SAR MÉRODACK
J.
PELADAN t.
a
8 Ad
Ros
per
Crucem ,dd C rucem
per
Rosam
•i
non nobis
n ea
sed
i
ne
nom mis
\^4ortûe
in eis £era m ait.
resunjam
Dom
tui
sole
Amen
.
DES
SCIENCES MORTES V
L'OCCULTE ,oO<
CATHOLIQUE
1899
PARIS AS
CHAMUEL,
Éditeur,
5,
rue de Savoie,
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES v
L OCCULTE CATHOLIQUE
Je crois et e
t
Romaine
je lui
je
promets
Je reconnais €
Ex
cathedra
Quoique
proclame que
est la Vérité.
ma
mon
propres mains,
intelligence et
l'infaillibilité » et «
Urbi
et
conscience et
cune hétérodoxie, si
l'Église Catholique, Apostolique r
Je fais profession d'en être
je suis
mon
du pape prononçant sur Orbi
ma
le fils, et
sang. le
dogme
».
me reprochent aumon œuvre, de mes
science ne
prêt à brûler
Pierre l'infaillible la jugeait mauvaise ou
intempestive. S.
M.
J.
P.
SAR MÃ&#x2030;RODACK
J.
PELADAN
Ce cinquième
traité
de
V AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES a été annoncé sous
le titre
de
COMMENT ON DEVIENT CATHOLIQUE
A LA MÉMOIRE DE
STANISLAS DE GUAITA
Cher Adelphe, C'est ainsi
sième roman,
Tu
que je T'appelais, dans /'Initiation
n'avais encor publié
dédicace de
—
:
laisse- moi
troi-
que Ton Seuil du mystère, mais j'au-
immor tellement marcher
Le Merodack du Vice Suprême, Te Va montrée
«
mon
Sentimentale.
gurais que dans cette voie, Tu allais
je
la
cher Adelphe ,
me
vanter,
meilleure gloire, d'avoir éveillé en Toi,
le
!
— disais-
comme
de
la
Mage qui som-
meillait. »
Laisse-moi m'en souvenir, aujourd'hui, en offrant ce livre à
Ta mémoire, tendre souvenir à
l'ami,
profond
hommage au
Kahbaliste.
La
dédicace du roman
d'une amitié où
la
<<
c'était la salutation
communauté
des
pentaculaire
études et l'identité des
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
Il
illuminaient
aspirations,
de
sérénité,
dévouements du
les
cœur. »
Comment de
vaines gens, des choses vaines ont-ils ralenti,
apparence éteint
refroidi, en
grande
cette chose forte et
»
adelphat? Les
orgueilleusement, noire
témoignais
dont je
«
quelques points de doctrine, prétextes qu'on employa pour nous séparer, ne valaient pas une causerie de notre amitié.
Car Tu
fus,
magnifique, n'as
.
cher
un bon ami, un noble ami,
comme Ton
pour compagnie que et
A
Ton cœur
et
Dans mon
intelligence.
grand Barbey d'Aurevilly
le
était r
Tu
regret, et
le
malheureux Armand Hayem. Renaissance des
la
restera inoubliable,
Ta physionomie
sciences mortes,
comme Ton œuvre ; Tu
fus,
pour
tous, le
gentilhomme de V Occulte, Ce nest pas le
lieu
de dire
les
mérites insignes de
serpent de la Genèse est un des
monuments de
Armand Hayem, l'auteur du Donjuanisme de d'Aurevilly a été publié
:
laissé,
En
HUIT
sa volonté
mandé
un seul ouvrage a
;
et
années
la
publication du Traité
un chef d'œuvre
Malheur à qui
à l'intérêt de race de mettre au
pu revendiquer
:
je confie
mon vœu
la
volonté des
ne serait-il pas com-
sévit,
jour
esprit
et
la viole.
heure où l'ignoble antisémitisme
du plus français, du plus séduisant
de
!
que son œuvre fut publiée
est sainte et terrible.
cette
Magie.
Vérités et Apparences.
Nous attendons depuis
C'était
:
pendant au Dandysme
une œuvre considérable
l'Amant, son chef d'œuvre
morts
ce
la
Ton œuvre
les
œuvres du plus
que jamais
d'ami pieux à
les
l'esprit
latin
Juifs aient
de race
!
DÉDICAGIC Je n'ai voulu je T'aimais
;
(jue récrire
cl
Ton nom dans mon œuvre, parce que
que maintenant, je Te vénère.
Ta mort prématurée a assuré devenir, et
Tu
III
es, élu, à celle
Ton amitié, devenue
céleste,
toute la purification de
Ton
heure :jeme recommande encor à
en témoignant de celle qui nous
unit longtemps et qui nous réunira, j'espère, dans V éternité.
Ainsi soit
il
Sar Pkladan.
INTRODUCTION
Celui qui rénove
un thème
d'idéalité,
déformations que subit sa pensée, dans
La le
loi
divine ne
Karma
fait
le
est-ii
responsable des
cerveau d'autrui ?
point une innocence de l'inconscience
intellectuel reflue sur l'écrivain les virtualités
ou
et
;
les
perversions qu'il a déchaînées.
Nul de ceux qui ont œuvré, n'aura d'autre devenir que sa propre conception
;
au-delà de
la vie terrestre,
David Téniers a
retrouvé ses ivrognes et Fra Angelico ses anges.
Mais
l'au- delà
la vulgarité soit
l'enfer
ne comportant pas de magots,
un péché mortel, qui
il
se pourrait
que
précipitât son prophète à
ou au néant.
L'expiation du délit privé ne sera qu'une peine modérée auprès
du péché formidable, l'entêtement contre
la vérité
établie, qui
déroule un chapelet de conséquences effroyables.
Toutes
les
mauvaises pensées nées d'un livre sont au compte
éternel de son auteur et de très grands génies, tels
que Racine,
ont tremblé à cette notion. «
L'occulle catholique » est
non pas une palinodie, mais une
ampliation méditée qui précise
la
doctrine de l'amphithéâtre des
sciences mortes et apaisera sans doute les consciences troublées.
En
1880,
le
Mage, l'homme pensant, vivant, agissant selon 1
le
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
2
déterminisme occulle,
n'existait pas,
dans
la
représentation
litté-
raire. «
Le Vice Suprême
», révéla,
Depuis 1880, Eliphas Levy d'école
et
Lacuria, :
;
premier surtout, devinrent des chefs
le
aujourd'hui,
et
étudiants
les
la
magie désormais
familière,
parisienne, a ses journaux, ses éditeurs, ses confréries,
usuelle,
elle est officielle et
reconnue
La même réputation ouvre aujourd'hui avec
de Mérodack, un
traits
force d'anciennneté.
matière occulte a vu pulluler
la
posthumes
sous les
nouveau à
idéal de la personnalité,
les
qui,
d'utilité cérébrale.
trois siècles,
menait au bûcher,
portes les plus qualifiées et s'accommode
fonctions publiques
les
y a
il
chemin de Damas sous
les
;
futurs Paracelse trouvent leur
de l'Odéon
les galeries
l'occulte est dé-
:
soccullé autant qu'il peut l'être. les
Ici,
tueux d'Isis
;
:
pillage
Matho violemment
;
là,
de plus conscients et respec-
beaucoup portent une main téméraire ou pieuse sur chacun en arrache un morceau
:
sa part dans
le
le
voile
grand
du mystère.
Ceci est
un constat
de notables esprits
:
que sa propre beauté
et
ne juge pas un mouvement qui réunit
mais ;
elle
la déesse
polyonyme
pourrait dire
n'est plus vêtue
comme
l'Istar
du
texte
kaldéen. «
Pourquoi m'as-tu ôté
les sept
vêtements de
On m'a accusé d'avoir voulu inventer
ma
pudeur
!
»
l'Occulte, au lieu de
l'étudier.
L'homme vérité
;
de génie est celui qui trouve la forme durable d'une
l'homme de bonne volonté recherche seulement
actuelle. J'ai
abandonnant
donc cherché la
pompe de
la
formule moderne
la
clavicule et le pittoresque
sa
forme
de la tradition,
du
en
Gri-
INTRODUCTION moire
3 de systéma-
cette entreprise sage, rationnaliste a trouvé
:
tiques détracteurs.
D'Aurevilly, cet admirable
homme,
le
dernier qui fut grand
•dans l'intimité, ce survivant de toutes les aristocraties mortes et
qui
fut,
un génie d'amitié comme de
me donnant
en
éperons.
les
« Il
y
a,
lettres,
une
me
l'avait prédit,
triple raison,
pour que
du
le scandale soit la destinée des livres de Peladan. L'auteur
Vice Suprême a en présent.
lui
choses les plus haïes du temps
les trois
a l'aristocratie, le catholicisme et l'originalité. »
Il
Je ne retiendrai qu'une des trois choses,
le
catholicisme
;
je
viens lui rendre, par ce livre, ce qui lui appartient et qu'on lui oonteste injustement.
La
tradition à sa plus belle époque, était orale
:
tous les textes
que nous avons sont d'une rédaction bien postérieure à leurs auteurs. C'est s'est écrit
:
il
aux temps
troublés que
le
la vie
Verbe ancien
garde un caractère scolastique où l'image trop an-
cienne obscurcit
l'idée.
L'imprimerie en diffusant toute chose n'empèchait*pas cences et tion, et
les
de
obscurations
comme
;
l'écrivain de
les réti-
magie craignait persécu-
Rabelais a voilé de grotesques ses livres maçon-
niques, les hermétistes ont accumulé symboles sur symboles, afin
que
la
Gnose passât sans
être découverte.
Persécutés par l'Eglise et cependant d'esprit très dévotieux, transportèrent dans la Magie la
suivre
la
Tradition. Les anciens
modernes ont cru ils
l'être,
facultés diffèrent l'occultiste
ou
le
pratique religieuse et crurent
mages
étaient prêtres
lors, les
les
mages :
et
anathèmes du clergé. Les
étrangement qui font fidèle.
;.
secundum ordinem Melchissedec
ont usurpé, justifiant, dès
ils
le
mage ou
Les grands désastres du
le
prêtre,
passé
sont
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
4
nés d'une inconvenance entre l'individu et sa fonction. Fabre
donné une philosophie à
d'Olivet, après Herder et Vico, a toire
qui donc
;
lui
donnera une morale? L'humanité, quand
monstres et qui classe guerriers, par le
égregores
les
nombre des
comme
les
l'idéal
:
inavoué de
c'est le
bandit corse, cet anléchrist,
duquel
les
trois cent
mille
les
sauvages, leurs
victimes. Le militaire, celte néga-
du temple
tion vivante de toute charité, reçoit l'encens
louanges du scribe
elle
pâme devant
annales, voit une chienne enragée qui
relit ses
l'his-
lêles
et
les
plupart des Français
la
ce vulgaire jacobin auprès
de Marat ne sont que plaisan-
terie.
Quinze millions d'hommes sont morts pour d'un lieutenant
d'artillerie
faire la réputation
!
Le catholicisme n'a jamais su dire au guerrier pitaine de l'enfer, et Satan visible (le Satan
tisme
commence son enseignement par
le
qui n'incarne pas le Droit et piétine les
Nimrod à
qu'il était le ca-
du vulgaire)
;
l'occul-
mépris de toute force sanglants lauriers de
Victoria.
Les adeptes seront mécontents de voir l'occulte et les catholiques scandalisés
présent dans
ment, pour
explicative
foi
suivront
le
raisonne-
avec sincérité.
le vérifier
La Magie, comme
empiéter sur
qu'on leur montre l'occulte
Ceux de bonne
la religion.
la religion
la religion, a toujours
du mystère
et
une pratique
comporté une théorie
corollaire de cette expli-
cation.
L'une
et l'autre se
sent leur
proposent
commandement
térêts d'au-delà.
Comme
sur
la
le
la perfection
de l'homme
et
ba-
devenir, c'est-à-dire sur les in-
religion, la
Magie a des signes, des
cérémonies, une ascèse et des dogmes. Dans
les
deux ordres
INTRODUCTION on
croit à Ici,
Goëlie
vertu des symboles
la
simultanément, et
les
et
5 on
des
fait
miracles.
uns pensent au sabbat, aux
sorts,
mystères religieux
;
les autres,
évoquant
souvenir de prêtres in-
le
férieurs et de lâches cardinaux, estiment indigne d'un
mêler
à la
jugent l'impertinence grande d'assimiler des crimes aux
la routine ecclésiastique à la
Qu'ils réfléchissent et,
au
lieu
initié,
de
lumineuse Gnose.
de juger une chose par son état
d'excès ou de corruption, au lieu de
Torquemada
et
du maréchal
de Retz, qu'ils évoquent saint François d'Assise et Plotin, saint
Thomas d'Aquin forme
et
et
Spinosa.
verront, malgré la disparité de
Ils
de méthode, que la matière et l'aboutissement sont
mêmes. Le Mage
et le
marchant par des voies
Saint cherchent Dieu et
excès de
est de
il
:
la foi
que par
L'humaine nature,
même
le
La
la raison
elle,
le
où
cherche à retrouver dans l'avait entraîné
les
la
maintien de
Les plus orgueilleux des orgueilleux,
aux
la voie
divine
sentiers profanes.
humains de rendre
nécessité
du
lieu
et
la vé-
du moment
la doctrine.
hommes
et parfois les plus
justement
Mages, ont renoncé la connaissance de
pour ne pas avoir su
matières
qu'elle fût prolifique, les a conduis à des en-
seignements pratiques l'emporte sur
les
la logique.
passionnément qui
émouvante pour
dans
son essence d'être mieux séduite par les
nécessité pour tous les moralisateurs
rité
trouvent en
différentes.
L'imagination intervient au lieu de religieuses
le
les
lire
dans
le
phénomène normal
qu'ils ont constatée dans l'anormal. Les dévots,
au
la
lieu
la vérité
même
loi
de conce-
voir l'application perpétuelle des principes chrétiens aux circonstances de la vie, ont mélangé les meilleurs rites aux plus vaises
mœurs,
et le clergé,
mau-
suivant en cela l'action réflexe du trou-
•
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
6
peau, s'enquiert
calomnie
est
si
poule d'eau est un plat maigre
la
Quiconque a une croyance ou une certitude
moments de
les
et
non
si
la
une variété de l'homicide.
la vie et réaliser
doit l'appliquer à tous
incessamment
cette
âme
de ses
pensées.
La
cœur qui va du
l'homme en abus de
au
fort
sécurité à
potentialités,
il
demander
réalise à
du bien portant au malade, de
faible,
l'homme en
péril.
Au
contraire,
chaque
chaque affirmation d'égoïsme s'appelle inhumanité.
force,
La conception d'un
lui
d'humanité tout mouvement du
civilisation appelle acte
l'homme
donne
peu près
sa
mesure
civilisé a précisé
le
même
et
l'équation de ses
lui-même
ce qu'on pouvait
les sources diverses de ses notions^
sans chercher
et
;
être
hu-
idéal qu'il affecte par respect
main.
Le cynisme
c'est-à-dire la négation
du bien n'a
des conditions où l'individu renonce à tout prestige étant
le
balancier de l'horloge humaine,
harmonique que Il
lorsqu'il
il
l'orgueil
;
ne cesse son oscillation
éprouve l'absolue résistance d'aulrui.
ne faut pas diminuer l'homme à ses propres yeux
trop de tendance à repousser citer à
que dans
lieu
moins valoir que de
les le
entraves morales,
;
il
n'a
que
et c'est le solli-
persuader de sa déchéance
:
l'hu-
maine nature ne produit pas de vertu sans enthousiasme préalable.
Diminuer l'estime qu'un
d'autant
l'effort
lui-même, diminue
être a de
moral qu'on en peut attendre. La doctrine re-
ligieuse de la grâce, sans danger pour des mystiques convient
mal la
à la pluralité des êtres,
balance de son
d'une ils
dam
et
l'homme
de son élection
algèbre morale, mais les
s'en servir ?
doit faire ;
égregores
il
chaque jour
possède
les
termes
eux-mêmes savent-
INTRODUGTIOX Le cardinal Perraud,
7
gens
les
plus
les
dans
l'un des quarante,
10 mai 1897, à Saint-Louis-des-Français dit
«
:
de France, réunis pour faire
titrés
sermon du
le
Dieu a permis que bien, aient
le
trouvé la mort la plus cruelle, pourquoi? Cest un grand pro-
blème insoluble à
Un
la raison
humaine.»
cardinal peut être médiocre, mais
fester.
il
ne doit pas
mani-
le
L'Eglise a prévu l'incapacité de ses princes, elle leur a pré-
paré des paroles pour obtus, des gestes pour muets, des attitudes
Un
pour difformes.
élève de la doctrine chrétienne, ayant fait
quelques narrations saurait qu'en face d'un événement funeste
l'homme de Dieu sous peine deux motifs
justice
:
et
l'homme de
d'être
clémence.
L'homme
Bicêtre y trouve
de Dieu
justifie
Dieu perpétuellement, mais d'une seule façon, en découvrant de la
miséricorde dans n'est
Il
pas
le
difficile
innocents, puisque
châtiment.
de justifier
le sacrifice
manente dans l'humanité de locauste.
Il
la
la
vengeance divine frappant des
du Golgotha constitue
l'idée per-
victime pure et sans (ache, de l'ho-
n'y a donc rien d'embarrassant pour la foi à voir les
justes payer pour les coupables, surtout, en manière de
mort su-
bite.
A
propos de
la
catastrophe du Bazar de Charité,
vier, intelligent, aurait le
simplement
dit
:
«
«
pue,
comme
Gomme il
la
il
a pu
,
il
la chorie des
purs et des confesseurs
faut continuer incessante, afin
Seulement, ritable.
Pour
il
le
le
Seigneur s'en
a recruté des élus par la violence
réponde aux réclamations de
Olli-
depuis quelque temps
paradis manquait de saints et des martyrs, et
est fait
un père
que
était la
!
interrom-
miséricorde
la justice. »
aurait fallu de la
flamme
et
une éloquence vé-
cardinal académicien, le discours était plus fa-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
8 cile
encore
comme
:
toute abdication de pouvoir est aussi
une
abdication de devoir, les représentants de la tradition qui ont
survécu à
cette tradition
grands coupables
En
outre,
et
môme
par là désignés au châtiment exemplaire.
l'homme du commun lui-même
malheurs d'en haut que des Toutes mie,
ici
sont d'une façon idéale les plus
les
est plus frappé des
siens propres.
questions de conscience sont des questions d'antino-
l'antinomie existe entre
motif de l'assemblée et son sort.
le
problème insoluble du cardinal académicien
Religieusement,
le
se réduit à.ceci
concilier l'acte de charité avec le désastre qui
s'en suit.
Si
:
chefs d'oeuvres,
ils se
Car Shakespeare, qui
:
le roi
Providence
« la
cet
un
était
d'Autun, savait que tuer
en faisant
prince de
Danemark
roi Claudius,
en prière.
souviendraient que
remet son épée au fourreau devant
de l'enfer
quand on joue des
prêtres allaient au théâtre,
les
le
autre
le
théologien
Claudius en prière
telle
que
exemple, a voulu que
les
le
que l'évêque
c'était le
catéchisme
victimes du
sauver
la conçoit,
fait terrestre
fussent en état d'élection céleste et elle les a prises dans des circons-
tances où
pement de
mondain
l'être
est à son
avantage éternel.
Le dévelop-
cetle idée eût satisfait la conscience chrétienne.
à la conscience philosophique, c'est
non
»
le prêtre.
le
mage qui
Quant
lui parle
et
Les solutions pathétiques que je viens d'indiquer ne
La conception sentimentale de
sont pas des solutions logiques.
la
conscience diffère de sa conception spirituelle. Le dictionnaire de Littré définit la Providence « la
conduit tout»
:
suprême sagesse par laquelle Dieu
expression enfantine et indigne d'un dictionnaire.
Providence signifie prévoir
;
mais par rapport à l'absolu qui n'a ni
passé ni futur, prévoir c'est voir
manence de
la loi
:
la
Providence est donc
la
divine. Nous connaissons quelques-unes des
perlois
INTRODUCTION de
la
sommes
matière et nous
9
troublés chaque fois que cette loi
Que
agit en contradiclion avec notre sentiment
la
foudre tombe
sur un assassin, que l'auteur d'un attentat périsse dans cet attentat,
voilà qui satisfait pleinement
y a antinomie entre l'événement
et le
Bdssuet parlant de celte Providence
même «
je
conscience
la
sentiment; «
point qu'une
crois
monde pour
l'économie du
il
mais
lorsqu'il
y a scandale.
poussée par Jésus-Christ
jusqu'au moindre de nos cheveux ne
;
»
Providence
et
Voltaire disant:
change
particulière
voire oiseau ou votre chat
sont éga-
»
lement dans l'erreur parce que chacun formule mal une vérité qui a deux aspects. Le destin d'un cheveu a pour facteur générale du système pileux, la diathèse de la tête où cela constitue déjà
une
il
végète et
série d'actions et de réactions infiniment
compliquées. La feuille qui se détache de l'arbre obéit aux la
chute des corps dans
règle dépasse
manifeste une
l'air libre
loi, et
:
la
de
dernière des molécules
Bossuet est justifié de son assertion. Mais
Voltaire n'a pas compris par quelle série de cercles
ques l'infmiment
lois
par rapport à son volume. La
monde microscopique
le
la loi
concentri-
petit se trouve aussi étroitement régi
que
l'in-
finiment grand.
L'homme
n'est attentif qu'à ses passions qui le metlent hors de
l'état
philosophique
ment
instinctif de détresse,
libérateur.
Dans
est dévoré
La
et
par
son appel à
la
Providence est un mouve-
semblable à une victime qui attend un
deuil et la souffrance, l'âme
Wagner
ble à l'Eisa de
ne paraît pas
le
;
et
il
humaine ressem-
y a des circonstances où Lohengrin
où Frédéric de Telramund l'emporte, où Siegfried
le
dragon.
religion a toujours des explications de l'au-de-là à fournir
la vie future
T
donne des thèmes à
ses
embarras, mais
la
:
phi-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
10
même que
losophie alors
logie, susoite des solutions plus
La Providence pour
conformes à
ses conclusions sont
théo-
la
immédiates.
est le confluent de quatre séries
normales
d'un événement,
faire la critique providentielle
il
et,
faut éva-
luer le point physique, le point animique, le point intellectuel et le
même
point cosmique de la
question.
Les phénomènes sont en raison directe de
la subtilité
des forces,
de leur quantité, c'est-à-dire que centchevaux, vapeur physique,
l'emportent sur cinquante chevaux vapeur animique, vingt-cinq
chevaux vapeur
Un ou
spirituelle et treize
saint François d'Assise
comme
titativement en infériorité, c'est
si
la
On ne
la
reconnaît
nature n'était pas
la
Dieu pouvait dérogera
Le miracle
est ce
Charité eût arrêté
l'énormon supérieur
norme physique, la
lui
même
la création
lois
quan-
plus basse le
mi-
de la nature
de Dieu et
comme
si
et se dédire. loi
animi-
Cela est
simple
phénomène où qualitativement
que ou
spirituelle l'emporte sur la loi physique.
et clair
comme un problème
attachées à
la
était
Providence que dans
niaisement, une dérogation aux
racle, défini
comme
au Bazar de
par sa puissance animique, se combinant
éteint l'incendie
avec la cosmique. Mais
qui a eu son cours.
chevaux vapeur cosmique.
la
de géométrie. Supposons
un anneau, supposons un
homme
trois
cordes
tirant sur
cha-
cune, celui qui opérera une plus-value de traction entraînera les
deux autres videntiel la loi
—
telle est
— l'homme
morale
l'image grossière du fonctionnement pro-
est
au centre de
cet
et la loi intellectuelle sont
anneau, la
loi
physique,
autant de forces qui l'en-
traînent dans des sens divers.
Le sentiment de
l'Eglise varie et rie
vaut pas sa doctrine. Mon-
seigneur d'Hulst, un des membres les plus intelligents du clergé
il
INTRODUCTION contemporain,
une
tières
mais Il
et
lettre
qui n'a pas été remplacé, m'a écrit sur ces macurieuse que je ne cite pas, parce qu'on n'a ja-
de publier, pour tous, ce qui a été
le droit
y avait, parmi d'intelligentes choses,
du miracle
à propos
«
mais je réserve
pour un
écrit
formule
celte extraordinaire la liberté
de Dieu
seul.
».
Cette
expression indique l'intervention divine analogue à l'intervention
dramatique
on suppose,
;
des souffrances tableau
pour
le
Dieu n'est pas
de
comme
en littérature, Dieu enfin touché
comme
envoyant des anges
Job,
dans
le
consoler et autres anlhropomorphismes. Non,
de se tromper ni de revouloir après avoir
libre
voulu.
Les théologiens eux-mêmes oublient que
modes pour l'homme les
il
temps a
le
si
trois
n'en a qu'un pour Dieu, les passés et
futurs ne signifient rien,
quand
s'agit
il
de
La
lui.
créa-
tion a été conçue et prévue dans tous ses détails et jusqu'à son
complet aboutissement en un seul milliardième de seconde. Le
malheureux
legs sémitique, cette
semaine d'ouvrier avec son re-
pos du dimanche, toute cette contingence inutile posée sur tère
semble une enseigne d'auberge à
Dieu
n'est conceptible
déjà
qu'une
plus
qu'à ce
moment de de
dilution
porte du
la
du
foyer, plus l'intensité
point parabolique
du Logos
tiple
que
Dieu
ni
les séries
même
où notre
la
exactement
notre
état
de
et,
n'est
la
parabole
et bien, le
atteint
est
un
pouvons concevoir ni
La
;
plus
esprit
archétypes.
matériel qu'à l'intellectuel
:
du rayon diminue;
de sa création, nous
les
il
Lui-même. Prenez un foyer
point relativement bas, puisque nous ne l'unité de
mys-
Genacolo,
son verbe où
lumineux ou calorique, projetez un rayon s'éloigne
le
loi
est aussi
mul-
suivons plutôt au
comment comprendrions-nous
rapport
de
créature
à
Créateur
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
12
lorsque nous ne concevons pas
moins de leur rapport entre
même
âmes ou du
la science des
L'effroyable infériorité de la
elles.
théologie morale montre à quel point se limite noire puissance investigatrice. Entre notre impuissance et les résultats d'une véritable application,
y a un énorme
il
Les éléments critiques du sur sa table, pour une
sont multipliés, on peut réunir
fait se
somme
écart.
relativement modique, l'exacte figu-
ration des temples divers de l'humanité
que toute
autre, permet de
tique de doctrine.
Moïse
comme
lois
de
Manou
xvin
e
la
les
éléments d'une
Ceux qui ont donné à l'Occident
la
cri-
loi
de
plus parfaite avant celle de Jésus, ignoraient les
qui a été traduit en langue occidentale à
la fin
du
qui n'a paru en français qu'en 1830. « Le chant du
siècle, et
bienheureux
comparer tous
notre époque, mieux
;
»
était
inconnu,
il
y a soixante ans. Les
prêtres,
formés dans l'ancienne apologétique, semblent parler une langue oubliée,
de
non pas que
même
ment
le
dogme en lui-même
que l'ignorance d'Aristote ou
soit modifiable,
la perte
mais,
de l'Ancien Testa-
aurait changé toute la succession de la haute culture, la
connaissance de nouvelles sources modifie cette modification
la
culture actuelle; et
ne s'applique pas seulement à
la religion, elle
s'étend à l'Occulte. L'Eglise doit renoncer à attribuer
le
Cantique
des Cantiques à l'Esprit-Saint ou sinon lui donner l'éponymat de tous
les textes sacrés
d'abandonner
même la
où
de l'humanité
les prestigieux
:
la
magie
oripeaux dont
est forcée elle aussi elle
de prononcer une renonciation, celle de ses
magie théorique
est
une matière
se trouvent les règles
antique usurpation sur
du le
s'affublait, rites
;
et
autant
sainte, cardinalice et papale
salut de tous et de tout, autant son
terrain
religieux n'a plus d'excuse
ni déraison, et ne peut encore durer. J'entends par occulte ca-
INTRODUCTION tholique la démonstration que
magie pratique, venir,
et
que
s'il
13
catholicisme renferme toute la
le
y a encore des mages ou
s'il
doit en
devront être catholiques pratiquants sous peine de ne
ils
pas réaliser.
La haute culture entraîne dans
même
tion de l'impression
danger,
les
Dieu,
il
décadences une sophistica-
erreurs religieuses n'ont plus de
les
erreurs magiques gardent toujours
En magie, l'homme et
;
les
le leur.
cherche lui-même au lieu de chercher
se
trouve souvent
la
démence ou autre
perdition.
L'occultiste traite l'âme par des réactifs intellectuels et l'esprit
par des actions animiques
magie explique, mais
elle est
:
de
là
désordre et déraison. Oui, la
l'ensemble des réponses intellectuelles
la religion fait voir, sentir; elle est le visage
elle est
;
du mystère,
Dieu sensible.
La plupart des
sorciers de la tradition et ceux qu'on a
naître et étudier étaient sordides, gueux,
peu enviable
entre
;
autres
menaient une existence
campagnes qui ne
sorciers des
les
pu con-
furent jamais de grands propriétaires. Leur seule satisfaction reste
impunément
à l'analyse, celle de gens qu'on n'offensait pas tiraient
une prompte Le
était fait.
sorcier
vengeance, un ascète de de
existe encore est
formules joyeuses
mal pour
le
mal. Le sorcier est
antagoniste du verbe chrétien
quand
il
la
les
le
ne pardonne pas, antithèse parfaite de
brise l'obstacle
un mystique de
haine qui sacrifie
au pouvoir de rendre
la vie
celui qui
la
qui
vengeance de tout ce qui leur
et officielle
tel qu'il
et
le
et
la charité, véritable
par là détestable.
peut, mais
l'obstacle
L'homme
conjuré
ou
simplement dépassé, l'homme ne s'enquiert pas davantage de l'ennemi vaincu que de failli
le
faire
la pierre
qui une heure auparavant a
tomber. Le sorcier s'acharne en des représailles
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
14
compliquées
et
pour un déplaisir de quelques instants
posera des semaines d'effort. Ce qui rend
lière,
il
il
s'im-
goële redoutable,
pas en son pouvoir de s'arrêler et se restreindre
c'est qu'il n'est
quand
le
il
se croit offensé
:
lui faudrait
il
une abnégation singu-
malade atrocement du mal
serait
pas
n'aurait
qu'il
rendu.
L'humanité n'a jamais eu une religion qui vaises passions de l'homme, et
ques
et
dans toutes
est véritablement
que
le
bien et
L'homme
instincts.
mau-
les épo-
sorcellerie
la
qui
Quiconque ne veut
magiques.
meut suivant
l'attrait qu'il
subit
l'inconnu de l'aider en sa concupiscence,
il
qui demanderait au bourreau de
servir
science ne dotera pas les
mœurs
toutes
lumière, suit la raison, et l'expérience et n'a'que
la
se
on trouve
civilisations
une religion des
simagrées
faire des
les
s'inspirât des
voilà pourquoi à
manifestent
lui
;
s'il
est ce ridicule
que
criminel
de complice.
mœurs d'un déterminisme
les passions, et
demande à
les idées
parce que
La les
en elles-mêmes
n'influent pas sur la vie générale. Convaincre et émouvoir ne sont
qu'un
même terme,
daigné de
les
génies du catholicisme primitif ont dé-
concorder leur enseignement avec
faire
enseignement d'obscurité.
hermétistes, eux, ont enveloppé leur
En
face
du mystère, l'humanité ressemble au public d'un voient des nuances,
les intellectuels, les privilégiés
que
les
que ce
du
logique. Les
la
inférieures
places soient
spectacle
et
les
qui jouissent
en tirent
Comprendre une douzaine de moins, savoir comment se
;
ne perçoivent pas, mais peut-on dire
privilégiés
qu'ils
théâtre
des détails
fait
le
lois
plus
le
grand
matérielles
plus souvent profit
moral
de plus ou
un miracle, pouvoir
le faire,
?
de cela
ne constitue pas une grande différenciation. La disproportion de-
.
INTRODUCTION meure d'un
fatale entre le
homme
en percevrait serait pas
pouvoir
et le vouloir
le
double
il
;
homme
moins
l'effort, l'évolution
dans un fille
:
devancer par l'application
si
et
précéder l'événement par des actes
:
la stase
humaine
:
de Magie, je trouve ce titre
vous trouver,
n'en
il
;
aux ophtalmies.
et sujet
du devenir
traité
unique
serait extraordinaire,
d'une essence anlicipatrice sur
une
quel serait l'avantage
:
qui au lieu de percevoir huit kilomètres d'horizon,
Préparer l'autre vie par celle-ci
Si
15
sage qu'elle soit
;
voilà la vraie voie
pour
«
ou
faire venir
faire venir trois
demoiselles ou trois messieurs dans sa chambre après souper je ne sais plus
si
je
lis
une
stupidité
un appeau dangereux parce
»
ou une infamie, mais
voilà
aux plus
appé-
qu'il s'adresse
sales
tences de l'individu. Si je dois des oraisons à Bob, Djinn, Paralda et
Nicksa, génies des quatre éléments, je préfère emprunter à
saint François sa formule
persuadé que
les
plutôtque par des
:
mon
a
Elémentals seront
noms
il
mus
par
ma sœur
mon
l'eau »
seul sentiment,
sans racine, déformations de mots religieux.
immense
Eliphas Lévy est un génie
mais
frère le feu et
:
il
a renouvelé
la
a renouvelé aussi les anciennes et décevantes promesses
après avoir raconté deux évocation d'Apollonius de Thyane, ainsi
Magie,
« le
résultat fut
pour moi
balistiques, qui pourraient,
changer en peu de temps
la révélation
s'ils
les
les lois
finit
de deux secrets kab-
étaient connus de tout le
bases et
il
:
monde,
de Ja société
tout
entière ».
Cette seule phrase suffit à montrer quels mirages se produisent
en ce domaine
et
comment
le
plus naïves illusions. Révélez
plus haut esprit se défend peu les
plus grands secrets,
pas bassement pratiques et un renfort pour ils
ne seront pas
même
écoutés.
s'ils
des
ne sont
les intérêts matériels,
Pour propager une
vérité,
il
ne
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
16 suffit
pas de la concevoir,
virtuelle par
un concours
il
faut la
dynamiser
inouï, des circonstances
secret kabbalistique est aussi stérile en soi
logique, réalise 11
il
et
faudrait la réaliser en
acte
que
devient
elle
cycliques.
Le
proposition théo-
la
génie lui-même ne
et le
qu'en paroles.
y a des mages encore, en Orient, mais au lieu de révéler aux
turcs des arcanes,
ils
auraient plus court de changer
le
cœur du
sultan. Il
y a des
S.
François d'Assise, dans l'Inde,
et
cependant
la
reine Victoria vit! Il
et
y a des
occultistes en
France qui appellent
nul n'a pu frapper, quand on abandonnait
En une
Grèce
la la
«
Matrie
»
Grèce.
année, trois cent mille Arméniens ont été massacrés,
deux mille
villages de
l'Inde brûlés,
Grèce piétinée par les
la
brutes ottomanes, et sultan, reine et président digèrent paisible-
ment. Cependant c'étaient œuvres de magie, nastes coupables et
nul ne
:
ce sont des
le
supplice des dys-
œuvres possibles, à peine
difficiles
les fait.
Le Kaiser allemand, malgré sa supériorité, autre atteint par
la
Je crois donc que
serait plus
qu'un
magie pratique, nul n'y peut, nul n'y songe. le
mage
doit être
modeste
et
ne rien pro-
mettre d'un art qui ne tient plus aucun de ses emplois. La croix, le
signe par excellence, groupe encore des vertus, c'est-à-dire des
forces, et le successeur de
Léon
XIII, le fera voir, urbi et orbi.
L'OCCULTE CATHOLIQUE
1
introït
A Eleusis,
le
récipiendaire était conduit devant une
statue de Pan, d'un caractère réaliste
étonné,
fût
gaine d'une
la grossière
momie
:
avant qu'il se
image s'ouvrait comme
et laissait voir,
la
radieux et su-
blime, cet androgyne qui est devenu l'ange catholique, et qui est la vérité au
La
religion, obligée par essence à obtenir des ré-
sultats,
Sous
monde des formes.
subit les nécessités de
les banalités
de
la
climat et de
dévotion
race.
routines du
et les
culte, le plus subtil ésotérisme attend l'initié.
Toute religion vérité éternelle à les
est
une adaptation pratique de
une date
et à
un
lieu
;
où
la
sont-ils
arabes christianisés? Les cuistres de la Reine
n'ont pas converti un seul hindou en cinquante ans. L'occulte, au contraire, se définit la plus grande 2
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
18
nudité dont
la vérité
susceptible
soit
;
c'est la for-
mule, abstraite, amorphe de ces
mêmes dogmes que
chaque
son image.
civilisation concrétise à
Cornélius Agrippa
ma
Eliphas Lévy pardonneront
et
contradiction, car je vénère et leurs intentions
et leurs génies
flexions
;
mais je viens après beaucoup de
prétendre
que toute cérémonie
gieuse, et que le rite sacrilège
s'il
magique
d'abord une inconséquence.
n'était pas
aux
aux essences, sont éternelles
mais
elles
reli-
une usurpation
serait
Certes, les idées, préexistantes
res
est
ré-
faits,
supérieu-
et intémérables,
s'incarnent et changent de signes ou de
corps.
Le pentagramme rayonne dans un entendement mais vit,
ne
il
vit
plus pour
collectif
le
:
:
ce signe, sur-
illumination de l'individu.
La physiologie nous
affirme que les molécules or-
ganiques se renouvellent entièrement chez l'homme
en un ou sept ans;
et
l'expérience sentimentale a
montré que jamais une impression ne
que
le
même
d'hui qu'hier
Deux supplice,
baiser, au
même
lieu, est autre
séries de victimes n'échappent jamais au les
rétardataires
et
Julien l'apostat a péri en
ver
paganisme expirant,
été la
aujour-
!
l'idée. le
se revit et
première pierre de
la
les
précurseurs de
s'efforçant de ravi-
et la tête
du baptiseur a
Messianisme.
—
v.
19
l'occulte catholique
Pourquoi donc, en rénovant l'ésotérisme,
con-
lui
server des oripeaux sinistres et dérisoires; pourquoi subir l'imagination populaire en matière de sublime, et
ne voir
les traits
de
la
magie que dans
les
grima-
ces de la légende et de l'hallucination ? Pourquoi
en ressuscitant
si
raisonnable déité.
Pourquoi? Parce que le
l'oc-
conserver un aspect fantastique, indigne
culte, lui
d'une
au bois dormant de
celle Belle
maquis cérébral où
l'occulte a été de tout
temps
les réfractaires intellectuels
se sont réfugiés, et la conception n'a pas changé
qui attribue
au
magicien un
aux œuvres de passion chantée de Grandier,
et
immense
pouvoir
de cupidité. La Rose en-
transmu-
la pistole volante, la
tation de Flamel, voilà les
thèmes qui ont servi aux
•abominations du maréchal de Retz et qui continuent
à éblouir les esprits. La carte biseautée au jeu de la vie, telle est la définition de la
électeurs
:
et l'Eglise,
magie pour
gens
les
odieuse au premier abord, ap-
paraît judicieuse, en anathématisant cette rivale sans
nom
qui a tâché de se constituer en religion du mal.
Oui,
l'homme a rêvé un
rituel
pour ses
désirs,
une
théologie pour ses faiblesses, un culte où ses vices s'étaleraient
pompeux,
satisfaits, sanctifiés
ne s'amuse pas aux appellations blanche
:
et
qu'on
et noire,
nul
n'est puissant, sans abus, lorsqu'il est sans sanction.
Les inquisiteurs étaient trop brutes pour poursuivre
20
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
autre chose qu'un fanatisme de police morale: parmi toute la dominicaine d'Espagne,
il
n'y eut ni cer-
veau, ni discernement, ce n'était que des militaires déguisés, de petits et féroces antéchrists, et leur buiorderie cruelle a fort contribué à l'usurpation des
formes religieuses par l'occulte. Est-il besoin de rappeler que, jusqu'à notre ère,
magie
une
et religion étaient
mêmes hommes. Pendant
sentaient les
siècles après Jésus,
mages Mais
et le
même chose que
on
repré-
plusieurs
évêques
voit des Synésius
et
des Plotin dignes d'être évêques.
grand schisme s'opère à Alexandrie
;
l'oc-
culte et la religion se méconnaissent et se disputent
des préséances légitimes
tranche le
la nécessité
:
débat, la victoire reste au clergé, la clergie est vaincue et sitôt tes,
commence
grande errance des hermétis-
désormais scandaleux, dangereux
élément social
sorti
comme
de sa place. Supposez
le
tout
plus élo-
hommes apparaissant sur colonnade du Bernin au moment où le Pape bénit
quent la
la
et le
plus beau des
urbi et orbi, et opposant sa bénédiction à celle atten-
due
et consacrée,
pour
le
plus grand désarroi des
consciences.
Le Mage a
été
le
premier
et restera l'éternel
classé: pendant toute l'antiquité,
il
dé-
porta la mitre sa-
cerdotale et accomplit son office providentiel. Voyezle,
vagabond, recherché
et
soupçonné,
et
non plus
L OCCULTE CATHOLIQUE
V.
21
recteur des rois, mais réduit à les servir en leurs
pour obtenir une protection incertaine,
passions,
sous
les traits d 'Agrippa
voyez Paracelse,
;
gieux génie, sous un aspect à allures charlatanesques
enseigner
sur elles fin,
la
le
:
la Callot et
prodi-
le
avec des
voyez Eliphas consentant à
magie à des femmes
et
n'ayant pas laissé
moindre souvenir prestigieux. Voyez en-
Lacuria, ce Platon, mourant de froid, rue de la
Vieille-Estrapade, malgré l'amitié de gens aussi influents
queGounod. Voyez encore
les discussions in-
croyables qui existent parmi les occultistes contem-
porains et
comment
concluez que
la
tel
groupe vitupère
tel
autre, et
magie n'a pas trouvé sa forme mo-
derne, sa case dans l'économie de la civilisation.
Ces hommes, seuls détenteurs des nie,
lois
ne s'énoncent pas sans désordre
réprouvés par religion,
ils
l'Eglise,
ils
:
d'harmo-
injustement
s'efforcent de créer
une
élaborent un rituel magique, un cérémo-
nial.
Wagner
a singulièrement deviné ce grand
drame
intellectuel, le plus pathétique qui ait agité des
âmes
chrétiennes. Son Klingsor, que la pureté de Parsifal
rend
si
noir et odieux, ce magicien fut d'abord un
fervent néophyte de Monsalvat; mais le feu des pas-
sions ardait en lui simultanément avec la flamme
d'un vrai zèle,
et,
désespéré de son impureté,
mutile, ce passionné, pour approcher
il
se
du Graal. Gela
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
22
est contraire à la règle
n'appartient pas à
monastique, mais ce
un quelconque et
duitse conçoit. La religion
à la magie il
le
;
il
le rejette,
aime toujours
désire uniquement,
!
les
les chevaliers
de
;
Colombe,
la
et
se
il
donne
puisqu'on ne veut pas
et,
moyens sont noirs
rage de l'écon-
Graal, cet eunuque,
le
l'admettre à sa contemplation,
Oh
la
trait
il
conçoit sa conquête.
il
et
séduit,
corrompt
il
un jour
il
arrache
la sainte lance au téméraire Amfortas.
Voilà la plus haute allégorie qui jamais lisé
les
antinomies religieuses
magicien Klingsor possède
réa-
magiques. Le
et
la sain te
ait
lance et
le
grand
prêtre garde sa plaie béante que seule fermera
le fer
qui Ta ouverte. Sans l'advenue du pur ingénu,
Mon-
salvat et le château enchanté resteraient éternelle-
ment en guerre, sans tous sont pécheurs
»,
y eût victoire car « tous, comme dit Kundry, l'ordre du qu'il
:
Graal a été implacable pour l'impur,
et l'impur, à
son tour, dresse d'infernales embûches. Mesurez
la
distance intellectuelle qui sépare l'héroïsme téné-
breux de Klingsor de
Gurnemanz
:
la
comme on
noble mais simple nature de sent,
que
le
mage
noir in-
digne moralement est supérieur cérébralement à
Amfortas lui-même,
et
de Klingsor, ce sera
celle
retenons la caractéristique
du magicien l'homme su:
périeur qui n'a pas les vertus connexes à son idéal. Ici, c'est la
sexualité qui est la pierre d'achoppé-
V.
ment;
—
i/ OC CULTE
ailleurs ce sera l'ambition
l'infatuation aveugle. L'infériorité
gne de
la religion et s'agit-il
têté,
rêve de violenter
il
il
23
CATIIOLIQUIî
d'un
encore
ailleurs
;
morale seule
homme
la religion
par
éloi-
violent, enla science
:
devient magicien.
La
raison qui décide un être à suivre
le
sentiment
une raison de compé-
d'autrui au lieu du sien est
tence, c'est-à-dire d'expérience. L'application de l'esprit sur
une matière permet de
des compétences morales
percer
la
comme
et
il
ya
des matérielles.
L'horlogerie représente une activité inférieure, ce-
pendant l'individu s'adresse aux spécialistes au
lieu
d'étudier cette industrie; au sens surélevé, l'application de l'esprit
aux problèmes moraux entraîne un
prestige d'autorité.
L'homme ne pouvant
se déve-
lopper régulièrement dans tous les sens doit être prisé dans le sens
même
de son effort; mais
lieu de se méfier des déformations lité
impose à
l'idée
que
la
y a personnail
exprimée. L'universalité d'une
formule en consacre l'évidence. L'être
pour térêt
la
humain, en tout temps, a suivi des chefs pensée
du plus
comme pour
l'action
faible, c'est-à-dire
;
toujours
l'in-
du moins compétent,
a été de recevoir sous forme d'éducation ou d'initiation
les
éléments testamentaires de ses prédéces-
seurs. L'individu
abandonné jeune dans
les
condi-
tions de la sauvagerie perdrait aisément les bénéfices
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
24
de son origine
civilisée.
Erreur ou vérité, l'opinion
de nos prédécesseurs est encore et
meilleur guide
le
ceux qui ont voulu se dater d'eux-mêmes ont
découvert leur inanité. Profiter du passé est
mière
et légitime
habileté.
Ce
serait
vite
pre-
la
ses
affaiblir
chances de réalisation que de s'entêter contre éléments
actifs
d'une époque
actuellement aller à cheval l'autre diminuerait et
s'agisse d'un
il
celui qui voudrait
par étapes, d'un lieu à
son temps
déplacement
ter le saint Graal,
et
;
les
et
son action
d'affaires
faut accepter les
;
qu'il
ou de transpor-
modes
d'activité
d'une époque. Les hypogées des pyramides ne contiennent plus un sacerdote répondant à l'interrogation
;
dans
les ruines d'Eleusis, nul
L'homme
veille.
hiérophante ne
supérieur demandera à
la
seule
lecture ce qu'on appelle l'initiation. Elle n'est rece-
vable que sous condition d'un développement anté-
cédent;
il
faut être déjà conscient de la culture gé-
nérale
pour percevoir
qui
de l'individu, l'exception. En outre, l'ensem-
fait
cette
culture
particulière
ble des formules répondant à l'idée d'ésotérisme pré-
sente un danger véritable, car elle suppose chez celui qui l'affronte
une extraordinaire puissance; au
reste, la religion
ne serait pas un phénomène social
aussi
permanent
besoin où rien ne
On demande
et
si
la
elle
ne correspondait pas à un
peut suppléer.
on obtient l'humilité individuelle,
V.
—
mais comment
le
dogme
et
de son
formules:
il
faut
25
l'occulte catholique
croyant ne
pas fanatique
serait-il
penseur enthousiaste de ses
le
donc bien choisir ses raisons de
croire.
Dans
toute initiation
y a des cérémonies pro-
il
pres à solenniser l'entrée d'un nouveau cathécumène. Il
est impossible
commence
l'être
sa
nous verrons dans culatif
à penser et
d'inviter des enfants
morale par
vie
la suite si le
ne confirme pas
Fidée religieuse et
les
du dogme.
mouvements mêmes de
protestantisme n'est qu'une
le
dérision parce qu'il n'a pas de sacrements. nition cathéchistique ne satisfait pas
un signe de
;
développement spé-
les assertions
Les sacrements sont
religion
la
sanctification,
il
;
on
La
défi-
les appelle
serait plus juste de les
appeler un sceau du pacte entre
la
créature et
le
Créateur.
La religion pactise au nom du ciel avec la terre l'homme accepte tel effort et Dieu consent telle grâce. Les sceptiques demanderont comment un pa;
contrat s'établit,
reil
Exactement comme
se
prouve
et se
phénomène
le
graine, que ce soit une
manifeste?
végétal
main consciente ou
:
le
une vent
qui l'apporte, germe et produit une fleur, puis un fruit
;
or, la religion se
reconnaît aux
fruits, c'est-à-
dire à ce qu'elle obtient d'idéales concessions sur la
barbarie native de l'homme et l'égoïsme social qui
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
26
l'aggrave. Si on considère à quelles horreurs
tianisme moderne
s'est
opposé
tions d'âmes qu'il a obtenues, soit
un des pactes
les
le chris-
sublimes réac-
et les
on ne doute pas que ce
plus valables qui aient été
faits.
Quelle que soit Terreur humaine, la bonne volonté terrestre n'est pas niable et dès lors, le catholicisme
prend parmi
les religions sa
double valeur de deux
cents millions d'adhérents et d'unique religion occi-
dentale
;
car ce n'est pas une interprétation plus ou
moins erronée qui change une doctrine
et si les ca-
tholiques sont, ce qui n'est pas douteux, les seuls
conséquents, les Grecs
pas moins des
fils
et les protestants
n'en sont
plus ou moins obscurés de Jésus-
Christ.
Au
point de vue dynamique, l'Eglise possède en
réserve des forces qui la rendent inexpugnable.
volonté devenu verbe ne meurt pas et
Salomon tilité
la
:
le
La
signe de
œuvres de sub-
sert de point d'appui à des
mais dans l'économie des puissances verbales,
pensée quoiqu'immortelle n'a pas
la
même
puis-
sance de réalisation que de l'énormon sentimental.
Selon l'arcane de Pistorius,
monter
et se revêt
l'esprit se
dévêt pour
pour descendre, c'est-à-dire que
rien de spirituel ne se produit en ce
sentimentaliser. Les idées du
Mage
monde, sans se doivent,
si
elles
sont lumineuses, se résoudre finalement en formule sacerdotale
;
au passé oriental,
le
penseur
était
un
—
v.
l'occulte catholique
que de nos jours on
consultant, au lieu
prêtre
condamne au
le
rôle de pensée dissidente.
Le baptême,
cette consécration anticipée de l'in-
nom
dividu encore inconscient, au
comme
27
d'un idéal conçu
meilleur, par ceux qui représentent les
le
droits et les devoirs
du sang,
est
une norme de
ci-
vilisation.
insoutenable que ceux qui n'ont pas été
est
Il
baptisés, soit parce qu'ils étaient antérieurs au
tême,
soit qu'ils aient
vécu
loin des manifestations
chrétiennes, n'entreront jamais au
une double erreur en
qué
pas
La seconde
que
c'est
les enfants
dans
étonnantes
Montpellier
:
même
aimé des dieux
;
man-
la pire infortune.
tême seront séparés de Dieu roles
y a
redoutable opération du devenir
si la
n'était
ciel. Il
matière: un proverbe
cette
turc dit que mourir jeune c'est être
comme
bap-
« l'Eglise
le
et
morts sans bap-
on peut
lire
ces pa-
fameux catéchisme
n'a pas décidé
s'ils
de
souffrent
aussi la peine du feu dans les enfers. L'Ecriture ne le dit
pas nettement, la tradition n'est pas bien claire
sur ce point. »
Absurdité indigne du d'autant plus que
le
moindre élève
même
enseignement déclare
deux autres sortes de baptême qui est
une
le
martyre
explication.
et le
d'Aristote,
;
le
baptême de sang
baptême de désir qui mérite
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
28
Quiconque,
soit
à Jésus-Christ,
dans
soit
les sept mille
dans des lieux
Verbe n'a pas pénétré, aura
conformément
agi est
baptisé
de
et
pensé, surtout
senti,
au
à l'Evangile et
toute
éternité
ans antérieurs
des races où son
Golgotha,
Deo
sed ex
nali
sunt.
Le prince Siddarlha, qui abandonna son son royaume, eon foyer pour rechercher et
la
palais,
sagesse
qui a consolé et console encore six cents millions
d'âmes, serait-il exclu de
assure à
la
la
vue de Dieu que
l'Eglise
plus ordinaire des vieilles filles? Orphée,
déchiré par les Ménades, c'est-à-dire par les passions
voulu conjurer,
qu'il avait
Hypathia,
la
est
un martyr
comme
vierge philosophe, assassinée par la ca-
naille chrétienne.
Le catholicisme ses prétentions
pas rejeter
le
;
n'a pas eu toujours le courage de
quand on
se dit universel,
nombre des
plus grand
ne faut
il
êtres et
parmi
ce nombre, les meilleurs!
Quiconque
à la vérité
résiste
connue entraîne
la
colère du Saint-Esprit, mais quiconque suit la forme
de vérité Il
qu'il connaît mérite l'éternelle
faut bien plus s'étonner du
chrétiens donnent à
la
peu de suite que
réception
que de Péloigneinent presque tains
êtres
supérieur
pour
la
indulgence.
religion.
subit la tare de son
les
des sacrements
inconscient de cerL'individu
même
époque; l'individu
—
v.
moindre
subit
29
l'occulte catholique
de son milieu
l'action
de son
et
métier.
Ouvrez au hasard un ouvrage d'homilétique autre de gnose et vous constaterez que
les
auteurs, malgré la différence du point de vue,
dent également à leurs disciples
et
deux
deman-
mépris de
le
un
l'opi-
nion mondaine. Massillon vous répétera que les saints ont été, en tout temps, des et la
gnose que, pour naître à
conscience,
espère
nexes le
le
hommes
supérieure de la
la vie
faut croire et espérer
il
dévot
:
singuliers
comme
croit et
ces matières sont tellement con-
plus court de rechercher en quoi
qu'il serait
catholicisme et la magie diffèrent.
