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L’équipe du festival
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Président d’honneur du festival : Jean-Loup TRASSARD Association Atmosphères 53 Conseil d'administration Président : Didier PILLON Trésorier : Jean-Yves ROY Vice-trésorière : Ségolène CHAPPELLON-LAOUR Secrétaire : Alexandra TOLLOT Secrétaire adjointe : Nicole FONT Membres du bureau : Jacqueline BESSIN et Jacqueline TONIN Françoise BRINDEAU, Bruno BUCHET, Marie BUREL, Patrick CERES, Georges DURAND, Annick DUVAL-ROUILLER, Delphine GÉRARD, Sébastien GOURDIER, Yann GUIBERT, Yoan LE BLEVEC, Alain LE FOLL, Yannick LEMARIÉ, Sylvie LEMOINE, Sébastien MAHIER, Ginette PESLIER-BOUVIER, Lidka TAIARUI Équipe salariée Responsable des programmations : Willy DURAND Responsable administratif : Imad MAKHZOUM Médiatrice culturelle : Armelle PAIN Chargée de mission : Élise COCANDEAU Conception de l’affiche Philippe LEDUC (Lucie Lom) Communication multi-supports, médias, réseaux sociaux Marie BUREL, Élise COCANDEAU, Willy DURAND, Sébastien GOURDIER, Yann GUIBERT, Yoan LE BLEVEC, Alain LE FOLL, Anne-Maëlle LE ROUX, Imad MAKHZOUM, Armelle PAIN, Jean-Yves ROY, Jacqueline TONIN Rédaction des textes du catalogue Jacqueline BESSIN, Marie BUREL, Ségolène CHAPPELLON-LAOUR, Ginette DUMANS, Willy DURAND, Marie-Hélène EVANO, Antoine GLEMAIN, Yann GUIBERT, Janick JAMES, Yoan LE BLEVEC, Pauline LE PECULIER, Bilitis LEVILLAIN, Josette LUCIANI, Sébastien MAHIER, Imad MAKHZOUM, Armelle PAIN, Marie PONCET, Constant VOISIN Conception et mise en page du catalogue Anne-Maëlle LE ROUX Conception et mise en page du programme Élise COCANDEAU Entretien et mise à jour du site internet Willy DURAND, Alain LE FOLL, Armelle PAIN
Archives filmées du festival Yann GUIBERT Partenariats Willy DURAND, Yann GUIBERT, Janick JAMES, Imad MAKHZOUM, Armelle PAIN, Didier PILLON, Jean-Yves ROY Accueil public et billetterie Bénévoles d’Atmosphères 53 et équipes des cinémas partenaires Accueil public scolaire Jacqueline BESSIN, Chantal DESILLE, Ginette et Jean-Louis DUMANS, Claudine DURAND, Annick DUVAL-ROUILLER, Janick JAMES, Claude LABORDE, Roland LEVEQUE, Thérèse LOCHAIN, Josette LUCIANI, Joëlle MASSEBOEUF, Nicole MONTARON, Marie-Annick ROY, Jacqueline TONIN Projections Équipes des cinémas partenaires Régie copie Élise COCANDEAU Régie technique Sébastien GOURDIER Gazette Plans Séquences Étudiants de l’IUT de Laval, département SRC Communication, accueil et médiation à Château-Gontier Alisa ALIFANOVA, Amandine BATAILLE, Lucas BERGOUGNOUX, Mélanie GUITTON Ont également contribué à la réflexion et à la mise en œuvre du festival Claire BIGOT, Lucie CORGNE, Anne ELAIN, Maria FAURE, Anne-Sylvie FOUCHAULT, Manoel GONZALEZ RENDO, Claudine GUERIN, Thérèse GUIDOUX, Jean-Pierre et Yolande JOLIF, Marylène LIBERT, Josiane et Henri PIVETTE, Étienne TONIN, Constant VOISIN, et les nombreux bénévoles présents en amont et tout au long du festival. Atmosphères 53 12, rue Guimond des Riveries 53100 Mayenne Tél. : 02.43.04.20.46 Fax : 02.43.04.96.48 www.atmospheres53.org Page facebook : Atmospheres 53
Sommaire Partenaires du festival
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Peuples sans frontières
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Anastasia Lapsui & Markku Lehmuskallio
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La représentation de l’Indien dans le western américain
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Programmation générale
37
Reflets du court
73
Événements
79
P’tits Reflets
85
Publics et territoires
93
Partenaires du festival
8
A
près plusieurs éditions consacrées à des cinématographies étrangères dont la notoriété n’est plus à démontrer, l’association Atmosphères 53 a fait le choix de nous proposer pour sa 17ème édition un voyage à la rencontre des "Peuples sans frontières", ambassadeurs de territoires souvent méconnus et de cultures singulières en quête de reconnaissance. À partir d’une programmation riche et variée de courts et longs métrages, de toute époque et de tout genre, le festival des Reflets ouvre de nouvelles fenêtres sur le monde et offre aux cinéphiles et à tous les esprits curieux une rencontre inédite et passionnante avec des populations dont les modes de vie et les identités culturelles témoignent de la variété des manières d’habiter la planète. Dans une époque où la relation des hommes à la mondialisation ne semble générer que de l’anxiété, le festival des Reflets du cinéma, grâce à l’alchimie du 7ème art et par la force de l’image, nous permet de vivre en harmonie et en empathie avec les autres et nous rappelle que la diversité de l’humanité s’impose à nous. Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon festival. Jean ARTHUIS Sénateur de la Mayenne Président du Conseil général de la Mayenne
C
haque année, le festival des Reflets permet au public mayennais de découvrir des cinématographies méconnues à travers une soixantaine de films. Après avoir exploré la thématique des frontières lors d’une précédente édition, la programmation s’articule cette année autour du très riche thème des "peuples sans frontières". Des films issus de territoires peu connus dessineront une autre manière d’habiter le monde, en filmant des peuples minoritaires tels que les Maoris, les Inuits ou les Tziganes. La programmation reviendra ainsi par exemple sur le peuple kurde avec le documentaire Kurdish Lover de Clarisse Hahn, produit par la société mancelle 24 Images, dont la Région a soutenu la création. Pour les découvertes qu’il offre, cinématographiques et humaines, la Région des Pays de la Loire est très heureuse de soutenir le festival des Reflets. À toutes et à tous, très bon festival. Jacques AUXIETTE Président de la Région des Pays de la Loire
9
P
our ses 17 ans, le festival Reflets du cinéma, porté par l'association Atmosphères 53, célèbre les "peuples sans frontières" et nous propose de mieux nous approcher de ceux qui souvent vivent au rythme du pouls de la terre. Croisements entre les cultures, les regards, les époques, les formes d’expression et de création cinématographiques. Il ne s'agit plus là de découvrir le cinéma d'un pays différent, mais de s'attacher à la découverte de peuples fiers, résistants, singuliers et à leur façon d'être au monde. L'association Atmosphères 53 s'attache à ne jamais transiger sur la qualité des œuvres qui nous sont proposées et au détour des croisements, des salles de cinéma et lieux de diffusion, les rencontres s'opèrent entre les différents publics, les œuvres, les artistes et les invités. Le Ministère de la Culture et de la Communication soutient cette manifestation qui s'inscrit dans sa volonté de préservation d'une diversité culturelle qui nous enrichit tous. Louis BERGÈS Directeur Régional des Affaires Culturelles des Pays de la Loire
Aux frontières du réel : hymne à l’espérance
L
es frontières sont la limite du "chez moi", de mon "chez moi". Comme si le voisin était forcément belligérant et songeait à s’accaparer ma propriété. Comme si cette limite me protégeait. Curieux quand, justement, cette démarcation fut l’objet d’opposition entre fronts, hier ? Supprimer ces séparations, annihiler ces enjeux, suffirait à anéantir les conflits ? Devant les obstacles, le repli sur soi, sur le "Nous", apparaît comme le réflexe premier, presque naturellement. Alors que les enjeux sont mondiaux et globaux, l’ouverture n’est-elle pas la solution ? Atmosphères 53 nous offre la possibilité de voyager à moindre frais. L’un des meilleurs rôles du cinéma : l’ouverture sur le monde, nous transporter dans un temps et un pays inconnus pendant une centaine de minutes. Et si on prenait ce temps, ne serait-ce qu’une soirée pour sortir de notre quotidien, afin de relativiser nos peurs, nos angoisses et nos doutes ? Apaiser nos esprits comme prémices d’un nouveau monde aux relations bienveillantes... Michel ANGOT Président de la Communauté de Communes du Pays de Mayenne
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P
our Robert Buron "la paix et l'équilibre du monde ne sont possibles que dans la coexistence de valeurs de civilisations différentes".
Cette vérité, les Reflets du cinéma la défendent édition après édition. Elle prend tout son sens, cette année, avec cet hommage rendu aux "peuples sans frontières". Merci à toute l'équipe d'Atmosphères 53, qui œuvre, au quotidien, pour que les Lavallois et tous les Mayennais puissent découvrir le cinéma dans la diversité de ses créations et de ses talents. Chaque soir, c'est un nouveau film. Une nouvelle rencontre. Un nouveau cinéma. Chaque soir, on prend les chemins de traverse. On croise les regards et les sensibilités, hors des sentiers battus de l'industrie du divertissement. Laval partage cette ambition d'une culture à la fois exigeante et accessible. Car c'est la culture qui nous donne le sens et la dignité. C'est la culture qui nous rassemble et qui nous élève. À chacun et à chacune, excellent festival. Jean-Christophe BOYER Maire de Laval
L
e Pays de Château-Gontier est fier d’accueillir les Reflets cinématographiques du monde. Votre 17ème édition offre un peu plus de relief encore à ce 7ème art que nous affectionnons tant. Comme d’habitude, le cinéma Le Palace, que nous accompagnons dans son ancrage local, sera votre temple et celui du public. La thématique 2013 autour des peuples sans frontières vient en clin d’œil, en reflets, à l’année 2007 alors consacrée aux frontières. Cette cohérence et ces fenêtres sur le monde sont des moments de partage essentiels pour notre territoire qui porte lui aussi son grand rendez-vous autour de l’image mais également du journalisme : "Press’tiv@l Info du Pays de Château-Gontier". Votre programme est d’une grande richesse et d’une belle originalité. Comment ne pas se réjouir de la venue du travail exceptionnel de Pierre de Vallombreuse : Hommes racines ? Onze peuples autochtones, suivis durant cinq années aux quatre coins du globe, voici la puissance des images qui vous attendent à l’Hôtel de Ville et de Pays, au Palace et à la bibliothèque communautaire du 2 au 22 mars. Les "P’tits Reflets du Cinéma" poseront quant à eux leurs bobines en salle Jules Verne, toujours à la bibliothèque le 27 mars. D’année en année, nous sommes fiers et heureux d’accueillir les Reflets du cinéma. Philippe HENRY Maire de Château-Gontier Bazouges Président de la Communauté de communes du Pays de Château-Gontier Vice-Président du Conseil général de la Mayenne
C
11 ette 17 édition rompt d’une certaine façon avec l’un des objectifs initiaux des Reflets : celui de mettre en lumière la cinématographie d’un continent ou d’un pays. ème
"Mettre le focus" en s’intéressant résolument aux cultures et identités de ces peuples précisément sans frontières constitue une gageure pour nous, occidentaux, dont la constitution des États remonte au 16ème siècle, s’agissant notamment de la France, avec pour leit-motiv cette notion centrale d’identité renvoyant aux repères que sont le territoire, le peuple, la langue commune ou, plus généralement, la culture, miroirs et réalités de ce profond sentiment d’appartenance. Mettre sur le devant de la scène des peuples peu connus, ou simplement oubliés, de même que leurs langues, modimes pour la plupart, se révèle un défi. Vous avez décidé de le relever à notre plus grand bénéfice à tous et en premier celui de nos élèves. Merci pour cette courageuse et heureuse initiative ! Solange DELOUSTAL Directrice académique de la Mayenne
A
tmosphères 53 abolit cette année les frontières et, en invitant à un voyage cinématographique, convie les spectateurs à élargir leur espace intérieur par la découverte de cultures diverses. Courts et longs métrages du monde entier permettront des rencontres et susciteront l’étonnement. Le 7ème art favorise la reconnaissance de l’altérité et plonge dans les racines de l’histoire des peuples qui viennent à nous sur les écrans. Découvrir et mieux comprendre l’autre facilite la connaissance et la compréhension de soi-même. Les jeunes sont donc invités au voyage par la pluralité des regards et des points de vue, le dialogue est ouvert ! Reflets des peuples, reflets du cinéma ; l’Enseignement Catholique est pleinement partenaire des Reflets 2013. Philippe PARÉ Directeur de l'enseignement catholique en Mayenne
francebleu.fr
France Bleu Mayenne en direct du Cinéville Emission spéciale Les Reflets du cinéma mardi 12 mars de 16h30 à 19h
96.6
12 Un festival, pourquoi ?
A
lors que la France compte 1000 salles de cinéma de plus qu’il y a 30 ans et que, sur cette même période, les modes de diffusion de l’image se sont incroyablement multipliés, est-il encore besoin de festivals pour découvrir les films ? Assurément oui, car dans le même temps le nombre de films réalisés et la circulation des œuvres autour du monde ont fortement progressé. Mais surtout, les supports de diffusion commerciale des images ne peuvent (et ne prétendent pas) se substituer au travail irremplaçable d’un festival comme les Reflets du cinéma qui, chaque année depuis plus de quinze ans, rassemble sous une thématique cohérente une cinquantaine de films rares. Ainsi, le thème "Peuples sans frontières" est l’occasion de faire d’une découverte deux coups. Au-delà des films programmés, souvent peu diffusés, ce sont des peuples, territoires et cultures peu connus que le public mayennais va découvrir tout au long de cette quinzaine. Le Cinéville de Laval, partenaire de longue date d’Atmosphères 53, accueille avec enthousiasme le Festival, point d’orgue d’une collaboration permanente qui concerne également la programmation Art & Essai et les dispositifs en milieu scolaire. Bon festival. Yves SUTTER Directeur Général de Cinéville
Partenaires Le festival Reflets du cinéma : Peuples sans frontières existe grâce au soutien de : Conseil général de la Mayenne DRAC des Pays de la Loire / Centre National de la Cinématographie et de l'image animée Région des Pays de la Loire Communauté de communes du Pays de Mayenne Communauté de communes du Pays de Château-Gontier Ville de Laval Avec le concours de : Finnish Film Foundation Crédit Mutuel Librairie M'Lire Chapitre.com Citroën Mayenne Carrefour Séché Environnement STAO Véolia Toiles de Mayenne et les équipes des salles de cinéma de la Mayenne et leurs programmateurs et transporteurs Cinédiffusion et Cinéville les nombreux distributeurs et ayant-droits des films programmés Inspection académique de la Mayenne Direction diocésaine de l'enseignement catholique de la Mayenne Rectorat de l'Académie de Nantes Bibliothèque Départementale de la Mayenne et de nombreux partenaires des milieux associatifs, des entreprises, des établissements scolaires Partenaires médias : France Bleu Mayenne Bouger en Mayenne Ouest France Le Courrier de la Mayenne / Haut Anjou / Publicateur libre L'Avenir agricole L'Autre radio Radio Fidélité
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Peuples sans frontières
Films proposés en séances publiques Films proposés en séances scolaires PEUPLES PRÉSENTÉS DANS L’EXPOSITION HOMMES RACINES
La Flèche brisée Les Cheyennes Soldat bleu La Dernière piste NAVAJO
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Plume le petit ours polaire L’Enfant qui voulait être un ours Nanouk l’esquimau Atanarjuat T
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Territoire perdu
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Teshumara, les guitares de la rébellion touareg
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Nosilatiaj. La Belleza La Terre des hommes rouges
Yeelen L’Hypothèse du Mokélé-Mbembé HADZA
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Films "inclassables" :
11 images g de l’homme Odessa... Odessa ! Les Baliseurs du désert Gypsy yp y Caravan Le Territoire des autres
© Daniel Dallet AM Le Roux
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C
ette dix-septième édition du festival Reflets du cinéma est ma première en qualité de président d’Atmosphères 53 tout nouvellement élu. Je suis très heureux d'animer un collectif de femmes et d'hommes passionnés – bénévoles et salariés – qui, à l'occasion de ce festival départemental va proposer la découverte d'une cinquantaine de films du monde entier au public mayennais. Pendant deux semaines, nous allons rêver, respirer, aimer comme Atanarjuat, le cousin innu, comme Boy le jeune Maori ou comme Oktay, le Kurdish Lover ; nous allons aussi partager avec Jon le Sami et Tundup le nomade himalayen les questions que posent le déracinement et les changements de mode de vie ; nous allons ressentir la peur et le rejet, les joies et les peines de ces nombreux personnages de cinéma, réels ou imaginaires qui ont beaucoup à nous apprendre sur eux et sur nous-mêmes, et sur ce monde que nous avons en partage. Tout au long du festival, nous aurons la chance d'échanger avec de nombreux invités et aurons notamment le grand honneur d'accueillir, pour quatre
journées, les réalisateurs Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio dont l'œuvre s'intéresse aux peuples de Laponie et de Sibérie. Pour aller plus loin et/ou ailleurs dans la réflexion et l'expérience sensible, nous présenterons l'exposition de Pierre de Vallombreuse Hommes racines, consacrée à huit peuples autochtones à travers le monde. Ce photographevoyageur partagera avec nous son expérience à travers différents temps de rencontres et d'échanges. Julian Burger, éminent spécialiste des droits des peuples autochtones, sera parmi nous pour deux conférences-débats qui s'annoncent passionnantes. Au programme également et en différents lieux du département : plus de 140 séances scolaires pour quelque 14 000 élèves, des ciné-concerts sur Nanouk et sur Plume, un grand concert donné par l'Orchestre Symphonique de Haute Mayenne, des temps de conte et de jeux... Merci à tous nos partenaires institutionnels et de terrain de nous aider à rendre cette aventure possible et bons voyages cinématographiques à tous ! Didier PILLON Président d'Atmosphères 53
Images de peuples "Ce qu’ont fait les hommes, avec le temps, ne s’efface de la mémoire..."*
I
nvisibles, les peuples autochtones le sont pour l’essentiel. Ils sont, surtout depuis l’expansion des Européens hors d’Europe au XVème siècle, en voie de disparition : exterminés, repoussés dans les zones géographiques les moins accessibles et sans intérêt économique ou encore derrière des barbelés, niés et privés de leurs moyens d’existence traditionnels. Pour le dire avec Gilles Deleuze dans Pensée nomade : "On sait bien que dans nos régimes les nomades sont malheureux : on ne recule devant aucun moyen pour les fixer, ils ont peine à vivre." Quand Markku Lehmuskallio, dans 11 images de l’homme, prend la place des hommes des peuples premiers qui se représentaient et représentaient le monde sur les rochers et qu’il dit que l’origine de ces images est dans la vision du monde de l’homme qui les a peintes, il dit quelque chose d’essentiel sur la nécessité de chacun d’exister en laissant des traces, d’être visible dans le futur, de dire un passé. L’enjeu posé dès le début de 11 images de l’homme est un enjeu de cinéma. Les films, de Robert J. Flaherty (Tabou, 1931) à Zacharias Kunuk (Atanarjuat, la légende de l’homme rapide, 2001), le premier réalisateur inuit à signer un long métrage, en passant par le cinéaste ethnologue Jean Rouch et bien d’autres, ont rendu visibles ces peuples. Avec plus *
ou moins de réussite, avec souvent de bonnes intentions, mais trop souvent insuffisamment documentés sur ceux qu’ils filmaient ou qu’ils mettaient en scène. On pense ici au western américain qui mettra de nombreuses années et un nombre considérable de films avant de rendre justice aux Indiens. Il faut attendre des films comme La Flèche brisée (1950) de Delmer Daves et Les Cheyennes (1964) de John Ford pour assister aux premiers moments de réhabilitation. On pense aussi aux films grand public (Rapa Nui de Kevin Reynolds, 1994) s’emparant trop librement d’une tradition, d’un rituel, d’une légende pour construire un spectacle. Trop souvent, au cinéma, les peuples autochtones sont sauvages et seule la "civilisation" vaut. La situation a aujourd’hui bien changé. Non seulement les peuples se filment eux-mêmes (Phoenix Arizona (1998) de Chris Eyre, Samson & Delilah (2009) de Warwick Thornton), mais les réalisateurs qui dorénavant les filment s’attachent à dire leur identité, le sort que la civilisation leur a réservé tout au long de l’Histoire et aujourd’hui encore, les conditions dans lesquelles ils vivent, les menaces qui continuent de peser sur leur existence, la richesse de leurs cultures. Cette 17e édition des Reflets du cinéma entend modestement rendre compte de cette situation nouvelle. Une occasion de voyager et de s’enrichir de cultures ancestrales et de transmettre à notre tour.
