cette explication, elle

comme

que

le

le

mystère

résoudre. Les

cellules latentes de

ne se groupent, ne s'appareillent

et

ne s'individualisent qu'au moyen d'un point d'appui fourni par l'être humain.

que toujours

le

fantôme

Dans est

les apparitions, pres-

généré par Invocateur.

Les cellules astrales se précipitent sur d'émission fluidique et se réalisent en

le

lui.

courant

Les ma-


v.

nifeslations diaboliques sont propres foi;

<le

superstition étant

la

croyance,

mauvais dévot;

et la

aux époques

une corruption de

sorcier se trouve en

le

101

l'occulte catholique

la

embryon dans

le

crédulité, la peur, l'appréhen-

sion créant une sorte de spermathorée fluidique, per-

mettent aux élémentals d'augmenter leur existence et de passer de l'état de puissance d'être à l'état d'être

sont les propriétés de l'organisme que

relatif. Telles

si

l'imagination s'intoxique d'un rêve morbide, les

créent une demi-réalité

forces nerveuses

à cette

image. Voilà pourquoi tout être qui regardera longtemps, souvent, devan t le

lui,

en voulant voir Dieu ou

le

diable,

verra sans que Dieu se manifeste et sans que

diable existe. L'étude des

phénomènes astraux pré-

sente un danger de folie intermittente

quant nul ne

les manifestations

sait

mourir tous

il

tion des opérations

santé de l'âme

et

;

en provo-

d'une série aussi obscure,

aboutira;

les sorciers

le

la

légende unanime

fait

de mort violente. La condi-

magiques

du corps

;

il

c'est

de renoncer à la

faut être

malade pour

normaux ne percevraient pas. Le catholicisme offre à ses fidèles les moyens sentir ce

que

les

sens

parfaits de réaliser ces exceptionnelles potentialités et

quoique ce gion

et la

soit

un

tort,

de vouloir assimiler

la reli-

mystique, quoique ces sublimes excentri-

cités doivent

être

plutôt défendues

que prêchées,


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

102

dans l'Eglise catholique que

c'est

la

magie trouve sa

plus haute extension pratique avec les moindres

dangers. L'ascète poursuit l'extase

que

comme suprême

résultat

Indous appellent l'union

les

et

les.

Alexandrins, Fhénosis. Porphyre ne réussit qu'une fois

à soixante-huit ans à s'absorber en Dieu

;

Plotin,

ce successeur de Platon, y réussit quatre fois

moindre des saints

et

le

combien actuellement de char-

treux, de Jésuites jouissent sis.

:

L'homme, orientant

fréquemment de l'héno-

ses facultés vers l'au-delà,

préfère le mystère aux contingences et cela seul constitue

une élection

ment de

mais

;

les

deux voies sont égale-

l'ordre illuminatif, c'est-à-dire qu'en

aban-

donant l'équation rationnelle, l'homme espère dans

un élan de compréhension ou d'amour atteindre un résultat défendu à son espèce

;

dès lors,

est

il

plus

rationnel de s'identifier à la cause par le désir que de

prétendre

Aucun magique

la

concevoir.

acte n'a

une gravité égale à

et l'Eglise

celle

de

l'acte

en multipliant ses défenses n'a

outre-passé ni son droit, ni la raison, car elle est

elle-même l'état

la panification

du mystère

et

nous

l'offre

à

assimilable.

Tout s'enseigne, tout se cultive selon des règles, sauf la magie qui ne peut être reçue, ni par consé-

quent donnée

et

que

l'individu doit concevoir entiè-

rement à nouveau. Les sciences sont des œuvres de


v.

mémoire

et

d'habitude intellectuelle

dition et la discipline la

mieux

faire

la

reconquis

s'être

tempéré ses passions, doit

instincts, avoir

encore

or, toute l'éru-

;

suivie ne conférerait

aucun pouvoir. Le mage, après sur les

103

l'occulte catholique

critique du legs

humain, au point

de vue de sa seule assimilation. Savoir n'est rien

en occulte, en

ou

son

faut concevoir,

il

esprit

une tradition

conformer

s'y

et

D'incroyables

à nous.

l'identifier

c'est-à-dire réaliser

erreurs

paraissent chez des hermétistes admirables

imperfection psychique pensées. et

idées,

de

Lima

pots

il

doctrine engage tout l'homme,

à

incarner son vœu.

faut

avait

cassés et

rivait

par

La

Sainte Rose

morceaux de

lit

saint

Dominique l'Encuirassé

pendant

seconde

mœurs

pour

donner

se

leur

:

dans leurs

transpose

se

trois

deux dix

cents

coups

ap-

de

psautiers.

ar-

discipline

Ces

excès

de pénitence sont l'expression de l'individualisme

en matière de perfection

l'homme

et

lonté lorsqu'elle est unique.

minels prodigieux

duit dans les

On suppose

les sorciers

mysticité s'applique au mal

réalise sa vo-

quels cri-

ont dû devenir, car la

comme

au bien

et pro-

deux sens, d'atroces ou de sublimes

merveilles. Si l'amour de Dieu le plus logique et le

plus pur des fastes

mouvements de

l'âme, engendre de né-

conséquences, combien sera plus redoutable

un enthousiasme, où affranchi de toute

tutelle


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

104

l'homme dresse réel

pour

Dans une

le

l'impériosité de son désir en face du

contraindre à lui laisser voir l'abstrait. tension de la personnalité, les percep-

telle

un contrôle rationnel,

tions ne sont plus soumises à l'être s'enivre

de son propre vœu,

haut désir de son imperfection

il

empoisonne son

sérielle et ce sont des

mirages incohérents qui se produisent au déchirure lumineuse au voile

du sar assyrien,

quand

il

d'Isis.

d'une

lieu

La lycanthopie

châtiment de sa présomption

fut le

voulut réunir

couronne

la tiare à la

obtint des mages, l'initiation

;

et qu'il

sa nature positive et

guerrière ne s'assimila pas les arcanes de la synthèse

de comprendre seule-

et tout guerrier qui tentera

ment

la

plus basse des lois générales, sera

diatement frappé de stupeur car divisions

uns

les

parmi

les

mais

de

droits et les devoirs

se

forme

plus claire des

hommes, reconnaît chez la

tête et

devoirs du bras.

autres, les droits et les

exécutif

la

immé-

de bravoure

et

les

chez les

Un

génie

d'intuition,

ne se réunit jamais à des facultés abstrac-

il

tives.

Saint Jacques disait

:

«

Quelqu'un parmi vous et

que

ceux-ci lui fassent des onctions avec de l'huile

et le

est-il

malade,

Seigneur

lui

qu'il

appelle

donnera à

la fois

rémission de ses péchés.

Le concile de Florence

les

prêtres

du soulagement

et la

»

est

donc cause de

l'insuffî-


v.

fisant

ne

l'occulte catholique

105

usage de ce sacrement pour avoir déclaré

qu'il

s'adressait qu'aux agonisants.

L'extrême-onction ne s'autorise d'aucun texte ca-

nonique

explicite, sauf l'épître

mais son analogue existe chez

de saint Jacques, sauvages.

les

Les canons du concile des Trente déclare ana-

thème

celui qui ne considère pas l'extrême-onction

comme une

institution de Jésus, devrait développer

la parfaite raison qu'il contient.

Saint Pierre d'Amiens l'appelle

infirmes; saint

Marc mentionne

le

ce

sacrement des

rite.

y a deux choses à considérer dans l'extrêmeonction la purification morale, puisque la confession Il

:

le

précède, et

nous

est offert

soulagement physique, puisqu'il

le

comme

allégement de nos maux. C'est

un double exorcisme de l'âme moignages de présents au

lit

conjurant par

l'érudition

et

du corps. Les té-

nous montrent

les prêtres

des malades, chez tous les peuples, et des cérémonies et les prières

les

transes morbides.

y a

Il

que

aussi,

dans ce sacrement, l'indication de ce

aux

êtres chers, en danger. L'extrême-

onction constitue

une incantation destinée à dé-

l'on doit

fendre

de

la

le

malade

contre

les

lumière astrale. Rare est

courants la juste

délétères idée des

devoirs de la charité consciente envers les rants et les morts.

La mort physique

est

mou-

seulement


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

106

d'un

perte

]a

extrême chez l'individu qui

sensibilité reste

La rupture

Tétat df âme-esprit.

râme

n'est pas

si

brusque

moignage des sens organique

humains. La

éléments

des trois

et si

entre

et l'âme,

il

corps

le

complète que

le ferait croire.

est à

le

et

té-

Entre l'appareil

y a un plan de

sensibilité in-

termédiaire, que l'analyse appelle corps astral. Par la

longue union que

et

le

sentiment,

qualités mixtes

soient

se

:

formé entre

la vie a

médiateur

le

s'est

la

matière

approprié des

que des molécules animiques

soit

corporisées,

soit

animées

organiques se soient

que ;

le

molécules

des

phénomène du

refroidissement, de l'immobilité, n'indique pas que le litige

fluidique soit résolu. Les émanations obser-

vées sur des tombes fraîches, les phénomènes fan-

tomatiques montrent que

la

mort ne tranche pas ab-

solument l'ombilication de l'âme au corps. Celui qui meurt est précipité de la terre

dans un océan d'inconnu dont

phénoménisme de

et la

il

ne connaît pas

décomposition est

la scission entre

ferme

l'organisme et

le

le

seul signe

l'être

charité envers les morts consisterait pour

moral, la

un

initié

à assister moralement, à tendre sa bienveillance spirituelle,

comme une

perche de salut, au misérable

naufragé de l'au-delà. Paracelse, disant que c'est

la

bienveillance

le

premier des médicaments

du médecin,

attribuait

à la


v.

l'occulte catholique

107

volonté une action curative. Chez qui cette volonté bienfaisante sera-t-elle plus intense

que chez

le

prêtre, l'être de charité par excellence ?

L'Eglise a révélé

sci

ipturalement ce qui apparte-

nait d'essence à la tradition orale et l'extrême-onction apparaît la forme hiératique dical.

Le caractère sacerdotal,

du magnélisme mé-

le rituel

crement constitue un véritable

même

du sa-

essai d'action théra-

peutique.

commence aux yeux, par où

L'onction

cupiscence arrive au cœur de l'homme

nue par les

;

dangereuses persuasions du malin;

aux narines, canaux s'est

con-

elle conti-

qui reçoivent symboliquement

les oreilles,

bouche qui

la

de

la

elle

passe

sensualité, puis à la

commise aux paroles négatives ou

vaines, aux mains, qui furent avides et peut-être ho-

micides

;

aux pieds, qui ont tant foulé

l'erreur et enfin

curci l'idée

de

aux reins dont salut.

les

le

sentier de

spasmes ont obs-

Cette purification détaillée,

cette incantation de toute la sensibilité constitue

cérémonie magique de

grande puissance,

si

conscient et fervent. Le clergé a tou-

le prêtre est

jours enseigné que

sèque à

la plus

une

l'officiant;

la

grâce du sacrement était extrin-

déraisonnable idée: oui,

le

sacre-

ment convenablement reçu

agit par sa vertu propre

mais

vertu du prêtre quand

est

il

s'augmente de

vertueux

:

la

jamais un tiède sera thaumaturge.

;

il


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

108

Ceux qui viennent à

l'Occulte n'y sont pas poussés

par une véritable idéalité

:

une complicité des normes

leurs passions mauvaises,

pour leur concupiscence, qui

cier

Dès

croit

l'instant

Créateur çoit pas

et

ressemblent au sor-

et

espère dans un Dieu du

l'être réfléchit,

les farces

Dieu

espèrent une issue à

ils

il

renonce à jouer au

d'un Scapin à Géronte,

comme un

duper

à qui

commet; que nul n'élude

la

il

sait

il

ne con-

père comique que l'on peut

railler et

;

mal.

que toute injustice la loi

est néfaste

divine et

que plus on emploie des éléments supérieurs en son péché, plus

la responsabilité

l'occulte le

moyen de mal

faire

torieusement, c'est convier crimes.

La magie

l'individu, tandis

ment nécessaire

que et

contenue dans

la religion

il

la religion, la

la

mais

magie, car

formation de

apparaît un rudi-

une base. On possède sous forme

de prix modiques les textes de l'occulte.

Entre l'érudition du moindre de l'Inde,

et vic-

maréchaussée à ses

une ampliation dans

l'Occulte est

et

la

impunément

pas contenue dans

la religion n'est

commode

est

augmente. Demander à

y a un abîme

;

initié latin et le

mais

le

fakir

fanatique indien

produira des phénomènes déconcertants pour l'occidental. Si le

monde

et

l'humanité sont régis par des

inéluctables, la connaissance

une

supériorité:

si

cette

de ces

lois

lois constitue

connaissance est impossible,


v.

pourquoi

L'homme

étude stérile?

cette

109

l'occulte catholique

d'avantage à vouloir mettre

les forces

n'a point

supérieures

au service de ses passions, car toute force relève d'une nécessité

sérielle, intransgressible.

L'occulte ne peut servir que des mobiles purs en

eux-mêmes

et l'église

:

a sans cesse écarté ses ouailles

de cette dangereuse pâture. Par l'orgueil on entre

comme

en magie

par l'humilité on entre en religion.

Domaine fécond en mirages

la

:

personnalité s'enivre

des promesses de l'imagination et voit plus

tel

qu'il est,

augmente en mentation

lui la

néophyte ne se

le

mais suivant une réfraction qui

conscience du moi,

artificielle

et cette

aug-

de la conscience aboutit à une

erreur. Si l'on disait

au néophyte

« la

:

magie

est

une

ascèse par laquelle l'appétit abstrait se substitue aux

contingences

;

ta

puissance dépend de

tes

renoncia-

tions et cette puissance

ne vaut qu'en mode imper-

sonnel

aucun succès

et

ne

te facilitera

», le

néophyte

renoncerait.

Et

si

l'on disait

au dévot que

les actes de la reli-

gion sont des cérémonies magiques, on serait.

Des points nombreux

et

Sauf

la

scandali-

importants d'identité

existent et le profit de ce livre sera de la délimitation

le

comprendre

des deux formules.

Rose Croix sans épithète que nous avons

restaurée officiellement en 1890,

il

faut

mentionner


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

110

comme

type de société secrète le

doit sa rénovation à Papus.

Martinisme qui

Sans juger

la doctrine

de Martinès de Pasqually, je vais emprunter à une publication du

président du suprême

magie cérémonielle procède des

aux manches leste

et

au

collet

;

bordure

et répéter cette

avoir

un cordon bleu cé-

en sautoir, un cordon noir de droite à gauche,

une écharpe rouge à douteux

décoratifs

»

et rien

les bougies, les cercles sont

aux

une écharpe vert

la ceinture et

d'eau, de gauche à droite,

«

rites religieux.

Mettre à une robe blanche une bordure couleur

de feu d'un pied de large

tir

de

des fragments qui montreront que toute

l'ordre,

«

conseil

constituent des éléments

de plus. Les

parfums,

des moyens pour abou-

visions.

Les visions de Martinès sont blanches, bleues,

blanc-rouge-clair, enfin mixtes ou toutes blanches. »

Nul

homme

n'obtient de vision que par des

fa-

cultés maladives. Jusqu'à ce jour, les prétendus mes-

sagers de l'au-delà n'ont pas proféré une seule parole qui vaille ce qu'on ne trouve dans les ouvrages

de

la

première bibliothèque venue

proposer

comme

résultat

d'un entraînement traité, le

il

est insensé

de

une hallucination, prix

morbide. Je

cinquième de

;

le

répète en

mon enseignement

:

ce

la cul-

ture de l'àme et ses exaltations sont du domaine de la religion

;

tandis que la culture de l'esprit et ses


.

v.

l'occulte catholique

111

applications appartiennent à la magie. L'erreur de

presque tous a été de chercher dans l'hermétisme

une pratique, une dévotion du mystère cette pratique se trouve

alors que

:

mieux prévue dans

de n'importe qu'elle piété

;

l'exercice

l'occultisme concerne seu-

lement l'évolution intellectuelle. Goerrès, l'écrivain classique par excellence en ces matières, a défini la mystique

se sent placé entre

l'instinct et

cherche de

l'idée.

La

d'établir les et

Dieu

or

;

une double attraction

:

sorcellerie représente la re-

l'instinct et la

haute magie celle de

prit; le mysticisme désigne

dire chrétien,

l'art

entreThomme

rapports les plus intimes

l'homme

:

un sentiment pour

l'occulte est la science des

entre l'homme et l'inconnu.

l'es-

ainsi

rapports

Nous avons confiance en

ce qui nous est supérieur parce que supériorité signifie pureté et

nous nous défions de ce qui

est

au-

dessous de nous parce que l'élément inférieur représente de l'obscuration et du danger.

La magie

noire a des rituels, c'est-à-dire des gri-

moires, mais elle n'a pas d'exposé théorique.

remarquer que, blanche ou noire, succédanée de

la religion

;

la

magie apparaît s'y rattachent

s'inspirent des cérémonies orthodoxes.

montre en défaut lorsqu'elle prétend et

est à

car la notion du mauvais

esprit est ecclésiale et les rites qui

mystique illuminative

Il

même

unitive.

La magie

se

réaliser

la

Rien de plus


112

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

funeste

que

reconnaissons l'esprit,

usurpations

les

la

magie

de

comme Il

nous

:

la

d'une

il

est insensé de vouloir

race par

L'hermétisme,

l'effort

la

d'un

reli-

absurde de

est

vouloir égaler les sexes en unifiant leur activité

même

de

l'entreprise

mais nous refusons de destituer

de l'entreprise des âmes.

gion

pouvoir

;

de

remplacer l'œuvre

esprit ou vice versa.

pâture des êtres d'exception, sup-

pose l'assimilation préalable de tout ce que

la

reli-

gion procure. L'habile qu'il

homme est

celui qui tire des circonstances

ne peut changer un bien certain.

L'initié

ne pactise pas avec ses ennemis,

pousse

les

fense,

toute morale, consiste à

provocations de

la haine.

d'aversion, les sentiments de

il

re-

La première dé-

refuser

le

malveillance

oppose aux attaques. L'habileté accorde

le

contact

qu'on

moins de

pensées possible aux êtres qui ne nous veulent pas de bien. Oublier une volonté perverse c'est presque l'annuler; au cours ordinaire, on rend malveillance

pour malveillance

et

préoccupation pour préoccupa-

tion.

Le pardon des offenses proposé comme un acte méritoire est acte d'égoïsme.

Chaque

fois

que nous

repoussons un conflit moral, nous prenons tacitement

pour arbitre

la loi providentielle, et la

Providence,

implacable parce qu'elle est juste, ne permet aucune


v.

l'occulte catholique

113

sophistication à l'obéissance qui lui est due

au

ceux qui

profit de

se sont

ils

un

dieux;

et

vengeance

la

aurait fallu dire

il

elle agit

prennent pour arbitre

la

trompés ceux-là qui crurent

plaisir des

;

la justice

:

puisqu'elle est l'office divin par excellence.

magie se bornait à

Si la

la

divination scientifique,

hommes,

connaissance des

à leur aspect, à

crâne, à leur main, à leur écriture

leur

au pouvoir ma-

;

gnétique qui permet de substituer sa volonté à celle d'autrui et de le posséder littéralement

dominatrice sur les éléments naturel, on

aurait

une

et

triple

le

à une action

;

phénoménisme

science positive

et

rationnelle.

Mais

mage veut

le

pouvant entrer dans

voir l'invisible de ses l'au-delà,

il

espère

le

yeux

;

ne

forcer à

venir s'exhiber. L'invisible est peuplé d'êtres indécis, élémentals taires

ou

simili

D'après

ou nés des éléments

et

élémen-

humains.

l'avis sincère

des expérimentateurs,

frontation est désagréable

:

la

la

con-

beauté ne préside pas

à ces visions.

En

outre,

si le

cardinal

Bona

dit vrai

cerne

les esprits à l'impression qu'ils

bons,

si

mauvais

après leur départ nous s'ils

sommes

nous laissent troublés,

cet aveu d'Eliphas Lévy

:

« L'effet

que

l'on dis-

nous laissent

il

:

sereins,

faut retenir

de cette expérience

sur moi fut quelque chose d'inexplicable. Je n'étais 8


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

114 plus

même homme,

le

monde

avait passé en

quelque chose d'un autre

moi

;

je n'étais ni gai, ni triste,

mais j'éprouvais un singulier

attrait

pour

mort,

la

sans être cependant aucunement tenté de recourir

au suicide.

»

Donc, en dehors du danger cérébral,

répugnance de l'âme à ces contacts de

y a une

il

l'invisible.

Le magicien provoque littéralement de l'inconnu, il

tend son poing à un faucon qui sera peut-être un

griffon

il

;

contact

le

ne

sait

pas ce qui va venir,

établit le

il

plus intime qui soit avec l'inférieur, car

l'inférieur seul obéit.

L'effluve du sang

répandu qui s'amalgame avec

de l'opérateur permet à l'élémental ou élé-

le fluide

moment dans

mentaire de prendre pied un

le

monde

formel.

Mais quelle valeur scientifique peut avoir une vision préparée pendant

magiste en état sortir de

de

un mois

surexcitation

tout cela de la folie

l'Edgar Poé, mais non de

la

et

qui trouve

aiguë

:

il

le

doit

ou de l'épouvante, de

lumière. Gela n'a vrai-

ment aucun rapport avec l'Hénosis ou extase unitive

;

Jésus

et

on l'avouera, mieux vaut voir

et

Marie,

et les saints et les

S.

Michel

et

anges que des fan-

tômes anonymes, méchants ou quelconques.

On me

dira que Jésus et Marie n'apparaissent pas

mais combien de mystiques

les

ont vus?

Ils

;

sont


v.

115

l'occulte catholique

innumérables. Pourquoi aurais-je plus de

en

foi

Eliphas Lévy qu'en Sainte Thérèse en matière passive et mystique

que

la science

percer,

:

l'amour a des

et si

le

ailes plus puissantes

mystère se laisse violer

ce doit être par l'amour et

non par

la

et

re-

cherche cérébrale. Celui qui voudra approfondir sible

devra obtenir,

les Carmélites et les

Trappistes, et

si

comme

il

le

domaine de

l'invi-

pourra, d'interroger

Chartreux, les Clarisses

et les

ceux-là parlent, on saura quelque

€hose.

Le

cloître est le lieu

être étudié.

l'invisible

seulement peut


ARCANES DU

PKNTAGRAMME

XXXYII

Sa

réceptivité étant limitée,

vité, car

on

industrie

:

n'est

l'homme

doit choisir son acti-

jamais ensemble pensée

et action,

idéal et

à moins d'être né de Dieu.

XXXVIII

Même entre

les

si

l'homme

la

œuvres d'expérience ou

Celui qui tord

chevreau

choisit

est

le

voie

du mystère,

il

doit opter

celles de foi.

cou à une poule noire ou qui égorge

perdu pour

un

la véritable illumination.

XXXIX L'Hénosis larves,

du

ne rayonnera jamais pour

pas plus que

le

le

commensal des

Jugement Dernier ne parlera à V homme

boulevard.

XL L'occulte s'apprend, et

il

n'y a pas d'occultiste sans érudi-


v.

tion,

mais

la

magie

pour magifier, car

117

l'occulte catholique

se crée, la

ici

non

s'invente. Il faut reformuler

personne

le rite

est tout,

importe à

peine.

XLI Le sacrement vaut par lui-même laisse valable, rite ;

mais

du prêtre

sainteté

la

et l'indignité

un signe dynamise idéalement

sitivement celui qui

du prêtre

le

celle

du

ce qu'il représente et

po-

s'ajoute

à

le fait.

XLII

La valeur d'un significative,

signe ne dépendpas seulement de sa hauteur

mais du dy nanisme

qu'il mobilise.

XLIII

La magie rites

de lumière

emprunte à

dynamiques avec raison

n'étant plus aimantés

car

:

d 'adhésions

la

religion vivante ses

les

signes traditionnels

collectives sont des

formes

mortes.

XLIV

En magie

traditionnelle, l'opérateur est réduit

fluidiques de ses cérémonies inférieures

et faibles,

; il

aux

frais

ne peut capter que des forces

tandis que

les

rites

chrétiens

ont la

puissance de la chrétienté même.

XLV Le voyant

génere-t-il sa vision ? le

fantôme

est-il la concré-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

118

Va provoqué? Quelle

lion fluidique de celai qui

dans

les

est la

idéalité

manifestations de l'invisible"! Toutes ces questions

n'ont qulune seule réponse.

Les yeux ne voient que

le visible,

mais

il est

vitalité fluidique peut se concrétiser avec le offre le

La

mystique ou

différence

le

le

dévot

provoque

et

que

des êtres imprécis

prière;

Et

le

:

le

substratum que lui

et le

le

théurge, dest que

théurge

commande à

premier s'adresse au monde pur, par la

second ordonne

alors, il en est

quune

magiste.

majeure entre

le dévot sait ce qu'il

certain

et

à qui? sinon à moindre que lui?

pour son frisson

!

XLYI un domaine

L'occulte a

aussi variable que l'activité

même

de l'homme.

Les

mentalement

anciens transmettaient

les

nouvelles

à

travers d'immenses espaces, les modernes ont la télégraphie et la téléphonie, concrétions de l'antique télépathie.

Les astrologues de Kaldée outillé

comme

judiciaire

et

n'avaient pas

celui de Paris,

prévoyaient

les

mais

destinées

ils

un

observatoire

savaient l'astrologie

et les

événements.

XLVII L'occulte

commence au-delà du déterminisme

officiel,

dans

chaque période. L' Occident a conquis sur

perdu dans

le

monde moral.

le

monde matériel autant

qu'il

a


VI

GRADUALE

Vertueux ou pervers, l'homme qui entre résolu-

ment dans

la carrière

de l'inconscience.

11

magique renonce au bénéfice

se

rapproche du mystère en une

prétention de mérite que l'avenir infirmera ou prouvera. L'épître

aux Corinthiens

hiérarchie sacrée

:

établit

les apôtres, les

une singulière prophètes

et

les

docteurs, puis les thaumaturges et les thérapeutes.

Ensuite ceux qui ont le

le

don de charité

don de gouverner, enfin

;

ceux qui ont

les polyglottes et les in-

terprétateurs.

L'apôtre surpasse

le

docteur, et les faiseurs de

miracles et les guérisseurs viennent après les docteurs

:

car

l'homme qui donne

par excellence sur

la

;

enseigner

plus subtile gnose

:

la foi est le bienfaiteur

la vie éternelle

éveiller

l'emporte

l'homme au

divin,


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

120

suprême chose de ce monde. L'Inde d'où

telle esl la

venue

est

la

Grèce

ses mystères, l'Inde abaissa

et

toujours le sceptre devant la tiare, faisant du gourou,

de celui qui enseigne

Véda, un père spirituel

le

aussi vénérable que le père selon la chair.

Jésus n'a point apporté de nouveauté. Partout des

hommes supposés instruits et vertueuxont été choisis comme intermédiaires entre le peuple et la divinité; hautes prérogatives leur ont été accordées

les plus

et leur rôle historique est tel

que

l'histoire

des cler-

gés équivaudrait à une histoire de l'humanité. Partout, ils ont précédé le

pouvoir politique, partout

l'ont partagé, soit usurpation, soit

sintéressé

a suivies;

;

ils

consentement dé-

ils

ont formulé les règles morales qu'on

ils

se perpétuent en

de

l'humanité.

que

l'on puisse faire,

que

Quels

véritables recteurs

soient

reproches

le's

suivant les dates, au corps sa-

cerdotal, on ne contestera

passa place primordiale

dans l'évolution sociale. Le prêtre

est cette

personne

qui, de noble ou piètre façon, représente la divinité et sert

de truchement entre

ture. Et l'importance

le

du pontife

Créateur est si

et la créa-

grande que sa

dignité ou son indignité est la source de la prospérité

ou de gion

la

décadence d'un

et telle civilisation.

état.

Tel clergé, telle

La puissance

reli-

et la légitimité

du pouvoir sacerdotal ressortent de sa propre hiérarchie,

jamais démentie sauf de nos jours où

les

qua-


V.

l'occulte catholique

121

ordres mineurs n'existent que pour mémoire.

tre

L'Occidental n'a de rapport qu'avec les représentants

locaux

prêtre

le

:

ments. Que

les

qui

administre les sacre-

lui

évêques représentent

les autres prêtres

les

soixante-douze disciples, cela

n'a qu'une valeur de symbole

des prêtres a

les apôtres et

commencé aux

:

mais dire que l'ordre

enfants d'Aaron est une

plaisanterie.

Le prêtre

mage

le

serait

même. Car lectuelle

est

;

mage

:

un prêtre opérant en vue de

comme

rien n'isole

il

opère en vue d'autrui et

il

la supériorité intel-

pour un

est difficile

d'aimer au-dessous de

lui et

il

lui-

grand esprit

très

aimer

si

l'on veut

officiel, le

fonction-

faut

instruire et sauver.

Le prêtre

est

donc l'homme

naire du mystère par devant une race fois

l'ambassadeur

Quand

et le

le

il

est à la

magistrat de Dieu.

les prêtres étaient les savants,

pas de mages,

;

même homme

il

n'y avait

réunissait la double

excellence de l'esprit et de la charité

;

mais quelle

incompatibilité entre la spéculation théologique et l'administration d'une paroisse.

On ne

se rend pas

assez compte que, chez le curé, l'administrateur tort

au pasteur

en temporel

et

et qu'il

spirituel

fait

faudrait diviser cet office :

l'homme qui débat avec

habileté le prix de la cire des cierges diminue d'autant ses potentialités supérieures.

De nos

jours, le


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

122

mœurs honnêtes

clergé séculier a pris des

et

bour-

geoises qui ne scandalisent poiut mais qui n'édifient pas.

Le prestige

se reporte sur les ordres religieux

qui de tout temps ont été prie

comme

de

l'élite

personnelle se trouve alourdie par

roir

Le mage

prêtre, mais sa prière essentiellement

le

individualité.

la foi.

le

Le laboratoire avec son

poids de son

autel, son mi-

magique, son réchaud, ses lampes, ses

mans, son épée

talis-

sa baguette ne constituent qu'un

et

appareil d'automagnétisation. Les deux opérations

hautes de l'occulte consistent ou

plus

les

extérioriser son corps

à

en une bilocation

astral

plus ou moins parfaite, toujours dangereuse percevoir

une

suscitant des

forme

plus

bien

moins

ou

moindres pensées que

;

ou à

indistincte

celles des livres

usuels.

Les mages manquent à psychologie sur qui est

mêle à

se

le

la fois

de sincérité

et

de

caractère de curiosité animique

leurs

investigations.

L'occultiste

un pervers supérieur qui recherche

d'extraor-

dinaires émotions, car l'artiste seul peut tirer parti

d'une hallucination ploi

;

le

penseur ne fera aucun em-

du phénomène parce

notion.

qu'il n'en

aura pas reçu

.

L'homme

s'affranchit des

contingences dans une

mesure indéterminée mais appréciable, de

la

l'humanité

se

scandalise

lorsque

L'instinct les

forces


123

L OCCULTE CATHOLIQUE

V.

physiques l'emportent sur des puissances morales.

Supposons par

la

une assemblée religieuse exterminée

foudre

commun

sentiment

le

:

assem-

foudre devait frapper de préférence une

la

profane

blée

que Dieu

création

comme un

servation des

se

calife

lois,

nieront

une

ont

en

qu'ils

figurent

se

quelques-uns

et

dence parce

fausse

promène

Le mage

croit à la

préétablie

;

et cette

tielles qui,

idée.

la

Ils

à travers sa

conception ressort de toute

religion. la loi

décompose en normes par-

elles-mêmes, se classent en

norme cosmique,

Provi-

Providence, c'est-à-dire à

loi se

cette

la

qui veut s'assurer de l'ob-

l'anthropomorphisme nécessaire à

la

jugera que

norme physique

trois séries et la

:

norme

spirituelle.

A

priori, la

norme

spirituelle,

par une indéniable

préséance, devrait l'emporter, mais les

phénomènes

sont simultanément des équations de qualité et de quantité et par analogie la puissance quantitative

peut l'emporter sur

la

dans l'exemple choisi, de l'âme, et

la qualité

vaincues par

l'état

de

la

l'édifice.

puissance qualitative. Ainsi, la qualité

du

lieu, la qualité

de l'acte se trouvent balancées

quantité de la force fluidique et

Magiquement une assemblée de

croyants pourrait arrêter la chute d'une voûte, mais il

ril

faudrait

que

et dédiât

cette

ses

assemblée

forces

fût

consciente du pé-

à le repousser. Entre les


124

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

mêmes énorme

ou

forces, à l'état latent et

semblable à

actif, la

différence est

d'Hercule endormi ou

celle

d'Hercule combattant. Nous faisons de perpétuels procès à

la justice

de cette

même

d'accuser

divine et nous ignorons

justice

:

code

tendance humaine est

la

chaque accablement;

la divinité à

le

or, l'in-

monde physique

dividu subit avec la pesée du

le

poids de la solidarité morale. Les erreurs du génie

sont celles de son époque,

et,

de toute supériorité,

il

On

a

faut défalquer la relative infériorité de sa race. défini la magie, la science de la volonté et

ingénument, ont assimilé tension des facultés

;

le

le

beaucoup,

vouloir à une aveugle

vouloir ne se réalise que dans

proportion du pouvoir, c'est-à-dire dans

la

la

la

mesure

volonté de l'homme est consonnante avec la

norme cosmique. La religion,'comme grande prometteuse

;

la

magie, est une

toutes deux ne précisent pas

assez les conditions de leurs promesses et ressemblent à ce chimiste qui dirait l'autre,

:

deux substances en

Prenez, l'une après

«

soi

poison naîtra au corps de celui qui

inoffensives et un les

aura ingérées

»,

sans indiquer quelles substances ont cette propriété. Oui, la

foi,

transporte des montagnes

proportionnelle aux montagnes

;

oui, la

si la foi

magie

est

attri-

buera à son sectateur une véritable royauté, mais

dans quelles circonstances ments, voilà ce

et

avec quels tempéra-

qu'il faut établir.


V.

homme

Qu'un idée,

il

l'occulte catholique

adhère de toutes ses forces à une

emprunte à

même une augmenta-

cette idée

tion de puissance.

une

125

Plus

vie est élevée,

la

mieux

conception qui domine

un sens

cette vie revêt

durable. Mais tout être devient solidaire des formules qu'il

adopte

succès dépend non-seulement de

et le

son zèle, aussi de

carne. Précurseur, retardataire, il

est

soumis aux

moralement

même

cœur

d'Etat,

et

vrait se

rendre un

humaine

et

relient en

et

de

et

qui

la

les

le

le

la

;

les

son

ventre.

pape,

le

de-

diathèse

de rapports qui l'esprit,

cerveau,

le

l'âme

cœur

moins philosophique ne

idées d'harmonie, d'équi-

proportions sont les véritables

nations du bien

ment en

que

son

compte exact de

ou physiquement

contestera pas

de

représentent

la triple relativité

;

composant

particulièrement

l'épigastre. L'esprit

libre,

le

évolué

l'humanité

de

modifiant sans cesse

se

et l'instinct,

par

appartient. Les êtres

passionnels

instinctifs

les

il

cerveau

le

ou

sensibles

L'homme

instrument

se trouve englobé dans la destinée

il

de la race à laquelle

;

ne réalisera pas;

d'espèce physiquement, mais

lois

pensants forment êtres

il

Non seulement l'homme même

Saint-Esprit. reste

comme

récusé

d'office

des idées qu'il in-

la vie abstraite

dénomi-

mais, des idées fausses actuelle-

cours, celle qui égare le plus l'humanité grise

dangereusement,

c'est

l'idée

de


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

126 progrès

:

nécessite une notable différenciation

elle

entre un point du passé et un autre de l'avenir, or,

quels sont les points du passé vraiment connus! L'histoire enregistre plutôt des différences, des dalités

que des progrès proprement

dits.

mo-

Ce que

le

vulgaire entend par progrès se résume scientifique-

ment aux applications cette espèce

d'égalité qui

fortune. Or,

il

de

favorise l'intrigue et

que

n'est pas très sûr

tions industrielles

moralement à

industrielles et

applica-

les

formules

meilleures

soient les

la

de peuples, puisque l'augmentation des

l'intérêt

besoins n'est jamais suivie de l'augmentation des puissances, et

la

fait

tout en

naissance,

ouvre

le

de refuser un avantage à la

rigoureusement logique,

étant

porte aux pires hégémonies,

à celles de

la richesse.