Deux causes expliquent
ce
rieurement à Jésus jamais
la
la religion
:
il
fait
singulier qu'anté-
magie ne scinda d'avec
a fallu un excès d'animisme chez les
premiers pères
et
un excès
néo-platoniciens pour que
d'intellectualité chez les
le
moyen-âge
et la
Renais-
sance soient remplis de penseurs isolés qui ne se raccordent point à
Dans
les
la
formule ecclésiale.
époques de
foi,
l'homme ayant des be-
soins de religiosité se constitue un ses passions et toute
la
dogme propice à
magie pratique a
été
une
déformation des cérémonies religieuses pour obtenir des résultats que la religion réprouvait. Le sorcier est
un méchant qui
du mal
;
le
mage
se
persuade l'existence d'un Dieu
est parfois
un orgueilleux qui vou-
30
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
drait se persuader qu'il
seurs
c'est toujours
:
y a un Dieu pour
les
pen-
notre sentiment qui corrompt
nos idées, ce sont toujours nos passions qui s'inter-
posent entre
La magie ponsabilités
nous.
la vérité et
pourrait se définir le
;
mage
mauvaises entraîne des
conséquences de malheur la
science des res-
n'ignore pas que la moindre
bonnes ou
des pensées
la
:
ou
de bonheur;
magie, dans ce qu'elle a d'intolérant, représente
une pratique passionnelle qu'une doctrine.
plutôt
Je démontrerai par
suite
la
que tout ce
peut pas être demandé à Dieu, est en traire la
donc
au bien de l'homme
et
que
magie orthodoxe rentrent dans
la
con-
effet
les désiderala
le
magie
de
cadre du catho-
licisme pratique, car la religion est
harmonieusement comme
qui ne
de vivre
l'art
est la science
de
penser juste.
Le plus grand scandale qui puisse ce n'est pas
un mage déraisonnable,
patriote, qui
commande
produire,
se
un pape
c'est
d'un cœur italien une reli-
gion universelle?
Mysticisme ou extension de l'âme, occultisme ou extension de
l'esprit,
forment des parallèles
et
non
pas des antinomies.
L'homme découvre, modes
:
le
ment, qui
d'instinct,
besoin, qui est
le
que sa
vie a trois
plus impérieux
;
le
senti-
est le plus agréable; et l'idée le plus élevé...
—
v.
La
l'occulte catholique
31
religion va lui apprendre à limiter ses besoins,
ce qui le rendra plus indépendant, et à orienter sa
Quant à ses
sensibilité, ce qui le préservera.
idées,
leur complète satisfaction que dans
elles n'auront
l'occulte.
Cependant, religion, elle s'il
les
magie va
la
va
lui
s'offrir
accepte pour réaliser ses impulsions,
en
et
il
est
l'autre.
En admettant les promesses
homme
concevoir un
la
présenter des armes redoutables;
perdu en ce monde
on
pour suppléer à
de l'Hermétisme, peut-
qui s'armerait ainsi, en
guerre, pour des intérêts privés. Si on ne veut que
son accomplissement personnel
et la
perception du
mystère, c'est un office de méditation
et
de piété,
et l'occultisme suffit.
La magie ne et
de
doit servir qu'à la défense de l'idéal
la justice
conception de
elle
;
la sainte
l'employait à régner
de Jeanne d'Arc, c'est
cher
dans
le
était à
le
;
son vrai point dans
Vehme. Catherine de Médicis
mais
elle
rayonne dans
la vie
plus bel androgyne de l'histoire
mystère de sa vocation
l'Ange visible, opérant, au grand
soleil, les
;
cher-
qu'il faut
chef-d'œuvre de l'occulte moderne
le
la
:
c'est
œuvres
de Dieu.
La baguette pour que
Le Pape
et
est
la terre
un
éclat de la crosse et
du
sceptre,
connaisse un troisième pouvoir.
l'Empereur ne sont que des
tiers
de Dieu,
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
32 le
Mage achève
le
triangle des puissances légitimes.
Quelqu'un recherchera un jour la part de l'individu conscient dans les grands
faits collectifs; la
matière
ardue, hérissée, couverte de décombres recèle cepen-
dant d'extraordinaires surprises.
Que peut
la
pensée consciente
pour l'humanité? Actuellement sante cieux,
:
le
grand Tolstoï
aux moudjicks
et
est
et
pure d'un
semble impuis-
elle
défendu,
cependant
homme
le
comme
perni-
monde garde
encore l'impulsion de quelques pensées conscientes et
pures qui l'ont soulevé de sa matière, pour
montrer
cet
au-delà sans lequel l'homme n'aurait
par plus de raison d'être que male.
lui
telle
autre espèce ani-
ARCANES DU
MICROCOSME
I
L"occulte
plus grande nudité dont
est la
le
mystère soit sus-
ceptible.
L'occulte est
de la race
et
mystère abstrait, amorphe, dégagé du temps,
le
du
lieu, et
même
de la personnalité qui
le
for-
mule. II
La Religion
est l'état le
plus prestigieux dont
le
mystère
soit
susceptible.
La une
Religion
race,
est le
à un climat
mystère concrétisé, adapté à un cycle, à et
personnalisé en son fondateur.
III
Un symbolisme Il
est
une langue manifestant un Verbe.
y a identité de verbe
lisation
à
et
disparité de symbole, d'une civi-
l'autre. 3
34
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES IV
Pour comprendre
la
tradition,
faut la traduire en
il
mode
actuel.
V Avant
chrétienne,
l'ère
temple :He prêtre
et le
mage
enfermé dans
l'occulte
était
étaient
même homme.
le
le
VI Depuis,
le
prêtre
chacun jalousement en
et
la
le
mage
méconnaissent
se
et
gardent
moitié de la vérité quils ont déchirée
se séparant.
VII
La tête
Religion resté incomplète
sans corps
chacune
;
première nie tout la seconde tion
ce
et
s'efforce
une
d'usurper sur l'autre.
La
gui lui manque
usurpe tout
magie
est
sans
tête ;
la
}
,
c est-à-dire l'abstraction;
ce qu'elle regrette, la
forme de réalisa-
.
VIII
Une religion
est
qui a pour signes
un pacte
les
entre
l'homme
et
son créateur,
et
sacrements.
IX
Lorsque l'Eglise refuse elle est
le
devenir heureux aux non-baptisés,
téméraire et politique.
V.
-Lorsque
l
—
'occulte
l'occulte catholique
propose ses
rites,
35
détourne
il
les
formes
qui appartiennent à un autre Verbe.
X L'occulte est,
par
excellence, la science des rapports et,
mo-
ralement, celle des responsabilités.
La magie
est la
mise en pratique de
l'occulte.
XI
V occulte est V esprit même de la religion, corps même de Vocmlte. L occulte est la
et la
tête
le
mystère, la religion est Il
le
cœur où
faut penser solitairement, avec
où
se conçoit le
mystère se dynamise.
le
les
religion est le
Maîtres, avec
les
Keru-
bim. Xtl II faut prier solidairement avec les fidèles, avec les
génus,
les
purs in-
Séraphim.
XIII L'occulte comprend, explique, c'est
le
flambeau
;
la religion
réalise, incarne, c'est le foyer.
D'un
côté, la subtilité
rend
ses oracles
accomplit ses œuvres. Mais sur rité,
s'élève,
cette
couronnement insigne,
mystère superexcellent,
l'ineffable,
;
de Vautre, la charité
double polarisation de véle
Très Saint Graal,
V Eucharistie
!
le
Il
KYRIE
Lorsque conscience
l'Eglise catholique fera son et
prendra
examen de
fermes propos qui décou-
les
lent d'une vraie contrition, elle
changera sa façon
imparfaite d'administrer le sacrement de confirmation.
Les mieux partagés pour l'enseignement
reli-
gieux, les élèves des jésuites, reçoivent la confirmation quelques ni
mois après
la
communion, sans études
exercices préalables. N'était l'injure du mot, on
pourrait dire que la confirmation est un sacrement
de
surcroît
laisse
:
un souvenir
présente
que
tandis
même
la
première communion
ineffaçable, la
confirmation ne
à l'élève des ordres religieux qu'un
souvenir confus. Or,
le
baptême ou sacrement des
inconscients ne devient définitif que par la confir-
mation qui tant ce
que
signifie l'acte libre de l'individu, accepla tutelle
morale
lui avait
imposé. Sauf
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
38
sacrement de l'Ordre, aucun ne concerne
le
Esprit, et
même
il
faut s'étonner
le
Saint-
du silence caté-
chistique sur la plus puissante des personnes divines
puisque actes des
qui accomplit et parachève les
elle
c'est
deux autres. Les sept dons constituent un
apanage incomparable
La
crainte de Dieu est
faut dire le sentiment de
de sa
La
terribilité et
ne
une
Dieu
israélite :
il
serait-il
défini.
formule
implique
:
il
la vision
de sa miséricorde.
piété est l'acte qui correspond
moment que Dieu
Dieu. Car du
mal
et d'ordinaire
au sentiment de
comment
est senti,
pas servi ?
Dieu étant
la clef
haute de toute pensée,
et la piété
étant l'adhésion sentimentale au Verbe éternel, la science, c'est-à-dire la notion des rapports, se trouve
toute formée dans l'esprit
De
cette
car du
du
fidèle.
connaissance des relativités naît
moment que nous savons
:
l'origine et l'abou-
tissement d'une chose, nous savons
puyer nos
la force
comment ap-
efforts.
Cette économie de la force constitue conseil qui est
le
le
don de
calcul d'abstraction à propos des
contingences. Et dès l'instant que l'homme s'abstrait des contingences,
il
possède l'intelligence.
La sagesse actes.
n'est
que
l'intelligence manifestée
en
—
V.
La confirmation suppose en
avec étonnement que
primitive Eglise les deux sacre-
la
comme
ments se succéder, ment, dans l'Eglise russe^ et le
baptême puisqu'elle
le
est la perfection, et c'est
nous voyons dans
39
l'occulte catholique
est d'usage actuelle-
il
Même
grecque.
non content de simultanéiser
baptême, on communie
dans l'Eglise
la
confirmation
enfants encore aux
les
bras des nourrices. L'inconscience du clergé éclate
dans
les raisons qu'il
tion
:
donne de retarder
recevoir deux fois
le
exorcisme sition des
et
la
mains
Févêque
est
avec
fait
que désormais charges
le
le
un
rite
et
on
est
moins
ex-
Le baptême vaut en
»
le
continue. L'impo-
incantatoire bien anté-
quant au signe de croix que
;
pouce sur
le front,
il
signifie
récipiendaire accepte consciemment
et les bénéfices
tera la croix
!
confirmation
rieur au catholicisme
les
confirma-
parce que, en recevant ce sacrement avec
«
connaissance, on s'en souvient
posé à
la
du baptême,
et qu'il
non seulement en son cœur par
tique, mais encore dans la
la
porpra-
mêlée sociale par l'exem-
ple.
La confirmation l'adulte et
devrait
être
le
sacrement de
comporter un catéchisme spécial qui en-
seignerait à l'individu la rationalité de ses devoirs.
Le
Saint-Esprit, qui est'presque passé sous silence
domaine de
la piété, est
l'enseignement;
le
au
encore plus oublié à celui de
clergé, entraîné par l'urgence de
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES morale, oublie que son rôle dépasse l'en-
Ja police
diguement des
harmonisé
esprits après avoir
nément
les
doit conduire
instincts et qu'il
du
rapports
mœurs; commu-
les
fidèle
les
du prêtre se
et
bornent à des contacts de débiteur à huissier;
il
a
toujours existé pour les sacerdoces cette condition
de et
prestige
que
Dans
le
les
le fidèle
;
que
guide
il
que
faudrait
contemporain
pour
satisfaction
de
chez
du
que
averti
guidé.
le
et
nient entre elles;
à la religion des services
présenter
de
;
lacunes
individu des facultés
magie
sororaux,
rendre
peut si
la
religion fait,
devant l'individu. Le mysticisme ou
ascétisme est un
domaine surélevé où
ment à son plus haut point confine gence. Chaque elle atteint
des
serait hasar-
il
consent à reconnaître, ce qu'elle n'a jamais ses
le
de l'âme ne s'ob-
éléments
la
dans
philosophiques? La
celle
même
augmentât
clerc. Est-il
le
dire
mêmes
deux de demander au
prestige
le
prêtre
ainsi
l'esprit
tiennent pas aux
se
l'enseigné
décadences, la religiosité diminue chez
séductions
qui
mieux
soit
proportionnellement rôle
dépasse
l'enseignant
fois
le
à
senti-
l'intelli-
qu'une âme prend son essor,
simultanément
le
point d'intellectualité
concordant à son point d'élan;
et
lorsque
saint
François d'Assise déclarait, à propos du loup du
Gubbio, qu'aucune
créature
n'était
méchante,
il
—
V.
vrai par
disait
mait
en
l'occulte catholique
rapport
chien
à lui
de pensée aboutira toujours
une formule de charité pline
de
nombre dans
que
plutôt
les
subtilité
en dernier concapt
de
la
peuples
et
non ;
religion
pour
mais
formules
satisfaisantes
Celui
enseigne
tion. la
morale
qui
ici
teur et cependant elle
qu'un
roi
soit
le
pour
instituée
à
satisfaire l'utilité
le
s'appelle :
a visé
de
la
l'oc-
d'excep-
l'être
à tout
l'est
disci-
immémorialement
pour
individuelle
est
à
des fidèles. Ceci est
la qualité
culte s'impose puisqu'il conserve les
La
parce qu'elle
faibli
de quelques-uns
L'homme
animal.
d'altruisme.
et
même
l'esprit
sauver
a
l'Eglise
transfor-
puisqu'il
redoutable
le
41
monde que un
malfai-
importe davantage
il
moral dans ses actes que dans son
privé. Si la charité sert de définition à la religion, l'har-
monie gera
le
définit l'occulte
:
Tune enseigne que Dieu ven-
prochain de tous
faits et l'autre
nous
les torts
avertit
que
que nous
les
avec rimplacabilité d'un balancier
lui
avons
normes agissent et
frappent perpé-
tuellement des médailles à notre gloire ou à notre confusion
dans
le
et
que nul
domaine de
n'est censé ignorer la l'occulte qui est celui
pour ses enfants,
les
:
du Saint-
comme
des fautes,
mère pleine de
sollicitude
Esprit, les ignorances sont punies
voilà pourquoi l'Eglise, en
norme
détourne de ce domaine redou-
42
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
où chaque pas
table
à une
ressemble
Ceux qui s'adressent à
témérité.
un ac-
l'occulte espèrent
que
cueil plus propice à leurs passions
frontaient avec la formule
religieuse
s'ils
pensent
ils
;
les af-
trouver des sophistications pratiques
pouraccommo-
der leur orgueil et leurs vices, comme
si
l'intelligence
un droit à moins
constituait par sa culture
Les responsabilités augmentent en raison conscience
plus un
:
homme sait
ce qu'il
même fait,
demandé un compte rigoureux de
lui sera
L'intellectuel n'ignore pas le
pas conformer ses
mœurs
danger
valoir.
de
la
plus
il
ses actes.
qu'il court à
ne
à ses doctrines, tandis que
l'animique, restreint dans sa conception, ne voit ja-
mais l'extrême conséquence de ses plus doux que comprendre
dans
que
fautes. Croire est
la
y a plus de vraie joie pratique religieuse que dans la magie, parce
la religion
nous
;
il
sentir
fait
Dieu
et le
rapproche
de nous, tandis que l'occulte, en nous faisant mesurer les
incommensurabilités qui séparent
la
créature
quelle qu'elle soit, de son Créateur, nous décourage
au lieu de nous consoler.
pensent
;
il
faut
que tous
Il
faut
que quelques-uns
prient.
L'humanité a besoin d'adhérer au Verbe divin bien plus que
de
le
saisir
subtile. L'adoration de la
d'une façon plus ou moins
cause est encore
la
meilleure
voie pour attirer sur l'effort d'en bas, la bénédiction
d'En-Haut.
LOCCULTE CATHOLIQUE
V.
La légende nous montre nent à
un
la
43
toujours ceux qui s'adon-
magie en injustes qui espèrent trouver
biais et éluder la loi de Dieu,
réussissent à se glisser
comme
impunément
les habiles
entre les articles
d'un Code; cette idée enfantine ne peut pas être
sérieusement formulée
ou l'homme abdique
;
sa
raison et s'en remet au débat de son instinct et de ce qui s'appelle
le
hasard
;
ou bien, reconnaissant
toute puissante loi de Dieu, les arrêts et d'y satisfaire
La magie augmente
la
il
la
s'efforce d'en prévenir
devant qu'elle éclate.
conscience de l'individu, elle
étend un cachet de déterminisme et de volonté à tous les
mouvements de son âme. Là
pour
la
bonne volonté
et la
justification d'un acte gît
il
n'y a pas de place
pureté d'intentions; la
dans son résultat, tandis
que, en matières religieuses,
il
est
moins demandé
parce qu'il a été moins donné.
Pythagore,de tous
nement
philosophes grecs, est certai-
celui qui a osé la plus grande extension
compas de ciait les
les
la
pensée, et
lui,
différen-
vertus civiles ou nécessaires, des vertus su-
périeures ou surhumaines rage,
comme Plotin,
du
tempérance
;
les
unes, prudence, cou-
et justice, constituent
l'ensemble
du devoir. Transportée dans
le
s'appelle la science
;
pérance, l'équilibre
;
domaine
occulte, la
la sagesse,
la justice,
la
pensée
prudence ;
la
tem-
l'accomplissement de
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
44
sa personnalité. édifice,
ment pour
La
tion.
temps
la
bâtir
un
vertus existent déjà morale-
les
qu'elles se réalisent sur le plan d'intellec-
môme
religion défriche les âmes, elle est en
semeuse des ferments divins
représente et
que
faut
il
un fondement pour
faut
Il
le
perfectionnement de
et l'occulte
la piété
en pensée
de l'illumination en logique. Saint Thomas d'Aquin
sera toujours tenu en honneur égal par les dévots
penseurs, car en
et les
tendances
;
il
lui
est à la fois
père de l'esprit;
il
a
un père de
raison
comme philosophe, et
aussi
sont satisfaites les deux
comme
l'Eglise et
un
théologien et
celui qui n'admettrait pas
ses prémices devrait encore admirer la conduite du
raisonnement; voilà pourquoi gnose
et
de l'Eglise est vraiment
tellectuelle qui sorti
la
gent;
le
la
de la
grande œuvre in-
devra s'opérer au xx e siècle
:
tout est
il
faut
que tout y conflue. Trop long-
vérité a
été
semblable à un foyer diver-
de l'unité,
temps
la conciliation
jour où toute la lumière ne formera qu'une
seule nappe, elle deviendra évidente et obligera les pires volontés à la subir.
Celui qui nie l'inspiration divine de l'Ancien Tes-
tament,
«
anathema
sit », dit le
concile de Trente.
Celui qui nie l'inspiration divine de Gita,
ces
anathema
sit », dit le
deux anathèmes
Baghavat
concile des Mages.
est dérisoire
Toute parole de lumière,
la
et
!
Un
de
Lequel?
qui engendre de
la
LOGCULTE catholique
V.
vertu, chez qui
la
reçoit, est
45
d'inspiration divine.
Le Saint-Esprit n'auraitdonc inspiré que quelques
hommes, dans un
seul peuple et à un seul
moment
du passé! Lessainls Pères du concile ne connaissaient ni Livre des morts, ni les das, ni l'Avesta
de Manou, ni les Ve-
connaissaient-ils les vers dorés de
;
Pythagore? du moins Plotin, ni
lois
le
ils
n'ignoraient ni Platon, ni
saint Denys, qui tous trois reçurent
du
Saint-Esprit quelques faveurs de plus que l'auteur
du
livre des proverbes.
Tout ce qui
mais
Saint-Esprit
le
comme ment
la
que
était
;
inconnu des hébreux,
doctrine incomparable du
la
Dieu
elle-même. On chercherait vaine-
la Trinité
Mosaïsme cis
est beau, vrai et bon, vient de
Karma dans
le
chose colossale, l'Alcoran est plus pré-
et,
Bible sur la vie future.
Recherchez
le rôle
de
la religion
nies chrétiens et vous verrez
auprès des gé-
comme
la
paresse du
prêtre a préféré exorciser l'art que le sanctifier, et le
théâtre est
devenu l'antichambre de
Ah! quand terrain au
faut disputer, à
il
mal,
sans combat,
le
et
l'enfer.
coups de génie, un
prêtre se récuse, et l'abandonne
lorsque un inspiré du Saint-Esprit
parait et réalise en toute splendeur, les plus saints
mystères, leur
les
malheureux ne reconnaissent plus
dogme parce
qu'ils sont revêtus
de beauté.
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
46
La musique de
l'Evangile,
tendue dans ParsifaI, mais
les ministres
prône assommant dont
en-
de l'Evangile
leur paresse se
appellent parole de Dieu,
ils
:
artistes l'ont
En revanche,
n'ont point compris. limite à leur fatuité
les
ils
embarrassent
n'ont point de honte à interrompre
mystères pour bafouiller
le
la
messe.
le
Ils
plus saint des
de
la pa-
roisse. Ils font servir la divine Eucharistie à
main-
les petites affaires
tenir en place des auditeurs qui ne se soucient pas, certes, d'interrompre la
pour apprendre Marinette
et
Le prône
homme tine
;
il
qu'il
commémoration du Calvaire
y a promesse de mariage entre
gros René. n'est autre chose
que
la
parole d'un
qui parle médiocrement et pense par rou-
en
l'inspiration
de
est
la
parole de
Dieu
comme
de
du Saint-Esprit, ce sont des expres-
sions téméraires, dès qu'elles ne s'appliquent pas
exactement à l'Evangile. Spiritus fluatubi
vult.
Les prônes du Saint-Esprit sont prêchés à l'Acropole d'Athènes
comme aux
Léonard de Vinci
et
temples de Thèbes, et
Raphaël apparaissent en curés
d'éternité.
Les périodes de décadence sont propres à réduire les
antinomies, les personnalités
tuelles.
Nous ne concevons aucune
vraiment abstrait; par
le
étant moins vir-
elle
nous
arrive
prisme d'intelligence. Nous
la
idée à
l'état
décomposée
décomposons
V.
—
l'occulte catholique
notre incompréhension
à notre tour, et ce qui
fait
ou notre adhésion
souvent
est
47
une imperceptible
coloration qui différencie à nos yeux un objet déjà
connu. Rien ne peut mesurer l'abîme qui
en découle.
de l'action logique qui
idée,
connu
avoir
époque
et
plus hauts
les
sépare
une faut
Il
d'une
représentants
homme
avoir étudié la dissemblance d'un
avec sa doctrine pour se bien démontrer l'inanité pratique de la philosophie. Elle est complète et providentielle
de
:
si
le
cerveau pouvait prendre
la sensibilité, le
humaine
grand problème de
serait à moitié résolu
;
tel
la place
la perfection
n'est pas l'ordre
normal, nous devons évoluer en toutes nos ten-
dances
:
de leur conflit naissent nos combats
et
nos
mérites. Il
y a un écart énorme pour l'imagination entre
ce qui est possible et ce qui est ordinaire ble
comprend tous
toire.
les
On ne peut pas
vampires,
phénomènes
;
le
possi-
relatés par l'his-
plus nier les revenants que les
les possessions
que
les stigmates;
on leur
applique un déterminisme différent suivant l'école à laquelle on appartient
;
mais pour
problèmes apparaissent dans gulier et la merveille
le
le
penseur, les
phénoménisme ré-
phénoménisme
s'appelle
le
génie. Il
est plus extraordinaire
que l'homme
primitif,
I
48
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
commençant par un langage
à peine articulé,
parvenu aux discours pour Ctésiphon
soi
au Credo
et
de Palestrina que de voir une foulure reboutée-
La magie et,
comme
susceptible de plusieurs définitions,
est
il
faut tenir
compte de l'acception actuelle
des mots quand on veut être entendu, je la
l'occulte
l'occulte,
et
des potentialités humaines
sance la
de
pratique
la définirai
la
connais-
mobilisées par
volonté consciente. L'orientation de l'homme par
rapport au mystère se décompose en quatre séries
phénoménales:
du mage sur lui-même, sur
hommes, sur la nature et son intrusion La sortie du corps astral ou biloea-
les autres
dans
l'action
l'invisible.
l'envoûtement,
tion,
d'une graine
l'accélération
et l'évocation
cience la
;
le
en nous
est
mystère
est
semblables
et
il
gie,théurgie.
il
et
le
il
s'appelle la cons-
;
s'appelle
est
dans nos
ou répulsion,
enfin, le mystère est
s'appelle théodicée,
La religion
il
et
mystère
attraction
s'appelle
domination ou obéissance dessus de nous et
zone.
autour de nous
nature ou l'ambiance;
croissance
des esprits sont des phé-
nomènes typiques de chaque Le mystère
de
et l'occulte se
au-
pneumatolo-
proposent ces
résultats qu'on pourrait appeler les quatre fins présentes par rapport
destinée de trui,
aux quatre
l'homme
en conquête sur
est la
fins dernières.
La véritable
de s'accomplir en
lui,
en au-
matière et en obédience sous
—
v.
l'esprit.
l'occulte catholique
49
L'accomplissement religieux de l'homme en
lui-même en face de
c'est la sainteté
en autrui,
;
la matière, c'est le
c'est la charité
renoncement
;
et
devant
Dieu, l'extase.
Magiquement l'accomplissement de soi c'est la subtilité;
sur
la
nature la domination
l'interrogation.
ment bonnes. le
Il
soit,
c'est
deux choses égale-
n'y a qu'un seul cas d'égalité ;
hors de
lui,
est supérieure
toute chose
ou inférieure
donc, sous peine de renoncer à rer entre les
Comme
il
la
est incontestable
que
la
quelle il
même
faut
but.
magie contient des
la -religion et
que
cette dernière
souvent double emploi avec l'occulte,
blir la critique
:
c'est
:
logique, préfé-
deux voies menant à un
éléments rejetés par fait
puissance;
la
en face de Dieu
et
n'existe pas
Il
ternaire divin
qu'elle
en autrui
l'individu en
il
faut éta-
de deux formules afin d'en préférer
une.
La
religion est le pain et la
tantent
magie
le
vin qui subs-
l'homme de mystère. Le pain étant plus
in-
dispensable reste la base de l'alimentation morale,
mais
le
vin est nécessaire à ceux qui veulent aug-
menter en eux
la vie intelligente
propose de préciser dans ce tation de frontière entre
La méthode analogique
la
;
et ce
livre, c'est
que
me
je
une délimi-
religion et
magie.
la
rigoureuse effraie
;
elle
trace des parallèles et des syncronismes de bas 4
en
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
30
haut, c'est-à-dire elle détermine l'inconnu en consi-
dérant
connu comme sa
le
cristallisation réflexe.
L'analogie appelle l'homme
monde l'homme
moindre à quantité
tivité
:
ne diffèrent que par
ils
totale.
Le cosmos a un
un corps comme l'homme
et
race,
collectif
:
d'individu à collectif et de quantité
différence
une âme
homme
ou une sorte de cosmos.
monde
phénoménal,
du diptyque, par des l'apogée de
la
au-dessous de
lui
existe
une
est le plus
établit
possède, soit
l'on
la partie
parallèles. Ainsi
absente
l'homme
est
organique, mais la vie forme
vie
jusqu'à l'infusoire il
esprit,
et toute collec-
peuple, congrégation est un
La moitié d'un diptyque que le
et le
universel pour exprimer la simili-
tude de leur constitution la
monde
le petit
une et
série
décroissante
qui
va
au batibius. Par conséquent, dont l'homme
autre série invisible
bas échelon et cette création spirituelle
remonte jusqu'aux archétypes. Une autre application qui fera comprendre
la
méthode
c'est l'analogie
vie étant
un principe
la
vapeur
est
puissante audace de cette
microbienne, bacillène. La
distinct de l'organisme,
un principe
distinct de la
comme
machine
vie n'étant pas toute contenue dans les
;
et la
phénomènes
sensoriels ou locaux, elle se manifeste par des exhalai-
sons d'un ordre fluidiforme qui constitue l'atmos-
phère morale. Cette atmosphère
est
réceptive d'une
v.
—
l'occulte catholique
51
sorte de sudation et d'arôme des sentiments
comme
se charge de haine
ment
l'air
;
d'émanations chimique-
y a une pureté ou impureté de cette atmosphère seconde qui agit sur l'âme comme délétères,
il
l'atmosphère gazeuse agit sur
Le grand
de
secret
le
corps.
magie pratique, Tunique,
la
est la
connaissance de ce fluide appelé lumière as-
trale,
médiateur plastique, matière radiante, télesme,
énormon
et
timentale
qui est à
et le
moyen de
à ses
une sphère qui con-
normes propres. L'homme,
ses organes, agit
lui-même,
sur
surtout
semblables, réagit sur
ses
limite
de
sa puissance
;
pratique, ce
sont elles
sont
elles
ce
la
matière de
;
ce
ce sont elles qui contiennent à la fois la faet
la
liberté
de
On
l'homme.
la dilulion
les
appelle
des normes,
de l'archétypes. C'est la dernière zone où la
désir de
la
plus haute où
l'homme puisse monter; plan
médiaire où se joue et
magie
qui relient la Providence à la néces-
miséricorde puisse descendre, c'est le
la
causes
qui font les miracles
secondes parce qu'elles sont filles
sont la
sont ces
et
secondes qui forment toute
talité
momentanément
raccorde
se
limité par
cause, par ces causes secondes qui
à sa
sité,
la vie sen-
toutes les actions morales,
car rien ne se produit dans tredise
matière de
la fois la
Prométhée, où
la tragédie
inter-
sacrée entre Zeus
les allégories des poètes à l'état
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES en
d'entité verbale sont
comme
conflit,
les
dieux de
l'Olympe, ces représentants des sous divinités, c'està-dire des divinités déléguées que nous appelons des
anges en leur attribuant l'intémérabilité.
Le plus court chemin de l'homme mais
prière;
natures
de
l'Eglise
a
la
l'homme tort
exprime
prière
que
de croire
des
l'une
non son
et
à Dieu c'est la trois
intégralité,
prière
la
et
suffit
à
comme si l'accumulation des forces, même en était la direction. La préca-
l'œuvre de Dieu leur exaltation
tion est d'autant
enthousiaste
ment ont
et
et
la
fois qu'elle
devant quelque règle
constitue
nance
le
et
nature impar-
notre
foi;
s'exagère, est en sédition
dès
lors
homicide
soi vivifiante devient
apparaît, la torche
que des crimes
est indéniable
Il
commis par
chaque
est plus
qu'elle
l'enthousiasme crée de l'aveugle-
des excès.
été
faite,
;
plus puissante
chef-d'œuvre c'est
la
chaleur
la charité
et
du bûcher à
la
la
main
mesure,
parfaite, la proportion de
l'idée
ce
;
en
nous qui
conve-
la
aux mots.
Principe restreint en lui-même, l'occulte est inca-
pable de satisfaire à
la
substantation générale: l'oc-
culte suppose le complet
développement de
sonnalité et une application qui n'a surveillance, ni d'excitateur. excellence, est
cèse
monastique, type
le
per-
besoin ni de
Le principe religieux
l'obéissance
par
la
militaire
;
l'as-
plus accompli de la re-
—
V.
LOCCULTE CATHOLIQUE
ligion s'efforce de briser la volonté
magie exalte
cette faculté
son raisonnement sée
:
connaît, sa
En
le
mage n'abdique jamais
ne cède qu'à sa propre pen-
et
lui
sa conception et
foi c'est
que ce
qu'il
mage reconnaît au
retour, le
ments, non
en reçoit
il
rivalité entre le
mage
Le clergé méprise
un théologien,
et le curé,
même
sphère
entre eux que
le
l'extériorité, le
mage
l'intimité ils sont
même
mage
n'ont pas plus de rapport
doit
Dans
du respect au prêtre, dans l'autre,
à
peuvent-ils se comprendre, alors qu'ils
La
perfection
la sensibilité
représente
dans
l'abstrait,
pourrait-il
représentant
le il
du prêtre
c'est
sens du divin. Le
peut occuper
mais seulement ceux-là.
être
constituer à lui seul d'Etat
et
le hait
indépendants l'un de
plus hauts pouvoirs,
peine
il
citoyen n'en a avec l'Etat.
devraient s'aimer.
d'émouvoir
et,
comme un condeux hommes n'agissent pas
clergé
le
mêmes aux comme il y a
les
y a hostilité. laïques et quand le laïque
les
current. Cependant ces
peine
les sacre-
les instructions.
matières sacrées qu'aux profanes,
la
prêtre n'est
le
prêtre son carac-
Les susceptibilités se retrouvent
dans
re-
vaut individuellement.
tère d'huissier de l'au-delà;
est
au contraire, la
n'a d'autres supérieurs que ceux qu'il
il
pour
;
;
<)3
le
la
évêque,
mais
sacré collège
:
Providence,
il
seul et
les
A
devrait
homme précisé-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
54
ment parce
cultive
qu'il
en son esprit avec
soin perpétuel les antinomies,
pour
est désigné
il
un
résoudre toutes les questions d'ordre général. La
méconnaissance les
premiers pères
tinué se
commencée et
entre
néoplatoniciens a con-
les
travers tous les événements sans jamais
à
homme
résoudre; cependant, un
l'œuvre est
dogme
Alexandrie
à
un concordat entre
Saint
:
Thomas d'Aquin
la
apparut dont
magie
et
le
qui était l'élève de
l'occulte. Tlne faut jamais oublier qu'Albert-le-Grand
a été
le
promoteur de
dans des traductions
l'Aristotélisme, faites
qu'il
étudia
sur l'arabe. Depuis,
le
tribunal Vémique, en passant par les ordres de l'hôpital et
du temple,
de Sicile, les
les fidèles
Rose-Croix
et
d'amour de Toscane
et
Illuminés d'Alle-
les
magne pour
arriver
tés secrètes
exclusivement politiques, dans toutes
les
aux franc-maçons
ruines on retrouve
comme
dissension du prêtre et du
comprendre le
qu'il existe
pastorat des esprits
;
et
aux
socié-
principal facteur, cette
mage
:
l'un ne veut pas
à côté du pastorat des
l'autre se
âmes
voyant repoussé .de
son rôle légitime tente par représailles de créer une religion intellectuelle
qui pourrait cesser
le
— double
et
simultanée erreur
jour où chacun renonçant sa
propre injustice reconnaîtrait son adversaire pour
en être reconnu. et l'esprit
— Cet effroyable
conflit entre
1
ame
de l'humanité, quand se résoudra-t-il?
et
L OGGULTE CATHOLIQUE
V.
55
l'heure actuelle, où tous les intérêts supérieurs sont
également en
péril, n'est-elle
pas
moment
le
désigné
pour une entente entre ces frères-ennemis. Ce qui
manque en ce monde humain transportant
c'est la
bonne volonté;
passions, dans sa
ses
l'être
ou
foi
dans sa doctrine, devient d'autant plus irréductible qu'il s'entête sur
une matière plus élevée
teur de reliques, ébloui de sa pensée,
essence
et s'identifie
aux idées
:
plus
les
âne por-
oublie son
il
hautes,
socle qui se croirait la statue, acteur qui pense avoir
créé
le
poème
Malgré Socrate,
le
le
qu'il récite.
témoignage de Platon
citoyen idéal, qui eut
Pythie, n'est pas
la
ment
même
:
le
comme
de Xénophon,
même
modèle qu'on
cet esprit lucide était
et
suffrage de
le
croit
communé-
l'horizon grec, lui-
borné par Athènes. Quel
intellectuel,
quel esthète n'eût pas adoré ce prodigieux coin de terre, qui produisit la
naturellement;
comme
mais entre Pythagore
sourdait
de
et le fils
il
;
réole le premier, la raison seule L'occultiste ne peut être se
si elle
y a une distance prodigieuse. L'un pontife, l'autre est philosophe le mystère au-
l'accoucheuse, est
beauté
nimbe
un citoyen
:
le il
second.
lui faudrait
solidariser avec des intérêts collectifs
qui
in-
clinent perpétuellement à l'injustice. L'intérêt de la France est peut-être de posséder l'Algérie, la doctrine occulte
n'admet pas,
comme
lé-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES gitime, la conquête militaire parti, d'agir, le
au
profit de
:
et
s'il
mage, qui oublie
son pays,
s'agit
de prendre
la justice abstraite
est le dernier des misérables.
Théoricien ou praticien du mystère, nul hermén'a le droit de servir une passion, surtout na-
tiste
tionale, et la servir avec les
armes
célestes serait
l'abomination des abominations.
Le rer,
rôle providentiel de l'hermétisme est de tempé-
par
la
présentation perpétuelle de la justice, les
violences et les infamies de l'intérêt individuel ou collectif. Il
est juge,
il
ne peut être partie
:
il
est arbitre
quelle complicité accepterait-il, lui fiancé à la pure
lumière? L'occultisme est un sacrement qui engage tralité
de l'homme dans les conflits sociaux,
pas en
lui d'être le chevalier
de l'idée
et
la
neu-
s'il
n'est
d'en prendre
le parti.
Parler, agir, combattre et mourir contre ses dieux, serait le plus
citoyen.
lamentable
sort, celui
de l'occultiste
ARCANES DU
MACROGOSME
XIV
L 'occulte mais
est
non pas une
religion,
une science ou un
la partie de la religion, de la science et
l'Antiquité cachait
au peuple
de
l'art,
art,
que
d'alors.
XV
V occulte a modifié
est,
la
non pas
telle
pour
vérité
se
doctrine, car chaque cycle l
'assimiler,
probatique applicable à tonte doctrine,
et
humain
mais une méthode on V appelle V ana-
logie.
XV
Vanalogie procède
du connu a
l'inconnu,
du corps à
du phénomène au noumène, de l'homme au monde à Dieu
:
du
visible
à
du
l'invisible,
fini
à
et
l'âme,
du monde
l'indéfini.
XVI Mieux vaut implorer jurer
les
les sept
dons du Saint-Esprit que con-
génies des sept planètes.
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
58
Concevoir Dieu, l'honorer, tivité
dont tout découle
de tous
les conseils ;
c'est
déjà savoir la grande rela-
et cela constitue
une
force et le
V intelligence s'éclaire alors
premier
manifeste
et se
en sagesse.
XVII
En
Magie,
omission
est
il
n'y a pas de miséricorde, toute ignorance, toute
implacablement punie. Il
est
donc insensé d'y ap-
porter des passions ou des intérêts.
XVIII
L'homme ne pouvant Dieu pour
le
sentir. Il
par son désir, humanise
se diviniser
V appelle
«
mon Père
».
XIX Le Mage
trop conscient et trop abstracteur
familiarité se flatte de
commander à
à des forces indéfinies,
et
à une
pour
la nature,
série spirituelle
oser la sainte
en
1
adressant
s
inconnue
:
XX La Magie tention
mais
y
ne connaît ni la bonne volonté, ni la pureté d inle
seul résultat.
XXI Celui qui nie V autorité des conciles
est
ana thème, mais cette
autorité n'existe qu'en matière connue des conciliaires. les
Pères de Trente ignoraient tous
les livres
sacrés de
l
Or,
Orient,
v.
comment
—
l'occulte catholique
59
pouvait-il reconnaître l'inspiration divine, sans au-
cun point de comparaison
?
XXII L'Eglise
est
bien apostolique, mais non pas catholique
sens de V universalité
abstraitement. fils
Le Mahométisme
de David empêche
:
le
manque absolument à la Papauté prise
le
est le fils
du Mosaïsme
rayonnement du Fils de Dieu.
:
et le
C'est
en matière religieuse que V antisémitisme serait une nouvelle vertu cardinalice.
XX1I1
Le saint miraculise ingénument sance
de
divine;
le
la prière
et
le
;
il
ne sait que la puis-
miséricordieux écho
de
la
qrâce
thaumaturge opère scientifiquement, par sa connais-
sance des causes secondes.
XXIV Apollonius lui-même n'a jamais atteint
Saint François d'Assise,
même
le
rayonnement de
d'après Philostrate.
Celui qui par amour s'identifie à la cause première, l'emporte en puissance sur
le
conjurateur des causes secondes.
III
GLORIA
L'homme demeure
insatisfait,
malgré que ses be-
soins physiques soient repus; son d'autres éléments et tente du petit
masse
les
si
nombre,
la
bonheur demande
magie paraît
la religion
réaliser l'at-
seule livre à la
apparences de mystère conforme à son
as-
piration.
L'individu primitif, opprimé par des nécessités im-
médiates, ne se posa aucun problème d'au-delà. sortir
de la nécessité,
il
Au
s'occupa de son devenir. Les
êtres de loisir seuls ont interrogé le mystère; l'im-
périeuse voix des contingences doit se taire pour que se manifeste l'impériosité de l'âme.
Soumis à des
pressions différentes dont la force actuelle constitue la hiérarchie, soif,
l'homme, tant que son corps a faim ou
sera incapable d'idéal ou de pensée
une accalmie de
l'instinct, le
;
pendant
problème du devenir se
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
62
présentera
il
:
le
résoudra suivant son éducation
et ses
idiosyncrasies. Paracelse prétend que nous
sommes
subordonnés à
plus in-
férieure
trois nécessités
aussi
est
la
et
que
plus despotique
l'homme éprouve un besoin physique est incapable de besoin moral, et
son âme,
t-elle
il
les
problèmes qui
de corps, d'âme
et d'esprit
lui
caractérisé,
il
appa-
les latentes
besoin soit satis-
le
sentiment silencieux, alors
résoud
que
tant
:
une passion occupât-
ne perçoit pas
tences de son esprit. Donc, que fait, le
la
l'esprit s'active et
Composé
sont propres.
conformément à
la trinité
personnelle de son unique Créateur, l'homme, dans la
sphère où nous vivons, dépend delà norme actuelle, c'est-à-dire
âme
que son corps
est plus
immédiat que son
son âme plus immédiate que son
et
corps limite
le
sentiment
que nous
vie telle
la
et l'idée,
connaissons;
esprit.
condition de la la vie se
sant, et
si
le
plus immédiat est aussi
plus pres-
le
nous passons des mois sans passions, des
années sans pensée, nous ne
passons
jours sans nourriture. Beaucoup
pas
de mages ont
chair
erré,
en niant
satisfait à l'esprit ;
la
se taisent
deux
de mystiques se
sont trompés en niant, la nécessité du corps
On ne
trouve
Au monde
niée dès que cette transition est contestée.
des rapports,
Le
les fatalités
qu'après avoir
;
nombre
de l'âme.
satisfait à la
pensée se lève, lorsque l'amour
et la
en nous. Dans ce silence du besoin
haine et
du
— l'occulte
v.
catholique
63
sentiment, l'impériosité supérieure se manifeste; et alors,
en présence de l'au-delà, nous éprouvons vertige de relatif à absolu
faillible
et,
troublés,
l'in-
nous
cherchons comment notre imperfection opérera son raccord avec l'éternel parfait.
La Révélation apparaîtra plus lumineuse que la science, non pas cette révélation du Sinaï où se manifestait
un Dieu national, mais
la véritable, celle
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, manifeste et
et
destinée à l'universalité et des castes
:
des races, l'Evangile ne présente
l'état réalisé;
mière
ici
d'éblouir,
ment,
que l'Evangile
il
est il
le
mystère qu'à
n'y a point d'abstraction, et la lu-
de
la
a sauvé,
chaleur
;
sauve,
il
et cette simplicité est
Nul, dans l'Eglise, ne
Jésus a dédaigné
sauvera simple-
il
de Dieu.
conteste
l'excellence
de
l'Evangile selon saint Jean. Portant, devant la postérité, le titre
de disciple bien aimé
il
avait suivi Jé-
sus après avoir suivi Jean-Baptiste, présent à
la
Gène, présent au Calvaire, son Apocalypse reste encore un défi aux plus subtils, et
le
commencement
de son Evangile qui termine toute messe représentait l'initiation
la foule
dans
la
primitive Eglise. A Vite missaest
des chrétiens s'écoulait et alors seulement
célébrant disait, pour
le
ces prodigieuses paroles.
le
clergé présent et pour lui,
Eh
bien,
il
renferme en
ses quatorze versets toute la religion et toute la
ma-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
64
Les commentateurs ne
gie.
pas vu, sans en ex-
l'ont
cepter Bossuet.
commencement on
Ait
Principe
»
;
il
faut lire,
a traduit à tort par « dans le
au point où
l'intelligence
hu-
maine peut remonter, au point de compréhensibilité
Le Verbe,
était le Verbe.
volonté est à la cette volonté
fois la
volonté de Dieu, la
c'est la
matière et la
loi
du monde
;
en s'extériorisant est d'abord une puis-
sance d'être indescriptible, parce qu'elle contient en devenir toutes les modalités de extérieur à Dieu
comme
l'être.
Le Verbe
est
la parole extérieure à la
comme la pensée distincte du cerveau l'engendre. Au commencement était la pensée bouche,
vine et la pensée était avec Dieu et
sous forme de mouvement;
et ce
elle
était
qui di-
Dieu
mouvement ne
se
détacha pas tout de suite de son auteur, opérant sur Lui-même une gestation formidable où contenait
le
la
parabole
suspendue
comme
comme
contenant en puissance
créatrice, qui la
bulle de
reste
savon à
un
instant
la paille,
l'harmonique d'une parole prononcée. Dès
que l'ombilication sée,
plus
moins, en un amalgame harmonique.
C'est la molécule divine
toute
le
est
coupée entre Dieu
une formidable distance
son Verbe, car
mouvement de tion. C'est ce
le
s'établit
mouvement de
descente,
Verbe qui
ce
le
pen-
entre Lui et
Verbe
d'involution,
esl
et sa
est
un
d'incarna-
Créateur, qui a tout
v.
fait
nonne,
la
spirituelle et enfin la vie.
l'homme puisque
La
conscient.
chose
65
l'occulte catholique
Verbe contenait
ce
;
—
La
c'est le seul
pensée, la série
vie est la lumière de
phénomène dont néant
vie explique le
explique son
la
comme
mais
contraire,
il
le
n'ayant pas d'existence propre, n'étant pas
soit
toute
contraire
même un
principe existant, mais seulement une déficience de principe, les ténèbres, c'est-à-dire les imperfections sérielles,
demeurèrent
conséquence logique de
la
la
hiérarchie décroissante des modalités verbales. Les
imperfections sérielles offrant une contradiction ap-
parente au Verbe, d'apporter
le
il
fut
donné à certains hommes
témoignage de leur volonté en faveur
de la lumière afin que, réalisée par eux, c'est-à-dire
humanisée,
elle
parut plus proche
plus évidente. Nul
homme
mais plusieurs en ont
et
par conséquent
ne peut être
la
lumière,
lumière
été les témoins. Cette
manifestée par les témoignages est une évidence que tout le
homme
Verbe
tion
;
le
peut retrouver dans sa conscience, car
est manifesté à tous les
Verbe
est le
Créateur du monde, mais
conscience humaine assiste à la cause.
Vainement
degrés de sa créa-
le
l'effet
sans concevoir
Verbe a voulu
connaître de ses créatures
:
il
n'a
Verbe de
le
se faire re-
pu outre-passer
degré de manifestation qu'il contenait, sont ceux en qui
l'in-
et
les
le
élus
silence des passions a permis au
se faire entendre, ceux-là
du reste ne sont 5
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
66
point des mortels ordinaires, quoique tous les mor-
conviés au divin profit; ceux-là ne sont
tels soient
point de la famille humaine, par la forme
femme,
ils
incarnent
daimons qui ont
fait
volonté divine
la
sur
:
fils
de
la
ce sont les
bien qui a
la terre tout le
précédé la venue de Jésus.
Mais voici que
le
Verbe
s'est
incarné, nous l'avons
vu des yeux du corps, nous l'avons touché de nos mains, nous avons senti notre front, et
le souffle
comme nous
de son baiser sur
l'avons
vu sous sa forme
humaine, nous l'avons vu aussi dans sa gloire: car celui-là est n'était
vraiment
le
pas contenu dans
unique du Père,
fils
et
il
Verbe primitif qui con-
le
tenait tout, et tous ses précurseurs étaient des en-
fants
du Verbe
et
des témoins. Lui seul est
Dieu, Lui seul manifeste toute
le Fils
la vérité et
de
apporte
toute la grâce. Or,
est incontestable
il
que
Magie enferme une
la
part de la vérité et une portion de la grâce, et nous
devons
les
découvrir dans
Verbe du
le
Christ, si
nous
savons écarter de notre vision du Calvaire, les voiles épais de la Thorah hébraïque. Sabaoth est l'antino-
mie de YAgnus Dei, Sabaoth Sabaoth
est
un blasphème
ché, hélas, c'est
Qui donc était la
s'est
:
est
synonyme de
et le
Allah,
successeur de Mos-
Mohammed. élevé pour dire que l'idée de Patrie
grande prostituée universelle,
et
l'homi-
J/OCGULTE CATHOLIQUE
V.
cide toujours
même commis
l'homicide
mille sur cent mille? Est-ce Tolstoï
:
le
par cent
Pape, non, mais
tous deux sont chrétiens
et
67
:
mais l'un a
cœur de l'Agneau battre dans son cœur il y a donc une bonne nouvelle à annoncer que le ca-
senti le
:
tholiscisme n'annonce pas
sence
;
les
toute-puissance des
et la
uns senlent
pré-
la
cosmiques
lois
les
;
rudimentaires ou dégénérés, ne la sentent
autres, point.
L'Inops ne perçoit pas, sur
lui
et
autour de
lui,
l'immanence d'une volonté éternelle, mais l'Ops ne ferme pas son esprit aux évidences métaphysiques, et
pour
lui, le
problème
est
immédiatement posé
:
ou
bien un principe d'ordre régit l'univers et l'individu,
norme implique une
et toute transgression
de
présaille, c'est-à-dire
un châtiment, ou bien
monie
est
un accident de
Même dans le doute, soi
le
la
la vie
re-
l'har-
générale.
l'individu réfléchi réalisera en
principe harmonique
:
la
plus courte expé-
rience enseigne que l'harmonie est un principe con-
sommant à
tion de toute matière
où
Quiconque interroge par
l'effort
même, un par Il
la
durée, enfin à
la santé, à la
intellectuel
la
confirma-
elle se manifeste.
le
mystère par l'adoration ou
fait,
par son interrogation
acte de foi à l'Au-delà, auquel
il
s'identifie
pensée ou l'oraison.
ne faut pas trop s'étonner de
la
place que tient
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
C8 le
diable dans la magie,
occupe une haute situa-
il
tion dans la religion.
Le mystique et le sorcier, c'est-à-dire l'homme de bien et l'homme de mal, ont des notions parallèles et également
irréfléchies.
Le dualisme, qui a
été
une déformation de
trine Mazdéiste, se retrouve
Au
la
doc-
dans l'hérésie deManès.
milieu du second siècle, ce
Manès ou Mani-
chée formula l'existence de deux principes primordiaux, idée puérile qui ne supporte aucune critique et
reproduit simplement les tendances de l'instincli-
De
vité.
ces
prémices se dégageaient de
fausses
louables conclusions.
La
«
de l'homme consistait
fin
dégager
la
rejetaient
la fin
cette
eux
De 285 à du v
était
e
la
se
fît
titre
d'hon-
détestation
des
empe-
et
nom
au vn e
siècle protégèrent
une sorte d'entente entre
mahométans. Au le
Ils
La mère de l'empereur Anastase
siècle, Gallinis
en France sous
à
491, ces sectateurs furent bannis,
communion.il
et les
—
un
Testament
l'Ancien
dépouillés et tués.
à
eux
substance divine de la matière brute.
neur pour eux, reurs.
— pour
xi e siècle ils
reparurent
d'Albigeois, et c'est dans leur
rang que Jean Huss recruta ses premiers adeptes. Notre époque, incapable de se passionner pour une le
fana-
tisme des périodes primitives. Rien n'est plus
diffî-
question théologique, se figure difficilement
v.
cile
—
60
l'occulte catholique
que d'instruire
le
procès des anciennes sectes.
Les passions locales une
fois écartées,
il
reste
une
doctrine intolérante parce qu'elle exagère une vérité. L'opinion,
chéenne par
en matière occulte, est restée manila division
Goëtie, magie
de
la
:
Théurgie
Une démarcation
et sorcellerie.
mordiale paraît à l'analyse
matière
pri-
goëte passionnel,
le
:
et
ignorant, procède par l'exaltation de la sensibilité le
théurge, toujours intellectuel, savant, opère par
développement rationnel de propension vers
permet
la
l'intelligence.
magie vient de
;
le
Toute
la
cette idée qu'elle
l'injuste et le facilite.
Lorsque Eliphas Levynous
dit
dans son
rituel
:
«
II
comme les sylphes, flexible et attentif aux images comme les ondins, énergique et fort comme les salamandres, laborieux et patient, comme les gnomes, pour dompter et asservir les prompt
faut être
et actif
est exquis d'évocation,
esprits élémentaires. » Cela
mais
cet
tentif,
homme
si
si
énergique
sera extraordinaire le
monde
ne puisse
prompt
et fort, si ;
et
entier soit à le
et actif, si flexible et at-
mouiller, ni
laborieux et patient,
cependant, on son service, le
doute que
que
la pluie
vent déranger un
pli
de
son vêtement. « Il
traversera
le feu
l'eau, et verra les terre. »
sans être brûlé, marchera sur
diamants dans l'épaisseur de
la
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
70
Voilà qui est fort douteux c'est
mais ce qui
l'est
aussi
qu'un homme, à ce degré d'évolution,
aille
;
par distraction marcher sur ter
des diamants; autres,
les
flots
seront
s'inquié-
et
préoccupa-
ses
tions.
Les Mages ont trop promis de biens la
Magie ne donnera
l'impuissance
l'homme
de
ne permane dans l'homme
éclate. :
que
physique
au
car
pas,
que
positifs
Aucun pouvoir
sa volonté
a les
re-
lâches et les stérilités du génie. Inspiré à certaines
heures,
il
retombe en des dépressions proportion-
nelles à son exaltation.
