Reflets du cinéma allemand

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En Mayenne, du 18 mars au 1er avril 2014 avec le concours du Conseil Général de la Mayenne

www.atmospheres53.org

www.lucie-lom.fr - 2013

présente





SOMMAIRE GÉNÉRAL

Partenaires du festival Reflets du cinéma allemand – textes introductifs Reflets du cinéma allemand – ouverture & clôture La représentation de Berlin dans le cinéma allemand L’expressionnisme allemand Le cinéma gay allemand Wim Wenders | La trilogie de l’errance Rétrospective Christian Petzold Programmation générale Le cinéma expérimental allemand contemporain Reflets du court Événements Publics et territoires Atmosphères 53 Remerciements Informations pratiques Index des films

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L’équipe du festival Marraine du festival : Cassandre Manet Association Atmosphères 53 Conseil d'administration (février 2014) Jacqueline BESSIN, Françoise BRINDEAU, Bruno BUCHET, Patrick CÉRÈS, Ségolène CHAPPELLON-LAOUR, Georges DURAND, Annick DUVAL-ROUILLER, Nicole FONT, Delphine GÉRARD, Sébastien GOURDIER, Yann GUIBERT, Yoan LE BLÉVEC, Alain LE FOLL, Yannick LEMARIÉ, Sylvie LEMOINE, Sébastien MAHIER, Ginette PESLIER-BOUVIER, Didier PILLON, JeanYves ROY, Lidka TAIARUI, Alexandra TOLLOT, Jacqueline TONIN Équipe salariée Co-directeurs : Willy DURAND, Imad MAKHZOUM, Armelle PAIN Responsable des programmations : Willy DURAND Responsable administratif : Imad MAKHZOUM Responsable de l’action culturelle et coordination du festival : Armelle PAIN Chargée de mission : Élise COCANDEAU Conception de l’affiche Philippe LEDUC (Lucie Lom) Communication multi-supports, médias, réseaux sociaux Élise COCANDEAU, Willy DURAND, Sébastien GOURDIER, Yoan LE BLÉVEC, Armelle PAIN, Jean-Yves ROY Conception des supports de communication Anne-Maëlle LE ROUX (catalogue & bande-annonce) Élise COCANDEAU (programme) Rédaction des textes du catalogue Jacqueline BESSIN, Stéphane BOUQUET, Marie BUREL, Patrick CÉRÈS, Élise COCANDEAU, Willy DURAND, Annick DUVAL-ROUILLER, Anne ESLAIN, Guy FILLION, Yann GUIBERT, Geneviève HOUILLOT, Joël KERANGUEVEN, Yoan LE BLÉVEC, Alain LE FOLL, Sébastien MAHIER, Alain MASSON, Armelle PAIN, Jacqueline TONIN, Constant VOISIN Entretien et mise à jour du site internet Willy DURAND, Alain LE FOLL, Armelle PAIN Archives filmées du festival Yann GUIBERT Partenariats Élise COCANDEAU, Willy DURAND, Imad MAKHZOUM, Armelle PAIN, Didier PILLON, JeanYves ROY

Accueil public et billetterie Bénévoles d’Atmosphères 53 et équipes des cinémas partenaires Accueil public scolaire Jacqueline BESSIN, Chantal DESILLE, Ginette et Jean-Louis DUMANS, Claudine DURAND, Annick DUVAL-ROUILLER, Antoine GLÉMAIN, Thérèse GUIDOUX, Janick JAMES, Claude LABORDE, Roland LÉVÊQUE, Thérèse LOCHAIN, Josette LUCIANI, Joëlle MASSEBŒUF, Nicole MONTARON, Martine MOTTIER, Mariannick ROY, Jacqueline TONIN Projections et régies copie & technique Équipes des cinémas partenaires, Antoine LEDROIT Élise COCANDEAU et Sébastien GOURDIER Gazette Plans Séquences Étudiants de l’IUT de Laval, département MMI : Clémentine BERTRAND, Quentin GUERRY, Gabriel PIED, Maxime SOUVESTRE, Marc-André PÉREZ, Florent LE MAGUET, Adrien FALCE Et : Yoan LE BLÉVEC, Constant VOISIN Communication, accueil et médiation à Château-Gontier Julie DENIS-RONDEAU, Lenaig KERMORGANT, Diane VAQUET Ont également contribué à la réflexion et à la mise en œuvre du festival Albertine ARNOLDS, Morgane BOISBOUVIER, Émilie BURGOS, Alain & Monique COLOMB, Suzanne DEL RIO, Martine DOBAIRE, Stéphanie DOYE, Claudine DURAND, Marie-Hélène ÉVANO, Maria FAURE, Marie FIGUREAU, Anne-Sylvie FOUCHAULT, Annick FOUILLÉE, Alain GERBAULT, Antoine & Michèle GLÉMAIN, Jean-Louis GOHIER, Manoel GONZALEZ RENDO, Bruno HEURTEBIZE, Jean-Pierre & Yolande JOLIF, Chantal KERANGUEVEN, Fabrice KERBRAT, Danielle LE CLÉZIO-BUCHET, Raymonde LE GONIDEC, Gilbert LECHAT, Hortense LHOTELIER, Marylène LIBERT, Josette LUCIANI, Marlène MADIOT, Marie MARQUIS, Martine MOTTIER, Roland PAPON, Michel PETIT, Henri & Josiane PIVETTE, Jean PLARD, Annick REBOURS, Marie-Claire TIERCELIN, Étienne TONIN, Pauline TORREGROSSA, Thomas TOURTELIER, AnneClémence VOISIN, Marie-Noëlle VOISIN, Harald WILLER et les nombreux bénévoles présents en amont et tout au long du festival.


PARTENAIRES DU FESTIVAL


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Partenaires Le festival Reflets du cinéma existe grâce au soutien de : Conseil général de la Mayenne DRAC des Pays de la Loire / Centre National du Cinéma et de l’Image Animée Région des Pays de la Loire Pays de Haute Mayenne Communauté de communes du Pays de Mayenne Communauté de communes du Pays de Château-Gontier Ville de Laval Avec le concours de : Crédit Mutuel de la Mayenne Librairie M'Lire Séché Environnement Foisnet Bâtiment Concession Citroën de Mayenne Carrefour Imprimerie G.G. Collet Warner pub et Les salles de cinéma de la Mayenne Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Mayenne Direction diocésaine de l'Enseignement catholique de la Mayenne Rectorat de l'Académie de Nantes Bibliothèque Départementale de la Mayenne et de nombreux partenaires issus des milieux associatifs, des entreprises et des médias. Partenaires médias : France Bleu Mayenne Bouger en Mayenne Positif Ouest-France Le Courrier de la Mayenne Le Haut Anjou Le Publicateur libre L’Avenir agricole Côté Laval Mayenne Infos L’Autre radio Radio fidélité Cette 18e édition consacrée au cinéma allemand bénéficie de l'aide de : Goethe-Institut German Films Centre culturel franco-allemand de Nantes CIDAL (Centre d’information sur l’Allemagne)


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our la 18e édition du Festival des Reflets du Cinéma, l’équipe organisatrice a fait le choix de faire découvrir aux Mayennais la cinématographie allemande dont la notoriété n’est plus à démontrer. Du 18 mars au 1er avril 2014, grâce à une programmation contemporaine, riche et variée de courts et longs métrages, le public pourra découvrir ou redécouvrir, des œuvres essentielles du 7e art outre-Rhin si essentiel dans l’histoire du cinéma européen et mondial. Aussi divertissante qu’instructive, cette manifestation culturelle départementale revêt un intérêt supplémentaire en ce qu’elle permet d’honorer les 26 ans d’amitié du jumelage entre la Mayenne et la Souabe. Depuis plus de deux décennies, la vitalité de cette coopération franco-allemande s’exprime quotidiennement par des projets, des échanges et des partenariats dans des domaines aussi variés que l’économie, l’environnement, l’enseignement, le tourisme, le sport, la mobilité des jeunes et la culture. À n’en pas douter, le Festival des Reflets du Cinéma allemand s’inscrit dans cette dynamique européenne et entretient la flamme qui animait les artisans de la paix et de la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Je félicite les organisateurs d’en avoir pris l’initiative. Plus que jamais, la magie du cinéma et la force de l’image nous permettent de vivre en harmonie et en empathie avec les autres. Je souhaite à tous les cinéphiles un très bon festival.

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epuis 18 ans maintenant, le festival des Reflets offre au public mayennais une sélection de films ambitieux, exigeants, audacieux. À l’image de la diversité et de l’actuelle créativité du cinéma allemand, le programme 2014 est riche en films, mais aussi en documentaires, rencontres et animations... Associant les salles du département, le festival des Reflets rayonne sur le territoire et va à la rencontre du public, contribuant ainsi à rendre la culture accessible à tous. Maillon de la chaîne cinématographique, faisant le lien entre la production et le public, le festival poursuit son ouverture aux professionnels de la Région. Le festival des Reflets, à travers l’organisation d’un nouveau temps de rencontre professionnelle, autour d’un programme issu de la sélection, ajoute sa pierre à la structuration et au dynamisme de la filière sur le territoire. Belles aventures cinématographiques à toutes et à tous ! M. le Président du Conseil Régional des Pays de la Loire

M. le Président du Conseil général de la Mayenne

SERVICES

Dépannage 24 h / 24, 7 j / 7

Tél : 06 07 49 48 62

250, rue de Rennes, 53100 MAYENNE – Tél : 02 43 04 36 71 – Fax : 02 43 04 52 06


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’association Atmosphères 53, avec le festival "Reflets du cinéma" a ouvert pour l’ensemble des Mayennais, une fenêtre tournée vers les autres, un regard sur des mondes dont le reflet nous parvient par le prisme de leurs artistes cinéastes. Une programmation autour d’un cinéma d’auteur exigeant, qui s’adresse à un public étendu. Un partenariat avec 10 salles de cinéma de la Mayenne permettant une diffusion de proximité, des rencontres professionnelles, des ciné-concerts, de l’éducation à l’image et des séances pour les scolaires. Depuis 18 ans, l’attachement et l’engagement d’Atmosphères 53 ont réussi à travers "les Reflets" à faire de ceux-ci un passeur qui, au fil des années, nous permet de dessiner une vision élargie du monde et de la création cinématographique. Cette année, le cinéma allemand contemporain est à l’honneur, avec le souci d’approfondir notre regard sur nos voisins et partenaires à qui nous devons de magnifiques émotions de cinéma. Parce qu’il est essentiel de se tourner vers l’altérité et d’œuvrer pour la transmission, le Ministère de la Culture et de la Communication est fier d’apporter son soutien à cette manifestation. M. le Directeur régional des affaires culturelles des Pays de la Loire

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n cette année de commémorations, l'Allemagne paraît l'hôte idéal de cette 18e édition des Reflets. Tantôt tourmentées, "démoniaques" ou encore instrumentalisées et censurées, les créations cinématographiques allemandes ont fortement été marquées par les ruptures politiques qu'a connues le pays. Néanmoins, même si les artistes de ce pays ont su s'inspirer de leur histoire agitée, ils ont aujourd'hui beaucoup plus à montrer que leurs visions de l'histoire. L'Art, en particulier le septième, est un précieux moyen pour (re)découvrir un pays. Même si nous ne sommes séparés que d'une frontière, qui d'ailleurs n'est plus, nous avons sans doute à (re) connaître et apprendre davantage de ce pays pour dépasser les querelles ou autres jalousies. Pour regarder nos voisins tels qu'ils sont, sans hostilité mais avec amitié. Ce festival nous permet d'en appréhender une partie. Une invitation à découvrir davantage. Je remercie l'ensemble de l'équipe d’Atmosphères 53 et leurs nombreux bénévoles de cette proposition et invite tous les curieux à s'y laisser tenter. M. le Président de la Communauté de Communes du Pays de Mayenne

francebleu.fr

Partagez vos émotions sur grand écran avec France Bleu Mayenne

Retrouvez chaque jour nos rendez-vous cinéma Semaine 17h30 - Samedi 8h50 et 12h30 - Dimanche 16h10 et 17h10


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e cinéma se prête particulièrement bien à refléter, parfois à anticiper, l’air du temps. Depuis 1997, le festival Reflets du cinéma constitue un des temps forts de la vie culturelle à Laval avec une programmation thématique sur un pays ou une région du monde. Atmosphères 53 propose ainsi une vision à angles multiples de cet air du temps, éloignée des clichés touristiques, faite de découvertes et de rencontres. Au fil des projections et des causeries, animations ou expositions qui les accompagnent, ce sont finalement les reflets de la vie que le spectateur est invité à percevoir sur les écrans. Laval partage cette ambition d'une culture à la fois exigeante et accessible qui élève et rassemble. Merci à toute l'équipe d'Atmosphères 53 pour son travail de dénicheur de talents cinématographiques et son action auprès des Lavallois et des Mayennais. Je souhaite à tous les festivaliers de belles émotions autour du cinéma allemand. M. le Maire de Laval

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uelques semaines après le renouvellement de notre soutien à l’association Atmosphères 53, concrétisé par la signature d’une convention triennale, le Pays de Château-Gontier est très heureux d’accueillir cette 18e édition des "Reflets du Cinéma" consacrée à l’Allemagne. À l’instar de la thématique 2013, dédiée aux peuples sans frontières, nous saluons la qualité de la programmation et des choix réalisés par l’association en partenariat avec notre collectivité. Du 19 mars au 1er avril, au Cinéma Le Palace, vous allez pouvoir découvrir ou redécouvrir le cinéma allemand de ces quinze dernières années. Il est encore trop méconnu en France en étant pourtant de très grande qualité. Parmi d’autres rendez-vous, l’Hôtel de Ville et de Pays accueillera une exposition en lien avec la thématique allemande du festival : "Pas de deux/ Paarlauf – L’Amitié franco-allemande au miroir de la caricature", du CIDAL (Centre d’Information et de Documentation de l’Ambassade d’Allemagne). L’occasion pour le Pays de Château-Gontier de créer une passerelle avec un autre temps fort, consacré à la presse et l’actualité : "Press’tiv@l INFO 2013/2014" programmé en mars également sur son territoire. Très bon festival à toutes et à tous, M. le Président de la Communauté de Communes du Pays de Château-Gontier et M. le Vice-Président communautaire à la Culture


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’il est vrai que le cinéma forge l’identité d’une nation, penchons-nous un instant sur l’histoire du cinéma germanique. Après les années noires, le cinéma contemporain d’outre-Rhin va renaître, mais devra attendre les années 60 et 70 pour apparaître et se révéler, notamment avec Wim Wenders, principal réalisateur du "Nouveau Cinéma Allemand". Mais sa vraie résurgence et réelle reconnaissance, notamment internationale, éclateront, dans les années 80, avec Le Tambour d’un Schlöndorff ou encore un Fassbinder révélant une autre "Lily Marleen" à travers Hanna Schygulla, transcendant la courageuse et mythique Dietrich. Aujourd’hui, Atmosphères 53, notamment à travers deux films, Almanya et Gold, s’inscrivant dans l’opération "Collège au cinéma", nous interpelle sur la prise de risque et la recherche du bonheur, la quête d’identité culturelle et personnelle, autant de riches thématiques inscrites dans nos actualités, qu’elles soient d’ordre politique ou philosophique ou plus simplement ancrées dans notre quotidien. Je souhaite un nouveau grand succès à ces 18es Reflets, irisés de concerts, animations et ateliers, témoignant de la recherche constante d’enrichissements variés à apporter à cet événement culturel incontournable pour élèves et enseignants. Solange DELOUSTAL Directrice académique de la Mayenne

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a 18e édition du festival départemental de cinéma Reflets du cinéma se penche cette année sur le cinéma allemand. Nos voisins d’outre-Rhin ont toujours témoigné d’un foisonnement créatif fait de courts et de longs métrages extrêmement variés. La puissance très contrastée de l’expressionnisme, les grands thèmes de l’histoire allemande, la veine hollywoodienne... sont autant de sujets qui s’enracinent dans l’histoire mouvementée de ce pays et qui peuvent en proposer une reconstruction très stylisée. Le cinéma allemand invite donc les professeurs et les éducateurs à proposer aux élèves un accompagnement, une médiation culturelle, tant sur les thèmes abordés que sur les formes filmiques. Puissance émotive et distance critique, art et médiation, passion et raison... Ces projections nous invitent, dans le clair obscur d’un esthétisme germanique, à la découverte avisée d’une culture très féconde. Philippe PARÉ, Directeur de l'Enseignement catholique de la Mayenne


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e festival Reflets du cinéma, qui nous fait parcourir le monde depuis 1997, a choisi cette année un pays voisin, l’Allemagne, partenaire économique et politique essentiel de la France, mais au cinéma méconnu. Combien de cinéphiles peuvent citer spontanément plusieurs noms de réalisateurs allemands en activité ? Force est de constater que les héritiers de Volker Schlöndorff, Rainer Werner Fassbinder ou Wim Wenders peinent à se faire (re)connaître. Le cinéma allemand souffre d’un syndrome qu’il partage avec d’autres, "nul n’est prophète en son pays", car il y a rarement coïncidence entre les films qui se glissent en haut du box-office national et ceux qui bénéficient d’une diffusion internationale. Le festival et ses invités nous permettront peutêtre de mieux comprendre ce paradoxe et nous offriront à coup sûr une belle occasion de découvrir le cinéma allemand contemporain dans toute sa richesse et sa diversité. Le Cinéville de Laval accueillera comme chaque année cette édition des Reflets, pierre angulaire d’une collaboration au long cours avec Atmosphères 53 sur la programmation Art & Essai et les dispositifs d’éducation à l’image. Bon festival. Yves SUTTER Directeur Général de CINÉVILLE


REFLETS DU CINÉMA ALLEMAND



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e crois qu’un film doit être précédé d’un rêve, soit d’un véritable rêve dont on se souvient au réveil, soit d’un rêve éveillé." Cette phrase de Wim Wenders fait écho à un souvenir précis, vécu au Cinéville de Laval, il y a près d’un an. En sortant de la projection du long métrage de Franck Guérin One O One, dans lequel j’incarne un des rôles principaux, un spectateur interpellait devant moi le réalisateur : "Je me suis toujours demandé si le cinéma pouvait ressembler à un rêve. Aujourd’hui, je sais que c’est possible." Il est des moments de réunifications émouvants où nos songes deviennent réalité. Lorsque Willy Durand me proposa de succéder à Jean-Loup Trassard pour devenir la marraine des Reflets du cinéma, c’est d’abord la petite-fille de paysans suzannais qui s’émut de ce privilège qui lui était donné. Comme comédienne, j’y ai vu alors une invitation à incarner un de ces personnages liés à une sphère commune,

celle d’un territoire chéri, la Mayenne, celle de la passion pour le cinéma et ses auteurs, celle du désir d’un partage sans frontières. Cette édition 2014 consacrée au cinéma allemand évoque en moi un intérêt précoce pour ce territoire voisin. Sur les bancs de l’école, je choisissais l’Allemand comme première langue et je pensais très fort alors m'inscrire dans la génération qui accueillait l’histoire comme un apaisement et une ouverture nouvelle. Lorsque surgit le dramaturge Bertolt Brecht dans ma formation artistique, je découvris l'engagement, la richesse créative, la poésie et la modernité de ce pays. "Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts, l’art de vivre." écrivait-il. Aussi est-ce avec une joie immense que je vous invite à découvrir et redécouvrir le monde, notre monde et, je l’espère vivement, vos rêves… Cassandre Manet


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Par-delà la frontière...

Un week-end en famille (Hans-Christian Schmid)

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a Réunification de l'Allemagne est un processus politique et historique né avec la chute du mur de Berlin en novembre 1989 et encore en cours aujourd'hui. Cette période peut permettre de proposer une grille de lecture quant à ce qui est en jeu dans de nombreux films allemands de ces vingt dernières années. Il y a bel et bien une intime relation entre ce processus historique et le Renouveau du Cinéma allemand. Souvenons-nous avant tout de ce qu’Adrien Gombeaud, rédacteur de la revue Positif, nous expliquait lors de l'édition des Reflets du cinéma coréen. De son point de vue, la prolifération de personnages auxquels il manquait des membres ou handicapés physiquement disait métaphoriquement la perte, l'absence de cette autre Corée, celle du Nord, susceptible de générer

un pays et un individu complet, achevé. Depuis la chute du mur de Berlin, l'Allemagne se recompose et il ne s'agit pas pour les réalisateurs de dire la perte, mais la difficulté à se retrouver, à s'entendre et à se comprendre ou, a minima, à interroger et à rechercher les modalités de ces "retrouvailles". Ceci peut expliquer l'importance, dans de nombreux films allemands récents, du thème de la famille. À ce titre, le personnage de Gitte dans Un week-end en famille de HansChristian Schmid est assez emblématique. En décidant d'arrêter de prendre ses médicaments qui la maintiennent dans son monde, elle décide de redevenir un membre à part entière de la famille. Ce n'est pas sans risque et le reste de la famille, désemparée, mettra du temps à l'accepter.


19 Prendre le risque de l'autre est un enjeu majeur. Si, comme dans d'autres cinématographies, la question de l'étranger est souvent abordée, pour le cinéma allemand elle ne concerne pas seulement celui qui a d'autres origines, qui vient d'ailleurs, mais aussi celui qui était de l'autre côté du mur et qui a vécu au sein d'un modèle politique et économique radicalement différent. C'est une singularité dont il faut prendre la mesure. On pourrait multiplier les exemples, mais les films de Christian Petzold, auquel nous consacrons une rétrospective, sont bien représentatifs de ces différents aspects.

Jerichow (Christian Petzold)

Ces deux thématiques, intimement liées entre elles, sont très loin d'épuiser tout ce qui se joue dans le cinéma allemand contemporain qui a réussi aussi, au fil de ces vingt dernières années, à se diversifier. Une raison supplémentaire de

prendre le risque du cinéma allemand pendant 15 jours dans tout le département de la Mayenne. Des Reflets du cinéma coréen aux Reflets du cinéma allemand, en passant par les Reflets du cinéma : frontières, il n'y avait finalement qu'un pas... Bon festival à tous. Willy Durand

Responsable des programmations


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Retour du cinéma allemand

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n France Good Bye Lenin! a marqué le retour du cinéma allemand. À partir de 2003, coup sur coup, le film de Wolfgang Becker, puis La Chute, La Vie des autres et plus récemment Barbara et Hannah Arendt ont été découverts et appréciés de nombreux cinéphiles.

était parti aux États-Unis, Herzog réalisait des documentaires hors d'Allemagne, Syberberg se tournait vers le théâtre : la génération du Nouveau Cinéma Allemand était dispersée. La production s'orientait vers des comédies inexportables et des films policiers incapables de rivaliser avec les films américains. La Réunification n'avait pas pu apporter un nouveau dynamisme en élargissant le public potentiel. Le nombre, tant des films produits que des spectateurs pour les films allemands, et les résultats à l’exportation étaient très médiocres dans les années 90. Aujourd'hui, vingt-cinq ans après la chute du Mur, il est possible d’établir un bilan et de mettre en valeur plusieurs pôles créatifs essentiels. Avec Tom Tykwer (Cours, Lola, cours), réalisateur-producteur de la société X Filme, apparaît un premier cinéaste qui a jeté les bases du renouveau actuel. Le second pôle, se distinguant lui aussi dès

Good Bye Lenin!

Pourtant, depuis la mort de Fassbinder en 1982, aucun cinéaste allemand, si l'on excepte Wim Wenders jusqu'à l'échec cinglant de Jusqu'au bout du monde en 1991, ne retenait durablement l'attention des cinéphiles. Schlöndorff

Gold


21 le milieu des années 90, est constitué de trois cinéastes berlinois dont le style épuré offre une vision sans concession de l'Allemagne d’hier et d’aujourd’hui. Christian Petzold (Barbara), Thomas Arslan (Gold) et Angela Schanelec (Marseille), que la critique allemande regroupe sous le nom d'École de Berlin, sont des personnalités majeures.

C. Petzold et N. Hoss sur le tournage de Barbara

Autour de la revue de cinéma Revolver, fondée par Christoph Hochhäusler (Sous toi, la ville) et Benjamin Heisenberg (Le Braqueur), ont été remarqués d’autres jeunes cinéastes, notamment Ulrich Köhler (Montag), Valeska Grisebach (Désir(s)) et Maren Ade (Everyone Else). Des réalisateurs venus de l'Est comme Andreas Dresen (Septième Ciel) ont apporté eux leur humanité et leur sensibilité particulière. D'autres, issus de l'immigration turque, ont porté un regard neuf sur les succès et les échecs du "multikulti" : Fatih Akin qui remporta de multiples prix à partir de son succès au festival de Berlin avec Head On, Burhan Qurbani (Shahada) et Yasemin Şamdereli (Almanya).