Le progrès

est

une

illusion mentale; la matière la

plus élevée, la religion, ne subit

temps que des diminutions ce ;

y a de beau sorti

et

s'est

apport du

y a eu

et ce qu'il

qu'il

de bien dans l'humanité est toujours

d'un cerveau et

de Dieu,

comme

le

verbe du génie,

comme

celui

obscurci à mesure qu'il s'éloignait de

son pôle d'émission. On a voulu voir dans des phé-

nomènes simplement économiques, dans des déplacements d'attributions réalité,

il

sociales,

du progrès

n'y avait que du changement:

cessaire que

l'homme

se

trompe sur

où en

est né-

il

le fruit

d'une


V.

œuvre pour

L OCCULTE CATHOLIQUE

127

avoir la persistance nécessaire à son

accomplissement. Je

l'ai

vre, la réforme, tout

événement de

contingence est

dit ailleurs

le

chef-d'œu-

l'esprit

ou de

la

d'une sorte d'amour,

résultat

le

:

d'une idéale copulation entre une volonté virtuelle

une nécessité

et

sera sans

latente- Croire

que l'individu

concours d'une matière animique cor-

le

respondante, c'est ignorer tout à

événements

réali-

et

errantes ou

les idées

Les

fait l'occulte.

semblables à des femmes

enchaînées, à des Andromèdes, à des

Belles au bois dormant, attendent que l'esprit mâle

vienne

les délivrer, les réveiller, les féconder.

Cette

loi

quoique

une

n'a pas été perçue par les historiens et

la théorie

des milieux de Taine

partie de la vérité,

il

n'a jamais été énoncé que,

pour créer n'importe quel mouvement, le

il

que

fallait

ferment du génie rencontrât l'ovule d'une passi-

vité correspondante.

rales régit le

Donc,

des ambiances

mo-

actes, et explique

ces

la loi

domaine des

périodes, où tantôt se sont les Persée, les

renferme

les

Roger,

Princes charmants qui manquent et tantôt les

Andromèdes,

les

Angéliques

et les Belles

au bois en-

dormies. Le rôle du magiste devrait être d'établir les conditions et les propicités

de ce mariage néces-

saire entre l'héroïsme de l'individu et le besoin collectif.

les

Nous arrivons

du

à cette période décadente

mâles surgiraient-ils, ne rencontreraient pas


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

128

l'épouse allégorique qui leur permettrait d'enfanter

un beau dessein. Au

lieu

de capter à sa source l'ap-

pétence propre à une réalisation, s'épuiser

le

courant des désirs,

et

le

moderne

laisse

dès lors les deux

pôles se trouvent simultanément stérilisés. Le

mage

ayant lui-même pour but, se trouve nécessairement

obscuré parce

qu'il est réduit

sans virtualité, tandis que

le

aux appuis traditionnels

prêtre également

appuyé

au passé puise à son gré aux forces vives de actuelle, réalise son vouloir sur

des âmes à

discipliné et n'est pas susceptible de s'égarer l'occultiste. Celui-ci est

foi

l'état

comme

sans cesse menacé de crises

intellectuelles et des diverses maladies la culture

la

qu'engendre

forcément exagérée du moi. Aux circons-

tances multiples qui se présentent dans l'évolution

de

l'initié, la

magie ne peut répondre qu'imparfaite-

ment, tandis que la religion a prévu toutes constances animiques

et leur a

préparé des solutions.

Sont-elles toujours satisfaisantes? Oui,

au point de vue

les cir-

si

le plus général. Non,

on

se place

si

on veut

pousser l'interrogation à son point extrême. Ce que l'église

appelle

le

diable

et

personne s'appelle en occulte et

on

la

différentes

d'en

tient

que

pour un soient

présente

comme une

la force

inconsciente

collectif les

user est semblable. Le dévot

redoutent également

la force

dynamique.

définitions, et

le

la

Si

façon

magiste

incohérente et chacun


v.

l'occulte catholique

conjure à sa façon

la

actes de

l'un par des prières et des

:

pensées

l'autre par des

foi,

129

et

des actes de

volonté.

Le vrai mage a conscience que

tout irait

mieux

était consulté et écouté sur les thèmes recteurs

s'il

de ce monde, mais

sance à résoudre

le

il

ne peut ignorer son impuis-

mystère quotidien pour

le

grand

nombre. Apollonius de Thyane lui-même ne remplaceraitpasM.

curé auprès des dix mille âmesd'une

le

paroisse, mais tous les curés réunis n'égaleront pas

un Apollonius la

providence

lorsqu'il s'agira et le destin.

Le

d'une équation entre

rôle bénéfique

avait reçu de la Grèce sa forme sociale

:

du mage

l'oracle,

sans

mêler d'une façon positive aux événements,

se

sait

des hiérophantes à la

hommes d'Etat et les

fois les

penseurs consultants de l'Ellade.

venant traite.

le résultat

On

pas empêché

la

Ils

de l'expérience

que

dira

cette

fai-

donnaient à tout

et l'équation

abs-

suprême magistrature n'a

prompte décomposition de ce peuple

le salut résulte

;

d'un amour entre l'esprit conscient

l'âme collective, et c'est l'âme collective de la

et

Grèce qui a

fait

défaut au verbe des Amphictyons.

Le monde moderne l'intérêt individuel la régularité

les

il

sur la force acquise

et

qui de plus en plus apparaît dans

des mœurs.

grandes aventures

France,

vit

>

11

et

n'y a plus de place pour le

mal

est

officiel,

est l'Etat. 9

en


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

130 Il

n'y a pas à cette heure, sans excepter

Kaiser,

le

justice

un

seul puissant qui

ait

le

Pape ou

une notion de

tous sont des gérants du destin, nui ne

:

s'élève au rôle de recteur providentiel.

Virtuellement,

pensée pure

la

est

absente

de

l'esprit

des

l'univers.

La contingence étend son bandeau sur égrégores et chacun n'agit qu'au conseil

médiat de l'égoïsme est

core que par

manque

;

plus im-

Le concert européen

collectif.

une bande de loups

le

et les

brebis ne vivent en-

d'entente entre les loups sur

partage des bergeries. Partout,

le

le

militarisme, c'est-à-

dire la barbarie, règne d'un bout à l'autre de l'Occi-

dent,

et

nul ne voit ce qui manque, ce qu'on pour-

rait instaurer: la

Vehme,

magie de

la

justice,

ap-

pliquée à l'équilibre de ce monde, et frappant les sultans sanguinaires et les reines qui font écarteler les

brahmanes.

Eliphas Lévi est un des génies de ce siècle, de tous les hiérophantes récents, le

plus éveilleur;

le

Platon de

comme

écrivain, a laissé

les plus

importants sont

haute magie

».

le

Je ne

dix « le

ferai

plus convainquant,

la

matière et grand

volumes

dogme que

et les

et rituel

la critique

deux de la

de son

rituel.

Dans notre période tuel, les forces

de

d'effroyable désarroi intellec-

la vérité

ne doivent pas

être divi-


sées

et ce livre s'eiïorce

mage

tion et le

de mener

La magie,

ritable théorie. «

une religion

et

prêtre à l'initia-

le

à l'Eglise. Persuadé que

méconnaît sa véritable pratique

une science

131

L OCCULTE CATHOLIQUE

V.

et la

théorie

la

pratique sa vé-

dit Eliphas, est à

la fois

formule illogique, car

»,

science est une entreprise de l'esprit et d'invidua-

la

lité et la

tivité.

une entreprise d'âme

religion

En

quelques mots,

ces

est

et

de collec-

déjà

formulée

hermétique.

cette usurpation qui a ruiné la doctrine

Quelle étrange religion

que

que pour

non pour

les prêtres

n'y a place

il

fidèles,

les

mystères se célèbrent dans l'isolement

les

demandent foi

et

celle

même

la

morale

perfection

dont

et

que

qui la

sans préjudice des aptitudes pythagoriciennes.

Quand une

doctrine, c'est-à-dire

idéique, usurpe sur

une personnalité

une de ses sœurs,

pare à son tour des usurpateurs. Les

se pré-

elle

rites

de la magie

cérémonielle se divisent en magie des morts ou né-

cromancie, magie des vivants ou magnétisme, magie future ou désincarnation.

En

termes

rétrospective,

de

la

préventive.

l'homme à

le

tion

les

puissance

Cette

d'un grand

ce sont les trois actuelle

des alliances

enferme,

commence

douteuses;

esprit est ridicule parce

morts ne peuvent être

voles de la curiosité humaine,

l'évoca-

que

les répétiteurs

même

et

révéler à

doctrine, qui prétend

puissances qu'il

pousser à

illustres

effet,

les

béné-

studieuse.

La


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

132

meilleure sorte d'évoquer Platon sera de

méditer son œuvre, l'esprit

quand

j'ai

faire les

chef-d'œuvre, est supérieure à son au-

les vers

nous n'avons que des

reflets

dorés de Hiéroclès, ne peut raison-

nablement pas,

le

prodigieux silentiaire, venir à

l'appel

du néophyte

dire

La science

«

et

de l'homme, puisque l'œuvre, lors-

teur. Pythagore, dont

:

cérémonies qui peut-

taché de pénétrer ce qui est plus que

J'ai

la personnalité

dans

de

ne m'est pas venu dans

montré une vague figure chauve

être m'eussent

qu'elle est

il

voulu restituer deux tragédies

perdues d'Eschyle de

drapée.

et

lire et

et

s'il

venait ce serait pour

n'est pas semblable à

une épée

qu'une main passe à une autre; quand une

intelli-

gence sort de ce monde d'épreuves, ce qui

fut sa

personnalité retourne au foyer de l'intelligence éternelle; tu as

évoqué Pythagore, enfant,

or,

Pytha-

qu'homme est mort; ce qui a survécu en lui c'est la somme de lumière qu'il avait cristallisée par son application. Tu t'es donc déjà trompé sur l'objet de ta demande il fallait évoquer le pythagogore en tant

;

risme. «

Gomment

une baguette

ignores-tu, toi qui et

commandes avec

une épée, qui t'enveloppes d'un

manteau de philosophe

et

qui veux contraindre les

indépendants esprits à ton appel, comment ignores-tu

que

si

vraiment je t'apparaissais, ton émotion

i

serait


v.

animique

:

133

l'occulte catholique

en vain que je

donnerais

te

les

plus lumi-

neuses formules. «

L'homme ne

par

volupté du

la

l'inconnu, c'est

les

mystère,

c'est

yeux

et

spasme de

le

Tu

n'es

n'es qu'un

ma-

cherche

des

l'impression de l'au-delà.

pas un amant de lade,

simultanément par

Ce que tu cherches dans l'évocation,

l'esprit.

c'est

voit

science,

la

un spleenique de

tu

l'étude qui

sensations dans un domaine où

il

Tu veux me

devant

voir,

que

suis-je

n'y a plus de sens. ta visibilité?

Ce qu'on appelle un revenant. Ces phénomènes n'ont qu'une excuse pour être demandés et qu'une chance pour être obtenus: l'amour. L'amour seul parcourt les degrés de l'invisible, attire à lui son

Tu

objet ou le reflet de cet objet.

mirateur

et

que mon ad-

ton aspiration vers moi n'a pas la force

qu'il faudrait la

n'es

pour m'attirer

;

car, si

on

t'avait offert

venue de quelque autre grand philosophe, tu

aurais

accepté

me

qu'il

remplaçât

Donc, tu n'as pas sur moi et je n'ai pas

sur

lecture t'amène

toi les

les droits

devant

toi.

de l'amour

pouvoirs de l'amour. La

au désir de

me

voir,

lis

davan-

tage et tu verras que jamais la vision des formes n'est les

simultanée avec

extatiques

n'ont

la

vision des idées et

rapporté de

leur

que

élévation,

vers l'au-delà aucune formule. Ainsi tu n'es qu'un

profanateur

et

qu'un ignorant, car, tu appliques

les


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

134

procédés de Pâme

aux matières de

ambition, quoique illégale, fut noble, je veux ser un conseil.

Le mage

qui

est celui

extraordinaire des circonstances

Phidias prit un peu de terre il

un mage;

fut

au contraire

si

te lais-

un

tire

parti

usuelles; lorsque

modela

et

Ton

l'esprit.

il

Minerve,

la

avait jeûné

qua-

rante jours et puis évoqué au milieu des parfums

déesse elle-même,

il

un enfant téméraire que

et qu'il n'a qu'à

pour

eût été ce que tu es toi-même, et

qui n'a pas encore compris

mystère est l'atmosphère

le

être sinon

la

même

penser sa vie au

lieu

de l'homme

de

vivre

la

un Pythagore, du moins un

disciple

de Pythagore. «

Ne

crois

éperdus

de

donc, la

mon

lumière

disciple,

ressentie,

en son paradis, vont quitter tes répétiteurs. Ils

exemples de son

:

que

les

génies

comme Dante

l'extase

pour se

faire

ont laissé leurs œuvres et les

désormais

ils

servent Dieu,

au

pied

trône et nul désir de la terre ne les peut

atteindre. «

Ce qui viendra à ton appel,

forme

et l'en-bas, et ce

c'est l'imparfait, Tin-

qui sera venu ne s'en ira pas

à ton gré. Tu auras pour cortège des êtres douteux et avides

pour lesquels

tu représentes des

d'incarnation et sur ta vie

ils

moyens

grefferont leur vie va-

cillante. «

Ces affreux parasites se nourriront de

toi,

jus-


v.

qu'au jour où

ou un

l'occulte catholique

ta virtualité

133

épuisée, tu seras un obsédé

fou.

Lance

ta volonté

dans

l'astral

sur les ailes de la

prière ou de la droite pensée, ou résorbe-la dans la

méditation, mais garde-toi de tout contact inférieur et

demande aux sacrements de

de ton

être.

»

l'Eglise l'exaltation


ARCANES DE

HIÉRARCHIE

XLVIII a qu'un thème digne de V homme: Dieu; sa gloire

Il n'y

de

est

le

concevoir

;

son honneur, de

le

servir; sa volupté, de

le sentir.

L'occulte

mes pour

le

augmente

cette conception, la

combat, V Eglise

magie donne des ar-

est le lieu des joies divines.

XLXR Veux-tu savoir le

le

degré d'une civilisation

?

regarde ce qu'est'

penseur, l'écrivain en face du guerrier.

Le pays où est

l'officier

peut commander au

mage

et

à

l'artiste

un pays de sauvages. L

Dès qu'on sort des grandes

villes, et

de leurs musées, on

s'aperçoit que le temple est le burg de l'idéal.

Le jour où

il

y aura des villages sans

n'aura plus de bornes.

église,

la barbarie


v.

l'occulte catholique

137

LI

Le mystère est V aliment de l 'âme par cherche dans

Mais

comme

le

les

passions.

mystère abstrait ou brut serait, au désir de l'homme, blé en grains

le

que V homme

excellence,

à sa faim.

Voilà pourquoi la religion

est la

forme logique du mystère.

lu La

curiosité est

une passion

et

non une vertu

:

et c'est

une

vive faiblesse de ne pouvoir se substanter des choses excellentes

parce qu'elles sont généralisées.

lui

La magie ou

occulte mise en action

œuvres de justice. Elle peut, pasteurs

et

trancher

elle doit,

a sa fonction dans

les

conserver la vie des bons

celle des loups.

LIV Il

est

absolument certain que l'Inde

hommes qui pourraient Si r Orient a oublié qui

les restituera

ses

contient

plusieurs

tuer à distance ta Reine; et elle vit.

pouvoirs magiques, sera-ce l'Occident

au monde

?

LV Quand à

l'inconnu se manifeste, ou sa volonté est supérieure

la nôtre et alors il vient de

et alors quel bien

lui-même, ou

en tirerons-nous?

elle est

inférieure


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

138

LVI Les mystiques appellent

le ciel et le

Les magiciens appellent tout et cela n'est

dre

?

ce

voient

:

on

les

comprend.

qui se traîne dans V intermonde;

point beau, étant hors série.

Comment

les

compren-


VII

EVANGEL1VM

Le mariage a

été étudié

par des

hommes

infatués

de leur continence.

Du

séminaire où

la

femme

s'appelle

le

péché, tout

court, jusqu'à l'ascétisme qui inspire

un véritable dé-

dain pour l'amour sexuel, l'Eglise, a

manqué

rience

:

elle n'a eu,

chés du mariage

à ses confessionnaux, que les péet ses plaies

dans son horreur de dont

il

la

:

elle n'a

concupiscence, à

pas songé, la

hauteur

elle est susceptible.

Le prêtre ou

d'expé-

est plus blasé qu'instruit sur les

s'effare

devant l'horreur du siècle ou

mœurs il

:

sourit

du cours des choses.

Le mystique

On

déteste l'amour plutôt qu'il ne le juge.

conçoit que celui qui sent Dieu, dédaigne toute

autre passion; mais on oublie que excessif,

un extraordinaire,

qu'il

le saint

y a toute

est

un

la diffé-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

140

rence des vocations entre l'admirer

L'Amour

de

la

suivre.

le

sexuel est la seule réaction morale dont

beaucoup soient capables degré de

et

la

;

reléguer à un extrême

l'infériorité, c'est rejeter

sensibilité qui

dans

l'art,

l'ordre

développé abusivement

s'est

et a tout envahi.

Le mariage, remède à la société,

la

concupiscence, base de

moyen de perpétuer

forme sociale de l'amour

l'espèce est encore la

l'amour est

et

forme gé-

la

nérale de l'évolution humaine. Les casuistes n'ont

pas suffisamment considéré son importance. Ce que l'Eglise

dénomme péché

en prêchant ses

lois

est bien tel,

morales

s'est trop

mais

l'Eglise

souvenue de

ses rêves et a perdu de vue les actuelles nécessités. S'affranchir de l'amour c'est l'œuvre des héros, de

ceux que meuvent

les passions abstraites

au seul élément assimilable

peau

l'idéal

;

renoncer

un

c'est refuser à

qui lui convient. Qui prêche se limite à

celui qui l'écoute, sinon

il

étonnera au lieu d'éclairer.

Canisius, dans son grand catéchisme, met tution

du mariage dans

le

une

de

l'insti-

:

ce pa-

la

femme

paradis terrestre

radis n'a jamais existé et la création est

trou-

rature que les Elohim opéraient sur leur

œuvre. Eux aussi voulurent réaliser un idéal plus grand que celui qui

était possible

;

il

avaient rêvé

dès leur délégation des androgynes, des êtres plets

mais selon

le

verset 18 (Genèse

II)

:

«

com-

voyant


v.

qu'Adam

l'occulte catholique

n'arriverait pas, de lui-même, à l'état de

conscience, Elohim dit: je

dédoublant de son réflexe dit la sensibilité

gyne

et

d'Adam,

prenant

dominait

:

un parèdre en

lui ferai

»

et (Verset 21)

;

ensuite

il

la

il

le

suspen-

rompit son unité andro-

il

passif ou réflexe,

le

par une forme où

lisa

141

il

courbe qui

développa

quantitativement pour tenir

la

l'individua-

est

la

positif

le

beauté

d'Adam

place de son entité

passive désormais personne distincte.

»

L'humanité

ayant été créée à l'image des anges, son prototype

La femmé

reste androgyne.

de l'homme; selon

la

est fille de l'imperfection

notion que j'indiquais tout à

l'heure sur le rôle du sexe, sensibilité générale.

comme

Les Grecs ont

ferment de la

dit la

même

ver-

sion que les sémites.

La

résorption sexuelle est favorable à ceux qu'une

activité défend de la paresse et de la rêverie.

L'homme

qui tous les jours consacre la divine hostie, la

sœur

de charité qui panse perpétuellement des plaies ré-

pugnantes sont dans des conditions admirables de continence. Mais le

les

monde,

sens

spectacles,

même la

les

les

fatale

celui

plus

les

et

qui vivent dans

et celle

l'imagination sollicités

lectures et

bienséantes,

accumulation

de

les

que

désir

l'avarice,

l'implacabilité

fréquentations feraient-ils

qui

en eux. Les âcretés de l'ambition,

par

les

se

de

formera

duretés de

de certaines haines n'ont


142

AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

d'autre

origine

que

la

continence mal entendue.

L'Eglise, en imposant aux fidèles

au

de présenter

lieu

comme une

comme une

loi

objurgation l'en-

gendrement, ressemble à un bureau de recrutement. Il

ne

s'agit

pas de pulluler mais de produire des êtres

raisonnables

et

grands

se peut.

s'il

Une

catégorie se

trouve relevée du devoir de procréation, celle dont l'esprit

engendre. Les

fils

du génie ne valent jamais

rienparce que, au point de vue fluidique,

les

éléments

supérieurs en suspens chez l'homme ordinaire sont tous mobilisés au profit du cerveau chez l'homme extraordinaire. L'Eglise, pour être logique, devrait dire à

ceux qui

lui

demandent

le

sacrement de ma-

riage qu'il est conditionnel à l'engendrement, or, n'est pas l'esprit

social et

comme

du dogme. Le mariage comme

tel

fait

signe religieux est la sanctification

de l'amour sexuel, toute progéniture.

il

est cela,

Quant à

la

indépendamment de

volupté que saint Chri-

sostôme qualifie de turpide chose, elle

est

mieux expri-

mée par la bouche d'Atristophane quand il explique comment les androgynes embarrassaient le Dieu, et queZeus les dédoubla pour les affaiblir et s'en débarrasser. initial

final.

L'amour est donc une aspiration vers

l'état

de l'espèce qui sera indubitablement son état

Ce que

naissant

ils le

les

Elohim avaient tenté pour l'homme

réaliseront pour

l'homme évolué. Le

sexe est la marque, l'expression de ce que l'Eglise


v.

appelle

le

l'occulte catholique

péché originel,

et la

143

magie l'imperfection

sérielle.

Saint Fulgence dit

raisonnable

si

les

et

le

:

se

non pour assouvir leurs pas-

«

Lorsqu'on recherche dans

il

y a péché.

Saint Chrysostome

:

«

pour se procurer des enfants

habitudes de chasteté

;

et

pour

et

pour

»

La femme

turpitude et de dissolution

ma-

le

plaisir plus qu'il n'en est nécessaire

l'en gendre ment,

les

pour

se le permettent

»

Saint Isidore riage

L'usage du mariage sera

«

époux

procurer des enfants sions.

:

est unie à

l'homme

non pour

actes de

faciliter à

non pour

casion de fornication nouvelle.

son mari

lui être l'oc-

»

Saint Basile, plus modéré, veut cependant que

le

motif du mariage soit la génération.

On cite encore, en cette matière, un proverbe de Salomon qui déclare l'adultère bien plus coupable que le vol, sans réfléchir que l'objet va au-devant de celui qui

le désire, et

que

puisque l'un donne ce qui ne l'autre le reçoit.

Il

et

voleurs sont deux

lui appartient plus, et

que

ressort de ces citations

théologien méconnaît l'action

concupiscence,

les

providentielle

ne veut pas en

tirer

le

de la

parti

;

il

ignore son rôle d'évacuation fluidique, de déterge-

ment moral lit

au

;

il

lieu d'un

ne voit en

elle

phénoménisme

qu'une source de déprovidentiel. Sans la


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

144 volupté

dans

ny

il

le lit

aurait jamais eu de civilisation. C'est

des Clotilde que les Clovis, les brutes pri-

mitives, ont

commencé

à s'adoucir.

Aux décadences,

volupté devient un dissolvant, mais au début des

la

sociétés elle est le seul bilité

moyen d'émouvoir

la sensi-

morale.

une erreur,

C'est toujours

l'homme

d'Etat

que

doit être

un élément

vitupérer

impardonnable, chez

et

un théologien, que de

constitutif de

l'homme. Les

plus nobles passions ne sont que des instincts subli-

més. L'ésotérisme ayant été par respect pour

en

les

la loi

du passé,

grands esprits que

je.

dois,

montré,

j'ai

que mon jugement appartient

faute, déclarer

à. la

réserve cardinalice de la doctrine. Ce qu'ils ont dit

convenait peut-être à leur lecteur, dis convient

comme

aux hommes de mon temps

point incriminer la chair

:

que

ce

je

ne faut

il

comme un moine

exalté

de rOxyrinque. Si

la

des Minnesingers

pruderie

glaive contre

d'Elisabeth

ne

chantre de Vénus, un

le

purifierait

les

lèvres

le

lirait

seul baiser

de Tannhau-

ser.

L'amour

est

un

aucun rapport avec la volupté, cette

fort

grand personnage

les prostitués des

qui n'a

deux sexes

musique de l'amour,

est

une

:

et

très

noble chose que les mauvaises gens poursuivent

avec fureur parce qu'ils ne l'atteignent jamais. Au-


Y.

145

I/OCCULTE CATHOLIQUE

cun viveur n'a connu

les joies

de

la

chair

elles

:

naissent du désir de l'âme.

Thèmes admirables de

l'art italien

ce mariage

mys-

tique où sainte Catherine reçoit de l'enfant Jésus

l'anneau de fiançailles, où saint François épouse la

pauvreté sous

les traits

d'une mendiante. Ces allé-

gories signifient profondément l'adhésion de l'àme

vœu,

à une vertu, la formulation d'un tifs

actes posi-

entraînant de grandes conséquences. Le

mage

renonce conditionnellement à l'obtention d'un pouvoir;

le

mystique ne

Providence à la

:

se

il

fait

point de

avec la

pacte

donne sans s'estimer

et se confie

volonté divine. L'amour a plus de forces en ce

monde que

l'intelligence, le

pensée traverse

les

mieux que

désir

zones intermédiaires

aux causes secondes,

la religion

la

atteint

et

montrera toujours

plus de thaumaturges que la Gnose. Les miracles de l'esprit sont invisibles,

mentalement,

nous

et

parce qu'ils opèrent senti-

dès lors la forme

les constatons, n'est pas

sous

laquelle

analogue à leur ori-

gine. Les occultistes considèrent la volonté

une

faculté intellectuelle

médiaire entre prit

génère

rieure et

le

la

;

elle est

comme

seulement inter-

conception et la réalisation

l'idéal, l'idéal

émeut

la sensibilité

;

l'es-

supé-

phénomène d'enthousiasme adhère au

plan idéique en prenant sa force du plan animique.

Les phénomènes de

la spiritualité

sont difficiles à 10


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

146

l'animisme.

de

distinguer

François,

aspire

à cet

appelle la mystique unitive. Le

de l'occulte

et

de

la

religion,

c'est

un

est

différentiel

que

l'occulte

idéalement,

;

vouloir et

déve-

loppe ce qu'on pourrait appeler l'inconscient Dieu. Lorsque la volonté a vraiment

mariage mystique avec

le

au con-

être conscient; la religion,

enseigne l'abdication du

traire,

saint

que Ton

état

point

exalte la volonté et la rationalité

mage

comme

Plotin,

à l'extase,

en

consommé un

conception théologique

la

phénomène passionnel

plus grand

de l'éternité,

le

se produit

nature ayant perdu son action sérielle

:

la

sur l'individu, celui-ci, exempté de dinaire des

normes physiques,

la

pression or-

se trouve

d'un normisme encore plus élevé

:

ressortir

yoghi de

c'est le

l'Inde.

L'être affranchi en

son corps ne relève plus

téralement que du miracle. l'intelligence n'atteint pas

ne se ne

faut bien se l'avouer

Il

une

si

moyens

à

prodiges

ses

l'âme.

:

grande puissance

réalise pas directement en ce

produit

lit-

qu'en

monde.

L'esprit

empruntant

des

Pour la plupart des êtres, une

idée n'est assimilable que sous la forme sentimentale, et la religion

appelle Dieu

le

l'âme, ceux de les

à chaque instant

Père, elle l'esprit

le

le

nomme

montre des

n'ayant un sens que

philosophes. Quel est

le

prêtre qui

:

elle

noms de dira

pour aux


V.

fidèles

:

Implorons, mes frères, la miséricorde du

«

Non-Etre qui ne peut

ni

nous

que nous ne verrons jamais,

du

147

l'occulte catholique

mérite,

qui

voir, ni

nous entendre,

même

par l'ascension

éternellement à

restera

commensurable distance de

une

Même

ses élus. »

si

in-

ce

prêtre ajoutait: «Il nous est donné de réussir en nos entreprises et de nous attirer la bienveillance de

Dieu, en adhérant aux

même

;

nous

il

triompher sur

est

lois

qui expriment sa volonté

donné, en exaltant notre âme, de

la loi

du corps, mais ce qu'on appelle

bénédiction ou malédiction, est lier,

le

le

mouvement régu-

mécanisme sempiternel de

la création. »

Ce

prêtre scandaliserait et éloignerait son troupeau des autels

;

n'aurait point menti mais

il

une formule inassimilable à ceux Prenez

les

œuvres de

la

aurait

il

donné

qu'il doit instruire.

plupart des hérésiarques,

des prétendus réformateurs, des dissidents de tout genre,

ils

présentent un caractère non interrompu

de notions ésotériques maladroitement exotérisées.

Quel

est celui qui n'a

ner

la sainte colère

d'une idée proie à

ne

cette

s'est

pas senti en son

âme

des nabis d'Israël

;

indigné contre ses

illusion

que

l'idéal

est

bouillon-

quel soldat chefs,

en

souvent

le

possible?

La plus

belle

union que

le siècle

prochain puisse

célébrer serait celle du Christianisme et de l'occulte,

car elle réduirait pour toujours la double puissance


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

418

métaphysique du pape

du mage à une unité

et

in-

vincible.

Comment amener

cette

réunion de puissance? En sur l'opinion. Con-

agissant sur les individus et

vaincre et le

majorité du Sacré Collège, des lois occultes

la

monde

serait sauvé. Créer

puissant qu'il modifie les égregores, voilà où on

si

Déplorable extrémité, car

est réduit.

Oh

!

suivre Il

époque où

triste

il

à

faut jeter

choses sacrées pour fixer son attention.

la foule des

le

un courant d'opinion

le

troupeau force

le

berger

à

!

y a des

livres de piété

qui s'intitulent familiers

:

approuvés par l'ordinaire

Y Art de se rendre

les

bons esprits

Le pieux commerce de V homme avec

;

Uange. L'ingénuité du

titre

écarte

gongorisme empanaché des

lecteur habitué au

traités

occultistes

et

y a de quoi réfléchir en ces opuscules sont pieux, mais mystérieux aussi et empreints

cependant ils

le

il

:

d'une bonne

foi

Qui ignore

la

tion occulte?

âme

produit

mité

de

:

théorie de l'ange gardien, sa réduc-

Comme notre

un halo

l'auréole et le

fresques

singulière.

corps a une odeur, notre

fluidique qui tient à nous

nimbe à Dieu

et à ses saints

comme

dans

les

nos pensées nous environnent sous inforlarves, de

une pensée constante

reflets;

densifie le reflet, l'animalise

;

et paraît l'obsession

;


V.

l'occulte catholique

même

l'habitude se produit de

sorte.

149 Il

y a deux

dans une atmosphère individuelle, Tun

courants

harmonique

bon, l'autre pervers et mauvais, et

et

qui luttent en nous, nous prédisposant à bien ou

mal

faire.

Sans approfondir il

est de foi

par

question de l'ange gardien,

que Ton peut

concilier

se

les

anges

pratique des vertus qui leur sont chères

la

prisent pardessus

Vierge

la

la

attirer

chasteté, la dévotion

tout la

du monde. Les moyens de

et la fuite

des vertus, cet entraînement

étant

ils

:

à les

même,

ne se couronne pas de visions, ne saurait être

s'il

perdu.

La Magie, comme étincelant,

déjà une

mais ce qu'on acquiert en chemin

palme

et

un aboutissement.

dévote qui ne trouverait pas ture

se

croit

lation serait

pelle vaut

par un but

la religion, éblouit

aimée

d'un

comparable

mieux que

!

la

le

est

Telle vieille

baiser d'une créa-

ange

Ce que

:

[le

quelle

conso-

jmystique ap-

provocation du magicien,

son désir s'oriente vers Dieu, tandis que l'opération théurgique

évoque des éléments passionnels

et

viciés.

Le Spiritisme a montré surabondamment des réponses de l'invisible

;

les

l'inanité

gens qui font tourner

des tables sont aussi des évocateurs, et qu'obtiennentils,

des risées ou des niaiseries, à tout

le

moins des


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

150

centons médiocres,

de

total

des assis-

sottise

la

tants.

Mais, dira-t-on, Crookes a vu Katie Kie

depuis ces apparitions

Est-il plus savant,

sur

l'état

radiant de la matière

les

il

:

après?

sa thèse

marque un pas vers

zone humaine de Tinter-

la frontière qui sépare la

monde, mais

et

n'a rien dit, qui ne se trouve dans

anciens maîtres.

Ne comptons pas tombe

:

n'est

pas

sur le

les

révélations d'outre-

flambeau qui guidera les

chercheurs prochains.

La Religion chez

a enterré de secrets précieux

elle qu'il faut

creuser

;

les fouilles

;

c'est

seront fruc-

tueuses.

On

pourrait comparer l'Eglise à un vieux château

modernisé, on a mis dans

les

combles

et

dans les

caves, sans discernement, mille objets de prix dont

on n'avait plus

la

place ni l'emploi. Cela est pous-

siéreux, rouillé, vert de grisé,

qui sait ce qui gît dans ce

un peu

gâté,

mais

Capharnaum auguste

et

dédaigné.

L'enseignement catholique a des lacunes étroitesses,

faute

d'ésotérisme

:

catholique est une pure merveille.

avec l'occultisme

et

et

des

mais

la

Il faut,

donc penser

pratique

pratiquer avec l'Eglise. Ainsi

seront satisfaites complètement et l'avidité de l'esprit et l'appétence

de l'âme. Concevoir selon

la tradition


V.

hermétique telle

et réaliser

par

151

voies chrétiennes,

les

notion de sagesse en cette matière la plus

la

noble,

l'occulte catholique

la

plus importante, la plus formidable que

l'esprit puisse

aborder.

La prochaine harïnonie s'accomplira sous seules espèces

:

et

ces

dès lors, ce qu'on appelle libre-

pensée, matérialisme, aura vécu

;

le

règne de

l'évi-

dence métaphysique commencera. On doit espérer la

logique

le

veut, et cependant, le

:

moindre observa-

teur un peu réfléchi voit déjà que la plaie inguérissable ce n'est pas tel sectarisme, mais la

morne

différence en matière d'au-delà, qui se lève l'allégorie de

in-

comme

demain.

Actuellement, celui qui dirait du mal de JésusChrist étonnerait

:

on ne conteste plus

mais on ne l'aime pas. Les erreurs lement

vérité,

sont mol-

suivies, et l'humanité paraît sur le point

manquer d'âme. Désespérer du serait offenser le Saint-Esprit

merveilles et a été

mômes

la

le

lieu

marqué par

fondations; ceci est

il

du monde, ce

a l'entreprise des

où Monsalvat se reconstruit

lui, le

:

salut

de

demain peut-être verra divin peut-être

ment, rien n'est plus, plus n'est

rien.

:

les

Occidentale-


ARCANES DE

SEPTENAIRE

LVII

Le mariage berté,

est,

selon

le

une association; selon

destin,

une passion ; selon V idéal,

la reconstitution de

la li-

Vandro-

gynisme.

Le premier devoir des époux

miner V un par Vautre

:

quée par

elle

La

le

sacrement,

la

est

de se compléter et de s'illu-

génération n'est pas du tout impli-

y

est

permise

casuistique ressemble parfois à

ment,

et

le

un

prêtre pousse à fabriquer

et c'est tout.

capitaine de recrutele

numéro matricule

comme un Bonaparte. LVIII «

Une nuit de Paris me réparera

Von ne

cela » est

une parole que

doit jamais oublier. Il n'en a pas été prononcé de plus

infâme depuis qu'il y a des guerriers,

c'est-à-dire des monstres.