Quelles sont les mémoires que l'humanité garde
en son cœur, quand
il
des daïmons,
celles
l'homme
entre terre,
ne s'obscurcit de bas de ces
et l'ange et
semant de
l'idéal
êtres
in térêts
intermédiaires
qui réalisent du ciel sur la
comme
on sème du
blé, et
sans lesquels nous serions inférieurs aux brutes.
que des instincts;
terre ne produit le
dévouement,
la
:
la
La
renonciation,
lumière viennent du
ciel
par les
daïmons.
La
hiérarchie a son
de religion, ceux que
sommet dans la
Moïse, lesManou, lesZoroastre la
lumière
fondateurs
légende appelle de
divins, les Oannes, les Trimegiste,
témoignage à
les
:
les
noms
Orphée, les
ceux-là ont rendu
et ils l'ont fait voir à
des
races entières. Après eux, viennent les occultistes, les
•
v.
mages, la
les
—
l'occulte catholique
71
philosophes, tous ceux qui ont enseigné
sagesse et recherché la conception du mystère. L'Eglise, au lieu de les honorer, les ignore, elle
veut donner au christianisme une floraison instan-
comme dans
tanée et conçoit vard,
le
Chena-
dessin de
le
dernier triomphe romain qui passe sur une
catacombe où se célèbre
la
même
disposait des légions angé-
:
comme Dieu
il
messe. Jésus
liques ou plutôt de sa propre divinité
même
pouvait vaincre créateur; mais
était
il
tion, qu'elle s'opérât
quoi s'inquiéter
les
cœurs
humainement,
comme
dès lors,
et,
y pénétrer,
dans l'essence de et,
lors,
la
pour-
Perse, parcourue par
missionnaires boudhistes.
Pourquoi veut-on sans cesse déshonorer et
lui
Rédemp-
la
dès
il
d'une diminution de gloire
de l'Essenisme qui venait de les
et
l'a dit lui-
les
aïeux
souligner son propre effort en niant celui des
prédécesseurs.
Le mystère a encore d'autres
pontifes,
les
gé-
nies; les architectes des temples sont les théolo-
giens de la forme. rable de l'Egypte
pour témoigner
Que :
reste-t-il
de la religion admi-
des temples en ruine et cela
d'elle.
Combien
d'esprits cultivés
ne se souviendraient plus du catholicisme ture ne leur remettait sans cesse les
sous
les
suffît
si
la
pein-
dogmes même
yeux.
Les prônes éloquents ont
lieu
dans
les
musées,
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
72
qui seraient des églises plus sévère
:
le
si
le
choix des œuvres était
poète, le romancier
artisans de lumière;
émeuvent
ils
même
la sensibilité, et,
audessus de toute autre manifestation théâtre grec apparaît
rémonie morale où
un tremplin
On
littéraire, le
d'idéalité,
la pitié s'épanouit,
provoquée à s'ouvrir par tous
sont des
une cé-
l'âme étant
les prestiges réunis.
s'étonne de trouver des artistes nominalement
inférieurs à leur
œuvre
:
et l'intellectuel induit
dépréciation de cette inconscience fréquente.
La
une fa-
culté de créer n'implique pas l'esprit de synthèse
Raphaël n'aurait pas commenté Platon, mais
composé toujours
l'école le
d'Athènes
:
le
il
:
a
chef-d'œuvre sera
grand œuvre.
Evoquer des fantômes, recevoir des frissonner et
même
souffles froids,
apercevoir des choses inouïes,
cela reste une moindre opération que de fixer dans
une œuvre immortelle un
reflet divin.
ARCANES DE
L'ANALOGIE
XXV La
défense victorieuse
si l'on
répudie
Dieu disons
le legs
d'Israël,
:
du christianisme
n'est possible
que
sémitique.
Dieu d'Abraham sont des blasphèmes ou bien
Dieu des Italiens, Dieu d'Hildebrand
que nul n'a écrites
et
que tout
le
monde
:
expressions
lit.
XXVI VArchée
est le
point où descend l'Absolu
et
où l'homme
peut élever sa compréhension.
Le Logos les
c'est tout le
devenir encore indevenu; ce sont toutes
modalités encore ombiliquées à l'archétype,
gerbe des rapports encore liée. le
La
c'est
V immense
cellule idéale s agglomère,
divin mouvement se prépare à la parabole créatrice.
Le
Logos qui était en Dieu va se détacher, comme une parole s'envole des lèvres
hommes.
:
et la vie
commencera, seule lumière des
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
74
faut donc que la lumière s'humanise afin que l'homme s'illumine.
Bénis
qui furent choisis comme
ceux
et glorifiés soient
miroirs vivants de V idéal, mais adoration au Logos incarné, lui seul est la voie, la lumière et la vie.
XXVII Tout
être
exclusivement animique est manichéen,
magie a deux pôles dont Vun
du
est
noir
et
et
la
où grouillent, à défaut
diable chef, les élémentaires et les élémentals.
XXXIIÏ
La
théorie de
V orthodoxe
Vandrogyne ou daimon, qui n'appartient ni à
occulte,
ni à la religion, explique seule l'existence,
sous une forme semblable, de Léonard de Vinci
Mahon, de V omnipuissance
et
Mac -
de
et
de la stupidité.
XXIX Celui qui mène V homme à Dieu, quel que soit est la
chemin,
plus noble des créatures.
Celui qui éloigne est la
le
Vhomme
de Dieu, quel que soit
le
motif,
plus infâme des créatures.
Entre
ce
point d'auréole
et cet
autre d'ignominie, la hiérar-
chie se déroule d'elle-même, chorie sublime qui
non à Sophocle, de Pythagore à Lacuria Wagner.
et
va de
Ma-
de Phidias à
v.
—
75
l'occulte catholique
XXX Le
génie, c'est la
grand œuvre
;
suprême magie
mais
d'œuvre, ce n'est pas
le le
et le
chef-d'œuvre,
génie, ce n'est pas
Décaméron.
Rubens
le
et le
vrai chef-
â&#x20AC;¢
IV
OREMUS
Quiconque étudie
dans son ensemble phé-
la vie,
noménique, découvre que
libre arbitre
le
humain
évolue entre deux pressions égales en essence, inégales en actualité, qui s'appellent de leurs
siques
:
la
mouvement au moral et à y a aussi un perpétuel conflit entre
l'inertie et le
l'intellectuel,
dynamique
il
noms phy-
;
et la statique
:
ce
que qu'Eschyle a
incomparablement exprimé dans sa Prométhéïde. L'élément conservateur analogue à
meure sous
la pression
du passé
;
de-
l'inertie
l'élément
actif,
au
contraire, excité par les forces latentes de l'avenir, sollicite
perpétuellement
la
volonté de l'homme. Sa-
gesse, salut, succès, génie, toute pensée et tout acte, tout
événement
même
conflit.
se
Le
réduisent pour l'analyste à ce
saint résoud l'antinomie par
adhésion complète à
la
Providence
;
une
cela s'appelle la
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
78
conformité à
la
volonté de Dieu,
moins qu'on ne considère
le
terme inexact à
divin vouloir dans les
connues. Pour ne pas désorienter l'âme simple
lois
comme un
toujours obstinée à considérer Dieu
père
selon la chair, l'Eglise a enseigné que pas un che-
veu
ni
une
feuille d'arbre
ne tombait sans
sion du Très-Haut, et cela est vrai
que
l'arbre obéit à son espèce,
au
Mais
la
sol,
normes natu-
se persuader qu'il était pour
actuel objet de préoccupation et
luer dans les fléaux,
du Créateur qui ainsi les
hommes ou
discussion
aime
parce que la
la foi,
;
:
foi
Il
ne faut pas discuter
est
comme quand
intérieurement par l'enthousiasme.
avec
le
doute,
le
est arrivé à sa-
cyclones, la volonté
n'a que faire des motifs,
il
Dieu
n'a rien à recevoir de la
qui croit
celui
il
scepticisme
Il
qui
celui
mû
est
il
faut discuter
et l'incertitude
;
il
faut
montrer à ceux qui ont plus d'esprit que d'âme
dogmes
spirituels
;
or, la
intervient dans son
:
se trouve responsable de toutes
déformations du cosmos.
avec
au climat et
formule a été autrement comprise
l'homme a voulu
un
permis-
l'on considère
si
enfin à toutes les circonstances des relles.
la
les
conception d'un Dieu qui
œuvre comme un
jardinier en-
émonde et travaille son jardin est d'un antropomorphisme puéril la création entièrement conçue dans l'instant même où elle a commencé et les tretient,
:
six jours
en six périodes sont des formules sans va-
—
v.
leur.
Chaque
mettre
le
fois
que nous parlons de Dieu,
verbe au présent sinon
cées n'ont plus aucun sens.
de toute éternité,
comprendre
la
rédemption,
il
En
les paroles
faut
énon-
Dieu, tout est présent,
quoiqu'il nous soit impossible de
et,
cependant certain qu'entre un
est
une puissance
d'être
devant agir,
temporelle, divinement n'existe
la différence étant
expliquer pourquoi Dieu
S'il fallait
il
simultanéité de la création et de la
acte agissant et
pas.
79
l'occulte catholique
s'est
incarné
y a dix-neuf siècles, on ne pourrait donner aucune raison que banale comme l'état d'immoralité.
il
L'incarnation existait en puissance d'être dans la création et les
seulement un effet
mérites de Jésus-Christ n'ont
effet
pas
postérieur à Lui, mais aussi un
antérieur. L'Eglise se déclare avec raison la
véritable société des chrétiens, mais elle méconnaît les chrétiens d'avant le Christ, c'est-à-dire
ont
fait
des œuvres messianiques. Qui conquiert des
chastetés
sur
des
l'instinct,
Pégoïsme, qui voit
et qui
grès
renonciations
sur
montre aux autres un
point de perfection, celui-là est là est
ceux qui
un
chrétien, celui-
un Messie. On a parlé récemment d'un condes religions, idée
carne
le
terait
d'être
ingénue. La religion, in-
principe d'autorité et l'autorité qui accepdiscutée ou comparée, ne serait plus
qu'un vain simulacre. L'unification de universelle est
la
conscience
un beau rêve, mais pour
le faire il
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
80
faut ignorer et la philosophie et l'histoire.
comme un monument,
gion,
concrétise
Une
reli-
une
âme
échangé des idées abstraites
collective. Celui qui a
avec des individus appartenant au groupe caractéristique de l'espèce, sait parfaitement
que l'âme des
même
races jaunes ne se substante pas de la
morale que
tion
nutri-
sémites ou les Aryas. Quoi de
les
com-
plus légitime et de plus noble que de vouloir
muniquer à tous sélilisme est
de
la vérité
que
une des formes
la charité et
cependant
Même telle
le
que ses
imperfection
s'il
aux passions
sous
viol,
foi.
ne réagit point contre
la
drait
:
A
écrire
un
aux désordres
aucun
à
le
pré-
permanents de passions
acte officier
nationaux.
barbare,
n'a
dans aucun
régulier de tout soldat
l'homme poussé par
un pain chez
ferait six
la doctrine.
La Société ne nous
le viol est l'exercice
vainqueur
mentionne.
qualités, ses
comme un
jamais été reproché pays, or
soi
conserve une
forme de sentiments
considéré
en
faudrait consacrer une section
il
la
pro-
le
sente-t-elle pas des traits
coupables,
l'histoire
religieuses, c'est-à-dire
qui naissent de
le
vertus
déformation passionnelle de des passions
:
prosélitisme a donné
même mage, l'homme
saint,
poussent au crime
traité
possède
les plus élevées
au plus grand crime que
lieu
Le
l'on
la faim, qui pren-
boulanger, serait déshonoré et
ans de prison
;
la famille
qui a pris la Po-
—
V.
logne jouit de
la
l'occulte catholique
81
plus grande considération et
le bri-
gand incomparable qui avait rêvé de changer
monde en un bagne, dont il
le
eût été le garde chiourme,
dresse encore sa grotesque figure non-seulement sur
de Paris, mais
les places
l'humanité.
de Dieu
:
L'homme
reste féroce
marque
l'auto-da-fé
personnes
dans l'âme d'esclave de
:
ce
domaine
d'incomparables prétextes à la tyrannie
Aucun catholique parmi
tion.
prêtres, et l'auteur de ce livre, les
pays
pour éviter l'Etat,
offre
et à l'exac-
si
aux mains des
l'Eglise triomphait
Certes,
l'Eglise,
assumant une charge d'âmes a
comme
droit de
le
défendre ses ouailles des contagions morales. a des paroles délétères,
il
empoisonnent, mais
ne
police générale esprits.
Le troupeau
et les
teurs
eux-mêmes
l'humanité
faut pas
a
mais
droit
vie
à son
le
monde
latin,
libre
but que
le
intellectuelle
cours
la divinité
de
pour que
Ceux
qui,
de Jésus-
cette race n'a d'autre
;
Verbe du Calvaire
la
venir de ses pas-
se réalisent.
attaquent
Christ sont des malfaiteurs
confondre
doit paître paisible-
lui
la
œuvres du Saint-Esprit
dans
y
le droit de quelques
ecclésial
réformes doivent ;
Il
y a des prédications qui
des âmes et
ment
les
il
ne
abandonner ces pays
latins, devrait
l'inquisition.
des
les plus fervents
verrait sans terreur le pouvoir passer
dans
aux pieds
qu'il faut se méfier
des choses sacrées
et
même
;
mais ceux-là qui vont 6
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
82
dans l'Extrême-Orient contredire
Mongols
tres et enseigner à des
descendant des rois
le
culte des ancê-
qu'il faut
adorer
d'Israël, ceux-là sont aussi
le
des
malfaiteurs. Depuis que les temples de la Grèce ont
cessé leurs oracles, ni
le
clergé, ni les
hommes de
pensée n'ont compris l'effroyable lacune qui
dans
la civilisation.
Repoussé par
exislait
pen-
le prêtre, le
seur indépendant a perdu de vue ses responsabilités
morales
et l'Eglise
au discrédit de avec
elle.
a trouvé plus simple de travailler
la science
Actuellement,
qu'à opérer son concordat le
penseur
et
n'échangent plus que des formules de dédain
méconnaissance mutuelle désoriente qu'ils représentent
La
vérité.
sous
divinité,
et
leur
les esprits puis-
chacun une indiscutable part de une d'essence,
forme ternaire
la
prêtre
le
;
la
doit être
vérité revêt
conçue
donc
trois
formes, trois personnalisations pour être complète.
La
religion et la philosophie procèdent d'un troisième
pouvoir spirituel équilibrant
les
deux autres.
Il
est
extraordinaire que cette nécessité ne soit pas sentie.
Plusieurs fois dans l'histoire moderne, cette impérieuse
mais
nécessité se présenta à de grands esprits
les
;
uns manquaient de puissance matérielle,
les autres
comme Huges
la compétition
des
des paiens, ont provoqué
pouvoirs politiques
et,
de nos
jours, les initiés ayant toute liberté pour parler, seraient
moins entendus que jamais. Dans ces temps
—
v.
inquiets où
l'occulte catholique
pensée
la
83
en péril dès qu'elle
était
souvent grossière, du
s'exprimait, sous l'allégorie
moins, la moindre parole suscitait des échos prolongés.
Avec
de tout dire est venue une
la faculté
indifférence telle chez l'auditeur que, avant de
le
convaincre, on s'aperçoit qu'il faudrait l'intéresser.
main pour
la
Par l'éducation, reusement, de
l'interprétation d'un
on
peut
agir
inconscients
les
sectaire, se sont
Malheu-
encore.
du pouvoir, au
attachés à détruire la
en tant que faculté,
sacré.
texte
un sens religieux
l'âme dans
cultiver
difficilement
des hérésies qui mettait les armes
cette violence
à
comprendraient
contemporains
Les
lieu
même
religiosité
dans dix ans nous pourrons
et
voir une génération qui sera entièrement inculte,
au
point de vue moral. L'initiation a toujours
répondu aux postulants qui
demandaient de participer au mystère
toi-même
et
»,
:
«
connais-toi
Pythagore, qui représente
grande élévation de
la
plus
la
pensée hellénique, indique
dans ses vers dorés de ne jamais s'endormir avant d'avoir
fait
son examen de conscience
des
résolutions pour
met
les plus
de tous, se
connût
mât.
et d'avoir pris
lendemain. L'Eglise,
le
hauts exercices de l'âme à
a institué et,
la
confession
regardant
afin
en lui-même,
la
qui
portée
que
l'être
se
réfor-
84
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES Eschyle, dans son incomparable Orestie, nous
mon-
une doctrine bien plus proche du christianismeque celle de l'Inde. Dans le cas d'Oresle,le coupable tre
implore de
personne
la religion
même
une purification
et,
d'Apollon et d'Athéné,
corde l'absolution.
On ne songe pas
dans
elle lui
assez
la
ac-
quand on
discute le sacrement de la confession que la remise
de
la
pas
coulpe qui correspond à
la
remise du
dam
la contrition
n'implique
qui nécessite la réparation.
Le
plus grand tort actuel des confesseurs est d'appli-
quer avec rigueur une formule du catéchisme qui
remonte à une époque où
y avait une vraie pro-
il
portion entre les pénitences et les péchés, c'est la
recommandation de ne pas oublier notables du vis-à-vis des
délit.
les
circonstances
Or, rien n'est dangereux surtout
pénitentes
comme
ciemment romanesques ou
ces récits incons-
lascifs et
qui entraînent
le
prêtre à des questions d'un effet dépravant sur le fidèle;
il
bizarre
tique
véniel
selon
s'est glissé
qui
l'adultère la
dans
pratique une casuis-
la
considère lorsqu'il
chair. Autre
comme pas
n'est
chose est
à
peu près
consommé
la confession, sa-
crement savamment conçu de culture animique
;
autre chose est la direction, formule aristocratique
du désœuvrement moral. La magie seule explique pourquoi
comme
la confession
la prière,
ne peut pas être intérieure
pourquoi
il
faut le
truchement du
—
V.
l'occulte catholique
prêtre pour que la grâce du sacrement opère. Lors-
qu'un sorcier guérit magnétiquement un malade, va ensuite rejeter
il
le fluide
contaminé dont
il
s'est
chargé sur un arbre ou un animal qui peu après dépérissent et meurent.
Le prêtre ne pourrait pas supporter de
confession
la
s'il
ne puisait dans
le
la
poids moral
communion
une sorte de préservation. Les pénitents
ecclésiale
éprouvent en sortant du confessional une impression d'allégement Or,
physiquement,
:
faut prendre garde
il
mouvements moraux, car de
dices pas,
elle
môme ne
causalité; réelle
est
l'un
commande de
ot de
se précipiter
aux
se sentent dispos.
effets
du moment
ne se
qu'elle
discute
est
perçue
L'occulte et la religion
semblablement se retirer
dans
physiques des
sont les meilleurs in-
ils
une sensation
par action réflexe.
conçoivent pas
ils
la
pénitence
:
violemment du péché
la vertu
sans perdre de
à pleurer les fautes passées; l'autre s'attarde
force
à considérer ses péchés afin d'augmenter en contrition
;
or,
la contrition
lui la
consiste surtout dans
ce que l'Eglise appelle la satisfaction et qui est de
deux
sortes
:
l'une envers Dieu et l'autre envers le
prochain. Le catéchisme prescrit la prière, et
l'aumône. Le jeûne qui
gences de térêt
;
la vie
s'allie
mal avec
le
les exi-
moderne ne présente que peu
autant les excès du boire
et
jeûne
d'in-
du manger sontdes
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
80
prodromes d'avilissement, autant une nourriture tionnelle et
modérée
faut établir
11
calme de
tant
la
un gage de bonne conduite.
est
dans son organisme
possible
et
ra-
modificateur impor-
.dicte
la
délerminant
sensibilité,
plus grand
le
de
fièvre
la
par conséquent prédispose
à du désordre;
suivre l'exemple des saints,
non pas leur hygiène
provoquaient
ils
la tentation
difficulté,
et la
faut
il
:
nous
serions téméraires de les suivre en cette voie sans
en avoir
grâces spéciales.
les
LaGoëtie présentant religion,
la
caricature tragique de la
on y trouve appliqués au mal
comme
point
de départ des analogues aux mortifications mystiques.
Lorsqu'une sœur de charité s'entraîne à tuer en que cause
la répulsion instinctive elle
la
elle
vue des plaies,
pratique une ascèse divine.
Mais lorsque
la charité n'est
efforts extraordinaires,
sidérer
comme
il
pas
le
mobile de ces
ne faut pas toujours
les meilleurs
ment orthodoxe distingue une
les con-
L'enseigne-
mérites.
contrition parfaite qui
est le regret d'avoir transgressé la divine loi d'har-
monie afférant
ou seule crainte du châtiment
et l'attrition
au
satisfaction
péché. :
celle
où
Il
le
y a aussi deux sortes de pénitent abandonne sa pré-
varication et change de vie et celle où
des résolutions sans
de
la divinité,
que
le
effet. C'est
il
se
borne à
au prêtre, huissier
pénitent signifie son repentir,
V.
—
c'est lui qui signifie
repentir.
Aux
87
l'occulte catholique
au pénitent l'acceptation de ce
dans
initiations,
les collèges
quité, le récipiendaire se purifiait par
de l'anti-
un aveu verbal
pour monter au grade supérieur. Le catholicisme a vulgarisé pratiquement les anciens mystères, offrant ainsi le patrimoine de l'aristocratie êtres.
Par analogie,
l'esprit
commun
au
des
comme l'estomac éprouve
dans l'assimilation un besoin idiosyncrasique de va-
y a des âmes blasées qui restent sans appétence devant de saines et robustes formules et qui riété
:
il
s'émeuvent à une énonciation maladive, inférieure,
mais conforme à eux-mêmes. Qui n'a convaincu par des raisons médiocres mais identiques à l'auditeur? Cette considération suffirait pour légitimer l'indivi-
Les
hommes
se choisissent selon leur faiblesse et voilà
pourquoi
dualiste,
dans l'expression des
une démonstration en
soi
vérités.
emporte
la
résistance,
tandis que le raisonnement classique de la matière passerait inécouté.
Homme,
sois
humain
;
la religion
proposent de devenir un Dieu devenir un animal
;
sois
;
la
et la
nature
magie t'incite
te
à
un homme.
Vivant, que penses-tu faire de ta vie? Tu peux la réduire à
ver à
la satisfaction
la satisfaction
de
de
tes
besoins; tu peux
tes désirs.
Tes besoins, expriment ton espèce
expriment
ta
l'éle-
personnalité.
et tes désirs
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
88
Les besoins sont
relatifs à la vie
tous les
;
désirs
sont relatifs à la survie.
Actuellement,
que ce que
tu n'es
ment, tu seras ce que tu veux
que
;
éternelle-
avec cette limitation
désir injuste, c'est-à-dire inharmonique, en-
le
traîne
:
peux
tu
un châtiment
et n'est
pas exaucé.
Fais concorder ton désir avec la notion d'univer-
harmonie
selle
et crois
que ce
n'est pas
qui a créé l'idéal et que ses justes réalité
La
l'homme
rêves ont leur
dans l'au-delà. de
définition
Dieu
est tour à
l'Eternel; par conséquent,
si
tu te
tour l'Absolu,
bornes aux cin-
moyenne de ton espèce, tu ne trouveras pas de préceptes moraux qui puissent quante années de
la vie
te servir.
Même, la
si
tu n'as pas
mort physique
n'est
une obscure conscience que
qu'un entr'acte de
voues toi-même au devenir
le
plus limité
dans sa miséricorde réalise nos vœux sifs,
la vie, tu te ;
car,
les plus
Dieu
exces-
mais sa justice l'empêche de nous donner ce que
nous n'avons pas conçu. L'évolution ception
et
de
dépend donc de sa con-
l'être
de l'identité
de
ses
actes
avec
cette
conception.
Le
froid, la faim, la soif sont
discutés, leur la
domaine
des phénomènes in-
est le corps, tierce partie de
personnalité humaine.
v.
—
89
l'occulte catholique
L'âme a besoin de sympathie
et
d'émotion, et
l'es-
de mystère.
prit
donc certain
est
Il
que
et
de constatation journalière
celui qui ne souffre pas en son corps peut souf-
en son âme,
frir
et
que celui qui ne
âme peut
son cœur ni en son
souffrir
souffre, ni
en
encore en es-
prit.
Or, chaque fois qu'il y a souffrance, tion, et
s'il
y imperfection,
ya
il
il
y a imperfec-
lieu de modifier l'in-
dividu jusqu'à extinction de la douleur. Souffrir est un verbe qui n'a pas besoin de
pour
taires, Il
ya
être compris.
trois sortes
douleur consentie
de douleurs
et la
La douleur subie ter;
la
:
la
douleur subie,
la
douleur voulue.
est celle
que
l'être
ne peut évi-
douleur consentie est celle qu'on accepte
parce qu'elle est présente celle
commen-
;
la
douleur voulue est
qu'on provoque parce qu'on en espère des
biens consécutifs.
L'une sième
La
est
animale; l'autre
est religieuse,
la troi-
trompe en estimant
les seuls
est divine. pitié
commune
actes des mystiques
se ;
à
un certain degré,
la
morale devient une perception indivise entre
douleur le plai-
sir et la peine.
La
loi d'intensité
tend perpétuellement à rappro-
cher une chose de son contraire, l'extrémité de la
90
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
souffrance est une forme surélevée de la volupté.
Et cela explique
bue à ceux
qui,
souffert des
maux
béatitude que l'histoire attri-
la
comme
exaltés
les
martyrs, ont
extraordinaires dans un état d'âme
plus extraordinaire que ces
Présenter les saints
modèles à suivre,
c'est
et
maux eux-mêmes. les docteurs comme
des
proposer l'exemple du génie
au moindre élève d'humanités. L'exception ne doit pas servir d'exemple appelle
l'Eglise
Salut et
le
la
magie,
ce
;
le
que
Devenir
s'opère par la manutention de ce qu'un être contient et
non par
présomption de cet être s'efforçant
la
vainement vers potentialités.
les fins
dont
ne possède pas
il
Dans l'harmonie cosmique,
le
les
végétal
qui prétendrait à l'animalité serait en formule de
désordre
et
de rébellion; de
même
dans l'humanité
tous ceux qui se proposent des fins injustifiées se
préparent des châtiments.
Le bonheur
social d'un
homme
réside pour lui à
connaître ce qu'il peut et à faire de sa possibilité les limites
mêmes
de sa volonté
sens indéfini du devenir,
d'une
proportion
entre
le salut
ses
de
;
même
dans
le
de l'homme dépend
potentialités
et
ses
vœux. Et
c'est
pourquoi, en l'insistance de ce discours qui
n'a d'autre but je
t'ai dit
:
que ton bonheur, ô qui que
Homme,
sois
humain
;
tu sois,
à moins qu'une
—
v.
l'occulte catholique
impulsion céleste ne réaliser est assez
un autre
idéal
haut pour
t'
monde, du moins
ce
cherche pas à
pousse, ne
te
91
que celui de l'humanité
;
il
assurer sinon l'immortalité en
ce qu'on appelle
le
Paradis dans
l'autre.
Recherchons maintenant quel et à
est l'idéal
humain
quel prix l'opinion décerne les palmes.
dois mentionner l'écart
énorme qui sépare
Ici je le
suf-
frage compétent de l'humanité, de son suffrage passionnel. L'intérêt, qu'il soit contingent ou moral, dé-
nature chez la plupart des êtres les notions essentielles. Il faut
les
donc soustraire de l'opinion générale
jugements qui sont entachés d'une
dente
:
et
égoïsme
partialité évi-
dès lors les gloires locales, expression d'un collectif,
cessent de compter dans la ba-
lance philosophique.
Tandis que
le
commun
évidences physiques,
la
des
hommes
réflexion
s'appuie aux
impose à
l'être
conscient de ne reconnaître pour valable que ce qui est revêtu
des caractères inimitables de l'abstrac-
tion.
Or, ces caractères se réduisent à une formule l'identité
jette
à travers les temps et les lieux
;
:
ce qui re-
toutes les gloires nationales et tous les utili-
tarismes restreints.
La souffrance subie provoquée
est
est
une nécessité,
un héroïsme.
la souffrance
*
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
92
Ce pas
pas
livre n'est
le
livre
le livre,
des héros
:
ce livre n'est
des méritants, c'est simplement celui
des conscients, de ceux qui appliquent aux matières éternelles cette prudence et ce soin qu'on accorde
communément aux
choses matérielles.
Tout verbe qui oserait raturer
un
serait le
inutile
le
Verbe de Jésus
blasphème. Ce qui a été fondé sur
Calvaire ne peut subir ni diminution ni change-
ment, mais pas
n'est
il
que l'œuvre d'un Dieu
faut se souvenir
une
œuvre humaine
et
exemples
les
sublimes doivent être modérés pour être sui-
trop vis.
L'univers n'a qu'un besoin n'a qu'un besoin: l'ordre;
:
l'harmonie
l'homme
;
la société
n'a qu'un de-
voir: c'est de consonner à cette harmonie et à cet ordre.
L'Agneau qui
efface les
péchés du monde ne nous
oblige pas à une humanité de Messies, qu'en réalité
nous ne pouvons
moment terre
aux hommes de bonne volonté. sans nous
est
flatter
nous rend dociles aux
La
Les Anges
de la naissance du Sauveur:
La bonne volonté qui,
être.
l'ont dit «
Paix sur
au la
»
cette disposition de l'âme
d'aucune ambition morale,
saints enseignements.
théologie classe la tristesse parmi les péchés et
quiconque a connu de vrais mystiques sont gais et riants.
sait qu'ils
—
v.
La conception gémissante du
douleur lorsqu'elle arrive
la
pour
de
le
les juger,
mais
saint
le
et qui
lières
mun. Le
d'ac-
une témé-
et c'est
mérite de la vaincre. il
suffit
Il
qui excitaient en eux la ten-
rité d'imiter les saints
tation
donc pas
salut n'est
plus vraie que toute autre conception. cepter
93
l'occulte catholique
permis
était
S'il
faudrait dire qu'ils se trompaient,
comme
le
génie relève de
échappent
lois particu-
à l'entendement du
com-
salut peut se concevoir d'une façon joyeuse
ainsi la race
grecque
a-t-elle préféré
;
sourire du
le
mystère à ses pleurs.
Le Christianisme, succédant aux orgies romaines, a dû forcément s'accentuer en réaction du désordre
auquel
il
succédait.
comme
y a proportion entre
l'action et la
réaction, le sentiment religieux a subi
une exagéra-
Et
il
tion de tristesse sans connexité réelle
avec
le
dogme
lui-même. Il
y a plusieurs façons de concevoir
mule
et
les
la
même
for-
expressions de joie ou de mélancolie
s'appliquent également à l'ascèse religieuse. Si un chrétien vient à penser qu'il méprise en sa prévarication
l'amour
propre à
et
le jeter
le
supplice d'un dieu
au désespoir
:
mais
s'il
:
cela est réfléchit
qu'il n'a qu'à prier
sincèrement
ment
reprendra confiance malgré son
le
prochain,
il
et à
aimer relative-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
94
comme
indignité et opérera son salut dans la sérénité
d'autres Topèrent dans
aux
Si l'on disait
vement
l'effroi.
fidèles
de l'âme,
stérile
:
»
« le
repentir est
un mou-
on en scandaliserait plu-
sieurs et cependant la contrition c'est de changer de
conduite
et
de réparer.
Si tu as volé,
tu avais lésé
nouveau
et
il
lu
si
;
as
mal
parlé,
il
faut parler
dans des circonstances analogues
as desservi quelqu'un,
négligé Dieu,
il
il
te
faut le servir;
si
;
à lu
tu as
si
faut redoubler de prières.
Mais ne prends de
même que
faut rendre et à celui-là
ni
pour de
la vraie prière, certains
la vraie piété, ni
pour
mouvements d'âme conque
fus où l'imagination a plus de part
ferme pro-
le
pos. Agir est la seule preuve de pensée.
Quand une
action mauvaise a été commise,
commettre
une bonne action le
au moins
prochain a subi un
avantage
;
reur,
dois
tu
si
tu
as témoigné trois
témoigner sept
pensée suit celui qui
l'a
faut
équivalente
dommage,
car, retiens-le en ton esprit, la
et
il
fois
tu
lui
fois
pour
;
quand
dois
pour
un
l'er-
la vérité,
conséquence de toute
conçue d'une façon indéfinie
ne peut être effacée que par une formule propor-,
iionnellement opposée.
ARCANES DU
PSYGHURGIE
XXXI JJyi
est la
antropomorphisme détestable légué par Israël à
cette attribution
l'Eglise,
à Dieu de tout événement funeste
foudre tombe pendant
les
:
et si
vêpres, tous les crétins du, cabaret
se gaussent.
L 'enchaînement
de la causalité à la finalité englobe toute la
parabole du possible, eu une triple parallèle. Tout événement
ou apparence providentielle a r autre morale,
la troisième
trois
métaphysique,
autrement présent, à moins que
Vhomme
l'invoque, auquel cas nous entrons
maine
causes
dans
et
ne le
l'une physique,
:
Dieu n'y le
est
pas
provoque ou ne
surnaturel ou do-
des causes secondes.
XXXII Ce qui rend impossible de parler de Dieu dignement différence
du temps à
idées propres à
l'éternité.
Vhomme ; Dieu
Le passé est,
le
et
c'est la
l'avenir sont des
présent seul s'applique
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
96 à
Cela
lui.
est si
peu conçu, que Vexégèse
la
et
polémique
ont également accepté cette invraisemblable abandon où Dieu laissa sa créature
pour venir la réclempter il y a dix-neuf siècles
alors que sept mille auparavant
péchaient s'étendait
et
On
qui pensaient.
il
cette
hommes qui
accorde à la Messiation qu'elle
au futur, mais non pas
passé pour
y avait des
qu'elle nassait aussi le
simple logification, que tout acte divin
est
présent dans la durée entière, par cela seul qu'il est divin.
Les mérites de la passion ont commencé leur application à
V apparition de V homme
et
ne la finiront jamais.
XXXIII Le devenir sera
la réalisation de notre idéal.
Nous n'aurons
rien sans l'avoir demandé.
XXXIV Magiquement, rien ce
n'est
que
ce
qu'on
croit,
rien ne sera que
qu'on espère, rien ne nous sera fait que ce que nous avons fait.
L éternité aura notre espérance
donc la splendeur de notre
et la
foi, la
beauté de
chaleur de notre amour.
XXXV La miséricorde apparaîtra au jour
éternel identique à la
justice.
XXXVI La
réédité
subjugue
les
âmes ordinaires
sensation conforme à l'espèce.
et
peu développées,
v.
Si Vâme en moins
—
s'élève et se
; le
l'occulte catholique dégangue, V extériorité Vétreint de moins
martyre a opéré
la
transmutation de la douleur en
joie; les phénomènes physiques cèdent
lequel est encore
La
dominé par
au phénomène psychique,
l'intellectuel.
dérogation aux lois de la nature, fameuse définition
miracle chez
les dévots, est
en
effet
du
une substitution de causa-
lité.
Quand rieure de
la loi corporelle est transposée, c'est
V âme ;
cela est extraordinaire,
par
la loi supé-
mais non pas anor-
mal.
1
V
EPISTOLA
répandu
L'idéal le plus
pour
le
concevoir,
supposer il
le
vient, ni
se
résume au mot progrès;
faudrait savoir les origines et
il
devenir. Le contemporain ne sait d'où
où
il
va
!
de puissance positive
il
aspire à
et sa
une augmentation
mœurs
notion dans les
s'appelle bien-être dans les sciences-industries.
Con-
quérir des zones sur la résistance cosmique, sans s'informer des limites où cette conquête devient funeste, est une conception matérialiste qui nie impli-
citement
le
monde
supérieur.
Le contemporain modifie
les
moyens de
oubliant de modifier sa volonté elle-même
prend plus
les
En augmentant
nouveaux phénomènes
«es nécessités. Sur
le
;
;
il
ne com-
qu'il suscite.
son activité matérielle,
tombe en atrophie morale
sa volonté
le
moderne
ses activités ne sont
monde élémentaire
se
que
déve-
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
100
loppe actuellement sa puissance. Défricheurs qui rasent une foret pour établir
une usine,
n'ont pas expliqué leurs découvertes, le fait, la loi
savants
les
ont multiplié
ils
leur est restée inconnue. Lorsque le
surnaturel, c'est-à-dire l'élément supérieur, se mêle à
une contingence, la stigmatisée,
et
en déroute
possédée,
la
mêmes
concertent ceux
chute d'eau
l'école est
la
qui captent la force d'une
transportent à deux cents lieues
comme
moteur. La perfection des
devoir
les infiniment petits,
lentilles a
vie astrale. L'invisible a ses les
permis
aucun appareil n'a per-
mis d'étudier l'élémental qui est
ne pourrions
médium dé-
simple
le
voyante,
et la
macrobe de la animaux puisque nous
concevoir qu'à
le
l'état
de larves ou
particules imparfaites de vie et de fantômes
émanés
des décompositions organiques. Les témoignages historiques, en matière de magie, ne sont explicables
par l'adoption de
la
gnose; mais
si
qui environne l'homme au lieu de
élémentals existent bien la vie,
mais
elles
lumineuse qua
augmente
paraisse cette explication, elle
comme
que
le
le
mystère
résoudre. Les
cellules latentes de
ne se groupent, ne s'appareillent
et
ne s'individualisent qu'au moyen d'un point d'appui fourni par l'être humain.
que toujours
le
fantôme
Dans est
les apparitions, pres-
généré par Invocateur.
Les cellules astrales se précipitent sur d'émission fluidique et se réalisent en
le
lui.
courant
Les ma-
—
v.
nifeslations diaboliques sont propres foi;
<le
superstition étant
la
croyance,
mauvais dévot;
et la
aux époques
une corruption de
sorcier se trouve en
le
101
l'occulte catholique
la
embryon dans
le
crédulité, la peur, l'appréhen-
sion créant une sorte de spermathorée fluidique, per-
mettent aux élémentals d'augmenter leur existence et de passer de l'état de puissance d'être à l'état d'être
sont les propriétés de l'organisme que
relatif. Telles
si
l'imagination s'intoxique d'un rêve morbide, les
créent une demi-réalité
forces nerveuses
à cette
image. Voilà pourquoi tout être qui regardera longtemps, souvent, devan t le
lui,
en voulant voir Dieu ou
le
diable,
verra sans que Dieu se manifeste et sans que
diable existe. L'étude des
phénomènes astraux pré-
sente un danger de folie intermittente
quant nul ne
les manifestations
où
sait
mourir tous
il
tion des opérations
santé de l'âme
et
;
en provo-
d'une série aussi obscure,
aboutira;
les sorciers
le
la
légende unanime
fait
de mort violente. La condi-
magiques
du corps
;
il
c'est
de renoncer à la
faut être
malade pour
normaux ne percevraient pas. Le catholicisme offre à ses fidèles les moyens sentir ce
que
les
sens
parfaits de réaliser ces exceptionnelles potentialités et
quoique ce gion
et la
soit
un
tort,
de vouloir assimiler
la reli-
mystique, quoique ces sublimes excentri-
cités doivent
être
plutôt défendues
que prêchées,
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
102
dans l'Eglise catholique que
c'est
la
magie trouve sa
plus haute extension pratique avec les moindres
dangers. L'ascète poursuit l'extase
que
comme suprême
résultat
Indous appellent l'union
les
et
les.
Alexandrins, Fhénosis. Porphyre ne réussit qu'une fois
à soixante-huit ans à s'absorber en Dieu
;
Plotin,
ce successeur de Platon, y réussit quatre fois
moindre des saints
et
le
combien actuellement de char-
treux, de Jésuites jouissent sis.
:
L'homme, orientant
fréquemment de l'héno-
ses facultés vers l'au-delà,
préfère le mystère aux contingences et cela seul constitue
une élection
ment de
mais
;
les
deux voies sont égale-
l'ordre illuminatif, c'est-à-dire qu'en
aban-
donant l'équation rationnelle, l'homme espère dans
un élan de compréhension ou d'amour atteindre un résultat défendu à son espèce
;
dès lors,
est
il
plus
rationnel de s'identifier à la cause par le désir que de
prétendre
Aucun magique
la
concevoir.
acte n'a
une gravité égale à
et l'Eglise
celle
de
l'acte
en multipliant ses défenses n'a
outre-passé ni son droit, ni la raison, car elle est
elle-même l'état
la panification
du mystère
et
nous
l'offre
à
assimilable.
Tout s'enseigne, tout se cultive selon des règles, sauf la magie qui ne peut être reçue, ni par consé-
quent donnée
et
que
l'individu doit concevoir entiè-
rement à nouveau. Les sciences sont des œuvres de
—
v.
mémoire
et
d'habitude intellectuelle
dition et la discipline la
mieux
faire
la
reconquis
s'être
tempéré ses passions, doit
instincts, avoir
encore
or, toute l'éru-
;
suivie ne conférerait
aucun pouvoir. Le mage, après sur les
103
l'occulte catholique
critique du legs
humain, au point
de vue de sa seule assimilation. Savoir n'est rien
en occulte, en
ou
son
faut concevoir,
il
esprit
une tradition
conformer
s'y
et
D'incroyables
à nous.
l'identifier
c'est-à-dire réaliser
erreurs
paraissent chez des hermétistes admirables
imperfection psychique pensées. et
idées,
de
Lima
pots
il
doctrine engage tout l'homme,
à
incarner son vœu.
faut
avait
cassés et
rivait
par
La
Sainte Rose
morceaux de
lit
saint
Dominique l'Encuirassé
pendant
seconde
mœurs
pour
donner
se
leur
:
dans leurs
transpose
se
trois
deux dix
cents
coups
ap-
de
psautiers.
ar-
discipline
Ces
excès
de pénitence sont l'expression de l'individualisme
en matière de perfection
l'homme
et
lonté lorsqu'elle est unique.
minels prodigieux
duit dans les
On suppose
les sorciers
mysticité s'applique au mal
réalise sa vo-
quels cri-
ont dû devenir, car la
comme
au bien
et pro-
deux sens, d'atroces ou de sublimes
merveilles. Si l'amour de Dieu le plus logique et le
plus pur des fastes
mouvements de
l'âme, engendre de né-
conséquences, combien sera plus redoutable
un enthousiasme, où affranchi de toute
tutelle
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
104
l'homme dresse réel
pour
Dans une
le
l'impériosité de son désir en face du
contraindre à lui laisser voir l'abstrait. tension de la personnalité, les percep-
telle
un contrôle rationnel,
tions ne sont plus soumises à l'être s'enivre
de son propre vœu,
haut désir de son imperfection
il
empoisonne son
sérielle et ce sont des
mirages incohérents qui se produisent au déchirure lumineuse au voile
du sar assyrien,
quand
il
d'Isis.
d'une
lieu
La lycanthopie
châtiment de sa présomption
fut le
voulut réunir
couronne
la tiare à la
obtint des mages, l'initiation
;
et qu'il
sa nature positive et
guerrière ne s'assimila pas les arcanes de la synthèse
de comprendre seule-
et tout guerrier qui tentera
ment
la
plus basse des lois générales, sera
diatement frappé de stupeur car divisions
uns
les
parmi
les
mais
de
droits et les devoirs
se
forme
plus claire des
hommes, reconnaît chez la
tête et
devoirs du bras.
autres, les droits et les
exécutif
la
immé-
de bravoure
et
les
chez les
Un
génie
d'intuition,
ne se réunit jamais à des facultés abstrac-
il
tives.
Saint Jacques disait
:
«
Quelqu'un parmi vous et
que
ceux-ci lui fassent des onctions avec de l'huile
et le
est-il
malade,
Seigneur
lui
qu'il
appelle
donnera à
la fois
rémission de ses péchés.
Le concile de Florence
les
prêtres
du soulagement
et la
»
est
donc cause de
l'insuffî-
—
v.
fisant
ne
l'occulte catholique
105
usage de ce sacrement pour avoir déclaré
qu'il
s'adressait qu'aux agonisants.
L'extrême-onction ne s'autorise d'aucun texte ca-
nonique
explicite, sauf l'épître
mais son analogue existe chez
de saint Jacques, sauvages.
les
Les canons du concile des Trente déclare ana-
thème
celui qui ne considère pas l'extrême-onction
comme une
institution de Jésus, devrait développer
la parfaite raison qu'il contient.
Saint Pierre d'Amiens l'appelle
infirmes; saint
Marc mentionne
le
ce
sacrement des
rite.
y a deux choses à considérer dans l'extrêmeonction la purification morale, puisque la confession Il
:
le
précède, et
nous
est offert
soulagement physique, puisqu'il
le
comme
allégement de nos maux. C'est
un double exorcisme de l'âme moignages de présents au
lit
conjurant par
l'érudition
et
du corps. Les té-
nous montrent
les prêtres
des malades, chez tous les peuples, et des cérémonies et les prières
les
transes morbides.
y a
Il
que
aussi,
dans ce sacrement, l'indication de ce
aux
êtres chers, en danger. L'extrême-
onction constitue
une incantation destinée à dé-
l'on doit
fendre
de
la
le
malade
contre
les
lumière astrale. Rare est
courants la juste
délétères idée des
devoirs de la charité consciente envers les rants et les morts.
La mort physique
est
mou-
seulement
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
106
d'un
perte
]a
extrême chez l'individu qui
sensibilité reste
La rupture
Tétat df âme-esprit.
râme
n'est pas
si
brusque
moignage des sens organique
humains. La
éléments
des trois
et si
entre
et l'âme,
il
corps
le
complète que
le ferait croire.
est à
le
et
té-
Entre l'appareil
y a un plan de
sensibilité in-
termédiaire, que l'analyse appelle corps astral. Par la
longue union que
et
le
sentiment,
qualités mixtes
soient
se
:
formé entre
la vie a
médiateur
le
s'est
la
matière
approprié des
que des molécules animiques
soit
corporisées,
soit
animées
organiques se soient
que ;
le
molécules
des
phénomène du
refroidissement, de l'immobilité, n'indique pas que le litige
fluidique soit résolu. Les émanations obser-
vées sur des tombes fraîches, les phénomènes fan-
tomatiques montrent que
la
mort ne tranche pas ab-
solument l'ombilication de l'âme au corps. Celui qui meurt est précipité de la terre
dans un océan d'inconnu dont
phénoménisme de
et la
il
ne connaît pas
décomposition est
la scission entre
ferme
l'organisme et
le
le
seul signe
l'être
charité envers les morts consisterait pour
moral, la
un
initié
à assister moralement, à tendre sa bienveillance spirituelle,
comme une
perche de salut, au misérable
naufragé de l'au-delà. Paracelse, disant que c'est
la
bienveillance
le
premier des médicaments
du médecin,
attribuait
à la
—
v.
l'occulte catholique
107
volonté une action curative. Chez qui cette volonté bienfaisante sera-t-elle plus intense
que chez
le
prêtre, l'être de charité par excellence ?
L'Eglise a révélé
sci
ipturalement ce qui apparte-
nait d'essence à la tradition orale et l'extrême-onction apparaît la forme hiératique dical.
Le caractère sacerdotal,
du magnélisme mé-
le rituel
crement constitue un véritable
même
du sa-
essai d'action théra-
peutique.
commence aux yeux, par où
L'onction
cupiscence arrive au cœur de l'homme
nue par les
;
dangereuses persuasions du malin;
aux narines, canaux s'est
con-
elle conti-
qui reçoivent symboliquement
les oreilles,
bouche qui
la
de
la
elle
passe
sensualité, puis à la
commise aux paroles négatives ou
vaines, aux mains, qui furent avides et peut-être ho-
micides
;
aux pieds, qui ont tant foulé
l'erreur et enfin
curci l'idée
de
aux reins dont salut.
les
le
sentier de
spasmes ont obs-
Cette purification détaillée,
cette incantation de toute la sensibilité constitue
cérémonie magique de
grande puissance,
si
conscient et fervent. Le clergé a tou-
le prêtre est
jours enseigné que
sèque à
la plus
une
l'officiant;
la
grâce du sacrement était extrin-
déraisonnable idée: oui,
le
sacre-
ment convenablement reçu
agit par sa vertu propre
mais
vertu du prêtre quand
est
il
s'augmente de
vertueux
:
la
jamais un tiède sera thaumaturge.
;
il
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
108
Ceux qui viennent à
l'Occulte n'y sont pas poussés
par une véritable idéalité
:
une complicité des normes
leurs passions mauvaises,
pour leur concupiscence, qui
cier
Dès
croit
où
l'instant
Créateur çoit pas
et
ressemblent au sor-
et
espère dans un Dieu du
l'être réfléchit,
les farces
Dieu
espèrent une issue à
ils
il
renonce à jouer au
d'un Scapin à Géronte,
comme un
duper
à qui
commet; que nul n'élude
la
il
sait
il
ne con-
père comique que l'on peut
railler et
;
mal.
que toute injustice la loi
est néfaste
divine et
que plus on emploie des éléments supérieurs en son péché, plus
la responsabilité
l'occulte le
moyen de mal
faire
torieusement, c'est convier crimes.
La magie
l'individu, tandis
ment nécessaire
que et
contenue dans
la religion
il
la religion, la
la
mais
magie, car
formation de
apparaît un rudi-
une base. On possède sous forme
de prix modiques les textes de l'occulte.
Entre l'érudition du moindre de l'Inde,
et vic-
maréchaussée à ses
une ampliation dans
l'Occulte est
et
la
impunément
pas contenue dans
la religion n'est
commode
est
augmente. Demander à
y a un abîme
;
initié latin et le
mais
le
fakir
fanatique indien
produira des phénomènes déconcertants pour l'occidental. Si le
monde
et
l'humanité sont régis par des
inéluctables, la connaissance
une
supériorité:
si
cette
de ces
lois
lois constitue
connaissance est impossible,
—
v.
pourquoi
L'homme
étude stérile?
cette
109
l'occulte catholique
d'avantage à vouloir mettre
les forces
n'a point
supérieures
au service de ses passions, car toute force relève d'une nécessité
sérielle, intransgressible.
L'occulte ne peut servir que des mobiles purs en
eux-mêmes
et l'église
:
a sans cesse écarté ses ouailles
de cette dangereuse pâture. Par l'orgueil on entre
comme
en magie
par l'humilité on entre en religion.
Domaine fécond en mirages
la
:
personnalité s'enivre
des promesses de l'imagination et voit plus
tel
qu'il est,
augmente en mentation
lui la
néophyte ne se
le
mais suivant une réfraction qui
conscience du moi,
artificielle
et cette
aug-
de la conscience aboutit à une
erreur. Si l'on disait
au néophyte
« la
:
magie
est
une
ascèse par laquelle l'appétit abstrait se substitue aux
contingences
;
ta
puissance dépend de
tes
renoncia-
tions et cette puissance
ne vaut qu'en mode imper-
sonnel
aucun succès
et
ne
te facilitera
», le
néophyte
renoncerait.
Et
si
l'on disait
au dévot que
les actes de la reli-
gion sont des cérémonies magiques, on serait.
Des points nombreux
et
Sauf
la
scandali-
importants d'identité
existent et le profit de ce livre sera de la délimitation
le
comprendre
des deux formules.
Rose Croix sans épithète que nous avons
restaurée officiellement en 1890,
il
faut
mentionner
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
110
comme
type de société secrète le
doit sa rénovation à Papus.
Martinisme qui
Sans juger
la doctrine
de Martinès de Pasqually, je vais emprunter à une publication du
président du suprême
magie cérémonielle procède des
aux manches leste
et
au
collet
;
bordure
et répéter cette
avoir
un cordon bleu cé-
en sautoir, un cordon noir de droite à gauche,
une écharpe rouge à douteux
décoratifs
»
et rien
les bougies, les cercles sont
aux
une écharpe vert
la ceinture et
d'eau, de gauche à droite,
«
rites religieux.
Mettre à une robe blanche une bordure couleur
de feu d'un pied de large
tir
de
des fragments qui montreront que toute
l'ordre,
«
conseil
constituent des éléments
de plus. Les
parfums,
des moyens pour abou-
visions.
Les visions de Martinès sont blanches, bleues,
blanc-rouge-clair, enfin mixtes ou toutes blanches. »
Nul
homme
n'obtient de vision que par des
fa-
cultés maladives. Jusqu'à ce jour, les prétendus mes-
sagers de l'au-delà n'ont pas proféré une seule parole qui vaille ce qu'on ne trouve dans les ouvrages
de
la
première bibliothèque venue
proposer
comme
résultat
d'un entraînement traité, le
il
est insensé
de
une hallucination, prix
morbide. Je
cinquième de
;
le
répète en
mon enseignement
:
ce
la cul-
ture de l'àme et ses exaltations sont du domaine de la religion
;
tandis que la culture de l'esprit et ses
.
v.
—
l'occulte catholique
111
applications appartiennent à la magie. L'erreur de
presque tous a été de chercher dans l'hermétisme
une pratique, une dévotion du mystère cette pratique se trouve
alors que
:
mieux prévue dans
de n'importe qu'elle piété
;
l'exercice
l'occultisme concerne seu-
lement l'évolution intellectuelle. Goerrès, l'écrivain classique par excellence en ces matières, a défini la mystique
se sent placé entre
l'instinct et
cherche de
l'idée.
La
d'établir les et
Dieu
or
;
une double attraction
:
sorcellerie représente la re-
l'instinct et la
haute magie celle de
prit; le mysticisme désigne
dire chrétien,
l'art
entreThomme
rapports les plus intimes
l'homme
:
un sentiment pour
l'occulte est la science des
entre l'homme et l'inconnu.
l'es-
ainsi
rapports
Nous avons confiance en
ce qui nous est supérieur parce que supériorité signifie pureté et
nous nous défions de ce qui
est
au-
dessous de nous parce que l'élément inférieur représente de l'obscuration et du danger.
La magie
noire a des rituels, c'est-à-dire des gri-
moires, mais elle n'a pas d'exposé théorique.
remarquer que, blanche ou noire, succédanée de
la religion
;
la
magie apparaît s'y rattachent
s'inspirent des cérémonies orthodoxes.
montre en défaut lorsqu'elle prétend et
est à
car la notion du mauvais
esprit est ecclésiale et les rites qui
mystique illuminative
Il
même
unitive.
