Prïz2nöt ~ guerre sociale notes critiques et de synthèse 7 20p

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A RÉCUPÉRER ET ARCHIVER : « Pour une histoire de l'anti-impérialisme anarchiste », par Lucien Van Der Walt, pour zabalaza.net, publié en français par la SIA de Caen « L’Anarchie dans la Révolution cubaine ; Manifeste de l’Association Syndicaliste Libertaire de Cuba », Association syndicaliste libertaire, La Habana, juin 1960 « Les anarchistes espagnols et la résistance », par J.P., in L'Affranchi N° 14 (printemps - été 1997) « Les Anarchistes français face aux guerres coloniales (1945-1962) », par Sylvain BOULOUQUE (ACL, 122 p., 2003) « La lutte anarchiste en Amérique Latine », par Chekov Feeney, extrait de Worker Solidarity #63, journal anarchiste irlandais publié par les communistes libertaires du WSM - http://www.struggle.ws/wsm.html] ; traduit par Nicolas Phébus, membre du Groupe Émile-Henry (NEFAC-Québec, www.nefac.org) « Mapuches : Lutte indigène au Chili et en Argentine », auteur inconnu « Interview de Luis Zamora », parue dans Herramienta 19, par Aldo Andrés Romero « Argentine-Bolivie : Vers la dispersion de l’État ? », par Raúl Zibechi, 2004 « Nouveaux scénarios, nouvelles résistances », par Raúl Zibechi, 2004 « L’autorité dans les groupes militants, les groupes libertaires », Philippe Coutant, Nantes le 5 Septembre 2001 « atelier jogging d’action, appliqué à Grenoble pendant le FRAKA », 2004 « Le processus de refondation des collectifs de Lucha Autonoma de Madrid », « Le mouvement autonome espagnol », Agustin Moràn, du CAES (centro de asesoriamento y de estudios sindicales)

Mouvements et Groupes Etudiés France, 2ème Division Blindée du Général Leclerc : composée d'anarchistes, d’anarcho-syndicalistes et de républicains espagnols à plus de 60% ; La 2ème DB compte bon nombre d'anarcho-syndicalistes tant et si bien qu'ils sont hégémoniques dans la 9ème compagnie du 3ème RMT, "la nueve", uniquement composée d'espagnols à l'exception du Capitaine Dronne qui la commande. C'est elle qui rentre la première dans Paris. Les premiers blindés portent des noms qui rappellent l'Espagne, les deux premiers se nomment "Ascaso" et "Durruti" rappelant les illustres solidarios (militants de la CNT), un autre s'appelle "Casas Viejas" pour ne pas oublier la répression anti-cénétiste de 1931 et un autre encore "Teruel" en référence à une grande bataille de la guerre civile. Les militants de la CNT-FAI sont bel et bien présents, la nueve installe un premier canon, nommé "El Abuelo", dans l'Hôtel de ville de Paris ainsi que le premier drapeau... ironie du sort. Cette présence est complètement occultée par bon nombre d'historiens tel Lapierre et Collins dans Paris brûle-t-il ? (édition R. Laffont 1964), Adrien Dansette dans Histoire de la libération de Paris (édition Fayard, 1946) où encore Henri Michel dans La libération de Paris (édition Comps, 1980). Même le Capitaine Dronne semble frappé d'amnésie dans son livre La libération de Paris alors que dans son journal de marche, il évoquait abondamment les combattants issus de la CNT-FAI. France, Mouvement Libertaire en Exil (MLE) : Dès le 25 février 1939, le mouvement tente de se réorganiser. Le comité national de la CNT et les comités péninsulaires de la FAI et de la FIJL s'unissent dans une seule et même organisation : le Mouvement libertaire en exil (MLE). Dans le Conseil général du MLE, figurent des noms déjà célèbres et qui ont de l'importance durant toute la période tels que : Germinal de Souza, Mariano Rodriguez Vasquez, Gresco Isgleas, Germinal Esgleas (compagnon de Frederica Montse-ny), Pedro Herrera, Juan Gallego Crespo et Juan Manuel Molina (Juanel) qui est responsable des liaisons avec les camps de concentration. Le gouvernement de Vichy a fait de la neutralisation du MLE une priorité. Ainsi, dès fin 1941, la répression s'abat sur le MLE. C'est le premier mouvement de résistance espagnol qui subit un tel coup (les autres subissent le même sort par la suite). Les principaux responsables du MLE, c'est-à-dire les militants les plus aguerris qui ne sont pas encore emprisonnés ou morts, sont arrêtés. La plupart sont déportés en Afrique, afin de prévenir les tentatives d'évasions et empêcher tout contact avec le MLE. Celui-ci met du temps à se réorganiser après un tel coup. Espagne, Colonne Ortiz – CNT-FAI : Ortiz n'est pas un inconnu de l'histoire de l'Espagne, le 24 juillet 1936, juste après la colonne Durruti, il avait pris la tête de la colonne de la CNT-FAI qui a porté son nom. C'était la deuxième colonne qui s'est levée contre Franco. Ces deux colonnes réalisèrent ce que personne d'autre ne fît : elles reprirent durablement du terrain sur les factieux (sur le front d'Aragon). Maquis de Dordogne : présence significative des anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; Maquis de la Montagne Noire : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Querigut (dans l'Aude) : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de l'Aveyron : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du Pic Violent : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Savoie : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du Lot : présence importante d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Loches : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Belves : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de l'Isère : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de la Gouzette (Saint Girons) : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Privas : présence importante d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du Cantal : présence importante d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Corrèze : présence importante d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Maleterne : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Bagnères : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis des Landes : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du Rouergue : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis des Glières : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du Limousin : présence importante d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis Bidon 5 : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du Vercors : présence significative d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis du COFRA : à moitié cénétiste ; France, Réseau Robul Alfred : présence d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Bataillon de la mort : présence massive d’anarchistes espagnols dans ce groupe de résistance ; France, Maquis de Bort les Orgues : pratiquement à 100% confédéral (composé de militants en exil de la CNT espagnole ; France, Maquis du Barrage de l'Aigle : les anarchistes y sont hégémoniques ; dirigé par José German Gonzalez militant de la CNT, c’est aussi un haut lieu de la reconstruction de la CNT en exil et un des maquis les plus actifs de la résistance. Ce maquis est pratiquement à 100% confédéral. José German Gonzalez, commandant du maquis du Barrage de l'Aigle organisa, à travers les


Groupes de travailleurs étrangers (GTE), l'entrée des cénétistes directement dans la résistance française, court-circuitant ainsi les volontés hégémoniques de la UNE (dirigée par le PCE). France, Bataillon Libertad : fondé par Ramon Villa Capdevilla, militant anarcho-syndicaliste espagnol, et 200 compañeros espagnols. De nombreux maquisards anarchistes espagnols en france se retrouveront dans le bataillon Libertad, sous la responsabilité de l’anarchiste Santos. Ce bataillon atteint par la suite la pointe de Grave et libère le Lot et Cahors. Les groupes de militants les plus avertis ont préféré intégrer les Forces françaises de l'intérieur (FFI), notamment dans le bataillon "Libertad", plutôt que de subir le joug du PCE qui cherche à imposer son hégémonie à travers la UNE. France, Réseau Pat O'Leary : Francisco Ponzan Vidal, plus connu sous le nom de François Vidal, militant anarcho-syndicaliste espagnol, fut la pierre angulaire du plus grand réseau de passeurs de la résistance, le réseau Pat O'Leary. A partir de mai 1939, Vidal organise un réseau de passeurs d'hommes dans les Pyrénées pour faire sortir d'Espagne les militants en danger. Dès le début de la guerre ce groupe de cénétistes se met au service de la résistance et travaille activement avec l'Intelligence service et le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA) de Gaulle, mais aussi avec le réseau Sabot et le groupe Combat. Ce réseau permet l'évasion de 1500 personnes dont plus de 700 aviateurs alliés et le passage de nombreux documents (sans compter tout ce qui sert la CNT et la lutte anti-franquiste). Le réseau couvre une zone qui va de Bruxelles à Lisbonne. Fait prisonnier en 1944 par la police française, Francisco Ponzan Vidal est livré aux Allemands et exécuté le 17 août 1944 par les nazis qui gardent la prison où il est enfermé à Toulouse Espagne, Groupe Libertador de la CNT : ce groupe était spécialisé dans la recherche d'informations militaires et dans les actions de sabotage derrière les lignes franquistes. Ce groupe fut, par la suite, intégré aux services secrets de la République espagnole. Francisco Ponzan Vidal en faisait partie. France, FCL : L’évolution de l'anarchisme militant du pacifisme vers une « culture de guerre civile » s'accentue très fortement avec la mainmise de l'OPB sur la FA et sa transformation en FCL. Critique dans un premier temps, son soutien aux partisans d'Hô Chi Minh deviendra progressivement inconditionnel. Et le même glissement ou dérive opérera pendant la guerre d'Algérie. Pologne, Insurrection Slave (1863) : la théorie politique de Michel Bakounine prend son origine dans les mouvements de libération nationale des peuples slaves, et toute sa vie il milita pour ce qu'on appelle aujourd'hui la décolonisation. Lorsqu'il évolua du nationalisme panslave à l'anarchisme, dans les années 1860-1870, suite au désastre de l'insurrection polonaise de 1863, il continua à militer en faveur des luttes pour l'autodétermination des peuples. Bosnie-Herzégovine, Soulèvements Bosniaque (1873) : les anarchistes ont joué un rôle actif dans le soulèvement contre l'impérialisme austro-hongrois Macédoine, grande Révolte de Macédoine (1903) : les anarchistes ont joué un rôle actif dans le mouvement « nationalrévolutionnaire » de Macédoine contre l'empire ottoman. Dans cette région-là, des dizaines de personnes payèrent leur militantisme de leur vie, en particulier lors de la grande révolte de 1903. Ukraine, Armée Révolutionnaire Insurrectionnelle Makhnoviste (1917-1921) : la tradition anti-impérialiste anarchiste s’affirme en Ukraine, où le mouvement makhnoviste organisa une révolte paysanne gigantesque qui chassa l'occupant allemand, tint en respect les armées rouges et blanches qui voulaient envahir le pays, tout en redistribuant les terres, en établissant dans certaines régions l'autogestion ouvrière et paysanne et en créant une armée révolutionnaire insurrectionnelle contrôlée par les paysans et les ouvriers. Egypte, Révolte d'Arabi Pacha (1882) : Dans les années 1870, des anarchistes italiens commencèrent à organiser des groupes en Égypte et y publièrent des journaux ; un groupe anarchiste égyptien était représenté au congrès de 1877 de l'AIT antiautoritaire. Errico Malatesta représentait une Fédération égyptienne (avec des groupes à Constantinople et à Alexandrie) au Congrès socialiste révolutionnaire international de 1881 à Londres. Malatesta, qui vécut en exil en Égypte, y prit part à la révolte d'Arabi Pacha de 1882, suscitée par la mainmise sur les finances égyptienne par une commission franco-anglaise représentant les créanciers internationaux du pays. Il voulait y poursuivre un projet révolutionnaire lié à la révolte des indigènes et lutta avec les Égyptiens contre les colonialistes britanniques. Algérie, Groupe Anarchiste des Indigènes Algériens : en Algérie, le mouvement anarchiste commença à prendre pied au début du 20ème siècle, avec la constitution d'un section de la Confédération générale du travail. Mais c'est surtout dans les années 1930 que la CGT-SR (syndicaliste révolutionnaire) s'opposa activement, tant en France qu'en Algérie, au colonialisme français. Lors du centenaire de l'occupation français en Algérie, en 1930, une déclaration commune de l'Union anarchiste, de la CGT-SR et de l'Association des fédéralistes anarchistes dénonçait « le colonialisme assassin, la mascarade sanglante »: « La civilisation ? Progrès ? Nous disons, nous: assassinat! ». Saïl Mohamed (1894-1953), un Algérien militant dans le mouvement anarchiste depuis sa jeunesse, fut un membre actif de la section algérienne de la CGT-SR ainsi que de l'Union anarchiste et du Groupe anarchiste des indigènes algériens, dont il fut un des fondateurs. En 1929, il était secrétaire du Comité de défense des Algériens contre les provocations du Centenaire. Il rédigeait l'édition nord-africaine du périodique de l'Alliance libre des anarchistes du Midi, Terre Libre, et écrivit régulièrement sur la question algérienne dans la presse anarchiste. Espagne, Grève Générale Anti-Impérialiste et Anti-Militariste de Solidaridad Obrera (1909) : Avant la Première Guerre mondiale, l'opposition à l'impérialisme était au cœur des campagnes antimilitaristes anarchistes en Europe, qui soulignaient que les guerres coloniales ne servaient pas les intérêts des travailleurs, mais bien les objectifs du capitalisme. En Espagne, la « Semaine tragique » débuta le lundi 26 juillet 1909 lorsque le syndicat Solidaridad Obrera, dirigé par un comité composé d'anarchistes et de socialistes, appela à la grève générale contre le rappel de réservistes, ouvriers pour la plupart, pour la guerre coloniale au Maroc. Le mardi, les ouvriers contrôlaient Barcelone, la « fière rose de l'anarchisme », les convois militaires étaient stoppés, les trams renversés, les communications coupées, les rues coupées par des barricades. Le jeudi, les combats éclataient contre les forces gouvernementales et plus de 150 ouvriers furent tués lors de combats de rue. Les réservistes étaient rendus amers par les campagnes coloniales désastreuses qui s'étaient déroulées peu avant aux Philippines et à Porto Rico. Mais la Semaine tragique doit être comprise comme une insurrection anti-impérialiste qui se situe dans la longue tradition de l'anti-impérialisme anarchiste en Espagne. Le « refus des réservistes catalans de servir dans une guerre contre les montagnards du Rif marocain », « un des événements les plus importants » des temps modernes, reflète le sentiment général que la guerre était menée dans le seul intérêt des propriétaires des mines du Rif et que la conscription était « un acte délibéré de guerre de classe et d'exploitation par la puissance centrale ». Grève Générale Anti-Impérialiste et Anti-Militariste de la CNT (1911) : En 1911, la naissance de la Confederación Nacional del Trabajo (CNT, qui succédait à Solidaridad Obrera) fut marquée par une grève générale le 16 septembre, en soutien avec les grévistes de Bilbao, et l'opposition à la guerre au Maroc. Révolte Anti-Impérialiste et Anti-Militariste Espagnole (1922) : En 1922, après une bataille désastreuse en août contre les troupes d'Abd El-Krim, lors de laquelle au moins 10 000 soldats espagnols tombèrent, « le peuple espagnol laissa exploser son indignation, exigeant non seulement la fin la guerre, mais aussi le jugement sévère des responsables du massacre et des politiciens favorables aux opérations en Afrique ». Leur colère prit la forme d'émeutes et de grèves dans les régions industrielles. Cuba & Espagne, Guerre Séparatiste Anti-Coloniale de Cuba (1889-1904) et l'Alliance Ouvrière Cubaine (AOC) : les anarchistes cubains et leurs syndicats entrèrent dans les forces armées séparatistes cubaines et firent de la propagande auprès des troupes espagnoles. Pour leur part, les anarchistes espagnols faisaient campagne contre la guerre à Cuba auprès des paysans, des ouvriers