LIX L'Eglise oublie que

c'est

dans

les

bras des

femmes chré-


v.

l'occulte catholique

153

tiennes que les Clovis se sont convertis et que la volupté a sa

mission en ce monde. Il faut l'endiguer, non l'exécrer.

LX L'exécrable, c'est

le

le

Turc en Arménie,

le

guerrier injuste.

sang versé, le

c'est

l'Anglais dans l'Inde,

Français aux colonies, V exécrable

c'est

LXl Tout acte porte en lui la bénédiction ou la malédiction qu'il mérite,

mais

l'homme

il

n'est

y a un espace entre

pas assez attentif pour

son résultat

l'acte et le

et

voir.

LXII Il

y a une

l'homme

:

série spirituelle

et la

immédiatement supérieure à

religion assure que des rapports de prière et

de grâce, c'est-à-dire de charité, peuvent exister entre et les

les

anges

hommes. LXI1I

Pour juger

ce

que vaut une faveur

moyens qui l'obtiennent

:

et cela

il

suffit

de peser

seul discrédite l'évocation

les

ma-

gique.

LXIV 77 faut bien s'orienter,

V esprit comme déjxisse

l'œil de

pas l'horizon

avant d'interroger

l'homme regarde où

sériel,

en étendue.

le il

mystère, car

veut,

mais ne


154

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

LXV Le grand mystère en 1

tout, c'est la régularité, la

symétrie

et

ion pas les faits excentriques.

LXVI

Même dans d'âme

et la

les

opérations de la pensée,

il

faut une qualité

religion la produit.

LXVII

Aimer

et

comprendre sont

on aimer sans comprendre dire comprendre

le

mystère

les

deux grands

verbes,

maispeut-

et

comprendre sans aimer,

et

ne pas adorer Jésus.

c'est-à-


LE CREDO COMMENTÉ

SELON L'OCCULTE



1

LA CRÉATION

Le cardinal Bellarmin, enseigne

qu'il

est

meilleur des catéchistes,

le

nécessaire

de connaître Jésus-

Christ pour obtenir le salut éternel

parole poli-

:

tique.

Qui refuse son adhésion à nité

:

mais

la vérité

dix-neuf siècles d'autres

les

renonce

même

actuellement elle porte lieux,

comme n'ont

morale sur

qui

précédés ou

Credo

dogme «

il

les

environnés.

n'est

pas

elle

en

sept mille ans de civilisation

antérieurs au Messie. Les Israélites supériorité

l'éter-

ne s'appelle Jésus que depuis

noms, en d'autres pendant

a porté

et

la vérité

fait

peuples

Aux douze

aucune les

articles

mention du peuple

ni

ont

du

du

Juif.

Je crois » signifie la double adhésion du raison-

nement

et

de la volonté. Pour exprimer

le

comrnen-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

158

cernent d'une chose qui a un grand cours, ridée de famille, et par

conséquent

l'idée

de père, s'impose à

notre esprit. Les termes appliqués à Dieu prennent leur réalité de nos habitudes intellectuelles et

pas de leur convenance à

fille

du Verbe.

Si le

de la

officielle

foi,

Toute créature

l'objet.

engendrée, par conséquent

Credo constitue

du Père

et,

;

la

:

est

promulgation

et

Jean

Je crois en Dieu

le

magique du

le Fils

pour rapprocher ces deux

rer cette version

est

l'Evangile de saint Jean repré-

or, Jésus est appelé par

;

elle-même

la création

sente la conception exceptionnelle

dogme

non

unique

textes, préfé-

Père, Créateur

du Verbe. Le Bereschit, compris en son

mieux sant à

la

vrai sens, satisfait

raison que la Vulgate. Saint Jérôme, obéis-

un anthropomorphisme

comme Michel-Ange

pratique, a

traduit

a illustré. Le Jhoad de Moïse

ressemble au Père Eternel du Florentin, conception

sublime sur un mur, en fresque, déplorable en Théologie. «

Après

gués par

la

période des Archétypes, les êtres délé-

l'Etre (Elohim) modalisèrent la substance

en mouvement «

La

terre était

l'omnisubstance

(1)

en matière

et

à

(1) ».

une latence de mouvement dans l'état

hyperconcentré.

Les onze chapitres du Bareschit, traduits par

le

Aucun

Sar Peladan.


v.

fluide n'était encore les

germes

159

l'occulte catholique

en vibration

comme

se trouvaient

;

les

semences

annulés par

la

et

com-

pression moléculaire. Le verbe divin, individualisé

dans

Elohim,

les

était seul

vivant sur la totale passi-

vité négative des forces. »

doux à

est

Il

créature de penser qu'elle a été

la

modelée par l'Absolu reçu

le

et

reproche direct

qu'à sa première faute elle a

et face

à face de la divinité.

Cette intimité entre Dieu et son

pas

œuvre ne soutient

Saint Denis, seul, pourrait dire

la critique.

neuf chœurs étaient contenus dans tif;

pour

le

que dans Dieu

him

humble des théologiens, il est clair création des mondes et de l'humanité

la

comme

celle-ci

:

cette formule fait

les

Logos primi-

plus

est absent

cepter,

le

si

:

en tant que personne.

faut ac-

Il

la

meilleure traduction du mot Elo-

les

êtres délégués de l'Etre. Partout

le

monde

du Verbe divin

;

a été

fait

de rien

il

;

a été

car toute chose était en lui et

rien n'était hors de lui. Seulement, avant la création

organique que ce monde et nous-mêmes représentons il

y eut

des séries spirituelles. Dieu y anges et les délégua à la création de

la création

choisit ses

l'homme. Gomment traduire ce passage du Psalmiste

mais

:

le

«

tous les dieux des nations sont des daimons,

Seigneur a

fait les

cieux

»,

par ceci

dieux des nations sont des esprits malins vais

».

Ce sont des esprits intermédiaires

«

que

et

les

mau-

et intéri-


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

100

maires qui ont travaillé imparfaitement dans de

en attendant

la perfection

A

qui est Jésus.

venue du

la

le

sens

Parfait

du quatrième chapitre,

partir

la

Genèse n'a plus de sens philosophique appréciable.

Les périodes de

la création

couvertes scientifiques, rie.

La Religion

Dieu

l'être

s'adressant

humain

propre

traduit selon l'ésoté-

si l'on

magie croient également à

Père, créateur du visible et de l'invisible,

le

mais

la

et

concorden t avec les dé-

faculté

au figuré

l'une dit que Dieu

;

l'homme du limon de

la terre et la

de l'homme

remplace

celle

:

l'autre

d'élément adamique

femme d'une

et la côte

fourmillent

dira que la

de niaiseries

femme

Donc,

le

premier

côte

par

le

côté passif livres de

un cardinal vous

:

du côté d'Adam pour

est tirée

montrer qu'elle doit

fit

du limon par

l'idée

ou réflexe de l'androgyne. Les meilleurs piété

de

particulière

l'une prend les expressions au sens

:

l'autre

et

une

à

lui être collatérale.

article

du symbole affirme

l'unité

du principe créateur.

Le mystère a une orientation

:

il

y a

le

mystère

d'en haut, c'est-à-dire la théurgie et son ombre,

le

Au niveau

de

mystère d'en bas, c'est-à-dire

l'homme la

la goëtie.

se trouvent ses semblables et la nature. Si

mystique se

des plus in-

définit l'établissement

times rapports entre l'homme

et

Dieu

;

la

magie se


v.

l'établissement de

définirait

entre

l'occulte catholique

l'homme

l'homme

et enfin,

:

conscients

nature

et la

Dieu. La formule pneumatolo-

et

Denys

gique de saint

rapports

hommes l'homme

et les

ICI

plonge

dans

racines

ses

FAvesta; cela n'ôte rien aux origines cénobitiques de

la

mystique chrétienne, car

eu son berceau dans

nous représente

la vallée

l'état

la vie

du Nil

érémétique a

et saint

du yoghi indien avec plus de

rayonnement. Le pouvoir des cénobites sur et

môme

Antoine

les

fauves

sur les éléments, est hors de doute. Saint

Antoine passe

le

Zeus sans se mouiller, Théon va par

avec une escorte de fauves, saint Didyme

le désert

marche sur

serpents

les

:

la

plupart des solitaires

devinent plusieurs mois à l'avance qui viendra les visiter et sont avertis à de

grandes distances du tré-

pas de leurs frères. Saint Antoine l'emportait dans des discussions publiques sur et

il

était

paroles

peu

:

«

cultivé

Mon

;

on

livre, ce

les néo-platoniciens

lui attribue

sont les créatures, je les ai

toujours devant les yeux et j'y parole de Dieu qui y est écrite. la

gnose

:

les

signes de la

quement,

le

lis

»

la vie

quand

je

veux

la

Gela est conforme à

organique sont

les

supérieure, et l'intelligence théori-

et la prière

cause dans travers

formes de

loi

ces importantes

pratiquement,

l'effet, la loi

perçoivent

dans l'événement

et

la

l'âme à

corps. Lorsque les solitaires de l'Oxyrinque

réalisaient l'idéal mystique, simultanément, les îi

Am-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

162

monios Saccas,

Plotin, Porphyre,

forçaient à constituer

un ascétisme idéal

Plotin

obtint quatre

A

ce

de

fois

su-

en sa longue existence. grands personnages

et entre ces très

l'histoire, s'accomplit la scission

la religion.

Un

essai de

Age, a été

la

chevalerie,

toute la lumière dont

de

magie

la

et

de

mystique pratique au Moyenmagnifique mouvement,

parfaitement conçu et qui a

fut

comme

poursuivant

union théurgique que l'immense

cette

moment

s'ef-

une mystique philosophique,

intellectuel,

prême

Jamblique

était

il

tiré

du monde féodal

capable

;

chevalerie

la

un chef-d'œuvre d'idée incomparable, sauf au

saint

Temple

présente

;

quels qu'aient été ses abus, elle re-

plus haut idéal d'action de

le

derne. L'antiquité a Hercule

et

Thésée

;

l'ère le

mo-

monde

chrétien a eu des générations entières de héros; de cette

souche merveilleuse

du Temple,

qui,

s'il

est sorti le

rameau sacré

n'eût pas été tranché par l'in-

conscience de son chef spirituel, aurait sauvé l'univers de la double hégémonie juive et protestante. Certes,

les

militaires

en contact avec

le

enthousiastes

Vieux de

la

qui furent

montagne

et

les

savants émirs prirent

quelques teintes d'hérésie.

Le Dante, qui

l'Homère

leresque,

a

été

apparaît

Albigeois

en

de l'idée

quelque

chevachose

avant de prendre cette épithète pour un blâme, faudrait préciser la

secrète doctrine

;

il

des Trouba-


V.

problèmes

dours,

163

l'occulte catholique

ne

qui

idéologique

d'histoire

s'abordent pas incidemment; l'abominable Réforme n'a

aucun rapport avec FAlbigéisme

occitanique. Ce n'est pas toujours c'est quelquefois la vérité

cache,

se

qui attend. L'in-

dévot, saturé de satisfaction par l'extase,

le

repousse fétation

qui

l'erreur

de réaliser religieusement sa pen-

tellectuel rêve

sée et

ou doctrine

formules intellectuelles, inutile super-

les

aux évidences

aux

et

Chacun ne comprend que

satisfactions de la

foi.

dans sa

son vide, borné

volonté par ses seuls besoins. L'intellectualité ne attendre aucune justice de la sentimentalité

doit

parce que

la

tence, tandis

que

en

est

l'autre,

perpétuelle

plus

radisiaque ginel l'état

et

;

:

restitution,

pa-

conséquence du péché

ori-

c'est-à-dire

possède

lution

recouvrance

de

de grâce. Ces formules, basées sur un texte

mal compris, ne peuvent •qui

ou prétendu

mystique état

institution

destitution,

la

sa-

Hugues

foi.

Richard de Saint-Victor divisaient

en trois étapes

appé-

ordinairement

s'immobilise aux matières de

tisfaite,

et

première

;

être adoptées par l'occulte

théorie

de l'évolution et de l'invo-

mais ces deux

auteurs cités ont présenté

la

un remarquable tableau de leur sixième degré,

l'homme

nement

possédé

divin,

est

mystique.

l'ascèse

passif sous le

de Dieu

disparaît dans l'élan animique et

;

sa

A

rayonvolonté

l'occultiste, clas-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

104

sique ou moderne, ne saurait nier l'identité avec de Yhénosis,

l'

ineffable

Porphyre tiques

:

sible à

ils

divin.

des intellectuels mys-

et Plotin étaient

ont réalisé la plus grande illusion pos-

l'homme, l'union avec

humble a dans sans

spasme

cause: mais,

l'Eucharistie, l'hénosis

effort et à tous

le

plus

réalisable

moments.

Porphyre

L'illusion de

la

de Plotin réside en un

et

point d'une importance transcendante.

union d'intelligence avec

la

Y

une

a-t-il

cause, différente et su-

périeure à l'union d'amour? Je crois être allé assez haut dans

pour opiner seul

et

l'abstraction

négativement.

Hénosis ou période unitive de l'ascétique constitue

un phénomène de

l'esprit,

personnalité où l'àme et

une aspiration, cessent leur

mêlés en

culté respective

la

fa-

pour se tendre en passivité adorante

à la possession d'en haut. L'entendement est donc

seulement appétant; l'ancien mythe de Sélémé n'y a rien à comprendre,

mystère

et

il

ici :

faut sentir le baiser

il

du

en prolonger les harmoniques.

L'œuvre de doctrine a son succès dans l'extrême clarté, art,

le

obtenue

même

au détriment de

motif dominant

veau chaque proposition

fois

;

identique,

nue, afin de frapper par

la

:

en

sera contrepointé à nou-

qu'il paraît

revient

la variété

en métaphysique, fatidique,

la

toujours

permanence du primordial


v.

l'occulte catholique

La portée de

aspect.

théorème

magie

abstraite; la

naturelle

ce livre réside entière en

l'occulte est

:

le

est

domaine de de

l'art

des forces

un

pensée

la

polémique sur-

la

moyen

la Religion, le lieu, le

;

16:*>

et

la

forme

des joies individuelles.

et

Religion et Gnose, exolérisme ou esolérisme sont

de l'Orient,

filles

partie, en

il

traditions essentielles

simples archaïsmes

de

caractéristique

science

la

gouvernée par l'analytisme, relève l'occul-

des études secondaires

doit

en

réalisations.

spécialisation,

actuelle tiste

aux

les

seraient de

totalité,

réfrac tdires

La

et

morcellement

magisme des

synthétisle en théorie,

en pratique

aussi

l'être

:

refuser au

se

et

d'activité qui est l'essence

même du

clavicules.

Les conjurations élémentaires se réduisent toutes

à l'affranchissement l'opérateur Les

solitaires ont-ils

:

les pierres

nation

Pan

le

d'achoppement que

citadin ne troula seule

imagi-

surgir devant l'ermite. Entre la pensée et

fait

la nature,

oiseux.

tentations ou ont-ils

fui les

couru aux tentations? Jamais vera

le reste est

il

y

a

est si bien

une nature

une antinomie formidable; une

réalité

que

les races

trop rayonnante sont

ou irrémédiablement

:

grand

exposées à

devenues

fatalistes

passives.

Les grandes productions de régions tempérées

le

l'esprit

viennent des

sous un climat, trop formel, la


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

160

pensée rêve,

le

malgré

rêve halluciné, el l'Inde,

sa prodigieuse puissance métaphysique, a produit des

œuvres où

il

y a plus de lianes que de cèdres,

c'est-

à-dire une surabondance d'incidences telle que l'Occident s'est

rejeté

sur la

netteté

rigoureuse

du

mosaïsme.

Du

point qu'il occupe dans la création,

l'organisme, extrémité inférieure de

sommet do

l'esprit,

l'homme

n'a qu'à regarder l'échelle descendante, qui se dé-

roule au-dessous de

zoophyte

spirituel,

lui, et, se

considérant

de remonter en esprit

inorganique jusqu'à l'archée. toute la

pneumatique

portion croissante, se continue par

comme

:

11

la série

découvrira alors

série qui

s'élève

en pro-

commence au daïmon ou

range

et

monte

le

génie,

degrés des neuf

les

chœurs, après lesquels l'entendement ébloui ne voit plus.

par

la

L'erreur de l'Eglise reproduite et aggravée

magie, a été d'enseigner l'existence d'un cou-

rant noir dans la série spirituelle

:

corrompt

et l'essence s'obscure. II

obscurés,

il

la

substance se

y a des esprits

n'y a pas d'esprits mauvais.


ARCANES DE LA

CRÉATION

LXVIII

La puissance de V homme sur sance sur lui-même qu'il

aura pu dans

L'art de

son joug

; il le

pourra dans

macrocosme suivant

le

ce

microcosme.

commander à

; le

nature dépend de sa puis-

la

à s'affranchir de

la matière consiste

continent, le tempérant,

le

travailleur

et le

bien-

veillant n'ont que faire d'autre conjuration.

LXIX Toute vraie magie s'élabore dans

son perpétuel phénomène

et l'objet

le

mage;

il

est

de sa conquête

lui-même

:

LXX L'homme de lumière

a été créé par

est

Anges (Eux-de-luï)

;

son devenir

donc de s'angéliser, c'est-à-dire de développer

sa spiritualité non sociale,

les

mais dans

au sens ambitieux de celui que l'Eglise

la force

nomme

dans la

Salut.

lutte


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

108

LXXI

L angélisation de V homme s'opère sa faculté majeure

:

la

voilà Varcane de la création de

de soi-même

dans Vart,

;

est le

cultiver, la

l'homme

"par

dédier à l'idéal

lui-même. Léo-

plus illustre exemple du mauvais emploi unique, réalisateur de V intellectualité

ce génie

était

développement de

le

V idéalité.

Chercher sa potentialité,

nard de Vinci

par

un mauvais

d'œuvre en fabriquant

droguiste

:

il

ses couleurs, et perdait

gâtait ses chefs-

aux

un

sciences

temps infiniment précieux : sa mission étant d'être

le

peintre

de V Esprit.

LXXII

L Amour ne connaît pas suscite ce qui est mort,

descend soulager

le

Bien ne

pas

l'arrête,

ries, il est le

sommets

:

il

d'obstacle à son expansion,

pont sur tous

res-

suscite ce qui est encore futur,

purgatoire,

même

il

il

monte

se réjouir

il

aux deux.

la différence des sphères et des séles

abîmes

et

puisqu'il unit l'homme à Dieu

l'échelle

de tous

les

même.

Donc laissons Prospero menacer Caliban de crampes atroces et Faust commander par lepentagramme et crier leur

:

les

Sycorax et

liques et les êlémentals obéissent est le secret

n'a qu'un objet cantations.

insensés de l'occulte

Ago et superago. Un seul mouvement du cœur de

Saint François paralyse

Aimer

les

et

les

barbets méphistophé-

comme des femmes amoureuses.

de la vraie puissance, mais

le

vrai amour

voilà pourquoi on lui préfère de vaines in-


II

LA RÉDEMPTION

Le premier article du Symbole constitue il

confesse l'unité principielle,

«

il

le

christianisme,

il

déisme;

équivaut à l'Alcoran

il

n'y a d'autre Dieu que Dieu

le

»

;

le

second contient

reconnaît à Jésus les caractères

de seconde personne divine.

Dans

les

commentaires autorisés du symbole, on

ne mentionne pas l'étonnante signification de role Joannite. «

témoignage à

la

Il

lumière, mais aucun n'était la lu-

conscience, fût au

était présent le sentait

n'était point lieu,

la vie

il

morale, c'est-à-dire

cœur de l'homme. Le verbe

dans ce monde

pas;

pa-

y eut des témoins qui rendirent

mière elle-même, quoique la

la

qu'il avait créé et

se présentait chez ses

on ne

vassaux

et

il

reconnu; mais de tout temps, en tout

ceux qui

l'ont

reconnu se sont révélés par

reconnaissance même,

fils

de Dieu

:

cette

ceux qui ont


170

AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

parlé au

nom

sont,

du Verbe

mieux que des

et ceux-là

il

conformément au Verbe

et

élus, les précurseurs

du Christ;

ne faut pas demander de quel sang

sont sortis, à quelle race

appartiennent, ni d'où

ils

viennent, par leur adhésion au Verbe

seconde

fois,

et

l'homme

et le

Verbe. Ces

gentilité, les

cardinaux

un solennel

il

ils

sont nés une

nés de Dieu, intermédiaires entre

Quelle sublimité

avec laquelle

ils

ils

mômes daimons, dieux

de la

appellent malins esprits.

les

cet apôtre, familier de la Divinité

:

a matériellement vécu, rend encore

hommage

à ceux

qui n'étaient pas la

lumière mais qui rendirent témoignage à

Imposante salutation que

celle

aux Oannès, aux Moïse,

la

lumière.

du disciple bien-aimé

aux Zarathoustra, aux

Orphée, aux Manou, aux Krisnah, aux Bouddha, à

ceux plus nombreux encore qui n'eurent pas une race

pour l'écho de leurs paroles mais qui illuminèrent de leur

lucidité

Pourquoi

notions abstraites

les

de l'au-delà.

l'Eglise méconnaît-elle des mérites

fondateur a reconnus

;

que son

pourquoi ce mépris du catho-

licisme envers les autres témoignages à la lumière

que constituent Certes,

les

dogmes

Jésus réalise

l'imagination ne

comparable; christianisme

il

et les

la

philosophies ?

perfection religieuse et

conçoit aucune

n'est

pas chrétien celui qui voit le

comme une

On n'oppose pas

entreprise de foi

des

religion

parmi

les autres.

dogmes entre eux. Un dogme


v.

171

l'occulte catholique

esL

une vérité présentée sous l'angle de réfraction

qui

convient à une race. L'Occident

pas un seul bouddhiste

pas des missions anglaises

une caricature

sinistre

;

ne suis pas bien sûr

et je

des conversions que l'on

en Asie

fait ;

le

le

ne contient

;

je

ne parle

pasteur protestant est

sacerdote grec est aussi

attristant.

Repousser une partie de discipline

sont plus que

ou refuser

la tradition

des

gations de toute religion. Le péché de Satan,

ché des plus grands hors de

la

foi,

hommes

la

absurdités, des néle

pé-

qui se sont manifestés

a été l'entêtement dans des vérités

inopportunes.

La

poussée

thèse, la plus simple, la plus légitime,

à l'excès et réalisée hors de propos, engendrera des

crimes épouvantables malgré que

prémices soient

les

célestes.

Oui, Jésus-Christ est Dieu,

gence

comme

devant la

foi,

Il

Test devant l'intelli-

mais devant l'intelligence

sa divinité n'éclate que par comparaison. Celui qui

connaît les grandes religions du passé seul est ratio-

nellement convaincu de

amène une

la divinité

du Christ

:

l'étude

certitude absolue.

Jésus est à moité masqué par Jéhovha, les lieux saints

par les mosquées;

si

comme

on s'embarrasse

dans l'interprétation des prophètes,

si

errements cathéchistiques,

de Jésus reste

la divinité

on

suit les


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

172

douteuse, cor l'esprit ne conçoit une chose que par

son contraire:

il

une formule ne

s'éclaire

que par

sans ombre, pas de lumière,

pas de

ser sans dualisme,

antinomie

La

relief.

:

absolument impossible de pen-

est

distinction,

procédé élémentaire de

l'en-

tendement, porte au moins sur deux termes. Saint Jean, qui avait, certes, aussi

cœur qu'un

à

caté-

chiste la gloire de son Dieu, au lieu de l'isoler dans

une conception étroitement

habile, a pensé à l'ave-

nir, à l'universalité

des lieux

conquis d'un coup

la

en

avant Lui tentèrent

tère

des races et

il

s'est

confiance de tous les esprits

conviant à comparer Jésus avec ceux qui

les

Oui,

et

le

Verbe

la culture

s'est fait

de l'âme humaine.

chair et c'est

seul mys-

là le

vraiment effroyable de l'enseignement.

Dès

qu'il

y a pénétration entre deux

séries,

il

va

des zones frontières et ces zones comportent des êtres

médians. Or, l'homme

universel a

toujours

tenté d'établir des rapports réguliers entre lui et le

monde supérieur créatrice,

un

conçût l'unité ou

instinct l'avertissait

nécessaire entre

considérée

qu'il

;

le

la pluralité

qu'un pacte

visible et l'invisible

;.

comme phénomène exprime

concordataire de l'homme avec sa Cause. fut l'expression

instinctive de ce besoin

la religion

l'instinct

La

l'acte,

prière

pour con-

quérir la bienveillance de son roi céleste, et

suivant

était

l'effet,

consolation, miracle ayant répondu


v.

l'occulte catholique

d'une façon positive aux demandes,

173 expéri-

fut

il

mentalement démontré que l'homme, après épuise-

ment des ressources de son expérience, de

sa force,

de sa raison, peut encore espérer un recours en s'adressant à l'invisible. Ainsi,

le

prêtre qui a pour

rapports humains

unique mission de cultiver

les

avec l'au-delà, devint

plus qualifié de la ci-

l'être le

vilisation, l'être intermédiaire entre ses frères et le

Créateur. Isolée de

la

gangue qui

n'importe quelle

forme toujours sur

se

idée réalisée, l'institution sacer-

dotale apparaît la

magistrature

seule

nité indispensable à son

l'huma-

de

développement,

et

qui re-

présente sa lumière morale. Quelle limite attribuer à la montée de la prière et à la descente de la miséricorde

?La

aux

de

lois

projection de l'âme

la création

;

la

la

borne

la justice, c'est-à-dire

puissance de Dieu étant concentrique à sa

prescience, la réponse

à

notre

prière de l'instant est faite depuis

des

se

descente de la miséri-

corde également se limite par

que

humaine

siècles,

conception

difficile

question, à le

notre

commencement

à notre esprit qui

matérialise tout ce qu'il conçoit et qui s'obstine à

voir Dieu intervenant dans les circonstances tra-

giques de

comme

la religion

fidèles;

les

l'exempt de Louis XIV. Le problème consiste

religions

à rendre Dieu présent

incarnent de

aux

la divinité,

la


AMPHITHEATRE LES SCIENCES MORTES

174

logique de l'âme veut puissance, et que

bonté simultanée avec la

la

Très-Haut se penche vers

le

Pour combler

très bas qui veut monter.

du

fini

à l'infini,

que Dieu se

faut

il

dire s'humanise, et

II

Verbe le

incarne dans

véhicule de

la

cette expression

sous

les traits

que Jahvé

d'un Moïse.

de l'autre

vie.

:

réalise, c'est-à-

celui

la

l'être choisi

volonté divine.

blèmes à résoudre

distance

la

ne peut s'humaniser que d'une

façon indirecte et déléguée sous qu'il

le

fait

Une

La

forme de son

devenu alors

bible entend par

alliance avec l'Israël religion a

du bien

et

deux pro-

du mal,

et celui

Le mal étant un désordre, une dimi-

nution, une obscuration du bien, n'est que transitoire, tandis

que

le

bien s'annonce éternel.

Cette vie ne présente pas d'une façon évidente les traits

d'une justice exactement distributive

considérée

comme une

;

elle est

étape du devenir. Et quel

devenir proposer à l'homme, sinon son ascension vers le Parfait,

vers

la

Cause? La rédemption

une

est

conception presque neuve en matière religieuse, car les Juifs attendaient

un Barko-Kheba vainqueur, un

David guerrier, héros national

comme

;

or,

Jésus

principal caractère, l'universalité.

revêt, Il

pas venu pour une caste, ni pour une race,

venu pour l'humanité rien et

et

n'est Il

est

son Verbe n'empruntant

aux expressions d'un

lieu est virtuel

partout

auprès de tous. Le scribe ne trouve aucun dé-


v.

son enseignement

saccord entre

l'homme sans

l'occulte catholique et

comprend

lettres le

et

Quel miracle que l'Evangile où

génu

également

comme

devant

mages

et les

vient faire la

Wagner, peare

ici la

race de David

peut

génie et

le

ce

livre,

rois

faire

des Bourbon dans la perfection de

dans l'origine d'un Shakes-

il

s'agit

huit figures du Messie

:

Pape Grégoire XVI. Dieu mystère de

nationales

l'in-

splendeur de

la

la

descendance royale

de Dieu

!

on nous

et

Dérision

Ouvrez un catéchisme de persévérance,

le

les

que viendrait

:

d'un grand artiste

mentionne quand

degrés

et

suivre.

le

devant

;

dans

dédaignons

s'agit

il

livres,

berceau de Bethléem,

les Stuarts

Nous

quand

les

bergers s'agenouillent et adorent. Que

et celle

et

!

le

des Hohenzollern

race

Racine

s'éblouissent

175

d'Israël

la

Oh! n'a

c'est fait

!

y a dixapprouvé par le il

connaître que par

Rédemption

nous

la

et les

manifestent

le

promesses peuple,

la

tribu, la famille d'où devait sortir le Messie.

Adam père

'de

est

une figure du Messie, parce

qu'il est le

hommes selon la chair, et N.-S. le l'esprit. A propos d'Abraham, il y a des

tous les

père selon

parallélismes de cette force

«

Isaac porte

le

bois qui

consumer,

et

N.-S. porte sa croix. Joseph, ce

héros d'un conte,

et

Jonas sont des précurseurs?

doit le

Comment un

Pascal

a-t-il

pu trouver dans

les pro-

phéties d'Israël, la preuve de la divinité du Christ?


170 Il

AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

n'est pas d'invraisemblance, de folies, d'inutiles et

absurdes miracles

qu'il

ne

faille justifier

pour sou-

der les livres d'Israël au livre universel.

L'Evangile n'est jamais irrationnel tion de Lazare est le la divinité

grand miracle

humanisée,

le

;

la résurrec-

:

le reste, c'est

Logos dans

de

sa pure irra-

diance. Si

on soutenait que

nive expriment

la

ruines assyriennes de Ni-

les

môme

race que l'acropole d'Athè-

nes, on ferait rire; et cependant on veut voir dans la

cathédrale ogivale

le

développement du Temple de

Salomon, ouvrage phénicien, au J'ai dit

que

la

Rédemption

Création en puissance, et j'en

On

Aristotéliques. faisante,

pourquoi

se la

livre

:

il

donné

les raisons

satis-

Messiation se réalisa à Jérusale

centre de TOrient, ni

le

rayonnante? Israël n'a que son

civilisateur des autres.

le

donné, jamais

:

aïeul de l'arabe,

les

ai

n'a ni art, ni surtout les qualités qui font

d'un peuple

s'est

avait coexisté avec la

demande, sans réponse

lem, qui n'a jamais élé ni lieu d'une civilisation

figuré.

farouche, il

égoïste,

11

n'a rien

hautain,

cruel,

a exterminé tout ce qu'il a pu, et

conservé avec un entêtement prodigieux que

malheurs ont rendu sublime,

il

a résisté à tout,

tandis qu'il est resté dans son Ghetto; aujourd'hui le juif n'existe

qu'à la Bourse,

et

on ne quitte pas ce

temple pour reconstruire celui de Salomon. Quelle


v.

177

l'occulte catholique

autre raison eut Jésus de choisir Jérusalem que la

Aux bords du

cruauté fanatique de ses habitants?

Gange, jamais infamante,

le

Galiléen n'aurait trouvé cette mort

fallait

il

des brutes plus féroces que des

sauvages, des brutes telles que tique seul en produit, tans,

il

l'Agneau de Dieu fut

Mohammed nom

de Moïse

et

de sa

par de mauvais cohènes, mais qui étaient de

bons ils

pour que

sacrifié.

Jésus a été condamné au loi,

mahomé-

de futurs

fallait

race de

la

fallait

il

fanatisme sémi-

le

En

juifs.

reconnaître

âme

leur le

et

conscience pouvaient-

Messie en cet

homme suave et doux,

qui venait ruiner leur séculaire croyance ? Il

serait

absurde

impie d'établir aucune compa-

et

raison entre Savonarole et le Christ

:

mais ce moine,

d'un zèle furieux exagérait seulement la vérité, éner-

gumène pline,

insoumis au sens militaire de

et

mais d'une

Cependant

le

foi

de feu

pontife

et

romain»

la disci-

d'une vertu certaine. brûler ce domini-

fît

cain qu'il aurait pu également canoniser quelques

années plus et ses

tard. Et l'on s'étonne

cohènes aient méconnu

le

que

le

peuple juif

Christ qui proférait

une parole inassimilable à leur race, contradictoire à leurs traditions. Le sulte

la

au génie mosaïque, tandis que

chées par sans

sermon sur

le

Boudha

le

montagne les races

in-

prê-

recevraient en leur cœur,

effort. 12


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

178

Pilate, le fonctionnaire, se lave les le

peuple

sum sed Barrabam, crucifie le

fils

seul

c'est

non

homme

a

veut délivrer Jésus,

Un lité et

bien

le

peuple de Dieu qui

de Dieu, c'est bien

nit la sentence et

Un

l'âme d'Israël qui hurle non Je-

c'est bien

;

militaire,

mains devant

le

la

Thorah qui

pitié, le

latin Pilate, l'arya,

;

un fonctionnaire,

nom

mais au

livre Jésus à la plèbe

Jésus mort,

il

l'essaie à plusieurs reprises.

il

a plus de sensibi-

de discernement que les scribes et

drion? Non

four-

pouvoir central.

de Moïse

le

sanhé-

sanhedrion

le

:

Christianisme né, qui sera cause de

le

la scission entre

les néo-platoniciens

tiens, l'élément sémitique

Le dogme fondé,

la

et les

chré-

du sacerdoce?

forme catholique florissante,

qui va, au début du vn e siècle, arrêter l'essor de la

Croix

mettre en péril les races chrétiennes, les

et

petits-fils

hammed mais

de Moïse,

les

hommes du Koran. Mo-

a continué» Moïse, moins

le

vrai génie

:

ni le plagiaire ni le prodigieux législateur n'a

travaillé

au bien de l'humanité

lam ont

été les

et Israël

comme

l'is-

ennemis du genre humain tout en-

tier.

L'étude cle,

née

des religions date presque du xix e sièdes traductions et

des fouilles, elle ne

permet plus de supporter que l'adorable Christ

aucune

solidarité avec les haïssables

ait

gens de Jéru-


v.

salem.

Ils

179

l'occulte catholique

furent choisis pour bourreaux de la sainte

victime, et voilà tout leur rôle.

Qui aime Jésus, studieusement, ne peut sans colère penser

que

sont encore aux

les lieux saints

mains sémitiques.

Si

les

peuples qui

prétendent

suivre l'Evangile, envoyaient seulement leurs

am-

bassadeurs au Sultan, Jérusalem serait remise aux

mains chrétiennes

:

mais

glaise, la foi russe sont sert

la foi française, la foi

imposture

le

:

que de manteau à hypocrisie,

an-

Christ ne leur

et ils se

servent

de l'Agneau de Dieu pour masquer leurs trames

de loups dévorants.

Le Verbe de Jésus a trouvé un ennemi qui

sume

les scélératesses

humaines sous un masque

tionnel, c'est la Patrie.

dent,

il

n'y a pas un

D'un bout à

homme

ré|ra-

l'autre de l'Occi-

valide qui ne soit forcé

sous peine de mort, de devenir assassin et voleur, selon l'intérêt de la Patrie. la justice

On

s'efforce d'établir de

entre les individus, et

officiellement

le

le

banditisme est

rapport avoué de peuple à peuple.

L'Occident christianisé apparaît une série des hordes qui se guettent entre elles, et trop lâches pour s'en-

tredévorer se

précipitent

sur l'Asie et l'Afrique,

qu'elles pillent et dépeuplent.

La

seule paix que l'Angleterre laisse au

est celle

que

lui

conseille sa sécurité

:

monde

John Bull

apporte la civilisation aux brahmanes, ce

peuple


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

180

de pirates, de boxeurs, de sodomites, de protestants apporte l'Evangile au pays de la Baghavad

rues de Benarès, l'anglais du schoking

les

dans

et

:

et

du

femme hindoue qui passe au bras de son époux. La férocité du Français en Algérie et en Extrême-Orient est assyrienne. La cant arrache

de la

le voile

Patrie, prétexte de tous les crimes,

mère Gigogne de

du Pape

toutes les infamies, s'autorise

Pape

le

:

Pape

s'éva-

nouit après la défaite d'Adouah,

équitable

châti-

ment

de

christianisme et

du Christ. Perpé-

trahit son

:

et

Dieu pour

il

péninsule

la

reçoit des leçons

d'humanité du Négus,

lui,

vicaire

tuellement, du haut

de

la

jette

la

poule d'eau, on

mais on bénit l'exercice de

les

:

un

petit

peuple;

Dieu des armées

le

ont tué. Oh! pas !