La magie
se
réaliser
la
Rien de plus
112
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
funeste
que
reconnaissons l'esprit,
usurpations
les
la
magie
de
comme Il
nous
:
la
d'une
il
est insensé de vouloir
race par
L'hermétisme,
l'effort
la
d'un
reli-
absurde de
est
vouloir égaler les sexes en unifiant leur activité
même
de
l'entreprise
mais nous refusons de destituer
de l'entreprise des âmes.
gion
pouvoir
;
de
remplacer l'œuvre
esprit ou vice versa.
pâture des êtres d'exception, sup-
pose l'assimilation préalable de tout ce que
la
reli-
gion procure. L'habile qu'il
homme est
celui qui tire des circonstances
ne peut changer un bien certain.
L'initié
ne pactise pas avec ses ennemis,
pousse
les
fense,
toute morale, consiste à
provocations de
la haine.
d'aversion, les sentiments de
il
re-
La première dé-
refuser
le
malveillance
oppose aux attaques. L'habileté accorde
le
contact
qu'on
moins de
pensées possible aux êtres qui ne nous veulent pas de bien. Oublier une volonté perverse c'est presque l'annuler; au cours ordinaire, on rend malveillance
pour malveillance
et
préoccupation pour préoccupa-
tion.
Le pardon des offenses proposé comme un acte méritoire est acte d'égoïsme.
Chaque
fois
que nous
repoussons un conflit moral, nous prenons tacitement
pour arbitre
la loi providentielle, et la
Providence,
implacable parce qu'elle est juste, ne permet aucune
—
v.
l'occulte catholique
113
sophistication à l'obéissance qui lui est due
au
ceux qui
profit de
se sont
ils
un
dieux;
et
vengeance
la
aurait fallu dire
il
elle agit
prennent pour arbitre
la
trompés ceux-là qui crurent
plaisir des
;
la justice
:
puisqu'elle est l'office divin par excellence.
magie se bornait à
Si la
la
divination scientifique,
hommes,
connaissance des
à leur aspect, à
crâne, à leur main, à leur écriture
leur
au pouvoir ma-
;
gnétique qui permet de substituer sa volonté à celle d'autrui et de le posséder littéralement
dominatrice sur les éléments naturel, on
aurait
une
et
triple
le
à une action
;
phénoménisme
science positive
et
rationnelle.
Mais
mage veut
le
pouvant entrer dans
voir l'invisible de ses l'au-delà,
il
espère
le
yeux
;
ne
forcer à
venir s'exhiber. L'invisible est peuplé d'êtres indécis, élémentals taires
ou
simili
D'après
ou nés des éléments
et
élémen-
humains.
l'avis sincère
des expérimentateurs,
frontation est désagréable
:
la
la
con-
beauté ne préside pas
à ces visions.
En
outre,
si le
cardinal
Bona
dit vrai
cerne
les esprits à l'impression qu'ils
bons,
si
mauvais
après leur départ nous s'ils
sommes
nous laissent troublés,
cet aveu d'Eliphas Lévy
:
« L'effet
que
l'on dis-
nous laissent
il
:
sereins,
faut retenir
de cette expérience
sur moi fut quelque chose d'inexplicable. Je n'étais 8
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
114 plus
même homme,
le
monde
avait passé en
quelque chose d'un autre
moi
;
je n'étais ni gai, ni triste,
mais j'éprouvais un singulier
attrait
pour
mort,
la
sans être cependant aucunement tenté de recourir
au suicide.
»
Donc, en dehors du danger cérébral,
répugnance de l'âme à ces contacts de
y a une
il
l'invisible.
Le magicien provoque littéralement de l'inconnu, il
tend son poing à un faucon qui sera peut-être un
griffon
il
;
contact
le
ne
sait
pas ce qui va venir,
établit le
il
plus intime qui soit avec l'inférieur, car
l'inférieur seul obéit.
L'effluve du sang
répandu qui s'amalgame avec
de l'opérateur permet à l'élémental ou élé-
le fluide
moment dans
mentaire de prendre pied un
le
monde
formel.
Mais quelle valeur scientifique peut avoir une vision préparée pendant
magiste en état sortir de
de
un mois
surexcitation
tout cela de la folie
l'Edgar Poé, mais non de
la
et
qui trouve
aiguë
:
il
le
doit
ou de l'épouvante, de
lumière. Gela n'a vrai-
ment aucun rapport avec l'Hénosis ou extase unitive
;
Jésus
et
on l'avouera, mieux vaut voir
et
Marie,
et les saints et les
S.
Michel
et
anges que des fan-
tômes anonymes, méchants ou quelconques.
On me
dira que Jésus et Marie n'apparaissent pas
mais combien de mystiques
les
ont vus?
Ils
;
sont
—
v.
115
l'occulte catholique
innumérables. Pourquoi aurais-je plus de
en
foi
Eliphas Lévy qu'en Sainte Thérèse en matière passive et mystique
que
la science
percer,
:
l'amour a des
et si
le
ailes plus puissantes
mystère se laisse violer
ce doit être par l'amour et
non par
la
et
re-
cherche cérébrale. Celui qui voudra approfondir sible
devra obtenir,
les Carmélites et les
Trappistes, et
si
comme
il
le
domaine de
l'invi-
pourra, d'interroger
Chartreux, les Clarisses
et les
ceux-là parlent, on saura quelque
€hose.
Le
cloître est le lieu
être étudié.
où
l'invisible
seulement peut
ARCANES DU
PKNTAGRAMME
XXXYII
Sa
réceptivité étant limitée,
vité, car
on
industrie
:
n'est
l'homme
doit choisir son acti-
jamais ensemble pensée
et action,
idéal et
à moins d'être né de Dieu.
XXXVIII
Même entre
les
si
l'homme
la
œuvres d'expérience ou
Celui qui tord
chevreau
choisit
est
le
voie
du mystère,
il
doit opter
celles de foi.
cou à une poule noire ou qui égorge
perdu pour
un
la véritable illumination.
XXXIX L'Hénosis larves,
du
ne rayonnera jamais pour
pas plus que
le
le
commensal des
Jugement Dernier ne parlera à V homme
boulevard.
XL L'occulte s'apprend, et
il
n'y a pas d'occultiste sans érudi-
v.
tion,
mais
la
—
magie
pour magifier, car
117
l'occulte catholique
se crée, la
ici
non
s'invente. Il faut reformuler
personne
le rite
est tout,
importe à
peine.
XLI Le sacrement vaut par lui-même laisse valable, rite ;
mais
du prêtre
sainteté
la
et l'indignité
un signe dynamise idéalement
sitivement celui qui
du prêtre
le
celle
du
ce qu'il représente et
po-
s'ajoute
à
le fait.
XLII
La valeur d'un significative,
signe ne dépendpas seulement de sa hauteur
mais du dy nanisme
qu'il mobilise.
XLIII
La magie rites
de lumière
emprunte à
dynamiques avec raison
n'étant plus aimantés
car
:
d 'adhésions
la
religion vivante ses
les
signes traditionnels
collectives sont des
formes
mortes.
XLIV
En magie
traditionnelle, l'opérateur est réduit
fluidiques de ses cérémonies inférieures
et faibles,
; il
aux
frais
ne peut capter que des forces
tandis que
les
rites
chrétiens
ont la
puissance de la chrétienté même.
XLV Le voyant
génere-t-il sa vision ? le
fantôme
est-il la concré-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
118
Va provoqué? Quelle
lion fluidique de celai qui
dans
les
est la
idéalité
manifestations de l'invisible"! Toutes ces questions
n'ont qulune seule réponse.
Les yeux ne voient que
le visible,
mais
il est
vitalité fluidique peut se concrétiser avec le offre le
La
mystique ou
différence
le
le
dévot
provoque
et
que
des êtres imprécis
prière;
Et
le
:
le
substratum que lui
et le
le
théurge, dest que
théurge
commande à
premier s'adresse au monde pur, par la
second ordonne
alors, il en est
quune
magiste.
majeure entre
le dévot sait ce qu'il
certain
et
à qui? sinon à moindre que lui?
pour son frisson
!
XLYI un domaine
L'occulte a
aussi variable que l'activité
même
de l'homme.
Les
mentalement
anciens transmettaient
les
nouvelles
à
travers d'immenses espaces, les modernes ont la télégraphie et la téléphonie, concrétions de l'antique télépathie.
Les astrologues de Kaldée outillé
comme
judiciaire
et
n'avaient pas
celui de Paris,
prévoyaient
les
mais
destinées
ils
un
observatoire
savaient l'astrologie
et les
événements.
XLVII L'occulte
commence au-delà du déterminisme
officiel,
dans
chaque période. L' Occident a conquis sur
perdu dans
le
monde moral.
le
monde matériel autant
qu'il
a
VI
GRADUALE
Vertueux ou pervers, l'homme qui entre résolu-
ment dans
la carrière
de l'inconscience.
11
magique renonce au bénéfice
se
rapproche du mystère en une
prétention de mérite que l'avenir infirmera ou prouvera. L'épître
aux Corinthiens
hiérarchie sacrée
:
établit
les apôtres, les
une singulière prophètes
et
les
docteurs, puis les thaumaturges et les thérapeutes.
Ensuite ceux qui ont le
le
don de charité
don de gouverner, enfin
;
ceux qui ont
les polyglottes et les in-
terprétateurs.
L'apôtre surpasse
le
docteur, et les faiseurs de
miracles et les guérisseurs viennent après les docteurs
:
car
l'homme qui donne
par excellence sur
la
;
enseigner
plus subtile gnose
:
la foi est le bienfaiteur
la vie éternelle
éveiller
l'emporte
l'homme au
divin,
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
120
suprême chose de ce monde. L'Inde d'où
telle esl la
venue
est
la
Grèce
ses mystères, l'Inde abaissa
et
toujours le sceptre devant la tiare, faisant du gourou,
de celui qui enseigne
Véda, un père spirituel
le
aussi vénérable que le père selon la chair.
Jésus n'a point apporté de nouveauté. Partout des
hommes supposés instruits et vertueuxont été choisis comme intermédiaires entre le peuple et la divinité; hautes prérogatives leur ont été accordées
les plus
et leur rôle historique est tel
que
l'histoire
des cler-
gés équivaudrait à une histoire de l'humanité. Partout, ils ont précédé le
pouvoir politique, partout
l'ont partagé, soit usurpation, soit
sintéressé
a suivies;
;
ils
consentement dé-
ils
ont formulé les règles morales qu'on
ils
se perpétuent en
de
l'humanité.
que
l'on puisse faire,
que
Quels
véritables recteurs
soient
reproches
le's
suivant les dates, au corps sa-
cerdotal, on ne contestera
passa place primordiale
dans l'évolution sociale. Le prêtre
est cette
personne
qui, de noble ou piètre façon, représente la divinité et sert
de truchement entre
ture. Et l'importance
le
du pontife
Créateur est si
et la créa-
grande que sa
dignité ou son indignité est la source de la prospérité
ou de gion
la
décadence d'un
et telle civilisation.
état.
Tel clergé, telle
La puissance
reli-
et la légitimité
du pouvoir sacerdotal ressortent de sa propre hiérarchie,
jamais démentie sauf de nos jours où
les
qua-
—
V.
l'occulte catholique
121
ordres mineurs n'existent que pour mémoire.
tre
L'Occidental n'a de rapport qu'avec les représentants
locaux
prêtre
le
:
ments. Que
les
qui
administre les sacre-
lui
évêques représentent
les autres prêtres
les
soixante-douze disciples, cela
n'a qu'une valeur de symbole
des prêtres a
les apôtres et
commencé aux
:
mais dire que l'ordre
enfants d'Aaron est une
plaisanterie.
Le prêtre
mage
le
serait
même. Car lectuelle
est
;
mage
:
un prêtre opérant en vue de
comme
rien n'isole
il
opère en vue d'autrui et
il
la supériorité intel-
pour un
est difficile
d'aimer au-dessous de
lui et
il
lui-
grand esprit
très
aimer
si
l'on veut
officiel, le
fonction-
faut
instruire et sauver.
Le prêtre
est
donc l'homme
naire du mystère par devant une race fois
l'ambassadeur
Quand
et le
le
il
est à la
magistrat de Dieu.
les prêtres étaient les savants,
pas de mages,
;
même homme
il
n'y avait
réunissait la double
excellence de l'esprit et de la charité
;
mais quelle
incompatibilité entre la spéculation théologique et l'administration d'une paroisse.
On ne
se rend pas
assez compte que, chez le curé, l'administrateur tort
au pasteur
en temporel
et
et qu'il
spirituel
fait
faudrait diviser cet office :
l'homme qui débat avec
habileté le prix de la cire des cierges diminue d'autant ses potentialités supérieures.
De nos
jours, le
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
122
mœurs honnêtes
clergé séculier a pris des
et
bour-
geoises qui ne scandalisent poiut mais qui n'édifient pas.
Le prestige
se reporte sur les ordres religieux
qui de tout temps ont été prie
comme
de
l'élite
personnelle se trouve alourdie par
roir
Le mage
prêtre, mais sa prière essentiellement
le
individualité.
la foi.
le
Le laboratoire avec son
poids de son
autel, son mi-
magique, son réchaud, ses lampes, ses
mans, son épée
talis-
sa baguette ne constituent qu'un
et
appareil d'automagnétisation. Les deux opérations
hautes de l'occulte consistent ou
plus
les
extérioriser son corps
à
en une bilocation
astral
plus ou moins parfaite, toujours dangereuse percevoir
une
suscitant des
forme
plus
bien
moins
ou
moindres pensées que
;
ou à
indistincte
celles des livres
usuels.
Les mages manquent à psychologie sur qui est
mêle à
se
le
la fois
de sincérité
et
de
caractère de curiosité animique
leurs
investigations.
L'occultiste
un pervers supérieur qui recherche
d'extraor-
dinaires émotions, car l'artiste seul peut tirer parti
d'une hallucination ploi
;
le
penseur ne fera aucun em-
du phénomène parce
notion.
qu'il n'en
aura pas reçu
.
L'homme
s'affranchit des
contingences dans une
mesure indéterminée mais appréciable, de
la
l'humanité
se
scandalise
lorsque
L'instinct les
forces
123
L OCCULTE CATHOLIQUE
V.
physiques l'emportent sur des puissances morales.
Supposons par
la
une assemblée religieuse exterminée
foudre
commun
sentiment
le
:
assem-
foudre devait frapper de préférence une
la
profane
blée
que Dieu
création
comme un
servation des
se
calife
lois,
nieront
une
ont
en
qu'ils
figurent
se
quelques-uns
et
dence parce
fausse
promène
Le mage
croit à la
préétablie
;
et cette
tielles qui,
idée.
la
Ils
à travers sa
conception ressort de toute
religion. la loi
décompose en normes par-
elles-mêmes, se classent en
norme cosmique,
Provi-
Providence, c'est-à-dire à
loi se
cette
la
qui veut s'assurer de l'ob-
l'anthropomorphisme nécessaire à
la
jugera que
norme physique
trois séries et la
:
norme
spirituelle.
A
priori, la
norme
spirituelle,
par une indéniable
préséance, devrait l'emporter, mais les
phénomènes
sont simultanément des équations de qualité et de quantité et par analogie la puissance quantitative
peut l'emporter sur
la
dans l'exemple choisi, de l'âme, et
la qualité
vaincues par
l'état
de
la
l'édifice.
puissance qualitative. Ainsi, la qualité
du
lieu, la qualité
de l'acte se trouvent balancées
quantité de la force fluidique et
Magiquement une assemblée de
croyants pourrait arrêter la chute d'une voûte, mais il
ril
faudrait
que
et dédiât
cette
ses
assemblée
forces
fût
consciente du pé-
à le repousser. Entre les
124
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
mêmes énorme
ou
forces, à l'état latent et
semblable à
actif, la
différence est
d'Hercule endormi ou
celle
d'Hercule combattant. Nous faisons de perpétuels procès à
la justice
de cette
même
d'accuser
divine et nous ignorons
justice
:
code
tendance humaine est
la
chaque accablement;
la divinité à
le
or, l'in-
monde physique
dividu subit avec la pesée du
le
poids de la solidarité morale. Les erreurs du génie
sont celles de son époque,
et,
de toute supériorité,
il
On
a
faut défalquer la relative infériorité de sa race. défini la magie, la science de la volonté et
ingénument, ont assimilé tension des facultés
;
le
le
beaucoup,
vouloir à une aveugle
vouloir ne se réalise que dans
proportion du pouvoir, c'est-à-dire dans
la
où
la
la
mesure
volonté de l'homme est consonnante avec la
norme cosmique. La religion,'comme grande prometteuse
;
la
magie, est une
toutes deux ne précisent pas
assez les conditions de leurs promesses et ressemblent à ce chimiste qui dirait l'autre,
:
deux substances en
Prenez, l'une après
«
soi
poison naîtra au corps de celui qui
inoffensives et un les
aura ingérées
»,
sans indiquer quelles substances ont cette propriété. Oui, la
foi,
transporte des montagnes
proportionnelle aux montagnes
;
oui, la
si la foi
magie
est
attri-
buera à son sectateur une véritable royauté, mais
dans quelles circonstances ments, voilà ce
et
avec quels tempéra-
qu'il faut établir.
—
V.
homme
Qu'un idée,
il
l'occulte catholique
adhère de toutes ses forces à une
emprunte à
même une augmenta-
cette idée
tion de puissance.
une
125
Plus
vie est élevée,
la
mieux
conception qui domine
un sens
cette vie revêt
durable. Mais tout être devient solidaire des formules qu'il
adopte
succès dépend non-seulement de
et le
son zèle, aussi de
carne. Précurseur, retardataire, il
est
soumis aux
moralement
même
cœur
d'Etat,
et
vrait se
rendre un
humaine
et
relient en
et
de
et
qui
la
les
le
le
la
;
les
son
ventre.
pape,
le
de-
diathèse
de rapports qui l'esprit,
cerveau,
le
l'âme
cœur
moins philosophique ne
idées d'harmonie, d'équi-
proportions sont les véritables
nations du bien
ment en
que
son
compte exact de
ou physiquement
contestera pas
de
représentent
la triple relativité
;
composant
particulièrement
l'épigastre. L'esprit
libre,
le
évolué
l'humanité
de
modifiant sans cesse
se
et l'instinct,
par
appartient. Les êtres
passionnels
instinctifs
les
il
cerveau
le
ou
sensibles
L'homme
instrument
se trouve englobé dans la destinée
il
de la race à laquelle
;
ne réalisera pas;
d'espèce physiquement, mais
lois
pensants forment êtres
il
Non seulement l'homme même
Saint-Esprit. reste
comme
récusé
d'office
des idées qu'il in-
la vie abstraite
dénomi-
mais, des idées fausses actuelle-
cours, celle qui égare le plus l'humanité grise
dangereusement,
c'est
l'idée
de
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
126 progrès
:
nécessite une notable différenciation
elle
entre un point du passé et un autre de l'avenir, or,
quels sont les points du passé vraiment connus! L'histoire enregistre plutôt des différences, des dalités
que des progrès proprement
dits.
mo-
Ce que
le
vulgaire entend par progrès se résume scientifique-
ment aux applications cette espèce
d'égalité qui
fortune. Or,
il
de
favorise l'intrigue et
que
n'est pas très sûr
tions industrielles
moralement à
industrielles et
applica-
les
formules
meilleures
soient les
la
de peuples, puisque l'augmentation des
l'intérêt
besoins n'est jamais suivie de l'augmentation des puissances, et
la
fait
tout en
naissance,
ouvre
le
de refuser un avantage à la
rigoureusement logique,
étant
porte aux pires hégémonies,
à celles de
la richesse.
Le progrès
est
une
illusion mentale; la matière la
plus élevée, la religion, ne subit
temps que des diminutions ce ;
y a de beau sorti
et
s'est
apport du
y a eu
et ce qu'il
qu'il
de bien dans l'humanité est toujours
d'un cerveau et
de Dieu,
comme
le
verbe du génie,
comme
celui
obscurci à mesure qu'il s'éloignait de
son pôle d'émission. On a voulu voir dans des phé-
nomènes simplement économiques, dans des déplacements d'attributions réalité,
il
sociales,
du progrès
n'y avait que du changement:
cessaire que
l'homme
se
trompe sur
là
où en
est né-
il
le fruit
d'une
V.
œuvre pour
—
L OCCULTE CATHOLIQUE
127
avoir la persistance nécessaire à son
accomplissement. Je
l'ai
vre, la réforme, tout
événement de
contingence est
dit ailleurs
le
chef-d'œu-
l'esprit
ou de
la
d'une sorte d'amour,
résultat
le
:
d'une idéale copulation entre une volonté virtuelle
une nécessité
et
sera sans
latente- Croire
que l'individu
concours d'une matière animique cor-
le
respondante, c'est ignorer tout à
événements
réali-
et
errantes ou
les idées
Les
fait l'occulte.
semblables à des femmes
enchaînées, à des Andromèdes, à des
Belles au bois dormant, attendent que l'esprit mâle
vienne
les délivrer, les réveiller, les féconder.
Cette
loi
quoique
une
n'a pas été perçue par les historiens et
la théorie
des milieux de Taine
partie de la vérité,
il
n'a jamais été énoncé que,
pour créer n'importe quel mouvement, le
il
que
fallait
ferment du génie rencontrât l'ovule d'une passi-
vité correspondante.
rales régit le
Donc,
des ambiances
mo-
actes, et explique
ces
la loi
domaine des
périodes, où tantôt se sont les Persée, les
renferme
les
Roger,
Princes charmants qui manquent et tantôt les
Andromèdes,
les
Angéliques
et les Belles
au bois en-
dormies. Le rôle du magiste devrait être d'établir les conditions et les propicités
de ce mariage néces-
saire entre l'héroïsme de l'individu et le besoin collectif.
où
les
Nous arrivons
du
à cette période décadente
mâles surgiraient-ils, ne rencontreraient pas
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
128
l'épouse allégorique qui leur permettrait d'enfanter
un beau dessein. Au
lieu
de capter à sa source l'ap-
pétence propre à une réalisation, s'épuiser
le
courant des désirs,
et
le
moderne
laisse
dès lors les deux
pôles se trouvent simultanément stérilisés. Le
mage
ayant lui-même pour but, se trouve nécessairement
obscuré parce
qu'il est réduit
sans virtualité, tandis que
le
aux appuis traditionnels
prêtre également
appuyé
au passé puise à son gré aux forces vives de actuelle, réalise son vouloir sur
des âmes à
discipliné et n'est pas susceptible de s'égarer l'occultiste. Celui-ci est
foi
l'état
comme
sans cesse menacé de crises
intellectuelles et des diverses maladies la culture
la
qu'engendre
forcément exagérée du moi. Aux circons-
tances multiples qui se présentent dans l'évolution
de
l'initié, la
magie ne peut répondre qu'imparfaite-
ment, tandis que la religion a prévu toutes constances animiques
et leur a
préparé des solutions.
Sont-elles toujours satisfaisantes? Oui,
au point de vue
les cir-
si
le plus général. Non,
on
se place
si
on veut
pousser l'interrogation à son point extrême. Ce que l'église
appelle
le
diable
et
personne s'appelle en occulte et
on
la
différentes
d'en
tient
que
pour un soient
présente
comme une
la force
inconsciente
collectif les
user est semblable. Le dévot
redoutent également
la force
dynamique.
définitions, et
le
la
Si
façon
magiste
incohérente et chacun
—
v.
l'occulte catholique
conjure à sa façon
la
actes de
l'un par des prières et des
:
pensées
l'autre par des
foi,
129
et
des actes de
volonté.
Le vrai mage a conscience que
tout irait
mieux
était consulté et écouté sur les thèmes recteurs
s'il
de ce monde, mais
sance à résoudre
le
il
ne peut ignorer son impuis-
mystère quotidien pour
le
grand
nombre. Apollonius de Thyane lui-même ne remplaceraitpasM.
curé auprès des dix mille âmesd'une
le
paroisse, mais tous les curés réunis n'égaleront pas
un Apollonius la
providence
lorsqu'il s'agira et le destin.
Le
d'une équation entre
rôle bénéfique
avait reçu de la Grèce sa forme sociale
:
du mage
l'oracle,
sans
mêler d'une façon positive aux événements,
se
sait
des hiérophantes à la
hommes d'Etat et les
fois les
penseurs consultants de l'Ellade.
venant traite.
le résultat
On
pas empêché
la
Ils
de l'expérience
que
dira
cette
fai-
donnaient à tout
et l'équation
abs-
suprême magistrature n'a
prompte décomposition de ce peuple
le salut résulte
;
d'un amour entre l'esprit conscient
l'âme collective, et c'est l'âme collective de la
et
Grèce qui a
fait
défaut au verbe des Amphictyons.
Le monde moderne l'intérêt individuel la régularité
les
il
sur la force acquise
et
qui de plus en plus apparaît dans
des mœurs.
grandes aventures
France,
vit
>
11
et
n'y a plus de place pour le
mal
est
officiel,
est l'Etat. 9
en
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
130 Il
n'y a pas à cette heure, sans excepter
Kaiser,
le
justice
un
seul puissant qui
ait
le
Pape ou
une notion de
tous sont des gérants du destin, nui ne
:
s'élève au rôle de recteur providentiel.
Virtuellement,
pensée pure
la
est
absente
de
l'esprit
des
l'univers.
La contingence étend son bandeau sur égrégores et chacun n'agit qu'au conseil
médiat de l'égoïsme est
core que par
manque
;
plus im-
Le concert européen
collectif.
une bande de loups
le
et les
brebis ne vivent en-
d'entente entre les loups sur
partage des bergeries. Partout,
le
le
militarisme, c'est-à-
dire la barbarie, règne d'un bout à l'autre de l'Occi-
dent,
et
nul ne voit ce qui manque, ce qu'on pour-
rait instaurer: la
Vehme,
magie de
la
justice,
ap-
pliquée à l'équilibre de ce monde, et frappant les sultans sanguinaires et les reines qui font écarteler les
brahmanes.
Eliphas Lévi est un des génies de ce siècle, de tous les hiérophantes récents, le
plus éveilleur;
le
Platon de
comme
écrivain, a laissé
les plus
importants sont
haute magie
».
le
Je ne
dix « le
ferai
plus convainquant,
la
matière et grand
volumes
dogme que
et les
et rituel
la critique
deux de la
de son
rituel.
Dans notre période tuel, les forces
de
d'effroyable désarroi intellec-
la vérité
ne doivent pas
être divi-
sées
et ce livre s'eiïorce
mage
tion et le
de mener
La magie,
ritable théorie. «
une religion
et
prêtre à l'initia-
le
à l'Eglise. Persuadé que
méconnaît sa véritable pratique
une science
131
L OCCULTE CATHOLIQUE
V.
et la
théorie
la
pratique sa vé-
dit Eliphas, est à
la fois
formule illogique, car
»,
science est une entreprise de l'esprit et d'invidua-
la
lité et la
tivité.
une entreprise d'âme
religion
En
quelques mots,
ces
est
et
de collec-
déjà
formulée
hermétique.
cette usurpation qui a ruiné la doctrine
Quelle étrange religion
que
que pour
non pour
les prêtres
n'y a place
il
fidèles,
les
mystères se célèbrent dans l'isolement
les
demandent foi
et
où
celle
même
la
morale
perfection
dont
et
que
qui la
sans préjudice des aptitudes pythagoriciennes.
Quand une
doctrine, c'est-à-dire
idéique, usurpe sur
une personnalité
une de ses sœurs,
pare à son tour des usurpateurs. Les
se pré-
elle
rites
de la magie
cérémonielle se divisent en magie des morts ou né-
cromancie, magie des vivants ou magnétisme, magie future ou désincarnation.
En
termes
rétrospective,
de
la
préventive.
l'homme à
le
tion
les
puissance
Cette
d'un grand
ce sont les trois actuelle
des alliances
enferme,
commence
douteuses;
esprit est ridicule parce
morts ne peuvent être
voles de la curiosité humaine,
l'évoca-
que
les répétiteurs
même
et
révéler à
doctrine, qui prétend
puissances qu'il
pousser à
illustres
effet,
les
béné-
studieuse.
La
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
132
meilleure sorte d'évoquer Platon sera de
méditer son œuvre, l'esprit
quand
j'ai
faire les
chef-d'œuvre, est supérieure à son au-
les vers
nous n'avons que des
reflets
dorés de Hiéroclès, ne peut raison-
nablement pas,
le
prodigieux silentiaire, venir à
l'appel
du néophyte
dire
La science
«
et
de l'homme, puisque l'œuvre, lors-
teur. Pythagore, dont
:
cérémonies qui peut-
taché de pénétrer ce qui est plus que
J'ai
la personnalité
dans
de
ne m'est pas venu dans
montré une vague figure chauve
être m'eussent
qu'elle est
il
voulu restituer deux tragédies
perdues d'Eschyle de
drapée.
et
lire et
et
s'il
venait ce serait pour
n'est pas semblable à
une épée
qu'une main passe à une autre; quand une
intelli-
gence sort de ce monde d'épreuves, ce qui
fut sa
personnalité retourne au foyer de l'intelligence éternelle; tu as
évoqué Pythagore, enfant,
or,
Pytha-
qu'homme est mort; ce qui a survécu en lui c'est la somme de lumière qu'il avait cristallisée par son application. Tu t'es donc déjà trompé sur l'objet de ta demande il fallait évoquer le pythagogore en tant
;
risme. «
Gomment
une baguette
ignores-tu, toi qui et
commandes avec
une épée, qui t'enveloppes d'un
manteau de philosophe
et
qui veux contraindre les
indépendants esprits à ton appel, comment ignores-tu
que
si
vraiment je t'apparaissais, ton émotion
i
serait
—
v.
animique
:
133
l'occulte catholique
en vain que je
donnerais
te
les
plus lumi-
neuses formules. «
L'homme ne
par
volupté du
la
l'inconnu, c'est
les
mystère,
c'est
yeux
et
spasme de
le
Tu
n'es
n'es qu'un
ma-
cherche
des
l'impression de l'au-delà.
pas un amant de lade,
simultanément par
Ce que tu cherches dans l'évocation,
l'esprit.
c'est
voit
science,
la
un spleenique de
tu
l'étude qui
sensations dans un domaine où
il
Tu veux me
devant
voir,
que
suis-je
n'y a plus de sens. ta visibilité?
Ce qu'on appelle un revenant. Ces phénomènes n'ont qu'une excuse pour être demandés et qu'une chance pour être obtenus: l'amour. L'amour seul parcourt les degrés de l'invisible, attire à lui son
Tu
objet ou le reflet de cet objet.
mirateur
et
que mon ad-
ton aspiration vers moi n'a pas la force
qu'il faudrait la
n'es
pour m'attirer
;
car, si
on
t'avait offert
venue de quelque autre grand philosophe, tu
aurais
accepté
me
qu'il
remplaçât
Donc, tu n'as pas sur moi et je n'ai pas
sur
lecture t'amène
toi les
les droits
devant
toi.
de l'amour
pouvoirs de l'amour. La
au désir de
me
voir,
lis
davan-
tage et tu verras que jamais la vision des formes n'est les
simultanée avec
extatiques
n'ont
la
vision des idées et
rapporté de
leur
que
élévation,
vers l'au-delà aucune formule. Ainsi tu n'es qu'un
profanateur
et
qu'un ignorant, car, tu appliques
les
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
134
procédés de Pâme
aux matières de
ambition, quoique illégale, fut noble, je veux ser un conseil.
Le mage
qui
est celui
extraordinaire des circonstances
Phidias prit un peu de terre il
un mage;
fut
au contraire
si
te lais-
un
tire
parti
usuelles; lorsque
modela
et
Ton
l'esprit.
il
Minerve,
la
avait jeûné
qua-
rante jours et puis évoqué au milieu des parfums
déesse elle-même,
il
un enfant téméraire que
et qu'il n'a qu'à
pour
eût été ce que tu es toi-même, et
qui n'a pas encore compris
mystère est l'atmosphère
le
être sinon
la
même
penser sa vie au
lieu
de l'homme
de
vivre
la
un Pythagore, du moins un
disciple
de Pythagore. «
Ne
crois
éperdus
de
donc, la
mon
lumière
disciple,
ressentie,
en son paradis, vont quitter tes répétiteurs. Ils
exemples de son
:
que
les
génies
comme Dante
l'extase
pour se
faire
ont laissé leurs œuvres et les
désormais
ils
servent Dieu,
au
pied
trône et nul désir de la terre ne les peut
atteindre. «
Ce qui viendra à ton appel,
forme
et l'en-bas, et ce
c'est l'imparfait, Tin-
qui sera venu ne s'en ira pas
à ton gré. Tu auras pour cortège des êtres douteux et avides
pour lesquels
tu représentes des
d'incarnation et sur ta vie
ils
moyens
grefferont leur vie va-
cillante. «
Ces affreux parasites se nourriront de
toi,
jus-
v.
qu'au jour où
ou un
—
l'occulte catholique
ta virtualité
133
épuisée, tu seras un obsédé
fou.
Lance
ta volonté
dans
l'astral
sur les ailes de la
prière ou de la droite pensée, ou résorbe-la dans la
méditation, mais garde-toi de tout contact inférieur et
demande aux sacrements de
de ton
être.
»
l'Eglise l'exaltation
ARCANES DE
HIÉRARCHIE
XLVIII a qu'un thème digne de V homme: Dieu; sa gloire
Il n'y
de
est
le
concevoir
;
son honneur, de
le
servir; sa volupté, de
le sentir.
L'occulte
mes pour
le
augmente
cette conception, la
combat, V Eglise
magie donne des ar-
est le lieu des joies divines.
XLXR Veux-tu savoir le
le
degré d'une civilisation
?
regarde ce qu'est'
penseur, l'écrivain en face du guerrier.
Le pays où est
l'officier
peut commander au
mage
et
à
l'artiste
un pays de sauvages. L
Dès qu'on sort des grandes
villes, et
de leurs musées, on
s'aperçoit que le temple est le burg de l'idéal.
Le jour où
il
y aura des villages sans
n'aura plus de bornes.
église,
la barbarie
—
v.
l'occulte catholique
137
LI
Le mystère est V aliment de l 'âme par cherche dans
Mais
comme
le
les
passions.
mystère abstrait ou brut serait, au désir de l'homme, blé en grains
le
que V homme
excellence,
à sa faim.
Voilà pourquoi la religion
est la
forme logique du mystère.
lu La
curiosité est
une passion
et
non une vertu
:
et c'est
une
vive faiblesse de ne pouvoir se substanter des choses excellentes
parce qu'elles sont généralisées.
lui
La magie ou
occulte mise en action
œuvres de justice. Elle peut, pasteurs
et
trancher
elle doit,
a sa fonction dans
les
conserver la vie des bons
celle des loups.
LIV Il
est
absolument certain que l'Inde
hommes qui pourraient Si r Orient a oublié qui
les restituera
ses
contient
plusieurs
tuer à distance ta Reine; et elle vit.
pouvoirs magiques, sera-ce l'Occident
au monde
?
LV Quand à
l'inconnu se manifeste, ou sa volonté est supérieure
la nôtre et alors il vient de
et alors quel bien
lui-même, ou
en tirerons-nous?
elle est
inférieure
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
138
LVI Les mystiques appellent
le ciel et le
Les magiciens appellent tout et cela n'est
dre
?
ce
voient
:
on
les
comprend.
qui se traîne dans V intermonde;
point beau, étant hors série.
Comment
les
compren-
VII
EVANGEL1VM
Le mariage a
été étudié
par des
hommes
infatués
de leur continence.
Du
séminaire où
la
femme
s'appelle
le
péché, tout
court, jusqu'à l'ascétisme qui inspire
un véritable dé-
dain pour l'amour sexuel, l'Eglise, a
manqué
rience
:
elle n'a eu,
chés du mariage
à ses confessionnaux, que les péet ses plaies
dans son horreur de dont
il
la
:
elle n'a
concupiscence, à
pas songé, la
hauteur
elle est susceptible.
Le prêtre ou
d'expé-
est plus blasé qu'instruit sur les
s'effare
devant l'horreur du siècle ou
mœurs il
:
sourit
du cours des choses.
Le mystique
On
déteste l'amour plutôt qu'il ne le juge.
conçoit que celui qui sent Dieu, dédaigne toute
autre passion; mais on oublie que excessif,
un extraordinaire,
qu'il
le saint
y a toute
est
un
la diffé-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
140
rence des vocations entre l'admirer
L'Amour
de
la
suivre.
le
sexuel est la seule réaction morale dont
beaucoup soient capables degré de
et
la
;
reléguer à un extrême
l'infériorité, c'est rejeter
sensibilité qui
dans
l'art,
l'ordre
développé abusivement
s'est
et a tout envahi.
Le mariage, remède à la société,
la
concupiscence, base de
moyen de perpétuer
forme sociale de l'amour
l'espèce est encore la
l'amour est
et
forme gé-
la
nérale de l'évolution humaine. Les casuistes n'ont
pas suffisamment considéré son importance. Ce que l'Eglise
dénomme péché
en prêchant ses
lois
est bien tel,
morales
s'est trop
mais
l'Eglise
souvenue de
ses rêves et a perdu de vue les actuelles nécessités. S'affranchir de l'amour c'est l'œuvre des héros, de
ceux que meuvent
les passions abstraites
au seul élément assimilable
peau
l'idéal
;
renoncer
un
c'est refuser à
qui lui convient. Qui prêche se limite à
celui qui l'écoute, sinon
il
étonnera au lieu d'éclairer.
Canisius, dans son grand catéchisme, met tution
du mariage dans
le
une
de
l'insti-
:
ce pa-
la
femme
paradis terrestre
radis n'a jamais existé et la création est
trou-
rature que les Elohim opéraient sur leur
œuvre. Eux aussi voulurent réaliser un idéal plus grand que celui qui
était possible
;
il
avaient rêvé
dès leur délégation des androgynes, des êtres plets
mais selon
le
verset 18 (Genèse
II)
:
«
com-
voyant
v.
qu'Adam
—
l'occulte catholique
n'arriverait pas, de lui-même, à l'état de
conscience, Elohim dit: je
dédoublant de son réflexe dit la sensibilité
gyne
et
d'Adam,
prenant
dominait
:
un parèdre en
lui ferai
»
et (Verset 21)
;
ensuite
il
la
il
le
suspen-
rompit son unité andro-
il
passif ou réflexe,
le
par une forme où
lisa
141
il
courbe qui
développa
quantitativement pour tenir
la
l'individua-
est
la
positif
le
beauté
d'Adam
place de son entité
passive désormais personne distincte.
»
L'humanité
ayant été créée à l'image des anges, son prototype
La femmé
reste androgyne.
de l'homme; selon
la
est fille de l'imperfection
notion que j'indiquais tout à
l'heure sur le rôle du sexe, sensibilité générale.
comme
Les Grecs ont
ferment de la
dit la
même
ver-
sion que les sémites.
La
résorption sexuelle est favorable à ceux qu'une
activité défend de la paresse et de la rêverie.
L'homme
qui tous les jours consacre la divine hostie, la
sœur
de charité qui panse perpétuellement des plaies ré-
pugnantes sont dans des conditions admirables de continence. Mais le
les
monde,
sens
spectacles,
même la
les
les
fatale
celui
plus
les
et
qui vivent dans
et celle
l'imagination sollicités
lectures et
bienséantes,
accumulation
de
les
que
désir
l'avarice,
l'implacabilité
fréquentations feraient-ils
qui
en eux. Les âcretés de l'ambition,
par
les
se
de
formera
duretés de
de certaines haines n'ont
142
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
d'autre
origine
que
la
continence mal entendue.
L'Eglise, en imposant aux fidèles
au
de présenter
lieu
comme une
comme une
loi
objurgation l'en-
gendrement, ressemble à un bureau de recrutement. Il
ne
s'agit
pas de pulluler mais de produire des êtres
raisonnables
et
grands
se peut.
s'il
Une
catégorie se
trouve relevée du devoir de procréation, celle dont l'esprit
engendre. Les
fils
du génie ne valent jamais
rienparce que, au point de vue fluidique,
les
éléments
supérieurs en suspens chez l'homme ordinaire sont tous mobilisés au profit du cerveau chez l'homme extraordinaire. L'Eglise, pour être logique, devrait dire à
ceux qui
lui
demandent
le
sacrement de ma-
riage qu'il est conditionnel à l'engendrement, or, n'est pas l'esprit
social et
comme
du dogme. Le mariage comme
tel
fait
signe religieux est la sanctification
de l'amour sexuel, toute progéniture.
il
est cela,
Quant à
la
indépendamment de
volupté que saint Chri-
sostôme qualifie de turpide chose, elle
est
mieux expri-
mée par la bouche d'Atristophane quand il explique comment les androgynes embarrassaient le Dieu, et queZeus les dédoubla pour les affaiblir et s'en débarrasser. initial
final.
L'amour est donc une aspiration vers
l'état
de l'espèce qui sera indubitablement son état
Ce que
naissant
ils le
les
Elohim avaient tenté pour l'homme
réaliseront pour
l'homme évolué. Le
sexe est la marque, l'expression de ce que l'Eglise
v.
appelle
le
—
l'occulte catholique
péché originel,
et la
143
magie l'imperfection
sérielle.
Saint Fulgence dit
raisonnable
si
les
et
le
:
se
non pour assouvir leurs pas-
«
Lorsqu'on recherche dans
il
y a péché.
Saint Chrysostome
:
«
pour se procurer des enfants
habitudes de chasteté
;
et
pour
et
pour
»
La femme
turpitude et de dissolution
ma-
le
plaisir plus qu'il n'en est nécessaire
l'en gendre ment,
les
pour
se le permettent
»
Saint Isidore riage
L'usage du mariage sera
«
époux
procurer des enfants sions.
:
est unie à
l'homme
non pour
actes de
faciliter à
non pour
casion de fornication nouvelle.
son mari
lui être l'oc-
»
Saint Basile, plus modéré, veut cependant que
le
motif du mariage soit la génération.
On cite encore, en cette matière, un proverbe de Salomon qui déclare l'adultère bien plus coupable que le vol, sans réfléchir que l'objet va au-devant de celui qui
le désire, et
que
puisque l'un donne ce qui ne l'autre le reçoit.
Il
et
voleurs sont deux
lui appartient plus, et
que
ressort de ces citations
théologien méconnaît l'action
concupiscence,
les
providentielle
ne veut pas en
tirer
le
de la
parti
;
il
ignore son rôle d'évacuation fluidique, de déterge-
ment moral lit
au
;
il
lieu d'un
ne voit en
elle
phénoménisme
qu'une source de déprovidentiel. Sans la
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
144 volupté
dans
ny
il
le lit
aurait jamais eu de civilisation. C'est
des Clotilde que les Clovis, les brutes pri-
mitives, ont
commencé
à s'adoucir.
Aux décadences,
volupté devient un dissolvant, mais au début des
la
sociétés elle est le seul bilité
moyen d'émouvoir
la sensi-
morale.
une erreur,
C'est toujours
l'homme
d'Etat
que
doit être
un élément
vitupérer
impardonnable, chez
et
un théologien, que de
constitutif de
l'homme. Les
plus nobles passions ne sont que des instincts subli-
més. L'ésotérisme ayant été par respect pour
en
les
la loi
du passé,
grands esprits que
je.
dois,
montré,
j'ai
que mon jugement appartient
faute, déclarer
à. la
réserve cardinalice de la doctrine. Ce qu'ils ont dit
convenait peut-être à leur lecteur, dis convient
comme
aux hommes de mon temps
point incriminer la chair
:
que
ce
je
ne faut
il
comme un moine
exalté
de rOxyrinque. Si
la
des Minnesingers
pruderie
glaive contre
d'Elisabeth
ne
chantre de Vénus, un
le
purifierait
les
lèvres
le
lirait
seul baiser
de Tannhau-
ser.
L'amour
est
un
aucun rapport avec la volupté, cette
fort
grand personnage
les prostitués des
qui n'a
deux sexes
musique de l'amour,
est
une
:
et
très
noble chose que les mauvaises gens poursuivent
avec fureur parce qu'ils ne l'atteignent jamais. Au-
—
Y.
145
I/OCCULTE CATHOLIQUE
cun viveur n'a connu
les joies
de
la
chair
elles
:
naissent du désir de l'âme.
Thèmes admirables de
l'art italien
ce mariage
mys-
tique où sainte Catherine reçoit de l'enfant Jésus
l'anneau de fiançailles, où saint François épouse la
pauvreté sous
les traits
d'une mendiante. Ces allé-
gories signifient profondément l'adhésion de l'àme
vœu,
à une vertu, la formulation d'un tifs
actes posi-
entraînant de grandes conséquences. Le
mage
renonce conditionnellement à l'obtention d'un pouvoir;
le
mystique ne
Providence à la
:
se
il
fait
point de
avec la
pacte
donne sans s'estimer
et se confie
volonté divine. L'amour a plus de forces en ce
monde que
l'intelligence, le
pensée traverse
les
mieux que
désir
zones intermédiaires
aux causes secondes,
la religion
la
atteint
et
montrera toujours
plus de thaumaturges que la Gnose. Les miracles de l'esprit sont invisibles,
mentalement,
nous
et
parce qu'ils opèrent senti-
dès lors la forme
les constatons, n'est pas
sous
laquelle
analogue à leur ori-
gine. Les occultistes considèrent la volonté
une
faculté intellectuelle
médiaire entre prit
génère
rieure et
le
la
;
elle est
comme
seulement inter-
conception et la réalisation
l'idéal, l'idéal
émeut
la sensibilité
;
l'es-
supé-
phénomène d'enthousiasme adhère au
plan idéique en prenant sa force du plan animique.
Les phénomènes de
la spiritualité
sont difficiles à 10
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
146
l'animisme.
de
distinguer
François,
aspire
à cet
appelle la mystique unitive. Le
de l'occulte
et
de
la
religion,
c'est
un
est
différentiel
que
l'occulte
idéalement,
;
vouloir et
déve-
loppe ce qu'on pourrait appeler l'inconscient Dieu. Lorsque la volonté a vraiment
mariage mystique avec
le
au con-
être conscient; la religion,
enseigne l'abdication du
traire,
saint
que Ton
état
point
exalte la volonté et la rationalité
mage
comme
Plotin,
à l'extase,
en
consommé un
conception théologique
la
phénomène passionnel
plus grand
de l'éternité,
le
se produit
nature ayant perdu son action sérielle
:
la
sur l'individu, celui-ci, exempté de dinaire des
normes physiques,
la
pression or-
se trouve
d'un normisme encore plus élevé
:
ressortir
yoghi de
c'est le
l'Inde.
L'être affranchi en
son corps ne relève plus
téralement que du miracle. l'intelligence n'atteint pas
ne se ne
faut bien se l'avouer
Il
une
si
moyens
à
prodiges
ses
l'âme.
:
grande puissance
réalise pas directement en ce
produit
lit-
qu'en
monde.
L'esprit
empruntant
des
Pour la plupart des êtres, une
idée n'est assimilable que sous la forme sentimentale, et la religion
appelle Dieu
le
l'âme, ceux de les
à chaque instant
Père, elle l'esprit
le
le
nomme
montre des
n'ayant un sens que
philosophes. Quel est
le
prêtre qui
:
elle
noms de dira
pour aux
—
V.
fidèles
:
Implorons, mes frères, la miséricorde du
«
Non-Etre qui ne peut
ni
nous
que nous ne verrons jamais,
du
147
l'occulte catholique
mérite,
qui
voir, ni
nous entendre,
même
par l'ascension
éternellement à
restera
commensurable distance de
une
Même
ses élus. »
si
in-
ce
prêtre ajoutait: «Il nous est donné de réussir en nos entreprises et de nous attirer la bienveillance de
Dieu, en adhérant aux
même
;
nous
il
triompher sur
est
lois
qui expriment sa volonté
donné, en exaltant notre âme, de
la loi
du corps, mais ce qu'on appelle
bénédiction ou malédiction, est lier,
le
le
mouvement régu-
mécanisme sempiternel de
la création. »
Ce
prêtre scandaliserait et éloignerait son troupeau des autels
;
n'aurait point menti mais
il
une formule inassimilable à ceux Prenez
les
œuvres de
la
aurait
il
donné
qu'il doit instruire.
plupart des hérésiarques,
des prétendus réformateurs, des dissidents de tout genre,
ils
présentent un caractère non interrompu
de notions ésotériques maladroitement exotérisées.
Quel
est celui qui n'a
ner
la sainte colère
d'une idée proie à
ne
cette
s'est
pas senti en son
âme
des nabis d'Israël
;
indigné contre ses
illusion
que
l'idéal
est
bouillon-
quel soldat chefs,
en
souvent
le
possible?
La plus
belle
union que
le siècle
prochain puisse
célébrer serait celle du Christianisme et de l'occulte,
car elle réduirait pour toujours la double puissance
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
418
métaphysique du pape
du mage à une unité
et
in-
vincible.
Comment amener
cette
réunion de puissance? En sur l'opinion. Con-
agissant sur les individus et
vaincre et le
majorité du Sacré Collège, des lois occultes
la
monde
serait sauvé. Créer
puissant qu'il modifie les égregores, voilà où on
si
Déplorable extrémité, car
est réduit.
Oh
!
suivre Il
époque où
triste
il
à
faut jeter
choses sacrées pour fixer son attention.
la foule des
le
un courant d'opinion
le
troupeau force
le
berger
à
!
y a des
livres de piété
qui s'intitulent familiers
:
approuvés par l'ordinaire
Y Art de se rendre
les
bons esprits
Le pieux commerce de V homme avec
;
Uange. L'ingénuité du
titre
écarte
gongorisme empanaché des
lecteur habitué au
traités
occultistes
et
y a de quoi réfléchir en ces opuscules sont pieux, mais mystérieux aussi et empreints
cependant ils
le
il
:
d'une bonne
foi
Qui ignore
la
tion occulte?
âme
produit
mité
de
:
théorie de l'ange gardien, sa réduc-
Comme notre
un halo
l'auréole et le
fresques
singulière.
corps a une odeur, notre
fluidique qui tient à nous
nimbe à Dieu
et à ses saints
comme
dans
les
nos pensées nous environnent sous inforlarves, de
une pensée constante
reflets;
densifie le reflet, l'animalise
;
et paraît l'obsession
;
—
V.
l'occulte catholique
même
l'habitude se produit de
sorte.
149 Il
y a deux
dans une atmosphère individuelle, Tun
courants
harmonique
bon, l'autre pervers et mauvais, et
et
qui luttent en nous, nous prédisposant à bien ou
mal
faire.
Sans approfondir il
est de foi
par
question de l'ange gardien,
que Ton peut
concilier
se
les
anges
pratique des vertus qui leur sont chères
la
prisent pardessus
Vierge
la
la
attirer
chasteté, la dévotion
tout la
du monde. Les moyens de
et la fuite
des vertus, cet entraînement
étant
ils
:
à les
même,
ne se couronne pas de visions, ne saurait être
s'il
perdu.
La Magie, comme étincelant,
déjà une
mais ce qu'on acquiert en chemin
palme
et
un aboutissement.
dévote qui ne trouverait pas ture
se
croit
lation serait
pelle vaut
par un but
la religion, éblouit
aimée
d'un
comparable
mieux que
!
la
le
est
Telle vieille
baiser d'une créa-
ange
Ce que
:
[le
quelle
conso-
jmystique ap-
provocation du magicien,
son désir s'oriente vers Dieu, tandis que l'opération théurgique
évoque des éléments passionnels
et
viciés.
Le Spiritisme a montré surabondamment des réponses de l'invisible
;
les
l'inanité
gens qui font tourner
des tables sont aussi des évocateurs, et qu'obtiennentils,
des risées ou des niaiseries, à tout
le
moins des
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
150
centons médiocres,
de
total
des assis-
sottise
la
tants.
Mais, dira-t-on, Crookes a vu Katie Kie
depuis ces apparitions
Est-il plus savant,
sur
l'état
radiant de la matière
les
il
:
après?
sa thèse
marque un pas vers
zone humaine de Tinter-
la frontière qui sépare la
monde, mais
et
n'a rien dit, qui ne se trouve dans
anciens maîtres.
Ne comptons pas tombe
:
là
n'est
pas
sur le
les
révélations d'outre-
flambeau qui guidera les
chercheurs prochains.
La Religion chez
a enterré de secrets précieux
elle qu'il faut
creuser
;
les fouilles
;
c'est
seront fruc-
tueuses.
On
pourrait comparer l'Eglise à un vieux château
modernisé, on a mis dans
les
combles
et
dans les
caves, sans discernement, mille objets de prix dont
on n'avait plus
la
place ni l'emploi. Cela est pous-
siéreux, rouillé, vert de grisé,
qui sait ce qui gît dans ce
un peu
gâté,
mais
Capharnaum auguste
et
dédaigné.
L'enseignement catholique a des lacunes étroitesses,
faute
d'ésotérisme
:
catholique est une pure merveille.
avec l'occultisme
et
et
des
mais
la
Il faut,
donc penser
pratique
pratiquer avec l'Eglise. Ainsi
seront satisfaites complètement et l'avidité de l'esprit et l'appétence
de l'âme. Concevoir selon
la tradition
—
V.
hermétique telle
et réaliser
par
151
voies chrétiennes,
les
notion de sagesse en cette matière la plus
la
noble,
l'occulte catholique
la
plus importante, la plus formidable que
l'esprit puisse
aborder.
La prochaine harïnonie s'accomplira sous seules espèces
:
et
ces
dès lors, ce qu'on appelle libre-
pensée, matérialisme, aura vécu
;
le
règne de
l'évi-
dence métaphysique commencera. On doit espérer la
logique
le
veut, et cependant, le
:
moindre observa-
teur un peu réfléchi voit déjà que la plaie inguérissable ce n'est pas tel sectarisme, mais la
morne
différence en matière d'au-delà, qui se lève l'allégorie de
in-
comme
demain.