Heimat

Dans les toutes dernières années se sont révélés enfin dans des styles divers les talents prometteurs de Jan Ole Gerster (Oh Boy), de Jan Schomburg (L'Amour et rien d'autre) et de Ramon Zürcher (L'Étrange petit chat), tandis que des cinéastes plus expérimentés, Edgar Reitz (Heimat) et Margarethe von Trotta (Hannah Arendt), ont retrouvé le succès international. La force du cinéma allemand tient à la diversité de ses talents, cinéastes et acteurs (Daniel Brühl, Barbara Sukowa, Nina Hoss), qui mêlent les générations et les tendances esthétiques les plus diverses, sinon les plus contradictoires, dans les œuvres des années récentes qu'il faut découvrir tout en attendant les prochains films venus d'outre-Rhin. Pierre Gras

Spécialiste du cinéma allemand, auteur de Good Bye Fassbinder! – Le cinéma allemand depuis la Réunification (2011, éd. Jacqueline Chambon)


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Film d’ouverture D’UNE VIE À L’AUTRE (Zwei Leben) Allemagne, 2012, 1h40, VO Réalisation : Georg Maas Scénario : Christoph Tölle, Ståle Stein Berg, Judith Kaufmann, Georg Maas d'après l'œuvre de Hannelore Hippe Photographie : Judith Kaufmann Musique : Julian Maas Interprètes : Juliane Köhler, Liv Ullmann, Sven Nordin, Ken Duken, Julia Bache-Wiig, Rainer Bock Distribution : Sophie Dulac Distribution

Georg Maas

Né en 1960 à Aix-laChapelle (Rhénanie-duNord - Westphalie), Georg Maas a fait après le bac une formation de charpentier. Il a étudié de 1984 à 1991 à l’Académie du Cinéma et de la Télévision de Berlin, a suivi plusieurs master-classes, puis les cours de la Master School of Film Directing Andrej Wajda à Varsovie. Il a écrit et réalisé une dizaine de films, principalement des documentaires. Ses trois films de fiction à ce jour : Atemnot (1991), NeuFundLand (2003) et D’une vie à l’autre (2012).

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atrine vit en Norvège depuis 20 ans. Un jour, un avocat lui rend visite. Il souhaite avoir son témoignage dans un procès qui va prochainement avoir lieu et qui entend mettre au jour le rôle joué par la Norvège concernant "les enfants de la honte". Pendant la Seconde Guerre mondiale, née d'une relation entre un soldat allemand et une Norvégienne, elle a été confiée à un Lebensborn, une association regroupant des orphelinats mis en place par les nazis pour développer la "race aryenne". Katrine ne veut plus entendre parler de ce passé et refuse de témoigner. Mais l'avocat continue d'enquêter et Katrine doit faire face à toujours plus de révélations... Ce très beau et très intense film de Georg Maas retrace des événements qui ont marqué l'histoire de l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale et qui ont bouleversé définitivement la vie de nombreuses personnes longtemps après la fin de la guerre. Cependant, cette intensité du film ne repose pas seulement sur une enquête historique, mais aussi sur les conséquences provoquées par la révélation d'un secret au sein d'une société, mais plus fortement encore au sein d'une famille.


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Film de clôture CHASSE FERMÉE (Ende der Schonzeit) Allemagne, 2012, 1h40, VO Réalisation : Franziska Schlotterer Scénario : Gwendolyn Bellmann, Franziska Schlotterer Photographie : Bernd Fischer Musique : Ari Benjamin Meyers Interprètes : Brigitte Hobmeier, HansJochen Wagner, Christian Friedel, Thomas Loibl, Michaela Eshet, Mike Maas Source : Atlas International Film GmbH

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n homme traverse la forêt et tente de franchir une frontière. Nous sommes en 1942 et cet homme, Albert, fuit l'Allemagne nazie en tentant de gagner la Suisse, mais il n'y parvient pas. Dans la forêt, il rencontre Fritz, un chasseur, qui lui sauve la vie et le ramène chez lui. Fritz décide, malgré les réticences de son épouse, Emma, de le cacher. Mais il y a une contrepartie... Le contexte de la Seconde Guerre mondiale, même s'il a son importance, ne constitue pas l'enjeu principal de ce film. Cette histoire romanesque met en scène trois personnages coincés dans une ferme. Fritz et Emma vivent à distance de la société et du frère d'Emma devenu important grâce au régime nazi. Emma est une femme soumise et Albert est piégé par une situation sur laquelle il ne peut avoir de prise. Fritz, le chasseur, celui qui décide du sort des autres, pense être maître des relations qu'il a mises en place, mais tout va lui échapper.

Franziska Schlotterer

Née en 1972 à Munich, Franziska Schlotterer est diplômée de la Tisch School of the Arts de l'Université de New York. Elle vit à Berlin. Elle a réalisé plusieurs documentaires consacrés à l'histoire de l'Allemagne, dont Wendezeiten (1998) et Ein Volk unter Verdacht (Un peuple sous le poids du soupçon, 2010). Chasse fermée, son premier film de fiction, a obtenu le Prix du jury œcuménique au Festival de Montréal en 2012 et le Prix du public du Festival Univerciné (cinéma allemand) de Nantes en 2013.



LA REPRÉSENTATION DE BERLIN DANS LE CINÉMA ALLEMAND


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Diversité cinématographique berlinoise

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a renommée cinématographique allemande est née avec Berlin. Son Histoire du 20e siècle n’a pas d’équivalent dans le monde. Elle a traversé tous les extrémismes et le 7e Art l’a accompagnée dans son témoignage, annonçant parfois les bouleversements sociaux et politiques. Au sein des studios berlinois de Potsdam Babelsberg se sont succédés des courants artistiques majeurs qui ont influencé le cinéma mondial. La période du muet et expressionniste des années vingt, du temps de l’UFA et de la République de Weimar, inspire fortement Fritz Lang. Après son Docteur Mabuse de 1922, il crée onze ans plus tard Le Testament du Docteur Mabuse. Pour son second film parlant, il dénonce le climat de terreur se répandant dans Berlin avec le nazisme quand, de manière occulte, son opus de 1922 l’avait déjà envisagé. Avec Les Assassins sont parmi nous (1946),

Wolfgang Staudte réalise le premier film de la future RDA dans le studio devenu celui de la DEFA. Première grande œuvre de la république socialiste sur l’immédiateté de l’après-guerre, elle dépeint les conditions d’une dénazification au milieu des ruines berlinoises et révèle au monde Hildegard Knef, nouvelle star internationale. Konrad Wolf, qui compte parmi les plus grands cinéastes de la DEFA, signe en 1980 Solo Sunny et dresse le portrait de la scène musicale du Berlin-Est d’alors. Véritable prémonition qui s’est réalisée contre toute attente deux ans plus tard, Les Ailes du désir de Wim Wenders annonce avec une poésie inégalée la chute du Mur et la possibilité d’une capitale retrouvée. Pierre Eisenreich

Critique de cinéma (revue Positif), a coordonné le dossier spécial Berlin dans le cinéma (n° de mars 2014 - Positif)

Dans la programmation du festival, d’autres films se déroulent, au moins partiellement, à Berlin : Cours, Lola, cours (p. 50), L’Étrangère (p. 63), Les Vivants (p. 70), Oh Boy (p.75), Shahada (p. 79).


La représentation de Berlin dans le cinéma allemand

LE TESTAMENT DU DOCTEUR MABUSE (Das Testament des Dr. Mabuse) France, 1932, 1h35, VO Réalisation : Fritz Lang, René Sti Scénario : Thea von Harbou d'après le roman Dr. Mabuses letztes Spiel Photographie : Fritz Arno Wagner, Karl Vash Musique : Hans Erdmann Interprètes : Rudolf Klein-Rogge, Thomy Bourdelle, Karl Meixner, Jim Gérald, Monique Rolland, Maurice Maillot Distribution : Tamasa

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abuse, devenu fou, est interné dans un hôpital psychiatrique. Par l'intermédiaire de Baum, directeur de l'asile qu'il tient sous son pouvoir après l'avoir hypnotisé, Mabuse parvient à créer un gang activiste : une organisation de malfaiteurs qui commettent de nombreux crimes.

Fritz Lang

Le film dresse le portrait d'une Allemagne qui peine à se relever de la crise économique. Le cinéaste pointe aussi du doigt le national-socialisme alors en pleine ascension (le directeur Baum cite des phrases entières du programme de ce parti). Goebbels ne s'y trompera pas et fera interdire le film. Ce sera donc le dernier film allemand de Lang qui s'exile, d'abord en France, puis aux États-Unis. Mais le film relève aussi du genre policier et de l'étrange et se compose de grands moments de suspense.

Géant du cinéma, Fritz Lang (Vienne, 1890 - Los Angeles, 1976) réalise son premier film, Le Métis, en 1919. Suivent notamment Le Docteur Mabuse (1922), Metropolis (1927), M le maudit (1931, son premier parlant) et Le Testament du Docteur Mabuse. Il s’exile en 1933 à Hollywood où il réalise 22 films de genres divers, de Furie (1936) à L’Invraisemblable vérité (1956). Il tourne ses derniers films en Inde (Le Tigre du Bengale, Le Tombeau hindou) et en Allemagne (Le Diabolique Docteur Mabuse, 1960).

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LES ASSASSINS SONT PARMI NOUS (Die Mörder sind unter uns) Allemagne, 1946, 1h35, VO Réalisation et scénario : Wolfgang Staudte Photographie : Friedl Behn-Grund, Eugen Klagemann Musique : Ernst Roters Interprètes : Hildegard Knef, Ernst Wilhelm Borchert, Arno Paulsen, Erna Sellmer, Christian Schwarzwald, Robert Forsch Source : Goethe-Institut

Wolfgang Staudte

Wolfgang Staudte (Sarrebruck, 1906 - Maribor, Slovénie, 1984) a interprété de nombreux petits rôles au cinéma et réalisé une soixantaine de films et téléfilms de 1933 à 1984. En 1946, il réalise le premier film allemand après la chute du nazisme, Les Assassins sont parmi nous, produit par la DEFA (les studios de la future RDA), puis Rotation en 1949. Il passe à l’Ouest en 1955. Il a notamment adapté les pièces de Bertolt Brecht Mère Courage et ses enfants (1955) et L’Opéra de quat’sous (1962).

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erlin, 1945. Parmi les ruines de la ville ravagée par les bombardements, la vie se réorganise dans les immeubles encore debout. Suzanne Wallner, antinazie internée depuis juin 1942 dans un camp de concentration, vient d'être libérée. Elle réintègre son ancien logement, où s'est installé un chirurgien, le docteur Hans Mertens, devenu alcoolique et qui semble cacher un lourd secret. Suzanne accepte de le garder quelques jours, le temps qu'il trouve un nouveau domicile. Au contact de la jeune femme, Mertens cesse de boire, redevient plus sociable et le couple finit par s'aimer... Premier film allemand réalisé après la défaite des nazis, Les Assassins sont parmi nous est un film complexe dans lequel Wolfgang Staudte aborde les sentiments de culpabilité, de vengeance et de pardon, tout en rappelant que les nazis n’ont pas disparu avec la fin de la guerre.


La représentation de Berlin dans le cinéma allemand

SOLO SUNNY (La Chanson de Sunny) Allemagne, 1979, 1h45, VO Réalisation : Konrad Wolf Scénario : Wolfgang Kohlhaase Photographie : Eberhard Gelck Musique : Günther Fischer Interprètes : Renate Krößner, Alexander Lang, Heide Kipp, Dieter Montag, Klaus Brasch, Fred Düren Source : Goethe-Institut

A

nnées 70. Sunny, chanteuse pop du quartier berlinois de Prenzlauer Berg, fait une tournée avec son groupe dans les bourgades de la RDA. Admirée ou adulée par les hommes, mais en tout cas incomprise, elle se retrouve à l’hôpital après un abus d’alcool et de somnifères. Cette marginale qui revendique son "solo" dans la vie s’oppose aux contraintes imposées par la société. Solo Sunny est le dernier film de Konrad Wolf, réalisateur de RDA. Le film dresse le portrait émouvant d'une chanteuse de variété, mais il aborde de la manière la plus frontale la réalité quotidienne de la vie en RDA dans les années 70. Un drame contemporain passionnant et divertissant dont la prise de partie en faveur d’un épanouissement artistique inconditionnel déclencha des débats controversés en RDA lors de la sortie du film.

Konrad Wolf

Né à Hechingen en 1925, Konrad Wolf a fui l'Allemagne pour Moscou, avec sa famille, lors de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933. Engagé dans l'Armée rouge à 17 ans, il fut parmi les premiers à entrer dans Berlin en 1945 – événements relatés dans son film J'avais 19 ans (1968). Formé à l'Institut national de la cinématographie de Moscou, il a réalisé une quinzaine de films, tous produits par la DEFA, les studios d'État de la RDA, dont il a présidé l'Académie des Arts de 1965 à sa mort en 1982.

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LES AILES DU DÉSIR (Der Himmel über Berlin) Allemagne, 1987, 2h05, VO Réalisation : Wim Wenders Scénario : Peter Handke et Wim Wenders Photographie : Henri Alekan Musique : Jürgen Knieper, Nick Cave & The Bad Seeds Interprètes : Bruno Ganz, Otto Sander, Solveig Dommartin, Curt Bois, Peter Falk Distribution : Tamasa

Wim Wenders

Né en 1945 à Düsseldorf, Wim Wenders a étudié le cinéma à Munich. Dès ses premiers films, il est devenu l'un des représentants majeurs du Nouveau Cinéma Allemand des années 1970. Il a tourné à ce jour 31 films (sept documentaires inclus), dont une dizaine aux ÉtatsUnis. Citons : Alice dans les villes (1973), L'Ami américain (1977), L'État des choses (Lion d'or 1982), Paris Texas (Palme d'or 1984), Les Ailes du désir (1987), Si loin, si proche (1993), Buena Vista Social Club (1999), Pina (2011).

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n mur divisait encore Berlin en 1987, lorsque Wim Wenders entreprit d’en montrer le ciel, qui donne son titre allemand au film : Der Himmel über Berlin. Seuls des anges peuvent donc rassembler toutes les vies qui chuchotent dans la ville. Quelques autres personnages enrichissent pourtant l’image urbaine : sous le chapiteau d’un cirque où une trapéziste semble vivre dans les hauteurs, tout s’anime ; un vieillard s’est fait le chantre du passé lointain ; une équipe de tournage qui comprend une vedette américaine légendaire, travaille à la représentation des années terribles de la Seconde Guerre mondiale. L’ouvrage, extraordinairement riche d’événements, repose sur une intrigue d’une extrême sobriété. Il dispense tous les plaisirs que peut offrir le spectacle cinématographique, en mobilisant avec une grâce incomparable toutes les ressources de l’art. Voir, entendre, participer aux existences multiples et diverses, recueillir les moments précieux, c’est la tâche des anges et l’euphorie du public, mais est-ce bien le bonheur que recèle la réalité ? Pour l’un des anges, pour le cinéaste, pour nous peut-être, la présence suppose d’autres engagements.


L’EXPRESSIONNISME ALLEMAND


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Origines expressionnistes Le Golem de Paul Wegener et Carl Boese, Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene, produits en 1920, apparaissent comme des œuvres fondatrices du style expressionniste cinématographique. Elles traduisent un prolongement artistique du romantisme allemand pour intégrer la représentation de l’âme dans un genre fantastique. Il s’agissait pour ces cinéastes de recourir aux éléments plastiques disponibles pour le cinéma, liés à l’image, car c’était le temps du muet. L’écriture du film en fut profondément transformée et continue aujourd’hui d’être influencée par ses jeux d’ombres, de lumières, y intégrant, depuis l’invention de la couleur, les contrastes de ses teintes chromatiques. La forme expressionniste vint servir avant tout une idée

démiurgique inséparable de la création cinématographique : la représentation intérieure d’un personnage, de sa psyché, de ses émotions et sentiments au moyen du décor et de l’éclairage qui l’entourent. Le protagoniste semble donc projeter la vie de son esprit sur l’environnement ou peut au contraire tout simplement le subir en en devenant "l’expression". C’est pourquoi l’expressionnisme a souvent rimé avec la manifestation de la folie. Elle est très présente dans l’univers du psychiatre Caligari et devient incarnée par la créature du Golem, résultat d’un orgueil humain démesuré. Ces deux films visionnaires annoncent un certain totalitarisme des années trente. Pierre Eisenreich

Critique de cinéma (revue Positif)

Dans la programmation du festival, deux autres films relèvent de l’expressionnisme allemand : Nosferatu le vampire (p. 100), Metropolis (p. 101).


L’expressionnisme allemand

LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI (Das Cabinet des Dr. Caligari) Allemagne, 1919, 1h20, VO Réalisation : Robert Wiene Scénario : Hans Janowitz, Carl Mayer Photographie : Willy Hameister Interprètes : Werner Krauß, Conrad Veidt, Friedrich Feher, Lil Dagover, Rudolf Klein-Rogge, Hans Heinrich von Twardowski Distribution : Diaphana

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rancis, un jeune homme, raconte son étrange histoire. Celle-ci débute dans une foire où un certain Caligari exhibe un somnambule, Cesare, qui serait capable de prédire l'avenir. Un ami de Francis commet alors l'imprudence de demander à cette créature inquiétante jusqu'à quand il vivra. Or la venue de Caligari s'accompagne de meurtres inexplicables... Francis et son entourage vont se trouver happés par l'influence maléfique de Caligari, dans un récit où les frontières s'estompent entre raison et folie. Découvrir Le Cabinet du Docteur Caligari est une expérience saisissante. Ce film est le plus emblématique de l'expressionnisme, à la fois par ses préoccupations (la manipulation des esprits par des forces obscures) et par son esthétique tourmentée. Celle-ci tourne le dos à tout réalisme, notamment par les décors de Hermann Warm, faits de toiles peintes, et par le jeu convulsé des acteurs. Le film aura une influence considérable sur le cinéma à venir, au-delà même de l'Allemagne.

Robert Wiene

Robert Wiene (Breslau, aujourd’hui Wroclaw, 1873 - Paris, 1938), formé au théâtre, a réalisé en 1919 Le Cabinet du Docteur Caligari, le "film-manifeste" du cinéma expressionniste allemand. Suivront notamment Genuine (1920), Raskolnikoff (1922, d’après Dostoïevski) et Les Mains d’Orlac (1924). D’autres films tournés avant 1919 et après 1925 ont sombré dans l’oubli. Exilé à Paris pour fuir le nazisme, il mourut sans pouvoir achever Ultimatum, repris par un autre réalisateur exilé, Robert Siodmark.

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LE GOLEM (Der Golem, wie er in die Welt kam) Allemagne, 1920, 1h05, VO Réalisation : Carl Boese, Paul Wegener Scénario : Henrik Galeen, Paul Wegener d'après le roman Le Golem de Gustav Meyrink Photographie : Karl Freund, Guido Seeber Musique : Hans Landsberger Interprètes : Paul Wegener, Lyda Salmonova, Albert Steinrück, Ernst Deutsch, Hans Stürm, Max Kronert Distribution : Diaphana

Paul Wegener & Carl Boese

P. Wegener (1874-1948), célèbre acteur de théâtre de la troupe de Max Reinhardt, mène au cinéma une double carrière d’acteur et de réalisateur. Il est notamment l’auteur du Joueur de flûte de Hamelin, ainsi que de trois version du Golem. Il assimile très vite les principes de l’expressionnisme, mais sait s’en écarter pour éviter la sclérose esthétique. De 1913 à 1937, il a écrit, réalisé et souvent interprété plus de vingt films. C. Boese (18871958), d'abord journaliste, puis auteur et metteur en scène de théâtre, fut critique de cinéma, scénariste, réalisateur et producteur. En 1920, il a collaboré (surtout pour les effets spéciaux) à la réalisation de la version la plus réussie du Golem avec P. Wegener. Partisan du nazisme, il a travaillé sous le Troisième Reich pour l’industrie cinématographique national-socialiste.

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ans la tradition juive, "golem" désigne l’état primordial de l’être avant qu’il soit animé du souffle divin. Au Moyen Âge, le Golem est devenu un être artificiel fait de glaise, qu’un savant religieux peut conduire à la vie à l’aide d’un mot secret. Dans le ghetto de la Prague du XVIe siècle, soumis aux persécutions de l’Empereur, le Rabbin Loew va secrètement recourir au Golem pour tenter de sauver son peuple. Mais animer le Golem n’est pas sans risque. Le Golem est l’un des films les plus marquants de l’expressionnisme et il rencontra un vif succès mondial en 1920. La créature inanimée qui prend vie ouvre la voie féconde de multiples monstres, de celui de Frankenstein (J. Whale, 1931) à ceux de Ghost in the Shell (Oshii, 1995). Dans ce film muet, le choc des lumières du grand chef opérateur expressionniste Karl Freund sur les formes distordues des décors du ghetto agit "comme un cri aigu" (Lotte Eisner) pour former un véritable cauchemar éveillé et un chef-d’œuvre esthétique.


LE CINÉMA GAY ALLEMAND


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Le cinéma gay allemand

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ne anecdote pour commencer : à Berlin, en 1927, le cinéaste soviétique Eisenstein visite les cabarets et l’institut de sexologie de Magnus Hirschfeld. Il est un peu dégoûté – surtout dégoûté par sa propre homosexualité –, mais c’est ce qu’on visite à l’époque. C’est que Berlin est le premier lieu d’un mouvement collectif de "libération homosexuelle". En 1919, y est tourné le premier film militant : Anders als die Andern (Autrement que les autres). En 1931, Jeunes filles en uniforme affrontera de front la question de l’amour lesbien. Plus tard, à la fin des années 60, quand le cinéma allemand renaîtra de ses cendres, Fassbinder, Schroeter, Rosa von Prauheim (pour ne citer que les plus connus) reprendront le fil d’un cinéma qui ne rechigne pas à représenter les amours de même sexe, sans fard et sans cacher qu’elles aussi sont traversées par des enjeux sociaux. Taxi zum Klo (1981) nous entraîne ainsi dans les toilettes publiques

(Klo) – espace neutre où se réfugiaient encore des hommes marginalisés qui cherchaient à échapper au regard public. Instauré par les nazis, le paragraphe 175 qui criminalisait l’homosexualité ne sera de fait abrogé qu’en 1994 – même si dans la pratique, il n’est plus appliqué à partir des années 70. Aujourd’hui que le cinéma allemand connaît une nouvelle renaissance, il n’est pas étonnant de voir que les sujets homosexuels reviennent en force dans les scénarios : Benjamin Cantu, Jan Krüger, Thor Iben, Sabine Bernadi, Diemo Kemmesies, Tim Staffel, Stephan Lacant – réalisateur de Free Fall (Freier Fall) – sont quelques-uns des cinéastes encore peu connus qui reprennent aujourd’hui le flambeau de la question homosexuelle dans le cinéma allemand. Stéphane Bouquet Critique de cinéma, scénariste, écrivain


Le cinéma gay allemand

L’ANNÉE DES TREIZE LUNES (In einem Jahr mit 13 Monden) Allemagne, 1978, 2h, VO Réalisation, scénario et photographie : Rainer Werner Fassbinder Musique : Peer Raben Interprètes : Volker Spengler, Ingrid Caven, Gottfried John, Elisabeth Trissenaar, Eva Mattes, Günther Kaufmann Distribution : Carlotta Films Interdit aux moins de 16 ans.

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ouvent chez Fassbinder, qui aime souffre – et qui aime à la folie souffre à la folie. Erwin est marié et père de famille, ancien boucher, quand il rencontre Anton Saitz, un promoteur, le métier du mal et de l’exploiteur par excellence dans bien des films de Fassbinder. Erwin aime tellement Anton qu’il change de sexe pour qu’Anton, hétéro pur sang, puisse s’éprendre de lui. C’est un pari… On ne dévoilera pas plus loin l’intrigue du très beau et très sombre Année des treize lunes. Mais au fait pourquoi ce titre ? Parce que, nous dit le texte qui défile à l’ouverture, sur l'adagietto de la 5e symphonie de Gustav Mahler (hommage discret au maladif Mort à Venise de Visconti), parce que donc : "Une année sur sept est une année lunaire. Ces années-là, les êtres dominés par leurs émotions souffrent de graves dépressions. Lorsqu'une année lunaire est aussi une année à treize lunes, il en résulte aussi d'inévitables catastrophes personnelles." Comme souvent, dans le monde naturaliste de Fassbinder, chaque personnage suit la ligne de plus grande pente jusqu’à la catastrophe.

Rainer Werner Fassbinder

Rainer Werner Fassbinder (Bad Wörishofen, Bavière, 1945 - Munich, 1982) s’est d’abord consacré au théâtre (il fonde l’antiteater à Munich en 1968). Sans avoir jamais fait d’école de cinéma, il réalise une œuvre fulgurante. De L’Amour est plus froid que la mort en 1969 à Querelle en 1982, l’année de sa mort brutale à 37 ans : vingt-cinq films en 13 ans, des œuvres personnelles, passionnées, engagées, volontiers mélodramatiques, marquées par le jeu fiévreux des hommes et des femmes qu’il a aimés.