!

des

femmes étrangères

foin,

des patriotes

Ils

Oh

!

la sainte table, ;

ils

ont incendié.

et ils reçoivent,

ont

ils ils

fait

ont ont

leurs

ce n'étaient pas des

cent villages, ce

sang de l'Agneau.

;

voyez-

les

pas un porte-monnaie, un pays;

temples protestants.

et le

;

prêtre

le

un homme mais cent

ordures dans des temples.

meule de

on

abstinence,

parle jeûne,

vous, ces officiers qui approchent de

Oh violé. Oh

vérité,

antropophages qui partent pour

pillé, tué

catholique célèbre

volé.

de

chaire

l'homicide et quand les Français ont

massacré, volé,

ils

le

Oh

!

pas une

sont des justes,

ô sacrilège, le corps


v.

l'occulte catholique

Chrétien, l'Occident chrétien, Risée

!

181

Madame

la

Madame la Vierge, mais au jour du jugement, hommes de sang, bourreaux et banPatrie a remplacé

dits,

armées

entières,

car vous êtes

le

blasphème du Christ

tion de la terre et

Le péché de

vous serez rejetés de

du

et

l'éternité,

l'abomina-

ciel.

l'individu, qu'est-il auprès

national, et nul

ne se lève pour

le

du péché

nommer. La

casuistique a compté les plis du drap conjugal mais elle

n'a

pas

vu encore

les

quinze

cadavres qui ferment l'horizon du

millions

siècle,

avec au

bas de cette pyramide de cadavres Bonaparte

A

la

raison

l'instinct,

il

d'Etat

aussi

noire et

de

scélérate

faut opposer la raison d'humanité.

fecit.

que


ARCANES DE LA

RÉDEMPTION

LXXIII L'Eglise

comme

divinité elle dure

incarne Or,

aime,

Vâme

et

amour pour

collective

le

La passion

surde,

et la

car elle

promulgue.

de tout nier, en V honneur de ce qu'on

Précurseurs du Christ, far

les

Christ. le

cœur de V homme

voudrait pour soi

conçoit

pour sa

Mosché

et

Mohammed

aussi que

ce

Dieu

bénissait que

elle fluctue,

du christianisme

ne change pas

il le

il le

par son humanité,

catéchisme nie

le

son Dieu,

;

humain

est

il

son fondateur a une double nature ; par sa

le

que

cimeterre des ces

et

comme

jaloux de

ce serait ab-

tribu.

ont enseigné

n''aimait

Tant qu'on écrira

seul

:

un Dieu

universel,

mais

la graisse des Israélites et

ne

musulmans.

deux mots, Histoire Sainte,

tianisme ne méritera pas de se dire catholique.

le

Chris-


v.

l'occulte catholique

183

LXX1V Il n'y a

jamais eu de peuple de Dieu, mais des hommes de

Dieu chez tous

les

peuples.

L'Ancien Testament n'a qu'une valeur de

littérature, d'his-

toire et d'antiquité.

et

Le Nouveau Testament

seul est

peut devenir celui de

Univers.

l'

le

livre saint

de V Occident

LXXV Le Saint-Esprit rayonne au moins autant au Livre des morts, au Véda, à l'Avesta, au King, aux vers dorés qu'au

Pentateuque.

Et

le

Talmud au milieu du

fatras contient plus de lumière

véritable que la Thora.

LXXVI Jésus-Christ a été condamné théologiquement, par hcnes d'Israël au

nom

salut national

et

des prop/iéties qu'il ne réalisait point

un général

car Israël attendait

non

co-

les

celui

victorieux,

un Barcokeba,

:

le

du monde. LXXVII

Les derniers kabbalistes vivants, esprits d'une rare puissance

et

d'une connaissance sans égale de la matière, m'ont

déclaré qu'ils condamneraient encore aujourd'hui Jésus,

nom

de la Thora, en sécurité de conscience

enlève

le

et

au

de science: et cela

dernier doute sur l'antagonisme des deux Testaments.



III

LA SANCTIFICATION

Création, rédemption, sanctification,

tels

sont les

mystères majeurs et manifestant chacun l'une

trois

des personnes divines. Michel-Ange a mis au plafond

de

la Sixtine les plus

Père

;

Léonard de Vinci a

vraie face prit.

du Christ

:

lui a

nui n'a figuré et

le

de

la

Saint-Esla

Renais-

point trouvé de forme et dans l'imagi-

nation catholique,

qu'on

le

au Cénacle

réalisé

Le fécond génie du moyen âge

sance ne

plus

sublimes figures de Dieu

ne

il

le

est indicible,

figure.

on ne

le voit

La Colombe aux

pas

ailes

éployées, la langue de feu voilà son symbole. L'An-

tropomorphisme n'a rien

osé, rien trouvé,

bon Dieu sans visage,

l'invisible, le

Dans

achève,

les

mystères,

c'est lui qui c'est lui qui

il

il

il

est le

Dieu amorphe.

finit,

il

termine...

opère les œuvres les plus imprévues, opère l'incarnation. Que de blasphèmes


186 et

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

de niaiseries sur ce saint mystère qu'il faut adorer

simplement!

La

simultanéité des deux natures dans Jésus-Christ

crée une série ininterrompue d'antinomies. il

naît d'un

d'une

germe

femme

ne doit pas expliquer

On

;

Dieu,

il

descend au sein

y a bien des explications mais on

il

:

divin

Homme,

les

œuvres du Saint-Esprit.

peut dire seulement, que, dès la conception de

la vierge l'étroite

Marie, Jésus

prison de la

mort seule rendra à n'agit,

son

même,

condition mortelle et que la

l'éternité le

si

remué en

divine avait

Voilà la merveille

de colère,

mais cela

il

lui,

l'est si

!

Un

le

et le

monde

et le

les instinctifs, les

vo-

Cosmos, lui-

homme

de la

ses bourreaux.

s'abîmait en miettes,

volonté de Dieu

ne

chair ne sort de sa

fait

qu'il s'est fixé lui-

!

reconnu que par

humbles souffrants

naissaient leur Bible virent en lui et selon la loi

la

une impatience, un

moment

suprême merveille fut

la

Verbe

prison de rapports qu'au

Le Messie ne

a contenu

parfaitement, que

yeux de

regret,

était impossible,

peut se démentir

jamais Jésus

il

eût été pulvérisé. Jésus est un

rien ne parut de sa réalité aux

même.

;

un millième de seconde,

naissance à son supplice,

éclair

Dieu

en seconde personne divine,

infinité et

lonté

enfermé lui-même dans

s'est

de Moïse, Jésus, en

;

les

illettrés,

ceux qui con-

un blasphémateur effet,

blasphémait.


v.

Quel beau et

l'occulte catholique

livre

que

187

du Saint-Esprit,

l'histoire

qui serait l'histoire de tous les grands génies.

Un homme, un daïmon

surgit

puissant qu'il

si

de Shakes-

réunit le génie de Beethoven et celui

peare,

il

est

né prolestant

et

il

n'a point de philoso-

phie, une pierre nue sera toute

tombe

mais

:

laisse entasser les

Saint-Esprit lui

le

lumière de sa

la

chefs-d'œuvre qui doivent séduire tous et

puis

prême ristie

A

il

montre l'Evangile

effort

de

l'art

et Parsifal

les

profanes

apparaît, su-

en adoration devant l'Eucha-

!

naissance du Sauveur,

la

d'êtres, des simples et

cieux n'admet

y a deux sortes des mages. Le royaume des il

pas de bourgeoisie,

que des mages ou des ingénus

l'homme qui ne moins que

ne comporte

et

socialement,

s'élève pas à l'intellectualité vaut

l'infime.

Cœur pur reçoitles

:

il

haute

et

palmes

:

intelligence,

voilà ce qui

quant aux âmes moyennes, qu'elles

n'espèrent rien de Celui qui a voulu certains péchés irrémissibles.

Le péché

originel

implique l'Incarnation. matière,

pour

est J'ai

une des nécessités qui traité

repoussant l'idée de

la

longuement faute

cette

Adamique

établir l'imperfection sérielle, qui rend logique

la solidarité.

homme

Ce que

l'homme espèce a

l'eut fait fatalement

;

fait,

tout

ce n'était donc pas

un


AMPl ITHEATRE DES SCIENCES MORTES

188

I

drame de

mais une conséquence du de-

libre arbitre

gré d'évolution. Jésus, en la

grâce

prière,

et la

courir pour

pénétrer

le

que

s'incarnant, a comblé la distance

sans

se joindre

:

ne pouvaient par-

lui,

par sa descente,

a

il

fait

divin dans l'humanité et le courant que

son passage a établi explique tout

le

bien de ce

monde. Les catéchistes abominent toute quelques patriarches Kaldéens les Gentils «

peuple

hors d'Israël,

il

y a

peuple immonde, peuple qui n'est pas

L'Occident

».

;

l'antiquité, sauf

Juifs jetaient

ramassant

aux croisés

l'injure

que

les

se la collant à la face,

et

n'est-ce pas démonstratif de l'inconscience et de la

paresse d'esprit qui plane sur les religions triomphantes. et

Au

lieu de cette loi de nature, absurdité,

de cette révélation primitive au premier

homme,

ne

devait-

incapable elle dire

mencé

de

que

l'entendre,

témoins,

théologie

l'acte divin, l'incarnation, avait

sa vertu en

raissait et

la

que

le

même temps

com-

que son objet pa-

Logos, longtemps, parut par ses

avant de se corporiser en personne. Les

plus grands des

hommes

ce sont les précurseurs,

ceux qui ont rendu témoignage à

la lumière,

avant

qu'elle fût chair.

La

Charité, voilà l'apport unique du Christ, ce

déplacement de

la

sensibilité de son point égoïste


V.

et instinctif

pour

l'occulte catholique

au bien

l'identifier

189

Dans

abstrait.

l'économie providentielle, on a toujours supposé une manifestation de la troisième personne. Le Père a créé, le Fils a

sauvé

:

que

Son hégémonie approche,

fera

Saint-Esprit ?

le

les conditions fatales

de

l'humanité n'ont jamais été aussi singulières.

La pensée humaine, pace prodigieusement

la ;

voix

même

parcourt

l'homme passe d'un

nent à l'autre avec une vitesse incroyable les plus lointaines

prennent contact,

seconde Babel de confusion,

si

homme pour

depuis

les races

sera une

phénomène

n'est

ma-

un demi-siècle, étonneraient

un

qui pourrait se dégager des

les

et ce

conti-

la civilisation

pas sanctifié. Les conquêtes de térielle,

ce

:

l'es-

faits

juger intellectuellement. Si

même

passé a diminué, sa réalité

le

d'habitude prestige

a surgi,

du

monu-

y a maintenant une espèce de croyants nouveaux, ceux qui se sont rendus au

ments

et textes.

Il

Le fédéralisme

résultat critique de l'étude.

sine à l'horizon nir.

comme

la

se des-

forme politique de l'ave-

Tant de facteurs imprévus feront

naître

une

ère nouvelle faste ou néfaste, mais différente de ce

qui est advenu jusqu'à ce jour. Cette confirmation qui est le sacrement

du Saint-

Esprit et qui n'a pas assez d'importance dans le rite chrétien, car elle devrait être précédée par l'étude

d'un catéchisme spécial,

il

faut la chercher

dans


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

190 toutes

conçu de

de

entreprises

les

fortes actions et les ont

obtenir la divine confirmation de

que

le

accomplies sans

vœu Que

leur

!

par une lacune ou une superfé-

d'efforts ont avorté

tation

Combien ont

l'esprit.

Saint-Esprit ne voulait pas

!

Ceci estjuste et bon, cependant cela n'aboutit point faute de sanctification. Les égarements des grands

maîtres de l'occulte, leur destin troublé, l'obscurité

de leur pensée, l'imperfection de leur œuvre, tout cela a

manqué de

la

confirmation ineffable

La manifestation permanente découvre dans

se

écarts nie,

on

même

du

du

Saint-Esprit

la loi providentielle qui utilise les

pour

libre arbitre

malgré l'homme

!

faire

Avec beaucoup

de l'harmod'attention,

cynétyque des réactions divines

suit la

!

dale, l'excès déterminent des oppositions

Dans un trui,

acte de cruauté

il

le

:

scan-

morales.

y a matière pour au-

par réflexe, à un mouvement de

pitié.

Celui

qui saurait prévoir la parabole en retour d'une action serait

un gubernateur merveilleux

:

présent nous échappe par son rapprochement illusion

ou

réalité, les

événements où

ne gardent pas leur aspect réflexion, tandis

que des

et se

faits

même

j'ai été

;

mêlé

historiques, sur les-

une solution dont l'évidence ne varie création intellectuelle a

le

modifient par la

quels les appréciations sont épuisées,

La

mais

me donnent

plus.

un caractère analogue


V.

L* OCCULTE

y a des moments où l'on Ton entend son œuvre, elle vit et d'autres,

à l'inspiration mystique voit et

191

CATHOLIQUE

;

il

;

stériles,

l'on

ne se représente

même

ment sa propre fiction. Une autre matière du Saint-Esprit darité qui unit entre elles toutes les

pas nette-

est

soli-

la

formes créées

à tous les degrés de l'être.

L'Eglise a bien

vu

cette vérité par ses trois églises

militante, souffrante

timidement

offert

triomphante.

Un exemple

de l'expression du Saint-Esprit

l'énonciation

serait

et

:

au lieu de

positive

néga-

la

tive.

Au gner

lieu de dire,

il

y a sept péchés capitaux,

les sept vertus capitales

La conscience, qui porte sur

La

lui

est le

ensei-

:

jugement que l'homme

par rapport au prochain.

libéralité,

qui est l'habitude d'obliger

le

pro-

chain.

La

chasteté, qui est

une habitude de

résister

aux

instincts et de les régler.

La soit

charité, qui est

une complaisance pour

qu'on soulage ses maux,

soit

autrui,

qu'on se réjouisse

de son heur.

La

manger au

be-

une habitude de refuser

les

sobriété, qui limite le boire et le

soin et à la santé.

La

sérénité, qui est

provocations du prochain.


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

192

L'application, qui est une habitude d'avoir

jours une entreprise et d'y donner son

tou-

effort.

Ainsi on proposerait à l'esprit la beauté d'une vertu à

contempler au lieu de

grimace laide d'un

la

vice.

La luxure aux

serait

instincts

:

donc l'habitude de céder sans règle

formule nette, calme

Cette énonciation appliquée le

Saint-Esprit,

la justice et

donne

non sur

la

aux

six vertus:

et pure.

péchés contre

six

Baser son salut sur

miséricorde

:

ne jamais déses-

mouvement de l'àme

pérer, parce qu'il suffit d'un

vers Dieu pour obtenir un sursis de sa grâce.

Défendre

la vérité

connue,

Applaudir au succès légitime,

Se réformer graduellement, sans se

d'une

flatter

transfiguration,

Confier à la prière ce que la pensée ne reçoit pas.

Toute perfection vient de l'Esprit inspire

le

génie

différent

:

c'est lui qui

de chaque race,

qu'il

s'exprime par les lignes de l'Acropole ou bien aux merveilles de Chartres et du

mont Saint-Michel. Ses

servants doivent donc pratiquer la piété envers les

monuments,

ces témoins de pierre dont le témoi-

gnage dure encore à travers saint

Grégoire

le

piennes au Tibre,

Grand il

fît

pécha,

il

naire de la police des âmes,

les

siècles.

jeter les statues

Quand Olym-

obéit à la notion ordiil

lança la rigueur de


v.

son zèle

l'occultu catholique

un passé

étroit sur

qu'il

méconnaissait.

langue des formes architectoniques

beaucoup

:

âme

Fénelon, cette

églises de Palladio

193

La

ignorée de

fut

exquise, préférait les

aux cathédrales sublimes,

ne

il

mo-

connaissait pas sa religion dans l'expression

numentale.

Les directeurs de conscience, au xvn e virent pas davantage

le

dans des œuvres aux

siècle,

ne

courant sacré qui circule

apparences profanes.

prêtres préfèrent que les rôles

femme

de

Les

soient

joués par des jeunes gens, alors que l'Eglise interdit

au sexe de se déguiser en l'autre sexe. Saint Joseph, lui-même,

le

patron de l'Occulte, élu

pour participer au plus incroyable mystère, d'abord, et son premier lité

mouvement

fut

se troubla

une rationa-

banale. Pour copier une formule célèbre de Pas-

cal, le

que la raison ne œuvres avec une entière

Saint-Esprit a des raisons

comprend pas indépendance,

:

il

opère ses

et si la

ture pouvait désigner

dérogation aux

lois

de

un acte du créateur, ce

la

na-

serait,

en l'appliquant, aux extraordinaires interventions de la la

troisième personne.

Rédemption ont

la

Tandis que

la

Création et

majesté régulière des grands

fleuves de grâce, l'Esprit apparaît, imprévu, victorieux, foudroyant, éclair

du mystère, surprise de

l'au-

delà. C'est lui qui veille au

domaine profane

et 13

y

fait


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

194

éclore des fruits sacrés; c'est lui qui tire le pur de

l'impur el

distille le

humain

c'est

;

lui

peu de bien

resté

au

libre arbitre

dont l'invisible activité

les réactions salutaires et

reharmonise

les

suscite

rapports

oscillants de la justice et de la miséricorde. Insai-

sissable en

ses voies, fulgurant en ses œuvres, le

Dieu amorphe, de nom,

le

Dieu

abstrait, le

plane sur

l'Esprit,

citude sans cesse

le

Cosmos, avec une

solli-

ardente, souflant sur l'étincelle

pure pour qu'elle devienne foyer, les noirs desseins

Dieu qui n'a pas

et faisant avorter

de l'inconscience. En

lui

sont réu-

nis les espoirs des plus hardis et des coupables en-

core généreux; n'est et

il

sauvé de ce

sommet de

sauve ce qui qu'il perd.

la justice.

Il

était

est

perdu

et rien

terme delà grâce


ARCANES DE LA

SANCTIFICATION

LXXVIII

U homme

,

ne pouvait monter à Dieu; Dieu

descendu à

est

V homme. Miracle épouvantable qui réalise toutes passe indiciblement

La présence cintre religion

«'Et

;

car

il

le

» est le

surpasse toute

le réel.

dernier mot du mystère

que r homme puisse recevoir. Je crois

la

; elle

chef-d'œuvre dépasse

verbum caro factumest,

tion fait la plus

dé-

permane dans V Eucharistie.

réelle est toute la religion

comme

les attentes et les

même que

Rédemp-

la

grande ivresse du paradis et incendie d amour }

sphère spirituelle.

LXXIX Le dessein de Jésus nement

et dès lors,

il

était divin,

mais

il

Va accompli humai-

y a eu pénétration du mortel

et

de V im-

mortel, avec des conséquences indéfinies que V ambition ardente

du cœur

et la

subtilité avide ne peuvent

pas

même

supposer.


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

196

Le Calvaire

est le

chef-d'œuvre de la volonté, ô Mages,

V Eucharistie, la réalisation de V Absolu, ô chrétiens

et

!

LXXX Des

trois mystères, c'est la

V esprit, pour aveugle;

il

cette

Rédemption qui frappe

le

moins

raison que la trop grande lumière nous

ne faut rien expliquer aux simples, car leur récep-

tivité restreinte sera tout de suite comblée.

Il faut tout expliquer

dans

la

aux

subtils, parcs

lumière, au lieu de

les

que l'avancement

satisfaire,

les excite et

les

pousse.

La

Religion

elle est

est le

pain

et le

vin de

son

vœu

avorte,

Qui provoque Thèbes

elle est la santé,

V espérance.

Celui qui ose prétendre à plus, et si

Vâme ;

;

mais

le

le

il

devient

est

un

un téméraire en son vœu

aoupable.

mystère sera cadavre, ou fou, ou roi de

roi de Thèbes ne saura se soustraire

tin ; on peut dire

malheur a qui devine,

c'est-à-dire ne pas se servir de

s il

V au-delà en

au des-

ne sait se taire r

ses passions.

.


IV

L'INVOLUTION

Aucune créature ne pouvait

se subtiliser

de monter à Dieu pour apporter Ja terre

:

il

les supplications

de

a donc fallu que Dieu se réalisât jusqu'à

concrétion

la

au point

humaine pour

affluer

au monde

la

plénitude de la grâce et laisser à travers les sphères

un

par où

sillage perpétuel

la

prière atteignit le

créateur, par où le créateur put bénir la créature.

Les apparitions qui ne sont pas

la projection flui-

dique de invocateur, supposent une involution, à-dire traire

une matérialisation de

l'esprit

et

c'est-

au con-

toutes les disparitions qui ne sont pas

l'illu-

sion du témoin impliquent une évolution, c'est-àdire

une spiritualisation du corps. L'Art a vu plus

vrai que la magie

;

sans les peintres nous figure-

rions-nous les Anges gnorelli,

:

la

forme trouvée par Si-

Melozzo ou Angelico, dépasse ce que notre


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

198

imagination conçoit

ce

et

que

les

voyants ont

avoir vu.

La Madone des grands maîtres

rêve de

la perfection, car

atteint le

en son

la prière

dit

essor

d'évolution ne dépasse pas la zone d'où descend

le

gé-

nie en son involution.

Ce qui manifeste

le ciel,

vient du

ciel,

manifeste la terre, vient de la terre.

âmes qui descendent en

ce

ce qui

y a donc des

Il

monde

et

et d'autres

qui

d'ici-bas, s'élèvent.

Les

esprits, qui

n'ont pas été confirmés dans la

grâce, peuvent pécher

pour eux

et,

serait la condition

dès lors,

purgatoire

le

humaine. En face d'un

Vinci, d'un Raphaël, d'un Dante et d'un

n'est-on pas en présence d'un ange

déchu,

moins,

l'homme

momentanément

expiant par des œuvres surhumaines sa

et

faute indicible

Du

Wagner

!

sont-ils intermédiaires entre l'esprit et

faculté de créer est

si

haute qu'elle

n'appartient pas aux terrestres, à la

commune hu-

:

la

manité.

La

classification des esprits

viole toute la théologie

:

mais

en bons

et

mauvais,

la série spirituelle

sup-

y en a des mauvais, en tant qu'une chose qui perd une partie

pose des délinquants, des obscurés,

et

il

de ses qualités devient mauvaise par comparaison

avec son état de plénitude.

La

perte d'harmonie entraîne d'autant plus de dé-


V.

l'occulte catholique

199

sordre que l'harmonie était plus haute et un ange

obscuré sera pis qu'un mortel perverti. Cette

meute de démons, aboyant à l'homme

poussant au mal, figure des intérêts tincts

êtres

cependant,

dans Pintermonde,

et

et le

des ins-

y a des tombés ou imparfaitement involués pour qui ;

l'homme représente un

intérêt,

dévolution. Ce qui paraît dans

il

un moyen, un plan les évocations,

mal-

gré les peintures de la légende où des prétendus es-

semblent forcés par

prits

la

puissance des conjura-

tions; ce qui paraît dans les matérialisations et les

phénomènes médianimiques

est toujours

un

être

imparfait qui cherche à s'involuer.

Le sang de l'animal égorgé par l'évocateur permet au fantôme de se corporiser;

et

il

est

coutumier

qu'une obsession souvent assez longue résulte de

la

tentative.

Le vampire de Moldavie, un des plus étonnants

phénomènes

historiques, se nourrissait de fluide hu-

main à

ce point que les cheveux

pousser

et

continuaient à

un sang vermeil à circuler en surabon-

dance.

Les

lois

de ce phénoménisme ne sont ni bien for-

mulées, ni surtout classées. Il

nous

suffit

de savoir que nos supérieurs ne

viendront jamais à notre appel et que nos inférieurs sont des ennemis-nés, à tout le moins, d'avides pa-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

200

qui s'attacheraient à nous, pour nous dé-

rasites

pouiller, et

non de biens extrinsèques, mais

lement de notre L'obsédé,

le

littéra-

vie.

tabescent, tous ceux qui déperdent

de la vie, présentent des aliments à cette série obs-

cure de l'intermonde. élémentals

et élémentaires. Est-

ce à dire qu'il n'y aura pas de gloire pour celui qui

découvrira quelque chose de ce mystère inférieur

de tenter cette exploration? Non,

qu'il est inique

certes,

sa vie

chacun estime au prix ;

veut sa raison et

qu'il

mais nul ne doit montrer

vertigineuse

et

comme une

cette tentative

La

étape de magifîcation.

Religion ouvre à notre avidité d'inconnu de plus évidentes vermeilles, celles du transfert. Catherine

Emmerich, l'incomparable voyante, l'immortelle sistante de la Vie de la Vierge et

comme nombre

de mystiques,

la

du Sauveur,

as-

eut,

prodigieuse faculté

de prendre ses transes à un malade

et

de les souffrir

à sa place.

Une dame du voir sa

fille

que pour un

plus grand

monde

eut la douleur de

unique envahie d'une passion démonia-

homme

indigne

:

elle dit sa

à une supérieure de Carmélite

peine

;

maternelle et celle-ci,

après avoir réfléchi, lui répondit gravement: «Votre fille

sera guérie

sainte fille,

;

il

y

a,

pour prendre sur

l'en

décharger

et

y

ici,

elle

une la

résister. »

religieuse assez

passion de votre


v.

La noble jeune

201

l'occulte catholique

de son amour, on

fut guérie

fille

eut dit qu'elle avait oublié. Voilà de la magie catholique

:

voilà de l'imitation de Jésus-Christ en action.

Utiliser la douleur, est l'arcane

comme on

unique qui résulte de

Jésus a souffert

et le

la force, tel

utilise

Messiation.

la

Verbe de Jésus a

formulé

été

Dieu a donc employé, en son insigne exemple,

moyen humain le plus puissant. La hiérarchie de la douleur dépend de son et souffrir

en union avec Jésus,

les exercices spirituels

pour

de saint Ignace,

le

objet,

l'enseignent

c'est raviver,

ainsi dire les mérites de la passion et

ter, élargir la 11

comme

:

augmen-

miséricorde divine.

faut des victimes à l'éternelle justice,

mais

la

charité défend les coupables, ces faibles devant Dieu elle attend, elle espère, elle obtient la

taire qui, à l'instar

;

victime volon-

de la Carmélite, assume l'expia-

tion d'autrui, prodige de solidarité, miracle d'âme!

Le

devoir, cet idéal laïque, est singulièrement dé-

passé par l'esprit de dévouement chrétien

;

la justice,

ce rêve de l'humanité à toutes les époques, est moins

haut que

la charité.

L'éducation nous prodigue trop

tôt les

admirables

formules chrétiennes; nous les apprenons, sans les sentir,

comme nous

les professons

sans les appli-

quer.

Aimez-vous,

dit Jésus,

ne vous

faites

point de tort,


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

202

dit la loi, et cette différence signifie

l'abîme existant

entre l'idéal social et l'idéal religieux. Certes,

avant

eut,

le

Messie, des

hommes

mais quel Verbe engendra l'abnégation?

les

si

et

y

admirables,

les miracles chrétiens

de

On est étonné de l'incroyable résistance

du monde moderne, devant ble qu'une

purs

il

ineffable

endurcissements

la parole divine

;

sem-

il

douceur aurait dû vaincre

et les perversités et,

au moins,

convaincre les gouvernants que l'équilibre social ne

pouvant se baser sur

le

partage équitable prendrait

son salut des renonciations. Dès que chacun réclame ce qu'il se croit dû, la terre devient petite, la dis-

corde se lève, et

il

faut réprimer des revendications

qui sont légitimes et par la force.

La Régente d'Espagne comme çais

donnent du feu de

trop haut.

file

le

Gaudissart fran-

aux affamés qui crient

La France depuis

trente ans dépense

un

milliard par an, afin d'être prête à tuer, elle n'a cure

de faire vivre des malheureux. Si le

Verbe de Jésus

cation latine,

n'agit point, c'est

même donnée

point chrétienne

:

par

les

que

l'édu-

prêtres, n'est

la façon d'enseigner l'histoire le

montre.

On

fait

admirer aveuglément

Les Romains! Adrien, sur précipiter

les

la foi

Romains. d'un songe,

fait

Symphorose aux cascades de Tibur Dio-

clétien fait décapiter

;

un enfant de sept ans, Barulas,


V.

on expose dans

le

cirque des chrétiennes nues aux

génisses furieuses et

le

nom

de César

reur est un synonyme de gloire et

acclamer Roi

«

monie publique.

203

l'occulte catholique

Viva el papa re

»

le

et

d'Empe-

Pape

se fait

à chaque céré-


ARCANES DE

L'INVOLUTION

LXXXl Les évocations sont absurdes

:

qui donc viendra, ainsi,

d'outre-monde à V appel du sorcier, sinon un courant cahotique

une écume de V antique Theou-beou. Les Maîtres qui ont laissé des œuvres, ront-ils

Dans

à ceux qui, négligeant de nul ne somme

la vie,

distraire;

et

les

lire,

Platon, obéi-

veulent

et cette vie,

on

s'est

creusé entre

se flatterait de l'y

maîtres ne viennent point, évoquer a-t-on

neaux de

V intermonde

intérêt à profiter de la

}

les

force

les voir.

génies de passer à domicile

les

quand V abîme du devenir

maître de la pensée

Si

les

comme

les

un

ramener

les

larves, ces êtres-choses

!

chemi-

qui ont

humaine pour substanter

leur

existence imparfaite et précaire.

L'évocateur est semblable à celui qui ouvrirait la nuit, la porte de sa maison,

V espoir que

ce

misérable ou

qui hélerait

le

passant nocturne, dans

passant soit un philosophe

un malfaiteur.

:

ce

ne sera qu'un


v.

l'occulte catholique

205

LXXXIÏ

La magie

cérémonielle est une débauche, littéralement, une

luxure de curiosité

:

elle

a fait des fous, des dupes

du pittoresque, sans aucune contribution à

et,

en art,

la vérité.

LXXXIII Ce que V homéopathie appelle V expérience pure, le

praticien ingérant à Vétat de santé

noter la symptomatologie,

n'existe

c'est-à-dire

un médicament pour en

pas en occulte

perdre conscience pour obtenir des phénomènes

et

:

il

faut

que vaudra

V expérience d'un inconscient ?

LXXXIV La somnambule peut somnambulisme

servir d'agent

est d'essence si

Si la lucidité magnétique, était susceptible de régularité,

au magiste

intermittente

telle le

;

mais

le

!

que certains

l'ont obtenue,

monde changerait de maître

en un moment.

LXXXV L'Egypte a possédé certainement plutôt

le

sacerdoce égyptien

:

et,

cette

suprême science ou

actuellement,

l'Eglise seule

pourrait la restaurer.

LXXXVI Temz-le pour certain

;

le

pouvoir magique

n'est

pas em-


206

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

ployable aux intérêts individuels

brandir que pour et

même

la victoire

Vépée du Verbe ne se laisse

du Verbe; et

dérisoire q\Cil paraisse,

Mastaï, non Pecci, mais

;

le

légitime de la thaumaturgie.

le

Pape

le

Verbe

Verbe, si silencieux

c'est la

Papauté, non

détenteur, inconscient

mais


V

L'ÉVOLUTION

Ici l'occulte diffère

de renseignement religieux qui

accumule les expressions

les plus

comminatoires pour

augmenter sa force de répression morale. L'enfer catholique a trois boglies; la chambre de torture éternelle, le purgatoire et les limbes faire cadrer cette

L'enfer est l'en

bas

;

sont plus

formule avec

l'état

:

la tradition

de

magique.

inférieur à la vie terrestre, c'est

ceux qui meurent dans

même

est impossible

il

le

crime

et qui

ne

capables d'expiation descendent,

alourdis par le poids du péché, les sombres degrés de l'infériorité.

Ne pouvant pas mesurer fatale

pour

le

Campo Santo les

de

cette chute, graduelle et

pervers, on a brossé la fresque du

attribuée à Bernardino

images ne sont pas l'inférieur, c'est le

les notions.

Orcagna

;

mais

Le dernier degré

néant pour l'homme, ce néant :


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

208

de

c'est la perte

la personnalité.

confondu personnalité l'état

dévotes,

:

individualisme

et

;

ont vu

ils

dans une résorbtion de tous par

parfait,

grand tout

Les Hindous ont

on peut figurer

le

Paradis, à l'instar des

le

comme une incomparable grand'messe où

tous les élus assistent; mais l'unisson des

âmes n'im-

plique pas leur impersonnalisation. Dieu est l'unité absolue, l'élu

sera l'unité relative, la conquête de

quoique impossible en

l'unité,

soi, réalise l'idée

pa-

radisiaque.

Arrivé à la plus haute perfection,

Brahmane, cependant,

se réunit à l'Abstrait,

entre

il

au

collectif

il

pour

l'être,

le

s'en distingue

de

On

l'unité.

pourrait comparer cet état d'unification à l'orchestre

où chaque

instrument

reste

primant cependant que

la

individuel, en n'ex-

seule

personnalité

de

l'œuvre. L'Eglise enseigne

que

la

grande

la

mort nous trouve

lut, c'est-à-dire l'état

du verbe,

venir dépend

et

en

affaire c'est le sa:

le de-

reculant la déci-

sion légale jusqu'à l'agonie, la théologie obéit à la

qui oserait l'en dédire? Mais

charité

:

le total

d'une vie mortelle,

nier

moment ne

le

le

devenir sera

repentir, bref,

du der-

constitue qu'un sursis.

y a donc des hommes au repentir tardif qui quittent la vie, avec un crédit temporaire auprès de la Il

divine justice

:

il

leur est

donné d'expier mais

il

n'est


v.

pas

dit

que tous en profitent

le

est.

et le

:

On

connaître des récalcitrants.

sincarné

209

l'occulte catholique

purgatoire peut

objectera que

le

dé-

frappé de la nécessité du salut plus que

mortel, mais combien

ont perdu la faculté de

vouloir ce qu'ils conçoivent

même.

L'intoxication du péché ruine une âme, au point

que

le

propos arraché par l'angoisse de

mort

la

y a donc des âmes du purgatoire qui tombent à un degré inférieur d'où

n'est point ferme et tombe.

on ne remonte pas ce point

et la

ïl

dévotion de l'Eglise est en

une merveille de raison

comme

de charité.

Les prières ont pour but d'abréger l'expiation pour plusieurs, et de donner à

beaucoup

de ne

la force

pas tomber davantage.

Le

feu écarte les bêtes et les effraye

montrer aux instincts

Combien plus

le

il

fallait

donc

épou vantail.

terrible est la réalité.

Le luxurieux a tous désincarné

même

;

et se

les désirs

du corps,

et

il

est

meut dans un monde incorporel

:

quel état prodigieusement atroce qu'une sensibilité

passionnée qui survit aux organes.

Le Gourmand,

ce pécheur,

che des mangeailles,

dans une sphère où

lui

si

qui

souvent mitré, chern'a

plus d'estomac,

la vie s'entretient

par de subtils

fluides. Celui qui a tué, l'homicide est le plus

puni

des pécheurs. Il

doit revivre, à l'état expiatoire,

tous les jours 14


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

210

L'assassin ordinaire n'a que deux

qu'il a tranchés.

ou

trois existences à

opérer

;

mais l'assassin natio-

nal, le Bonaparte, qui a les millions de péchés de sa serait encore

bande à expier,

tous en seraient sortis,

si la

en Purgatoire, quand

tombée à

l'inférieur

de

ces monstres n'était immédiate. Ce qui fut Bonaparte

pendant

la vie doit être le néant,

après

Le commun ne comprend que néant et

et justifie

dans

bile

le

mort.

repos dans

le

dès lors l'imagerie comminatoire

paradis, que la récréation calme et

les plaisantins

:

le

la

:

immo-

ont eu beau jeu de dire qu'on

s'ennuierait en Paradis.