Actuellement, celui qui dirait du mal de JésusChrist étonnerait
:
on ne conteste plus
mais on ne l'aime pas. Les erreurs lement
vérité,
sont mol-
suivies, et l'humanité paraît sur le point
manquer d'âme. Désespérer du serait offenser le Saint-Esprit
merveilles et a été
mômes
la
le
lieu
marqué par
fondations; ceci est
il
du monde, ce
a l'entreprise des
où Monsalvat se reconstruit
lui, le
:
salut
de
demain peut-être verra divin peut-être
ment, rien n'est plus, plus n'est
rien.
:
les
Occidentale-
ARCANES DE
SEPTENAIRE
LVII
Le mariage berté,
est,
selon
le
une association; selon
destin,
une passion ; selon V idéal,
la reconstitution de
la li-
Vandro-
gynisme.
Le premier devoir des époux
miner V un par Vautre
:
quée par
elle
La
le
sacrement,
la
est
de se compléter et de s'illu-
génération n'est pas du tout impli-
y
est
permise
casuistique ressemble parfois à
ment,
et
le
un
prêtre pousse à fabriquer
et c'est tout.
capitaine de recrutele
numéro matricule
comme un Bonaparte. LVIII «
Une nuit de Paris me réparera
Von ne
cela » est
une parole que
doit jamais oublier. Il n'en a pas été prononcé de plus
infâme depuis qu'il y a des guerriers,
c'est-à-dire des monstres.
LIX L'Eglise oublie que
c'est
dans
les
bras des
femmes chré-
v.
—
l'occulte catholique
153
tiennes que les Clovis se sont convertis et que la volupté a sa
mission en ce monde. Il faut l'endiguer, non l'exécrer.
LX L'exécrable, c'est
le
le
Turc en Arménie,
le
guerrier injuste.
sang versé, le
c'est
l'Anglais dans l'Inde,
Français aux colonies, V exécrable
c'est
LXl Tout acte porte en lui la bénédiction ou la malédiction qu'il mérite,
mais
l'homme
il
n'est
y a un espace entre
pas assez attentif pour
son résultat
l'acte et le
et
voir.
LXII Il
y a une
l'homme
:
série spirituelle
et la
immédiatement supérieure à
religion assure que des rapports de prière et
de grâce, c'est-à-dire de charité, peuvent exister entre et les
les
anges
hommes. LXI1I
Pour juger
ce
que vaut une faveur
moyens qui l'obtiennent
:
et cela
il
suffit
de peser
seul discrédite l'évocation
les
ma-
gique.
LXIV 77 faut bien s'orienter,
V esprit comme déjxisse
l'œil de
pas l'horizon
avant d'interroger
l'homme regarde où
sériel,
en étendue.
le il
mystère, car
veut,
mais ne
154
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
LXV Le grand mystère en 1
tout, c'est la régularité, la
symétrie
et
ion pas les faits excentriques.
LXVI
Même dans d'âme
et la
les
opérations de la pensée,
il
faut une qualité
religion la produit.
LXVII
Aimer
et
comprendre sont
on aimer sans comprendre dire comprendre
le
mystère
les
deux grands
verbes,
maispeut-
et
comprendre sans aimer,
et
ne pas adorer Jésus.
c'est-à-
LE CREDO COMMENTÃ&#x2030;
SELON L'OCCULTE
1
LA CRÉATION
Le cardinal Bellarmin, enseigne
qu'il
est
meilleur des catéchistes,
le
nécessaire
de connaître Jésus-
Christ pour obtenir le salut éternel
parole poli-
:
tique.
Qui refuse son adhésion à nité
:
mais
la vérité
dix-neuf siècles d'autres
les
renonce
même
actuellement elle porte lieux,
comme n'ont
morale sur
qui
précédés ou
Credo
dogme «
il
les
environnés.
n'est
pas
elle
en
sept mille ans de civilisation
antérieurs au Messie. Les Israélites supériorité
l'éter-
ne s'appelle Jésus que depuis
noms, en d'autres pendant
a porté
et
la vérité
fait
peuples
Aux douze
aucune les
articles
mention du peuple
ni
ont
du
du
Juif.
Je crois » signifie la double adhésion du raison-
nement
et
de la volonté. Pour exprimer
le
comrnen-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
158
cernent d'une chose qui a un grand cours, ridée de famille, et par
conséquent
l'idée
de père, s'impose à
notre esprit. Les termes appliqués à Dieu prennent leur réalité de nos habitudes intellectuelles et
pas de leur convenance à
fille
du Verbe.
Si le
de la
officielle
foi,
Toute créature
l'objet.
engendrée, par conséquent
Credo constitue
du Père
et,
;
la
:
est
promulgation
et
Jean
Je crois en Dieu
le
magique du
le Fils
pour rapprocher ces deux
rer cette version
est
l'Evangile de saint Jean repré-
or, Jésus est appelé par
;
elle-même
la création
sente la conception exceptionnelle
dogme
non
unique
textes, préfé-
Père, Créateur
du Verbe. Le Bereschit, compris en son
mieux sant à
la
vrai sens, satisfait
raison que la Vulgate. Saint Jérôme, obéis-
un anthropomorphisme
comme Michel-Ange
pratique, a
traduit
a illustré. Le Jhoad de Moïse
ressemble au Père Eternel du Florentin, conception
sublime sur un mur, en fresque, déplorable en Théologie. «
Après
gués par
la
période des Archétypes, les êtres délé-
l'Etre (Elohim) modalisèrent la substance
en mouvement «
La
terre était
l'omnisubstance
(1)
en matière
et
à
(1) ».
une latence de mouvement dans l'état
hyperconcentré.
Les onze chapitres du Bareschit, traduits par
le
Aucun
Sar Peladan.
—
v.
fluide n'était encore les
germes
159
l'occulte catholique
en vibration
comme
se trouvaient
;
les
semences
annulés par
la
et
com-
pression moléculaire. Le verbe divin, individualisé
dans
Elohim,
les
était seul
vivant sur la totale passi-
vité négative des forces. »
doux à
est
Il
créature de penser qu'elle a été
la
modelée par l'Absolu reçu
le
et
reproche direct
qu'à sa première faute elle a
et face
à face de la divinité.
Cette intimité entre Dieu et son
pas
œuvre ne soutient
Saint Denis, seul, pourrait dire
la critique.
neuf chœurs étaient contenus dans tif;
pour
le
que dans Dieu
him
humble des théologiens, il est clair création des mondes et de l'humanité
la
comme
celle-ci
:
cette formule fait
les
Logos primi-
plus
est absent
cepter,
le
si
:
en tant que personne.
faut ac-
Il
la
meilleure traduction du mot Elo-
les
êtres délégués de l'Etre. Partout
le
monde
du Verbe divin
;
a été
fait
de rien
il
;
a été
car toute chose était en lui et
rien n'était hors de lui. Seulement, avant la création
organique que ce monde et nous-mêmes représentons il
y eut
des séries spirituelles. Dieu y anges et les délégua à la création de
la création
choisit ses
l'homme. Gomment traduire ce passage du Psalmiste
mais
:
le
«
tous les dieux des nations sont des daimons,
Seigneur a
fait les
cieux
»,
par ceci
dieux des nations sont des esprits malins vais
».
Ce sont des esprits intermédiaires
«
que
et
les
mau-
et intéri-
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
100
maires qui ont travaillé imparfaitement dans de
en attendant
la perfection
A
qui est Jésus.
venue du
la
le
sens
Parfait
du quatrième chapitre,
partir
la
Genèse n'a plus de sens philosophique appréciable.
Les périodes de
la création
couvertes scientifiques, rie.
La Religion
Dieu
l'être
s'adressant
humain
propre
traduit selon l'ésoté-
si l'on
magie croient également à
Père, créateur du visible et de l'invisible,
le
mais
la
et
concorden t avec les dé-
faculté
au figuré
l'une dit que Dieu
;
l'homme du limon de
la terre et la
de l'homme
remplace
celle
:
l'autre
d'élément adamique
femme d'une
et la côte
fourmillent
dira que la
de niaiseries
femme
Donc,
le
premier
côte
par
le
côté passif livres de
un cardinal vous
:
du côté d'Adam pour
est tirée
montrer qu'elle doit
fit
du limon par
l'idée
ou réflexe de l'androgyne. Les meilleurs piété
de
particulière
l'une prend les expressions au sens
:
l'autre
et
une
à
lui être collatérale.
article
du symbole affirme
l'unité
du principe créateur.
Le mystère a une orientation
:
il
y a
le
mystère
d'en haut, c'est-à-dire la théurgie et son ombre,
le
Au niveau
de
mystère d'en bas, c'est-à-dire
l'homme la
la goëtie.
se trouvent ses semblables et la nature. Si
mystique se
des plus in-
définit l'établissement
times rapports entre l'homme
et
Dieu
;
la
magie se
—
v.
l'établissement de
définirait
entre
l'occulte catholique
l'homme
l'homme
et enfin,
:
conscients
nature
et la
Dieu. La formule pneumatolo-
et
Denys
gique de saint
rapports
hommes l'homme
et les
ICI
plonge
dans
racines
ses
FAvesta; cela n'ôte rien aux origines cénobitiques de
la
mystique chrétienne, car
eu son berceau dans
nous représente
la vallée
l'état
la vie
du Nil
érémétique a
et saint
du yoghi indien avec plus de
rayonnement. Le pouvoir des cénobites sur et
môme
Antoine
les
fauves
sur les éléments, est hors de doute. Saint
Antoine passe
le
Zeus sans se mouiller, Théon va par
avec une escorte de fauves, saint Didyme
le désert
marche sur
serpents
les
:
la
plupart des solitaires
devinent plusieurs mois à l'avance qui viendra les visiter et sont avertis à de
grandes distances du tré-
pas de leurs frères. Saint Antoine l'emportait dans des discussions publiques sur et
il
était
paroles
peu
:
«
cultivé
Mon
;
on
livre, ce
les néo-platoniciens
lui attribue
sont les créatures, je les ai
toujours devant les yeux et j'y parole de Dieu qui y est écrite. la
gnose
:
les
signes de la
quement,
le
lis
»
la vie
quand
je
veux
la
Gela est conforme à
organique sont
les
supérieure, et l'intelligence théori-
et la prière
cause dans travers
formes de
loi
ces importantes
pratiquement,
l'effet, la loi
perçoivent
dans l'événement
et
la
l'âme à
corps. Lorsque les solitaires de l'Oxyrinque
réalisaient l'idéal mystique, simultanément, les îi
Am-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
162
monios Saccas,
Plotin, Porphyre,
forçaient à constituer
un ascétisme idéal
Plotin
obtint quatre
A
ce
de
fois
su-
en sa longue existence. grands personnages
et entre ces très
l'histoire, s'accomplit la scission
la religion.
Un
essai de
Age, a été
la
chevalerie,
toute la lumière dont
de
magie
la
et
de
mystique pratique au Moyenmagnifique mouvement,
parfaitement conçu et qui a
fut
comme
poursuivant
union théurgique que l'immense
cette
moment
s'ef-
une mystique philosophique,
intellectuel,
prême
Jamblique
était
il
tiré
du monde féodal
capable
;
chevalerie
la
un chef-d'œuvre d'idée incomparable, sauf au
saint
Temple
présente
;
quels qu'aient été ses abus, elle re-
plus haut idéal d'action de
le
derne. L'antiquité a Hercule
et
Thésée
;
l'ère le
mo-
monde
chrétien a eu des générations entières de héros; de cette
souche merveilleuse
du Temple,
qui,
s'il
est sorti le
rameau sacré
n'eût pas été tranché par l'in-
conscience de son chef spirituel, aurait sauvé l'univers de la double hégémonie juive et protestante. Certes,
les
militaires
en contact avec
le
enthousiastes
Vieux de
la
qui furent
montagne
et
les
savants émirs prirent
quelques teintes d'hérésie.
Le Dante, qui
l'Homère
leresque,
a
été
apparaît
Albigeois
en
de l'idée
quelque
chevachose
avant de prendre cette épithète pour un blâme, faudrait préciser la
secrète doctrine
;
il
des Trouba-
—
V.
problèmes
dours,
163
l'occulte catholique
ne
qui
idéologique
d'histoire
s'abordent pas incidemment; l'abominable Réforme n'a
aucun rapport avec FAlbigéisme
occitanique. Ce n'est pas toujours c'est quelquefois la vérité
cache,
se
qui attend. L'in-
dévot, saturé de satisfaction par l'extase,
le
repousse fétation
qui
l'erreur
de réaliser religieusement sa pen-
tellectuel rêve
sée et
ou doctrine
formules intellectuelles, inutile super-
les
aux évidences
aux
et
Chacun ne comprend que
satisfactions de la
foi.
dans sa
son vide, borné
volonté par ses seuls besoins. L'intellectualité ne attendre aucune justice de la sentimentalité
doit
parce que
la
tence, tandis
que
en
est
l'autre,
perpétuelle
plus
radisiaque ginel l'état
et
;
:
restitution,
pa-
conséquence du péché
ori-
c'est-à-dire
possède
lution
recouvrance
de
de grâce. Ces formules, basées sur un texte
mal compris, ne peuvent •qui
ou prétendu
mystique état
institution
destitution,
la
sa-
Hugues
foi.
Richard de Saint-Victor divisaient
en trois étapes
appé-
ordinairement
s'immobilise aux matières de
tisfaite,
et
première
;
être adoptées par l'occulte
théorie
de l'évolution et de l'invo-
mais ces deux
auteurs cités ont présenté
la
un remarquable tableau de leur sixième degré,
l'homme
nement
possédé
divin,
est
mystique.
l'ascèse
passif sous le
de Dieu
disparaît dans l'élan animique et
;
sa
A
rayonvolonté
l'occultiste, clas-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
104
sique ou moderne, ne saurait nier l'identité avec de Yhénosis,
l'
ineffable
Porphyre tiques
:
sible à
ils
divin.
des intellectuels mys-
et Plotin étaient
ont réalisé la plus grande illusion pos-
l'homme, l'union avec
humble a dans sans
spasme
cause: mais,
l'Eucharistie, l'hénosis
effort et à tous
le
plus
réalisable
moments.
Porphyre
L'illusion de
la
de Plotin réside en un
et
point d'une importance transcendante.
union d'intelligence avec
la
Y
une
a-t-il
cause, différente et su-
périeure à l'union d'amour? Je crois être allé assez haut dans
pour opiner seul
et
l'abstraction
négativement.
Hénosis ou période unitive de l'ascétique constitue
un phénomène de
l'esprit,
personnalité où l'àme et
une aspiration, cessent leur
mêlés en
culté respective
la
fa-
pour se tendre en passivité adorante
à la possession d'en haut. L'entendement est donc
seulement appétant; l'ancien mythe de Sélémé n'y a rien à comprendre,
mystère
et
il
ici :
faut sentir le baiser
il
du
en prolonger les harmoniques.
L'œuvre de doctrine a son succès dans l'extrême clarté, art,
le
obtenue
même
au détriment de
motif dominant
veau chaque proposition
fois
;
identique,
nue, afin de frapper par
la
:
en
sera contrepointé à nou-
qu'il paraît
revient
la variété
en métaphysique, fatidique,
la
toujours
permanence du primordial
—
v.
l'occulte catholique
La portée de
aspect.
théorème
magie
abstraite; la
naturelle
ce livre réside entière en
l'occulte est
:
le
est
domaine de de
l'art
des forces
un
pensée
la
polémique sur-
la
moyen
la Religion, le lieu, le
;
16:*>
et
la
forme
des joies individuelles.
et
Religion et Gnose, exolérisme ou esolérisme sont
de l'Orient,
filles
partie, en
il
traditions essentielles
simples archaïsmes
de
caractéristique
science
la
gouvernée par l'analytisme, relève l'occul-
des études secondaires
doit
en
réalisations.
spécialisation,
actuelle tiste
aux
les
seraient de
totalité,
réfrac tdires
La
et
morcellement
magisme des
synthétisle en théorie,
en pratique
aussi
l'être
:
refuser au
se
et
d'activité qui est l'essence
même du
clavicules.
Les conjurations élémentaires se réduisent toutes
à l'affranchissement l'opérateur Les
solitaires ont-ils
:
les pierres
nation
Pan
le
d'achoppement que
citadin ne troula seule
imagi-
surgir devant l'ermite. Entre la pensée et
fait
la nature,
oiseux.
tentations ou ont-ils
fui les
couru aux tentations? Jamais vera
le reste est
il
y
a
est si bien
une nature
une antinomie formidable; une
réalité
que
les races
trop rayonnante sont
ou irrémédiablement
:
grand
exposées à
devenues
fatalistes
passives.
Les grandes productions de régions tempérées
le
l'esprit
viennent des
sous un climat, trop formel, la
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
160
pensée rêve,
le
malgré
rêve halluciné, el l'Inde,
sa prodigieuse puissance métaphysique, a produit des
œuvres où
il
y a plus de lianes que de cèdres,
c'est-
à-dire une surabondance d'incidences telle que l'Occident s'est
rejeté
sur la
netteté
rigoureuse
du
mosaïsme.
Du
point qu'il occupe dans la création,
l'organisme, extrémité inférieure de
sommet do
l'esprit,
l'homme
n'a qu'à regarder l'échelle descendante, qui se dé-
roule au-dessous de
zoophyte
spirituel,
lui, et, se
considérant
de remonter en esprit
inorganique jusqu'à l'archée. toute la
pneumatique
portion croissante, se continue par
comme
:
11
la série
découvrira alors
série qui
s'élève
en pro-
commence au daïmon ou
range
et
monte
le
génie,
degrés des neuf
les
chœurs, après lesquels l'entendement ébloui ne voit plus.
par
la
L'erreur de l'Eglise reproduite et aggravée
magie, a été d'enseigner l'existence d'un cou-
rant noir dans la série spirituelle
:
corrompt
et l'essence s'obscure. II
obscurés,
il
la
substance se
y a des esprits
n'y a pas d'esprits mauvais.
ARCANES DE LA
CRÉATION
LXVIII
La puissance de V homme sur sance sur lui-même qu'il
aura pu dans
L'art de
son joug
; il le
pourra dans
macrocosme suivant
le
ce
microcosme.
commander à
; le
nature dépend de sa puis-
la
à s'affranchir de
la matière consiste
continent, le tempérant,
le
travailleur
et le
bien-
veillant n'ont que faire d'autre conjuration.
LXIX Toute vraie magie s'élabore dans
son perpétuel phénomène
et l'objet
le
mage;
il
est
de sa conquête
lui-même
:
LXX L'homme de lumière
a été créé par
est
Anges (Eux-de-luï)
;
son devenir
donc de s'angéliser, c'est-à-dire de développer
sa spiritualité non sociale,
les
mais dans
au sens ambitieux de celui que l'Eglise
la force
nomme
dans la
Salut.
lutte
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
108
LXXI
L angélisation de V homme s'opère sa faculté majeure
:
la
voilà Varcane de la création de
de soi-même
dans Vart,
;
est le
cultiver, la
l'homme
"par
dédier à l'idéal
lui-même. Léo-
plus illustre exemple du mauvais emploi unique, réalisateur de V intellectualité
ce génie
était
développement de
le
V idéalité.
Chercher sa potentialité,
nard de Vinci
par
un mauvais
d'œuvre en fabriquant
droguiste
:
il
ses couleurs, et perdait
gâtait ses chefs-
aux
un
sciences
temps infiniment précieux : sa mission étant d'être
le
peintre
de V Esprit.
LXXII
L Amour ne connaît pas suscite ce qui est mort,
descend soulager
le
Bien ne
pas
l'arrête,
ries, il est le
sommets
:
il
d'obstacle à son expansion,
pont sur tous
res-
suscite ce qui est encore futur,
purgatoire,
même
il
il
monte
se réjouir
il
aux deux.
la différence des sphères et des séles
abîmes
et
puisqu'il unit l'homme à Dieu
l'échelle
de tous
les
même.
Donc laissons Prospero menacer Caliban de crampes atroces et Faust commander par lepentagramme et crier leur
:
les
Sycorax et
liques et les êlémentals obéissent est le secret
n'a qu'un objet cantations.
insensés de l'occulte
Ago et superago. Un seul mouvement du cœur de
Saint François paralyse
Aimer
les
et
les
barbets méphistophé-
comme des femmes amoureuses.
de la vraie puissance, mais
le
vrai amour
voilà pourquoi on lui préfère de vaines in-
II
LA RÉDEMPTION
Le premier article du Symbole constitue il
confesse l'unité principielle,
«
il
le
christianisme,
il
déisme;
équivaut à l'Alcoran
il
n'y a d'autre Dieu que Dieu
le
»
;
le
second contient
reconnaît à Jésus les caractères
de seconde personne divine.
Dans
les
commentaires autorisés du symbole, on
ne mentionne pas l'étonnante signification de role Joannite. «
témoignage à
la
Il
lumière, mais aucun n'était la lu-
conscience, fût au
était présent le sentait
n'était point lieu,
la vie
il
morale, c'est-à-dire
cœur de l'homme. Le verbe
dans ce monde
pas;
pa-
y eut des témoins qui rendirent
mière elle-même, quoique la
la
qu'il avait créé et
se présentait chez ses
on ne
vassaux
et
il
reconnu; mais de tout temps, en tout
ceux qui
l'ont
reconnu se sont révélés par
reconnaissance même,
fils
de Dieu
:
cette
ceux qui ont
170
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
parlé au
nom
sont,
du Verbe
mieux que des
et ceux-là
il
conformément au Verbe
et
élus, les précurseurs
du Christ;
ne faut pas demander de quel sang
sont sortis, à quelle race
appartiennent, ni d'où
ils
viennent, par leur adhésion au Verbe
seconde
fois,
et
l'homme
et le
Verbe. Ces
gentilité, les
cardinaux
un solennel
il
ils
sont nés une
nés de Dieu, intermédiaires entre
Quelle sublimité
avec laquelle
ils
ils
mômes daimons, dieux
de la
appellent malins esprits.
les
cet apôtre, familier de la Divinité
:
a matériellement vécu, rend encore
hommage
à ceux
qui n'étaient pas la
lumière mais qui rendirent témoignage à
Imposante salutation que
celle
aux Oannès, aux Moïse,
la
lumière.
du disciple bien-aimé
aux Zarathoustra, aux
Orphée, aux Manou, aux Krisnah, aux Bouddha, à
ceux plus nombreux encore qui n'eurent pas une race
pour l'écho de leurs paroles mais qui illuminèrent de leur
lucidité
Pourquoi
notions abstraites
les
de l'au-delà.
l'Eglise méconnaît-elle des mérites
fondateur a reconnus
;
que son
pourquoi ce mépris du catho-
licisme envers les autres témoignages à la lumière
que constituent Certes,
les
dogmes
Jésus réalise
l'imagination ne
comparable; christianisme
il
et les
la
philosophies ?
perfection religieuse et
conçoit aucune
n'est
pas chrétien celui qui voit le
comme une
On n'oppose pas
entreprise de foi
des
religion
parmi
les autres.
dogmes entre eux. Un dogme
v.
—
171
l'occulte catholique
esL
une vérité présentée sous l'angle de réfraction
qui
convient à une race. L'Occident
pas un seul bouddhiste
pas des missions anglaises
une caricature
sinistre
;
ne suis pas bien sûr
et je
des conversions que l'on
en Asie
fait ;
le
le
ne contient
;
je
ne parle
pasteur protestant est
sacerdote grec est aussi
attristant.
Repousser une partie de discipline
sont plus que
ou refuser
la tradition
des
gations de toute religion. Le péché de Satan,
ché des plus grands hors de
la
foi,
hommes
la
absurdités, des néle
pé-
qui se sont manifestés
a été l'entêtement dans des vérités
inopportunes.
La
poussée
thèse, la plus simple, la plus légitime,
à l'excès et réalisée hors de propos, engendrera des
crimes épouvantables malgré que
prémices soient
les
célestes.
Oui, Jésus-Christ est Dieu,
gence
comme
devant la
foi,
Il
Test devant l'intelli-
mais devant l'intelligence
sa divinité n'éclate que par comparaison. Celui qui
connaît les grandes religions du passé seul est ratio-
nellement convaincu de
amène une
la divinité
du Christ
:
l'étude
certitude absolue.
Jésus est à moité masqué par Jéhovha, les lieux saints
par les mosquées;
si
comme
on s'embarrasse
dans l'interprétation des prophètes,
si
errements cathéchistiques,
de Jésus reste
la divinité
on
suit les
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
172
douteuse, cor l'esprit ne conçoit une chose que par
son contraire:
il
une formule ne
s'éclaire
que par
sans ombre, pas de lumière,
pas de
ser sans dualisme,
antinomie
La
relief.
:
absolument impossible de pen-
est
distinction,
procédé élémentaire de
l'en-
tendement, porte au moins sur deux termes. Saint Jean, qui avait, certes, aussi
cœur qu'un
à
caté-
chiste la gloire de son Dieu, au lieu de l'isoler dans
une conception étroitement
habile, a pensé à l'ave-
nir, à l'universalité
des lieux
conquis d'un coup
la
en
avant Lui tentèrent
tère
des races et
il
s'est
confiance de tous les esprits
conviant à comparer Jésus avec ceux qui
les
Oui,
et
le
Verbe
la culture
s'est fait
de l'âme humaine.
chair et c'est
seul mys-
là le
vraiment effroyable de l'enseignement.
Dès
qu'il
y a pénétration entre deux
séries,
il
va
des zones frontières et ces zones comportent des êtres
médians. Or, l'homme
universel a
toujours
tenté d'établir des rapports réguliers entre lui et le
monde supérieur créatrice,
un
conçût l'unité ou
instinct l'avertissait
nécessaire entre
considérée
qu'il
;
le
la pluralité
qu'un pacte
visible et l'invisible
;.
comme phénomène exprime
concordataire de l'homme avec sa Cause. fut l'expression
instinctive de ce besoin
la religion
l'instinct
La
l'acte,
prière
pour con-
quérir la bienveillance de son roi céleste, et
suivant
était
l'effet,
consolation, miracle ayant répondu
—
v.
l'occulte catholique
d'une façon positive aux demandes,
173 expéri-
fut
il
mentalement démontré que l'homme, après épuise-
ment des ressources de son expérience, de
sa force,
de sa raison, peut encore espérer un recours en s'adressant à l'invisible. Ainsi,
le
prêtre qui a pour
rapports humains
unique mission de cultiver
les
avec l'au-delà, devint
plus qualifié de la ci-
l'être le
vilisation, l'être intermédiaire entre ses frères et le
Créateur. Isolée de
la
gangue qui
n'importe quelle
forme toujours sur
se
idée réalisée, l'institution sacer-
dotale apparaît la
magistrature
seule
nité indispensable à son
l'huma-
de
développement,
et
qui re-
présente sa lumière morale. Quelle limite attribuer à la montée de la prière et à la descente de la miséricorde
?La
aux
de
lois
projection de l'âme
la création
;
la
la
borne
la justice, c'est-à-dire
puissance de Dieu étant concentrique à sa
prescience, la réponse
à
notre
prière de l'instant est faite depuis
des
se
descente de la miséri-
corde également se limite par
que
humaine
siècles,
conception
difficile
question, à le
notre
commencement
à notre esprit qui
matérialise tout ce qu'il conçoit et qui s'obstine à
voir Dieu intervenant dans les circonstances tra-
giques de
comme
la religion
fidèles;
les
l'exempt de Louis XIV. Le problème consiste
religions
à rendre Dieu présent
incarnent de
aux
la divinité,
la
AMPHITHEATRE LES SCIENCES MORTES
174
logique de l'âme veut puissance, et que
bonté simultanée avec la
la
Très-Haut se penche vers
le
Pour combler
très bas qui veut monter.
du
fini
à l'infini,
que Dieu se
faut
il
dire s'humanise, et
II
Verbe le
incarne dans
véhicule de
la
cette expression
sous
les traits
que Jahvé
d'un Moïse.
de l'autre
vie.
:
réalise, c'est-à-
celui
la
l'être choisi
volonté divine.
blèmes à résoudre
distance
la
ne peut s'humaniser que d'une
façon indirecte et déléguée sous qu'il
le
fait
Une
La
forme de son
devenu alors
bible entend par
alliance avec l'Israël religion a
du bien
et
deux pro-
du mal,
et celui
Le mal étant un désordre, une dimi-
nution, une obscuration du bien, n'est que transitoire, tandis
que
le
bien s'annonce éternel.
Cette vie ne présente pas d'une façon évidente les traits
d'une justice exactement distributive
considérée
comme une
;
elle est
étape du devenir. Et quel
devenir proposer à l'homme, sinon son ascension vers le Parfait,
vers
la
Cause? La rédemption
une
est
conception presque neuve en matière religieuse, car les Juifs attendaient
un Barko-Kheba vainqueur, un
David guerrier, héros national
comme
;
or,
Jésus
principal caractère, l'universalité.
revêt, Il
pas venu pour une caste, ni pour une race,
venu pour l'humanité rien et
et
n'est Il
est
son Verbe n'empruntant
aux expressions d'un
lieu est virtuel
partout
auprès de tous. Le scribe ne trouve aucun dé-
—
v.
son enseignement
saccord entre
l'homme sans
l'occulte catholique et
comprend
lettres le
et
Quel miracle que l'Evangile où
génu
également
comme
devant
mages
et les
vient faire la
Wagner, peare
ici la
race de David
peut
génie et
le
ce
livre,
rois
faire
des Bourbon dans la perfection de
dans l'origine d'un Shakes-
il
s'agit
huit figures du Messie
:
Pape Grégoire XVI. Dieu mystère de
nationales
l'in-
splendeur de
la
la
descendance royale
de Dieu
!
on nous
et
Dérision
Ouvrez un catéchisme de persévérance,
le
les
que viendrait
:
d'un grand artiste
mentionne quand
degrés
et
suivre.
le
devant
;
dans
dédaignons
s'agit
il
livres,
berceau de Bethléem,
les Stuarts
Nous
quand
les
bergers s'agenouillent et adorent. Que
et celle
et
!
le
des Hohenzollern
race
Racine
s'éblouissent
175
d'Israël
la
Oh! n'a
c'est fait
!
y a dixapprouvé par le il
connaître que par
Rédemption
nous
la
et les
manifestent
le
promesses peuple,
la
tribu, la famille d'où devait sortir le Messie.
Adam père
'de
est
une figure du Messie, parce
qu'il est le
hommes selon la chair, et N.-S. le l'esprit. A propos d'Abraham, il y a des
tous les
père selon
parallélismes de cette force
«
Isaac porte
le
bois qui
consumer,
et
N.-S. porte sa croix. Joseph, ce
héros d'un conte,
et
Jonas sont des précurseurs?
doit le
Comment un
Pascal
a-t-il
pu trouver dans
les pro-
phéties d'Israël, la preuve de la divinité du Christ?
170 Il
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
n'est pas d'invraisemblance, de folies, d'inutiles et
absurdes miracles
qu'il
ne
faille justifier
pour sou-
der les livres d'Israël au livre universel.
L'Evangile n'est jamais irrationnel tion de Lazare est le la divinité
grand miracle
humanisée,
le
;
la résurrec-
:
le reste, c'est
Logos dans
de
sa pure irra-
diance. Si
on soutenait que
nive expriment
la
ruines assyriennes de Ni-
les
môme
race que l'acropole d'Athè-
nes, on ferait rire; et cependant on veut voir dans la
cathédrale ogivale
le
développement du Temple de
Salomon, ouvrage phénicien, au J'ai dit
que
la
Rédemption
Création en puissance, et j'en
On
Aristotéliques. faisante,
pourquoi
se la
livre
:
il
donné
les raisons
satis-
Messiation se réalisa à Jérusale
centre de TOrient, ni
le
rayonnante? Israël n'a que son
civilisateur des autres.
le
donné, jamais
:
aïeul de l'arabe,
les
ai
n'a ni art, ni surtout les qualités qui font
d'un peuple
s'est
avait coexisté avec la
demande, sans réponse
lem, qui n'a jamais élé ni lieu d'une civilisation
figuré.
farouche, il
égoïste,
11
n'a rien
hautain,
cruel,
a exterminé tout ce qu'il a pu, et
conservé avec un entêtement prodigieux que
malheurs ont rendu sublime,
il
a résisté à tout,
tandis qu'il est resté dans son Ghetto; aujourd'hui le juif n'existe
qu'à la Bourse,
et
on ne quitte pas ce
temple pour reconstruire celui de Salomon. Quelle
—
v.
177
l'occulte catholique
autre raison eut Jésus de choisir Jérusalem que la
Aux bords du
cruauté fanatique de ses habitants?
Gange, jamais infamante,
le
Galiléen n'aurait trouvé cette mort
fallait
il
des brutes plus féroces que des
sauvages, des brutes telles que tique seul en produit, tans,
il
l'Agneau de Dieu fut
Mohammed nom
de Moïse
et
de sa
par de mauvais cohènes, mais qui étaient de
bons ils
pour que
sacrifié.
Jésus a été condamné au loi,
mahomé-
de futurs
fallait
race de
la
fallait
il
fanatisme sémi-
le
En
juifs.
reconnaître
âme
leur le
et
conscience pouvaient-
Messie en cet
homme suave et doux,
qui venait ruiner leur séculaire croyance ? Il
serait
absurde
impie d'établir aucune compa-
et
raison entre Savonarole et le Christ
:
mais ce moine,
d'un zèle furieux exagérait seulement la vérité, éner-
gumène pline,
insoumis au sens militaire de
et
mais d'une
Cependant
le
foi
de feu
pontife
et
romain»
la disci-
d'une vertu certaine. brûler ce domini-
fît
cain qu'il aurait pu également canoniser quelques
années plus et ses
tard. Et l'on s'étonne
cohènes aient méconnu
le
que
le
peuple juif
Christ qui proférait
une parole inassimilable à leur race, contradictoire à leurs traditions. Le sulte
la
au génie mosaïque, tandis que
chées par sans
sermon sur
le
Boudha
le
montagne les races
in-
prê-
recevraient en leur cœur,
effort. 12
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
178
Pilate, le fonctionnaire, se lave les le
peuple
sum sed Barrabam, crucifie le
fils
seul
c'est
non
homme
a
veut délivrer Jésus,
Un lité et
bien
le
peuple de Dieu qui
de Dieu, c'est bien
nit la sentence et
Un
l'âme d'Israël qui hurle non Je-
c'est bien
;
militaire,
mains devant
le
la
Thorah qui
pitié, le
latin Pilate, l'arya,
;
un fonctionnaire,
nom
mais au
livre Jésus à la plèbe
Jésus mort,
il
l'essaie à plusieurs reprises.
il
a plus de sensibi-
de discernement que les scribes et
drion? Non
four-
pouvoir central.
de Moïse
le
sanhé-
sanhedrion
le
:
Christianisme né, qui sera cause de
le
la scission entre
les néo-platoniciens
tiens, l'élément sémitique
Le dogme fondé,
la
et les
chré-
du sacerdoce?
forme catholique florissante,
qui va, au début du vn e siècle, arrêter l'essor de la
Croix
mettre en péril les races chrétiennes, les
et
petits-fils
hammed mais
de Moïse,
les
hommes du Koran. Mo-
a continué» Moïse, moins
le
vrai génie
:
ni le plagiaire ni le prodigieux législateur n'a
travaillé
au bien de l'humanité
lam ont
été les
et Israël
comme
l'is-
ennemis du genre humain tout en-
tier.
L'étude cle,
née
des religions date presque du xix e sièdes traductions et
des fouilles, elle ne
permet plus de supporter que l'adorable Christ
aucune
solidarité avec les haïssables
ait
gens de Jéru-
v.
salem.
Ils
—
179
l'occulte catholique
furent choisis pour bourreaux de la sainte
victime, et voilà tout leur rôle.
Qui aime Jésus, studieusement, ne peut sans colère penser
que
sont encore aux
les lieux saints
mains sémitiques.
Si
les
peuples qui
prétendent
suivre l'Evangile, envoyaient seulement leurs
am-
bassadeurs au Sultan, Jérusalem serait remise aux
mains chrétiennes
:
mais
glaise, la foi russe sont sert
la foi française, la foi
imposture
le
:
que de manteau à hypocrisie,
an-
Christ ne leur
et ils se
servent
de l'Agneau de Dieu pour masquer leurs trames
de loups dévorants.
Le Verbe de Jésus a trouvé un ennemi qui
sume
les scélératesses
humaines sous un masque
tionnel, c'est la Patrie.
dent,
il
n'y a pas un
D'un bout à
homme
ré|ra-
l'autre de l'Occi-
valide qui ne soit forcé
sous peine de mort, de devenir assassin et voleur, selon l'intérêt de la Patrie. la justice
On
s'efforce d'établir de
entre les individus, et
officiellement
le
le
banditisme est
rapport avoué de peuple à peuple.
L'Occident christianisé apparaît une série des hordes qui se guettent entre elles, et trop lâches pour s'en-
tredévorer se
précipitent
sur l'Asie et l'Afrique,
qu'elles pillent et dépeuplent.
La
seule paix que l'Angleterre laisse au
est celle
que
lui
conseille sa sécurité
:
monde
John Bull
apporte la civilisation aux brahmanes, ce
peuple
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
180
de pirates, de boxeurs, de sodomites, de protestants apporte l'Evangile au pays de la Baghavad
rues de Benarès, l'anglais du schoking
les
dans
et
:
et
du
femme hindoue qui passe au bras de son époux. La férocité du Français en Algérie et en Extrême-Orient est assyrienne. La cant arrache
de la
le voile
Patrie, prétexte de tous les crimes,
mère Gigogne de
du Pape
toutes les infamies, s'autorise
Pape
le
:
Pape
s'éva-
nouit après la défaite d'Adouah,
équitable
châti-
ment
de
christianisme et
du Christ. Perpé-
trahit son
:
et
Dieu pour
il
péninsule
la
reçoit des leçons
d'humanité du Négus,
lui,
vicaire
tuellement, du haut
de
la
jette
la
poule d'eau, on
mais on bénit l'exercice de
les
:
un
petit
peuple;
Dieu des armées
le
ont tué. Oh! pas !
!
des
femmes étrangères
foin,
des patriotes
Ils
Oh
!
la sainte table, ;
ils
ont incendié.
et ils reçoivent,
ont
ils ils
fait
ont ont
leurs
ce n'étaient pas des
cent villages, ce
sang de l'Agneau.
;
voyez-
les
pas un porte-monnaie, un pays;
temples protestants.
et le
;
prêtre
le
un homme mais cent
ordures dans des temples.
meule de
on
abstinence,
parle jeûne,
vous, ces officiers qui approchent de
Oh violé. Oh
vérité,
antropophages qui partent pour
pillé, tué
catholique célèbre
volé.
de
chaire
l'homicide et quand les Français ont
massacré, volé,
ils
le
Oh
!
pas une
sont des justes,
ô sacrilège, le corps
—
v.
l'occulte catholique
Chrétien, l'Occident chrétien, Risée
!
181
Madame
la
Madame la Vierge, mais au jour du jugement, hommes de sang, bourreaux et banPatrie a remplacé
dits,
armées
entières,
car vous êtes
le
blasphème du Christ
tion de la terre et
Le péché de
vous serez rejetés de
du
et
l'éternité,
l'abomina-
ciel.
l'individu, qu'est-il auprès
national, et nul
ne se lève pour
le
du péché
nommer. La
casuistique a compté les plis du drap conjugal mais elle
n'a
pas
vu encore
les
quinze
cadavres qui ferment l'horizon du
millions
siècle,
avec au
bas de cette pyramide de cadavres Bonaparte
A
la
raison
l'instinct,
il
d'Etat
aussi
noire et
de
scélérate
faut opposer la raison d'humanité.
fecit.
que
ARCANES DE LA
RÉDEMPTION
LXXIII L'Eglise
comme
divinité elle dure
incarne Or,
aime,
Vâme
et
amour pour
collective
le
La passion
surde,
et la
car elle
promulgue.
de tout nier, en V honneur de ce qu'on
Précurseurs du Christ, far
les
Christ. le
cœur de V homme
voudrait pour soi
conçoit
pour sa
Mosché
et
Mohammed
aussi que
ce
Dieu
bénissait que
elle fluctue,
du christianisme
ne change pas
il le
il le
par son humanité,
catéchisme nie
le
son Dieu,
;
humain
est
il
son fondateur a une double nature ; par sa
le
que
cimeterre des ces
et
comme
jaloux de
ce serait ab-
tribu.
ont enseigné
n''aimait
Tant qu'on écrira
seul
:
un Dieu
universel,
mais
la graisse des Israélites et
ne
musulmans.
deux mots, Histoire Sainte,
tianisme ne méritera pas de se dire catholique.
le
Chris-
—
v.
l'occulte catholique
183
LXX1V Il n'y a
jamais eu de peuple de Dieu, mais des hommes de
Dieu chez tous
les
peuples.
L'Ancien Testament n'a qu'une valeur de
littérature, d'his-
toire et d'antiquité.
et
Le Nouveau Testament
seul est
peut devenir celui de
Univers.
l'
le
livre saint
de V Occident
LXXV Le Saint-Esprit rayonne au moins autant au Livre des morts, au Véda, à l'Avesta, au King, aux vers dorés qu'au
Pentateuque.
Et
le
Talmud au milieu du
fatras contient plus de lumière
véritable que la Thora.
LXXVI Jésus-Christ a été condamné théologiquement, par hcnes d'Israël au
nom
salut national
et
des prop/iéties qu'il ne réalisait point
un général
car Israël attendait
non
co-
les
celui
victorieux,
un Barcokeba,
:
le
du monde. LXXVII
Les derniers kabbalistes vivants, esprits d'une rare puissance
et
d'une connaissance sans égale de la matière, m'ont
déclaré qu'ils condamneraient encore aujourd'hui Jésus,
nom
de la Thora, en sécurité de conscience
enlève
le
et
au
de science: et cela
dernier doute sur l'antagonisme des deux Testaments.
III
LA SANCTIFICATION
Création, rédemption, sanctification,
tels
sont les
mystères majeurs et manifestant chacun l'une
trois
des personnes divines. Michel-Ange a mis au plafond
de
la Sixtine les plus
Père
;
Léonard de Vinci a
vraie face prit.
du Christ
:
lui a
nui n'a figuré et
le
de
la
Saint-Esla
Renais-
point trouvé de forme et dans l'imagi-
nation catholique,
qu'on
le
au Cénacle
réalisé
Le fécond génie du moyen âge
sance ne
plus
sublimes figures de Dieu
ne
il
le
est indicible,
figure.
on ne
le voit
La Colombe aux
pas
ailes
éployées, la langue de feu voilà son symbole. L'An-
tropomorphisme n'a rien
osé, rien trouvé,
bon Dieu sans visage,
l'invisible, le
Dans
achève,
les
mystères,
c'est lui qui c'est lui qui
il
il
il
est le
Dieu amorphe.
finit,
il
termine...
opère les œuvres les plus imprévues, opère l'incarnation. Que de blasphèmes
186 et
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
de niaiseries sur ce saint mystère qu'il faut adorer
simplement!
La
simultanéité des deux natures dans Jésus-Christ
crée une série ininterrompue d'antinomies. il
naît d'un
d'une
germe
femme
ne doit pas expliquer
On
;
Dieu,
il
descend au sein
y a bien des explications mais on
il
:
divin
Homme,
les
œuvres du Saint-Esprit.
peut dire seulement, que, dès la conception de
la vierge l'étroite
Marie, Jésus
prison de la
mort seule rendra à n'agit,
son
même,
condition mortelle et que la
l'éternité le
si
remué en
divine avait
Voilà la merveille
de colère,
mais cela
il
lui,
l'est si
!
Un
le
et le
monde
et le
les instinctifs, les
vo-
Cosmos, lui-
homme
de la
ses bourreaux.
s'abîmait en miettes,
volonté de Dieu
ne
chair ne sort de sa
fait
qu'il s'est fixé lui-
!
reconnu que par
humbles souffrants
naissaient leur Bible virent en lui et selon la loi
la
une impatience, un
moment
suprême merveille fut
la
Verbe
prison de rapports qu'au
Le Messie ne
a contenu
parfaitement, que
yeux de
regret,
était impossible,
peut se démentir
jamais Jésus
il
eût été pulvérisé. Jésus est un
rien ne parut de sa réalité aux
même.
;
un millième de seconde,
naissance à son supplice,
éclair
Dieu
en seconde personne divine,
infinité et
lonté
enfermé lui-même dans
s'est
de Moïse, Jésus, en
;
les
illettrés,
ceux qui con-
un blasphémateur effet,
blasphémait.
—
v.
Quel beau et
l'occulte catholique
livre
que
187
du Saint-Esprit,
l'histoire
qui serait l'histoire de tous les grands génies.
Un homme, un daïmon
surgit
puissant qu'il
si
de Shakes-
réunit le génie de Beethoven et celui
peare,
il
est
né prolestant
et
il
n'a point de philoso-
phie, une pierre nue sera toute
tombe
mais
:
laisse entasser les
Saint-Esprit lui
le
lumière de sa
la
chefs-d'œuvre qui doivent séduire tous et
puis
prême ristie
A
il
montre l'Evangile
effort
de
l'art
et Parsifal
les
profanes
apparaît, su-
en adoration devant l'Eucha-
!
naissance du Sauveur,
la
d'êtres, des simples et
cieux n'admet
y a deux sortes des mages. Le royaume des il
pas de bourgeoisie,
que des mages ou des ingénus
l'homme qui ne moins que
ne comporte
et
socialement,
s'élève pas à l'intellectualité vaut
l'infime.
Cœur pur reçoitles
:
il
haute
et
palmes
:
intelligence,
voilà ce qui
quant aux âmes moyennes, qu'elles
n'espèrent rien de Celui qui a voulu certains péchés irrémissibles.
Le péché
originel
implique l'Incarnation. matière,
pour
est J'ai
une des nécessités qui traité
repoussant l'idée de
la
longuement faute
cette
Adamique
établir l'imperfection sérielle, qui rend logique
la solidarité.
homme
Ce que
l'homme espèce a
l'eut fait fatalement
;
fait,
tout
ce n'était donc pas
un
AMPl ITHEATRE DES SCIENCES MORTES
188
I
drame de
mais une conséquence du de-
libre arbitre
gré d'évolution. Jésus, en la
grâce
prière,
et la
courir pour
pénétrer
le
que
s'incarnant, a comblé la distance
sans
se joindre
:
ne pouvaient par-
lui,
par sa descente,
a
il
fait
divin dans l'humanité et le courant que
son passage a établi explique tout
le
bien de ce
monde. Les catéchistes abominent toute quelques patriarches Kaldéens les Gentils «
peuple
hors d'Israël,
il
y a
peuple immonde, peuple qui n'est pas
L'Occident
».
;
l'antiquité, sauf
Juifs jetaient
ramassant
aux croisés
l'injure
que
les
se la collant à la face,
et
n'est-ce pas démonstratif de l'inconscience et de la
paresse d'esprit qui plane sur les religions triomphantes. et
Au
lieu de cette loi de nature, absurdité,
de cette révélation primitive au premier
homme,
ne
devait-
incapable elle dire
mencé
de
que
l'entendre,
témoins,
théologie
l'acte divin, l'incarnation, avait
sa vertu en
raissait et
la
que
le
même temps
com-
que son objet pa-
Logos, longtemps, parut par ses
avant de se corporiser en personne. Les
plus grands des
hommes
ce sont les précurseurs,
ceux qui ont rendu témoignage à
la lumière,
avant
qu'elle fût chair.
La
Charité, voilà l'apport unique du Christ, ce
déplacement de
la
sensibilité de son point égoïste
V.
et instinctif
—
pour
l'occulte catholique
au bien
l'identifier
189
Dans
abstrait.
l'économie providentielle, on a toujours supposé une manifestation de la troisième personne. Le Père a créé, le Fils a
sauvé
:
que
Son hégémonie approche,
fera
Saint-Esprit ?
le
les conditions fatales
de
l'humanité n'ont jamais été aussi singulières.
La pensée humaine, pace prodigieusement
la ;
voix
même
parcourt
l'homme passe d'un
nent à l'autre avec une vitesse incroyable les plus lointaines
prennent contact,
seconde Babel de confusion,
si
homme pour
depuis
les races
sera une
phénomène
n'est
ma-
un demi-siècle, étonneraient
un
qui pourrait se dégager des
les
et ce
conti-
la civilisation
pas sanctifié. Les conquêtes de térielle,
ce
:
l'es-
faits
juger intellectuellement. Si
même
passé a diminué, sa réalité
le
d'habitude prestige
a surgi,
du
monu-
y a maintenant une espèce de croyants nouveaux, ceux qui se sont rendus au
ments
et textes.
Il
Le fédéralisme
résultat critique de l'étude.
sine à l'horizon nir.
comme
la
se des-
forme politique de l'ave-
Tant de facteurs imprévus feront
naître
une
ère nouvelle faste ou néfaste, mais différente de ce
qui est advenu jusqu'à ce jour. Cette confirmation qui est le sacrement
du Saint-
Esprit et qui n'a pas assez d'importance dans le rite chrétien, car elle devrait être précédée par l'étude
d'un catéchisme spécial,
—
il
faut la chercher
dans
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
190 toutes
conçu de
de
entreprises
les
fortes actions et les ont
obtenir la divine confirmation de
que
le
accomplies sans
vœu Que
leur
!
par une lacune ou une superfé-
d'efforts ont avorté
tation
Combien ont
l'esprit.
Saint-Esprit ne voulait pas
!
Ceci estjuste et bon, cependant cela n'aboutit point faute de sanctification. Les égarements des grands
maîtres de l'occulte, leur destin troublé, l'obscurité
de leur pensée, l'imperfection de leur œuvre, tout cela a
manqué de
la
confirmation ineffable
La manifestation permanente découvre dans
se
écarts nie,
on
même
du
du
Saint-Esprit
la loi providentielle qui utilise les
pour
libre arbitre
malgré l'homme
!
faire
Avec beaucoup
de l'harmod'attention,
cynétyque des réactions divines
suit la
!
dale, l'excès déterminent des oppositions
Dans un trui,
acte de cruauté
il
le
:
scan-
morales.
y a matière pour au-
par réflexe, à un mouvement de
pitié.
Celui
qui saurait prévoir la parabole en retour d'une action serait
un gubernateur merveilleux
:
présent nous échappe par son rapprochement illusion
ou
réalité, les
événements où
ne gardent pas leur aspect réflexion, tandis
que des
et se
faits
même
j'ai été
;
mêlé
historiques, sur les-
une solution dont l'évidence ne varie création intellectuelle a
le
modifient par la
quels les appréciations sont épuisées,
La
mais
me donnent
plus.
un caractère analogue
V.
—
L* OCCULTE
y a des moments où l'on Ton entend son œuvre, elle vit et d'autres,
à l'inspiration mystique voit et
191
CATHOLIQUE
;
il
;
stériles,
où
l'on
ne se représente
même
ment sa propre fiction. Une autre matière du Saint-Esprit darité qui unit entre elles toutes les
pas nette-
est
soli-
la
formes créées
à tous les degrés de l'être.
L'Eglise a bien
vu
cette vérité par ses trois églises
militante, souffrante
timidement
offert
triomphante.
Un exemple
de l'expression du Saint-Esprit
l'énonciation
serait
et
:
au lieu de
positive
néga-
la
tive.
Au gner
lieu de dire,
il
y a sept péchés capitaux,
les sept vertus capitales
La conscience, qui porte sur
La
lui
est le
ensei-
:
jugement que l'homme
par rapport au prochain.
libéralité,
qui est l'habitude d'obliger
le
pro-
chain.
La
chasteté, qui est
une habitude de
résister
aux
instincts et de les régler.
La soit
charité, qui est
une complaisance pour
qu'on soulage ses maux,
soit
autrui,
qu'on se réjouisse
de son heur.
La
manger au
be-
une habitude de refuser
les
sobriété, qui limite le boire et le
soin et à la santé.
La
sérénité, qui est
provocations du prochain.
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
192
L'application, qui est une habitude d'avoir
jours une entreprise et d'y donner son
tou-
effort.
Ainsi on proposerait à l'esprit la beauté d'une vertu à
contempler au lieu de
grimace laide d'un
la
vice.
La luxure aux
serait
instincts
:
donc l'habitude de céder sans règle
formule nette, calme
Cette énonciation appliquée le
Saint-Esprit,
la justice et
donne
non sur
la
aux
six vertus:
et pure.
péchés contre
six
Baser son salut sur
miséricorde
:
ne jamais déses-
mouvement de l'àme
pérer, parce qu'il suffit d'un
vers Dieu pour obtenir un sursis de sa grâce.
Défendre
la vérité
connue,
Applaudir au succès légitime,
Se réformer graduellement, sans se
d'une
flatter
transfiguration,
Confier à la prière ce que la pensée ne reçoit pas.
Toute perfection vient de l'Esprit inspire
le
génie
différent
:
c'est lui qui
de chaque race,
qu'il
s'exprime par les lignes de l'Acropole ou bien aux merveilles de Chartres et du
mont Saint-Michel. Ses
servants doivent donc pratiquer la piété envers les
monuments,
ces témoins de pierre dont le témoi-
gnage dure encore à travers saint
Grégoire
le
piennes au Tibre,
Grand il
fît
pécha,
il
naire de la police des âmes,
les
siècles.
jeter les statues
Quand Olym-
obéit à la notion ordiil
lança la rigueur de
—
v.
son zèle
l'occultu catholique
un passé
étroit sur
qu'il
méconnaissait.
langue des formes architectoniques
beaucoup
:
âme
Fénelon, cette
églises de Palladio
193
La
ignorée de
fut
exquise, préférait les
aux cathédrales sublimes,
ne
il
mo-
connaissait pas sa religion dans l'expression
numentale.
Les directeurs de conscience, au xvn e virent pas davantage
le
dans des œuvres aux
siècle,
ne
courant sacré qui circule
apparences profanes.
prêtres préfèrent que les rôles
femme
de
Les
soient
joués par des jeunes gens, alors que l'Eglise interdit
au sexe de se déguiser en l'autre sexe. Saint Joseph, lui-même,
le
patron de l'Occulte, élu
pour participer au plus incroyable mystère, d'abord, et son premier lité
mouvement
fut
se troubla
une rationa-
banale. Pour copier une formule célèbre de Pas-
cal, le
que la raison ne œuvres avec une entière
Saint-Esprit a des raisons
comprend pas indépendance,
:
il
opère ses
et si la
ture pouvait désigner
dérogation aux
lois
de
un acte du créateur, ce
la
na-
serait,
en l'appliquant, aux extraordinaires interventions de la la
troisième personne.