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FREE FALL (Freier Fall) Allemagne, 2013, 1h40, VO Réalisation : Stephan Lacant Scénario : Karsten Dahlem, Stephan Lacant Photographie : Sten Mende Interprètes : Hanno Koffler, Max Riemelt, Katharina Schüttler, Maren Kroymann, Luis Lamprecht, Vilmar Bieri, Attila Borlan Distribution : KMBO

Stephan Lacant

Né en 1972 à Essen (Rhénanie-du-Nord Westphalie), Stephan Lacant a étudié l'art dramatique et la mise en scène à Bochum, à Cologne (Internationale Filmschule) et aux ÉtatsUnis : Conservatoire Stella Adler, New York Film Academy, séminaires de Frank Daniel (scénario) et de Judith Weston (réalisation). Il a participé en 2003 aux ateliers Talent Campus de la Berlinale. Après plusieurs courts-métrages et un premier long métrage, Fireflies (2006), il réalise Freier Fall (En chute libre) en 2013.

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arc est un jeune policier qui vient d'incorporer une unité de CRS. Il est heureux en couple et sa femme, Bettina, attend un enfant. Pendant un entraînement, alors qu'il a du mal à respirer, il rencontre Kay qui lui donne des conseils. Marc et Kay sympathisent et se retrouvent régulièrement à des moments perdus jusqu'au jour où Kay tente de l'embrasser. Peu à peu Marc ressent une attirance pour Kay qui ne tarde pas à se transformer en amour... Ce second long métrage de Stephan Lacant dresse le portrait d'un jeune homme qui découvre son homosexualité alors qu'il est déjà très engagé dans une relation avec une femme. La confusion des sentiments que cette situation provoque est mise en scène et interprétée avec beaucoup de justesse. Ce film est aussi l'occasion de dénoncer l'homophobie qui sévit encore au sein de certains corps de métier comme la police, mais aussi de la société en général.


WIM WENDERS LA TRILOGIE DE L’ERRANCE


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Wim Wenders

Dans l’opulente RFA des années 70, le miracle économique impose ses valeurs, contestées par les nouvelles générations. Le cinéma allemand, reconstruit depuis 1962 sur les ruines du médiocre cinéma de l’après-guerre, voit éclore une grande quantité de cinéastes aux orientations très différentes. Il n’échappe pas aux tensions de la société de l’époque – "les années de plomb" – et les traduit de façon réaliste ou symbolique. Wenders choisit d’essayer de comprendre, en regardant, en montrant. C’est "la trilogie de l’errance", son constat de l’Allemagne au nom de la génération "qui n’a pas de père, seulement des grands-

pères". Il saisit le monde contemporain en privilégiant les moments creux, les silences, les temps morts : après ce qui s’est passé en Allemagne, plus question de tonitruer. Il explore avec Alice dans les villes (1973) les espaces américains puis allemands, renonçant au regard de son appareil-photo pour suivre celui d’une petite fille. Puis, dans Faux mouvement (1974), il marche sur les traces d’un héros de Goethe, approche littéraire fallacieuse d’un présent en mutation. Enfin, dans Au fil du temps (1976), il part, le long de la frontière de "l’autre Allemagne", à la recherche du cinéma perdu dans un no man’s land issu de l‘histoire récente. Des béances des espaces et des récits naît une incitation à la réflexion non dénuée d’humour. Guy Fillion

Professeur d’allemand et de cinéma


Wim Wenders | La trilogie de l’errance

ALICE DANS LES VILLES (Alice in den Städten) Allemagne, 1973, 1h50, VO Réalisation : Wim Wenders Scénario : Veith von Fürstenberg Photographie : Robby Müller Musique : Chuck Berry, The Can, Canned Heat Interprètes : Rüdiger Vogler, Yella Rotländer, Lisa Kreuzer, Wim Wenders, Chuck Berry, Lois Moran Source : Goethe-Institut

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’est d’abord un joli film sur un couple formé par un adulte et une petite fille, sans mièvrerie. Philippe a la quarantaine, il a perdu ses repères, les photos qu’il prend ne montrent pas ce qu’il voit. Alice n’a pas de père, sa mère s’absente, elle ne sait pas où est sa maison. Elle le capture dans un tourniquet de verre et elle ne le lâchera plus. Et, utilisant une impressionnante collection de moyens de transports, ils partiront ensemble à la recherche d’un ancrage dans une Allemagne en mutation. À chaque instant ces représentants de deux générations semblent nous suggérer des interprétations sur le monde qu’ils traversent, à chaque instant on retombe sur leur dialogue tendre, boudeur, rieur. Les vitres des fenêtres cachent plus qu’elles ne montrent, les écrans des téléviseurs sont énigmatiques ou vides, seuls les visages ont encore quelque chose à dire. Même s’ils ne voient pas ce qu’ils cherchent, les regards sont encore vivants.

Wim Wenders

Né en 1945 à Düsseldorf, Wim Wenders a étudié le cinéma à Munich. Dès ses premiers films, il est devenu l'un des représentants majeurs du Nouveau Cinéma Allemand des années 1970. Il a tourné à ce jour 31 films (sept documentaires inclus), dont une dizaine aux ÉtatsUnis. Citons : Alice dans les villes (1973), L'Ami américain (1977), L'État des choses (Lion d'or 1982), Paris Texas (Palme d'or 1984), Les Ailes du désir (1987), Si loin, si proche (1993), Buena Vista Social Club (1999), Pina (2011).

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RÉTROSPECTIVE CHRISTIAN PETZOLD


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Christian Petzold

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é en 1960 à Hilden (Rhénanie-du-Nord - Westphalie), Christian Petzold entre, après avoir fait son service civil dans un ciné-club de Rhénanie et des études de lettres et de théâtre à l'Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin. Il y suit les cours et devient l’assistant de Harun Farocki, cinéaste expérimental et conceptuel, et de Hartmut Bitomsky. De 1987 à 1993, il réalise courts métrages, téléfilms et documentaires pour la ZDF et Arte. En 1995, il réalise Pilotes (Pilotinnen), son film de fin d'études, un "polar nerveux" comme ses deux films suivants : Cuba Libre (1996) et Vol sur l'oreiller (Die Beischlafdiebin) (1998). Il écrit et réalise en 2000 son premier long métrage, Contrôle d’identité (Die innere Sicherheit), meilleur film 2001 au Prix du cinéma allemand. Ce film fera de Christian Petzold l'un des chefs de file de la "nouvelle nouvelle vague" du cinéma allemand (et notamment de ce qu'on a appelé "L'École de Berlin") et lui permettra

d'être, par la suite, fréquemment sélectionné en compétition au Festival de Berlin. "La culpabilité individuelle et historique devient de 2000 à 2005 le ressort principal des scénarios, toujours écrits par Petzold avec Farocki comme collaborateur." (Pierre Gras). Viennent ensuite Dangereuses rencontres (Toter Mann) (2002), un téléfilm, Wolfsburg (2003). En 2005, il réalise la deuxième partie de ce qu'il appelle sa "trilogie des fantômes", c'est Fantômes (Gespenster) qui sera suivi de Yella en 2007, qui permet à l'actrice Nina Hoss d'obtenir le prix d'interprétation féminine au Festival de Berlin. Jerichow, en 2008, est une adaptation libre du Facteur sonne toujours deux fois de James Cain. Dans ce film, il retrouve l'actrice Nina Hoss qui interprète aussi en 2012 le rôle principal de son dernier long métrage sorti en France, Barbara, qui obtient l'Ours d'argent du meilleur réalisateur au Festival de Berlin. Christian Petzold vient de terminer un nouveau long métrage.


Rétrospective Christian Petzold

CONTRÔLE D’IDENTITÉ (Die innere Sicherheit) Allemagne, 2000, 1h45, VO Réalisation : Christian Petzold Scénario : Harun Farocki, Christian Petzold Photographie : Hans Fromm Musique : Stefan Will Interprètes : Julia Hummer, Barbara Auer, Richy Müller, Bilge Bingül, Günther Maria Halmer, Katharina Schüttler Source : Goethe-Institut

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ans et Clara, deux anciens membres de la RAF (Fraction Armée Rouge), sont en cavale depuis plus de quinze ans. Fuyant l'Allemagne, sillonnant l'Europe, ils vivent clandestinement avec Jeanne, leur fille de 15 ans. Ils rentrent clandestinement en Allemagne pour réunir suffisamment d'argent afin de pouvoir partir au Brésil avec une identité légale. Ils sont sur le point d'y arriver, mais Jeanne, qui n'a jamais connu une vie normale, a commencé à trouver sa voie, des amis et l'amour. Dès lors, la vie clandestine de la famille est menacée. Contrôle d'identité est le film qui a révélé le travail de Christian Petzold et a fait de lui le chef de file de ce qu'on appellera ensuite "L'École de Berlin". Le récit est très subtilement mené. Il débute comme une chronique de l'adolescence et, notamment par une attention portée aux détails et par le recours au suspense, réussit à nous faire peu à peu comprendre que la situation n'est pas normale, donnant au film toute son ampleur. Si l'enjeu du film repose sur la confrontation entre des parents habitués à vivre dans la clandestinité et une adolescente désireuse de normalité, il est aussi un bilan des "Années de plomb", de la lutte terroriste de la RAF et de la féroce répression de la RFA. Un film poétique et politique.

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YELLA Allemagne, 2007, 1h30, VO Réalisation et scénario : Christian Petzold Photographie : Hans Fromm Musique : Stefan Will Interprètes : Nina Hoss, Devid Striesow, Hinnerk Schönemann, Burghart Klaußner, Barbara Auer, Christian Redl Distribution : Jour2Fête

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lors qu'elle rentre chez elle après avoir décroché un emploi à Hanovre, Yella est abordée par Ben, son mari, qu'elle a quitté et qui l'aime toujours. Le lendemain, il est devant chez elle et se propose de l'emmener à la gare. Yella quitte en effet Wittenberge, une ancienne ville de RDA, pour Hanovre. Elle accepte. Dans la voiture, il tente tout pour la retenir et dans un moment de désespoir, il lance la voiture du haut d'un pont. Ils se retrouvent sur la rive, épuisés. Étrangement, les affaires de Yella sont là elles aussi... Ces courtes séquences de départ posent deux des personnages du trio (comme dans Jerichow avec lequel Yella dialogue sur bien des points) qui vont être au cœur de ce film. Le troisième, Phillip, est un homme d'affaires chargé par une banque de mener à bien des négociations liées à des investissements ; Yella va travailler pour lui. Comme dans Jerichow, l'argent, qui est susceptible de rendre tout possible, est au centre du film. Mais, cette fois, il y a aussi une dimension fantastique, Yella étant sujette à des hallucinations sonores troublantes.


Rétrospective Christian Petzold

JERICHOW Allemagne, 2008, 1h35, VO Réalisation et scénario : Christian Petzold Photographie : Hans Fromm Musique : Stefan Will Interprètes : Nina Hoss, Benno Fürmann, Hilmi Sözer, André Hennicke, Knut Berger, Marie Gruber Distribution : Jour2Fête

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lors qu'il vient d'enterrer sa mère, Thomas est raccompagné dans la maison familiale, où il a décidé de vivre, par ses anciens associés auxquels il a volé une importante somme d'argent avant de disparaître. Thomas se retrouve sans argent et dans l'obligation de trouver très vite un emploi. Peu de temps après, il fait la connaissance d’Ali qui, ivre, est sorti de la route. Privé de permis, ce dernier vient le voir pour lui proposer de travailler pour lui comme chauffeur-livreur. Thomas fait alors la rencontre de Laura, la femme d'Ali... Jerichow (nom d'une petite ville d'Allemagne du Nord) met en scène un homme qui semble déterminé à recommencer sa vie, à prendre un nouveau départ, sans pour autant qu'on en connaisse véritablement les raisons. Habilement, le film nous place petit à petit au cœur du trio formé par Thomas, Ali et Laura, et de ce qui se joue entre eux et que l'on ne soupçonne pas tout de suite. Cela donne peu à peu au film une ampleur qu'on n'attendait pas.

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BARBARA Allemagne, 2012,1h45, VO, Ours d’Argent Festival de Berlin 2012 Réalisation et scénario : Christian Petzold Photographie : Hans Fromm BVK Musique : Stefan Will Interprètes : Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock, Christina Hecke, Claudia Geisler, Rosa Enskat Distribution : Pyramide

1980.

Barbara est chirurgien-pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est. Soupçonnée de vouloir passer à l’Ouest, elle est mutée dans une clinique de province, au milieu de nulle part. Son amant, Jörg, vit à l’Ouest et prépare son évasion. Mais Barbara fait la connaissance d'André, le médecin-chef de l’hôpital. Ce dernier lui accorde toute sa confiance et toute son attention, mais ses intentions réelles restent assez mystérieuses... Comme un impérieux besoin de se souvenir, 30 ans après, ce que fut le trauma d'une nation scindée en deux, Christian Petzold entretient ce flambeau de la parabole politique, mais l'aborde par la voie feutrée de la fiction intime, ou ce qu'on pourrait appeler classiquement le "portrait de femme", signé ici du prénom même de son héroïne, Barbara. La force du film est de confronter cette solitude altière et défiante à la ronde bonhommie du médecin, qu'on imagine volontiers trompeuse. Tout en ménageant une belle économie de moyens, la tension politique sousjacente se pare d'une question dont la résonance est, elle, universelle : dans quelle mesure en société, au travail et surtout en amour, peut-on faire confiance à l'autre ?


PROGRAMMATION GÉNÉRALE


LES FILMS D’une Vie à l’autre Chasse fermée Le Testament du Docteur Mabuse Les Assassins sont parmi nous Solo Sunny Les Ailes du désir Le Cabinet du Docteur Caligari Le Golem L’Année des treize lunes Free Fall Alice dans les villes Contrôle d’identité Yella Jerichow Barbara Almanya Cours, Lola, cours Everyone Else Ferien, chronique d’un été Gold Guerrière Hannah Arendt Head On Soul kitchen Heimat I – Chronique d’un rêve Heimat II – L’Exode

22 23 27 28 29 30 33 34 37 38 41 45 46 47 48 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61

Hell L’Amour et rien d’autre L’Étrange petit chat L’Étrangère L’incroyable équipe L’Irréparable L’Un contre l’autre La Grâce Le Braqueur – La dernière course Les Sœurs vampires Les Vivants Lore Marseille Montag Ne m’oublie pas Oh Boy Pingpong Pour ton anniversaire Septième ciel Shahada Sous toi, la ville Tore Tanzt Un Week-end en famille Wholetrain

62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85


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ALMANYA (Almanya – Willkommen in Deutschland) Allemagne, 2011, 1h45, VO Réalisation : Yasemin Şamdereli Scénario : Nesrim et Yasemin Şamdereli Photographie : Ngo The Chau Musique : Gerd Baumann Interprètes : Denis Moschitto, Fahri Ogün Yardim, Arnd Schimkat, Petra Schmidt-Schaller, Aylin Tezel, Aykut Kayacık Distribution : Eurozoom

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uis-je Allemand ou Turc ?" C’est la question que se pose Cenk Yilmaz, 6 ans, lors d’un match de football, alors que ni ses camarades allemands, ni ses camarades turcs ne veulent de lui dans leur équipe. Pour le consoler, sa cousine Canan lui raconte l’histoire de leur grand-père Hüseyin qui, à la fin des années 1960, a émigré en Allemagne avec femme et enfants pour y travailler. Le temps a passé et l’Almanya est devenu leur pays d’adoption. Mais le grand-père a acheté une maison en Anatolie et souhaite y emmener toute la famille en vacances. Commence alors un voyage plein de souvenirs, de disputes et de surprises... Ce film, sous la forme d’une comédie, pose au plus profond la question de l’identité "qui suis-je et d’où viens-je ?". Il joue avec malice des clichés sur les Allemands et les Turcs et revient par la petite histoire sur un moment marquant de l’histoire économique et sociale de l’Allemagne (le miracle économique des années 1960) qui a fait l’Allemagne d’aujourd’hui.

Yasemin Şamdereli

Née en 1973 à Dortmund (Rhénanie-du-Nord Westphalie), Yasemin Şamdereli entre après le lycée à l’École supérieure de la Télévision et du Cinéma de Munich (1993-2000). Son court-métrage de fin d’études, Kismet, reçoit le Short Tiger Award en 2000. Après d’autres courts-métrages et deux téléfilms, elle réalise en 2011 Almanya (Willkommen in Deutschland) – coécrit avec sa sœur Nesrin –, qui obtient le Lola d’or du meilleur scénario et le Lola d’argent du meilleur film au Prix du Cinéma allemand.


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COURS, LOLA, COURS (Lola rennt) Allemagne, 1998, 1h25, VO Réalisation et scénario : Tom Tykwer Photographie : Frank Griebe Interprètes : Franka Potente, Moritz Bleibtreu, Herbert Knaup, Nina Petri, Armin Rhode, Joachim Krol Distribution : ARP Sélection

Tom Tykwer

Né en 1965 à Wuppertal, Tom Tyker assure dès son adolescence la programmation d’une grande salle de Berlin et travaille comme lecteur de scénarios. Après deux courts-métrages, il réalise Maria la Maléfique (1993), puis Les Rêveurs (1997), remarqué dans des festivals. En 1998, c’est le succès et la reconnaissance mondiale avec Cours, Lola, cours. Il a écrit, réalisé et mis en musique depuis six autres films, parmi lesquels Heaven (2002), Le Parfum (2006), L’Enquête (2009) et Cloud Atlas (2012).

L

ola et Manni, 20 ans, s’aiment à la folie. Tout bascule quand Manni perd le sac contenant l’argent d’un trafic de diamants. Lola a 20 minutes pour trouver 100 000 marks et ainsi le sauver. Alors elle court à travers les rues de Berlin et court surtout contre les aiguilles des horloges qui, si une solution, n`importe laquelle, n’est trouvée, deviendront fatalement des couperets. Lola, c’est la jeunesse, la vitalité, une tornade rouge qui bouscule, crie, chamboule les existences et donne tout sans compter. Le rythme de la musique électronique qui monte crescendo, le montage serré et imaginatif, une action nonstop... le réalisateur fait tout pour ne laisser aucun répit au spectateur. Et c’est sans crier gare que celui-ci se retrouve devant un joli twist narratif, rendu uniquement possible par la force des sentiments qui unissent les personnages. On ressort de la vision de ce petit film haletant au scénario très ludique avec le sourire aux lèvres et le baume au cœur.


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EVERYONE ELSE (Alle Anderen) Allemagne, 2009, 2h, VO, Grand Prix du jury – Berlin 2009 Réalisation et scénario : Maren Ade Photographie : Bernhard Keller Interprètes : Birgit Minichmayr, Lars Eidinger, Hans-Jochen Wagner, Nicole Marischka, Atef Vogel, Mira Partecke Distribution : Why Not Productions

C

hris et Gitti passent des vacances en Sardaigne. Le couple semble avoir du mal à être totalement complice. Chris est architecte et attend les résultats d'un concours pour lequel il a déposé un projet. Il gagne peu de concours car, avec lui, c'est tout ou rien et il n'est pas question de faire le moindre compromis. Gitti, quant à elle, évolue dans un univers complètement différent puisqu'elle accompagne des groupes de musique produits par une importante maison de disques. Au supermarché, ils rencontrent Hans, un ami de Chris, et sa compagne, Sana. Ils se retrouvent tous le temps d'une soirée lors de laquelle Gitti apprend que Chris n'a pas gagné le concours qu'il pensait remporter... Le temps des vacances peut être une épreuve pour un couple. Coupé de son environnement quotidien, professionnel, le couple est contraint de vivre face à face, d'apprendre à s'entendre en continu et chacun doit prendre la mesure de l'autre. Le film met en scène cette situation avec beaucoup de finesse et de justesse, en évitant les effets dramatiques démonstratifs.

Maren Ade

Née en 1976 à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg), Maren Ade enseigne à l’Académie du Cinéma de Ludwigsbourg. Elle a étudié à l’École supérieure de la Télévision et du Cinéma de Munich, et a cofondé en 2000 la société de production Komplizen Film. Son film de fin d’études, Der Wald vor lauter Bäumen, a été primé à Sundance en 2005. Alle Anderen (Tous les autres), son second long métrage, a obtenu le Grand Prix du Jury de la 59e Berlinale et l’Ours d’argent de la meilleure actrice pour Birgit Minichmayr.


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FERIEN, CHRONIQUE D’UN ÉTÉ (Ferien) Allemagne, 2007, 1h35, VO Réalisation et scénario : Thomas Arslan Photographie : Michael Wiesweg Interprètes : Angela Winkler, Karoline Eichhorn, Uwe Bohm, Gudrun Ritter, Wiegand Witting, Anja Schneider Distribution : Les Acacias

Thomas Arslan

Né en 1962 à Brunswick (Basse-Saxe), Thomas Arslan a étudié pendant six ans la mise en scène à l’Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin. Il a réalisé plusieurs courtsmétrages, à partir de 1984, puis une trilogie sur la vie, à Berlin, d’immigrés d’origine turque : GeschwisterKardesler (1996), Dealer (1998) et Der schöne Tag (2001). Suivent quatre autres longs métrages : Aus der Ferne (2006, documentaire), Ferien, chronique d’un été (2007), Im Schatten (2010), et Gold (2013).

C

'est l'été. Anna vit depuis quelques années dans une maison isolée à la campagne, un refuge dont elle ne semble plus avoir besoin. Elle est entourée de Robert, son compagnon, et de Max, fils de ce dernier, qui voudrait partir. Laura, la fille d'Anna, arrive de Berlin avec son ami Paul et leurs deux enfants. Ce pourrait être des vacances insouciantes si Laura et Paul n'étaient pas en pleine rupture et si la mère d'Anna n'était pas tombée malade... Finalement, chaque membre de cette famille recomposée vit avec ses souffrances et Thomas Arslan décrit un univers éclaté sans avoir recours à des séquences démonstratives et sans caricatures. Il nous fait ressentir les malaises des uns et des autres et leurs tentatives pour retrouver un cap, une droiture, avec calme et élégance. L'ambiance estivale, à la campagne, n'y est pas pour rien et fonctionne comme un contrepoint aux sentiments intérieurs des personnages. Il est aussi de manière indirecte un portrait de plusieurs générations de femmes.


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GOLD Allemagne, 2013, 1h40, VO Réalisation et scénario : Thomas Arslan Photographie : Patrick Orth Musique : Dylan Carlson Interprètes : Nina Hoss, Marko Mandic, Peter Kurth, Uwe Bohm, Rosa Enskat, Lars Rudolph Distribution : Happiness Distribution

F

in du XIXe siècle, munis de leur titre de propriété, des immigrés allemands partent pour un périlleux voyage de plusieurs mois vers l’or du Klondike (Canada). Parmi eux, Emily Meyer, seule femme célibataire, intrigue ou inquiète beaucoup. L’espoir commun d’une vie meilleure est-il suffisant face à un passeur peu fiable, aux pièges d’une nature aussi belle que dangereuse, à la fatigue, à la peur et aux doutes qui deviennent autant d’obstacles à franchir ? Le réalisateur s’intéresse à la petite histoire dans la Grande. Il interroge sur ce qui peut pousser des hommes et des femmes à tout quitter, à risquer leur vie pour un avenir hypothétique qu’ils espèrent meilleur (question qui reste cruellement d’actualité). En cela, il est aidé par de solides seconds rôles et une Nina Hoss qui crève l’écran. Mais il sait aussi retrouver des accents westerniens quand la caméra magnifie des plaines dénudées, des montagnes arides ou des forêts insondables où seul l’Indien semble à sa place.


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GUERRIÈRE (Kriegerin) Allemagne, 2011, 1h40, VO Réalisation et scénario : David Wnendt Photographie : Jonas Schmager Musique : Johannes Repka Interprètes : Alina Levshin, Jella Haase, Sayed Ahmad Wasil Mrowat, Gerdy Zint, Lukas Steltner, Uwe Preuss Distribution : UFO Distribution

David Wnendt

Né en 1977 à Gelsenkirchen (Rhénanie-du-Nord Westphalie), David Wnendt a vécu à l’étranger avec des parents diplomates, puis à Bonn et à Berlin. Après un premier court-métrage réalisé à 18 ans, il a suivi les cours de l’École du Cinéma de Prague (FAMU), puis de l’Académie Konrad Wolf de Potsdam. Après Petites Lumières (2007), il a écrit et réalisé Guerrière (2011), puis adapté Zones humides, le best-seller sulfureux de Charlotte Roche, obtenant l’un des succès allemands en salles de l’année 2013.

M

arisa, jeune femme de 20 ans, est une skinhead. Elle et le gang néo-nazi dont elle fait partie cultivent un sentiment de racisme, de xénophobie, d’antisémitisme et de rejet de tout ce qui nuirait à la société allemande. Pourtant, lorsque débarquent dans sa vie un jeune Afghan et une adolescente rebelle de 14 ans, Marisa commence à remettre ses idéaux en question. Guerrière est le fruit d’une documentation minutieuse : son réalisateur David Wnendt a depuis ses 19 ans effectué un travail de recherche important sur le néo-nazisme, allant jusqu’à questionner des groupes de skinheads. Cela confère au long-métrage un aspect parfois documentaire qui n’est pas sans apporter un réalisme percutant. Guerrière propose une intrigue intelligente amenant à réfléchir sur la naissance du fanatisme, à travers un rythme effréné – où se succèdent les violences d’un univers underground voué à sa perte.