Cependant bilité

réflexion

la

découvre

l'immo-

vite

incompatible avec l'éternité et que

l'état

pa-

radisiaque est un état de croissance et d'émerveille-

ment continu. Ceux qui ne surent que concevront jamais

faire

de la vie terrestre ne

la vie éternelle et les autres

beaucoup peiné ont pour notion leur

Chaque

fois

que

je

m'insurge,

ayant

lassitude.

métaphysicien,

contre la grossièreté d'une formule catéchistique, en

méditant davantage je reconnais sa valeur d'ensei-

gnement. Il

s'agit

moins de donner aux hommes beaucoup

de vérité que de la présenter virtuelle

en nourrir

En

et

non

les

:

il

faut les

en ahurir.

diététique morale, aussi, ingérer, n'est rien,


V.

assimiler tout

qu'au

;

très petit

Jamais

or,

les subtilités

nombre des

le

:

ne correspondent

êtres recteurs.

textes mystérieux n'ont été aussi

les

blics et faciles à lire

pris

;

jamais

ils

pu-

n'ont été moins com-

mystère ne se perçoit que dans

expliqué

211

l'occulte catholique

la

pénombre,

s'évanouit, c'est-à-dire que nous ne

il

le

distinguons plus des autres notions.

Aimer rialisera

le

Mystère, non dans l'espoir qui se maté-

pour nous

l'ambiance de Dieu,

sacrement, voilà

le

satisfaire, et

mais l'aimer

comme

y aspirer pour en recevoir

le

véritable occultisme, la science

arcanes.

et les

Un

même

désir

furieux n'est pas de l'Amour et

nous désirons parfois l'au-delà dans une sorte de concupiscence. Il

se produit,

communément, une congestion de

personnalité, en cette matière, qui nous ôte

yeux

et

nous hypnotise sur nous-mêmes.

d'humilité en Magie, voilà pourquoi

miracle unit

:

but des

n'y a pas

y a peu de

car rien ne résiste à un S. François qui

une volonté d'homme à un cœur d'enfant.

L'Eve de

que

il

Il

le

la

Vulgate qui cueille

la

cela est défendu, figure l'âme

le fruit fatal

moderne essayant

au

nom

Volonté, disent les manuels,

même

de soulever

le

voile d'Isis

parce

d'une curiosité

ambitieuse ou perverse.

bonne volonté

qu'il faut lire.

les

miens,

c'est


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

212

Que veut

néophyte, un frisson inconnu,

le

lement des fantômes, ou

le

le

frô-

prétexte de se mitrer de-

vant lui-même?

Tous rêvent

l'homme sant Il

puissance

la

parce qu'il est l'homme,

est injuste

n'y a de légitime que la paix ;

mandent,

le philtre fatal,

allume

passion dans

ne

la

pour quel

s'est

nul n'a besoin de

:

le

secret que tous lui de-

l'enchantement certain qui

l'être désiré,

— s'en

pas donné

la gratuité

et

qu'on a pris

Peuh

!

une ivresse

;

don pur

unique-

c'est

#

et

;

et

qui ne re-

simple d'autrui, ne reçoit rien.

Le Grand Œuvre commence au se continue en charité, au salut

Quand on

!

de son mouvement. Mériter, con-

quérir, séduire, sont des verbes puérils çoit pas le

servirait-

résultat, la possession d'un être qui

Si la passion contient

ment

puis-

mais tout cœur a besoin d'amour. Supposons

qu'un occultiste possède

et

et

devient funeste.

il

gloire

il ?

pour en abuser, car

et

a tiré de soi

le

salut individuel et

du prochain.

plqs lumineux parti,

convient de faire profiter autrui de son

effort,

il

de sa

sa méthode.

Mais

c'est illusion

parce qu'on serait génie et saint

de croire qu'on a qualité pour rénover

pour cela

il

faut

ses secondes,

Tout

une mission,

et

on ne saurait se

homme

on

la

le

monde

:

la reçoit des cau-

donner.

qui parvient à une haute culture est


v.

l'occulte catholique

institué prêtre d'une

213

série similaire à lui,

recevoir sa bénéfique influence

:

il

prête à

quelque part,

a,

sinon des vassaux ou des disciples, des identiques

moins évolués pour qui son

il

sera flambeau

:

qu'il

borne

effort à ceux-là.

Chercher qui nous ressemble

nous aime

récompense

et la

est

c'est

rencontrer qui

immédiate au mérite.

Etre prêt à un rôle providentiel, à laisser la char-

rue de Cincinnatus pour commander, cela est beau ei bien,

mais

est

il

sage de se préparer des succes-

seurs, car les appels se font attendre parfois long-

temps.

Le

tigre

qui ne dévorerait point

d'homme

serait

déjà extraordinaire et méritant et l'homme d'excep-

méconnu qui ne fait pas de désordre,

tion

l'est

davan-

tage.

Le Verbe, à certaines heures, s'incarne dans silence, parce

le

qu'on ne l'entendrait point ou mal

autrement.

Le

laïc

ou

le clerc

qui prononce les paroles conve-

nantes au seul Pape,

est-il

un juste? La

vérité a ses

canaux hiérarchiques,

il

non

la vérité, surgissant

elle

ne sera point

faut

qu'elle

y passe,

si-

en dé-

sordre.

Tant de passions se masquent divinement, que l'on

ne

sait

pas quand on poursuit un but abstrait

ou passionnel

:

et

la

vanité

que

nous

mettons


214

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

à nous

élever, brise notre essor et le

fait

dévier.

L'esprit a ses passions dont les excès s'appellent

schismes, hérésies, blasphèmes bilieux d'un

d'humanité.

homme

:

et le

désorbite parfois

tempérament une portion


ARCANES DE

L'ÉVOLUTION

LXXXVII L'évolution implique une augmentation d'activité,

et le

pa-

radis ne peut être qu'une croissance indéfinie de mouvement.

Uinvolution implique un ralentissement de vie;

et

V enfer

ne peut se figurer que dans V indéfini de V inerte.

LXXXVIII

Parmi que

le

les fins

jugement ;

la pénétration de

La

dévotion

dernières, et il

le

Purgatoire

est

plus immédiat

comporte un tempérament admirable

V église militante dans

aux âmes du purgatoire

:

l'église

triomphante.

est le

vrai culte des

morts.

La

Charité, qui est V amour a

de limite; et

elle

monte arracher

descend visiter, apaiser

stase expiatoire.

et

le

l'état

parfait ne connaît point

miracle aux mains des anges

racheter

même

les

patients de la


210

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

LXXXIX L'homme

est

responsable des péchés d' autrui,

quand

il

les

a instigués.

L'homicide doit payer pour tout

le

dam

de ses victimes,

c'est-à-dire porter le poids de toutes les fautes qu'ils auraient

pu commettre en

leur vie

normalement prolongée.

Le Bonaparte, ayant quinze millions à expier, même

d'existences tranchées

si l'enfer se vidait, seul l'habiterait.

LXL jamais dormir dans

Il ne faut

bourreau,

les

bat ; car ces

répandu

et

gêneraient

bouchers

hommes

et les

la

même

atmosphère que

militaires qui sont allés

traînent après eux

les

le

au com-

fantômes du sang

peuvent communiquer des maladies de l'âme, qui le

devenir.

LXLI Le juste

est celui

qui ne verse pas

le

sang

et

qui ne fait pas

verser de larmes.

L'élu est celui qui conserve la vie autour de lui les

et

qui essuie

larmes.

Ne pas

être

méchant

c'est être

homme.

Être bon, c'est être demi-dieu: il y a peu d'hommes encore de demi-dieux.

et

moins


VI

LA RÉINTÉGRATION

«

est

Personne ne monte au descendu du

Le

ciel

descendu

ciel. »

où Jésus n'est

qui

ciel si ce n'est celui

pas

élus. L'orthodoxie

est le

remonté puisqu'il en

même

mentionne

rien, le ciel étoilé et le ciel

était

où parviendront

trois ciels

:

le ciel

les

aé-

empyré. Les commenta-

teurs s'extasient sur l'Ascension par inconséquence et

s'il

était

permis d'oser une rectification du sym-

bole nous voudrions y

lire

simplement

Christ réintégra la droite de son Père.

On

lit

dans Y Apocalypse

meurent dans

le

(14,

13)

:

«

:

Jésus-

«

»

Heureux qui

Seigneur, car leur œuvre les

suit. »

Or, l'œuvre du Christ a été d'ouvrir à l'humanité les

portes du devenir béalifîque;

personne divine

et

Il

est

remonté

et

comme personne humaine

participer la série créée à son exaltation.

comme faisant

Son

près-


218

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

tige éternel serait

augmenté,

si la

Messiation n'était

pas un acte constitutif de la Divinité. La prescience

nous

conceptible

difficilement

est

notre façon

:

de raisonner se limitant à une actualité nous

pêche de sentir

les divines

simultanéités

logie est tout obscurée de ce seul fait

nous voyons

les

:

les

théo-

la

cependant

prophéties prévenir par l'expres-

sion d'une mystérieuse videntiel

:

:

em-

attente l'événement

pro-

prophètes ont attendu Bethléem bien

avant que sainte Anne eut enfanté

actuellement

et

ceux qui représentent l'âme mystique du christia-

nisme attendent une manifestation nouvelle de puisque

divinité

rédemption

et

le

cycle du Père se termine à la

deuxième millénaire

qu'au

demption elle-même

doit

être

la

ré-

suppléée par

un

nouveau Verbe d'en haut. La Gnose a prestige ligion

;

d'avoir

honoré

le

Sauveur

en ces matières de tradition

l'histoire

la

ou à défaut

la

légende

le

singulier

avant il

et la

la

re-

faut suivre

légende nous

montre, non des prêtres, des mages, au berceau de Jésus. Les bergers furent avertis par des anges le

sublime Pasteur venait de

naître,

que

des esprits

simples étaient frappés d'entendre des chœurs célestes et de

voir de radieux éphèbes.

rurent pas aux mages, la

la seule

naissance du Sauveur; or,

désir de la

foi,

avec

la

ils

Ils

n'appa-

science leur révéla l'attendaient avec le

conscience de

l'esprit.

Ces


v.

219

l'occulte catholique

prodigieux penseurs avaient calculé l'heure du Messie et

à la première apparition dans

mouvement d'une

nouvelle étoile ou au

connue

ils

se mirent en

hésitation, sans

un

ciel

le

d'une

étoile déjà

route vers Dieu, sans une

doute, sans

un

retard, sachant ce

qu'ils allaient trouver.

Un

prestige incomparable restera attaché à cette

science qui a tout devancé dans la sensation de la

présence divine en ce monde. Melchior, Balthazar et

Gaspard garderont éternellement leur

conscients parmi l'humanité inconsciente qu'ils

furent les premiers

soient les derniers

:

témoins,

il

tiare

faut

par eux se réalisera

le

qu'ils

Verbe

du Saint-Esprit, par eux sera préparé

le

avènement d'un règne de

les fautes

l'Abstrait

:

prodigieux

quelques-uns n'infirment pas l'excellence de tière

:

et la

magie, vraie science

de

et puis-

la

de

ma-

et sainte science,

annonciatrice du Verbe, est garantie de tous les ana-

thèmes,

il

n'y a pas de faute qui puisse annuler cette

antique excellence.

Les mages apportent

les trois présents

ques; aujourd'hui encore porter

l'encens

myrrhe de

la

du

mystère,

mages pourraient l'or

du

douleur consentie, mais

pas reçus au Vatican l'étable de

les

comme

symboli-

ils

ils

sceptre,

apla

ne seraient

ont été reçus dans

Bethléem. Le vieillard assis sur son pro-

chain tombeau qui tient la place de Jésus, leur sou-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

220

d'un sourire tellement humain qu'ils repren-

rirait

draient leurs présents, persuadés de s'être trompés.

Voit-on jamais

le

pape provoquer un colloque avec

quelque représentant de lapensée humaine, ou truire

philosophiquement

monarque

:

spirituel,

s'insil

n'a

souci que des vassaux bénévoles, sans contact avec la

conscience universelle, enfermé dans l'étroitesse

d'un cérémonial suranné,

il

choses qu'il ne comprend pas fère

avec

main

les seuls

oscille,

une solution que

le

vrai

continue un ordre de et

pendant

pouvoirs politiques,

l'esprit

hu-

sans guide, et cherche dans l'analyse qu'elle ne contient pas.

Dieu ne

queur de Terreur

et

La

foi

s'étonne

pas plus aisément vain-

soit

quand on songe à

la

prodigieuse

du bouddhisme on se désoriente

diffusion

con-

qu'il

:

le

verbe

de Jésus n'a pu égaler ce cours. La rédemption a

augmenté

le libre arbitre

dignes et admirables,

nombreux et pervers. La liberté humaine

humain

les

:

et qu'il

et sempiternelle à la crainte

les élus

sont plus

prévaricateurs sont plus

doit

chose aux yeux de Dieu pour

un peu

;

être qu'il

une bien grande ne

la

pousse pas

supporte cette résistance énorme

son Verbe. On croirait,

de blasphémer, que

nécessaire, ni à tous, puisque

si

on n'avait

la religion n'est il

est si loisible

pas

si

de la

mépriser. Elle est

moins une obligation pour l'homme qu'un


v.

l'occulte catholique

ineslimable secours. L'inéluctable

221

loi et

que nul ne

transgresse, c'est la souffrance, non pas seulement

mais

celle d'ici-bas

cela

Souffrir,

Dieu,

et

seul

l'homme ne

au Créateur de se il

l'autre, la souffrance purgative. est

nécessaire

s'y soustrait pas;

faire reconnaître

saura la méduser ou l'éblouir

gémit jusqu'à

la

mort

et

:

voulu

et

quand

il

par

plaira

de sa créature,

en attendant,

longtemps après

la

elle

mort, et

ce gémissement la rend apte à la vie éternelle.

Celui qui, au lieu de se joindre à la caravane, veut traverser

le

désert seul et sans secours n'élude pas

la loi divine,

sa peine

:

l'accomplit plus

il

durement

et

aggrave

qui méprise l'Eglise et se dit philo-

tel,

sophe ou bien sceptique.

On

croit

que

la Vérité

a besoin de succès, la

reli-

gion de fidèles et Dieu du culte humain. Point du tout

:

le

succès pour ne pas être une chappe de dam-

nation doit être légitime; cette assistance universelle la

religion

est

offerte

reçoit ni satisfaction ni

non imposée

et

Dieu

ne

peine de notre piété ou de

notre prévarication.

Ce qui tif

la

est nécessaire est forcé

;

ce qui est faculta-

n'est point nécessaire, voilà la simple relativité

de l'homme, en face des

Un enchaînement

formule de

lois

de Dieu.

prodigieux de causes inaperçues

opère, sans cesse, l'œuvre divine avec les mauvais

éléments que

lui livre la

volonté de l'homme.


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

222

La

loi

des réactions, d'abord, qui fomente

le

des-

potisme expiatoire d'un Bonaparte après l'anarchie sanglante de

On peut née à

la

la révolution.

dire qu'une nouvelle certitude a été

don-

Foi par les attaques des Strauss et des Re-

nan, en forçant l'étude des origines.

Un vertu il

scandale produit :

des résolutions de

parfois

un mauvais exemple

n'est pas toujours perdu,

dégoûte du péché. Il

faut se l'avouer,

nous voudrions

teurs du triomphe, sinon ses auteurs

être les specta:

et

notre im-

patience s'accommode mal de l'attente, parce que nous

ne pouvons suivre

le

travail providentiel qui s'em-

pare de tout acte humain

et

le

manutentionne in-

cessamment, selon des alchimies prodigieuses.

Du moins

l'histoire

nous permet de surprendre

parfois les coups de barre des la

Archanges relevant

nef humaine et nous savons qu'ils veillent, infini-

ment

subtils et forts, ces ingénieurs de l'Eternité,

ces pilotes qui ont l'Absolu pour boussole, l'immensité

pour compas

!

Les attaches nationales nous gênent pour penser

:

Jérémie, en grand poète, se lamente sur Jérusalem,

mais qu'importe Jérusalem contre

le

mur du temple

!

Les

juifs

vont pleurer

des larmes patriotiques et

qui n'ont rien de mystique. Saint Louis fut un roi plus près de Dieu que Sa-


v.

lomon

et la

223

l'occulte catholique

moindre des cent cathédrales de France

est supérieure

au temple de Salomon.

Les plus hauts penseurs se sont hélas passionnés

pour

motte de terre où

la

Joseph de

étaient nés.

ils

Maistre ne cesse de s'inquiéter de l'avenir de la

France

!

Eh

!

l'Egypte et la Babylonie étaient d'une

autre importance et d'une autre valeur et elles ont

passé

!

Pour suivre Jésus, pour suivre

le

il

faut briser les liens

Saint-Esprit,

il

du sang:

faut briser les liens de

race.

L'universalité de la pensée ne permet pas de pas-

sion nationale. Si explicable que soit l'action du milieu

sur l'individu,

il

doit s'en affranchir

s'il

veut

voir chrétiennement, c'est-à-dire selon Dieu.

Or, la succession des empires n'a rien d'affligeant

en

soi il

;

il

y a deux patries pour uc chrétien,

aspire et l'humanité qu'il doit épouser au lieu

des passions de son village rités

:

car

économiques entre gens du

n'y a point de solidarité entre

le

sants; jamais un mathématicien si

le ciel

si

il

y a des solida-

même

territoire,

penseur ne

et les

s'est

que

pas-

demandé

un théorème concordait aux passions de sa

l'écrivain n'a

il

rue,

donc pas à s'enquérir d'autre chose

la Vérité qui est

en toute matière, l'Unité,

l'Unité de pensée consiste à s'abstraire

race et du temps.

du

lieu,

et

de la


ARCANES DE LA

RÉINTÉGRATION

LXLI

Nul homme ne

serait

monté au

ciel si

Dieu

n'était descendu

en terre.

Mais sés

il

ne faut pas dire que

que depuis dix-neuf

les justes

siècles,

comme

ne sont récompen-

fait

l'archevêque de

Paris, car ce serait ne rien comprendre au Divin, dont tous les actes

sont potentiels

aux

trois termes de la durée.

LXLII Mosche a vu Dieu face à

face, oui, il

mes a vu Ammon, V Ammon de qui n'ont rien

pu

a vu Jéhovah

Dieu

:

Tout"

sa conception, et les simples

voir en ce monde, verront

oui, ils verront leur

;

mais nul

Dieu dans Vautre ;

être créé n'a

vu

et

ne

verra jamais V incréé.

LXLII

Le devenir heureux

est

V apogée de Vêtre

;

l'état

paradi-

siaque nous accomplira sans nous changer; nous serons parfaits


v.

sommes

relativement à ce que nous

au groupe des docteurs. Le rarchie des œuvres

;

225

l'occulte catholique :

ciel est

le

B. Labre ne sera pas

hiérarchique

;

de la hié-

mais une phrase de Pascal pèse bien des

disciplines, et quelques mesures de Beethoven et de

Wagner,

bien des rosaires.

LXLIII L'intelligence a devancé la Foi, dans Vélable de Bethléem les

mages ont

être sont-ils

puisque

le

été les

et la

;

;

;

mais peut-

venus abdiquer devant lui, leur antique mission

Christianisme devait réaliser la totalité des initia-

tions ; et peut-être la

V Eglise

premiers adorateurs de Jésus

magie

est-elle,

depuis une usurpation sur

peut-être ? L'Eglise la possède sans

la

comprendre

garde sans s'en servir.

IAL1V Il faut les

que la prochaine Renaissance

symptômes d'une préparation sont

d'hui lirait Voltaire sans rire finie.

Le passé

?

soit intellectuelle, car

évidents.

Qui donc aujour-

V impiété est scientifiquement

formidable témoin, confondant

les

y aura beaucoup d'hommes sans religion, parce que

les

s'est levé,

blasphémateurs. Il

générations sont gâtées ; mais la religion

na

déjà plus d'autres

détracteurs que des illettrés et des traitants politiques.

15



VII

LA JUSTIFICATION

que toute

L'idéal de justice a eu plus de martyrs

autre idée

dans

:

les

langues diverses,

mot juste

le

désigne un être bon, sans faiblesse pieux, sans fana;

tisme plus

:

un

saint n'est pas

comme

intensité, c'est

un

juste,

;

beaucoup

moins comme harmonie.

Savonorale avait beaucoup de d'abord l'enthousiasme

c'est

traits

du saint

mais ceux qui l'estimaient

digne du nimbe ne l'appelèrent jamais un juste

manquait d'une seule qualité qui les autres

:

la

tempérance dans

est le frein

aime à

souffrir violence

sions et elle en trouve dans vaises,

malgré leur

objet.

ecclésiastique s'est doublé

de Dieu

a,

prochain.

le

et :

:

il

de toutes

bien.

le

Les vivacités contagionnent qu'elle

et

il

telle

notre

lui faut

âme

des pas-

bien, qui sont niau-

Chaque

fois

que

le

bras

du bras séculier, l'amour

en apparence, créé

la

haine d'un certain


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

228

Comment et

se

modérer, quand on incarne

la vérité

ne pas frapper aveuglément lorsqu'on croit son

bras, le bras de Dieu

Dieu ne frappe point

même

et

?

En

que sa main bénit sans cesse.

Mais pour ceux qui repoussent

cette toute puissante

bénédiction, elle se change en anathème, par

qu'on

que

réfléchissant

le fait

la refuse.

L'œuvre de Dieu a plus

souffert de l'impériosité

des croyants que des attaques adverses.

Les hérétiques qu'on a brûlés, purifiés par plice ont conquis la virtualité inhérente au et le

Le

le

sup-

martyr

protestantisme est la revanche des Albigeois

;

;

Juif vilipendé, exterminé, a rouvert la bourse

de Judaety a entassé tant d'or, que

la

chrétienté

elle-même se trouve en présence de Shylock. Est-ce le riche ou le circoncis qui est haïssable?

Dans

les

deux

cas,

il

est

curieux que

les

Rotschild

commensaux de l'armoriai latin, tandis qu'on assomme le pauvre Juif dans les rues. Nous ne percevons l'extériorité que par la lumière

soient les

:

si la

forme ne

et implacable,

clair

obscur

la modalisait, si elle était invariable

lumière nous serait ténèbre

la

est

le

encore plus dans

:

terme de notre perception,

le

le

et

sens métaphysique que dans

l'optique.

N'oublions jamais que Jésus,

comme

le

sanhédrion a condamné

blasphémateur, pour défendre Tinté-


v.

grité de la religion

main défendait aux

229

l'occulte catholique

ses

mosaïque

que

et

:

le

Dieux en dévouant

clergé ro-

les chrétiens

bêtes.

La

vérité,

actes et

ne se manifeste qu'aux

socialement,

non aux doctrines

:

en toute occur-

la charité,

rence, est à sa place, tandis que la formule d'une

époque

synode peut toujours être erro-

d'un

et

née.

Nous ne serons pas jugés sur

la

poule d'eau du ven-

dredi, mais sur nos pensées de tous les jours bêtise ne sera jamais

pardonnée. Or,

une bête pour s'informer

non dans

à

manger

la

:

l'Eglise

nourriture

et

si

tel

faut être

il

canard est

commande une

et la

:

licite

ou

restriction

non pas un pointage de

cuisi-

nière sur sa liste de marché.

Les banqueteurs du Vendredi saint sont stupides, ils

protestent contre une matière sublime; mais le

pauvre qui n'aurait qu'un bout de charcuterie peut le

manger, en sécurité de conscience, parce

le

pauvre,

le

grand dispensé

!

Dieu ne dira pas à son tribunal m'as-tu appelé ton prêtre,

Malheur à

:

fut ta

nom

de quel

«

mais de quel cœur

— mais quelle

qu'il est

— ni quel

charité?

fut

»

celui qui s'est servi des vases

sacrés

pour ses passions; malheur à celui qui a rempli de sang

le calice et

des faibles

:

qui a crucifié l'Agneau dans

celui-là

le

corps

ne sera jamais pardonné.

Un


230

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

seul salut est impossible, celui du fanatique sanguinaire.

Hélas

la religion

!

a redit souvent à tort

Bélise devenu tragique

Nul

n'aura

Idée mosaïque,

des juifs porte

le

:

il

le

le

le

mot de

:

salut que nous et nos amis.

Dieu des chrétiens succède au Dieu

n'y a d'autre Dieu que Dieu,

prophète qu'on écoute,

si

et

peu im-

on l'écoute vrai-

ment.

Hors de

l'Eglise,

pas de salut, mais qui est hors

de l'Eglise? Celui qui en viole

l'esprit

ou celui qui en

ignore la forme?

L'homme du Gange

du

ou

trouve donc hors de l'Eglise,

fleuve

et seuls les

Jaune

se

Occiden taux

seront baptisés et sauvés. Cette formule insensée a

donné

lieu à la

propaga-

tion de la Foi, épithète impropre, car le missionnaire

s'adresse à des croyants, pour changer leurs croyances traditionnelles et les mettre en désaccord avec le

milieu où

ils

vivent.

Christophe Colomb a été la Foi,

croix,

il

il

voulait conquérir

l'a

livré

le

grand propagateur de

un nouveau monde à

la

aux bandits espagnols.

L'incendie du Palais d'Eté, en Chine, perte irréparable, car la bibliothèque contenait entre autres veilles les

preuves que

le

mer-

caractère chinois sort du


v.

cunéiforme accadien, a été

le

fruit

des

Partout, la présence du missionnaire le viol et le

231

l'occulte catholique

missions.

amène le

massacre, partout. Les populations re-

poussent ces étrangers envahisseurs de l'âme,

métropole

vol,

les

venge

:

l'Angleterre a

et la

emprunté aux

latins les missions, tellement ce sont

moyens pra-

tiques de conquête. Si les missionnaires se figurent

au

ciel

que baptisé,

je

que nul ne parvient

comprends leur

zèle,

mais

leurs chefs, ceux qui leur ont dit cela, sont des im-

posteurs.

Hors de

l'Eglise,

refusé sa lumière

;

pas de salut pour ceux qui ont oui,

mais ceux qui sont maté-

riellement en état de la recevoir ne forment qu'une faible part

de l'humanité.

Sont vraiment hors de

l'Eglise, les

mauvais pas-

teurs, les loups déguisés en bergers, les Judas, les

Didon. Les dominicains, parfois, semblent des adjugants ivres. «

Lorsque

la

persuasion a échoué, lorsque l'amour

a été impuissant, tive,

il

faut s'armer de la force coerci-

BRANDIR LE GLAIVE, TERRORISER, COU-

PER LES TÊTES, SÉVIR ET FRAPPER. Eh Et

quoi

le

!

Maihan, d'un prêtre

est-ce là le langage ?

majestueux hibou du Vatican

laisse ici le ser-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES vite ur de

Baal

de cette sanglante bave,

salir,

la li-

vrée des serviteurs de l'Agneau. Et par cette parole d'épouvante et par ce silence

du Pontife, plus épouvantable encore,

le

Mage ou

le

métaphysicien se trouve missionné pour défendre

deux calomnies vivantes, un moine

l'Eglise de ces

sanguinaire

A

et

un oracle mort!

Notre-Dame, on avait déjà innocenté

sition, et ainsi

on tue

la foi

dans

pays

les

l'inquicivilisés,

tandis qu'on l'apporte aux négrillons. Si l'Alliance

du clergé

et

de l'armée continue, je

camp ennemi

serai avec tous les intellectuels dans le

car

le

vingt schismes,

la

il

déshonore non par des vices

individuels mais par le mépris de l'Evangile C'est

:

père Didon est plus redoutable à l'Eglise que

un sacrilège

et,

même.

chose exhorbitante, qui restera

impuni.

L'Arcane du jugement

est celui-ci

:

l'homme sera

jugé d'après lui-même, c'est-à-dire selon sa propre loi.

L'implacable sera perdu,

et le

miséricordieux se

verra pardonné.

Mais

le

crime sans rémission sera d'avoir menti à d'avoir aimé

soi-même,

prêtre,

d'avoir

des serrures

le

fait

;

le

carnage

;

roi,

penseur, d'avoir enseigné

doute.

Jérôme Savonorale a mérité

le

bûcher,

comme


v.

séditieux,

233

l'occulte catholique

mais l'ardeur de sa

foi et la

desseins valaient la canonisation

cet

:

à montrer combien la justice est

droiture de ses

exemple

difficile

suffit

à conce-

voir.

Pour

plusieurs, le Bonaparte est

un second Cons-

tantin qui a rouvert les Eglises; pour moi, c'est l'Antéchrist en personne.

Le grand Eliphas Lévy admirait ce monstre, grand Chateaubriand Victor

Hugo

l'exécrait.

n'était pas chrétien et

charité dans l'inspiration

âmes adjudantes divine hostie.

Le

et ils

;

les

il

avait de la

moines actuels ont des

consacrent tous

les

jours la

/

en 1871, a été plus immonde

parti de l'ordre,

que

le parti

que

les insurgés.

du désastre

et les soldats

plus sauvages

Les peuples d'une grande douceur tombent

une grande rayonne sur

faiblesse le

et le

:

l'Anglais, le

monde par

le

seul

vile à

méchant pratique, fait

de son insensi-

bilité.

Ces considérations arrêteraient tout bon esprit, l'idéal

ne venait allumer son

si

phare parmi celte

obscurité parcourue de décevantes lueurs; et l'idéal

a son symbole dans la Croix

:

c'est elle

forme arbitrale de notre jugement, étant le code d'éternité,

il

et

qui est la l'Evangile

n'y a plus qu'à détailler la

proportion, ou la Force devient la violence.


ARCANES DE LA

JUSTIFICATION

LXLV Servir Dieu passionnément

c'est

sion emprunte sa force à son objet

mal

même

le servir,

car la pas-

et s'aveugle.

LXLVI Dieu juge nos

un juste

actes,

non nos doctrines

;

il

vaut mieux être

boudhiste qu'un pécheur chrétien.

LXLVII Le catholicisme

est latin, le

christianisme occidental,

c'est-

à-dire qu'il convient particulièrement à ces races; un seul

musulman

s'est-il

jamais converti

si ce n'est

quelque

hamaL

Il faudrait

donc transporter des chrétiens en Orient, pour y

transporter

le

christianisme.

LXLV1II

Le catholicisme a

le

droit de se maintenir,

il

n'a pas

le


v. droit de conquête, la métropole

missionnaire qui s'appuie aux fusils de

et le

ou qui

235

l'occulte catholique

les

appuie

est

un missionnaire infernal.

LXLIX L'Eglise

est

V Arche de

même quand

continue,

On peut demander Mais chaque

mette. role

a qui veut

ne doit point

:

vérité, c'est-à-dire

elle n'est

est

pas manifestée.

sa manifestation pourvu qu'on s'y sou-

fois qu'elle se tait, elle

car

que la vérité y

le

abandonne

la

pa-

silence ne peut être qu'habile et l'église

l'être.

LXLX II le

y a deux forces

ecclésiales, tantôt la

pontifes tantôt elle

tificale

lumière descend sur

monte vers lui ; tantôt l'abstraction pon-

promulgue, tantôt

le collectif

chrétien suggère

:

et c'est

Saint-Esprit qui opère, mais on ne l'aperçoit qu'à

toujours

le

l'effet, et

longtemps après l'événement.

LXLXI

La

stricte justice,

Dieu ne

la

rend qu'à lui-même,

il

fait

miséricorde à la créature, mais cela ne veut pas dire impunité.

Si nous mesurons

le

péché à notre faiblesse,

il

devient par-

donnable, si au contraire à la grandeur de Dieu, missible et la

:

mais Jésus

s'est fait

homme

il

est irré-

et la faiblesse

humaine

grandeur divine sont mystérieusement

conciliées.

\



VIII

L'INSPIRATION

Croire au

Saint-Esprit, c'est le reconnaître dans

même

toutes les traditions,

en majeure partie erro-

nées, et à la fois le pressentir dans la gestation actuelle

;

imparfaits, dans les

œuvres souvent perverses.

L'Absolu de l'erreur n'existe pas

aucun homme,

la

:

non

plus, chez

Mais

méchanceté radicale.

paresse intellectuelle

préfère

décerner

ronnes ou lancer des anathèmes studieusement

hommes

discerner dans les

c'est, surtout, le

l'ivraie

des

que de

la

cou-

séparer

du froment, dans une doc-

trine.

Le Saint-Esprit n'admet pas ces appellations cules, les Gentils, les til,

un homme qui

mérique

était celle

l'univers.

ridi-

Païens? Qu'est-ce qu'un gen-

n'est pas juif, et quelle place nu-

de

la

Judée

? la

moindre de tout


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

238

La Force mais

est nécessaire

au triomphe du

Droit,

ne se manifeste jamais sans abus

elle

:

cha-

cun, suivant qu'il sera bilieux ou nerveux, décidera

son

rejet

ou son règne

moment

possède en ce

faut choisir non entre

mais entre

chacun aura

et

des caractères

si

tort.

Rien ne

tranchés et

il

deux choses également bonnes, de chacune.

les parties

Le bien ne s'opère que par combinaison avec un accident d'opposition

:

la

vertu n'existera que par la

ou

victoire de la volonté sur l'instinct

le

personnel

intérêt.

La

difficulté est

donc constitutive de l'œuvre

tentation, de la sainteté

cette matière est

:

et la

une des

plus obscures de l'occulte, elle bouleverse nos catégories d'entendement et nous force à ne pas tran-

cher au

Pour

vif et superficiellement. le

simple, l'humanité se divise, depuis son

aurore, en deux parts

peuple de Dieu

:

Israélisme et Gentilité,

et les autres

peuples

:

un

cela ne fatigue

point l'esprit.

Mais cela

mensonge peut

le

Jésus

n'est pas vrai

n'existerait

percer le

hommes

;

que

quand on

surveille,

:

le

catéchisme ment

si

on

un

mensonge

sont des enfants et les

qu'elle verra

? or, les

pasteurs doivent

proportionner leur parole à ceux qui

La dévote persuadée

proposait à qui

à l'enfant que le petit

dit

est-ce

le

?Le

les écoutent.

Dieu ne sera pas


v.

déçue, l'ombre de

Dans une

l'aile

d'un ange suffira à l'extasier.

civilisation

où tout

monde prétend à

le

tout savoir, à tout faire et à tout être,

de faire accepter Egalité est

Eglises et tins

ont

même

plus grands

est difficile

il

hiérarchie des êtres.

mot

plus affiché

le

même

sur les

veut dire ignorance incurable. Les La-

il

rois, écoles

la

le

239

l'occulte catholique

perdu

la faculté d'admirer,

de maîtres,

tels les

hommes du

peuple de

pays d'Occident

:

les

passé n'y trouveraient ni

sujet, ni disciple.

L'œuvre providentielle s'élabore avec des éléments plus dispersés et mélangés qu'autrefois core de l'ordre par la coercition, mais

y a en-

il

:

n'y a plus

il

d'obéissance véritable, faute d'autorité légitime.

Depuis

la

mort de Lacordaire

abandonne

piration

Parsifal, l'Evangile

clercs

les

même

dont

la dalle

et

de Gratry,

l'ins-

passe aux laïcs.

en musique, l'Eucharistie

réalisée en art est l'œuvre d'un et

et

homme

sans religion

ne porte aucun signe de rédemption.

Un autre

génie, moindre certes, mais croyant, Franck

qui a

de

fait

l'art

mystique n'a pas rencontré

la gloire,

car les catholiques de ce siècle sont les ennemis de la

pensée

et

niaiserie.

de

la beauté, les fervents sectateurs

Mois de Marie ou statue d 'autel

ou méditations, églises

même

et

d'efforts et

il

images

apologétique, tout

cela est sans soin, sans art, sans beauté

de Dieu, point

,

delà

:

à l'œuvre

a fallu qu'un acteur lut


240

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

en public du Massillon, pour révéler à beaucoup, ce

que

fut et ce

que pourrait

être

l'éloquence de

la

chaire.

