Le RÉA est un réseau, qui regroupe des écoles d'architecture françaises, d'Europe centrale et orientale. Le réseau est axé sur la coopération internationale des écoles d'architecture, dont le dénominateur commun est la francophonie. Cette coopération se développe dans le domaine de l'architecture, l'urbanisme, l'environnement et leur enseignement. REA je organizácia, ktorá združuje školy z Francúzska, Strednej a Východnej Európy. Združenie sa orientuje na medzinárodnú spoluprácu škôl architektúry, ktorých výrazným spoločným menovateľom je frankofónnosť. Spolupráca sa rozvíja v oblasti architektúry, urbanizmu, životnom prostredí a venuje sa aktuálnym témam vo vzdelávacom procese.
VISIONS POUR LA REVITALISATION DES TERRITOIRES RURAUX
VÍZIE REVITALIZÁCIE RURÁLNYCH MIEST
ISBN 978-80-227-4703-5
Cette publication est dédiée à la mémoire de César Juvé.
VISIONS POUR LA REVITALISATION DES TERRITOIRES RURAUX VÍZIE REVITALIZÁCIE RURÁLNYCH MIEST
© Fakulta architektúry STU Bratislava, Ústav konštrukcií v architektúre a inžinierskych stavieb, 2017
Recenzenti : Comité scientifique
Fabienne FENDRICH Ing. arch. akad. arch. Vladimír BAHNA, PhD.
Editori : Responsables de publication
Ing. arch. Yakoub MEZIANI, PhD., doc. Ing. arch. Ľubica ILKOVIČOVÁ, PhD., doc. Ing. arch. Ján ILKOVIČ, PhD.
Grafická úprava : Charte graphique
© Ing. arch. Andrej MACIAK, PhD.
Preklad : Traduction
Ing. arch. Yakoub MEZIANI, PhD.
Jazyk: Publikácia neprešla jazykovou korektúrou.
francúzsky
Počet strán : Nombredepages
120
Vydala:
Slovenská technická univerzita v Bratislave Slovenská Vydavateľstve SPEKTRUM STU vo Vydavateľstve STU - Imprimerie SPEKTRUM STU
VISIONS POUR LA REVITALISATION DES TERRITOIRES RURAUX VÍZIE REVITALIZÁCIE RURÁLNYCH MIEST
Fakulta architektúry STU Bratislava Ústav konštrukcií v architektúre a inžinierskych stavieb
Édition
Réseau des écoles Náklad
50 výtlačkov, nepredajné
ISBN
978-80-227-4703-5
d’architecture françaises d'Europe centrale et orientale
2017
SOMMAIRE Préface Introduction
06 09
1.
RÉA 20
11
2.
Objectifs de la rencontre
2.1. 2.2.
13 13 14
e
2.4.
Conférence « Les territoires ruraux au 21 siècle » Concours international « Les visions de la revitalisation des territoires ruraux - L'allée des tilleuls » Workshop international « Une microstructure architecturale variable pour la ville de Modra » Programme des visites
3.
Modra
3.1. 3.2.
Le contexte urbain et architectural Le développement de la ville de Modra depuis le 19e siècle
4.
Confrontations entre ruralité et urbanité
4.1. 4.1.1. 4.1.2. 4.1.3. 4.2. 4.2.1.
4.3.3. 4.3.4. 4.3.5.
Intersections d'une métropole et du territoire rural *Personnalité et œuvre d'Emanuel Hruška et leur portée européenne *Bratislava, quelques notes concernant la rive gauche et le quartier de Vydrica *Périurbanisation résidentielle de l'arrière-plan de Bratislava Potentialité du milieu rural *Le développement de l'environnement historique dans les villes azerbaïdjanaises - Shaki, Nakhitchivan et Gabala *Portée du détail dans l'architecture rurale *Le dessin « de plein air » : une école sensible du regard Nouvelle approche de revitalisation du milieu rural *Les villes, petites et moyennes, comme objet de recherche à l'Institut d'Urbanisme de Budapest - outils, conditions, visions et perspectives *Problèmes de développement contemporain des villages dans les Carpates polonaises *Ruralité pour tous *Des maisons sur les maisons, transformer les territoires pavillonnaires ? *La revitalisation de nos villages : un enjeu de reconquêtes
95 103 109
5.
Conclusions
115
Résumés / Abstracts
116
2.3.
4.2.2. 4.2.3. 4.3. 4.3.1. 4.3.2.
15 15 17 17 19 23 25 25 33 41 49 49 59 67 73 73 83
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PRÉFACE
La faculté d'Architecture STU de Bratislava dans le contexte international Ľubica VITKOVÁ
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La faculté d'architecture est l'une des sept facultés de l'université technique slovaque (STU) à Bratislava. Elle est la plus ancienne école d'architecture en Slovaquie.Enseigner l'architecture à l'université technique slovaque de Bratislava est déjà une tradition de soixante-dix ans, dont la faculté d'architecture fait une partie intégrante. La faculté d'architecture offre les programmes d´études suivants : dans le domaine de l'Architecture et de l'Urbanisme, c'est un programme d'architecture et e e d'urbanisme du 1er cycle d'études et le programme d'architecture de 2 et 3 cycles, er e e dans le domaine du Design, le programme est du1 , 2 et 3 cycled'études. La faculté d'architecture STU, comme l'une des premières facultés, a répondu à la déclaration de Bologne et a appliqué ses principes dans ses programmes d´études. Les programmes d'études dans le cadre du domaine 5.1.1. sont basés, pour l'architecture et l'urbanisme, sur les exigences approuvées et imposées aux écoles d'architecture, par la Commission européenne.Avec effet à partir de l'année académique 2007/2008, les diplômes d'ingénieur architecte, délivrés par l'Université technique slovaque, Faculté d'architecture de Bratislava dans le domaine d'étude 5.1.1. de l'architecture et de l'urbanisme, sont reconnus par la Commission européenne. À la faculté, étudient, actuellement, environ 1000 étudiants dans tous les programmes et cycles d´études,qui sont encadrés par plus de 100employés pédagogiques, scientifiques et d´employés externes parmi les architectes praticiens. Dès le début, l'enseignement de l'architecture dans notre faculté, est étroitement lié à l'espace international par le biais de ses professeurs, enseignants, étudiants et de leurs activités. À partir de 1990 nous sommes devenus une partie intégrante de l'espace libre international. Pour la faculté, il est particulièrement précieux de coopérer avec les écoles d'architecture, mais aussi dans la pratique de l'architecture, essentiellement au niveau Européen. FA STU, est et a été dans le cadre de l'enseignement de l'architecture européen, engagée sous diverses formes.
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Ľubica VITKOVÁ,professeur associé, doyenne de la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava - Slovaquie, lubica.vitkova@stuba.sk
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Notre faculté a longtemps été membre de multiples associations académiques - l'association des 2 3 4 5 6 écoles européennes d'architecture (EAAE , AESOP , eCAADE , ECLAS , EIDD et des réseaux 7 8 9 des écoles d´architectures ENHSA , LE:NOTRE , COST et RÉA ...). La faculté d'architecture STU, utilise intensivement divers projets éducatifs visant à promouvoir la mobilité et l´expérience professionnelle (Erasmus+, Erasmus / Socrates, Temus, Leonardo da Vinci ...). Nos enseignants et étudiants ont mis et mettent en œuvre des mobilités dans des universités étrangères ainsi que dans le cadre d'autres projets de subventions. Les employés pédagogiques et scientifiques de la faculté sont impliqués dans des projets internationaux de recherche (5e, 6e programme d'encadrement, INTERREG, Fonds Visegrad, NIL, SlovakAid ...). Ils participent à des conférences internationales, des écoles d'été, des workshops, à des expositions et des concours. À la faculté sont organisés aussi des conférences d'architectes et d'experts de renommée Internationale.
À travers ces activités déjà mentionnées, la faculté a la possibilité de suivre constamment la structure des études et les méthodes d'enseignement pratiquées dans les écoles étrangères d'architecture.Des conférences, des workshops, des écoles d'été, des expositions et des concours d´étudiants sont organisés dans le cadre de partenariats internationaux comme plate-forme qui permet une confrontation mutuelle et positive pour progresser.Ces évènements, hormis une vision globale sur la question de la formation des architectes sont souvent axés sur des domaines spécifiques de l'éducation ou de la recherche. Dans le cadre des manifestations organisées par le réseau RÉA,on s´enrichit mutuellement dans le domaine de l'enseignement et de la recherche dans l´architecture, l'urbanisme et l'architecture du paysage.Ces rencontres et événements sont bénéfiques tant pour les étudiants que pour les enseignants de la Faculté d'architecture de l'Université technique de Slovaquie à Bratislava. L´exemple de cette précieuse coopération est le présent recueil des interventions de la conférence.
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European Association for Architectural Education (EAAE) Association of European Schools of Planning (AESOP) Education and research in Computer Aided Architectural Design in Europe (eCAADE) European Council of Landscape Architecture School (ECLAS) Design for ALL Europea (EIDD) European Network of Heads of Schools of Architecture (ENHSA) Linking Landscape Education Research and Inovative Practise (LE:NOTRE) European Cooperation in Science and Technology (COST)
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INTRODUCTION
Le RÉA est un réseau, qui regroupe des écoles d'architecture françaises, d'Europe centrale et orientale. Le réseau est axé sur la coopération internationale des écoles d'architecture, dont le dénominateur commun est la francophonie et la francophilie. Le réseau a été créé en 1990 à Montpellier, où 11 écoles membres ont signé un mémorandum, qui définit une plateforme d'actions ayant pour objectifs l'élargissement et l'enrichissement de la coopération scientifique, technique et culturelle. Cette coopération se développe dans le domaine de l'architecture, l'urbanisme, l'environnement et leur enseignement. Le RÉA, Réseau des écoles d'architecture francophones et francophiles regroupe actuellement 14 pays européens et 9 écoles françaises. Les membres du réseau RÉA sont : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Bulgarie, la Lituanie, la Macédoine, la Hongrie, l'Allemagne, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Serbie, la Slovaquie, la Slovénie, Rep. Tchèque, l'Ukraine et des écoles d'architecture françaises de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Rouen et Toulouse. Son activité caractéristique est l'organisation annuelle d'un concours pour étudiants, une conférence et un workshop. La coopération actuelle apporte un vaste champ d'action dans le domaine des arts visuels et développe une tendance à organiser des rencontres avec la participation active d'étudiants d'architecture et de leurs enseignants. La preuve du succès des efforts déployés jusqu'à présent par la faculté de Bratislava est l'organisation, en 2016 et pour la première fois, du 20ème jubilé du RÉA. La primauté a été aussi obtenue par la faculté avec l'objectif de publier les résultats de la rencontre portant une dimension éducative et scientifique. L'édition des interventions de la conférence joue dans le courant actuel de l'évaluation des universités un rôle très important. En résultera, la publication des actes de la conférence et du concours international avec le workshop, qui représentent les interventions scientifiques des enseignants et les rendus créatifs des étudiants.
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RÉA 20
Faits et chiffres :
RÉA 20 - date de la rencontre du 2. au 7. mai 2016. Organisateur : Faculté d'architecture STU à Bratislava. Coorganisateur : Autorités municipales et Maison de la culture de la ville de Modra. Avec le soutien financier de : l'Agence de subvention éducative et culturelle du ministère de l'enseignement et de la recherche de la république Slovaque - projet KEGA 059 STU-4/2016, l'Agence Universitaire de la Francophonie à Montréal représentée par le Bureau Europe Centrale et Orientale à Bucarest, Fonds de soutien aux arts du ministère de la culture de la république Slovaque - projet FPU16-142-01590, Institut Français de Slovaquie à Bratislava. Lieux de la rencontre : Faculté d'architecture STU à Bratislava et Maison de la culture de la ville de Modra. Délégations inscrites : Université d'Architecture et de Génie Civil de Bakou - Azerbaïdjan École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux- France Faculté d'Architecture de l'Université des Sciences Techniques et Economiques de Budapest- Hongrie École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble- France Faculté d'Architecture de l'École Polytechnique de Cracovie- Pologne École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille - France L'Institut d'Architecture et d'Urbanisme de l'Université Technique de LodzPologne L'Académie Nationale de Génie Civil et d'Architecture d'Odessa- Ukraine École Nationale Supérieure d'Architecture de Toulouse- France Faculté d'Architecture de l'École Polytechnique de Wroclaw- Pologne Faculté d'Architecture STU à Bratislava- Slovaquie Nombre de participants : 23 enseignants et 28 étudiants. Nombre de rendus dans la phase finale du concours international d'étudiants : 16. Nombre de rendus au workshop : 7.
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OBJECTIFS DE LA RENCONTRE
Le RÉA 20 était basé sur le thème principal : Territoires ruraux au 21e siècle, encadrant toutes les activités de l'événement : e conférence scientifique internationale : « Les territoires ruraux au 21 siècle », concours international étudiants : « Les visions de la revitalisation des territoires ruraux », Concrètement à Modra - l'allée des tilleuls, Workshop international « Une microstructure architecturale variable pour la ville de Modra ». La rencontre est en réalité un projet, qui met en évidence d'éventuelles intersections dans le domaine de l'architecture, de sa présentation et enseignement dans différents pays. L'objectif du projet est d'unir, pour former ensemble des intersections d'opinions qui seront appliquées à la réalité du milieu rural et lier le passé riche de la ville de Modra avec des visions contemporaines d'architectes en rassemblant des opinions provenant de diverses parties de l'Europe. L'objectif de la rencontre est axé sur le transfert de 1 l'expérience et l'application des résultats des projets scientifiques et éducatifs en question .La conception des différentes activités de la rencontre était fondée sur la confrontation du passé, présent, futur et sur la base d'une synthèse des points de vue des architectes de divers pays ainsi que sur la base d'association de l'art, de l'architecture, du folklore et des traditions.
2.1 Conférence « Les territoires ruraux au 21e siècle » La cérémonie d'ouverture de la conférence et la première séance ont eu lieu le 2 mai 2016 dans les locaux du principal organisateur - la Faculté d'architecture STU à Bratislava, où ont été présentées les interventions sur l'axe thématique : Intersections d'une métropole et du territoire rural Les interventions sont orientées vers les principaux problèmes des lieux d'interfaces entre les villes et les villages, en termes de durabilité et de viabilité de ce territoire. Les autres séances ont eu lieu in situ, soit directement dans le site qui a été traité dans le contexte du concours, y compris le thème du workshop qui suivit. Les interventions présentées ont été thématiquement divisées en trois axes thématiques principaux : La ville de Modra et ses particularités Potentialité du milieu rural Nouvelle approche de revitalisation du milieu rural
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Cette rencontre, exigeante par son organisation et sa portée a été l'œuvre des membres du comité d'organisation de la faculté d'architecture de STU à Bratislava : Ján Ilkovič, Yakoub Meziani, Ľubica Ilkovičová et de Gabriela Rolenčíková. Les remerciements vont aux représentants de la ville de Modra pour leur accueil professionnel du workshop et de la conférence : M. Juraj Petrakovič - Maire de la ville de Modra et Mme Marcela Kvetková directrice de la Maison de la culture de la ville de Modra. Les remerciements vont également aux différents partenaires de la manifestation pour leurs soutiens financier : l'agence de subvention éducative et culturelle KEGA du ministère de l'enseignement et de la recherche de la république Slovaque, le Fond de soutien aux arts du ministère de la culture de la république Slovaque, l'Agence Universitaire de la Francophonie AUF à Montréal représentée par le Bureau Europe Centrale et Orientale à Bucarest et à l'Institut Français de Slovaquie à Bratislava, qui ont également contribués aux activités de traduction et d'interprétariat.
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2.3 Workshop international « Une microstructure architecturale variable pour la ville de Modra » Au workshop, les étudiants des différentes écoles participantes ont été répartis en 7 groupes mixtes de quatre personnes. L'objectif consiste à concevoir et documenter le projet d'une «microstructure» architecturale variable implantée dans un lieu précis de la ville de Modra, d'engager les étudiants et d'engendrer des discussions ainsi qu'un consensus pour leurs travaux collectifs (Fig. 3). Les rendus du concours international et du workshop ont été exposés dans la sublime salle d'apparat, dans l'édifice 2 médiéval de l'ancien hôtel de ville de Modra (Fig. 2).
Fig. 1: La conférence s'est tenue à la Faculté d'architecture de Bratislava et à la maison de culture de Modra (du 2 au 3 mai 2016).
L'objectif de la conférence était de comparer et d'évaluer les problèmes de la ville de Modra et des territoires ruraux en Slovaquie de façon générale, face à la situation européenne, tout en préservant leurs valeurs, leurs développements et durabilités. L'échange mutuel d'expériences, la spécification des problèmes et les conclusions des discussions, restent une source d'inspiration pour toutes les délégations participantes et ouvrent ainsi la possibilité de renforcer la coopération autour de cette question d'actualité européenne (Fig. 1).
2.2 Concours international « Les visions de la revitalisation des territoires ruraux L'allée des tilleuls » Le but du concours était de mettre l'accent sur l'identité de la ville de Modra et ses lieux connus pour les vignobles, la céramique, le passé historique et les personnalités de renom.Lors de l'élaboration du projet il était nécessaire de respecter les zones et monuments historiques, revitaliser la zone piétonne et de traiter 2 avec les éléments naturels existants .
Fig. 3: L'atmosphère créative et les résultats du workshop (du 4 mai 2016).
2.4 Programme des visites Le programme des visites a enchaîné sur les sessions de travaux de la rencontre et a complété la thématique des sujets de la conférence, du concours et du workshop. Des visites thématiques et guidées n'ont pas manqué pour faire connaitre l'identité d'autres sites viticoles comme celles du musée des «Petite Carpates» à Pezinok (Fig. 4.b,c) ou de l'entreprise de production viticole «Elesko» avec galerie (Fig. 4.d). Sans oublier, dans la seconde partie du programme, les visites guidées des sites universitaires à Nitra avec des explications spécialisées de quelques concepteurs (l'amphithéâtre de l'Université d'Agriculture SPU, et la conversion du site de l'Université de « Konštantina Filozofa »(Fig. 4.e,f). La visite d'œuvres architecturales primées, des bâtiments universitaires, créa un pont fictif entre le concours et une architecture réelle de qualité et une typologie d'édifice, qui se rapporte à l'enseignement de spécialités dans le domaine de l'industrie agricole, de la pédagogie et de l'art.
Fig. 2: Exposition des rendus du concours international à l'ancien hôtel de ville de Modra (du 4 mai au 30 juin 2016).
Fig. 4: La journée de visites était pleine d'expériences professionnelles et artistiques (du 5 mai 2016). 2
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Pour en savoir plus, voir le recueil du concours international du RÉA 20.
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MODRA Bref aperçu sur le développement de la ville de Modra
3.1 Le contexte urbain et architectural La ville de Modra est située au sud et plus précisément au sud-est des Petites Carpates, elle est protégée au nord par le massif des montagnes (Fig. 1). « Elle est encerclée de tous côtés par des bosquets et des forêts, des cols de montagne, des collines couvertes de vignobles, des prairies, des lieux pleins de verdure .... Je pourrais placer Modra avec sa convivialité climatique et son emplacement magnifique presque avant toutes les villes voisines», en citant Ján Juraj Schreiber (1719), qui reflète dans sa publication son attachement à ce lieu exceptionnel. La ville est située au sud-ouest de la Slovaquie, à environ 25 km au nord-ouest de la capitale slovaque Bratislava, elle est administrativement intégrée dans sa région [1, p.13].La voie dominante est formée par une piste au pied des montagnes qui relie les différentes villes. Autrefois, elle reliait la ville de Bratislava avec le chemin tchèque dit « Budín-Prague », qui avait sans aucun doute influé sur le développement de l'ensemble du territoire.
Fig. 1: Ville de Modra, située au sud-est des Petites Carpates.
Modra est située dans la zone d'implantation urbaine avec des traces de peuplement depuis le Paléolithique, l'âge de bronze en passant par les époques des Celtes et des Romains, jusqu'à l'époque de e e Grande Moravie, avec des traces de forteresse de «Zámčisko nad Modrou». Au cours des 12 et 13 siècles et au niveau de la plaine sud, le long du ruisseau, se développe naturellement un village d'assez grande
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posture aux propriétés particulières. Aux 13 et 14 siècles, son importance augmente avec l'arrivée des colons allemands, elle se développe de plus en plus vers le nord. Son importance est d'autant plus confirmée par la construction de l'église gothique « Sv. Jána Krstiteľa » - Saint Jean-Baptiste, qui est le monument le plus ancien (datant d'avant1300) et la chapelle «Sv. Barbory» de l'époque gothique. Les e églises protestantes furent construites progressivement au début du 19 siècle. L'église catholique romaine « sv. Štefana kráľa » a été conçue par le célèbre architecte Ignace Feigler de la ville de Trnava et e construite dans le style classique en 1876. Dès le 14 siècle Modra peut être caractérisée comme une ville développée tributaire, principalement viticole. Les autres époques jalons sont: l'année 1361, où elle est une ville féodale (oppidum), 1569, elle se libère et en 1607 elle devient une ville royale libre.
extraite localement et de façon limitée, de la brique rouge, en particulier pour les détails des corniches et des chambranles. Le plan de la fortification de la ville avait une forme polygonale et irrégulière, car ils ont dû s'adapter à l'implantation des bâtiments existants et du terrain parfois accidenté. La ligne de fortification défensive autour du périmètre est classée parmi les bâtisses défensives de type bastion, par conséquent, il est plus correct d'utiliser l'appellation murs de la ville et non fortifications [1, p.519-520]. À l'intérieur des murs, le développement ne s'arrête pas et par le partage de lots de terrain naissent de nouvelles rues. On peut dire que le développement urbain a été planifié à la Renaissance. En tant que ville royale libre, elle se permet un centre urbain avec tous les attributs (tour et hôtel de ville) qui sont typiques pour une ville de la Renaissance. Modra s'agrandit également et c'est à cette période que remonte la création du village administré de Kráľová. La viticulture est bien représentée à la Renaissance par une maison viticole (résidence, production et stockage dans un seul espace). Même dans le centre-ville, s'élevèrent des maisons citadines à étage appartenant à de riches patriciens dont l'activité principale est la viticulture et le commerce du vin [1, p.529]. En termes de développement économique (hormis la viticulture et l'agriculture traditionnelle) c'est une petite ville connue pour l'exploitation des mines, les meuneries et surtout pour la céramique. La ghilde de céramique a été fondée en 1636. La poterie, la céramique ont été développées pour les besoins des viticulteurs. La décoration typique de la céramique de Modra s'est maintenue jusqu'à lors. La majolique a progressé de l'artisanat vers une dimension plutôt artistique. Parmi les principaux édifices historiques de l'époque baroque on trouve la chapelle de « Panny Márie Snežnej» - Notre-Dame des Neiges de 1760. Dans la ville il existe de nombreux édifices intéressants, qui illustrent l'histoire de la ville dont le Musée de « Ľudovít Štúr », les maisons viticoles et leurs cours intérieures, le musée de la majolique de Modra.
Fig. 3: Ville de Modra (Source : Intervention de Jozef TIHÁNYI du 3 mai 2016 à Modra ; historien au Musée National slovaque à Červený Kameň).
3.2 Le développement la ville de Modra depuis le 19e siècle
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Fig. 2: Ville de Modra.
En termes culturel et sociétal, la ville peut se vanter de personnalités qui ont influencé son renom. À la ville sont liées, de nombreuses personnalités nationales (surtout l'éveilleur national et le codificateur de la langue slovaque Ľudovít Štúr), de nombreux écrivains (Vincent Šikula), des artistes (le céramiste Ignác Bizmayer), qui ont laissé en mémoire une empreinte profonde et indélébile.
Après avoir acquis le statut de ville royale libre, l'un des droits de la ville était de se fortifier. Ce qui engendra des fortifications au niveau du centre-ville, où se trouvaient les maisons des citadins les plus distingués. La première trace écrite de la construction des fortifications remonte au début de l'année 1610 (achevée en l'an 1648). Pour sa construction a été utilisé le granit des «Petites-Carpates», une pierre
La fortification remplit le rôle de palissade autour de la partie centrale de la ville jusqu'à la seconde moitié e du 19 siècle. Lorsque la muraille a été démolie, de sorte que la ville perde sa barrière pour avoir la possibilité de s'ouvrir davantage au paysage, ce qui bien sûr ne signifie pas que les murailles devaient être supprimées sans aucune considération. Ainsi, de nouveaux édifices significatifs surgissent même en
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dehors de la partie fortifiée et centrale de la ville (écoles, commerces). e
Depuis le milieu du 20 siècle la silhouette de la ville historique a été perturbée par la construction en masse de logements dans le sud-ouest et la construction de sites industriels sur le côté sud. Le plus grand fait perturbateur est la voie routière, traversant directement le centre-ville. Malgré des interventions négatives contemporaines, que ce soit dans la zone urbaine du centre historique, y compris de l'infrastructure routière non résolue, le centre historique de la ville de Modra est resté à ce jour, du point de vue composition, urbanisme et de sa nature volumétrique une unité urbaine originale et compacte. Le centre-ville fut déclaré comme zone classée et monument historique depuis 1991 [1, p.529]. Une nouvelle qualité et transformation du centre historique ne peut venir que du projet d'un périphérique de la ville. Ce fait a eu un impact lors du choix du thème du concours international et du workshop, ainsi que sur le thème de la rencontre et de la conférence. Il convient aussi de rappeler ce que signifient les armoiries de la ville, qui expriment parfaitement le caractère de la cité : « La ligne, dirigée au-dessus et à travers le centre de l'écu le divisé en case rouge et dorée. Sur la droite, les trois collines hissent une vigne verte avec trois grappes de raisin ; sur le côté gauche de la case rouge à travers les trois bandes blanches qui représentent les trois ruisseaux, dont deux traversent la ville, le troisième flux coule à leur rencontre à travers la banlieue de la ville de Pezinok. Trois collines et trois grappes de raisin symbolisent les trois principales régions viticoles, qui culminent au-dessus de la ville à droite et à gauche ». Les symboles mentionnés (partie intégrante du message) peuvent être considérés comme un pont de passage pour les propositions d'une vision de revitalisation de la ville de Modra [2].
Les références bibliographiques [1] [2]
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Žudel, J., Dubovský, J. a kol.: Dejiny Modry, Édition. Ville de Modra, MÚ Modra, 2006, p. 13, 519, 520, 529, ISBN 80-969550-3-9. Ján Juraj Schreiber Popis slobodného kráľovského mesta , Modry, vydal Pamätník národnej kultúry Matice slovenskej, Múzeum Ľudovíta Štúra v Modre, 1998, p. 53-54., ISBN 80-967416-3-2 (D'après L'oeuvre originale datant de l'an 1719).
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CONFRONTATIONS ENTRE RURALITÉ ET URBANITÉ
Les petites villes sont aujourd'hui confrontées à de nombreux problèmes - comment maintenir leurs vitalités et être autonomes ; comment vivre et garder une vision sur l'avenir. Les petites villes proches des grandes se transforment de plus en plus en cités dortoirs, sans identité expressive. Financièrement, le logement est plus avantageux par rapport aux grandes villes, mais cela soulève un certain nombre de problèmes : la durée des déplacements augmente continuellement, la vie dans les petites villes se perd, le développement de leurs activités économiques et culturelles stagne, elles vieillissent. Les questions qui émergent et qui demandent à être traitées sont : y a-t-il des solutions ? Est-il possible de sauvegarder ces petites villes ? Si oui dans quelles conditions ? Sont-elles durables ? Le développement durable est un sujet qui préoccupe le milieu des architectes depuis plus d'une décennie, mais pas encore épuisé.
4.1 Intersections d'une métropole et du territoire rural 4.2 Potentialité du milieu rural 4.3 Nouvelle approche de revitalisation du milieu rural
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Bohumil KOVÁČ
INTERESECTIONS D’UNE MÉTROPOLE ET DU TERRITOIRE RURAL
4.1.1. PERSONNALITÉ ET ŒUVRE D'EMANUEL HRUŠKA ET LEUR PORTÉE EUROPÉENNE 1
Resumé: La portée européenne de l'œuvre et de l'école urbanistique du professeur Emanuel Hruška nous e interpelle et notamment en 2016 à l'occasion du 110 anniversaire de sa naissance. Les principes émanant de sa théorie et de son œuvre, dans le milieu urbain, sont valides et actuels aujourd'hui, demain et dans le futur. Ils sont valables du point de vue de la flexibilité du concept, du respect de l'échelle, des paramètres humains de conception et de la spécificité de diverses diffusions de l'architecture à l'urbanisme, de l'urbanisme au paysage, du détail à l'ensemble et vice-versa. Mots-clés : urbanisme, aménagement du territoire,développement de la ville,école urbanistique.
Pendant l'année du déroulement de la conférence du REA 2016 nous avons, à la faculté d'architecture de ème Bratislava, commémoré le 110 anniversaire de la naissance d'une éminente personnalité sur la scène 2 urbanistique européenne et qui est le professeur Emanuel Hruška . Il fût une personnalité universelle avec une créativité complexe et scientifique avec une vision multidimensionnelle dans ses œuvres urbanistiques. Il était non seulement architecte urbaniste, mais avait aussi une préfiguration spatiale et une planification des paysages hors pair. Il fût l'auteur d'une volumineuse œuvre dans le domaine de l'histoire, de la théorie et développement de la conception des villes, comme il s'est consacré aux questions des paysages, du transport, des compositions urbanistiques, de l'aménagement du territoire et de la conservation des monuments historiques. Jiři Hrůza, célèbre théoricien de l'urbanisme, l'élève dans son œuvre « Bâtisseur des villes » [1] au rang des personnalités les plus importantes sur la scène urbanistique.