et des soldats en Espagne. Tous les anarchistes espagnols désapprouvaient la guerre et appelèrent les ouvriers à désobéir aux autorités militaires et à refuser d'aller se battre à Cuba ; les mutineries parmi les recrues furent nombreuses. Les anarchistes cubain cherchèrent aussi, dans leur opposition au nationalisme bourgeois, à donner un caractère de révolution sociale à la révolte coloniale. Lors de son congrès de 1892, l'Alliance ouvrière cubaine (AOC) recommanda aux ouvriers cubains de rejoindre les rangs du socialisme révolutionnaire, et de prendre le chemin de l'indépendance : « il serait absurde que ceux qui aspirent à la liberté individuelle s'opposent à la liberté collective du peuple, même si la liberté à laquelle ce peuple aspire est la liberté relative qui consiste à s'émanciper de la tutelle d'un autre peuple ». Lorsque l'anarchiste Michele Angiolillo assassina le président espagnol Canovas en 1897, il déclara avoir agi tant pour venger la répression contre les anarchistes en Espagne que pour répliquer aux atrocités commises par l'Espagne dans les guerres coloniales. Le mouvement ouvrier cubain, où les anarchistes tenaient les devants, ne se borna pas à s'opposer à la domination coloniale mais il joua un rôle important pour surmonter les divisions entre Cubains noirs, blancs, et ouvriers immigrés. Les anarchistes cubains « réussirent à incorporer au mouvement ouvrier un grand nombre de gens de couleur, et à mêler Cubains et Espagnols… faisant ainsi avancer la conscience de classe et contribuant à éradiquer les clivages de races ou d'ethnies parmi les ouvriers ». L'Alliance ouvrière parvint à « éroder les barrières raciales comme aucun syndicat ne l'avait fait auparavant », à mobiliser « toutes les masses populaires dans le soutien aux grèves et aux manifestations ». Non seulement les Noirs furent nombreux à entrer dans l'organisation, mais celle-ci lutta aussi contre les discriminations raciales au travail. La première grève, en 1889, réclamait par exemple que « les personnes de couleur puissent travailler ici ». Cette revendication réapparut les années suivantes, de même que celle réclamant que Noirs et Blancs aient le droit « d'être assis dans les mêmes cafés », exprimée lors de la manifestation du Premier Mai 1890 à la Havane. Le journal anarchiste El Productor, fondé en 1887, dénonçait « la discrimination exercée contre les Afro-Cubains par les employeurs, les commerçants et toute l'administration ». Par leurs campagnes et les grèves, les ouvriers anarchistes cubains parvinrent à éliminer « la plupart des méthodes disciplinaires héritées de l'esclavage », comme « la discrimination raciale contre les non Blancs et le châtiment corporel des apprentis et des dependientes. » Mexique, Révolte de Chavez Lopez : Au Mexique, les soulèvements paysans indiens comme la révolte de Chavez Lopez en 1869 et celle de Francisco Zalacosta dans la décennie 1900-1910 furent d'inspiration anarchiste. Mexique, Révolte de Francisco Zalacosta : Au Mexique, les soulèvements paysans indiens comme la révolte de Chavez Lopez en 1869 et celle de Francisco Zalacosta dans la décennie 1900-1910 furent d'inspiration anarchiste. Mexique, Parti Libéral Mexicain des Frères Magón : Au Mexique, les soulèvements paysans indiens comme la révolte de Chavez Lopez en 1869 et celle de Francisco Zalacosta dans la décennie 1900-1910 furent d'inspiration anarchiste. Par la suite, les anarchistes s'exprimèrent dans diverses organisations, le Parti Libéral Mexicain des frères Magón, la Casa del Obrero Mundial syndicaliste révolutionnaire, la section mexicaine des Industrial Workers of the World (IWW). L'anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire mexicains ne cessèrent de résister à la domination politique et économique des États-Unis et de s'opposer à toute discrimination raciale à l'égard des ouvriers mexicains d'entreprises étrangères, comme aux États-Unis. Mexique, Casa del Obrero Mundial syndicaliste révolutionnaire : Au Mexique, les soulèvements paysans indiens comme la révolte de Chavez Lopez en 1869 et celle de Francisco Zalacosta dans la décennie 1900-1910 furent d'inspiration anarchiste. Par la suite, les anarchistes s'exprimèrent dans diverses organisations, le Parti libéral mexicain des frères Magón, la Casa del Obrero Mundial syndicaliste révolutionnaire, la section mexicaine des Industrial Workers of the World (IWW). L'anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire mexicains ne cessèrent de résister à la domination politique et économique des États-Unis et de s'opposer à toute discrimination raciale à l'égard des ouvriers mexicains d'entreprises étrangères, comme aux États-Unis. Depuis 1910, les IWW se concentrèrent sur des luttes matérielles qu'ils combinaient avec la perspective du contrôle ouvrier; les travailleurs furent nombreux à les suivre, abandonnant l'idée d'une révolution nationale réclamant la reprise par la nation du contrôle étranger sur les ressources naturelles, la production et les infrastructures. Mexique, Section Mexicaine des Industrial Workers of the World (IWW) : Au Mexique, les soulèvements paysans indiens comme la révolte de Chavez Lopez en 1869 et celle de Francisco Zalacosta dans la décennie 1900-1910 furent d'inspiration anarchiste. Par la suite, les anarchistes s'exprimèrent dans diverses organisations, le Parti libéral mexicain des frères Magón, la Casa del Obrero Mundial syndicaliste révolutionnaire, la section mexicaine des Industrial Workers of the World (IWW). L'anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire mexicains ne cessèrent de résister à la domination politique et économique des États-Unis et de s'opposer à toute discrimination raciale à l'égard des ouvriers mexicains d'entreprises étrangères, comme aux États-Unis. Depuis 1910, les IWW se concentrèrent sur des luttes matérielles qu'ils combinaient avec la perspective du contrôle ouvrier; les travailleurs furent nombreux à les suivre, abandonnant l'idée d'une révolution nationale réclamant la reprise par la nation du contrôle étranger sur les ressources naturelles, la production et les infrastructures. Nicaragua, Guérilla de Augustino Cesar Sandino : Sandino (1895-1934), leader de la guérilla nicaraguayenne contre l'occupation états-unienne de 1927 à 1933, reste un mythe national. Le drapeau noir et rouge de l'armée de Sandino « avait une origine anarchosyndicaliste, car il avait été introduit au Mexique par des immigrants espagnols. ». La politique éclectique de Sandino était teintée d'anarcho-communisme, « assimilé au Mexique au cours de la révolution mexicaine » où il fit ses classes en syndicalisme révolutionnaire. Malgré ses faiblesses, le mouvement sandiniste fut de plus en plus marqué à gauche, au fur et à mesure que Sandino réalisait que « seuls les ouvriers et les paysans iront jusqu'au bout » du combat. Des coopératives paysannes furent organisées dans les territoires libérés. Les forces américaines durent se retirer en 1933, et les soldats révolutionnaires furent peu à peu démobilisés. Sandino fut assassiné en 1934 et les collectivités détruites sur ordre du général Somoza, le nouveau chef de gouvernement proaméricain. Italie, Erythrée, Libye & Albanie, Révoltes Anti-Impérialistes et Anti-Militaristes Italiennes (1890-1914) : Dans les années 1880 et 1890, « anarchistes et ex-anarchistes... furent parmi les opposants les plus déclarés contre les aventures militaires de l'Italie en Erythrée et en Abyssinie ». Le mouvement anarchiste italien poursuivit la lutte anti-impérialiste et anti-militariste (1880-90) par de grandes campagnes antimilitaristes au début du 20ème siècle, qui culminèrent lors de l'invasion italienne en Libye le 19 septembre 1911. Augusto Masetti, un soldat anarchiste italien qui tira sur un colonel s'adressant à ses troupes en partance pour la Libye, en criant : « A bas la guerre, vive l'anarchie ! », devint le symbole des campagnes anti-militaristes italiennes. Le journal L'Agitatore publia un numéro spécial en sa faveur, qui proclamait: « La révolte anarchiste éclate dans la violence de la guerre. » Cela provoqua des arrestations en masse. Dans leur majorité, les députés socialistes votèrent en faveur de l'annexion, tandis que les anarchistes organisaient des manifestations contre la guerre et une grève générale partielle, et essayaient de bloquer les trains emmenant les soldats des Marches et de Ligurie vers les ports. La campagne eut un énorme écho auprès des paysans et des ouvriers et en 1914 la coalition antimilitariste, dirigée par les anarchistes mais ouverte à tous les révolutionnaires, comptait 20 000 membres et travaillait en étroite collaboration avec la Jeunesse socialiste. Lorsque le Premier ministre italien Antonio Salandra envoya ses troupes réprimer les manifestations largement anarchistes contre le militarisme, contre les bataillons punitifs et pour la libération de Masetti, le 7 juin 1914, cette mesure marqua le déclenchement de la Semaine Rouge de 1914, un soulèvement de masse qui suivait la grève générale lancée par l'Unione sindacale italiane (USI) anarcho-syndicaliste. Ancona fut tenue pendant dix jours par les rebelles, des barricades furent érigées dans toutes les grandes villes, de petites villes des Marches déclarèrent leur autonomie, et partout où passait la révolte « les drapeaux rouges étaient levés, les églises attaquées, les voies de chemin de fer arrachées, les villas mises à sac, les impôts abolis et


les prix abaissés ». Le mouvement s'éteignit quand les syndicats socialistes appelèrent à la fin de la grève, mais il fallut dix mille hommes de troupe pour reprendre le contrôle d'Ancona. Après l'entrée en guerre de l'Italie, en mai 1915, l'USI et les groupes anarchistes continuèrent de s'opposer à la guerre et à l'impérialisme; en 1920, ils lancèrent une vaste campagne contre l'invasion de l'Albanie par l'Italie et l'intervention impérialiste contre la Révolution russe. Irlande, One Big Union (IWW, 1900-1922) : En Irlande, les syndicalistes révolutionnaires James Connolly et Jim Larkin s'efforcèrent dans les années 1910 de réunifier les travailleurs par delà les divisions religieuses sectaires et de transformer le grand syndicat qu'ils dirigeaient, Irish Transport and General Workers' Union, en une organisation syndicaliste révolutionnaire, One Big Union. Selon les syndicalistes révolutionnaires irlandais James Connolly et Jim Larkin, le socialisme serait amené par la grève générale révolutionnaire : « Ceux qui mettent en place des organisations syndicales pour répondre aux besoins actuels préparent en même temps la société de l'avenir... le principe du contrôle démocratique fonctionnera grâce aux ouvriers organisés dans des fédérations d'industrie... et l'État politique et territorial du capitalisme n'aura plus ni place ni fonction ». Connolly, en anti-impérialiste cohérent, s'opposait à la ligne nationaliste selon laquelle « les travailleurs doivent attendre » et l'Irlande indépendante être capitaliste. Quelle différence, écrivait-il, si les chômeurs étaient réunis au son de l'hymne national irlandais, que les huissiers portent un uniforme vert frappé de la harpe celtique au lieu de la couronne d'Angleterre, et que les mandats d'arrêt soient aux armes de la République d'Irlande ? En fait, « la question irlandaise est une question sociale, et toute la longue lutte des Irlandais contre leurs oppresseurs se résout en dernière analyse en une lutte pour la maîtrise des moyens de production et de vie en Irlande. » Connolly ne se fiait pas aux capacités de la bourgeoisie nationale de lutter vraiment contre l'impérialisme, car il la considérait comme un bloc sentimental, lâche et anti-ouvrier, et il s'opposait à toute alliance avec la classe moyenne naguère radicale qui « s'est agenouillée devant Baal et que des milliers de liens économiques lient au capitalisme anglais, tandis que seuls des liens sentimentaux ou historiques en font des patriotes irlandais », de sorte que « seule la classe ouvrière irlandaise est l'héritière incorruptible des luttes pour la liberté en Irlande. » Connolly fut exécuté en 1916, après avoir tenté un soulèvement qui échoua mais qui fut le véritable déclencheur de la guerre d'indépendance de l'Irlande de 1919-1922, une des premières sécessions de l'Empire britannique à avoir réussi. Corées, Révoltes Anti-Impérialistes Japonaises (1910) : En Asie orientale, le mouvement anarchiste apparaît au début du 20ème siècle et exerce une certaine influence en Chine, au Japon et en Corée. Lorsque le Japon annexe la Corée en 1910, des oppositions se font jour dans les deux pays et jusqu'en Chine. L'exécution de Kotoku Shusui et de ses compagnons au Japon, en juillet 1910, fut notamment justifiée par la campagne qu'ils menaient contre l'expansionnisme japonais. Corées, Révolution Anarchiste Coréenne, Fédération Anarchiste Coréenne & d’Orient, Zone Insurrectionnelle Libertaire de Mandchourie (FAC & FAO, 1910-1937) : En Asie orientale, le mouvement anarchiste apparaît au début du 20ème siècle et exerce une certaine influence en Chine, au Japon et en Corée. Lorsque le Japon annexe la Corée en 1910, des oppositions se font jour dans les deux pays et jusqu'en Chine. Pour les anarchistes coréens, la lutte contre le colonialisme a été une activité centrale : ils jouèrent un rôle clef dans le soulèvement de 1919 contre l'occupation japonaise, et formèrent en 1924 la Fédération anarchiste coréenne dont le Manifeste déclarait que « la politique de brigand du Japon met en danger l'existence de notre nation, et c'est notre droit le plus strict de renverser le Japon impérialiste par des moyens révolutionnaires. ». Selon le Manifeste, la question ne se résoudrait pas par la création d'un État national souverain, mais seulement par une révolution sociale des paysans et des pauvres, tant contre le gouvernement colonial que contre la bourgeoisie locale. La Fédération anarchiste coréenne donna aussi une dimension internationale à la lutte, en créant en 1928 une Fédération anarchiste d'Orient s'étendant à la Chine, au Japon, à Taiwan, au Vietnam et à d'autres pays. Elle appelait « le prolétariat du monde entier, en particulier celui des colonies d'Asie », à s'unir contre « l'impérialisme capitaliste international ». En Corée même, les anarchistes s'organisèrent dans la clandestinité pour mener une lutte de guérilla, des activités de propagande et d'organisation syndicale. En 1929, les anarchistes coréens formèrent une zone libérée armée en Mandchourie, où deux millions de paysans et de guérilleros vivaient en coopératives paysannes librement associées. La Korean People's Association in Manchuria résista pendant plusieurs années aux attaques des forces armées japonaises et des staliniens coréens soutenus par l'Union soviétique, avant d'être réduite à la clandestinité. Mais la résistance se poursuivit malgré l'intensification de la répression, et plusieurs opérations armées furent organisées après l'invasion de la Chine par le Japon en 1937. Uruguay, FAU (années 1980) : Dans les années 1980, les régimes militaires d’Amérique latine furent forcés de quitter le pouvoir un par un par des mobilisations populaires et des résultats économiques désastreux. Cela permis à l'anarchisme, qui avait été une force extrêmement puissante en Amérique latine au début du XXe siècle, de refaire surface comme mouvement vivant. En 1986, la FAU d'Uruguay fut reformée, après avoir été écrasée par les coups d'État militaires de 1971 en Uruguay et de 1978 en Argentine. La majeure partie de l'activité de ces nouveaux groupes anarchistes a été de confronter l'héritage des régimes militaires. Des lois d'amnistie ont été passée qui essentiellement pardonnent les atrocités commises sous le régime militaire. Le gros des forces de police et de l'armée n'est pas reconstruit et leur culture de brutalité et d'impunité reste forte. Un autre héritage des régimes militaires est sur le front économique. Les gouvernements militaires d’Amérique latine et les civils fades qui leurs ont succédés, obéissent inconditionnellement aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (FMI et BM, deux organisations basées aux États-Unis). Ils ont lâché un ouragan néolibéral sur tout le continent. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont été licenciés, se sont vu refuser des services essentiels comme un logement, des soins de santé et l'accès à l'éducation et se sont fait repousser aux limites de la pauvreté. Les anarchistes ont été aux premières lignes de la résistance à cette attaque brutale. En Uruguay, la FAU a participé à des occupations massives de terres par les sans-abris, des occupations d'usines pour empêcher leur fermeture, ainsi que d'autres campagnes d'actions directes. Les anarchistes ont également été actifs dans les syndicats mais, à cause des fermetures massives, le mouvement syndical a été grandement affaibli. D'autres zones d'activité anarchiste incluent la lutte pour les droits des peuples autochtones. Les anarchistes sont une fois de plus en marche, leur voix est entendue dans des mouvements sociaux de masses après plusieurs années de silence et leur message d'auto-organisation contre le capitalisme est écouté par un nombre toujours grandissant de travailleurs et de travailleuses. Argentine, OSL (1996) : Dans les années 1980, les régimes militaires d’Amérique latine furent forcés de quitter le pouvoir un par un par des mobilisations populaires et des résultats économiques désastreux. Cela permis à l'anarchisme, qui avait été une force extrêmement puissante en Amérique latine au début du XXe siècle, de refaire surface comme mouvement vivant. Plusieurs anarchistes ont commencés à se regrouper pour former de vraies organisations. Des militant-e-s de groupes marxistes qui en sont venus à critiquer les politiques discréditées des guérillas forment également une partie importante de ces nouveaux mouvements. En 1996, l'OSL argentine fut ainsi formée. La majeure partie de l'activité de ces nouveaux groupes anarchistes a été de confronter l'héritage des régimes militaires. Des lois d'amnistie ont été passée qui essentiellement pardonnent les atrocités commises sous le régime militaire. Le gros des forces de police et de l'armée n'est pas reconstruit et leur culture de brutalité et d'impunité reste forte. En Argentine, les anarchistes ont été actifs dans les mouvements contre la brutalité policière, et ont soutenus les vigiles des mères, des filles et des fils de ceux et celles qui ont " disparus " pendant le régime militaire. Un autre héritage des régimes militaires est sur le front économique. Les gouvernements militaires et les civils fades qui leurs ont succédés, obéissent inconditionnellement aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (FMI et BM, deux organisations basées aux États-Unis). Ils ont lâché un ouragan néolibéral sur tout le continent. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont été licenciés, se sont vu refuser des services essentiels comme un logement, des soins de santé et l'accès à l'éducation et se sont fait repousser aux limites de la pauvreté.