La parole de Dieu dédaigne vains ornements

:

les artifices

curé Bottom

et le

avec moins de soin que

fait

et les

son prosne

journaliste son article.

le

pieuse ferait croire à la stu

Illisible, la littérature

pidité de tout ce qui est dévot

;

et

-

combien, je ne dis

pas d'intellectuels, mais de femmes qui ne trouvent plus un directeur, voire

L'Art seul

un confesseur.

encore sa prière de façon à être

fait

écouté par les anges et

en témoignent au Très-

ils

Haut. Les pasteurs ne savent plus paître leur troupeau,

ils

sont modernes et administrateurs, fonction-

non pas

naires d'Etat, religion et

apôtres, commissaires de la

non évêques.

Le don de

subtilité est le

de l'Esprit-Saint

;

il

don

essentiel tré-

terre profane et des objets

profanes instaurés indûment en

office sacré

:

il

per-

se nourrir l'âme et l'esprit de tous les fruits

défendus au reste des mortels;

dans

plus

permet de découvrir des

sors sacrés enfouis en

met de

le

l'élection

même

:

il

constitue une élite

à travers les

transitoires de la race et

du

lieu,

il

modifications

marque

l'unité

essentielle qui relie les religions entre elles et les

philosophies'aux religions

l'homme

;

par ce don seulement,

s'élève au-dessus de

la

sentimentalité,

il


v.

pense,

l'occulte catholique

241

conçoit au lieu de sentir et d'éprouver, c'est

il

l'archi-don.

y a encore des persécutions mais il n'y a plus de martyrs on a pu, dans toute la France, chasser les Il

:

moines de leur couvent sans avoir de procès vérita-

aux défenseurs. Entre

ble à faire

taque et la

foi

qui se défend,

il

le

fanatisme qui at-

y a un abîme

et le sen-

timent de Tolstoï, qui est de laisser libre cours au scélérat aboutirait à

aux

l'anarchie et

Socrate a bu la ciguë pour obéir aux

maux.

pires lois,

mais

les

gentilshommes qu'on venait chercher pour l'échafaud n'obéissaient qu'à la stupeur.

Personne le

n'a

quelque étendue dans

parti de l'ordre

droit, c'est

serne.

:

ne connaît ni son devoir ni son

un gendarme qui ne garderait que sa

L'autre

d'aliénés.

les desseins

parti

se

manifeste

ca-

par des crises

Quelques explosions stupides ont

suffi

à

précipiter la bourgeoisie terrifiée dans les bras de

l'armée et en attendant l'ère des prétoriens, on voit

l'homicide national se tourner

sur

le Petit

comme un

Poucet national, proie

ogre lâche

facile, gloire

sans

fusiller

quelques manifestants. De con-

duite, de plan, de

pensée rectrice, nulle ombre, ni

péril

;

en haut, ni

en bas, on

tons et d'idiots

:

et

tanneur,

un peuple d'avor-

depuis bientôt trente ans, ce

qui fut la France et qui

d'un

dirait

manque

n'est plus

à l'équilibre

que

du

le

garni

monde, 16


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

242

facteur ancien et vénérable

La Providence n'emploie ments donnés par elle

est

va s'annihilant.

qui

à son

œuvre que

à cette heure,

le libre arbitre et

impuissante littéralement à

que bien de l'humaine fange criminelle, mais elle

:

ne livre

les élé-

distiller

quel-

non que l'époque rien de

soit

caractérisé

et d'intense.

L'allégorique combat de la vérité et de l'erreur ne s'observe plus

ce sont des duels d'erreur à erreur

:

et la victoire est toujours

une

pour

défaite

l'idéal.

La Turquie vit littéralement de ses ennemis, chacun à son tour la soutient par haine du compétiteur, et la

curée de Constantinople est indéfiniment différée, parce que les chiens politiques se gardent entre eux, plus ennemis du partage qu'avides de la proie.

Un rangé

demi-million de cadavres chrétiens n'a pas déle

moindre ministre occidental.

d'autre solidarité

d'homme

peuple que celle de la force acquise

moment où

à

homme

Il

et

n'y a plus

de peuple à

l'intérêt et les sociétés

épuisent

pour durer, sans prévoir le prochain

elles se

découvriront sans idéal

et

sans

mœurs. D'après ce qu'on voit de l'individu sans science ni

générosité,

on se figure

proclament l'ignorance

et

se

le sort

des races qui

cantonnent dans

le

plus bas intérêt.

Calame, ciseau, pinceau, burin,

il

faut

une matière


v.

aux mains de paraissait,

il

243

l'occulte catholique

l'artiste

:

et si celui

de la rénovation

chercherait vainement la matière de

son œuvre.

La tisée,

civilisation latine elle

couronne de roses

la

brute immémoriale,

en

art, et la stupidité

religion

!

ressemble à Titania magné-

le

et

couvre de caresse,

nombre qui

en politique,

et la

est

Bottom

routine en


.

ARCANES DE

L'INSPIRATION

LXLXII

La

dans V universalité,

vérité est

maine

:

quiconque

ne pense point

;

cherche, pense

mal

se souvient

cette sorte

d'unité hu-

d'une patrie, lorsqu'il pense,

quiconque se souvient de sa doctrine, lorsqu'il :

il

faut se présenter au mystère,

V esprit

mom en tan émeut nu LXLXIII Le Bien étant combattu, mais le

le

Bien

droit de

est

mal

dans

il

a besoin de la force pour exister ;

les faits et

faire, tout le

nous avons une règle pour

non dans

monde a

les

celui de

idées.

Nul n'a

mal penser ; car

la conduite: la charité;

mais n'en

avons point pour la doctrine, qui soit universelle.

LXLXIV

V homicide mieux

est

un mal,

le

polythéisme une erreur

croire à cent dieux que d'avoir tué

un

seul

; il

vaut

homme.


v.

l'occulte catholique

Qu'est-ce qu'un encensoir et si

une prière

245

mal balancé auprès du sang répandu

est fervente,

qu'importe son lexique

?

LXLXV Le devoir spirituel lumières, mais battre les

il

est

de faire participer

faut donner à ceux qui ont besoin

non

et

pauvres qui refusent V aumône.

Il est plutôt fait d'établir

dans

prochain à ses

le

les idées ;

.soucient d'idées

l'harmonie

dans

les

mœurs que

et

ceux qui se

car chacun a besoin de moeurs

ne comptent pas, tellement

ils

sont rares.

LXLXVI La paix ficile

est la

plus grande chose de ce

à l'homme parce

monde

et la

plus dif-

qu'elle lui refuse implicitement sa

pâ-

ture de bête féroce.

Un cun

discours de simple raisonnement ne fixe l'attention d'au-

et la

Il n'y

saints

moindre violence suscite a que

meilleurs qui apprécient la modération;

eux-mêmes ont donné des exemples

lesquels ils

d'excessivité,

n'auraient point conquis l'imagination.

avoir la fièvre et

les

l'intérêt.

et

délirer

même

sur

on ne voit pas qu'ainsi on en

le

sort.

chemin de

On

les

sans veut

la perfection,



IX

L'EGLISE

La Magie enseigne, comme moyen non la

puissance réalisatrice,

pareil de

formation d'une chaîne

la

de volontés étroitement rivées Tune à l'autre par un

unique

vœu

et tous

:

les

maîtres de l'occulte en-

gagent leur disciple à former cette chaîne, formule ironique, car nul ne crée de tels courants sans in-

carner un événement providentiel, formule erronée car cette chaîne existe et telle qu'on ne la rêverait

pas;

ses

monde au tante,

anneaux passent ciel

l'église

même

et elle

souffrante

et

et

courent

de l'outre

s'appelle l'église milil'église

triomphante.

Les prières du Purgatoire (qui ne peut prier pour

lui-même) par

les élus

formidable et

et les

bénédictions sans cesse répandues

sur la terre, constituent un

et

armement

auquel rien ne résiste qu'en apparence

un court moment.


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

248

Pourquoi donc rassembler une douteuse bande

quand on a

même

les

formidables armées? Parce que

trois

podestats prennent des instruments spé-

ciaux pour leurs plus mauvais coups,

d'armer ses passions pour

cultiste rêve

commander que L'occultiste

d'obéir, et diriger

est

un

burg inexpugnable

l'on

si

Magie

est

veut

préfère

un

féodal qui voudrait ériger

ou

enfermer son

me

et

orgueil

en

:

inemployable aux intérêts individuels, la

et

Eh

joie.

croire, je le dis à tous

quelqu'un y parvient,

si

mieux

les

que suivre.

mettre ses secrets désirs en sécurité !

que Toc-

humain

assouvir, enfin parce que l'orgueil

bien

et

la et

punition ne tarde ja-

mais.

Quel

est le

péché d'Amfortas? Est-ce d'avoir

aux tentations de Koundry? Non, mais de lance

pour

Les armes sacrées sont

fatales

servi

de

la

sainte

faibli

s'être

défendre

se

de

Klingsor.

voire

fanes, l'extase

à assurer

du Vendredi

aux combats pro-

l'impunité

Saint, Parsifal a soin de

dire,

lui

pur

et

qu'il

ne

s'est

jamais servi pour

qui cherche

le

A

des fautes.

nous

chemin du Graal, sa.

défense de la

lance auguste.

Le prêtre qui trouble une âme dans

l'acte

de

la

confession est plus coupable que Tibère à Gaprée

car

il

s'abrite de

Dieu

même pour

:

attenter au pro-


V.

chain. Je

249

l'occulte catholique

l'ai dit ailleurs, el

En face de la communion munion des pervers à

je dois le répéter ici (1).

des saints,

y a

il

com-

la

côté des traditions véné-

:

errements sempiternels

et l'église

contient d'une façon latente un fanatisme

musulman

rables,

y a

il

tisonneur

les

d'autodafés

et

de

incendiaire

biblio-

thèques.

monde,

Or, jamais, nul au

pape, n'a eu et n'aura

fut-il

le droit

hiérophante ou

d'assommer au

de l'Esprit; un bûcher ne prouve rien contre time,

victime n'a point

si la

nom

la vic-

commis de crime ma-

tériel.

Certes,

l'homme qui

s'attaque

aux âmes, est

le pire

assassin, et les attentats contre la Foi sont incom-

mensurablement plus coupables que contre sonnes

:

il

les

per-

y a moins de sacrilège à tuer un prêtre

qu'à insulter l'Eucharistie, mais l'homme ne connaît

comme juge que

des choses humaines,

pour venger l'humanité sition

même

serait

une

en

:

non

compétence

a qualité

la Divinité. L'inqui-

principe est infâme

parfaite

il

et

le

:

elle

suppo-

moindre des

rabbins brûlés en Espagne l'emportait en savoir sur

Torquemada.

Au Verbe même

(1)

pervers, on ne peut opposer que

Le prochain Conclave.

336, p. 3

fr.

50,

Dentu.

Instructions aux cardinaux,

1

vol.

de


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

250 le

Verbe,

sinon

toute

droits, puisqu'elle

religion

ayant

les

pour ses

est la vraie

mômes

sectateurs,

une religion armée.

serait

Certes, la vérité s'abdiquerait, à ne se pas défendre,

mais dans taque

proportion et

la

et le feu

:

la

nature

même

de

l'at-

de peloton ne sera jamais une preuve.

La répression théocratique

s'écarte trop aisément

de l'humanité pour qu'on l'autorise. Le bûcher où périrent après Savonarole, Jean Huss, Jérôme de

Prague, Arnauld de Brescia servit de piédestal au

médiocre Luther.

Les deux premiers étaient gens austères quents

mand

:

leur idée

tout

à

le

bourreau

:

médiocre.

fait

d'une doctrine, à

Non,

simultanément

et

trognes

le

L'initial

celui qui ne conçoit pas j'ai

en extase, dont

viches

dans

moine

le

rire

pantagruéliques

et

éloalle-

mouvement

la contradiction, c'est

façon, blasphème!

ciel

s'incarna

et

d'invoquer

Dieu à notre

vu tourner des dervisage

réverbérait le

des Franciscains aux

suant

la

bêtise et

le

péché.

y a dans le catéchisme de munion, à cette question Il

ma

première com-

:

«

Il

«

y

a-t-il

eu des saints, parmi

Oui, mais en petit

Quel que

soit le

nombre

les Gentils? ».

poids qu'on accorde à

mon

témoi-

gnage, je n'ai vu en Orient d'autres saints que des


v.

l'occulte catholique

on me posait

251

question catéchistique

Gentils

:

Y a-t-il

des saints catholiques, en Orient? je répon-

drais

et si

« Peut-être,

:

la

mais en

nombre.

petit

:

»

La Communion des saints comprend les saints de Memphis et de Thèbes, les saints du Gange et de l'Oxus, les saints de l'Euphrate et de l'Eurotas.

Les Oannès,

Manou,

les

Orphée, les Zorastre,

les

les

Çakya Mouni ont engendré des légions de

et

de toute éternité

même

ils

saints

reconnus frères du

se sont

père et ont partagé leurs couronnes, aux ap-

plaudissements des neuf chœurs.

du vulgaire, clergé

Faites agréer

fresque où leur

saint

nimbe

Encore sophes

le I

Thomas

et saint

sentiment religieux

fidèle,

une

Augustin ôtent

mettent à Aristote

et [les

Mais

et

à Platon.

et

tolère-t-il

les philo-

figurez les apôtres se levant pour

céder la place à des brahmanes, à des lamas, à des

mages,

et les

fondateurs de religion plus près du

trône divin que les saints

eux-mêmes

:

ajoutez les

élus de l'Esprit, les génies, mettez-les au-dessus de

tous les fidèles

montrez Raphaël, Léonard, Michel

;

Ange, embrassés, caressés par

les

Anges

Paradis en entier en admiration devant les artistes

;

mêlez

le

Parnasse,

et

et enfin le

les

poètes et

Y Ecole d'Athènes

à la Dispute du Saint Sacrement, et vous verrez les

Franciscains serrer les poings

assommer, car

cette

et

penser à vous

vision qui est certes la réalité


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

252

confond l'ignare

céleste,

et rejette la crasse, l'igno-

rance, la routine, toutes les voies où marche, hébété,

de

le bétail

la foi.

Chaque période vine

a une dominante de direction di-

celle d'aujourd'hui est l'unification.

:

Les

étonnantes

découvertes

portent

récentes

un caractère de

diffusion des idées et de pénétra-

tion des

Les

races.

cosmopolite,

expressions

sont des

»

«

internationale,

faits spirituels,

il

d'autre frontière véritable que la culture

comprennent entre eux

civilisés qui se

:

n'y a pas il

y a

et les

les

bar-

bares ou les ignares qui sont forcément bornés par leur intimité.

Prince persan,

Tel tel

tel

kabbaliste de Jérusalem,

brarnahtchari de Benarès est tandis

triote,

que j'ignore

la

mon

vrai

compa-

peuplade sauvage à

laquelle appartient le président de la

République

française.

hommes

Les

de savoir et en

bonne volonté sont

entre eux

lui

:

on

même les

:

que

tandis que les ignorants et

s'avouent les ennemis de tout bien et les plus féroces.

Le Saint-Esprit a de

temps de

frères possiblement, quels

soient le lieu et la race les fanatiques

môme

ses

hommes

qui ne relèvent que

reconnaît à ce signe, qu'ils sont puis-

sants en œuvre, et qu'au lieu d'emprunter leur prestige à la religion, ils lui

en apportent

!


v.

Des

253

l'occulte catholique

relations se peuvent établir par l'amour ou

l'enthousiasme entre

les

esprits purs et les esprits

immortels.

Gomment douter que l'intelligence ne se réponde d'un monde à l'autre, puisque Dieu même accorde le

miracle à la prière.

Les conjurations n'agissent que sur conjurateur

:

un pur

désir

seul

atteint le

supérieur. Qui s'inquiète de savoir cette

communion ne

l'obtient

l'esprit

pas

s'il

et

est

du

monde digne de

qui l'implore,

la reçoit.

L'oraison mentale est la voie de l'extase, et la

mé-

ditation celle de la vérité.

Quant à l'Hénosis, ne faut point parler

ou aux

il

un saint mystère dont

;

il

n'advient qu'aux purs ingénus

aigles de l'esprit, mais tous

leur aimantation ner.

:

c'est

peuvent choisir

et la placer haut, c'est se prédesti-


ARCANES DE

L'ÉGLISE

LXLVII

La et

puissance d'un signe

vaut

est

donc

le total le

de la foi qu'on y attache,

est faite

de ceux qui y croient. Le signe de la croix

signe tout-puissant.

LXLVIII Justus aquse, Deus mare.

L'homme

si

grand

que porté sur un

ne parvient à sa complète lumière

soit-il,

collectif religieux

on ne réalise point ; d'âmes massées par

la matière le

:

on pense

seul,

du grand œuvre

mais seul

c'est la

foule

Credo.

LXLIX

U Eglise est Vindignité

une

de ses

telle

merveille quelle vit

membres

et

qxCïl

et

vivrait

malgré

faudrait la conserver


— l'occulte

catholique

même

si

tenait

Depuis qu'elle a paru,

il

v.

comme

nécessaire,

on

la

255

pour fausse

et

inau-

thentique.

ce n'est et le

n'y a plus d'autre religion

:

car

point un nouvel ouvrage que des morceaux choisis

Protestantisme

une chose à part

est

un fragment de

distincte,

et

comme

catholicisme, non pas

Mahométisme

le

est

une

ampliation du Mosaïsme.

G

mon

Si

goût ne retient dans V œuvre de Raphaël que

Chambres, ce n'en

est

pas moins

seul Raphaël que

le

un nouveau tome en arrachant

on n'a jamais

fait

une statue en

la brisant

:

depuis dix-neuf siècles que

donc le

les

f admire

;

des pages, ni

n'y a point d'autre religion

il

catholicisme

et il

n'y en aura ja-

mais d'autre. CI

La communion de tous

les

temps

des Saints doit s'entendre de tous les saints,

et

non des saints

latins et des seuls patriarches

hébreux.

Les autels d'Oannes, de Zorastre

dans

le ciel sitôt

et

que détruits sur la

d'Orphée ont été dressés

terre.

G1I

On tantôt

se figure

aux

telligence.

que

grecs ou

le

Paradis

aux

latins

est ; il

comme est

à

le

Saint Sépulcre,

la charité et

à l'in-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

256

GIIÏ

On

devrait dire

réformer

le

des vieilles

sentiment du bas fidèle

sa bénédiction » ici-bas

aux prônes

;

«

et belles églises,

pour

demandez à V architecte

car celui quia bâti une maison au Seigneur

a la première place chez

le

Seigneur.


X L'EXPIATION

Nul

homme

pelé péché originel ble péché a son

Athènes

et la

pur

n'est

;

l'imperfection sérielle ap-

permane en

remède qui

lui

à

la

mais

l'inévita-

s'appelle l'expiation à

Pénitence à Rome.

L'expiation est de deux sorties fait

:

Normale de

justice

:

fatale, elle

satis-

consentie elle vaut

;

le

pardon au pécheur. Quel confesseur, après l'ordinaire aveu, demande «

Avez-vous trempé dans un péché avez-vous

à-dire,

Avez-vous juifs?

été, soldat,

pris part

Avez-vous

été

aux

collectif? c'est-

marin, aux colonies?

et

complice de

»

Le Prieur du couvent a qualité pour obtenir passive

âmes,

et

»

éclats de haine contre les

instrument

crimes contre l'humanité?

:

obéissance, c'est un

la

recteur légitime des

nul ne subit son autorité qu'il ne

l'ait

cepté de son plein gré et sans contrainte. 17

ac-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

258

L'officier n'a

aucune autorité morale,

et

son com-

mandement

n'est

ment;

sur les Allemands ou tirez sur les Fran-

« tirez

qu'une transmission de mouve-

çais, » l'officier dit et le soldat fait «

Feu

!

»

On comprend commentcette obéissance existe, mais non pas comment elle s'est établie et il est instructif ;

de

le

rechercher dans l'infériorité de l'espèce humaine.

La plupart des et

de la dignité

êtres n'ont

barbare, avec moins de

risque

qu'aux immortels principes, métier

un

;

et

homme

le

la liberté

remet à

l'état

qu'autrefois.

Jus-

militaire les

l'état

:

aucun sens de

militarisme était un

on devait encor sous Louis XVI, soûler et lui

compter quelques louis pour

lui

extorquer sa signature. Les tyrans n'auraient pas osé marquer tout toir

:

troupeau national pour l'abat-

le

La mort

n'est

soldat moderne, mais la

ma-

ce sont les libertaires qui l'ont

pas ce qui menace

le

ladie; l'autorité du

médecin

fisante

mourir

pour :

la

résister

aux

fait.

militaire n'est pas suf-

officiers et tout

malade doit

même change de nom, à l'armée, crevaison. Tout homme valide à vingt-

mort

elle s'appelle

et-un-ans va à la caserne jusqu'à vingt-quatre ans, entendez-le bien, tout

homme

valide, et

voyez

l'agri-

culteur, l'apprenti, toutes les sortes d'ouvrier arra-

chés à

la famille,

être jetés

au

travail, à leur vie

propre pour

dans l'obéissance passive, tempérée par

café concert et le lupanar.

le


259

l'occulte catholique

V.

Demanderez-vous

la

continence à des

hommes

auxquels vous ne pouvez pas parler de morale ? ne peuvent se marier qu'après trois ans de mau-

Ils

vais lieu et d'ivrognerie. Car,

si

l'ivrognerie pouvait

être excusé, ce serait chez le soldat, qui, le

joug brutal, s'abrutit par tous

pour subir

moyens.

les

Le Recrutement tuera les nations modernes, ni la sanile, ni

morale ne résistent à

la

la

galère mili-

taire.

C'est bien à •sévice,

bue à

tort

qu'on s'acharne à attaquer

barbarie de discipline

telle

:

tel

ce qu'on attri-

l'individu est le jeu régulier de la machine, la

plus formidable que les peuples aient jamais trouvée

pour régulariser Jadis les

le

suicide et l'étendre à l'univers.

guerres étaient cruelles,

néfastes

elles

;

n'immobilisaient pas l'entière nation.

Aujourd'hui, l'homme valide est perdu pour la civilisation, le vrai travail et le foyer,

à sa majorité

en

:

en tout temps,

voilà le trait dislinctif de cette

époque

face des autres.

On répondra je conclus

que

qu'il n'y a les

pas

moyen de mieux

peuples occidentaux se sont

tuellement condamnés au suicide

et qu'il n'est

besoin de peste, ni de guerre, pour barbarie,

le

faire:

recrutement

le

muplus

retour à la

suffira.

Or, cette destruction organisée des peuples, par

eux-mêmes,

est tellement

insensée qu'elle voudrait


260

AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

être désignée par

un nom spécial

:

péché contre

le

l'humanité. 11

qu'on fasse

est rare

mœurs

qu'on

et

tour de soi:

phie est

soit frappé

de ce qui est général au-

pour tout justifier

monde

de ses propres

fameux sens commun de

le

naliste de Voltaire: «

tout le

la critique

:

comme

et

philoso-

dit ce

jour-

Qui donc a plus d'esprit que

mot sémillant

»

la

l'habitude rend tout

:

acceptable et lorsque une race se met des anneaux

dans

le

ornement devient plastique

nez, cet

et rai-

sonnable? Ici l'Eglise

pape ies

a vraiment

bullifie à

a

lui

fait

et

le

fusil

mandat. Le

et,

son vieux

et

non

poul-

mauvais

accepter la déshonorante

complicité du suicide militaire. crosse avec

à son

propos d'un pamphlet

massacres d'Arménie,

génie césarien

manqué

L'Eglise croise sa

parce que des braillards de rue

ont jeté quelques cailloux au presbytère.

Le

pire désordre a toujours été

une usurpai ion de

pouvoir aujourd'hui on arrive à l'insconsciente con;

Aucune place

fusion des compétences et des rôles.

n'étant vraiment remplie, chacun légifère à sa guise, et

en empiétant ne nuit à personne

:

l'indifférence

étant devenue l'opinion. Nul ne croit à la sincérité

du penseur lui-même prédilection, Il

serait

:

on voit dans sa doctrine une

un penchant

oiseux

et

non une conviction.

de rechercher

encore

la

vérité,


v.

261

l'occulte catholique

recherche ne renfermait sa raison, en

celte

si

Tous

les

deux

:

péchés contre

l'acte

président

le

elle.

Saint-Esprit se réduisent à

le

de l'ignorant, l'abus du savant. Botlom conseil des ministres, et Prospero fai-

sant servir sa magie à de vaines ambitions sont les

extrêmes de cetle prévarication. Ne rien comprendre

un

et vouloir tout expliquer, être bile,

un ha-

sot et être

vouloir sans savoir, et vouloir malgré qu'on

sache, termes égaux d'injustice et de désordre.

y a encore de la répression, il n'y a plus d'obéissance sociale on déshonore des chefs déshonnêtes II

:

mais on leur continue l'obéissance par faiblesse, et nécessité.

vaudrait mieux se taire jusqu'à l'heure

Il

d'agir et réaliser enfin son mépris.

méprisent leurs pasteurs, mais

donc

c'est II

Les peuples

ils

latins

subissent

les

:

qu'ils n'en méritent point d'autres.

n'y a jamais eu de peuple saint, mais dans tous

les

peuples

en

même temps que

il

y a eu des saints l'intérêt se

le

:

devoir individuel

résument à

la sancti-

fication.

Partout

et

été réputés

toujours

le

meurtre,

abominables

:

les

de Mosché sont l'abécédaire de

vol et le viol ont

le

dix la

commandements morale

et rien

de

plus.

Les commandements de mais

ils

l'Eglise doivent être'obéis,

sont moins immédiats,

il

est

moins coupable

de ne se point confesser (quoique cela

soit

un pé-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

262

que de tuer un homme. Etre humain, voilà

ché)

l'ordre

plus absolu

le

et

:

monde

tout le

l'en-

tend.

En Egypte, cun autre le fellah

trouvé plus d'humanité qu'en au-

j'ai

lieu.

On m'a

ma

a essuyé

offert à boire

poussière et m'a guidé, et cela

sans intérêt, par humanité Parisien a été

le

sur les routes;

tandis que

:

le

Français et

inhospitalier que l'Arabe,

aussi

aussi brutal que l'Allemand.

La

bienveillance pour celui qui passe,

au passant, s'appelle une vertu,

même

aux yeux des prêtres

Comment le divin comme il eut fellah :

et cela

sourire

le

ne se

pas

lit

latins.

[Maître n'a-t-il pas parlé au

compris '.Mais

été

fal-

lui

il

des bourreaux, et seul Israël était assez bas-

lait

sement

immoler l'Agneau

pour

fanatique

sans

tache.

Après

les

Egyptiens,

les

moins méchants des hommes les

gens de Paris,

et

Provençaux sont :

les

sont

les pires êtres

à Paris les gens du boulevard

ceux-là incarnent l'instinct de bête

et

;

y ajoutent la

perversité.

Même sans

la sanction

barrait et

sans paradis

le

et

sans purgatoire, c'est-à-dire

de la vie future

devenir,

il

et la loi

faudrait encore., sous

en face du scheol, rester pur ou,

fier.

de justice le

terni, se

ciel

puri-


v.

l'occulte catholique

263

La Beauté morale est une conception si logique pour l'homme développé, que le péché, considéré

comme un rité est le hait.

faux accord, une déformation, une vulga-

encore haïssable au

même

titre

la religion


ARCANES DE

L'EXPIATION

GIV

L'homme cheur ; le

il

naît imparfait

peut se racheter de V imperfection sérielle

péché mais V expier,

s'élève

son imperfection

et

en

finalité,

difficile et

et

dès lors,

plus haut

:

rend pé-

le

;

non

éviter

moins heureux que pur,

il

car cette élévation est l'œuvre

hautaine de sa volonté.

CV Le péché et

collectif est celui

n'apporte aucune passion ;

race dont

les

nir de tous C'est

il est

l'individu est instrument

expié collectivement par la

passions l'ont délibéré, mais

les

il

alourdit

le

deve-

passifs qui y ont adhéré.

une erreur de dire qu'un colonel relève

conscience, puisque

le

colonel n'a

le

soldat de sa

aucune valeur morale

et n'est

lui-même qu'un instrument. Les soldats de conquête seront jugés

comme

bénéfices

complices, encore qu'ils n'y aient point trouvé de

mais des

risques.


v.

265

l'occulte catholique GVI

L'incompétence

l'abus sont

et

les

deux

délits contre la troi-

sième personne. Il n'est

jamais permis de faire

ployer ce que l'on sait contre la

damne

ce

qu'on ignore ni d'em-

Norme

:

et ce

point de vue

tous les démocrates et quelques mages.

CVII

La Les et

sainteté est

un phénomène

collectifs sont

pécheurs

Jésus a fait de cela

un

individuel,

et bêtes,

prestige

comme

le

génie.

mais combien pitoyables,

!

GVIII

La

civilisation en sa

a priori, ignorée

dît

menue monnaie

Français

et

est

une bienveillance

fréquente chez l'oriental.

GIX Le péché est suffirait

la laideur

non pas à

en acte,

réaliser,

la perfection chrétienne.

et

le

sentiment esthétique

mais à faire concevoir

l'idéal de



XI

LA RÉSURRECTION

La résurrection de est

la chair, selon le

incompréhensible,

quatre grâces

:

elle

catéchisme,

suppose chez

les

élus

l'impassibilité, la clarté, l'agilité et la

subtilité, toutes qualités négatrices

du corps,

cet en-

semble organique.

Comme point,

il

si

l'obscurité de

a fallu qu'on

le

cet article

ne

rendît absurde. «

suffisait

La résur-

rection de la chair est un avantage de l'Eglise, parce

que

les vrais fidèles ressusciteront seuls

pour vivre

éternellement avec Dieu. «

Quels sont

les vrais fidèles?

après avoir reçu de l'Eglise chés.

la

Ceux qui sont morts

rémission de leurs pé-

»

Ceux donc qui sont morts avant

l'Eglise et

en igno-

rant l'Eglise, ne sont point vrais fidèles, et ne vi-

vront point avec Dieu

!


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

268 Voilà

conception du fameux Gaume, brefié par

la

Grégoire XVI, approuvé par chini et

Lambrus-

cardinal

le

corps épiscopal. Ces blasphèmes qui dé-

le

fient à la fois et la raison et l'Eglise, s'inspirent d'un

sentiment politique Si fils,

vraiment

et

mosaïque.

l'Eglise distribue tant

combien sont admirables ceux

naître, l'ont précédée et devinée

de lumière à ses

qui, sans la con-

dans leurs vertus

et

dans leurs œuvres. Bellarmin insiste

avons maintenant

montré que

le

:

« les

mêmes

ressusciteront

corps que nous ».

La science

a

corps vivant, molécule par molécule,

se renouvelle en sept années, et on

évoque

les plai-

santeries de Voltaire sur la résurrection du mission-

naire

mangé par

le

Huron. Tout cela vient de

inconséquence d'avoir

quand

fait

Créateur est un Trinôme.

le

composé de corps, d'âme passible,

ments

il

n'est

que

l'esprit est

;

donc que

un binaire de

la

la

et d'esprit

la créature,

L'homme :

le

essentiellement immortel,

la

partie

est

corps est

forme des deux autres

résurrection soit un

mique, portant sur

cette

il

phénomène

élé-

faut

ani-

médiane du composé

humain. Toute médialité tient de deux termes; l'âme chez les uns se spiritualise, elle se matérialise chez les autres

:

l'esprit figuré

par la baguette du caducée

emblématique, équilibre

les

deux serpents,

le senti-


v.

ment

et l'instinct

l'occulte catholique

2(51)

en opposition pondérée. Le devenir

exige que l'un l'emporte et dévore l'autre. Le péché

corrode l'âme

comme

la

maladie

corps, et la pé-

le

littéralement une cure mysté-

riode purgative est

rieuse des blessures de la vie, de toutes les maladies nées de la concupiscence et des passions ter-

non réprimées.

restres

L'âme prend fatalement des habitudes corporelles, elle

épouse

les instincts

ple, la participation rait

:

dans

par exem-

la volupté,

de l'âme est éclatante. Que se-

donc une sensation dégagée de sentimentalité?

La

résurrection de la chair sera donc l'âme épurée

au point de n'avoir plus qu'une forme corporelle au lieu

d'un corps.

On ne

peut concevoir l'informe; les

forme de

esprits sont formels et la

la résurrection

sera l'analogue du corps. Mais quel est l'analogue

d'un noir

étincelant diamant

clame

:

Oui,

comme

morceau de

et salissant :

houille, le

l'hymne des Rose-Croix,

le

et

pro-

Gemmatus resurgam ! le le

corps actuel

carbone

est

est

au corps

au diamant

;

Tépithète de corps glorieux le

Pendant

la vie,

se fait

il

repoussé entre l'âme

et le

son corps, l'assouplit,

il

fait

en

le

donc une ;

au

reste,

supposer.

un perpétuel

corps;

ressuscité,

c'est

transfiguration plutôt qu'une résurrection

le

pur

travail

de

vertueux modèle

est vêtu et

non opprimé;

pécheur, au contraire, est semblable à un

homme


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

270

armé de toutes pièces les

et

coups qui bossèlent

Pour entendre

le

dont

la

le fer.

mystère de

la résurrection,

avoir pénétré celui de la mort et

point

chair céderait sous

le

faut

il

théologien ne

l'a

pour simplifier l'énonciation.

fait,

n'y a qu'une mort, celle que nous connais-

S'il

sons, la résurrection fera revivre ce que nous avons

vu mourir rait

:

la chair.

existera

l'état

la chair

ne sau-

impassible et subtil, la résurrec-

ne s'applique qu'à une mort future, astrale ou

tion

animique qui gative

dans

que

Mais outre que

après laquelle nous

et

la grâce.

la

épreuve de

est la dernière

On

la vie

pur-

sommes confirmés

a trop l'habitude de considérer

confession in articulo mortis nous refait une

pureté, elle nous rouvre un crédit miséricordieux.

Eh! quoi! demandera-t-on, ne

s'est

est-ce

que

celui qui

point damné, pendant la vie, se pourrait dam-

ner après la mort; est-ce que l'âme du purgatoire

garde du libre arbitre pour se précipiter au néant?

Toute réponse serait téméraire,

et

ce sont là des

questions insolubles, puisque la Foi n'a point de révélation, ni la science d'expérience possible.

Mais

il

est indubitable

ganique à le

la vie astrale

que

ne se

le

passage de

fait

la vie or-

pas aisément

désincarné ne s'accoutume qu'avec lenteur

leur à son

nouveau

Natura non

et

et

que dou-

sort.

fecil saltum,

il

y a donc une enfance,


v.

l'occulte catholique

une adolescence, un âge mûr, une mort après

une

vieillesse et

vie terrestre, et les hindous ont pris

la

pour des superpositions indé-

cette évolution vitale finies d'existence.

cision

271

Il

y a des esprits qui fuient

comme une borne

de

la pré-

l'esprit et d'autres

qui

précisent afin de s'avancer plus avant, et de faire

du point évident un point d'appui pour des gations plus hardies encore. La vie pourrait présenté par un tryptique,

le volet

ins^esti-

être re-

de gauche repré-

senterait la vie terrestre, l'autre, la vie astrale et le

panneau central

On y

serait consacré à

verrait d'abord

l'homme analogue au

chenille, enfin, magnifique papillon. la terre, la chenille

libre et

sur l'arbre,

harmonieux dans

Le Dante,

ce

:

«

le

l'air et la

grand

très

précision rigoureuse

pour former

résurrection.

la

initié

ver, puis

Le ver

vit

dans

papillon se joue

lumière. dit

l'a

Nous sommes

avec une

les vers

nés

la farfale d'éternité. »

La résurrection de l'homme ne ressemblera pas plus à son ancienne image que

semble au ver

:

mais

il

sera

le

le

papillon ne res-

même

individu doué

d'essor,

au lieu de ramper par un pénible mouve-

ment de

ses anneaux.

Qu'admirons-nous dans l'œuvre

d'art,

sinon une

résurrection des corps; cette harmonie d'idée de l'Ecole d'Athènes, ce frémissement de justice

gement Dernier,

du Ju-

cette joie sainte et forte de

l'As-


272

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

somption du Titien, ce sont des apothéoses. Tout ce qui n'est pas en hauteur n'est pas de les

Vélasquez, que

les

Syndics de Rembrandt. La

vie dans l'œuvre ne suffit pas

donnerait-elle

:

sion de la réalité, elle ne donnerait rien doit des visions et Il

faut

pas plus

l'art,

;

l'illu-

l'artiste

non des vues.

une particule d'imbécillité dans sa nature,

pour regarder sans ennui un Hondekoeter, de

même

pour supporter au théâtre

le

quotidienne

goûts d'avortés ou

;

ce

sont des

fac-similé de la vie

de

dégénérés.