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Bohumil KOVÁČ,professeur, chef du département de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire à la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava Slovaquie,bohumil.kovac@stuba.sk E.Hruškaest né le 31 janvier 1906. Études d'architecture achevées en 1927 à la grande école d'architecture et de génie civil ČVUT à Prague et en 1930 à l'académie des beaux arts dans l'atelier du professeur Gočár. En 1953 il est Nommé professeur de l'urbanisme et de la planification territoriale à l'école SVŠT. En 1956, il obtint le grade de Docteur d'État. En 1951-53, il fût vice Doyen puis Doyen de la Faculté d'Architecture et Génie Civil de cette école. En 1948, il a fondé et dirigé jusqu'en 1962 l'Institut d'Édification des Villes. Il est décédé en 1989.
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Fig. 1: Le portrait d'E. Hruška, selon une photographie, élaboré par : Lucia Štefancová.
À l'occasion de la commémoration de la naissance d'E. Hruška il est naturel de rappeler son œuvre dans le contexte actuel des problèmes ayant trait à l'urbanisme et l'aménagement du territoire, y compris certaines nouvelles remarques ressortant de son travail et recherches scientifiques et pédagogiques ainsi que de ses œuvres urbanistiques et architectoniques. E. Hruška est l'une des rares personnalités à laisser une œuvre architectonique importante à l'état d'édifices, d'études urbanistiques, d'aménagement du territoire et d'un nombre important d'œuvres urbanistiques. Ses réalisations urbanistiques sont basées sur des recherches théoriques novatrices et furent transmises aux générations suivantes d'architectes, comme émanant d'un éminent pédagogue universitaire. Hruška comme les autres personnalités de son époque (P.Janák, J.Gočár, B.Fuchs, F. L.Gahura...) ont prouvé par leurs œuvres, la légitimité et la valeur du lien entre l'urbanistique et l'architectonique dans le profil de l'architecte urbaniste. Mais Hruška diffère de ses contemporains par l'ampleur et la créativité de son œuvre. Il couvre toutes les dimensions urbanistiques aussi bien globales comme continentales et régionale que zonales, ainsi que le détail urbanistique. Il a traité particulièrement les questions ayant trait au paysage et au transport. Son éducation académique et architectonique l'on conduit à accentuer les aspects esthétiques et artistiques dans la création de l'espace urbanistique.Il a mis en évidence la nécessité du respect des liens et des valeurs historico-culturels du territoire « il faut toujours revenir vers les racines de sa culture et s'identifier à elles. »[2, p.7]. Il considère ces questions comme partie importante de la qualité du milieu urbanistique multidimensionnel. Le caractère professionnel de la personnalité d'E. Hruška porte l'empreinte de ses qualités personnelles. L'immensité de son œuvre témoigne sur sa qualité première qui est l'assiduité et une volonté systématique. Il était qualifié d'homme amical mais professionnellement très exigeant. Il acquitainsi, une large notoriété et autorité sociales. Ses traits de caractère se sont reflétés même dans ses œuvres où il donne la plus grande importance à l'homme. Sa manière de modeler l'espace tout en respectant les critères esthétiques de son époque, se confirment à l'échelle et besoins de l'homme. Ce principe humanistique est évident, surtout, dans la formulation des lois de la composition urbanistique où sont commentées les relations dans l'espace, aussi bien du point de vue général de la conception que de celui de l'individu. Le besoin de cette observation simultanée fût inculqué aussi bien à ses étudiants qu'à ses collègues pédagogues. Le besoin d'apprécier l'espace à l'échelle humaine, à travers la qualité de l'espace public, est selon ses considérations, la base de la conception urbanistique. Il donne une grande importance à la modélisation de l'image du site « …Il y va de la création de nouvelles vues sur l'horizon, de silhouettes ouvertes sur le paysage, donc de l'image extérieure du site » [2,p.8]. Ce fût chez Hruška un dessin expressif de grande justesse par lequel il a réussi à interpréter ses 3 réflexions dans la conception de ses œuvres .
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Dans ses œuvres urbanistiques ainsi que ses exigences envers les étudiants, la perspective avait une grande importance. Les maquettes des représentations en perspective ont servi aux auteurs pour, non seulement, vérifier, mais aussi pour s'approprier les règles de la perception, en perspective, de l'espace. Au contraire des architectes urbanistes d'aujourd'hui qui utilisent des visualisations générées par des ordinateurs et des maquettes découpées au laser, sans aucun contact avec la main de l'homme. Tout cela entrainant un affaiblissement du profil artistique de l'architecte.
L'école de Hruška est basée sur la force d'une idée préliminaire où la conception urbanistique forme et graphiquement s'exprime pour faire ressortir toute sa simplicité. Une de ses méthodes de conceptions urbanistiques est la stabilisation de cette conception à l'aide d'un modèle physique ou maquette. Cet héritage méthodo-pédagogique reste dans l'urbanisme comme une tradition respectée à ce jour à la faculté FA STU. Hruška a proclamé l'importance du dessin dans le profil d'architecte. Dans sa publication « Pour la création dans le milieu urbanistique » [2] qui représente ses dessins avec commentaires, ainsi qu'un manuel pour exprimer par le dessin la conception et l'espace urbanistique. Il utilise, aussi, le dessin 4 comme moyen d'expression des questions théoriques . La création urbanistique de Hruška comme son œuvre théorique sont basées sur le principe d'unicité de l'espace. Sur le plan de l'application, c'est une relation de chaque conception urbanistique avec l'ensemble du système territorial. Ce qui l'a emmené vers l'étude de structures d'habitations plus vastes. Selon Hrůza [1, p.145], Hruška fût le seul participant au concours pour l'étude du trafic routier à Prague qui s'est rendu compte de la dépendance régionale dans le développement de la ville et a mis en évidence la possibilité de son extension satellitaire. Vers cette idée il a été, peut être, inspiré par l'exposé de R.Unwin sur les villes satellitaires et cités jardins, à Prague en 1923. Mais plus tard il eut une position critique envers l'idée de cités jardins, surtout pour une raison sociale. Il affirme que : « les résultats sont différents de ce que l'on attendait les jardins n'ont pas servi la classe ouvrière, mais plutôt la petite bourgeoisie» [6, p.9]. Ces déclarations datent de l'époque où Hruška, sous pression de l'idéologie communiste, n'a put éviter les déclarations de tendance qui louaient la planification socialiste et l'édification de villes sur les principes 5 du Marxisme-léninisme .
Fig. 2: Région de Prague en relation avec le système du trafic routier.
Pour le cas des grandes villes, Hruška a perçu leur développement « De la ville à la région urbanisée » [2, p.8]. Pour la problématique de l'extension des villes en régions urbanisées, il y a consacré aussi ses études théoriques [3, 4]. Les diffusions internationales de ses œuvres et de sa personnalité sont de plusieurs formes. Il était membre de plusieurs associations internationales et professionnelles de renom, avait conçu des œuvres à l'étranger et ses conceptions urbanistiques dépassaient parfois les frontières. La dimension internationale de Hruška a déjà débuté avant la guerre. L'architecte tchécoslovaqueVladimír Karfik l'a invité à collaborer pour la résolution de l'édification de Zlin. C'est là qu'il a rencontré Le Corbusier qui travaillait comme expert pour Bata. En l'an 1943 naquit pour Bata le projet de la ville industrielle de Senefe en Belgique, qui partait du principe du fonctionnalisme et de la
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Nous recommandons, aussi, au lecteur étranger cette excellente publication d'illustrations urbanistiques commentée par l'auteur. Il est connudetousque son recrutement à Bratislava était la conséquence de l'avènement du régime communiste en 1948 à Prague qui lui reprochait son activité professionnelle pendant le protectorat de la Tchéquie et Moravie [9].
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conception d'une ville linéaire, selon l'architecterusse N. Milioutine. Au milieu de la disposition urbaine se situe le vrai centre avec un parc ; tout autour, le site est partagé en îlots portant des immeubles et des maisons familiales. Après contact avec l'expression du fonctionnalisme, Hruška commença à prendre conscience de la nécessité d'une démarche complexe, qui est devenue le message de son école urbanistique. Hyzler disait de lui « Hruska s'est rangé parmi les urbanistes universels qui ont admis que la conception urbanisticofonctionnalistique des nouvelles structures d'habitat, qui ne se limite qu'aux besoins matériels des humains sans se soucier du facteur biologique, psychologique et sociétal peut entrainer des conséquences totalitaires qui imposent un dictat sur le style de vie » [9].
Ses réflexions sur l'histoire et les perspectives de développement des structures macro-régionales et continentales, Hruška se place parmi les protagonistes de l'intégration urbanistique européenne. Après la guerre, quand il a pris ses fonctions à Bratislava, il fût intéressé par le potentiel spatial pour le développement de la ville. Malgré le « Rideau de fer » séparant l'est de l'ouest, il aborda dans certaines de ses études la possibilité du développement du triangle Vienne-Bratislava-Budapest. Alors que les conceptions officielles de l'aménagement du territoire orientaient l'extension de la ville vers l'est et le nord-ouest, Hruška suggéra aussi les possibilités de développement vers l'ouest. Il est parvenu, graduellement à un schéma d'aménagement du territoire radialo-circulaire. Cette vision audacieuse en son temps, fût la solution pour la formation de la région ainsi que de la conception urbanistique de la ville. Ainsi, Hruška a mis en évidence la potentialité des cités satellitaires, alors qu'en ce temps il était critique envers la désurbanisation des villes à l'ouest. Malheureusement, le développement après 1989 a pris une autre orientation et autour de la ville naquirent d'énormes cités suburbaines.
Fig. 3: Projet de la ville industrielle de Seneffe [11], p.131.
Fig. 5: Région de la ville de Bratislava : a) à gauche, une étude de 1960 [4], p.71; b) à droite,la macro-région de Bratislava [archive du professeur Lizon].
En tant que membre d'EKISTICS à Athènes et en collaboration avec C.A. Doxiadis, il aborda les questions globales sur la formation desétablissements humains en Europe, en tant que déterminant premier, il a identifié les conditions économiques, socioculturelles naturelles et les réseaux de communications. Le développement en Europe a été traité dans son livre : « Histoire de l'édification des villes » [8].
Fig. : Formation des établissements humains en Europe, du 19èmeau 20ème siècles [8], p.152.
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Pour Hruška, il était très important de garder le contact avec les traditions et les nouvelles conceptions de l'urbanisme français. Plusieurs de ses conceptions ont fait partie de son œuvre théorique illustrée. Un de ses nombreux exemples fût l'analyse du grand diamètre de Paris. Il démontre au lecteur, à l'aide d'une esquisse succincte et d'une manière facile à retenir, l'interprétation de l'essentiel de la composition et de la conception de l'espace du principal axe de la ville après son réaménagement par Hausman.
Fig. 6: Le grand diamètre de Paris et les espaces qui s’y rattachent [8], p.116.
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Ses observations après de nombreux voyages à l'étranger sont traduites par des dessins expressifs dans lesquels il fixe avec brio le caractère de l'espace et la composition essentielle de son côté artistique. Ce qui est important, c'est que toutes ces impressions vécues, accompagnées de commentaires, furent éditées dans la presse professionnelle locale puis enfin publiées sous le titre de « Pour la création dans le milieu urbanistique »[8] avec,souvent, des exemples d'analyses se rapportant à la France. Par exemple, une comparaison de positionnement entre la cathédrale N.D.de Paris où le réaménagement de la ville a entrainé l'isolement de ce monument et celle de Strasbourg, laquelle est restée à l'état d'enclavement initial. Ce qui démontre aussi l'influence des structures adjacentes sur la perception de l'échelle et l'impact de l'édifice (dominance ou monumentalité accentuée).
Fig. 7: N. D. de Paris [8], p.82.
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Pour son activité sur la scène internationale, il a obtenu en 1964 le prix Herder et au niveau national, la plus haute distinction pour son œuvre urbanistique et architectonique : le prix Dušan Jurkovič (1963, 1968). L'actuelle génération de la Faculté d'architecture STU à Bratislava, le commémore chaque année par une remise de prix « prof. E. Hruška », récompensant le meilleur étudiant pour son travail urbanistique en atelier.
Fig. 8: Cathédrale de Strasbourg [8], p.83.
Dans cette publication, il commente le problème déjà actuel des réalisations urbanistiques de Paris, comme l'aperçu sur et de la Défense.
Références bibliographiques
Fig. 9: Quartier de la Défense 1979 [8], p.64.
L'importance de la personnalité d'E. Hruška est reflétée par son appartenance à plusieurs associations professionnelles. En 1972, il est membre d'EKISTCS, en 1965 de l'association autrichienne de l'aménagement du territoire, depuis 1976, de l'académie allemande für Raum-und Landesplannung (ARL), dès 1978, de l'association urbanistique hongroise auprès de l'académie des sciences de Hongrie et en 1981, membre de l'académie d'architecture à Paris. Depuis 1974, il était président du comité tchécoslovaque ICOMOS, organisation de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine [8, p.129].
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Au congrès UIA, il a publié en 1948 le texte de sa conférence où il avait présenté : « La méthodologie de travail du planificateur ». Kristek et Žáčková rapportent que cette méthodologie se compose des processus suivants:la recherche, son bilan et évaluation, la déduction des programmes à court et long terme et le plan spatial [9, p.48].Vu la multiplication des spécialisations professionnelles dans divers domaines, Hruška suggère l'utilité de création d'une spécialisation dans le domaine de la coordination ou « synthèse et coordination de la planification territoriale ». Dans l'ensemble, nous pouvons caractériser E. Hruška comme : scientifique, théoricien de l'urbanisme, protagoniste de l'intégration urbanistique européenne, publiciste, défenseur du patrimoine culturel, architecte urbaniste créateur, dessinateur professionnel original et organisateur.
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HRŮZA, J.: Stavitelé měst, Édition Agora, Prague 2011, ISBN 978-80-86820-08-8, p. 145. HRUŠKA, E.: K tvorbe urbanistického prostredia, vydal Zväz architektov Slovenska, Édition Šport, Bratislava 1985. HRUŠKA, E.: Dopravní síť v krajinném řešení, Imprimerie nationale, Prague, 1934. HRUŠKA, E.: Problémy súčasného urbanizmu, Slovenská akadémia vied, 1966. VODRÁŽKA, P.: Emanuel Hruška - zakladateľ urbanizmu na Slovensku európskeho formátu.In: Dulla a kol.: Majstri architektúry, Édition Perfekt, Martin 2005, ISBN 80-8046-312-3. HRUŠKA, E.: O cieľoch a metodike rajónového plánovania,In:Cieľ a metodika rajónového plánovania, Slovenská akadémia vied, 1955. KRISTEK, J., ŽÁČKOVÁ, M.: From chaos to a new Order. The beginnings of institutionalized research in Urban and Land Use planning in Brno, VUT Brno, ISBN 987-80-214-5302-9. HRUŠKA, E.: Dejiny stavby miest, Édition Veda , Slovenská akadémia vied, 1961. HYZLER, J.: Kdo byl profesor Emanuel Hruška a doba, ve které žil, In: Věstník Klubu Za starou Prahu 1/2006, même sur le site : http: //stary-web.zastarouprahu.cz/ruzne/hruska.htm http://www.archiweb.cz/emanuel-hruska HRUŠKA, E.: Urbanistická forma - osídlení a plán, Architektura ČSR, Praha 1945.
Le prix : Johan Gottfried von Herder est un prix européen prestigieux dans le domaine de la Culture et sciences humaines, fondé en 1963.
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INTERESECTIONS D’UNE MÉTROPOLE ET DU TERRITOIRE RURAL
4.1.2. BRATISLAVA - QUELQUES NOTES CONCERNANT LA RIVE GAUCHE ET LE QUARTIER DE VYDRICA Michal BOGÁR 1
Resumé: Bratislava fait partie d'une région métropolitaine s'étendant sur le territoire de quatre pays : Slovaquie, Autriche, Hongrie et République Tchèque. La ville se développait dans une situation spécifique entre le Danube et les Petites Carpates et fonctionnait souvent comme une zone e frontalière. Dans la seconde moitié du 20 siècle le rideau de fer entre l'Est et l'Ouest touchait la rive droite du Danube juste en face de la vieille ville située sur la rive opposée. Dans cette situation on trouve deux rives différentes : sur la rive gauche il y a une structure du centre-ville et sur la rive droite s'étendent des grands espaces naturels. Au pied de la colline du château sur la rive gauche se développait un village près d'un gué historique. Ce village (Vydrica) et d'autres banlieues historiques entouraient la ville de Presbourg (Bratislava) et après la démolition des murs ils s'intégraient dans la ville. Le quartier de Vydrica a fait l'objet de plusieurs études et concours d'urbanisme et d'architecture surtout après la chute du rideau de fer en 1989. Un débat concernant la conception de réaménagement de ce quartier continue jusqu'à présent - dans les milieux professionnels et aussi parmi les citoyens. Mots-clés : région frontalière, métropole, rives du Danube, réaménagement du quartier Vydrica, concours
INTRODUCTION - LE CONTEXTE PAYSAGER DE LA RIVE GAUCHE Bratislava fait partie d'une région transfrontalière s'étendant sur le territoire de quatre pays : Slovaquie, Autriche, Hongrie et République Tchèque. On peut décrire cette région comme une agglomération 2 métropolitaine entre Vienne et Bratislava , dans laquelle la capitale Slovaque est située au coeur des trois frontières. Du point de vue phénoménologique, la région de Bratislava est marquée par la présence du Danube avec ses bras et forêts alluviales. On y trouve de grands espaces verts, qui pénètrent la ville tout au long de la rivière. Dans la situation du centre-ville il y a deux rives différentes [3] : sur la rive gauche on 3 voit une structure urbaine dense et sur la rive droite s'étend le paysage naturel avec une zone boisée. Parmi les caractéristiques de la géographie locale il faut mentionner le point de contact entre la « Plaine de Pannonie » et « les Petites Carpates» avec la dominante du château de Bratislava. Sur la rive gauche - au pied du château - se trouve le quartier de Vydrica contenant le site archéologique d'une grande importance.
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Michal BOGÁR, architecte - agence d'architecture BOGÁR KRÁLIK URBAN (BKU), Kozia 13, 811 03 Bratislava - Slovaquie, bogar@bku.sk La région s'étendant sur le territoire d'Autriche et de Slovaquie se compose de deux régions métropolitaines ayant « gravitation»» pour capitales : Vienne et Bratislava (Eurostat). Dans cette métropole transfrontalière il y a une «gravitation naturelle autour de Vienne, la plus grande ville de la région. Depuis longtemps Vienne occupe la position la plus Haute dans la hiérarchie des villes de cette région qui est entretenue jusqu'à aujourd'hui. La densité du tissu urbain de Bratislava est influencée par sa situation géographique. La capitale de la Slovaquie a une superficie similaire à celle de la capitale d'Autriche, mais les statistiques démographiques montrent que la Population de Vienne est quatre fois plus élevée par rapport à Bratislava. Le niveau de population correspond au type de tissu urbain qui, à Bratislava, est moins dense.
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Le quartier de Vydrica a été touché gravement par une intervention forte des infrastructures de transport e dans les années soixante du 20 siècle, dans le cadre de la construction d'un nouveau pont sur le Danube. Lors de ces travaux de construction on a démoli presque tout le quartier de Vydrica. Depuis des décennies ce site faisait l'objet de discussions et de plusieurs concours d'urbanisme et d'architecture.
Fig. 2: Le Plan de Neyder, 19 esiècle (source : les Archives de la Ville de Bratislava).
Fig. 1: Vue aérienne sur Bratislava avec les deux rives différentes (source : Margareta Musilová).
UN REGARD BREF SUR L'HISTOIRE Le quartier situé au pied de la colline du château se développait pendant des siècles comme une partie de Suburbium Castri qui entourait le château. Vydrica s'étendait sur une route d'accès à la ville médiévale et proche d'un gué du Danube. Après la démolition des murs, Vydrica et d'autres banlieues s'intégraient dans la structure de la ville. Les cartes historiques montrent Bratislava (Pressburg / Pozsony) comme une ville e dense qui avait un tissu urbain continu jusqu'au début du20 siècle. Ce ne fut qu'après la Première guerre mondiale que la ville a commencé son agrandissement rapide dans le paysage environnant. Dans cette époque de la ville on trouve également une grande vague de constructions de bâtiments modernes au centre-ville et en même temps des démolitions de maisons anciennes. Le développement de la structure urbaine était accompagné par de nombreuses études et concours d'architecture. On peut mentionner un grand concours international qui a eu lieu à Bratislava en 1929 qui cherchait une conception stratégique pour le plan de régulation de la ville. À cette période, entre les deux guerres, on a commencé également un débat touchant le réaménagement possible du quartier de la rive gauche et de Vydrica. e
Après la séparation de la République Tchécoslovaque pendant la2 guerre mondiale, les représentants de 4 l'État Slovaque ont décidé d'organiser un concours international pour la nouvelle cité universitaire située au pied du château. Il s'agissait d'une décision grave touchant la question de l'existence d'un quartier historique qui faisait partie intégrante de la Vieille ville. Si on construisait à l'époque ce projet entier, il serait nécessaire de démolir tout le quartier existant s'étendant au pied du château.
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Fig. 3: Bratislava dans les années quarante du 20 siècle - à droite, les maisons de Vydrica.
Quelle était la raison d'une telle décision, qui devrait changer de façon significative les vues de Bratislava ? Probablement l'une des raisons principales c'était la volonté des représentants du régime autoritaire en Slovaquie pendant la guerre, qui avaient l'intention de montrer la force et la maturité de la ville capitale
Le concours international pour le réaménagement du quartier situé sur la rive gauche au pied de la colline du Château a eu lieu à Bratislava en 1942. Le sujet du concours c'était le nouveau quartier universitaire de Bratislava.
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d'un nouvel État en Europe centrale. En regardant les résultats du concours on peut conclure que malgré une ambition trop forte de l'État, les architectes ont présenté des idées et des concepts d'une qualité très élevée. Les Italiens Ernesto Lapadula et Attilio Lapadula, qui étaient les lauréats du concours, travaillaient dans leur projet avec des principes de l'urbanisme et architecture moderne dont la présence à Bratislava était déjà évidente.
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Emil Bellus, l'architecte slovaque qui a reçu le 2 prix, était proche des idées du rationalisme italien et dans son projet il a proposé pour Bratislava une nouvelle échelle pour la rive gauche - l'image d'une ville moderne sur le fleuve. Après la guerre ni l'État ni la ville ne voulaient continuer avec des projets du concours de l'année 1942. Dans les années cinquante la ville a commandé plusieurs études d'urbanisme touchant la zone de la rive gauche - à cette époque il s'agissait de l'intention de construire un quartier résidentiel qui devait remplacer le quartier historique toujours existant sur les berges du Danube. Un seul fragment de cette „ ville nouvelle “ sur la rive gauche a été réalisé dans les années soixante. C'étaient les trois tours d'habitation construites à proximité de l'entrée du tunnel. À cette époque on a construit également le nouveau pont de Bratislava (le Pont SNP) avec une grande infrastructure de transport située entre la colline du château et la Vieille ville.
LE QUARTIER DE VYDRICA - LE SUJET D'UNE DISCUSSION INTERNATIONALE 5
En 1995 la ville de Bratislava a lancé un concours international pour les jeunes architectes qui a été organisé en collaboration avec Europan France et Europan Slovaquie. Dans le livre Europan 4 Construire la ville sur la ville il y a plusieurs réflexions centrées sur la transformation des sites urbains contemporains. Les textes touchent les résultats de la quatrième session du concours international Europan. Dans le texte écrit par Norbert Laurent concernant le site de Vydrica on trouve le commentaire suivant : „ À Bratislava l'infrastructure est une donnée topographique, au même titre que les éléments naturels (la colline, le fleuve) et les édifices majeurs (le château, la cathédrale). Le rapport dialectique de l'infrastructure avec les autres éléments du paysage conduit à des projets qui prennent des positions 6 affirmées dans le site. “
Fig. 4: Projet lauréat - 2 eprix du concours de l'année 1942, Ernesto Lapadula et Attilio Lapadula, Italie.
Fig. 6: Plan de situation redessiné d'après un plan historique de 1820 (en haut) et le plan de situation de l'année 1995 (source : atelier BOGAR KRALIK URBAN).
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Fig. 5: Projet lauréat - 3 eprix du concours de l'année 1942, Emil Bellus, Slovaquie. 6
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Le concours d'idées Europan 4 eu lieu en 1995. Ce concours international a été organisé par la Ville de Bratislava et l'Association des architectes en Slovaquie en partenariat avec Europan France et Europan Slovaquie. Il y avait 84 participants de plusieurs pays de l'Europe. Le commentaire de Norbert Laurent dans le livre Europan 4 - Construire la ville sur la ville.
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Le projet lauréat de ce concours a été créé par des architectes italiens de l'agence t-studio. L'idée principale de ce projet c'était une reconnexion de la ville par un système de ponts - une idée de „Mosta mesto“. Dans la réflexion de Norbert Laurent il y a également une conclusion brève du projet lauréat pour Bratislava : „Guendalina Salimei, Roberto Grio, Giovanna Paola Piga et Giovanni Pogliani prennent en compte le relief et répondent à l'infrastructure lourde existante en utilisant des objets architecturaux qui sont des métaphores du pont existant. Le pont est un système de référence qui se superpose à celui du territoire ou de la ville, par sa dimension, sa géométrie et sa technologie. “ Europan est un concours d'idées dont le résultat le plus important est le débat professionnel qui a suivi le concours. Un événement de ce type est toujours suivi d'échange et comparaison des résultats et des solutions pour des sites similaires. À Bratislava il y avait un impact remarquable de ce concours sur la réflexion des théoriciens, des urbanistes et d'autres professionnels en ce qui concerne le réaménagement de la zone s'étendant au pied de la colline du château dans un contexte plus large.
8 : Projets finalistes du concours national de 2002 : 2eleprix le élevé: plus élevé: Ivan Matušík et coll., Fig.Fig. 8: Projets finalistes du concours national de 2002 : 2 eprix plus Ivan Matušík et coll., 2 eprix : e e e coll., (BOGÁR 3 prix : Atelier BKUURRBAN), (BOGÁR KRÁLIK Jozef Koštial2etprix coll.,: Jozef 3 prixKoštial : AtelieretBKU KRÁLIK mention :URRBAN), Ľubomír Závodný, Peter mention : ĽubomírVodrážka, Závodný,mention Peter Vodrážka, mention : Boris Hrbáň et coll. : Boris Hrbáň et coll.
Fig. 7: Projet lauréat du concours Europan 4 - site de Bratislava - Vydrica, 1995, t-studio : Guendalina Salimei, Roberto Grio, Giovanna Paola Piga et Giovanni Pogliani, Italie.
Henrieta Moravčíková, théoricienne de l'architecture a touché le concours Europan dans la revue Architektúra a Urbanismus [1] : „Le concours international Europan 4 a attiré à Bratislava les meilleurs collectifs d'architectes et cela 30 ans après le grand concours international sur la ville nouvelle de Petržalka qui eut lieu en 1967. Il faut croire qu'il ne sera pas nécessaire d'attendre à nouveau 30 ans pour un autre concours d'importance similaire.“ Au cours des années qui ont suivi la compétition d'Europan, la Mairie de Bratislava et les investisseurs privés ont lancé plusieurs études urbaines ou concours d'architecture. Parmi les événements les plus importants on peut mentionner un concours initié par les représentants de la Ville en 2002. Dans ce concours, on n'a pas choisi un projet lauréat et le jury a décidé de décerner des prix réduits et des mentions honorables à plusieurs ateliers d'architecture. Le 2e prix le plus élevé a été décerné à Ivan Matušík et son collectif. En 2005 la ville de Bratislava a lancé un concours national concernant le Plan directeur de la zone située au pied du château. Dans ce concours la Ville a choisi la conception créée par l'atelier d'architecture BKU, qui a reçu le 3e prix dans le concours précédent en 2002. Ce plan directeur a été élaboré en collaboration de deux agences : BKU et AUREX et dans la conception de régulation du territoire on a incorporé plusieurs principes résultants du concours d'idées Europan 4. La municipalité de Bratislava a approuvé le plan directeur définitif après une série de débats et consultations avec le public et les professionnels de différents domaines.
Fig. 9: Projet lauréat du concours international pour le site Vydrica (secteur n°5) : Guendalina Salimei, Roberto Grio, Francesca Contuzzi, Elio Rava, 2007 - projet approuvé par la décision territoriale en 2013.
CONCLUSION Ce fut une longue période de compétitions et de recherche d'un concept significatif. Toutes ces activités ont contribué à la réflexion permanente touchant les problèmes des villes de l'Europe centrale. Ce qui est essentiel à chaque instant c'est l'échange et la comparaison des résultats et des solutions pour des sites similaires. Croyons donc que la discussion future se poursuivra à l'échelle internationale. Références bibliographiques [1] [2] [3]
Suite à cette activité de la ville le client privé a lancé plusieurs concours parallèles sur les 5 sites différents dans la zone de Vydrica. Parmi les collectifs lauréats il y avait de nouveau les architectes italiens de tt-studio studio etet suite suite aux aux résultats résultatsdedecececoncours concours ils ils ontont continué continué leur travail leur travail avec d´autres avec d'autres collectifs collectifs primés. primés. Le Le projet pour une décision territoriale a été approuvé par la ville en 2013.