Arno Schmidt, Miroirs noirs (Éditions Christian Bourgois).
Willy DURAND Responsable des programmations d’Atmosphères 53
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FILM D’OUVERTURE 11 images de l’homme Finlande, 2012, 1h15, VO Réalisation : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Photographie : Johannes Lehmuskallio Musique : Anna-Kaisa Liedes Source : Finnish Film Foundation
L Anastasia Lapsui & Markku Lehmuskallio
Biographie des réalisateurs à lire en page 22.
'origine de l'image n'est pas sur les rochers peints il y a des milliers d'années, mais dans la vision du monde de ceux qui ont peint ces rochers... Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio nous proposent alors un voyage singulier composé de 11 images, autant de tableaux construits de peintures rupestres filmées un peu partout dans le monde, autant de points de départ pour une réflexion susceptible de nous permettre de nous interroger sur nos racines, d'entendre la voix de ceux qui ont peint dire ce qu'ils ont voulu peindre et dire le monde : les origines, la conscience de soi et du monde, le mode de vie, les croyances, la beauté, l'universel, l'évolution, l'au-delà. Il ne s’agit pas d’un moment de nostalgie, de regretter un âge d’or, mais de composer un chant du monde. Le film est ainsi une contemplation de l’univers dans lequel vit l’homme, une réflexion philosophique et poétique universelle sur la manière dont il a évolué des premiers peuples à aujourd’hui. Ces images comme des miroirs sont encore présentes comme traces, mais elles produisent aussi des murmures, des chants et des appels qui continuent de nous interpeller.
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FILM DE CLÔTURE Nosilatiaj. La Belleza (Beauty) Argentine, 2011, 1h25, VO Réalisation : Daniela Seggiaro Scénario : Daniela Seggiaro Photographie : Wili Behnisch Musique : Fernando Subelza Interprètes : Rosemri Segundo, Sasa Sharet Isabel Mendoza, Ximena Banús Source : M-appeal
"T
es cheveux seront beaux comme les branches des arbres. Ne laisse personne les couper" a-ton dit àYola, une indienne Wichi, dans son village natal quand elle était toute petite. Dorénavant, la jeune Yola vit séparée des siens au sein d'une famille catholique qui l'accueille et qu'elle aide pour toutes les tâches quotidiennes. Le père n'est jamais là et la mère tient à bout de bras la maisonnée et doit surtout faire face à Anto, sa fille aînée, une adolescente capricieuse qui doit fêter bientôt ses 15 ans. La fête qu'il faut préparer doit être un moment inoubliable pour elle comme pour tous les invités. L’enjeu de ce très beau film tient aux liens qui unissent la jeune Yola aux siens. Ces liens, elle ne peut les entretenir, pour l’essentiel, que par les souvenirs qui lui restent de son enfance et les quelques traditions auxquelles elle s’accroche. Mais, sans que cela soit complètement intentionnel, la famille avec laquelle elle vit dorénavant tend à faire disparaître ces liens et toute différence.
Daniela Seggiaro
Née en 1979 à Salta en Argentine. Elle est diplômée de l'université de Buenos Aires, formée aux métiers de l'image et du son. Elle réalise et suit de nombreux projets de documentaires, de courts métrages et de films d'animation avant de tourner son premier long métrage de fiction, Nosilatiaj. La Belleza, en 2012. Elle s'intéresse plus particulièrement à des sujets historiques et anthropologiques.
Anastasia Lapsui & Markku Lehmuskallio avec le soutien de la Finnish Film Foundation Documentaire sur grand ĂŠcran
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Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, la Nenet et le cinéaste... Anastasia Lapsui Née en 1944 à Jar Sala, dans la péninsule de Yamal, au nord de la Russie, Anastasia Lapsui est Nenet. Elle devient journaliste de radio où elle a animé des programmes dans sa langue maternelle. En 1990, elle écrit un scénario puis rencontre Markku Lehmuskallio avec lequel elle va dorénavant travailler pour le cinéma et apporter sa connaissance intime des cultures traditionnelles.
Markku Lehmuskallio Né en 1938 à Rauma en Finlande, il a d'abord été garde forestier avant de commencer à filmer en 1974. Son chemin cinématographique l'a notamment conduit chez les Sami, en Laponie, et plus tard chez les peuples sibériens dont il nous a fait découvrir la vie dans la tourmente de l'histoire. Avant de rencontrer Anastasia Lapsui, il réalise La Danse du corbeau (1980) et La Nourrice bleue (1985).
Fata Morgana
L
e cinéma d’Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio se compose d'une bonne quinzaine de films écrits et réalisés ensemble*, de In Reindeer Shape Across the Sky ("L'Essaim victorieux des mouches d'eau") en 1993 à 11 images de l'homme réalisé en 2012 et présenté en ouverture de ces Reflets du cinéma. Avant de se rencontrer, Markku Lehmuskallio (Finlandais) était déjà un cinéaste confirmé avec à son actif la réalisation de cinq courts métrages et cinq longs métrages. Anastasia Lapsui se consacrait, pour sa part, au journalisme et à l'écriture scénaristique. Au départ peu connus, ils sont découverts internationalement en 2000 avec 7 chants de la toundra. Leurs films sont trop rapidement rangés parmi les documentaires ethnologiques, mais force est de constater que leur souci n’est pas de cet ordre. Il s’agit surtout pour eux d’inventer et d’utiliser tous les outils formels (ceux du documentaire, bien sûr, mais aussi de la fiction et du cinéma d’animation) et techniques du cinéma pour les mettre au service de leurs films et de leur propos : dire les peuples
Anastasia Lapsui & Markku Lehmuskallio (Nenet, Tchouktche, Nganasan, Sami, Lapon, etc.) du Grand Nord, de la Sibérie au Groenland en passant par le Canada et la Scandinavie, de toutes les manières possibles, en convoquant l’imaginaire, la musique, la danse, les récits d’aujourd’hui et du passé, les légendes, les traditions, les gestes du quotidien, la poésie, l’Histoire et les histoires, les traces, les documents, etc. Au fond, chaque film d’Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio est un conte mêlant le merveilleux et le réel. Ils n’enregistrent pas, ils inventent des formes pour nous proposer un univers. Ces peuples sont le plus souvent incarnés par des personnes qui font le récit de leur vie, qui transmettent aux spectateurs des récits que leurs parents et grands-parents leur ont racontés durant leur enfance : ils concernent souvent les origines. Transmis oralement, ils expliquent l’origine du monde, l’apparition des animaux et de l’homme, l’au-delà, et ils disent aussi les grands moments héroïques et de souffrances de l’Histoire d’un peuple. Ces récits disent enfin les conditions de vie aujourd’hui, celles d’avant et d’après la scolarisation et la sédentarisation forcées.
Anastasia Lapsui dans Neko dernière de la lignée
Pour Markku Lehmuskallio, il s’agit "de capter le mouvement de la vie, s’en rapprocher en douceur, transmettre, ce sont les seules choses qui comptent pour les gens qui viendront après nous." (Cahiers du cinéma) Cette rétrospective composée de six films est une occasion de découvrir les films d’Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, une œuvre singulière née d’une rencontre amoureuse, celle d’un cinéaste et d’une Nenet. Mais aussi de faire vivre à notre tour des cultures qui disparaissent. Willy DURAND Responsable des programmations d’Atmosphères 53
Ensemble ils réalisent de nombreux longs métrages dont Anna (1997), 7 chants de la toundra (2000), Le Berger (2001), Mères de la vie (2002), La Fiancée du septième ciel (2003), Fata Morgana (2004), LeVoyage perpétuel (2007), Neko dernière de la lignée (2010) et 11 images de l'homme (2012). *
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Anna Finlande, 1997, 55 mn, VO Réalisation et scénario : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Distribution : Documentaire sur Grand Ecran
E
n 1954, Anna, alors enfant, a été filmée par une équipe de réalisateurs russes. Anna appartient au peuple Ngasasan de la presqu'île de Taïmyr, en Sibérie centrale. Sur la base de ces quelques images, Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio ont retrouvé Anna pour raconter son histoire. Accompagnés d'Anna, ils retournent sur les différents lieux, la plupart du temps en ruine, où elle a vécu : l'école où Anna a appris le russe, puis celle où elle a enseigné et la ville où, au nom du Parti, elle a travaillé à convaincre les peuples nomades de se sédentariser dans les villes construites par les soviétiques. Anna dit alors sa profonde tristesse de s'être laissé endoctriner et d'avoir accompli un travail qu'elle regrette aujourd'hui. Le film fait se croiser les images de propagande soviétique de la conquête glorieuse de ces vastes espaces sibériens avec les récits d’Anna. L’histoire est poignante et douloureuse, car ce qui est dorénavant perdu, un mode de vie traditionnel, des récits de l’origine du monde vu par les Ngasasans, Anna en porte un peu la responsabilité.
Anastasia Lapsui & Markku Lehmuskallio 7 chants de la toundra (Seitseman laulua tundralta) Finlande, 2000, 1h30, VO Réalisation : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Scénario : Anastasia Lapsui Photographie : Johannes Lehmuskallio Interprètes : Les habitants du village de Hyda (Sibérie) Source : Finnish Film Foundation
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êlant l'approche ethnographique et historique à la fiction, 7 chants de la toundra dépeint le mode de vie traditionnel du peuple Nenet sur les terres enneigées du nord-ouest de la Sibérie. Nomades depuis plus de 2000 ans, les clans nenets vivent de la chasse, de l'élevage de rennes et de la pêche, au rythme de coutumes ancestrales. 7 chants introduisent 7 tranches de vie de ce peuple qui lutte contre l'acculturation forcée par 7 décennies de régime soviétique russe. Le Léninisme puis le Stalinisme contraignent les Nenets à se sédentariser pour approvisionner les kolkhozes en nourriture et en fourrures. Certains prennent le risque de résister, d'autres assistent impuissants à l'enlèvement et à la scolarisation forcée de leurs enfants... En permettant aux Nenets de participer à l’écriture du scénario et de jouer leur propre histoire, les réalisateurs ont donné les moyens à ce peuple de se réapproprier sa culture et son identité, seules armes véritables face à toute forme de normalisation. Un hymne à la diversité, superbe et touchant.
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Fata Morgana Finlande, 2004, 1h, VO Réalisation et scénario : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Distribution : Documentaire sur Grand Ecran
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es histoires et des légendes des origines, le film nous raconte le peuple Tchouktche, un peuple qui a vécu dans des conditions extrêmes sur la côte du détroit de Béring, les habitants les plus orientaux de l'Asie. Comme bien d'autres peuples de la région, ils ont été contraints de renoncer à leur mode de vie traditionnel par les Soviétiques et l'alcoolisme les a anéantis. Aujourd'hui, une jeune génération veut faire revivre cette culture ancestrale en se réappropriant la langue et en l'enseignant. Un morceau de violoncelle, des images d’animation pour dire la légende de la sorcière qui permet ou pas le passage dans l’autre monde, celui d’après la vie, l’œil d’une baleine, des documents d’archives et des témoignages composent ce très beau film. Fata Morgana ou les mirages attribués à la Fée Morgane que l’on peut effectivement observer dans cette partie du monde. Un phénomène optique pour dire l’espoir de voir une culture renaître de ses cendres, mais pour cela il s’agit de pouvoir dire à la sorcière que l’on quitte ce monde en laissant une descendance.
Anastasia Lapsui & Markku Lehmuskallio
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Le Voyage perpétuel (Travelling - Nedarma) Finlande, 2007, 1h20, VO Réalisation et scénario : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Distribution : Documentaire sur Grand Ecran
L
a vie quotidienne des Nenets dans la toundra du Grand Nord est à nouveau le matériau de ce film des cinéastes Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio. Mais, comme s’ils en avaient tiré toute la matérialité par leurs films précédents, ils en font ici la substance presque irréelle d’une ample méditation silencieuse sur la présence des hommes dans ce désert de glace. Une méditation sur l’essence de cette vie emportée régulièrement ailleurs par les saisons, par le lien charnel au troupeau. Une vie entièrement vouée à une rudimentaire survie, mais où chacun de ces actes élémentaires (manger, s’occuper des bêtes, monter la yourte, faire bouillir l’eau pour le thé) semble un geste sacré dans ce grand rituel engagé entre l’homme et la nature. Tourné en noir et blanc, ce long poème élégiaque chante la lente disparition d’un peuple à travers celle de sa langue, de sa culture. Mais, en parsemant ce lamento cinématographique de signes appartenant à la mythologie nenet, Markku et Anastasia impriment pour nous sur l’écran l’éternité et l’universalité de ce mythe de la création du monde.
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Neko dernière de la lignée (Sukunsa Viimeinen) Finlande, 2009, 1h25, VO Réalisation et scénario : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Photographie : Johannes Lehmuskallio Interprètes : Aleksandra Okotetto, Radik Anaguritsi, Nadezhda Pyrerko, Anastasia Lapsui Distribution : Baba Yaga Films
N
eko, devenue adulte et vivant aujourd'hui dans une petite ville russe, raconte son enfance. Dans les années 60, elle vivait heureuse aux côtés de ses parents et de ses grands-parents au sein du peuple nomade des Nenets, en Sibérie. Comme d'autres enfants, elle fut arrachée à sa famille pour être éduquée dans une école soviétique. Neko n'est pas une petite fille comme les autres, puisque ses grands-parents la destinent à devenir chamane. Les débuts à l'école sont invivables pour Neko, renommée par la maîtresse Nadja. Un soir, accompagnée d'un petit camarade, elle prend la fuite pour retourner chez elle... C’est un regard rétrospectif que nous proposent cette fois les deux réalisateurs à partir du témoignage de Neko. Le film nous plonge au cœur des traditions de ce peuple et de leur dissolution dans la culture soviétique au moment où le pouvoir russe s’est intéressé à ce territoire riche en ressources énergétiques. La petite Neko est drôle, têtue et touchante lorsqu’elle se rebelle contre les logiques absurdes de l’école soviétique qui nie son identité.
La représentation de l’Indien dans le western américain
La représentation de l’Indien dans le western américain
Cinéma d'Indiens ?
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eur du rouge ? L’histoire du cinéma nous dit beaucoup de ce qui lie – et délie – l’Étasunien à l’Amérindien. Du sauvage édénique et rousseauiste des temps du muet, le Hollywood bavard a surtout voulu retenir, jusqu’à l’aube des fifties, qu’il pouvait débarquer en hordes criardes et clouer nus des pionniers aux poteaux de couleur. Négationnisme bien connu, qui inversait les données d’un génocide pour transformer la victime en coupable fictionnel et idéal. Si résumer en quatre actes un siècle de westerns ne pouvait être qu’une gageure, le choix d’axer notre programmation sur des films phares de la réhabilitation qui s’ensuivit permet un regard plus nuancé. Quatre chefsd’œuvre éblouissants et humanistes
témoignent ainsi d’une reconnaissance non dénuée de partis pris idéologiques qui nous permettra de nous demander si la cause indienne a réellement cessé d’être instrumentalisée au cinéma. Entre l’idéalisme amer de Delmer Daves, qui fait basculer l’histoire des représentations en 1950, et le symbolisme hypnotique de Kelly Reichardt, qui fait de la femme, en 2011, l’unique interlocutrice de l’Indien, le western aura proposé le mariage mixte, le retour aux sources, la communion dans la douleur et le modèle shamanique. Mais il n’aura peut-être jamais su se guérir de son complexe initial : celui, en faisant prospérer un cinéma d’Indiens, de n’avoir jamais su faire vivre un cinéma indien. Thierry MÉRANGER Critique aux Cahiers du cinéma et enseignant
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La Flèche brisée (Broken Arrow) États-Unis, 1950, 1h30, VO Réalisation : Delmer Daves Scénario : Michael Blankfort d'après le roman d'Elliott Arnold Photographie : Ernest Palmer Musique : Hugo Friedhofer Interprètes : James Stewart, Jeff Chandler, Debra Paget, Arthur Hunnicutt Distribution : Swashbuckler Films
Delmer Daves
Né à San Francisco en 1904. Pendant ses études de droit, il fait des voyages en Europe et partage un temps la vie des Indiens hopis et navajos. En 1923, il débute une carrière d'acteur, puis collabore comme scénariste à certains films célèbres de l'époque. Il devient réalisateur à la Warner Bros, en 1943, en dirigeant Destination Tokyo puis Les Passagers de la nuit (1947). Mais la consécration lui vient en 1950 avec La Flèche brisée. Il a réalisé une trentaine de longs métrages dont 3h10 pourYuma (1957), La Colline des potences (1959). Il meurt en 1977.
