Prïz2nöt ~ guerre sociale notes critiques et de synthèse 2 8p

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http://fr.wikipedia.org : articles « guerre asymétrique », « résistance », « guérilla » et « lutte armée » Jean-Guillaume Lanuque, « Action Directe. Anatomie d’un météore politique » Emission « Le Vagabond aux yeux souriants. Portrait de Cesare Battisti » par Hubert Artus ; Cesare Battisti sur « Mauvais genre », France Culture Parti Communiste d'Inde Marxiste-Léniniste / Guerre populaire, « Expériences de la lutte armée en Inde », 5 avril 1996 Liste de Groupes Armés de Partisans France, Forces françaises de l'intérieur (FFI, 1940-1944) Pays Basque, Pays basque et liberté (ETA, depuis 1959) France, Organisation armée secrète (OAS, années 1960) Irlande, Armée républicaine irlandaise (IRA, années 1970) Corse, Front de libération nationale de la Corse (FLNC, 1976-) Québec, Front de libération du Québec (FLQ, 1970) Espagne, Mouvement Ibérique de Libération (MIL, 1970-1973) Espagne, Groupes d'Action Révolutionnaire Internationalistes (GARI, 1973-1977) Armée de libération symbionaise (ALS, 1973-1975) Noyaux Armés pour l'Autonomie Populaire (NAPAP, 1977-1978) Allemagne, Fraction Armée Rouge (RAF, 1970-1996) France, Action directe (AD, 1979-1987) Italie, Brigades Rouges (BR, depuis 1970) Liste de Groupes Armés Fascistes ou Intégristes Monde, Al Qaïda (depuis les années 90) Algérie, Groupe islamique armé (GIA, années 90) France, Honneur de la Police France & Algérie, Organisation de l’Armée Secrète (OAS, années 60) Définition et Principes de la Guérilla Combats en petits groupes, mobiles et flexibles pratiquant une guerre de harcèlement, d'embuscades, de coups de main menée par des unités régulières ou des troupes de partisans sans ligne de front. C’est une des plus anciennes formes de guerre dissymétrique, mais du faible au fort avec des cibles militaires (guerre asymétrique) ; La guerre asymétrique est toujours celle du faible au fort, à la différence de la guerre dissymétrique, avec des cibles collatérales faibles et sans défense, comme le fils pour le père, la population et l'institution civiles pour l'autorité contestée avec ses forces policières et militaires. la guérilla a pour but politique de renverser une autorité contestée par de faibles moyens militaires très mobiles utilisant les effets de surprise et avec une forte capacité de concentration et de dispersion. Souvent, il y a confusion entre guérilla et commando dont la similarité est dans la tactique et la différence dans la stratégie à la fois militaire et psychologique pour atteindre le but de renverser un gouvernement. La guérilla est une guerre de conquête du cœur et de l’esprit. Lorsque le cœur et l’esprit sont touchés, l’animal social est acquis sans recevoir nécessairement une seule balle ou un seul éclat d’obus. Différence entre Guérilla et Terrorisme Contrairement au terrorisme, la guérilla ne vise pas les civils. Principaux Théoriciens de la Guérilla Parmi les théoriciens de la guérilla, on peut citer Abdel-krim el-khatabi, Thomas Edward Lawrence, Mao Zedong et Che Guevara. Groupes et Mouvements Etudiés Vietnam, Armée Populaire Vietnamienne Guérilla et Propagande La nature et l’environnement de la guérilla ne permettent pas des opérations psychologiques par des médias de masse de haute ou moyenne technologie, comme le cinéma, la radio et la télévision. Par la conquête du cœur et de l’esprit, la guérilla se réfère bien plus aux contacts humains directs de la “propagation épidémique” de proche en proche sur le terrain, comme une contagion pour éveiller les consciences, plutôt qu’à une “irradiation” à partir d’un centre avec des médias de masse entre des personnes qui ne se connaissent pas et ne se reconnaissent pas. Un exemple de “propagation épidémique” est la rumeur qui se répand de proche en proche, comme une contagion, entre des personnes qui se connaissent et se reconnaissent. Guérilla et Lien Social La défaite de Che Guevara en Bolivie peut s’interpréter comme le résultat de la coupure, l’absence de relation et de soutien dans la population locale. La confiance de la population dans la guérilla est un élément essentiel de la réussite de la guérilla. Zones Libérées et Projet Sociétal Les zones libérées sont pour la population une illustration de ce que la guérilla propose concrètement comme nouveau lien social, comme nouveau « contrat social ».