Les anarchistes ont été aux premières lignes de la résistance à cette attaque brutale. L'OSL argentine a fait de l'alphabétisation et enseigné l'apprentissage des tactiques de l'action directe et de l'auto-organisation parmi des travailleurs et des travailleuses marginalisé-e-s et désespéré-e-s dans les banlieues les plus pauvres de Buenos Aires. Les anarchistes ont également été actifs dans les syndicats mais, à cause des fermetures massives, le mouvement syndical a été grandement affaibli. D'autres zones d'activité anarchiste incluent la lutte pour les droits des peuples autochtones. Les anarchistes sont une fois de plus en marche, leur voix est entendue dans des mouvements sociaux de masses après plusieurs années de silence et leur message d'auto-organisation contre le capitalisme est écouté par un nombre toujours grandissant de travailleurs et de travailleuses. Chili, CUAC (1999) : Dans les années 1980, les régimes militaires d’Amérique latine furent forcés de quitter le pouvoir un par un par des mobilisations populaires et des résultats économiques désastreux. Cela permis à l'anarchisme, qui avait été une force extrêmement puissante en Amérique latine au début du XXe siècle, de refaire surface comme mouvement vivant. Plusieurs anarchistes ont commencés à se regrouper pour former de vraies organisations. Des militant-e-s de groupes marxistes qui en sont venus à critiquer les politiques discréditées des guérillas forment également une partie importante de ces nouveaux mouvements. En 1999, le CUAC chilien fut ainsi formé. La majeure partie de l'activité de ces nouveaux groupes anarchistes a été de confronter l'héritage des régimes militaires. Des lois d'amnistie ont été passée qui essentiellement pardonnent les atrocités commises sous le régime militaire. Le gros des forces de police et de l'armée n'est pas reconstruit et leur culture de brutalité et d'impunité reste forte. Les anarchistes chilien-ne-s ont été impliqués dans le mouvement populaire pour punir Pinochet. Un autre héritage des régimes militaires est sur le front économique. Les gouvernements militaires et les civils fades qui leurs ont succédés, obéissent inconditionnellement aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (FMI et BM, deux organisations basées aux États-Unis). Ils ont lâché un ouragan néolibéral sur tout le continent. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont été licenciés, se sont vu refuser des services essentiels comme un logement, des soins de santé et l'accès à l'éducation et se sont fait repousser aux limites de la pauvreté. Les anarchistes ont été aux premières lignes de la résistance à cette attaque brutale. Les anarchistes ont également été actifs dans les syndicats mais, à cause des fermetures massives, le mouvement syndical a été grandement affaibli. Néanmoins, au Chili, le CUAC a réussi à créer une influence anarchiste forte et grandissante dans un certains nombre de syndicats. D'autres zones d'activité anarchiste incluent la lutte pour les droits des peuples autochtones. Au Chili, les anarchistes ont joué un grand rôle dans la campagne militante du peuple Mapuche pour ses droits. Les anarchistes sont une fois de plus en marche, leur voix est entendue dans des mouvements sociaux de masses après plusieurs années de silence et leur message d'auto-organisation contre le capitalisme est écouté par un nombre toujours grandissant de travailleurs et de travailleuses. Brésil, FAG : Dans les années 1980, les régimes militaires d’Amérique latine furent forcés de quitter le pouvoir un par un par des mobilisations populaires et des résultats économiques désastreux. Cela permis à l'anarchisme, qui avait été une force extrêmement puissante en Amérique latine au début du XXe siècle, de refaire surface comme mouvement vivant. Plusieurs anarchistes ont commencés à se regrouper pour former de vraies organisations. Des militant-e-s de groupes marxistes qui en sont venus à critiquer les politiques discréditées des guérillas forment également une partie importante de ces nouveaux mouvements. La FAG a ainsi fait surface récemment dans le sud du Brésil. La majeure partie de l'activité de ces nouveaux groupes anarchistes a été de confronter l'héritage des régimes militaires. Des lois d'amnistie ont été passée qui essentiellement pardonnent les atrocités commises sous le régime militaire. Le gros des forces de police et de l'armée n'est pas reconstruit et leur culture de brutalité et d'impunité reste forte. Un autre héritage des régimes militaires est sur le front économique. Les gouvernements militaires et les civils fades qui leurs ont succédés, obéissent inconditionnellement aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (FMI et BM, deux organisations basées aux États-Unis). Ils ont lâché un ouragan néolibéral sur tout le continent. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont été licenciés, se sont vu refuser des services essentiels comme un logement, des soins de santé et l'accès à l'éducation et se sont fait repousser aux limites de la pauvreté. Les anarchistes ont été aux premières lignes de la résistance à cette attaque brutale. Les anarchistes ont également été actifs dans les syndicats mais, à cause des fermetures massives, le mouvement syndical a été grandement affaibli. D'autres zones d'activité anarchiste incluent la lutte pour les droits des peuples autochtones. Les anarchistes sont une fois de plus en marche, leur voix est entendue dans des mouvements sociaux de masses après plusieurs années de silence et leur message d'auto-organisation contre le capitalisme est écouté par un nombre toujours grandissant de travailleurs et de travailleuses. Bolivie, Groupes Anarchistes Boliviens : Dans les années 1980, les régimes militaires d’Amérique latine furent forcés de quitter le pouvoir un par un par des mobilisations populaires et des résultats économiques désastreux. Cela permis à l'anarchisme, qui avait été une force extrêmement puissante en Amérique latine au début du XXe siècle, de refaire surface comme mouvement vivant. Plusieurs anarchistes ont commencés à se regrouper pour former de vraies organisations. Des militant-e-s de groupes marxistes qui en sont venus à critiquer les politiques discréditées des guérillas forment également une partie importante de ces nouveaux mouvements. En Bolivie, un certain nombre de collectifs locaux ont commencés un processus d'unification. La majeure partie de l'activité de ces nouveaux groupes anarchistes a été de confronter l'héritage des régimes militaires. Des lois d'amnistie ont été passée qui essentiellement pardonnent les atrocités commises sous le régime militaire. Le gros des forces de police et de l'armée n'est pas reconstruit et leur culture de brutalité et d'impunité reste forte. Les anarchistes bolivien-ne-s ont bravés la répression pour travailler contre le gouvernement de Banzer, qui a été élu président en 1997, après avoir dirigé une dictature brutale de 1971 à 1978. Un autre héritage des régimes militaires est sur le front économique. Les gouvernements militaires et les civils fades qui leurs ont succédés, obéissent inconditionnellement aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (FMI et BM, deux organisations basées aux États-Unis). Ils ont lâché un ouragan néolibéral sur tout le continent. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont été licenciés, se sont vu refuser des services essentiels comme un logement, des soins de santé et l'accès à l'éducation et se sont fait repousser aux limites de la pauvreté. Les anarchistes ont été aux premières lignes de la résistance à cette attaque brutale. Les anarchistes ont également été actifs dans les syndicats mais, à cause des fermetures massives, le mouvement syndical a été grandement affaibli. D'autres zones d'activité anarchiste incluent la lutte pour les droits des peuples autochtones. En Bolivie, les anarchistes ont supportés l'insurrection des peuples indigènes et des paysan-ne-s qui a ébranlé l'État en avril 2000. Les anarchistes sont une fois de plus en marche, leur voix est entendue dans des mouvements sociaux de masses après plusieurs années de silence et leur message d'auto-organisation contre le capitalisme est écouté par un nombre toujours grandissant de travailleurs et de travailleuses. Chili, Révolte mapuche contre l’empire inca : Bien avant la « conquête », les mapuches eurent à se défendre de l’invasion des Incas ; ils disent avec orgueil qu’ils furent le seul peuple capable d’empêcher l’expansion de leur empire. Chili, révolte mapuches contre les conquistadores (17°-20° siècle) : Avec l’arrivée des Espagnols, la résistance fut très dure. Celui qui passe pour être le conquérant du Chili, Pedro de Valdivia, fut tué par Lautaro, un jeune Mapuche. Santiago del Chile fut détruite deux fois par les Mapuches. Leurs actions de guerre typiques passaient pour les Argentins et les Chiliens pour des vols sauvages, alors que pour eux il s’agissait d’actions de revendication de leur droit territorial. Ils prétendent qu’une de leurs dernières actions (« malones ») se fit autour de 1920. De fait, les Espagnols n’arrivèrent pas à les mettre en déroute, et durent signer un pacte, en 1641, selon lequel tout le territoire au sud de la rivière Biobio (Chili) était aux Mapuches. Et cette situation perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle.


Argentine, « Argentinazo » : durant ce mouvement, les luttes ont pris de nombreuses formes inédites, comme les piqueteros, les cacerolazos contre la Cour de Justice, l’encerclement du Congrès par une chaîne humaine, les attaques contre les politiciens qui se trouvent insultés, harcelés et répudiés par la rue… La révolte a aussi abouti à la chute de deux gouvernements, ce qui a encouragé la population dans sa lutte contre le régime. Brésil, Mouvement des Sans-Terre : Les scénarios des luttes sociales latino-américaines changent à une vitesse surprenante. Symptomatique de ces changements de scénario, le rôle principal joué par le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) du Brésil, qui soutient que son ennemi principal n'est plus la grande propriété rurale mais l'agrobusiness. Les déséquilibres sociaux que provoque l'agrobusiness modifient la géographie des luttes sociales. Bernardo Mançano Fernandes, géographe et conseiller du MST, soutient que les grandes entreprises de la campagne brésilienne concentrent plus la terre et le revenu, qu'elles n'engendrent pas d'emplois et d'aliments et que leurs exportations sont destinées à payer les intérêts de la dette externe qui n'en finit jamais de croître. C'est pourquoi il soutient que « les Sans-terre ne luttent plus seulement contre la grande propriété rurale » et que maintenant « leur principal ennemi est l'agrobusiness » [4]. Et il conclut : « La grande propriété rurale improductive est louée pour des plantations de soja. Cela n'engendre pas d'emploi et ne dynamise pas l'économie locale ». Jusqu'à présent, le MST a démontré qu'aucun gouvernement, pas même celui de Lula, n'est capable de le coopter ou de le domestiquer. Stratégies de Retraites > l’Exil Les espagnols sont plus de 500 000 à fuir Franco entre le mois d'août 1938 et le 12 février 1939. Parmi eux, beaucoup de miliciens aguerris aux armes et à la guerre, la tête pleine de compagnons tombés au front, d'amies violées, de parents massacrés ; des combattants défaits qui ne survivent que par leur haine du fascisme, sous la neige, dans des prés entourés de barbelés où sévit la dysenterie et la famine, appelés déjà "camps de concentrations", symbolisant à eux seuls l'hospitalité française fidèle à l'attitude criminelle des démocraties occidentales vis-à-vis du peuple espagnol durant la guerre civile. Ces militants ont eu du poids dans la résistance, un poids que l'on cache souvent. La victoire de Franco, c'est d'abord leur défaite militaire et politique. Le gouvernement français hait les anarchistes espagnols plus que tout et certains de leurs représentants les plus illustres, comme Juan Peiro, sont livrés à Franco par Daladier et fusillés. Le courant anarcho-syndicaliste doit se réorganiser, il a du mal; il doit faire face à une situation nouvelle.... Et quand, ces résistants anarchistes espagnols qui se sont battus pour la France, les Sabaté, les Facerias, les Ramon Capdevilla, plutôt que de se venger sur ceux qui les ont toujours trahis, sont repartis combattre Franco, seuls avec ceux d'Espagne qui maîtrisaient encore leur peur, les gouvernements français de la quatrième et de la cinquième République, les ministres de l'intérieur de ces gouvernements de gauche comme de droite, "résistants" comme Mitterrand, ces gouvernements ont collaboré avec la police franquiste et ont permis qu'ils soient abattus comme des chiens. Groupes Totalitaires au Sein des Guérillas Le courant anarcho-syndicaliste espagnol exilé en france à partir de 1938 est celui qui a le plus souffert et qui souffre encore, car il est isolé. Dans les camps, les militants du PCE noyautent les instances avec l'aide du PCF et discriminent les anarchistes. Les communistes dirigent la UNE qui se veut hégémonique et se présente comme "l'unique mouvement de résistance espagnole". Les volontés hégémoniques de l'UNE ne s'arrêtent pas là. Les militants anarchistes n'ont pas rejoint unanimement la UNE. Certains y sont rentrés à contre cœur, d'autres dans l'idée de contrecarrer l'influence des communistes, tels les militants de la Agnupacíon Cenetista en la Union Nacional (ACUN). Si certains, quoique méfiants, sont tentés par la reconquête de l'Espagne proposée par la UNE, beaucoup d'anarchistes y adhèrent sous la menace et par peur des représailles. La UNE se sert d'appuis pour éliminer ses adversaires de toujours. Le 20 septembre 1944, Santos, qui dirige le bataillon "Libertad", reçoit l'ordre du colonel Ravanel de transférer 350 de ses hommes à la UNE. En même temps, l'ordre est donné de ne plus ravitailler le bataillon "Libertad". En cas de refus, le bataillon devait être désarmé par la UNE. Celui-ci préfère alors se dissoudre. Mais la UNE n'en reste pas là, elle fait pression, elle menace et elle tue ceux qui ne veulent pas se joindre à elle (anarchistes en particulier mais pas seulement, on connaît des cas de socialistes qui subirent le même sort). Angel Aransaez, secrétaire du comité régional CNT de l'Aveyron dénombre pour son département 56 exécutions sommaire. On en compte 13 dans l'Aude (crimes que des ex-guerilleros de la UNE avoueront en octobre 1953). A Lavelanet, Francisco Alberich et Mercedes Miralles sont retrouvés morts après avoir été appréhendés par des guérilleros de la UNE. A Manse dans l'Ariège, Belmonte, anarchiste responsable d'une exploitation forestière où se cachent des réfractaires est abattu avec son compagnon Molina pour avoir refusé que la UNE vienne contrôler leur organisation. On peut aussi s'interroger sur toute la série d'exécutions sommaires d'anarchistes commises par des inconnus dans le Lot, dont celle de l'agent de liaison de tous les maquis du Lot : José Mana dit "Martins". A Saint Girons, Royo et un de ses compagnons de la CNT, qui étaient en conflit avec la UNE, échappent miraculeusement à l'incendie et le mitraillage de la maison de Royo. Sa compagne, ses deux enfants et trois de ses amis n'ont pas eu la même chance... En Août 1945, Antonio Tellez, militant de la FIJL, lieutenant de la 9ème brigade des FFI de l'Aveyron, avertit Angel Aransaez que la UNE a prévu d'envoyer un commando à Decazeville, contre le Comité Régional de la CNT. Le capitaine espagnol Bariso, traducteur du commandant français du 412ème GTE, est enlevé. Aransaez va voir le responsable de la résistance Degoy dit "Valzergues" qui lui déclare "pas d'objection pour les traîtres". Ce qui montre une fois de plus la collusion de certaines instances de la résistance avec la UNE. Aransaez et les principaux responsables de la CNT sont arrêtés par les Francs tireurs et partisans, mais ils sont libérés sous la pression des résistants libertaires qui les menacent d'insurrection armée (Aransaez était dans les FFI au barrage de l'Aigle). Il est un fait historique qui prouve la gravité et l'importance de ces méthodes expéditives. Il s'agit du rassemblement de l'essentiel du camp républicain espagnol qui se réalise contre la UNE. Cette union se fait au sein de la Alianza Democratica Española (ADE) avec la participation de la Gauche républicaine, de l'Union républicaine, du Parti républicain fédéral démocratique, du Parti socialiste ouvrier espagnol, de la Gauche républicaine de Catalogne, du mouvement libertaire et des centrales syndicales UGT et CNT. L'ADE dénonce les agissements de la UNE au gouvernement provisoire de la République française en mentionnant, dans un communiqué officiel en 1944, toute une série d'exécutions sommaires, détentions abusives, pressions en tous genres perpétrées par la UNE. Fin 1944, la famille Soler est brûlée vive dans sa ferme. Le fils en réchappe et parvient à contacter la CNT. Un plénum national est organisé et un ultimatum des plus menaçants est adressé au PCE: "à partir de cette communication, la CNT n'est plus disposée à tolérer ni une brutalité, ni un attentat de plus. Elle rend directement responsable la direction du PCE en la personne de ses dirigeants de ce qui pourrait arriver". La vague d'attentats s'arrête... Organisation Insurrectionnelle et Organisation de Guérilla Parmi les anarcho-syndicalistes espagnols exilés en france, ce sont souvent les mêmes militants qui sont partie prenante de la résistance et de la réorganisation du mouvement (le MLE), ce qui est peu adéquat à l'action clandestine. Ainsi actions armées et structures organiques se chevauchent parfois, ce qui a des conséquences fâcheuses lors des arrestations.


Mandats des Guérilleros > Explosifs Ramon Villa Capdevilla, militant anarcho-syndicaliste espagnol qui s’enfuit du camp d’Argelès en 1940, fonde un des premiers groupe de résistance de la région ; il est spécialiste en explosifs, et son aide est précieuse pour le déraillement des trains. Il regroupe 200 militants espagnols, qui anéantissent notamment la garnison qui a massacré les habitants d'Oradour Mandats des Guérilleros > Passeurs Ramon Villa Capdevilla, militant anarcho-syndicaliste espagnol, était un des meilleurs passeurs d'hommes de la CNT. D'une manière générale les anarcho-syndicalistes ont participé à pratiquement tous les réseaux de passeurs des Pyrénées (on en décompte une vingtaine). A partir de mai 1939, Vidal organise un réseau de passeurs d'hommes dans les Pyrénées pour faire sortir d'Espagne les militants en danger. Dès le début de la guerre ce groupe de cénétistes se met au service de la résistance, et travaille ainsi activement avec l'Intelligence service (IS, services secrets américains) et le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA) de Gaulle, mais aussi avec le réseau Sabot et le groupe Combat. Ce réseau permet l'évasion de 1500 personnes dont plus de 700 aviateurs alliés et le passage de nombreux documents (sans compter tout ce qui sert la CNT et la lutte anti-franquiste). Le réseau couvre une zone qui va de Bruxelles à Lisbonne. Mandats des Guérilleros > Recherche d’Informations Militaires En Espagne, le groupe Libertador était spécialisé dans la recherche d’informations militaire et dans le sabotage dans les arrières des lignes franquistes pendant la révolution espagnole. Bibliographie « La guerre de l'ombre », Henri Michel, Paris, Grasset, 1970 ; sur le réseau pat O’Leary « Los Olvidados », Paris, Ruedo Iberico, 1969, pp. 371-450. « Les anarchistes espagnols dans la tourmente (1939-1945) », Bulletin du Centre international de recherche sur l'anarchisme, Marseille, 1er trimestre 1989. « Jours de gloire, jours de honte : le parti communiste d'Espagne en France... », D. Wingeate Pike, Paris, SEDES, 1984. « Une résistance oubliée. 1954-1957, Des libertaires dans la guerre d'Algérie », film de Daniel Goude et Guillaume Lenormand, Alternative libertaire, 2001, 32 minutes. « Les Anarchistes français face aux guerres coloniales (1945-1962) », Sylvain BOULOUQUE (ACL, 122 p., 2003) « Appel aux travailleurs algériens », Saïl Mohamed, (in « textes réunis et présentés par Sylvain Boulouque », Volonté anarchiste, 1994. « Saïl Mohamed, ou la vie et la révolte d'un anarchiste algérien », Sylvain Boulouque, (in « textes réunis et présentés par Sylvain Boulouque », Volonté anarchiste, 1994 « Archéologie de la violence », Pierre Clastres Critique Anarchiste des ‘’Libérations Nationales’’ Bakounine recommande de ne pas nier « l'importance des mouvements d'émancipation nationale » ; la tâches des anarchistes y est selon lui de participer à la lutte contre la domination étrangère, tout en posant le problème sous son aspect économique et social. En être, mais pour y avancer la question sociale. S'agissant de « mouvements de libération nationale » à caractère nettement interclassiste, l'affaire n’est pas simple à mener… Et d'autant moins que cela suppose, pour les libertaires, d'intégrer à leur combat le nationalisme et, davantage encore, le phénomène religieux, deux données de base de ces mouvements d'émancipation nationale, absolument opposé à la pensée libertaire. Par exemple, face à la guerre d’Indochine, les anarchistes français opposent leur antimilitarisme et soutiennent les insurgés, tout en se défiant explicitement de leurs dirigeants. Si la FCL se lance à corps perdu dans une thématique « classe contre classe » proche de celle du Komintern, la FA, elle, soutient l'insurrection algérienne, mais se montre très réservée sur son avenir, convaincue que la révolution butera sur le Coran, l'exaltation nationaliste et le stalinisme. La suite a montré que cette méfiance était plus que fondée. Alors que les militants de la FCL ne sont pas loin d'imaginer que la révolution libertaire viendra d'Algérie, ceux de la FA se méfient comme de la peste du FLN et s'en tiennent au combat pour la paix. Plusieurs tendances se distinguent en france à la fin des années 1950 sur la question des guerres de libération nationale : l'une exprime un refus catégorique de se mêler de soutenir une armée et un Etat en gestation ; l'autre héritière de l'anticolonialisme de la FCL et principalement représentée par les Groupes anarchistes d'action révolutionnaire (GAAR) soutient sans la moindre réserve le combat des colonisés ; la troisième et la plus nombreuse, « attentiste », se sent solidaire des insurgés algériens, mais refuse de cautionner le nationalisme de ses représentants. Il faut parvenir à des sociétés anticapitalistes et anti-impérialistes qui se fondent sur l'internationalisme et non sur un chauvinisme étroit, qui soient contrôlées par les ouvriers et les paysans et reflètent leurs intérêts de classe. En d'autres termes, nous sommes solidaires des mouvements anti-impérialistes mais nous condamnons ceux qui veulent instrumentaliser ces mouvements pour propager des valeurs réactionnaires (tout comme ceux qui s'opposent à la lutte des femmes pour leurs droits au nom d'une prétendue culture) et nous nous battons contre toute tentative de capitalistes ou de petits bourgeois locaux pour s'approprier ces mouvements. Il n'y a pas de libération si seuls changent le langage ou la couleur de la classe dominante. Les intérêts de classe dissimulés derrière l'idéologie nationaliste sont évidents. C'est une forme d'anti-impérialisme qui souhaite se défaire de l'impérialisme mais conserver le capitalisme, un anti-impérialisme bourgeois qui veut donner à la bourgeoisie locale une nouvelle place, la possibilité d'exploiter la classe ouvrière locale et de développer un capitalisme local. L'anarchisme rejette nécessairement les solutions étatiques à l'oppression nationale et internationale. Cette critique anarchiste ne vaudra en revanche jamais opposition active aux luttes de libération auxquelles participent ouvriers et paysans : Pour le mouvement ouvrier antiimpérialiste et anarchiste cubain, « Il serait absurde que ceux qui aspirent à la liberté individuelle s'opposent à la liberté collective d’un ‘’peuple’’, même si la liberté à laquelle ce ‘’peuple’’ aspire est la liberté relative qui consiste à s'émanciper de la tutelle d'un autre ‘’peuple’’ ». La critique anarchiste de la « Libération Nationale » n’est pas seulement une critique économique : à la lutte contre le système des classes s’ajoute la lutte contre toutes les formes d’association forcée, comme l’est l’association nationale, qui revendique en même temps qu’un territoire, la gestion de populations qui, venues là depuis les 4 coins de la terre, y vivent ici et maintenant ; le nationalisme constitue arbitrairement ces populations aux cultures et aspirations variées en un « peuple », notion identitaire mythologique fondatrice de l’esclavage national et étatique, de l’ethnocide culturel, de la colonisation de ces populations au travers d’une culture, d’une langue, de lois, de mœurs hégémoniques et de nouveaux systèmes de domination, et de la censure de l’association libre. Si nous voulons vivre ensemble, ce n’est pas parce que nos ancêtres étaient des gaulois, ni que nos ancêtres ont décapité le même roi, ni encore que nous sommes nés dans le même village, que nous avons travaillé dans la même usine ; mais


