Histoire de la bourgeoisie en france

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Régine Pernoud Histoire de la Bourgeoisie en France Tome II • • •

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Jusqu’au milieu du 19° siècle, on ne distingue pas quartier bourgeois et prolétaire Le 16° siècle = décadence des universités et ruine de l’enseignement élémentaire tel qu’il avait été pratiqué 2 siècles plus tôt. La règle au moyen-âge avait été : autant de paroisse, autant d’écoles. cette institution disparaît un peu avec les guerres qui ruinent les paroisses et les écoles. L’enseignement qui se développe au 16° prend une nouvelle teinte avec l’apparition des collèges payants institués dans les villes par la bourgeoisie, et parallèlement les écoles gratuites pour les pauvres, les uns et les autres ayant leur programme et leur système indépendant. Cette séparation est radicalement contraire à l’esprit de l’école du moyen-âge, où se côtoyaient serf et seigneurs, et même monarques. L’idée de cette séparation est claire dans ce « testament politique » signé par Richelieu : « de même qu’un corps qui aurait des yeux en toutes ses parties serait monstrueux, de même un Etat le serait-il si tous ses sujets étaient savants ; on y verrait aussi peu d’obéissance que l’orgueil et la présomption y seraient ordinaires ; le commerce des lettres bannirait absolument celui des marchandises et ruinerait l’agriculture. » ; on voit peu à peu se fonder des congrégations qui se donnent pour but l’instruction des pauvres stimulée par les évêques qui reprennent pour leur compte les prescriptions du Concile de Trente : « la plus grande charité que l’on puisse exercer envers les pauvres, est de leur procurer les moyens de se faire instruire. » ; on interdit à ceux que l’on nommera par la suite les Frères ignorantins les études qui ne sont pas nécessaires à l’instruction qu’ils dispensent ( aux pauvres ), et notamment celle du latin classique. On leur interdit aussi de recevoir des fils de bourgeois. Au contraire dans les collèges, dirigés tantôt par des congrégations où dominent jésuites et dominicains, tantôt par des laïcs ( il y eut une quarantaine de collèges protestants au 17° siècle ), l’éducation est à la base humaniste. Il s’agit de s’imprégner de latin et de grec classique et de construire des périodes oratoires suer le mode cicéronien : éducation de classe qui dispense une éducation de classe. Ce système se maintiendra jusqu’au 20° siècle. C’est de son collège que se déclarera l’honnête homme, plutôt que de l’université : celle-ci voit peu à peu se réduire sa position de corps autonome et commence à être placée sous l’autorité du pouvoir central. Dès l’an 1600,, après réforme de l’université de Caen et celle de Paris par des commissaires du roi, on déclare que celui-ci à le pouvoir de réglementer les études. En 1666, nouvelle mesure par laquelle les intendants, agents du pouvoir central, devront enquêter sur les universités. La grande innovation est celle qui est introduite par l’édit de 1679 et concerne les facultés de droit qui sont par excellence les pépinières de la bourgeoisie. C’est alors que l’étude du droit romain est instituée dans l’université de Paris. A partir de cette date les recteur ne pouvaient plus être nommés qu’avec l’agrément du roi, lequel surveille aussi l’enseignement et les examens. Sur la base de cet enseignement, l’honnête homme va donner un splendide élan à cet humanisme rationnel qui marque les siècles classiques ; il le fait dans la ligne de la Renaissance, c’est-à-dire en s’attachant exclusivement aux facultés de l’homme considérées comme nobles : celles de l’esprit…conception héritée…de l’antiquité et qui se traduit par une sorte d’aversion pour tout ce que peut apporter l’expérience manuelle et concrète…l’époque entière tient avec Pascal que « toute notre dignité consiste en la pensée ». …en appliquant à la connaissance une méthode purement mathématique, Descartes fournissait à la bourgeoisie un mode de pensée avec lequel elle pouvait se familiariser rapidement ! : le bourgeois par ces origines commerçantes, manifestait une confiance qui deviendra excessive pour les valeurs de quantité, pour tout ce qui se chiffre…assimiler la vérité à l’évidence, décomposer chaque problème d’ensemble en une multitude de problèmes de détail, imposer à la pensée un ordre rigoureusement logique afin d’éviter les erreurs…Ainsi s’affirmera sur la plan de la philosophie cette tendance caractéristique de la bourgeoisie à ne tenir compte que des valeurs strictement masculines, valeurs de raisonnement, de quantité, cérébrales, éliminant l’apport de l’imagination et