A
rizona, 1870. La guerre fait rage entre Blancs et Apaches. Ex-éclaireur pour l'armée de l'Union, Tom Jeffords sauve de la mort un jeune Indien et s'attire ainsi la reconnaissance de sa tribu. Écœuré par l'interminable inimitié qui sévit entre les deux peuples, il décide d'apprendre la langue, les mœurs, l'histoire et les coutumes apaches et de se rendre dans les montagnes afin d'y rencontrer leur chef Cochise. Là, il tombe amoureux de Sonseeahray. De retour à Tucson, il annonce à la population incrédule les conditions des Apaches pour la paix et repart avec le général Howard pour rencontrer Cochise et se marier... Ce film est un des plus importants ayant contribué à ce que soit reconsidérée avec respect et dignité la figure de l’Indien au cinéma. Delmer Daves connaissait très bien, pour avoir longuement voyagé parmi les Indiens, leurs coutumes et leurs traditions.
La représentation de l’Indien dans le western américain Les Cheyennes (Cheyenne autumn) États-Unis, 1964, 2h05, VO Réalisation : John Ford Scénario : James R. Webb d'après Cheyenne autumn de Mari Sandoz Photographie : William Clothier Musique : Alex North Interprètes : Richard Widmark, Carroll Baker, Karl Malden, Sal Mineo Distribution : Théâtre du Temple
1878
, les Cheyennes décident de quitter leur réserve, où ils meurent de faim en attendant les promesses du gouvernement américain, pour retrouver la terre de leurs ancêtres dans le Wyoming. Leurs chefs sont le vieux Tall Tree, Little Wolf, Dull Knife et son fils, Red Shirt, qui croit encore que la violence est une solution. Ils sont accompagnés par une institutrice quaker, Deborah Wright, qui veut leur montrer que tous les Blancs ne sont pas racistes. Le capitaine Archer reçoit l'ordre de poursuivre les Indiens, mais il éprouve de la sympathie pour eux et tombe amoureux de l'institutrice...
John Ford termine sa carrière avec un grand film sur les Indiens, ces mal-aimés du cinéma hollywoodien, et il leur rend hommage. Situé dans les paysages désertiques de Monument Valley (Utah), région que Ford, au fil de sa longue carrière, a contribué à rendre célèbre dans le monde entier, Les Cheyennes est un de ses films les plus aboutis, peut-être son plus grand film.
John Ford
Né en 1895 à Cape Elizabeth (États-Unis). Un des cinéastes les plus prolifiques avec plus de 100 longs métrages réalisés (une bonne cinquantaine sont introuvables). Après des débuts comme assistantréalisateur, il signe en 1917 un contrat avec Universal. En 1927, il se rend en Allemagne pour le tournage des Quatre Fils et découvre à cette occasion le cinéma expressionniste. Il réalise entre autre La Chevauchée fantastique (1939), Les Raisins de la colère (1940), Le Massacre de Fort Apache (1948), La Prisonnière du désert (1956), L'Homme qui tua LibertyValance (1962). Il meurt en 1973.
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Soldat bleu (Soldier Blue) États-Unis, 1970, 1h55, VO Réalisation : Ralph Nelson Scénario : John Gay Photographie : Robert B. Hauser Musique : Roy Budd Interprètes : Peter Strauss, Candice Bergen, Donald Pleasence, John Anderson Distribution : Tamasa
Ralph Nelson
Né à New York en 1916. Il entame à partir de 1932 une carrière au théâtre, puis, dans les années 50, il travaille pour la télévision comme acteur, puis comme producteur et réalisateur. Il réalise son premier film pour le cinéma, Requiem pour un champion, en 1962. Ensuite, il enchaîne les réalisations et, en 1966, passe au western avec La Bataille de la vallée du diable. En 1975, il réalise un des premiers films à dénoncer l'Apartheid avec LeVent de la violence. Il décède en 1987.
U
ne petite troupe de la Cavalerie, chargée d'acheminer à Fort Reunion une caisse d'or et une femme enlevée par les Cheyennes qui a réussi à s'échapper, est attaquée par les Indiens. Seuls réussissent à sortir vivants de l'attaque Kathy Maribel "Cresta" Lee, la jeune femme, et le soldat Honus Gent, un jeune soldat inexpérimenté. Ils entament alors ensemble un long voyage à pied pour tenter de rejoindre Fort Reunion, mais leurs pas vont les mener à Sand Creek... Le 29 novembre 1864, une unité de volontaires de la Cavalerie du Colorado, comprenant 900 hommes, attaque un paisible village cheyenne à Sand Creek. Les Indiens levèrent un drapeau blanc et un drapeau américain. La cavalerie attaqua néanmoins, massacrant sept cents Indiens – dont plus de 350 femmes et enfants. Plus de cent scalps indiens furent pris, des corps furent démembrés et il y eut de nombreux viols... "Ce fut peut-être le crime le plus ignoble et le plus injuste dans les annales de l’Amérique".
La représentation de l’Indien dans le western américain La Dernière Piste (Meek’s Cutoff) États-Unis, 2010, 1h45, VO Réalisation : Kelly Reichardt Scénario : Jonathan Raymond Photographie : Christopher Blauvelt Musique : Jeff Grace Interprètes : Michelle Williams, Paul Dano, Bruce Greenwood, Shirley Henderson Distribution : Pretty pictures
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n 1845, en Oregon, une caravane emmenée par le trappeur Stephen Meek se perd dans le désert. Dans un premier temps, les familles qui composent la caravane ont toute confiance en leur guide, mais, même si ce dernier réussit encore pendant un temps à leur faire croire qu'il sait parfaitement où il va, en leur for intérieur, tous savent qu'ils sont perdus. Commence alors une longue errance vers nulle part avec pour objectif de trouver l'eau indispensable à la survie du groupe. Ils s'en remettent alors à un Indien... Le film relève du western, mais nous sommes bien loin de ce à quoi ce genre nous a habitués. Ici, la reconstitution est bien moins triomphante, sans doute à l’image d’un pays en panne de ce point de vue là, et la quête beaucoup plus désespérée, sans illusion. Ce très beau film nous surprend et semble plus réaliste. Il interroge, comme bien d’autres films américains, ce rapport particulier aux frontières qu’il faut toujours repousser plus loin.
Kelly Reichardt
Née en 1964 à Miami (États-Unis). Elle découvre la photographie à travers l'objectif de son père policier, qui photographie les scènes de crimes. Elle part pour New York réaliser des clips pour la chaîne de télévision MTV. Après avoir travaillé comme directrice artistique pour des films de Todd Haynes ou Norman Rene, elle réalise son premier long métrage, River of Grass, en 1995. Viennent ensuite Ode puis Ode to Billy Joe (1999), Then aYear (2001), Travis (2004), Old Joy (2007), Wendy and Lucy (2009) et La Dernière Piste (2011).
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Programmation gĂŠnĂŠrale
Les films 5 Caméras brisées
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10 canoës, 150 lances, 3 épouses
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À la recherche de Drimé Kunden
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Atanarjuat, la légende de l’homme rapide
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Boy
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Cabeza de Vaca
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Celui qui revient
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Frozen River
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Gypsy Caravan
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Jon face aux vents
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Just the Wind
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Kurdish Lover
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L’Hypothèse du Mokélé-Mbembé
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La Nuit nomade
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La Sirga
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La Terre des hommes rouges
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Le Dernier Voyage de Tanya
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Le Temps des Gitans
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Les Baliseurs du désert
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Les Murmures du vent
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Les Saphirs
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My Land
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Odessa... Odessa !
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On the Ice
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Paï : l’élue du peuple nouveau
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Samson & Delilah
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Sharqiya
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Tabou
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Territoire perdu
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Teshumara, les guitares de la rébellion touareg
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Transylvania
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Yeelen
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5 Caméras brisées (5 Broken Cameras) Palestine/Israël, 2011, 1h30, VO Réalisation : Emad Burnat, Guy Davidi Photographie : Emad Burnat Musique : Le trio Joubran Distribution : Zeugma Films
Emad Burnat
E
mad Burnat et Guy Davidi nous font vivre des moments forts avec le quotidien d'un petit village palestinien de Cisjordanie. Emad Burnat a commencé ce documentaire à la naissance de son quatrième enfant, juste au moment où les villageois commençaient à manifester contre la construction d’une clôture entre le village et les colonies israéliennes proches. Les gens du village – qui ont fait le choix de ne pas porter les armes pour lutter – se battent tous les jours pour leur liberté, pour leurs terres dont ils ont été expropriés. Leurs récoltes sont brûlées, ils se font emprisonner, sont blessés, parfois tués par les balles de l’armée israélienne. Emad Burnat filme jour et nuit, nous montre la violence au quotidien et la résistance pacifique. Il filme la mort d’un ami proche, un personnage attachant, pendant les manifestations. On vit l’angoisse de sa femme quand elle le voit arrêté par l’armée, le regard perplexe de son fils qui, comme tous les enfants, assiste à cette violence. La fin du film nous offre tout de même une perspective plus optimiste.
Emad Burnat est né à Bil’in, en Palestine. Depuis 2005, il est cameraman et photographe free-lance. Il a filmé pour des chaînes de télévision comme Al-Jazeera, des chaînes israéliennes et pour la télévision palestinienne. Il travaille régulièrement avec l’agence Reuters et a filmé des séquences de plusieurs documentaires.
Guy Davidi Guy Davidi est né à Jaffa. Il est réalisateur de films documentaires et professeur de cinéma. Il a été chef opérateur sur les films Hamza et Journal d’une orange pour France 3. Il a également réalisé des courts métrages documentaires présentés en festivals. En 2010, il réalise son premier long métrage, Interrupted Streams.
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10 canoës, 150 lances, 3 épouses (Ten Canoes) Australie, 2005, 1h30, VO Réalisation et scénario : Rolf de Heer Photographie : Ian Jones Interprètes : Jamie Gulpilil, Richard Birrinbirrin, Frances Djulibing, Crusoe Kurddal Distribution : Memento films
Rolf de Heer
Né en 1951 aux Pays-Bas. Arrivé à l'âge de 8 ans en Australie, il y fait des études de cinéma avant de réaliser son premier long métrage, Tale of a Tiger, en 1984. Viennent ensuite Bad Boy Buddy (1993) et Chambre tranquille (1996). En 1998, il réalise Dance Me to My Song qui met en scène l'histoire d'amour entre une paraplégique et un aidesoignant. En 2001, il adapte un roman de Luis Sepulveda, LeVieux qui lisait des romans d'amour. Avec The Dacker, en 2002, il s'intéresse à l'histoire des Aborigènes. Il poursuit avec 10 canöes, 150 lances et 3 épouses en 2005.
L
e jeune guerrier Dayindi participe à une expédition de chasse dirigée par le vieux Minygululu. Il est amoureux de la (jeune) troisième épouse de son frère aîné. Afin de le remettre dans le droit chemin, le vieux sage lui raconte une histoire qui se déroula il y a longtemps... : celle d’un guerrier amoureux de la (jeune) troisième épouse de son frère aîné. Mise en abyme, conte dans le conte... Le spectateur navigue entre le destin (filmé en noir et blanc) de Dayindi parti chasser avec les siens et celui (filmé en couleurs) du guerrier dont l’histoire nous est contée. La lumière, les couleurs sont très travaillées, les moindres détails sonores sont saisissants dans ce long métrage tourné en langue aborigène. Récompensé à Cannes par le prix spécial du jury dans la sélection "Un certain regard", 10 canoës est un film qui, tout en observant de près le quotidien des Aborigènes, est distrayant, plein d’humour et ethnologiquement éducatif. C’est un film qui séduit, une évasion complète d’une heure et demie.
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À la recherche de Drimé Kunden (The Search - Tschol) Chine/Tibet, 2009, 2h, VO Réalisation et scénario : Pema Tseden Photographie : Sonthar Gyal Musique : Dukar Tserang Interprètes : Dobe Dorje, Drolma Gyab, Menla Kyab, Tsondrey Lumo Tso Source : Pema Tseden
U
n réalisateur, accompagné d'une petite équipe, sillonne les routes de l'Amdo, en quête d'acteurs pour tourner une adaptation de Drimé Kunden, un opéra populaire tibétain. Leurs pérégrinations de village en village les amènent à rencontrer et à auditionner plusieurs dizaines de Mandé Zangmo et Drimé Kunden potentiels : moines, jeunes femmes, vieillards, tous ou presque, dans leur vie, ont appris et interprété l'un ou l'autre des rôles de cet opéra qui conte la vie d'un prince d'une générosité exemplaire, prêt à offrir son royaume, ses yeux et ses enfants aux nécessiteux. Une jeune femme est rapidement retenue pour interpréter Mandé Zangmo, mais elle n'accepte de jouer qu'à la condition de retrouver celui qui fut son Drimé Kunden, son amour perdu... Elle embarque dans le 4X4, où se raconte une autre histoire d'amour. De rires en silences, de discussions en chansons, ce road-movie nous entraîne avec une belle profondeur à la rencontre d’une culture et d’une langue intrinsèquement liées au bouddhisme tibétain et aujourd’hui menacées de disparition par la colonisation han.
Pema Tseden
Né en 1969 au Tibet, en République populaire de Chine. Fils de nomades, Pema Tseden est aussi connu sous le nom de Wanma Caidan. Suite à des études bilingues tibétain-mandarin, Pema Tseden poursuit une carrière littéraire avant de s’orienter vers le cinéma. En 2002, il entre à l’Académie du film de Pékin où il réalise Grassland, un premier court métrage. Il réalise ensuite Le Silence des pierres sacrées (2005), À la recherche de Drimé Kunden (2009) et Old Dog (2011). Son dernier recueil de nouvelles, Neige, vient de paraître en France.
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Atanarjuat, la légende de l’homme rapide (Atanarjuat, the Fast Runner) Canada, 2001, 2h47, VO Réalisation : Zacharias Kunuk Scénario : Paul Apak Angilirq Photographie : Norman Cohn Musique : Chris Crilly Interprètes : Natar Ungalaaq, Sylvia Ivalu, Peter Henri Arnatsiaq, Lucy Tulugarjuk Distribution : Rezo Films
Zacharias Kunuk
Né en 1958 à Igloolik au Canada. Zacharias Kunuk est Inuit. Il se passionne très tôt pour le cinéma. En 1981, il achète une caméra et, quatre ans plus tard, il obtient une subvention pour la réalisation d’une vidéo, From Inuk Point ofView, qui, déjà, met en lumière la singularité de la communauté inuit. En 1990, il fonde les Productions Igloolik Isuma et réalise de nombreux films dont Arvik et Nipi. En 2001, il réalise son premier long métrage, Atanarjuat, the Fast Runner, récompensé par la Caméra d’Or au Festival de Cannes.
A
tanarjuat est né au sein d’une communauté inuit nomade. Son père n’était pas un bon chasseur et la famille souffrait donc bien souvent du froid et de la faim. Atanarjuat semble bénéficier d’un destin hors du commun. Ainsi, quelque chose semble le guider dans tous les moments cruciaux de son existence. Et plus particulièrement contre le mal qui s’est emparé de la communauté et pousse une autre famille à faire preuve de méchanceté à l’égard de celle d’Atanarjuat. Après avoir échappé à une tentative d’assassinat, il décide d’en finir avec la malédiction qui sévit sur la communauté. Ce premier film inuit est remarquable car il réussit à mêler admirablement documentaire et fiction en construisant une comédie dramatique dynamique. La longueur du film ne doit pas être un obstacle tant l’histoire et le film sont passionnants et nous font tout oublier.
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Boy Nouvelle-Zélande, 2010, 1h30, VO Réalisation : Taika Waititi Scénario : Taika Waititi Photographie : Adam Clarck Musique : The Phoenix Foundation Interprètes : James Rolleston, Te Aho Eketone-Whitu, Taika Waititi, Ricky Lee Waipuka-Russel Distribution : Les Films du Préau
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oy, jeune Maori de 11 ans, vit avec sa grandmère dans une ferme isolée, avec son petit frère qu’il protège et une bande de cousins. Boy a deux idoles : Mickael Jackson et son père, qui les a abandonnés, lui et son frère, depuis plusieurs années, ce qui ne l’empêche pas de lui imaginer plusieurs vies extraordinaires. Quand son père réapparaît, Boy va devoir progressivement ouvrir les yeux sur les vraies raisons de son retour et sur sa vraie personnalité… Boy est un film drôle, parfois loufoque. On rit ou on sourit beaucoup. Mais le film est également traversé d’émotions. Et surtout, il nous décrit les conditions de vie d’une communauté de Maoris. Les Maoris, premiers habitants de Nouvelle-Zélande, ont été dépossédés de leurs terres et de leur souveraineté (à l’image des Aborigènes d’Australie). Le père du réalisateur était maori et sa mère juive, ce qui lui donne probablement une vraie légitimité pour parler des "peuples sans frontières". Ceci n’a pas empêché le film de rencontrer un immense succès en NouvelleZélande.
Taika Waititi
Né à Wellington en 1975, il descend de la tribu Whanaua-Apanui. Depuis la fin des années 90, il est acteur, peintre et photographe. Humoriste, il fait le tour du pays avec des spectacles comiques. Après plusieurs courts métrages, il réalise un premier long métrage, Eagle vs Shark, en 2006, puis, de 2007 à 2009, une série, Flight of the Conchords, pour la télévision. Boy est son second long métrage pour le cinéma.
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Cabeza de Vaca Mexique, 1990, 1h55, VO Réalisation : Nicolás Echevarría Scénario : Xavier Robles, Guillermo Sheridan, Nicolás Echevarría d'après l'œuvre de Alvar Nunez Cabeza de Vaca Photographie : Guillermo Navarro Musique : Mario Lavista Interprètes : Juan Diego, Daniel Gimenez-Cacho, Roberto Sosa, Carlos Castanon Distribution : E. D. Distribution
Nicolás Echevarría
Né en 1947 à Nayarit au Mexique. Il étudie l’architecture et la musique, puis part pour New York où il s’intéresse au cinéma. Dans ses nombreux courts et moyens métrages documentaires, il s'est passionné pour les manifestations religieuses, artistiques et culturelles des indigènes mexicains. Cabeza deVaca, son premier long métrage de fiction, raconte le heurt de deux cultures à l'époque de la découverte du Nouveau Monde. Avec ce film, il propose un regard sur le monde des Indiens qui leur conserve toute leur grandeur.