parce que nous partageons les mêmes désirs, les mêmes aspirations, et que nous voulons nous associer et nous organiser librement sur ces bases communes, en laissant d’autres libres, par le partage individué des ressources, de s’organiser selon leurs aspirations propres, avec la possibilité de nous séparer des uns pour rejoindre d’autres associations. Que chacun puisse vivre ses propres expériences, sans gêner celles différentes que d’autres ont aussi choisies pour eux-mêmes. Quelle différence, écrivait l’anarchosyndicaliste irlandais Connolly, si les chômeurs étaient réunis au son de l'hymne national irlandais, que les huissiers portent un uniforme vert frappé de la harpe celtique au lieu de la couronne d'Angleterre, et que les mandats d'arrêt soient aux armes de la République d'Irlande ? Nous reconnaissons que l'impérialisme tire son origine du capitalisme, et que remplacer des élites étrangères par des élites locales ne servira en rien les intérêts de la classe ouvrière et paysanne. La plupart des mouvements nationalistes qui ont « réussi » se sont tournés contre les ouvriers ; une fois qu'ils ont accédé au pouvoir, ils ont réprimé violemment la gauche et les syndicats. En d'autres termes, l'oppression se poursuit sous d'autres formes à l'intérieur du pays. La manière la plus efficace pour la classe dominante locale de développer le capitalisme local, c'est de briser les mouvements des ouvriers et des petits paysans pour pouvoir vendre bon marché les matières premières et des produits manufacturés sur le marché mondial. La lutte de « libération nationale » n'est évidemment pas une solution. Participation Anarchiste Effective aux ‘’Libérations Nationales’’ Les anarchistes ont participé à des luttes de libération nationale, mais ont toujours affirmé que la destruction de l'oppression nationale et de l'impérialisme doit inclure la destruction du capitalisme et du système étatique et mener à la création d'une communauté humaine sur des bases communistes ou collectivistes. Solidaires de toutes les luttes anti-impérialistes, les anarchistes s'efforcent d'en faire des luttes de libération sociale plutôt que nationale. Notre rôle d'anarchistes face aux nationalistes est donc clair : nous pouvons lutter à leurs côtés pour des réformes et des victoires partielles contre l'impérialisme, mais nous luttons contre leur idéologie étatiste et capitaliste. Nous avons pour rôle de gagner le soutien des masses à notre critique de toute domination, d'éloigner les ouvriers et les paysans du nationalisme et de les gagner à notre programme anarchiste et internationaliste de classe. S’il y a une « lutte de libération nationale » des ouvriers et des paysans, elle doit être résolument antiétatique, car l'État est forcément la chasse gardée d'une classe privilégiée et le système étatique ne ferait que recréer l'oppression nationale. Malatesta, qui vécut en exil en Égypte, y prit part à la révolte d'Arabi Pacha de 1882, suscitée par la mainmise sur les finances égyptienne par une commission franco-anglaise représentant les créanciers internationaux du pays. Il voulait y poursuivre un projet révolutionnaire lié à la révolte des indigènes et lutta avec les Égyptiens contre les colonialistes britanniques. En Algérie, c'est surtout dans les années 1930 que la CGT-SR (syndicaliste révolutionnaire) s'opposa activement, tant en France qu'en Algérie, au colonialisme français. Saïl Mohamed (1894-1953), un Algérien militant dans le mouvement anarchiste depuis sa jeunesse, fut un membre actif de la section algérienne de la CGT-SR ainsi que de l'Union anarchiste et du Groupe anarchiste des indigènes algériens, dont il fut un des fondateurs. En 1929, il était secrétaire du Comité de défense des Algériens contre les provocations du Centenaire. Les anarchistes cubains et leurs syndicats entrèrent dans les forces armées séparatistes et firent de la propagande auprès des troupes espagnoles. Les anarchistes cubain cherchèrent aussi, dans leur opposition au nationalisme bourgeois, à donner un caractère de révolution sociale à la révolte coloniale. Lors de son congrès de 1892, l'Alliance ouvrière cubaine (AOC) recommanda aux ouvriers cubains de rejoindre les rangs du socialisme révolutionnaire, et de prendre le chemin de l'indépendance : « il serait absurde que ceux qui aspirent à la liberté individuelle s'opposent à la liberté collective du peuple, même si la liberté à laquelle ce peuple aspire est la liberté relative qui consiste à s'émanciper de la tutelle d'un autre peuple ». Le mouvement ouvrier cubain, où les anarchistes tenaient les devants, ne se borna pas à s'opposer à la domination coloniale mais il joua un rôle important pour surmonter les divisions entre Cubains noirs, blancs, et ouvriers immigrés. Les anarchistes cubains « réussirent à incorporer au mouvement ouvrier un grand nombre de gens de couleur, et à mêler Cubains et Espagnols… faisant ainsi avancer la conscience de classe et contribuant à éradiquer les clivages de races ou d'ethnies parmi les ouvriers ». L'Alliance ouvrière parvint à « éroder les barrières raciales comme aucun syndicat ne l'avait fait auparavant », à mobiliser « toutes les masses populaires dans le soutien aux grèves et aux manifestations ». Non seulement les Noirs furent nombreux à entrer dans l'organisation, mais celleci lutta aussi contre les discriminations raciales au travail. La première grève, en 1889, réclamait par exemple que « les personnes de couleur puissent travailler ici ». Cette revendication réapparut les années suivantes, de même que celle réclamant que Noirs et Blancs aient le droit « d'être assis dans les mêmes cafés », exprimée lors de la manifestation du Premier Mai 1890 à la Havane. Le journal anarchiste El Productor, fondé en 1887, dénonçait « la discrimination exercée contre les Afro-Cubains par les employeurs, les commerçants et toute l'administration ». Par leurs campagnes et les grèves, les ouvriers anarchistes cubains parvinrent à éliminer « la plupart des méthodes disciplinaires héritées de l'esclavage », comme « la discrimination raciale contre les non Blancs et le châtiment corporel des apprentis et des dependientes. » Au Mexique, les soulèvements paysans indiens comme la révolte de Chavez Lopez en 1869 et celle de Francisco Zalacosta dans la décennie 1900-1910 furent d'inspiration anarchiste. Par la suite, les anarchistes s'exprimèrent dans diverses organisations, le Parti Libéral Mexicain des frères Magón, la Casa del Obrero Mundial syndicaliste révolutionnaire, la section mexicaine des Industrial Workers of the World (IWW). L'anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire mexicains ne cessèrent de résister à la domination politique et économique des États-Unis et de s'opposer à toute discrimination raciale à l'égard des ouvriers mexicains d'entreprises étrangères, comme aux États-Unis. Manifestation dans les Centres de la Solidarité Anarchiste envers les Insurrections Anti-Impérialistes des Colonies En 1911, la naissance de la Confederación Nacional del Trabajo (CNT, qui succédait à Solidaridad Obrera) fut marquée par une grève générale le 16 septembre, en soutien avec les grévistes de Bilbao, et l'opposition à la guerre au Maroc. C'est surtout dans les années 1930 que la CGT-SR (syndicaliste révolutionnaire) s'opposa activement, tant en France qu'en Algérie, au colonialisme français. Nous dénonçons la répression des mouvements anti-impérialistes par les États, mais nous dénonçons tout autant le droit des États de décider quelles protestations et quelles luttes sont légitimes. Les anarchistes ne peuvent par rester « neutres » dans les luttes antiimpérialistes nationalistes. Qu'il s'agisse des luttes contre l'endettement du tiers monde, contre l'occupation israélienne en Palestine, de l'opposition aux interventions militaires américaines au Moyen Orient, nous ne sommes pas neutres, nous ne pouvons pas être neutres si nous sommes contre l'impérialisme. Mais nous ne sommes pas nationalistes. Il faut que les luttes au centre des Empires soient liées étroitement aux luttes des régions colonisées ou opprimées. Avant la Première Guerre mondiale, l'opposition à l'impérialisme était au cœur des campagnes antimilitaristes anarchistes en Europe, qui soulignaient que les guerres coloniales ne servaient pas les intérêts des travailleurs, mais bien les objectifs du capitalisme. Face à la guerre d’Indochine, les anarchistes français opposent leur antimilitarisme et soutiennent les insurgés, tout en se défiant explicitement de leurs dirigeants. Une autre forme de sabotage des guerres coloniales et de soutien aux guerres de libération est l’insoumission, le refus d’aller combattre les insurgés. Lors du centenaire de l'occupation française en Algérie, en 1930, une déclaration commune de l'Union anarchiste, de la CGT-SR et de l'Association des fédéralistes anarchistes dénonçait « le colonialisme assassin, la mascarade sanglante »: « La civilisation ? Progrès ? Nous disons, nous: assassinat! ». Les anarchistes espagnols faisaient campagne contre la guerre à Cuba auprès des paysans, des ouvriers et des soldats en Espagne. Tous les anarchistes espagnols désapprouvaient la guerre et appelèrent les ouvriers à désobéir


aux autorités militaires et à refuser d'aller se battre à Cuba ; les mutineries parmi les recrues furent nombreuses. Lorsque l'anarchiste Michele Angiolillo assassina le président espagnol Canovas en 1897, il déclara avoir agi tant pour venger la répression contre les anarchistes en Espagne que pour répliquer aux atrocités commises par l'Espagne dans les guerres coloniales. Dans les années 1880 et 1890, « anarchistes et ex-anarchistes... furent parmi les opposants les plus déclarés contre les aventures militaires de l'Italie en Erythrée et en Abyssinie ». Le mouvement anarchiste italien poursuivit la lutte anti-impérialiste et anti-militariste (1880-90) par de grandes campagnes antimilitaristes au début du 20ème siècle, qui culminèrent lors de l'invasion italienne en Libye le 19 septembre 1911. Augusto Masetti, un soldat anarchiste italien qui tira sur un colonel s'adressant à ses troupes en partance pour la Libye, en criant : « A bas la guerre, vive l'anarchie ! », devint le symbole des campagnes anti-militaristes italiennes. Les anarchistes italiens organisaient des manifestations contre la guerre et une grève générale partielle, et essayaient de bloquer les trains emmenant les soldats des Marches et de Ligurie vers les ports. La campagne eut un énorme écho auprès des paysans et des ouvriers et en 1914 la coalition antimilitariste, dirigée par les anarchistes mais ouverte à tous les révolutionnaires, comptait 20 000 membres et travaillait en étroite collaboration avec la Jeunesse socialiste. Après l'entrée en guerre de l'Italie, en mai 1915, l'USI et les groupes anarchistes continuèrent de s'opposer à la guerre et à l'impérialisme; en 1920, ils lancèrent une vaste campagne contre l'invasion de l'Albanie par l'Italie et l'intervention impérialiste contre la Révolution russe. En Asie orientale, le mouvement anarchiste apparaît au début du 20ème siècle et exerce une certaine influence en Chine, au Japon et en Corée. Lorsque le Japon annexe la Corée en 1910, des oppositions se font jour dans les deux pays et jusqu'en Chine. L'exécution de Kotoku Shusui et de ses compagnons au Japon, en juillet 1910, fut notamment justifiée par la campagne qu'ils menaient contre l'expansionnisme japonais. « Les syndicalistes libertaires sont contre toutes les manifestations de l’impérialisme démodé ; contre la domination économique des peuples qui est si en vogue en Amérique ; contre la pression militaire qui assujettit les peuples et les oblige à accepter des systèmes politiques étrangers à leur particularisme national et à leur idéologie sociale, comme cela se pratique dans une pratique d’Europe et d’Asie. [...] et de la même façon que nous sommes adversaires des États nationaux parce qu’ils assujettissent leurs propres peuples, nous sommes aussi - et à un degré supérieur si cela est possible - ennemis des super-États qui, se prévalent de leur force politique, militaire, économique, repoussent les limites de leurs frontières, pour imposer aux pays plus faibles leurs systèmes d’exploitation et de rapine. Face à toutes les méthodes impérialistes, nous nous prononçons pour l’internationalisme révolutionnaire, pour la création de grandes confédérations de peuples libres, unis par des intérêts communs, des aspirations identiques, par la solidarité et l’entraide » (anarcho-syndicalistes cubains). Insurrections Libertaires Anti-impérialistes dans les Centres Coordonnées avec la Lutte Anti-Impérialiste dans les Colonies Les grandes révoltes anti-impérialistes en Espagne montrent avec netteté quel immense soutien les populations captives des centres impérialistes peuvent apporter aux populations captives des colonies. Nous sommes tous colonisés, mais par la décolonisation intérieure des populations des centres, nous pouvons saboter la colonisation extérieure des populations des colonies par les Etats et Capitaux du Centre ; ainsi les populations colonisées peuvent réserver leurs forces pour combattre leur propre colonisation intérieure. Il faut abolir l'impérialisme pour créer les conditions de l'autogestion de tous les gens dans le monde entier. Mais cela exige la destruction du système capitaliste et du système étatique. En Espagne, la « Semaine tragique » débuta le lundi 26 juillet 1909 lorsque le syndicat Solidaridad Obrera, dirigé par un comité composé d'anarchistes et de socialistes, appela à la grève générale contre le rappel de réservistes, ouvriers pour la plupart, pour la guerre coloniale au Maroc. Le mardi, les ouvriers contrôlaient Barcelone, la « fière rose de l'anarchisme », les convois militaires étaient stoppés, les trams renversés, les communications coupées, les rues coupées par des barricades. Le jeudi, les combats éclataient contre les forces gouvernementales et plus de 150 ouvriers furent tués lors de combats de rue. Les réservistes étaient rendus amers par les campagnes coloniales désastreuses qui s'étaient déroulées peu avant aux Philippines et à Porto Rico. Mais la Semaine tragique doit être comprise comme une insurrection anti-impérialiste qui se situe dans la longue tradition de l'anti-impérialisme anarchiste en Espagne. Le « refus des réservistes catalans de servir dans une guerre contre les montagnards du Rif marocain », « un des événements les plus importants » des temps modernes, reflète le sentiment général que la guerre était menée dans le seul intérêt des propriétaires des mines du Rif et que la conscription était « un acte délibéré de guerre de classe et d'exploitation par la puissance centrale ». En 1922, après une bataille désastreuse en août contre les troupes d'Abd El-Krim, lors de laquelle au moins 10 000 soldats espagnols tombèrent, « le peuple espagnol laissa exploser son indignation, exigeant non seulement la fin la guerre, mais aussi le jugement sévère des responsables du massacre et des politiciens favorables aux opérations en Afrique ». Leur colère prit la forme d'émeutes et de grèves dans les régions industrielles. Lorsque le Premier ministre italien Antonio Salandra envoya ses troupes réprimer les manifestations largement anarchistes contre le militarisme, contre les bataillons punitifs et pour la libération de Masetti, le 7 juin 1914, cette mesure marqua le déclenchement de la Semaine Rouge de 1914, un soulèvement de masse qui suivait la grève générale lancée par l'Unione sindacale italiane (USI) anarchosyndicaliste. Ancona fut tenue pendant dix jours par les rebelles, des barricades furent érigées dans toutes les grandes villes, de petites villes des Marches déclarèrent leur autonomie, et partout où passait la révolte « les drapeaux rouges étaient levés, les églises attaquées, les voies de chemin de fer arrachées, les villas mises à sac, les impôts abolis et les prix abaissés ». Le mouvement s'éteignit quand les syndicats socialistes appelèrent à la fin de la grève, mais il fallut dix mille hommes de troupe pour reprendre le contrôle d'Ancona. Insurrections Libertaires Anti-Impérialistes, Anti-Etatistes & Anti-Nationales La lutte anti-colonialiste anarchiste et libertaire doit toujours être reliée à un combat plus vaste (que la « lutte nationale ») contre l'Etat et son armée, et compris comme un front parmi d’autres de lutte entre exploiteurs et exploités. A partir de 1910, au Mexique, les IWW se concentrent sur des luttes matérielles qu'ils combinaient avec la perspective du contrôle ouvrier ; les travailleurs furent nombreux à les suivre, abandonnant l'idée d'une révolution nationale mexicaine réclamant la reprise par la nation du contrôle étranger sur les ressources naturelles, la production et les infrastructures. Pour l’anarcho-syndicaliste irlandais Connolly, « la question irlandaise est une question sociale, et toute la longue lutte des Irlandais contre leurs oppresseurs se résout en dernière analyse en une lutte pour la maîtrise des moyens de production et de vie en Irlande. ». En même temps qu’elle est anti-impérialiste, notre lutte est une lutte contre les classes dirigeantes du tiers monde : l'oppression locale n'est pas une solution. Les élites indigènes sont nos ennemis tant au sein des mouvements de libération nationale qu'après la formation de nouveaux États-nations. Seule la classe ouvrière et paysanne peut détruire l'impérialisme et le capitalisme, et remplacer la domination par les élites locales et étrangères par l'autogestion, l'égalité économique et sociale. Voilà pourquoi nous sommes favorables à l'autonomie de la classe ouvrière, à l'unité et à la solidarité internationales, entre les pays et les continents, et pour la création d'un système international anarcho-communiste par l'activité autonome de tous les ouvriers et paysans. Comme le disait Sandino, « dans cette lutte, seuls les ouvriers et les paysans iront jusqu'au bout. ». La tradition anti-impérialiste anarchiste s’illustre particulièrement en Ukraine, où le mouvement makhnoviste organisa une révolte paysanne gigantesque qui chassa l'occupant allemand, tint en respect les armées rouges et blanches qui voulaient envahir le pays, tout en redistribuant les terres, en établissant dans certaines régions l'autogestion ouvrière et paysanne et en créant une armée révolutionnaire insurrectionnelle contrôlée par les paysans et les ouvriers. Sandino (1895-1934), leader de la guérilla nicaraguayenne