Bureaucratie Occupante & Autogestion Clandestine Lors de la guerre d’Indochine, puis du Vietnam, ainsi qu’en france sous l’occupation, la Résistance a développé des « hiérarchies parallèles » clandestines, qui ont eu un rôle majeur dans l’échec des régimes vichystes et coloniaux ; dans une guérilla libertaire, il ne peut être question de ce type de hiérarchie, mais en revanche, il est question de l’organisation par la population de sa propre autogestion, de manière clandestine. Guérilla Non-Violente Délaissant la lutte armée au profit de la non-violence active dans la philosophie indienne, la guerre politique d’indépendance de l’Inde a bien été une guérilla, avec un objectif politique délimitant les stratégies possibles de confrontation, de négociation et de revendications, qui se déploient dans des tactiques de propagande (mise en évidence de l’exploitation et de l’oppression pour obtenir un soutien local et international, notamment) ; cette « petite guerre des pauvres » a ébranlé l’Empire britannique ; chaque vague de répression tentée par l’administration coloniale britannique contre la désobéissance civique témoigne de son caractère oppressif et la discrédite aux yeux du monde entier. Tactique de la Guérilla Les tactiques de guérilla sont fondées sur l'intelligence (dans la signification militaire), l'embuscade, la tromperie et le sabotage. Elles visent à déstabiliser l'autorité établie par de longues confrontations de faibles intensité (d'où la dénomination moderne de Guerre de basse intensité). Dans le cas d'un occupant étranger impopulaire, le recours à la guérilla peut rendre prohibitif le coût de maintien d'une présence coloniale et entraîner son retrait. Lutte Contre la Collaboration, Guérilla et Guerre Civile Les civils sont les premières victimes de représailles pour collaboration. De tels crimes sont condamnés par le commandement ou un tribunal de la guérilla. En revanche, les situations de guerre civile conduisent parfois les deux camps à commettre des atrocités contre les civils. Dans une guérilla libertaire, il ne peut être question de « tribunaux de la guérilla » et encore moins de condamnation par un quelconque « commandement ». En revanche, la poursuite des traîtres et des collaborateurs peut-être menée, avec l’aide de la guérilla, par les populations elles-mêmes, directement, la guérilla veillant au respect à l’égard de ces collabos de règles et de droits communs à toutes les populations insurgées participant à la lutte. Les situations de guerre civile ne peuvent faire exception au respect des ces règles, et il ne peut être question pour une guérilla libertaire de commettre des « atrocités » parmi les populations civiles. Convention de Genève & Reconnaissance du Statut de Combattant aux Guérilleros Les régimes autoritaires qui se multiplient sur la planète se trahissent entre autre par leur empressement à qualifier de « terrorisme » toute forme de résistance et de lutte de la population contre leur domination ; cette qualification de « terroriste » a des conséquences immédiates en terme de droit de la guerre : elle évite de reconnaître aux guérilleros le statut de combattant, que les Etats autoritaires voudraient réservés aux « troupes régulières », c'est-à-dire aux troupes inféodées à leurs régime ; mais le premier protocole additionnel de 1997 des conventions de Genève (qui régit aussi bien les guerres contre une puissance étrangère ou coloniale, les régimes autoritaires ou entre états) reconnaît comme combattant celui qui, en raison de la nature du conflit ne porte pas d'uniforme, aussi longtemps qu'il porte des armes ouvertement pendant des opérations militaires. Cela pourrait donner aux guérillas sans uniforme un statut de combattant dans les pays signataires. Soutien de la Population et des Sympathisants La guérilla, qu’elle soit urbaine et rurale, s'appuie sur des sympathisants qui l'approvisionnent et la renseignent. Les guérillas rurales opèrent dans des régions propices aux couvertures et à la dissimulation, notamment en forêt dense et montagneuses. La guérilla urbaine se fond dans la population mais est dépendante de l'aide de citadins. Soutiens Extérieurs de la Guérilla Une assistance étrangère sous forme de soldats, armes, sanctuaires, ou au moins, de témoignages de sympathie accroît l'efficacité d'un mouvement de guérilla, mais cette « ingérence étrangère » peut être utilisée par les autorités en place pour inspirer un sentiment nationaliste à la population et discréditer la guérilla. Phases Stratégiques de la Guérilla Selon la théorie maoïste de la guerre du peuple, celle-ci se subdivise en 3 phases stratégiques : 1°) le harcèlement symbolique, au cours duquel les guérilleros obtiennent le support de la population à travers d'attaques contre la machine gouvernementale et par la diffusion de propagande ; 2°) le harcèlement militaire et la guerre d’usure, avec la montée en puissance des attaques contre le pouvoir militaire et les institutions vitales ; 3°) les offensives décisives, où le combat conventionnel est employé pour prendre les villes, et déborder le gouvernement. Bibliographie « Voyage dans 40 ans de guérillas », Gérard Chaliand, Lignes de Repères, Paris, 2006, ISBN 2915752133 « Terrorismes et guérillas », Gérard Chaliand, Flammarion, 1985 « Stratégies de la guérilla, anthologie historique de la longue marche à nos jours », Gérard Chaliand, Mazarine, Paris, 1979, ISBN 207-035497 « Mondes rebelles », dir. J.-M. Balencie et A. de La Grange, présenté par J.-C. Rufin, Ed. Michalons, 1999. ISBN 2841861422 « La guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur », Jacques Baud et Christine Lorin de Grandmaison, Éditions du rocher, 2003, ISBN 2268044998