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a véritable et extraordinaire aventure de l’explorateur espagnol Alvar Núñez Cabeza de Vaca, qui s’embarque en 1528 pour la Floride avec plus de 500 hommes. La faim, la mort et les maladies déciment l’expédition qui accoste finalement en Louisiane. Après une attaque indigène, il ne reste qu’une poignée d’hommes : Alvar, Castillo, Dorantes et l’esclave maure Estebanico. Cabeza de Vaca survit et est fait prisonnier par un sorcier qui en fait son esclave, avant de l'initier à ses secrets. Libéré au bout de quelques années, il accomplit un long voyage vers la Floride à la recherche des troupes espagnoles, en accomplissant au cours de son périple des guérisons miraculeuses. Il retrouve ses amis prisonniers d’une tribu indienne et permet leur évasion. Après huit ans, ils croisent une expédition militaire guidée par Nuno de Guzman, qui construit une cathédrale au nord-est du nouveau Mexique. Cabeza de Vaca raconte l’histoire de ce conquérant emporté par la réalité et la fiction du Nouveau Monde en une odyssée hallucinante et grandiose.
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Celui qui revient (Ini Avan) Sri Lanka, 2012, 1h45, VO Réalisation : Asoka Handagama Photographie : Channa Deshapriya Musique : Kapila Poogalaarachchi Interprètes : Subashini Balasubramaniyam, Dharshan Dharmaraj, Gregory Philip Ferminus Distribution : Héliotrope Films
À
sa manière subtilement insistante, le film traite un grave sujet : comment vivre après l’apocalypse – en l’occurrence après une atroce guerre civile, qui n’a pas seulement dévasté le pays et laissé de nombreuses victimes, mais empoisonné insidieusement les esprits et les cœurs des survivants – ? Le jeune guerillero tamoul qui revient dans son village n’est pas le bienvenu parmi les siens : ils lui imputent la responsabilité de tous leurs malheurs de vaincus. L’homme n’est pas un Tigre fanatique, il se méfie de ses anciens compagnons, reconvertis dans les mafias de la reconstruction. Mais il n’est pas non plus pour autant un repenti. Il entend seulement saisir la seconde chance qui lui est offerte, retrouver le fil de sa vie. Dans sa quête douloureuse mais jamais désespérée, il est accompagné, ou plutôt guidé à son insu, par trois femmes : sa mère, la femme aimée et, surtout, – d’une façon totalement inattendue – la femme d’un autre homme dont il a pris le travail et qui devient la plus belle figure du film. Autour de ces femmes, peut-être, une nouvelle communauté se dessine.
Hasoka Handagama
Né en 1962 au Sri Lanka. Directeur de la communication à la Banque Centrale du Sri Lanka, il consacre son temps libre à des études anthropologiques et à des activités artistiques pour le théâtre, la télévision et le cinéma. Il a réalisé à ce jour sept films dont : This Is My Moon (2001), FlyingWith OneWing (2002), A Letter of Fire (2006) et Celui qui revient (2012). Utilisant les codes des arts populaires, et en premier lieu du mélodrame, il présente des héros qui affirment leur intégrité au cœur des conflits ethniques et sociaux qui déchirent le Sri Lanka d’aujourd’hui.
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Frozen River États-Unis, 2008, 1h40, VO Réalisation et scénario : Courtney Hunt Photographie : Reed Morano Musique : Peter Golub, Shahad Ismaily Interprètes : Melissa Leo, Misty Upham, Michael O’Keefe, Mark Boone Junior Distribution : Rezo Films
Courtney Hunt
Née en 1964 à Memphis (Tennessee). Elle fait des études de droit avant d'intégrer l'école de cinéma de Columbia University. Réalisatrice et scénariste, elle réalise un premier court métrage, Althea Faught, en 1996, puis un second, Frozen River, en 2004, qu'elle développe pour en faire son premier long métrage de fiction en 2008. Frozen River obtient le Grand prix du jury au festival de Sundance en 2008.
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ans un village américain, près de la frontière canadienne... Ray aurait pu offrir une nouvelle demeure à ses deux fils. Autre chose qu’un préfabriqué. Elle aurait pu, si son mari ne s’était pas enfui avec toutes les économies. En tombant sur la voiture de l’homme en fuite, Ray rencontre une Mohawk nommée Lila. Pour gagner de l’argent, elle choisit d’accepter l’offre de cette dernière : conduire des immigrés clandestins à travers la rivière gelée de Saint Lawrence. Une amitié s’instaure mais le danger est grand : chaque traversée peut vite devenir la dernière tandis qu’autour, la police guette… Malgré un scénario simple, Frozen River nous immerge en un rien de temps au cœur de ses paysages désertiques et immaculés, grâce à un traitement du suspense maîtrisé de bout en bout et une Melissa Leo brillante de justesse. Chaque traversée est un intense moment de cinéma, qui ne cesse de jouer avec nos nerfs. Montez dans la voiture, vous n’en sortirez qu’à la fin...
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Gypsy Caravan (When the Road Bends) États-Unis, 2005, 1h50, VO Réalisation : Jasmine Dellal Scénario : Jasmine Dellal Photographie : Alain de Halleux, Albert Maysles Interprètes : Antonio El Pipa, Taraf de Haidouks, Esma Redzepova, Fanfare Ciocarlia, Maharaja Distribution : Pretty Pictures
G
ypsy Caravan est le nom d’une tournée de cinq groupes de musique gitane à travers les États-Unis. D’horizons très divers, les musiciens ne se connaissent pas et sont obligés de collaborer. Il y a parmi eux deux groupes roumains, la Fanfare Ciocarlia et Taraf de Haïdouks. Une star macédonienne, Esma Redzepova, accompagnée de 6 des 47 enfants qu’elle a recueillis. Maharaja est un groupe indien, alors qu’Antonio el Pipa et son ensemble flamenco viennent d’Espagne… Sur la route, peu à peu, ils s’apprivoisent et chacun découvre en l’autre ce qu’il a de commun avec lui... Face à cette chronique humaine et souvent truculente, même les plus hermétiques à la musique gitane pourront se laisser surprendre. Gypsy Caravan est avant tout un document sur la culture rom dans le monde. Il y a en effet quelque chose de très émouvant à voir ces groupes réunis sous la bannière "musique tsigane" se rapprocher, se questionner, pour finalement prendre conscience qu’ils sont bien tous issus d’une même famille, celle des gitans partis de l’Inde vers l’Ouest.
Jasmine Dellal
Née en Grande-Bretagne. Jasmine Dellal mène d’abord des études de langues puis de journalisme. Après deux courts métrages, She Says, sur le féminisme, et In His Own Image, portrait d’un photographe sans domicile fixe, elle passe au documentaire en travaillant sur Black Is... Black Ain’t de Marlon Riggs. Elle fonde sa propre maison de production, Little Dust Productions, et réalise en 2000 son premier long métrage documentaire, American Gypsy, puis en 2005 Gypsy Caravan.
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Jon face aux vents France, 1h20, 2010, VO Réalisation, scénario et photographie : Corto Fajal Musique : Sofia Jannok, Axel Olle Sigurd Andersson Interprètes : Jon Tomas Utsi, John Erling Utsi Distribution : Arwestud Distribution
Corto Fajal
Auteur de nombreux films (fictions courtes, documentaires de création et de commande, clips, spots publicitaires), il s'est fait connaître et reconnaître au travers de son documentaire, Jon face aux vents. Ce Breton a parcouru toute la planète pour filmer les hommes et les paysages jusqu'à passer son voyage de noces dans le nord de la Suède, puis quatre années de suite pour filmer la transhumance des rennes.
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onsacré au peuple sami, ces "Lapons" qui vivent et migrent sur quatre pays (Suède, Norvège, Finlande et Russie), ce film nous invite à suivre leur itinérance actuelle. Alliant tradition et modernisme (tentes, coutumes, GPS et skidoo), les Samis possèdent une richesse intérieure en symbiose avec la nature et une vision très claire, aussi bien de leur monde que de celui qui les entoure et évolue inexorablement : technicité, industrialisation, réchauffement climatique... Malgré cela, Jon, le héros du film, souhaite poursuivre avec sa femme et son fils sa vie de semi-nomade au travers de régions splendides, ponctuée de bonheur naturel et de tragédie comme la perte de rennes faisant partie du troupeau qu’il convoie de pâturages en pâturages dans une transhumance nécessaire. Jon s’adonne aussi durant les longs hivers à la création d’objets artisanaux traditionnels, un patrimoine familial dont, hélas, il doit parfois se défaire pour pouvoir vivre.
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Just the Wind (Csak a szél) Hongrie, 2012, 1h35, VO Réalisation et scénario : Bence Fliegauf Photographie : Zoltán Lovasi Musique : Bence Fliegauf, Tamás Beke Interprètes : Gyöngyi Lendvai, Lajos Sárkány, Katalin Toldi, György Toldi Distribution : Sophie Dulac Distribution
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ensation du festival de Berlin 2012, Just the Wind est un film qui allie une grande maîtrise formelle à un discours puissant sur la situation dramatique des Tsiganes dans la Hongrie d’aujourd’hui. Le jeune réalisateur Bence Fliegauf évite pourtant tout misérabilisme et "se contente" de suivre le quotidien d’une mère et de ses deux enfants, sans les lâcher un seul instant. Où qu’ils soient, dans le foyer ou à l’extérieur, il les tient sous l’œil de sa caméra au point de donner l’impression de les enfermer dans le cadre. En procédant ainsi, son but est clair : montrer le danger diffus qui menace la famille, exprimer la haine qui sourd d’une partie de la société hongroise et qui pousse les enfants à chercher refuge au sein de la nature. Mais, même là, dans ces espaces bucoliques, la mort rôde… Inspiré de faits réels, Just the Wind fait penser, par certains côtés, à un conte horrifique. C’est cela et bien plus : une œuvre impressionnante qui oblige le spectateur à écouter le vent mauvais – vent raciste, vent funeste – qui souffle quelque part, à deux pas de chez nous.
Bence Fliegauf
Né en 1974 à Budapest. Bence Fliegauf est réalisateur, scénariste, producteur et concepteur sonore. En 2003, il réalise son premier long métrage, Forest, puis l'année d'après Dealer. Le film suivant, MilkyWay (2007), remporte le Léopard d'Or à Locarno. En 2010, il réalise son premier film en langue anglaise, Womb, avec Eva Green. Son dernier film Just theWind (2012) reçoit l'Ours d'argent au festival de Berlin 2012.
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Kurdish Lover France, 2012, 1h40, VO Réalisation, scénario et photographie : Clarisse Hahn Distribution : Nour Films
Clarisse Hahn
Documentariste et artiste, son travail est principalement axé autour d’une recherche documentaire, qui se développe au travers de films, de photographies et d’installations vidéo. Chacun de ses films est l’occasion de poursuivre sa recherche sur les communautés, les codes comportementaux et le rôle social du corps. En 1999, elle réalise Hôpital, puis Karima (2003), Les Protestants (2006), Boy Zone (2011) et Kurdish Lover (2012).
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larisse Hahn a rencontré son compagnon, Oktay, à Paris. Ils se rendent ensemble dans la famille de ce dernier qui vit dans un petit village au sein d'"un pays qui n'existe pas", le Kurdistan. Elle nous fait partager le quotidien de cette famille et de ce village sinistré, désœuvré et militairement contrôlé. Le portrait de cette communauté que réalise Clarisse Hahn se compose d’une multitude de portraits singuliers des membres de la famille et des proches. Le plus parlant est sans doute celui de la grand-mère, véritable tyran domestique, mais aussi représentante d’une tradition sans véritables repères. Les situations et les personnages sont souvent drôles et surprenants lorsque des propos très crus sont échangés. Cette proximité de la réalisatrice avec ceux et celles qu’elle filme, elle réussit à nous la transmettre à l’écran, rendant la frontière qui nous sépare d’eux presque inexistante. Le résultat est assez troublant.
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L’Hypothèse du Mokélé-Mbembé France, 2011, 1h20 Réalisation, scénario et photographie : Marie Voignier Interprètes : Michel Ballot, JeanClaude Bembo, Étienne Bembo, Patrice Lumumba Distribution : L'Âge d'or
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u Sud-Est du Cameroun, un homme arpente la jungle et les berges des rivières depuis plusieurs années à la recherche d'un animal qui sans cesse échappe aux regards et aux classifications scientifiques : le "Mokélé-Mbembé". Au fil des rencontres et des témoignages glanés lors de ses expéditions, cet animal lui est décrit comme une sorte d'immense serpent aquatique, muni de cornes et d'une queue de crocodile. Certains affirment l'avoir déjà rencontré, d'autres l'entendre la nuit aux abords du fleuve. Créature mythologique ou animal réel ? C’est à la poreuse lisière du documentaire et de la fiction que se faufile la caméra de Marie Voignier. Film sur la persistance de la croyance comme mode de connexion au monde environnant, c’est aussi le portrait d’un homme saisi d’une quête vitale, obsessionnelle. Sa rigueur d’esprit occidentale semble ébranlée à chaque nouveau témoignage pour mieux attiser sa nécessaire foi en l’irrationnel. Tour à tour fantôme issu des brumes coloniales, explorateur pathétique ou touchant dans son impérieuse obstination, c’est un personnage de cinéma qui marque durablement. Autant que ce très beau film suspendu dans les eaux troubles du conte mystique.
Marie Voignier
Marie Voignier est artiste, elle vit et travaille à Paris. Après des études scientifiques et quelques années à Berlin, elle rentre à l’école des beauxarts de Lyon où elle réalise ses premières vidéos. Depuis, elle a réalisé notamment Le Bruit du canon (2006), Hinterland (2009) et Hearing the Shape of a Drum (2010). Elle enseigne l’art et la vidéo à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Réalisé en 2011 L'Hypothèse du Mokélé-Mbembé est son premier long métrage.
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La Nuit nomade France, 2011, 1h30, VO Réalisation, scénario et photographie : Marianne Chaud Musique : Roman Vinesua Interprètes : Tundup, Kenrap, Toldan, Dholma Distribution : ZED
Marianne Chaud
Née en France en 1976. Marianne Chaud découvre l’Inde en 1996, puis y séjourne une année en 1998. Depuis, elle y retourne régulièrement en se consacrant à l’étude des populations himalayennes au travers de films documentaires. En 2005, elle co-écrit et co-réalise Devenir femme au Zanskar, puis réalise deux films pour ARTE, Himalaya, la terre des femmes (2006) et Himalaya, le chemin du ciel (2008). La Nuit nomade, réalisé en 2011, est son premier long métrage pour le cinéma.
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’est peut-être la dernière migration pour Tundup, la fin de sa vie nomade sur les hauts plateaux himalayens. Quand les marchands arriveront, Tundup et les siens devront choisir : vendre leur troupeau, abandonner leurs terres et partir à la ville comme tant d’autres avant eux, ou rester au Karnak. Où seront-ils le plus heureux ? À 4500 mètres d’altitude, dans un décor lunaire où le ciel se mêle à l’immensité minérale, la réalisatrice Marianne Chaud a filmé les déplacements de ces derniers nomades. Immergée de longs mois dans leur communauté, parlant leur langue, elle a placé sa caméra au plus près de leurs voix et de leurs gestes, offrant aux spectateurs des rencontres d’une rare intimité. Autant que la splendeur des paysages, l’extrême rudesse des conditions de vie ou l’émotion partagée avec ces nomades, c’est cette proximité qui crée la magie du film.
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La Sirga Colombie, 2012, 1h30, VO Réalisation : William Vega Scénario : William Vega Photographie : Sofia Oggioni Interprètes : Joghis Seudyn Arias, Julio Cesar Robles, Floralba Achicanoy, David Guacas Distribution : Zootrope Films
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licia arrive à La Sirga, une auberge isolée près d'un lac des Andes et appartenant à Oscar. Fuyant la violence armée qui a décimé les siens, Alicia n'a pas trouvé d'autre endroit où se réfugier. Oscar, contrarié, accepte quand même de l'accueillir. Pour Alicia, il s'agit maintenant de se reconstruire, d'envisager l'avenir et, pour cela, elle s'occupe de travailler à la rénovation de l'auberge qui espère bientôt accueillir des touristes. Mais le retour de Freddy, le fils d’Oscar, va modifier encore sa situation. La force de ce film repose sur la personnalité d’Alicia, une jeune femme qui ne dit mot, qui porte en elle les horreurs qu’elle a vues et vécues et qui se trouve là de manière transitoire, sans identité, comme tous ceux qui occupent cette auberge qui menace de s’effondrer et qu’il faut bien voir comme une métaphore de la Colombie aujourd’hui. Elle est aussi une figure abstraite de tous ceux qui sont contraints de fuir la barbarie des hommes en Colombie comme ailleurs.
William Vega
Diplômé de l'université de Valle (Colombie) en communication sociale et journalisme, il s'est ensuite spécialisé dans l'écriture de scénario à l'École d'Art et Spectacle de Madrid. Professeur à l'université, il travaille également pour le cinéma et la télévision en tant que réalisateur et scénariste. Il réalise son premier court métrage, Simiente, en 2010. La Sirga est son premier long métrage.
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La Terre des hommes rouges (La terra degli uomini rossi) Brésil/Italie, 2008, 1h50, VO Réalisation : Marco Bechis Scénario : Marco Bechis, Luiz Bolognesi, Lara Fremder Photographie : Hélcio Alemão Nagamine Musique : Andrea Guerra Interprètes : Claudio Santamaria, Chiara Caselli, Matheus Nachtergaele, Leonardo Medeiros Distribution : Océan Films Distribution Int.
Marco Bechis
Né à Santiago du Chili en 1955, Marco Bechis a grandi en Argentine. En 1977, il est expulsé d’Argentine pour des raisons politiques et s’exile à Milan. Enseignant à Buenos Aires et photographe à New York, il découvre la réalisation à la Albedo Film School de Milan en 1981. Il réalise son premier long métrage, Alambrado, en 1991. En 1999, il réalise Garage Olimpo puis, en 2008, La Terre des hommes rouges.
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e nos jours au Brésil, dans la région du Mato Grosso, Nadio, le chef d’une tribu GuaraniKaiowa, décide de quitter la réserve et d’installer son campement sur la terre de ses ancêtres occupée maintenant par les Blancs. Malgré les menaces et les intimidations, les Indiens décident de rester sur place pour reprendre leurs droits coûte que coûte. Mais une idylle se noue entre la fille d’un riche fermier et Osvaldo, le disciple du chaman ; l’hostilité des Blancs est à son paroxysme et l’affrontement semble inévitable. C’est un film qui, avant tout, dénonce l’injustice dont sont victimes, au Brésil, les Indiens Guaranis chassés de leurs terres. Marco Bechis a mis en scène des personnages très puissants : Nadio, chef de la tribu, déterminé à conduire son peuple vers la résistance, les jeunes qui, pour survivre, sont écartelés entre modernité et tradition, les Blancs qui ne veulent pas abandonner leurs terres. Deux mondes se font face, sans jamais cesser de s’observer, mais aussi sans jamais se comprendre.