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HANNAH ARENDT Allemagne/France, 2012, 1h55, VO Réalisation : Margarethe von Trotta Scénario : Pamela Katz, Margarethe von Trotta Photographie : Caroline Champetier Musique : André Mergenthaler Interprètes : Barbara Sukowa, Axel Milberg, Janet McTeer, Julia Jentsch, Ulrich Noethen, Michael Degen Distribution : Sophie Dulac Distribution

H

annah Arendt est une philosophe juive allemande (Hanovre, 1906 – New York, 1975). En 1933, elle arrive en France. En 1940, elle est internée dans un camp, elle s’enfuit, passe au Portugal. En 1941, elle arrive à New York, travaille pour plusieurs journaux. En 1951, elle devient citoyenne des États-Unis. En 1960, pour le New York Times, elle couvre à Jérusalem le procès du responsable nazi Adolf Eichmann. En 1963, elle publie le rapport "Eichmann à Jérusalem". Le film essaie de montrer le cheminement de sa réflexion, mais "filmer la pensée en action est une gageure…". Le film est porté par la forte prestation de l’actrice Barbara Sukowa devant les étudiants. Sa thèse de "la banalité du Mal" et sa critique à l’égard du rôle des conseils juifs ont soulevé de très vives polémiques. Ce film a le mérite de permettre de revisiter le sujet à travers d’autres totalitarismes qui ont précédé ou suivi (le stalinisme, le maoïsme, les khmers rouges…) avec toujours la même quête : comprendre.

Margarethe von Trotta

Née en 1942 à Berlin, Margarethe von Trotta étudie d’abord les arts, puis la comédie (elle joue dans une trentaine de films). Elle coécrit les scénarios de plusieurs films de Volker Schlöndorff et ils réalisent ensemble L’Honneur perdu de Katharina Blum en 1975. Les Années de plomb (1981), le quatrième de ses quinze films, affirme son talent et des thématiques qu’on retrouvera notamment dans L’Amie (1983), Trois Sœurs (1988), Les Années du mur (1995), Rosenstrasse (2003) et Hannah Arendt (2012).


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HEAD ON (Gegen die Wand) Allemagne/Turquie, 2004, 2h05, VO, Interdit au moins de 12 ans Réalisation et scénario : Fatih Akin Photographie : Rainer Klausmann Musique : Klaus Maec Interprètes : Birol Ünel, Sibel Kekilli, Catrin Striebeck, Meltem Cumbul, Güven Kiraç, Ralph Misske Distribution : Diaphana

Fatih Akin

Né en 1973 à Hambourg, Fatih Akin est remarqué dès le lycée : il entre aux Beaux-arts, obtient des petits boulots sur des tournages, réalise deux courts-métrages primés. L’Engrenage, son premier long métrage, sort en 1998. Head On (2004), le cinquième, est Ours d’or à Berlin. Suivent le documentaire Crossing the Bridge - The Sound of Istanbul (2005), De l’autre côté (2007, prix du scénario à Cannes), Soul Kitchen (2009, Grand Prix du jury à Venise) et le documentaire Polluting Paradise (2012).

D

'un côté, Cahit, quadragénaire désœuvré, qui voit sa vie partir à la dérive entre alcool et soubresauts punk. De l'autre, Sibel, jolie jeune femme, également d'origine turque, qui étouffe auprès de sa famille très conservatrice. Lorsque les deux se croisent à l'hôpital après une tentative de suicide ratée, Sibel supplie Cahit de l'épouser pour s'extraire du carcan familial. D'abord réticent, il finit par accepter, à condition qu'ils soient seulement colocataires. Cahit et Sibel vont malgré tout finir par se rapprocher... Fatih Akin, l'un des cinéastes les plus doués du jeune cinéma allemand (De l'autre côté, Soul Kitchen), frappe un grand coup avec ce mélodrame écorché, récompensé d'un Ours d'or à Berlin en 2004. Au fil d'interludes musicaux qui aèrent le récit en plusieurs actes, les deux personnages, impulsifs, insoumis, délaissent peu à peu l'autodestruction pour la passion. De Hambourg à Istanbul, l'amour comme le sang y jaillissent chaque fois en étincelles de vie.


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SOUL KITCHEN Allemagne, 2009, 1h40, VO Réalisation : Fatih Akin Scénario : Adam Bousdoukos, Fatih Akin Photographie : Rainer Klausmann Interprètes : Adam Bousdoukos, Moritz Bleibtreu, Birol Ünel, Pheline Roggan, Anna Bederke, Lucas Gregorowicz Distribution : Pyramide

Z

inos, jeune restaurateur à Hambourg, traverse une mauvaise passe. Sa petite amie Nadine part s’installer à Shanghai et son restaurant, le Soul Kitchen, ne marche pas comme il voudrait. En plus, il a des problèmes de dos et à cela s’ajoute la sortie de prison de son frère mêlé à des affaires pas tout à fait nettes. Partant de cette situation à nœuds, Fatih Akin construit une comédie savoureuse, rythmée de musiques soul où les personnages sont plus tendres et fous les uns que les autres, si l’on excepte bien évidemment les quelques vilains qui donnent du fil à retordre à Zinos... On retrouve son amour de la musique et du vivre ensemble. Il montre sa ville de Hambourg comme personne, une ville en mouvement aux multiples accents, bouillonnante de vie et chaleureuse même si, comme partout, les choses changent, notamment à cause de la spéculation immobilière dénoncée ici. Un film drôle dont la seule prétention est de nous donner du plaisir en compagnie de quelques Hambourgeois en prise avec la vie.


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HEIMAT I – CHRONIQUE D’UN RÊVE (Die andere Heimat - Chronik einer Sehnsucht (Teil 1)) Allemagne, 2013, 1h50, VO Réalisation : Edgar Reitz Scénario : Gert Heidenreich, Edgar Reitz Photographie : Gernot Roll Musique : Michael Riessler Interprètes : Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt, Marita Breuer, Rüdiger Kriese, Philine Lembeck Distribution : Les Films du Losange

Edgar Reitz

Né en 1932 à Morbach (Rhénanie-Palatinat), Edgar Reitz étudie le théâtre et l’histoire de l’art et commence à réaliser dès 1953. Avec le groupe d’Oberhausen, il proclame en 1962 la "mort du cinéma de papa" et crée en 1963, avec le cinéaste Alexander Kluge, l’Institut du Cinéma d’Ulm. Primé à la Mostra de Venise en 1967 pour Mahlzeiten (La Luxure), il ne rencontre pourtant le succès qu’à partir de 1984, avec la monumentale série Heimat. À 81 ans, il enseigne encore à l’Université de Karlsruhe.

M

ilieu du XIXe siècle. Dans le petit village de Schabbach, la vie est devenue très dure pour les paysans. La pauvreté, la famine et les maladies rendent tout espoir d'une vie meilleure improbable. Jakob Simon, un jeune homme qui n'entend pas baisser les bras malgré la situation, rêve d'ailleurs. Il lit tous les livres qui lui tombent sous la main, se cultive de tous les récits, apprend d'autres langues. Il veut partir au Brésil. Cela l'amène à vivre en marge de cette petite communauté. Mais ses plans sont bouleversés lorsque son frère Gustav rentre du service militaire et qu'il tombe amoureux de Jettchen... Après Heimat 1 – une chronique allemande (1919-1982), Heimat 2 – chronique d'une jeunesse (1960-1970) et Heimat 3 – chronique d'un tournant de l'époque (19892000), Edgar Reitz, toujours via l'histoire de la famille Simon, nous entraîne au milieu du XIXe siècle et raconte la grande Histoire par la petite, celle du village de Schabbach, avec au centre de ce véritable roman le personnage emblématique de Jakob qui dit autant les aspirations de la jeunesse que celle d'un peuple sous le joug des puissants. Magnifique.


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HEIMAT II – L’EXODE (Die andere Heimat - Chronik einer Sehnsucht (Teil 2)) Allemagne, 2013, 2h10, VO Réalisation : Edgar Reitz Scénario : Gert Heidenreich, Edgar Reitz Photographie : Gernot Roll Musique : Michael Riessler Interprètes : Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt, Marita Breuer, Rüdiger Kriese, Philine Lembeck Distribution : Les Films du Losange

S

uite de la vie quotidienne des habitants de Schabbach, un petit village du Hunsrück, en Rhénanie. La situation économique en Allemagne est catastrophique et vient frapper durement la famille Simon. Au loin, de longues colonnes de charrettes sillonnent les routes vers les ports en vue de s'embarquer pour l'Amérique du Sud et les promesses d'un nouvel Eldorado. Jakob Simon rêve de rejoindre celles et ceux qui partent... Suite et fin de ce nouvel acte de la série des Heimat de Edgar Reitz. Ce film est inséparable du premier car Heimat I – Chronique d'un rêve nous laisse avec un Jakob désemparé face aux événements qui viennent contrecarrer ses plans. Mais la déception de voir Jettchen préférer les bras de son frère Gustav aux siens ravive son désir de départ.


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HELL Allemagne/Suisse, 2011, 1h30, VO. Réalisation : Tim Fehlbaum Scénario : Thomas Wöbke, Oliver Kahl, Tim Fehlbaum Photographie : Markus Förderer Musique : Lorenz Dangel Interprètes : Hannah Herzsprung, Stipe Erceg, Angela Winkler, Lars Eidinger, Lisa Vicari, Ellen Schweiger Distribution : Equation Des images et des propos peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.

Tim Fehlbaum

Né en 1982 à Bâle (Suisse), Tim Fehlbaum a étudié de 2002 à 2009 à l’École supérieure de la Télévision et du Cinéma de Munich. Il a réalisé plusieurs courtsmétrages, dont Für Julian qui a reçu le Shocking Shorts Award de la chaîne 13th Street Universal en 2004. Il a également tourné des clips musicaux, notamment pour le groupe de hip hop Blumentopf. En 2011, il écrit et réalise son premier long métrage, Hell, sélectionné au Festival de Locarno et lauréat du Prix du jeune cinéma allemand à Munich.

D

epuis des années, le monde est victime d'une sécheresse qui a déjà décimé l'essentiel de ce qui vit sur terre. Il reste néanmoins quelques survivants. Disposant encore d'une voiture qui marche, deux femmes et un homme tentent de gagner les montagnes en espérant y trouver de l'eau. Suite à un arrêt dans une station service abandonnée, ils emmènent avec eux un homme qui survivait là. Alors qu'ils sont sur la route de la montagne, ils tombent dans un piège et sont peu à peu capturés... Hell est un film de science-fiction, mais aussi un thriller, qui met en scène une poignée de personnages qui luttent pour leur survie tout en conservant des valeurs dans un monde qui en est dorénavant dépourvu. Ils refusent d'être des proies tout autant qu'ils n'entendent pas devenir des prédateurs.


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L’AMOUR ET RIEN D’AUTRE (Über uns das All) Allemagne, 2011, 1h30, VO Réalisation et scénario : Jan Schomburg Photographie : Marc Comes Musique : Tobias Wagner Interprètes : Sandra Hüller, Georg Friedrich, Felix Knopp, Kathrin Wehlisch, Valerie Tscheplanowa Distribution : Sophie Dulac Distribution

P

aul a terminé sa thèse de médecine et est à la recherche d’un poste. Lorsqu’il apprend qu’il a été retenu pour un poste à Marseille, Martha, sa compagne, n’hésite pas à quitter son poste d’enseignante et à organiser le départ pour cette nouvelle vie en France. Paul part avec une semaine d’avance alors que Martha termine d’organiser le déménagement... Ce film de Jan Schomburg dresse le portrait de Martha qui doit faire face à un événement tragique complètement inattendu (et le réalisateur réussit à nous mettre dans la même posture) tant aucune ombre ne semble menacer l’histoire d’amour qu’elle vit avec Paul. C’est du moins ainsi qu’elle vit et perçoit les choses. Mais la force de ce film ne repose pas uniquement sur ce retournement dramatique mais aussi dans la manière dont Martha va tenter de faire face à cette situation nouvelle. Un scénario original pour un film au final fort surprenant.

Jan Schomburg

Né en 1976 à Aix-la-Chapelle (Rhénanie-du-Nord Westphalie), Jan Schomburg a étudié l’audiovisuel à Kassel et Cologne, le scénario à Munich et la mise en scène à Varsovie (Andrezj Wajda Master School of Film Directing). Il a réalisé à ce jour cinq courts-métrages, un téléfilm et deux longs métrages : Über uns das All (L’Amour et rien d’autre), sélectionné en 2011 à la Berlinale et primé à Valenciennes et Saint-Jeande-Luz pour l’interprétation féminine (Sandra Hüller), et Vergiss mein Ich en 2013.


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L’ÉTRANGE PETIT CHAT (Das merkwürdige Kätzchen) Allemagne, 2013, 1h10, VO Réalisation et scénario : Ramon Zürcher Photographie : Alexander Hasskerl Interprètes : Jenny Schily, Mia Kasalo, Anjorka Strechel, Luk Pfaff, Matthias Dittmer, Armin Marewski Distribution : Aramis Films

Ramon Zürcher

Né en 1982 à Aarberg (Suisse), Ramon Zürcher a étudié les arts visuels et la vidéo à la Haute École des Arts de Berne (HKB), puis s’est formé à la réalisation à l’Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin. L’Étrange petit chat, son premier long métrage, a été conçu dans le cadre d’un séminaire dispensé par le réalisateur hongrois Béla Tarr. Il a été sélectionné en 2013 à la Berlinale (Forum), à Cannes (ACID) et au Festival de Copenhague où il a obtenu le Grand Prix nouveau talent.

U

ne journée ordinaire... C'est le matin, le chat gratte à la porte de Simon qui dort encore alors que Clara prend son petit déjeuner dans la cuisine et qu'elle hurle dès que la machine à café se met en marche. Sa mère semble indifférente... Peu à peu, tout le monde se lève ou retourne se coucher, et la journée commence : Clara part avec son père faire des courses, l'oncle de Clara arrive pour réparer la machine à laver, Simon doit aller chercher sa grandmère, le chien essaye de jouer avec tout le monde ou regarde le chat ronronner... Ce premier et fort surprenant film de Ramon Zürcher raconte une journée ordinaire dont le moment le plus important semble le dîner du soir avec la grand-mère de Clara. L'essentiel de cette journée se passe dans la cuisine, un espace où tout le monde se retrouve ou se croise sous le nez de la mère de Clara, mais qui laisse à penser que personne ne se connaît vraiment, chacun vit dans son monde et il en est de même pour les animaux (le chat, le chien, le papillon, etc.) et les objets qui ont aussi leur mot à dire.


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L’ÉTRANGÈRE (Die Fremde) Allemagne, 2010, 2h, VO Réalisation et scénario : Feo Aladag Photographie : Judith Kaufmann Musique : Max Richter Interprètes : Sibel Kekilli, Settar Tanrıöğen, Derya Alabora, Florian Lukas, Tamer Yiğit, Serhad Can Distribution : Wild Bunch Distribution

U

may, l'héroïne, vit en Turquie. Dominée, battue par son mari, elle décide de fuir avec son fils et de rejoindre sa famille installée à Berlin. Elle n'est pas accueillie comme elle l'espérait : elle est mal considérée par cette famille ancrée dans les traditions. Le père lui dit : "La main qui frappe est aussi celle qui apaise". Elle devra à nouveau fuir pour essayer de vivre sa vie. L'Étrangère est un drame. Umay est une étrangère pour sa propre famille où les croyances sont aussi vivaces chez ces immigrés turcs allemands que dans son pays d'origine. Une famille composée de personnages écartelés entre l'amour de leur fille, leur sœur et celui de leur communauté. La réalisatrice ne donne pas de leçon, ne juge pas ; elle constate. Et pourtant on voit combien elle est déterminée à se battre pour le droit et l'émancipation des femmes. Un portrait de femme porté par une actrice inoubliable. L'Étrangère est un film poignant, émouvant, bouleversant. Une réussite.

Feo Aladag

Née en 1972 à Vienne (Autriche), Feo Aladag a étudié le journalisme et la philosophie. Formée à l’Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin, elle a écrit plusieurs scénarios et réalisé des clips. Elle est aussi actrice, principalement dans des séries et des téléfilms. L’Étrangère, son premier long métrage, a reçu le Prix du meilleur film au Festival de Tribeca à New York, un Prix d’interprétation collectif à Marrakech (2010) et le Prix du public à Angers (Premiers plans 2011).


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L’INCROYABLE ÉQUIPE (Der ganz große Traum) Allemagne, 2011, 1h50, VF Réalisation : Sebastian Grobler Scénario : Johanna Stuttmann, Philipp Roth, Raoul B. Reinert, Sebastian Grobler Photographie : Martin Langer Musique : Ingo Frenzel Interprètes : Daniel Brühl, Burghart Klaußner, Kathrin von Steinburg, Justus von Dohnanyi, Axel Prahl, Jürgen Tonkel Distribution : Equation

Sebastian Grobler

Sebastian Grobler est né à Hambourg en 1968. Après des études universitaires, il a été assistant de Caroline Link sur Au-delà du silence (1996, avec Sylvie Testud et Emmanuelle Laborit). Il a étudié à l’Académie du Cinéma du Bade-Wurtemberg à Ludwigsbourg. Son moyen métrage de fin d'études remporte en 2003 le Prix de la mise en scène au Studio Hamburg Nachwuchspreis. Il assure la direction de plusieurs épisodes de séries télévisées et réalise en 2011 Der ganz große Traum (L'Incroyable équipe).

F

in du XIXe siècle. Konrad Koch revient d'Oxford, en Angleterre, pour enseigner l'anglais dans un lycée prestigieux de Brunswick. Au sein de ce lycée, deux tendances s'affrontent : celle, minoritaire, qui entend s'ouvrir sur le monde, et celle, majoritaire, qui ne croit qu'aux valeurs militaires. Il en est de même des élèves et Konrad Koch a bien du mal à lutter contre les préjugés à l'égard de l'Angleterre et des Anglais. De plus, Hartung, délégué de classe, et son père, qui préside le Conseil du lycée, sont bien décidés à faire exclure ce nouvel enseignant aux méthodes peu orthodoxes. En effet, ce dernier, afin de tenter de convaincre les élèves des valeurs de l'Angleterre décide de leur enseigner le football, un sport complètement inconnu en Allemagne. Petit à petit les élèves sont conquis, mais tout va être mis en œuvre pour empêcher ce projet inédit... Inspiré librement de faits réels, le film raconte comment le football est né en Allemagne. Mais c'est aussi un film qui, avec humour, s'en prend aux valeurs très rigides de l'Allemagne de l'époque. Le tout servi avec brio par l'acteur Daniel Brühl (Good Bye Lenin!).


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L’IRRÉPARABLE (Schuld sind immer die anderen) Allemagne, 2013, 1h35, VO Réalisation : Lars-Gunnar Lotz Scénario : Anna Maria Praßler Photographie : Jan Prahl Musique : Sea + Air Interprètes : Edin Hasanovic, Julia Brendler, Marc Ben Puch, Pit Bukowski, Natalia Rudziewicz, Aram Arami Source : FFL Film-und Fernseh-Labor

A

lors qu'elle est arrêtée à un feu rouge, une femme est violemment agressée par deux hommes masqués qui la menacent et l'obligent à retirer de l'argent à un distributeur. Ils s'enfuient avec la voiture après l'avoir battue... Niklas s'occupe d'un programme de réinsertion pour de jeunes délinquants. Il propose à Ben, en prison depuis peu, d'y participer. C'est ainsi que Ben rejoint Waldhaus, une propriété isolée où vivent déjà six autres jeunes. Peu à peu, Ben, dont la colère semble inépuisable, s'intègre à ce nouvel environnement, mais lorsqu'il reconnaît en la femme de Niklas celle qu'il a agressée et battue, tout redevient instable... L'Irréparable est un film fort émotionnellement. Un homme se retrouve face à sa victime au moment même où il tente de venir à bout de sa colère et d'en finir avec un passé de délinquant violent. Et tout l'enjeu du film repose sur sa capacité à surmonter cette épreuve déterminante. Servi par des acteurs remarquables et des tensions mises en scène sans concession, ce premier long métrage touche en chacun de nous quelque chose de profond.

Lars-Gunnar Lotz

Né en 1982 à Bad Ischl, en Autriche, Lars-Gunnar Lotz a grandi en Rhénanie. Il a étudié aux Beaux-arts de Kassel, à l’Académie du Cinéma du Bade-Wurtemberg et à la Fémis, dans le cadre d'un programme d'échanges. Après Lisanne (courtmétrage, 2005), Für Miriam (2009) et Das Leben ist eine Reise (documentaire, 2010), il réalise son film de fin d'études et premier long métrage de fiction, Schuld sind immer die anderen (L'Irréparable, 2013), Prix de la mise en scène au Studio Hamburg Nachwuchspreis.


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L’UN CONTRE L’AUTRE (Gegenüber) Allemagne, 2007, 1h40, VO Réalisation : Jan Bonny Scénario : Jan Bonny, Christina Ebelt Photographie : Bernhard Keller Interprètes : Victoria Trauttmansdorff, Wotan Wilke Möhring, Matthias Brandt, Anna Brass, Susanne Bormann, Pablo Ben-Yakov, Jochen Striebeck, Maria Körber Distribution : Haut et Court

Jan Bonny

Né en 1979 à Düsseldorf (Rhénanie-du-Nord Westphalie), Jan Bonny a vécu et travaillé aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Allemagne. Il a étudié de 2000 à 2006 à l’Académie des Arts et Médias de Cologne (KHM), écrit et réalisé en 2004 le court-métrage 2nd and A, et tourné de nombreux spots publicitaires. Son film de fin d’études, Gegenüber (L’un contre l’autre), étonnant de maîtrise, a été sélectionné en 2007 pour la 57e Berlinale et pour la Quinzaine des réalisateurs du 60e Festival de Cannes.

G

eorg est un policier dévoué, très apprécié par ses collègues. Il est aussi admiré pour l'harmonie apparente du couple qu'il forme depuis 20 ans avec Anne. Derrière ce vernis social, la réalité est malheureusement moins enviable. Anne est rongée par une insondable frustration affective, tandis que Georg semble écrasé à la fois par son mariage et par sa possible promotion à venir. Le mal-être de l’un et de l’autre les conduit de petits mensonges en humiliations et violences chroniques. Depuis quelques années déjà, ils en ont pris l’habitude : elle frappe, il encaisse. Avec une grande subtilité, sans simplisme ni pathos, le réalisateur Jan Bonny nous fait entrer au cœur d’un drame conjugal singulier, et nous révèle les sinuosités de deux souffrances psychoaffectives contraires et complémentaires. Étonnamment, ce premier film d’une grande maturité n’accable pas le spectateur, mais le percute et stimule son intelligence de l’autre. Un film puissant et juste.


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LA GRÂCE (Gnade) Allemagne/Norvège, 2012, 2h15, VO Réalisation : Matthias Glasner Scénario : Kim Fupz Aakeson Photographie : Jakub Bejnarowicz Musique : Homesweethome Interprètes : Jürgen Vogel, Birgit Minichmayr, Henry Stange, Ane Dahl Torp, Maria Bock, Stig Henrik Hoff, Iren Reppen Distribution : Jour2Fête

M

aria, Niels et leur fils Markus se sont installés depuis peu dans une région côtière de la Norvège. Une région où les étendues de neige à perte de vue sont l’horizon de journées entières sans soleil, de nuits pouvant durer plusieurs mois. Alors que le couple et la famille semblent désunis, incapables de communiquer, un accident tragique va servir de catharsis et creuser un chemin à tâtons vers la lumière… On entre dans le film par un long plan qui survole ces littoraux dentelés, glacés, cadre d’un hiver qui tourne au ralenti, dans une nuit perpétuelle. Le réalisateur ne dissocie jamais les émois intérieurs de ces paysages hypnotiques, saisis par une photographie sublime. Car le récit, à l’unisson d’un théâtre engourdi, a l’intelligence rare de se déployer sans à-coups, prenant le temps d’offrir du temps à chaque scène, chaque personnage. Leur juste intensité peut y éclore naturellement, tour à tour sereine ou inquiète. Un très beau film sur le pardon et l’apaisement.

Matthias Glasner

Né en 1965 à Hambourg, Matthias Glasner est réalisateur, scénariste, producteur, acteur et musicien. En 1996, il crée, avec son ami l’acteur Jürgen Vogel, la société Schwarzweiß Filmproduktion. Il a réalisé de nombreux téléfilms et des épisodes de séries télévisées (par exemple pour Tatort et Berlin, brigade criminelle). La Grâce (Gnade), sélectionné à la 62e Berlinale, est son sixième long métrage, après notamment Sexy Sadie (1996), Le Libre arbitre (Der freie Wille, 2006) et This is Love (2009).