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MORAVČÍKOVÁ, Henrieta. Pár slov k výstave Europan 4. In : Architektúra a Urbanizmus. Volume XXXI, 1997, Number 2-3. Bratislava : ÚSTARCH SAV, 1997, pages 97 - 99. ISSN 0044 8680 PÉLISSIER, Alain et al. : Construire la ville sur la ville - Europan 4. Transformation de sites urbains contemporains. Paris : Les éditions de l'imprimeur, 1997, 144 pages. ISBN : 2-910735-12-5 PERRAULT, Dominique, BOGÁR, Michal, KRÁLIK, Ľubomír, URBAN, Ľudovít et al. Bratislava Metropolis. 1. Édition. Bratislava : Spolok architektov Slovenska, 2013, 268 pages. ISBN : 978-8088757-77-1 SZALAY, Peter, HABERLANDOVÁ, Katarína, ANDRÁŠIOVÁ, Katarína, BARTOŠOVÁ, Nina, BOGÁR, Michal, KRÁLIK, Ľubomír, URBAN, Ľudovít. Moderná Bratislava 1918 - 1939. 1. Édition. Bratislava : Marenčin PT, 2013, 320 pages. ISBN: 978-80-8114-327-4.
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Alžbeta SOPIROVÁ
INTERESECTIONS D’UNE MÉTROPOLE ET DU TERRITOIRE RURAL
4.1.3. PÉRIURBANISATION RÉSIDENTIELLE DE L'ARRIÈRE-PLAN DE BRATISLAVA
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Resumé: La Slovaquie est caractérisée par des tendances de décentralisation d'intensités diverses. L'essence du processus de décentralisation réside dans les mouvements spatiaux de la population - en retour ou exode à partir ou vers la périphérie du noyau de la ville et dans l'augmentation des niveaux d'urbanisation en territoire périurbain, ce qui a un impact sur la structure de la population rurale et de l'urbanisation du pays. L'article est dédié à l'impact du processus de suburbanisation sur l'expression spatiale du développement du tissu urbain dans les localités rurales de l'agglomération de Bratislava qui est l'un des espaces les plus intensément agressés par les nouveaux plans d'investissement. Mots-clés: arrière-plan de la ville, zone suburbaine, les agglomérations rurales, le développement dutissu urbain
LE DÉVELOPPEMENT URBAIN DES TERRITOIRES RURAUX DANS L'ARRIÈRE-PLAN DES VILLES L'introduction de la politique de marché, rendant disponibles les prêts hypothécaires a déclenché en Slovaquie après 1990, un processus de décentralisation de certaines fonctions vers les zones d'intérêt. L'arrière-plan de la ville devient attrayant pour l'introduction de nouveaux investissements, qui utilisent les avantages spécifiques de ce territoire et sont accompagnés d'activité de construction et créent de nouveaux emplois. Les territoires ruraux situés dans la proximité des grandes villes et le long des principaux corridors du trafic routier sont saisis d'une dynamique de développement souvent spontané. Peu à peu, dans ce domaine se manifeste une transformation sociale et physique de l'environnement du rural au (péri) urbain. Le phénomène d'accompagnement du processus de périurbanisation est la migration de la population de la ville vers la campagne, qui est liée à leur désir d'un logement de qualité, de calme, d'un environnement attractif et la disponibilité optimale de travail et de services, le tout concentré au cœur de la ville. Les stratégies des promoteurs immobiliers commerciales sont l'occupation des espaces « libres » en dehors de la ville et dans les agglomérations rurales, la recherche et l'achat de terrains disponibles et économiques. Ce processus est accompagné par une expansion de la surface, donc une croissance quantitative du tissuurbain, au détriment des terres agricoles et souvent des forêts. En raison de la périurbanisation, les frontières entre la ville et son arrière-pays deviennent de moins en moins lisibles. Les domaines
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Alžbeta SOPIROVA, professeurassocié à la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava - Slovaquie, sopirova@fa.stuba.sk
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spécifiques sont liés entre eux, s'influencent, se complètent et s'entraident. On constate que « la relation entre les installations agglomérées d'arrière-plan actuels et la ville est une relation de dépendance » (Hnilička, 2005). Cela crée une sorte d'« espace intermédiaire » mixte, dans lequel l'urbain et le rural sont confondus, donnant un espace où s'entremêlent diverses caractéristiques sociales et culturelles. Afin de clarifier la zone étudiée on définira dans cet article l'arrière-plan de la ville comme : -
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l'espace entre la zone compacte bâtie de la ville et ses limites administratives (la couronne périurbaine de la ville, la périphérie de la ville), qui se compose d'arrondissements, géographiquement séparés du tissu compact de la ville ; l'espace au-delà des limites administratives de la ville (zone rurale-urbaine, l'expansion de l'espace de la ville pour repousser ses activités vers l'arrière-plan rural adjacent), formé par les localités rurales et l'« inter-espace » ou campagne, qui remplit le territoire entre les zones bâties de la ville, les municipalités environnantes et les sites fonctionnels hétérogènes, situés à une distance d'environ 30-40 km du centre-ville.
L'EXPANSION DE LA VILLE DE BRATISLAVA - LA RÉALITÉ DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL Parmi les régions urbaines les plus dynamiques de la Slovaquie on citera l'agglomération de Bratislava. Dans cet espace, la suburbanisation a été mise en œuvre en plusieurs étapes de développement. Elle a commencé au milieu des années 90 du siècle dernier et pris de l'ampleur entre 2002 et 2009. Encouragée en cela par la législation en vigueur qui a autorisé, dans de petites agglomérations rurales de 2000 habitants, de nouvelles constructions grâce à un processus d'autorisations simplifié. Dans ces établissements humains, le développement n'obéissait pas à un plan territorial, mais à de partielles études urbanistiques, qui, souvent, n'étaient pas coordonnées. Une légère stagnation du processus de suburbanisation eut lieu dans les années 2010-2015. Le marché de l'immobilier s'est saturé, l'offre des terrains à construire a dépassé la demande potentielle. Depuis peu, l'intérêt pour de nouveaux chantiers d'immobiliers a repris, mais il s'agit, principalement d'appartements en ville. Le développement dans les localités satellites stagne. Les investisseurs se rendent, peu à peu compte que, en dehors d'une belle maison individuelle, ils doivent également, offrir une certaine « valeur ajoutée ».
L'élargissement du développement résidentiel au-delà des limites de la ville, vers le milieu rural, apporte avec lui un certain nombre de problèmes. Le développement des constructions en cours peut être caractérisé par des « plans d'investissement souvent sans concept clair, sans homogénéité, laissant une impression chaotique et individualiste » (Smolec, 2016). Dans l'espace résidentiel de périurbanisation Slovaque, un nombre de questions interdépendantes s'accumulent et dont les plus importantes sont : -
sociales : il y a une tension entre l'ancienne communauté et les nouveaux arrivants ; spatiales : changement de l'image visuelle et symbolique du lieu - la nouvelle construction transforme la structure volumétrique naturelle et la conception architecturale et urbaine d'origine de la région, crée de nouveaux points de repère, panoramas et singularités, apporte des changements irréversibles dans les silhouettes des sites et de l'image du paysage (Fig. 1) ;
Fig. 1: Construction spontanée de nouvelles zones résidentielles changeant l'image volumétrique de l'agglomération : village de Rovinka, qui se trouve dans l'arrière-plan de Bratislava (photo : Alžbeta Sopirová, 2013).
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fonctionnelles : capacités insuffisante des commerces, des écoles, des centres culturels et de santé, manque de services, d'installations de sport et de détente, et manque de possibilités d'emploi ; ce qui provoque des mouvements quotidiens de personnes vers la ville ; économiques : de nouveaux investissements nécessaires pour palier au manque d'infrastructures, augmentent le budget des établissements humains ; environnementales : changement de priorités dans l'utilisation des terres, défiguration de la structure séculaire du paysage, fragmentation et dégradation des écosystèmes, accaparement des terres forestières et réduction de la stabilité écologique ; d'infrastructure : surcharge sur l'infrastructure technique existante qui n'est plus à l'échelle du nombre d'habitants ; de transport : l'inefficacité dans l'organisation des transports publics perturbe les résidents dans leur mobilité quotidienne, augmentant ainsi l'intensité du transport régional. Fig. 1: Zone d'intérêt de Bratislava avec les principaux corridors de développement des établissements humains et montrant la croissance de la population depuis 25 ans dans les territoires ruraux les plus atteints par la suburbanisation résidentielle.
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Nous concentrerons notre attention sur le développement résidentiel qui a été mis en œuvre ces dernières années dans la couronne périurbaine de Bratislava et on peut conclure que les plus grandes interventions de construction sont marquées par des sites ruraux, qui sont situés à une distance d'environ 20-30 km du centre-ville. Ils se situent le long des grands axes de développement résidentiel : de Malokarpaty, Senec, Dunajská streda et Záhorská. L'investissement résidentiel s'est également déplacé vers les zones frontalières des pays voisins, l'Autriche et la Hongrie, le long des axes de Vienne, Mošon et Parndorsf (Fig. 2). Parmi les critères décisifs pour la localisation spatiale de la fonction résidentielle il y a l'accès à la ville, la qualité de l'environnement, l'attractivité du paysage dans lequel il se trouve. Les constructions de grande ampleur sont généralement le résultat de l'entrée de grands investisseurs sur le territoire qui réalisent des maisons individuelles et des immeubles dans le tissu urbain existant et à la périphérie des villes. Les nouveaux ouvrages « poussent » dans ce tissu qui se « ramifie » en nouveaux quartiers résidentiels, créant progressivement, selon Pavol Hnilička (Hnilička, 2005), une sorte de « bouillie urbanistique » informe. En termes d'arrangement spatio-territorial de la ville de Bratislava, des localités rurales subissant la suburbanisation résidentielle forment les types suivants : fusion de l'ensemble avec le centre de la ville où une sorte de banlieue, qui intègre la structure existante avec les « torses » des bâtiments ruraux d'origine qui se sont progressivement altérés et « absorbés » par les nouveaux bâtiments. Le signe indicateur de ce processus est la perte d'identité de l'environnement rural d'origine qui devient citadin (arrondissements de Bratislava : Rača, Dúbravka, Devínska Nová Ves, Lamač et Podunajské Biskupice) ; zone rurale indépendante, qui forme une entité urbaine (arrondissement), séparée spatialement du tissu urbain compact, tout en préservant la spécificité rurale d'origine. Celle-ci est caractérisée par un habitat peu élevé avec une faible occupation de terrain. (arrondissements de Bratislava : Čunovo, Rusovce, Jarovce, Devín, Záhorská Bystrica et Vajnory) ; de nouveaux satellites, composés généralement d'ouvrages monofonctionnels spatialement séparés, se trouvant en pleine nature. Dans la couronne périurbaine de Bratislava, il est assez typique, mais à d'autres fins que la fonction résidentielle, telles que les parcs logistiques, les magasins, les chaînes commerciales, les installations sportives et récréatives. L'expansion de Bratislava dans les territoires ruraux périphériques se réalise :
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Par la transformation interne de l'agglomération : intensification, concentration (verticale ou horizontale) du tissu urbain original ; transformation des unités ou des édifices structurellement ou architecturalement inadaptés en une nouvelle utilisation fonctionnelle (Fig. 3) ;
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implantation de nouvelles fonctions dans les tissus urbains existants afin d'avoir une multifonctionnalité, plus attrayante et améliorer ce qui modifie le caractère du site d'origine et crée une nouvelle stabilité et qualité territoriale ; nouvelle construction à la place des bâtiments démolis, remplissage des terrains vacants autour des rues ou sur les jardins surdimensionnés qui causent la perte de l'« empreinte urbaine ». Reparcellariser les longs et étroits terrains initiaux. Par la conversion externe de l'agglomération : la croissance extensive (extension spatiale au-delà de la surface bâtie des communes), qui se caractérise par la formation d'un nouveau tissu urbain en pleine nature, pour créer :
des formations ponctuelles : satellites résidentiels dispersés en pleine nature, « quartiers extra-ville » ou « cités dortoirs » faites de constructions compactes avec des maisons visuellement similaires ; des formations linéaires : nouvelles constructions autour des voies de communication, ce qui conduit souvent à la coalescence, où des agglomérations rurales initialement séparées se retrouvent dans une unité compacte autour de l'axe d'urbanisation ; des formations annulaires : envelopper la structure existante par de nouvelles constructions, qui resteront en contact avec la surface bâtie de l'agglomération.
LES SIGNES D'UNE NOUVELLE CONSTRUCTION RESIDENTIELLE Les principales caractéristiques de la périurbanisation résidentielle dans la zone concernée de Bratislava, se manifestent par les signes suivants : la ségrégation spatiale - altération de l'emprunte historique et du tissu urbain, émergence d'une nouvelle matrice de rues qui ne tiennent compte ni des relations existantes ni des liens avec la structure matérielle, spatiale, fonctionnelle et opérationnelle initiale de l'agglomération et crée une barrière infranchissable dans la zone sous forme d'impasses, remplaçant les espaces publics manquant dans les zones résidentielles ; monotonie et uniformité de l'environnement - la répétition des mêmes types de maisons individuelles sur de petites parcelles, avec des moyens similaires d'expression, de matériaux et de couleurs des façades, conduisent à la perte de l'identité locale, brouillant la distinction et la diversité régionale (Fig. 4) ;
Fig. 4: Monotonie du nouveau bâtiment résidentiel qui répète les mêmes moyens d'expression dans les agglomérations rurales situées dans la zone concernée de Bratislava (photo : Sopirová 2013).
Fig. 3: Chorvatský Grob - Čierna Voda - transformation de la surface du complexe de l'ancienne coopérative agricole en centre-ville local.
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monofonctionnalité du territoire - la fonction de la concentration de logements, le manque d'infrastructures suffisantes de base, le transport et l'infrastructure technique ; identification incertaine de l'espace - hautes clôtures opaques qui délimitent l'habitat de l'espace étroit de la rue, sans aucune verdure, ni allées, ni possibilité de parking, poussent le
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résident à se cantonner dans la vie privée de son domicile et porte ainsi atteinte à la stabilité sociale des communautés locales ; préférence des critères économiques - utilisation intense des terres, construction sur de petites parcelles avec un coefficient des plus élevé du terrain bâti et économie de l'espace constructible au détriment des espaces publics (places et parcs), des terrains de sport et de jeux; chantier de construction « sans fin » - la construction des maisons individuelles est faite de deux façons : l'investisseur construit un quartier résidentiel et vend les maisons construites « clé en main », mais s'il est en difficulté (fait faillite ou est en banqueroute), le site reste longtemps en chantier, l'immobilier se détériore et sa valeur se réduit progressivement, l'investisseur construira seulement les VRD et vend ensuite les terrains à bâtir sur lesquels le client réalise sa maison, selon son propre projet - la localité est construite par étapes, elle est dans un processus permanent de construction (Fig. 5) ;
CONCLUSION La périurbanisation est actuellement l'un des processus les plus intensifs, qui change non seulement l'organisation spatiale de la société, mais aussi le mode de vie des communautés rurales et l'environnement social. Le processus de périurbanisation en Slovaquie et particulièrement dans l'arrièreplan de la capitale Bratislava est en cours depuis près de 20 ans. Les impacts de ce processus dynamique dans le milieu rural et les zones urbaines concernées ne peuvent pas être arrêtés. Ils reflètent les changements : dans la structure et sa projection horizontale, dans les agglomérations rurales ainsi que dans le « symbolisme » architectural et urbanistique de ce milieu. Il en résulte un changement dans la vie socioculturelle du village, produisant de nouvelles communautés rurales et la transformation du paysage. Des stratégies et des instruments de planifications spatiales acceptables peuvent réguler les impacts négatifs sur l'agglomération, le paysage et éviter l'effondrement du trafic routier régional. Vu que l'intensité et l'efficacité de l'utilisation du tissu urbain dans la plupart des agglomérations situées dans les couronnes périurbaines des villes slovaques est très faible « la densité moyenne de peuplement de la zone bâtie des sites ruraux est de 8,5 à 33,2 habitants / ha » (Sopirová 2013) et que la tendance d'accaparement des nouvelles terres agricoles à des fins de construction est en croissance ; la poursuite du développement de la zone de périurbanisation devrait se concentrer sur: « atténuation progressive du développement extensif et intensification du tissu urbain interne des sites ruraux » (Sopirová, 2014) ; la mise en place d'instruments législatifs stricts qui limitent les nouvelles constructions dans les zones agricoles. Pour atteindre un habitat de qualité et réellement fonctionnel, la poursuite du développement de nouvelles constructions dans les agglomérations rurales ne devrait être autorisée que dans les conditions suivantes : -
Fig. 5: Colonies de maisons individuelles dans un chantier sans fin… - village Miloslavov (photo: A. Sopirová 2013).
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la perte de l'identité locale - introduction de certains modèles urbains en milieu rural, mise en œuvre de l'architecture « importée » qui se caractérise par la construction de bâtiments résidentiels à plusieurs étages et des villas urbaines, logements sous forme d'appartements qui imposent et nécessitent des loisirs ; vastes maisons individuelles à un niveau, dont la superficie bâtie dépasse plus de 50 % du terrain, leurs échelles et proportions sont en contraste avec l'architecture rurale d'origine (Fig. 6) ;
Fig. 6: Construction de l'architecture importée dans le milieu rural (photo : Sopirová, 2015).
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commercialisation et accentuation des entrées à l'agglomération - complément du décor original avec de nouvelles formes architecturales dominantes qui, par leur ampleur et démarche, apportent des changements irréversibles à l'image interne et la silhouette externe de l'agglomération.
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Références bibliographiques [1] [2] [3] [4] [5]
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développer l'infrastructure technique et le transport nécessaire avant toute construction de logements ; élever le taux de multifonctionnalité des nouvelles zones résidentielles, l'efficacité dans l'aménagement du territoire avec une diversification optimale des fonctions résidentielles, des services, des loisirs, des sports et des activités, parvenant ainsi à une densité de population suffisante pour couvrir le territoire par les transports publics ; atteindre « l'équilibre de l'environnement urbain avec l'environnement naturel, l'équilibre de la vie active avec la relaxation, l'équilibre entre les installations commerciales et non commerciales, l'équilibre entre les espaces publics, semi-publics et privés » (Bašová 2014).
BAŠOVÁ, Silvia: Urbánna vitalita, ALFA 2/2014, FA STU Bratislava, ISSN 1135-2679, p. 10. HNILIČKA, Pavel: Sídelní kaše, Otázky k suburbánní výstavbě rodinných domu, Édition ERA group, spol. s r.o, 2005, ISBN 80-7366-028-8, p. 27. SMOLEC,Michal: Projekt CENTROP - Rozvoj Bratislavy na zelenej lúke, Bratislava News, mai 2015. SOPIROVÁ, Alžbeta: Súčasnosť a trendy urbanistického rozvoja vidieckych sídiel na Slovensku, Habilitačná príca, FA STU Bratislava, 2013, p. 7, 9, 48. SOPIROVÁ, Alžbeta: Sídla v zázemí miest, Slovensko v priestore po dvadsiatich rokoch, ALFA 3/2014, FA STU Bratislava, ISSN 1135-2679, p. 55.
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4.2.1. LE DEVELOPPEMENT DE L'ENVIRONNEMENT HISTORIQUE DANS LES VILLES AZERBAÏDJANAISES - SHAKI, NAKHITCHIVAN ET GABALA 1
Sevda Khanbala DADASHOVA , Tarana Shaig BAKIROVA
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Resumé:
POTELTIALITÉ DU MILIEU RURAL
Le thème de l'article se compose des villes d'Azerbaïdjan et des banlieues, des petites villes comme Shaki, Nakhitchivan et Gabala et leurs matériaux historiques, des valeurs morales et culturelles de l'évaluation, des villages dans le cadre de la protection de l'environnement du point de vue d'investissement dans l'ère moderne pour attirer l'attention. En même temps il a été proposé de déterminer les critères pour l'évaluation environnementale et l'approbation des méthodes de recherche pour enquêter sur la situation des villages urbains. Ces propositions comprennent les résultats du processus d'évolution des bâtiments historiques et des valeurs historiques, l'évaluation fonctionnelle, émotionnelles et le contenu artistique. Mots-clés: environnement historique, attractivité de l'investissement, la compétitivité, le tourisme, rebranding.
INTRODUCTION L'article met en valeur le problème de la préservation de l'environnement historique dans les villes azerbaïdjanaises de Shaki, Nakhitchivan et Gabala dans le cadre du Programme de la protection des monuments historiques et culturels, du point de vue des méthodes de recherche pour évaluer leur patrimoine culturel et l'attrait d'investissement. Les méthodes d'amélioration de l'image et d'accroissement de capacités concurrentielles des territoires de ces villes associées à des outils et des techniques de marketing préférées. Les techniques d'une approche intégrée du marketing territorial qui est la tendance actuelle d'aujourd'hui qui permet une analyse détaillée de la région et d'établir un programme efficace et compétent de son développement sont étudiées. L'Azerbaïdjan est un pays riche en échantillons de la culture matérielle avec une longue histoire. La préservation des monuments historiques et culturels, ainsi que la préservation et le développement des petites villes historiques de l'Azerbaïdjan sont à la base d'un dialogue productif avec le public, les architectes et les clients, ainsi que des organes de l'État pour la protection du patrimoine culturel. Le 18 Juillet, la cérémonie organisée en l'honneur du 20e anniversaire de l'adhésion de l'Azerbaïdjan dans cette organisation a eu lieu au Siège de l'UNESCO, à Paris. « La préservation de notre patrimoine culturel est une priorité pour le gouvernement de l'Azerbaïdjan », a déclaré Mme Mehriban Aliyeva,
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Sevda Khanbala DADASHOVA, professeur associé, département de Design à l'Université d'Architecture et de Génie Civil de Bakou, A. Sultanova 11, Az 1073, Bakou - Azerbaïdjan, sevdadadashova@gmail.com 2 Tarana Shaig BAKIROVA, professeur associé, chef du département de Design à l'Université d'Architecture et de Génie Civil de Bakou,A. Sultanova 11, Az 1073, Bakou - Azerbaïdjan, taranabakirova@gmail.com
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l'Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO, qui avait participé à la cérémonie. « Nous sommes fiers que le Mugham azerbaïdjanais, les oeuvres des Ashug, l'art de Tar et la fête de Novruz ont été inclus dans la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. En outre, la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO comprend la Tour de Vierge, le Palais de Shirvanshah et la réserve historique et artistique de Gobustan. Chers amis, l'UNESCO soutient l'ensemble de nos initiatives dans les domaines mentionnés » [8]. Déjà en 2001, conformément à la loi de la république d'Azerbaïdjan sur la protection des monuments historiques et culturels, la classification des monuments historiques et culturels immobiliers sur le territoire de la république d'Azerbaïdjan, qui a été prise sous la protection de l'État en termes de leurs valeurs, a été approuvée. Les monuments découverts nouvellement ont été régulièrement inclus dans la liste des monuments historiques et culturels immobiliers. À l'heure actuelle, 6308 monuments historiques et culturels sont sous protection de l'État sur le territoire de la république d'Azerbaïdjan, il y a 27 réserves historiques et culturelles, architecturales, artistiques et ethnographiques. Au cours des dernières années, la réserve d'État historique et naturelle de Yanardagh, la réserve nationale historique et architecturale du Temple Atashgah, la réserve nationale et culturelle de Keshikchidagh et la réserve d'État historique, architecturale et ethnographique de Khinalig ont été créées sur le territoire de la république d'Azerbaïdjan par le Président de la république d'Azerbaïdjan.
immobiliers, les zones historiques, les réserves historiques et culturelles, la mise en œuvre des mesures de restauration, la recherche, la promotion et le développement du patrimoine culturel immobilier au niveau actuel. En vue de l'adoption du programme d'État pour la restauration et la protection des monuments historiques et culturels, l'amélioration et le développement des activités des réserves historiques et culturelles pour la période 2013 - 2020, une base de données électroniques unifiées et un registre seront créés dans ce domaine. Dans le domaine de la protection et la gestion efficace du patrimoine archéologique, les travaux nécessaires seront effectués dans le pays, afin de soutenir les activités de l'organisation pour exploiter le patrimoine archéologique. Une recherche complète des sites archéologiques et anciennes colonies, ainsi que l'adaptation de ces territoires pour une utilisation culturelle et touristique [7]. En Azerbaïdjan, il existe des exemples positifs spécifiques de la préservation et le développement des villes historiques et de certains villages, par exemple, le village urbain Lahij, situé dans les montagnes. Ce village est situé à une altitude de 1375 m au-dessus du niveau de la mer sur la rive gauche de la rivière Girdimanchay. Lahij est situé dans la région Ismayilli de l'Azerbaïdjan, sur le versant sud du Grand Caucase. C'est une réserve historique et culturelle d'État des XVe - XIXe siècles, inclus dans l'itinéraire touristique international de la Route de la Soie.
VILLE DESHAKI Shaki est une ville ancienne dans le Caucase. Des preuves archéologiques suggèrent que la ville peut être considérée comme l'une des plus anciennes colonies dans le Caucase et de nombreuses découvertes sur son territoire datent de plus de 2500 ans. Dans l'éducation publique, il est mentionné à la fin du XIVe siècle. Le 6 mars 1968 ,sous la résolution no 97 du Conseil des ministres de la RSS d'Azerbaïdjan, la partie historique élevée de la ville Yukhari Bash a été déclarée réserve architecturale [3].
Fig. 1: Environnement historique de la ville de Bakou
Le complexe de musée archéologique et ethnographique de Gala créé par la Fondation Heydar Aliyev sur le territoire de la réserve d'État historique et ethnographique de Gala contribue à la transformation de la réserve en centres touristiques, ainsi que la préservation du passé historique de l'Azerbaïdjan. En tant que perpétuation des réformes du patrimoine national culturel, une conservation est réalisée. Le Programme national pour la restauration et la conservation des monuments immeubles de l'histoire et de la culture, l'amélioration et le développement des activités des réserves historiques et culturelles pour la période 2014 - 2020 (ci-après - Programme d'État) basé sur le Concept de développement de l'Azerbaïdjan 2020 : « Regardez vers l'avenir », approuvé par le décret du Président de la république d'Azerbaïdjan, en date du 29 décembre 2012 vise à protéger les monuments historiques et culturels
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Fig. 2: Vue sur la ville historique de l'Azerbaïdjan Shaki.
L´ANCIENNE ET MODERNE GABALA L'histoire de l'ancienne Gabala commence il y a 2500 - 3000 ans. Gabala, qui est située sur les contreforts sud du Caucase, était la capitale du grand État albanais. Les historiens ont comparé Gabala avec des villes légendaires comme Babylone, Troy et Pompée. Cette zone, qui couvre 480 hectares a reçu le statut de
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réserve d'État historique et culturelle. La réserve a été incluse dans la liste des monuments historiques et culturels d'importance mondiale. En outre, des dizaines d'autres monuments historiques et culturels sont e e disponibles dans la région : le temple albanais dans le village Amili appartenant aux IV - VIII siècles, la e mosquée dans le village de Bum datant du XIX siècle, la forteresse Ustajan dans le village Bayramkoha e e (IX - XIV siècles), les mausolées de Sheikh Badraddin et de Sheikh Mansour dans le village de Hazra e (XV siècle)… Gabala la moderne est une ville avec des rues spacieuses et pavées avec de beaux bâtiments, un aéroport international, une salle des congrès de niveau mondial, des hôtels à cinq étoiles, de beaux parcs, des terrains de jeux et des centres de loisirs [4].
Afin de préserver l'environnement historique, les travaux sont effectués pour l'établissement d'une attractivité d'investissement par la mise en œuvre d'une recherche, y compris la collecte, la généralisation et l'analyse des données obtenues pour identifier les valeurs matérielles et immatérielles de l'environnement et établir les limites de propagation de cette valeur. Les recherches visant à identifier et à définir le territoire de peuplement historique et la création ultérieure de l'attractivité d'investissement réel des territoires des colonies historiques qui sont réalisées en trois étapes : 1composant matériel du règlement historique ; 2image des villages en raison de la perception mentale ; 3attractivité d'investissement du village historique.
VILLE DE NAKHITCHEVAN Nakhitchevan est la ville la plus ancienne de l'Azerbaïdjan. Elle est apparue au VIe siècle comme l'une des villes de l'Albanie caucasienne. Les principales attractions de la ville sont les monuments de l'architecture médiévale : mausolées de Yusuf ibn Guseyir (XIe siècle) et Momina Khatun (XIIe siècle), la forteresse de Gaur Gala (Shahtakhti, IIe millénaire av. J.-C.), ainsi que les ponts Khudaferin uniques à travers l'Araz [4].
Informations nécessaires pour effectuer l'évaluation de la disponibilité et de la valeur de l'environnement des places historiques : l'information cartographique, des cartes topographiques de différentes échelles, y compris des informations cartographiques numériques ; extraits du registre d'État unifié des objets du patrimoine culturel ; documents d'archives.
PRÉSERVATION ET DÉVELOPPEMENT DES ÉTABLISSEMENTS HISTORIQUES EN AZERBAÏDJAN Comme le montre l'expérience, presque tous les établissements historiques en Azerbaïdjan, peu importe dans quelle région de la république ils sont situés, subissent les mêmes problèmes. Les colonies historiques sont des objets d'attraction pour les touristes et par conséquent se pose la question de l'établissement d'une infrastructure développée et réglementée : maisons-hôtels, cantines, lieux de divertissement, etc. Ce qui représente une menace sérieuse pour l'environnement architectural du village historique existant. Les territoires des colonies historiques bien entretenus restent menacés pendant le séjour des touristes. Mais grâce au développement de ce tourisme, la revitalisation des espaces inutilisés ou sous-développés permettra un processus de reconstruction. La revitalisation et la restauration, va permettre la détection et l'affichage de nouvelles fonctionnalités aux anciennes formes, selon leur fonction, ce qui nécessite des investissements importants.
Les sources pour obtenir les premières informations peuvent inclure : divers systèmes d'information, y compris les systèmes de fixation des activités de planification de la ville ; système d'information automatisé du cadastre immobilier d'État ; bases de données cartographiques ; les archives de l'État ; les fondations du musée ; enquêtes à grande échelle ; autres sources d'information.