notion de ‘Guerre Asymétrique’ Cette notion fumeuse, qui est au fondement de l’idéologie militaire américaine visant accessoirement à assimiler toute forme de résistance avec du terrorisme (stratégie qui fut également celle du régime nazi et de nombreux régimes fascistes…) a été inventée par le Général Wesley Clark à l’occasion de la guerre au Kosovo, à propos de la seconde Intifada. la guerre asymétrique est une guerre qui oppose la force armée d'un État à des combattants matériellement insignifiants, qui se servent des points faibles de l'adversaire pour parvenir à leur but. Ce sont soit les institutions gouvernementales et leurs représentants qui sont visés (comme la Résistance en France durant l'occupation allemande ou encore l'indépendantisme basque), soit dans certains cas, la population civile visant le pays en position de supériorité militaire (comme les palestiniens en Israël). Les guerres asymétriques ne sont pas forcément délimitées à la surface d’un État, mais peuvent englober le monde entier, partout où l’ennemi visé est représenté. Bibliographie Collectif, « Paroles directes – Légitimité, révolte et révolution : autour d’Action Directe », Paris, Acratie, 1990, 216 pages. Collectif éphémère, « Retour sur les années de braise. Les groupes autonomes et l’organisation Action Directe », Toulouse, éditions du CRAS, 2005, 28 pages. Gilles Ménage, « L’œil du pouvoir, volume II – Face aux terrorismes 1981-1986 », Fayard, Paris, 2000, 550 pages. Alain Hamon / Jean-Charles Marchand, « Action directe – Du terrorisme français à l’euroterrorisme », collection « L’épreuve des faits », Seuil, Paris, 1986, 264 pages. Documentaire télévisé de J. C. Deniau, « Action directe, la révolution à tout prix », 2000. Pérennité de l’Action Insurrectionnelle et Organisation Un groupe comme Action Directe a quasiment cessé ses activités dès lors que ses « leaders » (Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani, Nathalie Menigon et Joëlle Aubron) ont été arrêtés. Ce n’est pas le cas d’un groupe comme ETA, capable de se pérenniser au fil de générations successives. Groupes et mouvements Etudiés France, Action Directe (AD) : trouve ses racines dans la lutte anti-franquiste ; met quasiment fin à toutes ses activité en 1987 avec l’arrestation de ses leaders. Action Directe plonge ses racines dans le mouvement autonome, anticapitaliste, mais qui s’est peu à peu constitué autour de terrains de lutte partiellement novateurs, comme la défense des travailleurs immigrés ou la lutte contre le nucléaire, se concrétisant dans les mobilisations contre la construction de la centrale nucléaire de Malville, et qui se concentre dans les squats parisiens. C’est le 1er mai 1979 qu’a lieu la première action explicitement revendiquée par Action Directe, le mitraillage du siège du CNPF à Paris. L’organisation avait semble-t-il été fondée au début de l’année 1979, dans un appartement parisien de la rue Titon. AD recrute au sein des groupes maos. Pour clarifier cette reprise de la lutte armée, AD publie un manifeste politique en mars. Intitulé Pour un projet communiste, il place AD dans la lignée de l’anarchie, teintée de marxisme. AD, que l’on aurait pu croire renforcée par la libération de militants en 1981, connut au mois d’août 1982 sa première crise interne majeure, aboutissant à sa scission en quatre branches : deux d’entre-elles, les « mouvementistes » ou « légalistes », importantes quantitativement, abandonnent la lutte armée ; une autre, la tendance Olivier ou « branche lyonnaise » (également connue sous les noms de « branche nationale » ou d’« Affiche Rouge »), s’oriente vers l’organisation d’attentats visant surtout le colonialisme, l’extrême-droite et la lutte contre l’immigration ; la dernière et plus connue, la « branche internationaliste » dirigée par Jean-Marc Rouillan, décide de poursuivre l’action, y compris violente, sur une ligne plus anti-américaine et antisioniste. Ces deux dernières tendances opéreront chacune par le biais de commandos appelés « unités combattantes », et baptisés individuellement du nom d’un martyr de la lutte armée. Espagne, Groupes d’action révolutionnaire internationaliste (GARI) : leur but est la lutte contre la dictature franquiste, et plus généralement « contre le capital, contre l’Etat, pour la libération de l’Espagne, de l’Europe et du monde », un monde qui s’accommode fort bien du régime autoritaire de Franco… ; Jean-Marc Rouillan en a fait partie, il les a rejoint lors de leur création, ce qui lui vaut un mandat d’arrêt émis en france en 1972. Rouillan mènera avec les GARI des actions armées en Catalogne. Les GARI sont créés parallèlement à la création de la NRP par la G.P. Le garrottage du militant espagnol Salvador Puig-Antich en mars 1974 avait constitué une motivation supplémentaire à la création des GARI ; cet événement marquera d’ailleurs à vie le jeune Jean-Marc Rouillan. Les GARI réaliseront plus de vingt attentats, l’enlèvement du directeur de la Banco Bilbao à Paris et quelques hold-up pour financer leurs actions. Mais ils disparaissent eux aussi au bout de quelques mois, incapables d’élaborer un projet à long terme précis et fédérateur. Espagne & france, Mouvement ibérique de libération (MIL) : Jean-Marc Rouillan en a fait partie ; mouvement de lutte armée anticapitaliste et anti-franquiste ; France, Gauche prolétarienne (GP) : la G.P fait un parallèle entre la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale et la nécessité d’une nouvelle résistance sous la France de Pompidou, en voie de fascisation France, Nouvelle résistance populaire (NRP) : La G.P met en place une organisation parallèle consacrée à la lutte armée, la Nouvelle résistance populaire, qui se distingue par quelques actions, comme l’enlèvement d’un responsable de chez Renault, avant d’être dissoute dès janvier 1974 par des dirigeants qui ont peur d’être entraînés trop loin. France, Brigades internationales (BI) : organisations de lutte armée maoïstes françaises, elles entrent en action en décembre 1974, et réalisent plusieurs attentats ou tentatives, exécutant par exemple l’ambassadeur de Bolivie à Paris en mai 1976. Les BI arrêtent leurs activités en 1977, sans jamais avoir été démantelées par la police. Noyaux Armés Pour l’Autonomie Populaire (NAPAP) : c’est l’une des organisations de lutte armée françaises les plus connues en france dans les années 1970 ; elles entrent en action en mars 1977, avec l’assassinat du vigile Jean-Antoine Tramoni, celui-là même qui avait tué Pierre Overney, militant de la G.P, le 25 février 1972, à la porte des usines Renault-Billancourt. Par la suite, les NAPAP mèneront moins d’une dizaine d’attentats contre des entreprises automobiles ou des symboles du pouvoir politique (ministère de la justice en particulier). Leur but revendiqué est de stimuler la lutte populaire en se fondant en elle, sans en prendre la direction et sans se détacher d’elle, en refusant toute direction autoritaire, dans une certaine tradition anarchiste. Allemagne, Fraction Armée Rouge (RAF) : assassinat de Schleyer en 1977 ; Italie, Brigades rouges (BR) : assassinat de Moro en 1978 ; France, Coordination Autonome Radicalement en Lutte Ouverte contre la Société (CARLOS) : réalise des attentats à Malville contre la centrale nucléaire. Plusieurs des futurs militants d’AD s’y rodent dans des actions de sabotage. France, Coordination Autonome Contre le Travail (CACT) : responsable d’attaques d’ANPE et d’agences d’intérim. Plusieurs des futurs militants d’AD s’y rodent dans des actions de sabotage.