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LE BRAQUEUR – LA DERNIÈRE COURSE (Der Räuber) Allemagne/Autriche, 2010, 1h30, VO Réalisation : Benjamin Heisenberg Scénario : Benjamin Heisenberg, Martin Prinz, d’après son roman Photographie : Reinhold Vorschneider Musique : Lorenz Dangel Interprètes : Andreas Lust, Markus Schleinzer, Roman Kettner, Hannelore Klauber-Laursen, Tabea Werich, Nina Steiner, Wolfgang Kissel Distribution : ASC Distribution

Benjamin Heisenberg

Né en 1974 à Tübingen (Bade-Wurtemberg), Benjamin Heisenberg a étudié les arts plastiques et exposé des vidéos d’art avant de réaliser un premier court-métrage narratif. À l'École supérieure de la Télévision et du Cinéma de Munich, il rencontre Christoph Hochhäusler avec qui il crée la revue Revolver et écrit le scénario du Bois Lacté (2003). Il écrit et réalise en 2005 son premier film Schläfer (Prix spécial du jury au Festival Premiers Plans d’Angers) et en 2010 Le Braqueur - La dernière course.

À

sa sortie de prison, Johann Rettenberger n'a qu'une idée en tête, la même que celle qui lui a permis d'endurer la prison : courir. En effet, en prison, il n'a cessé de s'entraîner à la course, mesurant avec beaucoup de précision ses performances. À sa sortie, il reprend son entraînement avec d'autant plus d'efforts qu'il semble décidé à se réinsérer en gagnant des courses importantes. Son agent de probation qui l'a aidé en prison continue de le faire à l'extérieur tout en étant un peu dubitatif quant à la sincérité de Johann Rettenberger, surtout que de nouveaux braquages très audacieux ont lieu... Le Braqueur de Benjamin Heisenberg est une découverte. Le film dresse le portrait d'un personnage hors du commun qui mène de front deux "passions" : la course et le braquage de banques. Mais, de manière plus forte encore, il est obsédé par tous les indicateurs liés à ses performances. Ces derniers sont les preuves qu'il vit pleinement. Le Braqueur est un film haletant et vif.


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LES SŒURS VAMPIRES (Die Vampirschwestern) Allemagne, 2012, 1h40, VO Réalisation : Wolfgang Groos Scénario : Ursula Gruber d'après l'œuvre de Franziska Gehm Photographie : Bernhard Jasper Interprètes : Marta Martin, Laura Roge, Michael Kessler, Christiane Paul, Stipe Erceg, Hans-Peter Deppe Distribution : Equation

D

akaria et Silvana sont les fruits de l'union d'un vampire et d'une humaine. Elles sont donc à moitié vampires. Toute la famille quitte la Transylvanie pour s'installer dans une petite ville allemande où il s'agit de ne pas se faire remarquer, d'aller à l'école et de se faire de nouveaux amis. La situation est d'autant plus compliquée que Dakaria n'entend pas renoncer à ses pouvoirs pour devenir une petite fille comme les autres... Drôle et amusant, Les Sœurs vampires est un film d'aventures qui regarde autant du côté de Harry Potter que du côté de Twilight. Mais le film, avec légèreté, met aussi en scène la quête d'identité de deux adolescentes qui débarquent dans un univers qui n'est pas tout à fait le leur.

Wolfgang Groos

Né en 1968 à Kassel (Hesse), Wolfgang Groos est diplômé en production de l'Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin. Après avoir été assistantréalisateur, il a tourné de nombreux épisodes de séries télévisées destinées au jeune public et aux adolescents Rennschwein Rudi Rüssel, Freunde für immer (Amis pour toujours) - puis, pour le cinéma : Hangtime (2009), Crocodiles, amis pour la vie (2011), Les Sœurs vampires (2012) et Systemfehler : wenn Inge tanzt (Quand Inge danse, 2013).


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LES VIVANTS (Die Lebenden) Pologne/Autriche/Allemagne, 2012, 1h45, VO Réalisation et scénario : Barbara Albert Photographie : Bogumil Godfrejow Musique : Lorenz Dangel Interprètes : Anna Fischer, Emily Cox, Winfried Glatzeder, Daniela Sea, August Zirner, Wanja Mues Distribution : Bodega Films

Barbara Albert

Née en 1970 à Vienne (Autriche), Barbara Albert a étudié le cinéma à la Filmakademie de Vienne. Son premier long métrage, Nordrand (Banlieue Nord, 1999), a été le premier film autrichien sélectionné à Venise. Elle a cofondé la société de production Coop99 (The Edukators, Le Cauchemar de Darwin, Sarajevo mon amour, Women Without Men, Lourdes...). Elle a écrit et réalisé State of the Nation : Austria in Six Chapters (2002), Böse Zellen (Free Radicals) (2003), Fallen (2006), et Les Vivants (2012).

S

ita est étudiante à Berlin et y mène une vie bien remplie... À l'approche de son 95e anniversaire, son grand-père est hospitalisé. Elle rentre alors à Vienne et se met à s'intéresser à l'histoire familiale car différents indices, dont une photographie de son grand-père en officier SS, lui laissent à penser qu'on lui cache quelque chose et elle veut savoir. Elle part alors sur les traces de ce passé et, faute d'obtenir des réponses de ses proches, elle mène sa propre enquête. Cela la conduit en Pologne, à Varsovie et Auschwitz, mais aussi en Transylvanie d'où sa famille est originaire. Ce film de Barbara Albert n'est pas véritablement un film de plus sur la nécessité du devoir de mémoire, mais bien plus une réflexion sur un secret de famille et ce que cela signifie aujourd'hui pour une jeune femme de 25 ans d'apprendre et donc de devoir vivre avec une histoire familiale liée à un des pires moments du XXe siècle.


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LORE Allemagne/Angleterre/Australie, 2012, 1h50, VO Réalisation et scénario : Cate Shortland d'après l'œuvre de Rachel Seiffert Photographie : Adam Arkapaw Musique : Max Richter Interprètes : Saskia Rosendahl, Kai Malina, Ursina Lardi, Hans-Jochen Wagner, Nele Trebs, Sven Pippig Distribution : Haut et court

F

ille d'un haut dignitaire nazi, Lore, jeune adolescente, se retrouve en 1945 sur les routes de l'Allemagne en plein effondrement. Ses parents ont disparu, son Führer est mort. Les héros d'hier sont devenus les proscrits d'aujourd'hui. Son seul espoir est d'emmener ses frères et sœurs jusqu'à un asile improbable : la maison que sa grand-mère occupe peut-être encore, très loin au-delà des forêts et des frontières. Au milieu de ce chaos, leur chemin croise celui de Thomas, un jeune rescapé juif. Pour survivre, Lore n'a d'autre choix que de faire confiance à celui que l'on a toujours désigné comme son ennemi. Lore est un film poignant au sujet original subtilement traité et magnifiquement interprété par Saskia Rosendahl. L'attention portée à la lumière et à la photographie par Cate Shortland fait ressortir le contraste entre la dramaturgie de l'événement et la beauté d'une nature sauvage. Lore met en lumière le plus beau spectacle qui soit : l'éveil à soimême d'une conscience.

Cate Shortland

Née en 1968 à Temora (Australie), Cate Shortland est diplômée de l’École australienne du Cinéma, de la Télévision et de la Radio de Sidney. Après quatre courts-métrages, elle a réalisé pendant trois ans des épisodes de la série Nos vies secrètes. Elle écrit et réalise en 2004 son premier long métrage, Le Saut périlleux (sélectionné à Un Certain Regard), puis Lore (2012), Prix du public à Locarno, adapté de La Chambre noire de la romancière britannique d’origine germanoaustralienne Rachel Seiffert.


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MARSEILLE Allemagne, 2003, 1h35, VO Réalisation et scénario : Angela Schanelec d’après l’œuvre de Michael Weber Photographie : Reinhold Vorschneider Interprètes : Maren Eggert, Alexis Loret, Marie-Lou Sellem, Devid Striesow, Louis Schanelec, Emily Atef Distribution : ASC Distribution

Angela Schanelec

Née en 1962 à Aalen (Bade-Wurtemberg), Angela Shanelec a suivi à Francfort une formation d’actrice, métier qu’elle a pratiqué au théâtre, de 1984 à 1991, puis au cinéma (elle joue dans quatre de ses films). Après l’Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin, elle a écrit et réalisé six longs métrages : Das Glück meiner Schwester (1995), Des places dans les villes (1997), Mein langsames Leben (2001), Marseille (2003, Cannes - Un Certain Regard), Nachmittag (2007), et Orly (2010).

S

ophie arrive à Marseille. Elle a fait un échange d’appartement avec une étudiante. Elle part à la découverte de cette ville qu’elle ne connaît pas et la photographie. Entre errance et insouciance, elle vit un autre moment de sa vie et est heureuse. De retour à Berlin, elle retrouve tout ce qu’elle y avait laissé, dont l’amour qu’elle éprouve envers Ivan, le mari de sa meilleure amie Hanna. Pourtant, rien n’est pareil tant l’expérience vécue à Marseille contamine le présent... Dans ce film, Marseille fait figure de parenthèse. Il y a un avant et il y aura un après que la réalisatrice nous laisse imaginer. Mais Marseille est l’espoir d’une autre vie ou plutôt d’une vie différente, que l’on peut recommencer. Ce qui n’est pas le cas de Berlin, qui est même tout le contraire. Le film d’Angela Schanelec explique peu et nous laisse pour l’essentiel avec des sensations. Pour autant, quelque chose d’inexplicable fait qu’il nous est possible de recomposer le film, d’en faire quelque chose de familier. C’est tout le talent de la réalisatrice.


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MONTAG (Montag kommen die Fenster) Allemagne, 2006, 1h30, VO Réalisation et scénario : Ulrich Köhler Photographie : Patrick Orth Musique : Pierre Brandt Interprètes : Isabelle Menke, HansJochen Wagner, Ursula Renecke, Amber Bongard, Trystan Wyn Puetter, Elisa Seydel Distribution : ASC Distribution

N

ina, médecin, son mari Frieder et leur petite fille Charlotte ont déménagé de Berlin à Kassel où ils rénovent une vieille maison. C'est un nouveau départ. Pourtant, un jour, sans raison apparente et sans laisser un mot, Nina quitte tout et tout le monde... Commence alors un temps d'errance sur les routes, un bref séjour chez son frère et une question : où aller ? Le film d'Ulrich Köhler met en scène un moment particulier, un moment de transition, une ultime tentative pour échapper à ce qui semble un parcours tout tracé (la maison où on va s'installer pour longtemps) ou pour se donner le temps de faire marche arrière et d'envisager autre chose, mais aussi pour échapper à une certaine banalité de la vie. Un film existentiel, un acte de résistance face à l'inéluctable, une tentative pour se dire qu'on reste libre.

Ulrich Köhler

Né en 1969 à Marbourg (Hesse), Ulrich Köhler a étudié les beaux-arts (notamment à Quimper, de 1989 à 1991), la philosophie, puis la communication audiovisuelle à l’École des beaux-arts de Hambourg jusqu’en 1998. Il vit à Berlin. Il a réalisé cinq courtsmétrages, parfois proches de l’art vidéo, et trois longs métrages à ce jour : Bungalow (2002, Alexandre d’argent au Festival de Thessalonique), Montag (2006) et La Maladie du sommeil (2011), Ours d’argent du meilleur réalisateur à la 61e Berlinale.


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NE M’OUBLIE PAS (Vergiss mein nicht) Allemagne, 2012, 1h30, VO Réalisation et scénario : David Sieveking Photographie : Adrian Stähli Musique : Jessica de Rooij Interprètes : Gretel Sieveking, Malte Sieveking, Margarete Sieveking, David Sieveking Distribution : Dissidenz Films

David Sieveking

Né en 1977 à Friedberg (Hesse), David Sieveking a étudié la réalisation, de 2000 à 2007, à l’Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin. Après plusieurs courts-métrages (dont un sélectionné à Cannes en 2003), il a réalisé trois longs métrages documentaires : Senegallemand en 2007, David Wants to Fly en 2010 (avec notamment un certain David Lynch) et Ne m’oublie pas, primé en 2012 aux festivals de Locarno (Prix de la Semaine de la Critique) et de Leipzig (Prix du GoetheInstitut).

D

ans ce documentaire intime et touchant, David Sieveking filme sa mère, Gretel, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il nous montre le quotidien de cette maladie avec tendresse sans jamais tenter d'entraîner le spectateur dans l'apitoiement ou la tristesse. C'est un documentaire qui parle de la famille, de l'amour, de la vie. En quête des souvenirs qui disparaissent peu à peu de la mémoire de Gretel, David retrace l'histoire de sa mère, cette femme extraordinaire qui nous séduit dès les premières minutes, du couple insolite qu'elle et son mari, Malte, forment depuis plusieurs décennies et des différents combats menés tout au long de leur vie. On découvre au fil des images et des témoignages une personnalité complexe et attachante. Ce documentaire est un hommage à Gretel, à la vie de cette femme qui garde, même dans la maladie, une personnalité hors du commun.


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OH BOY Allemagne, 2012, 1h30, VO Réalisation et scénario : Jan Ole Gerster Photographie : Philipp Kirsamer Musique : The Major Minors, Cherilyn MacNeil Interprètes : Tom Schilling, Friederike Kempter, Marc Hosemann, Katharina Schüttler, Justus von Dohnanyi, Andreas Schröders Distribution : Diaphana

C

e titre énigmatique nous invite à suivre Niko (un "boy" berlinois) toute une journée, à déambuler avec lui et à l'accompagner dans son errance. La journée débute mal : sa copine le quitte sans lui faire son café, et lors d'un rendez-vous pour un retrait de permis, un psychologue le déclare "émotionnellement instable" ! Le désir d'un café l'entraîne vers un bar, puis un autre où il retrouve un ami et une ex-copine du lycée. Différentes rencontres vont ainsi émailler cette journée, chacune l'amenant à écouter les autres, à se poser des questions sur lui, sur son pays et son histoire. Oh Boy n'est pas seulement le road-movie d'un étudiant glandeur et désenchanté, mais aussi le portrait d'une génération qui doit vivre avec le passé, un film qui fait réfléchir, qui touche à l'universel. Oh Boy, un premier film parfois empreint de gravité, d'une certaine mélancolie, mais plein de charme, d'ironie et d'humour. Un film original, détonant, d'un très beau noir et blanc, avec une musique jazzy qui nous envahit.

Jan Ole Gerster

Né en 1978 à Hagen (Rhénanie-du-Nord Westphalie), Jan Ole Gerster a été assistant sur Good Bye, Lenin! avant d’entrer à l’Académie allemande du Cinéma et de la Télévision de Berlin. Son film de fin d’études, Oh Boy, déjà prix du meilleur scénario du Nouveau Cinéma Allemand au Festival de Munich, a reçu six récompenses en 2013 au Prix du cinéma allemand, l’équivalent des Césars : meilleur film (Lola d’or) et prix des meilleurs scénario, réalisateur, acteur, second rôle masculin et musique !


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PINGPONG Allemagne, 2006, 1h30, VO Réalisation : Matthias Luthardt Scénario : Meike Hauck, Matthias Luthardt Photographie : Christian Marohl Musique : Matthias Petsche Interprètes : Sebastian Urzendowsky, Marion Mitterhammer, Clemens Berg, Falk Rockstroh Distribution : Les Acacias

Matthias Luthardt

Né en 1972 à Leyde (PaysBas), Matthias Luthardt envisage d’abord une carrière de musicien, mais s’oriente vers des études de littérature qu’il poursuit à Tübingen, puis à Lyon où il découvre le cinéma et fréquente assidûment l’Institut Lumière. Après un mémoire sur Krzysztof Kieślowski, il s’inscrit en réalisation à l'Académie du Cinéma et de la Télévision de Potsdam et suit des cours à la Femis. Son premier long métrage, Pingpong, obtient en 2006 le prix SACD à la Semaine de la critique à Cannes.

P

aul, 16 ans, débarque un jour dans la famille de son oncle, de manière totalement impromptue. En plein deuil de son père récemment disparu, l'adolescent semble chercher un peu de quiétude dans ce foyer aux allures de maison du bonheur. Ses manières désinvoltes agacent Anna, la mère de famille, avant que celle-ci ne se laisse tenter par ses jeux de séduction... Avec ce premier film (et son unique jusqu'à présent), le réalisateur Matthias Luthardt se confronte ici à l'artifice des conventions sociales et familiales dans le cercle intime de la petite bourgeoisie. Comme dans le Théorème de Pasolini, l'arrivée d'un "étranger" dans la maison va troubler l'ordonnancement des choses et opérer comme révélateur de non-dits, qui craquent peu à peu sous le vernis de la bienséance. Ce huis-clos repose sur une brillante direction d'acteurs : chacun offre le jeu ambigu et nuancé que réclame un tel exercice afin de distiller le trouble. Le film ne cède d'ailleurs jamais à l'hystérie ou à la facilité et entretient sa sobriété comme la clé d'une tension décuplée, d'une cruauté latente, presque tapie jusqu'au dénouement.


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POUR TON ANNIVERSAIRE (Zum Geburtstag) Allemagne/France, 2013, 1h25, VO Réalisation et scénario : Denis Dercourt Photographie : Matteo Cocco Musique : Jérôme Lemonnier Interprètes : Mark Waschke, Marie Bäumer, Sylvester Groth, Sophie Rois, Johannes Zeiler, Saskia Rosendahl Distribution : Jour2Fête

D

ébut des années 80. Paul est secrètement amoureux d’Anna qui sort avec Georg. Ce dernier le sait et lorsqu'il apprend qu'il va devoir suivre son père et quitter la ville, il offre Anna à Paul à condition que ce dernier la lui rende telle qu'elle est aujourd'hui lorsqu'il reviendra. Paul, qui vient d'avoir 16 ans, accepte de signer un pacte avec Georg. Trente ans plus tard. Paul s'est marié avec Anna et ils ont deux enfants. Ils sont heureux, mais quand Georg réapparaît, Paul est persuadé que le pacte est toujours valable et que, même s'il n'en dit rien, Georg veut reprendre Anna... Pour ton anniversaire est construit comme un conte romantique : un jeune homme signe un pacte avec le diable pour obtenir ce qui lui tient le plus à cœur, mais le diable entend bien que le jeune homme remplisse sa part du marché. Cependant, Denis Dercourt déjoue les codes du genre et ne nous plonge pas dans une histoire qui pourrait relever du fantastique. Il se tient à la limite pour mieux révéler la tension et les peurs des personnages. Troublant.

Denis Dercourt

Né en 1964 à Paris, le réalisateur et scénariste Denis Dercourt est musicien de formation, licencié de philosophie et diplômé des Beaux-Arts. Pour ton anniversaire, récompensé par le Prix du public au Festival du cinéma allemand de Paris (octobre 2013), est son septième long métrage après notamment Lise et André (2000), La Tourneuse de pages (2006) et Demain dès l’aube (2008), ces deux derniers films ayant été sélectionnés à Cannes (Un Certain Regard).


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SEPTIÈME CIEL (Wolke 9) Allemagne, 2008, 1h40, VO Réalisation : Andreas Dresen Scénario : Jörg Hauschild, Cooky Ziesche, Laila Stieler, Andreas Dresen Photographie : Michael Hammon Interprètes : Ursula Werner, Horst Rehberg, Horst Westphal, Steffi Kühnert Distribution : ASC Distribution

Andreas Dresen

Né en 1963 à Gera (Thuringe, ex-RDA), Andreas Dresen a d’abord travaillé comme ingénieur du son au Théâtre de Schwerin, puis a suivi la formation du studio d’État de la RDA (DEFA) et de l’Académie Konrad Wolf de Potsdam. Il a réalisé depuis 1990 une dizaine de films et autant de téléfilms. Grill Point (2002) a remporté l’Ours d’argent à Berlin et le Lola du meilleur film au Prix du cinéma allemand. En 2011, Pour lui, film choc sur la maladie et la mort, obtient le prix Un Certain Regard à Cannes.

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e coup de foudre a frappé Inge : une attirance irrésistible pour Karl ! Oui, son mari souffrira, mais ce nouvel état est tellement merveilleux ! Quoi de plus banal ? À ceci près qu'Inge a plus de 60 ans et son amant en a 76... Pourtant le cinéaste nous impose sans concession ces corps flétris qui se donnent l'un à l'autre. C'est déroutant car, en tant que spectateurs, nous sommes plus familiers des corps jeunes et plastiquement flatteurs. Cette histoire est traitée avec évidence et simplicité. La nature est belle : que ce soit celle que contemplent souvent, depuis le train, Inge et Werner, son mari depuis 30 ans ; ou que ce soit celle qui accueille les nouveaux amants pour un aprèsmidi à la campagne ! Inge est devant un choix crucial à l'heure où il lui semble urgent de rajouter de la vie aux années tout en se refusant à vivre dans le mensonge. Septième ciel : un film frontal, sensible, qui montre au plus juste des vies ordinaires.


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SHAHADA Allemagne, 2009, 1h30, VO Réalisation : Burhan Qurbani Scénario : Ole Giec, Burhan Qurbani Photographie : Yoshi Heimrath Musique : Daniel Sus Interprètes : Maryam Zaree, Carlo Ljubek, Jeremias Acheampong, Sergej Moya, Vedat Erincin, Marija Skaricic Distribution : Memento Films

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rois histoires croisées à Berlin. Celle de Maryam, fille de l'imam du quartier, qui avorte d'un enfant non désiré et étouffe sa culpabilité dans une relecture radicale du Coran. Celle de Samir, déchiré entre sa foi dans l'Islam et son désir interdit pour Daniel. Et enfin celle d'Ismail, policier torturé, qui cherche sa rédemption auprès d'une jeune femme clandestine sur qui il a tiré quelques années auparavant. Ces trois destins ont en commun de raconter la difficulté pour trois jeunes Allemands, issus de l'immigration, de concilier confession musulmane et modes de vie occidentaux, attachement aux racines coraniques et bénéfices de la modernité. À l'instar de certains films de Fatih Akin, on retrouve ici des personnages complexes qui tentent de s'intégrer dans une Allemagne en pleine mutation, parfois hostile à leur égard. Assez sombre, baigné dans une belle photo aux teintes grises et ambiances nocturnes, ce premier film d'un tout jeune cinéaste étonne par sa maîtrise formelle et l'ambition narrative d'une œuvre chorale.

Burhan Qurbani

Né en 1980 à Erkelenz (Rhénanie-du-Nord Westphalie), un an après l’arrivée en Allemagne de ses parents réfugiés d’Afghanistan, Burhan Qurbani a étudié la mise en scène à l’Académie du Cinéma du Bade-Wurtemberg à Ludwigsbourg. Son film de fin d’études, Shahada (2009), réalisé après quatre courts-métrages remarqués, a été sélectionné et même nommé pour l’Ours d’or à la 60e Berlinale² et a remporté la Chistera du meilleur film au Festival international des jeunes réalisateurs de SaintJean-de-Luz.


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SOUS TOI, LA VILLE (Unter dir die Stadt) Allemagne/France, 2010, 1h50, VO Réalisation : Christoph Hochhäusler Scénario : Ulrich Peltzer, Christoph Hochhäusler Photographie : Tim Pannen Musique : Benedikt Schiefer Interprètes : Robert Hunger-Bühler, Nicolette Krebitz, Mark Waschke, Wolfgang Böck, Corinna Kirchhoff, Michael Abendroth Distribution : Bodega Films

Christoph Hochhäusler

Né en 1972 à Munich, Christoph Hochhäusler a étudié le cinéma à l'École supérieure de la Télévision et du Cinéma de Munich (HFF). Il a fondé en 1998, avec Benjamin Heisenberg et Sebastian Kutzli, la revue Revolver, conçue en partie sur le modèle des Cahiers du cinéma. Il a réalisé cinq films à ce jour : Le Bois lacté (2003), L’Imposteur (2005), Sous toi, la ville (remarqué en 2010 au Festival de Cannes, section Un Certain Regard), Une minute d’obscurité (2011) et Lichtjahre (Année-Lumière) (2014).

A

vec ce titre sibyllin, Christophe Hochhäusler attise notre curiosité et ne cesse de nous interroger bien après l’apparition du mot fin sur l’écran. Ce film est sorti en 2010, en pleine crise économique et alors que de nombreux cinéastes s’emparent du sujet. Là, nous sommes à Francfort, dans le quartier des affaires hérissé de hautes tours de verre et d’acier. Roland Rodes, banquier influent, est sur le point de prendre le contrôle d’une banque concurrente. L’enjeu du film n’est pas dans la description du fonctionnement du capitalisme financier, mais dans les conditions éventuelles de sa chute. Ce sera ici une passion insensée et fatale. Le banquier est attiré irrésistiblement par Svenja, la femme d’un de ses cadres. Cette histoire d’amour est le surgissement de l’humain dans ce monde fait de contrôle et de rigueur : rien ne les prédisposait à se rencontrer, si ce n’est les failles en chacun d’eux. L’écriture cinématographique est la force du film. Son esthétique, avec ses plans nets, le rythme lent, les paroles comptées, en dit long sur cet univers ouaté, coupé du réel et installe le trouble et le mystère jusqu’au dernier plan, au bord du fantastique.