Fig. 1: Le plan de développement de la ville Nakhitchevan, environnement historique.
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Dans le monde d'aujourd'hui, la concurrence est un élément régulier de l'environnement mondial où certaines villes fonctionnent et se développent. Le niveau de leur compétitivité est déterminé soit par une utilisation plus efficace des ressources administrées par la présence de ressources uniques, formant ensemble l'offre attractive pour le pays, région, ville pour la population et les entreprises. Dans le cadre du renforcement et de l'intensification de la concurrence entre certaines villes, la construction de la marque de la ville, la conception et la mise en œuvre de la stratégie de promotion, à l'épicentre de l'espace mondial d'information, sont devenues urgentes. Le développement d'un ensemble de mesures visant à améliorer l'image et la compétitivité du territoire est associé à des outils et des techniques de marketing. L'augmentation de l'intérêt pour ce type de zone de commercialisation est en grande partie due à la croissance socio-économique de la majorité des régions azerbaïdjanaises en 2000 - 2015 [1]. La création d'une image positive de la région est devenue l'une des priorités de l'activité des autorités régionales et municipales dans de nombreuses régions. Le changement de marque de la ville historique implique la création de sa propre singularité, image d'originalité et de reconnaissance. Les mesures effectuées sur l'analyse et le développement de la marque de la ville visant à souligner l'attractivité économique ou culturelle de la ville, à savoir la création d'une réputation souhaitable qui entraîne une augmentation des investissements directs et indirects. Une des méthodes de conception de l'environnement propose l'utilisation de l'information modifiée de façon significative de l'apparence de la ville, sa conception artistique et architecturale [5]. Afin d'accroître l'attractivité de l'investissement de la région, une grande quantité de travaux d'analyse et de préparation est nécessaire. En particulier, il est nécessaire de surveiller en permanence les intentions d'investissement des entreprises, de garder une trace de l'activité d'investissement dans les zones concurrentes [1]. De même, il est nécessaire de procéder à l'analyse des différents segments du marché pour attirer les investisseurs dans des créneaux libres. Pour générer une compétitivité durable à long terme du territoire, il est nécessaire de créer une stratégie de développement d'une approche intégrée à l'analyse du territoire en tenant compte des avantages et des inconvénients spécifiques, les opportunités qui distinguent les orientations stratégiques de base et les « points de croissance ». Cette approche intégrée est possible dans le cadre du concept de marketing territorial, qui est la tendance actuelle permettant une
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analyse détaillée de la région et la création d'un programme de développement compétent et efficace [2]. L'utilisation de cet outil contribue à la transformation de l'environnement d'affaires de la ville, qui à son tour contribue à l'amélioration du climat d'investissement et par conséquent une augmentation du niveau de l'État socio-économique du territoire. Le tourisme dans le monde moderne est l'un des secteurs les plus populaires, rentable et en développement rapide dans l'économie mondiale. Il peut et doit devenir l'une des tendances prioritaires pour le développement des petites villes avec un patrimoine historique et culturel précieux. La promotion au développement du secteur du tourisme dans les petites villes devrait être considérée comme un outil pour améliorer le niveau d'emploi de la population, la réduction de la migration de travail, y compris des jeunes gens, une activité commerciale accrue, amélioration de la performance financière des entreprises, la formation d'une image touristique positive. Afin de promouvoir le développement du tourisme dans les petites villes, il est nécessaire de stimuler activement l'esprit d'entreprise, de créer un climat d'investissement et d'affaires favorable et attirer les entrepreneurs pour la création de centres d'information et la formation d'une stratégie de marketing touristique. La tâche la plus importante du marketing urbain est l'utilisation efficace d'opportunités existantes ainsi que la création de nouvelles pour impliquer les agents économiques qui pourraient améliorer le bien-être des résidents de la ville. L'une des difficultés rencontrées par le service d'État pour la protection, le développement et la restauration du patrimoine culturel est l'utilisation des monuments historiques à des fins touristiques. Pour rendre les monuments historiques et culturels attractifs pour les touristes, il est nécessaire de créer une infrastructure appropriée autour d'eux, paver les routes et mener des travaux d'amélioration. Aujourd'hui, l'infrastructure touristique est établie sur le territoire de chaque monument historique et réserve en Azerbaïdjan afin que les touristes qui visitent le pays puissent se familiariser avec son histoire et sa culture. Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes sociaux et économiques régionaux, il est nécessaire d'améliorer l'activité législative qui développe l'infrastructure touristique et le système de prévision. L'organisation du système moderne de prévision scientifique du développement économique et social de l'infrastructure touristique permettra d'améliorer l'efficacité de : développement de programmes à long terme et priorités du développement de l'infrastructure touristique ; coordination des activités des participants dans le cadre du partenariat public-privé dans la mise en œuvre de programmes communs pour le développement de la base matérielle de l'infrastructure touristique, la protection de l'environnement, des monuments historiques et culturels ; assurer l'interopérabilité des entreprises et des organisations dans la réalisation d'activités de promotion et d'information touristiques ; la coordination des programmes dans le domaine de la formation, des recherches et du marketing du marché touristique ; développement et mise en œuvre de mesures visant à assurer la sécurité des personnes et des biens des touristes ; établir des licences et certifications dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme ; assurer la coordination de la politique de tarification des services d'infrastructure touristique dans les marchés intérieurs et étrangers ; préservation des intérêts de l'Azerbaïdjan sur les questions de tourisme dans les organisations internationales avec la participation d'autres parties prenantes, la rédaction et la mise en œuvre des traités internationaux dans ce domaine ; créer des conditions favorables pour le développement du tourisme social, y compris la fourniture de prestations et de compensation. Il est également nécessaire d'améliorer le système de cibles pronostiquées dans l'industrie du tourisme en tenant compte du rôle de sa sphère sociale, l'évaluation économique attendue des ressources touristiques, la complexité de l'évaluation macroéconomique et multiplicative de l'efficacité, le rôle et la place de l'industrie du tourisme dans l'économie nationale, etc. [9]. Le classement des objectifs fixés pour la modernisation et l'entretien de l'environnement historique de la ville peut être considéré du point de vue de la compréhension moderne comme méthode et technique de conception environnementale. Les théoriciens proclament comme objectif principal de la conception
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dans un environnement historique, l'établissement et le maintien de l'objet environnemental harmonieux et intégré, avec un haut degré de continuité historique dans le processus de développement de la ville et la préservation de son identité historique.
Fig. 2: Stratégie de développement du tourisme. L'émergence de plus en plus de programmes gouvernementaux et de recherches pour préserver l'identité de l'environnement architectural et spatial et du patrimoine culturel des établissements historiques, ainsi que la reconstruction et la modernisation des zones de grande valeur historique, l'étude des monuments immobiliers historiques et culturels, y compris la possibilité de leur utilisation dans les objectifs touristiques sont les principaux objectifs de l'Azerbaïdjan. Les coûts nécessaires à la mise en œuvre du programme d'État sont financés par les fonds prévus dans le budget de la république d'Azerbaïdjan depuis des années par rapport aux autorités publiques chargées de la mise en œuvre du programme d'État ainsi que des fonds, des prêts hors budget et des subventions. CONCLUSION Les résultats suivants sont attendus de la mise en œuvre du programme d'État : restauration et conservation des monuments immeubles de l'histoire et de la culture ; développement de réserves historiques et culturelles ; améliorer le système de gouvernance, cadre normatif et juridique pour la conservation du patrimoine culturel ; développement des travaux de restauration et conservation effectués dans les monuments immeubles historiques et culturels ; les possibilités d'expansion pour la promotion du patrimoine historique et culturel de l'Azerbaïdjan ; l'utilisation de la technologie moderne, les meilleures pratiques internationales dans l'étude du patrimoine culturel, une étude à grande échelle des monuments historiques et culturels ; formation des professionnels qualifiés dans le domaine de la protection et la restauration des monuments immeubles de l'histoire et de la culture ;
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développement du tourisme ; création de nouveaux emplois, attirer les gens dans les régions pour la protection du patrimoine culturel [7].
Ainsi, les questions de conservation du patrimoine culturel et sa gestion efficace, la protection de l'environnement et de l'écologie adoptées dans les concepts de programmes étatiques sont considérés comme la principale priorité de l'État. Aborder le problème de la modernisation et de l'entretien de l'environnement historique par tous les moyens de l'architecture et du design pour créer et maintenir un environnement d'objet cohérent et harmonieux avec un haut degré de continuité historique au cours du développement de la ville et à la préservation de l'identité historique qui permettra plus d'influence professionnelle. Sauvegarder l'environnement historique d'origine des villes est l'une des principales tâches à la fois de l'État et de la société.
Références bibliographiques Références bibliographiques
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Agalarova E.G. Marketing as a tool to improve the tourist attractiveness of the area // Young Scientist. 2013. No 11. p. 259-262. Belyaev V.I. Marketing of territories and overcoming the depressed state of Russian regions // Bulletin of Tomsk State University. 2008. No 3(4). Soviet Encyclopedia of History. - M .: Soviet Encyclopedia. Edited by E.M. Zhukov. 19731982. Soviet Encyclopedia of History. Caucasian Albania. M., 1962, Volume I. p. 355 Scientific Journal KubGAU No 99(05), 2014 http://ej.kubagro.ru/2014/05/pdf/73.pdf 10 Scientific Journal KubGAU No 99(05), 2014 http://ej.kubagro.ru/2014/05/pdf/73.pdf 11 Site internet : www.azertag.az/ru/xeber/ State Program for Restoration and Protection of Immovable Historical and Cultural Monuments, Improvement and Development of the Activities of Historical and Cultural Reserves for 2013-2020/ www.trend.az/azerbaijan/politiks/2172280.html www.cfin.ru/investor/invrel/investment_attraktion.shtml Artemy Lebedev's Studio. Moscow, 2013. Access mode:http://img.artlebedev.ru/everything/moscow/ design-code/documents/mka-design-code00-general-guides.pdf
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4.2.2. PORTÉE DU DÉTAIL DANS L´ARCHITECTURE RURALE
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Ján ILKOVIČ , Gabriela ROLENČÍKOVÁ
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Resumé:
POTELTIALITÉ DU MILIEU RURAL
Les attributs : provincial, villageois, agraire, rustique expriment le sens du mot rural. Ces caractéristiques décrivent le type et justifient le style dominant de l'architecture dans le milieu rural, qui est liée non seulement à ce milieu, mais aussi à la fonction la plus caractéristique qui évolue dans l'environnement rural, donc l'agriculture. Dans le passé, il était possible d'identifier l'architecture traditionnelle / vernaculaire / par la notion rustique. L'article met l'accent sur le legs architectural du milieu rural et l'importance des détails en termes de valeurs et de potentiel de la transformation architecturale. L'objectif est de préserver l'originalité du détail dans l'environnement rural afin qu'il fasse partie d'une approche architecturale complexe. Mots-clés: détail, architecture vernaculaire, génie des lieux, cube Rubik, durabilité.
INTRODUCTION L'architecture vernaculaire en Slovaquie avança à travers les époques par des chemins et rythmes propres e à elle. Son architectonisation significative débute principalement à la fin du 18 siècle. Ceci est dû à une finition appliquée des chefs-d'œuvre, au façonnage des matériaux, à l'évolution des activités artisanales, à la maîtrise et une meilleure compréhension des principes de construction par ses auteurs. D'un autre point de vue, on peut voir la connexion logique de l'architecture vernaculaire et des styles, qui se basent sur des motifs naturels (Sécession, style historiciste), mais aussi sur la simplicité, la propreté et surtout la fonctionnalité qui est typique du fonctionnalisme. Le modernisme a fait échos à l'architecture rurale dans sa période la plus prospère en l'accompagnant ainsi au début du 20ème siècle. Le détail de l'architecture moderne répond au style historiciste précédent, mais en transformant, minimisant et en éliminant les effets de la ruralité [1]. L'idée qui confirme le sens de la modernité pour une grande fonctionnalité et esthétisme. On pourrait affirmer qu'il s'agit d'une caractéristique commune avec l'architecture rurale.
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Ján ILKOVIČ, professeur associé,vice-doyen aux études à la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava - Slovaquie, jan.ilkovic@stuba.sk 2 Gabriela ROLENČĺKOVÁ, doctorante, ingénieur architecte à la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava - Slovaquie, rolencikova.ge@gmail.com
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DISCUSSION L'architecture rurale est typique par ses détails, portant l'empreinte du maître d'œuvre et celle du maître d'ouvrage.Mies van der Rohe attire l'attention sur l'importance des détails dans l'architecture et parfois, il peut sembler, qu'il les met plus en évidence que l'architecture elle -même. Le style architectural à l'époque du célèbre architecte, qui le définit en grande partie, décrit bien les notions : pureté, simplicité et élégance. Ces notionssont adoptéespar l'édifice d'une manière complexe et expriment logiquement l'importance du détail. Afin que la résolution des détails réponde à une idée de style minimaliste et parfois austère,il faut y penser soigneusement depuis le choix du matériau jusqu'à la solution structurelle et technique. La raison n'est pas due à une simple élégance d'expression, mais surtout à une philosophie de non-distraction et de non-perturbation de la perception des espaces expressifs purement façonnés. L'autre raison étant l'intégration du détail et de la « la grande architecture » en elle-même en une seule unité (Fig. 1). Ce principe peut être modifié pour chaque époque de l'architecture et pour toute bonne architecture, quelles que soient les « ismes ». « Même une simple boîte peut constituer un élément artistique avec un détail exquis » [2].
Fig. 1 : Les modalités de perception du détail dans l'architecture
L'idée de la portée du détail est soutenue par l'opinion de Gottfried Semper, qui disait, que l'architecture peut être considérée comme une structure et une enveloppe, où le moyen d'expression est formé par l'enveloppe de l'édifice. Dans ce cas, nous pourrions percevoir l'architecture à travers des détails de bardage.Il convient de citer la spécification des matériaux, où à l'heure actuelle, le nombre de strates dans un bâtiment concret se multiplie.Alors que dans le passé, on pouvait parler de cinq ou six matériaux dans un seul bâtiment, aujourd'hui il y a plus de cent (mais par exemple dans les bâtiments médiévaux, une seule strate assurait plusieurs fonctions : la paroi extérieure était porteuse, isolante, étanche, esthétique ...) [3]. Ce fait offre également d'autres particularités de l'ère moderne, celles de détails systématiques et un besoin de spécialisation des activités lors de l'installation, pendant que chaque système sur le site reste plus ou moins autonome.Cela entraine, dans un certain sens, qu'un « bâtiment ordinaire», peut être assemblé comme un puzzle.
ÉTUDE - DÉTAIL DE L'ARCHITECTURE VERNACULAIRE ET SON JAILLISSEMENT DANS LE PRÉSENT Dans le détail se trouve la méthode véridique de la construction, ce qui signifie qu'il n'est pas « enveloppé » et révèle l'habilité et l'expérience de son auteur. Cette nuance a plus ou moins disparu de l'architecture contemporaine.Ceci a été repoussé par le mode industriel de construction, la standardisation, les matières fabriquées industriellement et tout cela crée un lego-système de construction. On nepeut pas dire qu'à cause de cela l'originalité et l'individualité ont complètement disparu dans le détail de l'architecture rurale. Décidément, elle se reflète dans l'intérieur, par des éléments qui deviennent des œuvres d'art dans l'architecture et qui « décorent » les édifices. L'imprégnation du caractère individuel concerne en particulier des détails atypiques avec une formeou une structure inhabituelle (par exemple pour le bardage c'est le concept des panneaux, ou la mise en forme des éléments tels que les balcons, les auvents, les colonnes ou les poutres). L'originalité des détails modernes ne vient donc pas d'éléments personnellement conçus, mais elle est fondée sur la possibilité d'un grand choix de matériaux, finitions et options qui affectent la conception de la production d'éléments atypiques. Généralement le détail architectural correspond au style de l'architecture, mais par contrela visée du concept architectural peut créer délibérément un contraste,quand le détail se trouve dans cette position. Du point de vue de l'aspect, le détail fait partie de l'architecture (édifice) et forme une composante de la structure. L'élément architectonique fait partie également du détail et il comporte aussi ses propres détails ... Ilse constitue un sous-système du détail et donc il est relatif de dire que le détail est la plus petite partie de l'ensemble. Le classement dimensionnel peut être défini de façon précise après la détermination d'une échelle concrète. Le détail peut être convenant s'il se fond dans l'ensemble de la mosaïque de l'ouvrage et s'il est depuis le début du projet une composante d'un « Cube Rubik » fictif, où chaque petit élément faisant partie de celuicia une place bien définie. Dans cette archicube de Rubik, nous trouverons la même succession logique des empilements, des niveaux techniques, des technologies du bâtiment, du style artistique, des influences régionales et de l'individualité de l'auteur. Qu'est-ce que cela signifie pour le domaine de l'architecture dans le milieu rural ? Dans ce milieu sont dominants les attributs suivants (Fig. 2) : -
le génie des lieux ; le savoir-faire et le talent ; le niveau de la mise en œuvre du bâtiment comme l'artisanat de la région (technique et Technologique) ; la fonctionnalité et la typologie ; le matériau et sa disponibilité ; les opportunités économiques.
Le rôle du détail peut être considéré comme un « multi rôle », ce qui signifie qu'il est possible d'exprimer le lien utilitaire à l'édifice par : la structure, les matériaux et la fonction.Le détail parachève le caractère du bâtiment, tandis que l'architecte décide de sa relation visuelle avec le concept. C'est ainsi que le détail s'approche de près du concept (ou même pas). « Comme nous posons les mots dans la syntaxe, leurs choix donne du caractère à la phrase, de la même manière la sélection des détails et leurs styles donne du caractère au bâtiment »[4]. Le caractère du détail (comme pour l'architecture) est marqué par le lieu d'implantation et encore mieux si le détail « intègre » l'édifice dans sa région.Il est évident qu'il est nécessaire de rechercher des solutions au sein de la région, du site de la construction et s'appuyer sur les particularités locales [5].
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Fig. 2 : Les attributs choisis du détail déterminent son aspect - dans le schéma de « l'archicube de Rubik ».
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Les attributs du détail déterminent son aspect, ses propriétés caractéristiques, qui sont ensuite transposées à l'ensemble du travail. L'habileté et le talent des maîtres dans un domaine spécifique, dépendent de la sensibilité esthétique et le maintien du génie du lieu de la région. En examinant le détail de l'architecture rurale, la combinaison de ces attributs dominants est très importante. C'est une caractéristique distinctive de la classification et de la perception. Il est également une source d'inspiration pour les générations futures (Fig. 3, 4).
Le façonnage et la conception du détail étaient auparavant tributaires des compétences, des aptitudes des maîtres et de leur sens esthétique, aujourd'hui ils dépendent beaucoup plus de la technologie et des matériaux appropriés dont les capacités et propriétés s'améliorent. L'inspiration des exemples de conversion dans le cadre des détails qui peuvent être remarqués dans les zones rurales, sont profitables et motivants. La raison en est que les rendements « rétro » ne sont pas seulement à la mode, mais populaires et en termes de conception architecturale ont une profondeur certaine. Pour éviter une application superficielle ou d'un cliché, il est essentiel d'aborder l'œuvre de sorte que le détail du milieu rural soit considéré comme points de départ pour le façonnage, le choix des matériaux, et l'approche de l'auteur - qui est souvent un homme ordinaire, se basant sur sa propre expérience (exemple : détails de carneaux, de cheminées, de pignons, de coins de maisons en bois, de greniers et autres. Le détail après transformation et transposition est applicable à de nouveaux concepts. Le choix des matériaux en lui-même, respectivement l'usage des matériaux est différent et ainsi les détails seront du point de vue structurel et de leurs aspects distincts. À l'heure actuelle, l'application des nouveaux matériaux joue un rôle important. La maîtrise de leurs propriétés et de leurs qualités visuelles est pour un architecte un outil efficace, qui contribue à l'accomplissement de la visée architecturale, de la conception de l'ensemble et du détail. Pour aider à concevoir des détails, on peut catégoriser les caractéristiques des matériaux en quatre domaines : -
Fig. 3 : Attribut : le génie des lieux et l'empreinte de l'architecte
Le détail est perçu de l'intérieur et de l'extérieur. Les attributs sont les mêmes pour les deux emplacements, qui peuvent avoir un poids relatif différent dans la détermination du détail ; si de l'intérieur on ressent plus d'individualité et une créativité plus prononcée, ainsi qu'une capacité financière du client ; alors de l'extérieur, l'accent est mis sur la fonctionnalité, la durabilité, la résistance et le choix des matériaux ...
forme - aspect ; résistance / rigidité / ; durabilité ; aptitude au façonnage [6].
Dans lesquels, par la suite, viennent les critères suivants de la sélection : -
concept architectural en contexte avec la région, durabilité / pérennité /, l'aptitude au climat et aux performances environnementales, construction facile, coût et disponibilité du matériel [7], (Fig. 5).
Fig. 5 : Catégorisation des propriétés des matériaux et incidence sur les critères de sélection
Fig. 4 : Attribut : fonctionnalité, production industrielle et prix abordables
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CONCLUSION Le détail dans le milieu rural a préservé l'originalité et le lien avec l'environnement, d'où sa spécificité. Au contraire, les détails figurant en grand nombre (typiques pour différents types d'édifices) passèrent par la standardisation et ont acquis ainsi l'anonymat. Une catégorie distincte forme désormais les détails des entreprises de renom qui sont standardisés, mais avec un haut niveau structurel et esthétique. Lors des conceptions atypiques de bâtiments et de détails en termes d'originalité et de préservation du sens artistique, il est nécessaire de refréner le détail standardisé (industriel). L'esthétisme et l'originalité sont interpolés par les architectes et designers, eux mêmes, lors des concepts atypiques avec des entreprises dans des domaines spécifiques de coopération (exemples de détails originaux de bardage ou d'éléments tels que les porte-à-faux, et le finissage de la couverture de toits). Cela crée des possibilités pour des solutions inventives de niveau élevé, en utilisant la transformation de la forme et des années d'expérience. L'objectif est de parvenir à ce que la valeur architecturale soit en liaison avec les détails.
Références bibliographiques [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7]
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Ford, E. R., The Details of Modern Architecture, Vol. 1, MIT Press, 1990, p. 355, ISBN 9780262061216 Pressman A., Designing Architecture: The Elements of Process, Routledge, Canada, 2012, p. 78, ISBN 978-0-203-12217. Ford, E. R., The Details of Modern Architecture, Vol. 1, MIT Press, 1990, p. 352, ISBN 9780262061216. Frascari, M., Tell the tale Detail, VIA 7: The Building of architecture, Cambridge, MA, The MIT Press, 1984, p 23-37. Pressman A., Designing Architecture: The Elements of Process, Routledge, Canada, 2012, p. 79, ISBN 978-0-203-12217. Patterson, T. L., Architect's Studio Handbook, McGraw-Hill, 2002, p. 215-240, ISBN-13: 9780070494466. Ilkovič, J., Ilkovičová, Ľ., Value fields of detail in industrial architecture. In: WMCAUS 2016, Prague.
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4.2.3. LE DESSIN « DE PLEIN AIR » : UNE ÉCOLE SENSIBLE DU REGARD
Pierre SEMAL
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Resumé:
POTELTIALITÉ DU MILIEU RURAL
Pratique fondamentale de l'architecte, le dessin à la main levée « in situ » semble aujourd'hui être sujet à question quant à la pérennité de son enseignement, voire de son usage. Alors que les outils numériques de captation et de production d'images sont omniprésents et se perfectionnent sans cesse, est-il encore pertinent de perdre du temps avec cette pratique sans technologie, issue du passé ? C'est au contraire pour « prendre le temps » qu'il faut dessiner. Si la technologie a le mérite de nous soulager de la production répétitive et ingrate de documents techniques, elle ne saurait, en revanche, se substituer au nécessaire travail de connexion sensible avec le site. Le dessin en est l'outil privilégié qui permet de s'interroger, d'observer et de ressentir, d'amorcer la démarche analytique, et ainsi d'engager le processus de conception du projet. Pour les étudiants de l'ère numérique, l'enseignement du dessin à main levée se révèle donc plus que jamais primordial en permettant d'initier un processus d'apprentissage du regard en lien direct avec le réel. Mots-clés: le dessin à la main levée, le regard, la démarche analytique, l'enseignement du dessin.
INTRODUCTION Pratique fondamentale de l'architecte, le dessin dit « de plein air » sous la forme de croquis réalisés à la main levée in situ, semble aujourd'hui être sujet à question quant à la pérennité de son usage et par conséquent de son enseignement. Le concept même de dessin « à la main » paraît facilement teinté d'un écho nostalgique, le gage d'une qualité artisanale somme toute un peu désuète. Un architecte dessinerait-il « à la main » comme un boulanger proposerait des baguettes « à l'ancienne » ?Il serait tentant de penser que les outils numériques contemporains de captation d'images nous permettent aisément de nous soulager de cette pratique fastidieuse, et d'éviter aux étudiants un apprentissage laborieux et passé de mode. Aujourd'hui, alors que l'on peut capter mille images à la minute, les poster en ligne, les partager en direct, créer des modèles 3D avec une étonnante facilité, est-il encore pertinent de se référer à cette « technique du passé » ?
APPRENTISSAGE DU REGARD Est-ce encore utile de « perdre du temps » à dessiner à la main levée quand la technologie permet, par sa fulgurance, de nous en faire gagner ? Penser cela reviendrait presque à prétendre que notre corps lui-même, avec sa temporalité physique et son rythme propre, appartient au passé. C'est justement pour « perdre du temps », ou plutôt pour « prendre le temps », qu'il faut dessiner et qu'il est nécessaire que les étudiants soient initiés à cette pratique.
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Pierre SEMAL, architecte dplg, maître-assistant associé à l'École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille, 2 Rue Verte, 59650 Villeneuve-d'Ascq - France, p-semal@lille.archi.fr
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C'est le temps de se poser, de s'interroger, d'observer. Et surtout de ressentir, de palper du regard et du crayon, de prendre la mesure des choses par une approche physique et sensible. Cette pratique, par l'attention soutenue qu'elle suppose et qu'elle permet, induit la démarche analytique et engage le processus de conception, et ce en prise directe, avec le site, l'existant. Pour les étudiants, plus que l'enseignement d'une technique savante, il s'agit d'initier un apprentissage du regard permettant de s'ouvrir à un nouveau rapport au monde, en lien direct avec le réel [1]. Le dessin, non comme une fin, mais comme un moyen. L'outil fondamental qui nous permet de prendre le temps et la mesure des choses. Comment approcher un site, un territoire, un paysage ? Comment commencer à penser l'espace, à le projeter ? Comment « tâter le terrain » du regard, en en gardant une part, en se l'appropriant ? Voir, ou jeter un œil, est chose assez rapide et aisée, tout comme prendre une photo. Regarder, observer requiert de l'énergie et du temps. Il n'est pas aussi simple qu'on le pense de regarder avec une réelle attention, d'observer le moindre détail, de porter un regard analytique sur les choses vues, de penser le terrain qui nous est donné à voir. Car l'esprit est mobile, l'attention vraie fugace, volatile. Un outil, un médium nous est nécessaire pour mettre à l'œuvre ce processus de regard soutenu, attentif, qui est un acte physique autant que mental. Un outil qui rende notre esprit disponible à nos sens. Pour que le flou se précise et que le réel devienne palpable, il nous faut un moyen de l'exprimer. Une écriture est nécessaire. Quand l'homme de Lascaux décrit des scènes de chasse, les animaux fantastiques qui l'entourent prennent vie au fil de son tracé sur la roche.
conscience 2 . Le dessin nous rend acteur de ce que nous observons. Lecture autant qu'écriture, il induit le raisonnement, l'analyse et la compréhension. Il pose les questions qui initient la réflexion et amorcent le projet en devenir. Pour l'étudiant novice, il n'est pourtant pas évident d'accéder à ce dessin-là. Ce dessin « outil au service du regard » demande en effet qu'on le prenne pour ce qu'il est : un moyen et non une fin en soi. Pour ce faire, il requiert une attitude de parfait détachement quand au résultat immédiat 3. Les tout jeunes enfants, si tant est qu'on les laisse faire, ont naturellement cette innocence du trait qui leur permet de prendre simplement plaisir à dessiner. Hélas, cela ne dure qu'un temps. Très vite durant l'école primaire, puis à l'adolescence, s'acquiert une forme de culture du résultat au travers de l'injonction au « beau dessin », objet esthétique dont le seul but est de restituer une image la plus parfaite qui soit. À l'age adulte, cette acception est malheureusement dominante dans la majorité des esprits, consciemment ou inconsciemment. Aveuglante et paralysante, elle impose son dictat au travers d'un modèle de perfection graphique idéal et, bien sûr, inaccessible, qui génère l'insatisfaction et la frustration. Toute tentative devient alors un chemin pavé de désillusions aboutissant, dans la plupart des cas, à une impasse. La photographie et, plus encore, la représentation numérique paraissent alors, pour beaucoup, un havre salvateur qui permet d'atteindre, dans un cas, la captation parfaite et instantanée et, dans l'autre, une représentation « dessinée » propre et nette répondant aux cannons d'un « beau dessin » fait à la règle. Dans les deux cas, c'est une perfection qu'on ne saurait atteindre par le trait à main levée.
LE DESSIN, UN OUTIL AU SERVICE DU REGARD À l'échelle de l'évolution, notre corps et nos sens sont demeurés les mêmes. Le dessin est cette première écriture immédiate qui traduit l'expression de ce que palpent nos sens. Il permet cette captation consciente en prise avec le réel observable.