contre l'occupation états-unienne de 1927 à 1933, reste un mythe national. Le drapeau noir et rouge de l'armée de Sandino « avait une origine anarcho-syndicaliste, car il avait été introduit au Mexique par des immigrants espagnols. ». La politique éclectique de Sandino était teintée d'anarcho-communisme, « assimilé au Mexique au cours de la révolution mexicaine » où il fit ses classes en syndicalisme révolutionnaire. Malgré ses faiblesses, le mouvement sandiniste fut de plus en plus marqué à gauche, au fur et à mesure que Sandino réalisait que « seuls les ouvriers et les paysans iront jusqu'au bout » du combat. Des coopératives paysannes furent organisées dans les territoires libérés. Les forces américaines durent se retirer en 1933, et les soldats révolutionnaires furent peu à peu démobilisés. Sandino fut assassiné en 1934 et les collectivités détruites sur ordre du général Somoza, le nouveau chef de gouvernement proaméricain. Connolly, en anti-impérialiste cohérent, s'opposait à la ligne nationaliste selon laquelle « les travailleurs doivent attendre » et l'Irlande indépendante être capitaliste. Quelle différence, écrivait-il, si les chômeurs étaient réunis au son de l'hymne national irlandais, que les huissiers portent un uniforme vert frappé de la harpe celtique au lieu de la couronne d'Angleterre, et que les mandats d'arrêt soient aux armes de la République d'Irlande ? En fait, « la question irlandaise est une question sociale, et toute la longue lutte des Irlandais contre leurs oppresseurs se résout en dernière analyse en une lutte pour la maîtrise des moyens de production et de vie en Irlande. » Connolly ne se fiait pas aux capacités de la bourgeoisie nationale de lutter vraiment contre l'impérialisme, car il la considérait comme un bloc sentimental, lâche et anti-ouvrier, et il s'opposait à toute alliance avec la classe moyenne naguère radicale qui « s'est agenouillée devant Baal et que des milliers de liens économiques lient au capitalisme anglais, tandis que seuls des liens sentimentaux ou historiques en font des patriotes irlandais », de sorte que « seule la classe ouvrière irlandaise est l'héritière incorruptible des luttes pour la liberté en Irlande. » Connolly fut exécuté en 1916, après avoir tenté un soulèvement qui échoua mais qui fut le véritable déclencheur de la guerre d'indépendance de l'Irlande de 1919-1922, une des premières sécessions de l'Empire britannique à avoir réussi. En Asie orientale, le mouvement anarchiste apparaît au début du 20ème siècle et exerce une certaine influence en Chine, au Japon et en Corée. Lorsque le Japon annexe la Corée en 1910, des oppositions se font jour dans les deux pays et jusqu'en Chine. Pour les anarchistes coréens, la lutte contre le colonialisme a été une activité centrale : ils jouèrent un rôle clef dans le soulèvement de 1919 contre l'occupation japonaise, et formèrent en 1924 la Fédération anarchiste coréenne dont le Manifeste déclarait que « la politique de brigand du Japon met en danger l'existence de notre nation, et c'est notre droit le plus strict de renverser le Japon impérialiste par des moyens révolutionnaires. ». Selon le Manifeste, la question ne se résoudrait pas par la création d'un État national souverain, mais seulement par une révolution sociale des paysans et des pauvres, tant contre le gouvernement colonial que contre la bourgeoisie locale. La Fédération anarchiste coréenne donna aussi une dimension internationale à la lutte, en créant en 1928 une Fédération anarchiste d'Orient s'étendant à la Chine, au Japon, à Taiwan, au Vietnam et à d'autres pays. Elle appelait « le prolétariat du monde entier, en particulier celui des colonies d'Asie », à s'unir contre « l'impérialisme capitaliste international ». En Corée même, les anarchistes s'organisèrent dans la clandestinité pour mener une lutte de guérilla, des activités de propagande et d'organisation syndicale. En 1929, les anarchistes coréens formèrent une zone libérée armée en Mandchourie, où deux millions de paysans et de guérilleros vivaient en coopératives paysannes librement associées. La Korean People's Association in Manchuria résista pendant plusieurs années aux attaques des forces armées japonaises et des staliniens coréens soutenus par l'Union soviétique, avant d'être réduite à la clandestinité. Mais la résistance se poursuivit malgré l'intensification de la répression, et plusieurs opérations armées furent organisées après l'invasion de la Chine par le Japon en 1937. Insurrections Libertaires Anti-Impérialistes & Lutte Anti-Racistes Le mouvement ouvrier cubain, où les anarchistes tenaient les devants, ne se borna pas à s'opposer à la domination coloniale mais il joua un rôle important pour surmonter les divisions entre Cubains noirs, blancs, et ouvriers immigrés. Les anarchistes cubains « réussirent à incorporer au mouvement ouvrier un grand nombre de gens de couleur, et à mêler Cubains et Espagnols… faisant ainsi avancer la conscience de classe et contribuant à éradiquer les clivages de races ou d'ethnies parmi les ouvriers ». Insurrections Libertaires Anti-Impérialistes & Lutte Anti-Etatiste La lutte anti-colonialiste anarchiste et libertaire doit toujours être reliée à un combat plus vaste (que la « lutte nationale ») contre l'Etat et son armée, et compris comme un front parmi d’autres de lutte entre exploiteurs et exploités. Pour Bakounine, si la lutte anticolonialiste se mène « avec l'intention ambitieuse de fonder un puissant État » ou si elle se fait « en dehors du peuple et ne pouvant, par conséquent, triompher sans s'appuyer sur une classe privilégiée », elle sera forcément « un mouvement rétrograde, funeste, contre-révolutionnaire ». « Tout État qui veut être un État réel, souverain, indépendant, doit être nécessairement un État conquérant obligé de tenir en sujétion par la violence beaucoup de millions d'individus d'une nation étrangère. » La création de nouveaux États-nations revient à créer de nouveaux États capitalistes au service des élites locales, aux dépens de la classe ouvrière et paysanne. Les États indépendants font partie du système international des États et du système capitaliste international, où ce sont les États impérialistes qui ont le pouvoir d'imposer les règles du jeu. En d'autres termes, l'oppression extérieure se poursuit sous d'autres formes. Cela signifie que tous les États -et les capitalistes qui les contrôlent- sont bien incapables de remettre en question sérieusement le contrôle impérialiste, qu'ils cherchent plutôt à faire progresser leurs intérêts dans le cadre général de l'impérialisme. Les nouveaux États conservent des liens économiques étroits avec les pays occidentaux du Centre, tout en utilisant leur pouvoir d'État pour construire une force à eux, dans l'espoir d'accéder eux-mêmes au statut d'États impérialistes. « Nous sommes opposés, non seulement à certaines formes de l’État, mais à l’existence même de celui-ci comme organisme dirigeant de la société, et partant, à toute politique qui tende à créer une hypertrophie étatique, à amplifier les pouvoirs de l’État, ou à lui donner un caractère totalitaire et dictatorial. Il est impossible de réaliser une véritable révolution sociale sans procéder en même temps qu’à la transformation économique, à l’élimination de l’État, en tant qu’entité politique et administrative, en lui substituant les organismes de base révolutionnaires, comme les syndicats ouvriers, les municipalités libres, les coopératives agricoles et industrielles autonomes, les collectivités d’usine et de paysans, libres de toutes ingérences autoritaires. Les superstitieux de la politique croient que la société humaine est la conséquence de l’État, alors que la réalité montre que l’État n’est que l’expression la plus terrible de la dégénérescence de la société divisée en classes ; dégénérescence qui trouve son point culminant dans les brutales inégalités, les injustices et les antagonismes du régime capitaliste. En définitive, l’État n’est qu’un excroissance parasitaire produite par le régime de classes, appuyé sur la propriété privée des moyens de production, et il doit commencer à disparaître définitivement dans l’étape de transformation révolutionnaire de la société bourgeoise en société socialiste » (anarcho-syndicalistes cubains). Insurrections Libertaires Anti-Impérialistes & Lutte Anti-Religieuse En Irlande, les syndicalistes révolutionnaires James Connolly et Jim Larkin s'efforcèrent dans les années 1910 de réunifier les travailleurs par delà les divisions religieuses sectaires et de transformer le grand syndicat qu'ils dirigeaient, Irish Transport and General Workers' Union, en une organisation syndicaliste révolutionnaire, One Big Union.


Insurrections Libertaires Anti-Impérialistes & Lutte Anti-Militariste « En tant que travailleurs révolutionnaires, nous sommes internationalistes, partisans fervents de l’entente entre tous les peuples, par dessus toutes les frontières géographiques, linguistiques, raciales, politiques et religieuses. Nous éprouvons un grand amour pour notre terre : le même que celui des hommes des autres pays pour le leur. De ce fait nous sommes ennemis du nationalisme, quel que soit le manteau dont il se couvre ; opposés à toutes les guerres ; partisans d’utiliser les énormes moyens économiques employés aujourd’hui en armements, pour diminuer la faim et le besoin des peuples défavorisés, de convertir les instruments de mort produits en quantité terrifiante par les grandes puissances, en machines productrices de bien-être pour tous les hommes de la terre. Nous nous opposons résolument à l’éducation militariste de la jeunesse, à la création d’une armée de métier et à l’organisation d’appareils militaires pour les adolescents et les enfants. Pour nous, nationalisme et militarisme sont synonymes de nazi-fascisme. Nous lutterons, invariablement et toujours, pour qu’il y ait moins de soldats et davantage d’instituteurs, moins d’armes et plus d’outils, moins de canons et plus de pain pour tous. Nous sommes partisans d’un pacifisme actif et militant, qui rejette les subtilités dialectiques à propos des « guerres justes » et des « guerres injustes » ; d’un pacifisme qui impose la fin des armées de métier, et le rejet de toutes les sortes d’armes, en premier lieu des armes nucléaires » (anarcho-syndicalistes cubains) Lutte Globale contre la Colonisation Intégrale Un appel important de l’anarchisme aux populations des colonies, c’est que dans le monde entier, y compris dans les centres impérialistes, nous sommes tous colonisés. Il faut développer cette analyse d’une domination qui s’exerce partout par la colonisation intégrales des populations indigènes. La colonisation sociale est en fait la plus profonde là où ne subsiste aucune entité sociale autonome de l’Etat, ni tribu indigène, ni insurgés libérant une zone, où l’association forcée est intégrale, et ou la dépendance à l’égard du système étatique, économique, culturel, etc. est la plus aboutie. Tâches d’une l’Insurrection Libertaire dans les Colonies : Destruction-Déconstruction de la Colonisation Intérieure et Construction Sociale Libertaire Une Insurrection Libertaire doit réaliser d’importantes tâches, et les luttes solidaires dans le monde, et notamment au cœur des Empires, peuvent en réduire le poids pour les populations colonisées. Parmi ces tâches générales : la destruction de l’Etat, des hiérarchies, l’abolition de la propriété privée des moyens de production (ressources naturelles, terres, machines, connaissances), le partage intégral et individué des ressources (espace, ressources naturelles, etc.), la réorganisation autogestionnaire de la production, l’établissement de la démocratie directe et de la libre association (dont le corollaire est la libre dissociation, cette désertion qui sape toutes les violences, et qui laisse chacun libre de construire ses chemins), l’auto-organisation spatiale de la libre association par l’attribution (théorique, et en tant que responsabilité, en tant que « dépositaire ») individuée des ressources naturelles, la rémunération égalitaire des heures apportée par chacun à la production sociale sous toutes ses formes, l’abolition des misères (sociale, culturelle, spatiale, économique, artistique, sensible, intellectuelle), l’abolition des armées, des polices, de l’actionnariat et du patronat, des bureaucraties, des dettes odieuses, des nomenklatura bananières, l’abolition de l’échange marchand, des systèmes de clientèle et d’asservissement, et l’organisation de l’échange égalitaire, coémancipateur, mutuellement épanouissant. Insurrection Libertaire Anti-Impérialiste et Projet d’Organisation Sociale Libertaire Le soutien aux mouvements de libération procède directement de l'opposition des anarchistes à toute structure politique hiérarchique et aux inégalités économiques, et de leur projet de confédération internationale librement constituée de communes autonomes et d'associations libres de producteurs libres. Ainsi, dès le milieu du 19° siècle, l’AIT déclare qu’elle « libère chacun de nous de la patrie et de l'État ... Le temps viendra où... sur les ruines des États politiques sera fondée en toute liberté l'alliance libre et fraternelle, organisée de bas en haut, des associations libres de production, des communes et des fédérations régionales englobant sans distinction, parce que librement, les individus de toute langue et de toute nationalité. ». Selon les syndicalistes révolutionnaires irlandais James Connolly et Jim Larkin, le socialisme serait amené en Irlande par la grève générale révolutionnaire : « Ceux qui mettent en place des organisations syndicales pour répondre aux besoins actuels préparent en même temps la société de l'avenir... le principe du contrôle démocratique fonctionnera grâce aux ouvriers organisés dans des fédérations d'industrie... et l'État politique et territorial du capitalisme n'aura plus ni place ni fonction ». Autodétermination des ‘’peuples’’ et Autodétermination Individuelle Pour tout anarchiste qui se respecte, le « peuple » reste une fiction, fondée sur une idéologie nationaliste, un essentialisme identitaire, alors que ces identités sont fondées historiquement sur l’oppression, et non sur le choix librement consenti de chaque « associé ». l’Etat-Nation est une association de force. On doit sur ce point faire une critique de Bakounine, lequel croyait au mythe du « peuple » naturel, par exemple sa conception du « peuple slave ». Préparation Parallèle de l’Insurrection et du Projet d’Organisation Sociale Libertaire Les insurgés libertaires, même s’ils choisissent après l’insurrection de changer de lieu d’établissement pour s’associer avec d’autres insurgés sur des bases affinitaires, doivent préparer l’insurrection là où ils vivent aujourd’hui. Avant que se développe une zone libertaire où pourront se déployer les associations libres, affinitaires, l’association des insurgés restera un temps géographique, et par conséquent temporairement aliénée au système des majorités et des minorités caractéristique des associations forcées géographiques, qu’elles soient nationales ou communales. Dans la phase de préparation, les insurgés doivent donc à la fois s’occuper d’eux-mêmes (avec qui et sur quelles bases, quelles règles communes veulent-ils personnellement s’associer à autrui à partir de l’insurrection ; que chacun se fasse son propre législateur) et de l’insurrection locale (s’organiser localement, là où nous vivons, et avec les autres insurgés qui y vivent, se fédérer et se coordonner localement). Zones Libertaires Insurrectionnelles et Zones Libertaires Affinitaires A partir du lancement de l’insurrection, et du développement de zones libertaires autogérées, il faut organiser deux formes de zones libertaires : les zones insurrectionnelles et les zones affinitaires. Les zones insurrectionnelles sont les zones dont les populations ne sont pas encore absolument libérées de l’Occupant, et où la lutte armée insurrectionnelle reste fréquente : ce sont les zones de front, où cohabitent guérilleros et populations insurgées et armées ; leur fragilité ne permet pas encore d’y établir les associations libres, les