de la sensibilité. L’intuition, l’expérience concrète disparaissent au profit des déductions logiques, de l’expérimentation raisonnée. Les jésuites de leur côté ont entrepris l’éducation de la haute bourgeoisie et de la noblesse ( collège de la Flèche d’où est issu Descartes, ce « gentilhomme du Poitou » ; son père était conseiller au parlement de Bretagne ; il appartient à cette frange de la bourgeoisie que l’on appelle d’ors et déjà noblesse de robe ) opposant à l’humanisme païen un humanisme chrétien grâce auquel la religion se trouve insérée et réintroduite dans les préoccupations du temps. Le jansénisme : pessimisme foncier, négation totale de la liberté de l’homme, impuissance radicale de l’homme attiré qu’il est par les tendances de sa nature lesquelles sont forcément mauvaises ; prédestination, avec grâce divine sur de rares élus de Dieu. Cette doctrine connaît une large diffusion dans la bourgeoisie, noblesse de robe. Le parlement en sera le bastion jusqu’à la fin de l’ancien régime. On a été jusqu’à faire du jansénisme un mouvement purement bourgeois, érigé contre la noblesse et porteur de la lutte des classes. Cette doctrine eut pourtant ses fidèle dans le peuple et la noblesse. On retrouve encore quelques marques des luttes jansénistes dans la révolution. Il aurait marqué profondément la bourgeoisie parlementaire, ainsi qu’une partie du clergé. Son influence sera perceptible jusqu’au 19° siècle dans cette austérité dont témoignent ses membres ; il n’est pas interdit de voir dans le jansénisme une tendance qui caractérise cette opposition entre une nature foncièrement corrompue et dont rien de bon ne peut sortir, et d’autre part un dieu terrible, qui est à l’image de celui que nous décrit l’ancien testament : l’incarnation, le dieuamour est évacué, avec la trinité du christianisme révélé du nouveau testament. On retrouve cette opposition dans la séparation de physique et métaphysique cartésienne. Tout se passe comme si il y a avait une tendance de la bourgeoisie à séparer du point de vue religieux et doctrinal ce qui touche à la conscience et ce qui touche aux affaires. On sépare le domaine de Dieu de celui de l’existence et de la conduite pratique de la vie, à laquelle dieu est invité à ne pas se mêler. Dieu d’une part et de l’autre le monde ( dont on proclame qu’il est corrompu et ne peut être sauvé ), dans un dualisme caractéristique. On va plus loin en hollande et en Angleterre où Dieu est invité à faire prospérer les affaires. Le pauvre va ainsi devenir le paresseux, il est marqué par la malédiction divine ; la nuance ne sera apporté qu’avec le 19) siècle qui dira que « tout de même », « pauvreté n’est pas vice… » ! Colbert luimême jugeait nécessaire d’entretenir une certaine pauvreté afin d’inciter le peuple au travail ; ce que l’anglais Mandeville traduira clairement : « ils [ les pauvres ] n’ont rien pour les inciter à travailler que leurs besoins, qu’il est prudent de soulager, mais fou de guérir ! » La religion catholique au 17° siècle est profondément marquée par le Concordat de 1516 qui a mis la nomination des évêques dans les mains du roi. Les thèses gallicanes portent sur des questions purement temporelles : le pape doit demander au roi pour lever des impôts ; les évêques ne peuvent se rendre à Rome sans l’autorisation du roi, qui convoque aussi les conciles. Cette modification conduit même à ce que des athées se retrouvent curés ! Principe médiéval formulé par Saint Thomas : « le peuple n’est pas fait pour le prince, mais le prince pour le peuple ». Le quart état ou « quart monde » : ce sont les laboureurs, sergents, artisans ou « gens de bras », qui sont réputés « viles personnes » et forment le « sot peuple » : celui qui n’est pas instruit et ne peut prétendre à aucune charge honorifique ; le tiers état ne représente aucunement le peuple. Le vile peuple est constitué de tous ceux qui travaillent de leurs mains : leurs occupations sont « déshonnêtes et sordides » : artisans, gens de métier ( ceux qui exercent les « arts mécaniques » : « nous appelons communément mécanique ce qui est vil et abject » explique un juriste… ) ; c’est ici la doctrine de Cicéron qui fait l’ordre social. On y trouve aussi les laboureurs et paysans