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Le Dernier Voyage de Tanya (Ovsyanki - Silent Souls) Russie, 2010, 1h15, VO Réalisation : Aleksei Fedorchenko Scénario : Denis Osokin d’après le roman Les Bruants de Aist Sergeyev Photographie : Mikhail Krichman Musique : Andrei Karasyov Interprètes : Igor Sergeyev, Yuri Tsurilo, Yuliya Aug Distribution : Memento Films
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iron donne rendez-vous à son ami Aist pour lui proposer de l’accompagner auprès de sa femme Tanya qui vient de mourir. Ces deux hommes sont tous les deux issus d’une ancienne tribu, les Méria, et il s’agit de respecter une des dernières traditions encore vivantes. Commence alors un long voyage vers les berges du lac sacré, mais aussi dans les souvenirs... L’essentiel du film se concentre sur ce voyage, celui de deux hommes et de leur histoire avec Tanya. Un voyage poétique et humaniste. Un voyage qui est aussi une occasion de rendre encore vivante une tradition singulière du peuple des Méria, aujourd’hui disparue, celle des funérailles. Une tradition d’une grande simplicité et de douceur à l’image de ce très beau film.
Aleksei Fedorchenko
Aleksei Fedorchenko est né en 1966 à Sol-Iletsk au Sud de la Russie. Après avoir travaillé pour des programmes de défense spatiale, il entre en 1990 aux Studios de Cinéma de Sverdlovsk. Il se bat pour leur survie et développe la production de plus de 80 films. En 2000, à Moscou, il réalise des documentaires dont David et Children of the White. En 2005, son film First on the Moon dévoile avec beaucoup de sérieux l’existence d’un astronaute soviétique qui aurait marché sur la Lune en 1938. Viennent ensuite The Railway en 2008 et Le Dernier voyage de Tanya en 2010.
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Le Temps des Gitans (Dom za vesanje) Yougoslavie, 1988, 2h25, VO Réalisation : Emir Kusturica Scénario : Gordan Mihic, Emir Kusturica Photographie : Vilko Filac Musique : Goran Bregovic Interprètes : Davor Dujmovic, Bora Todorovic, Ljubica Adzovic, Husnija Hasimovic
Emir Kusturica
Né en 1955 à Sarajevo. Emir Kusturica fait des études à l'Académie du cinéma de Prague. Il commence par travailler à la télévision yougoslave, mais il déplaît au régime. Il réalise son premier long métrage,Te souviens-tu de Dolly Bell ?, en 1981. En 1985, il obtient la Palme d'or à Cannes pour Papa est en voyage d'affaires. Viennent ensuite : Le Temps des Gitans (1988), Arizona Dream (1992), Underground (1993) – seconde Palme d'or à Cannes –, Chat noir, chat blanc (1997), La vie est un miracle (2003) et Maradona par Kusturica (2006).
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ans la banlieue de Skopje, en Slovénie, Perhan, un jeune Gitan un peu accordéoniste, un peu magicien, vit avec sa grand-mère Baba, guérisseuse qui l'aime beaucoup, son oncle Merdzan, un ivrogne, son animal favori, un dindon, et sa sœur Daca, qu'une maladie des jambes tient clouée au lit. Régulièrement, le Cheikh Ahmed Dzida revient au village épater la galerie avec sa grosse voiture américaine et ses billets de banque, emmenant avec lui quelques enfants. Un jour, la vieille Baba confie à Ahmed la petite Daca pour qu'il la fasse soigner dans un hôpital... À la fois burlesque et mélodramatique, Le Temps des Gitans est une œuvre généreuse et flamboyante où la vie la plus exubérante emporte tout sur son passage. Flot d’images visionnaires, de sons enchanteurs et de divines métaphores, Le Temps des Gitans reste à ce jour un monument du cinéma mondial, une machine à rire et à pleurer.
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Les Baliseurs du désert Tunisie, 1984, 1h35, VO Réalisation : Nacer Khemir Scénario : Nacer Khemir Photographie : Georges Barsky Musique : Fethi Zgonda Interprètes : Nacer Khemir, Soufiane Makni, Sonia Ichti, Noureddine Kasbaoui Distribution : P.O.M. Films
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remier long métrage de Nacer Khemir couronné dans de multiples festivals. D'où vient et où va ce jeune instituteur envoyé dans le désert pour y enseigner ? Il n'y a pas d'école ! Là commence le sortilège, dans cette cité des Mille et une nuits, où est passé le temps ? Nacer Khemir laisse vagabonder l’histoire du trésor enfui (la culture arabo-andalouse), enfoui dans les sables entre la mémoire d’une grandmère initiatrice et l’apparition d’une Shéhérazade envoûtante de mystère. Il cherche dans la cité déjà presque disparue ses racines. Au loin, le mirage des vagabonds errants et comme seule frontière la mer et le bateau pour Cordoba. Il choisira le livre de "L'Amoureux" et disparaît avec sa grand-mère en l’emportant... Conte initiatique de Samarcande à Cordoba, un même récit, celui de la quête, du merveilleux, où brille encore le cristal d’une légende empreinte de sens, celle de l’amour transcendant, sans frontières...
Nacer Khemir
Né en 1948 en Tunisie. Il étudie le cinéma à Paris dans les années 60. En 1972, il part à la recherche des conteurs dans la médina de Tunis et ce travail de collecte lui inspirera quatre films dont le premier, L'Histoire du pays du Bon Dieu, est réalisé en 1975. Viennent ensuite Les Baliseurs du désert (1984), Le Collier perdu de la colombe (1991) et Bab'Aziz, le prince qui contemplait son âme (2005).
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Les Murmures du vent (Sirta La Gal Ba) Irak, 2009, 1h20, VO Réalisation : Shahram Alidi Scénario : Shahram Alidi Photographie : Touraj Aslani Interprètes : Omar Chawshin, Maryam Boubani, Fakher Mohammad Barzani, Valid Marouf Jarou Distribution : Tamasa
Shahram Alidi
Né en 1971 à Sanandaj au Kurdistan iranien. Diplômé des beaux-arts à l'université de Téhéran, il s'est très tôt intéressé à diverses activités artistiques, comme la peinture, l'écriture, le dessin et le théâtre. En 2000, il étudie le cinéma. En 2003, il réalise un court métrage intitulé Le Recensement du dernier village, qui a rencontré beaucoup de succès dans des festivals internationaux. Présenté à la Semaine de la critique du Festival de Cannes en 2009, Les Murmures du vent est son premier long métrage.
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'est l'histoire d'un messager lors du conflit Iran-Irak. Il sillonne les montagnes muni d'un magnétophone, portant d'une vallée à une autre des messages enregistrés sur des cassettes. Il traverse des villages dévastés (180 000 Kurdes ont été enterrés vivants pendant le conflit). Mam Baldar, l'oncle aux ailes, transporte les murmures du vent, les messages d'espoir, il est le gardien de la parole et donc de la liberté. Il est le lien qui redonne vie et espoir à tous ces êtres blessés et terrorisés, il transmet des déclarations d'affection, des prières, des preuves de vie. Ce film évoque le génocide kurde ordonné par le régime de Saddam Hussein en 1988... L’oppression dont est victime le peuple kurde est symbolique : on ne voit pas d’images de massacres, mais on ressent la souffrance de ce peuple opprimé. C’est un film qu’il faut imaginer entre les images, les paysages sont grandioses mais parfois les murmures du vent sont des cris étouffés. Très beau film bouleversant, émotionnellement fort et une musique superbe.
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Les Saphirs (The Sapphires) Australie, 2012, 1h40, VO et VF Réalisation : Wayne Blair Scénario : Keith Thompson, Tony Briggs Photographie : Warwick Thornton Musique : Cezary Skubiszewski Interprètes : Chris O'Dowd, Deborah Mailman, Jessica Mauboy, Shari Sebbens Distribution : Diaphana
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ustralie, 1968. Gail, Julie, Cynthia, trois sœurs aborigènes et leur cousine métisse Kay, chanteuses, sont repérées par Dave, musicien irlandais amateur de whisky. Il souhaite organiser une tournée au Vietnam pour soutenir les G.I's. Dave les convainc de modifier leur répertoire et d'interpréter de la soul music afin de séduire ces soldats. Les filles, les Sapphires, partent donc en pleine guerre du Vietnam pour se produire sur scène mais aussi tomber amoureuses… Les Saphirs, un film aborigène sur les Aborigènes réalisé par un Aborigène adaptant une pièce de théâtre de Tony Briggs (pièce inspirée du vécu de sa propre mère). La Grande Histoire, édulcorée volontairement, est sous-jacente : la ségrégation existe toujours dans les années 60 et n’est pas sans rappeler les Noirs des États-Unis. Nous assistons à l’éveil de la conscience noire et à l’ascension musicale de ces quatre filles énergiques et dynamiques. Malgré les événements tragiques, Les Saphirs est un film euphorisant, un "feel good movie" où la soul music est omniprésente.
Wayne Blair
Né en 1971 en Australie. Wayne Blair est acteur, principalement au théâtre, scénariste pour la télévision,et réalisateur. Il a réalisé plusieurs courts métrages dont The Djarn Djarns et Black Talk. Les Saphirs est son premier long métrage.
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My Land France/Maroc, 2011, 1h25, VO Réalisation et scénario : Nabil Ayouch Distribution : Les Films de l'Atalante
Nabil Ayouch
Né en 1969 en France. Son premier court métrage, Les Pierres bleues du désert, révèle l'acteur Jamel Debouzze. En 1999, il crée une société de productions, Ali n'Productions, afin d'aider de jeunes réalisateurs à se lancer. En 1997, il réalise son premier long métrage, Mektoub. Viennent ensuite Ali Zaoua (2000), Une Minute de soleil en moins (2003), Whatever LolaWants (2008), My Land (2011) et, en 2012, Les Chevaux de Dieu qui a obtenu le prix "Un certain regard" lors du dernier festival de Cannes.
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our introduire ce film, le réalisateur Nabil Ayouch, en voix off, dit sa naissance en France en 1969, puis les douleurs d'avoir dû subir continuellement un conflit lié aux origines de ses parents : une mère juive tunisienne et un père musulman marocain. Il dit aussi que cette situation a construit au fil des années sa conscience politique et qu'évidemment, en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, il était hors de question pour lui d'entendre la parole israélienne. Avec ce film, sans pour autant remettre en cause ses convictions, il décide de franchir un pas, de tenter un dialogue. Pour cela, il est parti à la rencontre de Palestiniens expulsés en 1948 et réfugiés au Liban, mais aussi de jeunes Israéliens occupant aujourd’hui les villages et les maisons que les Palestiniens ont été contraints d’abandonner. Les rencontres réelles n’étant pas possibles, ce dialogue s’organise par écran interposé, le réalisateur enregistrant les témoignages des uns pour les proposer aux autres. Même si les réactions sont loin de permettre une réconciliation, un début de dialogue s’amorce et surtout la mémoire retrouve ses droits.
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Odessa... Odessa ! France/Israël, 2005, 1h45, VO Réalisation : Michale Boganim Photographie : Jakob Ihre Source : Moby Dick Films
"I
l existe une ville, au nord de la Mer Noire, qui porte le nom d’Odessa. Va savoir pourquoi, ce nom semble surgir d’un conte dont les phrases, inlassablement répétées par quelques grands-mères, résonnent encore aux oreilles des adultes. Il était une fois, il y a très longtemps..." Michale Boganim suit le parcours de la communauté juive d’Odessa, exilée en Israël et aux États-Unis, et propose un triptyque nostalgique et attachant, organisé autour de trois villes et de trois couleurs : Odessa, bleue comme une vieille cité à la beauté fanée, Little Odessa, enclave russe dans un New York couleur de brique, et Ashdod, ville construite en plein désert en Israël, d’un blanc étincelant. Au travers des histoires des uns et des autres, le film dresse petit à petit le portrait de l’exil, de l’errance, de la perte des repères et surtout du déracinement.
Michale Boganim
Née à Haïfa en Israël. Elle suit d'abord des études d’anthropologie à Paris et des cours de cinéma avec Jean Rouch, puis de philosophie en Israël et de cinéma à Londres. Elle commence par réaliser des documentaires pour la télévision et le cinéma (Mémoires incertaines en 2002, Macao sans retour en 2004, Odessa... Odessa ! en 2005), puis un premier long métrage de fiction : La Terre outragée en 2011.
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On the Ice (Sikumi) États-Unis, 2011, 1h40, VO Réalisation et scénario : Andrew Okpeaha MacLean Photographie : Lol Crawley Musique : Izler Interprètes : Josiah Patkotak, Frank Qutuq Irelan, Teddy Kyle Smith, Adamina Kerr Distribution : Memento Films
Andrew Okpeaha MacLean
Né en Alaska, Andrew Okpeaha MacLean est un cinéaste issu de la communauté iñupiaq. En 2005, il réalise un documentaire, When the season is good : Artists of Arctic Alaska, puis un premier court métrage de fiction, Natchiliagniaqtuguk Aapagalu ("Chasse au phoque avec Papa"). En 2008, son second court métrage Sikumi (On the Ice) lui sert à préparer son premier long métrage de fiction, On the Ice, qu’il réalise en 2011. Par ailleurs, il fonde dans sa ville de Barrow en Alaska, le théâtre iñupiat, le premier du pays dédié à la langue iñupiaq.
À
Barrow en Alaska, Qalli et Aivaaq, deux adolescents inuits, décident de partir à la chasse aux phoques avec James. Une dispute éclate sur le trajet, ce dernier meurt accidentellement et les deux amis décident de dissimuler le cadavre. Mais la vérité peut-elle longtemps rester cachée au sein d’une communauté très soudée ? Le réalisateur, Andrew Okpeaha MacLean, étant luimême inuit, dresse à travers ce thriller très prenant un portrait sensible et juste de cette jeunesse à la croisée de deux mondes. Elle a les codes musicaux et vestimentaires des ados américains moyens tout en conservant une identité culturelle forte, basée sur la non-violence, essentielle à la survie de cette ethnie dans un environnement aussi beau qu’hostile. Même si les problèmes liés à l’alcool et autres drogues sont évoqués, il n’y a pas de misérabilisme pour autant et les seconds rôles attachants apportent de salutaires respirations au film.
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Paï : l’élue du peuple nouveau (Whale Rider) États-Unis, 2002, 1h45, VO Réalisation et scénario : Niki Caro, d'après l'oeuvre de Witi Ihimaera Photographie : Leon Narbey Musique : Lisa Gerrard Interprètes : Keisha CastleHughes, Rawin Paratene, Vicky Haughton, Cliff Curtis Distribution : UGC
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12 ans, Paï, seule descendante de sa famille, n'a qu'une idée en tête : prouver à son grandpère qu'elle est capable de prendre la tête du clan. Enchaînant les maladresses, Paï continue de décevoir son grand-père, jusqu'au jour où un groupe de baleines vient s'échouer sur la plage du village... Ce film nous emmène en Nouvelle-Zélande, à la découverte des Maoris, un peuple en quête d’identité entre tradition et modernité. Il parle du conflit des générations, de l’absence de la mère, des relations avec le père, de la difficulté à trouver sa place... Multipliant les références culturelles, ce film nous fait voyager tout en abordant des sujets qui nous sont familiers à travers la figure attachante de Paï, une jeune adolescente qui cherche à se montrer digne de son héritage culturel et familial.
Niki Caro
Née en 1967 à Wellington (Nouvelle-Zélande). Après un début de carrière à la télévision, elle réalise en 1994 un premier court métrage, Sure to Rise, puis en 1996 un second, Footage. L'année suivante, elle réalise son premier long métrage, Memory and Desire. En 2002, elle réalise Paï : l'élue du peuple nouveau qui lui permet d'être reconnue internationalement. Viennent ensuite L'Affaire Josey Aimes (2005) et The Vintner's Luck (2009).
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Samson & Delilah (True Love) Australie, 2009, 1h40, VO Caméra d'or Cannes 2009 Réalisation, scénario et photographie : Warwick Thornton Interprètes : Rowan McNamara, Marissa Gibson, Mitjili Gibson, Peter Bartlett, Noreen Robertson Distribution : Why Not Productions
Warwick Thornton
Né à Alice Springs (Australie). Après des débuts à la radio, il réalise plusieurs courts métrages dont Nana (2008) et Green Bush (2005). En parallèle, il mène une carrière de chef opérateur et de documentariste. Il a tourné plusieurs épisodes de la série Premiers Australiens pour la télévision, ainsi que d'autres documentaires comme Art and Soul avec le spécialiste d'art aborigène Hetti Perkins. Samson & Delilah est son premier long métrage de fiction.
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amson et Delilah vivent dans un petit village aborigène misérable, perdu dans le désert australien. Toutes les journées se ressemblent. Samson se réveille, se plonge dans la colle et s'en prend à son frère qui commence à jouer avec son groupe avant d'aller traîner et tourner autour de Delilah dont il est amoureux. De son côté Delilah s'occupe de sa grandmère et l'aide à peindre les toiles qu'elle vend ensuite à l'épicier contre un crédit pour des provisions. Un matin la grand-mère meurt et Delilah se retrouve sans rien. Samson, qui veut s'enfuir avec elle, vole une voiture et emmène Delilah avec lui... L’histoire de Samson et Delilah révèle sans concession (certaines séquences sont terribles) le sort réservé aux populations aborigènes pauvres dans l’Australie d’aujourd’hui. Ils sont les symboles d’une communauté dorénavant désœuvrée et sans âme, mais aussi du rejet d’une société qui, à aucun moment, ne tentera de les protéger. Seul l’amour qui unit malgré tout les deux adolescents pourra les sauver.