insurgés qui y vivent sont généralement ceux qui y vivaient avant l’insurrection et qui l’ont préparée localement, soutenus par les guérilleros venant d’autres régions. Les zones affinitaires sont les zones dans lesquelles l’Occupant est largement aboli, et où la guerre contre-révolutionnaire est suffisamment raréfiée pour qu’y soient établies des associations libres ; les insurgés qui y vivent sont selon leurs choix affinitaires, ceux qui y vivaient avant l’insurrection et d’autres insurgés qui vivaient dans d’autres régions mais qui rejoignent ici ceux avec lesquels ils veulent s’associer. L’activité est essentiellement militaire dans les zones insurrectionnelles, et sociale dans les zones affinitaires. Durant toute l’insurrection, les insurgés participent alternativement à la lutte armée et à la production, selon le principe de la rotation des tâches, et sont donc amenés à vivre alternativement en zone insurrectionnelle et zone affinitaire ; ceux qui vivaient avant l’insurrection dans des zones qui continuent à être occupées ne restent y combattre que s’ils le souhaitent, et peuvent également en partir pour rejoindre les zones affinitaires et participer à la production au gré de la rotation des tâches. L’accès aux zones affinitaires est directement ouvert aux insurgés qui ne souhaitent pas participer directement à la lutte armée, à condition qu’ils participent indirectement à cette lutte par la production en zone affinitaire. L’organisation et le fonctionnement des zones affinitaires sont autogestionnaire, hormis l’impossibilité de l’association libre ; par ailleurs, l’association libre s’y installe progressivement, sous sa forme armée, à mesure que les guérilleros qui y sont présents forment leurs Associations Libres d’Action Insurrectionnelle. En zone insurrectionnelle, ces Associations Libres d’Action Insurrectionnelle s’organise et s’implantent de manière autonome par rapport aux implantations des populations locales insurgées, encore organisées sur des bases géographiques (soit qu’ils tiennent aux critère géographique comme base de leur association libre, soit qu’ils souhaitent différer, pour une quelconque raison, leur association affinitaire, et rester sur place). Les zones affinitaires effectives représentent un quotient de la zone affinitaire revendiquée par les séparatistes libertaires : l’objectif premier de l’insurrection est de faire passer ce quotient à 100%, c'est-à-dire que les zones affinitaires effectives et les ressources naturelles socialisées soient proportionnelles au nombre des populations insurgées par rapport à la population mondiale. Autrement dit, tant que ces zones affinitaires effectives sont moins étendues que les zones affinitaires revendiquées, les insurgés restent privés d’une partie des espaces et des ressources naturelles qui leur reviendraient, sur la base d’un partage égalitaire de celles-ci avec l’ensemble du genre humain. Cet état de fait peut engendrer de violents phénomènes de pénurie pour les insurgés dans certains secteurs, aussi la lutte armée doit-elle être soutenue par une production conséquente en zone affinitaire. La proportions d’insurgés guérilleros par rapport aux insurgés producteurs doit être établie en fonction des besoins de la lutte, des possibilités de production, mais aussi en fonction des besoins sociaux : tendance à l’accroissement du nombre de guérilleros quand l’espace libéré pour la production et le développement affinitaire est trop faible, mais avec une production suffisante pour subvenir aux besoins élémentaires de tous ; tendance à la diminution du nombre de guérilleros à mesure que l’espace et les ressources libérés se rapproche des revendications, mais avec une force insurrectionnelle armée suffisante pour maintenir et élargir les zones libérées. Parmi les volontaires pour l’action armée, ceux qui y ont le moins participé sont prioritaires pour rejoindre les groupes de guérilla, alors que ceux qui y ont le plus participé sont prioritaires pour rejoindre les zones affinitaires, développer leurs associations et participer à la production, l’objectif étant de garantir entre tous les insurgés actifs dans la guérilla une rotation égalitaire des tâches, entre vie sociale libre, production et lutte armée. Action Insurrectionnelles en Exil > Alliances avec d’Autres Groupe de Lutte Insurrectionnelle Dans la participation des anarchistes espagnols à la résistance en france, ceux-ci s’organisèrent à travers les Groupes de travailleurs étrangers (GTE) pour favoriser l'entrée des cénétistes directement dans la résistance française, court-circuitant ainsi les volontés hégémoniques sur les espagnols en exil de la UNE (dirigée par le PCE). Action Insurrectionnelles & Participation aux Activités d’un Etat > les Services Secrets Il est arrivé aux anarchistes de collaborer avec des services secrets : ce fut notamment le cas du Groupe Libertador de la CNT pendant la révolution espagnole ; cette intégration de militants anarcho-syndicalistes et anarchistes à des services secrets se fit dans le cadre du gouvernement de coalition, intégré par certains membres de la CNT au prétexte qu’il s’agissait d’un front anti-franquiste. Le groupe Libertador de la CNT, spécialisé dans la recherche d'informations militaires et dans les actions de sabotage derrière les lignes franquistes fut ainsi intégré aux services secrets de la République espagnole, son activité irremplaçable face à l’avancée fasciste, devant être coordonnée avec l’activité de toute l’Espagne anti-franquiste. Ce fut également le cas du réseau O’Leary en france pendant la résistance : cette fois, ce fut un groupe de cénétistes qui organisa d’abord un réseau de passeurs d'hommes dans les Pyrénées pour faire sortir d'Espagne les militants en danger ; il existait alors une 20aines de réseaux de passeurs dans les Pyrénées, tous organisés par les anarchistes espagnols ; l’activité des cénétistes et des anarchistes devenant indispensable à la résistance, celle-ci l’intègre au réseau international de passeurs O’Leary, qui couvre une zone allant de Bruxelles à Lisbonne, ce qui amène les cénétistes à travailler directement avec l'Intelligence service (IS, services secrets américains) et le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA) de Gaulle, mais aussi avec le réseau Sabot et le groupe Combat. Ce réseau permet l'évasion de 1500 personnes dont plus de 700 aviateurs alliés et le passage de nombreux documents, sans compter tout ce qui sert la CNT et la lutte anti-franquiste. Action Insurrectionnelles & Participation aux Activités d’un Etat > Approche Générale Il y a plusieurs façon de contribuer à une Insurrection Libertaire. La participation aux activités d’un Etat, que ce soit dans un Etat ennemi de l’Etat occupant ou que ce soit clandestinement au sein de l’Etat Occupant lui-même, est un moyen qui peut servir la lutte insurrectionnelle : récolte d’informations et de connaissances, de documents, soutien indirect aux militants, espionnage, organisation de sabotages… C’est ce que firent une partie des résistants en france au sein de l’Etat vichyste (distribution de faux-papiers, etc.). Guerre Impérialiste Contre-Insurrectionnelle La classe ouvrière latino a une longue histoire de répression brutale et de résistance héroïque. Les années 1970 et 1980 furent une période de guerre de classe intense qui a vu des régimes militaires brutaux prendre le pouvoir dans virtuellement tous les pays du continent. Leur but était d'anéantir la menace de révolution venant de partis marxistes de masse et de nombreux mouvements de guérilla. Le soutien enthousiaste du gouvernement américain, qui a fourni des armes, de l'entraînement, des renseignements et une aide financière, fut crucial pour permettre à ces régimes de prendre le pouvoir et se maintenir contre la volonté populaire. après les massacres, des lois d'amnistie sont passées, qui « pardonnent » au nom des populations les atrocités commises sous le régime militaire.


Préparation à L’Action Insurrectionnelle et Lutte Anti-Fasciste Dans les années 1980, les régimes militaires d’Amérique latine furent forcés de quitter le pouvoir un par un par des mobilisations populaires et des résultats économiques désastreux. Les anarchistes chilien-ne-s ont été impliqués dans le mouvement populaire pour punir Pinochet. Les anarchistes bolivien-ne-s ont bravés la répression pour travailler contre le gouvernement de Banzer, qui a été élu président en 1997, après avoir dirigé une dictature brutale de 1971 à 1978. Facteurs Susceptibles de Développer la Volonté Insurrectionnelle des Populations Les gouvernements militaires d’Amérique latine et les civils fades qui leurs ont succédés, obéissent inconditionnellement aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (FMI et BM, deux organisations basées aux États-Unis). Ils ont lâché un ouragan néolibéral sur tout le continent. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont été licenciés, se sont vu refuser des services essentiels comme un logement, des soins de santé et l'accès à l'éducation et se sont fait repousser aux limites de la pauvreté. Préparation à L’Action Insurrectionnelle et Occupations de Terres et d’Usines En Uruguay, la FAU a participé à des occupations massives de terres par les sans-abris, des occupations d'usines pour empêcher leur fermeture, ainsi que d'autres campagnes d'actions directes. Préparation à l’Action Insurrectionnelle & Action Anarcho-Syndicale En Irlande, les syndicalistes révolutionnaires James Connolly et Jim Larkin s'efforcèrent dans les années 1910 de réunifier les travailleurs par delà les divisions religieuses sectaires et de transformer le grand syndicat qu'ils dirigeaient, Irish Transport and General Workers' Union, en une organisation syndicaliste révolutionnaire, One Big Union. Les anarchistes ont été actifs en Amérique latine dans les syndicats depuis la fin des régimes militaires, mais à cause des fermetures massives, le mouvement syndical a été grandement affaibli. Néanmoins, au Chili, le CUAC a réussi à créer une influence anarchiste forte et grandissante dans un certains nombre de syndicats. La subordination des syndicats à la politique de l’État, d’autant plus dans une étape révolutionnaire - et peut-être à cause de cela - est une trahison envers la classe ouvrière, une basse manœuvre pour la faire échouer dans le moment historique où elle doit remplir sa mission la plus importante du point de vue socialiste » (anarcho-syndicalistes cubains). Rôle des Syndicats dans l’Action Insurrectionnelle Selon les syndicalistes révolutionnaires irlandais James Connolly et Jim Larkin, le socialisme serait amené par la grève générale révolutionnaire : « Ceux qui mettent en place des organisations syndicales pour répondre aux besoins actuels préparent en même temps la société de l'avenir... le principe du contrôle démocratique fonctionnera grâce aux ouvriers organisés dans des fédérations d'industrie... et l'État politique et territorial du capitalisme n'aura plus ni place ni fonction ». « Les syndicalistes libertaires affirment qu’il n’existe pas de représentation plus naturelle de la classe ouvrière que les syndicats, et que par conséquent, ceux-ci sont appelés à réaliser la transformation économique de la société, en remplaçant, comme dit le vieux mot d’ordre socialiste : « Le gouvernement des hommes par l’administration des choses... ». Les syndicats et les fédérations d’industries, restructurées de façon rationnelle, contiennent en eux-mêmes tous les éléments techniques et humains nécessaires, pour développer pleinement les plans d’industrialisation collective. Face aux arrivistes de la politique révolutionnaire qui prétendent s’emparer de nouveau du pouvoir public, nous maintenons le critère suivant : avec la révolution sociale, non seulement les syndicats ne doivent pas disparaître, mais maintenant, au contraire, en pleine période de réorganisation sociale, les organismes syndicaux ouvriers, qui, de moyens de lutte revendicative se sont transformés en instruments de direction et de coordination économiques, doivent remplir leur rôle le plus important et décisif ». L’insurrection est en effet, pour les syndicats « le moment historique où elle doit remplir sa mission la plus importante du point de vue socialiste : l’administration, au nom de la société tout entière, des moyens de production, et la responsabilité d’organiser la distribution au peuple des produits de consommation nécessaires, aux prix les plus bas et les plus justes » (anarcho-syndicalistes cubains). Préparation à L’Action Insurrectionnelle et Lutte Anti-Policière En Argentine, les anarchistes ont été actifs dans les mouvements contre la brutalité policière, et ont soutenus les vigiles des mères, des filles et des fils de ceux et celles qui ont " disparus " pendant le régime militaire. Préparation à L’Action Insurrectionnelle, Diffusion des Connaissances & Alphabétisation L'OSL argentine a fait de l'alphabétisation et enseigné l'apprentissage des tactiques de l'action directe et de l'auto-organisation parmi des travailleurs et des travailleuses marginalisé-e-s et désespéré-e-s dans les banlieues les plus pauvres de Buenos Aires. Préparation à L’Action Insurrectionnelle & Lutte pour les Droits des Populations Autochtones Au Chili, les anarchistes ont joué un grand rôle dans la campagne militante du peuple Mapuche pour ses droits. En Bolivie, les anarchistes ont soutenu l'insurrection des peuples indigènes et des paysan-ne-s qui a ébranlé l'État en avril 2000. Insurrection Libertaire, Paysannerie & Production Agricole « Les hommes et les femmes de l’Association Syndicaliste Libertaire maintiennent aujourd’hui plus que jamais, la vieille consigne révolutionnaire : La terre à celui qui la travaille. » Nous pensons que le cri classique des paysans du monde entier « Terre et Liberté » est l’expression la plus juste des aspirations immédiates des paysans [...]. Terre, afin de la travailler et de la faire produire ; Liberté pour s’organiser et administrer les produits de leurs efforts et de leur sollicitude, suivant les préférences des intéressés : par l’organisation de fermes collectives, quand cela est possible ; mais toujours suivant la libre volonté des paysans et non imposé par les représentants de l’État, qui peuvent être des hommes très capables au point de vue technique, mais, dans la plupart des cas, ne connaissent pas les réalités matérielles de l’agriculture et ignorent les sentiments, les inquiétudes et les aspirations spirituelles des hommes de la terre. Notre longue expérience des luttes révolutionnaires chez les paysans nous a convaincus que la planification de l’exploitation de la terre, question vitale pour notre peuple, ne peut se concevoir comme un simple processus technique ; en effet, s’il existe des facteurs inertes, la terre, les machines, c’est le facteur humain qui est décisif, ce sont les paysans. [si nous nous


prononçons plutôt en faveur de l’organisation du travail collectif et coopératif, sur des bases essentiellement volontaires, l’aide technique et culturelle doit être apportée comme un moyen - sans doute le meilleur -, qui permettent aux paysans de juger par euxmêmes des avantages et inconvénients présentés par l’exploitation collective, par rapport au système individuel ou familial, et ne pas être employée comme un moyen de contrainte et de force pour imposer l’organisation collective de l’exploitation agricole, ce qui serait, en définitive, jeter les bases de l’échec total de la transformation agraire, c’est-à-dire l’échec de la révolution elle-même, dans son aspect le plus important] » (anarcho-syndicalistes cubains). Associations Libres, Organisation Economiques Insurrectionnelles & Lutte Anti-Bureaucratique Nous sommes, par nature, ennemi de toute forme d’organisation politique, économique et sociale ayant des caractéristiques et des tendances centralisatrices. Nous estimons que l’organisation de la société humaine doit partir du simple au composé, de bas en haut, c’est-à-dire commencer dans les organismes de base : municipalités, syndicats, coopératives, centres culturels, associations paysannes, etc., etc., pour s’intégrer dans les grandes organisations nationales et internationales, sur la base du pacte fédéral entre égaux qui s’associent librement pour accomplir les tâches communes, sans dommage pour aucune des parties contractantes, qui resteront toujours libres de se séparer des autres quand elles estimeront que cela convient à leurs intérêts. Nous comprenons l’organisation sociale [...] dans le sens et sous la forme de grandes confédérations syndicales, paysannes, culturelles et municipales, qui auront à charge l’exécution des décisions de tous leur mandataires, sans avoir d’autre pouvoir qu’exécutif, lequel leur sera confié, dans chaque cas, par les organismes de base fédérés. L’esprit de liberté des peuples ne peut trouver son expression complète que dans une organisation de type fédéraliste, qui établisse les limites de la liberté de chacun, et, en même temps, garantisse la liberté de tous. La centralisation politique et économique conduit, comme nous le prouve l’expérience, à la création d’États monstrueux, supertotalitaires, à l’agression et à la guerre entre peuples, à l’exploitation et à la misère des grandes masses populaires du monde. Pacte Insurrectionnel Confédéral d’Association Economique et Politique Au cours de l’Insurrection, les insurgés élaborent un pacte par lequel ils fondent leur solidarité et en même temps leur émancipation mutuelle. Ce pacte fixe, au-delà des associations libres et des organisations économiques, pose les règles générales, les fondements intangibles sur lesquels reposent l’organisation en associations affinitaires libres et en organisations économiques autogérées. Les syndicalistes libertaires sont partisans des droits individuels. Il n’y a pas de liberté pour l’ensemble, si une partie est esclave. Il ne peut exister de liberté collective, là où l’homme, en tant qu’individu, est victime de l’oppression. Nous disons qu’il est urgent de garantir les droits de l’homme, c’est-à-dire la liberté d’expression, le droit au travail et une vie décente, la liberté de religion, l’inviolabilité du domicile, le droit d’être jugé par des personnes impartiales et justes, le droit à la culture et à la santé, etc., etc. ; sans cela, il n’existe pas de possibilité de coexistence humaine civilisée. Nous sommes contre la discrimination raciale, les persécutions politiques, l’intolérance religieuse et l’injustice économique et sociale. Nous sommes partisans de la liberté et de la justice pour tous les hommes, y compris pour les ennemis de la liberté et de la justice mêmes. Pour ces principes, chaque insurgé fait le serment qu’il risquera sa liberté, et si c’est nécessaire, sa vie. Insurrection Libertaire & Courants Révolutionnaires Autoritaires nous lutterons aussi, sans trêve ni repos, contre les tendances autoritaires qui s’agitent dans le sein même de la révolution. Nous avons été contre la barbarie et la corruption du passé ; nous lutterons contre toutes les déviations qui prétendent amoindrir notre révolution, calquant les modèles super-totalitaires qui écrasent la dignité humaine dans d’autres pays. L’État, quoi qu’en disent ses adorateurs, de droite ou de gauche, est aussi quelque chose de plus qu’une excroissance parasitaire de la société de classes : c’est une source génératrice de privilèges économiques et politiques et, de ce fait, de nouvelles classes privilégiées. Les vieilles classes réactionnaires qui essaient désespérément de reconquérir leurs privilèges abolis, nous trouvent dressés contre elles. Les nouvelles classes d’exploiteurs et d’oppresseurs qui pointent déjà à l’horizon révolutionnaire, également. Génocide des Populations Indigènes > concentration dans les bidonvilles Au Chili, les mapuches sont plus d’un million, parmi eux 300 000 vivent encore dans les campagnes. Dans ces pays, ils sont nombreux à vivre dans les périphéries des capitales et autres grandes villes, dans une situation d’extrême pauvreté, victimes de l’alcoolisme. Ils étaient chasseurs-cueilleurs, et pratiquaient le nomadisme Génocide des Populations Indigènes par des Expéditions Génocidaires Vers 1870-1880, les conquistadores espagnols firent deux expéditions génocidaires contre les mapuches, l’une par l’armée argentine (« Conquête du désert ») et l’autre par l’armée chilienne (« Pacification de l’Araucanie ») ; avec comme résultat de prendre les terres aux Mapuches et de tuer 800 000 d’entre eux. Par la suite, les miliciens et les propriétaires terriens se répartirent ces terres. Génocide des Populations Indigènes par Opposition des Populations Indigènes Pinochet s’opposa au concept de propriété communautaire des terres, créant les forts conflits qui existent aujourd’hui, entre Mapuches même au Chili. Oppression des Populations Indigènes par Lois et Régimes d’Exception La Coordination des communautés mapuches en conflit de Arauco-Malleco fait face à la répression au Chili : il y a de nombreux prisonniers, les régions où il y a une forte présence mapuche (8° et 9° régions) sont pratiquement en état de siège, avec suspension des garanties constitutionnelles. Les Mapuches, comme d’autres peuples originaires de la région, rejettent le concept de propriété individuelle, et luttent pour obtenir la propriété communautaire, ce qui est généralement empêché au Chili, un pays qui ne reconnaît pas le traité 169 de l’Organisation internationale du travail.