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Richelieu marque cette transition qui conduit à donner plus de pouvoir à la noblesse de robe du parlement et à rabaisser la noblesse d’épée, l’aristocratie, qui se bat encore en duel pour marquer son indépendance. On distingue la petite robe ( avocats, notaires, greffiers, procureurs, sergents, qui sont méprisés ; c’est un corps turbulent et ambitieux ) ; moyenne robe ( conseillers, lieutenants de bailliage et sénéchaussée, personnel des présidiaux et des justices seigneuriales, qui est un adversaire redoutable pour la noblesse de province : elle connaît la chicane et la procédure qui lui permettent souvent de mener des opérations frauduleuses, en particuliers sur la terre ) ; la grande robe ( conseillers d’Etat et titulaires des hautes charges du Parlement et des cours souveraines ) Révoltes paysannes : souvent en raison des impôts ; émeutes à Poitiers en 1624, et en Guyenne la même année où se soulève une armée de paysans ( 16 000 ) sous la conduite d’un gentilhomme ruiné de la région. A plusieurs reprises dans ces années, les milices bourgeoises marchent sur les insurgés. Violentes insurrection paysannes dans le sud ouest en été 1636, vers Angoulême, pendant une guerre ; il fallut envoyer les troupes : la révolte gagna l’Aunis, la Saintonge, le Poitou, le limousin, et finit par couvrir l’ensemble du territoire qui sépare la Garonne de la Loire : les croquants. Rien à voir avec les jacqueries du 14° siècle. Là aussi, c’était un noble local qui avait décider de rendre à la région sont autonomie fiscale. Révolte plus forte encore en Normandie en 1639, autour d’Avranches, celle des nu-pieds. On fit appelle à des troupes d’étrangers mercenaires pour mener une répression féroce. En 1648, avec l’impopularité de Mazarin, on se retrouve avec 1260 barricades dressées dans Paris. Pierre Broussel, un commerçant parisien, tient tête à la reine qui le met aux arrêts ; il bénéficie de soutiens importants et les opposants à Mazarin voient dans cette insurrection un moyen de prendre quelque pouvoir. Il est finalement libéré et ovationné par la foule… Dans les petites villes de province, on voit des paysans gagner un peu d’argent, gagner la ville pour y faire carrière, la bourgeoisie locale s’empressant de faire main basse sur les terres abandonnées. Elle y installe des pauvres métayers qu’elle ruine et empêche de trouver son indépendance. Des villages entiers finissent par appartenir aux gens de la ville. La bourgeoisie se sert à bon escient de sa connaissance de la procédure. Ce changement de propriétaire se traduit par la multiplication des « terriers », que les bourgeois se font un honneur de déceler pour valoriser leurs terres nouvellement acquises. Fernand Braudel y voit le début d’une politique capitaliste de la terre. Le métayage devient le mode d’exploitation privilégié. A côté du métayage, le fermage : dans les grosses propriétés, l’administration de la terre est confiée à un gros fermier qui les fait fructifier à la fois pour ses maîtres et pour lui-même. Le fermier en question est un véritable homme d’affaires. on voit se développer le remembrement. On voit apparaître une nouvelle classe, celle des journaliers et des tenanciers qui n’a plus l’attache protectrice du servage et se trouve plus malheureuse que ne l’était la mainmorte, qui avait fini par être reconnue propriétaire de la terre sur laquelle leur famille avait travaillé pendant plusieurs générations. La doctrine mercantiliste : Colbert. Un état n’est fort que par sa richesse, toute richesse vient du travail, et s’augmente par le commerce. l’Etat sera donc d’autant plus fort qu’il achètera moins à l’étranger et exportera plus, en exploitant méthodiquement ses ressources propres. Le pouvoir royal doit donc intervenir pour réglementer et animer la vie économique, assurer la discipline du travail, faire la prospérité de cette vaste fabrique qu’est le royaume…et de la vaste boutique que constitue l’étranger. le Colbertisme : il faudra enlever à d’autres états ce que la France veut acquérir, cette rivalité étant inévitable : « nul ne gagne qu’un autre ne perde ». la concurrence est une guerre d’argent. le roi doit « régler l’industrie d’un grand peuple sur le même modèle que les départements d’un bureau. » ; la nation devient une firme commerciale. Fouquet, représentant de la noblesse de robe, est détrôné par la bourgeoisie qui croit au travail, à l’épargne, au commerce et à l’industrie, en la personne de Colbert. Son programme est un nationalisme économique. La hollande qui ne produit rien et transporte tout le fascine par son efficacité économique. Sur le marché intérieur il donne l’encouragement aux foires et il atténue les droits de douanes et de péage. Mais il s’intéresse surtout au commerce extérieur. La colonisation des Antilles va faire du commerce des esclaves l’élément principal de la prospérité des marchands attachés à l’œuvre de Colbert ; 3000 nègres déportés aux Antilles chaque année entre 1670 et 1672, dès le début du commerce triangulaire. On estime le