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Sharqiya Israël, 2012, 1h25, VO Réalisation : Ami Livne Scénario : Guy Ofran Photographie : Boaz Yehonathan Ya'acov Musique : Assif Tsahar Interprètes : Adnan Abu Wadi, Maysa Abed Alhadi, Adnan Abu Muhareb Distribution : ASC Distribution
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amel, tout comme son frère Khaled, fait partie des Bédouins. Mais, contrairement à son frère, il a fait le pari de l'intégration dans la société israélienne et travaille comme agent de sécurité dans une gare routière. Il vit avec son frère et la femme de ce dernier dans des habitations précaires dans le désert. Mais les autorités israéliennes ont décidé de détruire cet habitat considéré comme illégal... Avec beaucoup d’intelligence narrative, le film d’Ami Livne met en scène la confrontation de deux frères. Kamel, personnage principal du film, tente le dialogue avec la société israélienne en faisant ce qu’il faut pour s’y intégrer, mais n’en reste pas moins un citoyen de seconde zone, cantonné à des emplois sans responsabilité et toujours suspect. Khaled, lui, s’oppose radicalement à ce choix et refuse toute connivence avec une société qui fait tout pour rendre la vie des Bédouins impossible. La situation de ces deux frères résume et dit l’essentiel d’une cohabitation qui tente indéfiniment d’exister sans jamais y parvenir. Tout est toujours à recommencer.
Ami Livne
Né en 1975 à Tel Aviv en Israël. Après des études de cinéma, il écrit, produit et réalise plusieurs courts métrages et documentaires avant de se lancer dans la fiction. Sharqiya (2012) est son premier long métrage de fiction.
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Tabou (Tabu) États-Unis, 1929, 1h25 Réalisation : Friedrich W. Murnau Scénario : Robert J. Flaherty, Friedrich W. Murnau Photographie : Floyd Crosby, Robert J. Flaherty Musique : Hugo Riesenfeld Interprètes : Reri, Matahi Hitu, Jean, Jules, Ah Fong Distribution : Films sans frontières
Friedrich W. Murnau
Né en 1888 en Allemagne. Après des études de philosophie, il commence une carrière d'acteur au théâtre. En 1919, il crée une société cinématographique et réalise plusieurs films avec d'autres metteurs en scène, influencés par l'expressionnisme allemand. En 1921, il réalise Nosferatu le vampire, adapté du roman de Bram Stoker, Dracula. En 1926, il réalise un dernier film en Allemagne, Faust, puis est engagé par la Fox et entame une carrière aux États-Unis. Viennent ensuite L'Aurore (1927) et Tabou (1929). Il est décédé en 1931.
D
ans l'île de Bora Bora, un jeune pêcheur de perles, Matahi, tombe amoureux d'une belle jeune fille, Reri. Malheureusement, au vu de sa grande beauté, le sorcier Hitu l'a choisie comme grande prêtresse sacrée. Elle est vouée aux dieux et il la déclare "Tabou". Matahi n'a pas d'autre choix que d'enlever Reri et de fuir avec elle sur une autre île où le bonheur va leur échapper, car les deux amants sont poursuivis par Hitu. Ce film muet, l’un des derniers d’Hollywood, est sorti en 1931. Il nous montre une belle intégration de l’homme à la nature, un paradis sur terre qu’il est parfois difficile d’imaginer aujourd’hui. C’est une belle histoire d’amour attachante, pleine de poésie et de fraîcheur malgré la cruauté du sorcier. Ce film est considéré aujourd’hui comme un véritable chef d’œuvre du cinéma muet.
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Territoire perdu Belgique/France, 2011, 1h25, VO Réalisation et photographie : Pierre-Yves Vandeweerd Distribution : Zeugma Films
E
n 1976, les Espagnols quittent le Sahara occidental. Le Maroc et la Mauritanie se disputent alors l'occupation de cette région désertique, tandis que le peuple sahraoui, qui revendique le territoire, est violemment persécuté et contraint à la fuite. Un mur de 2400 km, séparant le Sahara occidental en deux parties, est construit par l'armée marocaine qui occupe 80 % du territoire. Aujourd'hui ce sont 160 000 Sahraouis nomades qui vivent dans des camps de réfugiés au sud-ouest de l'Algérie. C’est le récit d’un exil forcé et de vies chahutées. L’esthétique et la poétique du film met à distance les protagonistes pour mieux saisir la question du déracinement et la difficulté à habiter ce temps et cet espace. Les témoignages surgissent ainsi en voix off, désynchronisés des corps prostrés et des visages marqués. Ils se surexposent au territoire, capté comme une succession de photographies en noir et blanc. Ces paysages lunaires figurent alors une pure abstraction sur laquelle se fige un sentiment d’attente permanente. Mais où, en dépit de tout, la vie s’accroche : voilà ce dont témoigne ce beau documentaire.
Pierre-Yves Vandeweerd
Né en Belgique en 1969. De 2004 à 2008, il dirige une résidence annuelle d’écriture et de réalisation documentaire destinée à des jeunes cinéastes sénégalais. De 1998 à 2008, il est co-directeur du festival du cinéma documentaire : Filmer à tout prix. Depuis 2011, il dirige la sélection "Incertains regards" du festival du documentaire de Lussas. Côté réalisation, il signe de nombreux documentaires : Sida d'ici et de là-bas (1998), Racines lointaines (2002), Closed District (2004), Le Cercle des noyés (2007), Les Dormants (2009), Territoire perdu (2011).
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Teshumara, les guitares de la rébellion touareg France, 2006, 55 mn, VO Réalisation : Jérémie Reichenbach Scénario : Jérémie Reichenbach Interprètes : Tinariwen Distribution : Shellac
Jérémie Reichenbach
Réalisateur français, il entretient un rapport étroit avec l'Afrique. Sans jamais céder à la facilité, il "documente", sans commentaires, sans voix rajoutées, si ce n'est celles des êtres qu'il rencontre. En 2005, il réalise Teshumara, les guitares de la rébellion touareg, puis en 2008, La Mort de la gazelle, sur les rebelles armés du Mouvement des Nigériens pour la Justice. Il vient de terminer un court métrage : Jours de poussière (2011).
C
e documentaire, à travers la musique et les témoignages du groupe Tinariwen, raconte la mémoire de la Teshumara, culture nouvelle issue des événements politiques et des profonds changements de la société touareg. Les musiciens de Tinariwen sont originaires de l’Adrar des Ifoghas au nord du Mali et se sont réfugiés dans les années 1970 à Tamanrasset, en Algérie. Ce documentaire est un très beau mélange de témoignages et de passages musicaux, entre rock, blues et musique traditionnelle. Les paroles des chansons sont traduites, on s’aperçoit alors à quel point leur musique est intimement liée à leur vie. Leur chant de révolte, d’errance et d’amour a en effet suivi le mouvement de rébellion touareg de façon pacifiste et poétique. Ce film nous montre comment l’art aide à la vie, il est ici un exutoire. L’histoire des Touaregs est douloureuse, leur musique permet d’atténuer cette souffrance et de faire connaître leur histoire au monde entier.
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Transylvania France, 2005, 2h05, VO Réalisation : Tony Gatlif Scénario : Tony Gatlif Photographie : Céline Bozon Musique : Tony Gatlif, Delphine Mantoulet Interprètes : Asia Argento, Birol Unel, Amira Casar, Alexandra Beaujard, Beata Playa Distribution : Pyramide
T
ony Gatlif nous propose à nouveau un voyage fiévreux et musical en Roumanie, plus précisément en Transylvanie, région de l’Ouest du pays, aux frontières de l’Ukraine, de la Hongrie et de la Serbie. En 1998, dans Gadjo Dilo, un jeune homme partait sur les traces d’une chanteuse tsigane. Ici, c’est une jeune femme, Zingarina, venue de France avec son amie Marie, qui recherche son amoureux, un musicien roumain. Elle le retrouve, mais il la rejette. Folle de douleur, comme possédée par un mauvais esprit ou par ce mauvais amour, elle décide de ne pas rentrer à Paris et de s’enfoncer dans ce pays qui la fascine. Dans son errance désespérée, Zingarina rencontre Tchangalo, un brocanteur un peu escroc, un nomade, capable de parler trois langues dans la même conversation, généreux mais sans attaches… Tony Gatlif nous entraîne dans le pays qu’il dit "le plus superstitieux du monde", à la rencontre de peuples démunis mais riches d’une culture vivante, avec des comédiens exaltés, très proches de lui et de leur personnage.
Tony Gatlif
Né en 1948 à Alger, il arrive en France dans les années 60. Il passe son temps au cinéma et en 1966 il suit des cours d'art dramatique. Après avoir joué au théâtre, il réalise son premier film en 1975, La Tête en ruine, puis, en 1978, il enchaîne avec La Terre au ventre. À partir de 1981, il tourne le premier film sur la condition gitane, Corre gitano. Puis une trilogie sur le peuple gitan : Les Princes (1983), Latcho Drom (1993) et Gadjo Dilo (1997). Viennent ensuite Swing (2001), Exils (2003), Transylvania (2005), Liberté (2008) et Indignados (2012).
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Yeelen (La Lumière) Mali, 1987, 1h45, VO Réalisation : Souleymane Cissé Scénario : Souleymane Cissé Photographie : Jean-Noël Ferragut, Jean-Michel Humeau Musique : Salif Keïta, Michel Portal Interprètes : Issiaka Kane, Balla Moussa Keïta, Aoua Sangaré, Niamanto Sanogo Distribution : Pathé
Souleymane Cissé
Né en 1940 à Bamako (Mali). Après des études à Dakar, au Sénégal, il obtient une bourse d'études de l'URSS et étudie le cinéma à Moscou. De retour à Bamako, il tourne des documentaires pour le Ministère de l'Information. Après quelques courts métrages dont Cinq Jours d'une vie (1972), il réalise son premier long métrage, La Jeune Fille, en 1975. Son regard critique sur l'Afrique lui vaut d'être censuré. Conteur, il réalise ensuite une cosmogonie sur le destin de l'homme avec trois films marquants : Finye (1982), Yeelen (1987) et Waati (1994).
L
’histoire de Yeelen se situe dans une Afrique ancestrale, "dans le temps d’avant", au pays des Bambaras qui voisine le pays des Peuls et le Mandi (actuel Mali). C’est le parcours initiatique d’un jeune Bambara, Nianamkoro, qui doit affronter différentes épreuves pour acquérir "La Connaissance" et qui doit fuir son père qui en veut à sa vie. C’est un voyage dans une Afrique tribale, majestueuse, parfois inquiétante, qui le mènera jusqu’à son oncle au pays des Dogons, avant l’affrontement final avec son père. Le film emprunte largement aux mythes et aux symboles bambaras et nous plonge dans une culture africaine ancestrale et énigmatique, qui nous échappe largement et nous échappera encore après avoir vu le film, mais nous laissera un sentiment indéfinissable de beau, de violent et de mystérieux. C’est un film remarquable qui a souvent été considéré comme un chef-d’œuvre et a reçu, à sa sortie en 1987, le prix spécial du jury à Cannes.
Reflets du court
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Carte blanche au Wapikoni mobile Samedi 9 mars et dimanche 10 mars à l'Atelier des arts vivants de Changé. 15 courts-métrages | 2 programmes proposés 2 fois chacun en présence de jeunes réalisateurs des Premières Nations (sous réserve). En partenariat avec l’APCVC et Les Ondines.
L
e Wapikoni mobile, studio ambulant de formation et de création audiovisuelles et musicales, circule depuis 2004 dans les communautés des Premières Nations du Québec. Créé par la cinéaste Manon Barbeau, le Wapikoni mobile a été cofondé par le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador. Le Wapikoni mobile donne aux jeunes des Premières Nations l’occasion de s’exprimer au moyen de réalisations vidéo. Tout en encourageant l’émergence des talents, il facilite les échanges et la communication entre les jeunes et contribue à leur ouverture sur le monde. Il leur donne l’occasion de se faire connaître, de sortir de leur cadre de vie habituel et de rayonner autant dans leur milieu que dans le monde. Afin de briser l’isolement vécu par les jeunes des Premières Nations du Québec, des projections et des rencontres sont organisées avec le public et les cinéastes des Premières Nations ailleurs dans le monde. Les jeunes créateurs du Wapikoni mobile deviennent ainsi les ambassadeurs d’une culture contemporaine riche et trop souvent méconnue. Le Wapikoni mobile a visité à ce jour les nations algonguine, atikamekw, crie, innue, huronne-wendat, naskapie et mohawk.
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Courts métrages Aci ni micta cikateriten – Je commence à m'ennuyer Un film de Sakay Ottawa, 3’23 Escale : Manawan, 2011
Sakay livre un témoignage sensible et poétique sur la disparition soudaine de son frère. Aitun – Coutumes Un film de Kévin Bellefleur, 6’ Escale : La Romaine, 2011
Josephis et Nashtash, un couple d’aînés de La Romaine, nous partagent leur savoir de la culture innue à travers la pratique du plumage et de l’évidage d’eiders. Blocus 138 – La Résistance innue Un film de Réal Junior Leblanc, 7’17 Escale : Uashat mak Mani-Utenam, 2012
La résistance des Innus à l’exploitation de leur territoire, une résistance pour préserver l’héritage de leurs enfants. Corriger le tableau Un film du Wapikoni et du Collectif EmpreintesEngage-toi, 4’47 Escale : Manawan, 2011
Au tableau noir de leur classe, les jeunes de Manawan réécrivent leur vie. Fusion Un film d’Érik Papatie, 4’ Escale : Lac-Simon, 2011
Lorsqu’Érik se réveille, il a perdu la mémoire. Grâce aux conseils de Beaver le chien, il se lance dans une étrange course contre la montre.
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Courts métrages Huis clos Un film de Délia Gunn, 9’14 Escale : Lac-Simon, 2012
Le courageux témoignage de Délia et de sa famille par une belle journée d'été. In Your Heart Une animation de Raymond Caplin, 3’ Escale : Listuguj, 2012
Un jeune guitariste met du cœur dans sa musique. Koski kiwetan – Retourner d’où l’on vient Un film de Lorraine Echaquan et d’Annie Dubé, 7’ Escale : Manawan, 2011
En suivant la route longue et sinueuse qui mène à Manawan, des voyageuses atikamekws se lancent un défi pour alléger leur vie. La Joie de vivre Un film de Jérémy Vassiliou, 5’ Escale : Uashat mak Mani-Utenam, 2011
Jérémy nous livre un message d’espoir en nous parlant de ce qui lui donne le goût de vivre. Meskano – Le Chemin Un film de Debby Flamand, 5’19 Escale : Manawan, 2012
Debby s'inquiète pour sa fille Julie. Ensemble, elles décident de marcher les 120 km séparant Wemotaci de Manawan, avec le groupe du Dr. Stanley Vollant.
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Courts métrages Micta Un film d’Élisa Moar et de MariePier "Mecky" Ottawa, 1’20 Atelier de montage : UQAM, 2012
"C'est absolument utile puisque c'est joli" Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry Pipiteu – Les Cendres blanches Un film d’Ernest "Aness" Dominique, 3’33 Escale : Uashat mak Mani-Utenam, 2012
Sur fond de chant dédié au Créateur, l'artiste-peintre Ernest "Aness" Dominique exprime à travers son œuvre l'histoire de son peuple. Sakitakwin – Liberté Un film de Kevin Papatie, 3’36 Escale : Lac-Simon, 2012
En allant avec le courant, on accepte plus facilement sa vie. Accepter, c’est se libérer. Un film tout entier réalisé à l'aide de projections sur l'eau. Ueshkat inniun – La Vie d’autrefois Un film de Nemnemiss McKenzie, 4’36 Escale : Matimekush-Lac John, 2011
Mani Aster nous raconte comment les gestes ancestraux qu’elle connaît si bien pourraient ne pas lui survivre. Utshestiapi akushun – La Maladie de Huntington Un film de Jean-Baptiste Pinette, 8’ Escale : Uashat mak Mani-Utenam, 2012
Jean-Baptiste Pinette et son frère Johnny partagent un lourd héritage.
"On estime à 300 millions le nombre des autochtones répartis dans plus de 70 pays dans le monde. Les peuples autochtones sont les héritiers et les représentants de cultures singulières et de rapports originaux avec les autres et avec l’environnement. Ils ont conservé des particularités sociales, culturelles, économiques et politiques distinctes de celles des sociétés dominantes au sein desquelles ils vivent. Bien que leurs cultures divergent, les divers groupes d’autochtones du monde entier ont les mêmes problèmes lorsqu’il s’agit de protéger leur droit à la différence. Les peuples autochtones de par le monde se sont efforcés de faire reconnaître leur identité, leur mode de vie et leur droit aux terres et aux ressources traditionnelles ; or, leurs droits sont violés depuis toujours. Ils figurent probablement parmi les groupes les plus défavorisés et les plus vulnérables du monde d’aujourd’hui." extrait de la Fiche d’information N°1 - Tour d’horizon sur les peuples autochtones et le système des Nations Unies - HCDH
Événements
EXPOSITION
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Hommes racines 2007-2012, 84 photographies noir et blanc Prise de vue et tirage argentiques Photographie : Pierre de Vallombreuse Cartographie des peuples : Philippe Rekacewicz, avec son aimable autorisation Le projet Hommes racines a été produit avec le soutien des Champs Libres, du Festival Peuples et Nature de la Gacilly et de la Fondation Yves Rocher.
Pierre de Vallombreuse
Au contact de Joseph Kessel, Pierre de Vallombreuse ressent très tôt l’envie d’être un témoin de son temps. En 1984, il entre à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs avec l’idée de faire une carrière de dessinateur de presse. Mais un voyage à Bornéo, l’année suivante, va bouleverser le cours de sa vie. Il partage en effet son quotidien avec les Punans, derniers nomades de la jungle. D’artiste sédentaire, il décide de devenir un témoin nomade, et la photographie devient son mode d’expression.
À
travers son projet photographique au long cours Hommes racines, Pierre de Vallombreuse propose une réflexion sur les liens qu'entretiennent les peuples autochtones avec leurs terres, sur la grande diversité des environnements et des moyens développés par l'homme pour vivre en harmonie avec la nature et sur l’identité de ces peuples et leur survie. Hommes racines témoigne de la diversité des modes de vie, des pratiques et des savoirs traditionnels des peuples autochtones aujourd’hui menacés. Le parcours Hommes racines en Mayenne propose la rencontre des peuples : Aymara (Bolivie), Hadzabe (Tanzanie) et Maori (Nouvelle-Zélande) à ChâteauGontier ; Gwitchin (Arctique/États-Unis et Canada), Inuit (Groenland) et Navajo (États-Unis) à Mayenne ; Badjao (Philippines, Indonésie et Malaisie) et Rabari (Inde) à Laval.