Fig. 2: Dessin in situ - ENSAP Lille - Travaux dirigés de Représentation de l'Architecture et du Paysage - Cycle licence4 . 2
Fig. 1: Dessin in situ - ENSAP Lille - Travaux dirigés de Représentation de l'Architecture et du Paysage - Cycle licence. Est-ce l'œil qui dicte à la main la ligne à suivre sur le papier, ou n'est ce pas plutôt la main qui, traçant sur le papier, nous montre la voie vers ce qu'il y a à voir ? Si dessiner, c'est observer, c'est aussi déjà penser l'espace en le restituant sur le papier. Dans chaque trait un processus de questionnement et d'enregistrement est à l'œuvre, même si nous n'en avons pas toujours
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« Je ne sache guère de carrière dans laquelle le dessin ne soit utile, sinon absolument nécessaire, par cette raison bien simple que le dessin apprend à voir juste, à se souvenir de ce qu'on a vu et à donner un corps à la pensée. », Viollet-le-Duc [2]. « …le dessin, enseigné comme il doit l'être, à mon avis, ne pousse pas plus un enfant à devenir un artiste, que l'enseignement de la langue française ne le doit pousser à être poète. Ce n'est pas ma faute si on enseigne généralement le dessin en visant, comme but, la pratique de l'art. Pour moi, le dessin est simplement un moyen de consigner les observations à l'aide d'un langage qui les grave dans l'esprit et permet de les utiliser, quelle que soit la carrière que l'on embrasse. », Viollet-le-Duc [2]. « Dans l'enseignement du dessin, qui devrait avoir pour but l'éducation de la vision, une grande place devrait être réservée à des promenades dans la rue, les usines, ateliers, paysages, enfin au spectacle de la vie.» Eugène Carrière, cité par William Jack Cowart [3].
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Mais c'est bien parce que les critères ne sont pas les bons que l'on fait fausse route. Dans les deux cas, l'objectif que la technologie nous met rapidement et facilement en capacité d'atteindre, ce n'est pas celui que le dessin nous permet de patiemment accomplir. Lorsqu'il n'est plus un objet de compétition esthétique entre soi-même et la réalité. Lorsqu'il ne cherche plus à être la preuve d'un talent, suscitant l'admiration. Lorsqu'il n'est plus une fin en soi. Alors, il peut redevenir ce formidable outil qui permet de prendre langue avec le réel, de le lire et de le questionner, et enfin de commencer à le comprendre. Pour cela il faut désapprendre à s'appliquer, réapprendre à accepter l'erreur, qui n'est pas l'échec. Jeter la règle et la gomme pour accepter l'ondulance d'un trait que l'on laisse cheminer sur la feuille sans y prêter trop d'attention. Tout capté que l'on est par ce que l'on observe. Un trait imparfait, « pas droit », mais qui nous permet de reprendre peu à peu confiance dans notre œil et notre main5 . Ce trait qui rend compte, outil de lecture et d'analyse, ne recherche pas la perfection graphique. Il se nourrit de ses hésitations et tâtonnements, de ses remords. Il est accumulation d'impressions et de sensations. Il noircit les feuilles du carnet en occupant de l'espace et surtout du temps. Celui de la connexion qu'il nous procure avec le site ou le paysage qu'il nous permet d'explorer. Un temps précieux, celui du regard vrai.
CONCLUSION Enfin, pour reprendre la formule titre de l'ouvrage de Dominique Spinetta, le dessin est bien le médium privilégié de ce processus « d'apprentissage du regard » qui est en jeu en école d'architecture, et revêt à ce titre un rôle majeur dans l'éveil au monde de l'analyse et du projet. Cependant, apprendre à regarder demande souvent à réapprendre à dessiner, afin de faire de cet outil un compagnon quotidien de notre découverte. Pour cela, la première chose à enseigner aux étudiants n'est certainement pas une technique de dessin particulière, mais simplement pourquoi il est si essentiel de dessiner, autant pour le temps passé à le faire que pour ce qui est inscrit sur la feuille. La connaissance des codes graphiques est bien sûr fondamentale, mais celle-ci demeurera une abstraction théorique si l'habitude de l'outil n'est pas acquise, si la pratique du dessin n'est pas apprivoisée. C'est cette pratique, cette habitude amoureuse du carnet de croquis, qui est l'objet central de notre pédagogie de Représentation de l'Architecture et du Paysage durant les deux premières années du cycles licence à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille : redonner confiance en la capacité graphique de chacun et éveiller à l'architecture par la pratique du dessin « boite à outils » au service de notre regard et de notre imaginaire.
Références bibliographiques Références bibliographiques [1] 5
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« Quand on est jeune et borné, on veut que le texte et le dessin concrétise une idée préconçue, donne à l'idée une forme précise et immédiate. Puis on apprend à supporter l'incertitude, le vague et le flou, l'imprécision, l'absence provisoire de logique, l'indétermination. On apprend petit à petit à collaborer avec l'œuvre, à entendre ses suggestions, à s'ouvrir à l'inattendu. La pensée renonçant à dicter ses volontés, se fait attente, écoute, collaboration et dialogue, et le travail devient un voyage. On découvre des lieux et des continents que l'on n'a jamais visités ou que l'on ne connaissait pas avant d'y être conduit par la main, par l'imagination et par Une attitude conjuguant l'hésitation et la curiosité. »,Juhani Pallasma [4].
[2] [3] [4]
Brigitte Donnadieu, L'Apprentissage du regard. Leçons d'architecture de Dominique Spinetta Editions de la Villette, 2002. Eugène Viollet-le-Duc, Histoire d'un dessinateur. Comment on apprend à dessiner, réimpression en facsimile de l'édition de Paris, 1879, Paris, Edition Berget-Levrault, 1978, p. 64, 67. William Jack Cowart, « Ecoliers to Fauves »: Matisse, Marquet and Mangu in drawings: 1890-1906, Ann Arbor, Michigan UMI Press, 1972. Juhani Pallasma, La Main qui pense, Arles, Actes Sud, 2013, p. 107.
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4.3.1. LES VILLES, PETITES ET MOYENNES, COMME OBJET DE RECHERCHE À L'INSTITUT D'URBANISME DE BUDAPEST - OUTILS, CONDITIONS, VISIONS ET PERSPECTIVES Julianna SZABÓ
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Resumé:
NOUVELLE APPROCHE DE REVITALISATION DU MILIEU RURAL
L'Institut d'Urbanisme USTE intègre depuis une quinzaine d'année un séminaire de recherche urbanistique dans le programme des étudiants d'architecture. À la fin d'été nous passons une semaine intensive sur site afin d'approfondir la problématique complexe des villes ou villages hôtes. Des consultations aident la formation des sujets, thématiques et buts des recherches individuels des étudiants, l'élaboration d'une méthodologie correspondante et la collecte des données sur site. Durant le semestre de l'automne, les travaux prennent forme. Les résultats de la littérature spécialisée, des données statistiques, des interviews avec des experts s'ajoutent aux expériences sur site et mènent aux autres questions. Les meilleurs des travaux de ces séminaires participent aux concours du « Cercle Scientifique des Étudiants », fournissant de beaux succès aux auteurs et à l'Institut au niveau universitaire et aussi national. Pendant longtemps les villages et territoires ruraux étaient ciblés par ces séminaires, donnant la possibilité de comprendre les enjeux urbains en peu de temps. Toutefois, depuis la crise économique les villages sont de moins en moins capables d'accueillir notre groupe, donc nous étions forcés de changer notre focus vers les petites et moyennes villes. Ainsi nous avons passé une semaine à Kalocsa en 2012, à Ajka en 2013, à Hévíz en 2014 et à Keszthely en 2015. Le choix des sites n'obéit à aucun critère scientifique, il dépend malheureusement du financement (manque de financement universitaire) nous demandons l'hébergement aux communes ainsi que les repas du groupe. Néanmoins, les connaissances accumulées durant ces années permettent une petite analyse comparative des situations, stratégies et résultats de ces communes en développement urbain qui peut-être reflète bien la problématique actuelle et l'éventail des options pour les centres ruraux moyens. Mots-clés: camp de recherche,villespetites et moyennes, outils de recherche,approche urbaine.
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Julianna SZABÓ, professeur associé à l'Institut d'Urbanisme de l'Université des Sciences Techniques et Économiques de Budapest, Műegyetem rkp. 3, 1111 Budapest - Hongrie, szabojuliannaphd@gmail.com
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METHODOLOGIE DES CAMPS DE RECHERCHES URBAINES DANS LA PRATIQUE DE L'INSTITUT D'URBANISME L'Institut de l'Urbanisme de l'Université des Sciences Techniques et Économiques de Budapest accorde une grande importance à soutenir ses étudiants pour acquérir des connaissances en dehors des conditions des classes normales. Ce but est servi par nos voyages et camps, régulièrement organisés en Hongrie comme à l'étranger. Une partie des camps est alliée directement aux matières obligatoires, d'autres sont des programmes facultatifs pendant les vacances d'été. Les avantages des camps durant la formation sont extrêmement diversifiés : ils opposent les connaissances théoriques aux problèmes et possibilités de la réalité, ils rendent possible une relation plus directe entre enseignant et élève, intensifiant les dialogues, outre les problématiques métropolitaines de Budapest, ils permettent de comprendre les problèmes des zones rurales, en plus de celles des enseignants universitaires ils intègrent également les expertises d'autres professions et des experts locaux, ils exigent la résolution autonome des problèmes, des compétences de communication et le travail en équipe des étudiants participants, dans certains cas, ils rendent possible l'intervention directe et la mise en œuvre des petits projets de développement urbain, en conséquence, les camps offrent des opportunités à la sélection des étudiants particulièrement doués et à leur intégration au travail scientifique.
années soixante pour décentraliser l'industrie hongroise, fermaient leurs portes parmi les premières. Le manque de l'accessibilité, de l'infrastructure, de main d'œuvre qualifiée ne rendait pas ces villes attirantes pour de nouveaux investissements. À défaut d'emplois, les jeunes commençaient à émigrer et beaucoup de ces villes glissèrent dans une spirale économique descendante. La centralisation de l'administration publique à partir de 2010 les privait des autres fonctions centrales. Depuis 2013, les camps de recherche de l'Institut d'Urbanisme ont étudié les villes de Kalocsa, Ajka, Hévíz, Keszthely. Malgré que le choix se fasse selon les contacts personnels et les intérêts des villes pour la coopération, ces villes reflètent des typologies différentes de celles des villes moyennes hongroises, concernant leurs situations géographiques, traditions urbaines, possibilités économiques ainsi que stratégies de développements. L'approche préliminaire à l'aide de quelques donnés statistiques du tableau ci-dessous montre que la population présente de chaque ville reste entre 10 et 30 mille. Elle montre une diminution légère, sauf pour Hévíz. Cette ville diffère par son indice de vieillissement encore plus élevé que les autres, expliquée par son rôle dans le tourisme thermal. Selon les données du chômage et des revenus nets, Ajka, la ville industrielle maintient sa situation économique favorable par rapport aux autres. Le nombre des hébergements et des nuitées différencient les villes par rapport à leurs possibilités touristiques. Tab.1: Donnés statistiques des villeshongroises :Kalocsa,Ajka,Hévíz etKeszthely :
Le camp de recherche est la tradition de l'Institut d'Urbanisme depuis une quinzaine d'années. Il est conçu pour élargir l'approche des matières théoriques de la Faculté d'Architecture et pour les appliquer à une situation réelle. À cette fin, nous organisons une semaine de recherche sur terrain en août. Les étudiants préparent leurs rendus du semestre sur une problématique urbaine à l'aide des renseignements obtenus sur site, complétés par la littérature et des données d'arrière-plan. Le travail sert en même temps à approfondir les connaissances urbaines pratiques et à se préparer au travail scientifique du troisième cycle. La méthodologie des recherches sur site correspond à la méthodologie courante dans la planification urbaine, mais à part l'environnement physique, nous attachons une importance particulière à bien connaitre les milieux économiques et sociaux. À cette fin, en faisant revivre les traditions des recherches rurales d'entre guerres, les étudiants interviewent les acteurs clés et le public du village ou de la ville concernée. Les camps sont organisés pour une vingtaine d'étudiants conduits par deux professeurs de l'Institut d'Urbanisme. Pour la plupart des cas nous travaillons ensemble avec des groupes d'autres universités : des sociologues, des anthropologistes, des paysagistes, etc. En travaillant en équipes mixtes, nos étudiants apprennent l'approche multidisciplinaire de l'urbanisme, la communication entre les différentspointsdevuesurlemêmesujetetl'élaboration des solutions multidisciplinaires. L'utilisation de la méthodologie de recherche des autres disciplines n'envisage pas de former des « petits sociologues ou paysagistes », mais de les rendre capables de comprendre les résultats des professions apparentées et de pouvoir leur poser des questions adéquates. Surtout au cours des projets participatifs, les architectes doivent être munis de ces outils. Pendant la semaine du camp, chacun de nos étudiants est obligé à mener des interviews, construire des questionnaires. Certains d'entre eux utilisent des méthodologies plus complexes, comme des groupes de focus, la carte mentale, l'analyse des réseaux ou l'analyse de contenu, dépendant de la problématique à examiner.
LA PROBLEMATIQUE DES PETITES ET MOYENNES VILLES Les camps de recherche urbanistique avaient lieu longtemps aux villages des sous-régions rurales afin de laisser les étudiants comprendre les enjeux du développement urbain dans le cadre restreint d'une semaine. Malheureusement après la crise économique et la centralisation de l'administration publique par le gouvernement d'Orbán, les villages ont de plus en plus perdu leur capacité à financer les coûts des camps, ainsi nous nous sommes tournés vers la collaboration avec des petites et moyennes villes. La problématique des petites et moyennes villes engendre peu d'intérêt pour les chercheurs et planificateurs, perdus entre les thématiques des métropoles et les possibles stratégies de survie des territoires ruraux. Tandis que les grandes villes de Hongrie surmontaient avec succès la crise structurelle de l'industrie, après 1990 et même les années de la crise économique des années 2008 - 2009, les petites villes perdaient souvent leur statut. Les filiales des grandes usines budapestoises, installées durant les
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KALOCSA - CAPITALE DU PAPRIKA - 2012 Kalocsa figurait parmi les villes les plus historiques de Hongrie. Fondée au 11ème siècle, elle est devenue évêché, puis aussitôt archevêché. Le développement de la ville s'accélérait, elle comptait environ 10.000 ème habitants à la fin de 15 siècle. Néanmoins, en 1529 les turcs ont occupé Kalocsa, détruit la ville et tué les habitants. La vie n'a redémarré lentement qu'après une pause de plus de 150 années. La ville regagnait le siège d'évêque qui était également seigneur des environs. Les sols n'étaient point favorables à l'agriculture puisque la ville était fondée sur une colline peu saillante. Les alentours restaient ème des terrains marécageux, inondés régulièrement par le Danube jusqu'à la régulation du fleuve au 19 siècle. L'évolution était aussi freinée par la situation juridique du servage et par le conservatisme et le peu ème d'intérêts des seigneurs. Ce n'est qu'au début du 19 siècle que Kalocsa surpasse de nouveau les 10.000 habitants. L'industrialisation ne touche pas la ville. Le Danube coule à 7 kilomètres du centre, les grandes lignes de chemin de fer évitent la ville et ce n'est qu'en 1883 qu'un embranchement y arrive. La ville se développe comme centre d'éducation avec des écoles catholiques de différents niveaux. Au début du 20ème siècle, les hommes de Kalocsa vivent comme des excavateurs sur les grands travaux d'infrastructure du pays. Les femmes réinventent leurs traditions folkloriques et fournissent les nationalistes de Budapest en costumes multi-colorés, cousus et brodés à la main. À cette époque Kalocsa devient aussi la deuxième capitale du paprika hongrois grâce à un puissant moulin industriel, mais aussi à des laboratoires pour affiner les produits usuels et un réseau commercial mondial. Pendant les décennies du communisme, Kalocsa sauvegarde cette tradition du paprika, complétée par
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l'industrie agroalimentaire. Les écoles étatisées, la ville maintient avec difficulté l'héritage de ses bâtiments ecclésiastiques. Le jardin d'évêque se transforme en gros en un parc populaire, bien utilisé pendant les années 70, oublié et abandonné après le changement de régime. En 2012, à notre arrivée, la ville comptait 17 mille habitants et projetait de renouveler le parc, l'église et le palais d'archevêque en espérant pouvoir intensifier le tourisme basé jusqu'ici exclusivement sur les attractions folkloriques. Dans le cadre de ce camp de recherche nos étudiants ont : dessiné les cartes mentales de Kalocsa vu par ses élèves, analysé le fonctionnement et les flux d'argent du tourisme local, évalué les résultats d'une réhabilitation sociale d'un quartier, relevé les états des immobiliers résidentiels dans un quartier ayant subi la ségrégation, dessiné la carte régionale des réseaux dans l'économie locale, modélisé l'intégration des immigrés durant les décennies par l'analyse de leurs réseaux sociaux.
Fig. 3: Analyse de l'intégration des familles immigrantes dans la ville - jardin : Outils de recherche : interviews avec des professionnels, questionnaires, analyse statistique, visualisation. auteurs : Noémi Budinkity, Nóra Laura Pallay villages des vallées, un nouveau centre urbain était construit entre les villages existants, équipé par un siège du parti, des écoles, un hôtel, de grands magasins, tous en style moderniste de l'époque. Le nombre des habitants dépassait les 15.000 à la fin des années 60 et 30.000 au moment du changement du régime. Les quartiers résidentiels reflètent toutes les étapes de la construction d'habitation du réalisme socialiste aux panneaux préfabriqués. La structure de Ajka est caractérisée jusqu'à nos jours par ce centre moderniste accompagné de villages et colonies de mineurs éparpillés dans le paysage.
Fig. 1: Évaluation d'un programme de réhabilitation sociale: Outils de recherche : interviews professionnelles, analyse des enjeux du développement, recherche comparative, visualisation. auteurs : Rebeka Monory, Dorottya Reinitz
sur - craintif
Après la privatisation des usines, la croissance des coûts énergétiques, des mesures de protection d'environnement et la chute du prix de l'aluminium sur le marché universel, l'aluminerie a cessé de fonctionner et la fonderie a diminué sa production. La centrale thermique au charbon, bien qu'une des plus polluantes et moins efficaces en Hongrie, ne peut pas être éteinte puisqu'elle dessert en chauffage central tous les quartiers résidentiels. La ville a souffert de l'effondrement de l'industrie hongroise, mais restait debout grâce à ses petites usines. À l'aide de l'Union Européenne, Ajka commençait un programme de revitalisation de ses édifices et surfaces publiques.
agréable - désagréable
Fig. 2: L'espace de Kalocsa vu par les jeunes: Outils de recherche : interviews, carte mentale, visualisation cumulative. auteurs : Zsuzsanna Laczkó, Anna Vinkó
AJKA - LA CAPITALE DE L'ALUMINIUM - 2013 Dès le moyen-âge, il existait 8 villages au lieu d'Ajka actuel. Au 19ème siècle l'exploitation du charbon brun commençait à changer le caractère des villages avec la construction des colonies des mineurs, l'installation d'une verrerie et d'une usine de krypton. Néanmoins, c'est la découverte des ressources riches de bauxite pendant la deuxième guerre mondiale qui désignait Ajka comme ville industrielle de l'époque communiste. La construction du centre d'énergie, de l'aluminerie et de la fonderie est démarrée déjà durant la guerre, mais l'accroissement forcé d'une nouvelle ville date des années soixante et soixante-dix. Alliant les
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Fig. 4: Analyse des modifications des formes de commerce : Outils de recherche : relevés architecturaux et fonctionnels, interviews, visualisation cartographique. auteurs : Anna Katalin Szőke, Dávid Engert
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À notre arrivée, en 2013 la ville comptait environ 30.000 habitants, diminuant légèrement. Le centre-ville était renouvelé et une partie des façades des bâtiments résidentiels étaient isolées à l'aide d'un programme de renouvellement thermique. Dans le cadre de ce camp de recherche nos étudiants ont : relevé la transformation des formes commerciales après la chute du mur, expérimenté la recherche de la perception des éléments des espaces publics, testé les comportements des habitants par rapport à des scénarios de renouvellement des espaces publics, dessiné la carte des relations personnelles d'une colonie de mineurs, comparé les attitudes des habitants envers les grands ensembles avec les préjugés répandus, observé et comparé l'utilisation des aires de jeux des différents quartiers.
Budapest - avec une saisonnalité modérée. Ainsi le nombre de la population présente dans la ville peut être estimé entre 10 et 12 mille. La ville mène une politique de développement très consciente et efficace en collaboration étroite avec les principaux acteurs privés du tourisme. À l'aide de l'Union Européenne, ils ont transformé le centre traditionnel en zone piétonne. L'infrastructure de la colline des vignobles était en construction afin de rendre possible le développement d'un site attirant pour se promener et sortir les soirs. Parmi les projets à long terme figurait une salle des fêtes et un petit musée de la culture romaine pour compléter les attractions touristiques en hiver. Dans le cadre des camps de recherche nos étudiants ont : relevé la répartition des activités commerciales en espace et temps, comparé l'utilisation de l'espace urbain et des infrastructures institutionnelles par les habitants et touristes, démontré les intérêts et problèmes de planification résultant des conflits autour du projet des vignobles, évalué le renouvellement des espaces publics du point de vue de l'utilisation, analysé les éléments d'architecture afin de saisir le caractère de Hévíz.
Fig. 5: Utilisation et perception des éléments de l'espace public : Outils de recherche : relevés, questionnaires, intervention expérimentale, observation participante, visualisation. auteurs : Bálint Balázs, Zsófia Bihary, Zsolt Edelmayer
HEVIZ - CAPITALE DE L'EAU THERMALE - 2014 Hévíz est fondée sur l'exceptionnel lac thermal. Bien que l'effet thérapeutique de l'eau était connu déjà à ème l'époque romaine, son utilisation systématique n'a commencé qu'à la fin du 18 siècle, quand le comte Festetics, seigneur de la région, laissait construire le premier établissement de bain. Le traité de Trianon, qui privait la Hongrie non seulement des côtes maritimes, mais aussi des villes-bains traditionnelles, accélérait le développement d'une colonie de vacances avec des hôtels, restaurants, services médicaux. La famille Festetics soutenait la naissance d'un nouveau site de vacances avec l'invitation de l'aristocratie de l'époque.
Fig. 5: Évaluation des espaces publics renouvelés : Outils de recherche : observation participante, vidéos, analyses graphiques. auteurs : Zsolt Balaskó, Judit Pogány
Après la deuxième guerre mondiale, Hévíz s'est démocratisé. La ville est devenue le point central du système balnéaire du pays, mais recevait bientôt des patients des élites du bloc socialiste. Aux années soixante, des hôtels modernes multipliaient le nombre des lits. Hévíz est devenu un point de rencontre des touristes allemands de l'est et de l'ouest, mais était populaire aussi parmi les autrichiens. La libération des formes privées du tourisme incitaient les propriétaires à transformer leurs maisons familiales en pensions ou appartements de location. L'âge d'or du tourisme était les années quatre-vingt-dix quand la fièvre de construction causait l'ère chaotique de la ville. Après l'adhésion de la Hongrie à l'Union Européenne, la composition ethnique a changée : beaucoup de clients russes et ukrainiens préféraient acheter des appartements pour les années de retraite en gagnant en même temps le droit de circuler plus facilement en Europe. Les immigrés compensaient ainsi les habitants quittant la ville à cause des coûts exorbitants de l'immobilier. À notre arrivée, en 2014, le nombre de la population de Hévíz était moins de 5.000 personnes. En même temps, la ville comptait plus qu'un million de nuitées par an dans le tourisme - deuxième en Hongrie après
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Fig. 6: Analyse spatiale et temporale des activités de commerce : Outils de recherche : relevés, interviews avec commerçants, visualisation animée. auteurs : Ágnes Nagy, Júlia Pokol
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KESZTHELY - CAPITALE DE BALATON ? - 2015 Keszthely rivalise avec les villes de Siófok et Balatonfüred pour le titre de capitale du Balaton. Sans doute la plus ancienne, elle a été fondée comme siège de la famille Festetics, seigneur des alentours dès le ème 18 siècle. Le château baroque de la famille représente, même aujourd'hui, l'attraction principale de la ville. Les Festetics étaient initiateurs du développement du Balaton en construisant le premier voilier, en fondant une université de l'agriculture, en plantant des jardins ouverts pour le public, en organisant des « festivals » culturels en été avec la participation des écrivains et poètes renommés de l'époque et en y invitant les membres d'élite.
Dans le cadre de ce camp de recherche nos étudiants ont : évalué la réhabilitation des espaces verts au bord du Balaton, mesuré l'utilisation des espaces piétonniers renouvelés, comparé les réseaux sociaux dans un immeuble collectif à la construction d'aujourd'hui, analysé le fonctionnement des petites attractions touristiques dépendant des flux piétons.
Néanmoins, la ville ne pouvait pas profiter de la révolution industrielle, puisque la ligne ferroviaire au sud du Balaton (1861) l'évitait et elle n'est devenue raccordée qu'à la fin du 19ème siècle par une liaison indirecte. Bien que la demande touristique liée au bain thermal de Hévíz engendrait un certain développement avant la première guerre mondiale, Keszthely profitait peu du boom touristique du Balaton entre les deux guerres à cause de sa mauvaise accessibilité. La population de la ville a doublé entre 1881 à 1942, qui signifiait une urbanisation faible parmi les villes hongroises de l'époque. Après la deuxième guerre mondiale, Keszthely, comme ville aristocrate perdait sa position dans le concours pour les sources de développement et devenait périphérique dans l'institut. À partir des années soixante, un hôtel et quelques maisons de repos des entreprises étaient construites dans le cadre du programme touristique du Balaton. L'investissement le plus important restait le renouvellement du château qui est devenu ainsi l'attraction principale touristique de Balaton aux jours de pluie. Après le changement du régime, les filiales industrielles qui sont installées à Keszthely pendant les décennies du communisme, se fermaient rapidement. L'économie de la ville est redevenue monofonctionnelle en se concentrant sur le tourisme. Bien que l'hôtel, les maisons de repos étaient privatisés, le nombre des places s'accroît lentement. Par contre, l'activité des investisseurs privés se montre dans la construction de l'infrastructure de la voie et des attractions touristiques comme des petits musées aux thématiques populaires. À notre arrivée, en 2015, le nombre des habitants à Keszthely dépassait 20.000. Le nombre des nuitées touristiques arrivait à 162 milles, avec une saisonnalité forte. La population d'été peut être estimée à 22.000. Le développement touristique continue d'être entravé par l'inaccessibilité et la qualité de l'eau de Balaton plus faible qu'ailleurs. La ville cible quand même un tourisme de qualité dans ses stratégies. À l'aide de l'Union Européenne, la place centrale et la rue piétonne, menant au château, ont été renouvelés. La deuxième étape des investissements touchait la promenade au bord du Balaton. Le grand projet de renouvellement du jardin du château et la conversion de ses dépendances en un centre de conférences durera encore plusieurs années.
Fig. 8: Analyse des changements des réseaux sociaux dans un immeuble collectif depuis sa construction : outils de recherche : interviews avec des habitants, détection et visualisation des liens, interviews avec des professionnels. auteurs : Csilla Herbszt, Luca Mudry
CONCLUSION Les analyses montraient d'un côté les profils très différents des petites villes. L'obstacle le plus difficile à surmonter semble être l'isolation structurelle dans les réseaux du transport et de communication, qui par exemple prive Kalocsa des investissements économiques. Les stratégies de développement touristique, à la mode tant que soutenues par des programmes de l'Union Européenne, n'ajoutent à la prospérité que dans les villes munies déjà d'attractions, d'accessibilité et d'une coopération active des acteurs privés et publics, comme à Hévíz. Le renouvellement des espaces publics, outil répandu aussi dans les programmes de l'UE, peut ajouter de l'activité économique dans ces villes touristiques. Dans les autres cas, il ne fortifie que l'identité et confort des habitants, comme à Kalocsa ou à Ajka. A part dessiner les profils des villes analysées, les travaux d'étudiant des camps de recherche montrent les possibilités et les avantages d'utilisation des différentes méthodes de recherches sur l'urbain. Les méthodologies de recherche classique de l'économie, de la sociologie, de l'anthropologie, combinées avec les outils d'analyse des processus spatiaux ou des expériences sur sites rendent possible une compréhension plus profonde du fonctionnement complexe de nos villes. Le résultat de ces recherches multidisciplinaires représente donc une valeur ajoutée, non seulement à nos étudiants, aux villes hôtes, mais en même temps à notre méthodologie scientifique de l'approche de l'urbain.