France, Mouvements Armés Terroristes Révolutionnaires Anarchistes (MATRA) : leurs membres sont arrêtés à l’été 1978 pour attentats contre EDF, plusieurs gendarmeries ou également des agences d’intérim. Plusieurs des futurs militants d’AD s’y rodent dans des actions de sabotage. Liban & france, Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) : auteurs au début des années 1980 d’attentats contre des sociétés américaines et israéliennes en france après les massacres de Sabra et Chatila, soutenus par les militants d’AD, malgré des désaccords parmi ceux-ci sur cette question. Prima Linea : organisation de lutte armée des années 1980 ; en lien avec AD Italie, Communistes Organisés pour la Libération Prolétarienne (COLP) : une fusillade en octobre 1983 provoque la mort de Ciro Rizzato, militant de l’organisation Belgique, Cellules Communistes Combattantes (CCC) : attentats contre des cibles liées à l’OTAN Caractère Ephémères des Groupes et Organisations de Guérilla et de Lutte Armée Le caractère éphémère d’un groupe n’est pas nécessairement le signe de la faiblesse de celui-ci ; au contraire, il peut être le signe e la simple prudence, évitant à ses membres une fin fatale sous forme d’arrestations ou d’assassinats par les autorités. Cette dissolution permet de reformer de nouveaux groupes après une dispersion et ainsi de brouiller les pistes. Exemples d’Actions de Lutte Insurrectionnelle et Armée Attentats contre des gendarmeries, commissariats de police, agences d’intérim, Anpe, contre des installations nucléaires, EDF, assassinats de grands patrons, d’hommes politiques, entreprises automobiles (Renault), ministère de la justice, siège ou locaux du patronat, assassinat de mercenaires ou vigiles responsable d’assassinats de travailleurs, assassinat d’ambassadeurs d’Etats fascistes, enlèvements de directeurs de banques, hold-up expropriateurs (financement de la lutte) contre des banques ou des perceptions publiques, dépôt d’explosif ou mitraillage du ministère du travail, de la santé, du siège de la Sonacotra (suite à des expulsions de travailleurs immigrés), contre des sociétés immobilières (mêlées à des expulsions et des expropriations dans des quartiers populaires), contre le siège de la DST (services secrets français), d’Interpol, contre des mairies, contre le ministère de la « coopération », des transports, occupation d’ateliers clandestins dans le Sentier et d’immeubles d’habitation dans le quartier de Barbès, pour dénoncer l’exploitation des travailleurs immigrés, attentats contre des magasins de luxe en période de noël, assassinat de balances (comme Gabriel Chahine, réfugié libanais qui avait donné à la police des adresses de militants d’AD), attentats contre le local d’organisations d’extrême droite du pays au d’Etats étrangers, contre le siège européen du FMI et de la Banque mondiale (pour s’opposer au sommet du G7), attentats contre des sociétés d’Etats impérialistes ou auteurs de massacres de populations civiles, contre la marine nationale, le cercle militaire inter-allié, contre des maisons diocésaines intégristes, contre des entreprises de production d’armement, pillage de casernes (pour obtenir des explosifs), attentat contre le SIAR (Surveillance Industrielle de l’Armement), contre des annexes du ministère de l’industrie (contre les licenciements), le siège de l’agence spatiale européenne, contre l’assemblée de l’UEO (Union de l’Europe occidentale), le siège du parti socialiste (alors au pouvoir), contre une mission technique de l’armement de l’ambassade de France en Allemagne, assassinat de généraux d’Etats impérialistes responsables des affaires internationales au ministère de la défense (c'est-à-dire des ventes d’armes, comme celles avec l’Irak…, ou les relations avec l’Otan), contre les locaux de journaux d’extrême-droite, contre l’office national d’immigration, des banques associées au financement de crimes impérialistes, contre une base aérienne impérialiste (commando AD-RAF en Allemagne), contre des entreprises travaillant avec des Etats racistes ou d’apartheid, ou en bonnes relations avec des régimes totalitaires ou fascistes ; contre les mass-médias (contre le passage dans les médias de Le Pen), contre la brigade de répression du banditisme, assassinat de grands patrons, de financiers ou d’actionnaires, contre le siège de l’OCDE, Trêves et Suspensions des Actions Insurrectionnelles Certaines circonstances sont bien choisies pour cesser provisoirement la lutte armée ; ainsi, AD cesse pendant un temps ces activités lors de la campagne présidentielle de 1981, pour ne pas faire le jeu de la droite. Relations entre Groupes de Guérilla Isolés La recherche de relations et de contacts avec d’autres groupes de guérilla leur permettent de sortir réciproquement de leur isolement et de s’apporter un soutien mutuel, mais c’est en même temps un nouveau risque à assumer. C’est ce que fait AD, pour sortir de l’isolement, en nouant des liens avec d’autres organisations de lutte armée en Europe : les BR, Prima Linea, la RAF. Ce lien se fait en l’occurrence par l’intermédiaire d’avocats ou d’organisations de soutien à ces autres groupes. Ces relations permettent notamment à AD de bénéficier du savoir-faire et de l’aide directe de militants italiens. la collaboration avec d’autres mouvements de lutte armée européens apparaît d’autant plus nécessaire que les actions policières s’intensifient. Elle permet également d’échanger des moyens : explosifs, financement, etc. cette collaboration peut aussi être ouvertement affirmée, afin de susciter une émulation parmi les sympathisants et la population et faire