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Conférences & rencontres Hommes racines Diaporama suivi d'une présentation par Pierre de Vallombreuse de sa démarche, de ses expériences et rencontres à travers le monde avec des peuples autochtones. Visite commentée de l'exposition. Mercredi 13 mars à 18h30 à Mayenne, auditorium du Grand Nord. Diversité des modes de vie et d’usage du monde et combat pour la reconnaissance des peuples autochtones et minoritaires Tour d’horizon des modes de vie des peuples autochtones à travers le monde, des situations d’atteinte à ces modes de vie à travers l’histoire et des étapes qui ont conduit à l’adoption, en 2007, de la Déclaration des droits des peuples autochtones par l’Assemblée générale de l’ONU. Avec Julian Burger, spécialiste des droits de l’homme, Pierre de Vallombreuse, photographe-voyageur, et Arnaud Jouve, journaliste à RFI et spécialiste des questions d’environnement international et des peuples autochtones. Jeudi 14 mars à 20h30 à Laval, salle duVieux Château. Diversité menacée Tour d’horizon des menaces qui pèsent sur les peuples sans frontières : exploitation des ressources naturelles, développement et déplacement imposés, dérives du tourisme... Avec Julian Burger, spécialiste des droits de l’homme, et Pierre de Vallombreuse, photographe-voyageur. Vendredi 15 mars à 19h à Château-Gontier, cinéma Le Palace.
Julian Burger
Responsable du programme des Peuples autochtones et minorités au hautcommissariat des droits de l’homme des Nations Unies où il a travaillé de 1990 à 2010, Julian Burger a organisé à ce titre les négociations entre les États et les représentants autochtones qui ont abouti à l’adoption, en 2007, de la Déclaration des droits des peuples autochtones par l’Assemblée générale de l’ONU. Il est aujourd’hui professeur au Centre des droits de l’homme à l’Université d’Essex et à l’École des hautes études de l’Université de Londres.
CINÉ-CONCERT
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bocage joue sur Nanouk Réalisation : Robert Flaherty États-Unis, 1922, 50 min, muet Claire Weidmann : voix, sampler, mélodica, métallophones Timothée Demoury : guitare électrique, fender rhodes basse, harmonica À partir de 5 ans
L Le film : Nanouk l’esquimau de Robert Joseph Flaherty La vie de Nanouk, un esquimau qui vit dans le Grand Nord canadien avec sa femme Nyla et leurs enfants. Ils nous font découvrir leurs coutumes, la construction d'un igloo, la chasse au phoque, les chiens de traîneau et les longues tempêtes de neige : la vie quotidienne d’une famille d’Esquimaux avec, au fil des saisons, la lutte contre le froid et la perpétuelle recherche de nourriture. Dans ce paysage de neige et de glace, cette vie quotidienne devient épopée...
a rencontre de bocage avec le film culte de Robert Flaherty s’est faite par l’intermédiaire d’une commande du ciné-club nantais BulCiné. Le choix du film fut assez évident pour bocage : les images de grands espaces blancs, la naïveté enfantine des personnages, l’humour et l’humanité qu’il dégage correspondent à la musique douce et onirique que propose le groupe. bocage livre une musique aux frontières des styles, une pop globale, personnelle et inspirée ; des compositions délicates et poétiques, entre part d’ombre et morceaux de lumière. Pour ce cinéconcert, bocage crée une musique originale non loin de la musique instrumentale contemporaine et le postrock acoustique, avec de légères touches électroniques pop, quelques chansons et parties vocales en langage inventé, des sons d’ambiance et sons concrets et du groove. bocage suit les pérégrinations de Nanouk et de sa famille en adaptant une musique douce et mélodique aux images pleines d'humanité et de nature à l'état brut. Dimanche 17 mars à 17h au 6PAR4 à Laval. Mercredi 20 mars à 17h à l’auditorium du Grand Nord.
CONCERT
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Musiques d’Europe centrale et orientale Après deux partenariats sur le thème du cinéma italien et du cinéma français, l’Orchestre Symphonique de Haute Mayenne (OSHM) s'associe pour la troisième fois au festival pour présenter un concert en lien avec la thématique "Peuples sans frontières".
E
n 2001, Jean-Christophe Bergeon, directeur du Conservatoire à Rayonnement Intercommunal du Pays de Mayenne, crée une classe d’orchestre à cordes. Cette classe connaît un essor rapide et les musiciens émettent bientôt le souhait de jouer avec des instrumentistes à vent. L’Orchestre Symphonique était né… De douze à sa naissance, l’orchestre compte aujourd’hui quatre-vingts musiciens. L’OSHM, en plus de ces échanges culturels aussi bien en France qu’à l’étranger (Égypte, Italie, Autriche, Espagne, etc.), s’engage dans la vie culturelle locale. Il partage avec d’autres associations mayennaises la volonté de faire découvrir la musique au plus grand nombre. L’orchestre symphonique n’oublie pas non plus son rôle de diffusion du patrimoine musical aux plus jeunes ; l’orchestre a ainsi travaillé plusieurs fois avec des écoles de la Communauté de Communes du Pays de Mayenne. Dimanche 17 mars à 16h à la salle polyvalente de Mayenne.
Programme Musiques d’Europe centrale et d’Europe de l'Est (slaves et tziganes) influencées par les musiques du Moyen-Orient. Danses hongroises 1, 5 et 6 de Brahms Danses slaves 4, 7 et 8 de Dvorak Danses roumaines de Bartok Intermezzo et carillon viennois de Kodaly Deux pièces de musique klezmer
Pâ&#x20AC;&#x2122;tits Reflets
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P’tits Reflets Dans le cadre du festival Reflets du cinéma, Atmosphères 53 propose des actions destinées au jeune public et aux familles les mercredis et week-ends dans plusieurs lieux du département. La programmation s'articule autour de films et d'animations adaptés au jeune public. À Mayenne Ciné-concert | bocage joue sur Nanouk | Durée : 50 mn. À partir de 5 ans. Ciné-goûter | L'Ogre de la taïga | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. À Laval Ciné-concert | bocage joue sur Nanouk | Durée : 50 mn. À partir de 5 ans. Ciné-goûter | La Balade de Babouchka | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. Ciné-goûter | L’Ogre de la taïga | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. Ciné-concert | Plume le petit ours polaire | Durée : 25 mn. À partir de 3 ans. Atelier contes et jeux inuit | À partir de 8 ans. À Château-Gontier Ciné-goûter | La Balade de Babouchka | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. Suivi d’un atelier maquillage. Conte | LeVoyage de Tunga | À partir de 5 ans. À Ernée et Gorron Projection | La Balade de Babouchka | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. Projection | L’Ogre de la taïga | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. À Évron Projection | La Balade de Babouchka | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. Projection | L’Ogre de la taïga | Durée : 50 mn. À partir de 3 ans. Atelier contes et jeux inuit | À partir de 8 ans.
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Espace culturel inuit Intervenante : Sylvie Téveny, spécialiste du monde inuit et directrice de l'Inuksuk, espace culturel inuit de Paris.
L'Association Inuksuk, espace culturel inuit de Paris, a pour objectif de mieux faire connaître la culture inuit, dans ses multiples dimensions : culture traditionnelle, mutations actuelles, réalités contemporaines, langue et écriture inuit, arts, enjeux environnementaux, etc.
Atelier contes et jeux inuit Atelier pour enfants à partir de 8 ans. Durée : 1h
Une plongée dans l’univers inuit par la présentation de quelques objets du quotidien, la découverte de contes et mythes fondateurs et la pratique de quelques jeux collectifs.
Formation Nanouk l'esquimau et le monde inuit Destinée aux enseignants des écoles de la Mayenne, dans le cadre de Ciné-Enfants. Éléments de contexte sur Nanouk l'esquimau (premier film ethnologique, entre réel et fiction) et son réalisateur Robert Flaherty (cinéaste et explorateur). Éléments de compréhension de la culture inuit (mode de vie, croyances, rapport à la nature, objets du quotidien, jeux, écriture, animaux…).
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La Balade de Babouchka Russie, 2009, 50 mn, VF Programme de 4 courts métrages d'animation Distribution : Les Films du Préau À partir de 3 ans.
Une balade animée à travers la Russie pour le plaisir des plus petits... Le Rossignol d’Alexandre Tatarsky Un riche marchand et ses deux filles possèdent un rossignol. Ce dernier vit confortablement dans une cage en or. Un jour, le marchand doit partir en voyage et il demande au rossignol ce qu’il souhaiterait comme cadeau à son retour. Le rossignol lui demande de retrouver son frère et de lui donner de ses nouvelles…
La Maison des biquettes d’Eduard Nazarov et Marina Karpova Un enfant, poursuivi par des loups, arrive à proximité de la maison des trois biquettes. Il découvre que cette maison est faite de pain d’épices et commence à se régaler. Lorsque les biquettes rentrent à la maison et découvrent qu’il manque des morceaux à leur maison, elles cherchent le responsable. Caché dans la cheminée, l’enfant réussira-t-il à leur échapper ?
Histoires d’ours de Mihkail Aldashin Pendant l’hiver, l’ours, le roi de la taïga, hiberne. Au début du printemps, lorsqu’il se réveille, il est encore difficile de trouver de la nourriture. Heureusement, l’écureuil est plus malin. Mais pourquoi les écureuils ont-ils tous des rayures sur le dos ? L’été, l’ours a trop chaud. Une petite carpe lui lance un défi : il plonge dans le lac et la petite carpe saute sur la terre. On verra qui tient le plus longtemps en dehors de son environnement naturel. Mais comment se fait-il que les carpes soient toutes plates ? Enfin, l’automne est l’occasion de récolter les pommes de pin, mais comme il y en a beaucoup, l’ours demande de l’aide aux casse-noix, des oiseaux très malins. Mais comment se fait-il que les casse-noix n’aient que la peau sur les os ?
Zhiharka d’Oleg Uzhinov Zhiharka est une petite fille qui ne pense qu’à jouer. Lorsque ses amis, le chat et le moineau, partent pour la foire, la renarde décide d’attirer Zhiharta en dehors de chez elle pour la capturer...
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L’Ogre de la taïga Russie, 2010, 50 mn, VF Programme de 4 courts métrages d'animation Distribution : Les Films du Préau À partir de 3 ans.
Des contes slaves qui font la part belle à la ruse et à l’intelligence... La Petite Khavroshka d’Inga Korjnera Khavroshka, la petite orpheline, est considérée comme une domestique par la marâtre et ses trois filles. Heureusement, son amie la vache veille sur elle. Gare aux loups ! de Natalia Berezovaya Un bélier et une chèvre fuient leur propriétaire à la recherche d’une vie meilleure… Ils se cachent dans un bois et se réchauffent auprès d’un feu de camp à l’ambiance un peu particulière… Le Chat et la Renarde de Konstantin Bronzik Abandonné dans les bois par son maître, un chat fait la connaissance de la renarde. Pour obtenir d’elle le gîte et le couvert, il lui fait croire qu’il est le gouverneur de Sibérie. Les Trois Chasseurs de Sergeï Merinov Trois chasseurs, attrapés par le géant de la forêt, doivent raconter chacun leur tour une histoire au sujet d’un animal sans jamais prononcer son nom. Ils auront la vie sauve seulement si le géant ne trouve pas l’animal dont il s’agit…
CINÉ-CONCERT
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Plume le petit ours polaire Allemagne, 1992, 5 courts métrages de 5 min Réalisation : Theo Kerp d'après les albums de Hans de Beer Direction orchestre vents : Mickaël Ribault Direction orchestre cordes : Daniela Graterol Musique : Anne-Laure Guenoux
P
lume, le petit ours polaire, vit sur la banquise entouré de ses parents et de ses deux amis Pips et Colin. Au fil de ses aventures, il découvre l'amitié, l'entraide, il apprend à combattre ses peurs.
Les orchestres junior du conservatoire de Laval (orchestre d’harmonie et orchestre à cordes) sont heureux de vous faire partager cinq de ces aventures : Une Nuit polaire, L’Œuf, Le Morceau de banquise, La Tempête de neige et Le Braconnier. 25 minutes de musique au service des aventures de Plume et de ses amis. Samedi 23 mars à 17h au Théâtre de Laval. À partir de 3 ans.
SPECTACLE
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Le Voyage de Tunga De et par Pierre Bouguier Compagnie des Arbres et des Hommes Conte musical à voir en famille 45 min
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unga, jeune Aborigène d'Australie, est contraint de quitter son pays natal après avoir interrompu malgré lui la pluie. La seule façon de la faire revenir est de partir à la recherche de nouvelles musiques. C’est ainsi qu’il s’embarque vers l’inconnu avec pour seul guide les étoiles. Ces aventures lui feront découvrir les percussions africaines, les rythmes de la samba et de la bossa nova, ou encore la "country music". Seul sur scène, Pierre Bouguier, entouré de divers instruments et d’une carte du monde, invite les enfants et leurs parents dans un voyage ludique et pédagogique. Mercredi 27 mars à la bibliothèque de Château-Gontier. À partir de 5 ans.
Publics et territoires
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Scolaires Dans le cadre des Reflets du cinéma comme dans son travail régulier, Atmosphères 53 porte une attention particulière aux publics jeunes et œuvre à faire découvrir aux spectateurs en herbe la diversité de la création cinématographique. Pour les programmations dans le cadre scolaire, le choix des films a fait l'objet de concertations au sein de comités de pilotage réunissant des enseignants, des représentants de l'Inspection Académique, de la Direction Diocésaine à l'Enseignement Catholique, du Centre départemental de documentation pédagogique et du Conseil général, des exploitants de salles de cinéma et Atmosphères 53.
Écoles
Pour les écoles, les séances sont intégrées dans le dispositif Ciné-Enfants, créé par Atmosphères 53 en Mayenne en 1997.
Les films proposés é : Panda petit panda d’Isao Takahata Plume, le petit ours polaire de Piet De Rycker, Thilo Graf Rothkirch L’Enfant qui voulait être un ours de Jannik Hastrup Nanouk l’esquimau de Robert Flaherty L’Envol de René Bo Hansen Le Territoire des autres de François Bel
Actions complémentaires : Dossiers pédagogiques disponibles sur le site internet d'Atmosphères 53. Mise à disposition d'une malle avec quatre jeux optiques. Commande des affiches de films. Formation des enseignants sur Nanouk l’esquimau avec l’espace culturel inuit. Ciné-concert Nanouk par bocage à Laval et à Mayenne. Réalisation d'un film court sur le thème "Peuples sans frontières" par les élèves de CE2 de l'école d'Hilard à Laval, dans le cadre du projet d'année "Le cinéma, un art, des techniques".
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Scolaires Collèges
Pour les collèges, les séances sont intégrées dans le dispositif national Collège au cinéma, en partenariat avec le Conseil général de la Mayenne qui le pilote.
Les films proposés : Swing de Tony Gatlif, pour les élèves de 6e-5e. Le Chemin de la liberté de Phillip Noyce, pour les élèves de 4e-3e.
Actions complémentaires : Formation des enseignants sur Swing avec Boris Henry. Formation des enseignants sur Le Chemin de la liberté avec Nicolas Thévenin. Dossiers pédagogiques réalisés par Yannick Lemarié, coordonnateur académique cinéma.
Lycées
Pour les lycées, les séances sont intégrées dans le dispositif Ciné-Lycéens, créé par Atmosphères 53 en Mayenne.
Les films proposés : On the Ice d’Andrew Okpeaha MacLean 10 canoës, 150 lances et 3 épouses de Rolf de Heer La Terre des hommes rouges de Marco Bechis Sharqiya d’Ami Livne Frozen River de Courtney Hunt Soldat bleu de Ralph Nelson Transylvania de Tony Gatlif
Actions complémentaires : Présentation du festival dans les classes. Immersion d'une journée pour les élèves d'une classe de seconde du Lycée Raoul Vadepied d'Évron et de deux journées pour les élèves de l'option Cinéma et audiovisuel du Lycée Lavoisier de Mayenne.
Parcours autour du western Parcours pour collèges et lycées proposé en partenariat avec le Kiosque de Mayenne avec : représentation de Hors-la-loi (western au théâtre) et séance scolaire du film La Flèche brisée de Delmer Daves.
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Étudiants
L
es étudiants du département Services et réseaux de communication de l'IUT de Laval s'associent de manière volontaire au festival au travers de deux actions. Le ciné-club de l’IUT : parmi les cinq séances programmées cette année dans le cadre du ciné-club de l’IUT au Cinéville de Laval, celle du mois de mars s’articule avec le festival : les étudiants ont choisi le film Atanarjuat, la légende de l’homme rapide. La gazette Plans Séquences : l’équipe de rédaction et de mise en page, constituée d’étudiants volontaires, se réunit tous les 2 jours pour suivre l’actualité du festival au plus près. Leur rôle : choix des sujets, rédaction des articles, maquette pour 8 numéros au total.
Q
uatre étudiants de la Licence professionnelle Conception et mise en œuvre de projets culturels du Lycée Victor Hugo de ChâteauGontier s’impliquent dans l’organisation du festival à Château-Gontier au travers d’un projet tutoré. Ils ont pour mission de mettre en place des actions de communication et de médiation en direction des publics et d’accueillir les spectateurs tout au long du festival au cinéma Le Palace.
L
es étudiants de la faculté de droit de Laval participent également au festival en bénéficiant d’une conférence donnée par Julian Burger, spécialiste des droits de l’homme, dans le cadre de l’enseignement de droit international public.
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Publics spécifiques Ciné-Bleu
Dans le cadre des séances Ciné-Bleu, destinées aux personnes âgées, Atmosphères 53 propose aux salles volontaires le film Les Saphirs de Wayne Blair, en version française. Mardi 5 mars à 14h30 et 20h30 – cinéma municipal de Gorron Mardi 12 mars à 14h30 – cinéma Le Majestic d’Ernée Jeudi 14 mars à 14h – cinéma Le Palace de Château-Gontier Lundi 18 mars à 14h – cinéma Le Vox de Mayenne Lundi 25 mars à 14h30 – cinéma L'Aiglon de Saint-Pierre-des-Nids
Formation "Cinéma : peuples sans frontières"
Formation destinée aux équipes des bibliothèques de la Mayenne animée par Valérie Gendry et François Fronty, cinéaste. Jeudi 14 mars 2013 – réservée aux bibliothécaires.
Résidence d'écriture
En articulation avec le thème du festival Reflets du cinéma, Atmosphères production accueille François Fronty en résidence d'écriture à Mayenne en février-mars 2013, pour son projet Vatula (Emportés par le vent), un film "sans frontières", entre le Bengale et la Mayenne. Au programme de ce temps de travail : écriture et réécriture du film, repérage des lieux, contacts divers, atelier spécifique avec des élèves, semaine de sensibilisation au cinéma indien... Exposition de photographies
Photographies de Julie Sergent et Patrice Cordier consacrées aux Gens du Voyage. Du vendredi 8 mars au mercredi 27 mars - Médiathèque de Changé
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La culture tzigane en Pays de Loiron Le Pays de Loiron s'associe au festival Reflets du cinéma et nous emmène à la découverte de la culture tzigane au travers de différentes propositions : exposition, rencontres, café-lecture, projection et concert de jazz manouche. Mes amis du voyage
Exposition de photographies de Jean-Louis Mercier sur les gens du voyage prises entre 1978 et 2011. Du lundi 4 février au samedi 30 mars, dans les bibliothèques du Bourgneuf-la-Forêt, du GenestSaint-Isle et de Port-Brillet et au cinéma Le Trianon du Bourgneuf-la-Forêt.