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TORE TANZT (Rien de mal ne peut arriver) Allemagne, 2013, 1h50, VO Réalisation et scénario : Katrin Gebbe Photographie : Moritz Schultheiß Interprètes : Julius Feldmeier, Sascha Alexander Gersak, Swantje Kohlhof, Annika Kuhl, Daniel Michel, Laura Lo Zito Distribution : UFO Distribution Des images ou des propos peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.

H

ambourg. Tore fait partie des "Freaks Jésus", un groupe de jeunes punks chrétiens. Cependant lorsqu'il se rend compte que les membres du groupe sont loin d'être à la hauteur de leurs exigences religieuses, il s'enfuit. C'est ainsi que, sur un parking, il rencontre Benno qui décide de le prendre sous son aile et l'accueille chez lui. Mais cet homme est loin d'être un bon samaritain et Tore devient très vite le souffre-douleur de Benno. Pourtant, cette fois, Tore ne s'enfuit pas et ne se défend pas tant il est persuadé qu'il peut, par la force de conviction de son attitude stoïque, changer cet homme... Inspiré d'un fait divers, le film met en scène l'affrontement du bien et du mal ou plutôt la capacité du bien à venir à bout du mal. Cela pousse le personnage principal à tout subir et le bourreau à aller toujours plus loin pour donner tort à sa victime. Tore tanzt est un film violent et dérangeant, mais il est une manière d'interroger la relation entre une victime et son bourreau, ainsi qu’une tentative de rechercher les ressorts de la capacité au pire de chaque être humain.

Katrin Gebbe

Née en 1983, Katrin Gebbe a étudié les Beaux-arts et la communication visuelle à l’Académie des Arts Visuels d’Enschede, aux Pays-Bas, où elle a réalisé ses premiers courts-métrages et des films expérimentaux. Elle s’est spécialisée en mise en scène à Hambourg (à la Hamburg Media School). Après Sores & Sîrîn, son court-métrage de fin d’études, elle a écrit et réalisé Tore tanzt (Nothing Bad Can Happen), seul film allemand retenu au Festival de Cannes en 2013, dans la sélection Un Certain Regard.


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UN WEEK-END EN FAMILLE (Was bleibt) Allemagne, 2012, 1h30, VO Réalisation : Hans-Christian Schmid Scénario : Bernd Lange Photographie : Bogumil Godfrejow Interprètes : Lars Eidinger, Corinna Harfouch, Sebastian Zimmler, Ernst Stötzner, Picco von Groote, Egon Merten Distribution : Jour2Fête

Hans-Christian Schmid

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Né en 1965 à Altötting (Bavière), Hans-Christian Schmid étudie la réalisation de documentaires à la HFF de Munich (1985-1992), puis l’écriture de scénario à l’Université de Los Angeles (UCLA). Il vit et travaille à Berlin. Après deux documentaires, il réalise Nach Fünf im Urwald (1995), puis 23 (1998), Crazy (2000) et Au loin les lumières (prix Fipresci à Berlin en 2003). Après avoir créé sa maison de production, 23/5, il réalise Requiem (2006), La Révélation (2008) et Un Week-end en famille (2012).

Cette idée de scénario est assez formidable car, si, de manière assez classique, c'est un moyen de mettre au jour les difficultés des uns et des autres, des tensions endormies et donc de proposer un portrait de famille pas aussi réjouissant qu'il n'y paraît au premier abord, c'est surtout une manière de montrer comment tout un entourage se met à reconsidérer et reconstruire le réel face à quelqu'un qui, sans ses médicaments, va pouvoir le lire et le vivre comme eux.

itte vit avec son mari, Günther, éditeur, dans une belle maison dans les environs de Bonn. Elle a souhaité réunir tout le monde autour d'elle le temps d'un week-end. Marko, son fils, arrive seul avec son fils et continue de dissimuler à tous ses problèmes de couple. Son autre fils, Jakob, vit juste à côté. Il est dentiste, mais son cabinet se porte mal. De manière inattendue, Gitte annonce à tout le monde qu'elle renonce à suivre le traitement qu'elle prend depuis des années pour faire face à des problèmes psychologiques.


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WHOLETRAIN Allemagne, 2006, 1h25, VO Réalisation et scénario : Florian Gaag Photographie : Christian Rein Musique : Florian Gaag Interprètes : Mike Adler, Elyas M'Barek, Florian Renner, Jacob Matschenz, Alexander Held, Patrick von Blume Source : Cinéma Le Florival

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avid, Tino, Elyas et Achim sont quatre jeunes artistes qui errent chaque nuit dans la banlieue de Munich pour assouvir clandestinement leur passion du graff sur les métros de la ville. Mais un autre gang apparaît ; commence alors une bataille pour l’honneur et le style. Réussir à peindre un wholetrain (train entier), voilà l’objectif que se sont fixé David et sa bande… Mis à part Wild Style (Charlie Ahearn) et Style Wars (Tony Silver et Henry Chalfant), le graffiti a presque été ignoré par le cinéma. Florian Gaag nous entraîne dans les arcanes d’un mouvement qu’il connaît bien pour en avoir été lui-même un membre durant ses années munichoises. Financé d’un rien, Wholetrain est un premier film vif et esthétique qui met en avant un monde avec ses propres codes et logiques, d’impressionnantes œuvres de graffeurs de renommée internationale (Cemnoz, Neon, Won, Ciel et Pure) et rythmé d’une bande originale composée par le réalisateur et de grands noms de la scène hip hop (KRS One, Freddie Foxxx, O.C., Afu-Ra, Planet Asia, Grand Agent, Tame One, Akrobatik et El Da Sensei).

Florian Gaag

Né en 1971 à Waldsassen (Bavière), Florian Gaag a grandi à Munich où il fréquente le milieu des taggers. Après son bac, il fait divers stages dans les métiers du cinéma (son, lumière, prise de vues) avant de partir étudier à la Tisch School of the Arts de New York, où il reste six ans. De retour en Allemagne en 2000, il commence à travailler sur Wholetrain, tourné à Munich et Varsovie en 2004 et sorti en salles en 2006. Il a écrit et coproduit le film et participé à la composition de sa musique.



LE CINÉMA EXPÉRIMENTAL ALLEMAND CONTEMPORAIN


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Le cinéma expérimental allemand contemporain Carte blanche à l'association Mire

Mire Mire, association de promotion de cinéma expérimental et d’images en mouvement, développe son projet autour de la diffusion, de la mise à disposition d’un laboratoire de pratique cinématographique et de la mise en place d’actions culturelles en lien avec un territoire. Depuis 1993, Mire questionne les codes de l’image (règles esthétiques et économiques, modes de fabrication, de réalisation, de production, de diffusion, de circulation…) et propose une autre façon de voir et faire des images. Le Cinéma expérimental allemand contemporain "Donner une vue d’ensemble du cinéma allemand récent depuis la chute du mur de Berlin est évidemment un exercice très subjectif. Dans les 13 films choisis pour le programme, nous avons essayé de développer les thèmes qui nous semblent être récurrents et caractéristiques du film expérimental allemand. L’appartenance au collectif, le recours à l’histoire de cinéma, la place de soi et l’attention donnée à la texture de l’image sont des éléments qui ont parcouru les dernières décennies. Les cinéastes présentés ne sont pas tous nés en Allemagne mais y travaillent, ce qui reflète l’ouverture du pays après la chute du mur et renoue avec le côté dynamique et cosmopolite de l’Allemagne de l’avant-guerre. Cette mixité fait de la scène allemande du cinéma expérimental une des plus fertiles actuellement."

Programme (1h20) 2 CHINESISCHE ZEICHEN

de Thomas Feldman (1982/16 mm/couleur/son /2’30)

"Les films de Thomas Feldman ne sont représentés ni par l’imagination ni (moins) par le cours des événements. Jusqu’à la fin des films, leur vraie nature est le drame qui trouve un endroit aux frontières et aux bords de l’existence, dans lequel il va se concentrer et s’intensifier et c’est pour cela que c’est une image. L’action se passe moins dans les images qu’entre les images, dans la sphère étroite de l’obscurité, qui joint l’image avec l’image et d’où ils tirent leur mystère... Mouvements, rythmes, coupes : ces éléments donnent aux films de Feldman leur langage du corps, l’invocation de leur matérialité, leur érotisme. Tous les films sont marqués par l’imprévu : comme une douleur subite, comme un bonheur épanoui, comme la transgression des limites ou des barrières, comme l’explosion des couleurs." (S. Schädler)


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15 TAGE FIEBER

de Schmelzdahin (1989/Beta SP/couleur/son/15’)

Le Schmelzdahin Collectif (Jochen Lempert, Jürgen Reble et Jochen Müller) de Bonn était très actif dans la période 1983-1989. Leur approche irrévérencieuse au matériel de film reste toujours attrayante. Les films ont été enterrés, noyés ou accrochés dans un arbre pour permettre aux éléments de faire leur travail. Dans leur approche, ceci est un effet purifiant, en conséquence de quoi le film acquiert une nouvelle réalité qui remplace l’illusion originale. "Nous étions légèrement fiévreux lorsque nous avons commencé à travailler avec un procédé couleur particulier. Au développement, on a obtenu de merveilleuses tonalités de bleu et de jaune ainsi que des solarisations colorées. Ébahis, on a donc utilisé ce procédé pendant 15 jours. Puis la fièvre est retombée. À cette période, on écoutait la musique de Gilbert et Lewis et c’est pour cela qu’on en a mis un morceau sur la bandeson." (Jürgen Reble)

HOME STORIES

de Matthias Müller (1991/16 mm/couleur/son/6’)

Matthias Müller a été étudiant en art et littérature à l’université de Bielefeld et à la School of art de Brunswick. Il est considéré comme l’un des plus importants réalisateurs allemands. "Ses films riches en images, des collages aux raccords invisibles, mêlent des images personnelles à d’autres. Ses films varient entre poèmes d’amour et commentaires sarcastiques sur les stéréotypes sexuels hollywoodiens. Elle crie. Elle tombe dans le silence. L’attente de la terreur la terrasse. Mais ce à quoi elle fait face n’est rien de plus que le point de vue de l’observateur. Elle est observée. Des clichés du mélodrame produisent un drame de stéréotypes. Le montage brillant dévoile les mécanismes du voyeurisme dans ce film de Matthias Müller." (CRAC Languedoc-Roussillon)


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ONE PUSSY SHOW

de Anja Czioska (1998/16 mm/couleur/son/6’30)

"One Pussy Show est une performance filmée. J’ai mis en marche ma caméra 16 mm et j’ai joué avec des pièces de ma collection de vêtements (1988-1998). On me voit me changer, danser et faire des choses drôles sur un fond musical des années 60. Je n’ai pas arrêté la caméra. L’action se déroule en 2 fois 3 minutes à 12 images/seconde. Je me suis bien amusée." (Anja Czioska)

de Monika Schwitte (1999/16 mm/couleur/sil/3’)

O.T.99

"Dans toute son abondance et sa dispersion, le film construit une concentration paradoxale. Il incorpore beaucoup d’éléments corollaires dans l’espace restreint de ses images. Le film semble contenir une encyclopédie des interrelations entre l’image, le regard et la pensée." (Julian Heynen)

ICH BIN 33 (J’AI 33 ANS) de Jan Peters (2000/16 mm/couleur/son/3’33)

Chez Peters, le film est toujours en création et en devenir. Ses films adoptent généralement la forme de "journaux intimes". L’artiste filme journellement son environnement quotidien, adjoint aux images captées moult observations et appréciations, puis monte l’intégralité de façon chronologique. En s’inspirant de son ordinaire, Jan Peters s’engage dans des enquêtes le plus souvent absurdes au travers desquelles il s’autorise de multiples associations. Avec une aisance imparable, il s’empare du hasard et des situations fortuites dans lesquelles l’ont mené ses pérégrinations, les filme, les commente avec une virtuosité nerveuse, par des envolées rhétoriques où se mêlent commentaires philosophiques, anecdotes personnelles et banalités. De cette avalanche de paroles et d’images, il produit des films oscillant constamment entre tragédie et comédie, documentaire et fiction. "Le 11 août 1999, j’ai mis une bobine de film Super-8 dans ma caméra et je me suis placé devant pour faire le résumé de ma vie de l’an passé, comme je le fais chaque année. Mais cette fois j’ai été dérangé par l’éclipse..." (Jan Peters)


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PLAY

de Christoph Girardet & Matthias Müller (2003/Beta SP/coul-n&b/son/7’20)

"Par leur montage de found footages (pellicule trouvée) représentant des spectateurs, Müller et Girardet décrivent un arc dramatique captivant. Il contient une concentration de suspense, monte, descend, connaît des hésitations, des pics, de la tension et de l’humour. Tout cela est un peu étrange car notre imagination peut plonger très loin dans la profondeur des visages." (Anke Groenewold) de Thorsten Fleisch (2007/Mini DV/n&b/son/5’03)

ENERGIE!

L’écran vidéo, l’écran télé s’anime sous l’impulsion contrôlée d’un flux d’électrons parcourant le tube cathodique. Pour ENERGIE! une décharge incontrôlée de 30 000 volts est envoyée sur du papier photo pour au final créer cet objet expérimental et épileptique incomparable, créant de nouveaux systèmes visuels complètement dépendants de l’organisation, de l’emplacement des électrons.

TEACHING THE ALPHABET

de Volker Schreiner (2007/Beta SP/coul-n&b/son/3’34)

"Cet alphabet filmé trouvé par Volker Schreiner n’est pas un simple abécédaire. Schreiner révèle ses qualités en rassemblant et chorégraphiant des extraits de classiques hollywoodiens. Le concept d’ordre alphabétique est assez libre, ainsi y a-til de la place pour une contribution joyeuse de l’inconscient." (Catalogue du Festival international du film de Rotterdam 2008)

FALSE FRIENDS de Sylvia Schedelbauer (2007/Fichier numérique sur serveur/n&b/son/4’50)

Un montage de found footage (pellicule trouvée) datant du milieu du siècle : des reliures mystérieuses sont tressées de manière obsédante et continuelle afin de créer une réflexion poétique à propos d’une interaction nerveuse entre mémoire et projection.


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DRIFT de Christina von Greve (2010/Beta SP/coul/son/7’30)

Séquences oniriques utilisant du matériel 16 mm développé par l’artiste. Je me souviens de mes rêves par les couleurs qui y sont : rouge, orange, jaune. La cinéaste allemande Christina von Greve travaille depuis plus de dix ans avec le matériau argentique. Ses films, au demeurant très éclectiques, se focalisent sur une réflexion sérielle et sur la disparition du référent. Elle utilise pour ce faire la répétition du motif, la surimpression, l’agrandissement. Une partie de son travail concerne le found footage ; elle joue alors sur l’alchimie de la pellicule et sur les va-et-vient entre la lisibilité du photogramme et son recouvrement total ou partiel par des motifs abstraits qui sont le résultat de l’altération du support. L’ensemble de son œuvre est marqué par une collaboration étroite avec le musicien C-Schulz, coréalisateur de certains films. La musique et l’image fonctionnent en symbiose pour créer des ambiances tantôt éthérées, tantôt dramatiques.

THE HANDEYE BONE GHOSTS de OJOBOCA (Anja Dornieden et Juan David González Monro) (2012/16mm/n&b/son/7’)

Une puce distinguée hypnotise le fantôme d’un homme distingué. Une voix mécanique hypnotise un sujet invisible par une combinaison surréaliste de déclarations et d’un ensemble de commandes accompagnant une série, également illogique, d’images.

VIDEOCANCER de Oscar Kranc (Oscar de Gispert) (2010/ vidéo/ col/son/8’)

Le vidéocancer est une maladie caractérisée par une prolifération pixelaire anormale au sein d’un tissu vidéo normal, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée. Et c’est ainsi même que le monde se termine.


REFLETS DU COURT


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SOIRÉE ALLEMANDE Une sélection des meilleurs courts métrages allemands réalisés entre 2011 et 2013 et choisis par le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, le Goethe-Institut de Lyon et l'AG Kurzfilm. Durée : 90 min.

INTRUSION

de Florian Dietrich (fiction, 9 min)

Wolf, un grand gaffeur, est prêt à tout pour se réconcilier avec sa petite amie. Même à s’introduire de nuit dans la prison pour femmes où elle est incarcérée.

BEIGE

de Sylvie Hohlbaum (documentaire, 14 min)

Il semble qu’il existe un code vestimentaire caché pour les "papy boomers" allemands : ils portent tous du beige ! Y a-t-il un lien entre le fait de porter du beige et celui de vieillir ? Et allons-nous tous finir en beige un jour ?

J’ÉTAIS DIFFÉRENTE

de Dennis Stein-Schomburg (animation, 5 min)

À cause de sa nature rêveuse et sportive, elle ne se conforme pas à l’attitude généralement acceptée chez les enfants. Sa différence la rend de plus en plus solitaire. Mais en fin de compte, sa solitude lui permettra d’échapper à la mort…

SOIRÉE ENTRE FILLES

de Timo Becker (fiction, 17 min)

À 75 ans, Christine est fatiguée de la vie. Lorsqu’Eva, 74 ans, sa compagne de chambre de la maison de retraite, l’enlève pour passer une nuit dans le quartier chaud de Hambourg, elle est confrontée à un monde de divertissement clinquant pour lequel elle se sent trop âgée.

LE PÈRE

de Ivan Bogdanov, Moritz Mayerhofer, Dmitry Yagodin, Asparuh Petrov, Rositsa Raleva, Veljko Popovic (animation, 16 min)

Quand as-tu parlé à ton père pour la dernière fois ? Lui poseras-tu un jour des questions sur ce qui t’a fait du mal ?


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SOIRÉE ALLEMANDE L’EFFONDREMENT

de Andreas Melcher, Christian Meyerholz (expérimental, fiction, 3 min)

Une société condamnée par son perpétuel besoin d’expansion. Comme dans les vanités, les décalages dans la continuité temporelle donnent à voir le caractère éphémère des choses et l‘oscillation permanente entre fin et recommencement.

PAS FOLLE

de Alexandra Kardinar, Volker Schlecht (animation, 3 min)

Les émotions deviennent des chaînes, l’amour devient pulsion meurtrière. Addiction et possession, relation et séparation. Guépards et voitures rapides.

LA CONFÉRENCE OU LA FACE CACHÉE DE LA LUNE

de Franz Winzentsen (animation, 6 min)

Des brosses ramassées dans les décombres d’une ancienne usine d’hélices de bateau ont vu des becs leur pousser. Pendant une conférence, elles font le lien entre l’obsolescence programmée et la confiance dans le progrès économique avec la face cachée de la Lune.

LE COURSIER

de Carolina Hellsgård (fiction, 14 min)

Amal, un réfugié libanais de 13 ans, deale de la drogue dans le métro. Il vit dans la solitude d’un centre pour demandeurs d’asile en banlieue. Un jour, il rencontre une jeune Allemande, Clara, qui pourrait bien incarner sa rédemption.

LA RÉVOLUTION DE L’ESCARGOT

de Philipp Artus (animation, expérimental, 3 min)

Un escargot invente la roue et passe par une évolution culturelle, pour finalement revenir à ses origines.


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NEXT GENERATION SHORT TIGER 2013 Les meilleurs courts métrages des écoles allemandes de cinéma (Next Generation) et des gagnants des meilleurs courts métrages de moins de 5 minutes (Short Tiger Award). Durée : 90 min.

de Moritz Krämer (fiction, 6 min)

EAT

Lorsqu'elle pose pour un photographe, Helen se montre très disciplinée. Mais une fois seule, sa boulimie ne connaît plus de limite... Une fable sur le mannequinat.

STEFFI AIME ÇA

de Philipp Scholz (fiction, 4 min)

Et si tout ce qu’on aimait et commentait sur sa page Facebook prenait soudain effet dans la vraie vie, pour le meilleur... et surtout pour le pire ?

WAREHOUSE

de Jakob Weiss (animation, 6 min)

La maman du petit Jacob cherche désespérément son fils dans un magasin aux allures d’entrepôt géant et labyrinthique... Un cauchemar kafkaïen.

FORTUNE FADED

de Alexander Heringer (expérimental, 3 min)

Comment un enchaînement d’événements malencontreux mène à la vraie catastrophe, au fil d’une journée... Une méditation sur la fatalité.


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NEXT GENERATION SHORT TIGER 2013

NUITS BLANCHES

de Anna Frances Ewert (documentaire, 10 min)

Entre style documentaire et expérimental, une évocation des sentiments et émotions liés à l’insomnie : la solitude, les visions, les palpitations, la dépression, la fatigue...

TRAPPED

de Alexander Dietrich & Johannes Flick (animation, 7 min)

Éternels rivaux, deux sympathiques animaux de la forêt vont pourtant apprendre à se faire confiance, pour échapper à un chasseur idiot à la gâchette facile.

LE PHOTOGRAPHE ÉTRANGER ET LA SOLITUDE

de Willy Hans & Jan Eichberg (fiction, 5 min)

Un photographe français cherche à séduire une demoiselle allemande, en s’exprimant avec des phrases toutes faites, façon "allemand pour débutants". Quiproquos assurés !

RÊVERIES

de Valentin Gagarin, Shujun Wong & Robert Wincierz (animation, 12 min)

Un employé de bureau sans histoire assiste au suicide d’un inconnu sur un quai de gare. C’est pour lui le début d’un cauchemar éveillé.


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NEXT GENERATION SHORT TIGER 2013 SIX CONTRE SIX

de Pius Neumaier (documentaire, 8 min)

Douze joueurs de water-polo, à l’entraînement dans une piscine. Tactiques d’attaque et de défense, plongée au fond du bassin... Une immersion dans le monde du sport.

HOUSE

de Ahmad Saleh (animation, 4 min)

Racontée à la manière d’une fable par un cinéaste d’origine palestinienne, l’éviction progressive et cruelle d’une famille hors de sa maison.

SOLS RUGUEUX de Youdid Kahveci (fiction, 9 min)

Le morne quotidien d’un bar de Kreuzberg à Berlin, nourri de discussions sur l’augmentation du prix de la bière, est secoué par un événement inattendu.

ECHO

de Merlin Flügel (animation, 5 min)

Un dessin animé expérimental qui mélange rêves d’enfants, mondes étranges et créatures déroutantes dans un noir et blanc minimaliste.

INTRUSION

de Florian Dietrich (fiction, 9 min)

Wolf, un grand gaffeur, est prêt à tout pour se réconcilier avec sa petite amie. Même à s’introduire de nuit dans la prison pour femmes où elle est incarcérée.


ÉVÉNEMENTS


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CINÉ-CONCERT NOSFERATU LE VAMPIRE PAR ZONE LIBRE

Réalisation : Friedrich Wilhelm Murnau Allemagne, 1921, 1h35 Serge Teyssot-Gay : guitare Cyril Bilbeaud : batterie Mardi 25 mars à 20h30 à Laval, 6PAR4

Le film : Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau En 1838, un jeune clerc de notaire part conclure une vente. Il est reçu par le comte Orlock qui n’est autre que la réincarnation du vampire Nosferatu. Le chef-d’œuvre du cinéma muet d’épouvante.

L'accompagnement musical Zone Libre est le fruit d'une rencontre entre deux univers artistiques singuliers : Serge Teyssot-Gay, guitariste de Noir Désir et du projet Interzone, et Cyril Bilbeaud (batterie). Ensemble, ils explorent toutes sortes de sonorités : jeux de guitares incandescentes, larsen entre ruptures et lignes de fuite, riffs assassins comme autant d'ondes de choc… Zone Libre impose un univers envoûtant et inquiétant. Quels autres faiseurs de sons pour illustrer le chef-d'œuvre expressionniste allemand Nosferatu ? Les jeux d'ombres et de lumières seront orchestrés de main de maître, les décors étranges, les créatures extraordinaires et l'histoire entre l'extase et l'effroi seront portés par une symphonie free rock au chaos contrôlé.


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CINÉ-CONCERT METROPOLIS PAR ALEXANDRE GOSSE & THOMAS RICOU Réalisation : Fritz Lang Allemagne, 1927, 2h25, muet Alexandre Gosse : piano Thomas Ricou : traitement sonore Samedi 29 mars à 20h à Évron, Pôle culturel des Coëvrons

L'accompagnement musical C’est au Congo qu’Alexandre Gosse fait ses premiers pas dans le monde de la scène et de l’improvisation. Pianiste, compositeur, son univers musical est marqué par ses six années déterminantes vécues en Afrique, mais aussi par la figure des pères du piano jazz moderne. Il se produit régulièrement dans les festivals de jazz et en clubs spécialisés (Festival de Carthage, d’Essaouira, Europa Jazz, Le Pannonica…). Aujourd’hui, Alexandre Gosse enseigne le jazz au conservatoire de Laval. À l’occasion de la sortie en France de cette version de Metropolis (sans doute très proche de la version de 1927), Alexandre Gosse s’est attelé à la composition d’une version piano solo de l’accompagnement musical, à la demande du ciné-club Les Mistons de Segré (49). Cette expérience lui inspire également une version alternative, en s’attachant les services d’un technicien son pour (mal)traiter en direct les résonances acoustiques et se rapprocher ainsi du caractère rétro-futuriste du film. Il est alors désormais accompagné sur scène par le technicien son Thomas Ricou.