Fig. 7: Évaluation de la réhabilitation de l'espace vert : Outils de recherche : interviews sur site, observation participante, cartographie des enjeux, recherches dans l'internet, interviews avec professionnels. auteurs : Eszter Biris, Fiametta Szilvia Farkas
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4.3.2. PROBLÈMES DE DÉVELOPPEMENT CONTEMPORAIN DES VILLAGES DANS LES CARPATES POLONAISES 1
Matylda WDOWIARZ-BILSKA , 2 Jakub BŁACHUT , Agata KORZENIOWSKA
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Resumé: La région des Carpates polonaises se caractérise par de grandes surfaces forestières, l'abondance des zones de protection naturelle et aussi l'existence de nombreuses localités historiques et pittoresques. C'est un territoire considéré comme la plus importante région touristique en Pologne. En même temps c'est une région de taux de natalité et de niveau l'éducation les plus élevés. C'est une raison pour laquelle on y trouve une forte ambition entreprenante, industrielle et technologique. En effet les banlieues de la structure historique des petites villes sont urbanisées de manière chaotique par des complexes résidentiels ou collectifs ; et par de grandes zones industrielles et commerciales. Ce développement provoque des problèmes spatiaux très forts. En même temps des municipalités réalisent des investissements qui vont augmenter l'attractivité du centreville. L'article va présenter des activités et des problèmes qui touchent le système urbain rural dans les Carpates polonaises. Mots-clés: Carpates polonaises, système Urbano-rural, régions montagneuses, petite ville, village. CONDITIONS NATURELLES ET CULTURELLES
NOUVELLE APPROCHE DE REVITALISATION DU MILIEU RURAL
« Les Carpates » est une des régions montagnardes la plus pittoresque et riche de point de vue paysage et culture de toute la Pologne. Elle se caractérise par la richesse du relief du terrain, la présence des formes naturelles diversifiées ainsi qu'un important taux de boisement de 41,4 %, par rapport à la moyenne 4 nationale de 29,4 % . Vu les valeurs naturelles et culturelles de cette région, 52 % de sa surface est couverte par une protection de l'environnement : trois réserves de biosphère UNESCO, six parcs nationaux, seize parcs paysagers et de nombreuses zones paysagères protégées. Les ressources naturelles, surtout les eaux minérales rendent possible le fonctionnement de 12 villes de cure thermale. Les valeurs culturelles de la région sont liées à la présence d'un dense réseau de villes historiques, villages et localités à structure urbaine, souvent sous protection du conservateur. De pittoresques places de marchés, à alignement traditionnel d'où partent des ruelles dont la perspective est fermée par des formes paysagères, ce qui crée un caractère spatial unique.
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Matylda WDOWIARZ-BILSKA,docteur ingénieur architecte à l'Institut d'Aménagement des Villes et des Régions, Faculté d'Architecture de l'École Polytechnique de Cracovie,ul. Warszawska 24, 31-155 CracoviePologne, matysiab@poczta.onet.pl 2 Jakub BŁACHUT, docteur ingénieur architecte à l'Institut d'Aménagement des Villes et des Régions, Faculté d'Architecture de l'École Polytechnique de Cracovie,ul. Warszawska 24, 31-155 Cracovie-Pologne, jakub_blachut@go2.pl 3 Agata KORZENIOWSKA, docteur ingénieur architecte à l'Institut d'Aménagement des Villes et des Régions, Faculté d'Architecture de l'École Polytechnique de Cracovie,ul. Warszawska 24, 31-155 Cracovie-Pologne. 4 Le rapport sur l'état des forêts en Pologne 2013, Lasy Państwowe, Warszawa 2014, p. 9
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Cette dernière décennie, dans la région, on a observé une importante émigration dans d'autres régions en Pologne, mais aussi à l'étranger. Cette émigration a un double caractère. Les jeunes partent étudier dans des grandes villes comme Cracovie ou Rzeszów où, par suite, ils s'installent n'ayant pas des perspectives dans leurs villages natals. Le deuxième groupe, ce sont des personnes de toute tranche d'âge qui partent à demeure ou pour un séjour temporaire, pour travailler, en particulier en Angleterre, Irlande ou Norvège. Cette tendance concerne aussi bien des personnes solitaires que toutes les familles. Le plus souvent, ce sont des hommes qui en chef de famille travaille à l'étranger pour entretenir les familles restées en Pologne. L'émigration et l'augmentation du taux de l'éducation sont à l'origine des problèmes de nature sociale comme la désintégration des familles, les difficultés pédagogiques ou la trop grande féminisation de la société rurale, mais aussi elles exercent leur influence sur les aspects spatiaux. À présent, dans des villages et villes habités quotidiennement par des personnes âgées, femmes et enfants, on note une chute progressive des fonctions traditionnelles agricoles et pastorales. En même temps, l'afflux de l'argent en provenance de l'étranger, ainsi que la confrontation avec les modèles occidentaux contribuent à un souci particulier porté à l'espace privé qui se manifeste par de plus belles maisons, des façades et des jardins soignés.
URBANISATION ET ÉCONOMIE
Le paysage naturel i culturel de Carpates polonaises (photo: M. Wdowiarz-Bilski).
Dans la région des Carpates polonaises le réseau urbain est formé d'environ 50 villes et 1700 villages localisés conformément au relief parallèle du terrain, y compris l'orientation des massifs de montagnes. La première bande est formée par la partie sud, fortement urbanisée, des terrains métropolitains de Cracovie, Tarnów et Rzeszów. Elle comprend les côtes de Pogórze à fonction mixte.
Cette image de la richesse culturelle est complétée par d'anciennes fondations religieuses, églises (catholiques et orthodoxes) et sanctuaires de Calvaires, des complexes palais-parcs, des châteaux ainsi que des villages en ruines et abandonnés de Lemkos, des musées en plein-air et de nombreux cimetières de guerre. Il y a si peu de temps encore, ce pittoresque paysage était enrichi de multidirectionnelles cultures des champs en ruban traversant les pentes et les vallées et dessinant des patchworks multi-colors. Toutefois, au cours de ces quelques dernières années, suite aux changements socio-économiques, les surfaces agricoles de la région restent non cultivées et sont recolonisées par la forêt. La surface forestière augmente systématiquement. Cette grande attractivité culturelle et naturelle des Carpates fait de cette région montagnarde un important lieu touristique pendant toute l'année, le deuxième en Pologne, après la côte Baltique.
ASPECTS SOCIAUX La région des Carpates se caractérise par une importante croissance naturelle, par rapport à la moyenne en 5 Pologne . Au cours de ces dernières années, en voïévodie de Małopolska, le taux de natalité était entre +1,3 (2014) a + 2,3 (2009), pendant que dans des « powiats » montagnards de Nowy Sącz, Limanowa ou 6 Nowy Targ ce taux est beaucoup plus élevé . En même temps, ces mêmes « powiats » connaissent le taux de chômage le plus grand, il est de 11,4 % (Limanowa) et 11,1 % (Nowy Sącz) en comparaison à la 7 moyenne de voïévodie 7,3 % et de Pologne 8,8 % . Le niveau de l'éducation supérieure des habitants des petites et moyennes villes de Małopolska qui, en 8 1988, était de 6 % a dépassé le niveau de 10 % dans les premières années du XXIe siècle . En 2011 le taux d'éducation supérieure dans les villes de Małopolska était supérieur à 26 %, tandis que dans les régions rurales plus de 10 %. Il est à souligner que ce sont les femmes qui dominent parmi les personnes ayant une 9 éducation supérieure et qu'une sur 5 possède un diplôme d'études supérieures .
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La croissance naturelle en Pologne aprèsles années(2007-2011)d'une légère hausse de+0.3 à+0.9,en 2014 a été noté à0,00 d'après : http://obserwator.rops.krakow.pl/ 6 La croissance naturelle dans le powiat de Nowy Sacz était de+6,2 (2009) et + 4, 7 (2014), dans le powiat de Limanowa successivement de +6,4 (2009) et + 4, 7 (2014), et dans le powiat de Nowy Targ +4,7 (2009) et + 2, 7 (2014), d'après: http://obserwator.rops.krakow.pl/ 7 Les données du juin 2016 d'après:wup-krakow.pl/malopolski-rynek-pracy/regionalna-mapa-bezrobocia, dostęp 08.2016 8 WęcławowiczBilska E., Les principaux types d'investissements de la dernière décennie réalisés dans les petites villes de Małopolsko [dans]:Les petites villes. Des problèmes d'aménagement choisis, B. Bartosiewicz, T. Marszał (red), Acta Universitatis Lodziensis. Folia Geographica Socio-Oeconomica nr 19/2015, pages 3-19 9 D'après : www.polskawliczbach.pl,accessible le 08.2015
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Fig. 1: Urbanisation des Carpates polonaises: A- la bande urbanisée des terrains métropolitains, B- la bande de Pogórze et au pied de la montagne de Beskidy, C- la bande des vallées entre les chaînes des Beskidy, Bieszczady et de plateau de Podhale ;élaborée par M. Wdowiarz- Bilska. La deuxième bande s'étend sur Pogórze et au pied de la montagne de Beskidy, elle contient une grande ville (Bielsko-Biała), ainsi que plusieurs centres, moyens et petits, à fonction industrielle traditionnelle (Cieszyn, Andrychów, Wadowice, Kalwaria Zebrzydowska, Nowy Sącz, Gorlice, Jasło, Krosno, Sanok), ou à fonction touristique (Lanckorona, Ciężkowice). C'est là que se trouvent Dobczyce et Gdów, des localités typiquement de détente qui depuis ces dernières années subissent une pression d'investissement, liée à l'industrie moderne. La troisième bande englobe les vallées entre les chaînes des Beskidy, Bieszczady et un plateau de Podhale, où dominent des villes de taille petite et moyenne ainsi que des villages, principalement touristiques (Wisła, Maków Podhalański, Zakopane) et des villes de cure (Ustroń, Rabka, Krynica). Des centres industriels (Nowy Targ, Nowy Sącz, Sucha Beskidzka) et agroalimentaires (Żywiec, Nowy Sącz, Limanowa, Tymbark, Grybów) sont de même présents sur ce terrain. L'économie des villes des Carpates a été basée sur l'industrie traditionnelle du textile, du pétrole, du bois, du cuir, de la mécanique automobile qui s'y développait principalement depuis la fin du XIXe siècle. La particularité principale des petites et moyennes villes dans les régions montagnardes était la
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concentration, sur leur territoire, de petites usines, d'agroalimentaire, ainsi que de locaux de centres de service et d'administration. Par contre, les petites villes et les zones rurales étaient dominées par des ateliers artisanaux (p.ex. l'industrie de bois ou de cuir) ainsi que de fermes familiales, vergers, élevages (éleveurs et bergers). Dans la moitié des années 90 du siècle dernier, suite aux changements de régime en Pologne ces terrains ont connu plusieurs problèmes sociaux. De nombreuses entreprises de production et d'agroalimentaire ont fait faillite ou ont réduit de façon importante le nombre d'employés ou la capacité de production. Ce phénomène du chômage structurel qui est alors apparu a particulièrement touché le secteur d'industrie et d'agroalimentaire. En réponse à ce problème, le Gouvernement polonais a fait élaborer le droit sur les Zones Économiques Spéciales qui a dû secourir les autonomies locales et être un outil de la politique régionale. Grâce à leur véritable succès, les autorités de communes et de « powiats » sollicitaient ardemment de faire couvrir leurs terrains par le statut de Zone Économique Spéciale. A plus longue perspective, cela a créé une concurrence interne et un combat pour l'investisseur entre les zones en question et les autonomies locales. Dans les villes des Carpates, les zones économiques spéciales sont implantées non seulement dans des localités à tradition industrielle (Andrychów, Bielsko Biała, Żywiec, Nowy Targ, Jasło, Krosno ou Sanok) mais aussi dans des régions jusque-là liés à la fonction touristique et agricole (Dobczyce, Gdów, Czorsztyn, Sucha Beskidzka, Rymanów). À présent, dans des villages et des petites villes, on observe un retrait des fonctions traditionnelles agricoles. Il y a des régions où ces traditions subsistent surtout grâce à la production de la nourriture écologique et naturelle (les vergers dans les environs de Łącko, les bergers de Podhale, les éleveurs des vaches près de Sanok). En même temps, les villes moyennes ont connu un développement de l'éducation supérieure (Cieszyn, Nowy Targ, Nowy Sącz, Sucha Beskidzka, Jasło, Krosno, Sanok), jusqu'à présent réservée uniquement aux grands centres administratifs (de voïévodie). En outre, depuis les années 90, les petites villes et villages voient le développement de l'enseignement secondaire (Stary Sącz, Łącko, Tymbark, Skoczów, Lesko). Ces localités sont aussi confrontées à l'implantation des centres commerciaux (grandes surfaces) ceci étant un danger pour le marché local et les petits commerces. Les grandes surfaces bâties à la périphérie des petites villes détruisent le système de l'espace public et changent le comportement consommateur de la société locale. La fonction industrielle, souvent sous forme de grandes zones d'activité économique apparait de plus en plus fréquemment dans des villes et villages touristiques, de détente et de cure (p.ex. l'usine d'embouteillage des eaux à Tylicz ou à Krościenko sur Dunajec). La volonté d'acquérir des investisseurs, de créer des postes de travail locaux ou d'attirer des touristes ainsi qu'un large accès aux fonds de l'UE (structurels et d'investissement) ont encouragé, durant cette décennie, les autorités de plusieurs localités à investir dans l'infrastructure (le transport et la canalisation sanitaire) et, même, à entreprendre de multiples projets visant à augmenter l'attractivité des villes. L'une des plus importantes réalisations a été la revitalisation des centres-villes, des places de marchés et d'ensemble d'anciennes rues, ainsi que la rénovation des façades (Gorlice, Krosno, Sanok). Ces actions de modernisations ont été accompagnées de plantation d'allées d'arbres et de création de squares verts (Stary Sącz). Des localités plus petites ont limité leurs activités au remplacement du revêtement et à l'introduction du mobilier urbain (Łącko). D'autres interventions dans l'espace public sont les investissements dans l'infrastructure sportive par le programme de construction de stades pour les enfants et les jeunes, le « Orlik », le développement de l'infrastructure touristique et sportive ou des terrains de jeux (Kamienica).
PROBLÈMES L'élément défavorable de la région des Carpates est la grande pollution de l'air, surtout des fines particules pendant les saisons automne-hiver. Elle est principalement causée par l'inconvenant régime du chauffage, basé sur des chaudières, responsables de la basse émission. Cette pollution concerne non seulement des grandes villes telles que Cracovie ou Nowy Sącz, mais aussi, des petites localités, y compris des villes de cure comme p.ex. Szczawnica, Krynica où l'air pur devrait être la base du traitement curatif. Un problème majeur dans la région est sa faible accessibilité - due à la disposition du réseau, dépendant de l'arrangement topographique, à la densité relativement basse des routes, ainsi qu'au manque de transport 10 alternatif suffisant (p.ex. transport ferroviaire) . En effet, dans les périodes de grands trafics touristiques, d'énormes embouteillages se forment sur les routes d'accès à des hauts lieux touristiques tels que Zakopane, Rabka ou Szczawnica. La durée du trajet vers les grands centres de 1 h 30 - 2 h3 0 fait que les habitants de la région ont un accès difficile aux lieux potentiels de travail. Le besoin du travail sur place, en tenant compte de la stagnation du secteur d'agriculture et d'élevage est à l'origine de la pression 5
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Quoiqu'une ligne ferroviaire soit présente, elle est ineffective. La durée du trajet Cracovie-Ustron, Zakopane, Krynica ou Jasło est de 4-5 heures (avec correspondance) tandis qu'en voiture on peut parcourir ce même trajet en 2 - 2 h 30.
importante pour le développement des centres plus petits, mais l'implantation des zones industrielles et des centres de service qui sont à l'échelle a dépassé les besoins des sociétés locales ce qui dévaste le paysage. C'est un phénomène d'autant plus visible que la perception de l'espace des terrains montagnards est à plusieurs plans simultanés. En plus, nombreuses sont les routes, à grand trafic qui traversent les centres des localités, et qui causent bruit et danger. Elles génèrent des parkings sur les places des marchés historiques p.ex. à Grybów, Stary Sącz, Muszyna ou Piwniczna et augmentent ainsi le caractère commercial de la rue p.ex. Dobczyce ou Mszana Dolna. L'affluence importante des touristes et le besoin de leur assurer l'hébergement et les services entraînent un développement spatial, non-contrôlé et chaotique de petites villes et villages, notamment dans la partie sud des Carpates polonaises. L'étude des services faite dans des villes de cure choisies a montré que, dans la plupart de ces localités, la fonction dominante est non la thérapeutique, mais le tourisme au sens large du mot. L'investissement excessif, en matière de fonction résidentielle et des services, du centre d'une station balnéaire a pour conséquences la détérioration, à cause des conflits spatiaux, des conditions de thérapie. Un grand nombre de points de commerce et de petites pensions génère un bruit important et contribue à l'augmentation du trafic automobile. En plus, leur standard se montre désavantageux pour la qualité de l'espace public. Ainsi, la fonction touristique dominante dans des localités telles que Piwniczna, Szczawnica ou Krynica présente un danger pour le développement des activités balnéaires. Un élément désavantageux, perturbant l'ordre spatial est la construction résidentielle (collective), industrielle et commerciale, démesurée par rapport à toute la localité, implantée dans la structure historique (une grande surface à Muszyna ou Łącko) ou à la périphérie (zone industrielle à Dobczyce, ou Gdów). Les bâtiments de logement collectif de plusieurs étages, bâtis sur des pentes exposées ont changé l'échelle de la ville. Ils dérangent l'harmonie spatiale et contribuent à l'urbanisation excessive. Les bâtiments industriels et commerciaux, le plus souvent réalisés sous forme de hangar de grande surface, de forme peu intéressante côtoient une construction résidentielle à petite échelle et créent une dissonance paysagère. En même temps, leur implantation dans les régions de montagne entraîne la destruction durable des valeurs paysagères qui sont le potentiel de développement d'une ville ou d'une commune. Actuellement, plusieurs terrains préparés pour investissement en tant que Zones Économiques Spéciales ou Zones d'Activité Économique restent non-aménagés et se dégradent. Dans plusieurs cas ce sont des terrains postindustriels qui, suite aux nouveaux investissements ont dû être adaptés et transformés. Malheureusement, ils restent non-aménagés à cause de la pression des investisseurs sur des terrains type Greenfield ainsi qu'une faible conscience des autorités locales. Les nouvelles constructions industrielles ont été réalisées soit sur des terrains urbains de qualité (Żywiec), soit sur des terrains ouverts, post-ruraux. Souvent cela a complètement transformé le panorama de la ville et laissé la structure postindustrielle dans le centre dégradée.
ÉTUDES DES CAS Żywiec, une ville de 32 mille habitants est située dans la partie centrale du bassin du même nom, à la confluence de deux rivières : Soły et Koszarawy. C'est une ville historique qui a été fondée autour des XIIIe et XIVe siècles. Son centre est dessiné sur un plan historique du réseau urbain avec une place de marché et un parc municipal datant de l'époque du règne de Habsbourg à Żywiec. Les valeurs culturelles de la ville font de cette localité un intéressant centre touristique. Le réseau routier principal de Żywiec est formé de la route nationale S69 allant de Bielsko-Biała à Zwardoń et, puis, à la frontière avec la Slovaquie ainsi que de la route départementale no 946 vers Sucha Beskidzka et ensuite à Cracovie. Żywiec est relié par une ligne ferroviaire avec Zwardoń, Bielsko Biała et Sucha Beskidzka. Ces derniers temps la route nationale S69 a été aménagée et a obtenu les normes d'une voie rapide. Sa modernisation finale assurera le transit alternatif vers la Slovaquie. En 1966, dans les environnements de la ville, on a créé une retenue artificielle avec un barrage et une centrale hydroélectrique. La construction du barrage a eu pour conséquence la submersion de quelques villages, entre autres Zarzecze, Tresna, Zadziela et Stary Żywiec. À présent, le Lac de Żywiec, en tant qu'un élément marquant de la vallée est la principale attraction touristique et récréative de la ville. Il permet aussi d'avoir un réservoir d'eau, de protéger contre les crues et de régulariser les débits des affluents de la Haute Vistule. Autour du lac, presque une vingtaine de centres de vacances ont été aménagés. Outre des valeurs touristiques, la ville a des fonctions industrielles. De nombreuses entreprises existantes possèdent une riche histoire qui remonte souvent à la moitie du XIXe siècle. Pendant des années, ces entreprises étaient essentielles pour le développement de la ville et à présent, elles sont les principaux employeurs de la région. Parmi ces principales entreprises à tradition on peut mentionner : Browar (Brasserie) Żywiec, Fabryka Śrubena, fabrique de machines Ponar et Zakłady Papiernicze Solali (usine de papier). Elles se trouvent dans la partie sud de la ville en formant un quartier industriel près de la gare
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ferroviaire. Les traditions industrielles sont un grand atout de la ville et attirent de nouveaux investisseurs comme Hutchinson. Dans le but de préparer une offre intéressante pour les investisseurs, les autorités locales ont sollicité l'implantation de la Zone Économique Spéciale sur le terrain de powiat de Żywiec. Finalement, cela est devenu possible dans le cadre de la Zone Économique Spéciale de Katowice située sur le terrain de la commune voisine de Radziechowy-Wieprz du côté sud de Żywiec. Le terrain de cette zone a été exploité avant pour la production agricole, comme base de fonctionnement d'une grande ferme et d'une production de produits laitiers et œufs. Malheureusement, malgré la présence du quartier industriel situé dans la ville et équipé de bâtiments abandonnés de l'ancienne usine de papier Solali , la zone s'est étendue sur le terrain rural, situé hors du terrain urbanisé. Cette zone est bien desservie et reliée au principal système routier de Żywiec, de manière qu'elle n'entre pas en collision avec d'autres fonctions de ce terrain. La création de la Zone Économique Spéciale sur un terrain suburbain est sûrement un encouragement de plus pour investir mais n'entraînera pas l'adaptation ni l'aménagement des terrains dégradés. L'action de viabiliser de nouveaux terrains cause des coûts supplémentaires, en limitant les revenus, vu l'exonération d'impôts locaux dans la Zone Spéciale. Żywiec possède un bon potentiel de développement grâce à la localisation centrale dans le bassin de Żywiec, l'infrastructure développée du transport et du transit. Ces conditions sont favorables à l'implantation de nouveaux investissements et présente une bonne base pour acquérir des investisseurs. Le problème c'est la concentration du développement de la ville basée sur les fonctions industrielles et productives sans soutenir, malgré un grand potentiel dans ce domaine, le développement du tourisme et des activités de détente. Niepołomice, une localité de 11 mille habitants se trouve dans la vallée de la Vistule, à la limite de flysch des Carpates. La ville est l'exemple d'une politique ambitieuse des autorités locales ainsi que d'importantes pressions pour investir. Niepołomice est à proximité de la partie sud-est de Cracovie.
étrangers. L'apparition de la zone industrielle et des places de travail ont contribué à la croissance 11 continue du nombre d'habitants . L'essentiel de l'infrastructure routière du transport de Niepołomice est formé de deux tracés : la route o o nationale n 75, reliant Bochnia et Cracovie, et la route départementale (de voïévodie) n 964, traversant le o centre de la commune de Wieliczka à Szczurowa. La route n 75 relie la Zone d'Investissement de Niepołomice à la ville et à la sortie Szarów de l'autoroute A4, située à l'est de la ville. Bien que le nouveau quartier industriel touche pratiquement l'autoroute A4, une sortie desservant le trafic lourd de la zone n'a pas été prévue. Une telle situation suscite que la route principale no 964, traversant la ville, est particulièrement chargée de trafic routier, lié au développement de l'industrie. Il n'y a pas de chance réelle de construire une nouvelle sortie d'autoroute, alors on essaie de résoudre le problème en reliant la Zone à la route S7 qui fait partie du périphérique est de Cracovie. Cette route aura pour but d'évacuer le trafic des marchandises, lié au fonctionnement de la Zone d'Investissement de Niepołomice et de la future Zone d'Activité Économique de Wieliczka, située à l'ouest de Niepołomice. La zone est bâtie de constructions industrielles, de moindre qualité architecturale, soumises aux aspects fonctionnels de l'investissement. Les entrepôts et les bâtiments industriels ont été couverts, dans la plupart des cas, d'OSB (panneaux de grandes particules orientées), de couleur grise ou acier. Leurs façades se poursuivent des centaines de mètres dans un paysage ouvert ou dans la proximité directe de vue de l'espace urbain. La Zone de Niepołomice est un exemple de l'emplacement-type de Greenfield. L'aménagement de l'espace de la zone résulte de l'existante division des propriétés. Les parcelles respectives sont aménagées au hasard. À part des constructions unies, basses et longitudinales, il y a des parkings et de pelouses soignées. Les rues ne sont pas bordées de trottoirs. Certains endroits témoignent de la tentative de meubler l'espace public par l'introduction de rangées d'arbres le long des routes. Les autres terrains qui attendent leurs investisseurs restent non aménagés, ce qui fait un contraste important avec des investissements déjà existants. Les valeurs culturelles et naturelles de Niepołomice font que cette ville avait depuis longtemps un fort potentiel touristique et récréatif. La proximité de Cracovie a fortement influencé le développement de la construction de logements au sein de la ville. Les terrains intéressants et le prix élevé de l'immobilier àCracovie ont fait de Niepołomice une cité dortoir pour les habitants qui travaillent dans le centre métropolitain. Un nouveau champ d'activité économique entraîne un mouvement accru d'investissement qui transforme de façon importante la structure existante de la ville. Vu les terrains peu étendus d'investissement urbain, la Zone Spéciale Économique conçue commence vite à dominer la ville en en changeant la réception et le fonctionnement. Le manque de voirie appropriée aux exigences de la zone de l'activité économique a pour conséquence l'encombrement important des routes locales et les difficultés du trafic local. Kalwaria Zebrzydowska, localité de 4500 habitants, montre les problèmes du développement de petites villes de Carpates. Elle est située à 30 km à l'ouest de Cracovie et elle est le siège des autorités de la commune urbaine-rurale qui, ville à part, compte 11 villages, de taille différente, rangés le long de la route o nationale n 52 dans la direction de Bielsko-Biała. Le réseau routier principal de Kalwaria Zebrzydowska o est formé de la route nationale n 52 allant de Bielsko-Biała à Głogoczów et puis à Cracovie et de la route départementale (de voïévodie) no 953 vers Skawina. Un grand potentiel de développement de la ville est dû à : -
Fig. 1: La structure de la ville Niepołomice: A- Zone Économique Spéciale, B- habitat urbain, C- établissements et services, D- zone industrielle, F- espaces verts, G- système du transport; élaborée par J. Błachut.
Sa structure spatiale est nette, elle s'étend entre la Vistule et Puszcza Niepołomicka (la forêt Vierge de Niepołomice). Le plan de vieille ville est fermé, du côté nord, par la berge de la Vistule et du côté sud-est par Puszcza Niepołomicka. Hors la vieille ville qui enferme les bâtiments situés près de la place du marché et le château, la structure urbaine est remplie d'ensembles de maisons individuelles, réalisés e principalement dans les années 70 et 80 du XX siècle. Du côté nord et ouest, la zone urbaine côtoie les terrains industriels et de petites entreprises de production. Dans la partie ouest de la ville se trouve Niepołomicka Strefa Inwestycyjna (la Zone d'Investissement de Niepołomice) de 600 ha dont 180 ha possèdent le statut de Zone Économique Spéciale. La superficie de ce terrain est comparable à celle de la ville entière. À partir de la moitié des années 90, il est successivement aménagé par les investisseurs
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la richesse des espaces culturels, y compris ceux protégés par l'UNESCO ; l'attractivité du paysage, y compris une zone du paysage protégé dans le cadre du Programme Nature 2000 ; un centre de culte à l'échelle nationale - le Sanctuaire de la Sainte Marie aux Anges ; une riche tradition ébéniste, vivante dans la ville même et dans la partie sud de la commune ainsi que cordonnière, dans la partie nord de la commune, dans des villages voisins de la ville ; les services bien développés du centre de la commune ; o la localisation avantageuse sur la route nationale n 52, entre de grands centres urbains, y compris la ville de Cracovie.
En 1995 Niepołomice a été habité par7300 personnes, en 2005 - 8500 pers, et en 2015 - 11500 pers. Décision d'inscrire sur la Liste du Patrimoine Mondial UNESCO de l'Ensemble Paysager élaboré du Parc de Kalwaria Zebrzydowska, le 1 décembre 1999, avec le Sanctuaire de la Sainte Marie aux Anges et les chemins de Calvaire.
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Ces facteurs offrent des possibilités de développement des fonctions telles que : -
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touristique (y compris tourisme religieux) ; de production - en particulier dans le domaine de production des meubles - en exploitant le potentiel de production et de services ainsi que des fabriques artisanales existantes ; de services - liés à son rang de centre administratif et à sa très bonne situation de transport par rapport à la région. potentiel de production et de services ainsi que des fabriques artisanales existantes ; de services - liés à son rang de centre administratif et à sa très bonne situation de transport par rapport à la région.
Dans l'aménagement de l'ensemble de la ville, les constructions dominantes sont des bâtiments de 13 production et de services, de tailles différentes, regroupant 40 % des entités économiques locales . Le type de bâtiment dominant est des petites fabriques éparpillées dans toute la ville. Ces petites entreprises familiales s'introduisent entre les bâtiments de logements et côtoient d'autres bâtiments isolés, plus grands, variés du point de vue de l'échelle et de la forme architecturale : des halles de production ou des magasins de meubles, ceux-ci situés à la périphérie de la ville, notamment le long de la route nationale no 52. La domination du secteur de production se manifeste de manière particulièrement désavantageuse dans les principaux espaces publics, c'est-à-dire à la place du marché aux origines historiques (Fig. 5) qui joue o actuellement le rôle de carrefour principal, et aux alentours de la route nationale n 52 qui la traverse et qui était une historique route commerciale.
Les conditions citées là-dessus ne sont pas pourtant mises à profit de manière à assurer le développement exact de la ville. L'espace, privé de cohérente politique du développement grandit chaotiquement, aussi bien du point de vue de l'emplacement de bâtiments que de leur qualité. Les principales zones à problèmes o sont présentées de manière schématique sur le dessin n 1. Ce centre qui est fortement influencé par Cracovie (dans son espace métropolitain) est dominé par le secteur de la production et des services, basé sur la tradition locale ébéniste. La grappe industrielle de Kalwaria est constituée d'un réseau d'à peu près mille petites et moyennes entreprises du secteur d'ameublement (ébénistes et tapissiers) et de production de chaussures. Ces entreprises sont localisées dans la ville même ainsi que dans ces environs et recrutent leur personnel surtout parmi les habitants locaux.