prendre conscience à ceux-ci que le travail lié à l’organisation de la lutte avance sérieusement. C’est aussi le sens de la déclaration commune d’AD et de la RAF en 1985, « Pour l’unité des révolutionnaires en Europe de l’Ouest », prônant un front unique face à l’impérialisme. Action en Milieu Carcéral Soutien au prisonniers politiques, grèves de la faim pour être regroupés ou déplacés, éducation et formation d’autres prisonniers, manifestations contre les conditions de détention « spéciales » (isolement, QHS, etc.), maintien de l’affirmation de l’engament révolutionnaire, Bibliographie Cesare Battisti, « les habits d’ombre », éditions Gallimard, 1992 : récit romancé des années de plomb, série noire. Ecrit en espagnol au Mexique. Les habits d’ombre sont ceux des bannis. Condamnés à la prison à vie dans leur pays et à l’errance dans le reste du monde, les anciens militants des Brigades Rouges n’en finissent pas d’expier l’échec de leurs rêves. Cesare Battisti fut l’un d’entre eux et ce premier roman est une radiographie étonnante du milieu des anciens brigadistes en exil… Cesare Battisti, « l’ombre rouge », éditions Gallimard, 1994 : récit romancé des années de plomb, série noire. aujourd'hui épuisé. Dans ce roman, l'auteur mêle différents registres : l’enquête classique riche en rebondissements, poursuites, assassinats divers, les intrigues


sentimentales, l’arrière-fond historique et la chronique ironique et désabusée de la vie quotidienne des anciens activistes exilés en France. Ce livre a surtout une prétention historique. ça se passe dans les années 90 à Paris. Mais en fait, il y est question de quelqu'un qui mène des recherches sur des événements qui se sont passés tout de suite après la deuxième guerre mondiale. Ce livre est une des premières tentatives de Battisti de mettre en accusation les Staliniens et tout ce qui s'en est suivi en Italie. Cesare Battisti, « buena onda », éditions Gallimard, 1996 : récit romancé des années de plomb, série noire. Enzo travaille à Paris dans un restaurant tenu par son ami Franck. Un jour, l’idée saugrenue vient à Franck d’enlever le ministre de l’intérieur et de le livrer à la population en colère d’un squat de banlieue. L’affaire tourne mal et Enzo va se trouver alors embarqué dans une expédition infernale…« Buena onda ! » est une expression très populaire au Mexique ; l’histoire commence et se finit au Mexique ; c’est le premier roman de Battisti. Battisti à rajouté un chapitre à Paris parce qu'à ce moment-là, Charles Pasqua était au gouvernement. Cesare Battisti, « Nouvel An, Nouvelle Vie », éditions Mille et Une Nuits, 1994 : Ce roman est l’histoire d’une vengeance. Jean, voleur professionnel, Dan Lafargue, inspecteur au Quai des Orfèvres et demi-frère de Jean, et Hélène Kollaroski, veuve depuis peu, constituent un gang pour mettre sur pied le casse du siècle en direction de la joaillerie Kourtier, place Vendôme… allusion à la joaillerie Cartier. Ce n'est pas un hasard si Jean et Dan sont demi-frères. L'un est voleur, l'autre flic. Ils présentent chacun une face de la même personnalité. A la fin, tous les deux sont des voleurs, traîtres et trahis en même temps. Cesare Battisti, « J’aurai ta Pau », éditions Baleine, 1997 : Recherché par la police pour avoir arrosé de fumier le golf du Rotary Club, Maurice Stratos trouve la mort dans un accident de la route ; L'intrigue se passe à Pau parce que c'est l'une des deux villes qui les premières ont promulgué ces décrets discriminatoires interdisant le centre ville aux SDF durant l'été. Pau a une municipalité socialiste ! Cesare Battisti, « dernières cartouches », Editions Rivages, 1998 : récit des années de plomb et de ce qu’il y eût avant et après pour deux qui les ont faites, date de 1998 et est son 5e roman publié. Un récit authentique relatant les années de plomb de l’extrêmegauche italienne entre 1975 et 1982. Claudio, délinquant de droit commun, et Stefano, intellectuel universitaire, se rencontrent à Milan. Leur itinéraire est celui qu’emprunte l’ensemble de la lutte armée, avec, au bout du chemin, une fin inéluctable qui se résume en un choix : la mort ou la fuite à l’étranger. Ce livre est fortement empreint de l'expérience personnelle de l'auteur… Le premier chapitre de l’histoire personnelle de Battisti est celui qui est raconté dans Dernières Cartouches. « Les années 70 ont en effet éveillé un grand mouvement culturel comme elles l'ont fait, du reste, ailleurs en Europe. C'était surtout une grande fête porteuse d'un immense rêve collectif, c'était l'utopie, la créativité libérée ! Les années de plomb n'ont été qu'une néfaste conséquence de tout cela, un piège dans lequel nous sommes tombés. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour apporter le rectificatif suivant : Jamais je n'ai été un militant des Brigades Rouges ! Je faisais partie d'une organisation armée italienne, anarcho-communiste ou anarcho-marxiste, certainement pas léniniste, en tout cas ! [...] C'est ce que j'explique dans Dernières Cartouches. En Italie s'est formé un grand mouvement, l'Autonomie Ouvrière (ou Prolétaire), qui pouvait faire descendre dans la rue des milliers de personnes. Les syndicats étaient complètement dépassés. Au sein de ce grand mouvement se sont créés plusieurs groupes armés, on en a compté plus de cent dans les années 70. Les Brigades Rouges sont nées à côté et ont cherché, à un moment donné, à mettre un chapeau sur tout cela, en organisant des actions coups d'éclat qui ont été médiatisées. Cette organisation était structurée verticalement, comme un parti léniniste. Il était donc plus facile pour ceux qui