La Beauté le

est la moralité de la

vulgaire sont

immoraux

et

forme

:

le laid

et

corrupteurs. Les êtres

vraiment beaux ne sont pas vicieux

et je

ne crois pas

à la splendeur des anciennes courtisanes, ni à leur

charme. Celle qui passe de total

de ses amants

main en main, devient

et les riches

vite

le

de tout temps furent

médiocres. L'amour lui-même serait une résurrection nerveuse, Il

est

s'il

réunissait

virtualités d'idéal.

un mystère que Ton n'aborde pas, quoiqu'il

résulte des lois admises du la

deux

complémentarisme,

question du sexe dans l'éternité. Le sexe

c'est

moral

disparaît dans la seconde mort, le couple est

une

idée inconcevable à l'état paradisiaque, ce serait le

mariage sans enfant.

Non, Dante

et Béatrice,

au jour de

la résurrection


V.

ne seront qu'un tion

même

du génie a deviné

gyne

final,

273

l'occulte catholique

Wagner, par

l'intui-

dogme Eleusien de

l'andro-

être, et le

dans Tristan

et Yseult.

Quelle confusion surgit d'une pareille idée, qu'elle

évoque d'angoisses

de susceptibilités

et

mourront sans connaître terme d'Aristophane tante? d'êtres

Comment si

la

«

leur moitié

!

»

Ceux qui selon le

trouveront-ils et consen-

se fera cette prodigieuse réunion

apparemment dispersés? La matière

pleine de ténèbres, mais derrière elles, vérité, regardons-la,

même

il

est

y a une

sans la voir, afin de la

supposer dès à présent.

18


ARCANES DE LA

RÉSURRECTION

CX Il

y a deux morts

animique, place

le

c'est

,

la

mort physique

au lendemain de

dogme de

cette

et

la

mort astrale ou

seconde mort que

se

la résurrection.

CXI

La Résurrection implique V identité d'état ;

pour

le

de personne, mais non

juste, c'est littéralement, l'apothéose.

CXII

Le théâtre antique représente des héros série de purifications volontaires

souci de la vie éternelle que

le

et

ne figure qu'une

ou de fatales angoisses, en un

mosaïsme a ignoré.

CXIII

Par

analogie, la seconde vie suppose une seconde mort

celle-là,

terme de l'évolution.

:


V.

l'occulte catholique

GX1V Jamais

l'être

un

ne revient à

état déjà vécu

:

il

monte ou

descend, mais rien ne se recommence, ni en ce monde, ni en

Vautre, tout se suit, s'enchaîne far 'progression.

cxv Deux qu'elles elles

religions sont en dessous de toutes les

nont point de

vérité et l'eussent gardé jalousement si

V avaient possédée

Le Mosaïsme

et

autres parce

:

V Islamisme.

CXVI Le point extrême du devenir humain initial

:

est le

retour

au type

Vandrogyne.

GXVII

En

cherchant seulement la beauté pure,

plus dit, sur la destinée du corps, que pas

Le génie

voit en

Dieu

les artistes

un

en ont

philosophe.

.

CXVI II II

y a une magie en images,

mentaire ferait pâlir

les

les

chefs-d'œuvre dont

le

com-

dissertations et les traités.

CXVIX Le mystère autour de nous pouvons regarder

le sol

sible les aigles de notre

ou

le

est

semblable à la matière, nous

ciel,

jetons aussi haut que pos-

imagination.



XII

LA VIE ÉTERNELLE

Cette expression de vie éternelle qui termine le

symbole,

suffirait, si elle était

la science,

Pour ou

comprise, à satisfaire

à cesser ses désaccords avec la

foi.

le catéchiste, la vie éternelle c'est le

l'enfer,

c'est-à-dire

paradis

deux pôles d'aboutissement

qui terminent l'activité.

Sans rechercher semble que

le

ayant

dans

la béatitude

c'est

bien là

le

un béat, d'un

satisfait

l'homme

homme

lettes

n'ait plus à

en Dieu, une

la suite

commence

en rêverie,

et

:

fois

entré

et

l'idée

dit

de

au som-

conquise, sup-

du devenir, quand

l'élu,

il

avancer, et

que

synonyme au repos

meil. Cette quiétude

éternité

à la justice et

sentiment général puisque on

béatitude sert de

primerait donc

sentiment des théologiens,

embaumé dans

la véritable

les

bande-

de son élection, cesse de vouloir, de mériter et


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

278

de progresser, littéralement

que

iidèle, telle

Autre est

jouit de sa retraite de

l'église la garantit.

vraie notion

la

il

:

la vie éternelle c'est

l'éternité de la volonté et de l'acquisivité, c'est l'ac-

célération du

mouvement,

c'est la croissante inten-

sité. 11

que par

est vrai

cette expression de voir

Dieu

face à face, on a brouillé les images et les notions.

A

quel degré l'élu percevra-t-il l'ombre de la lu-

mière divine? Cela ne peut être précisé, d'autant que la divinité est aussi diverse l'éternité,

même

chaque il

l'a

esprit

que

créature

la

et,

dans

sentira Dieu, par le côté

perçu en ce monde.

Mosché, Dante

Michel-Ange sentiront

et

la

toute

puissante force du Créateur; et Platon, Léonard de

Vinci et saint François percevront sa subtile charité. Unifier les actes, c'est faire de l'ordre et la morale doit être unitaire

:

mais

du sentiment

la diversité

ne doit pas être violenté, et pourvu que

convienne pas à

la

Majesté de

l'objet,

sous quel angle de réfraction notre âme Père,

roi,

l'idée

ne

qu'importe s'extasie.

prieur, juge, poète, artiste, Dieu

tout cela et pourvu qu'on l'aime, on

le

dis-

est

trouvera selon

son amour.

L'époque actuelle a lui contester ses

fait

tant de ruines qu'il ne faut

quelques progrès

résies, et surtout d'hérésies

:

n'y a plus d'hé-

il

armées

:

l'idée

de con-


V.

trainte

CATHOLIQUE

i/ OC CULTE

en matière de

foi

ne

vit

279

plus que sous

le

bon-

net des cosaques et elle vit politiquement. L'Etat, être collectif, doit avoir la

majorité, mais accueillir

comme

communions. L'armée du

religion de la

des sœurs les autres

Salut, avec ses cantiques

discours inénarrables, sa musique,

imbéciles, ses

vraiment turque, fait du bien. faut

Il

trui

:

aimer Jésus, se convertir

et convertir

au-

excellente formule. Laissons venir au Bien par

tous les chemins

âmes, on

;

tôt

ou tard

l'Eglise nassera ces

prépare, littéralement.

les lui

L'inquisition dont le détestable esprit n'est pas

mort, mais qui se renferme impuissante sous aurait poursuivi et brûlé les salutistes,

le froc,

comme

sanhedrion a crucifié Jésus par orthodoxie. Si

le

le fa-

natisme a été assez insensé pour changer un Dieu en criminel, redoutons cette passion abominable et la

combattons partout où C'est

montre.

elle se

calomnier Dieu

que d'employer

contre les écarts du sentiment les crimes,

non

les erreurs

;

:

il

la

Force

faut rechercher

car l'énonciation des or-

thodoxes est pleine d'erreur

et

il

n'y a pas un caté-

chisme diocésain qui ne puisse valoir l'autodafé à son rédacteur,

si

quelque penseur s'en

L'état paradisiaque sera fait de notre

rons ce que nous aurons cru

;

faisait foi

:

juge.

nous se-

de notre espérance

:

nous nous réaliserons en ce que nous aurons espé-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

280 rés

même

de notre amour, nous deviendrons, cela

;

que nous aurons aimé.

Le dans

aimé Dieu, devient donc Dieu

saint qui a

sens où un enfant, encore inconscient, est

le

heureux comme un Mais

notre

si

roi.

foi s'est

inharmonique,

fut

? Oui,

si

trompée,

cœur

notre

si

notre espérance

fut

désordonné? La

période purgative nous orientera à nouveau, mais

nous n'aurons jamais

ceux qui,

l'élection pareille, à

dès ce

monde, conçurent des pensées

L'Eglise

nous répète sans cesse de nous préparer à

la

mort

et c'est

:

Non seulement nir,

il

une recommandation maternelle.

notre effort

bas

d'ici

facilite le

deve-

l'assure.

Qui a pensé à l'éternité; qui n'a

le

temps, possédera

le

pensé qu'aux contingences se verra

L'homme sans

un étranger dans l'au-delà, on ne

dans

l'éternité,

refusé par l'abstrait.

et

d'éternité.

comprendra

il

pas,

idéal sera

n'entendra pas il

la

comme langue

sera seul, et infiniment

malheureux. «

Le temps

et la

matière sont deux idées corréla-

tives et inséparables; le

matière

temps.

;

temps

sans la matière,

il

c'est la

durée de

la

n'y aurait point de

»

Ainsi s'exprime Lacuria

que du mouvement chimie appelait

le

:

mais

cristallisé,

chyle, et le

la

matière n'étant

ce que

l'ancienne

mouvement

n'étant


v.

que de

pensée à

la

pensée n'étant que

l'état

dynamique

l'abstrait

ayant sa personnalité en et

281

l'occulte catholique

inférieur, et la

en modalité, et l'abstrait

les idées

mères, tout se tient

Spinosa a raison, l'enchaînement des séries per-

met de monter ou descendre Le temps

l'homme

est relatif à

sa vie organique

La notion de

;

l'échelle

l'éternité est le

la

du Logos.

être temporaire,

en

temps absolu.

durée vient des phénomènes de

croissances et des décroissances en nous et autour

de nous

:

l'éternité

est

une affirmation absolue

une croissance ininterrompue tiplie

que

11

le

temps

se mul-

sans cesse par lui-même et on pourrait dire

l'éternité

elle se

là,

:

et

s'augmente incessamment ou plutôt

génère de

soi.

découle donc, que

l'élu

devenu éternel

pera à ce mouvement sans réaction

du divin s'augmentera, dans résistance à un

tel

et

la seule

partici-

que sa vision

mesure de sa

émerveillement.

Car Dieu, pour anéantir sa créature coupable, n'aurait qu'à lui montrer l'ombre de sa lumière et

l'âme aveuglée, consumée, anéantie ne survivrait pas à cette foudre de splendeur

:

mais ce

serait

une

divine mort et non un châtiment.

Voilà pourquoi ni les élus, ni les damnés ne verront Dieu parce que les uns et les autres ont besoin

de l'éternité pour supporter leur joie ou leur supplice.


ARCANES DU

TEMPS

CXX L'homme ne pense que par

opposition entre deux idées

ne peut rien percevoir sans son contraire

;

une chose

; il

que

n'est

ce qu'elle n'est pas.

Mais

la perfection de la

terme qui équilibre

et

pensée

marque

le

est

de trouver un troisième

degré entre V affirmation

et la

négation. Il ne fait

nombre ;

le

pas jour, donc

il

fait nuit, le vrai terme sera

clair obscur est proportion entre l'un

et

pé-

l'autre.

CXX Tout jugement contient une antinomie saire

;

pour

le

maintenir

il

:

faut être implacable. Anarchie ou

massacre ; celui qui accepte l'un ou l'autre il

l'ordre est néces-

est

un misérable ;

faut trouver une forme de défense qui sauve l'ordre stricte-

ment, avec l'art de

le

minimum

penser

et d'agir.

de massacre

;

ce

minimum

est tout


v.

283

l'occulte catholique

CXX1 Lent

et

lourd en nos jours mauvais, rapide

tants de joie, le temps est

mesure

et l'autre est

qui subit la

loi

ins-

incommensurable. Par conséquent tout

du temps

est périssable,

âme, dédiée aux vanités

qui

sans

l'

aux

contraire de l'éternité; l'un se

le

la partie de notre se transporte

et léger

effort

dans

avenir, est impérissable, car

il

le

;

passé

tel

corps, telle

le

mais notre et

esprit,

se projette

échappe au temps

ce

et il

dans

agit en

ternaire dans les deux modes de durée.

GXXII L'éternité, c'est l'unification

ou bien

ce

qui fut

et sera,

au présent, du passé

EST.

et dit

futur



LE

TRIODOS OCCULTE



r

L'OCCULTE

DU PÈRE OU

LA,

Chaque race humaine conçoit propre génie tion vient de

:

son

théistes,

Ange

l'a

selon son

de Dieu,

la figura-

l'homme.

successeur,

comme un

la divinité,

la révélation vient

Le peuple prétendu et

KABBALE

élu ne connut pas la Trinité,

Mahométan,

le

la

considère

polythéisme. Dans les théologies

Dieu

est toujours le

réalisé

Père

au plafond de

:

tel

mono-

que Michel

la Sixtine. Vieillard

colossal, débrouillant le cahos, père des éléments,

geste ordonnant la vie à

Adam

et,

du

semblable à un

magicien en son manteau, incantant Eve. Ce que Buonarotti a réalisé, c'est bien et le

Dieu d'Abraham,

personne, que

le

c'est

le

Dieu

Dieu d'Abraham

le

Père,

si

:

unique

grand Florentin, génie tout hébreu,

véritable Moïse de l'Art, n'a pas su réaliser, Dieu le fils, il

a rajeuni simplement son Père Eternel.


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

288

Rien

n'est païen chez

Michel Ange

Nouveau.

incapable de

d'Israël, soit

le

exprimé par

l'âme de

la

le

dessin

les figures

semble que

le

génie

de statuaire, se

et

maître de la

comme

Sixtine,

Renaissance italienne échappant au talent

sans envergure de l'Arioste

du Tasse,

Il

tout y porte

même

l'empreinte de l'Ancien Testament,

qui représentent

:

est

venu

et,

au génie sans

réalité

se caractériser dans l'œuvre de

Shakespeare. est

Israël l'église

talon

le

l'idée

:

juive

chaque pas de

d'Achille, à

nie sans cesse l'idée chré-

tienne.

Dans Mosché « Si

hébreu

la

seconde version de

le

maître a donné une

femme

et qu'elle ait enfanté, filles

l'esclave dit

:

«

j'aime

on l'approchera de

mon

ou

la porte

«

fils,

la

ma femme

ou du poteau, on et

femme

du maître. Mais

il

;

»

lui per-

sera esclave à

Si le maître frappe son esclave,

femelle, et qu'il n'expire qu'un jour ou le

à

à son esclave

maître et

cera l'oreille avec un poinçon jamais.

dit

:

et ses enfants resteront la propriété si

Jéhovah

la loi,

mâle ou

deux après,

maître ne sera point puni, car l'esclave est l'argent

du maître. «

»

Qui sacrifiera à des Elohims autres que

lahvé sera voué à l'extermination.

le

seul

»

Je sais les chrétiens encore plus atroces, la Traite


y.

289

l'occulte catholique

des nègres a toujours lieu et la Traite des blancs,

aux bataillons d'Afrique, dépasse l'horreur mosaïque

comme

mais on nous donne ces formules de l'Exode

du Saint-Esprit

inspirées

;

insoutenable et

et cela est

blasphématoire.

Le Dieu des armées, vengeur furieux, aux fléaux aux malédictions,

et

le

Dieu de l'inquisition

Dieu de l'Espagne, des bûchers Dieu de

la

et

de

Torquemada

et

de

Philippe

II,

le

Jévohah de

loi

l'Elohim d'Israël,

Grossièreté incroyable du

Jéhovah,

c'est

de Lynch.

Mosaïsme

et

que

les ré-

bonheur

le

dû au juste en ce monde, puisqu'il n'y en a pas pour

d'autre, «

Dieu de

le

voltes de Job expriment admirablement; est

torture, le

la

découverte de l'Amérique,

et le

Et

le

Seigneur rendit au double à Job tout ce

le

qu'il avait eu, et

mille

chameaux,

ânesses.

peuple élu.

il

eut quatorze mille moutons, et six

et mille

couples de bœufs,

et mille

»

Les Patriarches vivent démésurément, parce n'y a pas de survie

;

quand

mir, à côté de leur père,

Que avant pitre

la la

ils

meurent,

ils

un sommeil sans

suprématie d'Amon

n'ait

pas été

XVIII e dynastie, peu importe,

le

qu'il

vont dorrêve. officielle

GXXV

e

cha-

du Rouleau des morts exprime une doctrine

autrement pure

et

chrétienne que celle du Penta-

teuque. 19


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

290

Les tares du catholicisme viennent de l'Ancien

Testament

c'est la

:

Thora qui a suscité

les révoltes

spirituelles, puis les ironies.

La

création mosaïque n'est qu'une version du récit

babylonien, et les 12 patriarches primitifs sont des patésis.

Noë

déluge se trouvent sur

et le

les

briques nini-

vites.

Abraham,

le

fondateur de

la race, l'élu,

a une

façon vraiment héroïque d'entrer en Miçraïm. à Sara

de

:

«

toi, je

Dis que

tu es

ma

Il

dit

sœur, pour qu'à cause

sois bien traité et qu'ainsi je conserve la

vie. »

Les aggadi,

les

allégories d'Israël devaient con-

quérir l'âme de l'Occident

et,

comme

si

ce succès

inouï ne suffisait pas, tandis que la Thorah s'imposait à tous

les fidèles,

la

Kabbale

attirait les

plus

hauts, les plus rares, les plus indépendants esprits.

Pic de la Mirandole, en ses conclusions, Reuchlin en

sonar/, Postel, Pistorius, elles Marsile Ficin, Lulle

et les

de Guaïla

et les

Kunrath, jusqu'à Eliphas Lévy, Stanislas

et

Papus.

La Magie comme le Christianisme,

s'est

basée sur

la tradition juive.

Par quelle mystérieuse

fatalité ? Israël

n'a

pour

lui, ni l'ancienneté, ni l'excellence, ni rien de légi-

time dans son rôle éponymaL


v.

Il

291

l'occulte catholique

a profité de l'ignorance où Ton était des autres

textes religieux.

unique,

A

quoi

même

semblé

et qu'il l'a

Aujourd'hui,

comparer, puisqu'il

le

était

encore à Bossuet.

ne garde

la Gentilité renaît et Israël

plus que son prestige littéraire.

La Kabbale ment

une tradition hébraïque évidem-

Thorah

très postérieure à la

Abraham de

est

venait d'Qur

la civilisation

;

:

prototype hébreu

sa culture n'était qu'un reflet

kaldéenne,

si

nomade

ce

était

cultivé?

Ses

fils

reçoivent tout, du contact égyptien

législateur sera

un élève de

;

et leur

l'Egypte.

Les deux étapes éducatrices n'ont pas porté grand fruit

;

Mosché

Dieu

est

s'absente,

faut

il

apparu à Mosché

conservé les paroles divines,

:

un Api soit,

mais on nous a

elles sont très inférieures

aux autres paroles divines de Kaldée Il

ne faut jamais nier l'assertion de

vu Jéhovah

A m mon

:

face à face,

et

le

comme

le

me

de l'Egypte.

la foi

;

Mosché

a

Pharaon voyait

paraît pas plus respectable

Pharaon présentant l'encens,

quand

et

tous les Théurges ont vu leurs Dieux. David

dansant devant l'arche

que

d'or.

l'église dit

Amen,

elle dit

l'eau et le feu

Amon

:

mais

:

le

Psalmiste lui-même ne s'en souvenait pas, à plus forte raison, l'archevêque

Dix-neuf siècles

de Paris ne s'en doute.

durant,

on a cherché

Jésus-

Christ dans l'Ancien Testament, et prodige, on l'y a


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

292 trouvé

:

les

simples et leurs pasteurs voyaient dans

d'Abraham, une figure du Calvaire,

le sacrifice

découvraient la métaphysique et

subtils, les savants la

pneumatologie

Bible, où

il

la

plus complexe dans cette

trois étapes, la

Thorah,

La Thorah nous

est familière

:

le

fatras le plus extraordinaire qui soit

thèque humaine, mais celui

Talmud

l'esprit

Talmud dans

est le

la biblio-

en est supérieur à

du Pentateuque.

Hillel, le

Babylonien, qui vivait au temps des pré-

dications du Christ, Akiba,

et

de

la tradition

du second

siècle

Ce monde

n'est

juive

à entrer dans

homme

Taïnite, enfin,

:

le

:

Jéhuda,

la casuisti-

La Gemara de Babylone

:

que

le

que nous sommes dans chrétien

le

formèrent cette encyclopédie de

le saint,

«

le

Kabbale.

et la

est

même

n'y a pas l'immortalité de l'âme.

Le Verbe juif a

que

les

vestibule, préparons-nous

le

salon.

on trouve, à

vestibule de l'autre. Tandis

»

Ceci pourrait être d'un

côté, cette controverse

:

si

estropié peut sortir avec sa jambe de bois,

un le

jour du sabbat. Le Phylactère est un souvenir de

Babylone

:

le

jour du sabbat,

éprouvée, c'est-à-dire qui

ait

il

faut

une amulette

produit trois guérisons.

Le Kamiah, ou morceau de parchemin àinscriptions magiques, guérit beaucoup de maux. « Si

une femme enceinte marche sur une rognure


v.

293

l'occulte catholique

d'ongle, elle peut avorter, celui qui coupe ses ongles

dans un chemin

est maudit. »

Et tandis qu'Adam s'amuse avec

Lilith,

Ève

se

donne à Samaël. y aies démons de

Il

la

médecine dont

les

noms

sont phéniciens. Figurez-vous la mixture que peut

former, de la casuistique, des superstitions populaires,

des

maximes de

stoïciens, des recettes de sorcellerie

souvenirs d'un peuple qui a traversé en vaincu

et les

en esclave deux civilisations merveilleuses.

Quand

fallut rattacher la

Gémara,

la

fit

il

araméen,

l'une

l'autre à

cement du v

e

fut

Misnah à

la Bible,

on

à Tibérias en

élaborée

Syra de Babylone au commen-

siècle.

Halaca, Agada, Kabbala; c'est à dire la morale, la

légende, enfin, l'initiation.

La Misdrah lone

:

naît au retour de la captivité de

Baby-

Misdrah veut dire étude.

y a quatre critériums dans cette étude P. R.D.S. Sod Derush Remès C'est-à-dire, Peshat Il

:

qui signifient

:

littéralité,

insinuation, appropriation,

exotérisme. «

La

loi

et cela

cations,

a soixante et dix faces » disent les rabbins

mais

les

ingénus

n'en

soixante-neuf, ni soixante-et-onze

nombre

;

veut dire qu'elle est multiple en ses signifi-

écrit.

chercheront :

mais bien

ni le


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

294

hommes

Quatre

entrèrent

au

vivants

paradis

{sous-entendu) des quatre sens de l'Ecriture

mourut,

le

siarque

seul,

tit

;

second devint fou,

Akiba

ie

;

l'un en

troisième héré-

profita de la faveur et en ressor-

sauf.

L'âme juive du Talmud,

nie^ celle

de

la

Thorah;

piétinée par la conquête et le malheur, elle est pénétrée par des courants esséniens elle

reproduit

comme

le

moi, pour

homme

trouve un

pays que je

les

adorer

et les servir

témoins, tu

trois

ronome, xvn, 2 à

Quand

ou une femme dans

le

donne, allant près d'autres dieux que

te

de deux ou

le

:

sur la déposition

lapideras. » (Deute-

7).

tu feras le siège d'une ville, tu offriras

d'abord la paix, te

morales qui sont

dispositions

les

:

pressentiment du Verbe chrétien.

« S'il se

«

ou thérapeutiques

si

on

l'accepte, tout ce qui s'y trouve

sera asservi. Si elle résiste, tu passeras tous les

mâles aufîldel'épée

et tu

prendras pour toi

et les bêtes (id... xx, iO-J 5).

querelleront,

si la

femme de

secours de son époux et sexe, —

Ces

tu lui

trois

couperas

citations

Lorsque

les

les

hommes

l'un d'eux s'avance

saisit l'adversaire

la

ne

femmes

main

se

au

par son

» (id.).

suffisent-elles

à montrer

Y inhumanité d'Israël.

Et ce n'est plus

la

même

religion, la

même âme qui

s'exprimera, au Talmud, en ces termes

:


v.

«

Celui qui ne se soucie pas des souffrances

d'autrui ne vaut pas

«

295

l'occulte catholique

C'est

mieux qu'un meurtrier.

un devoir de secourir

pauvres des

les

autres nations, aussi bien que ceux d'Israël.

Lorsqu'un gentil vint demander à expliquer la

loi

pendant

»

Hillel

»

de lui

se tiendrait sur

qu'il

une

jambe. «

Ne

vous

faites

fît,

à autrui que ce que vous voudriez qu'on

répond

»

le

Rabbi.

Les changements ne sont pas brusques

et

théâ-

traux dans l'évolution humaine.

On aime

à détacher sur un fond neutre ou d'oppo-

sition, la figure

typique d'un cycle

:

la

Norme procède

autrement.

Un événement

lentement

pénètre

sentimental

l'atmosphère morale avant de se produire, avant de s'incarner.

Après Jéhudad

le saint, les

commentèrent, opinèrent

Amoraïm,

les

Séburaïm

sentiment individuel,

et le

bizarre souvent, absurde parfois, se mêla à des lé-

gendes des mille

une le

et

une nuits

licorne, la prenant

ver de

Salomon,

terre,

comme

Le Talmud

n'a,

taille

:

où David monte sur

pour une les

les pierres

colline,

assises

ou Shamir,

du temple pour

de l'éphod pourMoschê.

dans ses belles formules, aucun

rapport dogmatique ni surtout animique

Thorah.

avec

la


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

296

Le Talmud

est

baroque, mais

est la barbarie et la

sauvagerie

et

Thorah

civilisé, la

surtout la niaiserie

métaphysique.

Le témoignage des sens lisme

mais

:

le

phénomène qui change

objet par la contemplation est

yeux dans

les

un arcane du

est

la qualité

connu de

tous.

ainsi de l'esprit;

Tout

chaque

fois

qu'un

homme

est

dans

la Bible,

lecteurs et enfin on lors,

a-t-on dit, et

en sera imprégnée

les

il

Ta

s?/r-

on y a tout fait

de ses

Bossuet, Pascal et Racine tireront leurs

Cantique des Cantiques et

en-

s'est

Ta associé à l'Evangile.

chefs-d'œuvre du testament juif latine

en est

l'augmentant de tout son désir intellectuel.

trouvé, et ce livre est devenu lumineux du

Dès

Ouvrez

il

:

à une extrême tension devant un texte,

qualifié,

d'un

l'obscurité avec la volonté de voir et

vous verrez des choses extraordinaires

têté

rationa-

et les

:

toute l'éloquence

formules érotiques du

et les vaticinations

scepticismes de VEcclésiasie,

et

des nabis,

même

de

simples proverbes, aussi peu respectables que ceux

de l'Almanach, seront et cités à l'égal

Du

livre juif,

dits,

inspirés de l'Esprit-Saint

des paroles de Jésus. féroce,

matérialiste,

obtus,

méta-

physiquement nul et surtout antithétique

à N.-S. Jé-

sus-Christ, des millions, des milliards

d'âmes ont

reçu la leçon de charité, de réalité

au Verbe du Calvaire.

et

de conformité


v.

Comment

cela s'est-il produit ?

Comment

vierges ont-elles porté et enguirlandé

cœur

ratique ayant au

Comment

297

l'occulte catholique

le

de vraies

phallus hié-

toutes les pudeurs ?

des moines qui consacraient l'hostie

tous les matins, pouvaient-ils,

le

soir, torturer

des

hommes dont le seul crime était de prononcer le nom de Dieu, d'une façon différente de la leur ? Comment le Pape a-t-il laissé massacrer cinq cent mille Arméniens sans bullifîer au monde sa protestation ?

Comment

les

chose pire que

Occidentaux ont-ils accepté

le

bagne

cette

et la traite, le service mili-

taire ?

Comment les latins sont-ils gouvernés par hommes dont on ne voudrait pas pour valets ? Pourquoi

?

Parce que

n'existe pas plus

que

un

Réalité est

la

des

idéal et

lui-même, que l'homme

l'idéal

voit en voyant, c'est-à-dire colore par son propre

prisme ce

qu'il

regarde

et

fois, la fatalité et le salut Il

que l'inconscience

est à la

de ce monde. révoltant que la Bible,

n'est pas de livre plus

pour un chrétien. L'Alcoran qui contient des emprunts à l'Evangile vaudrait mieux tienté a été et sera encore

ment

satisfaite

par

le

un temps

irréparables

;

et

la

chré-

édifié et vrai-

verbe des bourreaux du Christ.

Telle l'autorité de l'Eglise

nent

:

la

que ses erreurs devien-

main

inlassable

du temps


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

298

seule dégagera l'Evangile de sa gangue hébraïque. Puissé-je y avoir aidé

car la science des religions

:

désormais ne cessera plus son investigation, à la plus

et cela

grande gloire de Notre-Seigneur Jésus, qui

vraiment Dieu.

est

Que

l'individu

pourvu

nom

se figure le Créateur à sa guise

qu'il l'adore

en son cœur,

qu'il l'appelle

de sa prédilection, pourvu qu'il ne

pas en vain

:

mais

l'Eglise,

le

du

nomme

expression vivante de

l'incarnation n'a pas le droit de s'égarer en anthro-

pomorphismes, quand

Pour

Dieu

elle,

s'est

elle

enseigne.

incarné, dès lors,

il

lui est dé-

fendu sous peine du pire sacrilège, de présenter Jésus

autrement

qu'il s'est présenté

Devant l'Evangile est

de Allah

l'égal

Brama

:

comme

et

l'inférieur

vu à Thèbes,

succédanés,

d'Ammon

et

de

comme

récents.

temple trinitaire au Dieu Créa-

le

teur, auteur de tout «

devant l'Eucharistie, Jehovah

tous les traits mosaïques, je les refuse, je

les déteste, J'ai

et

lui-même.

;

et les stèles

magnifiant, Dieu

existant par lui-même, seul vivant en substance. » J'ai lu

«

sur

C'est

le

Ra

temple de Medinet-Abou. qui a

fait

tout ce qui est, et rien n'a

été fait sans lui, jamais. »

L'Occulte erre à la suite de l'Eglise,

la

thorah a

été l'assise dérisoire de l'Evangile et la Kabbale, le

Credo de l'Occulte.


v.

Confiteor ego quia peccavi

comment on que

299

l'occulte catholique

devient

Mage

j'ai

;

cru devoir orner

de terminologie rabbini-

diviser suivant les sephirots et les

et le

divins et je serais encore à hébraïser,

en terre hébraïque

noms

je n'étais allé

si

conféré avec les

et si je n'avais

derniers et les plus extraordinaires représentants du

Mosaïsme. Eliphas a repris la thèse de Reuchlin, Stanislas de

Guaita

et

Papus

du

l'ont continué, d'abord sur la foi

comme

Tarot, livre essentiellement égyptien, priétés métaphysiques

les pro-

du nombre sont absolument

Kaldéennes. L'attribution

pas

même

du Sepher Jezirath à Abraham

une plaisanterie

:

un annexe du Talmud. Ce

Poïmandrès par exemple, gonie numérique

:

puisque livre

la

Kabbale

est

inférieur au

très

est curieux

n'est

comme

théo-

plus caractérisée, est la littéra-

ture du Chariot (Mercavah).

Le Zohar

et

son double vieillard est une concep-

tion égyptienne,

quées

:

le

hérissée de mensurations compli-

macroprosope

et le

figurations peu assimilables

en français

le petit

synode

microprosope sont des au génie

latin.

On

et leZenuita, ce sont

a

des

doctrines alexandrines hébraïsées.

Le Talmud ne Cabale avec

le

fait

pas corps avec

Talmud, ce sont

trois

la

Thorah, ni

la

emprunts à des

pensées étrangères. La lettre alphabétique considérée


300

AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

comme clé idéique, le nombre interprété en idéogramme qui constitue la Clavicule, les noms divins, le quaternaire comme étalon analogique, les sephirats, tout cela

forme une sorte d'algèbre extrêmement

favorable à une scolastilité qui éblouit plus qu'elle n'éclaire.

Que

l'intelligence ait cinquante portes et la

sagesse trente-deux voies, cela prouve que l'imagination des Kabbalistes s'est modérée ou s'est lassée. Est-ce à dire cette

méthode

que

méconnaisse

je

du

respect.

le texte et les

Mais

belles

si

le

de

valeur si

hauts

œuvres qu'on

commentaire vaut plus

que

effets

la

employée par de

? Elle a été

a produit de

esprits, elle lui doit

que

la

cause

;

Eliphas est

bien plus lumineux en ses formules que

son génie a merveilleusement criblé

le

le

Zohar

;

grain kabba-

listique et sa version reste supérieure à l'original.

C'est par l'étude de la

ésotérique a

commencé

Kabbale que l'investigation ;

mais

la

Kabbale

version obscure et trop hébraïsée d'idées

et

est

une

de sym-

boles Kaldéens et Egyptiens.

Le seul bénéfice de notre époque me paraît de pouvoir remonter aux sources, en bien des points d'histoire et de pensée

domaine de

l'esprit.

:

et c'est

l'œuvre du Père, au


II

L'OCCULTE DU FILS

OU THÉURGIE L'Adoration des Mages n'est pas seulement

pensée consciente venant saluer c'est la

Avant Jésus,

Rédemption.

la la

le

Magie

était légitime

;

après Jésus,

devient usurpatrice.

L'Agneau de

Suprême Cène a

la

sacrifice matériel

:

le

été

le

dernier

l'autel était

ren-

donné en victime, ne

souf-

lendemain,

versé, car le Dieu qui s'est fre

Mystère incarné,

renonciation du pouvoir magique devant

grand œuvre de

elle

le

la

plus qu'un sang animal soit versé, en propitia-

tion après le sien

et l'Eglise, réalisation

consciente

chrétien devait, faire entrer

:

dans

du Verbe

ou guidée d'En-Haut,

la religion cette

puissance qui

venue s'abdiquer au berceau de Jésus,

et

était

que Jésus

avait implicitement accepté.

Or, la

Magie

est

un sceptre au

même

titre

qu'une


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

302 tiare

Jésus par sa mort réalisait

;

symbole de

Sa

la

myrrhe

;

seulement

le

de vainqueur du trépas.

divinité reconnue, encensée, lui donnait seule

le droit

au spectre figuré par

vait incarner le pouvoir

l'or

et

:

son Eglise de-

magique, parce que ce pou-

voir est une des puissances constitutives de l'univers.

Le plus grand écrivain

latin

de l'Occulte, Eliphas

Lévy, dans une œuvre posthume, de toute splendeur, intitulé:

le

Grand Ar cane ou

V Occultisme dé-

voilé, déclare urbi et orbi, ces vérités

que

j'ai

défen-

dues, un des premiers. «

que

Les anciens le

rites

ont perdu leur efficacité, depuis

christianisme a paru dans

le

monde.

»

sont inefficaces, pourquoi les enseigner en-

S'ils

core ? «

La

religion chrétienne et catholique, en effet, est

la fille légitime

Son gie,

de Jésus, roi des Mages.

que

culte n'est pas autre chose

soumise aux

lois

de

la

la

haute

Ma-

hiérarchie qui lui sont

indispensables pour qu'elle soit raisonnable et

effi-

cace. «

Un

simple scapulaire porté

vraiment chrétienne

què l'anneau et «

La Messe

le

est

un talisman plus invincible

pantacle de Salomon.

est la plus

prodigieuse des évocations.

Les nécromanciens évoquent

évoque

le

par une personne

diable et

il

les morts, le sorcier

tremble, mais

le

prêtre catho-


v.

l'occulte catholique

lique ne tremble pas «

en évoquant

le

303

Dieu vivant.