Fig. 4: Espace de la Place du marché dominée par le trafic automobile. Au milieu - l'église paroissiale de St. Joseph(photo : A. Korzeniowska). Ces endroits sont marqués par un chaos spatial et architectural, dû au désordre des formes architectoniques à fonction de services, de production et d'habitation, auquel s'ajoute une forte présence de l'infrastructure du transport et de la publicité. Dans cet espace bâti qui se développe de façon incontrôlée et qui est envahi par le trafic automobile, il n'y a plus de place pour des voies piétonnes tracées. Elles pourraient non seulement améliorer la qualité de la vie en ville, mais aussi rendre possible l'introduction dans ses limites des voyageurs arrivant à la gare ferroviaire ou routier qui ne sont pas reliées correctement aux endroits les plus attrayants de cet espace. Un autre problème majeur apparaissant à Kalwaria Zebrzydowska est la relation entre des zones de tourisme religieux et de production et de services. Au cours des années, chaque zone a trouvé sa place en ville, en définissant clairement les frontières d'influence. Le centre de la première, c'est le Sanctuaire et les Sentiers de Calvaire, tandis que la seconde c'est le centre-ville. Dans la structure de la ville, la domination de l'activité de production a abouti aux changements spatiaux (influençant entre autres la qualité de l'espace et le paysage) qui délimitent les conditions de détente et de tourisme. Ces contraintes rendent peu captivant l'espace de la ville aux pèlerins et aux touristes qui considèrent le Sanctuaire, coupé du tissu urbain, comme unique et principal but de leur visite. Quant au Sanctuaire, le problème apparaît sur le terrain de parc des Sentiers où les chemins de pèlerinage sont coupés par la voirie en développement de la ville et des villages voisins. Fig. 3: Schéma des zones à problèmes existants dans la villeKalwaria Zebrzydowska : o X- endroits à problèmes :a- place du marché,b- route nationale n 52, c-gare ferroviaire,d- sanctuaire, e- chemins de Calvaire ; élaborée par A. Korzeniowska.
Malgré une longue tradition ébéniste, marque de la ville, l'état de l'économie qui en découle demande bien de l'améliorer. Actuellement, en ville, il y a une Communauté des Métiers Divers associant environ 220 13
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Données d'après UMiG Kalwaria Zebrzydowska de 2013.
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fabriques , dont le nombre diminue. C'est la conséquence du manque de la politique locale appropriée don't résulte l'indépendant développement économique basé principalement sur des petites entreprises familiales. Des sujets, fortement spécialisés ne se montrent pas favorables à former de plus grandes corporations et ils n'entreprennent pas les modernisations nécessaires et, souvent, ils n'en ont pas les conditions. Ainsi, ils n'arrivent pas à suivre la concurrence croissante du marché en changement. En plus, les jeunes sont de moins en moins intéressés au métier d'ébéniste et choisissent la migration vers les plus grandes villes voisines. Un développement régulier de toute la ville nécessite la création dans l'avenir de conditions convenables pour la coexistence correcte des fonctions, basées sur les contraintes existantes. La régularité de la thèse, ci-dessus présentée, portant sur les principaux problèmes de la ville est confirmée par le fait de l'introduire, en tant qu'une des thèses-clé, dans le Plan du Développement Local de la Commune de Kalwaria, s'appuyant sur des études et des analyses spécialisées. Le manque de politique, mentionné par l'auteur de cet article, est confirmé par le fait que, jusqu'à présent, les résolutions/exigences du Plan ne trouvent pas leur suite dans des décisions concrètes.
CONCLUSION Les villes de la région des Carpates se caractérisent par une grande attractivité des paysages, ce qui, le patrimoine culturel pris en compte, les prédestine à développer les fonctions touristiques et récréatives. L'apparition de nouvelles fonctions dans les localités répond aux besoins et aux ambitions de la société mieux éduquée. Pourtant, dans plusieurs communes, il y a une pression trop forte pour introduire la fonction industrielle, en particulier sur les terrains ouverts, qui suite à la disparition de la production agricole sont couverts de constructions. La commercialisation des espaces publics, la présence des enseignes de la grande distribution changent le marché local et menace la production locale. L'implantation de vastes zones industrielles et l'introduction de vastes bâtiments de production et de services faussent l'échelle de la localité et menacent les valeurs compositionnelles et paysagères. La pression d'investisseurs offrant les places de travail et la prospérité contribue au développement spatial démesuré de la localité et à la désintégration de l'espace public. Suite à l'aménagement nouveau en bâtiments de production et de services, des maisons individuelles, apparaissent souvent de manière chaotique. Leur développement le long des principales voies de communication détériore les possibilités de modernisation des routes et représente un danger pour la sécurité des habitants pour qui la route départementale devient le principal espace public. Simultanément, cette région contient plusieurs endroits à valeur naturelle, alors un surinvestissement dans le secteur de service ainsi que le développement industriel peuvent constituer un danger pour les valeurs d'environnement. Ces valeurs sont également menacées par la pollution de l'air qui dégrade en même temps les vertus récréatives et curatives des plusieurs localités.
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Données d'après UMiG Kalwaria Zebrzydowska de 2013. Données d'après Kalwaria Zebrzydowska en 2013 - 86 % du secteur économique de la ville a été fait d'entreprises des personnes physiques où 40 % - entreprises de production de meubles. 16 Données d'après UMiG Kalwaria Zebrzydowska z 2013: Dans les années 2009 - 2013 la migration des habitants de la ville s'est dirigé vers les terrains urbains (57,1 %), ruraux (42,3 %) et à l'étranger (0,57 %). Par contre, les nouveaux-venants arrivent de la campagne (49,5 %). En outre 49,04 % sont venus d'une ville et 1,5 % de l'étranger. 17 Résolution no XXI/229/2008 de Rady Miejskiej (Conseil de la Ville) à Kalwaria Zebrzydowska du 18 novembre 2008 au sujet du vote du Programme Local de la Revitalisation de Kalwaria Zebrzydowska dans les années 2008 - 2013 15
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4.3.3. RURALITÉ POUR TOUS
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Ľubica ILKOVIČOVÁ , Yakoub MEZIANI
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Resumé: Une société moderne et développée se devrait, dans de nombreuses sphères, se concentrer sur la dimension sociale et la qualité de l'environnement. Cela serait un des points de référence pour l'évaluation de son niveau de développement. Sans omettre aussi l'accessibilité à l'éducation et aux services de haute qualité, qui reflètent le degré d'essor de cette société, dans toute sa complexité, en tous domaines et niveaux. Le rôle de l'urbanisme et de l'architecture est ici irremplaçable, il collabore, à travers ces dimensions, pour offrir un espace qui répond au mieux à l'aspiration de tous, en tout lieu et tous les niveaux. Il homogénéise ainsi la densité des structures urbaines et rurales. Dans le plan de développement du milieu rural de notre pays il y a des insuffisances à mettre en évidence et résoudre, pour atteindre ce que nous appellerions « la ruralité pour tous ». Mots-clés: revitalisation du milieu rural, conception universelle, développement des activités, Durabilité.
NOUVELLE APPROCHE DE REVITALISATION DU MILIEU RURAL
INTRODUCTION Les tendances de la société développée sont axées sur l'inclusion, l'intégration, l'effacement des différences dans de nombreux aspects de la vie. Dans cette approche le design universel reste indispensable et se justifie dans différents domaines et niveaux. Pouvons-nous établir un parallèle entre la conception du design pour tous et la ruralité pour tous ? Ce document présente plusieurs positions dans lesquelles l'espace est créé pour rechercher les possibilités de « rendre la vie au milieu rural ». Peut-on résister à la tendance de l'exode rural ? Y a-t-il de véritables outils et de programmes ? Il est important de transformer en réalité les réponses aux questions : qu'est-ce qu'un village, qu'est-ce qu'il représente pour nous et quel est son intérêt pour les futures générations ? C'est une tradition, une histoire, mais aussi une source et une spécificité. Spécificité dans le mode de vie, le logement, le rapport à la production et la région. Avec une certaine quantité de détachement, la vie actuelle dans les villes est associée à la poursuite du matérialisme, de l'expansionnisme permanent, qui ne sont en aucun cas acceptables ni compatibles avec les concepts de durabilité. Le territoire rural offre une possibilité de vivre d'une
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Ľubica ILKOVIČOVÁ,professeur associé, ingénieur architecte à la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava - Slovaquie, ilkovicova@fa.stuba.sk 2 Yakoub MEZIANI, maître-assistant, ingénieur architecte à la Faculté d'Architecture de l'Université Technique Slovaque à Bratislava, Nám. Slobody 19, 812 45 Bratislava - Slovaquie, yakoub.meziani@stuba.sk
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manièresaine, et donc aujourd'hui enrichissante. C'est un symbole d'un style de vie sain, ignorant la société de consommation et qui représente une alternative, pour contrer la société industrielle dominante [1]. DISCUSSION Dans ce contexte, il convient de rappeler les faits qui illustrent la situation dans son ensemble. « La Slovaquie est toujours parmi les pays les moins urbanisés en Europe, la part de la population vivant dans les villes, est à seulement 56 pour cent. La structure des établissements humains en Slovaquie peut être caractérisée comme très fragmentée avec une grande proportion de petites municipalités. De 2891 municipalités, les communes de moins de 1000 habitants représentent 67 pour cent et ne sont occupées que par seulement 16 pour cent de la population totale du pays ». Ce caractère rural confirme la recherche des solutions qui permettront de revitaliser la vie du village à différents niveaux. Pour ces raisons, « les changements dans la structure des établissements humains en Slovaquie sont inévitables, soit par des fusions (sans perte d'identité de la commune) ou par une forme plus souple d'association. Retarder le problème n'est pas la solution pour protéger les petites communes, mais prolongera leur agonie et paradoxalement les rapprochera d'une extinction et disparition effective de la carte de la Slovaquie »[2]. La question du développement, du milieu rural, ainsi que la possibilité d'y vivre est justifiée par les nombreux problèmes existentiels, pas si simples et qui ne sont pas propres qu'à la Slovaquie. La migration de la population, en premier lieu, en quête de travail, d'un logement convenable et d'un meilleur environnement accélère le dépérissement du milieu rural. La situation est différenciée et reflète la catégorisation dimensionnelle des territoires en Slovaquie, qui dans la période précédente résultait du soidisant système de structure territoriale des établissements humains [3]. En lien avec la position de la ville résulte la hiérarchie suivante des territoires ruraux :
SOLUTION Pour souligner les problèmes et les solutions ayant trait à la ruralité, nous nous inspirerons des principes de conception du design universel. Ce qui donnera la possibilité de résoudre les problèmes de façon moderne, concrète et réfléchie. La revitalisation du milieu rural en vue de faciliter l'accès à un meilleur environnement, à plus d'activités et à un espace pour tous, rejoint la problématique de la conception universelle. Ces similitudes ressortent de la schématisation du contenu et l'énumération des principes de conception universelle adéquats. Étant donné que ces principes ne sont pas seulement pour les personnes qui ont un handicap physique, de même la maxime : « ruralité pour tous » dans la présente étude correspond à la conception d'un environnement pour tous, mais pas seulement pour la génération vieillissante et les individus à humeur romantique. D'autre part, il est évident que le charme rural résulte de l'expérience et de la préservation de la mémoire des générations, ce qui donne une base solide à la revitalisation. Les 6 points suivants sont basés sur le développement rural fondé sur des hypothèses logiques définies pour la relance et la durabilité, en termes d'architecture et d'urbanisme, des zones rurales (Fig. 1).
1. Les couronnes périurbaines - La ville supplée à leur aménagement. L'infrastructure est, en raison de sa position périurbaine, d'un niveau relativement satisfaisant. Elles ont surtout une fonction de cités dortoirs et fonctionnent comme un réservoir de main d'œuvre (une zone de vie) pour la ville. Fig. 1: Schéma de l'espace rural (auteurs : Ilkovičová et Meziani)
2. Territoires distants - Se trouvant à grande ou moyenne distance des villes disposant de bonnes infrastructures, portant sur les principaux axes de circulation locale. Ils se concentrent sur les activités agricoles et industrielles. Ils représentent le plus grand pourcentage et c'est ceux la qui seront soumis à notre exposé. 3. Territoires marginaux - y compris les villages montagnards ou forme de solitude rurale. Ces territoires / districts, régions / avec un potentiel minimum ou vulnérable de développement sont orientés principalement vers le tourisme [4]. La catégorisation a construit une base solide et détermine donc le développement d'une image complète des villages, qui comprend l'aspect économique, social et culturel. Les zones rurales font maintenant face à des défis et des problèmes posés par la surexploitation des ressources, la demande croissante de nourriture, la dynamique des populations, le changement global d'urgence, et surtout le manque de fonds publics. La façon dont l'agriculture et les zones rurales travaillent pour répondre à la demande alimentaire est en constante évolution en raison de la mondialisation et le changement social et économique ultérieurs. Le choix des voies de développement de l'agriculture qui variera en commun avec le développement en zones rurales, est maintenant crucial [5]. Dans ce contexte, nous pouvons mentionner le terme « agriculture sociale ». Il est utilisé dans des contextes différents pour décrire les activités dans l'agriculture et les zones rurales (production de nourriture, de services sociaux dans les zones rurales et suburbaines). La dernière décennie a vu l'intérêt pour la pratique de l'agriculture sociale augmenter dans plusieurs pays. L'agriculture sociale implique l'utilisation de plantes et d'animaux, l'espace naturel et le temps, une coopération active quotidienne d'un groupe de personnes (familles, entreprises et société au niveau de la ferme) afin de promouvoir des façons novatrices menant à l'inclusion sociale. Elle renforce le système social et la qualité de vie dans les zones rurales et suburbaines [6].
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1. L'efficacité et l'exploitation du potentiel du milieu rural L'utilisation efficace appropriée concerne le développement du potentiel rural. La spécification rigoureuse des potentialités dans des localités données nécessite un ajustement d'un programme d'utilisation. Le choix de l'activité, des services et l'ampleur de l'offre. Des ajustements appropriés d'une clé pour la sélection et le développement des activités et de leur adaptation aux résidents et visiteurs de la localité, pour une étape optimale de la revitalisation du milieu rural. 2. Minimiser le risque avec le résultat possible de l'effondrement des plus petites agglomérations. Prendre les efforts nécessaires pour créer un environnement de développement propre, minimiser les conséquences négatives de la gestion passée, mettre l'accent sur l'agriculture biologique, les exploitations familiales et les entreprises. Conception et modernisation des fermes et exploitations agricoles à caractère productif ou non productif, orientés vers des activités complémentaires comme contrepoids aux grandes entreprises d'État. Souligner la conception architecturale sur des principes écologiques de production. L'approvisionnement aujourd'hui, en produits biologiques est une des voies demandées. La nature de l'entreprise, en appliquant les exigences ci-dessus, doit être claire et sans ambiguïté dans la construction et la conception architecturale. 3. La flexibilité et l'adaptation aux besoins des utilisateurs ou résidents. Elles sont basées sur une création complexe de l'environnement rural, des éléments et des possibilités, où trouveront leur place et leur existence significative tous les âges. L'objectif est clair - un effort pour maintenir une structure d'âge diversifiée de la population et de leurs activités dans ces établissements humains. Apporter la flexibilité, signifie offrir d'autres options aux citoyens et s'affirmer dans le secteur manufacturier, celui des services et de l'industrie du tourisme (Fig. 2). Ce fait doit être formulé non seulement dans les programmes des entrepreneurs, mais aussi dans les espaces qui leur sont proposés.
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1. Accès facile Surmonter le plus petit des obstacles, c'est-à-dire faciliter au mieux l'accès aux résidents et aux visiteurs pour se rendre à leurs activités et aux services dans ces agglomérations (Fig. 4). En premier lieu, il y a les solutions globales de transport, mais dans le cadre de cette contribution un effort primordial est nécessaire pour augmenter qualitativement le niveau de la région. Cela signifie trouver une solution appropriée pour simplifier l'intercommunication des agglomérations et trouver un type de transport alternatif dans les zones difficiles d'accès. Un chapitre distinct est à réserver pour l'étude des moyens d'accès à ces zones touristiques inaccessibles.
Fig. 2: Introduction des activités de production - opportunités dans le secteur industriel, des services et du tourisme: la pisciculture, pêche et transformation, services pour les touristes (travaux d'étudiants).
4. Utilisation simple et accès aux activités Combler les hypothèses alléguées ne peut éviter ultérieurement certains « détails ». La création de conditions pour l'activité est dénuée de sens si elles restent enfermées dans le cadre restreint des communautés rurales. La proposition de ces activités doit compter sur l'acceptabilité sociale, culturelle et collective. Cela signifie trouver des activités susceptibles de se développer, facilement utilisables, destinées à la plus large couche des résidents et visiteurs (Fig. 3). Le design universel obéit à la formule : « application équitable et utilisation simple ». La transposition à notre problématique signifie : concevoir des possibilités (emploi) pour tous et des opportunités de développement quelque soit la capacité et le niveau de la population. Ainsi les petites agglomérations doivent être universelles pour survivre.
Fig. 4: L'accès facile aux activités et une libre circulation adaptée aux personnes handicapées (commune de Ladomerská Vieska).
1. Visibilité des opportunités pour les régions rurales L'importance des changements proposés et les nouvelles opportunités vont se multiplier positivement avec une visibilité et une promotion adéquate. Informer directement et sans ambiguïté les résidents et les visiteurs ainsi que la communauté environnante afin de garantir une meilleure accessibilité et revitalisation rurale. Seul un design complexe et adéquat lié à une politique de marketing industriel peut réussir. Observer une certaine démarche logique des différentes étapes qui détermineront une lente mise en place qui aura pour objectif un plan de développement à long terme des activités, qui seront adaptées à des propositions spécifiques.
EXEMPLED'ÉTUDE APPROFONDIE Fermeà élevage écologique - Žarnovica
Fig. 3: Création de conditions pour un large public et ses activités en utilisant le potentiel historique (commune de Vlčkovce).
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Examiner la pertinence de l'efficacité du site et de l'équipement, en cherchant à préciser les risques possibles (surtout à caractère économique) afin de répondre aux besoins du marketing et des connexions du transport. Estimer la taille et les capacités pour une utilisation efficace. Solution flexible avec possibilité d'extension, de rénovation et d'accessibilité facile. Une base socioculturelle régionale pour le développement des activités familiales et rurales avec un design universel stricto sensu. Ferme à élevage écologique avec un traitement de produits qui crée une opportunité pour le travail, prolongée par une gamme d'activités supplémentaires, avec possibilité de développement de l'agrotourisme (Fig. 5).
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TERRITOIRE - PRODUCTION - CONSOMMATION - CULTURE = VIE Fig. 5: Minimisation des risques et des impacts négatifs orientation vers une gestion écologique (travaux d'étudiants : ferme - animale, production végétale et centre touristique).
CONCLUSION Le milieu rural en Slovaquie fait face à un certain nombre de problèmes qui ne peuvent pas être négligés. La nécessité de les résoudre par un développement durable qui concerne la mosaïque de l'ensemble des territoires mentionnés pour un partage équitable du territoire et la préservation des traditions et spécificités. Ces traditions doivent être considérées comme une symbiose des composantes de la production, la culture et la réalité sociale qui constituent une base appropriée pour le développement durable pour tous. Introduire de nouveau des activités de production dans un village, que ce soit de nature agricole, industrielle ou artisanale serait certainement bénéfique. Mais ceci est seulement la première étape. Par conséquent, il est nécessaire de créer des conditions pour la coopération entre les citoyens et les entreprises dans l'intérêt du développement et pour la commercialisation de ces produits ; ce qui est essentiel pour l'existence et l'efficacité de la production. La recherche des opportunités pour résoudre les problèmes, doit être intégrée dans les programmes de revitalisation du milieu rural, à effet multiplicateur. Ce dont notre territoire a besoin : la reprise économique, l'achèvement des infrastructures et bien sûr la dimension spirituelle et socioculturelle du programme, ce qui améliorera la qualité de vie dans les zones rurales et les couronnes périurbaines.
Références bibliographiques [1] [2] [3] [4] [5] [6]
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Ilkovič, J., Ilkovičová, Ľ., Hutník, F., K problematike trvalej (ne)udržateľnosti malých vidieckych sídel. In: Urbanistické, architektonické a technické aspekty obnovy vidieka III. Bratislava, mai 2003, SvF STU v Bratislave, 2003, p. 73-77, ISBN 80-227-2006-2. Dušan Sloboda, D., Charakter sídelnej štruktúry Slovenska ako predpoklad pre komunálnu reformu. on http://www.konzervativizmu+s.sk/upload/prezentacie/Sloboda_komreforma.pdf Gajdoš, P., Pašiak, J., Regionálny rozvoj Slovenska z pohľadu priestorovej sociológie Sociologický ústav SAV, Bratislava 2006, 252 p. Ilkovič, J., Ilkovičová, Ľ., Hutník, F., K problematike trvalej (ne)udržateľnosti malých vidieckych sídel. In: Urbanistické, architektonické a technické aspekty obnovy vidieka III. Bratislava, mai 2003, SvF STU v Bratislave, 2003, p. 76. ISBN 80-227-2006-2. Rossignoli, C., Scarpellini, P., Skúsenosti so Sociálnym farmárčením v európskom kontexte: prípadová štúdia z Talianska. Department of Veterinary Science, University of Pisa, Di Iacovo, F., O'Connor, D.,Supporting policies for Social Farming in Europe, Progressing Multifunctionality in Responsive Rural Areas.Arsia, Toscana, 2009, 224p, ISBN 978-88-8295-107-8.
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4.3.4. DES MAISONS SUR MAISONS, TRANSFORMER LES TERRITOIRES PAVILLONNAIRES?
Magali PARIS
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Resumé: L'objectif de notre article est d'interroger à partir de la perspective des habitants les conditions de transformation des quartiers de maisons individuelles qui représentent en France comme en Europe un stock immobilier très important. En milieu rural comme en proche banlieue, le terreau pavillonnaire est-il fertile à l'invention d'une forme de construction de l'urbain sur l'urbain permettant de ménager espaces de nature et cultivés ? La densification douce transformerait de manière modérée la morphologie de ces quartiers - par découpage d'une maison en appartements, extension d'une maison existante, destruction et construction de maisons neuves. Elle proposerait une intervention sur l'existant réalisée en majeure partie par les habitants et qui ferait l'objet de politiques incitatives en développement (Build In My BackYard). Néanmoins, comment les habitants qui ne sont pas à l'origine de ces transformations les vivent-ils ? Le rêve de campagne et de voisinage que les habitants sont venus chercher dans les quartiers pavillonnaires est-il brisé à l'aune de ces nouvelles conditions ? Mots-clés : Quartiers pavillonnaires, densification douce, vécu de la densification, Grand Lyon, Munich
RÊVE ET CAUCHEMAR PAVILLONNAIRES
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NOUVELLE APPROCHE DE REVITALISATION DU MILIEU RURAL
En France, le pavillonnaire - tissu urbain composé majoritairement de maisons individuelles - représente en moyenne les trois quart des surfaces urbanisées et 60% de la production du logement. Ce mode de développement extensif repose selon certains auteurs sur la quête d'un idéal paysager européen, celui de l'Arcadie grecque, image bucolique de douce campagne et représentation d'une société heureuse[1]. En se projetant pavillonnaires mais aussi en apprenant à le devenir en y demeurant, les habitants développent des attentes quant à leur environnement [2]. La maison individuelle recèle en effet toutes les promesses d'une idylle socio-paysagère : la possibilité de « maîtriser » un chez-soi rien qu'à soi en faisant le tour de sa maison, un grand jardin à l'abri des regards et où les enfants peuvent jouer en toute sécurité, calme et sérénité et des voisins charmants.Ces promesses ne sont pourtant pas toujours tenues: la banlieue se substitue à la campagne et le paysage se réduit aux vues proches vers le jardin et la maison des voisins avec lesquels l'entente est parfois loin d'être cordiale. Par ailleurs, figure de l'étalement urbain, consommateur d'espace et d'énergie, le pavillonnaire a aujourd'hui bien souvent mauvaise presse, il s'agirait de limiter son extension afin de conserver les milieux pourvoyeurs de ressources : espaces naturels et cultivés. Par ailleurs, dans les communes vieillissantes et/ou en décroissance économique, en Allemagne du Nord par exemple, le stock immobilier de la maison individuelle est la figure déchue du mythe arcadien, il donne lieu à un processus de dé-densification avec destruction de maisons indésirables, aujourd'hui considérées obsolètes.
Magali PARIS, Maître-assistante Géographie et Paysage Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Chercheur CRESSON UMR 1563 AAU, 60 avenue de Constantine 38036 Grenoble - France, Magali.paris@grenoble.archi.fr
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REGÉNÉRATIONSPONTANÉE DU TISSU PAVILLONNAIRE PAR LA DENSIFICATION DOUCE Comment transformer les quartiers pavillonnaires pour composer la ville soutenable de demain ? En contexte de développement positif, aussi bien au sein de petites communes rurales comme en périphérie des grandes villes, on observe une régénération spontanée des quartiers de maisons par le phénomène de densification douce. Ce phénomène a des origines générationnels : regroupement familial, vente d'une partie du terrain pour doter les enfants, décès… La densification douce impacterait modérément la morphologie du tissu de maisons notamment en hauteur. Elle consiste en la transformation de maisons par division d'appartements ou par extension horizontale ou verticale ou en l'édification d'une nouvelle maison sur parcelle vierge ou parcelle détachée suite à division parcellaire ou après destruction d'une maison existante. La production de logements individuels par densification douce est loin d'être marginale, en France elle représente de 17 à 37% de la production de maisons individuelles [3]. Ces transformations sont essentiellement mises en œuvre par les habitants. Le discours scientifique sur la densification douce focalise sur ces habitants « densificateurs » et sur les conditions de mise en place de politiques d'accompagnement de cette densification volontariste à l'échelle de la parcelle comme à celle du quartier via les plans locaux d'urbanisme [4,5]. Un peu partout en Europe, notamment en Angleterre et en Allemagne, des mouvements de contestation de ces transformations - guidés par des habitants non impliqués - prennent place pour dénoncer la disparition des jardins et l'absencede politique publique prospectiveconcernant les infrastructures publiques (stationnements, espaces publics, équipements scolaires…). Nous formulons ainsi l'hypothèse d'une possible déprivation ou perte de qualité de vie subie par ceux qui ne participent pas aux transformations de densification douce. Explorons plus en avant cette perte à travers la recherche DENSICO « D'une densification subie vers une densification collaborative ? Vécus comparés de la densification douce France, Allemagne » que nous avons menée au sein du laboratoire CRESSON-ENSAG entre 2014 et 2016 [6].