la dirigeaient d'instaurer un dialogue avec l'état puisque, paradoxalement, ils parlaient le même langage que les politiciens au pouvoir. A un moment donné, je crois bien que les Brigades Rouges comptaient plus de trois mille militants armés, mais ce n'était pas grand chose par rapport à ce qui existait en Italie à ce moment-là. En effet, il faut savoir qu'il y a eu, à cette époque, plus de soixante mille arrestations et douze mille condamnations. [...]l'Autonomie Ouvrière a touché un million de personnes » Contre la Lutte Armée Pour Cesare Battisti : « Qui aujourd'hui penserait qu'il faut attaquer le gouvernement français sur le terrain armé ? Se battre contre l'armée française serait une belle absurdité ! C'était pareil en Italie. Aujourd'hui, on ne parle pas des années 70 comme étant celles d'un mouvement culturel, d'un mouvement de révolte. On parle des années de plomb. Cela s'est réduit à ça ! Et dans le monde entier, c'est la même chose… » Asile Politique des Insurgés et Extradition Cesare Battisti a vécu quelques mois dans la clandestinité en france en 1981 et 1982, avant de partir au Mexique, sur conseil de son avocat ; il était alors condamné à perpétuité en Italie. Durant ce passage en france, la police savait parfaitement où se trouvait Battisti, mais celui-ci se cachait quand même, façon de « se faire oublier » et ne pas donner de raison à la police de l’arrêter et de l’extrader. Dans les années 1980, il y a eu officiellement 1800 italiens « réfugiés » en france, sans en avoir le statut, les Etats européens n’accordant pas ce statut de réfugié politique aux ressortissants d’autres Etats européens. Il s’agissait d’une « tolérance », décidée par François Mitterrand, Robert Badinter, Gaston Deferre et Pierre Mauroy. C’est seulement en 1998 que le gouvernement Jospin accorde à une partie de ces « réfugiés » mais tous sans-papiers une carte de séjour, suite aux accords de Schengen. Avant, ils n’avaient rien hormis un numéro de téléphone ministériel que la police pouvait joindre si par malheur ils se faisaient arrêter dans la rue. Le diplomate chargé de l'application des accords de Schengen en France était un juge qui avait passé douze ans en Italie, et qui s'est tout de suite occupé de faire arrêter les « réfugiés » italiens. Il y a eu six arrestations. Les italiens ont alors appris par le biais de leurs avocats que le Ministère de l'Intérieur renvoyait la faute sur le Ministère de la Justice et ne pouvait pas arrêter la machine. En attendant que la situation s'éclaircisse, le Ministère de l'Intérieur a conseillés aux italiens de se cacher. Cela a été dramatique pendant 40 jours. Battisti, ne s’est pas vraiment caché, mais allait dormir ailleurs la nuit, et rentrait travailler chez lui dans la journée. En règle générale, les descentes de flics se faisaient vers 7 ou 8 heures du matin, et il fallait seulement éviter d'être chez soi à ce moment-là. « S'ils vous trouvaient, ils vous arrêtaient, sinon, ils n'allaient pas vous chercher plus loin ». Un simple changement de gouvernement en france e remis en cause directement l’existence de milliers de personnes, désormais menacées d’extradition. Paolo Persichetti est extradé ; une telle extradition peut intervenir, comme on le voit dans ce cas, avec un gouvernement d’extrême-droite (Perben) réactionnaire au possible, même après plus de 20 ans d’accueil. Le fait de ressusciter ce type de « chasse aux sorcières » peut être une stratégie d’endormissement et de détournement de l’attention de la population des politiques menées par un gouvernement fasciste, basée sur la logique de la « peur », de la terreur pour être exact. Persichetti était une figure publique qui refusait en bloc la vie clandestine, avait son nom sur la boite aux lettres…de tels procès sont aussi l’expression d’une volonté de réécrire l’histoire, de violer la mémoire des insurgés en la frappant du sceau de lois scélérates, et d’une « vérité judiciaire » qui n’a d’autre nom que « révisionnisme ». Il s’agit pour le régime de refonder, en passant sur le corps même des vaincus, une légitimité ébranlée par les insurgés. Battisti parle d’une volonté de « traîner l'histoire dans les tribunaux ». Or, c’est bien souvent la peur d’un régime que camoufle cette attitude : ainsi, comme le souligne Battisti, « si on va voir d’un peu plus près ‘les années de plomb’, comme ils disent, on découvre une Italie prise en otage par un pouvoir mafioso et assassin, largement soutenu par les Etats-Unis [...] un Etat qui, pour gagner le conflit, n'a pas hésité à poser des bombes dans la foule, à avoir recours aux tortures et aux escadrons de la morts ». La promulgation du mandat européen de 2004 n’explique pas en tant que telle cette affaire, qui est avant tout l’expression de l’acharnement de gouvernements fascistes contre les insurgés. L’insurgé en exil connaît rarement la paix. Le droit à une nouvelle existence n’est jamais acquis, il faut pour les insurgés