nombre total à 20 millions d’êtres en 3 siècles. Colbert créé la compagnie du Sénégal pour stimuler la traite. C’est le protectionnisme que développe surtout Colbert. Il développe les taxes à l’importation, légalise le pillage des navires étrangers dans les colonies ou autres territoires et îles. Il invite au silence les jésuites qui reprochent aux trafiquants au Canada d’échanger la fourrure des bêtes contre de l’eau de vie aux autochtones ; les intérêts du commerce priment. C’est lui aussi qui fait créer les jurandes, les corps de métiers et les communautés de métiers système connaît son apogée au 17° siècle. Pour ce qui concerne les jurandes qui existaient déjà dans les villes, les jurés ne sont plus élus : leur charge devient un office royal. Alors que les gens de métiers prêtaient jadis serment à leur ville, il le font à présent au roi : « il ne peut y avoir de corps ni de communauté sans l’autorisation du roi ». c’est à l’abri des murailles douanières que peut ainsi être organisé le monde du travail ; il a aussi donné une forte impulsion à l’industrie, par l’intermédiaire de l’etat ou par l’octroi de subventions et de concessions, de monopoles, et d’abord dans le domaine des l’armement. l’industrie sidérurgique. Monopole de la monnaie, avec la disparition de la monnaie féodale et princières. Les commandes de l’etat viennent encourager les entrepreneurs. On cherche aussi à percer les secret de l’industrie et de la fabrication à l’étranger, en achetant les ouvriers et les machines à l’étranger, et en particulier en Angleterre. Avec l’apparition des académie, l’ouvrier d’art s’élève au dessus de l’artisan. l’artiste finit par se distinguer nettement du travailleur manuel. Il développe aussi du même coup les services publics : routes, canaux, relations postales. Avec ce militarisme industriel, et cette guerre économique, la classe besogneuse est soupçonnée par tourte la bourgeoisie, et en 1° lieu par Colbert, de ne pas l’être suffisamment…( Richelieu : « le peuple est un mulet qui se gâte par l’oisiveté » ). Colbert a ainsi en horreur les rentiers, les moines, et le peuple suspecté de paresse….il fait aussi en ce sens la chasse aux vagabonds : ceux-ci étaient déjà en 1535 menacés de pendaison. Au 17° siècle on, projette de les envoyer aux galères. Puis de les interner : les hôpitaux généraux obligeaient les pauvres à travailler à une tâche quelconque, malgré les protestations de Saint Vincent de Paul. Les enfants compris. La charité est interdite aux portes des monastères. On peut parler d’un véritable régime de travail forcé sous l’édit de Mr Colbert. Ceux qui ne travaillent pas et vagabondent sont menacés du fouet, du pilori, du bannissement ou des galères. Les hôpitaux généraux tenaient de la prison et de la caserne. Ateliers et dortoir et discipline sévère pour pain quotidien : « rien de plus important que de les contraindre au travail ». Henri IV trouvait pour sa part qu’il y avait trop de fêtes chômées, et s’en plaignait au pape. Colbert en supprime 20 en 1666, avec des journées de travail de 10 à 13 heures par jour. On abandonne les efforts pour ajuster les salaires aux hausses des prix, et en se domaine, l’etat protectionniste n’intervenait pas. La moitié du salaire servait à la nourriture de l’ouvrier. on assurait parfois dans les manufactures le gîte, et les ouvriers et ouvrières étaient enfermés à clef. Il y eut des émeutes, et des « désertions ». A l’intérieur de la corporation, les patrons nommés par le roi commencent à former caste. Il devient plus facile aux maîtres de contraindre les compagnons à accepter les salaires. Ils sont soutenus par les magistrats. Grèves et assemblées d’ouvriers sont interdites. Les ouvriers rejetés de la jurande commencent alors à se former en syndicats occultes. Les compagnonnages naissent entre la fin du 15° et le début du 16° siècle et se développent au 17° en dépit et contre le pouvoir public : enfants de Salomon, Gavots, enfants de maître Jacques, Dévorants, enfants de maître Soubise, ou Bons Drilles. Les organisations sont secrètes et se réunissent pour des cérémonies de caractère semi-religieux où se trouve certainement le souvenir des anciennes confréries. Leurs membres prêtent serment et se réunissent dans des cabarets où leurs hôtes sont appelés pères ou mères. Ils cotisent et se soutiennent mutuellement avec des caisses, se livrent à des brimades vis-à-vis de ceux qui ne sont pas affiliés. Quand les interdictions tombent et les mesures répressives se mettent en place, elles se révèlent assez fortes pour pouvoir paralyser l’activité d’atelier et même de villes entières. Cela permet une bonne promotion sociale.