Rédemption ont
la
Tandis que
la
Création et
majesté régulière des grands
fleuves de grâce, l'Esprit apparaît, imprévu, victorieux, foudroyant, éclair
du mystère, surprise de
l'au-
delà. C'est lui qui veille au
domaine profane
et 13
y
fait
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
194
éclore des fruits sacrés; c'est lui qui tire le pur de
l'impur el
distille le
humain
c'est
;
lui
peu de bien
resté
au
libre arbitre
dont l'invisible activité
les réactions salutaires et
reharmonise
les
suscite
rapports
oscillants de la justice et de la miséricorde. Insai-
sissable en
ses voies, fulgurant en ses œuvres, le
Dieu amorphe, de nom,
le
Dieu
abstrait, le
plane sur
l'Esprit,
citude sans cesse
le
Cosmos, avec une
solli-
ardente, souflant sur l'étincelle
pure pour qu'elle devienne foyer, les noirs desseins
Dieu qui n'a pas
et faisant avorter
de l'inconscience. En
lui
sont réu-
nis les espoirs des plus hardis et des coupables en-
core généreux; n'est et
il
sauvé de ce
sommet de
sauve ce qui qu'il perd.
la justice.
Il
était
est
perdu
et rien
terme delà grâce
ARCANES DE LA
SANCTIFICATION
LXXVIII
U homme
,
ne pouvait monter à Dieu; Dieu
descendu à
est
V homme. Miracle épouvantable qui réalise toutes passe indiciblement
La présence cintre religion
«'Et
;
car
il
le
» est le
surpasse toute
le réel.
dernier mot du mystère
que r homme puisse recevoir. Je crois
la
; elle
chef-d'œuvre dépasse
verbum caro factumest,
tion fait la plus
dé-
permane dans V Eucharistie.
réelle est toute la religion
comme
les attentes et les
même que
Rédemp-
la
grande ivresse du paradis et incendie d amour }
sphère spirituelle.
LXXIX Le dessein de Jésus nement
et dès lors,
il
était divin,
mais
il
Va accompli humai-
y a eu pénétration du mortel
et
de V im-
mortel, avec des conséquences indéfinies que V ambition ardente
du cœur
et la
subtilité avide ne peuvent
pas
même
supposer.
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
196
Le Calvaire
est le
chef-d'œuvre de la volonté, ô Mages,
V Eucharistie, la réalisation de V Absolu, ô chrétiens
et
!
LXXX Des
trois mystères, c'est la
V esprit, pour aveugle;
il
cette
Rédemption qui frappe
le
moins
raison que la trop grande lumière nous
ne faut rien expliquer aux simples, car leur récep-
tivité restreinte sera tout de suite comblée.
Il faut tout expliquer
dans
la
aux
subtils, parcs
lumière, au lieu de
les
que l'avancement
satisfaire,
les excite et
les
pousse.
La
Religion
elle est
est le
pain
et le
vin de
son
vœu
avorte,
Qui provoque Thèbes
elle est la santé,
V espérance.
Celui qui ose prétendre à plus, et si
Vâme ;
;
mais
le
le
il
devient
est
un
un téméraire en son vœu
aoupable.
mystère sera cadavre, ou fou, ou roi de
roi de Thèbes ne saura se soustraire
tin ; on peut dire
malheur a qui devine,
c'est-à-dire ne pas se servir de
s il
V au-delà en
au des-
ne sait se taire r
ses passions.
.
IV
L'INVOLUTION
Aucune créature ne pouvait
se subtiliser
de monter à Dieu pour apporter Ja terre
:
il
les supplications
de
a donc fallu que Dieu se réalisât jusqu'à
concrétion
la
au point
humaine pour
affluer
au monde
la
plénitude de la grâce et laisser à travers les sphères
un
par où
sillage perpétuel
la
prière atteignit le
créateur, par où le créateur put bénir la créature.
Les apparitions qui ne sont pas
la projection flui-
dique de invocateur, supposent une involution, à-dire traire
une matérialisation de
l'esprit
et
c'est-
au con-
toutes les disparitions qui ne sont pas
l'illu-
sion du témoin impliquent une évolution, c'est-àdire
une spiritualisation du corps. L'Art a vu plus
vrai que la magie
;
sans les peintres nous figure-
rions-nous les Anges gnorelli,
:
la
forme trouvée par Si-
Melozzo ou Angelico, dépasse ce que notre
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
198
imagination conçoit
ce
et
que
les
voyants ont
avoir vu.
La Madone des grands maîtres
rêve de
la perfection, car
atteint le
en son
la prière
dit
essor
d'évolution ne dépasse pas la zone d'où descend
le
gé-
nie en son involution.
Ce qui manifeste
le ciel,
vient du
ciel,
manifeste la terre, vient de la terre.
âmes qui descendent en
ce
ce qui
y a donc des
Il
monde
et
et d'autres
qui
d'ici-bas, s'élèvent.
Les
esprits, qui
n'ont pas été confirmés dans la
grâce, peuvent pécher
pour eux
et,
serait la condition
dès lors,
purgatoire
le
humaine. En face d'un
Vinci, d'un Raphaël, d'un Dante et d'un
n'est-on pas en présence d'un ange
déchu,
moins,
l'homme
momentanément
expiant par des œuvres surhumaines sa
et
faute indicible
Du
Wagner
!
sont-ils intermédiaires entre l'esprit et
faculté de créer est
si
haute qu'elle
n'appartient pas aux terrestres, à la
commune hu-
:
la
manité.
La
classification des esprits
viole toute la théologie
:
mais
en bons
et
mauvais,
la série spirituelle
sup-
y en a des mauvais, en tant qu'une chose qui perd une partie
pose des délinquants, des obscurés,
et
il
de ses qualités devient mauvaise par comparaison
avec son état de plénitude.
La
perte d'harmonie entraîne d'autant plus de dé-
V.
—
l'occulte catholique
199
sordre que l'harmonie était plus haute et un ange
obscuré sera pis qu'un mortel perverti. Cette
meute de démons, aboyant à l'homme
poussant au mal, figure des intérêts tincts
êtres
cependant,
dans Pintermonde,
et
et le
des ins-
y a des tombés ou imparfaitement involués pour qui ;
l'homme représente un
intérêt,
dévolution. Ce qui paraît dans
il
un moyen, un plan les évocations,
mal-
gré les peintures de la légende où des prétendus es-
semblent forcés par
prits
la
puissance des conjura-
tions; ce qui paraît dans les matérialisations et les
phénomènes médianimiques
est toujours
un
être
imparfait qui cherche à s'involuer.
Le sang de l'animal égorgé par l'évocateur permet au fantôme de se corporiser;
et
il
est
coutumier
qu'une obsession souvent assez longue résulte de
la
tentative.
Le vampire de Moldavie, un des plus étonnants
phénomènes
historiques, se nourrissait de fluide hu-
main à
ce point que les cheveux
pousser
et
continuaient à
un sang vermeil à circuler en surabon-
dance.
Les
lois
de ce phénoménisme ne sont ni bien for-
mulées, ni surtout classées. Il
nous
suffit
de savoir que nos supérieurs ne
viendront jamais à notre appel et que nos inférieurs sont des ennemis-nés, à tout le moins, d'avides pa-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
200
qui s'attacheraient à nous, pour nous dé-
rasites
pouiller, et
non de biens extrinsèques, mais
lement de notre L'obsédé,
le
littéra-
vie.
tabescent, tous ceux qui déperdent
de la vie, présentent des aliments à cette série obs-
cure de l'intermonde. élémentals
et élémentaires. Est-
ce à dire qu'il n'y aura pas de gloire pour celui qui
découvrira quelque chose de ce mystère inférieur
de tenter cette exploration? Non,
qu'il est inique
certes,
sa vie
chacun estime au prix ;
veut sa raison et
qu'il
mais nul ne doit montrer
vertigineuse
et
comme une
cette tentative
La
étape de magifîcation.
Religion ouvre à notre avidité d'inconnu de plus évidentes vermeilles, celles du transfert. Catherine
Emmerich, l'incomparable voyante, l'immortelle sistante de la Vie de la Vierge et
comme nombre
de mystiques,
la
du Sauveur,
as-
eut,
prodigieuse faculté
de prendre ses transes à un malade
et
de les souffrir
à sa place.
Une dame du voir sa
fille
que pour un
plus grand
monde
eut la douleur de
unique envahie d'une passion démonia-
homme
indigne
:
elle dit sa
à une supérieure de Carmélite
peine
;
maternelle et celle-ci,
après avoir réfléchi, lui répondit gravement: «Votre fille
sera guérie
sainte fille,
;
il
y
a,
pour prendre sur
l'en
décharger
et
y
ici,
elle
une la
résister. »
religieuse assez
passion de votre
—
v.
La noble jeune
201
l'occulte catholique
de son amour, on
fut guérie
fille
eut dit qu'elle avait oublié. Voilà de la magie catholique
:
voilà de l'imitation de Jésus-Christ en action.
Utiliser la douleur, est l'arcane
comme on
unique qui résulte de
Jésus a souffert
et le
la force, tel
utilise
Messiation.
la
Verbe de Jésus a
formulé
été
Dieu a donc employé, en son insigne exemple,
moyen humain le plus puissant. La hiérarchie de la douleur dépend de son et souffrir
en union avec Jésus,
les exercices spirituels
pour
de saint Ignace,
le
objet,
l'enseignent
c'est raviver,
ainsi dire les mérites de la passion et
ter, élargir la 11
comme
:
augmen-
miséricorde divine.
faut des victimes à l'éternelle justice,
mais
la
charité défend les coupables, ces faibles devant Dieu elle attend, elle espère, elle obtient la
taire qui, à l'instar
;
victime volon-
de la Carmélite, assume l'expia-
tion d'autrui, prodige de solidarité, miracle d'âme!
Le
devoir, cet idéal laïque, est singulièrement dé-
passé par l'esprit de dévouement chrétien
;
la justice,
ce rêve de l'humanité à toutes les époques, est moins
haut que
la charité.
L'éducation nous prodigue trop
tôt les
admirables
formules chrétiennes; nous les apprenons, sans les sentir,
comme nous
les professons
sans les appli-
quer.
Aimez-vous,
dit Jésus,
ne vous
faites
point de tort,
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
202
dit la loi, et cette différence signifie
l'abîme existant
entre l'idéal social et l'idéal religieux. Certes,
avant
eut,
le
Messie, des
hommes
mais quel Verbe engendra l'abnégation?
les
si
et
y
admirables,
les miracles chrétiens
de
On est étonné de l'incroyable résistance
du monde moderne, devant ble qu'une
purs
il
ineffable
endurcissements
la parole divine
;
sem-
il
douceur aurait dû vaincre
et les perversités et,
au moins,
convaincre les gouvernants que l'équilibre social ne
pouvant se baser sur
le
partage équitable prendrait
son salut des renonciations. Dès que chacun réclame ce qu'il se croit dû, la terre devient petite, la dis-
corde se lève, et
il
faut réprimer des revendications
qui sont légitimes et par la force.
La Régente d'Espagne comme çais
donnent du feu de
trop haut.
file
le
Gaudissart fran-
aux affamés qui crient
La France depuis
trente ans dépense
un
milliard par an, afin d'être prête à tuer, elle n'a cure
de faire vivre des malheureux. Si le
Verbe de Jésus
cation latine,
n'agit point, c'est
même donnée
point chrétienne
:
par
les
que
l'édu-
prêtres, n'est
la façon d'enseigner l'histoire le
montre.
On
fait
admirer aveuglément
Les Romains! Adrien, sur précipiter
les
la foi
Romains. d'un songe,
fait
Symphorose aux cascades de Tibur Dio-
clétien fait décapiter
;
un enfant de sept ans, Barulas,
V.
—
on expose dans
le
cirque des chrétiennes nues aux
génisses furieuses et
le
nom
de César
reur est un synonyme de gloire et
acclamer Roi
«
monie publique.
203
l'occulte catholique
Viva el papa re
»
le
et
d'Empe-
Pape
se fait
à chaque céré-
ARCANES DE
L'INVOLUTION
LXXXl Les évocations sont absurdes
:
qui donc viendra, ainsi,
d'outre-monde à V appel du sorcier, sinon un courant cahotique
une écume de V antique Theou-beou. Les Maîtres qui ont laissé des œuvres, ront-ils
Dans
à ceux qui, négligeant de nul ne somme
la vie,
distraire;
et
les
lire,
Platon, obéi-
veulent
et cette vie,
on
s'est
creusé entre
se flatterait de l'y
maîtres ne viennent point, évoquer a-t-on
neaux de
V intermonde
intérêt à profiter de la
}
les
force
les voir.
génies de passer à domicile
les
quand V abîme du devenir
maître de la pensée
Si
les
comme
les
un
ramener
les
larves, ces êtres-choses
!
chemi-
qui ont
humaine pour substanter
leur
existence imparfaite et précaire.
L'évocateur est semblable à celui qui ouvrirait la nuit, la porte de sa maison,
V espoir que
ce
misérable ou
qui hélerait
le
passant nocturne, dans
passant soit un philosophe
un malfaiteur.
:
ce
ne sera qu'un
—
v.
l'occulte catholique
205
LXXXIÏ
La magie
cérémonielle est une débauche, littéralement, une
luxure de curiosité
:
elle
a fait des fous, des dupes
du pittoresque, sans aucune contribution à
et,
en art,
la vérité.
LXXXIII Ce que V homéopathie appelle V expérience pure, le
praticien ingérant à Vétat de santé
noter la symptomatologie,
n'existe
c'est-à-dire
un médicament pour en
pas en occulte
perdre conscience pour obtenir des phénomènes
et
:
il
faut
que vaudra
V expérience d'un inconscient ?
LXXXIV La somnambule peut somnambulisme
servir d'agent
est d'essence si
Si la lucidité magnétique, était susceptible de régularité,
au magiste
intermittente
telle le
;
mais
le
!
que certains
l'ont obtenue,
monde changerait de maître
en un moment.
LXXXV L'Egypte a possédé certainement plutôt
le
sacerdoce égyptien
:
et,
cette
suprême science ou
actuellement,
l'Eglise seule
pourrait la restaurer.
LXXXVI Temz-le pour certain
;
le
pouvoir magique
n'est
pas em-
206
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
ployable aux intérêts individuels
brandir que pour et
même
la victoire
Vépée du Verbe ne se laisse
du Verbe; et
dérisoire q\Cil paraisse,
Mastaï, non Pecci, mais
;
le
légitime de la thaumaturgie.
le
Pape
le
Verbe
Verbe, si silencieux
c'est la
Papauté, non
détenteur, inconscient
mais
V
L'ÉVOLUTION
Ici l'occulte diffère
de renseignement religieux qui
accumule les expressions
les plus
comminatoires pour
augmenter sa force de répression morale. L'enfer catholique a trois boglies; la chambre de torture éternelle, le purgatoire et les limbes faire cadrer cette
L'enfer est l'en
bas
;
sont plus
formule avec
l'état
:
la tradition
de
magique.
inférieur à la vie terrestre, c'est
ceux qui meurent dans
même
est impossible
il
le
crime
et qui
ne
capables d'expiation descendent,
alourdis par le poids du péché, les sombres degrés de l'infériorité.
Ne pouvant pas mesurer fatale
pour
le
Campo Santo les
de
cette chute, graduelle et
pervers, on a brossé la fresque du
attribuée à Bernardino
images ne sont pas l'inférieur, c'est le
les notions.
Orcagna
;
mais
Le dernier degré
néant pour l'homme, ce néant :
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
208
de
c'est la perte
la personnalité.
confondu personnalité l'état
dévotes,
:
individualisme
et
;
ont vu
ils
dans une résorbtion de tous par
parfait,
grand tout
Les Hindous ont
on peut figurer
le
Paradis, à l'instar des
le
comme une incomparable grand'messe où
tous les élus assistent; mais l'unisson des
âmes n'im-
plique pas leur impersonnalisation. Dieu est l'unité absolue, l'élu
sera l'unité relative, la conquête de
quoique impossible en
l'unité,
soi, réalise l'idée
pa-
radisiaque.
Arrivé à la plus haute perfection,
Brahmane, cependant,
se réunit à l'Abstrait,
entre
il
au
collectif
il
pour
l'être,
le
s'en distingue
de
On
l'unité.
pourrait comparer cet état d'unification à l'orchestre
où chaque
instrument
reste
primant cependant que
la
individuel, en n'ex-
seule
personnalité
de
l'œuvre. L'Eglise enseigne
que
la
grande
où
la
mort nous trouve
lut, c'est-à-dire l'état
du verbe,
venir dépend
et
en
affaire c'est le sa:
le de-
reculant la déci-
sion légale jusqu'à l'agonie, la théologie obéit à la
qui oserait l'en dédire? Mais
charité
:
le total
d'une vie mortelle,
nier
moment ne
le
le
devenir sera
repentir, bref,
du der-
constitue qu'un sursis.
y a donc des hommes au repentir tardif qui quittent la vie, avec un crédit temporaire auprès de la Il
divine justice
:
il
leur est
donné d'expier mais
il
n'est
v.
pas
dit
—
que tous en profitent
le
est.
et le
:
On
connaître des récalcitrants.
sincarné
209
l'occulte catholique
purgatoire peut
objectera que
le
dé-
frappé de la nécessité du salut plus que
mortel, mais combien
ont perdu la faculté de
vouloir ce qu'ils conçoivent
même.
L'intoxication du péché ruine une âme, au point
que
le
propos arraché par l'angoisse de
mort
la
y a donc des âmes du purgatoire qui tombent à un degré inférieur d'où
n'est point ferme et tombe.
on ne remonte pas ce point
et la
ïl
dévotion de l'Eglise est en
une merveille de raison
comme
de charité.
Les prières ont pour but d'abréger l'expiation pour plusieurs, et de donner à
beaucoup
de ne
la force
pas tomber davantage.
Le
feu écarte les bêtes et les effraye
montrer aux instincts
Combien plus
le
il
fallait
donc
épou vantail.
terrible est la réalité.
Le luxurieux a tous désincarné
même
;
et se
les désirs
du corps,
et
il
est
meut dans un monde incorporel
:
quel état prodigieusement atroce qu'une sensibilité
passionnée qui survit aux organes.
Le Gourmand,
ce pécheur,
che des mangeailles,
dans une sphère où
lui
si
qui
souvent mitré, chern'a
plus d'estomac,
la vie s'entretient
par de subtils
fluides. Celui qui a tué, l'homicide est le plus
puni
des pécheurs. Il
doit revivre, à l'état expiatoire,
tous les jours 14
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
210
L'assassin ordinaire n'a que deux
qu'il a tranchés.
ou
trois existences à
opérer
;
mais l'assassin natio-
nal, le Bonaparte, qui a les millions de péchés de sa serait encore
bande à expier,
tous en seraient sortis,
si la
en Purgatoire, quand
tombée à
l'inférieur
de
ces monstres n'était immédiate. Ce qui fut Bonaparte
pendant
la vie doit être le néant,
après
Le commun ne comprend que néant et
et justifie
dans
bile
le
mort.
repos dans
le
dès lors l'imagerie comminatoire
paradis, que la récréation calme et
les plaisantins
:
le
la
:
immo-
ont eu beau jeu de dire qu'on
s'ennuierait en Paradis.
Cependant bilité
réflexion
la
découvre
l'immo-
vite
incompatible avec l'éternité et que
l'état
pa-
radisiaque est un état de croissance et d'émerveille-
ment continu. Ceux qui ne surent que concevront jamais
faire
de la vie terrestre ne
la vie éternelle et les autres
beaucoup peiné ont pour notion leur
Chaque
fois
que
je
m'insurge,
ayant
lassitude.
métaphysicien,
contre la grossièreté d'une formule catéchistique, en
méditant davantage je reconnais sa valeur d'ensei-
gnement. Il
s'agit
moins de donner aux hommes beaucoup
de vérité que de la présenter virtuelle
en nourrir
En
et
non
les
:
il
faut les
en ahurir.
diététique morale, aussi, ingérer, n'est rien,
—
V.
assimiler tout
qu'au
;
très petit
Jamais
or,
les subtilités
nombre des
le
:
ne correspondent
êtres recteurs.
textes mystérieux n'ont été aussi
les
blics et faciles à lire
pris
;
jamais
ils
pu-
n'ont été moins com-
mystère ne se perçoit que dans
expliqué
211
l'occulte catholique
la
pénombre,
s'évanouit, c'est-à-dire que nous ne
il
le
distinguons plus des autres notions.
Aimer rialisera
le
Mystère, non dans l'espoir qui se maté-
pour nous
l'ambiance de Dieu,
sacrement, voilà
le
satisfaire, et
mais l'aimer
comme
y aspirer pour en recevoir
le
véritable occultisme, la science
arcanes.
et les
Un
même
désir
furieux n'est pas de l'Amour et
nous désirons parfois l'au-delà dans une sorte de concupiscence. Il
se produit,
communément, une congestion de
personnalité, en cette matière, qui nous ôte
yeux
et
nous hypnotise sur nous-mêmes.
d'humilité en Magie, voilà pourquoi
miracle unit
:
but des
n'y a pas
y a peu de
car rien ne résiste à un S. François qui
une volonté d'homme à un cœur d'enfant.
L'Eve de
que
il
Il
le
la
Vulgate qui cueille
la
cela est défendu, figure l'âme
le fruit fatal
moderne essayant
au
nom
Volonté, disent les manuels,
même
de soulever
le
voile d'Isis
parce
d'une curiosité
ambitieuse ou perverse.
bonne volonté
qu'il faut lire.
les
miens,
c'est
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
212
Que veut
néophyte, un frisson inconnu,
le
lement des fantômes, ou
le
le
frô-
prétexte de se mitrer de-
vant lui-même?
Tous rêvent
l'homme sant Il
puissance
la
parce qu'il est l'homme,
est injuste
n'y a de légitime que la paix ;
mandent,
le philtre fatal,
allume
passion dans
ne
la
pour quel
s'est
nul n'a besoin de
:
le
secret que tous lui de-
l'enchantement certain qui
l'être désiré,
— s'en
pas donné
la gratuité
et
qu'on a pris
Peuh
!
une ivresse
;
don pur
unique-
c'est
#
et
;
et
qui ne re-
simple d'autrui, ne reçoit rien.
Le Grand Œuvre commence au se continue en charité, au salut
Quand on
!
de son mouvement. Mériter, con-
quérir, séduire, sont des verbes puérils çoit pas le
servirait-
résultat, la possession d'un être qui
Si la passion contient
ment
puis-
mais tout cœur a besoin d'amour. Supposons
qu'un occultiste possède
et
et
devient funeste.
il
gloire
il ?
pour en abuser, car
et
a tiré de soi
le
salut individuel et
du prochain.
plqs lumineux parti,
convient de faire profiter autrui de son
effort,
il
de sa
sa méthode.
Mais
c'est illusion
parce qu'on serait génie et saint
de croire qu'on a qualité pour rénover
pour cela
il
faut
ses secondes,
Tout
une mission,
et
on ne saurait se
homme
on
la
le
monde
:
la reçoit des cau-
donner.
qui parvient à une haute culture est
—
v.
l'occulte catholique
institué prêtre d'une
213
série similaire à lui,
recevoir sa bénéfique influence
:
il
prête à
quelque part,
a,
sinon des vassaux ou des disciples, des identiques
moins évolués pour qui son
il
sera flambeau
:
qu'il
borne
effort à ceux-là.
Chercher qui nous ressemble
nous aime
récompense
et la
est
c'est
rencontrer qui
immédiate au mérite.
Etre prêt à un rôle providentiel, à laisser la char-
rue de Cincinnatus pour commander, cela est beau ei bien,
mais
est
il
sage de se préparer des succes-
seurs, car les appels se font attendre parfois long-
temps.
Le
tigre
qui ne dévorerait point
d'homme
serait
déjà extraordinaire et méritant et l'homme d'excep-
méconnu qui ne fait pas de désordre,
tion
l'est
davan-
tage.
Le Verbe, à certaines heures, s'incarne dans silence, parce
le
qu'on ne l'entendrait point ou mal
autrement.
Le
laïc
ou
le clerc
qui prononce les paroles conve-
nantes au seul Pape,
est-il
un juste? La
vérité a ses
canaux hiérarchiques,
il
non
la vérité, surgissant
elle
ne sera point
faut
qu'elle
y passe,
si-
en dé-
sordre.
Tant de passions se masquent divinement, que l'on
ne
sait
pas quand on poursuit un but abstrait
ou passionnel
:
et
la
vanité
que
nous
mettons
214
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
à nous
élever, brise notre essor et le
fait
dévier.
L'esprit a ses passions dont les excès s'appellent
schismes, hérésies, blasphèmes bilieux d'un
d'humanité.
homme
:
et le
désorbite parfois
tempérament une portion
ARCANES DE
L'ÉVOLUTION
LXXXVII L'évolution implique une augmentation d'activité,
et le
pa-
radis ne peut être qu'une croissance indéfinie de mouvement.
Uinvolution implique un ralentissement de vie;
et
V enfer
ne peut se figurer que dans V indéfini de V inerte.
LXXXVIII
Parmi que
le
les fins
jugement ;
la pénétration de
La
dévotion
dernières, et il
le
Purgatoire
est
plus immédiat
comporte un tempérament admirable
V église militante dans
aux âmes du purgatoire
:
l'église
triomphante.
est le
vrai culte des
morts.
La
Charité, qui est V amour a
de limite; et
elle
monte arracher
descend visiter, apaiser
stase expiatoire.
et
le
l'état
parfait ne connaît point
miracle aux mains des anges
racheter
même
les
patients de la
210
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
LXXXIX L'homme
est
responsable des péchés d' autrui,
quand
il
les
a instigués.
L'homicide doit payer pour tout
le
dam
de ses victimes,
c'est-à-dire porter le poids de toutes les fautes qu'ils auraient
pu commettre en
leur vie
normalement prolongée.
Le Bonaparte, ayant quinze millions à expier, même
d'existences tranchées
si l'enfer se vidait, seul l'habiterait.
LXL jamais dormir dans
Il ne faut
bourreau,
les
bat ; car ces
répandu
et
gêneraient
bouchers
hommes
et les
la
même
atmosphère que
militaires qui sont allés
traînent après eux
les
le
au com-
fantômes du sang
peuvent communiquer des maladies de l'âme, qui le
devenir.
LXLI Le juste
est celui
qui ne verse pas
le
sang
et
qui ne fait pas
verser de larmes.
L'élu est celui qui conserve la vie autour de lui les
et
qui essuie
larmes.
Ne pas
être
méchant
c'est être
homme.
Être bon, c'est être demi-dieu: il y a peu d'hommes encore de demi-dieux.
et
moins
VI
LA RÉINTÉGRATION
«
est
Personne ne monte au descendu du
Le
ciel
descendu
ciel. »
où Jésus n'est
qui
ciel si ce n'est celui
pas
élus. L'orthodoxie
est le
remonté puisqu'il en
même
mentionne
rien, le ciel étoilé et le ciel
était
où parviendront
trois ciels
:
le ciel
les
aé-
empyré. Les commenta-
teurs s'extasient sur l'Ascension par inconséquence et
s'il
était
permis d'oser une rectification du sym-
bole nous voudrions y
lire
simplement
Christ réintégra la droite de son Père.
On
lit
dans Y Apocalypse
meurent dans
le
(14,
13)
:
«
:
Jésus-
«
»
Heureux qui
Seigneur, car leur œuvre les
suit. »
Or, l'œuvre du Christ a été d'ouvrir à l'humanité les
portes du devenir béalifîque;
personne divine
et
Il
est
remonté
et
comme personne humaine
participer la série créée à son exaltation.
comme faisant
Son
près-
218
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
tige éternel serait
augmenté,
si la
Messiation n'était
pas un acte constitutif de la Divinité. La prescience
nous
conceptible
difficilement
est
notre façon
:
de raisonner se limitant à une actualité nous
pêche de sentir
les divines
simultanéités
logie est tout obscurée de ce seul fait
nous voyons
les
:
les
théo-
la
cependant
prophéties prévenir par l'expres-
sion d'une mystérieuse videntiel
:
:
em-
attente l'événement
pro-
prophètes ont attendu Bethléem bien
avant que sainte Anne eut enfanté
actuellement
et
ceux qui représentent l'âme mystique du christia-
nisme attendent une manifestation nouvelle de puisque
divinité
rédemption
et
le
cycle du Père se termine à la
deuxième millénaire
qu'au
demption elle-même
doit
être
la
ré-
suppléée par
un
nouveau Verbe d'en haut. La Gnose a prestige ligion
;
d'avoir
honoré
le
Sauveur
en ces matières de tradition
l'histoire
la
ou à défaut
la
légende
le
singulier
avant il
et la
la
re-
faut suivre
légende nous
montre, non des prêtres, des mages, au berceau de Jésus. Les bergers furent avertis par des anges le
sublime Pasteur venait de
naître,
que
des esprits
simples étaient frappés d'entendre des chœurs célestes et de
voir de radieux éphèbes.
rurent pas aux mages, la
la seule
naissance du Sauveur; or,
désir de la
foi,
avec
la
ils
Ils
n'appa-
science leur révéla l'attendaient avec le
conscience de
l'esprit.
Ces
v.
—
219
l'occulte catholique
prodigieux penseurs avaient calculé l'heure du Messie et
à la première apparition dans
mouvement d'une
nouvelle étoile ou au
connue
ils
se mirent en
hésitation, sans
un
ciel
le
d'une
étoile déjà
route vers Dieu, sans une
doute, sans
un
retard, sachant ce
qu'ils allaient trouver.
Un
prestige incomparable restera attaché à cette
science qui a tout devancé dans la sensation de la
présence divine en ce monde. Melchior, Balthazar et
Gaspard garderont éternellement leur
conscients parmi l'humanité inconsciente qu'ils
furent les premiers
soient les derniers
:
témoins,
il
tiare
faut
par eux se réalisera
le
qu'ils
Verbe
du Saint-Esprit, par eux sera préparé
le
avènement d'un règne de
les fautes
l'Abstrait
:
prodigieux
quelques-uns n'infirment pas l'excellence de tière
:
et la
magie, vraie science
de
et puis-
la
de
ma-
et sainte science,
annonciatrice du Verbe, est garantie de tous les ana-
thèmes,
il
n'y a pas de faute qui puisse annuler cette
antique excellence.
Les mages apportent
les trois présents
ques; aujourd'hui encore porter
l'encens
myrrhe de
la
du
mystère,
mages pourraient l'or
du
douleur consentie, mais
pas reçus au Vatican l'étable de
les
comme
symboli-
ils
ils
sceptre,
apla
ne seraient
ont été reçus dans
Bethléem. Le vieillard assis sur son pro-
chain tombeau qui tient la place de Jésus, leur sou-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
220
d'un sourire tellement humain qu'ils repren-
rirait
draient leurs présents, persuadés de s'être trompés.
Voit-on jamais
le
pape provoquer un colloque avec
quelque représentant de lapensée humaine, ou truire
philosophiquement
monarque
:
spirituel,
s'insil
n'a
souci que des vassaux bénévoles, sans contact avec la
conscience universelle, enfermé dans l'étroitesse
d'un cérémonial suranné,
il
choses qu'il ne comprend pas fère
avec
main
les seuls
oscille,
une solution que
le
vrai
continue un ordre de et
pendant
pouvoirs politiques,
l'esprit
hu-
sans guide, et cherche dans l'analyse qu'elle ne contient pas.
Dieu ne
queur de Terreur
et
La
foi
s'étonne
pas plus aisément vain-
soit
quand on songe à
la
prodigieuse
du bouddhisme on se désoriente
diffusion
con-
qu'il
:
le
verbe
de Jésus n'a pu égaler ce cours. La rédemption a
augmenté
le libre arbitre
dignes et admirables,
nombreux et pervers. La liberté humaine
humain
les
:
et qu'il
et sempiternelle à la crainte
les élus
sont plus
prévaricateurs sont plus
doit
chose aux yeux de Dieu pour
un peu
;
être qu'il
une bien grande ne
la
pousse pas
supporte cette résistance énorme
son Verbe. On croirait,
de blasphémer, que
nécessaire, ni à tous, puisque
si
on n'avait
la religion n'est il
est si loisible
pas
si
de la
mépriser. Elle est
moins une obligation pour l'homme qu'un
—
v.
l'occulte catholique
ineslimable secours. L'inéluctable
221
loi et
que nul ne
transgresse, c'est la souffrance, non pas seulement
mais
celle d'ici-bas
cela
Souffrir,
Dieu,
et
seul
l'homme ne
au Créateur de se il
l'autre, la souffrance purgative. est
nécessaire
s'y soustrait pas;
faire reconnaître
saura la méduser ou l'éblouir
gémit jusqu'à
la
mort
et
:
voulu
et
quand
il
par
plaira
de sa créature,
en attendant,
longtemps après
la
elle
mort, et
ce gémissement la rend apte à la vie éternelle.
Celui qui, au lieu de se joindre à la caravane, veut traverser
le
désert seul et sans secours n'élude pas
la loi divine,
sa peine
:
l'accomplit plus
il
durement
et
aggrave
qui méprise l'Eglise et se dit philo-
tel,
sophe ou bien sceptique.
On
croit
que
la Vérité
a besoin de succès, la
reli-
gion de fidèles et Dieu du culte humain. Point du tout
:
le
succès pour ne pas être une chappe de dam-
nation doit être légitime; cette assistance universelle la
religion
est
offerte
reçoit ni satisfaction ni
non imposée
et
Dieu
ne
peine de notre piété ou de
notre prévarication.
Ce qui tif
la
est nécessaire est forcé
;
ce qui est faculta-
n'est point nécessaire, voilà la simple relativité
de l'homme, en face des
Un enchaînement
formule de
lois
de Dieu.
prodigieux de causes inaperçues
opère, sans cesse, l'œuvre divine avec les mauvais
éléments que
lui livre la
volonté de l'homme.
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
222
La
loi
des réactions, d'abord, qui fomente
le
des-
potisme expiatoire d'un Bonaparte après l'anarchie sanglante de
On peut née à
la
la révolution.
dire qu'une nouvelle certitude a été
don-
Foi par les attaques des Strauss et des Re-
nan, en forçant l'étude des origines.
Un vertu il
scandale produit :
des résolutions de
parfois
un mauvais exemple
n'est pas toujours perdu,
dégoûte du péché. Il
faut se l'avouer,
nous voudrions
teurs du triomphe, sinon ses auteurs
être les specta:
et
notre im-
patience s'accommode mal de l'attente, parce que nous
ne pouvons suivre
le
travail providentiel qui s'em-
pare de tout acte humain
et
le
manutentionne in-
cessamment, selon des alchimies prodigieuses.
Du moins
l'histoire
nous permet de surprendre
parfois les coups de barre des la
Archanges relevant
nef humaine et nous savons qu'ils veillent, infini-
ment
subtils et forts, ces ingénieurs de l'Eternité,
ces pilotes qui ont l'Absolu pour boussole, l'immensité
pour compas
!
Les attaches nationales nous gênent pour penser
:
Jérémie, en grand poète, se lamente sur Jérusalem,
mais qu'importe Jérusalem contre
le
mur du temple
!
Les
juifs
vont pleurer
des larmes patriotiques et
qui n'ont rien de mystique. Saint Louis fut un roi plus près de Dieu que Sa-
v.
lomon
et la
—
223
l'occulte catholique
moindre des cent cathédrales de France
est supérieure
au temple de Salomon.
Les plus hauts penseurs se sont hélas passionnés
pour
motte de terre où
la
Joseph de
étaient nés.
ils
Maistre ne cesse de s'inquiéter de l'avenir de la
France
!
Eh
!
l'Egypte et la Babylonie étaient d'une
autre importance et d'une autre valeur et elles ont
passé
!
Pour suivre Jésus, pour suivre
le
il
faut briser les liens
Saint-Esprit,
il
du sang:
faut briser les liens de
race.
L'universalité de la pensée ne permet pas de pas-
sion nationale. Si explicable que soit l'action du milieu
sur l'individu,
il
doit s'en affranchir
s'il
veut
voir chrétiennement, c'est-à-dire selon Dieu.
Or, la succession des empires n'a rien d'affligeant
en
où
soi il
;
il
y a deux patries pour uc chrétien,
aspire et l'humanité qu'il doit épouser au lieu
des passions de son village rités
:
car
économiques entre gens du
n'y a point de solidarité entre
le
sants; jamais un mathématicien si
le ciel
si
il
y a des solida-
même
territoire,
penseur ne
et les
s'est
que
pas-
demandé
un théorème concordait aux passions de sa
l'écrivain n'a
il
rue,
donc pas à s'enquérir d'autre chose
la Vérité qui est
en toute matière, l'Unité,
l'Unité de pensée consiste à s'abstraire
race et du temps.
du
lieu,
et
de la
ARCANES DE LA
RÉINTÉGRATION
LXLI
Nul homme ne
serait
monté au
ciel si
Dieu
n'était descendu
en terre.
Mais sés
il
ne faut pas dire que
que depuis dix-neuf
les justes
siècles,
comme
ne sont récompen-
fait
l'archevêque de
Paris, car ce serait ne rien comprendre au Divin, dont tous les actes
sont potentiels
aux
trois termes de la durée.
LXLII Mosche a vu Dieu face à
face, oui, il
mes a vu Ammon, V Ammon de qui n'ont rien
pu
a vu Jéhovah
Dieu
:
Tout"
sa conception, et les simples
voir en ce monde, verront
oui, ils verront leur
;
mais nul
Dieu dans Vautre ;
être créé n'a
vu
et
ne
verra jamais V incréé.
LXLII
Le devenir heureux
est
V apogée de Vêtre
;
l'état
paradi-
siaque nous accomplira sans nous changer; nous serons parfaits
v.
—
sommes
relativement à ce que nous
au groupe des docteurs. Le rarchie des œuvres
;
225
l'occulte catholique :
ciel est
le
B. Labre ne sera pas
hiérarchique
;
de la hié-
mais une phrase de Pascal pèse bien des
disciplines, et quelques mesures de Beethoven et de
Wagner,
bien des rosaires.
LXLIII L'intelligence a devancé la Foi, dans Vélable de Bethléem les
mages ont
être sont-ils
puisque
le
été les
et la
;
;
;
mais peut-
venus abdiquer devant lui, leur antique mission
Christianisme devait réaliser la totalité des initia-
tions ; et peut-être la
V Eglise
premiers adorateurs de Jésus
magie
est-elle,
depuis une usurpation sur
peut-être ? L'Eglise la possède sans
la
comprendre
garde sans s'en servir.
IAL1V Il faut les
que la prochaine Renaissance
symptômes d'une préparation sont
d'hui lirait Voltaire sans rire finie.
Le passé
?
soit intellectuelle, car
évidents.
Qui donc aujour-
V impiété est scientifiquement
formidable témoin, confondant
les
y aura beaucoup d'hommes sans religion, parce que
les
s'est levé,
blasphémateurs. Il
générations sont gâtées ; mais la religion
na
déjà plus d'autres
détracteurs que des illettrés et des traitants politiques.
15
VII
LA JUSTIFICATION
que toute
L'idéal de justice a eu plus de martyrs
autre idée
dans
:
les
langues diverses,
mot juste
le
désigne un être bon, sans faiblesse pieux, sans fana;
tisme plus
:
un
saint n'est pas
comme
intensité, c'est
un
juste,
;
beaucoup
moins comme harmonie.
Savonorale avait beaucoup de d'abord l'enthousiasme
c'est
traits
du saint
mais ceux qui l'estimaient
digne du nimbe ne l'appelèrent jamais un juste
manquait d'une seule qualité qui les autres
:
la
tempérance dans
est le frein
aime à
souffrir violence
sions et elle en trouve dans vaises,
malgré leur
objet.
ecclésiastique s'est doublé
de Dieu
a,
prochain.
le
et :
:
il
de toutes
bien.
le
Les vivacités contagionnent qu'elle
et
il
telle
notre
lui faut
âme
des pas-
bien, qui sont niau-
Chaque
fois
que
le
bras
du bras séculier, l'amour
en apparence, créé
la
haine d'un certain
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
228
Comment et
se
modérer, quand on incarne
la vérité
ne pas frapper aveuglément lorsqu'on croit son
bras, le bras de Dieu
Dieu ne frappe point
même
et
?
En
que sa main bénit sans cesse.
Mais pour ceux qui repoussent
cette toute puissante
bénédiction, elle se change en anathème, par
qu'on
que
réfléchissant
le fait
la refuse.
L'œuvre de Dieu a plus
souffert de l'impériosité
des croyants que des attaques adverses.
Les hérétiques qu'on a brûlés, purifiés par plice ont conquis la virtualité inhérente au et le
Le
le
sup-
martyr
protestantisme est la revanche des Albigeois
;
;
Juif vilipendé, exterminé, a rouvert la bourse
de Judaety a entassé tant d'or, que
la
chrétienté
elle-même se trouve en présence de Shylock. Est-ce le riche ou le circoncis qui est haïssable?
Dans
les
deux
cas,
il
est
curieux que
les
Rotschild
commensaux de l'armoriai latin, tandis qu'on assomme le pauvre Juif dans les rues. Nous ne percevons l'extériorité que par la lumière
soient les
:
si la
forme ne
et implacable,
clair
obscur
la modalisait, si elle était invariable
lumière nous serait ténèbre
la
est
le
encore plus dans
:
terme de notre perception,
le
le
et
sens métaphysique que dans
l'optique.
N'oublions jamais que Jésus,
comme
le
sanhédrion a condamné
blasphémateur, pour défendre Tinté-
—
v.
grité de la religion
main défendait aux
229
l'occulte catholique
ses
mosaïque
que
et
:
le
Dieux en dévouant
clergé ro-
les chrétiens
bêtes.
La
vérité,
actes et
ne se manifeste qu'aux
socialement,
non aux doctrines
:
en toute occur-
la charité,
rence, est à sa place, tandis que la formule d'une
époque
synode peut toujours être erro-
d'un
et
née.
Nous ne serons pas jugés sur
la
poule d'eau du ven-
dredi, mais sur nos pensées de tous les jours bêtise ne sera jamais
pardonnée. Or,
une bête pour s'informer
non dans
à
manger
la
:
l'Eglise
nourriture
et
si
tel
faut être
il
canard est
commande une
et la
:
licite
ou
restriction
non pas un pointage de
cuisi-
nière sur sa liste de marché.
Les banqueteurs du Vendredi saint sont stupides, ils
protestent contre une matière sublime; mais le
pauvre qui n'aurait qu'un bout de charcuterie peut le
manger, en sécurité de conscience, parce
le
pauvre,
le
grand dispensé
!
Dieu ne dira pas à son tribunal m'as-tu appelé ton prêtre,
—
Malheur à
:
fut ta
nom
de quel
«
mais de quel cœur
— mais quelle
qu'il est
— ni quel
charité?
fut
»
celui qui s'est servi des vases
sacrés
pour ses passions; malheur à celui qui a rempli de sang
le calice et
des faibles
:
qui a crucifié l'Agneau dans
celui-là
le
corps
ne sera jamais pardonné.
Un
230
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
seul salut est impossible, celui du fanatique sanguinaire.
Hélas
la religion
!
a redit souvent à tort
Bélise devenu tragique
Nul
n'aura
Idée mosaïque,
des juifs porte
le
:
il
le
le
le
mot de
:
salut que nous et nos amis.
Dieu des chrétiens succède au Dieu
n'y a d'autre Dieu que Dieu,
prophète qu'on écoute,
si
et
peu im-
on l'écoute vrai-
ment.
Hors de
l'Eglise,
pas de salut, mais qui est hors
de l'Eglise? Celui qui en viole
l'esprit
ou celui qui en
ignore la forme?
L'homme du Gange
du
ou
trouve donc hors de l'Eglise,
fleuve
et seuls les
Jaune
se
Occiden taux
seront baptisés et sauvés. Cette formule insensée a
donné
lieu à la
propaga-
tion de la Foi, épithète impropre, car le missionnaire
s'adresse à des croyants, pour changer leurs croyances traditionnelles et les mettre en désaccord avec le
milieu où
ils
vivent.
Christophe Colomb a été la Foi,
croix,
il
il
voulait conquérir
l'a
livré
le
grand propagateur de
un nouveau monde à
la
aux bandits espagnols.
L'incendie du Palais d'Eté, en Chine, perte irréparable, car la bibliothèque contenait entre autres veilles les
preuves que
le
mer-
caractère chinois sort du
v.
—
cunéiforme accadien, a été
le
fruit
des
Partout, la présence du missionnaire le viol et le
231
l'occulte catholique
missions.
amène le
massacre, partout. Les populations re-
poussent ces étrangers envahisseurs de l'âme,
métropole
vol,
les
venge
:
l'Angleterre a
et la
emprunté aux
latins les missions, tellement ce sont
moyens pra-
tiques de conquête. Si les missionnaires se figurent
au
ciel
que baptisé,
je
que nul ne parvient
comprends leur
zèle,
mais
leurs chefs, ceux qui leur ont dit cela, sont des im-
posteurs.
Hors de
l'Eglise,
refusé sa lumière
;
pas de salut pour ceux qui ont oui,
mais ceux qui sont maté-
riellement en état de la recevoir ne forment qu'une faible part
de l'humanité.
Sont vraiment hors de
l'Eglise, les
mauvais pas-
teurs, les loups déguisés en bergers, les Judas, les
Didon. Les dominicains, parfois, semblent des adjugants ivres. «
Lorsque
la
persuasion a échoué, lorsque l'amour
a été impuissant, tive,
il
faut s'armer de la force coerci-
BRANDIR LE GLAIVE, TERRORISER, COU-
PER LES TÊTES, SÉVIR ET FRAPPER. Eh Et
quoi
le
!
Maihan, d'un prêtre
est-ce là le langage ?
majestueux hibou du Vatican
laisse ici le ser-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES vite ur de
Baal
de cette sanglante bave,
salir,
la li-
vrée des serviteurs de l'Agneau. Et par cette parole d'épouvante et par ce silence
du Pontife, plus épouvantable encore,
le
Mage ou
le
métaphysicien se trouve missionné pour défendre
deux calomnies vivantes, un moine
l'Eglise de ces
sanguinaire
A
et
un oracle mort!
Notre-Dame, on avait déjà innocenté
sition, et ainsi
on tue
la foi
dans
pays
les
l'inquicivilisés,
tandis qu'on l'apporte aux négrillons. Si l'Alliance
du clergé
et
de l'armée continue, je
camp ennemi
serai avec tous les intellectuels dans le
car
le
vingt schismes,
la
il
déshonore non par des vices
individuels mais par le mépris de l'Evangile C'est
:
père Didon est plus redoutable à l'Eglise que
un sacrilège
et,
même.
chose exhorbitante, qui restera
impuni.
L'Arcane du jugement
est celui-ci
:
l'homme sera
jugé d'après lui-même, c'est-à-dire selon sa propre loi.
L'implacable sera perdu,
et le
miséricordieux se
verra pardonné.
Mais
le
crime sans rémission sera d'avoir menti à d'avoir aimé
soi-même,
prêtre,
d'avoir
des serrures
le
fait
;
le
carnage
;
roi,
penseur, d'avoir enseigné
doute.
Jérôme Savonorale a mérité
le
bûcher,
comme
v.
séditieux,
—
233
l'occulte catholique
mais l'ardeur de sa
foi et la
desseins valaient la canonisation
cet
:
à montrer combien la justice est
droiture de ses
exemple
difficile
suffit
à conce-
voir.
Pour
plusieurs, le Bonaparte est
un second Cons-
tantin qui a rouvert les Eglises; pour moi, c'est l'Antéchrist en personne.
Le grand Eliphas Lévy admirait ce monstre, grand Chateaubriand Victor
Hugo
l'exécrait.
n'était pas chrétien et
charité dans l'inspiration
âmes adjudantes divine hostie.
Le
et ils
;
les
il
avait de la
moines actuels ont des
consacrent tous
les
jours la
/
en 1871, a été plus immonde
parti de l'ordre,
que
le parti
que
les insurgés.
du désastre
et les soldats
plus sauvages
Les peuples d'une grande douceur tombent
une grande rayonne sur
faiblesse le
et le
:
l'Anglais, le
monde par
le
seul
vile à
méchant pratique, fait
de son insensi-
bilité.
Ces considérations arrêteraient tout bon esprit, l'idéal
ne venait allumer son
si
phare parmi celte
obscurité parcourue de décevantes lueurs; et l'idéal
a son symbole dans la Croix
:
c'est elle
forme arbitrale de notre jugement, étant le code d'éternité,
il
et
qui est la l'Evangile
n'y a plus qu'à détailler la
proportion, ou la Force devient la violence.
ARCANES DE LA
JUSTIFICATION
LXLV Servir Dieu passionnément
c'est
sion emprunte sa force à son objet
mal
même
le servir,
car la pas-
et s'aveugle.
LXLVI Dieu juge nos
un juste
actes,
non nos doctrines
;
il
vaut mieux être
boudhiste qu'un pécheur chrétien.
LXLVII Le catholicisme
est latin, le
christianisme occidental,
c'est-
à-dire qu'il convient particulièrement à ces races; un seul
musulman
s'est-il
jamais converti
si ce n'est
quelque
hamaL
Il faudrait
donc transporter des chrétiens en Orient, pour y
transporter
le
christianisme.
LXLV1II
Le catholicisme a
le
droit de se maintenir,
il
n'a pas
le
v. droit de conquête, la métropole
—
missionnaire qui s'appuie aux fusils de
et le
ou qui
235
l'occulte catholique
les
appuie
est
un missionnaire infernal.
LXLIX L'Eglise
est
V Arche de
même quand
continue,
On peut demander Mais chaque
mette. role
a qui veut
ne doit point
:
vérité, c'est-à-dire
elle n'est
est
pas manifestée.
sa manifestation pourvu qu'on s'y sou-
fois qu'elle se tait, elle
car
que la vérité y
le
abandonne
la
pa-
silence ne peut être qu'habile et l'église
l'être.
LXLX II le
y a deux forces
ecclésiales, tantôt la
pontifes tantôt elle
tificale
lumière descend sur
monte vers lui ; tantôt l'abstraction pon-
promulgue, tantôt
le collectif
chrétien suggère
:
et c'est
Saint-Esprit qui opère, mais on ne l'aperçoit qu'à
toujours
le
l'effet, et
longtemps après l'événement.
LXLXI
La
stricte justice,
Dieu ne
la
rend qu'à lui-même,
il
fait
miséricorde à la créature, mais cela ne veut pas dire impunité.
Si nous mesurons
le
péché à notre faiblesse,
il
devient par-
donnable, si au contraire à la grandeur de Dieu, missible et la
:
mais Jésus
s'est fait
homme
il
est irré-
et la faiblesse
humaine
grandeur divine sont mystérieusement
conciliées.
\
VIII
L'INSPIRATION
Croire au
Saint-Esprit, c'est le reconnaître dans
même
toutes les traditions,
en majeure partie erro-
nées, et à la fois le pressentir dans la gestation actuelle
;
imparfaits, dans les
œuvres souvent perverses.
L'Absolu de l'erreur n'existe pas
aucun homme,
la
:
non
plus, chez
Mais
méchanceté radicale.
paresse intellectuelle
préfère
décerner
ronnes ou lancer des anathèmes studieusement
hommes
discerner dans les
c'est, surtout, le
l'ivraie
des
que de
la
cou-
séparer
du froment, dans une doc-
trine.
Le Saint-Esprit n'admet pas ces appellations cules, les Gentils, les til,
un homme qui
mérique
était celle
l'univers.
ridi-
Païens? Qu'est-ce qu'un gen-
n'est pas juif, et quelle place nu-
de
la
Judée
? la
moindre de tout
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
238
La Force mais
est nécessaire
au triomphe du
Droit,
ne se manifeste jamais sans abus
elle
:
cha-
cun, suivant qu'il sera bilieux ou nerveux, décidera
son
rejet
ou son règne
moment
possède en ce
faut choisir non entre
mais entre
chacun aura
et
des caractères
si
tort.
Rien ne
tranchés et
il
deux choses également bonnes, de chacune.
les parties
Le bien ne s'opère que par combinaison avec un accident d'opposition
:
la
vertu n'existera que par la
ou
victoire de la volonté sur l'instinct
le
personnel
intérêt.
La
difficulté est
donc constitutive de l'œuvre
tentation, de la sainteté
cette matière est
:
et la
une des
plus obscures de l'occulte, elle bouleverse nos catégories d'entendement et nous force à ne pas tran-
cher au
Pour
vif et superficiellement. le
simple, l'humanité se divise, depuis son
aurore, en deux parts
peuple de Dieu
:
Israélisme et Gentilité,
et les autres
peuples
:
un
cela ne fatigue
point l'esprit.
Mais cela
mensonge peut
le
Jésus
n'est pas vrai
n'existerait
percer le
hommes
;
que
quand on
surveille,
:
le
catéchisme ment
si
on
un
mensonge
sont des enfants et les
qu'elle verra
? or, les
pasteurs doivent
proportionner leur parole à ceux qui
La dévote persuadée
proposait à qui
à l'enfant que le petit
dit
est-ce
le
?Le
les écoutent.
Dieu ne sera pas
—
v.
déçue, l'ombre de
Dans une
l'aile
d'un ange suffira à l'extasier.
civilisation
où tout
monde prétend à
le
tout savoir, à tout faire et à tout être,
de faire accepter Egalité est
Eglises et tins
ont
même
plus grands
est difficile
il
hiérarchie des êtres.
mot
plus affiché
le
même
sur les
veut dire ignorance incurable. Les La-
il
rois, écoles
la
le
239
l'occulte catholique
perdu
la faculté d'admirer,
de maîtres,
tels les
hommes du
peuple de
pays d'Occident
:
les
passé n'y trouveraient ni
sujet, ni disciple.
L'œuvre providentielle s'élabore avec des éléments plus dispersés et mélangés qu'autrefois core de l'ordre par la coercition, mais
y a en-
il
:
n'y a plus
il
d'obéissance véritable, faute d'autorité légitime.