exilés se maintenir sur leur garde et voir venir la forfaiture. Dans la situation de l’exilé, rarement reconnu comme réfugié politique, tout devient compliqué : avoir un numéro de sécurité sociale relève du parcours du combattant, en même temps qu’il forme une dérisoire mais puissante balise face à l’errance. En même temps, un partisan libertaire ne peut que vomir ces « identités » fantasmatiques et malsaines, carcérales, qu’on lui fait miroiter comme la planche du salut. Rupture avec les ‘révolutionnaires’ qui Parlent de Prendre le Pouvoir « La pire chose qui puisse arriver à un révolutionnaire c'est de prendre le pouvoir », Cesare Battisti, in « Les habits d’ombre » Guérilla et Terreur Inquisitoriale Suite au vaste mouvement de l’Autonomie Ouvrière en Italie, les « années de plomb » sont caractérisées par une répression judiciaire de nature clairement inquisitoriale. Ce sont des milliers de procès en sorcellerie, menés à partir de faux témoignages recueillis grâce au système des « repentis », Groupes et Mouvements Etudiés Inde, Parti Communiste d'Inde Marxiste-Léniniste / People’s War (PCI-ML-P.W) : organisation de lutte armée indienne maoïste. Mène une guérilla de manière ininterrompue depuis le 22 avril 1980, pendant plus de 16 ans. Il succède après de multiples scissions et répressions au PCI, puis au PCI(m), et au PCI-ML. Il déploie d’abord son activité dans l’Andhra Pradesh, adoptant la révolution agraire armée comme tâche principale. Le People’s War est l’organe clandestin du PCI-ML-P.W. Choix des Terrains Propices à la Lutte Armée Selon les maoïstes indiens, il n’est pas possible de déclencher une insurrection armée dans un Etat aussi grand que l’Inde d’un seul coup ; aussi ce parti a-t-il décidé de se concentrer sur des « régions attardées et soigneusement choisies au préalable », l’objectif étant ensuite d’étendre la lutte à d’autres régions, pour finir par s’emparer des villes. Les « régions arriérées » sont conçues comme des régions stratégiquement importantes où doivent être édifiées des zones de guérilla et des zones d’implantation (base arrières). Guérilla au sein d’un Etat comptant plusieurs ‘Nationalités’ En Inde, la présence de plusieurs cultures, interprétées par les maoïstes comme autant de « nationalités », conduit ces derniers à adopter une stratégie consistant à soutenir l’autodétermination non pas des individus, mais de chacune de ces « nationalités ». Une telle logique pluraliste peut paraître correspondre à une démarche libertaire, mais ce n’est pas le cas : pour les libertaires, le lien entre les individus ayant obtenu leur autodétermination, se fait sur des bases librement consenties par chacun de ces individus, de manière affinitaire, et non sur la base d’une appartenance à laquelle les individus seraient condamnés. Groupes Fonctionnels de Propagande et de Guérilla préparant la Population la Lutte Insurrectionnelle En Inde, le PCI-ML-P.W développa dans les années précédent le lancement de l’insurrection armée plusieurs organisations parallèles chargées de préparer le terrain : l’Union Radicale des Etudiants (RSU, Radical Students Union) s’établit un peu partout dans les collèges d’Etat et même dans de nombreuses écoles ; la Ligue Radicale des Jeunes (RYL, Radical Youth League) s’établit plus tard dans les villages, les villes, les bidonvilles, etc. ; le RWA (Revolutionary Writers Association - Association des Ecrivains Révolutionnaires) et le JNM (Jana Natya Mandali - le Groupe de Théâtre Populaire) jouent un rôle important dans « l’éveil des masses ». Le RWA avec ses poèmes, ses nouvelles et ses romans, crée un climat favorable à la révolution parmi les gens instruits et influence même l’intelligentsia, tandis que le JNM avec ses chants, ses danses et ses ballades légendaires, conduit des milliers de gens à soutenir la politique maoïste. L’organisation maoïste gagnant ainsi en influence, il lui est possible d'envoyer une partie de ses cadres à la campagne pour s’intégrer à la paysannerie et organiser les luttes antiféodales ; au cours des vacances d’été, des milliers d’étudiants, par groupes de sept à dix, se rendent dans les villages dans le cadre des campagnes « Allez au village ! », pour y faire la propagande révolutionnaire et construire les unités des RYL. Le tout permet d’organiser un grand rassemblement paysan dans le district de Karimnagar, dont le point culminant est une énorme procession de 30.000 personnes dans le Jagityala Taluka Centre. De là le mouvement paysan se répand rapidement dans les provinces voisines. Mesures de Répression de l’Etat Occupant Face à l’émergence de la Lutte Insurrectionnelle En Inde, suite au succès des maoïstes dans certaines provinces, la répression s’intensifie. Arrestations en masse, tortures brutales et destruction des biens du peuple deviennent monnaie courante. Certaines provinces sont déclarées « zones de troubles » par l’Etat, qui installe de cette manière une autorité fasciste sur la région. Les paysans insurgés, alors guidés par les maoïstes, prennent la décision d’intensifier les luttes en projetant d’établir une zone de guérilla dans certains districts. Le pouvoir peut aussi développer une guerre non-déclarée contre le mouvement insurrectionnel. L’Etat occupant peut aussi accroître la coordination de ses forces de polices et militaires régionales, et les faire dépendre de manière plus directe des bureaucraties centrales et des ministères. Un commandement commun peut être établi, signe de la préparation d’une guerre d’élimination totale des insurgés. Les organisations soupçonnées de soutenir les insurgés sont interdites et leurs membres placés sous haute surveillance. Il peut organiser des « faux rendez-vous » pour piéger et assassiner les insurgés ; des milliers d’insurgés ou de civils neutres sont arrêtées et torturées, leurs maisons saccagés, ainsi que les récoltes. Zones de Guérilla Les zones de guérilla sont des zones intermédiaire où les deux camps en même temps, le régime réactionnaire et les forces révolutionnaires, sont en lutte pour s’assurer le contrôle total, alors qu'aucun des deux camps n’est capable de l’établir. Il est parfois nécessaire face à la répression de créer une zone de guérilla : c’est ce que fait le PCI-ML-P.W en envoyant un tiers de ses cadres dans les forêts.