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L’arrivée de John Law en France et la création du papier-monnaie vont conduire aux 1° spéculations, et bien entendu au 1° crash boursier. Des consortiums financiers apparaissent au début du 18° siècle. La 1° conséquence de cette flambée de spéculation qui gagne presque toutes les classes est la vie chère. Des fortunes rapides s’expliquaient alors par des manœuvres louches. Les plus avisés s’empressaient de placer leur argent dans les denrées les plus hétéroclites. Lors du crash, suicides en masse et banqueroutes. On a expliqué de mille manière l’échec du système ; le plus évident est l’inflation, due à l’émission de papier monnaie en fonction de la demande et sans régulation. Face aux financiers, la noblesse de robe fait pâle figure. Les financiers traitent d’égal à égal avec la noblesse. Le milieu du 18° siècle va voir se développer une importante dispute entre les tenants de l’économie traditionnelle et ceux de l’essor du crédit. La partie se joue sur la question essentielle : le prêt à crédit. Dans un pays catholique comme la France, la pratique de l’escompte voit de forte résistances s’opposer à son développement. Voltaire et Condorcet vont expliquer à leurs contemporains que la dette publique qui est la forme la plus évidente de crédit est la condition et la source de la prospérité économique. Franklin explique de son côté que l’argent peut engendrer l’argent. c’est la doctrine scolastique qui est prise en chasse. Les apprentis usuriers font la chasses aux habiles docteurs qui voudraient nuire à leurs profits. Avec ce développement de la finance, c’est aussi le développement de l’actionnariat, et de l’anonymat au travail ; le capital se sépare du travail ; le salarié ne connaît qu’un contremaître et l’actionnaire ne connaît que le profit. On assiste à une dépersonnalisation du monde du travail dès le milieu du 19° est l’effet de l’essor de ce capitalisme financier qui prend ses racines dans le 18° et que l’Eglise essaye de freiner. L’École des physiocrates prône une doctrine économique qui prend presque le contre-pied de celle de Colbert : le libéralisme ou « laisser faire, laisser passer » de Gournay. La promotion sociale dans les corporations ne fonctionne plus aussi bien : il faut être fils de maître ou ouvrier aisé pour y parvenir. La libre concurrence se montrait plus favorable à la grande manufacture. Turgot le libéral s’attaque aux maîtrises et elles seront abolies en 1776 au nom du droit naturel. Les corporations seront interdites pendant la révolution, en 1791. Marat pourtant souligna ce qui avait fait la qualité de l’organisation corporative : la garantie de qualité du produit, qui est précieuse pour le petit acheteur, qui est aussi le premier à être atteint par la fraude. « pour ne pas retenir toute la vie dans l’indigence les ouvriers, il fallait mettre un prix honnête à leur travail, les forcer à une bonne conduite pour leur permettre au bout de 3 ans de s’établir à son compte. » explique celui-ci. Mais le libéralisme a ces limites, et la bourgeoisie ira courir dans les jupons de l’Etat dès que les conséquences de sa doctrine fétiche lui seront défavorables. En Europe, le capitalisme commercial a précédé celui du capitalisme industriel, se qui a conduit dès la fin du 18° siècle à une véritable dictature du commerce. l’industrie lui est totalement soumise. Les physiocrates se font les grands défenseurs de la liberté de commerce, dut-elle conduire à la hausse des prix. Toute la bourgeoisie commerçante des ports c’est aussi enrichie par le commerce de la traite. Qui dit armateur dit à l’époque négrier. Dans les exploitations, al bourgeoisie qui c’est élevée sur cette pratique fait dans la pédagogie humanitaire, expliquant que si l’on rendait aux esclaves leur liberté, « ils retourneraient à leur paresse, à leur imprévoyance originelle et ancestrale. »…Montesquieu ironise : « le sucre serait trop cher si l’on ne faisait travailler la plante par les esclaves. » ; le gouverneur Fénélon : « je suis parvenu à croire fermement qu’il faut mener les nègres comme des bêtes ». Un avocat du nom de Jean-François Melon, ami de Montesquieu, suggère dans un essai que l’on applique le principe de l’esclavage à toute domesticité, de l’étendre partout. Cet homme est le fondateur de l’académie de bordeaux. Voltaire fait l’éloge de l’ouvrage en question. Pour répondre aux poussées abolitionniste de l’opinion pendant la révolution, la propagande esclavagiste se développe, par exemple par le biais de la chambre de commerce de Nantes. 