DESIGN DE LA RECHERCHE « DENSICO » e
Deux quartiers pavillonnaires datés du début du XX siècle, initialement composés de petites maisons sur de grands jardins et de grandes parcellaires maraîchères, quartiers situés en frange de ville au sein d'un marché immobilier dynamique ont été étudiés :le quartier Pont-des-Planches situé à Vaulx-en-Velin dans l'Est du Grand Lyon et le quartier Waldtrudering situé au Sud-Estde Munich en Allemagne. 3 phases ont structurées l'étude de ces 2 quartiers. Une première a consisté à reconstruire le cadre politique, règlementaire et matériel des transformations de densification douce réalisées ces 10 dernières années avec la difficulté dans le contexte allemand d'une impossibilité d'accéder aux documents des permis de construire. Dans une deuxième phase nous avons conduits 35 entretiens semi-directifs avec des voisins situés à proximité des transformations repérées dans la phase précédente, habitants non impliqués dans ces transformations.Enfin au cours d'une troisième phase, un outil tablette de simulation de la densification douce a été élaboré à partir des résultats issus des entretiens avec les voisins et testé au cours d'entretiens collectifs menés avec ces derniers afin de faire émerger des pistes de transformations collaboratives du pavillonnaire. Le présent article développe 2 axes : celui de la contextualisation du phénomène de densification douce à partir des deux quartiers étudiés et ensuite les effets de ces transformations sur les voisins non impliqués.
occupent les jardins et les rues. Même si à Vaulx-en-Velin 40% des densifications sont des extensions horizontales de maison qui n'impliquent ainsi pas de densification de logements, mais une densification d'habitants et de voitures : ces maisons agrandies accueillent en effet des grandes familles qui possèdent de 2 à 4 voitures.À Waltrudering, le trait marquant des transformations consiste en la destruction d'une maison existante remplacée par une maison de gabarit plus important qui abritent de 2 à 8 appartements. Ces transformations sont réalisées par des promoteurs et représentent 80% des densifications douces observées ces 10 dernières années. Le marché immobilier sous tension de la ville de Munich explique ces transformations. A Pont-des-Planches, à côté des agrandissements de maisons (40% des transformations), on trouve la construction de nouvelles maisons (48% des transformations) sur d'anciens tènements industriels après destruction des bâtiments existants (14%), ces transformations sont réalisées par des promoteurs, ou sur parcelle vierge (7%) ou sur parcelle détachée (27%). L'étude de Brès+Mariolle portant sur 7 métropoles françaises montre qu'en moyenne, avec néanmoins une variabilité assez forte dans certains secteurs, la construction de nouvelles maisons sur parcelle détachée représente 90% des formes de transformation par densification douce[3].Cette forme de transformation ne représente que 27% dans le quartier Pont-des-Planches car celui-ci est encore caractérisé par une hybridation fonctionnelle entre habitations et petites industries qui sont progressivement remplacées par les maisons et car les processus d'agrandissement des petites maisons sur grands jardins et de construction de nouvelles maisons sur parcelles vierges (anciennement maraîchères ou issues d'un ancien découpage) qui se poursuivent encore actuellement. Néanmoins la transformation par construction nouvelle sur parcelle détachée est très impactante sur la morphologie et le fonctionnement du quartier. En effet, les parcelles détachées sur l'avant d'une maison existante (13%) suppriment la profondeur entre clôture et maison qui était caractéristique du quartier et les parcelles détachées sur l'arrière (14%) autrement appelées parcelles en drapeau impliquent des droits de passage véhicules souvent sources de conflits et qui d'une manière générale donnent encore plus d'importance à la voiture. Sur le quartier Waldtrudering, les nouvelles maisons-appartements s'avancent également sur rue du fait de leur gabarit plus important et d'une absence de règle d'alignement. Enfin, à Pont-des-Planches, on note une opacification des clôtures (sur rue et en mitoyenneté) des maisons densifiées. Sur rue, cette opacification supprime également la profondeur entre clôture et maison. Tab.1: Transformations de type densification douce dans les deux quartiers étudiés (Source de la recherche)
DES DENSIFICATIONS DOUCES La densification douce est loin d'être un phénomène générique qui s'exprimerait de manière similaire partout sur le globe, bien au contraire elle se décline sous des formes localement bien différentes en fonction des cadres : spatial, économique, règlementaire et politique et à condition que ces deux derniers l'autorisent. En effet en contexte conservateur anti-densification comme en contexte pro-densification visant la production d'habitat collectif, la densification douce trouve difficilement sa place. Dans les deux quartiers étudiés, Waldtrudering à Munich et Pont-des-Planches à Vaulx-en-Velin, la densification douce se développe majoritairement dans le plan horizontal à travers des extensions de maison et des nouvelles constructions. Cette orientation s'explique par les dispositions règlementaires qui fixent pour le cas allemand un alignement sur la hauteur maximale déjà présente dans le quartier et pour le cas français jusqu'en 2005 par la présence d'un coefficient d'occupation du sol (fixant le nombre de mètres carrés constructible sur une parcelle en fonction de sa superficie) puis après 2005 par le remplacement de ce coefficient par un zoning de hauteurs maximales. Ces nouvelles dispositions post 2005 ontpermis récemment l'émergence de densifications verticales qui représente 7% des densifications observées ces 10 dernières années. Le développement horizontal entraîne une diminution de la portion de pleine terre de chaque parcelle. Le jardin se limite même dans certaines réalisations récentes à une terrasse minérale. La densification douce s'accompagne d'une augmentation du nombre de logements et donc de voitures qui ne sont pas toutes gérées au sein de la parcelle étant donné que sa taille se réduit toujours plus ; les voitures
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LES PAVILLONNAIRES CONTRARIEES PAR LA DENSIFICATION DOUCE ? Ces transformations bouleversent le quotidien des voisins, selon différents degrés et à différentes échelles. Notons tout d'abord, que les habitants expriment une perte de qualité de vie à l'échelle du quartier tant en termes fonctionnels qu'affectifs. Ils font surtout référence à la disparition matérielle d'un bien commun : disparation de l'espace public dela rue occupée par des voitures de plus en plus nombreuses, disparition des jardins qui - même si de statut privé - participent au paysage de la rue lorsque les clôtures les laissent entrevoir et lorsque des arbres de belle taille dépassent des murs, saturation des équipements publics et notamment des écoles. Les habitants mettent en cause les politiques pour leur manque d'anticipation.Du point de vue des transformations du voisinage, les habitants soulignent un accroissement déplaisant de l'anonymat et du repli sur soi qui s'expérimentent au quotidien via des interactions de voisinage édulcorées et se cristallisentdurablement - au sein du quartier Pont-des-Planches - dans les clôtures opaques et les murs que les nouveaux habitants érigent dès qu'ils arrivent. Sur le quartier Pont-des-Planches, cet éloignement entre anciens et nouveaux voisins est dûe, selon les habitants
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à une homogénéisation communautaire tandis que sur le quartier Waldtrudering il est renvoyé à un saut générationnel. A l'échelle du quartier, les changements liés à la densification douce ne sont pas toujours vécus de manière négative, certains les voient notamment d'un bon œil comme condition d'un renouvellement générationnel nécessaire et d'autres acceptent ces transformations, car ils considèrent y avoir eux-mêmes contribué quelques années ou décennies auparavant. Si certains acceptent les changements, ils contribuent chez d'autres à l'installation d'un mal-être, voire de la peur de ce qui pourrait advenir, notamment lorsque cette peur se nourrit de transformations déjà réalisées dans le quartier et qui ont eu des conséquences négatives. A l'échelle du chez-soi, dans son jardin et parfois même jusque dans la maison, les densifications réalisées sur des parcelles mitoyennes ont des conséquences parfois très négatives sur l'intimité du foyer d'un point de vue visuel comme sonore et dans un mouvement de réciprocité : être vu comme être obligé de voir, être entendu comme être obligé d'entendre. Pour retrouver une intimité satisfaisante, les habitants s'adaptent à la nouvelle situation à travers des changements comportementaux et parfois même des réalisations matérielles (installation de brise-vue, réorganisation spatiale de l'espace de vie au sein du jardin ou parfois de la maison…). Même si la situation réadaptée est jugée satisfaisante, elle est toujours vécue comme une perte de liberté. Au-delà des transformations matérielles et d'une possible atteinte de l'intimité, les voisins considèrent la qualité des relations de voisinage comme la condition d'habiter la plus importante et la plus affectante. Elle repose sur les premiers contacts via notamment le dépôt du permis de construire et la période du chantier. Concernant le premier, si à Munich, la municipalité exige d'un habitant densificateur qu'il expose son projet aux voisins mitoyens, en France les documents relatifs aux permis de construire sont accessibles par tous, mais la loi n'accompagne pas la communication entre voisins. Dans les deux quartiers, plusieurs habitants jugent avoir été arnaqués par leurs voisins qui ont réalisé un peu plus (en surface, en hauteur) ou différemment de ce qui était prévu dans le permis de construire. Concernant la période du chantier, l'acceptation des nuisances exige en retour une attention de la part de ceux qui font les travaux. À Waldtrudering, où les promoteurs sont des acteurs très présents, les habitants souffrent de leurs ruses et leurs moyens judiciaires pour maximiser leur droit à construire et valoriser leur bien sans aucunement porter attention aux impacts négatifs qu'ils pourraient créer. Si les périodes de chantier conduit par les promoteurs sont intenses à Waldtrudering, elles se déploient sur des durées beaucoup plus longues à Pont-des-Planches, au gré des finances des habitants, donnant l'image d'un quartier toujours en chantier et à l'allure bricolé. Enfin, la qualité des relations de voisinage se construit et s'entretient sur un plus long terme à travers un ajustement réciproque qui nécessite de ne pas perdre le contact pour rester à l'écoute de l'autre. Au-delà d'une attitude, ce possible ajustement repose aussi sur la nature des limites parcellaires et sur l'articulation des maisons entre elles : pour arriver à s'ajuster il faut garder le contact, il faut se voir et s'entendre.
VERS UNE POLITIQUE D'ACCOMPAGNEMENT DE LA DENSIFICATION DOUCE SOUCIEUSE DU DÉJÀ-LÀ ET D'UN MIEUX-VIVRE ENSEMBLE La densification douce est un processus de développement de l'urbain sur l'urbain par intervention unitaire et sur-mesure, elle présente des déclinaisons locales spécifiques et ne peut se satisfaire de solutions génériques. Les habitants non densificateurs sont touchés par les transformations de leur cadre de vie, de manière plus intense à l'échelle intime de la maison et de son jardin et de manière diffuse, mais néanmoins importante à l'échelle du quartier. L'anticipation de l'évolution des besoins en équipements et infrastructures pour accompagner les transformations de densification douce est selon les habitants la condition sinequanon d'un bien-vivre ensemble aujourd'hui mise de côté. Toujours à l'échelle du quartier, il s'agit de mettre en valeur et soutenir les forces collectives en présence, le secteur associatif est parfois dynamique et permet de faire le lien entre les anciens et les nouveaux habitants. Pour envisager un futur concerté et construit collectivement, il pourrait être aussi utile de doter les plans locaux d'urbanisme et orientations stratégiques de développement d'une charte esthétique de développement permettant de ne pas voir disparaître l'identité de quartiers qui se sont composés sur un siècle et d'orienter des transformations souhaitables permettant d'instaurer un processus de gagnant/gagnant pour ceux qui sont déjà là comme pour ceux qui arrivent. Enfin, il semble primordiale, sur l'exemple du cas Munichois, de mettre en place un processus règlementaire mieux partagé entre voisins et plus respectueux du déjà-là, un nouveau cadre et des exigences plus fortes sur ces points devraient accompagner les permis de construire comme la réalisation des travaux.
Références bibliographiques [1] [2] [3] [4] [5]
Remerciements Merci à mon collègue Rainer Kazig, géographe et chercheur CNRS au laboratoire CRESSON, pour avoir co-piloter avec moi la recherche « D'une densification subie à une densification collaborative », recherche financée par le PUCA dans le cadre du programme « Vers des politiques publiques de densification et d'intensification douce ? ».
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Berque A., Bonnin P., Ghorra-Gobin C. (dir.), La ville insoutenable, Editions Belin, Paris, 2006. Raymond H., & al., L'habitat pavillonnaire, L'Harmattan, Paris, 2001, originally published in 1966. Mariolle B., Delaville D., Densification douce en France : quels effets quantitatifs ? Rapport d'études pour le PUCA, Paris, 2014. Miet D., L'habitant producteur de terrain, nouvel acteur stratégique de PLU ; Démarche Bimby, Urbanisme, 386 (2012) 1921. Touati A., L'habitant maître ouvrage : Au cœur de la densification pavillonnaire, Études foncières, 157 (2012) 34-39. Kazig R., Paris M., D'une densification subie à une densification collaborative, vécus comparés de la densification douce France Allemagne, Rapport de recherche CRESSON n°91, Programme de recherche PUCA Vers des politiques publiques de densification et d'intensification douce ?, Grenoble, 2016.
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4.3.5. LA REVITALISATION DE NOS VILLAGES: UN ENJEU DE RECONQUÊTES
Pierre COURTADE
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Resumé: L'exode rural et la désertification des villages est une constante européenne qui oblige architectes et urbanistes à se questionner sur les formes urbaines, leurs logiques, leurs répercutions. Entre confort individuel et interdépendance, c'est notre rôle en société qui est remis en cause. Partant de ce constat, et à travers cinq notions fondamentales : le vis-à-vis, le tracé, la parcelle, l'habitat et le plan masse, il est question d'imaginer ce que peut être un projet urbain aujourd'hui. Tester sa capacité à répondre aux enjeux et aux conditions de vie actuels, tout en refondant notre rapport à la société. Cet exercice abouti sur un modèle (de façon orientée et volontairement polémique) historique, que nos aînés ont développé et expérimenté 700 ans avant nous : la bastide. Une conclusion qui interroge le rôle et la responsabilité de l'architecte de demain et l'engage à revoir son positionnement par rapport aux références du passé.
Mots-clés: vis-à-vis, tracé, parcelle, habitat, plan masse.
INTRODUCTION
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NOUVELLE APPROCHE DE REVITALISATION DU MILIEU RURAL
Le sujet abordé dans le cadre du REA 2016 de Bratislava, est de dimension transnationale. En Europe, on assiste depuis quelques décennies à une lente et inexorable désertification des territoires ruraux au profit des villes. En 2050, 80 % de la population mondiale sera urbaine vivant dans des agglomérations à la limite de l'asphyxie. Même lorsque de nouveaux habitants viennent s'installer dans nos villages, ils s'installent en périphérie…Pire, certains habitants vivants déjà en centre-bourg, se déplacent également à l'extérieur. Le constat est à chaque fois le même : baisse d'attractivité, fermeture des commerces les uns après les autres, fuite programmée des rares équipements encore existants (poste, école…), déstructuration de l'espace public, perte du lien social, abandon et paupérisation. Pourquoi ce triste constat ? L'attractivité des villes avec leurs bassins d'activités, leurs zones commerciales, la proximité de l'emploi n'explique pas tout. À faire le choix d'aller vivre « à la campagne », chacun préférera profiter d'une vue, d'un jardin, de lumière et d'espace autour de lui, plutôt que de faire l'expérience du vis-à-vis et de la promiscuité. Comment en sommes nous arrivés là ? Comment nos sociétés, ont-elles pusournoisement engendrer de tels comportements de repli sur soi ? Comment nos valeurs ont-elles pu glisser vers Des paramètres aussi matérialistes, en oubliant le sens du bien commun et de notre nécessaire interdépendance ? Pour refonder notre rapport à la société dont l'habitat est la composante majeure, faut-il réinventer de nouvelles formes urbaines se substituant à nos modèles anciens ?
Pierre COURTADE, architecte dplg, maître-assistant à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Toulouse, 83 Rue Aristide Maillol, 31106 Toulouse - France, pierre.courtade@free.fr
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Afin de comprendre si la morphologie de nos « vieilles organisations urbaines » est vraiment « coupable » interrogeons nous naïvement sur la nature d'un projet urbain aujourd'hui compte tenu de nos retours d'expériences…et de nos désillusions… Imaginons les principes que nous aimerions voir à l'œuvre pour une communauté de 1800 habitants en milieu rural.
LE VIS-À-VIS La première question pourrait-être celle de la relation à l'autre autour du thème du voisinage, du vis-à-vis, de l'espace public partagé…Le logement constitue la matière première urbaine. Le rôle de la rue serait alors créateur d'une hiérarchie claire et lisible entre espace public et privé. La parcelle proposerait une géométrie propice à une continuité bâtie, une mitoyenneté assumée dont l'ilot serait la forme urbaine aboutie.
LE PARCELLAIRE Il s'agirait de faire ici la démonstration simple et lisible du fait que la richesse des situations urbaines n'est pas forcément issue d'une trame complexe. Le parcellaire permettraitla constitution de gabarits à taille humaine (R+2 maximum) alliant recherche de densité et travail en creux (propices à la captation de la lumière naturelle et à la création de jardins). Les zones bâties s'aligneraient sur la rue, un réseau de venelles piétonnes permettant un parcours traversant les îlots et un accès aux logements depuis les jardins intérieurs.
Fig. 3: Le parcellaire: une combinaison simple permettant densité/ gabarit/ variations Fig. 1: Le vis-à-vis et la relation à l'autre
LE TRACÉ
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L'HABITAT
Ces îlots organiseraient un tracé de voiries orthogonales (issues d'une ancestrale tradition Grecque et Romaine) dont la rigueur apparente n'est pas absente pour autant de variations au gré de la course solaire, des vents, de la topographie. Ce principe de développement garantirait une expansion maîtrisée et cohérente, porteuse tout autant de hiérarchies que de principes égalitaires de distribution du sol.
L'habitat exploiterait les ressources locales et notamment les matériaux naturels disponibles, comme la pierre massive (en refend…) et le bois (structures horizontales et verticales). La limitation des systèmes constructifs à un registre de basse technologie, permettrait une forte probabilité d'auto-construction et garantirait une possible variété d'écritures architecturales, tout en conservant une unité d'ensemble comme image de la communauté.
Fig. 2: Le tracé: principes égalitaires et hiérarchie
Fig. 4: L'habitat
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LE PLAN DE MASSE Le plan de masse final, s'articulerait autour de deux axes de pénétration est/ouest et nord/sud, en une organisation d'îlots dans laquelle des implantations d'équipements seraient possibles et où un espace public majeur (au carrefour des voies principales) permettrait le rassemblement festif de la population. Cette place serait aussi un lieu d'échanges commerciaux et de représentation politique avec l'implantation de la mairie.
Les matériaux sont extraits du site (pierre, argile, bois). La présence de cours d'eau fonde le choix des implantations pour le développement de l'agriculture et les transports par voie fluviale : Un développement durable avant la lettre. Les modèles typo-morphologiques de nos villages, ne sont donc pas du tout en cause, quant à la raison de leur abandon ! La vraie modernité est justement de les considérer comme modernes...
CONCLUSION Notre mode de vie devra faire des concessions négociées pour faire un pas vers ces anciennes structures urbaines qui ont été tant malmenées. Il faudra savoir curer l'intérieur des îlots et restituer la part des jardins disparus, travailler la typologie des logements en la réadaptant aux conditions de vie actuelles. Cela suppose de créer de nouveaux outils, par exemple une régie foncière coopérative capable de préempter et de redistribuer les logements après reconditionnement... Faire pénétrer la lumière dans les logements et garantir une sortie sur un espace extérieur (terrasse ou jardin), modifier le lien profond qui nous unit à l'automobile pour accepter une délocalisation des stationnements hors des parcelles. En fonction des usages, le piéton devra reprendre ses droits. Nos villages, grâce à leurs rues étroites, offrent un excellent confort thermique d'été dans les climats du sud. La rue peut devenir alors un lieu d'échange et de convivialité, si un équilibre entre usage piéton et voiture est trouvé. La responsabilité de la future génération d'architectes sera de savoir créer de nouvelles pratiques et de nouveaux outils pour regarder l'exemplarité du passé sans faire table rase de ce qu'ont pratiqué leurs ainés.
Fig. 5: Le plan de masse .
LA BASTIDE En fait, cette « bourgade utopique » existe déjà depuis 700 ans : on la nomme « bastide ». Ce sont les villes nouvelles qui ont émergé dans le sud de la France au XIIIèmesiècle. 300 entités urbaines basées sur la même morphologie ont essaimé alors…Une trentaine existe encore. Leur origine se fonde sur le commerce et les échanges à la faveur d'une période où les guerres se font plus rares. Elles sont bâties par des arpenteurs, des géomètres, soucieux d'un partage équitable du sol. Les parcelles de 8 x 24 m, peuvent être, soit jumelées, soit divisées en fonction des moyens de chacun. Une pénalité financière s'applique si la parcelle n'est pas construite dans les 3 ans après son achat.
Références bibliographiques [1] Fig. 6: La bastide St. Louis, Carcassonne
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Eugène Viollet-le-Duc, Encyclopédie médiévale, Edition Bibliothèque de l'image, 1999, 1440 pages. ISBN 2909808610.
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CONCLUSIONS
La rencontre a été clôturée par une réunion bilan du RÉA 20. Il y était question de la prochaine rencontre ainsi que des futures orientations du réseau du point de vue de son organisation, son financement, et compte tenu également de la nécessité de présenter des résultats scientifiques tangibles. La coopération internationale ouvre la possibilité de publier des résultats de qualité et à cet égard, il y a une perspective de coopération à développer. La plateforme du RÉA permet d'une part de combiner les résultats de la rencontre avec le processus de l'éducation et ainsi, avec les expériences obtenues, innover les méthodes de conception au sein du processus éducatif ; d'autre part, les résultats seront utilisés au niveau municipal, ce qui représente une grande motivation pour tous les intervenants. Cette publication servira pour les étudiants et pour la communauté scientifique. Elle reflète les opinions les plus récentes de la recherche architecturale et également les nouvelles méthodes et méthodologies des approches et des aspects de la recherche scientifique ainsi que de l'éducation architecturale au niveau international, qui sous-tend la symbiose entre les objectifs scientifiques et éducatifs de la rencontre.
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RÉSUMÉS / ABSTRACTS
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RESIDENCE SUBURBANIZATION OF BRATISLAVA BACKGROUND Alžbeta SOPIROVA Slovakia is characterized by different degree of intensity in decetralization tendencies. Decentralized process essence lies in populations spacial moving - their return to, or escape from the city center to its suburban district, next in the growing extent of urbanization in suburban territory, which has an impact on the rural settlements structure and the urbanization of country. The contribution is focused on the impact of suburban processon the spatial demonstration of urban development and rural settlements structure in Bratislava agglomeration, which belongs to the most intense attacked area with new investment plans.
EUROPEAN EXCEED OF EMANUEL HRUŠKA PERSONALITY AND WORK Bohumil KOVÁČ
THE DEVELOPMENT OF THE HISTORIC ENVIRONMENT IN AZERBAIJANI CITIES - SHAKI, NAKHICHEVAN, AND GABALA Sevda Khanbala DADASHOVA / Tarana Shaig BAKIROVA
European importance of the work and professor Emanuel Hruška urbanistic scholl is noticeable especially in 2016 - in the year of his 110. anniversary. Abstracted principles of the theory and professor Hruška creation in Urban environment are still valid and actual - today, tomorrow and in the future. They are correct for the universal concepts, and for the consideration of scale, for the human parameters of design and for the specific „penetration“ from architecture to urbanism, from urbanism to the landscape, and from a detail to the unit and vice versa.
The theme of the article consist of Azerbaijan cities and suburban environments, the small villages such as Shaki, Nakhchivan and Gabala and their historical materials, moral and cultural values of the evaluation, the villages within the framework of the protection of the environment in terms of investment in the modern era covers to attract attention. Simultaneously it was proposed to determine the criteria for the environmental assessment and approval of the research methods to investigate the position of urban villages. These proposals include the results of the evaluation process of the historic buildings and historic values, functional assessment, emotional and artistic contains.
BRATISLAVA, SEVERAL NOTES ON THE LEFT BANK AND THE VYDRICA QUARTER Michal BOGÁR
MEANING OF DETAIL IN RURAL ARCHITECTURE Ján ILKOVIČ / Gabriela ROLENČĺKOVÁ
Bratislava is a part of metropolitan area spanning four countries: Slovakia, Austria, Hungary and the Czech Republic. The urban structure of Bratislava was developed in a geographical situation between the Danube river and the Small Carpathians. In the past the borders of different states existed in this territory. The iron curtain between the East and the West of Europe was built on the right bank of the Danube oppositeto the historic city in the second half of the 20th century. In this central position of the city there are two different banks: on the left riverside there is a structure of the city center and on the right side of the river there are large natural spaces. At the foot of the castle hill on the left bank there was a village near a historic ford of the river. This village (Vydrica) and other historical suburbs surrounded the city of Presburg (Bratislava) and after the demolition of the walls they were integrated in the city. The district of Vydrica has been affected several times by the urban and architectural competitions. It was during the Second World War and mainly after the fall of the iron curtain in 1989. Among others there was an international competition Europan 4 which provoked a great debate concerning the redevelopment of this district in professional circles and also among citizens.
Attributes like village, agricultural, farmers explained the word meaning - rural. This characteristic feature displays the type and substantiates the architectonic style, which dominates in the rural space. This architecture is connected with this space and also with typical village function - agriculture. In the past, it was possible to identify notion „village“ with the popular architecture. Contribution is focused on reference of architectural heritage from rural space , and meaning of details from the viewpoint of their values and their potentials of architectural transformation. The aim is to maintain origiality of detail in rural space that was to be a part of complex architectural design solution.
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THE FREE HAND “PLEIN AIR” DRAWING : A LEARNING OF THE GAZE Pierre SEMAL
RURAL AREA FOR ALL Ľubica ILKOVIČOVÁ / Yakoub MEZIANI
As a fundamental practice of the architect, drawing by hand, in situ, seems today to be questionable as to the durability of its teaching, even of its use. While digital image capture and production tools are ubiquitous and continually improving, is it still relevant to waste time with this outdated non-technological practice? It is on the contrary to "take time" that we must draw. If, on one hand, technology has the merit of relieving us of the repetitive and unproductive production of technical documents, it can not, on the other, replace the necessary work of mental and sensitive connection with the site. Free-hand drawing is the best tool for questioning, observing and feeling, initiating the analytical approach, and thus initiating the project design process. For native digital students, the teaching of drawing by hand is therefore more than ever fundamental in allowing to initiate a process of learning the gaze, directly related to reality.
Highly developed society has to be oriented in many fields on the social dimension and the quality of environment. Greatly, it is a measure to assess the level of society. With the mentioned attributes goes hand in hand the provision of education and services, which high quality gives assumption of complex society development in various spheres and levels. Position of urbanism and architecture is unsubstitutable here, works with all attributes and gives the space for presentation the quality space for all on each place and location. Equally extend to the high city density as well as to the rural structure. In the directing of rural development (in our conditions) are reserves, which could be defined and help his development especially by elimination of negatives with the way , which could be characterised with the simply phrase: „to shape rural area for all“.
CONDITIONS, VISIONS, PERSPECTIVES, TOOLS - MEDIUM-SIZED TOWNS IN THE RESEARCH PROGRAM OF THE INSTITUTE OF URBAN PLANNING AND DESIGN Julianna SZABÓ
HOUSES ON HOUSES, RE-ENVISIONNING SINGLE-FAMILY HOMES TERRITORY ? Magali PARIS
For the last fifteen years, the Institute of Urban Planning and Design in the Technical University of Budapest integrated an urban research seminar in the program of architecture students. At the end of summer we spend an intensive week on site in order to get acquainted with the complex problematic of the host cities or villages. Consultations assist to define the themes and goals of individual student research, to develop an appropriate research methodology and to collect on-site datas. During the fall semester, works are taking shape. The results of the literature, statistics, interviews with experts are added to the on-site experiments, and the statistical, literary and data analysis of the collected data leads to other questions. The best of the work of these seminars are participating in the competition of the "Scientific Circle of Students", providing great success to the authors and the Institute at the university and national level. Due to the economic crisis we turned our focus from villages to small and medium-sized cities. So we spent a week in Kalocsa in 2012, Ajka in 2013, Hévíz in 2014 and Keszthely in 2015. Despite the accidental selection, the knowledge accumulated during the years allows a comparative analysis of the situations, strategies and results of these municipalities in urban development, which may well reflect the current problems and the range of options for such rural center sin Hungary nowadays.
The aim of this paper is to question, through the neighbours' perspective, the terms of single-family homes areas transformation that are one of the most European important building stock. In the countryside as well as in inner suburbs, is the single-family homes territory appropriate to invent a form of urban on urban remodelling that could allow to preserve nature and cultivated land ? “Soft-densification” may transform in a moderate way the morphology of single-family homes area through division of a house in apartments, expansion of existing house, destruction and construction of new homes. Soft-densification is a way to deal with an existing spatial and social context : the related transformations are often conducted by inhabitants and supported by expanding policies (Build In My BackYard). Otherwise, how the neighbours that are not engage in these transformations experiment them ? Is the dream of countryside and neighborhood community, that the inhabitants come here to seek for, broken by the consequences of soft densification ?
THE PROBLEMS OF CONTEMPORARY DEVELOPMENT OF SMALL TOWNS IN POLISH CARPATHIAN REGION Matylda WDOWIARZ-BILSKA / Jakub BŁACHUT / Agata KORZENIOWSKA
REVITALIZATION OF OUR VILLAGES : A RECONQUESTS CHALLENGE Pierre COURTADE
The Polish Carpathian region is characterised by large forest areas, the abundance of natural protected areas and also the existence of numerous historic and picturesque small towns. It is the most important tourism region in Poland. At the same time it is a region of the highest birth rate and level of education. As a result, a strong entrepreneurial spirit can be observed, as well as rapid development of industry and technology. Outskirts of small towns' historic structure are chaotically urbanised by residential complexes, including collective residential buildings. Large industrial zones and commercial areas emerge. This type of development causes serious spatial problems. At the same time municipalities are investing in the city centres to increase their attractiveness. The article will present the current situation, changes and problems affecting urban - rural system in the Polish Carpathians.
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The rural flight and the desertification of our villages are a european constant forcing architects and planners to question the urban forms, their logics, their repercussions. Between individual comfort and interdependence, our role in society is questioned. From this statement, and through five fundamental concepts: neighbourhood / vis-à-vis, urban layout, parcel, housing/ habitat, and layout plan, it comes to imagine what may be an urban project today. Test its ability to meet the challenges and current living conditions, while recasting our relation to society. This exercise resulted in a historic model (Oriented and voluntarily polemically) that our elders have developed and experienced 700 years before us: the “Bastide”. A finding that questions the role and responsibility of the future architect and agrees to review its position in relation to past references.
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VISIONS POUR LA REVITALISATION DES TERRITOIRES RURAUX VÍZIE REVITALIZÁCIE RURÁLNYCH MIEST
© Fakulta architektúry STU Bratislava, Ústav konštrukcií v architektúre a inžinierskych stavieb, 2017
Recenzenti : Comité scientifique
Fabienne FENDRICH Ing. arch. akad. arch. Vladimír BAHNA, PhD.
Editori : Responsables de publication
Ing. arch. Yakoub MEZIANI, PhD., doc. Ing. arch. Ľubica ILKOVIČOVÁ, PhD., doc. Ing. arch. Ján ILKOVIČ, PhD.
Grafická úprava : Charte graphique
© Ing. arch. Andrej MACIAK, PhD.
Preklad : Traduction
Ing. arch. Yakoub MEZIANI, PhD.
Publikáciu z verejných zdrojov podporil Fond na podporu umenia Publication has been supported using public funding by Slovak Arts Council Publikácia je súčasťou projektu č. 16-342-03220, ktorý bol podporený z verejných zdrojov poskytnutých Fondom na podporu umenia. Publikácia reprezentuje výlučne názor autorov a fond nezodpovedá za obsah publikácie. This publication is part of the of project no. 16-342-03220, which has been supported using public funds provided by Slovak Arts Council. This publication reflects the views only of the authors, And the Council cannot be held responsible for the information contained therein. Publikáciu z verejných zdrojov podporila Univerzitná agentúra frankofónie, ktorá sídli v Montreale, zastúpená pobočkou pre strednú a východnú Európu v Bukurešti. Avec le financement de l'Agence Universitaire de la Francophonie à Montréal représentée par le Bureau Europe Centrale et Orientale à Bucarest. Jazyk: Publikácia neprešla jazykovou korektúrou.
Francúzsky
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Slovenská technická univerzita v Bratislave Slovenská Vydavateľstve SPEKTRUM STU vo Vydavateľstve STU - Imprimerie SPEKTRUM STU
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ISBN
978-80-227-4703-5