Oppression des Populations Indigènes par Criminalisation Médiatique Une forte campagne de presse signale - à tort - des relations entre Mapuches et ex-guérilleros et d’autres choses semblables. Les actions directes contre les entreprises forestières sont criminalisées et de nombreux politiques parlent de « cagoulés aux yeux bleus », pour signaler la présence d’étrangers parmi les mapuches. Dérives Xénophobes & Réactionnaires des Mouvements Insurrectionnels Certaines luttes insurrectionnelles peuvent dégénérer en xénophobie, notamment quand elles sont le fait de populations indigènes ayant subi l’impérialisme et l’oppression génocidaire. Ainsi, les hommes politiques mapuches, les moins représentatifs des mapuches (qui vivent la plupart dans les campagnes) remettent au goût du jour les « autorités traditionnelles » et sèment des discours ethnistes et nationalistes. Pourtant certains mapuches soutiennent qu’avant l’arrivée des Espagnols, il n’y avait jamais eu de lonko, c'est-à-dire de prétendus « chefs traditionnels » des mapuches. En fait, les lonkos sont souvent ceux qui touchent des subsides des agences de l’État (INAI en Argentine, CONADI au Chili). Oppression des Populations Indigènes par Invasion Marchande Les multinationales sont particulièrement actives dans l’oppression subie par les mapuches : les compagnies pétrolières (Repsol-YPF, Total et Chevron) en Argentine, l’exploitation des mines (compagnies canadiennes, etc.), les grandes propriétés de multinationales comme Benetton (qui possède près de 1 000 000 d’hectares en Patagonie argentine), les compagnies forestières au Chili (qui détruisent l’araucaria, une plante qui a aussi une valeur sacrée pour les mapuches, pour la remplacer par des pins alpins et des eucalyptus…). S’y ajoutent une nuée de commerçants qui exploitent le « filon » de l’éco-ethno-tourisme… Approfondissement des Antagonismes au Sein des Classes Dominantes Un moyen d’affaiblir l’Occupant, c’est d’obtenir l’exacerbation des relations entre les différentes fractions des classes dominantes, sans devenir spectateur passifs et captifs de ces confrontations. Destitutions de Gouvernements et Lutte Anti-Autoritaire > « Que se Vayan Todos ! » En Argentine, le mouvement argentinazo a obtenu la chute de deux gouvernements, importants succès qui ont encouragés à nouveau les luttes. Ces destitutions se sont radicalisées avec lors des manifestations la reprise par les insurgés du slogan : « Que se Vayan Todos », ou « Qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’en reste pas un » ! Ainsi une lutte contre un gouvernement s’est prolongée en lutte antigouvernementale intégrale. Les politiciens s’en sont indignés et l’ont déclarée « subversive », les politiciens « progressistes » laissant entendre que les « autoritaires » pourraient en profiter de ces slogans qu’ils préfèrent rapidement juger « démagogiques »… « Que se Vayan Todos » est pourtant bien le cri qui se chante avec le plus de ferveur dans la rue, et contre lequel aucune opposition ne s’exprime dans le “ cacerolazo ”. C’est un cri et un mot d’ordre qui unifie. Les gens commencent à réfléchir sérieusement à la démocratie directe. Les politiciens prétendument « progressistes » poussent des cris d’orfraie et jouent sur la peur pour présenter cette démocratie directe comme « quelque chose qui pourrait devenir autoritaire » ; gouvernement, institutions et certains médias tentent d’empêcher par tous les moyens que la population ne prenne des décisions. On oppose aux gens la formule constitutionnelle : « Le peuple ne délibère et ne gouverne qu’à travers ses représentants ». Les mêmes, qui fermaient les yeux lorsque les militaires violaient la constitution, ne peuvent admettre qu’à présent ce sont les assemblées de quartier, les piqueteros et les chômeurs qui remettent en cause les critères classiques de la représentation. Les leaders des organisations de la gauche « traditionnelle » espèrent que les assemblées vont finir diluées et se donnent pour tâche de les canaliser vers les partis. Les partis d’extrême-gauche ne sont pas disposés à laisser à la population l’opportunité de s’autodéterminer si sa volonté ne coïncide pas avec leur programme… Facteurs Majeurs d’Exacerbation Sociale > ‘’Ajustements Structurels’’ et ‘’Dettes Odieuses’’ En Argentine, le FMI et la Banque Mondiale, qui prônaient auparavant la libéralisation intégrale de l’économie (et la dérégulation), et l’a obtenue. Il ne reste plus rien à privatiser, si bien que face à la violente crise économique argentine, FMI et Banque Mondiale ne peuvent plus rien dire, si ce n’est exiger des ajustements pour le règlement de la « dette »… Pendant que les capitaux et les spéculateurs continuent le pillage du pays. Les gouvernements du pays s’appuient et se vendent plus que jamais à l’impérialisme et aux multinationales, sous l’œil furieux des populations. Les banques sont également mises en cause, toute la population est soignée du mirage d’un prétendu « miracle » attendu des privatisations. Tactiques Contre-Insurrectionnelles > les « Médiateurs » En Argentine, suite à l’argentinazo, l’Eglise catholique et l’Onu ont lancé une « concertation » ; mais celle-ci est passée tout à fait inaperçue dans la population, le discrédit des institutions est total. La sympathie de la population va aux insurgés qui s’opposent aux institutions et au gouvernement, même s’il y a plus de sympathisants des insurgés que d’insurgés… Personne n’a tenu compte de ces bavardage dirigés d’en haut et pilotés par les institutions, et ils n’ont pas été repris dans les assemblées. L’objectif de cette « concertation » est de réhabiliter le corps politique et gouvernemental conspué. Lors de ces « concertations », les libertaires argentins ont décliné toute invitation. Lutte Pré-insurrectionnelle Radicale ‘’Minoritaire’’ Ce qu’a montré l’argentinazo, c’est que l’action déterminée d’une importante minorité peut paralyser la répression si elle est populaire et soutenue par une majorité de sympathisants dans le pays. Ces « petits milliers » sont accompagnés par la sympathie de millions. Tactiques Contre-Insurrectionnelles > les ‘’Canalisateurs’’ Face à la montée d’un mouvement insurrectionnel dans la population, les organisations syndicales, partidaires et institutions les plus « sociales » organisent la récupération de la lutte : en s’imposant comme porte-paroles du mouvement avec la complicité des médias et des classes dominantes, en appelant à la dispersion lors d’actions massives ou décisives des insurgés, en organisant des « consultations » démagogique mais ne correspondant en rien à la démocratie directe, en s’efforçant de tenir les assemblées de quartiers ou de piqueteros (accords préalables concernant les espaces attribués à chaque organisation, comment et où l’on plaçait les


drapeaux et les pancartes, de quelle manière les votes doivent se dérouler, qui préside l’assemblée ; les gens réclament des points que les organisateurs font mine d’accepter jusqu’à un certain moment… mais au moment de voter, fini les bonnes manières : ils imposent ce qu’ils avaient arrangé préalablement par-dessus et en dehors de l’assemblée)…, etc. Ce qui vient d’en bas a beaucoup de force et de ce fait beaucoup se sentent menacés et tentent de le contrôler. Une lutte très dure se déroule entre ceux qui participent et veulent accroître la participation, et ceux qui participent parce qu’ils aspirent à diriger. Tactiques Contre-Insurrectionnelles > les ‘’Programmes d’Urgence’’ Face à une insurrection qui pointe, certains secteurs politiques se mettent à proposer des mesures sociales d’urgence, cherchant ainsi à rallier les populations révoltés à l’Etat et au système gouvernemental : nationalisation des banques, étatisation des entreprises privées, ré-évaluation des retraites, saisies sur les profits des multinationales, pas d’augmentation des prix, non-paiement de la dette extérieure… En Argentine, un programme d’urgence a failli émerger de l’intégration des indications théoriques et techniques apportées par des professionnels et des intellectuels marxistes dans les initiatives et mises en oeuvres des gens mobilisés. Certaines mesures réclamées peuvent cependant être réellement utiles et positives, comme le contrôle direct des usagers et des travailleurs dans le cadre de nationalisation ou d’étatisations… Tactiques Contre-Insurrectionnelles > ‘Grande Peur’’ et Menaces Des discours des chefs de gouvernements et des dirigeants tels que « Le pays est survolé par l’anarchie », « Nous allons vers une guerre civile », « Nous courons le danger d’un bain de sang », « C’est moi ou le chaos », etc., visent à intimider les populations, à les faire douter et reculer… Si la bourgeoisie ne réussit pas à affaiblir ou à décourager la mobilisation par une quelconque méthode, son idée que « l’anarchie est intolérable à n’importe quelle société » implique aussi des projets qui imposent l’ordre à un certain moment. Le fait de laisser planer le doute dans les populations sur l’éventualité d’un coup d’Etat militaire, d’une reprise autoritaire du pouvoir vise le même objectif. Insurrection Libertaire et Lutte Anti-Policière Pendant les 2 ans qui suivent les 19 et 20 décembre de l’argentinazo, les multitudes d’Argentine en fureur brûlent en moyenne un commissariat par semaine. Dans la conscience de base de la société argentine, les décès de jeunes, les enlèvements contre rançon et les vols les plus communs (en somme, ce que nous considérons comme de la criminalité) sont l’œuvre de la police. Ce qui revient presque à évoquer la dictature. Facteurs Majeurs d’Exacerbation Sociale > la Privatisation des Secteurs Vitaux En Bolivie, les multitudes de Cochabamba ont imposé à l’Etat, en avril 2000, d'annuler la privatisation de l'eau, par une révolte à laquelle ont pris part toutes les couches sociales de la ville. À cette occasion, la multitude a supplanté l'État et destitué la figure de la représentation ; le conseil municipal ouvert est devenu l'organe délibératif et exécutif d'une société en rébellion. Tactiques Contre-Insurrectionnelles > la Sécession des Classes Dominantes En Bolivie, face aux insurrection des populations dominées, les classes dominantes de Santa Cruz (la région la plus riche et la plus prospère du pays, mais aussi la plus métisse) menacent de fragmenter le pays. Une attitude très semblable à celle de la bourgeoisie de Guayaquil après l'insurrection indigène de janvier 2000, qui a mis un terme au gouvernement de Jamil Mahuad et occupé pendant des heures quelques installations du pouvoir formel à Quito. Ou en Argentine après les 19 et 20 décembre, quand les gouverneurs provinciaux avaient davantage de pouvoir que les présidents affaiblis qui survécurent à la révolte. Il y a une sorte de vent de dilution de l’Etat qui vient de presque tous les secteurs de la société, y compris ennemis. Préparation de l’Insurrection > Développement de Groupes de Populations Antonomes Pour exister, simplement pour continuer d'être, de plus en plus de pauvres, les exclus, les habitants du sous-sol d’Amérique se donnent, face au démantèlement de l’Etat-providence, des modes de vie qui supposent la négation de l'État à l'intérieur de leurs collectifs, mécanisme qui « naturellement » fonctionne comme « machine de dispersion » contre la « machine d'unification » étatique : des formes de survie qu'ils transforment en alternatives de vie, incluant la production, la santé et l'éducation. Ces communautés d’exclus se constituent à la fois dans le milieu rural et à la périphérie des grandes villes. Tous Colonisés La profonde pénétration du capitalisme dans les zones rurales en Amérique latine provoque des changements économiques, politiques, sociaux et culturels. Cette profonde pénétration de la société par le capitalisme et l’Etat est une œuvre perpétuellement en cours, partout à travers le monde. Oppression des Populations Indigènes & Agrobusiness > Ethnocide, Exode Rural & Dépendance Alimentaire. La culture du soja en Argentine, second producteur mondial après les États-Unis, a provoqué entre 1991 et 2001 l'émigration de 33 % de la population active rurale, outre une forte polarisation économique et sociale et la destruction du patrimoine culturel et naturel du pays. Là où il est cultivé intensivement et extensivement, « le soja laisse des séquelles dévastatrices ». Ainsi, les populations ne peuvent plus cultiver pour elles-mêmes des terres devenues incultes, sont poussées à fuir des zones polluées, saccagées par l’agrobusiness. L'agrobusiness n'affecte pas seulement la souveraineté alimentaire du pays mais aussi ses équilibres politiques. Dans les prochaines années, les exportations de l'agrobusiness continueront à croître, et avec elles le pouvoir politique du secteur, représenté dans le cabinet de Lula par le ministre de l'Agriculture en personne, Roberto Rodrigues. Des gouvernements prêts à tout pour accroître la puissance de leur Etat et de ses capitaux y voient une source de devise. Se sont surtout les multinationales qui accroissent leur emprise sur les Etats et leurs profits ; cette pénétration profonde des multinationales dans la production agricole de l’Etat accroît la dépendance alimentaire de la population, ruine le développement de l’économie d’autosubsistance et d’autosuffisance alimentaire, si l’on entend par ces termes une véritable autonomie économiques et sociale des populations. Au Brésil, le Mouvement des Sans-Terre constate que les grandes entreprises de la campagne brésilienne concentrent plus la terre et le revenu, qu'elles


n'engendrent pas d'emplois et d'aliments et que leurs exportations sont destinées à payer les intérêts de la dette externe qui n'en finit jamais de croître. C'est pourquoi il soutient que « les Sans-terre ne luttent plus seulement contre la grande propriété rurale » et que maintenant « leur principal ennemi est l'agrobusiness ». Et il conclut : « La grande propriété rurale improductive est louée pour des plantations de soja. Cela n'engendre pas d'emploi et ne dynamise pas l'économie locale ». De ce processus absurde, les acteurs sont reconnaissables : latifundiaires, Etat, multinationales. Une fois de plus, les paysans trouvent sur le chemin de leur oppression l’Etat. Alors que le Brésil exporte plus de produits agricoles bruts, il importe de plus en plue de produits agricoles transformés. Il s'agit du même processus de « re-primarisation » (brut contre transformé…) des exportations que l'Argentine a enregistré depuis l'application du modèle néolibéral au début de la décennie de 1990 sous le joug de la Banque Mondiale et du FMI. De son côté, l’Etat bananier distribue de manière inégalitaire l’aide publique agricole : les petits propriétaires terriens reçoivent la portion congrue, les latifundiaires le gros du magot. La tendance est donc à l’accroissement de la taille des exploitation, avec pour corollaire la diminution drastiques des besoins en main-d’œuvre, qui va mettre de nombreux travailleurs ruraux sur la paille, et accessoirement de nombreux petits propriétaires terriens en faillite. Oppression des Populations Indigènes & Agrobusiness > Multinationales & Paysans luttent pour la terre Les paysans et les Sans-terre brésiliens font face à un ennemi puissant qui essaie de les expulser des zones rurales. La capacité des grandes multinationales agricoles d'accroître leur occupation des terres est aujourd'hui beaucoup plus grande que celle des paysans de les récupérer. Mançano Fernandes assure que dans la zone la plus conflictuelle de l'Etat de Sao Paolo, le Pontal do Paranapanema, les Sans-terre ont récupérés en dix ans 100.000 hectares, sur lesquels se sont installées cinq mille familles. Mais la progression récente du soja dans la même région a occupé 100.000 hectares de plus en à peine deux ans. En occupant activement les propriétés des latifundiaires, les multinationales détruisent l’argument des sans-terre visant le caractère improductif des grandes propriétés terriennes. L’Etat, c'est-à-dire les classes dominantes brésiliennes, en signant ce pacte avec les multinationales, affichent un souverain mépris à l’idée d’une « libération nationale » à laquelle ils pourraient aliéner les populations contre les multinationales et le néo-colonialisme : l’Etat brise de lui-même tout espoir pour les populations du Brésil de voir se réaliser une révolution sociale interclassiste et nationaliste. Tant mieux, les sans-terre n’ont surtout pas besoin de la bourgeoisie brésilienne pour mener leur lutte ! par ailleurs, il s'agit de mettre en question le caractère de la production : soit elle s'oriente vers le marché international, soit vers les besoins de la population. Préparation de l’Insurrection Libertaire & Luttes Paysannes La tactique des occupations s'accentue vers les zones de l'agrobusiness. Cela suppose une confrontation inédite, non seulement avec la vieille oligarchie décadente des propriétaires fonciers, mais avec le secteur néolibéral plus puissant. Ce virage dans les luttes sociales rurales met le mouvement face à des défis inédits, qui peuvent l'amener à accentuer sa confrontation avec le système. Les luttes développées au cours de l' « avril rouge », le mois pendant lequel environ cent fermes ont été occupées, signale clairement que l'autonomie du MST ne se décompose pas mais qu'elle garde toute sa vigueur. Mais les Sans-terre ne cherchent pas non plus l'affrontement direct avec le gouvernement. D'une certaine manière, ils construisent un nouveau scénario, plus complexe que le précédent mais qui à son tour ouvre de nouvelles possibilités d'approfondir la lutte qu'ils mènent depuis plus de 20 ans. Insurrection Libertaire & Autorité de Hiérarchie C’est l’autorité comme possibilité de donner des ordres, de commander. Abolition pure et simple de toute hiérarchie. Insurrection Libertaire & Autorité de Compétence L’autorité de compétence est liée au savoir, au savoir-faire, à l’expérience. La notion d’autorité de compétence renvoie à l’idéologie méritocratique. Dans les activités humaines organisées de manière autoritaire, les « compétences » fondent les positions, intangibles. Ce n’est pas le principe de l’organisation libertaire : là où il y a compétence, il doit y avoir partage et transmission, et rotation des tâches, personne n’occupant durablement une position à travers la désignation par les populations de mandataires. « L’autorité de compétence » peut être à la fois une possibilité d’exercer un pouvoir sur autrui. C’est donc une des formes d’autorité les plus difficiles à combattre. Insurrection Libertaire & Lutte Anti-Autoritaire Des comportements autoritaires, qu’il faut abolir de la manière la plus intelligente qui soit, restent fréquents dans les groupes libertaires qui existent à l’heure actuelle. Parmi les insurgés également, il peuvent surgir : 1°) non-respect des personnes par l’imposition de tâches, par l’obligation de présence, par la demande puissante qui impose de rendre des comptes sur le degré d’investissement pour la cause ; 2°) condamnation des mœurs et comportements minoritaires par les détenteurs des mœurs majoritaires (vocabulaire employé, la manière de réagir à certains événements, l’attitude en certaines situations, les goûts culturels, la façon de s’habiller, la manière de s’amuser) ; 3°) L’énergie humaine perdue, gâchée, le temps perdu dans les débats stériles, le sentiment d’impuissance et de désespoir que cela provoque. L’idée libertaire, elle aussi, tend à s’autodétruire en ayant une praxis (une façon de lier théorie et pratique) non conforme à ce qu’elle énonce sur la question de l’autorité. Il faut faire disparaître dans nos fonctionnements de groupe « l’argument d’autorité ». Nos structures collectives ne sont pas celles de la société ordinaire, mais malgré notre condamnation de l’institution, des institutions, en particulier de l’État, malgré l’affirmation fréquente du refus des lois, nous ne pouvons pas nous passer d’institutions ni de lois. La condamnation s’exerce d’abord, au niveau interne, par des choix pour certaines idées ou actions. Parfois, cela se traduit par l’exclusion de personnes ou par le refus de travailler avec certaines personnes. Pour résoudre le problème, si cela est possible, nous essayons de pousser ces personnes vers la sortie. Souvent, nous installons un climat, une ambiance qui les dévalorise, les isole, les met à l’écart, les rejette. Il nous arrive de prononcer des anathèmes, des sanctions, qui ont une forte charge symbolique, un contenu moral très fort. Les débats prennent souvent la forme de discussions théorico-politiques, où la question de l’orthodoxie est en jeu. La radicalité est un enjeu très important. Être radical donne la clé de la puissance sur les autres en interne et à l’extérieur. La possession de la radicalité autoproclamée permet de prononcer des condamnations sur les personnes ou les groupes jugé/es trop mous ou décalé/es avec l’orthodoxie du moment. L’exercice de la violence symbolique existe dans les groupes et entre les groupes. La façon dont nous parlons des autres libertaires est significative de la manière, dont nous nous percevons et dont nous qualifions les « autres », les « mauvais/es ». Le rire et la connivence que provoquent certaines allusions sont significatifs de notre attitude. Souvent, nous nous élevons facilement au-dessus des autres en les rabaissant, en les déconsidérant, en mettant en oeuvre des stratégies d'infériorisation, en pratiquant des mises à mort symboliques. La critique du socialisme autoritaire a montré que les