Depuis
la
mort de Lacordaire
abandonne
piration
Parsifal, l'Evangile
clercs
les
même
dont
la dalle
et
de Gratry,
l'ins-
passe aux laïcs.
en musique, l'Eucharistie
réalisée en art est l'œuvre d'un et
et
homme
sans religion
ne porte aucun signe de rédemption.
Un autre
génie, moindre certes, mais croyant, Franck
qui a
de
fait
l'art
mystique n'a pas rencontré
la gloire,
car les catholiques de ce siècle sont les ennemis de la
pensée
et
niaiserie.
de
la beauté, les fervents sectateurs
Mois de Marie ou statue d 'autel
ou méditations, églises
même
et
d'efforts et
il
images
apologétique, tout
cela est sans soin, sans art, sans beauté
de Dieu, point
,
delà
:
à l'œuvre
a fallu qu'un acteur lut
240
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
en public du Massillon, pour révéler à beaucoup, ce
que
fut et ce
que pourrait
être
l'éloquence de
la
chaire.
La parole de Dieu dédaigne vains ornements
:
les artifices
curé Bottom
et le
avec moins de soin que
fait
et les
son prosne
journaliste son article.
le
pieuse ferait croire à la stu
Illisible, la littérature
pidité de tout ce qui est dévot
;
et
-
combien, je ne dis
pas d'intellectuels, mais de femmes qui ne trouvent plus un directeur, voire
L'Art seul
un confesseur.
encore sa prière de façon à être
fait
écouté par les anges et
en témoignent au Très-
ils
Haut. Les pasteurs ne savent plus paître leur troupeau,
ils
sont modernes et administrateurs, fonction-
non pas
naires d'Etat, religion et
apôtres, commissaires de la
non évêques.
Le don de
subtilité est le
de l'Esprit-Saint
;
il
don
essentiel tré-
terre profane et des objets
profanes instaurés indûment en
office sacré
:
il
per-
se nourrir l'âme et l'esprit de tous les fruits
défendus au reste des mortels;
dans
plus
permet de découvrir des
sors sacrés enfouis en
met de
le
l'élection
même
:
il
constitue une élite
à travers les
transitoires de la race et
du
lieu,
il
modifications
marque
l'unité
essentielle qui relie les religions entre elles et les
philosophies'aux religions
l'homme
;
par ce don seulement,
s'élève au-dessus de
la
sentimentalité,
il
v.
pense,
—
l'occulte catholique
241
conçoit au lieu de sentir et d'éprouver, c'est
il
l'archi-don.
y a encore des persécutions mais il n'y a plus de martyrs on a pu, dans toute la France, chasser les Il
:
moines de leur couvent sans avoir de procès vérita-
aux défenseurs. Entre
ble à faire
taque et la
foi
qui se défend,
il
le
fanatisme qui at-
y a un abîme
et le sen-
timent de Tolstoï, qui est de laisser libre cours au scélérat aboutirait à
aux
l'anarchie et
Socrate a bu la ciguë pour obéir aux
maux.
pires lois,
mais
les
gentilshommes qu'on venait chercher pour l'échafaud n'obéissaient qu'à la stupeur.
Personne le
n'a
quelque étendue dans
parti de l'ordre
droit, c'est
serne.
:
ne connaît ni son devoir ni son
un gendarme qui ne garderait que sa
L'autre
d'aliénés.
les desseins
parti
se
manifeste
ca-
par des crises
Quelques explosions stupides ont
suffi
à
précipiter la bourgeoisie terrifiée dans les bras de
l'armée et en attendant l'ère des prétoriens, on voit
l'homicide national se tourner
sur
le Petit
—
comme un
Poucet national, proie
ogre lâche
facile, gloire
sans
fusiller
quelques manifestants. De con-
duite, de plan, de
pensée rectrice, nulle ombre, ni
péril
;
en haut, ni
en bas, on
tons et d'idiots
:
et
tanneur,
un peuple d'avor-
depuis bientôt trente ans, ce
qui fut la France et qui
d'un
dirait
manque
n'est plus
à l'équilibre
que
du
le
garni
monde, 16
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
242
facteur ancien et vénérable
La Providence n'emploie ments donnés par elle
est
va s'annihilant.
qui
à son
œuvre que
à cette heure,
le libre arbitre et
impuissante littéralement à
que bien de l'humaine fange criminelle, mais elle
:
ne livre
les élé-
distiller
quel-
non que l'époque rien de
soit
caractérisé
et d'intense.
L'allégorique combat de la vérité et de l'erreur ne s'observe plus
ce sont des duels d'erreur à erreur
:
et la victoire est toujours
une
pour
défaite
l'idéal.
La Turquie vit littéralement de ses ennemis, chacun à son tour la soutient par haine du compétiteur, et la
curée de Constantinople est indéfiniment différée, parce que les chiens politiques se gardent entre eux, plus ennemis du partage qu'avides de la proie.
Un rangé
demi-million de cadavres chrétiens n'a pas déle
moindre ministre occidental.
d'autre solidarité
d'homme
peuple que celle de la force acquise
moment où
à
homme
Il
et
n'y a plus
de peuple à
l'intérêt et les sociétés
épuisent
pour durer, sans prévoir le prochain
elles se
découvriront sans idéal
et
sans
mœurs. D'après ce qu'on voit de l'individu sans science ni
générosité,
on se figure
proclament l'ignorance
et
se
le sort
des races qui
cantonnent dans
le
plus bas intérêt.
Calame, ciseau, pinceau, burin,
il
faut
une matière
v.
aux mains de paraissait,
il
—
243
l'occulte catholique
l'artiste
:
et si celui
de la rénovation
chercherait vainement la matière de
son œuvre.
La tisée,
civilisation latine elle
couronne de roses
la
brute immémoriale,
en
art, et la stupidité
religion
!
ressemble à Titania magné-
le
et
couvre de caresse,
nombre qui
en politique,
et la
est
Bottom
routine en
.
ARCANES DE
L'INSPIRATION
LXLXII
La
dans V universalité,
vérité est
maine
:
quiconque
ne pense point
;
cherche, pense
mal
se souvient
cette sorte
d'unité hu-
d'une patrie, lorsqu'il pense,
quiconque se souvient de sa doctrine, lorsqu'il :
il
faut se présenter au mystère,
V esprit
mom en tan émeut nu LXLXIII Le Bien étant combattu, mais le
le
Bien
droit de
est
mal
dans
il
a besoin de la force pour exister ;
les faits et
faire, tout le
nous avons une règle pour
non dans
monde a
les
celui de
idées.
Nul n'a
mal penser ; car
la conduite: la charité;
mais n'en
avons point pour la doctrine, qui soit universelle.
LXLXIV
V homicide mieux
est
un mal,
le
polythéisme une erreur
croire à cent dieux que d'avoir tué
un
seul
; il
vaut
homme.
v.
—
l'occulte catholique
Qu'est-ce qu'un encensoir et si
une prière
245
mal balancé auprès du sang répandu
est fervente,
qu'importe son lexique
?
LXLXV Le devoir spirituel lumières, mais battre les
il
est
de faire participer
faut donner à ceux qui ont besoin
non
et
pauvres qui refusent V aumône.
Il est plutôt fait d'établir
dans
prochain à ses
le
les idées ;
.soucient d'idées
l'harmonie
dans
les
mœurs que
et
ceux qui se
car chacun a besoin de moeurs
ne comptent pas, tellement
ils
sont rares.
LXLXVI La paix ficile
est la
plus grande chose de ce
à l'homme parce
monde
et la
plus dif-
qu'elle lui refuse implicitement sa
pâ-
ture de bête féroce.
Un cun
discours de simple raisonnement ne fixe l'attention d'au-
et la
Il n'y
saints
moindre violence suscite a que
meilleurs qui apprécient la modération;
eux-mêmes ont donné des exemples
lesquels ils
d'excessivité,
n'auraient point conquis l'imagination.
avoir la fièvre et
les
l'intérêt.
et
délirer
même
sur
on ne voit pas qu'ainsi on en
le
sort.
chemin de
On
les
sans veut
la perfection,
IX
L'EGLISE
La Magie enseigne, comme moyen non la
puissance réalisatrice,
pareil de
formation d'une chaîne
la
de volontés étroitement rivées Tune à l'autre par un
unique
vœu
et tous
:
les
maîtres de l'occulte en-
gagent leur disciple à former cette chaîne, formule ironique, car nul ne crée de tels courants sans in-
carner un événement providentiel, formule erronée car cette chaîne existe et telle qu'on ne la rêverait
pas;
ses
monde au tante,
anneaux passent ciel
l'église
même
et elle
souffrante
et
et
courent
de l'outre
s'appelle l'église milil'église
triomphante.
Les prières du Purgatoire (qui ne peut prier pour
lui-même) par
les élus
formidable et
et les
bénédictions sans cesse répandues
sur la terre, constituent un
et
armement
auquel rien ne résiste qu'en apparence
un court moment.
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
248
Pourquoi donc rassembler une douteuse bande
quand on a
même
les
formidables armées? Parce que
trois
podestats prennent des instruments spé-
ciaux pour leurs plus mauvais coups,
d'armer ses passions pour
cultiste rêve
commander que L'occultiste
d'obéir, et diriger
est
un
burg inexpugnable
l'on
si
Magie
est
veut
préfère
un
féodal qui voudrait ériger
ou
enfermer son
me
et
orgueil
en
:
inemployable aux intérêts individuels, la
et
Eh
joie.
croire, je le dis à tous
quelqu'un y parvient,
si
mieux
les
que suivre.
mettre ses secrets désirs en sécurité !
que Toc-
humain
assouvir, enfin parce que l'orgueil
bien
et
la et
punition ne tarde ja-
mais.
Quel
est le
péché d'Amfortas? Est-ce d'avoir
aux tentations de Koundry? Non, mais de lance
pour
Les armes sacrées sont
fatales
servi
de
la
sainte
faibli
s'être
défendre
se
de
Klingsor.
voire
fanes, l'extase
à assurer
du Vendredi
aux combats pro-
l'impunité
Saint, Parsifal a soin de
dire,
lui
pur
et
qu'il
ne
s'est
jamais servi pour
qui cherche
le
A
des fautes.
nous
chemin du Graal, sa.
défense de la
lance auguste.
Le prêtre qui trouble une âme dans
l'acte
de
la
confession est plus coupable que Tibère à Gaprée
car
il
s'abrite de
Dieu
même pour
:
attenter au pro-
V.
chain. Je
—
249
l'occulte catholique
l'ai dit ailleurs, el
En face de la communion munion des pervers à
je dois le répéter ici (1).
des saints,
y a
il
com-
la
côté des traditions véné-
:
errements sempiternels
et l'église
contient d'une façon latente un fanatisme
musulman
rables,
y a
il
tisonneur
les
d'autodafés
et
de
incendiaire
biblio-
thèques.
monde,
Or, jamais, nul au
pape, n'a eu et n'aura
fut-il
le droit
hiérophante ou
d'assommer au
de l'Esprit; un bûcher ne prouve rien contre time,
victime n'a point
si la
nom
la vic-
commis de crime ma-
tériel.
Certes,
l'homme qui
s'attaque
aux âmes, est
le pire
assassin, et les attentats contre la Foi sont incom-
mensurablement plus coupables que contre sonnes
:
il
les
per-
y a moins de sacrilège à tuer un prêtre
qu'à insulter l'Eucharistie, mais l'homme ne connaît
comme juge que
des choses humaines,
pour venger l'humanité sition
même
serait
une
en
:
non
compétence
a qualité
la Divinité. L'inqui-
principe est infâme
parfaite
il
et
le
:
elle
suppo-
moindre des
rabbins brûlés en Espagne l'emportait en savoir sur
Torquemada.
Au Verbe même
(1)
pervers, on ne peut opposer que
Le prochain Conclave.
336, p. 3
fr.
50,
Dentu.
Instructions aux cardinaux,
1
vol.
de
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
250 le
Verbe,
sinon
toute
droits, puisqu'elle
religion
ayant
les
pour ses
est la vraie
mômes
sectateurs,
une religion armée.
serait
Certes, la vérité s'abdiquerait, à ne se pas défendre,
mais dans taque
proportion et
la
et le feu
:
la
nature
même
de
l'at-
de peloton ne sera jamais une preuve.
La répression théocratique
s'écarte trop aisément
de l'humanité pour qu'on l'autorise. Le bûcher où périrent après Savonarole, Jean Huss, Jérôme de
Prague, Arnauld de Brescia servit de piédestal au
médiocre Luther.
Les deux premiers étaient gens austères quents
mand
:
leur idée
tout
à
le
bourreau
:
médiocre.
fait
d'une doctrine, à
Non,
simultanément
et
trognes
le
L'initial
celui qui ne conçoit pas j'ai
en extase, dont
viches
dans
moine
le
rire
pantagruéliques
et
éloalle-
mouvement
la contradiction, c'est
façon, blasphème!
ciel
s'incarna
et
d'invoquer
Dieu à notre
vu tourner des dervisage
réverbérait le
des Franciscains aux
suant
la
bêtise et
le
péché.
y a dans le catéchisme de munion, à cette question Il
ma
première com-
:
«
—
Il
«
y
a-t-il
eu des saints, parmi
Oui, mais en petit
Quel que
soit le
nombre
les Gentils? ».
poids qu'on accorde à
mon
témoi-
gnage, je n'ai vu en Orient d'autres saints que des
—
v.
l'occulte catholique
on me posait
251
question catéchistique
Gentils
:
Y a-t-il
des saints catholiques, en Orient? je répon-
drais
et si
« Peut-être,
:
la
mais en
nombre.
petit
:
»
La Communion des saints comprend les saints de Memphis et de Thèbes, les saints du Gange et de l'Oxus, les saints de l'Euphrate et de l'Eurotas.
Les Oannès,
Manou,
les
Orphée, les Zorastre,
les
les
Çakya Mouni ont engendré des légions de
et
de toute éternité
même
ils
saints
reconnus frères du
se sont
père et ont partagé leurs couronnes, aux ap-
plaudissements des neuf chœurs.
du vulgaire, clergé
Faites agréer
fresque où leur
saint
nimbe
Encore sophes
le I
Thomas
et saint
sentiment religieux
fidèle,
une
Augustin ôtent
mettent à Aristote
et [les
Mais
et
à Platon.
et
tolère-t-il
les philo-
figurez les apôtres se levant pour
céder la place à des brahmanes, à des lamas, à des
mages,
et les
fondateurs de religion plus près du
trône divin que les saints
eux-mêmes
:
ajoutez les
élus de l'Esprit, les génies, mettez-les au-dessus de
tous les fidèles
montrez Raphaël, Léonard, Michel
;
Ange, embrassés, caressés par
les
Anges
Paradis en entier en admiration devant les artistes
;
mêlez
le
Parnasse,
et
et enfin le
les
poètes et
Y Ecole d'Athènes
à la Dispute du Saint Sacrement, et vous verrez les
Franciscains serrer les poings
assommer, car
cette
et
penser à vous
vision qui est certes la réalité
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
252
confond l'ignare
céleste,
et rejette la crasse, l'igno-
rance, la routine, toutes les voies où marche, hébété,
de
le bétail
la foi.
Chaque période vine
a une dominante de direction di-
celle d'aujourd'hui est l'unification.
:
Les
étonnantes
découvertes
portent
récentes
un caractère de
diffusion des idées et de pénétra-
tion des
Les
races.
cosmopolite,
expressions
sont des
»
«
internationale,
faits spirituels,
il
d'autre frontière véritable que la culture
comprennent entre eux
civilisés qui se
:
n'y a pas il
y a
et les
les
bar-
bares ou les ignares qui sont forcément bornés par leur intimité.
Prince persan,
Tel tel
tel
kabbaliste de Jérusalem,
brarnahtchari de Benarès est tandis
triote,
que j'ignore
la
mon
vrai
compa-
peuplade sauvage à
laquelle appartient le président de la
République
française.
hommes
Les
de savoir et en
bonne volonté sont
entre eux
lui
:
on
même les
:
que
tandis que les ignorants et
s'avouent les ennemis de tout bien et les plus féroces.
Le Saint-Esprit a de
temps de
frères possiblement, quels
soient le lieu et la race les fanatiques
môme
ses
hommes
qui ne relèvent que
reconnaît à ce signe, qu'ils sont puis-
sants en œuvre, et qu'au lieu d'emprunter leur prestige à la religion, ils lui
en apportent
!
v.
Des
—
253
l'occulte catholique
relations se peuvent établir par l'amour ou
l'enthousiasme entre
les
esprits purs et les esprits
immortels.
Gomment douter que l'intelligence ne se réponde d'un monde à l'autre, puisque Dieu même accorde le
miracle à la prière.
Les conjurations n'agissent que sur conjurateur
:
un pur
désir
seul
atteint le
supérieur. Qui s'inquiète de savoir cette
communion ne
l'obtient
l'esprit
pas
s'il
et
est
du
monde digne de
qui l'implore,
la reçoit.
L'oraison mentale est la voie de l'extase, et la
mé-
ditation celle de la vérité.
Quant à l'Hénosis, ne faut point parler
ou aux
il
un saint mystère dont
;
il
n'advient qu'aux purs ingénus
aigles de l'esprit, mais tous
leur aimantation ner.
:
c'est
peuvent choisir
et la placer haut, c'est se prédesti-
ARCANES DE
L'ÉGLISE
LXLVII
La et
puissance d'un signe
vaut
est
donc
le total le
de la foi qu'on y attache,
est faite
de ceux qui y croient. Le signe de la croix
signe tout-puissant.
LXLVIII Justus aquse, Deus mare.
L'homme
si
grand
que porté sur un
ne parvient à sa complète lumière
soit-il,
collectif religieux
on ne réalise point ; d'âmes massées par
la matière le
:
on pense
seul,
du grand œuvre
mais seul
c'est la
foule
Credo.
LXLIX
U Eglise est Vindignité
une
de ses
telle
merveille quelle vit
membres
et
qxCïl
et
vivrait
malgré
faudrait la conserver
— l'occulte
catholique
même
si
tenait
Depuis qu'elle a paru,
il
v.
comme
nécessaire,
on
la
255
pour fausse
et
inau-
thentique.
ce n'est et le
n'y a plus d'autre religion
:
car
point un nouvel ouvrage que des morceaux choisis
Protestantisme
une chose à part
est
un fragment de
distincte,
et
comme
catholicisme, non pas
Mahométisme
le
est
une
ampliation du Mosaïsme.
G
mon
Si
goût ne retient dans V œuvre de Raphaël que
Chambres, ce n'en
est
pas moins
seul Raphaël que
le
un nouveau tome en arrachant
on n'a jamais
fait
une statue en
la brisant
:
depuis dix-neuf siècles que
donc le
les
f admire
;
des pages, ni
n'y a point d'autre religion
il
catholicisme
et il
n'y en aura ja-
mais d'autre. CI
La communion de tous
les
temps
des Saints doit s'entendre de tous les saints,
et
non des saints
latins et des seuls patriarches
hébreux.
Les autels d'Oannes, de Zorastre
dans
le ciel sitôt
et
que détruits sur la
d'Orphée ont été dressés
terre.
G1I
On tantôt
se figure
aux
telligence.
que
grecs ou
le
Paradis
aux
latins
est ; il
comme est
à
le
Saint Sépulcre,
la charité et
à l'in-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
256
GIIÏ
On
devrait dire
réformer
le
des vieilles
sentiment du bas fidèle
sa bénédiction » ici-bas
aux prônes
;
«
et belles églises,
pour
demandez à V architecte
car celui quia bâti une maison au Seigneur
a la première place chez
le
Seigneur.
X L'EXPIATION
Nul
homme
pelé péché originel ble péché a son
Athènes
et la
pur
n'est
;
l'imperfection sérielle ap-
permane en
remède qui
lui
à
la
mais
l'inévita-
s'appelle l'expiation à
Pénitence à Rome.
L'expiation est de deux sorties fait
:
Normale de
justice
:
fatale, elle
satis-
consentie elle vaut
;
le
pardon au pécheur. Quel confesseur, après l'ordinaire aveu, demande «
Avez-vous trempé dans un péché avez-vous
à-dire,
Avez-vous juifs?
été, soldat,
pris part
Avez-vous
été
aux
collectif? c'est-
marin, aux colonies?
et
complice de
»
Le Prieur du couvent a qualité pour obtenir passive
âmes,
et
»
éclats de haine contre les
instrument
crimes contre l'humanité?
:
obéissance, c'est un
la
recteur légitime des
nul ne subit son autorité qu'il ne
l'ait
cepté de son plein gré et sans contrainte. 17
ac-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
258
L'officier n'a
aucune autorité morale,
et
son com-
mandement
n'est
ment;
sur les Allemands ou tirez sur les Fran-
« tirez
qu'une transmission de mouve-
çais, » l'officier dit et le soldat fait «
Feu
!
»
On comprend commentcette obéissance existe, mais non pas comment elle s'est établie et il est instructif ;
de
le
rechercher dans l'infériorité de l'espèce humaine.
La plupart des et
de la dignité
êtres n'ont
barbare, avec moins de
risque
qu'aux immortels principes, métier
un
;
et
homme
le
la liberté
remet à
l'état
qu'autrefois.
Jus-
militaire les
l'état
:
aucun sens de
militarisme était un
on devait encor sous Louis XVI, soûler et lui
compter quelques louis pour
lui
extorquer sa signature. Les tyrans n'auraient pas osé marquer tout toir
:
troupeau national pour l'abat-
le
La mort
n'est
soldat moderne, mais la
ma-
ce sont les libertaires qui l'ont
pas ce qui menace
le
ladie; l'autorité du
médecin
fisante
mourir
pour :
la
résister
aux
fait.
militaire n'est pas suf-
officiers et tout
malade doit
même change de nom, à l'armée, crevaison. Tout homme valide à vingt-
mort
elle s'appelle
et-un-ans va à la caserne jusqu'à vingt-quatre ans, entendez-le bien, tout
homme
valide, et
voyez
l'agri-
culteur, l'apprenti, toutes les sortes d'ouvrier arra-
chés à
la famille,
être jetés
au
travail, à leur vie
propre pour
dans l'obéissance passive, tempérée par
café concert et le lupanar.
le
259
l'occulte catholique
V.
Demanderez-vous
la
continence à des
hommes
auxquels vous ne pouvez pas parler de morale ? ne peuvent se marier qu'après trois ans de mau-
Ils
vais lieu et d'ivrognerie. Car,
si
l'ivrognerie pouvait
être excusé, ce serait chez le soldat, qui, le
joug brutal, s'abrutit par tous
pour subir
moyens.
les
Le Recrutement tuera les nations modernes, ni la sanile, ni
morale ne résistent à
la
la
galère mili-
taire.
C'est bien à •sévice,
bue à
tort
qu'on s'acharne à attaquer
barbarie de discipline
telle
:
tel
ce qu'on attri-
l'individu est le jeu régulier de la machine, la
plus formidable que les peuples aient jamais trouvée
pour régulariser Jadis les
le
suicide et l'étendre à l'univers.
guerres étaient cruelles,
néfastes
elles
;
n'immobilisaient pas l'entière nation.
Aujourd'hui, l'homme valide est perdu pour la civilisation, le vrai travail et le foyer,
à sa majorité
en
:
en tout temps,
voilà le trait dislinctif de cette
époque
face des autres.
On répondra je conclus
que
qu'il n'y a les
pas
moyen de mieux
peuples occidentaux se sont
tuellement condamnés au suicide
et qu'il n'est
besoin de peste, ni de guerre, pour barbarie,
le
faire:
recrutement
le
muplus
retour à la
suffira.
Or, cette destruction organisée des peuples, par
eux-mêmes,
est tellement
insensée qu'elle voudrait
260
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
être désignée par
un nom spécial
:
péché contre
le
l'humanité. 11
qu'on fasse
est rare
mœurs
qu'on
et
tour de soi:
phie est
là
soit frappé
de ce qui est général au-
pour tout justifier
monde
de ses propres
fameux sens commun de
le
naliste de Voltaire: «
tout le
la critique
:
comme
et
philoso-
dit ce
jour-
Qui donc a plus d'esprit que
mot sémillant
»
la
l'habitude rend tout
:
acceptable et lorsque une race se met des anneaux
dans
le
ornement devient plastique
nez, cet
et rai-
sonnable? Ici l'Eglise
pape ies
a vraiment
bullifie à
a
lui
fait
et
le
fusil
mandat. Le
et,
son vieux
et
non
poul-
mauvais
accepter la déshonorante
complicité du suicide militaire. crosse avec
à son
propos d'un pamphlet
massacres d'Arménie,
génie césarien
manqué
L'Eglise croise sa
parce que des braillards de rue
ont jeté quelques cailloux au presbytère.
Le
pire désordre a toujours été
une usurpai ion de
pouvoir aujourd'hui on arrive à l'insconsciente con;
Aucune place
fusion des compétences et des rôles.
n'étant vraiment remplie, chacun légifère à sa guise, et
en empiétant ne nuit à personne
:
l'indifférence
étant devenue l'opinion. Nul ne croit à la sincérité
du penseur lui-même prédilection, Il
serait
:
on voit dans sa doctrine une
un penchant
oiseux
et
non une conviction.
de rechercher
encore
la
vérité,
v.
261
l'occulte catholique
recherche ne renfermait sa raison, en
celte
si
—
Tous
les
deux
:
péchés contre
l'acte
président
le
elle.
Saint-Esprit se réduisent à
le
de l'ignorant, l'abus du savant. Botlom conseil des ministres, et Prospero fai-
sant servir sa magie à de vaines ambitions sont les
extrêmes de cetle prévarication. Ne rien comprendre
un
et vouloir tout expliquer, être bile,
un ha-
sot et être
vouloir sans savoir, et vouloir malgré qu'on
sache, termes égaux d'injustice et de désordre.
y a encore de la répression, il n'y a plus d'obéissance sociale on déshonore des chefs déshonnêtes II
:
mais on leur continue l'obéissance par faiblesse, et nécessité.
vaudrait mieux se taire jusqu'à l'heure
Il
d'agir et réaliser enfin son mépris.
méprisent leurs pasteurs, mais
donc
c'est II
Les peuples
ils
latins
subissent
les
:
qu'ils n'en méritent point d'autres.
n'y a jamais eu de peuple saint, mais dans tous
les
peuples
en
même temps que
il
y a eu des saints l'intérêt se
le
:
devoir individuel
résument à
la sancti-
fication.
Partout
et
été réputés
toujours
le
meurtre,
abominables
:
les
de Mosché sont l'abécédaire de
vol et le viol ont
le
dix la
commandements morale
et rien
de
plus.
Les commandements de mais
ils
l'Eglise doivent être'obéis,
sont moins immédiats,
il
est
moins coupable
de ne se point confesser (quoique cela
soit
un pé-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
262
que de tuer un homme. Etre humain, voilà
ché)
l'ordre
plus absolu
le
et
:
monde
tout le
l'en-
tend.
En Egypte, cun autre le fellah
trouvé plus d'humanité qu'en au-
j'ai
lieu.
On m'a
ma
a essuyé
offert à boire
poussière et m'a guidé, et cela
sans intérêt, par humanité Parisien a été
le
sur les routes;
tandis que
:
le
Français et
inhospitalier que l'Arabe,
aussi
aussi brutal que l'Allemand.
La
bienveillance pour celui qui passe,
au passant, s'appelle une vertu,
même
aux yeux des prêtres
Comment le divin comme il eut fellah :
et cela
sourire
le
ne se
pas
lit
latins.
[Maître n'a-t-il pas parlé au
compris '.Mais
été
fal-
lui
il
des bourreaux, et seul Israël était assez bas-
lait
sement
immoler l'Agneau
pour
fanatique
sans
tache.
Après
les
Egyptiens,
les
moins méchants des hommes les
gens de Paris,
et
Provençaux sont :
les
sont
les pires êtres
à Paris les gens du boulevard
ceux-là incarnent l'instinct de bête
et
;
y ajoutent la
perversité.
Même sans
la sanction
barrait et
sans paradis
le
et
sans purgatoire, c'est-à-dire
de la vie future
devenir,
il
et la loi
faudrait encore., sous
en face du scheol, rester pur ou,
fier.
de justice le
terni, se
ciel
puri-
v.
—
l'occulte catholique
263
La Beauté morale est une conception si logique pour l'homme développé, que le péché, considéré
comme un rité est le hait.
faux accord, une déformation, une vulga-
encore haïssable au
même
titre
où
la religion
ARCANES DE
L'EXPIATION
GIV
L'homme cheur ; le
il
naît imparfait
peut se racheter de V imperfection sérielle
péché mais V expier,
s'élève
son imperfection
et
en
finalité,
difficile et
et
dès lors,
plus haut
:
rend pé-
le
;
non
éviter
moins heureux que pur,
il
car cette élévation est l'œuvre
hautaine de sa volonté.
CV Le péché et
collectif est celui
n'apporte aucune passion ;
race dont
les
nir de tous C'est
où
il est
l'individu est instrument
expié collectivement par la
passions l'ont délibéré, mais
les
il
alourdit
le
deve-
passifs qui y ont adhéré.
une erreur de dire qu'un colonel relève
conscience, puisque
le
colonel n'a
le
soldat de sa
aucune valeur morale
et n'est
lui-même qu'un instrument. Les soldats de conquête seront jugés
comme
bénéfices
complices, encore qu'ils n'y aient point trouvé de
mais des
risques.
—
v.
265
l'occulte catholique GVI
L'incompétence
l'abus sont
et
les
deux
délits contre la troi-
sième personne. Il n'est
jamais permis de faire
ployer ce que l'on sait contre la
damne
ce
qu'on ignore ni d'em-
Norme
:
et ce
point de vue
tous les démocrates et quelques mages.
CVII
La Les et
sainteté est
un phénomène
collectifs sont
pécheurs
Jésus a fait de cela
un
individuel,
et bêtes,
prestige
comme
le
génie.
mais combien pitoyables,
!
GVIII
La
civilisation en sa
a priori, ignorée
dît
menue monnaie
Français
et
est
une bienveillance
fréquente chez l'oriental.
GIX Le péché est suffirait
la laideur
non pas à
en acte,
réaliser,
la perfection chrétienne.
et
le
sentiment esthétique
mais à faire concevoir
l'idéal de
XI
LA RÉSURRECTION
La résurrection de est
la chair, selon le
incompréhensible,
quatre grâces
:
elle
catéchisme,
suppose chez
les
élus
l'impassibilité, la clarté, l'agilité et la
subtilité, toutes qualités négatrices
du corps,
cet en-
semble organique.
Comme point,
il
si
l'obscurité de
a fallu qu'on
le
cet article
ne
rendît absurde. «
suffisait
La résur-
rection de la chair est un avantage de l'Eglise, parce
que
les vrais fidèles ressusciteront seuls
pour vivre
éternellement avec Dieu. «
Quels sont
les vrais fidèles?
après avoir reçu de l'Eglise chés.
la
Ceux qui sont morts
rémission de leurs pé-
»
Ceux donc qui sont morts avant
l'Eglise et
en igno-
rant l'Eglise, ne sont point vrais fidèles, et ne vi-
vront point avec Dieu
!
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
268 Voilà
conception du fameux Gaume, brefié par
la
Grégoire XVI, approuvé par chini et
Lambrus-
cardinal
le
corps épiscopal. Ces blasphèmes qui dé-
le
fient à la fois et la raison et l'Eglise, s'inspirent d'un
sentiment politique Si fils,
vraiment
et
mosaïque.
l'Eglise distribue tant
combien sont admirables ceux
naître, l'ont précédée et devinée
de lumière à ses
qui, sans la con-
dans leurs vertus
et
dans leurs œuvres. Bellarmin insiste
avons maintenant
montré que
le
:
« les
mêmes
ressusciteront
corps que nous ».
La science
a
corps vivant, molécule par molécule,
se renouvelle en sept années, et on
évoque
les plai-
santeries de Voltaire sur la résurrection du mission-
naire
mangé par
le
Huron. Tout cela vient de
inconséquence d'avoir
quand
fait
Créateur est un Trinôme.
le
composé de corps, d'âme passible,
ments
il
n'est
que
l'esprit est
;
donc que
un binaire de
la
la
et d'esprit
la créature,
L'homme :
le
essentiellement immortel,
la
partie
est
corps est
forme des deux autres
résurrection soit un
mique, portant sur
cette
il
phénomène
élé-
faut
ani-
médiane du composé
humain. Toute médialité tient de deux termes; l'âme chez les uns se spiritualise, elle se matérialise chez les autres
:
l'esprit figuré
par la baguette du caducée
emblématique, équilibre
les
deux serpents,
le senti-
—
v.
ment
et l'instinct
l'occulte catholique
2(51)
en opposition pondérée. Le devenir
exige que l'un l'emporte et dévore l'autre. Le péché
corrode l'âme
comme
la
maladie
corps, et la pé-
le
littéralement une cure mysté-
riode purgative est
rieuse des blessures de la vie, de toutes les maladies nées de la concupiscence et des passions ter-
non réprimées.
restres
L'âme prend fatalement des habitudes corporelles, elle
épouse
les instincts
ple, la participation rait
:
dans
par exem-
la volupté,
de l'âme est éclatante. Que se-
donc une sensation dégagée de sentimentalité?
La
résurrection de la chair sera donc l'âme épurée
au point de n'avoir plus qu'une forme corporelle au lieu
d'un corps.
On ne
peut concevoir l'informe; les
forme de
esprits sont formels et la
la résurrection
sera l'analogue du corps. Mais quel est l'analogue
d'un noir
étincelant diamant
clame
:
Oui,
comme
morceau de
et salissant :
houille, le
l'hymne des Rose-Croix,
le
et
pro-
Gemmatus resurgam ! le le
corps actuel
carbone
est
est
au corps
au diamant
;
Tépithète de corps glorieux le
Pendant
la vie,
se fait
il
repoussé entre l'âme
et le
son corps, l'assouplit,
il
fait
en
le
donc une ;
au
reste,
supposer.
un perpétuel
corps;
ressuscité,
c'est
transfiguration plutôt qu'une résurrection
le
pur
travail
de
vertueux modèle
est vêtu et
non opprimé;
pécheur, au contraire, est semblable à un
homme
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
270
armé de toutes pièces les
et
coups qui bossèlent
Pour entendre
le
dont
la
le fer.
mystère de
la résurrection,
avoir pénétré celui de la mort et
point
chair céderait sous
le
faut
il
théologien ne
l'a
pour simplifier l'énonciation.
fait,
n'y a qu'une mort, celle que nous connais-
S'il
sons, la résurrection fera revivre ce que nous avons
vu mourir rait
:
la chair.
existera
l'état
la chair
ne sau-
impassible et subtil, la résurrec-
ne s'applique qu'à une mort future, astrale ou
tion
animique qui gative
dans
que
Mais outre que
après laquelle nous
et
la grâce.
la
épreuve de
est la dernière
On
la vie
pur-
sommes confirmés
a trop l'habitude de considérer
confession in articulo mortis nous refait une
pureté, elle nous rouvre un crédit miséricordieux.
Eh! quoi! demandera-t-on, ne
s'est
est-ce
que
celui qui
point damné, pendant la vie, se pourrait dam-
ner après la mort; est-ce que l'âme du purgatoire
garde du libre arbitre pour se précipiter au néant?
Toute réponse serait téméraire,
et
ce sont là des
questions insolubles, puisque la Foi n'a point de révélation, ni la science d'expérience possible.
Mais
il
est indubitable
ganique à le
la vie astrale
que
ne se
le
passage de
fait
la vie or-
pas aisément
désincarné ne s'accoutume qu'avec lenteur
leur à son
nouveau
Natura non
et
et
que dou-
sort.
fecil saltum,
il
y a donc une enfance,
v.
—
l'occulte catholique
une adolescence, un âge mûr, une mort après
une
vieillesse et
vie terrestre, et les hindous ont pris
la
pour des superpositions indé-
cette évolution vitale finies d'existence.
cision
271
Il
y a des esprits qui fuient
comme une borne
de
la pré-
l'esprit et d'autres
qui
précisent afin de s'avancer plus avant, et de faire
du point évident un point d'appui pour des gations plus hardies encore. La vie pourrait présenté par un tryptique,
le volet
ins^esti-
être re-
de gauche repré-
senterait la vie terrestre, l'autre, la vie astrale et le
panneau central
On y
serait consacré à
verrait d'abord
l'homme analogue au
chenille, enfin, magnifique papillon. la terre, la chenille
libre et
sur l'arbre,
harmonieux dans
Le Dante,
ce
:
«
le
l'air et la
grand
très
précision rigoureuse
pour former
résurrection.
la
initié
ver, puis
Le ver
vit
dans
papillon se joue
lumière. dit
l'a
Nous sommes
avec une
les vers
nés
la farfale d'éternité. »
La résurrection de l'homme ne ressemblera pas plus à son ancienne image que
semble au ver
:
mais
il
sera
le
le
papillon ne res-
même
individu doué
d'essor,
au lieu de ramper par un pénible mouve-
ment de
ses anneaux.
Qu'admirons-nous dans l'œuvre
d'art,
sinon une
résurrection des corps; cette harmonie d'idée de l'Ecole d'Athènes, ce frémissement de justice
gement Dernier,
du Ju-
cette joie sainte et forte de
l'As-
272
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
somption du Titien, ce sont des apothéoses. Tout ce qui n'est pas en hauteur n'est pas de les
Vélasquez, que
les
Syndics de Rembrandt. La
vie dans l'œuvre ne suffit pas
donnerait-elle
:
sion de la réalité, elle ne donnerait rien doit des visions et Il
faut
pas plus
l'art,
;
l'illu-
l'artiste
non des vues.
une particule d'imbécillité dans sa nature,
pour regarder sans ennui un Hondekoeter, de
même
pour supporter au théâtre
le
quotidienne
goûts d'avortés ou
;
ce
sont des
fac-similé de la vie
de
dégénérés.
La Beauté le
est la moralité de la
vulgaire sont
immoraux
et
forme
:
le laid
et
corrupteurs. Les êtres
vraiment beaux ne sont pas vicieux
et je
ne crois pas
à la splendeur des anciennes courtisanes, ni à leur
charme. Celle qui passe de total
de ses amants
main en main, devient
et les riches
vite
le
de tout temps furent
médiocres. L'amour lui-même serait une résurrection nerveuse, Il
est
s'il
réunissait
virtualités d'idéal.
un mystère que Ton n'aborde pas, quoiqu'il
résulte des lois admises du la
deux
complémentarisme,
question du sexe dans l'éternité. Le sexe
c'est
moral
disparaît dans la seconde mort, le couple est
une
idée inconcevable à l'état paradisiaque, ce serait le
mariage sans enfant.
Non, Dante
et Béatrice,
au jour de
la résurrection
V.
—
ne seront qu'un tion
même
du génie a deviné
gyne
final,
273
l'occulte catholique
Wagner, par
l'intui-
dogme Eleusien de
l'andro-
être, et le
dans Tristan
et Yseult.
Quelle confusion surgit d'une pareille idée, qu'elle
évoque d'angoisses
de susceptibilités
et
mourront sans connaître terme d'Aristophane tante? d'êtres
Comment si
la
«
leur moitié
!
»
Ceux qui selon le
trouveront-ils et consen-
se fera cette prodigieuse réunion
apparemment dispersés? La matière
pleine de ténèbres, mais derrière elles, vérité, regardons-la,
même
il
est
y a une
sans la voir, afin de la
supposer dès à présent.
18
ARCANES DE LA
RÉSURRECTION
CX Il
y a deux morts
animique, place
le
c'est
,
la
mort physique
au lendemain de
dogme de
cette
et
la
mort astrale ou
seconde mort que
se
la résurrection.
CXI
La Résurrection implique V identité d'état ;
pour
le
de personne, mais non
juste, c'est littéralement, l'apothéose.
CXII
Le théâtre antique représente des héros série de purifications volontaires
souci de la vie éternelle que
le
et
ne figure qu'une
ou de fatales angoisses, en un
mosaïsme a ignoré.
CXIII
Par
analogie, la seconde vie suppose une seconde mort
celle-là,
terme de l'évolution.
:
V.
—
l'occulte catholique
GX1V Jamais
l'être
un
ne revient à
état déjà vécu
:
il
monte ou
descend, mais rien ne se recommence, ni en ce monde, ni en
Vautre, tout se suit, s'enchaîne far 'progression.
cxv Deux qu'elles elles
religions sont en dessous de toutes les
nont point de
vérité et l'eussent gardé jalousement si
V avaient possédée
Le Mosaïsme
et
autres parce
:
V Islamisme.
CXVI Le point extrême du devenir humain initial
:
est le
retour
au type
Vandrogyne.
GXVII
En
cherchant seulement la beauté pure,
plus dit, sur la destinée du corps, que pas
Le génie
voit en
Dieu
les artistes
un
en ont
philosophe.
.
CXVI II II
y a une magie en images,
mentaire ferait pâlir
les
les
chefs-d'œuvre dont
le
com-
dissertations et les traités.
CXVIX Le mystère autour de nous pouvons regarder
le sol
sible les aigles de notre
ou
le
est
semblable à la matière, nous
ciel,
jetons aussi haut que pos-
imagination.
XII
LA VIE ÉTERNELLE
Cette expression de vie éternelle qui termine le
symbole,
suffirait, si elle était
la science,
Pour ou
comprise, à satisfaire
à cesser ses désaccords avec la
foi.
le catéchiste, la vie éternelle c'est le
l'enfer,
c'est-à-dire
paradis
deux pôles d'aboutissement
qui terminent l'activité.
Sans rechercher semble que
le
ayant
dans
la béatitude
c'est
bien là
le
un béat, d'un
satisfait
l'homme
homme
lettes
n'ait plus à
en Dieu, une
la suite
commence
en rêverie,
et
:
fois
entré
et
l'idée
dit
de
au som-
conquise, sup-
du devenir, quand
l'élu,
il
avancer, et
que
synonyme au repos
meil. Cette quiétude
éternité
à la justice et
sentiment général puisque on
béatitude sert de
primerait donc
sentiment des théologiens,
embaumé dans
la véritable
les
bande-
de son élection, cesse de vouloir, de mériter et
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
278
de progresser, littéralement
que
iidèle, telle
Autre est
jouit de sa retraite de
l'église la garantit.
vraie notion
la
il
:
la vie éternelle c'est
l'éternité de la volonté et de l'acquisivité, c'est l'ac-
célération du
mouvement,
c'est la croissante inten-
sité. 11
que par
est vrai
cette expression de voir
Dieu
face à face, on a brouillé les images et les notions.
A
quel degré l'élu percevra-t-il l'ombre de la lu-
mière divine? Cela ne peut être précisé, d'autant que la divinité est aussi diverse l'éternité,
même
où
chaque il
l'a
esprit
que
créature
la
et,
dans
sentira Dieu, par le côté
perçu en ce monde.
Mosché, Dante
Michel-Ange sentiront
et
la
toute
puissante force du Créateur; et Platon, Léonard de
Vinci et saint François percevront sa subtile charité. Unifier les actes, c'est faire de l'ordre et la morale doit être unitaire
:
mais
du sentiment
la diversité
ne doit pas être violenté, et pourvu que
convienne pas à
la
Majesté de
l'objet,
sous quel angle de réfraction notre âme Père,
roi,
l'idée
ne
qu'importe s'extasie.
prieur, juge, poète, artiste, Dieu
tout cela et pourvu qu'on l'aime, on
le
dis-
est
trouvera selon
son amour.
L'époque actuelle a lui contester ses
fait
tant de ruines qu'il ne faut
quelques progrès
résies, et surtout d'hérésies
:
n'y a plus d'hé-
il
armées
:
l'idée
de con-
—
V.
trainte
CATHOLIQUE
i/ OC CULTE
en matière de
foi
ne
vit
279
plus que sous
le
bon-
net des cosaques et elle vit politiquement. L'Etat, être collectif, doit avoir la
majorité, mais accueillir
comme
communions. L'armée du
religion de la
des sœurs les autres
Salut, avec ses cantiques
discours inénarrables, sa musique,
imbéciles, ses
vraiment turque, fait du bien. faut
Il
trui
:
aimer Jésus, se convertir
et convertir
au-
excellente formule. Laissons venir au Bien par
tous les chemins
âmes, on
;
tôt
ou tard
l'Eglise nassera ces
prépare, littéralement.
les lui
L'inquisition dont le détestable esprit n'est pas
mort, mais qui se renferme impuissante sous aurait poursuivi et brûlé les salutistes,
le froc,
comme
sanhedrion a crucifié Jésus par orthodoxie. Si
le
le fa-
natisme a été assez insensé pour changer un Dieu en criminel, redoutons cette passion abominable et la
combattons partout où C'est
montre.
elle se
calomnier Dieu
que d'employer
contre les écarts du sentiment les crimes,
non
les erreurs
;
:
il
la
Force
faut rechercher
car l'énonciation des or-
thodoxes est pleine d'erreur
et
il
n'y a pas un caté-
chisme diocésain qui ne puisse valoir l'autodafé à son rédacteur,
si
quelque penseur s'en
L'état paradisiaque sera fait de notre
rons ce que nous aurons cru
;
faisait foi
:
juge.
nous se-
de notre espérance
:
nous nous réaliserons en ce que nous aurons espé-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
280 rés
même
de notre amour, nous deviendrons, cela
;
que nous aurons aimé.
Le dans
aimé Dieu, devient donc Dieu
saint qui a
sens où un enfant, encore inconscient, est
le
heureux comme un Mais
notre
si
roi.
foi s'est
inharmonique,
fut
? Oui,
si
trompée,
cœur
notre
si
notre espérance
fut
désordonné? La
période purgative nous orientera à nouveau, mais
nous n'aurons jamais
ceux qui,
l'élection pareille, à
dès ce
monde, conçurent des pensées
L'Eglise
nous répète sans cesse de nous préparer à
la
mort
et c'est
:
Non seulement nir,
il
une recommandation maternelle.
notre effort
bas
d'ici
facilite le
deve-
l'assure.
Qui a pensé à l'éternité; qui n'a
le
temps, possédera
le
pensé qu'aux contingences se verra
L'homme sans
un étranger dans l'au-delà, on ne
dans
l'éternité,
refusé par l'abstrait.
et
d'éternité.
comprendra
il
pas,
idéal sera
n'entendra pas il
la
comme langue
sera seul, et infiniment
malheureux. «
Le temps
et la
matière sont deux idées corréla-
tives et inséparables; le
matière
temps.
;
temps
sans la matière,
il
c'est la
durée de
la
n'y aurait point de
»
Ainsi s'exprime Lacuria
que du mouvement chimie appelait
le
:
mais
cristallisé,
chyle, et le
la
matière n'étant
ce que
l'ancienne
mouvement
n'étant
—
v.
que de
pensée à
la
pensée n'étant que
l'état
dynamique
l'abstrait
ayant sa personnalité en et
281
l'occulte catholique
inférieur, et la
en modalité, et l'abstrait
les idées
mères, tout se tient
Spinosa a raison, l'enchaînement des séries per-
met de monter ou descendre Le temps
l'homme
est relatif à
sa vie organique
La notion de
;
l'échelle
l'éternité est le
la
du Logos.
être temporaire,
en
temps absolu.
durée vient des phénomènes de
croissances et des décroissances en nous et autour
de nous
:
l'éternité
est
une affirmation absolue
une croissance ininterrompue tiplie
que
11
le
temps
se mul-
sans cesse par lui-même et on pourrait dire
l'éternité
elle se
là,
:
et
s'augmente incessamment ou plutôt
génère de
soi.
découle donc, que
l'élu
devenu éternel
pera à ce mouvement sans réaction
du divin s'augmentera, dans résistance à un
tel
et
la seule
partici-
que sa vision
mesure de sa
émerveillement.
Car Dieu, pour anéantir sa créature coupable, n'aurait qu'à lui montrer l'ombre de sa lumière et
l'âme aveuglée, consumée, anéantie ne survivrait pas à cette foudre de splendeur
:
mais ce
serait
une
divine mort et non un châtiment.
Voilà pourquoi ni les élus, ni les damnés ne verront Dieu parce que les uns et les autres ont besoin
de l'éternité pour supporter leur joie ou leur supplice.
ARCANES DU
TEMPS
CXX L'homme ne pense que par
opposition entre deux idées
ne peut rien percevoir sans son contraire
;
une chose
; il
que
n'est
ce qu'elle n'est pas.
Mais
la perfection de la
terme qui équilibre
et
pensée
marque
le
est
de trouver un troisième
degré entre V affirmation
et la
négation. Il ne fait
nombre ;
le
pas jour, donc
il
fait nuit, le vrai terme sera
clair obscur est proportion entre l'un
et
pé-
l'autre.
CXX Tout jugement contient une antinomie saire
;
pour
le
maintenir
il
:
faut être implacable. Anarchie ou
massacre ; celui qui accepte l'un ou l'autre il
l'ordre est néces-
est
un misérable ;
faut trouver une forme de défense qui sauve l'ordre stricte-
ment, avec l'art de
le
minimum
penser
et d'agir.
de massacre
;
ce
minimum
est tout
v.
—
283
l'occulte catholique
CXX1 Lent
et
lourd en nos jours mauvais, rapide
tants de joie, le temps est
mesure
et l'autre est
qui subit la
loi
ins-
incommensurable. Par conséquent tout
du temps
est périssable,
âme, dédiée aux vanités
qui
sans
l'
aux
contraire de l'éternité; l'un se
le
la partie de notre se transporte
et léger
effort
dans
avenir, est impérissable, car
il
le
;
passé
tel
corps, telle
le
mais notre et
esprit,
se projette
échappe au temps
ce
et il
dans
agit en
ternaire dans les deux modes de durée.
GXXII L'éternité, c'est l'unification
ou bien
—
ce
qui fut
et sera,
au présent, du passé
EST.
et dit
futur
LE
TRIODOS OCCULTE
r
L'OCCULTE
DU PÈRE OU
LA,
Chaque race humaine conçoit propre génie tion vient de
:
son
théistes,
Ange
l'a
selon son
de Dieu,
la figura-
l'homme.
successeur,
comme un
la divinité,
la révélation vient
Le peuple prétendu et
KABBALE
élu ne connut pas la Trinité,
Mahométan,
le
la
considère
polythéisme. Dans les théologies
Dieu
est toujours le
réalisé
Père
au plafond de
:
tel
mono-
que Michel
la Sixtine. Vieillard
colossal, débrouillant le cahos, père des éléments,
geste ordonnant la vie à
Adam
et,
du
semblable à un
magicien en son manteau, incantant Eve. Ce que Buonarotti a réalisé, c'est bien et le
Dieu d'Abraham,
personne, que
le
c'est
le
Dieu
Dieu d'Abraham
le
Père,
si
:
unique
grand Florentin, génie tout hébreu,
véritable Moïse de l'Art, n'a pas su réaliser, Dieu le fils, il
a rajeuni simplement son Père Eternel.
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
288
Rien
n'est païen chez
Michel Ange
Nouveau.
incapable de
d'Israël, soit
le
exprimé par
l'âme de
la
le
dessin
les figures
semble que
le
génie
de statuaire, se
et
maître de la
comme
Sixtine,
Renaissance italienne échappant au talent
sans envergure de l'Arioste
du Tasse,
Il
tout y porte
même
l'empreinte de l'Ancien Testament,
qui représentent
:
est
venu
et,
au génie sans
réalité
se caractériser dans l'œuvre de
Shakespeare. est
Israël l'église
talon
le
l'idée
:
juive
chaque pas de
d'Achille, à
nie sans cesse l'idée chré-
tienne.
Dans Mosché « Si
hébreu
la
seconde version de
le
maître a donné une
femme
et qu'elle ait enfanté, filles
l'esclave dit
:
«
j'aime
on l'approchera de
mon
ou
la porte
—
«
fils,
la
ma femme
ou du poteau, on et
femme
du maître. Mais
il
;
»
lui per-
sera esclave à
Si le maître frappe son esclave,
femelle, et qu'il n'expire qu'un jour ou le
à
à son esclave
maître et
cera l'oreille avec un poinçon jamais.
dit
:
et ses enfants resteront la propriété si
Jéhovah
la loi,
mâle ou
deux après,
maître ne sera point puni, car l'esclave est l'argent
du maître. «
»
Qui sacrifiera à des Elohims autres que
lahvé sera voué à l'extermination.
le
seul
»
Je sais les chrétiens encore plus atroces, la Traite
—
y.
289
l'occulte catholique
des nègres a toujours lieu et la Traite des blancs,
aux bataillons d'Afrique, dépasse l'horreur mosaïque
comme
mais on nous donne ces formules de l'Exode
du Saint-Esprit
inspirées
;
insoutenable et
et cela est
blasphématoire.
Le Dieu des armées, vengeur furieux, aux fléaux aux malédictions,
et
le
Dieu de l'inquisition
Dieu de l'Espagne, des bûchers Dieu de
la
et
de
Torquemada
et
de
Philippe
II,
le
Jévohah de
loi
l'Elohim d'Israël,
Grossièreté incroyable du
Jéhovah,
c'est
de Lynch.
Mosaïsme
et
que
les ré-
bonheur
le
dû au juste en ce monde, puisqu'il n'y en a pas pour
d'autre, «
Dieu de
le
voltes de Job expriment admirablement; est
torture, le
la
découverte de l'Amérique,
et le
Et
le
Seigneur rendit au double à Job tout ce
le
qu'il avait eu, et
mille
chameaux,
ânesses.
peuple élu.
il
eut quatorze mille moutons, et six
et mille
couples de bœufs,
et mille
»
Les Patriarches vivent démésurément, parce n'y a pas de survie
;
quand
mir, à côté de leur père,
Que avant pitre
la la
ils
meurent,
ils
un sommeil sans
suprématie d'Amon
n'ait
pas été
XVIII e dynastie, peu importe,
le
qu'il
vont dorrêve. officielle
GXXV
e
cha-
du Rouleau des morts exprime une doctrine
autrement pure
et
chrétienne que celle du Penta-
teuque. 19
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
290
Les tares du catholicisme viennent de l'Ancien
Testament
c'est la
:
Thora qui a suscité
les révoltes
spirituelles, puis les ironies.
La
création mosaïque n'est qu'une version du récit
babylonien, et les 12 patriarches primitifs sont des patésis.