1747, création de l’Ecole des ponts et chaussées, et institution d’une corvée royale à laquelle doivent se soumettre les paysans. La législation du travail se fait de plus en plus sévère au 18° siècle ; le maître peut renvoyer l’ouvrier à sa guise. Les physiocrates se montrent favorables à une baisse des salaires. Turgot : « la nécessité de la production et plus encore la concurrence des travailleurs auront pour effet d’abaisser toujours les salaires au minimum de ce qui est nécessaire à l’ouvrier pour subsister. » ; Ricardo conseille de réduire les salaires au minimum biologique : il ne faut pas contrarier les « lois naturelles ». Les cadres corporatifs permettaient surtout de réduire le travail des enfants et l’exploitation des femmes, le travail clandestin à des salaires inférieurs. Le compagnonnage est la force de la solidarité ouvrière à cette époque, et elle réunit en 1729 29 professions. Elle permet l’arrêt complet du travail dans de nombreuses villes. Cependant, pendant le 18° siècle, la hausse des salaires est de 20ù, celle des prix de 50%. Dans les campagnes, le paysan se prolétarise et devient un simple ouvrier agricole et fuit vers les villes. Rousseau : « le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes et en fait périr 100 000 dans nos campagnes. L’argent qui circule entre les mains des riches et des sublimes pour fournir à leur superfluité est perdu pour la subsistance du laboureur, et celui-ci n’a point d’habit, précisément parce qu’il faut du galon aux autres. » L’influence protestante sera sensible dans certaine mesures révolutionnaires et notamment dans la constitution civile du clergé. Lors de la révolution, le peuple est catholique et la bourgeoisie protestante. Pendant la révolution on eu grand peur en voyant se dresser la « figure farouche du quatrième état » Le « club breton » deviendra le club des jacobins. ; on y trouve le vicomte de Noailles et le duc d’Aiguillon. Camille Desmoulins aussi. On voit les jacobins se montrer très réticents à la propriété paysanne pendant la révolution. Gracchus Babeuf et ses compagnons seront envoyés sous le Directoire à l’échafaud pour avoir fait une tentative dans le sens d’une loi agraire. En 1789, peu demandent l’extension du suffrage à l’assemblée : seuls Robespierre et l’abbé Grégoire et 3 autres. Voici ce que dit Marat sur le club des jacobins : « qu’attendre de ces assemblées d’imbéciles, qui ne rêvent qu’égalité, qui se vantent d’être frères et qui excluent de leur sein les infortunés qui les ont affranchis ? » ; ce fut le suffrage censitaire qui fut mis en place, qui séparait « citoyens actifs » et « citoyens passifs » ; une pétition d’ouvrier du faubourg Saint-Antoine protestait en 1790 contre cette division. Elle sera maintenue jusqu’en 1848. Le 17 juillet 1791, La Fayette et la garde nationale couchaient sur le sol au champs de mars tous ceux dont le tort était de considérer que la Révolution n’était pas terminée. C’est la moyenne bourgeoisie qui est représentée par les clubs jacobins, cordeliers… Les girondins étaient pour la conservation du roi. Il s’agit de négociants, d’armateurs, de banquiers, dont bon nombre profitent alors du trafic d’armes. Condorcet en fait partie ( lui que l’on retrouve déjà chez les maçons. Danton se fait le grand défenseur de la propriété en déposant le 1° proposition de la nouvelle assemblée qui se réunit après Valmy. Quand la terreur commence, Danton était ministre de la justice. Robespierre n’est pas le 1° et unique instigateur de la terreur Le surnom de Robespierre : l’incorruptible Marat dans « l’ami du peuple » en octobre 1790 : « le partage des terres qui devait nécessairement amener le progrès des Lumières était moins éloigné qu’on ne pense » ; il était pour ; ses ennemis feront par aux jacobins de leurs inquiétudes relatives aux agitateurs. En mars 93, la peine de mort menace quiconque ferait une proposition dans le sens d’une loi agraire. Les girondins représentent la bourgeoisie d’affaire, les montagnards la bourgeoisie des professions libérales. Elle représente 43% de l’Assemblée.


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La gironde finira par se montrer clairement anti-révolutionnaire et soutiendra les « mouvements fédéralistes » La seule tentative pour faire achever la révolution bourgeoise en révolution agraire et sociale est celle de Robespierre, de Saintjust et de Couthon. Qui décident de faire transférer les biens des suspects à des sans-culottes pauvres et patriotes dont il demandent le recensement dans les communes. La Franc-maçonnerie se développe en Angleterre par la création de la Grande Loge de Londres en 1717. Elle se répand en France où elle compte des représentant fameux, Montesquieu entre autres. Il y aurait eu 104 loges en France lors de la fondation du grand Orient en 1771, 600 à la veille de la révolution. Dans la loge des neuf Sœurs, on trouve Danton, l’abbé Sieyès, Condorcet, Voltaire…elle œuvre activement à la guerre d’indépendance américaine. Franklin y sera accueilli. La haute noblesse joue aussi un rôle important dans le développement de la Franc maçonnerie, certains grands maîtres sont des orléanistes. Elle recrute aussi beaucoup dans le haut clergé. Dans les actes de la révolution, on trouve de nombreuses signatures suivies des trois points caractéristiques. Certains historiens rejettent l’idée que le peuple est put être exclu du tiers état un peu rapidement en mettant cette absence sur le compte de leur inconscience politique. pourtant, une pétition signée par 150 000 ouvriers protestant contre la représentation de la nation par le tiers état, ce qui prouve le contraire. Il faut bien distinguer entre les jacobins et les sans-culottes, ces derniers étant les seuls vrais défenseurs de l’idée de révolution sociale. La collaboration des jacobins avec ceux-ci n’était qu’une tactique de guerre. Babeuf était considéré comme le représentant des « velléités de conspiration populaires » La garde nationale est essentiellement une armée bourgeoise, composée de censitaires et de ceux qui soutienne la Gironde. Le massacre des Tuileries. Condorcet et La Fayette en font partie. Robespierre sur l’être suprême : « une grande idée protectrice de l’ordre social ». Naboléon : création de l’université impériale. 