moyens font partie des fins. La méthode léniniste, considérait que, d’une certaine façon, la fin justifiait les moyens. Les libertaires se demandent au contraire si les moyens ne sont pas plus importants que les fins qu’ils sont censés servir. L’identification des personnes à des institutions est un élément qui est significatif de la subsistance de l’autorité. Si nous posons des questions sur l’organisation, tout de suite, c’est vécu comme une attaque personnelle, une mise en cause inadmissible des personnes, un doute sur leur engagement, leur sincérité. Nos affects, nos émotions sont mobilisés dans notre vie militante. La biopolitique capitaliste mobilise la subjectivité, le mental pour faire fonctionner la domination du capitalisme avec des nouvelles façons de dominer, d’obtenir la soumission des corps et des esprits, et c’est aussi avec cette biopolitique que nous devons rompre. La militance nous fournit beaucoup d’occupations qui atténuent l’angoisse métaphysique de vivre dans un monde absurde et destructeur, triste et froid. Nos emblèmes, nos drapeaux, nos sigles, nos images nous donnent accès à des places et des significations en contrepartie de notre soumission. Nous nous soumettons sans contrainte et inconsciemment, c'est-à-dire sans nous en rendre compte. Ce faisant, nous créons la place des maîtres alors qu’officiellement, consciemment de façon raisonnée, nous cherchons à détruire le ou les maîtres. Sans le vouloir, nous renforçons les chefferies et leur permettons de se reproduire et de fonctionner en notre sein. Pour exercer une autorité efficace dans notre monde « démocratique et libéral », avant toute chose, il est nécessaire de déclarer libre la personne que l’on veut soumettre ou contraindre à un comportement. Dans notre milieu militant, la liberté étant officiellement la règle, ceci ne pose aucune difficulté. Ensuite, nous devons fournir à la personne en question des grands idéaux pour lui permettre de rationaliser sa soumission, lui offrir des raisons qui vont justifier son engagement. Nous faisons cela régulièrement en invoquant nos grandes idées libertaires pour justifier notre fonctionnement. En théorie la patriarchie n’est pas compatible avec l’anarchie, mais en pratique elle existe encore et toujours. Le genre et le machisme se portent bien dans notre milieu. Il est facile de constater qu'avoir raison, c’est souvent être le plus fort. Si l’on veut se rendre compte de tout cela, il suffit d’observer qui parle en réunion, qui centralise les débats, qui prend les notes, qui a de l’influence et qui n’en a pas, qui est chargé/e de certaines tâches pratiques. Certaines tâches sont nobles et réservées souvent en priorité aux chefs, d’autres sont plus triviales et sont le lot des militant/es de base. L’instrumentalisation des personnes militantes est banale, l’obéissance quotidienne. L'esprit de camaraderie vient en contrepartie du sacrifice, la soumission est justifiée pour la cause. Nous essayons de mettre en oeuvre la rotation des tâches, le fédéralisme, l’abstention amicale, le mandatement pour des tâches précises, pas un mandatement sur les personnes, ce qui, en principe, permet de ne pas tomber dans les travers de la représentation. La recherche théorique sur l’autorité parmi nous demande une certaine objectivité, dans notre cas, notre subjectivité est prise à la fois dans les filets de la biopolitique de la domination capitaliste et dans celle de la biopolitique libertaire. Nous essayons de capter les valorisations symboliques pour nous-mêmes et de gonfler démesurément notre ego. Voilà comment un nnitzschéen comme Coutant aborde la question de l’autorité : « Comment vivre une fois que l’on s’est confronté au fait que notre construction de sens est la réponse à la nécessité d’une illusion ? Une fois que l’on s’est rendu compte que nos valeurs sont l’habillage de notre vie, rien de plus, comment continuer ? Ce constat peut être amer, mais cela ne veut pas dire que tout se vaut, cela permet d’assumer qu’il n’y a pas de fondements extérieurs à la question du sens, que celui-ci vient du dedans de l’humanité, qu’il n’existe pas d’absolu, que nous n’avons aucune certitude sur nos choix, nos réalisations. » Nous passons notre temps à dénoncer les effets du capitalisme sur les humains et nous serions incapables d’admettre ses effets suer nous-mêmes ? La croyance en la vérité, en la radicalité que nous posséderions seul/es est la base de la violence symbolique si présente dans le milieu militant. Celle-ci s’appuie beaucoup sur les autres pour exister, c’est souvent en opposition aux autres que notre valeur augmente, devient si haute, que l'on croît devenir supérieur. Au contraire, je présuppose que nous pouvons vivre ou essayer de vivre nos valeurs sans trop d’illusions et en essayant avec ce qui dépend de nous. Cette voie me semble plus propice à donner de la valeur à l’éthique libertaire, qui, en ce sens, est une biopolitique, une vie politique, une politique de la vie, une politique pour la vie, une biopolitique libertaire. Règle de base de l’action en Zone Occupée Avant de partir en action, débarrassez vous de tout ce qui pourrait permettre aux flics de vous embarquer dans le cas d'un contrôle avec palpation : couteau, shit etc. Avoir sur soi une pièce d'identité peut aussi éviter une vérification d'identité au poste (4 heures max). Le fait de courir en groupe dans la rue peut être considérer en soi par les forces de l'ordre comme un « trouble de l'ordre publique », ça leur suffit pour intervenir parfois. binômes et trinômes les binômes et trinômes sont des groupes affinitaires d’individu-e-s se connaissant. Au cours des actions, chaque personne d'un de ces petits groupes affinitaires doit bien garder à l’œil les autres personnes qui le compose. On évite ainsi que des personnes isolées se perdent, ou se fasse attraper par des flics (dans un tel cas si les flics sont en sous nombre la force du groupe ou même d'un petit groupe affinitaire peut être de récupérer une personne en train de se faire embarquer...) Déplacement et Orientation en Zone Urbaine Occupée A chaque intersection, pour décider dans quelle rue aller, les personnes mandatées comme éclaireurs font un signe convenu, ou tout autre moyen discret. Eviter les grandes avenues et les boulevards. Circuler plutôt dans les ruelles en choisissant de couper les grandes rues à angle droit. Vérifier s‘il y a des flics au bout de la rue, si c’est un cul de sac, etc. Le groupe peut ainsi partir à la « dérive » (situation de fin de manif ou d'émeute) tout en gardant sa force de groupe face à la répression possible. Disparition en Zone Urbaine Occupée Avec une clé de facteur, il est possible de disparaître dans les entrées d’immeubles fermées avec un digicode. Chaque groupe doit en être équipé. Si cette disparition s’effectue en groupe, les personnes du groupe doivent trouver un moyen de s’avertir du moment de disparaître. Pour être efficace la disparition doit se faire soit juste en tournant le coin de la rue pour que les poursuivants (flics ou autres) ne s'en rendent pas compte, soit en cassant la distance par une accélération de tout le groupe suivit de la disparition. Normalement la clé de facteur permet que les poursuivant ne rentrent pas trop facilement (ou pas du tout) dans l'immeuble pour vous suivre (s’ils ont seulement repéré où vous avez disparu-e-s). Dans le cas d’une disparition marquant la fin d’une action d’émeute, changer d'apparence (retourner vêtements ou en mettre d'autres) et attendre un moment pour être sûr qu'il n'y a plus de menaces dans la rue pour sortir de l'immeuble. Une fois sorti-e-s ne pas rester seul-e-s dans la rue, les binômes / trinômes servent aussi à ce moment.


Dispersion et Eclatement en Zone Urbaine Occupée Le groupe entier éclate en binômes ou trinômes, qui prennent chacun une voie différente, ou se cachent. Si c’est possible, les binômes / trinômes peuvent se fondre dans la foule. Si l’objectif reste de se regrouper plus tard, ne pas trop s’éloigner des autres binômes pour les garder en vue, et éventuellement pouvoir les secourir, mais il est aussi possible de se fixer un rendez-vous à l’avance. S’il doit y avoir une dispersion, il faut que ce soit le groupe qui en ait l’initiative. La cible d'action Avant de partir en action en groupe, on convient d’un lieu et d’une heure de rendez-vous. Quoiqu’il arrive au groupe au cours de l’action, la cible est son point de reconstitution.

Tendances Autoritaires dans l’Action Insurrectionnelle Libertaire Leadership des vétérans, militantisme exhaustif et prenant, assemblées interminables qui font fuir celleux qui débutent. Le mouvement autonome ne prétend posséder aucune vérité, et que non seulement il tolère, mais il favorise la divergence. Nous n’aspirons pas à une organisation où tout le monde pense pareil, mais à l’extension de l’auto-organisation et de l’autogestion. Il faut prendre en compte la tendance “naturelle” à la formation d’élites ou de bureaucraties, et la combattre en s’efforçant de limiter toute délégation exécutive et de faire tourner les tâches et les postes. Peu après la répartition de tâches, des “spécialistes” peuvent se former, et une compartimentation des connaissances peut apparaître, démolissant la base de la participation : l’information égalitaire. Pour corriger ces tendances il faut pratiquer la rotation dans les tâches. C’est une bonne manière de conférer à tout le groupe la même information, la même capacité de décider et la même nécessité de se préparer. Quand, pendant l’intervention d’un-e camarade, un-e autre sourit ironiquement, se prend la tête dans les mains, soupire, fait des commentaires avec lae voisin-e ou prend un air dégoûté, ille prend sans détour cellui qui parle pour un-e con-ne. Il vaudrait mieux qu’ille parle et donne son avis, quand vient son tour, pour qu’il puisse être réfuté et argumenté, au lieu d’engendrer des malaises, des situations inconfortables, ou simplement de sévères et compréhensibles réactions. Quand on ne répond qu’à des critères d’efficacité, on tombe dans la création de petites élites de spécialistes, accompagnées d’une “masse” de domestiques qui ne comprennent rien de plus que ce que leur ordonnent les expert-es : certain-e-s pensent, d’autres exécutent. L’agressivité en réunion est une “stratégie” comme une autre pour prendre les devants, en réduisant le débat, en le polarisant sur deux positions, et en obligeant les gens présents à se positionner dans l’une ou dans l’autre. Pour moi les “conspirations” préalables d’un groupe sont les plus dangereuses. On passe des accords tacites pour convaincre une assemblée, en accaparant les tours de parole, en exprimant le même discours avec des tons différents pour qu’il semble y avoir une convergence spontanée de l’opinion de différentes personnes, depuis les plus agressives jusqu’aux plus douces et courtoises. Préparation des Insurgés à la répression La répression s’abat impitoyablement sur un mouvement qui trop souvent n’a pas su gérer de façon adéquate les risques que comportent son défi au système. Lutte contre le Culte de l’Organisation ou du Groupe Nous ne devons pas devenir des militant-e-s révolutionnaires qui croient aveuglément en leurs organisations, les considérant comme porteuses de vérités absolues, les convertissant en objets de culte, et accomplissant en leur nom des barbaries injustifiables. L'organisation qui devient une fin et cesse d'être un moyen, l'organisation qui se sacralise doit être abandonnée par tous au plus vite et sans hésitation. Il faut éviter au maximum les contradictions entre les objectifs -ou propositions politiques- et les moyens -ici, l’organisation-, sinon les objectifs finiront par s’adapter aux nécessités de l’organisation. La structure cessera d’être un outil et deviendra une fin en elle-même. Il faut savoir tuer une organisation à temps : la structure doit pouvoir s’auto-dissoudre. Elle ne doit pas mourir et renaître chaque jour, il n’est pas bon qu’elle existe au-delà de ses objectifs concrets. Gardons en mémoire les structures qui sont nées pour être libératrices et participatives, et qui se sont transformées en bastions du sectarisme et des dogmes. Nos structures doivent exister, se formaliser et s’entretenir mais elles doivent aussi être disposées à disparaître. Et pour ce qui concerne l’héritage que laisseront ces structures, si elles savent collectiviser leur expérience et transmettre leurs propositions, ses successeurs l’auront déjà acquis. Groupes Occasionnels, Situationnels Pour faire quelque chose il n'est pas nécessaire de tout partager, il suffit de partager ce qu'on décide de faire en commun. Le corollaire est qu’il est possible de former des groupes purement occasionnels, le temps d’une action par exemple. Ce type d’association est particulièrement souhaitable lorsque se présente une situation particulière, éphémère, nécessitant une décision et une action rapides, dans un cadre de large improvisation qu’impose la situation. Elle est également souhaitable lorsque des antagonismes interviennent dans une situation d’urgence entre insurgés. Préparation de l’Insurrection Si elles semblent au premier abord « spontanées », les insurrections sont le fruit de long processus de maturation, de réflexion des populations, de propagande révolutionnaire, de subversion, qui reste sous-terrain jusqu’à l’insurrection, ou plutôt un processus souterrain, qui se révèle à la fois à tous (également à ceux qui en sont les porteurs) au moment de l’insurrection, qui sont l’incarnation de ce processus antérieur. Les explosions révolutionnaires au début du 20° siècle dans la campagne andalouse n'avaient rien de spontané, elles avaient derrière elles des années de propagande, d'actions et de travail constants et enfouis, qui devinrent visibles avec l'insurrection. Lutte Anti-Carcérale Si un groupe veut faire un travail contre les abus dans les prisons, il devra avoir un local où se réunir, un avocat à qui recourir, des moyens économiques pour entretenir son activité, et durer quand même plus de quelques mois. Comment aspirer à ce que les prisonnier-e-s affrontent les prisons s'illes n'ont pas la moindre garantie qu'illes ne seront pas seul-e-s quand viendra la répression, s'illes n'ont aucune structure pour les défendre ?


Lutte Anti-Autoritaire et Circulation de l’Information Si l'information, les mécanismes internes, etc., sont à la portée seulement des personnes qui sont constamment dans le coup, et donc ne se basent que sur les rapports personnels, sans prendre en compte les gens qui n'ont pas le même rythme ou les mêmes "affinités", on enlève à beaucoup de personnes la possibilité de décider en conditions égales. Parfois l'égalité des chances dans nos organisations n'est pas plus que rhétorique. Il est pathétique de voir certains groupes autogérés incapables de commencer une réunion ou un débat avant que celui ou celle “qui est au courant” n’arrive parce que le reste du groupe n’a pas d’idée ni d’initiative. Qui n’a jamais ressenti la frustration d’arriver à une réunion et d’avoir à attendre le/la dégourdi-e de service, parce qu’on ne sait rien et qu’on ne peut rien faire ? Si les mécanismes sont clairs, les mandats définis, et les formes de discussion établies, la vigilance envers les délégué-e-s et leur contrôle peuvent être effectifs. S’il y a des compte-rendus, des rôles, si ceux-ci tiennent le groupe au courant, régulièrement, des initiatives et du travail réalisé, quand quelqu’un-e manque, les autres, après s’être dégourdi-e-s, peuvent continuer le travail. Quant à faire des compte-rendus, ce n’est un plaisir pour personne, mais comme c’est pratique d’être au courant de ce qui a été discuté quand on n’a pas pu assister à une réunion ! Comme c’est pratique de savoir qu’on ne décrochera pas complètement du groupe juste parce qu’on a dû travailler ou partir ou penser à d’autres choses pendant quelques jours ! Lutte Anti-Autoritaire et Anti-Assembléisme Libertaire L’assemblée n’est pas la panacée de la démocratie directe. La panacée de la démocratie directe, c’est quez chacun pense et décide par lui-même, ce qui n’interdit pas le débat, la confrontation avant la prise de décision. Mais dans les conditions actuelles, rien n’oblige à une prise de décision par rassemblement ; il peut y avoir dissociation du temps du débat et du temps de la décision. L’assembléisme répond à un mode d’organisation qui n’est pas libertaire, qui reste un mode de représentation, où les idées majoritaires, même décidées directement par la base, représentent tout le groupe, majorité comme minorité. C’est un système coercitif, c'est-à-dire producteur de coercitions. Nous libertaires voulons une organisation émancipatrice. A commencer par ne pas associer de force des gens pour les transformer ensuite en majorité et minorité, mais nous laisser mutuellement libre de nous associer à partir de nos affinités, sensibilités, pour ensuite fédérer nos associations sur le même principe. Les assemblées reconduisent de nombreuses formes de domination : Toutes les personnes assistant à une assemblée n’ont pas la même facilité d’expression, ne s’expliquent pas aussi bien les unes que les autres, n’ont pas le même soutien des autres personnes présentes ; tout le monde ne peut pas être présent, certains groupes s’organisent pour manipuler l’assemblée (se répartissant dans la salle de manière à ce que beaucoup de personnes paraissent partager leurs idées...). Un vote, qui donne la parole à la majorité, ne peut pas être considéré comme démocratique quand il oblige l’ensemble, y compris les opposant-e-s, à se plier à la décision des plus nombreux-ses. L’objectif est plutôt alors l’épuisement du débat vers le consensus. Une proposition qui n’est pas acceptée au niveau d’une fédération peut être mise en pratique au niveau des associations affinitaires, sans que cela implique les autres ; de même, une majorité de groupes peut mettre une proposition en marche sans obliger les autres à la suivre. Des Associations Libres aux Fédérations Libres La fédération, doit par rapport aux associations affinitaires hétérogènes, permettre la construction, autour d’objectifs, de la ou des structures qui nous faciliteront le travail, nous rendront plus forts dans notre hétérogénéité.


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