Revendications Paysannes Insurrectionnelles En Inde, les guérilleros du PCI-ML-P.W soutiennent des occupations de routes et de chemins de fer et durcissent leurs exigences : afin d’obtenir de l’électricité pour l’irrigation ; la fourniture appropriée d’engrais et de pesticides non dilués ; l’octroi de prix de base raisonnables pour la canne à sucre, le tabac, le coton, etc. ; l’annulation de la dette des paysans ; l’octroi assuré de crédits auprès des coopératives et des banques. Les maoïstes organisent même en 1992 une « conférence du Tiers Etat » avec la RCS, la branche paysanne du parti, avec plus d’un million de personnes. Dans le même temps les propriétaires terriens sont mis en fuite, leurs terres occupées par les paysans pauvres. Résistances des Insurgés à la Répression et à la Guerre d’Extermination Les propriétaires terriens sont réinstallés sur leur terres avec l’aide de l’armée : même si les moissons sont récoltées par les propriétaires, les paysans pauvres s’en emparent. Les luttes pour l’obtention de salaires plus élevés continuent elles aussi. Les organisations d’insurgés se reforment elles-mêmes en comités clandestins plus efficaces. Sous la direction des pelotons locaux de défense villageoise, des détachements assez importants, comptant entre 50 et 100 personnes, voire plus, organisent la défense collective et harcèlent les troupes ennemies. Embuscades Les pelotons de la guérilla armée rendent coup pour coup à l’offensive ennemie grâce à des embuscades dressées contre les véhicules ennemis, des attaques contre certains commissariats de police ou contre des avant-postes isolés à l’intérieur des régions, et en éliminant purement et simplement certains fonctionnaires de la police qui se sont conduits de façon particulièrement cruelle. Soutien de la Population aux Guérilleros La population soutient les pelotons de la guérilla armée et leur fournit des abris, de la nourriture et un passage sûr au milieu des raids de la police et des opérations de ratissage et de patrouille. Pelotons de Guérilleros Les pelotons sont de petites unités de guérilleros ; en Inde, les maoïstes ont organisé les paysans en pelotons de 3, 7, puis 11 guérilleros, parcourant les campagnes en échappant efficacement aux recherches de l’armée indienne. Pelotons de Guérilla Communaux Ces pelotons armés locaux défendent les populations contre la répression militaire de l’Occupant, et assistent les pelotons mobiles de guérilla régionaux. Occupation des terres et Soutien des Luttes Paysannes En Inde, à partir de 1980, les gens des tribus, sous l’impulsion des maoïstes, ont cessé le paiement de tout un assortiment de taxes et ont commencé à défricher les forêts et à cultiver les terres ainsi gagnées. Des centaines de milliers d’arpents de terres forestières ont été occupés. On a également réoccupé des terres qui avaient appartenu à des commerçants ou à des fonctionnaires des forêts. En 1989, lorsque la répression contre le mouvement s’est quelque peu ralentie, un grand mouvement paysan s’est constitué afin d’occuper les terres des grands propriétaires, se basant sur le principe de « la terre à qui la travaille ». A partir de 1991, le gouvernement a répliqué par une répression redoublée, mais il a été incapable de restaurer l’autorité des propriétaires. Au cours de la dernière décennie, environ 100 000 hectares de terres forestières et d’autres types de terres du gouvernement, parallèlement avec 25 000 hectares supplémentaires de terres reprises aux propriétaires, ont été saisies et occupées par la paysannerie. Dans certaines zones reculées, la famine sévit de façon endémique en raison des absences fréquentes de pluie et, partant, de récoltes. Dans ces zones, les villageois sont mobilisés dans des raids de famine contre les grands propriétaires, les usuriers et les commerçants. Les récoltes confisquées sont distribuées parmi les villageois. Des suppléments de récoltes, d’argent et de marchandises sont également distribués. Dans ces mêmes districts, les paysans ont mené plusieurs luttes en faveur de l’augmentation des prix de vente des produits forestiers et ils ont combattu les fraudes des commerçants. Les paysans ont ainsi réussi à augmenter le prix de vente du coton, du tabac, des mahuas, des balais, des noix forestières, des gommes, etc. En outre, les deux luttes les plus importantes à l’intérieur de la zone forestière se sont exercées sur l’augmentation des taux salariaux pour la cueillette des feuilles de tendu et pour la récolte du bambou. Grèves, Organisations Syndicaliste-Révolutionnaires Clandestines et Soutien des Luttes Industrielles En Inde, la guérilla maoïste a soutenu les grèves de 110 000 mineurs du Singareni en 1995. les mineurs ont déclenché d’abord une grève de 20 jours pour les salaires, en réponse à un appel lancé par le SAJAC (Comité d’Action Uni des Associations du Singareni) et par le syndicat clandestin SIKASA (Singareni Karmika Samakhya, existant depuis 1980). Cet appel à la grève avait été rejeté par tous les syndicats collaborationnistes et jaunes, et la police fit un usage massif de la violence pour mater la révolte minière. Mais 90% des mineurs suivirent le mot d’ordre de grève, stoppant la production dans 57 puits. Le SIKASA avait aussi lancé des luttes en faveur du logement, des facilités d’éducation, des commodités de l’existence, en faveur de meilleures mesures de sécurité sur les lieux de travail, et aussi contre les lignes de conduite économiques dictées par le FMI. Lors de cette lutte, tous les dirigeants du SAJAC ont été arrêtés, mais les travauilleurs de l’Etat ont décrété une grève totale face à ces arrestations : les livraisons de charbon ont cessé, immobilisant d’importantes centrales de production d’énergie ainsi que des usines chimiques et de fabrication d’engrais, les habitants sont descendus massivement dans les rues pour témoigner leur soutien total aux travailleurs, contraignant l’Etat à relâcher les militants, et à se soumettre aux exigences des travailleurs Le boycott des élections Le Parlement et les assemblées sont des organisations artificielles qui sabordent les aspirations démocratiques du peuple. Dans une logique marxiste, qui n’a rien à voir avec la pensée anarchiste, qui rejette le parlementarisme et les « systèmes représentatifs » en tant que tels, les organisations parlementaires sont des armes tactiques lorsqu’il n’existe pas de situation révolutionnaire. Les formes


traditionnelles, pacifiques et légales de mobilisation faisant régulièrement la preuve de leur impuissance et de leur inutilité, il est nécessaire d’éclairer la population sur les alternatives à ces systèmes, qui se présentent parfois sous des atours révolutionnaires. Importance de la Lutte Insurrectionnelle dans les Etats à très Fortes Populations Si la lutte insurrectionnelle libertaire peut se développer dans des Etats ayant une très importante population, un tel changement géostratégique peut produire une cassure majeure dans la chaîne du système impérialiste mondial.


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