Noë
déluge se trouvent sur
et le
les
briques nini-
vites.
Abraham,
le
fondateur de
la race, l'élu,
a une
façon vraiment héroïque d'entrer en Miçraïm. à Sara
de
:
«
toi, je
Dis que
tu es
ma
Il
dit
sœur, pour qu'à cause
sois bien traité et qu'ainsi je conserve la
vie. »
Les aggadi,
les
allégories d'Israël devaient con-
quérir l'âme de l'Occident
et,
comme
si
ce succès
inouï ne suffisait pas, tandis que la Thorah s'imposait à tous
les fidèles,
la
Kabbale
attirait les
plus
hauts, les plus rares, les plus indépendants esprits.
Pic de la Mirandole, en ses conclusions, Reuchlin en
sonar/, Postel, Pistorius, elles Marsile Ficin, Lulle
et les
de Guaïla
et les
Kunrath, jusqu'à Eliphas Lévy, Stanislas
et
Papus.
La Magie comme le Christianisme,
s'est
basée sur
la tradition juive.
Par quelle mystérieuse
fatalité ? Israël
n'a
pour
lui, ni l'ancienneté, ni l'excellence, ni rien de légi-
time dans son rôle éponymaL
—
v.
Il
291
l'occulte catholique
a profité de l'ignorance où Ton était des autres
textes religieux.
unique,
A
quoi
même
semblé
et qu'il l'a
Aujourd'hui,
comparer, puisqu'il
le
était
encore à Bossuet.
ne garde
la Gentilité renaît et Israël
plus que son prestige littéraire.
La Kabbale ment
une tradition hébraïque évidem-
Thorah
très postérieure à la
Abraham de
est
venait d'Qur
la civilisation
;
:
prototype hébreu
sa culture n'était qu'un reflet
kaldéenne,
si
nomade
ce
était
cultivé?
Ses
fils
reçoivent tout, du contact égyptien
législateur sera
un élève de
;
et leur
l'Egypte.
Les deux étapes éducatrices n'ont pas porté grand fruit
;
Mosché
Dieu
est
s'absente,
faut
il
apparu à Mosché
conservé les paroles divines,
:
un Api soit,
mais on nous a
elles sont très inférieures
aux autres paroles divines de Kaldée Il
ne faut jamais nier l'assertion de
vu Jéhovah
A m mon
:
face à face,
et
le
comme
le
me
de l'Egypte.
la foi
;
Mosché
a
Pharaon voyait
paraît pas plus respectable
Pharaon présentant l'encens,
quand
et
tous les Théurges ont vu leurs Dieux. David
dansant devant l'arche
que
d'or.
l'église dit
Amen,
elle dit
l'eau et le feu
Amon
:
mais
:
le
Psalmiste lui-même ne s'en souvenait pas, à plus forte raison, l'archevêque
Dix-neuf siècles
de Paris ne s'en doute.
durant,
on a cherché
Jésus-
Christ dans l'Ancien Testament, et prodige, on l'y a
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
292 trouvé
:
les
simples et leurs pasteurs voyaient dans
d'Abraham, une figure du Calvaire,
le sacrifice
découvraient la métaphysique et
subtils, les savants la
pneumatologie
Bible, où
il
la
plus complexe dans cette
trois étapes, la
Thorah,
La Thorah nous
est familière
:
le
fatras le plus extraordinaire qui soit
thèque humaine, mais celui
Talmud
l'esprit
Talmud dans
est le
la biblio-
en est supérieur à
du Pentateuque.
Hillel, le
Babylonien, qui vivait au temps des pré-
dications du Christ, Akiba,
et
de
la tradition
du second
siècle
Ce monde
n'est
juive
à entrer dans
homme
Taïnite, enfin,
:
le
:
Jéhuda,
la casuisti-
La Gemara de Babylone
:
que
le
que nous sommes dans chrétien
le
formèrent cette encyclopédie de
le saint,
«
le
Kabbale.
et la
est
même
n'y a pas l'immortalité de l'âme.
Le Verbe juif a
que
les
vestibule, préparons-nous
le
salon.
on trouve, à
vestibule de l'autre. Tandis
»
Ceci pourrait être d'un
côté, cette controverse
:
si
estropié peut sortir avec sa jambe de bois,
un le
jour du sabbat. Le Phylactère est un souvenir de
Babylone
:
le
jour du sabbat,
éprouvée, c'est-à-dire qui
ait
il
faut
une amulette
produit trois guérisons.
Le Kamiah, ou morceau de parchemin àinscriptions magiques, guérit beaucoup de maux. « Si
une femme enceinte marche sur une rognure
—
v.
293
l'occulte catholique
d'ongle, elle peut avorter, celui qui coupe ses ongles
dans un chemin
est maudit. »
Et tandis qu'Adam s'amuse avec
Lilith,
Ève
se
donne à Samaël. y aies démons de
Il
la
médecine dont
les
noms
sont phéniciens. Figurez-vous la mixture que peut
former, de la casuistique, des superstitions populaires,
des
maximes de
stoïciens, des recettes de sorcellerie
souvenirs d'un peuple qui a traversé en vaincu
et les
en esclave deux civilisations merveilleuses.
Quand
fallut rattacher la
Gémara,
la
fit
il
araméen,
l'une
l'autre à
cement du v
e
fut
Misnah à
la Bible,
on
à Tibérias en
élaborée
Syra de Babylone au commen-
siècle.
Halaca, Agada, Kabbala; c'est à dire la morale, la
légende, enfin, l'initiation.
La Misdrah lone
:
naît au retour de la captivité de
Baby-
Misdrah veut dire étude.
y a quatre critériums dans cette étude P. R.D.S. Sod Derush Remès C'est-à-dire, Peshat Il
:
—
—
qui signifient
:
littéralité,
—
—
insinuation, appropriation,
exotérisme. «
La
loi
et cela
cations,
a soixante et dix faces » disent les rabbins
mais
les
ingénus
n'en
soixante-neuf, ni soixante-et-onze
nombre
;
veut dire qu'elle est multiple en ses signifi-
écrit.
chercheront :
mais bien
ni le
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
294
hommes
Quatre
entrèrent
au
vivants
paradis
{sous-entendu) des quatre sens de l'Ecriture
mourut,
le
siarque
seul,
tit
;
second devint fou,
Akiba
ie
;
l'un en
troisième héré-
profita de la faveur et en ressor-
sauf.
L'âme juive du Talmud,
nie^ celle
de
la
Thorah;
piétinée par la conquête et le malheur, elle est pénétrée par des courants esséniens elle
reproduit
comme
le
moi, pour
homme
trouve un
pays que je
les
adorer
et les servir
témoins, tu
trois
ronome, xvn, 2 à
Quand
ou une femme dans
le
donne, allant près d'autres dieux que
te
de deux ou
le
:
sur la déposition
lapideras. » (Deute-
7).
tu feras le siège d'une ville, tu offriras
d'abord la paix, te
morales qui sont
dispositions
les
:
pressentiment du Verbe chrétien.
« S'il se
«
ou thérapeutiques
si
on
l'accepte, tout ce qui s'y trouve
sera asservi. Si elle résiste, tu passeras tous les
mâles aufîldel'épée
et tu
prendras pour toi
et les bêtes (id... xx, iO-J 5).
querelleront,
si la
femme de
secours de son époux et sexe, —
Ces
tu lui
trois
couperas
citations
Lorsque
les
les
hommes
l'un d'eux s'avance
saisit l'adversaire
la
ne
femmes
main
se
au
par son
» (id.).
suffisent-elles
à montrer
Y inhumanité d'Israël.
Et ce n'est plus
la
même
religion, la
même âme qui
s'exprimera, au Talmud, en ces termes
:
v.
—
«
—
Celui qui ne se soucie pas des souffrances
d'autrui ne vaut pas
—
«
295
l'occulte catholique
C'est
mieux qu'un meurtrier.
un devoir de secourir
pauvres des
les
autres nations, aussi bien que ceux d'Israël.
Lorsqu'un gentil vint demander à expliquer la
loi
pendant
»
Hillel
»
de lui
se tiendrait sur
qu'il
une
jambe. «
Ne
vous
faites
fît,
à autrui que ce que vous voudriez qu'on
répond
»
le
Rabbi.
Les changements ne sont pas brusques
et
théâ-
traux dans l'évolution humaine.
On aime
à détacher sur un fond neutre ou d'oppo-
sition, la figure
typique d'un cycle
:
la
Norme procède
autrement.
Un événement
lentement
pénètre
sentimental
l'atmosphère morale avant de se produire, avant de s'incarner.
Après Jéhudad
le saint, les
commentèrent, opinèrent
Amoraïm,
les
Séburaïm
sentiment individuel,
et le
bizarre souvent, absurde parfois, se mêla à des lé-
gendes des mille
une le
et
une nuits
licorne, la prenant
ver de
Salomon,
terre,
comme
Le Talmud
n'a,
taille
:
où David monte sur
pour une les
les pierres
colline,
assises
ou Shamir,
du temple pour
de l'éphod pourMoschê.
dans ses belles formules, aucun
rapport dogmatique ni surtout animique
Thorah.
avec
la
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
296
Le Talmud
est
baroque, mais
est la barbarie et la
sauvagerie
et
Thorah
civilisé, la
surtout la niaiserie
métaphysique.
Le témoignage des sens lisme
mais
:
le
phénomène qui change
objet par la contemplation est
yeux dans
les
un arcane du
est
la qualité
connu de
tous.
ainsi de l'esprit;
Tout
chaque
fois
qu'un
homme
est
dans
la Bible,
lecteurs et enfin on lors,
a-t-on dit, et
en sera imprégnée
les
il
Ta
s?/r-
on y a tout fait
de ses
Bossuet, Pascal et Racine tireront leurs
Cantique des Cantiques et
en-
s'est
Ta associé à l'Evangile.
chefs-d'œuvre du testament juif latine
en est
l'augmentant de tout son désir intellectuel.
trouvé, et ce livre est devenu lumineux du
Dès
Ouvrez
il
:
à une extrême tension devant un texte,
qualifié,
d'un
l'obscurité avec la volonté de voir et
vous verrez des choses extraordinaires
têté
rationa-
et les
:
toute l'éloquence
formules érotiques du
et les vaticinations
scepticismes de VEcclésiasie,
et
des nabis,
même
de
simples proverbes, aussi peu respectables que ceux
de l'Almanach, seront et cités à l'égal
Du
livre juif,
dits,
inspirés de l'Esprit-Saint
des paroles de Jésus. féroce,
matérialiste,
obtus,
méta-
physiquement nul et surtout antithétique
à N.-S. Jé-
sus-Christ, des millions, des milliards
d'âmes ont
reçu la leçon de charité, de réalité
au Verbe du Calvaire.
et
de conformité
—
v.
Comment
cela s'est-il produit ?
Comment
vierges ont-elles porté et enguirlandé
cœur
ratique ayant au
Comment
297
l'occulte catholique
le
de vraies
phallus hié-
toutes les pudeurs ?
des moines qui consacraient l'hostie
tous les matins, pouvaient-ils,
le
soir, torturer
des
hommes dont le seul crime était de prononcer le nom de Dieu, d'une façon différente de la leur ? Comment le Pape a-t-il laissé massacrer cinq cent mille Arméniens sans bullifîer au monde sa protestation ?
Comment
les
chose pire que
Occidentaux ont-ils accepté
le
bagne
cette
et la traite, le service mili-
taire ?
Comment les latins sont-ils gouvernés par hommes dont on ne voudrait pas pour valets ? Pourquoi
?
Parce que
n'existe pas plus
que
un
Réalité est
la
des
idéal et
lui-même, que l'homme
l'idéal
voit en voyant, c'est-à-dire colore par son propre
prisme ce
qu'il
regarde
et
fois, la fatalité et le salut Il
que l'inconscience
est à la
de ce monde. révoltant que la Bible,
n'est pas de livre plus
pour un chrétien. L'Alcoran qui contient des emprunts à l'Evangile vaudrait mieux tienté a été et sera encore
ment
satisfaite
par
le
un temps
irréparables
;
et
la
chré-
édifié et vrai-
verbe des bourreaux du Christ.
Telle l'autorité de l'Eglise
nent
:
la
que ses erreurs devien-
main
inlassable
du temps
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
298
seule dégagera l'Evangile de sa gangue hébraïque. Puissé-je y avoir aidé
car la science des religions
:
désormais ne cessera plus son investigation, à la plus
et cela
grande gloire de Notre-Seigneur Jésus, qui
vraiment Dieu.
est
Que
l'individu
pourvu
nom
se figure le Créateur à sa guise
qu'il l'adore
en son cœur,
qu'il l'appelle
de sa prédilection, pourvu qu'il ne
pas en vain
:
mais
l'Eglise,
le
du
nomme
expression vivante de
l'incarnation n'a pas le droit de s'égarer en anthro-
pomorphismes, quand
Pour
Dieu
elle,
s'est
elle
enseigne.
incarné, dès lors,
il
lui est dé-
fendu sous peine du pire sacrilège, de présenter Jésus
autrement
qu'il s'est présenté
Devant l'Evangile est
de Allah
l'égal
Brama
:
comme
et
l'inférieur
vu à Thèbes,
succédanés,
d'Ammon
et
de
comme
récents.
temple trinitaire au Dieu Créa-
le
teur, auteur de tout «
devant l'Eucharistie, Jehovah
tous les traits mosaïques, je les refuse, je
les déteste, J'ai
et
lui-même.
;
et les stèles
magnifiant, Dieu
existant par lui-même, seul vivant en substance. » J'ai lu
—
«
sur
C'est
le
Ra
temple de Medinet-Abou. qui a
fait
tout ce qui est, et rien n'a
été fait sans lui, jamais. »
L'Occulte erre à la suite de l'Eglise,
la
thorah a
été l'assise dérisoire de l'Evangile et la Kabbale, le
Credo de l'Occulte.
v.
—
Confiteor ego quia peccavi
comment on que
299
l'occulte catholique
devient
Mage
j'ai
;
cru devoir orner
de terminologie rabbini-
diviser suivant les sephirots et les
et le
divins et je serais encore à hébraïser,
en terre hébraïque
noms
je n'étais allé
si
conféré avec les
et si je n'avais
derniers et les plus extraordinaires représentants du
Mosaïsme. Eliphas a repris la thèse de Reuchlin, Stanislas de
Guaita
et
Papus
du
l'ont continué, d'abord sur la foi
comme
Tarot, livre essentiellement égyptien, priétés métaphysiques
les pro-
du nombre sont absolument
Kaldéennes. L'attribution
pas
même
du Sepher Jezirath à Abraham
une plaisanterie
:
un annexe du Talmud. Ce
Poïmandrès par exemple, gonie numérique
:
puisque livre
la
Kabbale
est
inférieur au
très
est curieux
n'est
comme
théo-
plus caractérisée, est la littéra-
ture du Chariot (Mercavah).
Le Zohar
et
son double vieillard est une concep-
tion égyptienne,
quées
:
le
hérissée de mensurations compli-
macroprosope
et le
figurations peu assimilables
en français
le petit
synode
microprosope sont des au génie
latin.
On
et leZenuita, ce sont
a
des
doctrines alexandrines hébraïsées.
Le Talmud ne Cabale avec
le
fait
pas corps avec
Talmud, ce sont
trois
la
Thorah, ni
la
emprunts à des
pensées étrangères. La lettre alphabétique considérée
300
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
comme clé idéique, le nombre interprété en idéogramme qui constitue la Clavicule, les noms divins, le quaternaire comme étalon analogique, les sephirats, tout cela
forme une sorte d'algèbre extrêmement
favorable à une scolastilité qui éblouit plus qu'elle n'éclaire.
Que
l'intelligence ait cinquante portes et la
sagesse trente-deux voies, cela prouve que l'imagination des Kabbalistes s'est modérée ou s'est lassée. Est-ce à dire cette
méthode
que
méconnaisse
je
du
respect.
le texte et les
Mais
belles
si
le
de
valeur si
hauts
œuvres qu'on
commentaire vaut plus
que
effets
la
employée par de
? Elle a été
a produit de
esprits, elle lui doit
que
la
cause
;
Eliphas est
bien plus lumineux en ses formules que
son génie a merveilleusement criblé
le
le
Zohar
;
grain kabba-
listique et sa version reste supérieure à l'original.
C'est par l'étude de la
ésotérique a
commencé
Kabbale que l'investigation ;
mais
la
Kabbale
version obscure et trop hébraïsée d'idées
et
est
une
de sym-
boles Kaldéens et Egyptiens.
Le seul bénéfice de notre époque me paraît de pouvoir remonter aux sources, en bien des points d'histoire et de pensée
domaine de
l'esprit.
:
et c'est
l'œuvre du Père, au
II
L'OCCULTE DU FILS
OU THÉURGIE L'Adoration des Mages n'est pas seulement
pensée consciente venant saluer c'est la
Avant Jésus,
Rédemption.
la la
le
Magie
était légitime
;
après Jésus,
devient usurpatrice.
L'Agneau de
Suprême Cène a
la
sacrifice matériel
:
le
été
le
dernier
l'autel était
ren-
donné en victime, ne
souf-
lendemain,
versé, car le Dieu qui s'est fre
Mystère incarné,
renonciation du pouvoir magique devant
grand œuvre de
elle
le
la
plus qu'un sang animal soit versé, en propitia-
tion après le sien
et l'Eglise, réalisation
consciente
chrétien devait, faire entrer
:
dans
du Verbe
ou guidée d'En-Haut,
la religion cette
puissance qui
venue s'abdiquer au berceau de Jésus,
et
était
que Jésus
avait implicitement accepté.
Or, la
Magie
est
un sceptre au
même
titre
qu'une
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
302 tiare
Jésus par sa mort réalisait
;
symbole de
Sa
la
myrrhe
;
seulement
le
de vainqueur du trépas.
divinité reconnue, encensée, lui donnait seule
le droit
au spectre figuré par
vait incarner le pouvoir
l'or
et
:
son Eglise de-
magique, parce que ce pou-
voir est une des puissances constitutives de l'univers.
Le plus grand écrivain
latin
de l'Occulte, Eliphas
Lévy, dans une œuvre posthume, de toute splendeur, intitulé:
le
Grand Ar cane ou
V Occultisme dé-
voilé, déclare urbi et orbi, ces vérités
que
j'ai
défen-
dues, un des premiers. «
que
Les anciens le
rites
ont perdu leur efficacité, depuis
christianisme a paru dans
le
monde.
»
sont inefficaces, pourquoi les enseigner en-
S'ils
core ? «
La
religion chrétienne et catholique, en effet, est
la fille légitime
Son gie,
de Jésus, roi des Mages.
que
culte n'est pas autre chose
soumise aux
lois
de
la
la
haute
Ma-
hiérarchie qui lui sont
indispensables pour qu'elle soit raisonnable et
effi-
cace. «
Un
simple scapulaire porté
vraiment chrétienne
què l'anneau et «
La Messe
le
est
un talisman plus invincible
pantacle de Salomon.
est la plus
prodigieuse des évocations.
Les nécromanciens évoquent
évoque
le
par une personne
diable et
il
les morts, le sorcier
tremble, mais
le
prêtre catho-
v.
—
l'occulte catholique
lique ne tremble pas «
en évoquant
le
303
Dieu vivant.
Les catholiques seuls ont des prêtres parce que
seuls,
ils
ont l'autel et
le sacrifice, c'est-à-dire
toute
la religion. «
Exercer
la
haute Magie,
au sacerdoce catholique, dent,
Rome
c'est faire
concurrence
un prêtre
c'est être
grande Thèbes de
dissi-
l'initiation
nou-
a pour cryptes, ses catacombes, pour
talis-
est la
velle. « Elle
mans, ses chapelets niagiques,
'ses
ques, ses
et ses
congrégations
moyen
l'Homme-Dieu rendu
pour foyers magnéti-
;
à propos
non pas que
;
visible.
elle
a son pape enfin,
»
de l'index frappant
groupe hermétique que ter,
pour chaînes
d'expansion, ses chaires
mandats de ses évêques
C'est
;
couvents; pour centre d'attraction, ses
confessionaux; pour et les
médailles
j'ai
le
meilleur
dû publiquement
les décisions
le quit-
de cette congrégation
aient pour moi une valeur, mais parce que, elle fut
reçue en mauvais termes.
mais
il
faut
vénérer
On m'a accusé
On peut confondre
l'index,
l'Eglise.
d'inventer la magie au
lieu
l'étudier et de faire de la philosophie plutôt l'Occulte. Tandis
que
office
que de
les traités classiques étaient ré-
sumés, expliqués par doublé dans un
de
où
Papus, pourquoi l'aurai-je il
excelle
:
je
me
suis dé-
gagé des formules scolastiques afin d'être plus
clair,
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
304
plus précis et de ne pas prendre des images pour des notions.
La « le
Suprême
Vie
contient une ànerie
:
Zohar, ce livre qui n'a qu'une page
commentaires chargeraient un chameau 1880, j'étais jeune on m'avait
arcanes de Pistorius
On
s'est
moqué
donné
comme résumé
j'y ai écrit
et ;
dont
» c'était
les
en
les trente-sept
du Zohar.
aussi d'une expression
:
la tradition
kaldéo grecque. Or,
Abraham, prétendu père de
Kabbale,
du déluge,
natif d'Our, le récit de la création
patriarcale
la
était
la série
sont de source kaldéenne, la supersti-
tion israélite et ses phytactères, ses incantations et
sa médecine occulte viennent du et enfin et
le
Talmud,
Mercavah,
comme
et Hillel, et
la
:
Kabbala, Bereschit
Akiba,
sent, platonisent et c'est par
Bas Euphrate
et
la
Philou helléui-
langue
et l'esprit
grec que s'opère la transition de l'hégémonie passant du
Sémite à l'Arya.
Au
sens orthodoxe de
l'Occulte, le point de départ est bien kaldéen et le
point d'aboutissement est bien grec et je garde expression,
Un
comme
mon
exacte.
des plus nobles esprits de la science, unissant
à l'étendue des connaissances, une aménité char-
mante, Barlet, en
me
tique pleine d'éloge sur
m'a
fait
faisant l'honneur d'une cri«
comment on devient Mage,
»
parmi des reproches d'exécution qui ont leur
v.
—
l'occulte catitolique
305
un reproche de doctrine qui mérite une réponse, parce que ce sera Eliphas Lévy en personne vérité,
qui la fera. «
Le but de
com-
l'Adepte, sera de se mettre en
munication réelle
et
immédiate avec
l'invisible uni-
versel, » a dit Barlet.
J'ignore ce que signifie l'invisible universel ce l'âme cosmique, est-ce la série spirituelle
diatement supérieure à nous
:
:
est-
immé-
en sincérité, cette
désignation ne concrétise rien. C'est un collectif de force, d'intelligence et de lumière,
que
explifîe
«
l'adepte étend sa perception au-delà
du zodiaque, aussi
humain dans
puisque Barlet
loin qu'il peut être
permis à
l'être
l'infini. »
Gomme homme
et
nature d'esprit, Barlet est
Wolfram d'Eschembach de
le
l'Occulte, noble esprit
d'un idéalisme transcendant, mais donc
la
pensée a
plus d'essor que de rigueur.
L'adepte étendra sa perception par une pratique qui sera forcément d'abord une exaltation d'astralité et ensuite
dans
une évocation de
l'esprit
l'invisible universel
de l'écrivain, ce serait
la
;
consciente du
monde je cherche à le formuler vainement. Que pouvons-nous percevoir de l'infini sinon :
notre
conception ?
Communiquer que chose de
c'est avoir
commun
:
et
momentanément
qu'y
a-t-il
quel-
de possible en20
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
306 tre
l'homme corporel
et l'invisible
l'homme
est-ce
:
qui se spiritualise au point de franchir la série, estce l'invisible qui se matérialise à l'appel de
Une mention critique,
il
dans
dire, si
le
aussi vague ne permet pas grande
qui se précipiteront par instinct évolu-
courant de communication
au lieu d'évoquer un mort,
on évoque «
Une
?
y a bien des êtres-choses dans l'univer-
sel invisible tif
l'homme
l'indéfini, c'est
pour tout
et
;
comme
Apollonius,
encore une évocation.
évocation est donc un appel à
la
Bête
et la
Bête seule peut y répondre. Ajoutons que pour faire apparaître la bête, il faut la former en soi, puis la projeter au dehors. » «
L'homme
misérable que
qui se décide à une évocation est un la
raison gêne et qui veut agrandir en
un foyer magné-
lui l'appétit bestial afin d'y créer
tique
doué d'une
force fatale.
Il
veut être un aimant
déréglé pour attirer à lui les vices et
l'or
qui les
ali-
mente. «
Les oracles demandés,
ciné, soit
soit
au vertige d'un hallu-
au mouvement convulsif des choses inertes,
sont aussi des évocations infernales, mais
mandent seulement quelques
ils
de-
conseils à la bête stu-
pide pour servir d'auxiliaires à leur propre stupidité.»
Ces paroles du
«
Grand Arcane
»
pas, certes,àla conception deBarlet.
ne s'appliquent
Mais il
insensé de vouloir faire apparaître l'esprit
est aussi :
l'esprit
—
v.
n'apparaît pas ou bien l'esprit
:
n'est plus, en ce
il
moment,
donc formuler sa conception
faut
il
307
l'occulte catholique
projeter au dehors,
comme
fait la
et
la
dévote qui arrive
à voir Jésus et Marie.
L'homme
qui se décide à une évocation est quel-
quefois un mystique, deshabitué de la religion et qui
veut réaliser
le
miracle de
la foi
tuels, qu'il croit tenir d'une qu'il
invente;
attirer à soi
vent dans
il
par des
rites spiri-
vénérable et
tradition
veut être un aimant d'infinité pour
des bénédictions illuminatives qui pieu-
simple pratique catholique.
ta
Ecoutons encore Eliphas Levy en ses pensées définitives. «
Vous
savez, enfants, car c'est à des enfants sans
doute que cité
à répondre, que je reconnais l'effica-
j'ai
relative des formules, des herbes et des talis-
mans. Mais ce sont
là
des petits moyens qui se rat-
tachent aux petits mystères. «
Les cérémonies en elles-mêmes sont peu de chose
et tout
dépend de
Donc, cela
du respir
:
l'aspir et
du
respir.
est bien net, tout
dépend de
l'aspir et
quels seront -ils en face de cette orienta-
tion indécise
Le Mage,
:
l'invisible
c'est
ni poule noire,
il
Jésus;
universel? il
se sacrifie
ne
sacrifie ni
lui-même
devenir Dieu c'est en étant à
la fois
crificateur et sa propre victime.
:
chevreau,
et si
on peut
son propre sa-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
308
mon
Oui, Barlet a raison,
formulation d'individualisme,
parvenir à
la
marche toujours
humaine en
si
c'est l'imitation
germes
c'est la charité,
de N.-S. Jésus-Christ
l'Eucharistie est
l'invisible
le dit,
il
pénible de la
pourquoi chercher une hénosis vague
quand
:
dès lors
et
et flottante,,
essence assimilable de
là,
par excellence puisque Dieu y réside
signe de l'universalité, puisque l'humanité y catholique
L'Eglise
;
»
terme delà vraie Magie,
le
comme
jetant dans son sein les
de ses progrès futurs.
Donc,
qu'une
n'est
faut d'abord être
il
conscience, et ensuite,
se consacrer à la société
ascèse
réalise
et
tient.
Magie pratique,
la
d'une façon incomparable. «
Avec de
l'eau et
avec du pain
et
du
du vin
sel, elle
elle
charme
évoque Dieu
les
et le
se rendre visible et palpable sur la terre l'huile, elle «
donne
la
santé et
le
démons,
;
force à
avec de
pardon.
Elle fait plus encore, elle crée des prêtres et des
rois. »
La communication avec elle
l'universel invisible n'est-
pas établie, en haut par
les
intercesseurs, les
médiateurs spirituels, parfaits patrons de notre blesse, puissants auxiliaires de notre évolution
bas, par les
vie
pauvres âmes luttant
purgative à qui notre
allégement
et
même
et
charité
délivrance.
fai;
peinant dans
en la
peut apporter
309
l'occulte catholique
communication
Quelle
que
communion des
la
saints?
Quoique passer de cèle pas
parmi
seul,
la
les occultistes, je puisse
magie pour avoir une œuvre,
nous avons tous
:
l'esthétique de l'Occulte
ne
le
séduits d'abord par
été
et épris
;
je
me
de pittoresque
et
d'étrange on a souscrit à des amusements de femme
nerveuse
on a cherché
:
visible et de l'au-delà
—
le frisson
— on
a
le frisson
de Tin-
demandé une sensa-
tion à l'incorporel.
Les sciences d'observation: Chiromancie, Phygno-
monie ne sont pas plus mystérieuses que ou
la
chimie
mais
:
la
physique
elles agissent sur l'imagination
parce qu'elles sont aimantées de défense,
et qu'elles
ont été jumelles longtemps des noires pratiques.
D'Arpentigny, moniste, qui
non
qui
était
étudiait la
les lignes, s'appelait
Chirogno-
seulement
main,
forme seule de
la
un sorcier pour
les
mon-
dains, tant l'attirance est grande vers cette ombre,
espère toujours tricher avec
une manie ou un
vice,
Norme
la
on
et satisfaire
compendieusement
et
[impu-
nément. Toi qui
me
lis, si
tu as
commis
opérer les œuvres de magie selon moi, disperse ton laboratoire c'est
:
—
l'erreur de vouloir les
manuels, crois-
le
vrai laboratoire
toi-même.
C'est ton
âme
qu'il faut tendre
de volonté droite et
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
310
de pensées pures, draps de
Que
non une chambre avec des
et
lit.
ferais-tu d'un autel, toi n'es
curiosité, illégitime,
il
le
pour voir
plus fluide fantôme
le
le
prêtre de ta
n'y a pas d'autel sans sacrifice.
Quel serait
tien ?
que
te
11
faut le ;
sang d'un anima*!
as-tu le droit de dé-
une merveille vivante, fut-ce une souris, pour
truire
satisfaction
l'inepte
de coaguler quelques larves,
méduses de l'atmosphère
astrale, gélatine inconsis-
tante et nauséeuse.
Un
oratoire,
tu as les
du Dieu vivant, magnifiques, aimantées!
églises
Que
pour prier quel Dieu, quand
verras-tu dans ton miroir? des grimaces, des
courants ironiques parce qu'ils n'obéiront pas?
Avant que ton miroir
te
montre une
tête
Léonard ou d'Àngelico, ou un diable Ange,
peux regarder
tu
va mieux
que
faire
dans ton miroir le reflet
:
le
tu dirigeras le
espères-tu que
hasard
génie? Que verras-tu donc
flotte et passe.
rayon de
quand ton réchaud vaporisera que
le
la
lampe à
réflec-
une fumée immobile à force de densité
teur sur
et
de Michel-
sinon la vision que tu y projettes ou
de l'informe qui
Quand
:
d'ange de
auras
tu
dit
les
;
aromates du jour,
Agios, Athanatos, Beron, Ciel,
Dedolois ou Eros, Poros, Oudis, Molis ou Raminagrobis
Quoi
:
que
se passera-t-il
? L'invisible universel.
?
Qu'espères-tu? Voir?
l'occulte catholique
311
Je serais curieux d'un graphisme, quel qu'il
Personne, grand ou
petit, n'a
fût.
osé écrire une for-
mule résultant des cérémonies magiques
on a ra-
:
conté des scènes à l'Edgar Poë, on a noté des sensa-
une page de
tions,
on
tative
de luxure.
Car
a fait
littérature sur cette ten-
une luxure extraordinaire que
c'est
prurit
le
de l'occultisme, on veut que l'inconnu se montre,
que l'insensible vous impressionne. la folie et
du crime,
et
non
celle
C'est la voie de
de la lumière.
Saint François était certes un thaumaturge
ment? il aimait son Dieu,
et les
La seule évocation qui soit d'amour
:
je
entendre que
ou
pied,
:
il
la
permise, je il
la dis
ne faut
le
pschent,
ni
même
faudrait les forces d'une
passion
doublement ardente
faudrait
longuement vécue que
soit
Saba viendra à cloche-
de
avec
Cléopâtre
M me Récamier
œuvres de son Dieu.
m'en expliquer. Toutefois, la reine
com-
possible est l'évocation
ne dis pas qu'elle
possible, sans
;
et
;
il
volonté de l'opérateur rencontrât dans l'astral
l'identique vouloir.
Eliphas Lévy, auquel puisqu'il a restauré la le
faut toujours en revenir,
magie cérémonielle, raconte
négatif résultat de son évocation. 11
«
il
II
vit
lui
une figure drapée sembla que
faire, s'étaient
les
et triste, et
s'évanouit.
questions qu'il n'avait pu lui
résolues d'elles-mêmes dans son es-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
312 prit
:
morte
cela se bornait à savoir qu'une personne était et
que deux autres resteraient séparées.
Malgré
comment
le
respect profond que
a-t-il
pu croire que
j'ai
pour Kliphas,
cet Apollonius qu'il
appelle divin se soit dérangé de sa béatitude pour
venir répondre à des interrogations seulement passionnelles.
En renouvelant tat
:
la révélation
les
expériences,
il
eut un résul-
de deux secrets kabbalistiques,
fait
explicable par son propre génie et l'état de tension intellectuelle
où
il
La Rédemption
se trouvait.
a tout changé
gieux, parce qu'elle réalisait
le
dans l'ordre
reli-
grand œuvre magi-
que de l'humanité. Elle opéra d'une façon permanente l'union de fut
la
créature au créateur, et par là
accompli tout ce qui
L'Eucharistie est tout le
le
était
christianisme
Christianisme est devenu
Depuis Jésus, plus de mages.
il
légitime de FEros.
la
;
et
par
elle
magie vivante.
y a encore des sorciers
:
il
y a
III
L'OCCULTE DU SAINT-ESPRIT OU MAGIE ABSTRAITE
Création et Rédemption sont les mots usuels de
mystères acceptés sanctification
a-t-il
et
relativement compris
un sens, pour
le
commun
:
mais
des es-
prits?
L'acte de sanctifier consiste à
Dieu, à harmoniser sanctifie et le
que
l'Eglise attribue
à la cause
le relatif
sacrement aussi
ramener un
:
:
être à
la prière
mais recherchons ce
au Saint-Esprit.
y a bien tout dans l'Ancien Testament et cependant on n'a pu y trouver un mot qui, torturé ou inIl
terprété
Esprit
:
abusivement, cela
put s'appliquer
n'empêche pas
lancer l'anathème,
si
on
dit
le
au
Saint-
Concile de Trente de
que
le Saint-Esprit n'a
pas inspiré cette Bible ou son existence est niée par la profession
d'un Dieu unipersonnel.
L'Ange Gabriel parle
le
premier du Saint-Esprit à
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
314 la
Vierge; Jésus promet aux apôtres de leur envoyer
l'esprit consolateur,
nom
leur ordonne de baptiser au
il
des trois personnes. Dans les Actes,
il
est parlé
le
prétexte
des dons.
Le Filioque procedii ou spi ration a été de Photios
et
de Cérularius,
est évident qu'il
il
développement dans l'énonciation du dogme
y a
là
non
et
changement. du Père
L'esprit, spiration réunie
Amour
en théologie,
pelle,
justice du sentie
du
Père
et
les
:
du
Fils, s'ap-
dès lors les œuvres de
et
œuvres de souffrance con-
ne sont pas
Fils
et
siennes propres
les
pas que l'amour n'ait sa manifestation dans séricorde le
de
part constituante
dévouement
;
mais
il
s'agit
et ce n'est
que de rechercher
la spécialité
Avec le
le
elles diffèrent
Père, on mérite
Saint-Esprit donne.
saint
en ;
mi-
la
dans
et
de particulariser les
pas attenter aux autres
personnes divines,
en essence,
la justice,
non
:
de chacune
:
égales
activité.
avec
le Fils
on conquiert,
Ces appropriations sont de
Thomas.
Lacuria, dans ses Harmonies de l'Etre, est
éminent théologien du son Elévation,
l'homme une
humaine « J'ai
ne
Saint-Esprit.
satisfait pas,
il
le
plus
Bossuet,
veut
tirer
en
de
identité qui est vraie de la constitution
et fausse'
de son activité.
vu en moi ces
trois choses, être, entendre,
315
l'occulte catholique
vouloir;... Si je ne voulais et n'entendais éternelle-
ment que
même
connaissance
seule
ma
la
connaissance
et
chose, je n'aurais aussi qu'une et
un seul vouloir. Cependant
mon amour
n'en seraient pas
pour cela moins distingués entre eux,
jours je
Et
;
ne produirais pas moins
jours
moins iden-
mon amour et ma volonté ne pourraient pas de ma connaissance et mon amour serait touune chose que je produirais en moi-même et
tifiés...
venir
ni
il
ma
y aurait en moi ces
connaissance, et tou-
trois
choses
:
l'être
pro-
duisant la connaissance, la connaissance produite et
l'amour aussi produit par l'un j'étais
une nature incapable de
et
par l'autre. Et
tout accident
ma substance et en qui il fallût que tout tantiel, ma connaissance et mon amour
à
quelque chose de substantiel
et
et
fût
subs-
seraient et je
dans une seule
substance, c'est-à-dire je serais Dieu
ment à l'image
survenu
de subsistant
serais trois personnes subsistantes
si
:
Je suis seule-
ressemblance de Dieu
et
un crayon
imparfait de cette unique substance qui est tout en-
semble, Père, Fils
Heureusement
et Saint-Esprit. »
,que cette
page porte
la plus
grande
signature de la langue française, sinon on ne la
ci-
terait pas.
L'homme le
a la faculté de concevoir Dieu
conçoit vraiment,
procède ainsi de
il
lui
;
lorsqu'il
dédie sa volonté et l'amour
la faculté et
de la volonté. Dieu
le
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
316 Père
est faculté,
Dieu
le fils est
Saint-Esprit réalise les deux en spiration s'éclaircit faire,
faut
il
:
volonté et Dieu
Amour
pouvoir, vouloir
la
puissance
le
dès lors
et faire
également avoir puissance
volonté est générée par
et
:
pour
et volonté.
et à elles
la
La
deux
génèrent l'amour.
Humainement, vouloir et
ou
mon
attraction.
je
me meus
et je
meus
vouloir se détermine par
:
mon
mon amour
Donc, en sa manifestation,
nommerait, pouvoir, vouloir, aimer
se
selon
la Trinité
le Fils est la
volonté du Père et l'Esprit est l'amour des Deux.
Nous distinguons aisément
ce
que nous pouvons
de ce que nous voulons; mais comment distinguer ce que nous voulons de ce que nous aimons
où
formule pécherait
la
dans
tinct
et
cependant cela
:
voilà
est dis-
la Trinité.
Per spiritum sanctum semetipsum
obtulit, l'incar-
nation est l'apparition personnelle de l'Esprit, on ne le
reverra qu'à
la
Pentecôte, chose singulière, sous
une forme animale ou élémentaire, rayon ou co« Viens, rayonne, dit la liturgie. Donneur lombe :
de présents, lumière des cœurs
renne gaudium Il
est
donc
sainte ivresse
et enfin le «
pe-
».
la joie finale et éternelle, ;
Da
et
il
est
donc
la
son salut se présente plus vermeil
rigueur du Père, que l'expiation demandée
que
la
par
le Fils
;
la
pensée hésite
;
toute expression est
si
l'occulte catholique petite, surtout si inexacte et
l'homme
est de
Le Verbe
est
317
cependant
le
devoir de
comprendre. immortel, mais sa forme, son expres-
son corps meurent: malheur à celui qui en-
sion,
ferme une idée dans un cadavre, ce cadavre, hiératique
comme ceux que
fût-il
l'Egypte nous a légués,
sera une prison pour l'idée.
y a deux formes idéologiques les unes comme Pentagramrne, des sortes blasons doctrinaires qui
Il
le
:
n'ont servi qu'aux individus;
les autres
sont des
qui jadis incarnèrent une race ou un peuple.
rites,
La forme rénove
spirituelle est
peu aimantée. Celui qui
la
par la différence significative d'au-
la viole
jourd'hui avec les intentions d'autrefois.
L'ancienne forme religieuse
temple dont dont
le sol est
voûte
la
fléchit,
est
comparable à un
près de s'abîmer dans la crypte,
dont les colonnes oscillent
:
et
quel insensé y viendra célébrer ses mystères? Les
symboles meurent fie
:
et le
grand mot révélation signi-
une symbolisation nouvelle des éternelles
Le Saint-Esprit étant tion sera plus abstraite
le
vérités.
Dieu amorphe, son
que
celle des
initia-
deux autres
personnes, nullement formaliste et réduite à l'essentiel.
De
plus,
il
est
dans
la propriété
de l'amour
unifié avec l'intelligence de tout pénétrer et de se
produire
Tout
le
là
où on ne l'attendrait point.
sacré mêlé au profane relève du Saint-Es-
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
318 prit:
il
personne
est la
littéraire et esthétique, l'en-
chanteur, l'Eros antique du discours de Diotima,
mais l'Eros-Dieu unique, l'Absolu du dé-
j'ose dire, sir
ainsi
:
si
les
Villiers a dit
«
:
hymnes
liturgiques
le
conçoivent.
Tout être ne se constitue que de son
vide, » ou de son
manque, ou de son Eros; ce qui
équivaut à cette autre formule
«
Tout être se cons-
de son appétence.
titue
Le génie qui semble prit est le
comme
réaliser l'initiation de l'Es-
grand néo-Platonicien Plotin, rationnel
Aristote,
hardi
comme
saint Denys,
mys-
tique par l'essor, philosophe par la présentation.
Quand
«
les
gnostiques
—
dit-il
—
prononcent
des paroles magiques, et qu'ils les adressent, non-
seulement à l'âme, mais aux principes qui
lui
sont
supérieurs, que veulent-ils? les enchanter (gœtiser) les
charmer,
les toucher, répondront-ils
donc que ces êtres divins nous prêtent qu'ils obéissent à celui qui
quels
ils
« La vers
;
Ils
croient
l'oreille
et
prononce ces sons aux-
attribuent une puissance magique.
magie
elle agit
fondée sur l'harmonie de l'uni-
est
au moyen des forces qui sont
unes aux autres par «
:
la
sympathie.
Les enchantements agissent sur
tionnelle de l'âme,
liées les
on leur
la partie irra-
résistera par d'autres en-
chan tements. «
Tout être qui a quelque relation avec un autre
l'occulte catholique
peut être ensorcelé par
être,
concentré clans
lui,
319 n'y a que l'être
il
qui ne puisse être en-
l'intelligible
sorcelé. »
Ainsi ce grand maître s'élève contre la magie cé-
rémonielle
mai
:
en
n'en contaste
et
même
temps,
tance,
que
monde
intelligible, ce
le
il
la
puissance que dans
le
énonce un point d'impor-
métaphysicien
est
sommet
inenvoutable. Le
défie
le fluide
de
la
haine.
Les hypostases néo-platoniciennes éclairent singulièrement
le
dogme de
Le premier principe conscience et,
se
!
la Trinité.
est créateur
enferme tout objet
pensant,
il
génère
le
;
non pas
immobiles, entités verbales de Platon; mais actives,
les
agissants ou
Archétypes
telligibles.
Le troisième
l'uranienne
et la
cette
celles
les idées
essences in-
s'appelle l'âme
dynamique,
est
pensée même,
et la
les idées,
second
âme
du monde, est la puis-
sance sanctifiante.
Gomment
suivre son action et la décrire? Elle ap-
paraît avec plus de richesse
aux matières humanistes
qu'aux sacrées. La conversion de dorfîau catholicisme,
le
l'école
de Dussel-
sens profondément religieux
de l'œuvre de Balzac en sont des exemples.
Dans
l'autre sens, l'avilissement de l'art
contem-
porain depuis qu'il a perdu tout mysticisme; l'ignominie résultant de l'instruction laïque et enfin la dé-
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
320
inocratie méconnaissant ses intérêts de ce
comme
elle
Aimer
a
méconnu ceux de
la vérité,
aimer
la
monde,
l'autre.
beauté, c'est marcher
vers la sanctification. Le Saint-Esprit aime l'amour
dans l'homme,
il
le bénit, qu'il
thodoxe, science ou
qui ne
Aucun enthousiasme
trouve indulgent, car
le
l'âme du
art.
s'appelle gnose, or-
monde
il
est
amour,
spirituel et l'admiration est sa
élevé est
il
forme
préférée de la prière.
La divine colombe se pose sur Je front des génies et sur le cœur des saints, c'est même et sublime chose qu'une perfection de tion
pensée ou une perfec-
la
du cœur; on a séparé ces puissances
qui sont les deux ailes divines
pensée
et
idéalité et charité,
amour.
On m'a reproché de
même
:
idéales,
objet et d'en
magie dans un seul
multiplier les définitions d'un
donner sept traité.
A
différentes de
ces répétitions
la
las-
santes, je suis forcé.
L'Occulte est une théorie qui a la religion pour
pratique légitime, voilà ce que Saint Concile de Trente peut
j'ai
me
voulu établir. Le
faire rétracter
une
proposition écrite; car l'Eglise a des droits et des
devoirs de police spirituelle
dès qu'elles sont néfastes, car le
les vérités
:
le
mentent
but de la vérité est
bien et qu'est-ce qu'une chose qui nie son objet?
Une
vérité devient
un mensonge par
le
défaut de
321
L'OCCULTE CATHOLIQUE
dénonciation,
même
par
le
les
temps
et le lieu
La pensée exprimée
est
l'environnent et
qui
discours
où
un
elle se produit.
acte et lorsqu'on ap-
partient à une obédience verbale, on lui soumet ses actes
ma
mais
;
pensée conçue ne relève pas des
canons.
y a des règles pour vivre, écrire et parler; il y en a aussi pour penser, mais nul au monde n'a quaIl
pour
les
Quand
je
lité
formuler
dans Saint Thomas, que Sathan,!
lis,
père du mensonge,
Mais quand 8 avril
1546
je lis :
et les exiger.
fait
ceci
dans
la
que Dieu
ou cela
je passe.
quatrième session, tenue l'auteur de l'Ancien
est
comme du Nouveau Testament Deas
;
:
cura utruisque unus
sitauclor et que je dois les vénérer d'une égale
que
piété pari pietatis affectu, je ne passe pas, parce
mon
e
devoir est de résister. Dieu
d'un Epithalame, Dieu plagiaire de l'Assy-
verbes
et
rie et
de l'Egypte, Dieu émule de
thema
auteur des Pro-
sit
dit le
Concile.
Il
ne
le
Mohamed Ana!
dirait plus.
Le
Concile ne savait pas l'histoire et ne connaissait au-
cun texte d'Orient,
il
a canonisé l'Ancien Testament
parce qu'il ne savait pas ce que était
bonne, mais
la
c'était
:
l'intention
compétence imparfaite
une erreur d'époque qui
;
c'est
se prolonge en routine d'en-
seignement.
Vraiment,
on aurait pu
faire
une différence en21
AMPHITHÉÂTRE DES SCIENCES MORTES
322
tre la parole
du Christ
de Moïse
et celle
:
c'esl-à-
croire qu'ils n'avaient jamais lu les Testaments dans
un
sens
d'analyse,
ronronné
et
ils
avaient
comme
reste
le
en
des textes
tiré
des
chantres,
en
été.
du Concile de Trente
Si j'ai choisi cette décision
pour
repousser, c'est afin de montrer que la formule
la
d'occulte catholique, donnant à la religion toute la
vie pratique, réserve à l'intelligence l'entière liberté
de sa raison.
Les simples sont respectables, sacrés même, mais les simples se signeront; et le Saint-Esprit est
encore
plus sacré. Je l'adore et ne puis souffrir qu'on lui attribue les
sauvageries, les inepties et surtout les antéchrismes
de Mosché.
Le Pape dédirai ration
;
seul est infaillible
mais
Pape ne
le
;
qu'il parle et je
bullifiera
me
jamais l'inspi-
divine de la Thorah hébraïque
;
quant aux
congrégations, elles sont trop sages pour risquer
une censure
répondant à des serait le
faudrait légitimer par des livres
qu'il
livres et
où
la culture universelle
témoin du débat.
Le catholicisme
est
contenu au Credo
et
il
n'y est
pas question de Jéhovah ou de Juda. Des esprits peu l'infaillibilité
du
admirable qui annule
les
réfléchis ont été désorientés
pape,
dogme magique
et
par
323
l'occulte catholique
tracasseries qu'un zèle ignorant susciterait à la pensée et à l'étude.
Quand je de
profession d'être chrétien, je
fais
à la Trinité et non à Allah-Jéhovah, je
foi
destine au Paradis et
né de
la
mais toutcequi n'est pas
mon Sauveur ne
mort de
me
non au Schéol, j'accepte pour
livres sacrés les Evangiles;
foi.
fais acte
s'adresse pas à
Je crois au Christ et à l'Eglise
ma
mais je ne crois
;
pas à Mosché, ni à laThorah, parce que je sais vingt autres
Mosché
vingt autres Thorah.
et
L'Occulte est
domaine de vraie
le
libre
pensée,
à condition d'observer ce qui est des actes et qui
ne peut être
libre.
Il
faut obéir en ses
mœurs pour
avoir le droit de sa toute intelligence.
Je n'ai, certainement, satisfait ni les catholiques qui ne
comprendront pas mes revendications de
recherche spirituelle; ni les occultistes qui
libre
n'admettront
pas que
j'aie
renié
magie pra-
la
tique.
Mais est-ce
la
mission de l'écrivain de satisfaire
un seul
autre que l'Esprit? Si, par ce livre,
va à
la
messe
et à la
un seul dévot va à d'idée, j'aurai fait fît
Sainte-Table
;
l'occulte et à sa
si,
les fausses
par ce
livre,
grande aération
deux bonnes actions
pour compenser
occultiste
:
et cela suf-
lueurs qui scandalise-
ront quelques-uns.
Madame
la
Vierge
me
fera tout
pardonner parce
AMPHITHEATRE DES SCIENCES MORTES
324
que j'adore d'une adoration sans expression, sans comparaison Et
le
et
sans borne, son divin
Fils.
Saint-Esprit daignera peut-être bénir
chevalerie d'idée, qui a pu se tromper,
pas sur
le
désir
les esprits à
immense, de
le
et
que
mais non
magnifier et d'ouvrir
son infinie lumière, que
avec enthousiasme
une
j'ai
cherchée
je désirerai éternellement.
TABLE DES MATIÈRES
ÉLENCTIQUE
COMMÉMORATION DE STANISLAS DE
G U AIT A
i
INTRODUCTION
i
SEPTENAIRE DE I.
INTROÏT
17
Arcane du microcosme IL
.
KYRIE
37
Arcane du macrocosme III.
l>7
GLORIA
61
Arcanes de l'analogie IV.
73
OREMUS
77
Arcanes de Psychurgie V.
95
EPISTOLA
99
Arcanes de pentagramme VI.
33
GRADUALE
116 .
119
.
Arcanes de hiérarchie
136
EVANGELIUM
139
VII.
Arcanes du septénaire
l;»i
LE CREDO Commenté selon I.
LA CRÉATION
Arcanes de
la création
l'Occulte.
157 167
326 II.
TABLE DES MATIERES LA RÉDEMPTION
Arcanes de [II.
169
Rédemption
1
LA SANCTIFICATION
Arcanes de IV.
la
la sanctification
(9o
LTNVOLUTION
197
Arcanes de rinvolution V.
204
L'EVOLUTION
207
Arcanes de l'évolution VI.
VII.
214
LA RÉINTÉGRATION
Arcanes de
la
82
18o
217
224
réintégration
LA JUSTIFICATION
227
Arcanes de justification
234
L'INSPIRATION Arcanes de l'inspiration IX. L'ÉGLISE
237
VIII.
Arcanes de
•
.
.
244 247
254
l'Eglise
m
X. L'EXPIATION Arcanes de l'expiation
264
LA RÉSURRECTION
267
XI.
Arcanes de XII.
274
la résurrection
LA VIE ÉTERNELLE
27~
Arcanes du temps
28S
LE TRIODOS OCCULTE I.
31.
Ht
L'OCCULTE DU PÈRE OU KABBALE L'OCCULTE DU FILS OU MAGIE CATHOLIQUE L'OCCULTE DU SAINT-ESPRIT OU MAGIE STRAITE
28 .
.
302
AB313
Amphithéâtre
des I.
—
Sciences
Mortes
ÉTHIQUE
COMMENT ON DEVIENT mage 1
vol. in-8
de xx-308 pages à 7
II.
—
fr.
50
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— Le vice suprême, 1884, préface de J.-B. d'Aurevilly. — Curieuse, 1885. — L'initiation sentimentale, 1886. a
iv.
cœur perdu, 1887.
— Istar, 1888. Vf. — La victoire du mari, 1889. VIL — Un cœur en peine, 1890. VIÏI. — L'Androgyne, 1891. IX. — La gynandre, 1892. X. — Le panthée, 1893. XL — Typhonia, 1894. XII. — Le dernier Bourbon, 1895. V.
XIII.
—
XIV.
— La
Finis
Latinorum, 1898.
vertu suprême.
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X
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V. Félicien Rops (épuisé). VI. L'Esthétique au
Salon de 1884 (YAriste).
VII. Les Musées de Phovince. VIII.
La Seconde Renaissance Française
et son Savo-
narole. IX. Les Musées d'Europe, d'après la collection Braun.
X. Le Procédé de Manet. XI. Gustave Courbet. XII. L'Esthétique au Salon de 1885
(Revue du
Monde
Latin),
XIV. L'Art Mystique et la Critique Contemporaine. XV-XVI. Le Salon de Peladan, 1886-87 (Dalou). XVII. Le Salon de Peladan, 1889. XVIII. Le Grand OEuvre, d'après Léonard de Vinci. XIX. Les Deux Salons de 1890, avec trois mandements de la R. f C (Dentu). XX. Les Deux Salons de 1891.
XXI. Règle et Monitoire du Premier Salon de la R. f C. XXII. Les Deux Salons de 1892. XXIII. Règle du Second Salon de la Rose Croix. XXIV. Les Trois Salons de 1895 (Bulletin de la R. f -J*
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