Le film : Metropolis de Fritz Lang Des ouvriers travaillent dans les souterrains d'une fabuleuse métropole de l'an 2026. Ils assurent le bonheur des nantis qui vivent dans les jardins suspendus de la ville. Un androïde mène les ouvriers vers la révolte.


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CONCERT MUSIQUE ALLEMANDE Proposé par le Conservatoire Ivan Bellocq du Pays de Mayenne. Samedi 22 mars à 20h30 à Mayenne, Théâtre, place Juhel Entrée libre.

Programme 30 minutes de chant (Lieder) :

Ciné-concert :

Franz Schubert Die schöne Müllerin (La belle Meunière) : Wohin? et Halt! par Emmanuel Lebas. Die Winterreise (Le voyage d’hiver) : Gute Nacht, Die Wetterfahne et Gefrorne Tränen par Antoine Fréart. Coronach par Claire Bertin, Florence Zeller, Elodie Quentin.

Film : Rhythmus 21 de Hans Richter, 1921, 3 min Musique : Nagoya Marimbas de Steve Reich, par Antoine Bellier, Pacôme Renard, Philippe Boittin.

Robert Schumann In meinem Garten par Claire Bertin, Florence Zeller, Elodie Quentin. Mailied par Florence Zeller, Claire Bertin. Felix Mendelssohn Trois Lieder par Anne et Denis Hubert. Johannes Brahms Der Gang zum Liebchen par Nicola Denis.

Film : Symphonie diagonale de Viking Eggeling, 1925, 5 min Musique : John Brown’s Blues de J.-L. Girard, par Maxence Lalande, Pacôme Renard, Antoine Bellier, Xavier Duplenne et Philippe Boittin.


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CONCERT CATHERINE LE RAY Spectacle musical (avec entracte) d’après l’œuvre chantée et l’autobiographie de Barbara. Mis en scène, chanté et raconté par Catherine Le Ray Accompagnée au piano par Philippe Mira et à l’accordéon par Patrick Brugalières Proposé par Paris Musette et l’association de jumelage de MayenneWaiblingen Lundi 24 mars à 20h30 à Mayenne, Théâtre, place Juhel Rés. : Le Kiosque, tél. 02 43 30 10 16

Catherine Le Ray chante Barbara Il était un piano noir, de Paris à Göttingen

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oyage musical et poétique qui nous conduit d’anecdotes en chansons dans les méandres de la vie mouvementée de Monique Serf-Barbara, auteur-compositeurinterprète qui a rejoint aujourd'hui les légendes françaises du XXe siècle. Ses chansons se révèlent les clés d’un destin exceptionnel d’une petite fille juive née à Paris en 1930, marquée par la guerre et les privations, les déménagements et les malaises familiaux, une petite fille qui rêve d’être une pianiste chantante, accrochée à son piano noir. Voyage mélancolique et drôle à la fois que nous livre avec authenticité et émotion Catherine Le Ray à travers le témoignage de Barbara, de ses débuts de chanteuse de minuit à l´Écluse et à la Fontaine des Quatre Saisons. Elle croise les plus grands, Piaf, Brel, Brassens, Ferré, Moustaki, Aznavour, qu’elle interprète avant de ne plus chanter que les chansons qui lui ressemblent : les siennes. Elle chante ses amours (Dis, quand reviendras-tu ?), ses souffrances (Mon enfance, Nantes, Le mal de vivre), ses voyages (Gare de Lyon, Göttingen, Vienne), ses combats (Soleil noir, Sid’amour à mort), sa consécration (Ma plus belle histoire d’amour, L’aigle noir), ses demeures (Précy), dernière étape où Barbara se pose en 1977 et où la mort, en novembre 1997, vient interrompre son autobiographie commencée 7 mois auparavant. Les 6 chansons interprétées en allemand sur le CD Mein Kompliment (Chapeau bas) ont été fidèlement traduites par Walter Brandin pour Barbara après son passage à Göttingen.


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ATELIER-SPECTACLE LA BANDE SON DU FILM Intervenant : Jean-Carl Feldis, musicien et compositeur de la compagnie Theôrêma. Un spectacle d’images, de musiques et de sons, pour tous à partir de 7 ans. Durée : 2 heures. Mercredi 19 mars à 14h30 à Renazé, cinéma Vox.

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ean-Carl Feldis ne se déplace jamais sans ses projecteurs de films 8 mm, ni sans ses bobines de films muets : fictions, scientifiques, documentaires animaliers, dessins animés... Cette fois, il s'installe à Renazé pour un atelier-spectacle intergénérationnel où chacun va pouvoir se familiariser avec le bruitage et ses outils (papier bulle, bouteilles en plastique, objets divers...) et concevoir une bande-son originale pour un film. Le principe est simple. Le film est diffusé une fois ; aidé par Jean-Carl, les spectateurs doivent se souvenir de ce qui s’est passé, puis imaginer l’univers sonore de la scène, les bruits de la foule, les dialogues, etc. Après un temps d’échange, de calage, de répétition, JeanCarl Feldis se transforme en chef d’orchestre où chacun jouera sa partition. Silence, on lance le film, Jean-Carl dirige, le magnéto tourne… et on écoute l’enregistrement que l’on vient de faire tous ensemble !


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JOURNÉE PROFESSIONNELLE

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es festivals des 3 continents de Nantes, Premiers Plans d'Angers et Reflets du cinéma lancent un cycle de rencontres professionnelles. Le festival Reflets du cinéma ouvre ce cycle par une rencontre autour de la question de "la diffusion des œuvres audiovisuelles et cinématographiques atypiques". Une œuvre audiovisuelle ou cinématographique peut être, dans le contexte actuel, "atypique" de deux manières souvent liées entre elles. D'abord parce qu'elle est une proposition formelle audacieuse, inhabituelle voire déroutante, mais aussi parce que la manière dont va s'organiser sa diffusion dans les salles de cinéma et/ ou dans d'autres lieux de diffusion échappe aux règles en vigueur. Il se dit de plus en plus fréquemment que ces œuvres ne devraient plus disposer d'écrans dans les cinémas et qu'elles devraient être proposées sur Internet... Elles deviennent donc encombrantes et ce même au sein des salles de cinéma encouragées à les programmer par la prime "Art & Essai". Force est de constater que ces "petits films" (ceux dont on pense qu'ils ne réuniront qu'entre 1000 et 10 000 spectateurs dans toute la France), quand ils sont programmés, ne restent visibles que très peu de temps, qu'ils peuvent être déprogrammés rapidement ou qu'ils font l'objet de séances uniques dites "événementielles". La mise en place de telles séances devenant même, de plus en plus souvent, la condition de leur programmation. Face à cette situation, faut-il continuer à se battre pour que ces œuvres soient programmées, souvent dans de mauvaises conditions, dans les salles de cinéma ? Ou faut-il, d'ores et déjà, tenter de penser une autre manière de les diffuser, inventer d'autres lieux ? Deux questions, parmi tant d'autres, qui seront l'objet d'échanges durant cette rencontre.

En présence de Grégory Tilhac (Aramis Films), Simon Lehingue (Independencia), Sarah Derny (ACID), Antoine Glémain (Atmosphères production) et Jean-Marc Allaine, réalisateur. Jeudi 27 mars à Laval, L'AvantScène. Projection le matin de L’Étrange petit chat (p. 62) de Ramon Zürcher et de Sur la trace des mutins, de Jean-Marc Allaine. Débat ouvert au public de 13h30 à 15h30.

Sur la trace des mutins (26 novembre 1917) France, 2013, 15 min Réalisation : Jean-Marc Allaine Scénario : Jacques Cousin, Jean-Marc Allaine Photographie : Jean-François Grele, Charles Bommer Musique : Guillaume Tristant Interprètes : Marc Pottier Source : Atmosphères Production

Jacques écrit un ouvrage sur l'historique de la Kabylie, une carrière en Mayenne ouverte en 1858 sous Napoléon III, pour les besoins de la grande transformation de Paris par le baron Haussmann. En 1917, cette carrière a utilisé des mutins de l'armée française qui avaient été condamnés aux travaux forcés. Jacques est à la recherche d'archives en vue d'en savoir plus et de reconstituer cette histoire.


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CONFÉRENCES Le cinéma allemand aujourd’hui par Pierre Gras Depuis 2003, Good Bye Lenin!, La Vie des autres, Barbara, Heimat ont marqué le retour en France d’une cinématographie presque disparue des écrans durant les années 90. La richesse du film allemand sera mise en valeur à travers ces succès et également en évoquant les cinéastes de l’École de Berlin, la forte tradition documentaire et les jeunes cinéastes apparus depuis 2010. Pierre Gras a travaillé à la Cinémathèque française et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma, en menant parallèlement une activité critique (notamment à Cinéma et Trafic). Il écrit sur le cinéma allemand et a publié en 2011 aux éditions Jacqueline Chambon Good Bye Fassbinder! – Le cinéma allemand depuis la Réunification. Il est également chargé d’enseignement en économie du cinéma à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle et à l’Université Paris 7 Denis Diderot. Il a publié aux éditions Cahiers du cinéma/CNDP L’Économie du cinéma. Mardi 18 février à 20h30 à Mayenne, cinéma Le Vox.

Soirée-débat par Jacques Omnès, professeur agrégé d’allemand Près de 25 ans après la réunification de l’Allemagne, que reste-t-il de l’ex-RDA ? Jeudi 27 mars à 20h30 à Laval, L’Avant-scène.

La musique de film par Jérôme Lemonnier, compositeur de la musique des films de Denis Dercourt, dont Pour ton anniversaire (p. 77). Dimanche 23 mars à Mayenne et à Château-Gontier et lundi 24 mars à Évron : échange avec le public à l’issue de la projection du film Pour ton anniversaire. Lundi 24 mars à Laval, Conservatoire à rayonnement départemental : intervention auprès d’élèves de troisième cycle en cours de formation musicale.


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SÉANCES SPÉCIALES Introduction à la pensée d'Hannah Arendt Jean-Pierre Caillaud, professeur de philosophie au Lycée Ambroise Paré de Laval et animateur de l'atelier philo de la Bibliothèque Albert Legendre de Laval propose, en guise d'introduction au film Hannah Arendt de Margarethe von Trotta, quelques éléments de contexte historique et philosophique. Mercredi 19 mars à 20h30 à Laval, Cinéville. Jeudi 20 mars à 20h30 à Évron, cinéma Yves Robert. Dimanche 30 mars à 17h à Renazé, cinéma Vox.

Gold et la ruée vers l'or Pour embarquer dans l'aventure de la ruée vers l'or, Patrick Sueur, comédien de la compagnie Théâtre Dû, nous donne à entendre quelques récits avant la projection du film Gold de Thomas Arslan. Mercredi 26 mars à 20h à Mayenne, cinéma Le Vox. Vendredi 28 mars à 20h30 à Évron, cinéma Yves Robert. Dimanche 30 mars à 17h30 à Montsûrs, cinéma Le Majestic.

Ne m'oublie pas et France Alzheimer Mayenne France Alzheimer Mayenne, partenaire des rencontres Cinéma et santé, s'associe à la diffusion du film Ne m'oublie pas. Entre réalité poignante et tendre optimisme, ce film de famille met en lumière le rôle crucial des aidants et constitue un véritable hymne à la vie malgré l’évolution de la maladie. Jeudi 20 mars à 20h30 à Château-Gontier, cinéma Le Palace.

Wholetrain Le collectif de graffeurs lavallois Stupid Kid'z s'associe à la projection du film Wholetrain et partage sa passion du graff. Jeudi 27 mars à 20h à Changé, Atelier des arts vivants.

Secret de famille et devoir de mémoire avec Les Vivants L'association pour le Mémorial de la Déportation de Mayenne s'associe à la diffusion du film Les Vivants de Barbara Albert. Créée en 2007 et composée de familles de Déportés (conjoints, descendants, etc.), de passionnés, d'enseignants, d'étudiants, etc., elle fait vivre le Mémorial des Déportés de la Mayenne, un site unique dans le grand Ouest. Plus qu'un lieu de mémoire et de recueillement, le Mémorial est un lieu d'échange, d'expression artistique, d'information et de vigilance. Objets ramenés des camps, expositions, mur des noms vous sont dévoilés dans une atmosphère toute particulière et adaptée à tous. Le Mémorial se veut aussi passeur de mémoire et éveilleur de conscience face à l'actualité.


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EXPOSITIONS

de Stefan Koppelkamm Prêtée par le Goethe-Institut de Nancy. Du 11 mars au 13 avril 2014 à Laval, bibliothèque AlbertLegendre.

Ortszeit Au cours d'un voyage en 1990 en Allemagne de l'Est, après la chute du Mur mais avant la réunification de l'Allemagne, Stefan Koppelkamm a fixé sur la pellicule une situation destinée à prendre fin. Les maisons, les rues et les places qu'il photographia donnaient souvent l'impression que le temps s'était arrêté et transmettaient de diverses manières une idée de ce qu'était l'Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale. Dix ans plus tard, l’artiste a photographié une seconde fois les mêmes lieux exactement du même point de vue. Les couples d'images ainsi réalisés montrent que de profonds changements ont eu lieu dans l'intervalle. Stefan Koppelkamm a fait des études de design graphique à Kassel. Il habite à Berlin et travaille comme graphiste, concepteur d’expositions et photographe. Depuis 1993, il enseigne la communication visuelle à l’Académie des Beauxarts de Berlin-Weißensee. Regard sur l'exposition Ortszeit À partir du travail photographique de Stefan Koppelkamm, Jacques Omnès, professeur agrégé d'allemand, nous propose d'observer par les détails, les changements intervenus en Allemagne de l'Est après la chute du Mur. Dimanche 30 mars à 16h.

de Harriet Wolff Prêtée par le CIDAL. Du 18 mars au 19 avril 2014 à Laval, médiathèque SaintNicolas.

Tout Berlin à Neukölln ! Zoom sur un quartier exemplaire Tout est possible dans le quartier de Neukölln, au sud de Berlin, sauf une chose : on ne peut pas lui coller d’étiquette. Pas plus qu’à Berlin. Actuellement, aucun autre quartier ne reflète aussi bien l’essence même de la capitale allemande, métropole animée par une créativité débridée. Neukölln est cosmopolite depuis longtemps, branché depuis une date récente, et invariablement surprenant. La photographe et journaliste Harriet Wolff, établie sur place depuis 13 ans, présente une mosaïque vivante des habitants et des lieux de ce quartier.


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EXPOSITIONS

Du 5 au 26 mars 2014 à Château-Gontier, Hôtel de Ville et de Pays.

Pas de deux/Paarlauf Les relations franco-allemandes dans le dessin de presse Ringard, le couple franco-allemand ? Certes, il y a un demi-siècle que le général De Gaulle signait à l’Élysée, avec le chancelier Adenauer, le traité de réconciliation entre les ennemis d’hier. Mais le tandem franco-allemand reste très vert si l’on chausse les bonnes lunettes. C’est ce que font le Goethe-Institut de Paris et le CIDAL, en présentant une exposition commune, parrainée par les caricaturistes Plantu et Klaus Stuttmann, qui retrace un siècle de relations franco-allemandes passées, présentes et à venir. La coopération franco-allemande étant avant tout un projet d’avenir, le CIDAL a souhaité intégrer une dimension tournée vers le futur à ce projet co-organisé avec le Goethe-Institut, non seulement par le choix des thèmes abordés, mais aussi de manière très concrète : en coopération avec la Caricatura de Kassel et l’École Estienne à Paris, un concours a été lancé en France et en Allemagne auprès d’étudiants en arts graphiques et des lycéens de plusieurs établissements francoallemands. Un jury a sélectionné cinquante caricatures de jeunes dessinateurs vivant en France et en Allemagne, traitant des relations franco-allemandes aujourd’hui et demain. Leurs créations sont présentées dans l’exposition du CIDAL.



PUBLICS ET TERRITOIRES


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P’TITS REFLETS Le festival pour les enfants et les familles Dans le cadre du festival Reflets du cinéma, Atmosphères 53 propose des actions destinées au jeune public et aux familles les mercredis et week-ends dans plusieurs lieux du département. La programmation s'articule autour de films et d'animations adaptés au jeune public.

Projections

Petit corbeau de Ute von Münchow-Pohl

Allemagne, 2012, 1h15, VF. À partir de 4 ans. Mercredi 26 mars 2014 à 14h30 à Gorron, cinéma municipal.

Chaussette, le petit corbeau, aime avant tout les spaghettis et bien sûr sa chaussette rayée, mais c’est surtout un sacré coquin, jamais à court de bêtises !

À la découverte des merveilles de Lotte Reiniger

Allemagne, 1933-1954, VO. À partir de 8 ans. Diffusion présentée et animée par Atmosphères 53. Dimanche 30 mars 2014 à 17h à Laval, Bibliothèque Albert-Legendre. Entrée libre.

Une heure pour petits et grands à la découverte des films d’animation de la réalisatrice allemande Lotte Reiniger, pionnière du cinéma en ombres chinoises (elle a inspiré Michel Ocelot). Qu’il s’agisse d’adaptations de contes de Grimm ou d’opéra (Carmen de Bizet), elle y peint un monde de rêves et de magie avec une grâce rare et une légèreté ironique.

Les Sœurs vampires de Wolfgang Groos (Voir fiche film p. 69.)

Allemagne, 2012, 1h40, VO. À partir de 9 ans. Mercredi 19 mars 2014 à 15h à Château-Gontier, cinéma Le Palace, suivie d’un goûter. Samedi 22 mars 2014 à 14h15 à Mayenne, cinéma Le Vox, suivie d’un goûter. Dimanche 23 mars 2014 à 11h à Laval, Cinéville. Mercredi 26 mars 2014 à 15h à Evron, cinéma Yves Robert. Jeudi 27 mars 2014 à 16h à Laval, L’Avant-scène. Samedi 29 mars 2014 à 13h45 à Laval, Cinéville. Dimanche 30 mars 2014 à 14h30 à Ernée, cinéma Le Majestic.

Rendez-vous avec l'Allemagne avec le DeutschMobil À partir de 9 ans. Mercredi 19 mars 2014 à 14h30 à Évron, Médiathèque Michel-Nicolas. Entrée libre.

Oui, l’Allemagne et sa culture peuvent être captivantes, joyeuses et actuelles ! Luise Klimera vient le démontrer au cours d'une intervention ludique où il peut être question de cinéma, de musique, de mode de vie, de langue et de culture... "aus Deutschland" !


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P’TITS REFLETS Contes kamishibaï

Ces kamishibaï sont proposés par les étudiantes de la licence professionnelle Conception de projets culturels du Lycée Victor Hugo, en partenariat avec la Bibliothèque Départementale de la Mayenne.

Les Trois plumes de Jacob et Wilhelm Grimm À partir de 3 ans. À Château-Gontier, au centre de loisirs Mikado.

Un roi, sentant sa fin proche, ne sait pas lequel de ses trois fils doit lui succéder. Ils vont subir des épreuves en suivant au hasard les trois plumes qu’il souffle du parvis de son château. Un conte sur la rivalité au sein des fratries, la présomption des forts et la sincérité du juste.

Le Joueur de flûte de Hamelin

À partir de 6 ans. Samedi 22 mars à 15h00 à Château-Gontier, salle Jules Verne. Entrée libre.

Le roi a envoyé à Hamelin son inspecteur pour enquêter sur la disparition de tous les enfants de cette ville de Basse-Saxe. L’inspecteur royal interroge l’aubergiste et ce dernier raconte : l’invasion des rats, l’arrivée de l’étranger, le marché conclu avec la ville et comment tous les habitants l’ont bien accueilli et largement récompensé. Tous deux discutent et les images défilent, elles montrent une réalité toute autre : la cupidité et le mépris de toute une ville pour ce joueur de flûte qui finalement les a punis.

Les contes de Grimm

Exposition

À partir de 8 ans. Du 18 mars au 19 avril 2014 à Laval, bibliothèques Badinter et Pommeraies.

Hansel et Gretel, Le Petit Chaperon rouge, La Belle au bois dormant... de nombreux contes de Grimm sont profondément ancrés dans la culture allemande. Aujourd'hui comme hier, les petits découvrent avec émerveillement l'univers magique des deux frères. Leur recueil Contes de l'enfance et du foyer figure parmi les livres les plus célèbres et répandus de la littérature allemande. Ils sont aujourd'hui classés au Patrimoine documentaire de l'UNESCO. Cette exposition a été éditée par le CIDAL à l'occasion du 200e anniversaire de la première parution des contes des frères Grimm.

La bande-son du film

Atelier-spectacle

À partir de 7 ans. Durée : 2 heures. Mercredi 19 mars à 14h30 à Renazé, cinéma Vox.

Intervenant : Jean-Carl Feldis, musicien et compositeur de la compagnie Theôrêma. Un spectacle d’images, de musiques et de sons. Détails p. 102.


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SCOLAIRES Dans le cadre des Reflets du cinéma comme dans son travail régulier, Atmosphères 53 porte une attention particulière aux publics jeunes et œuvre à faire découvrir aux spectateurs en herbe la diversité de la création cinématographique. Pour les programmations dans le cadre scolaire, le choix des films a fait l'objet de concertations au sein de comités de pilotage réunissant des enseignants, des représentants de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale, de la Direction diocésaine de l'Enseignement catholique, du Centre départemental de documentation pédagogique et du Conseil général, des exploitants de salles de cinéma et Atmosphères 53.

Écoles

Pour les écoles, les séances sont intégrées dans le dispositif Ciné-Enfants, créé par Atmosphères 53 en Mayenne en 1997.

Émile et les détectives

Les films proposés : Qui voilà ? de Jessica Laurén Petit corbeau de Ute von Münchow-Pohl Jean de la Lune de Stephan Schesch et Sarah Clara Weber Heidi de Luigi Comencini Little Bird de Boudewijn Koole Émile et les détectives de Gerhard Lamprecht Actions complémentaires : Dossiers pédagogiques disponibles sur le site internet d’Atmosphères 53. Mise à disposition d’une malle avec quatre jeux optiques. Commande des affiches de films. Formation des enseignants sur Jean de la Lune par Gildas Jaffrenou, scénariste.

Temps d’activités péri-éducatives

Pour la première fois, une séance du festival est proposée aux enfants de Laval après la classe, dans le cadre du temps d’activités péri-éducatives. Le film choisi pour cette séance spéciale est Les Sœurs vampires de Wolfgang Groos.


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SCOLAIRES Collèges

Pour les collèges, les séances sont intégrées dans le dispositif national Collège au cinéma, en partenariat avec le Conseil général de la Mayenne qui le pilote.

Les films proposés : Almanya de Yasemin Şamdereli pour les élèves de 6e-5e. Gold de Thomas Arslan pour les élèves de 4e-3e. Actions complémentaires : Formation des enseignants sur Almanya avec Karsten Forbrig. Formation des enseignants sur Gold avec Nicolas Thévenin. Dossiers pédagogiques réalisés par Yannick Lemarié, coordonnateur académique cinéma.

Lycées

Pour les lycées, les séances sont intégrées dans le dispositif Ciné-Lycéens, créé par Atmosphères 53 en Mayenne.

Les films proposés : Gold de Thomas Arslan Oh Boy de Jan Ole Gerster Hannah Arendt de Margarethe von Trotta Les Ailes du désir de Wim Wenders Barbara de Christian Petzold Sophie Scholl de Marc Rothemund Les Vivants de Barbara Albert Actions complémentaires : Présentation du festival dans les classes. Immersion de deux journées pour les élèves de la classe de seconde Arts visuels du Lycée Raoul Vadepied d’Évron. Rencontre avec Jérôme Lemonnier, compositeur de musique de films. Rencontre avec Alexandre Gosse, sur la création d’un ciné-concert sur Metropolis. Immersion de deux journées pour les élèves de l’option Cinéma et audiovisuel du Lycée Lavoisier de Mayenne. Rencontre avec Pierre Eisenreich, critique de cinéma.


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ÉTUDIANTS Des étudiants sont associés à l'organisation du festival : réalisation de la gazette Plans Séquences, communication et animation. LES ÉTUDIANTS du département Métiers du Multimédia et de I’Internet de l'IUT de Laval s'associent de manière volontaire au festival au travers de : Ciné-club de l’IUT : parmi les cinq séances programmées cette année dans le cadre du ciné-club de l’IUT au Cinéville de Laval, celle du mois de mars s’articule avec le festival et les étudiants ont choisi le film Oh Boy. Gazette Plans Séquences : l’équipe de rédaction et de mise en page constituée d’étudiants volontaires se réunit tous les 2 jours pour suivre l’actualité du festival au plus près. 8 numéros au total.