Les catholiques seuls ont des prêtres parce que

seuls,

ils

ont l'autel et

le sacrifice, c'est-à-dire

toute

la religion. «

Exercer

la

haute Magie,

au sacerdoce catholique, dent,

Rome

c'est faire

concurrence

un prêtre

c'est être

grande Thèbes de

dissi-

l'initiation

nou-

a pour cryptes, ses catacombes, pour

talis-

est la

velle. « Elle

mans, ses chapelets niagiques,

'ses

ques, ses

et ses

congrégations

moyen

l'Homme-Dieu rendu

pour foyers magnéti-

;

à propos

non pas que

;

visible.

elle

a son pape enfin,

»

de l'index frappant

groupe hermétique que ter,

pour chaînes

d'expansion, ses chaires

mandats de ses évêques

C'est

;

couvents; pour centre d'attraction, ses

confessionaux; pour et les

médailles

j'ai

le

meilleur

dû publiquement

les décisions

le quit-

de cette congrégation

aient pour moi une valeur, mais parce que, elle fut

reçue en mauvais termes.

mais

il

faut

vénérer

On m'a accusé

On peut confondre

l'index,

l'Eglise.

d'inventer la magie au

lieu

l'étudier et de faire de la philosophie plutôt l'Occulte. Tandis

que

office

que de

les traités classiques étaient ré-

sumés, expliqués par doublé dans un

de

Papus, pourquoi l'aurai-je il

excelle

:

je

me

suis dé-

gagé des formules scolastiques afin d'être plus

clair,


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

304

plus précis et de ne pas prendre des images pour des notions.

La « le

Suprême

Vie

contient une ànerie

:

Zohar, ce livre qui n'a qu'une page

commentaires chargeraient un chameau 1880, j'étais jeune on m'avait

arcanes de Pistorius

On

s'est

moqué

donné

comme résumé

j'y ai écrit

et ;

dont

» c'était

les

en

les trente-sept

du Zohar.

aussi d'une expression

:

la tradition

kaldéo grecque. Or,

Abraham, prétendu père de

Kabbale,

du déluge,

natif d'Our, le récit de la création

patriarcale

la

était

la série

sont de source kaldéenne, la supersti-

tion israélite et ses phytactères, ses incantations et

sa médecine occulte viennent du et enfin et

le

Talmud,

Mercavah,

comme

et Hillel, et

la

:

Kabbala, Bereschit

Akiba,

sent, platonisent et c'est par

Bas Euphrate

et

la

Philou helléui-

langue

et l'esprit

grec que s'opère la transition de l'hégémonie passant du

Sémite à l'Arya.

Au

sens orthodoxe de

l'Occulte, le point de départ est bien kaldéen et le

point d'aboutissement est bien grec et je garde expression,

Un

comme

mon

exacte.

des plus nobles esprits de la science, unissant

à l'étendue des connaissances, une aménité char-

mante, Barlet, en

me

tique pleine d'éloge sur

m'a

fait

faisant l'honneur d'une cri«

comment on devient Mage,

»

parmi des reproches d'exécution qui ont leur


v.

l'occulte catitolique

305

un reproche de doctrine qui mérite une réponse, parce que ce sera Eliphas Lévy en personne vérité,

qui la fera. «

Le but de

com-

l'Adepte, sera de se mettre en

munication réelle

et

immédiate avec

l'invisible uni-

versel, » a dit Barlet.

J'ignore ce que signifie l'invisible universel ce l'âme cosmique, est-ce la série spirituelle

diatement supérieure à nous

:

:

est-

immé-

en sincérité, cette

désignation ne concrétise rien. C'est un collectif de force, d'intelligence et de lumière,

que

explifîe

«

l'adepte étend sa perception au-delà

du zodiaque, aussi

humain dans

puisque Barlet

loin qu'il peut être

permis à

l'être

l'infini. »

Gomme homme

et

nature d'esprit, Barlet est

Wolfram d'Eschembach de

le

l'Occulte, noble esprit

d'un idéalisme transcendant, mais donc

la

pensée a

plus d'essor que de rigueur.

L'adepte étendra sa perception par une pratique qui sera forcément d'abord une exaltation d'astralité et ensuite

dans

une évocation de

l'esprit

l'invisible universel

de l'écrivain, ce serait

la

;

consciente du

monde je cherche à le formuler vainement. Que pouvons-nous percevoir de l'infini sinon :

notre

conception ?

Communiquer que chose de

c'est avoir

commun

:

et

momentanément

qu'y

a-t-il

quel-

de possible en20


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

306 tre

l'homme corporel

et l'invisible

l'homme

est-ce

:

qui se spiritualise au point de franchir la série, estce l'invisible qui se matérialise à l'appel de

Une mention critique,

il

dans

dire, si

le

aussi vague ne permet pas grande

qui se précipiteront par instinct évolu-

courant de communication

au lieu d'évoquer un mort,

on évoque «

Une

?

y a bien des êtres-choses dans l'univer-

sel invisible tif

l'homme

l'indéfini, c'est

pour tout

et

;

comme

Apollonius,

encore une évocation.

évocation est donc un appel à

la

Bête

et la

Bête seule peut y répondre. Ajoutons que pour faire apparaître la bête, il faut la former en soi, puis la projeter au dehors. » «

L'homme

misérable que

qui se décide à une évocation est un la

raison gêne et qui veut agrandir en

un foyer magné-

lui l'appétit bestial afin d'y créer

tique

doué d'une

force fatale.

Il

veut être un aimant

déréglé pour attirer à lui les vices et

l'or

qui les

ali-

mente. «

Les oracles demandés,

ciné, soit

soit

au vertige d'un hallu-

au mouvement convulsif des choses inertes,

sont aussi des évocations infernales, mais

mandent seulement quelques

ils

de-

conseils à la bête stu-

pide pour servir d'auxiliaires à leur propre stupidité.»

Ces paroles du

«

Grand Arcane

»

pas, certes,àla conception deBarlet.

ne s'appliquent

Mais il

insensé de vouloir faire apparaître l'esprit

est aussi :

l'esprit


v.

n'apparaît pas ou bien l'esprit

:

n'est plus, en ce

il

moment,

donc formuler sa conception

faut

il

307

l'occulte catholique

projeter au dehors,

comme

fait la

et

la

dévote qui arrive

à voir Jésus et Marie.

L'homme

qui se décide à une évocation est quel-

quefois un mystique, deshabitué de la religion et qui

veut réaliser

le

miracle de

la foi

tuels, qu'il croit tenir d'une qu'il

invente;

attirer à soi

vent dans

il

par des

rites spiri-

vénérable et

tradition

veut être un aimant d'infinité pour

des bénédictions illuminatives qui pieu-

simple pratique catholique.

ta

Ecoutons encore Eliphas Levy en ses pensées définitives. «

Vous

savez, enfants, car c'est à des enfants sans

doute que cité

à répondre, que je reconnais l'effica-

j'ai

relative des formules, des herbes et des talis-

mans. Mais ce sont

des petits moyens qui se rat-

tachent aux petits mystères. «

Les cérémonies en elles-mêmes sont peu de chose

et tout

dépend de

Donc, cela

du respir

:

l'aspir et

du

respir.

est bien net, tout

dépend de

l'aspir et

quels seront -ils en face de cette orienta-

tion indécise

Le Mage,

:

l'invisible

c'est

ni poule noire,

il

Jésus;

universel? il

se sacrifie

ne

sacrifie ni

lui-même

devenir Dieu c'est en étant à

la fois

crificateur et sa propre victime.

:

chevreau,

et si

on peut

son propre sa-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

308

mon

Oui, Barlet a raison,

formulation d'individualisme,

parvenir à

la

marche toujours

humaine en

si

c'est l'imitation

germes

c'est la charité,

de N.-S. Jésus-Christ

l'Eucharistie est

l'invisible

le dit,

il

pénible de la

pourquoi chercher une hénosis vague

quand

:

dès lors

et

et flottante,,

essence assimilable de

là,

par excellence puisque Dieu y réside

signe de l'universalité, puisque l'humanité y catholique

L'Eglise

;

»

terme delà vraie Magie,

le

comme

jetant dans son sein les

de ses progrès futurs.

Donc,

qu'une

n'est

faut d'abord être

il

conscience, et ensuite,

se consacrer à la société

ascèse

réalise

et

tient.

Magie pratique,

la

d'une façon incomparable. «

Avec de

l'eau et

avec du pain

et

du

du vin

sel, elle

elle

charme

évoque Dieu

les

et le

se rendre visible et palpable sur la terre l'huile, elle «

donne

la

santé et

le

démons,

;

force à

avec de

pardon.

Elle fait plus encore, elle crée des prêtres et des

rois. »

La communication avec elle

l'universel invisible n'est-

pas établie, en haut par

les

intercesseurs, les

médiateurs spirituels, parfaits patrons de notre blesse, puissants auxiliaires de notre évolution

bas, par les

vie

pauvres âmes luttant

purgative à qui notre

allégement

et

même

et

charité

délivrance.

fai;

peinant dans

en la

peut apporter


309

l'occulte catholique

communication

Quelle

que

communion des

la

saints?

Quoique passer de cèle pas

parmi

seul,

la

les occultistes, je puisse

magie pour avoir une œuvre,

nous avons tous

:

l'esthétique de l'Occulte

ne

le

séduits d'abord par

été

et épris

;

je

me

de pittoresque

et

d'étrange on a souscrit à des amusements de femme

nerveuse

on a cherché

:

visible et de l'au-delà

le frisson

— on

a

le frisson

de Tin-

demandé une sensa-

tion à l'incorporel.

Les sciences d'observation: Chiromancie, Phygno-

monie ne sont pas plus mystérieuses que ou

la

chimie

mais

:

la

physique

elles agissent sur l'imagination

parce qu'elles sont aimantées de défense,

et qu'elles

ont été jumelles longtemps des noires pratiques.

D'Arpentigny, moniste, qui

non

qui

était

étudiait la

les lignes, s'appelait

Chirogno-

seulement

main,

forme seule de

la

un sorcier pour

les

mon-

dains, tant l'attirance est grande vers cette ombre,

espère toujours tricher avec

une manie ou un

vice,

Norme

la

on

et satisfaire

compendieusement

et

[impu-

nément. Toi qui

me

lis, si

tu as

commis

opérer les œuvres de magie selon moi, disperse ton laboratoire c'est

:

l'erreur de vouloir les

manuels, crois-

le

vrai laboratoire

toi-même.

C'est ton

âme

qu'il faut tendre

de volonté droite et


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

310

de pensées pures, draps de

Que

non une chambre avec des

et

lit.

ferais-tu d'un autel, toi n'es

curiosité, illégitime,

il

le

pour voir

plus fluide fantôme

le

le

prêtre de ta

n'y a pas d'autel sans sacrifice.

Quel serait

tien ?

que

te

11

faut le ;

sang d'un anima*!

as-tu le droit de dé-

une merveille vivante, fut-ce une souris, pour

truire

satisfaction

l'inepte

de coaguler quelques larves,

méduses de l'atmosphère

astrale, gélatine inconsis-

tante et nauséeuse.

Un

oratoire,

tu as les

du Dieu vivant, magnifiques, aimantées!

églises

Que

pour prier quel Dieu, quand

verras-tu dans ton miroir? des grimaces, des

courants ironiques parce qu'ils n'obéiront pas?

Avant que ton miroir

te

montre une

tête

Léonard ou d'Àngelico, ou un diable Ange,

peux regarder

tu

va mieux

que

faire

dans ton miroir le reflet

:

le

tu dirigeras le

espères-tu que

hasard

génie? Que verras-tu donc

flotte et passe.

rayon de

quand ton réchaud vaporisera que

le

la

lampe à

réflec-

une fumée immobile à force de densité

teur sur

et

de Michel-

sinon la vision que tu y projettes ou

de l'informe qui

Quand

:

d'ange de

auras

tu

dit

les

;

aromates du jour,

Agios, Athanatos, Beron, Ciel,

Dedolois ou Eros, Poros, Oudis, Molis ou Raminagrobis

Quoi

:

que

se passera-t-il

? L'invisible universel.

?

Qu'espères-tu? Voir?


l'occulte catholique

311

Je serais curieux d'un graphisme, quel qu'il

Personne, grand ou

petit, n'a

fût.

osé écrire une for-

mule résultant des cérémonies magiques

on a ra-

:

conté des scènes à l'Edgar Poë, on a noté des sensa-

une page de

tions,

on

tative

de luxure.

Car

a fait

littérature sur cette ten-

une luxure extraordinaire que

c'est

prurit

le

de l'occultisme, on veut que l'inconnu se montre,

que l'insensible vous impressionne. la folie et

du crime,

et

non

celle

C'est la voie de

de la lumière.

Saint François était certes un thaumaturge

ment? il aimait son Dieu,

et les

La seule évocation qui soit d'amour

:

je

entendre que

ou

pied,

:

il

la

permise, je il

la dis

ne faut

le

pschent,

ni

même

faudrait les forces d'une

passion

doublement ardente

faudrait

longuement vécue que

soit

Saba viendra à cloche-

de

avec

Cléopâtre

M me Récamier

œuvres de son Dieu.

m'en expliquer. Toutefois, la reine

com-

possible est l'évocation

ne dis pas qu'elle

possible, sans

;

et

;

il

volonté de l'opérateur rencontrât dans l'astral

l'identique vouloir.

Eliphas Lévy, auquel puisqu'il a restauré la le

faut toujours en revenir,

magie cérémonielle, raconte

négatif résultat de son évocation. 11

«

il

II

vit

lui

une figure drapée sembla que

faire, s'étaient

les

et triste, et

s'évanouit.

questions qu'il n'avait pu lui

résolues d'elles-mêmes dans son es-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

312 prit

:

morte

cela se bornait à savoir qu'une personne était et

que deux autres resteraient séparées.

Malgré

comment

le

respect profond que

a-t-il

pu croire que

j'ai

pour Kliphas,

cet Apollonius qu'il

appelle divin se soit dérangé de sa béatitude pour

venir répondre à des interrogations seulement passionnelles.

En renouvelant tat

:

la révélation

les

expériences,

il

eut un résul-

de deux secrets kabbalistiques,

fait

explicable par son propre génie et l'état de tension intellectuelle

il

La Rédemption

se trouvait.

a tout changé

gieux, parce qu'elle réalisait

le

dans l'ordre

reli-

grand œuvre magi-

que de l'humanité. Elle opéra d'une façon permanente l'union de fut

la

créature au créateur, et par là

accompli tout ce qui

L'Eucharistie est tout le

le

était

christianisme

Christianisme est devenu

Depuis Jésus, plus de mages.

il

légitime de FEros.

la

;

et

par

elle

magie vivante.

y a encore des sorciers

:

il

y a


III

L'OCCULTE DU SAINT-ESPRIT OU MAGIE ABSTRAITE

Création et Rédemption sont les mots usuels de

mystères acceptés sanctification

a-t-il

et

relativement compris

un sens, pour

le

commun

:

mais

des es-

prits?

L'acte de sanctifier consiste à

Dieu, à harmoniser sanctifie et le

que

l'Eglise attribue

à la cause

le relatif

sacrement aussi

ramener un

:

:

être à

la prière

mais recherchons ce

au Saint-Esprit.

y a bien tout dans l'Ancien Testament et cependant on n'a pu y trouver un mot qui, torturé ou inIl

terprété

Esprit

:

abusivement, cela

put s'appliquer

n'empêche pas

lancer l'anathème,

si

on

dit

le

au

Saint-

Concile de Trente de

que

le Saint-Esprit n'a

pas inspiré cette Bible ou son existence est niée par la profession

d'un Dieu unipersonnel.

L'Ange Gabriel parle

le

premier du Saint-Esprit à


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

314 la

Vierge; Jésus promet aux apôtres de leur envoyer

l'esprit consolateur,

nom

leur ordonne de baptiser au

il

des trois personnes. Dans les Actes,

il

est parlé

le

prétexte

des dons.

Le Filioque procedii ou spi ration a été de Photios

et

de Cérularius,

est évident qu'il

il

développement dans l'énonciation du dogme

y a

non

et

changement. du Père

L'esprit, spiration réunie

Amour

en théologie,

pelle,

justice du sentie

du

Père

et

les

:

du

Fils, s'ap-

dès lors les œuvres de

et

œuvres de souffrance con-

ne sont pas

Fils

et

siennes propres

les

pas que l'amour n'ait sa manifestation dans séricorde le

de

part constituante

dévouement

;

mais

il

s'agit

et ce n'est

que de rechercher

la spécialité

Avec le

le

elles diffèrent

Père, on mérite

Saint-Esprit donne.

saint

en ;

mi-

la

dans

et

de particulariser les

pas attenter aux autres

personnes divines,

en essence,

la justice,

non

:

de chacune

:

égales

activité.

avec

le Fils

on conquiert,

Ces appropriations sont de

Thomas.

Lacuria, dans ses Harmonies de l'Etre, est

éminent théologien du son Elévation,

l'homme une

humaine « J'ai

ne

Saint-Esprit.

satisfait pas,

il

le

plus

Bossuet,

veut

tirer

en

de

identité qui est vraie de la constitution

et fausse'

de son activité.

vu en moi ces

trois choses, être, entendre,


315

l'occulte catholique

vouloir;... Si je ne voulais et n'entendais éternelle-

ment que

même

connaissance

seule

ma

la

connaissance

et

chose, je n'aurais aussi qu'une et

un seul vouloir. Cependant

mon amour

n'en seraient pas

pour cela moins distingués entre eux,

jours je

Et

;

ne produirais pas moins

jours

moins iden-

mon amour et ma volonté ne pourraient pas de ma connaissance et mon amour serait touune chose que je produirais en moi-même et

tifiés...

venir

ni

il

ma

y aurait en moi ces

connaissance, et tou-

trois

choses

:

l'être

pro-

duisant la connaissance, la connaissance produite et

l'amour aussi produit par l'un j'étais

une nature incapable de

et

par l'autre. Et

tout accident

ma substance et en qui il fallût que tout tantiel, ma connaissance et mon amour

à

quelque chose de substantiel

et

et

fût

subs-

seraient et je

dans une seule

substance, c'est-à-dire je serais Dieu

ment à l'image

survenu

de subsistant

serais trois personnes subsistantes

si

:

Je suis seule-

ressemblance de Dieu

et

un crayon

imparfait de cette unique substance qui est tout en-

semble, Père, Fils

Heureusement

et Saint-Esprit. »

,que cette

page porte

la plus

grande

signature de la langue française, sinon on ne la

ci-

terait pas.

L'homme le

a la faculté de concevoir Dieu

conçoit vraiment,

procède ainsi de

il

lui

;

lorsqu'il

dédie sa volonté et l'amour

la faculté et

de la volonté. Dieu

le


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

316 Père

est faculté,

Dieu

le fils est

Saint-Esprit réalise les deux en spiration s'éclaircit faire,

faut

il

:

volonté et Dieu

Amour

pouvoir, vouloir

la

puissance

le

dès lors

et faire

également avoir puissance

volonté est générée par

et

:

pour

et volonté.

et à elles

la

La

deux

génèrent l'amour.

Humainement, vouloir et

ou

mon

attraction.

je

me meus

et je

meus

vouloir se détermine par

:

mon

mon amour

Donc, en sa manifestation,

nommerait, pouvoir, vouloir, aimer

se

selon

la Trinité

le Fils est la

volonté du Père et l'Esprit est l'amour des Deux.

Nous distinguons aisément

ce

que nous pouvons

de ce que nous voulons; mais comment distinguer ce que nous voulons de ce que nous aimons

formule pécherait

la

dans

tinct

et

cependant cela

:

voilà

est dis-

la Trinité.

Per spiritum sanctum semetipsum

obtulit, l'incar-

nation est l'apparition personnelle de l'Esprit, on ne le

reverra qu'à

la

Pentecôte, chose singulière, sous

une forme animale ou élémentaire, rayon ou co« Viens, rayonne, dit la liturgie. Donneur lombe :

de présents, lumière des cœurs

renne gaudium Il

est

donc

sainte ivresse

et enfin le «

pe-

».

la joie finale et éternelle, ;

Da

et

il

est

donc

la

son salut se présente plus vermeil

rigueur du Père, que l'expiation demandée

que

la

par

le Fils

;

la

pensée hésite

;

toute expression est

si


l'occulte catholique petite, surtout si inexacte et

l'homme

est de

Le Verbe

est

317

cependant

le

devoir de

comprendre. immortel, mais sa forme, son expres-

son corps meurent: malheur à celui qui en-

sion,

ferme une idée dans un cadavre, ce cadavre, hiératique

comme ceux que

fût-il

l'Egypte nous a légués,

sera une prison pour l'idée.

y a deux formes idéologiques les unes comme Pentagramrne, des sortes blasons doctrinaires qui

Il

le

:

n'ont servi qu'aux individus;

les autres

sont des

qui jadis incarnèrent une race ou un peuple.

rites,

La forme rénove

spirituelle est

peu aimantée. Celui qui

la

par la différence significative d'au-

la viole

jourd'hui avec les intentions d'autrefois.

L'ancienne forme religieuse

temple dont dont

le sol est

voûte

la

fléchit,

est

comparable à un

près de s'abîmer dans la crypte,

dont les colonnes oscillent

:

et

quel insensé y viendra célébrer ses mystères? Les

symboles meurent fie

:

et le

grand mot révélation signi-

une symbolisation nouvelle des éternelles

Le Saint-Esprit étant tion sera plus abstraite

le

vérités.

Dieu amorphe, son

que

celle des

initia-

deux autres

personnes, nullement formaliste et réduite à l'essentiel.

De

plus,

il

est

dans

la propriété

de l'amour

unifié avec l'intelligence de tout pénétrer et de se

produire

Tout

le

où on ne l'attendrait point.

sacré mêlé au profane relève du Saint-Es-


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

318 prit:

il

personne

est la

littéraire et esthétique, l'en-

chanteur, l'Eros antique du discours de Diotima,

mais l'Eros-Dieu unique, l'Absolu du dé-

j'ose dire, sir

ainsi

:

si

les

Villiers a dit

«

:

hymnes

liturgiques

le

conçoivent.

Tout être ne se constitue que de son

vide, » ou de son

manque, ou de son Eros; ce qui

équivaut à cette autre formule

«

Tout être se cons-

de son appétence.

titue

Le génie qui semble prit est le

comme

réaliser l'initiation de l'Es-

grand néo-Platonicien Plotin, rationnel

Aristote,

hardi

comme

saint Denys,

mys-

tique par l'essor, philosophe par la présentation.

Quand

«

les

gnostiques

dit-il

prononcent

des paroles magiques, et qu'ils les adressent, non-

seulement à l'âme, mais aux principes qui

lui

sont

supérieurs, que veulent-ils? les enchanter (gœtiser) les

charmer,

les toucher, répondront-ils

donc que ces êtres divins nous prêtent qu'ils obéissent à celui qui

quels

ils

« La vers

;

Ils

croient

l'oreille

et

prononce ces sons aux-

attribuent une puissance magique.

magie

elle agit

fondée sur l'harmonie de l'uni-

est

au moyen des forces qui sont

unes aux autres par «

:

la

sympathie.

Les enchantements agissent sur

tionnelle de l'âme,

liées les

on leur

la partie irra-

résistera par d'autres en-

chan tements. «

Tout être qui a quelque relation avec un autre


l'occulte catholique

peut être ensorcelé par

être,

concentré clans

lui,

319 n'y a que l'être

il

qui ne puisse être en-

l'intelligible

sorcelé. »

Ainsi ce grand maître s'élève contre la magie cé-

rémonielle

mai

:

en

n'en contaste

et

même

temps,

tance,

que

monde

intelligible, ce

le

il

la

puissance que dans

le

énonce un point d'impor-

métaphysicien

est

sommet

inenvoutable. Le

défie

le fluide

de

la

haine.

Les hypostases néo-platoniciennes éclairent singulièrement

le

dogme de

Le premier principe conscience et,

se

!

la Trinité.

est créateur

enferme tout objet

pensant,

il

génère

le

;

non pas

immobiles, entités verbales de Platon; mais actives,

les

agissants ou

Archétypes

telligibles.

Le troisième

l'uranienne

et la

cette

celles

les idées

essences in-

s'appelle l'âme

dynamique,

est

pensée même,

et la

les idées,

second

âme

du monde, est la puis-

sance sanctifiante.

Gomment

suivre son action et la décrire? Elle ap-

paraît avec plus de richesse

aux matières humanistes

qu'aux sacrées. La conversion de dorfîau catholicisme,

le

l'école

de Dussel-

sens profondément religieux

de l'œuvre de Balzac en sont des exemples.

Dans

l'autre sens, l'avilissement de l'art

contem-

porain depuis qu'il a perdu tout mysticisme; l'ignominie résultant de l'instruction laïque et enfin la dé-


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

320

inocratie méconnaissant ses intérêts de ce

comme

elle

Aimer

a

méconnu ceux de

la vérité,

aimer

la

monde,

l'autre.

beauté, c'est marcher

vers la sanctification. Le Saint-Esprit aime l'amour

dans l'homme,

il

le bénit, qu'il

thodoxe, science ou

qui ne

Aucun enthousiasme

trouve indulgent, car

le

l'âme du

art.

s'appelle gnose, or-

monde

il

est

amour,

spirituel et l'admiration est sa

élevé est

il

forme

préférée de la prière.

La divine colombe se pose sur Je front des génies et sur le cœur des saints, c'est même et sublime chose qu'une perfection de tion

pensée ou une perfec-

la

du cœur; on a séparé ces puissances

qui sont les deux ailes divines

pensée

et

idéalité et charité,

amour.

On m'a reproché de

même

:

idéales,

objet et d'en

magie dans un seul

multiplier les définitions d'un

donner sept traité.

A

différentes de

ces répétitions

la

las-

santes, je suis forcé.

L'Occulte est une théorie qui a la religion pour

pratique légitime, voilà ce que Saint Concile de Trente peut

j'ai

me

voulu établir. Le

faire rétracter

une

proposition écrite; car l'Eglise a des droits et des

devoirs de police spirituelle

dès qu'elles sont néfastes, car le

les vérités

:

le

mentent

but de la vérité est

bien et qu'est-ce qu'une chose qui nie son objet?

Une

vérité devient

un mensonge par

le

défaut de


321

L'OCCULTE CATHOLIQUE

dénonciation,

même

par

le

les

temps

et le lieu

La pensée exprimée

est

l'environnent et

qui

discours

un

elle se produit.

acte et lorsqu'on ap-

partient à une obédience verbale, on lui soumet ses actes

ma

mais

;

pensée conçue ne relève pas des

canons.

y a des règles pour vivre, écrire et parler; il y en a aussi pour penser, mais nul au monde n'a quaIl

pour

les

Quand

je

lité

formuler

dans Saint Thomas, que Sathan,!

lis,

père du mensonge,

Mais quand 8 avril

1546

je lis :

et les exiger.

fait

ceci

dans

la

que Dieu

ou cela

je passe.

quatrième session, tenue l'auteur de l'Ancien

est

comme du Nouveau Testament Deas

;

:

cura utruisque unus

sitauclor et que je dois les vénérer d'une égale

que

piété pari pietatis affectu, je ne passe pas, parce

mon

e

devoir est de résister. Dieu

d'un Epithalame, Dieu plagiaire de l'Assy-

verbes

et

rie et

de l'Egypte, Dieu émule de

thema

auteur des Pro-

sit

dit le

Concile.

Il

ne

le

Mohamed Ana!

dirait plus.

Le

Concile ne savait pas l'histoire et ne connaissait au-

cun texte d'Orient,

il

a canonisé l'Ancien Testament

parce qu'il ne savait pas ce que était

bonne, mais

la

c'était

:

l'intention

compétence imparfaite

une erreur d'époque qui

;

c'est

se prolonge en routine d'en-

seignement.

Vraiment,

on aurait pu

faire

une différence en21


AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES

322

tre la parole

du Christ

de Moïse

et celle

:

c'esl-à-

croire qu'ils n'avaient jamais lu les Testaments dans

un

sens

d'analyse,

ronronné

et

ils

avaient

comme

reste

le

en

des textes

tiré

des

chantres,

en

été.

du Concile de Trente

Si j'ai choisi cette décision

pour

repousser, c'est afin de montrer que la formule

la

d'occulte catholique, donnant à la religion toute la

vie pratique, réserve à l'intelligence l'entière liberté

de sa raison.

Les simples sont respectables, sacrés même, mais les simples se signeront; et le Saint-Esprit est

encore

plus sacré. Je l'adore et ne puis souffrir qu'on lui attribue les

sauvageries, les inepties et surtout les antéchrismes

de Mosché.

Le Pape dédirai ration

;

seul est infaillible

mais

Pape ne

le

;

qu'il parle et je

bullifiera

me

jamais l'inspi-

divine de la Thorah hébraïque

;

quant aux

congrégations, elles sont trop sages pour risquer

une censure

répondant à des serait le

faudrait légitimer par des livres

qu'il

livres et

la culture universelle

témoin du débat.

Le catholicisme

est

contenu au Credo

et

il

n'y est

pas question de Jéhovah ou de Juda. Des esprits peu l'infaillibilité

du

admirable qui annule

les

réfléchis ont été désorientés

pape,

dogme magique

et

par


323

l'occulte catholique

tracasseries qu'un zèle ignorant susciterait à la pensée et à l'étude.

Quand je de

profession d'être chrétien, je

fais

à la Trinité et non à Allah-Jéhovah, je

foi

destine au Paradis et

né de

la

mais toutcequi n'est pas

mon Sauveur ne

mort de

me

non au Schéol, j'accepte pour

livres sacrés les Evangiles;

foi.

fais acte

s'adresse pas à

Je crois au Christ et à l'Eglise

ma

mais je ne crois

;

pas à Mosché, ni à laThorah, parce que je sais vingt autres

Mosché

vingt autres Thorah.

et

L'Occulte est

domaine de vraie

le

libre

pensée,

à condition d'observer ce qui est des actes et qui

ne peut être

libre.

Il

faut obéir en ses

mœurs pour

avoir le droit de sa toute intelligence.

Je n'ai, certainement, satisfait ni les catholiques qui ne

comprendront pas mes revendications de

recherche spirituelle; ni les occultistes qui

libre

n'admettront

pas que

j'aie

renié

magie pra-

la

tique.

Mais est-ce

la

mission de l'écrivain de satisfaire

un seul

autre que l'Esprit? Si, par ce livre,

va à

la

messe

et à la

un seul dévot va à d'idée, j'aurai fait fît

Sainte-Table

;

l'occulte et à sa

si,

les fausses

par ce

livre,

grande aération

deux bonnes actions

pour compenser

occultiste

:

et cela suf-

lueurs qui scandalise-

ront quelques-uns.

Madame

la

Vierge

me

fera tout

pardonner parce


AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES

324

que j'adore d'une adoration sans expression, sans comparaison Et

le

et

sans borne, son divin

Fils.

Saint-Esprit daignera peut-être bénir

chevalerie d'idée, qui a pu se tromper,

pas sur

le

désir

les esprits à

immense, de

le

et

que

mais non

magnifier et d'ouvrir

son infinie lumière, que

avec enthousiasme

une

j'ai

cherchée

je désirerai éternellement.


TABLE DES MATIÈRES

ÉLENCTIQUE

COMMÉMORATION DE STANISLAS DE

G U AIT A

i

INTRODUCTION

i

SEPTENAIRE DE I.

INTROÏT

17

Arcane du microcosme IL

.

KYRIE

37

Arcane du macrocosme III.

l>7

GLORIA

61

Arcanes de l'analogie IV.

73

OREMUS

77

Arcanes de Psychurgie V.

95

EPISTOLA

99

Arcanes de pentagramme VI.

33

GRADUALE

116 .

119

.

Arcanes de hiérarchie

136

EVANGELIUM

139

VII.

Arcanes du septénaire

l;»i

LE CREDO Commenté selon I.

LA CRÉATION

Arcanes de

la création

l'Occulte.

157 167


326 II.

TABLE DES MATIERES LA RÉDEMPTION

Arcanes de [II.

169

Rédemption

1

LA SANCTIFICATION

Arcanes de IV.

la

la sanctification

(9o

LTNVOLUTION

197

Arcanes de rinvolution V.

204

L'EVOLUTION

207

Arcanes de l'évolution VI.

VII.

214

LA RÉINTÉGRATION

Arcanes de

la

82

18o

217

224

réintégration

LA JUSTIFICATION

227

Arcanes de justification

234

L'INSPIRATION Arcanes de l'inspiration IX. L'ÉGLISE

237

VIII.

Arcanes de

.

.

244 247

254

l'Eglise

m

X. L'EXPIATION Arcanes de l'expiation

264

LA RÉSURRECTION

267

XI.

Arcanes de XII.

274

la résurrection

LA VIE ÉTERNELLE

27~

Arcanes du temps

28S

LE TRIODOS OCCULTE I.

31.

Ht

L'OCCULTE DU PÈRE OU KABBALE L'OCCULTE DU FILS OU MAGIE CATHOLIQUE L'OCCULTE DU SAINT-ESPRIT OU MAGIE STRAITE

28 .

.

302

AB313


Amphithéâtre

des I.

Sciences

Mortes

ÉTHIQUE

COMMENT ON DEVIENT mage 1

vol. in-8

de xx-308 pages à 7

II.

fr.

50

EROTIQUE

COMMENT ON DEVIENT FEE Un volume III.

in-8 à 7

fr.

50

ESTHÉTIQUE

COMMENT ON DEVIENT AUTISTE Un volume IV.

in-8 à 7 fr. 50

POLITIQUE

LE LIVRE DU SCEPTRE Un volume V.

in-8 à 7

fr.

50

— MYSTIQUE

D'OCCULTE CATHOLIQUE Un volume

LES du

Sépher

PELADAN, un l'Art

XI

in-8 à 7

fr.

50

CHAPITRES MYSTÉRIEUX

Bereschit, mission rosicrucienne par SAR vol. carré sur papier solaire, Librairie de

Indépendant

3 fr.

CONSTITUTIONS DE L'ORDRE LAÏQUE

L/.

ROSE f ORCIZ

DU TEMPLE ET DU GRAAL Un

vol. format des anciens eucologes, imprimé en bleu sur papier solaire, avec couverture dessinée rose et noir et repliée, 72 pages. Par Ta pôste, 1 fr. 50.

Oraison

funèbre

du docteur Adrien

Péladan (au Bulletin)

Oraison funèbre du chevalier Adrien Péladan

.

1

fr.

)>

1

fr.

50


LA DÉCADENCE LATINE Éthopée

E3ST

I.

II.

111-

14

ROMANS

— Le vice suprême, 1884, préface de J.-B. d'Aurevilly. — Curieuse, 1885. — L'initiation sentimentale, 1886. a

iv.

cœur perdu, 1887.

— Istar, 1888. Vf. — La victoire du mari, 1889. VIL — Un cœur en peine, 1890. VIÏI. — L'Androgyne, 1891. IX. — La gynandre, 1892. X. — Le panthée, 1893. XL — Typhonia, 1894. XII. — Le dernier Bourbon, 1895. V.

XIII.

XIV.

— La

Finis

Latinorum, 1898.

vertu suprême.

LA QUESTE DU GRAAL PROSES Choisies de

X

romans de

1'

ÉTHOPÉE

LA

DECADENCE LATINE DU SAR PELADAN AVEC UN

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DU SAR

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V. Félicien Rops (épuisé). VI. L'Esthétique au

Salon de 1884 (YAriste).

VII. Les Musées de Phovince. VIII.

La Seconde Renaissance Française

et son Savo-

narole. IX. Les Musées d'Europe, d'après la collection Braun.

X. Le Procédé de Manet. XI. Gustave Courbet. XII. L'Esthétique au Salon de 1885

(Revue du

Monde

Latin),

XIV. L'Art Mystique et la Critique Contemporaine. XV-XVI. Le Salon de Peladan, 1886-87 (Dalou). XVII. Le Salon de Peladan, 1889. XVIII. Le Grand OEuvre, d'après Léonard de Vinci. XIX. Les Deux Salons de 1890, avec trois mandements de la R. f C (Dentu). XX. Les Deux Salons de 1891.

XXI. Règle et Monitoire du Premier Salon de la R. f C. XXII. Les Deux Salons de 1892. XXIII. Règle du Second Salon de la Rose Croix. XXIV. Les Trois Salons de 1895 (Bulletin de la R. f -J*

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