1806 ; l’idée date de la révolution, il s’agit de donner à tous les citoyens une éducation commune. La révolution avait déjà esquissé l’organisation future des lycées et écoles centrales, l’école polytechnique et l’Ecole centrale ; restructuration du collège de France et de l’Institut. mais on constate que dans les provinces, le nombre de collège est réduit et que ceux qui existaient, gratuits avant la révolution, ont disparu avec elle. Naboléon, l’université, la f- rance : « mon but est d’avoir un moyen de diriger les opinions politiques et morales ». différence entre l’université médiévale et l’université napoléonienne : la 1° était autonome, corps libre dont les membres s’administrent eux-mêmes, la 2° organisme d’Etat, instrument du pouvoir central, structuré par lui ; le système anglo-saxon est de ce point de vue l’héritier direct de la 1° version de l’université. en découlent deux conceptions fort divergentes de la liberté. L’étatisation de l’enseignement avait en fait commencé sous l’ancien régime, aussitôt après l’expulsion des jésuites. Condorcet semble avoir eu des idées en matière d’enseignement. Notamment sur l’enseignement scientifique et la proximité entre secondaire et supérieur. Les relations de la maison d’Orléans avec La Fayette remontent aux 1° heures de la révolution. Il y avait un accord des banquiers, des négociants et des journalistes d’opposition autour de la Fayette et de la maison d’Orléans, au moment ou la Fayette gouverne. La publicité prend de l’ampleur au 19° siècle : à partir de 1845 = 1° agence de publicité, fondée par Duveyrier. Il s’agissait d’agir sur l’inconscient des acheteurs pour créer chez lui des besoins artificiels. « chaque français prend la mentalité du commerçant. Les associations ouvrières sont combattues comme contraire à la liberté du travail et les anciennes corporations sont diabolisées pour mieux stigmatiser les associations ouvrières. Les associations patronales peuvent pour leur part se montrer au grand jour. La révolution de 1848 seule parviendra à une véritable abolition officielle de l’esclavage non-restrictive. Le travail forcé s’y substitue jusqu’en 1947, date à laquelle De Gaulle y met fin dans les colonies. L’Algérie et la Guyane sont des terres où l’on envoie les condamnés. Sous l’impulsion de Bugeaud qui est nommé gouverneur général de l’Algérie en 1840, le nombre de colon augmente considérablement, mais il ne parvient pas à trouver parmi eux les agriculteurs sur lesquels il comptait. « l’ouvrier des années 1820-1840 vit encore sur des traditions et une culture propre, issues de métiers qui sont encore des métiers. Avec la mécanisation, l’afflux de foules inadaptées, le prolétariat proprement dit apparaîtra, pour ne retrouver une conscience de classe que sous l’effet des syndicats et des partis politiques. » pour discréditer les associations ouvrières, une distinction se forme » dans l’opinion : il y a les bons et les mauvais ouvriers. Le livret ouvrier : sorte de carte de travail , où sont notés toutes les étapes de l’existence de l’ouvrier, et sans lequel il ne peut se faire embaucher… Les ouvriers n’obtenant rien sur leur propre terrain vont soutenir les républicains contre les monarchistes. Le salaire n’a pas le caractère d’un marché [ contrat librement contracté ], car le travailleur n’est pas vis-à-vis de celui qui l’emploie dans la situation d’un libre vendeur » : Eugène Buret, 1840. Il montre également l’effet de la misère sur la moralité, l’intelligence. il rapproche le sort de l’ouvrier de celui de l’esclave de l’antiquité ; c’est çà cette époque que se répand l’expression : « pauvre mais honnête ». Thiers lors de la 2° insurrection lyonnaise : « il ne faut pas de quartier…il faut tout tuer » Une des solutions que l’on se propose d’apporter au problème de la classe ouvrière, c’est la nourriture à bon marché. Les vêtements aussi. C’est en 1834 que Pierre Leroux lance le mot de « socialisme » ; c’est en 1847 que la Ligue des justes fondée en 1837 change son nom en Ligue des communistes, juste avant la sortie du Manifeste de Marx. Proudhon en stigmatisant la propriété, lui l’anticlérical, ne faisait que reprendre les Pères de l’Eglise : Saint Basile : « n’es tu pas un spoliateur toi qui considère comme tien ce que tu as reçu uniquement pour le dispenser aux autres ? Ce pain que tu mets en réserve est le pain de celui qui a faim ; ce vêtement que tu mets sous clef est le vêtement de celui qui n’a pas de chaussures. Cet argent que tu amoncelle est l’argent du pauvre ». Marx n’est finalement pas si loin d’un certain colbertisme, lui le Saint-simonien. Auguste Comte et Karl Marx sont les héritiers du Saint-simonisme. Saint Simon proposait un « nouveau christianisme ». En dépit des efforts de Louis Blanc en ce sens, le ministère du travail qu’il demandait n’est pas créé. A peine parvint-il à réduire la journée de travail. Le National était le journal de Lamartine. Thiers : « les instituteurs sont 35 000 socialistes et communistes. Il n’y a qu’un remède. Il faut confier à l’Eglise l’instruction primaire entièrement et sans réserve. » Michel Chevalier, un Saint Simonien : « du jour où les banquiers auront la puissance politique, toute chance de guerre s’évanouira ». ! C’est sous le 2° Empire que les routes sont construites en Algérie, ainsi que les chemins de fer ; la population européenne y croît également ( 290 000 en 1860 ) Il y a une filiation entre le saint simonisme et les physiocrates ( ! )