TROIS ÉTUDIANTS de la Licence professionnelle Conception et mise en œuvre de projets culturels du Lycée Victor Hugo de Château-Gontier s’impliquent dans l’organisation du festival à Château-Gontier au travers d’un projet tutoré. Ils ont pour mission de mettre en place des actions de communication et de médiation en direction des publics et d’accueillir les spectateurs tout au long du festival au cinéma le Palace.

L’ASSOCIATION TCiné créée par des étudiants du département Technique de Commercialisation de l’IUT de Laval s’associe au festival et plus particulièrement au week-end Reflets du court à Changé, en élaborant une communication spéciale et en créant pour la première fois un jury jeunes qui remettra le prix du meilleur court-métrage.

DES ÉTUDIANTES d’Antaxia réalisent une enquête sur le public du festival.


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ANIMATIONS TERRITOIRES Séances Ciné-Bleu Dans le cadre des séances Ciné-Bleu, destinées aux personnes âgées, Atmosphères 53 et les salles de cinéma de Château-Gontier, Ernée, Gorron et Mayenne proposent le film L’Incroyable équipe de Sebastian Grobler (1h50, 2011) en version française.

Formation des bibliothécaires de la Mayenne Formation des bibliothécaires sur le cinéma allemand avec Pierre Gras, spécialiste du cinéma allemand. Découverte du cinéma allemand : les repères historiques incontournables, les auteurs, les thèmes... En partenariat avec la Bibliothèque départementale de la Mayenne. Jeudi 20 mars à Laval.

Concert Le romantisme dans la musique de chambre Le trio Pégase interprète une œuvre originale de Reinecke, compositeur allemand du XIXe siècle (clarinette, cor, piano), puis des œuvres originales et rares chantées (soprane, cor, piano). L’ensemble à cordes Médiana (violons, altos, violoncelles) interprète le quatuor opus 20 n°4 de Haydn. Organisé par Musicalypso, au profit de Ressins-Solidarité. Vendredi 21 mars à 20h30 à Château-Gontier, église de la Trinité. Tarif plein 8 € / réduit 5 €.


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ANIMATIONS TERRITOIRES Réseau des bibliothèques du Pays de Loiron Outre une sélection bibliographique et cinématographique autour de l’Allemagne disponible à compter du 1er février dans les bibliothèques du Bourgneuf-la-Forêt, de PortBrillet et du Genest-Saint-Isle (merci à la Bibliothèque départementale de la Mayenne), le réseau des bibliothèques du Pays de Loiron propose des temps forts en amont et aussi pendant le festival. L’Europe des contes par la Maison de l’Europe de Laval Un puzzle géant, des contes européens, vous voilà sur la route pour découvrir l’Europe d’une façon différente… Animation suivie d’un goûter. À partir de 5 ans. Sur réservation. Mercredi 19 février à 14h30 à Port-Brillet, Médiathèque Suzanne-Sens.

Dans mon sac il y a... par Thierry Mousset Une heure du conte autour des légendes allemandes pour petits et grands ! Animation suivie d’un goûter. À partir de 4 ans. Sur réservation. Mercredi 5 mars à 15h30, au Bourgneuf-la-Forêt, bibliothèque.

Apéro-Lecture Rencontre gustative et littéraire autour de l’Allemagne pour cette nouvelle édition apéro-lecture, suivie de la projection du film Les Vivants de Barbara Albert. Jeudi 27 mars à 18h30 au Bourgneuf-la-Forêt, cinéma Le Trianon. En partenariat avec Atmosphères 53 et le comité de jumelage du Pays de Loiron.

Clin d'œil à la chorégraphe Pina Bausch En amont de l'accueil, le 20 mars, du spectacle de danse Valse à trois temps de la compagnie CFB451, le Prisme propose un ensemble d'actions autour de la danse et du bal en lien avec l'équipe et les résidents de l'EHPAD de Villaines-la-Juhel. Le film Kontakthof est diffusé dans ce cadre pour évoquer le travail de la chorégraphe allemande Pina Bausch "avec des dames et messieurs au-dessus de 65 ans".


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ANIMATIONS TERRITOIRES Médiathèque Michel Nicolas d'Évron La médiathèque Michel Nicolas d'Évron se met aux couleurs du festival en accueillant Luise Klimera et la Deutschmobil (P'tits Reflets), le mercredi 19 mars de 14h30 à 16h et en proposant un après-midi autour de la littérature allemande intitulé Les mots en voix, mardi 8 avril à 17h30. Et tout au long du festival, elle met également en avant les meilleurs albums jeunesse de la langue allemande. Comités de jumelage Le festival donne l’occasion aux comités de jumelage de la Mayenne de proposer des temps de partage culturel, de convivialité et d’échanges autour du cinéma et de la culture allemande. Mayenne – Waiblingen Lundi 24 mars à 20h30 à Mayenne, Théâtre. Spectacle musical Il était un piano noir, de Paris à Göttingen par Catherine Le Ray. Gorron – Schwaikheim Vendredi 21 mars à 20h30 à Gorron, cinéma municipal. Diaporama, projection de Soul Kitchen et dégustation de gâteaux et vins allemands. Loiron – Samtgemeinde Papenteich Jeudi 27 mars à 18h30 au Bourgneuf-la-Forêt, cinéma le Trianon. Rencontre gustative et littéraire autour de l’Allemagne. Laval – Mettmann Jeudi 20 mars à Laval, Warner pub. Projection de Heimat I, suivie d’un temps convivial proposé par le comité de jumelage Laval-Mettmann. Le Conseil général de la Mayenne invite une délégation souabe en Mayenne à l’occasion du festival. Willkommen!




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ATMOSPHÈRES 53 Atmosphères 53 est une association d’action culturelle et pédagogique, constituée à Mayenne en 1989.

A

tmosphères 53 choisit et défend des films très divers de par leur genre, leur origine, leur style... parce que pour Atmosphères 53 la circulation des œuvres et des artistes, et l'ouverture à des cinématographies d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui sont autant de remparts contre l'uniformisation et le formatage des œuvres et des goûts. Chaque année, ce sont quelque 200 films qu'Atmosphères 53 défend sur les écrans mayennais. Atmosphères 53 s'inscrit dans une démarche d'action culturelle cinématographique, en travaillant en direction du public dans sa grande diversité (urbain, rural, écolier, collégien, lycéen, étudiant, adulte, personne âgée, détenu...) et en mettant en œuvre des partenariats qui enrichissent son projet, par une approche thématique et/ou territoriale. Atmosphères 53 tient à l'accompagnement des films qu'elle

choisit. Le bulletin Séquences, composé de textes écrits chaque mois par Atmosphères 53, transmet une parole singulière écrite par un membre d'Atmosphères 53 dans le but de s'adresser à tous. Le site internet et la page Facebook d'Atmosphères 53 jouent également ce rôle avec des possibilités plus interactives. Créer des rencontres entre le public et des invités venus parler de films (réalisateurs, critiques, acteurs, spécialistes...) est une raison d'être des temps forts organisés au cours de l'année tels que les Reflets du cinéma, les Rencontres cinéma et santé et le festival du film judiciaire, mais aussi à d'autres occasions. Atmosphères 53 défend également la diversité du parc de salles de cinéma en Mayenne, aujourd'hui comme demain. Toutes les salles de cinéma ont un rôle à jouer sur le territoire mayennais et Atmosphères 53 s'engage avec elles pour mettre en


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ATMOSPHÈRES 53

place des actions communes (CinéEnfants, Reflets du cinéma...). Chaque année, le travail d'Atmosphères 53 génère plus de 50 000 entrées pour les salles de cinéma de la Mayenne, soit entre 8 et 10 % des entrées totales en Mayenne. Atmosphères 53 s'efforce de contribuer à la cohérence de l'ensemble de la filière cinématographique. Elle a ainsi favorisé l'émergence en Mayenne de deux autres associations sœurs : Atmosphères Production, qui a pour vocation la création d'œuvres cinématographiques, audiovisuelles et multimédias, et Atmosphères Cinéma, qui gère depuis septembre 2010 le cinéma de Mayenne, dans le cadre d'une délégation de service public. À l'échelle régionale, Atmosphères 53 travaille et échange régulièrement avec ses pairs (Premiers Plans, Festival des 3 Continents, CinéNantes Loire-Atlantique, Cinéma Parlant, Graines d'images, Association des Cinémas de l'Ouest pour la Recherche...). À l'échelle nationale, elle échange régulièrement avec les structures, festivals, personnalités qui

défendent eux aussi une certaine idée du cinéma. L'action d'Atmosphères 53 bénéficie d'un soutien financier de la part du Conseil général de la Mayenne, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, du Conseil régional des Pays de la Loire, de la Ville de Laval, de la Communauté de communes du Pays de Mayenne et de la Communauté de communes de Château-Gontier.

Atmosphères 53 12, rue Guimond des Riveries 53100 Mayenne Tél. : 02 43 04 20 46 Fax : 02 43 04 96 48 www.atmospheres53.org Page Facebook : Atmospheres 53


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REMERCIEMENTS Conseil général de la Mayenne : Jean Arthuis, Jean-Pierre Dupuis, Michel Ferron, Marie-Cécile Morice, Bruno Jézéquel, Corinne Bonnet, Catherine Levannier, Christine Davoust, Cécile Allanic, Nathalie Moreau, Jean-Luc Savary, Julien Béchu Conseil régional des Pays de la Loire : Jacques Auxiette, Alain Gralepois, Daniel Ramponi, Emilie Mottier, Nicolas Cardou, Peguy Diverrès, Guylaine Hass, Pauline Le Floch, Elsa Drymael Centre National de la Cinématographie et de l’image animée Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire : Louis Bergès, Frédérique Jamet, Cécile Duret-Masurel Association des cinémas de l’Ouest pour la recherche (ACOR) : Yannick Reix, Catherine Bailhache, Soizig Le Dévéhat Cinéville et Ciné Diffusion : Yves Sutter, Marie Conas Epic/Micromegas : Sylvain Clochard Bouvier Baguelin Goethe-Institut : Gisela Rueb, Thomas Hütter, Daniela Maier AG Kurzfilm : Felix Kettmann German Film : Martin Scheuring Centre culturel franco-allemand : Jan Rhein, Luise Klimera Positif : Adrien Gombeaud, Pierre Eisenreich, Joël Bouvier Le Cinématographe : Catherine Cavelier, Emmanuel Gibouleau Festival des 3 Continents : Jérôme Baron, Guillaume Mainguet Premiers Plans : Claude-Éric Poiroux, Xavier Massé ACID : Fabienne Hanclot, Sarah Derny JunaFilm : Verena Gräfe-Höft Waltraud Verlaguet FFL Film-Fernseh-Labor : Grischa Saulter Atlas Film : Susanne Groh Films du Losange : Grégory Pétrel Rudi Teichmann (Producteur) Aramis Films : Grégory Tilhac Sophie Dulac Distribution : Arnaud Tignon Radio Mulot Nos invités : Barbara Albert, Jean-Marc Allaine, Stéphane Bouquet, Jean-Pierre Caillaud, Sarah Derny, Pierre Eisenreich, Jean-Carl Feldis, Guy Fillion, Karsten Forbrig, Katrin Gebbe, Antoine Glémain, Alexandre Gosse, Pierre Gras, Simon Lehingue, Jérôme Lemonnier, Miles Mc Kane, Jacques Omnès, Thomas Ricou, Patrick Sueur, Nicolas Thévenin, Grégory Tilhac, Juliane Köhler, Rudi Teichmann, Hans-Jochen Wagner, Zone libre, Stupid Kid’z (Ben Baudry), France Alzheimer Mayenne, Association pour le Mémorial des déportés de la Mayenne

Rectorat de l’Académie de Nantes : Yves Bourdin, Yannick Lemarié Direction départementale des services de l’Éducation nationale de la Mayenne : Solange Deloustal, Laurent Drault, Patrice Lorandel, Catherine Houdin Centre départemental de documentation pédagogique (CDDP) Direction diocésaine de l’Enseignement catholique (DDEC) : Philippe Paré, Marie-Aline Vivier-Laroche Établissements scolaires et de la Mayenne et leurs équipes Coordination régionale de Lycéens et apprentis au cinéma : Christophe Caudéran Coordination régionale de Passeurs d’images : Hélène Chabiron Comité de pilotage départemental de Collège au cinéma Comité de pilotage départemental de Ciné-Enfants Coordination départementale des professeurs-relais cinéma des lycées Cyril Bahier, Loïc Broussey, Yannick Quillet, Sylvie RossignolSaïd, Sandrine Boutin, Françoise Brindeau, Martine Corbel, Pierre Derrien, Marc Esnault, Véronique Garcia-Sourisseau, Florence Gerbeaud, Jacques Goubin, Rachel Laigneau, Maryline Leriche, Pierre-Yves Leroux Bibliothèque départementale de la Mayenne (BDM) : Sylvie Dewulf, Valérie Gendry France Bleu Mayenne : Anne-Marie Amoros, Françoise Le Floch, Isabelle Marchand, Hervé Lefevre Bouger en Mayenne : Gauthier Wlochovski, Jean-Luc Geoffroy Carrefour : Jean-Jacques Granet Crédit Mutuel de la Mayenne : Philippe Alleaume Concession Citroën de Mayenne Librairie M’Lire : Marie Boisgontier, Delphine Bouillo, Simon Roguet Séché Environnement : Joël Séché, Juliette Aubert Imprimerie G.G. Collet : Dominique Collet et toute l’équipe Foisnet Bâtiment : Jean-François Foisnet et Jean Duval Agglomération de Laval : Cinéville : Jean-Luc Hervouet et son équipe Ville de Laval : Jean-Christophe Boyer, Guillaume Garot, Emmanuel Doreau, Antoine Caplan, Jean-Christophe Chédotal, Brigitte Marais, Martine Besneux, Martine Madelmont, Paul Lemoigne, Emile Tournour, Didier Maignan, Didier Maignan, Fabienne Chéné, Claude Goupil, Jean-François Fougères, Aurélie Madelin, Abdellatif Ouchibou, Roland Bouvet, Karine Fouquet Conservatoire à rayonnement départemental de Laval : François-Marie Foucault, Mathieu Gauffre, Sophie Carré, Clémentine Lunel, Marie Goudot, Anaïs Thirault 6PAR4 : Jean-François Foulon, Cyril Coupé, Eric Fagnot et toute l’équipe Bibliothèque Albert-Legendre : Olivier Michaud, Patrick Gouello, Fatiha Hamadaïne


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REMERCIEMENTS Espace régional : Jean Thareau IUT de Laval, département MMI : Bruno Buchet, Éric Houlière et les étudiants IUT de Laval, département TC : Nicolas Clauss, Méghane Crocq, Anne-Claire Fouquet, Clément Lanceleur Antaxia : Sylvie Richard, Cassandre Ramanaïdou, Cécile Dalery Saint-André Ville de Changé : Olivier Richefou Les Ondines à Changé : Sylvain Laigle Association Photo-Ciné-Vidéo changéenne (APCVC) : Yann Guibert, Pierre Bouron Comité de jumelage Laval-Mettmann : Mireille Coupard Association Jean Macé : Alain Guidoux Warner pub : Mickaël Forveille et toute l’équipe Péniche Les Pieds dans l’eau : Olivier Even Pays de Mayenne : Cinéma Le Vox : Josette Luciani, Antoine Glémain et les administrateurs d’Atmosphères Cinéma, Valérie Montaufray, Chantal Sevin, Vincent Thibault. Atmosphères production Communauté de communes et Ville de Mayenne : Michel Angot, Jean-Pierre Le Scornet, Pierrick Tranchevent, Jean Frachet, Guy Bourguin, Annick Bayer, Robert Victor, Jean-Pierre Bernard-Hervé, Maurice Boisseau, Jean-Claude Font, Nathalie Roussel, Annie Trohel-Leblanc, Hervé Paisant, Pierre-Yves Ledauphin, Aurélien Angot, Marie-Pierre Lenfant Comité de jumelage Mayenne-Waiblingen : Joël Kerangueven Conseil de développement de Haute Mayenne : Jean-Claude Louarn, Laurent Souchet, Céline Martin Lycée Lavoisier, option cinéma audiovisuel : Joël Gamess, Patrick Cérès, Michel Troadec Conservatoire Yvan Bellocq : Jean-Christophe Bergeon CER France : Patrice Moquet Pays de Château-Gontier : Cinéma Le Palace : Joëlle Hanot et son équipe Communauté de communes et Ville de Château-Gontier : Philippe Henry, Pierre Jégouic, Jean-Marie Mulon, Emmanuelle Boisseau Lycée Victor Hugo, licence professionnelle conception de projets culturels : Dominique Finaud, Catherine Fricault, Sandrine Boutin Le Couvoir : Dominique et Isabelle Rocher Accueil de loisirs Mikado Pays des Coëvrons : Cinéma Yves Robert d’Évron Communauté de communes des Coëvrons : Jean-Pierre Morteveille, Didier Verdier, Stéphanie Beaudouin Pôle culturel des Coëvrons : Grégoire Guillard, Christine Barrère, Virginie Basset, Ouassem Nkhili, François Chenot Cinéma Le Majestic de Montsûrs : René Oger et toute l’équipe Lycée Raoul Vadepied, classe cinéma : Jean-Marc Boigné, Laurence Colineaux et Magalie Péan Médiathèque Michel-Nicolas d’Évron : Fabienne Gosselin, Aline Marché

Communautés de communes de Saint-Aignan/Renazé, du Pays craonnais et de Cossé-le-Vivien : Cinéma Vox de Renazé : Renée Godin, Paul Syllas, Alice Demé, Marie-Luce Demé et toute l’équipe Communauté de communes Saint-Aignan-Renazé Ateliers d’échanges de Craon : Edwige Olivrie, Loïc Méjean Centre social de Renazé : Nelly Gadbin Pays de Loiron : Cinéma Le Trianon du Bourgneuf-la-Forêt : Fernand Orrière, Daniel Blanchetière et toute l’équipe Pôle culturel intercommunal : Mélanie Planchenault, Marie Churin, Nadège Gaume Médiathèques du Bourgneuf-la-Forêt, du Genest-Saint-Isle, de Port-Brillet Comité de jumelage Loiron-Samtgemeinde Papenteich Pays de l’Ernée : Cinéma Le Majestic d’Ernée : Jean-Michel Barbé et toute l’équipe Communauté de communes du Pays de l’Ernée, équipe du réseau lecture intercommunal et de la saison culturelle : Axel Mandagot, Delphine Dubois, Corinne Lasne Pays du Bocage mayennais : Cinéma municipal de Gorron : Jean-Michel Barbé, Laura Boutilly et toute l’équipe Comité de jumelage Gorron-Schwaikheim Communauté de communes du Bocage mayennais : Annaïk Besnier, Stéphanie Miserey Pays des Avaloirs : Cinéma L’Aiglon de Saint-Pierre-des-Nids : Charlotte Royer et toute l’équipe Le Prisme : Gaëlle Lodé Segré : Cinéma Le Maingué : Guillaume Denis et toute l’équipe Les Mistons


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INFORMATIONS PRATIQUES Les lieux du festival

Durant le festival, les 10 salles de cinéma du département assurent les projections des films de la programmation, l'accueil du public à l'occasion de séances publiques et de séances scolaires et le relais local de la communication. D'autres lieux accueillent également des temps forts (conférences, spectacles, expositions...). Les salles de cinéma et les tarifs des séances Reflets du cinéma allemand Cinéma Le Trianon, rue de la Mairie, Le Bourgneufla-Forêt Tarif normal : 5 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 4€

Cinéma Le Vox, 16 bis place Juhel, Mayenne Tarif normal : 5,50 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 4,50 € Permanences Atmosphères 53

Cinéma Le Palace, 3 place du Pilori, ChâteauGontier Tarif normal : 5 € Permanences Atmosphères 53

Cinéme Le Majestic, rue de Gênes, Montsûrs Tarif normal : 5 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 4€

Cinéma Le Majestic, 6 rue Lelièvre, Ernée Tarif normal : 4 €

Cinéma Vox, 30 rue Victor-Fourcault, Renazé Tarif normal : 5 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 4€

Cinéma Yves Robert, Rue de la Fontaine, Evron Tarif normal : 6,80 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 5,80 € Permanences Atmosphères 53

Cinéma L’Aiglon, 12 Pré-de-la-Ville, Saint-Pierredes-Nids Tarif normal : 6 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 4€

Cinéma municipal, boulevard Favrie, Gorron Tarif normal : 4 €, Ciné-Bleu : 3,80 €, P'tits Reflets : 3,60 €

Cinéma Le Maingué, Place du Port, Segré Tarif normal : 6,80 €, tarif réduit : 5,80 €

Cinéville, 25 quai Gambetta, Laval Tarif normal : 9,30 €, tarif adhérent Atmosphères 53 : 5,50 € Permanences Atmosphères 53

Autres lieux du festival Atelier des arts vivants, Changé 6PAR4, L'Avant-scène, Bibliothèque Albert Legendre, Laval Le Théâtre, Mayenne Hôtel de Ville et de Pays, Château-Gontier Médiathèque Michel-Nicolas, Pôle culturel des Coëvrons, Evron Médiathèque, Le Genest-Saint-Isle, Le Bourgneuf-la-Forêt et Port-Brillet


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INFORMATIONS PRATIQUES Les tarifs Séances de cinéma : Billet à l’unité : Tarifs habituels des salles partenaires du festival Carnet de 4 billets non-nominatifs, valables pour tous les films des Reflets dans toutes les salles partenaires en vente aux permanences du festival à Laval, Mayenne et Evron : Tarif normal : 22 € (soit 5,50 € le billet) Tarif réduit : 18 € (soit 4,50 € le billet), pour les adhérents d’Atmosphères 53, scolaires, étudiants et demandeurs d'emploi, association des sourds et malentendants de la Mayenne. Pass Reflets nominatif (avec photo) valable pour tous les films des Reflets dans toutes les salles partenaires : 65 €. Pass Culture Sports de la Région des Pays de la Loire : 1 coupon cinéma = 2 entrées Adhésion à Atmosphères 53 pour l'année 2014 : Tarif normal : 18 € Tarif réduit : 9 €, pour scolaires, étudiants, demandeurs d'emploi, et 2e adhésion à la même adresse. Reflets du court et soirée Wholetrain à Changé : 3 € Ciné-concert Nosferatu le vampire : 12 € / 10 € / 8 € Ciné-concert Metropolis : 5,50 € / 4,50 € Concert Il était un piano noir : 18 € / 15 € / 10 € Entrée libre et gratuite : conférences, expositions, concert du conservatoire au Théâtre de Mayenne.


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INDEX DES FILMS 2 Chinesische Zeichen 15 Tage Fieber Alice dans les villes Almanya Barbara Beige Chasse fermée Contrôle d’identité Cours, Lola, cours Drift D’une Vie à l’autre Eat Echo Energie! Everyone Else False Friends Ferien, chronique d’un été Fortune faded Free Fall Gold Guerrière Hannah Arendt Head On Heimat I – Chronique d’un rêve Heimat II – L’Exode Hell Home stories House Ich Bin 33 (J’ai 33 ans) Intrusion Intrusion Jerichow J’étais différente La Conférence ou la face cachée de la Lune La Grâce L’Amour et rien d’autre L’Année des treize lunes La Révolution de l’escargot Le Braqueur – La dernière course Le Cabinet du Docteur Caligari Le Coursier L’Effondrement Le Golem

88 89 41 51 48 94 23 45 52 92 22 96 98 91 53 91 54 96 38 55 56 57 58 60 61 62 89 98 90 94 98 47 94 95 69 63 37 95 70 33 95 95 34

Le Père Le Photographe étranger et la solitude Les Ailes du désir Les Assassins sont parmi nous Les Sœurs vampires Les Vivants Le Testament du Docteur Mabuse L’Étrange petit chat L’Étrangère L’incroyable équipe L’Irréparable Lore L’Un contre l’autre Marseille Montag Ne m’oublie pas Nuits blanches Oh Boy One Pussy Show O.T.99 Pas folle Pingpong Play Pour ton anniversaire Rêveries Septième ciel Shahada Six contre six Soirée entre filles Solo Sunny Sols rugueux Soul kitchen Sous toi, la ville Steffi aime ça Teaching the Alphabet The Handeye Bone Ghosts Tore Tanzt Trapped Un Week-end en famille VIDEOCANCER Warehouse Wholetrain Yella

94 97 30 28 71 72 27 64 65 66 67 73 68 74 75 76 97 77 90 90 95 78 91 79 97 80 81 98 94 29 98 59 82 96 91 92 83 97 84 92 96 85 46



Le Conseil général s’engage dans la promotion et la diffusion d’un cinéma de qualité. Il contribue à l’éducation à l’image des jeunes mayennais avec la mise en œuvre de l’opération « Collège au cinéma ». Il soutient Atmosphères 53 dans ses actions en faveur d’un cinéma d’auteur. Il encourage la production cinématographique et audiovisuelle sur son territoire. Il accompagne les salles de cinéma dans la modernisation de leur établissement et la numérisation de leur équipement.

- 02 43 69 36 80 - 02/13.

Le positif est de retour


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