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C A R N E T D E V O YA G E
AMBIANCE SURVITAMINÉE À LA BARBADE Au « Food & wine & rum festival » de la Barbade mieux vaut être équipée d’une robe à paillette et d’une bonne paire d'escarpins. Personne ne m’avait prévenue !
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e l’île de la Barbade, je ne connaissais que ce clip touristique avec la chanteuse Rihanna : la bombe sexy à genoux dans le sable blanc, traversant à vélo une forêt luxuriante, jouant aux dominos avec des locaux. Jolis clichés, toujours appréciables au creux de l’hiver. Évidemment, quand on m’a proposé de participer au « Food & wine & rum festival » de la Barbade, j’ai jeté illico bikini et lunettes de soleil king size dans ma valise. Destination l’île la plus chic et la plus british des Antilles ! Deux semaines plus tard, j’étais dans le clip. Premier jour : je décide au saut du lit de commencer ma journée par un plongeon dans cette eau terriblement turquoise. Mais l’objet du voyage n’est pas là… Des chefs sont venus d’un peu partout assurer des démonstrations de cuisine en public, façon rock-stars. Avec cette manifestation culinaire, ce micro-État du sud de l’arc antillais vise clairement le créneau haut de gamme. Touristes en tongs not wanted. La fiesta du soir est le rendez-vous d’une upper-middle class biberonnée à la culture américaine. Tous les Barbadiens fortunés de la diaspora sont ici. Ambiance kitsch, robes longues, coiffures improbables et stilettos de 15 cm. Sous un barnum géant, on déguste du chardonnay et du pinot noir dans des verres ballons énormes. On picore des sushis de thon mi-cuit et des macarons au café. Les filles se cambrent devant les objectifs. Lonely Planet Magazine février-mars 2014
C’est le lendemain, dans une fête locale au centre-ville de Bridgetown, que je goûte enfin la vraie cuisine « bajan » : le fameux « cou cou » de poisson volant, et aussi le « pudding and souse » du dimanche (trois siècles de domination britannique, ça laisse des traces). Les festivaliers, toujours endimanchés, se jettent sur les acras de morue, et s’en lèchent les doigts. Il faut attendre la sortie en catamaran du troisième jour pour voir tout ce petit monde se lâcher en grand. À bord, la chaleur monte tandis que les barmen alignent les cocktails à base de mont Gay, le rhum le plus ancien de la Caraïbe. D’énormes enceintes balancent du son à pleins tubes, ça ondule sévère sur le pont ! Que vais-je retenir de la Barbade ? Des bandes infinies de sable blanc, des joueurs de steel-bands endiablés, des vendeurs de noix de coco au bord des routes, des golfs au milieu de champs de canne à sucre et des montagnes de macarons. Un mélange de créolité et de kitsch anglais à savourer un cocktail à la main. Y ALLER !Vol via Londres avec British Airways ou via Miami avec American Airlines (à partir de 800 € l’A/R).
Tatiana Kalouguine, journaliste indépendante, a longtemps vécu aux Antilles et collabore régulièrement au Lonely Planet Magazine.