Vernissage et rencontre avec Jean-Louis Mercier Vendredi 15 février à 20h à la médiathèque du Genest-Saint-Isle.
Soirée contes tziganes à la médiathèque de Port-Brillet Mardi 19 février à 20h. À partir de 8 ans.
Café-lecture sur la littérature tzigane
Suivi de la projection du film Gypsy Caravan. Jeudi 21 mars à 18h30 au cinéma Le Trianon du Bourgneuf-la-Forêt.
Et après les Reflets du cinéma... l'école intercommunale de musique propose un concert de jazz manouche et musique improvisée. Concert, ateliers et rencontres avec Léo Lacroix, guitariste du groupe Chorda, et Patrick Houdusse, accordéoniste du Trio Akilamin / Classes de guitare et accordéon, clarinette et ateliers musiques actuelles. Samedi 13 avril à 14h - Maison de Pays de Loiron
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Atmosphères 53 Atmosphères 53 est une association d’action culturelle et pédagogique, constituée à Mayenne en 1989.
A
tmosphères 53 choisit et défend des films très divers de par leur genre, leur origine, leur style... parce que, pour Atmosphères 53, la circulation des œuvres et des artistes et l'ouverture à des cinématographies d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui sont autant de remparts contre l'uniformisation et le formatage des œuvres et des goûts. Chaque année, ce sont quelque 200 films qu'Atmosphères 53 défend sur les écrans mayennais.
Atmosphères 53 tient à l’accompagnement des films qu’elle choisit. Le bulletin Séquences, composé de textes écrits chaque mois par Atmosphères 53, joue un rôle de prescription et d’accompagnement ; il transmet une parole singulière écrite avec soin par un membre d’Atmosphères 53 dans le but de s’adresser à tous. Le site internet et la page facebook d’Atmosphères 53 jouent également ce rôle avec des possibilités plus interactives.
Atmosphères 53 s’inscrit dans une démarche d’action culturelle cinématographique, en travaillant en direction du public dans sa grande diversité (urbain, rural, écolier, collégien, lycéen, étudiant, adulte, personne âgée, détenu...) et en mettant en œuvre des partenariats qui enrichissent son projet, par une approche thématique et/ou territoriale.
Créer des rencontres entre le public et des invités venus parler de films (réalisateurs, critiques, acteurs, spécialistes...) est une raison d’être des temps forts organisés au cours de l’année tels que les Reflets du cinéma, les Rencontres cinéma et santé et le Festival du film judiciaire, mais aussi à d’autres occasions.
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Atmosphères 53 Atmosphères 53 défend également la diversité du parc de salles de cinéma en Mayenne, aujourd’hui comme demain. Toutes les salles de cinéma ont un rôle à jouer sur le territoire mayennais et Atmosphères 53 s’engage avec elles pour mettre en place des actions communes (CinéEnfants, Reflets du cinéma...). Chaque année, le travail d’Atmosphères 53 génère plus de 50 000 entrées pour les salles de cinéma de la Mayenne, soit entre 8 et 10 % des entrées totales en Mayenne. Atmosphères 53 s’efforce de contribuer à la cohérence de l’ensemble de la filière cinématographique. Elle a ainsi favorisé l’émergence en Mayenne de deux autres associations sœurs : Atmosphères Production, qui a pour vocation la création d’œuvres cinématographiques, audiovisuelles et multimédias, et Atmosphères Cinéma, qui gère depuis septembre 2010 le cinéma de Mayenne, dans le cadre d’une délégation de service public. À l’échelle régionale, Atmosphères 53 travaille et échange régulièrement avec ses pairs (Premiers Plans, Festival des 3 Continents, Ciné-Nantes LoireAtlantique, Graines d’images...). À
l’échelle nationale, elle échange régulièrement avec les structures, festivals, personnalités qui défendent eux aussi une certaine idée du cinéma. Elle est adhérente à l’ACOR (Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche) et à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). L’action d’Atmosphères 53 bénéficie d’un soutien financier de la part du Conseil général de la Mayenne, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, du Conseil régional des Pays de la Loire, de la Ville de Laval, de la Communauté de communes du Pays de Mayenne et de la Communauté de communes de Château-Gontier. Atmosphères 53 12, rue Guimond des Riveries 53100 Mayenne Tél. : 02.43.04.20.46 Fax : 02.43.04.96.48 www.atmospheres53.org Page facebook : Atmospheres 53
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Remerciements Remerciements spéciaux : Antoine Glémain et Janick James Conseil général de la Mayenne : Jean Arthuis, JeanPierre Dupuis, Michel Ferron, Marie-Cécile Morice, Bruno Jézéquel, Corinne Bonnet, Catherine Levannier, Christine Davoust, Cécile Allanic, Nathalie Moreau, Jean-Luc Savary, Julien Béchu Conseil régional des Pays de la Loire : Jacques Auxiette, Alain Gralepois, Daniel Ramponi, Emilie Mottier, Guylaine Hass, Pauline Le Floch Centre National de la Cinématographie et de l’image animée Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire : Louis Bergès, Frédérique Jamet, Cécile Duret-Masurel Association des cinémas de l’Ouest pour la recherche (ACOR) : Yannick Reix, Catherine Bailhache, Soizig Le Dévéhat, Simon Fretel Cinéville et Ciné Diffusion : Yves Sutter, Marie Conas Epic/Micromegas : Sylvain Clochard Bouvier : Jean-François Bouvier Finnish Film Foundation : Jaana Puskala, Marja Pallassalo, Marjo Pipinen Cahiers du cinéma : Thierry Méranger Le Cinématographe : Catherine Cavelier, Emmanuel Gibouleau Festival des 3 Continents : Jérôme Baron Festival International du Film de La Rochelle : Sophie Mirouze Premiers Plans : Claude-Éric Poiroux, Xavier Massé, Arnaud Gourmelen Documentaire sur Grand Écran : Laurence Conan M-Appeal : Katja Lenarcic Contact avec Pema Tseden : Françoise Robin Wapikoni Mobile : Manon Barbeau, Virginie Michel Nos invités : Julian Burger, Irmeli Debarle, Timothée Demoury, Corto Fajal, François Fronty, Clarisse Hahn, Boris Henry, Arnaud Jouve, Anastasia Lapsui, Markku Lehmuskallio, Dominique Normand Samson de Chambourg, Daniela Seggiaro, Nicolas Thévenin, Pierre de Vallombreuse, Pierre-Yves Vandeweerd, Claire Weidmann Inuksuk - Espace culturel inuit : Sylvie Téveny Compagnie des Arbres et des Hommes : Pierre Bouguier Bajka Rectorat de l’Académie de Nantes : Jean-Paul Pacaud, Yannick Lemarié
Inspection d’Académie de la Mayenne : Solange Deloustal, Laurent Drault, Patrice Lorandel Centre départemental de documentation pédagogique (CDDP) Direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) : Philippe Paré, Marie-Aline Vivier-Laroche Établissements scolaires de la Mayenne et leurs équipes Coordination régionale de Lycéens et apprentis au cinéma : Christophe Caudéran Coordination régionale de Passeurs d’images : Hélène Chabiron Comité de pilotage départemental de Collège au cinéma Comité de pilotage départemental de CinéEnfants Coordination départementale des professeursrelais cinéma des lycées Cyril Bahier, Loïc Broussey, Yannick Quillet, Sylvie Rossignol-Saïd, Françoise Brindeau, Pierre Derrien, Jean-Claude Fiault, Véronique Garcia-Sourisseau, Florence Gerbeaud, Rachel Laigneau, Alain Le Foll, Maryline Leriche, Pierre-Yves Leroux, Marie Pann,Fabrice Vérin Bibliothèque départementale de la Mayenne (BDM) : Sylvie Dewulf, Valérie Gendry France Bleu Mayenne : Alain Massiot, Vincent Grassin, Alix Boutruche, Florence d’Ambrières, Guénaël Launay, Isabelle Marchand Bouger en Mayenne : Gauthier Wlochovski, JeanLuc Geoffroy Carrefour : Jean-Jacques Granet Crédit Mutuel de la Mayenne : Philippe Alleaume Chrystèle Stawinski SODIAM SAS Citroën Mayenne : Yves Léon, Anthony Fixot, Isabelle Deslandes Librairie Chapitre.com : Lydie Mouchoux Librairie M’Lire : Marie Boisgontier, Delphine Bouillo, Simon Roguet Séché Environnement : Loïc Séché, Juliette Aubert STAO-Veolia : Aude-Marie Jouault Toiles de Mayenne : Raphaël Denis Imprimerie G.G. Collet : Dominique Collet et toute l’équipe Agglomération de Laval Cinéville : Jean-Luc Hervouet et son équipe Ville de Laval : Jean-Christophe Boyer, Guillaume
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Remerciements Garot, Emmanuel Doreau, Antoine Caplan, JeanChristophe Chédotal, Didier Maignan, Fabienne Chéné, Claude Goupil, Jean-François Fougères, Aurélie Madelin, Abdellatif Ouchibou, Roland Bouvet, Christine Collet Conservatoire à rayonnement départemental de Laval : François-Marie Foucault, Mathieu Gauffre, Carine Motin Le Théâtre de Laval : Pierre Jamet, David Goussin, Maxime Thomas et toute l’équipe 6PAR4 : Jean-François Foulon, Cyril Coupé, Eric Fagnot et toute l’équipe Bibliothèque Albert Legendre : Olivier Michaud, Patrick Gouello, Latifa Hamadaïne, Christine Guesdon, Laetita Chédotal Espace régional : Jean Thareau IUT de Laval, département SRC : Bruno Buchet, Éric Houlière et les étudiants Les Ondines à Changé : Sylvain Laigle Association Photo-Ciné-Vidéo changéenne (APCVC) : Yann Guibert Péniche La Marina : Benoît Théaudin
Communauté de communes et Ville de ChâteauGontier : Philippe Henry, Pierre Jégouic, Jean-Marie Mulon, Emmanuelle Boisseau, Pierre Gérard-Fouché, Eloïse Flamisset Lycée Victor Hugo, licence professionnelle conception de projets culturels : Dominique Finaud, Laurent Lenogue, Sandrine Boutin Le Couvoir : Dominique et Isabelle Rocher Pays des Coëvrons Cinéma Yves Robert d’Evron Communautés de communes des Coëvrons : Jean-Pierre Morteveille, Didier Verdier, Stéphanie Beaudouin Cinéma Le Majestic de Montsûrs : René Oger et toute l’équipe Lycée Raoul Vadepied, classe cinéma : Laurence Colineaux, Magalie Péan et Jacques Demarolle Médiathèque Michel-Nicolas d’Évron Communauté de communes de Saint-Aignan/Renazé : Cinéma Vox de Renazé : Renée Godin, Paul Syllas, Alice Demé, Marie-Luce Demé et toute l’équipe Communauté de communes Saint-Aignan-Renazé
Pays de Mayenne Cinéma Le Vox : Josette Luciani, Antoine Glémain et les administrateurs d’Atmosphères Cinéma, Valérie Montaufray, Chantal Sevin, Vincent Thibault Atmosphères production Communauté de communes et Ville de Mayenne : Michel Angot, Jean-Pierre Le Scornet, Pierrick Tranchevent, Jean Frachet, Guy Bourguin, Annick Bayer, Robert Victor, Jean-Pierre Bernard-Hervé, Maurice Boisseau, Jean-Claude Font, Nathalie Roussel, Annie Trohel-Leblanc, Hervé Paisant, Pierre-Yves Ledauphin, Aurélien Angot Conseil de développement de Haute Mayenne : Jean-Claude Louarn, Laurent Souchet, Céline Martin Lycée Lavoisier, option cinéma audiovisuel : Joël Gamess, Patrick Cérès, Michel Troadec, Alain Le Foll Médiathèque Jean-Loup Trassard : Anne-Laure Madec, Audrey Lévêque, Laurence Moussay Conservatoire Yvan Bellocq et Orchestre Symphonique de la Haute Mayenne : JeanChristophe Bergeon, Marc Glorennec, Bruno Legrand CER France : Patrice Moquet
Pays de l’Ernée Cinéma Le Majestic d’Ernée : Jean-Michel Barbé et toute l’équipe Communauté de communes du Pays de l’Ernée, équipe du réseau lecture intercommunal et de la saison culturelle : Axel Mandagot, Juliette Maharaux, Corinne Lasne
Pays de Château-Gontier Cinéma Le Palace : Joëlle Hanot et son équipe
Segré Cinéma Le Maingué : Guillaume Denis et toute l’équipe
Pays de Loiron Cinéma Le Trianon du Bourgneuf-la-Forêt : Fernand Orrière, Daniel Blanchetière et toute l’équipe Pôle culturel intercommunal : Mélanie Planchenault, Marie Churin, Christelle Guilloux Médiathèques du Bourgneuf-la-Forêt, du GenestSaint-Isle, de Port-Brillet Didier Briand
Pays du Bocage mayennais Cinéma municipal de Gorron : Jean-Michel Barbé, Laura Boutilly et toute l’équipe Communauté de communes du Bocage mayennais : Annaïk Besnier, Laure Brenuchon, Stéphanie Miserey Pays des Avaloirs Cinéma L’Aiglon de Saint-Pierre-des-Nids : Charlotte Royer et toute l’équipe
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Informations pratiques Les lieux du festival Durant le festival, les 10 salles de cinéma du département assurent les projections des films de la programmation, l'accueil du public à l'occasion de séances publiques et de séances scolaires et le relais local de la communication. D'autres lieux accueillent également des temps forts (conférences, spectacles, expositions...). Les salles de cinéma
Autres lieux du festival
Cinéma Le Trianon, rue de la Mairie, Le Bourgneuf-la-Forêt Cinéma Le Palace, 3 place du Pilori, ChâteauGontier Cinéma Le Majestic, 6 rue Lelièvre, Ernée Cinéma Yves Robert, Rue de la Fontaine, Evron Cinéma municipal, boulevard Favrie, Gorron Cinéville, 25 quai Gambetta, Laval Cinéma Le Vox, 16 bis place Juhel, Mayenne Cinéme Le Majestic, rue de Gênes, Montsûrs Cinéma Vox, 30 rue Victor-Fourcault, Renazé Cinéma L’Aiglon, 12 Pré-de-la-Ville, Saint-Pierredes-Nids Cinéma Le Maingué, Segré
Théâtre, Laval 6PAR4, Laval Bibliothèque Albert Legendre, Laval Salle du Vieux Château, Laval Le Grand Nord - Médiathèque Jean-Loup Trassard et auditorium, Mayenne Salle polyvalente, Mayenne Hôtel de Ville et de Pays, Château-Gontier Bibliothèque de Pays, Château-Gontier Médiathèque, Le Genest-Saint-Isle, Le Bourgneuf-la-Forêt et Port-Brillet Atelier des arts vivants, Changé
Les tarifs Séances de cinéma Billet à l’unité : tarifs habituels des salles partenaires du festival Printemps du cinéma, 17, 18 & 19 mars : 3,50 € dans les salles participant à l’opération Abonnement de 3 places non nominatif, valable pour tous les films des Reflets dans toutes les salles partenaires : Tarif normal : 15 € Tarif réduit : 12 € (adhérents d’Atmosphères 53, scolaires, étudiants et chômeurs, association des sourds et malentendants de la Mayenne) Pass Reflets nominatif (avec photo) valable pour tous les films des Reflets dans toutes les salles partenaires : 60 € Pass Culture Sports de la Région des Pays de la Loire : 1 coupon cinéma = 2 entrées Reflets du court à Changé : 3 € Ciné-concert Nanouk : 5 € P'tits Reflets à Laval : 4 € Entrée libre et gratuite : conférences, expositions, ciné-concert Plume le petit ours polaire au Théâtre de Laval, concert à la salle polyvalente de Mayenne.
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Index des films 11 images de l’homme Nosilatiaj. La Belleza Fata Morgana Anastasia Lapsui dans Neko dernière de la lignée Anna 7 chants de la toundra Fata Morgana Le Voyage perpétuel Neko dernière de la lignée La Flèche brisée Les Cheyennes Soldat bleu La Dernière Piste 5 Caméras brisées 10 canoës, 150 lances, 3 épouses À la recherche de Drimé Kunden Atanarjuat, la légende de l’homme rapide Boy Cabeza de Vaca Celui qui revient Frozen River Gypsy Caravan Jon face aux vents Just the Wind Kurdish Lover L’Hypothèse du Mokélé-Mbembé La Nuit nomade La Sirga La Terre des hommes rouges Le Dernier Voyage de Tanya Le Temps des Gitans Les Baliseurs du désert Les Murmures du vent Les Saphirs My Land Odessa... Odessa ! On the Ice Paï : l’élue du peuple nouveau Samson & Delilah Sharqiya Tabou Territoire perdu Teshumara, les guitares de la rébellion touareg Transylvania Yeelen
18 19 22 23 24 25 26 27 28 32 33 34 35 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
Aci ni micta cikateriten – Je commence à m'ennuyer Aitun – Coutumes Blocus 138 – La Résistance innue Corriger le tableau Fusion Huis clos In Your Heart Koski kiwetan – Retourner d’où l’on vient La Joie de vivre Meskano – Le Chemin Micta Pipiteu – Les Cendres blanches Sakitakwin – Liberté Ueshkat inniun – La Vie d’autrefois Utshestiapi akushun – La Maladie de Huntington La Balade de Babouchka Le Rossignol, La Maison des biquettes, Histoires d’ours, Zhiharka L’Ogre de la taïga La Petite Khavroshka, Gare aux loups !, Le Chat et la Renarde, Les Trois Chasseurs
75 75 75 75 75 76 76 76 76 76 77 77 77 77 77 88 89
- 02 43 69 36 80 - 02/13.
Le positif est de retour
Le Conseil général s’engage dans la promotion et la diffusion d’un cinéma de qualité. Il contribue à l’éducation à l’image des jeunes mayennais avec la mise en œuvre de l’opération « Collège au cinéma ». Il soutient Atmosphères 53 dans ses actions en faveur d’un cinéma d’auteur. Il encourage la production cinématographique et audiovisuelle sur son territoire. Il accompagne les salles de cinéma dans la modernisation de leur établissement et la numérisation de leur équipement.