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En fait, le libre échange est la doctrine des pays qui par une politique protectionniste ont trouvé le moyen de dominer le monde, puis qui prônent le libre-échange aux autres nations pour mieux asseoir leur domination. Proudhon voyait dans le libre commerce « la sainte alliance des grands feudataires du capital et de l’industrie, le mortier monstre qui doit achever, sur chaque point du globe, l’œuvre commencée par la division du travail, les machines, la concurrence, le monopole et le commerce, écraser la petite industrie et soumettre définitivement le prolétariat. » La grève et les moyens violents restent quasiment le seul recours de la classe opprimée. Le droit de grève ne sera reconnu qu’en 1864, sans que la loi contre le « délit de coalition » de 1849 soit abrogée. Les syndicats ne sont officiellement reconnu qu’en 1884. Les associations patronales quant à elles ont pu se développer tranquillement, témoin le comité des forges et l’Union nationale du commerce et de l’industrie, fondés dès 1858, ainsi que les 70 chambres syndicales de patrons qui existaient dès la fin du 2° Empire. Le livret ouvrier est rendu obligatoire en 1854. Il donne lieu à des abus criants, comme quand le contremaître garde le livret ouvrier après expulsion de celui-ci. La 1° Internationale se créé et le 1° congrès de Genève voit se confronter les proudhoniens mutualistes et les marxistes. Le saint simonisme avec la domination des « capacités » maintien l’ancienne ségrégation des « sots métiers ». Taylor : « le manieur de gueuses de fonte doit ressembler intellectuellement à un bœuf »… Renan : « la conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure qui s’y établit pour le gouverner n’a rien de choquant. …que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien. » Le manifeste des 60, est un manifeste signé par des ouvriers menés par Tolain quand il fut candidat aux élections de 1864. Le régime des sociétés anonymes créé par la loi de 1867 marque le succès du capitalisme libéral. Elle reste une des plus belles fictions idéologique de la bourgeoisie : fiction démocratique ( la démocratie de l’action pour tous ) ; fiction de la « personne morale » qui vient masquer la question de l’anonymat. c’est de cette manière que sont nés les holdings, sociétés de sociétés, sociétés mères, filiales, aboutissant à de gigantesques ensembles ; c’est la confusion entre sociétés et entreprises qui permet cela. Aristide Briand qui fut le théoricien de la grève générale met brutalement fin à celle des cheminots Fondation au lendemain de la guerre de 70 ( en 72 ) de l’Ecole de sciences morales et politiques par le saint Simonien Emile Boutmy. Sa devise : « donner une tête à la masse ». Celle-ci forme l’élite des hauts fonctionnaires. Elle recrutait surtout par cooptation et c’est seulement avec la fondation de l’ENA en 1945 que l’on verra cette situation prendre visiblement fin. Georges Sorel sur les intellectuels : « les intellectuels ne sont pas, comme on dit souvent, les hommes qui pensent ; ce sont les gens qui font profession de penser et qui prélèvent un salaire aristocratique en raison de la noblesse de cette profession » Maurras et l’Action Française ( née au lendemain de l’affaire Dreyfus ) sont des monarchistes mais qui comptent « rendre toute sa noblesse à la bourgeoisie », lui faire prendre conscience de sa supériorité…au programme : un nationalisme radical incarné par la personne d’un monarque autoritaire dans l’Etat centralisé. L’Action Française applaudit l’apparition du fascisme, se félicite de l’absolutisme soutenu par la bourgeoisie d’un louis XIV, etc. elle se proclamera le « parti de l’intelligence » et recrute bien dans les universités et les écoles ; d’ailleurs, elle s’inscrit dans la lignée du positivisme, de Renan, Comte, Taine ; le passé romain de la « France éternelle » est glorifié, passant rapidement sur la période celtique et le long moyen-âge. Le classicisme n’est pas sans rapport avec l’adoration du roi soleil…Maurras considérait à juste titre d’ailleurs que la grande période de la bourgeoisie avait été l’absolutisme. rare sont ceux qui dans la bourgeoisie professent ouvertement le mépris du peuple comme Renan : « la vertu rigoureusement correcte est une aristocratie ; il faut que les masses s’amusent. …Chacun n’est obligé que dans la mesure de la lumière qui lui a été octroyée…Le peuple a le droit d’être immoral. Je dis plus : la garantie de notre liberté, c’est l’immoralité joyeuse du peuple. » J. Ellul est l’auteur d’une « histoire des institutions », 1956, collection « Thémis ». Cf. Jaccard P. « histoire sociale du travail de l’Antiquité à nos jours », Payot, 1960.


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